J. ROUIRE - 0. HOHON

Etude géologique de la region de Nant et de Saint-Jean-du-Bruel (Avey ron ) 18 août 1959 B. R. G. G. M. Paris iXVl, le lô aOÛt 1959

74, Rue de la Fédération Bureau de. Recherches

Géologiques, Géophysiques

ET Minières

ÉTABLISSEMENT PUBLIC NATIONAL

ADRBaSE TftLtGR. i BURGEOLOG-PARIS

TÉLÉPHONE : SUF. 9400

'

». c. SEJNS B4 B .07

DBPARTBMENT SEOLOGIE

J, ROUIRE et 0. HQRpî

ETUDE GEOLOGIQUE DE LA REGION DE NANT

ET DE SAINT JEAN DU BRUEL

()

-oOo-

0- » SOMMAIRE

Ssesis,

Situation et Généralités

0

0 0

1ère Partie : Le Matériel Géologique

I» Les formations métamorphiquea ..... 4

2 . Les intriJisions granitiques 5

B/ J£3 SEDIMENTS SECONDAIRES

1 Coupe de la Br^lnelerie 6

2 Coupe de Combredonde XO

3 Coupe du Liqxiier II

4 Coupe d *Âiabo\u.s 12

3 m Coupe de Saint Alban 13

6 Coupe de Dourbias 14

7. Coupe de la cote 717 16

6 « Coupe de Cantobre 17

SY^miBSE ET COÎ-IPARAISONS STRATIGRAPHIQUES

Trias 20

Rllétien 22

Hettangien 22

Sinémurien 24

Lotharingien 2$

Pliensbachien 26

Domérien ^ 26

Toarcien 27

Aalénien 28

Bajooien 29 2 ème Partie i la Tectonique Pages

I» Aperçu de l'Orogenèse hercynienne dans les Cévennes méridionales 31

2 TLeG accidents de la couverture 33

3 « Essai d ' interpretation 43

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 49

-oOo-

LISTE DBS ANIffiXES

AIÎIaXE 12 I - Carte géologique au 1/10,0002 de la Rdgion Nant - Saint Jean-du-Bruel.

AiU'IEXE N2 2 - Carte géologique au 1/50. 000» de la Région liant - Saint Jean-du-Bruel.

AiniEXE 1T2 3 - Coupes détaillées des sondages du Ravin des Vale ttes,

AI'iîîEXE N2 4 - Interprétation des sondages du Ravin des Valettes.

-oOo - I -

ETUpE GEOLOGIQUE DE LA REGION DE NANT

ET DE SAINT JEAN DU BRUEL

0. HORON et J. ROUIRE

-oOo-

Le présent rapport a pour but de présenter sous une forme con¬ densée, les diverses observations de géologie générale effectuées sur la bordure occidentale des Cévennes méridionales, aux environs de Nant et de Saint Jean-du-Bruel (Aveyron) .

Ce travail a eu pour point de départ une étiode détaillée de la ocaioessiei de Zinc de Saint Jeaa-d\t-Bruel, effectuée en 1955 en col¬ laboration avec J. LOÜGNON, Par la suite, 1* étude a débordé norma¬ lement du cadre de la concession et a été étend\ie à toute la zone où il paraissait possible de rencontrer des oonditions analogues de alnéralisaticai. Elle a toutefois été interrompe» volontairement au Nord, à la limite de la OOTicessimi de Trêves (Gard).

Lee levés sur le terrain ont été effeotuée par J. ROUIRE, de

1955 à 1957. En 1958, une tournée complémentaire, destinée à véri¬ fier des points de détail et à coordonner l'ensemble a été effeo¬ tuée par 0, HORON et J. ROUIRE, Le présent rapport a été ocaiçu da façcn à pouvoir servir de "Légende détaillée" à la oarte au

I/IO.OOOô qui figure en annexe et qui constitue la partie la plua impoîrbaaite du travail.

(I) J, LCIÏQNON et J. ROUIRE i "Rapport sur la ocmcession de Zine de St Jeaa-d\^-Bruel" , rapport B.R.O.O.M. N» A/771 et f

J «AIMERAS, JolOIKINON et J. ROUIRS t "ElémôntB pour un prograsee de travaux de recherche dans la conoeasioi de Zino de St Jean- du-Bruel" , rapport B.R.O.O.M. Nfl A/861. - 2 -

SITUATION et GENERALITES

lâ concession de Saint Jean-du-Bruel est située à la limite des départements du Gard et de l'Aveyron. Le village de Saint Jean se trouve à 40 kms à l'ESE de , en suivant la route nationale

N2 591 qui emprunte la vallée de la Dourbie, encaissée entre le Caus- se Noir et le Causse du Larzac. Vers l'Est, la route nationale

N2 99 mène au Vigan (36 kms) et à la vallée de l'Hérault, en sui¬ vant la bordxire méridionale des Cévennes o Vers le Kord, la route qui, ï>ar Trêves, conduit à Meyru^is (35 km) et à Florae (70 km)

B\xLt également, en gros, le bord occidental du Massif cévenol.

Ainsi, la région étudiée se place à la pointe SW du oontact entre les terrains anciens des Cévennes, et les formations se¬ condaires des , représentées ici respectivement par la

Montagne du Lingas - Saint Guiral, dépendance du Massif de l'Ai¬ goual, et le Causse du Larzac. Le contraste géographique est très net entre les sédiments jurassiques tabvilaires, entaillés par des gorges profondes et les hauteurs sohiste-uses et granitiques, qui dessinent une série de crêtes Est-Ouest,

D'vine façon générale, cette bordure des Cévennes est une ré¬ gion abondamment minéralisée en zinc et en plomb, les gisements et indices pouvant d'ailleurs se trouver aussi bien dans le soole que dans les terrains triasiques et jurassiques.

- 4 -

Ière PARTIE

LE MATERIEL GEOLOGIQUE

A/ LE SOCLE

I. Les formations métamorphiques

|ta, série comipréhensive des schistes paléozoïque^ Entre

Albi et Aies, s'étend une large bande de Paléozoïque épimétamor- phique, masquée dans sa partie centrale par les dépôts pemiens du

Cámaros et par les plateaux jxarassiques des Grands Gausses.

Cet ensemble monotone est essentiellement fonné de schistes qui, vers le Nord, passent sans discontinuité aux micaschistes et aux gneiss du Lévezou et des Cévennes septentrionales, et qui, vers le Sud, dans les monts de Lacaune et les Monts du Vigan, se raccordent à des faciès beaucoup plus variés et mieux datés.

Dans la classification de JUNG et ROQUES (1936), ces schistes peuvent être rapportés à la zone des schistes supérieurs. Ce sont des schistes à muscovite et surtout à sericite . Roche grise ou jau¬ nâtre, quelqixefois bleuâtre, elle est disposée en fe\iillet, géné¬ ralement luisants et lustrés.

On note quelques bancs graphiteux, de teinte plue foncée, bleitô ou noirâtre. On observe également des bancs gréseux ou péli¬ tiques. de oouleur assez olaire et d'aspect plus terne.

Enfin, et particulièrement au N.E, de Saint-Jean-dti-Bruel, on observe des banos de quartzites, épais de plusieurs dizaines de mètres. Ces quartzites donnent dans le paysage des barres très nettes que l'on peut suivre sur de grandes distances i ils for¬ ment ainsi, au moins localement, un repère stratigraphique» Il

est vrai que l'on ignore leur place exacte dans la nérie, série - 5 -

dont on ne connaît d'ailleurs ni la base, ni le sonaBet et par

conséquent dont on ne peut mesurer 1' ¡épaisseur. Il est certain que

celle-ci est considérable, plusieurs centaines de mèti^e au moins, peut-être dépassant le millier.

Les auteurs (DEMAY, 1948 - GEZE, 1949) paraissent s'accorder

siu:* l'impossibilité de dater cette série énigmatique. La base est

peut-être précambrienne , plus vraisemblablement oambrienne. Quant

au BOTimet, il se situe probablement vers l' Ordovicien ou même le

Gothlandien.

2, 1^6 intrusions granltiq;iea

Des environs de Dourbies jiisqu'au niveau de Saint Jean du

Gard et de Lassale, sur près de 40 Kms, s'allonge un grand batho¬

lithe qui a donné naissanc© a\ix de^^x massifs montagneux du Lingae (1440 m)^ 'et du Liron (II80 m). Vne apopl^se importante ee déga¬

ge vers le Nord et oonstitue une bonne partie du Massif de l'Ai¬

goual (1567 m).

Ce granite est à texture porphyrolde, avec de très gros cris¬

taux d'orthose et abondance de biotite.

On observe mal sur le terrain, mais assez bien sur les jdioto-

graphies aériennes, des lignes de fractures orientées éénérale-

ment NNW-SSE, tout au moinja dans l'Ouest du massif, c'eet-à-dire

dans la région proche de Saint Jean-dUi-Brusl. Plus rarement oa

voit des cassures NE-SW. Ces deux direotiona sont d'ailleurs pa¬

rallèles aux lignes directrices de la topographie.

on note assez souvent des filais d ' aplite , ^^irallèlee à oes

cassures» On note aussi, surtout à la bordure du massif, des fl-

Itens de mlororanite et de rhyolite , de direction généralement

sub|w:àllèle à oette bordure .

(I) Faussement désigné par DEMAY et GEZE sous le nom àé Massif de Saint Gxiiral { cette dernière dénominaticai étant celle d'un sommet secondaire. - 6 -

B/ pS_^DIMENTS_SECOHDAIRES

Sur le soole, nous l'avons dit, repose une série triasique et jurassique très puissante. Au Nord de la Dourbie, les contacts entre la sone sédimentaire ( sa le Gausse) et la 7,one épimf^tamor- phique ( «s la Cévenne) sont généralement failles, escamotant ainsi très souvent la base de la stirie et mettant ainsi en contact les

Gchistes paléozoïques avec des terrains variés allant du Trias au

Bajocien, Par contre, au Sud de la Dourbie, les contacts sont la plupart du temps normaux et l'on voit les assises triasiques sub¬ horizontales, reposer en discordance sur le primiiire très plissé c

Pour décrire cette série secondaire, nous allons d'abord pré¬ senter un certain nombre de coupes, forcément partielles, répar¬ ties sur toute l'aire couverte par la présente étude. Ensuite, nous nous efforcerons de raccorder ces coupes pour obtenir une syn¬ thèse stratigraphique mettant en évidence les variations de faciès.

I. COUPE DE LA BRUNELimiE

Cette coupe a été relevée le long de la route départementale

N9 34 qui va de St Jean-du-Brunel à Trêves, Elle commence, au Sud-

Ouest du hameau de la Brunelerie, au point EJ 296767, à l'embran¬ chement d'un chemin de char, pour se terminer au Col de la Pierre

Plantée .

