Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Etude de l’approvisionnement en eau potable de la commune de Viels-Maisons

Sophie DEBAUDRINGHIEN & Honorine ROCHE & Mélanie PERIE

Projet étudiant AgroParisTech Ressource en eau et milieux aquatiques : diagnostic et proposition d’action

22 Mai 2015

i Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer notre gratitude et nos remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet.

Nous remercions en premier lieu, les acteurs locaux qui nous ont accueillies et qui nous ont aidées durant toute la durée de ce projet :

M. LETENDRE, Maire de la commune de Viels-Maisons M. ALBY, Adjoint au maire de la commune de Viels-Maisons M. BARJAVEL, Animateur du Contrat Global sur l’Eau de la Communauté de commune de Charly-sur- Marne M. CARRE, Syndicat de Rebais M. MARGINIER, USESA M. SARRAZIN, Chambre d’agriculture de l’ M. PAPIN, Coopérative Acolyance M. DESTREZ, Agence Régionale de Santé (ARS) Mme. BAUDELIN, Agence de l’eau Seine Normandie M. NOLLET, Direction Départementale du Territoire (DDT) M. LEMOINE, Agriculteur de la commune de Viels-Maisons M. BOYER, Plombier de la commune de Viels-Maisons Mme. COLON, Ingénieur à l’UFR Economie industrielle, management public, innovation

Nous tenons à remercier également notre enseignant tuteur M. Philippe MARTIN de l’école AgroParisTech pour nous avoir encadrées, guidées et conseillées tous au long de ce projet.

Enfin, nous remercions toute l’équipe pédagogique d’AgroParisTech pour leur investissement lors de ce projet.

i Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ______i TABLE DES MATIERES______ii GLOSSAIRE ______iii INTRODUCTION ______1 Première partie : Diagnostic de la situation actuelle de la commune de Viels-Maisons______3 1. Situation de l’approvisionnement en eau potable de Viels-Maisons______3 1.1. Etude du point de vue quantitatif ______6 1.2. Etude du point de vue qualitatif sur l’eau brute et l’eau distribuée ______7 1.2.1 La concentration en nitrates ______7 1.2.2. La concentration en atrazine et déséthyl-atrazine ______9 1.2.3 La turbidité ______10 1.2.4 Le pH______11 1.2.5 Conclusion______12 2. La pression agricole ______12 Deuxième partie : Présentation des différents scénarios ______15 1. Rester en régie : Garder les deux captages ______18 1.1.1. Déclaration d’utilité publique______18 1.1.2. Aire d’alimentation de captage ______21 1.1.2.1. Définition ______21 1.1.2.2 Pratiques agricoles______22 1.1.3. Rendement réseau ______24 1.1.4. Démarche « 0 phyto »______24 1.1.5. Conclusion______26 1.1. Les traitements possibles______26 1.2.1. Traitement des nitrates ______26 1.2.2. Traitement des pesticides ______27 1.2.3. Traitement de la turbidité______27 1.2.4. Traitement de l’acidité______27 1.2.5. Bilan sur les traitements ______27 2. Adhésion à un Syndicat ______28 2.1. Adhésion à l’USESA ______28 2.1.1. Conditions d’adhésion et réalisation ______28 2.1.2. Les captages : Maintien/Fermeture/ Stand-by ______29 2.2. Adhésion au Syndicat Rebais ______29 2.2.1. Conditions d’adhésion et réalisation ______29 2.2.2. Les captages : Maintien/Fermeture/ Stand-by ______30 Troisième partie : Discussion : Avantage et Inconvénients ______31 1. Etude de l’impact sur le prix de l’eau des différents scénarios______31 1.1. Comparaison entre le syndicat USESA et Rebais______31 1.2. Entre un investissement pour rester en régie et une adhésion à l’USESA ______32 2. Etude comparative des différents scénarios______33 3. La loi NOTRe ______35 CONCLUSION______36 BIBLIOGRAPHIE______37 TABLE DES FIGURES______39 ANNEXES______41

ii Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

GLOSSAIRE

Syndicat de Rebais : Syndicat d’eau regroupant et alimentant en eau potable 61 communes principalement en Seine et Marne.

USESA : Union des Syndicat du Sud de l’Aisne, regroupant et alimentant en eau potable 107 communes.

Atrazine : Herbicide de synthèse de la famille des triazines, notamment utilisé sur les cultures de maïs en . Son utilisation est interdite depuis septembre 2003. (http://www.ineris.fr/rsde/fiches/fiche_atrazine_v2.pdf )

Déséthyl-atrazine : Il s’agit d’un composé dérivé de l’atrazine, qui se forme lors de la décomposition de cette dernière. Cette molécule peut persister de nombreuses années dans les feuillets d’argiles. (http://www.ineris.fr/rsde/fiches/fiche_atrazine_v2.pdf )

Turbidité : Elle désigne la teneur de l’eau en particules suspendues. Elle est causée par des particules organiques (végétales ou animales) et par des particules inorganiques tels que les argiles, les limons par exemple.

Raviner : lorsque l’eau creuse des sillons profonds dans le sol.

Pollution diffuse : « Pollution dont la ou les origines peuvent être généralement connues mais pour lesquelles il est impossible de repérer géographiquement des rejets dans les milieux aquatiques et les formations aquifères » (Eaux France, 2014).

Pollution ponctuelle : Par opposition à une pollution diffuse est donc « une pollution dont l'origine peut être localisée géographiquement de façon précise » (Eaux France, 2014).

SIG : Système d’Information Géographique. Système d’Information Géographique. C’est un système permettant une représentation géographique de données sous forme de cartes par exemple. Les données ont donc deux composantes : une composante graphique et une composante attributaire (sous forme de tableau). Toute notre étude a été faite avec le logiciel de SIG Arc Gis®.

SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau. Il s’agit d’un instrument de planification qui fixe pour chaque bassin hydrogéographique les orientations pour une bonne gestion de l’eau. (http://www.oreau.eu/glossaire.asp?defId=25&lookfor=&search=S )

DUP : Déclaration d’Utilité Publique. Ici, arrêté préfectoral finalisant la procédure de délimitation des périmètres de protection. On associe à la DUP les servitudes auxquelles sont notamment soumis les agriculteurs exploitant des parcelles ou ayant leurs bâtiments d’exploitation au sein des périmètres de protection.

Géomètre : Spécialiste faisant des relevés de terrain. (http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/geometre/ )

AAC : L’Aire d’Alimentation de Captage est une zone d’où proviennent les eaux alimentant un captage ou plusieurs captages rapprochés. (http://www.cnig.gouv.fr/Front/index.php?RID=127 )

Organochlorés : Ce sont des molécules toxiques qui altèrent le fonctionnement des canaux de sodium essentiels à la transmission de l’influx nerveux.

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EPCI : « Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont des regroupements de communes ayant pour objet l'élaboration de « projets communs de développement au sein de périmètres de solidarité ». Ils sont soumis à des règles communes, homogènes et comparables à celles de collectivités locales. Les communautés urbaines, communautés d'agglomération, communautés de communes, syndicats d'agglomération nouvelle, syndicats de communes et les syndicats mixtes sont des EPCI. » (http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/etab-pub-cooper-intercom.htm )

Unité néphélométrique : « la turbidité n'est exprimée en unité NTU que si la mesure s'effectue en lumière diffusée à 90°, à une longueur d'onde différente de 860 nm, par exemple en lumière blanche ». Il existe en revanche d’autres techniques de mesure de la turbidité notamment en utilisant un angle de diffusion différent de 90°. ( http://www.techniques-ingenieur.fr/base- documentaire/mesures-analyses-th1/caracterisation-des-fluides-42540210/mesure-de-turbidite- r2355/etalonnage-et-unites-de-turbidite-r2355niv10003.html )

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INTRODUCTION

La commune de Viels-Maisons est une commune du sud de l’Aisne qui se situe dans la région Picardie. Cette commune fait partie de la Communauté de communes du Canton de Charly sur Marne et se situe dans la vallée du Ru Moreau.

Figure 1 : Carte de localisation de la commune de Viels-Maisons dans l'Aisne - Fond de carte source IGN

Viels-Maisons couvre une superficie de 2144 hectares avec une altitude minimum de 97 mètres et un maximum de 221 mètres. Le territoire communal présentait une population de 1049 personnes 1 lors du dernier recensement effectué en 2009.

Actuellement, la collectivité est en régie concernant l’alimentation en eau potable de la commune. En effet, elle dispose de ses propres captages qui sont au nombre de deux : le captage des Fagots et le captage des Grouyots. La commune pompe un volume annuel de l’ordre de 30 000 m 3 par an. Afin de couvrir les besoins annuels de sa population en eau potable, la commune a besoin de recourir à l’achat d’eau à d’autres collectivités. Elle achète 22 000 m 3 à 25 000 m 3 d’eau par an au

1Site du conseil général : les dernières statistiques démographiques pour la commune de Viels-Maisons ont été fixées en 2009 et publiées en 2012. La commune de Viels-Maisons présente une population totale de 1 049 personnes. A cela, il faut soustraire les résidences secondaires, soit 15 personnes pour constater que la population permanente sur la commune de Viels-Maisons est de 1 034 habitants. 1 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Syndicat de Rebais (interconnexion avec la commune d’Hondevilliers) situé dans le département de la Seine et Marne et 1000 m 3 à 2000 m 3 par an au Syndicat de l’USESA (interconnexion avec la commune d’Epine au Bois) situé dans le sud du département de l’Aisne. Le débit réseau de la commune a été estimé entre 80 et 85% par la formule :

R (%)=100 x Consommation totale comptabilisée Volume mis en distribution

A ce jour, l’eau distribuée aux habitants de la commune de Viels-Maisons ne respecte pas les limites de qualité 2 fixées par le Code de Santé Publique. L’eau distribuée 3 présente des teneurs en nitrates de l’ordre de 50,1 mg/L 4, des teneurs en atrazine de 0,11 µg/L, des teneurs en déséthyl - atrazine de 0,13 µg/L, un pH de 6,3 et une turbidité de 2,3 NFU. Au regard de la loi, l’eau distribuée par la commune de Viels-Maisons n’est donc pas potable. En effet, ces différents paramètres dépassent les limites de qualité fixées. La commune de Viels-Maisons a réalisé des travaux d’assainissement entraînant la mise en place d’une station d’épuration. Ces travaux ont un impact sur le prix actuel de l’eau de la commune. En effet, nous observons une augmentation brutale de ce prix qui passe de 2,30€/m 3 en mars 2015 à 9,80€/m 3 en avril 2015(sur la base de 100 m 3). Ce prix est très élevé en comparaison avec le prix moyen du m 3 en France qui est actuellement de 3,40€/m 35. Afin de permettre l’amortissement des travaux liés à la mise en place de la station d’épuration, ce prix se maintiendra à ce niveau pendant une vingtaine d’année.

Au vu de ces différentes informations, nous pouvons nous interroger sur la manière dont la commune, qui détient la compétence eau potable, peut garantir un approvisionnement durable, de qualité et à un prix sans forte augmentation pour ses habitants, tout en tenant compte des différents acteurs concernés. Ceci nous amènera donc, tous en essayant de considérer la nécessité immédiate de traiter la question de l’eau potable pour Viels-Maisons, à nous interroger sur la solution la plus durable que ce soit d’un point de vue technique, économique et environnementale.

Pour répondre à cette problématique, nous avons utilisé différentes méthodes pour arriver aux résultats présentés ci-dessous. Nous avons combiné les informations provenant à la fois d’entretiens réalisés avec les différents acteurs concernés, d’études bibliographiques et de leur analyse. (Annexe 1 et 2)

2Site ARS : On appelle "limites de qualité" les valeurs réglementaires fixées pour les paramètres dont la présence dans l'eau induit des risques immédiats ou à plus ou moins long terme pour la santé du consommateur. 3Données de l’ARS obtenues lors d’un prélèvement effectué le 2 avril 2015 au niveau du robinet mélangeur au 14 ter Route de Paris, Viels-Maisons. 4Les limites de qualité définies par le Code de Santé Publique pour ces paramètres sont : La teneur en Nitrates doit être inférieure à 50 mg/L, la teneur en Atrazine doit-être inférieure à 0,1 µg/L, la teneur en Atrazine Déséthyl doit être inférieur à 0,1 µg/L (concernant l’ensemble des produits phytosanitaires, la teneur ne doit excéder les 0,5 µg/L) la turbidité doit se situe en dessous des 1 NFU et le pH doit être compris entre 6,5 et 9. 5Selon le centre de l’information sur l’eau, en France le prix moyen d'un litre d'eau du robinet est estimé à 0,34 centime d'euros (Source : Insee 2012). Ceci revient à 3,40 € le m 3 (soit les 1.000 litres).

