DOSSIER DE DEMANDE D’AUTORISATION D’EXPLOITER UN ELEVAGE PORCIN DE 420 Juillet 2015

TRUIES (naisseur – engraisseur) ET UNE UNITE DE METHANISATION A LA FERME

Présenté par

SARL ROSE & VERT 08310

Réalisé par Emilie FOUAN

Avec la participation de : Martin BRICHOT (Plan d’épandage) Olivier THIERCY (Partie Méthanisation) Sandrine BOSSU (Intégration paysagère) DEMANDE D’AUTORISATION D’EXPLOITER

SARL ROSE ET VERT 11 Rue de la Liberté 08310 LEFFINCOURT

Monsieur le Préfet,

Nous, soussignés Benoît et Luc RATHUEVILLE, cogérants de la SARL ROSE ET VERT à LEFFINCOURT, demandons par la présente, l’autorisation d’exploiter un atelier porcin de 420 truies naisseur et engraisseur soit 7 180 animaux équivalents (rubriques 2102–1 et 3660–b de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement) et une unité de méthanisation pour 250 kWe, classée en enregistrement (rubrique 2781-1-b et 2910-C-2) sur la commune de LEFFINCOURT (section ZL N°26 et 27), conformément à l’étude d’impact ci-jointe. Le permis de construire est joint au dossier. L’exploitation était soumise actuellement à autorisation pour 210 truies naisseurs engraisseurs.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de notre considération distinguée.

Fait à LEFFINCOURT, Le 02/02/2015

Benoît RATHUEVILLE Luc RATHUEVILLE

Cogérant Cogérant SARL ROSE ET VERT SARL ROSE ET VERT

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 2/103 DEMANDE DE DEROGATION

SARL ROSE ET VERT Benoît et Luc RATHUEVILLE 11 Rue de la Liberté 08310 LEFFINCOURT

Monsieur le Préfet, Nous, soussignés Benoît et Luc RATHUEVILLE, cogérants de la SARL ROSE ET VERT sise à LEFFINCOURT, demandons par ce courrier, une dérogation pour les échelles de plan qui restent plus petites que celles demandées.

Plan cadastral : Echelle demandée 1/200ème Echelle fournie : 1/1 500ème

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de notre considération distinguée.

Fait à LEFFINCOURT, Le 02/02/2015

Benoît RATHUEVILLE Luc RATHUEVILLE

Cogérant Cogérant SARL ROSE ET VERT SARL ROSE ET VERT

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 3/103 RESUME

PRESENTATION DU PROJET

Situation actuelle La Sarl Rose et Vert est une exploitation familiale (Luc et Benoit Rathueville, Père et Fils) sur la commune de Leffincourt. La SARL gère 210 truies en système naisseur/engraisseur et multiplicateur. La partie culture est gérée dans la SCEA Rathueville par Luc et Florence Rathueville (parents), Benoît Rathueville (fils) et Céline Rathueville (fille). L’exploitation compte 455 ha.

La Fabrique d’aliment La fabrique d’aliment a été mise en place en même temps que la porcherie en 2004 pour valoriser les céréales issues de l’exploitation (maïs, blé, orge, pois). Le volume produit à l’année est de 1 900 t environ.

L’exploitation se situe à l’extérieur du village sur le lieu-dit « Foisel » à environ 2.2 km du bourg, le long du chemin reliant Machault au lieu-dit Constantine. Sur le site, on trouve aujourd’hui : • 1 bâtiment pour : fabrique d’aliment, bureau et sanitaires - quarantaine • 1 bâtiment truies – maternité • 1 bâtiment engraissement • 1 géo membrane pour le lisier • 1 bâtiment stockage grain • 1 silo à grain

SITUATION PROJETEE

L’objectif est d’augmenter le nombre de truies à 420 truies productives soit 7 bandes de 60 truies avec la production moyenne de 13.8 porcelets sevrés par mise bas. Cela représente en moyenne 13 900 porcs/cochettes produits par an.

Soit un nombre total d’animaux équivalents de 7 180.

La mise en place d’une unité de méthanisation de 250 kW pour valoriser les effluents d’élevage et chauffer la porcherie.

La fabrique d’aliment produira 4 350 t/an

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Plan du projet

N° Destination avant-projet Destination après projet Bâtiment B1 60 truies/cochettes maternité 120 truies/cochettes maternité 120 truies/cochettes gestantes 240 truies/cochettes gestantes 94 truies/cochettes en attente saillie 180 truies/cochettes en attente saillie 1 verrat 2 verrats B2 2016 places porcs engraissement 696 places porcs en post sevrage

B3 Fabrique d’aliment Quarantaine Local sanitaire B4 1 080 places porcs post/sevrage 3 240 places porcs engraissement B5 Stockage grains/matériel B6 Silo grain B7 Stockage grains B8 Géomembrane de 3 100 m3 B9 Unité de méthanisation : 1 trémie d’incorporation 1 pré-fosse de pré-mélange non couverte 1 digesteur, 24m de diamètre sur 6m de hauteur, équipé d’un gazomètre 1 post-digesteur, 24m de diamètre sur 6m de hauteur, équipé d’un gazomètre 1 fosse de stockage, 32m de diamètre sur 6m de hauteur, non couverte B10 Cogénérateur : Puissance électrique = 250 kWe Puissance thermique = 265 kWth B11 Bâtiment de séchage de céréales et stockage du digestat solide B12 Silo de stockage des CIVE (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique) + fumière

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NOMENCLATURE DE L’INSTALLATION

Communes Désignation Rubrique Rayon Localisation A.E.D.S (1) concernées des activités ICPE d’affichage par l’emprise Leffincourt, Porcs, 7 180 Machault, Siège de animaux 2102-1 A 3 km , l’exploitation équivalents , Porcs, 5256 Siège de places porcs 3660-b l’exploitation en production Fabrication d’aliments à la ferme, Siège de 2260-2-b D - - puissance l’exploitation installée de 180 kW Non classée (<5 000 m3) Stockage de Siège de 2160-2 Fabrique - - céréales l’exploitation d’aliment : 3 300m3 avec maïs Méthanisation d’effluents agricoles et de Siège de matières 2781-1-b E - - l’exploitation végétales brutes, pour 47 t/j Combustion (moteur de cogénération) consommant exclusivement Siège de 2910-C-2 E - - du biogaz, l’exploitation puissance thermique nominale de 610 kW Stockage de biogaz, 2 309 Siège de 1t<2,3t<10t 4310-2 - - kg (1 924 l’exploitation D m3,2,3 t) Stockage de Siège de 13 t < 50 t 4734 gasoil l’exploitation Non classée (1) A : Autorisation / E : enregistrement / D : déclaration

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 6/103 LES IMPACTS DE L’EXPLOITATION SUR L’ENVIRONNEMENT

Impact sur le site L’élevage est implanté dans une zone rurale essentiellement agricole. Le site se situe à 2.2 km du bourg. Les premières habitations se situent à environ 1 300 mètres. Le site est intégré au paysage : couleur, matériaux, végétation,… Le projet d’extension et de construction n’a pas d’effet négatif sur le patrimoine architectural. Aucun monument classé ne se situe dans le rayon des 500 mètres règlementaires.

Impact sur l’eau Les eaux pluviales sont canalisées le long des bâtiments sans avoir été souillées par les animaux, ni par les effluents d’élevage et/ou les eaux usées et/ou les hydrocarbures. Les risques de pollution des eaux sont très faibles, le lisier et/ou digestat liquide sont stockés dans des fosses étanches. Le digestat solide est stocké sur une dalle bétonnée couverte. Les matières qui alimentent les méthaniseurs (outre le lisier) seront stockées dans des silos bétonnés avec réception des jus par un déversoir d’orage et une fumière bétonnée non couverte avec réception des jus.

Les épandages sont réalisés selon les recommandations du plan d’épandage des parcelles et des besoins des cultures. L’épandage du digestat liquide se fera avec un tonneau équipé de rampe à pendillards. Le digestat solide sera épandu avec un épandeur équipé d’une table d’épandage pour une meilleure répartition. Le plan d’épandage se fait sur les parcelles de la SCEA Rathueville, les parcelles de l’EARL Manceaux-Dion (Leffincourt) et l’EARL Gigout (Leffincourt) soit 679 ha au total répartis sur 15 communes autour de Leffincourt.

En tenant compte des zones d’exclusion (point d’eau, habitations,…) la surface d’épandage est de 647 ha de terres labourables. Avec 1 933 t de digestat solide, 14 174 t de digestat liquide et 75 t de fientes (autre exploitation) par an à épandre, cela fait 112 kg N /ha de SAU. Cette pression azotée est bien en-dessous de la règlementation des 170 kg d’azote totale organique/ha de SAU. Ainsi les exploitants peuvent encore pratiquer des apports azotés nécessaires au démarrage de certaines cultures sans dépasser les doses maximales d’azote, toutes origines confondues fixées par la règlementation. Le plan d’épandage est suffisamment dimensionné pour gérer convenablement la fertilisation azotée et phosphorée de l’exploitation, conformément à la règlementation. Un local phytosanitaire est situé dans le bâtiment B5. Les cuves de stockage de fioul (chaudière, engins agricoles, groupe électrogène) possèdent des bacs de rétention.

Les déchets Les déchets banals type carton, papier, verre sont collectés par les ordures ménagères. Les bidons en plastique de produits phytosanitaires sont repris par la coopérative. Les flacons antibiotiques vides sont repris par le vétérinaire. Les cadavres d’animaux sont stockés dans une benne étanche à l’extérieur du site avant d’être enlevés par une société d’équarrissage.

Impact sur la circulation routière La circulation engendrée par l’élevage est faible. L’accessibilité des bâtiments est facilitée car elle se trouve sur une route de traverse en accès direct sur une départementale.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 7/103 Impact sur le bruit Les bruits liés à l’activité sont assez faibles. Les niveaux sonores perçus par les habitations les plus proches sont loin des limites règlementaires. Les nuisances sonores actuelles (quasiment nulles) ne seront pas dégradées : ‹ Les activités pour la porcherie restent inchangées ‹ La méthanisation engendre très peu de nuisances sonores ‹ Plus de passage d’engins car il y aura plus d’effluent à épandre

Impact sur les odeurs Grâce à l’unité de méthanisation, les nuisances olfactives ne seront pas dégradées mais plutôt améliorées. La méthanisation permet de : ‹ Evacuer plus fréquemment le lisier stocké sous les animaux ‹ Couvrir les fosses ‹ Travailler la matière de la matière en anaérobie ‹ Le digestat issu de la méthanisation est un effluent stabilisé, et n’est plus source d’odeur.

Impact sur la faune et la flore L’épandage du digestat (solide ou liquide) n’aura pas d’impact négatif sur la faune et la flore car il a été tenu compte des zones sensibles dans la détermination de l’aptitude des parcelles à l’épandage. Certaines parcelles sont concernées par des ZNIEFF, Natura 2000 et ZICO. Une étude d’incidence détaillée dans le dossier, montre que le projet n’a pas d’impact négatif sur ces zones.

Impact sur la santé Les animaux sont suivis au niveau sanitaire. Des vides sont réalisés dans les salles après chaque bande.

Etude des dangers Les risques d’explosion et d’incendie sont faibles. Les bâtiments d’élevage sont séparés de 10 mètres (coupe-feu) les uns des autres. Une zone ATEX est définie autour des points sensibles de l’unité de méthanisation. Une réserve incendie de 120 m3 se situe sur le site. Des extincteurs sont disponibles.

Au niveau sanitaire, des protocoles sont suivis, de manière stricte. En cas de problème les services vétérinaires sont alertés. Les risques de pollution sont faibles.

Notice d’hygiène et de sécurité Un sas sanitaire existe. Des tenues adéquates sont portées dans l’élevage. Les éleveurs réalisent la dératisation.

Les meilleures techniques disponibles (MTD) La SARL Rose et Vert réalise ce projet pour être plus performante. La méthanisation permettra de chauffer la porcherie, ce qui limitera l’utilisation du fioul par exemple. Une bonne ventilation permet d’améliorer les conditions sanitaires et de réduire les consommations d’aliment et d’eau. Le bâtiment est équipé d’un compteur d’eau pour prévenir d’éventuels problèmes. L’engraissement est alimenté en eau par la soupe, ce qui évite de gaspiller l’eau.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 8/103 CONCLUSION L’augmentation du nombre de porcs et la mise en place de l’unité de méthanisation n’engendrent pas d’impact négatif sur le milieu. Tout est mis en œuvre pour limiter les nuisances.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 9/103 SOMMAIRE ETUDE D’IMPACT ...... 13 1. Présentation de l’état initial de l’exploitation et du site ...... 13 1.1 Présentation de l’exploitation ...... 13 1.1.1 Identification ...... 13 1.1.2 Historique ...... 13 1.1.3 Les productions ...... 13 1.2 Présentation du site ...... 16 1.3 Le milieu naturel ...... 17 1.3.1 Le paysage et son relief ...... 17 1.3.2 Les sols ...... 17 1.3.3 Le réseau hydrique ...... 18 1.3.4 Le climat ...... 18 1.3.5 La faune et la flore ...... 19 1.3.6 Le milieu humain ...... 21 2 Présentation du projet et de ses effets prévisibles sur l’environnement ...... 21 2.1 Présentation du projet ...... 21 2.1.1 Objectifs, intérêts ...... 21 2.1.2 La production porcine ...... 22 2.1.3 Installation de méthanisation ...... 24 2.2 Impact sur le paysage ...... 31 2.3 Impact sur les ressources en eau et le sol ...... 31 2.3.1 Les risques pendant la construction du projet ...... 31 2.3.2 Le déversement de digestat liquide dû à une capacité de fosse inadaptée...... 32 2.3.3 Le déversement d’eaux usées ...... 32 2.3.4 Le ruissellement et le mélange des eaux pluviales avec des eaux potentiellement souillées. ... 32 2.3.5 Gestion et élimination des cadavres ...... 32 2.3.6 Gestion des stockages de produits potentiellement polluants ...... 32 2.3.7 Risques de pollution lors de l’épandage ...... 33 2.3.8 Origine de l’eau ...... 34 2.4 Impact sur la faune et la flore ...... 35 2.4.1 Etude d’incidence ...... 35 2.5 Impact sur le milieu humain ...... 41 2.5.1 Les odeurs : ...... 41 2.5.2 Le bruit : ...... 42 3 Etude Acoustique ...... 46 3.1 Prises de mesures ...... 46 3.2 Situation actuelle (avant-projet) ...... 47 3.2.1 Rappel réglementaire ...... 47 3.2.2 Respect des limites de bruit ...... 48 3.2.3 Respect de l’émergence ...... 48 3.3 Simulation de l’impact acoustique du projet ...... 48 3.3.1 Description des sources sonores ...... 48 3.3.2 Rappel réglementaire ...... 49 3.3.3 Règles élémentaires d’acoustique : addition et atténuation ...... 49 3.3.4 Respect des limites de bruit ...... 50 3.3.5 Respect de l’émergence ...... 51 3.4 Impact sur la protection des biens et du patrimoine culturel ...... 51 4 Moyens mis en œuvre pour supprimer, limiter ou compenser les inconvénients ...... 51 4.1 Approche paysagère ...... 51 4.2 Contexte paysager ...... 52 4.2.1 Situation du site ...... 52 Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 10/103 4.2.2 Les facteurs d’intégration ...... 52 4.3 Le milieu physique ...... 55 4.3.1 L’eau ...... 55 4.4 Impact sur l’eau ...... 55 4.4.1 Emplacement et utilisation du forage ...... 55 4.4.2 Le sol et l’air ...... 56 4.4.3 La gestion des déchets ...... 57 4.5 Le milieu humain ...... 57 4.5.1 Les odeurs ...... 57 4.5.2 Le bruit ...... 58 4.5.3 Les poussières ...... 59 4.5.4 Rongeurs et insectes ...... 59 4.6 Conditions de remise en état du site ...... 59 5 Le plan d’épandage ...... 60 5.1 Introduction ...... 60 5.2 Détermination de la quantité d’effluents produite ...... 60 5.3 Valeur fertilisante des effluents ...... 61 5.4 Recensement des parcelles disponibles pour l’épandage ...... 62 5.5 Les modalités d’épandage ...... 68 5.6 Cahier d’épandage ...... 72 5.7 Conclusion ...... 72 ETUDE DES DANGERS ...... 73 1 Risque électrique ...... 73 2 Risque incendie ...... 73 3 Le stockage des produits dangereux ...... 74 3.1 Les hydrocarbures ...... 74 3.2 L’ammonitrate ...... 74 3.3 Les produits phytosanitaires et vétérinaires ...... 74 4 Etudes des risques sanitaires ...... 74 4.1 Procédure de nettoyage des salles ...... 74 4.2 La prophylaxie des animaux ...... 75 5 Evaluation des risques sanitaires sur la santé humaine ...... 75 5.1 Identification des dangers ...... 75 5.1.1 Risques liés au stockage et à l’épandage des digestats ...... 75 5.1.2 Risques liés à l’élevage ...... 76 5.1.3 Bruits de l’exploitation ...... 77 5.1.4 Dégagements gazeux ...... 77 5.2 Identification des relations dose-réponse ...... 80 5.2.1 Risques liés au stockage et à l’épandage des digestats ...... 80 5.2.2 Risques liés à l’élevage ...... 80 5.2.3 Bruits de l’exploitation ...... 80 5.2.4 Dégagements gazeux ...... 80 5.3 Caractérisation de l’exposition ...... 81 5.4 Caractérisation et gestion des risques ...... 82 5.4.1 Risques liés au stockage des digestats ...... 83 5.4.2 Risques liés aux épandages des digestats ...... 84 5.4.3 Risques liés à l’élevage ...... 84 5.4.4 Bruits de l’exploitation ...... 85 5.4.5 Dégagements gazeux et poussières ...... 85 5.5 Conclusion de l’évaluation des risques sanitaires ...... 85 5.6 Les risques naturels...... 85 5.7 Les garanties techniques ...... 86

