LeMonde Job: WMQ2102--0001-0 WAS LMQ2102-1 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 13Fap:100 No:0393 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE TÉLÉVISION

RADIO VIDEO DVD SEMAINE DU 22 AU 28 FÉVRIER 1999

LAURENT GERRA CULTURE YIDDISH SPIKE LEE TENNIS Portrait Voyage radiophonique «Nola Rentrée de l’imitateur à travers une culture Darling attendue à succès, vivante n’en fait d’Amélie qui a fait et une qu’à sa Mauresmo gagner langue tête », premier à l’Open 300 000 auditeurs à Europe 1. millénaire. film d’un cycle consacré Gaz de , a Nuit blanche Page 6 Page 13 au cinéaste noir américain. à . Page 38 devant l’écran a « Bidonnages » :

Zapping de nuit la police s’explique Récit d’une insomnie devant le poste. Pages 4-5

55e ANNÉE – No 16819 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

a Agriculture : Claude Allègre début du marathon Kosovo : le dernier bluff de Milosevic Les négociations sur la réforme de la b contre-attaque politique agricole commune débutent Les Serbes sont tenus pour responsables d’un éventuel échec des pourparlers de Rambouillet b b lundi 22 février. La position française L’OTAN est prête à bombarder leurs installations militaires La délégation albanaise a Dans un entretien augure mal d’un compromis. p. 28 b et notre éditorial p. 13 a été plus conciliante que celle de Belgrade Les Occidentaux ont rapatrié leurs diplomates exclusif, le ministre LES MINISTRES des affaires occupation étrangère » du Kosovo. étrangères des six pays du Groupe Aucun voyage de dernière minute de l’éducation a La réunion du G 7 de contact se sont retrouvés, sa- n’était prévu à Belgrade, par les medi 20 février, à Rambouillet, autorités occidentales présentes affirme : « Je ne me Les Etats-Unis pressent les pays euro- pour exercer d’ultimes pressions à samedi à Rambouillet. péens de prendre des mesures de re- quelques heures de l’expiration de A 13 h 30, samedi, le conseil per- coucherai pas » lance économique pour stimuler la l’ultimatum posé aux négociateurs manent de l’OTAN devait se réunir croissance mondiale. Les ministres des serbes et kosovars. Ces derniers à Bruxelles afin de décider d’un a finances du G 7 se réunissent à Bonn étaient censés avoir accepté à éventuel recours à la force contre Il maintient samedi 20 février. p. 4 12 heures le projet d’autonomie du la Serbie, en tenant compte des Kosovo qui leur a été soumis après conclusions du Groupe de contact. son calendrier et une série de modifications de der- Les militaires de l’Alliance ont nière minute. Le président yougo- achevé leurs derniers préparatifs défend ses « réformes a Le Conseil d’Etat slave, Slobodan Milosevic, a fait dans l’hypothèse de frappes aé- obstacle jusqu’au dernier moment riennes contre des cibles militaires de gauche » face au Parlement à la conclusion d’un accord, nar- serbes au Kosovo et dans le reste guant une fois de plus les grandes de la Serbie. En fin de matinée sa- a Le Conseil d’Etat pourrait revenir sur puissances. medi, l’ambiance au siège de l’Al- Après avoir fustigé l’immunité juridictionnelle dont jouit le A la veille de l’échéance, il a re- liance était « assez pessimiste », a Parlement depuis 1872. p. 8 fusé de recevoir, à Belgrade, l’émis- indiqué un diplomate. En Serbie, à les « conservatismes », saire américain Christopher Hill, Pozarevac, ville du président Milo- venu spécialement de Paris pour sevic, rapporte notre envoyée spé- il concède : un ultime entretien. « Nous ne don- ciale, la population disait aspirer à nerons pas le Kosovo, fût-ce au prix la paix, plus préoccupée par la « On ne réformera pas de bombardements », a assuré, se- crise économique que par le sort lon l’agence serbe Tanjung, le pré- du Kosovo. sans les enseignants » sident yougoslave, précisant que Belgrade n’accepterait pas « une Lire page 2 Lire pages 6 et 7 Dyson, ce cyclone domestique qui veut aspirer la censure La notoriété CLUB EURO TRABI TERMINÉS, les tas de poussière faits de particularité de capturer la poussière selon le traditionnelle, puisque nous vendons une inno- a Fous des « trabis » pollen, de germes, d’excréments d’acariens et principe de l’essoreuse à salade. vation technologique », se défend-on chez Dy- des entreprises de poils d’animaux. Finies, les images de sacs M. Dyson se bat contre la censure publici- son. D’autant que la directive européenne du Conduire les voitures de l’ex-Europe de d’aspirateurs usés, vieillis ou perforés. Il est taire qui bloque son expansion en Europe : 6 octobre 1997 sur la publicité comparative, L’INSTITUT IPSOS a réali- l’Est n’est pas de tout repos. Mais col- désormais interdit de montrer aux consom- « Je veux montrer aux consommateurs com- censée être transposée d’ici avril, autorise a sé un sondage inédit auprès lection n’est pas raison... p. 21 mateurs français les coulisses (sales) de l’as- ment les entreprises puissantes essaient de blo- théoriquement la comparaison des produits. de 637 leaders d’opinion en piration ménagère. Un arrêt de la cour d’ap- quer leurs petits concurrents, affirme-t-il. Pen- Si les publicitaires anglais n’hésitent pas à France, en Allemagne, en Italie, en pel de Paris, rendu vendredi 12 février, bannit dant ce temps, ils copient notre technologie et l’utiliser, elle n’est pas passée dans les mœurs Espagne et au Royaume-Uni sur la a Argent public ces images des publicités utilisées par la so- notre style. Je suis écœuré par ces ma- en France et est encore inexistante en Italie, notoriété des principales sociétés ciété britannique Dyson pour promouvoir ses nœuvres. » Ce n’est pas la première fois que en Allemagne et au Luxembourg. européennes. L’objectif était de et favoritisme aspirateurs sans sac. la jeune société britannique, implantée de- Aujourd’hui, en Belgique, les mots « sans déterminer quels sont, aux yeux C’est donc pour dénoncer cette décision de puis cinq ans en Grande-Bretagne, Alle- sac » ne doivent plus figurer dans la publicité, des chefs d’entreprise, des diri- Trois juges d’instruction de Paris ont justice que James Dyson s’est offert une magne, Espagne, France et aux Pays-Bas, uti- ni sur les emballages de Dyson. En France, les geants syndicaux, des présidents été désignés, jeudi 18 février, pour ins- pleine page dans Le Monde du 18 février : lise la publicité pour contester une décision publicités comparant la puissance d’aspira- d’association et des journalistes « Mon nom est James Dyson, j’ai passé les vingt de justice. Le 13 juillet 1998 déjà, dans les tion ont été déclarées « constitutives de interrogés, les groupes les mieux truire l’affaire de l’Union des groupe- dernières années de ma vie à concevoir cet as- quotidiens belges Le Standaard et De Morgen, concurrence déloyale ». En Grande-Bretagne, préparés à affronter la concur- ments d’achats publics, une centrale pirateur révolutionnaire.(...) Les aspirateurs une annonce similaire, elle aussi annotée d’un en revanche, la société suédoise Electrolux rence internationale. Les entre- d’achat destinée aux ministères et aux traditionnels utilisent un sac, mais dès la pre- « désolé, mais à l’heure actuelle les tribunaux n’a pas obtenu gain de cause, mardi 16 fé- prises allemandes et françaises do- collectivités locales soupçonnée de fa- mière utilisation ses pores bloqués par la pous- belges ne vous permettent pas de savoir ce que vrier. Dyson pourra donc y utiliser encore ses minent ce palmarès des cinq voritisme. p. 11 sière se bouchent et la puissance d’aspiration tout le monde a le droit de savoir », avait fusti- annonces agressives. Ses campagnes conçues principaux marchés du continent chute. » Ce texte figure à côté d’un portrait gé la décision qui donnait raison à ses au départ autour d’une même publicité et où les Britanniques sont en retrait. en pied de son auteur, qui pose, son aspira- concurrents, principalement Electrolux. d’un unique film (environ 230 millions de Onze groupes allemands et qua- teur-escargot jaune et gris dans les bras. Il y a Pour les juges, les publicités Dyson « dé- francs, 35 millions d’euros, de budget annuel torze groupes français occupent a Le procès du sang un an, dans ses éditions du 24 janvier 1998, Le nigrent », parce qu’elles suscitent le dégoût pour le monde), sont désormais façonnées au vingt-cinq des trente premières Monde avait raconté l’aventure de cet inven- des consommateurs en leur montrant les sa- fil des interprétations nationales. places. contaminé teur-artiste, dont l’objet révolutionnaire, bre- letés oubliées par leur aspirateur traditionnel. Chef de l’IGAS au moment des faits et veté sous le nom de Double Cyclone, a pour « Il nous faut bien comparer avec la technique Florence Amalou Lire page 15 auteur du rapport qui a lancé le volet ministériel de l’affaire, Michel Lucas a témoigné vendredi 19 février. p. 10 Les Etats-Unis en guerre Un chef a Affairo-gaullisme contre les « Etats-voyous » autour du monde Au début des années 70, le scandale de la Garantie foncière mettait à nu les LES ÉTATS-UNIS déclarent la froide entre l’Est et l’Ouest, les relations coupables d’acrobates de la guerre aux « Etats-voyous » (rogue Américains auraient-ils besoin de finance et de gaullistes fourvoyés dans states) qui devraient devenir la susciter autant de nouveaux boucs l’immobilier. p. 14 principale menace du siècle pro- émissaires ? chain. Soit que ces pays détien- Au point d’avoir envisagé – ils y draient des armes WMD (Weapons ont finalement renoncé pour ne a Marseille, les puces of mass destruction) dites de des- pas donner à la population l’im- truction massive (nucléaires, bio- pression de « militariser » de plus de la discorde logiques et chimiques) et qu’ils en en plus sa sécurité – de créer, pour useraient comme d’un outil de ter- la première fois dans leur histoire, Le marché aux puces de Marseille fait rorisme d’Etat ; soit qu’ils seraient un commandement en chef de CHRISTOPH ESCHENBACH office de supermarché du pauvre mais capables de provoquer un « Pearl théâtre sur le continent américain exaspère les riverains. L’enquête de Harbor » informatique et électro- (continental command), comme il PIANISTE et chef d’orchestre nique (du nom de cette attaque- en existe hors des Etats-Unis, pour allemand, Christoph Eschenbach, notre correspondant régional. p. 12 surprise d’une base américaine par se prémunir contre de tels risques. cinquante-neuf ans, a été choisi l’aviation japonaise durant la Pour l’instant, le gouvernement fé- par l’Orchestre de Paris comme di- guerre du Pacifique), paralysant déral a retenu trois initiatives. recteur musical, et sa nomination a Au « Grand Jury » l’activité des centres vitaux aux D’abord, il a nommé un respon- devrait être entérinée le 23 février. Etats-Unis même. Soit qu’ils s’in- sable pour coordonner la lutte an- Excellent professionnel, très ap- Jean Tiberi, maire de Paris, sera l’invité troduisent – c’est ce qu’on appelle titerroriste, Richard Clarke, avec précié des musiciens, il aura une du « Grand Jury RTL-Le Monde-LCI », la cyberwar – dans les ordinateurs un budget annuel de 10 milliards mission à temps partiel, puisqu’il dimanche 21 février à 18 h 30. du Pentagone, du département de dollars (8,9 milliards d’euros), est par ailleurs engagé à Houston d’Etat ou du ministère du qui pourrait faire de l’ombre à des (Texas), Hambourg (Allemagne) et Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, commerce et qu’ils parviennent à institutions existantes, comme le responsable de plusieurs festivals. 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; violer leurs codes d’accès pour les FBI. Ensuite, il a prévu de mettre Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, neutraliser. Comme Bill Clinton l’a sur pied, dans les six ans à venir, Lire page 23 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, prétendu, il est « hautement pro- dix formations spéciales de la 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; bable » que les Etats-Unis endure- Garde nationale entraînées à réa- International ...... 2 Météorologie...... 22 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; ront, dans les années à venir, de gir, en moins de quatre heures, Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. France ...... 6 Jeux ...... 22 multiples agressions de ce genre partout où elles se produiraient, à Société ...... 11 Culture ...... 23 contre leur territoire. des agressions toxiques. Horizons ...... 12 Guide culturel...... 25 Faute d’ennemi depuis l’implo- Entreprises ...... 15 Carnet ...... 26 sion de l’ex-bloc communiste qui a Jacques Isnard Placements ...... 16 Abonnements...... 26 mobilisé leur panoplie de défense Aujourd’hui ...... 19 Radio-Télévision...... 27 durant quarante ans de guerre Lire la suite page 13 LeMonde Job: WMQ2102--0002-0 WAS LMQ2102-2 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0438 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999

BALKANS Les négociations Groupe de contact sur l’ex-Yougo- quelques heures de l’échéance, un glement de la crise. Ses atermoie- ment lors des négociations anté- entre Serbes et Albanais du Koso- slavie (Etats-Unis, Grande-Bre- succès des pourparlers paraissait ments, sa rebuffade à l’encontre de rieures. b A POZAREVAC, la ville du vo devaient prendre fin samedi tagne, France, Allemagne, Italie, très peu probable. b SLOBODAN l’émissaire américain Christopher président Milosevic, la population 20 février à Rambouillet. Les six mi- Russie) devaient se réunir pour dé- MILOSEVIC est apparu, une fois de Hill, qu’il a refusé de rencontrer, est d’abord préoccupée par la crise nistres des affaires étrangères du cider des mesures à prendre. A plus, comme l’homme clé d’un rè- vendredi, rappellent son comporte- économique. Slobodan Milosevic nargue une nouvelle fois les grandes puissances Le président yougoslave a fait obstacle jusqu’au dernier moment à la conclusion d’un accord pour régler la crise du Kosovo. Réunis à Rambouillet, les ministres du Groupe de contact devaient tirer les conclusions des pourparlers SI les négociations sur le Kosovo slave prend ainsi un malin plaisir à à la suite d’une manifestation anti- convaincu qu’une paix stable (...) ne ont eu lieu à Rambouillet, c’est à multiplier les contre-pieds et à sur- gouvernementale violemment ré- peut être atteinte par des moyens mi- Belgrade que Slobodan Milosevic prendre ses adversaires. Les primée, Slobodan Milosevic refuse litaires mais seulement par un règle- en détient la clé. C’est un « homme exemples sont nombreux et édi- sa libération. Il explique que cette ment politique qui permettra une af- élégant, charmant et évasif », écrit, fiants. décision est « entre les mains de la firmation égale des trois peuples, dans son livre Pour terminer une Ainsi, après avoir imposé l’état Cour suprême », et souhaite ensuite, musulman, serbe et croate », et guerre, le diplomate américain Ri- d’urgence au Kosovo en 1989, il le devant les caméras de télévision, un ajoute qu’un tel règlement est chard Holbrooke, après sa première lève, un an plus tard, et annonce la agréable séjour à Belgrade à « possible sur la base du plan de paix rencontre de six heures avec Slobo- libération d’une centaine de déte- Mme Mitterrand, en lui demandant proposé par la communauté interna- dan Milosevic, en août 1995. Mais il nus politiques dont le « doyen » des de ne pas oublier de saluer son tionale ». A ce moment, les observa- rapporte aussitôt la remarque de prisonniers yougoslaves, l’écrivain époux... Cinq ans plus tard c’est le teurs notent que Slobodan Milose- l’ambassadeur américain Warren Adem Demaci, incarcéré près de même Vuk Draskovic qu’il appelle- vic ne s’adresse pas au « président » Zimmerman : « Milosevic fait une trente ans pour « activités nationa- ra à ses côtés pour lui confier le Radovan Karadzic, mais à son géné- excellente impression à ceux qui ne listes ». Dans le même temps, il pro- poste de vice-premier ministre de la ral, et que ce geste officialise sa rup- possèdent pas les informations néces- met aux Serbes de sauvegarder ce RFY. ture avec le chef autoproclamé des saires pour réfuter ses fréquentes al- qu’il appelle leur « berceau ». Ce comportement avec ses « en- Serbes de Bosnie. légations erronées. Beaucoup de sé- nemis », Slobodan Milosevic n’hé- nateurs ou de députés américains MANŒUVRES DILATOIRES site pas à l’adopter avec ses « L’HOMME DE LA PAIX » sont ainsi sortis de son bureau en s’ex- Slobodan Milosevic entend ré- « amis ». Ainsi avec les Serbes de Au mois de septembre, le gouver- clamant : “Il n’est pas aussi méchant gler la crise du Kosovo à sa manière, Bosnie, qu’il soutient tout d’abord nement de Belgrade confirme cette que je pensais”. » sans ingérence extérieure. Il pro- activement, en consacrant environ thèse en annonçant que « les Serbes Toute l’habileté du président de pose, au mois d’août 1991, le main- 20 % du PIB yougoslave (quelque bosniaques ont abandonné leur ligne la République fédérale de Yougo- tien d’une sorte de mini-Yougo- 30 milliards de francs) à l’approvi- intransigeante en se ralliant totale- slavie (RFY) tient là, dans sa capaci- slavie qui rassemblerait la Serbie, sionnement de ses « frères » en ment à la direction yougoslave et à sa té à séduire ou à se rebiffer. A accor- une partie de la Croatie, le Monté- armes, munitions et carburant, et ligne conciliante pour négocier le der un jour ce qu’il a violemment négro et la Bosnie-Herzégovine en envoyant des unités de choc processus de paix dans l’ex-Yougo- refusé la veille, ou à faire machine dans « un Etat commun de Répu- bout des lèvres, et sous la menace européenne, présidée par Lord pour soutenir Radovan Karadzic. slavie ». La presse, contrôlée par le arrière après avoir été félicité du bliques égales en droit ». Le chantre de sanctions. Et il s’empresse en- Owen et Cyrus Vance, est réunie en Jusqu’à l’été 1994, le soutien de Slo- pouvoir, condamne alors régulière- bout des lèvres pour un éventuel de la « grande Serbie » a déjà fait suite de décréter la mobilisation de janvier 1993 à Genève. Le porte-pa- bodan Milosevic aux Serbes de Bos- ment la stratégie « guerrière » de « pas en avant ». Dans ses relations son deuil de la fédération «mo- l’armée fédérale. Il rencontre, au role Fred Eckhart remarque que nie est pratiquement total. Mais il Radovan Karadzic. Ce revirement avec les multiples émissaires ou mi- derne et centralisée » qu’il appelait mois d’octobre, le président Franjo Slobodan Milosevic, invité à partici- opère à cette date un de ces revire- va permettre à Slobodan Milosevic, nistres, Slobodan Milosevic agit de de ses vœux, mais pas de son rêve Tudjman à Moscou avec qui il es- per aux négociations, « n’a dit non à ments dont il a le secret, aidé par principal fauteur de guerre, d’appa- même. Il a par exemple longuement de faire vivre ensemble « tous les time « indispensable de mettre rapi- rien, et a répondu oui à tout ». l’intransigeance de plus en plus raître comme un « homme de la reçu, il y a une semaine, l’un des né- Serbes dans un Etat serbe ». dement un terme à tous les conflits Ses revirements et rebuffades grande dont fait preuve Radovan paix ». gociateurs de Rambouillet, l’Améri- Slobodan Milosevic va dès lors armés », mais, deux jours plus tard, peuvent, à l’occasion, être teintés Karadzic. Au soir du 21 novembre, la cain Christopher Hill, pour lui infli- multiplier les manœuvres dilatoires l’armée fédérale sous son contrôle d’un profond cynisme. Lorsque Da- La « rupture » est consommée un conclusion de l’accord de Dayton ger ensuite un camouflet en dont il a le secret : il accepte le plan attaque massivement la ville de Du- nielle Mitterrand se rend à Bel- an plus tard lorsqu’il lance, en août sur la Bosnie est saluée sur les refusant de le rencontrer, vendredi de paix européen de Lord Carring- brovnik. grade, en juillet 1993, pour tenter de 1995, un énième « appel à la paix » chaînes officielles de Belgrade 19 février, à la veille de la clôture des ton, en août 1991, en le qualifiant de Alors que la Bosnie-Herzégovine faire libérer de prison le leader de en s’adressant au général Ratko comme « un grand jour pour la Ser- pourparlers. Le président yougo- « plan de bonne volonté », mais du est à feu et à sang, une conférence l’opposition Vuk Draskovic, arrêté Mladic pour se dire « fermement bie et une victoire éclatante pour le président Slobodan Milosevic, qui est apparu comme l’homme de la paix ». Dans un discours enregistré aux Dans le bourg du président, on cherche d’abord à se procurer de l’huile Etats-Unis, le président serbe af- firme que « les citoyens de Yougo- POZAREVAC cadre de la Serbie ». Quant au déploiement bués au président russe : « Ôtez vos mains du d’aller à Rambouillet. Pourquoi les conditions slavie peuvent se réjouir, car après de de notre envoyée spéciale d’une force internationale dans la province, Kosovo ! » qui nous sont posées sont-elles sans cesse élar- longues négociations, le résultat est C’est dans cette ville qu’a grandi Slobodan cela lui paraît acceptable « à condition que ce Un homme, qui se présente avec décontrac- gies ? » Comment réagira-t-il si, ce week-end, proportionnel à l’effort entrepris ». Milosevic, qu’il a rencontré sa future épouse ne soit pas une force d’occupation ». tion comme un ancien employé de la police se- un accord est tout de même conclu à Ram- Tour à tour qualifié d’opportu- Mira, qu’est né son fils Marko. Pozarevac, Plus que l’issue des pourparlers de Ram- crète communiste, reprend le discours officiel. bouillet sur le déploiement d’une telle force ? niste, d’obsédé du pouvoir, de diri- bouillet, les habitants de Pozarevac vivent un « En aucun cas [des troupes étrangères au Ko- « Si telle est la décision de notre Etat, je l’accep- geant implacable et de tacticien ha- REPORTAGE autre suspense : se procurer de l’huile alimen- sovo]. Ce serait la troisième guerre mondiale ! » terai. Personne d’entre nous ne souhaite voir son bile, Slobodan Milosevic est un peu Réactions diverses taire. Elle a fait une subite réapparition dans Mais son propos est aussi une critique formu- enfant tué. » tout cela. Ce juriste de formation, les magasins après un mois de pénurie. Aussi- lée contre M. Milosevic : « Il ne restera pas au âgé de cinquante-huit ans, est entré et contradictoires tôt de petites files d’attente se sont formées pouvoir un jour de plus s’il accepte des soldats « NOS DIRIGEANTS NOUS ONT TRAHIS » en politique tardivement, en 1984, dans le fief dans les épiceries. Les livraisons de sucre et sur notre territoire. Il sautera tout de suite. » Pozarevac, ville connue pour sa fabrique de pour jouir très vite d’un véritable de Slobodan Milosevic d’huile souffrent en Serbie d’insuffisance D’autres passants sont moins catégoriques : biscuits, a ses nouveaux riches, dont fait partie culte de la personnalité. Même si chronique, jamais tout à fait expliquée. Mais « J’espère juste une issue pacifique [à la crise du le fils de Slobodan Milosevic, Marko. « Entre- cette époque est largement révolue, aucune colère n’est perceptible sur les visages, Kosovo] », déclare un paysan. « Si c’est fait de preneur local », il a fait construire, en rase cam- il est aujourd’hui fasciné par sa soixante mille habitants, située à 200 kilo- juste une grande lassitude. On rentre tranquil- façon juste, s’il n’y a pas d’embrouilles, alors je pagne, une immense discothèque à ciel ou- propre capacité à tenir tête aux mètres au sud de Belgrade, est la « ville du pré- lement chez soi par les rues défoncées, cou- suis d’accord [pour une force internatio- vert, bleue et orange. Dans la rue, quelques grands de ce monde, à apparaître sident » yougoslave. Ce vendredi 19 février, à la vertes de neige boueuse, un cabas à la main nale]. » « Mais si vous laissez entrer quelqu’un véhicules4×4 japonais neufs et des passants comme l’interlocuteur indispen- veille de l’expiration de l’ultimatum plaçant la rempli des trois bouteilles d’huile maximum dans votre cour, il faut prendre garde : il pourrait arborant des costumes italiens chic illustrent sable et courtisé de la communauté Serbie sous la menace des frappes aériennes autorisées par client. bientôt s’emparer de votre maison », ajoute un l’enrichissement d’un petit nombre pendant internationale, alors qu’il n’est que de l’OTAN, rares sont les passants disposés à Une jeune mère de famille, qui rentre du autre en souriant. L’intrus serait l’OTAN, la que la crise s’aggrave. Deux élégants se pré- le dirigeant d’une petite république exprimer un soutien sans réserve au leader marché, explique que si elle accorde une quel- cour le Kosovo, et la maison ce qui reste de la sentant comme des « avocats », commentent balkanique de plus en plus ex- serbe. Au cœur même de son fief, la figure de conque confiance à Slobodan Milosevic, c’est Fédération yougoslave... en ces termes les tractations internationales sangue. Slobodan Milosevic ne semble pas susciter seulement « parce qu’il n’est pas payé par l’Oc- Un large portrait de M. Milosevic trône der- autour du Kosovo : «On [la Serbie] signera Pour continuer à jouer ce rôle, il grand enthousiasme, et le thème des négocia- cident, comme d’autres ». Si le président se rière le bureau du maire, Dusan Antic, tout ce que nous demande l’Occident, comme est prêt, comme il le montre régu- tions de Rambouillet provoque des réactions braque face aux Occidentaux, c’est normal, «il membre du Parti socialiste serbe, la formation avant. Personne ne nous demande notre avis. lièrement, à faire monter les en- éparses, signe d’une certaine confusion. marchande, cela fait partie de la négociation ». du président fédéral. Il s’exprime avec la Nos dirigeants nous ont trahis depuis longtemps chères, à se dédire, voire à plier, « Peut-on avoir confiance en nos diri- Pense-t-elle que des frappes aériennes auront confiance du notable bien introduit à Bel- déjà. » Le Kosovo restera formellement dans mais en cherchant toujours à s’affir- geants ? » s’interroge un ingénieur en textile. lieu ? « Cela dépendra de la Russie. Pour l’Ouest, grade. « Les sanctions [économiques pronon- la Serbie, prédisent-ils, mais cela ne sera que mer comme le maître du jeu. «Une « Les politiciens vont et viennent. Moi, ce que s’en prendre à la Serbie n’est qu’une étape, une cées contre la Serbie] ont suscité ici un senti- formel. Iraient-ils jusqu’à se battre pour qu’il négociation avec Milosevic, disait un j’attends, c’est que l’on signe demain [à Ram- façon d’atteindre la Russie. » Les images de Bo- ment de révolte », assure-t-il, notant que vingt en soit autrement ? Ils rigolent : « Il vaut mieux diplomate, ne peut jamais être consi- bouillet], car nous sommes pour la paix. On nous ris Eltsine mettant en garde contre toute ac- mille Serbes de la région vivent et travaillent à vivre pour son pays que de mourir pour son dérée comme définitivement diabolise alors que nous sommes une nation civi- tion militaire, largement diffusées par la télé- l’étranger, d’où les transferts d’argent sont dif- pays. » conclue »... lisée qui aspire à se remettre au travail. » L’es- vision serbe, sont connues de tous ici. Un ficiles. « Afin de protéger le peuple de souf- sentiel, dit-il, est que le « Kosovo reste dans le journal local publie en « une » les mots attri- frances, nous [la direction serbe] avons accepté Natalie Nougayrède Denis Hautin-Guiraut Fin de partie à Rambouillet, suspense à Belgrade

LES SERBES seront « tenus pour tenter de faire plier l’intransi- Le refus de Belgrade de laisser d’obtenir l’accord de la délégation nationale. » Un refus de leur part par téléphone, du secrétaire géné- responsables » d’un échec aux né- geance du président yougoslave ; une force internationale se dé- albanaise sur le plan proposé : engendrerait aussi pour les ral de l’OTAN, Javier Solana, avec gociations de Rambouillet qui ren- ils se livraient ostensiblement aux ployer au Kosovo pour y faire res- « Les Albanais du Kosovo ont grandes puissances « une situation les principaux alliés, évacuation drait nécessaire une campagne de derniers préparatifs des frappes pecter les dispositions de l’accord compris que c’est un bon arrange- très complexe », selon cette même des observateurs de l’OSCE (Orga- frappes aériennes de l’OTAN, a aériennes contre les Serbes, et an- négocié à Rambouillet apparaissait ment pour eux. Le monde vient les source. Un échec imputable à la nisation pour la sécurité et la coo- prévenu, vendredi 19 février, le nonçaient l’évacuation de leur per- dès lors comme la cause principale protéger des Serbes. Ils savent que seule partie serbe mettrait en pération européenne) du Kosovo, président américain Bill Clinton, sonnel diplomatique à Belgrade. de l’échec probable. « Il ne peut y s’ils refusaient le plan, ils perdraient branle le processus du recours à la et déclenchement des frappes, qui recevait à Was- La réponse de Slobodan Milosevic avoir d’accord sans mesures d’ap- le soutien de la communauté inter- force : entretien, éventuellement sauf retournement in extremis de hington. Slobodan Milosevic « dé- fut un camouflet infligé au média- plication de l’accord », ont répété M. Milosevic. tient la clé » de la suite des événe- teur américain Christopher Hill, ces derniers jours les diplomates Tôt dans la matinée de samedi ments, a ajouté le chef de l’Etat qui s’était rendu dans la matinée occidentaux, rejetant ainsi par « La sagesse ou la guerre » ont convergé vers Rambouillet, français : « Le moment est venu de Rambouillet à Belgrade pour le avance une position des Serbes qui outre Mme Albright, ses homo- pour lui de prendre toutes ses res- rencontrer et que le président you- consisterait à approuver la seule Les présidents Bill Clinton et Jacques Chirac ont lancé, vendredi logues français et britannique, Hu- ponsabilités et de choisir la voie de goslave refusa de recevoir. partie politique du plan de règle- 19 février, un ultime avertissement au dirigeant yougoslave Slobo- bert Védrine et Robin Cook, et le la sagesse et non celle de la ment instituant une autonomie dan Milosevic en affirmant leur détermination à déclencher des premier vice-ministre russe des af- guerre. » REBUFFADE pour le Kosovo, en en rejetant la frappes aériennes si Belgrade s’opposait à un accord de paix sur le faires étrangères, Alexandre Av- A quelques heures de la fin des Cette rebuffade laissait mal au- partie militaire. Kosovo. « Nous sommes unis dans notre détermination à utiliser la deïev. On attendait qu’ils soient re- négociations sur le Kosovo, prévue gurer de l’issue des pourparlers de Pour ce qui est des Albanais du force, si la Serbie renie ses engagements antérieurs (...) et refuse d’accep- joints par l’Allemand Joschka pour samedi à midi, toutes les at- Rambouillet, d’autant que s’y Kosovo, on s’attendait à une posi- ter un accord de paix », a déclaré le président américain lors d’une Fischer et l’Italien Lamberto Dini. tentes se tournaient vers Belgrade. ajoutèrent peu après des déclara- tion plus conciliante. La secrétaire conférence de presse conjointe avec son homologue français. Ces représentants des pays Sans grand espoir cependant de tions intraitables de Slobodan Mi- d’Etat américaine, Madeleine Al- Le président Chirac a affirmé que « le moment est venu pour le pré- membres du Groupe de contact voir Slobodan Milosevic accepter losevic rapportées par l’agence bright, de retour à Paris samedi à sident Milosevic de prendre toutes ses responsabilités et de choisir la sur l’ex-Yougoslavie devaient éva- dans les temps le plan de règle- Tanjug : « Nous ne donnerons pas le l’aube, a pris immédiatement le voie de la sagesse et non celle de la guerre ». « La seule possibilité pour luer ensemble les résultats de la ment de la communauté interna- Kosovo, fût-ce au prix de bombarde- chemin de Rambouillet, où elle de- M. Milosevic (...) est d’accepter les propositions qui lui sont faites au- conférence de Rambouillet et déci- tionale. Vendredi, les pays occi- ments », la Yougoslavie n’accepte- vait rencontrer à nouveau les deux jourd’hui. Toute autre solution comporterait pour lui les plus graves in- der de la suite. dentaux avaient usé de tout le ra pas « une occupation étrangère » délégations. Selon une source convénients », a ajouté le chef de l’Etat français qui a fait part de l’ac- poids de la menace militaire pour de cette partie de son territoire. américaine, elle se faisait fort cord total entre la France et les Etats-Unis sur le Kosovo. Claire Tréan LeMonde Job: WMQ2102--0003-0 WAS LMQ2102-3 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0439 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 3 L’affaire Öcalan a accéléré Première visite d’un premier ministre indien au Pakistan depuis dix ans un remaniement ministériel au Kenya LAHORE. C’est au milieu d’impressionnantes mesures de sécurité que le premier ministre indien, Atal Bihari Vajpayee était attendu, sa- medi 20 février, au Pakistan pour la première visite d’un chef de gou- vernement indien depuis 10 ans. M. Vajpayee sera accueilli au seul Le ministre des finances a dû quitter son poste point ouvert de la frontière terrestre entre les deux pays par le pre- mier ministre pakistanais, Nawaz Sharif. Plus de 5 000 soldats et poli- Le Kenya, qui a joué un rôle trouble dans l’arres- de détonateur à un remaniement ministériel qui des finances, qui avait déclaré que le pays « rui- ciers ont été déployés sur les 35 kilomètres qui séparent Lahore de la tation du leader kurde, est en proie à une crise devenait inéluctable en raison de divergences à né » devait être placé en « soins intensifs », a frontière. M. Vajpayee traversera celle-ci en autobus, inaugurant ainsi politique et économique. L’affaire Öcalan a servi propos des réformes économiques. Le ministre été écarté du pouvoir. symboliquement le premier service routier entre les deux pays. Pour l’instant, les communications entre l’Inde et le Pakistan ne pouvaient FRANCK KWINGA, chef des étrangères avait admis que du Kenya, en raison de l’anarchie bliquement que le pays était « rui- se faire qu’en avion ou en train. services kenyans de l’immigration M. Öcalan avait quitté Nairobi économique et de la corruption né » et qu’il fallait placer son Les manifestations de protestation organisées par les islamistes pa- – qui occupait ces fonctions de- lundi, après avoir séjourné deux régnant dans ce pays. « J’ai écrasé économie « dans un service de kistanais n’ont eu que peu de succès, vendredi à Lahore, où à peine puis trente-cinq ans –, Duncan semaines à la résidence de l’am- quelques orteils influents en entre- soins intensifs » – a surpris les mi- un millier de personnes ont répondu à l’appel du Jamaat-e-Islami. Wachira, le patron de la police, et bassadeur de Grèce. Ces déclara- prenant les réformes nécessaires au lieux d’affaires à Nairobi, comme Cette visite intervient alors qu’une grève générale à l’appel de respon- Noah Arap, le directeur des af- tions contredisaient formellent redressement de l’économie et à la les bailleurs de fonds, les uns et sables musulmans paralysait, samedi, le Cachemire indien, où des faires criminelles, ont fait les frais les affirmations initiales des auto- lutte contre la corruption », a dit les autres considérant l’ancien mi- violences séparatistes ont fait 21 morts, vendredi. – (Corresp). de ce que l’on appelle désormais à rités locales soutenant que le Ke- l’ancien ministre, en affirmant nistre comme la figure de proue Nairobi l’« affaire Öcalan ». Ces nya n’avait joué aucun rôle dans que les récentes révélations sur des réformes nécessaires au re- trois hauts fonctionnaires ont été cette affaire. En dépit de ces les dettes de personnalités haut dressement du Kenya. La mission Elections parlementaires au Nigeria limogés par le chef de l’Etat, Da- contradictions, le ministre des af- placées auprès de banques pu- du Fonds monétaire international niel arap Moi, jeudi 18 février. La faires étrangères, Bonaya Goda- bliques avaient suscité des re- qui doit se rendre début mars à ABUJA. Avant-dernière étape du processus de remise du pouvoir aux décision présidentielle a été an- na, reste à la tête de la diplomatie mous dans la nomenklatura ke- Nairobi n’est pas remise en ques- civils après plus de quinze ans de régime militaire, des élections légis- noncée par les médias d’Etat, en kenyane. nyane. tion, mais les conditions du FMI à latives (Chambre des représentants et Sénat) sont organisées, samedi même temps qu’un remaniement Le remaniement, annoncé par la reprise de son aide n’ont pas 20 février, au Nigeria. Les quelque 40 millions d’électeurs du pays ministériel dont la principale vic- le président Moi dès lundi, pré- MISSION DU FMI changé et impliquent toujours doivent élire leurs 360 représentants à la Chambre basse et les 109 sé- time est le ministre des finances, voyait initialement une simple « Je ne peux pas considérer mon une action énergique en faveur de nateurs. Trois partis, les seuls autorisés par le régime militaire, qui Simeon Nyachae, qui a démis- permutation entre les ministres limogeage autrement que comme la lutte anticorruption... quittera le pouvoir le 29 mai prochain, sont en lice. Ce vote est un test sionné du gouvernement après des finances et du développement la conséquence des efforts déployés L’affaire Öcalan, qui semble pour l’élection présidentielle du 27 février mais ne suscite pas l’en- s’être vu attribuer le portefeuille industriel, Simeon Nyachae et pour mener à bien la mission qui avoir coûté leur place aux hauts thousiasme. La nouvelle Constitution, fixant l’étendue des différents du développement industriel. Francis Masakhalia. Nommé aux m’avait été confiée, a-t-il expliqué. fonctionnaires des services d’im- pouvoirs, n’a toujours pas été publiée mais devrait consacrer le rôle M. Kwinga avait affirmé, mer- finances au début de 1998, Mon expérience et mon éviction du migration et de police, a vraisem- prédominant de la présidence. – (AFP, Reuters.) credi, que ses services n’avaient M. Nyachae devait se rendre pro- Trésor me prouvent que tous les ef- blablement accéléré un remanie- fait qu’exécuter un arrêté d’expul- chainement à Washington pour forts que je pourrais fournir à un ment ministériel que la classe DÉPÊCHES sion pris par le gouvernement à négocier avec le Fonds monétaire nouveau poste ne serviraient qu’à politique sentait inéluctable en a ANGOLA : le président Jose Eduardo dos Santos a réaffirmé sa l’encontre du chef indépendan- international, qui avait suspendu me créer de nouveaux ennemis. » raison de divergences apparues ferme opposition au maintien des Nations unies en Angola, à l’excep- tiste kurde, Abdullah Öcalan. De en décembre 1997 une aide de Le départ de M. Nyachae – qui au sein de l’Union nationale afri- tion des agences humanitaires, selon une lettre adressée au secrétaire son côté, le ministère des affaires 205 millions de dollars en faveur n’avait pas hésité à déclarer pu- caine du Kenya (KANU), le parti général de l’ONU, Kofi Annan, obtenue, jeudi 18 février, par l’Agence de Daniel arap Moi, notamment à France Presse. Le gouvernement angolais a déjà officiellement de- propos des réformes écono- mandé le retrait des 1 000 hommes de la Mission des Nations unies en TROIS QUESTIONS À... 1983. L’exécution éventuelle d’Ab- si c’était la Turquie qui agissait ain- miques. Angola (Monua), chargée de superviser l’application des accords de dullah Öcalan ne marquerait-elle si. Il n’en reste pas moins que le paix de Lusaka de 1994 et dont le mandat s’achève le 26 février. HIKMET ÇETIN pas une régression ? Kenya a dû fermer « par mesure M. Annan avait recommandé leur retrait quasi total en raison de la Avant le début du procès, on ne Le gouvernement vient de lan- de sécurité », pendant quelques reprise de la guerre civile. – (AFP.) Vous êtes président de l’As- peut parler de ce qui sortira de ce- 3 cer un plan d’aide au dévelop- jours, ses trente-quatre représen- a DANEMARK : le groupe français Sagem a vendu au Danemark 1 semblée nationale turque. A ce lui-ci. Il y a des propositions de loi pement de la région du Sud-Est tations diplomatiques dissémi- des avions de reconnaissance sans pilotes (drones), équipés de camé- titre, pouvez-vous garantir que le visant à abolir la peine de mort. Il anatolien, où vivent une majorité nées dans le monde. L’Ouganda, ras pour l’observation des théâtres extérieurs d’opérations de son ar- procès du leader kurde, Abdullah aurait été préférable que cette de Kurdes. A-t-il l’intention de lié au Kenya et à la Tanzanie au mée. Le contrat porte sur plusieurs centaines de millions de francs, Öcalan, sera équitable ? abolition soit entrée en vigueur prendre aussi des mesures en ma- sein de la Communauté écono- selon Sagem. En Turquie, nous avons des lois et avant l’arrestation d’Abdullah Öca- tière culturelle ? mique des pays d’Afrique de l’Est, a PAKISTAN : reconnaissant sa défaite, le premier ministre, Na- un système judiciaire qui fonc- lan. Maintenant, c’est impossible, La fin du terrorisme nous permet pourrait être conduit à prendre waz Sharif, a affirmé, vendredi 19 février, que son gouvernement tionnent aussi bien que possible. La car le peuple ne comprendrait pas. désormais de réaliser les investisse- des mesures similaires. Selon le respecterait la décision de la Cour suprême de mettre fin aux tribu- Turquie est un pays d’Europe qui a Je voudrais toutefois ajouter que ments nécessaires pour le dévelop- quotidien gouvernemental ou- naux militaires qui avaient été instaurés, selon lui, pour mettre fin à la accepté les lois de l’Europe. Tout le nos amis européens semblent faire pement de cette région. De même gandais, New Vision, l’avion utilisé violence dans le pays. M. Sharif a toutefois averti les « terroristes » monde va pouvoir constater que le deux poids, deux mesures. Pour- allons-nous pouvoir approfondir le par les services secrets turcs pour que le gouvernement ne les laisserait pas regagner du terrain, notam- procès sera transparent, équitable quoi protestent-ils uniquement respect des droits de l’homme. rapatrier le chef indépendantiste ment à Karachi. – (Corresp.) et juste. La transparence signifie contre la Turquie et non contre Culturellement, nous ne pouvons kurde, a attendu cinq jours sur a RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (ex-Zaïre) : Tony que les journalistes internationaux d’autres pays, les Etats-Unis par pas faire tout d’un coup. Ce que la l’aéroport d’Entebbe, près de Lloyd, le secrétaire d’Etat britannique au Foreign Office en charge pourront y assister. exemple, qui appliquent toujours France a fait en deux siècles, nous Kampala, le feu vert des agents de l’Afrique, doit entamer, lundi 22 février, une tournée diploma- la peine de mort ? De même, pour- ne pouvons le réaliser en 35-40 ans. turcs chargés d’enlever Abdullah tique de cinq jours en Afrique pour tenter d’encourager la paix en Ré- La peine de mort est toujours quoi ferment-ils les yeux sur le fait Öcalan à Nairobi. publique démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre). Cette tournée dé- 2 en vigueur en Turquie, mais que la Grèce soutienne une organi- Propos recueillis par butera en Afrique du Sud, M. Lloyd devant ensuite se rendre dans elle n’a pas été appliquée depuis sation terroriste ? Que diraient-ils José-Alain Fralon Frédéric Fritscher huit autres pays (Angola, Zimbabwe, Namibie, Ouganda, Rwanda, RDC, Zambie, Ethiopie). – (AFP.) La condamnation à mort d’un Allemand en Iran est annulée Le chômage a augmenté de 30 % LA JUSTICE iranienne a indi- condamnation à mort ». Helmut tiennent avec l’Iran un dialogue neï, en évoquant l’implication du qué, samedi 20 février, que la Hofer, un homme d’affaire de cin- critique entrecoupé de crises. L’af- « plus haut sommet de l’Etat » ira- au Brésil en 1998 Cour suprême avait annulé la quante-six ans, est emprisonné faire Hofer a en effet été considé- nien dans cette affaire. condamnation à mort prononcée depuis septembre 1997 en Iran. rée dès ses prémices comme une En septembre 1998, le quotidien BRASILIA. Le produit intérieur brut (PIB) du Brésil a enregistré une contre un ressortissant allemand, Reconnu coupable de « corruption réplique à la campagne lancée par Iran News avait demandé la libé- croissance de 0,15 % et le chômage a augmenté de 30 % en 1998, a an- Helmut Hofer, pour sa liaison et liaisons illégales avec une musul- Bonn pour la libération du jour- ration d’un Iranien condamné en noncé, vendredi 19 février, l’Institut brésilien de géographie et de sta- avec une Iranienne, conformé- mane », il avait été condamné à naliste iranien Faraj Sarkouhi, ar- Allemagne dans le cadre du pro- tistiques (IBGE), dépendant du ministère de la planification. Le chô- ment à la législation qui interdit mort « par pendaison » le 1er fé- rêté en janvier 1997 et accusé d’es- cès. « L’Allemagne ne doit plus s’at- mage concerne 7,6 % de la population active, mais les chiffres officiels les rapports sexuels entre musul- vrier 1998. Sa partenaire, une Ira- pionnage au profit de plusieurs tendre à être le premier partenaire n’englobent cependant que les données relatives aux six principales man et non-musulman, confir- nienne âgée de vingt-six ans, avait pays dont l’Allemagne, et surtout politique, et peut-être économique, régions industrielles du Brésil et utilisent des méthodes de calcul mant ainsi les informations don- été pour sa part condamnée à comme une réponse à la mise en de l’Iran, du moins à court terme » contestées par les syndicats. nées par la presse, qui avait « 100 coups de fouet ». En sep- cause des plus hautes autorités sauf si elle « relâche Kazem Dara- La publication de ces résultats intervient alors que la Conférence na- indiqué, le matin même, que la tembre, une cour d’appel avait iraniennes par la justice alle- bi, condamné à perpétuité à la tionale des évêques du Brésil (CNBB) a lancé mercredi à Brasilia une Cour suprême, plus haute ins- confirmé la condamnation à la mande lors du procès du Myko- suite du procès Mykonos », avait campagne de « fraternité avec les chômeurs ». Les évêques sont très tance judiciaire en Iran, avait ren- peine capitale de l’homme d’af- nos. En janvier 1992, des oppo- affirmé le journal, considéré géné- critiques envers la politique économique du gouvernement, accusé voyé ce dossier « devant un autre faires allemand. sants kurdes iraniens avaient été ralement comme proche du mi- d’être responsable de l’explosion du chômage. Depuis début janvier, tribunal pour un nouveau juge- En l’attente d’un nouveau juge- assassinés dans ce restaurant de nistère des affaires étran- le Brésil est confronté à une grave crise financière qui a entraîné une ment ». Elle avait jugé « insuffi- ment, cette décision devrait être Berlin. Lors du jugement des au- gères. – (AFP.) dévaluation de près de 40 % de la monnaie nationale, le real. – (AFP.) sants » les « motifs évoqués » dans accueillie très favorablement par teurs de ces crimes, en avril 1997, la décision du tribunal de pre- les Européens, et en premier lieu la justice avait visé le Guide de la mière instance pour « justifier une par les Allemands, qui entre- République islamique, Ali Khame- Nikita Sergueïevitch Mikhalkov, un tsar au Kremlin... MOSCOU bitions politiques. Membre de Notre maison la de notre correspondant Russie, surnommé « Parti du pouvoir » ou « Notre C’est l’événement culturel et publicitaire du maison Gazprom », du nom du géant gazier qui a week-end, celui que le Tout-Moscou attend depuis fait et défait la politique russe, Nikita Mikhalkov des semaines. A 19 heures, ce samedi 20 février, n’est pas seulement un cinéaste de talent et un bu- Nikita Sergueïevitch Mikhalkov, puissant pré- sinessman avisé, il veut être un acteur politique. sident de l’Union des cinéastes russes, devait faire En janvier, un entretien accordé au Sunday son entrée dans le Palais des congrès du Kremlin, Times mettait en émoi le monde politique. « Si je pour y présenter en première mondiale son nou- ressens que le peuple a effectivement besoin de moi veau film Le Barbier de Sibérie. Pour l’occasion, la comme président, alors il me faudra réfléchir sérieu- salle de 5 800 places où se tenaient les congrès du sement », déclarait Nikita Mikhalkov. Il devait en- Parti communiste de l’Union soviétique, a été réa- suite faire marche arrière, mais le réalisateur ménagée : écran géant de 322 m2, sonorisation ul- campe avec force dans le rôle de défenseur officiel tramoderne, décoration assurée par une société de la culture russe. En 1996, dans une lettre au pré- occidentale qui a confectionné des foulards en sident Boris Eltsine, il expliquait déjà que la « re- soie géants reprenant d’anciens motifs de naissance de la Russie passe par sa culture qui doit l’époque tsariste. être orthodoxe, nationale et eurasienne ». Les parlementaires russes, les membres du gou- Dans Le Barbier de Sibérie, histoire d’amour et vernement, les diplomates et Alexis II, patriarche vaste fresque historique de la Russie du XIXe siècle de toutes les Russies, ont été conviés à cette céré- (budget de 50 millions de dollars, soit 44 millions monie, qui devait être suivie d’un « dîner russe » d’euros), le réalisateur s’est attribué le rôle du tsar. dans un grand hôtel de la ville. Lors d’une autre in- Il le joue à merveille, dit-on. Comme l’explique vitation, 1 500 personnes pourront déguster des ci- l’écrivain Alexandre Kabakov, dans l’hebdoma- gares au nom du film et tester le parfum que vient daire Vlast, Nikita Sergueïevitch peut jouer « tous de lancer le cinéaste, qui a déjà sa marque de vod- les rôles, celui d’artiste soviétique, de tsar, de candi- ka. dat à la présidence, de lauréat des Oscars, de fils Ce week-end spécial Mikhalkov a été précédé d’un membre du comité central [son père a écrit d’une intense campagne publicitaire qui a permis l’hymne national soviétique]. A l’exception, ajoute au réalisateur d’Urga (Lion d’or à Venise en 1991) le chroniqueur de Vlast, de ceux de libéral et de pro- et de Soleil trompeur (Oscar du meilleur film étran- gressiste ». ger en 1995) d’évoquer ses sujets de prédilection : la grandeur russe, l’éternelle âme slave et ses am- François Bonnet LeMonde Job: WMQ2102--0004-0 WAS LMQ2102-4 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0440 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 INTERNATIONAL Les Américains pressent les Européens de stimuler leur croissance Les Etats-Unis expliquent qu’ils ne peuvent continuer à être l’unique moteur de l’économie mondiale. En Europe, où la croissance devrait être inférieure à 2 % en 1999, les gouvernements attendent une baisse des taux de la Banque centrale. Celle-ci demande des réformes structurelles Les ministres des finances des sept princi- nétaire. Sur le sujet des moyens à mettre de créer un « Forum » des autorités moné- yen faible. Ils devaient rejeter l’idée du au Trésor, devait demander aux Européens, pales puissances industrielles devaient se en œuvre pour limiter ces crises et mieux taires. Concernant les fluctuations de gouvernement allemand de définir des comme aux Japonais, de prendre des me- retrouver à Bonn, samedi 20 février, pour contrôler les marchés financiers, les Sept change, les ministres devaient constater le « zones cibles » de variations des trois sures pour renforcer leur demande interne. évoquer le ralentissement économique gé- devaient entendre les propositions du pré- changement de stratégie des Japonais qui grandes monnaies mondiales, dollar, euro En Allemagne, le PIB a reculé de 0,4 % au néralisé et sa cause principale, la crise mo- sident de la Bundesbank, Hans Tietmeyer, semblent avoir désormais opté pour un et yen. Robert Rubin, secrétaire américain quatrième trimestre de 1998.

