AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 1  AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

TUDE D MPACT PIECE B : E ’I

Référence Dossier : Rn°18-098

Pétitionnaire : LES CARRIERES JURASSIENNES

Pierre-Luc WERNERT Coordination : Géologue Foncier-environnement [email protected]

Approbations

Rôle Nom - Fonction Visa et Date

Rédacteur(s) J. LOZAT – J. CALESTREME X

Vérificateur(s) C. CAILLE X

Approbateur J. LOZAT X

Dernière mise à jour

Indice Date Evolution

03 07/02/2020 Création

04 15/09/2020 Modifications suite à la non recevabilité

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SOMMAIRE

4 - ANALYSE DES INCIDENCES NOTABLES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 11

4.1 - CARACTERISATION DES INCIDENCES ET CONCEPT D’INCIDENCE ...... 11 4.1.1 - Méthode d'identification et de caractérisation des incidences ...... 11 4.1.2 - Méthode d’évaluation des incidences ...... 11 4.1.3 - Critères d’évaluation de l’intensité des incidences ...... 12 4.2 - INCIDENCES SUR LA CONSOMMATION ENERGETIQUE ET LE CLIMAT ...... 12 4.2.1 - Evaluation des Incidences sur la consommation énergétique ...... 12 4.2.2 - Evaluation des Incidences sur le climat ...... 12 4.2.3 - Vulnérabilité du projet au changement climatique ...... 13 4.2.4 - Synthèse des Incidences sur le climat et la consommation énergétique ...... 16 4.3 - INCIDENCES SUR LA TOPOGRAPHIE, LES SOLS ET LA STABILITE DES TERRAINS ...... 17 4.3.1 - Evaluation des Incidences sur la topographie ...... 17 4.3.2 - Evaluation des Incidences sur les sols ...... 18 4.3.3 - Evaluation des Incidences sur la stabilité des terrains...... 18 4.3.4 - Synthèse des Incidences sur la topographie et les sols ...... 20 4.4 - INCIDENCES SUR LE MILIEU HYDROLOGIQUE ...... 20 4.4.1 - Généralités ...... 20 4.4.2 - Aspect quantitatif ...... 20 4.4.3 - Aspect qualitatif ...... 20 4.4.4 - Synthèse des incidences sur les eaux de surface ...... 21 4.5 - INCIDENCES SUR LE MILIEU GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE ...... 21 4.5.1 - Généralités ...... 21 4.5.2 - Incidences sur les ressources minérales ...... 21 4.5.3 - Incidences sur le régime des eaux souterraines ...... 21 4.5.4 - Incidences sur la qualité des eaux souterraines...... 26 4.5.5 - Incidences sur les captages AEP de Lons-le-Saunier ...... 29 4.5.6 - Incidences sur les usages des eaux souterraines ...... 29 4.5.7 - Synthèse des Incidences sur le sous-sol et les eaux souterraines ...... 30 4.6 - INCIDENCES SUR LA COMMODITE DU VOISINAGE – BRUIT, POUSSIERES, VIBRATIONS ...... 31 4.6.1 - Qualité de l’air ...... 31 4.6.2 - Incidences sur l’environnement sonore ...... 31 4.6.3 - Incidences sur l’environnement vibratoire...... 36 4.6.4 - Incidences environnementales de l’emploi d’explosifs ...... 43 4.6.5 - Incidences liées aux émissions de poussières dans l’environnement ...... 45 4.6.6 - Incidences sur l’émission d’odeur ...... 47 4.6.7 - Incidences sur l’émission de lumière ...... 48 4.6.8 - Incidences sur les émissions de chaleur et de radiation ...... 48 4.6.9 - Synthèse des Incidences sur le milieu atmosphérique et la commodité du voisinage ...... 48 4.7 - INCIDENCES SUR LE MILIEU ECOLOGIQUE ET LES EQUILIBRES BIOLOGIQUES ...... 49 4.7.1 - Notions d’impact sur les milieux naturels ...... 49 4.7.2 - Définition des zones d’évaluation des incidences du projet ...... 50

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4.7.3 - Incidences sur les espaces naturels patrimoniaux et sites Natura 2000 ...... 55 4.7.4 - Incidences sur les habitats ...... 56 4.7.5 - Incidences sur la flore ...... 60 4.7.6 - Incidences sur les Insectes ...... 62 4.7.7 - Incidences sur les Amphibiens ...... 74 4.7.8 - Incidences sur les Reptiles ...... 76 4.7.9 - Incidences sur les Oiseaux ...... 82 4.7.10 - Incidences sur les Mammifères (hors Chiroptères) ...... 101 4.7.11 - Incidences sur les Chiroptères ...... 108 4.7.12 - Synthèse des principales incidences sur les espèces et habitats ...... 126 4.7.13 - Incidences sur les zones humides...... 128 4.7.14 - Incidences sur les équilibres biologiques, les continuités et le fonctionnement écologiques ...... 128 4.7.15 - Synthèse des Incidences sur le milieu naturel et les équilibres biologiques ...... 129 4.8 - INCIDENCES SUR LES PEUPLEMENTS FORESTIERS ET LEUR ROLE ...... 130 4.8.1 - Maintien des terres sur les montagnes ou sur les pentes ...... 130 4.8.2 - Défense du sol contre les érosions et envahissements des cours d’eau ...... 130 4.8.3 - Existence des sources, cours d'eau et zones humides et qualité des eaux ...... 130 4.8.4 - Protection des dunes et des côtes contre les érosions de la mer et les envahissements de sable ...... 131 4.8.5 - Défense nationale ...... 131 4.8.6 - Salubrité publique ...... 131 4.8.7 - Valorisation des investissements publics ...... 131 4.8.8 - Rôle écologique ...... 132 4.8.9 - Protection des personnes et des biens ...... 133 4.8.10 - Bilan Carbone simplifié ...... 134 4.8.11 - Synthèse des incidences sur les peuplements forestiers ...... 135 4.9 - INCIDENCES SUR LES SITES ET LES PAYSAGES ...... 136 4.9.1 - Incidences sur les structures paysagères ...... 136 4.9.2 - Incidences liées à la perception visuelle ...... 138 4.9.3 - Synthèse des Incidences sur le paysage ...... 142 4.10 - INCIDENCES SUR LE MILIEU HUMAIN...... 149 4.10.1 - Incidences sur les activités économiques et industrielles ...... 149 4.10.2 - Incidences sur les espaces agricoles et forestiers ...... 149 4.10.3 - Incidences sur le patrimoine culturel, touristique et archéologique ...... 152 4.10.4 - Incidences sur les réseaux de distribution et de transport ...... 156 4.10.5 - Incidences sur la production de déchets ...... 159 4.10.6 - Synthèse des Incidences sur le milieu humain ...... 160 4.11 - INCIDENCES SUR LA SANTE : EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES ...... 161 4.11.1 - Evaluation des émissions de l’installation ...... 162 4.11.2 - Evaluation des enjeux et des voies d’exposition ...... 166 4.11.3 - Evaluation prospective des risques sanitaires ...... 169 4.11.4 - Dispositif de surveillance ...... 174 4.11.5 - Synthèse des incidences sur la salubrité publique et la santé ...... 174

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4.12 - INCIDENCES DU PROJET RESULTANT DE SA VULNERABILITE A DES RISQUES D’ACCIDENTS OU A DES CATASTROPHES MAJEURES ...... 175 4.12.1 - Utilisation d’explosifs ...... 175 4.12.2 - Risque d’incendie ...... 177 4.12.3 - Trafic routier ...... 177 4.12.4 - Synthèse des incidences liées à la sécurité et aux risques ...... 178 4.13 - SYNTHESE DES INCIDENCES DU PROJET ...... 179

5 - ANALYSE DES INCIDENCES CUMULEES DU PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS ...... 183

5.1 - CARACTERISATION DES IMPACTS ET CONCEPT D’INCIDENCE CUMULEE ...... 183 5.1.1 - Méthode d'identification et de caractérisation des incidences ...... 183 5.1.2 - Méthode d’évaluation des incidences cumulées ...... 183 5.1.3 - Critères d’évaluation de l’intensité des incidences ...... 183 5.2 - IDENTIFICATION DES AUTRES PROJETS CONNUS ET DES COMPOSANTES ENVIRONNEMENTALES CONCERNEES ...... 184 5.3 - PROJETS CONCERNES PAR L’EVALUATION DES INCIDENCES CUMULEES ...... 185 5.3.1 - Détermination de la zone d’analyse des incidences cumulées ...... 185 5.3.2 - Projets compris dans l’aire d’analyse des incidences cumulées ...... 187 5.3.3 - Enjeux, incidences et mesures liés aux projets compris dans l’aire d’analyse des incidences cumulées ...... 189 5.3.4 - Evaluation des incidences cumulées ...... 191 5.3.5 - Synthèse des incidences cumulées du projet avec les autres projets connus ...... 192

6 - PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION, RAISONS DU CHOIX DU PROJET EN COMPARAISON DES INCIDENCES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE ET JUSTIFICATION DE L’INTERET PUBLIC MAJEUR ...... 193

6.1 - CONTEXTE DE L’EXPLOITATION DE GRANULATS ...... 193 6.1.1 - Importance des granulats pour la collectivité ...... 193 6.2 - CONTEXTE DE L’ETUDE ...... 194 6.2.1 - Lons-le-Saunier et la plaine de la Bresse – un secteur en développement ...... 194 6.2.2 - Les Carrières Jurassiennes (LCJ) – Une société locale au plus proche du marché ...... 195 6.3 - LA JUSTIFICATION DU PROJET ...... 196 6.3.1 - Une carrière existante sur les communes de Briod et de Conliège ...... 196 6.3.2 - Un gisement de qualité, une installation adaptée à l’exploitation ...... 197 6.3.3 - Une carrière engagée dans la production de matériaux élaborés de grande qualité ...... 198 6.4 - ETUDES DES VARIANTES ...... 198 6.4.1 - Hypothèse de l’arrêt de la carrière de Briod - Conliège ...... 199 6.4.2 - Hypothèse du transfert de l’activité sur un autre site de LCJ ...... 199 6.4.3 - Hypothèse de l’ouverture d’une nouvelle carrière de substitution à proximité ...... 200 6.4.4 - Hypothèses envisagées pour une extension de la carrière actuelle ...... 201 6.5 - LE PROJET DE RENOUVELLEMENT ET D’EXTENSION DE LA CARRIERE ...... 204 6.6 - UN PROJET PARFAITEMENT CARACTERISE ET MAITRISE ...... 204 6.6.1 - Un gisement caractérisé en termes de géologie et de qualité des matériaux ...... 204 6.6.2 - La maitrise foncière ...... 205 6.6.3 - Des documents d’urbanismes compatibles ...... 205

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6.6.4 - La prise en compte des enjeux environnementaux en amont de la conception du projet ...... 206 6.7 - UN PROJET, UNE ACTIVITE ET UNE FILIERE STRUCTURES, INTEGRES DANS L’ECONOMIE CIRCULAIRE DE PROXIMITE ...... 211 6.7.1 - Etat des lieux régional ...... 211 6.7.2 - Situation dans le secteur de Lons-le-Saunier ...... 212 6.7.3 - LCJ, une société engagée dans l’économie circulaire ...... 213 6.8 - JUSTIFICATION DE L’INTERET PUBLIC MAJEUR DU PROJET ET DE LA DEMANDE DE DEROGATION A LA PROTECTION DES ESPECES PROTEGEES ...... 214 6.8.1 - Absence d’alternatives satisfaisantes de moindre impact au projet de Briod ...... 215 6.8.2 - Un projet d’intérêt public majeur ...... 218 6.8.3 - Compatibilité du projet avec le maintien favorable des espèces protégées et plus-value écologique en faveur de la biodiversité ...... 221

7 - COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LES REGLES D’URBANISME ET LES PRINCIPAUX PLANS, PROGRAMMES ET SCHEMAS DIRECTEURS ...... 226

7.1 - COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LES REGLES D’URBANISME ...... 226 7.1.1 - Directive territoriale d’aménagement ...... 226 7.1.2 - Schéma de cohérence territoriale ...... 226 7.1.3 - Document local d’urbanisme ...... 238 7.2 - ARTICULATION DU PROJET AVEC LES PLANS, PROGRAMMES ET SCHEMAS DIRECTEURS CONCERNES ...... 240 7.2.1 - Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux ...... 241 7.2.2 - Schéma Régional Climat Air Energie ...... 245 7.2.3 - Schéma régional de cohérence écologique ...... 247 7.2.4 - Schéma départemental des carrières du ...... 249 7.2.5 - Cadre régional des matériaux et carrières ...... 251 7.2.6 - Plan de prévention des risques naturels et technologiques ...... 251

8 - CONDITIONS DE REMISE EN ETAT DU SITE ...... 252

8.1 - OBLIGATION DE L’EXPLOITANT ...... 252 8.2 - GENERALITES ...... 252 8.3 - ENJEUX ET PARTI D’AMENAGEMENT ...... 253 8.4 - PRINCIPES DE REAMENAGEMENT ...... 254 8.4.1 - Principes généraux du réaménagement de la carrière ...... 254 8.4.2 - Données techniques sur le réaménagement de la carrière ...... 258 8.5 - ESTIMATION DU COUT DES OPERATIONS DE REAMENAGEMENT ...... 269

9 - MESURES PREVUES POUR EVITER ET REDUIRE LES INCIDENCES NEGATIVES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE ...... 270

9.1 - GENERALITES ET CONCEPT DE MESURE D’EVITEMENT ET DE REDUCTION ...... 270 9.2 - MESURES CONCERNANT LA CONSOMMATION ENERGETIQUE ET LE CLIMAT ...... 272 9.2.1 - Mesures concernant la consommation énergétique ...... 272 9.2.2 - Mesures concernant le climat et la vulnérabilité du projet aux changements climatiques ...... 273 9.2.3 - Evaluation des incidences résiduelles sur la consommation énergétique et le climat ...... 273 9.3 - MESURES CONCERNANT LA TOPOGRAPHIE, LES SOLS ET LA STABILITE DES TERRAINS ...... 273 9.3.1 - Mesures concernant la topographie et les sols ...... 273

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9.3.2 - Mesures concernant la stabilité des terrains ...... 278 9.3.3 - Modalités de suivis des mesures ...... 281 9.3.4 - Evaluation des incidences résiduelles sur la topographique, les sols et la stabilité des terrains .... 282 9.4 - MESURES CONCERNANT LES EAUX SUPERFICIELLES ET SOUTERRAINES ...... 283 9.4.1 - Mesures concernant les eaux superficielles et souterraines ...... 283 9.4.2 - Mesures et modalités de suivis ...... 286 9.4.3 - Evaluation des incidences résiduelles sur les eaux superficielles et souterraines ...... 286 9.5 - MESURES CONCERNANT LE MILIEU ATMOSPHERIQUE ET LA COMMODITE DU VOISINAGE ...... 287 9.5.1 - Mesures concernant la qualité de l’air ...... 287 9.5.2 - Mesures concernant les émissions sonores ...... 288 9.5.3 - Mesures concernant les émissions de poussières ...... 290 9.5.4 - Mesures concernant les vibrations ...... 291 9.5.5 - Mesures concernant les émissions lumineuses ...... 293 9.5.6 - Mesures concernant les émissions d’odeurs, de chaleur et radiation ...... 293 9.5.7 - Modalités de suivis des mesures ...... 293 9.5.8 - Evaluation des incidences résiduelles sur le milieu atmosphérique et la commodité du voisinage 295 9.6 - MESURES CONCERNANT LE MILIEU ECOLOGIQUE, LES EQUILIBRES BIOLOGIQUES ET LES SITES NATURA 2000 ...... 296 9.6.1 - Mesures concernant les espaces naturels patrimoniaux et les sites Natura 2000 ...... 296 9.6.2 - Mesures concernant les habitats, la flore et la faune ...... 296 9.6.3 - Evaluation des incidences résiduelles ...... 313 9.6.4 - Synthèse de l’évaluation des incidences résiduelles sur le milieu naturel ...... 324 9.7 - MESURES CONCERNANT LES SITES ET LES PAYSAGES ...... 325 9.7.1 - Mesures concernant l’intégration paysagère du projet ...... 325 9.7.2 - Modalité de suivi des mesures ...... 329 9.7.3 - Evaluation des incidences résiduelles sur les sites et les paysages ...... 330 9.8 - MESURES CONCERNANT LE MILIEU HUMAIN ...... 330 9.8.1 - Mesures concernant les populations sensibles ...... 330 9.8.2 - Mesures concernant les espaces agricoles ...... 331 9.8.3 - Mesures concernant le patrimoine culturel, touristique et archéologique ...... 335 9.8.4 - Mesures concernant les réseaux de transport ...... 336 9.8.5 - Mesures concernant les réseaux de distribution ...... 337 9.8.6 - Mesures concernant la qualité de vie, le tourisme et les loisirs ...... 338 9.8.7 - Mesures et modalités de suivis ...... 338 9.8.8 - Evaluation des incidences résiduelles sur le milieu humain ...... 338 9.9 - MESURES CONCERNANT L’HYGIENE, LA SALUBRITE PUBLIQUE ET LA SANTE ...... 339 9.9.1 - Mesures concernant la gestion et l’élimination des déchets ...... 339 9.9.2 - Mesures concernant la santé et la salubrité publique ...... 342 9.9.3 - Modalités de suivis des mesures ...... 343 9.9.4 - Evaluation des incidences résiduelles sur l’hygiène, la salubrité publique et la santé ...... 343 9.10 - MESURES CONCERNANT LA SECURITE ET LA GESTION DES RISQUES ...... 344 9.10.1 - Mesures concernant la sécurité sur l’exploitation et ses abords ...... 344 9.10.2 - Mesures concernant les risques naturels et technologiques ...... 347 9.10.3 - Mesures concernant les riverains ...... 348

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9.10.4 - Mesures et modalités de suivis ...... 348 9.10.5 - Evaluation des incidences résiduelles sur la sécurité et la gestion des risques...... 348 9.11 - SYNTHESE DU COUT DES MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION ...... 349 9.12 - SYNTHESE DES MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION ET INCIDENCES RESIDUELLES ...... 351

10 - DEMANDE DE DEROGATION A LA REGLEMENTATION SUR LES ESPECES PROTEGEES ...... 357

10.1 - FINALITE DE LA DEMANDE DE DEROGATION ...... 357 10.1.1 - Champs de dérogation possible ...... 357 10.1.2 - Conservation des espèces concernées ...... 357 10.2 - ESPECES VEGETALES PROTEGEES CONCERNEES PAR LA DEMANDE ...... 358 10.3 - ESPECES ANIMALES PROTEGEES CONCERNEES PAR LA DEMANDE ...... 358 10.3.1 - Insectes ...... 359 10.3.2 - Amphibiens ...... 360 10.3.3 - Reptiles ...... 360 10.3.4 - Oiseaux ...... 361 10.3.5 - Mammifères (hors Chiroptères) ...... 363 10.3.6 - Chiroptères ...... 363 10.4 - SYNTHESE ...... 364

11 - MESURES VISANT A COMPENSER LES INCIDENCES NEGATIVES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE & MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ...... 365

11.1 - GENERALITES ET CONCEPT DE MESURE ...... 365 11.2 - MESURES DE COMPENSATION ...... 366 11.2.1 - Eléments de définition pour le milieu naturel et le paysage ...... 366 11.2.2 - Dimensionnement des mesures compensatoires ...... 368 11.2.3 - Description des mesures compensatoires ...... 369 11.2.4 - Mesures concernant le milieu forestier ...... 386 11.3 - MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ...... 392 11.3.1 - Éléments de définition ...... 392 11.3.2 - Mesures concernant le milieu écologique et le paysage ...... 393 11.4 - MODALITES DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE ET DE L’EFFICACITE DES MESURES ...... 422 11.5 - SYNTHESE DU COUT ET DU CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE DES MESURES COMPENSATOIRES ET D’ACCOMPAGNEMENT POUR LE MILIEU NATUREL ...... 429 11.6 - SYNTHESE SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA SEQUENCE ERC ...... 430 11.6.1 - Carrières de roche massive et biodiversité ...... 430 11.6.2 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures d’évitement ...... 432 11.6.3 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures de réduction ...... 432 11.6.4 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures de compensation ...... 433 11.6.5 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement ...... 434 11.6.6 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des suivis ...... 435

12 - PRESENTATION DES METHODES UTILISEES POUR L’ETABLISSEMENT DE L’ETAT ACTUEL ET L’EVALUATION DES INCIDENCES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 436

12.1 - METHODES UTILISEES POUR L’ETABLISSEMENT DE L’ETAT ACTUEL ...... 436

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12.1.1 - Consultation des services de l’état ...... 436 12.1.2 - Recueil de données ...... 436 12.1.3 - Matériels employés ...... 437 12.1.4 - Méthodologie appliquée à l’étude du milieu physique ...... 438 12.1.5 - Méthodologie appliquée à l’étude du milieu naturel ...... 440 12.1.6 - Méthodologie appliquée à l’étude des zones humides ...... 459 12.1.7 - Méthodologie appliquée à l’étude du milieu humain ...... 459 12.1.8 - Méthodologie appliquée à l’étude de l’Hygiène, de la santé et de la sécurité ...... 459 12.2 - METHODE D’EVALUATION DES INCIDENCES BRUTES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT, MESURES ET INCIDENCES RESIDUELLES ...... 460 12.2.1 - Méthode d'identification des incidences brutes ...... 460 12.2.2 - Méthode d'identification et de caractérisation des incidences cumulées ...... 460 12.2.3 - Méthode d’évaluation des incidences brutes ...... 461 12.2.4 - Méthode d’évaluation des incidences cumulées ...... 461 12.2.5 - Critères d’évaluation de l’intensité des effets ...... 462 12.2.6 - Mesures et évaluation des incidences résiduelles ...... 462 12.3 - DESCRIPTION DES PRINCIPALES DIFFICULTES TECHNIQUES ET SCIENTIFIQUES RENCONTREES POUR LA REALISATION DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ...... 463 12.4 - DOCUMENTS ET OUVRAGES CONSULTES ...... 463

13 - NOMS ET QUALITE DES AUTEURS DES ETUDES TECHNIQUES ET DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ...... 466

13.1 - AUTEURS DES ETUDES TECHNIQUES ...... 466 13.2 - REDACTEUR DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ...... 467

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LISTE DES DOCUMENTS CARTOGRAPHIQUES

Etude de l’impact du projet sur l’infiltration des eaux pluviales – Document n°18.098/ 57 Emmanuel Soncourt, hydrogéologue En annexe Etude d’impact acoustique – VENATECH Document n°18.098/ 58 En annexe Zones considérées pour l’évaluation des impacts Document n°18.098/ 59 Dans le texte Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000 Document n°18.098/ 60 En annexe Espaces agricoles Document n°18.098/ 61 Dans le texte Phasage archéologique – décapage des terrains Document n°18.098/ 62 Dans le texte Trafic routier Document n°18.098/ 63 Dans le texte Localisation des projets compris dans l’aire d’étude des Document n°18.098/ 64 incidences cumulées Dans le texte Zonage des documents d’urbanisme Document n°18.098/ 65 Dans le texte Plan masse du projet de réaménagement Document n°18.098/ 66 Dans le texte Demande de dérogation pour la capture et la destruction de Document n°18.098/ 67 spécimens d’espèces animales protégées (CERFA) En annexe Demande de dérogation pour la destruction de sites de Document n°18.098/ 68 reproduction ou d’aires de repos (CERFA) En annexe Méthode multicritère de dimensionnement des mesures Document n°18.098/ 69 compensatoires En annexe

Convention de gestion de la parcelle ZC16 – Commune de Briod Document n°18.098/ 70 En annexe Mesures compensatoires au défrichement sollicité - ONF Document n°18.098/ 71 En annexe Proposition pour la réalisation de travaux de reboisement et Document n°18.098/ 72 d’amélioration sylvicole - ONF En annexe

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4 - ANALYSE DES INCIDENCES NOTABLES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT

4.1 - CARACTERISATION DES INCIDENCES ET CONCEPT D’INCIDENCE

4.1.1 - Méthode d'identification et de caractérisation des incidences L'identification des incidences attribuables au projet est basée sur l'analyse des incidences positives et/ou négatives résultant des interactions entre le milieu touché et l'activité industrielle.

Les sources potentielles d’impacts liées au projet sont définies comme l’ensemble des activités prévues lors des différentes phases (installation, exploitation, entretien, démantèlement et réaménagement) qui constituent le projet. Les conséquences de ces impacts peuvent être positives ou négatives.

Deux types d’impacts différents peuvent être engendrés par le projet. Les incidences directes traduisent une conséquence immédiate du projet dans l’espace et dans le temps : incidences structurelles (consommation d’espace, disparition d’espèces…) et incidences fonctionnelles (production de déchets, modification des flux de circulation…). Les incidences indirectes découlent d’une relation de cause à effet ayant à l’origine une incidence directe : la disparition d’une espèce suite à la destruction de son habitat (incidence indirecte négative) ou la dynamisation du contexte socio-économique local (incidence indirecte positive) par exemple.

Par ailleurs, la durée d’expression d’une incidence peut être variable et elle n’est en rien liée à son intensité. Il existe des incidences temporaires ou permanentes. L’incidence temporaire est limitée dans le temps et ses effets ne se font ressentir que durant une période donnée, comme pendant la phase travaux par exemple. Les incidences permanentes sont dues à la construction même du projet ou à ses incidences fonctionnelles et persistantes dans le temps.

A cette notion de durée peut être ajouté le délai d’apparition de l’incidence. L’incidence induite par l’activité étudiée peut apparaître à court, moyen et/ou long terme.

4.1.2 - Méthode d’évaluation des incidences L’approche méthodologique utilisée afin d’évaluer les incidences environnementales temporaires et permanentes, directes et indirectes, identifiées pour le projet repose sur l’appréciation de l’intensité, de l’étendue, de l’instant d’apparition et de la durée de l’incidence appréhendée.

La combinaison entre la nature, l’intensité, l’étendue, le délai d’apparition et la durée permet de définir le niveau d’importance de l’incidence du projet affectant une composante environnementale.

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4.1.3 - Critères d’évaluation de l’intensité des incidences Les critères d’évaluation des incidences utilisés dans ce chapitre sont les suivants :

Incidence nulle ou très faible : Incidence n’ayant pas de poids réel sur l’intégrité du thème.

Incidence faible : Incidence prévisible à portée locale et/ou ayant un poids réel limité sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation pas nécessaires.

Incidence modérée : Incidence prévisible à portée départementale et/ou ayant un poids réel faible sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation éventuelles.

Incidence forte : Incidence prévisible à portée régionale et/ou ayant un poids réel important sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation nécessaires. Incidence très forte : Incidence prévisible à portée nationale ou internationale et/ou ayant un poids réel majeur sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation obligatoires.

4.2 - INCIDENCES SUR LA CONSOMMATION ENERGETIQUE ET LE CLIMAT

4.2.1 - Evaluation des Incidences sur la consommation énergétique La carrière est reliée au réseau public d’électricité pour l’alimentation des locaux techniques et des installations de traitement. Les besoins en électricité concernent l’alimentation de l’ensemble des infrastructures (convoyeurs, trémies, concasseurs, cribleurs, bureaux, …), à l’exception de la partie primaire de l’installation. Ces besoins représentent une consommation d’environ 500 000 kWh par an en moyenne.

Les engins contribuant au fonctionnement de la carrière sont alimentés à partir de Gasoil Non Routier (GNR). Ils sont entretenus très régulièrement et maintenus en bon état de marche assurant en conséquence une consommation de carburants la plus rationnelle possible. La partie primaire de l’installation de traitement, mobile, est également alimentée en GNR. Les engins et installations employés sont conformes aux normes d’insonorisation et de pollution.

Le nombre d’engins présent sur le site est limité au strict minimum, les effets sur la consommation énergétique sont limités.

4.2.2 - Evaluation des Incidences sur le climat D’une manière générale, l’effet sur le climat peut être dû aux émissions de gaz à effet de serre, et principalement aux émissions de dioxyde de carbone (CO2) résultant de la combustion de matières carbonées fossiles. Dans le cadre de la présente exploitation, les émissions de CO2 seront liées aux gaz d’échappement des engins d'extraction et des camions de transport.

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Compte tenu du nombre réduit d'engins affectés à l'exploitation et des normes de rejet en vigueur, les quantités générées seront faibles et en tout état de cause ne seront pas susceptibles d'affecter le climat local.

Les effets climatiques (augmentation de l'amplitude thermique, diminution de l'humidité relative,…) ne seront pas mesurables.

4.2.3 - Vulnérabilité du projet au changement climatique 4.2.3.1. Principales conséquences du changement climatique Le changement climatique à l’œuvre aujourd’hui aura des conséquences multiples et difficiles à caractériser avec précision. Il devrait induire des modifications à l’échelle régionale et planétaire de la moyenne des températures, des précipitations et d'autres variables du climat, ce qui pourrait se traduire par des changements mondiaux dans l'humidité des sols, par une élévation du niveau moyen de la mer et par la perspective d'épisodes climatiques plus extrêmes (forte chaleur, inondation, sécheresse, ...).

Chaleur température Les scientifiques tablent sur une hausse de la température moyenne de la surface de la Terre comprise entre 0,3 et 4,8°C selon la quantité des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2100.

D'une façon générale, les écarts thermiques entre les saisons et les continents seront moins marqués, l'élévation de température sera plus forte aux pôles qu'à l'équateur, sur les continents que sur les océans, la nuit que le jour et plus élevée en hiver qu'en été. Le régime hydrologique sera modifié par l'accélération du cycle évaporation-précipitation.

Les deux principales conséquences attendues sont un déplacement vers les pôles des zones climatiques tropicales (d'environ 100 km par degré d'élévation de température) et l'accentuation de la dynamique et des contrastes climatiques (A. Nicolas, 06/2004).

« Le réchauffement le plus important est attendu sur les terres émergées et aux latitudes élevées, et le moins important est escompté dans le sud de l'océan indien et dans certaines parties de l'Atlantique nord » (GIEC, 2007).

Pluie et orage Les précipitations seront plus importantes aux latitudes élevées et plus faibles dans la plupart des régions émergées subtropicales.

Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la qualité de l'eau douce pourrait être altérée, bien que ceci puisse être compensé par des débits plus importants dans certaines régions.

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Augmentation du niveau d’eau de mer et d’océan En 50 ans, le niveau des océans s’est élevé de 10 centimètres. Une tendance qui devrait se poursuivre voire s’accélérer dans les années à venir. Selon les experts de la NASA, une montée des océans d’au moins un mètre est inévitable dans les 100 à 200 ans qui viennent.

Depuis le début de l'ère industrielle, les océans ont absorbé la moitié des émissions anthropiques de

CO2, ils agissent comme un régulateur. Cependant, cela se traduit par une augmentation de l'acidité des océans à un rythme inconnu.

L’élévation du niveau des mers est clairement due au réchauffement des températures. Depuis la fin du XIXe siècle, la mer s’est mise à monter, d’abord doucement (20 cm au cours du XXe siècle) puis de plus en plus vite : le niveau a déjà augmenté de 3 cm de 1993 à 2003 et la hausse moyenne pourrait aller jusqu’à 82 cm d’ici la fin du siècle. Cette élévation est liée pour un tiers à la dilatation de l’eau de mer suite au réchauffement et pour deux tiers à la fonte des glaces terrestres, à savoir les glaciers et les calottes de l’Arctique et de l’Antarctique (CNRS). Ce phénomène, ajouté aux tempêtes et aux inondations côtières, menace les populations arctiques concentrées dans les zones d’estuaires et celles des petites îles.

Les premières victimes de l’augmentation du niveau de la mer sont les archipels du Pacifique, notamment les îles Marshall, les îles de Polynésie, les Maldives (océan Indien) et certaines régions d’Asie (Philippes, Indonésie). Selon une étude du CNRS de 2014, 10 000 à 20 000 îles pourraient disparaître totalement au cours du siècle.

Autre conséquence de la montée du niveau des océans, de nombreuses grandes villes construites sous le niveau de la mer pourraient être envahies par les eaux. C’est notamment le cas de Miami, New York, Tokyo, Singapour, Amsterdam ou encore Rotterdam.

Déplacement des populations humaines Le changement climatique peut induire d’importants flux migratoire pour les populations vulnérables à savoir : les populations vivant à une altitude peu élevée et menacées par les conséquences de la hausse du niveau de la mer et des océans (risque de submersion marine). Rappelons qu’aujourd’hui, 1 personne sur 10 dans le monde habite dans une zone menacée par la montée des eaux, les populations subissant déjà la sècheresse (famine, pénurie d’eau, …), dont les effets vont largement s’accentuer du fait de vagues de chaleur plus longues et plus fréquentes.

En 2014, la Nouvelle-Zélande a accueilli les premiers réfugiés climatiques de l’histoire (venant de l’archipel des Kiribati).

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Modification des répartitions des espèces Le réchauffement climatique entraîne une transformation du milieu physique (constantes abiotiques, édaphiques, …) susceptible de se traduire par la modification, la disparition et l'apparition de certains habitats. Ces modifications du biotope peuvent induire des changements dans l'aire de répartition des espèces (migration) modifiant les grands équilibres. Le changement climatique, et surtout sa cinétique, peut également induire la disparition de certaines espèces n’ayant pas eu le temps suffisant pour s’adapter aux nouvelles conditions de leur habitat.

Ainsi, pour garder des conditions de vie optimale, les espèces doivent soit tolérer le changement, soit se déplacer, soit s'adapter pour éviter l'extinction. Les études scientifiques montrent qu'en moyenne les espèces animales terrestres migrent vers le nord de 17 km par décennie et les espèces marines de 72 km. Les végétaux s'étendent en altitude pour éviter la chaleur des plaines et certaines espèces de poissons optent pour une descente vers les fonds marins.

Face à ce phénomène, les espèces à faible mobilité sont désavantagées. C'est particulièrement les cas des végétaux ou encore des coraux, dont les capacités de dissémination peuvent être inférieures à l'ampleur du déplacement de l’aire de répartition. Dans ce cas, l'espèce concernée peut parfois survivre à l'extinction en trouvant refuge dans les quelques habitats au microclimat favorable qui subsistent. Dans le cas contraire, seule une migration assistée par l'homme peut sauver l'espèce.

Les changements dans les dynamiques de prédation, les associations de végétaux, la compétition et le mutualisme peuvent avoir des impacts substantiels au niveau des populations. Ainsi, toute la chaîne alimentaire pourrait être bouleversée.

Les écosystèmes ont donc tendance à se modifier avec des conséquences pour l'homme. D'une part cela modifie le type de culture possible dans une région et d'autre part, cela permet à des espèces tropicales, souvent vectrices de maladies, de coloniser de nouveaux territoires.

Augmentation de la sècheresse (risque incendie) Le changement climatique, du fait de l'augmentation de l'évaporation liée à la hausse des températures et les faibles quantités de précipitations, renforce l'intensité et la durée de la sècheresse des sols. Les effets sont déjà visibles dans différentes régions du monde, dont le Bassin méditerranéen (5e rapport GIEC 2013).

Lors de pluies violentes, les sols ne peuvent pas infiltrer les eaux induisant des inondations et une baisse de la recharge des aquifères. Ainsi, le bassin méditerranéen devient de plus en plus sec, le rendant encore plus vulnérable aux sécheresses et aux incendies.

4.2.3.2. Incidences du changement climatique sur le projet Au vu des caractéristiques et de la nature du projet, ce dernier est peu vulnérable aux conséquences du changement climatique.

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L’activité projetée concerne l’exploitation de granulats (roche en place) puis leur traitement (concassage-criblage). Tant les installations (engins, concasseurs, convoyeurs, locaux, …) que la matière première (front de taille) sont peu vulnérables à l’augmentation des températures et aux évènements climatiques extrêmes. De fortes rafales de vent ou bien une immersion partielle des installations de traitement comme des fronts de taille, des locaux ou des engins n’est pas de nature à mettre en péril l’activité mais nécessite la mise en place de procédure de sécurité.

En outre, l’exploitant est tenu de suivre les bulletins météorologiques et d’agir en conséquence en cas d’annonce d’un évènement météorologique exceptionnel (pluie, vent, orage) à savoir : - stopper toute activité sur la carrière notamment l’activité d’extraction près des fronts de taille, - stopper le fonctionnement des installations de traitement, - mettre les engins à l’abri, - renvoyer le personnel à leur domicile.

Les principales conséquences d’un évènement climatique extrême pourraient être : - une chute de blocs ou un léger glissement des terrains au droit des fronts de taille, - l’inondation de certaines parties de la carrière (rappelons que le site est localisé hors zone inondable), - l’arrachage d’une toiture d’un bâtiment par le vent ou la mise à terre d’un convoyeur, - la dégradation d’un engin.

La carrière est localisée à une altitude de 520 m NGF soit 520 m au-dessus du niveau de la mer. En conséquence, le projet n’est pas vulnérable à une augmentation du niveau de la mer.

Au vu de sa nature et de sa position géographique, le projet n’est pas vulnérable à d’éventuels flux migratoires, modifications des écosystèmes et modifications de la répartition des espèces faunistiques et floristiques.

Au vu de la nature minérale du carreau d’exploitation, de la mise en place sur le site d’équipements de lutte contre les incendies et de la très faible présence de boisements à proximité, le projet n’est pas particulièrement vulnérable à l’augmentation des épisodes de sécheresse et du risque d’incendie.

4.2.4 - Synthèse des Incidences sur le climat et la consommation énergétique Délai Incidences sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Consommation Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme énergétique Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Très faible Négatif Direct Permanent Moyen terme Climat Réaménagement Nulle - - - - Vulnérabilité au Exploitation Très faible Négatif Direct Permanent Moyen terme changement Réaménagement Nulle - - - - climatique

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4.3 - INCIDENCES SUR LA TOPOGRAPHIE, LES SOLS ET LA STABILITE DES TERRAINS

4.3.1 - Evaluation des Incidences sur la topographie Le projet de renouvellement de la carrière de Briod-Conliège aura pour incidence une modification de la topographie locale sur environ 21 ha supplémentaires (48,1 ha de surface sollicitée en autorisation). La modification topographique sera liée d’une part au creusement de la fosse d’exploitation dans le périmètre d’extraction, induisant la création d’une dépression topographique localisée de 55 mètres de dénivelé au maximum dans la partie sud-est. L’incidence sur la topographie sera donc induite par l’extraction des calcaires ainsi que par le reprofilage de la carrière dans le cadre du projet de réaménagement à l’avancement de l’exploitation. Par ailleurs, un merlon paysager et acoustique sera implanté en bordure du périmètre d’extraction, dans les limites du périmètre ICPE sollicité, au sud-est et au sud (cf. chapitres 4.6.2 et 9.5.2). Ce merlon pouvant atteindre 10 m de haut induit également une modification de la topographie actuelle.

La carrière est située à une altitude comprise entre 510 et 540 m, le relief étant relativement plat. La situation topographique de la carrière associée à son mode d’exploitation en dent creuse la rend particulièrement discrète dans le paysage (cf. chapitre 4.11). Le merlon paysager positionné au sud- est et au sud sera végétalisé. Il masquera l’exploitation depuis le hameau de la gare de notamment. Une bande boisée sera maintenue par endroit et une haie arborée sera plantée au-delà du merlon créant un écran à celui-ci qui ne sera ainsi pas visible.

La plate-forme technique de l’installation de traitement et des stocks est positionnée à la cote 510 m NGF. Le carreau sera approfondi progressivement de l’ouest vers l’est avec une pente de 10 à 15%, suivant le pendage géologique des couches, jusqu’à la cote 456 m NGF.

Le projet de réaménagement vise à gommer les traces de l’exploitation par la cicatrisation de l’empreinte paysagère laissée par la carrière dans son état actuel tout en mettant en scène les fronts d’exploitation. Dans ce cadre, les fronts et gradins d’exploitation seront partiellement talutés et réaménagés (végétalisation et plantation sur gradins, zones d’éboulis) afin d’adoucir la topographie résiduelle. De la même façon, le carreau sera réaménagé par un régalage partiel des terres de découvertes. Au nord-est, les matériaux mis en verse permettent de rejoindre le niveau topographique du terrain naturel.

Le projet d’exploitation va modifier la topographie des terrains existants, sans effet majeur en raison de l’encaissement de la carrière et du contexte local. Le projet de réaménagement aura un effet positif à court et moyen terme par rapport à la situation actuelle (réaménagement du stockage d’inertes et des fronts).

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4.3.2 - Evaluation des Incidences sur les sols Les sols seront décapés au sud et au sud-est de la carrière actuelle dans le cadre de l’extension du périmètre d’exploitation. Une partie des terrains concernés par l’extension sont aujourd’hui occupés par des prairies pâturées. L’effet sur l’activité agricole est présenté au chapitre 4.10.3.

Le décapage des terrains se fait au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation. La terre végétale sera décapée de manière sélective, stockée en cordons non compactés et réutilisée dans le cadre du réaménagement. Ces conditions assurent un impact limité sur les sols au regard de la surface affectée et un réaménagement optimal. Le phasage du décapage des terrains est présenté au chapitre 4.10.4. Phase 1 : La surface découverte lors de cette phase sera d’environ 2,95 ha ; Phase 2 : La surface découverte au cours de cette phase sera d’environ 3,2 ha ; Phase 3 : La surface découverte au cours de cette phase sera d’environ 5 ha ;

Phase 4 : La surface découverte lors de la phase sera d’environ 3,2 ha ; Phase 5 : La surface découverte sera d’environ 4,9 ha sur toute l’emprise restant à exploiter avant cette phase. (L’emprise d’exploitation de cette phase est de 3,4 ha environ) ; Phase 6 : Aucune surface ne sera décapée lors de cette phase puisque les 1,5 ha exploités lors de cette phase auront été décapés lors de la phase précédente.

Lors de l’exploitation, la présence d’engins de chantier (pelle mécanique, camions,…) peut constituer une source de pollution potentielle du sol par le déversement accidentel des produits hydrocarbures en cas de fuite (limité à la capacité des réservoirs et des carters). La probabilité d’occurrence de ce risque apparaît néanmoins très faible. Par ailleurs, il faut rappeler que ces hydrocarbures sont très peu solubles et restent majoritairement fixés avec les agrégats du sol en surface, laissant suffisamment de temps pour intervenir. Toutefois, si un accident survenait, de nombreuses mesures sont existantes et seront maintenues dans le cadre de la future autorisation.

Le projet d’exploitation présente un impact direct faible sur les sols.

4.3.3 - Evaluation des Incidences sur la stabilité des terrains Le projet intègre une bande réglementaire de 10 mètres au cours de l’exploitation, conformément à l’article 14 de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié, distance suffisante pour prévenir tout glissement potentiel. Cette bande est élargie à 20 m au sud du périmètre, le long de la voie verte, notamment pour des raisons de perceptions paysagères. Au sud-ouest et au sud-est, cette bande de sécurité est élargie pour atteindre localement près de 60 m de large.

La méthode d’exploitation actuelle a abouti à la création de 3 fronts d’exploitation de moins de 15 m de hauteur. Aucun signe d’instabilité n’a été observé depuis la mise en activité de la carrière. Le projet d’exploitation garantit l’intégrité et la stabilité des fronts d’exploitation et des terrains avoisinants à long terme : pente maximale des talus de 30°, hauteur maximale des fronts de 15 m.

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Les calcaires présentent de nombreuses fractures et karsts sub-verticaux. Du fait de cette orientation verticale, les plans de glissements sont absents, ce qui assure une stabilité des fronts.

L’exploitation du gisement sera réalisée par tir de mine. Cette méthode d’exploitation est déjà opérationnelle. Après chaque tir de mine, une inspection des fronts sera réalisée et les masses instables seront purgées.

Le stockage des stériles est réalisé selon la pente d’équilibre naturel des matériaux. Le stockage s’appuie sur les fronts rocheux, ce qui assure une bonne stabilité des talus. Le stockage ne présente pas de signes d’instabilité apparents.

Lors de la remise en état, les fronts seront soit remblayés soit laissés verticalisés. Pour les zones remblayées, les matériaux de découvertes, les stériles et les matériaux inertes extérieurs seront utilisés. Les fronts résiduels seront mis en sécurité et purgés.

Des pièges à cailloux seront mis en place au pied et au sommet de chaque front, aussi bien pour les phases d’exploitation que pour le réaménagement.). Certains hauts de front seront chanfreinés, pour casser la linéarité des gradins et remblayer partiellement les gradins sous-jacents. Des zones d’éboulis seront ainsi disséminées sur les gradins définitifs.

Après remise en état, tous les fronts de tailles seront soit remblayés soit purgés. Des pièges à cailloux seront systématiquement mis en place. Cette situation garantit la sécurité des promeneurs potentiels à long terme.

L’exploitation de la carrière et le réaménagement du site lié à cette activité conduiront à une stabilité à tout endroit conforme aux exigences de mise en sécurité du site.

4.3.3.1. Relative à la présence potentielle de cavités D’après la BD Cavité (BSS), une cavité naturelle est recensée, au sud du site : Cavité naturelle FRCAW0000721 « BULLIN (Gf.Perte de-) » : orifice visible en surface. Cette cavité est située en dehors du périmètre d’extraction.

Une autre cavité est présente au sud du site, à proximité de l’ancienne voie de chemin de fer. Cette cavité a servi de point d’injection pour le traçage réalisé en février 2018. L’orifice est toujours présent. Ces deux cavités sont situées dans le périmètre d’extension de la carrière, mais en dehors du périmètre d’extraction. La localisation de ces cavités proches est figurée dans le §4.6.5.

Un suivi géologique et un contrôle régulier des fronts est mis en place pour adapter la méthode d’exploitation en fonction des singularités géologiques rencontrées à l’avancement (failles, remplissages argileux, cavités). Ces adaptations peuvent consister à modifier le plan de tir de mine, à purger des poches argileuses ou des blocs instables et à délimiter les zones dangereuses.

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L’intégration des 2 cavités existantes dans le périmètre du projet permettra de mettre en sécurité ces zones dangereuses en supprimant le risque de chute de personnes.

L’incidence du projet est positive pour la mise en sécurité des cavités naturelles existantes dans le périmètre d’autorisation.

4.3.4 - Synthèse des Incidences sur la topographie et les sols Délai Incidence sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Exploitation Négatif Topographie Faible Direct Permanent Court terme Réaménagement Positif

Exploitation Sols Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Réaménagement

Exploitation Négatif Temporaire Court terme Stabilité des terrains Faible Direct Réaménagement Positif Permanent Moyen terme

4.4 - INCIDENCES SUR LE MILIEU HYDROLOGIQUE

4.4.1 - Généralités Le projet est situé sur le plateau karstique de Lons-le-Saunier. Ce secteur se caractérise par un réseau hydrologique non fonctionnel compte tenu de la nature karstique des terrains.

Les eaux dans l’emprise du projet s’infiltrent et rejoignent, plus ou moins rapidement, la zone noyée de l’aquifère karstique en direction de la source du Dard vers le Nord du site.

La zone d’étude ne présente pas de réseau hydrologique fonctionnel et aucun rejet ne sera effectué dans le réseau hydrologique, hors du site.

4.4.2 - Aspect quantitatif Comme détaillé dans le chapitre 4.5, compte tenu de la nature karstique des terrains et de l’étendue du bassin d’alimentation de la source du Dard, le projet (pendant exploitation et après réaménagement) n’aura pas d’incidence sur l’alimentation et le régime de cette source et du cours d’eau associé tant en étiage qu’en période de crue.

4.4.3 - Aspect qualitatif Voir chapitre 4.5.4.

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4.4.4 - Synthèse des incidences sur les eaux de surface Délai Incidence sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Exploitation Fonctionnement Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Qualité des eaux Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Risques inondation Nulle - - - - Réaménagement Usages de la Exploitation Nulle - - - - ressources Réaménagement

4.5 - INCIDENCES SUR LE MILIEU GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE

Etude de l’impact du projet sur l’infiltration des eaux pluviales – Document n°18.098 / 57 En annexe Emmanuel Soncourt, hydrogéologue

4.5.1 - Généralités Le projet est situé sur le plateau calcaire du Jura externe de Lons-le-Saunier. Ce plateau se caractérise par un réseau de structures principales N140/150 et un réseau hydrologique non fonctionnel compte tenu de la nature karstique des terrains.

Les eaux dans l’emprise du projet s’infiltrent rapidement et rejoignent par le biais de structures faillées, la source du Dard, située à 3,8 km au nord des limites de la carrière.

4.5.2 - Incidences sur les ressources minérales La carrière de Briod-Conliège exploite des calcaires du Bathonien (J2) et du Bajocien (J1d). Ces calcaires sont présents sur l’ensemble du plateau calcaire de Lons-le-Saunier. Les volumes accessibles sont importants et le projet n’impacte qu’une infime partie du massif calcaire.

Le projet ne va pas conduire à une modification significative de l’utilisation des ressources naturelles existantes, mais va permettre la poursuite de l’exploitation rationnelle de cette ressource minérale.

4.5.3 - Incidences sur le régime des eaux souterraines 4.5.3.1. Rappel du contexte Le projet est situé sur le plateau karstique de Lons-le-Saunier qui alimente en partie le système karstique de la reculée de Baume-les-Messieurs dont l’émergence principale est la source du Dard. Le projet concerne essentiellement des calcaires bathoniens à fracturation verticale et karstification développée reposant sur des calcaires du Bajocien présentant une karstification plus réduite.

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L’ensemble des eaux de ruissellement de la carrière s’infiltre préférentiellement au droit des calcaires bathonien. Les faciès du Bajocien présent au mur de l’exploitation constituant plutôt des zones moins infiltrantes et tendent à constituer des écrans pour les eaux de ruissellement.

Le projet consiste à : Creuser une fosse d’exploitation principale au sud qui sera creusée de l’ouest vers l’est en suivant le pendage des couches de calcaires Bajocien. Cette fosse comprendra en fin d’exploitation deux plateformes : - une plateforme à la cote +500 m NGF à l’extrémité ouest, - un point bas à la cote 455 m NGF; Réaménager à l’avancement le stock de matériaux inertes composés de stériles issus de l’exploitation et de matériaux inertes extérieurs au site.

Le projet de carrière de Briod-Conliège est situé dans les PPE des captages AEP de Conliège situés dans la reculée de Conliège, dans le bassin versant de la Vallière. L’étude d’impact (état initial), les relevés géologiques de la carrière et les essais de traçage colorimétrique effectués depuis la carrière ont démontrés que la carrière et son projet d’extension ne sont pas situés dans le bassin d’alimentation des sources captées de Conliège (Chevrault, Culée et Diane). La carrière et son projet d’extension sont situés dans le bassin d’alimentation de la source du Dard, non captée. Le projet ne peut avoir d’incidences tant qualitative que quantititave sur les captages AEP de Conliège.

Le porteur de projet prendra des mesures de prévention des pollutions accidentelles, en cohérence avec les prescriptions de l’article 18 de l’arrêté du 22/09/1994 modifié le 30/08/2016 et relatives aux exploitations de carrières. Ces mesures sont détaillées dans le chapitre des mesures d’évitement et réduction des incidences sur les eaux.

4.5.3.2. Impact quantitatif Le paragraphe ci-après reprend les éléments de l’étude concernant l’impact du projet sur l’infiltration des eaux pluviales réalisée par Emmanuel Soncourt, hydrogéologue, en août 2020. Cette étude est intégralement présentée en annexe.

État initial (avant début de toute extraction) En l’absence de réseau d’écoulement superficiel, et compte tenu de la forte perméabilité des terrains, la totalité de la pluie efficace s’infiltre dans le sous-sol soit de manière diffuse, soit ponctuellement dans une perte (cas particulier de la perte de En Bullin). La pluie efficace correspond à la fraction de la pluie qui n’est pas reprise par l’évapotranspiration des plantes et l’évaporation des surfaces nues (pluie moins évapotranspiration réelle).

Sur la station MétéoFrance de Lons-le-Saunier (altitude 298 m), la pluviométrie annuelle moyenne est de 1 190 mm/an, et l’évapotranspiration potentielle (ETP) moyenne de 791 mm. Cependant, la carrière se trouve à une altitude de plus de 500 m. Si on prend les données de station météo situées à des altitudes sensiblement équivalentes à celle du site de Briod-Conliège (, ,

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ou Bessain), la pluviométrie annuelle est comprise entre 1 534 et 1 584 mm. La lame d’eau écoulée sur la Seille à est de 613 mm. Selon la valeur de la pluviométrie que l’on prend en compte, l’évapotranspiration réelle (ETR) a une valeur comprise entre 577 et 971 mm. Un calcul équivalent à partir des données de la Vallière à Lons (lame écoulée 529 mm) donne une ETR de 661 à 1 055 mm). Enfin, si l’on prend en compte l’Angillon à Champagnole (lame d’eau écoulée 832 mm), l’ETR serait de 702 à 752 mm. Les valeurs les plus fortes sont évidemment exagérées, l’ETR ne pouvant dépasser l’ETP. On constate néanmoins que, en année moyenne, l’ETR est très proche de l’ETP. Autrement dit, il n’y a pratiquement pas de période de stress hydrique et la réserve du sol, quelle que soit sa valeur, n’est pratiquement jamais vide. En année normale, cela se traduit notamment par une herbe toujours verte. À noter que si l’on prend la lame écoulée de la Seille et qu’on y ajoute l’ETR de Lons, on obtient des précipitations totales de 1 400 mm, ce qui semble une valeur plausible dans le secteur de Briod.

État actuel (en cours d’extraction)

En cours d’extraction, 5 types de surfaces peuvent être distinguées : Surfaces non encore extraites (et non décapées). Ces surfaces restent végétalisées et ne sont pas modifiées par rapport à l’état initial ; Surfaces en cours d’extraction (zone d’abattage). Dans ces secteurs, le carreau est constitué de roche nue débitée en blocs de granulométrie assez élevée, et comportant une relativement faible proportion de particules fines. L’infiltration s’y fait de manière diffuse, sans ruissellement à la surface du sol. En l’absence de plantes, il n’y a pas d’évapotranspiration. Cependant une partie des pluies, en particulier les pluies faibles en période estivale, va entrer en contact avec des roches chaudes et va s’évaporer. Par analogie avec ce qui est admis sur les surfaces imperméabilisées, on peut estimer que la lame infiltrée représente 80 à 90 % de la pluie totale, soit 1 120 à 1 260 mm si l’on prend comme référence une pluie annuelle de 1 400 mm. Cela représente un excédent de 510 à 650 mm par rapport à la lame écoulée sur la Seille ;

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Surfaces en cours de remblaiement, non végétalisées. Le matériau de remblai est constitué essentiellement de stériles d’exploitation. Il s’agit de granulats calcaires mêlés à de l’argile ou à des limons en de telles proportions que leur valorisation n’est techniquement et économiquement pas envisageable. Cela nécessiterait notamment des quantités d’eau de lavage qui ne sont pas disponibles sur le site. L’expérience montre qu’un tel matériau, à fortiori lorsqu’il n’est pas compacté, a une perméabilité largement supérieure à 1 10-6 m/s, cette valeur correspondant à ce que l’on rencontre fréquemment dans des limons. Cette valeur est telle que la quasi-totalité des pluies peuvent s’infiltrer, seules les intensités les plus fortes, correspondant à des orages de courte durée, pouvant générer du ruissellement. Celui-ci s’infiltrera dans le sol calcaire en périphérie des zones remblayée. En l’absence de végétation, le bilan hydrique global de ces surfaces est identique à celui des zones en cours d’extraction, soit un excédent par rapport à l’état initial de 510 à 650 mm/an ;

Pistes et zone de traitement. La différence entre ces surfaces et les surfaces en cours de remblaiement est liée à la présence d’une proportion de fines plus importante et au compactage par le passage répété des engins de chantier et des camions. La part évaporée sera la même que sur les surfaces en cours de remblaiement, en revanche la part de ruissellement sera plus importante. On peut estimer cette dernière à environ 50 % des pluies totales. Le bilan hydrique de ces zones serait donc de 140 à 280 mm d’évaporation, 700 mm de ruissellement et 420 à 560 mm d’infiltration directe. Cependant, les eaux de ruissellement vont s’écouler en suivant plus ou moins les pistes et rejoindre les points bas de la carrière ou elles vont s’infiltrer ponctuellement, en formant de petites flaques d’eau temporaires, d’importance variable selon l’importance des pluies et la perméabilité du carreau.

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À noter que le projet de renouvellement prévoit la collecte d’une partie de ces eaux de ruissellement vers un bassin étanche, en vue de leur réutilisation pour les besoins du site (dépoussiérage des matériaux et nettoyage de l’installation de traitement). La localisation de ce bassin et de sa zone d’apport sont indiqués en Figure 4 de l’annexe. La surface collectée sera de 20 000 m² et le volume du bassin de 1 500 m³. Le volume annuel pouvant être collecté sera de 14 000 m³ environ. Les besoins du site (actuellement assurés par le réseau d’eau potable) s’élèvent à 5 000 m³/an. Une partie du volume excédentaire pourra être utilisée pour procéder à l’arrosage des pistes en période sèche. À terme, les besoins en eau de la carrière sont estimés à 10 000 m³/an. Surfaces réaménagées et végétalisées. En terme de bilan hydrique, ces surfaces retrouveront des caractéristiques voisines de l’état initial. Dans les zones où il y a aura de grosses épaisseurs de stériles, la réserve utile du sol sera plus importante et l’infiltration sera plus lente, mais cela ne changera pas le bilan à l’échelle annuelle.

Le tableau ci-après synthétise les différentes surfaces lors de la phase 6, qui sera celle pendant laquelle la surface non réaménagée est la plus importante. Le bilan hydrique correspondant est également indiqué.

Dans la situation actuelle, sur la base d’une pluie efficace de 610 mm, le volume infiltré sur l’emprise de la carrière est de 256 000 m³. L’exploitation de la carrière se traduira donc par une augmentation du volume infiltré de l’ordre de 120 000 à 160 000 m³/an, soit un débit moyen de 4 à 5 l/s. Cette augmentation est peu significative au regard du débit moyen de la source du Dard (estimé à 400 l/s)

État final (après réaménagement)

Après réaménagement, sur les 42 ha de l’exploitation, 37 seront revégétalisés en boisements et taillis ou en pelouses sèches, soit sur sol maigre (roche quasiment nue), soit sur remblai de stériles. 5 ha seront laissés en roche nue. Sur les surfaces végétalisées, l’évapotranspiration reprendra et consommera une parti e des précipitation s comme dans l’état initial. Sur la roche nue, 80 à 90 % des précipitations continueront à s’infiltrer, comme en cours d’extraction. L’excédent du bilan hydrique par rapport à l’état initial sera ramené à une valeur de 25 500 à 32 500 m³/an (environ 0,8 à 1 l/s).

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4.5.4 - Incidences sur la qualité des eaux souterraines Comme déjà indiqué, par définition les aquifères karstiques sont très vulnérables aux pollutions accidentelles et diffuses potentielles. Toutefois les modalités de l’infiltration d’un éventuel polluant seront différentes selon la position sur le site : Dans les lapiez et cavités ouvertes et connectées sur la zone épinoyée : Infiltration rapide avec faible dilution du polluant pouvant rejoindre rapidement les réseaux karstiques connectés sur le karst noyé, Dans les calcaires massifs peu karstifiés : Infiltration modérée via les diaclases et les interbancs et dilution du polluant, Dans les zones argileuses : Infiltration faible du polluant.

Plusieurs incidences potentielles de la carrière et de son projet d’extension sont analysées ci-après : Pollution accidentelle liée au déversement d’hydrocarbures en relation avec les engins de chantier, Pollution diffuse liée aux installations fixes de la carrière (sanitaires, aire de lavage des engins et aire de ravitaillement), Transport solide et en suspension associé aux eaux de ruissellement de la carrière, Infiltration des eaux au travers du stockage d’inerte en carrière.

4.5.4.1. Pollution accidentelle liée au déversement d’hydrocarbures Il n’existe pas d’agents polluants sur la carrière. Lors des travaux d’extraction, la présence d’engins de chantier (pelle mécanique, camions,…) peut constituer une source de pollution potentielle des eaux souterraines par le déversement accidentel des produits hydrocarbures en cas de fuite (limité à la capacité des réservoirs et des carters) et infiltration.

Le principal risque pour la qualité des eaux souterraines correspond à une pollution accidentelle ou diffuse liée à l’utilisation d’hydrocarbures.

La probabilité d’occurrence de ce risque apparaît néanmoins très faible. Par ailleurs, il faut rappeler que ces hydrocarbures sont très peu solubles et restent majoritairement fixés avec les agrégats du sol en surface, laissant suffisamment de temps pour intervenir (kit de dépollution, décaissement des terres polluées sur 30 cm d’épaisseur et sur une surface réduite de 5 à 10 m²).

4.5.4.2. Pollution diffuse liée aux installations fixes de la carrière (sanitaire, aire de lavage des engins et aire de ravitaillement) Comme précisé dans l’état initial (cf. §4.5.2.2), les installations fixes de la carrière pouvant induire le rejet d’effluent ou de polluant sont tous équipés d’un dispositif de rétention et de traitement des eaux : Sanitaires : fosse et lit d’épandage,

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Aire étange de lavage et de ravitaillement des engins : les eaux collectées sur ces aires rejoignent un décanteur-deshuileur est un dispositif normalisé de classe I et est muni d’un obturateur automatique. Il est vidangé a minima une fois par an. Cette mesure sera reconduite dans le cadre de la future autorisation. Les particules fines et huileuses des eaux de lavage sont donc piégées par le décanteur-deshuileur. L’eau traitée rejoint ensuite un puits perdu et s’infiltre dans les calcaires fracturés.

Ces installations sont contrôlées régulièrement conformément à la réglementation en vigueur.

4.5.4.3. Transport solide et en suspension associé aux eaux de ruissellement de la carrière Le paragraphe ci-après reprend les éléments de l’étude concernant l’impact du projet sur l’infiltration des eaux pluviales réalisée par Emmanuel Soncourt, hydrogéologue, en août 2020. Cette étude est intégralement présentée en annexe.

L’exploitation de la carrière entraînera le décapage de la couverture limoneuse : C’est certainement un des points les plus sensibles, la protection des circulations dans le calcaire n’étant assurée que par cette couverture, par ailleurs très peu épaisse.

État initial (avant début de toute extraction) La présence de nombreuses dolines montre que la connexion entre la surface et le milieu souterrain est très rapide, indépendamment de tous travaux d’extraction. L’observation du sommet des fronts de taille et des talus de la voie verte montre la faible épaisseur générale de la couverture limoneuse. Ceci est confirmé par la présence de lapiaz ou d’affleurements rocheux dans les chemins ou les sous-bois de la zone d’extension.

Au niveau de la perte de En Bullin (située en dehors du périmètre du projet), les eaux de ruissellement d’une zone d’environ 10 à 12 ha s’engouffrent directement dans le sous-sol de manière ponctuelle, sans aucun effet de rétention. Cette perte constitue un point de vulnérabilité particulier du karst. Elle a été utilisée par le passé pour le dépôt d’immondices divers (Cf. rapport du CGEDD).

État actuel (en cours d’extraction) Sur une carrière de ce type, la seule pollution chronique significative est celle représentée par l’augmentation de la turbidité. La turbidité est issue des poussières générées par l’exploitation (fragmentation des calcaires, remobilisation de particules argileuses) et entraînées par l’eau. Ce risque est difficilement quantifiable. Il suppose l’infiltration de quantités d’eau significatives au niveau du carreau. Il est difficile, voire impossible de dissocier la turbidité issue de la carrière de la turbidité naturelle, déjà présente sur la source du Dard.

La turbidité véhiculée par l’eau augmente en fonction des facteurs suivants : ruissellement de l’eau sur le sol sur de grandes longueur ;

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vitesse de ruissellement élevée ; quantités de poussières déposées sur le sol importantes ; concentrations des eaux de ruissellement et infiltration rapide dans des fissures.

Sur la zone d’abattage, la forte fracturation de la roche donne naissance à un carreau très irrégulier voire chaotique, qui est nivelé par une couche de quelques décimètres de tout venant. Les fissures de taille courante (ouverture maximale 10 à 20 cm) sont recouvertes et partiellement comblées par le tout venant. Ces dispositions favorisent une infiltration diffuse sans ruissellement, ce qui est un facteur limitant l’entraînement de MES.

Lorsque le carreau atteint la surface du calcaire oolithique, il peut y avoir dégagement d’une dalle relativement lisse sur une surface importante. Du fait de l’inclinaison des couches, cette dalle présente une inclinaison de 10 à 15°. Elle peut favoriser le ruissellement de l’eau et sa concentration vers les points bas, d’autant plus que cette couche semble moins fracturée que les calcaires massifs sus- jacents.

Sur les surfaces en cours de remblaiement, la présence des stériles d’exploitation sur une épaisseur variable permet de favoriser une infiltration diffuse à faible vitesse dans la plupart des cas. L’horizontalité de ces surfaces favorise l’infiltration. Seules les précipitations d’intensité rare peuvent générer du ruissellement, en particulier sur les talus présentant des pentes significatives.

Les pistes et la zone de l’installation de traitement constituent certainement les zones à risque le plus fort de génération de MES. La perméabilité plus faible du substrat favorise le ruissellement et ces surfaces sont fortement empoussiérées. Le ruissellement à tendance à suivre le bord des pistes et peut donc parcourir de longueurs de plusieurs centaines de mètres, favorables à la mise en suspension des particules. Ces eaux vont venir se rassembler dans les points bas en y favorisant l’infiltration ponctuelle. On peut voir sur la carrière actuelle certaines de ces zones, qui se forment en pied de zones remblayées ou entre des tas de stériles non encore étalés.

Sur les 42 ha de l’extraction, la surface de la zone de traitement et des pistes est estimée à 3 ha environ. 2 ha environ de cet impluvium seront collectés vers un bassin de stockage d’un volume de 1 500 m³ et de 2 m de profondeur environ, en vue de la réutilisation des eaux. Le bassin sera précédé d’un débourbeur. Bien que ce ne soit pas sa vocation première, le bassin proprement dit fera également office de décanteur. Du fait de l’utilisation de l’eau, il limitera les quantités d’eau ruisselées à l’aval. A titre d’illustration, la pluie décennale sur une durée de 1 heure est de 30 mm environ. Sur une surface de 2 ha avec un coefficient de ruissellement de 0,9, elle est susceptible de générer un débit de pointe de 150 l/s et un volume d’apport de 520 m³. Une partie du volume sera stockée dans le bassin du fait du vide créé par l’utilisation de l’eau avant la pluie. Le surcroît partira en surverse, après une décantation de plusieurs heures. Les eaux de la surverse s’infiltreront de manière diffuse à travers le remblai de stériles.

Compte tenu de la présence de ce bassin, seul 1 ha de pistes non collectées est potentiellement générateur de grosses charges en matières en suspension.

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État final (après réaménagement) Après réaménagement, la végétalisation du site permet de retrouver des caractéristiques de protection équivalentes à l’état initial (sols maigres), voire un peu supérieures dans les zones remblayées de stériles. Un risque faible d’émission de turbidité peut subsister sur les zones où la roche est laissée à nu.

4.5.4.4. Infiltration des eaux au travers du stockage d’inerte en carrière. Ce remblai est constitué dans sa très grande majorité des stériles issus de l’exploitation de la carrière et dans une moindre mesures d’inertes en provenance de chantiers extérieurs. Les stériles du site sont uniquement constitués de marnes et de calcaires, de même nature géologique et géochimique que le massif calcaire exploité. D’autre part, les matériaux inertes acceptés dans le cadre du réaménagement du site sont inertes. LCJ a mis en place une procédure stricte visant à caractériser ces matériaux, conformément à l’Arrêté Ministériel du 12 décembre 2014. Ainsi les eaux transitant par le remblai ne seront pas à l’origine d’une pollution des eaux souterraines et de leur exutoire, la source du Dard, non captée pour l’AEP.

L’exploitant contrôlera une fois par an les remblais stockés dans la carrière en réalisant un test de lixiviation sur les matériaux stockés et vérifier ainsi qu’ils ne soient pas de nature à altérer la qualité des eaux souterraines.

4.5.5 - Incidences sur les captages AEP de Lons-le-Saunier Les captages AEP de Conliège (Culée, Diane et Chevrault) situés dans la reculée éponyme sont utilisés pour la production d’eau potable à destination de l’agglomération de Lons-le-Saunier.

Comme rappelé dans le §4.5.3.1, la carrière et son projet d’extension, bien que situés dans le périmètre de protection éloignée de ces captages, ne sont pas inclus dans le bassin d’alimentation de ces sources et ne peuvent en conséquence avoir aucune incidence tant qualitative que quantitative sur les captages de Conliège.

4.5.6 - Incidences sur les usages des eaux souterraines Hors accident, le projet n’est pas de nature à avoir une incidence sur les eaux souterraines et ses usages.

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4.5.7 - Synthèse des Incidences sur le sous-sol et les eaux souterraines Délai Incidence sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Ressource Exploitation Modérée Positif Direct Temporaire Court terme minérale Réaménagement Nulle - - - - Régime des eaux Exploitation Nulle - - - - souterraines Réaménagement Exploitation Faible à modérée Négatif Direct Temporaire Court terme Qualité des eaux Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Captage AEP Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Usage des eaux Nulle - - - - Réaménagement

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4.6 - INCIDENCES SUR LA COMMODITE DU VOISINAGE – BRUIT, POUSSIERES, VIBRATIONS

4.6.1 - Qualité de l’air La circulation des engins et des camions entraine l’émission de polluants atmosphériques. Les engins contribuant au fonctionnement de la carrière sont alimentés à partir de Gasoil Non Routier (GNR), ainsi que le concasseur primaire. Ils seront entretenus très régulièrement et maintenus en bon état de marche assurant en conséquence une consommation de carburants la plus rationnelle possible. Les engins et installations employés sont conformes aux normes de pollution.

Selon les résultats de 2017, la station de mesure de Lons-le-Saunier ne dépasse pas les valeurs limites annuelles de Dioxyde d’Azote ou d’Ozone. La carrière de Briod-Conliège est en fonctionnement depuis 1975. Les seuils réglementaires concernant la qualité de l’air devraient continuer d’être respectés avec la poursuite de l’exploitation, malgré l’augmentation de volume demandée.

Le projet présente une incidence faible sur la qualité de l’air.

4.6.2 - Incidences sur l’environnement sonore

Etude d’impact acoustique – Venathec Document n°18.098 / 58 En annexe

4.6.2.1. Règlementation appliquée Les activités d’extraction, telle que la carrière de Briod-Conliège sont soumises à autorisation au titre des Installations Classées pour la Protection de L’Environnement (ICPE), elles sont de ce fait régies en matière de bruit par l’arrêté ministériel du 23 janvier 1997 modifié relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les ICPE.

4.6.2.2. Emissions sonores générées par la carrière Il faut rappeler que l’itinéraire emprunté par les poids lourds ne traverse aucun village avant de rejoindre la RD 471, axe majeur adapté au trafic poids-lourds.

En cours d’exploitation, les sources de bruit sur la carrière sont : Engins, camions et avertisseurs de recul ; Installations de criblage et concassage ; Déversement de matériaux.

Les engins et installations techniques employés présentent des niveaux acoustiques conformes à la réglementation européenne. Ainsi, les engins de chantier sont conformes à l’arrêté du 18/03/02 modifié relatif aux émissions sonores dans l’environnement des matériels destinés à être utilisés à l’extérieur des bâtiments. L’entretien régulier des installations, contribuent également à limiter les émissions sonores en direction des habitations riveraines.

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Les opérations de concassage sont les principales sources de bruit sur la carrière. Les matériaux sont traités sur place au niveau du groupe de concassage-criblage. Les installations fixes ne seront pas modifiées par rapport à la situation actuelle. Une installation mobile s’ajoute à celles-ci.

Les mesures de contrôle à l’état actuel réalisées par le bureau d’études SCIENCES ENVIRONNEMENT ont montré que les niveaux sonores en limite de propriété et dans les zones à émergence réglementée sont respectés. Cependant, l’extension projetée de la carrière vers le sud aura pour conséquence de s’approcher de plusieurs habitations au sud-est et au sud-ouest :

Distances aux habitations situées au sud du périmètre projet

Une modélisation acoustique a été réalisée en 2018 par le bureau d’études VENATHEC. Cette étude est présentée intégralement en annexe. Elle rend compte de l’impact acoustique de la carrière de Briod-Conliège dans le cadre de nouveaux phasages et de nouvelles zones d’exploitation. Pour ce faire, les phases les plus pénalisantes, c’est-à-dire les phases 4 et 6, à proximité des premières habitations, ont été étudiées. Il est à noter que cette modélisation prend en compte la situation la plus défavorable où tous les engins fonctionnent en même temps et au plus proche des limites du site.

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Résultats en limite de propriété D’après les simulations effectuées et en l’absence de protection accoustique, les niveaux de bruit calculés en limite de propriété sont conformes aux limites réglementaires, excepté lors de certaines opérations nécessitant la présence d’engins à proximité des limites d’autorisation (Foreuses, bull…) : Lors de la phase 4 : - Les niveaux de bruit calculés en limite de propriété pour la phase 4 sont inférieurs à 60 dBA, ils sont conformes à la réglementation pour les jours ouvrables, - A proximité du bulldozer ou de la foreuse, les niveaux de bruit calculés sont supérieurs à 50 dBA, ils ne sont pas conformes à la réglementation pour les dimanches et les jours fériés ; Lors de la phase 6 : - Les niveaux de bruit calculés en limite de propriété pour la phase 4 sont en majorité inférieurs à 60 dBA et donc conformes à la réglementation pour les jours ouvrables, - Au nord, quelques niveaux de bruit calculés sont supérieurs à 50 dBA, ils ne sont pas conformes à la réglementation pour les dimanches et les jours fériés, - A proximité de la foreuse, les niveaux de bruit calculés sont supérieurs à 60 dBA et dépassent les seuils réglementaires.

Phase 6 d’exploitation Phase 4 d’exploitation Les niveaux de bruit particulier calculés en dBA sont encadrés en rouge sur les plans ci-dessus. L’ensemble des sources de bruit est considéré en fonctionnement en simultané. La foreuse est modélisée au niveau du terrain naturel de façon à prendre en compte la configuration la plus pénalisante.

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Résultats dans les zones à émergence réglementée (ZER) Les émergences calculées aux ZER montrent également des dépassements en l’absence de protection : Lors de la phase 4 : - Les résultats calculés en ZER 2 sont conformes pour la phase 4, - En ZER3, un point récepteur est très légèrement supérieur au seuil réglementaire. Toutefois, les résultats calculés sur cette zone dépendent beaucoup de la position de la foreuse et la configuration présentée ici n’est pas la plus pénalisante pour ce secteur précis. Ainsi, une position plus à l’est de la foreuse entraine un dépassement du seuil réglementaire, - Les résultats ne sont pas conformes sans protection en ZER 4. Pour ce secteur, le positionnement des sources sonores présente la configuration la plus pénalisante ; Lors de la phase 6 : - Les résultats calculés en ZER 2 sont conformes pour la phase 6, - Les résultats ne sont pas conformes sans protection en ZER 3. Pour ce secteur, le positionnement des sources sonores présente la configuration la plus pénalisante, - En ZER4, le seuil réglementaire est également dépassé.

Phase 4 d’exploitation Phase 6 d’exploitation

Les niveaux de bruit particulier calculés en dBA sont encadrés en rouge sur le plan ci-dessus. Les niveaux de bruit particulier à ne pas dépasser afin que l’émergence soit inférieure à 6 dBA sont indiqués par zone. Ces Lp(max) sont calculés à partir de mesures de bruit résiduel effectuées sur le site. L’ensemble des sources de bruit est considéré en fonctionnement en simultané. La foreuse est modélisée au niveau du terrain naturel de façon à prendre en compte la configuration la plus pénalisante.

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Des mesures efficaces, comme la mise en place de merlons acoustiques, seront proposées afin de respecter les seuils réglementaires. Ces mesures sont détaillées dans le chapitre 9.5.2.

Les effets sur les émissions sonores sont considérés comme forts en l’absence de mesures.

4.6.2.3. Cas des tirs de mines Les bruits induits par les tirs de mines sont des vibrations acoustiques transmises dans l'air et provenant de la détente des gaz produits par les charges explosives à travers les fissures du massif rocheux. Le niveau sonore des tirs est d'autant plus important que les charges sont peu confinées ou à l'air libre.

Les tirs de mines génèrent un bruit impulsionnel très bref et de forte intensité. La courbe de mesure de ce type de bruit dû à une explosion à l’air libre présente une montée rapide en pression (surpression de crête) et une décroissance régulière. Cette surpression est suivie d’une dépression qui s’égalise dans le temps en deux ou trois oscillations. Dans le cas d’une explosion en milieu confiné : Les gaz de tir à haute pression (9 000 à 10 000 bars) et à vitesse élevée (2 000 m/s) vont produire un bruit d’impact en entrant en contact avec la roche (énergie de choc de l’explosif) ; La détente rapide des gaz du milieu confiné vers le milieu extérieur à travers les fissures du massif rocheux va induire une forte surpression aérienne (bruit d’explosion) en liaison avec l’énergie de gaz de l’explosif.

Les surpressions acoustiques ou bruit généré par les tirs de mines n’auront aucun impact sur les habitations. Cependant, la surpression acoustique peut être une source de gêne physiologique. Dans les tirs de mine, les charges sont confinées dans les trous de forage fermés par un bouchon ou bourrage sommital. Le bruit de la détonation des charges est donc fortement atténué par ce confinement. Seuls les accessoires de tir tel que les raccords non électriques sont en surface et ne sont pas confinés. Ces accessoires génèrent très peu de bruit lors du tir.

Les tirs de mines provoquent un bruit instantané notable mais de très courte durée. L’impact dépend avant tout de la périodicité et des horaires, dans le cas présent, l’activité prévoit en moyenne 1 à 2 tirs par semaine, soit une cinquantaine de tirs chaque année, exclusivement en période diurne.

Rappelons que les bruits émis par les tirs de mines sont exclus de la réglementation relative au bruit émis par les ICPE. Ce type de bruit, à caractère impulsionnel très marqué ne peut être ni apprécié en termes de gêne, ni mesuré de la même façon que les autres bruits émanant des carrières. A ce jour il n’a pas encore été permis d’établir une relation directe entre une caractéristique du bruit émis lors d’un tir et la gêne qu’il provoque. Dans ces conditions, la prise en compte des tirs de mine est donc exclue de toute évaluation des bruits émis par les exploitations. Néanmoins, il est recommandé de respecter le seuil de 125 décibels linéaires défini par la circulaire n° 96-52 du 2 juillet 1996 relative aux modalités d’application de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994.

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4.6.3 - Incidences sur l’environnement vibratoire 4.6.3.1. Vibrations liées au tir de mine – rappel de la règlementation Vibrations liées au tir de mine et rappel des effets des vibrations sur les habitations

Les tirs de mines génèrent dans l’environnement des vibrations transmises par le sol, appelées aussi vibrations solidiennes, ainsi que du bruit (ou surpression acoustique). Les vibrations transmises par le sol ont pour origine la diffusion au sein du massif rocheux de l’énergie de choc de l’explosif. L’énergie se répartit sur une surface de terrain de plus en plus grande au fur et à mesure que l’« onde de choc » s’éloigne du trou de mine et donc s’atténue avec la distance. La maîtrise de l’intensité de ces vibrations est essentielle pour prévenir la gêne des riverains et l’apparition de dommages dans les constructions environnantes.

Toute structure, maison d'habitation ou bâtiment industriel, soumise à des vibrations transmises par le sol, amplifie ou atténue ces vibrations en fonction de ses caractéristiques de construction et notamment de l'interface sol/fondation. D'une manière générale, les éléments de structure amplifient le signal autour de leur fréquence de résonance et l'atténue en dehors.

Pour une maison d'habitation classique à un ou deux niveaux, la fréquence propre des éléments porteurs est généralement comprise entre 5 et 15 Hz. Les cloisons et autres panneaux de faible inertie présentent des fréquences propres plus élevées, jusqu'à 30 Hz environ.

Ces caractéristiques dépendent fortement de la nature des matériaux utilisés pour la construction et de l'état de la structure et des liaisons entre ses différents éléments. L'amplification des vibrations dans la structure peut atteindre des facteurs 3 à 5. Cette variabilité du comportement des structures en fonction de la fréquence des vibrations incidentes montre que seuls les critères prenant en compte la fréquence sont envisageables. Le tableau ci-après précise ces différents points en fonction des gammes de fréquence :

Gamme de Eléments et structures sollicités Caractéristiques du signal fréquence  Le sol de fondation (surtout s'il est peu consolidé).  La structure suite au tassement accéléré du sol, s’il est de nature - < 5 Hz hétérogène ou en pente, et/ou que les fondations ne redistribuent pas correctement les contraintes.  Structures porteuses des habitations. Déplacements différentiels de 5 à 15 Hz  Cloisons des habitations. importants.  Les matériaux de construction.  Les matériaux de revêtement sont les éléments les plus sensibles > 15 Hz (peintures, papiers peints, plâtres, enduits…). Ils sont d'autant plus - sensibles qu'ils sont dégradés et que leur liaison à la structure est défectueuse. > 80 Hz Aucune Signal souvent négligeable. L'expérience montre que dans le domaine des vibrations du sol provoquées par les tirs de mines, le critère le plus significatif vis à vis des effets destructifs est la vitesse particulaire de vibration, tout au moins dans la gamme de vibrations de 1 Hz à 80 Hz, à laquelle on doit précisément associer la fréquence caractéristique de la vibration.

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La réglementation L’arrêté Ministériel du 22 septembre 1994 modifié, relatif à l’exploitation des carrières, prévoit une pondération des fréquences. Elle a pour but de remonter le niveau sismique des fréquences les plus nocives entre 1 et 5 hertz, d’abaisser les moins nocives au-delà de 30 et 80 hertz et de ne pas prendre en compte celles en deçà de 1 hertz et au-delà de 80 hertz.

Ce texte précise en son article 22-2 : « Les tirs de mines ne doivent pas être à l’origine de vibrations susceptibles d’engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires pondérées supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois axes de la construction. La fonction de pondérations du signal mesuré est une courbe continue définie par les points caractéristiques suivants : » VITESSES PARTICULAIRES BANDE DE FREQUENCE PONDERATION brutes à ne pas dépasser en Hz du signal mm/s 1 5 2 5 1 10 30 1 10 80 3/8 26,7

La courbe de pondération est représentée ci-après à droite, elle ne doit pas être confondue avec la courbe limite fréquence / vitesse donnée (à gauche).

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4.6.3.2. Tirs de mines sur la carrière de Briod-Conliège L’exploitation du gisement est réalisée par abattage à l’explosif. Ces tirs peuvent générer des vibrations. LCJ fait appel, pour l’extraction de son gisement, à du personnel spécialisé en forage minage, titulaire de toutes les autorisations nécessaires, qui met en œuvre des techniques modernes, réduisant ainsi l’impact vibratoire des tirs de mine. Les tirs sont réalisés par micro-retards, avec des charges unitaires réduites, limitant ainsi les vitesses particulaires enregistrées au droit des habitations. Un enregistrement des vibrations lors de chaque tir de mine sera réalisé, comme c’est actuellement le cas.

Pour produire 430 000 tonnes de matériaux commercialisables chaque année, environ 600 000 tonnes de roche seront abattues à une fréquence de 1 à 2 tirs par semaine. Ainsi, une cinquantaine de tirs sera réalisée chaque année, mettant en œuvre environ 2 à 3 tonnes d’explosifs.

Sur le site les caractéristiques d’un tir seront les suivantes :  profondeur des trous : ≈15 m  diamètre des trous : 89 / 102 mm  nombre de trous : ≈ 40  charge moyenne par trou : entre 75 kg et 100 kg  maille : 16 m2  volume moyen des tirs env. 7 000 m3

Un exemple de plan de tir est présenté ci-après reprenant les différentes caractéristiques du minage.

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Toutefois, un plan de tir est spécifiquement établi lors de chaque foration et les valeurs présentées ci- dessus peuvent être adaptées en fonction de la nature du gisement, de la présence de fractures, de dolines, du pendage des couches géologiques de la configuration des fronts ou encore de la granulométrie souhaitée.

La charge unitaire est comprise entre 75 et 100 kg et est réduite en fonction de la localisation de la zone de tir.

Suivi des tirs

Tous les tirs de mines réalisés sur la carrière (de la foration au tir à proprement parler) font l'objet de procédures bien spécifiques encadrées par le Règlement Général des Industries Extractives.

Opérations de foration / minage Chaque tir fait l’objet d’un plan de tir spécifique adapté à sa localisation. Ce plan de tir précise :  la profondeur de foration ;  la hauteur de front ;  la maille utilisée ;  le diamètre de foration ;  l’étagement des différents explosifs ;  la séquence de mise à feu.

Les opérations de foration sont réalisées par du personnel spécialisé et formé, sous le contrôle du responsable de carrière.

Les opérations de foration font systématiquement l’objet de plusieurs contrôles dans le but d’optimiser l’abattage de la roche et de limiter les nuisances :  contrôle du parallélisme entre le trou et le front de taille afin de déceler les déviations éventuelles ;  contrôle de la profondeur de foration ;  contrôle de la hauteur de front.

Chaque trou foré fait l’objet d’un rapport qui précise, entre autres, les anomalies de terrain rencontrées.

Chargement des explosifs La nature et la répartition exacte de la charge d’explosifs par trou de mines sont ensuite définies sur la base du rapport de foration, sous l’autorité du boute-feu.

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A noter que les chargements et la mise à feu sont réalisés sous le contrôle du boutefeu (CPT) qui possède une expérience en matière de tirs de mines.

4.6.3.3. Calcul des vibrations Loi de Chapot et impacts sur les bâtiments Afin de suivre les vibrations émises dans l’environnement, permettant ainsi d’adapter les plans de tir en fonction de l’avancée de l’exploitation, plusieurs méthodes peuvent être utilisées. Celle qui actuellement est la plus utilisée est la méthode dite de la Charge Unitaire ou MCUI.

Le niveau de vibration maximum soit la vitesse particulaire maximale (V) en un point donné est fonction de la charge unitaire (Q) utilisée pour le tir et la distance (D) entre le tir et le point de mesure. Les coefficients K et α sont des paramètres propres au site et à la configuration de tir.

D ► K est un coefficient représentatif du rendement du tir. V = K   ► α est un coefficient qui traduit principalement l’amortissement de la Q vibration en fonction de la distance et de son niveau initial.

Dans la pratique, K et α. sont déterminés sur chaque site à la suite de mesures de vibrations effectuées en différents points lors de tirs d’essais ou de production. La connaissance de ces deux paramètres ne peut se faire aujourd’hui que de manière expérimentale.

Selon la nature des terrains, K peut varier entre 300 et 6000, avec une valeur moyenne de 2500.

La valeur généralement admise pour le coefficient α est 1,8.

Pour estimer les vibrations liées au tir dans le cadre du renouvellement et de l’extension de la carrière, ce sont ces valeurs moyennes qui ont été prises en compte.

Distance des bâtiments les plus proches Les habitations les plus proches sont situées au sud-est et au sud-ouest de la carrière, le long de la voie verte. Il s’agit d’une habitation isolée implanté à 150 m au sud-ouest des limites du site et à 170 m des fronts de taille les plus proches.

Au sud-est, la première habitation du hameau de la gare est présente à 130 m des limites d’autorisation du site et à 210 m des fronts d’exploitation les plus proches.

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Distances aux habitations situées au sud du périmètre projet

Vitesses particulaires attendues sur les bâtiments les plus proches Les vitesses particulaires calculées par la loi de Chapot pour les habitations les plus proches de la carrière sont données dans le tableau suivant, en considérant une charge de 75 kg :

Habitation de Habitation isolée la Gare de sud-ouest Publy Q (kg) 75 D (m) 210 170 V (mm/s) 8,04 11,77

En considérant la situation actuelle et en l’absence de mesures supplémentaires, la vitesse particulaire calculée au droit des premières habitations est élevée pour le quartier de la gare et dépasse la valeur de 10 mm/s fixée par l’arrêté du 22 septembre 1994 pour l’habitation sud-ouest.

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Cette incidence étant identifiée, des mesures fortes et efficaces de réduction seront mises en place. Celles-ci sont détaillées dans le chapitre 9.5.4. On peut citer : - Engagement de LCJ de maintenir des vitesses de vibration inférieures à 5 mm/s au droit des premières habitations ; - Réalisation d’une étude vibratoire lors de la phase 2 visant à définir les paramètres α et K propre au site, et ainsi définir les charges unitaires spécifiques en fonction de la zone de tir ; - Réduction de la charge unitaire lors de l’avancée des fronts ; - Si besoin, réduction de la hauteur des fronts de taille ou réalisation des tirs en bi ou tri détonation.

Concernant les habitations les plus proches, l’exploitant garantira en tout temps et dans les cas les plus défavorables que les vitesses de vibrations ne dépasseront pas 5 mm/s.

En l’absence de mesures, les incidences liées aux vibrations sont considérées comme fortes.

4.6.4 - Incidences environnementales de l’emploi d’explosifs Le présent chapitre s’appuie sur une étude réalisée par le SYNDUEX (SYNdicat national Des entrepreneurs de travaux publics spécialisés dans l’Utilisation de l’EXplosif) en 2008 visant à analyser l’impact environnemental des explosifs industriels en carrières (SYNDUEX, Etude de l’impact environnemental des explosifs industriels en carrières et TP. Bilans Carbone et Energétique, Septembre 2008).

Cette étude a cherché à faire le bilan des pollutions chimiques connues issues des explosifs, définir leur bilan carbone et leur efficacité énergétique. En effet, l’utilisation d’explosifs peut avoir un impact vis-à-vis de : L’effet de serre ou du réchauffement climatique qui trouve son origine dans la production de

certains gaz (CO2, NO2, NO, N2O, …), L’eutrophisation qui correspond à un rejet excessif en phosphate ou en nitrate, principalement dans l’eau, L’acidification des eaux due à l’émission d’oxydes de soufre et d’oxydes d’azote.

4.6.4.1. Effets environnementaux des explosifs Composition des explosifs

Les explosifs civils employés en carrière sont des composés chimiques alliant à la fois combustible et comburant, et dont les molécules de base contiennent des atomes de Carbone, d’Oxygène, d’Azote et d’Hydrogène. L’aluminium que l’on peut rencontrer dans de nombreux explosifs ne joue pas un rôle direct dans la réaction chimique engendrant l’explosion, il agit en tant que catalyseur.

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Le nitrate de fioul, explosif le plus utilisé en carrière, est composé de nitrate d’ammonium technique, de fioul domestique ou autres combustibles, éventuellement d’aluminium et d’antimassant. La proportion idéale est de 96% de nitrate d’ammonium pour 4% d’huile minérale. Il s’agit d’un explosif très stable qui ne peut détonner qu’en présence d’un détonateur.

Les émulsions encartouchées contiennent une large proportion de nitrate d’ammonium, nitrate minéral, des tensioactifs, de l’eau et divers additifs tel que l’aluminium. Les détonateurs sont des composés plus puissants et plus sensibles. Ils se composent de penthrite (ou PETN), hexogène, octogène et d’hexolite, fibres de verre, carbone.

Toxicité des composants L’étude des propriétés chimiques des composants des explosifs a permis de définir la toxicité pré- explosion. Celle-ci se décline en différents degrés d’impact : Les composants sans effets sur l’environnement (eau, aluminium, cire, fibre de bois), Les composants à effet immédiat sans altération des organismes vivants (nitroglycérine, nitrate d’ammonium à faible dose), Les composants induisant des effets irréversibles pour l’environnement et les organismes vivants (trinitrotoluène, dinitrotoluène).

Cette dernière catégorie de composant ne concerne plus la du fait de la disparition de ces composants dans la réalisation des dynamites. Ainsi, les incidences des explosifs en phase pré- détonation sont aujourd’hui inexistantes dans le cadre d’une utilisation normale.

Les polluants produits par un tir et leur effet Les résidus gazeux émis lors de la détonation sont de différent ordre et diffèrent quant à leur impact sur l’environnement : Les gaz inertes, dont le seul danger est une concentration trop importante pouvant conduire

à une asphyxie : N2, H2, CH4, 02, CO2, H2O, Al2O3, Na2O ;

Les gaz nocifs à court terme sans effet d’accumulation : NH3, CO, NOx ; Les gaz dangereux par accumulation dans l’environnement : les gaz à effets de serre (GES)

comme le CO2, CO, CH4 et NOx.

Malgré l’absence d’étude scientifique sur les émissions globales d’un tir d’explosif à ce jour, il apparaît que les gaz mesurés lors d’expérimentation ou prédits par la thermochimie ainsi que leur concentration ne représentent pas un danger particulier par l’homme et l’environnement dans les conditions normales d’utilisation en carrières.

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La formation de polluants secondaires De l’identification des résidus « directs » des tirs, il a été possible d’établir d’autres résidus potentiels « indirects » qui peuvent se former à partir des gaz émis lors de la détonation. Ces nouveaux produits sont : les NO2, le NH4NO3, le NH4-CO3H et l’Al2O3-Na2O.

Bien qu’on ne sache pas aujourd’hui mesurer précisément les concentrations de ces composés, il est possible d’affirmer que ces concentrations restent à un niveau très faible puisque produits par des gaz « directs » en quantité limitée. En l’état actuel des connaissances, il possible d’affirmer que ces concentrations restent à des niveaux qui les rendent sans dommage pour l’homme et l’environnement.

Autres pollutions D’autres pollutions potentielles peuvent être identifiées : La dissolution de nitrate d’ammonium ou de fioul dans l’eau : cette pollution peut avoir lieu dans le cas d’un trou de mine contenant de l’eau, La gestion des emballages d’explosifs vides après le tir.

En plus d’un impact environnemental réduit, la dissolution de produits dans l’eau ne peut se faire que dans le cadre d’une mauvaise utilisation des explosifs et ne peut concerner qu’une faible quantité de polluants. Rappelons que la société LCJ ne stocke aucun explosif sur site et que les tirs de mine sont réalisés par du personnel spécialisé respectant les règles de l’art. Les autres pollutions citées n’ont pas d’incidence environnementale majeure : les emballages sont en matières plastiques et en carton, non toxiques.

4.6.4.2. Incidence des explosifs sur l’émission de GES

Les composants résiduels aux tirs et contribuant à l’effet de serre sont le N2O, CO2, CO, CH4 et les NOx (NO et NO2). A partir de données théoriques et expérimentales, les résultats obtenus lors de la détonation d’explosifs sont : 1 kg d’explosif produit en moyenne 539 grammes de CO2 en détonant.

Ainsi, il a été estimé que d’un point de vue émission de GES, l’emploi d’explosifs contribue à seulement 2,5 % des émissions totales générées par l’activité extractive sur une carrière.

4.6.5 - Incidences liées aux émissions de poussières dans l’environnement Les effets généralement liés aux envols de poussière sont de trois ordres : effets visuels (gêne des usagers des voies de communication, aspect peu esthétique dans le paysage) ; effets sur les voies respiratoires (santé publique) ; effets sur les cultures et la végétation (gêne éventuelle de la photosynthèse ou de la floraison des arbres, salissure sur les fruits) ; Qualité des eaux par lessivage des poussières au sol.

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Actuellement au droit de la carrière les poussières sont générées par : la foration des trous de mines ; l’abattage des fronts par tir de mines ; le chargement des camions, le pelletage des matériaux ; le traitement des matériaux (concassage-criblage) ; le déversement des granulats après traitement ; la circulation des engins de chantier et des camions sur les pistes internes ; les effets du vent sur les zones d’extraction et les pistes ; l’envol de particules fines issues des stocks.

Ces mêmes sources induiront des émissions de poussières lors de la poursuite de l’exploitation dans les mêmes conditions générales. Les émissions de poussières ont été identifiées comme un enjeu prioritaire par LCJ, notamment lors des périodes les plus sèches. De nombreuses mesures ont été mises en place sur le site et des progrès importants ont été faits concernant la réduction de ces émissions.

Les produits issus de l’installation de concassage-criblage sont stockés sous les tapis ou en stocks déportés autour de l’installation de traitement sur la plate-forme dédiée aux stocks. Deux hangars à sable sont construits sur cette plate-forme, ils permettent de stocker les matériaux à l’abri du vent notamment, limitant ainsi les envols de poussières.

La réduction des émissions de poussières passe également par l’abattage des poussières par pulvérisation d’eau au niveau des installations de concassage-criblage. Ces dispositifs de rabattage des poussières seront encore renforcés dans le cadre de la future autorisation. Il est à noter qu’un bassin de récupération des eaux d’aspersion sera mis en place en aval de l’installation.

On peut noter également la mise en œuvre des mesures suivantes : Présence d’un aspirateur sur la machine de foration Le capotage de la majorité des tapis de l’installation, Le bardage des cribles et des concasseurs, La mise en place d’une manche télescopique en sortie du tapis des sables, La mise en place d’un laveur de roues en sortie de site, Le bâchage des camions de matériaux sableux.

Jusqu’en 2017, des mesures de retombée de poussières environnementales étaient réalisées chaque année en utilisant des plaquettes de dépôt. Les résultats de ces campagnes de mesures montrent que les valeurs sont très inférieures au seuil de 30 g/m²/mois (seuil distinguant un environnement non pollué d’un environnement pollué).

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En 2016 et suite à l’application de l’arrêté ministériel du 22/09/94 modifié par l’arrêté du 30 septembre 2016, la réglementation a évolué. Les exploitants de carrières, à l’exception de celles exploitées en eau, dont la production annuelle est supérieure à 150 000 tonnes ont l’obligation d’établir un plan de surveillance des émissions de poussières. Par conséquent, en remplacement du suivi des poussières environnementales existant, LCJ a fait établir par une société spécialisée un plan de surveillance de la carrière de Briod.

Un nouveau réseau de stations est ainsi mis en place en périphérie du site et le suivi s’effectue depuis 2018 par la méthode des jauges de collecte des retombées suivant la norme NF X43-014 (2017).

Chaque année, un bilan des mesures des retombées de poussières dans l’environnement sera établi. Les résultats obtenus seront commentés sur la base de l'historique des données, des valeurs limites, des valeurs de l'emplacement témoin, des conditions météorologiques et de l'activité et de l'évolution de l'installation. Ce bilan sera transmis à l'inspection des installations classées. En cas de dépassement des valeurs seuils fixées par la réglementation, des mesures correctives seront rapidement mises en œuvre.

Enfin, les risques pour la santé sont jugés nuls. Concernant plus spécifiquement les poussières, les émissions sont faibles aux postes de travail et ne sont pas de nature à occasionner des problèmes sanitaires (taux quartz << 1%), comme en atteste le suivi sur le personnel (conformément au RGIE). Actuellement, il n’existe pas d’habitations à proximité de la carrière susceptibles d’être affectées par ces poussières minérales calcaires. Toutefois, les fronts d’exploitation se rapprocheront des premières habitations, au sud-est (Gare de Publy), et toutes les mesures proposées dans le cadre de ce dossier permettront de limiter très fortement les émissions de poussières.

Le site fera encore l’objet d’actions en faveur de la réduction des émissions de poussières lors de la future autorisation afin d’améliorer l’environnement local. Cela passera notamment par le renforcement des capotages et des dispositifs de rabattement au niveau du concasseur primaire, la mise en place d’un convoyeur entre le primaire et l’installation fixe, ou encore le renforcement du traitement des pistes en périodes sèches. A noter que la morphologie en dent creuse de la carrière favorise le confinement des poussières au sein de la fosse d’extraction.

En l’absence de mesure, le projet présente un impact direct et temporaire modéré sur les émissions de poussières dans l’environnement.

4.6.6 - Incidences sur l’émission d’odeur L’exploitation de la carrière en elle-même ne génère aucune odeur hormis celles des gaz d'échappement des engins d'extraction et des camions de transport fonctionnant au gasoil.

Il s'agira d'un effet indirect et temporaire de l'exploitation, peu important compte tenu du faible nombre d'engins employés et des normes de rejet en vigueur.

Le projet a un impact nul sur les émissions d’odeurs.

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4.6.7 - Incidences sur l’émission de lumière L’exploitation s’effectue en période diurne. Toutefois, le matin ou en fin de journée en hiver, un éclairage du site est présent pour des raisons de sécurité.

L’utilisation ponctuelle d’éclairage en début et fin de journée une partie de l’année ne sera pas de nature à créer une pollution lumineuse importante. L’exploitation étant réalisée en dent creuse, aucune lumière directe ne sera perceptible depuis les habitations ou les routes.

Le projet a un impact jugé faible sur les émissions lumineuses.

4.6.8 - Incidences sur les émissions de chaleur et de radiation L’exploitation de la carrière ne génère l’émission ni de chaleur ni de radiation.

Le projet présente une incidence nulle sur les émissions de chaleur et de radiation.

4.6.9 - Synthèse des Incidences sur le milieu atmosphérique et la commodité du voisinage Délai Incidences sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Exploitation Très faible Négatif Direct Temporaire Court terme Qualité de l’air Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Forte Négatif Direct Temporaire Moyen terme Bruit Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Forte Négatif Direct Temporaire Court terme Vibrations Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Modérée Négatif Direct Temporaire Court terme Poussières Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Odeurs Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Lumière Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Chaleur et radiation Nulle - - - - Réaménagement

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4.7 - INCIDENCES SUR LE MILIEU ECOLOGIQUE ET LES EQUILIBRES BIOLOGIQUES

4.7.1 - Notions d’impact sur les milieux naturels L’évaluation des incidences du projet qualifie et quantifie les conséquences du projet sur le milieu naturel. Cette caractérisation des impacts porte sur les points suivants : Le type d’incidence : positif ou négatif,

L’intensité : nulle à très forte, La dimension spatio-temporelle : directe ou indirecte, La durée : temporaire ou permanente,

La probabilité d’occurrence : faible, moyenne, forte ou certaine, Le délai d’apparition : court, moyen ou long terme, La portée : locale, régionale, nationale.

Les incidences du projet sont évaluées sur les seules espèces/habitats à enjeu pour lesquelles la zone d’étude élargie (ZEE) présente un intérêt modéré à très fort pour l’espèce/habitat considéré. Les incidences du projet sont également évaluées pour les espèces/habitats susceptibles d’être impactées significativement de par la nature du projet, même si la zone d’étude représente un enjeu faible.

Concernant l’ensemble des espèces/habitats, non traitées dans ce chapitre, présentant un statut de protection ou non, avec ou sans enjeu de conservation ou pour lesquelles le site ne présente pas un intérêt réel, les effets du projet sont considérés comme faibles voire négligeables. Concernant ces espèces/habitats, le projet n’est pas de nature à porter atteinte à l’intégrité des populations concernées. En conséquence, l’impact du projet pour chacune de ces espèces/habitats n’est pas précisé. Seuls sont précisés les effets sur les espèces susceptibles d’être impactées significativement par le projet considéré.

Dans les tableaux d’évaluation d’impacts de ce chapitre, sont évaluées les intensités des effets identifiés au niveau local, régional et national. L’intensité peut être négligeable (-), faible (+), modérée (++), forte (+++) ou très forte (++++).

La durée de l’effet dépend notamment de la résilience des milieux ou populations. On considère qu’un effet est : temporaire lorsque sa durée est inférieure ou égale à celle de la phase concernée ; permanent lorsque sa durée est plus longue que celle de la phase concernée et indéterminée (effet persistant à la disparition de la source de l’impact).

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NB : si les effets de la perte d’individus ne se font plus sentir après la disparition de la source de l’impact au niveau des populations de l’espèce considérée, l’effet est considéré comme temporaire malgré le caractère définitif de la mortalité d’un individu. Concernant les habitats, leur dégradation/destruction est considérée comme temporaire si leur régénération spontanée (composition, structure et fonctionnalités) est possible à court ou moyen terme après la disparition de la source de l’impact.

On considère que l’effet apparaît à : court terme lorsqu’il commence dès le début de la phase concernée ; long terme lorsqu’il commence après le début de la phase concernée.

Les incidences sont évaluées comme étant négligeables, faibles, modérées, fortes ou très fortes. Seules sont considérées comme significatives les incidences faibles à fortes. Les incidences négligeables sont non significatives.

4.7.2 - Définition des zones d’évaluation des incidences du projet

Zones considérées pour l’évaluation des impacts Document n°18.098 / 59 Dans le texte

4.7.2.1. Caractérisation des incidences potentielles du projet L’évaluation des incidences sur le milieu naturel consiste à déterminer les sensibilités écologiques inhérentes à la réalisation du projet au cours de ses différentes phases. Cette détermination des sensibilités résulte d’une analyse croisée entre les enjeux écologiques identifiés et les caractéristiques du projet.

Les travaux d’exploitation se découpent en phases quinquennales, dans la continuité de l’exploitation actuelle. Une phase quinquennale comprend 3 sous-phases : Défrichement/décapage à l’avancement ; Extraction ; Réaménagement à l’avancement.

La durée de l'exploitation prévue est de 30 ans. En fin d’exploitation, des travaux de réaménagement final sont prévus.

Les vecteurs d’impacts potentiels sur le milieu naturel générés par le projet sont les suivants : Perturbation/Modification/Destruction d’habitats ; Perturbation de la faune locale (bruit, vibrations, poussières) ;

Destruction d’individus de la flore et la faune locale ; Atteinte à l’intégrité des fonctionnalités écologiques.

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Globalement, les principales incidences sur le milieu naturel sont liées aux phases de défrichement et de décapage ou à l’éventuelle reprise de travaux sur des zones recolonisées par la faune et la flore entre deux phases. Il existe alors un risque de destruction d’individus et de leurs habitats. L’altération des fonctionnalités écologiques sur ce secteur d’importance locale est également un effet du projet sur l’environnement.

4.7.2.2. Evitement amont Le diagnostic écologique a mis en évidence que l’enjeu prioritaire de la zone d’étude était lié à la présence d’une population d’Azuré de la Croisette d’intérêt régional. Il semble s’agir du secteur le mieux conservé à l’échelle de la zone d’étude éloignée, a priori sans équivalent à proximité et à très forte densité de la plante hôte pour l’Azuré de la Croisette. Grâce à une gestion pastorale extensive, les habitats sont en bon état de conservation et diversifiés. En effet, les pelouses sont imbriquées à des massifs arbustifs et des taillis de noisetiers. On retrouve également des lisières stratifiées et des ourlets herbacés. Ces habitats de transition sont très favorables à plusieurs espèces à enjeu de conservation. Citons notamment la Bacchante, rhopalocère protégé. Les pelouses calcicoles accueillent une richesse spécifique en Rhopalocères et Orthoptères particulièrement importante. On retrouve par exemple le Dectique verrucivore ou la Zygène du Lotier. La juxtaposition de plusieurs milieux augmente considérablement la diversité des ressources pour l’avifaune et les Reptiles. De nombreux passereaux des milieux semi-ouverts ont été recensés : Bruant jaune, Fauvette grisette, Pie- grièche écorcheur, etc. Du côté des Reptiles, la Couleuvre d’Esculape et la Couleuvre verte et jaune affectionnent ce secteur. Celui-ci constitue également un intérêt certain pour les populations locales de Chiroptères. En effet, la mosaïque d’habitats présente des habitats de chasse et transit très favorables à des espèces à fort enjeu comme le Grand Murin, Grand Rhinolophe et le Murin de Natterer. Ces pelouses mésophiles calcicoles présentent un intérêt floristique intrinsèque et abritent également des espèces floristiques à enjeu de conservation : l’Ophrys abeille, l’Orchis singe, l’Orchis grenouille.

Ces forts enjeux écologiques sont particulièrement présents sur la partie nord de la ZEE.

Initialement prévu sur ce secteur avec la présence d’un gisement favorable (confirmé par plusieurs sondages géologiques), le projet d’extension de carrière a été entièrement reconsidéré suite aux campagnes d’inventaires de 2017. La société LCJ et le bureau d’études MICA Environnement se sont alors concertés pour délimiter ensemble une nouvelle emprise avec, en parallèle, la réalisation de nouveaux sondages géologiques, des prospections écologiques complémentaires et de nouvelles négociations foncières.

Il a alors été acté de renoncer à l’exploitation de la partie nord compte tenu de la très forte sensibilité des terrains et de privilégier une extension au sud où les inventaires montrent une sensibilité écologique moindre.

Malgré les nombreuses difficultés rencontrées (d’ordre géologique, foncier et financier notamment), cette prise en compte des enjeux écologiques dans la conception du projet a ainsi permis d’aboutir à un projet de moindre impact environnemental.

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L’évitement du secteur au nord de la carrière actuelle représente une mesure d’évitement « amont » de grande ampleur, impliquant le renoncement définitif d’exploiter un gisement de qualité et le report sur des secteurs présentant une sensibilité écologique moindre. Le contexte géologique y est plus complexe mais les lourds investissements industriels enclenchés sur le site permettront d’assurer une bonne valorisation du gisement calcaire en place.

Zone d’étude de l’état actuel Zone de projet = évitement des parcelles nord

4.7.2.3. Définition des zones d’évaluation des incidences du projet Les zones dans lesquelles les impacts du projet seront analysés correspondent aux périmètres définis pour la caractérisation de l’état initial : 1. Zone d’Emprise du Projet (ZEP) Elle correspond au périmètre de la demande de renouvellement et d’extension (48,1 ha). 2. Zone tampon Zone tampon permettant de prendre en compte les effets du projet s’exerçant à distance de leur source (ex : bruits, vibrations, projections, etc.). Ces effets peuvent en particulier être à l’origine d’une désaffection par certaines espèces des habitats proches de la ZEP ou encore induire des échecs de reproduction. Les limites de la zone tampon sont dessinées à partir d’une zone tampon de 200 m autour de la ZEP et sont réajustées pour prendre en compte les éléments du paysage (crêtes, rivières, boisements, zones urbanisées, etc.) et la portée des effets identifiés du projet. La zone tampon retenue ici se base sur celle utilisée pour caractériser l’état initial (zone d’étude élargie). En effet, le diagnostic écologique a mis en évidence que cette délimitation constituait, pour différents taxons, une entité pertinente en termes de fonctionnalité écologique. Cette approche permettra ainsi d’évaluer le plus finement possible les effets du projet au regard du contexte local.

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Pour évaluer les incidences du projet, les enjeux de la ZEP et de la ZT doivent être estimés pour les espaces naturels, les habitats et les espèces. Ainsi, dans ce qui suit, le chapitre d’évaluation des impacts du projet est composé : d’une bioévaluation de la ZEP et la ZT (sur les taxons pour lesquels la ZEE a un enjeu au moins modéré) ; de la caractérisation des incidences ;

d’une évaluation des incidences du projet.

ZEP (zone d’emprise du projet) 48,1 ha ZT (zone tampon) 67,3 ha Zone d’évaluation des impacts 115,4 ha

Rappelons que sont abordés dans cette partie les impacts bruts du projet, c’est-à-dire sans tenir compte les éventuelles mesures d’évitement et de réduction qui seront mises en œuvre au sein de l’emprise projet.

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4.7.3 - Incidences sur les espaces naturels patrimoniaux et sites Natura 2000

4.7.3.1. Zones de protection et d’inventaire La ZEP n’est incluse dans aucun périmètre de protection ou d’inventaire. Le périmètre de protection le plus proche est localisé à 3 km. Le périmètre d’inventaire le plus proche est à 1,3 km (ZNIEFF 1 - Reculée de ) et les autres sont à plus de 2 km. L’enjeu de la Reculée de Revigny réside principalement dans ses falaises, tunnels ferrovières et pelouses. La ZEP peut avoir un intérêt fonctionnel pour les Chiroptères (transit, chasse) et éventuellement pour le Grand-duc d’Europe (possibilité d’échanges d’individus).

L’impact du projet sur les périmètres de protection et d’inventaire est jugé négligeable.