Au point de départ, les schistes primaires, très rubéfiés, affleurent au niveau même de la route . De bas en haut , on a i

- Conglomérat de base, grossier, avec gros éléments de quartz roxilés et quelques galets de schistes, disposé en bancs massifs de I à 2 m 6,00

- Marnes et argiles plus ou moins sableux, de co\i- leur gris-vert, souvent micacés., avec petits bancs de grès intercalés 6p00

à reporter t 12,00 - 7 -

Report t 12,00

- Grès grossier à patine rousse 0,20

- Marnes gris-vert 1 , 00

- Grès à grain moyen 0,40

- Marnes gris-vert 3 , 00

- Grès à grain moyen 0,40

- Grès à grain fin, à patine et à cassure gris- clair avec mouchetures rousses et à ciment dolomiti¬ que 0,10

- Marnes 4 , 00

- Grès à grain assez fin, fortement micacé, à ciment calcaire, à patine rousse et mouchetures brunes, disposé en petits bancs o 0, 50

- Marnes 6 , 00

- Grès grossier, en xm seul gros banc 1,00

-Marnes 1,40

- Gros à grain moyen, à patine grise 0,20

- Marnes 1 , 00

- Grès grossier, en vai seul gros banc 1,50

- Alternances de marnes et de bancs gréseux (mal observé par suite des eboulis de pente) estimé à i 10,00

-Grès à grain moyen, en gros bancs 2,00

- Grès à grain fin, feulllet'^s, à patine et cas¬ sure gris-clair, mouchetés de roux, à ciment dolomi¬ tique 0,60

- Grès à grain moyen 0, 50

- Alternances de marnes et de petits bancs de grès h grain fin (mal observé) estimé à t 4,50

- Grès disposé en bancs moyens (0,10 à 0,40) ... 4» 00

- Alternances de grès et de marnes 3,00

- Grès à grain moyen en un seul gros bano 2 , 00

- I4ames 1 , 50

- Grès à grain fin, très ferrugineux, à ciment dolomitique rare ^ . . . 0,60

- Marnes 0.30

à reporter x 61,70 - 8 -

Report : 61,70

- Grès à grain fin (avec quelques gros éléments x 10 mm) à patine foncée et à cassure jaune clair, à ci¬ ment oalcaire, bien caractérisés par de très nombreu¬ ses mouchetures jaunes ou rousses assez régulièrement réparties (niveau des grès tigrés des Auteurs) dispo¬ sés en £jroe bancs massifs, sauf au soramet 5,50

- Marnes 0,60

- Alternances de marnes et de petits bancs de grès (mal observé) o estimé à i 3,00

- Grès en bancs de 0,40 séparés par interlits de marnes toujourô de coiileiir gris-vert o I,,20

- Alternances mal observées 6,,00

- Grès en gros bancs 3,,00

- Marnes bariolées gris-bleu et lie de vin 0,.30

- Grès en gros bancs I,,30

- Dolomie calcarifère très détritique (très nom¬ breux petits grains de quarts) de coule\ir jaune, avec nonbrou:-: interlits de marnes I,,00

-Grès h patine lie de vin 0,,40

- Alternances mal observ-'es de marnes lie de vin et de petits bancs gréseiix ou dolonitiques 0,,00

- Grès à patine lie de vin ou rougeâtre 3,,00

- Grès en un seiil gros banc I, 50

- Marnes bariolées, lie de vin et gris bleu 2,.50

- Grès 0,,50

- Alternances, assez raal observées, comprenant quelques bancs do ¿près, des marnes lie de vin, gris-bleu ou vertes et une nette prédominance de dolomies beige - clair, h pâte fine, en petits bancs bien réglés et h. dé¬ bit parallélipipéd ique 8,50

Total t 110,00

Au-dessus de ce dernier niveau, attribué généralement au

Trias, on a la série suivante, indiscutablement liasique i

- Dolomie cristalline,grenue (, à cassure gris-clair, à patine sombre^ disposée en gros ban de I à plusieurs mè¬ tres, avec quelques interlits mameu:^; lonr-.t.ement on note des fiso-ures et géodes tapissées de calcite ; l'ensemble, très massif, forme une barre brune régulière 28,00 - 9 -

- Dolomie marneuse, à i)âte très fine, assez tendre, à oassure beige-clair quelquefois xm peu rosée, à patine ocrejaune ou grise, disposée en petits bancs décimétri¬ ques bien réglés, à débit parallélipipédiqùe très carac¬ téristique f on observe souvent de petits filonnets de calcite ainsi quQ de petites géodes ; quelques interlits marneux très minces 7,00

- Lit de marne noire paraissant assez constant ..,, 0,10

- Dolomie identiqize à la précédente 4,00

- Lit de marne noire 0,10

- Dolomie identique à la précédente, maie présen¬ tant souvent des bancs assez massifs , 21 , 00

- Maraes altérées en gris-vejrt (probablement noi¬ res en profondeur), à cassure conchoïdale, paraissant former un niveau constant 0,70

- Dolomie identique a\jx précédentes, mais sans in¬ tercalations marneuses, seulement aveo quelques interlits trèq minces (de l'ordre du millimètre) * 25,00

- DoliMnie toujoiors identiqvie, avec alternances de gros bancs, de. bancs décimétriques à débit parallélipi- pédique et surtout vers le haut de minces plaqxiettes, prenant souvent ime allure feuilletée, presque schistoï- de ; oet horizon est également caractérisé par lone dou¬ zaine de lits marneux (épais de 0,02 à 0,10 m), assez régulièrement répartis svir l'ensemble de la formation.. 33,00

- Banc de dolomie très corrodé, avec nombre-ux nodules de silex gris-bleu, prenant en altération une teinte blanchâtre et une consistance pulvérulente 1,00

- Dolomie meomeuse fine, feuilletée 1,00

- Dolomie marneuse moins fine, en un seiil gros banc foïtaant barre 2 , 00

- Dolomie marneuse fine, en petits bancs, à débit pEirallélipipédique, toujours è patine blanc sale 2,80

- Niveau de manies 0,20

- Dolomie marneuse feuilletée 1 , 00

- Dolomie marneuse en jyetits bancs 1,20

- Dolomie marneuse feuilletée 0,30

- Dolomie marneuse en petits bancs 1,00

- Niveau de marnes , 0,20 - 10 -

-Dolomie marnexise en petits bancs ' 2,00

- Dolomie finement grenue, cristalline, à oassure bleue ou beige-brun, à patine brune ou rouille, faisant contraste par sa couletu: et sa dureté avec les assises sous-jacentes ; oette formation est bien caractérisée par¬ la présence d'assez ncanbreuses chailles ou nodxiles de si¬ lex } à la base on note quelques traces charbonneuses... 6,00

- Dolomie mamexose fine, très altérée, de teinte jaune avec quelques niveaux de marnes estimé à : 2,00

- Zone non observée » 6 , 00

- Calcaire cristallin, à débris organiqxoes nombreux entroques et oolithes, à cassure et patine grise ...» vu bmcx 1,50

- Oalcaire marneux, se délitant facilement en pla- qtiettes irrégulières et bosselées, couleur grise, quel¬ ques rares Bivalves indéterminables .vu sur t 1, 50

- Dolomie cristeú.line , à textiire plus ou moins gros¬ sière, casBiire bleue, grise ou beige, patine rousse, alté¬ ration sableuse ; fréqxients filonnets de calcite et dolo¬ mite, quelques géodes de barytine .va.euap i 11,00

La coupe se termine ici, soit exactement au Col de la Pierre

Plantée .

2, COUPE DE COMHEREDQ^DE

Cette coupe, relevée le long de la route départementale Nfi 7, intéresse la zone de transition entre le Trias et le Lias, Elle commence au point EJ 274689, à 1.500 m environ à l'ENE du hameau de Gcmberedondeo

Au-dessus d'une zone de faille, très bouleversée, dans laqtiel- le aucune observation préoise n'est possible, on voit de bas en haut t

(l) Il semble qu'il y ait une légère discordance entre oe dernier niveau et l'assise qui vient au-desstis. - II -

- Conglomérat à grain moyen, aveo quelques lentilles de grès dolomitique, alternances de lits plus ou moins groDsiors ( 2 a 10 mm) 3, 00

- Alternances de dolomies meirneuses, à pâte très fine, bien litées, à débit parallélipipédique , de cou¬ leur /p?is-verdâtre ou jaune-blanc sale, avec quelques grains de quartz arrondis et de marnes ou argiles noirô^ tres ou vert sombre 6 , 00

- Marnes noirâtres avec quelqvies intercalations do¬ lomitiques 2 , 00

- "Oolomie bien litée, à débit vertical, avec quel- qiies passées détritiques et minces interlits marneux.... 3,00

- Dolomie cristalline, gi*enue, à patine gris som¬ bre, à oassure beige-rosé, formant barre 1,00

- Dolomie fine , litée 0, 50

- Dolomie cristalline, assez finement grenue, à cassure beige-rosé et à patine brun-noirâtre, avec géo¬ des et filonnets de calcite, disposée en gros bancs .... 24,00

Au-dessus de ce dernier horizon, on observe une série de do¬

lomie marneuse, à débit .parallélipipédique et à intercalations

marneuses, en tous points semblable à celle de la Brunelerie.

Dans la coupe qui précède, il semble que les II premier mètres

doivent être attribués au Trias, les 28,50 m superposés représen¬

tant l'Hettangien inférieur.

3, COUPE DU LIQUIER

Obeervée de part et d'autre de la route du F^as du Pré, à la

sortie Ouest du village du Liquier, vers le point EJ 240720, cet¬

te coupe est relative à la zone de passage entre le Lias inférieur

et le Lias moyen. Elle commence dans le thalweg. De bas en haut

on peut observer i

- Dolomie cristalline, plus ou moins bien litée, quelquefois à cassure parallélipipédique, à patine ocre foncé et à cassure gris-clair, avec interlits marneux et - 12 -

présentant une altération sableuse souvent proncmcée, visible sur ,. 5,50

- Calcaire marneiix, à fines entroques, à cassiore bleu-noir finement grenue, à patine bicolore (jaune et bleu-clair) , avec nombreiises intercalations marneuses ; on y récolte une faune assez abondante, comprenant essen¬ tiellement GrytJiaea sp. (I) , Pholadomya decorata (ZIETEN), Terebratula sn,, Zeilleria sp. et surtout des Ammonites lotharingiennes classiques : Echioceras rarecostatiaafeAYLE ncn ZIETEN) et Vermiceras Nodoti (d ' ORBIGITT) 11,00

- Calcaire marneux, à eatroques, généralement gros¬ sier, avec glauconie abondante donnant par oxydation une all-ure mouchetée à la sxirface de la roche (petites taches roxisses), avec très nombreuBes intercalations marneuses ; les Ammonites sont rares et mal conservées, mais par con¬ tre les Belemnites sont très abondantes, en particulier Hastites clavatus (STAHL) et Passalcteuthis Bruguieri (d'ORBIGirr).