LES ÉTATS-UNIS seuls peuvent- Croissance : la locomotive américaine servi de « consommateur en dernier vient de passer par le Brésil après marché du travail, ouverture des ils continuer à jouer le rôle de lo- ressort » à l’échelle planétaire. Les avoir touché l’Asie puis la Russie. marchés, etc. Ce discours sera ré- comotive de l’économie mon- CROISSANCE DU PIB RÉEL* ménages américains consomment La hausse des taux d’intérêt améri- pété à Bonn par Robert Rubin, le diale ? L’Europe et le Japon sont-ils en % de variation par rapport à la période précédente et s’endettent à tour de bras (leur cains serait une très mauvaise nou- secrétaire américain au Trésor. en mesure de prendre un tant soit taux d’épargne est devenu égal à velle pour les pays émergents, non Du point de vue des Européens peu le relais ? Ces deux questions 3,5 zéro). Les entreprises s’endettent seulement parce qu’ils sont lourde- et des Japonais, les Américains devaient être posées avec une ur- 2,8 elles aussi pour investir de manière ment endettés, mais aussi parce doivent avant tout balayer devant 2,5 2,5 2,3 2,2 2 2,2 gence particulière lors de la réu- /3 1,7 massive, en particulier dans les qu’ils subiraient une nouvelle dé- leur porte et stabiliser leur dette nion des ministres des finances du 0,7 nouvelles technologies de l’infor- saffection des investisseurs. extérieure tout en ramenant le 0,2 G 7, samedi 20 février à Bonn mation. Ce phénomène attire les Dans l’ensemble des pays du taux d’épargne des ménages à des – réunion par ailleurs consacrée à capitaux du monde entier, faisant G 7, on réfléchit aux moyens de re- niveaux plus raisonnables. C’est ce la réforme de l’« architecture » du des Etats-Unis le « débiteur structu- qui explique les récentes déclara- système financier international et rel du village mondial » comme tions d’Eisuke Sakakibara, vice-mi- des institutions qui en sont le -2,6 l’écrit la dernière lettre de conjonc- Nette aggravation nistre des finances japonais, sur la cœur, FMI et Banque mondiale. ÉTATS-UNIS JAPON UNION EUROP. OCDE ture de Paribas. surévaluation des actifs boursiers La gravité des déséquilibres 1998 1999 2000 L’économie américaine tire donc du déficit commercial aux Etats-Unis, prélude à la forma- économiques mondiaux vient le reste du monde vers le haut, tan- tion d’une « bulle » comparable à *PRÉVISIONS Source : OCDE d’être une nouvelle fois illustrée, L'OCDE a révisé en hausse, vendredi 19 février, ses prévisions pour la croissance dis que l’Europe et surtout le Japon américain en 1998 celle qui a éclaté au Japon au début vendredi 19 février, par l’annonce américaine en 1999 (2,5 à 3 % au lieu de 1,5 %) et en baisse ses prévisions demeurent, eux, bien en-deçà de des années 90. d’un déficit commercial record aux pour l'UE (2 % contre 2,2 % prévus en décembre dernier. leur potentiel de croissance : ils dé- La crise mondiale a provoqué une En dépit de ces divergences, Etats-Unis (lire ci-contre), qui ne gagent d’énormes excédents de nette aggravation du déficit seuls les Etats-Unis font au- semble pas inquiéter outre-mesure en milieu de semaine Robert Ru- puis l’éclatement de la crise finan- biens et de capitaux tout en inves- commercial américain en 1998, ce jourd’hui figure de référence en les dirigeants de Washington. «Le bin, le secrétaire américain au Tré- cière en Asie (juillet 1997). En tissant au compte-gouttes chez qui conduit Washington à accen- matière de croissance, alors que les scénario le plus probable demeure sor. En d’autres termes, les Etats- baissant à trois reprises ses taux eux. Ce dispositif d’ensemble est tuer la pression sur ses partenaires Européens et les Japonais hésitent une croissance solide et sans infla- Unis entendent faire pression sur d’intérêt à l’automne 1998, la Ré- très fragile et fait peser un « risque européens et japonais pour qu’ils sur leur propre stratégie écono- tion aux Etats-Unis (...). Je suis sûr leurs partenaires européens et ja- serve fédérale américaine a pris les américain » sur l’économie mon- ouvrent davantage leurs marchés. mique. Qu’on puisse ou non parler que nous allons discuter de la façon ponais pour qu’ils « dopent » leur devants pour empêcher une diale. Ce déficit s’est établi à 168,6 mil- de « modèle américain » (ou d’un dont l’Europe et le Japon entendent croissance. contraction généralisée du crédit. liards de dollars en 1998 (149 mil- « nouvel âge » économique outre- s’y prendre pour relancer leurs Il est vrai que, jusqu’ici, les Etats- Par ailleurs, en laissant se creuser UN SCÉNARIO INQUIÉTANT liards d’euros), contre 110,2 milliards Atlantique), le cycle qui porte les économies. C’est important pour les Unis ont permis d’empêcher le leurs déficits commerciaux tout en A ce propos, la Banque des rè- en 1997 (97,9 milliards d’euros), soit Etats-Unis depuis 1992 repose sur perspectives de reprise dans les pire, alors que le spectre d’une ré- accumulant une dette extérieure glements internationaux (BRI), ba- le plus haut niveau depuis dix ans, plusieurs éléments fondamentaux. économies émergentes », expliquait cession mondiale est de retour de- considérable, les Etats-Unis ont sée à Bâle, décrivait voici quelques selon les chiffres publiés vendredi Olivier Passet, chercheur à l’Ob- semaines un scénario inquiétant. 19 février par le département du servatoire français des conjonc- Le danger, selon la BRI, est qu’une commerce américain. Il pourrait at- tures économiques (OFCE), rap- TROIS QUESTIONS À... indissociable, le président de la tions en matière de change. Si ces hausse des taux d’intérêt survienne teindre 200 milliards de dollars pelle les trois principaux Banque centrale européenne, le mi- questions sont évoquées au G 7-fi- aux Etats-Unis si les marchés (177 milliards d’euros) en 1999. L’ex- ingrédients du succès américain YVES-THIBAULT nistre des finances du pays prési- nances, il faut bien, par souci d’effi- perdent patience devant l’accumu- plosion du déficit en 1998 s’explique des dix dernières années : « Révo- dant l’Union ou le président de l’Eu- cacité, qu’elle soit présente et pas lation de la dette extérieure améri- par la crise asiatique qui a entraîné lution informationnelle, dont la forte DE SILGUY ro 11 et la Commission. Les seulement dans les couloirs. caine (qui est une dette largement un effondrement des marchés en densité des investissements informa- Etats-Unis ont dit qu’ils ne voulaient privée puisque l’Etat, lui, dégage Asie, en Russie et, désormais, en tiques et télématiques serait le vec- Les gouvernements des Quinze ni du ministre des finances d’un Quelle solution préconisez- des excédents budgétaires). Cette Amérique latine. Les Etats-Unis es- teur ; (...) réglage monétaire fin et 1 ont accepté, maintenant que pays non membre du G 7 ni de la 3 vous ? hausse des taux s’accompagnerait timent que le système financier in- mesuré... Certains y voient l’expres- l’euro existe, que la représentation Commission. Par exemple, le mi- Il faut ajouter trois sièges à la d’une chute du dollar, provoquée ternational ne peut « indéfiniment sion d’un pacte implicite entre le européenne au G 7-finances soit li- nistre des finances de Finlande, pays table par rapport à la période pré- elle aussi par la désaffection des supporter » une telle situation, a Congrès et la Réserve fédérale, cette mitée. Vous-même, commissaire qui présidera l’Union au second se- euro. Les Américains ont accepté la investisseurs. La baisse du dollar prévenu le secrétaire américain au dernière modérant sa rigueur pour aux affaires économiques et finan- mestre 99, ne pourrait pas assister présence du président de la Banque est désormais considérée comme Trésor, Robert Rubin. faciliter l’objectif de rééquilibrage cières, ne ferez pas partie de la dé- au G 7. Je pense que ce n’était pas à centrale européenne. Reste seule- probable par de très nombreux ob- des finances publiques ; (...) qualité légation à Bonn. Considérez-vous un tiers d’imposer notre forme de ment deux sièges à trouver. Je ne servateurs. Or elle pénaliserait du- de l’insertion financière des Etats- cette décision comme une conces- représentation. C’est le problème comprends donc pas la position rement les économies du monde médier à ces déséquilibres écono- Unis... Le drainage de l’épargne na- sion exagérée faites aux Améri- des Européens. américaine. En fait, le nombre de entier. miques porteurs de menaces pour tionale et internationale et sa ges- cains ? sièges est un faux problème. Je me Comme en 1987, la hausse des le monde entier. Du point de vue tion à travers des organismes spécia- Une décision avait été prise par En quoi la présence de la demande ce que veulent les Améri- taux provoquerait un krach obliga- de Washington, les autres pays du lisés, a pu profiter davantage aux les chefs d’Etat et de gouvernement 2 Commission est-elle légitime ? cains au G 7. Veulent-ils en faire un taire, prélude classique à une pa- G 7 doivent supporter l’essentiel Etats-Unis. » Même s’ils ne veulent à Vienne, en décembre, pour La Commission est indissociable instrument de division des Euro- nique boursière qui répandrait ses de la charge de l’ajustement en ré- pas adopter le « modèle améri- compléter la délégation d’avant du conseil des ministres. Elle détient péens ? Toute la question est celle effets sur toutes les places occiden- formant leurs économies sur le cain » en tant que tel, l’Europe et l’euro qui comprenait les ministres des compétences que lui a données de l’efficacité du G 7 et de la crédi- tales et affecterait les économies modèle américain afin d’augmen- le Japon cherchent manifestement des finances et les gouverneurs le traité de Maastricht : c’est à elle bilité de l’Europe. réelles notamment en Europe. Au- ter la rentabilité du capital et de à tirer quelques enseignements de d’Allemagne, de France, d’Italie et de proposer au conseil des mesures trement dit, les Etats-Unis seraient soutenir la croissance future : dé- ce succès. de Grande-Bretagne. Elle prévoyait concernant la surveillance macro- Propos recueillis par le théâtre du quatrième acte de la régulation, recul des dépenses de une formule qui ajoutait, de façon économique et les grandes orienta- Eric Le Boucher crise financière internationale, qui l’Etat, plus grande flexibilité du Lucas Delattre Les Sept abandonnent l’idée d’encadrer les fluctuations du dollar, de l’euro et du yen LA RÉUNION des ministres des des pays, développement des rela- M. Lafontaine lui-même semblait y des fluctuations monétaires très im- forte aux Etats-Unis. Dans ce cas, les type de système en cas d’attaque finances et des gouverneurs des tions monétaires avec les pays avoir renoncé, le chancelier Gerhard portantes observées au cours des politiques monétaires sont naturelle- spéculative. « Ce type de système ne banques centrales du groupe des émergents, instauration d’un Schröder l’a relancée lors du som- dernières années (comme le plon- ment différentes puisque liées aux protège pos contre la spéculation, au sept pays les plus industrialisés, sa- contrôle des activités des fonds spé- met de Davos, au mois de janvier. geon du yen entre l’été 1995 et l’au- écarts de cycle, et ces différences en- contraire », concluent-ils. medi 20 février, à Bonn, devait être culatifs... On ne sait ce que décide- tomne 1998) et qui ont sérieusement traînent les taux de change. Il ne faut Décrié par les économistes, le l’occasion, avec la présentation du ront les autorités du G 7. Mais l’une OPPOSITION RÉSOLUE perturbé le fonctionnement du pas s’opposer à ces mouvements (...). projet de zones cibles est également rapport rédigé par le président de la des solutions, celles de créer des Il s’agirait en quelque sorte de commerce international et de Si l’on voulait définir des zones cibles, rejeté par la plupart des dirigeants Bundesbank, Hans Tietmeyer (Le « zones cibles » pour les trois mon- créer une sorte de Système moné- l’économie mondiale. Mais la plu- il faudrait donc les corriger régulière- des grands pays industrialisés. Seuls Monde du 18 février), d’examiner les naies mondiales que sont le dollar, taire européen (SME) à l’échelle part des économistes le jugent peu ment des écarts de conjoncture, ce les Japonais se sont montrés récep- moyens d’assurer une meilleure sta- l’euro et le yen, proposée par les Al- mondiale. Des cours pivots seraient réalisable. En premier lieu parce qui est difficile ». tifs aux propositions allemandes. bilité du système financier mondial lemands, devrait en tous cas être dé- fixés desquels les trois grandes qu’un tel système ne pourrait fonc- En un mot, il est illusoire de vou- Paris est en revanche très réservé. mis en cause depuis la crise asia- finitivement enterrée à Bonn. monnaies mondiales n’auraient pas tionner qu’en cas de convergence loir stabiliser les taux de changes « L’objectif que fixait Oskar Lafon- tique. L’idée d’encadrer étroitement les le droit de s’écarter d’un certain des économies des trois grands pays entre des devises de pays dont les taine en parlant de zones cibles me Pour discipliner les marchés, cours des grandes devises interna- pourcentage. En cas de dépasse- concernés. Ce n’est pas le cas. économies ne fonctionnent pas au paraît lointain. Nous ne sommes pas beaucoup de moyens sont évoqués : tionales, de limiter à l’intérieur de ment, les banques centrales des Comme le notent les experts de la même rythme, ne mènent pas les encore capables d’arriver là », a esti- création d’un « forum » chargé de bandes définies à l’avance les fluc- Etats-Unis, du Japon et de la zone Caisse des dépôts et consignations mêmes politiques budgétaires et ne mé M. Strauss-Kahn, en suggérant renforcer la coopération et la coor- tuations entre le dollar, l’euro et le euro agiraient, par le biais des inter- (CDC), « les cycles sont déconnectés : possèdent pas les mêmes structures. des « étapes intermédiaires ». dination internationale entre les au- yen, avait été émise par Oskar La- ventions et de l’arme des taux d’in- récession en 1991 aux Etats-Unis, en En s’appuyant sur l’exemple du Otmar Issing, membre du direc- torités de surveillance des marchés, fontaine dès son arrivée au minis- térêt, pour ramener les devises dans 1992-1993 en Europe et au Japon ; SME, les analystes de la CDC toire de la Banque centrale euro- amélioration de la collecte d’infor- tère allemand des finances, à l’au- le corridor autorisé. stagnation au Japon depuis 1993, notent, par ailleurs, l’absence de péenne, s’est pour sa part prononcé mations sur la situation financière tomne 1998. Alors que Le projet apparaît séduisant au vu avec croissance modeste en Europe et crédibilité et de robustesse de ce contre des bandes de fluctuation entre les grandes devises mondiales, jugeant « absurde » le débat sur le sujet. Pour M. Issing, la stabilité sur A Washington, Jacques Chirac et Bill Clinton insistent sur leurs convergences les marchés des changes internatio- naux ne peut être atteinte par des WASHINGTON du « Monicagate » que les Améri- de la banane, seul sujet ayant don- Globalement, les deux prési- à la fois bienveillance et frustra- réglementations administratives. de notre correspondant cains attendaient leur président. né lieu à des prises de position dents ont projeté l’image qu’ils tions aux Etats-Unis. L’opposition des Américains est La visite à Washington de Ce dernier paraissait tendu, crai- contradictoires. A propos de la ré- souhaitaient, celle de relations à la Comme l’explique Helmut Son- tout aussi résolue. « Des bandes de Jacques Chirac aura fourni au pré- gnant une question piège ; mais les forme de l’OTAN, M. Chirac et fois amicales sur le plan personnel nenfeldt, de la Brookings Institu- fluctuation n’offrent pas beaucoup de sident Clinton la première occa- journalistes ont évité d’aborder la M. Clinton se sont également ef- − ce que l’on savait − et sans guère tion, « les déclarations françaises certitude en matière de stabilité des sion de tenir une conférence de dernière révélation du Wall Street forcés d’arrondir au maximum les de nuages dans le domaine poli- sur l’hégémonisme américain ne changes », estime le secrétaire d’Etat presse, vendredi 19 février, depuis Journal sur une aventure datant de angles. tique. La France suscite cependant passent pas bien de ce côté de américain au Trésor, Robert Rubin. son acquittement par le Sénat, et 1978. L’air contrit, la voie basse et l’Atlantique. Les Américains ne « Si, par exemple, nous devions rele- même depuis le passage de Vaclav embarrassée, Bill Clinton a re- voient généralement pas leur pays ver nos taux d’intérêt pour faire re- Havel à l’automne. D’entrée de connu avoir, depuis un an, « appris « Bill » et l’avenir politique de « Hillary » comme hégémonique. La couronne monter un dollar affaibli à un mo- jeu, M. Chirac a rappelé l’ancien- beaucoup de leçons ; les présidents que portent les Etats-Unis en tant ment de net ralentissement de la neté de ses « sentiments d’estime et sont aussi des hommes ». Espérant Bill Clinton s’est montré à la fois enthousiaste et prudent sur le projet que dernière superpuissance est croissance, nous pourrions alors pro- d’amitié » envers son hôte. Au que « la présidence n’a pas trop de son épouse Hillary de se présenter à l’élection sénatoriale de New faite à la fois de joyaux et d’épines ». voquer une récession », a-t-il ajouté. cœur des conversations a, bien en- souffert » de ses incartades, il a ap- York. « Si elle décidait de le faire et si elle était élue, je pense qu’elle ferait un Mais les officiels américains in- Pour M. Rubin, « la stabilité des tendu, figuré la question du Koso- pelé le Congrès à se remettre au travail fabuleux. Mais il est important de se souvenir que les élections au- terrogés pendant la visite présiden- monnaies est économiquement sou- vo à la veille de la date-butoir de travail. « J’espère avoir deux bonnes ront lieu fin 2000 et qu’elle vient de traverser une année épuisante (...). Mon tielle ont insisté sur la place d’« al- haitable », mais la meilleure ma- samedi 20 février à midi. M. Clin- années devant moi », a-t-il ajouté. avis est le suivant : “Repose-toi, écoute les arguments des deux côtés, fais ce lié fondamental » de la France. Les nière d’y parvenir est « la mise en ton et M. Chirac se sont contentés Au cours de leurs entretiens, les que tu penses juste.” Et, quoi qu’elle décide, je la soutiendrai. » C’est New deux mois qui séparent du retour œuvre de bonnes politiques écono- de réaffirmer des positions très deux présidents ont fait le tour des York qui est allée chercher Mme Clinton, et non l’inverse, a-t-il ajouté. Il a de Jacques Chirac pour le sommet miques ». A Bonn, M. Rubin ne proches et de rappeler à Slobodan principaux thèmes du dialogue toutefois jugé qu’il était « un peu tôt » pour qu’elle arrête sa décision. anniversaire de l’OTAN permet- manquera pas de s’appuyer sur la Milosevic les risques qu’il courait franco-américain, qu’il s’agisse de Quelques heures auparavant, Hillary Clinton avait déjeuné à la Mai- tront de voir si cette embellie dans vigueur exceptionnelle de l’écono- en cas de rejet du plan de paix du la réforme des institutions finan- son Blanche avec le sénateur new-yorkais Patrick Moynihan, dont elle les mots trouvera son reflet au ni- mie américaine pour contrer le pro- Groupe de contact (lire page 2). cières internationales (Le Monde pourrait briguer la succession. Celui-ci, qui va prendre sa retraite, est veau des problèmes concrets. jet de M. Lafontaine. Mais ce n’est pas tant sur la poli- du 20 février), du Proche-Orient, prêt à la soutenir, en dépit de ses nombreux différends avec le président tique étrangère que sur les suites de l’Irak, de l’Afrique ou de la crise américain. – (Corresp.) Patrice de Beer Pierre-Antoine Delhommais LeMonde Job: WMQ0307--0050-0 WAS LMQ0307-50 Op.: XX Rev.: 01-07-98 T.: 13:59 S.: 111,06-Cmp.:01,14, Base : LMQPAG 08Fap:100 No:0535 Lcp: 700 CMYK

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FRANCE LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 7

Le Parti communiste veut construire un « nouveau partenariat à gauche » La liste pour le scrutin européen du 13 juin présentée par Robert Hue ne se veut ni « pro-gouvernementale, ni anti-gouvernementale » « LE PC BOUSCULE la classe poli- Maxime Gremetz ou le président du L’accord en trois points passé entre tique », titre le quotidien commu- groupe communiste de l’Assemblée les 87 candidats suffit, selon lui, à niste L’Humanité en « une », samedi nationale, Alain Bocquet. « Est-ce donner une « cohérence » à la liste : 20 février. « Une ouverture totale- que notre identité perd à créer les l’antilibéralisme, une « réorientation ment inédite, un acte majeur de la conditions de côtoyer des acteurs du progressiste de la construction euro- mutation communiste », estime Ro- mouvement social sur une base anti- péenne », le « respect » des person- bert Hue. Face à l’enthousiasme capitaliste ? », a aussi rassuré Nico- nalités de la liste. « Personne n’est manifesté, vendredi 19 février, par la las Marchand, secrétaire fédéral du obligé d’être pro-gouvernemental direction du PCF, qui rendait pu- Val-de-Marne, sans doute satisfait (...), étant entendu qu’on ne sera pas blique la première mouture de sa de considérer que les « personnali- non plus anti-gouvernemental. » LES CHANTIERS DU MINISTRE DE L’ÉDUCATION liste d’« ouverture » pour les élec- tés extérieures » sont pour la plu- Un peu plus tard, devant la tions européennes (Le Monde du part issues d’associations proches presse, le secrétaire national a évo- 20 février), les grognons se sont du PCF ou de la CGT – Denis Co- qué ce « nouveau partenariat à LES ANNONCES LES RÉALISATIONS montrés très discrets. Vendredi ma- hen figurera en 13e position, avec gauche » mis en place par le PCF tin, seule une petite dizaine de mili- l’aval du secrétaire général de la pour les élections européennes, tants de Champigny-sur-Marne, confédération, Bernard Thibault. « mais aussi au-delà, pour le plus ̈ École primaire ville de , ont ma- « Les proclamations révolutionnaires long terme ». LE 28 AOÛT 1998, Claude Allègre présente sa UNE EXPÉRIMENTATION doit être lancée dans nifesté place du Colonel-Fabien. n’ont jamais fait un parti révolution- Une manière de répondre à ceux « Charte pour bâtir l’école du XXIe siècle ». Ce le courant de l’année dans mille huit cents « Cette liste, c’est pour quel pro- naire, c’est ce qui nous distingue des qui souhaitent voir le PS « rééquili- projet prévoit un recentrage des programmes sur écoles, dont la moitié en zone d’éducation gramme ? Pour quelle politique ? » gauchistes. » bré », au lendemain du 13 juin, par les savoirs fondamentaux – « parler, lire, écrire, prioritaire (ZEP). L’horaire hebdomadaire des Lors de la réunion du comité na- Pierre Blotin, numéro «deux»du trois formations – Verts, PCF, ex- compter » –, un aménagement des rythmes scolaires élèves (vingt-six heures) comportera désormais tional, Jean-Claude Danglot, patron PCF, a d’ailleurs tenu à théoriser, trême gauche. Ou à d’autres, à l’ex- et une nouvelle conception du métier de professeur deux heures de soutien réservé aux élèves en de la fédération du Pas-de-Calais, a devant le comité national, cette trême-gauche, qui rêvent d’un nou- des écoles, appelé à devenir le « chef d’orchestre » difficulté. Pendant ce temps, les autres élèves bien tenté d’expliquer, sous la « conception nouvelle du rassemble- veau parti anti-capitaliste. Le PCF d’une équipe composée d’aides-éducateurs et suivront deux heures d’activités artistiques et « bulle », qu’il s’agissait d’une « liste ment », éloigné de tout « tête-à-tête ne jouera pas ce jeu-là. Des conver- d’intervenants extérieurs. sportives assurées par des intervenants auberge espagnole, où chacun ap- partisan », qui préside désormais gences, oui, mais souples. Avec un extérieurs ou des aides-éducateurs. porte son manger ». Mais il a accep- aux choix du PCF. Ce dernier rejette « courant de gens ». Et qu’il veut té de figurer sur la liste, comme les tout « rassemblement autour du par- construire. refondateurs Roland Favaro et An- ti » qui se ferait sur la base « d’ac- ̈ Lycées nick Davisse, comme le député cords entre états-majors politiques ». Ar. Ch. CLAUDE ALLÈGRE lance, en janvier 1998, une EN JUILLET, le ministre présente, devant la consultation nationale intitulée « Quels savoirs commission des affaires culturelles du Sénat, les enseigner dans les lycées ? », pilotée par Philippe dix « exigences indissociables » qu’il retient du Meirieu. Trois millions de questionnaires sont rapport Meirieu. En décembre, un texte, qui adressés à tous les lycéens et à leurs enseignants. recueille l’accord du SNES, précise les contours François et Robert, deux amis sur la route de Strasbourg Un comité scientifique est présidé par Edgar Morin. de la réforme. Le 4 mars, le Conseil supérieur de DOMMAGE ! Cette fois, ils ne feront pas cam- conte François Hollande en évoquant les régio- Lors d’un colloque à Lyon, les 28 et 29 avril 1998, l’éducation (CSE) doit examiner les pagne ensemble. Pour les élections européennes, le nales, vous connaissez les trucs de votre partenaire. Philippe Meirieu livre quarante-neuf « principes » changements qui interviendront dès le mois premier secrétaire du PS et le secrétaire national du On sait ce que l’autre va dire, le bon mot qu’il a pré- pour changer le lycée, et Claude Allègre annonce de septembre en classe de seconde. PCF devront faire la chasse aux voix séparés. L’an paré, le moment où il guette les applaudissements. On « une rénovation du lycée en octobre 1999 ». dernier, lors de la campagne régionale, ils ne se en rit avant et... après ! » quittaient plus. On les voyait, dans les voyages aé- « Nous n’avons pas le complexe du responsable riens, assis côte à côte, refaire le monde, peut-être d’en face », dit sans sourire le secrétaire national du la gauche. Un jour, à l’aéroport de Tulle, leur PCF. Et François Hollande, trois fois plus d’inten- ̈ La déconcentration conversation était tellement passionnante qu’ils se tions de vote en moyenne, ne s’agace jamais du DÈS SON ARRIVÉE rue de Grenelle, en juin 1997, EN NOVEMBRE 1997, Claude Allègre tente la sont trompés d’avion et sont montés dans celui trait d’égalité que son alter ego trace entre eux. Il Claude Allègre affirme sa volonté de « dégraisser le déconcentration pour l’année suivante, mais de... Laurent Fabius. Robert Hue en rit encore. sourit à son ami, qui lui fait remarquer que, dans les mammouth » et déclare sa préférence pour «un échoue devant la protestation de l’ensemble des Quand on parle de François Hollande à Robert meetings socialistes, il peut être plus applaudi que grand service public, souple déconcentré, permettant syndicats qui estiment la manœuvre précipitée. Hue, il soupire, avec un vrai sourire d’amitié : «Ah! lui, ou qu’au « dîner des parrains » de SOS-Ra- aux enseignants d’être proches des décisions qui les En juin 1998, soutenu officiellement par Lionel François ! » Quand on parle du second au premier, il cisme, le 8 février, il a été salué par une « ovation », concernent ». Il rencontre immédiatement Jospin, il fait passer en force les décrets de la affiche leur complicité. « Je ne le connaissais pas quand François Hollande est entré presque inco- l’opposition du Syndicat national des déconcentration lors d’un comité technique avant d’être premier secrétaire, confie-t-il. Depuis, gnito. Le premier secrétaire du PS se souvient aussi enseignements de second degré (SNES), qui veut paritaire ministériel. Ils ont été publiés nous avons des relations de confiance, de respect et de que dans les premiers mois, Robert Hue « justifiait conserver le « mouvement national » des mutations, en octobre 1998. sympathie. Il me fait passer des messages pour Jospin. toujours la participation du PC au gouvernement tout géré par un ordinateur central à Paris. Et puis, on règle quelques questions locales. » Atten- en disant que ce n’était pas facile. Depuis un an, ja- tion ! François Hollande reste social-démocrate, in- mais cette question n’est revenue dans nos conversa- siste Robert Hue. Leur amitié « est simplement une tions, même quand il y a des points de friction. » façon moderne de faire de la politique », explique-t- François Hollande ne dissimule pas son plaisir. ̈ Les remplacements des enseignants il, inquiet qu’on puisse y lire un recentrage suspect. En attendant de se retrouver pour soutenir des LE 4 SEPTEMBRE 1997, Claude Allègre déclenche EN JANVIER 1998, le recteur Daniel Bloch, candidats communs aux élections municipales, tous un tollé syndical en déclarant : « 12 % d’absentéisme président de la table ronde « pas de classe sans « IL A CHOISI DE FAIRE COMME MOI » les deux mèneront la liste de leur parti aux élections dans l’éducation nationale, c’est beaucoup trop. » enseignant », rend son rapport sur le Cette complicité, Robert Hue ne l’avait pas avec européennes. Robert Hue a toujours été persuadé Quelques jours plus tard, il déplore que les remplacement des enseignants absents. Le . « Quand je l’ai connu, il est devenu que François Hollande « irait » à la bataille. Sans enseignants « prennent leurs congés-formation sur la 24 septembre 1998, une note de service paraît presque tout de suite premier ministre », plaide-t-il doute a-t-il ajusté son comportement sur le sien, scolarité ». Le 14 septembre, il assure qu’il faut « agir au Bulletin officiel : toute convocation des sans convaincre. Dans chaque période de tension même s’il affirme sans plaisanter tout à fait : «Il a vite pour que l’objectif du zéro défaut, avec un professeurs pour une absence doit remonter de la gauche « plurielle », il plaisante volontiers choisi de faire comme moi. » Le « patron » du PS, ra- professeur dans chaque classe, soit atteint pour la par la voie hiérarchique. L’avis des chefs – sans jamais le nommer – sur « certaines personna- vi, le laisse dire. prochaine rentrée ». d’établissement est obligatoire pour tout stage lités rigides », sur tel responsable « un peu autori- Et tous les deux argumentent sur la façon, sa- de formation. Le 24 janvier M. Allègre déclare : taire ». François Hollande, il l’aime. Les deux vante, qu’ils auront de représenter la Corrèze et le « Aujourd’hui il n’y a plus que 2,5 % de classes hommes préfèrent d’ailleurs leurs tête-à-tête aux Val-d’Oise à Strasbourg. Quel bonheur ! Ils se re- sans enseignants ». rencontres entre délégations. De coups de fil en trouveront aussi à Bruxelles ? Les deux amis sou- apartés à l’Assemblée nationale, de meetings en dî- rient. En silence, mais ensemble. ners, leurs relations sont « quasi hebdomadaires ». ̈ Emplois-jeunes « Quand vous avez fait quinze meetings ensemble, ra- Ariane Chemin et Michel Noblecourt FIN AOÛT 1997, Claude Allègre enclenche un plan ENVIRON 60 000 « aides-éducateurs » de créations d’emplois-jeunes dans l’éducation travaillent désormais dans des établissements nationale. Objectif : embaucher 75 000 personnes, scolaires (écoles primaires et collèges). Le titulaires au minimum du baccalauréat, d’ici à la fin Conseil de sécurité intérieure du 27 janvier a Dans le Doubs, une cantonale à contre-emploi 1998. En septembre 1997, les rectorats ouvrent des prévu le recrutement de 10 000 emplois-jeunes guichets de recrutement. supplémentaires réservés aux zones sensibles et BESANÇON Jean-François Humbert, président ses proches, Henri Maillot, culti- aux zones d’éducation prioritaire (ZEP). de notre correspondant UDF-PPDF de la région de vateur au village du Barboux, élu En découvrant, fin janvier, dans Franche-Comté et sénateur du FNSEA à la chambre d’agriculture l’édition locale de L’Est républi- Doubs, revendiquait fièrement et président de l’Association du ̈ Enseignement supérieur cain, les visages des deux princi- l’héritier atypique qu’il s’était massif du Jura, également A LA RENTRÉE d’octobre 1997, Claude Allègre LE BUDGET 1998 prévoit la création de 4 200 paux candidats à l’élection canto- choisi, sans trop se soucier de sa membre du RPR, à se présenter précise les chantiers de l’université : relance de postes d’enseignants-chercheurs. En 1999, les nale partielle du dimanche silhouette à contre-emploi, ni des « à titre personnel » et sous la pru- l’emploi pour les enseignants-chercheurs, plan crédits en faveur des bourses d’études 21 février au Russey (Doubs), remous que ce dernier commen- dente étiquette divers droite. social pour les étudiants ainsi qu’un plan de augmentent d’environ 10 % mais l’allocation l’électeur crut d’abord que les çait à susciter. Quant à M. Leroux, Acculé, M. Leroux révéla alors développement pour les universités baptisé schéma « d’autonomie » est toujours en discussion. Les choses étaient dans leur ordre na- il annonça qu’il était « sympathi- qu’il appartenait finalement, des universités du troisième millénaire (U3M). A la priorités du schéma U3M, évalué à 60 milliards turel, et il se dit que c’était bien sant » UDF, que sa désignation comme M. Humbert, au PPDF, Sorbonne, les 24 et 25 mai, Claude Allègre et les de francs, sont définies mais elles dépendent des ainsi. Colonne de gauche, s’offrait avait été « votée par une majorité mais sans préciser depuis quand. ministres allemand, britannique et italien adoptent négociations sur les contrats de plan. La réforme à lui l’image d’un quinquagénaire des maires du canton », qu’il était Soucieux de se démarquer de Do- une déclaration commune préconisant une de l’« architecture » des études supérieures, décontracté, à la barbe fleurie et à lui-même premier magistrat du minique Voynet, la ministre régio- harmonisation européenne des diplômes. baptisée « 3, 5 ou 8 », est vivement contestée par la tignasse rebelle, Daniel Leroux, bourg de Mont-de-Laval et direc- nale, il expliqua aussi que « l’éco- les syndicats d’enseignants et d’étudiants. tandis qu’en face, colonne de teur fondateur de La Racontotte, logie rurale » dont il se prévalait droite, s’affichait un quadra forcé- aimable revue vouée à « la défense « se distinguait de l’écologie des ment dynamique, Gilles Robert, de la nature, de l’écologie rurale et mouvements des écologistes par son ̈ Classes préparatoires dont les cheveux taillés court, la des traditions franc-comtoises ». souci de maintenir et de développer LE DÉCRET du 30 juillet 1998 prévoyant la LES NÉGOCIATIONS « officieuses » sont veste sombre et la cravate nouée En dépit de la légitimité de cette des activités à la campagne », no- diminution du taux de rémunération des heures actuellement engagées sur l’organisation du avec rigueur fleurait la fermeté. investiture, confirmée par le pré- tamment « la chasse ». Enfin, il as- supplémentaires pour financer les emplois-jeunes temps de service des professeurs. Le ministre Chaque camp jugea donc qu’il se- sident du conseil général du sura à son canton catholique, au- affecte particulièrement les enseignants de classes repousse la réforme des concours d’accès aux rait dignement représenté et que Doubs et sénateur RPR Georges trefois surnommé la petite préparatoires. grandes écoles. la bataille d’idées entre ces profes- Gruillot, la colère d’une partie de Vendée, qu’il partageait avec lui seurs de l’enseignement public se- la droite fut immédiate. Comme il « des valeurs telles que la re- rait loyale. ne se reconnaissait guère en Da- connaissance de l’école privée et la niel Leroux, jugé de gauche et défense de la famille traditionnelle, ̈ Nouvelles technologies SELON le ministère, 85 % des lycées, 53 % des DANGEREUSEMENT « ÉCOLO » dangereusement écolo par beau- en opposition avec les initiateurs du EN NOVEMBRE 1997, Claude Allègre présente un collèges et 10 % des écoles primaires sont Mais, au terme d’une analyse coup, Léon Duquet, maire de La projet de PACS ». Surpris par cette plan de développement des nouvelles technologies connectés à Internet. Un plan d’urgence de 60 plus fine de la situation, il fallut se Chevalotte et secrétaire cantonal division inespérée de la droite, de l’information et de la communication « de la millions de francs (9,14 millions d’euros) sur rendre à l’évidence : le candidat du RPR, démissionna illico de la Gilles Robert, candidat du PS, se maternelle au lycée ». A l’horizon 2000, chaque élève deux ans a été lancé dans les Instituts de droite était, en réalité, celui présidence du syndicat inter- prend désormais à rêver. « Certes, pourra « accéder à une activité sur support universitaires de formation des maîtres (IUFM) qu’on subodorait être de gauche, communal (Sivom) du Russey, la gauche n’a jamais pu l’emporter numérique ou audiovisuel ». Le plan ministériel met pour assurer la formation des futurs et vice versa. Conseiller général « en signe de protestation » contre ici au cours de ce siècle... Mais nous l’accent sur la formation des enseignants et la enseignants. Un tiers de la formation continue sortant, contraint par la loi anti- une « manœuvre » du président allons changer de siècle ! », sourit- production de multimédia éducatif. proposée aux professeurs est désormais cumul d’abandonner ce fief où il Humbert destinée, à ses yeux, à il. consacré aux nouvelles technologies. avait été réélu dès le premier tour l’écarter de sa succession, qu’il en mars 1998 avec 64,3 % des voix, guignait. Et il encouragea un de Jean-Pierre Tenoux LeMonde Job: WMQ2102--0008-0 WAS LMQ2102-8 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0444 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 FRANCE Le Conseil d’Etat pourrait contrôler Le conseil La direction de la CFTC régional affronte une crise ouverte les actes administratifs du Parlement de Midi-Pyrénées Plusieurs fédérations dénoncent Remise en cause d’une jurisprudence vieille de plus d’un siècle a adopté l’« autoritarisme » et le « cléricalisme » Dans le cadre d’une affaire examinée, vendredi 19 fé- nelle dont jouissent, depuis 1872, l’Assemblée vrier, par le Conseil d’Etat, la commissaire du gouver- nationale et le Sénat. La décision du Conseil d’Etat doit du président de la centrale chrétienne nement à proposé de redéfinir l’immunité juridiction- intervenir dans le courant du mois de mars. son budget À NEUF MOIS de son prochain nous a demandé de nous taire, se LORSQU’ELLES se comportent Conseil d’Etat : l’assemblée du tif). Un tel revirement de jurispru- LE CONSEIL régional a adopté, congrès confédéral, la Confédéra- rappelle Roger Pol-Cottereau, se- comme des administrations, les As- contentieux. Mme Bergeal a admis dence imposerait, en outre, une vendredi 19 février, le budget de la tion française des travailleurs chré- crétaire général de la fédération semblées parlementaires sont-elles que le revirement de jurisprudence nouvelle interprétation de l’ordon- région Midi-Pyrénées par 42 voix tiens (CFTC) est confrontée à un des cadres. Mais cela n’a pas chan- au-dessus des lois ou doivent-elles proposé se heurterait au « poids de nance du 7 novembre 1958, relative contre 41 et 8 abstentions. Malgré violent mouvement de contesta- gé les attitudes, d’un côté comme de être contrôlées par un juge ? Le l’histoire » que représentent «127 au fonctionnement des assemblées la situation minoritaire des tion interne. Le malaise couvait de- l’autre. » « Il n’y a plus aucun dia- Conseil d’Etat a dû se poser cette années de jurisprudence constante ». parlementaires. L’un de ses articles groupes de la gauche « plurielle » puis des mois. Aujourd’hui, une logue possible, résume Michel Mo- question, vendredi 19 février, avant Depuis 1872, en effet, le Conseil a prévu que le juge ne peut décliner (41 conseillers sur 91), le pré- poignée de militants menacés d’ex- mont, président de la Fectam. Nous d’examiner un contentieux oppo- d’Etat s’est presque constamment sa compétence en cas de dom- sident, Martin Malvy (PS), est par- clusion s’oppose ouvertement à nous heurtons à une pensée unique sant l’Assemblée nationale à une déclaré incompétent pour trancher mages causés par les services des venu, de justesse, à éviter les mé- « l’équipe du président » Alain De- qui ne peut souffrir d’être contes- petite entreprise, Gilaudy électro- les litiges qui lui étaient soumis, Assemblées ou de litiges concer- saventures survenues, mardi leu. La révolte a pris la forme de tée. » nique, à propos de marchés d’équi- qu’il s’agisse de l’admission du pu- nant les agents. Or, « pour nombre 16 février, à son collègue de la ré- « tribunes libres » enflammées, pu- Depuis le début de l’année, le pement audiovisuel. Le commis- blic et de la presse aux séances de de commentateurs » et pour l’As- gion Aquitaine, Alain Rousset (PS) bliées en janvier dans le dernier ton est encore monté d’un cran saire du gouvernement (magistrat l’Assemblée, d’accidents causés par semblée nationale, l’affirmation de (Le Monde du 17 février). Son bud- numéro du magazine de la fédéra- avec la diffusion, dans les fédéra- indépendant chargé de présenter des véhicules parlementaires, ou de cette double compétence a été en- get a bénéficié du vote positif d’un tion des employés du commerce, tions, de tracts anonymes mettant l’affaire), Catherine Bergeal, a pro- l’attribution d’allocations de se- tendue comme exclusive : le prin- des deux élus « Chasseurs » ainsi cadres, techniciens (Fectam), la violemment en cause le président posé de rompre avec la jurispru- cours aux anciens députés se trou- cipe de l’immunité serait consacré que de l’abstention de 5 membres sixième fédération de la CFTC. de la CFTC. Intitulées « Opinions dence, plus que centenaire, qui ga- vant sans emploi. dans les matières que l’ordonnance du groupe Rassemblement des ré- Son secrétaire général, Gilles militantes », ces feuilles dénoncent rantit l’immunité juridictionnelle « De cet édifice jurisprudentiel, de ne touche pas expressément. publicains pour la région (RRR) Delmotte y dénonce les « persé- « l’autoritarisme du guide et de ses aux actes administratifs de l’As- ce temple plutôt », a ironisé Mme Bergeal a jugé cette interpré- qui, bien que classés divers droite, cutions » subies par ses militants et chiens de garde » et la « contagion semblée et du Sénat. Elle a souhai- Mme Bergeal, aucun commissaire du tation « erronée », car peu compa- ont déclaré, par la voix de leur le « machiavélisme » d’une direc- néovichyste (Travail, Famille, Eu- té que la justice administrative se gouvernement n’a jusqu’à présent tible avec les intentions des « auto- président, André Trigano, que «la tion qui gouverne « sans préoc- rope) colportée par les talibans du prononce non seulement sur les osé « secouer les colonnes ». Or, rités politiques de 1958 », qui région devait pouvoir continuer son cupation morale, en employant la motus Dei et autres dérivés charis- marchés que passent les deux As- Mme Bergeal estime que la concep- « mettaient en place le parlementa- action ». Les deux élus de la LCR ruse et la mauvaise foi pour parvenir matiques ». Face à ces « comporte- semblées, mais aussi sur tous les tion de la séparation des pouvoirs risme rationalisé ». En outre, elle l’a se sont également abstenus ainsi à ses fins ». Un peu plus loin, c’est ments inacceptables », les instances actes administratifs qu’elles sur laquelle repose la thèse de l’im- jugée contraire aux engagements que l’autre élu « Chasseur ». Les le vice-président du syndicat des dirigeantes ont estimé qu’il n’y peuvent prendre. Si le Conseil munité juridictionnelle ne se justi- européens de la France : les direc- groupes UDF, RPR et les élus des employés du commerce et de l’in- avait « pas de meilleure réponse » d’Etat suit Mme Bergeal, ce sont non fie « que dans un contexte historique tives « recours » du 21 décembre deux Front national ont voté dustrie (SECI), Christophe De- que de demander aux responsables seulement des dépenses portant disparu », celui des IIIe et IVe Répu- 1989 et du 25 février 1992 imposent contre. L’ancien président de la ré- vaivre, qui s’interroge sur la pré- syndicaux de leur témoigner une sur des millions de francs, mais bliques, où « le Parlement est le seul notamment que « les Etats membres gion, Marc Censi (UDF), a dénon- sence de « staliniens » à la CFTC, « pleine solidarité ». aussi des décisions de toutes na- à exprimer la volonté générale et ac- prennent les mesures nécessaires cé à la fois l’« incendie fiscal » et le avant d’appeler à une « purge dé- Alain Deleu refuse tout com- tures, souvent opaques, qui pour- quiert, du fait de la souveraineté pour assurer que les décisions prises « manque d’ambition » de ce bud- mocratique » du bureau confédéral mentaire sur la multiplication des ront être contrôlées. qu’il incarne seul, un caractère sa- par les entités adjudicatrices peuvent get. – (Corresp. rég.) au prochain congrès, pour éviter à attaques directes ou clandestines Le Conseil d’Etat était saisi par cré ». Ce caractère sacré s’étend à faire l’objet de recours efficaces ». la confédération de « se recroque- dont il fait l’objet. « Les tracts ano- l’Assemblée, qui lui demandait l’ensemble des actes qu’il prend, y Pour assurer ce droit de recours, le DÉPÊCHES viller frileusement dans une attitude nymes n’existent pas », lâche-t-il d’annuler un jugement rendu, en compris non législatifs. Conseil d’Etat doit accepter de ju- a DROITE : Philippe Séguin monolithique de crevards ». simplement. Si les contestataires 1994, par le tribunal administratif ger les marchés publics des entités plaide à nouveau, dans un entre- Peu habitué à de telles envolées, condamnent unanimement ce type de Paris, en faveur de Gilaudy élec- ENGAGEMENTS EUROPÉENS adjudicatrices que sont les Assem- tien accordé au Figaro (daté 20 fé- le bureau confédéral a aussitôt dé- d’action, ils en reprennent pour- tronique (lire ci-dessous). L’Assem- Or, observe Mme Bergeal, sous la blées. vrier), pour l’union de l’opposition noncé une attitude portant «un tant les accusations en s’alarmant blée estimait que le tribunal n’avait Ve République, « le Parlement n’est Mme Bergeal a estimé que « s’il aux élections européennes du préjudice extrêmement grave à la notamment de la « radicalisation aucune compétence pour agir. Par plus le seul pouvoir issu du suffrage s’agit de fixer à nouveau pour un 13 juin. « Il y a une liste socialiste, il CFTC ». La menace de sanctions croissante » de l’équipe dirigeante. la voix de son avocate, Me Claire universel ». Surtout, ses lois ne sont siècle » les limites de la compétence doit donc y avoir en face une liste n’a pourtant pas fait reculer les « Nous sommes une organisation Waquet, elle soutenait, en se fon- plus ce qu’elles étaient : elles font du juge, ces dernières doivent d’union de l’opposition, déclare le syndicalistes frondeurs, ulcérés par syndicale qui s’inspire de la morale dant sur la jurisprudence, que le l’objet d’un contrôle de constitu- s’étendre à d’autres matières que le président du RPR. L’anormalité la réforme des fédérations entre- sociale-chrétienne, pas un mouve- juge de l’administration n’a pas à tionnalité ou de conventionnalité. contrôle des marchés. Elle a préve- commence avec les autres listes. » prise par Alain Deleu dans un sou- ment de l’Eglise catholique », dé- contrôler les actes pris par les deux Dans ces conditions, les actes ad- nu qu’elle ne « sous-estime pas la a UDF : Hervé de Charette, pré- ci de « modernisation et d’efficaci- clare Roger-Pol Cottereau. « Notre Assemblées du Parlement, car ces ministratifs qu’il prend ne doivent portée du revirement » ainsi propo- sident-délégué de l’UDF, a affir- té ». Derrière la réduction du syndicalisme chrétien se dévoie dernières, même lorsqu’elles plus bénéficier de la même immu- sé. Après quoi, elle a proposé de ju- mé, vendredi 19 février, sur France- nombre des structures profession- complètement en s’ouvrant aux ex- exercent un pouvoir de gestion, ne nité. Mme Bergeal propose que le ger que l’Assemblée, en lançant des Inter, que « le choix de l’UDF » de nelles de vingt-huit à dix-sept, les trémismes de tout bord », renchérit sauraient être considérées comme principe de la séparation des pou- appels d’offre pour son équipe- faire sa propre liste pour les élec- mutins accusent les membres de Gilles Delmotte. Alain Deleu balaie des autorités administratives, ce voirs ne repose plus sur un « critère ment audiovisuel, a commis des in- tions européennes « était fait » et l’équipe confédérale de vouloir toutes les rumeurs d’un sourire : que contestait l’avocat de Gilaudy, organique », mettant en cause la fractions au code des marchés, que « le débat était clos », au lende- « accroître leur contrôle sur les syn- « La CFTC est indépendante des Me Pascal Dumoutet. nature de l’autorité qui prend un comme le soutenait l’entreprise Gi- main du plaidoyer de Valéry Gis- dicats » et « dissoudre sans concer- partis politiques et des Eglises, rap- Le caractère sensible de l’affaire acte, mais sur un « critère maté- laudy. card d’Estaing en faveur d’une liste tation toutes les fédérations qui les pelle-t-il. Le cléricalisme, il n’est pas lui a valu de passer devant la plus riel », mettant en cause la nature de d’union derrière Philippe Séguin dérangent ». chez nous. Notre philosophie est haute formation de jugement du l’acte pris (administratif ou législa- Rafaële Rivais (Le Monde du 19 février). « Ce qui a aussi aux antipodes de celle du été choisi, c’est de faire plusieurs Front national », ajoute-t-il, en pré- listes correspondant à la différence « Nous sommes cisant toutefois qu’on ne « peut des sensibilités sur l’Europe », pas demander aux nouveaux adhé- Des marchés publics litigieux passés par l’Assemblée ajoute-t-il. une organisation rents pour qui ils votent ». a GAUCHE : l’ancien premier mi- A quelques jours d’un conseil LONGTEMPS, l’Assemblée na- de l’époque, Laurent Fabius, l’As- commissaire du gouvernement au nistre, Michel Rocard, a jugé, syndicale qui s’inspire confédéral qui doit statuer, les 25 tionale s’est peu souciée de s’appli- semblée a lancé en 1991 un appel Conseil d’Etat, estime irrégulière la vendredi 19 février sur LCI, que la et 26 février, sur les sanctions infli- quer à elle-même les lois qu’elle d’offres auquel ont répondu six so- décision de juger l’appel d’offres liste pour les élections européennes de la morale gées aux mutins, les syndicalistes votait en matière de marchés pu- ciétés, dont Gilaudy Electronique, infructueux, et non conforme aux menée par le secrétaire national du de la Fectam se disent prêts «à al- blics, « le législateur faisant ce qu’il petite entreprise du quartier, qui règles relatives aux procédures PCF, Robert Hue, « est superbement sociale-chrétienne, ler jusqu’au bout ». « Si la Fectam veut », selon l’expression consacrée travaillait pour le Palais-Bourbon d’appel d’offres la passation du décorative ». Mais il s’est interrogé coule, la CFTC coule avec nous », au Palais-Bourbon. Le paradoxe depuis les années 60, sans trop marché d’entretien. sur « la compétence en matière eu- pas un mouvement préviennent-ils. De son côté, Ber- veut que le Conseil d’Etat juge au- souffrir d’une véritable concur- Un autre contentieux est encore ropéenne » des candidats qui y fi- nard Ibal tente de calmer le jeu et jourd’hui l’une des premières opé- rence, selon plusieurs observateurs. pendant, devant le tribunal admi- gurent. « J’ai eu l’impression que de l’Eglise qualifie cette querelle de « tempête rations ayant donné lieu au respect Le collège des questeurs déclare nistratif de Paris. Il concerne la mo- c’est le cadet de leurs soucis », a dans un verre d’eau ». Celui qui ne de ces règles, et qu’il se prépare à l’appel d’offres infructueux et passe dernisation du système de vote ajouté M. Rocard. catholique » cache pas son ambition d’être can- en condamner la mauvaise applica- un marché négocié avec un grou- électronique, voulue par Philippe a ÉCOLOGISTES : Antoine didat au prochain congrès évoque tion. pement d’entreprises, dont Philips Séguin. L’Assemblée ayant résilié, Waechter, tête de liste du Mouve- la culture « très spéciale » de la Le litige examiné vendredi 19 fé- et Thomson. Il conclut ensuite un en 1993, le contrat que Gilaudy ment écologiste indépendant aux La révolte des syndicalistes du centrale chrétienne : « Contraire- vrier porte sur deux marchés passés marché d’entretien avec TDF. avait obtenu en 1975, cette dernière élections européennes, s’est dé- commerce apparaît comme le der- ment à ce qu’on pourrait croire, la en 1991 et 1992, pour remplacer un S’estimant injustement évincée, demande une indemnité de 7 mil- fendu, vendredi 19 février, des ac- nier épisode d’une guerre larvée scission de 1964 est encore présente matériel audiovisuel vétuste, Gilaudy a attaqué l’Assemblée de- lions de francs, en réparation du cusations de dérive vers certains qui déchire la centrale chrétienne dans beaucoup d’esprits, explique- consacré à l’archivage des débats, vant le tribunal administratif de Pa- préjudice causé par cette « rupture mouvements d’extrême droite (Le depuis son échec aux élections t-il. Dès qu’une critique se formule, par un équipement moderne, desti- ris et obtenu gain de cause en 1994, sans préavis ». A titre de provision, Monde du 18 février). Il a assuré prud’homales de décembre 1997, elle est tout de suite considérée né à approvisionner en images les sans que cela change quoi que ce le tribunal a condamné l’Assemblée que « la pensée écologiste n’a stricte- où la CFTC avait enregistré une comme une dissidence. » chaînes de télévision, et pour assu- soit dans les faits, son recours à lui verser 1 million de francs. ment rien à voir avec la pensée d’ex- perte de 100 000 voix. Quelques se- rer l’entretien dudit équipement. n’étant pas suspensif. L’Assemblée trême droite, avec le nationalisme, la maines plus tard, deux vice-prési- Alexandre Garcia A la demande de son président ayant fait appel, Catherine Bergeal, R. Rs. xénophobie, le national-égoïsme ». dents de la centrale – Bernard Ibal, responsable de l’union des cadres, et Jean-Paul Probst, président de la Caisse nationale des allocations fa- miliales – ouvraient les hostilités Le procès expéditif du « groupe Manouchian », le 21 février 1944 en annonçant la création de l’asso- IL Y A cinquante-cinq ans, le 21 février 1944, sieurs jours, le procès des « terroristes registre du tribunal militaire près du comman- ciation Syndicalisme d’abord pour vingt-deux résistants de six nationalités diffé- judéo-communistes » devait en effet servir à dant du Grand-Paris et retrouvé, après des an- défendre une image de la CFTC rentes étaient fusillés par un peloton d’exé- discréditer la Résistance, en la présentant nées de recherche, par l’historien allemand « plus ferme que celle de la re- cution de la Wehrmacht au mont Valérien, près comme une « armée du crime » composée Ahlrich Meyer au Bundesarchiv d’Aix-la-Cha- cherche du compromis ». Les de Paris. La vingt-troisième, une femme de d’étrangers et de juifs. Selon René Bénédetti, pelle. contestataires dénonçaient la «lo- trente-deux ans, devait être décapitée quel- dans L’Œuvre du 19 février 1944, « une tren- Selon M. Rayski, ce document « révèle que gique de confiscation du pouvoir » ques semaines plus tard à Stuttgart. Alors taine de journalistes de Paris, de province et de tout s’est passé en une seule journée, et très pro- de l’équipe dirigeante, à qui ils re- connus sous le nom de « groupe Manou- l’étranger » étaient présents dans « une im- bablement dans la matinée du samedi 19 février prochaient son mode de fonction- chian », ces communistes juifs, hongrois, ita- mense salle lambrissée d’or » où se sont dérou- 1944 ». La réception du dossier d’accusation, nement trop autoritaire et la main- liens ou polonais appartenaient à l’organisa- lées « quatre longues audiences ». Et la presse le procès, le verdict, la confirmation du verdict mise de la fédération de tion clandestine Francs-tireurs er relate en détail, durant cinq jours, les « atten- par le commandant en chef von Stulpnagel et l’éducation privée – la première de partisans - Main-d’œuvre immigrée (FTP- tats » et les « actes de banditisme » commis par le classement définitif du dossier y appa- la CFTC, dont sont issus Alain De- MOI), dirigée à Paris par le poète arménien les membres du groupe Manouchian, cette raissent sous la même date. Le « vrai procès leu et le trésorier Guy Fazilleau – Missak Manouchian. Le Mouvement des Ar- « horrible galerie de terroristes » aux « visages s’est réduit à quelques gestes administratifs », sur l’appareil syndical. méniens de France pour le progrès (MAPF) visqueux » et aux « regards fuyants ». A l’issue note M. Rayski, avant d’ajouter : « Si on consi- Au siège de la centrale, la nais- leur rendra hommage, dimanche 21 février, au du procès, « l’affiche rouge », réunissant les vi- dère la rapidité avec laquelle l’opération a été sance de cette association avait été cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine. Une sages et les noms de dix d’entre eux, allait être menée, on peut également supposer que les ac- condamnée comme un « acte de plaque à la mémoire des membres du groupe placardée dans toute la France. cusés ont été réunis seulement pour entendre la défiance » ayant jeté « un trouble sera dévoilée, lundi 22 février, au 36, rue du Cinquante-cinq ans plus tard, l’historien lecture du verdict. (...) Ils n’ont certainement pas profond dans l’esprit des militants ». Groupe-Manouchian, par le sénateur et maire Adam Rayski révèle que ce « grand procès » eu la faveur de raconter leurs faits d’armes. » Et « La démocratie et la liberté carac- du 20e arrondissement de Paris, Michel Char- du groupe Manouchian n’a jamais eu lieu, du M. Rayski conclut que « le tapage propagan- térisent notre mouvement, explique zat. moins tel qu’il a été relaté par la presse de diste était destiné à l’opinion française : les re- Alain Deleu. Mais parfois, il faut Trois jours avant leur exécution, les résis- l’époque. Dans le dernier numéro de La lettre portages n’étaient que des reproductions de mettre de l’ordre. » A la demande tants communistes avaient été condamnés à des résistants et déportés juifs, qu’il dirige, cet notes diffusées par l’Office français d’informa- du conseil confédéral, les respon- mort, au terme d’un procès dont les Allemands ancien responsable national des FTP-MOI tion (OFI) sous le contrôle de Vichy. Les versions sables de Syndicalisme d’abord avaient fait une vaste opération de propa- pendant la guerre publie le « seul et unique » se ressemblaient à la virgule près. » étaient invités, en septembre 1998, gande. A la « une » de la presse collaboration- document officiel rendant compte du procès : à dissoudre leur association. «On niste de Paris et de la zone Sud pendant plu- il s’agit du verdict manuscrit du procès, tiré du A. Ga. LeMonde Job: WMQ2102--0009-0 WAS LMQ2102-9 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0445 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 9 (Publicité) LeMonde Job: WMQ2102--0010-0 WAS LMQ2102-10 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:06 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0446 Lcp: 700 CMYK

10 PROCÈS DU SANG CONTAMINÉ LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 Les non-dits de Michel Lucas devant la Cour de justice de la République Dans un rapport de 1991 qui a lancé l’affaire du sang contaminé, Michel Lucas ne faisait aucune allusion au problème des collectes de sang en prison. Il était pourtant, en 1983-1984, chef de l’IGAS, qui enquêtait en milieu carcéral. Et il participait, en 1985, au « comité santé-justice »