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Première partie : Diagnostic de la situation actuelle de la commune de Viels-Maisons

1. Situation de l’approvisionnement en eau potable de Viels-Maisons

La commune de Viels-Maisons présente deux captages, les Fagots et les Grouyots, qui permettent à la collectivité de distribuer de l’eau aux habitants de la commune. Actuellement, ces deux captages sont gérés en régie. L’eau issue de ces deux captages provient de deux sources (nappe de calcaire et marno-calcaire du Sannoisien) situées sur la commune de Viels-Maisons. L’eau fournie aux habitants de Viels-Maisons subit avant distribution un traitement de chloration. Les installations contribuant à la distribution appartiennent à la commune de Viels-Maisons qui en assure l’exploitation. La commune est donc propriétaire de son réseau d’eau dont elle assure la gestion et l’entretien 6. Par conséquent, c’est la collectivité de Viels-Maisons qui doit assurer le financement des travaux liés à ce réseau et donc le changement des différentes installations nécessaires à la fourniture d’une eau « potable » respectant les limites de qualités.

Viels-Maisons possède actuellement deux interconnexions en fonctionnement : une avec le Syndicat de Rebais et une avec l’USESA. Un des hameaux de la commune, le hameau de Valéry, appartient déjà au Syndicat de Rebais. En effet, les habitants de ce hameau payent leur facture d’eau à ce syndicat. L’ensemble des communes limitrophes de Viels-Maisons appartient à un de ces deux syndicats. Il est important de noter que le diamètre des canalisations de la commune de Viels- Maisons est de 140mm et que des travaux visant à remplacer les canalisations en fonte par des canalisations en PVC (Polychlorure de vinyle)ainsi que le changement des branchements plombs de celles-ci ont été réalisés. Le réseau de Viels-Maisons est donc en bon état. Il semblerait que si la commune de Viels-Maisons adhérait à un des deux syndicats, seuls des travaux mineurs seraient nécessaires. De plus, dans le cas d’un raccordement à un syndicat, la canalisation d’arrivée entre la commune et le compteur du syndicat, devra avoir un diamètre être proche des 140 mm pour assurer un débit d’eau convenable à l’ensemble de la commune.

6L’entretien du réseau de Viels-Maisons est géré d’une part par le plombier de la commune, M. Boyer, et d’autre part par le fontainier de la commune. 3 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 2 : Carte de localisation des interconnexions de l'alimentation en eau potable de la commune de Viels-Maisons – Fond de carte source IGN

Une interconnexion avec l’un ou l’autre de ces syndicats est possible. En effet, comme nous pouvons voir sur la carte du réseau d’eau de la collectivité (Figure 2), qu’une conduite d’eau des deux syndicats arrive au niveau de la commune de Viels-Maisons.

La conduite d’eau du syndicat de Rebais arrive de Seine et Marne et passe le long de la route départementale D407. De plus, un compteur a été installé entre la commune de Viels-Maisons et la commune de Hondevilliers au niveau du château de Replonges (figure 3). La canalisation en provenance du Syndicat de Rebais et permettant l’arrivée d’eau au niveau du compteur est en fonte et présente un diamètre de 150 mm 7. La canalisation partant du compteur de Replonges et allant à la commune de Viels-Maisons est en fonte et a un diamètre de 125 mm. Comme nous l’avons vu précédemment, le diamètre des canalisations de la commune de Viels-Maisons est de 140 mm. Il est probable qu’un changement de canalisation soit donc nécessaire pour assurer un débit en eau potable suffisant pour la commune.

7Données provenant du rapport portant sur « L’ETUDE DE FAISABILITE D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE » réalisé par le cabinet d’étude G2C environnement en juillet 2009.

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Figure 3 : Carte représentant l'interconnexion entre Viels-Maisons et le Syndicat de Rebais – Fond de carte source IGN

La conduite d’eau de l’USESA arrivant à la commune de Viels-Maisons se situe à l’Est de la collectivité. Un compteur a également été installé entre la commune de Viels-Maisons et la commune d’Epine aux Bois, au niveau de la commune de la Haute Epine. La canalisation en provenance de l’Epine aux Bois et permettant l’arrivée d’eau au niveau du compteur est en fonte et présente un diamètre de 110 mm 8. La canalisation partant du compteur et allant à la commune de Viels-Maisons est en fonte et a un diamètre de 75 mm 9.De ce fait, des travaux sont à prévoir pour changer cette canalisation, pour passer d’une canalisation d’un diamètre de 75 mm à une canalisation avec un diamètre de 140 mm.

8Donnée provenant du rapport portant sur « L’ETUDE DE FAISABILITE D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE » réalisé par le cabinet d’étude G2C environnement en juillet 2009. 9Donnée obtenue à la suite d’un entretien réalisé avec M.BOYER (plombier chargé de l’entretien des canalisations du réseau de Viels-Maisons) le 5 mai 2015. 5 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 4 : Carte représentant l'interconnexion entre Viels-Maisons et l'USESA – Fond de carte source IGN 1.1. Etude du point de vue quantitatif

La commune de Viels-Maisons est alimentée par deux captages, le captage des Fagots et celui des Grouyots, situés à un mètre de profondeur. Les sources alimentant les captages sont des sources issues de nappes de surface. Les nappes de surface sont les nappes les plus exposées à la pollution en provenance de la surface et sont dépendantes des épisodes météorologiques. En effet, la commune de Viels-Maisons doit faire face à deux types de problème : d’une part à la diminution du débit des sources en cas de sécheresse et d’autre part aux épisodes de turbidité. Les sources de surface sont susceptibles d’avoir une turbidité élevée. En effet, lors d’épisode de turbidité causé par des fortes pluies, en particulier lors d’orage, l’eau ravine sur la surface du sol. Les captages des Fagots et des Grouyots sont situés dans une pente ce qui a pour conséquence le fait que les eaux de ruissellement vont vers les sources entrainant avec elle les particules présentes à la surface du sol. De ce fait, l’eau des captages devient trouble du fait de la présence de particules en suspension dans l’eau. Pour faire face à une telle situation, la commune de Viels-Maisons a installé des vannes automatiques, dont le but est de bloquer l’eau provenant des sources, pour empêcher l’eau de ces sources d’aller dans le réseau de distribution de l’eau potable. De plus, la commune dispose d’un turbidimètre 10 contrôlant la turbidité de l’eau. Ainsi, lors d’épisode pluviométrique important la commune de Viels-Maisons n’est plus approvisionnée en eau potable par ses deux captages. C’est pourquoi elle doit acheter de l’eau auprès de syndicats d’eau potable. La commune se fournit en eau

10 Le turbidimètre est un instrument qui mesure la turbidité en envoyant un rayon de lumière à travers un échantillon d’eau, ce qui lui permet de voir la quantité de lumière qui passe à travers l’eau par rapport à la quantité de lumière qui est réfléchie par les particules de l’eau. 6 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 potable auprès du Syndicat de Rebais pour alimenter 90% des habitants de Viels-Maisons, et elle se fournit à l’USESA, pour les 10% restant, notamment pour alimenter le hameau de Mont Cel Enger. L’achat d’eau de la commune aux différents syndicats est également nécessaire en période estivale. La moindre recharge de la nappe à cette période entraîne une baisse de débit des sources alimentant les deux captages. Le débit n’étant plus suffisants pour subvenir aux besoins de la population de Viels-Maisons, l’achat d’eau est donc indispensable.

A ce jour, la commune injecte dans le réseau de distribution en moyenne 55 000 m 3 d’eau par an correspondant aux 30 000 m 3 d’eau pompée et aux 25 000 m 3 achetés en moyenne aux deux syndicats. Si nous nous basons sur l’estimation basse du rendement réseau qui nous a été donnée (80 %), il y aurait 11 000 m 3 d’eau (80 % de 55 000) qui serait perdus entre le moment où l’eau est injectée dans le réseau de distribution et celui où elle passe dans le compteur d’eau des particuliers. Les bâtiments publics sont équipés de compteur d’eau, la consommation en eau de ces bâtiments est donc bien comptabilisée et nous pouvons écarter cette piste pour expliquer les pertes de 20 % relevés. En revanche, d’autres hypothèses peuvent les expliquer : compteurs d’eau trop vétustes, suspicion de fraude (compteurs qui tournent à l’envers), fuites importantes lors des travaux d’assainissements, fuites des canalisations. Enfin, il est important de souligner que ces pertes semblent augmenter sur les dernières années, et notamment l’année dernière où les pertes ont été estimées à 17 000 m 3. Il faudrait donc peut-être revoir à la baisse le rendement réseau.

De ce fait, nous constatons que la commune de Viels-Maisons ne peut fournir à elle seule la quantité d’eau nécessaire aux habitants de la commune. Ceci représente un réel problème pour cette commune. En effet, la population de Viels-Maisons tend à augmenter avec la construction notamment de nouveaux lotissements. Pour faire face à cette demande en eau, les habitants de ces lotissements ne dépendent pas de l’eau de la commune mais de celle du Syndicat de Rebais. La commune de Viels- Maisons est donc confrontée à un problème de quantité au niveau de l’approvisionnement en eau potable lié en particulier à des conditions météorologiques particulières et à des pertes d’eau plus ou moins inexpliquées.

1.2. Etude du point de vue qualitatif sur l’eau brute et l’eau distribuée

Le diagnostic de la situation actuelle sur Viels-Maisons se poursuit par l’étude de la qualité de l’eau brute et de l’eau distribuée aux habitants. L’étude qui suit est le fruit d’un travail de traitement et d’analyse des données des différents paramètres de l’eau brute et de l’eau distribuée, récoltées auprès de l’ARS. Cette étude a mis en avant certains paramètres qui sont proches de, ou qui dépassent les limites de qualité imposées par l’ARS. Ces données ont été obtenues en effectuant trois prélèvements aux endroits clé de la mise en distribution et de la consommation d’eau potable (robinet usagers) : sortie de station de pompage, source des Fagots, source des Grouyots. Nous proposons ici de détailler les quatre paramètres suivants pour l’eau brute et pour l’eau distribuée : concentration en nitrates, de la concentration en atrazine et déséthyl-atrazine, du pH et de la turbidité.

1.2.1 La concentration en nitrates

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En ce qui concerne les nitrates, la loi impose comme limite de qualité pour les eaux brutes souterraines la valeur de 100mg/L (contre 50 mg/L pour les eaux de surface). Les eaux distribuées quant à elles ne doivent pas dépasser 50mg/L 11 .

Figure 5: Graphique de la teneur en nitrates de l'eau brute de la commune de Viels-Maisons entre 1997 et 2012 (Données ARS)

La teneur en nitrate des deux sources semble stable sur la période étudiée. Cependant, l’eau provenant de la source des Grouyots est plus concentrée en nitrates (autour de 50 mg/L) que celle provenant des Fagots (autour de 40 mg/L). Les deux sources présentent des teneurs en nitrates inférieures au seuil des 100 mg/l pour les eaux brutes.

Figure 6: Graphique de la teneur en nitrates de l'eau distribuée de la commune de Viels- Maisons entre 1996 et 2015 (Données ARS)

Du fait des teneurs élevées en nitrates pour les eaux brutes des deux sources, (de temps en temps, l’eau distribuée dépasse la limite de qualité comme nous pouvons le constater sur la figure 6). L’eau distribuée sur la commune de Viels-Maisons est donc au regard de la loi ponctuellement non potable. Par ailleurs, ce dépassement semble se produire de plus en plus souvent puisque sur les dix derniers relevés, cinq sont au-dessus de la norme de distribution. Enfin, si nous écartons les deux points les plus bas, la teneur en nitrates oscille entre 40 mg/L et 50,6 mg/L sur la période étudiée. Enfin, nous observons un pic où la concentration en nitrate basse (>30mg/L) par rapport à la

11 Données issues du site Légifrance. 8 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 moyenne, à la date du 08/04/2009. Etant donné qu’il n’y a pas eu d’analyse sur l’eau brute à cette date, nous ne pouvons pas savoir si cette baisse était également visible sur l’eau brute des deux sources ou s’il s’agit d’un effet dilution lié à l’injection dans le réseau d’eaux en provenance des syndicats voisins moins riches en nitrates.

Du fait que la teneur en nitrate de l’eau brute dépasse 50 mg/L, conformément à la directive nitrate, une zone d’action renforcée (ZAR) a été mise en place autour des deux captages depuis 2013. Dans ce périmètre, des mesures doivent être mises en place par les agriculteurs : il s’agit d’imposer à l’agriculteur un reliquat sortie hiver (RSE) pour chacune des cultures principales en plus de celui déjà obligatoire et également de lui faire suivre une formation sur la gestion de la fertilisation azotée 12 .