Incidences prévisibles sur zones de protection et d’inventaire Négligeable

4.7.3.2. Sites Natura 2000

Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000 Document n°18.098 / 60 En annexe

Conformément aux obligations réglementaires, une évaluation des incidences du projet sur les sites Natura 2000 susceptibles d’être impactés a été réalisée et est présentée en annexe.

La carrière n’est incluse dans aucun site Natura 2000. Les sites les plus proches sont à 3 km.

L’évaluation Natura 2000 montre que le projet n’est pas de nature à remettre en question l’intégrité des populations des sites Natura 2000 les plus proches et plus largement du réseau Natura 2000.

La mise en place de mesures n’est donc pas jugée nécessaire.

Effet prévisible sur le réseau Natura 2000 Négligeable

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4.7.4 - Incidences sur les habitats 4.7.4.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les habitats Répartition des habitats dans la ZEP :

Intérêt de la Intérêt de la Habitat Observations et Intérêt de la ZEP pour ces habitats ZEE ZEP

0,4 ha dans la ZEP / 0,5 ha dans la ZEE Pelouses sèches et Milieux se développement sur les hauts des fronts de la Fort Fort tonsures carrière, sur les dalles rocheuses mises à nu lors du décapage et au niveau de pelouses fortement écorchés.

Absente de la ZEP / 0,6 ha dans la ZEE Plans d'eau et ceintures Au sud de la ZEE, présence d’une grande mare avec un fort Fort Nul de végétation intérêt écologique. Elle est éloignée de la ZEP, séparée de celle- ci par un boisement et un chemin.

2,5 ha dans la ZEP / 18,3 ha dans la ZEE Habitat bien représenté localement mais demeure assez rare à plus large échelle. Pelouses mésophiles Modéré à Dans la ZEE, certains habitats présentent un bon état de Modéré calcicoles fort conservation, notamment au nord du fait d’une gestion pastorale extensive adaptée. Les pelouses de la ZEP sont plus dégradées (surpâturage).

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4.7.4.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les habitats Le tableau ci-dessous synthétise les incidences potentielles du projet sur les habitats :

Destruction/dégradation des habitats Impact direct, permanent

Effets lors des phases de défrichement-décapage à l’avancement Les opérations de défrichement et de décapage sont la principale cause de dégradation des habitats. Dans la ZEP, les habitats vont disparaître à l’avancement de l’exploitation (défrichements et décapages préalables à l’exploitation). Les habitats situés sur le tracé des pistes vont également disparaître. Effets lors des phases d’extraction On considère que les habitats sont impactés lors du défrichement et de la découverture, opérations réalisées au fur et à mesure de l’avancée de l’exploitation. Cependant, si l’exploitation du gisement intervient longtemps après ces travaux préalables, elle est susceptible d’occasionner la dégradation d’un habitat pionnier qui aurait eu le temps de se développer (mares, pelouses, etc.). Effets lors des phases de réaménagement Les opérations de réaménagement sont également susceptibles de porter atteinte à des habitats pionniers qui auront pu se développer sur des zones où l’exploitation est terminée depuis longtemps. Le projet d’exploitation comporte, pour chaque phase, des zones réaménagées en fin de phase. Pour ces dernières, les travaux n’occasionnent pas d’impact négatif notable.

Le projet induira une destruction partielle de 2 habitats à enjeu modéré à fort, bien présents localement. Ces habitats présentent un intérêt communautaire (Natura 2000).

L’habitat « Plans d'eau et ceintures de végétation » à enjeu fort dans la zone d’étude élargie a été évitée par le projet et les effets du projet sont jugés négligeables.

L’exploitation d’une carrière est susceptible d’avoir un impact indirect sur les habitats présents en périphérie, lié aux émissions de poussières par exemple (altération de la croissance des végétaux, perte de diversité floristique…). Cependant, il s’agit ici du renouvellement et de l’extension d’un site existant, les habitats concernés sont identiques à ceux présents en bordure de la carrière actuelle et de tels effets n’ont pas été mis en évidence lors du diagnostic écologique.

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4.7.4.3. Evaluation des incidences prévisibles du projet sur les habitats

Habitat Pelouses sèches et tonsures Pelouses mésophiles calcicoles Enjeu de la ZEP Fort Modéré Dégradation / Destruction / Nature Dégradation / Destruction Création Décapage / Phase Décapage Réaménagement Surf. conc. 0,4 ha 2,5 ha Type Négatif/positif Négatif Mode Direct/indirect Direct Durée Permanent / temporaire Permanent Probabilité Certaine Certaine d’occurrence Délai d’apparition Court terme Court terme Locale + ++ Intensité Régionale - - et portée Nationale - - Effet Faible Modéré

La fiche suivante synthétise l’intérêt et l’enjeu des pelouses mésophiles calcicoles.

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Pelouses mésophiles calcicoles

Surface % de la ZEP impactée

2,5 ha 5 % Référence Code Intitulé

Pelouses semi-sèches

CORINE biotope 34.322 médio-européennes à

Bromus erectus

Pelouses calcicoles Natura 2000 6210.15* mésophiles de l'est

Description de l’habitat Pelouses mésophiles calcicoles montagnardes à Brome érigé, plus ou moins morcelées par des habitats arbustifs à arborés. Ces pelouses sont issues généralement d’un pâturage extensif, il s’agit d’habitat remarquable pour les orchidées, avec une diversité floristique globale importante. Les secteurs de pelouses aux sols plus profonds liés à la présence de dépressions peuvent se rapprocher de l’habitat 6210-17. Deux secteurs au sud-ouest sont plus secs, il s’agit d’anciens secteurs exploités en carrière (hors ZEP). Valeur écologique et biologique

Responsabilité régionale Modéré

Habitat d’intérêt régional bien représenté sur la ZEE. Néanmoins, les surfaces d’habitats ont fortement diminué en quelques décennies, en relation avec, d’une part, l’exploitation de la carrière et, d’autre part, une modification des pratiques agricoles ayant entraîné une enfrichement partiel des pelouses. Le boisement de résineux participe également à la fragmentation de celles-ci. Ce type d’habitat est encore bien représenté dans la chaîne du Jura, principalement à l’étage montagnard supérieur, il abrite une diversité floristique élevée avec de nombreuses espèces d’orchidées. Au sein de ces pelouses, il s’observe deux pics de floraison. Habitat en forte régression par la mise en culture et la fertilisation, notamment pour la réalisation de fauches. Ainsi, localement, ces habitats se cantonnent au secteur les moins productifs. La réduction de la surface des pelouses peut avoir pour effet d’augmenter sur certains secteurs la pression de pâturage (moins de surface à pâturer) ou à l’inverse de favoriser l’abandon de certains secteurs (pelouses isolées). Au vu du contexte local (nombreuses surfaces pâturables) et de la faible surface concernée, les effets attendus du projet sont faibles. Contrairement à certaines pelouses dont l’état de conservation est globalement bon sur la zone d’étude (pelouses au nord et au sud-est), celle concernée par le projet présente un enjeu modéré compte tenu de son état plus dégradé. En effet, les pratiques agricoles sur cette parcelle (fertilisation, surpâturage) ne permettent pas l’épanouissement du cortège floristique typique de ces milieux. Enjeu écologique de l’habitat pour la faune

Les pelouses mésophiles calcicoles ont un intérêt particulièrement important pour la faune et plus particulièrement pour l’entomofaune. De nombreux Lépidoptères (Bacchante, Azuré de la Croisette, Damier de la Succise…) sont liés à cet habitat dans le secteur, notamment du fait des exigences de leurs plantes hôtes. L’enjeu écologique associé à cet habitat pour la faune est par conséquent évalué modéré en raison de la surface concernée et des espèces faunistiques à enjeux de conservation régionaux qui y sont présentes.

Critères / Groupes Flore Ois. Rep. Amp. Lép. Col. Orth. Mam. Chi. Enjeux Modéré Faible Modéré Faible Modéré Faible Modéré Faible Faible

Enjeu écologique global de l’habitat Modéré

Bien que le continnum pelousaire ne soit pas totalement remis en cause par le projet, la destruction d’une partie de l’habitat au sud-est de la carrière est susceptible d’en altérer sa fonctionnalité.

L’impact du projet sur les pelouses mésophiles calcicoles peut être qualifié de modéré.

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Les pelouses sèches et tonsures se développent naturellement sur les affleurements rocheux des terrains autours de la carrière. Cette végétation pionnière se développe également en périphérie de la carrière, sur les dalles rocheuses mises à nu par les opérations de décapage.

Le fait que l’exploitation crée ces milieux originaux contrebalance en partie les effets négatifs (destruction/dégradation) de l’activité. Le projet a donc un effet négatif global qui est considéré comme faible sur cet habitat.

Les impacts du projet sont considérés comme négligeables (non significatifs) sur les autres habitats, en raison de leur faible enjeu de conservation et des faibles surfaces impactées au regard de leur répartition locale.

Effet prévisible sur les habitats Modéré

4.7.5 - Incidences sur la flore La destruction, la mutilation ou le prélèvement sont interdits pour les différentes espèces floristiques citées à l’article 1 de l’arrêté du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire et à l’article 1 de l’arrêté du 22 juin 1992 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Franche-Comté complétant la liste nationale.

4.7.5.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les taxons floristiques Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP pour les 6 taxons floristiques pour lesquels la ZEE présente un enjeu de conservation au moins modéré :

Intérêt de la Observations et Intérêt de la ZEP Intérêt de la Espèce ZEE pour l’espèce ZEP Station identifiée hors ZEP, au nord de la carrière ; La potentialité de présence dans les pelouses calcicoles de la Orchis grenouille Fort Négligeable ZEP est estimée comme très faible suite aux inventaires de terrain. L’espèce a été observée en de nombreuses stations, au sein des pelouses et tonsures. Elle semble assez commune localement, et son habitat est bien représenté dans la ZEE. Gaillet de Paris Modéré L’espèce est en limite d’aire nord dans le Jura, ce qui peut Faible expliquer le faible nombre de stations régionales. Actuellement l’espèce semble être en expansion et de nombreuses populations excentrées seraient naturalisées.

Station identifiée hors ZEP, au sud de la ZEE, au sein du Myriophylle verticillé Fort complexe d’habitats plans d'eau et ceintures de végétation. Nul La potentialité de présence au sein de la ZEP est jugée nulle.

Plusieurs stations ont été relevées hors de la ZEP, au nord au sein de pelouses mésophiles et au sud en lisière de pelouses et de haies. Ophrys abeille Modéré Négligeable L’espèce n’a pas été recensée au sein de la ZEP, des habitats sont favorables à cette espèce au sein de la ZEP, néanmoins au vu des inventaires la potentialité est jugée faible.

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Intérêt de la Observations et Intérêt de la ZEP Intérêt de la Espèce ZEE pour l’espèce ZEP Une station est présente dans les pelouses calcicoles mésophiles au nord de la carrière, hors ZEP. Orchis singe Fort Les pratiques agricoles sur les pelouses calcicoles de la ZEP Négligeable peuvent expliquer l’absence de l’espèce. Avec une gestion plus écologique, ces pelouses pourraient devenir favorables. Les stations repérées sont en dehors de la ZEP, au sein des pelouses mésophiles calcicoles au nord. Vesce velue Modéré Négligeable La probabilité que l’espèce soit présente dans les pelouses mésophiles calcicoles de la ZEP est évaluée comme étant faible. En gras : Taxons protégés.

4.7.5.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les taxons floristiques Le tableau ci-dessous synthétise les incidences potentielles du projet sur les espèces floristiques :

Destruction/dégradation d’habitats d’espèces et pertes d’individus Impact direct, permanent Effets lors des phases de défrichement-décapage à l’avancement Les opérations de défrichement et de décapage sont la principale cause de dégradation des habitats d’espèces et de destruction d’individus. Dans la ZEP, les habitats vont disparaître à l’avancement de l’exploitation (défrichements et décapages préalables à l’exploitation). Les habitats situés sur le tracé des pistes vont également disparaître. Effets lors des phases d’extraction Le substrat peut être perturbé longtemps après ces travaux de défrichement-décapage, ce qui peut occasionner la dégradation d’un habitat pionnier qui aurait eu le temps de se développer (mares, pelouses, etc.). Cela entraînerait alors la destruction d’individus qui se seraient implantés. Le risque d’affecter une espèce à enjeu est cependant limité dans le cadre du projet.

Effets lors des phases de réaménagement Les travaux de réaménagement sont également susceptibles de porter atteinte à une flore pionnière qui aura pu se développer sur des zones où l’exploitation est terminée depuis longtemps. Le projet d’exploitation comporte, pour chaque phase, des zones réaménagées en fin de phase. Pour ces dernières, les travaux n’occasionnent pas d’impact notable.

4.7.5.3. Analyse détaillée du niveau d’atteinte des taxons protégés Aucune espèce floristique protégée n’a été recensée dans la ZEP et aucune n’y est considérée comme potentiellement présente.

4.7.5.4. Evaluation des incidences prévisibles du projet sur la flore Une seule espèce floristique présentant un enjeu de conservation est présente dans la ZEP, il s’agit du Gaillet de Paris, néanmoins les incidences du projet sont évaluées comme négligeables vis-à-vis de l’espèce au vu de sa fréquence localement et de ses habitats, favorisés par l’exploitation.

Pour les cinq autres espèces, considérées comme absentes de la ZEP, les incidences du projet sont évaluées comme nulles ou négligeables.

Incidence prévisible sur les taxons floristiques sans statut de protection Négligeable Incidence prévisible sur les taxons floristiques protégés Nulle

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4.7.6 - Incidences sur les Insectes Les différentes espèces d’Insectes citées à l’article 3 de l’arrêté du 23 avril 2007 bénéficient d’une protection à tous les stades de leur développement (œuf, larve, nymphe ou adulte vivant ou mort). Aussi, les habitats nécessaires au bon déroulement de l’intégralité de leur cycle biologique (sites de reproduction et aires de repos des animaux) sont concernés par cet arrêté.

4.7.6.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les Insectes Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP pour les 14 espèces d’Insectes observées et pour lesquelles la ZEE présente un enjeu de conservation au moins modéré :

Enjeu de Observations et Intérêt de la ZEP Enjeu de Enjeu de Espèce la ZEE pour l’espèce la ZEP la ZT L’espèce a surtout été observée en dehors de la ZEP (15 contacts au nord), 3 individus ont été observés au sein de la ZEP ; Bacchante Fort Les espaces boisés clairs de feuillus et surtout les lisières créées Fort Fort au contact d’espaces ouverts, sont très favorables à l’espèce. Ces habitats sont bien représentés sur la ZEE. Une population importante d’Azuré de la Croisette est présente autour de la ZEP, au sud (3 individus comptabilisés et plusieurs pontes notées) et surtout au nord (> 50 individus observés, population estimée à plusieurs centaines d’individus, > 7000 Azuré de la pieds de gentiane jaune estimés) ; Très fort Fort Très fort Croisette Au sein de la ZEP, 3 imagos ont été contactés lors des prospections 2017-2018 avec la présence d’une dizaine de pieds de gentiane dont 5 avec des œufs. L’habitat de l’espèce correspond à l’ensemble des pelouses calcaires. 6 individus ont été observés au sud de la ZEE et un en bordure de la ZEP ; Damier de la Fort Les espaces de pelouses calcicoles de la ZEP correspondent aux Modéré Fort Succise exigences écologiques de l’espèce mais celle-ci n’y a pas été contactée malgré des recherches ciblées. Agrion mignon Agrion joli Ces 4 espèces ont été observées au sein de la zone humide au sud- Agrion délicat Modéré est de la ZEE. Il s’agit du seul secteur au sein de la ZEE où elles sont Nul Modéré Leste fiancé susceptibles de se reproduire. Conocéphale des Roseaux L’espèce a été contactée en dehors de la ZEP (un individu à l’est) Dectique Les pelouses au sud de la carrière et au sein de la ZEP lui sont Faible Modéré verrucivore Modéré potentiellement favorables mais l’espèce n’y a pas été contactée. Azuré des Ces deux espèces ont été observées au sein de la pelouse au sud Cytises de la carrière, au sein de la ZEP (> 1 individu pour chaque espèce) ; Modéré Modéré Zygène du Modéré Ce secteur de pelouse au sein de la ZEP est favorable à leur Lotier développement. Deux individus ont été observés en bordure de la ZEP ; Petit Mars Les espaces boisés clairs de feuillus et surtout les lisières créées Faible Modéré changeant Modéré au contact des espaces ouverts, sont très favorables à l’espèce ; Ces habitats sont largement représentés sur la ZEE. L’espèce a été observée hors de la ZEP, à l’ouest, dans des prairies Zygène des mésophiles ; Nul Modéré coronilles Modéré Les pelouses sèches au sein de la ZEP ne correspondent pas à l’habitat de cette espèce.

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1 individu a été observé hors ZEP au sud, sur un secteur de Zygène des pelouses sèches non concerné par l’extension de la carrière ; Nul Modéré thérésiens Modéré Aucun individu observé au sein de la ZEP, la forte pression d’observation permet de conclure sur l’absence de l’espèce. Espèce potentielle mais dont la présence locale (commune aux Cuivré des alentours) est avérée. Nul Modéré marais* Modéré Habitats favorables au sud-est de la ZEE (prairies adjacentes à une mare), en dehors de la ZEP. * Espèce non contactée lors des prospections de terrain mais dont la probabilité de présence est forte dans la zone d’évaluation des impacts. En gras : taxons protégés.

La zone projet (ZEP) présente donc un enjeu modéré à fort pour 5 espèces d’Insectes, dont 3 protégées.

Les autres espèces d’Insectes inventoriées sur la zone d’étude (rhopalocères, odonates et orthoptères) sont considérées comme communes localement et sans enjeu de conservation local. Le projet n’est pas de nature à remettre en question la viabilité des populations locales pour ces espèces.

4.7.6.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les Insectes Les tableaux ci-dessous synthétisent les effets potentiels du projet sur les Insectes pour lesquels la ZEP représente un enjeu au moins modéré.

Destruction/dégradation des habitats d’espèces Effet direct, permanent Effets lors des phases de défrichement/décapage L’agrandissement du carreau d’exploitation de la carrière aura pour conséquence la destruction de 2,1 ha de pelouses calcicoles au sein de la ZEP. Ces pelouses sont situées au sud de l’actuel carreau d’exploitation. Cet habitat est favorable à deux Insectes protégés (l’Azuré de la Croisette et la Bacchante) et potentiellement favorable au Damier de la Succise, également protégé. Deux espèces non protégées mais présentant un statut régional de conservation modéré sont recensées sur la zone projet (l’Azuré des Cytises et la Zygène du Lotier). Ces espèces accomplissent tout ou partie de leur cycle vital dans les milieux de type pelouses sèches de la zone d’étude, y compris la zone projet. Cette surface de 2,1 ha est considérée comme autant d’habitats perdus pour ces espèces. Cette surface correspond à 11% de la surface d’habitat de type pelouses sèches inventoriées au sein de la ZEE (18,3 ha). Concernant la Bacchante (espèce protégée), le défrichement des lisières et des boisements de feuillus clairs, additionné à la perte des pelouses sèches vue précédemment, engendrera une perte d’habitat pour ces des espèces estimée à 12 ha. Cela représente environ 17 % de la surface d’habitats favorables à ces espèces à l’échelle de la ZEE. La perte d’habitat peut être relativisée au vu des espaces pelousaires (pelouses à faciès d’embroussaillement comprises) bien présents au nord et au sud de la zone projet. Toutefois, ce type de milieu est en régression localement, notamment en raison de l’intensification des pratiques agricoles.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont à priori pas susceptibles d’attirer ces espèces et donc d’entrainer une éventuelle destruction de milieux favorables lors du réaménagement.

Destruction d’individus Effet direct, permanent Effets lors des phases de défrichement/ terrassement Les phases de défrichement et de décapage du sol sont susceptibles de détruire des individus d’Insectes à enjeux de conservation. Les stades œufs et larves sont concernés par ce risque de destruction d’individus ; les adultes, du fait de leur mobilité, risquent moins d’être détruits. Ce risque est particulièrement avéré pour les 4 espèces à enjeu recensées sur la zone projet (dont deux protégées) : l’Azuré de la Croisette, la Bacchante, l’Azuré des Cytises et la Zygène du Lotier.

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Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont à priori pas susceptibles d’attirer ces espèces et donc d’entrainer une éventuelle destruction d’individus.

Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques Effet indirect, permanent Effets lors des phases de défrichement/ terrassement La liste rouge régionale définit comme des espèces « communes » ou « assez communes » la Bacchante, le Dectique verrucivore, l’Azuré des Cytises et le petit Mars changeant. La Zygène du Lotier et l’Azuré de la Croisette sont considérés comme « assez rares » au sein de la région. De plus, le nombre d’individus observés (15) pour la Zygène du Lotier et plus de 50 pour l’Azuré de la Croisette) laisse présager une population importante pour ces deux Insectes autour du projet. Quatre espèces semblent liées localement aux pelouses sèches pâturées : l’Azuré des Cytises, la Zygène du Lotier, l’Azuré de la Croisette et le Damier de la Succise, ces deux dernières étant protégées. Les pelouses qui seront impactées sont moins étendues et plus dégradées par rapport aux secteurs nord (à 350 m) et sud (à 450 m). Cependant, ce secteur est susceptible de former un pont entre ces deux secteurs de pelouses sèches au nord et au sud, qui faciliterait les échanges populationnels pour ces 5 Insectes. C’est notamment très certainement le cas pour l’Azuré de la Croisette, pour lequel on retrouve une très forte population dans ces deux secteurs. Ainsi, le projet risque d’avoir un impact conséquent sur les échanges sous- populationnels des espèces d’Insectes considérées, en précisant néanmoins que la pelouse au sud-est de la carrière n’est pas concernée dans sa totalité par le projet. La Bacchante, espèce liée aux lisières et aux bois clairs, est moins susceptible de voir ses déplacements et les échanges intra- populationnels impactés par le projet. En effet, cette espèce a des possibilités de déplacements plus conséquentes à l’échelle de la zone d’étude.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont à priori pas susceptibles d’attirer ces espèces et donc d’entrainer une éventuelle future altération des fonctionnalités écologiques lors de la phase d’exploitation ou de réaménagement.

4.7.6.3. Analyse détaillée du niveau d’atteinte des taxons protégés Seules 3 espèces d’Insectes parmi les espèces à enjeu sur la ZEP sont protégées : l’Azuré de la Croisette, le Damier de la Succise et la Bacchante. Ces Insectes sont ainsi retenus pour faire l’objet d’une analyse détaillée de leur niveau d’atteinte sous la forme de « fiches espèces ».

Espèces retenues dans l'analyse

l’Azuré de la Croisette Fiche Insecte n°1 Bacchante Fiche Insecte n°2 Damier de la Succise Fiche Insecte n°3

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Fiche Insecte Azuré de la croisette N°1 Phengaris alcon rebeli (Denis & Schiffermüller, 1775) Biotope et écologie

L'Azuré de la Croisette fréquente les prairies mésophiles, les prairies maigres et les pelouses sèches sur lesquelles pousse ses plantes-hôtes, la Gentiane Croisette (Gentiana cruciata) ou bien la Gentiane jaune (Gentiana lutea). Les prés maigres, fauchés une fois par an et en fin d'été, sont également favorables, ainsi que les sites pâturés régulièrement mais sur une courte durée. La ponte s'effectue préférentiellement sur les plantes dominantes dont les boutons sont encore fermés. Une femelle pond en moyenne entre 100 et 150 œufs. L'Azuré de la Croisette est myrmécophile : après avoir abandonné sa plante-hôte, la chenille est transportée jusqu'à une fourmilière de Myrmica sp. (M. schencki représentant la fourmi-hôte principale), où les ouvrières la nourriront par trophallaxie jusqu'à la fin de son développement. Les adultes, floricoles, visitent les inflorescences de l'Origan vulgaire (Origanum vulgare) et de divers Serpolets (Thymus sp.). L’espèce est univoltine, la période de vol s’étale de mi-mai à fin juillet. L’espérance de vie d’un adulte est estimée entre 3.5 et 6.5 jours.

Calendrier des sensibilités

Période sensible de mi-mai à la fin juillet dans la ZEE.

Imago observé sur les pelouses du site d’étude. (S. Georgel, 2018)

Répartition nationale et régionale

C’est une espèce meridio-asiatique. En Europe, on la retrouve du nord de l’Espagne jusqu’au nord de la Grèce et en Pologne en limite septentrionale. En France, elle est présente dans les Pyrénées et la façade est. Elle est plus abondante en milieux montagnard. En Franche-Comté, près de 90 stations d’Azuré de la Croisette ont été identifiées, principalement sur le Second plateau jurassien, la petite montagne et le Jura plissé. Dans le massif du jura, ce papillon vole jusqu’à 1200 mètres d’altitude.

Carte de répartition régionale. La commune en rouge correspond à Briod. (CBNFC- ORI, 2018)

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Dynamique, vulnérabilité et menaces LRN(NT), LRR(VU), PN3, Déterminant ZNIEFF

L’espèce est classée « vulnérable » dans la région et « quasi-menacée au niveau national. L’espèce est menacée sur l’ensemble de son aire de répartition française. Elle semble avoir disparue localement, comme en Alsace. La menace principale qui pèse sur ce papillon est l’intensification des pratiques agricoles, notamment par l’amendement des prairies et les fauches répétées, qui altèrent les habitats de ce papillon. De plus, l’abandon des pratiques agricoles entraine la fermeture de certains milieux, ce qui constitue également une sérieuse menace. L’enrésinement semble également être un moteur de la disparition des milieux oligotrophes dans la région et au niveau national. Ces menaces peuvent également accentuer l’isolement des populations de cette espèce, déjà très fragmentées. L’état de conservation des fourmis du genre myrmica sp. est de plus très mal connu.

Observations dans la zone d’étude élargie et situation de l’espèce localement Z Présence continue dans la ZEE (observation d’œufs), reproduction certaine, l’espèce accomplie la totalité de son cycle de reproduction au sein de la ZEE ; Z Observations : Plus de 50 individus sur les pelouses nord et 3 individus au sud. 3 individus et 5 pieds de gentiane avec des œufs dans la ZEP.

Aucune autre station n’est connue sur la commune de Briod. A l’échelle locale, la population la plus proche est localisée sur la commune de (39570) soit à environ 5 km au sud-ouest de celle de Briod. De par sa position excentrée et de son éloignement par rapport aux noyaux de populations régionaux, la population de Briod présente donc un certain degré d’isolement. De plus, il semble que cette population soit en marge de l’aire de réparation jurassienne de l’espèce.

On retrouve au nord de la ZEE une population importante pour cette espèce qui est souvent notée à quelques individus. Environ 50 papillons ont par exemple été observés le 14 juin 2017 et également de nombreux œufs sur les inflorescences de la plante nourricière de la chenille. Cette station est particulièrement favorable pour une raison principale : une gestion pastorale extensive qui semble en place depuis bien longtemps (une dizaine de taurillons de Charolais en 2017). Elle entraine une grande hétérogénéité dans les habitats avec des secteurs bien ouverts, des lisières bien stratifiées et la présence de buissons épars. Il est à noter que, sur cette zone, les surfaces en pelouses étaient deux fois plus importantes au début des années 80. La plante hôte utilisée par l’espèce est également assez originale dans le secteur : la grande Gentiane (ou Gentiane jaune (Gentiana lutea)) alors que les chenilles se nourrissent plutôt habituellement des fleurs de la Gentiane Croisette (Gentiana cruciata). C’est d’ailleurs le seul secteur (Petite Montagne du Jura) où l’espèce pond aussi sur la Gentiane jaune (CEN-FC & CPIE Haut-Doubs, 2015). Il convient de rappeler que cette zone au nord faisant partie de l’emprise initiale d’extension mais le diagnostic écologique de 2017 a conduit à revoir totalement le projet pour s’orienter vers un secteur moins sensible.

La pelouse au sud de la carrière est plus dégradée et contient donc nettement moins de pieds de Gentiane et donc, à fortiori, d’individus d’Azurés. Ces stations jouissent probablement de l’émigration de spécimens de la zone source locale (secteur nord). En effet « seulement » 3 individus et 5 pieds de gentianes avec des œufs ont été observés dans cette pelouse, ce qui est très inférieur à ce qui a été observé au nord et au sud de la ZEE.

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Carte des observations et habitats d’espèce

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Fiche Insecte Bachante N°2 Lopinga achine (Scopoli, 1763) Biotope et écologie

La Bacchante recherche des zones de lisières, les bois clairs ou encore les systèmes de pré-bois à strate herbacée développée. Ces milieux doivent lui offrir à la fois chaleur, luminosité, richesse en herbacées et couvert arborescent lâche. L'espèce occupe les ensembles bocagers constitués d'un réseau dense de haies, zones embuissonnées, clairs-bois et pelouses sèches illustrant l'importance du maillage paysager pour l’espèce. Les adultes volent généralement à proximité des petits arbres et de buissons où ils se chauffent souvent au soleil.

Cette espèce se rencontre jusqu’à 1 100 mètres d’altitude et la période de vol des imagos s’étale de début juin à fin juillet en une seule génération. Les chenilles consomment diverses graminées, comme le Brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum) ou la Molinie bleue (Molinia caerulea). De nombreuses autres plantes- hôtes sont citées dans la littérature (Dactylis glomerata, Deschampsia caespitosa, Poa trivialis...). Malgré le caractère commun et répandu des plantes hôtes de ce papillon, il reste toutefois rare et localisé.

Calendrier des sensibilités

Période sensible de début juin à la fin juillet dans la ZEE. (B. Gliwa, 2007, CC-BY-SA)

Répartition nationale et régionale

(CBNFC- ORI, 2018) C’est une espèce eurasiatique, qui est présente du centre de l’Europe au nord de l’Asie. En France elle est surtout présente sur la façade Est, bien qu’elle reste rare et localisée. Elle est absente de Bretagne et du pourtour méditerranéen. En région Franche-Comté, l’espèce est surtout localisée dans les départements du Doubs et du Jura, au sein de la petite montagne et du second plateau. La Bacchante est probablement éteinte en Haute-Saône. Elle se retrouve jusqu’à 800 mètres d’altitude.

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Dynamique, vulnérabilité et menaces LRN(NT), LRR(VU), DH4, Be2, PN2, ZNIEFFE Déterminant

L’espèce est « assez rare » en Franche-Comté, classée « vulnérable » dans la région et « quasi-menacée » au niveau national. Bien que son habitat ne semble pas menacé à moyen terme, les populations de l’espèce sont de faible densité, ce qui laisse craindre un isolement des populations régionales et nationales. Le réchauffement climatique est susceptible d’accroitre cet isolement des populations. L’enrésinement est également une menace qui pourrait peser sur l’habitat de cette espèce. En forêt, la gestion conservatoire des chênaies pubescentes et la pratique du taillis sous futaie en chênaie-charmaie sont de nature à préserver des espaces de forêts claires et une forte densité de grandes graminées.

Observations dans la zone d’étude élargie et situation de l’espèce localement Z Présence continue ; l’espèce semble réaliser l’ensemble de son cycle vital au sein de la ZEE (habitats favorables). Z Observations : 15 individus observés sur les pelouses au nord de la ZEE, 3 individus observés au sein de la ZEP (en lisière de pelouses).

L’espèce est signalée sur la commune de Briod et les communes voisines (CBNFC-ORI, base donnée SIGOGNE). L’espèce bien que rare et à répartition fragmentée semble bien présente localement. Une population conséquente semble présente dans les espaces bocagers au nord de la ZEE (15 individus observés). Trois individus ont été observés au sein de la ZEP. Les pelouses et ourlets herbacés associés aux lisères des boisements feuillus et bois clairs de la ZEE sont particulièrement favorables à cette espèce de papillon.

Carte des observations et habitats d’espèce

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Fiche Insecte Le Damier de la Succise N°3 Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1755) Biotope et écologie

Le Damier de la Succise présente la particularité d’avoir deux types de populations en Franche-Comté : l’écotype Euphydryas aurinia aurinia inféodé aux milieux humides, tourbières et zones alluviales, et l’écotype Euphydryas aurinia xeraurinia typique des pelouses sèches sur plateaux calcaires ; ce deuxième écotype étant celui que l’on retrouve sur le site d’étude. Le papillon vole principalement d’avril à juin, parfois jusqu’en août en haute altitude pendant une période de 3-4 semaines. C’est une espèce univoltine. Comme son nom l’indique, la plante hôte principale de ce papillon est la Succise des prés (Succisa pratensis), à laquelle peut se substituer, selon les milieux et les régions, d’autres espèces comme la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa), la céphalaire blanche (Cephalaria leucantha), la valériane officinale (Valeriana officinalis), la knautie des prés (Knautia arvensis), la gentiane Croisette (Gentiana cruciata) ou encore le chèvrefeuille (Lonicera periclymenum).

Les œufs sont pondus en plaque sous les feuilles des plantes-hôtes. On observe six stades larvaires chez les chenilles. Les trois premiers stades se déroulent à l’intérieur d’un nid de soie communautaire où les chenilles consomment les feuilles tout en se protégeant ainsi des prédateurs. Elles entrent en diapause à la fin de l’été. La levée de celle-ci intervient généralement au printemps mais dépend beaucoup des conditions climatiques (parfois mi-décembre dans le sud de la France). Les chenilles sortent alors du nid, s’exposent au soleil et s’alimentent en fin de journée et durant une partie de la nuit. Au sixième stade, elles s’alimentent en solitaire. Calendrier des sensibilités

Période sensible de début avril à la fin juin dans la ZEE.

(G. Riou, 2013)

Répartition nationale et régionale

(Lepinet.fr) (CBNFC- ORI, 2018)

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Ce papillon se retrouve de la Chine jusqu’au Maghreb, il est absent des iles méditerranéennes et de l’Italie, et retrouve sa limite nord à partir de la Scandinavie. Il a récemment disparu des Pays-Bas. En France, ce papillon est localisé mais abondant certaines années. Il semble avoir disparu de la région parisienne et est en forte régression dans certains départements de l’ouest. En Franche-Comté, il est très présent sur le plateau jurassien et les contreforts vosgiens. Il se fait plus rare en secteur de plaine, notamment en Haute-Saône. Dynamique, vulnérabilité et menaces LRN(LC), LRR(NT), DH2, Be2, PN2, Déterminant ZNIEFF

L’espèce est « assez commune » mais elle est classée « quasi menacée » dans la région. Encore largement répandue en Franche-Comté, elle régresse localement. La menace principale qui pèse sur cette espèce est la modification des pratiques pastorales. En effet, ce papillon tolère très mal les fauches précoces et répétées de ses habitats de reproduction, ainsi que les forts amendements. Le surpâturage lui est également très néfaste ; ces pratiques ont pour effet d’inhiber le développement de sa plante hôte principale ; la Succise des prés. Une approche visant à préserver des zones fauchées de manière irrégulière, ou pâturées de façon occasionnelle, surtout en bordure de parcelle (zones-refuges), semble adaptée à sa sauvegarde. Il semble également que le maintien d’un réseau de haies au sein de ses habitats de reproduction soit favorable au maintien de populations de Damier de la Succise. Observations dans la zone d’étude élargie et situation de l’espèce localement Z Présence continue ; l’espèce est susceptible de réaliser l’ensemble de son cycle vital au sein de la ZEE (habitats favorables). Z Observations : 1 individu observé au sein de la ZEE, 6 autres individus observés en dehors de la ZEE (pelouses de Publy au sud). Espèce non contactée au sein de la ZEP. L’espèce est signalée sur la commune de Briod et sur les communes voisines (CBNFC-ORI, base donnée SIGOGNE). L’espèce semble bien présente localement. Une population semble établie dans les espaces pelousaires hors de la ZEE (au sud). En effet 6 individus ont été observés dans ce secteur. Seul un individu a été observé au sein de la ZEE, en lisière de boisement de résineux. Les pelouses au sud et au nord de la carrière en exploitation sont potentiellement favorables à son développement mais aucun individu n’y a été contacté malgré des prospections en période favorable à son observation.

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Carte des observations et habitats d’espèce

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 72  Intensité et portée Enjeu Surf./Eff. Probabilité Délai Nature Phase Type Mode Durée de la ZT Concerné(e) d’occurrence d’apparition Locale Régionale Nationale

Destruction / Dégradation d’habitats d’espèces Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme +++ + - 12 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage > 3 ind. Négatif Direct Temporaire Forte Court terme +++ + - Fort Fragmentation et altération des fonctionnalités contactés Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Forte Court terme + - - écologiques L’espèce a surtout été observée hors de la ZEP (15 contacts au nord), au moins trois individus ont été observés au niveau de la ZEP. Les espaces boisés clairs de feuillus, notamment au sud de la ZEP, et surtout les lisières ouverts, sont très favorables à l’espèce au sein de la ZEP. Destruction / Dégradation d’habitats d’espèces Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme +++ + - 2 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage > 3 ind. contactés et > 5 Négatif Direct Temporaire Forte Court terme +++ + - Très pieds de gentianes Fragmentation et altération des fonctionnalités fort Défrichement/décapage pondus Négatif Direct Permanent Modérée Court terme ++ + - écologiques Une population importante d’Azuré de la Croisette est localisée au nord de la ZEP. La pelouse concernée par l’extension de la carrière joue un rôle de jonction entre les stations situées au nord et au sud de la carrière. moins 3 imagos ont été observés et plusieurs pieds de gentianes comportant de nombreux œufs ont également été notés, attestant de l’utilisation de la pelouse par l’espèce. Destruction / Dégradation d’habitats d’espèces Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme ++ + - 2 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage > 1 ind. Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ + - é Fort Fragmentation et altération des fonctionnalités contacté Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Forte Court terme ++ + - écologiques La population identifiée sur les pelouses de Publy ne sera pas impactée par le projet. Un individu a été observé en bordure de la ZEP, à proximité des pelouses sèches au sud de la carrière. Celles-ci sont potentiellemen développement (présence d’au moins une plante-hôte). Destruction / Dégradation d’habitats d’espèces Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme ++ - - 2 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage 1 individu contacté pour Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - é Modéré Fragmentation et altération des fonctionnalités chaque espèce Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Modérée Court terme ++ - - écologiques Ces deux espèces ont été observées au sein de la pelouse sèche au sud de la carrière, au sein de la ZEP. Ce secteur est favorable à leur développement.

Destruction / Dégradation d’habitats d’espèces Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - -

Destruction d’individus Défrichement/décapage 2 ha Négatif Direct Temporaire Forte Court terme + - - > 1 individu contacté Modéré Fragmentation et altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Forte Court terme + - - écologiques Observé en dehors de la ZEP. Bien que les pelouses de la ZEP soient favorables à son développement, l’espèce est considérée comme absente en raison de la pression d’inventaire.

Destruction / Dégradation d’habitats d’espèces Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - 12 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage > 2 ind. Négatif Direct Temporaire Modérée Court terme + - - Modéré Fragmentation et altération des fonctionnalités contactés Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Faible Court terme + - - écologiques Deux individus ont été observés en bordure de la ZEP. Les espaces boisés clairs de feuillus et surtout les lisières créées au contact d’espaces ouverts sont très favorables à l’espèce. Ces habitats sont largement représe mais dont la probabilité de présence est considérée comme forte dans la ZEP. En gras : taxons protégés. Négl. : Négligeable (non significatif) eptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés à forts sur 5 espèces à enjeux régional, dont 3 protégées. L’impact peut être qualifié de négligeable pour les espèces qui n’ont pas

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4.7.7 - Incidences sur les Amphibiens Les différentes espèces d’Amphibiens citées à l’article 2 et 3 de l’arrêté du 19 novembre 2007 bénéficient d’une protection à tous les stades de leur développement (tout œuf, larve ou adulte, vivant ou mort). Aussi, les habitats nécessaires au bon déroulement de l’intégralité de leur cycle biologique (sites de reproduction et aires de repos des animaux) sont concernés par cet arrêté.

4.7.7.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les Amphibiens Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP et de la ZT pour les 3 espèces à enjeu de conservation au moins modéré au sein de la ZEE :

Enjeu de Observations et Intérêt de la ZEP Enjeu de Enjeu de Espèce la ZEE pour l’espèce la ZEP la ZT Deux individus observés dans une ornière au sud-est de la Sonneur à carrière, hors ZEP. Espèce recherchée dans ZEP mais non Modéré Faible Modéré ventre jaune observée ; Individus semble-t-il non reproducteurs. 3 individus dans la mare au sud-est, espèce probablement reproductrice ; Grenouille agile Modéré Faible Modéré La mare constitue l’habitat local de reproduction, les habitats en phase terrestre sont les haies et les différents boisements.

3 individus observés, reproducteur possible ; Grenouille Modéré Observée au niveau de la mare au sud-est de la ZEE et un individu Faible Modéré « verte » sur le point d’eau au nord de la carrière. En gras : taxons protégés.

Aucun Amphibien à enjeu de conservation n’a été observé au sein de la ZEP malgré des recherches ciblées.

Les autres espèces d’Amphibiens inventoriées dans la ZEE (Grenouille rousse, Triton palmé et Triton alpestre), ont été observées dans les mêmes points d’eau que les espèces à enjeux, en dehors de la ZEP. Ces espèces sont considérées comme communes localement et sans enjeu de conservation local. Le projet n’est pas en mesure de remettre en question l’intégrité des populations locales d’Amphibiens sans enjeux régionaux marqués.

4.7.7.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les Amphibiens La zone humide au nord de la carrière dans laquelle se reproduisent le complexe des Grenouilles vertes et le Triton alpestre est déjà située dans un contexte en partie remanié et remis en état dans le cadre de l’exploitation de la carrière. Dans ce secteur, les activités de la carrière ne seront pas modifiées et l’effet du renouvellement de la carrière, notamment sur les déplacements d’Amphibiens ne sera pas significatif.

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La zone humide au sud-est de la ZEP qui accueille plusieurs espèces d’Amphibiens se situe à plus de 150 m de la future emprise d’exploitation. Cette zone humide s’inscrit dans un contexte boisé qui assure les déplacements d’Amphibiens entre leurs lieux de reproduction (mare) et d’hivernage (milieux boisés environnants). Le défrichement prévu dans le cadre du projet occasionne une réduction des espaces boisés et donc des habitats terrestres potentiellement utilisés par les Amphibiens. Cependant, ceux-ci ne semblent pas représenter un réel intérêt pour ces espèces et des boisements plus favorables sont présents à proximité immédiate de la mare. De plus, une piste goudronnée sépare la mare et ses boisements attenants de la zone projet, ce qui est de nature à limiter le déplacement des Amphibiens.

Disponibilité en habitats terrestres

Concernant le Sonneur à ventre jaune, les milieux favorables à sa reproduction au sein de la ZEP ont été particulièrement prospectés (flaques et ornières forestières), et il n’y a pas été observé. Les deux individus observés dans une ornière au sud-est de la ZEE semblent erratiques. Cette ornière ne sera pas concernée par le projet.

4.7.7.3. Evaluation des incidences prévisibles du projet sur les Amphibiens L’impact du projet sur les Amphibiens est considéré comme négligeable.

Incidence prévisible sur les Amphibiens sans statut de protection Négligeable Incidence prévisible sur les Amphibiens protégés Négligeable

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4.7.8 - Incidences sur les Reptiles Les différentes espèces de Reptiles citées à l’article 2 et 3 de l’arrêté du 19 novembre 2007 bénéficient d’une protection à tous les stades de leur développement (tout œuf, jeune ou adulte, vivant ou mort). Aussi, les habitats nécessaires au bon déroulement de l’intégralité de leur cycle biologique (sites de reproduction et aires de repos des animaux) sont concernés par cet arrêté.

4.7.8.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les Reptiles Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP pour la seule espèce de Reptile à enjeu de conservation modéré au sein de la ZEE :

Enjeu de Observations et Intérêt de la ZEP Enjeu de Enjeu de Espèce la ZEE pour l’espèce la ZEP la ZT Un individu observé sur une haie en bord de route (hors ZEP) ; Couleuvre Modéré Présence de nombreux habitats favorables au sein de la ZEE ; Modéré Modéré d’Esculape Espèce potentiellement présente sur les lisières boisées de la ZEP.

Au total, une seule espèce de Reptile à enjeu de conservation sur la ZEE, la Couleuvre d’Esculape, est susceptible d’être impactée.

Pour les autres espèces de Reptiles protégées observées (La Couleuvre verte et jaune, la Couleuvre helvétique, le Lézard des murailles et l’Orvet fragile), l’enjeu régional et/ou l’enjeu de la zone d’étude élargie est faible.

4.7.8.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les Reptiles Les tableaux ci-dessous synthétisent les effets potentiels du projet sur les Reptiles.

Destruction/dégradation des habitats d’espèces Effet direct, permanent Effets lors des phases de défrichement/décapage Une espèce de Reptile à enjeu au sein de la ZEP a été observée au sein de la ZEE (hors ZEP), la Couleuvre d’Esculape. Elle est susceptible d’accomplir tout ou partie de son cycle vital au niveau du boisement clair de noisetiers et le long des nombreuses lisières boisées de la ZEP. Le boisement de résineux concerné par le projet est globalement très peu favorable à la Couleuvre d’Esculape mais ses lisières peuvent être exploitées par l’espèce. Au sein de la ZEP, le défrichement puis le décapage du sol vont détruire une partie de l’habitat de ce Reptile, cette destruction est estimée à 10,7 ha. Au vu du contexte local favorable à l’espèce, cette perte d’habitat reste relative et n’est pas de nature à remettre en cause l’état de la population locale. Le même constat est fait pour les autres espèces de Reptiles recensées sur la ZEE, celles-ci étant relativement ubiquistes. Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer la plupart des espèces contactées sur la ZEE et donc d’entrainer une éventuelle destruction de milieux favorables. Seul le Lézard des murailles peut réellement profiter de ces habitats très minéraux et l’impact de la carrière est jugé positif pour cette espèce.

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Destruction d’individus Effet direct, permanent Effets lors des phases de défrichement/décapage Lors de la phase de défrichement et décapage, il est possible que les travaux puissent détruire, selon la période d’intervention, des individus adultes ou bien des œufs. Ces espèces sont particulièrement sensibles lors des périodes de reproduction et d’hivernage durant lesquelles elles ne sont pas ou très peu mobiles. Concernant la Couleuvre d’Esculape, l’abattage des arbres ainsi que leur transport présentent un risque de destruction d’individus pour cette espèce à tendance arboricole. Ce risque existe sur toute la surface d’habitat jugée favorable pour l’espèce au sein de la ZEP, soit 10,7 ha. Il est très difficile d’estimer le nombre d’individus potentiellement détruits par les travaux de défrichement et de décapage du sol, l’espèce étant très discrète et difficilement observable. Rappelons qu’un seul individu a été observé (hors ZEP).

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer la plupart des espèces recensées et donc d’entraîner une éventuelle destruction d’individus lors des phases d’exploitation et de réaménagement.

Dérangement par perturbations sonores et autres Impact direct, temporaire

Effets lors des phases de défrichement/décapage Les bruits, les vibrations, la poussière générés par la circulation et le travail des engins, peuvent altérer les différents besoins (déplacements, chasse, etc.) des Reptiles au sein de la ZEP et de la ZEE. Cette perturbation sera notamment effective sur les individus qui pourront fuir l’avancée des défrichements et trouver refuge dans des habitats connexes, ces individus pourront par la suite ne pas se reproduire du fait du stress et du changement d’habitat.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer la plupart des espèces et donc d’entrainer leur dérangement au sein de la carrière lors de l’exploitation. Quant au Lézard des murailles, il n’apparaît sensible au dérangement lié à l’exploitation de la carrière. Concernant la Couleuvre d’Esculape (espèce à enjeu sur la ZEE), elle a été observée à 25 mètres de la carrière en activité. Le projet ne semble donc pas être de nature à perturber les individus à proximité du futur carreau d’exploitation.

Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques Effet indirect, permanent

Effets lors des phases de défrichement/décapage Le projet s’inscrit dans un grand ensemble bocager et l’agrandissement du carreau d’exploitation est prévu dans la continuité de l’existant sans couper radicalement de continuum forestier ou de milieux semi-ouverts. Le projet est cependant susceptible de détruire des lisières périphériques nécessaires au déplacement des Reptiles. L’impact sur les fonctionnalités est considéré comme modéré.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer la plupart des espèces et donc d’entrainer une altération des fonctionnalités écologiques.

4.7.8.3. Analyse détaillée du niveau d’atteinte des taxons protégés Seule 1 espèce de Reptile à enjeu de conservation modéré risque d’être impactée par le projet. La Couleuvre d’Esculape fait donc l’objet d’une analyse détaillée de leur niveau d’atteinte sous la forme de « fiches espèces ».

Espèces retenues dans l'analyse Couleuvre d’esculape Fiche Reptile n°1

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Fiche reptile Couleuvre d’Esculape N°1 Zamenis longissimus (Laurenti, 1768) Biotope et écologie

La Couleuvre d'Esculape fréquente les milieux boisés clairs et ensoleillés mais fuit l'extrême chaleur. Elle se rencontre dans les forêts ensoleillées, les broussailles, les bords des champs et les vieux murs. Elle vit au sol mais c'est un excellent grimpeur que l'on peut rencontrer posté dans les arbres et arbustes de jusqu’à 30 m. Elle s’observe régulièrement à proximité des habitations, ou elle peut grimper jusque dans les charpentes.

Elle est ovipare et elle s'accouple fin mai ou juin, la ponte a lieu quelques semaines plus tard (5 à 8 œufs). L'éclosion s'effectue en septembre, les nouveau-nés mesurent alors 23 à 25 cm. Sensible à la chaleur excessive et au froid, elle disparaît de bonne heure à l'automne et ne sort qu'au milieu du printemps.

Calendrier des sensibilités

Période sensible de fin mai à la fin juillet dans la ZEE.

(F. Reinmann,, 2009, CC-BY-SA)

Répartition nationale et régionale

Cette espèce s’observe des Pyrénées à la Mer Noire et atteint sa limite septentrionale au sud de la Pologne. En France, le fait que l’espèce soit très discrète explique certainement son apparente distribution en taches. Elle est observée jusqu’en Bretagne et en Ile de France au nord. Elle semble absente des massifs Alpin et Pyrénéen et très peu d’observations ont été faite dans le sud-ouest. En Franche-Comté où elle atteint sa limite septentrionale de répartition, l’espèce n’est présente que dans les secteurs de plaine et du premier plateau. Elle est absente du second plateau, des secteurs d’altitude de la haute chaîne du Jura et des contreforts vosgiens.

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(serpentsdefrance.fr) Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude Dynamique, vulnérabilité et menaces LRN(LC), LRR(VLC), DH4, Be2, PN2,

Bien que l’espèce ne soit pas inscrite en liste rouge nationale ou régionale, elle est considérée comme « assez rare » dans le Jura (Vacher, 2010) où elle se cantonne essentiellement aux zones de plaine.

L’espèce est très sensible à la destruction causée par le trafic routier, notamment lorsque les mâles se déplacent à la recherche de femelles, et les femelles lorsqu’elles gagnent leur lieu de ponte. La disparition des vergers et des friches semble être une menace pour l’espèce dans le centre de la France.

Observations dans la zone d’étude élargie et situation de l’espèce localement Z Présence continue ; l’espèce est susceptible de réaliser l’ensemble de son cycle vital au sein de la ZEE (habitats favorables). Z Observations : 1 individu observé en bordure immédiate de la carrière mais en dehors de la ZEP.

L’espèce est présente à Briod dans ses limites altitudinale et orientale de la région. L’espèce est signalée sur la commune dans la maille de la commune de Briod ainsi que les mailles adjacentes, l’espèce est donc bien connue localement. Un individu a été observé à l’est de la carrière au niveau d’une haie. Les espaces de lisières de la ZEE, et les éléments qui les composent (strate buissonnante, et éléments rocheux) sont très favorables à l’espèce. La Couleuvre d’Esculape s’y reproduit probablement.

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Carte des observations et habitats d’espèce

4.7.8.4. Evaluation des incidences prévisibles du projet sur les reptiles Le tableau suivant présente l’évaluation des incidences prévisibles du projet sur les taxons pour lesquels la ZEP revêt un intérêt au moins modéré.

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Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanant Certaine Court terme + - - Fa d’habitats d’espèces 10,7 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mo 1 ind. contacté déré Modéré Perturbation Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Forte Court terme + - - Fa (hors ZEP) Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanant Forte Court terme ++ - - Mo écologiques Un individu observé sur une haie en bord de route. Espèce potentiellement présente sur les lisières de la ZEP . Négl. : Négligeable (non significatif) eptible d’avoir un impact négatif modéré sur cette espèce de Reptile. Cet impact est lié au risque de destruction d’individus lors des opérations de défrichement. En ce qui concerne la perte faible en raison de la forte disponibilité en habitats similaires localement. de Reptiles protégées observées (La Couleuvre verte et jaune, la Couleuvre helvétique, le Lézard des murailles et l’Orvet fragile), l’enjeu régional et/ou l’enjeu de la zone d’étude élargie est faible. Pou s sont considérées comme communes localement et sans enjeu de conservation local. Pour ces espèces plus ubiquistes, le projet n’est pas de nature à remettre en question l’intégrité des ats favorables à certaines d’entre-elles, le Lézard des murailles notamment. L’impact du projet sur ces espèces est donc négligeable.

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4.7.9 - Incidences sur les Oiseaux Les différentes espèces d’Oiseaux citées à l’article 3 de l’arrêté du 29 octobre 2009 bénéficient d’une protection à tous les stades de leur développement (œufs, juvéniles, adultes). Aussi, les habitats nécessaires au bon déroulement de l’intégralité de leur cycle biologique (reproduction, repos, hivernage etc.) sont concernés par cet arrêté.

4.7.9.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les Oiseaux Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP pour les 25 Oiseaux observés pour lesquelles la ZEE présente un enjeu de conservation au moins modéré :

Enjeu de Observations et Intérêt de la ZEP Enjeu de la Enjeu de Espèce la ZEE pour l’espèce ZEP la ZT 2 individus en chasse dans les prairies fauchées de la ZEE. Les pelouses de la ZEP constituent une infime partie du territoire Milan royal Modéré potentiel de chasse de l’espèce au regard du contexte bocager Négligeable Modéré local ; Pas de nidification dans la ZEP. Observé sur le front de taille à l’est de la carrière et dans les boisements sud-est et est de la carrière. Présence de deux Grand-duc Fort individus début 2017, présence continue d’un seul individu Fort Fort d'Europe ensuite. Non nicheur sur la carrière en 2017 et 2018. 2 individus observés à l’ouest de la carrière (hors ZEP) ; Nicheur possible dans la portion sud-ouest de la ZEP, l’espèce affectionne les milieux semi-ouverts que l’on y retrouve, bien Alouette lulu Modéré Modéré Modéré qu’elle n’y ait pas été observée directement. Les pelouses calcicoles piquetées de buissons constitue un habitat favorable pour l’espèce. 1 individu observé en chasse sur la ZEP ; Pas de nidification constatée, les espaces forestiers environnants Bondrée Modéré sont plus favorables à sa nidification que les boisements de la ZEP Faible Modéré apivore qui ne représentent, à priori, pas d’intérêt particulier pour l’espèce. 5 individus observés Bouvreuil Nicheur probable dans les boisements de résineux et de noisetiers Modéré Modéré Modéré pivoine de la ZEP, ainsi que dans les milieux buissonnants des coupes forestière. Au moins 5 individus contactés sur la ZEE dont plusieurs Bruant jaune Modéré chanteurs ; Modéré Modéré Nicheur probable le long des lisières et des haies de la ZEP. Au moins 5 individus dont plusieurs chanteurs ; Chardonneret Modéré Nicheur certain hors ZEP et possible le long des lisières et des Faible Modéré élégant haies de la ZEP. 1 individu observé sur la ZEE (hors ZEP) ; Faucon Modéré Pas de nidification constatée dans la ZEP. Chasse dans les milieux Faible Modéré crécerelle ouverts. Au moins 4 mâles chanteurs contactés sur la ZEE dont un en Fauvette des bordure de la ZEP ; Modéré Modéré Modéré jardins Nicheur possible au sein des milieux buissonnants des coupes forestières de la ZEP. Au moins 2 individus dont un juvénile observés dans les Gobemouche boisements de la ZEP ; Modéré Modéré Modéré gris Nicheur certain dans les coupes forestières buissonnantes et les lisères forestières.

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Plusieurs groupes observés en vol au-dessus de la ZEE, 2 individus Linotte contactés dans la ZEP ; Modéré Faible Modéré mélodieuse Pas de nidification constatée en 2017-2018 mais la reproduction est possible dans les milieux semi-ouverts et les haies de la ZEP. Un couple observé en train de récolter des herbes sèches, dans la prairie à l’Est de la carrière (hors ZEP), pour une possible consolidation de nid ; Milan noir Modéré Faible Modéré Aucun indice de nidification dans la ZEP, les espaces forestiers environnants sont plus favorables à sa nidification que les boisements de la ZEP. Une dizaine d’individus observés au sein de la ZEE ; Mésange Modéré Nicheur probable dans les boisements de résineux et de noisetiers Modéré Modéré boréale du sud de la ZEP ; 1 individu juvénile observé dans les boisements au nord de la ZEE; L’espèce recherche des boisements de feuillus avec des grands Pic mar Modéré Négligeable Modéré arbres morts, ce qui ne se retrouve pas au sein de la ZEP (peuplement résineux ou bien taillis de noisetiers) ; 2 individus contactés au sein même de la ZEP ; Nicheur probable dans les boisements de résineux de la ZEP. Ces Pic noir Modéré Faible Modéré habitats ne constituent pas un habitat optimal pour l’espèce qui recherche des peuplements de feuillus. Plusieurs couples contactés sur la ZEE. Une famille (4 individus) Pie-grièche observée dans la ZEP en 2018 ; Modéré Modéré Modéré écorcheur Nicheur certain dans les milieux semi-ouverts et le long des haies de la ZEP. Une dizaine d’individus observés sur la ZEE ; Pouillot fitis Modéré Nicheur probable au sein des milieux buissonnants des coupes Modéré Modéré forestières de la ZEP. Au moins 6 individus observés, dont plusieurs chanteurs au sein Roitelet huppé Modéré de la ZEP ; Modéré Modéré Nicheur probable dans les boisements de résineux de la ZEP. Au moins 3 individus observés dans la ZEE ; Serin cini Modéré Espèce non contactée au sein de la ZEP mais la nidification le long Faible Modéré des lisières reste possible. 1 chanteur observé à l’ouest de la carrière ; Tarier pâtre Modéré Espèce non contactée au sein de la ZEP mais la nidification le long Faible Modéré des pelouses reste possible. 3 individus dont un mâle chanteur contactés sur la ZEE ; Torcol Modéré Espèce non contactée au sein de la ZEP mais les habitats semi- Faible Modéré fourmilier ouverts sont potentiellement favorables à sa nidifification. 3 individus dont un couple observé sur la ZEE ; Tourterelle des Modéré Nicheur probable dans les haies et les boisements de feuillus de Faible Modéré bois la ZEP. Plusieurs individus contactés dans la ZEE ; Verdier Modéré Espèce non contactée au sein de la ZEP mais nidification possible Faible Modéré d'Europe le long des lisières de la ZEP. 3 individus observés sur la ZEP dont un chanteur ; Accenteur Nicheur possible dans les boisements de résineux et de noisetiers Modéré Modéré Modéré mouchet de la ZEP, ainsi que dans les milieux buissonnants des coupes forestières. 1 individu observé dans la ZEP : Les boisements de la ZEP sont essentiellement constitués de Pic épeichette Modéré Faible Modéré résineux et ne sont pas favorables à cette espèce qui recherche des peuplements feuillus. En gras : taxons protégés.

Au total, 11 espèces d’Oiseaux à enjeu de conservation sur la ZEE, présentent un enjeu au moins modéré sur la ZEP.

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Les autres espèces d’Oiseaux inventoriées sur la zone d’étude sont considérées comme communes localement et sans enjeu de conservation local. Au regard des habitats concernés par la ZEP et largement représentés à une échelle plus large, le projet n’est pas de nature à remettre en question l’intégrité des populations locales pour ces espèces.

4.7.9.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les Oiseaux Les tableaux ci-dessous synthétisent les effets potentiels du projet sur les Oiseaux.

Remarque : Les carrières en activité peuvent occasionner une perturbation des espèces d’Oiseaux nicheurs en périphérie de l’exploitation (bruits, vibrations, etc.). Ainsi, la création d’une zone tampon (ZT) de 200 m permet d’évaluer cette incidence. Dans le cas présent, les espèces pour lesquelles la zone tampon représente un enjeu au moins modéré ne sont pas traitées dans la partie suivante qui consiste à caractériser les incidences prévisibles sur les Oiseaux. Le projet d’extension s’intègre dans la continuité de l’exploitation actuelle et les milieux environnements sont globalement peu attractifs pour l’avifaune (prairies artificielles, plantations de résineux) comparés à ceux que l’on peut trouver au nord de la carrière par exemple. Ainsi, le dérangement par perturbations sonores et autres pour ces espèces est considéré comme négligeable.

Destruction/dégradation des habitats d’espèces Effet direct, permanent Effets lors des phases de défrichement/décapage Au sein de la ZEP, le défrichement puis le décapage du sol vont détruire des habitats d’espèces d’Oiseaux à enjeu de conservation marqués au sein de la ZEE. Cette destruction d’habitats concerne plusieurs cortèges d’Oiseaux : Les espèces forestières, dont le défrichement induira une perte de milieux boisés, feuillus ou résineux, pour une surface totale estimée à 15,7 ha. Les espèces forestières à enjeu concernées sont le Bouvreuil pivoine, la Mésange boréale et le Roitelet huppé. Ces espèces utilisent de manière possible, probable ou certaines les milieux boisés de la ZEP pour l’accomplissement de tout ou partie de leur cycle de reproduction. Cette perte d’habitat diffère selon les exigences écologiques des espèces, le tableau ci-après détaille les pertes d’habitats spécifiques pour chaque espèce. L’impact du défrichement sur les milieux boisés est à relativiser dans la mesure où ces habitats sont largement représentés localement. De plus la plupart de ces boisements sont composés de résineux et sont issus de plantations. Les espèces liées aux milieux semi-ouverts et ouverts, ainsi qu’aux lisières et aux habitats de transition, utilisent essentiellement comme habitats au sein de la ZEP, les pelouses au sud-est de l’actuelle carrière et les lisières créées par les boisements autours. Les espèces de lisières et de milieux ouverts trouvent ici des espaces de nidification et/ou de nourrissage. Cette perte d’habitat est estimée à 5,1 ha. Les espèces concernées sont l’Alouette lulu, le Bruant jaune, la Pie-grièche écorcheur. Les espèces liées aux trouées forestières et aux lisières sur la zone d’étude où se sont développés des milieux buissonnants denses sont la Fauvette des jardins, le Gobemouche gris et le Pouillot fitis. La perte d’habitat pour ces espèces est estimée à 10,4 ha. La perte réelle d’habitat liée aux exigences écologiques des espèces est détaillée plus loin. Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur la zone d’exploitation sont peu susceptibles d’attirer ces espèces d’Oiseaux qui, pour la plupart, recherchent un couvert végétal important, et donc d’entrainer une éventuelle destruction de milieux favorables lors des opérations d’exploitation et de réaménagement. En revanche, la carrière constitue un habitat favorable à l’avifaune rupestre. C’est notamment le cas du Grand-duc d’Europe, espèce présente sur le site mais non nicheuse à l’heure actuelle. Si l’espèce venait à nicher sur la carrière dans le futur, les travaux d’exploitation et de réaménagement (remblaiement) pourraient porter atteinte à son aire de reproduction si aucune précaution n’était prise.

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Destruction d’individus Effet direct, permanent Effets lors des phases de défrichement/décapage On considère que le risque de destruction d’individus pour les Oiseaux, est celui de destruction de nichées (œufs et juvéniles) au cours des phases de défrichement et de décapage aussi par la circulation d’engins. Ainsi, un statut de nidification possible, probable ou certain au sein de la ZEP induit un risque de destruction d’individus pour l’espèce concernée. Ainsi, le défrichement des milieux boisés entrainera un risque de destruction de nichées des espèces forestières et des milieux buissonnants que l’on retrouve dans les coupes forestières. Ces espèces à enjeux de conservation notables sur la ZEP sont le Bouvreuil pivoine, la Mésange boréale, l’Accenteur mouchet, le Roitelet huppé, la Fauvette des jardins, le Gobemouche gris et le Pouillot fitis. Les espèces liées aux milieux semi-ouverts subiront également un risque de destruction de nichées lors des défrichements. Les espèces concernées sont l’Alouette lulu, le Bruant jaune et la Pie-grièche écorcheur.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation sont peu susceptibles d’attirer ces espèces d’Oiseaux qui, pour la plupart, recherchent un couvert végétal important, et donc d’entrainer une éventuelle destruction d’individus lors de l’exploitation ou du réaménagement. Un risque peut néanmoins subsister pour les espèces rupestres (Grand-duc d’Europe notamment) si elles venaient à nicher sur la carrière.

Dérangement par perturbations sonores et autres Impact direct, temporaire

Effets lors des phases de défrichement/décapage Cette perturbation sera notamment effective sur les individus qui fuiront l’avancée des défrichements et décapages des sols, et trouveront refuge dans des habitats connexes. Ce dérangement peut potentiellement empêcher les Oiseaux de se reproduire, même après report sur des secteurs favorables.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer ces espèces d’Oiseaux qui, pour la plupart, recherchent un couvert végétal important. Le projet n’entrainera donc pas de dérangement au sein de la carrière lors de l’exploitation. Cependant les bruits, vibrations, poussières générés par la circulation et le travail des engins, peuvent altérer les différents besoins (déplacements, nourrissage, etc.) des espèces d’Oiseaux en périphérie de l’exploitation. Les tirs de mines sont également susceptibles de déranger l’avifaune nicheuse à proximité directe de la carrière. Cependant, ces impacts sont à nuancer dans la mesure où ces espèces à enjeux ont été observées à proximité directe de la carrière en activité et semble nicher sans être affectées par ces perturbations. Parmi les espèces à enjeux de conservation, le Grand-duc d'Europe et le Faucon crécerelle sont susceptibles de nicher au sein de la carrière (non constatée à l’heure actuelle). Le dérangement induit par l’activité de la carrière peut être important selon la localisation du front de taille en activité. Concernant le Grand-duc d’Europe, sa présence au sein de la carrière déjà en activité tend cependant à relativiser cet impact. Le Grand-duc d’Europe a la capacité de s’accoutumer de manière remarquable à des perturbations régulières. Plusieurs cas témoignent de la capacité du Grand-duc à tolérer les tirs de mine et le travail des engins à proximité de l’aire. Il est toutefois sensible aux changements de régime des perturbations, en termes de nature, de fréquence et d’intensité.

Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques Effet indirect, permanent Effets lors des phases de défrichement/décapage

Le projet s’inscrit dans un grand ensemble bocager et l’agrandissement du carreau d’exploitation est prévu dans la continuité de l’existant sans couper de continuum forestier. Le continuum milieu ouverts/semi-ouverts autour de la carrière, servant au déplacement des espèces d’Oiseaux, ne sera que faiblement impacté. L’impact des travaux sur les fonctionnalités écologiques de l’avifaune est considéré comme modéré.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Aucun impact attendu lors de l’exploitation et du réaménagement sur les fonctionnalités écologiques pour l‘avifaune.

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4.7.9.3. Analyse détaillée du niveau d’atteinte des taxons protégés Parmi les 12 espèces à enjeu de conservation au sein de la ZEP, 11 sont protégées. Ces Oiseaux sont ainsi retenus pour faire l’objet d’une analyse détaillée de leur niveau d’atteinte sous la forme de « fiches espèces ». Afin de simplifier leur analyse, certaines espèces seront regroupées en cortège écologiques.

Espèces retenues dans l'analyse Grand-duc d'Europe Fiche Oiseau n°1 Passereaux forestiers Fiche Oiseau n°2 Espèces de milieux semi-ouverts et de transition Fiche Oiseau n°3 Espèces liées aux lisières et trouées forestières Fiche Oiseau n°4

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Fiche Oiseau Grand-duc d’Europe N°1 Bubo bubo (Linneaeus 1758) Biotope et écologie

Le Grand-duc d’Europe, opportuniste, occupe une grande diversité de milieux de la plaine jusqu’aux montagnes : habitats rupestres (affleurements rocheux, falaises littorales ou continentales), massifs forestiers, anciennes carrières, marais, ruines, voire bâtiments en ville. Une tendance à l’élargissement de la niche écologique a été constatée. Le régime alimentaire du Grand-duc d’Europe est très varié et inclut des hérissons, lagomorphes, mustélidés, et Oiseaux. Il n’hésite pas à s’attaquer à d’autres rapaces tels que les buses, milans, chouettes et particulièrement le Faucon pèlerin.

Les œufs (entre un et quatre) sont déposés directement sur le sol, sans aucun apport de matériau mais après une préparation soigneuse de la cuvette, voire d’un nettoyage de la végétation alentour. La ponte se déroule au plus tôt fin décembre et jusqu’en avril. La quantité de nourriture disponible semble déclencher la période de ponte. Les œufs sont couvés 35 jours par la femelle et les jeunes restent à l’aire environ deux mois. Suivant la configuration de l’aire, les jeunes peuvent la quitter assez tôt, avant même de savoir voler. Après avoir quitté l’aire, les jeunes peuvent être nourris jusqu’à la fin de l’été, voire jusque dans le courant d’octobre.

Calendrier des sensibilités

Période sensible de début janvier à la fin-juillet dans la ZEE. (Riou G, 2017)

Répartition nationale et régionale

Le Grand-duc d’Europe a une distribution qui s’étend à travers tout le Paléarctique, de la péninsule Ibérique, à l’extrême est de l’Asie et atteint sa limite septentrionale en Norvège. Il est absent d’Islande, de Grande-Bretagne, des plaines d’Europe de l’Ouest et de la majorité des îles méditerranéennes. En France, il se reproduit à l’est d’une diagonale reliant les Ardennes aux Pyrénées-Atlantiques. La population nicheuse occupe en majorité la moyenne montagne à partir de l’étage collinéen, à des altitudes variant de 200 à 800 mètres et jusqu’à 2400 mètres dans le Alpes. En Franche-Comté, l’espèce est essentiellement présente à proximité des falaises du massif jurassien, notamment dans les vallées et les reculées du Jura, les vallées du Doubs, du Dessoubre et leurs affluents. Plus récemment, le grand-duc a colonisé les plateaux et plaines en s’installant dans les carrières de roche massive.

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Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). (Issa.N. Muller Y. coord. 2015) Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone

Dynamique, vulnérabilité et menaces LRN(VU), LRR(VU), Bo2, Be2, DO1, PN3, Déterminant ZNIEFF L’atlas des Oiseaux de France métropolitaine (2015) estime la population reproductrice française comprise entre 2000 et 4000 couples. Après avoir connu une nette régression en Europe au cours du XXème siècle, le Grand-duc d’Europe a largement recolonisé son ancienne aire de distribution, favorisé notamment par la mise en place de mesures de protection de l’espèce et de ses habitats. En Franche-Comté, la population compte 45-58 couples en 2016 dont 22-33 dans le Doubs, 19-21 dans le Jura, 2-3 en Haute-Saône et 1 dans le Territoire de Belfort. L’espèce est apparue en Haute- Saône en 2009, dans la plaine jurassienne en 2012 et dans le Territoire de Belfort en 2015. Malgré une progression des effectifs reproducteurs et la protection intégrale de l’espèce, les facteurs de mortalité anthropiques sont parfois préoccupants et peuvent impacter la dynamique des populations locales : collisions routières, électrocutions, collisions avec les lignes à haute tension, contaminations par des polluants, etc. Les dérangements directs liés à la fréquentation et aux activités touristiques (escalade principalement) sont également une menace pour l’espèce aboutissant à l’abandon des nichées et à la disparition des couples nicheurs.

Observations dans la zone d’étude élargie et situation de l’espèce localement Z Non nicheur dans la ZEP; hivernant Z Observations : 2 individus début 2017 puis 1 individu.

Le Grand-duc d’Europe a été contacté en bordure de la carrière. Un individu, paraissant esseulé, a été observé au cours des passages de septembre 2017 et début 2018, alors que deux individus étaient présents début 2017. Il est donc possible qu’un des individus du couple soit mort en 2017 ou ait émigré sur un autre site de reproduction. Les individus ont été notés à chaque fois dans le petit boisement présent au sud-est et à l’est de la carrière où ils sont le plus souvent observés sur un gros Chêne surplombant un front de taille ou sur un Epicéa à l’intérieur du bosquet.

Malgré des recherches ciblées, la nidification n’a pas été constatée sur la carrière, ni en 2017, ni en 2018.

Il est cependant tout à fait possible que l’espèce se soit reproduite sur le site par le passé. En effet, une aire pouvant être attribuée au Grand-duc a été détectée dans la partie supérieure d’un front de taille, à l’est de la carrière. Elle contient des os de Mammifères, des plumes et de fientes.

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Bien qu’il ne soit pas possible d’affirmer avec certitude que l’espèce ait niché sur cette aire, la présence continue du Grand-duc sur la carrière et ses abords immédiats et la forte disponibilité en habitats permet de considérer comme probable (code EBCC n°4) la nidification de l’espèce sur la carrière mais non avérée pour le moment.

L’espèce est de plus signalée comme nicheuse certaine sur la maille de l’atlas des Oiseaux de Franche-Comté (LPO FC, 2009/2018) correspondante à la zone d’étude. Le couple nicheur certain le plus proche se situe sur la commune de Revigny à environ 2 km mais aucun indice de reproduction fort n'a été noté depuis 2012 (dernière année de reproduction certaine). Le Grand-duc niche également de façon certaine dans les falaises de Baume-les-messieurs, à environ 4 km de la carrière.

Carte des observations et habitats d’espèce

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 89  AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

Fiche Oiseau Cortège des passereaux forestiers Bouvreuil pivoine, Mésange boréale, Accenteur mouchet, Roitelet huppé N°3

Mésange boréale (Poecile montanus) – VU (LRN), DD (LRR), Be2, PN3

La Mésange boréale fréquente une grande diversité d’habitats boisés humides ou semi-ouverts avec de nombreux arbres âgés et bois morts sur pied. On la retrouve surtout en sous-bois de feuillus, en lisière, dans les vieilles ripisylves, les saulaies de queue d’étang, mais peut également être présente dans les peuplements de résineux et de feuillus. La présence de d’arbres sénescents ou morts nécessaires à la nidification est l’une des principales exigences écologiques de l’espèce (Issa & Muller, 2015).

En Franche-Comté, la Mésange boréale est largement répandue et présente à toutes les altitudes. Toutefois l’espèce n’est pas mentionnée dans la maille atlas du secteur d’étude mais cette absence locale correspond probablement à une sous-prospection. Elle semble bien présente localement avec au moins 10 individus contactés sur la ZEE. Elle est considérée comme nicheur probable (code atlas 5) au niveau des boisements au sud et au nord de la zone d’étude. Deux individus ont été notés dans les zones boisées de la ZEP en période de nidification. Les boisements résineux (Douglas et Epicéa) ainsi que les boisements de Noisetiers constituent l’habitat probable de nidification.

En France, les effectifs nicheurs connaissent une diminution régulière de 31 % entre 1989 et 2013 et 32 % depuis 2001 (Issa & Muller, 2015). En raison de ce déclin, la Mésange boréale est classée « Vulnérable » sur la Liste rouge nationale. Les principaux facteurs de déclin sont liés à la dégradation des habitats forestiers, notamment par la gestion sylvicole intensive.

Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude

Bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) – VU (LRN), DD (LRN), Be3, PN3 Le Bouvreuil pivoine recherche les milieux boisés qui comportent un sous-bois dense et des clairières. Cependant, ce passereau reste éclectique dans le choix de ses habitats de reproduction avec une préférence pour les peuplements de résineux (notamment pessières et sapinières), de feuillus ou mixte, en altitude. En plaine, on le retrouve dans les marais boisés, vieilles ripisylves, bosquets, vergers, parcs et jardins (Issa & Muller, 2015).

En Franche-Comté, le Bouvreuil pivoine est présente sur l’ensemble de la région avec une préférence pour les forêts d’altitude où l’on retrouve les densités les plus élevées. Il est nicheur probable dans la maille du secteur d’étude (LPO FC, période 2009-2018) et nicheur possible sur la commune (LPO FC). Sur le périmètre d’étude, le Bouvreuil pivoine est considéré comme nicheur possible (code atlas 3). Au moins 5 individus ont été recensés sur différentes localités de la zone d’étude. Les boisements de résineux (épicéa et douglas) et le sous-bois associé ainsi que les boisements de noisetiers constituent l’habitat probable de nidification au sein de la ZEP.

Le Bouvreuil pivoine fait partie des passereaux communs qui présentent un déclin marqué de leur population. En France, ce déclin résulte surtout de deux chutes importantes d’effectifs en 1992 et en 2001. La régression s’élève à 2,2 % en moyenne par an sur le long terme et s’accentue à 3,3 % depuis le début du XXIème siècle. Le Bouvreuil pivoine est une espèce menacée qui possède le statut « Vulnérable » sur la liste rouge nationale. Les principales menaces identifiées sont la dégradation de ses habitats de prédilection (notamment raréfaction des sous-bois) ainsi que le réchauffement climatique Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2019). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude (espèce sensible à l’augmentation globale des températures).

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Roitelet huppé (Regulus regulus) – NT (LRN), NT (LRN), Be3, PN3 Le Roitelet huppé est un passereau spécialiste des forêts de conifères, avec une préférence pour l’Epicéa (Picea abies) et le Sapin pectiné (Abies alba). Il affectionne l’intérieur des grands massifs forestiers et évite les lisières. En hiver et en période de migration, il est moins exigeant et on le retrouve dans les forêts mixtes, voire dominées par les feuillus, ainsi que dans des milieux plus ouverts. C’est une espèce sociale qui s’associe souvent aux pouillots et mésanges (Issa & Muller, 2015).

En Franche-Comté, le Roitelet huppé est largement répandu à la fois en plaine et en altitude. Il est nicheur probable dans la maille du secteur d’étude (LPO FC, période 2009-2018) et nicheur possible sur la commune (LPO FC).

Sur le périmètre d’étude, le Roitelet huppé est considéré comme nicheur probable. Plusieurs mâles chanteurs ainsi qu’un couple ont été contactés dans les boisements d’épicéa et de douglas qui constituent son habitat probable de nidification sur la ZEP.

La population française est en déclin prononcé (39 % depuis 2001) ce qui lui vaut le statut d’espèce « quasi menacée » sur la liste rouge nationale. Les raisons de cette régression sont pour l’instant mal connues. Les changements climatiques sont évoqués comme une cause possible impactant la plupart des espèces de climat froid. Le Roitelet huppé ne semble pas menacé par la disparition de ses habitats compte tenu de l’abondance des biotopes qu’il affectionne. D’ailleurs, c’est une espèce qui a profité des plantations de conifères en plaine et en milieu urbain conduisant à une période d’expansion à l’échelle européenne à partir du milieu du XIXe siècle. Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2019). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude

Accenteur mouchet (Prunella modularis) – LC (LRN), NT (LRN), Be2, PN3 L’Accenteur mouchet affectionne une large gamme de milieux buissonnants, boisements (lisières, clairières), bocages jusqu’aux biotopes périurbain (Issa & Muller, 2015). On le retrouve également dans les premiers stades de régénération forestière qui permettent le développement d’une strate buissonnante dense. Par contre, il se montre moins présent dans les peuplements âgés dépourvus de sous-bois (Issa & Muller, 2015).

En Franche-Comté, l’Accenteur mouchet est omniprésent. Il est nicheur certain dans la maille du secteur d’étude (LPO FC, période 2009-2018).

Sur le périmètre d’étude, l’Accenteur mouchet est considéré comme nicheur possible (code atlas 3). Au moins 3 mâles chanteurs ont été recensés dans la ZEE dont un dans la ZEP. Les haies, fourrés, bosquets, boisements, lisières et clairières associés aux boisements constituent les habitats probables de nidification au sein de la ZEP. En France, les effectifs nicheurs connaissent un déclin de -22 % depuis 1989 (VIGIE-NATURE, 2016) avec des variations interannuelles parfois marquées. Aucune menace particulière n’a été identifiée. Une corrélation significativement positive entre la tendance annuelle des effectifs nicheurs et les conditions météorologiques lors des hivers précédents a toutefois été démontrée (Issa & Muller, 2015). C’est un passereau qui reste abondant et répandu en France ainsi que très éclectique en termes d’habitats.

Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2019). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude

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Carte des observations et habitats d’espèce

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Fiche Oiseau Cortège des espèces de milieux semi-ouverts et de transition Alouette lulu, Bruant jaune, Pie-grièche écorcheur N°4

Alouette lulu (Lullula arborea) – LC (LRN), NT (LRR), Be3, DO1, PN3

L’Alouette lulu est un Oiseau thermophile préférant les reliefs modérément accidentés. L’espèce s’installe de préférence dans des zones présentant une végétation herbacée peu fournie avec quelques buissons ou bosquets. Les vignobles à flanc de coteaux et les céréales pauvres lui conviennent aussi. Elle est absente des grands massifs forestiers, dont elle fréquente seulement les lisières, et des zones de culture intensive.

En Franche-Comté, sa présence est régulière sur les plateaux calcaires et les collines à l’ouest et au centre mais elle est fragmentée vers l’est et le sud-est. La plaine du Doubs vers Dole, le bassin de la Lanterne et ses affluents, ou encore le pays graylois sont désertés. Dans la maille correspondante à la zone d’étude, l’espèce est notée comme nicheuse probable.

2 individus ont été observés à l’ouest de la carrière au sein de la ZEE. L’espèce n’a pas été contactée au sein de la ZEP (ni en 2017, ni en 2018) mais les pelouses sèches piquetées de buissons constituent un habitat favorable à sa reproduction. Ses habitats sont largement représentés localement.

Les effectifs nicheurs en France semblent accuser une baisse sensible dans la partie nord du territoire, disparaissant ou réduits à Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). l’état de populations relictuelles dans plusieurs départements. La Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude perte d’habitats favorables à l’Alouette lulu, par la fermeture des milieux ouverts suite à l’abandon pastoral ou à l’enrésinement, est la cause principale de son déclin.

Bruant jaune (Emberiza citrinella) – VU (LRN), NT (LRR), Be2, PN3

Le Bruant jaune fréquente les milieux semi-ouverts. On le rencontre dans les bocages, les lisières de boisement, les haies et milieux buissonnants. Il se nourrit essentiellement de graines de plantes herbacées notamment de céréales mais aussi de baies et d’Insectes pendant la saison de reproduction. La saison de reproduction est très étalée chez cette espèce. Les premiers chants peuvent être entendus à la fin de l’hiver (fin février) mais la construction du nid et la ponte interviennent fin avril/début mai.

L’espèce est très bien représentée sur la région Franche-Comté puisqu’elle est présente dans la quasi-totalité des mailles et est notée comme nicheuse certaine dans près de la moitié de ces dernières. L’espèce est indiquée comme nicheuse certaine dans la maille correspondante à la zone d’étude. Au moins 5 individus, dont plusieurs chanteurs ont été observés dans la ZEE. Les milieux semi-ouverts et les lisières, habitats bien représentés localement, sont favorables à l’espèce. Contacté en bordure immédiate de la ZEP, le Bruant jaune est considéré comme nicheur probable au sein de la ZEP.

Cette espèce montre un déclin prononcé, à moyen et à long terme, très similaire à celui noté en Europe. L’importante chute des effectifs à engendrer son inscription comme « Vulnérable » sur la liste rouge nationale. Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude

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Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) – NT (LRN), VU (LRR), Be2, DO1, PN3, Déterminant ZNIEFF

La Pie-grièche écorcheur habite principalement les paysages semi-ouverts caractérisés par la présence de prairies de fauche et/ou de pâturages extensifs, parsemés de buissons d’épineux. La présence de piquets de clôtures ou d’autres perchoirs lui est fort utile pour la chasse des Arthropodes. Elle fréquente aussi les coupes forestières, les pelouses calcaires, les zones humides, ou encore les plaines cultivées pour peu que subsistent des jachères et des friches. Cet Oiseau se nourrit essentiellement d’Insectes (surtout Coléoptères, Hyménoptères, Orthoptères et Diptères) mais également de microMammifères, petits Oiseaux et lézards.

En Franche-Comté, sa répartition est continue sur la totalité du territoire. Elle est notée comme nicheuse certaine dans près de 80% des mailles atlas. L’espèce est indiquée comme nicheuse certaine dans la maille correspondante à la zone d’étude.

Plusieurs couples ont été notés sur l’ensemble de la zone d’étude élargie. Un couple avec des jeunes volants a été observé au sein de la zone projet en 2018. Les pelouses en mosaïque avec des petits bosquets sont particulièrement favorables à l’espèce. Au-delà de la ZEP (et même de la ZEE), on retrouve de nombreux habitats favorables à la Pie-grièche écorcheur (notamment les pelouses partiellement enfrichées de Publy) et ceux de la ZEP n’en représentent qu’une infime partie. Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude Le statut de conservation de cet Oiseau est considéré comme défavorable en Europe. En France, l’espèce a beaucoup régressé au début du 20ème siècle et avait disparu de certaines de régions, notamment au nord du pays. L’espèce est en progression depuis les années 80, tout en présentant de fortes disparités interannuelles et géographiques, elle est de ce fait classée « quasi menacée » en France et « vulnérable » en Franche-Comté. La principale menace qui pèse sur cette espèce est la modification des pratiques agricoles, puisqu’elle est très dépendante d’une agriculture extensive.

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Carte des observations et habitats d’espèce

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Fiche Cortège des espèces liées aux lisières et aux trouées forestières Oiseau (premiers stades de régénération) N°5 Fauvette des jardins, Pouillot fitis, Gobemouche gris

Fauvette des jardins (Sylvia borin) – NT (LRN), LC (LRR), Be2, PN3

La Fauvette des jardins affectionne les milieux semi-ouverts de préférence frais, avec une strate buissonnante relativement dense, de hauteur optimale entre 2 et 3 mètres, associée parfois à une strate arbustive. Ainsi on la retrouve dans les parcelles de régénération au stade fourré et gaulis, jeunes taillis sous futaies de feuillus et de résineux, ripisylves, bocages présentant des haies épaisses, peupleraies claires, saulaies de queue d’étang, etc. En montagne, elle est présente le long des ravins boisés, et même dans les fourrés d’Aulnes verts jusqu’à plus de 2000 mètres dans les Alpes (Issa & Muller, 2015) (MEEDDAT & MNHN, 2012).

En Franche-Comté, la Fauvette des jardins est largement répandue jusqu’en altitude mais se raréfie au-dessus de 1100 m. Elle est nicheuse probable dans la maille du secteur d’étude (LPO FC, période 2009-2018). L’espèce n’est pas signalée sur la commune. Sur le périmètre d’étude, elle est considérée comme nicheur possible (code atlas 3). Au moins 4 mâles chanteurs contactés en période de nidification. Les milieux buissonnants, les clairières et les coupes forestières en cours de régénération sont les habitats favorables à la nidification de la Fauvette des jardins au sein de la ZEP.

En France, la population nicheuse est en déclin significatif avec une baisse de -43 % des effectifs nicheurs depuis 1989 (VIGIE-NATURE, 2016). Cette dynamique démographique négative lui vaut le statut de « Quasi-menacée » en Métropole. Le changement climatique impactant les migrateurs au long cours comme la Fauvette des jardins, est avancé comme facteur de déclin. C’est une espèce qui a une affinité pour les conditions bioclimatiques de fraîcheur voire d’humidité. Le réchauffement du climat risque d’avoir des conséquences négatives en Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2019). réduisant son aire de répartition (Issa & Muller, 2015) (Flitti, Kabouche, Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude Kayser, Olioso, 2009).

Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) – NT (LRN), DD (LRN), PN3

Le Pouillot fitis affectionne particulièrement les premiers stades de régénération et les jeunes plantations de feuillus et de résineux qui sont ses habitats de prédilection. Ils sont caractérisés par des strates herbacées et buissonnantes développées et une strate arbustive de faible hauteur (< 5 m) ou absente. Il occupe également les forêts clairiérées, les taillis sous-futaie, les ripisylves, tourbières, bocages, saulaies, friches arbustives, landes arborées, avec une préférence pour les milieux frais ou humides (Issa & Muller, 2015). En Franche-Comté, le Pouillot fitis est largement répandu et présent à toutes les altitudes. Il est toutefois plus abondant en altitude et atteint 1300 m, bien qu’il évite les forêts pures de résineux. Il est nicheur probable dans la maille du secteur d’étude (LPO FC, période 2009-2018). L’espèce n’est pas signalée sur la commune. Sur le périmètre d’étude, le Pouillot fitis est considéré comme nicheur probable (code atlas 5). Au moins 10 individus ont été recensés dont plusieurs chanteurs sur l’ensemble de la ZEE. Les milieux buissonnants, les lisières ainsi que les coupes forestières en cours de régénération sont les habitats favorables à la nidification du Pouillot fitis au sein de la ZEP.

En France, le déclin persistant et régulier de la population nicheuse a été démontré grâce au Programme STOC avec une baisse des effectifs nicheurs de – 52% depuis 1989 (VIGIE-NATURE, 2016). Ce déclin est également confirmé en Angleterre et en Europe. La comparaison entre l’atlas de 1985- 1989 et l’actuel a mis en évidence un net repli du Pouillot fitis vers le nord-est du pays (Issa & Muller, 2015). L’ampleur de cette régression lui vaut le statut de « Quasi-menacée » sur la liste rouge nationale. Ce déclin global du Pouillot fitis est notamment attribué au réchauffement climatique (Issa & Muller, Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2019). 2015). Localement, la disparition des haies et des milieux buissonnants Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude (évolution vers la forêt) peut également affecter les populations.

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Gobemouche gris (Muscicapa striata) – NT (LRN), DD (LRN), Be3, Bo2, PN3 Le Gobemouche gris est une espèce typique des lisières, caractéristique des milieux de transition entre végétation fermée et ouverte. Il recherche les boisements clairs et âgés, plus ou moins humides, de préférence feuillus (futaies claires de chênes ou de hêtres) mais également les peuplements mixtes et de résineux (pinèdes), les lisières des forêts, les bords de chemins, les ripisylves, les parcs, les jardins, les tourbières, dans des sites où toujours se partagent l’ombre et la lumière et où les Insectes sont abondants. La diversité des habitats occupés par l’espèce montre sa bonne capacité d’adaptation (Issa & Muller, 2015) (Rogeon & Sordello, 2012). En Franche-Comté, le Gobemouche gris est globalement bien présent même dans les secteurs d’altitude. Il est nicheur certain dans la maille du secteur d’étude (LPO FC, période 2009-2018). L’espèce n’est pas signalée sur la commune. Sur le périmètre d’étude, le Gobemouche gris est nicheur certain (code atlas 12), un adulte ayant été observé accompagné d’un jeune. Les boisements mixtes et de résineux avec des clairières ainsi que les lisières forestières sont les habitats de nidification du Gobemouche gris au sein de la ZEP. Ses habitats sont largement représentés sur le secteur d’étude.

En France, les données issues du programme STOC indiquent une régression de l’ordre de 56 % depuis 1989 (VIGIE-NATURE, 2016). Ce déclin justifie le statut de conservation « Quasi-menacée » du Gobemouche gris sur la liste rouge nationale. Depuis 2001, le déclin semble plus stable (Issa & Muller, 2015). Les causes de cette régression sont multifactorielles. La transformation des pratiques agricoles au cours du XXème siècle, et notamment l’augmentation de l’utilisation des produits phytosanitaires ont entraîné une chute importante de la quantité des proies disponibles ; le Gobemouche gris étant un insectivore strict. La disparition des vieilles haies, des vergers à hautes Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2019). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude tiges et des arbres têtards a également affecté les populations nicheuses. Comme chez beaucoup d’autres espèces insectivores, il semble que les conditions météorologiques et l’abondance des proies jouent un rôle considérable dans la réussite des nichées (MEEDDAT & MNHN, 2012).

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Carte des observations et habitats d’espèce

4.7.9.4. Evaluation des incidences prévisibles du projet sur les Oiseaux Le tableau suivant présente l’évaluation des incidences prévisibles du projet sur les Oiseaux pour lesquels la ZEP revêt un intérêt potentiel ou avéré au moins modéré.

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d habitats d espèces Destruction d’individus Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Modérée Court terme +++ - - Fo Fronts de taille favorables Perturbation Défrichement/décapage à l’espèce Négatif Direct Temporaire Modérée Court terme ++ - - Mod 2 ind. Moyen Perturbation Exploitation Négatif Direct Permanent Modérée ++ Mod Fort Fort contactés terme Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Modérée Court terme + - - Fa écologiques Nicheur probable (code atlas n°4) au sein de la carrière (milieu rupestre de substitution) ; non nicheur en 2017 et 2018, reproduction possible dans le futur. La carrière et son activité créent et maintiennent de de l’espèce. L’espèce est relativement tolérante aux perturbations régulières en carrière liées à l’exploitation. Néanmoins, le risque de destruction de nichées (par abattage de front, remblaiement, etc.), d sensible induisant un échec de reproduction (abandon de couvée/nichée) ne peut être écarté si l’espèce venait à nicher sur site. Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa d’habitats d’espèces Destruction d’individus Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod

Perturbation Défrichement/décapage 15,7 ha Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod (habitat de reproduction) Modéré Modéré Moyen Perturbation Exploitation > 2 ind. Négatif Direct Permanent Modérée + - - Fa terme Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa écologiques Au moins deux individus contactés dans la ZEP. Nicheur probable dans les boisements de résineux et de noisetiers au sein de la ZEP. Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa d’habitats d’espèces Destruction d’individus Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod 18,2 ha Perturbation Défrichement/décapage (habitat de reproduction) Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod Bouvreuil pivoine : 5 ind. Moyen Modéré Modéré Perturbation Exploitation Accenteur mouchet : 3 Négatif Direct Permanent Modéré + - - Fa ind. terme Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa écologiques 5 individus observés pour le Bouvreuil, 3 individus pour l’Accenteur. Nicheur probable et possible respectivement dans les boisements de résineux et de noisetiers de la ZEP, ainsi que dans les milieux buiss forestières Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa d’habitats d’espèces Destruction d’individus Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mo

Perturbation Défrichement/décapage 8,2 ha (habitat de Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mo reproduction) Modéré Modéré Moyen Perturbation Exploitation 6 ind. Négatif Direct Permanent Modéré + - - Fa terme Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa écologiques Roitelet huppé : au moins 6 individus observé, nicheur probable dans les boisements de résineux de la ZEP. Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa d’habitats d’espèces 2,6 ha Destruction d’individus Défrichement/décapage (habitat de reproduction) Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod Mdéé Mdéé P ill tfiti 10i d fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + Fa écologiques Pouillot fitis: 10 ind. (ZEE) Fauvette des jardins : 4 ind. (ZEE). Nicheurs possibles au sein des milieux buissonnants des coupes forestières de la ZEP ; Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa d’habitats d’espèces Destruction d’individus Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod 10,4 ha (habitat de Perturbation Défrichement/décapage reproduction) Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod 2 ind. Modéré Modéré Moyen Perturbation Exploitation Négatif Direct Permanent Modéré + - - Fa terme Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa écologiques 2 individus observés dont un juvénile. Nicheur certain dans les coupes forestières et les lisières boisées de la ZEP. Habitats largement représentés localement. Destruction / Dégradation Défrichement/terrassement Négatif Direct Permanent Certaine Court terme ++ - - Mod d’habitats d’espèces Destruction d’individus Défrichement/terrassement Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod 5,1 ha Perturbation Défrichement/terrassement (habitat de reproduction) Négatif Direct Temporaire Forte Court terme ++ - - Mod Entre 1 et 10 ind. Moyen Modéré Modéré Perturbation Exploitation contactés selon les Négatif Direct Permanent Modéré + - - Fa espèces terme Altération des fonctionnalités Défrichement/terrassement Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + - - Fa écologiques Entre 1 et 10 individus contactés selon les espèces, toutes sont considérées comme nicheuses possibles, probables ou certaines au sein des espaces de pelouses piquetées de buissons du sud de l’actuelle dans la ZEP. Ces pelouses représentent l’habitat optimal pour ces espèces et sont en régression localement en raison de l’intensification des pratiques agricoles. mais dont la probabilité de présence est considérée comme forte dans la ZEP. En gras : taxons protégés. Négl. : Négligeable (non significatif) ceptible d’avoir des impacts négatifs modérés à forts sur 11 espèces d’Oiseaux à enjeux modéré ou fort dans la ZEP. Ces impacts sont essentiellement liés au risque de destruction d’indivi de perte d’habitat pour les espèces de milieux semi-ouverts est considérée comme modérée en raison de la raréfaction de ce type d’habitat à l’échelle locale au profit de prairies artificielles. de perte d’habitat pour les espèces forestières est considérée comme faible en raison : aces forestiers environnants qui semblent présenter de meilleures potentialités d’accueil pour les espèces considérées ; hropique pour la plupart des boisements (plantations de résineux). s d’Oiseaux recensées sur la ZEE et à proximité de la ZEP, l’impact peut être qualifié de faible et non significatif lorsqu’il s’agit : n’ont pas été recensées sur la zone projet lors des deux sessions d’inventaires (2017 et 2018) et pour lesquelles les habitats de l’emprise ne constituent pas un enjeu notable pour leur m d’un territoire de chasse, habitats les plus favorables non impactés…) ; munes et ubiquistes pour lesquelles un éventuel report sur des habitats périphériques n’impacterait pas les populations au vu de leur écologie et des nombreux habitats de substitution disp

regard du contexte local, il peut être considéré dès à présent que les impacts bruts du projet ne sont pas de nature à remettre en cause l’intégrité des populations.

de noter l’impact positif de la carrière vis-à-vis de l’avifaune rupestre. Même si la nidification d’espèces n’a pas encore été constatée, le site présente de belles potentialités d’accueil. AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

4.7.10 - Incidences sur les Mammifères (hors Chiroptères) Les différentes espèces de Mammifères citées à l’article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 bénéficient d’une protection à tous les stades de leur développement (jeune ou adulte, vivant ou mort). Aussi, les habitats nécessaires au bon déroulement de l’intégralité de leur cycle biologique (sites de reproduction et aires de repos des animaux) sont concernés par cet arrêté.

4.7.10.1. Evaluation de l’intérêt de la ZEP pour les Mammifères (hors Chiroptères) Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP pour les 3 Mammifères (hors Chiroptères) protégés observés.

Enjeu Observations et Intérêt de la ZEP Enjeu de Enjeu de Espèce de la pour l’espèce la ZEP la ZT ZEE Non contacté, observé en 2014 au sud de la carrière (personnel de la carrière) Lynx d’Europe * Modéré Faible Faible Espèce signalée localement, mais la ZEP se situe en dehors des zones d’importance pour l’espèce; Espèce observée à plusieurs reprises sur le site, et semble y être bien cantonné ; Chat forestier Modéré Modéré Modéré Les espaces bocagers de la ZEP correspondent aux habitats fréquentés par l’espèce; Espèce observée à plusieurs reprises, notamment dans les Ecueuil roux Faible Faible Faible boisements de la ZEP. * Espèce non contactée lors des prospections de terrain mais dont la présence est avérée dans la zone d’évaluation des impacts. En gras : taxons protégés.

Au total, 1 espèce de Mammifère protégée à enjeu de conservation sur la ZEE, est susceptible d’être impactés. Pour les deux autres espèces de Mammifères protégées (Lynx d’Europe et Ecureuil roux), l’impact du projet est considéré comme faible et non significatif.

4.7.10.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les Mammifères (hors Chiroptères) Les tableaux ci-dessous synthétisent les effets potentiels du projet sur les Mammifères (hors Chiroptères).

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Destruction/dégradation des habitats d’espèces Effet direct, permanent

Effets lors des phases de défrichement/décapage Au sein de la ZEP, le défrichement puis le décapage du sol vont détruire environ 21 ha d’habitats forestiers et pâtures. Ces espaces s’inscrivent dans un ensemble de milieux bocagers favorables à deux espèces de Mammifères protégés ; le Chat forestier, et dans une moindre mesure, le Lynx d’Europe. Concernant le Chat forestier, une étude menée en Lorraine a estimé la taille du domaine vital d’un mâle entre 242 ha et 1274 ha et entre 135 et 271 ha pour une femelle (Stahl, 1988 in Kraft, 2008). Ainsi, si l’individu contacté à plusieurs reprises est une femelle, le projet risque d’impacter de manière substantielle son habitat (jusqu’à 15% du domaine vital supprimé). Concernant les domaines vitaux des individus du Lynx d’Europe, ils sont beaucoup plus grands (entre 150 à 450 km²), ainsi le projet ne peut qu’impacter qu’une infime partie du potentiel domaine vital de Lynx en place autour de la carrière. De plus rien n’indique que l’individu observé est cantonné dans le secteur, qui n’est pas connu pour abriter une population de lynx établie, contrairement à certains secteurs de la région comme le Haut-Jura. Il est possible qu’il ne s’agisse que d’un individu erratique. L’impact sur cette espèce sera considéré comme négligeable.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer ces espèces, et donc d’entrainer une éventuelle destruction de milieux favorables lors des opérations de réaménagement et d’exploitation.

Destruction d’individus Effet direct, permanent

Effets lors des phases de défrichement/décapage Ces deux espèces de Mammifères sont très mobiles et fuient très facilement les activités humaines. Aucune destruction d’adulte n’est à prévoir. Concernant le Chat forestier, la femelle met bas dans divers milieux, pour peu qu’elle trouve une protection adéquate pour sa portée, à même le sol sous des ronciers ou des buissons, ou des souches creuses. Les naissances se situent entre mars et mai, les chatons restent 4 semaines dans la tanière avant de pouvoir se déplacer. Il existe donc un risque de destruction de portée de chat forestier si les travaux de défrichement étaient réalisés à cette période. Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer ces espèces, et donc d’entrainer une éventuelle destruction d’individus lors de l’exploitation ou du réaménagement.

Dérangement par perturbations sonores et autres Impact direct, temporaire

Effets lors des phases de défrichement/décapage Cette perturbation sera notamment effective sur des individus de chats forestier qui fuiront l’avancée des défrichements et décapages des sols et trouveront refuge dans des habitats connexes. Ce dérangement peut potentiellement empêcher la reproduction sur l’année en stressant les individus.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Les habitats pionniers qui vont se développer sur le futur carreau d’exploitation ne sont pas susceptibles d’attirer ces espèces, et donc d’entrainer un éventuel dérangement au sein du carreau d’extraction lors de l’exploitation du site. Cependant les bruits, les vibrations, la poussière générés par la circulation et le travail des engins, peuvent altérer les différents besoins des individus de chats forestiers (déplacements, chasse, etc.). Les tirs de mines sont également susceptibles de déranger l’espèce à proximité directe de la carrière. Cependant, ces impacts sont à nuancer dans la mesure où des individus ont été observés et photographiés à proximité directe de la carrière en activité.

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Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques Effet indirect, permanent

Effets lors des phases de défrichement/terrassement A la vue du contexte dans lequel s’inscrit le projet (grand ensemble bocager), et du fait que l’agrandissement du carreau d’exploitation se fait dans la continuité de l’existant sans couper de continuum forestier ou de milieux ouverts. Le continuum forestier et de lisière et de milieu ouverts autour de la carrière, servant au déplacement des espèces ne sera que faiblement impacté. L’impact sur les fonctionnalités écologiques pour les Mammifères, de l’artificialisation des sols sera considéré comme faible.

Effets lors des phases d’exploitation et de réaménagement Aucun impact attendu lors de l’exploitation et du réaménagement sur les fonctionnalités écologiques des milieux pour les Mammifères.

4.7.10.3. Analyse détaillée du niveau d’atteinte des taxons protégés Seule 1 espèce de mammifère protégée à enjeu de conservation modéré risque d’être impactée par le projet. Le Chat forestier fait donc l’objet d’une analyse détaillée de leur niveau d’atteinte sous la forme de « fiches espèces ».

Espèces retenues dans l'analyse Chat forestier Fiche Mammifère n°1

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Fiche Chat sauvage mammifère Felis silvestris (Schreber, 1775) N°1 Biotope et écologie

Le Chat sauvage est une espèce forestière dont sa présence est liée à celles de vastes ensembles boisés de plaine, de l’étage collinéen à la montagne. Il affectionne particulièrement les paysages bocagers et prairiaux, jouxtant les massifs boisés. Dans le milieu forestier qu’il occupe, il apprécie les clairières et les lisières avec des zones herbacées basses (prairies naturelles). Le félin a également besoin d’abris de gîte et de reproduction sous forme de cavités naturelles : vieux arbres creux, cavités sous racines d’arbres âgés ou sous chablis (RIOLS, 2015) (SORDELLO, 2012). L’activité du Chat sauvage est essentiellement crépusculaire et nocturne, s’étalant du coucher au lever du soleil bien qu’il puisse être observé en plein jour notamment pendant la période d’élevage des jeunes ou lors d’épisodes neigeux prolongés (RIOLS, 2015). Prédateur spécialiste, son régime alimentaire est constitué à 90 % de rongeurs de milieux forestiers (mulots et campagnols roussâtres) et de milieux ouverts (campagnols terrestres et des champs). La période de rut s’étend de janvier à février. La majorité des mises-bas se produisent au début du printemps (mars-avril) après 65-67 jours de gestation. La portée comprend entre 1 à 6 chatons. Les chatons commencent à se déplacer vers 15/20 jours et suivre leur mère vers 1 mois. A l’âge de 5 mois les jeunes s’émancipent.

Calendrier des sensibilités

Période sensible début mars à fin août dans la ZEE. (Laurent A. – 2018) Répartition nationale et régionale

Le Chat sauvage occupe actuellement une aire de distribution disjointe sur le continent européen liée à la déforestation historique de l’Europe (RIOLS, 2015) (SORDELLO, 2012). En France, deux aires de présence sont à distinguer : l’aire du grand quart nord-est de la France et l’aire pyrénéenne. Dans le quart nord-est, l’Alsace, la Lorraine, la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté et la Bourgogne accueillent les plus belles densités (RIOLS, 2015) (SORDELLO, 2012). En Franche-Comté, l’espèce est présente sur l’ensemble des territoires, les vastes continuums forestiers sont favorables à l’espèce, dont la présence est continue.

Carte de répartition régionale (LPO FC, période 2009-2018). Le cercle bleu correspond à la maille atlas de la zone d’étude. (Répartition issue de la synthèse des données INPN, 2018)

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Dynamique, vulnérabilité et menaces LRN(LC), LRR(LC), DH4, Be2, PN2

Après avoir subi une très forte régression dans le passé liée à la déforestation et à la destruction de l’espèce, les populations de Chats sauvages recolonisent lentement une partie des territoires abandonnés. Une des principales menaces qui affecte l’espèce est la dégradation de son habitat avec la disparition du bocage et des prairies naturelles au profit des cultures ainsi que l’augmentation de l’urbanisation. Le félin a besoin d’un certain type de paysage, relativement complexe, associant milieux forestiers et milieux ouverts. Les exigences du Chat sauvage en font un bon indicateur d’un réseau boisé fonctionnel (RIOLS, 2015) (SORDELLO, 2012). Le trafic routier semble représenter une cause non négligeable dans la mortalité de l’espèce et limite sa dispersion et son expansion. Par ailleurs, l’hybridation du Chat sauvage avec l’espèce introduite, le Chat domestique semble également être une menace importante voire la menace principale pesant sur le maintien à long terme du Chat sauvage (SORDELLO, 2012). Malgré l’ensemble des menaces qui pèsent sur les populations de Chat sauvage, l’espèce a un statut de conservation favorable puisqu’il est classé préoccupation mineure sur la liste rouge des Mammifères de France métropolitaine élaborée en 2017.

L’espèce n’est pas considérée comme menacée en région Franche-Comté.

Observations dans la zone d’étude élargie et situation de l’espèce localement Z Présence continue : l’espèce réalise probablement l’ensemble de son cycle vital au sein de la ZEE (habitats favorables). Z Observations : Au moins 1 individu observé à plusieurs reprises au sein de la ZEE. L’espèce a été observée à plusieurs reprises, par observations directe, ou bien grâce aux pièges photos mis en place sur la zone d’étude. Rien n’indique s’il s’agit d’un même individu observé plusieurs fois, ou bien de plusieurs individus. Le caractère solitaire et territorial de cette espèce tend cependant à penser qu’il s’agisse d’un même individu. Ces observations ont toutes été réalisées au sein de la ZEE. L’espèce fréquente des milieux bocagers, avec une prédominance de milieux boisés et une l’alternance de milieux ouverts dans lesquelles il peut également chasser. La zone d’étude présente des espaces qui correspondent aux exigences de l’espèce, et le nombre d’observation de cette espèce plutôt discret (3 observations) tend à démontrer que la zone d’étude s’inscrit dans le territoire d’un individu.

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Carte des observations et habitats d’espèce

4.7.10.4. Evaluation des incidences prévisibles du projet sur les Mammifères (hors Chiroptères) Le tableau suivant présente l’évaluation des incidences prévisibles du projet pour l’espèce de Mammifères pour laquelle la ZEP revêt un intérêt modéré.

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 106  d effe Destruction / Dégradation Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme ++ - - Modéré d’habitats d’espèces

Destruction d’individus Défrichement/décapage 21,2 ha Négatif Direct Temporaire Modérée Court terme ++ - - Modéré Au moins 1 Perturbation Défrichement/décapage Négatif Direct Temporaire Modérée Court terme ++ - - Modéré ind. déré Modéré Perturbation Exploitation contacté Négatif Direct Permanent Modérée Moyen terme + - - Faible Altération des fonctionnalités Défrichement/décapage Négatif Direct Permanent Certaine Court terme + Faible écologiques Espèce observée à plusieurs reprises sur le site, et semble y être bien cantonnée. Les espaces bocagers de la ZEP correspondent aux habitats fréquentés par l’espèce. mais dont la présence est avérée dans la ZEP (observation du chef de carrière en 2014). En gras : taxons protégés. Négl. : Négligeable (non significatif) eptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés sur 1 espèce de Mammifère à enjeux modéré dans la ZEP. Mammifères inventoriées sur la zone d’étude sont considérées comme communes localement et sans enjeu de conservation local. Le projet n’est pas en mesure de remettre en question l’in port sur des habitats similaires périphériques n’impacterait pas les populations et les risques de perturbations liées à l’activité d’extraction ne sont pas susceptibles de compromettre la r

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4.7.11 - Incidences sur les Chiroptères Les différentes espèces de Mammifères citées à l’article 2 de l’arrêté du 23 avril 2007 bénéficient d’une protection à tous les stades de leur développement (jeune ou adulte, vivant ou mort). Aussi, les habitats nécessaires au bon déroulement de l’intégralité de leur cycle biologique (sites de reproduction et aires de repos des animaux) sont concernés par cet arrêté.

4.7.11.1. Évaluation de l’intérêt de la ZEP pour les Chiroptères Le diagnostic initial a mis en évidence la présence de plusieurs colonies de chauves-souris à proximité du site (cf. données CPEPESC) et l’intérêt que représente le territoire de la zone d’étude éloignée pour la chasse et le déplacement des espèces compte tenu de la diversité des habitats présents : bocage relativement préservé, alternance de boisements et milieux ouverts offrant de nombreuses lisières… Une grande partie des habitats de la ZEE présente un fort intérêt pour la chasse et le transit. Il s’agit notamment des complexes de pâtures et boisements de feuillus, ainsi que les nombreuses haies et lisières boisées. En revanche l’intérêt est globalement faible pour les boisements de résineux présents au sud. Des potentialités d’accueil d’espèces arboricoles en gîte sont également identifiées, en particulier sur la partie nord de la ZEE.