Le haut de la formation ayant été enlevé par l'éro¬ sion on n' en voit que environ t 7, 00

4. COUPE D'AMBOULS

Elle débute au point EJ 248743, au fond d'une dépression sur

la route de Nant à Ambouls et se poursuit vers le Sud jusqu'à l'en¬

trée Hord du village d' Ambouls :

- Calcaire marneux, à cassure bleu-noir et à patine frise ou jaune sale, disposé en bancs d'épaisseur moyenne 0,10 à 0,30), avec interllts et lits marneux, visible sur » 7,50

- CalcaJLre grossier, à entroques, m,^meux, à cassu¬ re bleue, à patine ja\me ou brune, à glauconie oxydée, a- vec nombreux interlits marneux ondulés mais sxiivis, dis¬ posé en bancs moyens (0,10 à 0,40); nombreuses Belemnites et Bivalves indéterminables ; un gros fragment de Lytooe¬ ras fimbriatum (SOWERBY) et un exemplaire écrasé de Prodactylloceras Davoei (SOWERBY) .

lie haut de la formation n'est pas observable, visi¬ ble sur 8^00

(I) Les espèces sont difficiles à préciser t probablement cf ^ arcuata à la base et cf complanata au sommet. - 13 -

5. COUPE DB SAINT ALBAN

Cette coupe, assez approximative, a été établie en raccor¬ dant au mieux les observations effectuées sur les pentes ébouleu¬ ses qui vont de la zone des Anciens Travaux de Saint Albqn jtis-

qu'h la route de Combredonde, non loin de son embranchement avec

la route nationale N2 99, à I Km au Sud de Nant.

De bas en haut, on a i

- Dolomie marneuse, à pâte fine, à dendrites de man¬ ganèse, disposée en plaquettes ou petits bancs à débit parfifl 1 élipipédique , aveo quelques intercalations de lits de marnes vertes, épais de quelques oms plusietirs mètres (le bas de la formation n'ayant pas été observé)

- Alternances de calcaires à pâte fine, quelqiiefoie finement spathiqties ou pseudoclithiques, et de dolomie fine en plaquettes ou petits bancs (il semble que latéra¬ lement les bancs calcaires passent à la dolomie fine classique) 12,00

- Galcaires fineraent spathiques, avec lits et nodu¬ les de silox à la partie supériexnre 12,00

- Dolomie marneuse à pâte fine, à altération piil- vérolonte, à c&sBvre blanche ou rose-crème * 5,00

- Calcaires assez grossiers, à entroques et ooli¬ thes, de couleur grise , * 3,00

- Calcaires à pâte fine, bicolores (blanc et ocre) et calcaires finement apathiques à silex ...., 10,00

- Dolomie cristalline, tantôt moyennement grenue, tentêt assez grossière, à altération sableuse, à ©assure gris-beige ou bleue, à patine rousse ou brune 15,00

- Calcaires marneux, à entroques et à glauconie, à texture plue bu moins fine, avec nombreux interlits ou lits marneux ; ce niveau est assez fossilifère et renfer¬ me en partioulier Echioceras rarecostaturo (BAYLE) et VemiyCeras Nodoti (d ' ORBIGNY )' ; latéralement , la partie inférieure" de la formation passe à une dolomie de struc¬ ture analogue 10, 00

- Calcaires marneux, à entroques et à glauconie ro-oillée en sxirface, généralement grossiers, mais avec des bancs plus fins; nombreiix lits et interlits marnexix; Be^iafi3,tes en abondanoe 10,00

Av.-dessus de ce dernier horizon viennent plusieurs dizaines de mètres de marnes grises à Amaltheus margaritatus. - 14 -

6, COUPE DE DOURBIAS

La série marneuse du Lias moyen et du Lias supérieur eet as¬ sez difficile à observer dans son ensemble, surtout en raison des failles dont le tracé et l'amplitude ne peuvent être îarécisés dane ces assises à faciès monotone.

La seule siiccession complète, que novis ayons pu observer, se trouve sur le versant du Causse Bégon, à quelques centaines de mètres au NW de Dourbias (2.500 m Ouest de Saint Jean-du-Bruel).

Au-dessus des derniers bança de calcaires à entroques et à

Belemnites, que la présence assez constante de Lytoceras fimbriatum permet de rapporter sans aucun doute au Pliensbachien supérieur, on observe, de bas en haut ;

- Marnes schisteuses tendres, noires en profondeur, griaea en altération normale et ocre-jaune en altération accentuée, aveo quelques intercalation de calcaires marneux très fins en lits régu¬ liers de quelques centimètres ; assez nombreux nodules (miches) de calcaire marneux également très fin, soit isolés, soit juxtaposée à oertains nivea\ix } oertains lits mamevix sont bourrés de glauco¬ nie ; on observe également d'assez nombreux cristaux de pyrite, évidemment très oxydée en surface ; il ne parait pas utile de re¬ produire ioi les divores divisions d'intérêt purement palémitolo- gique que les spécialistes (MONSSTIER, I9I3) ont établies dans cet¬ te formation lithologiquement homogène} rappelons seulement qxxB ces m.ajmes sont généralement très fossilifères et que l'on y rencon¬ tre en particulier en grande abondance Axnaltheits marg,aJritatv^ (HONTPORT) ; les quelques mètres du sonmtôt sont caractérisés, de pliis, par la présence de PaltO'Dlexyoceras spinatura (BRUGUIERE).

L'ensemble de la formation mesure environ 35,00

- Marnes calcaires en feviillets ardoisiers, dits "schlstea cartons" , quelquefois bitumineux, avec intercalations de lits plus ealeaires; cette formation forme une corniche assez réguliè¬ re entre les marnes sus et sous-jacentes, nettement plus tendres; la faune est abondante, sous forme d'empreintes à la surfaoe des feuillets; le fossile le plus commxm est Posidon:uinum (REINECKË) et Dactylioceras commune (SOWERBY),

L'assise mes-ure 70,00 - 15 -

- Î4arnes tendres, se délitant facilement en paillettes schia- toïdes, noires en profondeur, devenant en surface d'un gris plua ou moins clair aelon le degré d'altération ; on y distingue aaaez facilement lea zones paléontologiques suivantes t (I)

Zone à Hildoceras bifrons, très fossilifère, notamment en ammnnl t§s' pyritêusës'"?ôrt"SIên conservées ; les fossiles les plua communs sont : Hildoceras bifrona BRUGUIERE, Coeloceraff oroesupi d'ÛRBIGNT, Coeloceras mucronatum d'ORBIGNT, Phylloceros heteropfayl- lum SOWERBY, Astarte cf Voltzi G0LDFUS3 et Nàtica pelopa d'CHBIGNY.

La zone mesure environ 9,00

- Zone à _ Haugia variabilis , dont la fe.\me est également très abondan^""Y~ôn~y~rëcueîrië'"en particulier : Haugia variabilité d'OR¬ BIGNY, Harpoceraa bicarinatupi ZIETEN, de nombreuses espèces de Lilia, Haugia et Denckmannia, Paroniceraa stemale d'ORBIGIiY, Phyl- looeras Nilssoni HEBERT, Nucula Hammeri DEFRANCE, Astarte cf Voltsi GOLDPUSS, Turbo eubduplicatua GOLDPUSS et Purpurina Patrocles d'OR- BIGNY.

Puissance approximative ' » * . 8, 00

~ ¿22â è._^Grammoceras striatulum^^ à Pseudogrammocerae exgedi- tum¿ à PôIypîeciûi"'IIscôî?ës ei''S"Pseí^grammocirae"fiiyñÍ8l'" ; "lis ?Ô0sÎÎéê~5e ces"qûâ^e"zones sonî*"g?n^âlemênî*"mfî?s iur"Iês pen¬ tes marneuses et il est bien diffioile, po\ir un non-spécialiste, de préciser l'épaisseur de chacune de ces divisions i les fossiles les plus courants sont : Grammoceras atriattiltJm SOWERBY, Pseudo- gramnocei'aB exneditian BüCKMAlíN, Polyplectue discoïdes ZIETEN, Ham¬ matoceras insigne SCHUBLER, Lytoceras coarctatum PCMPECKJ, Pseudo- grammoceras Reynesi MONESTIER, Phlyseogrammoceras di^pansip LYCETT et enfin Thecocvathua mactra GOLDPUSS.

Au total 18,00

- Zones à Durnortieria radioBa_et è_Ple2;dellia_aalenBis, éga¬ lement ^îeri dï?îîcîlës~a séprârir eniri''êîlei''7'"lâ~?âûne est beau¬ coup moins abondante que dans les niveaux inférieurs ; on rencontre surtout des IfaXîHaoeratidéa des sous-genre Pleydellia et voisins et des Polymorphidés des genres Durnortieria et Catu^ooe,rf^,s ;

Ces deux zones mesiirent ensemble, environ * 20,00

- Marnes analogues aux précédentes, mais avec -intercalations de oalcaires marneux devenant de plus en plus nombreux vers le haut, jusqu'à devenir nettement prédominantes ; cet horizon paraît représenter la zone paléontologique à Liooeras opalinum, maia oet¬ te espèce ne paraît guère se montp«r ; d'ailleurs dana cette zone lea oéxdialopodeB deviennent très rares ; à la base oti observe

(I) Pour plus* de détails sur les faunes de ces horizons, voir MOI^STIER (1920 et 1922). - 16 -

encore quelques Pi^Ljevdellia ; vers le milieu de la forroition, au niveau à partir duquel les calcaires deviennent prédominants sur les marnes, on remarque \ine assise assez constante à IUxYflO|hon,e 3.1ja rutft|e;iens,is , en nombre quelquefois suffisant pour foiT»r une véri- table lumachelle 20,00

- Calcaires raarneux, à cassure bleue, à patine gris-olair ou ocre jaune, avec interoalationa de marnes devenant de plus en plus minces et de plus en plus rares vers le haut ; certains auteijirs (NICKLES, 1907) atti^buent cet horizon à la zone à Ludwigia Murchi- sonoe, espèce rencontrée plus à l'Ouest dans~Ia"'r5gîôn àe toUme- mlifie " ; mais c'est surtout par l'abondance constante des Caztoello- phy,cus que cette formation est caractérisée ; il n'est pas poaaible de préciser son épaisseur, qui est considérable, la partie moyenne et supérieiire disparaissant totalement sous les éboiilie et la vé- gétatiiHi qui couvre les pentes sxipérieuiTes du Causee Bégon,

7.- COUPE DE LA COTE 717

Elle se situe à 1.500 m environ au Sud de la couj» de Saint

Alban et débute, h 800 m à l'Est de la oote 717, à peu de distance

au-desstis du fond d'un ravin au flanc duquel grimpe la route de

Nant à Gamberedonde (D 55). A partir et à l'Ouest d'une faille qvii

relève le panneau Eet, en faisant apparaître un lambeau de Trias

dans le fond du thalweg, on relève la succession euivante x

- Dolomie oriatalline, asses grossière, formant barre à patine sombre , vue sur « 10, 00

- Dolomie à pâte fine, généralement un peu marneuse, à oassure et à patine claire, feuilletée ou en petits banos à débit parallélipipédique, avec intercalations de marnes grises ou verdâtres , environ 100, 00

- Alternances de calcaires plus ou moins fins, de teinte grise, avec lits marneux et traces charbonneuses, et de dolomies pliiB ou moins grossières avec nodules de silex 12, 00

- Calcaire à pâte fine, de coulevtr olaire, bien caractérisé par l'abondance des Polypiers et contenant - 17 -

également des Brvozoairee. des Pentacrines . des Bivalves, et des Etrachiopodes (I); cet horizon affleiore sur le piar- teau portant la cote 717, mais il est très difficile d'é¬ valuer aveo précision son épaisseur ; pour fixer les idées, on peut admettre qvue cette puissance est de l'ordre de ... 5,00

- En se déplaçant vers l'Ouest, on voit que ce der¬ nier niveau à Polypiers est subordonné à un ensemble comprenant à la base des dolomies grossières à décompo¬ sition sableuse et au sommet des calcaires marneux à en¬ troques riches en Ammonites lotharingiennes .