1.2.2. La concentration en atrazine et déséthyl-atrazine

L’analyse de la teneur en pesticide de l’eau effectuée par l’ARS a révélé un pic pour deux d’entre eux : l’atrazine et un de ses dérivées la déséthyl-atrazine. En ce qui concerne les pesticides, la loi impose pour chaque pesticide une limite de qualité de 2 µg/L pour l’eau brute et de 0,10 µg/L pour l’eau distribuée, et le cumul ne doit pas dépasser 5 µg/L pour l’eau brute et 0,50 µg/L pour l’eau distribuée 13 .

Figure 7: Graphique de la concentration d'atrazine et de déséthyl-atrazine de l'eau brute de Viels- Maisons entre 1997 et 2014 (Données ARS)

Le premier constat à la lecture du graphique (figure 7) est que les teneurs sont en accord avec la réglementation pour les eaux brutes. Par ailleurs, le graphique montre que depuis fin 2004, l’atrazine sur les deux sources et la déséthyl-atrazine sur l’eau des Fagots oscillent entre 0,05 µg/L et 0,15 µg/L. En revanche, pour la déséthyl-atrazine sur la source des Grouyots, la teneur est plus importante que précédemment avec plutôt une valeur autour de 0,20 µg/L.

12 Données issues du site de la Chambre d’Agriculture de Picardie. 13 Données issues du site de l’ARS de Poitou-Charentes. 9 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 8: Graphique de la concentration en atrazine et déséthyl-atrazine de l'eau distribuée de Viels- Maisons (Données ARS) Dans l’eau distribuée, l’atrazine dépasse ponctuellement la limite de qualité alors que la déséthyl-atrazine la dépasse quasiment tout le temps, sur la période étudiée ici. L’eau distribuée n’est donc pas potable au regard de la loi. Enfin, nous notons qu’un pic pour la déséthyl-atrazine se retrouve à la même date (le 08/04/2009) que celui des nitrates. L’hypothèse d’un achat d’eau à cette date est donc renforcée.

1.2.3 La turbidité

Selon la loi 14 , la turbidité constitue une limite de qualité qui ne doit pas dépasser 1 unité néphélométrique (NFU).

Figure 9: Graphique des mesures de la turbidité de l'eau distribuée de la commune de Viels-Maisons entre 1996 et 2015 (Données ARS)

La limite de qualité est dépassée ponctuellement. En revanche, parfois l’eau est trois fois plus turbide que la norme imposée. Nous pouvons supposer que ces pics vont de pair avec de forts

14 Données issues du site Légifrance. 10 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

épisodes pluvieux comme des orages malgré l’utilisation des vannes automatiques qui se déclenchent lorsque l’eau devient trop turbide (peut être que la valeur de déclenchement des vannes n’est pas bien réglée). Pour vérifier cette hypothèse, nous avons étudié les précipitations enregistrées à la station météo de (située à une vingtaine de kilomètres de Viels-Maisons). La Figure 10 permet de voir si les pics de turbidité enregistrés correspondent à des fortes précipitations.

Figure 10 : Graphique de comparaisons entre les pics de turbidité et les précipitations – Données ARS (turbidité) et INRA (précipitations)

Au vu des résultats, il est difficile de conclure quant à l’origine de la turbidité puisque les plus grands pics de turbidité ne correspondent pas à de fortes précipitations, comme par exemple à la date du 16/11/2010. Pour aller plus loin il aurait certainement fallu prendre non pas les précipitations du jour de mesure mais celles des jours précédents cette mesure. 1.2.4 Le pH

Le paramètre pH constitue seulement une référence de qualité en ce qui concerne l’eau distribuée, c’est-à-dire que le pH n’est pas à un paramètre ayant une incidence directe sur la santé et permet plutôt d’indiquer le bon fonctionnement des installations 15 . Pour l’eau distribuée, le pH doit être compris entre 6,5 et 9 selon la loi 16 .

15 Données issues du site de l’ARS de Poitou-Charentes. 16 Données issues du site Légifrance. 11 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Intervalle admissible

Figure 11: Graphique représentant le pH de l'eau distribuée de Viels-Maisons entre 1996 et 2015

Sur la commune de Viels-Maisons, l’eau est un peu trop acide pour être conforme à la référence de qualité. Cependant, cela ne signifie pas que l’eau distribuée, du point de vue du paramètre pH, ne soit pas potable. Il s’agit seulement d’un paramètre à surveiller de près.

1.2.5 Conclusion

L’étude des données récoltées a montré que ponctuellement, l’eau distribuée aux habitants de Viels-Maisons n’était pas potable puisqu’elle dépassait les limites de qualité imposées par la loi, et ce pour plusieurs paramètres (nitrates, atrazine et déséthyl-atrazine et turbidité). Par ailleurs, le paramètre pH, bien qu’étant seulement une référence de qualité, n’est pas dans l’intervalle préconisé. Dans les textes de loi, lorsqu’une limite ou référence de qualité est dépassée ou si l’eau constitue un risque sanitaire pour la population, l’ARS doit évaluer le risque sanitaire pour celle-ci, en prenant en compte tous les dépassements mais également en effectuant une expertise des réseaux d’adduction et de distribution de l’eau. L’évaluation des risques qui en ressort peut amener à une gestion des risques qui doit être prise en charge par l’entité en charge de la compétence de l’approvisionnement en eau potable, en l’occurrence la municipalité. Elle doit alors intervenir en identifiant d’une part les causes de l’anomalie et d’autre part en proposant des mesures correctives. Aujourd’hui, bien que des dépassements fréquents aient lieux à Viels-Maisons, l’ARS nous a indiqué lors d’un entretien qu’elle ne considère pas cette commune comme un cas urgent, et n’impose pas de plan de gestion des risques à la municipalité. Cependant, il semble plus judicieux d’essayer d’intervenir avant d’y être obligé par l’ARS, notamment en recherchant les causes des dépassements. 2. La pression agricole

Pour mieux comprendre les problèmes de qualité d’eau auxquels Viels-Maisons est confrontée, il peut être intéressant d’étudier les pressions sur le territoire. Pour cela, nous nous sommes appuyées dans cette partie principalement sur la carte de l’occupation des sols (CorineLandCover 2006) et sur le logiciel Arc Gis pour traiter les données. En ce qui concerne les assolements, nous avons traité les données via le logiciel RPGExplorer 17 .

La carte de l’occupation du sol (Figure 12) montre que l’agriculture prédomine puisqu’elle occupe environ 65 % du territoire de Viels-Maisons. Le reste est occupé principalement par les forêts et milieux naturels (34%) et par des zones urbanisées (1%). La principale pression du territoire est donc l’agriculture. Par ailleurs, cette carte montre également que sur la ZAR, il y a exclusivement des

17 La notice est consultable en ligne sur le site http://prodinra.inra.fr/?locale=fr#!ConsultNotice:294440 12 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 terres agricoles. Enfin, il est important de préciser que le sens d’écoulement de la nappe se fait préférentiellement du nord vers le sud. Ainsi, la pollution des nappes est surtout due aux activités au Nord de la commune, et non aux habitations de Viels-Maisons.

Figure 12: Cartographie de l'occupation du sol sur la commune de Viels-Maisons, Corine Land Cover (2006)

A partir du RPG (Recensement Parcellaire Graphique), nous comptons six agriculteurs concernés par la ZAR, qui peut être assimilée à un périmètre de protection rapproché. Pour mieux caractériser l’agriculture présente sur cet espace, nous nous intéressons aux rotations des cultures. La Figure 13 présente les assolements pour l’année 2012 sur la ZAR mais également autour. La culture prédominante dans la ZAR est celle de blé tendre mais il y a également quelques prairies permanentes. Plus globalement, les autres céréales tels que le maïs et l’orge sont présents et sont majoritaires par rapport aux prairies. On dénombre enfin quelques parcelles de colza et de protéagineux. Enfin, les zones restées en blanc sur la carte sont des îlots dans lesquels on a plusieurs cultures sans connaître la limite des parcelles. Comme ces îlots ne sont que partiellement dans la ZAR il n’est pas possible de dire quelle culture se trouve de fait dans la ZAR.

13 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 13: Cartographie des assolements de l'année 2012 présent au niveau des deux captages de la commune de Viels-Maisons. Données RPG source ASP.

En s’intéressant maintenant aux rotations sur les îlots inclut dans la ZAR, nous constatons que les deux principales activités semblent être la culture céréalière notamment avec des rotations blé tendre – maïs – autre céréale et l’élevage puisqu’il y a des prairies permanentes et temporaires. Après enquête, il semblerait en effet qu’il y ait parmi les six agriculteurs concernés par la ZAR, un éleveur et cinq céréaliers.

Année / Îlots 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 1 Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie permanente permanente permanente permanente permanente permanente permanente 2 Gel Gel Gel Maïs Maïs Maïs Colza 3 Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie permanente permanente permanente permanente permanente permanente permanente 4 Blé tendre Maïs Blé tendre Autre Blé tendre Maïs Blé tendre céréales 5 Maïs Blé tendre Orge Maïs Blé tendre Autre Blé tendre céréales 6 Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie Prairie temporaire temporaire temporaire permanente permanente permanente permanente Figure 14: Tableau de la rotation des cultures pour six îlots concernés par la ZAR

La caractérisation correcte de la pression agricole est un élément clé dans le diagnostic de la situation sur Viels-Maisons. En effet, compte tenu de son importance surfacique en amont des captages cette agriculture est sans doute à l’origine des teneurs élevées en azote relevées dans l’eau d’alimentation de la commune mais également à celle de l’atrazine et de la déséthyl-atrazine. En effet, bien que ce pesticide soit interdit d’utilisation depuis le 30 septembre 2003, il est très stable notamment lorsqu’il se trouve dans l’eau, ce qui explique qu’on le retrouve encore aujourd’hui à des concentrations fortes. S’il n’est pas possible d’agir désormais en amont sur le problème de l’atrazine, 14 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 cela l’est concernant les nitrates : en effet, une meilleure gestion de la fertilisation azotée et de l’interculture, associant la minéralisation de la matière organique du sol et la lixiviation des nitrates, pourraient réduire les pertes d’azote qui vont directement dans les nappes. Cela devra passer par une sensibilisation et un engagement des agriculteurs de la zone.

Le diagnostic de la situation actuelle sur Viels-Maisons a montré différents problèmes, au niveau de la quantité d’eau (les captages ne suffisent pas à alimenter la commune dans sa globalité), de la qualité de l’eau (les limites de qualité sont souvent dépassées et l’eau distribuée n’est donc pas potable) ou encore sur le prix. Par ailleurs, la pression agricole est forte sur le territoire ce qui peut influencer la qualité de l’eau, notamment au niveau des nitrates. Ces constations nous amènent à nous demander quelle mode de gouvernance doit adopter Viels-Maisons pour assurer une distribution d’eau en quantité, de qualité et en tenant compte du prix. Différents scénarios peuvent vont pouvoir alors être envisagés pour répondre à ces nombreux problèmes.

Deuxième partie : Présentation des différents scénarios

Comme nous l’avons vu précédemment la commune de Viels-Maisons présente des problèmes concernant l’approvisionnement en eau potable de ses habitants. Afin de voir la solution qui serait la plus viable pour la commune, nous avons envisagé deux grands scénarios : la conservation de son indépendance ou l’adhésion à un syndicat d’eau potable. Pour chacun des deux scénarios, nous avons étudié ce qu’il serait nécessaire de mettre en place pour pouvoir répondre à la problématique énoncée en introduction. Le schéma ci-dessous présente les étapes que nous avons suivies pour l’étude de chacun des deux scénarios :

15 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 15 : Schéma bilan des différents scénarios envisagés pour répondre à la problématique posée par la commune de Viels -Mai sons

16 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Comme nous le présente la Figure 16, pour chacun des scénarios, différentes étapes doivent être respectées et ce dans un certain ordre. Le premier scénario que nous avons étudié est le cas où la commune de Viels-Maisons reste en régie et donc garde ses captages. Pour permettre aux habitants de la commune d’être approvisionnés avec une eau potable en quantité et en qualité, la commune de Viels-Maisons doit prévoir la mise en place d’une station de traitement de l’eau potable. Ces travaux ayant un coût non négligeable pour une petite commune, il est nécessaire que celle-ci demande des aides pour le financement de ces travaux auprès de l’Agence de l’eau. Pour cela, la commune de Viels-Maisons doit respecter quatre conditions pour obtenir ces aides : la finalisation de la DUP, la définition de l’AAC, avoir un rendement réseau à 75% et avoir une démarche « 0 phyto ». Une fois ces conditions respectées, la commune peut recevoir ces aides. En parallèle de la mise en place de ces quatre conditions, la commune peut réaliser des devis pour la mise en place de traitements pour les nitrates, les produits phytosanitaires, la turbidité et le pH. Le deuxième scénario que nous avons étudié est le cas où la commune de Viels-Maisons intégrerait un syndicat d’eau potable. Dans ce cas, quel que ce soit le syndicat d’eau choisi, une étude de l’état du réseau et des points de captage serait réalisée pour évaluer le coût des travaux à réaliser. Puis dans un second temps, le syndicat évaluerait si oui ou non il garde les captages de Viels-Maisons.