Le tableau suivant présente une évaluation de l’enjeu de la ZEP pour les 11 espèces et les deux groupes acoustiques (Complexes Grand/Petit murin et Oreillards gris/roux) de Chiroptères pour lesquels la ZEE présente un enjeu de conservation au moins modéré :

Intérêt de Observations et Intérêt de la ZEP Intérêt de Intérêt de Espèce la ZEE pour l’espèce la ZEP la ZT

Activité très faible sur la ZEP ; Le Rhinolophe Euryale Fort Les habitats semi-ouverts de la ZEP représentent une faible Modéré Modéré part des habitats favorables à l’espèce sur la ZEE et au-delà.

Forte activité sur la ZEE, en particulier sur les pelouses et noisetiers pâturés au nord de la carrière (hors ZEP) ; Des habitats similaires, favorables à la chasse de l’espèce, Grand Rhinolophe Fort Modéré Fort sont concernés par la ZEP ; Le sentier traversant la ZEP et les lisières boisées sont très exploités localement pour la chasse et le transit.

Activité modérée sur la ZEE ; Grands Murins Fort Le complexe de pelouses calcicoles et noisetiers pâturés au Modéré Fort (complexe) nord constitue le secteur le plus favorable à la chasse de ces espèces ; Habitats similaires sur une partie de la ZEP ; Murin à oreilles Présence de 17 arbres à cavités sur la ZEP (petit et moyen Fort Modéré Modéré échancrées bois principalement) d’intérêt moindre que le réseau de gros arbres à cavités présent au nord. Faible activité sur la ZEE - contacts ponctuels attribués à du Minioptère de Modéré transit ; Faible Modéré Schreibers La ZEP semble présenter un intérêt limité pour l’espèce.

Murin de Natterer Fort Activité modérée à forte de ces espèces sur la zone Fort Fort d’étude ; Évitement des pelouses calcicoles et noisetiers pâturés au Barbastelle d’Europe Fort nord très favorables à la chasse de ces espèces ; Fort Fort

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Intérêt de Observations et Intérêt de la ZEP Intérêt de Intérêt de Espèce la ZEE pour l’espèce la ZEP la ZT Toutefois, des surfaces d’habitats similaires sont Le Murin à moustaches Fort concernées par la ZEP pour ces espèces ayant Fort Fort généralement un faible rayon d’action ; Utilisation des sentiers (chemin forestier dans boisement de résineux et voie verte), haies et lisières boisées bordant Oreillards sp. Fort la ZEP pour la chasse et le transit ; Fort Fort Fréquentation potentielle de 17 arbres à cavités recensées la ZEP mais d’intérêt moindre que ceux présents au nord. Activité faible sur la ZEP ; Noctule commune Modéré 17 arbres à cavités recensés sur la ZEP mais d’intérêt plutôt Faible Modéré limité en comparaison des gîtes potentiels identifiés au nord ; Noctule de Leisler Modéré Intérêt de la ZEP pour la chasse et le transit relativement Faible Modéré limité pour ces espèces de haut vol. Activité modérée sur la ZEE ; Espèce dont le domaine vital est relativement faible ; Petit Rhinolophe Modéré Modéré Fort Utilise tous les boisements de feuillus pour la chasse et son transit dont ceux de la ZEP. Pipistrelle de Espèce non contactée lors des inventaires et ZEP Modéré Faible Modéré Nathusius* présentant un intérêt limité pour l’espèce.

Pour 3 autres espèces protégées de Chiroptères contactées, la Sérotine commune, la Pipistrelle de Kuhl et la Pipistrelle commune, l’enjeu de la zone d’étude élargie est faible. L’enjeu de la ZEP est considéré comme faible parce que les habitats de la ZEP ne présentent pas d’enjeu particulier pour ces espèces (et un éventuel report sur des habitats similaires périphériques n’impacterait pas les populations).

La réorientation du projet en 2018 vers un boisement de résineux de faible intérêt pour les Chiroptères permet d’éviter le secteur nord considéré comme le plus favorable (alternance de pâtures et boisements feuillus avec une forte activité de chasse, important linéaire de lisières, réseau de gros arbres à cavités…).

Cette démarche permet de réduire l’enjeu de l’emprise retenue pour plusieurs espèces. Néanmoins, l’intérêt de la ZEP reste modéré à fort pour 9 espèces. Pour celles-ci, l’enjeu repose sur la présence d’habitats très favorables à leur chasse (au moins sur une partie de la ZEP) et de structures paysagères utilisées en transit et jouant un rôle important dans la connectivité des différentes entités. Même si ces habitats restent bien représentés localement (sur la ZEE et même au-delà), l’activité enregistrée marque leur intérêt. L’enjeu réside également dans la présence d’arbres à cavités susceptibles d’accueillir des espèces arboricoles. Même si cela n’a pas été mis en évidence lors des prospections et que leur intérêt semble moindre (arbres de diamètre petit à moyen) que ceux recensés au nord, une utilisation à certaines périodes de l’année reste possible.

Pour les autres espèces, un enjeu faible est retenu, les habitats de la ZEP représentant un intérêt limité pour celles-ci au regard de leur écologie, de la faible activité enregistrée et de la présence d’habitats plus favorables localement.

4.7.11.2. Caractérisation des incidences prévisibles sur les Chiroptères Le tableau ci-dessous synthétise les effets potentiels du projet sur les Chiroptères.

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Dérangement par perturbations sonores et autres Impact direct, temporaire Effets lors des phases de défrichement, terrassement, extraction Les émissions sonores générées par les travaux de défrichement, de terrassement et d’exploitation de la carrière sont susceptibles de perturber les Chiroptères. Elles peuvent notamment impacter la chasse et le transit de certaines espèces mais un tel impact n’est pas attendu dans le cadre du projet compte tenu de l’absence d’exploitation de nuit. Cela pourrait également concerner des individus en gîte à proximité des zones en travaux, l’impact pouvant se traduire par un abandon du gîte. Cependant, il n’existe pas de références mettant en évidence les effets de telles perturbations sur les gîtes. Par ailleurs, la principale ressource en arbres à cavité est localisée au nord de la ZEE où aucune nuisance sonore supplémentaire n’est identifiée dans le cadre du projet. La lumière est considérée comme un facteur négatif pour les Chiroptères. Les villes, villages et axes routiers forment à la fois des barrières au transit et des facteurs limitant à l’installation de colonie. Quelques espèces comme les Pipistrelles en tirent parti mais la lumière est réellement néfaste pour certaines espèces. Les espèces les plus lucifuges sont les Rhinolophidés et les Murins. La ZEP est soumise ponctuellement aux émissions lumineuses de la carrière au niveau de la base de vie, localisée à l’entrée de la carrière. Cette émission susceptible de déranger les Chiroptères lucifuges reste cependant très ponctuelle et localisée. D’une manière générale, les phases d’exploitation de la carrière ne coïncidant pas avec les phases d’activité des Chiroptères, le dérangement des espèces sera limité. Par ailleurs, s’agissant de l’extension d’une carrière déjà en activité, les espèces sont déjà confrontées à ce type de perturbations. Ces dernières seront présentes de manière globalement homogène sur les 30 ans d’exploitation. Au vu de ces éléments, l’effet des perturbations sur les Chiroptères est jugé faible.

Destruction/dégradation des habitats d’espèces Impact direct, permanent Effets lors des phases de défrichement terrassement, extraction Le défrichement et le décapage du périmètre de la carrière va entrainer la destruction d’habitats de vie des espèces de Chiroptères rencontrées. L’exploitation de la carrière se déroulera sur une durée de 30 ans avec des phases quinquennales reprenant le même schéma : terrains non exploités, terrain en cours d’exploitation et terrains en cours de réaménagement. Les impacts sont donc à appréhender de manière graduelle et certains impacts vont intervenir sur le moyen voir long terme dans la durée d’exploitation de la carrière. On distingue deux types d’habitats sur lesquels le projet est susceptible d’avoir une influence : Les habitats de chasse et de transit Des habitats fréquentés pour la chasse par les différents cortèges de Chiroptères identifiés dans la ZEE, seront détruits à l’occasion des opérations de défrichement et de terrassement du sol. Les milieux impactés au sein de la ZEP sont : les boisements de noisetiers pâturés, boisements de caducifoliés en mélange, boisements de résineux et pelouses calcicoles, sentiers forestiers. En ce qui concerne les milieux boisés dans la ZEP, seuls les secteurs de noisetiers pâturés et les boisements caducifoliés en mélange constitue un véritable intérêt pour la chasse des chiroptères. En effet, le sous-bois clair des noisetiers influencé par le passage du bétail forme un habitat favorable à la chasse d’espèce à tendance forestière comme le Grand Murin, Petit Rhinolophe, Murin à moustaches et Oreillard roux. De plus, les excréments attirent une ressource entomologique importante. Les boisements de résineux portent quant à eux un intérêt globalement faible pour la chasse comme nous indique l’activité et la richesse spécifique enregistrée sur les SM2-12 et 16. La destruction de ces habitats de chasse interviendra relativement tôt dans l’avancement de l’exploitation. En effet, les secteurs de noisetiers seront impactés durant la première phase de 0-5 ans. Ce secteur de noisetiers pâturés aura complétement disparue durant la phase 3 de 10 à 15 ans d’exploitation. Au total, une surface de 5.5 ha de boisements favorables à la chasse des chiroptères sera impactée lors de l’exploitation de la carrière. L’intérêt des pelouses calcicoles résident dans la formation de mosaïque d’habitats avec des patchs de noisetiers. L’intérêt de ces pelouses a été démontré par la présence d’espèces de milieux semi-ouverts à enjeu de conservation comme le Grand Rhinolophe, Rhinolophe Euryale, Murin de Natterer… La destruction de ces pelouses interviendra plus tardivement lors de l’exploitation puisque ces secteurs seront concernés durant les phases 4, 5 et 6 (entre 15 et 30 ans). Néanmoins, ces secteurs sont constitués d’habitats complexes à compenser dans la mesure où les milieux se sont développés entre le développement naturel de la végétation et la pression de pâturage établie par l’agriculteur. De plus, le réaménagement prévu ne fournira pas de milieux similaires durant toute la durée de l’exploitation. Au total, 2.5 ha de pelouses calcicoles seront impactés lors de l’exploitation de la carrière. Le sentier traversant le boisement de résineux forme un couloir de végétation longé d’arbres caducifoliés. Ce sentier relativement ouvert constitue à la fois un axe de transit et un habitat de chasse pour des espèces à tendance forestières. L’attractivité est accentuée par la présence d’ornière où de l’eau est présente constamment. Les SM2 placés sur ce sentier

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ont démontrés l’intérêt de chasse notamment pour le Murin à moustaches, Oreillards, Barbastelles et le Grand Rhinolophe qui semblent fréquenter de manière importante ce sentier. Des activités importantes de ces espèces ont été enregistrées durant une période relativement courte au cours de la nuit indiquant un intérêt certain pour le milieu. Ce sentier est également exploité pour le transit localement. Il permet d’accéder notamment aux secteurs de noisetiers pâturés et pelouses calcicoles. La quasi-totalité de ce sentier sera détruit au début de la phase 3 (10-15 ans). Le linéaire impacté lors de l’exploitation sera de 700 ml. Il est à préciser qu’une bande de 10 mètres sera préservé autour de la ZEP. Autour du périmètre exploité la ressource en lisières sera donc toujours présente. Les arbres à cavités L’abattage des boisements de la zone d’emprise du projet entrainera la perte d’habitats fréquentés pour le gîte par les Chiroptères arboricoles. Il s’agit des arbres et de leurs microhabitats (cavités, fentes, écorces décollées etc.), recensés au nombre de 17 dans la ZEP. Ces espèces exigeantes nécessitent une ressource d’arbres présentant un grand nombre de ces microhabitats pour le bon déroulement de leur cycle de vie. La plus grande partie des gîtes arboricoles seront impactés par les opérations d’abatage directement par les premières phases de l’exploitation. Le reste des arbres à cavités seront impactés de manière progressive durant les phases d’exploitation. De ce fait et sans mesure adaptée, le projet est susceptible d’avoir une incidence jugée modérée à forte sur les habitats des différentes espèces de chiroptères identifiées.

Destruction d’individus Impact direct, permanent Effets lors des phases de défrichement Ce risque de destruction existe lors de l’abattage d’arbres hébergeant des chauves-souris. Même si les investigations de terrain n’ont pas mis en évidence l’utilisation des arbres à cavités de la ZEP (prospection des cavités accessibles, affûts en sortie de gîtes potentiels et analyses des données acoustiques), une présence d’individus à une période de l’année ne doit pas être exclue. Sans mesure adaptée, la destruction d’individus lors de l’abattage des arbres constituerait un impact fort.

Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques Impact indirect, permanent Effets lors des phases de défrichement-décapage Le projet est susceptible d’engendrer la perte d’habitats fonctionnels fréquentés par les espèces de Chiroptères rencontrées dans la ZEE. Des terrains de chasse, des axes de transit d’intérêt local ainsi que des gîtes seront potentiellement perdus. Le boisement de résineux au sud de la ZEE présente un intérêt relativement faible pour la chasse et le gîte des chauves-souris mais, en revanche, il semble constituer un axe de transit préférentiel permettant la jonction avec les grands massifs forestiers présents de part et d’autre de la zone d’étude. Cela a notamment été mis en évidence au niveau de la voie verte et d’un sentier forestier qui traverse le boisement. La perte de fonctionnalité liée à sa suppression ne sera cependant que partielle compte tenu de la limite de l’emprise projet. Les linéaires boisés présents en périphérie de la carrière actuelle, dont certains sont susceptibles d’être impactés par le projet, sont également exploitées pour le transit. Cet impact est néanmoins à relativiser au regard des nombreux corridors disponibles localement. Les effets du projet sur les fonctionnalités écologiques locales sont jugés modérés pour les Chiroptères et pourront faire l’objet de mesures adaptées afin de garantir le transit des populations.

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4.7.11.3. Analyse détaillée du niveau d’atteinte des taxons protégés Seize espèces de Chiroptères protégées ont été contactées dans la zone d’évaluation des impacts (ZEP + ZT). Pour plusieurs d’entre-elles ainsi que pour le cortège des espèces arboricoles, les effets du projet sont jugés potentiellement significatifs. Ces chauves-souris sont ainsi retenues pour faire l’objet d’une analyse plus poussée sous la forme de « fiches espèce ».

Analyse détaillée du niveau d’atteinte des espèces les plus sensibles au projet :

Cortège d’espèces retenues dans l'analyse Espèces de Haut-vols Fiche Chiroptère n°1 Espèces forestières Fiche Chiroptère n°2 Espèces de lisières/milieux semi-ouverts Fiche Chiroptère n°3

Parmi les Chiroptères de haut-vols : La Noctule commune et la Noctule de Leisler, deux espèces à enjeu de conservation modéré.

Les espèces forestières : Grand Murin, Murin à oreilles échancrées, Murin de Natterer, Barbastelle d’Europe, Murin à moustaches, Oreillards sp, Petit Rhinolophe et Pipistrelle de Nathusius. 4 espèces à enjeu régional modéré et 4 à enjeu régional fort.

Espèces de lisières et milieux semi-ouverts : Grand Rhinolophe et Rhinolophe Euryale, 1 espèce à très fort enjeu régional et 1 espèce à enjeu fort. Le Minioptère de Schreibers est également présent en raison de son très fort enjeu au niveau régional.

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Fiche Cortège des Chiroptères de haut-vols Chiroptères Noctule commune et Noctule de Leisler N°1

Les espèces dites de « haut-vol » ont en commun de chasser en altitude, au-dessus de la canopée mais la nature des habitats recherchés pour la chasse diverge entre les espèces. Elles consomment leurs proies en vol, possède une grande capacité de déplacement et prospectent d’importants domaines vitaux. Ces espèces transitent généralement de manière rectiligne, d’un vol rapide et puissant. Elles ont également en commun d’être peu soucieuses des conditions météorologiques. 4 espèces de haut-vol sont présentes en France métropolitaine.

Noctule commune : (Nyctalus noctula) – VU (LRN), LC (LRR), Be2, Bo2, DH4, PN2

Cette espèce est l’une des plus grandes chauves-souris d’Europe. Elle se distingue des autres Noctules par son pelage dorsal brun-roux aux reflets dorés. Migratrice, elle fréquente aussi bien les cavités arboricoles que les bâtiments en hiver comme en été. C’est une espèce initialement forestière qui s’est relativement bien adaptée à la vie urbaine et que l’on peut observer en chasse au-dessus des lampadaires.

Commune dans le centre-ouest de la France, elle est cependant plus rare au sud et sur le littoral, de la Bretagne au Pas-de-Calais. En Franche-Comté, l’espèce est présente dans les trois départements et détectée régulièrement au détecteur en période estivale. Un seul site d’hibernation est connu dans le Doubs, recensant 50 individus. Les mœurs arboricoles et la chasse en altitude de l’espèce n’ont pas permis d’identifier son statut reproducteur. Il est possible que seuls des mâles où des individus non-reproducteur soient présents en Franche-Comté. Carte de répartition régionale de la Noctule commune (CPEPESC FC) Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée à 3 reprises au-dessus de milieux semi-ouverts et boisés donnant une activité relativement faible. Toutefois, la mosaïque de milieux présente au sein de la ZEE constitue des secteurs de chasse pouvant être survolés par l’espèce. Au sein de la ZEP, les surfaces favorables à la chasse sont globalement faibles. La présence d’arbres à cavités au sein de la ZEP constitue une ressource en gîtes potentiels mais leur utilisation n’a pas été mise en évidence par les données acoustiques et prospections. Le réseau de gros arbres à cavités présent au nord (hors ZEP) apparaît

Enjeu de conservation de l’espèce Modéré Enjeu de la ZEP pour l’espèce Faible Effet pressenti du projet sur l’espèce Faible

Noctule de Leisler : (Nyctalus leisleri) – NT (LRN), LC (LRR), Be2, Bo2, DH4, PN2

La Noctule de Leisler est une espèce de haut-vol, connue pour être opportuniste et s’alimenter sur des milieux très variés en fonction de la richesse ponctuelle en Insecte. En effet, l’espèce chasse dans les forêts caduques ouverts, et les boisements divers avec de grands et vieux arbres, au-dessus des étangs et rivières calmes. En milieu rural, on la retrouve dans les vergers et les parcs et sous les lampadaires. L’espèce est arboricole et gîte dans des cavités de pics d’essences variés.

En France, l’espèce est globalement bien représentée mais semble moins abondante au Nord-ouest. Elle peut apparaitre ponctuellement en grand nombre sur des secteurs comme le littoral méditerranéen, au moment des migrations automnales. En Franche- Comté, l’espèce est présente dans les trois départements. La population régionale est évaluée à 50 individus en période de reproduction dans le Jura. Comme la Noctule commune, la population est mal connue et sous-estimé.

Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 23 fois sur les différents SM2. Comme pour la Noctule commune, la mosaïque de milieux présente au sein de la ZEE constitue des secteurs de chasse favorable à l’espèce. Au sein de la ZEP, les surfaces favorables à la chasse sont globalement faibles. Principalement arboricole, les arbres à cavités de la ZEP sont susceptibles d’accueillir l’espèce en été et/ou hiver. Cet intérêt est à Carte de répartition régionale de la Noctule de la Leisler (CPEPESC FC) relativiser au vu des résultats d’inventaires et de la présence de boisements plus favorables à proximité.

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 113  AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

Enjeu de conservation de l’espèce Modéré Enjeu de la ZEP pour l’espèce Faible Effet pressenti du projet sur l’espèce Faible

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Fiche Cortège des Chiroptères forestiers Chiroptères Grand Murin, Murin à oreilles échancrées, Murin de Natterer, Barbastelle d’Europe, Murin à Moustaches, N°2 Oreillards roux, Petit Rhinolophe et Pipistrelle de Nathusius

Les espèces dites « forestières » ont en commun de montrer dans leurs choix de terrains de chasse, une préférence pour les milieux boisés lorsqu’ils sont présents. Chacune d’entre elles possède cependant des exigences particulières amenant à les sélectionner ou à les délaisser en fonction de leur nature et de leur structure. En absence de boisements, certaines de ces espèces se maintiennent dans les espaces agricoles extensifs, pourvus de haies et parfois même dans des environnements plus dégradés, plus ouverts. Ces espèces apprécient globalement la présence de mosaïques de ces milieux. Les espèces forestières ne sont pas systématiques arboricoles, certaines gîtant en effet exclusivement en milieu bâti ou souterrain et n’exploitent les espaces boisés que pour la chasse.

Grand Murin : (Myotis Myotis) – LC (LRN), VU (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

Le Grand Murin est une espèce robuste, avec une attirance pour les milieux forestiers caractérisés par de vieilles forêts caduques type hêtraie. Les boisements présentant des sous-bois clairs permettent au Grand Murin une capture plus aisée des Carabes en déplacement sur le tapis de feuillus. Il est également capable de chasser sur des habitats plus ouverts tels que les prairies pâturées.

En France, le Grand Murin est présent sur tout le territoire, sauf en Bretagne, île de France et dans le nord ou il est plus rare. En Franche Comté, l’espèce est connue dans les trois départements. La Haute-Saône et le Jura accueille 80 % de la population, regroupée de manière homogène.

Au sein de la ZEE, le complexe des Grands Murins a été contacté sur l’ensemble des SM2 avec une activité modérée. Les boisements de noisetiers et pâtures constituent des habitats de chasse très favorables à l’espèce. Les lisières de la voie verte sont également exploitées par l’espèce. Elle est susceptible de fréquenter les cavités arboricoles de la ZEP même si cela n’a pas été mis en évidence au cours des investigations. Carte de répartition régionale du Grand Murin (CPEPESC FC) Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Modéré Effet pressenti du projet sur l’espèce Modéré

Murin à oreilles échancrées : (Myotis emarginatus) – LC (LRN), VU (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) est une espèce affiliée aux régions tempérées. Il fréquente des habitats principalement boisés comme des forêts caducifoliés mais peut également chasser dans les vergers, les parcs où jardins. Cette espèce est éclectique dans le choix de ses gîtes estivales puisqu’elle peut gîter à la fois dans des bâtiments (combles d’églises, étables), des arbres arboricoles où dans des cavités naturelles. Cette espèce possède un régime très spécialisé puisqu’elle se nourrit majoritairement d’araignées. Elle capture ses proies en glanant au-dessus de la végétation des arbres et sur les feuilles.

Présent sur tout le territoire français, des densités sont variables selon les régions. De plus, de fortes disparités sont ressenties entre les effectifs hivernaux et estivaux. En France, l’espèce possède une répartition très hétérogène sur la totalité de son aire. C’est l’une des espèces les plus abondantes sur le Bassin de la Loire alors que dans les régions limitrophes, elle se fait plus rare. En Franche Comté, l’espèce est présente dans les quatre départements. Le Jura accueille 20 % de la population régionale et une colonie abrite 250 individus. Carte de répartition régionale du Grand Murin (CPEPESC FC) Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 28 fois sur différents SM2. Les boisements de noisetiers sont favorables à son activité de chasse. De plus, l’espèce est susceptible de gîter dans les arbres à cavités de la ZEE. A ce titre, les boisements au nord semblent les plus favorables (réseau de gros arbres à cavités).

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Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Modéré Effet pressenti du projet sur l’espèce Modéré

Murin de Natterer : (Myotis nattereri) – LC (LRN), VU (LRR), Be2, Bo2, DH4, PN2

Le Murin de Natterer est une espèce à tendance forestière qui affectionne les boisements de feuillus où elle chasse le long des allées forestières, des lisières, des allées de sous-bois et des couloirs de végétation. Il prospecte également les prairies bordées de haies où il prospecte le couvert végétal. C’est une espèce dîtes glaneuse. Sur les prairies, l’espèce vole lentement et capture des Insectes qui viennent de décoller.

En France, l’espèce est largement rependue en considérant le groupe des « Murins de Natterer/spA ». Présent dans toutes les régions, l’espèce est localement commune mais rarement abondante. Dans le sud de la France, l’espèce est plus rare. En Franche Comté, la population régionale est estimée à 150 individus répartis en 5 colonies identifiées dans le Jura.

Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 66 fois au cours des 5 passages. Les boisements ainsi que les différentes lisières présentes sur le site font partie des habitats favorables à l’espèce. Les pâtures sont également favorables à la chasse de l’espèce. De plus, l’espèce est susceptible de gîter dans les arbres à cavités de la ZEP.

Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Fort

Effet pressenti du projet sur l’espèce Fort Carte de répartition régionale du Murin de Natterer (CPEPESC FC) Barbastelle d’Europe : (Barbastella barbastellus) – LC (LRN), NT (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

La Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) est une espèce de taille moyenne fréquentant principalement les milieux forestiers divers, les zones bocagères et les parcs arborés. Sans préférence sylvicole, il est essentiel que les boisements offrent une diversité de structures avec des classes d’âges différentes et des ourlets forestiers. En période estivale, l’espèce se rassemble dans des gîtes variés toujours liés au bois. En effet l’espèce peut exploiter les volets, linteaux d’une maison mais aussi les décollements d’écorces sur les arbres. Les distances entre son gîte et ses territoires de chasse sont très faibles. Les surfaces peuvent s’étendre à 200 ha autour du gîte (ARTHUR ET LEMAIRE, 2015).

En France, l’espèce est présente sur une grande partie du territoire, mais semble être moins abondante et plus rare au nord et sur le pourtour méditerranéen. En Franche Comté, l’espèce est assez discrète et peu abondante en dehors du secteur de la moyenne vallée du Doubs. En période de reproduction, 9 colonies de mise bas sont connues dont 5 dans le Doubs.

Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 68 fois avec la plus forte activité enregistrée en lisière d’un boisement au nord. Les boisements de noisetiers, sentiers, lisières et couloirs de végétation sont des habitats favorables à la chasse de l’espèce. La présence de l’espèce au sein des arbres-gîtes potentiels n’a pas Carte de répartition régionale de la été mise en évidence lors des inventaires mais, l’espèce ayant généralement un faible Barbastelle d’Europe (CPEPESC FC) rayon d’action, il est fort possible qu’elle gîte à proximité. Les contacts obtenus en fin de nuit (au nord) semblent d’ailleurs aller dans ce sens. Les lisières et haies bordant la ZEP ont un rôle important pour le transit de l’espèce.

Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Fort Effet pressenti du projet sur l’espèce Fort

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Murin à moustaches : (Myotis mystacinus) – LC (LRN), LC (LRR), Be2, Bo2, DH4, PN2

Le Murin à moustaches (Myotis mystacinus) est une espèce relativement flexible dans le choix de ses territoires de chasse ; Ils peuvent être de types ouverts ou fermés associés à des zones humides. En forêt, il chasse le long des lisières. Il est également adepte des structures paysagères, comme les haies, habitats fonctionnels au transit de l’espèce.

En France, l’espèce est présente dans toutes les régions. Elle est localement commune mais rarement abondante. Dans le sud de la France, l’espèce est plus rare. Dans les régions de montagnes, l’espèce est localisée aux zones les plus basses exceptées dans le sud de la France où on le retrouve exclusivement au-dessus de 700 m d’altitude. En Franche-Comté, l’espèce est présente dans les quatre départements. Les effectifs de la région en période de reproduction sont de 220 individus.

Avec 345 contacts enregistrés sur les 5 passages, l’activité de l’espèce au sein de la ZEE est importante. Une partie de la ZEP constitue un territoire de chasse pour l’espèce mais son intérêt est à relativiser au regard des nombreux habitats favorables sur l’ensemble de la zone d’étude et même au-delà. Il est cependant à noter que le sentier forestier formant un couloir de végétation au sein du boisement de résineuxest très exploitée par l’espèce localement pour la chasse et le transit. Les haies et lisières boisées Carte de répartition régionale du Murin à bordant la ZEP ont également un rôle important pour son transit. En partie moustaches (CPEPESC FC) arboricole, elle est susceptible de gîter au sein des arbres à cavités de la ZEP.

Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Fort Effet pressenti du projet sur l’espèce Fort

Oreillards sp : (Plecotus austriacus/auritus) – LC (LRN), LC (LRR), Be2, Bo2, DH4, PN2

L’Oreillard roux est principalement forestier mais peu également fréquenter le bocage pour son activité de chasse. De plus, le maillage du territoire par un réseau dense de haies ou de linéaires arborés semble constituer un facteur prépondérant pour sa présence (GCRA, 2014). Cette espèce utilise les cavités arboricoles pour son gîte mais aura tendance à préférer celles localisées en milieu forestier. L’Oreillard gris est beaucoup moins forestier que son cousin et exploite largement les haies et les lisières (GCRA, 2014). En effet, c’est une chauve-souris de plaine et en montagne de vallée tiède. L’espèce exploite les milieux agricoles traditionnels, les villages mais également les zones urbanisées. L’Oreillard roux est présent sur l’ensemble de la France à l’exception de la Corse. Il est cependant plus rare sur le pourtour méditerranéen ainsi que Carte de répartition régionale de l’Oreillard Carte de répartition régionale de l’Oreillard dans certains départements plus au nord, en gris (CPEPESC FC) roux (CPEPESC FC) lien avec la distribution des milieux et notamment des massifs forestiers. L’Oreillard gris est présent dans toute la France, il est souvent bien représenté. En Franche Comté, la population est estimée à 620 individus en période de reproduction. Plus de 65% est recensé dans le département du Jura.

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Le complexe des Oreillards a été contacté 98 fois sur les 5 passages. La mosaïque de milieux au sein de la ZEE constitue des habitats favorables à l’Oreillard gris et roux. De plus, l’Oreillard roux est principalement arboricole et les arbres à cavités de la ZEP sont susceptibles d’accueillir l’espèce.

Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Fort Effet pressenti du projet sur l’espèce Fort

Petit Rhinolophe : (Rhinolophus hipposideros) – LC (LRN), VU (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

Le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) est une espèce gîtant dans les gîtes anthropophiles type caves, greniers, combles. Lié sur l’ensemble du territoire français aux milieux boisés, on le retrouve dans les massifs de feuillus. Il utilise également les pâtures entourées de haies pour chasser. Il circule le long des haies pour capturer Diptères et Lépidoptères. Il possède un domaine vital faible avec un rayon d’action pouvant s’étendre à 2,5 km autour de son gîte.

En France, sa présence est régulière sur la moitié sud et se raréfie en allant vers le Nord. Les principaux noyaux de populations en France sont localisés en Midi- Pyrénées, en Bourgogne et en Corse où les populations sont les plus importantes en période estivales (8000 individus). En Franche Comté, 4 noyaux de population sont connus : Vallée du Lison, Petite Montagne, Massif de la Serre et le Nord-ouest de la Haute-Saône.

Au sein de la ZEE, 46 contacts ont été enregistrés sur les 5 passages. Les différents boisements de feuillus de la ZEE sont favorables à la chasse de l’espèce et ceux de la ZEP n’en représentent qu’une faible partie. Les différentes structures végétalisées favorisent son transit localement. Carte de répartition régionale du Petit Enjeu de conservation de l’espèce Fort Rhinolophe (CPEPESC FC) Enjeu de la ZEP pour l’espèce Modéré Effet pressenti du projet sur l’espèce Modéré

Pipistrelle de Nathusius : (Pipistrellus nathusii) – NT (LRN), NT (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

La Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) est une chauve-souris forestière de plaine. Cette espèce fréquente préférentiellement les zones humides et les boisements qui les bordent pour la chasse. Principalement arboricole, elle colonise une variété d’essences telles que les Saules, Chênes, Robiniers, Tilleuls,… Son comportement migrateur très prononcé induit des disparités très fortes à sa présence et à son comportement estival.

En France, l’espèce est présente sur l’ensemble du territoire notamment sur les littoraux mais montre des disparités dans le centre. E Franche Comté, les seules données de Pipistrelle de Nathusius en Franche-Comté proviennent de contacts au détecteur d’ultrasons ou bien d’opérations de sauvetages dans le cadre du SOS Chauves-souris.

L’espèce n’a pas été contactée au cours des inventaires acoustiques. Cette espèce est complexe à identifier dans la mesure où les ultrasons sont en recouvrement avec la Pipistrelle de Kuhl. Toutefois, la ZEE est potentiellement favorable à l’espèce mais ne constitue pas son habitat préférentiel (milieux boisés riches en plan d’eau). De plus, elle est susceptible d’utiliser les arbres à cavités de la ZEP mais la probabilité Carte de répartition régionale de la reste faible au vu des connaissances actuelles sur la distribution de l’espèce. Pipistrelle de Nathusius (CPEPESC FC)

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Enjeu de conservation de l’espèce Modéré Enjeu de la ZEP pour l’espèce Faible Effet pressenti du projet sur l’espèce Faible

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Fiche Cortège des Chiroptères de milieux semi-ouverts/lisières Chiroptères Rhinolophe Euryale, Grand Rhinolophe et Minioptère de Schreibers N°3

Les espèces de lisières fréquentent une grande diversité d’habitats. Elles sont réunies par le fait d’apprécier particulièrement de chasser le long de linéaires naturels tels que les haies, lisières forestières ou de falaises, aussi bien qu’anthropiques, le long des rues dans les villes et villages par exemple. Elles ont pour la plupart la particularité d’éviter les massifs boisés fermés mais exploitent cependant abondamment les larges chemins et pistes forestières. Dix espèces peuvent être considérées de lisières en France métropolitaine. À cela, vient s’ajouter le cortège d’espèces de milieux semi-ouverts. Ces espèces recherchent des milieux en mosaïque associés à des linéaires végétalisés tels que les haies et lisières. Dans la ZEE, les milieux semi-ouverts sont étroitement liés aux lisières et haies, de ce fait ces espèces sont associées à un seul cortège. Rhinolophe Euryale : (Rhinolophus Euryale) – LC (LRN), CR (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2 Le Rhinolophe Euryale (Rhinolophe Euryale) est une espèce principalement cavernicole en Franche- Comté, lié aux milieux karstiques. Des données historiques de l’espèce sont localisées au sein des Reculées de Baumes-les-Messieurs ainsi que des Reculées des Gorges de la Seille. Comme le Grand Rhinolophe, il montre un attrait pour les mosaïques d’habitats associant lisières, milieux ouverts et fermés, les prés-bois et les formations de linéaires tels que les haies et lisières.

Typiquement méditerranéenne, l’espèce est présente en Franche-Comté en limite d’aire de répartition. Dans le Jura, un noyau subsiste et la population est estimée à 200 individus en période de reproduction répartis sur 2 sites. En hiver, 4 sites sont connus dont 1 dans le Doubs.

Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 6 fois sur des secteurs de près-bois, lisières et anciennes coupe forestières. Les pelouses calcicoles associées aux noisetiers pâturés forment une mosaïque d’habitats favorables à l’espèce dans la ZEP mais les surfaces susceptibles d’être impactées (environ 2,4) sont limitées au regard du contexte local. L’ensemble le plus intéressant pour l’espèce sur la ZEE, au nord, n’est pas concerné par le projet suite à sa réorientation en 2018. Au-delà de la ZEE, le maillage bocager (en bon état) Carte de répartition régionale du Grand apparaît également favorable à la chasse et au transit de l’espèce. Rhinolophe (CPEPESC FC)

Enjeu de conservation de l’espèce Très fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Modéré Effet pressenti du projet sur l’espèce Modéré

Grand Rhinolophe : (Rhinolophus ferrumequinum) – LC (LRN), EN (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

Le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) est une espèce présente dans des gîtes anthropiques l’été et des cavités naturelles l’hiver. Il occupe des milieux de types semi-ouverts où se développent des Insectes coprophages (Coléoptères et Diptères) dont il se nourrit. L’élevage de bétail lui fournit une importante ressource alimentaire grâce à la présence de bousier. Les milieux de prédilection de l’espèce pour la chasse sont les pâtures entourées de haies denses et hautes, friches, jardins, forêt de feuillus. Les paysages diversifiés sont à même de supporter les populations de Grand Rhinolophe. L’espèce est dépendante des corridors écologiques qui lui permettent de se déplacer de ses gîtes à ses terrains de chasse.

Présent partout en France, le Grand Rhinolophe est plus ou moins abondant selon les régions, les noyaux de populations les plus importants étant situés dans l’ouest, en Bretagne, dans la vallée de la Loire et dans le sud. En Franche-Comté, l’espèce est présente dans les quatre départements. La population est estimée à 2 490 individus en hiver et 2 050 en été.

Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 130 fois sur les 5 passages. La plus forte activité est enregistrée sur les pelouses au nord de la ZEE. Au niveau de la ZEP, le sentier présent au sein du boisement de résineux semble être exploité en transit par l’espèce. Carte de répartition régionale du Grand Les pelouses calcicoles associées aux boisements de noisetiers constituent également Rhinolophe (CPEPESC FC)

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un intérêt certain à la chasse de l’espèce. La perte de territoire de chasse liée au projet n’apparaît pas significative au regard du contexte local mais, en revanche, un impact est attendu sur le transit de l’espèce. Une attention particulière devra être portée dans la définition des mesures afin de garantir le maintien d’une continuité.

Enjeu de conservation de l’espèce Fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Modéré Effet pressenti du projet sur l’espèce Modéré

Minioptère de Schreibers : (Miniopterus schreibersii) – VU (LRN), VU (LRR), Be2, Bo2, DH2 et 4, PN2

Le Minioptère de Schreibers est une espèce de taille moyenne avec des ailes longues et fines. Principalement cavernicole, l’espèce est surtout présente dans les régions karstiques notamment en zone méditerannéenne. Hiver comme été il fréquente des milieux souterrains variés tels que : les mines, grottes naturelles, carrières, ou tunnels. Son rayon d’action est très important et peut atteindre plus de 30 km dans le cadre d’une colonie importante. Le domaine vital de chaque individu varie entre 3 000 à 30 000 ha, où il n’exploitera que quelques microterritoires de chasse de moins de 10ha. Il fréquente majoritairement des lisières, les mosaïques d’habitat et chasse souvent sous les lampadaires.

En France, l’espèce est présente dans le sud et principalement sur le pourtour méditerannéen. L’espèce remonte toutefois jusqu’en Franche- Comté, la Bourgogne et la Charente. La Franche Comté accueille 17% de la population nationale. En Franche-Comté, le Minioptère de Schreibers fréquente une trentaine de sites d’hibernation, de transit et/ou de mise- bas. Tous ces gîtes forment un réseau exploité par l’espèce, ceci ayant été démontré par les nombreuses sessions de baguage des années 1960 (CPEPESC FC).

Au sein de la ZEE, l’espèce a été contactée 30 fois sur presque toutes les stations mais sans montrer une activité importante. L’espèce a principalement été contactée en transit le long des lisières de noisetiers pâturés, au niveau des pelouses calcicoles du nord et sud et le long de la voie verte. Aux vues de son domaine vital très étendu, la perte des habitats favorables à la chasse de l’espèce n’est pas en mesure d’impacter significativement les populations locales. Cependant, le Minioptère de Schreibers semble principalement utiliser la ZEE comme support pour le transit. De ce fait, une attention devra être portée sur la préservation des continuités écologiques localement.

Enjeu de conservation de l’espèce Très fort Enjeu de la ZEP pour l’espèce Faible Effet pressenti du projet sur l’espèce Faible

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 121  AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

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Enjeu de la Enjeu de Délai Intensité et portée Nature Phase Surf./Eff. conc. Type Mode Durée ZEP la ZT d’apparition Locale Régionale Na Surface indéterminé concernant le dérangement lié Travaux Perturbation aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Permanent Court terme + - préparatoires aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles impactés sur 30 ans. Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires Modéré Modéré Travaux Destruction d’individus Absence de gîte favorable sur la ZEP Négatif Direct Permanent Court terme - - préparatoires 700 ml de sentier et linéaire végétalisé impactés sur Travaux 30 ans dans la ZEP. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent ++ - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Surface indéterminé concernant le dérangement lié Travaux Perturbation aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Permanent Court terme + - préparatoires aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation. Modéré Fort Travaux Destruction d’individus Absence de gîte favorable sur la ZEP Négatif Direct Permanent Court terme - - préparatoires 700 ml de sentier forestier particulièrement Travaux fréquenté par l’espèce. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent ++ - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminé concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - Exploitation aux vibrations.. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation. Modéré Fort Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation. Négatif Direct Permanent Court terme ++ - préparatoires 700 ml de sentier et linéaire végétalisé impactés sur Travaux 30 ans. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent + - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminé concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - Exploitation aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation Travaux Modéré Modéré Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme ++ + préparatoires 700 ml de sentier et linéaire végétalisé impactés sur Travaux 30 ans. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent + - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminé concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - Exploitation aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation. Fort Fort Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme ++ + préparatoires 700 ml sentier et linéaire végétalisé impactés sur 30 Travaux ans. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent + - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminé concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - Exploitation aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation. Fort Fort Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme ++ + préparatoires 700 ml de sentier particulièrement fréquenté et Travaux linéaire végétalisé impactés sur 30 ans. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent ++ - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminée concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires et aux émissions lumineuses (ponctuelles), sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - exploitation aux vibrations Faible Modéré Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 8.8 ha de boisements impactés sur 30 ans Négatif Direct Permanent Court terme + - d’espèces préparatoires Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme + - préparatoires Travaux Surface indéterminé concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - Exploitation aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation. Fort Fort Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme ++ + préparatoires 700 ml de sentier particulièrement fréquenté et Travaux linéaire végétalisé impactés sur 30 ans. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent ++ - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminé concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires aux émissions lumineuses (ponctuelles, sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - Exploitation aux vibrations. Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 2.5 ha de pelouses calcicoles + 8.8 ha de boisements Négatif Direct Permanent Court terme ++ - d’espèces préparatoires impactés sur 30 ans d’exploitation. Modéré Fort Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme ++ - préparatoires 700 ml de sentier et linéaire végétalisé impactés sur Travaux 30 ans. Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent ++ - préparatoires Environ 2 500 ml de haies et lisières boisées en terme périphérie du projet. Travaux Surface indéterminée concernant le dérangement lié Perturbation préparatoires et aux émissions lumineuses (ponctuelles), sonores et Négatif Direct Temporaire Court terme + - exploitation aux vibrations Destruction / Dégradation d’habitats Travaux 8.8 ha de boisements impactés sur 30 ans Négatif Direct Permanent Court terme + - Faible Modéré d’espèces préparatoires Travaux Destruction d’individus 17 arbres concernés sur 30 ans d’exploitation Négatif Direct Permanent Court terme + - préparatoires ,p g Faible Modéré d’espèces préparatoires Travaux Destruction d’individus Absence de gîte favorable sur la ZEP Négatif Direct Permanent Court terme - - préparatoires Travaux 2 500 ml de haies et lisières boisées en périphérie du Moyen Altération des fonctionnalités écologiques Négatif Direct Permanent + - préparatoires projet terme potentiellement présente dans la ZEP. En gras : taxons protégés. Négl. : Négligeable (non significatif)

eptible d’avoir des impacts négatifs significatifs : 3 espèces et 1 groupe acoustique, sur 4 espèces et 1 groupe acoustique. ur 4 espèces. principaux impacts identifiés concernent le risque de destruction d’individus en cas d’occupation des cavités arboricoles lors des opérations d’abattage, la perte de territoires de chasse – ne vital est limité – et l’altération des corridors boisés périphériques utilisés en chasse en transit. s de Chiroptères recensées sur la ZEE, l’impact du projet peut être qualifié de faible et n’est pas de nature à remettre en cause l’intégrité des populations locales.

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4.7.12 - Synthèse des principales incidences sur les espèces et habitats Pour les espèces protégées pour lesquelles la ZEP (zone d’emprise du projet) présente un enjeu au moins modéré, les principales incidences prévisibles sont :

Groupe Espèce Principales incidences Effet Dégradation/fragmentation d’habitat (pelouses calcicoles Papillon Bacchante Fort mésophiles) Dégradation/fragmentation d’habitat (pelouses calcicoles Papillon Azuré de la Croisette Fort mésophiles) Oiseaux Grand-Duc D’Europe Fronts de la carrière et arbres en périphéries Fort Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Murin de Natterer Fort perte d’individus et perturbation Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Barbastelle d’Europe Fort perte d’individus et perturbation Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Murin à moustaches Fort perte d’individus et perturbation Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Oreillards sp. Fort perte d’individus et perturbation Pelouses mésophiles Habitat Destruction d’habitat (2,5 ha) Modéré calcicoles Dégradation/fragmentation d’habitat (pelouses calcicoles Papillon Damier de la Succise Modéré mésophiles) Dégradation/fragmentation d’habitat (pelouses calcicoles Papillon Azuré des Cytises Modéré mésophiles) Dégradation/fragmentation d’habitat (pelouses calcicoles Papillon Zygène du Lotier Modéré mésophiles) Dégradation/confiscation d’écotones forestiers (lisières, Reptiles Couleuvre d’Esculape Modéré chemins)

Oiseau Mésange boréale Confiscation de boisements Modéré

Passereaux forestiers : Oiseau Bouvreuil pivoine, Confiscation de boisements et lisières forestières Modéré Accenteur mouchet Passereaux forestiers : Oiseau Confiscation de boisements de résineux Modéré Roitelet huppé Espèces liées aux trouées forestières : Confiscation de boisements exploités (parcelles en Oiseau Modéré Fauvette des jardins et régénération) Pouillot fitis Oiseau Gobemouche gris Confiscation de boisements et lisières forestières Modéré Espèces de milieux semi- ouverts et de transition : Confisaction/altération de pelouses en mosaïque avec Oiseau Alouette lulu, Bruant Modéré des boisements jaune, Pie-grièche écorcheur Boisements (reproduction, chasse, transit), prairies Mammifère Chat forestier Modéré (chasse) Grands Murins Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Modéré (complexe) perte d’individus et perturbation Murin à oreilles Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Modéré échancrées perte d’individus et perturbation Confiscation d’habitat de chasse et transit, altération des Chiroptère Grand Rhinolophe Modéré fonctionnalités écologiques Confiscation d’habitat de chasse et transit, altération des Chiroptère Rhinolophe Euryale Modéré fonctionnalités écologiques Confiscation d’habitat de chasse et transit, altération des Chiroptère Petit Rhinolophe Modéré fonctionnalités écologiques

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Groupe Espèce Principales incidences Effet Pelouses sèches et Faibles surfaces et habitats dont le développement est Habitat Faible tonsures favorisé par l’exploitation de la carrière Bien représentée localement, habitats dont le Flore Gaillet de Paris développement est favorisé par l’exploitation de la Faible carrière Dégradation/fragmentation d’habitat (pelouses calcicoles Orthoptères Dectique verrucivore Faible mésophiles) Dégradation/confiscation d’écotones forestiers (lisières, Papillon Petit Mars changeant Faible chemins) Minioptère de Confiscation d’habitat de chasse et transit, altération des Chiroptère Faible Schreibers fonctionnalités écologiques de faibles surfaces Noctule commune et Espèces de haut-vol. Risque de destruction d’individus. Chiroptère Faible Noctule de Leisler Surface d’habitats relativement faible dans le ZEP. Pipistrelle de Confiscation d’habitat de chasse, transit, gîte potentiel, Chiroptère Faible Nathusius* perte d’individus et perturbation * Espèce non contactée lors des prospections de terrain mais dont la probabilité de présence est forte dans la zone d’évaluation des impacts. En gras : taxons protégés.

Le projet est susceptible d’avoir une incidence brute négative forte sur 7 espèces faunistiques (2 Insectes, 1 Oiseau, 4 Chiroptères).

Le projet est susceptible d’avoir une incidence brute négative modérée sur 1 habitat et 20 taxons faunistiques (3 Papillons, 1 Reptile, 10 Oiseaux, 5 Chiroptères et 1 autre Mammifère).

Le projet est susceptible d’avoir une incidence brute négative faible sur 1 habitat, 1 espèce floristique, 1 Orthoptère, 1 Papillon et 4 Chiroptères.

Le projet n’a pas d’incidence négative significative prévisible les autres espèces recensées et habitats identifiés.

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4.7.13 - Incidences sur les zones humides Aucune zone humide n’a été recensée dans la ZEP et le projet de renouvellement et extension de carrière n’aura pas d’incidence sur le fonctionnement des zones humides. La zone humide présentant le plus grand intérêt, au sud-est de la ZEE, est relativement isolée du projet.

Incidence prévisible sur les zones humides Nulle

4.7.14 - Incidences sur les équilibres biologiques, les continuités et le fonctionnement écologiques

4.7.14.1. A l’échelle du territoire Situé dans aucun élément fonctionnel du SRCE, le projet, par sa taille et sa localisation au sein de la matrice paysagère, ne devrait entrainer aucune rupture dans les continuités écologiques à l’échelle du territoire.

4.7.14.2. À l’échelle locale A l’échelle locale, le projet aura pour incidence d’accroître sensiblement le fractionnement déjà important des habitats de pelouses, en détruisant une partie de la pelouse au sud-est de la carrière. Cette pelouse, aux fonctionnalités altérées par les pratiques agricoles (surpâturage, fertilisation, débroussaillage drastique), a néanmoins une position intermédiaire entre les pelouses au nord de la carrière et celles au sud de la voie verte. Elle assure une certaine continuité entre les pelouses localement. L’extension de la carrière sur ce secteur augmentera temporairement le fractionnement des pelouses. Signalons que le réaménagement de la carrière prévoit de favoriser les milieux pelousaires afin d’atténuer cet effet.

Le défrichement de boisements est également de nature à altérer les fonctionnalités du secteur pour les espèces forestières. Les boisements de résineux, au sud de la carrière, constituent un axe de transit est-ouest. Toutefois, l’origine anthropique de ces boisements, qui restent incongrus sur les affleurements calcaires de la ZEE et qui sont un facteur aggravant du morcellement des pelouses, invite à nuancer l’impact écologique que pourrait avoir leur défrichement partiel. Les boisements de Noisetiers, quant à eux, correspondent à un stade d’évolution spontanée de la végétation. L’originalité et l’enjeu que représentent leurs fonctionnalités écologiques sont considérés comme moindres par rapport aux pelouses. Ces habitats, résultant de la dynamique de la végétation spontanée, ne sont pas menacés et leur surface, en l’absence de perturbation, ne cesse de s’accroître.

A l’échelle locale, les principales incidences du projet sur les fonctionnalités écologiques sont considérées comme modérées et dues principalement à l’altération d’une pelouse et au défrichement partiel de boisements de résineux et de feuillus.

Incidence prévisible sur les fonctionnalités écologiques Modérée

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4.7.15 - Synthèse des Incidences sur le milieu naturel et les équilibres biologiques Les principales incidences du projet portent sur les Insectes, les Oiseaux et les Chiroptères.

Délai Incidences sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Espaces Temporaire Exploitation Négl. Négatif Indirect Court terme patrimoniaux Permanent Sites Natura Temporaire Exploitation Négl. Négatif Indirect Court terme 2000 Permanent Temporaire Habitats Exploitation Modérée Négatif Direct Court terme Permanent

Temporaire Flore Exploitation Faible Négatif Direct Court terme Permanent

Modérée à Temporaire Insectes Exploitation Négatif Direct Court terme forte Permanent

Temporaire Amphibiens Exploitation Faible Négatif Direct Court terme Permanent

Temporaire Reptiles Exploitation Modérée Négatif Direct Court terme Permanent

Modérée à Temporaire Oiseaux Exploitation Négatif Direct Court terme forte Permanent Mammifères Temporaire hors Exploitation Modérée Négatif Direct Court terme Permanent Chiroptères Modérée à Temporaire Chiroptères Exploitation Négatif Direct Court terme forte Permanent

Zones humides - Nulle - - - -

Continuités Temporaire Exploitation Modérée Négatif Direct Court terme écologiques Permanent

Négl. : négligeable (non significatif)

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4.8 - INCIDENCES SUR LES PEUPLEMENTS FORESTIERS ET LEUR ROLE

Le présent chapitre vise à analyser les peuplements forestiers concernés par le défrichement et leur rôle vis-à-vis des fonctions listées à l’article L.341-5 du Code forestier.

4.8.1 - Maintien des terres sur les montagnes ou sur les pentes La zone d’extension de la carrière vers le sud, est, à l’image du plateau, relativement plane. L’altitude varie entre 530 m et 510 m. Ces terrains sont occupés par des boisement ainsi que par une pâture, dans le secteur est.

Le défrichement du boisement pour la mise en exploitation entraînera une mise à nu au moins temporaire des sols. Les sols ainsi mis à nu sont soumis à l’érosion. Le défrichement des terrains se fait au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation (cf. document Echéancier des surfaces à défricher au chapitre 2.4.3) et les surfaces concernées sont limitées (entre 2 et 3,5 ha pour les phases 1 à 4 et un peu plus de 4 ha pour la phase 5).

L’intensité de l’érosion des sols dépend des caractéristiques des sols et de la topographie des terrains concernés. Sur le site, l’érosion après défrichement sera limitée du fait : De la topographie plane des terrains concernés par le défrichement ; De la faible érodabilité des sols au droit des parcelles à défricher de par leur nature de roche massive ; De l’exploitation du gisement qui suit le défrichement.

L’incidence prévisible du défrichement sur les sols est faible.

4.8.2 - Défense du sol contre les érosions et envahissements des cours d’eau Le site ne présente pas de réseau hydrologique fonctionnel. Le boisement n’a aucun rôle de défense du sol contre les envahissements de cours d’eau.

L’incidence prévisible du défrichement sur l’écoulement des eaux et l’érosion des berges est nulle.

4.8.3 - Existence des sources, cours d'eau et zones humides et qualité des eaux Aucun cours d’eau ou zone humide n’est présent au droit du projet d’extension de la carrière. Le défrichement lié au projet de renouvellement et extension de carrière n’aura pas d’incidence sur le fonctionnement hydrologique et la qualité des eaux.

Des traçages hydrogéologiques réalisés sur la carrière ont montré que les eaux qui s’infiltrent sont drainées vers la source du Dard au nord. Les infiltrations des eaux superficielles provenant de la carrière n’influencent pas leur qualité car les affleurements sont de même nature que le substratum.

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L’incidence prévisible du défrichement sur la qualité des eaux est nulle.

4.8.4 - Protection des dunes et des côtes contre les érosions de la mer et les envahissements de sable Sans objet.

4.8.5 - Défense nationale Sans objet.

4.8.6 - Salubrité publique Sans objet.

4.8.7 - Valorisation des investissements publics Il s’agit ici d’analyser le rôle du boisement par rapport à la valorisation des investissements publics consentis pour l'amélioration en quantité ou en qualité de la ressource forestière, lorsque les bois ont bénéficié d'aides publiques à la constitution ou à l'amélioration des peuplements forestiers.

Les parcelles forestières démontrent des potentialités stationnelles globalement moyenne, la régénération naturelle est actuellement relativement faible en sous-bois des futaies de résineux, mais en cas d’éclaircie ou coupe elle peut montrer une belle dynamique. Les deux parcelles sont soumises à une attaque de scolytes sur les Epicéas, essences dominantes avec le Douglas dans les parcelles conduites en futaies, ces attaques mettent à mal les objectifs de production sylvicoles. Le plan d’aménagement forestier prévoit une reconversion en plantations de Mélèze, une première plantation a eu lieu sur une partie parcelles concernées en 2015, ce qui a engagé des frais.

Les volumes de bois de production prévue sur les deux parcelles concernées par le défrichement représentent 15 % de la production de la forêt communale de Conliège pour la période 2016-2034, avec une première coupe en 2024 et une seconde coupe en 2034, la coupe de 2034 est la plus importante, presque 3/4 du volume prévue pour ces deux parcelles au cours de la période 2016- 2036. Le défrichement des parcelles dans le cadre de l’extension de la carrière, ne permettra pas la production de bois. En effet, la quasi-totalité du boisement constitué d’épicéas a été coupée en 2019 pour des raisons sanitaires.

L’incidence du défrichement sur les investissements publics sera très faible du fait de l’altération du boisement concerné par l’attaque de scolytes qui nécessite une reconversion de ces parcelles.

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4.8.8 - Rôle écologique Il s’agit ici d’analyser le rôle du boisement par rapport à l'équilibre biologique d'une région ou d'un territoire présentant un intérêt remarquable et motivé du point de vue de la préservation des espèces animales ou végétales et de l'écosystème ou au bien-être de la population.

4.8.8.1. Atmosphère Les dispositions mises en place dans le cadre de l’activité extractive participeront à minimiser les incidences du défrichement sur le milieu atmosphériques (traitement des pistes pour limiter les émissions de poussières).

Pas d’incidence quantifiable prévisible sur l’atmosphère lié au défrichement.

4.8.8.2. Milieu naturel Le défrichement va entraîner la disparition des habitats dans l’emprise du projet. Ce défrichement représente une surface de 13,79 ha, réalisé sur 6 phases établies sur 30 ans. La perte d’habitat boisé représente un impact faible sur les habitats et la flore mais un impact sur la faune, notamment sur les Chiroptères et Oiseaux forestiers. Les boisements concernés sont essentiellement des résineux allochtones à vocation productive (Douglas, Epicéa) et des boisements de Noisetiers. L’enjeu faunistique est fonctionnel (nourrissage, reproduction et transit). Les résineux plantés présentent globalement moins d’enjeu que les feuillus quoiqu’ils soient attractifs pour certaines espèces (Bouvreuil pivoine et Roitelet huppé par exemple). Des boisements relativement âgés de Noisetiers, sont également concernés. Ces boisements, en mosaïque avec des prairies pâturées présentent un enjeu fort.

L’incidence prévisible du défrichement sur le milieu naturel est modérée.

4.8.8.3. Paysage Le site d’étude est à l’articulation du paysage forestier et industriel. En effet, la carrière étant existante depuis de nombreuses années, son extension de modifiera pas profondémment le paysage local malgré l’agrandissement de sa superficie.

La modification de l’occupation du sol reste discrète dans le paysage et le site conservera une ambiance proche de l’existant. La modification de l’ambiance paysagère actuelle n’induit aucune incidence négative significative : pas de suppression de paysage à enjeu et pas d’insertion d’entité paysagère nouvelle.

L’étude d’inter-visibilité a permis de mettre en évidence que seuls deux secteurs sont concernés par la perception du projet : Le hameau de la Gare de Publy au sud-est, Une habitation isolée au sud-ouest.

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Le projet disparait vite visuellement comme permet de le constater l’exploitation existante, qui est le plus souvent imperceptible du fait de l’exploitation en dent creuse. Par ailleurs des mesures paysagères et acoustiques prise lors de la conception du projet permettront de supprimer tout impact visuel qui pourrait avoir lieu suite à la suppression du boisement.

L’incidence prévisible du défrichement sur le paysage est faible.

4.8.9 - Protection des personnes et des biens Il s’agit ici d’analyser le rôle du boisement par rapport à la protection des personnes et des biens et de l'ensemble forestier dans le ressort duquel ils sont situés contre les risques naturels, notamment les incendies et les avalanches.

Dans le secteur du Premier Plateau, entre Briod, Publy et , de nombreux chemins agricoles et forestiers sont présents. Ces différents chemins sont essentiellement utilisés par les agriculteurs ou pour l’exploitation forestière. Ils sont également régulièrement fréquentés par les riverains, pour les activités de loisirs verts (promenade, vélo, randonnées, cueillette des champignons…).

La voie verte PLM passe au sud du projet d’extension. Elle est essentiellement fréquentée le week- end. En période de chasse, les bois, lisières et prairies sont également fréquentés par les associations communales de chasse.

Les parcelles concernées par les opérations de défrichement sont globalement en périphérie des secteurs de passages empruntés par la population. En conséquence, elles sont soumises à une pression humaine très limitée.

L'utilisation de machines à essences pour les travaux de défrichement peut être une source de départ de feu et des précautions sont à prendre. Dans des conditions de vent du nord, un départ de feu pourrait impacter le massif boisé qui est toutefois de faible superficie. La présence majoritaire de terres agricoles au sud de la zone d’étude limiterait l’effet d’un départ du feu.

Les habitations présentent une sensibilité limitée en cas de départ de feu au droit de la zone d’étude du fait de zones pouvant faire office de coupe feu entre le boisement concerné et les habitations. En effet, des parcelles agricoles de végétation basse créent une zone tampon de moindre combustibilité avant les secteurs habités. Une grande vigilance est toutefois recommandée pendant les travaux d'aménagement et de défrichement, source potentielle de départ de feu.

Il faut rappeler que selon le Dossier Départemental des Risques Majeurs du Jura, le site n’est pas concerné par le risque d’incendie de forêts et aucun incendie n’est connu depuis les 15 dernières années (source : Plan d’aménagement forestier).

L’incidence vis-à-vis du rôle de protection des personnes et des biens et très faible.

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4.8.10 - Bilan Carbone simplifié Dans le cas présent, au vu des surfaces forestières à défricher et de l’échelonnement du chantier de défrichement, le calcul des émissions de carbone liées au chantier de défrichement n’a pas été

réalisé. Il est considéré comme négligeable (< 0,01 t eq-CO2).

Masse de CO2 libérée par le défrichement Masse Masse totale Compartiment Surface (ha) Sources (t eq-C02/ha) (t eq-C02) Strate arborée de feuillus 279 4,3 1200 CARBOFOR, 2004

Strate arborée de résineux 227 8,2 1861 CARBOFOR, 2004

Strate type garrigue 110 1,8 198 CARBOFOR, 2004 INRA Bordeaux, Strate herbacée 15,5 2,3 36 Ephyse Masse de C02 totale libérée par le projet en t eq-C02 : 3295

Masse de CO2 non stockée par la végétation sur la durée du projet Masse Compartiment Surface (ha) Durée (an) Sources (t eq-C02/ha/an) Strate arborée et arbustive 3,73 15,61 30 CARBOFOR, 2004

Masse de CO2 totale non stockée sur 30 ans en t eq-C02 : 1759

BILAN CARBONE induit par le défrichement en t eq-C02 : 5054

Le défrichement des parcelles boisé va induire une libération de Gaz à Effet de Serre équivalent à 3

295 t eq-CO2 et une masse de CO2 non stockée sur 30 ans de 1 759 t eq-CO2, soit un bilan global à

long terme de 5 054 t eq-CO2.

Il est à noter qu’à l’heure actuelle, l’exploitation sylvicole menée sur les parcelles forestières

concernées peut déjà avoir une incidence en terme de libération de CO2 lors des coupes forestières.

Par ailleurs, des boisements seront reconstitués lors du réaménagement du site à l’avancement visant à compenser la perte de ces surfaces boisées du fait de l’exploitation de la carrière. A la fin du réaménagement de la carrière, les surfaces boisées issus des plantations et des boisements spontanés devraient représenter environ 12 ha.

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4.8.11 - Synthèse des incidences sur les peuplements forestiers Délai Incidence sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Fonctionnalité Exploitation Nulle physique Réaménagement Fonctionnalité Exploitation Nulle hydrologique Réaménagement Fonctionnalité Exploitation Modérée Négatif Court terme Direct Permanent écologique Réaménagement Faible Positif Long terme Fonctionnalité Exploitation Négatif Court terme Très faible Direct Permanent anthropique Réaménagement Positif Long terme

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4.9 - INCIDENCES SUR LES SITES ET LES PAYSAGES

Le volet paysager de l’étude d’impact environnemental a été réalisé par le Cabinet d’architectes et paysagistes 2BR. L’étude est présentée intégralement en annexe.

4.9.1 - Incidences sur les structures paysagères L’extension de la carrière va modifier l’affectation des sols. En effet, la partie sud et sud-est de l’extension de la carrière sera excavée. On retrouve trois ensembles paysagers qui structurent cet espace.

A partir du chemin qui longe la limite sud-est de la carrière actuelle, une importante masse arbustive et arborée est présente sur ce plateau. Ce sont principalement des taillis de noisetiers, mais on retrouve également en sous-bois, des végétaux indigènes qui ont su se développer en l’absence de l’activité humaine dans ce secteur. Il est difficile d’y entrer et de percevoir quoi que se soit dans cet espace du fait de la densité des végétaux. Cette végétation s’est développée jusqu’en limite des fronts rocheux de la carrière.

On retrouve également une prairie semi-ouverte paturée. Cet espace en cours de mutation, commence à se refermer progressivement du fait de la progression de végétaux ligneux sur ce secteur.

Le reste de l’espace est constitué d’un boisement de résineux planté au sud du site et s’arrêtant au niveau de la piste cyclable PLM puis se prolongeant au sud. Du fait de son caractère régulier et monospécifique, cette forêt ne présente pas un intérêt paysager remarquable.

Ce changement d’affection des sols n’aura pas d’impact sur la structure paysagère du premier plateau au droit du projet. En effet, exploité en dent creuse, le site ne modifiera pas les caractéristiques générales du secteur, d’autant plus que les différentes composantes paysagères sont bien représentées dans la proche périphérie de la carrière. Ainsi, les impacts sur les structures paysagères liées à l’exploitation de la carrière se traduiront par : un changement de la couleur et de la texture initiales des sols ; ils passeront d’une dominante verte au gris pour les surfaces décapées, et à brun dès que les travaux s’opéreront en profondeur ; une modification topographique, la fosse d’extraction et les merlons périphériques du site créeront une modification de la topographie locale, générant un appel visuel et une certaine artificialisation du secteur ; une transformation temporaire de l’aspect général des lieux, avec la création d’un espace à vocation industrielle, lié à l’exploitation du site, le fonctionnement d’engins, et à la circulation de camions.

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Ces effets sont à nuancer car : le changement sera progressif, puisque l’ensemble de la surface ne sera pas exploité d’un seul tenant, mais par phases progressives ; le principe d’exploitation retenu consistera à remettre en état, de manière coordonnée, l’ensemble de la carrière à l’extraction.

La disparition des boisements de résineux présents dans la partie sud du projet d’extension va entraîner une modification des structures paysagères. Des impacts sont à envisager au niveau des lisières et de la transition entre le projet carrier et le pourtour du site (boisements, prairies, cultures…). Il sera probablement nécessaire de réaliser des plantations paysagères en limite de site pour en assurer une transition harmonieuse (mesures de réduction).

L’effet sur les structures paysagères est donc jugé faible.

La végétation s’est développée uniquement sur les hauteurs des fronts rocheux. Elle se densifie sous forme de nombreux taillis en s’éloignant de ses fronts.

La partie sud-est est composée d’une petite partie en prairie semi-ouverte, agrémentée de masse arbustive.

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La forêt de résineux située en limite sud de la future extension de la carrière, est touchée par le projet d’extension de la carrière

4.9.2 - Incidences liées à la perception visuelle 4.9.2.1. Méthodologie Les enjeux paysagers liés à la perception du projet et à sa visibilité sont étudiés par le biais d’une étude de visibilité. Elle est illustrée par un reportage photographique et réalisée sur la base de déplacements en voiture et à pied au sein de l’aire d’étude étendue.

Une carte d’inter-visibilité est réalisée à l’aide du Modèle Numérique de Terrain (MNT), pour déterminer les zones visibles ou non depuis le site du projet, du fait de la topographie. Sur la carte produite, les zones non visibles depuis le projet sont assombries et seules les zones de visibilité potentielles apparaissent. La carte d’inter-visibilité, ne prenant en compte que la topographie, analyse la situation la plus défavorable. D’autres écrans, comme la végétation ou l’urbanisation, peuvent en effet venir masquer des zones qui sont potentiellement visibles selon la carte d’intervisibilité.

Une visite de la carrière est donc réalisée afin de contrôler les secteurs perçus depuis cette dernière. Des déplacements au sein de l’aire d’étude étendue vont permettre de vérifier s’il existe des visibilités sur le site.

4.9.2.2. Rappel du contexte La carrière de Briod correspond à une vaste fosse de 600 mètres de long par 500 mètres de large dont la profondeur par rapport au terrain naturel atteint actuellement une trentaine de mètres. Elle présente d’importants fronts de taille de différentes couleurs en fonction de la géologie, avec une dominance pour le blanc du calcaire. Ces éléments calcaires n’en présentent pas moins des motifs paysagers intéressants d’une part par leur couleur et d’autre part par leur morphologie.

Le secteur nord-ouest de la carrière a été en partie, réaménagé par l’implantation d’un merlon paysager avec des espèces arborées variées au niveau du haut du talus. Ces plantations ont eu des

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taux de réussite divers suivant les parcelles, certaines espèces s’exprimant mieux que d’autre. Cela donne un rendu hétérogène intéressant marqué par l’alternance de zones semi-ouvertes et de secteur où la végétation est plus dense.

A l’état actuel, la carrière n’est pas visible depuis l’extérieur, hormis au niveau de l’entrée au nord. Le projet d’extension prévoit l’exploitation de la partie au sud de la carrière jusqu’en limite de la piste cyclable. Cette emprise est constituée d’une zone en prairie qui s’enfriche, d’un bois de résineux, et d’une masse arbustives dense qui s’est développée en limite des fronts rocheux de l’actuelle carrière. Atteignant une profondeur de 456 m NGF, le projet comprendra la création de fronts rocheux en banquettes, de zones de remblaiement comblant le fond de la future zone d’exploitation. Ces espaces seront en partie boisées (plantation et colonisation naturelle) ou occupés par une pelouse sèche pâturée.

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4.9.2.3. Evaluation des incidences visuelles L’activité de carrière consiste à extraire des matériaux pour produire des granulats. Il en résulte ainsi une fosse d’extraction. L’exploitation de la carrière, dans le cadre de son extension, tend à se développer vers le Sud, s’éloignant des habitations de Briod mais se rapprochant du quartier de l’ancienne gare de Publy. Toutefois, comme le montre le reportage photographique, la ceinture paysagère qui borde le site assure actuellement à la carrière et son projet d’extension une barrière efficace, les impacts paysager sont ainsi nul à faible. Si cette barrière venait à disparaître, l’impact paysager du projet serait alors modéré.

Perception proche (moins de 1 Km)

Au regard de la topographie globalement plate, la végétation bocagère et forestière du premier plateau joue un rôle primordial pour l’intégration de la carrière dans le paysage du premier plateau.

Ainsi, au nord, les habitations les plus proches (lieux-dits les Capucines, les Pincettes à Briod) n’auront aucune perception des front rocheux. Les haies bocagères ainsi que le merlon végétalisé situés en limite nord-ouest de la carrière limitent très fortement les vues sur le site.

Du fait d’une extension vers le sud, les abords nord de la carrière ne feront pas l’objet de travaux et aucune modification des perceptions actuelle de la carrière n’est attendue pour les premières habitations du bourg de Briod.

Les habitations les plus proches du futur projet d’extension sont celles situées au niveau du hameau de la Gare, à Publy, et l’habitation située au sud-ouest du projet. Les limites d’autorisation sont situées à 130 mètres de la première habitation, et les fronts les plus proches à 210 mètres. A l’heure actuelle, les terrains concernés par l’extension sont majoritairement constitués par des boisements de résineux communaux, gérés par l’ONF. Ces derniers ont fait l’objet d’une coupe sanitaire en 2019, du fait d’attaques sévères de scolytes. Ces terrains vont évoluer rapidement vers un taillis mixte de feuillus et de résineux dense.

Dans le cadre du présent projet, l’exploitation de la carrière et de son extension viendra modifier la nature des parcelles forestières, et en l’absence de mesure, aura un impact faible à modéré sur son environnement proche. En effet des perceptions du site seront existantes depuis les différents points de vue identifiés, notamment au niveau de la gare de Publy ou de certains axes routiers à proximité du projet.

L’étude d’impact a également montré qu’il était nécessaire de mettre en place un merlon acoustique suffisamment dimensionné, d’une hauteur comprise entre 5 à 10 m, visant à limiter les niveaux sonores aux premières habitations. Ce merlon, établi au droit des limites sud, est et ouest du secteur en extension est une structure linéaire qui constitue un élément artificiel et visible dans le paysage.

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D’autre part, la voie verte, longeant les limites sud du site constitue, en l’absence d’écran végétalisé, un secteur où des perceptions sur le projet pourraient être existantes. Toutefois, cette dernière est encaissée de deux à trois mètres sous le terrain naturel et les perceptions visuelles, à gauche et à droite de la voie verte sont très restreintes.

Au nord, la perception de la carrière sera possible depuis son entrée lorsqu’on circule sur la voie communale. Seule une partie des bâtiments administratifs à l’entrée sera visible, l’exploitation en dent creuse du site se déroulera en contrebas.

Le projet a une incidence faible à modéré sur les perceptions proches en l’absence de mesures.

Perception semi-lointaine (entre 1 Km et 5 km) En l’absence de mesures, l’impact paysager de la carrière et de son projet d’extension est donc faible à modéré, avec un principal enjeu de visibilité au sud de l’autorisation (hameau de la gare de Publy, habitation isolée).

Les principales mesures détaillées ci-après viseront à maintenir les écrans végétalisés présents sur à la périphérie du site (Evitement) et à les renforcer (Réduction), pour intégrer l’extraction et les éléments annexes (merlon acoustique, entrée…) depuis les principaux points de vue identifiés (hameau de la gare, RD entre Briod et Publy, Voie verte).

Les photos prises depuis le site d’étude ne montrent aucune inter-visibilité marquante entre la carrière actuelle et ses alentours (semi-lointaines et lointaines). Le projet d’extension n’accentuera donc pas les incidences visuelles au sein de cette aire d’étude.

En effet, les barrières topographiques et végétales sont nombreuses dans le contexte bocager du plateau. Elles font écran à toute perception de la carrière.

Le projet n’a aucune incidence sur les perceptions visuelles semi-lointaine.

Co-visibilité avec les Monuments Historiques La carte d’inter-visibilité potentielle rélève que les caractéristiques topographiques ne permettent pas de percevoir le projet depuis la Nécropole tumulaire de Conliège.

Le projet respectera les préconisations qui pourront être émises par l’Architecte des Bâtiments de France.

Il n’existe aucune co-visibilité avec les Monuments Historiques.

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4.9.3 - Synthèse des Incidences sur le paysage Délai Incidences sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Monuments Exploitation Historiques et Nulle - - - - Réaménagement co-visibilité Structures Exploitation Faible Négatif Temporaire Court terme Direct paysagères Réaménagement Faible Positif Permanent Long terme Perception Exploitation Faible à modérée Négatif Temporaire Court terme Direct visuelle Réaménagement Faible Positif Permanent Long terme

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Reportage photo 1

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Reportage photo 2

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Reportage photo3

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Reportage photo 4

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Reportage photo 5

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Reportage photo 6

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4.10 - INCIDENCES SUR LE MILIEU HUMAIN

4.10.1 - Incidences sur les activités économiques et industrielles Le prolongement de l’activité d’extraction de la carrière va permettre le maintien de 6 emplois direct. A cela s’ajoute les emplois indirects liés à l'approvisionnement divers, les repas des ouvriers, les sous-traitants locaux (électriciens, chaudronniers…), etc. Au total, ce sont près de 35 ETP (Equivalent Temps Pleins) qui sont directement ou indirectement liés à l’activité extractive de la carrière de Briod-Conliège. Cette activité s’intègre dans le tissu économique local, constituant ainsi un effet positif.

Les communes de Briod et Conliège sur lesquelles est implantée la carrière perçoivent des revenus liés à la Contribution Economique Territoriale (Ex taxe professionnelle). Ces deux communes peuvent aussi compter sur les redevances issues des contrats de foretage, redevance proportionnelle aux volumes exploités chaque année.

Aucun effet négatif n’est à prévoir sur les autres industries ou activités économiques présentes sur les communes.

Le projet présente un impact positif sur l’économie et le développement local.

4.10.2 - Incidences sur les espaces agricoles et forestiers 4.10.2.1. Activité agricole

Espaces agricoles Document n°18.098 / 61 Dans le texte

Le projet est susceptible d’avoir un impact sur les terres agricoles. En effet, en l’absence de mesures, l’incidence sur les terres agricoles concernera 2,1 hectares (partie de la parcelle ZC-14, Conliège). Il s’agit de pelouses mésophiles calcicoles, entrecoupées de bosquets arbustifs, dont la valeur écologique a également été mise en avant dans le cadre des inventaires écologiques.

L’exploitant agricole (GAEC La Clef des Champs à Publy) de cette parcelle ZC14 exploite 230 hectares au total et produit du lait à Comté. Ainsi, la surface soustraite à son exploitation représente 0,9 % de sa Surface Agricole Utile.

Si cet impact est faible à modéré, des mesures fortes seront mises en place pour que la carrière ait une incidence positive sur la création de terres agricoles, et cela dès la première phase de l’autorisation.

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En effet, dès cette phase, ce sont 1,7 hectares de pelouses qui seront réouvertes au nord de la carrière, dans le cadre d’une mesure compensatoire, en lieu et place de taillis de noisetier (cf. chap 11.2.4), surface à laquelle s’ajoute la restitution de 0,7 ha de pelouses sèches sur le remblai. Lors de la phase 2, ce sont 1,3 ha supplémentaires qui seront restitués pour une surface agricole impactée de 200 m². Pour les phases suivantes, le gain de surface agricole est au minimum de 3,9 ha (6 ha restitués vs 2,1 ha impactés).

Ainsi les surfaces agricoles seront en constante augmentation au cours de l’exploitation (cf. carte des espaces agricoles ci-après) et à la fin de la phase 6, ce seront 7,1 hectares de terrains agricoles qui seront recréés, soit un gain total de 5 hectares avant finalisation du réaménagement. Cette mesure est également identifiée comme une mesure compensatoire écologique.

Les premières années, un pâturage léger sera mis en place (ou fauche mécanique) de manière en entretenir la pâture. Une fois que cette dernière sera fonctionnelle, le pâturage sera engagé de manière régulière. LCJ se fera accompagner par une structure compétente pour définir la charge bovine à mettre en place pour que le milieu évolue vers des pelouses pâturées à forte valeur écologique.

Dans le cadre du réaménagement final de la carrière, 14,4 hectares de pelouses supplémentaires seront créés au niveau du carreau d’exploitation et restituées aux agriculteurs du secteur, en privilégiant, dans la mesure du possible, les exploitations produisant du lait à Comté. Elles seront pâturées par un troupeau bovin du plateau, comme le sont les pelouses présentes autour de la carrière. Au total, l’augmentation de surface agricole sera ainsi d’environ 19,4 ha se répartissant ainsi : Gain des surfaces (+21,5 ha) : - Réaménagement coordonné du remblai Nord : + 5,4 ha - Réaménagement du carreau (pelouse) : + 14,4 ha - Réouverture au Nord (Mesures compensatoires) : + 1,7 ha Perte de surface : - 2,1 ha TOTAL : 19,4 ha

Les modalités de réalisation de ces mesures sont détaillées dans la partie Mesures.

L’effet indirect sur l’agriculture pourrait être lié à un éventuel dépôt de poussière sur les cultures environnantes (gène éventuelle de la photosynthèse). Cet éventuel effet serait temporaire et les dépôts sont facilement évacués par les pluies. Par ailleurs, plusieurs mesures visant à limiter le niveau de poussières dans l’environnement sont prises dans le cadre de l’exploitation.

L’effet sur l’agriculture est toujours positif au cours de l’exploitation puisque les surfaces créées le sont en amont de celles supprimées, et plus largement après le réaménagement avec un gain de surface de 19,4 ha au total par rapport à la situation actuelle.

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4.10.2.2. Activité sylvicole Le Projet nécessite le défrichement d’une surface de 13,9 ha. Au sein du projet, les surfaces concernées par l’activité sylvicole représentent 11,9 hectares (régime forestier).

Ces 11,9 hectares appartiennent à la commune de Conliège qui possède un patrimoine forestier important sur le territoire communal. La forêt communale de Conliège bénéficie d’un aménagement pour la période 2016-2035. Le traitement principal est celui de futaie régulière. La surface concernée par le défrichement est principalement affectée à la production de bois d’œuvre résineux (épicéa majoritairement). Les caractéristiques édaphiques offrent des potentialités forestières faibles (production inférieure à 3m3/ha/an).

La diminution de surfaces sylvicoles induira une diminution des gains liés à cette activité ; cette diminution est largement compensée par les redevances issues du contrat de foretage concernant l’exploitation de la carrière.

Le projet n’aura qu’un impact faible sur les peuplements forestier et les revenus liés à la coupe des arbres. En effet, ces boisements ont subi, au cours des trois dernières années, de fortes attaques de scolytes et ont fait l’objet d’une coupe sanitaire en 2019. Ainsi en termes de surface sylvicole, seule une jeune plantation de mélèze (env. 1 ha) est résiduelle et sera indemnisée par LCJ au titre de la perte d’avenir des bois.

Ces terrains étant soumis au régime forestier, l’ONF continuera de percevoir les frais de garderie liés à l’exploitation de la carrière.

A terme et après réaménagement, des boisements seront restitués à la commune de Conliège.

Le projet aura un impact faible sur l’activité sylvicole et très faible après arrêt de l’exploitaiton.

L’incidence sur les peuplements forestiers est présentée dans le chapitre 4.8.

4.10.3 - Incidences sur le patrimoine culturel, touristique et archéologique

Phasage archéologique – décapage des terrains Document n°18.098 / 62 Dans le texte

4.10.3.1. Impacts sur le patrimoine culturel et archéologique Le projet de renouvellement et d’extension de la carrière se situe à proximité de la nécropole tumulaire de Conliège. Il s’agit d’un ensemble de tumulus (éminence artificielle recouvrant une sépulture). Il se devine dans le paysage par un bombement topographique. Cette nécropole est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1993 et possède donc un périmètre de protection de 500 m. Le périmètre projet est ainsi concerné par le périmètre de protection.

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La conservation des écrans boisés en périphérie du projet d’extension de la carrière n’induira aucune co-visibilité entre le site inscrit et les zones d’extractions.

Le projet d’extension étant situé au sein du périmtère de protection des abords du monument, l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France est nécessaire dans le cadre de l’instruction du dossier. Des préconisations pourront être émises.

Par ailleurs, du fait de la présence de cette nécropole tumulaire, les terrains présents dans le secteur peuvent présenter une forte sensibilité archéologique.

Le secteur du premier plateau ayant montré la présence de nombreux vestiges archéologiques, LCJ sera vigilante et montrera une attention particulière lors des travaux de découvertes. Elle se conformera aux prescriptions du Service Régional de l’Archéologie pour ce qui concerne l’archéologie préventive et les prescriptions de diagnostic.

L’activité de la carrière est susceptible de mettre en évidence des structures archéologiques, notamment lors du décapage. Le phasage des surfaces décapées est présenté dans le document suivant. Le projet d’extension devra être conforme à la règlementation relative à l’archéologie préventive. En cas de découverte fortuite de vestiges archéologiques, les opérations de décapage seront stoppées et LCJ en avisera immédiatement la Direction Régionale des Affaires Culturelles en Franche-Comté, conforménent aux articles L.531-14 et R.531-8 du Code du patrimoine.

Ainsi, en cas de découverte de vestiges, ces derniers seront étudiés et mis en valeur par des intervenants spécialisés.

Le projet présente un impact potentiel sur le patrimoine archéologique dans la zone d’extension uniquement. L’effet du projet sur le patrimoine archéologique et l’acquisition de connaissances, en cas de découverte, est positif. En l’absence de découverte, l’effet du projet sera nul.

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4.10.3.2. Impacts sur le tourisme L’analyse de l’état initial a mis en avant l’importance du tourisme dans ce secteur jurassien et plus particulièrement d’un tourisme vert.

On peut ainsi noter la présence de nombreux sentier de randonnés (3 GR, et des sentiers locaux balisés) sur le plateau et au droit des reculées de Conliège et de Baume-les-Messieurs. Au droit du projet, les trois GR sont confondus et empruntent la voie verte PLM reliant Lons-le-Saunier à Champagnol, voie dédiée aux moyens de circulation doux.

La carrière est présente et implantée sur le territoire depuis de nombreuses années, ainsi, les impacts sur le tourisme sont maitrisés et réduits.

Toutefois l’exploitation se poursuivra dans le cadre de la future autorisation en direction du sud, aux limites de la voie verte.

En l’absence de mesures, les effets sur le tourisme, essentiellement lié à la voie verte seraient forts, le temps de l’exploitation, avec des impacts bruits, poussières ou paysagers importants.

Il est également à noter que la carte IGN montre la présence d’un sentier non balisé traversant la zone d’extension. Ce chemin, fortement enfiché en 2017, est très peu utilisé, essentiellement par les riverains (promeneurs, chasseurs…). Il a ainsi un rôle mineur pour le développement touristique, et l’absence de continuité n’aura aucun impact sur le tourisme. Précisons que les GR (via la voie verte) sont balisés et permettent déjà de contourner la carrière et sa future extension par le sud.

Les mesures relatives au paysage, mais aussi aux émissions sonores et de poussières limiteront les effets potentiels susceptibles d’être subis par les touristes fréquentant le secteur (sentiers de randonnée principalement).

A terme, le projet de réaménagement visant à la mise en valeur écologique et paysagère du site, la carrière constituera un atout paysager pour les promeneurs avec la mise en place d’un belvédère et d’un panneau d’interprétation.

Le projet présente une incidence modérée à forte sur le tourisme (utilisateur de la voie verte).

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4.10.4 - Incidences sur les réseaux de distribution et de transport 4.10.4.1. Incidences sur la circulation

Trafic routier Document n°18.098 / 63 Dans le texte

Le transport est de deux ordres : Le transport interne à l’exploitation sur la zone d’extraction : le transport de matériaux extraits du front de taille jusqu'aux installations de concassage-criblage puis jusqu’aux zones de stock sera assuré en totalité par le réseau interne à la carrière. Les pistes n’affectent pas le réseau public et n’occasionnent donc aucune gêne. Par ailleurs, il faut noter que LCJ s’est équipée d’une nouvelle unité mobile de concassage criblage, faisant office de nouvelle unité et reliée à l’installation fixe (secondaire et tertiaires) par un convoyeur à bande. Cette installation sera positionnée au plus près des fronts d’exploitation limitant ainsi fortement le transport des matériaux bruts par dumper ; Les camions « clients » à partir des zones de stockage : la sortie des camions se fait de manière sécurisée sur la RD 39. La carrière est indiquée par des panneaux de signalisation sur cette route.

Le trafic généré par l’exploitation est ainsi uniquement induit par les camions venant s’approvisionner en matériaux. La durée quotidienne d’ouverture à la clientèle est généralement de 8h du lundi au jeudi (de 7h30 à 12h et de 13h30 à 17h) et de 7h le vendredi (de 7h30 à 12h et de 13h30 à 16h).

Les matériaux produits sur la carrière sont évacués par la voie publique au moyen de camions dont la charge utile est en moyenne de 25 tonnes. La carrière fonctionne environ 240 jours par an.

L’itinéraire emprunté par les poids lourds sera le même qu’actuellement, essentiellement en direction de Lons-le-Saunier et de la plaine de la Bresse. Jusqu’à la RD 471, axe majeur de circulation, l’itinéraire ne traverse aucun village ou zone d’habitation. En effet, la route sortant de la carrière a été créée et aménagée par l’entreprise Chalumeau pour les camions liés à l’activité de la carrière. Elle a été depuis classées en route communale. LCJ prend en charge une partie des coûts d’entretien de cette route.

Ensuite, les camions s’insèrent dans la circulation sur l’axe Lons-le-Saunier/Champagnole pour atteindre la préfecture jurassienne. Rappelons que cet axe est parfaitement adapté au trafic poids- lourds et est à même d’absorber facilement les camions provenant de la carrière.

L’augmentation des tonnages commercialisés (+ 130 000 tonnes par an) sera à l’origine d’une augmentation du nombre de camions sortant de la carrière.

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A l’heure actuelle, ce sont environ 50 camions qui sortent chaque jour de la carrière, représentant 100 rotations (25 tonnes de charge moyenne, 240 jours ouvrés). Cette circulation est nécessaire à l’activité et permet l’approvisionnement des chantiers locaux jurassiens. Dans le cadre du renouvellement de l’autorisation, ce seront 72 camions qui sortiront du site chaque jour soit 144 rotations (production moyenne commercialisée de 430 tonnes par an).

Ainsi l’augmentation de tonnage se traduira par une augmentation modérée des camions sur la route : Au droit de la RD 39, cette augmentation sera de 32,5 % du trafic poids-lourds, et 2,2 % du trafic total, sur un linéaire de 850 m. Il est à noter l’absence d’habitations le long de ce tronçon ; Au droit de la RD 471, en direction de Lons, l’augmentation du trafic poids-lourds sera de 6,6 %, pour une augmentation globale du trafic de 0,6 %. Cette route est un des axes structurant du département jurassien et est adapté au trafic poids-lourds.

Du fait de la situation de la carrière et de la présence d’axes de circulation adaptés, cette augmentation n’induira pas d’impacts supplémentaires sur les populations riveraines.

Les effets suivants liés à la circulation sont identifiés : Présence de salissures sur la route (poussières, boues) en sortie de site, Envol de poussières Risque de collision entre les usagers de la route et les camions, notamment en sortie de site, Dégradation de l’état de la chaussée au niveau de la route communales.

Les mesures détaillées dans le chapitre dédié viendront réduire fortement ces effets identifiés.

La carrière présente un impact modéré sur le trafic routier.

4.10.4.2. Incidences sur les réseaux Aucun réseau aérien ou souterrain existant (ENEDIS, France Telecom, Véolia) n’est à l’origine d’une servitude contraignante pour l’exploitant.

Les réseaux existants alimentant la carrière (conduite eau, ligne électrique et ligne téléphonique) seront conservés et la poursuite de l’exploitation n’aura pas d’effet sur le maintien de leur intégrité.

La carrière n’a et n’aura aucun impact sur les réseaux présents à proximité.

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4.10.5 - Incidences sur la production de déchets 4.10.5.1. Déchets liés à la production L’extraction de matériaux génère des déchets de production lié à l’activité extractive. Il s’agit des terres et matériaux de découvertes, ainsi que des produits de tri et de scalpage du gisement. Ces déchets font l’objet d’un plan de gestion des déchets inertes et des terres non polluées issus de l’activité extractive (Article 16 bis de l’Arrêté ministériel de 22 septembre 1994 modifié). Ce plan de gestion est joint à cette demande d’autorisation en annexe de la pièce A.

Les déchets inertes et les terres non polluées, lorsqu'ils sont replacés dans les trous d'excavation à des fins de remise en état ou à des fins de construction liées au processus d'extraction des minéraux (pistes, voies de circulation, merlons...), ne sont pas visés par les dispositions applicables aux installations de stockage de déchets inertes et de terres non polluées de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994.

Compte tenu du gisement sédimentaire qui ne contient ni marnes pyriteuses, ni argiles pyriteuses, ainsi que de l’exploitation et du traitement des matériaux présents sur le site, les déchets issus de la carrière de Briod sont inertes.

Sur le site de Briod, les déchets issus de l’exploitation (produits issus du décapage et du scalpage, et poussières) seront utilisés à deux titres, comme c’est également le cas dans le cadre de l’autorisation actuelle : pour la réalisation d’aménagements nécessaires à l’exploitation du site ; pour la remise en état coordonnée de la carrière, conformément au plan de réaménagement proposé dans ce dossier.

Il n’y a donc pas d’installation de stockage de déchets inertes sur la carrière de Briod au sens de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié.

Les volumes de stériles d’exploitation représentent entre 25 et 30 % du gisement exploité. Si ce taux est important, il permet de produire des matériaux d’excellente qualité destinés à des marchés exigeants, en substitution de matériaux alluvionnaires.

LCJ a déjà mis en place des mesures visant à limiter la production de déchets inertes (mise en place d’un crible à étoiles et scalpeur à disque), cette démarche se poursuivra dans le futur pour limiter au maximum les volumes de stériles de productions.

4.10.5.2. Déchets liés au fonctionnement de l’installation Comme pour toute activité, des déchets liés au bon fonctionnement de la carrière sont présents. Ces déchets sont de différentes natures :

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Les déchets non dangereux assimilés à des déchets ménagers. Ils sont collectés par les services communaux ; Les déchets non dangereux lié à l’entretient des engins et de l’installation : emballage (bois, plastique), pièce d’usure (ferraille), pneux… ; Les déchets dangereux : matériaux souillé (chiffons, pièces métallique), cartouches de graisses, huiles usagées, eaux de vidanges des séparateurs.

La production de déchets et l’absence de gestion de ces derniers peut être à l’origine d’effets sur l’environnement avec une pollutions des eaux et des sols notamment. C’est pourquoi LCJ a mis en place de nombreuses mesures visant à une gestion optimale des déchets produits sur le site (tri des déchets et stockages à l’abri des intempérie, collecte par des sociétés agréées, contrat full service pour les engins…). Toutes ces mesures seront détaillées dans le chapitre 9.10.1.

Tous les déchets produits sur le site seront collectés avant d’être évacués vers leur filière respective d’élimination.

En fin d’exploitation, aucun déchet, de quelque nature que ce soit, ne sera plus présent sur le site conformément à l’arrêté du 22 septembre 1994.

En l’absence de mesures et de gestions des déchets, les effets de ces derniers sont considérés comme fort.

4.10.6 - Synthèse des Incidences sur le milieu humain Délai Incidences sur Phase Intensité Effet Mode Durée apparition Exploitation Modérée Positif Direct Temporaire Court terme Economie Réaménagement Nulle - - - - Espaces agricoles Exploitation Faible Positif Direct Temporaire Court terme et forestiers Réaménagement Modérée Positif Direct Permanent Moyen terme Patrimoine Modérée à Exploitation Négatif Direct Temporaire Court terme culturel, forte

touristique et Réaménagement Modérée Positif Direct Permanent Moyen terme archéologique Exploitation Modérée Négatif Direct Temporaire Court terme Trafic routier Réaménagement Nulle - - - - Réseaux de Exploitation Nulle - - - - distribution Réaménagement Exploitation Forte Négatif Direct Temporaire Court terme Déchets Réaménagement Nulle - - - -

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4.11 - INCIDENCES SUR LA SANTE : EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES

L’analyse des effets sur la santé constitue le volet sanitaire, institué par l'article L. 122-5 du Code de l'Environnement (reprenant les dispositions de l'article 19 de la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie), a pour objet d'analyser les effets potentiellement induits par le projet sur la santé des populations voisines.

L'étude des risques sanitaires prend en compte les effets potentiels sur la santé humaine liés au fonctionnement normal de l'exploitation car l’évaluation porte avant tout sur les risques chroniques. Les phases de fonctionnement critique (dysfonctionnement, arrêt d'un système de dépollution…) peuvent également être décrites dans la mesure où les flux moyens annuels de substances émises peuvent être modifiés. Elle ne concerne pas le fonctionnement accidentel comme l'explosion, l'incendie ou l'émission de substances anormalement confinées (l'accident correspond à un flux brutal de substances polluantes), traité dans l'étude de dangers (Pièce C du présent dossier).

L’analyse des risques sanitaires s'effectue selon la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des ICPE soumises à autorisation définie par la circulaire du 9 août 2013. Cette circulaire prévoit que, pour les ICPE qui ne sont pas mentionnées à l’annexe I de la directive n°2010/75/UE du 24 novembre 2010, l’analyse des effets sur la santé requise dans l’étude d’impact soit réalisée sous forme qualitative.

L’analyse des risques s'appuie sur le guide de l’INERIS « Evaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires », d’août 2013.

La démarche intégrée pour la gestion des émissions de substances chimiques par les installations classées est construite selon quatre étapes : 1. Evaluation des émissions de l’installation ; 2. Evaluation des enjeux et des voies d’exposition ; 3. Evaluation de l’état des milieux ; 4. Evaluation prospective des risques sanitaires.

Dans le cas du présent dossier, cas d’une installation classée en fonctionnement et qui n’est pas mentionnée à l’annexe I de la directive n°2010/75/UE du 24 novembre 2010, l’évaluation ci-après reste qualitative. L’évaluation de l’état des milieux n’est pas abordée. En effet, en l’absence d’impacts avérés sur l’environnement, l’interprétation sur l’état des milieux n’est pas obligatoire.

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4.11.1 - Evaluation des émissions de l’installation 4.11.1.1. Inventaire et description des sources Les agents chimiques, biologiques et physiques pouvant être émis dans l'environnement du fait du projet sont recensés de manière exhaustive. Seuls les agents susceptibles de présenter un danger pour la santé humaine sont retenus pour la suite de l'analyse.

Dans le cadre de ce dossier de renouvellement, les matériaux exploités et les conditions d’exploitation et de traitement seront les mêmes qu’actuellement. Les sources d’émissions sont donc les suivantes :

Milieu Origine des émissions Caractérisation des sources Substances émises récepteur Poussières Emissions Sur les fronts d’exploitation Agent Abattage à l’explosif Bruit atmosphériques 1 à 2 tirs par semaine physique Vibrations Poussières Agent Fonctionnement des Emissions Bruit physique camions et des engins atmosphériques Périmètre d’exploitation Vibrations (exploitation, Gaz d’échappement et Engins sur la carrière chargement, Emissions Agent odeurs (CO, CO2, SO2, circulation) aqueuses chimique NO2, COV) Hydrocarbures Emissions Poussières Agent Installation de atmosphériques Périmètre d’exploitation Bruit physique traitement (Installations de Vibrations (concassage, criblage) Emissions traitement) Agent Hydrocarbures aqueuses chimique Composés organiques Lessivage par les eaux de pluie du carreau de l’exploitation et des Emissions Agent Hydrocarbures Périmètre d’exploitation pistes internes aqueuses chimique Composés organiques Lavage des engins Eaux sanitaires

Les vibrations émises par les engins ou les machines ne se propagent pas au-delà de quelques mètres. Il n'y a donc pas lieu de rechercher leurs effets.

4.11.1.2. Bilan qualitatif des flux Les émissions de l’installation recensées dans le paragraphe précédent, sont comparées aux prescriptions applicables dans le tableau ci-après : De l’arrêté préfectoral du 30 juillet 2001 portant prolongation de l’autorisation d’exploiter la carrière à ciel ouvert de roches massives calcaires et ses installations annexes de traitement sur le territoire des communes de Briod et Conliège, et l’arrêté préfectoral complémentaire du 24 avril 2017 ; Des arrêtés ministériels génériques ou spécifiques à certains types d’ICPE ; De la directive des émissions industrielles.

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Directive relative aux Dispositions de l’arrêté d’exploitation de la carrière Emissions Arrêtés ministériels émissions industrielles (IED) du 30 juillet 2001 du 24 novembre 2000 Arrêté 22 septembre 1994 relatif à Les tirs de mine ne doivent pas être à l’origine de vibrations susceptibles Aucune valeur limite fixée par l’exploitation des carrières prévoit que les d’engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires la Directive. tirs de mines ne doivent pas être à l’origine pondérées supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois axes de la de vibrations susceptibles d’engendrer Vibrations construction. dans les constructions avoisinantes des Le respect de la valeur de la fonction de pondération du signal est vérifié vitesses particulaires pondérées pour tous les tirs réalisés sur la carrière tant que le front d’exploitation supérieures à 10 mm/s mesurées suivant s’approchera des maisons du lieu-dit « La Gare ». les trois axes de la construction Les eaux pluviales susceptibles d’être souillées par des hydrocarbures Aucune valeur limite fixée par telles que les eaux de ruissellement sur l’aire d’entretien des engins de la Directive. chantier doivent transiter dans un dispositif débourbeur séparateur d’hydrocarbures équipé d’un obturateur automatique ; Tout stockage d’hydrocarbure doit être associée une capacité de rétention dont le volume est au moins égal à la plus grande des deux valeurs suivantes : 100 % de la capacité du plus grand réservoir ou 50 % de la capacité des réservoirs associés ; Les rejets d’eaux de procédé des installations de traitement des matériaux et d’élimination des poussières et des boues des camions Arrêté 02 février 1998 relatif aux émissions Hydrocarbures sont interdits. Ces eaux sont intégralement recyclées. Le circuit de des ICPE : les rejets respectent les valeurs recyclage est conçu de telle manière qu’il ne puisse donner lieu à des limites en hydrocarbures totaux 10 mg/l si pollutions accidentelles ; le rejet dépasse 100 g/j. Le ravitaillement et l’entretien des engins sont réalisés sur une aire étanche équipée d’un caniveau capable de réceptionner les égouttures et relié à un point bas étanche équipé d’un séparateur de boues et de liquides légers ; Normes de rejet dans le milieu naturel : Hydrocarbures inférieurs à 10mg/l (Norme NFT 90 114) MEST (matières en suspension totale) inférieures à 35 mg/l (norme NFT 90 105).

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Les niveaux maximums de bruit à ne pas dépasser, en limite de la zone Arrêté 23 janvier 1997 relatif à la limitation Aucune valeur limite fixée par d’exploitation, sont fixés comme suit : des bruits émis par les ICPE : la Directive. Les jours ouvrables de 7h à 22h : 60 dB (A) Respect d’une émergence supérieure à : Tous les jours de 22h à 7h ainsi que dimanche et jours fériés : 50 dB (A). 5 dB (A) de 7h à 22h sauf dimanche et jours fériés ; Les émissions sonores ne doivent pas engendrer une émergence supérieure 3 dB (A) de 22h à 7h ainsi que les aux valeurs admissibles ci-après : dimanches et jours fériés. Bruit Niveaux ambiants > 45 dBA, émergence inférieure à : Niveaux de bruit à ne pas dépasser en 5 dBA de 7h à 22h sauf dimanche et jours fériés ; limite de propriété : 3 dBA de 22h à 7h + dimanches et jours fériés. 70 dB (A) de 7h à 22h, Niveaux ambiants > 35 dBA mais ≤ 45 dBA, respect d’une émergence 60 dB (A) de 22h à 7h. inférieure à : 6 dBA de 7h à 22h sauf dimanche et jours fériés ; 4 dBA de 22h à 7h + dimanches et jours fériés. Aucune valeur limite n’est définie par l’arrêté. Valeur limite d’émission dans Arrêté du 22 septembre 1994 modifié par l’air de poussières : L’exploitant prendra toutes dispositions utiles pour éviter l’émission et la l’arrêté du 30 septembre 2016 relatif à 50 mg/Nm3 en moyenne propagation de poussières, en particulier : l’exploitation des carrières prévoit que horaire en provenance des Pulvérisation d’eau sur l’ensemble de l’installation de traitement des Poussières l'objectif à atteindre est sources principales et granulats ; de 500 mg/m²/jour en moyenne annuelle 150 mg/Nm3 en moyenne Arrosage des pistes en période sèche ; glissante pour chacune des jauges horaire en provenance de Entretien des voies de circulation et aire de stationnement ; installées en point de type (b) du plan de toute autre source. surveillance. Mesures des retombées de poussières. Les valeurs limites exprimées Aucun effluent gazeux canalisé. dans la directive ne sont pas Arrêté 02 février 1998 : Si le flux horaire > applicables à des gaz 25 kg/h, la valeur limite de concentration Effluents d’échappement de véhicules. est de : gazeux Les valeurs sont définies pour 500 mg/m3 pour le NO2, des émissions liées à une 300 mg/m3 pour le SO2. installation (combustion, incinération,…).

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4.11.1.3. Vérification de la conformité des émissions

Emissions Mesures effectuées dans le cadre de l’exploitation de la carrière de Briod-Conliège Conformité

La carrière LCJ est autorisée depuis de nombreuses années, et l’exploitation du gisement à l’aide d’explosif et de tirs de mine n’a jamais occasionné d’impact spécifique. Vibrations Oui Un enregistrement des vibrations lors des tirs de mine sera réalisé, comme c’est actuellement le cas et la charge sera adaptée en conséquence. Le remplissage du réservoir des engins et leur parcage se fait sur une aire étanche reliée à un décanteur-déshuileur régulièrement entretenu et vidangé annuellement. Hydrocarbures Les produits liquides susceptibles de produire une pollution accidentelle (gasoil non routier, huiles, etc.) sont stockés sur une aire étanche Oui avec une capacité de rétention au moins égale à 100% du volume stocké, hors zone inondable. Campagnes de mesures de bruit de l’exploitation réalisées en 2016 et 2018 (cf. chapitre 3.8.2). - Bruit aucun dépassement de valeur limite de niveau de bruit en limite de propriété ; Oui - Respect de l’émergence au droit des ZER.

Des mesures des retombées de poussières sont réalisées tous les ans depuis de nombreuses années. La campagne de mesures réalisée en Poussières 2018 par jauges montre que les concentrations moyennes annuelles d’empoussièrement relevées au niveau des habitations les plus proches du site sont très en dessous de la valeur issue de l’arrêté du 30 septembre 2016 (500 mg/m²/jour en moyenne annuelle glissante) Oui (cf. chapitre 3.8.4).

Effluents gazeux Aucun effluent gazeux canalisé -

Note : Les valeurs limites exprimées dans la réglementation concernant les vibrations sont destinées à garantir l’intégrité des bâtiments. Aucune valeur concernant les effets sur la santé n’est stipulée. Ainsi les vibrations ne seront pas abordées dans la suite de cette évaluation des risques sanitaires.

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4.11.2 - Evaluation des enjeux et des voies d’exposition 4.11.2.1. Délimitation de la zone d’étude Les émissions liées à l’exploitation sont dispersées dans l’atmosphère majoritairement : poussières, bruit, effluents gazeux. L'air transmet les ondes sonores, les poussières et les gaz avec une intensité différente en fonction notamment de l'humidité ambiante et du sens des vents.

Concernant les hydrocarbures, les dispositions prises sur le site en matière de lutte contre la pollution et les capacités d’intervention seront de nature à réduire considérablement les possibilités de transfert vers l'extérieur, notamment via les eaux superficielles, en cas de déversement accidentel. Dans le cas du lessivage des pistes par les eaux de ruissellement, les quantités d’hydrocarbures susceptibles d’être mises en jeu sont extrêmement faibles, voire nulles.

Au vu de l’évaluation des émissions de l’installation, la zone d’étude des risques sanitaires correspond à un rayon maximal d’1 km autour de la carrière.

4.11.2.2. Milieu physique Le tableau ci-dessous récapitule les principales propriétés du milieu :

Paramètre du milieu Propriétés Les principales caractéristiques du climat sont : - Vents dominants de direction nord/nord-est et sud/sud-ouest Climatologie - La moyenne annuelle de précipitation est de 1300 mm avec des précipitations importantes au printemps et en automne et faible en été et en hiver.

Hydrogéologie L’emprise de la zone d’étude n’alimente aucun captage AEP.

Les pentes du terrain naturel sont très faibles et le substrat très infiltrant. Il n’y Ecoulements superficiels a donc pas de ruissellement à l’état actuel. Les sols concernés par l’exploitation sont constitués par des terrains décapés, des dalles de roches calcaires à nu ou des remblais de matériaux inertes. Les Sols sols concernés par l’extension possèdent un usage en partie agricole (pâturage) et sylvicole.

4.11.2.3. Habitat et population Par rapport au périmètre ICPE demandé, les habitations les plus proches situées dans un rayon de 1 km sont les suivantes : La majeure partie du village de Briod situé au nord-ouest et à l’ouest du site. La première habitation de la zone pavillonnaire à l’entrée du village de Briod se trouve à 350 mètres au nord-ouest du périmètre projet. Elle se situe à plus de 650 m des fronts d’exploitation actuels ; Les habitations du lotissement sud de Briod sont situées à 450 m à l’ouest du périmètre projet. Elles se situent également à plus de 550 m des fronts d’exploitation actuels ;

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Une ferme et un hangar agricole sont présents au nord-est à environ 700 m, sur la commune de Vévy ; Les habitations du quartier de la Gare de Publy se trouvent au sud-est de la carrière ; la plus proche se situe à environ 130 m des limites du périmètre projet et à 210 m de la limite d’extraction future ; Une habitation secondaire isolée, au bord de la voie verte, se trouve à 150 m au sud-ouest du projet d’extension, sur la commune de Conliège, et à 170 m de la limite d’extraction future.

Aucun établissement accueillant une population sensible n’a été répertorié dans un rayon de moins de 1 km autour du périmètre projet.

4.11.2.4. Occupation du sol et usages Les usages du milieu sur la zone d’étude (1 km) sont récapitulés dans le tableau suivant :

Milieu Usage Agricole Pâturages, champs

Milieu naturel Boisements, prairies

Industriel Carrière

Des Habitations au sud-est (lieu-dit La Gare), le village de Briod au nord-ouest, des habitations au nord-est (Vévy) Urbain Au nord-ouest du site, un terrain sportif, une aire de jeux ainsi qu’une salle des fêtes sont présents

Il n’existe pas de zone de pêche ou de baignade dans les alentours du projet. La voie verte PLM passe en limite sud du projet d’extension de la carrière. Aucune installation industrielle susceptible de porter atteinte à l’intégrité du projet ou susceptible, par synergie, d’augmenter un aléa particulier vis-à-vis de la sécurité du public n’est présente aux abords du projet.

4.11.2.5. Populations cibles Hydrocarbures Seule la population directement concernée par une alimentation en eau potable à partir des captages les plus proches pourrait être une population cible.

Bruit, poussières, effluents gazeux La propagation des gaz, des poussières et des ondes acoustiques entre les émetteurs et les récepteurs dépend de nombreux paramètres tels que la topographie, la présence d'écrans ou de réflecteurs, les caractéristiques d'absorption du sol, les effets météorologiques…

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Il faut rappeler que de par les mesures de protection mises en place, les émissions de poussières seront réduites. Par ailleurs, l’aire d'incidence des émissions de gaz est très limitée et strictement limité au site (quelques mètres autour des engins ou du concasseur).

Les populations potentiellement concernées par les émissions atmosphériques engendrées par l'activité sont, en dehors du personnel de l'exploitation (le plus exposé), les habitants ou tiers situés à proximité immédiate du site.

L'atténuation des ondes sonores est d'autant plus importante que la source est éloignée. De la même manière que les gaz, odeurs et les poussières, les habitations situées sous les vents dominants sont potentiellement plus exposées. Les vents dominants étant de secteur nord-nord- est, et de secteur sud-ouest, la population cible est celle des habitations situées au sud-sud-ouest de la carrière et des habitations situées au nord-est de la carrière.

Aucune habitation n’est présente à proximité de la carrière au nord-est. La population cible ne concerne donc que l’habitation secondaire isolée située au sud-ouest du périmètre projet ainsi que les usagers de la voie verte. Au vu de leur proximité, les habitations situées à 130 m au sud-est du périmètre projet (210 m de la limite d’extraction future) sont également considérées comme une population cible même si elles ne sont pas sous les vents dominants.

4.11.2.6. Voies d’exposition Hydrocarbures L'eau entraîne la dispersion éventuelle d'une pollution par hydrocarbures. Les principales voies de transfert correspondent aux eaux souterraines ou superficielles, susceptibles de rejoindre une nappe aquifère qui sera captée pour l'alimentation en eau potable. Les dispositions prises sur le site en matière de lutte contre la pollution seront de nature à réduire considérablement les possibilités de transfert vers l'extérieur. Aucun captage AEP ou privés n’est connecté au site de la carrière.

Bruit, poussières, effluents gazeux L'air transmet les ondes sonores, les poussières et les gaz avec une intensité différente en fonction de l'humidité ambiante et du sens des vents. La voie d’exposition principale aux poussières et aux gaz est l’inhalation. Les niveaux de bruit et les retombées de poussières font l’objet d’un suivi régulier au droit des habitations les plus proches de la carrière.

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4.11.2.7. Schéma conceptuel

Dispersion dans l’air

Inhalation : gaz, poussières

Emissions sonores

Eau Ingestion : hydrocarbures

Sources (émissions) Milieux (transferts) Population (expositions)

Schéma conceptuel de la carrière

4.11.3 - Evaluation prospective des risques sanitaires 4.11.3.1. Identification des dangers Hydrocarbures

L’ingestion d’hydrocarbures peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’homme puisque certains hydrocarbures sont en effet cancérigènes.

Bruit Un niveau sonore trop élevé peut entraîner la diminution de l'acuité auditive, pouvant aller jusqu'à la surdité partielle, voire totale.

Les effets potentiels d'une trop forte exposition aux bruits sont : Augmentation de la fatigue et nervosité ;

Troubles de la vigilance ; Surdité irréversible.

Poussières Dans son environnement, tout individu est exposé à une multitude de poussières d'origines diverses, qui peuvent être responsables du développement de pathologies spécifiques.