8.- COUPE DE CANTOBRE

Il est assez difficile d'observer aux environo immédiats de

Nant ou de Saint Jean-du-Bruel, une bonne ooupe détaillée des assises superposées au Lias marneux. En effet, ces niveaux sont généralement recouverts de taillis et d'éboulis ou aiors se pré¬ sentent sous la forme de falaises verticales inaccessibles, ei ce n'est à la base et au sommet.

Là moins mauvaise de ces coupes est probablement celle qui se situe en rive droite de la Dourbie, à 700 m au Sud du village de Cantobre, dans la concavité d'un méandre de la rivière.

On n' observe pas le soramet du Liaa mamexuc, qui doit se trou¬ ver aUi««dessous du lit de la rivière ; on peut estimer, cependant, que l'assise à Rhynchonella rutheneneis se trouve à quelques mètrea au-desso\iS de la base observable de la série, c'est-à-dire du ni¬ veau de la rivière.

De bas en haut, la succession est la suivante t

(I) Ce faciès récifal, qxii paraît limité aux abords du lolateau de la cote 717, a été signeilé par AUTHELIN (I90I) et sommai¬ rement décrit par NICKLES (1908); d'après ces auteurs les Polypiers les plus fréquents sont : Thjecosmilja Miqrtin;! (DE FROM,), Thecoemilia Michelini (TERQ. et PIETTEj,' Astrocoenla 82 et leastrea clavellata (TERCQ. et PIETTE). - 18 -

- Oaloairee à fines entroqiiss, assez marneux, à cas¬ sure bleu© finement grenue, à patine gris-cl^air ou ocre ; à la base on note de nombreux lits de marnes, dont la puissance et la fréquence diminuent rapidement vers le haut; cet horizon qtii renferme des Cancellophycus en grande abOtt* danoe, mais qui ne contient aucun vesxige de Céphalopodes, semble cependant devoir être rattaché à la zone à Ludwigia Murohis'onoe 60, 00

- Oaloairee à fines entroquee, un peu marneux, h cas¬ sure bleue ou grie-fonoé asses finement grenue, à patine noire, grise, bleue ou ocre, avec quelques interlits feuil¬ letés ou un peu marneux, surtout à la base ; on note encore de nombreux Cance.llophycus . mais c'est surtout l'apparition des nodules siliceux (c^aii,l,.es) qui caractérise oe niveau t 40,00

- Calcaire cristallin, à entroques, à cassure grentus, quelqtiefois assez grossière, bleue à la base, beige ou rosée au sommet ; les silex sont trèe abondante, soit dis¬ posés en bancs continus épais de 0,05 à 0,30 m, eoit ieo¬ lée, mais alignés è certains niveaux 30,00

- Dolomie cristalline, grenue, disposée en banos de 0,10 à 0,30 m, à cassure beigè-rosé, avec chailles très nombreuses présentant en surfaoe une altération blanch⬠tre pulvérulente 20, 00

- Dolomie cristalline massive, à cassure beige-rosé, à texture grenue, quelquefois grossière, à patine sombre; oet horizon donne dans le paysage xme barre ruiniforme très caractéristique 40,00

Immédiatement au-dessus de cette dernière formation dolomi¬ tique vient un niveau de calcaires et de marnes à faune eaumâtre et à lignitee, rapportée au Bathonien inférieur, Notis ne décri¬ rons pas ces assises, non plus que les niveaux qui lee siirmon-

tent ) nous nous bornerons à renvoyer à ce sujet ^ux travaux des

Auteurs .

(I) Voir surtout : ABRARD et AGALEDE (1938), AGALBDE (1939), AGALEDE (1944), AUTHELIN (1899), AUTHELIN (1900) NICKLES (1897) NICKLES (1904), NICKLES (1908, pp. 581 à 583), ROUIRE (1925), ROUIRE L. (1944). -19-

Dolomie cristalline, 40 m massive, ruiniForme

O 20 m O Dalomie litée à silex

CÛ ¿3 Calcaires spathiques 30rn à silex -lits et nodules- !_•=?_. L o [ a O O o

o ¿> ¿^ o Calcaires O eD 40m £ à silex ^7 et Cancellophycus CO If i /É. Calcaires d marneux I I ^> I y^ I I ^ 1^1 E 60m F^^7 i I ->;: i i ^-^> i I ^ I 1 -' 1 1 -» a X S 3c Cancellophycus

A//ve*o de /à J)ourbie

COUPE DE CANTOBRE SCHÉMATISÉE - 20 -

ESSAI DE SYNTHESE ET COMPARAISONS STRATIGRAPHIQUES

TRIAS

La moitié inférieure de la coupe de la Brunelerie, préciaée en partie par le coupe de Comberedonde, ainai que par de nombreu- ses observations effectuées au covixb des levés, nous donne ime bonne idée du Trias dans la région de Saint Jean-du-Bruel,

Les formations triasiques qui, nous l'avons dit, reposent en discordance sur les schistes primaires, atteignent dans cette zo¬ ne une épaisseur de 100 à 120 m. On y reconnaît assez facilement trois niveaux :

12) A la base se trouve invariablement un conglomérat groe-^ sier, de couleur rouge-violacé, épais de 6 à 8 m. D'après cer¬ tains Auteuirs cet horizon pourrait être attribué au Grès bigarré eupérieiu: (R'éth) .

29) Le conglomérat est surmonté par une série monotone, puis¬ sante de 70 à 80 m et formée essentiellement de bancs gréseux, à grain variable, en alternance avec des lits marneux ou m£imo- sableux de couleur verte ; à la partie supérieure, mais encore

à Mac dizaine de mètres au-dessous du sommet de la formation, on note un horizon très caractéristique, constitué par une barre

(5 à 6 m) de grès jaunâtre assez fin, criblé de mouchetures rous- ses. D'après les Auteurs qui, surtout dans les régions de Lodève et de Saint Affrique, ont étudié ces dépôts, il semble que l'on

BOit là en présence du M\;|schelkalk . Ce sont d'ailleurs des ccHaparaisons et des considérations d'ordre général qui motivent cette conclusion, car les rares fossiles rencontrée (empreinte de pas de Cheiroth,erivyi , quelques Equisetites et quelqties Uji^io- nidée) ne sont pas d'un grand secours stratigraphique. - 21 -

32) Oïl passe graduellement à des mamos comprenant de nom¬ breuses intercalations de grès et de dolsnies en petits banca

(au total 20 à 30 m) . Cet horizon se caractérise eesentiellement par les teintes vives de marnes (versicolores i rouge, lie de vin et gris-bleu) ainai que par la nette prédominance de cee derniè¬ res 'gmr rapport aux grée et aux dolomiea. Bien que ne disposant, ioi également, que de raree fossiles^ ' aans signification stra¬ tigraphique précise, il semble bien que ces niveaxax puissent ôtre attribuée en majeure partie au Keuper. Notons que ce Keuper ren- femfâ des formations gypsifères quelqi:wfois asaez importantea, notamment sur la mcaitagne d' Alajúes.

Dans la moitié Sud du Oolie des Caxissee, les faoièe du Trias varient très peu dans lev ensemble malgré, dans le détail, l'as¬ pect lenticulaire de la plupart des banoa gréseux ou dolomitiques»

Ce sont toujours des sédiments lagunaires ou de mer peu profonda,

La puissance est toujours considérable avec vn maximum vers le

Sud (Lodève) et vere l'Ouest (Saint Affrique), oîi elle approche

200 m. L'épaisseur diminiie assez rapidement vere le Nord et vere l'Est ; noue avone vu qu'à Saint Jean-du-Bruel elle était de l'or¬ dre d'une centaine de mètres ; plue au Nord, vere Meyruels ou vers

Millau, le Muschelkalk est pratiquement abeent t on n'observe qu'une trenl^aine de mètres de Keuper,

Ainai au Muschelkalk, la plate-forme continentale e'éteridait surtout à l'emplacement du Larzac central et méridional i lee

Cévennes étaient vraisemblablement exondéea, du moins pour leur plus grande partie ; il en était de môme pour le aubetratxim dea

Causses, à partir et au Nord de la bordure septentrionale du

Larzac. Au Keuper, la mer ^gne du terrain vers le Nord : du oôté des Cévennes, elle atteint la latitude de Florae, dane lea Caus-

(I) M, PROUHET et M, OOLLIN-DUPRESNE ont découvert récemment prèe d'Alzon \m fre^ment de poisson qui n'a pu ôtre déter¬ miné. - 22 -

eee elle dépaeee certainement celle de Séverac le Château et vere l'Ouest elle s'engage dane le Détroit de Rodez,

RHETIEN

Il est pratiquement impossible de séparer le Rhétien de la

I^irtie supérieure du Keuper, A 30 km au Sud, entre St Pierre de la Fam et St Etienne de Gourgas, no^xB avone retrouvé un gisement signalé par COLLOT (1876), où l'on recueille en abondance Avicula oontorta, dans des calcaires feuilletés, alternant avec des argiles et des bancs gréseux ou gréso-dolomitiques, compris entre les for¬ mations oaraotéristiquee du Keuper versicolore et de l'Hettangien de base. Mais, dans la région de Saint Jean-du-Bruel, cai ne re¬ trouve pas ces calcaires feuilletés ; au-dessus des dernières as¬ sises qui arborent un faoièe franchement triasique, on observe di¬ rectement les dolomies crietallinee de la baee de l'Hettangien.

En l'absence de fossiles probante, il eet bien difficile de pré- ciesr ei le Rhétien eet complètement en lacune, ou bien si, ré¬ duit, il est confondu avec les, assises qui terminent le Keuper,

H E T T A N G I Eg

On peut diviser ici l'Hettangien en trois assises principa¬ les, mais fui ne paraissent qu'imparfaitement correspondre aux troie BOUB-étagee q^^e noue avions pu -diatinguer en Lozère, dane la région du Bleymard, par exemple , Lee trois formations de la région de Saint Jean eont les suivantes ;

(I) 0, HORONp Cl, MEGNIEN et J. ROUIRE i "Etude de la série eédi- Bfflntaire dee environs de BJeyraard", Rapport B.R.G.G.M. - A/II97 . - 23 -

1) Dolomie cristalline, assez grossière, à patine sombre massive, formant barre, épaisse de 25 à 30 m.

2) Ensemble très peu varié, ptiissant de 100 m en moyenne, formé de dolomies marneuses et tendres, à pâte très fine, à cas¬

sure beige-clair et à patine allant du gris à l'ocre, disposée en bancs décimétriques à débit parallélipipédique, quelquefois feuil¬ letés, et présentant de nombreuses intercalations de marnes noires

altérées en vert.