C’EST un témoin en trompe-l’œil après la publication de ce docu- gnon, le circuit des notes, la notion qui s’exprime, vendredi 19 février, ment, une enquête sur le sujet. de risque : « A l’époque, je me sou- devant la Cour de justice. Un té- « Deux cents pages très fouillées », viens de ce chiffre : on comptait seu- moin attendu, qui démontre que le dit-il. Elles montrent que ces col- lement trois cas de sida transfusion- non-dit peut se montrer parfois te- lectes, qui ont représenté 0,37 % du nel en France (...). La conscience du nace en un prétoire. Ancien chef de total des dons ont été à l’origine de problème sanitaire, aujourd’hui l’inspection générale des affaires 25 % des contaminations en 1985, aveuglante, presque oppressante, à sociales (IGAS), aujourd’hui pré- une année au cours de laquelle elles l’époque n’existait pas. » sident de l’Association pour la re- commençaient pourtant à dimi- cherche sur le cancer, Michel Lucas nuer. « LEVER LES MALENTENDUS » est l’auteur d’un rapport qui, en « Dans ce rapport, explique Mi- L’ancien directeur de cabinet jus- septembre 1991, mit le feu aux chel Lucas, il est précisé que la cir- tifie ainsi implicitement que l’aspect poudres dans l’affaire du sang culaire de la direction générale de la industriel et concurrentiel ait pu, contaminé. Jetant une ombre sé- santé (DGS) du 20 juin 1983 [pré- dans ces notes, prendre le pas sur le rieuse sur la conduite des dirigeants conisant d’écarter les sujets « à risque sanitaire. A cet égard, la sai- du Centre national de transfusion risque »] n’avait pas été portée à la sie du premier ministre par le biais sanguine (CNTS), ses conclusions connaissance de l’administration pé- de son conseiller à l’industrie, ex- avaient nourri l’instruction du nitentiaire, qu’elle n’avait pas été pu- plique-t-il, est significative. Il juge « premier procès du sang », qui bliée au Journal officiel. » L’ancien que l’implication du chef de gou- aboutit aux condamnations des secrétaire d’Etat à la santé, Edmond vernement « n’était pas nécessaire, docteurs Garretta et Allain, et de Hervé, proteste : « Il est faux de dire mais utile » et qu’elle ne dessaisis- Jacques Roux, ancien directeur gé- que cette circulaire n’était pas sait en rien les ministères. Puis, néral de la santé. connue. Elle a été très connue. Un lettre en main, rétroprojecteur à Dans ses annexes, le rapport Lu- communiqué de presse avait été lan- l’appui, il veut « lever les malenten- cas contenait aussi une petite cé dix jours auparavant. Mais on ne dus » qui, selon lui, ont pu suggérer « bombe» : le compte-rendu de la voulait pas focaliser sur des lieux “à que Matignon se soit opposé à ce réunion interministérielle du 9 mai risque”. Seulement sur des per- qu’Edmond Hervé annonce, trois 1985, dans lequel il était mentionné sonnes. » Et, sec, il ajoute : « A au- semaines avant Laurent Fabius, la que « le cabinet du premier ministre cun moment, y compris en 1985, il généralisation du dépistage. Cela [avait] demandé que le dossier d’en- n’a été proposé d’interdire de préle- relèverait, selon lui, d’une in- registrement du test Abbott [soit] re- ver du sang dans les prisons. Pas compréhension du conseiller scien- tardé encore quelque temps au Labo- même par les “comités santé-jus- tifique, François Gros. ratoire national de la santé ». L’autre tice”. » Puis, progressivement, l’audience affaire du sang contaminé, tou- s’éloigne des faits. Maurice Abiven, chant aux politiques, était née. « IL N’Y AVAIT PAS LIEU » médecin hospitalier, vient dire, en Le procureur général Jean-Fran- Chacun le sait, personne n’a pas témoin de moralité, son étonne- çois Burgelin pose d’entrée une encore voulu le dire, mais Michel ment d’avoir lu qu’il était reproché question à Michel Lucas sur l’inap- Lucas le reconnaît enfin : à partir de à Edmond Hervé une « apathie », plication, en France, des mesures de juin 1984, il fut membre (et non co- un manque d’attention, alors que le sélection des donneurs de sang pré- président comme indiqué dans Le ministre s’engageait, à cette conisées par une circulaire de la Di- Monde) des fameux « comités san- époque, sur le dossier des soins pal- rection générale de la santé (DGS) té-justice », dont la création fut liatifs aux malades mourants au- du 20 juin 1983. Et sur la décision avalisée par un décret de 1985. Et en quel il participait. Enfin, Paul Ri- – apparemment contradictoire – de 1983 et 1984, l’Inspection générale cœur offre à Georgina Dufoix, la directrice de l’administration pé- des affaires sociales, dont Michel l’« amie » qui l’a cité à la barre, ses nitentiaire, Myriam Ezratty, six Lucas était le chef, enquêtait dans mots de philosophe pour donner mois plus tard, d’augmenter les les prisons. « Rien, dit-il, n’a attiré du sens à la formule proverbiale : rythmes des collectes » dans les pri- l’attention sur les collectes de sang. » « Responsable : je suis prêt à ré- sons, où était pourtant concentrée Pas avant que des études soient pondre de mes actes ; mais pas cou- une forte proportion de toxi- réalisées grâce aux tests et par- pable : je ne me reconnais pas de comanes, et donc de sujets « à viennent à la connaissance de l’ad- faute. » risque». ministration, en juin 1985. ra pas certains centres de continuer Les conclusions, formulées pendant dence, à partir du deuxième se- Paul Ricœur s’attaque ensuite à Mais Michel Lucas, posément, Alors que l’ancien directeur géné- à collecter. « Il n’y avait pas lieu de l’été 1985, sont pour le moins sur- mestre 1985, l’impact des collectes « un mal français institutionnel» : préfère d’abord évoquer quelques ral de la santé, le professeur Jacques réduire ces collectes, affirme Michel prenantes. de sang dans les prisons sur les quand le « scandale » éclata, de- généralités. Il évoque la commande Roux, avait fortement mis en cause Lucas. L’administration pénitentiaire Une note de la DGS du 12 mars contaminations et disposait d’infor- mande-t-il, « pourquoi fut-il pris en du rapport de 1991, qui conclut à la directrice de l’administration pé- ne pouvait pas s’opposer à un droit 1985 indiquaient que les produits mations sur le CNTS et la qualité de charge par la presse et non par le l’existence de dysfonctionnements nitentiaire, Myriam Ezratty, l’ancien de la personne. » Et de reporter la du CNTS étaient « probablement ses produits sanguins, toutes Parlement ? Ce fut une carence du dans la mise en place du dépistage patron de l’IGAS évoque, lui, des faute sur les centres de transfusion tous contaminés » mais l’IGAS, elle, choses pourtant tues dans son rap- pouvoir incapable d’ouvrir une inves- du sida en 1985 : « Je devais établir « désaccords » et des « intérêts sanguine : « Eux avaient connais- les jugeait... de qualité satisfaisante, port de 1991 qui accéléra le proces- tigation politique. C’est dans la la réalité et la chronologie des faits, contradictoires » au sein de la DGS, sance de la circulaire de juin 1983 bien meilleure qu’auparavant. «Ne sus judiciaire : « Vous disiez avoir culture politique de n’avoir pas le apprécier un circuit de décisions, la transfusion sanguine insistant, [de la DGS sur la sélection des don- pensez-vous pas que ce rapport ras- rencontré des difficultés pour trouver sens du débat contradictoire. D’où le faire apparaître des dysfonctionne- selon lui, sur ses besoins en matière neurs « à risque »]. Ils ne l’ont pas surant a pu endormir la vigilance des des documents utiles à votre rapport scandale par la presse. D’où la péna- ments, sans situer les responsabili- première. Il souligne qu’une demi- plus appliquée dans les prisons que ministres ? », demande le président. de 1991, monsieur Lucas. Mais ce lisation, faute d’un traitement poli- tés. » Il indique n’avoir eu que peu page dans un projet de circulaire de dans d’autres lieux. » « A posteriori, j’en veux beaucoup à rapport de 1985, c’est vous qui l’aviez tique de ces dysfonctionnements. » Et de temps pour mener l’enquête et la DGS, devant paraître le 2 octobre Puisque Michel Lucas est homme ceux qui nous ont lancés dans cette fait, vous le connaissiez. Et vous n’en d’imaginer une « cour civique », « à avoir « rencontré des réticences pour 1985, prévoyait de suspendre ces de multiples rapports, le président enquête sans nous donner des infor- avez pas fait mention en 1991 ! Le la bifurcation du pénal et du poli- avoir des documents écrits », dont le collectes. Le passage, dit-il, a été Le Gunehec l’interroge maintenant mations », répond Michel Lucas. dysfonctionnement, en l’espèce, c’est tique », une « commission d’enquête compte-rendu de la réunion du supprimé. Il indique enfin que sur une enquête qui lui avait été Gérard Welzer, conseil d’Edmond que vous avez peut-être eu peur à un permanente, où l’on s’attacherait à la 9 mai 1985. Mme Ezratty a téléphoné début août confiée par le secrétaire d’Etat Ed- Hervé, trouve l’explication un peu moment d’être interrogé. » minutie des choix » et où l’on pour- Il en vient alors au problèmes des 1985 aux directeurs régionaux de mond Hervé, à l’époque des faits, courte : « A votre avis, comment Avec Louis Schweitzer, ancien di- rait, en définitive, « demander des collectes en milieu carcéral. Son l’administration pénitentiaire pour en février 1985, portant sur le CNTS imaginer que la personne qui vous a recteur de cabinet de Laurent Fa- comptes au politique ». rapport de 1991 n’en faisait nulle interrompre ces prélèvements et destinée à examiner tant la quali- demandé ce rapport puisse conclure bius et actuel PDG de Renault, l’au- mention mais il précise avoir confié – une circulaire les interdira le té des produits sanguins délivrés différemment que vous ? » Et d’épin- dience revient un moment sur Jean-Michel Dumay à un inspecteur de l’IGAS, un an 11 octobre 1985 – ce qui n’empêche- par l’établissement que sa gestion. gler celui qui connaissait, à l’évi- l’organisation du travail à Mati- Dessin : Noëlle Herrenschmidt M. Mazeaud : « On confond responsabilité politique et pénale » Mis en place le 10 octobre 1984, le comité « santé-justice » COMMENT l’appeler ? « Mon- de justice. Il cite la phrase de l’ar- entre infraction volontaire et invo- sieur le membre ! Monsieur le rêt de renvoi qui le choque : lontaire ? » Le magistrat rappelle est officialisé par décret le 6 août 1985 membre ! », lâchent en chœur des « Toute faute non intentionnelle est que les qualifications d’homicide juges comme le feraient, dans de nature à engager la responsabi- et blessures involontaires peuvent LE 13 AVRIL 1992, à la suite de principaux : l’inspection des ser- au directeur de cabinet d’Edmond une salle de garde, une poignée lité pénale, non seulement de celui être commises « par imprudence, la publication, dans Le Monde, vices infirmiers et médicaux des Hervé, le professeur Jacques de carabins. Savoureux face-à- qui est directement à l’origine du négligence ou manquement à une d’une enquête sur les contamina- prisons fut transféré vers l’IGAS Roux, directeur général de la san- face entre hommes de loi, fai- dommage, mais également de ceux obligation de sécurité ». « Ceci est tions post-transfusionnelles liées et une instance de coordination té, se plaignait du fonctionne- seurs de lois et gardiens des lois : qui, à des degrés divers, de près ou applicable aux citoyens lambda, aux collectes de sang dans les pri- des problèmes de santé en prison, ment de cette nouvelle structure. Pierre Mazeaud, membre du de loin, y ont contribué. » « On ne aux maires, pourquoi pas aux mi- sons, Michel Vauzelle, ministre de le « comité santé-justice », fut Rappelant que « les services exté- Conseil constitutionnel, dépose peut pas dire : “à des degrés di- nistres ? », ajoute-t-il. L’avocat gé- la justice, René Teulade, ministre créé. rieurs du ministère chargé de la devant quinze juges parlemen- vers, de près ou de loin ”, re- néral Roger Lucas enchérit : «Ne des affaires sociales, et Bernard santé » s’étaient vu confier, par un taires et trois juges judiciaires, prend le juge constitutionnel. Le pas faire quelque chose, ce peut Kouchner, ministre de la santé, « INSTANCE DE COORDINATION » décret du 10 janvier 1984, «le dont un ancien président de la droit pénal doit répondre à une être aussi considéré comme un avaient confié à l’Inspection géné- Dans une lettre de juin 1984 contrôle médical des établisse- chambre criminelle de la Cour de analyse stricte. Je m’excuse de criti- acte. » rale des services judiciaires et à adressée au chef de l’IGAS, Mi- ments pénitentiaires », il écrivait cassation, Christian Le Gunehec. quer l’arrêt de renvoi, mais les « Tout tourne autour de la res- l’Inspection générale des affaires chel Lucas, la directrice de l’admi- que ses représentants au « comité « C’était un procès nécessaire », membres de la commission ont ponsabilité personnelle », main- sociales (IGAS) une enquête ad- nistration pénitentiaire, Myriam santé-justice » avaient « l’impres- dit Pierre Mazeaud. « Ce n’est pas confondu les deux responsabili- tient le membre du Conseil ministrative sur les collectes de Ezratty, avait pris l’initiative d’en- sion que l’IGAS ne jouait pas dans sans émotion que je me souviens tés. » constitutionnel. Et, plus pointu : sang en milieu carcéral. Remis au visager « rapidement la création le domaine de la médecine péni- de Laurent Fabius s’adressant à « Dans la mesure où il n’y a pas de gouvernement en novembre 1992, d’une instance centrale de coordi- tentiaire son rôle habituel et restait nous à l’Assemblée nationale « UNE PETITE CONFUSION » faute, je ne vois pas où il y a un ce rapport de 200 pages, doté de nation ». « Cette instance, raconte pour le ministère de la justice l’in- [NDLR : en décembre 1992, lors- Rejoignant la position du par- lien de causalité. Ce serait une ju- 217 annexes, revient longuement le rapport de 1992, (...) se réunira terlocuteur privilégié ». Au cours qu’il demandait sa mise en ac- quet général, qui a, par deux fois, risprudence créatrice de droit qui sur la création du « comité santé- régulièrement à compter du 10 oc- de la première réunion, le 10 octo- cusation devant la Haute Cour]. » rédigé un réquisitoire de non-lieu pourrait être sanctionnée par le justice » évoqué devant la Cour tobre 1984 au ministère de la jus- bre 1984, les représentants de la Ancien magistrat, ancien député critiquant la pénalisation de la vie Conseil constitutionnel par rapport de justice par Michel Lucas (voir tice, sur convocation du directeur direction générale de la santé (RPR), ancien président de la publique, Pierre Mazeaud extra- au principe de la légalité des incri- ci-dessus). de l’administration pénitentiaire, (DGS) avaient ainsi appris que commission des lois, Pierre Ma- pole, créant des remous sur les minations et des peines. Je ne peux Ce comité avait pour but de dé- avant même que son existence ne l’IGAS avait fait des rapports sur zeaud affirme que l’on « confond bancs du public : « Rendra-t-on considérer que la responsabilité du cloisonner une institution qui of- soit officialisée par le décret du certaines prisons mais que ces do- responsabilité politique et respon- un jour les ministres responsables fait d’autrui entre dans le droit pé- frait aux détenus une médecine 6 août 1985. » Elle comprenait des cuments n’avaient pas été sabilité pénale ». « La première est de catastrophes naturelles ? » Et de nal. » « Ne pourrait-on pas invo- dépendant totalement de l’admi- représentants de l’administration communiqués à la DGS. une notion vague, liée à la respon- défendre ce point de vue juri- quer, pour un ministre, un délit de nistration pénitentiaire. « L’orga- pénitentiaire et de l’IGAS, ainsi Le rapport de 1991 présente plu- sabilité du fait d’autrui. La seconde dique : seules les infractions par “ défaut de surveillance” de ses nisation [du service sanitaire des que les directions intéressées du sieurs comptes-rendus du « comi- repose sur le fait personnel, car en commission et non par omission conseillers ? », demande-t-on en- établissements] présente l’in- ministère de la santé et des ser- té santé-justice » antérieurs à leur droit pénal, on ne peut être res- engagent la responsabilité pénale core. « Qu’arriverait-il si un pre- convénient majeur d’être repliée vices extérieurs de la justice. officialisation, le 6 août 1985, par ponsable que de son propre fait. » des ministres. mier ministre ne faisait rien ? » Ré- sur elle-même », constatait en dé- Le « comité santé-justice » fut décret. Que ce soit le 14 janvier, le Et de citer les textes, codes pé- Piqué au vif, l’ancien président ponse de Pierre Mazeaud : «La cembre 1982 le garde des sceaux mis en place le 10 octobre 1984 10 juin ou le 1er juillet 1985, l’IGAS, nal et civil à l’appui. M. Mazeaud de la chambre criminelle de la Constitution n’a pas prévu qu’un de l’époque, Robert Badinter, par un conseiller du cabinet du dont le chef était Michel Lucas, conteste la décision de la Cour de cassation, le président Le premier ministre ne fasse rien. » dans une lettre adressée au mi- garde des sceaux, Jean Favard, et était à chaque fois représentée. commission d’instruction de ren- Gunehec, le reprend : « N’avez- nistre de la santé. Ce décloisonne- par Myriam Ezratty. Huit jours voyer les ministres devant la Cour vous pas fait une petite confusion J.-M. Dy ment eut lieu selon deux axes plus tard, dans une lettre adressée Franck Nouchi LeMonde Job: WMQ2102--0011-0 WAS LMQ2102-11 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0447 Lcp: 700 CMYK

11 SOCIÉTÉ LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999

JUSTICE Trois juges d’instruction de fournitures et de services desti- commandes pouvaient être considé- ment de l’UGAP a été totalement prix d’achat dans des proportions de Paris ont été désignés, jeudi 18 fé- née aux ministères et aux collectivi- rées comme irrégulières. En 1997, revu. Les marchés « négociés » ont pouvant aller jusqu’à 30 %, a eu vrier, pour instruire l’affaire de tés locales. b DANS UN RAPPORT, quarante marchés sur soixante rele- été proscrits, et le principe de l’appel pour conséquence de réduire le l’Union des groupements d’achats l’Inspection générale des finances es- vaient, selon elle, du délit de favori- d’offres a été généralisé. b CETTE nombre de produits proposés aux publics (UGAP), une centrale d’achat timait que 1 milliard de francs de tisme. b DEPUIS 1997, le fonctionne- RÉFORME, qui a permis de réduire les ministères et aux collectivités locales. Trois juges ont été désignés pour instruire l’affaire de l’UGAP Absence de mise en concurrence et recours au marché « négocié » alors que la loi l’interdisait : l’Inspection générale des finances a sévèrement critiqué les pratiques de cette centrale d’achat destinée aux ministères et aux collectivités publiques TROIS JUGES d’instruction – le territoire français. Employant d’achat du code des marchés pu- finances. Dans un courrier daté de 3,8 milliards de francs sur cinq concurrence. Dans les prochains Michèle Vaubaillon, Guy Ripoll près de mille personnes, elle af- blics puisque vous bénéficiez des du 27 juillet 1994 adressé au cabi- ans, était donc validé par les au- jours, les trois juges d’instruction et Renée Pronier – ont été dési- fiche un chiffre d’affaires oscil- marchés conclus avec 3 000 four- net du ministre des finances, Ed- torités de tutelle de l’UGAP, et de Paris désignés pour enquêter gnés, jeudi 18 février, pour ins- lant entre 7 et 8 milliards de nisseurs. » Or, depuis 1991, date mond Alphandéry, Mme Pitois-Pu- mieux encore, par la CCM, orga- sur l’affaire de l’UGAP devraient truire le dossier des malversa- francs. d’apparition du délit de favori- jade s’interrogeait ainsi sur la nisme chargé, au nom de l’Etat, recevoir copie de la procédure ju- tions de l’Union des Dans son rapport, l’Inspection tisme dans le code pénal, la légis- conduite à tenir pour l’achat de de veiller sur la régularité des diciaire menée à Toulon (Var) par groupements d’achats publics des finances (IGF) affirme que lation a été peu à peu modifiée véhicules civils par l’UGAP pour marchés publics. le juge d’instruction Jean-Luc (UGAP), la centrale d’achats des près d’un milliard de francs de pour améliorer la transparence le compte du ministère de la dé- L’UGAP paraît avoir tiré profit Tournier, qui enquête, lui aussi, ministères et des collectivités lo- commandes peuvent être consi- de la commande publique. fense. « Les marchés en cours sont de sa situation de quasi-mono- sur des violations du code des cales. dérées comme irrégulières. L’ins- En 1995, les marchés dits « né- des marchés négociés avec les pole sur certains marchés pour marchés publics imputées à Cette affaire, qui a donné lieu, pecteur général des finances, gociés » ont été formellement constructeurs français. La défense pratiquer des tarifs, semble-t-il, l’UGAP. Cette procédure porte le 15 février, à l’ouverture d’une Pierre-Yves Bonnet, estime que proscrits. Pourtant, à en croire le n’envisage pas de modifier subs- prohibitifs. L’Etat, invoquant la sur les relations contractuelles information judiciaire pour «fa- de 1994 à 1998 les marchés rapport réalisé en 1994, 90 % des tantiellement le cadre dans lequel préférence nationale en matière entre l’UGAP et la direction des voritisme, recel de favoritisme, étaient quasi systématiquement marchés de l’UGAP ont été elle se fournit. (...) Je vous remercie d’achat de véhicule ou de maté- constructions navales de Toulon. faux et usage de faux », a été révé- passés dans des conditions irré- conclus selon cette procédure. En de bien vouloir m’indiquer le sens riel informatique, a, quant à lui, Signataire d’une convention, lée à la justice par l’Inspection gulières. 1998, près de la moitié des mar- dans lequel je dois répondre.» contourné sa propre réglementa- en 1992, avec l’arsenal, l’UGAP générale des finances. Les trois chés étaient encore passés dans tion et les textes européens. aurait ainsi passé cent quarante- magistrats sont chargés d’exami- DÉLIT DE FAVORITISME ces conditions. PRÉFÉRENCE NATIONALE Dans le même temps, l’UGAP huit marchés dont un seul pou- ner les conditions dans lesquelles Absence de mise en concur- Ces dysfonctionnements Le 2 août 1994, le directeur de développait ses activités vait être considéré comme légal. l’UGAP a passé plusieurs cen- rence, recours au marché négocié semblent avoir perduré grâce à la cabinet du ministre lui répondait commerciales en privilégiant «le Dans cette affaire, l’ancien pré- taines de millions de francs de alors que la loi l’interdit, mise en bienveillance des autorités de tu- qu’« il n’y avait pas d’objection à commissionnement » des ven- sident de l’UGAP, Alain Hespel, a marchés de 1994 à 1998. place frauduleuse de marchés telle de l’organisme : la commis- ce que soit retenue en l’espèce une deurs. Dans certains cas, grâce à été mis en examen pour « délit de L’UGAP est une centrale protégés et dépense inconsidérée sion centrale des marchés, diri- solution analogue à celle qui avait la formule des marchés négociés, favoritisme et faux ou complicité d’achat qui se charge d’approvi- de la manne publique : les cri- gée à l’époque par été adoptée à l’époque ». Le carac- des élus locaux pouvaient ainsi de faux en écriture publique ». sionner les administrations et les tiques sont à la mesure de l’im- Marie-Laurence Pitois-Pujade, et tère irrégulier de cet appel demander telle ou telle entre- collectivités publiques en jouant portance de cet établissement le ministère de l’économie et des d’offres, portant sur un contrat prise de la région sans mise en Jacques Follorou le rôle d’interface entre l’ache- public. teur et le vendeur. Evitant aux in- Selon l’IGF, 40 marchés sur 60 téressés les vicissitudes des tex- relèveraient, en 1997, du délit de tes sur les marchés publics, favoritisme. Elle pointe notam- l’UGAP achète aussi bien des ca- ment des surcoûts dans l’achat de mions de pompiers que des four- lits pour l’armée ou l’héberge- nitures ment des CRS lors de leurs dépla- de bureaux ou l’équipement cements. complet d’un hôpital. Dans un document commercial Elle est ainsi parvenue à de l’UGAP daté de 1996, on pou- concentrer plus de 10 % de la vait ainsi lire : « Avec l’UGAP, vous commande publique réalisée sur êtes dispensé des procédures Le fonctionnement de la centrale d’achat a été totalement revu BERCY veut se dédouaner. l’UGAP de favoriser les fournis- Pour le ministère, ce qui s’est seurs français. Ainsi ne propo- passé à l’UGAP – cet établisse- sait-elle que des Renault et des ment public qui procède aux Peugeot à ses clients. achats groupés de fournitures et Une fois ces pratiques inter- de services pour les administra- rompues, l’UGAP a dû passer le tions et les collectivités locales plus rapidement possible des qui le désirent – n’a rien à voir nouveaux marchés avec des four- avec l’équipe actuelle du minis- nisseurs en respectant cette fois tère de l’économie, des finances le principe de l’appel d’offres. Un et de l’industrie. Dès son arrivée, travail compliqué – l’établisse- affirme un communiqué du ven- ment public propose des cen- dredi 19 février, Dominique taines d’articles différents, de la Strauss-Kahn a pris les mesures chaise au lit médical en passant nécessaires pour que les erreurs par les équipements informa- passées ne se renouvellent pas. tiques – qui est aujourd’hui en « En septembre 1997, Domi- passe d’être achevé. « Le nouveau nique Strauss-Kahn a été informé catalogue, constitué de produits de l’existence de dysfonctionne- ayant été choisis suite à un appel ments dans les procédures de pas- d’offres, sera publié fin mars », af- sation de marchés de l’UGAP », firme M. Bailly. Compte tenu des explique le ministère. « Dès le conditions de passation de mar- 10 octobre 1997, il a lancé une mis- chés publics, qui sont générale- sion de l’Inspection générale des fi- ment conclus pour deux ans, ce nances pour mettre à plat le fonc- catalogue sera intégralement re- tionnement de cet établissement nouvelé tous les deux ans. public. » Le 5 décembre 1997, les trois ministres de tutelle de « RAPPORT QUALITÉ-PRIX » l’UGAP – Dominique Strauss- De ces évolutions, est née une Kahn, Claude Allègre, ministre de certaine inquiétude. La réfection l’éducation nationale, et Chris- du catalogue s’est traduite à la tian Sautter, secrétaire d’Etat au fois par l’intrusion de fournis- budget – ont donné leurs instruc- seurs étrangers – l’UGAP propose tions. ainsi des Ford à côté des marques La première d’entre elles a été françaises – et une réduction des de cesser immédiatement la pas- références. « Nous recherchons sation de marchés selon des pro- aujourd’hui le meilleur rapport cédures susceptibles d’être criti- qualité-prix. Il ne s’agit plus, quables au regard du code des comme avant, de proposer le plus marchés publics. L’UGAP n’avait de marques possible », explique en fait pas, ou peu, modifié sa M. Bailly. En conséquence, un manière de travailler malgré les certain nombre de clients ne modifications de la législation in- trouveront plus auprès de tervenues au début des an- l’UGAP ce qu’ils cherchent. nées 90. La majorité des marchés Cette réforme entraînera natu- qu’elle passait étaient « négo- rellement une baisse du chiffre ciés ». d’affaires. Auparavant de 7 mil- En clair, l’UGAP ne soumettait liards de francs par an pas à appel d’offres des contrats (1 067 073 170 euros), il devrait qui reprenaient les conditions de désormais à peine dépasser les « marchés types » déjà approuvés 5 milliards de francs (762 195 121 par la Commission centrale des euros). Cette réduction d’activité marchés de l’Etat et le ministère se traduira prochainement par un des finances. Elle constituait ainsi plan social au sein de l’UGAP, qui un catalogue de produits – « qui emploie aujourd’hui environ est à l’administration ce que le ca- 1 000 personnes. Et cela malgré talogue de la Redoute est au grand une légère augmentation de la public », selon Olivier Bailly, marge, en pourcentage du chiffre président de l’UGAP – peu renou- d’affaires, de l’établissement pu- velé. blic : le recours à l’appel d’offres Dans la pratique, bon nombre a permis de réduire les prix de ces « marchés types », qui de- d’achat dans des proportions qui vaient respecter la concurrence, peuvent aller jusqu’à 30 %. n’étaient pas régulièrement agréés. Il s’agissait souvent pour Virginie Malingre LeMonde Job: WMQ2102--0012-0 WAS LMQ2102-12 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0448 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 HORIZONS ENQUÊTE Guerre et paix aux « puces » de Marseille

Supermarché du pauvre, nir la dragée haute aux gens qui organisent le marché, car ils l’ont le marché aux puces laissé se propager au-delà des li- mites de la convention ». Sans de Marseille fonctionne toute doute oubliait-il que les proprié- taires du marché fermé n’ont au- la semaine. Le dimanche, cun pouvoir à l’extérieur de leur enceinte. il déborde et envahit On se doute que les représen- tants de l’Etat, régulièrement in- un quartier entier. terpellés par les élus sur cette af- faire, s’y intéressent aussi. Les habitants sont Plusieurs réunions ont été organi- sées à la préfecture. Le procureur excédés. Phénomène explique que cette zone, comme les autres, doit rester dans la léga- de société, il est aussi lité républicaine. Les policiers ap- prouvent, comme les représen- devenu un enjeu tants de la Concurrence et des prix. M. Coudert répond que son politique au sein marché est, quoi qu’on en dise, un havre de tranquillité et de lé- de la municipalité galité (« à 95 %», précise-t-il dans un mémoire). Il espère d’ailleurs, comme les autres, que la police va enfin s’intéresser aux délits au- ’EST une zone in- paient l’emplacement tour du site. Peu après s’engage certaine qui joux- à la journée. Des ven- une opération coup de poing. te les bassins de deurs plus ou moins Soixante-sept fonctionnaires de carénage de la Jo- occasionnels de dé- police font fuir des vendeurs à la liette, au pied des barras de cave sauvette, qui abandonnent leur quartiers Nord de louent, pour marchandise. Quelques délits Marseille, avec 20 francs, le droit de sont constatés, quelques sans-pa- C des rocades en- proposer les articles piers attrapés, et tout re- combrées, des les plus invraisem- commence comme avant. voies ferrées, des entreprises blables que M. Cou- nouvelles et des friches indus- dert appelle « des OUS les dimanches, les po- trielles. Sur les quatre hectares clous rouillés ». liciers viennent remplir qu’occupait jadis Alsthom pour Ce marché, dont T leur carnets de contraven- assembler de gigantesques chau- le sociologue Alain tions avec les voitures envahis- dières, s’est installé depuis juillet Tarrius dit qu’il est santes : « Ça leur fait du chiffre », 1988 le marché aux puces, nom « une mise en scène ironise un commerçant, qui public d’une enceinte gérée par la de l’abondance dans ajoute : « C’est plus facile que de Société provençale de la Ma- la pauvreté », emboîte s’occuper vraiment des clandes- drague. André Coudert, son pré- ainsi tous les produits tins. » Les occupants de l’intérieur sident et directeur, ancien cadre et toutes les formes de du marché ont peu de pitié pour de banque né à Istanbul dans une commerces. L’alimentaire y les vendeurs extérieurs. En juil- famille d’expatriés, y loue ses em- est le même qu’ailleurs, en moins let 1998, ils ont d’ailleurs écrit à la placements à des vendeurs de cher ; la brocante y suit les mairie pour protester contre «le tous acabits. mêmes circuits que partout, cer- marché parallèle et sauvage de Quatre-vingts commerces oc- tains officiels, d’autres moins. vendeurs à la sauvette ». cupent la grande galerie alimen- Tout ce petit monde fonctionne Officiellement, Pierre Colonna taire couverte : sous l’éclairage de oralement, les groupes ethniques vialité où tout le monde se mêle d’Istria (RPR), adjoint municipal néon de l’immense hangar froid, se côtoient, se désignent comme dans une cohue bon enfant. chargé des emplacements pu- les fruits forment un grand da- tels, et les marchandises circulent avoisinants sont envahis d’un pe- Le comité d’intérêt de quartier Ce marché est blics, n’est pas directement mier multicolore. Rectangles des avec un seul impératif : emprun- tit peuple déballant sur des mor- (CIQ) en a fait une fixation. «Ce concerné : le marché fermé ne re- mandarines oranges piquées de ter le parcours le moins cher, le ceaux de carton une pacotille de marché aux puces, c’est la mort du « une mise en scène lève pas du domaine public, et le feuilles vertes, jaune pâle des ba- plus rapide. misère, moins que les « clous quartier, c’est cuit », dit une marché extérieur, sauvage, n’a nanes, à côté des petites cases de Trois sociologues (Michel Péral- rouillés » : les sous-puces du très femme, emplie de nostalgie et de de l’abondance aucune existence légale. Il consi- poivrons rouges ou d’oignons di, Nouara Foughali et Nancy Spi- pauvre ou du vrai fouineur. Pour colère, qui anime cette associa- dère qu’en semaine le marché aux blancs. Ce mercredi-là, peu de nousa, dans Le Marché des quelques heures, dans une zone tion de riverains. Réunis dans une dans la pauvreté » puces « contente tout le monde » monde dans les allées : une vieille pauvres, espace commercial et es- extensible, ils sont probablement petite salle voisine, trois de ses et que, le dimanche, il est « vic- femme, foulard sur la tête, ac- pace public) en ont décortiqué les plus de deux cent cinquante ven- membres exposent avec elle leurs Le sociologue time de son succès ». Reconnais- compagnée de sa fille habillée à flux : achats de produits démar- deurs à la sauvette, qui gagnent griefs : « Maintenant, on ne peut sant qu’il y a de quoi « exaspérer l’européenne, porte des cabas qués dans la région ; utilisation de quelque 100 ou 200 francs, sans plus recevoir le dimanche, et même Alain Tarrius un quartier », il en relativise pour- surchargés et croise deux filières échappant aux grossistes débourser le sou que leur coûte- le samedi. Les ambulances, les in- tant les embarras : « Le problème hommes charriant un gros sac de et multiples déplacements de rait la location d’une place à l’in- firmières, les pompiers, ne peuvent Claude Gaudin (DL), s’y fit vigou- est concentré sur le dimanche entre semoule. Un père et son gar- commerçants ou d’intermédiaires térieur de l’enceinte. plus venir. » « On ne peut plus rien reusement prendre à partie par 10 heures et 14 heures. » Défavo- çonnet flânent devant les épice- sur les lieux de fabrication, à Taï- Voitures coincées et garées arranger, il faut le déplacer, loin, les socialistes. Patrick Mennucci rable à la légalisation du marché ries ouvertes sur le flanc du bazar, wan, en Inde, au Pakistan ou aux n’importe où, foule circulant des dans une carrière. » « C’est scan- (PS) demandait « de contenir le extérieur, comme à toute idée de qui proposent câpres, cornichons Pays-Bas. Les tournées chez les deux côtés des étals, joueurs de daleux de dire que ce marché rem- marché aux puces à l’intérieur des le supprimer, il estime qu’il fau- ou olives dans de grands seaux paysans de la région et les gros- bonneteau qui font glisser leurs plit une fonction sociale : c’est une murs », s’insurgeant qu’on « net- drait faire un peu « baisser la humides. sistes alimentaires, qui liquident cartes rouges ou noire sous l’œil soupape de sécurité pour nos quar- toie au lieu d’interdire ». Il préci- pression », en autorisant d’autres Les quatre premiers jours de la leurs stocks encore consom- attentif de compères soup- tiers, qui, sinon, exploseraient : les sait : « Notre vote est symbolique, débarras de cave ailleurs dans semaine, vingt-cinq mille per- mables plutôt que de les garder çonneux et prompts à la bagarre : vols, les cambriolages, tout s’écoule c’est un cri d’alarme qui relaie le l’agglomération. Il se déclare at- sonnes passent dans ce marché invendus, expliquent que les pro- ce débordement grouillant du là-dedans. » A ces méfaits s’ajou- cri de détresse des habitants de tentif à une solution que propose alimentaire ou chez Lidl (hard teraient des irrégularités systé- cette zone. » Il votait donc contre M. Coudert : la concession au discount alimentaire), qui occupe matiques : « Travail au noir, la rotation supplémentaire. marché aux puces d’un espace un autre hangar, pour s’approvi- « C’est une soupape de sécurité pour nos viandes avariées, recel de cambrio- Guy Hermier, maire et député mitoyen, attribué par la munici- sionner en denrées à petit prix. lages ont été constatés lors d’une communiste du secteur, brandis- palité précédente à un réparateur Elles viennent aussi y dégoter du quartiers, qui, sinon, exploseraient : les vols, descente, il y a quelques années... » sait alors des photographies en de conteneurs. Six cents places de mobilier d’occasion exposé dans Mezza voce, ces gens plutôt po- couleur : « Voilà ce qui se passe voitures permettraient de limiter d’autres halls où se côtoient des les cambriolages, tout s’écoule là-dedans » litiquement à gauche, disent : «Si dans votre ville tous les dimanches, le débordement dominical. Une brocanteurs spécialistes de la ré- certains votes progressent dans nos monsieur le maire », et il s’appro- part du public serait ainsi orien- cupération : six chaises en formi- Un riverain quartiers, c’est à cause du mar- chait du premier édile pour lui re- tée vers le sud de la zone, oc- ca, un vieux four, un meuble cou- ché. » Ils parlent, sans le nommer, mettre solennellement les photos cupée par des établissements in- lissant, des livres usés. Le du Front national. C’est à cause d’un carrefour et de rocades en- dustriels fermés le week-end. vendredi, la grande mosquée, ins- duits sont jusqu’à 30 % moins marché court le long d’avenues de ce marché qu’il y a désormais vahies par ces étals de fortune. Pourtant, le plus difficile n’est tallée à l’étage d’un autre hangar, cher que sur les autres marchés. industrielles que la convention de « des bars maghrébins, que l’école Mais le maire de secteur, qui a peut-être pas de trouver des solu- ne désemplit pas. On voit les Quelques filières de contrefa- la ville avec l’espace affermé avait est à 100 % maghrébine ». Ils aussi organisé en janvier un dé- tions techniques, mais d’arriver à hommes remettre leurs chaus- çons y trouvent aussi leur débou- précisément pour but de rendre ajoutent : « Ils ont même fait la ballage sauvage d’objets hétéro- parler calmement de ce marché sures sur les vieux escaliers mé- ché : la police y a récemment saisi au calme. Au nord, ce souk de mi- mosquée. » De ce vieux quartier clites devant la mairie, s’abstenait aux puces. Car, hormis les rive- talliques avant de descendre. en flagrant délit mille CD piratés. sère et de marginalité, dont on populaire, longtemps bastion sur la délibération proposée. Trop rains qui en pâtissent, tous les ac- Le dimanche, cet espace Huit cents emplois, réguliers ou suppose qu’il sert aussi d’écoule- rouge, « la municipalité s’en fout content de l’aubaine, M. Jean- teurs de la ville en reconnaissent commercial florissant s’enfièvre non, font fonctionner ce méli- ment à des recels, longe des habi- de manière révoltante », dit Pierre Baumann (FN) expliquait la nécessité, dans une cité où plus avec plus de trente mille per- mélo de deux cents boutiques, si tations ouvrières, envahit les trot- M. Rodriguez, président de la fé- d’abord : « Nous sommes en géné- de la moitié des habitants vit au- sonnes. Autour des halls ouverts on ajoute aux étals les petits res- toirs, les traverses, les rues, et dération des CIQ de la zone. Et ral pour toutes les propretés », dessous du seuil d’imposition mi- en semaine, d’autres éventaires taurants, les pâtisseries orien- surtout les esprits. Le grand jour- justement, laisse-t-il entendre, avant d’affirmer que le « marché nimum. Se plaçant sous les aus- participent à cette foire alimen- tales, les coiffeurs, les agents de nal local y voyait récemment un parce qu’il est populaire, rouge et "dit" aux puces est un lieu essentiel pices du grand historien Fernand taire et les bouchers halal attirent voyages ou les étonnants petits lieu « où tout ce qui se vole à Mar- désormais rongé par le brun. des recels et méfaits contre nos Braudel, les trois sociologues déjà le chaland à la criée. Dans une cafés, meublés avec ce qui se seille [y] est revendu à prix cas- concitoyens, nous sommes contre le cités rappellent que « le marché autre galerie, qui est ouverte seu- vend trois sous juste à côté. Le sés », tandis qu’un inspecteur de U conseil municipal, l’af- marché aux puces, pour un marché suppose pour son accomplissement lement le week-end, on visite les succès du marché va crescendo l’Urssaf expliquait à un socio- faire donne pourtant ré- à la brocante. » Son ami Bernard quelque chose d’une paix sociale ». antiquaires qui s’approvisionnent au cours de la semaine, jusqu’à logue « qu’un contrôleur seul n’est A Marandat renchérissait à propos gulièrement lieu à ces Le paradoxe est qu’il suscite une souvent chez les débrouillards de l’explosion du dimanche. pas assuré de ressortir vivant ». prises de parole qui font le sel des « nuisances de ces gens qui virulente guerre de mots, alors la brocante pour fournir une Le Jour du Seigneur, ce marché Cela est évidemment contraire à mauvais de la rhétorique poli- sont des clandestins ». même qu’il participe à l’instaura- clientèle venant de tout le Sud- aux puces fréquenté par toute la l’expérience des milliers de Mar- tique. En octobre 1998, on débat- Dans ce débat, le maire expli- tion de cette paix. Est. Une foule de forains ordi- ville produit son annexe im- seillais de toute condition qui tait, par exemple, d’une rotation quait que c’était au préfet de faire naires et de camelots bavards se promptue, qui excite les pas- viennent y faire leurs emplettes, supplémentaire de nettoyage mu- régner l’ordre sur les voies pu- Michel Samson pressent entre les galeries. Ils sions : les avenues et carrefours profiter de cet espace de convi- nicipal alentour. Le maire, Jean- bliques, mais il s’engageait « à te- Dessin : Benoît Jacques LeMonde Job: WMQ2102--0013-0 WAS LMQ2102-13 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0449 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 13 Le lieu du débat 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F par Robert Solé Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Internet : http : //www.lemonde.fr CHAQUE ANNÉE, le lectorat du Monde est bin, un imam et un extrémiste en uniforme lecteur perçoit le journal comme un tout. Les évalué avec précision par une association pro- militaire faisant le salut nazi. « républicains », par exemple, ont été moins ÉDITORIAL fessionnelle. On sait que le journal touche Les protestations portent, à la fois, sur le heurtés par tel ou tel éditorial que par l’en- quotidiennement quelque 2,2 millions de per- dessin, sur le titre, et plus encore sur l’édito- semble des informations mises en scène pen- sonnes, parmi lesquelles 55,1 % d’hommes et rial, en page 13, titré « Un pacte clérical », qui dant plusieurs jours, après les petites phrases Changer la PAC, absolument 49,1 % de femmes. On sait concluait : « A limiter l’adoption aux seuls de Jean-Pierre Chevènement : les incidents de aussi que plus d’un lec- couples hétérosexuels mariés, ils [les manifes- la Hague, ses propos sur « les Verts qui sont al- N Europe, la politique espaces naturels, la réforme in- teur sur trois a moins de tants contre le PACS] imposeraient un retour lés chercher Cohn-Bendit en Allemagne » et sur agricole commune nove : elle s’inscrit dans une mu- trente-cinq ans, que plus en arrière. Poussée à cette extrémité, l’attitude « les élites mondialisées », le débat sur la sé- E (PAC) doit changer. La tation profonde des sociétés euro- d’un sur quatre appar- des anti-PACS aboutit à exclure plutôt qu’à rap- curité qui l’opposait à Elisabeth Guigou et ses première qualité de péennes qui, bien que marquées tient aux catégories procher. A promouvoir une seule norme fami- positions dans le débat européen. La plume cette nécessaire réforme de la par l’accélération de l’urbanisa- cadres supérieurs et diri- liale – celle du mariage stable hétérosexuel – jubilante de Philippe Sollers, éditorialiste ex- PAC tient à ce que personne ne tion, ont conscience de l’intérêt à geants d’entreprise. Mais sous prétexte de combattre d’autres normes. A térieur à la rédaction, dénonçant en première pourra prétendre avoir été pris au garder vivant un patrimoine col- de là à mesurer les opi- imposer à la société les seules valeurs portées page « la France moisie » par une évocation dépourvu. Les premières es- lectif fait de campagnes soignées nions, les sensibilités, à sonder les cœurs... Le par la foi religieuse. » du régime de Vichy, n’a fait que renforcer quisses furent présentées au prin- et de montagnes accueillantes. La courrier reçu au journal permet au moins de Plusieurs lecteurs récusent vivement les cette impression de harcèlement. Excédé, un temps 1997 par la Commission. Et PAC de l’an 2000, enfin, est oppor- vérifier l’extrême diversité de ce public, qu’il termes de « pacte clérical », qui rappellent des lecteur lyonnais, Jacques Pissard, écrit : « Votre s’il est un point qui fait au- tune, alors que vont s’ouvrir est difficile d’enfermer dans des cases. Il n’y a combats d’un autre âge (le titre principal de la terrorisme intellectuel, moral et politique de- jourd’hui l’unanimité parmi les d’âpres négociations multilaté- pas, d’un côté, le vieil abonné qui tombe de sa page Société parlait, lui, d’un « front commun vient insupportable quand il insulte d’authen- Quinze, c’est bien que la réorien- rales fin 1999, avec des concur- chaise devant chaque titre un peu vif et, de des religions ») . Les opposants, remarque tiques défenseurs des valeurs fondamentales de tation de l’« Europe verte », née rents agricoles redoutables, les l’autre, le jeune internaute qui réclame déses- Noël Enaud, de Font-Romeu (Pyrénées-Orien- la République. » au début des années 60 et qui est, Etats-Unis en tête, dans le cadre pérément plus d’audace. tales), n’ont « ni les moyens ni la volonté » Je rappelle que Le Monde est un quotidien de loin, la plus coûteuse pour le de l’Organisation mondiale du Ces dernières semaines, deux catégories de d’imposer quoi que ce soit : « ils emploient, pluraliste, qui ne fixe aucune ligne à ses rédac- budget communautaire, doit im- commerce. lecteurs, semblant appartenir à des galaxies comme les autres citoyens, des moyens démo- teurs... et à ses lecteurs. Il respecte la diversité pérativement être renégociée. Car On comprend les manifesta- différentes, se sont émues de la manière dont cratiques », non pour introduire des normes de leurs opinions, à condition que celles-ci l’Europe va s’élargir à d’autres tions de ceux qui, redoutant des le journal les présentait et n’ont pas manqué religieuses dans la législation, mais pour s’op- n’aillent pas à l’encontre des valeurs qu’il dé- Etats. Elle joue sans complexe la baisses de prix non compensées, de le faire savoir par un courrier aussi amer poser à une réforme que d’autres veulent pro- fend. Le tout est de bien distinguer entre les carte de la mondialisation des craignent que la PAC de demain qu’abondant : d’une part, des opposants au mouvoir. principes, avec lesquels on ne transige pas échanges. Mais le nombre de ses ne sonne le glas de l’âge d’or PACS, appuyés par les autorités des diffé- Il ne faut pas confondre un dessin (qui peut – comme le respect dû à la personne et aux agriculteurs diminue, et ses d’hier. Personne n’accepte facile- rentes confessions religieuses ; d’autre part, être une charge ou une caricature), des articles droits des homosexuels –, et les réglementa- consommateurs affichent de nou- ment de perdre des privilèges, au des « républicains », sensibles aux idées de informatifs (qui sont d’ailleurs peu critiqués) tions qui, elles, peuvent être discutées. On a le velles exigences. demeurant de moins en moins lé- Jean-Pierre Chevènement, défenseurs in- et un éditorial, où le journal prend position droit de s’opposer au PACS avec des argu- La nouvelle PAC présente au gitimes lorsqu’ils sont défendus conditionnels de la nation et laïques jusqu’au après avoir publié diverses opinions contra- ments recevables sans passer pour ringard, moins quatre mérites. Elle se veut par des gens qui dégradent, bout des ongles. Dans les deux cas, ils ac- dictoires dans ses pages Débats. Le « Bulle- clérical ou lepéniste, comme il doit être permis économe, dans la ligne de la ri- cassent, brûlent et s’en prennent cusent Le Monde de les caricaturer, en cédant tin » de jadis, qui occupait la première co- de militer pour cette réforme sans encourir le gueur budgétaire que se sont fixée aux personnes. A l’exception de à l’amalgame. lonne de première page, était souvent moqué soupçon de vouloir porter atteinte à la famille. pour eux-mêmes les gouverne- certaines catégories, les paysans A propos du pacte civil de solidarité, les cri- pour son côté balancé, sinon « jésuite ». Re- Il en est de même pour l’immigration, autre ments, afin de ne pas déraper au- français sont les moins bien pla- tiques se focalisent sur le numéro daté 31 jan- prochera-t-on à l’éditorial actuel d’être plus sujet délicat, empoisonné par les jeux de l’ex- delà de la moitié du budget cés pour se plaindre : depuis 1993, vier-1er février, qui portait ce titre de première incisif et plus net ? Le Monde n’a-t-il pas aussi trême droite, qui suscite également beaucoup communautaire, au lieu de 55 % leur revenu a sensiblement pro- page : « Les religions et la droite contre le pour fonction de faire réfléchir, voire de gêner de courrier. Si aucune expression de racisme en 1997. L’Europe pourrait ainsi gressé, davantage que la moyenne PACS ». Le sous-titre précisait : « Une manifes- et de bousculer ? ne saurait être tolérée, sous une forme directe garder quelques marges de ma- européenne. Devant des tation nationale est organisée, à Paris, di- La réaction d’un lecteur parisien, André Ber- ou détournée, il devrait être possible de refu- nœuvre financières lorsqu’il fau- échéances cruciales qui nécessite- manche, contre le pacte civil de solidarité. Des nier, mérite néanmoins d’être citée : « Devant ser, par exemple, une régularisation massive dra accueillir d’autres pays certes ront des compromis, la crispation élus de droite y côtoieront des représentants un problème délicat, discutable, Le Monde a de sans-papiers sans se sentir accusé de courir plus pauvres, mais importants manifestée par la France, expli- d’associations catholiques, protestantes, musul- tranché, péremptoire. Il y a les bons et les mau- après le Front national. Là aussi, nombre de partenaires agricoles, comme la cable tactiquement, est donc mal- manes et juives. Les deux tendances du Front vais, les modernes et les ringards, les laïques et lecteurs réclament plus d’espace dans la dis- Pologne. Elle cherche à introduire venue et dangereuse. Politique- national ont mobilisé leurs troupes. » En des- les cléricaux, les progressistes et les réaction- cussion, des approches plus diversifiées, des davantage d’équité entre paysans ment, M. Jospin entend soigner sous figurait un dessin de Pancho, représen- naires, les tenants de la vérité et les englués dans informations plus dérangeantes. Le Monde puisque les aides publiques, qui une clientèle traditionnellement tant cinq personnes alignées, posant pour un l’erreur. » n’a-t-il pas l’ambition d’être le lieu du débat ont profité surtout aux grandes peu favorable et « coller » le plus photographe : un pasteur, un évêque, un rab- Informations, commentaires, dessins... Le par excellence ? exploitations céréalières, seraient possible à M. Chirac, dont elle a désormais soit dégressives, soit fait son champion. Mais le pre- plafonnées, en tout cas moins au- mier ministre ne doit pas prendre AU COURRIER DU « MONDE » tomatiques. De plus, en ouvrant le risque d’une crise en Europe. Le un important chapitre sur le déve- jeu (hexagonal) n’en vaut pas la Au nom du droit à l’image, des procès se multiplient la conscience et à la responsabilité des juges. De son loppement rural en général et les chandelle (communautaire). contre les photographes de presse. Va t-on assister au côté, à l’occasion du procès du sang contaminé, une

déclin de la photo d’actualité au moment même où les lectrice nous renvoie au Mythe de Sisyphe, d’Albert 0123 est édité par la SA LE MONDE expositions des photographes de renom connaissent Camus, et à sa réflexion sur l’homme absurde, respon- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani un grand succès ? Henri Cartier-Bresson en appelle à sable mais certainement pas coupable... Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette RENDONS À CAMUS... ment que ces suites doivent être baptiser leur promotion 1998- du 16 février), vous visez juste. Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment « Responsable mais pas cou- considérées avec sérénité. Il est prêt 2000. Ce choix est également celui En fait, on se trouve devant une Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; pable. » Le succès de la formule à payer. Autrement dit, si, pour lui, des élèves de l’ENSPTT – Ecole de sorte de nouvelle mode, et les Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; dans l’actualité médiatique il peut y avoir des responsables, il management des entreprises de hommes de loi, au lieu de s’en Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; semble installer depuis le 4 juin n’y a pas de coupables. » réseau – en septembre dernier. tenir à la liberté de l’informa- Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan 1991 un malentendu qui voudrait (Le Mythe de Sisyphe) Nous ne pouvons que féliciter nos tion, qui implique le droit à Médiateur : Robert Solé que Georgina Dufoix en ait la pa- Aussi rendons à Albert Camus camarades de l’ENA pour leur l’image, s’inclinent devant ce ternité – si je puis dire –, vous- ce qui appartient à Camus, et la choix, qui illustre une volonté chantage qui n’a pour base que Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; même lui donnant consistance en dignité de Mme Dufoix sera-t-elle d’ouverture à l’international pour l’argent. (...) partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre écrivant dans votre article que alors celle de l’homme... absurde ? contribuer au rayonnement de Il appartient aux juges seuls Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président c’est « la phrase la plus célèbre Mario Impeciati notre pays tout en nous enri- d’avoir le courage et l’honnêteté Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), qu’elle ait jamais prononcée » (Le Paris chissant des différences. (...) intellectuelle de mettre un André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Monde du 6 février). terme à cette dérive sinon nous David Fayon Le Monde est édité par la SA Le Monde Et pourtant lisons : « Toutes les DEUX PROMOTIONS Paris serons réduits à nous transfor- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. morales sont fondées sur l’idée POUR AVERROÈS mer en photographes concep- Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, qu’un acte a des conséquences qui Heureuse coïncidence, les PHOTOS DE PRESSE tuels. Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, le légitiment ou l’oblitèrent. Un es- élèves de l’ENA viennent d’opter Dans votre article sur la photo Henri Cartier-Bresson Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, prit pénétré d’absurde juge seule- le 23 janvier pour Averroès afin de de presse en procès (Le Monde Paris Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations.