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Le contact avec de fortes concentrations en poussières sur une courte période peut provoquer une irritation des yeux. L’inhalation de fortes concentrations de poussières sur une courte période peut être à l’origine de gênes respiratoires temporaires de type quinte de toux ou crise d’asthme pour les personnes sensibles à ce facteur physique.

Les risques potentiels d'une trop forte émission diffuse sont des troubles respiratoires (allergies, inflammations, cancers) et des maladies chroniques graves sur la population présente dans le périmètre de retombée des poussières.

Effluents gazeux

Les gaz d’échappement des moteurs diesel équipant les engins renferment différentes substances

comme le CO2, le CO, les hydrocarbures, les oxydes d’azote, des particules.

Dans des conditions normales d'utilisation, le fonctionnement des engins ne présente pas de risque sanitaire particulier compte tenu des faibles volumes de gaz d'échappement rejetés, de leur faible concentration dans l’atmosphère et de la conformité des véhicules (engin et camions) utilisés avec la réglementation en vigueur.

Les personnes à risque peuvent développer des troubles cardio-vasculaires suite à l’inhalation de monoxyde de carbone, c'est-à-dire les personnes souffrant de troubles cardio-vasculaires ou respiratoires chroniques, les personnes âgées, les jeunes enfants, les femmes enceintes et leurs fœtus. Les asthmatiques sont tout particulièrement sensibles aux composés soufrés et azotés.

A faibles doses répétées, le monoxyde de carbone (CO), incolore et inodore, peut être responsable de céphalées, vertiges, asthénies ou troubles sensoriels, parfois associés à des troubles digestifs. Le CO se fixe à la place de l'oxygène sur l'hémoglobine du sang, conduisant à un manque d'oxygénation du système nerveux, du cœur, des vaisseaux sanguins. En cas d'exposition très élevée et prolongée, il a des effets asphyxiants mortels ou peut laisser des séquelles neuropsychiques irréversibles.

Le dioxyde de carbone n’est pas considéré comme un gaz dangereux.

Le dioxyde de souffre (SO2) est un irritant des muqueuses, de la peau, et des voies respiratoires supérieures (toux, dyspnée). Il agit en synergie avec d'autres substances, notamment avec les fines particules.

Le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz irritant pour les bronches avec une pénétration dans les plus fines ramifications respiratoires pouvant entraîner une dégradation de la respiration et une hyper- réactivité des bronches chez les asthmatiques. Chez les enfants, l’exposition entraine une augmentation de la sensibilité des bronches aux infections microbiennes.

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Une trop forte exposition au dioxyde d'azote peut entraîner des effets plus importants (toxicité aiguë) sous certaines conditions de concentration et de durée qui ne sont pas réunies dans le cas de l’activité présente.

Enfin, les effets des Composés aromatiques ou Composés Organiques Volatils (COV) sont très divers selon les polluants : ils vont de la simple gène olfactive à une irritation (aldéhydes), à une diminution de la capacité respiratoire jusqu’à des risques d’effets mutagènes et cancérigènes (benzène). Les effets observés les plus fréquemment cités sont des symptômes irritatifs (irritation des yeux, du nez, de la gorge, toux, malaises généraux, maux de tête, perte de coordination, nausées, vomissements, étourdissements) ou des effets neuropsychologiques (pertes de mémoire, troubles de la concentration, fatigue, troubles du sommeil).

4.11.3.2. Etude des relations dose-réponse Hydrocarbures L’ingestion d’hydrocarbures peut présenter des effets dommageables pour la santé. En réalité il est impossible de boire une eau contenant suffisamment de fuel domestique pour que des effets toxiques puissent se présenter : à partir de 0,5 μg/l le goût et l’odeur de l’eau sont répulsifs alors que les risques par ingestion apparaissent au-delà de 10 μg/l.

Bruit L'exposition à un niveau sonore très élevé (supérieur à 120 dB(A), seuil de la douleur) peut entraîner une lésion de l'oreille moyenne (rupture du tympan et luxation des osselets). L'exposition à un bruit intense (sons de niveau supérieur à 85 dB(A) (seuil du niveau sonore admis par la Médecine du Travail comme présentant un danger pour la santé), si elle est prolongée ou répétée, peut provoquer une baisse de l'acuité auditive, temporaire ou définitive lorsque l'oreille interne est lésée (destruction des cellules ciliées).

Ces lésions peuvent être la conséquence de facteurs multiples (intensité du bruit, gamme des fréquences, onde de choc, répétition, milieu d'émission).

Poussières L'inhalation chronique de poussières peut aboutir à l'apparition de pneumoconioses (toxicité chronique). Ces affections pulmonaires dues aux poussières entraînent des lésions de fibrose caractéristiques lorsqu'elles sont provoquées par la silice (silicose par exemple).

L'apparition d'une pneumoconiose dépend de plusieurs facteurs : la nature des minéraux ; la taille des particules ; la quantité de poussières déposée dans les alvéoles pulmonaires ; la durée d'exposition.

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Les lésions silicotiques se développent en réponse à l'inhalation de particules de silice libre pouvant atteindre les alvéoles pulmonaires. Suivant leur dimension, les particules de poussières pénètrent plus ou moins profondément les voies respiratoires. On distingue ainsi la fraction inhalable (bouche, nez), entre 0 et 100 μ m , de la fraction alvéolaire (pouvant atteindre le poumon profond ou les alvéoles), inférieure à 10 μm.

Par ailleurs, les organes respiratoires de l'homme ne permettent pas d'expectorer des poussières de cette taille, qui sont de plus invisibles à l'œil nu. Les poussières sont dites alvéolaires siliceuses lorsque la teneur en quartz de la fraction des poussières alvéolaires excède 1% (la fiche toxicologique de I'INRS na23 - Silice cristalline - précise que les particules de 0,5 à 5 μ m de diamètre atteignent la trachée, les bronches et les zones alvéolaires).

Notons que les formes amorphes (silex, opale, calcédoine...) sont peu nocives contrairement aux formes cristallines (quartz, tridymite, cristobalite...).

Effluents gazeux La relation dose-réponse correspond au seuil à partir duquel les substances émises ont un effet néfaste. Les seuils des effets toxiques irréversibles après 1h d’exposition aux composés susceptibles d’être présents dans les gaz d’échappement sont présentés dans le tableau ci-dessous : Composés Seuil des effets toxiques irréversibles après 1h d’exposition (source : INERIS) CO 800 ppm / 920 mg/m3

3 SO2 81 ppm / 211 mg/m

3 NO2 40 ppm / 75 mg/m

4.11.3.3. Caractérisation des expositions des populations Les trois principaux facteurs d'exposition sont : la proximité de lieux habités par rapport à la carrière ; la topographie du site ; la localisation sous le vent d'éventuelles habitations.

Hydrocarbures La carrière se situe dans le périmètre de protection éloigné du captage AEP de la Diane. Toutefois les traçages et le contexte géologique montrent que la carrière ne fait pas partie du bassin d’alimentation de ces captages (cf. chapitre 3.7). L’unique exutoire est la source du Dard, non captée pour l’AEP.

Il n'existe aucun ouvrage AEP ni aucun puits ou forage privé à proximité du site. La population n’est pas exposée à ces potentielles émissions.

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Poussières, Bruit, Effluents gazeux

En l’absence de données quantitatives compilées sur l’impact des poussières, on admet couramment que la zone étendue d’influence des poussières se situe aux environs de 200 m. Des données bibliographiques ont révélé que la principale zone de dépôt des poussières est comprise entre 0 et 100 m de la source d’émission.

Les alentours du projet sont représentés par des terrains agricoles ou des boisements. L’habitation la plus proche du périmètre du projet d’extension se situe à 130 m (à la phase 6 du projet d’exploitation). Toutefois l’extraction ne s’approchera pas à mois de 170 m (phase 4 au sud-ouest) et à mois de 210 m (Phase 6, au sud-est) des habitations.

4.11.3.4 Caractérisation du risque sanitaire Hydrocarbures

Compte tenu de la localisation de la carrière en dehors de tout bassin d’alimentation de captages AEP, de l’absence de puits privés connus dans le secteur et des nombreuses mesures existantes et reconduites dans le cadre de ce projet, le risque sanitaire lié aux hydrocarbures est nul.

Bruits Les niveaux sonores attendus dans le cadre du prolongement de l’exploitation sont les même qu’actuellement.

Pour la période contrôlée, les niveaux de bruits mesurés en limite de propriété et au droit des zones à émergences réglementées montrent qu’en l’absence de mesures et lors de phase travaux spécifique (foration aux limites de site) les émergences sont supérieures aux valeurs réglementaires.

Des mesures fortes sont proposées pour réduire efficacement l’impact bruit issus de l’exploitation de la carrière, avec notamment la mise en place de merlons périphériques dimensionnés en conséquence.

La mise en place de ces mesures permettra d’assurer le respect des seuils réglementaires et ainsi l'absence de risque sanitaire.

Poussières Les mesures de poussières effectuées lors des campagnes tout autour de la carrière, montrent un empoussièrement faible. Le site ne semble pas avoir d’impact significatif sur les secteurs alentours, en raison, notamment, de l’ensemble des mesures existantes relatives à l’abattement des émissions de poussières sur la carrière.

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Compte tenu des faibles émissions de poussières sédimentables engendrées dans l’environnement de la carrière, le risque sanitaire lié aux poussières sera nul. Il convient de noter que les conditions de travail seront assurées (suivi médical dans le cadre des prescriptions générales relatives au code du travail). A plus forte raison, le risque sera d'autant plus faible pour des habitants situés à des distances de plusieurs centaines de mètres, en raison de la dispersion par le vent (phénomène de dilution).

Effluents gazeux Les données bibliographiques démontrent que les effluents gazeux produits par le fonctionnement des engins à moteur thermiques du type de ceux utilisés sur la carrière ne sont pas susceptibles de présenter un effet particulier sur la santé des populations périphériques, ni sur celle du personnel.

En effet, bien que les concentrations à la source de ces éléments ne soient pas négligeables, elles s’estompent très rapidement par dilution dans l’atmosphère. Ainsi à une distance de quelques mètres de la sortie du pot d’échappement, les concentrations des différentes substances rejetées deviennent très inférieures aux concentrations limites admissibles dans l’air. En outre, les engins fonctionnent à l’air libre, dans une atmosphère qui n’est jamais confinée, ce qui permet à la diffusion atmosphérique de jouer pleinement son rôle.

Compte tenu des faibles quantités de gaz susceptibles d’être émises et des distances qui séparent le site des plus proches habitations, les émissions ne présenteront pas de risque sanitaire pour les riverains.

4.11.4 - Dispositif de surveillance Les mesures de surveillance mises en place sont : mesures de bruit en limite de propriété et dans les zones à émergence réglementée ; plan de surveillance des retombées de poussières dans l’environnement de la carrière.

4.11.5 - Synthèse des incidences sur la salubrité publique et la santé

Risque sanitaire lié aux Intensité Effet Mode Durée Délai apparition

Hydrocarbures Nulle - - - -

Bruits Nulle - - - -

Poussières Nulle - - - -

Effluents gazeux Nulle - - - -

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4.12 - INCIDENCES DU PROJET RESULTANT DE SA VULNERABILITE A DES RISQUES D’ACCIDENTS OU A DES CATASTROPHES MAJEURES

Les principaux risques pour la sécurité engendrés par la carrière à l’extérieur du site sont induits par trois points : le risque induit par un incendie initiée par la carrière et se propageant aux terrains environnants ; l’utilisation d’explosifs pour l’abattage des fronts de taille ; la circulation des camions sur le réseau routier extérieur (RD 471 et RD 39).

Les risques à l’intérieur de la carrière (chute depuis les fronts, chute de blocs…) ne sont pas traités dans le présent chapitre en raison de : l’accès interdit au site au public ; la matérialisation des limites de l’ICPE par des merlons, des clôtures et un panneautage efficace ; la présence d’une barrière à l’entrée du site ; la présence de panneaux avertisseurs des dangers potentiels.

Rappel : les dangers présentés par l'exploitation font l'objet d'une étude de dangers pour la population riveraine en cas d’accident (pièce C du présent dossier).

4.12.1 - Utilisation d’explosifs 4.12.1.1. Risques de projections Les tirs de mine sont à l’origine de projections de débris sous l'action des gaz émis lors de l'explosion des charges. La plupart des incidents de tir qu'ils soient en liaison directe avec le fonctionnement de l'explosif ou de causes annexes tels défauts de foration, profil du front d'abattage, aléas géologiques peuvent être évités.

Pour cela, l’exploitant apporte une attention particulière aux points suivants : Z la conception du plan de tir et des séquences d'amorçage associées à l’expérience acquise et au respect des règles de base de calcul, Z l'implantation des trous de mines à partir de profils consciencieusement établis,

Z le contrôle des paramètres de foration permettant d’adapter le plan de tir en cas d’anomalies géologiques (failles…), Z la mise en place de façon soignée des artifices et explosifs, Z l’adaptation de la nature des explosifs au gisement et à la finalité des tirs, Z la mise en place de procédures de contrôle avant et après tir.

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Le suivi systématique des mesures, ainsi que l'utilisation des dernières techniques permettent de maîtriser les tirs et de diminuer les risques d'incidents.

La carrière LCJ est autorisée depuis de nombreuses années, et l’exploitation du gisement à l’aide d’explosif et de tirs de mine n’a jamais occasionné d’impact spécifique. Aucune habitation ne sera située face à un tir de mine à moins de 700 m de distance. Les habitations les plus proches à 130 m au sud-est et 150 m au sud-ouest du périmètre du projet seront situées à l’arrière des fronts d’exploitation ; dans cette direction le risque de projection est très faible. La foration et le minage seront réalisés par un personnel compétent dans ces domaines. Les risques d’erreurs de mise en œuvre, donc de projections, sont alors très faibles lors de cette opération.

Dans le cadre de ce projet, les conséquences liées aux risques de projection sont très faibles.

4.12.1.2. Risque d’onde de choc Lors d’un tir de mine, la réaction des charges explosives s’accompagne d’un dégagement gazeux, en proportion plus ou moins grande de la masse initiale de matière. Cette émission de gaz se fait à une vitesse supersonique et on parle ainsi de détonation des charges explosives. Une onde de pression et de choc se propage alors dans l’air si la charge est en surface ou dans le sol si elle est confinée.

Dans les tirs de mine en carrière, les charges sont confinées dans les trous de forage fermés par un bouchon ou bourrage sommital. L’onde de choc se propage donc majoritairement dans le sol et l’effet dans l’air est généralement négligé.

Comme pour le risque de projection, l’application de procédures bien spécifiques encadrées par le Règlement Général des Industries Extractives permet de limiter considérablement le risque de surpression aérienne sortant du périmètre du projet de la carrière. Dans le cas très improbable où un défaut de bourrage entraînerait un effet de souffle dans l’air, la limitation de la charge unitaire des tirs permet de limiter le risque.

L’exploitant adoptera des mesures spécifiques lorsque les fronts se rapprocheront des habitations les plus proches du périmètre du projet au sud-est et au sud-ouest. Outre les mesures habituelles évoquées au chapitre précédent, une réduction de la charge unitaire sera appliquée pour limiter les conséquences à l’extérieur du périmètre du projet.

Dans le cadre de ce projet, les conséquences liées aux risques d’onde de choc dans l’air sont faibles et temporaires.

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4.12.2 - Risque d’incendie D’une manière générale, le risque d’incendie est limité dans le secteur du premier plateau du fait des conditions climatiques relativement humides.

Le risque d’incendie de la végétation environnante est lié à l’utilisation de matériel fonctionnant avec des moteurs à combustion et aux activités d’entretien et réparation. Ce matériel sera régulièrement contrôlé.

Par ailleurs, l’exploitation de la carrière est située sur des terrains décapés, et le projet prévoit le défrichement des terrains situés au sud.

Les risques de propagation d’un incendie induit par l’exploitation aux terrains environnants sont faibles. De la même manière, les risques pour l’exploitation de subir un incendie sont faibles.

4.12.3 - Trafic routier L’évacuation des granulats pour la route génère un risque à prendre en compte pour l’ensemble des usagers. Si LCJ ne maitrise pas tous les paramètres pouvant induire un risque d’accident, de nombreuses mesures sont en place, pour que ce risque soit le plus faible possible : Affrêtement de camions récents, et régulièrement controlés,

Contrôle camions aléatoire, visant à vérifier l’état du camion et le bon fonctionnement des différents organes de sécurité, Interdiction des surcharges, Rappel régulier des règles de conduite et de l’importance du respect du code de la route, Entretien de la route, Présence d’un laveur de roues en sortie de site, Panneautage efficace de part et d’autre de la sortie de la carrière visant à indiquer la présence de camion…

Au vu des mesures mise en place et de la prise en compte de ce risque et bien que difficilement quantifiable, dans ce contexte, l’activité de la carrière ne peut être considérée comme une source accidentogène supplémentaire susceptible de concerner les usagers des itinéraires empruntés par les camions sortant de la carrière.

Il est à noter qu’il n’y a eu aucun incident ou accidents routier lié à l’activité de la carrière depuis plus de 15 ans.

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4.12.4 - Synthèse des incidences liées à la sécurité et aux risques

Incidence liée à Intensité Effet Mode Durée Délai apparition

Utilisation d’explosifs Faible Négatif Indirect Temporaire Court terme

Incendie Faible Négatif Indirect Temporaire Court terme

Trafic routier Faible Négatif Indirect Temporaire Court terme

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CARACTERISATION DE L’INCIDENCE NATURE DE L’INCIDENCE Délai Inciden Phase Mode Durée d’apparition Positiv Peu d’engins sont utilisés pour l’exploitation de la carrière de Briod, les effets sur la consommation énergétique Exploitation Direct Temporaire Court terme ergétique sont limités. Réaménagement - - - Les effets microclimatiques (augmentation de l'amplitude thermique, diminution de l'humidité relative, …) ne Exploitation Direct Permanent Moyen terme

seront pas mesurables. Réaménagement - - - au Exploitation Direct Permanent Moyen terme Le projet est peu vulnérable aux conséquences du changement climatique. matique Réaménagement - - - Le projet d’exploitation va peu modifier la topographie des terrains existants, sans effet majeur en raison de l’encaissement de la carrière et du contexte local. Le projet de réaménagement aura un effet positif à court et Exploitation e Direct Permanent Court terme moyen terme par rapport à la situation actuelle (réaménagement des remblais, des plateformes de stockage Réaménagement Faible et des fronts). Les sols seront décapés au sud et au sud-est de la carrière actuelle dans le cadre de l’extension du périmètre d’exploitation. Une partie des terrains concernés sont aujourd’hui occupés par des prairies pâturées. Le décapage des terrains se fait au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation. La terre végétale sera décapée Exploitation Direct Temporaire Court terme

de manière sélective, stockée en cordons non compactés et réutilisée dans le cadre du réaménagement. Ces Réaménagement - - - conditions assurent un impact limité sur les sols au regard de la surface affectée et un réaménagement optimal. Le risque de pollution des sols lié à l’exploitation est limité.

L’exploitation du gisement sera réalisée par tir de mine (méthode actuelle). Après chaque tir de mine, une inspection des fronts sera réalisée et les masses instables seront purgées. L’exploitation de la carrière et le réaménagement du site lié à cette activité conduiront à une stabilité à tout Exploitation rrains Direct Permanent Court terme endroit conforme aux exigences de mise en sécurité du site. Réaménagement Faible L’intégration de 2 cavités naturelles existantes dans le périmètre du projet permettra de mettre en sécurité ces zones dangereuses en supprimant le risque de chute de personnes. ent La zone d’étude ne présente pas de réseau hydrologique fonctionnel compte tenu de la nature karstique des Exploitation - - - - ue terrains. Le projet ne prévoit aucun rejet dans le réseau hydrologique hors du site. Réaménagement Exploitation Direct Temporaire Court/Moyen aux Risque de pollution limité. Réaménagement - - - Exploitation ation Hors zone inondable. - - - Réaménagement Exploitation source Hors accident, le projet n’est pas de nature à avoir une incidence sur les eaux souterraines et ses usages. - - - Réaménagement La carrière de Briod-Conliège exploite les calcaires de Bajocien et du Bathonien. Ces calcaires sont présents sur l’ensemble du plateau calcaire de Lons-le-Saunier. Les volumes accessibles sont très importants et le projet Exploitation Direct Temporaire Court/Moyen Modéré érales n’impacte qu’une infime partie du massif calcaire. Le projet ne va pas conduire à une modification significative Réaménagement - - - Nulle de l’utilisation des ressources naturelles existantes, mais va permettre la poursuite de l’exploitation rationnelle de cette ressource minérale. aux Le projet tant en période d’exploitation qu’après réaménagement n’aura pas d’incidence sur le régime des eaux Exploitation - - - es souterraines. Réaménagement aux Exploitation Direct Temporaire Court/Moyen Risque de pollution des eaux souterraines faible (probabilité faible, intervention possible). es Réaménagement - - -

La carrière est située en dehors de la zone d’influence des captages AEP de la Diane et plus généralement, n’a Exploitation P - - - d apparition Positiv La circulation des engins et des camions entraine l’émission de polluants atmosphériques. Les engins et Exploitation Direct Temporaire Court terme air installations employés sont conformes aux normes de pollution. Réaménagement - - - Les opérations de concassage sont les principales sources de bruit sur la carrière. Les matériaux sont traités sur place au niveau du groupe de concassage-criblage. Les mesures de contrôle à l’état actuel réalisées par le bureau d’études SCIENCES ENVIRONNEMENT ont montré que les niveaux sonores en limite de propriété et dans les zones à émergence réglementée sont respectés. Exploitation Direct Temporaire Court terme Cependant, l’extension projetée de la carrière vers le sud aura pour conséquence de s’approcher de plusieurs Réaménagement - - - habitations au sud-est et au sud-ouest. Une modélisation acoustique a été réalisée en 2018 par le bureau d’études VENATHEC. Les niveaux de bruit calculés en limite de propriété et les émergences calculées aux ZER montrent des dépassements en l’absence de protection. Les effets sur les émissions sonores sont considérés comme forts en l’absence de mesures. En considérant la situation actuelle et en l’absence de mesures supplémentaires, la vitesse particulaire calculée par la loi de Chapot au droit des habitations les plus proches du périmètre d’extension est élevée pour le quartier de la gare et dépasse la valeur de 10 mm/s fixée par l’arrêté du 22 septembre 1994 pour l’habitation sud-ouest. Exploitation Direct Temporaire Court terme

Concernant ces habitations, l’exploitant garantira en tout temps et dans les cas les plus défavorables que les Réaménagement - - - vitesses de vibrations ne dépasseront pas 5 mm/s. En l’absence de mesures, les incidences liées aux vibrations sont considérées comme fortes. Un nouveau réseau de stations est ainsi mis en place en périphérie du site et le suivi s’effectue depuis 2018 par la méthode des jauges de collecte des retombées suivant la norme NF X43-014. Le site fait déjà et fera encore l’objet d’actions en faveur de la réduction des émissions de poussières. A noter Exploitation Direct Temporaire Court terme s que la morphologie en dent creuse de la carrière favorise le confinement des poussières au sein de la fosse Réaménagement - - - d’extraction. En l’absence de mesure, le projet présente un impact direct et temporaire modéré sur les émissions de poussières dans l’environnement. Exploitation Aucun effet - - - Réaménagement

L’exploitation s’effectue en période diurne. Toutefois, le matin ou en fin de journée en hiver, un éclairage du Exploitation Direct Temporaire Court terme

site est présent pour des raisons de sécurité. Réaménagement - - -

Exploitation ation Le projet a une incidence nulle sur les émissions de radiations et de chaleur. - - - Réaménagement La ZEP n’est incluse dans aucun périmètre de protection ou d’inventaire. Les périmètres de protection et Temporaire oniaux d’inventaire les plus proches sont localisés à plus de 1,3 km. L’impact du projet sur les périmètres de protection Exploitation Indirect Court terme Permanent et d’inventaire est jugé négligeable. La carrière n’est incluse dans aucun site Natura 2000. Les sites les plus proches sont à 3 km. L’évaluation Natura Temporaire 000 2000 montre que le projet n’est pas de nature à remettre en question l’intégrité des populations des sites Natura Exploitation Indirect Court terme Permanent 2000 les plus proches et plus largement du réseau Natura 2000. La destruction de pelouses mésophiles calcicoles constitue un impact modéré du projet. Les pelouses sèches et Temporaire tonsures, favorisées par l’exploitation, sont soumises à un impact jugé faible. Le projet a un impact négligeable Exploitation Direct Court terme Permanent sur les autres habitats. Une seule espèce floristique présentant un enjeu de conservation est présente dans la ZEP, il s’agit du Gaillet de Paris, néanmoins les incidences du projet sont évaluées comme faibles vis-à-vis de l’espèce au vu de sa Temporaire Exploitation Direct Court terme fréquence localement et de ses habitats, favorisés par l’exploitation. Les incidences sur les autres espèces Permanent recensées sont considérées comme négligeables. Aucune espèce protégée n’est concernée par le projet. Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés à forts sur 5 espèces à enjeux régional, Temporaire dont 3 protégées (Bacchante, Azuré de la Croisette, Damier de la Succise), et un impact faible sur 2 autres Exploitation Direct Court terme Permanent d apparition Positiv Aucun Amphibien à enjeu de conservation n’a été observé au sein de la ZEP et aucun impact significatif du projet Temporaire s Exploitation Direct Court terme n’a été identifié sur ce groupe. Permanent Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés sur la Couleuvre d’Esculape. L’impact Temporaire Exploitation Direct Court terme sur les autres espèces recensées est considéré comme négligeable. Permanent

Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs modérés à forts sur 11 espèces d’Oiseaux. L’impact sur les Temporaire Exploitation Direct Court terme autres espèces recensées est considéré comme négligeable. Permanent

Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés sur le Chat forestier. Concernant les autres Chiroptères, le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs forts sur 3 espèces et 1 groupe Temporaire Exploitation Direct Court terme es acoustique, modérés sur 4 espèces et 1 groupe acoustique et faibles sur 4 espèces. Sur les autres espèces Permanent contactées, l’impact est considéré comme négligeable. Aucune zone humide n’a été recensée dans la ZEP et le projet de renouvellement et extension de carrière n’aura Exploitation des - - - pas d’incidence sur le fonctionnement des zones humides. Réaménagement

A l’échelle territoriale, les impacts du projet sur les continuités écologiques sont considérés comme négligeables. A l’échelle locale, les principales incidences du projet sur les fonctionnalités écologiques sont considérées Temporaire ogiques Exploitation Direct Court terme comme modérées et dues principalement à l’altération d’une pelouse et au défrichement partiel de boisements Permanent de résineux et de feuillus. Sur le site, l’érosion des sols après défrichement sera limitée du fait de la topographie plane des terrains Exploitation hysique concernés, de la faible érodabilité des sols de par leur nature de roche massive et de l’exploitation du gisement - - - Réaménagement qui suit le défrichement. Aucun cours d’eau ou zone humide n’est présent au droit du projet d’extension de la carrière. Le défrichement Exploitation rologique lié au projet de renouvellement et extension de carrière n’aura pas d’incidence sur le fonctionnement - - - Réaménagement hydrologique et la qualité des eaux. La perte d’habitat boisé représente un impact faible sur les habitats et la flore mais un impact sur la faune, notamment sur les Chiroptères et Oiseaux forestiers. Les boisements concernés sont essentiellement des Exploitation ologique Direct Permanent Court terme résineux allochtones à vocation productive (Douglas, Epicéa) et des boisements de Noisetiers. L’enjeu Réaménagement Faible faunistique est fonctionnel (nourrissage, reproduction et transit). Les parcelles concernées par les opérations de défrichement sont globalement en périphérie des secteurs de Exploitation hropique Direct Permanent Court terme passages empruntés par la population. En conséquence, elles sont soumises à une pression humaine très limitée. Réaménagement Très faib

La carte d’inter-visibilité potentielle révèle que les caractéristiques topographiques ne permettent pas de riques et Exploitation percevoir le projet depuis la Nécropole tumulaire de Conliège. - - - é Réaménagement Le projet respectera les préconisations qui pourront être émises par l’Architecte des Bâtiments de France.

Les impacts sur les structures paysagères liées à l’exploitation de la carrière se traduiront par un changement de la couleur et de la texture initiales des sols, une modification topographique (creusement de la fosse d’extraction et merlons périphériques) et une transformation temporaire de l’aspect général des lieux, avec la Exploitation Direct Temporaire Court terme agère création d’un espace à vocation industrielle, lié à l’exploitation du site, le fonctionnement d’engins, et à la Réaménagement Direct Permanent Long terme Faible circulation de camions. Toutefois, le changement sera progressif, puisque l’ensemble de la surface ne sera pas exploité d’un seul tenant, mais par phases progressives et le principe d’exploitation retenu consistera à remettre en état, de manière coordonnée, l’ensemble de la carrière à l’extraction. L’exploitation de la carrière, dans le cadre de son extension, tend à se développer vers le Sud, s’éloignant des habitations de Briod mais se rapprochant du quartier de l’ancienne gare de Publy. Toutefois, comme le montre Exploitation Direct Temporaire Court terme uelles le reportage photographique, la ceinture paysagère qui borde le site assure actuellement à la carrière et son Réaménagement Direct Permanent Long terme Faible d apparition Positiv Emplois directs et indirects – Contribution Economique Territoriale et redevances issues des contrats de Exploitation Direct Temporaire Court terme Modéré foretage. Réaménagement - - - Nulle Le projet d’extension entrainera la suppression de 2,1 ha de pelouses pâturées. Cette surface correspond à 0,9 % de la SAU totale de l’exploitant agricole utilisant ces terres. Exploitation Direct Temporaire Court terme Faible ole L’effet sur l’agriculture est toujours positif au cours de l’exploitation puisque les surfaces créées le sont en amont Réaménagement Direct Permanent Moyen terme Modéré de celles supprimées, et plus largement après le réaménagement avec un gain de surface de 19,4 ha au total par rapport à la situation actuelle. Le projet n’aura qu’un impact faible sur les peuplements forestier et les revenus liés à la coupe des arbres. En effet, ces boisements ont subi, au cours des trois dernières années, de fortes attaques de scolytes et ont fait Exploitation Direct Temporaire Court terme cole l’objet d’une coupe sanitaire en 2019. Ainsi en termes de surface sylvicole, seule une jeune plantation de mélèze Réaménagement - - - (env. 1 ha) est résiduelle et sera indemnisée par LCJ au titre de la perte d’avenir des bois. Le projet de renouvellement et d’extension de la carrière se situe à proximité de la nécropole tumulaire de Conliège. La conservation des écrans boisés en périphérie du projet d’extension de la carrière n’induira aucune co-visibilité entre le site inscrit et les zones d’extractions. Par ailleurs, le secteur du premier plateau ayant montré la présence de nombreux vestiges archéologiques, LCJ sera vigilante et montrera une attention particulière lors des travaux de découvertes. Elle se conformera aux turel, prescriptions du Service Régional de l’Archéologie pour ce qui concerne l’archéologie préventive et les Exploitation Direct Temporaire Court terme éologique prescriptions de diagnostic. Réaménagement Direct Permanent Moyen terme Modéré La carrière est présente et implantée sur le territoire depuis de nombreuses années, ainsi, les impacts sur le tourisme sont maitrisés et réduits. En l’absence de mesures, les effets sur le tourisme, essentiellement lié à la voie verte seraient modérés à forts, le temps de l’exploitation, avec des impacts bruits, poussières ou paysagers importants. A terme, le projet de réaménagement visant à la mise en valeur écologique et paysagère du site, la carrière constituera un atout paysager pour les promeneurs avec la mise en place d’un belvédère et d’un panneau d’interprétation. Les matériaux produits sur la carrière sont évacués par la voie publique au moyen de camions dont la charge utile est en moyenne de 25 tonnes. La carrière fonctionne environ 240 jours par an. port et Exploitation Direct Temporaire Court terme L’augmentation des tonnages commercialisés (+ 130 000 tonnes par an) sera à l’origine d’une augmentation du er Réaménagement - - - nombre de camions sortant de la carrière, mais, du fait de la situation de la carrière et de la présence d’axes de circulation adaptés, cette augmentation n’induira pas d’impacts supplémentaires sur les populations riveraines. Exploitation bution Aucun réseau aérien ou souterrain existant n’est à l’origine d’une servitude contraignante pour l’exploitant. - - - Réaménagement Tous les déchets produits sur le site seront collectés avant d’être évacués vers leur filière respective Exploitation Direct Temporaire Court terme d’élimination. En l’absence de mesures et de gestions des déchets, les effets de ces derniers sont considérés Réaménagement - - - comme fort. Les faibles niveaux d'exposition des populations concernées aux émissions de la carrière et le respect des seuils Exploitation ue - - - réglementaires permettront d'assurer l'absence de risque sanitaire. Réaménagement

Dans le cadre de ce projet, les conséquences liées aux risques de projection sont très faibles et les conséquences liées aux risques d’onde de choc dans l’air sont faibles et temporaires. Les risques de propagation d’un incendie induit par l’exploitation aux terrains environnants sont faibles. De la Exploitation Direct Temporaire Court terme que même manière, les risques pour l’exploitation de subir un incendie sont faibles. Réaménagement - - - Bien que difficilement quantifiable, dans ce contexte, l’activité de la carrière ne peut être considérée comme une source accidentogène supplémentaire susceptible de concerner les usagers des itinéraires empruntés par les camions sortant de la carrière. AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

5 - ANALYSE DES INCIDENCES CUMULEES DU PROJET AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS

5.1 - CARACTERISATION DES IMPACTS ET CONCEPT D’INCIDENCE CUMULEE

5.1.1 - Méthode d'identification et de caractérisation des incidences Les impacts propres au projet peuvent également s’additionner aux impacts d’une autre activité industrielle existante dans les environs du projet, on parle alors d’impacts cumulés. La caractérisation et l’évaluation de l’intensité des incidences cumulées sont similaires à celles des impacts propres au projet. Il est toutefois possible de caractériser plus précisément ces impacts cumulés en les définissant de la manière suivante : Incidence cumulée additionnelle : addition de plusieurs incidences dans le temps ou dans l’espace, Incidence cumulée de fragmentation : action de morcellement dans le milieu concerné liée au cumul de plusieurs incidences, Incidence cumulée synergique : action synergique liée au cumul de plusieurs incidences, Incidence cumulée déclencheur : Incidence résultant du dépassement d’un seuil lié au cumul de plusieurs incidences.

5.1.2 - Méthode d’évaluation des incidences cumulées L’approche méthodologique utilisée afin d’évaluer les impacts environnementaux cumulés identifiés pour les différents projets concernés repose sur l’appréciation de l’intensité, de l’étendue, de l’instant d’apparition et de la durée de chaque incidence susceptible d’être générée par chaque projet de manière indépendante et de définir les interactions possibles et leurs capacités à induire des incidences globales. La combinaison entre la nature, l’intensité, l’étendue, l’instant d’apparition et la durée de chaque impact cumulé permet de définir le niveau d’importance de l’incidence globale affectant une composante environnementale.

5.1.3 - Critères d’évaluation de l’intensité des incidences Les critères d’évaluation des incidences cumulées utilisés dans ce chapitre sont les suivants :

Incidence nulle ou très faible : Incidence n’ayant pas de poids réel sur l’intégrité du thème.

Incidence faible : Incidence prévisible à portée locale et/ou ayant un poids réel limité sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation pas nécessaires. Incidence modérée : Incidence prévisible à portée départementale et/ou ayant un poids réel faible sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation éventuelles. Incidence forte : Incidence prévisible à portée régionale et/ou ayant un poids réel important sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation nécessaires. Incidence très forte : Incidence prévisible à portée nationale ou internationale et/ou ayant un poids réel majeur sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation obligatoires.

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5.2 - IDENTIFICATION DES AUTRES PROJETS CONNUS ET DES COMPOSANTES ENVIRONNEMENTALES CONCERNEES

L’article R.122-5 du Code de l’environnement à l’alinéa 5°e) définit les projets devant être considérés dans le cadre de l’analyse des incidences cumulées du projet avec d’autres projets. Ainsi, les projets à prendre en compte sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact :  « ont fait l'objet d'une étude d'incidence environnementale au titre de l'article R. 181-14 et d'une enquête publique ;  ont fait l'objet d'une évaluation environnementale au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité environnementale a été rendu public. Sont exclus les projets ayant fait l'objet d'un arrêté mentionnant un délai et devenu caduc, ceux dont la décision d'autorisation est devenue caduque, dont l'enquête publique n'est plus valable ainsi que ceux qui ont été officiellement abandonnés par le maître d'ouvrage. »

Sur la base des avis de l’Autorité Environnementale, les projets qui seront pris en compte dans le cadre de l’analyse des incidences cumulées sont donc : Les projets en cours de procédure d’approbation ou approuvés qui ne sont pas encore en fonctionnement et situés dans la zone d’étude considérée, soit l’aire d’influence du projet ; Les projets existants si leurs caractéristiques sont susceptibles d’induire des incidences cumulées avec le projet considéré et situés dans la zone d’étude considérée, soit l’aire d’influence du projet.

Cette recherche des projets ou installations existantes se fait par consultations de différentes bases de données, dont les avis de l’autorité environnementale de la DREAL Bourgogne-Franche-Comté et de la MRAE Bourgogne-Franche-Comté, les listes et localisations des établissements ICPE émises par la DREAL et la base nationale des installations classées, la consultation par courrier de la DDT mais aussi par la recherche sur le terrain d’activités existantes aux abords du projet.

Selon la distance séparant les projets retenus, l’ensemble des milieux physique, naturel, paysager et humain est susceptible d’être concerné par des effets cumulés. Ces effets seront d’intensités diverses et porteront sur des milieux différents en fonction du projet concerné.

Il est important de rappeler que les projets ayant fait l’objet d’un avis tacite de l’Autorité Environnementale et dont les données techniques ne sont pas accessibles ne seront pas retenus.

Également, ne sont plus considérés comme « projets » ceux qui sont abandonnés par leur maître d’ouvrage et ceux pour lesquels l’autorisation est devenue caduque.

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5.3 - PROJETS CONCERNES PAR L’EVALUATION DES INCIDENCES CUMULEES

5.3.1 - Détermination de la zone d’analyse des incidences cumulées La détermination de la zone d’influence du projet concerné doit être considérée à une échelle spatiale et temporelle. Elle doit permettre d'évaluer objectivement les thématiques où des incidences cumulées sont à prévoir et de s'assurer que la capacité de charge de l'environnement ne risque pas d'être dépassée du fait de l'influence de plusieurs projets entrepris simultanément.

Ainsi, la zone d’influence ou zone susceptible d’être affectée par le projet dépend de ses incidences potentielles : proximité pour des nuisances de voisinage, champ visuel pour des incidences paysagères, bassin versant, en totalité ou en partie, pour des impacts hydrauliques, etc.

Le milieu physique Concernant le milieu physique et plus particulièrement les thématiques constituant un enjeu pour le projet à savoir le climat1, les sols et les eaux (superficielles et souterraines), la zone d’influence peut être variable et s’étendre depuis le site lui-même jusqu’à un système hydrologique, géologique ou hydrogéologique cohérent.

Dans le cas présent la zone d’influence est définie par premier plateau jurassien en raison de sa cohérence sur le plan climatique, géologique, topographique, hydrogéologique.

Le milieu atmosphérique Concernant le milieu atmosphérique, les incidences potentielles du projet demeurent faibles et l’aire d’influence est relativement réduite (quelques mètres à quelques centaines de mètres). Dans une démarche maximaliste, la zone d’influence est définie par un rayon de 500 m.

Le milieu naturel Concernant le milieu naturel, les incidences potentielles du projet sur le milieu naturel concernent des espèces de milieux ouverts et boisés et des espèces inféodées aux milieux créés par l’exploitation de carrière (front de taille, stock de matériaux, merlons, mares) sur une aire d’influence limitée (rayon de 200 m par rapport à l’emprise du projet). Ainsi, la zone envisagée pour l’analyse des incidences cumulées porte sur le secteur considéré pour l’analyse des effets sur le milieu écologique, soit une zone élargie déterminée à partir du périmètre de la zone d’étude initiale.

1 Le climat est une thématique particulière puisque la zone d’influence peut être variable en fonction du point de vue. Elle peut être considérée localement jusqu’à une échelle mondiale en raison de l’importance majeure de réduire les gaz à effet de serre et de développer les énergies renouvelables.

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Le paysage Concernant le paysage, l’aire d’influence du projet est fortement corrélée à son aire de perception. Dans le cas présent, l’aire de perception potentielle maximale identifiée est un rayon d’environ 1 km autour du projet, axé sur l’unité paysagère du « Premier plateau ». En effet, l’étude de perception paysagère a montré qu’aucun secteur à enjeu n’est susceptible de percevoir la carrière au-delà d’1 km.

Le milieu humain Concernant le milieu humain, l’aire d’influence du projet est dépendante de la zonéographie du bassin d’emploi concerné par le projet mais aussi de celle des enjeux environnementaux caractérisés dans les paragraphes précédents.

Au vu de cette analyse, la zone à considérer dans l’étude des effets cumulés peut être définie par le secteur du premier plateau jurassien limité à l’ouest par la vallée de la Vallière et à l’est par la forêt de l’Heute, transition avec le second plateau, jusqu’à environ 5 km au nord et au sud de la carrière. Cette zone d’étude est représentée sur la cartographie ci-dessous.

Aire d’étude des incidences cumulées

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5.3.2 - Projets compris dans l’aire d’analyse des incidences cumulées

Localisation des projets compris dans l’aire d’étude des Document n°18.098 / 64 Dans le texte incidences cumulées

Un seul projet situé dans l’aire d’étude des effets cumulés a été recensé dans les avis de l’autorité environnementale (avis d’AE) de la DREAL Bourgogne-Franche-Comté émis depuis 2010. Dans l’aire d’étude, 3 établissements ICPE sont également recensés dans la base de données des installations classées, dont celui qui fait l’objet de l’avis d’AE cité plus haut. Les projets sont présentés dans le tableau suivant :

Distance à la Etat d’avancement et Projet Porteur de projet Localisation carrière de Informations sur le projet Briod-Conliège Avis d’AE 11/08/2014 Crançot Carrière de roches SAS FAMY AP d’autorisation d’exploiter (commune de 2 km massives calcaires (ex SAS ROUX) du 03/12/2015 Hauteroche) En exploitation depuis 1997 Installation de SAS transformation du AP d’autorisation d’exploiter JURAGRUYERE lait, affinage et Vévy 2,1 km du 03/12/2015 (Monts et conditionnement de Terroirs) En exploitation depuis 1981 fromages SARL Compagnie Installation de des Grands Vins Crançot AP d’autorisation d’exploiter transformation, du Jura (commune de 4,3 km du 06/03/2006 conditionnement et (La Maison du Hauteroche) stockage de vins En exploitation depuis 1983 Vigneron)

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5.3.3 - Enjeux, incidences et mesures liés aux projets compris dans l’aire d’analyse des incidences cumulées Les informations relatives aux enjeux, incidences et mesures liés aux projets suivants sont principalement issues de l’avis de l’autorité environnementale (pour la carrière SAS FAMY), des arrêtés d’autorisation et autres documents disponibles dans la base de données des installations classées.

Enjeux, incidences et Enjeux, incidences et Enjeux, incidences et Enjeux, incidences et Enjeux, incidences et Informations sur le Projet mesures mesures mesures mesures mesures projet Milieu physique Milieu atmosphérique Milieu naturel Paysage Milieu humain

Procédure de recherche de cavité souterraine à mettre en Carrière de roche massive œuvre à partir d’une certaine cote. Arrêt d’exploitation si L’emprise de l’exploitation Surface autorisée : 13,26 ha découverte de cavités et est entièrement constituée Pas de consommation de Durée d’exploitation : 15 information de la DREAL. de zones déjà décapées terres agricoles ni de ans (approfondissement). Approfondissement d’une boisement. Lien hydrogéologique carrière en dent creuse 150 000 t/an en moyenne possible avec le ruisseau du Sensibilité liée à la présence Activité importante pour Exploitation d’une ceinturée de merlons (max. 170 000t) Dard. En exploitation Approfondissement de la du faucon crécerelle. l’économie locale. carrière de roches paysagers et de haies. Pas normale, pas de possibilité de carrière, installations sur le Présence de l’alyte massives calcaires 3 gradins de 15 m maximum d’enjeu paysager. Lieux laissés en l’état en pollution. carreau en fond de fosse : accoucheur du fait de la cas de découverte fortuite Exploitation par tirs de mine bruits limités et vibrations carrière. Maintien et entretien des SAS FAMY Ravitaillement et vidange des de vestiges et reprise des matériaux à la imperceptibles. délaissés périphériques et (ex SAS ROUX) engins sur aire étanche. Absence d’incidence sur site archéologiques. chargeuse ou à la pelle Natura 2000. du merlon arboré. Pas de stock d’hydrocarbures 57 rotations de camions Substitution de la société Engagement de maintien par jour. Empruntent la SAS FAMY à la SAS ROUX par sur site. Produits de maintenance stockés dans des haies et de leur RD 471. Environ 1 % du AP complémentaire du 18 développement dans le trafic global. décembre 2018 containers avec rétention étanche. cadre de la remise en état.

Eaux pluviales convergent vers bassin de récupération.

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Consommation d'eau de L'étude bruit réalisée dans lavage liées aux activités de le cadre du dossier d'impact Création en 1981. fabrication de fromage, n'a mis en évidence Changement de régime de d'affinage et de d'impact particulier sur le Exploitation d’une classement au titre des ICPE préemballage. installation de voisinage. liée à la forte augmentation Les eaux pluviales sont L'exploitant prend les transformation du Gêne d'habitants causée par 89 emplois + 20 de produits à traiter. collectées et acheminées vers dispositions appropriées lait, affinage et le bruit des ventilateurs intérimaires en période Collecte de lait et le bassin d'infiltration qui permettent d'intégrer conditionnement extérieurs signalée lors de de congés. fabrication de Comté (dispositif débourbeur- l'installation dans le de fromages l’enquête publique. - séparateur d'hydrocarbures). paysage. L'ensemble des Le volet sanitaire n'a pas Affinage de fromages Les stockages de produits installations est maintenu montré d'impact SAS Les eaux vannes et sanitaires Découpe et préemballage pulvérulents sont confinés propre et entretenu en particulier sur la santé du JURAGRUYERE sont collectées et acheminées de fromages pour limiter l’envol de permanence. voisinage. (Monts et à la station d'épuration de poussières. Terroirs) Site de 3,8 ha dont 1/3 de l'établissement. Après constructions traitement et décantation, les Emissions atmosphériques effluents rejoignent le milieu limitées. naturel par l'intermédiaire

d'un bassin d'infiltration.

En fonctionnement normal, Création en 1983. Suite à la le site n'a qu'un très faible Exploitation d’une modification de la impact atmosphérique. Les abords de installation de nomenclature des ICPE les Bruit : prédominance du l'installation, placés sous transformation, activités de préparation et trafic routier sur la RD 471. le contrôle de l'exploitant conditionnement conditionnement de vins Sensibilité du milieu 22 emplois + 10 Pas de risque potentiel de sont aménagés et et stockage de sont devenues classables. récepteur et impact potentiel intérimaires en période nuisance pour le voisinage. maintenus en bon état de vins des rejets aqueux de la de congés. Vinification, vieillissement, - propreté (peinture...). Les société Les dispositions nécessaires conditionnement et émissaires de rejet et leur Le volet sanitaire n'a pas SARL Compagnie sont prises pour que habillage de vins du Jura. Traitement des effluents périphérie font l'objet montré d'impact potentiel des Grands Vins l’établissement ne soit pas à avant rejet demandé d'un soin particulier sur la santé du voisinage. du Jura Activités regroupées dans l’origine de gaz odorants, (plantations, (La Maison du des bâtiments représentant susceptibles d’incommoder engazonnement...). Vigneron) environ 5 100 m², sur un le voisinage et en particulier terrain de l'ordre de 3,5 ha. au niveau de l'installation de traitement des effluents.

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5.3.4 - Evaluation des incidences cumulées 5.3.4.1. Evaluation des incidences cumulées sur le milieu physique Concernant la carrière de Crançot et l’établissement SAS Juragruyère, de nombreuses mesures sont prises pour limiter au maximum des incidences sur les eaux superficielles et souterraines. Le risque de pollution n’existe qu’en cas de déversement accidentel et non en phase de fonctionnement normal.

Les rejets d’effluents sans traitement de la SARL Compagnie des Grands Vins du Jura pouvaient être source de pollution des eaux. L’AP d’exploitation (mars 2006) prévoit que l’exploitant mette en œuvre un traitement efficace de ses rejets. Il est probable que ce traitement soit actuellement mis en œuvre.

Par ailleurs, la carrière de Briod-Conliège induit des incidences très limitées sur le milieu physique. Les effets cumulés sont jugés très faibles voire nuls.

5.3.4.2. Evaluation des incidences sur le milieu atmosphérique Les établissements SAS Juragruyère et la SARL Compagnie des Grands Vins du Jura, en exploitation depuis plusieurs années, sont susceptibles d’avoir des effets sur les émissions atmosphériques (bruit, poussières, odeurs). Au vu de la distance de ces établissements avec la carrière de Briod- Conliège, les incidences ne sont pas susceptibles de se cumuler. Par ailleurs, la présente étude d’impact a démontré que les effets de la carrière de Briod-Conliège en matière d’émissions de bruit, vibrations, poussières, etc. sont modérés et maitrisés.

De même, la carrière SAS FAMY exploite un gisement similaire à celui de Briod-Conliège, les incidences seront donc de même nature au vu des précautions prises par les exploitants. Aucune incidence cumulée n’est à prévoir du fait de la distance entre les projets et des faibles incidences sur le milieu atmosphérique.

5.3.4.3. Evaluation des incidences cumulées sur le milieu naturel Aucune information concernant les incidences sur le milieu naturel ne sont disponibles concernant les établissements SAS Juragruyère et SARL Compagnie des Grands Vins du Jura. Il s’agit d’exploitations dans des bâtiments, qui ne consomment plus d’espace naturel une fois la construction achevée. Il est considéré qu’aucune incidence cumulée sur le milieu naturel avec la carrière de Briod-Conliège n’est à attendre.

Les incidences sur le milieu naturel des deux carrières sont limitées dans l’espace. La carrière de Crançot est autorisée pour un approfondissement, aucune surface supplémentaire n’est décapée. Ainsi, cette carrière ne concerne pas d’habitats naturels similaires à ceux impactés par le projet d’extension de la carrière de Briod-Crançot. Les incidences des deux projets seront différentes et les effets cumulés seront donc très faibles voire nuls.

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5.3.4.4. Evaluation des incidences cumulées sur le paysage Les installations des sociétés SAS Juragruyère et SARL Compagnie des Grands Vins du Jura sont existantes depuis de nombreuses années. Il s’agit de bâtiments en bordure de route à proximité de villages. Il n’existe pas d’effet cumulé sur le paysage avec la carrière de Briod-Conliège.

La carrière de Crançot est, de la même manière que celle de Briod-Conliège, exploitée en dent creuse. Au vu de la topographie relativement plane du premier plateau du Jura et du contexte bocager du secteur, les deux projets n’induisent que peu d’impacts paysagers. Les incidences paysagères peuvent exister le plus souvent à proximité immédiate des projets (moins d’1 km).

La carte d’inter-visibilité potentielle de la carrière de Briod-Conliège présentée dans le volet paysager montre que la topographie ne permet aucune perception des secteurs d’implantation des 3 autres projets depuis la carrière de Briod-Conliège. Il n’y a pas d’effets cumulés.

5.3.4.5. Evaluation des incidences cumulées sur le milieu humain Le cumul des projets constitue un impact positif additionnel pour la vie économique et le travail local au travers les emplois directs et indirects et le maintien de l’activité des commerces (restaurant, café,…). Par ailleurs, la Communauté de communes ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération) percevra des revenus liés à la Contribution Economique Territoriale (Ex taxe foncière) liée aux projets situés sur son territoire.

Le trafic routier engendré par les deux carrières impacte le même axe, à savoir la RD 471. Les deux projets sont tous deux en exploitation depuis de nombreuses années et la poursuite de l’exploitation de Briod-Conliège ne modifiera pas significativement l’état actuel malgré une augmentation de la production annuelle. Cet axe est adapté au trafic poids-lourds et est à même d’absorber les camions provenant des carrières.

Aucun effet sur la santé n’a été mis en évidence pour chacun des projets, aucun effet cumulé n’est à attendre.

5.3.5 - Synthèse des incidences cumulées du projet avec les autres projets connus Incidence Délai Phase Intensité Effet Mode Durée cumulée sur apparition Milieu physique Exploitation Très faible Négatif Direct Temporaire Court terme (sols, eaux) Réaménagement Nulle - - - - Milieu Exploitation Nulle - - - - atmosphérique Réaménagement Exploitation Très faible Négatif Direct Temporaire Court terme Milieu naturel Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Paysage Nulle - - - - Réaménagement Très faible Négatif Direct Temporaire Court terme Exploitation Milieu humain Modérée Positif Direct/Indirect Temporaire Court terme Réaménagement Nulle - - - -

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6 - PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION, RAISONS DU CHOIX DU PROJET EN COMPARAISON DES INCIDENCES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE ET JUSTIFICATION DE L’INTERET PUBLIC MAJEUR

6.1 - CONTEXTE DE L’EXPLOITATION DE GRANULATS

6.1.1 - Importance des granulats pour la collectivité 6.1.1.1. Définition Le granulat est un fragment de roche, destiné à entrer dans la composition des matériaux destinés à la fabrication d'ouvrages de travaux publics, de génie civil et de bâtiment. C'est la première ressource exploitée en France avec 435 millions de tonnes consommées en 2015 dont 121 millions sont issus du recyclage des matériaux de déconstruction.

Il existe plusieurs types de granulat en fonction de leur origine ou de leur composition : Granulats de roches meubles : Les roches meubles utilisées comme granulats sont surtout des dépôts alluvionnaires issus des plaines et terrasses alluviales ; Granulats de roches massives : Les roches massives susceptibles de fournir des granulats viennent surtout des gisements épais de roches dures. Il peut s’agir de roches calcaires ou de roches d'origine magmatique ou plutonique, que l'on nomme roches éruptives ; Granulats issus du recyclage : ils proviennent de filières industrielles de recyclage valorisant des sous-produits (ou coproduits) industriels ou issus de la démolition de bâtiments ou de voiries (broyats de bétons, briques, recyclage de ballasts de chemin de fer, de croûtes ou de fraisats d'enrobés routiers ou de terrils miniers) ; Granulats marins (siliceux et calcaires).

6.1.1.2. Un matériau indispensable L’extraction de minéraux représente le premier flux de matières premières entrant dans l’économie. Les produits des carrières constituent le matériau de base pour construire des routes, des chemins de fer, des aéroports, ...

Indispensables à la fabrication du béton, les granulats constituent un matériau d’intérêt général. En effet, le béton est aujourd’hui le produit le plus utilisé dans le monde pour la construction de bâtiments, d’infrastructures (immeubles, lycées, collèges, ponts, centrales électriques, digues portuaires…) et des éléments préfabriqués nécessaires à ces derniers (tuyaux d’assainissement, blocs, poutrelles, pavés, planchers, escaliers…). Pour exemple, 200 à 500 tonnes de granulats sont ainsi nécessaires pour construire une maison individuelle et 20 à 40 000 tonnes pour un hôpital.

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Quelques chiffres présentant l’importance économique du marché des granulats (chiffres UNICEM 2017) :  Données générales : Chiffre d’affaires HT : 3 528 M€ Nombre d’entreprises : 1 660 Emplois directs : 14 860 (emplois indirects ≈ 70 000) Tonnes produites par habitant : 5  Production nationale de granulats (en millions de tonnes) : 311 Roches meubles : 124 (dont alluvionnaires : 98 ; granulats marins : 6 ; autres sables : 20) Roches massives : 187 (dont roches calcaires : 92 ; roches éruptives : 95) Recyclage (hors recyclage directement sur chantier) : 27,7 (dont schistes, laitiers et mâchefers : 4 ; matériaux de démolition : 24)  Consommation (en millions de tonnes) : 435 : 314 MT produites + environ 121 MT recyclées Par nature d’ouvrage : Bâtiments : 77 (18 %) ; Génie Civil et VRD (voieries et réseaux divers) : 358 (82 %) Par nature d’emplois : Bétons hydrauliques : 117 (27 %) ; Autres emplois (couches de roulement, assises de chaussée,…) : 318 (73 %)

6.2 - CONTEXTE DE L’ETUDE

La décision d'entreprendre l'exploitation d'un gisement se fait en fonction de paramètres d'ordre géologiques, techniques, économiques, environnementaux et humains.

Il s'agit souvent de concilier des intérêts qui peuvent être totalement opposés et de trouver toutes les solutions qui permettront une réalisation respectueuse de l'environnement naturel et humain.

Développées dans cette partie, ces motivations considèrent la minimisation des nuisances sur l’environnement et la possibilité de réintégrer en fin d’exploitation le site dans le paysage local, tout en assurant la pérennité économique de l’entreprise.

6.2.1 - Lons-le-Saunier et la plaine de la Bresse – un secteur en développement Lons-le-Saunier, préfecture du département du Jura, fait partie de la Communauté de communes ECLA (Espace Communautaire Lons Agglomération). Cette communauté de commune est constituée de 31 communes et accueille 34 406 habitants (2018).

Il s’agit d’un territoire dynamique centré sur Lons, avec un bassin d’emploi constitué d’environ 110 000 habitants (troisième bassin d’emploi de Franche-Comté après Belfort-Montbéliard-Héricourt et Besançon). Le secteur industriel est particulièrement dynamique, tourné entre autres vers

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l’agroalimentaire (Bel, Lactalis-Président) ou la production de jouets (Juratoy, Smoby). Ce territoire possède de nombreux autres atouts tels que le vignoble, le tourisme ou encore la présence de thermes. L’une des priorités d’ECLA est l’amélioration et la rénovation thermique de l’habitat, et plus particulièrement de l’habitat ancien des centres-villes ou centres de villages. Cette politique volontariste s’intègre dans une volonté plus globale de maitrise des énergies et d’attractivité du secteur jurassien.

D’une manière générale, les infrastructures sont récentes et bien développées avec notamment un centre aquatique, le dojo départemental, un centre culturel…

Ce territoire est attractif et facilement accessible grâce à une desserte routière et ferroviaire bien adaptée (gare, autoroute, contournement de Lons-le-Saunier).

6.2.2 - Les Carrières Jurassiennes (LCJ) – Une société locale au plus proche du marché La société Les Carrières Jurassiennes (LCJ), créée en 2017, est une entreprise détenue à 70 % par EQIOM Granulats et 30 % par BBCI (Bonnefoy Béton Carrière Industrie – Groupe Bonnefoy).

Elle est implantée dans le département du Jura et exploite deux sites : La carrière de roches massives calcaires de Briod-Conliège, La gravière de matériaux alluvionnaires de Vincent-Froideville-Lombard.

Au total, ces deux sites commercialisent annuellement plus de 500 000 tonnes de granulats. Il est à noter que la production de matériaux alluvionnaires depuis le site de Vincent a baissé de près de 30 % depuis 2003, ce qui représente en moyenne une diminution de 2% par an. Cette substitution a été permise par un transfert de production sur le site de Briod, en proposant aux clients des solutions alternatives en matériaux concassés calcaires.

La société dispose également d’une activité de remblaiement de matériaux inertes sur le site de Briod (environ 30 000 t/an) et de recyclage de matériaux issus de la déconstruction du BTP (5 000 t/an).

LCJ a signé l’Engagement national de la profession Santé-Sécurité avec pour objectif de parvenir à « zéro accident » en réduisant de 25 % en 5 ans le taux de fréquence collectif des accidents du travail.

Sur le territoire français et dans toute l’Europe, le marquage CE pour les granulats est obligatoire. LCJ est certifié 2+, correspondant au plus haut niveau d’exigence attesté par un organisme agréé de contrôle. Le système de maîtrise de la production des granulats fait l’objet d’un audit et d’un suivi continu par un auditeur extérieur.

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D’autre part, la société LCJ est engagée dans une démarche volontaire de progrès environnemental au travers de la Charte environnement des industries de carrières. A la différence d’une norme multisectorielle telle qu’ISO 14001, cette charte propose une démarche adaptée au secteur des carrières qui vise à maîtriser les impacts environnementaux, à mettre en œuvre une concertation locale constructive et à développer la compétence environnementale de l’entreprise (biodiversité, gestion de l’eau, maîtrise de l’énergie…).

La carrière de Briod-Conliège est positionnée depuis 2016 au plus haut niveau d'exigence de la charte (étape 4), ce qui témoigne de la bonne prise en compte de l’environnement sur le site. Aujourd’hui, la société s’est engagée dans la labellisation de la charte RSE de l’UNICEM Entreprises Engagées.

Au-delà des compétences de LCJ en termes d’exploitation et production de granulats, la société présente également d’importantes capacités techniques en matière de remise en état de sites, comme en témoignent le réaménagement des berges de la gravière de Vincent-Froideville et plus particulièrement la restitution de 3 ha de surface agricole présentant une très bonne valeur agronomique pour les cultures ou les aménagements d’ilots favorables à la nidification du Sterne pierregarin.

LCJ a également noué des partenariats avec différentes associations de Franche-Comté pour des actions en faveur de la biodiversité et protection de l’environnement : Conservatoire d’Espaces Naturels de Franche-Comté, Ligue de Protection des Oiseaux de Franche-Comté, Groupe Pèlerin Jura, ou le CPIE Bresse Jurassienne. EQIOM Granulat, maison mère de LCJ, a signé en 2018 la charte RSE de la LPO Franche-Comté.

6.3 - LA JUSTIFICATION DU PROJET

6.3.1 - Une carrière existante sur les communes de Briod et de Conliège La carrière est implantée dans le Jura sur les communes de Briod et de Conliège, à 5 km à vol d’oiseau de Lons-le-Saunier, préfecture du département.

Elle se situe sur le premier plateau jurassien, à proximité du bourg de Briod, et est relativement éloignée du village de Conliège, situé en contrebas dans la vallée de la Valière.

Ces deux communes, bien que structurellement différentes, sont fortement liées à la vie économique de Lons-le-Saunier, et appartiennent toutes deux à la communauté de communes ECLA (Espace communautaire Lons Agglomération), principal bassin d’emploi jurassien et zone attractive comme peuvent en témoigner la construction du contournement de Lons et la modernisation ou la création de nouvelles infrastructures.

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Exploitée depuis 1975, cette carrière a été autorisée par arrêté préfectoral le 30 juillet 2001 pour une durée de 30 ans soit jusqu’en 2031. Le gisement de qualité actuellement autorisé, constitué par les calcaires du Bathonien, est fortement réduit, et c’est pourquoi LCJ sollicite ce renouvellement et cette extension de la carrière actuelle. A noter que les calcaires oolithiques blancs du Bajocien, présents sous les calcaires du Bathonien sont autorisés mais ne sont pas ou peu exploités du fait de la qualité moyenne de ces matériaux ne permettant plus leur utilisation dans le domaine du BTP du fait d’exigences normatives plus élevées.

Le tonnage commercialisable moyen de l’autorisation est actuellement de 300 000 tonnes ne pouvant dépasser 500 000 t/an en cas de chantiers exceptionnels.

6.3.2 - Un gisement de qualité, une installation adaptée à l’exploitation Le gisement de la carrière de Briod-Conliège, est constitué dans sa partie supérieure par les calcaires du Bathonien, d’excellentes qualités permettant de répondre aux applications les plus exigeantes. En dessous, les calcaires oolithiques peu cimentés du Bajocien supérieurs sont présents. Ces derniers sont difficilement valorisables car leurs caractéristiques physiques ne permettent pas leur utilisation pour les applications TP. Le contact entre ces deux niveaux géologiques est penté d’une dizaine de degrés en direction du sud, rendant plus complexe la gestion sélective du gisement.

Les couches calcaires sont de plus affectées par une forte fracturation de type diaclase. Ces fractures sub-verticales ont subi une forte dissolution et présentent un placage ou des remplissages argileux qui viennent impacter la propreté du gisement et des granulats produits si aucun tri n’est engagé par LCJ.

Toute la difficulté de l’exploitation de la carrière de Briod-Conliège réside donc dans l’exploitation d’un calcaire aux qualités exceptionnelles mais impacté par des argiles de dissolution localisées dans les fractures.

C’est ce challenge que l’équipe présente sur le site relève tous les jours et à toutes les étapes de la fabrication des granulats : Les tirs de mines sont adaptés pour prendre en compte le pendage des couches et pour éviter les diaclases les plus importantes, Un premier tri du brut d’abattage est effectué à la pelle pour séparer les calcaires des poches argileuses susceptibles d’impacter la qualité des matériaux produits, Une installation performante est présente permettant de scalper au mieux les matériaux entrants et d’éliminer du process la plus grande part des matériaux argileux. Une modification importante de l’installation de traitement a été réalisée en 2017 et 2018 visant à améliorer le tri des matériaux et limiter les stériles de production argileux.

Ainsi, pour produire des matériaux de qualité, un tri important est effectué et des volumes importants de stériles sont co-produits. LCJ met en œuvre différentes actions pour limiter au maximum ces volumes tout en garantissant la qualité et la régularité des granulats commercialisés.

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6.3.3 - Une carrière engagée dans la production de matériaux élaborés de grande qualité Ces dernières années, la société LCJ, et précédemment EQIOM Granulats, se sont fortement engagées dans la substitution des granulats alluvionnaires par les matériaux issus de roches massives calcaires. En effet, la production cumulée des deux sites de Briod et de Vincent est relativement stable, proche de 500 000 tonnes par an, mais un basculement de vente a été opéré entre les deux sites. En effet, la production du site de Vincent a diminué de près de 30 % depuis 2003 (- 100 000 t) quand la production du site de Briod a fortement augmenté (+ 150 000 t).

Cette substitution a été permise grâce à une amélioration de l’outil industriel présent sur le site de Briod et à un transfert de production vers ce site.

Entre 2015 et 2018, environ 2 millions d’euros d’investissements ont été réalisés pour améliorer et moderniser l’outil industriel et améliorer la qualité des matériaux de substitution. Ainsi, un nouveau concasseur primaire a été ajouté à l’installation, accompagné d’un scalpeur à disques et d’un crible à étoiles. Ces modifications importantes permettent de limiter la production de stériles argileux et d’augmenter les capacités de production des matériaux les plus élaborés (sables et gravillons). Ce sont également deux hangars à sables qui ont été construits à proximité de l’installation, de manière à protéger de la pluie les matériaux destinés aux bétons et aux enrobés et à maitriser leur teneur en eaux. Toutes ces modifications, ainsi que le travail rigoureux de l’équipe présente sur le site, a permis d’engager le site de Briod-Conliège vers une production de matériaux élaborés de grande qualité, utilisés pour les applications les plus exigeantes du BTP.

Ainsi, les produits de types sables et gravillons destinés aux centrales de Béton Prêt à l’Emploi (BPE) ou d’enrobé à chaud sont en grande partie produits depuis le site de Briod. A titre d’exemple, en 2017, plus de 90 000 tonnes de granulats issus de roches massives calcaires ont été livrés aux centrales de béton prêt à l’emploi ou centrales d’enrobés, en remplacement des matériaux alluvionnaires.

Cette forte demande en produits élaborés issus de roches massives est toujours d’actualité et le site poursuit son engagement en faveur de la substitution.

Dans le même temps, la carrière de Briod-Conliège approvisionne toujours en granulats les différents chantiers de terrassement, de voirie ou de réfection de réseaux dans le secteur de Lons-le-Saunier et de la plaine de la Bresse.

6.4 - ETUDES DES VARIANTES

Depuis un certain nombre d’années, l’exploitant étudie différentes alternatives permettant de pérenniser les services qu’offre la carrière de Briod au domaine du bâtiment et des travaux publics dans le secteur de Lons-le-Saunier et de la plaine de la Bresse.

Le choix d'implantation d'une carrière répond à plusieurs critères, classés par ordre de priorité :

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1. le besoin en granulats d’un marché actuel et futur ; 2. la présence d'un gisement de qualité ad hoc exploitable dans des conditions techniques et économiques viables ; 3. l'environnement humain et naturel dans lequel s'insère le projet ; 4. la maîtrise foncière des terrains à exploiter et l’accord des propriétaires des terrains ;

5. la compatibilité du projet avec les documents d'urbanisme et d’aménagement ; 6. la possibilité d'accéder au site.

Cette démarche vise à rechercher le meilleur compromis entre des paramètres géologiques, économiques, techniques, environnementaux et humains. Il s'agit souvent de concilier des intérêts qui peuvent être totalement opposés et de trouver toutes les solutions qui permettront une réalisation respectueuse de l'environnement.

LCJ a étudié différents scénarios détaillés ci-dessous.

6.4.1 - Hypothèse de l’arrêt de la carrière de Briod - Conliège Cette hypothèse aurait un impact négatif sur l’offre en granulats haut-de-gamme pour le marché de Lons-le-Saunier et de ses environs.

Pour l’entreprise, cette démarche serait très préjudiciable d’un point de vue économique et social (perte de part de marché, amortissements industriels non finalisés, perte d’emplois, etc.).

Cette option a donc été écartée car elle réduirait drastiquement l’offre en granulats haut de gamme sur le marché et serait susceptible de créer de grosses difficultés sociales et économiques à la société LCJ.

6.4.2 - Hypothèse du transfert de l’activité sur un autre site de LCJ Actuellement, la société LCJ exploite deux sites tous deux centrés sur Lons-le-Saunier, dans le Jura : la carrière de Briod-Conliège (roche massive calcaire), la gravière de Vincent-Froideville (Alluvionnaire siliceux).

Ces deux sites d’extraction sont complémentaires et LCJ a engagé depuis de nombreuses années la substitution de l’alluvionnaire par des granulats issus de roches massives calcaires. Ainsi un transfert de l’activité du site de Briod-Conliège vers le site de Vincent parait totalement inenvisageable et en contradiction avec les prescriptions visant la réduction de l’extraction de matériaux alluvionnaires, en réservant ce type de matériaux à des usages spécifiques, pratique actuellement retenue par LCJ et plus largement par l’ensemble des filiales de la société EQIOM Granulats, implantées en région Bourgogne Franche-Comté.

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Il est à noter que la substitution a été fortement engagée, avec une diminution de près de 100 000 tonnes extraites sur le site de Vincent au cours des 10 dernières années, et une augmentation de près de 150 000 tonnes sur le site de Briod-Conliège, ce qui permet de répondre d’une manière volontariste à la substitution de l’alluvionnaire par les granulats issus de roches massives.

Cette option a donc été, de fait, écartée.

6.4.3 - Hypothèse de l’ouverture d’une nouvelle carrière de substitution à proximité LCJ a étudié l’ouverture d’un nouveau site calcaire dans le secteur du premier plateau pour remplacer la carrière existante de Briod-Conliège et poursuivre l’approvisionnement en granulats du marché de Lons-le-Saunier.

Pour ce faire, LCJ s’est basée sur les précédents travaux de BBCI (société mère de LCJ) qui avait prospecté dans le secteur de Mirebel, à 8 km au nord-est de Briod.

D’importantes prospections ont été réalisées par des géologues pour trouver une solution d’approvisionnement répondant aux besoins du bassin de vie de Lons-le-Saunier et de la plaine de la Bresse.

Les prospections ont principalement porté sur le secteur du premier plateau, à proximité de Lons-le- Saunier. En effet, l’objectif était la recherche d’un site en roche massive calcaire permettant la production de matériaux haut de gamme. Les études géologiques ont montré que la formation la plus apte à fournir ce type de matériaux élaborés (sable et gravillons pour les bétons et les enrobées) est constituée par les calcaires du Bathonien. Cette formation est essentiellement à l’affleurement au droit du Premier Plateau.

A l’ouest, la plaine de la Bresse est occupée par des formations récentes alluvionnaires, principalement calcaires et localement siliceuses, c’est le cas de la gravière de Vincent-Froideville. Ainsi, toute ouverture d’une nouvelle carrière dans ce secteur est exclue, car cela ne correspond pas à l’objectif visant à produire des granulats élaborés issus de roches massives calcaires.

Sur le plateau calcaire, une prospection générale a été effectuée sur l’ensemble du secteur de Lons avant de se recentrer sur le secteur de Mirebel, à 8 km au nord-est de Briod et à une quinzaine de kilomètres de Lons-le-Saunier. Comme pour le site existant de Briod et l’ensemble du premier plateau, cette zone présentait des enjeux écologiques importants avec la présence d’un complexe forestier et bocager bien développé et diversifié où nombre d’habitats sont favorables aux espèces faunistiques et floristiques d’intérêt communautaire. De ce fait et dans une logique de minimiser les impacts, LCJ a souhaité privilégier la poursuite de l’exploitation d’un site existant plutôt que d’ouvrir un nouveau site, multipliant les impacts liés à l’activité, et ce, malgré le potentiel géologique intéressant présenté par cette option. Cette démarche est en accord avec les préconisations du Schéma des Carrières du Jura.

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D’autre part, tous les secteurs géologiquement intéressants sont situés à une distance plus importante du principal bassin de consommation (Lons-le-Saunier) et induisent une augmentation importante des kilomètres parcourus. A titre d’exemple, concernant le secteur identifié sur Mirebel, ce sont, à chaque rotation de camion, 10 km supplémentaires de transport qui sont à ajouter par rapport à l’approvisionnement de Lons depuis le site de Briod. Cette augmentation de la distance induit un impact environnemental important, augmentant le nombre de camions circulant sur les routes jurassiennes et la consommation de carburant, augmentant de ce fait les émissions de CO2 et autres gaz à effets de serre. A noter que la traversée du village de Crançot constitue aussi un impact supplémentaire dans le cadre de l’ouverture d’un nouveau site.

Bien que pouvant présenter un potentiel géologique intéressant, cette option a été écartée. En effet, LJC souhaite privilégier la poursuite de l’exploitation sur un site existant plutôt que d’ouvrir un nouveau site, comme le préconise le schéma départemental des carrières.

D’autre part, la distance augmentant, le transport des matériaux sur la route aurait été plus important, augmentant les consommations de carburant et les émissions de CO2. Cette option impliquait également la traversée du village de Crançot.

Les impacts écologiques étaient également non négligeables ainsi LCJ a préféré se concentrer sur le renouvellement du site de Briod-Conliège plutôt que d’ouvrir un nouveau site et de multiplier les impacts. Afin d’éviter l’ouverture d’un nouveau site par l’entreprise BBCI, celle-ci a jugé plus judicieux de s’associer à Eqiom Granulats à travers la société LCJ.

Cette option a donc été écartée compte-tenu des sensibilités humaines, environnementales et paysagères dans le secteur du premier plateau. Elle contraindrait LCJ à réaliser de nouveaux investissements conséquents alors qu’une installation environnementalement performante est présente sur le site de Briod-Conliège.

6.4.4 - Hypothèses envisagées pour une extension de la carrière actuelle Pour pérenniser son site et son activité, LCJ souhaite poursuivre l’exploitation de la carrière de Briod pour produire des granulats de qualité. Différents scénarios ont été étudiés et plus particulièrement le renouvellement et l’extension du site existant.

Cette solution apporte effectivement de nombreux avantages, elle évite la création d’un nouveau site avec de nouveaux impacts. Une installation performante est déjà en place, les impacts sont maitrisés et l’accès est adapté aux poids-lourds ce qui évite la traversée de villages.

En considérant la géologie dans le secteur de la carrière, avec la présence d’un faisceau de failles à l’est et à l’ouest de la carrière, orienté nord-sud, et un pendage orienté vers l’est, le gisement de qualité (le Bathonien) s’oriente selon un axe nord-sud centré sur la carrière. Ce sont ces zones qui ont été ciblées en première approche par LCJ.

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Suite aux premières prospections de terrains et à une première campagne de sondages au sud-est (pelouses pâturées) et au nord du site (complexe bocage pâturé), il est montré que ces deux zones présentent un très bon potentiel géologique pour poursuivre l’exploitation de granulats sur le site de la carrière de Briod.

Cependant les premières investigations écologiques ont montré que la pelouse nord associée à des lisères boisées présentait un intérêt écologique très fort avec la présence de populations importantes à très importantes de deux espèces de papillons protégés : la Bacchante et l’Azurée de la croisette. Ces secteurs sont aussi marqués par la présence de chiroptères et ont un intérêt certain pour les habitats pelousaires et les populations d’orchidées.

Après mures réflexions, LCJ a pris en compte ces éléments écologiques et fait le choix radical d’éviter tout le secteur nord, là où les populations d’Azurée et de Bacchante sont les plus importantes, afin d’éviter les impacts sur les noyaux de populations.

Après l’évitement de la partie nord de la zone projet, le gisement restant (pelouses et taillis de noisetiers), au sud-est de l’autorisation actuelle, ne représente qu’une quinzaine d’années de réserve. Or la volonté de LCJ est d’obtenir une autorisation d’exploitation pour 30 ans, de manière à amortir les investissements et valoriser au mieux un site existant.

Ainsi, de nouvelles prospections ont été engagées. Une étude géologique de terrain complémentaire a d’abord été réalisée, complétée par une campagne de sondages carottés au sud du site actuel, jusqu’à la Voie Verte. Si cette zone avait été écartée précédemment car paraissant moins favorable, les sondages ont montré que le gisement est présent et permet d’assurer 30 ans de réserves de calcaires de Bathonien pour le site de Briod-Conliège.

De la sorte, les secteurs les plus sensibles d’un point de vue écologique ont été évités (plusieurs centaines d’individus d’Azurée, quelques dizaines d’individus de Bacchante) au profit de zones écologiques moins sensibles mais présentant toutefois un enjeu fort (quelques individus d’Azurée et de Bacchante).

Suite à l’identification des différents effets et à la mise en place de la séquence ERC, des mesures d’évitement de réduction et de compensation seront mises en place visant à assurer la conservation des pelouses et des populations d’Azurée identifiées et à augmenter les surfaces favorables aux différentes espèces. L’ensembles des mesures, proportionnées aux enjeux sont détaillées dans le présent dossier.

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Extension de la carrière de Briod-Conliège Schéma de principes des différentes variantes étudiées

Variante nord

Géologie favorable, mais Pelouses pâturées avec Variante nord-est d’importantes populations

d’azurée et de bacchantes Géologie non favorable – Présence de la route BRIOD Pelouses et boisements Présence d’Azurées

Géologie favorable

Carrière de Briod- Conliège

Variante ouest Variante est

Géologie non favorable – Bajocien Géologie non favorable - Bajocien

hameau de la Géologie favorable gare PUBLY

Projet de périmètre

Variante sud

Géologie favorable – Bathonien

Boisements communaux exploités par l’ONF Variante sud-est

Proximité de la voie verte Géologie favorable – Bathonien Géologie moyennement Pelouses à gentianes, quelques favorable individus d’azurée Proximité du hameau de la Gare

Variante au sud de la voie verte

Géologie moyennement favorable Voie verte à traverser Pelouses pâturées à gentianes et Azurée LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 203 

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6.5 - LE PROJET DE RENOUVELLEMENT ET D’EXTENSION DE LA CARRIERE

Afin de poursuivre l’approvisionnement du marché et de pérenniser la fourniture de matériaux adaptés au marché jurassien, LCJ sollicite pour la carrière de Briod-Conliège : Un renouvellement de l’autorisation d’exploitation avec un tonnage moyen commercialisé porté à 430 000 tonnes par an, le tonnage maximum restant inchangé (500 000 t/an) ; Une extension du périmètre d’autorisation sur une surface de 20,7 hectares, au sud de l’autorisation actuelle, constitué de pelouses, de taillis et de boisements.

Ce projet, adapté aux besoins de LCJ et au marché de Lons-le-Saunier, permettra de poursuivre l’exploitation de la carrière pour une trentaine d’années en valorisant de manière optimale le gisement calcaire.

D’autre part, LCJ souhaite poursuivre l’accueil de matériaux inertes extérieurs afin de les valoriser dans le cadre du réaménagement agricole, écologique et forestier des secteurs nord-est et sud-ouest du site. Au total, ce seront environ 19,4 hectares de terrains qui seront restitués à l’agriculture et 12 hectares qui feront l’objet de plantations forestières.

De plus, l’apport de matériaux inertes extérieurs constitue un service indispensable aux entreprises des travaux publics. Cette activité permet d’optimiser la consommation de carburant et donc de réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère grâce aux pratiques de contre-voyages : les camions arrivent avec des produits inertes et repartent de la carrière chargés de granulats.

Enfin, les matériaux susceptibles d’être recyclés et valorisés sous forme de granulats seront stockés à part et traités par concassage-criblage lorsque les volumes seront suffisants.

6.6 - UN PROJET PARFAITEMENT CARACTERISE ET MAITRISE

6.6.1 - Un gisement caractérisé en termes de géologie et de qualité des matériaux La carrière de Briod est exploitée depuis plus de 40 ans pour la production de matériaux élaborés, ce qui permet une parfaite connaissance du gisement en termes de géologie et de qualité de la roche en place. Dans le cadre de ce projet d’extension et de renouvellement de l’autorisation, d’importantes investigations géologiques ont été engagées par le géologue du service foncier environnement de LCJ dans le but de s’assurer qu’un gisement est bien présent aussi bien en termes de volume que de qualité. Ainsi, ce ne sont pas moins de 15 sondages carottés qui ont été réalisés en 2017, s’ajoutant aux prospections et aux sondages déjà implantés lors de la précédente demande d’autorisation en 2000.

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Il est ainsi montré que le gisement est présent sur une épaisseur variant de 15 m à l’ouest, à plus de 60 m à l’est, du fait du pendage de 10 à 15° en direction de l’est. Les analyses physico-chimiques montrent que la qualité des calcaires du Bathonien est équivalente à ceux actuellement exploités dans la carrière. Les caractéristiques intrinsèques des matériaux sont excellentes avec un Los Angeles moyen (LOS - résistance à la fragmentation) de 22, un Micro Deval moyen (MDE – résistance à l’attrition) de 13 et une absorption de 1. De ce fait, les granulats produits à partir des calcaires du Bathonien se classent en A Béton et en B/C Route, ce qui permet de répondre à toutes les applications du BTP pouvant intégrer des granulats issus de roches massives calcaires concassées.

L’analyse des fronts de taille de la carrière montre un réseau dense de fracturation, présentant un remplissage argileux dans la partie supérieure du gisement. La présence de ces argiles engendre une production de stériles importante mais nécessaire pour garantir la qualité des matériaux commercialisés. Les études de terrain et l’analyse des sondages montrent que ces fractures seront également présentes dans la zone de l’extension. Par conséquence, les méthodes de fabrication seront identiques à celles utilisées actuellement, en retirant au maximum les matériaux argileux par des processus de scalpage et criblage.

Sous le gisement du Bathonien, les calcaires du Bajocien supérieurs, appelés Oolithe Blanche, sont présents. Cette formation, peu cimentée et relativement friable, ne permet pas la production de granulats de qualité à destination des marchés du BTP. Néanmoins, LCJ souhaite développer de nouveaux marchés (amendement calcique, charge minérale…) et exploitera, en fonction des opportunités et des demandes des clients, environ 30 000 tonnes de calcaires oolithiques par an.

6.6.2 - La maitrise foncière LCJ détient la maitrise foncière de l’intégralité des parcelles concernées par le projet, soit en tant que propriétaire (ZD 35) soit par le biais de contrat de foretage avec les communes, l’association foncière de Briod ou avec des propriétaires privés pour les autres parcelles.

Les documents de maitrise foncières sont annexés au dossier de demande.

6.6.3 - Des documents d’urbanismes compatibles La commune de Briod dispose d’une carte communale qui définit les zones constructibles et inconstructibles. Par définition, ce document ne comporte pas de règlement et de ce fait, c’est le Règlement National de l’Urbanisme qui s’applique. L’implantation d’une carrière est donc compatible avec la carte communale de Briod.

La commune de Conliège est couverte par un PLU, ce dernier est en cours de modification pour prendre en compte l’extension de la carrière. Cette modification fera également l’objet d’une enquête publique.

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6.6.4 - La prise en compte des enjeux environnementaux en amont de la conception du projet

6.6.4.1. Sensibilités écologiques (faune, flore, habitats) Le site de Briod-Conliège est situé sur le premier plateau jurassien où l’environnement paysager est dominé par des prairies pâturées et/ou fauchées, entourées par de nombreuses haies, alternant avec des boisements forestiers. A proximité, deux reculées sont présentes, avec de hautes falaises, des cavités et des forêts de pentes. Tous ces éléments structurant le paysage font que ce premier plateau est écologiquement riche et varié, comme ont pu le démontrer les différentes études menées dans le cadre de ce projet.

La principale mesure concernant l’écologie est une mesure d’évitement lors de la définition même du projet et de son périmètre.

Initialement LCJ visait une extension au nord et au sud-est du site actuel et a engagé une campagne de sondages en ce sens. En parallèle, une étude écologique a été menée sur l’ensemble des terrains autour de la carrière, constituant un périmètre d’études élargi. Il a été montré très rapidement que les pelouses au nord étaient très sensibles et qu’elles abritaient une flore et une faune spécifique dont des populations importantes d’Azurée de la croisette et de Bacchante, deux espèces de papillons protégées au niveau national.

En considérant ces enjeux remettant en cause le projet et après une mure réflexion, LCJ a fait le choix d’éviter les parcelles présentes au nord du site et de privilégier une extension vers le sud, jusqu’à la voie verte. Pour s’assurer de la présence de gisement, une nouvelle campagne de sondages a été réalisée validant ainsi le gisement géologiquement exploitable.

Le périmètre final, évitant les populations d’Azurée (plusieurs centaines d’individus relevés) et de Bacchante, au nord, est constituée de prairies, de taillis de noisetiers et de boisements. On note la présence de quelques individus d’Azurée et de Bacchante, dans la prairie au sud-est, au sein du périmètre projet.

Les inventaires ont également montré la présence d’amphibiens, de reptiles ou encore de nombreux chiroptères gitant dans les reculés à proximité, dans les villages où dans certains arbres à cavités et utilisant le secteur comme terrain de chasse.

De très nombreuses mesures en faveur de l’écologie seront mise en place pour limiter fortement les impacts sur la faune et la flore : Défrichement et décapage des terrains en dehors des périodes d’hivernage ou de reproduction ; Conservation des lisières boisées en périphérie du site ; Remblaiement du secteur nord-est de la carrière et mise en place d’une pelouse sèche pâturée, favorable à l’Azurée ;

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Conservation d’îlots de senescence en faveur des chiroptères ; Mise en place de plan d’eau temporaire en fond de carreau ;

Réaménagement à vocation écologique ; Mise en place de mesures compensatoires et d’accompagnements sur les pelouses au nord du site (convention de gestion avec l’agriculteur, réouverture des taillis de noisetiers, augmentation des linéaires de lisières…).

6.6.4.2. Sensibilité hydrogéologique L’intégralité de la carrière et de son extension est située dans le périmètre de protection étendu des sources de la Diane, à Conliège. Cependant, les deux traçages réalisés au nord (1999) et au sud du périmètre projet (2018) montrent que les eaux s’infiltrant au droit du périmètre projet ressortent uniquement au niveau de la source du Dard, non captée, au nord, dans la reculée de Beaume-les- Messieurs. Ainsi le projet porté par LCJ ne portera pas atteinte à la qualité des eaux ayant pour exutoire les sources de la Diane et n’aura pas d’impact sur la qualité des eaux consommée dans le cadre de l’adduction en eau potable (AEP).

6.6.4.3. Sensibilités humaines La prise en compte des habitations La carrière et le projet d’extension associé s’insèrent entre les villages du premier plateau, entre Briod, Publy et Vevy. Les habitations les plus proches resteront les premières habitations de Briod ainsi que les habitations présentes au hameau de la gare de Publy. Lors de la future autorisation, l’exploitation se rapprochera de ces habitations et c’est pourquoi LCJ mettra tout en œuvre pour limiter les impacts sur ces premières habitations.

Les habitations les plus proches sont les suivantes : Les habitations de la gare de Publy, à environ 130 m des limites du périmètre projet ; Une habitation secondaire isolée, au bord de la voie verte, à 150 m au sud-ouest du projet d’extension ; La première habitation de Briod restera à 250 m environ de la limite du périmètre projet, comme actuellement.

Ainsi, en l’absence de mesures efficaces, des impacts supplémentaires pourraient être identifiés au niveau de ces premières habitations. C’est pourquoi LCJ poursuivra les mesures déjà en place et les complétera pour limiter tous les impacts identifiés. Ces mesures détaillées dans les chapitres suivants « Mesures » sont rappelées dans les paragraphes ci-dessous.

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Les meilleures techniques disponibles en termes de minages et d’extraction LCJ fait appel, pour l’extraction de son gisement, à du personnel spécialisé en forage minage qui met en œuvre des techniques modernes, réduisant ainsi l’impact vibratoire des tirs de mine. Les tirs sont réalisés par micro-retards, avec des charges unitaires réduites, limitant ainsi les vitesses particulaires enregistrées au droit des habitations. Les plans de tirs sont adaptés aux caractéristiques du gisement et l’implantation des mines prend en compte la présence de fractures, de dolines ou le pendage des couches géologiques.

Un enregistrement des vibrations lors de chaque tir de mine sera réalisé, comme c’est actuellement le cas.

Des mesures existantes visant la limitation des poussières Les émissions de poussières ont été identifiées comme un enjeu prioritaire par LCJ, notamment lors des périodes les plus sèches. De très nombreuses mesures ont été mises en place sur le site et des progrès importants ont été faits concernant la réduction de ces émissions. On peut noter : Le capotage de la majorité des tapis de l’installation, Le bardage des cribles et des concasseurs, L’aspersion des concasseurs et des chutes de tapis (système RAM), La mise en place d’une manche télescopique en sortie du tapis des sables, La construction de deux hangars à sables, La mise en place d’un laveur de roues en sortie de site, Le bâchage des camions de matériaux sableux.

Le site fera encore l’objet d’actions en faveur de la réduction des émissions de poussières lors de la future autorisation afin d’améliorer l’environnement local. Cela passera notamment par le renforcement des capotages et des dispositifs de rabattement au niveau du concasseur primaire, ou encore le renforcement du traitement des pistes en périodes sèches. A noter que l’exploitation sera réalisée en dent creuse, ce qui favorise le confinement des poussières au sein de la fosse d’extraction. Les différentes mesures déjà mises en place seront maintenues et renforcées si besoin.

De plus en application de l’arrêté ministériel du 22/09/94 modifié par l’arrêté du 30 septembre 2016, les exploitants de carrières, à l’exception de celles exploitées en eau, dont la production annuelle est supérieure à 150 000 tonnes ont l’obligation d’établir un plan de surveillance des émissions de poussières.

Par conséquent, en remplacement du suivi des poussières environnementales existant, LCJ a fait établir par une société spécialisée un plan de surveillance de la carrière de Briod.

Un nouveau réseau de stations est ainsi mis en place en périphérie du site et le suivi s’effectuera par la méthode des jauges de collecte des retombées suivant la norme NF X43-014 (2017).

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Chaque année, un bilan des mesures des retombées de poussières dans l’environnement sera établi. Les résultats obtenus seront commentés sur la base de l'historique des données, des valeurs limites, des valeurs de l'emplacement témoin, des conditions météorologiques et de l'activité et de l'évolution de l'installation. Ce bilan sera transmis à l'inspection des installations classées.

Enfin, en cas de dépassement des valeurs seuils fixées par la réglementation, des mesures correctives seront rapidement mises en œuvre.

Impact maitrisé des transports Ce projet d’extension et de renouvellement de la carrière de Briod-Conliège est dans la continuité de l’autorisation actuelle pour ce qui concerne les transports.

En effet, l’itinéraire emprunté par les poids lourds sera le même qu’actuellement, essentiellement en direction de Lons-le-Saunier et de la plaine de la Bresse. Jusqu’à la RD471, axe majeur de circulation, l’itinéraire ne traverse aucun village ou zone d’habitation. Ensuite, les camions s’insèrent dans la circulation sur l’axe Lons-le-Saunier/Champagnole pour atteindre la préfecture jurassienne. Rappelons que cet axe est parfaitement adapté au trafic poids-lourds et est à même d’absorber facilement les camions provenant de la carrière.

L’augmentation des tonnages commercialisés (+ 130 000 tonnes par an) induira logiquement une augmentation du nombre de camions circulant sur les routes, mais, du fait de la situation de la carrière et de la présence d’axes de circulation adaptés, cette augmentation n’induira pas d’impacts supplémentaires.

Cependant LCJ a mis en œuvre de nombreuses mesures pour prendre en compte l’impact poids-lourds lié à la carrière, ces mesures seront reconduites dans le cadre de la future autorisation : Présence d’un laveur de roues en sortie de site, Obligation de bâchage rappelée aux transporteurs pour les matériaux sableux, Camions récents et régulièrement entretenus, Nettoyage de la chaussée en tant que de besoin, Interdiction de toute surcharge en sortie de site, Participation à l’entretien de la route.

La prise en compte du paysage L’impact paysager a été pris en compte dès la définition et la conception du dossier de renouvellement et d’extension de la carrière de Briod-Conliège.

L’implantation de la carrière sur un plateau au relief peu marqué limite déjà l’impact paysager.

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D’autre part, LCJ a choisi de porter la bande de sécurité de 10 à 20 mètres le long des limites de l’extension de manière à conserver les écrans boisés déjà existants, en particulier le long de la voie verte au sud. Ainsi, les vues sur la carrière seront limitées et intégrées aux perceptions paysagères.

Enfin, le paramètre paysager a été pris en compte lors de la conception du réaménagement, afin que le site s’insère harmonieusement au sein des différentes composantes paysagères du Premier Plateau. Les milieux recréés seront variés et apporteront une touche à la fois minérale mais aussi agricole et forestière.

Intégration dans le tissu économique local L’industrie extractive et la production de granulats sont le premier maillon dans le domaine du BTP et fournissent la plus grande partie de la matière première utilisée dans ce domaine.

L’exploitation et la commercialisation de granulats est une activité locale dont la zone de chalandise ne dépasse généralement pas 50 km. Dans le cas de la carrière de Briod-Conliège, les ventes de matériaux sont essentiellement réalisées dans le secteur de Lons-le-Saunier et la plaine bressane.

Cette activité, non délocalisable, s’insère parfaitement dans le tissu économique local et participe à l’entretien et à l’aménagement du territoire jurassien, avec, par exemple, la création de nouvelles infrastructures, la réfection et l’isolation des logements anciens… LCJ est donc un fournisseur majeur de matière première pour les différentes entreprises du BTP présentes dans le département.

LCJ emploie directement 6 personnes sur le site de Briod, et il est estimé que la carrière génère, pour chaque emploi direct, 5 emplois indirects. Il s’agit des différents transporteurs, des sous-traitants entretenant les engins, l’installation… C’est donc au total environ 35 personnes qui travaillent directement ou indirectement pour la carrière. Ces personnes habitent localement et participent aussi à la vie économique et sociale du territoire.

Enfin, la carrière est implantée sur le territoire des deux communes de Briod et Conliège, qui à ce titre, perçoivent, ainsi qu’ECLA, des revenus liés à la Contribution Economique Territoriale (Ex taxe foncière). Ces deux communes peuvent aussi compter sur les redevances issues des contrats de foretage, redevance proportionnelle aux volumes exploités chaque année.

L’activité agricole et forestière, l’autre enjeu du territoire La carrière et son projet d’extension s’insèrent dans le contexte essentiellement agricole et forestier du Premier Plateau jurassien.

Le projet aura à la fois un impact sur des terrains agricoles, d’une surface limitée à 2,1 hectares et sur des parcelles boisées communales, exploitées par l’ONF. La qualité d’une partie des parcelles boisées est altérée par la présence de scolytes qui attaquent les arbres conduisant à une reconversion du boisement.

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Les parcelles de pelouses sont pâturées par des bovins et permettent la production de comté. Cette parcelle sera exploitée lors des deux dernières phases d’exploitation.

Afin de réduire l’impact sur les surfaces agricoles, des mesures fortes seront mises en place. Le réaménagement de la partie nord-est de la carrière visera à restituer des pelouses qui pourront être pâturées ou fauchées dès les premières phases d’exploitation. Ces surfaces représentent environ 5,4 ha.

D’autre part, en lien avec la mesure compensatoire visant à augmenter les surfaces de pelouses favorables à l’azurée, 1,7 hectares de taillis de noisetiers seront réouverts au nord du périmètre et convertis en pelouses pâturées.

Finalement, le projet de renouvellement et d’extension de la carrière sera à l’origine d’un gain important de surfaces agricoles (pâtures ou prairies de fauche) de 19,4 hectares. Cela va dans le sens des préconisations de l’INAO en faveur de la préservation des surfaces de production de Comté.

6.7 - UN PROJET, UNE ACTIVITE ET UNE FILIERE STRUCTURES, INTEGRES DANS L’ECONOMIE CIRCULAIRE DE PROXIMITE

La feuille de route pour une économie circulaire (2018) définit 50 mesures destinées à engager une transition vers l’économie circulaire, s’inscrivant de le plan Climat.

Il s’agit de progresser « vers une économie différente, où nous consommons de manière sobre, …, où nous limitons les gaspillages et où nous arrivons à faire de nos déchets de nouvelles ressources. Cette transition est un véritable projet de société dont l’objectif est de sortir de la société du jetable. »

3 mesures concernent plus spécifiquement LCJ et la carrière de Briod-Conliège : Mesure 1 : Incorporer davantage de matières premières issues du recyclage dans les produits Mesure 5 : Gérer les ressources de façon plus soutenable Mesure 33 : Revoir le fonctionnement de la gestion des déchets du bâtiment en rendant la collecte plus efficace.

L’économie circulaire ne peux fonctionner qu’à l’échelle d’un territoire ou d’une filière structurée en conséquence, où tous les acteurs s’engagent dans cette démarche.

6.7.1 - Etat des lieux régional Les éléments concernant l’économie circulaire sont extraits du rapport provisoire « Plan de Prévention et de gestion des déchets, Partie A : Etat des lieux de la gestion des déchets – Région Bourgogne Franche- Comté, ADEME, Inddigo ».

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Le secteur du Bâtiment et des Travaux Public constitue un des principaux maillons du développement et de l’aménagement du territoire et plus spécifiquement dans le cadre de la transition énergétique. Ce secteur contribue de manière induite au tissu économique local (fournisseurs de matériels et matériaux, locatiers, maitrise d’œuvre, transport…).

Ce secteur est, en France, le premier producteur de déchets, avec une production nationale de 227,5 millions de tonnes de déchets inertes. En Bourgogne Franche-Comté, ce volume représente 8,8 millions de tonnes. D’une manière générale, les déchets de types graves, terres et matériaux meubles représente 80 % de ces déchets. Les 20 % restant, valorisables à 100 %, sont constitués de béton, enrobé, tuile et céramique.

En Bourgogne Franche-Comté, l’étude du CERC montre que les bétons seraient recyclés à hauteur de 92 % et les enrobés à hauteur de 89 %. Les déchets en mélange (9 % des inertes) sont pour moitié envoyés en ISDI, l’autre moitié en carrière ou en plateforme de tri.

Les terres, graves et matériaux meubles (80 % des inertes) sont principalement envoyés en ISDI, mais également utilisés dans le cadre du réaménagement des sites d’extraction. Il est à noter que le remblaiement des carrières à l’aide de déchets inertes est considéré comme une valorisation de matière comme précisé par l’article 11 de la directive cadre 2008/98/CE du 19 novembre 2008.

Ainsi l’état des lieux concernant la gestion des déchets (documents provisoire) met en avant que le taux de valorisation des déchets du BTP est de 70 % et qu’ainsi le taux fixé par la directive pour 2020 est déjà atteint.

La filière du BTP est donc d’ores et déjà bien structurée et les déchets produits sont pour leur grande majorité triés sur chantiers et réemployés directement sur site ou valorisés vers les filières adéquates de recyclage.

Il est à noter que la plus grande part des déchets produits, constitués par les terres et graves, ne peut être valorisée que dans le cadre du remblaiement de carrière.

6.7.2 - Situation dans le secteur de Lons-le-Saunier Comme le montre l’étude du CERC, la filière est fortement structurée sur la région. A l’échelle du Jura, ce sont environ 782 kt d’inertes qui sont produits annuellement et dirigés vers les filières de recyclage ou de traitement adéquat.

Plus précisément, sur le secteur de Lons-le-Saunier, et rapporté à la population de la communauté de communes ECLA (34 400 habitants), la production de déchets inertes du BTP représente environ 106 640 tonnes se répartissant ainsi : - 18 kt de déchets du Bâtiment - 88 kt de déchets issus des Travaux Publics.

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Les déchets inertes du BTP sont théoriquement intégralement recyclables, s’agissant de bétons de tuiles ou de céramiques. Ces matériaux sont le plus souvent réutilisés directement sur chantier.

Par contre, dans le secteur de Lons, seules deux ISDI sont présentes (Le Pin et Pannessière) permettant un accueil d’environ 60 000 kt de matériaux. En 2015, aucune carrière présente dans le secteur de Lons- le-Saunier n’a déclaré l’acceptation d’inertes. Il est donc montré que le secteur de la plaine de Lons et du Premier Plateau sont largement déficitaires en termes d’accueil et de gestion des matériaux inertes issus du BTP.

6.7.3 - LCJ, une société engagée dans l’économie circulaire A l’échelle du territoire de la Bourgogne Franche-Comté, LCJ et ses société mères (EQIOM et BBCI) ont fortement développé les actions et engagements en faveur de l’économie circulaire et de la valorisation des déchets issus du BTP.

Eqiom, à travers ses différentes entités régionales, a développé de nombreuses activités en relation avec l’économie circulaire : Elle dispose de deux ISDI dans le secteur de Dijon, à Marsannay-le-Bois (SOCOVAL) et Magny-les-Villers (CBS) permettant d’accueillir environ 200 000 tonnes d’inertes non valorisables (hors remblaiement de carrières) par an ; Sur la région, 7 sites sont autorisés à accueillir des matériaux inertes, valorisés dans le cadre du réaménagement, c’est le cas du site de Briod. Cela représente 35 % des carrières autorisées à accueillir des inertes en Bourgogne Franche-Comté (2015) ; Un site de regroupement, de tri et de valorisation a ouvert en 2018 aux portes du centre- ville de Dijon. Cette structure (DIVAL), gérée par Eqiom et Colas, a pour vocation d’offrir une plateforme où seront principalement triés les déchets du Bâtiment et dans une moindre mesures les déchets des travaux publics. Les bétons et enrobés sont triés et recyclés sous forme de granulats, quand les déchets non valorisables sont dirigés vers le site SOCOVAL de Marsannay-le-Bois ; La société Eqiom Béton et ses filiales disposent de plusieurs recycleuses permettant de valoriser les déchets de production de béton et de les réintégrer pour la fabrication de béton ; Eqiom valorise les refus de collecte de tri sélectif ou de tri de DND sous forme de CSR (Combustible solide de Récupération) ainsi que les huiles usagées, les solvants… au sein du four de la cimenterie de Rochefort-sur-Nenon, dans le Jura. A l’échelle de la France, ce sont 350 000 tonnes de déchets qui sont intégrés dans les fours des trois cimenteries pour produire une partie de l’énergie nécessaire à la production de ciment.

Eqiom Béton développe sur le territoire français plusieurs projets visant à intégrer des déchets inertes dans les formulations béton, qu’il s’agisse de la valorisation de sédiments fluviaux dragués par VNF ou l’intégration sur chantier de granulats recyclés issus de la déconstruction.

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L’entreprise Bonnefoy et notamment sa filiale Synnov Déchet a développé une activité de collecte et de recyclage des déchets du BTP à travers un réseau de 350 bennes. Depuis plusieurs années, ces déchets, (environ 70 000 tonnes/an) sont triés et valorisés sous forme de CSR (Combustible Solide de Récupération) destiné aux différentes cimenteries du secteur (valorisation énergétique).

Cette société a également investi 34 millions d’euros dans le cadre de la construction d’une usine de cogénération de bio-gaz. Ce gaz est fabriqué à partir des refus du centre de tri (cartons, bois traités, plastiques) des déchets du BTP. Le gaz produit permet le fonctionnement des cinq moteurs d’un groupe électrogène permettant la production de 51 600 MWh.

Tous ces matériaux étaient auparavant non valorisables en cimenterie et dirigés vers des centres de stockage. Ainsi, plus de 48 000 tonnes de déchets pourront être traités et valorisés sous forme d’énergie ou de chaleur sur le site de Merey-sur-Montrond.

C’est ainsi qu’à tous les niveaux que LCJ et ses deux sociétés mères (Eqiom et BBCI) sont engagées au sein de l’économie circulaire : sur le territoire jurassien, avec l’acceptation d’inertes, l’engagement dans la substitution de l’alluvionnaire par la roche massive calcaire, le recyclage des bétons, la collecte de déchet du BTP… ; sur l’ensemble du territoire avec la collecte et la valorisation des inertes du BTP (DIVAL, BONNEFOY), la production ou l’utilisation de CSR (Bonnefoy, Eqiom Ciment), le recyclage des retours béton (Eqiom Béton) ; sans compter l’ensemble des actions au niveau national (SAPPHYRE…).

LCJ, EQIOM et BONNEFOY poursuivront leurs engagements en faveur de l’économie circulaire et de la transition énergétique dans les années à venir. En fonction des opportunités, le site de Briod pourra s’engager encore plus fortement dans toutes ces thématiques et sera un acteur de cette transition.

6.8 - JUSTIFICATION DE L’INTERET PUBLIC MAJEUR DU PROJET ET DE LA DEMANDE DE DEROGATION A LA PROTECTION DES ESPECES PROTEGEES

L’article L411-2 du Code de l’environnement prévoit des possibilités de dérogation à la protection des espèces protégées et de leurs habitats « à condition qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle ».

Ces dérogations ne peuvent en outre être accordées que dans le cadre de projets : « a) Dans l'intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la conservation des habitats naturels ; b) Pour prévenir des dommages importants notamment aux cultures, à l'élevage, aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et à d'autres formes de propriété ;

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c) Dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou pour d'autres raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement ; d) A des fins de recherche et d'éducation, de repeuplement et de réintroduction de ces espèces et pour des opérations de reproduction nécessaires à ces fins, y compris la propagation artificielle des plantes ; e) Pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées, d'une manière sélective et dans une mesure limitée, la prise ou la détention d'un nombre limité et spécifié de certains spécimens. »

Un arrêté ministériel du 19 février 2007 fixe les conditions de demande et d’instruction des dérogations à la protection des espèces protégées. Il précise également le contenu de la demande. Dans le cas général, la demande est faite auprès du préfet du département. La décision est prise après avis du Conseil National de Protection Nature (CNPN) et/ou du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN).

Il convient ainsi de détailler ci-après la réunion des trois conditions précitées de la délivrance de la dérogation espèces protégées dans le cadre du projet d’extension de la carrière de Briod-Conliège.

6.8.1 - Absence d’alternatives satisfaisantes de moindre impact au projet de Briod 6.8.1.1. Alternatives étudiées et écartées par le pétitionnaire LCJ (Les Carrières Jurassiennes) a étudié différentes variantes avant de retenir finalement l’extension de la carrière de Briod-Conliège pour la poursuite de son projet d’exploitation de carrière.

Cette étude des différentes alternatives était guidée par la volonté d’appliquer au mieux la séquence « Eviter – Réduire – Compenser ». La démarche et les différentes variantes étudiées par LCJ sont détaillées dans le chapitre 6 de la présente étude d’impact. Il ressort clairement de cette présentation que le choix final du site résulte essentiellement de la prise en compte des sensibilités écologiques.

Dans le cadre de la poursuite de l’activité extractive et de la commercialisation de matériaux de grande qualité sur le secteur de Lons-le-Saunier permettant d’approvisionner les centrales d’enrobée ou les centrales de Béton-prêt-à l’emploi, différentes alternatives ont été étudiées de manière à choisir la solution la moins impactante pour l’environnement.

Sont ci-après rappelées les différentes alternatives au projet de Briod-Conliège, étudiées par le pétitionnaire, ainsi que les raisons de leur mise à l’écart :

Alternative 1 : Transfert de l’activité de Briod sur le site de Vincent-Froideville exploité par la société LCJ LCJ exploite deux sites dans le Jura, implantés tous deux dans le secteur de Lons-le-Saunier : la gravière de Vincent-Froideville (alluvionnaire siliceux) et la carrière de Briod-Conliège (roche massive calcaire).

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Ces deux sites sont très complémentaires et LCJ a engagé depuis de nombreuses années la substitution de l’alluvionnaire par des granulats issus de roches massives calcaires. Ainsi un transfert de l’activité de Briod-Conliège vers le site de Vincent est en contradiction avec les différentes prescriptions visant la réduction de l’extraction de matériaux alluvionnaires, ces derniers devant uniquement être réservés à des usages spécifiques, comme c’est actuellement le cas.

Alternative 2 : Ouverture d’un nouveau site LCJ, via la société BBCI (société actionnaire de LCJ), a étudié la possibilité de l’ouverture d’un nouveau site.

Bien que pouvant présenter un potentiel géologique intéressant, cette option a été écartée. En effet, LJC souhaite privilégier la poursuite de l’exploitation sur un site existant plutôt que d’ouvrir un nouveau site, comme le préconise le schéma départemental des carrières.

D’autre part, la distance augmentant, le transport des matériaux sur la route aurait été plus important, augmentant les consommations de carburant et les émissions de CO2. Cette option impliquait également la traversée du village de Crançot.

Les impacts écologiques étaient également non négligeables ainsi LCJ a préféré se concentrer sur le renouvellement du site de Briod-Conliège plutôt que d’ouvrir un nouveau site et de multiplier les impacts. Afin d’éviter l’ouverture d’un nouveau site par l’entreprise BBCI, celle-ci a jugé plus judicieux de s’associer à Eqiom Granulats à travers la société LCJ.

Alternative 3 : Extension de la carrière existante de Briod vers le nord Les études géologiques menées en 2016 par LCJ ont démontré que la carrière de Briod était implantée sur une fine bande orientée nord-sud où affleurent les calcaires du Bathonien. Ainsi une extension est possible en direction du nord ou du sud. Aucun gisement n’est en revanche présent à l’est ou à l’ouest de la carrière actuelle.

Il a résulté des études géologiques de terrain précitées, couplées à une campagne de 15 sondages carottés, que le gisement était bien présent et de meilleure qualité (moins impacté par la fracturation) dans le secteur nord. Cependant, les études écologiques menées en parallèle ont mis en évidence la présence de pelouses mésophiles et de boisements, au nord, présentant un fort enjeu et au sein desquelles était présente une importante population d’Azurée de la croisette et de Bacchante, deux lépidoptères protégés à l’échelle nationale.

Il est également ressorti de ces mêmes études écologiques que les pelouses en cours d’enfrichement et des boisements de résineux présents au sud de la carrière étaient d’’intérêt moindre. Par conséquent, LCJ a fait le choix de remettre en cause le projet initial et de le réorienter au sud en évitant de fait les pelouses à forts enjeux de conservation.

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Cette modification de périmètre et le projet d’extension vers le sud constituent une mesure forte d’évitement du secteur sensible.

6.8.1.2. Extension du site existant vers le sud : choix du projet de moindre impact Une carrière et une installation de traitement performante existantes

Le site de Briod est existant depuis maintenant près de 45 ans et produit des granulats calcaires à destination des entreprises du BTP (enrobé, bétons prêts à l’emploi, assainissement…) principalement dans le secteur de Lons-le-Saunier et de la plaine de la Bresse.