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 11/103 5.8 Les tiers ...... 86 5.9 Mesures compensatoires ...... 86 6 Risques spécifiques à la méthanisation ...... 86 6.1 Risque d’explosion ...... 86 6.2 Risque d’incendie ...... 90 6.3 Risque d’intoxication ...... 91 6.4 Risque d’asphyxie (hypoxie ou anoxie) ...... 92 6.5 Risque de vidange de biogaz dans l’atmosphère ...... 92 6.6 Risque de débordement ou déversement des effluents liquides ...... 93 6.7 Risque de chute et noyade dans les fosses de méthanisation ...... 93 6.8 Limitation de l'accès au site de méthanisation ...... 94 7 Hygiène ...... 95 7.1 Installation sanitaire ...... 95 7.2 Entretien des locaux et vide sanitaire...... 95 7.3 Protection sanitaire ...... 95 7.4 Dératisation et désinsectisation ...... 95 7.5 Equarrissage ...... 96 7.6 La charte sanitaire ...... 96 8 Sécurité ...... 96 8.1 Précaution d’ensemble ...... 96 8.2 Affichage sur le site d’exploitation ...... 96 8.3 Accès dans l’élevage ...... 97 8.4 Accès à l’élevage ...... 97 8.5 Incendie et explosion ...... 97 8.6 Les travaux mécanisés ...... 97 8.7 L’utilisation des produits nocifs ...... 97 8.8 Formation et documentation du personnel pour la méthanisation ...... 97 8.9 Cessation d’activité ...... 98 8.10 Les garanties financières ...... 98 9 Les meilleures techniques disponibles (MTD)* ...... 98 9.1 Consommation d’aliment ...... 98 9.2 Le logement des animaux ...... 99 9.3 Le stockage des effluents ...... 99 9.4 Les techniques d’épandage ...... 99 9.5 Le traitement des effluents ...... 100 9.6 La consommation d’énergie ...... 100 9.7 La consommation d’eau ...... 100 10 Conclusion ...... 101 Annexes ...... 102 Références ...... 103

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 12/103 ETUDE D’IMPACT

1. Présentation de l’état initial de l’exploitation et du site

1.1 Présentation de l’exploitation

1.1.1 Identification

Demandeur : SARL ROSE ET VERT Siège social : 11 Rue de la Liberté 08310 LEFFINCOURT N° Tél : 06 86 72 85 00 N° Fax : 03 24 30 00 67 N° SIRET : 789 931 672 000 16 N° PACAGE : Main d’œuvre : 3.25 ETP (2 associés + 1 plein temps + ¼ temps) Surface agricole utile : 0 ha (SCEA : 455 ha) Code APE 0146Z

1.1.2 Historique

Avant 2003 : Exploitation céréalière En 2003 : Installation de Benoît Rathueville en EARL avec Luc Rathueville (Père) et Florence Rathueville (mère) En 2004 : Création de la porcherie 210 truies. 2016 places à l’engraissement Autorisation pour 2875 animaux-équivalents En 2012 : EARL Rathueville devient SCEA Rathueville pour la partie culture Création SARL Rose et Vert pour la porcherie

1.1.3 Les productions

1.1.3.1 Productions végétales

Les productions végétales appartiennent à la SCEA Rathueville.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 13/103 1.1.3.2 La production porcine Aujourd’hui la SARL Rose et Vert élève 210 truies productives conduites en 7 bandes de 30 truies dans l’objectif de vendre des cochettes pour la reproduction. Il s’agit d’un système naisseur – engraisseur. L’élevage est soumis à autorisation pour 2875 animaux équivalents. Les animaux sont élevés sur caillebotis intégral. Les normes bien être en vigueur sont respectées. (Annexe 26, les règles de bien-être animal) Conduite de l’élevage Place actuelle

Places N° Bâtiment

Truies en maternité 60

Truies gestantes + cochettes 120 B1

Cochettes + Truies attente saillie 94 Porcelets 696 B2 Porcs à l’engraissement 2016 Quarantaine 13 B3 Verrat 1 B1

Les lisiers peuvent être stockés durant 9 mois dans : Les fosses caillebotis, sous les animaux, pour un volume de 907 m3 utiles Une fosse géomembrane de 3 100 m3 utiles Chaque truie met bas en moyenne 2.4 fois par an pour 12,5 porcelets sevrés par mise bas. Les porcelets sont allaités pendant 28 jours puis mis ensemble en post-sevrage pendant 35 jours pour arriver à un poids de 25 kg. Les mâles sont ensuite envoyés en engraissement pendant 17 semaines. Ils sortent de l’élevage à 182 jours pour un poids moyen de 120 kg vif. Les femelles sont élevées pour la reproduction au sein de l’élevage et pour la vente de cochettes. Celles qui ne remplissent pas les conditions (nombre de mamelles, santé des pieds, …) partent en charcuterie.

Schéma de production

MB Sevrage IA Diagnostique de gestation MB

bat gest. maternité Bande 1 : maternité verraterie 1 s 4 semaines 5-6 4 semaines 79 jours 7 j jours 28 jours 28 jours 9 logé 4 bandes + < 21 jours > vide sanitaire 1s

MB Bande 2 :

Engraissement : Sevrage Engraissement Sortie

Post sevrage Engraissement

5 semaines 17 semaines 35 jours Maximum 119 jours

Age du porc 28 jours 63 jours 182 jours

Poids 8 kg 25 kg 120 kg

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 14/103 Aujourd’hui ce sont en moyenne 6 300 porcs (charcutiers + cochettes) qui sortent chaque année de l’élevage.

La conduite en bande permet d’avoir dans chaque salle (maternité – engraissement) des animaux au même stade physiologique : cela limite les risques sanitaires et les problèmes comportementaux. Le transfert d’une bande de porcs d’une salle (maternité par exemple) vers une autre salle (post-sevrage dans cet exemple) correspond aussi au moment où la salle de départ peut être nettoyée, puis laissée vide (« vide sanitaire ») pendant une semaine. Cette méthode est là aussi une précaution limitant les risques de transfert de maladies d’une bande à l’autre. Ce type d’élevage favorise la maîtrise des risques sanitaires et limite, de fait, l’utilisation de produits/médicaments vétérinaires. Il présente aussi l’avantage pour l’éleveur de pouvoir organiser et répartir sa charge de travail au sein de la porcherie.

Alimentation des porcs La SARL Rose et Vert privilégie un maximum d’autonomie pour l’alimentation des porcs. C’est pourquoi elle a investi dans une fabrique d’aliments à la ferme et utilise les surfaces agricoles de l’exploitation pour la production des céréales nécessaires pour la porcherie. La fabrique d’aliments permet d’assurer les mélanges et la distribution des rations journalières au sein de la porcherie selon les stades physiologiques des animaux.

Abreuvement des porcs L’eau d’abreuvement des porcs est l’eau issue du forage privé. La tête de forage est protégée des ruissellements par la maçonnerie mise en place autour, et la cimentation de la partie annulaire supérieure du tubage. Il est équipé d’un compteur volumétrique et dispose d’un système anti- retour, conformément à la réglementation. Il n’y a aucun transfert possible entre l’eau du forage et le réseau communal. Le compteur est relevé tous les 6 mois et inscrit sur un carnet de suivi.

1.1.3.3 La fabrique d’aliments Les aliments sont fabriqués sur l’exploitation à partir des céréales qui y sont produites. Ces céréales représentent 90 % de l’alimentation.

D’autres composants sont achetés (soja, sels, minéraux…) afin d’équilibrer les rations distribuées aux animaux. Des coproduits sont également achetés.

Blé 80 t Pois 0 t Avoine 15 t Orge 270 t Triticale 160 t Graine de Colza 60 t Pulpe de betterave 25 t Tourteau de Colza 125 t Maïs 1 050 t Tourteau de soja 110 t

Des exemples de formules complétées sont en annexes (annexe1) Exemple pour les truies gestantes : Orge : 65.65 % / Avoine : 8 % / Blé : 8 % / Pulpes betteraves : 7.85 % / Tourteau soja : 6.73 % / Acides Aminés + minéraux : 3.77 %

Aujourd’hui pour 210 truies productives, il faut environ 1 895 tonnes d’aliments. Pour 420 truies productives et l’augmentation du nombre de porcs à l’engraissement, il en faudra 4 350 tonnes. Les matières premières sont stockées : 1 fosse à grains conique de 40 m3 soit 24 t 5 Silos à grains (blé-orge-pois) de 49.1 t chacune

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 15/103 Une cuve de 40 m3 polyester, située à l’extérieur du bâtiment : stockage de l’Amydim. 4 silos en toile de 200 l pour le stockage des minéraux (acides aminés, calcium, phosphore) 2 cellules carrées de 28 m3 de capacité unitaire de 17 t pour le stockage de soja 1 cuve d’huile végétale de 1,4 m3 1 silo couloir pour le maïs grain de 44 x 7 x 3.2 m 4 cellules de 220 t chacune Stockage à plat de 500 t

Les transferts se font soit du stockage de céréales vers la fabrique soit de la coopérative vers la fabrique.

Stockage céréales de l’exploitation vers la Maïs : tous les jours fabrique Coopérative vers l’exploitant A la récolte 50 % En fonction des besoins 50 % Extérieur vers la fabrique Coproduit : 1 fois/semaine Minéraux et acides aminés 1fois/2 mois De l’exploitation vers la fabrique Céréales tous les 2 mois

Lorsque les cellules de la fabrique d’aliments sont pleines, elle est autonome environ 2/mois pour la partie céréales.

Les produits finis sont stockés : 1 silo toile 3.6 m3 : aliment premier âge 2 silos de 20.3 m3 : aliment croissance et de finition pour les porcs à l’engraissement 3 silos de 8 m3 : aliment deuxième âge pour les truies gestantes et allaitantes

La préparation des aliments est réalisée par : 1 broyeur de 155 kW (avec chassis peseur) 1 mélangeur (de type horizontal de 2 200 l) 1 machine à soupe présentant une cuve principale de 3 500 l, une cuve secondaire de séparation des menus 1 200 l. 1 réserve d’eau de 5 000 l

L’aspect bruit sera évoqué dans un prochain paragraphe.

Les plans détaillés sont présentés en annexe 2.

1.2 Présentation du site L’exploitation est située sur la commune de Leffincourt (canton de Machault). Les bâtiments se trouvent au lieu-dit « Foisel » (section ZL n°26) à environ 2.2 km du bourg, le long du chemin reliant MACHAULT ai lieu-dit Constantine

Les principales distances autour du projet porcherie et méthanisation Les voies de circulation : D 980 reliant Machault à Leffincourt : 1 500 m Voie communale n°2 de à Machault : 10 m D 977 reliant Suippes à Mazagran : 3 000 m Les habitations : Premier tiers le plus proche Machault : 1 300 m Premier tiers le plus proche en direction de Constantine : 3 000 m

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 16/103 Les cours d’eau : Rue de La Retourne : 1 500 m Ruisseau d’Aidain : 4 000 m Ruisseau de Cheppe : 4 000 m

La commune de Leffincourt ne possède pas de Plan Local d’Urbanisme (PLU)

1.3 Le milieu naturel

1.3.1 Le paysage et son relief

La commune de Leffincourt est située dans le sud du département, dans la région Champagne Crayeuse (auparavant Champagne Pouilleuse). La Champagne Crayeuse est une zone calcaire relativement sèche. En effet, la craie perméable et les fissures du sous-sol laissent s’infiltrer les eaux qui réapparaissent en tête de vallon sous forme de sources. La terre arable est de faible épaisseur (quelques dizaines de centimètres) et le sous-sol de craie est constitué de vastes dépôts sédimentaires (de plusieurs dizaines de mètres) qui datent du Crétacé. Après avoir été le domaine des immenses troupeaux de moutons dont la laine fournissait l’industrie rémoise au 17ème siècle, la Champagne Crayeuse fut planté de pinèdes au 19ème siècle, puis connut une véritable révolution avec l’introduction des engrais à partir de 1945. En quelques décennies, cette région est devenue l’une des plus riches de , grâce à la culture de betterave à sucre, de la pomme de terre et des céréales. Les silos, les sucreries, les bâtiments pour l’industrie agro- alimentaire ont achevé de transformer le paysage. On peut situer cette zone sur une carte au relâchement du réseau routier et à l’espacement des villages.

1.3.2 Les sols

Les parcelles d’épandage se situent sur différentes petites régions : Champagne Crayeuse Argonne

La Champagne Crayeuse repose sur un sous-sol de craie, recouvert localement par des matériaux quaternaires, altération issue de la roche en place. L’épaisseur de ces formations, très faible sur les sommets, s’accroît vers le bas des versants où elle atteint 2 à 3 mètres. Ces formations colluvionaires en bas de pente peuvent se retrouver accentuées par la présence de grèves litées : « Graveluches » (limons calcaire ou argilo calcaire, …). Les parcelles de la zone Argonne ont un sol du type argilo-calcaire.

D’Est en Ouest sont distingués :

Les plateaux sud ardennais constitués par les calcaires micritiques et les marnes à exogyres du Kimméridgien. Ils sont terminés par une discordance cartographique nette à laquelle est associée une lacune stratigraphique très importante (Tithonien à Aptien, soit 30 millions d’années environ). Le massif de l’Argonne constitué par la gaize d’Argonne (silicarénite à ciment d’opale de l’Albien supérieur) et venant sur la série transgressive de l’Albien inférieur et moyen représentée par les sables verts et les argiles du Gault. On trouve dans cette zone des marécages, signe d’une perméabilité faible des sols. Le vallage, vaste plaine creusée dans la série marneuse du Cénomanien au Turonien moyen. Le plateau de la Champagne, armé par les craies du Turonien supérieur et du Coniacien inférieur à moyen.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 17/103 Les sols rencontrés sur l’exploitation sont de plusieurs types : Sols sains de rendzimes sur craie : ce type de sol présente un horizon de surface fortement calcaire, peu épais reposant sur la craie. Ses propriétés physiques sont celles de la craie, bonne perméabilité et capacité de rétention en eau élevée ; Sols profonds sains, de type limon argileux développés sur craie ou marne crayeuse. Sols filtrants de type limon argileux sur graveluche.