rément « mafieux », tels que la tion du « global NATO » que le Pour autant, le Pentagone ne ILYA50 ANS, DANS 0123 Corée du Nord, mais aussi de celle Pentagone affectionne plus parti- s’interdit pas d’imaginer, à raison Les Etats-Unis de pays proliférants qui nient culièrement et qui tend à traiter de 10,5 milliards de dollars l’être, comme la Russie (où la sé- ce thème, compliqué et nuancé, (9,24 milliards d’euros) entre 1999 Incendie aux Halles curité des ingrédients entrant de la prolifération en termes pu- et 2005, une défense anti-missiles en guerre contre dans la fabrication des armes rement militaires, en concertation du sol national et du territoire de MALGRÉ sa violence et sa durée, L’alerte fut donnée dimanche à WMD n’est plus garantie) ou ou non – s’ils n’y tenaient pas en ses alliés. il semble que l’incendie qui a rava- 1 heure du matin. C’est un fort des comme la Chine, l’Iran, l’Inde et le fin de compte – avec les alliés eu- Ce n’est plus la « guerre des gé dimanche 20 février le sous-sol halles qui aperçut à ce moment une les « Etats voyous » Pakistan qui s’affranchissent de ropéens de Washington. Outre- étoiles », revue et corrigée depuis du pavillon 6 aux Halles de Paris ait fumée épaisse qui s’échappait des Suite de la première page tout contrôle international effi- Atlantique, on compare volon- Ronald Reagan. C’est plutôt une causé moins de dégâts qu’on ne soupiraux du sous-sol. Bientôt les cace. tiers la panoplie de WDM des ligne Maginot, un bouclier anti- l’avait cru un moment. Certes, aux équipes de six casernes mettaient Enfin, il a l’intention de propo- La question de la « guerre » in- « Etats voyous » à l’arsenal nazi de missiles, sur la base de deux pro- dommages directement occasion- quatorze grosses lances en batte- ser, en avril, à ses alliés de faire de formatique (l’« info war », comme la seconde guerre mondiale, à sa- grammes rivaux, le Thaad (Thea- nés par le feu – détérioration de rie. Munis de masques à gaz, dans la lutte contre la prolifération des on l’appelle au Pentagone), qui voir la possession par les Alle- ter High Altitude Area Defense) l’entrepôt, destruction d’un grand la fumée qui envahissait tous les WMD, dans le monde, une priori- consiste à détecter les intrusions mands de ces fusées V2 vouées de l’armée de terre ou le NTW nombre de cageots et d’emballages pavillons, les pompiers tentèrent té et, pourquoi pas, l’un des fon- dans des réseaux militaires trop davantage à casser le moral du (Navy Theater Wide Program) de de toutes sortes –, il faudra ajouter d’abord de noyer le sous-sol en feu dements du nouveau concept vulnérables, est du ressort, depuis peuple britannique qu’à réduire, la marine, opérationnels en 2008- les frais qu’entraîneront l’indispo- par les soupiraux. Mais des stratégique qui sera au centre des la fin 1998, d’un commandement voire annihiler le potentiel indus- 2010 si, en juin 2000, avant de nibilité des pavillons 6 et 4 durant flammes de plusieurs mètres de discussions, à Washington, à l’oc- spécial confié au général d’avia- triel du Royaume-Uni ou à dé- quitter la Maison Blanche, quelque temps, la réfection de la haut fusaient de toutes les ouver- casion du cinquantenaire de tion John Campbell. Elle est truire des cibles militaires. M. Clinton décidait son déploie- chaussée crevassée par le feu, la tures. Les sauveteurs ne purent at- l’OTAN. C’est un rapport de la considérée comme une question ment. restauration et la révision des ins- teindre le foyer principal, situé Central Intelligence Agency (CIA) intérieure américaine. C’est ce qui UNE POLITIQUE AGRESSIVE Ce bouclier n’est pas une assu- tallations sinistrées. Mais les pou- sous l’allée des Prouvaires dont la qui a servi, en quelque sorte, de explique que, depuis 1995, une an- Ce qui induit que la politique rance à toute épreuve. Il voirs publics assurent que le ravi- chaussée se boursouflait déjà sous révélateur. Le directeur de la CIA, cienne magistrate, Jamie Gorelick, américaine en la matière est, comporte de sérieuses failles tech- taillement de Paris ne souffrira pas la chaleur. A l’aide de marteaux pi- George Tenet, en a évoqué les devenue aujourd’hui l’une des ad- d’abord, agressive et, accessoire- niques : il requiert de puissants de ces dégâts. Les mesures ont été queurs, ils démolirent alors le ma- grandes lignes devant une jointes du conseiller pour les ment, défensive. Elle fait la diffé- équipements informatiques, un prises pour que les arrivages de cadam, et c’est de l’extérieur que commission spécialisée du Sénat. questions de sécurité à la Maison rence entre la non-prolifération réseau spatial d’alerte et de trans- denrées attendues en ce début de fut ainsi finalement éteint le feu. A Selon lui, « la menace s’accroît, Blanche, Sandy Berger, en a aussi – une attitude prônée par les Eu- missions, et il suppose, toutes semaine soient déchargés sans dif- 7 heures du matin tout nouveau mais elle est bien réelle déjà ». Les été chargée. ropéens et axée sur les pressions comparaisons égales par ailleurs, ficulté, et que leur répartition s’ef- danger était écarté. « Etats voyous » manipulent des En revanche, la lutte contre le diplomatiques – et la contre-pro- de pouvoir maîtriser l’interception fectue normalement. (22 février 1949.) groupes « trublions » qui coo- terrorisme WMD est plutôt pré- lifération. Autrement dit, il s’agit, d’une balle de fusil par une autre pèrent de plus en plus fréquem- sentée, par Washington, comme sur la foi de renseignements four- balle de fusil, à des milliers de ki- ment entre eux, qui se rendent devant justifier un investissement nis par les seuls Américains, de se lomètres de distance, et la désa- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS mutuellement des services et dont international. Les Américains mettre en situation – OTAN ou grégation du missile et de sa Télématique : 3615 code LEMONDE les activités illicites – difficiles à voudraient même que le sujet fi- pas OTAN – de bombarder dès charge avant leur retombée. Au- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC identifier au départ – se nour- gure dans le communiqué du que le moindre alerte de WMD tant de considérations qui incitent ou 08-36-29-04-56 rissent de la capacité de ces puis- « sommet » de l’Alliance atlan- apparaît dans un pays. Les tirs ré- les ingénieurs des pays européens Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 sances régionales à mobiliser des tique, en avril, de façon à officiali- cents de missiles Tomahawk de l’OTAN sollicités à la cir- Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 moyens importants pour réunir ser la thèse des Etats-Unis selon contre une usine pharmaceutique, conspection sur un projet qui, de matériaux toxiques, savoir-faire laquelle l’OTAN a pour rôle de au Soudan, et contre un camp de fait, vise à assurer la suprématie Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr et filières clandestines d’exé- surveiller la prolifération des terroristes, en Afghanistan, en technologique des Etats-Unis. cutants. M. Tenet s’est dit inquiet WMD et de participer à leur éra- sont, semble-t-il, une démonstra- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 de l’attitude de certains Etats car- dication de la planète. C’est la no- tion. Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ2102--0014-0 WAS LMQ2102-14 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0450 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 HORIZONS-HISTOIRE Un scandale sous la Ve République Il y a vingt-cinq ans, la justice mettait un terme à l’affaire de la Garantie foncière. De rebondissements en indiscrétions, elle avait tenu la France en haleine, révélant les liaisons dangereuses d’acrobates de la finance et de gaullistes fourvoyés dans l’immobilier ATRICIEN élégant groupes, elle est dominée par et racé, le comte l’UDR, dont le poids est écrasant André Rives de La- depuis le raz de marée électoral vaysse en impose, d’après mai 68. Comme prévu, la et il le sait. Député commission absoudra le pouvoir de la Seine, il a été d’avoir laissé prospérer si long- secrétaire général temps la Garantie foncière et ses P adjoint du mouve- semblables. ment gaulliste et Les gaullistes ne dominent pas chargé de mission au cabinet de seulement l’Assemblée. Ils règnent Jacques Chaban-Delmas, le premier sans partage sur la vie politique de- ministre, lorsque celui-ci occupait puis 1958. Cela crée des habitudes, le perchoir de l’Assemblée natio- sinon un sentiment d’impunité. Les nale. Ce pedigree impeccable et ses plus lucides s’en alarment le jour amis influents font d’André Rives- où, pour défendre son « honneur », Henry¨s – c’est ainsi qu’il se fait ap- André Rives-Henry¨s monte à la tri- peler – un homme apprécié. Il doit bune du Palais-Bourbon. Il sait sa à sa discrétion d’avoir été nommé, mort politique proche, mais s’in- en juillet 1969, PDG d’une société surge d’être lâché par ses « amis ». qui fait appel a l’épargne publique à Dans un silence glacial, il menace : grand renfort de publicité. Le « Ceux qui me jettent les premières groupe qui l’emploie, la Garantie pierres feraient bien de prendre foncière, a besoin, pour inspirer garde. » Paroles en l’air. Les gaul- confiance, d’un homme tel que lui. listes ont beau compter des mou- Quoi de plus rassurant, pour les pe- tons noirs dans leurs rangs, ils sont tits épargnants, que cet élu si bien d’abord victimes d’un climat d’af- introduit ? Et quoi de moins en- fairisme dont le scandale de la Ga- combrant, pour ses employeurs, rantie foncière est le révélateur et que cet aristocrate sans fortune qui André Rives-Henry¨s le symbole. signe ce qu’on lui demande de si- Jacques Chaban-Delmas, le premier gner, encaisse son salaire et vaque ministre, en fera à son tour les frais le reste du temps à ses occupa- lorsque Le Canard enchaîné révéle- tions ? ra en janvier 1972, en pleine affaire En ce début des années 70, l’af- de la Garantie foncière, qu’à force faire de la Garantie foncière n’a pas d’astuces fiscales il ne paie pas un encore éclaté. Mais c’est une centime d’impôt sur le revenu. bombe à retardement qui va révé- ler au grand jour le halo d’affai- risme où baigne l’Union des démo- Entre Naples crates pour la République (UDR), le tout-puissant mouvement gaulliste. et Palerme, L’affaire menacera jusqu’au pré- sident de la République, Georges AFP à bord Pompidou, et éclaboussera son pre- mier ministre, Jacques Chaban-Del- Robert Frenkel (à gauche), du « Mermoz », mas, dont elle accélérera la chute. créateur en 1967 L’affaire, pourtant, tient à peu de de la Garantie foncière, les clients de Robert chose : quelques équilibristes de la et André Rives-Henry¨s, finance jonglant avec l’argent des député gaulliste de la Seine, Frenkel savourent autres à la faveur d’une législation derrière lequel imprécise sur ce qu’on appelle les Robert Frenkel s’abritait. leurs dernières SCPI, ou sociétés civiles de place- Ci-contre, ment immobilier. Mais quel tinta- Me Victor Rochenoir, illusions marre ! La presse en ébullition. Un l’avocat-conseil procès-fleuve. Un scandale comme de la Garantie foncière, d’épargnants choyés la Ve République n’en avait jamais lors de l’instruction connu. Elle en verra d’autres... Tous de l’affaire, les ingrédients, en somme, d’un en 1971. Lorsque s’ouvre le procès de la maelström politico-financier dont Garantie foncière, en octobre 1973, la France a le secret. « Chaban » a été remplacé à Ma- A la Garantie foncière, André tignon par Pierre Messmer. La KEYSTONE Rives-Henry¨s n’est qu’un paravent fièvre politique est retombée, mais décoratif et accommodant. Celui munération annuelle de 10,25 % en de la fête, régalés eux aussi, car la une belle empoignade judiciaire se qui tire les ficelles s’appelle Robert contrepartie des loyers que perçoit Garantie foncière les soigne. prépare. Trois mois de procès, Frenkel. Né à Paris en 1934, il a dé- la Garantie foncière. Entre Naples et Palerme, à bord trente-six audiences. De jeunes buté dans la confection, tradition A une époque où un livret de du Mermoz, les clients de Robert avocats y aiguisent leur talent, Jo- familiale oblige, avant de se décou- caisse d’épargne rapporte 5 %, c’est Frenkel savourent leurs dernières il- seph Roubache pour Robert Fren- vrir une passion pour l’immobilier. une aubaine. Séduits, les souscrip- lusions d’épargnants choyés. Quel- kel, Daniel Soulez Larivière pour Jovial et rondouillard, c’est un tra- teurs accourent. Début 1971, que temps auparavant, des ru- Victor Rochenoir, d’autres encore. vailleur acharné et entreprenant. lorsque pointe le scandale, ils sont meurs désobligeantes ont André Rives-Henry¨s a pour défen- En 1967, devenu à la force du poi- 12 500 à avoir confié leurs écono- commencé à circuler sur la Garan- seur Jean-Louis Tixier-Vignancour, gnet un prospère marchand de mies à Robert Frenkel, André tie foncière. Elles sont alimentées une figure de l’extrême droite, dont biens, il a créé la Garantie foncière, Rives-Henry¨s et leurs acolytes. par une SCPI concurrente, la Civile les gaullistes redoutent le pire. A qui l’enrichira aussi vite qu’elle pré- 227 millions de francs en tout. foncière, dont le fondateur, Ray- leur grand soulagement, les débats cipitera sa chute. Robert Frenkel est la fée Cara- mond Roi, enrage de voir la Garan- ne dégénéreront pas en déballage Robert Frenkel n’a pas inventé bosse de ce rêve de pierre-papier. Il tie foncière promettre à ses sous- politique. l’ingénieux système auquel il doit sa inonde les journaux de pleines cripteurs un rendement de 10,25 %, Les inculpés le clament haut et réussite. Mais il exploite le filon pages de publicité qui vantent le sé- supérieur à ce qu’il verse à ses fort : les sociétés civiles de place- propres clients. Raymond Roi a de ment immobilier n’ont été réelle- l’entregent. Il est l’époux de Lud- ment réglementées qu’en 1971, et Les millions envolés du Patrimoine foncier milla Tchérina et dîne à la table des encore. Jusque-là, le flou prévalait, puissants. Sans doute s’est-il mon- propice aux interprétations. Le seul

Un scandale en cachait un autre. Alors qu’éclatait l’affaire de la tré suffisamment éloquent pour RUE DES ARCHIVES tort de Robert Frenkel et de ses Garantie foncière, en juillet 1971, une autre société civile de place- qu’à la fin de 1969 le secrétaire L’avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour, une figure de l’extrême complices est-il d’avoir profité de ment immobilier, Le Patrimoine foncier, faisait à son tour parler d’Etat à l’économie et aux finances droite, avec son client, André Rives-Henry¨s, quittant le Palais ce quasi-vide juridique ? Ou sont-ils d’elle. L’un de ses animateurs, André Roulland, ancien député gaul- s’intéresse à la Garantie foncière. de justice de Paris, après son audition par le juge d’instruction. des escrocs ? Comptes faits et re- liste, avait été chargé de mission au cabinet de Georges Pompidou Jacques Chirac n’est pas le premier faits, on s’apercevra que les clients lorsque celui-ci était premier ministre. Mais le rôle d’André Roul- à s’inquiéter ainsi des manigances rantie foncière des immeubles Avant d’être expédié à Fleury- de la Garantie foncière n’ont pas land, au Patrimoine foncier, était marginal. Le véritable patron était de Robert Frenkel. Alertée par qu’ils acquièrent et rénovent à bas Mérogis, Victor Rochenoir a plai- réalisé une si mauvaise affaire. Pla- un brasseur d’affaires du nom de Claude Lipsky. Sur le point d’être d’autres canaux, la Rue de Rivoli prix. Oubliées, les publicités miro- santé avec Robert Frenkel au télé- cé dans la pierre, en pleine efferves- inculpé, Lipsky s’enfuira en Israël, d’où il sera extradé puis condam- enquête déjà. bolantes qui séduisaient tant les go- phone : « N’oublie pas les 180 mil- cence immobilière, leur capital n’a né en appel à huit ans d’emprisonnement pour avoir détourné C’est elle qui, a son tour, saisira la gos ! Envolée, l’illusion de partici- lions que tu as donnés pour la pas fondu, loin de là. Même s’ils 43 millions de francs au détriment des petits épargnants qui lui justice. En janvier 1971, une infor- per, sur un strapontin, au grand campagne électorale de Pompidou. » ont cru tout perdre dans l’affole- avaient fait confiance. Ces sommes lui avaient servi à renflouer mation judiciaire est ouverte contre Monopoly de l’immobilier ! En ce C’est faux, mais ils sont sur écoutes. ment du scandale, leurs économies d’autres sociétés de son groupe. la Garantie foncière, dont la presse mois de juillet 1971, les clients de la La presse s’enflamme. L’opposition ont continué de fructifier. Malgré Comme pour le scandale de la Garantie foncière, les gaullistes n’aura vent qu’au début de l’été. Le Garantie foncière tombent de haut. se scandalise. Les communistes ont les acrobaties de Frenkel et furent montrés du doigt. L’un des leurs, Me Victor Rochenoir, avait 8 juillet 1971, Robert Frenkel et son Durant des mois, la France va se un vieux compte à régler avec An- consorts, au bout du compte ils s’y été mêlé aux deux affaires, comme conseiller juridique du Patri- épouse sont cueillis à leur domicile, passionner pour ce scandale finan- dré Rives-Henry¨s, qui a chassé l’un retrouveront. moine foncier et de la Garantie foncière. rue Nicolo à Paris (16e), où ils col- cier aux relents politiques. Dix-sept des leurs, Paul Laurent, du 19e ar- Mais ils ont été trompés. C’est ce lectionnent les toiles de maîtres, in- inculpations sont prononcées, dont rondissement de Paris lors des lé- qu’affirme en mars 1974, il y a culpés et écroués. C’est un coup de deux à l’encontre de frères de Ro- gislatives de 1968. Quant à Victor vingt-cinq ans, le tribunal correc- mieux que ses concurrents. Les so- rieux de son entreprise : « En ma- semonce, suivi d’un coup de ton- bert Frenkel, qui ont servi de prête- Rochenoir, les communistes le tionnel de Paris. Les principaux in- ciétés civiles de placement immobi- tière de placement, beaucoup de nerre : l’inculpation d’André Rives- noms. Me Victor Rochenoir, l’avo- connaissent bien, lui aussi, depuis culpés, Robert Frenkel et son lier comme la Garantie foncière Suisses nous trouvent plus suisses Henry¨s. Tous trois pour escroque- cat-conseil de la Garantie foncière, qu’il s’est présenté sans succès épouse, André Rives-Henry¨s et Vic- achètent des immeubles avec qu’eux. » Conquis d’avance, le pi- rie, abus de confiance et complicité est à son tour incarcéré pour contre trois de leurs dirigeants : tor Rochenoir, sont condamnés à l’argent de leurs clients, sous forme geon pousse la porte du confor- d’abus de biens sociaux. complicité d’escroquerie et d’abus Jeannette Thorez-Vermeersch des peines d’emprisonnement de parts, que ses clients sous- table hôtel particulier où la Garan- Pour la justice, la tromperie ne de confiance. Il a connu Robert (1958) (1962) et ferme que la cour d’appel confir- crivent. Les acquéreurs sont géné- tie foncière a installé ses bureaux, fait pas de doute. L’immobilier ne Frenkel au régiment et a tâté depuis Georges Gosnat (1967). mera quelques mois plus tard. ralement des épargnants modestes, rue Jasmin, à Paris (16e). Luxe dis- peut pas rapporter 10,25 %. Tous les de la politique, d’abord chez les so- Premier secrétaire du PS depuis Après avoir tenté, à coups de pro- incapables d’investir directement cret, personnel avenant. En tailleur professionnels du secteur le disent. cialistes, ensuite du côté des gaul- peu, François Mitterrand aura ce cédures, de retarder le moment fa- dans l’immobilier, où le « ticket Chanel, la blonde Nicole Frenkel, L’astuce consiste à régler les inté- listes de gauche. Ce n’est pas un commentaire hardi : « Des scan- tidique, André Rives-Henry¨s, ci-de- d’entrée », tel l’achat d’un studio, l’épouse et l’associée de Robert, oc- rêts promis avec l’argent frais que homme politique de premier plan, dales, des malhonnêtetés seraient vant compagnon gaulliste, est est trop élevé. Pour 1 000 francs la cupe au premier étage un bureau versent les nouveaux souscripteurs. loin de là, mais il a ses entrées. Une possibles sous un autre régime. Mais incarcéré à son tour, à Fresnes, en part, les souscripteurs de la Grantie Louis XV où elle n’a aucun mal à Grâce à ce tour de passe-passe, la photo fait jaser. Elle le montre en une société socialiste n’offrirait pas le août 1975. Ce fut l’épilogue d’une foncière deviennent copropriétaires balayer leurs dernières hésitations. société de Robert Frenkel tient ses compagnie de Georges Pompidou champ libre à la spéculation, ne li- affaire qu’Henri Salvador avait si d’immeubles sis à des adresses Il faut dire que la Garantie foncière engagements, mais elle mange son et de Jacques Baumel, le secrétaire vrerait pas les terrains à la jungle des bien mise en chanson : « Ah, la Ga- prestigieuses, avenue de Messine, les cajole. Prodigue, elle a convié, capital. Pour ne rien arranger, la général du mouvement gaulliste, au intérêts. » A l’Assemblée nationale, rantie foncière,/ Ça c’était la bonne rue de la Bienfaisance, avenue d’Ié- en septembre 1970, ses meilleurs justice a découvert que Robert cours d’une réunion politique les socialistes obtiendront, non affaire,/ Je m’voyais propriétaire,/ na... Commerçant-né, Frenkel s’en- clients à une croisière d’agrément Frenkel et ses complices s’enri- comme il y en a tant. De là à penser sans mal, la création d’une commis- Rien n’est plus sûr que la pierre. » tend à séduire le chaland... Mieux, il baptisée « Biens au soleil ». Une chissent sur le dos de leurs clients qu’il a bénéficié de protections haut sion d’enquête sur les SCPI. garantit aux souscripteurs une ré- cinquantaine de journalistes sont en revendant au prix fort à la Ga- placées... Composée à la proportionnelle des Bertrand Le Gendre LeMonde Job: WMQ2102--0015-0 WAS LMQ2102-15 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0451 Lcp: 700 CMYK

15 ENTREPRISES LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999

IMAGE L’institut Ipsos a réalisé un entreprises européennes. b L’OBJEC- terrogés, les entreprises les mieux prises citées spontanément : on secteur public (France Télécom, EDF, sondage inédit auprès de 637 leaders TIF est de déterminer quelles sont, préparées à affronter la concurrence trouve onze sociétés allemandes AXA-UAP, Carrefour). b MAIS LA NO- d’opinion en France, en Allemagne, aux yeux des chefs d’entreprise, des internationale. b LES GROUPES alle- (Deutsche Bank, Deutsche Telekom, TORIÉTÉ des entreprises euro- en Italie, en Espagne et au Royaume- leaders syndicaux, des présidents mands et français dominent le Top 30 Siemens, Bayer en tête) et quatorze péennes dépasse rarement les fron- Uni, sur la notoriété des principales d’association et des journalistes in- européen des quatre cents entre- françaises, principalement issues du tières de leur pays d’origine. Les entreprises allemandes et françaises sont les plus influentes en Europe Selon un sondage réalisé auprès des leaders d’opinion des cinq principaux marchés du continent, les groupes allemands et français dominent le palmarès des sociétés européennes citées spontanément pour leur notoriété. Les britanniques sont étonnemment en retrait Certains secteurs sont prisonniers PLUSIEURS critères permettent Le "Top 30" européen Les cinq premières entreprises par secteur d'activité d’évaluer la puissance d’une entre- de leurs marchés nationaux. C’est prise. A commencer par son poids LES ENTREPRISES LES PLUS CITÉES PAR 637 LEADERS D'OPINION le cas des distributeurs d’énergie en % des réponses capitalistique, qui fluctue au fil des EN EUROPE (Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni) (EDF et GDF, RWE Group, Suez- BANQUE GRANDE DISTRIBUTION opérations financières et des évo- Lyonnaise des eaux...). Et, dans une CLASSEMENT EN % PAYS SECTEURS D'ACTIVITÉ DEUTSCHE BANK GROUP 35 CARREFOUR GROUP 26 lutions de la Bourse, et sa position moindre mesure, des entreprises CRÉDIT AGRICOLE 12 GROUPE AUCHAN 16 de transport. Ce constat n’est pas commerciale évaluée en parts de 1 DEUTSCHE BANK GROUP 18 Allemagne Banque BNP 11 METRO 11 marché. Il y a aussi son image, qui surprenant lorsqu’il s’agit de socié- 2 DEUTSCHE TELEKOM 15 Allemagne Télécommunications DRESDNER BANK 9 LECLERC 10 influence de façon inconsciente le tés nationales (Iberia, Deutsche SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 9 PROMODES GROUP 9 consommateur lorsqu’il est en face 3 FRANCE TÉLÉCOM 13 France Télécommunications Bahn, Railtrack..). Il l’est pour les d’un rayon de supermarché, l’in- 4 SIEMENS ABB DEUTZ 11 Allemagne Electronique constructeurs automobiles : seul ÉLECTRONIQUE ASSURANCE vestisseur qui choisit une action ou Volkswagen est cité dans les cinq 5 ÉLECTRICITÉ DE FRANCE 11 France Energie SIEMENS ABB DEUTZ 33 AXA-UAP 24 l’homme politique lorsqu’il est prêt pays, BMW n’est cité que par les 6 11 Royaume-Uni PHILIPS 22 ALLIANZ 23 à commenter l’actualité devant des BRITISH AIRWAYS Transport Allemands et les Britanniques, Peu- THOMSON-CSF 13 AGF 8 7 BAYER 10 Allemagne Santé, chimie geot-Citroën que par les Français micros. GRUNDIG 6 CORPORACION MAPFRE 7 A l’heure des négociations mon- 8 AXA-UAP 10 France Assurances et les Espagnols, et Fiat, que par les ALCATEL ALSTHOM 5 GENERALI GROUP 5 diales, le pouvoir économique local Italiens. L’Europe de l’automobile 9 CARREFOUR GROUP 9 France Grande distribution n’est pas faite. se mesure à l’échelle de l’Europe. TÉLÉCOMMUNICATIONS TRANSPORTS Les patrons français qui briguent 10 ALLIANZ 9 Allemagne Assurances DEUTSCHE TELEKOM 32 BRITISH AIRWAYS 24 des positions internationales sont 11 AIR FRANCE GROUP 8 France Transport LA SURPRISE NESTLÉ 25 17 inquiets. Ils veulent contrôler leur Celle des médias, elle, est en FRANCE TÉLÉCOM SNCF 12 GAZ DE FRANCE 7 France Energie MANNESMANN 12 AIR FRANCE GROUP 17 image et dépensent plusieurs mil- chantier. Le démarrage de la diffu- 13 7 Allemagne Electronique TELEFONICA DE ESPAÑA 10 LUFTHANSA GROUP 14 liards de francs (8,3 milliards en PHILIPS sion des chaînes de télévision par BOUYGUES 10 DEUTSCHE BAHN 9 1996) en relations publiques pour 14 HOECHST (GROUP) 7 Allemagne Santé, chimie satellite en 1997 a donné le coup faire apprécier leur marque par les 15 d’envoi à une bataille entre opéra- SNCF 7 France Transport SANTÉ/CHIMIE AÉRONAUTIQUE ET DÉFENSE leaders d’opinion de l’Europe insti- teurs pour contrôler les « tuyaux » 16 DASSAULT AVIATION 7 France Aéronautique et défense tutionnelle. Qu’en est-il ? Un son- (décodeurs, pay-per-view...) et leur BAYER 28 DASSAULT AVIATION 18 19 dage inédit permet de dresser un 17 BOUYGUES 7 France Télécommunications contenu (catalogues de films et HOECHST (GROUP) AEROSPATIALE 16 RHÔNE-POULENC 14 DAIMLER-BENZ GROUP 15 premier état des lieux. Ipsos/Euro 18 LUFTHANSA GROUP 6 Allemagne Transport droits sportifs). Le secteur se pré- BASF 13 BRITISH AEROSPACE 14 RSCG Corporate a interrogé, du pare à une vague de concentra- 19 CRÉDIT AGRICOLE 6 France Banque GLAXO WELLCOME 6 AIRBUS INDUSTRIE 10 18 novembre au 1er décembre 1998, tions. En attendant, Canal Plus, 20 DAIMLER-BENZ GROUP 6 Allemagne Aéronautique et défense un échantillon représentatif de Murdoch, Kirch et Berlusconi, qui ÉNERGIE/GAZ/EAU/ÉLECTRICITÉ MÉDIAS ET COMMUNICATION 637 chefs d’entreprise, leaders syn- 21 GROUPE AUCHAN 6 France Grande distribution s’observent depuis deux ans en Eu- ÉLECTRICITÉ DE FRANCE 27 CANAL + 9 dicaux, présidents d’association et 22 RWE GROUP 6 Allemagne Energie rope, ne jouissent que d’une noto- 17 8 journalistes, allemands, espagnols, riété très nationale : Canal Plus est GAZ DE FRANCE BERTELSMANN 23 MANNESMANN 6 Allemagne Télécommunications RWE GROUP 14 BOUYGUES 6 français, italiens et britanniques, et cité en France et en Espagne ; Ber- SUEZ LYONNAISE DES EAUX 11 RTL 6 établi la liste des entreprises euro- 24 AEROSPATIALE 6 France Aéronautique et défense telsmann n’est connu que des lea- ENDESSA GROUP 9 DEUTSCHE TELEKOM 5 péennes les plus citées. 25 BRITISH TELECOM 5 Royaume-Uni Télécommunications ders allemands, Bouygues (pro- Source : EURO RSCG-Corporate/Ipsos, janv. 1999 La question était unique et ou- 26 RHÔNE-POULENC 5 France Santé, chimie priétaire de TF 1) que des Français, verte : « Quelles sont, selon vous, les et BSkyB, que des Anglais. ment construite à partir de sa leaders français lui prévoient un 27 BNP 5 France Banque entreprises européennes qui sont le Le constat vaut pour la grande communication produit », explique bel avenir international, comme mieux préparées à affronter la 28 TELEFONICA DE ESPAÑA 5 Espagne Télécommunications distribution : le niveau de concen- Laurent Habib, le directeur général EDF (56 %), le groupe Carrefour concurrence internationale dans les 29 TELECOM ITALIA 5 Italie Télécommunications tration est faible et les marchés d’Euro RSCG Corporate. D’une (46 %) et l’assureur AXA-UAP mois et années à venir ? » Elle éva- restent aux mains de petits opéra- manière un peu différente, le (45 %). 30 BRITISH AEROSPACE 5 Royaume-Uni Aéronautique et défense lue, selon Ipsos, le degré de teurs locaux. La notoriété des en- groupe d’assurances Allianz-AGF En comparaison, les têtes de liste confiance qu’elles inspirent et le ni- Source : EURO RSCG-Corporate/Ipsos, janv. 1999 seignes comme Carrefour (cité par bénéficie d’une bonne notoriété des leaders espagnols, anglais et veau d’internationalisation de leur tête) et quatorze entreprises fran- treprises à ce palmarès : la compa- les Français et Italiens), Metro (par puisqu’elle cumule des marques italiens font figure de parents notoriété. çaises, principalement issues du gnie aérienne British Airways, Bri- les Français, les Allemands et les connues dans certains pays et pas pauvres : l’entreprise la plus citée Premier constat. Les entreprises secteur public (France Télécom, tish Telecom et British Aerospace. Italiens) et Marks & Spencer (par dans d’autres : AGF est fréquem- par les espagnols, Telefonica, est allemandes et françaises dominent EDF, AXA-UAP, Carrefour...). Les Deuxième constat, la notoriété les Anglais et les Français), suit les le Top 30 européen des quatre pays du Sud, Italie et Espagne, se des groupes européens dépasse ra- stratégies d’implantation géogra- cents sociétés citées spontané- hissent dans le bas du tableau rement les frontières de leur pays phique. Une surprise toutefois, les Qui sont les leaders d’opinion ? ment : on trouve onze entreprises grâce à leurs opérateurs nationaux d’origine. Il n’existe pas encore leaders d’opinion attribuent à Nes- allemandes (Deutsche Bank, Deut- de télécommunication. La Grande- d’entreprise bénéficiant d’une tlé, géant suisse de l’agro-alimen- Pour établir ces classements, l’institut de sondage Ipsos a consti- sche Telekom, Siemens, Bayer... en Bretagne ne fournit que trois en- image institutionnelle européenne. taire, l’image d’un distributeur. tué un échantillon représentatif de 637 personnes sur les cinq prin- Il existe malgré tout des entre- cipaux marchés européens en France, en Allemagne, en Italie, en Es- prises connues par les leaders pagne et au Royaume-Uni. Les critères de sélection retenus sont les d’opinion des cinq pays. Dans le suivants : être chef d’entreprise, cadre supérieur, profession intel- secteur bancaire, par exemple : la lectuelle supérieure ou journaliste, et/ou disposer d’un mandat poli- La Deutsche Bank et Allianz-AGF, en tête Deutsche Bank et la banque Bar- tique, syndical ou être à la tête d’une association de plus de cent clays sont citées sur tous les mar- membres. chés. Certes, les Allemands sont les Les profils ont ensuite été complétés : lire un quotidien, voyager des établissements de la banque et de l’assurance plus nombreux à afficher leur fréquemment en avion, encadrer des personnes au sein d’une entre- POUR LES DÉCIDEURS européens, la cause est en- qui porte désormais son nom. La Deutsche Bank confiance en la Deutsche Bank, prise, être responsable d’un budget, avoir été interviewé au cours tendue : les entreprises allemandes et françaises sont compte 250 agences en Italie et autant en Espagne où mais cette confiance est partagée des douze derniers mois ou avoir écrit un article au cours des douze les mieux placées pour dominer la finance européenne elle vient de signer un contrat avec les services postaux par les Espagnols, les Italiens et derniers mois, être consulté sur l’actualité économique et politique de demain. La Deutsche Bank remporte une très belle espagnols qui distribueront ses produits. La banque dans une moindre mesure les Fran- et disposer d’un réseau de relations professionnelles important. Ils victoire de notoriété. Plus d’un décideur européen sur s’est aussi renforcée en Belgique en y rachetant la çais et les Anglais. Même constat ont été interrogés par téléphone et à leur domicile, du 18 novembre trois estime qu’elle est la banque la mieux armée pour prospère filiale du Crédit lyonnais. Il n’y a qu’en France pour certains transporteurs aé- au 1er décembre 1998. affronter la concurrence internationale. qu’elle n’a pas réussi à se doter d’un réseau. riens, comme Air France et Luf- Deuxième au classement dans ce secteur, le Crédit thansa, ou le constructeur Volks- agricole recueille 12 % des suffrages, et la BNP, numéro AXA EN BONNE POSITION wagen, qui jouissent d’une bonne ment citée par les leaders français, certes locale mais elle n’est choisie trois, 11 %. Le sondage, bouclé avant l’annonce du rap- Côté assurance, le groupe Allianz-AGF vient en tête notoriété dans au moins quatre Allianz, par les allemands. que par 26 % des leaders espa- prochement Société générale-Paribas, crédite la Géné- du classement, bénéficiant de sa double marque : Al- pays. Troisième et dernier constat. Les gnols. Même constat pour les Ita- rale de 9 % de citations, ex aequo avec la Dresdner lianz est cité par 23 % des interrogées et AGF par 8 %. Cette présence homogène s’ex- leaders allemands et français sont liens. Ils sont seulement 22 % à affi- Bank, Paribas étant citée par seulement 2 % de déci- Les deux marques sont complémentaires, Allianz étant plique par la commercialisation des plus optimistes concernant leurs cher leur confiance en Telecom deurs. Les banques françaises occupent trois des cinq souvent cité en Allemagne, en Italie et en France, et les produits sous une marque unique. entreprises nationales que les es- Italia, la première entreprise qu’ils premières places, la première britannique, Barclays, ar- AGF en France, au Royaume-Uni et en Espagne. AXA Dans le secteur de l’électronique, pagnols, les anglais et les italiens. citent. Les Britanniques ne font rivant en sixième position. arrive en bonne position, avec 24 % de suffrages, et Siemens, première à être citée en Deutsche Bank arrive en tête du guère mieux : 20 % citent fréquem- La notoriété de la Deutsche Bank s’étend bien au- une bonne notoriété en Espagne et au Royaume-Uni. Europe sur son secteur, l’est dans Top 30 parce qu’elle a été citée par ment British Airways, 19 % British delà de l’Allemagne. La banque est bien perçue par les AXA a en outre beaucoup investi pour développer sa les cinq marchés puisqu’elle y vend 66 % des leaders allemands, et Aerospace et 13 %, seulement, Espagnols, les Italiens, les Français et même les Britan- marque aux Etats-Unis. ses produits électroniques. «Ce Deutsche Telekom par 55 % d’entre Marks & Spencer. niques. L’établissement est bien implanté à Londres où type d’entreprise jouit d’une bonne eux. France Telecom obtient la il a racheté une banque d’affaires, Morgan Grenfell, Sophie Fay notoriété institutionnelle principale- troisième place parce que 56 % des Florence Amalou Les fusions réalisées dans la chimie Olivetti veut prendre le contrôle de Telecom Italia MILAN tique, et en recentrant Olivetti sur en place, composé de banques et correspondance les télécommunications, gérées en d’assurances et du holding de la et la pharmacie restent méconnues Le groupe italien Olivetti a an- joint-venture avec le groupe alle- famille Agnelli, représente à peine « RIEN n’est plus lent et plus diffi- Le secteur reste dominé par les pour faire jeu égal avec ses concur- noncé, vendredi 19 février, avoir mand Mannesmann. A travers ce plus de 6 % du capital. Le Trésor cile que l’évolution de l’image d’un allemands Bayer, Hoechst et Basf, rents allemands (14 %). L’entreprise convoqué, dimanche, une réunion joint-venture, baptisé Oliman, doit céder ces jours-ci sa participa- groupe dans l’opinion », constatait les trois groupes les plus évoqués centenaire a un taux de notoriété de son conseil d’administration, sont ainsi contrôlés le deuxième tion résiduelle de 3,4 %. récemment le patron d’une entre- par les euroleaders (entre 13 % et quatre fois supérieur à celui de sa pour délibérer d’une « importante opérateur italien de téléphonie Olivetti pourrait acquérir sim- prise industrielle, en observant que 28 % des citations). Ces derniers compatriote presque trentenaire opération stratégique et financière mobile (Omnitel) et de téléphonie plement cette part. Mais le statut sa nouvelle stratégie était ignorée n’ont visiblement pas intégré l’im- Sanofi. concernant Telecom Italia ». Selon fixe (Infostrada). de Telecom Italia empêche un ac- du grand public. « Il faut plusieurs portance des mutations que connaît L’écart est le même pour ICI et la presse italienne de vendredi, tionnaire de dépasser 3 % du capi- semaines à un patron pour l’industrie pharmaceutique pour af- Zeneca. Pourtant, ces deux sociétés Olivetti s’apprêterait à lancer une OBSTACLE STATUTAIRE tal, un obstacle qui ne peut être le- convaincre l’encadrement du bien- fronter la concurrence. Le suisse avaient la même maison-mère offre publique d’achat (OPA) sur la Mannesmann a réalisé, vendre- vé qu’en cas d’OPA. Cette fondé d’une nouvelle stratégie, quel- Novartis, né de la fusion entre Ciba avant de décider, en 1993, de se totalité du capital de l’opérateur di, la dernière phase du contrat si- opération pourrait être financée, ques mois avant que le personnel y et Sandoz, et numéro deux mondial scinder. D’un côté la chimie, qui a téléphonique Telecom Italia, dont gné avec Olivetti et est monté à outre par la vente d’Oliman, par adhère à tous les niveaux et parfois dans la santé, a un taux de notoriété gardé l’appellation ICI, de l’autre la la capitalisation en Bourse équi- 49,9 % dans Oliman. Olivetti pour- des fonds levés sur les marchés, des années pour que cela soit perçu à quasi inexistant (2 %). Glaxo-Well- santé avec pour nom Zeneca. Six vaut à plus de 46 milliards d’euros. rait vendre à son partenaire alle- tandis qu’une fusion Olivetti-Tele- l’extérieur », précisait-il. Peu de per- come, résultat de la fusion de deux ans après sa naissance, cette Roberto Colaninno, l’adminis- mand sa part restante dans Oli- com diluerait l’énorme endette- sonnes interrogées par Ipsos à pro- groupes, fait à peine mieux (6 %). marque ne s’est pas imposée : trateur délégué d’Olivetti et l’un man pour prendre le contrôle de ment ainsi engendré. Le risque est pos du secteur santé-chimie Pourtant ces mariages ont plus de elle n’est citée que par 1 % des de ses principaux actionnaires, a Telecom Italia. toutefois qu’un géant mondial du connaissent le véritable poids trois ans d’âge. euroleaders. réussi en deux ans à redresser le La privatisation de ce dernier, à secteur lance une contre-OPA. des entreprises au-delà de leurs A l’inverse, Rhône-Poulenc pro- groupe d’Ivrea en cédant plusieurs l’automne 1997, n’a été qu’une de- frontières. fite de sa très forte image en France Dominique Gallois divisions, dont la micro-informa- mi-réussite. Le « noyau dur » mis Marie-Noëlle Therisse LeMonde Job: WMQ2102--0016-0 WAS LMQ2102-16 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0452 Lcp: 700 CMYK

16 PLACEMENTS LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 L’assurance-vie permet d’échapper aux contraintes des successions Un épargnant peut utiliser un contrat pour favoriser un enfant – handicapé, par exemple – par rapport aux autres, voire un neveu ou une concubine. Mais l’administration fiscale se montre impitoyable envers les abus SI L’ASSURANCE-VIE a acquis de les règles en matière de succession ficile au souscripteur indélicat, mala- tait la quasi-totalité des avoirs de notifié de saisir le Comité des abus tion de 80 % assortie d’intérêts de re- plus en plus de souplesse au fil des ne s’appliquent pas... aux sommes droit ou mal conseillé, d’échapper à Mlle H., donc une part « exagérée » ; de droit, le citoyen impliqué jouis- tard. Même si le comité n’a pas été décennies, au point de représenter versées sur un contrat vie. Un épar- une condamnation, financièrement – la durée prévue était de quatorze sant alors d’un délai de trente jours consulté, celle-là est solidairement aujourd’hui plus de 60 % de gnant peut dans une certaine mesure lourde de conséquences vu les péna- ans (soit bien plus que son espérance pour répondre. applicable à toutes les parties au l’épargne financière des ménages utiliser l’assurance-vie pour favoriser lités prévues. de vie), et l’un des contrats prévoyait contrat ou à la convention. français, elle n’en conserve pas un enfant – handicapé, par un versement annuel de b Des conséquences lourdes moins un certain nombre de règles. exemple –, voire un neveu, une b Les abus de droit 300 000 francs (45 734 euros), alors mais de portée limitée b Prudence oblige Ces dernières justifient un régime fis- concubine et/ou ses enfants. Mais Chaque année, le Comité consul- que Mlle H. n’avait plus d’argent pour Si l’administration peut obtenir le Tout contribuable éprouvant des cal toujours favorable, même si pas de façon « exagérée », même si tatif pour la répression des abus de le faire. rétablissement du véritable caractère doutes sur la portée réelle d’une opé- l’exonération des droits de succes- aucun texte ou décision judiciaire ne droit établit un rapport extrêmement d’un contrat ou d’une convention, il ration ou d’un montage qu’un sion est désormais limitée à 1 million fixe de règle précise à ce sujet. précis. En 1997, le président du comi- b Les limites du fisc se limitera à son aspect fiscal et res- conseiller lui aurait présenté comme de francs (152 449 euros) par héritier. Néanmoins, le Service de la légis- té a été saisi de 18 affaires, dont une Autant le fisc peut invoquer l’abus tera donc valable entre les parties, subtil, efficace en termes d’écono- Le code des assurances précise que lation fiscale a énoncé en 1993 quel- petite majorité portant sur les droits de droit s’il a établi une volonté de même s’il n’avait qu’un objectif : mies fiscales et... peu utilisé par la d’enregistrement et les donations fraude, autant il ne pourra effectuer frauder le fisc. De plus, si l’avis du concurrence a intérêt à solliciter d’immeubles déguisées en ventes. Ce que le simple rétablissement de la comité est bien consultatif, il n’en a l’avis du Comité consultatif. Il faut rembourser rapidement les avances comité a notamment donné un avis base normale d’imposition lorsque le pas moins un effet considérable : en A défaut, la lecture attentive des remarquable sur une affaire tou- caractère licite des situations créées cas de différend persistant, aboutis- rapports rendus publics au cours des Tout le monde peut avoir besoin d’argent pour faire face à une situa- chant l’assurance-vie, dans des cir- est incontestable. Ces dispositions ne sant au lancement d’une procédure dernières années lui apportera des tion imprévue, en particulier sur une longue période de dix ou vingt ans constances qui peuvent malheureu- sont pas applicables lorsqu’un contentieuse, le contribuable ou l’ad- renseignements précieux. Lorsqu’il qui correspond à la durée de vie d’un contrat. L’avance, autorisée dans sement se reproduire chez des contribuable a consulté par écrit l’ad- ministration refusant de s’y confor- s’agit d’assurance-vie, donc d’un pla- tous les bons contrats, permet à un épargnant titulaire d’un contrat personnes âgées ou malades. ministration centrale avant de mer supportera la charge de la cement représentant des années d’assurance-vie d’obtenir une partie de son placement net à un coût Ainsi, Mlle H. est placée à l’extrême conclure le contrat en l’éclairant sur preuve, ce qui constitue un sérieux d’épargne et une partie importante, modique, ce qui paraît normal puisque cet argent lui appartient vir- fin de sa vie sous la tutelle de son la portée réelle de l’opération, et handicap pour triompher. voire essentielle d’une succession, les tuellement. En revanche, il devra la « rembourser » dans un délai maxi- frère, M. H. Ce dernier souscrit au qu’elle ne lui a pas répondu dans un « bons pères de famille » ne de- mal de deux ou trois ans pour éviter de tomber dans une situation nom de sa sœur alors à l’hôpital à la délai de six mois. b Dissimulation ou abus vraient pas hésiter à lever les ambi- d’abus et tout risque de requalification, pénalisée par le fisc. A ce sujet, il veille de son décès trois contrats Par ailleurs, pour des raisons de sé- Lorsqu’un certain nombre de sti- guïtés possibles de leur situation fa- nous paraît significatif que le Groupement des assurances de personnes d’assurance-vie d’un montant res- curité des contribuables, seul un ins- pulations et manœuvres visent à miliale devant leur banquier ou leur de la Fédération des sociétés d’assurances (FFSA) recommande aux pectif de 300 000 francs (45 734 eu- pecteur principal peut donner le visa permettre la dissimulation de la véri- assureur. Ce dernier est tenu au se- compagnies d’obtenir le remboursement des avances avant le terme des ros), 230 000 francs (35 063 euros) et autorisant la mise en œuvre d’une table portée d’un contrat ou d’une cret professionnel, et c’est un moyen contrats, et de ne pas prévoir d’avances programmées dans les contrats. 400 000 francs (60 976 euros) ; à son telle procédure ; toute notification de convention, afin d’éviter le paiement d’éviter à ses proches des succes- Cette démarche nous semble parfaitement fondée, notamment pour profit et à celui de son frère. Mlle H. redressement doit être clairement des taxes normalement dues, les sions difficiles. éviter une banalisation intégrale de l’assurance-vie, et donc à terme de étant décédée avant l’âge de motivée et indiquer la possibilité en suppléments de droits, impôts ou son régime fiscal, avec entre-temps des requalifications pour abus... soixante-dix ans, l’art. 757B du CGI cas de désaccord sur le redressement taxes exigibles subissent une majora- Didier Verneuil plafonnant à 200 000 francs l’« inno- cuité » de transmission du capital ne ques principes de base qui éclairent nus du souscripteur, voire l’âge de s’applique pas et les sommes perçues bien le comportement à adopter : l’assuré, pour en juger, reconnaissant n’ont donc apparemment pas à être « S’il n’existe aucune règle en la ma- également qu’il est légitime d’optimi- déclarées dans l’actif successoral. Beaucoup plus d’emprunts russes Harmonisation tière, on confirme que les situations ser fiscalement ses investissements, Le comité a pourtant considéré sont examinées une par une. Quand le mais que le montage d’une opéra- que M. H. n’avait souscrit ces recensés que prévu but exclusif d’un contrat est le détour- tion à des fins exclusivement fiscales contrats à son profit et à celui de son fiscale européenne : nement fiscal afin d’éluder l’impôt, la constitue un abus du droit. frère que dans un but exclusif : ré- LE NOMBRE de titres compta- Ce problème a été découvert sanction de l’abus de droit ne fait au- En pratique, il est très rare que le duire l’actif successoral du montant bilisés dans le cadre du recense- cette semaine lors de l’audition du cun doute. C’est le cas, par exemple, fisc agisse au nom de l’abus de droit, des cotisations versées, et éluder ain- ment national des emprunts GPTR par la commission de suivi le Luxembourg quand un contrat est souscrit par une car la sécurité nécessaire des si le paiement des droits de mutation russes sera bien supérieur aux des accords entre la France et la personne sur son lit de mort et pour échanges, donc la pérennité des par décès entre collatéraux. Il a esti- trois millions sept cent soixante Russie sous la présidence du des capitaux importants. A l’inverse, si contrats, lui impose la charge de la mé que l’administration était fondée mille annoncés le 9 février par le conseiller d’Etat Jean-Claude Paye. refuse de se sacrifier l’on est face à un contrat souscrit de- preuve. Elle est toujours difficile à à mettre en œuvre la procédure de ministère de l’économie et des fi- La commission devra avoir une puis vingt ans et alimenté régulière- établir dans la mesure où la plupart redressement pour les raisons sui- nances, selon une association de idée plus exacte du nombre de LE MINISTRE luxembourgeois ment et même si ce contrat représente des personnes susceptibles d’être in- vantes : petits porteurs, GPTR. Le chiffre titres recensés avant de pouvoir des affaires étrangères, Jacques une fraction très importante du patri- criminées mêlent des objectifs fis- – les contrats ont été souscrits la de 3 760 098, présenté comme un proposer au gouvernement un Poos, a réaffirmé cette semaine moine total, la question se pose diffé- caux à d’autres, patrimoniaux par veille du décès de Mlle H., alors en premier décompte par la direction schéma de répartition de la que le Grand-Duché refusait remment car il semble que l’existence exemple, ce qui suffit à les protéger réanimation depuis plusieurs jours ; générale de la Comptabilité pu- somme versée par la Russie pour d’être sacrifié sur l’autel de l’har- du contrat, là, n’ait aucun rapport des foudres de l’administration. En – ils ne comportaient aucun aléa et blique – service du ministère char- indemniser les porteurs d’em- monisation fiscale européenne. avec une volonté d’éluder l’impôt. » revanche, lorsqu’elle se lance dans ne rémunéraient pas une épargne gé du recensement – correspond prunts russes et les personnes spo- « En matière de fiscalité, le Luxem- Les tribunaux se fondent le plus l’aventure, c’est qu’elle dispose d’un longue ; aux nombres de coupures et non liées. bourg ne met pas en cause la néces- souvent sur le patrimoine et les reve- dossier solide, et il sera alors très dif- – le montant des primes représen- au nombre de titres, explique Les porteurs de titres russes ont sité d’une plus grande coordination Jean-Marie Lattès, porte-parole du été invités entre juillet 1998 et jan- des politiques fiscales, mais se re- groupement des porteurs de titres vier 1999 à venir déposer leurs fuse à jouer le rôle (...) qui se ra- russes (GPTR). titres aux guichets du Trésor pu- mènerait à celui, peu enviable, Or les emprunts russes ont été blic afin de procéder à un recense- d’agneau offert sur l’autel de l’har- émis sous la forme de coupures ment en vue d’une indemnisation. monisation », a affirmé M. Poos simples portant une seule obliga- L’accord franco-russe, signé en devant les députés luxembour- tion et de coupures multiples por- novembre 1996, pour régler un geois. tant, selon les cas, cinq, dix ou long et douloureux contentieux « La coopération ne doit pas se li- vingt-cinq obligations. «Le prévoit que Moscou verse à la miter au seul impôt sur le revenu nombre de titres est donc très supé- France 400 millions de dollars des capitaux. Elle doit être globale rieur au nombre de coupures », ex- (357 millions d’euros ou 2,34 mil- et cohérente, c’est-à-dire englober plique M. Lattès. Pour l’instant, le liards de francs) sur quatre ans. toutes les pratiques dommageables chiffre de 3,76 millions reflète le 250 millions de dollars ont été sur tous les territoires dépendant de nombre de papiers et non le jusqu’à présent versés par Mos- l’Union », a-t-il souligné. Ajoutant nombre de titres recensés. A la cou. La Russie doit encore verser qu’« elle devra prendre en considé- Comptabilité publique, on trois tranches de 50 millions de ration la donnée irréversible de la confirme que ce décompte porte dollars d’ici à août 2000. libéralisation mondiale des mouve- effectivement sur le nombre de ments de capitaux ». papiers et que le nombre final de titres sera « forcément supérieur ». DÉPÊCHES a INTERNET : Cortal prévoit SCHÉMA DE RÉPARTITION d’étendre ses services de tran- Mais, souligne une responsable BOURSE sactions boursières sur Internet de la direction générale de la aux places de New York, Francfort Comptabilité publique, « il y a pro- Dépêches et Londres dans le courant de l’an- bablement des titres qui ne seront économiques née, a annoncé la filiale de Pari- pas retenus pour l’indemnisation. bas. Cortal, qui se présente 2,23 F/min Nous avons communiqué sur ce qui et financières 24 h/24 comme le leader européen des avait été recensé (actions, obliga- (Agence Reuter) transactions boursières via Inter- tions), il ne faut pas en tirer de net, offrait jusque-là la possibilité conclusion sur ce qui va être indem- de passer des ordres de vente ou nisé ». 3615 LE MONDE d’achat sur la seule Bourse de Pa- ris. Cortal compte proposer l’ac- cès aux Bourses de Bruxelles, Francfort, Zurich, Madrid, Milan, ainsi qu’au New York Stock Ex- change et au Nasdaq américain. a IMMOBILIER : les prix dans la promotion immobilière ont pro- gressé de 4 % en France entre les deuxièmes semestres 1997 et 1998 tandis que les prix des terrains sont restés relativement stables, selon la dernière lettre de conjoncture immobilière de la CGIS. Ces chiffres sont basés sur les ventes de logements du groupe CGIS (15 000 ventes en 1998), pre- mier promoteur immobilier. Mal- gré la progression, les prix restent encore inférieurs à ceux du pre- mier semestre 1997, mais la pente est haussière, a souligné Alain Di- nin, directeur général de la CGIS. Pour les terrains, les prix sont res- tés stables mais « des poches de tensions » se dessinent. Une par- celle (400 à 500 m2 en Ile-de- France et 700 m2 dans les autres régions) est vendue en moyenne 323 300 francs (49 287 euros). LeMonde Job: WMQ2102--0017-0 WAS LMQ2102-17 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0453 Lcp: 700 CMYK