Disposant d’un gisement de très grande qualité (calcaires du Bathonien), LCJ et les précédents exploitants ont réalisé d’importants investissements pour que le site dispose d’un outil industriel performant. Il permet de valoriser le gisement de manière optimale pour produire des granulats élaborés destinés aux applications les plus exigeantes. A titre indicatif, il a été investi près de 2 millions d’euros sur le site de Briod entre 2015 et 2018. L’installation de traitement a été modernisée, grâce à la mise en place d’un nouveau concasseur primaire (portant à trois le nombre de concasseurs), d’un scalpeur à disques et d’un crible à étoiles. Ce nouveau dispositif vise à augmenter la capacité de production des sables et à valoriser une plus grande partie du gisement en séparant au mieux la fraction argilo-marneuse de la fraction calcaire. Ce sont également deux hangars à sables qui ont été construits, permettant de limiter les envols de poussières et de garantir un taux d’humidité stable dans les granulats produits.

Ainsi la présence d’un gisement de qualité couplée à une unité de production performante permet la fabrication d’une gamme de granulats élaborés destinés aux applications les plus exigeantes du domaine du bâtiment et des travaux publics. Ainsi, dans une démarche volontaire de développement durable, le site de Briod s’inscrit parfaitement dans le processus de substitution des granulats alluvionnaires par des granulats issus de roches massives concassées. C’est la production de plus de 100 000 tonnes de matériaux qui a été basculée depuis le site de Vincent vers le site de Briod au cours des 10 dernières années.

L’extension de la carrière de Briod-Conliège vers le sud, identifiée comme la variante présentant le moindre impact environnemental. LCJ, dans le cadre de ce dossier, a défini de nombreuses mesures d’évitement et de réduction visant la prise en compte des impacts engendrés par le projet. Pour le volet écologique, une mesure de compensation est proposée sur la parcelle nord, identifiée comme très sensible et comprenant une importante population d’Azurée de la croisette. Dans cette optique, LCJ s’est rapprochée de la commune de Briod, propriétaire de la parcelle, afin de mettre en place une convention de gestion ambitieuse et la mise en valeur de ces milieux sensibles. LCJ s’appuie pour ce faire sur l’expertise et l’expérience du Conservatoire des Espaces Naturels de Franche-Comté, association en charge de la gestion d’espaces naturels.

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Par conséquent, au vu de l’analyse approfondie des différentes alternatives (Cf. chapitre 6 de l’étude d’impact), le projet d’extension de la carrière de Briod-Conliège est bien celui qui présente le moins d’impacts sur l’environnement et il n’est pas identifié d’autres solution ayant un moindre impact.

De plus, le projet prévient, en l’évitant, l’exploitation des plaines alluviales, souvent sensibles d’un point de vue environnemental (protection de la ressource en eau, zone humide…) ou agricole (terrains à forte valeur agronomique) Compte tenu de l’épaisseur importante du gisement (env. 25 m d’épaisseur en moyenne), l’extension de la carrière de Briod-Conliège aura un impact réduit sur les pelouses pâturées et modérée sur les surfaces boisées. Le réaménagement permettra de restituer un important ensemble agroécologique constitué de pelouses mésophiles pâturées, de haies bocagères et de boisements, qui concourront à apporter une plus-value écologique au site après exploitation.

6.8.2 - Un projet d’intérêt public majeur La fiche n°29 du Commissariat général au développement durable - Direction de l’eau et de la biodiversité (http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/29-2.pdf) relative à la définition de l’intérêt public majeur précise notamment :

« La circulaire du 15 avril 2010 indique qu’« il n’est pas possible de proposer une définition générale de la notion d’intérêt public majeur ». Cette circulaire précise toutefois qu’« il est possible de qualifier de majeur l’intérêt général d’une activité lorsque l’intérêt public de cette activité est supérieur à celui de la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages du ou des sites concernés. (…). De plus, il ne peut être exclu qu’un organisme de droit privé porte un projet d’activité qui relève d’un intérêt public majeur. »

« La notion d’intérêt public majeur renvoie à un intérêt à long terme du projet, qui apporte un gain significatif pour la collectivité, du point de vue socio-économique ou environnemental. Pour que la raison impérative d’intérêt public majeur du projet puisse être retenue, l’intensité du gain collectif doit être d’autant plus importante que l’atteinte aux enjeux environnementaux est forte. »

Le granulat est un fragment de roche, destiné à entrer dans la composition des matériaux destinés à la fabrication d'ouvrages de travaux publics, de génie civil et de bâtiment : maisons individuelles, bâtiments publics, immeubles, aéroports, stades, ouvrages d’art, etc. C'est la première ressource du sous-sol exploitée en France avec 365,9 millions de tonnes extraites en 2013 (93,2% des granulats proviennent des carrières et 6,8% du recyclage (source : UNICEM)).

Le gisement de la carrière de Briod-Conliège, est constitué dans sa partie supérieure par les calcaires du Bathonien, d’excellentes qualités permettant de répondre aux applications les plus exigeantes. Les produits de types sables et gravillons destinés aux centrales de Béton Prêt à l’Emploi (BPE) ou d’enrobé à chaud sont en grande partie produits depuis le site de Briod, en remplacement des matériaux alluvionnaires.

Bien qu’il soit difficile de comparer de façon quantitative l’atteinte aux enjeux environnementaux et les gains d’ordre socio-économiques et énergétiques, on peut tout de même considérer que l’équilibre entre ces deux critères est respecté pour le projet de Briod-Conliège :

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 D’un côté, grâce aux mesures environnementales proposées (dont les mesures compensatoires aux impacts sur la faune et la flore) et aux aménagements prévus après exploitation, l’incidence globale du projet sur l’environnement peut être qualifiée de faible.

 De l’autre côté, les gains apportés par le projet sont significatifs et durables, et conformes aux critères décrits dans la fiche : Le projet concerne une activité économique génératrice d’emplois, aussi bien au niveau départemental que localement ; Il permet la production sur le long terme (30 ans) de granulats destinés à la fabrication d'ouvrages de travaux publics, de génie civil et de bâtiment ; Le projet favorise la compétitivité de l’industrie du BTP ; il s’inscrit au sein d’une politique nationale de développement de la construction ; Il répond à un besoin réel de la société française pour le développement de son territoire (architecture, constructions…) et à des exigences économiques majeures ; Il permet de réduire les distances moyennes des transports engendrés par la demande en granulats à l’échelle du bassin de consommation de Lons-le-Saunier, et donc de réduire notamment la consommation d’énergie, le coût de livraison des granulats, la pollution par les gaz d’échappement et les émissions de gaz à effet de serre : cette réduction répond au critère de « raison impérative d’intérêt public majeur », notamment de par son adéquation avec les préconisations de l’Accord de Paris sur le climat (2015-2016).

6.8.2.1. Un projet dans l’intérêt de la sécurité publique Le projet d’extension de la carrière de Briod Conliège satisfait à la sécurité publique car les matériaux extraits de la carrière assureront une sécurité optimale et durable des voiries départementales. La sécurité routière en France correspond à un enjeu majeur de santé publique et de protection des personnes.

L’infrastructure routière doit être comprise dans un sens général qui intègre non seulement la chaussée et les aménagements divers, comme les îlots dans les intersections, mais aussi les accotements ainsi que tout l’environnement perçu par le conducteur. L’accident étant un dysfonctionnement du système homme-véhicule-infrastructure, l’action d’amélioration de la sécurité sur l’infrastructure routière consiste donc soit à créer des infrastructures qui minimisent ces dysfonctionnements, soit à corriger les infrastructures existantes pour diminuer les dysfonctionnements constatés. Les spécialistes s’accordent pour dire que, dans au moins 30 % des accidents, l’infrastructure joue un rôle important, ce qui signifie que la correction du défaut pourrait permettre de les éviter ou d’en réduire la gravité (extrait Accidents de la route Des handicaps et des décès évitables - Jean-Pierre Jouineau Chef de division CETE Normandie- Centre).

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Comme indiqué dans le descriptif du projet, le projet d’extension de la carrière de Briod-Conliège permettra de produire des granulats élaborés de grande qualité, destinés aux centrales d’enrobés à chaud. Ainsi le site de Briod alimente trois postes d’enrobés dans le secteur de Lons, à hauteur de 30 à 50 000 tonnes par an.

Ces matériaux normalisés entrent dans la fabrication des couches structurant les chaussées routières. Ils sont utilisés par les différents gestionnaires de réseaux (communes, communauté de communes ou départements) pour la réfection et l’entretien de l’ensemble de la voirie.

D’autre part, les granulats entrant dans la formulation des bétons prêt à l’emploi sont également utilisés pour la fabrication et la réfection des glissières en béton armé (GBA) sur les routes à fort trafic, telles que les autoroutes ou la déviation de Lons. Ces infrastructures, réalisées à base de béton haute performance, permettent d’assurer la séparation des voies de circulation et la réduction des collisions entre véhicules.

De ce fait, la carrière, fournissant en matière première les centrales d’enrobés ou bétons, est ainsi un acteur majeur dans cette grande cause d’intérêt public majeur qu’est la sécurité routière et la diminution de l’accidentologie.

6.8.2.2. Un projet contribuant à limiter les émissions de GES Dans un rayon de 15 km autour de Lons-le-Saunier, préfecture du Jura, seuls 4 sites d’extraction sont présents : il s’agit des carrières de Crançot, de Briod et d’Essia et de la gravière de Vincent. Sur ces 4 sites, seuls deux (Briod et Vincent) disposent d’une installation fixe permettant de produire des matériaux de qualité avec une parfaite régularité. Les deux autres sites proposent des matériaux destinés aux Travaux publics.

La présence du site de Briod au plus près du marché permet de limiter fortement les kilomètres parcourus par les camions alimentant la zone de chalandise. Pour les granulats venant d’autres carrières et alimentant Lons, ce sont a minima 10 km supplémentaires par rotation qui seront parcourus, augmentant le nombre de camions présents sur la voirie, augmentant également le nombre de kilomètres parcourus et les émissions de gaz à effets de serre comme le CO2. Un site au plus proche de la zone de consommation permet de limiter les émissions de CO2 et s’inscrit dans le contexte actuel de la transition énergétique et de la limitation des émissions de gaz à effet de serre, participant ainsi à ce défi d’envergure et d’intérêt public.

6.8.2.3. Un projet impliqué dans l’aménagement du territoire et les politiques publiques d’amélioration des réseaux et de sobriété énergétique L’activité extractive, et plus particulièrement la fabrication de matériaux élaborés destinés à une clientèle exigeante fait de LCJ un acteur majeur de l’aménagement du territoire.

En effet, les granulats constituent d’une manière générale la matière première pour le secteur du BTP, ce sont ainsi plus de 5 tonnes par an et par habitants qui sont utilisés annuellement.

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Ils sont notamment utilisés pour la réfection de l’habitat ancien et pour l’amélioration thermique des bâtiments. De grands projets nationaux ont été mis en place ces dernières années visant à réduire la facture énergétique permettant de limiter les émissions de CO2 dans l’atmosphère. La fourniture de matériaux dans le cadre de cette démarche s’inscrit donc dans un intérêt sociétal public majeur.

De la même manière, les travaux de réfection des réseaux (AEP ou assainissement) sont également d’intérêt public majeur.

En effet, l’eau est une ressource majeure et nécessaire à la vie, qui reste limitée, comme peuvent en témoigner les différents épisodes de sécheresses estivales. Il est ainsi primordial de préserver cette ressource, tant en termes de qualité qu’en terme de quantité.

Ainsi de vastes chantiers de réfection des réseaux AEP sont engagés et ont pour but d’assurer l’absence de fuites et de limiter le gaspillage de l’eau. De la même manière, la réfection des réseaux d’assainissement permet de limiter les fuites d’eaux usées et ainsi de réduire les pollutions des sols et des eaux.

Pour préserver ces réseaux, le site de Briod-Conliège a fourni ; en 2018, près de 15 000 tonnes de sables et de graviers qui sont mis en place dans les fouilles, autour des canalisations, ce qui permet d’assurer l’intégrité des réseaux et de réduire drastiquement le risque de fuite.

Dans cette optique, les granulats sont donc utilisés dans le cadre de politiques publiques ambitieuses visant à limiter au maximum le gaspillage d’une ressource nécessaire à la vie, il s’agit donc bien d’un intérêt public majeur.

6.8.3 - Compatibilité du projet avec le maintien favorable des espèces protégées et plus- value écologique en faveur de la biodiversité

6.8.3.1. La séquence Eviter Réduire Compenser En préambule, il nous apparait opportun d’insister à nouveau sur la démarche menée quant au choix du site, résultant d’une étude approfondie de plusieurs variantes et d’une réelle volonté d’appliquer au mieux la séquence « Eviter – Réduire – Compenser ». Cette démarche est détaillée dans le chapitre III de l’étude d’impact et repose en grande partie sur la prise en compte des sensibilités écologiques. Plusieurs variantes ont été étudiées (cf ci-avant) visant à déterminer le projet présentant les enjeux les plus limités.

La sensibilité écologique du secteur d’implantation n’a pas pour autant été négligée, bien au contraire. Les premières études écologiques ont principalement ciblé les parcelles implantées au nord de la carrière ainsi que les terrains présents au sud-est de l’autorisation actuelle. Ces parcelles sont celles ayant été identifiées comme présentant le potentiel géologique le plus intéressant.

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Or très rapidement, les inventaires écologiques menés par les spécialistes du bureau d’étude MICA ont mis en avant que le secteur nord présentait des enjeux très forts, que ce soit pour les habitats (pelouses mésophiles, boisements) ou pour les espèces faunistiques (insectes et chiroptères principalement). En effet, il a été identifié une importante population d’Azurée de la croisette et de Bacchante (2 lépidoptères protégés) qui utilisent les pelouses à gentiane et les lisières boisées, de nombreuses chauves-souris sont également présentes et utilisent les pelouses et bois comme terrains de chasse.

Suite à ces premières prospections écologiques et après une réflexion longuement murie, LCJ a fait le choix de réorienter son projet et d’éviter les pelouses présentes au nord afin de limiter les impacts sur ces milieux et espèces sensibles. Cette mesure d’évitement amont constitue un engagement fort de LCJ visant à éviter des terrains présentant des enjeux écologiques.

Après avoir longuement étudié les différentes alternatives possibles pour ce projet de carrière et avoir réorienté le projet vers l’alternative de moindre impact, les prospections écologiques se sont poursuivies au droit du périmètre projet et au sein d’un périmètre projet élargi.

Il a ainsi été mis en évidence que la zone d’étude était constituée par une mosaïque d’habitats (pelouses, boisements, dalles calcaires pionnières, haies…), favorable à de nombreuses espèces protégées (insectes, avifaune, reptiles, chiroptères). Ce diagnostic écologique démontre donc un enjeu modéré à très fort de la zone d’études avec les secteurs les plus sensibles et les mieux conservés situés au nord de la carrière et ayant fait l’objet d’une mesure d’évitement amont.

De nombreuses mesures d’évitement ou de réduction sont mises en place dans le cadre du projet (Cf chapitre III de l’étude d’impact). Parmi ces mesures, nous pouvons citer de manière non exhaustive : - Des boisements périphériques, à l’ouest, au sud et à l’est, seront évités et constitueront notamment des corridors de déplacement ; - L’évitement concernera aussi des dalles rocheuses présentant une sensibilité forte, au sein du périmètre, à l’ouest et au sud-est, ainsi que de pelouses mésophiles à l’est ; - Les opérations de défrichement et de décapage seront d’une part réalisées lors des périodes les plus favorables pour ces travaux (en dehors des périodes de reproduction, d’hivernage ou de nourrissage). D’autre part, avant la coupe des arbres susceptibles d’être utilisés par les chiroptères, un spécialiste s’assurera de l’absence de chauve-souris dans les cavités et posera un dispositif empêchant les individus de s’installer quelques temps avant la coupe. - Pour ce qui concerne l’Azurée de la croisette, les quelques pieds de gentiane présents au sein du périmètre d’extraction seront coupés chaque printemps et avant maturité, deux à trois ans avant le décapage de manière à assurer l’absence de destruction d’individus, lors de l’extraction des phases 3 et 5.

Le réaménagement coordonné à l’extraction visera à restituer un vaste complexe agroécologique. Des pelouses mésophiles alterneront avec des boisements et des bosquets arbustifs. Des mares temporaires seront mises en place au niveau des points bas. Des fronts rocheux, vastes surfaces minérales verticales, seront favorables aux espèces végétales héliophiles et à l’avifaune rupestres (Grand-duc, Faucon pélerin, Grand corbeau…).

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Avant le décapage des pelouses situées au sud-est de la carrière actuelle, la fosse d’extraction actuelle, au nord, sera remblayée jusqu’à la côte du terrain naturel et réaménagée au cours des deux premières phases d’exploitation. Ce remblai verra l’installation d’une pelouse pâturée mésophile, similaire à celle présente immédiatement au nord, alternant avec des haies et des bosquets de noisetiers.

Cette mesure réduira fortement l’impact de l’exploitation des 2,1 hectares de pelouses pâturées par la restitution de 5,4 hectares de pelouses, et ce de manière anticipée grâce au réaménagement à l’avancement. Par la suite, des surfaces importantes du carreau de la carrière seront aussi réaménagées sous forme de pelouses et restituées à l’agricultures.

Pour l’ensemble des surfaces à vocation agricole, l’exploitant recherchera, accompagné par le Conservatoire des Espaces Naturels de Franche-Comté et en collaboration avec l’agriculteur exploitant actuellement les parcelles d’emprise du projet, la mise en place d’une gestion favorable à de nombreuses espèces et plus spécifiquement favorable au développement des populations d’Azurée. Les lisières de haies seront aussi bénéfiques à la Bacchante.

Le réaménagement coordonné visera également l’implantation de boisements mixtes qui profiteront aux chiroptères et à l’avifaune forestière.

Toutefois, le projet sera susceptible de porter atteinte à des individus, nous pouvons citer la Bacchante ou certains reptiles, ou à des habitats d’espèces protégées (milieux forestiers principalement ou pelouses). Pour ces habitats, rappelons qu’une mesure forte de réduction est mise en place pour la restitution de pelouses dans le cadre du réaménagement et avant impact sur les pelouses existantes. Ainsi, une mesure de compensation est proposée dans le cadre du dossier de renouvellement et d’extension de la carrière. LCJ a défini une mesure de compensation sur la parcelle communale située au nord de la carrière.

Sur une surface d’environ 20 hectares, il s’agira : - De mettre en valeur les pelouses existantes et d’assurer la continuité des pratiques agricoles ; - De rouvrir les boisements de noisetiers pour retrouver 1,7 ha de pelouses mésophiles connectées aux pelouses déjà présentes ; - De mettre en place un réseau d’arbres sénescents sur les deux parcelles communales présentes au nord de la carrière.

Pour formaliser cette mesure compensatoire et assurer le suivi des actions proposées, une convention tripartite entre LCJ, la commune de Briod et le Conservatoire des Espaces Naturels de Bourgogne Franche-Comté, organisme gestion d’espaces naturels, sera signée.

A noter que l’agriculteur exploitant actuellement les pelouses sera fortement impliqué dans cette démarche de mise en valeur de la parcelle.

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Ainsi, à la suite du déploiement de la démarche ERC et des nombreuses mesures mises en place, le projet ne portera atteinte ni aux différentes populations d’espèces protégées ni à leurs habitats. Toutes ces mesures d’évitement et de réduction, détaillées dans les chapitres dédiés de l’étude d’impact, seront en effet favorables au maintien des espèces faunistiques et floristiques, et d’une manière globale, le projet ne remet pas en cause le bon déroulement des cycles biologiques de l’ensemble des espèces. Il est compatible avec le maintien favorable des populations d’espèces protégées.

6.8.3.2. Une plus-value de biodiversité La carrière s’inscrit dans un milieu particulier du premier plateau, marqué par une mosaïque de pelouses et de boisements (haies, forêts) où de nombreuses espèces patrimoniales sont identifiées. Toutefois, les pelouses incluses au sein du projet présentent un état de conservation moyen (surpâturage, fertilisation…) et les boisements sont essentiellement constitués de résineux (Douglas, Epicéa) qui ont subi ces dernières années de fortes attaques de scolytes. Rappelons que ce projet d’extension et de renouvellement de la carrière est temporaire et que la remise en état du site après exploitation prévoit le réaménagement coordonné du périmètre autorisé.

Le projet de remise en état a été établi en prenant en compte les principaux enjeux identifiés par l’étude d’impact : - Milieu naturel (habitat, faune, flore) ; - Agriculture ; - Paysage.

Ainsi, le projet vise à restituer un vaste complexe écologique où alterneront des pelouses mésophiles pâturées, des haies bocagères, des bosquets de noisetiers ou des boisements mixtes. Tous ces aménagements seront favorables aux pratiques agricoles locales et permettront d’intégrer le site dans l’unité paysagère du premier plateau.

Ce seront 21,5 hectares de pelouses mésophiles qui seront recréées (réaménagement du périmètre, mesures compensatoires au nord), soit un gain de 19,4 hectares par rapport à l’impact du projet (2,1 hectares de pelouses).

Ces pelouses permettront la mise en place d’une agriculture extensive, bénéfique au développement de pelouses écologiquement fonctionnelles et favorable aux différentes espèces à enjeux. LCJ visera l’implantation de la gentiane, favorable à l’Azurée. Les lisières boisées seront favorables à la Bacchante et constitueront des corridors de chasse ou de déplacement pour les chiroptères.

Les nombreux boisements mis en place, constitués essentiellement de feuillus, permettront la nidification des oiseaux forestiers ou, à terme, des chiroptères. Les points d’eau temporaires, actuellement inexistants au sein du périmètre projet, seront extrêmement bénéfiques à l’ensemble des cortèges faunistiques : - Reproduction des insectes et amphibiens ; - Abreuvoir pour les oiseaux, mammifères et insectes ;

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- Zone de nourrissage pour les chiroptères.

Enfin, bien qu’une partie importante des fronts de taille sera talutée ou remblayée dans le cadre du réaménagement, des gradins seront conservés et les banquettes se végétaliseront naturellement. Ces milieux, peu présents sur le Premier Plateau, à l’exception des falaises des reculées, permettront l’implantation d’une flore spécifique des environnements secs et fortement ensoleillés et seront favorables à l’avifaune rupestre (Grand-duc, Faucon pèlerin ou Grand corbeau).

Des inventaires écologiques seront régulièrement effectués par le Conservatoire des Espaces Naturels de Franche Comté, afin de s’assurer que les actions de réaménagement sont efficaces et favorables à la biodiversité. Si besoin et sur proposition des spécialises, des aménagements concernant le réaménagement pourront être proposés pour aller dans le sens d’un gain de biodiversité. Cette structure spécialisée accompagnera également LCJ pour favoriser l’implantation de gentianes sur les pelouses et dans le choix des essences arbustives à mettre en place pour la plantation des haies. D’une manière plus générale, le conservatoire rédigera le plan de gestion concernant les mesures à mettre en place dans le cadre de la mesure compensatoire et dans le cadre du réaménagement du site.

Ainsi, le réaménagement visant à diversifier fortement les habitats tout en assurant une connexité entre eux sera d’une manière générale très favorable à la biodiversité et assurera une plus-value écologique et un gain de biodiversité pour toutes les espèces à enjeux liées aux pelouses, aux haies et aux boisements de feuillus.

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7 - COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LES REGLES D’URBANISME ET LES PRINCIPAUX PLANS, PROGRAMMES ET SCHEMAS DIRECTEURS

7.1 - COMPATIBILITE DU PROJET AVEC LES REGLES D’URBANISME

7.1.1 - Directive territoriale d’aménagement La Directive Territoriale d’Aménagement (DTA), définie par l'article L-111.1.1 du Code de l'urbanisme, fixe les principaux objectifs de l’Etat en matière de localisation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements et de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages.

Elle fixe les orientations fondamentales de l’Etat en matière d’aménagement et d’équilibre entre les perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des territoires.

Les DTA n’ont pas vocation à couvrir l’ensemble du territoire national. Elles sont réservées aux parties du territoire, présentant des enjeux particulièrement importants en matière d’aménagement, de développement, de protection et de mise en valeur, où l’Etat doit arbitrer entre des politiques concurrentes.

Une partie du département du Jura est concernée par la DTA des Alpes du nord. Les communes accueillant la carrière ne sont pas concernées par cette DTA.

7.1.2 - Schéma de cohérence territoriale Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) du Pays Lédonien actuellement opposable a été approuvé à l'unanimité le 15 Mars 2012 par le Comité Syndical. Il est ainsi exécutoire depuis le 3 Juin 2012. Les communes de Briod et Conliège sont incluses dans ce SCoT.

Une révision du SCoT est engagée suite, notamment, à l'adhésion de nouvelles intercommunalités et devrait être approuvé fin 2019 selon le calendrier prévisionnel.

Trois grandes directions et 12 objectifs ont ainsi été définis et constituent l'armature du SCoT du Pays Lédonien.

Ces objectifs généraux ont ensuite été traduits dans le Document d'Orientations Générales par des règles d'aménagement concrètes qui s'imposent, dans un rapport de compatibilité, aux documents d'urbanisme des communes (cartes communales, Plans Locaux d'Urbanisme ou Plan d'Occupation des Sols).

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7.1.2.1. Les principaux enjeux identifiés dans le SCOT Dans le cadre de l’élaboration du SCOT du Pays Lédonien un état initial de l’environnement a été réalisé. Il permet de comprendre les impacts environnementaux des évolutions du territoire, notamment en termes de la consommation d’espace, de pression sur les ressources et les milieux, d’exposition des populations aux risques et nuisances, etc.

Le paysage outil de connaissance et d’aide à la décision Des phénomènes de transformation de l’activité agricole et d’évolution d’usage des sols s’opèrent dans plusieurs secteurs. On constate notamment une diminution généralisée des zones de prairies au profit d’autres terres agricoles (cultures et polyculture), de l’urbanisation ou de l’enfrichement. Ce phénomène d’enfrichement est notamment constaté dans le Revermont et principalement dans les reculées, où il est responsable d’une évolution importante et négative des paysages.

Carrière de Briod-Conliège

 Le projet d’extension de la carrière de Briod-Conliège est situé hors secteur identifié par le SCoT comme possédant un enjeu paysager.

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Les principaux enjeux paysagers identifiés par le SCoT sur l’unité paysagère du premier plateau sont les suivants :

Les atouts une mosaïque de forêt de feuillus et bocages

un paysage agricole singulier de dolines cultivées avec des aires de parcours spécifiques pour le bétail et des surfaces cultivées dominant sur la frange ouest une diversité des formes karstiques (dolines, reculées ...)

des structures végétales remarquables et utiles : un maillage des haies une morphologie d’habitat spécifique des éléments patrimoniaux porteurs de spécificité

 L’extension de la carrière de Briod-Conliège concerne des prairies et des zones boisées.

Les faiblesses et les évolutions une diminution des prairies de fauche un enfrichement de certaines zones du plateau, en particulier au nord du territoire la déprise sur les parcelles peu rentables

l’intensification et l’agrandissement du parcellaire  Les parcelles de prairies utilisées lors de l’extraction des matériaux seront recréées. A terme, le projet est à l’origine d’un gain de surface de prairies pâturées ou de fauche. Par ailleurs, dans le cadre des mesures en faveur du milieu naturel, des milieux vont être réouverts au nord de la carrière.

Les menaces l’homogénéisation des paysages l’appauvrissement des structures végétales en particulier du réseau de haies

la fermeture des espaces ouverts  Le projet de réaménagement à l’avancement prend en compte ces enjeux combinés concernant les paysages et le milieu naturel et crée une mosaïque d’habitats ouverts et boisés ainsi qu’un réseau de haies bocagères. Comme mentionnés précédemment, des milieux seront réouverts au nord de la carrière.

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Les milieux et les équilibres écologiques L’histoire géologique et géomorphologique a modelé le faciès et l’organisation des roches sur ce territoire influençant l’écoulement des eaux et participant à la création de multiples milieux et habitats différents pour l’implantation des organismes vivants et des hommes. Le territoire du SCoT est en grande partie rural et dispose de nombreux espaces agricoles et naturels dont certains sont caractérisés par une richesse écologique remarquable. Ces espaces naturels présents sur l’ensemble du territoire sont particulièrement importants dans la partie bressane (zones humides et étangs) et au niveau des reculées du Revermont et de la Haute Seille.

Carrière de Briod-Conliège

 Le projet d’extension de la carrière de Briod-Conliège est situé hors espace naturel remarquable.

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Les principaux enjeux environnementaux identifiés par le SCoT sur l’unité paysagère du premier plateau sont les suivants :

Les atouts une riche biodiversité issue de la diversité des milieux (forêt de feuillus, bocages...)

 L’extension de la carrière de Briod-Conliège concerne des prairies et des zones boisées.

Les évolutions, les faiblesses et les menaces la rationalisation des pratiques agricoles entraîne la fertilisation des pâturages et le retournement des prairies la disparition du réseau de haies

l’appauvrissement de la biodiversité la fermeture des espaces ouverts et la disparition d’espèces inféodées à ces milieux  L’emploi de produits phytosanitaires est proscrit dans le cadre de l’exploitation. Les mesures en faveurs du milieu naturel mises en œuvre dans le cadre de la séquence ERC et du projet de réaménagement visent à recréer une mosaïque d’habitats ouverts et fermés ainsi qu’un réseau de haies essentielles au déplacement de la faune. Des milieux en cours de fermetures seront également réouverts au nord de la carrière. La présente étude d’impact environnemental vise à mettre en évidence les incidences potentielles du projet sur le milieu naturel et à préconiser des mesures d’évitement et de réduction, voire de compensation de ces impacts.

Les ressources et les pressions exercées sur les milieux Les principaux risques naturels auxquels le territoire du SCoT est confronté sont les inondations et les mouvements de terrain, notamment dans les reculées et le long du Revermont.  Le projet n’est concerné par aucun risque naturel ou technologique majeur

La ressource en eau : Les cours d’eau du territoire ont un risque fort de non atteinte du bon état pour la Seille et un risque faible pour la Vallière et la Sorne.  Le projet utilise une quantité d’eau limitée provenant du réseau (pas de prélèvement). Les effets sur la qualité des eaux sont jugés très faibles (cf. chapitres 4.4 et 4.5).

Une qualité de l’air globalement satisfaisante : La principale source de pollution est le trafic automobile, notamment sur les RD 978 et RD 1083 au niveau de Lons-le-Saunier. Les émissions industrielles sont relativement faibles.  La carrière de Briod-Conliège est en fonctionnement depuis 1975. Les seuils réglementaires concernant la qualité de l’air seront respectés avec la poursuite de l’exploitation.

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Les énergies : l’importance de développer les sources locales et de maîtriser les dépenses  Peu d’engins sont utilisés pour l’exploitation de la carrière, les effets sur la consommation énergétique sont limités.

Quelques espaces exposés aux bruits : Le territoire du SCoT est relativement peu concerné par des problèmes du bruit. Les principales plaintes concernent les transports routiers et notamment la circulation des camions sur la RD 978. En milieu rural, quelques plaintes concernent aussi les engins de loisirs motorisés et sur certaines activités agricoles (séchage du foin).  Actuellement, les émissions sonores engendrées par la carrière sont jugées faibles. Cependant une modélisation de la situation future fait apparaitre que les niveaux de bruits maximum admis par la réglementation seront ponctuellement dépassés au niveau des habitations au sud-est et au sud-ouest de la carrière lorsque celle-ci s’étendra vers le sud (phases 4, 5 et 6). Un merlon acoustique sera créé en bordure du périmètre ICPE afin de garantir le respect des niveaux de bruits réglementaires (cf. chapitre 4.6.2).

La gestion des déchets  L’activité extractive génère différents types de déchets et LCJ a tout mis en œuvre pour optimiser la gestion de ces déchets : o Les matériaux de découverte (terres végétales et plaquettes calcaires) ainsi que les stériles de production sont utilisés dans le cadre des aménagements nécessaires au bon fonctionnement de l’installation (piste et merlon) ainsi que dans le cadre du réaménagement (talus et remblais). Ce type de déchet fait l’objet du plan de gestion des déchets inertes et terres non pollués issus de l’activités extractive, o Tous les autres déchets produits sur le site seront collectés avant d’être évacués vers des filières agréées d’élimination.

Des sols et des sous-sols  L’extraction de matériaux ne produit pas de pollution des sols. Le projet de réaménagement redonnera sa vocation agricole, naturelle et au site.

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7.1.2.2. Les orientations générales du SCOT Le Document d’Orientations Générales « détermine les éléments fondamentaux de l’espace projeté dans tous les domaines ». Il rassemble les prescriptions permettant la mise en œuvre du Projet d’Aménagement et de Développement Durable débattu en Mars 2009 et qui, au regard des enjeux de développement, d’aménagement, de protection, de valorisation et de prévention définis dans le diagnostic présente les objectifs des politiques publiques d’urbanisme que s’est assigné le Syndicat Mixte ayant en charge l’élaboration et la mise en œuvre du SCoT du Pays Lédonien.

Selon l’article R. 122-3 du Code de l’Urbanisme (CU), le Document d’Orientations Générales, dans le respect des objectifs et des principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1 du Code de l’Urbanisme précise : 1. Les orientations générales de l’organisation de l’espace et de la restructuration des espaces urbanisés ; 2. Les espaces et sites naturels ou urbains à protéger dont il peut définir la localisation ou la délimitation ; 3. Les grands équilibres entre les espaces urbains et à urbaniser et les espaces naturels et agricoles ou forestiers ; 4. Les objectifs relatifs, notamment à : - l’équilibre social de l’habitat et à la construction de logements sociaux, - la cohérence entre l’urbanisation et la création de dessertes en transports collectifs, - l’équipement commercial et artisanal, aux localisations préférentielles des commerces et aux autres activités économiques, - la protection des paysages, à la mise en valeur des entrées de ville, - la prévention des risques ; 5. Les conditions favorisant le développement de l’urbanisation prioritaire dans les secteurs desservis par les transports collectifs.

Au vu de la nature du projet, les orientations relatives à l’organisation de l’espace urbain, les équipements ou les transports ne sont pas concernées. En revanche, les objectifs relevant des points 2 et 3 sont à étudier.

Organiser le territoire autour de ses spécificités paysagères et environnementales

Le SCoT propose de préserver et si possible d’enrichir la biodiversité du territoire par la protection de sites écologiques et par l’affirmation des principaux corridors écologiques correspondant à des grands axes de la mobilité des espèces.

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Carrière de Briod-Conliège

 D’après la carte des corridors écologiques et biodiversité du SCoT, le projet n’est concerné par aucun enjeu spécifique.

La pérennité de l’agriculture sur le territoire du SCOT est un objectif économique, environnemental et culturel. Le SCoT y contribue : en organisant l’urbanisation dans un souci d’économie d’espace ; en affirmant le principe du maintien de la vocation des terres actuellement mises en valeur par l’agriculture ; en fixant des règles pour éviter les conflits entre activités agricoles et habitat et pour permettre la circulation du cheptel et des engins agricoles entre les bâtiments et les terres exploitées ; en choisissant de protéger des secteurs soumis à la concurrence d’autres usages.

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Carrière de Briod-Conliège

 D’après la carte des secteurs à enjeux agricoles et paysagers du SCoT, le projet n’est concerné par aucun enjeu spécifique.

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7.1.2.3. Compatibilité avec le projet d’extension

Orientations susceptibles de s’appliquer au projet Compatibilité du projet avec les orientations du SCoT

Pour un territoire attractif : organiser l'attractivité du territoire

Organiser le territoire autour de ses spécificités paysagères et Le projet d’extension, comme la carrière actuelle, est très peu visible dans le paysage et environnementales n’a pas d’impact sur les points de vue remarquables. Le projet est localisé hors élément majeur de la trame verte et bleue et hors espace Maîtriser l’évolution des paysages et le devenir du patrimoine naturel patrimonial ou périmètre d’inventaire. Valoriser les grands paysages et mesurer l’impact des stratégies d’aménagement La présente étude d’impact vise à prendre en compte les enjeux paysagers, écologiques Entretenir et valoriser les principaux corridors écologiques acteurs de la biodiversité et environnementaux en général et à proposer des mesures si nécessaire.

Le projet n’implique aucune construction nouvelle et se situe hors zone urbaine. Structurer le territoire autour de son armature urbaine Par ailleurs, l’industrie extractive et la production de granulats sont le premier maillon Promouvoir un développement urbain rayonnant s’appuyant sur l’armature urbaine et dans le domaine du BTP et fournissent la plus grande partie de la matière première confortant les grands équilibres démographiques utilisée dans ce domaine. Dans le cas de la carrière de Briod-Conliège, les ventes de Affirmer le rôle moteur du pôle urbain matériaux sont essentiellement réalisées dans le secteur de Lons-le-Saunier et la plaine Renforcer l’armature urbaine du territoire bressane.

Favoriser un développement urbain durable pour un territoire accessible à tous Intervenir sur la production de logements pour une offre diversifiée Prévoir dans le parc des logements pour les personnes âgées et/ou à mobilité réduite Le projet n’est pas concerné par cet objectif. Réhabiliter er réinvestir les centres historiques Encourager des modes d’aménagement et de développement favorisant la mixité d’usages et intergénérationnelle

Harmoniser les stratégies de développement économique Le projet n’est pas concerné par cet objectif. Toutefois il peut être considéré que le projet s’inscrit dans une utilisation multiple du Positionner le territoire dans l’espace régional et inter régional foncier à vocation économique avec, sur un même site, l’exploitation de matériaux, la Créer et hiérarchiser un potentiel foncier pour accueillir les entreprises remise en état agricole liée au réaménagement à l’avancement des terrains, voire Développer et organiser l’activité touristique l’accueil touristique après le réaménagement final.

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Orientations susceptibles de s’appliquer au projet Compatibilité du projet avec les orientations du SCoT

Pour un territoire durable : valoriser ses spécificités Le projet d’extension n’est concerné par aucune servitude spécifique relative au Code Rural. Les parcelles concernées ne présentent aucune servitude relative au drainage et/ou à l’irrigation. Le périmètre projet est situé hors périmètre de protection des espaces agricoles et naturels (PAEN) et hors zone agricole protégée (ZAP). Conserver à l'activité agricole son rôle économique, social, culturel et environnemental La zone d’exploitation avance vers le sud et l’est et impactera 2,1 ha de prairies paturées. Le réaménagement à l’avancement de la carrière sera en partie à vocation agricole avec Soutenir une agriculture structurante pour le territoire la recréation de près de 3,1 ha prairies possédant de bonnes qualités fourragères au Différencier les objectifs selon les secteurs à enjeux Conjuguer développement urbain et valorisation de l’activité agricole cours des trois premières phases. En fin d’exploitation, après réaménagement, 19,4 ha de terres agricoles auront été recréés (prairie pâturée). Ainsi au total, le gain de surface agricole sera largement supérieur au 2,1 hectares exploités dans le cadre de l’autorisation de la carrière. Il est à noter qu’à un instant t les surfaces restituées à l’agriculture seront toujours supérieures à celles impactées. Organiser le territoire à courte distance Développer qualitativement les voiries principales et secondaires Renforcer le rôle des transports publics Le projet n’est pas concerné par cet objectif. Développer dans l’agglomération et dans les villages les modes de déplacements doux Minimiser l’usage de la voiture particulière Rapprocher les actifs de leur lieu de travail Promouvoir un développement urbain maîtrisé : agir sur les formes pour agir sur la consommation d'espace Promouvoir une nouvelle organisation urbaine Le projet n’est pas concerné par cet objectif. Réduire en la maîtrisant notre consommation d’espace Favoriser autant le comment que le combien

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Orientations susceptibles de s’appliquer au projet Compatibilité du projet avec les orientations du SCoT

Les besoins en eau pour le fonctionnement du site sont liés aux systèmes d’abattages de poussières et au lavage des engins principalement. LCJ a engagé une réflexion visant à récupérer les eaux de pluie et plus particulièrement les eaux des hangars de façon à limiter les consommations d’eau provenant du réseau. Aucun rejet dans le milieu naturel Promouvoir une utilisation raisonnée des ressources naturelles n’est induit par l’exploitation. Aucun effet sur les captages AEP. Préserver et économiser l’eau En terme d’extraction de matériaux, le SCoT propose de privilégier l’extension des sites Développer les potentialités du territoire en matière d’énergies renouvelables existants à la création de nouveaux sites pour répondre au plus près aux besoins. Le Pourvoir aux besoins en matériaux projet d’extension de la carrière de Briod-Conliège répond parfaitement à cet objectif. Compléter les filières de gestion des déchets L’extraction de matériaux ne produit pas de déchets de production. Les terres de découvertes sont inertes. Elles sont stockées et réutilisées lors du réaménagement. Tous les déchets produits sur le site seront collectés avant d’être évacués vers leur filière respective d’élimination. Pour un territoire solidaire : définir de nouvelles solidarités Anticiper l'impact des grands équipements dans les stratégies d'aménagement communales Prévoir dans les DUL les emplacements réservés pour l’emprise des projets, les Le projet n’est pas concerné par cet objectif. déplacements, les aménagements induits Favoriser le traitement urbain des Grands Equipements Développer l’offre en transports publics en direction des Grands Equipements Promouvoir une gestion solidaire des risques naturels Le projet est situé hors zone inondable. Il n’y a pas de réseau hydrographique fonctionnel sur le plateau karstique du Jura externe. Les eaux de ruissellement de la carrière Réduire la vulnérabilité des zones exposées s’infiltrent rapidement dans le plateau. Le projet n’est concerné par aucun risque naturel Prendre en compte les effets de ruissellement ou technologique majeur. Doter le territoire d'un maillage équilibré d'équipements et de services Engager une réflexion sur les besoins en équipements Le projet n’est pas concerné par cet objectif. Conforter la compétitivité des pôles de grande distribution Engager le territoire dans l’égalité des citoyens devant l’accès aux soins Organiser le territoire autour d'intercommunalités de projet A l’échelle du SCoT viser à la cohérence des stratégies entre Communautés de Le projet n’est pas concerné par cet objectif. Communes et le Pays Lédonien Faire émerger de nouvelles gouvernances pour affirmer le territoire solidaire Le projet de renouvellement et d’extension de carrière est en accord avec les objectifs et prescriptions du SCoT du Pays Lédonien.

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7.1.3 - Document local d’urbanisme

Zonage des documents d’urbanisme Document n°18.098 / 65 Dans le texte

Le projet d’autorisation d’exploitation de la carrière concerne une superficie de 48,1 ha pour une surface d’extraction de 42,3 ha. Il s’étend sur les communes de Briod (17,6 ha) et Conliège (30,5 ha).

Les terrains concernés par la demande sont de type industriel (zone d’extraction et installation de traitement), agricole (prairies et bosquets pâturés) ou forestier (boisement de résineux et feuillus).

La commune de Briod est dotée d’une carte communale approuvée par délibération du conseil municipal du 30 mars 2006 et par arrêté préfectoral du 3 avril 2006.

Le site de la carrière est classé en zone Nc « non constructible » dans la carte communale de Briod. Cette zone correspond, d’après l’Article L.161-4 du Code de l’urbanisme, à des « secteurs où les constructions ne sont pas admises, à l'exception de l'adaptation, du changement de destination, de la réfection ou de l'extension des constructions existantes ou des constructions et installations nécessaires à des équipements collectifs dès lors qu'elles ne sont pas incompatibles avec l'exercice d'une activité agricole, pastorale ou forestière sur le terrain sur lequel elles sont implantées et qu'elles ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages, à l'exploitation agricole ou forestière et à la mise en valeur des ressources naturelles. ». Dans ce contexte, l’exploitation de carrières y est autorisée.

D’après le plan « Orientation et enjeux de développement » de la carte communale, l’emprise de la carrière actuelle demandée en renouvellement est cartographiée en carrière avec des enjeux de protection des habitants contre les nuisances directes et indirectes (bruit, poussières, trafic poids- lourd…).

La commune de Conliège est dotée d’un PLU approuvé par délibération du Conseil municipal du 17 décembre 2014.

Les parcelles ZC 11, ZC12, ZC13 et ZC14 (renouvellement et extension) sont classées en zone Nc « destiné à l’exploitation de carrière ».

Les parcelles ZD7 et ZC16 sont classés en zone N « naturelle et forestière » qui n’autorise pas actuellement l’exploitation d’une carrière. Une révision du PLU a été engagée par la commune de Conliège pour que le projet de renouvellement et d’extension de la carrière de Briod-Conliège soit compatible à ce document d’urbanisme.

Sur la commune de Briod, le règlement d’urbanisme est compatible avec le renouvellement de l’exploitation de la carrière. Sur la commune de Conliège, une révision du PLU est nécessaire pour les parcelles ZD 7 et ZC 16 sur une surface totale de 10,16 ha. Cette révision est engagée en parallèle à ce dossier de renouvellement et d’extension de la carrière.

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7.2 - ARTICULATION DU PROJET AVEC LES PLANS, PROGRAMMES ET SCHEMAS DIRECTEURS CONCERNES

Un plan, programme ou schéma est concerné dès lors qu’il est en vigueur sur le territoire d’étude et que les objectifs de celui-ci peuvent interférer avec ceux du projet.

Plan, programme, schéma Articulation avec le projet

Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux prévu par les La compatibilité avec le SDAGE est vérifiée articles L. 212-1 et L. 212-2 du Code de l'environnement au chapitre 7.2.1 Schéma d'aménagement et de gestion des eaux prévu par les articles Non concerné L. 212-3 à L. 212-6 du Code de l'environnement Schéma régional du climat, de l'air et de l'énergie prévu par l'article L. La compatibilité avec le SRCAE est vérifiée 222-1 du Code de l'environnement au chapitre 7.2.2 Charte de parc naturel régional prévue au II de l'article L. 333-1 du Code de l'environnement Non concerné Charte de parc national prévue par l'article L. 331-3 du Code de l'environnement Non concerné Schéma régional de cohérence écologique prévu par l'article L. 371-3 La compatibilité avec le SRCE est vérifiée du Code de l'environnement au chapitre 7.2.3 La compatibilité avec le Schéma Schéma mentionné à l'article L. 515-3 du Code de l'environnement Départemental des Carrières est vérifiée (Schéma Départemental des carrières) au chapitre 7.2.4 Plan de Protection de l’Atmosphère prévu à l’article L.222-4 du Code Non concerné de l’environnement Plan de prévention des risques technologiques prévu par l'article L. La compatibilité avec les PPR est vérifiée 515-15 du Code de l'environnement et plan de prévention des risques au chapitre 7.2.6 naturels prévisibles prévu par l'article L. 562-1 du même Code

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7.2.1 - Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Le site se trouve dans le bassin Rhône Méditerranée. Dans ce bassin le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône - Méditerranée a été approuvé par arrêté du 3 décembre 2015 pour la période 2016-2021.

Le SDAGE formule des préconisations à destination des acteurs locaux du bassin. Il oblige les programmes et les décisions administratives à respecter les principes de gestion et de protection de la ressource ainsi que les objectifs fixés par la directive cadre sur l’eau de 2000. Le SDAGE fixe 9 grandes orientations de préservation et de mise en valeur des milieux aquatiques, ainsi que des objectifs de qualité à atteindre d'ici à 2021.

Une revue du SDAGE est donc réalisée afin de vérifier l’adéquation du projet avec ces objectifs et ces orientations fondamentales.

Objectifs du SDAGE par masse d’eau 5 Définition de la masse d’eau La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) a introduit la notion de masse d’eau, pour désigner un tronçon de cours d’eau, un lac, un étang, une portion d’eau côtière ou tout ou partie d’un ou plusieurs aquifères d’une taille suffisante, présentant des caractéristiques physiques biologiques et/ou physico-chimiques homogènes. Les zones humides ne sont pas considérées comme masse d’eau. Les masses d’eau constituent le référentiel cartographique élémentaire de la DCE et servent d’unité d’évaluation de la qualité des eaux.

L'identification des masses d'eau sensibles est réexaminée au moins tous les quatre ans par le préfet coordonnateur de bassin (article R. 211-95).

5 Objectif d’atteinte du bon état Au sens de la DCE, l’état d’une masse d’eau est défini à partir de l’état écologique et l’état chimique pour les eaux de surface et à partir de l’état chimique et l’état quantitatif pour les eaux souterraines. Le bon état est à atteindre pour l’ensemble des eaux en 2021 (sauf report de délai ou objectifs moins stricts).

5 Masses d’eau souterraines Dans l’emprise du projet, la masse d’eau souterraine affleurante est désignée par le code SDAGE FRDG140 « Calcaires jurassiques chaîne du Jura 1er plateau ». Cette ressource est à dominante sédimentaire et n’est pas identifiée comme stratégique à préserver pour l’alimentation en eau potable.

L’objectif validé du SDAGE concernant cette masse d’eau était à échéance 2015, d’avoir : Un bon état qualitatif ; Un bon état quantitatif ; Un bon état global.

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En 2015, le bon état chimique et le bon état quantitatif étaient déjà atteints pour le site de surveillance.

D’après le SDAGE RM, la masse d’eau n’est pas définie comme une zone stratégique à préserver.

5 Masses d’eau superficielles

Aucune masse d’eau superficielle recensée par le SDAGE RM ne traverse la commune de Briod.

La carrière se situe dans le bassin versant topographique de la Vallière qui se jette dans la Seille à Louhans, en Saône-et-Loire. Par ailleurs, il a été démontré que d’un point de vue hydrogéologique, la carrière était connectée avec la source du Dard, également affluent de la Seille.

Objectif Objectif de de bon Justification Masse d’eau Etat Etat bon état état Code du report superficielle écologique chimique écologique chimique d’échéance - Echéance - Echéance La Vallière Faisabilité FRDR599 Moyen Mauvais 2027 2027 Sonette incluse technique

Le Dard FRDR11319 Bon Bon 2015 2015

Les objectifs de bon état n’ont été atteints que pour le ruisseau du Dard. Les objectifs de bon état chimique et écologique de la Vallière sont reportés pour 2027.

Il est à noter que dans le SDAGE 2016-2021, les masses d'eau évaluées en état bon ou très bon en juillet 2015 sont affichées avec un objectif de 2015.

Au vu de l’incidence jugée nulle du projet sur la qualité des eaux superficielles, le projet de renouvellement et d’extension de la carrière est compatible avec le SDAGE RM et les objectifs fixés en matière d’eau superficielle.

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Les orientations fondamentales du SDAGE

Orientations Compatibilité Orientation n°0 : S’adapter au changement climatique Le renouvellement et l’extension de la 0 - 01 Mobiliser les acteurs des territoires pour la mise en carrière permettent d’utiliser des œuvre des actions d’adaptation au changement climatique installations déjà en place. De plus, en 2018, l’installation de traitement a été 0 - 02 Nouveaux aménagements et infrastructures : garder modifiée avec la mise en place d’une raison et se projeter sur le long terme nouvelle unité mobile de concassage criblage, faisant office de nouvelle unité primaire. Cette installation mobile 0 - 03 Développer la prospective en appui de la mise en œuvre des permet de limiter le transport en stratégies d’adaptation camions. Dans le cadre de son développement, le projet a fait l’objet d’une évaluation environnementale 0 - 04 Agir de façon solidaire et concertée visant à limiter son empreinte environnementale et à optimiser son 0 - 05 Affiner la connaissance pour réduire les marges acceptabilité. d’incertitude et proposer des mesures d’adaptation efficaces

Orientation n°1 : Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d’efficacité 1A. Afficher la prévention comme un objectif fondamental Ces différentes orientations intègrent des 1B. Mieux anticiper dispositions s’appliquant de fait au projet (prévention, doctrine ERC, implications 1C. Rendre opérationnels les outils de la prévention des acteurs institutionnels, …) Orientation n°2 : Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques 2-01 Mettre en œuvre de manière exemplaire la séquence Le projet fait l’objet de la présente étude « éviter-réduire-compenser » d’impact appliquant la doctrine ERC. Parallèlement à l’évaluation des impacts et la proposition de mesures, un suivi 2-02 Evaluer et suivre les impacts des projets des impacts prévisibles et de la bonne application des mesures est prévu. Le 2-03 Contribuer à la mise en œuvre du principe de non projet n’a aucune connexion avec des dégradation via les SAGE et contrats de milieu milieux aquatiques. Orientation n°3 : Prendre en compte les enjeux économiques et sociaux des politiques de l’eau et assurer une gestion durable des services publics d’eau et d’assainissement 3A. Mieux connaître et mieux appréhender les impacts économiques et sociaux

3B. Développer l’effet incitatif des outils économiques en Ces orientations ne s’appliquent pas confortant le principe pollueur-payeur spécifiquement au projet. 3C. Assurer un financement efficace et pérenne de la politique de l'eau et des services publics d’eau et d’assainissement Orientation n°4 : Renforcer la gestion de l’eau par bassin versant et assurer la cohérence entre aménagement du territoire et gestion de l’eau 4A. Renforcer la gouvernance dans le domaine de l'eau 4B. Structurer la maîtrise d’ouvrage de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations à l’échelle des Ces orientations ne s’appliquent pas bassins versants spécifiquement au projet. 4C. Assurer la cohérence des projets d’aménagement du territoire et de développement économique avec les objectifs de la politique de l’eau

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Orientation n°5 : Lutter contre les pollutions en mettant la priorité sur les pollutions par les substances dangereuses et la protection de la santé 5A – Poursuivre les efforts de lutte contre les pollutions d’origine domestique et industrielle Le projet présente une incidence très 5A-01 Prévoir des dispositifs de réduction des pollutions faible sur la qualité des eaux souterraines. garantissant l’atteinte et le maintien à long terme du bon état Un ensemble de mesures vise à éviter et des eaux réduire les sources de pollutions potentielles. Le projet ne présente aucune incidence 5A-02 Pour les milieux particulièrement sensibles aux pollutions, directe ou indirecte sur un cours d’eau adapter les conditions de rejet en s’appuyant sur la notion de « et/ou une zone humide. En outre, le flux admissible » projet ne prévoit aucun rejet dans le milieu naturel. 5A-03 Réduire la pollution par temps de pluie en zone urbaine Non concerné 5A-04 Eviter, réduire et compenser l’impact des nouvelles Non concerné surfaces imperméabilisées 5A-05 Adapter les dispositifs en milieu rural en promouvant l’assainissement non collectif ou semi collectif et en confortant Non concerné les services d’assistance technique 5A-06 Etablir et mettre en œuvre des schémas directeurs Non concerné d’assainissement qui intègrent les objectifs du SDAGE 5A-07 Réduire les pollutions en milieu marin Non concerné

5B – Lutter contre l’eutrophisation des milieux aquatiques Non concerné

Le projet n’est pas à l’origine de rejet industriel ou de rejet de substances dangereuses en phase d’exploitation. 5C – Lutter contre les pollutions par les substances dangereuses Des fuites accidentelles d’hydrocarbures (réservoir d’engins) sont possibles mais peu probables au vu des mesures mises en œuvre.

5D – Lutter contre la pollution par les pesticides Non concerné

Le projet présente une incidence très 5E – Evaluer, prévenir et maîtriser les risques pour la santé faible sur la qualité des eaux humaine superficielles et souterraines. Un ensemble de mesures vise à éviter et réduire au maximum les sources et les 5E1 - Protéger les ressources stratégiques pour l’alimentation en conséquences de pollutions eau potable potentielles, garantissant la préservation de la masse d’eau 5E3 - Renforcer les actions préventives de protection des souterraine stratégique concernée. captages d’eau potable Rappelons également que le projet est 5E8 - Réduire l’exposition des populations aux pollutions localisé hors périmètre de protection de captage AEP. Orientation n°6 : Préserver et restaurer le fonctionnement naturel des milieux aquatiques et des zones humides 6A – Agir sur la morphologie et le décloisonnement pour Le projet n’impacte aucune zone préserver et restaurer les milieux aquatiques humide, aucun cours d’eau ni aucune 6B – Préserver, restaurer et gérer les zones humides continuité aquatique. 6C – Intégrer la gestion des espèces de la faune et de la flore Le projet n’impacte aucune espèce dans les politiques de gestion de l’eau aquatique.

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Orientation n°7 : Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir 7A. Concrétiser les actions de partage de la ressource et d'économie d'eau dans les secteurs en déséquilibre quantitatif ou à équilibre précaire Les besoins en eau annuels de la carrière sont faibles et correspondent à environ 7B. Anticiper et s’adapter à la rareté de la ressource en eau 4 000 m3. 7C. Renforcer les outils de pilotage et de suivi Orientation n°8 : Augmenter la sécurité des populations exposées aux inondations en tenant compte du fonctionnement naturel des milieux aquatiques Le projet est localisé hors zone 8A. Agir sur les capacités d’écoulement inondable et hors champs d’expansion des crues. Aucun cours d’eau n’est présent dans l’emprise du site. Aucune gestion des eaux n’est nécessaire car la 8B. Prendre en compte les risques torrentiels totalité des eaux précipitées s’infiltre sur le substrat très perméable.

8C. Prendre en compte l’érosion côtière du littoral Non concerné

L’analyse des orientations et dispositions du SDAGE RM 2016 au regard du projet témoigne de la compatibilité de la carrière avec ce Schéma Directeur.

7.2.2 - Schéma Régional Climat Air Energie La loi Grenelle II prévoit l’élaboration de Schémas Régionaux Climat Air Energie (SRCAE). Ces schémas sont les principaux outils de mise en application des principes du Grenelle au niveau des territoires. Leur objectif est la définition à l’échelle de la région d’orientations devant permettre de répondre aux enjeux liés au changement climatique.

Les impacts potentiels du changement climatique au niveau de la ressource en eau, de la biodiversité, des phénomènes extrêmes (canicules, tempêtes…), les conséquences potentielles sur les différentes activités économiques (agriculture, tourisme, …) fragilisent les territoires.

Le SRCAE Franche-Comté a été approuvé par Préfet de région par arrêté n° 2012327-0003 du 22 novembre 2012.

Le SRCAE établi à partir des objectifs nationaux résultant des engagements internationaux de la France, des directives et décisions de l’Union Européenne ainsi que de la législation et de la réglementation nationale, a vocation à être le cadre de référence pour les politiques climat-air- énergie déclinées en Franche-Comté.

Le secteur industriel est à l’origine de 27 % des consommations d’énergie dans la région Franche- Comté.

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Les orientations du SRCAE sont présentées selon cinq axes structurants reflétant les enjeux du territoire : Axe 1 – Orientations transversales : qualité de l’air, modes de vie et de consommation, recherche-innovation, ingénierie financière, adaptation au changement climatique. Axe 2 – Aménagement du territoire et transports-déplacements : espace urbain et espace rural sont différenciés et ces orientations visent en particulier à répondre aux enjeux de l’étalement urbain (urbanisme) et de l’augmentation constante des kilomètres parcourus ; Axe 3 - Bâtiments : ces orientations visent en particulier à répondre à l’enjeu des consommations énergétiques dans les bâtiments, qui ne diminuent pas assez rapidement pour atteindre les objectifs d’atténuation du changement climatique ; Axe 4 - Activités économiques : ces orientations visent à répondre aux enjeux énergétiques et atmosphériques posés par les principales activités économiques du territoire : agriculture, industrie, tourisme et services tertiaires ; Axe 5 - Production d’énergies renouvelables : ces orientations visent à répondre à l’enjeu du développement des énergies renouvelables. Il est nécessaire pour diminuer la dépendance aux énergies fossiles.

Les orientations suivantes peuvent concerner la carrière de Briod-Conliège : 2 .2.5. Stabiliser et optimiser le transport de marchandises Rationaliser les transports en particulier la logistique urbaine Il est essentiel d’inciter les transporteurs et les clients à maximiser les taux de remplissage des véhicules et à optimiser leurs circuits.  L’exploitation et la commercialisation de granulats est une activité locale dont la zone de chalandise ne dépasse généralement pas 50 km. Dans le cas de la carrière de Briod- Conliège, les ventes de matériaux sont essentiellement réalisées dans le secteur de Lons- le-Saunier et la plaine bressane. Les circuits sont optimisés notamment par la pratique des contre voyages, avec des matériaux inertes.

4 .8. Stabiliser et optimiser l’impact énergie climat, qualité de l’air des activités liées au transport de marchandises Les modalités définissant l’organisation du transport de marchandises résultent de choix logistiques et d’approvisionnement passés par des donneurs d’ordre aux transporteurs. Si les entreprises de transport détiennent des leviers d’action pour optimiser leur activité tout en réduisant leur impact sur l’énergie consommée, ainsi que sur la réduction des émissions associées de GES et de polluants, il est aussi nécessaire pour être exhaustif de conduire en parallèle et en amont des réflexions entre les différents acteurs de la chaîne logistique pour adapter celle-ci aux enjeux du SRCAE.  L’apport de matériaux inertes extérieurs constitue un service indispensable aux entreprises des travaux publics. Cette activité permet d’optimiser la consommation de carburant et donc de réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère grâce aux pratiques de contre- voyages : les camions arrivent avec des produits inertes et repartent de la carrière chargés de granulats.

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La poursuite de l’exploitation de la carrière de Briod-Conliège est compatible avec les objectifs d’adaptation au changement climatique préconisés dans le SRCAE.

7.2.3 - Schéma régional de cohérence écologique La Trame Verte et Bleue se veut un véritable outil d’aménagement du territoire, selon les termes de la Loi Grenelle 1. Cette approche amorce une profonde mutation dans le regard porté sur les territoires. La constitution de la Trame Verte et Bleue nationale se fait à l’échelle de chaque région, via l’élaboration de Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique (SRCE) qui constituent de nouveaux documents dans la hiérarchie des outils de planification territoriale.

Le SRCE Franche-Comté a été adopté par délibération du Conseil Régional du 16 octobre 2015 et par l’arrêté préfectoral du 2 décembre 2015.

Le plan d’action stratégique du SRCE doit permettre de répondre aux enjeux identifiés dans la phase diagnostic et aux caractéristiques des sous-trames écologiques de la région. Il propose des actions qui visent à préserver et à remettre en bon état les continuités écologiques. Cinq grandes orientations définissent le plan d’action stratégique du SRCE de la Franche-Comté : Garantir des modes de gestion compatibles avec la préservation des composantes de la TVB ; Limiter la fragmentation des continuités écologiques ; Accompagner les collectivités dans la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques ; Former et sensibiliser les acteurs dans la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques ; Suivre, évaluer et actualiser le dispositif du SRCE.

D’après l’atlas cartographique du SRCE de Franche-Comté, le projet n’est concerné par aucun élément remarquable, réservoir de biodiversité ou corridor, de la trame verte et bleue régionale.

Si le projet n’est pas inscrit au sein de la trame régionale, l’étude d’impact a identifié différents corridors écologiques.

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Zone d’étude

Extrait de l’atlas cartographique du SRCE de Franche-Comté

L’exploitation sera conduite par phase et les terrains seront réaménagés à l’avancement. Suite à l’exploitation de la carrière, les terrains seront remis en état et resitués pour partie à l’agriculture, une mosaïque de milieux ouverts et fermés et un réseau de haies sera recréé. Ainsi les différents corridors écologiques seront maintenus.

Dans ce contexte le projet est compatible avec les objectifs du SRCE Franche-Comté.

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7.2.4 - Schéma départemental des carrières du Jura Le Schéma départemental des carrières (SDC) du Jura a été approuvé par arrêté préfectoral du 14 juin 1999 puis modifié par l’arrêté du 18 avril 2005.

La Commission des Carrières du Jura a défini une politique des carrières axée sur une réduction progressive des extractions en milieu alluvial. Différents moyens sont envisagés pour diminuer la consommation de granulats alluvionnaires.

La société Les Carrières Jurassiennes (LCJ) exploite deux sites : - La carrière de roches massives calcaires de Briod-Conliège - La gravière de matériaux alluvionnaires de Vincent-Froideville-Lombard.

Ces dernières années, la société LCJ, et précédemment EQIOM Granulats, se sont fortement engagée dans la substitution des granulats alluvionnaires par les matériaux issus de roches massives calcaires. En effet, la production cumulée des deux sites de Briod et de Vincent est relativement stable, proche de 500 000 tonnes par an, mais un basculement de vente a été opéré entre les deux sites. En effet, la production du site de Vincent a diminué de près de 30 % depuis 2003 (- 100 000 t) quand la production du site de Briod a fortement augmenté (+ 150 000 t). Cette substitution a été permise grâce à une amélioration de l’outil industriel présent sur le site de Briod et à un transfert de production vers ce site.

Compatibilité du projet avec les grandes orientations du SDC du Jura :

Orientations Dispositions du projet Compatibilité

Définition d’une politique d’extraction des granulats

Depuis de nombreuses années, Eqiom (actionnaire majoritaire de LCJ), puis LCJ se sont fortement impliqués dans le processus de substitution des matériaux Utilisation rationnelle des alluvionnaires par des matériaux issus de roches massives granulats alluvionnaires en calcaires. Cette démarche porte ses fruits avec un OUI technique routière et VRD basculement des tonnes substituables de la sablière de Vincent (site LCJ) vers Briod et le développement d’une nouvelle clientèle s’approvisionnant initialement sur de sites alluvionnaires en eaux. Ainsi le site fournit des matériaux haut-de-gamme destinés à plusieurs centrales à béton prêts à l’emploi ou d’usines Substitution dans la d’enrobé à chaud. OUI fabrication des bétons Les calcaires de la carrière de Briod-Conliège se classent normativement en A Béton. La carrière de Briod-Conliège approvisionne en granulats des centrales de Béton-prêt-à-l’emploi ainsi que des usines Définition d’une politique d’enrobés à chaud présentes dans le secteur. Elle alimente de régulation des flux de OUI également les différents chantiers de terrassement, de granulats voirie ou de réfection de réseaux dans le secteur de Lons- le-Saunier et de la plaine de la Bresse Suivi des orientations et - objectifs définis -

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Orientations Dispositions du projet Compatibilité

Conditions d’implantation de nouvelles carrières

Règles générales Le projet ne concerne pas l’ouverture d’une nouvelle Carrières en alluvions carrière mais le renouvellement et l’extension d’un site - existant en roche massive visant à substituer les matériaux Carrières en roches alluvionnaires par des matériaux concassés calcaires. massives calcaires

Possibilité de recyclage des matériaux

Les déblais de terrains Une étude réalisée dans le cadre de l’activité de Service naturels Public du BRGM, sur crédits du Ministère de l’Industrie, a permis de faire le point sur les déchets inertes et leurs Les matériaux de conditions de mise en décharge dans les carrières. Cette démolition et déchets de étude montre que, parmi les déchets dits inertes, certains construction pourraient être recyclés, ce qui permettrait de réduire d’autant les extractions de granulats tout en prolongeant la vie des décharges qu’ils contribuent actuellement à saturer (source : Schéma départemental des carrières du Jura).

Dans le cadre du réaménagement du site et de son intégration dans l’économie circulaire du bassin lédonien, le projet de Briod-Conliège intègre une activité de recyclage et de stockage de matériaux inertes issus du BTP. OUI Le volume de matériaux inertes recyclés, béton et enrobé principalement, est estimé à environ 5 000 t/an. Une zone Les matériaux de chaussées de stockage de ces inertes est réservée sur la plate-forme de transit à proximité de l’installation de concassage- criblage. Le volume de matériaux inertes non valorisables à stocker dans la carrière est estimé à environ 30 000 tonnes en moyenne par an. Ils sont utilisés uniquement pour la remise en état de la carrière, en remblaiement du fond de fosse nord-est puis sud-ouest (94 000 m3/phase (densité ≈ 1,6)). Ils serviront également en fin d’exploitation pour taluter certains fronts permettant un modelage adapté aux besoins du réaménagement.

Les mâchefers - -

Les sables de fonderie - -

Le projet respecte l’ensemble des orientations du Schéma Départemental des Carrières qui le concernent.

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7.2.5 - Cadre régional des matériaux et carrières Un schéma régional des carrières est en cours d’élaboration. Il constitue un outil de planification stratégique, ayant pour ambition de définir une stratégie régionale d’approvisionnement et de gestion durable des matériaux et substances de carrières. Piloté par le préfet de région, un comité de pilotage a été mis en place début 2018 pour accompagner l’élaboration de ce schéma.

7.2.6 - Plan de prévention des risques naturels et technologiques La commune de Briod n’est pas soumise au risque inondation. Elle n’est concernée par aucun PPRI.

La commune de Conliège est soumise au risque inondation. Elle est concernée par le Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) de La Vallière approuvé le 9 février 2007.

Le périmètre projet est situé sur le plateau et à l’écart de toute rivière ou point d’eau, il n’est par conséquent pas concerné par le risque inondation.

La commune de Conliège est concernée par le PPR Mouvements de terrain de Reculée de Conliège- Perrigny approuvé le 22 octobre 1992. Le projet étant situé sur le plateau en amont des reculées, il est soumis à un aléa très faible à nul mouvement de terrain.

Aucun Plan de Prévention de Risque Technologique n’est approuvé sur les communes de Briod et Conliège.

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8 - CONDITIONS DE REMISE EN ETAT DU SITE

8.1 - OBLIGATION DE L’EXPLOITANT

Les articles R-512.39-1 et suivants du Code de l’environnement et l’article 12 de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié présentent les mesures obligatoires qui comportent :  la mise en sécurité du site,  l’insertion du site dans les contextes écologiques et paysagers locaux,  le nettoyage de l’ensemble des terrains et d’une manière générale, la suppression de toutes les « structures » n’ayant pas d’utilité après la remise en état du site.

L’exploitant a donc l’obligation de restituer des terrains :  intégrés harmonieusement dans le site,  capables d’être utilisés soit dans leur ancienne affectation, soit dans une nouvelle.

8.2 - GENERALITES

L’espace résultant de l’exploitation d’une carrière doit retrouver à son issue une vocation déterminée prévue initialement en fonction des enjeux et des caractéristiques locales.

Les principes d’aménagement définis doivent guider l’exploitant dans le réaménagement du site extrait, c’est pourquoi, il est important que les grandes lignes soient réfléchies en amont tout en étant suffisamment souples afin d’intégrer les évolutions possibles des techniques et idées des partis concernés.

Rappels : La remise en état, imposée par le cadre réglementaire, est représentée par l’ensemble des mesures et travaux destinés à atténuer les traces de l’exploitation et à recréer les conditions de sa réinsertion dans le milieu environnant. Elle est à la charge de l’exploitant ; Le réaménagement constitue un aménagement complémentaire à la remise en état dépassant le cadre de l’exploitation et relevant de la volonté du propriétaire/gestionnaire foncier. Les travaux de réaménagement rendent donc le site apte à une utilisation déterminée nouvelle par rapport à sa vocation première.

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Quel que soit le parti d’aménagement envisagé, les règles générales sont les suivantes : Obtention d’un modelé topographique stable et intégré dans le contexte paysager ; Les accès dangereux doivent être condamnés et les sommets des fronts de taille protégés par une clôture corrélée à une signalisation du danger. Le site doit être mis en sécurité vis- à-vis de l’ensemble des risques potentiels (noyade, éboulement, chute, ...) ; Atténuation des formes géométriques et évitement des plantations linéaires et régulièrement espacées ; Plantation et végétalisation adaptée à la nature du substrat et composée d’espèces locales. Préconiser une diversité de milieu ; Assurer l’aménagement d’un environnement cohérent et adapté au cadre de vie ; Nettoyage de la carrière après exploitation et enlèvement de toutes les structures et installations sans utilisation directe dans le devenir du site ; Eviter le mitage du paysage, favoriser une vocation unique ou éviter l’incompatibilité entre certaines activités ; Favoriser le réaménagement progressif à l’avancement ; Favoriser les réhabilitations proches du milieu naturel environnant.

8.3 - ENJEUX ET PARTI D’AMENAGEMENT

Les opérations de réaménagement visent à restituer le site dans son environnement local en prenant en comptes les principaux enjeux du territoire identifier lors de l’état initial et des différentes mesures mises en place dans le cadre de la démarche Eviter-Réduire-Compenser.

Dans le cadre du réaménagement, 3 enjeux principaux sont identifiés : Un enjeu écologique avec une mosaïque d’habitats présents dans le périmètre ainsi que de nombreuses espèces présentant des enjeux ; Un enjeu agricole et forestier. En effet, le projet à un impact sur 2,1 hectares de pâtures ; Un enjeu paysager.

Le réaménagement coordonné et les mesures écologiques associées visent à créer des mosaïques de milieux pour apporter un gain de biodiversité par rapport à la situation actuelle.

Allant de pair avec le gain de biodiversité, le projet vise également un gain substantiel de surfaces agricoles destinées au pâturage (mise en place de pelouse sur le remblai – Mesure Compensatoire, pelouse sur le carreau – Réaménagement, réouverture de pelouse au nord, Mesure Compensatoire). Après réaménagement, le gain de surface agricole sera de 19,4 ha.

La création de milieux écologique passe également par la création de boisements destiné à une activité sylvicole, la plantation de haies ou de plans d’eau temporaire.

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Toutes ces mesures permettent au site de s’intégrer harmonieusement dans le paysage bocager du premier plateau. D’autre part, et pour mettre en valeur le patrimoine naturel et géologique du site, LCJ prévoit la création d’un sentier, connecté à la voie verte, permettant de découvrir le site avec notamment la mise en place d’un belvédère et d’un panneau informatif.

8.4 - PRINCIPES DE REAMENAGEMENT

Plan masse du projet de réaménagement Document n°18.098 / 66 Dans le texte

8.4.1 - Principes généraux du réaménagement de la carrière 8.4.1.1. Réaménagement à vocations agricole et forestière Implantée sur le premier plateau lédonien, la carrière occupe des terrains à vocation agricole et forestière. Dans le cadre du projet d’extension, l’exploitation s’étendra au sud dans la forêt communale de Conliège et au sud-est sur une parcelle accueillant une activité d’agriculture pastorale.

Vocation agricole Le projet prévoit un réaménagement de la zone remblayée au Nord à vocation agricole pastorale. Cette remise en état se fera à l’avancement afin de réduire le temps d’immobilisation des terres agricoles par l’activité de carrière. Elle suivra le rythme des 6 phases quinquennales.

L’objectif du réaménagement agricole est de restituer un sol apte aux pratiques pastorales locales. Lors de l’exploitation des terrains, la terre végétale est stockée sous la forme de merlons ou réutilisées directement pour la remise en état de la surface sommitale du remblai puis du fond de fosse.

Ainsi, au terme des 30 ans d’exploitation de la carrière de Briod, près de 19,4 hectares de pelouses seront restitués à l’agriculture ; cette surface est largement supérieure aux 2,1 hectares impactés par le projet.

Vocation forestière Le projet prévoit le remblaiement du secteur sud-ouest de la carrière jusqu’à la topographie naturelle et la plantation de boisements de feuillus mixtes dans l’objectif de restituer une partie des boisements prélevés sur la commune de Conliège. Le projet de réaménagement prévoit également des plantations de feuillus mixtes dans les talus du remblai nord-est et sur la zone des bureaux au nord de la carrière.

Cette remise en état se fera à l’avancement du remblaiement du secteur sud-ouest à partir de la phase 4 en suivant le rythme de l’exploitation. La surface finale de boisement atteindra environ 5,3 ha dans ce secteur. Les talus du remblai seront également replantés à l’avancement dès la phase 2 pour atteindre au final une surface d’environ 1,8 ha. Quant à la zone des bureaux, elle sera reboisée en fin d’exploitation sur environ 0,7 ha.

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Des taillis de noisetiers et des haies de feuillis plantés dans le fond de fosse compèteront les boisements du projet de réaménagement.

Au total, ce seront près de 18 000 plants d’arbres et d’arbustes qui seront plantés sur le périmètre de la carrière. LCJ mettra en place des végétaux issus de la démarche Végétal Local et recréera ainsi des surfaces qui évolueront progressivement vers des environnements boisés ou arbustifs. Ainsi, au terme des 30 ans d’exploitation de la carrière de Briod, la surface reboisée atteindra 12 ha.

8.4.1.2. Réaménagement à vocation écologique Le réaménagement agricole et forestier de la carrière de Briod s’accompagne d’un ensemble d’aménagements à vocation écologique. Parmi les différents aménagements prévus (détail dans les chapitres 9 et 10), il est possible de citer : Recréation de pelouses favorables à l’Azurée de la croisette, Plantations de bosquets dans le fond de fosse, Végétalisation des banquettes, Création de gîtes à reptiles : éboulis, pierriers et murets, Création de dépressions sur dalles calcaires et conservation de milieux pionniers, Plantations de haies arborées et restauration de corridor écologique, Mise en place d’aire pour l’avifaune rupestre.

8.4.1.3. Réaménagement à vocations paysagère Les objectifs paysagers du projet de réaménagement consistent à reconstituer les différents milieux caractéristiques du plateau lédonien : un paysage de type bocager avec un maillage de prairies et de haies délimités par de grands boisements marquant la limite du plateau.

Le projet paysager s’articule autour de 5 axes : Laisser faire la nature : le développement d’une végétation spontanée sera facilité par la présence de la forêt limitrophe. Reconstituer un sol proche de celui de la forêt et des prairies existantes : Afin de trouver un « sol » favorable à la colonisation d’espèces adaptées au milieu calcaire, un sol sera localement reconstitué à partir des terres de découvertes (terre végétale et plaquettes argileuses) Maintenir un paysage semi-ouvert : Une alternance de pelouses sèches, taillis et zones de boisement permettront de recréer le paysage semi-ouvert du plateau lédonien. Mettre en scène les fronts de tailles : les fronts rocheux résiduels seront mis en scène sur une grande hauteur et encadrés par des zones d’éboulis et de remblais végétalisés. Ces zones « accidentées » seront présentes ponctuellement, cassant la linéarité des fronts d’exploitation, créant de la diversité.

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Découvrir et sensibiliser : La création d’une zone aménagée au sud-ouest en connexion avec la voie verte permettra d’accueillir les promeneurs et cyclistes. Elle offrira à la fois un espace de détente ombragé avec des bancs et des tables de pique-nique, et une vue panoramique sur l’ensemble de la carrière. Des panneaux d’information pourront être installés pour la présentation du site, dans la continuité de ceux existants tout le long du tracé de la Voie verte.

Suivant ces axes de réaménagement, le projet prévoit la reconstitution d’un couvert enherbé et boisé sur la plus grande partie de la surface de la carrière en ménageant certaines zones spécifiques comme les fronts rocheux, les dalles calcaires et cuvettes argileuses, les surfaces semi-ouvertes pour leur intérêt floristique et les panoramas qu’elles offrent. En parallèle, les éléments géologiques remarquables, témoignage du passé industriel du site seront en scène.

La revégétalisation du site s’inspirera des composantes environnantes tout en évitant de reproduire le schéma des futaies de conifères rectilignes, serrées et monospécifiques qui banalisent le paysage traditionnel. Ainsi les boisements se composeront de diverses essences indigènes offrant un milieu riche et aéré propice au développement du sous-bois. Les haies bocagères, dessineront les limites de la carrière par des plantations diversifiées et pluristratifiés à l’image des composantes végétales des espaces agricoles adjacents.

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8.4.2 - Données techniques sur le réaménagement de la carrière 8.4.2.1. Remise en état agricole des sols Dans le réaménagement agricole de carrières de granulat, il est important de distinguer les étapes suivantes : Extraction des horizons de sol par décapage sélectif ; Gestion des horizons de sols décapés : mise en dépôt (merlons périphériques) ou réaménagement au fur et à mesure de l'avancée de l'extraction ; Préparation des terrains et conditions de mises en place des sols.

Les recommandations générales qui vont suivre s'appuient sur plusieurs références bibliographiques dont l'ouvrage Réaménagement agricole des carrières de granulats, Cemagref éditions, 2002.

Décapage sélectif des horizons de sols avant exploitation Il est nécessaire de récupérer sélectivement les horizons de terre végétale en se guidant à partir de la couleur des horizons qui est un bon indicateur.

Schéma de principe d’un profil de sol : vision « agronomique » et « exploitation » (Source : CEMAGREF)

Les opérations de décapage des horizons de sol sont à réaliser dans des conditions de terrain ressuyé et par temps sec au moyen d’un engin à chenilles larges afin de limiter les tassements sur le sol. L'usage d'un godet de curage est préconisé pour le décapage des horizons et il est nécessaire de procéder horizon par horizon pour éviter leur mélange.

La terre de chaque horizon est ainsi décapée, chargée et transportée vers la zone de stockage ou directement sur la zone à réhabiliter prochainement. Dans ce cas, un cheminement unique est à définir pour les tombereaux afin de limiter les surfaces tassées et dont les passages devront être décompactés. Aucune circulation d'engins à pneus ne doit avoir lieu en dehors des passages prévus.

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Si les terres doivent être stockées, elles doivent l'être aux abords de la zone à remblayer en distinguant les différents horizons. Elles sont disposées en merlon en forme trapézoïdale avec une pente suffisante pour limiter l'érosion, une hauteur maximale de 2,5 m pour la couche de terre végétale et 3 m pour celle de l'horizon minéral inférieur. Une végétalisation est à réaliser avec un mélange de graminées et de légumineuses. Ces stocks ne feront pas obstacle à l'écoulement normal des eaux en cas de pluie.

Schéma d'un merlon type pour le stockage de la terre végétale avec base drainante ou fossés d'écoulement si besoin.

En dehors des opérations de stockage et déstockage, aucun engin ni appareil ne pourra être entreposé, ni circuler à l’intérieur de l’aire de stockage et de déstockage et sur les merlons.

Reconstitution des sols

Avant les opérations de reconstitution des sols, le toit du remblai sera nivelé pour supprimer les bosses et les creux et présenter une surface régulière avec une pente minimale de 1 % pour assurer l'évacuation et le drainage des eaux d'infiltration.

Schéma de la pente du toit du remblai en ados (a) ou continue (b) dont les pentes dirigent les eaux pluviales vers des exutoires.

Lors de ces interventions, on veillera à éviter tout roulage excessif sur la zone concernée. La circulation sur le toit du remblai doit être la plus limitée possible. Elle devra se faire avec des engins équipés de pneumatiques basse pression (300 à 400 g /cm²) ou de chenilles larges.

Une prairie sera ensuite installée à l’aide d’une banque de graines locales (produit de fauche ou récolte de graines). La vie biologique du sol peut se réinstaller et remettre en route les processus de dégradation et d’incorporation de la matière organique.

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8.4.2.2. Aménagements écologiques Les différentes mesures visant à la mise en œuvre des aménagements écologiques prévus sont décrites précisément dans les chapitres 9.6 et 11.

Le réaménagement agricole et forestier de la carrière de Briod s’accompagne d’un ensemble d’aménagements à vocation écologique. Parmi les différents aménagements prévus, il est possible de citer : Recréation de pelouses favorables à l’Azurée de la croisette et à l’ensemble des espèces des milieux pelousaires, Plantations de bosquets dans le fond de fosse, Végétalisation des banquettes, Création de gîtes à reptiles : éboulis, pierriers et murets, Création de dépressions sur dalles calcaires et conservation de milieux pionniers, Plantations de haies arborées et restauration de corridor écologique, Mise en place d’aménagement favorable à l’avifaune rupestre.

Ces aménagements sont détaillés dans la description des mesures concernant le milieu naturel aux chapitres 9.6, 11.2 et 11.3. de l’étude d’impact (Pièce B du présent dossier). Un bref rappel en est fait ci-après.

Restauration de pelouses Les pelouses mésophiles calcicoles ont un intérêt particulièrement important pour la faune et plus particulièrement pour l’entomofaune. Dans le cadre du projet, 2,1 ha de pelouses au sud de la carrière seront détruits. Afin de compenser cette perte, un habitat de type pelouse calcicole sera reconstitué sur le remblai situé au nord de la carrière pour une surface de 3,1 ha dès les trois premières phases d’exploitation.

A terme, ce seront près de 20 hectares de pelouses mésophiles et de pelouses sèches et tonsures qui seront mis en place sur le remblai ou le carreau de la carrière. Il s’agit d’habitats à enjeux abritant une faune et une flore spécifique.

La pelouse sera créée par la mise en place de plaquettes argileuses et de la terre végétale issus des travaux de décapage du site (terre végétale en vrac). La terre végétale sera régalée sur les zones ciblées, de manière discontinue (« taches » de terre) par-dessus les stériles de découverte. L’objectif est de retrouver les différents faciès des pelouses calcicoles de la zone d’étude : pelouse pionnière au niveau des tonsures, pelouse sèche lorsque le sol s’est constitué et ourlet marquant la transition vers des zones boisées. En variant l’épaisseur de la terre végétale, on peut ainsi moduler les faciès qui vont se développer. En complément, un semis d’espèces locales sera réalisé. Les semences seront prioritairement récoltées sur la pelouse située au nord de la carrière (pelouse présentant localement le meilleur état de conservation), ou sur toute autre pelouse locale présentant les mêmes caractéristiques.

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Enfin, l’analyse de l’état initial a mis en avant la présence, sur des surfaces relativement faibles, d’habitats de tonsures, à fort enjeux, et qui ont été majoritairement évités dans le cadre du projet. La végétation se compose d’espèces pionnières et xérophiles dominées par des annuelles et des espèces crassulescentes. Par ailleurs, ces habitats constituent des milieux de vie pour de nombreux insectes thermophiles et reptiles. Ainsi, on laissera se développer des milieux pionniers sur certaines parties du carreau de la carrière (environ 4,2 ha) afin de favoriser des pelouses ouvertes de dalles rocheuses ou de sols squelettiques calcaires. Un processus dynamique va s’initier rapidement, permettant dans un premier temps l’établissement d’espèces pionnières, le plus souvent annuelles ou bisannuelles puis, ensuite, l’arrivée de communautés plus pérennes (vivaces). Ce mode de revégétalisation offre une naturalité plus importante des couverts végétaux.

Mise en place de mares

Les milieux aquatiques utilisés pour la reproduction et le développement larvaire des Amphibiens sont très peu représentés dans le secteur du fait de la roche calcaire fissurée et qui ne retient pas l’eau. De ce fait, la création de mares sur le carreau lors de la remise en état de la carrière permettra d’augmenter la disponibilité locale en habitats aquatiques.

La création de petites zones humides ou de mares temporaires dans les points bas, favorisera le développement d’une végétation spécifique et les berges et alentours des bassins seront occupés par des espèces locales adaptées. La zone, où se situent les mares aux pieds des fronts, fera l’objet d’un léger talutage, afin de créer de petites dépressions favorables à la colonisation de la végétation.

Les Amphibiens présents sur la zone d’étude ou susceptibles de coloniser le site. Cette mesure pourra bénéficier au cortège des espèces pionnières notamment le Crapaud calamite, l’Alyte accoucheur et le Sonneur à ventre jaune, trois Amphibiens à enjeu de conservation en Franche- Comté.

Une mare permanente sera également créée afin de fournir un site de reproduction pour des cortèges d’Amphibiens de milieux évolués (Grenouille agile, Salamandre tachetée, Crapaud commun, Triton palmé, Triton alpestre). Cette mare aura des caractéristiques différentes des mares temporaires. Elle sera plus profonde, présentera une pente douce avec différents paliers pour atteindre une zone profonde (1,5 mètre maximum) et restera en eau toute l’année. Elle a vocation à devenir structurée notamment par le développement d’une végétation aquatique qui sert de support de ponte aux Amphibiens et favorise le développement d’invertébrés dont se nourrissent les larves. On privilégiera un contour irrégulier des mares (formes courbes).

Favoriser la reprise de la Gentiane jaune par semis ou plantation La plante-hôte locale de l’Azuré de la Croisette est la Gentiane jaune (Gentiana lutea). Cette mesure vise à implanter la plante-hôte sur la pelouse nouvellement créée (MC 70) et favoriser ainsi la présence de l’Azuré de la Croisette.

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Les graines de Gentianes seront récoltées à proximité de la carrière, notamment au droit de la parcelle objet de la mesure compensatoire. Elles seront récoltées à leur maturité, au mois d’août, en quantité relativement importante puisqu’elles ont un pouvoir germinatif relativement faible. Ces graines feront l’objet de deux types de mise en œuvre, elles seront soit semées directement sur la pelouse, soit mises en culture et plantées.

8.4.2.3. Aménagements paysagers Les différentes mesures visant à la mise en œuvre des aménagements paysagers prévus sont décrites précisément dans les chapitres 9 et 11.

L’objectif du réaménagement de la carrière vise à restituer des terrains à vocation agricole (pâtures) et forestiers (mise en place de boisements de feuillus mixte) tout en mettant en avant la richesse écologique et la biodiversité du site. La réalisation de ces objectifs permettra également l’intégration paysagère harmonieuse du site dans son environnement local.

Au niveau des infrastructures, les cuves d’hydrocarbures, séparateurs et fosse septique seront dégazés et vidangé. Les zones présentant un risque potentiel pour la sécurité des biens et des personnes feront l’objet d’une mise en sécurité. Ce sera le cas notamment des fronts de tailles qui seront purgés avec soin. Des pièges à cailloux seront disposés au pied de chaque front. Les accès aux banquettes seront également interdits.

Nettoyage et mise en sécurité du site L’objectif premier de la remise en état est la mise en sécurité du site et son nettoyage. Ainsi, à la fin de l’autorisation, toutes les installations et bâtiments nécessaires au bon fonctionnement de la carrière seront démontés et évacués. Tous les éléments de l’installation de traitement (cribles, concasseurs tapis) seront soit destinés à d’autres sites d’extraction soit recyclés. Les bâtiments et autres fondations bétons seront démontés et évacués via des filières de valorisation ou d’élimination agréées. A l’exception des pistes nécessaires à l’accès des différentes parties du site réaménagé, il ne subsistera aucune trace de l’activité extractive.

L’unique accès à la carrière sera conservé, il sera toutefois réduit pour permettre uniquement le passage des engins agricoles (ou de VL) nécessaire à la mise en valeur du territoire. Cet accès, plus discret que celui existant, s’intégrera dans le paysage local.

Préservation des structures boisées périphériques La ceinture végétale qui borde le périmètre de la carrière et de son extension sera conservée, plus particulièrement dans le secteur sud, le long de la voie verte. Ces haies et boisements constitueront un filtre visuel limitant les vues sur le site et l’intégrant dans le paysage. Ces structures linéaires, constituées d’arbres et d’arbustes, auront un rôle de coridor écologique mais également de refuge pour les petits mammifères, les passereaux ou encore certains insectes.

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La ceinture végétale sera renforcée au nord en accompagnant des talus des remblais dans le cadre projet de réaménagement. L’accès de l’actuelle carrière sera conservé pour accéder au site.

Mise en valeur des éléments minéraux du site Les fronts rocheux résiduels de l’exploitation seront en partie conservés pour leur intérêt paysager et environnemental. Deux fronts seront maintenus à l’ouest et quatre fronts à l’est. Ces surfaces rocheuses, compte tenu de leur nature géologique, apportent de la diversité tant écologique que paysagère. Afin d’atténuer le caractère trop géométrique de l’alternance de fronts et de banquettes, un modelage géomorphologique sera opéré : Par écrêtage ou un bizeautage des arêtes des fronts rocheux (Cf Schéma 01) ; localement par minage d’une banquette (Cf Schéma 02) ; par mise en place de remblais sur les banquettes éventuellement depuis les banquettes supérieures.

Le remodelage géomorphologique de la matière rocheuse permet d’animer les fronts, créer des microreliefs, des ombres projetés, des éboulis, qui offrent des milieux favorables aux développement des végétaux. Ces structures rocheuses feront l’objet d’une colonisation naturelle des végétaux pionniers et indigènes.

La conservation des fronts de taille, témoignage de l’activité passée du site et permet d’accueillir des secteurs de nidifications d’espèces rupestres (le faucon pèlerin, le Grand-Duc d’Europe ou le Grand corbeau…).

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Les coutures paysagères entre les fronts rocheux et les franges végétales seront travaillées pour garantir une transition douce entre la végétation existante autour de la carrière et les fronts rocheux. La capacité de colonisation de la végétation étant forte, il suffira d’aménager un milieu favorable en bordure de l’exploitation pour favoriser son expansion.

En bordure de certaines haies bocagères ou sur le carreau, des pierriers seront implantés et favoriseront le développement d’habitat des vertébrés (reptiles…).

Schéma 01 : Créer des zones de remblais pour casser la linéarité des fronts

Schéma 02 : Créer des dépressions rocheuses par la suppression d’une ou deux banquettes

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Création d’un maillage bocager sur le site Le retour d’expériences menées sur les plantations montre que l’apport de substrat terreux est nécessaire à la réussite du développement harmonieux des végétaux.

• MAILLAGE BOCAGER

Dans le cas présent, compte tenu du contexte bocager environnant, il faudra se greffer aux structures boisées périphériques existantes. L’objectif est de s’insérer et de renforcer le maillage bocager existant, cloisonner l’espace, intégrer les talus, par l’intermédiaire de la plantation de : Bandes boisées Haies Bosquets Taillis Boisements

Parallèlement, ces plantations s’accompagneront d’une colonisation par une végétation spontanée à partir de la forêt limitrophe. L’environnement de la carrière possède des espèces pionnières telles que le noisetier, le chêne, le troène, etc., qui pourront amorcer cette dynamique de colonisation. L’implantation aléatoire des différents plants ainsi que l’absence d’alignement ou de ligne de plantation renforcera l’aspect d’un boisement naturel. Cette nouvelle végétation s’implantera dans un premier temps dans les zones les plus favorables. Elle devra être contenue par un entretien ou une activité agricole de pâturage afin d’éviter la fermeture totale du milieu à terme.

• PELOUSES SÈCHES PÂTURÉES

La partie remblayée au nord-est accueillera une surface en pelouse sèche pâturée avec la reconstitution d’un sol permettant la conservation d’espaces ouverts. Ces espaces seront restitués à l’agriculture. Parallèlement, le développement de nombreuses pelouses sèches, propices au développement de la biodiversité, se fera dans les parties basses. On y retrouvera également des taillis de noisetiers et d’autres feuillus venus coloniser le milieu et qui amèneront une certaine diversité dans le paysage.

Sur les zones ouvertes en parties basses du site, des secteurs seront végétalisés sans apport de substrat. En complément, l’implantation de pierriers adossés aux structures boisées, constituera un motif paysager supplémentaire et un habitat favorable aux vertébrés. Ainsi, avec l’alternance entre pelouses sèches pâturées et zones de boisements, on retrouvera le même vocabulaire présent sur le territoire : un paysage semi-ouvert.

• ACCÈS ET DESSERTES INTERNES

Dans le cadre du projet, il est prévu de réutiliser l’entrée de la carrière actuelle au nord du site, mais également un nouvel accès en lien avec la voie verte. Un réseau de pistes, a minima permettant de franchir les différents dénivelés entre les sommets et le fond de la carrière réaménagé, sera proposé.

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• CRÉATION DE MARES TEMPORAIRES

La création de petites zones humides ou de mares temporaires dans les points bas, favorisera le développement d’une végétation spécifique et des amphibiens du site. Les berges et alentours des bassins seront occupés par des espèces locales adaptées. La zone, où se situent les mares aux pieds des fronts, fera l’objet d’un léger talutage, afin de créer de petites dépressions favorables à la colonisation de la végétation.

• ZONE DE DÉTENTE

La partie sud sera reboisée avec des plantations de feuillus mixtes, alternant avec des zones ouvertes de clairière, afin de pouvoir recréer une ambiance forestière dans ce secteur. Comme le tracé de la piste cyclable passe à proximité, cet espace sera aménagé de façon rustique, demandant un faible entretien, pour accueillir du public par le biais de cheminements, d’espaces de détente et de pique-nique.

La partie sud-ouest de cet espace offre des enjeux de panoramas sur la zone aménagée de la carrière. Les vues dominantes permettent de visualiser l’ensemble de l’ancienne exploitation avec des mises en scène sur les fronts calcaires. Une structure de type belvédère en charpente bois agrémentera l’aménagement.

• MERLON PÉRIPHÉRIQUE

Dans le cadre du réaménagement de la carrière, un merlon à vocation paysagère sera présent sur la plus grande partie de la périphérie du site, il participera à l’intégration optimale du site et de ses abords. Ce merlon d’une hauteur modérée sera issu, pour sa plus grande partie, de la reprise et de la réduction du merlon acoustique mis en place au début de l’autorisation et ayant pour fonction de réduire l’impact sonore du site aux alentours de la carrière. Ainsi ce merlon présentera une hauteur comprise entre 1 et 3 m et la végétation qui s’y sera développée au cours de l’autorisation sera conservée.

Il aura également un rôle dans la mise en sécurité du site. En effet, afin de garantir la sécurité du public et notamment des promeneurs et autres utilisateurs des abords, la végétation dense sur ce petit relief limitera fortement les intrusions notamment au droit des secteurs où des fronts abrupts réaménagés seront présents. Rappelons également que la clôture périphérique et les haies paysagères réduiront les possibilités de pénétrer sur le site.

Ainsi, la remise en état permettra d’obtenir sur l’ensemble de la partie réaménagée, une mosaïque d’habitats présentant un intérêt agricole, écologique et paysager. Cette diversité des structures et des motifs assurera également une meilleure intégration paysagère du site et une plus grande attractivité pour la promenade.

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Valorisation pédagogique et touristique du site La présence de la piste cyclable au sud du site constitue un atout majeur pour la valorisation du projet de réaménagement de la carrière. La création d’une zone aménagée pour accueillir les promeneurs et cyclistes permettra à la fois d’offrir un espace de détente ombragé, avec des bancs et des tables de piques-niques, et également une vue panoramique sur l’ensemble de la carrière. Dans la continuité de la charte graphique actuelle (de la voie verte) de nouveaux panneaux didactiques et un parcours de découverte peuvent être mis en place, afin de sensibiliser les promeneurs sur la nature du site, sa géologie et ses enjeux environnementaux.

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8.5 - ESTIMATION DU COUT DES OPERATIONS DE REAMENAGEMENT

Le tableau ci-dessous détaille les principaux postes et coûts concernant la remise en état et le réaménagement de la carrière de Briod-Conliège. Ces travaux seront réalisés de manière coordonnée à l’exploitation et finalisés lors des 6 derniers mois de l’autorisation.

Les coûts de mise en œuvre des aménagements écologiques sont définis dans les chapitres 9.6 et 11.

Opérations Quantité PU en € Coût en € 2,1 millions de Terrassement / Remodelage des fronts de taille 0,5 1 050 000 m3 Végétalisation du remblai nord-est 54 000 m² 0,1 5 400

Végétalisation du carreau d’exploitation 14 400 m² 0,1 1 440

Plantation de 12 ha de boisement (arbres et arbustes) 18 000 plants 10 180 000

Réalisation de pierriers 35 000 m3 1,2 42 000

Réalisation de mares 3 5 000 15 000

Création d’un belvédère et d’un sentier pédestre 1 50 000 50 000

Suppression du merlon acoustique 550 75 41 250

Démontage des structures et des installations 1 50 000 TOTAL 1 435 090

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9 - MESURES PREVUES POUR EVITER ET REDUIRE LES INCIDENCES NEGATIVES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE

9.1 - GENERALITES ET CONCEPT DE MESURE D’EVITEMENT ET DE REDUCTION

Conformément au Code de l’Environnement et son article R122.5, ce chapitre présente « Les mesures prévues par le maître de l'ouvrage pour : éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire les effets n'ayant pu être évités ; compenser, lorsque cela est possible, les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité. »

Il est mis en avant la séquence « Eviter, Réduire, Compenser » ou « ERC » qui définit une hiérarchie des mesures à mettre en œuvre en fonction des impacts identifiés dans le chapitre Effet.

Ainsi, les mesures d’atténuation permettant de tendre vers un projet de moindre impact sont détaillées ci-dessous, avec par ordre de priorité décroissantes : 1. Mesures d’évitement (ME) : elles permettent d’éviter le dommage dès la conception du projet, impliquant parfois une modification du projet initial comme par exemple la modification du périmètre d’exploitation. Elles sont à privilégier, tout particulièrement lorsqu’un site à enjeu environnemental majeur ou fort est concerné ; 2. Mesures de réduction (MR) : mesures permettant de limiter les impacts pressentis relatifs au projet. Ces mesures interviennent lorsque les mesures d’évitement ne sont pas envisageables techniquement ou économiquement. 3. Mesures de compensation (C) : elles visent à compenser les incidences négatives du projet sur l’environnement, s’il subsiste un dommage résiduel notable. Elles ne doivent être envisagées qu’en dernier recours. Ces mesures sont développées au chapitre suivant.

Rappelons que ces différentes mesures sont définies de manière proportionnée aux enjeux.

Les impacts résiduels, sont qualifiés d’acceptables par le milieu s’ils sont suffisamment faibles pour ne pas devoir nécessairement être compensés. Dans le cas contraire, des mesures compensatoires doivent être mise en œuvre.

En lien avec les mesures de la séquence ERC, les mesures d’accompagnement et de suivi permettent d’assure la bonne réalisation des mesures et de leurs impacts positifs sur le projet.

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Toutes les mesures d’Evitement, de Réduction et de Suivi du projet sont définies dans le chapitre suivant. Après évaluation des impacts résiduels, les mesures Compensatoires, seront détaillées (cf. chapitre 10).

Dans le cadre de ce dossier, LCJ s’est fortement impliquée dans la démarche « ERC » et a accordé une place majeure aux mesures d’Evitement, plus particulièrement lors de la définition du périmètre. En effet, l’extension était initialement prévue en direction du nord, et suite aux premiers inventaires réalisés, une refonte totale du dossier et du périmètre sollicité a été engagée par LCJ, évitant des zones très sensibles d’un point de vue écologique.

Des mesures de réductions sont ensuite identifiées, en lien avec l’activité et le périmètre défini. Il est à noter que nombre de ces mesures sont déjà en place, dans le cadre de l’autorisation existante et qu’elles seront renforcées dans le cadre de cette demande de renouvellement et d’extension de la carrière.

Enfin, des mesures de compensation sont proposées, plus spécifiquement pour le volet faune-flore.

Ce projet de renouvellement et d’extension de la carrière de Briod-Conliège vise, après la mise en place des différentes mesures et après réaménagement du site, un gain de biodiversité et de surfaces agricoles.

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9.2 - MESURES CONCERNANT LA CONSOMMATION ENERGETIQUE ET LE CLIMAT

9.2.1 - Mesures concernant la consommation énergétique L’exploitation de la carrière présente un impact faible sur la consommation énergétique, aussi bien en carburant qu’en consommation électrique. Toutefois, LCJ mettra en œuvre des mesures visant la sobriété énergétique.

Objectifs et effets attendus : réduire la consommation énergétique et l’émission de gaz à effet de serre Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière et les sous-traitants. Caractéristiques et modalités techniques : Les engins seront récents, régulièrement entretenus, et performant pour ce qui concerne les consommations de GNR.

LCJ organisera une formation à l’éco-conduite pour ses différents collaborateurs.

La circulation des engins sur le site est optimisée pour réduire les consommations en carburant. LCJ s’est équipée d’une nouvelle unité mobile de concassage criblage, faisant office de nouvelle unité primaire et reliée à l’installation fixe (secondaire et tertiaires) par un convoyeur à bande. Cette installation mobile sera positionnée au plus près des fronts d’exploitation limitant ainsi fortement les aller-retours des engins pour le transport des matériaux bruts du front de taille à l’installation.

Parallèlement, rappelons que le maintien de la production de granulats au plus près des sites les consommant assure une optimisation des distances de transport et une réduction de la consommation de carburant par les transporteurs.

Le projet prévoit également l’accueil de matériaux inertes en provenance des principaux chantiers de déconstruction et de terrassement de la zone de chalandise. L’expérience montre que les camions venant chargés de matériaux inertes repartent le plus souvent à charge, avec des granulats. Cette pratique des contre-voyages permet de réduire le nombre de kilomètres parcourus par les camions et donc de limiter la consommation énergétique de ces derniers et les émissions de gaz à effet de serre.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : Application de la mesure sur l’ensemble de la zone de chantier.

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9.2.2 - Mesures concernant le climat et la vulnérabilité du projet aux changements climatiques L’exploitation de la carrière, bien qu’émettrice de gaz à effet de serre, n’induira pas de modifications climatiques mesurables, et aucune mesure n’est forcément nécessaire.

Toutefois, LCJ veillera, dans la mesure de ses possibilités, à mettre en œuvre les meilleures techniques existantes en termes d’environnement visant à limiter les GES. Les mesures présentées ci-dessus visant à limiter les consommations énergétiques seront également favorables à cette thématique du changement climatique.

9.2.3 - Evaluation des incidences résiduelles sur la consommation énergétique et le climat Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Consommation Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme énergétique Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Très faible Négatif Direct Permanent Moyen terme Climat Réaménagement Nulle - - - - Vulnérabilité au Exploitation Très faible Négatif Direct Permanent Moyen terme changement Réaménagement Nulle - - - - climatique

9.3 - MESURES CONCERNANT LA TOPOGRAPHIE, LES SOLS ET LA STABILITE DES TERRAINS

L’essentiel des mesures d’évitement détaillées ci-dessous, sont déjà appliquées sur la carrière de Briod-Conliège, conformément à l’arrêté préfectoral en vigueur autorisant l’exploitation. Ces mesures sont rappelées et développées ci-dessous.

9.3.1 - Mesures concernant la topographie et les sols 9.3.1.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : éviter les pollutions accidentelles ou accidentelles des sols par les hydrocarbures Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants en charge de l’entretien et du ravitaillement Caractéristiques et modalités techniques : Les engins sont récents, en contrat full service (engins en location avec entretien et réparation par le concessionnaire). Ils sont donc régulièrement entretenus et sont à jour de leurs vérifications générales périodiques. Ainsi les engins sont en bon état de fonctionnement, ce qui évite les risques de fuite ou de rupture de flexibles.

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Dès qu’une situation à risque est identifiée, la machine est immédiatement arrêtée et les réparations effectuées. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble des zones de chantier de la carrière

Objectifs et effets attendus : éviter les pollutions chroniques (égouttures) ou accidentelles des sols par les hydrocarbures Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants en charge de l’entretien et du ravitaillement Caractéristiques et modalités techniques : Les entretiens courants sur les engins, la distribution de carburant et le lavage des véhicules sont effectués sur l’aire étanche existante, pentée munie d’un bassin de collecte avec décanteur-déshuileur. Les entretiens lourds des engins ne seront pas réalisés sur le site, mais dans l’atelier technique du concessionnaire. Le décanteur-déshuileur relié à l’aire étanche est constitué d’un séparateur d’hydrocarbures de classe 1 garantissant une concentration du rejet en hydrocarbures inférieure à 5 mg/l. Il est muni d’un obturateur automatique vérifié régulièrement. En cas d’obturation due à la présence d’une concentration importante d’hydrocarbures, le rejet dans le sous-sol serait rendu impossible et l’eau souillée s’accumulerait au droit de l’aire étanche ; un pompage et un nettoyage du séparateur et de l’aire étanche seraient alors immédiatement mis en œuvre. Enfin, de manière préventive, le séparateur est vidangé annuellement et les liquides pompés sont évacués vers une filière d’élimination adaptée. Précisons également que ce dispositif est régulièrement contrôlé par le responsable du site et que les rejets en sortie font l’objet d’une analyse annuelle visant leur conformité aux seuils réglementaires. Toutes ces mesures permettent de garantir que les eaux pluviales de l’aire étanche transiteront bien par le séparateur et qu’elles ne s’infiltreront pas directement dans le massif calcaire. Le ravitaillement des engins peu mobiles (pelles) sera réalisé au-dessus d’une aire étanche mobile.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter, avec une fréquence annuelle. Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : au droit de l’aire étanche et des engins peu mobiles.

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Objectifs et effets attendus : éviter les pollutions accidentelles des sols par les hydrocarbures

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Le Gasoil non routier, nécessaire au bon fonctionnement des engins de chantier et du concasseur mobile, est stocké dans une cuve aérienne à double paroi d’une capacité de 10 000 L, située dans le local implanté sur l’aire étanche. Les huiles et lubrifiants sont également stockés dans ce bâtiment et installés sur des bacs de rétention d’une capacité au moins égale au volume stocké.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure au droit de l’aire de stockage

Objectifs et effets attendus : éviter les pollutions accidentelles des sols par les hydrocarbures Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants en charge du ravitaillement Caractéristiques et modalités techniques : plusieurs types de mesures : - Toute fuite identifiée sur un flexible fera l’objet de l’arrêt de l’engin et d’une réparation immédiate ; - Le ravitaillement des engins mobiles (dumpers, chargeuses) se fait sur l’aire étanche à l’aide d’un pistolet muni d’un arrêt automatique permettent d’éviter tous débordements et toutes égouttures. Pour les engins peu mobiles (pelles, concasseurs), le ravitaillement se fait sur la zone en chantier. La pompe de ces engins est munie d’arrêt automatique évitant également les égouttures ; - Le camions citerne venant remplir la cuve de carburant sur le site, est soumis à la règlementation ADR, encadrant le transport de matière dangereuses ; - Le plan de circulation de la carrière permet d’éviter le risque d’accident sur site entre les engins et autres véhicules et prévoit une vitesse limitée. En cas d’accident ou de pollution, une procédure d’alerte sera établie et un suivi sera mis en place au droit des sources. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure au droit de l’aire étanche et des engins peu mobiles

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Objectifs et effets attendus : éviter les pollutions organiques des sols

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : sur site, les sanitaires sont équipés d’un assainissement autonome réglementaire et vérifié par le SPANC. Ce dernier est vidangé périodiquement

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : application de la mesure au droit des locaux vestiaires/sanitaires

9.3.1.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : réduire les risques de pollutions accidentelles des sols par les hydrocarbures Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants Caractéristiques et modalités techniques : Si les engins sont régulièrement entretenus, un déversement accidentel est susceptible de survenir (rupture de flexible par exemple). Ainsi, l’exploitant dispose, à proximité de l’aire étanche et dans chaque engin, de produits anti-dispersifs et absorbants à utiliser en cas de déversement accidentel. Ces kits absorbants d'intervention anti- pollution comprennent des feuilles et boudins absorbants, des équipements de protection et des sacs de récupération. De la terre de diatomée est également disponible dans les locaux de l’aire étanche et dans l’atelier permettant l’absorption de éventuelles égouttures ou fuite d’hydrocarbures. En cas de fuite importante, les matériaux souillés seront préférentiellement récupérés à l’aide de la chargeuse avant d’être stockés sur l’aire de rétention ou bac de déchets souillés. Tous les matériaux souillés (terres, boudins et feuilles absorbantes, terres de diatomée…) seront évacués via une filière agréée de traitement. L’ensemble du personnel en activité sur le site est formé à ces procédures d’urgence de gestion d’une pollution aux hydrocarbures.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble de la carrière

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Objectifs et effets attendus : conserver les propriétés des terres de découvertes jusqu’à leur réutilisation lors du réaménagement Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : le décapage sélectif des terres de découvertes sera réalisé progressivement par phase au fur et à mesure de l’avancée de l’exploitation et en dehors des périodes de grand vent (sur sol non détrempé). Le stockage de ces terres végétales qui seront utilisés pour la remise en état du site doit permetre de conserver leurs propriétés.

Ainsi, les merlons réalisés avec les terres de découvertes seront de faible hauteur et le stockage de courte durée. Il convient également d’éviter tout écrasement, compression ou laminage de la terre végétale (horizon humifère).

La végétalisation des secteurs remblayés sera réalisée au fur et à mesure, dans le cadre de la remise en état agricole ou forestière. Elle permettra également de limiter notamment les phénomènes d’érosion des terrains ou d’envols des éléments les plus fins. Les calcaires altérés (plaquettes) seront utilisés dans le cadre de la mise en place des aménagements nécessaires au bon fonctionnement de la carrière (merlon anti bruit). Dans le cadre du réaménagement, la mise en œuvre des terres sera réalisée selon les règles de l’art et les préconisations du CEMAGREFF de manière à préserver leurs caractéristiques.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur les zones de découvertes et de stockage des terres

Objectifs et effets attendus : S’assurer du caractère inerte des déchets acceptés sur le site Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Le personnel du site s’assurera, que les déchets accueillis dans le cadre des opérations de remise en état de la carrière soient bien inertes. Il vérifiera que les déchets soient conformes à la liste de l’annexe1 de l’arrêté du 12 décembre 2014. Si le déchet ne fait pas partie de cette liste, il sera alors vérifié son caractère inerte, conformément à l’annexe II de ce même arrêté (test de lixiviation et test en contenu total). Un contrôle visuel sera réalisé à l’arrivé du camion sur la bascule et lors du dépotage. Les déchets seront dépotés sur une surface dédiée avant d’être poussés sur une hauteur inférieure à 5 m. En aucun cas, ils ne seront dépotés directement dans la pente.