Analyse reliquat azoté Le lisier et par la suite le digestat est valorisé sur les terres. Ces apports organiques aident au redressement du stock d’humus dans le sol. Le plan d’épandage détaillera les aptitudes agronomiques des différentes parcelles.

1.3.3 Le réseau hydrique

Le réseau hydrographique est peu étendu sur le site. « La Retourne » prend sa source à 1.5 km du site d’élevage. Trois captages sont présents :

Liry : Parcelle du plan d’épandage (525 m du périmètre de protection éloignée) Mont Saint Martin : Parcelle dans le plan d’épandage (4 km du périmètre de protection éloignée) Semide, ce captage alimente la commune de Leffincourt.

Les plans et arrêtés sont en annexes 3.

Au niveau de l’atelier porc, l’alimentation en eau se fait par le biais d’un forage. Celui-ci se situe à 35 m des bâtiments d’élevage et de la lagune de stockage. Le forage est équipé d’un clapet anti-retour. La déclaration de forage est en annexe 4.

1.3.4 Le climat

Les caractéristiques du climat ardennais sont celles d’un climat océanique teinté d’une nuance froide continentale. Deux facteurs climatiques sont à prendre en compte : les vents et la pluviométrie. La pluviométrie : la pluviométrie annuelle moyenne est de 746 mm (source : précipitations mensuelles moyennes à la station de de 1941 à 2002). Celle-ci est répartie de manière homogène sur l’année, y compris en été avec les orages. Les températures restent modérées : d’après les températures mensuelles moyennes à la station de Vouziers de 1995 à 2002, le mois le plus froid est janvier avec 3,3°C et le mois le plus chaud est août avec 19,6°C. La température moyenne est de 11,1°C. Le réchauffement rapide de la Champagne au printemps convient particulièrement aux cultures précoces de céréales et de betteraves. Les vents : les vents les plus fréquents sont de secteur sud-ouest mais la rose de vents (annexe 6) montre une variation de l’orientation des vents avec les saisons. De janvier à mars, les vents d’est, froids et secs, prédominent. D’avril à juin, ce sont les vents secs du nord-est et humides d’ouest qui dominent. Des vents de sud-ouest, généralement doux et humides, et de nord-est animent la région de juillet à septembre. Des vents d’est et des vents de sud-ouest caractérisent la saison, d’octobre à décembre.

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1.3.5 La faune et la flore

Pour connaître la faune et la flore localement, outre les descriptifs faits dans les fiches ZNIEFF et ZICO, les inventaires édités par le Muséum d’Histoire Naturelle ont été consultés (Inventaire National du Patrimoine Naturel et Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien). L’attention a été portée sur les espèces végétales et animales protégées et observées, sur les communes concernées par l’étude (rayon d’affichage + communes concernées par le plan d’épandage).

La flore : Comme nous l’avons précisé auparavant, nous nous trouvons ici en région de polyculture sur le secteur de Leffincourt, région céréalière associée à la betterave à sucre. Aussi, les principales cultures de maïs et de luzerne apparaissent. Sur l’ensemble du secteur de Vouziers, les principales espèces végétales sont des arbres à feuilles caduques : frênes, chênes, charmes et bouleaux. Dans les sous-bois de l’Argonne, on rencontre le néflier et le sorbier. Vous trouverez en annexe 7, la liste des espèces végétales protégées et règlementées recensées dans le périmètre de l’étude (source : Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien)

La faune : Les oiseaux sont représentés par la perdrix grise, le pigeon ramier, la tourterelle, le corbeau, la pie ou encore le busard, sur la zone Champagne et le héron cendré, la chouette hulotte, le vanneau huppé, la chouette effraye, l’alouette ou encore la buse variable, sur la zone Argonne.

Les mammifères sont essentiellement représentés par le lièvre, le lapin de garenne, le chevreuil, le renard et le sanglier (plutôt sur l’Argonne). Aucune espèce particulière n’est protégée en dehors de la règlementation chasse et pêche.

Vous trouverez en annexe 8, la liste des espèces animales protégées et règlementées présentes dans le périmètre de l’étude. (Source : Inventaire National du Patrimoine Naturel).

Certaines parcelles du plan d’épandage sont concernées par ces zones (sur la commune de Grandpré par exemple). Une étude d’incidence a été réalisée au paragraphe 2.4.1.

ZNIEFF : (carte en annexe 9)

Distance par rapport Type Numéro Nom Commune au site ou aux parcelles 1 20175 Bois clairs et pelouses entre Contreuve / Bourcq Site : 3.6 km Contreuve et Bourcq Ilots Manceaux 2.3.7 en partie inclus dans zone 1 00684 Pelouses et pinèdes au sud de Semide Site > 3 km Semide Parcelles > 3 km 1 00683 Coteau au sud de Mont Saint Mont Saint Martin Site > 3 km Martin Ilot 8 Rathueville : 1.2 km

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1 00685 Pelouses et bois des coteaux / Aure Ilot 21 Rathueville : d’Aure 700 m 2 00982 Plaine alluviale et cours de / / Ilots l’Aisne entre et Savigny sur Aisne / 22.23.24.25.26.27.28 Vouziers .29.30.31 de M. Rathueville 2 02009 Massif forestier d’Argonne Grandpré / / Ilots 34.35.36.37.38 Termes / Vouziers Rathueville inclus 2 00982 Plaine alluviale et cours de Grandpré / Senuc / Ilots 22 à 33 + 43 l’Aisne entre Autry et Avaux Termes Rathueville inclus 1 20031 Prairies hygrophiles entre Senuc / Senuc Ilot 25 Rathueville et Lançon inclus 1 20104 Vallons principaux et Termes Ilot 36 Rathueville : 1 secondaires du ruisseau de km Longwé au Nord Est d’Olizy Primat 1 01125 Les Marais de l’Avegres à / Challerange Ilot 9 Rathueville : Challerange et Monthois 617 m 1 00983 Prairies, méandres et noues de Challerange Ilot 42 Rathueville : l’Aisne à Brécy Brières 1.6 km 1 00984 Prairies, méandres et noues de Savigny sur Ilot 14 Manceaux : l’Aisne entre Olizy Primat et Aisne/Vouziers 1.5 km Vouziers 1 20068 Forêts des crêtes de Chagny – Chagny Ilot 12 Rathueville : à Sauville et Louvergny 1.1 km 1 09858 Vallon du ruisseau du moulin Chagny Ilot 12 Rathueville : entre , Baalons et 1.4 km le ruisseau de Bairon 1 0985 Plaine Alluviale et cours de Vouziers Ilot 16 Manceaux : 4 l’Aisne entre Vouziers et km 1 20127 Prairies et bois à l’Est de Longwé Vouziers Ilot 36 Rathueville : et à l’Ouest de la Croix-aux-Bois 5.2 km

ZICO « Vallée de l’Aisne » Les ilots 22 à 33 + 40 à 43 de la SCEA Rathueville sont dans la zone ZICO « Vallée de l’Aisne »

Zone Natura 2000 (annexe 14)

Distance par Type Numéros Nom Commune rapport au site ou aux parcelles Oiseaux FR 2112006 Confluence des Grandpré – Ilots 22 à 33 + Vallées de Senuc - Termes 43 Rathueville l’Aisne et de inclus l’Aire Oiseaux FR 2112008 Vallée de l’Aisne Challerange Ilots 42 et 9 à Rathueville 1.6 à 1.7 km Habitats FR 2100298 Prairies de la Savigny Sur Ilot 14 Vallée de l’Aisne Aisne – Vouziers Manceaux : 1.1 km

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 20/103 1.3.6 Le milieu humain

La commune de Leffincourt compte au recensement de 2011, 180 habitants contre 140 en 1999 (à densité faible avec 10 habitants/km²). Le tissu économique est faible, il n’y a pas de commerçant sur la commune. Seuls le comité des Fêtes et la Salle Polyvalente existent. Par contre a commune de Machault (chef-lieu du canton) compte 504 habitants au recensement de 2011. On y trouve : Un pôle scolaire Une gendarmerie et une caserne de pompiers Un bureau de poste Deux garages (mécanique agricole et concessionnaire de véhicules) Des artisans en bâtiment (maçon, menuisier, plombier, zingueur, ébéniste) Un notaire Un cabinet médical Des associations (chasse, foot, musique, sport divers, anciens combattants, jeunesse)

Le rayon d’affichage de 3 km (annexe 10) concerne outre la commune de Leffincourt, les communes de Contreuve, Dricourt, Machault, Semide.

2 Présentation du projet et de ses effets prévisibles sur l’environnement

2.1 Présentation du projet

2.1.1 Objectifs, intérêts

Le projet fait suite à la réflexion suivante : Le bâtiment d’engraissement est saturé dû à l’augmentation du nombre de porcelets sevrés. Une demande de cochette qui augmente. Une autonomie en céréales par la SCEA Le poste chauffage a un impact économique fort

Ces 4 points motivent l’augmentation du nombre de truies. De plus Benoît Rathueville est au début de sa carrière et pense que c’est le moment pour développer son activité. Le choix du nom de la société « Rose et Vert » explique la vision des exploitants. Le rose pour l’activité porcine, le vert pour l’environnement d’où le projet de méthanisation produisant la chaleur nécessaire aux bâtiments d’élevage et sur l’exploitation, et ce à partir de la fermentation anaérobie des effluents de l’élevage essentiellement. Le projet est donc d’agrandir l’élevage porcin dans la même philosophie d’autonomie : alimenter les animaux avec les céréales produites sur les terres de la SCEA Rathueville, terres amendées grâce à la méthanisation des effluents de l’exploitation. Ce projet est accompagné par l’embauche d’au moins 3 salariés à temps plein : 2 pour la porcherie et 1 pour la méthanisation.

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2.1.2 La production porcine

Le schéma de production existant (présenté dans le paragraphe 1.1.3.2) ne change pas. Le nombre passera de 210 à 420 truies productives soit 7 bandes de 60 truies avec la production moyenne de 13,8 porcelets sevrés par mise bas. Cela représente en moyenne 13 900 porcs/cochettes produits par an. Le total d’animaux équivalents présents sur l’exploitation après projet est de 7 180.

Les bâtiments Des bâtiments vont être construits (plan en annexe 11)

Rallonge du bâtiment B1 pour les truies en reproduction * Maternité : 60 * Attente saillie/IA (cochette + truie) : 86 places * Gestante (cochette + truie) : 120 places

Création d’un nouveau bâtiment (B4) pour le post sevrage et l’engraissement * Post sevrage : 1 080 places * Engraissement : 3 240 places

Aménagement de la quarantaine (B3) 9 plus 4 places

1 bâtiment de stockage céréales (B7) Rallonge du bâtiment matériel (B5) Unité de méthanisation (B9) Cogénérateur (B10) Silo de stockage des CIVES+ une fumière (B12) Stockage de céréales et digestat solide (B11)

Tableau récapitulatif des bâtiments d’élevages :

N° Avant- Après Total Bât projet projet Truies maternité B1 60 60 120 B1 Truies + cochettes gestantes B1 120 120 240 B1 Truies + cochettes attente B1 94 94 188 saillie B1 Verrats B1 1 1 2 Porcelets/Post sevrage B2 696 1 080 1 776 B4 Engraissement B2 2 016 3 240 5 256 B4

Les principes de logement restent inchangés (lisier intégral, avec un stockage temporaire sous les caillebotis.). Les règles de bien être en vigueur seront respectées.

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Tableau récapitulatif des bâtiments présents sur le site :

N° Destination avant-projet Destination après projet Bâtiment B1 60 truies/cochettes maternité 120 truies/cochettes maternité 120 truies/cochettes gestantes 240 truies/cochettes gestantes 94 truies/cochettes en attente saillie 180 truies/cochettes en attente saillie 1 verrat 2 verrats B2 2016 places porcs engraissement 696 places porcs en post sevrage

B3 Fabrique d’aliment Quarantaine Local sanitaire B4 1 080 places porcs post/sevrage 3 240 places porcs engraissement B5 Stockage grains/matériel B6 Silo grain B7 Stockage grains B8 Géomembrane de 3100 m3 B9 Unité de méthanisation : 1 trémie d’incorporation 1 pré-fosse de pré-mélange non couverte 1 digesteur, 24 m de diamètre sur 6m de hauteur, équipé d’un gazomètre 1 post-digesteur, 24 m de diamètre sur 6 m de hauteur, équipé d’un gazomètre 1 fosse de stockage, 32 m de diamètre sur 6 m de hauteur, non couverte B10 Cogénérateur : Puissance électrique = 250 kWe Puissance thermique = 265 kWth B11 Bâtiment de séchage de céréales et stockage du digestat solide B12 Silo de stockage des CIVE (Cultures Intermédiaires à Vocation Energétique) + fumière

Conséquence de l’augmentation des capacités de l’élevage porcin : l’élevage est soumis à la directive IED

L’augmentation du nombre de truies présentes sur l’exploitation de 210 à 420 truies augmente dans les mêmes proportions le besoin en places pour les porcelets et l’engraissement. De fait, comme il y a plus de 2 000 places pour les porcs à l’engraissement, l’élevage est soumis à la directive européenne IED (prévention et réduction intégrée de la pollution), dont le principe est de limiter à la source les émissions polluantes par l’utilisation de techniques ayant fait la preuve de leur efficacité, appelées « Meilleures Techniques

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 23/103 Disponibles » ou MTD. Les élevages intensifs sont classés par la directive IED à cause de la

production de gaz (émissions de NH3) qu’ils impliquent.

Ainsi les MTD visent à réduire les émissions de NH3 dans l’atmosphère. Il est admis, de fait, que les émissions d’autres gaz polluants potentiellement émis par ces élevages seront aussi réduites par ces MTD. En ce qui concerne les élevages intensifs porcins, elles concernent : L’alimentation des animaux, le principe étant de donner une nourriture en lien avec le stade de développement de l’animal et le plus facilement assimilable pour limiter les rejets dans les excréments, Le logement des animaux, le but étant de limiter les émissions dans l’air, Les consommations d’eau et d’énergie pour limiter le gaspillage, Les stockages des lisiers et fumiers, de capacités suffisantes et étanches, Le traitement des lisiers et fumiers, pour lequel il faut limiter les émissions dans l’air et maîtriser les apports sur cultures/prairies quand il y a épandage.

Parallèlement, la SARL Rose et Vert déclarera annuellement ses émissions d’ammoniac (NH3) dans l’air, renseignant ainsi le registre national puis européen des émissions de polluants et des déchets. Ce registre contient les informations suivantes : les références de l’établissement émetteur (nom, adresse, géo localisation), les quantités rejetées des polluants dans l’eau, l’air et le sol, les quantités produites et, le cas échéant, les quantités traitées de déchets dangereux et non dangereux, les volumes d’eau prélevée et rejetée (extrait de l’arrêté du 31 janvier 2008 relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets, émis par le Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables).

2.1.3 Installation de méthanisation

2.1.3.1 Principe de la méthanisation (Source : plaquette « Méthanisation à la ferme », éditée par AILE, Solagro, ADEME et Trame) La méthanisation est un procédé biologique permettant de valoriser des matières organiques en produisant une énergie renouvelable et un digestat utilisé comme fertilisant. En l’absence d’oxygène (digestion anaérobie), la matière organique est dégradée partiellement par l’action combinée de plusieurs types de micro-organismes.