17 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 PLACEMENTS ET MARCHÉS

Leon Bruxelles 37,20 – 2,38 LVL Medical Gpe 15,89 – 3,40 REVUE DES ACTIONS M6-Metropole TV 149,90 – 4,52 Semaine hésitante à la Bourse de Paris Penauille Poly.CB# 250 .... Seche Environnem.# 26,70 – 4,30 E´NERGIE Sopra # 305 + 5,53 19-02-99 en ¤uros Diff. TF1 155,50 + 5,06 L’INDICE CAC 40 de la Bourse de Paris a vécu par la mauvaise tenue de la Bourse allemande. nault, président de LVMH, les investisseurs ont UBI Soft Entertain 114,90 – 0,94 Coflexip 51,40 – 1,15 la semaine accroché autour des 4 000 points. D’un L’accord salarial prévoyant une hausse de 4 % des rendu leur verdict. Le titre LVMH a cédé 2,9 % sur Unilog 476 + 17,53 Elf Aquitaine 93,90 + 2,84 vendredi à l’autre, il a tout de même gagné 1,72 %, salaires et le recul du produit intérieur brut de la semaine. Esso 67,75 – 7,19 IMMOBILIER Geophysique 34,69 – 13,14 à 4 130,48 points. Lundi 15 février, privé du repère 0,4 % au quatrième trimestre 1998 n’ont pas incité Rhône-Poulenc, qui négociait les modalités de 19-02-99 en ¤uros Diff. Total 94,90 + 4,28 de Wall Street (fermé pour les investisseurs à l’optimisme. son mariage avec le groupe allemand Hoechst, a Bail Investis. 127 + 1,51 PRODUITS DE BASE jour férié), le marché fran- Les investisseurs n’ont même pas salué l’an- également connu quelques déboires. L’émirat du Finextel 19 + 0,52 19-02-99 en ¤uros Diff. çais n’a pas voulu prendre de nonce, attendue depuis longtemps il est vrai, de la Koweït, qui contrôle, via un fonds d’investisse- Gecina 102,10 – 0,77 Klepierre 83,05 – 2,29 Air Liquide 135 – 0,44 position. L’indice a terminé fusion entre Matra Hautes technologies et Aero- ment, 24,5 % du capital de Hoechst, a laissé en- Rue Imperiale (Ly) 1011 – 0,97 CFF.(Ferrailles) 29,85 + 5,14 sur un gain limité à 0,12 %. spatiale. A l’occasion de ce mariage, le groupe La- tendre qu’ils s’opposeraient au mariage « à pari- Sefimeg CA 69 + 13,67 Eramet 33,47 + 4,59 Tout au long de la semaine, gardère a reçu 33 % du capital du nouveau groupe té » entre les deux groupes. La parité pourrait Silic CA 154,80 – 0,76 Gascogne 77,90 + 3,72 Simco 83 + 5,86 Metaleurop 4,70 – 1,05 l’hésitation a été de mise. Il a et va pouvoir installer ses hommes aux donc être aménagée en faveur du groupe alle- Soc.Fonc.Lyon.# 126,50 – 3,06 Pechiney Act Ord A 30,20 – 5,47 fallu attendre les dernières commandes. Si la plupart des analystes ont consi- mand. Le titre Rhône-Poulenc en a été affecté Unibail 112,50 + 0,44 Rhodia 11,90 – 7,03 Fonciere Euris 87,95 – 2,22 Rochette (La) 2,40 + 2,56 minutes de cotation, vendre- déré que cette opération était bénéfique, le mar- mais s’est rapidement ressaisi : il gagne 1,91 % sur Im.Marseillaise 1720 – 7,02 Usinor 11,70 – 3,30 di 19 février, pour voir un brusque mouvement sur ché n’a pas fait preuve d’enthousiasme. Sur une la semaine. Immob.Batibail Ny# 50,05 – 0,59 Vallourec 26,43 – 7,90 Immob.Hotel. # 2 – 2,43 Grande Paroisse 21 – 8,69 l’indice. Une heure avant la fin de la séance, le semaine, l’action du groupe de M. Lagardère a re- Le grand gagnant de la semaine a été Carrefour. Oxyg.Ext-Orient 331 – 1,48 CAC 40 était en hausse de seulement 0,40 %. Mais, culé de 6,43 %, à 36,49 ¤. Pénalisé par la crise brésilienne, l’action avait per- SERVICES FINANCIERS CONSTRUCTION quelques minutes avant la clôture, il s’est subite- Les groupes français impliqués dans des opéra- du 12 % en trois mois. Mais, à la présentation des 19-02-99 en ¤uros Diff. 19-02-99 en ¤uros Diff. ment envolé pour terminer sur un gain de 2,25 %. tions de regroupement n’ont pas passé une bonne résultats pour 1998 (en hausse de 18,4 %, à AGF 51,90 – 0,95 L’explication est technique. Vendredi soir, l’action semaine. Le groupe de luxe LVMH avait acquis 647 millions d’euros), Daniel Bernard, le président Axa 121 + 1,34 Bouygues 236,20 + 2,29 B.N.P. 74,50 + 0,26 Bouygues Offs. 23,43 – 0,97 Paribas est sortie de l’indice. Les gérants indiciels 34,4 % du capital de son concurrent Gucci (société du groupe, a rassuré le marché. « Même dans la C.C.F. 80 + 7,38 + Ciments Francais 51,25 2,60 ont donc massivement vendu la valeur (– 4,1 % de droit néerlandais) et croyait pouvoir s’en pire des solutions où l’on verrait une dévaluation et CPR 35,75 + 1,85 Colas 175,90 – 4,91 vendredi 19 février). Mais, en contrepartie, ils ont contenter. Or les dirigeants de Gucci n’ont pas une perte économique de 50 % au Brésil et de 25 % Credit Lyonnais CI 39,50 – 0,87 Eiffage 60 – 7,55 Dexia France 127,50 – 7,27 – Groupe GTM 82,90 7,73 dû racheter les 39 autres valeurs de l’indice pour voulu de cette « OPA rampante ». En décidant en Argentine, avec un dollar à 5,50 francs, notre ré- Interbail 22,10 + 0,45 Imetal 104,80 .... Locindus 119,50 + 0,67 + tenir compte de leur nouveau poids. Ils ont atten- d’émettre des actions leur donnant autant de pou- sultat opérationnel progresserait de 20 % en 1999 », Lafarge 85,70 2,94 Natexis 53,25 – 3,88 Lapeyre 60,50 – 3,81 du la dernière minute pour procéder à cet arbi- voir que LVMH, les dirigeants de Gucci ont mis a-t-il déclaré. Le titre s’est adjugé 11,7 % durant la Paribas 80,10 – 4,64 Saint-Gobain 133,20 + 3,41 trage de crainte qu’une contre-offre de dernière LVMH devant une alternative. Soit LVMH lance séance du jeudi 18 février et a poursuivi sa pro- SCOR 44,10 – 1,56 SGE 40,40 + 1,25 Selectibanque 10,27 – 6,46 Vicat 76,35 + 0,13 minute sur Paribas n’enflamme la cote. une OPA sur la totalité des titres Gucci, soit il ac- gression (+ 1,77 %) le lendemain. Societe Generale 131,50 – 4,15 Sans cela, la semaine a été morne. Les intérêts cepte de se voir privé de tout droit de regard sur la BIENS D’E´QUIPEMENT Sophia 36 – 5,26 acheteurs sur la Bourse de Paris ont été contrariés société. En attendant la réaction de Bernard Ar- Union Assur.Fdal 107,50 + 0,46 19-02-99 en ¤uros Diff. Enguérand Renault Via Banque 26,49 – 0,67 Alcatel 97 + 2,10 Worms (ex.Someal) 13,33 – 4,10 Alstom 23,09 – 3,99 Montupet SA 32,70 – 13,94 Gautier France 46,50 – 8,82 DISTRIBUTION BIS 79,10 – 0,06 Immobanque 105 + 0,09 Peugeot 125,40 – 2,79 – Canal + 292 + 3,18 April S.A.#(LY) 79,95 + 2,82 Bull# 5,74 – 8,30 Guerbet S.A 15,02 3,09 19-02-99 en ¤uros Diff. Carbone Lorraine 36,71 – 7,01 Plastic Omn.(Ly) 68 + 3,03 Guy Degrenne # 39,03 – 3,15 Cap Gemini 163 + 1,87 Assur.Bq.Populaire 96 .... + – C.A. Paris IDF 149 – 0,20 CS Signaux(CSEE) 67 – 6,94 Renault 44,60 0,22 Hermes intl 69,80 – 9,23 Bazar Hot. Ville 90,15 – 5,20 Cegid (Ly) 144,20 7,56 + Sommer-Allibert 23,50 – 1,26 Carrefour 630 + 6,32 Club Mediterranee 86,90 + 1,04 Factorem 138,20 – 0,21 Dassault-Aviation 158 1,81 Info Realite # 37,12 – 2,69 De Dietrich 42 – 6,66 Valeo 81,10 + 2,78 Casino Guichard 89,65 – 2,02 Dassault Systemes 36 + 1,69 Union Fin.France 103,90 + 0,28 – Fives-Lille 69,90 + 7,70 Sylea 48,60 – 0,81 Phyto-Lierac # 22 3,93 Castorama Dub.(Li) 190,50 + 0,52 Euro Disney 1,14 + 0,88 France Telecom 82,90 + 3,62 Pochet 74,10 – 3,20 Damart 64,90 – 1,21 Europe 1 225 + 3,21 SOCIE´TE´S D’INVESTISSEMENT Intertechnique 267 + 4,70 AUTRES BIENS DE CONSOMMATION Reynolds 37,40 + 1,63 Galeries Lafayette 884 + 6,50 Eurotunnel 1,32 + 23,36 19-02-99 en ¤uros Diff. Legrand 190 – 1,29 ¤ Robertet # 110 – 10,13 GrandVision 20,52 – 13,41 Gaumont # 62 – 2,20 19-02-99 en uros Diff. Bollore 172,40 + 0,52 Legris indust. 40,70 – 6,43 Smoby (Ly) # 57 .... Groupe Andre S.A. 101 – 0,49 Groupe Partouche # 62 – 1,27 BIC 51 – 7,77 Havas Advertising 180 + 4,95 Cerus Europ.Reun 6,82 + 0,14 Sagem SA 527 – 3,83 S.T. Dupont # 7,60 – 6,17 Guilbert 110 – 7,48 Schneider SA 52,95 – 3,37 Chargeurs 39,80 – 8,08 Guyenne Gascogne 377 + 0,53 Infogrames Enter. 60,35 + 0,24 CGIP 49,30 + 0,90 Virbac 59,90 – 1,23 SFIM 36,36 .... Christian Dalloz 44,35 + 7,77 Pinault-Print.Red. 155 + 0,32 Ingenico 21,28 – 10,40 Christian Dior 106,10 – 3,54 Sidel 68,95 + 3,21 Clarins 62,70 – 6,41 Walter # 93 – 5,96 Primagaz 75 – 2,47 Norbert Dentres.# 26,50 – 6,98 Dynaction 22,75 – 3,10 Thomson-CSF 31,95 – 0,15 Deveaux(Ly)# 75,40 – 0,91 Promodes 588 + 1,20 NRJ # 179 + 0,61 Eurafrance 450 – 3,49 Zodiac ex.dt divid 180 – 1,09 DMC (Dollfus Mi) 5,86 – 6,83 INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE Rexel 71 – 2,93 Pathe 230 – 4,16 Fimalac SA 100 – 1,08 Essilor Intl 338,90 – 1,48 + Publicis # 159 + 10,11 Gaz et Eaux 40,80 + 0,36 Algeco # 60,80 – 7,73 19-02-99 en ¤uros Diff. Comptoirs Mod. 531,50 5,24 CNIM CA# 35 + 2,60 Hachette Fili.Med. 240,20 + 13,56 Monoprix 83,45 + 1,76 Rochefortaise Com. 106 – 2,57 ISIS 50,70 – 1,83 Cofidur # 12,47 + 24,70 L’Oreal 610 + 5,17 Bongrain 351,80 – 5,68 Bricorama # 41 + 1,99 S.I.T.A 188 – 0,73 Lagardere 36,49 – 6,48 + Entrelec CB # 28,95 – 6 Moulinex 9,64 + 1,26 Danone 230 + 1,95 But S.A. 42,80 – 2,72 Sodexho Alliance 160,30 + 6,02 Lebon (Cie) 37 2,63 Rhone Poulenc A 43 + 1,91 Sogeparc (Fin) 69 – 0,57 Marine Wendel 166,10 – 7,97 GFI Industries # 28,39 – 8,41 Eridania Beghin 125 + 2,45 Etam Developpement 29,70 + 6,07 Latecoere # 72,50 – 1,82 Sanofi 152 + 1,33 Hyparlo #(Ly) 102 .... Spir Communic. # 52,50 – 0,19 Nord-Est 24,75 + 5,31 Fromageries Bel 643,50 – 1,60 Lectra Syst.(B) # 6,71 + 2,28 S.E.B. 58 + 5,45 Manutan 54,80 + 0,73 Suez Lyon.des Eaux 183,50 + 6,99 Salvepar (Ny) 76,80 + 7,18 Manitou # 134 + 3,55 Skis Rossignol 10,81 + 1,50 LVMH Moet Hen. 200 – 2,91 Rallye(Cathiard)Ly 59 – 2,64 Technip 87 + 19,50 Albatros Invest 36 – 5,51 Mecatherm # 31,50 + 2,04 Strafor Facom 63 – 2,92 Pernod-Ricard 57 + 4,58 Rubis # 21,39 + 1,37 Vivendi 237,90 – 1,28 Burelle (Ly) 38,66 – 2,93 Radiall # 57,55 – 2,37 Synthelabo 192,80 – 3,16 Remy Cointreau 13,78 – 11,66 IMS(Int.MetalSer)# 9,88 – 1,20 Louvre # 71 + 2,74 Carbonique ...... L.B.D. Dupont # 88,25 + 13,28 Royal Canin 43,30 – 5,56 Assystem # 20,10 – 2,89 Contin.Entrepr. 29,60 – 1,33 – AUTOMOBILE Arkopharma # 70 – 4,10 SEITA 54,15 – 1,36 AUTRES SERVICES CEGEDIM # 40,20 – 4,73 F.F.P. (Ny) 55,50 1,76 Beneteau CB# 141,40 – 8,06 Groupe J.C.Darmon 57,85 + 5,27 Finaxa 93,95 + 4,38 19-02-99 en ¤uros Diff. Taittinger 600 + 1,69 19-02-99 en ¤uros Diff. Boiron (Ly)# 57,70 – 0,85 Dauphin OTA 63 + 3,27 Francarep 47 + 8,04 Ecia 92,50 – 6,56 CDA-Cie des Alpes 27,75 – 4,31 Brioche Pasq.(Ns)# 96,90 + 0,10 Accor 226,50 + 5 Fininfo 159 + 6 Cie Fin.St-Honore 63 .... Labinal 167 + 1,21 Europ.Extinc.(Ly) 49,20 – 1,60 L.D.C. 114,90 + 3,51 Altran Techno. # 241 – 0,20 Fraikin 2# 55,70 – 1,59 Finatis(ex.LocaIn) 75,90 + 0,39

Michelin 41,50 + 5,06 EXEL Industries 55 + 1,85 louis Dreyfus Cit# 21,80 – 10,25 Atos CA 190 – 4,95 GEODIS # 67,20 + 0,14 Siparex (Ly) # 22,88 – 4,54

 A

@€u˜li™ite AUTRES SICAV INTERNATIONALES Performance moyenne sur 1 an : 2,66 %, sur 5 ans : 45,79 % LES PERFORMANCES Partner Autoroutes de l’info BFSC 1 40,28 ...... 341,96 http://www.fininfo.fr Partner Sante´ Internationale BFSC 2 19,71 1 205,59 499,08 Agipi Actions CIE GR A 3 19,42 ...... 22,90 DES SICAV ACTIONS Cardif Expansion International BQE FIN 4 17,99 ...... 29,90 (Les premie`res et les dernie`res de chaque cate´gorie) le 12 fe´vrier Indocam Europe (C) GROUP CA 5 16,84 2 93,97 18106 Indocam Europe (D) GROUP CA 6 16,75 3 92,76 16517,57 Organisme Perf. % Perf. % Val. liq. Ecofimondial (C) ECOFI FI 7 15,85 15 60,87 278,30 LIBELLE´ Rang Rang promoteur 1 an 5 ans en ¤uros Ecofimondial (D) ECOFI FI 8 15,85 14 60,88 276,58 Amplitude Monde (C) LA POSTE 9 15,08 18 60,03 195,69 Amplitude Monde (D) LA POSTE 10 15,08 17 60,03 182,99 ACTIONS FRANCE Se´lection Croissance CDT NORD 11 14,32 11 65,45 184,99 Performance moyenne sur 1 an : 16,79 %, sur 5 ans : 71,33 % CMN France Monde (C) CFCM NOR 12 13,79 30 30,70 61,58 CMN France Monde (D) CFCM NOR 13 13,79 31 30,69 60,93 Cardif Actions Opportunite´s BQE FIN 1 34,98 ...... 30,82 Univers-Actions GROUP CA 14 13,44 6 78,60 46,84 Pasquier France BIMP 2 32,91 ...... 1607,08 Soprane Croissance BACOT 3 31,83 66 71,15 263,46 SG Monde Opportunite´s (D) SG 44 0,72 ...... 25 Cardif Actions France CARDIF 4 30,62 64 73,01 21,58 Unigestion SANPAOLO 45 0,63 33 23,84 338,05 Cardif Actions Dynamiques BQE FIN 5 30,35 ...... 25,72 Se´lection Innovation CCF 46 – 7,19 35 19,28 327,38 Dresdner RCM Indice 40 KLEIN BE 6 30,34 10 94 2316,57 Cap Emergence KLEIN BE 47 – 26,90 ...... 96,83 Uni-Hoche (D) SANPAOLO 7 28,70 17 92,12 99,11 AXA NPI (D) AXA 48 – 27,45 41 – 47,04 13,84 Uni-Hoche (C) SANPAOLO 8 28,70 16 92,17 108,53 AXA NPI (C) AXA 49 – 27,46 42 – 47,05 14,34 Haussmann Index France B WORMS 9 28,38 18 91,75 3814,21 Extentiel SG 50 – 27,74 40 – 42,17 139,12 AXA-UAP Indice France UAP 10 28,38 8 94,76 364,17 Magellan COMGEST 51 – 28,33 39 – 40,56 2734,59 Sogenfrance (C) SG 11 28,38 30 87,27 423,46 State Street Emerging Markets STATE ST 52 – 29,82 38 – 39,87 193,56 Sogenfrance (D) SG 12 28,37 31 87,26 382,88 SBS Emerging Valor SBC BRIN 53 – 29,91 ...... 114,12 Efindex France CRED COOP 13 28,31 38 84,48 3063,86 Indocam Marche´se´mergents GROUP CA 54 – 30,32 ...... 111,75 France Index Sicav B PARIBA 14 28,17 22 90,39 35,20 Essor Emergent B MARTIN 55 – 35,57 ...... 843,96 Placements France Indices NSM 15 27,69 19 91,16 1055,28 Saint-Honore´ Marche´s Emergents CF ROTHS 56 – 51,43 ...... 49,51 Groupama Croissance GROUPAMA 16 27,53 37 84,80 254,09 ...... France 40 CORTAL 17 27,43 47 81,26 60,93 ...... Indosuez France Plus GROUP CA 18 27,39 36 86,17 177,03 ACTIONS EUROPE Fima-Indice Premie`re FIMAGEST 19 27,37 33 86,99 4544,73 Performance moyenne sur 1 an : 12,32 %, sur 5 ans : 86,60 % Natexis Select. CAC 40 (D) B NATEXI 20 27,31 42 83,69 349,94 Natexis Select. CAC 40 (C) B NATEXI 21 27,30 43 83,67 367,87 CPR Actions Europe CPRGESTI 1 25,24 32 77,20 428,36 Elanciel France LA POSTE 22 27,11 6 97,30 39,49 Haussmann Europe B WORMS 2 24,66 4 144,29 1222,82 Actigest (C) BBL FRAN 23 27,08 70 68,41 127,86 Boissy Actions Europe´ennes (D) GROUPAZU 3 23,23 ...... 45,80 ´ Sicav actions françaises : Actigest (D) BBL FRAN 24 27,07 69 68,42 121,82 Boissy Actions Europeennes (C) GROUPAZU 3 23,23 ...... 45,80 AXA Valeurs AXA 25 26,83 26 89,02 43,49 Indocam Rendement Actions (D) GROUP CA 5 21,22 44 21,36 132,42 AGF Opti Index AGF 26 26,76 3 101,29 376,21 Indocam Rendement Actions (C) GROUP CA 6 21,20 43 21,42 184,48 Generali Inv. (ex. Athe´na Inv. ATHENA B 27 26,44 9 94,34 94,04 Fructi Euro PEA BQUE POP 7 20,86 ...... 211,74 l’opportunisme paie Sud Valeurs L.B. 28 26,39 ...... 32,65 Zurich Euro Actions ZUR ASSU 8 20,83 ...... 209,24 Ficac 40 CDC 29 26,33 32 87,24 3330,56 Ofimavaleurope OFIVALMO 9 20,23 30 79,14 137,39 LE MARCHÉ français a connu, Cardif Actions dynamiques, tra- Partner France BFSC 30 25,85 25 89,15 309,02 AXA France Actions AXA 31 25,81 49 80,57 212,47 Atlas Allemagne (C) ATLAS 69 4,16 29 80,41 35,05 durant les douze mois écoulés, une vaille plus sur l’allocation d’actifs UAP Actions France UAP 32 25,59 12 93,42 187,85 Vercors CDC ASSE 70 4,11 46 17,33 19092,31 succession de mouvements de entre la partie actions et la partie Invesco Actions Franc¸aises (D) INVESCO 33 25,49 20 90,58 47,19 Croissance Britannia (C) ABEILLE 71 3,65 24 85,35 299,29 forte amplitude et un bouleverse- défensive (obligations et produits Invesco Actions Franc¸aises (C) INVESCO 34 25,48 21 90,56 48,08 Croissance Britannia (D) ABEILLE 72 3,60 25 85,28 282,63 CM France Actions (C) CDT MUTU 35 24,97 76 66,70 28,96 Strategie Indice Europe LEGAL FR 73 3,26 47 13,27 183,47 ment sans précédent : l’arrivée de monétaires). En automne 1998, lors CM France Actions (C) CDT MUTU 36 24,86 77 66,48 30,42 Provence Europe CS AST F 74 2,78 42 42,70 275,75 l’euro. De février 1998 à février de la crise boursière, la sicav était Oddo Indice France ODDO 37 24,85 52 77,46 427,74 Se´lection Euravenir CCF 75 1,90 45 17,41 232,92 1999, l’indice CAC 40 a progressé de investie jusqu’à 20 % dans ces actifs Jupiter BFT 76 1,80 38 56,26 354,22 Indicia GROUP CA 38 24,67 28 88,45 354,66 27 %. De nombreux gérants, aux défensifs. Aujourd’hui, elle est in- Indocam France (C) GROUP CA 39 24,61 5 99,52 280,81 Indocam Europe Nouvelle GROUP CA 77 – 21,85 ...... 1690,84 Indocam France (D) GROUP CA 40 24,61 4 99,69 243,86 styles de gestion très différents, ont vestie à plus de 100 % en actions. Parfrance (D) B PARIBA 41 24,43 13 93,33 229,12 ACTIONS AME´RIQUE réussi à faire mieux. De cette ma- La sicav Pasquier France (perfor- Performance moyenne sur 1 an : 7,17 %, sur 5 ans : 117,48 % nière, le groupe Cardif a réussi à mance 32,91 %), gérée par Olivier SG France Opportunite´s (C) SG 116 9,58 95 46,52 382,05 Rege Opportunite´s FIMAGEST 117 8,80 98 40,62 292,68 Union Ame´rique CIC BUE 1 30,97 7 114,59 491,34 placer trois de ses sicav dans les Sciarini chez Prigérance groupe Paribas France Emergence (C) B PARIBA 118 8,37 ...... 382,71 Indocam USA GROUP CA 2 29,43 ...... 252,25 cinq premières du classement. La Dexia, est résolument opportu- Paribas France Emergence (D) B PARIBA 119 8,26 ...... 381,22 Indosuez Ame´rique GROUP CA 3 21,83 6 124,05 111,74 première, Cardif Actions Opportu- niste. Elle a misé au premier se- USA Indice Gestion CDC ASSE 4 19,61 1 173,37 432,56 SPGP France (C) SPGP 120 8,15 ...... 180,25 nités, affiche une performance de mestre 1998 sur les valeurs cy- SPGP France (D) SPGP 120 8,15 ...... 180,25 Atout Ame´rique GROUP CA 5 19,52 8 104 36,72 Uni-Re´gions GROUP CA 122 7,89 107 13,52 281,90 34,98 % grâce à une sélection de cliques et financières avant de se France Futur BFT 123 5,95 86 52,12 21,07 Ame´ri-GAN GAN 19 – 1,10 12 65,16 2200,81 titres sous-valorisés ou en cours de replier sur les valeurs défensives à ´ – Indocam Avenir France GROUP CA 124 5,05 ...... 133,40 CNP Assur-Amerique CNP ASSU 20 1,22 ...... 221,65 restructuration. Cette sicav a ache- l’été 1998. A l’approche de l’instau- AGF Invest AGF 125 4,51 78 63,50 40,04 Nouveau Monde BFT 21 – 17,57 13 50,46 189,49 AXA Second Marche´ Comptant (C) AXA 126 4,37 ...... 25,28 State Street Ame´rique Latine STATE ST 22 – 42,82 ...... 105,18 té aussi bien des valeurs de distri- ration de l’euro, elle a misé sur les Natio Opportunite´s BNP 127 4,36 96 46,03 32,44 CIC Ame´rique Latine BG CIC 23 – 50,16 ...... 91,29 bution spécialisée, comme Galeries grandes capitalisations boursières AXA Second Marche´ Comptant (D) AXA 128 4,32 ...... 24,33 Lafayette ou BHV, que des actions entrant dans la composition des in- Union France CIC BUE 129 2,20 91 48,99 275,85 ACTIONS ASIE-PACIFIQUE de groupes de médias, comme Pa- dices pan-européens. Depuis un Pasquier Avenir BIMP 130 1,38 105 17,57 47,93 Performance moyenne sur 1 an :– 16,64 %, sur 5 ans :– 43,49 % Ouest Actions Re´gions CIO 131 1,26 104 34,49 46,27 thé, dont la décote était patente. mois, elle privilégie les titres cy- MDM Perspectives MDMASSUR 132 0,89 ...... 62,96 Nouvelle Croissance Japon NOMURA F 1 11,02 ...... 6808,87 Réunissant à la fois les critères de cliques. France Pacifique CDC ASSE 2 10,68 1 20,33 303,64 Saint-Honore PME CF ROTHS 133 0,54 99 40,36 152,75 sous-évaluation et de restructura- Une situation que redoute Jean- Placement A (D) SMC 134 – 0,94 102 35,08 372,38 Japacic CIC BUE 3 8,05 2 13,96 34,75 Placement A (C) SMC 135 – 0,97 103 35,04 374,81 Korea Dynamic Fund IFDC LTD 4 5,62 26 – 63,09 841,92 tion, les valeurs financières ont été Luc Allain, gérant de la sicav So- Europe Re´gions CIC PARI 136 – 1,01 101 37,78 38,47 Oddo Japon ODDO 5 – 2,77 6 – 30,98 1524,50 privilégiées. prane croissance, chez Bacot Al- Se´lection Avenir CCF 137 – 1,58 106 16,99 381,93 Japaquant Sicav B PARIBA 6 – 6,91 7 – 33,30 12296 Boissy Actions Asiatiques GROUPAZU 7 – 7,12 ...... 22,39 La gestion de Cardif Actions lain. Comme son nom l’indique, France Expansion (C) OBC 138 – 2,11 ...... 239,94 France (performance de 30,62 %) cette sicav est spécialisée dans les France Expansion (D) OBC 139 – 2,12 ...... 235,49 State Street Active Asie STATE ST 8 – 8,59 13 – 45,40 142,79 Etoile SM CDT NORD 140 – 2,67 97 42,93 35,51 Indocam Unijapon GROUP CA 9 – 9,66 8 – 37,54 133,26 est plus tournée vers les grandes valeurs de croissance (françaises, Antares Small Caps CHEVRIL 141 – 2,94 ...... 1732,01 valeurs de la cote. Selon Olivier Hé- européennes et du Nouveau Mar- Saint-Honore Pacifique CF ROTHS 32 – 24,93 12 – 42,52 76,06 CPR Middle-Cap France CPRGESTI 142 – 3,27 ...... 2356,65 reil, responsable de la gestion ac- ché) dont les bonnes performances Barclays Croissance (C) BARCLAYS 143 – 4,24 ...... 15,09 Etoile Pacifique CDT NORD 33 – 26,79 17 – 46,97 13,71 Barclays Croissance (D) BARCLAYS 143 – 4,24 ...... 15,09 CIC Orient CFCIC UE 34 – 29,79 23 – 57,44 123,96 tion chez Cardif, la sicav jusqu’à jusqu’à présent expliquent celle de Objectif Second Marche´ LAZARD G 145 – 4,51 108 2,28 293,51 Atlas Tigre (C) ATLAS 35 – 32,61 27 – 73,08 63,14 présent bien investie en valeurs de la sicav (+ 31,83 %). L’engouement CM Mid-Actions France CDT MUTU 146 – 5,67 ...... 24,09 Atlas Tigre (D) ATLAS 35 – 32,61 27 – 73,08 63,14 croissance (pharmacie et télé- pour les valeurs cycliques risque de Asie 2000 CF ROTHS 37 – 33,27 22 – 56,45 56,50 Entreprise Avenir (C) VERNES 147 – 12,05 ...... 61,42 communications) se tourne désor- la pénaliser un moment. Entreprise Avenir (D) VERNES 147 – 12,05 ...... 61,42 Placements Chine NSM 38 – 46,63 ...... 76,61 CDC Me´dianes CDC ASSE 149 – 12,30 ...... 242,25 Partner Chine BFSC 39 – 52,95 ...... 654,80 mais vers les valeurs cycliques Regecroissance FIMAGEST 150 – 15,26 109 – 13,18 1898,58 Atlas Chine ATLAS 40 – 56,33 29 – 75,56 5,35 (30 % du portefeuille). La dernière, E. Re. LeMonde Job: WMQ2102--0018-0 WAS LMQ2102-18 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0454 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 PLACEMENTS ET MARCHÉS

MATIÈRES L’accord salarial allemand retarde une baisse des taux de la BCE PREMIÈRES Reprise mystèrieuse La Banque centrale européenne a laissé inchangée, jeudi 18 février, sa politique monétaire. Le yen, de son côté, du cacao COURS DU CACAO a plongé après le changement de cap dans la politique de change de Tokyo en dollars par tonne 1 600 La BCE a décidé, jeudi 18 février, de laisser in- lemande, qui fait planer la menace d’un déra- pour la BCE. Alors que la Commission euro- sibilité d’une relance budgétaire. Au Japon, 1 307 changé, à 3 %, son principal taux directeur. page généralisé des salaires, a été mal ac- péenne a émis un jugement négatif sur les l’annonce par le ministère des finances d’une 1 550 le 18 févr. Plusieurs éléments plaidaient pour le statu cueilli à Francfort. Les incertitudes programmes de convergence présentés par reprise de ses achats d’emprunts d’Etat et les 1 500 quo, à commencer par la faiblesse actuelle de budgétaires en France et en Allemagne sont les gouvernements de ces deux pays, le mi- déclarations en faveur d’un affaiblissement l’euro. L’accord conclu dans la métallurgie al- une source d’inquiétude supplémentaire nistre allemand des finances a évoqué la pos- du yen ont fait plonger la monnaie japonaise. 1 450 1 400 LES FRANÇAIS qui ont contracté avait d’ailleurs l’habitude de surveil- nimale » la stratégie budgétaire de abaissé, vendredi 12 février, son taux des emprunts immobiliers référen- Plongeon du yen ler ces négociations et en faisait un l’Allemagne. de l’argent au jour le jour, ramené 1 350 cés à taux variable ont de bonnes DOLLAR CONTRE YEN élément clef de sa politique moné- La décision de la BCE de ne pas de 0,25 % à 0,15 %. Mardi 16 février, 1 300 raisons d’en vouloir aux métallur- en échelle inversée taire. L’arrivée de l’euro n’a pas réduire ses taux directeurs n’a pas le ministère des finances a annoncé 112 gistes allemands. En obtenant une changé la donne : l’Allemagne étant permis à l’euro de se redresser. La qu’il allait reprendre ses achats de 1 250 hausse substantielle de leurs salaires la première puissance économique monnaie européenne a terminé la bons du Trésor alors qu’il avait déci- 113 119,85 (+ 4 %), ces derniers ont peut-être le 19 févr. de l’Euroland, la BCE est amenée à semaine en forte baisse, à dé, en janvier, de les réduire. Le trust 1 200 compromis, au moins pour quelque 114 observer de près les évolutions sala- 1,1070 dollar, signe que la désaffec- fund, qui gère pour son compte les SONDJF temps, une baisse des taux direc- riales outre-Rhin. D’autant que le 1998 99 teurs de la BCE. Cet accord a été 115 précédent allemand pourrait faire Source : Bloomberg mal accueilli à Francfort mais aussi école dans d’autres pays de la zone Le dollar soutenu par la réduction 116 par de nombreux analystes, qui euro. Le secrétaire général de FO, LES COURS mondiaux du cacao considèrent qu’il est une mauvaise 117 Marc Blondel, a estimé jeudi que du déficit commercial américain sont en meilleure forme. Ce léger nouvelle économique pour la zone l’accord sur les salaires conclu en Al- mieux qui s’amorce ne suscite pas euro. Ces derniers observent que le 118 lemagne entre le patronat et le syn- L’annonce, vendredi 19 février, d’un déficit commercial américain trop d’optimisme car on ne sait pas coût de la main d’œuvre en Alle- dicat IG Metall constituait un « pré- moindre que prévu a accéléré la hausse du dollar face à l’euro et au encore s’il sera durable. Il n’em- magne se situe déjà parmi les plus 119 cédent » pour la France. Pas yen. Le solde s’est établi à 13,8 milliards de dollars en décembre pêche : sur la place de cotation alors que les analystes tablaient sur 15,8 milliards. Sur l’ensemble de élevés : son renchérissement risque 120 étonnant, dans ce contexte, que la londonienne, les prix se sont rele- donc de se traduire par une pro- BCE ait opté, jeudi, pour le statu l’année 1998, le déficit commercial des Etats-Unis s’est toutefois vés à 930 dollars la tonne en fin de gression du taux de chômage outre- 121 quo. monté à 168,6 milliards de dollars, un montant record depuis plus de semaine pour le contrat de mars et Rhin. Pour essayer de maintenir leur Dans son rapport mensuel, publié dix ans. à 905 dollars pour le terme de mai. 8 9 10 11 12 15 16 17 18 19 Jeudi, le ministre allemand des finances Oskar Lafontaine avait compétitivité, les entreprises alle- FÉVRIER1999 mercredi, l’institut d’émission euro- Outre-Atlantique, le CSCE enregis- « en ce qui concerne expliqué qu’il n’était pas inquiet de l’actuelle baisse de l’euro par mandes seront tentées de réduire Source : Bloomberg péen notait qu’ trait la même tendance, avec un les pressions à la hausse sur les prix, rapport au dollar. « Compte tenu des exportations européennes, la si- leurs effectifs. Les déclarations de plusieurs hauts contrat de mars à 1 316 dollars la tuation est satisfaisante (...) L’actuelle baisse de l’euro par rapport au Si les économistes sont d’accord dirigeants japonais en faveur d'un une progression excessive des salaires tonne, et celui de mai à 1 328 dol- pour dire que l’Allemagne souffre affaiblissement du yen ont été et un assouplissement des politiques dollar n’a rien à voir avec la crédibilité de la monnaie unique. Nous ne lars. En réalité, le commerce a bien bien d’une faiblesse de la demande immédiatement suivies d'effets. budgétaires pourraient compromettre souhaitons pas un euro surévalué par rapport au dollar. » fonctionné. Les acheteurs sont intérieure, ils estiment qu’une re- les perspectives en matière de stabilité présents, qui effectuent des ra- lance salariale n’est pas un moyen période. De son côté, le climat des des prix ». Sur le deuxième point, la chats de couverture pendant que le adapté pour dynamiser celle-ci. Les affaires, mesuré par l’institut de BCE peut aussi se montrer mé- tion actuelle des investisseurs inter- liqudités des comptes postaux, va cacao physique s’échange contre hausses de salaires obtenues par IG conjoncture IFO, s’est encore dété- contente. A Francfort, on considère nationaux à son égard tient moins acheter 200 milliards de yens du terme. Ainsi, le marché n’a pas Metall arrivent en outre à un très rioré en janvier, tombant à que l’assainissement des finances aux anticipations de baisse des taux (1,5 milliard d’euros) d’obligations à vraiment été perturbé par les mauvais moment pour l’économie : 91,1 points après 91,4 points en dé- publiques dans plusieurs grands qu’à des inquiétudes plus profondes dix ans au cours des deux prochains ventes de fèves de la Côte-d’Ivoire, la Bundesbank a annoncé, vendredi cembre. pays européens est insuffisant. C’est sur l’efficacité et la justesse de la po- mois. Cette administration avait premier producteur mondial. 19 février, que le produit intérieur Traditionnellement, l’accord aussi l’avis de la Commission euro- litique économique suivie dans la cessé ses achats début janvier. Par Pourtant, le ministre ivoirien de la brut de l’Allemagne avait reculé de conclu dans la métallurgie sert de péenne qui, dans le cadre de l’exa- zone euro. ailleurs, le montant des titres émis à promotion du commerce extérieur, 0,4 % au quatrième trimestre, son base pour les revendications dans men des programmes de conver- Au Japon, la semaine a été aussi dix ans sera réduit et remplacé par Guy-Alain Gauze, vient de faire sa- premier repli depuis trois ans. Les les autres secteurs, ce qui peut faire gence à moyen terme, a demandé à riche en événéments monétaires des bons à deux et six ans. En rédui- voir qu’Abidjan avait mis sur le experts s’attendaient à une simple craindre un dérapage généralisé des la France un « contrôle rigoureux des que la précédente. A la surprise gé- sant l’offre d’obligations et en aug- marché 991 000 tonnes provenant stagnation du PIB au cours de cette salaires outre-Rhin. La Bundesbank dépenses publiques » et a jugé «mi- nérale, la Banque du Japon avait mentant la demande, Tokyo espère de la récolte principale 1998-1999, enrayer la remontée des taux d’inté- précisant même : « C’est fini, il ne rêt à long terme, qui ont presque reste plus rien. » Pas même de quadruplé depuis cinq mois. stocks de report de la saison pré- Marché international des capitaux : profiter de la faiblesse du yen Cette volte-face s’est doublée cédente, selon le ministre. d’un changement de cap en matière La libéralisation de la filière prô- LA DÉTERMINATION de Tokyo à faire flé- à 0,10 point de plus que ce que l’on pourrait at- les taux d’intérêt sont peu élevés. Une des rai- de politique de change. Les pou- née par le FMI et la Banque mon- chir son yen a redonné confiance aux emprun- tendre de l’Allemagne si le Trésor public émet- sons du succès de l’opération autrichienne en voirs publics japonais ont donné diale engendre par ailleurs des teurs européens. Beaucoup souhaitent at- tait des obligations venant à échéance au même euros tient à sa longue durée, qui a permis aux leur feu vert à un affaiblissement du conséquences quelque peu ambi- teindre le plus grand nombre possible moment. La signature de l’Autriche est fort ap- investisseurs de bénéficier de la récente remon- yen. La baisse de la monnaie japo- guës : si, comme on s’y attend pour d’investisseurs et cherchent notamment à pla- préciée et son seul inconvénient par rapport à la tée des rendements en Europe. Il y a un mois, naise, « compte tenu des conditions la fin du mois, le groupe ivoirien cer leurs titres au Japon. La faiblesse de l’euro a France ou à l’Allemagne est de ne pas avoir de une telle transaction aurait été assortie de cou- économiques actuelles, est un phéno- Sifca reprend les activités de l’ex- contrarié leur plan, ces dernières semaines. Ils besoins aussi importants. Ses emprunts sont pons d’intérêt de 3,75 % et non de 4 %. Un autre mène positif de nature à revitaliser portateur Jean-Abile Gal (JAG), se- avaient fini par perdre l’espoir d’aboutir avant le plus petits et pourraient donc être moins facile- émetteur de premier plan a davantage encore l’économie intérieure », a notam- rait alors créée une mégasociété début du prochain exercice annuel japonais, qui ment négociables. Il faut par conséquent payer tiré parti de la hausse des taux en proposant des ment affirmé le gouverneur de la qui contrôlerait le tiers des expor- commence en avril. Se préparant à boucler leurs un peu plus cher. La plupart des obligations ont obligations plus longues (quinze ans) afin d’allé- Banque du Japon Masaru Hayami. tations de cacao et de café de la comptes pour la fin du mois de mars, les inves- été placées en Europe mais elles ont également cher les investisseurs par un intérêt de 4,5 %. A la suite de ces déclarations, le Côte-d’Ivoire. tisseurs nippons, plutôt que d’augmenter leurs retenu l’attention au Japon. Plus les échéances sont éloignées et plus les taux yen a vivement reculé, passant de Pour le café, en revanche, le pas- avoirs en devises, étaient au contraire soucieux Parallèlement à cette opération libellée dans sont élevés. Il s’agit de BNG, un établissement 114 à 121 yens pour un dollar. Jus- sage au privé ne se déroule pas de les diminuer, profitant de la fermeté de leur la monnaie européenne, et qui pourrait être public hollandais, spécialisé dans le financement qu’alors, Tokyo se déclarait favo- dans la joie. Les petits planteurs monnaie. augmentée à concurrence de 5 ou 6 milliards des collectivités locales, qui avait demandé à rable à un yen stable, afin d’éviter désormais assujettis à la loi du Un émetteur a déjà tiré parti de la situation : d’euros, l’Autriche s’est procuré des ressources une banque de son pays, ANG AMRO, et à la un regain de tensions commerciales marché annoncée quotidienne- l’Autriche, pays qui se laisse la plus grande liber- en yens. Pour cela, elle a contracté un emprunt Société générale de diriger une transaction de avec Washington. Pour certains ob- ment par voie de presse ne savent té dans la façon dont il lève des fonds. Il procède de 250 millions de dollars par l’intermédiaire de 500 millions d’euros. Cette affaire s’adressait au servateurs, le fait que les Etats-Unis plus à quel prix se vouer depuis surtout par voie d’adjudication, suivant un ca- la Tokyo Mitsubishi International, concluant im- premier chef à des investisseurs français, friands n’aient pas protesté contre la chute que la Caistab ne se charge plus de lendrier précis fixé d’avance, comme le fait la médiatement un contrat d’échange afin d’ob- d’obligations de longue durée. du yen laisse supposer l’existence les fixer. Beaucoup sont analpha- France par exemple. Mais, en outre, il se pré- tenir le produit dans la devise japonaise. Les in- L’emprunt de BNG a également fait l’objet d’un accord secret : la Maison bètes et ont du mal à décoder les sente à brûle-pourpoint lorsqu’il estime que la vestisseurs ne sont pas concernés par de tels d’un contrat d’échange, lequel ne porte toute- Blanche serait prête à accepter le informations données. Ils auront conjoncture lui est favorable. Il confie alors à contrats d’échange. Pour eux, les obligations fois que sur le mode de rémunération. L’émet- principe d’une dévaluation du yen en tout cas appris qu’à New York, quelques banques le soin de diriger la transac- sont en dollars. Mais ,pour l’emprunteur, tout se teur devra servir un intérêt à taux variable, en échange de l’engagement de To- l’arabica cotait à 103,25 cents la tion. passe comme s’il avait libellé ses titres en yens. changeant à intervalles réguliers en fonction du kyo à soutenir le marché obligataire livre pour l’échéance de mars L’Autriche vient ainsi d’émettre pour 1,1 mil- On voit bien l’avantage de l’émetteur qui ob- loyer de l’argent à court terme. C’est en réalité nippon. Un rapatriement des capi- (104,65 cents pour celle de mai) et liard d’euros de nouvelles obligations munies de tient des fonds dans une monnaie dont la valeur une position d’attente. Il pourra revenir à taux taux japonais placés à l’étranger ris- qu’à Londres, les deux contrats coupons d’intérêt de 4 % et venant à échéance extérieure doit diminuer (il aura donc moins à fixe lorsqu’il le souhaitera, si le niveau de l’inté- querait de provoquer une remontée pour le robusta terminaient la se- en juillet 2009. Trois établissements financiers rembourser) et à laquelle sont assortis les taux rêt à long terme vient à diminuer. Une telle fa- brutale des taux d’intérêt à long maine respectivement à 1 710 et s’occupent de l’opération, un allemand, un d’intérêt les plus bas du monde. Le Trésor public çon de faire est caractéristique des incertitudes terme américains, catastrophique 1 630 dollars la tonne. Tout laisse à suisse et un japonais : Deutsche Bank, Warburg autrichien se comporte de la même manière sur actuelles au sujet de l’évolution des taux de ren- pour Wall Street et l’économie des penser que cette nouvelle ne leur Dillon Read et Nomura. La durée d’un peu plus le marché suisse où il a l’habitude de se lancer, dement en Europe. Etats-Unis. aura pas remonté le moral. de dix ans est actuellement très recherchée, et le directement ou indirectement, quand le franc rendement proposé est attrayant. Il correspond suisse est fort et qu’il est appelé à faiblir et que Christophe Vetter Pierre-Antoine Delhommais Carole Petit

TOKYO NEW YORK PARIS LONDRES FRANCFORT Début d’année en demi-teinte NIKKEI DOW JONES CAC 40 FT 100 DAX 30 IBIS p+0,89% p+0,70% p+1,73% p+1,35% q–1,50% sur l’ensemble des places 14 098,04 points 9 939,95 points 4 130,98 points 6 031,80 points 4 823,26 points

L’EUPHORIE des dernières se- qui cède 1,50 %. Le marché alle- entre 20 % et 30 % depuis le qui semblent avoir eu un peu mau- de 5 % en valeur et l’investisse- Banque centrale européenne maines de 1998 et même des pre- mand semble affecté à la fois par 1er janvier. vais moral et qui sont un peu en ment manufacturier de 6 %. (BCE) a d’ailleurs répliqué aux ap- miers jours de l’année en Europe la faiblesse de l’activité outre- Le paradoxe est là. Les incerti- train de retrouver le moral », a-t-il Aux Etats-Unis, les statistiques pels de la France et de l’Allemagne dans le sillage de la naissance de Rhin et les difficultés du gouver- tudes des boursiers s’expriment poursuivi. continuent à refléter une forte ex- en faveur d’une baisse du loyer de l’euro semble appartenir au pas- nement Schroeder. Mais sur au moment même où les écono- Les économistes du CCF pansion économique. Les mises l’argent en estimant que les condi- sé. Les grandes places boursières toutes les places la prudence est mistes, des deux côtés de l’Atlan- viennent de réviser à la hausse en chantier de logements ont pro- tions monétaires étaient « favo- font du surplace depuis le début de mise. Les niveaux élevés des tique, semblent rassérénés sur la leur prévision de croissance pour gressé de 3,8 % alors que les ana- rables » à une croissance soute- de l’année. Et la stagnation est gé- cours, les incompréhensions face robustesse de la croissance. Non la France à 2,5 % en 1999, alors lystes de Wall Street tablaient gé- nue, dans son rapport mensuel nérale. Paris, Francfort, Londres, aux mouvements erratiques des seulement l’économie américaine qu’ils tablaient auparavant sur néralement sur une baisse de paru mardi. mais aussi Wall Street et Tokyo, changes et à une conjoncture dif- enregistre toujours des perfor- une hausse de seulement 2,1 % du 2,3 %. Il s’agit du niveau le plus La stagnation de la Bourse de affichent depuis le 1er janvier des ficile à cerner incitent les bour- mances stupéfiantes, mais les ex- PIB. Le CCF est la première élevé depuis décembre 1986. En- Tokyo répond à d’autres raisons. hausses réduites comprises entre siers en Europe et aux Etats-Unis perts considèrent pour la plupart banque à revoir ses prévisions fin, l’inflation reste toujours insi- Même si, profitant cette semaine 1 % et 4 %. Paris, qui enregistre de à consolider les gains specta- que les économies européennes 1999 à la hausse. Les enquêtes de gnifiante. de l’affaiblissement soudain du loin la meilleure performance culaires des derniers mois. A Pa- ont désormais touché le creux de conjoncture démontrent en yen face au dollar, l’indice Nikkei (+ 4,76 %), le doit avant tout à son ris, par exemple, les grandes va- la vague après la crise financière France une activité économique CRAINTES JAPONAISES a gagné 0,89 %, l’économie japo- envolée artificielle de 2,25 % ven- leurs, notamment celles qui se de l’été. Un sentiment résumé par en reprise après le fléchissement La force de l’économie améri- naise se trouve toujours plongée dredi. Cette hausse correspond sont distinguées l’an dernier, ont le gouverneur de la Banque de net constaté à la fin 1998. L’indice caine et la faiblesse inattendue de dans une crise profonde. L’Agence uniquement aux conséquences subi des dégagements sensibles. France, Jean-Claude Trichet. Il de la production industrielle a été l’euro militent des deux côtés de de planification économique techniques de la sortie de Paribas Des titres comme Vivendi, AXA, soulignait, vendredi 19 février sur « franchement mauvais » au mois l’Atlantique pour un statu quo en (EPA) et la Banque du Japon (BoJ) du CAC 40 et à l’achat en contre- France Telecom, Air Liquide ou LCI, que le « ralentissement » de la de décembre, selon l’INSEE : la matière de taux d’intérêt. Pour Vé- ont exprimé à nouveau leurs partie par les investisseurs, lors Sanofi affichent des cours infé- croissance économique en Europe production manufacturière a re- ronique Riches-Flores, de la So- craintes cette semaine face à la des dernières minutes de cota- rieurs à ceux de janvier. En était « incontestable » mais qu’il y culé de 0,7 % sur un mois. Mais les ciété générale, « en Europe, la poli- chute de profitabilité des entre- tions, des 39 autres valeurs de contrepartie, les valeurs cy- avait « par ailleurs des signes en- industriels, extrêmement pru- tique monétaire a été implicitement prises, à la dégradation du marché l’indice. cliques, considérées comme les courageants ». « Il est très intéres- dents en octobre et novembre, assouplie grâce à la faiblesse de de l’emploi, à la baisse de l’inves- Sur la semaine, les grandes plus sensibles à la conjoncture, sant de voir que la confiance des ont nettement révisé en hausse l’euro face au dollar, ce qui ren- tissement et à l’affaiblissement places gagnent toutes un peu de ont remonté la pente : Eramet, ménages est à peu près partout en leurs prévisions de dépenses force la compétitivité de la zone eu- récent des exportations. terrain (entre 0,70 % et 1,73 %) à Michelin, Accor, Usinor, Metaleu- Europe très, très bonne... Il faut se d’équipement en 1999 : l’investis- ro et constituera un soutien à la l’exception notable de Francfort, rop affichent des gains compris concentrer sur les entrepreneurs sement industriel augmenterait croissance économique ». La Eric Leser LeMonde Job: WMQ2102--0019-0 WAS LMQ2102-19 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0455 Lcp: 700 CMYK

19 AUJOURD’HUI LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999

SCIENCES Le Laboratoire de re- de recherche et de restauration des lines). b CETTE NOUVELLE ENTITÉ, FUSION risque de mettre en évi- cataires auxquels on demande de cherche des musées de France et musées de France. b LES 80 SCIEN- que tous appelaient de leurs vœux, dence les contours plutôt inconfor- faire en permanence le grand écart les services de restauration des TIFIQUES du laboratoire parisien devrait disposer d’un budget dé- tables de la profession de restaura- pour tenir compte d’impératifs mêmes musées viennent de fusion- vont donc épauler les 200 restaura- passant 50 millions de francs teur. La plupart des 200 spécialistes scientifiques, techniques et esthé- ner en une même entité : le Centre teurs installés à Versailles (Yve- (7,62 millions d’euros). b CETTE employés à Versailles sont des va- tiques. La technologie et le savoir-faire s’allient au service de la restauration Le Laboratoire de recherche des musées de France et les services de restauration du ministère de la culture fusionnent. Scientifiques et « artisans », en dépit de statuts différents, vont désormais travailler de concert à la préservation du patrimoine L’HOMME, le pinceau à la main, ment des Petites-Ecuries, situées fée se côtoient. Le nettoyage et la service public avec un statut libéral trise de sciences et techniques), jamais ce qui est essentiel dans les hésite, perplexe. Devant lui, sur un en face du château de Versailles, réparation d’un vêtement copte du où la concurrence joue à plein, in- l’Institut de formation des restau- tableaux sur lesquels ils travaillent » chevalet, un grand tableau. Une une restauratrice s’interroge sur le IVe siècle exigent par-dessus tout siste David Cueco, spécialiste des rateurs d’œuvres d’art ou l’Ecole (Le Monde daté 22-23 novembre femme éplorée, en costume Re- mauvais état d’un tableau de Gus- une patience à toute épreuve. Plus supports toiles. Mais du coup, d’Avignon. 1998). naissance, est agenouillée près tave Moreau. La tâche est compli- loin, la clinique des supports – on y notre avis est mis en doute puis- Enfin la restauration est, plus « C’est vrai, indique Florence Di- d’un gisant de pierre. Sur la toile, quée, le peintre symboliste ayant répare les toiles de l’avion de Blé- qu’on est suspect de vouloir capter que jamais, un sujet de polémique. joud, qui dirige le service de res- de grandes taches blanches ont dé- mis au point une cuisine très per- riot (lire ci-dessous) – ou celle des un marché. » On accuse régulièrement les res- tauration de Versailles, nous inter- voré la peinture, témoins non dési- sonnelle en superposant l’aqua- pigments nécessite une collabora- venons sur les œuvres de manière rés des bombardements qui, pen- relle, le pastel et l’huile. tion étroite avec le Laboratoire des visible. Mais comment faire autre- dant la dernière guerre, ont musées de France. Avant de guérir, Deux adresses, un seul budget ment ? Nous devons faire des choix irrémédiablement mutilé cette DES CHOIX À ASSUMER il faut un diagnostic sans faille. De et les assumer. En revanche, cette œuvre appartenant au Musée Dans la section bois de cet hôpi- ce point de vue, la fusion des ser- Un nouvel organisme est apparu dans l’organigramme du minis- intervention doit être réversible. » d’Orléans. Le support a été minu- tal pour œuvres d’art en tous vices de restauration logés à Ver- tère de la culture : le Centre de recherche et de restauration des mu- Mais il faut distinguer, précise-t- tieusement reconstitué. Il reste genres, on tombe sur un grand sailles et le laboratoire des musées sées de France, issu de la fusion du Laboratoire de recherche et des elle, les pièces documentaires des maintenant à déterminer com- malade, le Portrait de Pie VII de de France installé au Louvre intro- services de restauration des mêmes musées. Le laboratoire était dé- pièces historiques, celles qui ont ment il convient de traiter les sur- David. Le chef-d’œuvre est en duit une cohérence certaine entre jà associé à une unité mixte de recherche du CNRS, l’UMR 171, et lié valeur d’usage et celles qui sont faces manquantes. deux morceaux. Il a été peint sur l’analyse scientifique des œuvres par une convention au Commissariat à l’énergie atomique. Les purement esthétiques. Selon le Les laisser en blanc ? La lecture des panneaux « mal débités », in- et leur remise en état, puisque quatre-vingts scientifiques logés à Paris, au Musée du Louvre, re- cas, le traitement est différent. du tableau en sera considérable- dique l’homme de l’art. Les restau- l’une ne va pas sans l’autre. Une joignent donc les deux cents restaurateurs de Versailles (Yvelines), « La plus grande partie de notre ment gênée. Les reconstituer ? rations ultérieures ont aggravé les antenne du laboratoire avait d’ail- sans déménager pour autant. Le Centre conservera sa double tâche, insiste Mme Dijoud, c’est la Mais sur quelle base ? Celle du désordres et le support a fini par leurs été ouverte à Versailles dès adresse. Le nouvel établissement acquiert, en revanche, une auto- prévention. Une tâche ingrate parce tombeau de Louis XII, représenté éclater. Il faut donc commencer 1987. nomie supplémentaire par rapport à la direction des musées de qu’invisible et donc politiquement sur la toile et que l’on peut voir au- par « dérestaurer » l’œuvre fragili- Mais cette fusion ne risque-t- France. Le budget de cette entité devrait dépasser 50 millions de négligeable. Il faut prendre en jourd’hui à Saint-Denis ? Même si sée à l’extrême, puis la « soigner » elle de mettre en évidence les francs (7,62 millions d’euros), l’ensemble étant dirigé par Jean- amont : la pollution des locaux, la le peintre n’est qu’un petit maître avec des techniques douces contours plutôt inconfortables de Pierre Mohen, conservateur général du patrimoine. qualité de l’éclairage, le nombre des du XIXe siècle, il est toujours déli- comme ce système de ressorts sur la profession de restaurateur ? manipulations – quantité de phéno- cat pour le restaurateur de se lequel le panneau va être monté Celle-ci, en effet, n’est pas proté- mènes fastidieux mais capitaux. Car substituer à lui. Ne vaut-il pas pour permettre au bois de jouer. gée – n’importe qui peut s’intituler Si, pendant longtemps, les res- taurateurs de trop en faire et de s’il est impossible d’empêcher le mieux alors esquisser le sujet Ailleurs, ce sont des larves d’in- restaurateur – et la plupart des taurateurs ont été les héritiers de dénaturer les œuvres par des in- vieillissement d’une œuvre, on peut, absent, de manière à ne pas pertu- sectes qu’il faut éliminer. Le plus deux cents spécialistes employés à savoir-faire jalousement protégés, terventions intempestives. Le en revanche, le ralentir. Notre tra- ber la lecture générale de l’œuvre ? simple est de supprimer l’oxygène Versailles n’ont qu’un statut de va- transmis de manière occulte, les peintre Balthus visitant récem- vail c’est de retarder au maximum Ce problème et l’un de ceux au- en ensachant l’œuvre dans une cataire. Au carrefour du scienti- derniers représentants de cette ment une exposition d’œuvres du la restauration. La restauration quel les spécialistes du service de poche hermétiquement close dans fique, du technique et de l’esthé- tradition côtoient désormais des Tintoret, proposait, sur un mode d’une pièce, c’est l’échec de sa restauration des musées de France laquelle on a insufflé de l’azote. tique, c’est un métier où la professionnels à la compétence humoristique, devant un auditoire conservation. » sont confrontés quotidiennement. A la section des tissus, tech- pratique du grand écart reste la – et au regard – scientifique, for- médusé, de couper les mains des Dans une autre salle de ce bâti- niques « high tech » et doigts de norme. « On assure une mission de més par l’université Paris-I (maî- restaurateurs puisqu’ils « ne voient Emmanuel de Roux Pour que l’avion qui a traversé la Manche passe le siècle Un homme dénué de spermatides devient père C’EST UNE NOUVELLE, specta- qui ont ensuite fait l’objet d’une l’utilisation des spermatides. S’ils culaire et fort inquiétante étape micro-injection au sein du cyto- ne font pas l’objet de condamna- qui vient d’être franchie dans le plasme d’ovocytes. Cette expé- tions officielles des instances char- domaine de la procréation médi- rience a concerné cinq couples, et gées de l’éthique ou de la sécurité calement assistée. Un groupe in- deux fécondations ont pu être ob- sanitaire, les travaux du docteur ternational de biologistes de la re- tenues. L’une d’entre elles a, en Tesarik alimentent de vives production, dirigé par le docteur Turquie, permis la naissance de ju- controverses dans la communauté Jan Tesarik (laboratoire d’Eylau, meaux à la trente-sixième semaine médicale, des praticiens estimant Paris), annonce dans le numéro du de grossesse. Les deux enfants, se- que les risques potentiels vis-à-vis 13 février de l’hebdomadaire mé- lon les auteurs de l’expérience, ne des enfants ainsi conçus sont dical The Lancet avoir réussi à présentent pas d’anomalies. beaucoup trop grands pour être concevoir in vitro deux jumeaux encourus. sans spermatozoïde. Si la concep- VIVES CONTROVERSES Un commentaire du Lancet si- tion d’enfant en l’absence de ga- Pour ces derniers, ce résultat gné des docteurs Kristine Steel, mète masculin n’est pas, stricto permet de compléter l’arsenal des Sheena E. M. Lewis et Neil sensu, une première, nul n’avait, techniques de procréation médica- McClure (Queen’s University de avant cette équipe, osé avoir re- lement assistée visant à pallier les Belfast) dénonce le caractère cours à la technique décrite dans stérilités masculines. Il vient aventureux d’une telle expérience The Lancet. s’ajouter à la pratique, de plus en et, plus généralement, l’avancée Le docteur Tesarik avait déjà plus fréquemment mise en œuvre, totalement incontrôlée des pra- créé l’événement et la polémique de la micro-injection ovocytaire de tiques de procréation médicale- en annonçant, il y a quatre ans, spermatozoïde (ICSI). Il n’y aurait ment assistée qu’alimentent la de- dans les colonnes du New England là, en d’autres termes, qu’un pas mande des couples stériles autant Journal of Medicine, avoir réussi de plus franchi dans la thérapeu- que la curiosité scientifique et que pour la première fois à concevoir tique de la stérilité masculine due les profits qui peuvent, pour cer-