Afin d’avoir une idée dans le temps des différentes actions qui peuvent être mises en place et de leurs impacts, nous avons réalisé un schéma (Figure 16). Il présente ainsi les mesures qui peuvent être mises en place sur une durée de trois ans, puis entre trois et dix ans et enfin au-delà de dix ans. Ces durées sont des estimations de la durée que les mesures prendraient pour être mises en place, et de la durée espérée au bout de laquelle on pourrait constater les impacts des mesures prises.

Figure 16 : Schéma bilan des ac tions à mettre en place pour un approvisionnement en eau "potable " de la commune de Viels-Maisons dans le temps . Comme indiqué en haut à droite de la figure. Le texte en bleu se réfère à un maintien en régie. Le texte en vert concerne l’adhésion à un syndicat.

17 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Comme nous pouvons le voir sur ce schéma (Figure 16), plusieurs actions peuvent être effectuées en parallèle dans le temps que ce soit dans le cas d’une conservation d’indépendance ou d’une adhésion à un syndicat. Dans un premier temps, nous étudierons le cas où la commune de Viels- Maisons resterait en régie puis ensuite nous aborderons le cas d’une adhésion à un syndicat d’eau potable. 1. Rester en régie : Garder les deux captages

Au cours de ce projet, nous nous sommes intéressées à différents scénarios possibles pour répondre à la problématique donnée. Le premier scénario envisagé concerne la conservation des deux captages permettant ainsi à la commune de Viels-Maisons de rester en régie. Pour pouvoir garder ses captages, la commune doit disposer d’une eau potable en quantité et en qualité suffisante. Afin de garantir cet apport aux habitants de la commune, des travaux doivent être réalisés pour résoudre les différents problèmes de pollution diffuse et ponctuelle auxquels est confrontée l’eau potable de Viels-Maisons. Pour la réalisation de ces travaux, la commune peut bénéficier d’aide de l’Agence de l’Eau. Mais pour obtenir ces aides, il est indispensable pour la commune de respecter différentes conditions pour pouvoir espérer bénéficier de ces aides. Conditions des aides l’Agence de l’eau

Afin d’obtenir les différentes informations portant sur l’obtention d’aide pour d’éventuels travaux, nous nous sommes rendues à l’Agence de l’Eau de Seine Normandie où nous avons pu rencontrer une chargée d’opérations (investissements, collectivités, industries) à la direction territoriale Vallées de Marne de l’Agence de l’Eau Seine Normandie qui nous a présenté les différentes étapes à mettre en place pour avoir des aides. Le captage des Grouyots de Viels-Maisons est classé SDAGE 4 18 . Ceci signifie qu’il s’agit d’un captage prioritaire dans les financements. La commune de Viels-Maisons passera donc en priorité pour obtenir les aides de l’Agence de l’Eau du fait du classement de ce captage. 1.1.1. Déclaration d’utilité publique

La première démarche pour la commune de Viels-Maisons est la finalisation de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP).Pour la mise en place de cette DUP, l’Agence de l’Eau peut aider à hauteur de 80% de subvention que ce soit pour la partie études ou la partie travaux liés à la mise en place de la DUP. En premier lieu, la commune doit demander les aides nécessaires à l’Agence de l’Eau. Ensuite, elle doit attendre l’accord de l’Agence de l’Eau pour l’obtention de ces aides sinon elle perdra les subventions. Une fois cet accord obtenu, la commune doit faire plusieurs études telles qu’une étude préalable faite par un hydrogéologue et une étude effectuée par des géomètres. La commune doit donc faire appel à un bureau d’étude chargé de faire une étude préalable en se basant sur ce qui a déjà été fait antérieurement. La finalisation de l’étude préalable effectuée, le rapport est envoyé à l’hydrogéologue agréé. Une fois que l’hydrogéologue a donné son avis, l’élaboration du projet de

18 Le SDAGE Seine-Normandie classe les captages du bassin en 4 catégories selon les niveaux et l'évolution des concentrations de la ressource en nitrates, pesticides et autres substances. Ce classement permet ainsi d'identifier les captages les plus dégradés où des programmes d'actions pourront également être mis en œuvre afin de protéger la ressource. Le captage des Grouyots de Viels-Maisons est classé SDAGE 4car il dépasse les teneurs en nitrates et en produits phytosanitaires. De ce fait, la commune de Viels-Maisons est prioritaire pour les financements des aides nécessaires à d’éventuels travaux.

18 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 protection et étude de la faisabilité du projet peuvent être effectuées. Une consultation inter-service est ensuite mise en place pour informer les acteurs concernés. La mise en place d’une enquête publique est obligatoire au regard de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 art. 236 du code de l'environnement. Selon l’article 236 du code de l’environnement : « L'enquête publique a pour objet d'assurer l'information et la participation du public ainsi que la prise en compte des intérêts des tiers lors de l'élaboration des décisions susceptibles d'affecter l'environnement ». Dans un premier temps, le public est informé de l’enquête notamment par annonces légales dans les journaux et par des affiches dans la commune concernée. Puis, un commissaire-enquêteur est nommé pour déterminer si oui ou non ce projet à un réel intérêt pour l’ensemble de la commune. De ce fait, toute personne peut consulter le dossier en mairie aux heures d'ouverture, pendant toute la durée de l'enquête, même en l'absence du commissaire-enquêteur. Ainsi, les habitants de la commune peuvent faire des observations orales ou écrites, favorables ou non au projet et proposer des suggestions ou des contre-propositions, car la décision de réaliser le projet intervient après l'enquête publique. Lorsque l’enquête publique a été effectuée, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques donne son avis. S’il donne un avis favorable, cela conduit à la transmission des prescriptions et de l’arrêté préfectoral.

Une fois la partie étude effectuée, les prescriptions de l’arrêté DUP doivent être mises en place. L’arrêté DUP repose notamment sur la cartographie qui délimite les différents périmètres : le périmètre immédiat, rapproché et éloigné. Cette protection des captages est mise en place par rapport aux pollutions ponctuelles. Seuls deux de ces trois périmètres sont obligatoires. Il s’agit du périmètre immédiat et du périmètre rapproché. Le périmètre éloigné est un périmètre facultatif selon la situation dans laquelle nous nous situons. Chacun de ces périmètres est associé à certaines règles qui doivent être respectées. L’ensemble de ces règles est repris dans le tableau suivant :

Types de périmètres Obligatoire Règles à respecter Immédiat Oui • Propriété de la commune 19 • Entouré d’un portail mesurant 2 mètres • Portail fermant à clé • Mise en place de margelle autour des captages • Mise sous rétention des produits de traitement ⇒ Travaux mineurs Rapproché Oui • Prescriptions particulières (servitudes) Ex : • Interdiction d’accès aux véhicules tout- terrain • Si le réseau passe, contrôle régulier de la qualité du réseau Eloigné Non • Application de la réglementation pour : (facultatif) les installations, les travaux, les activités, l’occupation des sols… . Figure 17 : Tableau des différents types de périmètres à mettre en place dans le cadre de la DUP et leurs conditions La mise en place de la DUP coûte entre 10 000 et 15 000 euros. Cependant une partie de ce montant est financé par l’Agence de l’Eau.

19 La commune doit-être obligatoirement propriétaire d’un point de vue foncier du périmètre immédiat. 19 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Concernant les aides de l’Agence de l’Eau pour les mesures à mettre en place pour la DUP, plusieurs précisions sont à noter. Actuellement, l’Agence de l’Eau prévoit des aides à hauteur de 80% si les travaux sont finis dans les deux ans qui suivent la mise en place de l’arrêté DUP (demandes d’aides, accords pour ces aides et réalisation des travaux). Si les travaux ont lieu entre 2 et 4 ans après la mise en place de l’arrêté, les aides sont de 40%. Au-delà de 4 ans, les aides apportées par l’agence de l’eau ne sont plus que de 20%. Cependant, L’Agence de l’Eau est en cours de révision du dixième programme 20 . Les aides de l’Agence de l’Eau concernant les travaux liés à la DUP risquent de changer et d’être de l’ordre de 40%, et ce dès 2016. Cependant, il n’y aura plus de limite de date pour la réalisation des travaux. Il est donc important pour la commune de Viels-Maisons de noter cet éventuel changement d’aide qui augmentera de ce fait sa part de l’investissement à effectuer pour la réalisation de travaux.

En plus de ces études et travaux, une inscription aux hypothèques et une notification aux propriétaires de l’impact de la mise en place des différents périmètres doivent être mis en place. Cette démarche dans sa globalité peut prendre deux ans maximum entre le moment où la commune effectue les délibérations pour la mise en place de la DUP, les demandes d’aides à l’Agence de l’Eau et la réalisation des travaux.

Un projet datant de 2009 avait entrepris une étude de définition des périmètres de protection des captages. Ce projet n’ayant pas été finalisé, les périmètres de protection n’ont pas été officiellement définis. En revanche, nous pouvons voir sur la Figure 18 la proposition qui avait été faite concernant les périmètres lors du projet. Il permet de donner une première idée de leur délimitation.

20 Le 10ème programme (2013-2018) de l'Agence de l'eau Seine-Normandie correspond à la mise en œuvre de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE 2000/60/CE) et du Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion de l'Eau (SDAGE) adopté par le comité de Bassin en octobre 2009. Le 10ème programme doit conduire à l'atteinte du bon état écologique sur les deux tiers des eaux de surface à l'échéance 2015, et il doit également contribuer aux objectifs de bon état pour 2021. 20 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 18 : Carte des périmètres de protection des captages des Fagots et des Grouyots de la commune de Viels-Maisons proposés en 2009 – Fond de carte Source IGN

1.1.2. Aire d’alimentation de captage 1.1.2.1. Définition

La deuxième condition qui doit être mise en place est la délimitation de l’Aire d’Alimentation de Captage (AAC) correspondant aux surfaces alimentant préférentiellement les captages. Dans un second temps, l’AAC définit les zones les plus vulnérables. Cette démarche peut être lancée en parallèle avec la DUP car l’AAC s’appuie sur les périmètres définis par la DUP d’une part et sur le rapport de l’hydrogéologue d’autre part. L’AAC intègre le périmètre éloigner mais peut-être beaucoup plus étendue que celui-ci. La zone vulnérable de l’AAC correspond à la zone préférentielle où arrive la pollution le plus rapidement au captage. C’est au niveau de ces zones que les actions à mener sont les plus importantes. La mise en place de l’AAC est une action renforcée pour lutter contre les pollutions diffuses. Les deux captages sont situés dans une zone agricole, il est donc important d’avoir une modification des pratiques agricoles au niveau de l’AAC. Ce changement de pratique telle que la réduction de l’utilisation d’intrants et de la pratique du drainage est à discuter avec les agriculteurs présents au niveau de cette zone. Actuellement, un panel de solutions est proposé aux agriculteurs comme l’agriculture biologique, les MAEC, les PVE, la mesure Azur….Les agriculteurs ne sont pas contraints de changer leur pratique et ce changement d’utilisation d’intrants est basé sur le bon vouloir des agriculteurs présents au niveau des captages. La mise en place de l’AAC peut être aidée à 80% par l’Agence de l’Eau sachant que le coût d’une telle mesure se situe entre 10 000 et 15 000 euros. La démarche AAC est une démarche volontaire qui doit être portée par la municipalité à l’Agence de l’Eau. .

21 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

1.1.2.2 Pratiques agricoles

A ce jour, plusieurs outils et méthodes sont mis à disposition des agriculteurs pour changer leurs pratiques agricoles et s’inscrire dans une démarche de développement durable et de respect des ressources naturelles présentes autour de leur exploitation. Si la commune de Viels-Maisons décide effectivement de garder ses propres captages, elle devra être porteuse de projet pour faire l’intermédiaire entre les agriculteurs présents au niveau de la zone des captages et certaines entités telles que la Chambre d’agriculture et la Coopérative. La mairie devra ensuite choisir un animateur, délégué de la chambre d’agriculture ou d’un bureau d’étude par exemple, et un comité de pilotage qui fixeront les orientations et les financements. L’animateur qui sera présent au niveau de la commune de Viels-Maisons aidera les agriculteurs dans leur démarche de changement de pratique et les conseillera.