Une suite de réactions biologiques conduit à la formation de biogaz (composé majoritairement de méthane) et d’un digestat. Le biogaz pourra être valorisé en électricité et en chaleur, le digestat, après séparation des phases liquide et solide, sera épandu comme engrais de ferme.

Biomasse (déjections, déchets organiques)

Matière organique fraîche

Hydrolyse et acidogénèse

Matière organique soluble : AGV, éthanol…

Acétogénèse

Acétate et Hydrogène

Méthanogénèse

Biogaz Digestat

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 24/103 2.1.3.2 Objectifs de la méthanisation sur ce site : L’installation de méthanisation doit permettre la production et récupération du méthane pour le valoriser en électricité et chaleur : Valorisation de la chaleur sur le site : besoin de chauffage des bâtiments porcins assurés par la cogénération Réduction d’émission de méthane qui s’échappait des effluents issus du bâtiment d’élevage, et réduction de l’effet de serre associé Revente de l’électricité à EDF, le raccordement électrique pouvant se faire à proximité du lieu de production, ainsi, l’électricité renouvelable vient en substitution d’électricité fossile De mieux valoriser les effluents d’élevage de l’exploitation pour amender les terres : • moins de perte dans l’atmosphère, notamment pour les émissions d’ammoniac et minéralisation partielle de l’azote, plus facilement assimilable par les cultures • séparateur de phases avec une phase solide destinée à l’amendement des terres de cultures éloignées, et fonctionnement comme un engrais de fond, et une phase liquide pour l’amendement des terres les plus proches, avec un rôle se rapprochant d’un engrais minéral • avec une très bonne homogénéité de chaque phase, facilitant leur utilisation au champ grâce à un épandage régulier sur la surface à amender • passage des fumiers et des lisiers dans le digesteur (traitement de plus de 40 jours à 38°C), limitant la prolifération des adventices et des maladies pathogènes Créer de la valeur ajoutée et de l’emploi

2.1.3.3 Installation de méthanisation prévue Pour l’unité de méthanisation de la SARL Rose et Vert, le process retenu est de type « infiniment mélangé » (voie liquide). L'installation prévue se compose : d’une pré-fosse pour la préparation des intrants (pré-traitement amont), d’un digesteur et d’un post-digesteur (organes de digestion de l’unité de méthanisation), soit la partie permettant la production et le stockage de biogaz. La régularité de l'alimentation du digesteur et le maintien d'un milieu favorable à l’action des bactéries à l'intérieur des digesteurs (température, pH…) sont donc les garants du fonctionnement optimal de l'installation et de sa rentabilité. d’un cogénérateur (moteur biogaz couplé à une génératrice électrique), soit l’organe consommant le biogaz pour produire à la fois de l'électricité et de la chaleur, d'un poste de traitement et de stockage du digestat destiné à l'amendement des terres.

La pré-fosse Il s’agit d’une fosse circulaire bétonnée d’une capacité de 154 m3 (∅ = 7 m, H = 4 m). C’est une première fosse d’introduction et d’homogénéisation des intrants qui peut potentiellement servir de fosse d’hydrolyse. L’alimentation en matière liquide (lisier de porcs) est effectuée par une pompe. Les matières solides (fumier de bovins, ensilage de CIVE, issues de céréales…) sont introduites par un système d’incorporation (trémie). Le volume et la nature des intrants solides varient au cours de l’année. La taille de la trémie permet d'avoir une capacité tampon pour limiter les périodes de chargement. Ce système est composé de : une trémie en acier d’un volume variable selon la taille de l’installation, une vis sans fin, un système de pesée, une commande automatique programmable. La vis sans fin achemine la matière solide via un tuyau qui plonge sur une longueur d’un mètre dans le substrat déjà présent dans la pré-fosse. De cette manière, l’incorporation est réalisée en- dessous du niveau de flottaison.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 25/103 Exemple de trémie d’incorporation :

Source : CA08

Le gisement de matières prévu est le suivant :

Part de la Provenance des Quantités Part du Matières entrantes production matières (tMB/an) tonnage (%) de CH4 (%) Lisier de porcs SARL Rose et Vert 11 220 65 21 Fumier de bovins EARL Manceaux-Dion 3 000 17 30 Pulpes surpressées SCEA Rathueville 700 4 13 Ensilage de CIVE SCEA Rathueville 1 500 9 16 Rafles de maïs SCEA Rathueville 145 1 6 Déchets de céréales IAA 200 1 8 Oignons IAA 200 1 3 Tontes de pelouses Collectivités 150 1 2 Total 17 115 100 100

Digesteur et post-digesteur La réaction de biométhanisation s’effectue dans le digesteur et le post-digesteur. Ces deux cuves de digestion, d’une capacité utile de 2 488 m3 chacune (∅ = 24 m, H = 6 m), contiennent la matière liquide à fermenter. Le digesteur et le post-digesteur sont construits en béton armé coulé sur place pour une résistance maximale (garantie décennale). Les digesteurs sont isolés, partiellement enterrés et chauffés. Un circuit de chauffage par serpentins (tubes en matières composites) est installé sur les parois à l’intérieur des cuves afin de maintenir la température à 38°C. Ce réseau d’eau chaude est alimenté par la chaleur du cogénérateur. L’alimentation du digesteur en matière liquide issue de la pré-fosse est effectuée par la pompe monolithe. Au niveau du digesteur, l’entrée se situe sur la partie supérieure, sous la ligne de flottaison de la matière en fermentation. L’alimentation du post-digesteur se fait de la même manière (matières issues du digesteur ou de la pré-fosse). Pour assurer une bonne dégradation de la matière, un bon dégazage et éviter la formation d’une croûte en surface, le mélange est brassé par des agitateurs à hélices immergées et moteurs externes. Ces agitateurs fonctionnent par séquences à des vitesses lentes afin d’homogénéiser au mieux le mélange, casser les amas solides et préserver la population bactérienne. La consommation électrique est faible et l’entretien aisé, puisque toutes les pièces mécaniques sont situées à l’extérieur des digesteurs.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 26/103 Exemples d’agitateurs :

Source : SUMA

Le digesteur et le post-digesteur sont tous les deux couverts par une membrane double-peau (gazomètre) permettant de stocker le biogaz produit à une pression proche de la pression atmosphérique. La membrane externe protège la membrane interne des agressions extérieures (intempéries, UV, ozone…), l’interne se gonflant ou se dégonflant en fonction de la production de biogaz. Ces membranes sont très résistantes (généralement constituées d’un alliage polyester / PVC).

Exemple de digesteurs avec membranes double-peau :

Source : MT-Energie

Le biogaz est brûlé au fur et à mesure de sa Exemple de soupape de sécurité : production, son stockage n’est donc que temporaire. Le gazomètre s’adapte au volume de biogaz en fonction des fluctuations de production. La pression maximale de stockage est de l’ordre de 3 mbars, contrôlée par un système de sécurité (déclenchement des soupapes en cas de surpression).

La partie supérieure interne des digesteurs est recouverte d’un liner afin de protéger le béton des gaz résiduels contenus dans le biogaz. Source : Helyon

La composition du biogaz obtenu est la suivante :

Gaz Concentration (%)

Méthane - CH4 55

Dioxyde de carbone - CO2 40 - 45

Hydrogène - H2 1 - 3

Azote - N2 0,5 - 2

Hydrogène sulfuré - H2S 0,1 - 0,5

Autres gaz (H2O, O2…) Traces

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 27/103 L’hydrogène sulfuré (H2S) est un gaz corrosif pour le cogénérateur. De ce fait, une unité de désulfuration est mise en place au niveau des digesteurs de manière à réduire sa concentration dans le biogaz. L’épuration de H2S est réalisée in situ, en continu et grâce à une réaction d’oxydation biologique qui permet, par un léger apport d’air (donc d’oxygène), de faire précipiter l’H2S en soufre élémentaire S. Cet apport d’oxygène a lieu dans le ciel gazeux (partie haute) du digesteur et du post-digesteur. Si besoin, l'hydrogène sulfuré qui pourrait rester dans le biogaz après cette étape pourra être éliminé au niveau du local de cogénération par un filtre à charbon actif.

Le cogénérateur La conduite qui amène le biogaz au moteur est enterrée et sa longueur est calculée pour permettre la condensation de la vapeur d’eau contenue dans le biogaz. En effet, l’eau contenue dans le biogaz doit être limitée car elle détériore le moteur. Le condensat est renvoyé vers le digesteur. Après le puit à condensat, les canalisations deviennent aériennes et le biogaz arrive jusqu’au cogénérateur. Le biogaz produit et épuré est ensuite consommé au fur et à mesure par le module de cogénération. Ce module d’une puissance électrique de 250 kW produit de l’électricité (41% de l’énergie primaire) et de la chaleur (43,5% de l’énergie primaire récupérée par des échangeurs de chaleur installés sur le moteur).

Le module de cogénération se trouve dans un container technique ventilé et dimensionné en conséquence. Ce container est parfaitement insonorisé afin de limiter les nuisances sonores liées au fonctionnement du moteur. On trouve également dans ce container une armoire électrique et un analyseur en continu du biogaz.

Source : CA08

Le raccordement au réseau ErDF se fait grâce à un transformateur qui sera implanté à proximité du site d’exploitation afin de valoriser l’électricité produite, sous couvert de l'autorisation de raccordement par le gestionnaire de réseau et du contrat de fourniture d'énergie à signer avec EDF. En plus du maintien en température des digesteurs, la chaleur sera quant à elle valorisée pour chauffer la porcherie de l’exploitation et alimenter un séchoir polyvalent (céréales, bois…) afin d’optimiser la valorisation de l’énergie produite et la rentabilité du projet.

Traitement et stockage du digestat

A la sortie du post-digesteur, un séparateur de phases sera installé, spécialement conçu pour le traitement du digestat. Alimenté par pompage, cet équipement permet de séparer les phases solide et liquide du digestat, la vis pressant la matière contre un tamis.

Exemple de séparateur de phases :

Source : Bauer

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 28/103 On obtient d’un côté une phase liquide, plutôt minérale, et de l’autre une phase solide, amendement plus organique destiné aux terres les plus éloignées.

Caractéristiques des phases solide et liquide (estimations CA08) :

+ Ntot NH4 P2O5 K2O Quantité MS (kg/t) (kg/t) (kg/t) (kg/t) Digestat 1 933 t 23 % 6,50 1,90 2,01 1,66 solide Digestat 14 174 t 3,8 % 4,33 3,43 2,23 4,56 liquide

La partie solide sera stockée sous un bâtiment spécifique à créer d’une surface de 504 m² (21 x 24 m), ce qui représente une capacité de stockage de 2 268 m3 (avec une hauteur moyenne de 4,5 m – bâtiment de 9 m au faitage). Ce bâtiment respecte les 7 mois de stockage imposés par les réglementations en vigueur (ICPE, zone vulnérable).

La phase liquide sera stockée dans la lagune existante (capacité de 3 100 m3) et dans une fosse de stockage spécifique (à créer), circulaire et bétonnée, équipée d'un agitateur à hélices et d’une capacité de 4 423 m3 utiles (∅ = 32 m, H = 6 m). Une partie du post-digesteur (1 990 m3) est aussi affectée au stockage du digestat. En effet, 60 jours de rétention sont nécessaires pour digérer la matière introduite. Le dimensionnement du digesteur et du post-digesteur permet d’obtenir 100 jours de temps de rétention. L’équivalent de 40 jours de rétention peut donc être affecté au stockage du digestat, soit 1 990 m3. La capacité totale de stockage du digestat liquide est donc de 9 513 m3 (3 100 + 4 423 + 1 990 m3), ce qui est supérieur à la capacité réglementaire imposée de 7,5 mois, soit 8 859 m3. Cette capacité supplémentaire permettra de stocker l’eau de pluie des précipitations au niveau de la fosse de stockage non couverte.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 29/103 Synoptique de l’installation

145 t Rafles de maïs 11 200 t Lisier 700 t Pulpes 1 500 t CIVE 3 000 t Fumier 200 t Déchets silo de porcs de betteraves de bovins 200 t Oignons 150 t Tontes

Matières entrantes : 17 115 tonnes à 12% de MS, 46,9 tonnes par jour.

2 digesteurs de 3 2 488 m chacun

3 3 845 100 m de biogaz 16 107 m de digestat (4 872 MWh énergie primaire)

595 MWh

thermiques pour le chauffage des Stockages des digestats Cogénération de 250 kWe digesteurs liquide (14 174 t) et solide (1 933 t) Valorisation par épandage sur les terres agricoles

2 120 MWh thermiques 60 MWh autoconso.

Chaleur disponible pour 727 MWh thermiques le séchoir = 798 MWh 1 940 MWh électriques valorisés pour le chauffage vendues à EDF de la porcherie

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 30/103 2.2 Impact sur le paysage

L’architecture agricole répond avant tout à des données techniques d’élevage : surface par animal logé, dégagement minimum de sécurité, volume d’air, ventilation. Cette conception de bâtiment répond aussi complètement à la réglementation définissant les critères de bien être en porcherie. L’impact sur le paysage sera repris dans le paragraphe 3.1 « approche paysagère »

Bâtiment truies : Le bâtiment truies sera agrandi de chaque côté dans le sens de la longueur : ‹ 1 côté de 20.90 * 29.33 ‹ 1 côté de 13.53 * 29.33 Les hauteurs seront identiques à l’existant : ‹ Hauteur à la gouttière : 2.78 m ‹ Hauteur au faîtage : 6.79 m Les parois extérieures seront de teinte rouge brique (mur en briques monolithes). La ventilation sera basée sur le même principe, une ventilation dynamique avec pompage sous caillebotis et extraction en toiture.

Bâtiment porcs d’engraissement : Le bâtiment porcs engraissement et post/sevrage fera 70.91 m * 47.63 m sous forme de bi pente accolées de 23.815 m de large. ‹ Hauteur à la gouttière : 2.60 m ‹ Hauteur au faîtage : 5.89 m Les parois extérieures seront en béton. La ventilation sera basée sur le même principe, une ventilation dynamique avec pompage sous caillebotis et extraction en toiture.

2.3 Impact sur les ressources en eau et le sol

Le risque majeur est la pollution des eaux souterraines par infiltration. Les principaux facteurs de risque sont les bâtiments, le stockage et l’épandage des déjections, la fertilisation minérale et la gestion des déchets et cadavres d’animaux. Dans ce chapitre, ce sont les impacts chroniques qui sont traités, relevant des pratiques quotidiennes ou régulières sur l’exploitation. Les risques liés à des accidents ou incidents (dysfonctionnement de l’exploitation : débordement de fosse par exemple) sont traités dans l’étude de danger.

2.3.1 Les risques pendant la construction du projet Les différents risques sont : Le bruit : la construction aura lieu pendant les horaires classiques de la journée. Aucun matériel ne fonctionnera pendant les horaires nocturnes. Le terrassement ainsi que le montage de l’extension du bâtiment ne nécessitera pas de matériel spécifique (pas de décibels importants). Le salissement des routes utilisées : pendant les travaux, le mauvais temps pourrait engendrer le salissement de la route qui amène au bâtiment. L’entreprise et les exploitants feront le nécessaire si un besoin de nettoyage était à réaliser. Les travaux seront réalisés par entreprise.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 31/103 2.3.2 Le déversement de digestat liquide dû à une capacité de fosse inadaptée. Le digestat liquide sera stocké dans la lagune existante (capacité de 3 100 m3) et dans une fosse de stockage spécifique (à créer), circulaire et bétonnée, d’une capacité de 4 423 m3 utiles. De plus, une partie du post-digesteur (1 990 m3) est aussi affectée au stockage du digestat, comme cela est précisé dans la présentation du projet (2.1.3.3.). La capacité totale de stockage du digestat liquide est donc de 9 513 m3, ce qui est compatible avec les amendements des terres de culture et prairies et conforme avec les réglementations en vigueur (ICPE, zone vulnérable). Les capacités de stockage du digestat liquide sont donc adaptées à la dimension du projet.