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De manière aléatoire, des prélèvements seront réalisés et des analyses seront effectuées de manière à vérifier le caractère inerte des matériaux acceptés.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : Env. 300 €/analyse de terre Localisation : à l’entrée de la carrière, au niveau du pont bascule, et sur la zone de dépotage

Objectifs et effets attendus : optimiser l’intégration de la carrière dans le contexte topographique local Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : la mise en œuvre du projet de réaménagement à l’avancement tend à réduire les incidences à long terme de la carrière. Ainsi, une partie des terrains sera remblayée jusqu’au terrain naturel, à l’aide de matériaux de découvertes, de stériles de production et de matériaux inertes extérieurs. Deux principaux secteurs sur la carrière seront remblayés à l’aide des stériles adossés sur les anciens fronts d’exploitation, au nord-est et au sud- ouest.

Les fronts d’exploitation seront réaménagés, talutés et mis en sécurité. Des irrégularités seront créées dans les fronts lors du réaménagement final permettant d’accrocher la lumière, de jouer sur des contrastes, de créer des effets d’ombre qui animeront la surface pour une intégration harmonieuse dans le paysage et la topographie locale. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter jusqu’à la remise en état Coût de la mesure : Inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble de la carrière

9.3.2 - Mesures concernant la stabilité des terrains 9.3.2.1. Mesures d’évitement Aucune mesure d’évitement n’est proposée.

9.3.2.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : garantir la stabilité des terrains adjacents à la carrière

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière

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Caractéristiques et modalités techniques : une bande minimale de 10 m est maintenue entre la limite d’exploitation et la limite d’autorisation conformément à l’article 14 de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994.

Le long des limites sud (zone d’extension), cette distance est portée à 20 m, voir plus localement (à l’est et à l’ouest). Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : sans surcoût Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre d’autorisation d’exploiter de la carrière

Objectifs et effets attendus : s’assurer de la stabilité des fronts de taille et de l’absence de danger Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel du site Caractéristiques et modalités techniques : Lors de l’exploitation de la carrière, toutes les mesures seront prises pour prendre en compte la fracturation et les instabilités du massif rocheux. Les plans de tirs seront adaptés par le boutefeu en charge du tir pour prendre en compte les éventuelles fracturations présentes dans le massif. Les charges seront définies de manière à éviter les effets arrière. Après chaque tir de mine, le chef de site accompagné du boutefeu vérifieront l’absence de danger ou la présence de cavités. Si nécessaire, les fronts seront purgés à l’aide de la pelle pour limiter les risques de chute de blocs. Chaque front ne faisant l’objet d’une extraction sera protégé en pied et au sommet par un piège à cailloux permettant de limiter la chute d’éléments à la base du front. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter

Coût de la mesure : sans surcoût Localisation : application de la mesure au niveau des fronts d’exploitation

Objectifs et effets attendus : garantir la stabilité des fronts d’exploitation et l’absence de risque d’éboulements liés à présence de cavités Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel du site

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Caractéristiques et modalités techniques : Si une cavité venait à être mise à jour, le chantier serait immédiatement arrêté au droit de la zone identifiée. LCJ contactera alors le Comité Spéléologique Régional Bourgogne Franche-Comté, avec qui elle va signer une convention, visant l’investigation et la reconnaissance du karst. Cette intervention permettra aux spéléologues de cartographier et d’acquérir des connaissances concernant le patrimoine souterrain, et à LCJ d’exploiter le gisement par la suite en sécurité en prenant en compte les formations karstiques.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : sans surcoût

Localisation : application de la mesure au niveau des zones d’exploitation

Objectifs et effets attendus : garantir la stabilité des zones remblayées à l’aide des stériles de production ou les matériaux inertes entrant sur le site Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Les apports de matériaux inertes extérieurs ainsi que les stériles de production seront mis en place par couches successives sur des hauteurs ne dépassant 5 m, ce qui permettra de garantir la stabilité de la zone remblayée. D’autre part la pente finale de ces secteurs correspondra à la pente d’équilibre des matériaux, comprise entre 20 et 30°. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : sans surcoût Localisation : application de la mesure au niveau des zones remblayées

Objectifs et effets attendus : garantir la stabilité des fronts d’exploitation et la mise en sécurité de la carrière après la remise en état Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : les risques d’instabilité des fronts de taille après la phase de réaménagement seront minimisés par la mise en place des mesures suivantes : Les différents fronts seront purgés pour limiter les chutes de matériaux, Des pièges à cailloux seront mis en place au pied de chaque front pour contenir les éventuelles chutes de matériaux résiduel, Certains fronts seront talutés à l’aide des stériles de production et revégétalisés.

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : application de la mesure au niveau des fronts de taille

9.3.3 - Modalités de suivis des mesures

Objectifs et effets attendus : garantir une exploitation conforme aux phasages et aux prescriptions de l’autorisation d’exploiter Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière accompagné par un topographe

Caractéristiques et modalités techniques : l'exploitant établira annuellement un plan topographique orienté de la carrière sur fond cadastral, sur lequel sont mentionnés : l’emprise des infrastructures (installations - pistes - stocks ...), le positionnement des fronts, l’emprise des chantiers (découverte - extraction - parties exploitées non remises en état ...), l’emprise des zones remises en état, les courbes de niveau ou cote d’altitude des points significatifs. Ce plan est tenu à la disposition de l’Inspection des Installations Classées. Phasage de la mesure et calendrier d’application : Levé topograhique annuel durant toute la durée d’autorisation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre d’autorisation d’exploiter de la carrière

Objectifs et effets attendus : vérifier la conformité des eaux vis-à-vis de la réglementation Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : l’efficacité du séparateur sera vérifiée annuellement, par un prélèvement d’eau en sortie. Les différents paramètres listés dans l’arrêté ministériel du 24 septembre1994 seront analysés. Rappelons également que ce séparateur est vidangé annuellement.

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : env. 300 €/an

Localisation : séparateur

9.3.4 - Evaluation des incidences résiduelles sur la topographique, les sols et la stabilité des terrains Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Exploitation Faible Négatif Topographie Direct Permanent Court terme Réaménagement Faible Positif Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Sols Réaménagement Nulle - - - - Stabilité des Exploitation Faible Négatif Temporaire Court terme Direct terrains Réaménagement Faible Positif Permanent Moyen-terme

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9.4 - MESURES CONCERNANT LES EAUX SUPERFICIELLES ET SOUTERRAINES

L’essentiel des mesures d’évitement détaillées ci-dessous, sont déjà appliquées sur la carrière de Briod-Conliège, conformément à l’arrêté préfectoral en vigueur autorisant l’exploitation. Ces mesures sont rappelées et développées ci-dessous. D’autre part, de nombreuses mesures visant à préserver la qualité des sols et des sous-sols permettent également la protection des eaux superficielles et souterraines.

9.4.1 - Mesures concernant les eaux superficielles et souterraines 9.4.1.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : éviter les pollutions des eaux par des produits de synthèse Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : pour l’entretien de la couverture herbacée sur le site, l’utilisation de produits phytosanitaires sera proscrite et la fauche mécanique sera favorisée pour l’entretien des abords du site Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble de la carrière et ses abords (zone de débroussaillement)

9.4.1.2. Mesures de réduction

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Objectifs et effets attendus : limiter les infiltrations trop rapides d’eau susceptible d’être chargée en MES Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de site et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Le projet d’exploitation conduira, à terme, à une fosse d’extraction partiellement remblayée (secteur nord-est et sud-ouest), légèrement penté en direction de l’est. Lors de l’exploitation du site, les eaux s’écouleront sur le carreau comme c’est actuellement le cas, et s’infiltreront à la faveur des nombreuses fractures et diaclases présentes dans le massif calcaire. L’exploitant mettra en œuvre différentes mesures visant à favoriser l’infiltration diffuse des eaux dans le massif calcaire et à limiter les apports d’eau turbide dans le karst lors des épisodes pluvieux les plus importants. Ces mesures sont les suivantes :  L’analyse des effets, complétée par la note hydrogéologique de M. Soncourt, a montré que la part la plus importantes des fines était produite au droit de l’installation de traitement et le long des pistes notamment celles empruntées par les camions venant au droit des stocks, autour de l’installation. Afin de limiter les consommations d’eau issues réseau nécessaires pour le rabattage des poussières, un bassin de récupération des eaux pluviales d’un volume de 1500 m3 sera mis en place en aval de l’installation de traitement et collectera une part importante des eaux potentiellement chargées en particules fines sur une surface d’environ 2 ha. Le passage de ces eaux dans un décanteur puis dans le bassin permettra aux particules les plus fines de sédimenter. Elles ne seront donc pas susceptibles de rejoindre le karst. En fonctionnement normal, ces eaux seront utilisées pour rabattre les poussières au niveau des concasseurs, des cribles ou de certaines chutes de tapis, à hauteur d’environ 10 000 m3/an. Elles pourront aussi être pompées pour l’arrosage des pistes. En cas d’épisode pluvieux exceptionnels ou d’un trop-plein du réservoir, une surverse permettra d’évacuer les eaux excédentaires qui s’infiltreront d’abord de manière diffuse dans le remblai de stériles d’exploitation avant de rejoindre le massif calcaire sans générer de turbidité. Il n’y aura donc pas d’exutoire unique susceptible de générer une concentration de fines en un point.  Sur le carreau d’exploitation, légèrement penté en direction de l’est sur la surface stratigraphique du toit du Bajocien, des cordons de stériles de 50 cm de haut ou des ressauts topographiques seront disposés perpendiculairement à la pente, tous les 150 m environ. Ces aménagements, qui pourront être définitifs (avec la mise en place de haie), auront pour but de limiter les vitesses de ruissèlement et de favoriser l’infiltration diffuse sur l’ensemble de la surface du carreau de la carrière. Cette mesure évitera par la même occasion les concentrations d’eau importante au pied des fronts et les infiltrations massives au droit d’ouvertures préférentielles.

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 Toute diaclase ou continuité importante sera prise en compte et fera l’objet d’actions visant à limiter drastiquement l’infiltration massive et immédiate d’eau au sein de ces fractures. Dans la grande majorité des cas, il s’agira de combler l’ouverture à l’aide de stériles qui auront pour rôle de ralentir l’infiltration. Cependant, et en lien avec la mesure MR 13, si une cavité importante venait à être découverte, LCJ se rapprochera alors d’un hydrogéologue qui définira les risques pouvant être associés à la cavité (risque d’effondrement, de relation directe avec le réseau actif, d’écoulement temporaire en période de fortes pluies), les surveillances éventuelles à mettre en place (par exemple évolution d’un remplissage argileux, détection de présence d’eau, mesure du niveau de l‘eau…) et les protections à prévoir : comblement avec des matériaux de granulométrie adaptée, couverture par un ouvrage maçonné avec maintien d’un accès ou non, mise en place d’une margelle pour détourner les eaux de ruissellement. L’Inspecteur des installations classées sera informé de toute découverte significative et des mesures spécifiques proposées. Toutes ces mesures seront efficaces pour réduire efficacement les phénomènes de concentration en fines au niveau des points bas, et à permettre une infiltration diffuse et efficace des eaux pluviales au droit des fissures et diaclases sans générer de pic de turbidité.

Par la suite et dans le cadre du réaménagement, les différents éléments qui seront mis en place (pelouses sèches, boisements, bosquets…) limiteront très fortement les écoulements sur le carreau, qui seront alors quasiment inexistants. Cette situation post exploitation sera très similaire à la situation actuelle du premier plateau. Ces mesures limiteront l’impact identifié comme faible à modéré de la carrière sur les eaux karstiques et plus particulièrement la turbidité. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre durant les phases d’exploitation et de réaménagement des secteurs exploités Coût de la mesure : Inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : application de la mesure sur les secteurs réaménagés de la carrière

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Objectifs et effets attendus : réduire les risques de malveillance et les dépôts sauvages

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : l'accès au site est fermé par un portail et par une clôture associée localement à un merlon empêchant les accès non contrôlés et donc les dépôts sauvages et intempestifs de déchets susceptibles de polluer les eaux souterraines par lixiviation. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter

Coût de la mesure : inclus dans le coût de la clôture. Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière.

9.4.2 - Mesures et modalités de suivis Les effets attendus des différentes mesures proposées sont l’atténuation des incidences résiduelles du projet sur les risques de perte d’intégrité de la qualité des eaux (pollution).

Concernant aussi bien les sols que les eaux, les suivis suivants seront réalisés : - Analyses annuelles en sortie de décanteur déshuileur (MS17) - Analyse de terres acceptées dans le cadre du réaménagement du site (MR09)

9.4.3 - Evaluation des incidences résiduelles sur les eaux superficielles et souterraines Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Eaux de surface : Exploitation Fonctionnement Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Qualité des eaux Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Risques inondation Nulle - - - - Réaménagement Eaux souterraines : Exploitation Modérée Positif Direct Temporaire Court terme Ressource minérale Réaménagement Nulle - - - - Régime des eaux Exploitation Nulle - - - - souterraines Réaménagement Exploitation Très faible Négatif Direct Temporaire Court terme Qualité des eaux Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Captage AEP Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Usage des eaux Nulle - - - - Réaménagement

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9.5 - MESURES CONCERNANT LE MILIEU ATMOSPHERIQUE ET LA COMMODITE DU VOISINAGE

9.5.1 - Mesures concernant la qualité de l’air 9.5.1.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : éviter l’émission de polluants dans l’atmosphère Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants

Caractéristiques et modalités techniques : afin de limiter la consommation de carburant, les engins seront entretenus régulièrement afin de maintenir au plus bas niveau les consommations de carburant. En parallèle, le chef d’exploitation veillera à ce que les moteurs des engins soient coupés lors de longue période d’inactivité. Les engins utilisés sur le site fonctionnent avec de l’Ad Blue (eau + urée) qui permet de limiter très fortement les émissions d’Oxydes d’Azote (Nox). De la même manière, les camions utilisés pour évacuer les granulats vers les différents chantiers ou points fixes sont pour leur très grande majorité récents et équipés des nouvelles technologies visant une réduction forte des émissions d’oxyde d’azote (motorisation euro 6 avec filtres à particules ou Ad Blue).Ainsi, les émissions de particules liées au projet et aux transports sont maitrisées et n’auront pas d’impact sur les populations riveraines, d’autant plus qu’aucune habitation n’est présente le long de la route jusqu’à l’embranchement avec la RD 471, axe structurant et dimensionné pour un trafic dense de véhicules et de poids-lourds. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

9.5.1.2. Mesures de réduction Au vu de la faible incidence du projet sur la qualité de l’air, aucune mesure de réduction n’est préconisée.

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9.5.2 - Mesures concernant les émissions sonores 9.5.2.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : éviter les émissions de bruits générés par la carrière en période nocturne

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants Caractéristiques et modalités techniques : La carrière fonctionnera uniquement en période diurne (plage horaire 7h -22h d’après l’arrêté ministériel du 23 janvier 1997) Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter

Coût de la mesure : sans surcoût Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

9.5.2.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : réduire les bruits générés par la carrière dans l’environnement Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants. Caractéristiques et modalités techniques : afin de limiter les émissions sonores, les engins et les installations de traitement seront entretenus régulièrement afin de garantir un niveau de bruit le plus bas possible. En parallèle, un entretien régulier des pistes d'exploitation et d'accès à l’installation sera réalisé afin d'éviter les bruits de chocs liés à d'éventuelles dépressions dans les pistes (claquements de bennes vides). Le concasseur mobile primaire sera positionné autant que possible à proximité des fronts de taille pour limiter les émissions sonores. La vitesse de circulation est limitée à 25 km/h dans l’emprise de la carrière afin de limiter le bruit des moteurs des engins. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

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Objectifs et effets attendus : réduire les bruits générés par la carrière dans l’environnement

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants Caractéristiques et modalités techniques : Les avertisseurs de recul à large bande de fréquences ou à fréquences mélangées (cri du lynx), seront utilisés, en lieu et place des bips de recul classiques. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter

Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

Objectifs et effets attendus : réduire les émergences sonores au droit des premières habitations Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Suite à l’étude acoustique réalisée dans le cadre de ce dossier, il a été montré qu’en l’absence de mesures, les émergences liées aux émissions sonores de la carrière ne sont pas conformes au droit des premières habitations, au sud du site. Ces valeurs élevées d’émergence s’expliquent par la modélisation acoustique qui considère la situation la plus défavorable pour la phase en cours, c’est à dire avec tous les engins fonctionnant en même temps (foreuse, chargeuse et dumper pour la découverte) et au plus proche des limites du site. Ainsi, un merlon anti-bruit permettra de limiter les émissions sonores au niveau des premières habitations. Ce dernier présentera, en fonction des secteurs une hauteur comprise entre 5 et 10 m. Il sera implanté dans la bande sécurité de 20 m de large dans la partie sud du projet (limite sud, sud-est et sud-ouest), au cours des phases 2 et 3 pour être pleinement opérationnel à partir de la phase 4. Des mesures de niveaux de bruits seront régulièrement réalisés (tous les trois ans) de manière à vérifier les niveaux sonores en limites de site et les émergences. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : Le coût du merlon est estimé à 150 € le mètre linéaire, soit environ 100 000 € au total Localisation : le merlon sera implanté au sud du site selon le plan ci-dessous :

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9.5.3 - Mesures concernant les émissions de poussières 9.5.3.1. Mesures d’évitement Aucune mesure d’évitement n’est préconisée.

9.5.3.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : réduire les émissions de poussières dans l’environnement générées par les activités de la carrière Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le personnel de la carrière et les sous- traitants Caractéristiques et modalités techniques : Les émissions de poussières ont été identifiées comme un enjeu prioritaire par LCJ, notamment lors des périodes les plus sèches. De très nombreuses mesures ont été mises en place sur le site et des progrès importants ont été faits concernant la réduction de ces émissions. On peut noter : Le capotage de la majorité des tapis de l’installation, Le bardage des cribles et des concasseurs,

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L’aspersion des concasseurs et des chutes de tapis (système RAM), La mise en place d’une manche télescopique en sortie du tapis des sables, La construction de deux hangars à sables, La mise en place d’un laveur de roues en sortie de site, Le bâchage des camions de matériaux sableux, Limitation de la vitesse sur le site : 25 km/h. Ces mesures seront renforcées dans le cadre de la future autorisation, notamment au niveau du poste primaire. La mise en place du merlon acoustique permettra également de limiter les émissions de poussières à l’extérieur du site. D’autre part, dès la première année de l’autorisation, un bassin de récupération des eaux pluviales d’un volume de 1500 m3 sera mis en place en contrebas de l’installation de traitement. Il recueillera l’ensemble des eaux présentes au droit de l’installation de traitement, ces dernières seront réutilisées pour limiter les envols de poussières au niveau de l’installation de traitement (pulvérisation d’eau) ou au droit des pistes (arrosage). Ce bassin permettra aussi de limiter drastiquement les consommations d’eau issues du réseau AEP. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

9.5.4 - Mesures concernant les vibrations 9.5.4.1. Mesures d’évitement Aucune mesure d’évitement n’est préconisée.

9.5.4.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : limiter les vibrations liées aux tirs de mines et garantir l’intégrité des habitations les plus proches Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière et le personnel en charge du minage Caractéristiques et modalités techniques : LCJ s’engage à ne pas dépasser la valeur seuil de 5 mm/s au droit des premières habitations, cette valeur est bien inférieure à celle définie par l’arrêté ministériel de 22 septembre 1994 modifié (10 mm/s). Cette mesure forte permettra de garantir l’intégrité des habitations les plus proches. A cette fin, toutes les techniques de minage seront mises en œuvre pour respecter cet engagement. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter

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Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

Objectifs et effets attendus : limiter les vibrations liées aux tirs de mines et garantir la sécurité et l’intégrité des habitations les plus proches Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière et le personnel en charge du minage. Caractéristiques et modalités techniques : LCJ fait appel, pour l’extraction de son gisement, à du personnel spécialisé en forage minage qui met en œuvre des techniques modernes, réduisant ainsi l’impact vibratoire des tirs de mine. Les tirs sont réalisés par micro-retards, avec des charges unitaires réduites, limitant ainsi les vitesses particulaires enregistrées au droit des habitations. Les plans de tirs sont adaptés aux caractéristiques du gisement et l’implantation des mines prend en compte la présence de fractures, de dolines ou le pendage des couches géologiques. Par ailleurs, les explosifs nécessaires à la bonne marche de l’exploitation sont transportés selon la législation en vigueur. Il n’y aura pas de stockage d’explosif sur la carrière ; les tirs de mine sont effectués dès réception des explosifs sur la carrière et les éventuels excédents de tir repris par le fournisseur.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

Objectifs et effets attendus : limiter les vibrations liées aux tirs de mines et garantir la sécurité l’intégrité des habitations les plus proches Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière et le personnel en charge du minage Caractéristiques et modalités techniques : Les tirs de mines et plus particulièrement les charges unitaires (charges explosant à un instant t) seront adaptés à la nature du gisement de manière à générer les vibrations les plus faibles possibles pour réduire efficacement le ressenti des vibrations et la sensation de gêne pour les riverains. Dans tous les cas, LCJ s’engage à ne pas dépasser la valeur seuil de5 mm/s, bien inférieure aux préconisations réglementaires. Phasage de la mesure et calendrier d’application : Cette mesure sera applicable plus particulièrement au cours des phases 4, 5, et 6, lorsque les fronts se rapprocheront des premières habitations, au sud des limites du site. Une étude de propagation des ondes vibratoires propre au

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site sera menée pour définir précisément les plans de tir et les charges unitaires, de manière à respecter les engagements pris par LCJ. Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure au niveau des fronts sud de l’exploitation

9.5.5 - Mesures concernant les émissions lumineuses Les incidences liées aux émissions lumineuses sont faibles et ponctuelles, et circonscrites au fond de fosse où un éclairage du site est présent pour des raisons de sécurité en période crépusculaire en hiver. Aucune mesure n’est préconisée.

9.5.6 - Mesures concernant les émissions d’odeurs, de chaleur et radiation Au vu des incidences nulles du projet vis-à-vis de ces items, aucune mesure n’est préconisée.

9.5.7 - Modalités de suivis des mesures

Objectifs et effets attendus : garantir le respect règlementaire des émissions sonores

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière accompagné d’un bureau d’études Caractéristiques et modalités techniques : l’exploitant réalisera un suivi tous les 3 ans des émissions sonores liées à l’exploitation ou lors de modifications apportées aux installations. Ce suivi portera sur les 3 zones à émergence réglementée identifiées ainsi qu’aux points en limite de propriété. Les émissions sonores contrôlées devront être conformes aux dispositions de l’arrêté du 23 janvier 1997. Les rapports de suivi sont tenus à la disposition de l’Inspection des Installations Classées. Phasage de la mesure et calendrier d’application : tous les 3 ans

Coût de la mesure : réalisation d’un suivi acoustique = 1 500 € HT soit 1 500 x 10 = 15 000 € HT pour les 30 ans d’exploitation Localisation : application du suivi au droit des ZER et en limite de propriété

Objectifs et effets attendus : garantir le respect règlementaire des émissions de poussières Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière accompagné d’un laboratoire spécialisé dans les analyses environnementales de poussières

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Caractéristiques et modalités techniques : Depuis 2017, un plan de surveillance des émissions a été mis en place sur la carrière de Briod-Conliège. L’exploitant évalue l'impact des unités de production en périphérie de site par des mesures de retombées de poussières environnementales via des réseaux de surveillance des retombées de poussières. Le suivi est assuré par jauges de retombées (Respect de la norme de NF X 43-014). Les campagnes de mesure durent 30 jours et sont réalisées tous les 3 mois. Les résultats sont exprimés en mg/m2/jour. Chaque année l'exploitant établit un bilan des mesures réalisées. En fonction des résultats, ce suivi pourra être réalisé à une fréquence semestrielle. Phasage de la mesure et calendrier d’application : suivi des retombées tous les 3 ou tous les 6 mois, en fontion des résultats Coût de la mesure : 3 000 € HT / an, soit 90 000 € HT pour les 30 ans d’exploitation Localisation : Le plan de surveillance environnementale prévoit un réseau de surveillance en limite de site composé de 3 points. Il est précisé que ces points et zones ne sont pas définitifs et pourront être modifiés lors de la mise en place du réseau en fonction de l’état et de l’accessibilité des points et zones. D’autre part, les retombées de poussières sont mesurées au droit des premières habitations sous les vents dominants (nord-ouest et nord-est). Une station témoin est également implantée au sud-est, au lieu-dit « La gare ».

Extrait du plan de surveillance – Localisation des différents points de mesure

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Objectifs et effets attendus : garantir le respect règlementaire des émissions de vibrations

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Un enregistrement des vibrations lors de chaque tir de mine sera réalisé, comme c’est actuellement le cas. En fonction des résultats des mesures vibratoires, la charge sera adaptée en conséquence. Les rapports de suivi sont tenus à la disposition de l’Inspection des Installations Classées. Une étude vibratoire sera réalisée lors de la phase 2 de manière à définir les paramètres α et K propre au site, et ainsi définir les charges unitaires spécifiques en fonction de la zone de tir. Si besoin, la hauteur des fronts de taille sera réduite ou les tirs seront réalisés en bi ou tri détonation. Phasage de la mesure et calendrier d’application : Un enregistrement des vibrations lors de chaque tir de mine sera réalisé, comme c’est actuellement le cas. Coût de la mesure : Etude vibratoire : 5 000 € Localisation : application de la mesure sur l’ensemble des zones en exploitation de la carrière

9.5.8 - Evaluation des incidences résiduelles sur le milieu atmosphérique et la commodité du voisinage Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Qualité de l’air Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Bruit Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Vibrations Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Poussières Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Odeurs Nulle - - - - Réaménagement Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Lumière Réaménagement Nulle - - - - Chaleur et Exploitation Nulle - - - - radiation Réaménagement

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9.6 - MESURES CONCERNANT LE MILIEU ECOLOGIQUE, LES EQUILIBRES BIOLOGIQUES ET LES SITES NATURA 2000

9.6.1 - Mesures concernant les espaces naturels patrimoniaux et les sites Natura 2000 L’impact résiduel du projet sur les espaces patrimoniaux et les sites Natura 2000 peut être considéré comme faible, notamment du fait de la faible surface de la ZEP et de sa localisation hors espaces naturels patrimoniaux et hors sites Natura 2000. Aucune mesure spécifique n’est donc préconisée. Les mesures d’évitement et de réduction décrites ci-après seront bénéfiques à différentes espèces ayant justifié la désignation des sites Natura 2000 les plus proches du projet.

9.6.2 - Mesures concernant les habitats, la flore et la faune 9.6.2.1. Mesures d’évitement

Type de mesure : E1.1a : Evitement des populations connues d’espèces protégées ou à fort enjeu et/ou de leurs habitats Objectifs : Préserver les pelouses mésophiles en bon état de conservation au nord de la carrière. Habitats et espèces visées par la mesure : Le diagnostic écologique a mis en évidence que l’enjeu principal de la zone d’étude était lié à la présence d’une population d’Azuré de la Croisette d’intérêt régional. Il semble s’agir du secteur le mieux conservé à l’échelle de la zone d’étude éloignée, a priori sans équivalent à proximité et à très forte densité de la plante hôte pour l’Azuré de la Croisette. Grâce à une gestion pastorale extensive, les habitats sont en bon état de conservation et diversifiés. En effet, les pelouses sont imbriquées à des massifs arbustifs et des taillis de noisetiers. On retrouve également des lisières stratifiées et des ourlets herbacés. Ces habitats de transition sont très favorables à plusieurs espèces à enjeu de conservation. Citons notamment la Bacchante, rhopalocère protégé. Les pelouses calcicoles accueillent une richesse spécifique en Rhopalocères et Orthoptères particulièrement importante. On retrouve par exemple le Dectique verrucivore ou la Zygène du Lotier. La juxtaposition de plusieurs milieux augmente considérablement la diversité des ressources pour l’avifaune et les Reptiles. De nombreux passereaux des milieux semi-ouverts ont été recensés : Bruant jaune, Fauvette grisette, Pie-grièche écorcheur, etc. Du côté des Reptiles, la Couleuvre d’Esculape et la Couleuvre verte et jaune affectionnent ce secteur. Celui-ci constitue également un intérêt certain pour les populations locales de Chiroptères. En effet, la mosaïque d’habitats présente des habitats de chasse et transit très favorables à des espèces à fort enjeu comme le Grand Murin, Grand Rhinolophe et le Murin de Natterer. Ces pelouses mésophiles calcicoles présentent un intérêt floristique intrinsèque et abritent également des espèces floristiques à enjeu de conservation : l’Ophrys abeille, l’Orchis singe, l’Orchis grenouille. Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Le porteur du projet

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Caractéristiques et modalités techniques : Ces forts enjeux écologiques sont particulièrement présents sur la partie nord de la ZEE. Initialement prévu sur ce secteur avec la présence d’un gisement favorable (confirmé par plusieurs sondages géologiques), le projet d’extension de carrière a été entièrement reconsidéré suite aux campagnes d’inventaires de 2017. La société LCJ et le bureau d’études MICA Environnement se sont alors concertés pour délimiter ensemble une nouvelle emprise avec, en parallèle, la réalisation de nouveaux sondages géologiques, des prospections écologiques complémentaires et de nouvelles négociations foncières.

Il a alors été acté de renoncer à l’exploitation de la partie nord compte tenu de la très forte sensibilité des terrains et de privilégier une extension au sud où les inventaires montrent une sensibilité écologique moindre.

Malgré les nombreuses difficultés rencontrées (d’ordre géologique, foncier et financier notamment), cette prise en compte des enjeux écologiques dans la conception du projet a ainsi permis d’aboutir à un projet de moindre impact environnemental.

L’évitement du secteur au nord de la carrière actuelle représente une mesure d’évitement « amont » de grande ampleur, impliquant le renoncement définitif d’exploiter un gisement de qualité et le report sur des secteurs présentant une sensibilité écologique moindre. Le contexte géologique y est plus complexe mais les lourds investissements industriels enclenchés sur le site permettront d’assurer une bonne valorisation du gisement calcaire en place. Localisation

Phasage de la mesure et calendrier d’application : La mesure est effective dès la phase 1. Coût de la mesure : Inclus dans le coût du projet. Suivi de la mise en œuvre de la mesure : Pas de suivi.

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Type de mesure : E2.1a et E2.2a : Balisage préventif divers ou mise en défens ou dispositif de protection d’une station d’une espèce patrimoniale, d’un habitat d’une espèce patrimoniale, d’habitats d’espèces ou d’arbres remarquables. Objectifs : Eviter des habitats d’intérêt et maintenir des conditions d’accueil favorables à différentes espèces. Habitats et espèces visés par la mesure : Il s’agit de l’évitement d’habitats d’intérêt intrinsèque ou d’intérêt fonctionnel : pelouses mésophiles calcicoles (0,3 ha), pelouses sèches et tonsures (0,2 ha), taillis de Noisetiers et autres boisements (1 ha), végétation arborée/arbustive de la bande des 10 m.

D’autres secteurs du périmètre de demande d’autorisation ne seront pas exploités. Ces secteurs ne présentent pas d’enjeu écologique majeur et leur évitement résulte essentiellement de contraintes techniques autres. Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ Caractéristiques et modalités techniques : Oiseaux Lors des inventaires, le Grand-duc d’Europe a été observé à chaque fois dans un petit boisement situé au sud-est de la carrière. Celui-ci est utilisé en journée comme gîte et permet aux individus de disposer d’un champ de vision sur la carrière. Afin de maintenir des conditions d’accueil favorables au Grand-duc d’Europe, il est important de préserver l’ensemble des composantes de son territoire.

Cette mesure consiste à protéger l’ensemble du cordon boisé qui longe la carrière sur la partie est (cf. carte ci-dessous). Aucune mise en défens n’est préconisée mais LCJ sera vigilant sur ce point. Grand-duc d’Europe posé sur son gîte diurne

Concernant les autres espèces d’Oiseaux, le maintien de boisements et de haies est favorable à certains passereaux comme le Gobemouche gris, espèce à enjeu local de conservation.

Reptiles Les zones de bordure tels que les lisières et les haies correspondent aux besoins des Reptiles (abri, exposition, ressources trophiques). Ces éléments linéaires assurent également un rôle de couloir de déplacement. Les habitats conservés en bordure de la carrière et au sein de l’emprise participent donc au maintien d’une connexion entre le nord et le sud du projet.

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Insectes – Rhopalocères Les Rhopalocères sont de bons indicateurs pour caractériser l’état et la continuité du milieu dans lequel ils évoluent. L’implantation de la carrière et les plantations de résineux sont de nature à limiter les déplacements de certaines espèces, notamment de pelouses sèches, entre l’entité nord et l’entité sud. Cependant, le maintien d’un habitat-relais en bordure immédiate devrait faciliter ou du moins améliorer la connectivité nord-sud par le biais des lisières de milieu ouvert qui jouent un rôle de couloir de déplacement pour les espèces.

Chiroptères Certaines espèces de Chiroptères comme le Grand et le Petit Rhinolophe sont dépendantes des corridors écologiques pour se déplacer au cours de la nuit vers leurs habitats de chasse. Il est donc impératif de maintenir une connectivité à l’échelle locale entre les différentes entités autour de la carrière. Le maintien de l’ensemble des boisements, friches et pelouses sur le pourtour de la carrière permettra de maintenir une connexion entre les habitats semi-ouverts au nord et au sud de la carrière notamment.

Habitats/Flore L’évitement de dalles rocheuses à l’ouest permet de préserver des pelouses sèches et une station de Gaillet de Paris. A l’est, des pelouses mésophiles ont également pu être conservées.

Localisation

Phasage de la mesure et calendrier d’application : La mesure est effective dès la phase 1. Coût de la mesure : Inclus dans le coût du projet. Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique lors des travaux (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89), Grand-duc d’Europe (MR 40) notamment.  Comité de suivi (MA 85).

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9.6.2.2. Mesures de réduction

Type de mesure : R2.1t : Réduction technique en phase travaux visant à permettre le repli de la faune Objectifs : Limiter l’intensité de l’impact lié au défrichement/décapage en laissant davantage de temps aux espèces faunistiques peu mobiles de se reporter sur d’autres habitats que ceux impactés. Espèces visées par la mesure : Les espèces à enjeu de conservation impactées par le projet. Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ

Caractéristiques et modalités techniques : Les opérations de défrichement/décapage seront réalisées au fur et à mesure de l’avancement de l’extension de la carrière et seront limitées aux besoins de l’exploitation.

Les espèces, notamment forestières, pourront se reporter progressivement sur d’autres habitats non concernés par les travaux. La progressivité du report des individus réduira l’intensité des modifications des interactions biologiques (compétition, conflits territoriaux, etc.) en les étalant dans le temps.

D’autre part, la suppression progressive d’habitats d’espèces sera moins intense en termes de perte d’habitat sur la période d’un cycle biologique. Cela laissera aux individus la possibilité de se reporter sur les milieux temporairement maintenus ou sur les milieux adjacents et limitera le risque d’échec de reproduction sur le cycle en cours.

Le phasage du défrichement/décapage permet aux espèces de s’adapter aux changements. Phasage de la mesure et calendrier d’application : La mesure est effective dès la phase 1. Coût de la mesure : Inclus dans le coût des travaux. Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique lors des travaux et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : R3.1a : Adaptation de la période des travaux sur l’année.

Objectifs : Évitement des périodes de plus grandes sensibilités pour les espèces faunistiques afin de réduire l’effet des perturbations et de réduire le risque de destruction d’individus. Pour les Oiseaux, cette mesure vise à éviter la destruction de nichées et de rendre négligeable l’impact de destruction d’individu. Espèces visées par la mesure : Les espèces à enjeu de conservation impactées par le projet. Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Le porteur du projet et la maîtrise d’œuvre. Caractéristiques et modalités techniques : Il est préconisé de réaliser les travaux durant les périodes les moins sensibles d’un point de vue écologique, déterminées en fonction de la vulnérabilité spécifique (autonomie, capacités de fuite, etc.) et de la phénologie des espèces (graine, œuf, larve, plantule, juvénile, léthargie, etc.).

La période de reproduction débute en mars pour l’avifaune, avec les premières nichées et les installations sur un territoire donné. Elle se termine fin août avec la reprise de la migration pour la plupart des espèces. L’évitement de cette période (1er mars au 31 août) pour la réalisation des travaux permet d’éviter le risque de destruction de nichées et de jeunes chez l’avifaune (Bruant jaune, Linotte mélodieuse, Pie-grièche écorcheur, Milan noir, Mésange boréale, Torcol fourmilier etc…). Cette période permet également d’éviter les portées de Chat forestier dont les juvéniles ne peuvent pas se déplacer.

Concernant les autres groupes taxonomiques (Reptiles, Amphibiens, Insectes et Mammifères), l’exclusion de la période de mars à août, permet également d’éviter la saison sensible de reproduction durant laquelle les espèces sont particulièrement vulnérables. La période hivernale est également critique pour un grand nombre d’espèces qui sont en activité de léthargie et n’ont pas les ressources alimentaires pour supporter sans risque le dérangement durant cette saison. C’est notamment le cas pour les Chiroptères arboricoles, les Amphibiens, les Reptiles et divers Mammifères (micromammifères notamment) qui sont potentiellement présents dans les arbres, souches et autres abris de la zone d’étude.

Pour les Chiroptères arboricoles, certaines espèces sont susceptibles de fréquenter des gîtes arboricoles tout au long de l’année. Elles sont particulièrement sensibles durant la période de parturition et d’élevage des jeunes (avril à août) ainsi que durant la période d’hibernation (novembre à mars). Ainsi, une coupe des arbres en septembre-octobre permet de limiter les risques de mortalité, en rappelant qu’aucune fréquentation des gites potentiels identifiés sur la zone d’extension n’a été mise en évidence lors des prospections de terrain.

Pour les reptiles, le respect de cette période d’intervention permet également de laisser suffisamment de temps aux individus pour retrouver un nouveau gîte avant la période hivernale.

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Le défrichement des boisements et fourrés sera réalisé du 1er septembre au 31 octobre. Cette disposition limitera efficacement le risque de destruction de spécimens d’espèces animales. Cependant, les secteurs prioritaires à défricher définis par le chiroptérologue lors de son passage (secteurs à enjeu présentant des arbres gîtes potentiels ou avérés) seront mis en avant et figureront comme des priorités dans le calendrier de défrichement. La meilleure période pour abattre les arbres et éviter le risque de destruction des Chiroptères est en septembre.

Les travaux de défrichement et de décapage des sols en milieu boisé (boisement divers et fourrés arbustifs) devront être réalisés du 1er septembre et le 31 octobre. Sur les milieux ouverts (pelouses, friches, prairies, etc.), les travaux de décapage pourront être réalisés de septembre à fin février.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Toutes les phases - Défrichement/décapage - Les travaux préparatoires (abattage des arbres, décapage de la terre végétale) se feront durant la période du 1er septembre au 31 octobre. Cette période pourra être étendue jusqu’à fin février pour les milieux ouverts.

Périodes optimales de défrichement/décapage selon les milieux Boisements et fourrés du 1er septembre au 31 octobre Milieux ouverts du 1er septembre à fin février

Coût de la mesure : Inclus dans le coût des travaux. Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique lors des travaux et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste de la carrière (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : R2.1i : Dispositif permettant d’éloigner les espèces à enjeux Objectifs : Limiter le risque de destruction de Reptiles en phase travaux Cette mesure vient en complément de la précédente MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage). Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Le porteur du projet et la maitrise d’œuvre.

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Caractéristiques et modalités techniques : Les milieux jugés comme particulièrement favorables aux Reptiles seront défrichés ou débroussaillés durant le mois de septembre et d’octobre (cf. MR 36).

Il est nécessaire de privilégier les moments les plus chauds de la journée (*) pour réaliser les opérations de débroussaillage et de procéder de l’intérieur vers l’extérieur, afin de pousser les Reptiles vers les milieux périphériques. Les éventuels abris artificiels seront également retirés avant le démarrage des travaux.

(*) : cette préconisation est essentielle dans le cas présent. En effet, en automne, les Reptiles peuvent s’exposer longuement au soleil et ne s’enfuient pas rapidement.

Modalités de débroussaillage à respecter :  Type : débroussaillage manuel progressif  Hauteur de coupe : > 20 cm au-dessus du sol  Période : moment le plus chaud de la journée  Technique de débroussaillage :

Démantèlement des murets en pierre : Les pierriers constituent de véritables refuges pour la petite faune et notamment pour les Reptiles qui les utilisent tout au long de l’année. Ainsi, des préconisations sont formulées pour leur démantèlement sur la zone d’emprise. Ces travaux interviendront durant les mois de septembre et d’octobre, après débroussaillage préalable, et consisteront à démanteler à vitesse réduite les pierriers, à l’aide d’une pelle hydraulique. Ces préconisations devraient ainsi optimiser les chances de survie des individus potentiellement réfugiés dedans. Une partie des matériaux issus du démantèlement pourront être directement mis en place sur le pourtour de la carrière, en lisière, pour offrir à nouveau un gîte pour les Reptiles. Phasage de la mesure et calendrier d’application : Phase travaux (défrichement) Coût estimé : Inclus dans les coûts de défrichement.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : R2.1i : Dispositif permettant d’éloigner les espèces à enjeux et/ou limitant leur installation. Objectifs : Eviter la destruction d’œufs ou de larves d’Azuré de la Croisette lors du décapage des pelouses à Gentianes jaunes.

Espèces visées par la mesure : Azuré de la Croisette Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Le porteur du projet et la maîtrise d’œuvre.

Caractéristiques et modalités techniques : Il est possible d’éviter la destruction de larves d’Azuré de la Croisette lors des travaux préparatoires en supprimant les pieds de Gentiane au moment opportun, c’est-à-dire avant la ponte des imagos sur les fleurs de gentianes.

Cette mesure consiste à faucher les pieds de Gentiane au fur et à mesure de l’avancement des travaux préparatoires à l’extension du carreau d’exploitation, de manière à limiter l’implantation d’Azuré de la Croisette sur les secteurs qui seront décapés dans l’année.

Du fait de la présence avérée et importante de pieds de Gentiane jaune à proximité immédiate du projet, la dispersion des papillons sera possible, notamment au droit de la pelouse nord.

Localisation : Pelouse au sud de la carrière concernée par l’extension du carreau d’exploitation. Cette mesure concerne une dizaine de pieds de Gentiane jaune. Phasage de la mesure et calendrier d’application : La pelouse ne sera concernée par l’évolution du carreau d’exploitation qu’à partir de la fin de la phase 3. A partir de la phase 3 et jusqu’à la phase 6, les pieds de Gentianes concernés par les opérations de décapages seront préalablement fauchés, au printemps de l’année N, soit avant la ponte de l’espèce. Ces opérations de fauche seront réalisées au mois de mai, avant les travaux de décapage. Coût de la mesure : La fauche ne concerne que quelques pieds de Gentiane. Cette opération pourra donc être réalisée en interne et n’occasionne pas de surcoût. Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : R2.1i : Dispositif permettant d’éloigner les espèces à enjeux et/ou limitant leur installation. Objectifs : Eviter le risque de destruction d’individus et de colonies avant la réalisation des travaux préparatoires (abattage des arbres).

Espèces visées par la mesure : Chiroptères arboricoles. 17 arbres potentiellement favorables à l’accueil de chauves-souris en gîte ont été identifiés sur la zone d’extension. Il s’agit principalement de petits et moyens bois pour lesquels les analyses acoustiques et prospections (recherche d’individus et traces de guano dans les cavités accessibles) n’ont pas mis en évidence de fréquentation. Cependant, une utilisation ponctuelle ne doit pas être exclue et cette mesure de précaution vise à garantir l’absence de destruction d’individus.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Le porteur de projet et la maîtrise d’œuvre. Caractéristiques et modalités techniques : Avant chaque phase de défrichement, les boisements où sont recensés des arbres-gîtes potentiels (cf. carte « Chiroptères » de l’état initial) seront parcourus par un chiroptérologue (1 journée d’expert/ha). Les arbres présentant des cavités feront l’objet d’une inspection minutieuse à l’aide des moyens techniques existants (techniques de cordes, caméra endoscopique etc.) afin d’identifier la présence de Chiroptères (ou d’autres espèces arboricoles). Les cavités inoccupées feront l’objet d’actions visant à limiter l’installation d’individus (bouchage ne permettant plus l’entrée d’individus, arrachage d’écorce…). Les cavités occupées ou susceptibles de l’être feront quant à elles l’objet de la mise en place d’un système permettant la sortie des individus mais empêchant strictement l’entrée.

Il s’agit d’un dispositif anti-retour. On utilise des chaussettes ou encore des sacs dont l’extrémité est percée. Ceux-ci sont fixés sur l’arbre de manière à englober totalement la cavité concernée. Les individus présents peuvent alors quitter la cavité en passant par le dispositif mais seront incapables d’y revenir en l’absence d’entrée visible (impossible à distinguer à l’aide de l’écholocation). Ce dispositif doit être maintenu pendant 1 à 2 semaines avant les opérations d’abattage des arbres, de manière à être certain que toutes les chauves-souris ont eu le temps de quitter les lieux. Il doit bien entendu n’être utilisé qu’en dehors des périodes sensibles pour les Chiroptères et surtout en dehors de la période d’élevage des jeunes qui, incapables de voler, restent dans la cavité durant la sortie des femelles.

Pendant cette période de maintien (1 à 2 semaines) des arbres équipés de dispositifs anti-retour, les autres arbres autour pourront être abattus, ce qui participera à rendre moins favorable la fréquentation du gîte.

Enfin, les arbres à cavité ne seront pas élagués avant la coupe afin que les branches amortissent leur chute et le bois sera maintenu au sol un minimum de 48h, permettant ainsi la fuite des éventuels Chiroptères encore présents.

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Ces opérations seront réalisées en amont des opérations de défrichement durant la période du 1er septembre au 31 octobre qui correspond à la période optimale de travaux pour les milieux boisés (cf. MR 35 et MR 36).

Localisation : Application de la mesure dans le périmètre d’extraction de la carrière, au droit des zones boisées susceptibles d’accueillir des arbres gîtes.

 Phasage de la mesure et calendrier d’application

Mise en œuvre de la mesure tout au long de l’exploitation de la carrière, juste avant les opérations d’abattage des boisements susceptibles d’accueillir des arbres-gîtes potentiels, entre le 1er septembre et le 31 octobre Coût estimé : Zone arborée : Surface : 5 ha soit 5j x 700 € HT = 3 500 € HT sur 30 ans. Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique et suivi de chantier (MS 88) et passage d’un chiroptérologue  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : R2.2r : Suivi d’une espèce patrimoniale susceptible d’être impactée en phase d’exploitation Objectifs : Garantir l’absence de risque de destruction et de perturbation d’une espèce à enjeu de conservation pendant la phase chantier.

Espèces visées par la mesure : Grand-duc d’Europe. Pour rappel, l’espèce fréquente la carrière mais aucune nidification n’a été constatée jusqu’à maintenant. Cependant, il n’est pas exclu que l’espèce s’y installe dans le futur, le site constituant un habitat favorable à l’espèce. L’expérience montre que l’exploitation d’une carrière et la nidification de l’espèce peuvent être parfaitement compatible. L’exploitant (LCJ et sa maison mère EQIOM Granulats) dispose d’une expérience avérée sur le sujet en Bourgogne-Franche-Comté.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ et une structure partenaire (type LPO) Caractéristiques et modalités techniques : Chaque année, des prospections spécifiques seront réalisées dans le but de vérifier la présence ou non de l’espèce en nidification. Ce suivi permettra ainsi de prendre les dispositions nécessaires en cas de nidification avérée. En effet, il est possible que l’espèce vienne à nicher sur les parties hautes des fronts de tailles concernés par l’extension de la carrière. Ainsi l’acquisition de données annuelles permettra de s’assurer de l’absence d’impact en phase chantier.

Le protocole de suivi sera donc adapté en fonction de l’occupation du site par l’espèce et sera précisé par une structure compétente (type LPO).

Il est proposé ici, à titre informatif, le protocole de suivi utilisé par Lorraine Association Nature (LHOMER & JOUCLA, 2017) dans le cadre de leurs suivis Grand-duc d’Europe qui se déroule en 3 sessions :

1. Une session d’écoutes nocturnes hivernales (janvier-mars) La session d’écoute se découpe de la manière suivante : Phase 1 : 3 minutes d'écoute Phase 2 : 1 minute de repasse (chant du mâle) et 3 minutes d'écoute Phase 3 : 1 minute de repasse (chant du mâle) et 3 minutes d'écoute Phase 4 : 1 minute de repasse (chant du mâle et de la femelle) et 3 minutes d'écoute

Dès qu’un Oiseau est entendu les minutes de repasse « chant du mâle » sont stoppées. On passe alors directement à la phase 4 : minute de repasse « chant du mâle et de la femelle ensemble », suivie des 3 minutes d’écoute afin d’essayer de déterminer s’il n’y a qu’un individu ou si un couple est présent.

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2. Une session pour la recherche des aires (mars-avril) Un à deux passages diurnes en mars-avril seront réalisés pour la recherche de l’aire. La prospection s’effectue de loin avec une longue-vue pour éviter le dérangement de l’espèce. L’ensemble des fronts de taille et des affleurements rocheux favorables seront détaillés afin de détecter les femelles en couvaison.

3. Une session d’écoute des jeunes Dans le cas où de individus sont décelés sur la carrière, des points d’écoute nocturne seront de nouveau réalisés en fin de période de reproduction afin de contacter la présence des jeunes. Le protocole à suivre est le suivant : deux passages d’écoute entre début juin et mi-août, à 3 ou 4 semaines d’intervalle, afin d’optimiser la détection des jeunes.

Si la reproduction du Grand-duc d’Europe est avérée sur la carrière, LCJ prendra les dispositions nécessaires pour assurer la tranquillité du site de nidification (mise en place d’une zone de quiétude) et son bon déroulement jusqu’à l’émancipation totale des jeunes. Lors des passages, une attention sera également portée aux aménagements réalisés en faveur de l’avifaune rupestre afin d’évaluer leur utilisation ou non.

Rendu : Un compte-rendu annuel sera établi comprenant une cartographie récapitulative des éventuelles observations (position des individus, localisation des gîtes diurnes, de l’aire etc.), les dates de passages, les temps d'observation, le détail : vu, entendu, vu et entendu et une précision sur les points d'observation utilisés par l’écologue en charge du suivi. Les comptes-rendus seront compilés en annexe du rapport de suivi naturalistes pendant la durée d’exploitation (MS 89).

Dans le cas de la découverte d’une aire, LCJ sera immédiatement prévenu sur la localisation de celle-ci afin que les dispositions évoquées ci-dessus soient prises.

Localisation : Application de la mesure dans le périmètre d’extraction de la carrière. Phasage de la mesure et calendrier d’application : Mise en œuvre de la mesure tout au long de l’exploitation de la carrière (30 ans). Coût estimé : 1 à 3 passages annuels de 0,5 j. soit 600 €/an et 18 000 € HT pour 30 ans. Rapport annuel de suivi : 300 €/an soit 9 000 € HT pour 30 ans.  Total : 27 000 € Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi naturaliste et Comptes-rendus annuels compilés en annexe du rapport périodique de suivi naturaliste pendant la durée d’exploitation (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : R2.1n : Récupération et transfert d’une partie du milieu naturel

Objectifs : Récupérer le stock de graines présent dans la couche superficielle du sol. Favoriser la reprise de la végétation dans le cadre du réaménagement coordonné. Anticiper la destruction future d’habitats.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ Caractéristiques et modalités techniques : Au début des phases d’exploitation, la terre végétale (horizon humifère) et les stériles de découverte (horizon minéral) sont décapés. Ces opérations de découverte sont réalisées tout au long de l’exploitation, de manière progressive, et sont limitées aux besoins de l’exploitation.

La plupart de ces matériaux de découverte seront directement utilisés pour le réaménagement coordonné du site. Ils seront notamment mobilisés dès la phase 1 pour l’aménagement d’un complexe bocager sur la zone de remblaiement située au nord-est du site (voir réaménagement détaillé au chapitre 8).

En effet, le phasage d’exploitation a été établi de manière à réaliser cet aménagement d’environ 6 ha (dont 3,1 ha de pelouses sèches) avant l’exploitation du secteur de pelouses (environ 2 ha) présentant les principaux enjeux écologiques.

Ces opérations de transfert viseront à favoriser la reprise de la végétation en conservant les caractéristiques physiques et biologiques (micro-organismes, invertébrés, stocks de graines...) des sols présents au sein du périmètre projet. Les matériaux seront régalés sur les zones ciblées de manière discontinue (« tache » de terre) et l’épaisseur dépendra du type de végétation souhaitée.

Même sans action particulière, ces travaux permettront l’installation sur la carrière d’habitats favorables à la chasse et au déplacement de différentes espèces ; les plus ubiquistes pourront également s’y reproduire. En revanche, pour les espèces plus exigeantes vis-à-vis de leur biologie (l’Azuré de la Croisette par exemple), des actions complémentaires seront à prévoir pour que les milieux restitués deviennent propices à leur développement (cf. mesures compensatoires/ d’accompagnement plus loin).

Dans le cas où un stockage temporaire serait nécessaire en attente du réaménagement, la terre végétale serait mise de côté puis stockée de manière à conserver au mieux ses qualités biologiques (potentiel germinatif des semences notamment). Elle serait disposée sur un substrat drainant (ou sur une couche de graviers si le sol est imperméable) sous forme de tas dont la hauteur ne dépassera pas 2,5 m. La terre végétale devrait être utilisée assez rapidement. On considère, en effet, que la qualité biologique des terres végétales s’altère fortement au-delà de 3 ans de stockage.

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Localisation : La récupération des matériaux concerne l’ensemble des milieux (forestiers, semi- ouverts et ouverts) qui seront décapés pendant la phase d’exploitation. Le régalage de la terre végétale sera effectué sur l’ensemble des zones nécessitant un apport de matériaux (se référer aux conditions de remise en état du site projet de réaménagement et aux mesures compensatoires et d’accompagnement). Phasage de la mesure et calendrier d’application : Réaménagement à l’avancement et final

Coût estimé : Les travaux sont inclus dans le projet d’exploitation. Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).

Type de mesure : R2.2k : Plantation diverses : sur talus type « up-over » (« tremplin vert ») ou visant la mise en valeur des paysages Objectifs : Cette mesure aura pour objectif de maintenir des corridors intéressants pour les différents groupes taxonomiques impactés par le projet, notamment les Amphibiens et les Chiroptères (chasse, transit), et de renforcer les fonctionnalités des boisements en améliorant leurs connexions. Les lisières créées pourront également être bénéfique aux Reptiles et micromammifères. Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ. Caractéristiques et modalités techniques : Des haies seront plantées à proximité immédiate du périmètre du projet de carrière (sur la limite sud du projet). Cette haie sera favorable aux cortèges d’Oiseaux forestiers et bocager pour la nidification. Elle possèdera également un intérêt important pour les chiroptères (transit/chasse et dans un second temps pour le gîte), les Amphibiens, microammifères en reliant les entités forestières localisées à l’Est et à l’Ouest et les entités bocagères autour du projet. L’objectif est d’obtenir une haie pluristratifiée. La longueur de la haie sera de 815 ml.

Modalités de plantation des haies Les plantations se feront sur 2 lignes, les pieds seront disposés en quinconce et distants de 2 m sur une même ligne.

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La liste ci-après fournit un panel d’espèces présentes localement parmi lesquelles seront choisies les essences à planter, avec une diversité minimale de 15 espèces.

Nom scientifique Nom vernaculaire Type Acer campestre Érable champêtre, Acéraille ah Acer pseudoplatanus Érable sycomore, Grand Érable A Berberis vulgaris Épine-vinette, Berbéris commun a Carpinus betulus Charme, Charmille A Cornus mas Cornouiller mâle, Cornouiller sauvage a Cornus sanguinea Cornouiller sanguin, Sanguine a Corylus avellana Noisetier, Avelinier ah Crataegus monogyna Aubépine à un style, Bois de mai ah Euonymus europaeus Fusain, Bonnet-d'évêque a Frangula alnus Bourgène ah Fraxinus excelsior Frêne élevé, Frêne commun A Ligustrum vulgare Troëne, Raisin de chien a Lonicera xylosteum Chèvrefeuille des haies, Camérisier des haies a Malus sylvestris Pommier sauvage, Boquettier ah Prunus avium Merisier vrai, Cerisier des bois A Prunus spinosa Épine noire, Prunellier, Pelossier a Quercus robur Chêne pédonculé, Gravelin A Rhamnus cathartica Nerprun purgatif ah Rosa canina Rosier des chiens, Rosier des haies ah Sambucus nigra Sureau noir, Sampéchier ah Sorbus aria Alouchier, Alisier blanc ah Viburnum lantana Viorne mancienne ah A : espèces ligneuses arborescentes relativement hautes. ah : espèces ligneuses plutôt arbustives hautes ou arborescentes basses. a : espèces ligneuses plutôt arbustives

Les plants utilisés seront issus de semences « locales » et pourront s’inscrire dans le cadre de la marque Végétal Local, porté par l’Agence Française de la Biodiversité (AFB) et animée dans le Jura, par Jura Nature Environnement. LCJ s’est déjà rapproché de JNE pour inscrire son projet dans cette démarche et mettre en place des plants issus de graines collecté dans le secteur jurassien. Pour les plants forestiers soumis à la réglementation MFR, une origine Jura sera recherchée.

Autres caractéristiques : Taille des sujets plantés : jeunes plants forestiers ; en godet anti-chignon et paillage biodégradable au sol. Garantie de reprise à la plantation : 3 ans. Cette garantie doit être prévue dans l’appel d’offre et le contrat de plantation. La mise en place d’un dispositif de protection peut être nécessaire.

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Le CCTP qui sera joint à l’appel d’offre concernant les opérations de plantation sera rédigé ou validé par un écologue compétent en matière de plantations. Localisation

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Premier automne après obtention de l’autorisation.

Coût estimé : Linéaire : 815 ml Écart entre les plants : 2 m Nombre de rangées : 2 Prix du plant (protection comprise) : 15 € 815 / 2 x 2 x 15 = 12 225 € environ, soit environ 815 plants Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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9.6.3 - Evaluation des incidences résiduelles Au vu des effets positifs des mesures préconisées, les incidences brutes du projet seront réduites.

9.6.3.1. Incidences résiduelles sur la flore et les habitats Les incidences brutes du projet sur la flore et les habitats sont considérées comme faible pour le Gaillet de Paris et les Pelouses sèches et tonsures, comme modérées pour les pelouses mésophiles calcicoles. Suite à la mise en œuvre des mesures d’évitement, notamment l’évitement de pelouses sèches pionnières sur dalles en bon état de conservation (0,2 ha), et compte-tenu du projet de réaménagement, les incidences résiduelles négatives du projet sont considérées comme négligeables pour les Pelouses sèches et tonsures et le Gaillet de Paris. Il est de plus attendu que l’exploitation de la carrière permette le maintien et le rajeunissement milieux pionniers à fort enjeu (pelouses sèches, tonsures, etc.). Les impacts sur les pelouses calcicoles mésophiles sont réduits mais demeurent faibles.

Mesures : Pelouses mésophiles calcicoles

ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord Déjà pris en compte ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet + MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs -

MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage) + MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du risque de mortalité des reptiles - MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette - MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères -

MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe - MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels ++ MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet -

Incidences brutes Modérées Incidences résiduelles Faibles Efficacité prévisible de la mesure pour l’espèce ou les espèces considérées : effet négligeable (-) ; effet faible (+), effet modéré (++), effet fort (+++).

Pour les autres habitats, les incidences résiduelles sont considérées comme négligeables. Estimations des surfaces d’habitats concernés par des incidences notables :

Habitat Estimation de la surface d’habitat impactée Pelouses mésophiles calcicoles 2,1 ha

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9.6.3.2. Incidences résiduelles sur les Insectes L’évitement de la période de vol pour le défrichement permet d’éviter le risque de destruction d’imagos. La suppression progressive des pieds de Gentiane jaune, plante hôte locale, permet de réduire au maximum la destruction de larves d’Azuré de la Croisette. Concernant les autres Insectes, l’impact lié à la destruction d’individus (œufs, larves) persiste. La réorientation du projet permet de limiter significativement l’impact sur ce groupe et des habitats favorables sont maintenus en périphérie de l’extension. Rappelons également que 3,2 ha de pelouses seront aménagées au nord-est de la carrière avant la destruction de 2,1 ha de pelouses de la zone projet.

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Azuré de la Damier de la Azuré des Cytises Mesures : Bacchante* Croisette* Succise* Zygène du Lotier

ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord Déjà pris en compte ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet ++ ++ ++ ++ MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage) ++ ++ ++ ++ MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du risque de mortalité des reptiles MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette +++ - - - MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels ++ ++ ++ ++ MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet +

Incidences brutes Fortes Fortes Modérées Modérées Incidences résiduelles Modérées Modérées Faibles Faibles Efficacité prévisible de la mesure pour l’espèce ou les espèces considérées : effet négligeable (-) ; effet faible (+), effet modéré (++), effet fort (+++). *Espèce protégée

Pour les autres espèces d’Insectes, les incidences résiduelles sont considérées comme négligeables. Estimations des surfaces d’habitats et nombres d’individus concernés par des incidences notables :

Espèce Estimation du nombre d’individus impactés Estimation de la surface d’habitat impactée Azuré de la Croisette > 3 individus 2,1 ha Damier de la Succise > 1 individu* 2,1 ha Azuré des Cytises > 1 individu 2,1 ha Zygène du Lotier > 1 individu 2,1 ha Bacchante > 3 individus 10,5 ha *Impact potentiel car espèce non contactée sur l’emprise projet

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9.6.3.3. Incidences résiduelles sur les Amphibiens Les incidences brutes du projet sur les Amphibiens sont considérées comme négligeables. Les impacts résiduels sur ce groupe sont également négligeables.

9.6.3.4. Incidences résiduelles sur les Reptiles L’ajustement des périodes de travaux préparatoires, les modalités de défrichement/ débroussaillage des habitats de Reptiles permet de réduire au maximum le risque de destruction d’individus de Couleuvre d’Esculape. L’impact résiduel lié à la destruction d’individu est donc jugé faible.

Les mesures proposées permettront de réduire l’impact lié à la perte d’habitats, en rappelant que l’espèce n’a pas été contactée sur la zone d’extension. En effet, le renforcement des lisières boisées en périphérie de la carrière et le réaménagement prévu sont de nature à fournir un habitat favorable aux Reptiles et notamment à la Couleuvre d’Esculape. Ainsi l’impact résiduel lié à la destruction d’habitat est considérée comme négligeable.

L’évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet et le renforcement des lisières boisées en périphérie de la future carrière permettent le maintien de corridors favorables aux déplacements des Reptiles. L’impact résiduel lié à l’altération des fonctionnalités écologiques est donc considéré comme négligeable.

Couleuvre Mesures : d’esculape*

ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord Déjà pris en compte ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet ++ MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs - MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage) +++ MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du risque de mortalité des +++ reptiles MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette - MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères - MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe - MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels ++ MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet ++

Incidences brutes Modérées Incidences résiduelles Faibles Efficacité prévisible de la mesure pour l’espèce ou les espèces considérées : effet négligeable (-) ; effet faible (+), effet modéré (++), effet fort (+++). *Espèce protégée

Pour les autres espèces de Reptiles, les incidences résiduelles sont considérées comme négligeables. Estimations des surfaces d’habitats et nombres d’individus concernés par les incidences résiduelles :

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Estimation du nombre d’individus Estimation de la surface d’habitat Espèce impactés impactée Couleuvre d’Esculape > 1 individu* 9 ha

*Impact potentiel car espèce non contactée sur l’emprise projet

9.6.3.5. Incidences résiduelles sur les Oiseaux L’évitement de la période de reproduction pour le défrichement permet d’éviter le risque de destruction de nichées. L’impact résiduel lié à la destruction d’individu est donc jugé négligeable. Le projet va occasionner la perte de 5,1 ha de pelouses sèches intriquées avec des milieux arbustifs, habitat en régression mais relativement bien représenté sur le secteur, et particulièrement favorable pour certaines espèces de milieux semi-ouverts comme la Pie-grièche écorcheur ou l’Alouette lulu. Le contexte local, l’évitement des secteurs les plus favorables et les mesures prévues, notamment le maintien d’habitats de reproduction en bordure et la revégétalisation anticipée du nord-est de la carrière, ont tendance à relativiser la perte d’habitat pour ces espèces. Toutefois, les milieux impactés peuvent être qualifiés d’optimaux pour ces passereaux qui souffrent de l’intensification des pratiques agricoles ; un impact résiduel modéré est donc retenu.

Pour les espèces forestières, l’intérêt des boisements concernés par l’extension reste limité (principalement résineux – en cours d’exploitation suite aux dégâts causés par le Scolyte et la sécheresse). Une espèce à enjeu de conservation est liée aux boisements de résineux. Il s’agit du Roitelet huppé, passereau qui bénéficie des plantations de résineux favorisant sa colonisation dans les zones de plaines. D’autres espèces comme la Mésange boréale occupent également ces boisements de résineux. D’un point de vue écologique, compenser des plantations de résineux ne présente pas d’intérêt ; les boisements spontanés locaux étant généralement des chênaies. La perte d’habitats forestiers et notamment de résineux induit par le projet n’est pas de nature à impacter les populations des espèces considérées ci-dessus ; un impact résiduel faible est donc retenu. La conservation de zones boisées en bordure de l’exploitation permettra le maintien de plusieurs d’entre-elles mais des mesures complémentaires seront à prévoir pour garantir le report progressif des effectifs.

Grand-duc d’Europe En Bourgogne-Franche-Comté, le Grand-duc d’Europe a colonisé les plateaux et plaines en utilisant les carrières de roche massive, favorisant ainsi son extension. Les carrières représentent un habitat de substitution et l’activité d’extraction est compatible avec la présence du Grand-duc d’Europe, d’autant plus que celui-ci présente des capacités d’adaptation et se montre particulièrement tolérant vis-à-vis des perturbations quotidiennes en carrière (passages des engins, tir de mine, etc.). Tout au long de son exploitation, la carrière fournira des conditions favorables à sa nidification (non constatée à l’heure actuelle) et le suivi annuel permettra de prendre en compte une éventuelle reproduction pendant la phase chantier garantissant ainsi l’absence de risque de destruction d’individus. L’évitement du boisement où il a été régulièrement observé permet le maintien d’une composante de son territoire (gîte diurne). Enfin, pour maximiser les chances de nidification de l’espèce sur le site, des aménagements spécifiques sont prévus dans le cadre du réaménagement coordonné. Compte tenu de la création d’habitats favorables à l’espèce liée à l’exploitation et des mesures prévues, l’impact du projet peut être qualifié de positif pour cette espèce.

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Cortège des Cortège des Passereaux espèces de milieux Espèces liées aux Grand-duc d’Europe* Mésange boréale* Mesures : forestiers* semi-ouverts et de trouées transition* forestières*

ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au Déjà pris en compte nord ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de +++ + + ++ - la zone projet MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs - - - - - MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires +++ +++ +++ +++ +++ (défrichement et décapage) MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et - - - - - réduction du risque de mortalité des reptiles MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette - - - - - MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères - - - - - MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe +++ - - - - MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution - - - ++ + d’habitats naturels MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie sud - + ++ + + du projet

Incidences brutes Fortes Modérées Modérées Modérées Modérées Incidences résiduelles Négligeables Faibles Faibles Modérées Faibles Efficacité prévisible de la mesure pour l’espèce ou les espèces considérées : effet négligeable (-) ; effet faible (+), effet modéré (++), effet fort (+++). *Espèce protégée

Passereaux forestiers : Bouvreuil pivoine, Accenteur mouchet, Roitelet huppé Espèces de milieux semi-ouverts et de transition : Alouette lulu, Bruant jaune, Pie-grièche écorcheur Espèces liées aux trouées forestières : Fauvette des jardins, Pouillot fitis et Gobemouche gris

Au vu de l’intérêt local que représentent les habitats de la zone projet, du statut de conservation des espèces citées ci-dessus et des mesures d’évitement et de réduction prévues, l’effet résiduel lié à la perte d’habitat est jugé faible à modéré selon les espèces. Pour les autres espèces d’Oiseaux, les incidences résiduelles sont considérées comme négligeables.

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Cette incidence résiduelle peut être qualifiée de notable pour les espèces suivantes :

Estimation de la surface Espèce Estimation du nombre d’individus impactés d’habitat impactée Au moins 1 couple (nicheur probable) 13,6 ha d’habitat de Mésange boréale > 10 indiv. observés dans la ZEE dont > 3 reproduction dans la ZEP Au moins 1 couple (nicheur probable) Bouvreuil pivoine 5 individus observés dans la ZEP 16,1 ha d’habitat de Au moins 1 couple (nicheur possible) reproduction Accenteur mouchet 3 individus observés dans la ZEP dont 1 mâle chanteur Au moins 1 couple (nicheur probable) 7,8 ha d’habitat de Roitelet huppé > 6 individus observés dans la ZEE dont reproduction plusieurs mâles chanteurs dans la ZEP Au moins 1 couple (nicheur possible) Fauvette des jardins > 4 mâles chanteurs observés dans la ZEE dont 1 dans la ZEP 2 ha d’habitat de Au moins 1 couple (nicheur probable) reproduction Pouillot fitis > 10 indiv. observés dans la ZEE dont > 1 dans la ZEP Au moins 1 couple (nicheur certain) 9,8 ha d’habitat de Gobemouche gris > 2 individus dont un juvénile observés reproduction dans la ZEP Au moins 1 couple (nicheur possible) Alouette lulu 2 individus observés en bordure et milieux favorables dans la ZEP Au moins 1 couple (nicheur possible) Bruant jaune > 5 individus observés dans la zone 2,7 ha d’habitat de tampon dont plusieurs mâles chanteurs reproduction Au moins 1 couple (nicheur certain) > 6 individus observés dans la ZEE, Pie-grièche écorcheur plusieurs couples contactés dans la ZEE et une famille de 4 individus dans la ZEP

9.6.3.6. Incidences résiduelles sur les Mammifères (hors Chiroptères) L’évitement de la période de reproduction pour le défrichement permet d’éviter le risque de destruction de portées. L’impact résiduel lié à la destruction d’individu est donc jugé négligeable. L’évitement de certains habitats et le maintien des lisières sont favorables au Chat forestier mais ne permettent pas de réduire significativement la destruction d’habitats favorables sur la zone d’extension du projet. L’intérêt de cette zone pour ce félidé est la juxtaposition des milieux forestiers et des milieux semi-ouverts bocagers qui lui offre des possibilités de gîtes et des ressources alimentaires. Cependant, la perte d’habitats forestiers est à relativiser puisque l’emprise du projet concerne principalement un boisement de résineux de faible intérêt et en cours d’exploitation (suite aux dégâts causés par le Scolyte et la sécheresse) et le reboisement prévu lors du réaménagement apporte une réelle plus-value en matière de naturalité. Par ailleurs, l’aménagement dès les premières phases de milieux semi-ouverts permettra de reconstituer des terrains de chasse pour l’espèce. Au vu du contexte local, l’impact résiduel lié à la perte d’habitats favorable au Chat forestier est jugé faible.

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Mesures : Chat forestier*

Déjà pris en ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord compte ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet + MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs ++ MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage) ++ MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du risque de mortalité des - reptiles MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette - MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères - MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe - MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels + MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet +

Incidences brutes Modérées Incidences résiduelles Faible Efficacité prévisible de la mesure pour l’espèce ou les espèces considérées : effet négligeable (-) ; effet faible (+), effet modéré (++), effet fort (+++). *Espèce protégée

Pour les autres espèces de Mammifères (hors Chiroptères), les incidences résiduelles sont considérées comme négligeables. Estimations des surfaces d’habitats et nombres d’individus concernés par les incidences résiduelles :

Estimation du nombre d’individus Estimation de la surface d’habitat Espèce impactés impactée Chat forestier > 1 individu 18,5 ha

9.6.3.7. Incidences résiduelles sur les Chiroptères Rappelons que la réorientation du projet vers le sud a permis de limiter significativement l’impact sur les Chiroptères en évitant un complexe d’habitats à fort intérêt incluant un réseau de gros arbres à cavités. Même si les prospections n’ont pas permis de mettre en évidence la présence d’individus en gîte sur la zone du projet, l’ajustement des périodes de défrichement et la prise en compte des gites potentiels dans les arbres à cavités permettent de réduire un maximum le risque de destruction d’individus sur les espèces arboricoles. L’impact résiduel lié à la destruction d’individu est donc jugé négligeable.

Concernant les espèces forestières, l’intérêt de la zone projet réside principalement dans la présence de taillis de noisetiers exploités en chasse alors que les boisements de résineux présentent un intérêt nettement plus limité. Des habitats favorables aux espèces sont maintenus en périphérie de l’extension. C’est notamment le cas du boisement à l’Est (également utilisé par le Grand-Duc) et celui présent au sud-ouest de la carrière actuelle. En effet, ces boisements caractérisés par du noisetier et des essences caducifoliées en mélange présente un sous-bois relativement clair

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constituant un habitat de chasse favorable pour des espèces forestières comme le Grand Murin ou le Petit Rhinolophe. Une ressource en cavités arboricoles y est également recensée. L’évitement de ces habitats forestiers et le renforcement des lisières boisées permettront le maintien de connectivités nord/sud et est/ouest pouvant être exploitées en transit et/ou chasse. L’incidence résiduelle reste modérée pour les espèces forestières dans la mesure où les 5,5 ha de boisements feuillus constituent une surface non négligeable d’habitat favorable à la chasse. Des mesures complémentaires seront néanmoins à prévoir, notamment à travers le réaménagement progressif du site, pour garantir la présence à long terme d’habitats forestiers favorables à ces espèces. Quant aux arbres à cavités de l’emprise, leur intérêt est très limité au vu du contexte local (recensement de nombreux gîtes arboricoles potentiels dont ensemble particulièrement favorable au nord) et leur utilisation n’a pas été mise en évidence lors des différentes prospections. Leur suppression n’est donc pas susceptible de remettre en cause le bon accomplissement du cycle biologique des espèces arboricoles. Cependant, pour garantir des conditions favorables, le maintien de gîtes potentiels sera à rechercher.

Concernant les espèces de haut-vol, la zone projet représente un enjeu limité. Compte-tenu des mesures prévues, l’incidence résiduel peut être qualifiée de négligeable.

La mesure de réduction concernant la revégétalisation du secteur nord-est de la carrière permettra de reconstituer des habitats favorables à la chasse des espèces liées aux milieux ouverts à semi- ouverts. Cette mesure, mise en œuvre à partir de la première phase, sera rapidement bénéfique, les 2 ha de pelouses calcicoles concernés par le projet étant impactés durant les dernières phases d’exploitation. L’évitement d’une partie de la pelouse, ainsi que le maintien et le renforcement des lisières boisées, seront également favorables à la chasse et au transit de ces espèces. L’incidence résiduelle est jugée faible et non notable pour ce cortège d’espèces.

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Cortège des Chiroptères de Cortège des Chiroptères à Cortège des espèces de milieux ouverts à Mesures : haut-vols tendance forestière semi-ouverts (2 espèces*) (8 espèces*) (3 espèces*)

ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord Déjà pris en compte ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet ++ +++ ++ MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs + + - MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage) +++ +++ ++ MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du - - - risque de mortalité des reptiles MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette - - - MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères +++ +++ - MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe - - - MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels - - ++ MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet + +++ ++ Modérées (faibles pour le Incidences brutes Faibles Modérées à fortes Minioptère de Schreibers) Incidences résiduelles Négligeables Modérées Faibles Efficacité prévisible de la mesure pour l’espèce ou les espèces considérées : effet négligeable (-) ; effet faible (+), effet modéré (++), effet fort (+++). *Espèce protégée

Cortège de haut vol : Noctule commune et Noctule de Leisler. Cortège à tendance forestière : Grands Myotis, Murin à oreilles échancrées, Murin de Natterer, Barbastelle d’Europe, Murin à Moustaches, Oreillards roux, Petit Rhinolophe et Pipistrelle de Nathusius. Cortège de milieux ouverts à semi-ouverts : Rhinolophe Euryale, le Grand Rhinolophe et Minioptère de Schreibers.

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Pour les autres espèces de Chiroptères, les incidences résiduelles sont considérées comme négligeables.

Estimations des surfaces d’habitats et nombres d’individus concernés par des incidences résiduelles notables :

Activité dans la zone Espèce Estimation de la surface d’habitat impactée d’étude Grands Myotis Modérée Murin à oreilles échancrées Modérée Murin de Natterer Modérée à forte 2,1 ha de pelouses, 7,7 ha de boisements, 700 ml de sentiers et linéaires végétalisés, 17 Barbastelle d’Europe Forte arbres à cavités (pas d’utilisation mise en Murin à moustaches Forte évidence lors des prospections) Oreillards sp. Forte Petit Rhinolophe Modéré 7,7 ha de boisements, 700 ml de sentiers et Pipistrelle de Nathusus - linéaires végétalisés

9.6.3.8. Conclusion sur la nécessité de déroger à la règlementation sur les espèces protégées Au vu des impacts résiduels évalués sur les espèces patrimoniales identifiées, les mesures d’évitement et de réduction préconisées ne permettent pas de s’affranchir, pour certaines espèces, de la demande de dérogation aux mesures de protection relatives aux espèces protégées (article L.411-1 et 2 du Code de l’Environnement).

9.6.3.9. Incidences résiduelles sur les fonctionnalités écologiques Les incidences brutes modérées sur les fonctionnalités écologiques sont fortement réduites par les mesures d’évitement et de réduction proposées. Notamment, le maintien et le renforcement des lisières boisées en limite du projet, et le maintien d’habitats relais permettent de conserver et de pérenniser les différentes connectivités entre les massifs boisés et les pelouses/pâtures jouxtant le périmètre projet. Ainsi, les incidences résiduelles du projet sur les fonctionnalités écologiques sont faibles et non significatives.

9.6.3.10. Incidences résiduelles sur les zones humides Le projet n’a pas d’incidence sur les zones humides.

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9.6.4 - Synthèse de l’évaluation des incidences résiduelles sur le milieu naturel Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Espaces Temporaire Exploitation Négl. Négatif Indirect Court terme patrimoniaux Permanent Temporaire Natura 2000 Exploitation Négl. Négatif Indirect Court terme Permanent

Habitat Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme

Flore Exploitation Négl. Négatif Direct Temporaire Court terme

Temporaire/ Insectes Exploitation Modérée Négatif Direct Court terme Permanent Temporaire/ Amphibiens Exploitation Négl. Négatif Direct Court terme Permanent Temporaire/ Reptiles Exploitation Faible Négatif Direct Court terme Permanent Temporaire/ Oiseaux Exploitation Modérée Négatif Direct Court terme Permanent Mammifères hors Temporaire/ Exploitation Faible Négatif Direct Court terme Chiroptères Permanent

Chiroptères Exploitation Modérée Négatif Direct Temporaire Court terme

Continuités Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme écologiques

Zones humides Exploitation Nulle - - - -

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9.7 - MESURES CONCERNANT LES SITES ET LES PAYSAGES

Pour rappel, la carrière est exploitée en dent creuse sur un plateau calcaire, elle est de ce fait peu visible dans le paysage et bien intégrée du fait de nombreuses haies et boisements présents dans le secteur. Les mesures présentées ci-après visent à poursuivre l’intégration paysagère du site dans son environnement sans forcément chercher à masquer l’activité.

9.7.1 - Mesures concernant l’intégration paysagère du projet 9.7.1.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : Maintenir les écrans boisés existants autour de la carrière

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Le projet d’extension de la demande d’autorisation se situe au sud et au sud-est de la carrière actuelle et s’arrête à proximité de la voie cyclable. Ce secteur est caractérisé par la présence d’un boisement de résineux et de haies bocagères intégrant la carrière actuelle dans le paysage et la rendant très peu visible depuis les points de vue extérieurs. La plus grande partie du boisement de résineux a fait l’objet d’une coupe forestière en 2019 suite à des attaques de scolytes. Dans les années à venir, cette zone boisée va évoluer rapidement vers une strate dense arborée et arbustive. En tant que secteur boisé, elle fera l’objet d’un défrichement coordonné à l’extraction. Toutefois, pour limiter les perceptions visuelles sur le site et intégrer la carrière dans son environnement, toutes les lisières sud, ouest et est de l’extension seront conservées sur une largeur de 5 à 10 m. Il s’agit d’une mesure d’évitement forte en faveur du paysage, constituant également une mesure écologique (maintien d’un corridor). La piste cyclable, relativement proche, est semi enterrée par rapport à la topographie locale. Cette situation, couplée à la mesure d’évitement décrite ci-dessus, permettra d’assurer une intégration paysagère optimale du projet d’extension au droit de la voie verte. Ces lisières seront continues le long des limites du sites et constitueront de fait un élément structurant du paysage.

Ceinture boisée entourant la carrière

Phasage de la mesure et calendrier d’application : tout au long de l’exploitation de la carrière

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Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : lisière boisée au sud du périmètre, le long de la voie verte PLM

9.7.1.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : Intégrer la carrière dans son environnement paysager local Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : l’étude acoustique a montré qu’il était nécessaire de mettre en place un merlon le long des limites sud du projet, de manière à atténuer les niveaux sonores au droit des premières habitations au sud. Ce merlon, d’une hauteur comprise entre 5 et 10 m de haut sera positionné au sein de la bande de sécurité de 20 m. Il sera mis en place à partir de la phase 2 à l’aide des plaquettes et plaquettes terreuses issues de la découverte. Il sera rapidement végétalisé, soit de manière spontanée avec la mise en place d’une friche arbustive, soit par la mise en place locale de plantations d’arbres et d’arbustes. Ainsi, dès la première ou la deuxième année de l’autorisation, les bordures boisées du projet feront l’objet de plantation d’arbres et d’arbustes, venant renforcer la végétation existantes et créer un véritable effet de lisière. Il s’agira uniquement d’espèces végétales locales, bien implantées sur le secteur du premier plateau. L’objectif de cette mesure de réduction, réalisée dès le début de l’autorisation, est de renforcer la mesure d’évitement précédemment décrite et d’accélérer le processus de mise en place de la lisière densément végétalisée. Toutes ces plantations en limite de site et au droit du merlon permettront d’intégrer, dans le paysage, la carrière et son dispositif anti-bruit, susceptible de présenter un impact depuis les différents points de vue. Par la suite (phase 2 et 3), lors de la mise en place du merlon, un semis d’herbacées couplées à des plantations d’arbres et d’arbuste à la base de ce dernier (1/3 inférieur) seront mis en place et limiteront très fortement l’aspect minéral et linéaire du merlon acoustique. Ces plantations renforceront la recolonisation naturelle du merlon par les espèces végétales locales et présentes au niveau des boisements périphériques. Ainsi, ces mesures limiteront l’impact du merlon anti-bruit sur le paysage et l’intégreront de manière harmonieuse dans le secteur de la carrière. Les merlons présents aux limites du site actuellement autorisé seront maintenus. Après exploitation de la carrière et dans le cadre des opérations de réaménagement, les matériaux constituant le merlon (plaquettes terreuses de découverte) seront repris et utilisés pour la mise en place des pelouses sèches prévues sur le carreau. Seul sera conservé en limite de site un merlon à vocation paysagère (entre 1 à 3 m de haut) intégrant la carrière réaménagée et participant également à la mise en sécurité du périmètre, du fait de la présence d’une végétation dense et difficilement franchissable.

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière

Coût de la mesure : inclus dans le coût de la mesure MR 42 – Renforcement des lisières boisées Localisation : au sud de la zone d’extension

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Objectifs et effets attendus : Intégrer la carrière dans son environnement

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : L’exploitant apportera un soin tout particulier à la tenue de son site. Les abords et les accès de la carrière seront également régulièrement entretenus. En effet, la propreté du site, l’ordonnancement des activités confèrent au site une image soignée témoignant du professionnalisme de la société Les Carrières Jurassiennes et de l’appropriation par les employés de leur espace de travail.

Une attention particulière sera portée au système de fermeture de la carrière pour éviter tout dépôt sauvage de déchet. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : à l’entrée de la carrière, au nord

Entrée entretenue

Objectifs et effets attendus : intégration paysagère de la carrière Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : La particularité d’une carrière, par l’intermédiaire des excavations et de la taille de front rocheux, est de créer des motifs paysagers atypiques dans un site. Ces éléments peuvent être particulièrement intéressants par leurs contrastes, leurs matières ou leurs couleurs. Le réaménagement doit prendre en compte ces caractéristiques remarquables afin de les intégrer dans un projet paysager global. Ce vocabulaire minéral d’affleurement et de falaises rocheuses est déjà présent dans ce territoire, puisqu’à quelques kilomètres de la carrière, on retrouve la Reculée de Revigny à l’ouest et la Reculée de Baume-les-Messieurs au Nord. Ces fronts calcaires présentent un intérêt paysager remarquable complétés par une grande sensibilité environnementale.

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La conservation et la mise en scène des fronts rocheux de la carrière apportent de la diversité dans le paysage local du Premier Plateau par l’apparition d’un nouveau motif minéral faisant référence à son patrimoine paysager. Ces fronts rocheux, en particulier les banquettes mais également les anfractuosités ont été colonisées par une végétation pionnière au fil du temps. Il convient de conserver ces éléments paysagers et géologiques, témoignage de l’exploitation industrielle du site et de les mettre en scène dans le cadre d’un projet de remodelage général du lieu. La mise en valeur des éléments minéraux du site pourra se faire également par l’aménagement de pierriers pour reptiles en partie basse.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre lors du réaménagement coordonné à l’exploitation Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : ensemble de la carrière

Objectifs et effets attendus : intégration paysagère de la carrière Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Le remodelage du site fait partie intégrante du projet de réaménagement avec l’objectif de favoriser son intégration dans son contexte paysager et les continuités topographiques. Le projet de modelage général du site vise, par le remblaiement des terrains à l’aide de stériles d’exploitation, à recréer localement des pentes progressives prolongeant les reliefs encadrant la carrière. Cette opération permettra de créer ainsi des transitions douces entre les terrains limitrophes de la carrière et le fond de l’exploitation. Par ailleurs, ce remodelage pourra s’insérer entre les fronts rocheux. La reconstitution d’une vaste surface plane à l’est par remblaiement assurera la continuité avec les espaces agricoles existants et atténuera le caractère géométrique du site réaménagé.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre lors du réaménagement coordonné à l’exploitation Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : Remblai nord-est

9.7.2 - Modalité de suivi des mesures Aucun suivi n’est préconisé.

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9.7.3 - Evaluation des incidences résiduelles sur les sites et les paysages Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Monuments Exploitation Historiques et co- Nulle - - - - Réaménagement visibilité Structures Exploitation Faible Négatif Temporaire Court terme Direct paysagères Réaménagement Faible Positif Permanent Long terme Exploitation Faible Négatif Temporaire Court terme Perception visuelle Direct Réaménagement Faible Positif Permanent Long terme

9.8 - MESURES CONCERNANT LE MILIEU HUMAIN

9.8.1 - Mesures concernant les populations sensibles 9.8.1.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : Eviter les itinéraires longeant les habitations Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière et les sous-traitants

Caractéristiques et modalités techniques : La route d’accès à la carrière permet d’éviter la traversée de village ou de toute zone habitée jusqu’à la RD 471, route adaptée au trafic des poids- lourds. Cet accès, mis en place dans le cadre de la première autorisation de la carrière, sera maintenu pour la future autorisation. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : route d’accès à la carrière

9.8.1.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : assurer la sécurité des chauffeurs et des usagers de la route, réduire les risques accidentogènes liés au transport des matériaux Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière et les sous-traitants Caractéristiques et modalités techniques : L’ensemble des matériaux extraits est évacué du site par transport routier via le chemin rural de la Cotette, la RD 39 puis la RD 471.

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Si LCJ ne maitrise pas tous les paramètres pouvant induire un risque d’accident, de nombreuses mesures sont en place, pour que ce risque soit le plus faible possible. Les dispositions suivantes seront appliquées : Rappel régulier des règles de conduite et de l’importance du respect du code de la route, Formation des chauffeurs d’engins aux règles de bonne conduite en termes de sécurité routière et de réduction des consommations d’énergie, Affrêtement de camions récents, et régulièrement controlés, Contrôle camions aléatoire, visant à vérifier l’état du camion et le bon fonctionnement des différents organes de sécurité, Interdiction des surcharges, Entretien de la chaussée, Présence d’un laveur de roue en sortie de site, Bâchage des camions transportant des matériaux sableux, Panneautage efficace de part et d’autre de la sortie de la carrière visant à indiquer la présence de camion… Il est à noter qu’en aucun cas les engins présents sur le site circuleront sur les voies publiques. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : route d’accès à la carrière

9.8.2 - Mesures concernant les espaces agricoles 9.8.2.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : Eviter les pelouses pâturées situées au nord de la carrière, initialement concernées par le projet d’extension Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Lors de la conception du projet, ce sont 5,1 hectares de pelouses pâturées qui ont été évités car elles présentaient une très forte sensibilité écologique. Après refonte du projet, 2,1 hectares de pelouse sont concernés, soit deux fois moins que pour le projet initial. Phasage de la mesure et calendrier d’application : évitement en amont de l’exploitation Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : secteur au nord du périmètre projet sollicité

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9.8.2.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : Restituer un complexe de pelouses pâturée avant exploitation des 2,1 hectares de pelouses présentes au sein du périmètre Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière

Caractéristiques et modalités techniques : des mesures fortes seront mises en place pour que la carrière ait une incidence positive sur la création de terres agricoles, et cela dès la première phase de l’autorisation. En effet, dès cette phase, ce sont 1,7 hectares de pelouses qui seront réouvertes au nord de la carrière, dans le cadre d’une mesure compensatoire, en lieu et place de taillis de noisetier (cf chap 11.2.4), surface à laquelle s’ajoute la restitution de 0,7 ha de pelouses sèches sur le remblai. Lors de la phase 2, ce sont 1,3 ha supplémentaires qui seront restitués pour une surface agricole impactée de 200 m². Pour les phases suivantes, le gain de surface agricole est au minimum de 3,9 ha (6 ha restitués vs 2,1 ha impactés). Ainsi les surfaces agricoles seront en constante augmentation au cours de l’exploitation (cf. carte des espaces agricoles ci-après) et à la fin de la phase 6, ce seront 7,1 hectares de terrains agricoles qui seront recréés, soit un gain total de 5 hectares avant finalisation du réaménagement. Cette mesure est également identifiée comme une mesure compensatoire écologique.

Pour ce faire, un mélange de plaquettes terreuses et de terres végétales sera mis en place. La reprise de la végétation sera spontanée. Des épandages de produits de fauche pourront être réalisés pour enrichir le milieu avec une banque de graines locales. Des massifs arborés seront plantés au droit des zones identifiées sur le plan de réaménagement. Les premières années, un pâturage léger sera mis en place (ou fauche mécanique) de manière en entretenir la pâture. Une fois que cette dernière sera fonctionnelle, le pâturage sera engagé de manière régulière. LCJ se fera accompagner par une structure compétente pour définir la charge bovine à mettre en place pour que le milieu évolue vers des pelouses pâturées à forte valeur écologique. Cette mesure est également identifiée comme une mesure compensatoire écologique. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès le démarrage de l’exploitation et pendant les phases 1,2 et 3 de l’autorisation. Coût de la mesure : Environ 5 000 €/ha Localisation : Zone en cours de réaménagement au nord-est

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Objectifs et effets attendus : Restituer un complexe de pelouses pâturée dans le cadre du réaménagement de la carrière Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Dans le réaménagement, une grande partie du réaménagement de la carrière sera destiné à l’agriculture. En effet, après exploitation, un complexe de pelouses sera mis en place sur une surface de 14,4 hectares (en plus des 3,3 hectares en mesure de réduction). Elles seront pâturées par un troupeau bovin du plateau, comme le sont les pelouses présentes autour de la carrière. Au total, le projet sera à l’origine d’un gain de 19 hectares en faveur des surfaces agricoles. Pour se faire, l’exploitation mettra en place un substrat drainant et relativement pauvre, à l’aide de plaquettes terreuses et de terre végétale afin que la végétation spécifique des pelouses puisse s’installer. Une fois mis en place, le milieu sera entretenu par pâturage régulier. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre lors du réaménagement final Coût de la mesure : Environ 5 000 €/ha Localisation : Ensemble de la carrière

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9.8.3 - Mesures concernant le patrimoine culturel, touristique et archéologique 9.8.3.1. Mesures d’évitement Aucune mesure n’est préconisée.

9.8.3.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : préserver l’intégrité des éventuels vestiges archéologiques qui pourraient être contenus dans les terrains objet de l’extension de la carrière

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : La préservation des vestiges archéologiques est prise en compte par la loi d'archéologie préventive.

L’exploitant se conformera ainsi aux prescriptions du Service Régional de l’Archéologie pour ce qui concerne le déroulement d’un diagnostic archéologique éventuel. En tout état de cause, toute découverte fortuite de vestiges archéologiques au cours de l’exploitation sera immédiatement signalée au Service Régional de l’Archéologie afin de prendre les mesures nécessaires. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : secteurs actuellement non décapés, zone d’extension au sud de la zone d’exploitation actuelle.

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9.8.4 - Mesures concernant les réseaux de transport 9.8.4.1. Mesures d’évitement Concernant le transport, la principale mesure pour réduire les impacts liés aux camions est la mise en place de la route permettant d’accéder au la RD 471. En effet cet accès a été mis en place spécifiquement par la carrière pour éviter toute traversée de secteurs habités.

Cet accès sera maintenu dans le cadre de la future autorisation et permettra de rejoindre la route principale, adapté à un trafic intense, sans traverser de village ou de zone habitée.

9.8.4.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : garantir l’intégrité du réseau routier à proximité de la carrière Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière et sous-traitants Caractéristiques et modalités techniques : LCJ a mis en œuvre de nombreuses mesures pour prendre en compte l’impact poids-lourds lié à la carrière, ces mesures seront reconduites dans le cadre de la future autorisation : Présence d’un laveur de roues en sortie de site, Obligation de bâchage rappelée aux transporteurs pour les matériaux sableux, Camions récents et régulièrement entretenus, Nettoyage de la chaussée en tant que de besoin, Interdiction de toute surcharge en sortie de site, Participation à l’entretien de la route. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : entrée de la carrière au nord-est et route d’accès à la carrière

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Chaussée entretenue Laveur de roues

9.8.5 - Mesures concernant les réseaux de distribution 9.8.5.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : garantir l’intégrité des réseaux de distribution alentours Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : Avant tout travaux, LCJ devra prendre contact avec les exploitants de réseaux afin : De localiser précisément le passage des réseaux de distribution dans le secteur, de prendre connaissance de l’ensemble des dispositions à respecter, de valider la conformité de la carrière avec ces dispositions. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : l’ensemble de la carrière et principalement la zone d’extension au sud

9.8.5.2. Mesures de réduction Aucune mesure n’est préconisée.

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9.8.6 - Mesures concernant la qualité de vie, le tourisme et les loisirs 9.8.6.1. Mesures d’évitement

9.8.6.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : mise en valeur locale et touristique du site

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : La présence de la voie verte au sud du site et des chemins de randonnée dans le secteur constitue un atout majeur pour la valorisation du projet de réaménagement de la carrière. La création d’un sentier et d’une zone aménagée pour accueillir les promeneurs et cyclistes permettra à la fois d’offrir un espace de détente ombragé avec des bancs et des tables de pique-niques, et permettra également de profiter de la vue panoramique sur l’ensemble de la carrière (belvédère). Des panneaux informatifs peuvent être mis en place afin de sensibiliser les promeneurs sur la nature du site et ses enjeux environnementaux. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre à la remise en état du site

Coût de la mesure : 50 000 € Localisation : ensemble de la carrière

9.8.7 - Mesures et modalités de suivis L’incidence résiduelle étant évaluée à faible, aucun suivi environnemental n’est jugé nécessaire.

9.8.8 - Evaluation des incidences résiduelles sur le milieu humain Incidences Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelles sur apparition Exploitation Modérée Positif Direct Temporaire Court terme Economie Réaménagement Nulle - - - - Espaces agricoles Exploitation Faible Positif Direct Temporaire Court terme et forestiers Réaménagement Modérée Positif Direct Permanent Moyen terme Patrimoine Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme culturel,

touristique et Réaménagement Modérée Positif Direct Permanent Moyen terme archéologique Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Trafic routier Réaménagement Nulle - - - - Réseaux de Exploitation Nulle - - - - distribution Réaménagement

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9.9 - MESURES CONCERNANT L’HYGIENE, LA SALUBRITE PUBLIQUE ET LA SANTE

9.9.1 - Mesures concernant la gestion et l’élimination des déchets 9.9.1.1. Mesures d’évitement

Objectifs et effets attendus : éviter la production de déchets Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière, le personnel du site et les sous-traitant

Caractéristiques et modalités techniques : il est admis que le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. Dans l’optique de réduire la production de déchet, LCJ et le personnel du site de Briod privilégient les fournitures et matériaux générant le moins d’emballages ou de déchets. Ainsi dans la mesure du possible, les futs de grandes capacités sont privilégiés pour les différents produits nécessaires à l’entretien et au bon fonctionnement des engins. Pour les pièces de rechange ou d’usure, les emballages sont réduits au minimum, et strictement nécessaires au transport jusqu’au site. Des investissements importants ont été réalisés en 2018 avec la mise en place d’un crible à étoiles et d’un scalpeur à disques. Cette modification de l’installation permet de mieux trier le gisement extrait et de diminuer la production de stériles. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : l’ensemble de la carrière

Objectifs et effets attendus : éviter le dépôt de déchets et d’ordures sur le site Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière, le personnel du site et les sous-traitant Caractéristiques et modalités techniques : la totalité du périmètre d’autorisation de la carrière est clôturé et l’accès est fermé par un portail. Le site est fermé en dehors des heures d’ouverture, ce qui évite toute décharge sauvage dans l’emprise du site. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : Le coût de la mise en place de la clôture est estimé à 20 000 € Localisation : l’ensemble de la carrière

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9.9.1.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : gérer les déchets induits par la carrière de manière optimale Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière et l’ensemble du personnel du site

Caractéristiques et modalités techniques : depuis de nombreuses années, la société LCJ a mis en place, sur le site, une politique de gestion des déchets caractérisée par le tri sélectif et la mise en place de filières d’élimination appropriées. Cette politique de gestion sera maintenue. Elle s’appuie sur : l’identification des différentes catégories de déchets produits sur le site (ferraille, pneumatiques et bandes caoutchouc, emballages souillés, chiffons souillés, huiles usagées…), le tri sur site, l’identification des conditions et adaptation des lieux de stockage, l’évacuation vers les filières d'élimination agréées, la formation du personnel à la gestion des déchets et aux bonnes pratiques de tri. D’une manière générale, les quantités de Déchets Dangereux sont relativement limitées et uniquement liées au fonctionnement de l’installation (le process ne génère aucun déchet dangereux). Il s’agit essentiellement des huiles et graisses issues des vidanges, des déchets souillés par les hydrocarbures, ou les eaux de pompage du séparateur. Les Déchets Non Dangereux sont également triés, il s’agit d’emballages, de pièces d’usure ou encore de pneus usagés. Les déchets sont traités de la manière suivante : les déchets non dangereux pouvant être assimilés à des déchets ménagers (repas du personnel, bureaux…) sont triés (papiers, cartons, plastiques…) et sont collectés dans des containers. Ils sont évacués par le dispositif local de ramassage des ordures ; les autres déchets non dangereux liés au fonctionnement de l’installation sont triés (DIB, bois, plastique,….) et sont collectés dans des containers adaptés. Ils sont évacués par des sociétés agréées ; les pneumatiques usés sont repris par les fournisseurs ; les déchets dangereux comme les huiles usagées, les matériaux souillés ou les aérosol, sont stockés à l’abris et évacués par des récupérateurs agréés ; Le séparateur d’hydrocarbures et pompé annuellement, le mélange d’eau et d’hydrocarbures est également évacué via une filière agréée. Rappelons que sur le site, les engins sont récents et en contrat full-service, c’est-à-dire qu’ils sont entretenus et réparés par le concessionnaire de l’engin, qui vient avec tout le nécessaire et qui repart avec les déchets liés à la prestation.

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D’autre part, pour tous les déchets à l’exception des emballages d’explosifs, le brulage est strictement interdit sur le site. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation

Localisation : sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

Objectifs et effets attendus : accueillir des déchets aux qualités requises et respectant la réglementation Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière et l’ensemble du personnel du site Caractéristiques et modalités techniques : L’accueil des déchets inertes sur le site dans le cadre du réaménagement est réalisé conformément aux prescriptions réglementaires visant à assurer que les déchets présentent bien toutes les caractéristiques d’un déchet inerte. Pour cela, un double contrôle est effectué, à l’accueil, lors de la pesée, et lors du dépotage. Si les déchets ne sont pas inertes, ils sont refusés et rechargés.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre dès l’obtention de l’autorisation de la carrière et tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : à l’entrée de la carrière et au niveau des zones de stockage

Objectifs et effets attendus : remettre en état la plateforme en fin d’exploitation Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef de la carrière et l’ensemble du personnel du site Caractéristiques et modalités techniques : A la fin de l’autorisation, l’installation de traitement sera intégralement démontée et tous les déchets non valorisables seront évacués par des prestataires agréés. Il ne restera plus aucune trace de l’activité. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre lors du réaménagement final Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : plateforme d’exploitation

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9.9.2 - Mesures concernant la santé et la salubrité publique 9.9.2.1. Mesures d’évitement Les différentes mesures participant à la préservation de la ressource en eau, des sols et du milieu atmosphérique sont favorables au maintien de l’intégrité de la santé et la salubrité publique.

9.9.2.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : réduire les risques sur la santé des intervenants

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : l’ensemble des collaborateurs LCJ et les sous-traitants Caractéristiques et modalités techniques : la société LCJ déploie sur ses sites une politique ambitieuse concernant la sécurité de l’ensemble de ses collaborateurs et personnes présentes sur le site. Ainsi, de nombreuses mesures sont mises en place et on peut citer : L’affichage sur chaque site des 5 Règles Cardinales,

LCJ privilégie tant que possible la mise en place de mesures collectives de prévention, Port obligatoire des Equipements de Protection Individuel (EPI). A minima, ces EPI sont constituées du casque, du baudrier fluorescent et de chaussures de sécurité. Si nécessaire et en fonction des travaux réalisés, les EPI sont complétées en tant que de besoin (protection auditive, gants, …),

A chaque nouvelle prise de poste, un accueil sécurité approfondi est effectué et le nouvel arrivant est parrainé par un collaborateur expérimenté, Lors des interventions réalisées par un sous-traitant, un plan de prévention est édité et signé par l’ensemble des intervenants, il vise à s’assurer que l’opération sera réalisée en toute sécurité, LCJ forme régulièrement ses collaborateurs aux différentes thématiques de la santé et de la sécurité (Travail en hauteur, habilitation électrique…). L’ensemble de cette démarche est porté par la direction de LCJ et animée par un coordinateur santé-sécurité régional. Phasage de la mesure et calendrier d’application : application tout au long de l’autorisation d’exploiter Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : application de la mesure sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

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L’hygiène, la salubrité et la santé publiques seront assurées et préservées par les mesures spécifiques de protection décrites dans les paragraphes précédents relatifs aux émissions de bruits, de poussières, à la qualité des eaux (mesures contre les risques de pollution) et aux déchets. Les mesures énoncées concernent aussi bien l’exploitation de la carrière, le traitement des matériaux au sein des installations présentes sur la carrière que les zones de stockage.

9.9.3 - Modalités de suivis des mesures Aucun suivi particulier environnemental n’est jugé nécessaire.

9.9.4 - Evaluation des incidences résiduelles sur l’hygiène, la salubrité publique et la santé Incidence Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelle sur apparition Exploitation Faible Négatif Direct Temporaire Court terme Déchets Réaménagement Nulle - - - - Exploitation Santé Nulle - - - - Réaménagement

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9.10 - MESURES CONCERNANT LA SECURITE ET LA GESTION DES RISQUES

9.10.1 - Mesures concernant la sécurité sur l’exploitation et ses abords 9.10.1.1. Mesures d’évitement

9.10.1.2. Mesures de réduction

L’ensemble des mesures visant le transport des granulats permettent de réduire fortement les risques concernant le site et ses abords.

Objectifs et effets attendus : réduire les risques accidentogènes sur la carrière Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière

Caractéristiques et modalités techniques : la société LCJ a déjà mis en œuvre toutes les mesures propres à assurer la sécurité sur la carrière. Ces mesures seront naturellement maintenues. Parmi les plus importantes, il est possible de citer : mise en place de merlons en périphérie des zones exploitées et des pistes, maintien d’une bande inexploitée d’au moins 10 m de large en bordure d’emprise, et plus à certains endroits,

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pose de clôture en périphérie du site et fermeture des accès de l’accès par un portail, Mise en place d’une signalétique indiquant les dangers et matérialisant l’interdiction de pénétrer sur le site, surveillance régulière des zones d’exploitation, Affichage du plan de circulation et des consignes de sécurité à l’entrée du site,

Le plan de circulation est matérialisé sur le site par un balisage efficace, identification, protection et signalisation des zones dangereuses, respect des consignes de sécurité et dossiers de prescriptions en application des différents titres du Règlement Général des Industries Extractives (RGIE). Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière jusqu’à sa remise en état

Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière et ses abords

Objectifs et effets attendus : réduire les risques sur la sécurité du personnel et des intervenants Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef et personnel de la carrière et sous- traitants Caractéristiques et modalités techniques : pour les travaux d’exploitation et de manutention : utilisation d’équipements de protection individuelle (casque, vêtement, gants, chaussures de sécurité…), d’un matériel de manutention approprié (palan, grue nacelle…), d’outils et d’appareils homologués pour un usage extérieur (outils, outillage électrique portatif, …). Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

Objectifs et effets attendus : aucun redémarrage de toute énergie (électrique, gravité, cinétique…) lors des interventions de maintenance Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : l’ensemble des collaborateurs et sous- traitants

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Caractéristiques et modalités techniques : LCJ a mis en place une procédure stricte de consignation qui vise à assurer l’absence de redémarrage de l’installation ou des engins lors des opérations de maintenance tels que travaux électriques (énergie électrique), les entretiens de l’installation et des engins (énergies électrique, cinétique) … Pour ce faire la procédure prévoit différentes dispositions dont un registre de consignation, la mise à disposition de cadenas affectés aux intervenants. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière

Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

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Objectifs et effets attendus : réduire les risques sur la sécurité du personnel et des intervenants

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef et personnel de la carrière et sous- traitants Caractéristiques et modalités techniques : pour les travaux d’ordre électrique : utilisation d’équipements de protection individuelle (gants isolants, lunettes…), de matériel de sécurité collectif (outils isolants, vérificateur absence de tension, banderoles de signalisation…), respect des procédures d’installation.

Rappelons également que pour tous travaux électriques, la procédure de consignation s’applique. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière

Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : sur l’ensemble du périmètre autorisé de la carrière

9.10.2 - Mesures concernant les risques naturels et technologiques 9.10.2.1. Mesures d’évitement Aucune mesure n’est proposée.

9.10.2.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : réduire les risques d’incendie Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : chef et personnel de la carrière Caractéristiques et modalités techniques : des moyens d’extinction des feux de différentes origines seront mis en place au niveau des locaux administratifs, des des locaux techniques (atelier et stockages d’hydrocarbures), de l’installation et des engins. Ces extincteurs seront vérifiés annuellement par une société spécialisée et agréée. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : ensemble de la carrière

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9.10.3 - Mesures concernant les riverains 9.10.3.1. Mesures d’évitement

9.10.3.2. Mesures de réduction

Objectifs et effets attendus : réduire les risques accidentogènes liés au transport des matériaux Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : le chef et le personnel de la carrière et les transporteurs Caractéristiques et modalités techniques : entretien des aménagements existants informant les usagers du chemin rural de la Cotette de la présence de la carrière (panneaux, identification des priorités). Rappelons qu’une signalétique efficace est déjà en place au niveau des accès de la carrière. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en œuvre tout au long de l’exploitation de la carrière Coût de la mesure : inclus dans les charges d’exploitation Localisation : sur les réseaux viaires

9.10.4 - Mesures et modalités de suivis Le suivi de la stabilité des fronts est détaillé dans un chapitre précédent. Concernant la sécurité et le respect des règles d’exploitation, l’exploitant est soumis à la règlementation en vigueur accompagné de manière obligatoire par un Organisme Extérieur de Prévention et l’Inspecteur des Installations Classées.

9.10.5 - Evaluation des incidences résiduelles sur la sécurité et la gestion des risques Incidence Délai Phase Intensité Effet Mode Durée résiduelle sur apparition Sécurité du site et Exploitation Court Faible Négatif Direct Temporaire ses abords Réaménagement terme Exploitation Court/ Risques Nulle Négatif Indirect Temporaire Réaménagement Moyen Exploitation Court/ Riverains Faible Négatif Indirect Temporaire Réaménagement Moyen

LCJ – Dossier de demande d’autorisation d’exploiter – Carrière de « En Bullin » – Briod et Conliège (39) 348 stante, un certain nombre de mesures est d’ores et déjà intégré au fonctionnement actuel de l’installation. Ces mesures sont de ce fait soit existantes, soit intégrées aux coûts globaux de l’e e milieu naturel

Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 6 Réa Opérations 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 ont » de pelouses mésophiles au nord ilieux à enjeu écologique au sein de la zone projet ichement/décapage progressifs périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage) éfrichement/débroussaillage et réduction du risque de mortalité

sque de mortalité de l’Azuré de la Croisette risque de mortalité des chiroptères duc d’Europe erre végétale » et restitution d’habitats naturels es lisières boisées en périphérie sud du projet

ensemble des autres thématiques

Opérations Quantité opographie, les sols et la stabilité des terrains

llation d’un convoyeur à bande pour réduire la circulation des engins sur le site. 1 ures générales d’évitement des impacts sur l’exploitation (aire étanche, aire de rétention, pompes à arrêt automatique,) - ures générales de réduction des impacts sur l’exploitation et le réaménagement coordonné (kits-antipollution, emprise du projet) - ect de la bande des 10 mètres - ntien de la stabilité en carrière (remblai, fronts de taille) - topographique de l’exploitation - yse annuelle des eaux en sortie de séparateur Analyse annuelle – 300 €/an eaux superficielles et souterraines crire l’utilisation de tout produit phytosanitaire - pq g tation des rejets de combustion - oitation uniquement en période diurne - tation des émissions sonores en phase normale - x des avertisseurs de recul - nagement d’un merlon limitant la propagation des émissions sonores 670 m linéaire tation des émissions de poussières - ect du cadre réglementaire des règles de l’art pour les tirs de mines - ptation de la charge unitaire des tirs de mine - des émissions sonores Tous les 3 ans en œuvre du plan de surveillance des émissions de poussières dans l’environnement et mesures des retombées de poussières Suivi annuel des émissions de vibrations dans l’environnement Une étude vibratoire lors de la phase 2 aysage ervation des lisières boisées en périphérie du projet - Pr gration paysagère du merlon de protection acoustique présents aux limites du périmètre d’extension - m nisation et tenue du site, des abords et de l’entrée - ervation et mise en scène des fronts rocheux - elage dans la continuité de la topographie naturelle de l’environnement - ilieu humain (réseaux, sécurité, salubrité et concertation) ure relative au transport des matériaux - ment des pelouses pâturées au nord du périmètre projet - tution de pelouses pâturées sur la verse nord-est à l’avancement de l’exploitation 54 000 m2 tution de pelouses pâturées en fin d’exploitation au niveau de l’ancien carreau 14 400 m2 ervation du patrimoine archéologique - ure relative à la préservation du réseau routier - en compte des réseaux - en œuvre du projet de réaménagement – Découvrir et sensibiliser - ures relatives aux déchets - mation du personnel et des sous-traitants présents sur le site - ion des risques sur la carrière - MONTANT GLOBAL (€ HT) INCIDENCE NATURE DE L’INCIDENCE MESURES + - Peu d’engins sont utilisés pour l’exploitation de la carrière de Briod, les effets sur la nergétique Faible consommation énergétique sont limités. MR 01 : Installation d’un convoyeur à bande pour réduire la circulation des engins sur le site et ainsi réduire la consommation énergétique et Les effets microclimatiques (augmentation de l'amplitude thermique, diminution de Très faible l'humidité relative, …) ne seront pas mesurables. l’émission de gaz à effet de serre

é au Très faible matique Le projet est peu vulnérable aux conséquences du changement climatique.

