Mai 2010

Dispositif RESPIRALYON Recensement des odeurs sur l’agglomération lyonnaise

SecrétarSecrétariatiat du SPIRAL : DREAL RhôneRhône----AlpesAlpes --- Service Développement Durable, Grenelle et Partenariats 2, rue Antoine Charial - 69509 Cedex 03 - Tél : 04 37 91 44 00 - Fax : 04 37 91 28 11 [email protected] - www.lyon-spiral.org - www.respiralyon.org - www.clic-rhonealpes.com

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

SOMMAIRE LISTE DES FIGURES ...... 3333 INTRODUCTION ...... 4444 Le dispositif RESPIRALYON ...... 5555 CONTEXTE ...... 5 LA DEMANDE PRÉFECTORALE ...... 5 CETTE DEMANDE A DONNÉ NAISSANCE , EN NOVEMBRE 2003, À UN DISPOSITIF , BAPTISÉ RESPIRALYON, QUI PRÉVOIT LA RÉALISATION D ’UN ÉTAT DES LIEUX PERMANENT (“ SUIVI PATRIMONIAL ”) ET L ’INCITATION DES GÉNÉRATEURS D ’ODEURS À METTRE EN PLACE DES ACTIONS DE RÉDUCTION DE CES NUISANCES ...... 5 LES OBJECTIFS ...... 6 LES PARTENAIRES ...... 6 LA DÉMARCHE ...... 6 Une démarche humaine'un réseau de...... 6 Une démarche métrologique ...... 7 RESPIRALYON : temps forts et évolutions de 2006 à 22009009 ...... 8.. 888 PRISE EN COMPTE DE RESPIRALYON DANS LE PPA ...... 8 EVOLUTION DU FONCTIONNEMENT DU RÉSEAU DE NEZ ...... 9 Des évolutions dans le fonctionnement du réseau de nez ...... 9 Carte du jour ...... 9 ORGANISATION DE MANIFESTATIONS ...... 9 UNE OPÉRATION PILOTE POUR MIEUX IDENTIFIER LES ODEURS ...... 10 INTÉGRATION DE ET GRIGNY ...... 12 ODEURS : le point sur les résultats de 2006 à 2009 ...... 131313 LE POINT SUR LES ODEURS DE L ’AGGLOMÉRATION LYONNAISE ...... 13 Localisation des odeurs : le sud et l’est sont les plus impactés...... 13 Les communes les plus touchées : Vénissieux et quelques arrondissements de Lyon ...... 14 Evolution mensuelle des odeurs : baisse régulière des signalements jusqu’en 2008, reprise en 2009 ...... 15 Evolution saisonnière des odeurs : pas d’effet saisonnier déterminant...... 16 Type d’odeur les plus senties : chimie, gaz d’échappement, hydrocarbures, brûlé ...... 16 L’évolution des profils odorants : stabilité globale mais quelques odeurs progressent...... 17 Les profils par communes : de nombreuses similitudes mais aussi des particularités ...... 18 Quelques données récapitulatives…...... 19 LES RÉSULTATS DE L ’OPÉRATION PILOTE : DES ODEURS DONT L ’ORIGINE EST MIEUX IDENTIFIÉE ...... 20 Répartitions géographiques des odeurs de fioles ...... 21 Evolution mensuelle des odeurs type « fiole » ...... 21 Fioles les plus citées : naphta (raffinerie Total) et vanilline (Rhodia) ...... 22 Avant/Après la sensibilisation aux odeurs de Total et Rhodia ...... 23 ANALYSE de Composés Organiques Volatils ...... 242424 LE POINT SUR LES PRÉLÈVEMENTS DE 2006 À 2008...... 24 Objectifs et méthode ...... 24 Quelques rappels ou notions utiles sur les COV ...... 25 Quelles sont les mesures disponibles et comment les étudier en fonction des signalements d’odeurs ? ...... 27 Existe-t-il des différences de niveaux de COV en fonction du lieu de prélèvement ? ...... 29 Existe-t-il une corrélation entre signalements d’odeurs et concentrations de COV ?...... 32 Existe-t-il une signature particulière des COV en fonction d’un type d’odeur ? ...... 34 Y-a-t-il plus de dépassement de valeurs réglementaires les jours où les signalements d’odeurs sont nombreux ? ...... 37 Conclusions ...... 40 2009 : VERS PLUS DE RÉACTIVITÉ ...... 41 MISE EN PLACE D ’UNE PLATEFORME TÉLÉPHONIQUE ODEUR ...... 41 LES PREMIERS ENSEIGNEMENTS DE LA MISE EN SERVICE DU 0 800 800 709… ...... 42 SI GLOBALEMENT L ’ODEUR DE « CHIMIE » RESTE MAJORITAIRE AU REGARD DES SIGNALEMENTS EN 2009 (ENVIRON ¼ DES SIGNALEMENTS ), LES ODEURS AYANT UNE ORIGINE PROBABLE PROCHE DU DOMICILE SONT EN RECRUDESCENCE . AINSI , LES ODEURS D ’ÉGOUTS REPRÉSENTENT 11% DES SIGNALEMENTS EN 2009 (CONTRE 5% SUR LA PÉRIODE 2006-2008). L’ ODEUR DE « BRÛLÉ » EST ÉGALEMENT TRÈS CITÉE DEPUIS L ’OUVERTURE DU NUMÉRO VERT . LES SOURCES D ’UNE TELLE ODEUR ÉTANT MULTIPLES , RESPIRALYON ENVISAGE DE REDÉFINIR LES QUALIFICATIFS À LA DISPOSITION DES HABITANTS , AFIN DE DISPOSER DE TÉMOIGNAGES PLUS PRÉCIS … ...... 42 PARTENARIAT AVEC LES INDUSTRIELS ...... 42 INTERVENTION SUR LE TERRAIN EN CAS D ’ÉPISODE D ’ODEUR ...... 42 CONCLUSIONCONCLUSION...... 434343 ANNEXE - LE POINT SUR LES TRAVAUX DE L ’E COLE DES MINES DE DOUAI ...... 44 Prélèvements et analyse sur 3 sites lyonnais (de juillet à décembre 2005) ...... 44

2

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition géographique des Nez participant à l’opération pilote ...... 10 Figure 2 : La mallette Respiralyon ...... 11 Figure 3 : Les 57 communes de l’agglomération lyonnaise ...... 12 Figure 4 : Répartition géographique des observations d’odeurs de 2006 à 2009 ...... 13 Figure 5 : Classement des 15 communes (ou arrondissements) les plus soumises aux odeurs ..... 14 Figure 6 : Classification des 55 communes en fonction du nombre d’odeurs ressenties entre 2006 et 2009 ...... 14 Figure 7 : Evolution mensuelle des odeurs consignées par le dispositif RESPIRALYON ...... 15 Figure 8 : Comparaison de l’évolution mensuelle de signalements par le réseau de nez et du nombre de personnes constituant ce réseau ...... 15 Figure 9 : Evolution saisonnière des signalements (réseau de nez et habitants) de 2006 à 2009 .. 16 Figure 10 : Classement des 18 odeurs les plus senties sur l’agglomération lyonnaise ...... 16 Figure 11 : Profils odorants des signalements d’odeurs de 2006 à 2009 ...... 17 Figure 12 : Type d’odeurs les plus ressenties par communes (sur les 15 communes les soumises aux odeurs) ...... 18 Figure 13 : Répartition par commune des observations d’odeurs se référant à une des fioles de la mallette ...... 21 Figure 14 : Evolution mensuelle du nombre de signalements mentionnant une odeur des fioles de la mallette ...... 21 Figure 15 : Répartition du nombre d’odeur de type fiole par commune de mai 2006 à décembre 2008 ...... 22 Figure 16 : Répartition des odeurs de type Fiole ...... 24 Figure 17 : Liste des 10 composés chlorés analysables par Atmo-RhôneAlpes ...... 26 Figure 18 - Nombre de jours de mesures de COV disponibles par an ...... 27 Figure 19 : Evolution du nombre total de signalements d’odeurs par jour ...... 27 Figure 20 : Classification du nombre total de signalements ...... 28 Figure 21 : Répartition du nombre de jours de mesures disponibles en fonction du nombre de signalements d’odeurs (en % sur 2006-2008) ...... 28 Figure 22 : Concentrations moyennes des 31 COV mesurés en air ambiant sur l’agglomération lyonnaise entre 2006 et 2008 ...... 29 Figure 23 : Concentrations moyennes des COV chlorés mesurés en air ambiant sur l’agglomération lyonnaise entre 2006 et 2008 ...... 30 Figure 24 : Valeurs maximales observés sur 24 heures ...... 31 Figure 25 : Evolution des concentrations moyennes de COV sur le site de ...... 32 Figure 26 : Evolution des concentrations moyennes de COV sur le site de Lyon7 ...... 34 Figure 27 : Evolution des concentrations moyennes de COV en fonction de l’odeur de gaz d’échappement sur le site de Feyzin ...... 35 Figure 28 : Répartition temporelle des niveaux de benzène (en % par rapport au nombre total de jours de mesures, par communes) ...... 37 Figure 29 : Répartition temporelle des niveaux de benzène (en % par rapport au nombre total de jours de mesures avec 0 à 2 signalements d’odeur) ...... 38 Figure 30 : Répartition temporelle des niveaux de benzène (en % par rapport au nombre total de jours de mesures avec plus de 2 signalements d’odeur) ...... 38 Figure 31 : Répartition temporelle des niveaux de 1.3 Butadiène (en% par rapport au nombre totale de jours de mesures avec 0 à 2 signalements odeur) ...... 39 Figure 32 : Répartition temporelle des niveaux de 1.3 Butadiène (en% par rapport au nombre totale de jours de mesures avec plus de 2 signalements odeur) ...... 39 Figure 33 : Moyennes journalières a Feyzin ...... 40 Figure 34 : Logigramme ...... 41

3

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

INTRODUCTION

Mis en place fin 2003 par le SPIRAL AIR, RESPIRALYON est un dispositif de surveillance et de lutte contre les nuisances olfactives sur l'agglomération lyonnaise. RESPIRALYON repose sur la collecte des informations d'odeurs ressenties par les habitants du Grand Lyon et par les membres du réseau de nez. Parallèlement, RESPIRALYON mène des travaux destinés à améliorer la connaissance des molécules odorantes spécifiques de l'agglomération lyonnaise et à définir une méthode de prélèvement et d'analyse en cas d'épisode d'odeurs.

Les années 2006, 2007 et 2008 ont été marquées par la mise en place d'une opération pilote de sensibilisation aux odeurs industrielles locales, en partenariat avec Rhodia Opérations à Saint-Fons et Total Feyzin raffinerie. Dans un souci d’amélioration du dispositif et afin de répondre au souhait de bon nombre de volontaires, le système de consignation des odeurs a été allégé dès mars 2007. Des rencontres avec les acteurs locaux, notamment les industriels, ont été organisées.

Ce rapport présente un état des lieux des odeurs ressenties sur l’agglomération lyonnaise et un retour sur l’exploitation des informations fournies par l’opération pilote. L’analyse des résultats des campagnes de prélèvements a pour objectif l’amélioration de la connaissance de la composition chimique de l’air lyonnais, via la détermination et la quantification des principaux Composés Organiques Volatils (COV) présents dans l’air, certains de ces composés ayant un fort potentiel odorant.