2.3.3 Le déversement d’eaux usées Les eaux usées sont les eaux de nettoyage des bâtiments d’élevage. Celles-ci sont stockées dans la fosse caillebotis sous les porcs.

Les eaux domestiques (sanitaire) sont prétraitées et stockées dans une fosse toutes eaux avant épuration par épandage souterrain localisé près du bâtiment B3.

2.3.4 Le ruissellement et le mélange des eaux pluviales avec des eaux potentiellement souillées. Toutes les toitures des bâtiments sont équipées de gouttières qui permettent d’évacuer l’eau de pluie vers l’extérieur de l’exploitation vers le fossé. Il en sera de même pour les nouveaux bâtiments. Les modes de reprise et de transport des déjections liquides ou solides peuvent aussi être des facteurs de pollution. Les pompages depuis les prés-fosses vers le digesteur sont configurés pour qu’il n’y ait pas d’égouttures. La reprise du digestat liquide se fera sur une aire bétonnée permettant la récupération des petites fuites éventuelles et égouttures, à partir d’une sortie à double vanne en cas de déversement (voir étude de danger).

2.3.5 Gestion et élimination des cadavres Les cadavres porcins sont enlevés par la société d’équarrissage dans les plus brefs délais après la demande des éleveurs (annexe 12, bon d’équarrissage). Dans l’attente, les cadavres sont stockés dans une benne étanche installée à l’extérieur du site (voir annexe 2). Ces caissons étanches sont nettoyés et désinfectés sur la zone de lavage au niveau du quai d’embarquement. Ainsi les eaux usées sont collectées dans la fosse caillebotis.

2.3.6 Gestion des stockages de produits potentiellement polluants Les stockages d’éléments potentiellement polluants peuvent compromettre la qualité des sols et, par ricochet, des eaux, s’il y a des déversements chroniques (égouttures par exemple) ou accidentels. Ce point sera abordé dans les chapitres concernant les sols.

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2.3.7 Risques de pollution lors de l’épandage L’exploitation sera capable de stocker les effluents pendant 7.5 mois pour le digestat liquide et 7 mois pour le digestat solide comme le prévoit la réglementation « directive nitrate ». Le risque le plus grand se situe lors de l’épandage des effluents, qui peut être source de pollution directe ou diffuse. Une pollution directe est possible par épandage le long des cours d’eau ou dans le cas de liquide sur des surfaces en forte pente ou sur sol gelé. Des excès d’apports sur le sol ou des épandages à des dates inappropriées peuvent provoquer une pollution diffuse.

Tout d’abord, le traitement des effluents dans un méthaniseur implique un temps de séjour important avec une élévation de température en conditions anaérobies, ce qui tend à hygiéniser le produit. Ainsi les graines et propagules contenues dans les issues de céréales et le fumier sont soit digérées, soit dénaturées dans le digesteur. L’expérience montre que la graine de référence, à savoir la graine de tomate, perd sa capacité germinative au cours de la digestion. Le digestat peut s’épandre sur une culture en place sans risque de voir se propager des adventices. De la même façon que pour les graines, les conditions spécifiques du digesteur (atmosphère fortement réductrice, absence d’oxygène et de lumière, temps de séjour, température…) font que les composés potentiellement néfastes aux cultures sont dégradés (même effet que le compostage du fumier utilisé en agriculture biologique). Du fait de la méthanisation, les risques de salissement ou de contamination des cultures sont moindres, ce qui permet de limiter le recours aux phytosanitaires et donc le risque d’entraînement de ces produits vers les eaux superficielles ou souterraines.

Gestion des apports de fertilisants Les impacts potentiels d’une surfertilisation avec des effluents organiques sont : La contamination des nappes d’eaux souterraines par les nitrates, les rendant impropres à la consommation humaine, en effet, l’azote organique doit subir une transformation dans le sol (minéralisation par les microorganismes du sol) pour être assimilé par les plantes ; ce temps de transformation est une période où les nitrates peuvent être entraînés vers les eaux souterraines en cas de forte pluviométrie (effet piston) ; Et l’eutrophisation des eaux superficielles par les phosphates et les nitrates, impactant leur équilibre, s’il y a ruissellement/entrainement hors des parcelles d’épandage.

Il faut rappeler que le passage d’effluents organiques par un méthaniseur abat le taux d’azote organique, puisqu’il le transforme partiellement en azote minéral (forme ammoniacale) plus facilement assimilable par les plantes. Dans le cas de la SARL Rose et Vert, le digestat liquide qui sera épandu ne contiendra que 21 % d’azote organique dans la part d’azote apporté aux plantes, et le digestat solide, qui concentre l’azote organique restant à l’issue de la méthanisation n’en contiendra qu’une part proche de ce qui est observé pour un fumier bovin compact pailleux (71 %). Le risque de pollution des eaux par les nitrates est donc déjà fortement diminué par le passage des effluents dans le méthaniseur (70 % environ de l’azote est déjà minéralisé avant son application au sol). Environ 50 % de l’azote organique est minéralisé pendant la méthanisation.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 33/103 En ce qui concerne les risques de pollution directe (arrivée directe des effluents dans les eaux superficielles) Les épandages ne sont pas faits : A proximité des cours d’eau (bande de 35 mètres sans effluent organique le long des cours d’eau, ramenée à 10 m s’il existe une bande enherbée ou boisée en bordure de cours d’eau et ne recevant aucun intrant) Sur des terrains gelés en profondeur, sur des terrains enneigés, ou en période d’excédent hydrique, pour éviter qu’il y ait des ruissellements Sur des terrains en forte pente

Concernant les épandages et le risque de pollution diffuse, la meilleure technique disponible consiste à réduire les émissions provenant des effluents d’élevage dans le sol et les eaux souterraines en équilibrant la quantité d’effluent apportée avec les besoins prévisibles de la culture : La SCEA Rathueville réalise chaque année un plan de fumure prévisionnel permettant cet ajustement entre les apports d’effluents et les besoins des cultures amendées, la décision d’amendement étant aidée par des analyses de reliquats azotés en sortie d’hiver permettant de vérifier ce qui est déjà disponible dans le sol pour les cultures à venir, et des analyses du digestat (solide et liquide) pour valider les teneurs (N, P, K) L’objectif des exploitants est d’être le plus autonome possible pour l’amendement des cultures ; aujourd’hui les besoins ne sont pas couverts par les effluents et il existe un besoin de faire appel à des amendements minéraux traditionnels. Suite à la mise en place du projet il y aura moins besoin de faire appel à des amendements extérieurs (plus de digestat disponible que de lisier auparavant épandu, donc plus d’éléments fertilisants à valoriser). En particulier, le besoin des cultures en phosphore sera quasiment couvert par l’épandage du digestat : le rééquilibrage de fertilisation se fera donc sur la partie azote selon les manques constatés par l’analyse de sol et sur la partie potasse. Après méthanisation, l’azote présent dans le digestat liquide est plus directement disponible pour les plantes (l’azote, présent au départ sous des formes majoritairement organiques, passe à des formes minérales et plus particulièrement à la forme NH4+) et donc plus profitable, notamment lors des épandages de printemps. Dans le cas de la SARL Rose et Vert, les valeurs indicatives prévisionnelles de teneur en azote sont :

Phase solide : 6.5 kgN/to (71 % organique), et concentration de l’essentiel du phosphore ; cette partie se gère plutôt comme un engrais de fond. Phase liquide : 4.33 kgN/to (à 79 % minéral) ; cette partie, du point de vue azote, se gère donc plus comme un engrais minéral, les amendements ayant un effet à court terme (le coefficient d’équivalence par rapport à un engrais minéral passerait ainsi de 0.5 pour le lisier à 0.75 pour le digestat).

Les différentes phases (solide et liquide) seront analysées régulièrement pour mettre en place l’épandage de manière cohérente.

2.3.8 Origine de l’eau

L’eau vient du forage situé à proximité du bâtiment matériel (voir plan annexe 2). Le forage est équipé d’une pompe immergée de débit 5 m3/h. Il est équipé d’un dispositif de disconnection constitué d’un clapet anti-retour. Le forage est équipé d’un compteur. Celui-ci est relevé tous les 6 mois. L’adduction d’eau n’arrive pas sur ce site. Il n’y a donc pas de contamination possible entre l’eau du forage et l’adduction.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 34/103 La déclaration du forage est en annexe XXX. Aujourd’hui l’exploitation consomme environ 21 m3 par jour (alimentation – nettoyage – abreuvement). Après projet la consommation sera d’environ 50 m3/jour.

L’eau du forage est utilisé pour : Abreuvement des animaux Fabrication de la soupe pour les cochons Le nettoyage des bâtiments

L’installation de méthanisation ne consomme pas d’eau.

2.4 Impact sur la faune et la flore

La parcelle du projet ne possède pas de contrainte particulière. Le site est déjà exploité par des bâtiments agricoles (porcherie, silo, stockage, matériel…). Celui-ci ne comporte pas de biotope particulier. Sur les parcelles du plan d’épandage, il n’y a pas de modification particulière prévue : les cultures, bosquets … haies font parties du mode de fonctionnement de l’exploitation et continueront d’exister. Simplement, l’amendement des terres qui se fait aujourd’hui avec du lisier et de l’engrais minéral se fera demain avec du digestat solide et liquide. L’utilisation d’engrais minéral sera réduite. Les exploitants prêteront une attention particulière à respecter le plan d’épandage, les doses recommandées et les périodes d’épandage.

2.4.1 Etude d’incidence Les parcelles d’implantation du bâtiment existant et du projet ne sont pas concernées par les zones Natura 2000, ZNIEFF ou ZICO. Seize ZNIEFF sont présentes dans le rayon de l’étude, une ZICO et trois zones Natura 2000, certaines parcelles d’épandage sont concernées par ces zones. Les exploitants épandent le digestat sur ces parcelles en respectant les éléments et doses du plan d’épandage. Les parcelles d’épandage sont concernées par 3 ZNIEFF (20175, bois clairs et pelouses entre Contreuve et Bourcq ; 02009, massif forestier d’Argonne ; 00982, plaine alluviale et cours de l’Aisne entre Autry et Avaux), une ZICO (Vallée de l’Aisne) et une Zone Natura 2000 (FR 2112006, Confluence des Vallées de l’Aisne et de l’Aire).

2.4.1.1 Zones Naturelles d’Intérêts Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)

L’inventaire des ZNIEFF constitue une base de connaissance permanente des espaces naturels dont l’intérêt repose soit sur l’équilibre et la richesse des écosystèmes, soit sur la présence d’espèces floristiques ou faunistiques rares et menacées. La mise à disposition de cette base doit permettre d’améliorer la prise en compte de l’espace naturel et d’éviter autant que possible que certains enjeux environnementaux ne soient révélés trop tardivement. L’inventaire définit deux types de zones : ZNIEFF de type I : secteurs de superficie généralement limitée définis par la présence d’espèces ou de milieux rares ou remarquables caractéristiques du patrimoine naturel, national ou régional.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 35/103 ZNIEFF de type II : grands ensembles naturels riches ou peu modifiés par l’homme ou offrant des potentialités biologiques importantes. Elles peuvent inclure une ou plusieurs zone de type I.

Description des ZNIEFF concernées par le plan d’épandage : ZNIEFF n°210020175 : Bois clairs et pelouses entre Contreuve et Bourcq Les ilots 2,3 et 7 du plan d’épandage de Monsieur Manceaux sont concernés.

La ZNIEFF des bois clairs et pelouses entre Contreuve et Bourcq, est éclatée en deux sites rapprochés, localisés sur les pentes fortes d’un coteau situé au nord-ouest de Contreuve et au sud de Bourcq. D’une superficie de plus de 200 hectares, elle comprend un ensemble de bois récents et de pinèdes avec leurs lisières thermophiles, des pelouses sur craie et sur éboulis, quelques petites cultures en terrasses, des prairies pâturées par des chevaux et des bovins. Un ruisseau, issu de la nappe de la craie, a façonné une petite vallée entaillée entre les coteaux : on y remarque une aulnaie – frênaie et ponctuellement des milieux marécageux associés. Les pelouses occupent le quart de la ZNIEFF. Les graminées (brome dressé, fétuque de Léman, brachypode penné, brize intermédiaire, koelérie pyramidale) dominent le cortège floristique caractérisé par la présence d’orchidées variées (acéras homme pendu, orchis pyramidal, épipactis brun rouge, orchis moucheron, ophrys frelon, ophrys mouche, listère ovale, platanthère à deux feuilles). Les prairies et les pelouses accueillent de nombreux orthoptères avec quatre espèces rares inscrites sur la liste rouge régionale : deux sauterelles, un criquet coloré et un criquet géophile. Ils sont accompagnés par des espèces plus communes.

Les papillons fréquentent aussi la ZNIEFF. Le lézard des souches fréquente les endroits chauds et ensoleillés et se rencontre en grand nombre dans la ZNIEFF, il est inscrit sur la liste rouge régionale des reptiles. Certains oiseaux (caille des blés, faucon hobereau) et mammifères (renard, chevreuil, blaireau, loir muscardin, crocidure leucode) se rencontrent également sur le site.

ZNIEFF 210000982 : Plaine alluviale et cours de l’Aisne entre Autry et Avaux Les ilots 22 à 33 et le 43 sont concernés dans le plan d’épandage de la SCEA Rathueville. La ZNIEFF de type II de la plaine alluviale et du cours de l’Aisne depuis Autry jusqu’à Avaux, a une superficie de près de 12 000 hectares. Elle comporte, outre la rivière et les ruisseaux, un système complexe de noues et de bras morts d’origine naturelle ou lié à la création du canal des . Ces eaux eutrophes portent une végétation caractéristique riche en espèces patrimoniales et sont colonisées en bordure par des peuplements amphibies, auxquels succèdent des roselières, mégaphorbiaies et magnocariçaies. Les prairies de fauche, avec les prairies pacagées hygrophiles, sont bien représentées au niveau du lit majeur de l’Aisne. Les formations ripicoles, souvent menacées par la populiculture, se rencontrent çà et là le long de la rivière et des cours d’eau. Cependant les cultures gagnent du terrain et représentent actuellement 20 % de la superficie du territoire de la vallée. La végétation aquatique est représentée par des communautés à hépatiques et lentilles d’eau, des colonies d’utriculaire, des groupements du Nymphaeion et du Potamion. On peut aussi observer deux espèces protégées au niveau régional, le rubanier nain et l’aloès d’eau. Ils figurent sur la liste rouge régionale des végétaux. Le long des fossés et des noues se rencontrent des groupements amphibies. Ils recèlent quatre espèces rares inscrites sur la liste rouge régionale : le faux riz, le scirpe épingle, la berle à larges feuilles et le catabrose aquatique.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 36/103 Localement se développent dans la rivière des végétations plus ou moins immergées à renoncule flottante, renoncule à feuilles capillaires, menthe aquatique, potamot à feuilles flottantes… La gamme des groupements prairiaux est très étendue en fonction de la nature du sol, de l’inondation ou du traitement : les prairies de fauche relèvent de l’Arrhenatherion elatioris ou du Bromion racemosi. Elles sont riches en graminées et en légumineuses. On y rencontre également le narcisse des poètes et l’orchis grenouille (inscrits tous les deux sur la liste rouge régionale). Dans les zones humides, les prairies sont souvent alternativement fauchées et pâturées : la flore est riche en espèces hygrophiles telles que le brome en grappes, le silaüs des prés, la gratiole officinale (protégée sur tout le territoire français), la germandrée des marais (protégée au niveau régional) l’oenanthe à feuilles de silaüs (protégé en Champagne-Ardenne et inscrit sur la liste rouge régionale), la stellaire des marais (inscrite sur la liste rouge régionale). Certaines prairies sont aujourd’hui fertilisées et/ou pâturées par les bovins : les graminées sont alors dominées par la crételle, la houlque laineuse, la trisète dorée, le ray-grass d’Italie et l’ivraie vivace. Les milieux marécageux sont plus localisés et constitués surtout par des roselières ainsi que par des mégaphorbiaies, des cariçaies à grandes laî ches et des cariçaies à petites laiches. Les boisements sont peu abondants (7 %) et constitués par l’ormaie-frênaie riveraine à orme lisse qui peut localement s’étoffer et donner une aulnaie-peupleraie à grandes herbes.