Mesures Agroenvironnementales et Climatiques (MAEC) 2015-2020: Les MAEC sont des mesures permettant de promouvoir des pratiques agricoles innovantes tout en étant respectueuses de l’environnement. Ces mesures ont été mises en place dans le cadre de la politique du développement rurale européen et s’inscrivent conformément à la réglementation communautaire. Elles permettent de répondre à quatre grands enjeux environnementaux : la gestion et la qualité de l’eau ; la biodiversité animale et végétale ; le paysage et le sol. Afin de respecter ces différentes composantes environnementales, l’agriculteur doit changer ces pratiques. S’il décide de souscrire à une MAEC, il s’engage de ce fait à respecter pendant 5 ans des pratiques agroenvironnementales en contrepartie d’une rémunération calculée en fonction du niveau de contraintes de la mise en place de ces pratiques. Les MAEC ont ainsi pour objectif de compenser les coûts du fait de l’utilisation de pratiques plus respectueuses de l’environnement au niveau de l’exploitation. Ainsi, le paiement est attribué à l’hectare engagé, et payé annuellement de manière uniforme pendant les 5 ans de souscription. Il est variable selon la mesure et le cahier des charges souscrits. Il peut exister des plafonds à l’exploitation ou à la mesure concernée.

Les bénéficiaires de cette mesure sont les personnes reconnues comme « agriculteur actif », exerçant une activité dans le zonage retenu pour la mise en pratique de la mesure. Les personnes souhaitant mettre en place cette mesure doivent : déposer une déclaration annuelle de surfaces au plus tard le 15 mai de chaque année, engager pendant 5 ans dans la mesure des parcelles précises et fixes, s’engager à respecter pendant cette période le cahier des charges de la mesure souscrite sur les parcelles engagées et ne doivent pas bénéficier déjà d’une autre mesure agro-environnementale sur les parcelles engagées. Les MAEC reposent sur trois types de mesures:

• Des mesures systèmes : le cahier des charges s’applique sur la totalité ou presque de l’exploitation. En fonction du type de système présent sur l’exploitation agricole (systèmes herbagers et pastoraux individuels, systèmes herbagers et pastoraux collectifs, systèmes polyculture-élevage, systèmes de grandes cultures), un cahier des charges spécifiques devra être respecté. • Des mesures localisées : à l’image des anciennes Mesures Agro-environnementales (MAE) territorialisées. Ces mesures sont constituées d’engagements pris sur les parcelles où sont localisés les enjeux. • Des mesures de protection notamment des ressources génétiques.

Les captages de Viels-Maisons sont entourés de parcelles agricoles avec principalement un système de grande culture. Le cahier de charge de ce type de système repose sur : la diversité des cultures sur les terres arables donc une obligation de rotation, la limitation des traitements

22 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 phytosanitaires, le contrôle de la fertilisation azotée (balance globale azotée inférieure à 50 kg/ha, interdiction de fertilisation des légumineuses), maintien de structures arborées comme les haies.

Pour la mise en place de ces MAEC, Il est important de noter que ces mesures sont contraignantes pour les agriculteurs qui en souscrivant une MAEC doivent répondre à un cahier des charges et qu’en cas de non-respect de ce cahier des charges, la rémunération des subventions initialement prévue sera diminuée.

Plan Végétal pour l’Environnement (PVE) : Le PVE correspond à des investissements spécifiques permettant aux agriculteurs de mieux répondre aux exigences environnementales d’une agriculture durable. L’objectif de la mise en place de ce plan est de permettre l’amélioration de la qualité des cours d’eau en France au regard de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) 21 . Ces aides aux investissements permettent d’aider les agriculteurs par exemple pour l’ achat d’une aire de remplissage ou pour planter des haies. Ces aides proviennent d’une part de l’Etat mais également de l’Agence de l’Eau locale. Pour recevoir ces aides, l’agriculteur doit monter un dossier et son investissement doit-être éligible. Les équipements et investissements éligibles sont définis dans une liste nationale. Ils doivent notamment répondre à des enjeux de réduction de pollution due à l’utilisation de produits phytosanitaires et d’intrants. De plus, il existe un montant minimum d’investissement éligible qui est de l’ordre de 4000 euros. Une fois ces différentes conditions vérifiées, l’agriculteur doit déposer le dossier à l’Agence de l’Eau pour recevoir ces aides. Les exploitants bénéficient d’une bonification s’ils sont déjà engagés en MAEC. Cependant, les dossiers à remplir sont très complexes ce qui décourage les agriculteurs à demander des aides. Il est important de noter pour le porteur de projet qui sera mis en place au sein de la mairie, qu’il semble indispensable qu’une personne de la Chambre d’agriculture soit mandatée pour aider les agriculteurs dans ces démarches.

La Mesure Azur : Cette mesure repose sur une gestion optimale de la fertilisation azotée et de l'interculture (CIPAN) et sur une évaluation du stock d'azote restant dans le sol avant la période de drainage. En mettant les quantités réellement nécessaires aux cultures présentes sur les parcelles, l’agriculteur diminue les quantités d’azote utilisées. De ce fait, par cette mesure, l’impact environnemental lié à l’azote est moins important et l’agriculteur diminue les coûts engendrés par l’achat d’azote. Cette mesure est une mesure reposant sur la volonté des agriculteurs. Elle a été créée pour palier le fait que la teneur en nitrates de certains captages de l’Aisne avoisinent les 50 mg/l. Cette mesure est proposée par la Chambre d’agriculture de Picardie. Le cahier des charges de la Mesure Azur repose sur trois grands points :

• Une gestion optimale de la fertilisation azotée : Quelles que soit la culture présente sur la parcelle, l’exploitant doit appliquer une dose d'azote bilan basée sur le reliquat azoté sortie hiver (méthode GREN) 22 . Pour mesurer la quantité d'azote absorbée par la culture en sortie hiver, plusieurs méthodes sont mises à disposition comme la mesure satellite (Farmstar) 23 .

21 La Directive Cadre sur l’Eau du 23 octobre 2000 définit les objectifs de préservation et de restauration de l’état des eaux superficielles et souterraines. L’objectif est donc d’atteindre d’ici 2015 un bon état écologique des différents milieux aquatiques dans les pays appartenant à l’Union européenne . 22 Le Groupe Régional d’Expertise Nitrate (GREN) est un référentiel régional pour le calcul de la dose prévisionnelle d’azote à la culture en zone vulnérable. 23 Farmstar est un outil permettant de voir les parcelles des agriculteurs et d’obtenir des images issues de satellites permettant d’avoir des informations sur l’état du végétal. Ces images sont interprétées par des instituts avec des modèles agronomiques qui intègrent aussi les conditions météorologiques et les 23 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

• Gestion optimale de l’interculture : Cette gestion repose sur l’utilisation de CIPAN en interculture longue.

• Impact de la mesure sur la qualité de l'eau : Afin d’observer l’efficacité de cette mesure sur la qualité de l’eau, un reliquat d'azote doit être effectué avant la période de drainage qui se situe entre novembre et décembre. De plus, l’agriculteur doit effectuer un enregistrement de ces pratiques et les transmettre à la chambre d’agriculture.

Si l’agriculteur décide d’appliquer cette mesure, il doit engager une parcelle pour 3 ans sans autres aide financière que la prise en charge des deux mesures de reliquats azotés (entrée hiver et sortie hiver). Le reliquat azoté sortie hiver doit être réalisé en plus du reliquat azoté obligatoire au titre de la Directive Nitrates. Cette mesure n’est pas une mesure contraignante pour l’agriculteur et peut s’avérer très bénéfique d’un point de vue économique. Cependant, nous ne connaissons pas actuellement les résultats d’une telle mesure sur la teneur en nitrates de l’eau des captages. Nous n’avons pas non plus eu accès à des résultats sur les réductions effectives d’apports d’azote sur les cultures pour les agriculteurs ayant souscrit à cette mesure. C’est une mesure qui s’inscrit dans le long terme.

1.1.3. Rendement réseau

L’Agence de l’Eau demande un certain seuil de rendement réseau à la commune pour que celle-ci puisse obtenir les aides nécessaires à la mise en place de travaux pour l’installation d’une station de traitement de l’eau potable. Le rendement réseau demandé est de l’ordre de 70 à 75%. Actuellement, le rendement réseau de la commune de Viels-Maisons est de l’ordre de 80 à 85%. Cette condition est donc bien atteinte.

1.1.4. Démarche « 0 phyto »

La dernière condition correspond à un engagement « 0 phyto » pour adhérer à la charte d’entretien des espaces publics pour la préservation des ressources en eau et des milieux aquatiques. Cette charte comprend cinq niveaux où les conditions à respecter selon le niveau sont différentes. La Figure 19ci-dessous présente des exemples des conditions à tenir en fonction du niveau considéré :

caractéristiques culturales des parcelles. Ainsi grâce à ces images, l’agriculteur peut savoir quelles quantités d’intrants il doit encore ou non rajouter. 24 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Niveau de la charte d’entretien des espaces Exemples de conditions à respecter publics Niveau 1 • Réalisation d’un diagnostic des pratiques phytosanitaires • Réalisation d’un plan de désherbage Niveau 2 • Respect des conditions du niveau 1 • Conditions d’application des produits • Vérification du matériel de pulvérisation avant chaque campagne de désherbage • Enregistrement de traitements chimiques réalisés Niveau 3 • Respect des conditions du niveau 1 et 2 • Utilisation durable d’une ou plusieurs techniques alternatives (non chimiques) sur au moins 50% des zones à risque élevé identifiées par le plan de désherbage Ex : désherbage manuel, fauchage • Tenue d’un registre de suivi des pratiques alternatives réalisées Niveau 4 • Respect des conditions des niveaux 1,2 et 3 • Engagement d’une démarche spécifique et innovante en matière d’aménagement pour réduire le risque de pollution de la ressource en eau, sur au moins une zone de la commune • Arrêt total du désherbage chimique Niveau 5 • Respect des conditions des niveaux 1, 2,3 et 4 • Arrêt total du désherbage chimique sur l’espace entretenu par la collectivité • Changement de pratiques en matière d’aménagement de l’espace public Figure 19 : Tableau d’exemples de condition à respecter pour les différents niveaux de la Charte d’entretien des espaces publics 24

La municipalité doit être située au niveau 3. Ce niveau implique donc que la commune doit déjà avoir fait un état des lieux sur leur démarche de réduction de l’utilisation des phytosanitaires sur les espaces publics, des employés formés à leur utilisation (certiphyto) 25 .

24 Données issues de la chartre d’entretien des espaces publics pour la préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques 25 Le certiphyto est un certificat individuel pour les produits phytopharmaceutiques qui atteste de connaissances suffisantes pour utiliser les pesticides en sécurité et en réduire leur usage. 25 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

1.1.5. Conclusion

Une fois que ces quatre points sont mis en place, la municipalité doit faire une demande d’aide auprès de l’Agence de l’Eau concernant les travaux pour une station de traitement. La hauteur des aides de l’Agence de l’Eau est de l’ordre de 40% pour l’ensemble du projet comprenant la maîtrise d’œuvre, le permis de construire… . Ces différentes démarches prennent un certain temps d’exécution. Il est important pour la municipalité de Viels-Maisons de prendre en compte le fait qu’en 2018, l’Agence de l’Eau entamera son onzième programme et que le montant des aides accordées risque de changer et d’être vu à la baisse. Si la commune de Viels-Maisons souhaite rester en régie, il est donc primordial pour celle-ci d’entamer ces démarches le plus tôt possible pour avoir les aides suffisantes à la réalisation de ces différents travaux.

Ces conditions correspondent à des mesures préventives dont les résultats s’inscrivent sur du long terme. Il faut donc également mettre en place des mesures curatives correspondant au cours terme.

1.1. Les traitements possibles

La liste des paramètres à traiter à Viels-Maisons est la suivante : les nitrates, l’atrazine et ses dérivées, la turbidité et l’acidité. Dans cette partie, les informations ont été récoltées principalement à l’aide d’un travail bibliographique mais également par des informations récoltées auprès d’un enseignant de chimie d’AgroParisTech (Mathieu Cladière).