Pour aller encore plus loin, RESPIRALYON a souhaité en 2009 évoluer vers un dispositif plus réactif. Ainsi, depuis avril 2009, le numéro vert 000 800 800 709 est accessible à quiconque souhaite signaler une odeur gênante, 7J/7 et 24H/24. Ce service permet une plus grande réactivité : avertissement des industriels dont les activités sont susceptibles de générer des odeurs, possibilité de prélèvements d’air pour en déterminer la composition chimique ou olfactométrique. Par ailleurs, les outils permettant de mieux qualifier les odeurs locales sont en cours d’évolution, grâce à l’extension du partenariat industriel, Carbone Savoie et MSE s’étant engagés à fournir, comme Opérations à Saint-Fons et Total Feyzin raffinerie, les signatures olfactives (odeurs les plus caractéristiques) de leurs sites.

4

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Le dispositif RESPIRALYON

Contexte

Des paramètres d’ordre législatif, sociologique et factuel ont conduit à la mise en place d’un dispositif dédié à la lutte contre les nuisances olfactives dans l’agglomération Lyonnaise :

• 1996 : LAURE, Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Énergie. La définition de la pollution atmosphérique mise en place par la loi LAURE intègre la notion de nuisances olfactives. La lutte contre “les nuisances olfactives excessives” relève donc d'une politique de prévention de la pollution atmosphérique. • Les sondages d’opinion Divers sondages réalisés sur la Communauté Urbaine de Lyon en 2001, 2002, 2003 ont relevé que la qualité de l'air est l'une des préoccupations majeures de ses habitants et que les odeurs sont perçues comme une véritable nuisance (le dernier sondage de juin 2009 confirme cette tendance). • Episode olfactif du 16 mai 2002 Un épisode olfactif particulièrement important survenu le 16 mai 2002 a touché une grande partie de l'agglomération, sans que sa source puisse être clairement identifiée.

La demande préfectorale

En mai 2002, le Préfet du Rhône a confié au SPIRAL’AIR 1 la mission de "proposer des actions visant, d'une part à limiter et prévenir les émissions de polluants (gaz, poussières, odeurs) provenant des activités humaines, et, d'autre part à informer la population sur la problématique de la qualité de l'air en liaison avec COPARLY 2, en souhaitant en particulier " que le groupe engage au plus tôt une réflexion sur la faisabilité d'une étude des sources de nuisances olfactives chroniques ou accidentelles sur l'agglomération lyonnaise et des moyens de prévention appropriés".

Cette demande a donné naissance, en novembre 2003, à un dispositif, baptisé RESPIRALYON, qui prévoit la réalisation d’un état des lieux permanent (“suivi patrimonial”) et l’incitation des générateurs d’odeurs à mettre en place des actions de réductiréductionon de ces nuisances.

1 Le Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles et des Risques dans l'Agglomération Lyonnaise

2 Comité pour le Contrôle de la Pollution Atmosphérique dans le Rhône et la région LYonnaise

5

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Les objectifs

• réaliser un état des lieux des nuisances olfactives chroniques • identifier les sources d'odeurs • faire des propositions pour gérer les "crises olfactives" • inciter les établissements sources d'odeurs à réduire leurs nuisances olfactives • informer le grand public sur les démarches et actions engagées

Les partenaires

RESPIRALYON est une démarche collégiale. Le SPIRAL AIR est le maître d’ouvrage du dispositif. Les financeurs sont la DREAL 3, le Grand Lyon, et certains industriels. COPARLY prend en charge l’animation du réseau de nez et l’exploitation des données.

La démarche

L'originalité du dispositif RESPIRALYON réside sur la combinaison de deux démarches complémentaires : une démarche humaine avec un recueil des informations parvenant ponctuellement des habitants de l'agglomération lyonnaise et quotidiennement par les membres du réseau de nez, et une démarche métrologique destinée à mieux connaître les molécules odorantes de l'agglomération.

Une démarche humaihumainenenene 'un'un'un réseau de

• Le réseau de nez

La principale difficulté dans le domaine des odeurs réside dans le fait qu'il n'existe pas de capteur susceptible d'établir une mesure de l'atmosphère olfactive de la ville. Cette situation s'explique par le nombre important de molécules potentiellement odorantes (parfois à des concentrations très faibles) et par la variabilité des perceptions individuelles. Le nez humain étant encore l'instrument le plus performant, il a donc été décidé de mettre en place, sur le territoire de l'agglomération lyonnaise, un réseau de nez, c'est-à-dire des bénévoles qui hument l'air. Le territoire concerné a été divisé en 202 mailles (de 1 à 4 km²) représentatives de la densité démographique et du bâti, les lieux d'observation devant correspondre à la répartition spatiale de la population. La mission des volontaires consiste à transmettre quotidiennement ce qu’ils ressentent. Ces témoignages (y compris en cas d’absence d’odeur) sont recueillis dans une base de données.

• Les habitants du GraGrandnd Lyon

Pour permettre à tous les habitants du Grand Lyon de signaler une odeur, le SPIRAL AIR a créé un document unique "le formulaire de signalement d'odeur" disponible dans toutes les mairies du Grand Lyon, au secrétariat du SPIRAL ou sur le site Internet www.respiralyon.org . Les signalements d'odeurs sont centralisés par le SPIRAL AIR qui les affecte pour traitement, le cas échéant, aux instances administratives (DREAL, DDAF) ou aux collectivités locales concernées (Communauté Urbaine de Lyon,

3 Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (résultat de la fusion de la DRIRE, la DRE et la DIREN depuis le 1 er juillet 2009)

6

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Mairie…) avec copie à la Préfecture du Rhône quand ces signalements concernent une ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'Environnement). Les informations ainsi recueillies sont exploitées par COPARLY en complément des informations du réseau de nez. Cette centralisation des signalements facilite leur gestion et contribue également à l'identification des secteurs de l’agglomération les plus concernés par les nuisances olfactives.

Une démarche métrologique

• La mmiseise au point d'un dispositif de gestion de crisecrise ololfactivefactive

Le Préfet du Rhône a également chargé le SPIRAL AIR d'apporter des améliorations au dispositif mis en place à la suite de l’épisode d’odeur de mai 2002 et qui consiste en cas de crise olfactive à mobiliser les pompiers. Une alerte est déclenchée lorsque 10 appels/jour ou 5 appels/nuit sont reçus au 18 pour un même phénomène odorant. L’objectif recherché est d’être en mesure de caractériser et localiser le plus rapidement possible les sources d’émissions. La difficulté réside, pour la méthode actuelle de prélèvement et d'analyse effectuée en cas de crise, dans le fait qu’elle ne permet pas de détecter toutes les molécules odorantes. Afin d'améliorer le dispositif, une étude a été menée en partenariat avec l'Ecole des Mines de Douai pour la mise au point d'une “méthode d'échantillonnage et d'analyse physico-chimique des composés organiques volatils odorants”.

• Démarche d'amélioration de la connaissance des Composés Organiques Volatils

L'amélioration de la connaissance des composés organiques volatils (COV), précurseurs de l'ozone, est une des actions prioritaires du plan d'action du Ministère de l'Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM). Dans le cadre du dispositif RESPIRALYON, les éléments recueillis tant au niveau du réseau de nez que lors de l'exploitation des signalements d'odeurs, devraient permettre de mieux cibler les sites où il paraît pertinent de réaliser des analyses de COV. Ces analyses sont du type de celles étudiées pour le dispositif de gestion de crise.

7

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

RESPIRALYON : temps forts et évolutions de 2006 à 2009

Pour RESPIRALYON, les années 2006 à 2009 ont été marquées par :

- L'intégration de la problématique des odeurs et des démarches engagées au sein du dispositif RESPIRALYON dans le Plan de Protection de l'Atmosphère (PPA), - Des évolutions dans le fonctionnement du réseau de nez et l'organisation de rencontres avec les acteurs locaux et notamment les industriels - La mise en place d'une opération pilote de sensibilisation aux odeurs industrielles locales - L'intégration des communes de Givors et de Grigny, dans le dispositif de surveillance des odeurs, suite à l'extension du Grand Lyon. - L’ouverture à la population du numéro vert 0800 800 709 , permettant à chacun de signaler une odeur 7J /7 et24h/24

Prise en compte de RESPIRALYON dans le PPA

Le Plan de protection de l'atmosphère (PPA) a été introduit par la Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie (LAURE) du 30 décembre 1996. Il constitue un outil de gestion de la qualité de l'air qui doit être élaboré dans toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants. Il doit répondre à la réglementation de la qualité de l'air au niveau local en imposant des contraintes réglementaires aux émetteurs dans le but de reconquérir un air de qualité d'ici 2010.

Les plans de protection de l'atmosphère, élaborés sous l'autorité des préfets, ont pour objectif de ramener les niveaux de pollution atmosphérique en-dessous des valeurs limites de qualité de l'air. Ils s'organisent autour de trois grands axes : - un état des lieux de la qualité de l'air de l'agglomération, - les objectifs à atteindre, - les mesures spécifiques à mettre en œuvre pour y parvenir.

L'état des lieux du plan a intégré la problématique odeur et le travail accompli par le réseau de nez. Sur la base de l'état des lieux et du résultat des scénarios 2010, des actions de réduction ont été définies.

Au sein de la thématique " amélioration des connaissances ", une fiche action est consacrée aux nuisances olfactives avec pour objectif la poursuite des démarches engagées au sein du dispositif RESPIRALYON. De plus, les mesures réglementaires proposées, visant la réduction des polluants, comme le renforcement du contrôle des chaudières, le rappel de l'interdiction des brûlages de déchets en plein air ou encore la réduction de la vitesse des voies les plus polluées de l'agglomération… auront des effets positifs sur la réduction des nuisances olfactives.

8

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Evolution du fonctionnement du réseréseauau de nez Des évolutions dans le fonctionnement du réseau de nez

Depuis mars 2007, le système de consignation des odeurs a été allégé pour répondre au souhait de bon nombre de volontaires. L'indication de l'absence d'odeur" qui permettait auparavant de connaitre la participation effective du réseau de nez pour les études statistiques n'est plus indispensable. Les volontaires n’étaient ainsi plus contraints de réaliser des relevés hebdomadaires mais devaient uniquement renseigner des fiches odeurs quand ils en ressentaient ; la consignation des odeurs est alors devenue événementielle et non plus quotidienne. Carte du jour

Depuis début 2006, la carte des odeurs du jour est disponible sur le site internet www.respiralyon.org . Elle permet de localiser l'ensemble des observations des membres du réseau de nez et du public saisies sur le site internet le jour même.

Organisation de manifestations

... 2006 Une manifestation baptisée Efferve'sens a été organisée le samedi 11 mars 2006 à l'Espace de l'Ouest Lyonnais. Les résultats du bilan 2004/2005, le site www.respiralyon.org ainsi que l'opération pilote ont été présentés lors de la conférence. Une deuxième partie était consacrée à la découverte d'ateliers sur le thème des odeurs et d'ateliers de dégustations tenus par des professionnels. Cette manifestation a permis de faire le point sur RESPIRALYON et d'organiser une rencontre entre volontaires et avec les responsables du réseau de nez.