Les libellules sont bien représentées avec 37 espèces répertoriées dont onze sont rares et inscrites sur la liste rouge des Odonates de Champagne-Ardenne. Certains papillons s’y rencontrent également, comme par exemple le machaon. La rivière abrite la truite et le chabot. Le pélodyte ponctué est également bien représenté. Les prairies de l’Aisne font partie des plus beaux sites ornithologiques français et sont considérées comme un site d’importance internationale pour la migration des oiseaux d’eau. De nombreuses espèces y stationnent au printemps en exploitant les zones inondées. Des barges à queue noire, avocettes élégantes, échasses blanches, grandes aigrettes, plusieurs centaines de canards, des chevaliers, des bécasseaux, des pluviers profitent, lors de leur remontée au nord de l’Europe, des grandes surfaces de prairies inondées que leur offre la plaine alluviale de l’Aisne. Au total ce sont plus de cent vingt espèces qui utilisent la vallée comme voie migratrice et site d’hivernage, une vingtaine d’entre elles étant inscrites à l’annexe I de la directive Oiseaux. En période de nidification, la vallée constitue une richesse originale exceptionnelle : elle abrite les populations nicheuses de près d’une vingtaine d’espèces rares à très rares en Champagne-Ardenne. La présence des prairies humides encore préservées sur la vallée permet d’accueillir le râle des genêts, avec des effectifs fluctuant d’une année sur l’autre : la vallée de l’Aisne héberge pratiquement la seule population digne de ce nom dans la région. Protégé en France, le râle des genêts est inscrit à l’Annexe II de la convention de Ramsar (en tant qu’espèce menacée à l’échelle mondiale).

Les bassins de décantation de la sucrerie de Saint Germainmont sont un haut lieu de stationnement des oiseaux migrateurs, principalement en fin d’hiver et en début de printemps. Le site est également fréquenté par de nombreux mammifères (chevreuil, sanglier, chat sauvage, hermine…).

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 37/103 La ZNIEFF de la vallée de l’Aisne s’inscrit dans un contexte patrimonial important : elle fait partie de la ZICO CA 08 (vallée de l’Aisne) et a été proposée dans le cadre de la directive Habitats pour Natura 2000 (site n°53 : prairies de la vallée de l’Aisne). Elle présente encore un bon état général, avec une bonne potentialité biologique, mais les prairies sont menacées par le drainage, la mise en culture progressive, la conversion en pâturage (pour les prairies de fauche) ou une intensification du pâturage (pour les prairies déjà pacagées).

ZNIEFF 210002009 : Massif forestier d’Argonne Les ilots 34 à 38 sont concernés dans le plan d’épandage de la SCEA Rathueville. Le massif forestier d’Argonne est l’un des massifs les plus vastes de la région. Par son étendu, son caractère typique, la richesse de sa flore de sa faune, ce massif se range parmi les sites majeurs de Champagne Ardenne. Il constitue une vaste ZNIEFF de type II de 41 840 hectares, séparée en deux par la vallée de l’Aisne et située à la limite de trois départements : Marne, Ardennes et Meuse. L’Argonne constitue un petit pays particulier au caractère submontagnard prononcé, composé de vastes forêts au sein d’une région de pacages et de cultures. La végétation forestière est très typique et adaptée aux sols acides : Chênaie-hêtraie acidiphile montagnarde sur les versants nord et chênaie plus thermophile sur les versants sud Chênaie-hêtraie mésoneutrophile à mésotrophe et chênaie-hêtraie acidiphile de plateau En fond de vallon, en bas de pente et en périphérie de certains étangs, aulnaie- frênaie avec, dans certains secteurs des ormes lisses de belle taille, le cassis (inscrits tous les deux sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne- Ardenne)

Ponctuellement, une végétation relictuelle de lande subsiste. Elle abrite le genêt d’Allemagne, espèce continentale protégée au niveau régional, rare en France (où elle n’existe guère que dans l’est et le centre du pays) et la bruyère cendrée, protégée au niveau régional.

Diverses zones prairiales complètent l’intérêt de la ZNIEFF, avec une flore caractéristique des praires fraiches à humides, fauchées ou pâturées, ainsi que des pelouses oligotrophes relevant du violon canine. Les étangs sont nombreux. Leur végétation comprend des roselières, des magnocariçaies, des groupements aquatiques à Nymphéa blanc ainsi que des groupements amphibies et de rives exondées. De nombreuses espèces végétales rares et/ou protégées se rencontrent sur le territoire comme par exemple l’orme lisse, la stellaire des bois, l’épipactis pourpre, l’élatine à six étamines, la prêle d’hiver. La faune est tout aussi importante et diversifiée. Certains ruisseaux possèdent une bonne qualité des eaux, avec de nombreux macro-invertébrés spécifiques des ruisseaux montagnards aux eaux vives, peu ou pas altérées et notamment de belles populations d’Electrogena ujhelyii au niveau des sources et têtes de ruisseaux. Les poissons sont également bien représentatifs de la qualité de ces ruisseaux avec la présence de gîtes de ponte de truite fario et de chabot. Ce dernier est inscrit, comme la lamproie de Planer à l’annexe II de la directive Habitats. Les papillons sont bien représentés et comportent une espèce protégée en France, le damier de la succise : il est sur la liste rouge régionale de même que le damier noir. D’autres papillons plus communs s’y observent. Les criquets et les sauterelles sont bien présentés.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 38/103 Les libellules présentent la même tonalité biogéographique et centreuropéenne qu’une partie de la flore, avec de nombreuses espèces inscrites sur la liste rouge régionale des insectes, comme par exemple le sympétrum jaune d’or. Les populations des batraciens sont diversifiées grâce à la présence sur le site des étangs du triton crêté, du sonneur à ventre jaune, de la reinette verte ou de la salamandre. Pour les reptiles, la coronelle d’Europe et le lézard des souches, inscrits sur la liste rouge régionale, sont également présents. Le site accueille de nombreuses espèces d’oiseaux attirés par des biotopes variés pour se nourrir, pour s’y reposer ou pour s’y reproduire. Certains sont rares au niveau régional ou national, d’autres sont en régression plus ou moins alarmantes comme la bouscarle de Cetti, nicheur très rare en Champagne-Ardenne, la chouette chevêche… De nombreux oiseaux d’eau y séjournent lors des migrations, y hivernent ou même s’y reproduisent : grèbe huppé, grèbe castagneux et foulque. De nombreux rapaces diurnes ou nocturnes survolent les étangs et/ou la forêt environnante : milan noir et milan royal, faucon crécerelle,… Divers oiseaux plus communs fréquentent aussi la suite, notamment les pouillots, le pinson des arbres, le roitelet huppé… Les mammifères forestiers sont également bien représentés par le gros gibier (cerf, chevreuil, sanglier) et les carnivores (chat sauvage, putois, martre, fouine…). La musaraigne aquatique, inscrite sur la liste rouge régionale, fréquente les étangs.

2.4.1.2 Zones d’importance pour la conservation des oiseaux (ZICO) La France a des obligations internationales à respecter notamment celles de la directive n°79-409 du 6 avril 1979 relative à la conservation des oiseaux sauvages, dite « Directive Oiseaux ». Elle doit prendre « toutes les mesures nécessaires pour préserver, maintenir ou rétablir une diversité et une superficie suffisante d’habitats pour toutes les espèces d’oiseaux vivant naturellement à l’état sauvage sur le territoire européen », y compris pour les espèces migratrices non occasionnelles. Pour pouvoir identifier plus aisément les territoires stratégiques pour l’application de cette directive, l’Etat français a fait réaliser un inventaire des « Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux » (ZICO), appelées parfois « Zone d’Intérêt Communautaire pour les Oiseaux ». C’est essentiellement au sein de ces ZICO qu’ont été définies « les Zones de Protection Spéciale » (ZPS) destinées à intégrer le réseau Natura 2000. Cependant, l’identification d’une ZICO n’a pas de portée réglementaire, comme la ZNIEFF. Les ilots de 22 à 33, le 40 et le 43 font partie de la ZICO « vallée de l’Aisne » couvrant 51 communes. Cette ZICO a servi de base à la désignation de la Zone de Protection Spéciale (Natura 2000 FR 2112006) « Confluence des vallées de l’Aisne et de l’Aire », ce site est décrit dans le paragraphe suivant.

2.4.1.3 Natura 2000 (annexe14) Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen destiné à préserver la biodiversité tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles ainsi que des particularités locales. Des Zones de Protection Spéciale (ZPS) issues de la directive Oiseaux. Des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) issues de la directive Habitats. Pour gérer ces zones Natura 2000, des documents d’objectifs sont élaborés avec tous les partenaires locaux concernés (élus, propriétaires, gestionnaires…) dans le cadre d’une large concertation. Des actions sont proposées localement pour assurer le maintien ou le rétablissement des habitats ayant justifié la désignation de chaque zone dans un état de conservation favorable. Le mise en œuvre de ces actions se fait sur la base du volontariat et se traduit par des contrats de gestion signés entre les propriétaires ou ayants droit qui le souhaitent et l’Etat.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 39/103 Dans le cadre d’un nouveau projet, tous les plans ou projets soumis par ailleurs à une procédure d’autorisation administrative susceptible d’affecter un site Natura 2000 de manière significative doit faire l’objet d’une évaluation appropriée de ses incidences sur ce site.

Localisation de la zone Natura 2000 par rapport au projet Il s’agit ici de la zone Natura 2000 de la « Confluence des vallées de l’Aisne et de l’Aire » (zone de protection spéciale, FR 2112006 n°209). Les ilots 22 à 33 et le 43 du plan d’épandage de la SCEA Rathueville sont concernés par cette zone. Cette zone est façonnée par des rivières qui la parcourent : elles ont en effet un cours encore assez sauvage et méandrent beaucoup, formant des noues et bras morts favorables à la faune notamment à de nombreuses espèces d’animaux. Les inondations sont fréquentes de la fin de l’automne au début du printemps, elles attirent alors des milliers d’oiseaux. Les prairies de fauches et pâtures représentent environ 85 % de la surface. Ces zones en herbe attirent quantité d’oiseaux, notamment lors des périodes de crues qui coïncident avec le passage des oiseaux migrateurs. Quelques cultures (6 %) viennent s’ajouter à cet ensemble de milieux agricoles : les habitats sont largement dominants sur le site.

Quels sont, potentiellement, les risques d’incidences du projet sur la Zones Natura 2000 Le projet pourrait potentiellement avoir des incidences soit : Parce que certaines émissions pourraient être transférées dans la zone Natura 2000 et en modifier le contexte environnemental : Ce sont essentiellement les transferts de nitrates et phosphates qui sont visés, avec les risques d’eutrophisation ou d’enrichissement nutritionnel modifiant la répartition des espèces végétales et/ou la qualité biologique des cours d’eau et zones humides associées, ce qui pourraient mettre en péril les espèces d’oiseaux (l’hirondelle de rivage, le martin pêcheur d’Europe, le petit gravelot et le balbuzard pêcheur) qui se nourrissent dans ces cours d’eau. La maîtrise de l’épandage (conditions d’épandage, périodes, matériel utilisé) permettra d’éviter l’enrichissement des eaux superficielles en éléments fertilisants (voir paragraphe sur le plan d’épandage). Les mesures prises pour la protection des eaux et des sols (cultures intermédiaires…) participeront au maintien de la qualité des eaux superficielles et souterraines.

Parce que certaines espèces peuvent être impactées par l’activité : Sont ici visées les espèces animales exclusivement : les oiseaux peuvent chasser sur les praires, et/ou peuvent être gênés par le passage des machines agricoles et certaines pratiques de fertilisation. Parmi les espèces aviaires ayant justifié la désignation du site Natura 2000, le milan noir et royal, la pie-grièche écorcheur, le courlis cendré, le râle des genêts et le vanneau huppé ont un régime alimentaire lié plus ou moins directement aux espèces disponibles dans les milieux ouverts que constituent les prairies : rongeurs, petits mammifères, oiseaux pour les rapaces, insectes et lombrics. Les parcelles concernées sont des terres labourables depuis de nombreuses années. Les exploitants y pratiquent la monoculture de maïs dû à l’éloignement des parcelles par rapport au siège de l’exploitation. Les travaux se font donc essentiellement au mois d’avril pour la préparation des terres, l’épandage, le semis, et novembre décembre pour les récoltes. Les exploitants privilégient l’utilisation d’engrais de ferme ce qui présente des intérêts non négligeables d’un point de vue agronomique et environnemental :

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 40/103 C’est un moyen d’apporter des éléments fertilisants tout en limitant le recours aux engrais de synthèse C’est un produit complet qui permet donc d’apporter en un seul passage différents éléments Il permet le maintien, voir l’amélioration du taux de matière organique dans le sol Il favorise l’activité des micro-organismes du sol et des vers de terre qui constituent la base des chaînes alimentaires Conformément au plan d’épandage réalisé dans le cadre de la demande d’autorisation, les effluents seront épandus à des doses et à des périodes raisonnées en fonction des besoins des plantes et du sol. Les épandages d’effluents organiques favorisent l’activité biologique, ils induisent donc indirectement un effet positif sur la chaîne alimentaire. Ou du moins, comparativement à des apports d’engrais de synthèse, leur recours est plus favorable au maintien des espèces protégées. Les espèces de la faune et la flore qui peuvent nicher à proximité de ces parcelles ne sont pas impactées par les pratiques culturales.

Le projet ne sera donc pas retenu comme ayant une incidence sur la zone Natura 2000.