3) Alternances irrégulières, avec fréquents passages laté¬ raux, de dolomies cristallines finement grenues à nodules de silex, de calcaires pl-us ou moins fins avec rares traces charbonneuses, de calcaires spathlques ou oolithiques et de calcaires marneux ; l'épaisseur de cet ensemble varie de 12 à 17 m ; c'est la forma tion désignée par les Auteurs^ sous le nom de "niveau h plan- tes".

Nous voyons que l'Hettangien inférievir, c'est-à-éire la

Zone h Psiloceras planorbis, si bien représentée dans la bordiire

sous-cévenole et que nous avons également observée sur les témoins

jiirassiques des Cévennes septentrionales, ne paraît pas exister

Par contre, il n'est pas impossible d'assimiler les dolomies relativement grossières de la base à l'horizon, "capucine si ca¬ ractéristique sur le Plateau des Bondons et dans la zone du Bley¬ mard, Comme dans le Nord, il semble qu'il s'agisse ici d'iwie dolo-

(1) DORLHAC (I860), RESSOUCHE (I9I0) et (1934).

(2) DIEULAFAIT (1869) déclare avoir recueilli un fragment de Psiloceras planorbià. au château d'Algues, immédiatement au- dessus du dernier banc gréseux, qu'il attribue au Rhétien. Nous n'avons pu trouver le moindre fossile en ce point, pas pl\is d'ailleurs que ROQUEFORT (1934). En admettant que DIEU¬ LAFAIT ne s'est pas trompé, nous pensons que, si elle existe, la zone à Ps. planorbis doit être réduite à sa plus simple expression. - 24 -

mie d'épigénie, mais obtenue à partir d'\m calcaire spathique, alors que dans la région du Cavisse de Bourbon on la voyait passer,

à la limite de la zone épigénisée, à une calcaire massif sublithô- graphique, La puissance est du même ordre.

Les dolomies fines de Saint Jean-du-Bruel, roches qui sont de toute évidence à l'état primaire, se raccordent parfaitement

à l'ensemble de "dolomies jaunes" observées dans le Nord et dont elles présentent, à la couleur d'altération près, les mêmes carac¬ tères, La piiissance mesurée ici (100 m) reste tout à fait du même ordre que celle des environs de Mende (80 m) t dans les deux cas, on se trouve dans les mêmes conditions de dépôt, à proxinité de la limite orientale du fossé caussenard, mais encore en zone rela¬ tivement profonde. Il est à remarquer que l'horizon maraeux, épais de I à 2 m, qui, en Lozère, sépare souvent la formation "capucin" des "dolomies jaunes" ne se retrouve pas dans le Sud,

Enfin, les alternances de marnes, de dolomies et de calcaires du sonnet, alternances quelquefois caractérisées par la présence de traces charbonneuses, existent parfaitement dans les environs de Mende et de Marvejols, mais disparaissent sur les petits catis- ses cévenols ; en l'absence de témoins sur les schistes h. l'Est de

St Jean et de Trêves, nous ne pouvons dire ce que devient cette assise, vers l'Est, dans la zone qui nous occupe. Il semble cepen¬ dant que, comme dans le Nord, la mer, qui à l'époque de la "dolo¬ mie jaune" s'était étendue swc toutes les Cévennes, marque à la fin de l'Hettangien une nette régression.

Les Auteurs attribuent d'ordinaire au Siném;u:ien les cal¬

caires h entroques, renfermant fréquemment des Spiriférines et de

(I) ^n r^articulier NICKLES (1908) et ROQUEFORT (1934). - 25 -

nonbreux restes organiques silicifiés, qui sumontont les cal¬ caires à plantes. Souvent ces calcaires proounés sinénuriens pas¬ sent latéralement à des dolomies grossières, à décomposition sa¬ bleuse et h. patine rousse t c'est sous ce dernier faoiès que l'é¬ tage se présente dans les environs de Saint Jeon-du-Brucl, sauf autout de la cote 717 du Mas du Pré, où il est très siliceiix et récifal.

On manque d'arguments paléontologiques pour affirmer d'une

façon certaine l'âge sinémurien de ces sédiments ; il semble ce¬

pendant qu'ils se raccordent assez bien avec les calcaires miroi¬

tants dans lesquels ROCHEFORT (1934) a découvert près de Saint

Etieime-de-Valdonnez (Lozère) un gros fragment de Coroniceras

Bucklandi (SOWERBY).

Les épaisseurs sont faibles (12 à 15 m) dans l'Est des Grands

Causses et il semble que l'étage soit absent dans les ténoins ju¬

rassiques cévenols. Par contre, il se développe dans la partie

axiale et dans l'Ouest du "Golfe" où il atteint souvent et dé¬

passe nême 30 m, La régression vers l'Ouest, commencée h la fin

de l'.iettangien semble donc se poursuivre.

Il n'y a aucim doute quant à l'attribution au Lotharingien

des calcaires marneux à entroques, de couleur bleue et quelque¬

fois localement silicifiés, qui surmontent la dolomie grossière

sinémiirienne . En effet à plusiexirs niveatix de cette formation,

qui mesure ici de 10 à 12 ra, on recueille assez fréquemment des

exemplaires bien conservés de plusieurs espèces d'Annonites typi¬

quement lotharingiennes et notamment : Vermiceras Nodoti (d'ORBI¬

GNY) et Echioceras rarecostatum (BAYLE). - 26 -

L'étage se présente soxis un faciès et vaae puissance très voisine dans les environs de Mende, mais, comme le Sinémurien, il disparaît très rapidement quand on se déplace vers l'Est,

Pétrographiquement lo Pliensbachien se présente sous vm fa¬

ciès a.osez analogue à celui du Lotharingien. Il est seuJ^onent

plus l'^ossier à certains niveaux et généralement bourré de grains de glauconie qui, rouilles, donnent h la surface altér^'e un as¬

pect moucheté très caractéristique. Un autre critère pour le dis¬

tinguer est l'abondance des Belemnites .

Sa puissance est de l'ordre de 10 m et il est bien daté par

Lytooeras fimbriatum (SOWERBY) et Prodactylloceras Davooi (SOW.)

que nous avons recueilli en pliisieurs points.

Le faciès est plus littoral que celui observé en Lozère soiis

une nêne longitude ; l'épaisseur est nettement inférieure. Pour

retrouver les faciès et la puissance (30 n) observes vers Chanac

par erconple, il faut, sous la latitude de Saint Jean-du-j3ruel,

se déplacer de 20 Km vers l'Ouest, jiisque dans la vallée du Cer-

non» D'autre part, s^ur les petits causses cévenols on observe cet

étage, nais réduit et très détritique. Par contre, il paraît ab¬

eent plus au Sud, dans la région de Canprieu nota-^^ment. Le Plien-

bas chien a donc marqué un retour à la mer, mais il semble que le

front de la transgression ait été orienté assez obliquement par

rar^port à la bordure du fossé caussenard.

DOMERIEN

Le. Domérien, indiscutablement daté par une faune abondante

en espèces et en individus (avec l'omniprésence d ' Amaltheus - 27 -

p,argarita.tus MONTFORT) se montre vers Nant et Saint Jean-du-Bruel, en particulier dans les sondages du Ravin des Valettes, sous son faciès exclusivement marneux (avec pyrite et glauconie) et sous une puissance assez considérable (35 m) qui sont bien les carac¬ téristiques de l'étage dans les Grands Causses.

Mais la puissance diminue brusquement pour tomber pratiqiie- ment h zéro lorsqu'on se déplace vers l'Est, c'est-à-dire vers la zone des hauts fonds cévenols. Dans le Sud du Larzac également le

Donérien paraît absent. Par contre, dans le Nord des Cévennes, axûz Bondons et au Bleymard, l'étage existe peu épais, à l'état de calcaires à grains de quartz.

1 2_è_5_2_i_5_îî

a/ Toarcien inférieuro- Le Toarcien débute à la, base par l'asoine dite des "schistes cartons" , très constante dans toute la région caussenarde. Ge sont des marnes très calcaires, se pré¬ sentant sous forme de feuillets ardoisiers, quelquefois bitumineux, qui, grâce à levac dinreté relative, forment un escarpement au-des¬ sus des marnes donériennes. L'épaisseur est de 10 m. Les feuillets de schistes renferment en abondance Posidonomvs Bronnj GOLDPUSS.

Harpoceras falciferqm SOXERBY et Dactylioceras commune SOWERBYç^

b/ Toarcien moyen et supérieur.- La subdivision en zones et

sous-zones ne présente qu'un intérêt purement paléontologique .

Lithologiquement, il s'agit exclusivement de marnes se délitant en paillettes ; noires en profondeur, elles prennent une teinte grise ou bleuâtre en surface. L'ensemble mesure ici 35 m. La fau¬ ne est extrêmement abondante et particulièrement bien conservée.

L'pGPocG la plus courante est sans aucun doute Hildoceras bifrons

3RUGUÏERZ .

(I) Voir coupe de Dourbias, page -14. - 28 -

Comme la plupart des autres étages, le Toarcien se rédiiit très sensiblement vers l'Est, mais moins brusquement que le Domé¬ rien, La transgression vers l'Sst, amorcée dans le Nord au Pliens¬ bachien, s'étend dans le Sud et se développe.

a/ Aalénien ififérieuy.- On ne le distingue du Toarcien sous-

jacent, lithologiquement identique, que par sa faune à Pleydellia et à Dumortieria. peu répandue d'ailleurs, mais suffisante pour en permettre une étude détaillée. Vers le haut, apparaissent des intercalations de calcaires marneux. Arbitrairement, nous avons adopté pour limite supérieure, une assise marno-calcaire assez constante et renfermant souvent une lumachelle à R^hynchonella ru- thenensis , L'épaisseur est d'environ 40 m.

b/ Aalénien supérieur.- Au-dessus de l'assise à Rh. ruthenen-

sis se développe une puissante formation (au moine 100 m) de cal¬

caires marneux à entroques, de moins en moins marneux à mesure que

l'on s'élève, avec nombreuses intercalations de marnes à la base, et quantité de ohaille 3- -Siliceuses au sommet. Dans toute la série

on rencontre des Cancellophycus en abondance .