... 2007 Le 5 avril 2007, RESPIRALYON organisait une journée baptisée "les industriels ouvrent leur porte aux nez". Les volontaires du réseau ont pu visiter un site industriel parmi Carbone Savoie à Vénissieux, la Raffinerie TOTAL à Feyzin, Rhodia Opérations à Saint Fons ou Compost MSE à Décines. L'ensemble des participants était ensuite convié à assister à une conférence dans les salons de l'Hôtel de ville de Lyon, accueillis par Gérard COLLOMB, Sénateur Maire de Lyon. Durant cette conférence, chaque industriel a présenté les activités de son établissement et les actions mises en place pour les problèmes d'odeurs. Enfin, un bilan et les pistes envisagées par RESPIRALYON ont également été présentés.

... 2009 Le 7 avril 2009, les membres « historiques » du réseau de nez, les élus, les représentants de l’Etat et les industriels, se sont réunis, en présence des medias, pour acter de nouvelles actions importantes parmi lesquelles l’ouverture d’une plateforme téléphonique et la signature d’une charte d’engagement de plusieurs industriels de la région lyonnaise en vue d’une réduction des nuisances olfactives.

9

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Une opération pilote pour mieux identifier les odeurs

“Sensibilisation aux odeurs locales” Après deux années de collecte d'informations sur les odeurs (2004-2005), RESPIRALYON a pu identifier les zones les plus touchées par les nuisances industrielles. Cependant, la difficulté des nez à définir les odeurs, la diversité des sources potentielles ainsi que la complexité de certains phénomènes odorants ont rendu difficile l'identification systématique des sources des nuisances odorantes. Parallèlement, au sein du réseau de nez, émergeait une véritable demande de formation à reconnaitre les odeurs pour " aller plus loin " dans la démarche.

L'année 2006 a été marquée par la mise en place d'une opération pilote de "sensibilisation aux odeurs industrielles locales", en partenariat avec les industries les plus citées dans les observations des nez du réseau : la raffinerie TOTAL à Feyzin et Rhodia Opérations à Saint-Fons.

19 " nez " du réseau ont été sélectionnés pour participer à cette phase exploratoire et être formés à la reconnaissance des signatures olfactives de sites industriels lyonnais.

Figure 1 : Répartition géographique des Nez participant à l’opération pilote

10

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

L'objectif a été de vérifier si cette méthodologie permet, dans un premier temps, d'affiner le ressenti des nez et donc d'améliorer la caractérisation des odeurs de notre agglomération et, dans un deuxième temps, de mieux identifier les sources des nuisances et leur impact. Pour chaque site, la sensibilisation s’est déroulée sur une journée en 3 étapes : la visite du site, la remise d’une mallette contenant des fioles d'odeurs, la participation à un entraînement.

Les visites de la raffinerie de Feyzin et de Rhodia Opérations ont eu lieu respectivement les 12 mai et 24 novembre 2006.

Figure 2 : La mallette Respiralyon

10 fioles d'odeurs composaient initialement la mallette RESPIRALYON, 5 représentatives des activités de la raffinerie Total de Feyzin, 5 caractéristiques de Rhodia Opérations à Saint-Fons.

Ce programme se poursuit avec le partenariat d'autres établissements industriels, notamment Carbone Savoie et MSE. Les principaux résultats obtenus grâce à cette opération pilote sont présentés pages 20 et suivantes.

11

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Intégration de Givors et Grigny

En novembre 2005, les communes de Givors et de Grigny ont soumis leur candidature pour une adhésion au Grand Lyon après consultation de la population. Le conseil communautaire a voté son accord pour ces candidatures. Deux ans plus tard, le 1 er janvier 2008, les deux villes viennent étendre pour la première fois depuis sa création en 1968 le Grand Lyon, portant à 57 le nombre de communes membres.

Dans ce cadre, le dispositif RESPIRALYON a étendu son dispositif de signalement d’odeurs aux Givordins et Grignois.

Figure 3 : Les 57 communes de l’agglomération lyonnaise

12

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

ODEURS : le point sur les résultats de 2006 à 2002009999

Les résultats présentés sont issues de l’exploitation des données collectées dans le cadre du réseau de nez, des signalements du public et de l’opération pilote, pour la période du 1 er janvier 2006 au 31 décembre 2009.

Le point sur les odeurs de l’agglomération lyonnaise

Entre 2006 et 2008, une nette baisse (-81%) du nombre d’observations olfactives recensées par le dispositif RESPIRALYON est constatée sur l’agglomération lyonnaise, baisse plus flagrante par le biais du réseau de Nez (-85%) que par les formulaires de signalement d’odeur remplis par les habitants du Grand Lyon (-31%). En 2009, compte tenu des nouvelles orientations du dispositif, les fiches odeurs du réseau de nez ont continué à décroitre mais les signalements les habitants ont plus que doublé par rapport à 2008 (effet de la mise en service de la plateforme téléphonique 000 800 800 709 ). Localisation des odeurs : le sud et l’l’l’estl’ est sont les plus impactés De manière générale, le sud et l’est de l’agglomération lyonnaise sont plus particulièrement touchés par les mauvaises odeurs.

%

%% %

% % %% % % %% % % % %%

% % % % %%

% %% %% %%%% %% % % % % % % %% % % % %% %% % %% %%% %%% % %% % % VAULX-EN-VELIN % % % % % % %%%% % %% % % % %% % %% % % %% % % %% % %%% %% % % %% % %% % % % %% % ECULLY% % % % % % % % %% %%% % %% %% %% %% % %%%% % % % %%%% % %% % %% % %% %% % % % % %%%% % %%% %% % % %% % %% %% %% %%%% % % % % % % %%%% %%%% %%%%% % %% % % % %%% %%% %%%%% %%% % %% % % % % %%% %%%%% %% % % %% LYON% %% % %% % %% % %%%% %%%%% % %% % %%% % % %% %% % %%%%%%%%% %% % %% % %%% % % % % %% % % %%%% %% %% %% % %%%%%% %%%% %%%%%%%%% % % %% %%% % %%%% % %%% % % %%%%% % % % % % % % % %%% %%%%%% % % %% %%% % % % % % % % % %%%%% % %%% %% %% % %% % % %%%%% %%% % % % %%%% % % %% %%%%%%%%%%%% % % %% % % %%% % % % % % % %%% % %% % % % % %% % %% %% % % % % %%% %%% %%% % % %% %%% % %% %%%% %% % %% % %% % % % %% %%% % % % %% % % %% %%%%% % % %%%% %% %%%%% % %% % % %%%%%% %%%% %% %% %% %% %% %% % % %% %% %% % %% % %%% %% % % %%%% % % %%% % %% % % %%% %%%% % % %%% % % %% % %% % % % % %% % % % % % % %% %% %% % %%%%%% % % % % %% % COR BAS % %% %% % %%%% %% % %% %% %%%% %% %%% % % %% % % % % %% % %% % % % %% % %% %

GIVORS % %%

Figure 4 : Répartition géographique des observations d’odeurs de 2006 à 2009

13

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Les communes les plus touchées : Vénissieux et quelques arrondissements de Lyon

Tout comme en 2004-2005, les communes de Vénissieux, Lyon 7 ème et Lyon 8 ème constituent le trio de tête des communes qui enregistrent le plus d’odeur. Avec 860 odeurs recensées entre le 1 er janvier 2006 et le 31 décembre 2009, la commune de Vénissieux, tout comme en 2004-2005, est largement la plus touchée par des nuisances olfactives. Elle enregistre à elle seule 17% des odeurs signalées de l’agglomération.

Les arrondissements du sud de Lyon (7 ème , 8 ème et 3 ème ), situés dans l’axe du couloir de la chimie, par vent de sud, sont également très impactés.

Figure 5 : Classement des 15 communes (ou arrondissements) les plus soumises aux odeurs

GENAY Nombre d'odeurs 500 à 879 200 à 500 100 à 200 10 à 100 0 à 10

DARDILLY J ONAGE

VAUVAUVAU LX-EN LX-E LX-E N-VELIN N-VE -VELIN LIN

EC ULLY VILLEURVILLEURVILLEUR BANN BAN BAN NE NE E

LYLYLYON ON ON 3 3 3

LYONLYONLYON 8 8 8 BRON LYONLYONLYON 7 7 7

VEVEV ENISS NISS NISS IEUX IEUX IEUX

MION S

SOLAIZ E

GIVORS

Figure 6 : Classification des 55 communes en fonction du nombre d’odeurs ressenties entre 2006 et 2009

14

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Evolution mensuelmensuellele des odeurs : baisse régulière des signalements jusqu’en 2008, rerepriseprise en 2009

Des tendances identiques se profilent entre 2005 et 2008 pour les signalements d’odeurs recueillis à partir du réseau de nez et des habitants du Grand Lyon : - Baisse du nombre d’odeurs en période estivale : réalité ou indisponibilité des personnes (en période de vacances) ? - Baisse nette du nombre d’odeurs à partir du mois d’avril 2007, peut-être due à une démotivation des Nez bénévoles.

A compter du mois d’avril 2009, consécutivement à la conférence de presse organisée le 7 et à l’ouverture de la plateforme téléphonique de prise en compte des nuisances, une recrudescence significative des signalements est notée.

Figure 7 : Evolution mensuelle des odeurs consignées par le dispositif RESPIRALYON

Démotivation des Nez bénévoles ?

La baisse significative des odeurs à compter de début 2007 va de paire avec une baisse du nombre de nez bénévoles participants au dispositif RESPIRALYON.

Figure 8 : Comparaison de l’évolution mensuelle de signalements par le réseau de nez et du nombre de personnes constituant ce réseau

15

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Evolution saisonnière des odeurs : pas d’effet saisonnier déterminant

Que ce soit pour l’un ou pour l’autre des moyens de consignation des odeurs, la saison printanière semble être une période où les nuisances olfactives sont un peu plus importantes sur l’agglomération lyonnaise sur la période 2006-2009 (34% des signalements au printemps). Sur la période 2004-2005, la situation était différente, la saison automnale enregistrait alors le plus d’odeur (33% pour les signalements du réseau de nez et 35% pour les signalements de l’ensemble des habitants).

Figure 9 : Evolution saisonnière des signalements (réseau de nez et habitants) de 2006 à 2009

Par conséquent, le facteur « saison » ne semble pas déterminant dans la présence ou l’absence d’odeurs.

Type d’odeur les plus senties : chimie, gaz d’échappement, hydrochydrocarbures,arbures, brûlé

L’odeur de chimie avec 1085 odeurs représente 23 % de la totalité des odeurs recensées dans le cadre du dispositif RESPIRALYON entre 2006 et 2009. Les odeurs d’ammoniac et de déchets ménagers situées en 3 ème et 4 ème place des odeurs les plus ressenties sur l’agglomération lyonnaise en 2004-2005 se retrouvent en 9 ème et 17 ème place en 2006-2009. Le profil olfactif de l’agglomération a sensiblement changé.