© MUSÉE DE L’AIR ET L’ESPACE © MUSÉE in vitro un embryon en fécondant à des azoospermies non obstruc- tains chercheurs et médecins, en La première traversée aérienne de la Manche, par Louis Blériot, le 25 juillet 1909. un ovule par une spermatide, cel- tives, les stérilités d’origine obs- résulter. La situation est d’autant lule ronde située en amont dans la tructive (lorsqu’un obstacle s’op- plus étonnante que le docteur Te- DANS LE GRAND ATELIER, tions faites avant ou après le vol, « Notre rôle, c’est d’adapter la lignée de production des sperma- pose à la présence des sarik, spécialiste de renommée in- des cadres, des toiles de maîtres : les présentations et les défilés aux- restauration aux objets et non le tozoïdes (Le Monde du 24 août spermatozoïdes dans le sperme) ternationale, avait, il y a deux ans, ici, des figures géométriques d’Al- quels cette machine a participé contraire », insiste David Cueco. 1995). La technique, depuis, a pouvant, quant à elles, être trai- lancé un cri d’alarme face aux bert Gleizes ; là, un portrait de – l’avion fut même accroché à la En novembre 1997, il a présenté un connu une large diffusion interna- tées par l’ICSI. risques pathologiques auxquels femmes de Victor Trouvé, Madame façade du journal parisien Le Ma- projet fondé sur une étude docu- tionale et elle est proposée aux Mais cette expérience ne peut se sont exposés les enfants ainsi Gallé et ses filles. Et puis, étalée sur tin, qui l’avait racheté après la tra- mentaire réalisée en partie grâce hommes stériles et souffrant d’une réduire à une telle présentation, et conçus (Le Monde du 15 février une immense table, une carcasse versée de la Manche – ont eu rai- aux archives du Musée de l’air et à absence de production de sperma- l’annonce faite dans le Lancet sou- 1997). de bois recouverte d’un tissu rose son des forces de l’appareil. celles du fils d’un des mécanos de tozoïdes (azoospermie). lève, avec une acuité encore plus maculé de traces de graisse, de Au point que Louis André, le Blériot. Maintenant, il faut aller Cette fois, le biologiste est allé grande, les questions que pose Jean-Yves Nau projections d’huile et de taches conservateur du Musée des arts et vite, car le Musée des arts et mé- plus loin en ayant recours à des d’adhésifs à base de caoutchouc. métiers, où le Blériot XI est exposé tiers souhaiterait, semble-t-il, que cellules germinales qui sont en L’objet paraît fragile. Tout empor- depuis octobre 1909, s’est interro- le Blériot XI puisse reprendre rapi- amont des spermatides. Chez les té qu’il est par son sujet, David gé voilà deux ans sur son « état pas dement sa place dans sa chapelle hommes stériles sur lesquels cette Cueco en caresse délicatement acceptable et dangereusement évo- d’exposition. technique a été expérimentée, ces l’étoffe. Car cette relique a aussi sa lutif ». Pour redonner un peu de Pour l’heure, les restaurateurs cellules germinales étaient blo- place parmi les plus beaux trésors lustre et de solidité à l’appareil, ont défini les techniques et les ma- quées au stade qui, normalement, du Centre de recherche et de res- David Cueco a été consulté. Plu- tériaux qu’ils pourraient utiliser précède la méiose – processus de tauration des musées de France, sieurs mois durant, il a enquêté et pour les panneaux de la cellule de division cellulaire qui conduit, à installé à Versailles. recueilli quantité d’informations et l’avion et pour ses ailes, plus fra- partir d’une cellule comportant La longue ossature de bois ten- de photographies qui l’ont aidé à giles et difficiles à traiter en raison quarante-six chromosomes, à la due de soie artificielle n’est autre distinguer ce qui était d’origine de des tissus qui y sont collés et formation de deux cellules de que le panneau original du Blé- ce qui ne l’était pas. cloués. Des radiographies de ces vingt-trois chromosomes qui évo- riot XI qui permit à Louis Blériot pièces seraient nécessaires pour lueront ensuite vers la formation de traverser la Manche le 25 juillet POUR L’ÉTERNITÉ, DANS LA MINUTE lancer les travaux, mais cette opé- des gamètes. 1909. Ce prototype, qui fit ses pre- « Certaines des rustines posées sur ration a pris du retard. Seule certi- Le docteur Tesarik et son équipe miers essais à Issy-les-Moulineaux la soie caoutchoutée des panneaux tude, les matériaux retenus pour la – Mustafa Bahceci et Cenk Özcan sept mois avant cette date, a souf- ne sont manifestement pas restauration, même « s’ils ne (German Hospital, Istanbul), Car- fert. Problèmes d’âge, car l’appa- d’époque », explique David Cueco. peuvent garantir une symbiose par- men Mendoza (université de Gre- reil va sur ses quatre-vingt-dix ans. Faut-il les garder ? Faut-il les rem- faite avec les parties originales de nade) et Ermanno Greco (Euro- Problèmes de matériaux vieillis- placer ? Doit-on restaurer l’appa- l’appareil », lui donneront une pean Hospital, Rome) – expliquent sants. Problèmes de restaurations reil tel qu’il était avant le vol ? Tel « stabilité et une compatibilité avoir pu, à partir de biopsies testi- hâtives menées à l’occasion d’ex- qu’il était après ? La démarche de chimique » propres à le faire durer culaires, isoler ces cellules germi- positions. celui qui restaure doit-elle être pu- encore longtemps. nales pathologiques et les mettre Faiblesses de structure encore rement esthétique ou simplement Le travail sera-t-il achevé pour en culture. Ils expliquent aussi dont les ailes semblent trahir historique ? Doit-on choisir celle septembre ? Philosophe, David dans quelles conditions techniques l’existence. « Blériot a cassé du bois qui, pour l’avion de Clément Ader, Cueco assure : « De toute façon, (addition à la culture cellulaire de lorsqu’il s’est posé en Angleterre », conduisit par exemple à faire des c’est toujours comme ça. On tra- testostérone et de FSH, deux hor- rappelle David Cueco. Ses méca- essais en soufflerie pour s’assurer vaille pour l’éternité, mais, comme à mones sexuelles) ils ont rapide- nos furent obligés « de réparer qu’il avait pu voler ? Ou doit-on, chaque fois, dans les minutes qui ment pu obtenir un « déblocage » aussitôt l’appareil sous un chapiteau comme cela a été fait pour le pre- viennent. » de ces cellules. Celles-ci ont repris pour qu’il puisse être présenté à mier Concorde, restaurer sans leur processus de divisions et se Londres ». Toutes ces modifica- faire de remise à neuf ? Jean-François Augereau sont transformées en spermatides, LeMonde Job: WMQ2102--0020-0 WAS LMQ2102-20 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0456 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS

Rugby : Jacques Fouroux Marc Thiercelin se concentre sur sa navigation favorable à une réunion pour remporter la 3e étape de l’Around Alone du PUC et du Racing Dans le tour du monde en solitaire, une réparation risque de lui faire perdre du temps Marc Thiercelin approche du cap Horn, lieu qu’il au point de jonction entre sa bôme de grand- l’autre concurrent de la classe 1, de le dépasser a choisi pour effectuer une courte escale tech- voile et le mât. Le navigateur espère que cet ar- et d’arriver premier à Punta del Este (Uruguay), Ce nouveau club jouerait à Charléty ou à Colombes nique afin de changer des pièces endommagées rêt ne donnera pas l’occasion à Giovanni Soldini, terme de la troisième étape. TOUS FANS de Max Guazzini. Racing, avant-dernier de son PARFOIS il s’émerveille devant mes routes, je suis donc plus (Nouvelle-Zélande), le 6 février. mieux les joies d’Internet sur le- La réussite du président du Stade groupe à l’issue de la saison régu- les images des mers du Sud. Marc concentré sur la navigation », ex- Le 26 septembre, lors du lance- quel il peut piocher des informa- français-CASG, champion de lière, pourrait en effet compro- Thiercelin, en tête de l’Around plique-t-il. En tête dès les pre- ment de l’épreuve à Charleston, il tions sur la météo. L’avarie sur sa France de rugby dès son retour au mettre l’ensemble du projet. Alone, course autour du monde mières heures de la course, Marc était arrivé en jeune homme heu- bôme le pousse à la perfection. sein de l’élite, en 1997-98, donne Jacques Fouroux, actuellement en solitaire avec escales, franchit Thiercelin tient à sa victoire reux. Deuxième du Vendée Globe Vraiment, une étape d’expé- des idées aux dirigeants des autres président d’un autre club de rugby ces déserts d’étape, à Punta del Este (Uru- 1996-1997, il avait attrapé la fièvre riences. clubs parisiens. « Mon seul but, de l’Elite 1, le Football-Club Auch, maritimes guay). Pour apparaître enfin au du tour du monde et gagné un Il le sait, la course semble un c’est de créer un deuxième grand a déjà organisé sa succession. Pour hostiles pour palmarès d’une course dont il est sponsor généreux. Grâce à lui, il peu irréaliste. Deux monocoques club de rugby à Paris, sur le modèle préparer son retour en terre pari- la deuxième un protagoniste. avait pu construire un bateau, is- de sa catégorie, le sien et celui de de ce qui a réussi à Max Guazzini au sienne, quelques années après son fois. Il est Lors de la première étape entre su de la nouvelle génération des Giovanni Soldini, restent vrai- Stade français », explique Franck échec dans le rugby à XIII, lui aussi beaucoup Charleston, en Caroline du Sud 60 pieds, beaucoup plus léger que ment en course : Josh Hall, qui a Mesnel, qui avance « prudem- s’inspire de la méthode Guazzini. moins angois- (Etats-Unis) et Le Cap (Afrique du le précédent (9 tonnes contre 13), démâté, a dû rebrousser chemin ment » dans son projet de reprise sé, même si de Sud), le navigateur français avait donc plus nerveux. A trente-sept vers la Nouvelle-Zélande et a plus du Racing-Club de France (RCF). « MISE EN SYNERGIE » temps en de trois semaines de retard. Depuis que Xavier de la Courtie, A l’image du président du Stade temps il avoue, comme dans un le nouveau président du club de français-CASG, qui avait réussi la entretien au Figaro du 20-21 fé- Agacé par Autissier « VICTOIRE SUR SOI-MÊME » l’Ouest parisien, a décidé d’aban- fusion du Stade français et du vrier : « Honnêtement, je voudrais « J’aurai préféré que plus de donner les sports professionnels CASG, il envisage la réunion des sortir de ce Pacifique Sud. C’est Dans un entretien publié dans Le Figaro du samedi 20-dimanche concurrents restent en course, dit- au profit des sections loisirs (Le sections rugby du Racing et du long à bord de ces bateaux-là ». 21 février, Marc Thiercelin confie son agacement vis-à-vis d’Isabelle il. Mais c’est comme ça, et un tour Monde du 13 janvier), la section PUC, le Paris Université Club Il navigue au ras du 60e parallèle Autissier qui, selon lui, « tirait sur son bateau comme une mule ». Il du monde bouclé est une victoire rugby du RCF est en quête d’un re- (Le Monde du 20 février), dont – une obligation « par rapport au reproche à la navigatrice de trop parler de ses problèmes techniques sur soi-même. Quoiqu’il arrive, je preneur. Gérald Martinez, le pré- l’équipe première évolue en cham- vent » – et affirme que la lumière et de son chavirage. Il s’étonne aussi qu’elle puisse déclarer qu’elle me serai battu de la même façon. » sident actuel de la section rugby, pionnat National 1. Une telle hy- est superbe. Certes, il a très froid va aider Giovanni Soldini à bord : « J’ai cru qu’ils blaguaient tellement Il vit « une sacrée étape » où il a s’est mis sur les rangs. Il a été re- pothèse prévoit notamment la mais garde un bon moral. Jeudi c’était gros... Jusqu’à maintenant ils respectaient les règles, et là ils ont amélioré par deux fois le record joint par Eric Blanc et Franck Mes- « mise en synergie » des deux 18 février, il a fêté les six mois de pété les plombs. » de distance parcourue en nel, deux anciens joueurs du Ra- écoles de rugby, qui conserve- la mise à l’eau de son monocoque, Dans une autre réponse, le marin explique que son concurrent 24 heures : 386 milles et 392 milles cing, champions de France sous le raient toutefois leur autonomie. Somewhere. Et dans six mois, il fe- dans l’épreuve « va débouler pendant le week-end avec une dépression (714 et 725 km). A propos de l’ava- maillot bleu et blanc en 1990 et au- Enfin, le nouveau club parisien rait bien une nouvelle fête. Main- et que pendant ce temps je vais être obligé de m’arrêter près du Horn rie sur sa bôme, il ne semble pas jourd’hui à la tête d’une florissante pourrait jouer au stade Charléty tenant, Marc Thiercelin est près pour réparer ma bôme ». A propos du sauvetage d’Isabelle Autissier, trop inquiet. A l’abri de la crique affaire de prêt-à-porter. (13e arrondissement), seulement de l’Antarctique, il assure qu’il n’y il affirme qu’il ne pouvait pas rejoindre la naufragée et que Giovan- d’une île, vers le cap Horn, il fau- L’association de Jacques Fou- utilisé par les rugbymen du PUC. a pas de danger : « Les icebergs ni Soldini était mieux placé que lui, en ajoutant : « Le premier qui me dra juste ressouder une pièce, roux au tandem Mesnel-Blanc est « Mon idée, c’est de remplir les sont plus bas ». Il file vers le cap fait un faux procès pour cela, je l’emplafonne. » avant qu’il ne reparte, le plus vite l’une des solutions les plus avan- stades, et Charléty, c’est un stade Horn où il doit faire escale, sur possible. cées. L’ancien capitaine et entraî- fait pour les spectateurs et les mé- une île, pour réparer sa bôme. Dans l’harmonie de ce parcours neur du XV de France avoue lui- dias », avance Jacques Fouroux. Il longtemps cru tenir son succès ans, il repartait pour un tour. Au glacé, Marc Thiercelin bâtit ses même être « très partie prenante se souvient qu’il lui est arrivé de 350 MILLES PAR JOUR avant que sa voilure n’en puisse fil des milles parcourus en course, certitudes. Il devrait revenir par du projet de reprise du Racing ». faire entrer dans cette enceinte Celle-ci ne tient plus que par plus : génois déchiré et grand- Marc Thiercelin a appris à faire ici dans deux ans, lors du Vendée « La section professionnelle du club « un produit diabolisé : le rugby à des bouts liés dans tous les sens. voile en lambeaux. Après avoir connaissance avec son mono- Globe, course autour du monde ne peut se pérenniser qu’avec des XIII ». Si le stade du Sud parisien a « On dirait une grosse toile d’arai- mené pendant trois semaines, il coque et la relation semble excel- en solitaire sans escales. Il s’en ré- repreneurs crédibles », précise-t-il. sa préférence « à titre personnel », gnée, lance-t-il, mais cela fonc- était arrivé troisième derrière lente : « Sur cette course, je suis ce- jouit, lui qui rêve aussi de gagner Le Racing envisagerait de laisser il a noté avec intérêt la volonté af- tionne même si je ne peux pas en- Mike Golding et Isabelle Autissier. lui qui comptabilise le plus de cette course. Marc Thiercelin croit quelques installations de la rue fichée par le conseil général des voyer toute la grand-voile ». Lors de la deuxième étape, gagnée journées passées en tête », dit-il. en lui et en son bateau. Au- Eblé (7e arrondissement) et de la Hauts-de-Seine de procéder à une Cela n’empêche pas le naviga- par Giovanni Soldini, il n’avait pu Marc affirme découvrir encore : jourd’hui, en plus, le moral est Croix-Catelan (dans le bois de rénovation du stade de Colombes teur français de continuer à faire tenir le rythme fou donné par « J’ai 160 000 milles [300 000 km] bon et la lumière pure. Il rit : Boulogne) à disposition de la sec- après l’avoir racheté pour 32 mil- des merveilles de son mono- l’Italien. Cette troisième étape de navigation et j’ai l’impression « Quand les choses sont belles, tout tion du rugby, contre dédomma- lions de francs : « Colombes est my- coque. Il file aux alentours de semble lui être réservée avec la que je suis un débutant. Il y a en- va bien ». gement. thique. Il a une histoire extraordi- 350 milles (650 km) par jour. «Je cadence effrénée qu’il a imposée core tellement de choses à ap- Selon Jacques Fouroux, le choix naire. Il peut donc faire l’affaire. » manœuvre plus, je travaille plus depuis le départ d’Auckland prendre. » Il maîtrise un peu Bénédicte Mathieu du repreneur devrait être effectué Le proche voisinage d’un centre avant le 13 mars, date de la pre- universitaire, à Nanterre, permet- mière journée des phases finales trait, par exemple, d’accueillir les du championnat de France de joueurs universitaires du PUC, l’Elite 1 : « Il faut rassurer les « venus d’Europe ou d’ailleurs ». Comment naviguer en solitaire à deux joueurs qui ont à relever le défi du ISABELLE AUTISSIER ne communique plus tion que le deuxième marin ne participe pas ne navigue pas à deux, mais c’est vrai qu’être à maintien ». Une rétrogradation du Eric Collier avec son équipe demeurée à Paris. Vendredi aux manœuvres, sous peine de disqualification. deux est un avantage : on dort mieux, car on sait 19 février, lors de la vacation quotidienne, la na- Est-ce l’émotion du moment, l’honnêteté ré- que quelqu’un est là, on stresse moins, on se vigatrice française a laissé la parole à Giovanni putée de la navigatrice ou bien l’évidence des parle. » DÉPÊCHES Soldini, qui l’avait récupérée à son bord, mardi, conditions extrêmes de la navigations dans les Les deux marins ont pris le parti d’être clairs a FOOTBALL : Saint-Georges-les-Ancizes (CFA2) a créé la première après le chavirage de son bateau (Le Monde du mers du Sud ? Isabelle déclare qu’elle ne pourra avec une situation qui ne l’est pas. Il n’existe surprise des seizièmes de finale de la Coupe de France, en éliminant 18 février). La décision est sage. Pour avoir an- rester les bras croisés et qu’elle aidera Giovanni pas d’article dans le règlement de l’Around (1-0) le FC Sochaux, actuelle lanterne rouge de la division 1, vendredi noncé, mercredi, qu’elle ne pouvait pas rester Soldini. Jeudi, elle assure qu’elle s’est mal fait Alone prévoyant un tel « incident ». La course 19 février. Rennes (D1) s’est fait surprendre à domicile (0-2) par Le les bras croisés sur le bateau, Isabelle Autissier comprendre : « Si Gio dort, que le vent forcit su- au grand large compose donc avec une tradi- Mans (D2). Seul Metz a sauvé l’honneur de la D1 en allant gagner a déclenché une polémique qui a secoué le bitement à 35 nœuds, j’interviendrais, et si je le tion non écrite. La direction de course, curieu- (2-0) à Wasquehal (D2). Enfin, Troyes (D2) a dû attendre l’épreuve des monde de la voile. faisais pas et qu’il y avait un problème, je m’en sement silencieuse dans toute cette affaire, a tirs au but pour s’imposer face au GFCO Ajaccio (1 -1, a. p., 3 t. a. b. à L’affaire commence mardi 16 février. En re- voudrais toute ma vie, je n’aurais pas fait mon simplement informé que le décompte du temps 1), en Corse. Les autres matches devaient se jouer samedi 24 et di- pêchant Isabelle Autissier, Giovanni Soldini, métier de marin. Il faut se rendre compte où nous de Giovanni Soldini pour venir à la rescousse manche 25 février. concurrent de l’Around Alone, tour du monde sommes, et, ici, il est difficile d’oublier en cas de d’Isabelle Autissier serait calculé une fois les a OLYMPISME : Frank Joklik, président démissionnaire du comi- en solitaire avec escales, sort de sa solitude. Les problèmes que nous sommes deux marins. » marins à terre. té d’organisation des JO d’hiver de Salt Lake City (2002), aurait deux marins décident de continuer ensemble Marc Thiercelin, après une certaine mau- perçu 150 000 dollars annuels (130 500 ¤), ainsi que 900 000 stock-op- jusqu’à l’arrivée prévue de la troisième étape à « ON STRESSE MOINS » vaise humeur, appelle à un réalisme bienvenu : tions (actions à tarifs préférentiels) en tant que président de Punta del Este (Uruguay). Un hélitreuillage Giovanni Soldini renchérit : « C’est sûr que « Il y a des choses beaucoup plus importantes, je MK Gold, une société minière basée en Utah, pour permettre à la sta- près du cap Horn leur paraît dangereux, d’au- l’on ne fait pas une course en double, on ne va pense qu’ils savent ce qu’ils font. » Giovanni Sol- tion de Park City d’organiser l’épreuve de snowboard, a rapporté, tant que le navigateur italien devrait infléchir pas faire des folies avec le bateau, se remplacer dini reste calme : « Ma course, j’estime l’avoir vendredi 19 février, le quotidien San Jose Mercury News. sa trajectoire au nord. Cela représenterait une toutes les quatre heures à la barre pour tirer sur largement gagnée, et tout le reste, finalement, a a TENNIS : Mary Pierce, tenante du titre, a déclaré forfait pour le nouvelle complication dans sa course, et un le bateau. Le pilote automatique est branché tout peu d’importance. » 7e Open Gaz de France, qui débute mardi 23 février, à Paris, en raison risque, puisqu’il pourrait y passer de nuit. Les le temps et le bateau est mené dans une condi- de blessures à l’épaule et au pouce droits. deux marins peuvent rester ensemble, à condi- tion solitaire. » L’Italien se sait avantagé : «On B. M. Comment utiliser Julien Bonétat, joueur de squash accusé de dopage et tardivement disculpé IL LUI AURA FALLU attendre dix Frédéric Ceillier, avant que l’original due en février 1996, ayant décidé ne l’a jamais reçue. Il avait démis- ans, mais le joueur de squash Julien ne leur soit remis par le médecin fé- d’attaquer la FFS devant le tribunal sionné juste avant. Son successeur Bonétat, 27 ans, a été officiellement déral, Hakim Chalabi, « parce que le administratif de Paris afin d’obtenir assure ne pas l’avoir vue. Ce qui considéré, le 2 février, par le minis- président de la fédération, Jacques « une indemnité réparatrice à titre de n’est pas le cas de la personne qui tère de la jeunesse et des sports Fontaine, a refusé de nous l’en- préjudices » de 1 million de francs était alors secrétaire générale de la « innocent des faits de dopage » à la voyer ». (152 200 ¤). FFS. Mais Liliane Couvreur dit testostérone qui lui avaient été re- Le ministère de la jeunesse et des Reste à expliquer pourquoi cette n’avoir pas suivi l’affaire, qui était en classe prochés en 1989. Aujourd’hui instal- sports fait valoir que « la lettre du lettre de Jean-Paul Escande n’a ja- « du ressort personnel du président et lé en Grande-Bretagne, le jeune professeur Escande n’a rien changé mais été portée à la connaissance de la commission médicale ». homme a toujours affirmé qu’il se- au dossier, la sanction contre Julien des Bonétat. Son auteur l’avait Entré à la fédération « vers 1994 », Pour suivre l’actualité sur toute crétait naturellement un taux élevé Bonétat ayant déjà été annulée par la adressée au ministère de la jeunesse le docteur Hakim Chelabi indique d’hormones mâles. S’il a obtenu fédération ». et des sports, ainsi qu’au médecin avoir d’emblée « épluché ce dos- une semaine et mieux comprendre la presse, cette déclaration des pouvoirs pu- de la FFS. Au ministère, on réaf- sier ». Il n’y a pas trouvé la lettre qui blics, qui « ôte tout doute », comme « SORTIR DE L’IMPASSE » firme que, Julien Bonétat n’ayant fi- ne lui sera soumise qu’en mars 1998, Le Monde renouvelle son opération l’indique son père, Jean-Luc Boné- Contrôlé positif le 26 mai 1989 nalement pas été sanctionné, les après l’arrivée d’un nouveau direc- tat, c’est en produisant une lettre du aux championnats de France, Julien pouvoirs publics n’avaient « aucune teur technique national. « Nous professeur Jean-Paul Escande, en Bonétat (17 ans à cette date) avait raison d’intervenir ». Or, dans une avons alors fait des démarches auprès date du 22 avril 1991. Ce dernier, été suspendu le 20 janvier 1990, lettre du 2 novembre 1990, le direc- du ministère mais n’avons jamais eu alors président de la Commission pour un an, par la FFS. Suite à des teur des sports au secrétariat d’Etat de réponse, affirme-t-il. Dans cette KIT-PRESSE nationale de lutte contre le dopage, tests pratiqués en Allemagne, il à la jeunesse et aux sports invitait la affaire, il y a eu de la malveillance. » y indiquait que « rien ne s’oppose avait en effet été réhabilité par la FFS à ne pas revoir sa sanction, car Jean-Luc Bonétat évoque un rè- - du 15 au 20 mars 1999 - plus pour le cas de Bonétat à ce que Fédération internationale et l’Asso- « la décision de réhabilitation prise glement de comptes dont son fils nous le considérions comme un cas ciation professionnelle de squash en par la fédération internationale l’a serait la victime, mais qui le viserait b 20 exemplaires pendant 5 jours de variation aberrante quant au mé- octobre 1990, ce qui avait conduit la été à partir d’un rapport d’expertise lui. « J’ai participé à la création de la b la nouvelle mallette pédagogique sur la presse tabolisme de la testostérone ». FFS à faire de même, en novembre incomplet ». La direction actuelle de fédération, mais j’en ai démissionné L’innocence de Julien Bonétat 1990. la FFS n’a pas souhaité se pronon- début 1989 à la suite d’un net désac- était donc établie dès cette date. Le Si le ministère s’est fendu d’une cer. Mais Frédéric Ceillier admet cord sur la gestion », dit-il, assurant Tarifs et commandes : problème, c’est que le champion et déclaration officielle, ce serait sim- qu’il aurait « sans nul doute dû que certains en auraient gardé ran- Tél. : 01-42-17-33-04 son père ont découvert l’existence plement par souci de permettre au adresser une copie [de la lettre] à cune. En attendant, l’action engagée de ce document il y a à peine quel- joueur de « sortir de l’impasse dans l’intéressé », assumant ainsi « une par Julien Bonétat devant le tribu- Fax : 01-42-17-21-70 ques semaines. Non sans mal. Une laquelle il s’est placé en boudant la part de responsabilité ». Plus nal administratif de Paris est tou- copie leur en a été fournie par l’an- fédération de façon inutile ». Après étrange, le médecin fédéral de jours en cours. (Offre réservée aux établissements scolaires) cien directeur administratif de la Fé- avoir repris une licence française en l’époque, auquel la lettre était logi- dération française de squash (FFS), avril 1991, Julien Bonétat l’avait ren- quement adressée, à la fédération, Philippe Le Cœur LeMonde Job: WMQ2102--0021-0 WAS LMQ2102-21 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0457 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-AUTOMOBILES LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 21 Les modèles de l’Est attirent les collectionneurs Les amateurs de Trabant, de Tatra, de Zaporozez et autres joyaux des démocraties populaires s’amusent à conduire ces charmants véhicules « VOUS voulez vraiment ramener surveiller le mur de Berlin pendant break Trabant bleu clair, dont ça chez vous ? » Le douanier alle- de longues années), mais aussi des l’équipement pléthorique (jauge à mand du poste-frontière situé juste ZIl, des Volga, des Zaporozez et essence, appuie-tête, garniture de avant Strasbourg était sincèrement des Moskvitch soviétiques, des Sy- porte bi-tons) tient à ses origines perplexe, mais il lui a fallu se rendre rena polonaises, des Tatra tchécos- proches de la nomenklatura. Jus- à l’évidence. Le monsieur avait bien lovaques. qu’en 1991, elle était le véhicule de l’intention de regagner Paris avec Parfois recueillies au milieu d’un fonction du responsable des fi- CLUB EURO-TRABI La célèbre Trabant P 601. sa Trabant. Il l’avait dénichée chez champ où son propriétaire venait nances d’un combinat de Potsdam. un agent Peugeot de Saxe, estam- de l’abandonner sans état d’âme Les facétieux propriétaires de pillée « occasion du Lion, garantie après avoir investi ses deutsche- Trabant ne manquent jamais l’oc- six mois ». marks tout neufs dans une casion de placer leur acquisition ils ont passé quelques mois ou enthousiasme oscillant entre l’es- moteur. Cela surprend toujours un Achetée l’équivalent de 4 000 F « vraie » voiture, les « Trabi », dans des situations embarras- quelques années de leur existence time sincère et l’ironie mordante. peu... Dans l’antre des collection- (610 ¤), elle trône aujourd’hui par- comme on les surnommait affec- santes. Des petits gags qu’ils se ra- près du mur de Berlin, pour cause Ils peuvent s’émerveiller sans fin neurs de voitures des démocraties mi quelques-unes de ses congé- tueusement en RDA, ne goûtent content lors de leurs réunions. Par de service militaire, de carrière devant le train avant triangulé et le populaires surgissent d’autres pro- nères, dans la tiédeur souterraine pas pour autant une retraite pai- exemple, descendre dans un res- dans l’armée ou à l’occasion d’une modeste moteur deux-temps de ductions automobiles insolites. La d’un parking privé des Hauts-de- sible. Une quinzaine d’entre elles taurant chic et regarder le voiturier mission professionnelle. Ils en ont 26 chevaux (« placé en position plus imposante est une Tatra 603 Seine. Ici ont élu domicile une circulent quotidiennement en ré- se débattre avec le levier de vitesses ramené des images fortes. « La pe- transversale dès 1957, soit deux ans de 1970, vaste limousine à moteur bonne dizaine de Trabant apparte- gion parisienne. « C’est une excel- ( pour un novice, enclencher la pre- tite Trabant, symbole d’un régime avant la Mini ! », vous fera-t-on re- V8 arrière refroidi par une double nant à des membres du club Euro- lente petite auto de ville. Elle dé- mière sur une Trabant, c’est cher- moribond, est devenue le symbole de marquer). turbine, connue pour avoir été le Trabi, qui rassemble en France marre tous les matins au quart de cher une aiguille dans une botte de la liberté depuis la chute du mur. Ce- Certains soutiennent, contre véhicule quasi officiel de la police deux cent trois adhérents et veille tour et l’entretien est minimum », foin ). Ou encore organiser le la compte », dit l’un d’entre eux. toute évidence, qu’aucune fumée politique tchécoslovaque. Sous le sur un cheptel de deux cent qua- certifie Claude Martin. concours du PV le plus fantaisiste. d’échappement bleuâtre n’ac- siège du conducteur, un brûleur à rante-cinq curieux modèles. Des Président du Club Euro-Trabi, cet La chose est tentante : le nom « ON S’Y FAIT TRÈS BIEN » compagne le sillage de leur P 601, essence peut réchauffer l’habitacle Trabant à moteur deux-temps informaticien a parcouru près de Trabant inscrit à l’arrière de la voi- Bref, la « Trabi » n’est pas seule- d’autres racontent leur dernière pendant l’hiver. « Le risque d’incen- (dont deux, en version kaki, ont dû 60 000 kilomètres au volant de son ture est très difficilement lisible et ment une curiosité automobile. panne avec attendrissement, mais, die est tel que je ne m’en sers ja- déroute les non-initiés. D’autant « Nous usons de la dérision avec l’instant suivant, les « trabistes » mais », assure son propriétaire. plus que les plus fervents mettent tact, assure Claude Martin. Vous s’exclaffent devant cette « Pappe Les deux majestueuses ZIL noires un point d’honneur à circuler avec pensez bien que, cet été à Zwickau, Wagen » (voiture en carton) qui n’a du club (l’une est immatriculée l’ancienne plaque minéralogique lors du rassemblement international pas évolué d’un iota entre 1964 et KGB 75, l’autre fut autrefois utilisée est-allemande de l’auto. Avec l’au- des collectionneurs de Trabant, nous 1991. par le dirigeant communiste bul- tocollant DDR, pour être bien en n’avons pas déployé de drapeaux « Il ne faut jamais freiner d’un seul gare Todor Jivkov) ont élu domicile règle. Le club, qui organise chaque rouges frappés de la faucille et du coup car on ne sait jamais de quel dans d’autres lieux, mais quelques année le Rallye des apparatchiks du marteau. » « Mon épouse, qui est côté va se déporter une Trabant, af- curiosités sont venues étoffer ce deux-temps, se signale dans les ras- roumaine, a horreur de cette voi- firme un connaisseur sous l’œil ap- musée improvisé. Les dernières ve- semblements de voitures anciennes ture », se résigne, pour sa part, le probateur de ses camarades. Per- nues sont une Zaporozez ukrai- – généralement très collet monté – propriétaire d’un charmant cabrio- sonnellement, je teste son humeur nienne de 1966 aux allures de par ses reconstitutions historiques let Trabant rouge vif. On ne se avec une petite pression sur la pé- Fiat 600, qui a rallié la France après avec drapeaux rouges, portraits des gausse pas d’une voiture que l’ou- dale, puis j’ajuste en corrigeant avec un périple sans histoire de 3 200 ki- grandes figures du marxisme-léni- vrier méritant de Karl Marx Stadt la direction. On s’y fait très bien. » lomètres, et une Syrena polonaise nisme, chants de l’Armée rouge... devait attendre douze ans après en Avec son pédalier décalé sur la de 1968 aux faux airs de Simca Ni nostalgiques d’un monde bi- avoir passé commande, et entrete- droite, son volant tout mou et son Aronde. « Rapport poids-puissance polaire ni anticommunistes triom- nait amoureusement le reste de sa freinage sans la moindre progressi- absolument catastrophique, com- phants, les amateurs de cette voi- vie. vité, la « Trabi » impose à son mente, admiratif, un expert. Vous ture, dont la carrosserie est Les aficionados de la Trabant, conducteur un apprentissage qui vous rendez compte, elle pèse une recouverte de résine de phénol mé- qu’ils soient directeurs commer- peut virer au bizutage. En qua- tonne mais son moteur ne sort que langée à des fibres de coton, ne ciaux, anciens militaires, ensei- trième, lorsque l’on lève le pied de trente chevaux. » partagent pas seulement un goût gnants, artistes lyriques ou mar- l’accélérateur, on se retrouve en

La Syrena venue de Pologne. CLUB EURO-TRABI commun pour le canular. Souvent, chands forains, en parlent avec un roue libre, sans le moindre frein Jean-Michel Normand Trois millions de Trabant Le réveil des scooters Peugeot La première Trabant sort de l’usine de Zwickau (Saxe) le 7 no- vembre 1957, jour du quarantième anniversaire de la révolution russe ASSISTE-T-ON au retour de Peu- plancher plat, est bien assis. D’où d’échapper ainsi aux embouteil- et un mois après le lancement du premier Spoutnik. Pour économiser geot Motocycles sur le marché des une conduite peu fatigante. Le ta- lages. En revanche, les conducteurs l’acier, la carrosserie est recouverte de Duroplast (résine de phénol et scooters ? Après avoir contribué à bleau de bord (jauge, clignotants (et conductrices), s’ils sont un peu fibres de coton) et la voiture ne dépasse pas 680 kilos. En 1964, la Tra- la réintroduction, dans la France sonores, montre, compteur journa- « courts sur pattes », vont maudire bant est « rajeunie ». La P 601, qui sera le modèle le plus diffusé, re- des années 80, de ces curieuses ma- lier) est lisible. La béquille centrale la hauteur au sol du plancher de çoit un nouveau moteur deux temps (un bicylindre en ligne sans sou- chines venues d’Italie et après avoir se positionne sans effort. Mais, sur- l’Elyseo. Importante, elle leur fait pape de 600 cm3). Déclinée en break, en version militaire et, à lancé, dix ans plus tard, la gamme tout, les concepteurs ont imaginé courir le risque d’être déséquilibré. l’initiative de carrossiers indépendants, en cabriolet, la Trabant a été des SV et conforté sa place, la un système original pour éviter de Déjà rencontré sur des engins diffusée à trois millions d’unités jusqu’en 1991. marque s’était endormie. Certes, de se faire dérober son deux-roues. d’autres marques, c’est le seul dé- Symbole de la chute du mur de Berlin après avoir été celui de l’au- temps en temps, elle proposait Au classique antivol de sécurité, faut de cette machine séduisante. tomobile est-allemande (elle coûtait un an et demi de salaire), une quelques variantes d’engins exis- Peugeot a ajouté un antivol extrac- Suggérons au constructeur une so- Trabant en bon état se négocie aujourd’hui quelque 5 000 francs tants – de grosses roues ici, un nez tible de type Boa intégré dans un lution qui améliorera son image de (762,24 ¤) en Allemagne. En France, le club Euro-Trabi (19, rue Eugène- de squale là... – pour séduire les tube du cadre, à l’arrière de la ma- marque et lui vaudra la reconnais- Besançon, 92700 Colombes) propose des modèles importés, remis à « ados » : rien de vraiment nou- chine. C’est propre et peu en- sance des clients : proposer deux neuf et garantis pour des prix allant jusqu’à 15 000 francs (2 286 ¤). veau. La concurrence, surtout ita- combrant. tailles de selle ! lienne, a su en tirer profit. Deux surprises attendent le Tardivement, donc, Peugeot se conducteur. La surprise agréable, Jean-Pierre Tuquoi réveille avec une gamme renouve- c’est que le scooter vire dans un lée. Finis les SV ! vivent les Elyseo !, « mouchoir de poche » (son angle ૽ PEUGEOT MOTOCYCLES Scooter Peugeot Elyseo 100. des scooters « aux mensurations Après la série SV, la famille de braquage est de 100 degrés). Les Prix : à partir de 16 490 francs moyennes », privilégiant « les as- Elyseo. Ici, le modèle 100 cm3. propriétaires urbains apprécieront (2 513 ¤). pects pratiques et une esthétique plus proche de l’univers du scooter que mois, Peugeot annonce sa celui de la moto ». Ils seront trois – commercialisation imminente à des et peut-être quatre – à appartenir à concessionnaires qui voient des cette famille. Tous semblables au ventes leur échapper. L’arrivée sur vu de leur ligne, et tous différents le marché de l’Elyseo 125 n’est plus par la motorisation. qu’une question de semaines, d’un Le benjamin est l’Elyseo 50 cm3, mois ou deux, au pis, affirme-t-on une machine deux temps, d’ores et chez Peugeot. Les mauvaises déjà commercialisée (14 490 F, langues assurent que le retard vient 2 209 ¤), et que Peugeot présente du moteur de 125 cm3 qui équipera comme « le plus luxueux des l’Elyseo 125 : Peugeot Motocycles 50 cm3 ». Le grand frère, l’Ely- n’en a pas construit depuis seo 125, devrait s’appeler Désiré soixante ans... tant il se fait attendre. Depuis des ANTIVOL INTÉGRÉ L’Elyseo 100 cm3, lui, est dispo- nible en France depuis quelques se- maines. Il est équipé d’un moteur deux temps, lui même issu d’un moteur de 80 cm3 produit à plu- sieurs dizaines de milliers d’exem- plaires. C’est un gage de fiabilité. Ses accélérations sont correctes et sa puissance largement suffisante pour un usage urbain. A l’intention des amateurs de mécanique, le fa- bricant révèle que le cylindre, « dé- sormais en fonte, est plus rigide et ré- siste mieux aux différences de températures », que « l’embiellage est renforcé et repose sur des roule- ments aussi gros que ceux du moteur 125 SV », enfin que « la pompe à huile du graissage séparée » et «la turbine de refroidissement » ont également été modifiées. Cette machine est une réussite pour son rapport qualité/prix (16 490 F, 2 513,88 ¤, sans les op- tions type pare-brise, top-case, dosseret). Avec sa ligne un peu ventrue, l’Elyseo accroche l’œil, sé- duit et rassure. Le pilote, buste droit, jambes à l’équerre sur un LeMonde Job: WMQ2102--0022-0 WAS LMQ2102-22 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0458 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 AUJOURD’HUI ------Encore de la neige en montagne 21 FEVRIER 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé DIMANCHE, les nuages oc- puis la pluie s’installe pour le reste vers 12h00 DU VOYAGEUR cupent la majeure partie du pays. de la journée. Il neige sur le relief Ils sont souvent porteurs de pluie au-dessus de 1000 m. Il fera de 8 à Peu et de neige en montagne. Seules 10 degrés. Belfast nuageux a PARIS. A l’occasion du Salon de les régions méditerranéennes bé- Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool l’agriculture, qui se tient à la Porte Dublin néficient d’un temps plus clément, Midi-Pyrénées. – La journée est Varsovie Kiev de Versailles, du dimanche 28 fé- mais au prix de vent fort. bien terne, avec des nuages et de vrier au dimanche 7 mars, la SNCF Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de Loire, la pluie. Dans les Pyrénées il neige éclaircies accorde jusqu’à 50 % de réduction Les nuages au-dessus de 1900 m. Les tempéra- Londres sur les aller-retour « grandes Basse-Normandie. – 50 o Bruxelles rendent le ciel gris pour toute la tures sont douces, atteignant Prague lignes » Paris-province. Pour obte- journée. Ils ne donnent que quel- 13 ou 14 degrés. Couvert nir cette remise, il suffit de préciser, ques gouttes le matin, puis de la Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne en achetant son billet, que l’on se Budapest vraie pluie l’après-midi. Le vent Alpes. – Le temps reste médiocre, Brume rend au Salon. Le justificatif, billet d’ouest se renforce, avec des ra- avec un ciel bien couvert, et par Nantes d’entrée, badge ou invitation, sera Berne brouillard fales qui atteignent 80 km/h sur la moments de la pluie. En mon- Bucarest exigé du contrôleur au retour. Ren- côte. Il fera de 11 à 13 degrés. tagne, il neige au-dessus de Lyon seignements au 08-36-35-35-35. Milan Belgrade Nord-Picardie, Ile-de-France, 1200 m. Ces chutes deviennent im- Sofia Averses a AVION. Au départ de province, Centre, Haute-Normandie, Ar- portantes dans les Alpes du Nord Toulouse Istanbul Look Voyages propose les 27 ou 28 dennes. – Le temps est médiocre avec des risques importants d’ava- février, de Lyon, des vols A/R pour et souvent pluvieux. Les régions lanches. Il fera de 9 à 12 degrés en Rome Pluie Djerba (1 290 F, 197 ¤) et Marra- proches de la Manche bénéficient plaine. Barcelone Naples kech (1 490 F, 227 ¤) ; de Nantes, o Madrid toutefois de quelques éclaircies Languedoc-Roussillon, Pro- 40 pour Tunis (1 490 F), Djerba et dans l’après-midi, mais le vent vence-Alpes-Côte d’Azur, Lisbonne Athènes Orages Marrakech (1 590 F, 242 ¤), et de d’ouest se renforce jusqu’à Corse. – Le soleil fait partout de Marseille et Toulouse, pour Marra- 90 km/h en rafales. Il fera de 10 à belles apparitions, mais mistral, Séville kech (1 690 F, 258 ¤). Tarifs par per- 12 degrés. tramontane et vent d’ouest dans Tunis Neige sonne, avec taxes et frais de dos- Champagne, Lorraine, Alsace, le sud de la Corse soufflent en ra- Alger sier, dans la limite des places Bourgogne, Franche-Comté. – La fales jusqu’à 80 ou 90 km/h. Il fera disponibles. Renseignements au matinée est simplement nuageuse, de 16 à 18 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort 01-45-15-15-15.

PRÉVISIONS POUR LE 21 FEVRIER 1999 PAPEETE 23/29 P KIEV -6/-2 C VENISE 2/9 S LE CAIRE 8/17 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/27 S LISBONNE 10/17 N VIENNE 1/3 C MARRAKECH 7/22 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 23/29 N LIVERPOOL 4/11 P AMÉRIQUES NAIROBI 16/30 N EUROPE LONDRES 4/11 C BRASILIA 19/26 P PRETORIA 19/28 N C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 4/9 P LUXEMBOURG 2/6 P BUENOS AIR. 23/28 C RABAT 10/17 S FRANCE métropole NANCY 3/9 P ATHENES 9/16 N MADRID 5/19 S CARACAS 21/27 S TUNIS 11/17 N AJACCIO 5/15 N NANTES 8/12 P BARCELONE 11/19 S MILAN 3/13 N CHICAGO -7/-3 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 8/13 P NICE 7/15 N BELFAST 2/5 P MOSCOU -8/-4 N LIMA 22/25 P BANGKOK 22/30 S BORDEAUX 10/13 P PARIS 4/11 P BELGRADE 2/4 P MUNICH -3/2 C LOS ANGELES 9/13 N BOMBAY 22/34 S BOURGES 6/11 P PAU 8/12 P BERLIN 1/3 C NAPLES 7/16 C MEXICO 10/19 N DJAKARTA 25/28 C BREST 7/11 P PERPIGNAN 12/16 P BERNE 3/6 C OSLO -5/-3 C MONTREAL -17/-8 N DUBAI 19/27 N CAEN 6/9 P RENNES 7/12 P BRUXELLES 4/9 P PALMA DE M. 9/19 S NEW YORK -5/2 N HANOI 15/19 N CHERBOURG 6/10 P ST-ETIENNE 6/12 P BUCAREST -4/7 N PRAGUE -2/2 C SAN FRANCIS. 8/11 N HONGKONG 11/18 S CLERMONT-F. 8/13 P STRASBOURG 2/8 P BUDAPEST -2/2 C ROME 8/16 S SANTIAGO/CHI 15/28 S JERUSALEM 9/17 C DIJON 5/11 P TOULOUSE 8/12 P COPENHAGUE -1/3 P SEVILLE 7/21 S TORONTO -12/-6 N NEW DEHLI 9/24 S GRENOBLE 2/9 P TOURS 6/12 P DUBLIN 3/7 N SOFIA -3/5 C WASHINGTON -3/3 S PEKIN -6/8 S LILLE 4/9 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 2/6 P ST-PETERSB. -12/-7 N AFRIQUE SEOUL -6/1 S LIMOGES 7/11 P CAYENNE 24/29 N GENEVE 5/8 P STOCKHOLM -3/2 C ALGER 7/18 S SINGAPOUR 25/30 C LYON 5/12 P FORT-DE-FR. 22/28 S HELSINKI -8/-5 C TENERIFE 10/14 S DAKAR 16/22 S SYDNEY 19/24 N MARSEILLE 10/17 N NOUMEA 25/29 C ISTANBUL 5/9 C VARSOVIE -2/0 C KINSHASA 22/30 C TOKYO 2/7 N Situation le 20 février à 0 heure TU Prévisions pour le 22 février à 0 heure TU

PRATIQUE Des stages et des ateliers pour reprendre confiance en sa mémoire

UN NOM propre qui vous cause de la médiocrité de ses per- rer le meilleur parti de ses outils. souvenir du stage suivi à l’Inrac occasions de la vie courante pour Danièle Battle, psychologue char- échappe, un mot qui refuse obsti- formances, alors que le vrai cou- Phases d’information, de ré- l’an dernier. De ces quatre jours faire plus activement fonctionner gée de l’atelier du Centre de santé nément de se détacher du bout de pable est beaucoup moins l’âge que flexion et d’exercices d’agilité d’entraînement, comme d’autres sa boîte à souvenirs. des Balkans, dans le XXe arrondis- la langue, une course dont on a le non-usage ». mentale alternent au cours de la types d’ateliers qui ont lieu une Plus inquiétant que l’âge, le sement de Paris. A l’instar d’une oublié l’objet une fois dans le ma- Au lieu de démissionner, émail- session, sans que le sérieux de la fois par semaine sur plusieurs manque d’intérêt porté à notre célèbre madeleine, un travail sur gasin, des clés ou des lunettes lant ses activités de pense-bêtes démarche lui confère un caractère mois, on ne doit évidemment pas environnement est en effet un le goût peut être, par exemple, égarées : l’âge venant, la mémoire divers, qui sont autant de bé- rébarbatif. « C’est en réalité très attendre de métamorphose mira- grave fauteur de troubles pour la l’occasion d’évoquer son plat pré- se rappelle à notre – mauvais – quilles permettant de mieux se plaisant de pouvoir réaliser des ef- culeuse. Mais se trouver requin- mémoire. Conflits familiaux, re- féré lorsqu’on était enfant, le re- souvenir. Comme les autres fonc- passer de sa mémoire, il est donc forts dont on se croyait devenu in- qué, comme Renée, par la convic- traite – avec l’hyperactivité qui, pas de prédilection de ses propres tions humaines, la capacité d’ac- indispensable de l’exercer. Pour capable, et de réussir aussi à re- tion selon laquelle « si on se donne parfois, lui succède –, départ des enfants et les menus de fête que quérir, de conserver et de resti- s’y réentraîner et reprendre ainsi trouver des connaissances qu’on un peu de mal, on n’est pas défini- enfants, deuils, problèmes de san- l’on aime maintenant réaliser. tuer des informations s’affaiblit confiance en ses possibilités, de pensait à jamais perdues », déclare tivement condamné à oublier » sti- té : les « trous » de mémoire Rédiger des souvenirs, inventer avec le temps. Néanmoins, pen- multiples ateliers sont organisés, François, qui garde un très bon mule le désir d’utiliser toutes les peuvent aussi être le signe de rup- la suite d’une histoire, décrire le sant au fluide paradis des appren- généralement à l’intention des tures intervenues dans notre vie trajet emprunté pour venir à tissages juvéniles – dont on a ou- plus de cinquante ans et bien sûr et d’une nécessaire réadaptation l’atelier, identifier au toucher des blié l’énergie alors mobilisée pour sans limite d’âge. Adresses Tisserand, 134, rue d’Alésia, à notre existence actuelle, ex- objets cachés, raconter une lec- les engranger –, a-t-on vite fait de 75014 Paris, tél. : 01-45-39-49-29. plique le docteur Martine Souda- ture ou une émission de télévi- s’agacer, voire de s’inquiéter de ENTRAÎNEMENT b Association. Différentes La Fondation nationale de ni, gérontologue, responsable des sion : au fil des séances, il s’agit ces pannes répétées. « Notre premier objectif est d’ai- approches sont proposées au gérontologie organise aussi des différentes activités « mémoire » d’affiner ses perceptions, d’aigui- Celles-ci, pourtant, ne pré- der les participants à faire le point, public et aux professionnels par ateliers à Paris et peut fournir, par mises en place par la Ville de Pa- ser son attention, et de dévelop- sentent en général aucun carac- ce qui leur permet, d’ailleurs, de se l’association Mémoire et vie, 28, département, les coordonnées de ris. Redynamiser les participants per imagination et vivacité d’es- tère alarmant. Les maladies de la rendre compte qu’ils ne sont pas rue du Vert-Galant, centres proposant des activités et vivifier leur envie de communi- prit. mémoire ne touchent que 5 % des seuls à connaître des difficultés 94370 Sucy-en-Brie, tél. : mémoire (hôpitaux, caisses de quer avec les autres est donc aussi Bien sûr, Mnémosyne n’a pas plus de soixante ans, précise Yves avec leur plus ou moins capricieuse 01-45-90-76-71. retraite, Mutualité sociale le but des animations et des ate- été également généreuse avec Ledanseurs, fondateur de l’asso- faculté », explique Jean Helly qui, b Stages. Le prochain stage de agricole, etc.). FNG, 49, rue liers parisiens où on ne recherche tous les humains : cela est aussi ciation Mémoire et vie. Ce qui est depuis douze ans, anime les l’Institut national de la retraite Mirabeau, 75016 Paris, tél. : pas l’exploit, mais le mieux-être vrai à soixante ans qu’à vingt. fréquent, en revanche, souligne le stages « mémoire » régulière- active aura lieu du 26 au 29 avril. 01-55-74-67-00. de chacun. Mais du moins peut-on s’efforcer psychologue, ce sont « les petites ment proposés par l’Institut na- Inrac, 21, rue d’Hauteville, b Lectures : La Mémoire au fil de « Il ne s’agit pas d’une thérapie, de repérer le fonctionnement sin- paresses intellectuelles auxquelles tional pour la retraite active (In- 75010 Paris, tél. : 01-44-79-95-00. l’âge, Yves Ledanseurs (Bayard, mais d’une aide à resituer, dans gulier de sa mémoire pour mieux nous nous laissons aller et qui, rac). On y analyse aussi les b Ateliers. Renseignements sur éditions Notre temps, 1997, 200 p., son parcours, tous les événements vivre avec elle et la faire plus effi- elles, contribuent à l’endormisse- différentes aptitudes qui contri- les animations et les « ateliers 110 F, 17 ¤). Savoir maîtriser sa qui font date, pour mieux se posi- cacement travailler. ment de notre mémoire. Aussi en buent au processus de mémorisa- mémoire » de la Ville de Paris : mémoire, Sylvie Lair (Retz, 1996, tionner dans le présent et réinvestir vient-on à accuser l’âge d’être la tion, dans le but d’apprendre à ti- Dr Soudani, centre de santé 160 p., 89 F, 13,56 ¤). des centres d’intérêt », souligne Caroline Helfter

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99045 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). ÉCHECS No 1832

l’office ou pour sortir le soir. D’un seul TOURNOI 12. Dé4 (si 12. Cg5, Cf6 ; 13. C×f7+, 5. Tg5+, Rç6 ; 6. Th6+ ;, R joue ; 7. Tg7+ coup. – 6. Au bout de l’aviron. Fatigue DES HAUTS-FOURNEAUX T×f7 ; 14. D×f7, Cç6 ; 15. Fé3 [ou et 8. Th8 mat) ; 3. Th-ç3+, Rd4 ; à la longue. – 7. Ne devrait pas poser (Wijk aan Zee, 1999) 15. Cé2, é5!], C×d4 ; 16. 0-0-0, Fé6!), 4. Td3+, Rç4 ; 5. Tb-ç3+, Rb4 ; 6. Tç7!! Blancs : G. Kasparov. Cb6 ; 13. Dh4, Cç6 ; 14. Fd3, T×f3! ; (et non 7. Tç8?, b1=D ; 7. Td7, Dé4!), de problème dans le temps. – 15. g×f3, C×d4 ; 16. Fé4, Ff5 ; 17. Fé3 (si 8. Négation. Finissent par faire des Noirs : P.Swidler. b1=D ; 7. Td8!!, d1=D ; 8. Tb8+, Ra3 ; Défense Grünfeld. Système russe. 17. F×a8?, D×a8), é5! 9. Ta7, Da4 ; 10. T×a4+, R×a4 ; 11. T×b1. complexes. – 9. Pronom. Rapide mais e) Ou 11..., Cf6 ; 12. h4! sommaire dans l’expression. – 1. 17. (g) f) Les Noirs sont paralysés par les ÉTUDE No 1832 d4 Cf6 h×g6 h6 pions é7 et é6 qui coupent leur position 10. Mesure le désordre dans les sys- 2. ç4 g6 18. Th5 Dé8 A. KUZNETSOV tèmes. – 11. A prolongé la guerre en deux. La variante 13..., C×d4 ne per- et V. SAKHAROV (1954) 3. Cç3 d5 19. Cé2! D×g6 met pas aux Noirs de sortir de leurs dif- d’Algérie. Préposition. – 12. Fait une 4. 20. (h) Cf3 Fg7 Th1 Rh8 ficultés. Par exemple, 14. C×d4, F×d4 ; 8 belle somme et une jolie personne. 5. Db3 d×ç4 21. Tg1 Df7 15. h×g6, h×g6 ; 16. Td1, ç5 ; 17. Dç2, et 6. D×ç4 0-0 22. C×d4 Cd5 les Noirs n’ont rien de mieux que 17..., 7 Philippe Dupuis 7. é4 a6 (a) 23. Dd3! (i) Fd7 Tf5, laissant aux Blancs un avantage décisif après 18. Fd3, Fb7 ; 19. F×f5, 8. é5 b5 24. Dé4 Tç8 6 é×f5 ; 20. F×d4, ç×d4 ; 21. Dd2, mena- o 9. (b) 25. SOLUTION DU N 99044 Db3 Cf-d7 Fd3 Cf6 çant Dh6. D’où cette tentative – déjà 5 10. (c) 26. é6 f×é6 Dh4 Tç5 vue dans la note d – de trouver un HORIZONTALEMENT 11. Fé3! (d) Cb6 (e) 27. Cé2! Cd5 (j) contre-jeu au centre en sacrifiant la 4 I. Notification. – II. Ebavurage. Ma. – 12. h4! Cç6 28. Tg6! (k) Df8 qualité pour deux pions. 3 III. Clignotent. – IV. Rit (tir). ENA. Thés. 13. h5! T×f3 (f) 29. Dé4! (l) Df7 g) Après 17..., h×g6, le pion g6 est – V. Og. Aberrants. – VI. Périr. Aïs. Râ. 14. g×f3 C×d4 30. Rd2! Cf6 une proie facile : 18. Dç2, Dé8 ; 19. Fd3!, 2 – VII. Heure. Co. Sen. – VIII. Pesât. 15. Td1! ç5 31. Dé3! abandon (m) d×ç3 ; 20. F×g6, Df8 ; 21. Fh7+, Rh8 ; 22. Dg6, etc. Jonc. – IX. Lois. Bedaine. – X. Eon. 16. F×d4 ç×d4 1 h) Menace 22. Tg1. Casernes. i) Menace Dé4 suivi de Fd3. abcdefgh NOTES VERTICALEMENT j) Si 27..., Th5 ; 28. Fg6. HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT a) Ou 7..., Ca6 (variante Ragozine), Blancs (5) : Ra4, Tb1, Pa2, g6, h5. I. Homme de raison. – II. Pousse à 1. Nécrophile. – 2. Obligée. Oô. k) Menace 29. T×h6+, F×h6 ; 1. Quatre ailes et quatre L. – 2. Sans ou 7..., Fg4 (variante Smyslov), ou 7..., Noirs (5) : Rg5, Fg8 et h8, Pa3, h7. agir. – III. Moyen de transport familier fin au moins pour le moment. – 3. A – 3. Tait. Rupin. – 4. IVG. Aires. ç6 (variante Boleslavsky), ou 7..., a6 30. D×h6+ et 31. Rd2! et familial. Passe par Evreux. – IV. Au sauvé bien des existences. Rouge, on – 5. Funèbres. – 6. Irone. Aba. – 7. Cata- (variante hongroise), cette dernière vi- l) Menace de mat par 30. T×h6+. Les Blancs jouent et gagnent. m) Il vaut mieux, en effet, cesser un cœur du djebel. Assiste le maître. Un ractes. – 8. Age. Rio. Dé. – 9. Tentas. Jar. sant à développer rapidement l’aile-D peut la vouloir bleue. – 4. Passe à l’eau combat sans espoir. Kasparov a vu la Claude Lemoine centième de gray. – V. Bien rangée sur claire. Met à l’extérieur. – 5. Portées à – 10. Thn. Soin. – 11. OM. Etrenné. via b7-b5. b) 9..., Fé6 est insuffisant : 10. é×f6!, belle variante 31..., Th5 ; 32. Td-g1, le pont. Sur décembre et janvier de F×b3 ; 11. f×g7, R×g7 ; 12. a×b3 avec Cé8 ; 33. Dé4, Cf6 ; 34. Da8+, Df8 ; façon républicaine. – VI. Personnel. avantage aux Blancs (Filip-Barcza, 35. D×f8+, F×f8 ; 36. Cf4, Tç5 ; Pour les interroger, il faut les mettre à 0123 est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord championnat de Hongrie, 1969) ; de 37. Tg8+!, C×g8 ; 38. Cg6+, Rg7 ; l’endroit. – VII. L’Etat des mormons. de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. même, si 9..., Cg4 ; 10. h3, Ch6 ; 11. Ff4, 39. Cé5+, Rf6 ; 40. C×d7+ et 41. C×ç5. Met à l’eau pour plus tard. ISSN 0395-2037 Fb7 ; 12. Fé2, Cf5 ; 13. Td1 (Portisch- Jeux – VIII. Toiles fines et légères. Cœur de Imprimerie du Monde PUBLICITÉ Adorjan, Budapest, 1970). SOLUTION DE L’ÉTUDE No 1831 12, rue M. Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy c) On a récemment essayé les suites L. OLMUTZKY (1963) bâtard. – IX. Mît la table avec soin. 94852 Ivry cedex Vice-président : Gérard Morax ç5 ; 11. é6, ç×d4 ; 12. C×d4 ou (Blancs : Rh2, Tç3 et h3. Noir : Ra5,