Le faciès de l'Aalénlen supérie\ir reste très constant dans

tout le bassin des Causses et s'étend aux bordures, aussi bien à

l'Ouest (Détroit de Rodez) qu'à l'Est (témoins cévenols)^ Par

contre, les puissances Varient sensiblement. Nous sommes à Nant dans la région d'épaisseur maximum qui comprend tout le Causse

Noir et le Larzac septentrional. Vers le Nord et vers le Sud cet¬

te épaisseiir diminue notablement : 50 m à Mende et 25 m près du

Caylar, par exemple. Elle diminue aussi vers l'Est, mais moins

fortement et autant que l'on puisse l'observer, très graduelle¬

ment. L'accentuation de la transgression est très nette. - 29 -

B^A__J O^CJl E^N

a) Bajocien inférie-ur - La transition à partir de l'Aalénlen

supérieur est insensible. Nous n'avons pu trouver ici de banc re¬ père permettant de matérialiser la limite : le niveau à Liogry¬ phoea sublobata, si constant dans le Nord, ne paraît pas exister

ici. En l'absence de fa\me, et par comparaison avec ce que noxxs avons pu voir dans d'autres régions, dans le Jura par exemple, nous avons admis que le Ba.iocien commence lorsque cessent les Can¬ cellophycus . On distingue facilement deux assises :

12/ A la base, 30 m de calcaires cristallins, à entroques

à cass-ure grenue, voire grossière, de couleur bleue, beige ou ro¬

sée, avec nodules et lits de silex très abondants ; oé niveau n'est

plus du tout marneux ;

:?2/ Au sonnet, 20 m de dolomie beige, grossière et bien litée, renfermant également de nombreuses chailles.

b) Baj ocien supérieur - Il est constitué par une barre gri¬

se ou brune, formant falaise, de dolonie cristalline très massive ;

la caBBure grenue est gris-clair ou gris-rosé. Divers agents don¬ nent h cette dolomie un relief ruiniforme très caractéristique.

Son ériaisseur dans la vallée de la Dourbie et sur le Larzac cen¬

tral ne paraît pas dépasser 40 m.

Il convient de remarquer que la distinction entre Bajocien

inférie-ur et Bajocien supérieur est purement artificielle et ne

correspond qu'à une différence lithologique ; il a été, an effet,

inpossible de reconnaître dans cet ensemble les qxiatre zones clas-

Diques à Ammonites du Bajocien de Normandie.

La puissance totale du Bajocien est assez constante dans

l'ensenble des Grands Causses^ où elle oscille toujours autour - 30 -

d'une centaine de mètres. Elle diminue seulement vers la péri¬

phérie, notamment vers le Sud du Larzac, vers le Causse Comtal à

l'Ouest, et, à un degré moindre, vers les petits causses cévenols

Par contre les variations de faciès sont très accentuées.

IIous avons vu par exemple que la dolomie minéralisée du Bley¬ mard ne correspond pas du tout à la dolomie caverneuse qui consti¬

tue le Bajocien supérieur de la vallée du Lot. Elle se relie plu¬

tôt aux calcaires à entroques de la moitié inférieure de l'étage.

On vérifie d'ailleurs, en plaque mince, que le Bajocien du Bley¬ mard est un calcaire à entroques secondairement dolomitisé. Inver¬

sement la dolomie de Bajocien supérieur, qui est elle aussi uiie

roche d'épigénie, se présente assez souvent sous son état primai¬

re : c'est alors un calcaire oolithique.

Il semble que la transgression vers l'Est se soit poursuivie

au Bajocien inférieur. Mais à partir du Bajocien supérieur, il

oot probable qu'un nouvelle régression s'est amorcée, exondant

graduellement les parties basses des Cévennes, potir ne laisser

ennoyée que l'aire caussenarde proprement dite, probableraent à

partir de l'Argovien.

(I) Oo HORON, Cl. MEGNIEN et J. ROUIRE : "Etude de la série sédimentaire des environs du Bleymard" , Rapnort B.R.G.G.M, ÎI9 A/II97. - 31 -

2 ème PARTIE

LA TECTONIQUE

^ èSS---JB- Ij^QBO^^BB HERCYNIENNE

DANS LES CEVENNES JffiRipiONALES

La partie médiane du Causse du Larzac, dont le bassin de

Nant peut être considéré comme une dépendance, masque, nous l'a¬ vons vu, la zone de contact entre la Montagne Noire et les Céven¬ nes méridionales.

Une controverse a opposé DEî'IAY^ ' et GEZE au sujet des rapports structuraux entre ces deux unités hercyniennes. Nous n'en¬ trerons pas dans le détail des arguments proposés. Nous rappelle¬ rons seulement que pour DEMAY les Monts du Vigan constituent le prolongement axial des zones d'enracinement des Monts de Lacaune.

GEZE, au contraire, pense que les Cévennes méridionales sont dé¬ crochées vers le Nord de 10 à 20 Km, par rapport au prolongement supposé de la Montagne Noire sous le Larzac : l'axe du décroche¬ ment hypothétique passerait justement sous le bassin de Nant.

Nous ne nous étendrons pas davEmtage STor la tectonique her¬ cynienne des Monts du Vigan. DEMAY^^^ et GEZE^^' ont également formulé à ce propos des conclusions radicalement onposéeSo Pour

DBl-lAY, les Monts du Vigan sont essentiellement formés pqjr les ves¬ tiges de trois nappes de Cambro-silurien, ayant cheminé du Nord vers le Sud, plixs ou moins superposées et dont la plxis eeptentrio-

(1) DEMAY A. (1948) p, 212

(2) GEZE B. (1949) pp. 166 - 169

(3) DEMAY A. (1948) pp. 143 - 233

(4) GEZE B. (1949) pp. 154 - 159 - 32 -

nale s'enracinait avant la phase granitique, à la bordure Sud du

Saint Guiral, Pour GEZE on a seulement un flanc inverse et une tête plongeante, appartenant à une seule grande nappe de style souple, déversée du Sud vers le Nord, mais dont la zone de raci¬ nes n'est pas précisée ; de plus, GEZE voit dans la nappe la plus septentrionale de DEl^lAY, une simple écaille, mais dont il recon¬ naît qu'elle est poussée du Nord vers le Sud.

Par contre, pour la série schisteuse épimétamorphique qui couvre l'ensemble du Pays Cévenol, dont la zone de Saint ^ean-du-

Bruel est la terminaison Sud-Ouest, les dexix auteurs sont à peu près d'accord. L'étude des pendages montre que toute la moitié mé¬ ridionale du Pays Cévenol plonge vers le Nord avec des variations allant du NNE au NNW et une intensité allant de 20 à 702, Se réfé¬ rant à de petits plissements locaux, nettement déversés vers le

Sud, et observés siirtout s\ir le flanc Sud de l'Aigoual, DEMAY pen¬ se nue la série épimétamorphique est affectée par une structure isoclinale et a subi une poussée très nette vers le Sud, GEZE est moins affirmatif en ce qui concerne la structure isoclinale, mais admet, dans le Sud du Pays Cévenol, l'existence fréquente de petits plis de détail, poussés vers le Sud et nême couchés.

La zone de Saint Jean-du-Bruel, bien que se présentant en gros oonrae l'ensemble du Pays Cévenol, diffère cependant par l'in¬ tensité accrue des pendages (45 à 702) dont les plongements ont franchement obliqué vers l'WNW. Ainsi, les deux grandes intercala¬ tions de quEirtzites qui sur la feuille d'Alès ont une direction générale franchement transverse, obliquent nettement vers le SSW dans la région de Meyruels et de Saint Jean-du-Bruel, comme ai

"elles s'étaient moulées sur l'extrémité du raassif granitique du Saint Giiiral" ^^\

(I) GEZE (1949), p. 160 - 33

II.- Pg,ACCIDENTS_DEJ;A COUVERTURE

La région qui nous occupe se trouve dans une zone très frao- t\.irée, traversée par un faisceau de failles subméridiennes que l'on suit depuis l'angle NE de la feuille de Sévérac, sur -one lon¬ gueur totale dépassant 50 Km. A partir de Trêves, ces failles s'in¬ curvent et prennent la direction du SW, De Meyruels jusqu'à Saint

Jean-du-Bruel, elles sotilignent la limite entre les Cévennes et les Grands Causses.

D'autre part, la .(grande faille d'Alzon , orientée franche¬ ment Est-Ouest, longue de 70 Km environ, va des alentours de Su- nhne (sur la feuille du Vigan) jusqu'au Nord de Saint Affrique.

Elle linite, au Sud, le territoire étudié, en faisant butter les

Cévennes et le bassin de Nant - Saint Jean-du-Bruel, contre les

Causses de Blandas, de Campestre et du Larzac.

Enfin, un grand accident Nord-Sud, que l'on s\rit sur les feuilles de Sévérac et de Mende, pendant plus de 100 En, vient justement s'amortir axix abords de la région de Nant,

Nous allons décrire successivement ces "divers accidents.

LE FAISCEAU SUBMERIDIEN CEVENOL

En gros, ce groupe d'accidents est constitué par àeux fail- les principales, à peu près parallèles, délimitant entre elles une sorte de fcradin. lui-même plus ou moins faille, formant tran¬ sition entre le panneau cévenol surélevé et le compartiment caus¬ senard abaissé. Ces deux failles ont un fort pendage vers l'Ouest: elles sont donc normales. Les rejets sont considérables, généra-

(l) Egalement désignée sous le nom de faille "Arre-Cernon" , du fait que l'accident stü.t, la plupart du temps, les val¬ lées empruntées par ces deux rivières (GEZE, 1949). IciTient clo I'orire de plueieurs centaines de nôtres,

Xo- Au ;,'ord de îleyrueis, le faisceau est forma par quatre fril?.lcG qui traversent le Causse K-'jean en dessinant 'jtîC sórie d^arcs concavité vers l'^^'viest, approximativencnt .parall'jles au rebord oriental du rlatcau ; les deu:-: failles e:-:trÎn:^s, dist.-^intoE de 2 ^ 4 3w"i, détc^rnincnt ujic h.x-ide céntralo de doloriie s kirrunórid

;-l''y.\n':-c oncadróe po.r les calcaires portlandiens à l';ucst et les co.lcaires SiSquaniens à l'ist.

.? lie i^alvenrac jusqu'au ui^rnal do Gaint o^can-du-I3ruel , la 'list'.r-ce entre les douj: failles princi^xales n'est plus que de

I.v.\:ü ^ I#500 r.T, Le cT^^din intomcdiairo, {y'néralcrient triasique ou lio,sique, sépare nottcr.'iont les Cévennes primaires de l'Oolithe du Causse I^oir et du Causse I3éron.

Causse Gradin cèvenne SCHÉMA THÉORIQUE

DU GRADiN

¡NTERMÉDiAiRE

Oolithe Lias Longueurs : Ij50.000

Trias üii^ Primaire Hauteurs: 1/25. OOO

Ce sciiér.a est quelque peu cor.ipliqué par le jou do plusie'.irs failles list-Cu'^^s^ cr''-:i::t imc structure on liorsts et .prabons, iJolon que le faisc':.au cub-rnéridien traverse 'jt. pa:u;oau surélevé cu iiLi paiuieau abaissé ; quelques lambea^^x de Prinaire apuarais-

(1) Dan:: la vallée de la Jonte, à 3 Km au ír¿ de l-ievraeiSé

(2) Cote b^'5f à proAÍ!.':itc de la route de ot Jean . l'i'oves, à

2 îjn au l^ord do 3t Jean, - 35 -

sent sous le Trias, ou bien, au contraire, la série liasique est surmontée par des termes pouvant aller jusqu'à l'Argovien. Entre

Coneiras et Trêves, par exemple, le Bajocien et le Bathonien du gradin intermédiaire buttent contre les schistes de la llontagne du Suquet, C'est ici que la faille paraît avoir son rejet maximum; celui-ci est sans doute difficile à mesurer avec précision, mais, dans tous les cas, il est supérieur à 700 m, c'est-à-éire à l'é¬ paisseur totale du Trias, du Lias et du Jurassique moyen.