A noter la part encore importante de fiches de type « Autre ». Cette catégorie représente 8 % des odeurs enregistrées et montre la difficulté à qualifier certaines nuisances. L’odeur de brûlé peut avoir des origines très variées, certains signalements permettent une qualification plus précise, notamment d’identifier s’il s’agit de brûlage de matières naturelles (« brûlé végétaux »=> feux de jardins, combustions dans des poêles ou cheminées) ou plutôt de brûlage de matières artificielles (« brûlé plastique »=> brûlage de câbles, de pneumatiques, combustion de bois peint ou traité,…).

Figure 10 : Classement des 18 odeurs les plus senties sur l’agglomération lyonnaise

16

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

L’évolution des profils odorants : stabilité globale mais quelques odeurs progressentprogressent

Les profils odorants de 2006 à 2009 sont globalement assez proches. Sur l’ensemble de la période, les 5 odeurs les plus fréquemment citées sont chimie, gaz d’échappement, brûlé, essences- hydrocarbures et égouts-excréments. Quelques évolutions sont cependant constatées : - Les odeurs suivantes sont en progression : ammoniac, brûlé, égouts-excréments, essences- hydrocarbures, oeuf pourri, soufre. Ces deux dernières odeurs sont généralement représentatives de l’activité des papeteries, de la sidérurgie, des stations d’épurations, des abattoirs, de la pétrochimie. - Les odeurs de gaz d’échappement sont nettement moins mentionnées - L’odeur de chimie reste assez constante, représentant 20 à 25% des signalements

Figure 11 : Profils odorants des signalements d’odeurs de 2006 à 2009

17

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

LLLesLes profils par communes : de nombreuses similitudes mais aussi des particularités

La répartition des 3 odeurs les plus présentes par commune permet d’étudier la variabilité spatiale des odeurs et de faire émerger des éventuelles problématiques locales.

Si les odeurs de « brûlé », « chimie » et « gaz d’échappement » sont présentes sur la quasi-totalité des communes et parmi les plus citées, quelques particularités communales apparaissent cependant : • L’odeur « ammoniac » représente 1/3 des signalements effectués dans le 8 e arrondissement de Lyon. Cet arrondissement enregistre à lui seul plus de 70% des signalements d d’ammoniac des 15 communes les plus odorantes. • Les odeurs de « choux » et « œuf pourri » sont majoritaires à Charly • Les odeurs « pharmaceutique » et « égouts, excréments » sont en tête des signalements à Vaulx-en-Velin, traduisant probablement l’influence de sources variées • Près d’un tiers des signalements évoquent l’odeur « essence, hydrocarbures » à Vénissieux et Charly, alors que les sources influentes diffèrent très probablement

Figure 12 : Type d’odeurs les plus ressenties par communes (sur les 15 communes les soumises aux odeurs)

18

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Quelques données récapitulatives… Le réseau de nez a progressivement ralenti son activité, moins de 2 signalements d’odeurs par jour sont enregistrées en 2009 contre presque 7 en 2006. Mais les signalements des habitants compensent pour partie cette décroissance, avec une progression sensible en 2009, où quasiment un jour sur deux a recensé une odeur.

2006 2007 2008 2009 Nombre de signalements par jour 6,8 3,0 1,9 1,7 Signalements par les Nombre de jours avec au moins un 357 294 207 161 membres du réseau de signalement (98%) (81%) (57%) (44%) nez Nombre de jours avec au moins 5 244 56 11 3 signalements (67%) (15%) (3%) (<1%) Nombre de signalements par jour 1,5 1,4 1,3 1,7 Signalements par Nombre de jours avec au moins un 137 119 108 178 l’ensemble des habitants signalement (38%) (33%) (30%) (49%) du Grand Lyon Nombre de jours avec au moins 5 1 0 (0%) 0 (0%) 7 signalements (<1%) (2%)

19

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Les résultats de l’opération pilote : des odeurs dont l’origine est mieux identifiée

Les 19 " nez " du réseau volontaires pour identifier les signatures olfactives de sites industriels lyonnais ont eu à leur disposition pendant environ deux ans 10 fioles représentatives des activités de la raffinerie Total à Feyzin et de Rhodia Opérations à Saint-Fons.

Les 5 odeurs retenues pour caractériser la signature olfactive de la raffinerie TOTAL : • Fiole 1 : essence (alimentation des moteurs à allumage commandé), • Fiole 2 : gasoil (alimentation des moteurs diesel et des turbines à combustion), • Fiole 3 : éthanol (solvant organique pour utilisations diverses au laboratoire et dans l'industrie chimique, odeur d’alcool), • Fiole 4 : naphta (distillat du pétrole, le naphta est un intermédiaire entre l'essence et le kérosène, produit de base de raffinerie et de pétrochimie, d’odeur d’hydrocarbures) • Fiole 5 : boues TTERERERER (Traitement des Eaux résiduaires).

Pour l'usine Rhodia Opérations, 5 produits odorants utilisés pour les activités de parfumerie, d'agrochimie, les arômes et les parfums ont également été retenus : • Fiole 6 vanilline (aldéhyde aromatique très utilisée en parfumerie et dans la fabrication d’arômes alimentaires, d’odeur similaire à la vanille naturelle), • Fiole 7 : gaïacol (phénol existant à l’état naturel, utilisé dans la fabrication de certains médicaments, pour la synthèse de la vanilline, d’odeur goudronneuse), • Fiole 8 : coumarine (lactone utilisée dans la conception de parfums et d’arômes alimentaires, dont l'évocation olfactive s'apparente notamment à de l'amande amère), • Fiole 9 : mmméthyl méthyl isobutylcétone (cétone utilisé dans l’industrie des peintures et vernis ou comme solvant d’extraction de produits organiques, d’odeur rappelant celle de l’acétone) • Fiole 10 : salicylate méthyle (phénol employé en parfumerie ou pour l’aromatisation, de dentifrices par exemple, caractérisé par une odeur camphrée).

EntrEntree mai 2006 et décembre 2008, période où était concentréeconcentrée l’opération pilote, 237 signalements d’odeurs concernent une odeur assimilée à une odeur ««« encapsulée »»» dans une des fioles de la mallette.

20

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Répartitions géographiques des odeurs de fioles Les odeurs se référant à une des fioles de la mallette sont surtout utilisées par les nez situés au nord des industries ciblées par les fioles. Les zones les plus impactées par les odeurs provenant de la Raffinerie Total ou de l’industriel Rhodia Opérations sont le 7ème et le 8 ème arrondissement de Lyon.

77

55

29 26 23

9 5 4 4 3 2

Figure 13 : Répartition par commune des observations d’odeurs se référant à une des fioles de la mallette

Evolution mensuelle des odeurs type « fiole »»» Tout comme pour les signalements des Nez et des habitants du Grand Lyon, l’évolution mensuelle des signalements se référant aux fioles montre une augmentation des nuisances olfactives au printemps.

Figure 14 : Evolution mensuelle du nombre de signalements mentionnant une odeur des fioles de la mallette

21

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Fioles les plus citées : naphta (raffinerie Total) et vanilline (Rhodia) La fiole la plus citée entre mai 2006 et fin 2008 est le naphta (fiole 4) ; odeur désignant la raffinerie TOTAL basée à Feyzin.

Mais globalement, ce sont les fioles représentant l’usine Rhodia Opérations à Saint-Fons (fioles numérotées de 6 à 10) qui sont les plus citées, avec 61% de représentativité des signalements désignant une fiole.

Certains signalements faisant référence aux odeurs des fioles de la mallette ont une localisation très précise. Par exemple les odeurs de la fiole 7 (gaïacol), fiole 8 (coumarine), et fiole 9 (méthyl isobutylcétone), correspondant aux odeurs émanant de Rhodia Opérations, sont ressenties à plus de 60% dans le 7 ème arrondissement de Lyon.

Figure 15 : Répartition du nombre d’odeur de type fiole par commune de mai 2006 à décembre 2008

22

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Avant/Après la sensibilisation aux odeurs de Total et Rhodia

Il a été demandé aux Nez sensibilisés aux odeurs de la mallette de citer le numéro de la fiole qui représente la gêne olfactive ressentie et de consigner l’odeur qu’ils auraient caractérisée avant le lancement de cette opération pilote.

Avant l’opération de sensibilisation aux odeurs de la raffinerie Total : • la fiole n°1 (essence) était retranscrite de manière systématique en odeur de type « Essence, hydrocarbure ». • La fiole n°2 (gasoil) était surtout caractérisée par l’odeur de gaz d’échappement (54%) et l’odeur d’essence, hydrocarbures (38%). • La fiole n°3 (éthanol) est assimilée à une odeur de type gaz d’échappement (82%). • La fiole n°4 (le naphta) est la plus citée par les nez de l’opération pilote. Sa gamme d’odeurs est donc plus importante. Cette fiole était plutôt définie comme une odeur d’essence, hydrocarbures (35%) et chimique (39%). • La fiole n°5 (les boues de traitement des eaux résiduaires de la raffinerie) était plutôt définie comme odeur chimique (36%), odeur de choux (29%) et odeur d’essence, hydrocarbures (21%).

Les cinq fioles contenues dans la mallette pour définir la signature olfactive du site de Rhodia Opérations à Saint-Fons étaient essentiellement définies comme odeur de chimie avant l’opération de sensibilisation des Nez : • La fiole n°6 (la vanilline) était plutôt définie comme odeur chimique (73%), et odeur de parfum, fleur (12%). • La fiole n°7 (le gaïacol), la fiole n°8 (la coumarine) et la fiole n°9 (le methyl isobutylcétone) étaient essentiellement définies comme odeur chimique (à plus de 85%). • La fiole n°10 (le salicylate Méthyle) était exclusivement définie comme odeur chimique (100%).

23

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Figure 16 : Répartition des odeurs de type Fiole

ANALYSE de Composés Organiques Volatils

Le point sur les prélèvements de 2006 à 2008

Dans le cadre du dispositif RESPIRALYON, depuis 2006, des prélèvements sur 24h ont été programmés une fois par mois, sur 3 points de l’agglomération lyonnaise : • Vénissieux (site de Vénissieux-village) • Lyon 7 ème (site de Gerland) • Centre de Lyon : Lyon 6 ème (site de Bossuet en 2006) ; puis Lyon 3 ème (site de Lyon-Centre à partir de 2007) A noter que sur Lyon-Centre, la fréquence des prélèvements a été augmentée à un prélèvement tous les 6 jours, afin d’avoir une meilleure représentativité sur ce site de référence urbain mis en place au 1er janvier 2007 (dans le cadre de l’évolution de la surveillance fixe).

Objectifs et méthode

Objectifs : - Améliorer la connaissance de la composition chimique de l’air lyonnais - Déterminer et quantifier les principaux COV présents dans l’air - Déterminer le fond d’odeur de l’agglomération

Limites intrinsèques à l’étude : • Composés soufrés non piégés • Liste limitée à 31 COV précurseurs de l’ozone et 10 COV chlorés

Méthodologie : Un « canister » est un réservoir métallique (en inox) utilisé pour prélever un échantillon d'air sur une période souhaitée (de quelques minutes à 24h). L’analyse a postériori de cet air, en laboratoire, permet d’identifier et de quantifier les Composés Organiques Volatils (COV) présents sur le lieu de prélèvement.