2.5 Impact sur le milieu humain L’activité d’élevage peut être à l’origine d’un certain nombre de nuisances pour l’environnement humain :

2.5.1 Les odeurs : Pour prévenir les nuisances liées aux odeurs, il faut étudier l’emplacement des bâtiments par rapport aux vents dominants, leurs aménagements intérieurs, choisir judicieusement les lieux de stockage des déjections, les périodes d’épandage et enfouir rapidement les effluents épandus. L’aspect subjectif de la perception d’une odeur, de sa définition de bonne ou mauvaise odeur, de la concentration tolérable ou non dans l’atmosphère, rend très complexe l’approche des nuisances olfactives. Dans ce cas, les bâtiments d’élevage sont à l’extérieur du village à plus de 1 km au sud de Leffincourt. Les vents dominants emmènent les odeurs vers les terres. L’émission d’une odeur est liée à la volatilité des composés chimiques qui la composent, à la température et au mouvement de l’air dans le milieu où elle est produite. En moyenne, les bâtiments sont responsables de 70 % des émissions d’odeurs en élevage, le stockage du lisier sous les animaux étant la principale source d’odeur des bâtiments. Le restant est provoqué par le stockage du lisier en fosse extérieure (20 %) avec des bouffées d’odeurs émises lors du brassage du lisier avant épandage en particulier ; et par les épandages (10 %) durant lesquels la surface de contact entre le lisier et l’air est accentuée. La méthanisation va influencer sur ces trois aspects et va diminuer considérablement les émissions d’odeurs : ‹ En effet, la méthanisation requiert l’utilisation d’effluents frais, qui présentent un potentiel de production de biogaz optimal. Dans les bâtiments, la fréquence de reprise des effluents sera augmentée et les effluents stagneront moins en bâtiment, diminuant les émissions odorantes. Egalement, la reprise des effluents pour les amener vers le digesteur se fait en limitant les manipulations : le matériel d’incorporation des intrants solides dans le digesteur a été dimensionné pour pouvoir contenir une quantité équivalente à 1 à

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 41/103 2 jours d’alimentation du digesteur, les matières premières liquides sont introduites par un processus automatique de pompage, sans manipulation particulière. ‹ La méthanisation est une digestion anaérobie, qui impose de fait la couverture des fosses de fermentation. Les rejets gazeux qui se produisent au cours de la digestion sont piégés sous la membrane de stockage de sorte qu’aucune émission d’odeur n’ait lieu autour des fosses de méthanisation. La seule sortie de gaz pouvant avoir lieu sur les stockages gaz se fait par l’orifice du système de protection anti-surpression, situé à plus de 5 m de hauteur par rapport au niveau du sol, afin de favoriser la diffusion des gaz. Ce système fonctionne très rarement et seulement en cas de fonctionnement anormal de l’installation. ‹ La fermentation anaérobie modifie les composantes des effluents traités. A l’issue du process, ces derniers sont presque totalement « digérés ». Il s’agit alors d’un digestat : un effluent stabilisé. Il n’est plus source de mauvaises odeurs. Pour exemple, selon les études, la baisse dans les effluents des teneurs en Acides Gras Volatils est estimée entre 80 et 97 %. Cet effet désodorisant sera profitable au voisinage de l’exploitation pendant la phase de stockage mais aussi durant les épandages dans le cas où le vent porterait les odeurs jusqu’au village. La méthanisation permet indirectement de résoudre presque totalement les problèmes liés aux mauvaises odeurs que l’on rencontre parfois avec les effluents et en particulier les élevages produisant du lisier.

2.5.2 Le bruit : Les nuisances liées aux bruits peuvent avoir plusieurs sources : les animaux, les travaux journaliers, la circulation des véhicules liés aux approvisionnements et aux enlèvements des porcs, les équipements spécifiques des bâtiments (ventilateurs, groupe électrogène…). Le bruit est souvent défini comme un ensemble de sons non désirés. Un son est causé par des vibrations d’air qui se propagent de proche en proche sous forme d’une onde acoustique. Un bruit est caractérisé par trois grandeurs physiques mesurables : la pression acoustique (en décibel), la fréquence des vibrations (en hertz) et la durée. Une règlementation sur le bruit définit les seuils et les durées admissibles. Le niveau sonore en provenance de l’élevage ne doit pas compromettre la santé ou la sécurité du voisinage ou constituer une gêne pour sa tranquillité. A cet effet, son émergence doit rester inférieure aux valeurs données selon la durée d’émission.

Arrêté du 27 décembre 2013 Les valeurs limites maximales en zone rurale :

Niveaux des limites admissibles bruit en dB (A) Jour Périodes intermédiaires Nuit 7h à 20h 20h à 22h 6h à 7h 22h à 6h 60 55 50

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 42/103 Arrêté du 27 décembre 2013 Les niveaux maximums d’émergences sont les suivants : Période allant de 6h à 22h :

Durée cumulée Emergence d’apparition de bruit T maximale admissible en dB T < 20 mn 10 20 mn < T < 45 mn 9 45 mn < T < 2 h 7 2 h < T < 4 h 6 T > 4 h 5

Pour la période allant de 22 h à 6 h, l’émergence ne doit pas dépasser 3 dB. Ces valeurs sont requises en tous points de l’intérieur des habitations riveraines occupées par des tiers, que les fenêtres soient ouvertes ou fermées. Pour évaluer ces valeurs, il est important de connaître quelques ordres de grandeur au niveau sonore en décibels :

Nature du bruit Ordre de Sensation auditive grandeur en dB Silence diurne à la campagne 45 Bureau calme 50 Automobile isolée au ralenti 60 de risque et de 10 m fatigue Restaurant bruyant 70 Tracteur 70 Seuil de risque pour Klaxons 85 l’audition Marteau piqueur 120 Seuil de douleur Source : ministre de l’Environnement 1995)

Parallèlement à ces niveaux sonores, la notion du lieu du bruit et la distance de l’habitation la plus proche reste un élément essentiel. L’intensité d’un bruit s’atténue dès que l’on s’éloigne de son origine. En élevage, la source d’un bruit peut être ponctuelle : tracteur, remplissage des cellules d’aliments,… Le tableau suivant précise la valeur à retrancher selon la distance à laquelle il faut évaluer les niveaux de bruit.

Distance à la source en Source ponctuelle (pompes, mètre tracteur,…) en dB 20 6 30 9.5 40 12 50 14 60 15.5 70 16.9 80 18

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 43/103 90 19 100 20 150 23.5 200 26 250 28 300 29.5

Par exemple, un tracteur qui épand du lisier à 300 m de l’habitation engendre une source de bruit de 40.5 dB (70-29.5). Aujourd’hui, l’exploitation existe déjà pour un élevage de 210 truies à 1.3 km des tiers. L’exploitation est au milieu des terres.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 44/103 Le tableau ci-après reprend les différentes sources de bruit liées à l’activité agricole.

Tranches Durée cumulée horaires Source de bruit Fréquence après projet réglementaires 6h – 7h • Arrivée à 7h30 Tous les jours • Fabrique d’aliments Tous les jours, 2 phases d’1 2h h • Ventilation des 24h / 24h 24h / 24h porcheries • Départ des porcs Toutes les 3 semaines 0h30 charcutiers • Arrivée des cochettes Toutes les 3 semaines 0h30 • Nettoyage des bâtiments Toutes les semaines 48h00 (suivant les salles) • Activité agricole : o Travaux des champs Quotidien 10h00 (suivant les périodes)

o Alimentation de la 1 à 2 fois par mois (suivant 1h00 7h – 20h fabrique d’aliments les matières détaillées au paragraphe 1.1.3.3) pour le maïs " tous les jours 0h15

o Méthanisation Tous les 2 jours 1h00 (alimentation) Cogénérateur 24h/24 24h/24

o Ensilage CIVE 2 fois par an 3 jours Broyeur à maïs 1 fois par an 4 jours (jour et nuit) Livraison pulpes 1 fois/an 15h00 surpressées Livraison fumier Tous les 10 jours 0h30 taurillons • Fabrique d’aliments Tous les jours 3h00 22h – 6h 3 phases d’une heure • Départ truies réforme Toutes les 3 semaines 0h30

Des mesures avec un sonomètre ont été réalisées sur 2 points, ils sont situés sur le plan en annexe 15 Le jour des mesures, le temps était clair, pas de vent, peu de vent et le ciel était dégagé.

o Conditions thermiques selon la classification des normes AFNOR NF S-31- 010 et NF S 31-010/A1 : T2 (rayonnement faible, sol sec et vent faible). o Vitesse du vent selon la classification des normes AFNOR NF S 31-010 et NF S 31-00/A1 : U3 (vent faible). o Température 5°C

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 45/103 Le tableau ci-dessous indique les mesures de bruit et les émergences selon les points de mesure : Emergence Emergence cumulée Durée admissible maximale Emergence règles aux Conforme en en dB Bruit Ambiant Bruit résiduel (avec le

Point de 8h30 hors fonctionnement mesure fonctionnement de la fabrique d’aliments) 1 A 46 52 A 6 2 H 7 OUI B 40 43 B 3 2 H 7 OUI

Sur les 2 points de mesures, l’émergence calculée est inférieure à l’émergence maximale admissible. La fabrique d’aliments et les porcheries respectent donc la réglementation en vigueur relative au niveau sonore et à l’émergence admissibles à savoir l’arrêté du 20 août 1985 modifié, celui du 23 janvier 1997 et celui du 27 décembre 2013.

Etude acoustique complémentaire

3 Etude Acoustique

3.1 Prises de mesures Données présentes dans l’étude initiale : Point de Bruit résiduel Bruit Ambiant mesure mesuré à 8h30 (porcherie + fabrique d’aliments) dB (A) dB (A)

A 46 52 B 40 43

Remarque : dans l’étude initiale, le calcul de l’émergence est erroné puisqu’il correspond à la différence entre le bruit ambiant et le bruit résiduel au point de mesure, alors que le respect du niveau d’émergence n’est valable que dans les zones à émergence réglementée (intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers, zones constructibles…). En complément de l’étude acoustique initiale, nous avons réalisé des mesures supplémentaires : Le point C : limite de propriété de la maison la plus proche en direction de MACHAULT (située à 1,3 km du site d’exploitation), Le point D : limite de propriété Ouest de la SARL Rose et Vert, Le point E : limite de propriété Est de la SARL Rose et Vert, Le point F : limite de propriété de la maison la plus proche en direction de la D977 (située à 3 km du site d’exploitation). Ces différents points de mesures sont localisés sur le plan en annexe 1.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 46/103 Le jour des mesures, le temps était clair, peu de vent, le ciel était dégagé : Conditions thermiques selon la classification des normes AFNOR NF S-31-010 et NF S 31-010/A1 : T2 (rayonnement faible, sol sec et vent faible). Vitesse du vent selon la classification des normes AFNOR NF S 31-010 et NF S 31- 00/A1 : U3 (vent faible). Température 20°C. Point de Bruit résiduel Bruit Ambiant mesure mesuré à 11h (porcherie + fabrique d’aliments) dB (A) dB (A) C 27,5 27,5 D 33,3 33,5 E 38,2 39,5 F 39,2 39,2

3.2 Situation actuelle (avant-projet) Le niveau sonore de l’exploitation actuelle est réglementé par l’arrêté du 20 août 1985 modifié et celui du 27 décembre 2013 en matière d’émergence.

3.2.1 Rappel réglementaire L’arrêté du 20 août 1985 précise que le niveau limite de bruit à respecter en limite de propriété est le suivant (cas d’une installation située en zone agricole rurale) :

Niveaux limites de bruit en limite de propriété Jour Périodes intermédiaires Nuit 7 h à 20 h 6 h à 7 h 20 h à 22 h 22 h à 6 h 65 dB (A) 60 dB (A) 55 dB (A)

L’arrêté du 27 décembre 2013 précise que l’émergence, définie par la différence entre le niveau de bruit ambiant lorsque l’installation fonctionne et celui du bruit résiduel lorsque l’installation n’est pas en fonctionnement, reste inférieure aux valeurs suivantes :

Durée cumulée d’apparition du Emergence maximale admissible bruit particulier T dB (A)

T < 20 minutes 10

20 ≤ T < 45 minutes 9

45 minutes ≤ T < 2 heures 7

2 heures ≤ T < 4 heures 6

T ≥ 4 heures 5

Ce respect de l’émergence est valable en tout point de l’intérieur des habitations ou locaux riverains habituellement occupés par des tiers, et le cas échéant, en tout point des abords immédiats (cour, jardin, terrasse…) de ces mêmes habitations ou locaux.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 47/103 3.2.2 Respect des limites de bruit Les points D et E correspondent aux mesures effectuées en limite de propriété.

Point de Bruit Bruit Niveau limite le plus Conformité mesure résiduel ambiant contraignant ICPE dB (A) dB (A) dB (A) D 33,3 33,5 55 Oui E 38,2 39,5 55 Oui

Le bruit ambiant mesuré en limite de propriété est nettement inférieur au niveau le plus contraignant (nuit). La SARL Rose et Vert respecte la réglementation en vigueur en matière de limite de bruit.

3.2.3 Respect de l’émergence Les points de mesures C et F correspondent aux emplacements les plus représentatifs des zones à émergence réglementée.

Point de Bruit Bruit Emergence Durée Emergence Conformité mesure résiduel ambiant dB (A) cumulée maximale ICPE dB (A) dB (A) admissible dB (A) C 27,5 27,5 0 2 heures 6 Oui F 39,2 39,2 0 2 heures 6 Oui

Au niveau des zones à émergence réglementée, l’émergence calculée (nulle) est largement inférieure à l’émergence maximale admissible. La SARL Rose et Vert respecte la réglementation en vigueur en matière d’émergence. Globalement, l’exploitation respecte actuellement la réglementation en vigueur en matière de bruit.

3.3 Simulation de l’impact acoustique du projet

3.3.1 Description des sources sonores Par rapport à l’existant, l’évolution des bruits résultera : De l’augmentation de l’élevage porcin : les sources de bruits sont alors ceux des animaux eux-mêmes lors du nourrissage, la ventilation des bâtiments (même niveau sonore) et l’utilisation sur un temps plus long de la fabrique d’aliments (avec un même niveau sonore). L’estimation de ce bruit est de 30 dB(A) à 100 mètres lors du fonctionnement de la chaîne d’alimentation et de la ventilation. De l’installation de méthanisation : • la source de bruit principale se situe au niveau du local de cogénération, avec les entrées et sorties d'air et le moteur. Ce container spécifique est un caisson parfaitement insonorisé et dont les ouvertures ont été traitées de façon à limiter les émissions sonores. Le choix du motoriste n’est pas encore arrêté pour le projet mais le niveau de bruit varie très peu d’un fournisseur à l’autre. Pour cette simulation, nous nous basons sur les données fournies par un motoriste très présent sur le marché (annexe 2) qui mentionne une intensité sonore à l’extérieur du container d’au maximum 74 dB(A) à 1 m.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 48/103 • le chargement de la trémie d’incorporation avec un télescopique (1 à 2 h tous les 2 jours) génère un bruit potentiel de 70 dB(A) à proximité immédiate. • les autres sources de bruit (pompes, agitateurs…) sont négligeables et ne génèrent pas de nuisances sonores particulières. Ces différents bruits ne se cumulent pas, la zone de chargement étant notamment éloignée du local de cogénération. Le niveau de bruit maximal admissible en limite de propriété (60 dB(A) la nuit) peut être respecté. De plus, le premier tiers se situe à environ 1,3 km. Un tel bruit est suffisamment atténué par cette distance et se fond dans l’ambiance sonore résiduelle. En théorie, il n’y aura donc pas d’émergence produite par l’exploitation (porcherie + méthanisation) dans les zones à émergence réglementée.

3.3.2 Rappel réglementaire Le niveau sonore de l’unité de méthanisation est réglementé par l’arrêté du 23 janvier 1997 et l’élevage porcin par les arrêtés du 20 août 1985 et du 27 décembre 2013. Comme l’impact sonore majeur du projet provient de l’unité de méthanisation, nous estimons que le site complet d’exploitation est soumis à l’arrêté du 23 janvier 1997. Ce dernier précise que les niveaux de bruit à ne pas dépasser en limite de propriété ne doivent pas être supérieurs à 70 dB(A) en journée et 60 dB(A) la nuit. Il mentionne aussi que les émissions sonores ne peuvent pas engendrer une émergence supérieure aux valeurs admissibles suivantes :

Niveau de bruit ambiant Emergence admissible Emergence admissible existant dans les zones à de 7 h à 22 h de 22 h à 7 h ainsi que émergence réglementée (sauf dimanches et jours dimanches et jours fériés (incluant le bruit de fériés) l’installation) 35 < bruit ≤ 45 dB(A) 6 dB(A) 4 dB(A) Bruit > 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

3.3.3 Règles élémentaires d’acoustique : addition et atténuation L’intensité sonore se mesure en décibel (dB). Son échelle est logarithmique. Cela signifie que les décibels ne s’additionnent pas. Par exemple, deux sources sonores identiques de 50 dB ne génèrent pas un bruit de 100 dB mais un bruit de 53 dB. L’addition des bruits s’opère selon l’échelle suivante :

Source : document DDASS 73

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 49/103 Cette échelle respecte en fait la formule suivante (exemple pour 3 sources sonores d’intensité A, B et C décibels) : A/10 B/10 C/10 S = 10 log10 (10 + 10 + 10 ) De plus, l’intensité d’un bruit diminue dès lors que l’on s’éloigne de son origine. La formule de Zouboff (CETE d’Angers) permet d’apprécier l’atténuation d’un bruit en fonction de la distance. Soit une source sonore O, un point A et un point B. A partir d’une mesure effectuée au point A, on peut déterminer l’intensité du bruit au point B par la formule suivante :

LB = LA – 23 log10 (dOB / dOA) pour une distance [OB – OA] ≥ 50 m,

LB = LA – 20 log10 (dOB / dOA) pour une distance [OB – OA] < 50 m.