Au Sud de Trêves, le faisceau s'infléchit et prend une direc¬ tion voisine du SW. En nême temps, par suite d'un fort pendage général vers le Nord ou le NÎt, dans le compartiment liasique, on voit le rejet des de\ax failles bordières varier en sens contraire.

Non loin du Col de la Pierre Plantée, près du Goulet, le rejet de la faille Est n'est pl-us que d'une centaine de mètres. Par contre, dans les mêmes parages, vers Barjac, la faille Ouest met en con¬ tact le Bathonien et le Sinémurien, ce qui témoigne d'un rejet d'au moins 300 m.

3.- A partir des environs du Signal de St Jean du Bruel, la disposition générale, jusqu'ici relativement simple, devient beau¬ coup plus confuse. Le compartiment intermédiaire existe toujours, mais littéralement haché de failles, parfois même assez vigoureu¬ sement plissé ; sa largeur augmente notablement vers le SW et ses lir.iites sont beaucoup moins nettes : ainsi, au Sud de la Dourbie, le contact entre les schistes prinaires et le Trias ou l'Hettan¬ gien, n'est plus faille ; saui exception rare, on voit le Trias reposer en discordance sur le socle.

a/ La faille bordière Est et le contact cévenol -

Le tracé de l'accident oriental, très net jusqu'à la Brunelerie, devient au Sud beaucoup plus confus. A partir de ce dernier ha¬ neau et jusqu'au Sud de Erante, on observe plusieurs anticlinaux

Est-Ouest, soulignés ou biseautés par de petites failles de même direction ; l'ensemble crée une structirre de détail très oompli- - 36 -

quée, male la résultante générale paraît Stre le décrochement de

l'accident majeur do I Km vers l'Ouect.

Combe Albert 885

SW ^Q^p^ NE-5W de COMBE -ALBERT à S^ GLEYS

Ech.!ie des longueurs. 1/25,000° Echelle des hooteurs .1/10.000=

HMÎl Primaire EUH] Trias ^M Lias

D'autre part, h. partir du ravin de 3t Gleys, cet aooident

najour est relayé par une deuxième faille (grossièrenent paral¬

lèle. Son rejet est bien réduit, nais on suit cependant très net¬

tenent son tracé, invariablement en direction du 3W<, Près de Cas-

tclnau, à l'Est de la route NS 99» il remonte les ^èc et argiles

lie de vin du lieuper, au-dessus des dolomies hettan¿;;iennes qui

forment le lit de la pourbie. Plus loin, il remonte l'Hettangien

jusqu'au sommet de la croupe qui âom-ine au 3E le vallon sinému¬

rien du Liquier. 3nfin, à 500 m à l'O-aest de la cote 620, il se

heui-te h la {;irande faille d'Alzon qu'il ne paraît pas traverser.

La faille qui relaye à l'1-.'st l'accident principal, souli^pie

jusqu'à 3^ Dourbie la limite du Trias et des schistes prinaireBé

Au delà, elle se digite elle-même, découpant ainsi la montagne

d'Algues en trois gradins principaux, de plus en plus abaissés

vers l'Ouest. Dans la vallée de 3t Michel de Houviac, qui limite

au 3ud cette montai-^ae d'Algues, noue avons découvert trois poin- - 37 -

tements de basaltes quaternaires tjui paraissent ^tre en relation

avec cette tectonique.

Enfin, à I Km à l'I::st du Ghfiteau d'Algues, on note encore,

une dernière faille appartenant au m$ne système : elle aussi a

pour effet d'abaisser le panneau occidental.

Au delà, du Caussonel jusqu'à Sauclières, le contact entre

le socio et le sédimentaire est discordant, mais non faille.

b/ La faille bordière Ouest - Après avoir suivi à peu

près à mi-pente le versant Iiord du ravin de l'Yfer, l'accident

occidental traverse le profond ravin des Valettes t il détermine

en amont un large cirque, déblayé dans les marnes tendres du

Lias supérieur ; au contraire, en aval le vallon se resserre dans

les dolomies hettangiennes, relativement résistantes» Deux sonda¬

ges, inplantés dans le thalweg, ont permis de préciser l'allure

de la faille ; en partie 'fier, le pondage, qui est en moyenne de

Hiivir} cle.

^/^ du /

NW/ 5E

COUPE LONGITUDINALE COUPE DE ST-ALBAN DU RAVIN DESVALETTES

f^ Lias Li".r^ L-iàS marneux Primaire Trias

fckelfe: -i/Zû.oôû

50 gr près de la surface, tend à devenir eulzrvertical en profondeur;

le rejet est de l'ordre de 250 m ; de plus, ces travaux ont montré - 38 -

Inexistence, à 50 m à l'Ouest de l'accident principal, d'une

faille satellite, non discernable sur le terrain : c'est une fail¬ le inverse et son rejet, d'une trentaine de mètres environ, est en sens contraire du re^et de la faille majeure^

Sous la cote 860, au Col de la Gardiole, l'accident est dé¬ croché d'vuie centaine de mètres vers l'ESE par une petite faille difficile à suivre- -de part et d' autre Dans la partie amont de la branche üst du Ravin de Dovirbias, soit à 500 m environ à l'Ouest du Col de la Gardiole, l'accident est à nouveau décroché, mais

cette fois vers l'WNW par une autre petite faille qui, vers le

Causse paraît se prolonger par xm anticlinal.

De Dourbias à Ambouls, l'accident suit le talus du Causse

Bégon, parallèlement à la Dourbie t en particxilier il a pour ef¬ fet de remonter l'Hettangien de la butte cotée 640, au-dessus des

oalcaires pliensbachiens du vallon d'Ambciil. Puis, il traverse la Dourbie et détermine le Col sous St Alban en mettant en con¬

tact les marnes et les calcaires de l'Aalénlen avec le Lias moyen.

Au delà, il se digite en deux branches subparallèles qui, suivant

chacune une rive du Durzon, vont rapidement se bloquer non loin du Mas de Sabde contre la faille d'Alzon.

o/ Le. contact ca\;^ssenard.- A proximité de l'accident

que nous venons de décrire, la bordure du panneau caussenard est

elle-même très fracturée. Notananent à l'Est de Nant, des levés

précis nous ont montré que les pentes liasiques du Causse Bégon

sont découpées en plusieurs petits horsts et grabens "cunéifor- mes'* , par \me série de failles NE-SW ou ENE-WSW, qu'il serait

oiseux de décrire d'\jne façon détaillée.

Par contre, deux failles qui déterminent la struoture du

bassin liasique de Nant, méritent d'être mentionnées.

(l) La coupe de chacun de ces sondages est donnée à l'Annexe N9 3 et l'interprétation à l'Annexe N2 4. J .J

La faille d.c_BeauvoiGin ,- Tout près do Nant, au llord, une

faille normale, abair^sant Ic pojmeau Nord d'aine cinquantaine de

metres, traverse la Do^jirbie et suit la rive gauche du Durzon en

direction du 3W, Mais, entre la cote -303 et Beauvoicin, une série

de trois failles adjacentes, de direction générale rict-Ouest, re¬

lèvent par gradins cucconcifs le compartiment Nord, si bien que,

NW I r SE

COUPE ENTRE LA LÎQUiSSE ET LA COTE 791 DU CAMARAT

//dS /nfC J L/3iS marneux ^^^Aalé/^ie^ suf^*.BciJo jr/S^^Ji^iccen ¿.ci^

fc/ie//e . l/Zc.ûQO

de noiTial, l'accident devient inverse. Dans le ravin de Beauvoi-

sin le rejet est de l'ordre de 150 m. On peut suivre cet accident

loi;-, vers 1* Cuest ; il traverse le Causse du Larzac et va s'amor¬

tir daj^.s la hauto vallée dvi Gernon, au Kord de Lapanouse .

La faille des^Cuno ,- Dans la vallée do la Dourbie, en aval

de -!ant, on assiste à ^an redoublement de la série Cvalénienne- ; la

f.:'.ille qui eet responsable de cette disposition est très visible

à 500 m. \\ l'Nst de la cote 873 où elle provoque un décrochement

très net dana la co^.u'onne -le dolomie bajocienne» Au 3ud, olle s'a-

r.ortit 'trèi- vite ct oe bloque contre les failles adjacentes de la

faille (}.<: Beauvcisin. Au Nord, on peut l'observer près du village

des Gui-s, au Col entre la cote 504 et la route 591 et enfin aux

abords do Cantobre, Au delà de ce dernier village, l'accident pa 40

raît s'engager dans la vallée du Trévesel, puis par un ravin af¬

fluent, remonter sur le Causse Noir, poiu" aller se bloquer vers

la Pénarié, sur un grand accident l^st-Oucst,

L^r^-Btc

COUPE TRANSVERSALE DE LA VALLÉE DE LA DOURBÍE

rchJ/¿ : l/2û, oao

i\. .j-^L- .i -.J F-lIi^LL

C'est un accident majeur, d'orientation générale l'Ist-Ouest,

quo l'on observe depuis 3t .Romans de Codière, à 5 Nm au lb de 3u-

mène (Gard) jusqu'au Nord de St Affrique, eoit s'or ^one distance

de prèG de 70 ICm,

Jusqu'à oimiène elle forme la limite entire les Cévennes pri¬

maires et les terrains secondaires de la région de Ganges et de

St Nippolyte du Fort, P^j.is, soulignée par des filons de quartz,

elle s'engage dans la série schisteuse cor.préhensive, li-:ite au

Sud l'e::tGnsion visible de la nappe du Vigan (dolonios géorgien¬

nes). Au S et p.u SW de cette ville, l'accident est jalomé par lea

minuxicuJ.es bassins houillers de la Bouisse et de Kolières-Gavail-

lac» Au delà et jusqu'au 3nd de Sauclières, la faille joue à nou¬

veau lo rSle de limite entre les terrains primaires oévenols au

Nord et les séidiments secondaires des Causses de Blandas et de

Cam.uestre au Sud, - 41 -

COUPE ENTRE LE MAS DU PRÉ ET LA COTE 798 DE BOUSCARY

Tn^s "-' '-^^ttà^rxc^i^n .10 s rnárñ^iü .X.

ocien sou 3<~ii:hún/e/7 sap.

Eclneíle : //20-000

De oauclières jusqu'au Col de Oomberedondo (cote 324), la

faille séparg lo Trias du gradin intermédiaire, du Bathonien du

Ca.-::'se du Larzac. ?-uis, elle s'incurve nettement vere le Nord et

prer.d une direction voisine de l'\i/I-ÎW, La lèvre Sud est très re-

drcsCi'o et présente une succession de terrains allant du Donérien

au lv.tiio:iien et buttant contre l'Nettar.gien du panr.-.'au liord. Après

le INuG do ?o:imior, l':^ccidont s'incurve è nouvi. :ra, : :ain vers lo

ov.d oot:.e fois, pour pr "ndre la direction de l'V/3V/ cra'il garde

jusqu'en tête de la vallée du Üernon^ Il cuit alors la bord^ore du

Gauose, sui^ le versant Sud ^-c cotte vall.'e, travcr:-.u le Soulzon

.:-...';pialllac et va 3'ar;0rtir asr;er: brutrilo::'-,::! ! l'Hettangien

à ¿ IJn au Nord do St .^ffrique.