Les données recueillies ont également été comparées à des valeurs mesurées sur d’autres sites ou d’autres études : • Feyzin : mesures en continu sur le site de Feyzin-Stade (comparaison aux moyennes journalières) • Saint-Fons, Vénissieux et Pierre-Bénite : 36 prélèvements sur 24h dans le cadre d’une étude en 2006-2007 4 ; mesures en continu sur le site fixe de Pierre-Bénite depuis juillet 2008 (comparaison aux moyennes journalières) • : 1 prélèvements 24h tous les 6 jours depuis fin 2007.

Le paragraphe ci-après présente les principales conclusions qui ont pu être tirées de l’analyse des résultats de ces prélèvements, recoupés avec la base de données des signalements d’odeurs, entre 2006 et 2008.

4 Etude « Air et Santé : 3 zone à la loupe » : Analyse de 85 polluants atmosphériques autour de 3 zones multi-émettrices de la région Rhône-Alpes, disponible sur www.atmo-rhonealpes.org

24

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Quelques rappels ou notions utiles sur les COV

La concentration mesurée peut s’exprimer selon deux unités :

Concentration en g.m3 (microgrammes Concentration en ppb (partie par milliard): par mètre cube): Elle exprime le rapport entre le poids Elle exprime la concentration du polluant mesuré et le poids de l’air massique classiquement mesurée dans un volume donné (quotient sans (masse par unité de volume). dimension). Cette unité est utile pour C’est l’unité communément utilisée mesurer l’abondance d’un composé pour exprimer les niveaux mesurés par rapport à un autre (en terme de et les valeurs réglementaires. quantité présente, en s’affranchissant 1 g.m3 = Concentration de la différence de masse). Elle est approximativement équivalente au également utilisée pour définir le seuil poids d’un grain de sable qui serait olfactif des COV (concentration à suspendu dans le volume d’un petit partir de laquelle le composé devient appartement. odorant). 1 ppb = Concentration approximativement équivalente à une goutte d’un produit à mesurer dans une piscine olympique.

Des COV… et des odeurs :::

Les 31 COV précurseurs de l’ozone Parmi ces composés organiques volatils, seul le Benzène est réglementé, avec un objectif de qualité de l’air fixé à 2 µg.m -3 et une valeur limite à respecter en 2010 de 5 µg.m-3 (en moyenne annuelle). Certains composés ne sont pas réglementés en mais possèdent des valeurs guides du fait de leur cancérogénicité connue : • 1,3 Butadiène : objectif de qualité de l’air de 2,25 µg.m -3 en moyenne annuelle (valeur au Royaume-Uni) • Toluène : valeur guide de 260 µg.m -3 en moyenne sur 7 jours (valeur OMS) • La plupart des autres COV sont de toxicité moindre ou quasi nulle.

Les composés organiques peuvent être regroupés en quatre grandes familles (se différenciant notamment par leurs propriétés chimiques) : • Les Alcanes : Ils existent en abondance à l'état naturel dans les matières organiques fossiles (gaz naturel, pétroles,…). Ce sont des hydrocarbures saturés (car les atomes ne sont liés que par des liaisons simples) très peu réactifs (ils étaient désignés autrefois sous le nom de paraffines - parum affinis : de faible affinité). Ils sont utilisés principalement comme source d’énergie (combustible pour le chauffage ou carburant pour les moteurs) ou comme source de matière première (par exemple : processus de craquage ou reformage catalytique pour couper les molécules lourdes en molécules plus légères ou modifier la structure des molécules). La plupart des Alcanes sont pratiquement inodores à l’état brut. En revanche, lors de la commercialisation ou du raffinage, des produits additifs peuvent être utilisés (méthylmercaptan, méthanéthiol,…) pour permettre de détecter des fuites de gaz (Propane, Butane,…). • Les Alcènes/Alcynes : ce sont des hydrocarbures insaturés, caractérisés par une double/triple liaison entre les atomes de carbone. Contrairement aux alcanes, ces composés ne sont pas présents dans la nature. Ils sont obtenus par distillation destructive de substances naturelles complexes, telles que la houille, et sont formés en grande quantité par vapocraquage au cours du raffinage du pétrole. Ils sont très réactifs et sont utilisés comme matières de base

25

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

pour de nombreuses réactions de synthèse ou de polymérisation, dont les produits finis sont d’usage courant : matières plastiques, solvants, cosmétiques, pneumatiques, peintures, antigels,…

La plupart des Alcènes ou Alcynes possèdent des seuils olfactifs élevés. Néanmoins, ils sont généralement plus odorants que les alcanes, avec une odeur souvent désagréable. A noter que beaucoup d’alcanes, alcènes ou alcynes se retrouvent également dans les émissions du trafic automobile (gaz d’échappements), mais aussi dans les évaporations d’essences ou des émissions de chaufferies. • Les composés aromatiques : les hydrocarbures aromatiques sont un type particulièrement stable d'hydrocarbures appartenant aux alcènes, dont le plus simple et le plus connu est le benzène (6 atomes de Carbone formant un hexagone). Les composés aromatiques (tous dérivés de ce cycle benzénique) sont appelés ainsi car ils ont la particularité, entre autres, de dégager un arôme qui peut être « agréable » (vanille,…) ou bien d’autres odeurs moins agréables (d’essence ou de solvants), avec un seuil olfactif moins élevé que les autres COV. Ils se retrouvent notamment dans les émissions du trafic automobile (gaz d’échappement) ainsi que dans plusieurs produits d’origine industrielle (peintures, feutres, solvants, insecticides,…). • Les composés chlorés : Les composés organochlorés sont obtenus à partir des composés organiques par substitution d’un ou plusieurs atomes d’hydrogène par des atomes de chlore. La plupart des composés chlorés sont toxiques pour l'homme. Certains d’entre eux sont même des cancérigènes avérés ou suspectés. Ils sont largement utilisés dans de nombreuses industries (chimie, pharmacie, nettoyage à sec, industrie métallurgique,…), du fait de leur excellente propriété de solvant, de leur ininflammabilité ou de leur recyclage facile. Ils sont présents notamment dans les différents types de détergents et de solvants, ou bien encore dans la fabrication de caoutchoucs ou de plastiques (PVC).

Depuis 2006, les mesures par canisters réalisées dans le cadre de Respiralyon ou de la surveillance continue sont analysées en interne (par le laboratoire de chimie géré par le GIE Atmo-RhôneAlpes), ce qui a permis d’augmenter progressivement le nombre de prélèvements. En revanche, la configuration de l’analyseur (chromatographe en phase gazeuse) et les gaz étalons disponibles ne permettent d’analyser actuellement qu’une dizaine de composés chlorés.

COV chlorés Principales utilisations Type d’odeur Teinture, Odeur plutôt désagréable 1,4 Dichlorobenzène Insecticide, Fumigeant,… (du type boules à mites ou insecticides) Solvant de peintures ou intermédiaire Odeur plutôt agréable Chlorobenzène de synthèse (du type amande) 1.1 Dichloroéthane 1.2 Dichloroéthane Nettoyants, dégraissants, 1.1.1 Trichloroéthane solvants, diluants,… Odeur éthérée 1.1.2 Trichloroéthane ou en préparation d’autres COV chlorés (du type Chloroforme) 1.2 Dichloroéthylène (Chlorure de Vinyle Monomère,…) Tétrachloroéthyl ène

Tétrachlorométhane Trichloroéthylène

Figure 17 : Liste des 10 composés chlorés analysables par Atmo-RhôneAlpes Il est évident que cette liste restreinte représente une limite à l’analyse des résultats présentée ici, puisqu’elle ne permet pas de balayer tout le spectre des odeurs recensées dans le dispositif Respiralyon, ni l’ensemble des polluants potentiellement présents dans l’air ambiant (en particulier à proximité d’industries de la chimie).

26

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Quelles sont les mesumesuresresresres disponibles et comment les étudier en fonction des signalements d’odeurs ???

Le nombre de prélèvements disponibles (avec un résultat de mesure exploitable) est très différent en fonction du site et de l’année. Il parait évident que les 12 prélèvements par an sur les sites RESPIRALYON sont beaucoup moins représentatifs que les mesures en continu sur le site de Feyzin. C’est pourquoi, la plupart des statistiques présentées ci-après portent sur l’ensemble des trois années de mesures (2006 à 2008).

Nombre de jours de mesures disponibles par commune et par année pour les COV précurseurs de l'ozone 350 300 250 200 150 100 50 Nb de prélèvementsNb (24h) avec résultatsavec exploitables 0 LYON 3 et 6 LYON 7 VENISSIEUX SAINT-FONS PIERRE-BENITE VERNAISON FEYZIN 2006 12 11 36 24 24 318 2007 45 13 22 9 9 18 317 2008 76 12 12 124 62 245

Figure 18 - Nombre de jours de mesures de COV disponibles par an

A noter que les COV chlorés ne sont pas mesurés sur les sites équipés d’un analyseur continu (Feyzin et Pierre-Bénite en 2008).

Comme il a été vu dans les paragraphes précédents, le nombre de signalements d’odeurs décroit fortement entre 2006 et 2008 :

30 25 20 15 10 2006 5 2007 0 2008

01/01/2006 08/02/2006 18/03/2006 24/04/2006 31/05/2006 07/07/2006 15/08/2006 22/09/2006 29/10/2006 05/12/2006 13/01/2007 19/02/2007 02/04/2007 15/05/2007 23/06/2007 02/08/2007 17/09/2007 01/11/2007 24/12/2007 08/02/2008 18/03/2008 10/05/2008 05/07/2008 16/09/2008 15/11/2008 Figure 19 : Evolution du nombre total de signalements d’odeurs par jour

27

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Afin d’obtenir la meilleure statistique possible sur les résultats des mesures, les données journalières de signalements d’odeurs ont été regroupées en différentes classes (en fonction du nombre total de signalements).

Répartition du nombre total journalier de signalements d'odeurs en 4 classes - 4 clas ses pour Evolution du % en fonction des années le nombre de 100% si gnalements d'odeurs : 80% 0 60% 1 ou 2 40% 2 à 5 20% 0% plus de 5 Total 2006 2007 2008 (2006- 2008) 0 7 51 120 178 1 ou 2 27 144 177 348 2 à 5 87 123 58 268 plus de 5 244 47 11 302

Figure 20 : Classification du nombre total de signalements

Le graphe suivant montre que, sur l’ensemble des 3 années, cette répartition offre un nombre suffisant de prélèvements sur chaque zone pour permettre d’étudier les variations de concentrations mesurées en fonction des quatre classes de signalements d’odeurs retenues.

Figure 21 : Répartition du nombre de jours de mesures disponibles en fonction du nombre de signalements d’odeurs (en % sur 2006-2008)

28

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

ExisteExiste----tttt----ilil des différences de niveaux de COV en fonction dudu lieu de prélèvementpr élèvement ???