Le projet d’exploitation va peu modifier la topographie des terrains existants, sans effet hie majeur en raison de l’encaissement de la carrière et du contexte local. Le projet de Faible Faible réaménagement aura un effet positif à court et moyen terme par rapport à la situation ME 02 : Engins récents et régulièrement entretenus actuelle (réaménagement des remblais, des plateformes de stockage et des fronts). ME 03 : Opération d’entretien, de lavage et de ravitaillement au droit d’une aire étanche Les sols seront décapés au sud et au sud-est de la carrière actuelle dans le cadre de ME 04 : Stockage d’hydrocarbures et capacité de rétention l’extension du périmètre d’exploitation. Une partie des terrains concernés sont aujourd’hui occupés par des prairies pâturées. Le décapage des terrains se fait au fur et ME 05 : Préventions des pollutions accidentelles des sols par les à mesure de l’avancement de l’exploitation. La terre végétale sera décapée de manière hydrocarbures Faible sélective, stockée en cordons non compactés et réutilisée dans le cadre du ME 06 : Gestion des sanitaires réaménagement. Ces conditions assurent un impact limité sur les sols au regard de la surface affectée et un réaménagement optimal. Le risque de pollution des sols lié à MR 07 : Kits anti-pollution disponibles sur site l’exploitation est limité. MR 08 : Décapage sélectif des terrains et stockage optimal des terres

L’exploitation du gisement sera réalisée par tir de mine (méthode actuelle). MR 09 : Gestion des matériaux extérieurs au site pour le réaménagement Après chaque tir de mine, une inspection des fronts sera réalisée et les masses instables MR 10 : Réaménagement coordonné : intégration de la carrière dans la seront purgées. L’exploitation de la carrière et le réaménagement du site lié à cette topographie locale activité conduiront à une stabilité à tout endroit conforme aux exigences de mise en errains Faible Faible sécurité du site. MR 11 : Respect de la bande des 10 mètres L’intégration de 2 cavités naturelles existantes dans le périmètre du projet permettra de MR 12 : Gestion des fronts de taille mettre en sécurité ces zones dangereuses en supprimant le risque de chute de personnes. MR 13 : Prise en compte des cavités MR 14 : Stabilité du remblai La carrière de Briod-Conliège exploite les calcaires de Bajocien et du Bathonien. Ces MR 15 : Garantir à long terme la stabilité des fronts de taille calcaires sont présents sur l’ensemble du plateau calcaire de Lons-le-Saunier. Les volumes accessibles sont très importants et le projet n’impacte qu’une infime partie du MS 16 : Suivi topographique de l’exploitation nérales Modérée massif calcaire. Le projet ne va pas conduire à une modification significative de MS 17 : Analyse annuelle des eaux en sortie de séparateur l’utilisation des ressources naturelles existantes, mais va permettre la poursuite de l’exploitation rationnelle de cette ressource minérale. ygq pg d’une aire étanche eaux Risque de pollution limité. Faible ME 05 : Préventions des pollutions accidentelles des sols par les hydrocarbures ation Hors zone inondable. Nulle ME 18 : Proscrire l’utilisation de tout produit phytosanitaire Hors accident, le projet n’est pas de nature à avoir une incidence sur les eaux source Nulle souterraines et ses usages. MR 07 : Kits anti-pollution disponibles sur site MR 09 : Gestion des matériaux extérieurs au site pour le réaménagement eaux Le projet tant en période d’exploitation qu’après réaménagement n’aura pas d’incidence Nulle es sur le régime des eaux souterraines. MR 19 : Gestion des eaux et limitation des vitesses d’infiltration dans le karst eaux Risque de pollution des eaux souterraines faible (probabilité faible, intervention Faible es possible). MR 20 : Accès au site interdit

La carrière est située en dehors de la zone d’influence des captages AEP de la Diane et MS 17 : Analyse annuelle des eaux en sortie de séparateur EP Nulle plus généralement, n’a aucun impact sur les eaux utilisées pour un usage AEP.

La circulation des engins et des camions entraine l’émission de polluants air atmosphériques. Les engins et installations employés sont conformes aux normes de Faible pollution. Les opérations de concassage sont les principales sources de bruit sur la carrière. Les matériaux sont traités sur place au niveau du groupe de concassage-criblage. ME 21 : Limitation des rejets de combustion Les mesures de contrôle à l’état actuel réalisées par le bureau d’études SCIENCES ENVIRONNEMENT ont montré que les niveaux sonores en limite de propriété et dans les ME 22 : Exploitation uniquement en période diurne zones à émergence réglementée sont respectés. Cependant, l’extension projetée de la MR 01 : Installation d’un convoyeur à bande pour réduire la circulation carrière vers le sud aura pour conséquence de s’approcher de plusieurs habitations au Forte des engins sur le site et ainsi réduire les émissions de poussières sud-est et au sud-ouest. Une modélisation acoustique a été réalisée en 2018 par le bureau d’études VENATHEC. MR 23 : Limitation des émissions sonores en phase normale Les niveaux de bruit calculés en limite de propriété et les émergences calculées aux ZER MR 24 : Choix des avertisseurs de recul montrent des dépassements en l’absence de protection. Les effets sur les émissions sonores sont considérés comme forts en l’absence de mesures. MR 25 : Aménagement d’un merlon limitant la propagation des émissions sonores En considérant la situation actuelle et en l’absence de mesures supplémentaires, la vitesse particulaire calculée par la loi de Chapot au droit des habitations les plus proches MR 26 : Limitation des émissions de poussières du périmètre d’extension est élevée pour le quartier de la gare et dépasse la valeur de s Forte MR 27 : Respect du cadre réglementaire pour limiter les vibrations liées 10 mm/s fixée par l’arrêté du 22 septembre 1994 pour l’habitation sud-ouest. aux tirs de mines Concernant ces habitations, l’exploitant garantira en tout temps et dans les cas les plus défavorables que les vitesses de vibrations ne dépasseront pas 5 mm/s. MR 28 : Respect des règles de l’art pour les tirs de mines Un nouveau réseau de stations est ainsi mis en place en périphérie du site et le suivi MR 29 : Adaptation de la charge unitaire des tirs de mine s’effectue depuis 2018 par la méthode des jauges de collecte des retombées suivant la MS 30 : Suivi des émissions sonores norme NF X43-014. s Modérée MS 31 : Mise en œuvre du plan de surveillance des émissions de Le site fait déjà et fera encore l’objet d’actions en faveur de la réduction des émissions poussières dans l’environnement et mesures des retombées de de poussières. A noter que la morphologie en dent creuse de la carrière favorise le poussières confinement des poussières au sein de la fosse d’extraction. MS 32 : Suivi des émissions de vibrations dans l’environnement Aucun effet Nulle

L’exploitation s’effectue en période diurne. Toutefois, le matin ou en fin de journée en Faible hiver, un éclairage du site est présent pour des raisons de sécurité. projet sur les périmètres de protection et d’inventaire est jugé négligeable.

La carrière n’est incluse dans aucun site Natura 2000. Les sites les plus proches sont à 3 km. L’évaluation Natura 2000 montre que le projet n’est pas de nature à remettre en 2000 Négligeable question l’intégrité des populations des sites Natura 2000 les plus proches et plus largement du réseau Natura 2000.

La destruction de pelouses mésophiles calcicoles constitue un impact modéré du projet. Les pelouses sèches et tonsures, favorisées par l’exploitation, sont soumises à un impact Modérée jugé faible. Le projet a un impact négligeable sur les autres habitats.

Une seule espèce floristique présentant un enjeu de conservation est présente dans la ME 33 : Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord ZEP, il s’agit du Gaillet de Paris, néanmoins les incidences du projet sont évaluées comme faibles vis-à-vis de l’espèce au vu de sa fréquence localement et de ses habitats, favorisés Faible ME 34 : Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone par l’exploitation. Les incidences sur les autres espèces recensées sont considérées projet comme négligeables. Aucune espèce protégée n’est concernée par le projet. MR 35 : Travaux de défrichement/décapage progressifs MR 36 : Ajustement des périodes de travaux préparatoires Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés à forts sur 5 (défrichement et décapage) espèces à enjeux régional, dont 3 protégées (Bacchante, Azuré de la Croisette, Damier de Modérée à

la Succise), et un impact faible sur 2 autres espèces. Les incidences sur les autres espèces forte MR 37 : Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du recensées sont considérées comme négligeables. risque de mortalité des reptiles MR 38 : Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette Aucun Amphibien à enjeu de conservation n’a été observé au sein de la ZEP et aucun ns Négligeable impact significatif du projet n’a été identifié sur ce groupe. MR 39 : Suppression du risque de mortalité des chiroptères MR 40 : Suivi du Grand-duc d’Europe Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés sur la Couleuvre d’Esculape. L’impact sur les autres espèces recensées est considéré comme Modérée MR 41 : Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels négligeable. MR 42 : Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet

Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs modérés à forts sur 11 espèces Modérée à

d’Oiseaux. L’impact sur les autres espèces recensées est considéré comme négligeable. forte Au vu des incidences résiduelles modérées, des mesures compensatoires seront mises en œuvre (cf. chapitre 11) Le projet est susceptible d’avoir des impacts négatifs significatifs modérés sur le Chat forestier. Concernant les Chiroptères, le projet est susceptible d’avoir des impacts autres Modérée à négatifs significatifs forts sur 3 espèces et 1 groupe acoustique, modérés sur 4 espèces es forte et 1 groupe acoustique et faibles sur 4 espèces. Sur les autres espèces contactées, l’impact est considéré comme négligeable.

Aucune zone humide n’a été recensée dans la ZEP et le projet de renouvellement et des Nulle extension de carrière n’aura pas d’incidence sur le fonctionnement des zones humides.

A l’échelle territoriale, les impacts du projet sur les continuités écologiques sont considérés comme négligeables. A l’échelle locale, les principales incidences du projet ogiques sur les fonctionnalités écologiques sont considérées comme modérées et dues Modérée principalement à l’altération d’une pelouse et au défrichement partiel de boisements de résineux et de feuillus. massive et de l’exploitation du gisement qui suit le défrichement.

Aucun cours d’eau ou zone humide n’est présent au droit du projet d’extension de la rologique carrière. Le défrichement lié au projet de renouvellement et extension de carrière n’aura Nulle MR 35 : Travaux de défrichement/décapage progressifs pas d’incidence sur le fonctionnement hydrologique et la qualité des eaux. MR 42 : Renforcement des lisières boisées en périphérie sud du projet Plantation de 12 ha à vocation forestière. Env. 18 000 arbres et arbustes La perte d’habitat boisé représente un impact faible sur les habitats et la flore mais un seront plantés dans le cadre du réaménagement. impact sur la faune, notamment sur les Chiroptères et Oiseaux forestiers. Les boisements Des mesures compensatoires seront mises en œuvre au titre du code ologique concernés sont essentiellement des résineux allochtones à vocation productive (Douglas, Faible Modérée forestier (cf. chapitre 11) Epicéa) et des boisements de Noisetiers. L’enjeu faunistique est fonctionnel (nourrissage, reproduction et transit).

Les parcelles concernées par les opérations de défrichement sont globalement en hropique périphérie des secteurs de passages empruntés par la population. En conséquence, elles Très faible Très faible sont soumises à une pression humaine très limitée.

La carte d’inter-visibilité potentielle révèle que les caractéristiques topographiques ne riques et permettent pas de percevoir le projet depuis la Nécropole tumulaire de Conliège. Nulle é Le projet respectera les préconisations qui pourront être émises par l’Architecte des Bâtiments de France.

Les impacts sur les structures paysagères liées à l’exploitation de la carrière se traduiront par un changement de la couleur et de la texture initiales des sols, une modification ME 43 : Préservation des lisières boisées en périphérie du projet topographique (creusement de la fosse d’extraction et merlons périphériques) et une transformation temporaire de l’aspect général des lieux, avec la création d’un espace à MR 44 : Intégration paysagère du merlon de protection acoustique agère vocation industrielle, lié à l’exploitation du site, le fonctionnement d’engins, et à la Faible Faible présents aux limites du périmètre d’extension circulation de camions. Toutefois, le changement sera progressif, puisque l’ensemble de MR 45 : Organisation et tenue du site, des abords et de l’entrée la surface ne sera pas exploité d’un seul tenant, mais par phases progressives et le principe d’exploitation retenu consistera à remettre en état, de manière coordonnée, MR 46 : Conservation et mise en scène des fronts rocheux l’ensemble de la carrière à l’extraction. MR 47 : Modelage dans la continuité de la topographie naturelle de l’environnement

L’exploitation de la carrière, dans le cadre de son extension, tend à se développer vers le Sud, s’éloignant des habitations de Briod mais se rapprochant du quartier de l’ancienne Faible à uelles gare de Publy. Toutefois, comme le montre le reportage photographique, la ceinture Faible paysagère qui borde le site assure actuellement à la carrière et son projet d’extension modérée une barrière efficace, les impacts paysager sont ainsi nul à faible. Si cette barrière venait à disparaître, l’impact paysager du projet serait alors modéré. Le projet d’extension entrainera la suppression de 2,1 ha de pelouses pâturées. Cette surface correspond à 0,9 % de la SAU totale de l’exploitant agricole utilisant ces terres. Faible à cole L’effet sur l’agriculture est toujours positif au cours de l’exploitation puisque les surfaces Modérée créées le sont en amont de celles supprimées, et plus largement après le réaménagement avec un gain de surface de 19,4 ha au total par rapport à la situation actuelle.

Le projet n’aura qu’un impact faible sur les peuplements forestier et les revenus liés à la coupe des arbres. En effet, ces boisements ont subi, au cours des trois dernières années, icole de fortes attaques de scolytes et ont fait l’objet d’une coupe sanitaire en 2019. Ainsi en Faible termes de surface sylvicole, seule une jeune plantation de mélèze (env. 1 ha) est résiduelle et sera indemnisée par LCJ au titre de la perte d’avenir des bois. ME 48 : Mesures relatives au transport de matériaux – Evitement des zones habitées Le projet de renouvellement et d’extension de la carrière se situe à proximité de la MR 49 : Mesure relative au transport des matériaux nécropole tumulaire de Conliège. La conservation des écrans boisés en périphérie du projet d’extension de la carrière n’induira aucune co-visibilité entre le site inscrit et les MR 50 : Evitement des pelouses pâturées au nord du périmètre projet zones d’extractions. MR 51 : Restitution de pelouses pâturées sur la verse nord-est à Par ailleurs, le secteur du premier plateau ayant montré la présence de nombreux l’avancement de l’exploitation vestiges archéologiques, LCJ sera vigilante et montrera une attention particulière lors des MR 52 : Restitution de pelouses pâturées en fin d’exploitation au niveau travaux de découvertes. Elle se conformera aux prescriptions du Service Régional de de l’ancien carreau lturel, Modérée à l’Archéologie pour ce qui concerne l’archéologie préventive et les prescriptions de Modérée héologique diagnostic. forte MR 53 : Préservation du patrimoine archéologique La carrière est présente et implantée sur le territoire depuis de nombreuses années, ainsi, MR 54 : Mesure relative à la préservation du réseau routier les impacts sur le tourisme sont maitrisés et réduits. En l’absence de mesures, les effets sur le tourisme, essentiellement lié à la voie verte seraient modérés à forts, le temps de ME 55 : Prise en compte des réseaux l’exploitation, avec des impacts bruits, poussières ou paysagers importants. A terme, le MR 56 : Mise en œuvre du projet de réaménagement – Découvrir et projet de réaménagement visant à la mise en valeur écologique et paysagère du site, la sensibiliser carrière constituera un atout paysager pour les promeneurs avec la mise en place d’un belvédère et d’un panneau d’interprétation.

Les matériaux produits sur la carrière sont évacués par la voie publique au moyen de camions dont la charge utile est en moyenne de 25 tonnes. La carrière fonctionne environ 240 jours par an. nsport et Modérée ier L’augmentation des tonnages commercialisés (+ 130 000 tonnes par an) sera à l’origine d’une augmentation du nombre de camions sortant de la carrière, mais, du fait de la situation de la carrière et de la présence d’axes de circulation adaptés, cette augmentation n’induira pas d’impacts supplémentaires sur les populations riveraines.

Aucun réseau aérien ou souterrain existant n’est à l’origine d’une servitude ribution Nulle contraignante pour l’exploitant. Tous les déchets produits sur le site seront collectés avant d’être évacués vers leur filière MR 13 : Prise en compte des cavités s respective d’élimination. En l’absence de mesures et de gestions des déchets, les effets Forte MR 14 : Stabilité du remblai de ces derniers sont considérés comme fort. MR 15 : Garantir à long terme la stabilité des fronts de taille ME 48 : Mesures relatives au transport de matériaux – Evitement des zones habitées MR 49 : Mesure relative au transport des matériaux ME 57 : Limitation des déchets à la source

Les faibles niveaux d'exposition des populations concernées aux émissions de la carrière ME 58 : Fermeture du site en dehors des heures d’ouverture que et le respect des seuils réglementaires permettront d'assurer l'absence de risque Nulle MR 59 : Gestion et évacuation des déchets sanitaire. MR 60 : Traçabilité et accueil des déchets inertes MR 61 : Evacuation et nettoyage de la plateforme de l’installation à la fin de l’autorisation MR 62 : Formation du personnel et des sous-traitants présents sur le site Dans le cadre de ce projet, les conséquences liées aux risques de projection sont très MR 63 : Gestion des risques sur l’exploitation faibles et les conséquences liées aux risques d’onde de choc dans l’air sont faibles et temporaires. MR 64 : Utilisation d’équipements de protection individuelle et de matériel approprié Les risques de propagation d’un incendie induit par l’exploitation aux terrains lique environnants sont faibles. De la même manière, les risques pour l’exploitation de subir Faible MR 65 : Respect des procédures de consignation un incendie sont faibles. MR 66 : Respect des procédures d’installation électrique et équipement Bien que difficilement quantifiable, dans ce contexte, l’activité de la carrière ne peut être approprié considérée comme une source accidentogène supplémentaire susceptible de concerner MR 67 : Mise en place de systèmes d’extinction au niveau des locaux de les usagers des itinéraires empruntés par les camions sortant de la carrière. l’installation de traitement et des engins MR 68 : Mesure à destination des usagers de la route AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE - PIECE B : ETUDE D’IMPACT MICA Environnement 2020

10 - DEMANDE DE DEROGATION A LA REGLEMENTATION SUR LES ESPECES PROTEGEES

111 taxons protégés ont été recensés ou considérés potentiels sur la zone d’étude élargie dont deux espèces végétales qui ne seront pas impactées par le projet.

Malgré les efforts engagés par la société LCJ afin de limiter au maximum son empreinte écologique, le projet de renouvellement et d’extension de l’exploitation de la carrière affectera un certain nombre d’espèces animales au sein de l’emprise.

Après analyse des effets résiduels du projet, une demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’individus d’espèces animales protégées, de perturbation et/ou de perte d’habitat est sollicitée pour un total de 31 taxons protégés.

10.1 - FINALITE DE LA DEMANDE DE DEROGATION

10.1.1 - Champs de dérogation possible

Demande de dérogation pour la capture et la destruction Document n°18.098 / 67 En annexe de spécimens d’espèces animales protégées (CERFA) Demande de dérogation pour la destruction de sites de Document n°18.098 / 68 En annexe reproduction ou d’aires de repos (CERFA)

La demande de dérogation aux mesures de protection des espèces protégées porte sur : a) La destruction / dégradation / altération d’habitats constituant des sites de reproduction et des aires de repos d’espèces animales protégées, b) La destruction de spécimens d’espèces animales protégées.

10.1.2 - Conservation des espèces concernées Le projet dans sa globalité vise à être compatible avec le maintien de l’intégrité et le développement des populations d’espèces protégées présentes sur le site.

Au cours des différentes phases de vie du projet (défrichement, exploitation, réaménagement), un ensemble de mesures sera mis en œuvre afin d’atténuer les impacts sur le milieu naturel en général et sur les espèces protégées en particulier. Ces mesures chercheront : 1. à garantir la non-destruction d’individus d’espèces protégées, 2. à minimiser les effets des perturbations liées au projet, 3. à limiter la destruction de leur habitat dans l’espace et dans le temps, 4. et surtout, à rendre cette altération temporaire par une restauration de l’habitat et la création de milieux favorables au développement d’espèces faunistiques et floristiques à enjeu.

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10.2 - ESPECES VEGETALES PROTEGEES CONCERNEES PAR LA DEMANDE

Aucune espèce végétale faisant l’objet d’une protection au titre de l’arrêté ministériel 22 juin 1992 fixant la liste des espèces végétales protégées en région Franche-Comté complétant la liste nationale ne sera détruite dans le cadre du projet.

10.3 - ESPECES ANIMALES PROTEGEES CONCERNEES PAR LA DEMANDE

106 taxons faunistiques inventoriés sur la zone d’étude élargie et 3 espèces potentielles (Lynx d’Europe, Murin de Beschtein, Pipistrelle de Nathusus) font l’objet d’une protection au titre des arrêtés concernant les Oiseaux, Reptiles, Amphibiens, Lépidoptères et Mammifères.

Malgré les mesures d’évitement et de réduction mises en place, le projet est susceptible d’avoir un impact résiduel significatif sur plusieurs taxons faunistiques.

Parmi les espèces potentielles, le Lynx d’Europe et le Murin de Beschtein sont considérés comme absents (faible potentialité de présence). La distribution de Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) est très mal connue en Franche-Comté. De plus, l’identification acoustique de l’espèce reste difficile et peut être confondu avec la Pipistrelle de Kuhl. Les habitats sont très favorables à cette espèce. Elle est considérée comme présente et est concernée par la demande de dérogation, ce qui porte à 107 le nombre de taxons protégés pris en compte. Ce nombre inclus le complexe des Grands Myotis et celui des Oreillards qui sont chacun considérés comme 1 taxon.

Pour un grand nombre de taxons inventoriés sur l’aire d’étude élargie, l’analyse des caractéristiques du projet, des exigences écologiques des espèces en présence et des mesures prévues, il peut être considéré que le projet n’est pas de nature à détruire des individus ou compromettre le bon déroulement de leurs cycles biologiques par la perturbation ou l’altération de leurs habitats. L’impact est alors considéré comme non significatif et négligeable.

Dans ce qui suit, pour chaque groupe étudié, un tableau présente l’ensemble des espèces faunistiques protégées recensées et indique celles susceptibles d’être impactées par le projet (impact résiduel significatif) et la nature des impacts prévisibles. Selon l’article de l’arrêté qui les protège, soit seule la destruction ou perturbation intentionnelle d’individus est interdite, soit l’altération de leur habitat l’est aussi. Si l’impact prévisible fait l’objet d’une interdiction, la case est grisée. Une « CERFA » indique dans quels formulaires de demande de dérogation l’espèce figure.

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10.3.1 - Insectes Le projet entraîne un impact résiduel négatif considéré comme modéré pour 2 espèces d’Insectes protégées :

Azuré de la Croisette (Maculinea alcon rebeli) : Destruction d’individus, Destruction d’habitat d’espèce (2,1 ha), Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques ;

Bacchante (Lopinga achine) : Destruction d’individus, Destruction d’habitat d’espèce (10,5 ha), Fragmentation et altération des fonctionnalités écologiques ;

Quant au Damier de la Succise (Euphydryas aurinia), l’impact résiduel est jugé faible, en rappelant que l’espèce n’a pas été recensée sur l’emprise du projet. Cependant, l’habitat de pelouse étant potentiellement favorable à l’espèce, un risque de destruction subsiste.

Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitats Azuré de la Croisette PN3 Modéré x x x E Bacchante PN2 Modéré x x x E, H Damier de la Succise PN3 Faible x x x E Cuivré des marais PN2 Négl. - - - - Nombre d’espèces 4 3 3 Négl. : Négligeable (non significatif) PN2 : Protection nationale, article 2 PN3 : Protection nationale, article 3 CERFA : E : Formulaire 13 616*01 pour la destruction ou la perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées H : Formulaire 13 614*01 pour la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées

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10.3.2 - Amphibiens Aucune espèce d’Amphibiens n’est susceptible d’être impactées significativement par le projet.

Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitats Grenouille « verte » PN5/PN2 Négl. - - - - Grenouille agile PN2 Négl. - - - - Grenouille rousse PN5 Négl. - - - - Sonneur à ventre jaune PN2 Négl. - - - - Triton alpestre PN3 Négl. - - - - Triton palmé PN3 Négl. - - - - Nombre d’espèces 6 0 0 Négl. : Négligeable (non significatif) PN2 : Protection nationale, article 2 PN3 : Protection nationale, article 3 PN5 : Protection nationale, article 5 CERFA : E : Formulaire 13 616*01 pour la destruction ou la perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées H : Formulaire 13 614*01 pour la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées

10.3.3 - Reptiles Le projet entraîne un impact résiduel négatif considéré comme faible et notable pour 1 espèce de Reptile protégée : La Couleuvre d’Esculape (Zamenis longissimus).

L’espèce n’a pas été contactée sur l’emprise du projet mais sa présence est possible au vu des habitats concernés, notamment au niveau des lisières. Malgré les différentes mesures prévues pour réduire au maximum les risques de mortalité (périodes de travaux préparatoires, modalités de défrichement/débroussaillage…), l’absence totale de destruction d’individus ne peut être garantie en considérant l’écologie de l’espèce.

La même démarche est retenue pour les autres espèces de reptiles même si l’impact global du projet apparaît négligeable à l’échelle de la population.

En revanche, pour ces espèces, la destruction des habitats concernés par le projet n’est pas, dans le contexte local, de nature à remettre en cause le bon accomplissement de leurs cycles biologiques.

Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitats Couleuvre d'Esculape PN2 Faible x x E Couleuvre verte et jaune PN2 Négl. x x E Couleuvre helvétique PN2 Négl. x x E Lézard des murailles PN2 Négl. x x E Orvet fragile PN3 Négl. x x E Nombre d’espèces 5 1 5 Négl. : Négligeable (non significatif) PN2 : Protection nationale, article 2 PN3 : Protection nationale, article 3

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CERFA : E : Formulaire 13 616*01 pour la destruction ou la perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées H : Formulaire 13 614*01 pour la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées

10.3.4 - Oiseaux 10 espèces d’Oiseaux sont susceptibles d’être impactées significativement par le projet.

Le projet entraîne un impact résiduel négatif considéré modéré pour 3 espèces protégées : L’Alouette lulu, le Bruant jaune, la Pie-grièche écorcheur : Destruction d’habitat d’espèce Perturbations

Le projet entraîne un impact résiduel négatif considéré comme notable mais faible pour 7 espèces d’Oiseaux protégés. Destruction d’habitat d’espèce Perturbations

Le projet n’est pas en mesure de remettre en question l’intégrité des populations locales des autres espèces d’Oiseaux inventoriées. Les risques de perturbations liées à l’activité d’extraction sont toutefois susceptibles de compromettre la réalisation du cycle biologique des Oiseaux nicheurs dans la zone d’emprise du projet et ses abords pour lesquels les incidences résiduelles du projet sont considérées comme notables bien que faibles : 7 espèces. Les incidences sont jugées négligeables pour les autres espèces, pour lesquelles le projet ne risque pas de compromettre la réalisation du cycle biologique des individus.

Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitat Accenteur mouchet PN3 Faible - x x E, H Bouvreuil pivoine PN3 Faible - x x E, H Fauvette des jardins PN3 Faible - x x E, H Gobemouche gris PN3 Faible - x x E, H Mésange boréale PN3 Faible - x x E, H Pouillot fitis PN3 Faible - x x E, H Roitelet huppé PN3 Faible - x x E, H Alouette lulu PN3 Modéré - x x E, H Bruant jaune PN3 Modéré - x x E, H Pie-grièche écorcheur PN3 Modéré - x x E, H Bergeronnette grise PN3 Négl. - - - - Bondrée apivore PN3 Négl. - - - - Buse variable PN3 Négl. - - - - Chardonneret élégant PN3 Négl. - - - - Chouette hulotte PN3 Négl. - - - - Coucou gris PN3 Négl. - - - - Épervier d'Europe PN3 Négl. - - - - Faucon crécerelle PN3 Négl. - - - - Fauvette à tête noire PN3 Négl. - - - - Fauvette babillarde PN3 Négl. - - - - Fauvette grisette PN3 Négl. - - - -

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Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitat Grand-duc d’Europe PN3 Négl. - - - - Grimpereau des bois PN3 Négl. - - - - Grimpereau des jardins PN3 Négl. - - - - Grosbec casse-noyaux PN3 Négl. - - - - Huppe fasciée PN3 Négl. - - - - Hypolaïs polyglotte PN3 Négl. - - - - Linotte mélodieuse PN3 Négl. - - - - Mésange à longue queue PN3 Négl. - - - - Mésange bleue PN3 Négl. - - - - Mésange charbonnière PN3 Négl. - - - - Mésange huppée PN3 Négl. - - - - Mésange noire PN3 Négl. - - - - Mésange nonnette PN3 Négl. - - - - Milan noir PN3 Négl. - - - - Milan royal PN3 Négl. - - - - Moineau friquet PN3 Négl. - - - - Pic épeiche PN3 Négl. - - - - Pic mar PN3 Négl. - - - - Pic noir PN3 Négl. - - - - Pic vert PN3 Négl. - - - - Pinson des arbres PN3 Négl. - - - - Pipit des arbres PN3 Négl. - - - - Pouillot véloce PN3 Négl. - - - - Roitelet à triple bandeau PN3 Négl. - - - - Rossignol philomèle PN3 Négl. - - - - Rougegorge familier PN3 Négl. - - - - Rougequeue à front blanc PN3 Négl. - - - - Rougequeue noir PN3 Négl. - - - - Serin cini PN3 Négl. - - - - Sittelle torchepot PN3 Négl. - - - - Tarier pâtre PN3 Négl. - - - - Tarin des Aulnes PN3 Négl. - - - - Torcol fourmilier PN3 Négl. - - - - Troglodyte mignon PN3 Négl. - - - - Verdier d'Europe PN3 Négl. - - - - Balbuzard pêcheur PN3 Négl. - - - - Bec-croisé des sapins PN3 Négl. - - - - Bergeronnette printanière PN3 Négl. - - - - Choucas des tours PN3 Négl. - - - - Faucon pèlerin PN3 Négl. - - - - Gobemouche noir PN3 Négl. - - - - Grand corbeau PN3 Négl. - - - - Guêpier d'Europe PN3 Négl. - - - - Hirondelle rustique PN3 Négl. - - - - Martinet à ventre blanc PN3 Négl. - - - - Martinet noir PN3 Négl. - - - - Pinson du nord PN3 Négl. - - - - Pipit farlouse PN3 Négl. - - - - Traquet motteux PN3 Négl. - - - - Nombre d’espèces 70 10 10

PN3 : Protection nationale, article 3 CERFA : E : Formulaire 13 616*01 pour la destruction ou la perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées H : Formulaire 13 614*01 pour la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées

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10.3.5 - Mammifères (hors Chiroptères) Le projet entraîne un impact résiduel négatif considéré comme faible pour une espèce de Mammifère : le Chat sauvage : destruction d’habitat d’espèce

Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitat Chat sauvage PN2 Faible - x - H Écureuil roux PN2 Négl. - - - - Nombre d’espèces 2 1 1 PN2 : Protection nationale, article 2 CERFA : E : Formulaire 13 616*01 pour la destruction ou la perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées H : Formulaire 13 614*01 pour la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées

10.3.6 - Chiroptères 11 espèces de Chiroptères sont susceptibles d’être impactées significativement par le projet.

Le projet entraîne un impact résiduel négatif considéré comme modéré pour 8 espèces de Chiroptères : la Barbastelle d’Europe, les Grands Myotis, le Murin à moustaches, le Murin à oreilles échancrées, le Murin de Natterer, les Oreillards, le Petit Rhinolophe et la Pipistrelle de Nathusus.

L’impact résiduel est jugé faible pour 3 espèces liées aux milieux ouverts à semi-ouverts : le Rhinolophe Euryale, le Grand Rhinolophe et le Minioptère de Schreibers. Ces impacts résiduels sont essentiellement liés à la destruction progressive de territoires de chasse. Etant donné l’intérêt de ces habitats pour le Rhinolophe Euryale et le Grand Rhinolophe reflété par leur importante activité, ces habitats de chasse sont importants pour l’accomplissement de leurs cycles biologiques. En revanche, cette perte d’habitats de chasse ne remet pas en cause le bon accomplissement des cycles biologiques du Minioptère de Schreibers dans le contexte local au vu de la grande taille de son domaine vital notamment, en rappelant de plus que des mesures d’évitement et de réduction permettront de maintenir la fonctionnalité des corridors écologiques pour ce groupe.

En revanche, des arbres à cavités sont identifiés sur la zone d’extension et sont susceptibles d’accueillir des espèces arboricoles. Même si cela n’a pas été mis en évidence lors des prospections et que leur intérêt semble limité (en comparaison d’un réseau très favorable au nord), une utilisation à certaines périodes de l’année reste possible. Des mesures de réduction permettront de garantir l’absence de destruction d’individus. En revanche, pour ces espèces (Noctule commune et Noctule de Leisler), il apparaît nécessaire de solliciter une dérogation pour la perturbation et la destruction de sites potentiels de reproduction et/ou de repos.

Article de Impact Destruction Destruction Espèces Perturbations CERFA protection résiduel d’individus d’habitat Barbastelle d’Europe PN2 Modéré - x x E, H Grands Myotis PN2 Modéré - x x E, H Murin à moustaches PN2 Modéré - x x E, H Murin à oreilles échancrées PN2 Modéré - x x E, H Murin de Natterer PN2 Modéré - x x E, H

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Oreillards sp. PN2 Modéré - x x E, H Petit Rhinolophe PN2 Modéré - x - H Pipistrelle de Nathusius PN2 Modéré - x x E, H Grand Rhinolophe PN2 Faible - x - H Minioptère de Schreibers PN2 Faible - - - - Rhinolophe Euryale PN2 Faible - x - H Grande Noctule PN2 Négl. - - - - Molosse de Cestoni PN2 Négl. - - - - Murin de Daubenton PN2 Négl. - - - - Noctule commune PN2 Négl. - x x E, H Noctule de Leisler PN2 Négl. - x x E, H Pipistrelle commune PN2 Négl. - - - - Pipistrelle de Kuhl PN2 Négl. - - - - Sérotine commune PN2 Négl. - - - - Vespère de Savi PN2 Négl. - - - - Nombre d’espèces 20 11 12 Négl. : Négligeable (non significatif) PN2 : Protection nationale, article 2 CERFA : E : Formulaire 13 616*01 pour la destruction ou la perturbation intentionnelle de spécimens d’espèces animales protégées H : Formulaire 13 614*01 pour la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées

10.4 - SYNTHESE

La demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’individus d’espèces faunistiques protégées, de perturbation et de perte d’habitat concerne un total de 31 taxons : 13 pour une incidence résiduelle pressentie modérée du projet, et 18 pour une incidence résiduelle pressentie faible à négligeable du projet.

Pour les autres taxons inventoriés, il est considéré que le projet, après mise en œuvre des mesures d’évitement et de réduction, n’est pas de nature à détruire des individus ou compromettre le bon déroulement de leurs cycles biologiques par la perturbation ou l’altération de leurs habitats. L’impact est considéré comme non significatif.

31 taxons faunistiques sont concernés par la présente demande de dérogation et figurent dans les formulaires CERFA en annexe.

Suite à l’identification d’incidences résiduelles notables du projet sur certaines espèces, des mesures complémentaires de compensation et d’accompagnement ont été définies. Ces mesures, présentées au chapitre 11 de l’étude d’impact, permettent de garantir le maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces protégées concernées. Certaines d’entre- elles sont même de nature à améliorer localement l’état de conservation de différentes espèces à enjeu (Azuré de la Croisette, Bacchante, Pie-grièche écorcheur, Alouette lulu…) en augmentant les capacités d’accueil (création et restauration d’habitats), en améliorant les fonctionnalités écologiques de leurs milieux…

Enfin, un suivi des populations permettra de conforter les différentes mesures prévues et de les réajuster si besoin.

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11 - MESURES VISANT A COMPENSER LES INCIDENCES NEGATIVES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE HUMAINE & MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

11.1 - GENERALITES ET CONCEPT DE MESURE

En cas d’effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits, il est nécessaire de mettre en œuvre les mesures suivants : 5 Mesures de compensation (MC) : elles visent à compenser les incidences négatives du projet sur l’environnement, s’il subsiste un dommage résiduel notable. Elles ne doivent être envisagées qu’en dernier recours. Ces mesures ont pour objectif de fournir des contreparties à des incidences dommageables non réductibles d’un projet. Les mesures de compensation peuvent être de différents types : Mesures techniques : gestion, réhabilitation, création de milieux naturels, Mesures à caractère réglementaire : mise en place d’une Réserve Naturelle Régionale, d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope… avec pour chacun d’eux, une participation à la gestion des terrains protégés, Mesures foncières et financières : acquisition des terrains, financement de la gestion des espaces naturels, Mesures à caractère « études scientifiques/recherches » : mise en place d’un programme scientifique permettant d'apporter des compléments de connaissance sur la biologie d’une espèce, réalisation d’une étude spécifique à l’espèce (bilan de la population, cartographie de l’aire de répartition effective et potentielle) ;

Il existe également un type de mesures applicables à la mise en œuvre du projet afin de tendre vers un projet présentant une plus-value environnementale : 5 Mesures d’accompagnement (MA) : elles sont proposées par le maître d’ouvrage et permettent l’acceptabilité du projet. Elles ne sont pas de nature à éviter, réduire ou compenser les impacts du projet sur l’environnement mais ont pour vocation d’améliorer sa prise en compte dans le cadre de la mise en œuvre du projet (plus-value environnementale).

Précisions pour le volet écologique

Les mesures de réaménagement final d’un site sont des actions qui permettent au site, une fois l’exploitation du site terminée, d’avoir une nouvelle vocation écologique (création d'un milieu différent du milieu initialement présent sur le site avant exploitation). Ces mesures ne sont pas des mesures compensatoires des impacts du projet, en raison du non-respect de deux principes : celui de l’équivalence écologique et celui de l’effectivité de la mesure dès l’occurrence des impacts. Elles

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sont classées comme mesures d’accompagnement et visent à renforcer l’effet attendu des mesures d’évitement, réduction ou compensation.

Les mesures de réaménagement à l’avancement pendant l’exploitation peuvent, dans certain cas, être considérer comme des mesures compensatoires. Par exemple, pour une carrière déjà en exploitation, les impacts occasionnés par la phase quinquennale n peuvent être compensés par la recréation de milieux lors du réaménagement à l’avancement des secteurs exploités à la phase n- 1.

11.2 - MESURES DE COMPENSATION

11.2.1 - Eléments de définition pour le milieu naturel et le paysage

Source : CGDD, Évaluation environnementale - Guide d’aide à la définition des mesures ERC, Janvier 2018

Avant la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 08 août 2016, le II de l'article R. 122-14 du code de l’environnement définissait ainsi les mesures compensatoires : « Les mesures compensatoires ont pour objet d’apporter une contrepartie aux effets négatifs notables, directs ou indirects du projet qui n’ont pu être évités ou suffisamment réduits. Elles sont mises en œuvre en priorité sur le site endommagé ou à proximité de celui-ci afin de garantir sa fonctionnalité de manière pérenne. Elles doivent permettre de conserver globalement et, si possible, d’améliorer la qualité environnementale des milieux ».

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a réaffirmé (pour les atteintes à la biodiversité) les principes de la séquence ERC et en a renforcé certains (L. 163-1 du code de l’environnement) : l'équivalence écologique avec la nécessité de « compenser dans le respect de leur équivalence écologique » ; l' « objectif d'absence de perte nette voire de gain de biodiversité » ; la proximité géographique avec la priorité donnée à la compensation « sur le site endommagé ou, en tout état de cause, à proximité de celui-ci afin de garantir ses fonctionnalités de manière pérenne » ; l’efficacité avec « l'obligation de résultats » pour chaque mesure compensatoire ;

la pérennité avec l'effectivité des mesures de compensation « pendant toute la durée des atteintes ».

Il est important de rappeler que chaque mesure compensatoire est conçue en réponse à un impact résiduel notable (impact subsistant après application des mesures d’évitement puis de réduction).

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Les lignes directrices nationales sur la séquence ERC ont apporté des précisions sur la nature des mesures compensatoires « Les mesures compensatoires font appel à une ou plusieurs actions écologiques : restauration ou réhabilitation, création de milieux et/ou, dans certains cas, évolution des pratiques de gestion permettant un gain substantiel des fonctionnalités du site de compensation. Ces actions écologiques sont complétées par des mesures de gestion afin d’assurer le maintien dans le temps de leurs effets. » Une mesure de gestion consiste en une ou plusieurs actions prolongées visant à maintenir un milieu dans un état favorable à la biodiversité.

Ainsi, une mesure peut être qualifiée de compensatoire lorsqu’elle comprend ces trois conditions nécessaires : 1. Disposer d’un site par la propriété ou par contrat ;

ET 2. Déployer des mesures techniques visant à l’amélioration de la qualité écologique des milieux naturels (restauration ou réhabilitation) ou visant la création de milieux ou modifier les pratiques de gestion antérieures ; ET 3. Déployer des mesures de gestion pendant une durée adéquate.

Une mesure compensatoire peut concerner une ou plusieurs catégories : Mesure de création / renaturation de milieux, Mesure de restauration / réhabilitation (hors action de remise en état) Mesure portant sur l’évolution des pratiques de gestion

Les différentes modalités d’une mesure compensatoire (Source : lignes directrices nationales sur la séquence éviter, réduire et compenser les impacts sur les milieux naturels, fiche n° 13 « Définir les modalités d’une mesure compensatoire »)

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11.2.2 - Dimensionnement des mesures compensatoires

Méthode multicritère de dimensionnement des mesures Document n°18.098 / 69 En annexe compensatoires

11.2.2.1. Présentation de la méthode de dimensionnement Dans le cadre d’un projet, les mesures proposées visent à atteindre l’équivalence écologique (l’absence de perte nette de biodiversité) voire éventuellement à obtenir une plus-value écologique (gain net de biodiversité). Les mesures compensatoires sont en particulier conçues pour compenser les impacts résiduels négatifs du projet persistant après la mise en œuvre de mesures d’évitement et de réduction.

L’évaluation quantitative des besoins en compensation d’impacts résiduels significatifs résulte d’une analyse multicritère. La méthode mise en œuvre pour dimensionner les mesures compensatoires est présentée en annexe.

Représentation schématique du bilan écologique de la séquence éviter, réduire et compenser les atteintes à la biodiversité

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11.2.3 - Description des mesures compensatoires Dans le cadre de ce projet, deux mesures compensatoires sont définies en fonction des enjeux et des incidences résiduelles identifiées. Ces mesures portent sur la restauration de pelouses et la mise en place d’une gestion conservatoire d’espaces ouverts et forestiers sur 20 ha de terrains au nord du site (MC69), ainsi que l’aménagement écologique du nord-est de la carrière (MC70).

Convention de gestion de la parcelle ZC16 – Commune de Briod Document n°18.098 / 70 En annexe

Type de mesures :

C2.1e : Réouverture du milieu par débroussaillage d’espèces ligneuses, abattage d’arbres, etc. C3.2b : Ajustement des modalités de pâturage C3.1b : Abandon ou forte réduction de toute gestion : îlot de vieillissement Objectifs : Augmenter les surfaces de pelouses calcicoles ; Améliorer la fonctionnalité de l’habitat pelouse calcicole ; Augmenter la surface d’habitats favorables aux espèces des milieux ouverts et semi- ouverts (Azuré de la Croisette, Bacchante, Pie-grièche écorcheur…) ; Garantir le maintien d’un habitat forestier d’intérêt et améliorer sa fonctionnalité.

Espèces visées par la mesure : Cette mesure compensatoire d’envergure cible prioritairement les cortèges liés aux milieux ouverts et aux lisières (rhopalocères, orthoptères, reptiles, chiroptères en chasse, oiseaux des milieux semi-ouverts …). Elle vise notamment l’Azuré de la Croisette dont les surfaces en pelouses abritent l’une des plus importantes populations régionales. Cette mesure intègre également une dimension forestière qui profitera à différentes espèces recensées sur l’aire d’étude (passereaux forestiers, chiroptères, Chat forestier…).

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Le porteur du projet, la commune de Briod (propriétaire du terrain), une structure compétente dans la gestion d’espaces naturels (type CEN-FC) et l’exploitant agricole en place.

Modalité de gestion : La commune de Briod, propriétaire de la parcelle ZC16, autorise LCJ à mener des actions de restauration écologique et à tout mettre en œuvre pour assurer une gestion optimale de la zone concernée afin d’aboutir à un réel gain de biodiversité.

Une convention de gestion a été signée dans ce sens par les deux parties et s’appliquera durant toute la durée d’autorisation de la carrière (cf. Annexe).

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Un organisme compétent dans la gestion d’espaces naturels (type Conservatoire d’Espaces Naturels de Franche-Comté – CEN-FC) sera partenaire de l’opération et aura notamment en charge la rédaction du plan de gestion du site, l’accompagnement scientifique et technique des opérations de restauration, ainsi que le suivi des différentes actions.

Cet organisme sera également chargé de définir, en lien avec l’agriculteur présent, les modalités du pâturage sur la parcelle (chargement, périodes et durées, rotations…) avec l’objectif de tendre vers un optimum écologique pour les pelouses.

Cet exploitant agricole présent sur la parcelle, avec qui LCJ a déjà eu des échanges positifs, sera entièrement associé à la démarche. En effet, il constitue un partenaire privilégié dans la gestion du site puisque le pâturage qu’il met en œuvre permet la présence d’habitats naturels à fort intérêt écologique et dont l’état de conservation est à maintenir, voire à améliorer.

Caractéristiques et modalités techniques de restauration écologique de la pelouse :

Dans le cadre de ce projet, 2,1 ha de pelouses calcicoles vont disparaître à partir de la phase 3. Malgré les mesures d’évitement et de réduction proposées, les impacts résiduels restent modérés sur cet habitat d’espèces protégées (Azuré de la Croisette, Bacchante, Pie-Grièche écorcheur, Bruant jaune, etc.). Des mesures compensatoires de restauration et de gestion des pelouses situées immédiatement au nord du projet sont donc préconisées.

Ce secteur de pelouses, envisagé dans l’emprise d’extension initiale (cf. Evitement amont), présente de forts enjeux écologiques avec notamment une très forte densité de la plante hôte pour l’Azuré de la Croisette. Il est tout à fait possible que cette station soit un noyau de population et joue le rôle de source de dispersion localement, d’où l’intérêt d’assurer la préservation de ces pelouses.

Par ailleurs, une comparaison diachronique sur photographies aériennes (période 1984-2017) a permis de mettre en évidence la dynamique de fermeture de ces pelouses (cf. carte ci-après). En effet, en l’espace d’une trentaine d’années, ce sont 5,4 ha de pâtures qui se sont enfrichées, divisant par deux la surface de pelouses.

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Pelouses de la parcelle ZC 16 : évolution de l’occupation du sol entre 1984 et 2017

Ce constat permet d’envisager de réelles opportunités de restauration. Cependant, au vu des caractéristiques de la zone (fonctionnalité actuelle et enjeux forestiers) et de l’écologie des espèces en présence (complexe pour certaines), c’est une réouverture ciblée qui est préconisée afin de restaurer une partie de la parcelle historiquement ouverte tout en augmentant la surface d’habitats favorables. Les opérations de défrichement visent ainsi à replacer les secteurs enfrichés à un stade pelouse/ourlet.

Objectif des actions de réouverture

Succession spontanée au cours du temps

Dynamique de végétation sur calcaire ©CBN-Atlantique

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Suite à une expertise du CEN Franche-Comté, gestionnaire d’espaces naturels et organismes en charge du plan d’action régional en faveur de l’azuré de la Croisette et le CBNFC ORI, en charge de la déclinaison régionale du plan national d’actions Maculinea et de plans de conservation sur les espèces à fort enjeux, un projet de restauration sur une surface d’environ 1,7 hectares a été retenu (surface restant à affiner dans le cadre du plan de gestion). Les secteurs ciblés correspondent principalement à des zones ouvertes dans les années 80 et en cours de fermeture actuellement. Les boisements plus matures, notamment à l’ouest, ne sont pas concernés.

Travaux de réouverture des pelouses sur la parcelle ZC 16

Cette restauration s'appuie sur 3 axes :

1/ Restaurer une partie des pelouses au sud-ouest du site, secteur qui s’est considérablement refermé et correspond actuellement à un complexe de fruticées et pré-bois calcicoles.

2/ Restaurer des corridors correspondant à des zones ouvertes initialement et permettant de recréer des connexions entre les zones de pelouses conduisant vers une meilleure fonctionnalité de l'habitat et améliorant le caractère favorable pour l'Azuré de la Croisette et la Gentiane jaune. Ces travaux profiteront également aux espèces de lisière comme la Bacchante avec la création de nouveaux habitats favorables.

3/ Il est proposé de travailler sur des zones de lisière au niveau de secteurs ouverts étroits pour élargir les zones ouvertes favorables à l’Azuré de la Croisette.

Après un balisage précis des secteurs concernés par la restauration, les travaux de réouverture consisteront à supprimer une partie des fruticées arbustives et autres ligneux. Pour ce faire, un

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abattage et débroussaillage sélectif sera pratiqué. Les rémanents seront exportés en dehors des pelouses ou mis en tas en sous-bois pour une dégradation naturelle. Les travaux se dérouleront en période automne/hiver, entre septembre et mars, en dehors des périodes sensibles pour les espèces (reproduction).

Ces modalités techniques de réouverture seront précisées par la structure gestionnaire qui supervisera ces travaux de restauration mais devront se conformer aux préconisations ci-dessus.

La gestion pastorale extensive de la pelouse et l’absence de fauche de printemps expliquent probablement les densités remarquables de Gentiane jaune et constituent un élément prépondérant dans le maintien du bon état de conservation des habitats de l’azuré. Ainsi, dès que les opérations de réouverture seront effectuées, ces secteurs nouvellement ouverts continueront d’être pâturés de manière extensive par le troupeau de bovins pour maintenir durablement l’habitat « ouvert » et diversifié. De plus, la Gentiane jaune est une espèce barochore dont la dispersion des graines s’effectue par endozoochorie par les mammifères herbivores (Dupont, 2010). Ainsi, le pâturage par des animaux en provenance d’une zone riche en Gentiane devrait favoriser l’installation de la plante-hôte dans les nouveaux secteurs.

Le pâturage extensif, pratique agropastorale traditionnelle, est essentiel pour le

maintien à long terme de la population d’Azuré de la Croisette.

Les modalités de pâturage des secteurs restaurés (chargement, périodicité…) seront définies par la structure gestionnaire en concertation avec l’agriculteur déjà en place. De manière plus générale, l’objectif de la mesure est également de pérenniser les pratiques extensives actuelles sur l’ensemble du site, éventuellement de les ajuster, afin d’assurer le maintien et l’amélioration des habitats de pelouses et des espèces qui s’y développent. Pour assurer la pérennité de cette gestion, un contrat de type Bail rural à clauses environnementales (ou équivalent) sera mise en place. La surface à pâturer étant plus grande, le nombre de bovins sera susceptible d’augmenter de manière à conserver une pression de pâturage optimale et sensiblement équivalente à la pression actuelle. Le plan de gestion permettra d’affiner ces différents aspects et un suivi régulier permettra d’ajuster les pratiques en fonction de l’évolution du site, cela en étroite concertation avec l’agriculteur.

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Les filières BTS GPN et Bac pro GMNF du Lycée agricole de effectuent régulièrement des travaux de restauration de pelouses calcicoles et marnicoles. Ces travaux pratiques sont réalisés en partenariat avec différentes structures comme le Parc Naturel Régional du Haut Jura, le Conservatoire du littoral délégation lacs, l’ONF et des Réserves naturelles. Dans le cadre des activités pédagogiques de formation du LEGTA, une implication des étudiants dans la restauration des pelouses nord est envisageable. Un programme prévisionnel avec les modalités d’intervention serait défini et les travaux seraient encadrés par la structure gestionnaire (type CEN-FC). Un tel partenariat serait également l’occasion pour LCJ de présenter aux étudiants leur démarche pour la prise en compte des enjeux écologiques dans le cadre d’un projet soumis aux principes de la séquence ERC.

Signalons que LCJ a déjà mené des travaux de restauration avec le CFA de Montmorot dans le cadre de la semaine Eqiom « Ensemble et Solidaires » (chantiers sur l’Ecopôle de Desnes en partenariat avec le CPIE de la Bresse du Jura et la LPO Franche-Comté).

Source : Conservatoire du littoral Délégation Lacs

Autres exemples de chantiers de restauration : https://www.montmorot.educagri.fr/outils/actualites/article/restauration-dune-pelouse-seche/ https://www.montmorot.educagri.fr/fileadmin/user_upload/2018-Mars-GPN_Biqual_et_CFA- Chantier_Ecole.pdf

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Phasage de la mesure et calendrier d’application Opérations à mettre en œuvre lors de la première phase quinquennale, avec réalisation des travaux en automne-hiver.

Cette mesure est favorable aux espèces de milieux ouverts, notamment à l’espèce phare qu’est l’Azuré de la Croisette. D’autre part, les travaux de réouverture prévus seront à l’origine d’une augmentation conséquente des linéaires de lisières exploitées par la Bacchante et la Couleuvre d’Esculape. La création de corridor et de connexion entre les différentes entités de pelouses sera également favorable à plusieurs espèces de chauves-souris en chasse et en transit.

Coût de la mesure Rédaction du plan de gestion de la parcelle ZC 16 : 10 j x 450 €/j = 4 500 €HT Débroussaillage avec exportation des produits : 1,7 ha x 3 100 €/ha = 5 270 €HT

Suivi de la mise en œuvre de la mesure  Suivi de chantier (MS 88).  Suivis naturalistes (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

Caractéristiques et modalités techniques de la mise en place d’un îlot de vieillissement : Tous les secteurs boisés de parcelle ZC 16 non concernés par les opérations de réouverture décrites précédemment sont concernés par cette mesure. La surface de boisement conservée en îlot de vieillissement est ainsi d’environ 13 ha.

Alors qu’une récolte des bois les plus matures était envisagée dans les prochaines années, l’objectif de la mesure est de prolonger le cycle sylvicole en laissant vieillir les bois durant 30 ans (durée de l’autorisation carrière sollicitée). Cela signifie l’absence d’intervention sylvicole durant cette durée (sauf problème sanitaire majeur avéré ou risque pour la sécurité publique).

Même si un reboisement progressif de la carrière est prévu dès les premières phases d’exploitation, cette mesure garantira le maintien, à proximité du projet, d’habitats d’espèces fonctionnels, fréquentés pour le nourrissage, le gîte et la nidification des espèces de Mammifères, Chiroptères et Oiseaux à enjeu de conservation identifiées dans la zone. Rappelons que ces boisements présentent un enjeu faunistique fort (voir Chapitre « Etat initial »).

En complément des mesures d’évitement et de réduction identifiées vis-à-vis des espèces forestières, cette mesure permettra de compenser la perte progressive d’habitats forestiers en garantissant notamment des conditions favorables de report pour les espèces.

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Par ailleurs, cette démarche de vieillissement favorisera l’apparition d’arbres dépérissants, sénescents, morts ou à cavités qui sont indispensables pour la biologie de nombreuses espèces et leur conservation constitue un enjeu majeur pour la protection de la biodiversité forestière.

Plusieurs espèces à enjeu de conservation recensées lors des inventaires ou présentes localement bénéficieront de cette mesure : - Oiseaux : Mésange boréale, Gobemouche gris, Pic noir - Chiroptères (espèces forestières et arboricoles) : Grand murin, Barbastelle d’Europe, Murin à oreilles échancrées, Noctule de Leisler, Noctule commune, Oreillard roux, Petit Rhinolophe, Murin à moustaches, Murin de Daubenton - Mammifères : Chat forestier

L’augmentation de la densité et de la diversité en dendro-microhabitats sera attractive pour les espèces de Chiroptères arboricoles ainsi que pour les Oiseaux forestiers. En effet, pour ces derniers, 40 % sont dépendants des cavités.

La présence de bois mort favorisera l’augmentation de la biomasse en Insectes et favorisera l’activité de chasse de Chiroptères forestiers comme la Barbastelle d’Europe et le Murin à oreilles échancrées.

Dans la pratique un îlot de vieillissement peut répondre à différents objectifs qui peuvent converger pour décider de sa création :

1. Conserver ou favoriser l’apparition de micro-habitats. […] le vieillissement des arbres est favorable à la constitution de micro-habitats que la sylviculture habituelle restreint ou élimine. Le but recherché est ici de maintenir ou de favoriser les espèces qui sont liées à ces micro-habitats […]. Il s’agit là généralement de l’objectif principal des îlots de vieillissement. La permanence dans le temps et dans l’espace des conditions écologiques nécessaires à la vie des espèces liées aux vieux arbres et au bois mort est particulièrement indispensable pour celles qui ont un faible pouvoir de déplacement ou de dissémination.

2. Conserver un habitat particulier. Certains habitats de faible surface nécessitent un ombrage permanent ou une absence de perturbation. Ce peut être un lieu dont on veut conserver le caractère hygrosciaphile, certains verniers, ou un habitat d’espèce (cavité occupée par une chouette de Tengmalm par exemple). Ce dernier diffère des précédents en ce qu’il peut parfois être éphémère.

De façon générale, les îlots de vieillissement concernent des habitats qui n’ont pas un caractère exceptionnel, dans le cas contraire, d’autres procédures, telles les réserves biologiques, les arrêtés de protection de biotope, sont mieux adaptés.

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3. Intérêt paysager. Dans certains cas particuliers, le maintien d’un bosquet au sein d’une zone ouverte peut être favorable à une meilleure perception du paysage externe. Dans d’autres cas, la présence d’arbres à micro-habitats (très vieux chêne, hêtre à grands polypores, arbres de limite aux formes remarquables.) concourt à l’attrait du paysage interne. Un objectif esthétique n’exclut pas pour autant un objectif écologique complémentaire.

4. Conservation archéologique. Un ferrier, un tumulus, un bâtiment ruiné, et d’autres structures archéologiques, seront d’autant mieux conservés qu’ils seront à l’abri de perturbations liées à l’activité forestière. En forêt, la conservation d’un patrimoine culturel est une excellente manière de lui adjoindre progressivement un véritable patrimoine naturel.

5. Témoins de peuplement. Dans le cas d’une modification importante du peuplement en place (substitution d’essence, coupe rase, plantation.), il peut être intéressant de conserver un ou plusieurs témoins de ce qu’était la forêt avant transformation. Ces témoins sont utiles pour comprendre a posteriori les choix qui ont motivé le changement. De plus, grâce au maintien de la flore d’origine, ils permettent généralement un meilleur diagnostic stationnel et peuvent faciliter une éventuelle reconquête des espaces perdus par les espèces indigènes qui s’y maintiennent. Extrait de : Charte Forestière de Territoire du Morvan. Ilots de vieillissement : mode d’emploi. Pourquoi et comment installer des îlots de vieillissement dans les forêts du Morvan ? De Laclos, 2005.

Cette libre évolution des boisements, sans intervention anthropique, sera reprise et éventuellement précisée dans le plan de gestion de la parcelle ZC 16. Les boisements proposés pour la mise en place d’îlots de vieillissement dans le cadre de ce projet représentent une surface d’environ 13,2 ha, soit sensiblement la surface sollicitée en défrichement dans le cadre du projet (13,8 ha dont près de 9 ha de résineux en cours d’exploitation). Par ailleurs, cette mesure favorable aux espèces forestières sera complétée par la mise en place d’un réseau de vieux arbres sénescents sur les parcelles ZC 16 et 14 (cf. MA 75) et le reboisement progressif de la carrière sur une surface de 12 ha (cf. Mesure MC 70 et MA 82).

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Application de la mesure dès le début de l’autorisation.

Coût estimé : La mesure consistant à la libre évolution du boisement, elle ne génère pas de coûts liés à des travaux. Quant à la non exploitation des boisements durant la durée d’autorisation, elle ne constitue pas une perte financière substantielle pour la commune (bois de chauffage), cette dernière étant, par ailleurs, intéressée au projet via le contrat de foretage. (Pour rappel : rédaction du plan de gestion de la parcelle : 4 500 €HT).

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Appui technique et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : C1.1a : Création ou renaturation d’habitats et d’habitats favorables aux espèces cibles et à leur guilde.

Objectifs :

- Créer une mosaïque d’habitats favorable aux espèces des milieux ouverts et semi-ouverts. - Créer des habitats forestiers favorables aux espèces impactées par le projet.

Cet aménagement visera la reconstitution de 3,1 ha de pelouses sèches avant l’exploitation des pelouses concernées par le projet (2,1 ha) et 2,9 ha de boisements et fourrés arbustifs. Des modalités de gestion seront également définies afin de garantir la fonctionnalité des habitats.

Espèces visées par la mesure : Cette mesure cible en priorité les espèces à enjeu de conservation impactées par le projet : - Insectes : Azuré de la Croisette, Bacchante, Dectique verrucivore et autres Rhopalocères et Orthoptères liés aux pelouses ; - Oiseaux : cortège des espèces de milieux semi-ouverts et de transition (Pie-grièche écorcheur, Bruant jaune, etc.) et passereaux forestiers. - Reptiles : Couleuvre d’Esculape. - Mammifères : Chiroptères, Chat sauvage.

D’autres espèces, plus communes, profiteront également de la création d’un milieu semi-ouvert en mosaïque.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, une structure compétente dans la gestion d’espaces naturels (type CEN-FC) et l’agriculteur exploitant la parcelle ZC 16 au nord.

Caractéristiques et modalités techniques : Dans le cadre de ce projet, 3 ha de milieux ouverts et semi-ouverts (dont 2,1 ha de pelouses calcicoles) vont disparaître à partir de la phase 3 (principalement en phase 5). Bien que les pelouses concernées par le projet présentent un état de conservation dégradé par les pratiques agricoles actuelles, l’habitat présente un intérêt pour différentes espèces à enjeu recensées sur l’aire d’étude. Malgré les mesures d’évitement et de réduction proposées, les impacts résiduels restent modérés sur cet habitat d’espèces protégées (Insectes, Oiseaux et Reptiles). Une mesure compensatoire de création d’habitats favorables aux espèces impactées est donc préconisée.

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Les terrains concernés par cette mesure correspondent au secteur nord-est de la carrière en cours de remblaiement. Les phasages d’exploitation et de réaménagement sont définis de manière à permettre, dès les premières années, la reconstitution de sols sur ce secteur à l’aide des terres de découverte (Cf MR 41). Les opérations de recréation d’habitats pourront ainsi être rapidement engagées et s’échelonneront durant les trois phases quinquennales pour atteindre une surface d’environ 6 ha.

Elles viseront à créer la mosaïque de milieux suivante :

1. Reconstitution de pelouses calcicoles Les pelouses mésophiles calcicoles ont un intérêt particulièrement important pour la faune et plus particulièrement pour l’entomofaune. Dans le cadre du projet, 2,1 ha de pelouses au sud de la carrière seront détruits. Afin de compenser cette perte, un habitat de type pelouse calcicole sera reconstitué sur le remblai situé au nord de la carrière pour une surface de 3,2 ha.

La pelouse sera créée par la mise en place de plaquettes argileuses et de la terre végétale issus des travaux de décapage du site (terre végétale en vrac). La terre végétale sera régalée sur les zones ciblées, de manière discontinue (« taches » de terre) par-dessus les stériles de découverte. L’objectif est de retrouver les différents faciès des pelouses calcicoles de la zone d’étude : pelouse pionnière au niveau des tonsures, pelouse sèche lorsque le sol s’est constitué et ourlet marquant la transition vers des zones boisées. En variant l’épaisseur de la terre végétale, on peut ainsi moduler les faciès qui vont se développer.

En complément, un semis d’espèces locales sera réalisé. Les semences seront prioritairement récoltées sur la pelouse située au nord de la carrière (pelouse présentant localement le meilleur état de conservation), ou sur toute autre pelouse locale présentant les mêmes caractéristiques. Cette récolte peut se faire par aspiration de graines ou à l’aide d’une brosseuse à graines. Concernant cette seconde option, un prestataire réalisant ce type d’opération est déjà identifié.

Dans le cas où une végétation dense de friche thermophile coloniserait les plaquettes, une fauche annuelle, avant la montée en graine des espèces de friches (vers la mi-juin) peut être réalisée. Les produits de la fauche sont sortis de la pelouse. Les ronces sont également coupées annuellement au cours de l’été. Cette gestion a vocation à favoriser la progression des espèces de la pelouse.

LCJ prendra l’appui d’une structure spécialisée (type CEN) pour valider l’itinéraire technique proposé et suivre sa mise en œuvre.

Les pelouses sèches seront ensuite entretenues par un pâturage extensif qui permet le maintien du milieu ouvert tout en préservant la diversité floristique. Une gestion pastorale similaire à celle de la pelouse nord sera mise en place. Signalons que LCJ a déjà eu des échanges avec l’agriculteur dans ce sens.

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Cette pelouse pourra ainsi être intégrée en tant qu’unité de gestion dans le plan de gestion de la mesure précédente (MC 69). Un pâturage tournant entre les deux parcelles est envisageable. Pendant les premières années, la gestion sera toutefois adaptée en fonction de la reprise de la végétation et le développement de la pelouse. Ce pâturage sera déployé au fur et à mesure de l’avancée de la revégétalisation pour atteindre une surface de plus de 3 ha en phase 3.

Les modalités de gestion de la parcelle, et plus particulièrement les caractéristiques du pâturage (charge en bovins, période et durée du pâturage, fauche…), seront définies par l’organisme gestionnaire d’espaces naturels (type CEN-FC), en concertation avec l’agriculteur, et feront l’objet d’un contrat de type Bail rural à clauses environnementales (ou équivalent). L’objectif de la gestion agro-écologique de ce secteur est de retrouver des pelouses fonctionnelles, à l’image de celles présentes au nord de la carrière. Les relevés phytosociologiques réalisés sur ces dernières serviront de référence pour évaluer ensuite l’efficacité de la mesure.

Ces opérations d’aménagement et de gestion permettront d’offrir des conditions favorables aux espèces des milieux ouverts. Concernant plus spécifiquement l’Azuré de la Croisette, une mesure complémentaire de plantation de Gentiane jaune, plante hôte de l’espèce localement, est prévue (cf. MA 76).

Enfin, des pierriers seront mis en place en bordure des îlots boisés décrits ci-après. Ils constitueront ainsi des refuges pour la petite faune, notamment pour les reptiles qui les utilisent tout au long de l’année.

2. Reboisement Un reboisement est prévu sur une partie du remblai pour une surface de 1,3 ha. Ces boisements sont notamment prévus sur les périphéries du complexe bocager et seront favorables à différentes espèces concernées par le projet. Ils constitueront notamment des axes privilégiés de déplacement pour la Couleuvre d’Esculape, le Chat forestier et les Chiroptères, en rappelant, pour ces derniers, la présence de gîtes arboricoles favorables immédiatement au nord.

Cet aménagement sera réalisé par plantation d’essences pionnières de pleine lumière (Bouleau verruqueux, Tremble) avec d’autres essences feuillues de haut jet adaptées au contexte local avec du Noisetier et quelques autres espèces. Le tableau suivant propose une liste les espèces et les abondances préconisées : Espèces ligneuses préconisées Bouleau verruqueux (Betula pendula) - +++ Tremble (Populus tremula) - +++ Noisetier commun (Corylus avellana) - +++ Erable champêtre (Acer campestre) - ++ Frêne commun (Fraxinus excelsior) - ++ Chêne pédonculé (Quercus robur) - +

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Cette liste d’arbres sera complétée par tout un cortège d’arbustes (liste ci-après) participant également à la création d’une ambiance forestière. Il s’agira, dans la mesure du possible, de plants issus de la démarche Végétal Local (cf. ci-après). Une densité de 2500 plants/ha sera recherchée.

3. Plantation de fourrés arbustifs Afin de favoriser les lisières qui représentent des milieux extrêmement riches et diversifiés, une ceinture buissonnante (arbustes à baies/épines et petits arbres) occupant idéalement une largeur de 5 à 10 mètres sera aménagée. La surface estimée est de 0,6 ha et ces fourrés arbustifs joueront le rôle d’interface entre les boisements et les pelouses.

Il conviendra également de favoriser le développement d'ourlets herbacés larges le long des interfaces. Cet habitat de transition entre les pelouses et les fourrés arbustifs permettra le développement d’herbacées typiques des ourlets comme Brachypodium sylvaticum et Brachypodium pinnatum, deux plantes hôtes de la Bacchante. L’effet lisière est également très favorable pour l’Azuré de la Croisette et la juxtaposition de plusieurs milieux augmente considérablement la diversité des ressources pour l’avifaune et les reptiles.

Structure à développer sur la verse nord de la carrière

Schéma d’une lisère étagée (modifié, selon LSPN 14, 1995)

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Pour constituer ces fourrés arbustifs, des jeunes plants seront mis en place, en mélangeant les taxons. Les arbustes seront plantés en quinconce et éventuellement par patchs. Plusieurs strates d’arbustes seront superposées. La densité de plantation sera de 2500 plants/ha. Ces plantations ont vocation à favoriser la colonisation de la zone ciblée. Le Cornouiller sanguin par exemple se drageonne et rejette de souche, pouvant ainsi se montrer très dynamique et s’étendre largement. La liste ci-après fournit un panel d’espèces parmi lesquelles seront préférentiellement choisies les essences à planter pour constituer les fourrés arbustifs, ainsi qu’une proposition d’abondance relative des espèces. Les cortèges préconisés ici sont établis selon la fréquence des espèces au sein des végétations naturelles étudiées.

Essences à privilégier Nom scientifique Nom vernaculaire Abondance Crataegus monogyna Aubépine monogyne +++ Prunus spinosa Prunellier +++ Cornus sanguinea Cornouiller sanguin +++ Rosa canina Eglantier des chiens +++ Euonymus europaeus Fusain d’Europe ++ Ligustrum vulgare Troène commun ++ Sambucus nigra Sureau noir ++ Viburnum opulus Viorne obier ++ Viburnum lantana Viorne lantane ++ Rhamnus cathartica Nerprun purgatif ++ Cornus mas Cornouiller mâle ++ Prunus mahaleb Cerisier de Sainte Lucie ++

Cette liste d’essences constitue un guide et pourra être adaptée en fonction de l’abondance des essences dans le secteur et des récoltes de graines effectuées autour de la carrière.

4. Taillis de noisetiers Pour retrouver une mosaïque de milieux similaire à celle concernée pour partie par le projet (et existante au nord de la carrière), 4 îlots de taillis de noisetiers seront constitués au sein de la pelouse sur une surface totale d’environ 1 ha.

Le taillis est un peuplement constitué de tiges issues de rejets de souche et de drageons du même âge et qui sont périodiquement coupés pour produire du bois de chauffage.

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Taillis vieillis de noisetiers sur le secteur nord.

Pour créer cet habitat, des plantations de noisetiers seront réalisées en respectant une densité d’environ 2500 plants/ha. Dans un premier temps, ces jeunes plants seront préservés du pâturage par la mise en place d’équipements de protection de type clôtures mobiles. Ces plantations feront l’objet d’un recépage et, lorsqu’elles auront atteint une taille suffisante (essence à croissance rapide), pourront être intégrées à l’écocomplexe pâturé, à l’image de ce qui existe sur la zone d’extension et sur les pelouses au nord. En effet, la présence d’un sous-bois clair constitue des conditions favorables à la Bacchante et la chasse de différentes espèces de chauves-souris.

Caractéristiques des plants et semences utilisés dans le cadre des aménagements (renaturation, réaménagement) L’intégralité des plants et des semences qui seront mis en œuvre dans le cadre des différentes opérations (mesures ou réaménagement) seront, dans la mesure du possible, d’origine locale. LCJ s’est d’ores et déjà rapprochée de Jura Nature Environnement, animateur du réseau Végétal Local pour le département du Jura, pour s’impliquer dans cette démarche.

Afin de permettre aux producteurs d’anticiper les besoins en plants, LCJ mettra en place des contrats de culture avec le ou les producteurs choisis dès l’obtention de l’autorisation d’exploiter. Les récoltes de graines seront réalisées prioritairement autour de la carrière de Briod-Conliège ou sur le Premier Plateau. Ces graines seront mises en culture dans des pépinières engagées dans la démarche Végétal Local (pépinières Wadel-Wininger, Soupe…). Lorsque les plants auront atteint la taille idéale, ils seront plantés sur le site, selon les règles de l’art par du personnel qualifié.

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Autres caractéristiques concernant les plantations : Taille des sujets plantés : jeunes plants forestiers ; en godet anti-chignon et paillage biodégradable au sol. Garantie de reprise à la plantation : 3 ans. Cette garantie doit être prévue dans l’appel d’offre et le contrat de plantation. Les plants utilisés seront de petite taille à la plantation, avec une croissance rapide après plantation et un taux de reprise supérieur à 90 %. Selon les espèces, une hauteur de 2,5 mètres en moyenne sera atteinte 6 à 10 ans après plantation.

Localisation

Phasage de la mesure et calendrier d’application

Ph 1 Ph 2 Ph 3 Ph 4 Ph 5 Ph 6 Plantation d’arbres et d’arbustes x x x Plantations des fourrés arbustifs x x x Plantations de taillis de noisetiers x x x Création pelouse calcicole et des milieux xériques x x x

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Coût de la mesure La surface concernée par ces opérations est de 6 ha et le coût lié à cette mesure concerne principalement les travaux de végétalisation. Il peut être estimé de la manière suivante : - Récolte de graines et l’ensemencement des pelouses : 0,5 €/m² x 31 000 m² = 15 500 € HT - Plantation d’arbres et arbustes : 10 €/plant x 7250 plants = 72 500 € HT - Rédaction d’un plan de pâturage et d’un contrat type BRE : 1 500 € HT

- Mise en place d’équipements agropastoraux (dont clôtures mobiles) : à définir

Ces montants n’intègrent pas les coûts de terrassement liés aux opérations de découverte et de réaménagement coordonné.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure  Appui technique et suivi de chantier (MS 88).  Suivi naturaliste (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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11.2.4 - Mesures concernant le milieu forestier

Mesures compensatoires au défrichement sollicité - ONF Document n°18.098 / 71 En annexe Proposition pour la réalisation de travaux de reboisement et Document n°18.098 / 72 En annexe d’amélioration sylvicole - ONF

Les mesures compensatoires concernant le milieu forestier sont préconisées par l’ONF (cf. annexe).

Les trois mesures compensatoires décrites ci-après ont pour but de compenser le défrichement de 13,79 ha de boisement conformément à l'article L.341-6 du Code forestier.

Conformément à l'article L.341-6 du Code forestier qui définit les conditions auxquelles une demande d'autorisation de défrichement est subordonnée, la Société, en concertation avec la Commune, doit respecter une ou plusieurs des dispositions suivantes : 1. L'exécution, sur d'autres terrains, de travaux de boisement ou reboisement pour une surface correspondant à la surface défrichée, assortie, le cas échéant, d'un coefficient multiplicateur compris entre 1 et 5, déterminé en fonction du rôle économique, écologique et social des bois et forêts objets du défrichement, ou d'autres travaux d'amélioration sylvicoles d'un montant équivalent. Le représentant de l'Etat dans le département peut imposer que le boisement compensateur soit réalisé dans un même massif forestier ou dans un secteur écologiquement ou socialement comparable ; 2. La remise en état boisé du terrain lorsque le défrichement a pour objet l'exploitation du sous-sol à ciel ouvert ; 3. L'exécution de travaux de génie civil ou biologique en vue de la protection contre l'érosion des sols des parcelles concernées par le défrichement ; 4. L'exécution de travaux ou mesures visant à réduire les risques naturels, notamment les incendies et les avalanches.

La Société peut enfin s'acquitter d'une obligation mentionnée au 1° dudit article en versant une indemnité équivalente pour alimenter le fonds stratégique de la forêt et du bois mentionné à l'article L. 156-4 du code forestier.

La note de l’ONF présentée en annexe fait référence à l'instruction technique DGPE/SDFCB/2015- 656 du 29 juillet 2015 qui donne un cadre pour le calcul du coefficient multiplicateur de la compensation de la surface prévue en défrichement, en fonction de l'enjeu environnemental, économique et social de la forêt à défricher, chaque enjeu étant noté selon un critère qualitatif de faible à fort.

L’analyse du niveau d’atteinte selon les différents enjeux permet de déterminer, d’un commun accord entre les Parties et en concertation avec les services de l’Office National des Forêts, le coefficient multiplicateur susceptible d’être retenu ainsi que les orientations permettant de

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répondre aux conditions de l’article L.341-6 du Code forestier, adaptées au contexte de la forêt communale de Conliège et à la volonté des Parties.

En concertation avec la DDT du Jura (rencontre du 7 juillet 2020) et en considérant les nombreuses mesures prévues dans le cadre du projet, notamment la démarche d’évitement du secteur nord (enjeu écologique très fort), un coefficient de compensation de 2 est retenu.

En application du 1° de l’article L.341-6 du Code forestier, le défrichement devra être compensé à hauteur de 2 fois la surface défrichée, soit 27,58 ha.

En accord avec l’ONF et la DDT, les mesures ci-dessous (MC71, MC72 et MC73) pourront être mise en œuvre dans le cadre de la compensation forestière au titre du code forestier, en considérant un coefficient de 2.

Objectifs et effets attendus : compenser le défrichement de 13,79 ha de boisement conformément au 2° de l’article L.341-6 du Code forestier « La remise en état boisé du terrain lorsque le défrichement a pour objet l'exploitation du sous-sol à ciel ouvert » Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, ONF Caractéristiques et modalités techniques : Le réaménagement coordonné du site permettra de restituer 12 ha de milieux forestiers : • 9,5 ha de boisements de feuillus mixtes ; • 2,5 ha de taillis de noisetiers (formation pour partie concernée par le défrichement). Les travaux de boisements s’inscrivent prioritairement sur les surfaces relevant du régime forestier. Toutes les modalités du reboisement (essences, densité, localisation, …) sont décrites dans l’étude d’impact et notamment dans le projet de réaménagement et les mesures écologiques. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en place dans le cadre du réaménagement coordonné à l’extraction. Coût de la mesure : Le montant de ces travaux est estimé à 180 000 € (environ 18 000 plants). Localisation : Voir plan masse paysager.

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Objectifs et effets attendus : compenser le défrichement de 13,79 ha de boisement conformément au 1° de l’article L.341-6 du Code forestier « L'exécution, sur d'autres terrains, de travaux de boisement ou reboisement … ou d'autres travaux d'amélioration sylvicoles d'un montant équivalent » Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, ONF Caractéristiques et modalités techniques : Travaux de reboisement

Le contexte climatique et sylvo-sanitaire engendre actuellement des dépérissements évolutifs, notamment concernant les peuplements d’épicéas, mais également de frênes et pins. Situées dans des peuplements à enjeu de production, des trouées de tailles variables mais modestes se sont formées en forêt communale de Conliège ou dans les forêts environnantes. 2,65 ha sont susceptibles de reconstitution en plein et proposés au titre des mesures compensatoires. Les reboisements seront localisés à une distance maximale de 5km du lieu de défrichement. Le tableau ci-dessous identifie et localise les zones à reboiser :

Forêt Territoire Parcelle Parcelle Surface Classement à communale Origine communal forestière cadastrale (ha) l’aménagement forestier de 10 AE 0233 0,20 Conliège CONLIÈGE Jeunesse Frênaie chalarosée 15 ZD 0005 0,35 Amélioration feuillue et Publy PUBLY 48 ZM 0001 1,60 Pessière scolytée amélioration résineuse Vevy VEVY 45 ZE 0034 0,20 Amélioration résineuse Pessière scolytée Verges VERGES 11 ZA 0007 0,30 Amélioration résineuse Pessière scolytée 2,65

Considérant une surface totale à compenser de 27,58 ha, Considérant la remise en état forestière du site (12 ha) et le reboisement de pessières de moins de 2 ha d’un seul tenant (2,65 ha), soit un total de 14,65 ha, Considérant la surface résiduelle à compenser de 12,93 ha (27,58 ha – 14,65 ha) Considérant le montant forfaitaire de 2780 € TTC/ha fixé par les services de l’État,

Le montant équivalent s’élève à 35 945 € TTC Ce montant permettra la réalisation de travaux d’amélioration sylvicole à hauteur de 28 446 € TTC (cf. ci-après) et la mise en place de travaux de génie civil à hauteur de 7 499 € TTC (plantation d’une noyeraie – cf. MC73).

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Travaux d'amélioration sylvicoles 7,30 ha sont proposés au titre des travaux d’amélioration sylvicole s’agissant de parquets au sein desquels une régénération naturelle est acquise sur près du cinquième de la surface.

Les travaux proposés consisteront à introduire des nids de plants de cèdres, mélèzes ou tilleuls le long de cloisonnements espacés de 8 m à raison d’un espacement entre les nids de 5 m le long de ces cloisonnements, soit une densité de 250 nid/ha.

Ils comprennent l’ouverture de cloisonnements à espacements de 8 m, le débroussaillage manuels des emplacements des nids, la fourniture et la mise en place des plants au sein de nids de 5 sujets (disposition en quinconce avec un espacement entre 50 cm et 1 m), chaque nid étant signalé par un piquet de châtaignier. Le tableau ci-dessous identifie et localise les zones à enrichir : Forêt Classement à Territoire Parcelle Parcelle Surface communale l’aménagement Type de travaux communal forestière cadastrale (ha) de forestier 45 ZE 0034 1,50 Enrichissement de Amélioration Vevy VEVY ZH 0012 parquets partiellement 47 1,60 résineuse ZH 0016 régénérés 4,35

L’ensemble des surfaces sont affectées à la production ligneuse et issues de forêts assurant prioritairement une fonction de production ligneuse en complément de leur fonction écologique, sociale et de protection physique dans le cadre d’une gestion durable multifonctionnelle. La forêt communale de Conliège d’une contenance de 142,50 ha est traitée, pour la période 2016-2035, en futaie régulière pour les surfaces susceptibles de production ligneuse, 8,57 ha de fortes pentes étant affectés à un groupe d’attente sans traitement défini. La forêt communale de d’une contenance de 241,67 ha est traitée, pour la période 2013-2032, en futaie régulière, futaie irrégulière ou taillis-sous-futaie, l’ensemble de ses surfaces étant susceptible de production ligneuse. La forêt communale de Publy d’une contenance de 282,37 ha est traitée, pour la période 2005-2024, en conversion, transformation en futaie régulière pour les surfaces susceptibles de production ligneuse, 61,79 ha de taillis-sous-futaie pauvre étant affectés à un groupe d’attente sans traitement défini. La forêt communale de Verges d’une contenance de 278,52 ha est traitée, pour la période 2019-2038, en futaie régulière, futaie irrégulière ou taillis-sous-futaie, l’ensemble de ses surfaces étant susceptible de production ligneuse. La forêt communale de Vevy d’une contenance de 336,91 ha est traitée, pour la période 2002-2021, en conversion, transformation en futaie régulière pour les surfaces susceptibles de production ligneuse, 61,92 ha de taillis-sous-futaie pauvre étant affectés à un groupe d’attente sans traitement défini.

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en place au cours des trois premières années de l’autorisation. Coût de la mesure : Plusieurs propositions financières de l’ONF pour la réalisation de ces travaux d’amélioration sylvicole sont présentées en annexe. Localisation : en forêt communale de Conliège et dans les forêts environnantes.

Objectifs et effets attendus : compenser le défrichement de 13,79 ha de boisement conformément au 3° de l’article L.341-6 du Code forestier « L'exécution de mesures ou de travaux de génie civil ou biologique en vue de réduire les impacts sur les fonctions définies à l'article L. 341-5 » Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, ONF Caractéristiques et modalités techniques : Au titre de cette conditions de l’article L-341-6 du code forestier, l’ONF propose que soit réalisée une plantation de noyers à bois (Juglans regia) à large espacement sur d’anciens parcours communaux embroussaillés d’une surface d’environ 0,5 ha (surface à préciser). Cette plantation concentre des intérêts multiples : Rôle de protection contre les glissements de terrain par l’enracinement potentiellement très profond et puissant du noyer commun, très favorable à la structuration du sol, Intérêt sylvicole pour la production de bois d’œuvre précieux, Intérêt paysager et social en s’inscrivant sur un versant de forte pente surplombant le village de Conliège. La production de noix et la proximité des maisons feront de cette plantation un site intégré dans son environnement local et utilisé par les riverains. L’entretien de la plantation à large espacement sera assuré mécaniquement ou dans le cadre d’une convention d’occupation par un éleveur ovin ou bovin. Phasage de la mesure et calendrier d’application : mise en place au cours des trois premières années de l’autorisation. Coût de la mesure : Le montant de ces travaux sera de 7 499 €. Le montant des travaux proposés comprend le débroussaillage mécanique de la zone, la fourniture des plants, la plantation en potet travaillé, la protection. Localisation : Cette plantation sera réalisée sur les parties enfrichées des parcelles communales de Conliège assises sur des terrains inscrits en risque moyen ou fort du plan de prévention des risques mouvement de terrain du secteur.

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Bilan des mesures de compensation forestière Les surfaces retenues au titre de la compensation forestière au défrichement en termes de reboisements et de travaux d’amélioration sylvicole sont issues : 1. D’un groupe de jeunesse 2. D’un groupe d’amélioration résineuse ou d’amélioration feuillue 3. De surfaces ne relevant du régime forestier pour l’implantation d’une noyeraie

Par conséquent, les travaux sylvicoles qui font l’objet de cette présentation ne sont pas prévus dans les aménagements forestiers en vigueur et il s’agit bien d’une proposition d’amélioration des peuplements forestiers en place, voire d’une extension forestière à vocation paysagère.

SYNTHESE Remise en état boisé de la carrière 12 ha Reboisement de peuplements sinistrés 2,65 ha 11 489 € Travaux de génie civil – mise en place d’une noyeraie sur Env. 0,5 ha 7 499 € un secteur concerné par un risque MVT Travaux d’amélioration sylvicole 28 446 € en enrichissement 3,10 ha 16 259 € en dégagement de plantation 5,75 ha 12 187 € TOTAL 24 ha 47 434€

Par ailleurs, afin de garantir la gestion durable de la plantation de noyers, la commune propriétaire devra demander le versement des terrains au régime forestier et en confier la gestion à l’ONF.

L’acte d’engagement du pétitionnaire (La SAS des CARRIERES JURASSIENNES) pour les mesures compensatoires forestières est constitué par les devis de travaux présentés en annexe.

Dans la mesure où certaines mesures proposées dans la note de l’ONF ne pourraient être réalisées dans les délais impartis (soit dans les trois ans à compter de la date des autorisations) ou dans la mesure où l’ONF ne serait pas en capacité de faire valoir et de réaliser dans ces délais et par voie dérogatoire de nouvelles mesures de substitution, l'exploitant versera le montant restant dû au Fonds Stratégique de la Forêt et du Bois.

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11.3 - MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

11.3.1 - Éléments de définition

Source : CGDD, Évaluation environnementale - Guide d’aide à la définition des mesures ERC, Janvier 2018

Il s’agit d’une « mesure qui ne s’inscrit pas dans un cadre réglementaire ou législatif obligatoire. Elle peut être proposée en complément des mesures compensatoires (ou de mesures d’évitement et de réduction) pour renforcer leur pertinence et leur efficacité, mais n’est pas en elle-même suffisante pour assurer une compensation ».

Les mesures d’accompagnement ne peuvent venir en substitution d’aucune des autres mesures, mais uniquement venir en plus.

Se retrouvent donc dans cette catégorie toutes les mesures qui ne peuvent se rattacher ni à l’évitement, ni à la réduction, ni à la compensation.

Pour les milieux naturels, rentrent en particulier dans cette catégorie toutes les mesures qui ne se traduisent pas par une action in-situ (actions de connaissance, de préservation) ou qui ne peuvent pas engendrer une plus-value écologique ou qui présentent une forte incertitude de résultats.

Toutes les actions d’aménagements paysagers autour des projets, de quelque nature qu’elles soient, peuvent être intégrées en tant que mesures d’accompagnement, dans la mesure où elles visent à favoriser une identité locale en synergie avec les composantes écologiques locales.

Loin d’être des actions uniquement « supplémentaires », les mesures d’accompagnement jouent un rôle important et complémentaire aux mesures ERC. Elles permettent souvent de mieux prendre en compte la biodiversité au sens large dans les projets d’aménagement et, lorsqu’elles sont bien identifiées, de s’assurer ou de contribuer à la réussite des autres mesures à différents niveaux.

Même si elles ne sont pas en mesure de contrebalancer des impacts résiduels notables, l’engagement du pétitionnaire à les mettre en œuvre traduira la bonne volonté de ce dernier en la matière.

Une mesure compensatoire peut concerner une ou plusieurs catégories : Mise en place d'une seule préservation par maîtrise foncière sans mise en œuvre d'action écologique ; Mise en place d'une protection réglementaire ou versement du foncier à un réseau de sites locaux ou cession / rétrocession ou Obligations Réelles Environnementales en accompagnement d'une mesure compensatoire ; Mesure de rétablissement de certaines fonctionnalités écologiques ; Financement ou participation au financement d'actions diverses ou de structures diverses ;

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Mise en place d'actions expérimentales et/ou présentant de fortes incertitudes de résultat ; Action de gouvernance, de sensibilisation, de communication ou de diffusion des connaissances déployée par le maître d'ouvrage ; Aménagements paysagers contribuant à assurer l’intégration de l’ouvrage dans le territoire et la mise en valeur des paysages environnants, en lien avec les objectifs écologiques identifiés ; Moyens concourant à la mise en œuvre d'une mesure compensatoire.

11.3.2 - Mesures concernant le milieu écologique et le paysage

Type de mesure : A3.b : Aide à la recolonisation végétale

Objectifs : Implanter la Gentiane jaune sur la pelouse créée au nord-est de la carrière (cf. MC 70) et Favoriser la colonisation du milieu par l’Azuré de la Croisette.

Espèces visées par la mesure : La plante-hôte locale de l’Azuré de la Croisette est la Gentiane jaune (Gentiana lutea). Cette mesure vise à implanter la plante-hôte sur la pelouse nouvellement créée (MC 70) et favoriser ainsi la présence de l’Azuré de la Croisette. Pour rappel, une dizaine de pieds de Gentiane jaune sont concernés par l’emprise d’extension.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ et une structure compétente sur cette thématique (type CEN ou CBN).

Caractéristiques et modalités techniques : Les graines de Gentianes seront récoltées à proximité de la carrière, notamment au droit de la parcelle objet de la mesure compensatoire. Elles seront récoltées à leur maturité, au mois d’août, en quantité relativement importante puisqu’elles ont un pouvoir germinatif relativement faible. Ces graines feront l’objet de deux types de mise en œuvre, elles seront soit semées directement sur la pelouse, soit mises en culture et plantées. Dans le cas d’un semis direct, elles seront disséminées tout de suite après la récolte dans la pelouse présente sur le remblai nord. Après la première année d’ensemencement, l’efficacité du semis sera estimée selon les densités de pieds de Gentiane en présence. D’autre part, une partie des graines récoltées sur le secteur de la carrière seront mises en culture et transplantées sur site lorsque les plants auront atteint une taille adéquate. Les modalités de culture et de plantation seront définies par l’organisme en charge du plan de gestion et seront adaptées en fonction des résultats précédemment obtenus.

Localisation : Pelouse nouvellement créée sur le remblai nord (cf. MC 70).

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : Actions à mettre en place dès la phase 1, un à deux ans après l’implantation des premières pelouses sèches, afin qu’en phase 3 (phase durant laquelle l’exploitation des pelouses débute), des pieds matures de Gentiane se soient développés. L’objectif de cette mesure est d’offrir à l’Azurée de la Croisette, une population viable de Gentiane jaune, sa plante hôte.

Coût estimé : 700 €HT pour la récolte des graines et le semis en place 2000 € HT pour la mise en culture et la plantation d’environ 200 pieds de gentiane. Ces opérations pourront être renouvelées en fonction des résultats obtenus.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Réalisation de la récolte, du semis et de la mise en culture par une personne qualifiée (responsable environnement ou écologue).  Suivi de l’évolution du milieu après semis et plantation (MS 89).  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89), Azuré de la Croisette et Gentiane jaune notamment.  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A9 : Maintien de gros arbres à cavités à proximité du projet

Objectifs : Les arbres à cavités recensés sur l’emprise d’extension présentent un intérêt limité, notamment leur utilisation par des Chiroptères n’a pas été mise en évidence lors des prospections. En revanche, un réseau fonctionnel de gros arbres à cavités est identifié au nord du projet (une quinzaine d’arbres), sur les parcelles ZC 14 et ZC 16. L’objectif de cette mesure est de préserver ce réseau d’arbres afin de garantir localement le maintien d’habitats de reproduction et de repos pour les espèces arboricoles. Cette mesure visera à renforcer la mesure relative à mise en place d’un îlot de vieillissement sur la parcelle ZC 16 (cf. MC 69).

Espèces visées par la mesure : Cette mesure cible particulièrement les Chiroptères arboricoles (gîtes), ainsi que les Oiseaux arboricoles. Elle bénéficiera également à d’autres cortèges tels que les insectes saproxyliques, l’écureuil roux...

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, la commune de Briod (propriétaire), l’organisme gestionnaire d’espaces naturels (type CEN-FC) et l’ONF.

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Caractéristiques et modalités techniques : Ces arbres seront géolocalisés et marqués (plaques signalétiques). Le dispositif sera entretenu sur la durée d’autorisation. Le maintien de ces arbres sera pris en compte dans le plan de gestion (parcelle ZC16) et dans le plan d’aménagement forestier (parcelle ZC14).

Localisation : ZC14 et ZC16. Les arbres considérés seront ceux cartographiés dans la partie de l’état initial dédiée au Chiroptères. Le réseau d’arbres préservés pourra être complété par d’autres arbres identifiés en cours d’exploitation, lors du suivi naturaliste (MS 89) et par les intervenants et gestionnaires (CEN, ONF).

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Cette mesure prendra effet dès le début de l’autorisation.

Coût de la mesure : Localisation GPS et matérialisation (pose de plaques) des arbres sénescents : 2 000 € HT

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Plan de gestion pour la ZC 16 (MC 69) et plan d’aménagement forestier pour la ZC 14.  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89), notamment Chiroptères et Picidés.  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A3.a : Aménagement ponctuel (abris ou gîtes artificiels pour la faune). Cette mesure vient en complément des mesures MC 70 et MA 77 relatives à la création de milieux favorables à certaines espèces de Reptiles et d’Amphibiens.

Objectifs : Recréer des habitats favorables pour la période d’estivage et d’hivernage des espèces de Reptiles et d’Amphibiens présentes sur le site. Augmenter l’attractivité des zones favorables aux Reptiles et Amphibiens nouvellement créées.

Espèces ciblées par la mesure : Cette mesure cible l’ensemble des Reptiles et Amphibiens présents sur l’aire d’étude.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ

Caractéristiques et modalités techniques : Les abris constitués doivent être accueillants et disponibles pour la faune le plus rapidement possible. Le choix de leur localisation sera fait de manière à optimiser leur fonctionnalité (proximité de structures linéaires telles que des fossés, des arbustes, des bandes herbeuses, etc.).

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Ces abris seront constitués sur le remblai nord-est (cf. MC 70) et sur le carreau d’exploitation réaménagé.

Des structures refuges sont notamment prévues à proximité (2 à 10 m) des mares (maintien ou déplacement des tas de pierres actuels, des souches issues du défrichement, etc.). Ils seront placés au moment de la création des mares afin d’offrir immédiatement des possibilités de refuge pour la période estivale et hivernale. Ces abris permettront également aux juvéniles de s'abriter lors de la sortie de l'eau, réduisant ainsi les risques de mortalité.

Exemple d’abri à associer aux mares (carrière de Dampierre -52- et carrière de la Rochepot – 21)

Ces abris seront réalisés notamment sous la forme de murets d’épierrage (merlons de pierres). Au total, il est prévu la réalisation d’environ 1000 mètres linéaires de pierriers. Il est préconisé de varier la taille des pierres (Ø 100 – 400 et quelques gros blocs sur le dessus).

Exemple de tas de pierres (source : karch)

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Exemple d’hibernaculum aménagé sur l’Ecopôle de Desnes (chantier LCJ, CPIE Bresse du Jura, CFA de Montmorot et LPO-FC)

Des tas de bois issus du défrichement seront également constitués ponctuellement. La conception, l’empilement et l’exposition au soleil seront définis par le responsable environnement de l’entreprise. Un enfouissement partiel dans le sol des murets de pierres pourra être réalisé.

Localisation : Les abris seront disposés en différents points du site, plus particulièrement à proximité des mares créées dans le cadre de la mesure MA 78 et le long des bosquets.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Cette mesure est à mettre en œuvre dès la création des mares et des bosquets afin que les habitats soient fonctionnels le plus tôt possible. Les premiers abris seront mis en place dès la phase 1, et leur installation se poursuivra tout au long de l’exploitation dans le cadre du réaménagement coordonné du site.

Coût estimé : Les abris seront constitués avec les matériaux issus de l’exploitation (pierres et bois). Les coûts inclus dans ceux du projet.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : A9 : Aménagements écologiques intégrés au projet de réaménagement de la carrière

Objectifs : Augmenter les potentialités d’accueil des fronts et des banquettes pour la faune et la flore liées aux milieux rupestres et pionniers

Espèces visées par la mesure : Cet aménagement a pour objectif de favoriser la reproduction des Oiseaux rupestres (Grand-duc d’Europe et Faucon pèlerin notamment), les déplacements de la faune en général et la colonisation partielle des fronts par une végétation ligneuse.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ.

Caractéristiques et modalités techniques : 1 - Traitement des fronts Un remodelage de certains fronts (pentes moins abruptes, etc.) est préconisé afin d’obtenir une alternance de replats, de micro-falaises et d’éboulis. Ainsi, des travaux de fracturation de la roche seront réalisés pour augmenter l’hétérogénéité des micro-habitats. La pente des fronts sera comprise entre 70 et 90°.

Exemple de réaménagement des fronts

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2 – Eboulis Sur certaines portions, des éboulis seront créés, à l’aide des matériaux issus de l’écrêtage des fronts. Il conviendra de varier la configuration de ces éboulis pour augmenter leur diversité et les microhabitats. Les paramètres à moduler sont la surface et la hauteur, la granulométrie (diversité des anfractuosités), la pente et l’exposition.

Les éboulis offrent des microcavités souterraines (conditions d’humidité et de température stables en profondeur) favorables à de nombreuses espèces associées aux milieux rocheux et qui y trouvent des refuges et des zones de reproduction. Les éboulis joueront notamment le rôle d’abris pour les Amphibiens (Crapaud calamite et Alyte accoucheur) au niveau du réseau de mares pionnières qui sera créé au niveau des banquettes.

Ces éboulis peuvent également constituer des corridors écologiques. En fonction de leur emplacement, ils favoriseront le déplacement de la faune entre les différents secteurs de la carrière.

3 - Traitement des banquettes Une autre technique consiste à aménager certaines banquettes avec une légère pente intérieure (de l’ordre de 5 à 10°) permettant la collecte des eaux pluviales. Pour recueillir les eaux pluviales, la bordure externe de la banquette ne doit pas être remblayée. Un régalage de matériaux stériles sur une épaisseur de quelques décimètres à 1 mètre peut être réalisé pour faciliter l’installation d’une végétation arbustive ou arborée pionnière.

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Localisation

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Réaménagement au fur et à mesure de l’avancée de l’exploitation : à partir de phase 2 jusqu’à la fin de la phase 6.

Coût estimé : Inclus dans le coût des travaux

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89), notamment Grand-duc d’Europe.  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A9 : Aménagements écologiques intégrés au projet de réaménagement de la carrière

Objectifs : Créer des sites de reproduction favorables aux Amphibiens

Espèces ciblées par la mesure : Les Amphibiens présents sur la zone d’étude ou susceptibles de coloniser le site. Cette mesure pourra bénéficier au cortège des espèces pionnières notamment le Crapaud calamite, l’Alyte accoucheur et le Sonneur à ventre jaune, trois Amphibiens à enjeu de conservation en Franche-Comté.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ

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Caractéristiques et modalités techniques : Les milieux aquatiques utilisés pour la reproduction et le développement larvaire des Amphibiens sont très peu représentés dans le secteur du fait de la roche calcaire fissurée et qui ne retient pas l’eau. Les deux seuls points d’eau favorables à leur reproduction sont localement : une grande mare d’environ 2000 m2 située au sud-est de la ZEE et une petite flaque au nord-ouest de la carrière. De ce fait, cette mesure prévoit la création de mares sur le carreau lors de la remise en état de la carrière pour augmenter la disponibilité locale en habitats aquatiques.

Deux types de mares seront créés : Mare temporaire

Deux mares seront créées sur le carreau de la carrière afin de fournir un habitat aquatique favorable pour les Amphibiens pionniers qui se reproduisent généralement dans des milieux primaires, peu profonds et pauvres en végétation. Il s’agit, dans le cas présent, du Crapaud calamite, de l’Alyte accoucheur et du Sonneur à ventre jaune.

Les Amphibiens pionniers colonisent les milieux perturbés comme ce bassin de carrière (Carrière de Noidant-le-Rocheux, GDHM)

Elles seront de faible profondeur et caractérisées par des variations annuelles de niveau d’eau : alternance de périodes d’assec et de périodes en eau, durant la période de reproduction. Cependant, il est important de veiller à ce que la profondeur soit suffisamment profonde pour maintenir la mare en eau jusqu’à l’émergence des juvéniles, notamment pour l’Alyte accoucheur et le Sonneur à ventre jaune dont le développement larvaire jusqu’au stade de métamorphose est plus long que pour le Crapaud calamite (plusieurs mois contre quelques semaines). Les profondeurs des mares seront variées avec des secteurs plus profonds (30 cm maximum) qui joueront le rôle de refuges pendant les périodes de sécheresse. Un contour irrégulier privilégiant des formes courbes sera réalisé. Le sol, calcaire, est perméable, une étanchéification s’avère nécessaire. Celle-ci sera réalisée par la pose d’une couche de stériles d’exploitation argileux sur une épaisseur d’environ 0,50 cm.

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Principe de création d’une mare temporaire Mare permanente

Une mare permanente sera créée et destinée à fournir un site de reproduction pour des cortèges d’Amphibiens de milieux évolués (Grenouille agile, Salamandre tachetée, Crapaud commun, Triton palmé, Triton alpestre). Ainsi, cette mare sera plus profonde, présentera une pente douce avec différents paliers pour atteindre une zone profonde (1,5 mètre maximum) et restera en eau toute l’année. Elle a vocation à devenir structurée notamment par le développement d’une végétation aquatique qui sert de support de ponte aux Amphibiens et favorise le développement d’invertébrés dont se nourrissent les larves. On privilégiera un contour irrégulier des mares (formes courbes).

Schéma type d’aménagement d’une mare permanente

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Pour la mare permanente, il est préconisé de laisser la végétation se développer à proximité de la mare afin d’augmenter des potentialités d’accueil pour la faune. Toutefois, la végétation ligneuse devra être gérée sur les berges afin de préserver un ensoleillement. On veillera également à leur comblement qui conduit inéluctablement à la disparition à long terme de la mare au profit d’un autre écosystème : le boisement humide. Ainsi un curage devra avoir lieu pour conserver une zone en eau (voir schéma ci-dessous).

Les stades d’évolution des mares permanentes ©ONF/CRPF Pays de la Loire

Localisation :

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : Cette mesure est à mettre en œuvre lors de la remise en état de la carrière. Une première mare pourra être aménagée en phase 4 et les deux autres en phase 6.

Coût estimé : - Creusement de la mare (pelle mécanique, brise-roche, minage) et profilage de berges en pente douce : Environ 5000 €/mare soit 15 000 € HT

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89), notamment Amphibiens.  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A3.b : Aide à la recolonisation végétale

Objectifs : Laisser une dynamique pionnière se mettre en place sur les zones minérales du carreau de la carrière pour favoriser l’implantation de végétations de dalles et tonsures.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ

Caractéristiques et modalités techniques L’analyse de l’état initial a mis en avant la présence, sur des surfaces relativement faibles, d’habitats de tonsures, à fort enjeux, et qui ont été majoritairement évités dans le cadre du projet (ME 33). Notons que ces habitats sont principalement liés à l’activité de la carrière et au décapage ancien de certains secteurs. La végétation se compose d’espèces pionnières et xérophiles dominées par des annuelles et des espèces crassulescentes. Par ailleurs, ces habitats constituent des milieux de vie pour de nombreux insectes thermophiles et reptiles.

Un terrain mis à nu ou perturbé en milieu naturel a les capacités d’être recolonisé spontanément sans intervention humaine, par des espèces qui lui sont spécifiques et adaptées au contexte local. Ainsi, on laissera se développer des milieux pionniers sur certaines parties du carreau de la carrière (environ 4,2 ha) afin de favoriser des pelouses ouvertes de dalles rocheuses ou de sols squelettiques calcaires. Un processus dynamique va s’initier rapidement, permettant dans un premier temps l’établissement d’espèces pionnières, le plus souvent annuelles ou bisannuelles puis, ensuite, l’arrivée de communautés plus pérennes (vivaces). Ce mode de revégétalisation offre une naturalité plus importante des couverts végétaux.

Localisation : Carreau de la carrière

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : La revégétalisation naturelle s’effectuera au fur et à mesure de l’avancement de la remise en état du site.

Coût estimé : Inclus dans le coût des travaux

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A3.b: Aide à la recolonisation végétale

Objectifs : Aménager un complexe de pelouses sur le carreau de la carrière et mettre en place une gestion par pâturage extensif

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ et une structure compétente dans la gestion d’espaces naturels (type CEN-FC).

Caractéristiques et modalités techniques : Venant compléter les 4,6 ha de tonsures et milieux pionniers, environ 13,2 ha de pelouses mésophiles seront mises en place sur le carreau de la carrière, conformément au plan de réaménagement. L’objectif de cette mesure est de répondre aux principaux enjeux écologiques identifiés sur le secteur et de constituer un continuum pelousaire avec les ensembles de Publy au sud et de Briod au nord.

Pour ce faire, l’exploitant reconstituera dans un premier temps un sol maigre se rapprochant de celui présent naturellement sur les terrains du secteur. Il s’agira de disposer sur le carreau une couche de stériles de découverte sur 50 à 60 cm surmontée de 20 à 30 cm de plaquettes terreuses. Ces épaisseurs pourront varier afin d’offrir des faciès de végétation différents.

Les pelouses concernées par l’extension (exploitation principalement en phase 5) seront directement utilisées pour cet aménagement afin de mettre à profit la banque de graines du sol.

Sur les autres secteurs, un ensemencement de graines locales sera réalisé selon la méthode décrite dans la mesure MC 70.

Pour éviter un enfrichement trop rapide de ces surfaces remises en état, des actions de fauche mécanique avec exportation seront menées les deux premières années.

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L’objectif sera ensuite de mettre en place un pâturage extensif sur ces terrains réaménagés, à l’image de celui existant sur les pelouses au nord. La charge et les conditions de pâturage seront définies par le gestionnaire d’espaces naturels afin de permettre l’épanouissement du cortège floristique et la constitution d’habitats fonctionnels pour la faune lié à ces milieux : lépidoptères (Azuré, Bacchante…), orthoptères, reptiles, avifaune des milieux semi-ouverts…

Le retour d’expérience lié à la mesure MC 70 et l’accompagnement par une structure compétente permettront, si besoin, d’adapter le mode opératoire afin de garantir la réussite de l’aménagement.

Localisation : Carreau d’exploitation (se référer à la carte de remise en état du site).

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Les opérations de revégétalisation s’effectueront de manière coordonnée à l’extraction, lorsque le carreau sera en position définitive et qu’il ne sera plus concerné par les zones en chantier.

Coût estimé : Coût revégétalisation : 0,5 €/m² soit 66 000 € HT pour 13,2 ha

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A3.a : Aménagement ponctuel (abris ou gîtes artificiel pour la faune).

Objectifs : Offrir des conditions d’accueil favorables à l’avifaune rupestre, en particulier le Grand- duc d’Europe qui fréquente le site.

Espèces visées par la mesure : Grand-duc d’Europe

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ et un partenaire compétent sur cette thématique (type LPO-FC ou Groupe Pèlerin du Jura).

Caractéristiques et modalités techniques : Le Grand-duc d’Europe se reproduit à même le sol ou la roche, au niveau d’une petite dépression. Selon la configuration des carrières, l’aire peut se situer sur le haut d’un front de taille, une banquette, un éboulis, une vire. Les endroits qui ne sont plus exploités et qui se sont re-végétalisés offrent un couvert nécessaire pour se dissimuler et sont généralement privilégiés. Un site présente généralement plusieurs aires de nidification permettant aux oiseaux de changer en cas de dérangement.

Sur la carrière de Briod, le Grand-duc d’Europe a été contacté à plusieurs reprises mais aucune nidification n’a été constatée lors des différents passages.

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Cependant, compte tenu de la fréquentation du site par l’espèce, il apparait nécessaire de lui offrir des conditions favorables afin de maximiser les chances que l’espèce puisse nicher dans la carrière. Pour ce faire, deux aires de nidification seront aménagées sur des fronts de taille en position définitive (cf. carte localisation), notamment sur la partie nord-ouest de la carrière, là où les activités d’extraction sont définitivement terminées en phase 2. La majorité des aires de Grand-duc sont observées sur des expositions sud, est ou ouest, très rarement au nord.

Les vires ou cavités seront créées au sommet du front de taille et seront situées à au moins une dizaine de mètres en hauteur. Une profondeur minimale de 1 mètre est préconisée pour la cavité et il conviendra de recouvrir le fond de terre ou de sable.

Ces cavités seront, selon les caractéristiques de la roche en place, creusées à l’aide d’une pelleteuse équipée d’un BRH (Brise roche hydraulique) ou, manuellement, par une équipe de cordistes. L’endroit choisi doit être situé sur un front de taille qui ne sera plus exploité et éloigné des zones d’exploitation principales.

Proposition de réaménagement en faveur d’avifaune rupestre

Principe de création d’une cavité (Encem, 2011)

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Aménagement d’une vire sur la carrière EQIOM d’Anteuil (photos : C. Bulle – Groupe Pèlerin du Jura)

En complément de cet aménagement, un remodelage de certains fronts de taille (cf. MA 76) permettra d’augmenter les potentialités pour l’installation d’une aire de Grand-duc d’Europe.