10. Fé3, 2,23 F la minute Conjonction. – X. Repos compensa- Directeur général : Stéphane Corre 12. é×f7+, et ç5 ; 11. é6, ç4 ; Pb2 et d2). de mots 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 10. h4, toire. Traîne dans les fonds. (si 2..., 75226 PARIS CEDEX 05 12. Dd1, Cb6 ; 13. é×f7+, T×f7 ; 14. h5. 1. Ta3+, Rb4 ; 2. Ta-b3+, Rç4! 36 15 LEMONDE PRINTED IN FRANCE Tél : 01.42.17.39.00 - Fax : 01.42.17.39.26 d) Bien mieux que 11. D×é6+, Rh8 ; Ra4? ; 3. Tb-g3!, d1=D ; 4. Th4+, Rb5 ; LeMonde Job: WMQ2102--0023-0 WAS LMQ2102-23 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0459 Lcp: 700 CMYK

23 CULTURE LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999

NOMINATIONS L’Orchestre de sicaux. b LE 23 FÉVRIER, le conseil bach fait l’unanimité des musiciens qui fait craindre qu’il ne consacre supérieur de musique, Marc-Olivier Paris (OP), l’Orchestre national de d’administration de l’OP doit dési- qu’il a dirigés. b CE CHEF est déjà di- pas assez de temps à la formation Dupin, dans un entretien au Monde, France et l’Orchestre philharmo- gner le chef d’orchestre allemand recteur artistique de deux festivals parisienne. b DÉMISSIONNAIRE du parle de l’enseignement et lance des nique de Radio-France sont à la re- Christoph Eschenbach. b PEU et premier chef invité de l’Orchestre conseil d’administration de l’OP, le pistes de réflexion sur le rôle des tu- cherche de nouveaux directeurs mu- CONNU du grand public, Eschen- de la Radio d’Allemagne du Nord, ce directeur du Conservatoire national telles dans la vie musicale française. Grands orchestres cherchent grands chefs Comme d’autres formations symphoniques françaises, l’Orchestre de Paris veut recruter un nouveau directeur musical. En choisissant le pianiste Christoph Eschenbach, déjà responsable de plusieurs festivals dans le monde, l’ensemble parisien mise sur la qualité plus que sur la célébrité LE MARDI 23 FÉVRIER, à L’Orchestre national de France nuel Krivine aura accompli, avec 18 heures, le conseil d’administra- et l’Orchestre philharmonique de moins d’éclat, le même et exem- tion de l’Orchestre de Paris doit se Radio-France cherchent leur pa- plaire travail à l’Orchestre national réunir pour entériner la nomina- tron. Selon Jean-Michel Nectoux, de Lyon. tion d’un nouveau directeur musi- adjoint au directeur de la musique Michel Prada constate que «la cal. Ce chef d’orchestre s’appelle de Radio-France : « Nous travail- sociologie des orchestres a changé ; Christoph Eschenbach. Né le 20 fé- lons à la succession de Marek Ja- aujourd’hui, les musiciens ne sup- vrier 1940, à Breslau (Allemagne), nowski, qui quittera le Philharmo- porteraient plus qu’un directeur Eschenbach s’est d’abord fait nique fin juin 2000 ; des musical soit là trop longtemps ; ils connaître comme pianiste. Vain- conversations ont été engagées, préfèrent travailler pendant deux ou queur du concours Clara-Haskil en mais pour l’heure rien n’a été trois semaines consécutives avec des 1965, il a enregistré de nombreux conclu et il serait malvenu de pro- chefs qui leurs apportent leur spéci- disques pour Deutsche Grammo- noncer un nom plutôt qu’un autre. Il ficité artistique et esthétique ». phon, avant de se tourner vers la en est de même pour l’Orchestre na- direction d’orchestre. Au milieu tional, dont je tiens a rappeler qu’il des années 70, il dirige déjà de a pour directeur musical Charles Le contrat grands orchestres et est successi- Dutoit jusqu’en juin 2001. » vement directeur musical des or- Mais qu’est-ce qu’un directeur de Christoph chestres du Palatinat rhénan, de la musical ? Est-ce un chef qui prend Tonhalle de Zurich. Depuis 1988, il en charge une partie de la saison et Eschenbach est directeur musical de l’Or- dirige d’autres institutions le reste chestre de Houston (Texas) et du temps ? C’est parce que l’on ne ne lui imposera vient d’être nommé premier chef répondait pas à ces questions que invité de l’Orchestre de la radio Marc-Olivier Dupin a démissionné que trois mois d’Allemagne du Nord, basé à du conseil d’administration de Hambourg. l’Orchestre de Paris, dont il était de présence Bien qu’il n’appartienne pas au membre de droit au titre de direc- petit cercle des grandes gloires de teur du Conservatoire de Paris. à Paris. Mais la direction d’orchestre, Christoph La réponse doit être trouvée Eschenbach est un artiste, un mu- dans les quelques grands exemples un directeur musical sicien, un intellectuel et un chef que l’histoire nous a légués. N’en d’orchestre dont la réputation prenons qu’un : en 1980, la Ville de n’a pas à diriger chez les musiciens d’orchestre, les Birmingham nommait Simon chanteurs et les solistes instru- Rattle, alors âgé de vingt-cinq ans, tous les concerts mentaux est aussi grande qu’indis- bourg, le musicien est aussi direc- leurs orchestres du monde. D’ail- un cas un peu spécial qui effraie directeur musical de l’orchestre de cutable. Il était difficile de faire un teur artistique de deux des plus leurs les relations entre les musiciens un peu les chefs : « A la différence la ville britannique. Ayant compris meilleur choix : la qualité plutôt importants festivals de musique et Eschenbach sont excellentes, de grandes villes comme Chicago, que le prestige d’un chef dépend Mais il n’est pas écrit sur les que la célébrité. du monde : celui de Ravinia, rési- faites de respect mutuel. » Boston, Berlin, Paris a quatre or- directement de celui de l’institu- tables de la Loi du parfait directeur Mais, selon une mauvaise habi- dence d’été de l’Orchestre de Ce qu’Eschenbach confirme de chestres pour lesquels il faudrait tion qu’il dirige, Simon Rattle s’est musical qu’il doive diriger tous les tude qui s’est répandue ces der- Chicago, et celui du Schleswig- son côté : « J’aime beaucoup cet or- trouver un grand directeur musical ; installé à Birmingham et a dirigé concerts. Son rôle consiste à nières années un peu partout dans Holstein, dans le nord de l’Alle- chestre qui joue avec une cohésion quatre orchestres qui brouillent son ensemble en limitant volontai- mettre en œuvre une politique ar- le monde, Christoph Eschenbach magne. remarquable, fait de la musique et l’image de chacune de ces forma- rement ses engagements à l’exté- tistique, à choisir œuvres, chefs et sera directeur musical à temps Rétribué sur un nombre de se- travaille avec attention. » A la ques- tions dans la ville et celle de leur pa- rieur. Ayant rapidement porté l’at- solistes afin de maintenir en bon partiel. Premier chef invité à Ham- maines généralement calculé afin tion : « En serez-vous prochaine- tron. » C’est vrai, et c’est un pro- tention du monde musical sur son état de marche l’institution et sur- que les chefs ne soient pas consi- ment le directeur musical ? », le blème de tutelle : quelles missions orchestre, ce chef aura cependant tout de la faire progresser. dérés comme résidents français, chef d’orchestre répond d’une fa- donner à chacun des orchestres été courtisé par de nombreuses Daniel Barenboïm fut ce grand Deux mois son contrat ne lui imposera que çon sibylline et souriante : « Nous parisiens ? formations prestigieuses. Emma- directeur musical, même si l’on dé- trois mois de présence à Paris. verrons cela dans l’avenir. » chantait souvent quand il montait de concerts parisiens Mais Georges-François Hirsch, di- Il reste à souhaiter que la pré- lui-même au pupitre, pendant les recteur général de l’Orchestre de sence d’Eschenbach soit aussi pa- Un rapport favorable à un nouvel auditorium à La Villette quatorze années de sa présence à Christoph Eschenbach et Paris, est plus que confiant : tente que ce que Georges-François l’Orchestre de Paris (1975-1989). l’Orchestre de Paris donneront « Nommer un directeur musical est Hirsch a déclaré au Monde. Car Directeur de la mission sur la spoliation des juifs de France, prési- On peut être un directeur musical jusqu’au 29 avril à Paris une série une décision trop lourde de consé- l’Orchestre national de France dée par Jean Mattéoli, André Larquié est nommé pour trois ans pré- de grande envergure et un chef de concerts, soit Salle Pleyel quences pour qu’il n’y ait pas eu de souffre beaucoup d’avoir un direc- sident du conseil d’administration de l’Etablissement public de la Ci- d’orchestre moins enthousias- (252, rue du Fg-St-Honoré, 8e. longues discussions entre les musi- teur musical à temps partiel : té de la musique. Sont nommés administrateurs, également pour mant. L’inverse est également vrai. Location, tél. : 01-45-61-65-65. De ciens, moi-même, Christoph Eschen- Charles Dutoit cumule son poste trois ans, le compositeur Pierre Boulez, l’ancien ministre de la santé Peut-on diriger un orchestre, hu- 80 F à 320 F [12,2 ¤ à 48,78 ¤]), bach et les tutelles. Eschenbach sera de directeur musical de l’ONF avec et animateur des Etats généraux de la culture Jack Ralite, le direc- mainement et artistiquement, sans soit à la Cité de la musique résident en Europe et il sera présent ceux de l’Orchestre de Montréal, teur du Musée d’Orsay, Henri Loyrette, et le président du Centre na- résider dans la même ville ? C’est (221, av. Jean-Jaurès, 19e. à Paris au minimum trois mois par de la NHK de Tokyo et avec le tional chorégraphique de Tours et de la Bibliothèque de l’image et peut-être envisageable dans cer- Location, tél. : 01-44-84-44-84. an, ce qui ne veut pas dire qu’il ne poste de directeur artistique du du film (BIFI), Bernard Latarjet. taines cités où les institutions mu- 120 F [18,29 ¤]). sera pas là plus longtemps ; l’artiste Festival de Sarratoga, résidence M. Larquié doit par ailleurs, mardi 23 février, remettre à Catherine sicales sont plus fortes que ceux b Mercredi 24 et jeudi c’est lui, moi je ne suis que la che- d’été de l’Orchestre de Philhadel- Trautmann, ministre de la culture et de la communication, son rap- qui les dirigent : Berlin, Amster- 25 février, 20 heures, Salle ville ouvrière qui doit mettre en phie. port sur la construction d’un auditorium de grande capacité à Paris. dam, Chicago, Philhadelphie, Bos- Pleyel : transcription par œuvre son travail et celui de l’or- Pourtant Michel Prada, pré- Selon M. Larquié, sa construction s’impose à la Cité à la musique. Le ton, Los Angeles. Cela ne semble Schoenberg du Premier Quatuor chestre. Eschenbach s’engage tota- sident du conseil d’administration coût de fonctionnement de cette salle n’entraînerait qu’un surcoût guère possible à Paris. pour piano et cordes, de Brahms lement à nos côtés pour faire de de l’Orchestre de Paris, est dans le de 20 000 francs par an, qui pourrait être couvert par sa location. Le et Second Concerto pour piano et l’Orchestre de Paris l’un des meil- vrai quand il constate que Paris est coût estimé de sa construction s’élèverait à 400 000 francs. A. Lo orchestre, de Brahms, par Tzimon Barto (piano). b Samedi 27 février, 20 heures, Marc-Olivier Dupin, directeur du Conservatoire national supérieur de musique de Paris Cité de la musique : Sonate pour violoncelle et piano no 2, Premier Quatuor pour piano et cordes, de « L’économie de la culture en France est anachronique face au fonctionnement européen » Brahms et Fantaisie pour violon et piano, de Schoenberg, par ON APPRENAIT, vendredi 12 fé- technique s’apprend à l’école, le – Si l’on regarde comment fonc- Aucun orchestre français n’a été » On ne peut dissocier la pro- Philippe Aïche et Roland vrier, la démission de Marc-Olivier métier en travaillant... tionnent l’Ensemble Modern de contraint de repenser totalement sa grammation artistique de la place Daugareil (violon), Ana Bela Dupin du conseil d’administration – Il est certain qu’on n’apprend Francfort, l’Orchestre de chambre mission comme l’a fait l’Orchestre qu’occupe le spectacle vivant. Je Chaves (alto), Emmanuel Gaugué de l’Orchestre de Paris. Il en est pas à nager sur un tabouret ! Un de l’Europe, les formations ba- de chambre d’Ecosse. Il a fallu à n’ai ni recettes à apporter ni idéolo- (violoncelle), Tzimon barto et membre de droit, car cette institu- étudiant ne fait pas toujours immé- roques, les groupes de jazz, on cette institution tout reprendre de gie sur laquelle m’appuyer, mais il Christoph Eschenbach (piano). tion symphonique a été fondée sur diatement la synthèse de tout ce s’aperçoit qu’ils relèvent d’une zéro, réfléchir à sa mission face à faut une vision. Je me nourris da- b Dimanche 28 février, les bases de l’Orchestre de la socié- qu’il a appris pendant ses études. autre sociologie du groupe que l’éducation, à la création, au réper- vantage de mes échanges avec le 16 heures, Cité de la musique : té des concerts du Conservatoire. Nous sommes là pour lui donner celle que nous a léguée le toire, pour ne pas disparaître. linguiste Jean-Claude Milner et le Sonates pour violon et piano no 2 Compositeur, directeur d’une des les outils, et c’est en s’asseyant pro- XIXe siècle. Evidemment, il est plus » Pourquoi ne s’interroge-t-on philosophe François Regnault que et Cinq pièces pour orchestre, avec plus prestigieuses écoles de mu- fessionnellement à côté de ses col- difficile de gérer cent musiciens ou pas davantage sur le pourquoi des des idées reçues et des lieux Gil Shaham (violon), les solistes sique au monde, Marc-Olivier Du- lègues qu’il acquiert du métier. plus que de travailler à dix, vingt ou choses en France ? Indépendam- communs exprimés par la plupart de l’OP, Christoph Eschenbach pin mettait en cause l’absence de Mais pour qu’un orchestre fonc- quarante, mais la cooptation, la ment du fait que ce sont des chefs- des responsables de la vie musicale (piano). discussion de fond au sein du tionne, il faut impérativement que responsabilisation artistique en- d’œuvre, quel sens donner au- française. b Mercredi 3, jeudi 4 mars, conseil. Intéressé au premier chef les musiciens aient du respect, de traînent une attitude différente jourd’hui à la programmation des – N’avez-vous pas le sentiment 20 heures, Salle Pleyel : Concerto par le fonctionnement des or- l’admiration, voire de l’amour, chez les musiciens. La démocratie symphonies de Beethoven ? Pour que les patrons français d’insti- pour violon et orchestre, de chestres français, puisque de nom- osons le mot, car je crois au désir, s’apprend, ce peut être long, mais qui ? Où ? Comment ? Il y a le tutions ne regardent pas assez Brahms et Pelléas et Mélisande, breux étudiants les intégreront, il pour celui qui les dirige. Nous ce n’est pas une raison pour l’igno- disque qui introduit cette musique ce qui se passe ailleurs ? de Schoenberg. répond ici à nos questions. avons passé un accord avec l’Or- rer. chez les mélomanes, il y a la vidéo. – Depuis que je suis directeur du b Samedi 6 mars, 11 heures, Cité « Le sujet de l’institution sym- chestre du Capitole de Toulouse, – D’autant que les musiciens Paradoxalement, l’invasion de Conservatoire, depuis que je suis de la musique : Concerto pour phonique m’intéresse d’abord en qui reçoit dans ses rangs des étu- sont parfois, à titre individuel, l’image donne envie au public de secrétaire général de l’Association violon et orchestre, de Brahms, tant que musicien, car la musique diants du Conservatoire pour des de plus grands artistes que les retrouver la dimension specta- européenne des conservatoires eu- par Gil Shaham (violon). Concert symphonique est l’une des formes stages professionnels. Un mécène, chefs qui les dirigent, et plus sa- culaire, au sens du spectacle, de la ropéens, j’ai beaucoup voyagé. J’ai pour les jeunes. les plus abouties de l’art occiden- l’association Aïda, un groupe d’en- vants que ceux qui les admi- musique. Il suffit d’assister à un souvent été ébloui par l’inventivité b Mercredi 28 avril, 20 heures, tal. Et aussi parce que la moitié des treprises qui soutient la formation nistrent. concert du Quatuor Kronos au de nos voisins. Bien des respon- Salle Pleyel : Un survivant de étudiants du Conservatoire sont toulousaine, nous aide ; les syndi- – L’économie de la culture en Théâtre de la Ville pour sables culturels devraient s’ouvrir Varsovie, de Schoenberg et Un concernés par un groupe qu’ils re- cats ont parfaitement joué le jeu, France est anachronique face au comprendre. Le public est constitué sur le milieu international, appré- requiem allemand, de Brahms, joindront dans l’avenir. D’ailleurs ainsi que Michel Plasson, dont l’at- fonctionnement européen. C’est un d’une très nette proportion de gens cier ce qui se fait dans d’autres par Renée Fleming (soprano), nous avons mis en œuvre d’impor- titude est formidable. Nous avons sujet qui serait long à développer, qui ne viennent jamais au concert, pays. Nos étudiants sont en avance Yaron Windmüller (récitant et tantes réformes. Des grands chefs pris des contacts avec les orchestres mais je ne vois pas comment les et qui viennent là pour écouter un sur eux : ils parlent l’anglais, baryton). viennent désormais travailler avec parisiens, mais ils ne se sont pas en- choses vont évoluer dans cet îlot ensemble qui joue un répertoire in- voyagent et font de la musique b Jeudi 29 avril, 20 heures, Salle les élèves : Pierre Boulez, Colin core finalisés. musical qu’est la France. C’est un connu, y compris des musiciens avec leurs collègues étrangers. Et la Pleyel : Cinq Derniers Lieder, de Davis, Leon Fleisher, Peter Eöt- – L’orchestre est né dans la so- homme de gauche qui parle, mais professionnels. La nouveauté et le seule chose qui me tient à cœur, Strauss (cinquième en création vös... Chacun d’eux a pu prendre la ciété peu démocratique du le financement, le mode de fonc- spectacle attirent donc le public. c’est que j’ai envie de les envoyer française) et Deuxième mesure de la motivation des étu- XIXe siècle. La France est l’un tionnement et les règles imposés Dans le même ordre d’idées, les or- dans des orchestres heureux. » Symphonie, de Brahms, par diants. des derniers pays au monde où par l’Etat n’aident pas toujours les chestres parisiens devraient s’inter- Renée Fleming (soprano). – Est-ce au conservatoire de les musiciens n’y ont quasiment orchestres à être compétitifs artis- roger sur ce qu’ils sont et sur l’écho Propos recueillis par former des professionnels ? La pas un mot à dire. tiquement et économiquement. qu’ils rencontrent dans le public. Alain Lompech LeMonde Job: WMQ2102--0024-0 WAS LMQ2102-24 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0460 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 CULTURE Le Festival de Berlin à l’heure de la question kurde Le film d’une réalisatrice turque a marqué le début de la compétition Première réalisation de Yesim Ustaoglu, Voyage vers le ciateur et toujours ancré dans la réalité. Egalement en Soleil, un très beau film sur le problème kurde, est l’une compétition, Ça commence aujourd’hui, de Bertrand Ta- des surprises du festival. Son récit est à la fois dénon- vernier, et eXistenZ, de David Cronenberg.

BERLIN rabilité des rapports de force, cette exemplaire. Malgré quelques lon- de notre envoyé spécial débutante résout, avec une aisance gueurs, le film est un bel hommage à Pour sa dernière année comme modeste et bouleversante, l’équa- une forme toujours vivace de palais du Festival de Berlin (avant le tion cinématographique sur laquelle culture populaire, un recueil d’auto- transfert, annoncé à son de trompe, butent deux réalisateurs chevron- biographies mémorables et de mé- de la manifes- nés, également en compétition. lodies emballantes et, surtout, un tation dans les Avec Ça commence aujourd’hui, étonnant hymne à la joie. La joie de bâtiments Bertrand Tavernier pousse un rugis- chanter et de jouer, de n’être ni mort neufs de la sement de colère contre l’état de mi- ni oublié qui, d’Amsterdam à Carne- Potsdamer- sère dans lequel vivent un grand gie Hall en passant par La Havane, platz en nombre de nos concitoyens. Il iradie l’écran. l’an 2000), le montre aussi les obstacles absurdes Pourtant, nonobstant les vertus vénérable Zoo qui entravent l’action des ensei- du documentaire, le cinéma peut en- BERLIN Palast aura eu, gnants qui se trouvent en première core créer des héros romanesques, le 16 février, le discutable honneur ligne sur le front de la grande pau- avec toute la consistance, la séduc- d’être entièrement bouclé par la po- vreté. Mais le film ne trouve jamais tion, et le trouble qu’on est en droit lice. Le hasard a voulu que le soir la forme narrative, le système de fic- d’attendre d’un personnage de fic- même où, partout en Europe, se dé- tion capable de porter la fureur qui tion. En ont témoigné deux films, chaînait la colère des militants l’anime. l’un japonais, l’autre américain. Le kurdes soit présenté en compétition premier, déjà remarqué à Tokyo, est officielle un film turc consacré au WENDERS, SORTI DE L’IMPASSE Licence to Live. La virtuosité et la problème kurde. D’ailleurs sans in- La fiction et son rapport au réel sensibilité des changements de ton cident. En pareille circonstance, on sont au centre du nouveau film de et la qualité de la composition des se contente de l’aspect signifiant du David Cronenberg, eXistenZ, qui ac- images autour d’un adolescent reve- film et du symbole que son appari- compagne dans des niveaux de vir- nu à lui après dix ans de coma justi- tion suppose à l’heure où l’actualité tualité enchevêtrés les participants à fient les espoirs mis dans l’étoile s’enflamme. Mais Voyage vers le So- un jeu vidéo sophistiqué. Amusante, montante du cinéma d’auteur nip- leil vaut mieux, beaucoup mieux que cette variation sur la perte de réalité pon qu’est Kyoshi Kurosawa (aucun cette fonction « marqueur » d’une semble bien banale de la part d’un rapport avec Akira). crise. cinéaste autrement inventif et cri- La nouvelle réalisation d’Amos Simplement parce qu’il se trouve tique à l’époque de Scanners et de Kolleck, avec Anna Thomson, était que la première réalisation de la ci- Videodrome, et alors que n’importe très attendue après le coup de ton- néaste Yesim Ustaoglu est un très quel tâcheron hollywoodien tartine nerre de Sue perdue dans Manhat- beau film – l’une des rares heureuses sur le simulacre et la société du spec- tan. Le résultat, Fiona, est éblouis- surprises de la compétition avant la tacle. sant de sensibilité crue, de violence « dernière ligne droite » vers le pal- Après avoir beaucoup épilogué et de délicatesse, d’humour et de dé- marès, le 21 février. Cette architecte, sur ce thème, au risque de se perdre, sespoir. La chronique de la vie de passée à la mise en scène, construit Win Wenders a choisi la meilleure cette jeune femme, prostituée et un récit à la fois dénonciateur et tou- des sorties à ce type d’impasse : le droguée, dessinée sans caricature ni jours ancré dans la réalité, légiti- documentaire. Buena Vista Social complaisance sur le bitume du New mant, par la durée de ses plans, la Club, consacré à une bande de vieux York d’aujourd’hui, confirme le justesse de ses interprètes, l’évi- musiciens cubains (Ibrahim Ferrer, talent du cinéaste et de son inter- dence de l’oppression comme la fa- Omara Portuondo, Eliades Ochoa, prète. talité de la résistance. Au croisement Ruben Gonzales...) rappelés d’entre de l’impératif de justice et de l’inexo- les fantômes par Ry Cooder, est Jean-Michel Frodon Mesures de tolérance pour les soirées rave et techno LES ORGANISATEURS de la Techno Parade du venait « un véritable phénomène de société » et que les 19 septembre 1998 en espéraient l’annonce le jour de organisateurs de ces manifestations « font preuve d’un leur défilé, il aura fallu patienter. La nouvelle circulaire professionnalisme accru », la circulaire recommande adressée aux préfets, concernant « l’instruction sur les aux préfets « une attitude dépourvue d’a priori ». Elle manifestations rave et techno », par les ministères de préconise de traiter sur un pied d’égalité raves et l’intérieur, de la défense, de la culture et de la commu- concerts de rock, tout en insistant sur les mesures à nication, vient d’être rendue publique, enfin paraphée prendre « pour éviter la circulation de produits stupé- par les titulaires respectifs de ces ministères – Jean- fiants ». Jack Queyranne (qui assurait l’intérim de Jean-Pierre L’évaluation des risques de trouble à l’ordre public Chevènement), et Catherine Traut- reste à l’appréciation des préfets, qui doivent motiver mann. Ce texte, daté du 29 décembre 1998, remplace toute décision de refus. celui diffusé en 1995 par Jean-Louis Debré, alors mi- Si cette circulaire appelle à plus de tolérance à nistre de l’intérieur, qui donnait des consignes afin l’égard des soirées techno officielles – Jack Lang se dit d’interdire les soirées techno par tous les moyens. « globalement satisfait par ce texte » –, elle invite claire- Depuis quelques mois, les pouvoirs publics étaient ment les préfets à réprimer d’autant plus durement les passés de la répression à la concertation avec les orga- raves clandestines, ou free party, soulignant en parti- nisateurs de raves pour tenter de « dédiaboliser » ces culier que « toute infraction, tout délit, notamment la soirées tout en cherchant à maîtriser les trafics de présence éventuelle de drogue, donnera lieu, lors de ces drogue. En janvier 1998, Jean-Pierre Chevènement re- manifestations, à interpellation des participants comme cevait, à l’initiative de Jack Lang, une délégation d’or- des organisateurs ». ganisateurs et acteurs du milieu de la musique techno. Constatant que le simple phénomène de mode de- Stéphane Davet

DÉPÊCHES a THÉÂTRE : le Théâtre de Ca- Pari gagné pour Présences 99 vaillon proteste contre la baisse de la subvention versée par la ville EN CHOISISSANT Pascal Dusa- tions internes de Comoedia (tri- pour l’année 1999. La municipalité, pin comme tête d’affiche de son ptyque pour soprano et six instru- dirigée par Maurice Giro (div. dr.), a édition 99, le festival Présences (qui ments inspiré de La Divine Comédie annoncé le 11 février une baisse de s’est achevé à Radio-France di- de Dante) et les orbitales planantes 44 % de sa subvention. Elle souhaite manche 14 février) a fait l’audacieux de Granum Sinapis (pièce pour que l’Etat augmente sa part. Pour la pari qu’un compositeur encore chœur a cappella) animent la ma- direction du théâtre, « cette baisse jeune (il est né en 1955) peut satis- tière musicale avec un souffle in- de subvention subite, annoncée en faire le « grand public » de la mu- temporel. D’allure spasmodique cours de saison et sans concertation sique contemporaine au même titre avec ses soulèvements de bois et ses préalable, compromet l’avenir de la que les septuagénaires (Berio, Xena- éboulements de timbales, l’Aria scène nationale ». Une commission kis) honorés les années précédentes. pour clarinette et ensemble évolue d’arbitrage est prévue le 3 mars. Pari gagné. L’œuvre multipolaire de librement dans une perspective ma- a SPECTACLE VIVANT : Jean- Dusapin a tenu la distance (quator- jestueuse tandis que Dona eis (po- François Marguerin, administra- ze pièces jouées en trois semaines) lyptyque pour chœur mixte et sept teur civil, actuellement directeur et n’a pas réduit le taux de fréquen- instruments à vent présenté en régional des affaires culturelles de tation. Bien au contraire car, avec création mondiale) tend vers la syn- Haute-Normandie, a été nommé 11 560 spectateurs en vingt et un thèse. On y perçoit la densité orga- conseiller technique au cabinet du concerts, une progression de 3 % nique des pièces instrumentales ministre de la culture, chargé du par rapport à 1998 a été enregistrée. écrites par Pascal Dusapin depuis le spectacle vivant. Dominique Chavi- Des six concerts qui ont affiché début des années 90 et le rayonne- gny, qui occupait cette fonction au complet, c’est sans doute celui du ment spirituel envisagé récemment cabinet de Catherine Trautmann, 2 février, entièrement consacré à à partir du traitement du chœur. est désormais responsable de l’ac- Dusapin, qui aura constitué le prin- Dona eis brasse plus large que Gra- tion territoriale, de la démocratisa- cipal temps fort du festival. num Sinapis et inaugure peut-être tion et des politiques interministé- On a pu y vérifier que Pascal Du- un nouveau genre, entre oratorio et rielles. sapin possédait l’art de rapporter et cantate remis au goût du IIIe millé- a ROCK : le groupe irlandais U 2 de communiquer dans un temps naire. a composé une mélodie inspirée très court les expériences émotion- Laurence Equilbey n’est pas du nouveau roman de Salman nelles les plus fortes. Cascando étrangère à la forte impression pro- Rushdie, The Ground Beneath Her s’ouvre, par exemple, de manière duite par cette musique très plas- Feet (qui sera publié en avril). L’écri- anodine sur une note répétée avec tique. Elle sublime le Chœur Accen- vain britannique, ami de longue divers effets de timbre mais laisse tus avec une stupéfiante diversité de date du chanteur Bono, était appa- un souvenir de profonde originalité gestes ; joignant les poings, se- ru sur scène avec le groupe en 1993, après une saisissante métamor- couant la tête, relevant les épaules, lors de leur ZOO TV Tour. L’écri- phose. D’une coulée de sable fin, bref, affichant sur son corps les stig- vain et les musiciens prévoient de Dusapin parvient à façonner un mates d’une authentique passion sortir le disque au même moment corps sculptural en pleine éléva- musicale. que le roman, probablement via In- tion ! ternet. Tout aussi fascinantes, les muta- Pierre Gervasoni LeMonde Job: WMQ2102--0025-0 WAS LMQ2102-25 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0461 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 25 Peintures, matières SORTIR PARIS Jonathan Richman est revenu miraculeusement sur le devant de The Winter’s Tale la scène. Cette figure culte de la et couleurs Sous une tente du quai scène proto-punk américaine, d’Austerlitz, autour d’une piste découvert par John Cale au début circulaire, le Footsbarn Theatre des années 70, a conservé ses Galeries à Paris. Un hommage à Dora Vallier retrouve, en anglais, ses marques allures d’éternel jeune homme et shakespeariennes dans The un goût des refrains naïfs qui ont et Shirley Jaffe, Roger-Edgard Gillet et Byong Jin-koh Winter’s Tale (Le Conte d’hiver). toujours fait merveille en concert. Avec son inventivité habituelle, la A noter qu’il vient de signer, avec LA GALERIE Louis Carré rend qui fit la couverture d’une livrai- troupe le récent I’m So Confused, un de hommage à Dora Vallier, histo- son des Cahiers d’art en 1960 en anglo-franco-indo-germanique ses meilleurs albums. rienne et critique d’art disparue le témoignent. Et Dora Vallier aimait crée une Sicile et une Bohême Le Trianon, 80, boulevard 12 septembre 1997 (Le Monde du la peinture. vénéto-arabo-indo-africaine, dont Rochechouart, Paris 18e. Mo Anvers. 16 septembre 1997). Des parti- La chose est aujourd’hui sus- la fantaisie est maîtresse. Ici, Le 20, à 20 heures. Tél. : culiers ou des confrères, comme pecte. Pourtant, les tenants de la toutes les libertés avec le barde 01-44-92-78-03. 135 F. les galeries Thessa Hérold ou toile et des couleurs sont bien vi- sont autorisées, pourvu qu’elles Natalia Gutman Louise Leiris, ont contribué par vaces. Ainsi l’Américaine Shirley célèbrent le plaisir de jouer D’allure austère, la violoncelliste leurs prêts à un accrochage à la Jaffe, qui, après avoir longtemps ensemble. Dans des costumes russe Natalia Gutman déploie une fois nostalgique et frais, avec des exposé chez Jean Fournier, est à splendides, acteurs fantasques et intensité farouche qui impose tout œuvres bien choisies et, pour présent montrée par Nathalie animaux fantastiques, masques à la fois le respect et l’admiration beaucoup d’entre elles, pas vues Obadia. Née dans le New Jersey venus en musique du fond des du public. Menant sa carrière loin depuis longtemps. en 1923, Shirley Jaffe est installée temps, chantent avec un bel des projecteurs, elle n’a pas la Dix-sept artistes ont été réunis, à Paris depuis 1949. D’abord ensemble la mort et la célébrité d’un Rostropovitch, mais de Bissière à Zao Wou-ki. Des proches de l’expressionnisme abs- résurrection de la femme aimée. il est évident qu’elle a la stature amis, comme Albert Bitran, auteur trait, ses tableaux sont devenus Sous chapiteau, 47, quai musicale de son compatriote. d’une chaleureuse préface qui plus ordonnés, tout en conservant d’Austerlitz, Paris 13e. Bach : Suites pour violoncelle seul rappelle la rigueur et la passion de un rythme et une spontanéité qui Mo Gare-d’Austerlitz. Les 20, 24, 25, BWV 1009 et 1011. Hindemith : la critique d’art, ou d’autres sur n’appartiennent qu’à elle. Enfin, 26 et 27, à 20 heures ; les 21 et 28, à Sonate pour violoncelle seul lesquels elle écrivit quelques tex- pour l’instant : bien des travaux de 16 heures ; le 23, à 19 heures. Tél. : op. 25 no 3.

tes qui firent date, comme jeunes artistes actuels pourraient JACQUELINE HYDE/GALERIE PHILIPPE CASINI 01-53-05-19-19. 90 F et 140 F. Théâtre des Champs-Elysées, Georges Braque – dont on revendiquer la maternité de Shir- Le Coréen Byong Jin-koh dans son atelier parisien. Jonathan Richman 15, avenue Montaigne, Paris 8e. montre, entre autres, une pré- ley Jaffe et l’inspiration de ses Par la grâce d’un film, Mary à tout Mo Alma-Marceau. Le 21, à cieuse gravure cubiste, Fox, de aplats mats, aux tons d’une rare répandues désormais. En 1952, le l’exposition actuelle réunit des prix, où il joue le rôle d’un 11 heures. Tél. : 01-49-52-50-50. 1911 –, Jacques Villon ou Serge Po- vigueur. critique Michel Tapié avait inclu toiles et de grands papiers, ces chanteur-récitant assez irrésistible, 120 F. liakoff. Dora Vallier publia de 1954 Gillet, alors abstrait, dans son derniers remarquables par leur à 1960, dans les Cahiers d’art, créés GILLET, GÉNÉREUX ET SUBTIL livre Un art autre. Autre, il l’est de- densité. Dans l’un et l’autre cas, par Christian Zervos, des entre- Aux antipodes de cette abstrac- meuré. les formes imaginées par Byong tiens avec des figures majeures du tion tendue comme une corde Mais qui voudrait être projeté Jin-koh n’ont rien perdu de leur GUIDE XXe siècle. prête à se rompre, la peinture de dans un univers totalement in- puissance, et mêlent toujours l’or- En 1967, elle publie L’Art abs- Roger-Edgard Gillet témoigne connu en trouvera l’occasion à la ganique au végétal, en créant un o FILMS NOUVEAUX M Ledru-Rollin. Le 21, à 21 heures. Tél. : trait, première synthèse accessible d’une sensualité joyeuse. Même si galerie Casini. Né à Séoul en 1954, monde imaginaire dont la culture 01-43-14-06-36. Jusqu’au 28 février. en français sur le sujet. Chez Louis la thématique n’est pas d’une Byong Jin-koh expose à Paris de- occidentale ne peut qu’affleurer la La Biographie d’un jeune accordéoniste Mugar Carré, des vitrines présentent cer- gaieté folle – crucifixions, puis 1993, date à laquelle il avait richesse. de Satybaldy Narymbetov (Kazakhstan, Espace Germinal, avenue du Mesnil, tains de ces ouvrages et rappellent monstre, mutants ou nu blafard –, montré, au regretté Carré des arts, On y verra, selon les cas, une ri- 1 h 30). 95 Fosses. Le 20, à 21 heures. Tél. : 01-34- 72-88-80. 80 F. un parcours exceptionnel, scandé la brosse donne une telle densité à des toiles gigantesques couvertes bambelle d’ours cheminant vers le Les Collègues de rencontres et d’amitiés. Les la pâte et la main une telle expres- d’une matière foisonnante, une ciel, une jungle luxuriante et noire de Philippe Dajoux (France, 1 h 33). CHANGEMENT DE LIEU Feuille sur un oreiller peintres aimaient Dora Vallier : sion aux figures que l’œil s’at- jungle moite et grouillante qui ré- ou des figures bizarres, mi-amibes de Garin Nugroho (Indonésie, 1 h 23). La Péniche-Opéra et la péniche Adé- son prénom, calligraphié en grand tarde, ravi par une matière géné- vélait un peintre exceptionnel. mi-légumes, surpris en pleine co- Jack Frost laïde sont, pendant la durée des travaux par Picasso, ou le Miro dédicacé reuse et subtile, des qualités peu Justement titrée « Etranger », pulation. Bref, ce qu’on y apporte, de Troy Miller (Etats-Unis, 1 h 40). sur le canal Saint-Martin (à la hauteur ce qui est très bien ainsi. Tout le Loin des yeux du quai de Jemmapes), amarrées au monde sait, depuis Marcel Du- de Joao Mario Grilo (Portugal, 1 h 27). bassin de la Villette, face au 42, quai de champ, que c’est le regardeur qui Madeline la Loire, Paris 19e. La réservation des INSTANTANÉ Mbodj, honorée par Steve Potts, ne l’est qu’à l’attention, aux cli- de Daisy von Scherler Mayer (Etats-Unis, fait l’œuvre. Cela vaut pour le rea- places pour La Veuve et le Grillon (Salon guest-star, plus le meilleur pia- mats, les accents, un trait de gui- 1 h 29). musical autour des airs de cour du dy-made comme pour la peinture FATTORINI, niste de coœur, Alain Jean-Marie, tare comme s’il y allait de l’avenir Pleasantville XVIIe siècle, jusqu’au 27 mars) se fait au on sait que cette chanteuse a du monde (Frédéric Sylvestre). lorsqu’elle est bonne. de Gary Ross (Etats-Unis, 1 h 54). 01-53-38-49-49. Seul contre tous (**) DIVINE SURPRISE quelque chose. Les musiciens ne Ou alors cette monstrueuse des- RÉSERVATIONS se trompent pas. C’est une chose cente d’accords, fugace, délicate, Harry Bellet de Gaspar Noé (France, 1 h 33). Very Bad Things (*) Morena Fattorini, notez le nom, complexe, un signal, mais si cela que se permet Alain Jean-Marie de Peter Berg (Etats-Unis, 1 h 40). Le Cabaret latin de Karine Saporta ૽ la voix, la présence, Morena Fat- devait ne plus arriver, on sait : on en un final d’accompagnement « Hommage à Dora Vallier », ga- Vigo, histoire d’une passion Le Cabaret sauvage, parc de La Villette, torini est une chanteuse peu cesserait d’un coup de courir la discret : pour qui, grands dieux ? lerie Louis Carré & Cie, 10, avenue de Julien Temple (France-Grande-Bre- Espace « au bord du canal », Paris 19e. connue. Elle chante aux 7 Lézards, nuit et la chance de la nuit. Ce pour personne, pour elle, pour de Messine, Paris 8e. Tél. : 01-45- tagne, 1 h 42). Du 26 février au 10 avril. Tél. : 01-40-03- café-concert très accueillant, juste n’est pas du « jazz », mais cela ne l’art de la musique, certainement 62-57-07. Jusqu’au 13 mars. Virus (*) 75-15. La Clémence de Titus en face de chez Jo Goldenberg, peut être joué à ce point que par pas pour lui-même, comme un ૽ « Shirley Jaffe », galerie Natha- de John Bruno (Etats-Unis, 1 h 40). Yom Yom de Mozart, livret de Pietro Metastasio, rue des Rosiers. Le salon est amé- des musiciens de jazz. Ainsi va la Richter qui jouerait devant les lie Obadia, 5, rue du Grenier-Saint- d’Amos Gitaï (France-Israël, 1 h 39). adapté par Caterino Mazzola. Ivor Bol- e nagé en théâtre, en club. Le son vie. sept pianistes du monde ? Non : Lazare, Paris 3 . Tél. : 01-42-74-67- (*) Films interdits aux moins de 12 ans. ton (direction), Willy Decker (mise en juste, sans amplification. Répertoire : Kurt Weill, Hans vraiment pour elle, pour une 68. Jusqu’au 1er mars. (**) Films interdits aux moins de 16 ans. scène), avec Deon Van der Walt, Chris- Avant de connaître la chan- Eisler, Bartok, Fattorini elle-même belle femme qui chante. Sans ૽ « Roger-Edgard Gillet », Galerie tine Goerke, Heidi Grant Murphy, Susan TROUVER SON FILM Graham. teuse, avant de découvrir sa voix, ou Brecht pour les textes. La voix plus. Henry Bussière Arts, 26, rue Maza- e e Palais Garnier, place de l’Opéra, Paris 9 . son corps de marin, on sait. On est superbe, clairement affirmée, rine, Paris 6 . Tél. : 01-43-54-78-11. Tous les films Paris et régions sur le Mini- Le 27 février, les 1er, 4, 12, 15 et 18 mars, sait qu’une vocaliste qui a pu s’en- parfois sans micro, à nu, hors tout Francis Marmande Jusqu’au 27 février. tel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08-36-68-03- à 19 h 30 ; le 7, à 15 heures. Tél. : 08-36- tourer de Frédéric Sylvestre (gui- effet, la mise en place, heureuse. ૽ « Byong Jin-koh », Galerie Phi- 78 (2,23 F/mn) 69-78-68. De 60 F à 650 F. tare) ou Gilles Naturel (contre- Morena Fattorini est d’une pré- ૽ Les 7 Lézards, 10, rue des Ro- lippe Casini, 13, rue Chapon, Pa- ENTRÉES IMMÉDIATES Don Giovanni basse), une chanteuse venue avec sence qui fait croire à la personne. siers, 75004 Paris, Mo Saint-Paul, ris 3e. Tél. : 01-48-04-00-34. Jus- de Mozart, livret de Lorenzo Da Ponte. son percussionniste Souleymane Tout semble lié à la chance, cela 01-48-87-08-97. qu’au 20 mars. Le Kiosque Théâtre : les places du jour Leopold Hager/Andreas Stoehr (direc- vendues à moitié prix (+ 16 F de commis- tion), avec Elena Mosuc/Raphaëlle Far- sion par place). Place de la Madeleine et man, Sandra Zelter/Sophie Fournier, De- parvis de la gare Montparnasse. De nis Sedov/Jaël Azzaretti. 12 h 30 à 20 heures, du mardi au same- Opéra-Comique, place Boïeldieu, Pa- e er Une création désabusée de Franco Donatoni à Pleyel di ; de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. ris 2 . Le 27 février et du 1 au 9 mars, à Ensemble Musica Mundana 19 h 30 ; les 28 et 7, à 16 heures. Tél. : 01- L’œuvre créée par l’Orchestre de Paris a tout public de Pleyel. « Pour de la musique moderne Œuvres de Hildegarde von Bingen 42-44-45-46. De 50 F à 500 F. Franco DONATONI : Fire (in cauda IV) (créa- de la performance du clown triste. Fire (in cau- c’était plutôt bien fait », entendait-on ça et là à Cité internationale (Maison Heinrich DERNIERS JOURS tion). Ernest BLOCH : Schelomo. Ludwig van da IV) arpente la scène orchestrale par mouve- l’entracte. Bien fait ! Pour qui ? Heine), 27, boulevard Jourdan, Paris 14e. BEETHOVEN : Symphonie no 3 « Héroïque ». ments limités, désunis et hagards. La rhétorique Aucune arrière-pensée en revanche à l’écoute Le 20, à 20 h 30. Tél. : 01-44-16-13-00. 24 février : Marie Devellereau, Rié Hamada (sopranos), de l’escalier (accords enchaînés dans une be- de Schélomo, superbe rhapsodie pour violon- 30 F. COBRA, les œuvres collectives 1948- Marcos Barrientos (clarinette) Nadine Denize (mezzo-soprano), Cecile Eloir sogneuse ascension, échelles mélodiques par- celle et orchestre composée au début du siècle 1995 Artas Balakauras (piano) Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129, rue (alto), Eric Picard (violoncelle), Orchestre de courues dans de facétieuses glissades) en- par Ernest Bloch. Le jeune Eric Picard, au goût Œuvres de Weber, Sauguet et Guastavi- Saint-Martin, Paris 4e. Tél. : 01-53-01-96- Paris, Christoph von Dohnanyi (direction). gendre un numéro d’équilibriste emprunté qui sûr et personnel, la communique avec une gé- no. 96. 20 F. Salle Pleyel, le 17 février. se rétablit sur des figures parodiques. De plus nérosité jamais excessive. A son contact, l’Or- Eglise Notre-Dame-de-Compassion, Mère Courage et ses enfants en plus fréquentes, les citations à peine voilées chestre de Paris, d’abord un peu raide après le place du Général-Koenig, Paris 17e. de Bertolt Brecht, mise en scène de o Chef de file dans les années 60 de l’avant- (de Peer Gynt de Grieg, de La Walkyrie de Wa- pas de charge donatonien, retrouve progressi- M Porte-Maillot. Le 20, à 21 heures ; le Jorge Lavelli. 21, à 16 heures. Tél. : 01-45-74-83-31. 40 F. garde musicale, entré dans l’histoire avec les gner, de la Marche funèbre de Chopin, etc.) pa- vement une liberté d’exécution qui sert aussi Comédie-Française, salle Richelieu, 2, Les Négropolitains rue de Richelieu, Paris 1er. Tél. : 01-44-58- cours d’été de Darmstadt, Franco Donatoni (né raissent aussi incongrues que l’activité démesu- bien la perspective soignée que les couleurs ru- Chansons de Boby Lapointe interprétées 15-15. De 30 F à 190 F. en 1927) fait aujourd’hui figure de repenti. Il n’a rée du quatuor vocal féminin chargé de diffuser tilantes du tableau peint par le compositeur à par un duo de chanteurs africains. 27 février : plus foi en la musique contemporaine et la dé- en anglais un court poème de Jack Beeching. partir de motifs hébraïques. Trop saillante et Théâtre d’Edgar, 58, boulevard Edgar- Le Marchand de Venise nigre dans un opéra autobiographique, Alfred, Peu concerné par cette musique sans queue parfois instable, l’Héroïque de Beethoven diri- Quinet, Paris 14e. Mo Edgar-Quinet. Le de William Shakespeare, mise en scène Alfred (Le Monde du 14 octobre 1998). Il ne croit ni tête, on considère avec compassion les gestes gée par Dohnanyi n’atteindra pas un tel degré 20, à 20 h 15. Tél. : 01-42-79-97-97. De de Stéphane Braunschweig. 70 F à 90 F. Jusqu’au 28 février. peut-être même plus à la musique tout court et vains d’un artiste qui s’imagine que « la plus d’excellence. Bouffes du Nord, 37 bis, boulevard de la Buff’Grol, Christian Pacher, Philippe Ve- Chapelle, Paris 10e. Tél. : 01-46-07-34-50. répond aux commandes d’une manière qui belle mort est la plus volontaire ». Le pathétique niel De 70 F à 130 F. semble, pour le moins, désabusée. dans l’affaire tient à l’accueil de l’œuvre par le Pierre Gervasoni Maison de Radio-France, 116, avenue du Partage de midi Président-Kennedy, Paris 16e. Mo Passy. de Paul Claudel, mise en scène de Gé- Le 20, à 17 h 30. Tél. : 01-42-30-15-16. rard Desarthe. tion pour négliger à ce point toute est un chanteur de blues, blanc et 30 F. Théâtre national de Chaillot, 1, place du Sergent Garcia e FILMS NOUVEAUX crédibilité au point, par exemple, heureux. On est déjà aux frontières Trocadéro, Paris 16 . Tél. : 01-53-65-30- L’Européen, 3, rue Biot, Paris 17e. 00. 120 F et 160 F. de programmer la finale en plein du réel. Sa vie de famille est en- Mo Place-de-Clichy. Le 20, à 20 h 30. Tél. : 28 février : MADELINE té de trouver la respiration qui lui après-midi. L’aspect « gadget » du viable, entouré d’une femme belle 01-43-87-97-13. 110 F. Lucien Pissarro et le post-impression- a Dans un Paris rêvé, peuplé de permettrait de surprendre. film, renforcé par la présence de et compréhensive, et d’un gar- Patrizia Bovi, Pino de Vittorio nisme anglais 2 CV, de « tubes » Citroën, de Sim- Jean-François Rauger Joël Cantona, le frère d’Eric, ne çonnet intelligent et sensible. Et Cité de la Musique, 221, avenue Jean- Musée Tavet-Delacour, 4, rue Lemercier, e o ca 1000 et où Notre-Dame de Paris Film américain de Daisy Scherler pèse pas lourd face à un scénario voici qu’au tiers temps il meurt Jaurès, Paris 19 . M Porte-de-Pantin. Le 95 Pontoise. Tél. : 01-30-38-02-40. 20 F. 21, à 15 heures. Tél. : 01-44-84-44-84. côtoie le Sacré-Cœur, se trouve une Mayer. Avec Frances McDormand, concocté à toute vitesse, trop pres- dans un stupide accident de voi- Berthe Morisot, Degas, Manet, Renoir 80 F. Musée Marmottan-Claude-Monet, 2, pension pour petites filles dirigée Hatty Jones, Nigel Hawthorne sé de surfer sur la victoire française ture, puis ressuscite aussi sec, La Merienda cubana rue Louis-Boilly, Paris 16e. Tél. : 01-42-24- par une religieuse, Sœur Clavel. (1 h 29). en Coupe du monde. transformé en bonhomme de Suds, 55, rue de Charonne, Paris 11e. 07-02. 40 F. Une orpheline blondinette, Made- Samuel Blumenfeld neige. Son fils a du mal à le croire, line, s’en détache par son caractère LES COLLÈGUES Film français de Philippe Dajoux. nous aussi. Il faut pourtant l’ad- volontaire. Ce décor posé, les scé- a Un petit club de football ama- Avec Joël Cantona, Sacha Bourdo, mettre : cette omelette montée en naristes de cette bande pour en- teur de Marseille en proie à de Patrick Bosso, Albert Cantona, At- neige, dépourvue de jambe, avec fants se sont contentés d’accumu- graves difficultés trouve, en pleine men Kelif (1 h 33). deux branches en guise de bras et ler diverses situations déjà vues Coupe du monde, le moyen un bouchon en guise de nez, est cent fois ailleurs. L’héroïne devra, d’échapper à sa disparition pro- JACK FROST bien Jack Frost. Il ne lui restera en effet, empêcher que l’école soit grammée. Tourné durant la der- a Pour qui douterait que Holly- alors, en un ultime rebondissement vendue par son nouveau proprié- nière Coupe du monde, Les Col- wood est encore capable de pro- qui confine à l’apothéose, qu’à taire. Elle devra sauver du kidnap- lègues aligne les pires clichés duire des films vraiment décalés, remplir une mission à laquelle il ping l’insupportable morveux qui imaginables sur le football et la Jack Frost est à conseiller. Non avait failli sous sa forme humaine : habite à côté et qui est le fils de ville de Marseille, et se complaît parce que ce conte de Noël sort en enseigner à son fils le hockey sur l’ambassadeur d’Espagne. Elle de- dans une évocation plate d’une France quasiment au printemps. glace. Insoutenable. vra enfin faire accepter la présence équipe composée de caractériels C’est plutôt que les scénaristes ont Jacques Mandelbaum d’un chien qui lui a sauvé la vie. en puissance. Philippe Dajoux, le dépassé ici toutes les bornes de Film américain de Troy Miller. Avec Une telle multiplication de clichés réalisateur du film, a sans doute l’audace et de la fantaisie. Qu’on en Michael Keaton, Kelly Preston, Jo- ne donne guère au récit la possibili- été trop préoccupé par sa produc- juge : Jack Frost (Michael Keaton) seph Cross (1 h 40). LeMonde Job: WMQ2102--0026-0 WAS LMQ2102-26 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 29Fap:100 No:0462 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 CARNET

DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » Avec Alexandre VOILLAUME, – Renée-Hélène Level, Camille, Thomas et Juliette BONAZZI, Colette et Martial Nédélec, Naissances Mathilde et Antoine DUPLEX, Et la famille, ont la douleur de faire part du décès de Marie-Françoise Nicole et Raymond LE LOCH, Frederick Sommer DELECROIX-BORGOMANO, sont heureux d’annoncer la naissance de Guy LEVEL, Jean-Marc BORGOMANO, laissent à Mathilde et Paul Valentin. survenu le 9 février 1999, au Costa Rica. la joie d’annoncer la naissance Chez Sophie et Hubert VOILLAUME. Un grand photographe surréaliste de leur petite sœur, 8, rue Lafond, 35000 Rennes. ON APPREND la mort du pho- traits du peintre, en surimpression, père allemand et d’une mère 43, avenue Ernest-Reyer, 75014 Paris. tographe américain Frederick chevelure blanche et visage acéré, suisse, Frederick Sommer grandit Alix, Sommer, survenue le 23 janvier à se fondant dans la matière abs- au Brésil, où il étudie l’architecture le 9 février 1999. – Ses amis de travail son domicile de Prescott (Arizona). traite. Si Ernst a révélé « un au-de- – le métier de son père. Il s’installe Anniversaires de naissance ont la tristesse de faire part du décès de Il avait quatre-vingt-treize ans. là de la peinture », l’œuvre de à New York en 1925, où il obtient Le prieuré Saint-Germer, – 21 février. Guy LEVEL, « Faites comme si j’étais mort », Sommer se situe au-delà de la un diplôme d’architecte-paysagiste directeur du son, aimait dire, à qui le sollicitait, ce photographie : des façades de mai- et suit un enseignement artistique : 60, rue M.-Duchemin, César du cinéma 1985, 60600 Clermont. Quelle chance pour tes parents d’avoir photographe énigmatique qui a son, des paysages arides et dérou- peinture, dessin, aquarelle. Il une fille comme toi ! fait de l’effacement un moteur de tants, des portraits, des animaux contracte la tuberculose en 1930, survenu le 9 février 1999, au Costa Rica, à l’âge de soixante-dix ans. sa vie et de son œuvre – dessins, morts, des entrailles de poulet, des se fait soigner en Suisse, où il dé- Frédéric DÉVÉ Céline. collages, photographies fantoma- recherches sur la matière minérale couvre les possibilités de la photo- et Benedetta CALDARULO De Strasbourg à la Tunisie, de l’Al- tiques entre document et abstrac- et végétale, des collages surréali- graphie, sans l’adopter immédiate- ont la joie d’annoncer la naissance de Heureux anniversaire et gros bisous hambra à l’Olympia, d’Antibes à Nice et pour tes dix-huit ans. tion –, qui vivait isolé depuis un sants, autant de motifs qui, sous le ment. C’est en 1939 qu’il de Nancy à Royan et du Palais des demi-siècle en Arizona. Son nom regard de Sommer et servis par un entreprend ses paysages de l’Ari- Lorenzo, congrès à l’Alcazar et de Carmen en Jean-Claude et Evelyne. Butterfly et d’Ella à Miles, de Dizzy à figure pourtant en bonne place art étourdissant du tirage, où zona à la chambre 8x10 qui le ren- le 20 janvier 1999, à Rome. Mulligan et encore et encore, tu fus dans les histoires et dictionnaires chaque nuance de gris est relief, dront célèbre et seront présentés remarquablement efficace, avec pudeur, de la photographie, et les images, offrent une perception de la réalité dans sa première exposition per- Décès dans la simplicité des humbles. Via Annia Faustina, 15, liées au mouvement surréaliste, qui déroute et transforme la na- sonnelle, au Musée d’art de Santa Merci d’être venu. 00153 Rome (Italie). –Mme Jacqueline Baudon, sont conservées dans les plus ture sèche en monde surnaturel, Barbara. Cet expérimentateur a son épouse, grandes collections américaines lyrique, inquiétant. Un monde aux également fabriqué, au début des Thierry et Isabelle Baudon-Schirmer, –Mme Renée Pressouyre, – New York, San Francisco ou Tuc- lectures multiples. années 50, sans appareil photogra- Fiona MUNRO et Philippe ENXERIAN Rémi-Bertrand Baudon, son épouse, son. Frederick Sommer n’a jamais Ses photographies, qu’il appelle hique, des négatifs en utilisant des ont la joie d’annoncer la naissance de ses enfants, Yves et Annie Mespoulhé, eu la grande exposition qu’il mé- « dessins automatiques » et col- peintures sur de la cellophane et Séverine, Laure, Nadège, Elise, Pauline Jean et Martine Mespoulhé, Estelle, et Matthieu, ses nièces et neveux, rite en France. L’oubli de son lages ont conquis les surréalistes : de la fumée sur du verre. En 1976, ses petits-enfants, œuvre y était donc encore plus il collabore à la revue View avec le Centre pour la photographie le 16 février 1999. ont la grande tristesse de faire part du font part du décès de grand. La galeriste parisienne Man Ray, André Breton et Marcel créative de Tucson (Arizona) ac- décès de Françoise Paviot avait corrigé cette Duchamp, puis à la revue surréa- quiert la plus importante collec- 44, boulevard Clemenceau, Alex PRESSOUYRE, injustice en présentant, en 1995, liste VVV, et sera le seul photo- tion de photos de Frederick Som- M. Maurice BAUDON, chevalier de l’ordre national du Mérite, 67000 Strasbourg. officier des Palmes académiques, une trentaine d’épreuves origi- graphe de l’exposition surréaliste mer, qu’il exposera en 1984. survenu le 13 février 1999, dans sa médaille de la Résistance, nales. C’était beaucoup pour un de la galerie Maeght. L’œuvre et Frederick Sommer est redécou- soixante-dix-neuvième année. auteur dont on connaît peu l’esthétique de Sommer s’ins- vert aux Etats-Unis au début des Pascale, Stéphane et Lucas survenu le 19 février 1999. d’images, dont, parmi elles, une crivent également dans la conti- années 90. En 1992, un livre est pu- DEVERGIES La cérémonie religieuse a été célébrée icône : des coyotes morts et dessé- nuité du mouvement moderniste blié en Arizona, All Children Are dans l’intimité familiale le 18 février, en Les obsèques auront lieu le lundi 22 fé- ont la joie d’annoncer la naissance de l’église de Neffes (Hautes-Alpes). vrier, à 11 heures, à Dieupentale (Tarn-et- chés dans le désert, qui ont mar- américain des années 20-30, et no- Ambassadors, et, en 1994, le Getty Garonne). qué des générations d’artistes. tamment de Stieglitz, Weston et de Los Angeles a acquis cent de ses Eliot, Cet avis tient lieu de faire-part. Sa rencontre avec Max Ernst, en Charles Sheeler – trois artistes qu’il photographies et collages. Le Californie en 1941, est détermi- a rencontrés – qui ont contribué à 31 mars, une rétrospective de ses le 6 février 1999. « Le Roy », Anniversaires de décès 05000 Neffes. nante. Elle devient amitié quand définir un art photographique à la dessins, photos et collages ouvre – Voilà trente ans que l’artiste surréaliste s’installe en Ari- fois autonome et inscrit dans l’his- au Musée d’art de Baltimore. Les familles Benaroya, Devergies, Gilodi et Gourdji s’associent à leur joie. zona, jusqu’en 1949. Sommer toire de l’art. –- Mme Philippe Bernard, Ludmila BOUVIER prendra un des plus beaux por- Né en 1905 à Angri (Italie) d’un Michel Guerrin née Marie-Noëlle Collet, nous a quittés. Paulette, Lucie, Pierre, Dorothée son épouse, DUBUISSON, Thomas, Corentin, Tanguy et Paul, Charlotte et Jeanne, Que d’événements, l’année 1968, NOMINATIONS lippe Séguin à l’Assemblée natio- cation horaire de base des sapeurs- Alexis GALLAIS, avons-nous vécus ! annoncent la naissance de ses enfants, nale, a été élu à la présidence de pompiers volontaires, la part for- Eric, Bruno, Rémi, Nicolas, ses frères, DIPLOMATIE l’Association des anciens élèves de faitaire de l’allocation de vétérance M. et Mme Olry Collet, En août, tu te trouvais à Prague et ne Jean de Gliniasty a été nommé l’Ecole nationale d’administration des pompiers volontaires, les in- Jules, ses beaux-parents, voulais pas quitter le pays. Nous ne t’ou- Ses belles-sœurs, beaux-frères, neveux blions pas, tu restes présente dans notre ambassadeur au Sénégal, en rem- (ENA), par le conseil d’administra- demnités susceptibles d’être al- chez Elodie DUBUISSON cœur et nos pensées. placement d’André Lewin, qui part tion de l’association, jeudi 18 fé- louées aux sapeurs-pompiers pro- et nièces, et Luc GALLAIS. ont le très grand chagrin de faire part du à la retraite, par décret publié au vrier, par 22 voix sur 27. Il succède fessionnels participant à la décès de Ta mère, ta sœur, Journal officiel daté 15-16 février. à Guy Berger, qui, devenu pré- campagne de lutte contre les feux La famille et les amis. me [Né le 27 septembre 1948 à Lyon, Jean de sident de chambre à la Cour des de forêts. M. et M Michel GRANDJEAN Philippe BERNARD, sont heureux d’annoncer la naissance de Gliniasty est licencié ès lettres et en droit, di- comptes, en cours de mandat, ne b Missions : deux décrets char- – Il y a un an, le 21 février 1998, leur petite-fille, plômé de l’Institut d’études politiques de Paris souhaitait pas se représenter, geant deux députés, Jean-Yves Le le 19 février 1999, à l’âge de quarante- compte tenu de la lourdeur de ses Déaut (PS, Meurthe-et-Moselle) et neuf ans. Michel BYDLOWSKI et ancien élève de l’ENA (1973-1975). Il a été Camille, Michèle, notamment en poste à Bruxelles auprès des charges. Catherine Bersani, ins- Pierre Cohen (PS, Haute-Garonne), Olivia GRANDJEAN. La cérémonie religieuse aura lieu le nous quittait. Communautés européennes (1982-1986), à Jé- pectrice générale de l’équipement, de missions temporaires auprès du mardi 23 février, à 15 heures, en l’église rusalem (1991-1995) et à l’administration cen- qui avait fait acte de candidature, ministre de l’éducation nationale. Sue Krause et Olivier Grandjean, Sainte-Clothilde du Bouscat. France-Culture pense à lui et à ses trale du Quai d’Orsay. Depuis août 1995, Jean mais obtenu moins de voix que b Cour des comptes : un avis re- 9, chemin de l’Aqueduc, proches. M. Teyssier lors de l’élection du latif à la nomination au tour exté- 78430 Louveciennes. de Gliniasty était directeur des Nations unies –Mme M. Doby, son épouse, et des organisations internationales au minis- conseil d’administration, s’est dé- rieur de deux emplois de conseillers Sa famille et ses amis, In memoriam ! tère des affaires étrangères.] sistée. Myriem Mazodier, chef de référendaires de deuxième classe 3742 North Magnolia, ont la douleur de faire part du décès du Chicago, IL60613. Thierry Reynard a été nommé service à l’éducation nationale, qui prévus au titre de l’année 1999. professeur Docteur Roland CAHEN ambassadeur en Uruguay, en rem- l’a remplacée au pied levé, a ob- Au Journal officiel du vendredi Jean-Marie DOBY, placement de Jean-François Nou- tenu quatre voix. 19 février sont publiés : Luce PIETRI le 20 février 1998. garède, qui part à la retraite, par [Né le 22 décembre 1958 à Paris, Arnaud b Exclusion : un décret portant a la joie d’annoncer la naissance de survenu le 13 février 1999, à Rennes. Ses décret publié au Journal officiel da- Teyssier, ancien élève de l’Ecole normale supé- création d’un comité interministé- obsèques ont eu lieu dans l’intimité. – Le 22 février 1998, té 15-16 février. rieure et de l’ENA, est membre de l’Inspection riel de lutte contre les exclusions ; Mina, Charlotte, [Né le 7 août 1942 à Ferryville (Tunisie), générale de l’administration. Il a été conseiller un décret relatif aux conseils dépar- Marc Le CAISNE chez Anne PIETRI et Mady NADIM. – Claire Lévéjac, Thierry Reynard est licencié en droit, ancien technique, chargé des problèmes économiques tementaux de l’insertion par l’acti- son épouse, quittait ce monde. inspecteur du Trésor (1962-1967) et ancien et sociaux, au cabinet de Philippe Séguin, pré- vité économique ; un décret relatif 14, square Adanson, Anne-Lise, Juliette, Marc et Jacqueline, élève de l’ENA (1971-1973). Il a été notamment sident de l’Assemblée nationale, d’octobre à l’agrément par l’Agence nationale 75005 Paris. Bernard et Anabelle, Il avait fait promettre à attaché commercial à Téhéran (1977-1979), 1995 à juin 1997. Arnaud Teyssier était en outre pour l’emploi des personnes em- ses enfants ; conseiller commercial à Moscou (1979-1982), secrétaire général de l’Association des anciens bauchées dans les organismes d’in- 54, rue Lepic, Julie, Joyce, Mathieu, Katia D. KAUPP, chef des services d’expansion économique à élèves de l’ENA depuis février 1996.] sertion par l’activité économique ; 75018 Paris. ses petits-enfants ; Françoise Lantier, un décret relatif aux entreprises qu’il aimait depuis le 6 juin 1976, « et Singapour (1982-1983), avant d’être consul gé- Jean-Louis et Suzanne Lantier, pour l’éternité », de venir un jour mêler néral à Miami (1985-1989), puis en poste à l’ad- d’insertion ; un décret relatif aux « Je vois dans vos yeux vos sourires. » et leurs enfants ; ses cendres aux siennes dans les eaux de ministration centrale du Quai d’Orsay et d’être entreprises de travail temporaire Monique et Charles Feurich Patmos où que son esprit puisse errer. Au- JOURNAL OFFICIEL Kimiko. intégré dans le corps diplomatique en dé- d’insertion ; un décret relatif aux et leurs enfants jourd’hui, son vœu sera exaucé. font part de leur tristesse : cembre 1991. Ambassadeur en Malaisie de Au Journal officiel du jeudi 18 fé- associations intermédiaires. Nina Clémentine, vrier sont publiés : b Législative partielle : un dé- mai 1993 à mai 1995, Thierry Reynard était di- Pierre LÉVÉJAC – Il y a un an, recteur adjoint d’Amérique au ministère des b Déconcentration : un décret cret portant convocation des élec- née le 25 janvier 1999, à 15 h 45, à affaires étrangères depuis février 1996.] relatif à la déconcentration de la teurs de la 9e circonscription des Amiens. les a quittés, le 18 février 1999, dans la sé- René GOTTEL procédure disciplinaire concernant Bouches-du-Rhône les dimanche rénité. ENA certains personnels relevant du mi- 21 et 28 mars pour élire un député, Takako NAGANO nous quittait. et Jean-Louis MANIAQUE. Arnaud Teyssier, inspecteur à nistre de l’éducation nationale. le Conseil constitutionnel ayant in- Sa famille et ses amis se réuniront pour une célébration religieuse, le lundi Il vit toujours en nous. l’Inspection générale de l’adminis- b Pompiers : trois arrêtés modi- validé l’élection d’Alain Belviso 59, rue d’Engoulvent, 22 février à 14 h 15, au temple de l’église tration et ancien conseiller de Phi- ficatifs concernant le taux de la va- (PC). 80000 Amiens. réformée de Carcassonne. Famille Gottel, 12, boulevard Desgranges, 92330 Sceaux.

« Le Monde diplomatique » de février Messe commémorative LE MONDE DIPLOMATIQUE de tique évoque les archives bâillon- février dénonce la duperie des nées de la guerre d’Algérie et ana- Mlle Jacqueline BENAYA, fonds de pension qui, fondée sur lyse les dessous industriels de dite Jacotte, une analyse économique contes- l’affaire du sang contaminé. est décédée accidentellement, le jeudi table, revient à demander aux ci- Egalement au sommaire : Israël 11 février 1999. toyens de jouer leur retraite en assume « sa » bombe ; le Nigeria, Bourse. Le mensuel passe aussi au un pays aux multiples fractures ; la Un dernier hommage lui sera rendu à Paris, le vendredi 26 février 1999 : une crible les enjeux et les risques de gauche turque entre militaires et messe sera célébrée en l’église Saint- l’élargissement prochain de islamistes ; le nationalisme perver- Lambert, rue Gerbert, Paris-15e. l’Union européenne aux pays ti de la Malaisie ; le droit à l’intimi- d’Europe centrale et orientale. Les té en détention ; il y a quinze ans : Hélène Luccioni, sociétés de l’Est du continent se « Vive la crise ! » ; une station spa- 55, rue des Moulins. 93370 Montfermeil. disloquent, comme le montre le tiale ruineuse et inutile ; et les trafic des femmes organisée vers termes inégaux des échanges élec- l’Ouest et la révolte des mineurs troniques. Colloque roumains. En revanche, en Colom- – Cité internationale universitaire de bie, des « clameurs de paix » se ૽ En vente dans les kiosques. Paris, font entendre. Le Monde diploma- 24 francs, 3,66 ¤. vendredi 5 mars 1999

Hommage helvétique au Centenaire de l’interprétation des rêves de Sigmund freud. SPECTACLES L’analyse freudienne sous le regard des approches du rêve de Jung, Binswanger et Réservez vos places de concerts, spectacles, Boss. Présidence : Pierre Fédida. Avec Mau-

2,23 F/mn rice Dayan, Christian Gaillard, Caroline théâtres, expositions... sur Minitel Gros, Gion Gondrau. Participation : 250 F, étudiant : 75 F. Association Pavillon suisse. 3615 LEMONDE Renseignements : 01-44-16-10-05. LeMonde Job: WMQ2102--0027-0 WAS LMQ2102-27 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 08:41 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 29Fap:100 No:0463 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 / 27 SAMEDI 20 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.50 Chypre, otage 22.20 Echo et Narcisse. Opéra de Gluck. 15.25 Le Trésor TÉLÉVISION ARTE de l’histoire. Odyssée Mise en scène. Herbert Wernicke. de la Sierra Madre aaa Par l’Orchestre du Concerto 17.10 Le Monde des idées. John Huston (Etats-Unis, 1948, 21.40 Planète Terre. Les croisades : de Cologne, dir. René Jacobs. Mezzo N., 125 min) &. Ciné Classics TF 1 19.00 Histoire parallèle. Thème : Les Kurdes. La croix et la bannière [1/4]. TMC 23.35 Simply Red. Paris Première Semaine du 20 février 1949 - Israël Invités : Gérard Chaliand 20.45 Le Colonel Chabert aa 1949 : une nouvelle démocratie ? 21.45 Boat people, les oubliés 0.00 An Evening 19.50 Bloc modes. et Jean-Christophe Rufin. LCI Yves Angelo (France, 1994, 19.45 Météo, Arte info. 21.25 La Ruée de l’espoir. Odyssée with Nat «King» Cole. 110 min) &. RTBF 1 20.00 Journal, Météo. Concert enregistré en 1996. Muzzik 20.00 Le Dessous des cartes. vers le 7e art. Forum Planète 21.50 Jazz Collection. Max Roach. Planète 23.00 Mad Dogs a 20.48 Trafic infos. 0.45 Certains Leeb jazz à Nice 98. TF 1 L. Bishop (EU, 97, 84 min) ?. Canal + 20.15 Monty Python Live 23.20 Grèce antique, la mémoire 22.30 Athènes 20.50 Plein les yeux. 23.00 La Reine des bandits aa at the Hollywood Bowl. [1/3]. &. en héritage. Forum Planète et la Grèce antique. Forum Planète 23.10 Hollywood Night. THÉÂTRE Shekhar Kapur (Grande-Bretagne, Le Visage du danger. 20.40 L’Aventure humaine. Les 22.35 Les Blanchisseuses 1994, 120 min) ?. Ciné Cinéma 1 Téléfilm. David Mitchell. ?. Sahraouis. Un peuple oublié en exil. MAGAZINES de Magdalen. France 3 0.40 Le Comédien. Sacha Guitry. Mise en 23.00 Trainspotting aa 0.45 Certains Leeb jazz à Nice. 21.35 Metropolis. 22.45 Images inconnues : scène. Annick Blancheteau. France 3 Danny Boyle (Grande-Bretagne, 1995, 22.35 Spectromania. [3/6]. Massage. &. 19.00 T.V. +. Canal + 95 min) !. Ciné Cinéma 2 23.30 Music Planet. Michel Petrucciani. La Guerre du Vietnam. FRANCE 2 19.00 Histoire parallèle. 20 février 1949. [3/3]. Le secret des hommes. Planète TÉLÉFILMS 23.00 Cocoon aa 0.30 The Great Gatsby aa Israël 1949 : une nouvelle démocratie ? Ron Howard (Etats-Unis, 1985, 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. Film. Elliott Nugent (v.o.). &. Invité : Shlomo Sand. Arte 23.00 Les Descendants. v.o., 115 min) &. Ciné Cinéma 3 20.55 De père en fils. 19.20 Le monde est petit. 1.55 Les Mercredis de l’Histoire. 21.05 Thalassa. [2/13]. Les Bernadotte. Histoire Jérôme Foulon. France 3 20.00 Journal, Météo. La Cagoule : enquête sur une La Porte de l’Irak. TV 5 23.30 Music Planet. Michel Petrucciani. 22.30 Julie de Carneilhan. conspiration d’extrême droite. 21.35 Metropolis. Berlin, Cannes, Venise : Non stop. Arte Christopher Frank. Festival 20.55 Les Victoires de la musique. un concours entre stars ! 0.00 Les Ateliers du rêve. [2/6]. 0.10 Journal, Météo. Le dixième anniversaire de la mort Cent fleurs pour la Chine. Histoire 0.30 Troisième mi-temps. M6 de Thomas Bernhard. Arte SÉRIES 1.20 Bouillon de culture. 19.05 Turbo. 22.15 Envoyé spécial. Le ciel, la météo et les jardins. SPORTS EN DIRECT 20.30 Working. 19.45 Warning. Spécial Afrique. Mama Daktari. 2.30 La Vie à l’endroit. Sierra Leone, à feu et à sang. Episode pilote (v.o.). Série Club 19.54 Le Six Minutes, Météo. 16.45 Football. Coupe de France. Cancre et pourtant surdoué. Le marché sauvage des animaux. TV 5 20.40 New York Undercover. Guerre 20.10 Plus vite que la musique. Lens - Marseille. TF 1 des gangs. Erreur judiciaire. 13ème Rue 22.50 T’as pas une idée ? 20.40 Ciné 6. Invité : Daniel Buren. Canal Jimmy 20.25 Basket-ball. Pro A : 20.50 Le Caméléon. [2/2]. FRANCE 3 Pau-Orthez - Chalon. Eurosport Patrimoine génétique. M6 20.50 La Trilogie du samedi. 18.20 Questions pour un champion. 20.50 Le Caméléon. DOCUMENTAIRES 22.30 Golf. PGA américaine. AB Sport 21.00 Cop Rock. The Cocaine Mutiny (v.o.). Canal Jimmy Patrimoine génétique. &. 18.50 Un livre, un jour. 21.45 The Sentinel. 21.20 Spin City. 20.35 Planète animal. L’arche, MUSIQUE 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. Comme un miroir. %. 2000 après [6/16] : les félins. TMC Embrasse-moi idiot. Canal + 20.05 Protection rapprochée. 22.40 Buffy contre les vampires. 20.35 Il était une fois 22.13 High Incident. 20.35 Tout le sport. Réminiscence. %. 21.25 Thésée. Beaux Quartiers (v.o.). 13ème Rue 23.35 Le Corps du délit. le maillot de bain. Planète PRESS SIPA 20.55 De père en fils. Opéra de Lully (version réduite). 22.20 The Practice. La loi du talion (v.o.). Téléfilm. Jérôme Foulon. &. Téléfilm. E.W. Swackhamer. %. 20.40 L’Aventure humaine. Par l’ensemble Les Arts florissants, Question de morale (v.o.). Série Club 23.15 Jardins de pierre aa Francis Ford Coppola. Avec James 22.35 Les Blanchisseuses de Magdalen. Les Sahraouis. Arte dir. William Christie. Mezzo 22.35 Spectromania. Massage. Arte Caan, James Earl Jones (Etats-Unis, 23.35 Météo, Soir 3. RADIO 1987, v.o., 110 min) &. Cinéstar 1 0.00 Qu’est-ce qu’elle dit, Zazie ? 0.30 The Great Gatsby aa Café littéraire. Juan Manuel Elliott Nugent (Etats-Unis, 1949, De Prada. Jean Paulhan. FRANCE-CULTURE N., v.o., 85 min) &. Arte 0.30 et 2.00 Saturnales. 0.35 Ludwig ou le crépuscule Journal des spectacles. 20.00 Fiction. Chacun à son idée, 0.40 Cycle Comédies. de Luigi Pirandello. des dieux aaa Le Comédien. Pièce de Sacha Guitry. Luchino Visconti [1/2] (Fr.- It.- All., 22.35 Opus. Gerry Mulligan. Le roi du saxo. TF 1 M6 CINÉ CINÉMA 3 1972, 110 min) &. Ciné Cinéma 2 0.05 Le Gai Savoir. Yves Bomati. 0.55 Grand Canyon a CANAL + 16.45 Lens - Marseille 20.50 Le Caméléon 23.00 Cocoon aa Lawrence Kasdan (Etats-Unis, 1992, FRANCE-MUSIQUE Le hasard s’est révélé facétieux, La deuxième saison du « Camé- En Floride, des vieillards farceurs v.o., 135 min) &. Ciné Cinéma 3 ̈ En clair jusqu’à 20.35 lors du tirage au sort des seizièmes léon » s’achève ce soir avec la dif- vont se baigner dans la piscine 1.05 Kika aa 19.00 T.V. +. 19.30 Moïse et Aaron. Opéra Pedro Almodovar (France - Espagne, 19.59 Jean-Luc et Faipassa. &. de Schoenberg. Par le Chœur de finale de la Coupe de France, en fusion de la seconde partie de d’une villa déserte où des extra- 1993, 115 min) ?. Cinéstar 1 20.00 Les Simpson. et l’Orchestre du Metropolitan choisissant d’opposer à nouveau, l’épisode Patrimoine génétique. Les terrestres ont déposé de bizarres 2.10 Ceux de Cordura aa 20.30 Le Journal du cinéma. Opéra de New York, dir. James Levine. quelques semaines après leur ren- inconditionnels de cette série, de cocons. Ceux-ci dégagent un fluide Robert Rossen (Etats-Unis, 1959, 20.35 Samedi comédie. 23.07 Présentez la facture. v.o., 125 min) &. Cinétoile contre qui avait prêté a tant de dis- plus en plus nombreux, qui re- qui revitalise et rajeunit. Une 20.36 H. Une histoire de famille. &. 3.10 Trainspotting aa 21.00 Blague à part. Parents. &. RADIO CLASSIQUE cussions lors de la Coupe de la çoivent les programmes de la comédie de science-fiction, réali- Danny Boyle (Grande-Bretagne, 1995, v.o., 95 min) !. Ciné Cinéma 3 21.20 Spin City. Embrasse-moi idiot. &. Ligue, le Racing Club de Lens à chaîne Sérieclub auront le privi- sée en 1985 par Ron Howard, avec 21.45 South Park. 20.00 Les Soirées. L’Ecosse romantique. 4.15 Midnight Express a Boulettes du chef au chocolat salé. %. Œuvres de Weber, Mendelssohn, l’Olympique de Marseille. Le coup lège de découvrir dès le mercredi 3 Don Ameche et Jessica Tandy, qui Alan Parker (Etats-Unis, 1978, Moscheles, Schubert, Bruch, d’envoi du match, disputé au Stade mars, en version originale qui plus fait penser, un peu, à Spielberg. 120 min) !. Cinétoile 22.10 Supplément détachable. Liszt, Berlioz, Tchaïkovski. Bollaert de Lens et diffusé en di- est, la troisième saison program- Une réflexion sur la crainte du 4.35 Last Action Hero aa 23.00 Mad Dogs a 22.00 Da Capo. Artur Schnabel, piano. John McTiernan (Etats-Unis, 1992, Film. Larry Bishop. ?. Œuvres de Beethoven, Brahms, Weber, rect, est à 17.00. mée depuis octobre 1998 sur NBC. vieillissement et de la mort. v.o., 120 min) &. Cinéstar 2 0.25 XXL a Film. Ariel Zeitoun. &. Haydn, Schubert, Schnabel.

DIMANCHE 21 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

o 0.50 Territoire comanche a DÉBATS 19.00 Maestro. L’Opéra buffa, 0.00 Fantaisies n 1 et 3, de Schumann. 16.55 Le Trésor TÉLÉVISION répétitions napolitaines. Arte Avec Martha Argerich, piano ; de la Sierra Madre aaa Film. Geraldo Herrero (v.o.). %. 19.00 Les Grandes Heures Mischa Maisky, violoncelle. Mezzo John Huston (Etats-Unis, 1947, N., 3.55 Homère, la dernière odyssée a 12.05 et 3.15 Polémiques. France 2 0.15 Musiques au cœur. 125 min) &. Ciné Classics TF 1 Film. Fabio Carpi. %. 12.10 et 0.10 Le Monde des idées. d’Anne de Bretagne. Odyssée Danser Gershwin. France 2 Thème : Les Kurdes. 19.30 Les Ateliers du rêve. [2/6]. 14.15 Les Dessous de Palm Beach. &. LA CINQUIÈME/ARTE Invités : Gérard Chaliand Cent fleurs pour la Chine. Histoire 15.10 Rick Hunter, inspecteur choc. &. et Jean-Christophe Rufin. LCI 19.55 Les Compositeurs d’aujourd’hui. TÉLÉFILMS 16.05 Mitch Buchannon. &. 14.00 Socotra, l’île aux oublis. 18.30 Le Grand Jury RTL-Le Monde-LCI. Jean Prodromidès, 15.00 Les Seychelles. à propos de Goya. Muzzik 18.00 Chérie, nous avons été rétrécis. 17.00 Dawson. &. Invité : Jean Tibéri. LCI 16.00 Le Sens de l’Histoire. Dean Cundey. Canal + 17.50 Vidéo gag. 19.00 Public. 19.55 Au cœur des tribus. Odyssée 17.35 Couples légendaires. Invité : Claude Allègre. TF 1 18.20 Les Montagnes bleues. 18.25 30 millions d’amis. 20.15 Protection 18.05 Le Fugitif. &. Paolo Barzman [2/2]. Festival 18.58 L’Euro en poche. 21.20 Vingt-mille nuits rapprochée. [2/8]. France 3 19.00 Public. Claude Bartolone. 19.00 Maestro. sous les mers. Forum Planète 20.30 Les Aquanautes. 20.40 Meurtres en douce. 19.45 Météo, Arte info. Patrick Dromgoole. 13ème Rue 20.00 Journal, Météo. 22.45 Politique dimanche. Une nuit sous la mer. Forum Planète 20.15 Bob et Margaret, Invité : Bernard Thibault. France 3 22.10 Noces de soufre. 20.50 Pretty Woman a 20.35 Portraits de gangsters. Film. Garry Marshall. &. ensemble pour le pire. &. Raymond Vouillamoz. Festival 23.25 Billets et cartes bleues, [3/10]. John Dillinger. Planète 23.00 Ciné dimanche. 20.35 Soirée thématique. 22.15 Le Censeur du lycée d’Epinal. Casanova. attentions aux faux !Forum Planète 21.15 Pinochet, un dictateur 23.10 Le Pacha. Film. Georges Lautner. %. Marc Rivière. TV 5 20.40 Casanova, face à ses victimes. Odyssée 0.40 TF 1 nuit, Météo. un adolescent à Venise aaa MAGAZINES 21.25 Les Grandes Expositions. 0.55 Musiques en France. Film. Luigi Comencini. &. Pissarro. Planète COURTS MÉTRAGES 22.40 Giacomo Casanova. 12.30 Arrêt sur images. 22.25 Grand document. Sur la piste FRANCE 2 0.20 Variations sur Casanova. Reconstitution : qui ? comment ? du crime. [3/3]. Avis d’experts. RTBF 1 1.30 Roaring Guns. 17.45 A Talent for Loving aa Le mythe d’un aventurier. pourquoi ? Invités : Robert Namias et Jean Negulesco (1944). France 3 Richard Quine. Avec Genevieve 1.15 Metropolis. Alain Hamon La Cinquième 22.25 La Faune africaine. Knysna, Page, Richard Widmark (Etats-Unis, 14.10 Vivement dimanche. le paradis des oiseaux. Odyssée 16.00 Le Sens de l’Histoire. SÉRIES 1969, v.o., 105 min) &. Cinétoile 16.15 Zone sauvage. M6 STO, chronique d’une collaboration 22.30 La Guerre 19.40 Ludwig ou le crépuscule 17.10 L’Euro. forcée. Invités : Jacques Nobecourt, des billets. Forum Planète 17.45 The Practice. La loi du talion. 17.15 Nash Bridges. &. Philippe Masson. La Cinquième des dieux aaa 13.15 Princesse Daisy. 22.40 Soirée thématique. Casanova. Arte Question de morale. Série Club Luchino Visconti [1/2] 18.04 Parcours olympique. Téléfilm. Waris Hussein [1 et 2/2]. &. 16.15 Zone sauvage. 18.05 Le Fugitif. (France - Italie - Allemagne, 1972, 18.05 Stade 2. 16.45 Plus vite que la musique. Spéciale chiens et chats. France 2 22.45 Cinq colonnes à la une. Planète 110 min) &. Ciné Cinéma 2 Un curieux bonhomme. La Cinquième 19.20 et 22.45 1 000 enfants 17.15 Duplex. Téléfilm. Michel Lang. &. 18.30 Le Gai Savoir. 22.50 Lignes de vie. 18.30 Hercule Poirot. Le guêpier. TMC 20.30 Trente secondes sur Tokyo aa vers l’an 2000. 18.55 Stargate SG-1. &. Les voyageurs. Dans le secret du SAMU. France 2 Mervyn LeRoy (Etats-Unis, 1944, Invités : Michel Grisolia, 22.55 Le Défi des océans. Odyssée 18.55 Stargate SG-1. Perpétuité. M6 N., 140 min) &. Ciné Classics 19.25 Vivement dimanche prochain. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Michel Le Bris, Olivier de Kersauson, 23.55 Les Grands Compositeurs. 19.35 Cosby Mysteries. 20.40 Casanova, 20.00 Journal, Météo. 20.05 E = M6. Christian Guidicelli, Ange et démon. TMC 20.55 Trois hommes et un couffin aa 20.35 et 1.00 Sport 6. Christine Arnothy. Paris Première [6/7]. Richard Wagner. Planète un adolescent à Venise aaa 19.45 Ally McBeal. Film. Coline Serreau. &. 20.50 Capital. Salariés contre patrons. 20.45 Le Magazine de l’Histoire. 0.40 Jimi Hendrix. Luigi Comencini (Italie, 1969, Band of Gypsys. Canal Jimmy The Real World (v.o.). Téva 120 min) &. Arte 22.50 Lignes de vie. 22.45 Météo, Minute Internet. Invités : Yves Le Maner, André Sellier, Dans le secret du SAMU. 20.00 3e planète après le Soleil. 22.50 Culture pub. Frédéric Monier, Dominique Veillon, 20.40 Enemy aa 23.55 Journal, Météo. Alain Rey. Histoire Scaredy Dick (v.o.). Série Club Wolfgang Petersen (Etats-Unis, 1985, Les tendanceurs. Bières sans alcool. SPORTS EN DIRECT 0.15 Musiques au cœur. 20.50 Capital. 20.00 Seinfeld. 110 min) &. RTL 9 23.20 Mille désirs. Danser Gershwin. Téléfilm. Francis Leprince. !. Salariés contre patrons. 14.55 Rugby. En multiplex. Canal + Le maestro (v.o.). Canal Jimmy 20.50 Les Oiseaux aaa Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1963, 1.35 Les Quatre Eléments. 1.10 Boulevard des clips. J’attaque aux Prud’hommes. 15.10 Athlétisme. 12e Meeting 20.15 Ellen. Adam’s Birthday. RTL 9 115 min) ?. Cinétoile L’argent de la CGT. A quoi servent de Liévin (Pas-de-Calais). France 3 les inspecteurs du travail ? M6 20.25 Townies. FRANCE 3 23.00 Patinage de vitesse. I’m with Stupid (v.o.). Série Club 20.55 Trois hommes 21.05 Faut pas rêver. RADIO Championnats du monde. Eurosport 20.30 Dream On. et un couffin aa 14.25 Sports dimanche. Invité : Alexis Gruss. TV 5 Coline Serreau (France, 1985, 23.00 Golf. PGA américaine. AB Sport [3/3]. La deuxième grande histoire 14.35 Hippisme. 15.10 Athlétisme. 21.45 Envoyé spécial, les années 90. jamais contée (v.o.). Canal Jimmy 110 min) &. France 2 Irak, la bombe atomique. Les pisteurs. 17.43 et 22.43 L’Euro mode d’emploi. FRANCE-CULTURE 20.45 L’Instit. Méchante. RTBF 1 22.13 Le Privé aa Invités : Marie-Hélène Labbé, MUSIQUE Robert Altman (Etats-Unis, 1973, 17.45 Va savoir. Sylvain Jouty. Histoire 20.50 Wycliffe. Pères et fils. France 3 112 min) &. 13ème Rue 18.25 Le Mag du dimanche. 19.00 Dimanche musique. 20.30 Le Concert. Transcontinentales. 23.00 Les Dossiers de l’Histoire. 18.00 Betty Carter. Nice 1998. Muzzik 20.50 King of the Hill. 22.20 Les Belles de nuit aaa 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. Les frères des frères. Histoire Texas City Twister (v.o.). Série Club Alain Jean-Marie, Stephan Oliva : 20.30 Roméo et Juliette, de Berlioz. René Clair (France, 1952, N., 20.05 Bol d’air. deux pianistes en solo. 90 min) &. Disney Channel 23.10 Le Week-end politique. LCI Avec Philippe Langridge, ténor ; 21.00 Friends. The One Where 20.15 Protection rapprochée. 21.45 Laissez-Passer. Ross Moves In (v.o.). Canal Jimmy Hanna Schwarz, mezzo-soprano ; 22.50 Le Mécano 20.45 Consomag. 22.35 Atelier de création DOCUMENTAIRES Peter Meven, basse. Par l’Orchestre 21.25 Absolutely Fabulous. Joyeux de la « General » aaa 20.50 Wycliffe. symphonique et le Chœur de la Radio anniversaire (v.o.). Canal Jimmy radiophonique. A combien de lieues Buster Keaton et Clyde Bruckman Pères et fils. &. Vengeance. &. jusqu’à Babylone... ?, de Kaye Mortley. bavaroise, dir. Colin Davis. Mezzo (Etats-Unis, 1926, N., muet, 17.55 Jazz Collection. 21.50 Wycliffe. Vengeance. France 3 22.45 Politique dimanche. 0.05 Radio archives. Claude Lévi-Strauss. Max Roach. Planète 22.00 B’net Houariyat. 21.50 Homicide. v.o., 75 min) &. Ciné Classics 23.40 Météo, Soir 3. 18.00 La Chine, dragon millénaire. Angoulême 1998. Muzzik La loi et le désordre. Série Club 23.00 Je vous aime aa 0.00 Cycle à la redécouverte FRANCE-MUSIQUE Les montagnes pourpres 22.30 La Fiesta des Suds. Claude Berri (France, 1980, 22.35 New York Police Blues. 105 min) &. Ciné Cinéma 3 de la Warner Bros. de Nankin. Odyssée Avec Youssou N’Dour, Natacha Atlas, Deux cadavres pour 23.10 Excalibur aa 0.01 Une dépêche Reuter aa 19.07 Comme de bien entendu. 18.30 Les Descendants. [2/13]. Sally Nyolo,Hakim. Mezzo le prix d’un (v.o.). Canal Jimmy Film. William Dieterle (v.o.). &. David Robertson. Les Bernadotte. Histoire John Boorman (Irlande, 1981, 22.30 Sawt el Atlas. 22.40 Oz. 135 min) &. Ciné Cinéma 2 1.30 Roaring Guns. Court métrage. 20.30 C’était hier. Symphonie no 2 D 125, 18.50 Images inconnues : Angoulême 1998. Muzzik De grands hommes (v.o.). Série Club Jean Negulesco (v.o.). &. de Schubert ; Une vie de héros, de R. 23.25 Cocoon aa Strauss, par l’Orchestre symphonique La Guerre du Vietnam. [3/3]. 22.55 Ornette Coleman. 23.50 Cop Rock. The Cocaine Ron Howard (Etats-Unis, 1985, v.o., Le secret des hommes. Planète Montréal 88. Paris Première Mutiny (v.o.). Canal Jimmy CANAL + de la Radio bavaroise, dir. Karl Böhm. 120 min) &. Ciné Cinéma 1 22.00 En musique dans le texte. ̈ En clair jusqu’à 14.55 23.07 Transversales. 14.55 Rugby. 17.10 Babylon 5. Sleeping in Light. &. RADIO CLASSIQUE 17.55 Flash infos. 20.00 Soirée lyrique. 18.00 Chérie, nous avons été rétrécis. Arabella. Opéra de Strauss. Téléfilm. Dean Cundey. &. Par l’Orchestre philharmonique FRANCE 3 ARTE FRANCE 3 ̈ En clair jusqu’à 20.35 de Vienne, dir. Georg Solti. 19.20 Ça cartoon. 22.27 Valse op. 191, de Waldteufel ; 20.10 Le feuilleton de la vie 20.35 Thema : Casanova 0.00 Une dépêche Reuter aa Le Comte de Luxembourg, extraits, 20.35 L’Invitée de l’hiver a de Lehar, par le Chœur et l’Orchestre Jusqu’à présent, on ne peut pas Casanova accéderait-il enfin à sa Comment Julius Reuter établit, en Film. Alan Rickman. &. de l’Opéra de Vienne, dire que ce genre ait emballé. Ce véritable dimension posthume ? 1833, un service postal par pigeons 22.20 L’Equipe du dimanche. dir. M. Schönherr. Œuvres de Mozart. n’est pas que le docu-soap à la Cette soirée thématique participe voyageurs pour la transmission française soit franchement mau- en tout cas du dévoilement entre- des nouvelles, puis créa à Londres, vais, simplement il est fadasse. Or pris depuis quelques années en fa- en 1851, un système de liaison télé- SIGNIFICATION DES SYMBOLES voilà que le dernier spécimen veur du chevalier de Seingalt graphique avec Paris et, en 1858, la Les codes du CSA Les cotes des films amène un petit vent frais. « Pro- (1725-1798). Donné à la suite du fameuse agence de presse portant FRANCE 3 & Tous publics a On peut voir tection rapprochée », le feuilleton Casanova, un adolescent à Venise, son nom. Cette dernière des 0.00 Une dépêche Reuter aa % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer William Dieterle. Avec Edward ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique de Philippe Lallemant, est léger. Il de Luigi Comencini (en VF, hélas), grandes biographies de person- G. Robinson, Eddie Albert (EU, 1940, N., v.o., 90 min) &. France 3 ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + n’y a pas beaucoup de fond, mais le documentaire d’Alain Jaubert, nages historiques réalisées par ! Public adulte DD Dernière diffusion l’écriture est moderne, les person- Giacomo Casanova, déboute William Dieterle brille par la quali- 1.05 Domicile conjugal aa d François Truffaut (France, 1970, Interdit aux moins de 16 ans Sous-titrage spécial pour nages rigolos. joyeusement le lot d’idées reçues. té de la reconstitution d’époque. 95 min) &. Cinétoile # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2102--0028-0 WAS LMQ2102-28 Op.: XX Rev.: 20-02-99 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 29Fap:100 No:0464 Lcp: 700 CMYK

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DIMANCHE 21 - LUNDI 22 FÉVRIER 1999 Réforme de la politique agricole commune : Trois nouvelles la position française augure mal d’un compromis mises en examen Les ministres européens de l’agriculture se retrouvent, lundi 22 février, pour une semaine de négociation-marathon dans l’enquête BRUXELLES accord, ou bien avec un accord ob- té » (3 % par an pour les grandes la Commission, on note que les jorité de délégations veulent revoir sur le RPR (Union européenne) tenu en isolant les Français – deux cultures, 1 % pour les autres pro- Français, s’ils persistent dans cette le régime actuel. Même situation de notre correspondant scénarios détestables pour la suite ductions) des aides directes versées voie, risquent d’être mis sur la pour la viande bovine, où une ma- VALIDÉE dans ses grandes lignes Le conseil européen extraordi- des événements. aux paysans, les plus modestes touche. « Il s’agit de prendre des dé- jorité est favorable à la proposition par la chambre d’accusation de naire, qui se tiendra vendredi 26 fé- La France ne veut pas être entraî- d’entre eux étant dispensés de cette cisions claires et tournées vers l’ave- de la Commission de baisser les Versailles (Le Monde des 27 et vrier à Petersberg, près de Bonn, à née à faire des concessions en ma- entaille dans leur revenu. Selon nir. Le pire serait un scénario carac- prix de 30 %, en compensant à 28 janvier), l’enquête du juge d’ins- la suite d’un marathon agricole qui tière agricole tant qu’elle n’aura leurs calculs, un tel effort permet- térisé par une absence de réforme et 80 %, alors que les Français truction de Nanterre (Hauts-de- commence lundi 22 février à pas acquis la conviction que ses trait de ramener les dépenses agri- un gel des dépenses agricoles au ni- plaident pour une baisse limitée à Seine) Patrick Desmure sur le finan- Bruxelles – une importante mani- partenaires – allemands, anglais, coles de 40,5 milliards d’euros au- veau de 1999, soit 40,5 milliards 15 %. cement du RPR a connu un rebon- festation d’agriculteurs européens pays du Sud – sont eux aussi prêts à jourd’hui à 37 milliards en 2006. d’euros », a souligné M. Fischler, En fait, la contrainte budgétaire dissement discret. Dans l’attente est prévue le même jour dans la ca- consentir des efforts pour trouver « C’est ce que vous nous réclamez vendredi, au cours d’une confé- limite, apparemment plus que pré- d’un premier interrogatoire d’Alain pitale belge –, promet d’être animé un compromis d’ensemble sur depuis quarante ans que la PAC rence de presse. Pour le commis- vu, la marge de manœuvre de Juppé, qui reste mis en examen en raison notamment de l’attitude l’« Agenda 2000 ». Elle est existe », proclament-ils. Ils saire, le refus de conclure la négo- M. Glavany dans le débat agricole. pour « prise illégale d’intérêts » et prise par la France. Jean Glavany, le consciente que, dans l’esprit de constatent ensuite, avec une cer- ciation agricole au cours du Par ailleurs, la dégressivité des « complicité et recel d’abus de biens ministre de l’agriculture, a expli- plusieurs Etats membres, c’est la taine ironie, que la plupart des « marathon » s’explique difficile- aides directes, que la Commission sociaux » mais qui s’est pourvu en qué, jeudi, à Karl-Heinz Funke, son France, parce qu’elle compte parmi autres délégations, Allemands en ment, car, rappelle-t-il, « le conseil a appuie, ne permettrait pas, selon cassation, le juge a adressé, le 10 fé- collègue allemand, l’actuel pré- les pays plus prospères de l’UE et tête, ne veulent pas toucher au déjà décidé que rien ne serait acquis ses experts, de dégager des vrier, trois nouveaux avis de mise sident des Quinze, et au commis- parmi les principaux bénéficiaires budget agricole et plaident pour tant qu’il n’y aurait pas accord sur sommes suffisantes pour amorcer en examen, relatifs à des emplois saire européen Franz Fischler qu’il du budget européen, qui doit sup- une réforme coûteuse. « Vous ne tout ». un règlement crédible du problème mis à la disposition du parti gaul- ne serait pas possible d’en terminer porter l’essentiel de l’effort de réé- pouvez pas nous imposer d’alourdir Pour faire des économies, budgétaire allemand. Pour certains liste par des entreprises privées. Il avec le dossier agricole tant qu’on quilibrage que réclament l’Alle- la facture et ensuite nous demander M. Glavany suggère principalement à Bruxelles, ce sont les faiblesses, s’agit, cette fois, de la société infor- n’y verrait pas plus clair sur les di- magne, les Pays-Bas, l’Autriche et de payer l’addition », essaient-ils de de laisser en l’état l’organisation tardivement découvertes, du sché- matique Bull et d’une petite SARL vers autres chapitres de l’« Agenda la Suède afin de réduire leur contri- faire valoir. commune de marché (OCM) du ma qu’ils proposent qui explique- de la région parisienne, dénommée 2000 », c’est-à-dire sur la prochaine bution. Il y a là, pense-t-on à Paris, Cette manière de se présenter en lait, ce qui permettrait d’épargner raient le refus de conclure annoncé Travaux publics réunis. Le député étape du financement de l’Union un raisonnement qui peut conduire martyrs et d’exclure une conclusion 2 milliards d’euros. La Commission, jeudi par le ministre français. (RPR) de l’Essonne Pierre Las- européenne. Cette stratégie dila- à des dérives insupportables. rapide sur le chapitre agricole ne qui propose une baisse du prix du bordes compte parmi les trois per- toire n’a pas été comprise et risque fait pas recette. L’entretien de jeudi lait de 15 %, compensée à 60 % et Philippe Lemaître sonnes visées – pour des faits tou- de conduire à de fortes tensions. POUR UNE REFONTE « ÉCONOME » entre M. Glavany et M. Funke assortie d’une augmentation des tefois antérieurs à son élection. En effet, la présidence allemande Les Français respireraient déjà semble avoir été tendu. Du côté de quotas de 2 %, constate qu’une ma- Lire aussi notre éditorial page 13 Le dirigeant de l’entreprise de et la Commission, appuyées par les mieux si les Allemands renonçaient travaux publics, mis en examen autres Etats membres, entendent à réclamer, comme moyen de ré- pour « abus de biens sociaux », est faire le maximum pour parvenir à duire leur propre contribution bud- soupçonné d’avoir réglé les salaires un accord sur l’agriculture avant le gétaire, le cofinancement des aides Au congrès du « bio », Jean Glavany critique les céréaliers d’une secrétaire, qui travaillait en rendez-vous de Petersberg. versées aux paysans (une partie de réalité au siège du RPR, entre 1991 M. Funke ne veut pas se contenter celles-ci seraient désormais prises TOULOUSE comptait moins de 5 000 exploita- sur les premiers contrats territo- et 1993. Une douzaine de respon- de creuser les dossiers et de rap- en charge par les Trésors natio- de notre correspondant tions et seulement 0,55 % de la sur- riaux d’exploitation (CTE) prévus sables de sociétés ont déjà été mis procher les points de vue, comme naux). Mais, M. Funke, perplexe sur « Vous êtes le fer de lance de face agricole utile en 1997, mais elle par la loi d’orientation agricole en examen par M. Desmure pour le lui suggèrent les Français. les solutions proposées par Paris, l’agriculture », a lancé Jean Glavany a enregistré une progression spec- (LOA) actuellement en cours de des faits similaires. Dès lundi, la présidence mettra s’est bien gardé de les rassurer. aux militants de la Fédération na- taculaire en 1998. Les chiffres précis discussion au Parlement. M. Glava- Le cas de la société Bull semble un premier projet de compromis Pour réduire la « contribution tionale de l’agriculture biologique de l’Observatoire national de l’agri- ny espère signer dès cette année différent. Les soupçons des enquê- sur la table et les débats seront nette » de l’Allemagne et des Pays- (FNAB) réunis, vendredi 19 février, culture biologique devraient être « quelques centaines ou milliers de teurs portent sur le détachement conduits en vue d’aboutir. Les Alle- Bas – un objectif auquel ils ac- en assemblée générale à Labège dévoilés lors du prochain Salon de CTE exemplaires » si un accord est d’un ingénieur informaticien au- mands laissent entendre que, s’il le ceptent de concourir –, les Français (Haute-Garonne). C’est la première l’agriculture, qui ouvre ses portes trouvé entre députés et sénateurs près du RPR, après l’achat, en 1983, faut, ils feront voter, autrement dit suggèrent de commencer par ré- fois en vingt ans qu’un ministre de dimanche 28 février. sur la LOA. d’ordinateurs installés dans les lo- qu’ils n’hésiteront pas à mettre les duire les dépenses agricoles, en l’agriculture se rend à un congrès M. Glavany a annoncé que Le ministre de l’agriculture a pro- caux de la rue de Lille. Interrogé par Français en minorité. Les ministres adoptant une réforme de la PAC des agriculteurs bio, longtemps 60 millions de francs seront enga- fité de l’occasion pour railler les cri- la brigade financière, cet homme de l’agriculture risquent donc de se aussi « économe » que possible et considérés comme des marginaux. gés en 1999 pour aider la conver- tiques des grands céréaliers à l’en- aurait confirmé s’être consacré à la retrouver, jeudi soir 25 février, sans en décidant ensuite la « dégressivi- Cette catégorie d’agriculture sion des exploitations convention- contre des CTE : « Quand ils vont maintenance du parc informatique nelles à l’agriculture biologique. Un chercher leurs gros chèques de du RPR durant près de quinze ans, mouvement qui pourrait concerner primes à l’administration, ils consi- tout en étant rémunéré par Bull – environ 1 500 exploitations. Ce dèrent que c’est du libéralisme, mais alors entreprise publique. Selon son rythme reste cependant en deçà quand on leur propose de signer un témoignage, cette situation aurait des prévisions du plan pluriannuel contrat, ils parlent de technocra- pu être favorisée par la présence, de développement, initié par Phi- tie!» au sein de la société, de deux per- lippe Vasseur et mis en forme par Jean Glavany a également évo- sonnes aux sympathies gaullistes Louis Le Pensec, qui vise l’objectif qué les difficiles négociations euro- affichées : Pierre Lasbordes et Do- de 25 000 exploitations et de 1 mil- péennes sur la réforme de la PAC minique Vescovali – désormais mis lion d’hectares sur le territoire en (lire ci-dessus), en précisant à nou- en examen pour « abus de 2005. veau qu’il refuserait de signer un confiance ». Le président de la FNAB, Benoît accord avec ses partenaires tant Elu député en 1997, vice-pré- Canis, juge l’enveloppe insuffi- qu’une réforme globale du finance- sident du conseil régional d’Ile-de- sante. Et les pionniers de cette agri- ment de l’Union européenne pour France, M. Lasbordes occupait culture sont inquiets face à l’arrivée l’avenir ne sera pas arrêtée : « Je ne alors chez Bull des fonctions de res- massive de nouveaux producteurs, vois pas pourquoi on ferait payer à ponsable commercial. « Pour moi, le qui accapareraient l’essentiel des nos petites et moyennes exploitations RPR était un parti politique, mais aides financières. « Aider les agri- du Sud-Ouest le double échec des c’était surtout un client, a-t-il indi- culteurs à faire mieux, c’est bien ; ai- grandes exploitations héritées du qué au Monde, samedi 20 février. A der les agriculteurs à faire bien, c’est communisme à l’Est, ou du libéra- cette époque, lorsqu’on vendait du mieux », a tenu à dire M. Canis au lisme. » matériel, on fournissait en même ministre. Pour affirmer la place de temps une assistance technique et l’agriculture bio, la FNAB compte Stéphane Thépot commerciale. C’est pourquoi un technicien a été affecté à cette tâche au RPR. » Se déclarant « très sur- DÉPÊCHES pris » par sa mise en examen, a ESPACE : le module Soyouz TM-29 emportant vers la station orbitale M. Lasbordes a assuré qu’il n’avait Mir le spationaute français Jean-Pierre Haigneré, le Russe Viktor Afanas- pas été « responsable de ce détache- siev et le Slovaque Ivan Bella a été lancé avec succès, samedi 20 février à ment ». Il a en outre précisé que la 5 h 18 (heure de Paris), depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakh- mise à disposition du même tech- stan). L’équipage de la mission franco-russe Perseus a engagé une course- nicien avait été « facturée au RPR à poursuite avec Mir, à laquelle le Soyouz doit s’amarrer lundi 22 février à partir de 1993-1994 ». 6 h 37 (heure de Paris). Jean-Pierre Haigneré, dont c’est le deuxième sé- Chargé de mission pour « les re- jour dans l’espace, devrait rester au moins 168 jours à bord de Mir, la date lations avec le Parlement » au sein de son retour dépendant des financements recherchés par les Russes de l’entreprise informatique de pour prolonger la vie de leur station (Le Monde du 20 février). 1977 à 1996, M. Vescovali a, pour sa a BIENS JUIFS : Lionel Jospin a assuré, vendredi 19 février, que Ma- part, déclaré au Monde n’avoir «ja- tignon ne disposait plus d’aucun bien récupéré après la seconde guerre mais eu le pouvoir de décider s’il fal- mondiale. « La totalité des œuvres, meubles et objets référencés MNR (Mu- lait facturer ou non » au RPR la sées nationaux récupération) et OAR (Objets d’art récupération) qui étaient prestation qui lui était ainsi offerte. déposés à l’hôtel Matignon ou au pavillon de la Lanterne [la résidence mise Envisageant une éventuelle « erreur à disposition du premier ministre à Versailles] ont (...) été reversés au Mobi- de gestion » – « Ils ont dû se laisser lier national ou au Musée du Louvre », a indiqué le premier ministre. Selon dépasser », suggère-t-il –, il ex- la mission Mattéoli sur la spoliation des juifs de France, cinquante objets plique avoir eu, un temps, « l’œil d’art volés en France par les nazis, récupérés à la Libération, puis confiés à sur cette installation » en raison de l’Etat et prêtés à des musées et à des palais nationaux, n’ont toujours pas ses bonnes relations avec le RPR, été retrouvés. mais avoir ensuite été « mis à l’écart a BERNARD TAPIE : la cour d’appel de Paris a infirmé, vendredi 19 fé- par Alain Juppé au début de l’année vrier, le jugement du tribunal de commerce de Paris, qui avait condamné, 1990, au moment de la reprise en le 7 novembre 1996, la Société de banque occidentale à payer 600 millions main du parti ». de francs aux liquidateurs de Bernard Tapie. Comme dans son précédent Considéré comme un proche de arrêt du 23 janvier 1998, la cour explique qu’il convient d’attendre qu’une Charles Pasqua, M. Vescovali avait « décision définitive » du juge pénal intervienne dans la procédure pour alors été remplacé par M. Las- banqueroute actuellement suivie par le cabinet du juge Joly. bordes dans cette mission parti- a TÉLÉVISION : TF 1 ne devrait pas sanctionner Henri Chambon, le culière de « contact » entre Bull et rédacteur en chef du magazine Reportages accusé d’avoir diffusé le le RPR. Connu pour s’être, par la 5 décembre 1998 un reportage « bidonné ». M. Chambon conserverait la suite, engagé dans le Var aux côtés direction du magazine mais serait placé sous la surveillance d’un comité de la députée (UDF) Yann Piat, éditorial. dont il soutenait le combat contre a JUSTICE : une plainte pour « coups et blessures volontaires » doit la corruption, il dit avoir été « très être déposée, lundi 22 février, au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), marqué par son assassinat [en contre Joey Starr, le chanteur du groupe de rap NTM. Sa compagne l’ac- 1994] » et avoir pris, depuis lors, ses cuse de l’avoir rouée de coups. Un certificat médical fait état d’une double distances avec la politique. « Je suis fracture du nez et de nombreuses ecchymoses, a indiqué l’avocat de la malheureux de me trouver pris dans victime. une affaire de ce type », a-t-il conclu. Tirage du Monde daté samedi 20 février 1999 : 492 811 exemplaires. Hervé Gattegno