Le graphe ci-après montre que seule une dizaine de composés parmi les 31 COV précurseurs de l’ozone sont notablement présents dans l’air de l’agglomération lyonnaise :

15

10

5

Concentrations (enppb) 0 LYON 3 et 6

Ethane LYON 7 butane Octane - - Butane pentane - - ène Hexane Octane

Heptane VENISSIEUX n - Iso - - - Iso 1 Pentane n n n - - Propane Iso Butène n ène -

- SAINT-FONS Pentène 2 methyl methyl Pentane) But 1 - Hexène - - Ethylène - 2 - Isoprène 1,3 Butadiène 1,3 FEYZIN butène PIERRE-BENITE Propène - Cis FONS Pentène BENITE 2 - Pent - Cis - - 2 -

VERNAISON VERNAISON Acétylène Acétylène (Ethyne) Benzène 7 LYON SAINT VENISSIEUX Hexane ( 2 ( Hexane xylène o PIERRE Trans - Toluène FEYZIN i LYON 3 et36 LYON Trans xylène m+p Ethylbenzène 1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3

Alcanes TrimethylBenzène 1,2,4 1,3,5 TrimethylBenzène 1,3,5

Alcènes/Alcynes

Aromatiques

Figure 22 : Concentrations moyennes des 31 COV mesurés en air ambiant sur l’agglomération lyonnaise entre 2006 et 2008

 Plusieurs Alcanes : Ethane, Iso-Butane, Iso-Pentane, n-Butane, Propane A noter au passage que beaucoup d’Alcanes sont inodores ou avec des seuils olfactifs très élevés.  Quelques Alcènes/Alcynes : Acétylène, Ethylène, Propène  Et quelques COV Aromatiques : Benzène, Toluène, Xylènes Avec notamment, sur le site de Lyon 7 (Gerland), des moyennes en Xylènes et en Ethylbenzène qui ressortent légèrement par rapport aux autres sites. A noter que ces polluants peuvent être source de gêne olfactive à des concentrations moindres car ils possèdent des seuils olfactifs généralement plus bas (d’où le nom de composés « Aromatiques »)

29

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Concernant les COV chlorés, la quantité mesurée est très faible par rapport aux familles précédentes (moyennes ne dépassant pas 2 ppb).

Néanmoins, il est possible de noter que le site de Lyon 7 (Gerland) se démarque encore, avec des niveaux très légèrement supérieurs aux autres sites, pour trois ou quatre composés chlorés : 1.4 Dichlorobenzène, 1.1.1 Trichloroéthane, 1.2 Dichloroéthane et Trichloroéthylène.

Il faut également rappeler que tous les COV chlorés n’ont pas été mesurés. En effet, une étude 5 avec des mesures sur la zone du sud lyonnais a notamment montré que d’autres composés chlorés peuvent être présents sur la zone (chlorométhane, dichlorométhane, chlorure de vinyle monomère,…), avec des concentrations moyennes variant autour de 2 ppb et pouvant atteindre jusqu’à 15 ppb (pour le dichlorométhane).

5

4

3

2

Concentrations(en ppb) 1

0 LYON 3 et 6 LYON 7 VENISSIEUX FEYZIN SAINT-FONS BENITE - FONS - VERNAISON PIERRE-BENITE SAINT PIERRE LYON 7 LYON

VENISSIEUX VERNAISON 1.1 Dichloroéthane 1.1 1,4 Dichlorobenzène 1,4

1.1.1Trichloroéthane FEYZIN LYON 3et6 LYON Chlorobenzène 1.2 Dichloroéthane 1.2 1.1.2 Trichloroéthane 1.1.2 1.2 Dichloroéthylène 1.2 Tétrachloroéthylène Trichloroéthylene Chlorés Tétrachlorométhane

Figure 23 : Concentrations moyennes des COV chlorés mesurés en air ambiant sur l’agglomération lyonnaise entre 2006 et 2008

5 Voir le rapport de l’étude « Air et Santé : 3 zone à la loupe », disponible sur www.atmo-rhonealpes.org

30

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Les maxima mesurés sur 24h à Feyzin sont supérieurs à ceux mesurés sur les autres sites (exemple de comparaison avec Lyon 7 ci-dessous), mais restent nettement inférieurs aux seuils olfactifs. Seule exception : les Xylènes qui présentent des niveaux plus élevés sur Lyon 7 et proches du seuil olfactif (cercle rouge). FEYZIN 100000000,0 MOYENNES MAX 10000000,0 Limite olfactive 1000000,0 100000,0 10000,0 1000,0 100,0 10,0 (échelleLOG) 1,0 Concentration en ppb enConcentration 0,1 0,0

LYON 7 100000000,0 Moyenne MAX 10000000,0 Limite olfactive 1000000,0 100000,0 10000,0 1000,0 100,0 10,0 (échelleLOG) 1,0

Concentration enppb Concentration 0,1 0,0 ène ène - - 1 1 - - butène butane Butane Butène - Ethane Octane Octane - Hexène - Hexane - - - Pentène Tol uène pentane oxylène - Pentane Pentène 2 Heptane Isoprène Propène Propane Ethyl ène - Benzène - - 2 - n - n - n But - 2 2 n n Iso - Iso Pent - m+pxylène Iso Cis Ethylbenzène 1,3Butadiène Cis Trans Trans Acétylène(Ethyne) 1,2,3TrimethylBenzène 1,2,4TrimethylBenzène 1,3,5TrimethylBenzène

Alcanes Alcènes/Alcynes Aromatiques

Figure 24 : Valeurs maximales observés sur 24 heures

NB : la ligne bleue sert uniquement de repère pour les concentrations qui dépassent 100 ppb. 31

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

ExisteExiste----tttt----ilil une corrélation entre signalements d’odeurs et cconcentrationsoncentrations de COV ???

Les graphes suivants présentent l’évolution des moyennes des COV précurseurs de l’ozone (en ppb) en fonction du nombre croissant de signalements d’odeurs (total journalier, tous types d’odeurs confondus, regroupé en 4 classes), pour les prélèvements réalisés sur Feyzin (site référence avec des mesures en continu), puis sur les 3 lieux retenus dans le cadre de RESPIRALYON:FEYZIN

20

Moyennes 15 par classe (en ppb) 10

5

0 Ethane butane Octane - - Butane pentane - ène - Hexane Octane Heptane - n Iso - - - Iso 1 Pentane n n n - - Propane Iso

Butène Nb de ène n - - Pentène 2 1 But Hexène - - -

Ethylène signalements 2 Isoprène - butène 1,3 Butadiène 1,3 - Propène Cis Pentène 2 Pent - - Cis 2 -

Benzène plus de 5 Acétylène Acétylène (Ethyne) o xylène o Toluène Trans 2 à 5 m+p xylène m+p Trans Ethylbenzène Alcanes 1 ou 2

1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3 0 1,2,4 TrimethylBenzène 1,2,4 Alcènes/Alcynes TrimethylBenzène 1,3,5

Aromatiques

Figure 25 : Evolution des concentrations moyennes de COV sur le site de Feyzin

32

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

LYON 3 et 6 LYON 7

20 20

Moyennes 15 Moyennes 15 par classe par classe (en ppb) 10 (en ppb) 10

5 5

0 0 Ethane Ethane butane butane Octane Octane - - - - Butane Butane pentane pentane - - ène ène - - Hexane Hexane Octane Octane Heptane - Heptane - n n Iso - Iso - - - - - Iso Iso 1 1 Pentane Pentane n n n n n - n - - Propane - Propane Iso Iso ène Butène ène Butène Nb de Nb de n n - - - - Pentène Pentène 1 2 1 2 But But - Hexène - Hexène - - - - Ethylène Ethylène signalements signalements 2 2 Isoprène Isoprène - - butène butène 1,3 Butadiène 1,3 Butadiène 1,3 Propène - Propène - Cis Cis 2 Pentène 2 Pentène Pent - Pent - - - Cis Cis 2 2 - -

Benzène plus de 5 Benzène plus de 5 Acétylène (Ethyne) Acétylène (Ethyne) o xylène o o xylène o Trans Toluène 2 à 5 Trans Toluène 2 à 5 m+p xylène m+p xylène m+p Trans Trans Ethylbenzène Ethylbenzène Alcanes 1 ou 2 Alcanes 1 ou 2

1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3 0 TrimethylBenzène 1,2,3 0 1,2,4TrimethylBenzène 1,2,4TrimethylBenzène Alcènes/Alcynes 1,3,5TrimethylBenzène Alcènes/Alcynes 1,3,5TrimethylBenzène

Aromatiques Aromatiques

VENISSIEUX L’ensemble de ces graphes montre que l’augmentation du nombre de signalements d’odeurs est a priori corrélée avec l’augmentation globale des 20 COV dans l’air ambiant, mais pas forcément pour tous les composés et avec Moyennes 15 par classe une hausse des concentrations relativement modérée. (en ppb) 10 5 Sur Feyzin (où les nombre de jours de mesures est le plus important et le plus 0 homogène par classe), entre les jours sans signalement d’odeur et les jours où il

Ethane y a plus de 5 signalements, les concentrations moyennes passent au maximum butane Octane - - Butane pentane - ène - Hexane Octane Heptane - n Iso - - - Iso 1 Pentane n

n du simple au double. Par ailleurs, les composés qui présentent les plus n - - Propane Iso

Butène ène Nb de n - - Pentène 2 1 But - Hexène - -

Ethylène signalements 2

Isoprène importantes hausses ne sont pas des composés vraiment odorants (propane, - butène 1,3 Butadiène 1,3 Propène - Cis 2 Pentène Pent - - Cis 2 -

Benzène plus de 5 n-Butane, propène - voir les rappels utiles sur les COV). Acétylène (Ethyne) o xylène o Trans Toluène 2 à 5 m+p xylène m+p Trans

Ethylbenzène Alcanes 1 ou 2 L’analyse sur les autres sites montre que des moyennes élevées peuvent être

1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3 0 1,2,4TrimethylBenzène Alcènes/Alcynes 1,3,5TrimethylBenzène également mesurées lorsqu’il n’y a pas signalement d’odeur, mais ceci peut être

Aromatiques dû au manque de représentativité de l’échantillonnage (trop de peu de jours de mesure).

33

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

La même analyse sur les composés chlorés mène à la même conclusion que précédemment (exemple ci-dessous du site de Lyon 7, sur lequel les concentrations moyennes étaient les plus élevées). LYON 7 Moyennes par classe (en ppb) 5 4 3 2 1 0

Nb de signalements

plus de 5 1,4 Dichlorobenzène 1,4 Dichloroéthane 1.1

1.1.1Trichloroéthane 2 à 5 Chlorobenzène 1.2 Dichloroéthane 1.2 1.1.2 Trichloroéthane 1.1.2

1.2 Dichloroéthylène 1.2 1 ou 2 Tétrachloroéthylène

Trichloroéthylene 0 Chlorés Tétrachlorométhane

Figure 26 : Evolution des concentrations moyennes de COV sur le site de Lyon7

ExisteExiste----tttt----ilil une signature particulière des COV en fonction dd’un’un type d’odeur ?

Deux odeurs parmi celles principalement citées sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise ont été étudiées sur le même principe que l’analyse précédente : « gaz d’échappement » et « chimie ».

Les graphes suivants présentent les résultats pour l’odeur de gaz d’échappement, avec les moyennes de COV mesurées les jours sans aucun signalement d’odeurs, comparée à celles des jours avec au moins un signalement (ce découpage a été choisi pour avoir un nombre suffisant de mesures pour chaque classe, afin de pouvoir réellement comparer les moyennes entre elles).