1.2.1. Traitement des nitrates

Tout d’abord, en ce qui concerne le traitement des nitrates, plusieurs solutions existent comme le rappelle le Conseil Général de Seine et Marne dans une de leurs fiches techniques sur les traitements de l’eau potable 26 . La première, par voie chimique, serait une dénitratation par résine échangeuse d’ions : cette technique consiste à faire un échange d’ions entre ceux présents dans l’eau brute et ceux présents sur la résine : dans le cas d’une dénitratation, il s’agirait d’échanger les ions nitrates contre des ions chlorures (Cl -). En revanche, cette solution ne peut être envisagée seule : en effet, les ions chlorures peuvent former au contact d’autres molécules telles que les pesticides, des organochlorés, qui sont toxiques pour la santé humaine. Il faudrait donc en amont éliminer les pesticides et en aval, prévoir un traitement par ozonation pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’organochlorés dans les eaux distribuées. Une seconde solution envisageable serait la dénitrification par traitement biologique grâce à l’activité de certaines bactéries. Ce procédé largement utilisé dans le traitement des eaux usées peut également l’être pour la potabilisation de l’eau. L’opération repose sur le fait qu’en l’absence d’oxygène, certaines bactéries transforment les nitrates en azote gazeux et en oxygène, et peuvent ainsi enlever les nitrates de l’eau brute. Une fois cette opération faite, l’eau doit subir d’autres traitements (aération, filtration et désinfection) afin d’éliminer les bactéries et de garantir sa qualité. Enfin, la troisième option possible pour l’élimination des nitrates de l’eau brute est la filtration membranaire par le processus d’ultrafiltration. L’eau passe alors par des pores de très petit diamètre (inférieur au micromètre) grâce à une force extérieure (pression ou champs électrique, selon le processus utilisé).

La solution par traitement biologique est peu conseillée dans le cas où les variations de débits sont importantes, ce qui est le cas pour les captages de Viels-Maisons. En revanche, la voie chimique

26 Données issue du site eau seine et marne. 26 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 et la voie physique sont des solutions tout à fait envisageables d’un point de vue technique. La filtration sur membrane, bien qu’elle soit une technique très efficace et qui pourrait à la fois combiner le traitement des nitrates et celui des pesticides, reste encore trop chère, notamment pour une petite commune comme Viels-Maisons. 1.2.2. Traitement des pesticides

Les molécules constituant les pesticides sont des molécules très solubles dans l’eau et de ce fait difficile à éliminer. Actuellement, deux techniques sont principalement utilisées pour les extraire de l’eau : l’adsorption sur charbon actif et la filtration membranaire, comme le note le conseil général de la Seine et Marne dans sa fiche technique sur le traitement des pesticides dans l’eau potable 27 .

Le charbon est un matériau doté d’une grande porosité ce qui le prédispose à une forte adsorption. Grâce à un traitement thermique sa capacité d’absorption augmente et on parle alors de charbon actif. Le charbon actif peut être utilisé sous forme de filtre dans lequel l’eau va passer et sur lequel les polluants vont être retenus ou bien sous forme de poudre très fine, auquel cas il est injecté dans le circuit de traitement de l’eau. La seconde technique, la filtration sur membrane, est basée sur le même principe que pour l’élimination des nitrates.

Dans le cas de Viels-Maisons, la filtration sur membrane tout comme l’utilisation de charbon actif peuvent être envisagées d’un point de vue technique. En revanche, comme précédemment, la filtration sur membrane a un coût plus élevé que l’utilisation de charbon actif.

1.2.3. Traitement de la turbidité

La turbidité peut facilement se traiter grâce à des successions de filtres, l’idée étant de commencer par des filtres avec des mailles assez grandes et de diminuer la taille des mailles pour affiner la filtration. 1.2.4. Traitement de l’acidité

L’acidité peut être traitée par injection de calcaire ou de chaux, qui vont venir tamponner le pH. Des traitements pour le pH étaient présents auparavant sur la commune de Viels-Maisons, notamment à partir des filtres mais, ils n’ont pas été renouvelés faute de moyens financiers. 1.2.5. Bilan sur les traitements

A partir des premières pistes soumises ici, une solution globale peut être proposée. La filtration sur membrane qu’il s’agisse de l’élimination des nitrates ou des pesticides est écartée en raison d’un coût trop élevé, qui reviendrait trop cher pour une population de 1049 habitants seulement. La solution retenue pour les nitrates serait donc la résine échangeuse d’ions et pour les pesticides, le charbon actif. Pour éviter la formation d’organochlorés, il faut rajouter une unité d’ozonation en fin de traitement comme illustrée sur la Figure 20.

27 Données issue du site eau seine et marne. 27 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 20 : Schéma d'une unité de traitement possible pour la commune de Viels-Maisons

Pour finir, il faudrait rajouter en entrée de traitement, une succession de filtres pour la turbidité et une injection de calcaire ou de chaux pour remonter le pH. Cette unité de traitement, pourrait de ce fait répondre à la problématique portant sur l’aspect qualitatif et quantitatif de l’eau potable de Viels-Maisons.

2. Adhésion à un Syndicat

Pour analyser l’adhésion à un syndicat nous avons rencontré ou interrogé les membres de chacun de ces syndicats. Pour le syndicat de Rebais nous avons interrogé le responsable administratif, qui nous a communiqué les conditions d’adhésion. Il a précisé que la décision finale serait prise par les directeurs du syndicat et que les conditions dépendraient aussi de considérations politiques. Pour l’adhésion à l’USESA nous avons interrogé le directeur et le vice-président de l’USESA. Nous avons étudié leur rapport d’activité pour analyser les travaux et la situation économique actuelle de ces deux syndicats.

2.1. Adhésion à l’USESA 2.1.1. Conditions d’adhésion et réalisation

Adhérer à l’USESA c’est rejoindre 107 communes, toutes adhérentes au contrat global de l’eau. Le syndicat vote un budget annuel pour réaliser les travaux de rénovation et d’entretien sur l’ensemble de ses communes membres. L’objectif de l’USESA est d’uniformiser les prix sur l’ensemble de son territoire. L’USESA propose également à ses membres de prendre Veolia pour le fermage. Dans le cas d’une adhésion de Viels-Maisons à l’USESA, le syndicat procéderait à un audit du réseau. Cet audit suite à la demande d’adhésion permettra de voir la qualité du réseau (rendement) et la pression, pour savoir s’il faut envisager des travaux (rénovation des canalisations ou mise en place de pompe de surpression). Il faut savoir qu’il existe un financement de l’Agence de l’Eau pour une étude diagnostique des réseaux. Cette étude permet de voir d’où viennent les pertes d’eau et donc s’il y a des problèmes de fuites. Les aides de l’Agence de l’Eau pour ce type d’étude sont de 50%. L’USESA vient de réaliser des travaux pour augmenter sa capacité à fournir de l’eau potable. Le syndicat n’envisage donc pas d’utiliser les points de captage de Viels-Maisons qui au vu de notre diagnostic nécessiteraient des travaux pour permettre de rendre l’eau des captages « potable » au regard de la loi. Suite à cet audit, l’USESA déterminera si Viels-Maisons doit faire des travaux sur son réseau et si c’est le cas, ces travaux seront à la charge de Viels-Maisons et de l’USESA selon une répartition à négocier. 28 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Parallèlement et pour poursuivre le processus d’adhésion, il faudra une délibération du conseil municipal de Viels-Maisons et de l’USESA. Dans l’hypothèse d’une adhésion, qui ne rencontrerait a priori pas d’obstacles, un ou deux délégués titulaires de l’USESA seraient nommés pour Viels- Maisons. Ils seront chargés d’accompagner la commune sur les prix et les travaux autour de l’eau potable et devront faire également remonter les projets de Viels-Maisons à l’USESA. Il existe déjà une arrivée d’eau qui permettrait de fournir de l’eau à Viels-Maisons (hors hameau de Valéry). Il faudrait simplement passer d’une canalisation de 75 mm de diamètre à une de 140 mm de diamètre pour la canalisation qui relie cette arrivée à la commune. Ces travaux de rattachement seraient pour une large partie pris en charge par l’USESA. Une fois les travaux terminés, la commune sera fournie en eau par l’USESA sauf dans le hameau de Valéry qui continuera d’être rattaché au syndicat de Rebais comme c’est le cas actuellement. Viels- Maisons devra alors appliquer les mêmes tarifs que l’USESA pour l’eau potable.

2.1.2. Les captages : Maintien/Fermeture/ Stand-by

Il reste à évoquer l’avenir des deux points de captage de Viels-Maisons où trois options sont à envisager : la fermeture des points de captage, leur maintien et leur mise en stand-by.

Leur maintien n’est pas envisagé par l’USESA. Cependant, si l’USESA décide de garder les captages de Viels-Maisons, des travaux seront nécessaires. Ces travaux peuvent bénéficier d’aides de l’Agence de l’Eau mais pour toucher ces aides, la commune sera responsable de la mise en place des quatre conditions de l’Agence de l’Eau décrite précédemment (DUP, AAC, Rendement à 75%, Démarche « 0 phyto »). De ce fait, le coût lié à leur entretien et aux travaux nécessaires à leur conservation (travaux liés à la mise en place des quatre conditions) resteraient à la charge de la commune.

La fermeture des points de captage serait la piste privilégiée par l’USESA. Administrativement, la fermeture d’un point de captage nécessite une simple demande à l’ARS qui fera prendre au préfet un arrêté de fermeture pour l’exploitation d’eau potable. Dans ce cas-là, deux solutions s’ouvrent à la commune. La commune peut garder les captages pour d’autres usages comme par exemple le nettoyage des rues ou bien céder à un exploitant agricole. Si les captages n’ont aucune utilisation alors ils devront être comblés (demande auprès de l’ARS).

La mise en stand-by permettrait deux choses : garder les sources en cas de problèmes immédiat ou les garder en cas d’envie de retrouver une indépendance vis-à-vis de l’eau potable. Dans le cas où les captages seraient gardés en secours, ces captages seraient soumis aux mêmes normes d’exploitation qu’un captage normal, notamment vis à vis des périmètres de protection. De plus, il faudrait réaliser des travaux et mettre en place des mesures pour assurer une qualité d’eau répondant aux normes traditionnelles. Afin d’effectuer des vérifications sur la qualité de l’eau des captages, une mini pompe avec un groupe électrogène pourrait être mise en place, permettant ainsi de remonter l’eau des nappes. Ce contrôle devrait être effectué une fois par an. Cette vérification est importante car en cas de remise en service des captages pour que l’ARS délivre une autorisation d’ouverture de ces captages, elle a besoin de données sur les différentes teneurs de cette eau (nitrates, produits phytosanitaires, pH, turbidité…).

2.2. Adhésion au Syndicat Rebais

2.2.1. Conditions d’adhésion et réalisation

Adhérer au Syndicat de Rebais, c’est rejoindre 61 communes. Ces communes se situent principalement en Ile de France (Seine et Marne) et non en Picardie. Le Syndicat vote lui aussi un budget annuel pour réaliser les travaux de rénovation et d’entretien sur l’ensemble de ses communes 29 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 membres. A ce titre le Syndicat de Rebais a anticipé un besoin d’accroitre sa capacité en eau et va donc procéder à une augmentation de ses tarifs pour provisionner ses travaux. Dans le cas d’une adhésion de Viels-Maisons au Syndicat de Rebais, le Syndicat procéderait à un audit du réseau. Cet audit suite à la demande d’adhésion étudiera également la qualité du réseau (rendement) et la pression, pour savoir s’il faut envisager des travaux (rénovation des canalisations ou mise en place de pompe de surpression). Le Syndicat de Rebais n’envisage pas non plus d’utiliser les points de captage de Viels-Maisons. Pour le Syndicat de Rebais, les captages de Viels-Maisons nécessitent des travaux et présentent peu de possibilités pour le Syndicat étant donné leur faible débit. Suite à l’audit, le Syndicat de Rebais déterminera si Viels-Maisons doit faire des travaux sur son réseau. Si c’est le cas, ces travaux seront à la charge de Viels-Maisons. Avant de lancer la moindre étude le Syndicat attend une demande officielle de Viels-Maisons pour son adhésion.

Il existe déjà une arrivée d’eau qui fournit de l’eau à Viels-Maisons pour compléter ses besoins. Le hameau de Valéry est quant à lui déjà rattaché au Syndicat de Rebais. La canalisation est de 125 mm de diamètre et devrait donc suffire. Seul des travaux de remise en état du réseau de canalisation de Viels-Maisons seraient donc éventuellement nécessaires, ce qu’indiquera l’audit. Une fois les travaux terminés, la commune sera fournie en eau potable par le Syndicat de Rebais dans son intégralité. Viels-Maisons devra alors appliquer les mêmes tarifs que ce syndicat pour l’eau potable.