Précisons que ces aménagements favorables au Grand-duc peuvent également profiter à d’autres espèces rupestres (Faucon pèlerin, Grand corbeau…).

Localisation

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : Une première vire sera aménagée en phase 2 et la seconde en phase 6.

Coût estimé : 2 500 €/cavité, soit 5000 €

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A3.b : Aide à la recolonisation végétale.

Objectifs : Reconstituer des habitats forestiers favorables aux espèces impactées par le projet.

Espèces visées par la mesure : Cette mesure cible en priorité les espèces à enjeu de conservation impactées par le projet : Mésange boréale, Bouvreuil pivoine, Bondrée apivore, Gobemouche gris, Pic noir, Chat forestier, etc. Les premiers stades de la dynamique forestière

profiteront au Pouillot fitis et à la Fauvette des jardins.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, un partenaire pour la démarche végétal local (type JNE) et l’ONF.

Caractéristiques et modalités techniques : Des boisements seront créés dans le cadre du réaménagement de la carrière sur environ 8,5 hectares. Ces boisements seront implantés sur la zone remblayée au sud-ouest de la carrière (5,3 ha) ainsi que sur le carreau de la carrière (3,2 ha).

Ce reboisement débutera au cours de la phase 4, dès que le secteur remblayé aura atteint la cote du terrain naturel ou dès que le carreau ne sera plus utilisé dans le cadre de l’exploitation. A terme, ces espaces boisés renforceront le continuum forestier local et constitueront un élément fonctionnel intéressant pour l’ensemble des groupes faunistiques présents. Au niveau du carreau, la plantation de plusieurs bosquets et haies viendra compléter l’aménagement de pelouses calcaires pour former un environnement bocager favorable aux espèces des milieux semi-ouverts.

Secteur sud (5,3 ha) :

Dans l’objectif de diversifier les habitats forestiers et obtenir, à terme, des peuplements de feuillus mixtes, le reboisement sera réalisé selon deux techniques différentes :

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- Recrus forestiers spontanés après transferts de sol sur 1,6 ha. Un apport et un régalage de sol forestier issus du décapage des boisements pour l’exploitation permettront la colonisation naturelle du terrain par les essences forestières locales. Dans un premier temps, ce sont les espèces des boisements pionniers qui s’installeront puis post-pionniers (chênaie-charmaie) et les espèces dryades (Hêtre dans le cas présent). Des variations dans l’épaisseur de sol forestier seront effectuées pour obtenir une diversité dans les formations végétales.

- Plantations d’arbres et d’arbustes sur 3,7 ha. Un régalage de terre végétale issue des sols forestiers de l’extension sera également réalisé sur cette zone de remblai concernée par des plantations. Une fois le sol reconstitué, un boisement de feuillus mixte sera mis en place selon les règles de l’art. Des sujets de petite taille, vigoureux, seront plantés à raison de 2500 plants/ha, de manière aléatoire et en évitant les alignements. Une proportion d’un tiers d’arbres et de deux tiers d’arbustes sera recherché. Pour favoriser l’avifaune, des arbres et arbustes fruitiers seront également mis en place (alisiers, pommier sauvage, poirier sauvage…).

Comme pour toutes les plantations effectuées dans le cadre du projet, ces dernières seront, dans la mesure du possible, d’origine locale et LCJ s’est déjà rapproché de Jura Nature Environnement, porteur de la démarche Végétal Local pour le département. Les graines seront récoltées autour de la carrière, ou sur le Premier Plateau, et correspondront à des essences indigènes, adaptées au contexte local. Les graines seront mises en culture dans des pépinières engagées dans la démarche Végétal Local (mise en place de contrats de culture). A titre indicatif, le tableau suivant présente les principales espèces présentes dans le secteur d’étude et susceptibles d’être plantées dans le cadre du réaménagement.

Essences à privilégier Nom scientifique Nom vernaculaire Abondance Betula pendula Bouleau verruqueux A +++ Populus tremula Tremble A +++ Corylus avellana Noisetier commun A +++ Acer campestre Erable champêtre A ++ Fraxinus excelsior Frêne commun A + Quercus robur Chêne pédonculé A ++ Quercus pubescens Chêne pubescent A ++ Fagus sylvatica Hêtre commun A ++ Carpinus betulus Charme commun A + Prunus avium Merisier A ++ Tilia cordata/platyphyllos Tilleul à petites feuilles/à grandes feuilles A + Sorbus torminalis Alisier torminal A + Sorbus aucuparia Sorbier des oiseleurs A + Sorbus aria Alisier blanc A + Malus sylvestris Pommier sauvage A ++ Pyrus communis Poirier sauvage A++ Crataegus monogyna Aubépine monogyne a +++

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Essences à privilégier Nom scientifique Nom vernaculaire Abondance Prunus spinosa Prunellier a +++ Cornus sanguinea Cornouiller sanguin a +++ Rosa canina Eglantier des chiens a +++ Euonymus europaeus Fusain d’Europe a ++ Ligustrum vulgare Troène commun a ++ Sambucus nigra Sureau noir a ++ Viburnum opulus Viorne obier a ++ Viburnum lantana Viorne lantane a ++ Rhamnus cathartica Nerprun purgatif a ++ Cornus mas Cornouiller mâle a ++ Prunus mahaleb Cerisier de Sainte Lucie a ++

Plantation sur le carreau (env. 3,2 ha)

En complément de la mise en place de pelouses calcaires, des bosquets de noisetiers et de feuillus seront plantés sur le carreau après reconstitution d’un sol sur une épaisseur d’environ 1 m à l’aide des matériaux issus de la découverte. La localisation et le type de plantations sont détaillés sur le plan de réaménagement.

Comme mentionné précédemment pour les plantations réalisées sur le remblai sud-ouest, les plants, d’origine locale, seront des arbres et arbustes variés (cf. tableau des essences ci-avant) ou majoritairement des noisetiers. La densité de plantation sera également de 2500 plants/ha.

De la même manière, des linéaires de haies pluristratifiées seront mis en place avec pour objectif de diversifier le carreau de la carrière et d’apporter un gain de biodiversité pour les différents groupes : refuges pour l’avifaune et les micromammifères, corridor, zone de nourrissage… Les essences qui seront plantées sont listées ci-avant, et une importance sera donnée aux arbres et arbustes à fruits ou à baies, dont des épineux appréciés de la Pie-grièche écorcheur.

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Localisation

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : Les opérations de plantations seront réalisées à partir de la 4 dans le cadre du réaménagement coordonné de la carrière.

Coût de la mesure : Coût revégétalisation : 0,5 €/m² soit 66 000 € HT pour 13,2 ha Reboisement et plantations, (massif, bosquet et haies multistrates) : 17 250 plants x 10 €/plant = 172 500 €

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A6.2c : Déploiement d’actions de sensibilisation

Objectifs : Aménager un site pédagogique sur le thème de la biodiversité et de la géologie

Espèces visées par la mesure : La biodiversité en général, végétale et animale, et plus particulièrement les espèces liées aux carrières

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, communes de Briod et Conliège, partenaires compétents dans la conception d’équipements pédagogiques (ONF et CEN).

Caractéristiques et modalités techniques : Il s’agit d’aménager un sentier d’interprétation en accès libre à destination du grand public, des scolaires et des associations de protection de l’environnement. Les possibilités d’aménagement sont les suivantes :  Création d’un sentier pour parcourir les milieux boisés et semi-boisés au sud de la carrière et accéder au belvédère ;

 Mise en place de panneaux éducatifs interactifs traitant de différentes thématiques : la géologie, la biodiversité de la carrière et les travaux de réaménagement réalisés ;

 Aménagement d’un belvédère et d’un ponton avec mise en place de panneaux sur les oiseaux de la carrière (espèces rupestres notamment) et la lecture du paysage

Par ailleurs des actions d’animations auprès du grand public seront réalisées pour pour sensibilisés les participants aux différentes thématiques liées à l’écologies, à la gestion du territoire ou encore, à la géologie et au réaménagement de la carrière.

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Aménagement de belvédères sur les carrières Eqiom de Marchaux et La Rochepot

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Localisation

Proposition d’aménagement

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Cet aménagement sera réalisé lors des phases 5 et 6.

Coût estimé : Mise en place du Belvédère : env. 5000 € Animations grand public : env. 500€/phase, soit 3 000 €

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Type de mesure : A4.1b : Approfondissement des connaissances relatives à une espèce ou un habitat impacté

Objectifs : Approfondir les connaissances sur la population locale d’Azuré de la Croisette

Espèces visées par la mesure : Azuré de la Croisette

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, le Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés (CBNFC-ORI) et le Conservation d’espaces naturels de Franche-Comté (CEN FC).

Caractéristiques et modalités techniques : Dans le cadre des mesures compensatoires, des actions concrètes pour sauvegarder l’Azuré de la Croisette et ses habitats vont être menées. En parallèle de ces actions, il paraît nécessaire de continuer à améliorer les connaissances sur l’Azuré de la Croisette et notamment sur des stations où la plante-hôte est la Gentiane jaune. Cette mesure d’accompagnement a pour finalité l’approfondissement des connaissances relatives à la population locale d’Azuré de la Croisette et passe par un financement (total ou partiel) d’une action de recherche. La nature de l’action sera définie par le CBNFC-ORI (animateur de la déclinaison régionale du Plan national d’actions Maculinea) et par le CEN FC, (animateur du Plan d’Action régional en faveur de l’Azuré de la Croisette).

Des axes de travail plus approfondis mériteraient d’être développés pour une compréhension plus fine du complexe Phengaris – Gentiana – Myrmica. La population de Briod représente un intérêt régional de par les densités de papillons observées. L’originalité de cette station tient également au fait qu’elle est en limite occidentale de l’aire de l’Azuré et que la plante-hôte locale est la Gentiane jaune. L’écologie de ce papillon fait appel à la présence d’une plante hôte et d’une fourmi hôte. La combinaison et la coexistence de ces deux hôtes sont les éléments clés au bon fonctionnement d’une population d’Azuré de la Croisette. Le travail mené en 2018 a été axé uniquement sur la plante hôte. Une étude plus fine de la population de l’Azuré de la Croisette pourrait, par exemple, être effectuée à travers la recherche des fourmis-hôtes (richesse spécifique, densité des fourmis-hôtes). Il semble que la fourmi-hôte dans le Haut-Doubs et les plateaux jurassiens soit Myrmica sabuleti (Leduc, 2017). Cependant, les études sont essentiellement menées sur des stations où la plante hôte est la Gentiane Croisette. Ainsi on peut se questionner sur la similarité de l’hôte faunistique entre les stations avec Gentiana cruciata et Gentiana lutea. Existe- t-il une différence de fourmis-hôtes entre les stations où l’Azuré pond sur la Gentiane Croisette et les stations pondues sur la Gentiane jaune ?

Localisation : Cette mesure sera effective sur les habitats de l’Azuré de la Croisette identifiés dans le cadre des inventaires et notamment sur la pelouse nord qui représente un fort intérêt local.

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Phasage de la mesure et calendrier d’application : Cette mesure et son planning de réalisation seront définis dans le cadre du plan de gestion concernant la parcelle ZC 16 en gestion conservatoire.

Coût estimé : Le coût de cette mesure sera étudié en concertation avec les partenaires dans le cadre du plan de gestion.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Comité de suivi (MA 85).

Type de mesure : A6.1B : Mise en place d’un comité de suivi des mesures

Objectifs : Evaluer l’efficacité des mesures et donner un avis sur d’éventuelles adaptations de gestion.

Espèces visées par la mesure : Les espèces impactées par le projet.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, les communes de Briod et Conliège, les partenaires gestionnaires et scientifiques.

Caractéristiques et modalités techniques : Les membres pressentis pour ce comité de suivi sont : - le carrier LCJ, - les élus ou des représentants des communes de Briod et Conliège, - l’exploitant agricole de la parcelle ZC 16, - le Conservatoire d'Espaces Naturels de Franche-Comté, - le Conservatoire botanique national de Franche-Comté - Observatoire régional des Invertébrés, - l’Office National des Forêts, - la DREAL, - la DDT.

A chaque réunion du comité, un compte-rendu sera établi, donnant l’état d’avancement des mesures, leur efficacité et tout autre élément pertinent dans le cadre de leur suivi. Chaque nouveau compte-rendu sera compilé au précédent et transmis à chacun des membres, dont le service de l’Etat. Le compte-rendu intégrera également les comptes rendus de suivi de chantier (MS 88) et post-chantier (MS 89).

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Calendrier : Constitution du comité dès le début de l’autorisation, notamment pour l’élaboration et la validation du plan de gestion prévu sur la parcelle ZC 16. Le comité se réunira ensuite régulièrement, notamment suite aux principales phases de travaux et de suivis, afin de faire le bilan des actions réalisées et proposer d’éventuelles ajustements, voire de réorienter certaines mesures. En plus de ces réunions, il peut se tenir sur demande de l’un de ses membres, à tout moment, pour traiter de questions particulières où faire un bilan intermédiaire.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure : Comptes-rendus

Type de mesure : A3.b : Aide à la recolonisation végétale

Objectifs : Entretenir les plantations réalisées dans le cadre des différentes mesures décrites précédemment pour constituer une ambiance forestière de types taillis de noisetiers, fourrés arbustifs denses de transition ou boisements de feuillus mixtes.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ

Caractéristiques et modalités techniques : Les modes de gestion des massifs de feuillus mixtes et des taillis de noisetiers devront privilégier la taille régulière en cépée et taillis.  Les plants sont formés (taille si nécessaire) et entretenus durant les 5 ans suivant leur plantation afin de favoriser leur implantation. Les plants morts sont systématiquement remplacés durant cette période. La végétation herbacée autour et entre les plants est retirée pour faciliter leur développement. Par la suite, la gestion vise la libre évolution autant que possible (les plants morts et le lierre sont ainsi conservés).

 Toute opération de taille ou coupe est effectuée entre le 1er octobre et le 29 février, hors période de reproduction de l’avifaune.

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Source : PROM’HAIES Poitou-Charentes

Un guide rédigé par l’association PROM’HAIES précise les techniques de taille et d’entretien : http://www.promhaies.net/wp-content/uploads/ 2012/07/guide_entretien_Promhaies_2013.pdf

Localisation : Les secteurs reboisés de la carrière

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Mise en œuvre de la mesure suite aux plantations réalisées sur le site.

Coût estimé : Entretien (recépage manuel des arbustes et des noisetiers) : Env.1 000 €/ha, soit env. 12 000 € HT sur la durée d’autorisation sollicitée (30 ans)

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89).  Comité de suivi (MA 85).

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Type de mesure : A2 : Pérennité des mesures compensatoires

Objectifs : Pérenniser les pratiques pastorales extensives sur le complexe de pelouses nord et les étendre aux habitats restaurés et créés dans le cadre des mesures compensatoires MC 69 et MC 70.

Maintenir les conditions nécessaires au maintien à long terme des populations d’espèces liées à ces habitats, l’Azuré de la Croisette en particulier.

Espèces visées par la mesure : Cette mesure cible particulièrement l’Azuré de la Croisette mais également les autres espèces profitant de l’ouverture du milieu : cortège des Rhopalocères et Orthoptères lié aux pelouses, Oiseaux liés aux milieux semi-ouverts et Chiroptères (zone de chasse).

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : LCJ, la commune (propriétaire des terrains), l’exploitant agricole de la parcelle ZC 16, un organisme compétent en gestion d’espaces naturels tel que le Conservatoire d’Espaces Naturels de Franche-Comté.

Caractéristiques et modalités techniques : Les pelouses calcicoles sont des habitats fragiles, issus d’une gestion pastorale ancienne. Localement, ces milieux sont en régression et le maintien des pratiques agricoles qui assurent leur existence est indispensable.

Les pratiques agricoles mises en œuvre sur la pelouse du secteur nord sont particulièrement favorables au maintien sur le long terme de la population d’Azuré de la Croisette. Cette gestion permet notamment de maintenir des fortes densités de plante-hôte, rendant la parcelle très attractive pour l’Azuré de la Croisette.

Le pâturage extensif, pratique agropastorale traditionnelle, est essentielle pour le maintien à long terme de la population d’Azuré de la Croisette.

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La nécessité de maintenir ces pratiques, éventuellement de les ajuster, puis de les étendre aux pelouses restaurées est détaillée dans les mesures MC 69 et MC 70.

Rappelons à ce titre que LCJ a signé une convention de gestion avec la commune de Briod (propriétaire de la parcelle ZC 16) visant notamment la protection de l’habitat de l’Azuré de la Croisette, le maintien des pratiques actuelles de gestion extensive et l’inscription de la vocation agro-écologique des terrains.

Cette convention, présentée en annexe (Document n°18.098/ 68), s’appliquera sur toute la durée d’autorisation sollicitée (30 ans) et prévoit notamment la mise en place d’un contrat de type bail rural à clauses environnementales ou équivalent pour pérenniser la gestion extensive du site. L’exploitant agricole, qui constitue un partenaire privilégié dans la gestion du site, sera entièrement associé à la démarche.

Localisation et calendrier : Cette mesure prendra effet dès les premières années sur la parcelle nord ZC 16 (MC 69) et en cours de phase 2 sur les habitats créés au nord-est de la carrière (MC 70). Une démarche similaire pourra être engagée, plus tard, sur les pelouses aménagées sur le carreau de la carrière (MA 80).

Coût de la mesure : Coût pris en compte dans les mesures MC 69 et MC 70.

Suivi de la mise en œuvre de la mesure :  Convention avec un opérateur local qui assurera le suivi du pâturage en concertation avec l’exploitant agricole,  Suivi des populations des espèces ou groupes d’espèces concernées (MS 89),  Comité de suivi (MA 85)

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11.4 - MODALITES DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE ET DE L’EFFICACITE DES MESURES

LCJ s’appuiera sur les compétences de son service Environnement en matière de génie écologique pour la mise en œuvre des différentes mesures, notamment pour la constitution des haies, la création des zones humides, la création d’abris à Reptiles/Amphibiens, etc. Précisons que LCJ et sa maison-mère EQIOM Granulats disposent d’un réel savoir-faire dans le réaménagement écologique de carrières, comme en témoignent de nombreux aménagements réalisés sur la région Bourgogne- Franche-Comté. Le responsable Environnement sera également chargé de s’assurer de la bonne prise en compte de l’ensemble des mesures.

Pour les mesures nécessitant une expertise plus spécialisée, comme l’aménagement de vires à rapaces ou les opérations de restauration de pelouses calcaires, LCJ fera appel à des écologues externes. Elle mobilisera notamment les partenaires compétents avec qui elle travaille depuis de nombreuses années sur différents sites (CEN Franche-Comté, LPO Franche-Comté, Groupe Pèlerin du Jura…).

Toutes les opérations relatives à la mise en œuvre des mesures seront consignées dans un registre (tableau) comportant a minima : date, type d’opération, descriptif des opérations, difficultés rencontrées, adaptations réalisées, opérateurs, observateurs et qualifications, ainsi que toute remarque utile pour le suivi.

Localisation : Zone d’emprise du projet et à proximité immédiate

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Objectifs : Suivi des espèces faunistiques patrimoniales présentes sur le site, évaluation de l’efficacité des mesures préconisées et identification des changements dans l’utilisation de l’espace.

Espèces visées par la mesure : Avifaune, Amphibiens, Reptiles, Insectes et Chiroptères.

Acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la mesure : Organisme en charge du suivi de l’application des mesures environnementales (écologue).

Caractéristiques et modalités techniques : Afin de mesurer l’efficacité des mesures préconisées, d’identifier les changements dans l’utilisation de l’espace mais aussi de détecter une éventuelle colonisation du site par de nouvelles espèces sur le site et, un suivi des populations avifaunistiques, chiroptérologiques, batrachologiques et entomologiques sera réalisé. Ce suivi sera réalisé par des experts naturalistes et centré sur les espèces à enjeu de conservation identifiées. Les résultats de ce suivi seront transmis aux services de l’Etat compétents. Ils s’effectueront à la fin de chaque phase quinquennale. Ce suivi quinquennal sera prolongé 5 ans après la fin de l’exploitation. La dernière campagne de suivi ne portera que sur les mesures mises en place lors de la dernière phase d’exploitation et le réaménagement final. Les méthodologies employées seront choisies parmi des méthodes classiques de suivi.

Les suivis concernent tous les groupes faunistiques (Oiseaux, Amphibiens, Reptiles, Mammifères dont Chiroptères, Insectes) et la flore. Une attention particulière sera portée sur les taxons à enjeu de conservation fort ou très fort. Cependant, les autres taxons patrimoniaux seront suivis. Les éventuels taxons nouvellement observés seront intégrés aux suivis. L’attention portée à chaque taxon sera proportionnelle à l’enjeu que représente la ZEE (zone d’étude élargie) pour sa conservation.

Une demande de dérogation pour la capture avec relâcher immédiat de spécimens d’espèces protégées est intégrée au présent dossier et aux cerfas en annexe.

La société LCJ se fera assister par des structures compétentes pour mettre en œuvre les mesures préconisées et leur suivi.

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1 – Suivi pendant la phase d’exploitation (30 ans).

Suivi des Oiseaux nicheurs

Objectifs à atteindre : suivre les évolutions spatiales et temporelles de l’abondance des populations nicheuses d’oiseaux communs et des espèces à enjeu de conservation. Des points d'écoute fixes seront mis en place, espacé d'au moins 200 mètres les uns des autres. Ils seront positionnés dans des milieux homogènes, en essayant d'obtenir une bonne représentativité de l'ensemble des milieux du site. Le protocole consiste en un échantillonnage ponctuel semi-quantitatif de 20 minutes, utilisant un indice ponctuel d'abondance (IPA). Cette durée de 20 minutes augmente la fiabilité des résultats obtenus ainsi que les probabilités de contacts avec un nombre plus élevé d'espèces. Par ailleurs, les espèces contactées par la méthode des IPA seront complétées par un passage en journée avec relevé de toute espèce vue ou entendue. Pour la méthode des IPA, deux sessions ont lieu : une première session entre le 1er avril et la 1er mai (espèces sédentaires et migrateurs précoces) et une deuxième session ente le 15 mai et le 15 juin (migrateurs plus tardifs, pie-grièche écorcheur par exemple). Les 2 sessions de dénombrement doivent être réalisées strictement à la même localisation, par temps calme, une heure environ après le lever du jour. Pour avoir des tendances d'évolution fiables, les relevés doivent se faire dans la mesure du possible par le même observateur et aux mêmes dates d'une année sur l'autre. Rappel : Un suivi annuel spécifique sur le Grand-duc d’Europe sera réalisé. Les modalités du suivi sont précisées dans la MR 30.

Suivi des mesures relatives aux pelouses calcicoles Des relevés d’abondance et dominance des espèces floristiques seront faits sur les secteurs de restauration des pelouses situées au nord de la carrière ainsi que sur la pelouse créée sur la zone remblayée. Un comptage des pieds de Gentiane jaune matures2 sera également réalisé sur les secteurs restaurés (défrichement) et la pelouse nouvellement créée afin d’évaluer la colonisation de l’espèce et l’efficacité des mesures. Une analyse statistique pourra être réalisée pour mettre en évidence une éventuelle trajectoire des communautés végétales vers celle de référence des pelouses calcicoles locales. Le retour d’expérience sur ces opérations de restauration est précieux. Ainsi, un paragraphe de synthèse sera rédigé dans le rapport quinquennal, comprenant : Une cartographie des secteurs réaménagés et des modalités des opérations de réaménagement qui s’y sont déroulées ; Des photos de chaque secteur réaménagé et du même point à la même période de l’année (15 jours près), de manière à faciliter les comparaisons ;

2 On entend par pieds matures, les pieds comportant des inflorescences, favorables pour la ponte de l’Azuré de la Croisette

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Des relevés phyto-écologiques faits sur chaque secteur réaménagé (protocole ci-après) ; Les résultats des comptages des pieds de Gentiane jaune ; Des conclusions quant à la dynamique et trajectoire du milieu recréé ;

et des préconisations pour les aménagements à venir pour favoriser le développement des pelouses calcicoles dans la carrière.

Protocole de relevé : On appelle placette un secteur réaménagé selon une même modalité et à une même date, chaque placette est donc géolocalisée précisément (cartographie). Au moins un relevé phytosociologique géolocalisé par placette est réalisé et revisité à chaque campagne de suivi quinquennal. En complément, des relevés phyto-écologiques par transects seront réalisés. Des relevés seront également faits sur chaque pelouse gérée. Ces relevés comprendront des relevés de recouvrement des ligneux pour suivre l’embuissonnement. Une cartographie précise sera faite et figurera dans le rapport de suivi.

Suivi des Insectes Objectif à atteindre : suivre l'évolution des populations d’Insectes (l’Azuré de la Croisette en particulier), suivre la réponse des populations face aux mesures de gestion (réouverture de certains secteurs sur la pelouse nord) et à la création de nouveaux habitats. Ce suivi concernera plus spécifiquement les Rhopalocères, groupe qui représente le plus fort enjeu sur l’aire d’étude. Des suivis par transects (protocole STERF ou équivalent) pourront-être effectués afin de suivre les populations et d’évaluer l’efficacité de la gestion mise en place ainsi que de la re-colonisation des zones réaménagées (secteurs défrichés et verse). Deux sites seront suivis (un site correspond à une entité dont les habitats et la gestion sont homogènes) : Les pelouses nord ; les trois sections de transects définies en 2018 seront reprises pour ce suivi afin d’assurer l’analyse interannuelle des données. Une quatrième section sera placée dans les secteurs défrichés. Le remblai réaménagé ; un transect sera positionné sur la pelouse nouvellement créée.

Définition et choix des transects : La méthode consiste à effectuer un comptage visuel des imagos de Rhopalocères et des Zygenidés le long d’un itinéraire fixé (appelé transect) parcouru régulièrement durant la période de vol des espèces. Les transects peuvent être individualisés en plusieurs sections. Chaque section doit être homogène d’un point de vue de la végétation et des pratiques agricoles mises en place. Ainsi, à titre d’exemple, le transect 1 de la pelouse nord est composé de trois sections. La codification utilisée pour la section 1 du transect 1 est la suivante : T1-S1. Chaque section de transect est parcourue à faible allure en 10 à 15 minutes. Il est conseillé de faire des sections relativement courtes (100 à 250 m est souvent le plus adapté) et de longueurs similaires.

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Cela permet notamment de limiter l’influence de la longueur des sections dans le calcul des indices d’abondance. Les nouvelles sections seront placées dans l’habitat pelouse calcicole. Les positions pourront être prédéfinies sur un logiciel SIG et ajustées lors du premier passage sur le terrain.

Déroulement du comptage : Seuls sont comptés les papillons qui sont présents sur une distance de 2,5 m de part et d’autre de l’observateur (soit sur une largeur de 5 mètres), et dans les 5 m devant l’observateur. L’observateur est libre de se déplacer à l’intérieur de la bande de 5 m. Les observations sont retranscrites sur une fiche de terrain. Lors des comptages, toutes les espèces de Rhopalocères et Zygènes seront notées. Les sections doivent être parcourues entre 10 et 18 heures dans les conditions météorologiques suivantes : Présence d’une couverture nuageuse d’au maximum 75 % et sans pluie ;

Vent inférieur à 30 km/h (5 Beaufort - les petites branches se plient, les poussières s’envolent) ; Température d’au moins 13°C si le temps est ensoleillé ou faiblement nuageux (soleil ou quelques nuages) ou d’au moins 17°C si le temps est nuageux. Concernant le suivi de la population d’Azuré de la Croisette, le protocole précédemment décrit sera complété par la mise en place d’un suivi des gentianes et pontes de type présence-absence par placettes de 100 m² disséminées sur les différents terrains concernés par les mesures en faveur de l’espèce. La mise en place de ces protocoles permettra d’évaluer l’évolution de la population et sa répartition spatiale en fonction des habitats et de la gestion pratiquée.

Suivi des Chiroptères Un inventaire par la méthode de détection acoustique sera effectué pour identifier les espèces de Chiroptères présentes. La recherche acoustique se base ici sur des enregistrements d'ultrasons réalisés par des détecteurs fixes automatiques (SM2 Bat+ Wildlife acoustics), installés sur les différents milieux de la carrière. La période optimale pour cette session est juin-juillet, correspondant au maximum d'activité des Chiroptères (période de reproduction). De plus, un passage dans les îlots de vieillissement (mesure compensatoire) permettra de rendre compte de leur état et d’orienter d’éventuelles mesures de gestion pour favoriser l’attractivité de ces habitats pour les Chiroptères. Le réseau d’arbres sénescents prévu sur les parcelles ZC14 et ZC16 pourra également faire l’objet de prospections ciblées. Il s’agira, selon la configuration, d’inspecter directement les cavités (caméra endoscopique, grimpe par une personne habilitée…) ou d’effectuer des comptages à l’envol crépusculaire. Ces suivis seront précisés dans le plan de gestion et pourront être couplés à la mesure MR 39.

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Suivi des Amphibiens L’emprise du projet ne comporte pas de milieux aquatiques favorables aux Amphibiens. Les mares créées lors des phases 4 et 6 feront l’objet d’un suivi. Pendant la phase d’exploitation, une recherche ciblée sur les espèces pionnières (notamment Sonneur à ventre jaune) sera réalisée au niveau des zones récemment décapées. Des ornières ou des dépressions peuvent rapidement être colonisées par ces espèces. Ainsi, si la présence d’Amphibiens est avérée dans le périmètre d’exploitation, une mise en défens pourra être mise en place afin d’éviter un risque de destruction d’individus.

Suivi des Reptiles Ce suivi pourra être mis place selon le protocole POPReptile. Deux modes d’observations seront mis en œuvre : des prospections à vue (prospections visuelles attentives réalisées en maintenant une vitesse constante, 20 mètres/minute, sur le trajet « aller » ; des prospections sous des plaques Reptiles sera réalisée sur le trajet « retour ». Le suivi sera réalisé aux années n+5, n+10, n+15, n+20, n+25, n+30 en un passage par année de suivi, entre avril et fin juin. Les transects de suivi seront réalisés dans les milieux de la zone projet et ses abords immédiats (dont parcelle au nord). Une attention particulière sera portée aux milieux restaurés, ainsi qu’aux milieux favorables qui seront détruits. Le suivi permettra ainsi de mettre en évidence l’éventuelle présence d’espèces à enjeu de conservation sur ces zones et, si besoin, d’envisager des mesures complémentaires.

Rendu Outre l’évolution des groupes taxonomiques suivis dans la zone d’étude (qui sera la ZEE considérée dans l’état initial de la présente étude), un bilan sera fait sur la mise en œuvre des mesures. D’éventuelles actions correctives ou mélioratives pourront être définies, ainsi que des préconisations quant au réaménagement à l’avancement. Dans la présente étude, des mesures sont proposées sur les zones qui seront réaménagées à l’avancement. Il s’agit davantage de principes d’aménagement car leur mise en œuvre nécessitera de s’adapter aux réalités de terrain non maîtrisées aujourd’hui. Le rapport quinquennal sera donc l’occasion d’affiner les mesures proposées, par des plans de situation et des détails techniques. Les mesures réalisées, que ce soit de l’aménagement ou de la gestion, seront enregistrées par LCJ et seront reportées dans le rapport. Les dates d’intervention, les zones d’intervention (plan), les personnes intervenant (responsables et opérateurs) et les opérations réalisées. Rapport technique quinquennal comprenant :

Observations d’espèces à enjeu et en particulier d’espèces protégées et évolution des populations (répartition cartographiée et effectifs), Evolution des habitats d’espèces protégées, Observations d’espèces exotiques envahissantes, Contrôle de la mise en œuvre et évaluation de l’efficacité des mesures d’évitement, de réduction et de compensation, Préconisations de gestion et éventuels ajustements des opérations d’aménagement.

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2 - Suivi post-exploitation (5 ans) Le suivi quinquennal sera prolongé 5 ans après la fin de l’exploitation. La dernière campagne de suivi ne portera que sur les mesures mises en place lors de la dernière phase d’exploitation et le réaménagement final.

Rendu Rapport technique quinquennal post-exploitation comprenant (t+35) : L’évolution des mares créées dans la carrière (suivi photographique, présence d’Amphibiens et d’indices de reproduction). L’évolution des boisements, haies, bosquets et taillis plantés (suivi photographique, hauteur minimum, maximum et moyenne). L’évolution des pelouses semées et de la reprise de la végétation sur les milieux pionniers. Les observations d’espèces exotiques envahissantes. Un plan de recollement sera effectué pour rendre compte des mesures réalisées et éventuels ajustements à prévoir en fonction des conclusions du dernier suivi. Ce rapport post-exploitation inclura la réalisation d’une notice simplifiée de gestion qui précisera les mesures et bonnes pratiques à maintenir sur le site. Elle viendra ainsi compléter les contrats prévus pour la pérennisation des pratiques pastorales extensives. Cette notice, établie par les partenaires liés aux différentes mesures, se voudra surtout un outil pédagogique destiné aux propriétaires, gestionnaires et éventuels utilisateurs du site.

Localisation : Zone d’emprise du projet et ses abords.

Phasage de la mesure et calendrier d’application : Pour l’ensemble des cortèges d’espèces et d’habitats suivis, à l’exception du Grand-duc (qui fait l’objet d’un suivi dans le cadre d’une mesure de réduction), le passage des écologues sera réalisé à la fin de chaque phase, soit à t+5, t+10, t+15, t+20, t+25, t+30 et t+35. Rappelons qu’un suivi annuel de l’avifaune rupestre est prévu au cours de l’exploitation.

Coût estimé : Suivi naturaliste pendant les phases d’exploitation (30 ans) et post exploitation :

1 campagne de suivi : 6 jours / campagne de suivi

7 campagnes : années 5, 10, 15, 20, 25, 30 et 35 à partir de l’AP

3 500 € / mission de terrain soit 7 x 3 500 = 24 500 € HT

1 500 € / rapport de suivi soit 7 x 1500 = 10 500 € HT

Réalisation d’une notice de "bonne gestion" post-exploitation = 2 000 € HT

 Total : 37 000 € HT

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Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 6 Opérations 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 logique de pelouses mésophiles et gestion conservatoire s et forestiers (parcelle ZC 16, sur 20 ha) t gestion écologiques du secteur nord-est de la carrière se de la Gentiane jaune par semis ou plantation un réseau d’arbres sénescents à Reptiles et Amphibiens des fronts et de banquettes nagement de mares 4,2 ha de tonsures et pelouses sèches pionnières sur le carreau pelouses mésophiles sur le carreau de la carrière conditions d’accueil pour l’avifaune rupestre ogressif édagogique du site et animation grand public connaissances relatives à la population locale d’Azuré de la

n comité de suivi n des plantations de ligneux s pratiques pastorales extensives sur la pelouse nord et

secteurs restaurés et créés (MC 69, MC 70) lors des travaux et suivi de chantier s sur la carrière

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11.6 - SYNTHESE SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA SEQUENCE ERC

Ce chapitre vise à synthétiser les effets positifs attendus du projet de mesures. Une première partie introductive rappelle quelques notions relatives aux capacités d’accueil des carrières en matière de biodiversité patrimoniale.

11.6.1 - Carrières de roche massive et biodiversité 11.6.1.1. Le rajeunissement des milieux par les carrières de roche massive Tout milieu naturel perturbé (artificiellement ou naturellement) évolue dans le temps pour tendre vers une végétation correspondant à un stade de maturité qui varie en fonction des conditions environnementales du site mais aussi du climat. En France métropolitaine, ce processus aboutit généralement vers un stade boisé de type forestier, excepté dans des zones soumises à de fortes contraintes comme en altitude, sur le littoral ou dans les secteurs arides.

Cette évolution se fait par une succession de milieux différents. Par exemple, un étang se comblera peu à peu pour constituer un marais, puis une saulaie et aboutira à un milieu forestier.

Ce processus écologique de successions peut parfois être freiné ou stoppé par des contraintes particulières (absence de substrat meuble, substrat très pauvre en éléments nutritifs…) ou par l’action de l’homme (fauche, remaniement des terrains…).

Un rajeunissement du milieu, au sens écologique du terme, peut également se faire sous l’effet de perturbations. Celles-ci peuvent être d’origine naturelle (incendie, érosion, inondation, conditions météorologiques…) mais aussi d’origine humaine.

L’activité d’extraction est un exemple de perturbation anthropique. Elle provoque un rajeunissement complet du milieu par destruction des habitats et biocénoses en place au profit de la création de milieux minéraux neufs. Ces derniers (carreaux, remblais) vont être plus ou moins rapidement colonisés par des espèces dites pionnières qui formeront le premier maillon de la succession écologique.

(Gestion et aménagement écologiques des carrières de roches massives - Guide pratique à l’usage des exploitants de carrières – ENCEM – 2011)

11.6.1.2. Nature opportuniste et temporaire en carrière Deux notions sont importantes pour évoquer la biodiversité en carrière :  Nature opportuniste Il s’agit de la faune et la flore apparaissant sur un site avant, pendant ou après son aménagement, en conséquence de la gestion ou des interventions réalisées. Elle comprend les espèces ordinaires, patrimoniales, protégées ou encore exotiques. (Groupe de travail « Biodiversité opportuniste » – UPGE - 2019)

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 Nature temporaire en carrière Le concept de nature temporaire caractérise le développement d’écosystèmes pionniers, résultant de la régénérescence de milieux, la plupart du temps liée à l’activité anthropique. Ces écosystèmes pionniers montrent, de par leur caractère éphémère, une très forte sensibilité et sont souvent associés à des espèces patrimoniales dont la présence peut occasionner des interactions fortes avec les activités anthropiques déployées localement.

(Laignel J. & Gourdain P. – MNHN - 2016)

La nature opportuniste peut être une nature temporaire, vouée à disparaître, soit du fait de l’évolution spontanée des milieux (dynamique de végétation), soit suite à une perturbation. Des modalités d’exploitation d’une carrière dépendent l’expression de cette biodiversité particulière. Le régime de perturbation généré par l’exploitation peut être essentiel à leur maintien à l’échelle du site et sur le long terme tout en occasionnant des impacts négatifs ponctuels intenses dans le temps et dans l’espace.

11.6.1.3. L’incidence potentielle positive des carrières de roche massive et sa prise en compte La mise en œuvre de projets d’aménagements peut créer des milieux originaux dans le contexte écopaysager, attractifs pour des espèces de faible amplitude écologique et/ou particulièrement exigeantes en termes de milieux. Ces espèces sont souvent des espèces à enjeu de conservation, rares et menacées par l’uniformisation des milieux dans un contexte d’artificialisation croissante, de déprise agricole dans certaines régions, d’intensification agricole dans d’autres.

Ces aménagements peuvent donc représenter une opportunité écologique dans la mesure où ils peuvent favoriser le développement d’espèces patrimoniales (à enjeu de conservation). En carrière, cette nature pionnière, temporaire ou liée à la gestion (ou la non gestion) de l’espace constitue un gain net potentiel. Ce gain est difficile à mesurer car la nature même de cette biodiversité, dynamique et difficilement prévisible, rend complexe sa prise en compte dans la gestion du projet. Enfin, l’impact positif des carrières est difficile à valoriser dans le cadre d’une étude d’impact car le développement de la biodiversité (en particulier patrimoniale) est grandement favorisé par le réaménagement écologique de la carrière qui, pour des questions de temporalité, s’intègre rarement dans la séquence « éviter, réduire, compenser ».

C’est pourquoi, dans le présent dossier, le nombre de mesures d’accompagnement (notamment des mesures de réaménagement) est important bien que ces mesures ne soient pas valorisées dans la séquence « éviter, réduire, compenser ».

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11.6.2 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures d’évitement  ME 33 – Évitement « amont » de pelouses mésophiles au nord  ME 34 – Évitement de milieux à enjeu écologique au sein de la zone projet

Le diagnostic écologique a mis en évidence que l’enjeu principal de la zone d’étude était lié à la présence d’une population d’Azuré de la Croisette d’intérêt régional. L’évitement du secteur au nord de la carrière actuelle représente une mesure d’évitement « amont » de grande ampleur, impliquant le renoncement définitif d’exploiter un gisement de qualité et le report sur des secteurs présentant une sensibilité écologique moindre, dont la plus grande partie est occupée par un boisement de résineux en cours d’exploitation.

Cette réorientation du projet a également permis d’éviter des habitats particulièrement favorables à la Bacchante, aux Chiroptères (réseau de gros arbres à cavités) et à l’Avifaune des milieux forestiers et semi-ouverts.

Au sein de la zone projet, d’autres secteurs ont été évités, notamment des secteurs de pelouses pionnières d’intérêt et des boisements, sites de repos du Grand-duc d’Europe et corridors fonctionnels. Lors de la conception du projet d’exploitation, LCJ a cherché à limiter au maximum l’emprise du projet sur le milieu « naturel ».

11.6.3 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures de réduction  MR 35 – Travaux de défrichement/décapage progressifs  MR 36 – Ajustement des périodes de travaux préparatoires (défrichement et décapage)  MR 37 – Modalités de défrichement/débroussaillage et réduction du risque de mortalité des reptiles  MR 38 – Réduction du risque de mortalité de l’Azuré de la Croisette  MR 39 – Suppression du risque de mortalité des chiroptères  MR 40 – Suivi du Grand-duc d’Europe  MR 41 – Régalage de « terre végétale » et restitution d’habitats naturels  MR 42 – Renforcement des lisières boisées en périphérie en limite sud du projet

A travers les mesures de réduction, LCJ abaisse le niveau d’impact du projet avec des mesures efficaces et ayant fait leurs preuves (évitement des périodes sensibles, défrichement progressif, veille concernant les espèces attirées par la carrière, renforcement des linéaires arborés en périphérie, etc.). Des mesures réduisant fortement le risque de mortalité sont développées sur plusieurs taxons : Chiroptères arboricoles, Reptiles et Azuré de la Croisette. Enfin, bien conscient de l’intérêt de valoriser au mieux les sols (en particulier microorganismes et banque de semences) concernés par l’extension de la carrière, LCJ propose leur étrépage et transfert dans le cadre du réaménagement coordonné du site.

A ce stade, les différentes mesures envisagées permettent de réduire significativement les impacts du projet sur les différentes composantes du milieu naturel.

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Cependant, des impacts résiduels modérés subsistent sur certains cortèges (Azurée de la Croisette, Bacchante, Oiseaux des milieux semi-ouverts et Chiroptères forestiers) et ont conduit à la définition de mesures compensatoires.

11.6.4 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures de compensation  MC 69 – Restauration écologique de pelouses mésophiles et gestion conservatoire d’espaces ouverts et forestiers (parcelle ZC 16, sur 20 ha)  MC 70 – Aménagement et gestion écologiques du secteur nord-est de la carrière

Les mesures compensatoires visent, d’une part, les pelouses calcicoles à Azuré de la Croisette et, d’autre part, les boisements.

Concernant les pelouses, les mesures prévoient : la gestion conservatoire de 5,4 ha de pelouses mésophiles au nord, à fort intérêt écologique et dont l’état de conservation est à maintenir, voire à améliorer ; la restauration de 1,7 ha de pelouses mésophiles sur ce secteur nord via une réouverture ayant fait l’objet d’une première analyse par le CEN-FC et le CBNFC-ORI ; la création de 3,1 ha de pelouses au nord-est de la carrière avant d’impacter les 2,1 ha de pelouses concernées par le projet et dont l’état de conservation est dégradé par les pratiques agricoles actuelles ; Ces secteurs pelouses (10,2 ha au total) feront l’objet d’un partenariat avec une structure compétente dans la gestion d’espaces naturels (type CEN-FC) avec mise en place d’un plan de gestion sur la durée d’autorisation. Les pratiques pastorales extensives présentes au nord seront consolidées et étendues sur les secteurs restaurés.

Ces mesures permettront de compenser largement les impacts du projet sur ces habitats à fort enjeu de conservation, ainsi qu’aux espèces associées (Azurée de la Croisette, Pie-grièche écorcheur…), et un gain de biodiversité est clairement attendu vis-à-vis de ces cortèges.

Elles sont par ailleurs renforcées par les mesures d’accompagnement rappelées ci-après, notamment à travers le réaménagement coordonné du site.

Concernant les boisements, les mesures prévoient : la mise en place de 13,2 ha d’îlots de vieillissement sur des boisements favorables aux chiroptères et oiseaux forestiers ; la reconstitution, dès les premières phases, de boisements (2,9 ha) en mosaïque avec les pelouses sur le secteur nord-est de la carrière.

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Les boisements proposés seront composés de feuillus, arbres et arbustes, présents localement. LCJ s’est attaché à proposer un aménagement à vocation écologique au travers d’une diversité de types de végétation, tant en matière de composition que de structure. Toutes les semences ou plants utilisés auront une origine génétique locale, soit via des partenariat avec des producteurs en capacité d’offrir cette traçabilité, soit par des récoltes autour de la carrière. LCJ s’est déjà rapproché de JNE, porteur de la marque Végétal Local pour le Jura.

Ces mesures en faveur de la biodiversité forestière permettront de compenser le défrichement progressif de 13,8 ha de boisements dont la plus grande partie présente une faible naturalité (environ 9 ha de boisements résineux).

Elles seront confortées par les mesures d’accompagnement rappelées ci-après, notamment le reboisement progressif de la carrière et la mise en place d’un réseau d’arbres sénescents au nord.

11.6.5 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement  MA 74 – Favoriser la reprise de la Gentiane jaune par semis ou plantation  MA 75 – Mise en place d’un réseau d’arbres sénescents  MA 76 – Création de gîtes à Reptiles et Amphibiens  MA 77 – Réaménagement des fronts et de banquettes  MA 78 – Création et aménagement de mares  MA 79 – Mise en place de 4,2 ha de tonsures et pelouses sèches pionnières sur le carreau  MA 80 – Mise en place de pelouses mésophiles sur le carreau de la carrière  MA 81 – Amélioration des conditions d’accueil pour l’avifaune rupestre  MA 82 – Reboisement progressif  MA 83 – Mise en valeur pédagogique du site et animation grand public  MA 84 – Amélioration des connaissances relatives à la population locale d’Azuré de la Croisette  MA 85 – Constitution d’un comité de suivi  MA 86 – Taille et entretien des plantations de ligneux  MA 87 – Pérennisation des pratiques pastorales extensives sur la pelouse nord et extension sur les secteurs restaurés et créés (MC 69, MC 70)

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Les mesures d’accompagnement sont nombreuses et leurs effets sont importants au sein du projet de mesures. Certaines viennent conforter des mesures de réduction ou de compensation (récolte et ensemencement de graines de Gentiane, constitution d’un comité de suivi, taille et entretien des plantations), d’autres visent à sécuriser l’existant face aux menaces éventuelles (pérennisation des pratiques pastorales favorables, mise en place d’un réseau d’arbres sénescents). D’autres permettent d’optimiser les capacités d’accueil de la carrière et ses abords pour les espèces patrimoniales. C’est notamment le cas des créations de gîtes et habitats favorables pour l’herpétofaune, pour le Grand-duc d’Europe et pour les espèces de milieux ouverts à semi-ouverts. Le réaménagement progressif de la carrière selon une orientation principalement écologique vise un gain net de biodiversité au terme de l’exploitation, d’autant plus important pour la biodiversité patrimoniale que les milieux créés seront originaux dans leur contexte. Réalisé tout au long de l’exploitation, il aboutira, au terme de l’autorisation sollicitée, à la création d’un complexe varié de pelouses sur une surface totale d’environ 17 ha et à un reboisement sur 12 ha.

Enfin, le partenariat envisagé avec des structures compétentes (type CEN-FC et CBNFC-ORI) offre des garanties en matière de mise en œuvre et de suivi des mesures. L’acquisition de connaissances sur cette population atypique d’Azuré de la Croisette est également très positive. Associée à l’accueil du public sur un site conciliant activité industrielle et réservoir de biodiversité, elle permet de contribuer aux objectifs de préservation de la nature à différentes échelles, éducation à l’environnement et recherche scientifique.

11.6.6 - Principaux effets attendus de la mise en œuvre des suivis  MS 88 – Appui technique lors des travaux et suivi de chantier  MS 89 – Suivis naturalistes sur la carrière

Deux types de suivis sont envisagés : un suivi de chantier pour accompagner la mise en œuvre des mesures (appui technique) et un suivi sur le long terme (35 ans) pour évaluer l’efficacité des mesures mises en œuvre et éventuellement apporter des mesures correctives pour s’adapter à des changements, installations d’espèces opportunistes (patrimoniales ou envahissantes) ou des difficultés non prévisibles aujourd’hui. Le comité de suivi pourra s’appuyer sur les comptes rendus de suivi pour guider l’exploitant afin d’optimiser les fonctionnalités écologiques du site, en cohérence avec le projet d’exploitation.

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12 - PRESENTATION DES METHODES UTILISEES POUR L’ETABLISSEMENT DE L’ETAT ACTUEL ET L’EVALUATION DES INCIDENCES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT

12.1 - METHODES UTILISEES POUR L’ETABLISSEMENT DE L’ETAT ACTUEL

12.1.1 - Consultation des services de l’état Dans le cadre de la présente étude, les différents services de l’état ont fait l’objet d’une consultation concernant les contraintes et servitudes leur appartenant : Agence Régionale de Santé – ARS, BRGM – Cartes géologiques de la France et notices explicatives,

Chambre d’Agriculture, Chambre de Commerce et d’Industrie, Comité Départemental du Tourisme – CDT, Conseil Départemental - CD, Direction Départementale des Territoires – DDT, Direction Régionale de Affaires Culturelles – DRAC, Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement – DREAL, Service Départemental d’Incendie et de Secours – SDIS, Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine – SDAP.

12.1.2 - Recueil de données 12.1.2.1. Généralités Les données recueillies et analysées sont de trois types :

 Les données bibliographiques : Elles sont souvent globales et concernent le département voire la région. Elles ne peuvent pas suffire pour déterminer les caractéristiques du milieu au niveau du site en projet. Les limites de ces données peuvent être en partie levées par la recherche d’éléments complémentaires : les données sur la géologie régionale, les données climatiques, les données concernant le tourisme local, le patrimoine bâti et naturel.

 Les données issues d’études réalisées sur le site : elles sont spécifiques au secteur étudié, l’acquisition ayant été motivée par la mesure ou le suivi d’un problème particulier, notamment :

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l'inventaire du patrimoine écologique et la caractérisation des paysages, les données hydrologiques et les données sur la population et l'économie locale, les données géologiques et hydrogéologiques du site.

 Les informations recueillies au cours d’investigations de terrain (études techniques) comme cela fut le cas pour : l’analyse de la flore et les observations de la macrofaune terrestre, l’analyse du paysage, l’analyse du fonctionnement hydrologique de la carrière, l’analyse du gisement de basalte, l’analyse du fonctionnement hydrogéologique local.

A partir de ces données, les éléments du contexte actuel ont été confrontés aux éléments afférents au projet.

12.1.2.2. Limites des données bibliographiques et des investigations de terrain Les effets du projet ne peuvent être déterminés que dans les limites de précision de l’état initial réalisé. Les thèmes principaux abordés ont été étudiés à partir des données bibliographiques, des études antérieures et des investigations de terrain.  Données bibliographiques Il ne s’agit pas forcément de données ni récentes, ni précises. Toutefois les thèmes majeurs font l’objet d’une expertise de terrain lorsque c'est nécessaire.  Investigations de terrain Les observations de terrain permettent de déterminer les composantes principales de l’environnement local et les relations qui peuvent exister entre ces composantes et le projet. Elles sont ponctuelles dans le temps et dans l’espace. Elles sont un complément indispensable des données bibliographiques.

12.1.3 - Matériels employés 12.1.3.1. Outils spécifiques pour études écologiques Jumelles (Swarovski, Kite, Perl) Longue vue et trépied (Kowa) Filet fauchoir Plaques à reptiles Loupe binoculaire MOTIC ST-30 series Caméra endoscopique SM2 Bat (Wildlife Acoustics) et EM3 (Wildlife Acoustics) Pièges photographiques infrarouge BUSCHNELL GPS GARMIN – GPSMAX 60Cx

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Logiciels spécifiques : - Logiciels : BatSound et SonoChiro - Logiciel phytosociologie : Juice - Logiciel de statistique : R

12.1.3.2. Outils spécifiques pour études hydrogéologiques et hydrologiques Logiciel de modélisation 2D et 3D – GMS 5.1 MODFLOW Logiciel d’interprétation hydrochimique – DIAGRAMME (LHA) Logiciel de modélisation géostatistique – SURFEUR 7 Logiciel HEC RAS 2 sondes piézométriques 50 m et 250 m Préleveur pour analyse d’eau et moulinet de jaugeage Appareils de mesure : pH-mètre ; Oxymètre ; Conductivimètre Appareil de mesure des courants aérien et hydraulique Perméamètre (Méthode Porchet)

12.1.3.3. Outils spécifiques pour études géotechniques Logiciel de stabilité de talus et remblais – TALREN Logiciel de calculs par éléments finis – PLAXIS Logiciel de stabilité pentes et sols – NIXES et TROLL Logiciel de trajectographie de blocs – PIR3D Logiciel de stabilité de massifs rocheux – STEREO et GEO 5.9

12.1.3.4. Logiciels de topographie, SIG et modélisation du Paysage Logiciels de topographie : CORALIS (Topomine) et COVADIS Logiciel SIG : Mapinfo et QGIS LANDSIM3D (imagerie de synthèse)

12.1.4 - Méthodologie appliquée à l’étude du milieu physique 12.1.4.1. Climatologie Les données climatologiques sont issues de données bibliographiques générales sur le secteur et de la station Météo France de Lons-le-Saunier, situé à 10 km à au nord-ouest de la zone d’étude. Lorsque des données fiables plus proches sont disponibles, elles peuvent être utilisées.

Les données fournies sont suffisantes et proportionnées à leur utilisation dans le cadre de l’étude des différents thèmes de l’étude d’impact et à la compréhension du climat local.

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12.1.4.2. Topographie et Pédologie Les données topographiques sont issues d’une base de données large : le MNT de l’IGN maille 75 mètres et de données spécifiques au site : topographie de géomètre (photogrammétrie et levés de terrain).

Les données pédologiques sont issues des données bibliographiques générales (Carte pédologique de la France au 1/1 000 000, INRA et Base de données GISSOL), ainsi que des reconnaissances réalisées sur le terrain.

Les données fournies sont suffisantes et proportionnées à leur utilisation dans le cadre de la compréhension du thème en rapport avec l’élaboration du projet et l’évaluation des impacts.

12.1.4.3. Géologie et Hydrogéologie Les données géologiques proviennent de l’analyse des documents suivants : - carte géologique du BRGM au 1 / 50 000 (carte n°581 de Lons le Saunier), - base de données INFOTERRE (BRGM) - Compte rendu de deux campagnes de sondages géologiques réalisés sur le site (Les Carrières Jurassiennes – PL Wernert, avril 2018).

La description du contexte hydrogéologique a été appréhendée à partir des documents suivants : - analyse et la synthèse de données bibliographiques issues de la carte géologique au 1 / 50 000 (BRGM Lons le Saunier), - de la base de données INFOTERRE (BRGM) ; - « Aquifères et Eaux souterraines en France » du BRGM (Mars 2006). - Comptes rendus de coloration des eaux souterraines réalisés par Science Environnement (1999 et 2018).

Les données fournies sont suffisantes et proportionnées à leur utilisation dans le cadre de la compréhension du thème en rapport avec l’élaboration du projet et l’évaluation des impacts.

12.1.4.4. Hydrologie Le contexte hydrologique local à l’échelle du secteur et à l’échelle du site a été étudié sur la base de la description du réseau hydrographique corrélée à une reconnaissance de terrain et à l’analyse de la topographie réalisée par MICA Environnement.

Les données fournies sont suffisantes et proportionnées à leur utilisation dans le cadre de la compréhension du thème en rapport avec l’élaboration du projet et l’évaluation des impacts.

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12.1.4.5. Milieu atmosphérique L’environnement sonore a été caractérisé lors de campagnes de mesures de bruit réalisées en 2018 par la société Science Environnement, conformément à la norme NFS-31010 de décembre 1996. Ces campagnes de mesures ont permis de définir le bruit ambiant (carrière en activité) mais aussi le bruit résiduel (carrière arrêtée) ainsi que les émergences au droit des ZER.

De plus, une modélisation acoustique a été réalisée en 2018 par le bureau d’études VENATHEC. Elle rend compte de l’impact acoustique de la carrière de Briod-Conliège dans le cadre de nouveaux phasages et de nouvelles zones d’exploitation. Pour ce faire, les phases les plus pénalisantes, c’est- à-dire les phases 4 et 6, à proximité des premières habitations, ont été étudiées dans la situation la plus défavorable où tous les engins fonctionnent en même temps et au plus proche des limites du site.

Jusqu’en 2017, des mesures de retombée de poussières environnementales étaient réalisées chaque année en utilisant des plaquettes de dépôt. Les résultats de ces campagnes de mesures montrent que les valeurs sont très inférieures au seuil de 30 g/m²/mois (seuil distinguant un environnement non pollué d’un environnement pollué).

En 2016 et suite à l’application de l’arrêté ministériel du 22/09/94 modifié par l’arrêté du 30 septembre 2016, la réglementation a évolué. Les exploitants de carrières, à l’exception de celles exploitées en eau, dont la production annuelle est supérieure à 150 000 tonnes ont l’obligation d’établir un plan de surveillance des émissions de poussières. Par conséquent, en remplacement du suivi des poussières environnementales existant, LCJ a fait établir par une société spécialisée un plan de surveillance de la carrière de Briod.

Un nouveau réseau de stations est ainsi mis en place en périphérie du site et le suivi s’effectue depuis 2018 par la méthode des jauges de collecte des retombées suivant la norme NF X43-014 (2017).

12.1.5 - Méthodologie appliquée à l’étude du milieu naturel 12.1.5.1. Recueil des données de terrain Les prospections se sont échelonnées au cours des années 2017 et 2018. 10 passages sur le terrain ont été réalisés par des naturalistes et écologues avec une pression totale d’observation diurne de 34 jours-homme et 10 soirées d’écoute nocturne. Ils ont permis de bien caractériser les habitats et de relever les espèces floristiques et faunistiques présentes.

Z Intervenants et qualifications Flore : Marie DOUARRE ; Insectes, Amphibiens, Reptiles, Oiseaux, Mammifères hors Chiroptères : Ghislain RIOU, Sébastien GEORGEL, Tomas POBLET ; Chiroptères, Reptiles : Mathieu DAVAL, Antonin WILMART.

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Z Calendrier des passages et des périodes favorables à l’observation des groupes ciblés

Mois 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 Flore X X X Oiseaux nicheurs X X X X Oiseaux migrateurs X X X X Oiseaux hivernants X Amphibiens X X X X Reptiles X X X X X Mammifères* X X X X X X Chiroptères (périodes d’activités) X X X X Invertébrés X X X X X *autres que Chiroptères Période optimale Début/fin de période favorable X Passages sur le terrain

Z Passages : groupes inventoriés, conditions et pression d’observation

L'appréciation du caractère favorable des conditions d’observations est corrélée à la probabilité de contact (permettant l'identification) des individus des taxons ciblés. Cette probabilité dépend de plusieurs paramètres environnementaux, dont les conditions météorologiques, ainsi que de la sensibilité et la réaction des taxons ciblés aux variations de ces paramètres.

Nb. Nb. Flore & Faune (hors Chiroptères) Dates Chiroptères pers. jours habitats Oiseaux Reptiles Amphibiens Insectes Mammifères 12-14/04/2017 1 2 +++ ++ +++ + +++

10-12/05/2017 2 2 +++ +++ +++ ++ +++ +++

22-24/05/2017 1 2 +++ (2)

14-16/06/2017 2 2 +++ + +++ + +++ +++

17-19/07/2017 1 2 +++ (2)

11-13/09/2017 3 2 ++ ++ ++ + + +++ ++ (2)

15-16/02/2018 1 1 + ++

22-23/05/2018 1 1 +++ +++ ++ +++ +++

18-20/06/2018 4 2 +++ ++ +++ + +++ +++ +++ (2)

11-13/07/2018 2 2 + ++ + ++ +++ +++ (2) P obs. (jour-homme) 8 16 10 (10)

Nb pers. : nombre d’opérateurs (naturalistes confirmés) ; Nb jours : nombre de jours sur site ; P obs. : pression d’observation diurne exprimée en jour-homme, unité correspondant au travail d’une personne pendant une journée. - : conditions défavorables / + : conditions peu favorables / ++ : conditions favorables / +++ : conditions très favorables () : nombre de soirées d’écoute nocturne (non comptabilisé dans le calcul de P obs.)

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Z Passages : conditions météorologiques Les données météorologiques proviennent des observations de MICA Environnement ainsi que de Météo-France.

Température Conditions Dates Vent (km/h) Précipitations diurnes Ensoleillement min-max (°C) nocturnes 12/04/2017 3-20°C <7 km/h Nulles Dégagé Dégagé 13/04/2017 4-18°C <7 km/h Nulles Dégagé Dégagé 14/04/2017 5-17°C <7 km/h Nulles Dégagé Dégagé 10/05/2017 3-23°C 4-30 km/h Nulles Légèrement couvert Légèrement couvert Légères dans l’après- 11/05/2017 10-16°C 4-24 km/h Couvert Couvert midi Partiellement 12/05/2017 11-19°C 2-17 km/h Légères en mi-journée Dégagé couvert 22/05/2017 11-25°C 8-20 km/h Nulles Dégagé Dégagé 23/05/2017 11-25°C 8-20 km/h Nulles Dégagé Dégagé Partiellement 14/06/2017 16-28°C 7-17 km/h Nulles Pluie couvert Partiellement 15/06/2017 16-28°C 7-17 km/h Nulles Pluie couvert Légères en fin de Partiellement 16/06/2017 16-29°C 4-33 km/h Dégagé journée couvert 17/07/2017 16-29°C 4-16 km/h Nulles Dégagé Dégagé 18/07/2017 16-29°C 4-16 km/h Nulles Dégagé Dégagé 11/09/2017 12-19°C 13-28 km/h Nulles Couvert Couvert Partiellement Partiellement 12/09/2017 11-18°C 11-26 km/h Nulles couvert couvert 13/09/2017 12-23°C 15-43 km/h Nulles Couvert Couvert 15/02/2018 0-10°C 4-33 km/h Fortes en matinée Couvert Couvert Partiellement Partiellement 16/02/2018 6-10°C 6-20 km/h Nulles couvert couvert 22/05/2018 10-24°C <7 km/h Nulles Dégagé Dégagé Partiellement Partiellement 23/05/2018 14-21°C <7 km/h Légères en matinée couvert couvert 18/06/2018 10-23°C 4-15 km/h Nulles Dégagé Dégagé 19/06/2018 13-28°C 5-24 km/h Nulles Dégagé Dégagé 20/06/2018 16-30°C <7 km/h Nulles Dégagé Dégagé 11/07/2018 11-23°C 7-19 km/h Nulles Dégagé Dégagé 12/07/2018 10-27°C 3-23 km/h Nulles Dégagé Dégagé

Z Méthodologie Les méthodes d’inventaires figurent à la fin de la présente pièce B dans une partie dédiée. Pour tous les groupes étudiés, la nomenclature utilisée est celle adoptée par le référentiel TAXREF (version en vigueur à la fin des inventaires de terrain).

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12.1.5.2. Méthodologie des relevés floristiques Z Méthodes L’ensemble du site a été parcouru, y compris les milieux recréés, et des relevés floristiques ont été réalisés le long des déplacements. Les relevés ne concernent que la flore vasculaire. Sont exclus les mousses, les lichens et les algues. Des relevés phyto-écologiques ont été faits dans chaque formation végétale identifiée. En cas de présence d’espèces à enjeu de conservation, l’abondance des espèces a été estimée.

Les flores et ouvrages utilisés dans l’identification des espèces et leur statut sont les suivantes : BOURNERIAS M. et al., 2005. Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg. Biotope- Collection Parthénope. COSTE H., 1990. Flore descriptive et illustrée de la France. A. Blanchard.

FOURNIER P., 1990. Les Quatre Flores de France. Lechevalier. RAMEAU J.-C. et al., 2009. Flore forestière française, T1. CNPPF-IDF. RAMEAU J.-C. et al., 1994. Flore forestière française, T2. CNPPF-IDF. TISON J-M. & DE FOUCAULT B., 2014. Flora Gallica – Flore de France. Biotope.

Le niveau taxonomique retenu est la sous-espèce (subsp.) quand il existe.

Les différents habitats rencontrés sont identifiés sur la base de leur physionomie et de leur composition floristique selon les typologies CORINE biotopes et EUNIS. Pour les habitats visés à l’annexe 1 de la Directive Habitat, le code Natura 2000 est mentionné. Dans la mesure du possible, les formations végétales constitutives des habitats sont rattachées à la nomenclature phytosociologique en utilisant comme référence le Prodrome des végétations de France.

Z Limites méthodologiques La qualité des inventaires dépend avant tout de la pression d’observation. La pression d’observation correspond au nombre de passages et au temps consacré sur les sites. Pour la majorité des espèces floristiques, la période favorable à l’identification botanique s’étale d’avril à juillet. Des prospections de terrain ont été réalisées pendant cette période favorable.

12.1.5.3. Méthodologie des relevés faunistiques Insectes

Z Méthodes Les Insectes étudiés dans le cadre de cette étude sont les Rhopalocères (papillons de jour), les Odonates (libellules), les Orthoptères (sauterelles, grillons et criquets). Les Coléoptères sont également prospectés mais avec une recherche spécifique des espèces patrimoniales.

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a/ Les Lépidoptères : Les Lépidoptères sont un ordre comprenant les Rhopalocères (« papillons de jour ») et les Hétérocères (« papillons de nuit ») pour un total d’environ 5500 espèces en France métropolitaine. Ces derniers sont une branche complexe à étudier, de par leur diversité et leur activité essentiellement nocturne. Leur écologie et leur répartition est globalement bien moins connues que pour les Rhopalocères. C’est pourquoi les prospections sont surtout axées sur les Rhopalocères et les Zygènes (Hétérocères diurnes). Les Rhopalocères doivent être recherchés aussi bien en milieux ouverts (prairies, pelouses, zones humides) qu’en milieux boisés. Les observations se font de jour, dans des conditions ensoleillées, chaudes (mais pas trop) et surtout par vent limité. Un effort de prospection se porte sur les linéaires : les lisières et les haies. En effet, les papillons sont, pour la majorité, sensibles à la structure du paysage : les linéaires constituent des sources nectarifères (ronces, Scabieuses, marguerites…), des perchoirs pour les espèces territoriales, mais sont aussi indispensables aux espèces dont les chenilles vivent aux dépens des arbustes. La détermination des rhopalocères se fait à vue ou par capture/relâche pour la majorité d’entre eux. Certaines larves (chenilles) sont aussi facilement identifiables. La période optimale d’observation des espèces s’étale d’avril à août. Méthodes spécifiques à l’Azuré de la Croisette Cf. Annexe – Note technique

b/ Les Odonates (ou libellules) Les libellules doivent être cherchées en zones humides essentiellement, soit les mares, les étangs, les cours d’eau, les fossés et les marais, mais également au niveau des zones ouvertes bordant les zones humides : prairies, lisières… La détermination peut se faire à vue à l’œil nu ou à l’aide de jumelles (espèce posée ou en vol), mais il faut préférer la capture pour éviter toute confusion (principalement chez les espèces de petite taille et plus particulièrement chez les Coenagrionidae). La détermination des libellules se fait également à partir des exuvies (dépouilles larvaires laissées sur la végétation lors de la transformation des larves en adultes) trouvées sur le terrain. La période optimale d’observation des espèces s’étale de mai à août.

c/ Les Coléoptères Etant donnée le très grand nombre d’espèces de Coléoptères et la diversité d’habitats qu’ils occupent, il est quasiment impossible de réaliser un inventaire se rapprochant de l’exhaustivité de ce groupe sur un site. C’est pourquoi il est préférable de rechercher activement des espèces cibles préalablement observées ou potentiellement présentes sur la zone d’étude à prospecter. Ces espèces, listées dans l’Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection ou sur les Listes Rouges régionales, sont généralement identifiables à l’œil nu mais une brève capture (au parapluie japonais, filet fauchoir ou troubleau) peut être utile pour confirmer la détermination. La plupart des Coléoptères sont diurnes mais certaines espèces ont des mœurs crépusculaires ou nocturnes. Mises à part les espèces très spécialisées (aquatiques, coprophages…), la majorité des Coléoptères sont visibles sur

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la végétation (floricoles, phytophages, phyllophages) ou sur le sol (carabiques prédateurs, nécrophages…). Il est également intéressant de réaliser des battages d’arbustes et des tamisages de bryophytes afin de récolter les espèces qui s’y trouvent. La période optimale d’observation des espèces s’étale de juin à août.

d/ Les Orthoptères On observe les Orthoptères dans des milieux très variés et la plupart des espèces ont des exigences biologiques bien précises qui en font des indicateurs écologiques intéressants. A l’exception du milieu aquatique, tous les milieux naturels possèdent des Orthoptères mais ce sont les habitats ouverts qui renferment la grande majorité des espèces. Certains Ensifères (grillons et sauterelles) sont arboricoles, d’autres encore vivent dans le sol. La méthode la plus efficace pour identifier les Orthoptères consiste à marcher le long de transects rectilignes, en capturant les insectes à vue avec un filet fauchoir ou à la main pour les plus grandes espèces. La plupart des espèces présentent des caractéristiques qui permettent de les identifier en main, mais la réalisation de photographies des pièces génitales externes et de différentes vues du corps et des ailes est souvent utile pour différencier des espèces proches. La détection et la reconnaissance des espèces passent aussi par l’écoute des chants. Certains Acrididae ne sont identifiables qu’avec cette méthode. La période optimale d’observation des espèces s’étale de juin à août.

Z Limites méthodologiques La qualité des inventaires dépend avant tout de la pression d’observation et des conditions météorologiques.

La pression d’observation correspond au nombre de passages et au temps consacré sur les sites, pendant la période d’activité des différents groupes. En effet, la meilleure période d’observation de tous ces groupes s’étale d’avril à septembre. Dans le cadre de la présente étude, les prospections de terrain ont été réalisées pendant cette période favorable ce qui permet d’obtenir un inventaire relativement complet de l’Entomofaune présente sur la zone d’étude.

Amphibiens

Z Méthodes Les méthodes d’inventaires ont reposé sur des techniques simples et éprouvées. Elles combinent plusieurs analyses et observations afin de définir la fonctionnalité des milieux terrestres et aquatiques : analyse cartographique pour comprendre où sont positionnées les principaux points d'eau locaux (mares) par rapport au projet ; cela permet une analyse des connexions possibles entre différents habitats de reproduction par exemple,

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prospection des mares et points d’eau pour identification et dénombrement des Amphibiens : écoutes nocturnes des espèces chanteuses et recherches sur les pourtours pour vérifier la présence d'espèces non chanteuses (Urodèles notamment), analyse de l’attractivité des habitats terrestres à proximité des points d’eau, recherches diurnes d'individus en phase terrestre en soulevant des grosses pierres ou du bois mort pouvant abriter des individus réfugiés dessous. Remarque : Aucune capture d’individus n’a été réalisé (non nécessaire dans cette étude)

Z Limites méthodologiques Les prospections de terrain ont été réalisées au cours des périodes les plus favorables pour l’observation des Amphibiens. Un passage en début de saison (avril), centré sur la reproduction des Amphibiens, a eu lieu en 2017. Des passages plus tardif (mai-juin) ont permis de rechercher le Sonneur à ventre jaune.

Concernant ce groupe taxonomique, les données obtenues renseignent sur un niveau minimal des effectifs locaux (il est quasi impossible de dénombrer avec exactitude une population d’Amphibiens sans employer une méthodologie longue et complexe de capture permettant a posteriori une analyse plus fine).

Reptiles

Z Méthodes La recherche ciblée des reptiles nécessite la mise en place de protocoles lourds (pose de plaques sur des lisières pour attirer et fixer les individus. Puis passage ultérieure pour les soulever). C’est pourquoi, les méthodes d’échantillonnage ont reposé sur des techniques simples et éprouvées : des prospections à l’avancée (observation directe) traversant des habitats favorables aux espèces, avec une attention particulière portée sur les bords de chemins et talus ensoleillés, les lisières plus ou moins embroussaillées et bien exposées mais aussi les tas de pierres et les sous-bois : recherches des individus et des indices de présences (mues) ; des recherches dans les gîtes : murets, cailloux, souches, débris, etc.

Les prospections se sont déroulées sur la journée, en ciblant idéalement des jours où les températures n’étaient pas trop élevées au milieu de journée, afin d'optimiser les chances d'observation d'individus en insolation (se réchauffant au soleil) ou en déplacement. Ceux-ci sont identifiés directement à vue (ou à l'aide de jumelles).

Z Limites méthodologiques Les prospections de terrain ont été réalisées au cours des périodes les plus favorables pour l’observation des Reptiles, sous des conditions météorologiques favorables. Les inventaires ont bien été réalisés au cours des périodes les plus favorables à leurs observations (avril, mai, juin, juillet

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et septembre). Concernant ce groupe taxonomique, les données obtenues renseignent sur un niveau minimal des effectifs locaux (il est quasi impossible de dénombrer avec exactitude une population de Reptiles sans employer une méthodologie longue et complexe de capture autorisant a posteriori une analyse plus fine).

Oiseaux

Z Méthodes Deux sessions de points d’écoute, suivant le protocole des Indices Ponctuels d’Abondance (IPA), ont été réalisées. Le premier passage a été effectué en mai et le second en juin. Cet échantillonnage consiste à dénombrer l’avifaune sur un point donné pendant 10 minutes dans un rayon de 100m autour de l’observateur. En dehors des points d’écoute définis par cette méthode, les espèces contactées au cours des déplacements sur la zone d’étude ont été recensées. L’activité des oiseaux varie en fonction de la journée. Un pic d’activité est observé le matin, facilitant la reconnaissance des espèces. L’effort de prospection a donc principalement été réalisé le matin (2 à 5 heures après le lever du jour) afin d’optimiser la détection du maximum d’espèces. La reconnaissance des espèces sur le terrain repose sur : Contact visuel : observation directe (jumelles 10x42) et indices (plumes, pelotes de réjection, nids, …), Contact auditif : reconnaissance des cris et des chants.

L’évaluation du statut de reproduction des espèces observées suit les critères retenus dans le cadre de l’atlas des Oiseaux nicheurs de France métropolitaine 2009-2012 (codes EBCC) :

Statuts reproducteurs 01 – espèce observée durant la saison de reproduction dans un habitat favorable à la Nicheur possible nidification 02 – mâle chanteur (ou cris de nidification) en période de reproduction 03 – couple observé dans un habitat favorable durant la saison de reproduction 04 – territoire permanent présumé en fonction de l’observation de comportements territoriaux ou de l’observation à 8 jours d’intervalle au moins d’un individu au même endroit Nidification 05 – parades nuptiales probable 06 – fréquentation d’un site de nid potentiel 07 – signes ou cri d’inquiétude d’un individu adulte 08 – présence de plaques incubatrices 09 – construction d’un nid, creusement d’une cavité 10 – adulte feignant une blessure ou cherchant à détourner l’attention 11 – nid utilisé récemment ou coquille vide fraiche Nidification 12 – jeunes fraîchement envolés (espèces nidicoles) ou poussins (espèces nidifuges) certaine 13 – adulte entrant ou quittant un site de nid laissant supposer un nid occupé (nids inaccessibles) ou adulte en train de couver 14 – adulte transportant des sacs fécaux ou de la nourriture pour les jeunes

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15 – nid avec œuf(s) 16 – nid avec jeune(s) (vu ou entendu) il s’agit des individus observés sur un site n’ayant fourni aucun indice de nidification et/ou Non nicheur observé en déplacement ou en halte migratoire.

Z Limites méthodologiques Les sorties ont été réalisées le matin qui correspond au moment de la journée où les oiseaux sont les plus actifs (avec la fin de journée), notamment au printemps avec les mâles chanteurs (prospections depuis le lever du soleil jusqu’en milieu de journée). En effet, il existe en milieu tempéré un pic d’activité au printemps correspondant à la formation des territoires et se caractérisant chez de nombreuses espèces par la production de chants. Cette période s’étale de mars à juin. Les prospections de terrain ont été réalisées pendant cette période favorable ainsi qu’en période hivernale (avifaune hivernante), printanière (migration prénuptiale) et fin d’été (migration posnuptiale).

Les observations de terrain ont été axées sur les espèces à enjeu de conservation potentiellement présentes sur la zone d’étude. L’ensemble des espèces contactées, mêmes communes, a cependant fait l’objet d’un inventaire prenant en compte l’abondance des individus.

Les Mammifères (hors Chiroptères)

Z Méthodes La prospection des grands Mammifères a été réalisée au cours des déplacements au sein de la zone d’étude de manière à parcourir l’ensemble des habitats présents. Concernant les micromammifères, les efforts de prospection ont porté sur les espèces à enjeu de conservation.

Les recherches de terrain concernant ce groupe faunistique ont été effectuées par : observations directes, identification de traces et d'indices (empreintes, restes de repas, marquages de territoire, déjection…), poses nocturnes d’appareils de détection (pièges photo-vidéo).

Z Limites méthodologiques La période d’activité des mammifères est étalée sur quasiment toute l’année avec des pics centrés sur les périodes de reproduction et d’élevage des jeunes qui s’échelonnent essentiellement de mai à aout. La plupart des micromammifères sont très difficilement détectables et donc très partiellement inventoriés. Les inventaires se sont concentrés sur les espèces à enjeu de conservation. Dans le cadre de la présente étude, l’inventaire des mammifères du secteur peut être évalué à relativement complet (hors micromammifères).

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Chiroptères Etude de l’activité des Chiroptères La détection acoustique constitue la base de l’investigation de terrain pour l’étude de l’activité des Chiroptères. Deux méthodes acoustiques permettant de déterminer la diversité spécifique (liste/inventaire des espèces présentes) ainsi que d’estimer de façon fiable le taux d’activité et le type d’utilisation des milieux naturels par les espèces du site d’étude ont été mise en place : les points d’écoute active et les stations fixes d’enregistrement. Le recours à la technique des transects n’a pas été nécessaire.

Z Points d’écoute active Les émissions ultrasonores des Chiroptères sont détectées et enregistrées à l’aide de l’Echo Meter 3 (EM3, Wildlife acoustics) et du pack expert Soundchaser (Acounect). La localisation des points d’écoute, définie au cours des repérages diurnes, est établie de manière homogène sur le site, selon un plan d’échantillonnage stratifié (grands types d’habitats). Pour limiter le biais lié aux variations d’activité des Chiroptères au cours de la nuit, les écoutes sont réalisées au cours des trois premières heures suivant le coucher du soleil (heures d’activité maximale des chauves-souris) et à partir du premier contact. Le nombre et la durée de ces points d’écoute sont déterminés en fonction de la taille du site et de la nature des habitats. 22 points d’écoute active de 20 minutes chacun ont été réalisés.

Une première lecture de l’activité et des espèces fréquentant le site est alors directement réalisée sur le terrain par l’observateur et permet une analyse et un ressenti immédiat des enjeux.

Une deuxième phase d’analyse est réalisée de manière informatique à l’aide du logiciel Batsound (Pettersson Elektronik AB) permettant la détermination jusqu’au niveau taxonomique de l’espèce des cas enregistrés les plus complexes. La détermination est réalisée selon la méthode de Michel Barataud (Barataud 2012). Un traitement informatique permet ensuite la détermination du taux d’activité, mesuré en nombre de contact par heure et présenté sous forme d’un tableau. Un contact correspond à une séquence d’enregistrement d’écholocation d’une durée de 5 secondes selon la définition de Michel Barataud.

La capacité d’émission des chiroptères étant variable d’une espèce à l’autre (portée des signaux), un coefficient de détectabilité est appliqué afin de comparer leurs activités selon la méthode Barataud (Barataud 2012). Les résultats présentés dans les tableaux de ce rapport correspondent à un taux d’activité corrigé à l’aide de cet indice.

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(Extrait de Barataud, 2012)

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Z Stations fixes d’enregistrement Des stations d’enregistrement automatique sont installées lors des soirées d’écoute, à des points du réseau écologique ou dans des habitats jugés potentiellement « stratégiques » pour les Chiroptères. Les appareils utilisés sont des Song Meter 2 (SM2 bat+, Wildlife acoustics). Ces détecteurs ont l’avantage de posséder des micros de grande sensibilité et de permettre des enregistrements préprogrammés sur de longues durées, ce qui améliore les chances de détecter des espèces peu communes ou éloignées des détecteurs. Dans un premier temps, les données collectées sont analysées à l’aide du logiciel d’identification automatique Sonochiro® (Biotope), puis une vérification est effectuée manuellement au cas par cas à l’aide du logiciel d’analyse sonore spécifiques au groupe des Chiroptères Batsound.

16 stations SME-bat ont été posées.

Les résultats sont présentés dans un premier temps sous la forme d’un tableau d’activité correspondant au nombre de contacts enregistrés par heure au cours de la nuit. Ces résultats sont corrigés à l’aide du coefficient de détectabilité de la même manière que pour les points d’écoute active.

Dans un second temps les résultats sont présentés sous la forme de « minutes positives » (nombre de minutes durant lesquelles les espèces ont été contactées au moins une fois). Cette approche nous permet de déterminer l’importance de l’activité de chaque espèce (Activité : très faible - faible - modérée – forte – très forte) sur la base du référentiel d’activité des Chiroptères Actichiro développé en 2013 par Alexandre Haquart.

Le plan d’échantillonnage figure dans la partie de l’étude dédiée à l’état actuel pour les Chiroptères.

Z Analyse paysagère Au cours des déplacements et des repérages sur le site, une analyse paysagère est réalisée. Il s’agit d’une description des structures paysagères potentiellement favorables au transit des chiroptères et à identifier les habitats de chasse potentiels. Une attention particulière est portée à l’étude des lisières et corridors et notamment à leur état de conservation. L’analyse est complétée par l’étude des orthophotographies.

Cette étude vise également à déduire la liste des espèces potentiellement présentes sur le site, complétée par un travail bibliographique (consultation des bases de données). En effet, nous avons choisi de considérer espèces potentielles du site, les espèces identifiées dans un rayon de 10 km autour du site, si les habitats qui le composent leurs sont favorables.

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Z Limites méthodologiques Conditions météorologiques La qualité des inventaires dépend avant tout de la pression d’observation et des conditions météorologiques. Dans le cadre de la présente étude, les passages ont été réalisés en période favorable et permettent d’obtenir une bonne évaluation de l’activité chiroptérologique sur la zone d’étude. Dans le cas présent, les conditions météorologiques ont été globalement favorables à l’observation des chiroptères.

Détermination à l’espèce : La variabilité acoustique des signaux sonars utilisés par les Chiroptères rend délicate l’identification de certaines espèces. Certains Chiroptères présentent également des caractéristiques acoustiques proches ainsi que des recouvrements de leurs types d’émissions pouvant compliquer leur détermination. La capacité de détermination de l’observateur dépend également de la qualité du signal enregistré, influencée par la distance de l’animal par rapport au micro, par la nature du milieu et les conditions météorologiques. En cas de doute consécutif à l’un de ces facteurs, l’identification se limitera au genre (ex : Myotis) ou bien à un groupe acoustique (ex : Pipistrellus spp. / Miniopterus schreibersii).

N.B : Dans le cadre de cette étude, la détermination à l’espèce n’a pas toujours pu été réalisée.

Etude des gîtes des Chiroptères

Des prospections diurnes visant à identifier les gîtes potentiellement accueillant pour les Chiroptères complètent cette analyse fonctionnelle. La localisation et l’identification des gites utilisés par les Chiroptères sont tout d’abord réalisées par la visite de l’ensemble des types de sites susceptibles d’accueillir des Chiroptères (bâtiments, ouvrages d’art, cavités souterraines etc.). De manière à optimiser le temps passé sur le terrain, une recherche à partir de carte IGN au 25000ème et d’orthophotographies est réalisée en amont. La recherche de cavités souterraines est complétée par la consultation des bases de données en ligne telles qu’Infoterre (couches « cavités naturelles » et « mines »). Ce travail est réalisé, dans un premier temps pour la zone d’étude puis dans la zone d’étude élargie. Cependant, cette méthode étant particulièrement chronophage, seuls les sites facilement accessibles font l’objet d’une visite.

La méthode de l’affût a été mise en place pour la prospection des arbres gites potentiels. Elle s’est traduite par une recherche diurne des arbres à cavités et par l’évaluation de leur capacité à accueillir des chiroptères. L’occupation de certains de ces gîtes par les Chiroptères a alors pu être vérifiée, à la tombée de la nuit, à l’aide d’un détecteur d’ultrasons. Cette vérification en sortie de gite est effectuée dans le cadre du premier point d’écoute active (méthode d’étude de l’activité des Chiroptères).

Au cours des investigations acoustiques réalisées dans le cadre de l’étude des terrains de chasse et des axes de transit, les déplacements en début de soirée sont identifiés et peuvent également permettre la localisation de gites à posteriori.

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Enfin, un travail bibliographique est réalisé systématiquement dans le but d’obtenir des données sur les gites localisés dans le secteur d’étude.

Une méthodologie spécifique à la prise en compte des arbres gîtes potentiels est mise en place dans cette étude. Dans un premier temps des transects aléatoires sont réalisés dans les différentes « faciès » des boisements. L’observateur, se déplace lentement, recherche attentivement à la vue et à l’aide de jumelles les cavités susceptibles d’être présentes sur les arbres de gros diamètres (échardes, écorces décollées, fentes, trous de Pics). Les arbres jugés potentiellement favorables à l’accueil des Chiroptères sont géo-localisés et représentés sur la « carte des habitats d’intérêt pour le gîte des espèces de Chiroptères à enjeu local de conservation ».

12.1.5.4. Méthodologie de l’inventaire des continuités écologiques et Trame verte et bleue (TVB) La réglementation (issue du Grenelle de l’environnement) prévoit de définir une Trame verte et bleue constituée de continuités écologiques. La définition des continuités écologiques a pour objectif de maintenir l’ensemble des processus écologiques primordiaux pour que la totalité des espèces puissent se maintenir. L’analyse de l’occupation du sol, des entités écopaysagères et de la fragmentation permet de déterminer ces continuités. L'étude du paysage du point de vue écologique se fonde notamment sur les concepts de réservoirs de biodiversité, corridors écologiques, continuités écologiques et fragmentation.

Terminologie des principaux concepts clés Pour une espèce ou un groupe d’espèces cibles, un réseau écologique comprend les structures paysagères définies ci-après.

Eléments de base d’un réseau écologique

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Les zones nodales et d’extension : Les zones nodales constituent les secteurs sources de la biodiversité à l’échelle du territoire étudié, hébergeant des populations viables d’espèces à enjeu de conservation. Elles correspondent à des écosystèmes naturels ou semi-naturels à préserver et bénéficiant généralement d’un statut de protection ou identifiés comme zones d’intérêt écologique.

Les zones d’extension associées aux zones nodales constituent des secteurs intermédiaires entre le cœur de la zone nodale et le reste du territoire. Ce sont des zones à privilégier pour le développement des zones nodales à travers la restauration ou le renforcement de leurs qualités, capacités et fonctions écologiques. Il est possible de distinguer les zones potentielles d’extension « contigües » aux zones nodales et les zones de développement « non contigües » mais connectées aux zones nodales par des corridors. Dans le présent document, les zones nodales et les zones d’extension sont regroupées sous le nom de zones nodales et d’extension.

Les corridors écologiques : Les corridors désignent un ensemble de milieux assurant une liaison fonctionnelle entre deux zones favorables au développement des espèces à enjeu de conservation (site de reproduction, de nourrissage, de repos) au sein d’un réseau écologique. Ces structures souvent linéaires permettent la connexion entre elles de plusieurs sous-populations (migration d’individus, circulation des gènes). Ces corridors diffèrent selon les espèces et leur attachement à un milieu spécifique (haies bocagères, ripisylves, cours d’eau, chaînes d’étangs, chaînes de forêts, écotones…).

En fonction des espèces considérées, le corridor peut avoir six fonctions : habitat, conduit, barrière, filtre, source, puits.

Pour être viable à long terme, un corridor doit (source : DIREN Franche-Comté – Avril 2008) : être le plus rectiligne possible ; posséder le moins d’interruptions ou de discontinuités ; avoir le plus d’intersections possibles ; présenter le moins d’étranglements possibles ; avoir une topographie variée ; comprendre au moins deux types d’habitats.

Les continuités écologiques : Les continuités écologiques comprennent les réservoirs de biodiversité (zones nodales et zones d’extension) et les corridors écologiques.

Les continuums écologiques : Un continuum est l’ensemble des milieux favorables à un groupe écologique. Quatre grands continuums écologiques sont existants : Le continuum des milieux forestiers, favorable aux espèces forestières ; Le continuum des milieux semi-ouverts, favorable aux espèces de milieux semi-ouverts ;

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Le continuum des milieux ouverts, favorable aux espèces de milieux ouverts ; Le continuum des milieux humides, favorable aux espèces hydrophiles ou hygrophiles.

Les zones tampons : Les zones tampons correspondent à la zone interne du continuum mais externe des zones nodales et des zones d’extension. Attachées aux continuums, ces zones assurent un rôle de préservation des influences négatives.

Méthodologie d’étude des fonctionnalités écologiques

L’étude de la fonctionnalité écologique s’appuie sur deux principales sources de données : Données bibliographiques issues des ouvrages de références, des bases de données naturalistes, des articles scientifiques, … Données écologiques issues des données bibliographiques mais principalement issues des investigations de terrain.

12.1.5.5. Bioévaluation – critères d’évaluation des habitats et espèces La bioévaluation consiste à déterminer l’enjeu de conservation régional des habitats et espèces identifiées sur la zone d’étude. Cette évaluation repose sur un ensemble de critères décrits ci- dessous.

Le terme de « patrimonialité » est parfois utilisé et correspond à l’enjeu de conservation. La notion de patrimoine naturel évoque la valeur intrinsèque et le besoin de conservation, voire de restauration, du milieu naturel, considéré comme un bien commun. Une espèce ou un habitat est dit patrimonial lorsque sa valeur intrinsèque est considérée comme élevée par rapport aux autres espèces au regard des critères mentionnés ci-après. Il s’agit généralement d’espèces menacées de par leur sensibilité écologique (rares, localisées, en déclin) et parfois emblématiques. Le terme de « patrimonial » étant ambivalent selon le contexte, l’utilisation du terme « enjeu de conservation » est préférée.

Le statut régional est évalué en prenant le territoire de l’ancienne région administrative Franche- Comté.

Habitats L’évaluation des enjeux de conservation d’un habitat repose sur les critères suivants : Ses statuts de patrimonialité identifiés par son inscription à la Directive Habitat et/ou à l’inventaire ZNIEFF, La responsabilité régionale dans la conservation de l’habitat au regard de sa répartition géographique,

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Sa sensibilité écologique (aire de répartition, amplitude écologique, fréquence, vulnérabilité au vu des menaces existantes et de sa dynamique évolutive), D’autres critères peuvent permettre d’affiner l’évaluation de l’enjeu des habitats par secteurs : diversité spécifique, état de conservation (niveau d’artificialisation, présence d’espèces exotiques envahissantes, originalité des conditions écologiques dans le contexte local, degré d’isolement ou de connexion du milieu,…), typicité de l’habitat, maturité, etc.

Espèces La détermination de l’enjeu de conservation des espèces est basée sur une série de critères qui peuvent être regroupés en trois catégories :

Juridique : Responsabilité : Sensibilité écologique : - protection nationale - déterminisme ZNIEFF - aire de répartition - protection européenne - liste rouge nationale - amplitude écologique - liste rouge régionale - effectifs - plan national d’action - dynamique de population

L’évaluation des enjeux écologiques est basée sur la méthodologie employée dans le cadre de la « Hiérarchisation des enjeux régionaux de conservation des espèces protégées et patrimoniales en Languedoc-Roussillon » (2013).

Remarque : Quel que soit leur statut de rareté, les espèces exotiques envahissantes (MULLER S., 2006) avérées ou potentielles, ainsi que les espèces introduites cultivées ou échappées des jardins, ne sont pas considérées comme patrimoniales.

Le tableau suivant présente les sources sur lesquelles s’appuie l’évaluation des enjeux de conservation.

Critères Détail des critères Juridiques Arrêté du 20/01/1982 modifié par l’arrêté du 23 mai 2013 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire, Arrêté du 22/06/1992 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Franche-Comté complétant la liste nationale. Arrêté du 09/07/1999 fixant la liste des espèces de vertébrés protégées menacées d'extinction en France et dont la répartition excède le territoire d'un département. National et Arrêté du 29/10/2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du régional territoire et les modalités de leur protection. Arrêté du 19/11/2007 fixant la liste des Amphibiens et Reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Arrêté du 23/04/2007 fixant la liste des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Arrêté du 23/04/2007 fixant la liste des Mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

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Critères Détail des critères Annexes II et IV de la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage International (Directive Habitat). Annexe I de la Directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009 dite Directive « Oiseaux », Responsabilités Déterminisme liste des espèces et habitats naturels déterminants et remarquables pour la ZNIEFF désignation des ZNIEFF Flore vasculaire (2012) Orchidées (2009) Listes rouges Oiseaux nicheurs (2016) nationales Reptiles et Amphibiens (2015) (métropole) Papillons de jour (2012) Odonates (2016) Mammifères (2017) Listes rouges Oiseaux nicheurs (2018) régionales Flore vasculaire (2014) Plan national d’action en faveur des Chiroptères Plan régional d’action en faveur des Rhopalocères Plan régional d’action en faveur des Odonates Plan national Plan national d’action en faveur du Sonneur à ventre jaune d’action Plan national d’action en faveur du Milan royal Plan national d’action en faveur des Pollinisateurs sauvages Plan national d’action en faveur des messicoles

Intérêt de la zone d’étude pour les espèces à enjeu régional de conservation Seules les espèces à enjeu régional au moins modéré sont retenues dans cette seconde partie de l’analyse des enjeux. Une évaluation de l’enjeu que représente la zone d’étude élargie pour ces espèces est faite à partir : de la connaissance du terrain, des habitats, des stations recensées, de l’autoécologie des espèces, et des données de répartition locales.

Méthode d’élaboration de la cartographie des enjeux écologiques La cartographie des habitats permet de définir des unités cartographiques élémentaires qui sont autant de zones considérées comme homogènes en termes de végétation. La carte des enjeux écologiques est élaborée en attribuant un niveau d’enjeu à chaque unité, en fonction : Des enjeux de conservation des habitats identifiés, Des enjeux de conservation des espèces identifiées et de leur habitat associé (habitat d’espèce), De la contribution des habitats à la fonctionnalité écologique à différentes échelles (locale à régionale).

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Les unités cartographiques peuvent être subdivisées si certains de leurs secteurs ont un enjeu différent, comme pour rendre compte de la fonctionnalité écologique particulière de certaines zones (écotones notamment).

Cinq niveaux d’enjeu écologique sont définis sur la base de ces critères : 1. Enjeu écologique très faible : Absence d’espèce à enjeu de conservation / Absence d’habitat à enjeu de conservation ; 2. Enjeu écologique faible : Présence d’espèces à enjeu faible de conservation / Présence d’habitats à enjeu faible de conservation ; 3. Enjeu écologique modéré : Présence d’espèces à enjeu modéré de conservation / Présence d’habitats à enjeu modéré de conservation ; 4. Enjeu écologique fort : Présence d’espèces à enjeu fort de conservation / Présence d’habitats à enjeu fort de conservation ; 5. Enjeu écologique très fort : Présence d’espèces à enjeu très fort de conservation / Présence d’habitats à enjeu très fort de conservation.

Lorsqu’en une même zone se superposent différents enjeux, on attribue le niveau le plus élevé à l’unité ou sous-unité cartographique.

Sources d’informations Plusieurs sources bibliographiques ont été consultées dans le cadre de la présente étude et sont listées dans le chapitre « Ouvrages et documents consultés » :

Sources bibliographiques : toutes les sources disponibles et mises à disposition, concernant le patrimoine naturel local ont été consultées : Atlas (nationaux, régionaux et locaux) de répartition des espèces, listes des espèces déterminantes pour la région, articles et publications diverses en rapport avec la faune et la flore, études, comptes rendus de campagnes naturalistes, guides de terrain.

Sources DREAL : recensement des espaces bénéficiant d'une protection légale ou d’un statut particulier : ZNIEFF, sites classés ou inscrits, arrêtés de biotope, proposition du site pour son intégration au réseau Natura 2000, formulaire standard de données sur les Zone de Protection Spéciale Natura 2000 …

Sources juridiques : les textes de lois relatifs à la protection de l’environnement et à l’aménagement du territoire : lois portant sur la protection de la nature, sur les procédures d’études d’impact et les arrêtés relatifs aux espèces animales et végétales protégées.

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12.1.6 - Méthodologie appliquée à l’étude des zones humides L’identification des zones humides s’appuie sur la réglementation en vigueur et les notices et guides techniques d’application. Les principaux textes réglementaires de référence relatifs à la détermination des zones humides sont les suivants : Loi n° 92-3 sur l’eau 03/01/1992 (Art.2) et Article L. 211-1, I du C. envir. ; Loi n°2005-157 DTR du 23/02/2005 + Décret n°2007-135 du 30/01/2007 (C. envir., art. R. 211-108) ; Arrêté ministériel du 24/06/2008 (modifié par arrêté du 01/10/2009) en application des articles L. 214-7-1 et R. 211-108 du C. envir. et Circulaire ministérielle du 25/06/2008 ; Conseil d’Etat du 22/02/2017 ; Note technique ministérielle du 26/06/2017.

Les méthodes relatives aux sols et à la végétation mises en œuvre pour délimiter les zones humides sur le site sont issues de la circulaire du 24 juin 2008 (NOR : DEVO0813942A, version consolidée au 25 novembre 2009) relative à la délimitation des zones humides en application des articles L. 214- 7-1 et R. 211-108 du code de l’environnement.

La réalisation de sondages pédologique ne s’est pas avérée nécessaire pour délimiter les zones humides de la zone d’étude.

12.1.7 - Méthodologie appliquée à l’étude du milieu humain Le milieu humain a été abordé sur la base de données bibliographiques issues de l’INSEE, d’AGRESTE, du résultat de la consultation des différents services de l’Etat et de données diffuses. Aucune investigation complémentaire de terrain (enquête sociologique) n’a été menée dans le cadre de cette étude.

Les données fournies sont suffisantes et proportionnées à leur utilisation dans le cadre de la compréhension du thème en rapport avec l’élaboration du projet et l’évaluation des impacts.

12.1.8 - Méthodologie appliquée à l’étude de l’Hygiène, de la santé et de la sécurité L’évaluation des risques sur la santé, le voisinage et l’environnement a été réalisée sur la base des éléments recueillis dans le cadre de l’étude du thème « Milieu humain » corrélée à des données bibliographiques générales relatives aux carrières et spécifiques relatives aux éléments constitutifs de ces installations.

Bien que ne constituant pas une étude de risques détaillée, les éléments présentés analysent les principaux risques du projet sur l’environnement, le voisinage et la santé (risque de pollution, bruit,…) et ce en mode de fonctionnement normal et en cas d’accident (incendie, agressions climatiques).

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Les données fournies paraissent suffisantes et proportionnées à leur utilisation dans le cadre de la compréhension du thème en rapport avec l’élaboration du projet et l’évaluation des impacts.

12.2 - METHODE D’EVALUATION DES INCIDENCES BRUTES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT, MESURES ET INCIDENCES RESIDUELLES

12.2.1 - Méthode d'identification des incidences brutes L'identification des incidences brutes attribuables au projet est basée sur l'analyse des incidences positives ou négatives résultant des interactions entre le milieu touché et l'activité projetée.

Les sources potentielles d’incidences liées au projet sont définies comme l’ensemble des activités prévues lors des phases de chantier, d’exploitation et de remise en état qui constituent le projet. Les conséquences de ces incidences peuvent être positives ou négatives.

Deux types d’incidences différentes peuvent être engendrés par le projet. Les incidences directes traduisent une conséquence immédiate du projet dans l’espace et dans le temps : impacts structurels (consommation d’espace, disparition d’espèces…) et impacts fonctionnels (production de déchets, modification des flux de circulation…). Les incidences indirectes découlent d’une relation de cause à effet ayant à l’origine une incidence directe : la disparition d’une espèce suite à la destruction de son habitat (impact indirect négatif) ou la dynamisation du contexte socio- économique local (incidence indirecte positive) par exemple.

Par ailleurs, la durée d’expression d’une incidence peut être variable et elle n’est en rien liée à son intensité. Il existe des incidences temporaires ou permanentes. L’incidence temporaire est limitée dans le temps et ses effets ne se font ressentir que durant une période donnée, comme pendant la phase travaux par exemple. Les incidences permanentes sont dues à la construction même du projet ou à ses effets fonctionnels et persistent dans le temps.

A cette notion de durée peut être ajouté le délai d’apparition de l’incidence. L’effet induit par l’activité étudiée peut apparaître à court, moyen et/ou long terme.

12.2.2 - Méthode d'identification et de caractérisation des incidences cumulées Les incidences propres au projet peuvent également s’additionner aux incidences d’une autre activité industrielle existante dans les environs du projet, on parle alors d’incidences cumulées.

La caractérisation et l’évaluation de l’intensité des incidences cumulées sont similaires à celles des incidences propres au projet. Il est toutefois possible de caractériser plus précisément ces incidences cumulées en les définissants de la manière suivante : Incidences cumulées additionnelles : addition de plusieurs effets dans le temps ou dans l’espace,

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Incidences cumulées de fragmentation : action de morcellement dans le milieu concerné liée au cumul de plusieurs effets, Incidences cumulées synergiques : action synergique liée au cumul de plusieurs effets,

Incidences cumulées de type déclencheur : Effet résultant du dépassement d’un seuil lié au cumul de plusieurs effets.

12.2.3 - Méthode d’évaluation des incidences brutes L’approche méthodologique utilisée afin d’évaluer les incidences environnementales temporaires et permanentes, directes et indirectes, identifiées pour le projet repose sur l’appréciation de l’intensité, de l’étendue et de la durée de l’impact appréhendé.

Cette appréciation s’appuie sur les enjeux environnementaux identifiés lors de l’étude de l’état initial et évalue les effets du projet sur la base :  d’opinions des experts de MICA Environnement principalement concernant le milieu physique, le milieu naturel, le paysage et le milieu humain et de 2BR pour le paysage ;  de modèles qualitatifs principalement concernant le paysage (appareil photo reflex, Objectif 18-105, reportage photographique à la focale 50, emploi des logiciels Scketchup et Photoshop pour les photomontages). L’emploi de modélisation est également possible principalement concernant l’hydrologie, la stabilité, les émissions sonores et le paysage ;  des retours d’expériences existants pour des installations de même nature et accessibles dans la bibliographie ;  l’utilisation de systèmes d’information géographiques (Mapinfo, Qgis).

L’interaction entre l’intensité, l’étendue et la durée permet de définir le niveau d’importance de l’impact affectant une composante environnementale.

A cela s’ajoute les potentielles additions et interactions des différents effets identifiés entre eux sur une ou plusieurs composantes environnementales.

12.2.4 - Méthode d’évaluation des incidences cumulées L’approche méthodologique utilisée afin d’évaluer les impacts environnementaux cumulés identifiés pour les différents projets concernés repose sur l’appréciation de l’intensité, de l’étendue, de l’instant d’apparition et de la durée de chaque impact susceptible d’être généré par chaque projet de manière indépendante et de définir les interactions possibles et leurs capacités à induire des effets globaux.

La combinaison entre la nature, l’intensité, l’étendue, l’instant d’apparition et la durée de chaque impact cumulé permet de définir le niveau d’importance de l’effet global affectant une composante environnementale.

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12.2.5 - Critères d’évaluation de l’intensité des effets Les critères d’évaluation des incidences utilisés sont les suivants :

Incidence nulle ou très faible : Incidence n’ayant pas de poids réel sur l’intégrité du thème.

Incidence faible : Incidence prévisible à portée locale et/ou ayant un poids réel limité sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation pas nécessaires.

Incidence modérée : Incidence prévisible à portée départementale et/ou ayant un poids réel faible sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation éventuelles. Incidence forte : Incidence prévisible à portée régionale et/ou ayant un poids réel important sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation nécessaires.

Incidence très forte : Incidence prévisible à portée nationale ou internationale et/ou ayant un poids réel majeur sur l’intégrité du thème. Si effet négatif : Mesures d’atténuation obligatoires.

12.2.6 - Mesures et évaluation des incidences résiduelles Après l’évaluation des incidences brutes du projet sur l’environnement, la méthodologie applique la proposition de mesures suivent la séquence ERC.

La séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) s’applique dans son ordre d’énumération et a pour objectif d'éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits.

Elle s’applique aux projets et aux plans et programmes soumis à évaluation environnementale ainsi qu’aux projets soumis à diverses procédures au titre du code de l’environnement (autorisation environnementale, dérogation à la protection des espèces, évaluation des incidences Natura 2000, etc.).

Bilan attendu suite à l’application de la séquence ERC (Théma, mars 2017)

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Suite à la définition des mesures d’atténuation des incidences, à savoir les mesures d’évitement et de réduction, sont évaluées les incidences résiduelles du projet selon la même méthodologie que celle permettant d’évaluer les incidences brutes du projet (sans mesure).

Si les impacts n’ont pu être suffisamment évités ou réduits, alors subsistent des incidences résiduelles significatives. Dans ce cas précis, l’étape de compensation s’applique. L’objectif des mesures compensatoires est d’apporter une contrepartie positive. Les mesures compensatoires doivent délivrer des gains environnementaux au moins aussi élevés que les pertes dues à l’installation du projet (incidence résiduelle), pour atteindre un objectif d’« absence de perte nette ».

Par ailleurs, il est aussi possible de proposer des mesures d’accompagnement, qui en règle générale ne s’inscrivent pas dans un cadre réglementaire ou législatif obligatoire, mais qui peuvent renforcer la pertinence et l’efficacité des mesures ERC.

12.3 - DESCRIPTION DES PRINCIPALES DIFFICULTES TECHNIQUES ET SCIENTIFIQUES RENCONTREES POUR LA REALISATION DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

La réalisation de l’étude d’impact environnemental et notamment les différentes études techniques mises en œuvre sur les diverses thématiques abordées (hydrologie, hydrogéologie, paysage, écologie…) n’ont pas fait l’objet de difficultés techniques et/ou scientifiques majeures au cours de leur élaboration. Aucune difficulté susceptible de remettre en cause l’objectivité et la précision des résultats obtenus n’a été rencontrée.

La limite des différentes méthodes employées pour l’étude des différents thèmes a été précisée dans le chapitre précédent.

D’une manière générale, les méthodologies d’étude ainsi que les techniques employées et préconisées sont issues des meilleures techniques disponibles.

12.4 - DOCUMENTS ET OUVRAGES CONSULTES

1/ Bibliographie naturaliste MICA Environnement AVEMAV coll., D. DUGUET, et F. MELKI, 2003. Les amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Biotope-Collection Parthénope.

BELLMANN H. et LUQUET G., 2009. Guide des sauterelles, grillons et criquets d’Europe occidentale. Delachaux et Niestlé.

BISSARDON M., 1997. CORINE Biotopes, Types d’habitats français. ENGREF.

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BOURNERIAS M. et al., 2005. Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg. Biotope-Collection Parthénope.

CHINERY M., 1986. Insectes de France et d’Europe occidentale. Arthaud.

CLAIR M. et al., 2006. Cartographie des habitats naturels et des espèces végétales appliquée aux sites terrestres du réseau Natura 2000. Muséum National d'Histoire Naturelle.

COSTE H., 1990. Flore descriptive et illustrée de la France. A. Blanchard Ed.

DIJKSTRA K.-D.B. et LEWINGTON R., 2007. Guide des libellules de France et d'Europe. Delachaux et Niestlé.

DOMMANGET J.-L. et al., 2009. Document préparatoire à une Liste Rouge des Odonates de France métropolitaine complété par la liste des espèces à suivi prioritaire. Société française d'Odonatologie.

DOMMANGET J.-L., 1993. Atlas préliminaire des Odonates de France, Etat d'avancement au 31/12/93. Muséum National d'Histoire Naturelle.

DUBOIS P.J. et al., 2008. Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux et Niestlé.

FOURNIER P., 1990. Les Quatre Flores de France. Lechevalier Ed.

GRAND D. et BOUDOT J.-P., 2006. Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope- Collection Parthénope.

LAFRANCHIS T., 2000. Les papillons de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles. Biotope- Collection Parthénope.

MULLARNEY K. et al., 1999. Le Guide Ornitho. Delachaux et Niestle.

MULLER S., 2006. Plantes invasives de France. Publications scientifiques du Muséum National d'Histoires Naturelles.

NOELLERT A.C., 2003. Guide des amphibiens d'Europe. Delachaux et Niestlé.

PETERSON R.T., 2010. Guide des oiseaux de France et d’Europe. Delachaux et Niestlé.

RAMEAU J.-C. et al., 2009. Flore forestière française, T1. CNPPF-IDF.

TOLMAN T. et LEWINGTON R., 1999. Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du nord. Delachaux et Niestle.

VACHER J-P & GENIEZ M. (coords), 2010. Les reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope-Collection Parthénope, Muséum National d’Histoire Naturelle.

Ouvrage collectif, 1995. Livre Rouge de la flore menacée de France. Muséum National d'Histoires Naturelles.

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Ouvrage collectif, 1999. Manuel d’interprétation des habitats de l’union européenne. Commission Européenne (DG Environnement).

Ouvrage collectif, 2004. Prodrome des végétations de France. Publications scientifiques du Muséum National d'Histoires Naturelles.

2/ Bibliographie générale MICA Environnement

Photographies historiques, IGN

Etude adéquation Besoins Ressources, Observatoire des Matériaux, CETE, juillet 2012

Plans régionaux, Schémas départementaux.

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13 - NOMS ET QUALITE DES AUTEURS DES ETUDES TECHNIQUES ET DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

13.1 - AUTEURS DES ETUDES TECHNIQUES

Les inventaires naturalistes, les études techniques ont été réalisés par le bureau d’études MICA Environnement en partenariat avec 2BR :

Julien LOZAT : Ingénieur géotechnicien – [email protected]

Julie CALESTRÉMÉ : Ingénieur Environnement – [email protected]

Didier LEVENEUR : Ingénieur hydrogéologue – [email protected]

Marie DOUARRE : Ingénieur Ecologue / Naturaliste – [email protected]

Ghislain RIOU : Technicien Ecologue / Naturaliste – [email protected]

Mathieu DAVAL : Technicien Ecologue / Naturaliste – [email protected]

Antonin WILMART : Technicien Ecologue / Naturaliste – [email protected]

Sébastien GEORGEL : Ingénieur Ecologue / Naturaliste – [email protected]

Quentin HANNS : Ingénieur géotechnicien et hydrologue – [email protected]

Sébastien CARMINATI : Cartographe – [email protected]

Gilles BERNARD : Paysagiste DPLG – [email protected]

Nicolas ROUCHE : Paysagiste – [email protected]

Les mesures acoustiques ont été réalisées par le bureau d’étude Science Environnement :

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L’étude d’impact acoustique a été réalisée par le bureau d’études Venathec :

Les mesures de retombées de poussières ont été réalisées par ITGA :

13.2 - REDACTEUR DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

La rédaction de l’étude d’impact environnemental a été réalisée par le bureau d’études MICA Environnement :

Julien LOZAT : Ingénieur géotechnicien – [email protected]

Julie CALESTRÉMÉ : Ingénieur Environnement – [email protected]

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