34

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

FEYZIN

20 15 10 5

Moyenne(en ppb) 0 Ethane butane Octane - Nb de signalements - Butane ène pentane - - Hexane - Octane Heptane - n - 1 d'odeur Iso - Pentane - Iso n ène n - Propane Butène n - Iso - n 1

Pentène "Gaz d'échappement" 2 Hexène - - But - Ethylène 2 butène Isoprène - - Propène Pentène 1,3 Butadiène 1,3 2 Cis - - Pent 2 Cis - Benzène o xylène o Toluène 0 >= 1 Acétylène Acétylène (Ethyne) Trans m+p xylène m+p Ethylbenzène Trans

Alcanes 1,2,3TrimethylBenzène 1,2,4 TrimethylBenzène 1,2,4 1,3,5TrimethylBenzène Alcènes/Alcynes

Aromatiques

Figure 27 : Evolution des concentrations moyennes de COV en fonction de l’odeur de gaz d’échappement sur le site de Feyzin

Aucune différence n’est réellement notable pour aucun COV précurseur de l’ozone, ni sur le site de Feyzin (pourtant à proximité de la raffinerie et de l’autoroute), ni sur les communes de Vénissieux ou Lyon 7 (cf. graphes page suivante), où les signalements d’odeurs sont parmi les plus importants. A noter même que pour les Xylènes sur le site Lyon 7, les niveaux les plus élevés sont observés les jours sans aucun signalement de l’odeur de gaz d’échappement.

Concernant la dizaine de composés chlorés mesurés, qui ne sont pas a priori présents dans les gaz d’échappement, les niveaux sont légèrement plus élevés sur le site de Lyon 7 pour deux ou trois composés (cf. graphes page suivante). Cependant, il ne faut pas oublier que la plupart du temps, il y a plusieurs types d’odeurs signalées par jour.

35

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Vénissieux LYON 7

20 20

15 15 10 10 5 5 Moyenne (en ppb) Moyenne (en ppb) 0 0 Ethane Ethane butane butane Octane Octane - - Nb de signalements Nb de signalements - Butane - Butane ène ène pentane pentane - - - - Hexane Hexane - - Octane Octane Heptane - Heptane - n n - 1 d'odeur - 1 d'odeur Iso - Iso - Pentane Pentane - - Iso n Iso n ène ène n - Propane n - Propane Butène Butène n n - - Iso - Iso - n n

Pentène 1 "Gaz d'échappement" Pentène 1 "Gaz d'échappement" 2 Hexène 2 Hexène - - - - But But - - Ethylène Ethylène butène 2 butène 2 Isoprène Isoprène - - - - Propène Propène Pentène Pentène 2 Butadiène 1,3 2 1,3 Butadiène 1,3 Cis Cis - - - - Pent Pent Cis 2 Cis 2 - Benzène - Benzène o xylène o xylène o Toluène 0 >= 1 Toluène 0 >= 1 Acétylène Acétylène (Ethyne) Acétylène (Ethyne) Trans Trans m+p xylène m+p xylène m+p Ethylbenzène Ethylbenzène Trans Trans

Alcanes Alcanes 1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3 1,2,4 TrimethylBenzène 1,2,4 TrimethylBenzène 1,2,4 1,3,5 TrimethylBenzène 1,3,5 TrimethylBenzène 1,3,5 Alcènes/Alcynes Alcènes/Alcynes

Aromatiques Aromatiques

Vénissieux LYON 7

3 3

2 2

1 1 Moyenne (en ppb) Moyenne (en ppb) 0 0

Nb de signalements Nb de signalements d'odeur d'odeur "Gaz d'échappement" "Gaz d'échappement"

0 >= 1 0 >= 1 1.1 Dichloroéthane 1.1 1.1 Dichloroéthane 1.1 1,4 Dichlorobenzène 1,4 1,4Dichlorobenzène Chlorobenzène Chlorobenzène 1.1.1Trichloroéthane 1.1.1Trichloroéthane 1.2 Dichloroéthane 1.2 1.2 Dichloroéthane 1.2 1.1.2 Trichloroéthane 1.1.2 1.1.2 Trichloroéthane 1.1.2 1.2 Dichloroéthylène 1.2 1.2 Dichloroéthylène 1.2 Tétrachloroéthylène Tétrachloroéthylène Trichloroéthylene Trichloroéthylene Tétrachlorométhane Tétrachlorométha ne Chlorés Chlorés

36

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Les résultats pour les signalements d’odeurs de type « chimie » sont équivalents et n’apportent pas plus de renseignements.

Conclusion : le fait de connaitre les COV responsables d’une odeur particulière s’avère donc être un exercice très difficile, du fait notamment du nombre limité de prélèvements réalisés et du caractère non spécifique des composés analysés par rapport aux odeurs étudiées.

YYY-Y---aaaa----tttt----ilil plus de dépassement de valeurs réglementaires leless jours où les signalements d’odeurs sont nombreux ?

Les graphiques suivants présentent, pour différents niveaux de concentrations de Benzène, le nombre de jours concernés (en %) par rapport au nombre total de valeurs mesurées sur chaque commune entre 2006 et 2008.

Rappel : le Benzène possède un objectif de qualité de l’air fixé à 2 µg.m -3 et une valeur limite à respecter en 2010 de 5 µg.m -3 (en moyenne annuelle). Attention : les valeurs des concentrations sont ici présentées en µg.m -3...

LYON 3 et 6

LYON 7 Concentrations de Benzène (en µg.m -3) VENISSIEUX 0-2 SAINT-FONS 2-5

PIERRE-BENITE >5

VERNAISON

FEYZIN

0% 25% 50% 75% 100%

Figure 28 : Répartition temporelle des niveaux de benzène (en % par rapport au nombre total de jours de mesures, par communes)

Sur la période 2006-2008, ce graphe montre que sur une large partie de l’agglomération lyonnaise, Vénissieux, Pierre-Bénite et Vernaison, les concentrations en Benzène ont été en moyenne inférieures à l’objectif de qualité de l’air (2 µg.m -3) environ 75% du temps et supérieures à la valeur limite (5 µg.m -3) sur moins de 5% du temps. Sur Saint-Fons et Feyzin, les valeurs mesurées ont été en moyenne inférieures à l’objectif de qualité de l’air (2 µg.m -3) pour moins de 50% de temps et supérieures à la valeur limite (5 µg.m -3) environ 25% du temps.

Les 2 graphes suivants présentent la différence de cette répartition temporelle des niveaux de Benzène en % par rapport au nombre total de jours de mesures, d’abord pour les journées avec 0 à 2 signalements d’odeurs, puis pour les jours avec plus de 2 signalements d'odeurs. (NB : la classe « sans aucun signalement » seule ne contenait pas assez de mesures pour conclure sur les statistiques).

37

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

LYON 3 et 6

LYON 7 Concentrations de Benzène (en µg.m -3) VENISSIEUX 0-2 SAINT-FONS 2-5

PIERRE-BENITE >5

VERNAISON

FEYZIN

0% 25% 50% 75% 100% Figure 29 : Répartition temporelle des niveaux de benzène (en % par rapport au nombre total de jours de mesures avec 0 à 2 signalements d’odeur)

LYON 3 et 6

LYON 7 Concentrations de Benzène (en µg.m -3) VENISSIEUX 0-2 SAINT-FONS 2-5

PIERRE-BENITE > 5

VERNAISON

FEYZIN

0% 25% 50% 75% 100%

Figure 30 : Répartition temporelle des niveaux de benzène (en % par rapport au nombre total de jours de mesures avec plus de 2 signalements d’odeur)

Ceci tend à montrer que les niveaux de Benzène sont effectivement plus élevés les jours où le nombre de signalements d’odeurs est plus important.

Il faut tenir compte du fait que les mesures sur la plupart des communes ne sont pas continues sur l’année et que ces statistiques portent sur un nombre limité de mesures (au minimum 12 prélèvements par an).

38

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Les graphes suivants présentent la même analyse pour les niveaux de 1,3 Butadiène (dont l’objectif de qualité de l’air au Royaume-Uni en moyenne annuelle est fixé à 2,25 µg.m -3)

LYON 3 et 6

LYON 7 Concentrations de 1,3 Butadiène (en µg.m -3) VENISSIEUX 0-2,25 SAINT-FONS > 2,25

PIERRE-BENITE

VERNAISON

FEYZIN

0% 25% 50% 75% 100%

Figure 31 : Répartition temporelle des niveaux de 1.3 Butadiène (en% par rapport au nombre totale de jours de mesures avec 0 à 2 signalements odeur)

LYON 3 et 6

LYON 7 Concentrations de 1,3 Butadiène (en µg.m -3) VENISSIEUX 0-2,25 SAINT-FONS > 2,25

PIERRE-BENITE

VERNAISON

FEYZIN

0% 25% 50% 75% 100%

Figure 32 : Répartition temporelle des niveaux de 1.3 Butadiène (en% par rapport au nombre totale de jours de mesures avec plus de 2 signalements odeur)

Ceci montre que la tendance observée pour le Benzène n’est pas forcément constatée pour tous les COV. Les mesures sur Vernaison, par exemple, indiquent que les niveaux de 1,3 Butadiène ne sont pas forcément corrélés avec l’augmentation du nombre de signalements d’odeurs.

Le dernier graphe présenté montre l’évolution des concentrations mesurées sur le site de Feyzin (moyennes journalières en µg.m -3) pendant un « épisode d’odeurs » : 5 jours en janvier 2006, avec un maximum de 27 signalements le 20/01 (les valeurs mesurées ce jour là sont en vert) :

39

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

35 Date - Nb de signalements 30 18/1/06 0:00 - 4 25 19/1/06 0:00 - 13 -3 20 20/1/06 0:00 - 27 15 21/1/06 0:00 - 8 en µg.m en 10 22/1/06 0:00 - 0 5 Concentration des COV 0 ène ène - - 1 1 - - Butène Ethane butane Octane butène Butane Octane Hexane Hexène ------pentane Pentène Pentène Toluène - Pentane Benzène xylène o Heptane Propane Propène Ethylène - Isoprène - 2 - - 2 n - n n But - - 2 2 n n - Iso Iso Pent - m+p xylène m+p Iso Cis Ethylbenzène 1,3 Butadiène 1,3 Cis Trans Trans Acétylène Acétylène (Ethyne) 1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,3 TrimethylBenzène 1,2,4 TrimethylBenzène 1,3,5

Alcanes Alcènes/Alcynes Aromatiques Figure 33 : Moyennes journalières a Feyzin

Le jour où le nombre de signalement d’odeurs est maximum (le 20 janvier) présente des valeurs maximales, par rapport aux autres jours, pour très peu de composés (essentiellement aromatiques : Xylènes et Toluène). Pour les autres COV (Ethylène, Propane), des valeurs nettement plus élevées ont même été enregistrées un jour où il n’y a eu aucun signalement d’odeur (le 22 janvier). Ce graphe montre bien que les valeurs mesurées, sur une journée et sur un site, ne sont pas forcément représentatives de la gêne olfactive ressentie par l’ensemble des habitants du Grand Lyon.