2.2.2. Les captages : Maintien/Fermeture/ Stand-by

Il faudra également décider si la commune maintient, ferme ou met en stand-by les points de captages. Cela se fera dans les mêmes conditions qu’avec l’USESA. Nous rappelons que le Syndicat de Rebais n’envisage pas leur maintien mais plutôt leur fermeture.

30 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Troisième partie : Discussion : Avantage et Inconvénients

1. Etude de l’impact sur le prix de l’eau des différents scénarios 1.1. Comparaison entre le syndicat USESA et Rebais

Cette partie s’appuie sur une comparaison économique réalisée à partir des rapports d’activité des deux syndicats et le rapport sur le prix et la qualité du service du Syndicat de Rebais. Cette étude nous a amenées à comparer le coût de la consommation pour un foyer moyen estimé à 120m 3 par la loi Barnier de 1995, et ce pour les deux syndicats considérés.

Syndicat de Rebais USESA

€ H.T. € H.T.

<30 m 3 2,25 0,491

30

60

Taxe pollution de l’Agence de l’eau 0,37 0,38

Taxe préservation de l’Agence de l’eau 0 0,4 Location du Part fixe, prix par compteur-diamètre 15 27 55 abonné en mm Figure 21 : Tarifs de l'eau potable des deux syndicats en 2013

31 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 22 : Comparaison du prix de l'eau pour un consommateur pour les deux syndicats (Voir Annexe 4) Nous sommes parties d’une comparaison des prix de 2013. Nous pouvons voir sur le graphique (Figure 22) que pour un foyer moyen dont la consommation est estimée à 120m 3 d’eau potable l’écart entre les prix du Syndicat de Rebais et l’USESA se creuse rapidement. L’USESA apparait effectivement comme étant nettement moins cher sur la facture totale. Ceci est d’autant plus important à souligner que le Syndicat de Rebais a prévu une augmentation de 40 centimes par an sur 5 ans sur le prix d’eau au m 3 soit une augmentation de 48€ par an pour 120 m3 consommés tandis que l’USESA n’envisage pas une augmentation de ses tarifs pour les 10 ans à venir. Partant de ce constat, nous allons analyser la différence de coût entre le projet de régie et l’adhésion à l’USESA. 1.2. Entre un investissement pour rester en régie et une adhésion à l’USESA

Cette partie s’appuie sur des hypothèses de prix minimal. Un taux d’emprunt de3% semble en effet un taux d’emprunt très raisonnable mais celui-ci pourrait augmenter. Pour le taux d’actualisation, nous avons choisi un taux de 5% qui est souvent utilisé pour ce type de projet avec cette durée. Nous pouvons préciser que nous avons adopté le même pour les deux projets, ainsi il n’influence que le prix et pas le choix entre les deux solutions. Concernant les investissements à réaliser nous avons utilisé des prix de travaux qui ont été constatés sur des projets similaires dans l’Aisne. Les 400 000 € ont été calculés simplement à partir du prix de 200 000 € qui nous a été communiqué (par l’Agence de l’Eau) pour la mise en place de l’unité de traitement des produits phytosanitaires sur la commune de Nogentel commune comparable à Viels-Maisons en terme de nombre d’habitants (Nogentel comptait 1058 habitants en 2009 28 contre 1049 pour Viels-Maisons) donc de consommation d’eau. Nous avons doublé la somme mais cela reste une estimation basse en

28 Site du conseil général : les dernières statistiques démographiques pour la commune de Nogentel ont été établies en 2009 et publiées en 2012. 32 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 considérant que la commune a besoin en plus d’une unité de traitement pour les nitrates, de filtres pour la turbidité et de l’injection de calcaire ou de chaux pour le pH.

En cas d’adhésion à l’USESA, nous avons estimé que les travaux pour le changement de la canalisation d’arrivée d’eau (passage de 75mm à 140mm de diamètre) seraient de l’ordre de 234 000€ : c’est une estimation à partir du coût de travaux similaires constatés dans la ville de Montreuil aux Lions où le coût des travaux d’un changement de canalisation s’élevait à 78 000€. La canalisation d’arrivée entre l’USESA et Viels-Maisons mesurant 1,5 km, nous avons triplé le prix énoncé précédemment. Pour les coûts d’entretien c’est une estimation basse. Nous n’avons pas considéré de coûts d’entretien pour le projet de l’USESA puisque ceux-ci seront pris en charge par l’USESA. Nous avons enfin considéré une période d’investissement de 20 ans.

USESA Régie eau potable 3,08 2,30 assainissement 6,80 6,80 taxe comprise 0,71 cout projet au m 3 0,18 0,388 Prix au m 3 10,1 0 10,22 Figure 23 : Prix prévisionnel au m 3 en fonction du projet choisi (Annexe 5)

Le tableau de comparaison des prix (Figure 23) permet de voir que les deux projets semblent au premier abord, comparables en termes de répercussion sur le prix de l’eau. En revanche, le projet d’adhérer à l’USESA semble tout de même légèrement moins cher que celui de rester en régie.. Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que le prix de revient du projet d’adhésion à l’USESA a été maximisé pour la commune tandis que celui du projet de régie a été minimisé puisque les travaux et les coûts d’exploitation pourraient s’avérer beaucoup plus importants. Enfin, nous pouvons signaler que le prix au m 3 pour le projet de l’USESA pourrait diminuer car le coût des travaux pourrait être pris en charge par l’USESA, il s’agit donc bien ici d’un prix maximum. De plus, il est important de noter que nous avons considéré ici une période de 20 ans, période de vie des usines de traitement. Les investissements seraient donc à renouveler au bout de 20 ans dans le cas du projet de régie alors que, dans le cas d’une adhésion à l’USESA, les coûts d’entretien seront certainement moins importants. En effet, l’USESA a démontré une capacité à anticiper ses projets d’entretien et de travaux. 2. Etude comparative des différents scénarios

Afin de comparer les différents scénarios possibles, nous avons construit un tableau (Figure 24) rassemblant les forces, faiblesses, opportunités et menaces de chacun des projets.

33 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015

Figure 24 : Tableau comparatif des avantages et inconvénients des différents scénarios étudiés D’après la Figure 24, le choix de la régie a comme force principale d’être une idée qui plait aux agriculteurs, à la mairie et aux habitants de manière générale. En effet, ils craignent de perdre leur pouvoir de décision notamment sur le prix de l’eau. Mais ce choix nécessite des moyens financiers importants pour réaliser les travaux, dont les coûts seront reportés sur le prix de l’eau déjà élevé (9.80€/m 3). Ceci va également dans le sens d’une protection de la ressource en eau par l’entretien des sources. En revanche, cela ne va pas dans le sens de la loi NOTRe, prévue pour regrouper la gestion de l’eau potable dans les Communautés de communes, au lieu de laisser chaque municipalité membre des communautés de commune la gérer en direct. Par ailleurs, il semblerait que la Communauté de commune de Charly-sur-Marne envisage de déléguer la compétence eau potable à l’USESA, dans le cas où le projet de la loi passe. Ce projet dépend également de la volonté des agriculteurs de changer leurs pratiques agricoles afin de pouvoir mettre en place la bonne gestion de l’AAC. Enfin, si la population de Viels-Maisons venait à diminuer sa consommation d’eau potable, du fait de l’augmentation de son prix à 9.80 €/m 3, cela ferait encore augmenter le prix. L’autre aspect à considérer est la consommation de 12000m 3/an par l’éleveur de Viels-Maisons sur son exploitation, représentant ainsi presque ¼ de la consommation de Viels-Maisons. Si cette consommation venait à diminuer, elle provoquerait elle aussi le besoin d’augmenter le prix de l’eau par m 3. Du point de vue de la durabilité, ce projet nécessite un délai minimum de 3 ans pour la mise en place des quatre conditions de l’Agence de l’Eau et la réalisation des travaux. Il faudra donc mettre en place des solutions temporaires, comme l’achat de l’eau aux syndicats mais sans adhérer à l’USESA ou au Syndicat de Rebais. Une fois les travaux réalisés, si une gestion correcte est mise en place et que des mesures agricoles comme la mesure AZUR sont utilisées, nous devrions voir la

34 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 qualité de l’eau brute s’améliorer progressivement. Ainsi, si la gestion des traitements de l’eau potable est assurée, Viels-Maisons pourra fournir de l’eau en quantité et de qualité à ses habitants.

Le choix d’adhérer à l’USESA permet d’envisager une augmentation du coût de l’eau moins importante qu’avec le choix de la régie. En effet, l’USESA réunit 107 communes et permet donc une répartition du coût des travaux sur une population bien plus importante. Ceci est d’autant plus vrai que dans le cas d’une adhésion à l’USESA, il y aurait a priori peu de travaux à prévoir, à part le changement de la canalisation de diamètre 75 mm sur 1.5km. D’autre part, l’USESA a une politique d’anticipation des travaux. Ainsi, en 2015 va être inaugurée un nouveau point de captage. C’est pourquoi dans les années à venir, il n’y aura pas de travaux majeurs à prévoir. Grâce à ces travaux anticipés, l’USESA est en mesure de garantir une eau de qualité et en quantité à la commune de Viels- Maisons. Les atouts de ce choix sont multiples. D’abord, le projet est soutenu par l’ARS, l’Agence de l’Eau et la Communauté de commune de Charly-sur-Marne. Ensuite, ce projet va dans le sens de la loi NOTRe. Par contre, il faudra que la municipalité et ses habitants acceptent de renoncer à la gestion indépendante de l’eau potable. La durabilité de ce projet est assez longue (plus de 30 ans) étant donné l’anticipation des travaux à faire sur le réseau et les sources.

Le choix du Syndicat de Rebais permet lui aussi d’envisager un impact des travaux moins important que dans le projet de régie. Cependant, les coûts risquent d’être plus importants que dans le cas d’une adhésion à l’USESA. Le syndicat de Rebais envisage de nombreux travaux qui vont être répartis sur un nombre de consommateurs plus petit. En effet, il y a moins de communes dans le Syndicat de Rebais et moins de consommateurs. Par ailleurs, le syndicat rentre dans une phase de développement de sa capacité en eau et donc a prévu une augmentation de 40 centimes d’euros par an pendant 5 ans sur le prix de l’eau. En cas d’augmentation de 40 centime du prix de l’eau sur 5 ans, on dépasserait le prix de l’eau potable proposait en régie par Viels Maisons. Dans le cadre de cette adhésion, la qualité et la quantité de l’eau seraient néanmoins garanties. L’autre avantage de ce projet c’est qu’il permettrait d’avoir une solution unique pour l’ensemble de Viels-Maisons puisque le hameau de Valéry est déjà rattaché au Syndicat de Rebais. Là aussi cela irait dans le sens de la gestion commune de l’eau potable mais moins qu’avec l’USESA puisqu’en cas d’adhésion au Syndicat de Rebais Viels-Maisons serait rattachée à un syndicat différent de sa Communauté de communes. La durabilité de cette solution dépend de la réalisation des travaux que le syndicat de Rebais commence.

3. La loi NOTRe

Ce projet de loi prévoit qu’en 2017 29 , la compétence de l’eau, en particulier celle liée à l’eau potable, passe des communes aux Communautés de communes. Ce seront donc elles qui devront fournir l’eau potable aux habitants. La Communauté de communes de Charly-sur-Marne déléguerait peut-être sa compétence eau potable à l’USESA (Syndicat majoritaire du sud de l’Aisne). Si au moment de l’application de la loi, Viels-Maisons appartient à l’USESA, il y aura un transfert des actifs et passifs d’une part, et un transfert du budget eau d’autre part, de la commune à l’USESA. La commune gardera un droit de vote pour le budget et les projets au niveau de l’USESA.

Si Viels-Maisons appartient au Syndicat de Rebais, il faudra signer une convention entre le Syndicat de Rebais et l’USESA, cette dernière confiant la compétence de l’eau de Viels-Maisons au syndicat de Rebais. Si Viels-Maisons est en régie autonome, la compétence eau potable passera également à l’USESA. Dans le cas où des travaux seraient entrepris par Viels-Maisons de façon autonome, les dettes engagées seraient transférées à la Communauté de commune de Charly-sur-Marne et donc

29 Les informations présentées dans ce paragraphe ont été obtenues lors d’entretiens réalisés avec Marine COLON et Guy BARJAVEL. 35 Projet ressource en potable de la commune de Viels-Maisons 22/05/2015 certainement à l’USESA. Comme nous avons pu le voir précédemment, le hameau de Valery appartenant à la commune de Viels-Maisons est déjà abonné au Syndicat de Rebais. Nous pouvons donc nous demander, en cas d’application de la loi NOTRe ce qu’il adviendra du hameau de Valery pour son approvisionnement en eau potable. Il est à noter qu’il est possible pour la commune de Viels-Maisons d’adhérer à plusieurs Etablissement public de coopération intercommunale (EPCI). Pour cela, il suffit de le préciser dans les statuts au moment du transfert de compétence la zone géographique concernée. Une convention devra donc être établie entre le Syndicat de Rebais et l’USESA concernant le hameau de Valéry.