L dS

\\\ Noru aec Causses, on observe une faille majeure m.éridien-

ne, qui, par Narvejols, Aumont, le Halsieu et Pauliiac, découpe le

macTjif ;-ra:iitique de la Liargeride en de- blocs, déoalaiit le bloc

o?'iental de 3 Nr. vers le Nord. On peut admettre avec CNIN', (1945

ot ïj'VD) que plusieurs petites failles des Gausses, av;paremment - 42 -

placées dans le prolongement Sud de la faille de la Margeride, témoignent du rejeu tertiaire du décrochement profond masqué par les dépôts jviraosiques. Il s'agit en particulier de la faille

Marvejols - la Canourgue, de la faille du Pas de Souci, ainsi que de la faille de Cassagnes à Montméjean^ dont nous avons récem¬ ment reconnu le prolongement vers le Nord, jusqu'à le Bruel, à l'::Dt des Vignes, dans les Gorges du . D'autre part, GEZE

(1940) observe que les accidents transverses de la région de Pey- releau subissent une torsion au voisinage de l'axe du décrochement présimé, jusqu'à devenir parallèles à la direction de ce dernier.

Nous avons étudia r-écemment le prolongement de ces accidents sur la, fouille de St Affrique, L'un d'eux, notairment, est très visible dans la vallée de la Dourbie, dont il suit exactement la diroction générale tout en recoupant les méandres» Il ne se mani¬ feste plus au Sud de Cantobre, bloqué ou compensé par la faille des Guns, Uh certain nombre de petites failles observées dans le gradin liasique entre Nant et le Ravin des Valettes peuvent être rattachées au même système. Citons par exemple, les failles qui décrochent la faille bordière Ouest, au voisinage du Col de 1.a

Gardiole, à I Km au líE de DoTurbias.

(I) Voir Carte Géologique au 1/80.0009 Feuille de Sévérac, 2 ème Sd. - 43 -

III.- ESSAI D'INTBRPREnTIQN

Dans les environs de Saint Jean du Bruel, la monotonie stra¬

tigraphique de la série schisteuse épimétamorphique, ainsi qtte la régularité des pendages, ne permettent pas de préciser l'âge xeot dee poussées qxzi ont déterminé une structure dcmt

12/ Mouvements préctirseurs se traduisant par des plissements acoFusés aveo poussées vers le Sud ou le 3E, ayant affecté en par¬ ticulier la région qui nous intéresse, mais aussi l'ensemble du

Pays schisteux cévenol.

28/ Hiase majeure aboutissant à la formation des grands plie

couchés, notamment dans la région du Vigan, poussés du Nord au

Sud pour DEMAY et du Stid au Nord pour GEZE.

38/ Nouvelle phase majeure responsable d'écaillés à rabotage basai (charriages), mais imiquement dans la Montagne Noire,

Tous ces mouvements sont antéstéphaniens, puisque les dépôts houillers sporadiques de la région du Vigan et de Sumène d'une

part, et le bassin de Graissessao d'autre part, sont indiscuta¬ blement discordants sur les formations antérieures plissées.

La mise mn. place des granites pose un autre problème, stir

leqi^el, une fois de plus, DEMÂ7 et GEZE sont en désacooirâ. Pour - 44 -

le premier, le granite de St Guiral et de l'Aigo^nal est nettenent po8t»teotoniquB , bien que oertainement liii aussi antéstéx^ianlen. l'cmr le second les batholites sont synorogéniques, o'eet-^'-dire mis «n place en même temps qpB se formait l'édifice plissé.

Enfin OEZE oonsidère que l'on doit encore ranger dans l'oro¬ genèse hercjmienne, mais à une époque tardive, une série de âé<»>o- ehements submëridiens, dont le déoroohement des Causses, eéparoat

Xe bloc de la Montagne Noire de celui des Cévennes méridionales, est d'après lui le plus important.

2* La surfaoe d'érosion antétriasique

Nous parler<»ie ioi, non de pénéplaine antétriasique comme dems les Cévennes septentrionales^ , mais de stirfaoe d'érosicm t en effet, il semble que le relief du massif hercynien ait été en¬ core relativement cusousé à la fin du Primaire.

Cette evirfaoe est aisée à reoonstituier en raccordant les divers témoins triasiques, ainsi que les zones où les schistes

scait rubéfiée* Osa. voit ainsi qu'à l'emplacement des Massifs ao-* tueXs de l'Aigoual et du Lingas, se dressait tme ocupóle assez dlBi^métrlque i le versant Svú, vers le Vigan, était relativement amcupt t par oontre Ters le NB (St André de Valborgne), Xe NV

(Meyruels), l'Ouest et le SV (Trêves et Saint Jean-dib»Bruel) , elle

s'etolsealt peur des pentes beauooup plus douces. Les différenoes d'altlttide étaient de l'ordre de 8 k 900 m.

^* ft» outapgrg^'OP ,goco3tv3-alyo

La QC»nparaisc»a entre l'épaisseur et la nature des dépdts

iilillinn. r . IIP- i» I.I ..- II m» .1.1

(I) Of. régions d'Allenc et des Bondons. - 45 -

triasiques d'un point à l'autre de la chaîne cévenole et des ré¬ gions oircumvoisines, montre que la mer du Musche^JoBjulc» qui s'é¬ tendait sur le Languedoc, s'est avancée probablement, peu profon¬ de, Jusque dans les Cévennes méridionales, dont le relief encore vigoureux, laissait ennoyées les parties basses et ex(mdées les zones élevées. Le fossé caussenard de son oôté commençait à peine

à s'amorcer dans le Sud, Au i^uper. la transgression s'accentue et s'étend à la partie centrale des Cévennes et des Causses, at¬ teignant la latitude de Florao ot de Sévérac-le-Château,

A partir du Rhétien et jusqu'au Bajocien. il semble que la plus grande partie des Cévennes soit nc^ée, mais sous une mer peu profonde, souvent môme sous des lagunes. Par contre, durant la même période, et au delà, jusqu'au Purbeokien inolua. le golfe caussenard, creusé en géosynclinal relati-roment profond, voit s'acctanuler, dans sa partie centrale, 1,500 m de sédiments, La limite de la zone profonde et de la zone littorale ou lagunaire, assez nette, correspond en gros à la limite aotuelle entre les

Causses et les Cévennes ; le Bassin de Nant, par exemple, appar¬ tient au domaine caussenard, alors qu'à Sauclières, à Saint Jean- du-Bruel et à Trêves, on est déjà dans la zone littorale, tout au moins après l'Hettangien,

4 La_ teotoni

L'absence de sédiments cénozoXquas, aussi bien sur les

Cévennes que sur les Causses, ne permet ni de dater exactement, ni de proposer un ordre chronologiquue pour les diverses phases de la tectonique tertiaire.

Il est manifeste que la grande faille d'Alzon, a rejoué, i>ar- tiellement au moins, sur le trajet d'un ancien sillon stéphanien.

Il paraît certain aussi que la surcharge des terrains secondaires faisant enfoncer le panneau méridional (Causses du Larzac, de PEYREÍ.EAü\

V

MILLAU

ta Cavalerie

IAL20N- LES CEVENNE5 MERIDIONALES ET LEUR BORDURE CAUSSENARPE -1/200,000 r Jurassiqoe sup et moyen suprat mojen r Lias Sup et moyen n moyen et infT Lias inf el T sene. fi h i'3me de Con BlàhcUs Ca m bro-Silurien rdnite - 47 -

Campestre et de Blandas) a ote un des éléments déterminants dans la genèse de l'accident. Mais celui-ci est sans rapports avec les accidents SW-IÍE du Sud du Larsac qui, eux, paraissent bien la conséquence de poussées SE-NW, nettement observées dans la bor-

àvue souscévenole. Par contre l'accident d'Alzon se présentant

souvent comme une faille inverse assez inclinée, on peut se deman¬ der s'il ne faut pas voir là les effets d'tm jeu oblique du socle, poussé au moins localement du Nord vers le Sud. Les potito anti¬ clinaux biseautés de la région de Brante et du Nord de Doiirbias pourraient confirmer l'existence de poussées de direction méri¬ dienne, sans d'ailleurs en préciser le sens,

lo faisceau subméridien cévenol, qui jalonne la bordure orien¬ tale du foané cauccenard, est constitué par une série de failles parallèles ou sub-parallèles, très inclinées et toujours normales,

à qi-iolques rares ercceptions près. L'ensemble est donc conforme au schéma classique de la bordure d'un bassin sédimentaire effon¬ dré par paliers successifs, sous la charge des matériavix accumulés.

Il semble que le faisceau subméridien soit postériexir à la faille d'Alcon, puisque aucune des failles qui le compose ne traverse cet¬ te dernière, soit qu'elles viennent se bloquer perpendictilaire- ment, soit qu'elles prennent graduellement une direction parallèle.

Quant à l'influence des accidents Nord-Sud ou NNW-SSE, q\d.

selon GEZE correspondent au rejeu tertiaire du décrochement her-

Ci^Tiion dit des Gausses, elle revêt peut-être une certaine impor¬

tance, mais celle-ci est bien difficile à mettre en évidence. On

peut se demander toutefois si le décrochement présumé, mettant

anormalement en contact, dans le tréfonds, des blocs très diffé¬

rents n'a pas contribué à déterminer les torsions observées sur

le trajet de certains accidents. On voit effectivement l'accident

d'/ilzon se redresser vers le Nord, au voisinage du décrochement,

puis, au delà, reprendre peu à peu sa direction transverse. Il

est remarquable aussi, qu'au, Sud de Trêves le faisceau subméridien, - 48 -

dévie jîrès nettement vers le SW, empiétant très largement bwc la

zone des dép':ots profonds, en même temps que le rejet des failles

qui le composent tend à s'atténuer fortement. Il prend ainsi une direction normale à celle du décrochement ce qui lui permet de

ce greffer tangentiellement sur le prolongement vers l'Ouest de

la faille d'Alzon, au point où celle-ci reprend sa direction pri¬ mitive. Il n'est pas interdit de voir dans cette disposition anor¬ male taie influence du décrochement des Causses.

Paris, le 16 août 1959

J. ROUIRE et 0. HORON

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Annexe 2 CARTE GÉOLOGIQUE de h Région NANT. SUEAMDÍ BRUEL

Legende. â CU Alluvions modernes A CU Eboulis de pentes T • Tufs quaternaires : Hl ôasa/te • Tufs Jurassique -//.//CH Bdthomen rn, • Ôàfhonien infc Jiv • Bä/oaen supf Genien 5upr* Bajo, infs Todra'entAalenien ¡nf? Domeñen Pfiensbdchien i2 • ôinémurien + Lothar. • Hetîangien , Rhétien t • Trías Pú/éozotque. M/Ó/&S! 5.x • PdléozQique iquartzifes,

o?3973

RAVIN DES VALETTES

INTERPRETATION DES SONDAGES

Annexe 4