Conclusions

Cette analyse des mesures COV et des signalements d’odeurs a montré que :

 L’augmentation du nombre de signalements d’odeurs est a priori corrélée avec l’augmentation globale des COV dans l’air ambiant, mais avec une hausse des concentrations modérée.  Connaitre les COV responsables d’une odeur particulière est un exercice très difficile, du fait du nombre limité de prélèvements réalisés et du caractère non spécifique des composés analysés par rapport aux odeurs étudiées. En effet, les COV mesurés qui présentent les plus importantes hausses ne sont pas forcément des composés odorants.  Si les prélèvements réalisés sont a priori suffisants d’un point de vue métrologique pour être représentatifs d’une moyenne annuelle, ils sont trop peu nombreux pour étudier les variations des niveaux en fonction des signalements d’odeurs.  Les valeurs mesurées, sur une journée et sur un site, ne sont pas forcément représentatives de la gêne olfactive ressentie par l’ensemble des habitants du Grand-Lyon.

LLLesLes prélèvements de COV réalisés avec des canisters ne sont pas totalement appropriés à l’identification des composés (et sources) à l’origine d’odeurs. Pour l’évaluation des nuisances olfactives, des mmodesodes de prélèvements alternatifs doiventdoivent être trouvtrouvésés (cf. notamment annexe : collaboration avec l’école de Mine de Douai)Douai)..

40

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

2009 : vers plus de réactivité

Après une phase d’état des lieux des odeurs de l’agglomération lyonnaise et une opération pilote destinée à mettre en fiole les signatures olfactives de quelques établissements industriels, RESPIRALYON a souhaité évoluer vers un dispositif plus réactif.

Figure 34 : Logigramme

Mise en place d’une plateforme téléphonique ododeureur

…pour des informations en temps réel

Avec la saisie par Internet, les gestionnaires du dispositif prennent connaissance des odeurs quasiment en temps réel. En revanche, les informations transmises par courrier imposent des délais (délai postal, traitement de lecture automatique de document, insertion dans la base de données) qui ne permettent pas à RESPIRALYON de réagir rapidement en cas de pic d'odeurs sur l'agglomération.

La mise en place d'une plateforme téléphonique accessible depuis le n° vert 0 800 800 709 (gratuit) permet à toute la population de signaler une odeur gênante en temps réel depuis avril 2009. Ainsi, RESPIRALYON peut constater un pic d'odeur, informer rapidement les industriels ou effectuer des prélèvements sur le terrain.

Outre un système "zéro papier", la carte du jour disponible sur le site www.respiralyon.org est un outil d'alerte en cas d'épisode d'odeur.

41

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

La plateforme téléphonique choisie par RESPIRALYON est basée à Lyon. Elle est chargée de gérer les appels en provenance du réseau de nez et des habitants 24h sur 24h, de saisir les observations d’odeurs en direct, de renvoyer certains appels vers les services concernés (Respiralyon, préfecture, pompiers, Grand Lyon, ...).

Les premiers enseignements de la mise en serviservicece du 0 800 800 709 ………

Depuis son ouverture au public et jusqu’à fin novembre 2009, la plateforme a enregistré 148 appels, soit 36% des signalements de la période avril-novembre. Les signalements enregistrés sur cette période sont trois fois plus nombreux que l’année précédente, avec une élévation très nette en avril, au moment de la conférence de presse qui a officialisé le lancement de l’ouverture de ce service au public.

En 2009, 7 journées ont connu plus de 5 signalements, en avril, mai, juillet et septembre, le décompte est de 35 jours avec 3 signalements ou plus. Sur ces 35 jours, 17 ont enregistré des signalements de même caractéristique, notamment « chimie » (7 jours) et « brûlé » (6 jours).

Si globalement l’odeur de « chimie » reste majoritaire au regard des signalements en 2009 (environ ¼ des signalements), les odeurs ayant une origine probable proche du domicile sont en recrudescence. Ainsi, les odeurs d’égouts représentent 11% des signalements en 2009 (contre 5% sur la période 2006-2008). L’odeur de « brûlé » est également très citée depuis l’ouverture du numéro vert. Les sources d’une telle odeur étant multiples, RESPIRALYON envisage de redéfinir les qualificatifs à la disposition des habitants, afin de disposer de témoignages plus précis…

PartPartenariatenariat avec les industriels

RESPIRALYON a souhaité renforcer son partenariat avec les industriels. Cette action repose sur un échange d’informations :

• RESPIRALYON avertit les industriels potentiellement à l’origine des odeurs dès lors qu’un épisode odorant est enregistré

• Dans le cadre d’une charte, les industriels partenaires de l'opération se sont engagées sur différentes actions, telles que la prise en compte des informations transmises par RESPIRALYON, la recherche des dysfonctionnements éventuels en cas d'épisode d'odeur, la définition des odeurs caractéristiques du site en vue de les ajouter à la mallette de l'opération pilote ou encore l'élaboration d'un plan de réduction des odeurs.

Intervention sur le terrain en cas d’épisode d’odeur

En cas de problème d'odeur clairement identifié sur l’agglomération lyonnaise, RESPIRALYON peut se rendre sur place pour effectuer un prélèvement par canister et “humer” l'air pour comparer l'odeur ressentie avec celles de la mallette de l'opération pilote de sensibilisation aux odeurs locales.

Cette démarche comporte cependant des limites puisqu’elle suppose que RESPIRALYON soit informé de la présence d’odeur, se déplace immédiatement sur les lieux pour effectuer un prélèvement avant que l’odeur ait disparue. De plus, il faut préciser que les composés soufrés sont difficilement piégés, des recherches sont toujours en cours pour trouver le type de prélèvement le plus adéquat pour ces molécules.

42

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

CONCLUSION

L’exploitation des « informations odeurs » recueillis par le dispositif RESPIRALYON montre que, tout comme en 2004-2005, les communes de Vénissieux et Lyon 8 ème sont en tête des communes qui enregistrent le plus de signalement d’odeur. L’odeur « chimie » représente 23 % de la totalité des odeurs recensées dans le cadre du dispositif RESPIRALYON entre 2006 et 2008. Cette odeur serait la nuisance olfactive prépondérante ressentie sur l’agglomération lyonnaise suivie de l’odeur de « gaz d’échappement » (16%) et des odeurs « essence/hydrocarbures » (11%) et « brûlé » (11%).

Pour affiner ce ressenti, certains Nez volontaires ont été sensibilisés aux odeurs d’une mallette pédagogique comportant des fioles représentatives des odeurs de deux industries du sud lyonnais, Rhodia Opérations à Saint-Fons et Total (raffinerie de Feyzin). Dans le cadre de cette opération pilote, les Nez devaient citer le numéro de la fiole correspondant à la gêne olfactive ressentie et consigner l’odeur qu’ils auraient caractérisée avant le lancement de cette opération pilote. Si le profil des odeurs se rapportant aux fioles utilisées pour désigner la signature olfactive de la raffinerie Total est partagé (principalement « essence », « hydrocarbures », « gaz d’échappements »), les cinq fioles contenues dans la mallette pour définir la signature olfactive du site de Rhodia Opérations à Saint-Fons étaient essentiellement désignées comme odeur de chimie avant l’opération de sensibilisation des Nez.

Pour palier à la démotivation des nez du dispositif mis en évidence par les résultats présentés dans ce rapport, RESPIRALYON a développé, en 2008, une plateforme téléphonique afin d’alléger le système de consignation des odeurs. Cette plateforme a été ouverte à l’ensemble de la population en avril 2009. Une forte recrudescence des signalements a été constatée dans les mois suivants, suite à l’écho qu’en ont fait les medias. Mais les signalements se sont progressivement érodés au cours de l’année, illustrant la nécessité de communiquer régulièrement sur ce sujet.

L’exploitation des mesures de composés organiques volatils (COV) réalisées entre 2006 et 2008 a montré qu’il est très difficile de connaitre les substances responsables d’une odeur particulière, du fait notamment du nombre limité de prélèvements réalisés et de composés « odorants » analysés. S’il est évident que les COV doivent continuer de faire l’objet d’une surveillance continue sur l’agglomération lyonnaise, et notamment sur la zone du sud lyonnais, compte tenu du caractère toxique de certains d’entre eux et de leur potentiel de formation d’ozone, il conviendra de trouver des alternatives à la méthode de prélèvement actuelle (canisters), facile à mettre en œuvre mais inadaptée au piégeage de certains composés odorants. Des travaux sont actuellement menés en ce sens, en collaboration avec l'École des Mines de Douai.

En 2009, RESPIRALYON a commencé à évoluer vers un dispositif plus réactif, avec l’ouverture au public d’une plateforme téléphonique d’enregistrement des signalements, l’établissement d’un partenariat étroit avec des industriels impliqués, et la création d’une cellule d’intervention sur le terrain en cas d’épisode d’odeur important.

Le dispositif continuera son adaptation en 2010, en étoffant la « mallette odeurs » (intégration des signatures olfactives de Carbone Savoie et MSE), et en quantifiant l’intensité d’odeurs de l’agglomération grâce à un olfactomètre de terrain. Le site www.respiralyon.org devrait également connaître des changements, afin de faciliter l’exploitation des signalements d’odeurs et la parution d’informations régulières quant à la situation olfactive de l’agglomération.

43

RESPIRALYON ––– Situation printemps 2010

Annexe --- Le point sur les travaux de l’Ecole des Mines de DoDouaiuai Elaboration d’une méthode d’échantillonnage des COV odorants – Ecole des Mines de Douai – Département Chimie et Environnement – Nadine Locoge / Estelle Turpin / Alexandre Thomas - Rapport final – Septembre 2008 - Convention ADEME n° 0562C0076

Prélèvements et analyse sur 3 sites lyonnais (de juillet à décembre 2005)

L'École des Mines de Douai (EMD) a mené un projet dont le but était de développer une méthode d'échantillonnage sur le terrain et d'analyse physico-chimique en laboratoire d'un prélèvement gazeux odorant.

Suite à une étude bibliographique, l'EMD a identifié cinq méthodes de prélèvement et trois méthodes d'analyse possibles.

Les cinq méthodes de prélèvement sont : - Sacs Tedlar ® - Canisters - Cartouches adsorbantes - SPME (Solid Phase Micro-Extraction) - Snifprobe (piège capillaire)

Les trois méthodes d'analyse sont : - Olfactométrie - Nez électroniques - Méthodes physico-chimiques (HPLC, GC, etc...)

L'EMD a choisi de développer une méthode avec des prélèvements par canisters et des analyses physico-chimiques par chromatographie gazeuse (GC). Cette méthode doit permettre d'analyser tant qualitativement que quantitativement les différentes familles de composés odorants.

La méthode analytique mise au point permet d'analyser et de quantifier une vingtaine de composés odorants différents, avec des limites de détection inférieures au seuil olfactif. L'étalonnage est en revanche un peu complexe à mettre en œuvre.

En revanche, l'échantillonnage et la conservation des soufrés de type mercaptans et des cétones en canister sont vraiment problématiques lors d'un prélèvement dans une humidité relative supérieure à 20 %. Les résultats obtenus par l'EMD sur des prélèvements de ce type indiquent que l'utilisation de canisters pour ces composés est à exclure.

Une étude complémentaire a porté sur l'échantillonnage par pompage sur cartouche remplie d'adsorbants. Sept mercaptans ont été étudiés et les résultats obtenus pour cinq d'entre eux (propane thiol, butane thiol, pentane thiol, diméthylsulfure) montrent qu'il est possible de les prélever par ce moyen.

44