Nous pouvons nous interroger sur l’utilité alors d’entreprendre des travaux sur les sources si celles- ci n’étaient plus utilisées par la suite.

CONCLUSION

L’étude a montré qu’il était nécessaire d’agir assez rapidement puisque l’eau distribuée aux habitants de Viels-Maisons était parfois non potable, au regard de la loi. Les différents scénarios sur lesquels nous nous sommes appuyées pour mener notre étude ont chacun montré des forces et des faiblesses. En revanche, parmi eux, un se distingue : il s’agit de l’adhésion à l’USESA. En effet, au vu des résultats présentés il semble être le plus intéressant financièrement pour les habitants. De plus, c’est une solution simple à mettre en place et de ce fait les habitants recevront rapidement une eau potable respectant les limites de qualité. Enfin, cette solution s’inscrit dans la logique globale que va imposer la loi NOTRe.

Au cours de ce projet, plusieurs informations ont manqué à notre étude, notamment celle concernant le débit des deux sources permettant la distribution d’eau potable à la commune. La connaissance de ces valeurs nous aurait permis d’avoir plusieurs informations comme par exemple savoir quelle quantité d’eau est perdue du fait de la fermeture des vannes automatiques lors d’épisodes de turbidité. De ce fait, nous aurions pu savoir si la quantité d’eau perdue lors de violents orages correspond à la quantité achetée aux différents syndicats. Si les valeurs sont concordantes, il semble donc indispensable pour la commune de Viels-Maisons de mettre en place un traitement pour la turbidité dans le cas où elle garderait ses captages pour être autonome d’un point de vue quantitatif. Dans le cas où la commune de Viels-Maisons garde ses captages, comme nous l’avons vu précédemment, elle doit réaliser des travaux pour que l’eau qu’elle distribue aux habitants soit « potable » au regard de la loi. Cependant, pour pouvoir avoir une estimation des coûts des travaux, il est primordial de connaître le débit. En effet, avec ces valeurs, nous aurions pu calculer un débit maximum journalier ce qui nous aurait permis de dimensionner les installations et donc de voir quelles sont les traitements adaptés à la commune de Viels-Maisons et le coût de ces installations. Par ailleurs nous n’avons pas pu avoir accès aux informations sur les pratiques des agriculteurs. Ces informations auraient permis d’estimer le chemin à parcourir pour reconquérir la qualité de l’eau selon le scénario où on choisissait de conserver les captages de Viels-Maisons.

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• Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt – Les mesures agroenvironnementales climatiques [en ligne] Disponible sur http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/mae-internet.pdf (page consultée le 21 mai)

• Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt – Les mesures agroenvironnementales climatiques des systèmes grandes cultures[en ligne] Disponible sur http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/fiches_MAECMAEC_systemes_herbagers_et_pastoraux_2_ cle865b74.pdf ( page consultée le 21 mai)

• Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt – Le plan végétal pour l’environnement [en ligne] Disponible sur http://agriculture.gouv.fr/Plan-vegetal-et- environnement (page consultée le 13 mai)

• Syndicat de Rebais – Rapport d’activité du syndicat de 2013 et 2014 – RPQS

• USESA – Rapport d’activité du syndicat de 2013

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TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la commune de Viels-Maisons dans l'Aisne - Source IGN...... 1 Figure 2 : Carte de localisation des interconnexions de l'alimentation en eau potable de la commune de Viels-Maisons - Source IGN...... 4 Figure 3 : Carte représentant l'interconnexion entre Viels-Maisons et le Syndicat de Rebais – Source IGN...... 5 Figure 4 : Carte représentant l'interconnexion entre Viels-Maisons et l'USESA - Source IGN...... 6 Figure 5: Graphique de la teneur en nitrates de l'eau brute de la commune de Viels-Maisons entre 1997 et 2012 (Données ARS) ...... 8 Figure 6: Graphique de la teneur en nitrates de l'eau distribuée de la commune de Viels-Maisons entre 1996 et 2015 (Données ARS) ...... 8 Figure 7: Graphique de la concentration d'atrazine et de déséthyl-atrazine de l'eau brute de Viels- Maisons entre 1997 et 2014 (Données ARS) ...... 9 Figure 8: Graphique de la concentration en atrazine et déséthyl-atrazine de l'eau distribuée de Viels- Maisons (Données ARS)...... 10 Figure 9: Graphique des mesures de la turbidité de l'eau distribuée de la commune de Viels-Maisons entre 1996 et 2015 (Données ARS) ...... 10 Figure 10 : Graphique de comparaisons entre les pics de turbidité et les précipitations – Données ARS (turbidité) et INRA (précipitations)...... 11 Figure 11: Graphique représentant le pH de l'eau distribuée de Viels-Maisons entre 1996 et 2015 .. 12 Figure 12: Cartographie de l'occupation du sol sur la commune de Viels-Maisons, Corine Land Cover (2006)...... 13 Figure 13: Cartographie des assolements de l'année 2012 présent au niveau des deux captages de la commune de Viels-Maisons...... 14 Figure 14: Tableau de la rotation des cultures pour six îlots concernés par la ZAR ...... 14 Figure 15: Schéma bilan des différents scénarios envisagés pour répondre à la problématique posée par la commune de Viels-Maisons...... 1 Figure 16 : Schéma bilan des actions à mettre en place pour un approvisionnement en eau "potable " de la commune de Viels-Maisons dans le temps...... 1 Figure 17 : Tableau des différents types de périmètres à mettre en place dans le cadre de la DUP et leurs conditions ...... 19 Figure 18 : Carte des périmètres de protection des captages des Fagots et des Grouyots de la commune de Viels-Maisons défini pendant le projet de 2009 – Source IGN...... 21 Figure 19 : Tableau d’exemples de condition à respecter pour les différents niveaux de la Charte d’entretien des espaces publics...... 25 Figure 20 : Schéma d'une unité de traitement possible pour la commune de Viels-Maisons ...... 28 Figure 21 : Tarifs de l'eau potable des deux syndicats en 2013...... 31 Figure 22 : Comparaison du prix de l'eau pour un consommateur pour les deux syndicats (Voir Annexe 4) ...... 32 Figure 23 : Prix prévisionnel au m 3 en fonction du projet choisi (Annexe 5)...... 33 Figure 24 : Tableau comparatif des avantages et inconvénients des différents scénarios étudiés...... 34

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ANNEXES

ANNEXE 1 : DECOUPAGE EN TÂCHE

Description de la N° tache Responsable Durée tâche Analyse documentaire de la situation : étude 01 Sophie 1 jour des différentes propositions d’action possibles. Cartographie de la zone : intégration des assolements de la zone, des 02 Honorine 2 jours périmètres de protection et de la zone d’action renforcée Préparation des rencontres avec les 03 Mélanie 3 jours acteurs locaux / le 7 avril Préparation et première séquence 04 d’entretien avec les Sophie 4 jours acteurs / du 14 au 16 avril Synthèse des 05 Honorine 1 jour données récoltées Etudes des 06-1 : Sophie  différents scénarii connexion USESA au vu des 06-2 : Mélanie 

06 informations pratiques agricoles 2 jours récoltées lors de la 06-3 : Honorine  première séquence traitement de de visite l’eau Rédaction fiche 07 Mélanie 4 jours projet a

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Description de la N° tache Responsable Durée tâche

Mise en commun des informations 08 Honorine 1 jour récoltées lors de la tache n°6 Préparation et seconde séquence 09 d’entretien avec les Sophie 5 jours acteurs / du 5 au 7 mai Synthèse des 10 Honorine 1 jour données récoltées Rédaction du 11 Mélanie 7 jours rapport Présentation du 12 Sophie 3 jours rendu / 21 mai

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ANNEXE 2 : METHODE DE TRAVAIL Informations nécessaires Moyens d’obtention Traitement de l’information

Entretien/demande de Mesure de qualité de l’eau Graphiques d’évolution documentation à l’ARS Définition exacte des périmètres de protection Entretien avec la DDT (PP) (direction départemental du Cartographie SIG en intégrant les DUP (demande d’utilité territoire) périmètres et les itinéraires publique) Entretien avec le Maire : techniques présents autour des captages discussion avec secrétaire de Mesure mise en place suite à mairie l’arrêté préfectorale Gestion des nitrates : Entretien/ demande de Quels programmes d’action Préconisations documentation à la Chambre Mise en relation avec ce qui est peuvent être mis en place d’Agriculture de l’Aisne : M. avec les agriculteurs sur les mis en place dans d’autres Sarrazin périmètres de protection ? communes présentant une (Azur, MAEC: mesure agro- Agriculteurs (M. Lemoine) situation similaire environnemental climatique) Quelles cultures mises en place au niveau des Entretien avec la coopérative périmètres de protection? Acolyance SIG : cartographie avec les Est-il possible de faire Entretiens agriculteurs / éventuels nouveaux itinéraires d’autres itinéraires observation terrain techniques que ceux actuels

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Informations Moyens d’obtention Traitement de l’information nécessaires

Installation Bibliographie/professeur infrastructures Synthèse : analyse multicritère encadrant traitements des nitrates

Contacté municipalité de Etude des projets Charly-sur-Marne Comparaison avec la situation à Viels- antérieurs sur des Maisons situations comparable Etudes des rapports des années antérieures Rendez-vous avec AESN Partie DUP Synthèse sur les conditions à remplir (Agence de l’eau Seine- Aide travaux de l’Agence pour obtenir les aides de l’AE pour les Normandie) (Stéphanie de l’Eau éventuels travaux Baudelin)

Relevés du Débit d’eau Bibliographie/ Mairie et Graphiques Episodes de Turbidité plombier Viels Maisons Aide à la décision pour la solution finale

Documentaire (dossier Adhésion à l’USESA USESA), voir RDV Etude avantages/inconvénients téléphonique avec l’USESA

Adhésion au syndicat Entretien téléphonique Etude avantages/inconvénients de Rebais Envois de documents

Bibliographie et rencontre Rester en Régie Coûts de conservation des captages avec les différents acteurs

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ANNEXE 3 : CARTE RESEAUX DE CANALISATION DANS LE CENTRE BOURG DE VIELS-MAISONS

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ANNEXE 4 : 1. TARIFS ISSUS DU RAPPORT D’ACTIVITE DU SYNDICAT DE REBAIS

2013 2014 2015 (1)-15/16 (2)-16/17 (3)-17/18 (4)-18/19 (5)-19/20

€ H.T. € H.T. € H.T. € H.T. € H.T. € H.T.

0 à 500 m 3 2,25 2,5 2,75 3,15 3,55 3,95 4,35 4,75

500 à 2 000 2 2,29 2,58 2,87 3,16 3,45 m3

Au-delà de 2 1,7 1,95 2,19 2,44 2,69 2,94 000 m 3

15 27 27,5 30 35 40 45 50 55

20 35 40 45 50 55 60

30 45 50 55 60 65 70

40 55 60 65 70 75 80 Location compteur - 50 60 65 70 75 80 85 diamètres 60 65 70 75 80 85 90

Vente d'eau en gros aux collectivités non adhérentes (sur 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75 0,75 convention)

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2. TARIFS ISSUS DU RAPPORT D’ACTIVITE DE L’USESA

2013 (1)-15/16 (2)-16/17 (3)-17/18 (4)-18/19 (5)-19/20

€ H.T. € H.T. € H.T. € H.T. € H.T. € H.T.

<30 m 3 0,491 0,491 0,491 0,491 0,491 0,491

30

60

c>121 0,7455 0,7455 0,7455 0,7455 0,7455 0,7455

15 55 55 55 55 55 55

20 75 75 75 75 75 75

30 110 110 110 110 110 110

40 150 150 150 150 150 150 Location compteur - 50 185 185 185 185 185 185 diamètres 60 220 220 220 220 220 220

80 295 295 295 295 295 295

100 375 375 375 375 375 375

125 475 475 475 475 475 475 Vente d'eau en gros aux collectivités non adhérentes 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 1,4 (sur convention)

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ANNEXE 5 : SIMULATION ECONOMIQUE DU PROJET D’ADHESION A L’USESA OU DE RESTER EN REGIE

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