Exemple :

Si dans cet exemple, la mesure au point A donne LA = 65 dB(A), alors on obtient au point B un bruit LB = 65 – 23 log10 (60/10) = 47,1 dB(A). Les critères d’atténuation du bruit (absorption par le sol, haies, bâtiments…) ne sont pas pris en compte dans ce calcul. La simulation acoustique suivante est réalisée en utilisant ces deux formules (addition et atténuation) et en supposant que tous les équipements sources de bruit fonctionnent simultanément (majoration du bruit).

3.3.4 Respect des limites de bruit Le bruit ambiant mesuré sur le site (au point A) est de 52 dB(A). Il correspond à une mesure du bruit de la porcherie et de la fabrique d’aliments à 10 m. Nous supposons que le projet va doubler le bruit lié à l’activité d’élevage (majoration du bruit), ce qui donne un bruit ambiant au point A de 55 dB(A). Pour l’ensemble du projet, la situation est donc la suivante :

Source sonore Niveau sonore Distance / limite Niveau sonore en de propriété limite de propriété Elevage 55 dB(A) à 10 m 85 m 33,6 dB(A) Container de 74 dB(A) à 1 m 10 m 54 dB(A) cogénération Chargement de la 70 dB(A) à 1 m 200 m 17,1 dB(A) trémie

Niveau sonore global du projet en limite de propriété = 54 dB(A)

Le projet de la SARL Rose et Vert respecte la réglementation en vigueur en matière de limite de bruit, de jour comme de nuit.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 50/103 3.3.5 Respect de l’émergence L’émergence est calculée au niveau des points C et F qui correspondent aux zones à émergence réglementée. Conformité Conformité Emergence Emergence Point de Bruit Niveau sonore de chaque source Bruit admissible dB(A) dB(A)

mesure résiduel (dB(A)) ambiant ICPE dB(A) résultant Elevage Container de Chargement dB(A) cogénération de la trémie

C (1,3 27,5 6,4 2,4 0 27,55 0,05 4 Oui km)

F (3 km) 39,2 0 0 0 39,2 0 4 Oui

La simulation montre que l’émergence calculée au niveau des zones à émergence réglementée est quasiment nulle. Le projet de la SARL Rose et Vert respecte la réglementation en vigueur en matière d’émergence, de jour comme de nuit.

Globalement, le projet de l’exploitation respecte la réglementation en vigueur en matière de bruit, à savoir l’arrêté du 23 janvier 1997. Le plan en annexe 15.2 montre une simulation de la propagation des bruits générés par l’exploitation après projet.

3.4 Impact sur la protection des biens et du patrimoine culturel Dans un périmètre rapproché du site, il n’y a pas de monument classé, ni de site archéologique ou historique, ni même d’infrastructure touristique.

4 Moyens mis en œuvre pour supprimer, limiter ou compenser les inconvénients

4.1 Approche paysagère L’approche paysagère doit permettre d’inviter à la réflexion sur l’impact que pourra avoir l’implantation des futures constructions. Car le bâtiment agricole joue un rôle important dans la composition d’un paysage rural. Il caractérise la région et rappelle le travail de l’agriculteur. Pour cela, il convient de prendre en compte le milieu dans lequel s’inscrit le projet, d’analyser les composantes du paysage environnant. En effet, une bonne intégration nécessite de respecter et de s’inspirer des éléments qui caractérisent déjà le site choisi. Il s’agit alors de considérer dans la construction : L’implantation : orientation, prise en compte de la topographie, distance des autres bâtiments et des voies de circulation, articulation entre les différents éléments, Les volumes : longueur et hauteur du bâtiment, liaison avec l’existant, Les matériaux et les couleurs : les matériaux de synthèse qui composent le bâtiment permettent le recours à une palette de couleurs assez étendue,

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 51/103 Le fonctionnement du site : la lisibilité de l’activité est essentielle pour permettre à l’observateur extérieur de comprendre le site d’exploitation. L’accompagnement végétal : inspiré des compositions alentour, il vient en complément de l’intégration pour agrémenter l’ensemble. La mise en place d’écrans végétaux s’apparente à une solution de dissimulation lorsque les points précédents ont été mal gérés.

Dans le cas présent, le projet consiste à l’extension du site d’exploitation porcine existant et à la création d’une unité de méthanisation sur la commune de Leffincourt.

4.2 Contexte paysager

4.2.1 Situation du site Le périmètre éloigné Le territoire de Leffincourt s’inscrit dans l’entité paysagère de la Champagne crayeuse, au sud du département, à 10 km à l’ouest de Vouziers. Cette petite région se caractérise par d’immenses parcelles légèrement ondulées, offrant des horizons sans fin. L’arbre y est rare, sous forme de bosquets ou arbres isolés, et surtout présent autour du bâti. Le périmètre rapproché Le site d’exploitation concerné par le projet est isolé et assez éloigné des zones bâties (à 2 kms au sud du village de Leffincourt et à plus de 2 kms à l’est de Machault, les maisons les plus proches étant situées à plus d’1 km). Il est implanté aux abords d’un chemin communal reliant Monthois à la RD 977, et qui est peu emprunté. Il est également éloigné des axes de communication fréquentés. Positionné dans le creux d’une ondulation, il demeure visible d’assez près et seulement depuis ce chemin.

4.2.2 Les facteurs d’intégration L’implantation Le projet consiste à construire un nouveau bâtiment d’engraissement de porcs à côté du bâtiment existant, à étendre la longueur d’un autre bâtiment situé à l’arrière des bâtiments précédents et, à implanter une unité de méthanisation constituée de 2 digesteurs, d’une fosse de stockage, d’un bâtiment de stockage et de 4 silos d’ensilage en continuité des 2 extensions. L’ajout de plusieurs installations viendra évidemment grossir le site d’exploitation, mais leur implantation en continuité et à l’arrière du site existant pourra limiter l’impact visuel du site.

Les volumes Le site est actuellement composé de 2 bâtiments d’élevage, d’un bâtiment de stockage, d’un bâtiment de fabrication des aliments et d’une lagune. Le bâtiment d’élevage qui sera étendu atteindra 60 mètres de long sur 30 mètres de large. Le nouveau bâtiment d’engraissement aura la même longueur que son voisin pour une largeur plus importante (71 mètres sur 48 mètres). La hauteur de ces constructions atteindra à peine 7 mètres pour les porcheries et ne dépassera pas la hauteur des bâtiments existants. Les bâtiments de stockage atteindront environ 10 m de hauteur (cf. annexe 11)

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 52/103 Les matériaux et les couleurs Les matériaux et couleurs seront homogènes avec les bâtiments existants, à savoir : Pignons et façades en béton banché surmonté de tôles gris foncé, toiture en tôles de teinte gris clair pour le nouveau bâtiment d’engraissement des porcs et l’extension du bâtiment de reproduction. Revêtement bois ou bardage de tôles de mêmes teintes que les bâtiments existants pour les installations de méthanisation.

Le fonctionnement Le site est pourvu d’un seul accès depuis le chemin communal qui relie Monthois à la RD 977. L’entrée du site offre aux engins agricoles et camions un espace suffisant pour circuler et accéder aux différents bâtiments, notamment pour le chargement et déchargement des animaux. Un accès le long du pignon sera prolongé jusqu’au quai de chargement du nouveau bâtiment d’engraissement. Un nouvel accès sera créé à l’opposé de l’existant, le long de la nouvelle limite du site. Il permettra d’accéder directement aux installations de méthanisation sans circuler devant ou entre les bâtiments d’élevage.

L’accompagnement végétal Le site fait déjà l’objet d’une attention sur sa qualité paysagère de la part des exploitants. Des arbustes ornementaux sont implantés autour de l’entrée et au milieu de l’aire de circulation : saules, cytises, viornes, groseilliers à fleurs … Dans ce paysage dépourvu de végétation aux abords, ces plantations participent à rendre agréable la vue sur le site d’exploitation et également depuis l’intérieur. Avec l’implantation de plusieurs installations, pour certaines volumineuses, l’ensemble du site gagnerait à compléter cet accompagnement végétal, entre le nouveau bâtiment de porcs et le nouvel accès, par : un bosquet d’arbres et arbustes champêtres de type charme, érable champêtre, cormier… Un alignement d’arbustes ornementaux serait ajouté le long du chemin communal (cytises, cornouillers, viornes, groseilliers à fleurs…). Les perceptions Les nouvelles installations s’implanteront sur un site existant, en prolongement des bâtiments, isolé et éloigné des villages les plus proches. Le chemin communal desservant le site est utilisé par des usagers locaux et peu fréquenté. L’impact paysager depuis l’extérieur peut ainsi être considéré comme minime. Deux vues principales sur le site d’exploitation ont été considérées : toutes deux depuis le chemin communal qui dessert l’exploitation, dans l’une et l’autre des directions.

En provenance de Machault : Le site d’exploitation n’est pas visible de loin et apparaît sur le même niveau que le chemin. Son implantation au creux d’une ondulation du terrain et la faible hauteur des bâtiments font qu’il ne dépasse pas la ligne d’horizon. Les teintes des toitures et façades sont homogènes, et s’intègrent aux couleurs qu’offre le paysage des terres cultivées. Les extensions seront visibles car implantées de ce côté du site, mais le nouveau bâtiment aura la même longueur et la même hauteur que le premier et l’extension du bâtiment reproduction sera située à l’arrière. Les plantations projetées contribueront donc à atténuer l’impact de cette vue sur le site d’exploitation.

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En venant de la RD 977 : Le chemin communal étant plus élevé que le site, celui-ci apparaît au loin et en contrebas. L’arrière-plan est constitué des quelques bandes boisées aux abords du village de Machault. Comme pour la vue précédente, le site d’implantation et les teintes des bâtiments aident à l’intégration paysagère de l’exploitation. Les plantations végétales existantes à l’entrée du site sont visibles de ce côté et constituent un élément supplémentaire à son intégration. Les nouvelles installations s’implanteront à l’arrière et de l’autre côté du site et seront peu visibles depuis ce point de vue, la hauteur ne devant pas dépasser celle des bâtiments existants.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 54/103 4.3 Le milieu physique

4.3.1 L’eau Dans les bâtiments L’approvisionnement en eau de la porcherie se fait actuellement par un forage. Cela ne sera pas modifié. Le forage se situe à plus de 35 m des porcheries. Le volume utilisé est de 7 665 m3/an pour l’alimentation (soupe), l’abreuvement et le nettoyage. Nous pouvons estimer la consommation après projet à 18 250 m3/an.

4.4 Impact sur l’eau

4.4.1 Emplacement et utilisation du forage Le forage se situe à 45 m du local phytosanitaire séparé par le bâtiment matériel et céréales (voir modifications des annexes 2 et 11). Ce local possède un bac de rétention, aucune fuite ne peut se répandre dans le sol. Le bâtiment de céréales et de matériel est bétonné, il est donc adapté au stockage. Les porcheries sont sur fosse caillebotis. Toutes les fosses sont étanches. Il n’y a donc pas de risque de contamination du forage que ce soit par les porcheries, le local phytosanitaire ou le stockage de céréales et matériel. Le forage est équipé d’un compteur qui est relevé tous les 6 mois. Les eaux pluviales du bâtiment et celles du projet seront évacuées vers des puits d’infiltration. Les sols aux abords des bâtiments sont herbeux et entretenus. Les besoins en eau sont pour l’alimentation, l’abreuvement des porcs, le nettoyage des bâtiments à chaque bande et pour le local sanitaire. Cette eau n’est pas destinée à l’alimentation ou pour la consommation humaine. La pompe du forage se situe à côté du bureau et d’un passage fréquent, si celle-ci tourne trop c’est qu’il y a un problème. Cela sert d’alarme. Des vannes sont réparties dans les bâtiments pour pouvoir couper l’eau si besoin. Les eaux des lavabos, sanitaires vont dans la fosse toutes eaux et le plan d’épandage séparé. Le lavage des bâtiments se fait au nettoyeur haute pression (limite les quantités d’eau utilisées) après le changement de salle des porcs. Les eaux souillées sont récupérées via la fosse caillebotis et sont donc mélangées avec le lisier puis épandues. Toute la surface des bâtiments est soit bétonnée soit sur caillebotis, les jus s’écoulent donc dans les fosses caillebotis. Les fosses caillebotis sont étanches et disposent d’un regard de sécurité. Ainsi aucune infiltration d’eaux souillées ou de lisier en provenance du bâtiment ne peut avoir lieu vers le sous-sol. La qualité des eaux souterraines ne pourra être modifiée par le projet.

Lors du stockage et l’épandage des déjections Le stockage du lisier se fait actuellement en partie dans les fosses caillebotis et en partie dans une lagune par une pompe de transfert. Toutes ces fosses sont étanches et disposent d’un regard de sécurité. Pour le projet, le surplus de lisier sera stocké également dans des fosses caillebotis mais aussi dans des fosses circulaires en béton. La durée de stockage sera de 7.5mois pour la partie liquide et 7 mois pour la partie solide comme le prévoit la directive nitrate.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 55/103 Celles-ci seront garanties et disposeront également d’un regard de sécurité. Avec le procédé de méthanisation, les digesteurs seront couverts. Ce procédé permet de limiter la volatilisation de l’azote. Le bâtiment pour le stockage du digestat solide issu du séparateur de phases sera bétonné et couvert. Ce produit ne produira pas de jus. Le fumier disponible pour le méthaniseur sera stocké sur une dalle bétonnée non couverte. Les jus seront récoltés et envoyés dans les fosses. Le fumier sera incorporé dans le méthaniseur via une trémie étanche. Les épandages respectent les périodes et les doses recommandées par le plan d’épandage (paragraphe 4). Ils se feront avec une tonne à lisier équipée d’un pendillard pour le digestat liquide et d’un épandeur muni d’une table d’épandage pour le digestat solide.

4.4.2 Le sol et l’air Les quantités de matière organique et d’engrais minéraux tiennent compte des fournitures du sol et des besoins de la culture grâce à la méthode des bilans. Des analyses de sols sont réalisées régulièrement (annexe 16) L’épandage est réalisé à des périodes autorisées, par temps non pluvieux et avec des engins disposant de pneus basse pression pour éviter le compactage des sols. Les apports de matière organique et d’engrais minéral respectent les différentes règlementations (voir plan d’épandage). Limitation des impacts potentiels sur l’air et l’eau grâce à la méthanisation La méthanisation doit aussi permettre de limiter l’impact environnemental de l’exploitation d’élevage porcin. En effet, il est aujourd’hui reproché aux élevages d’avoir un impact fort sur : La qualité des eaux superficielles et souterraines (nitrates et phosphates, avec les risques de contamination des eaux et d’eutrophisation) ; La qualité de l’air avec l’émission de gaz à effet de serre (impact sur le réchauffement climatique) et de gaz polluant (ammoniac, polluant participant aux pluies acides)

Pour limiter les impacts sur l’eau, une solution souvent évoquée et qui reste adaptée, est d’avoir un cheptel développé en lien avec les capacités d’accueil des terres, ce qui évite une densité trop forte comme cela peut être constaté en Bretagne. La SARL Rose et Vert a choisi d’avoir un élevage encré dans la réalité des surfaces agricoles disponibles de son exploitation et d’un éleveur voisin. L’épandage répond alors bien à un besoin des cultures (équilibre et fertilisation) et les surfaces cultivées faisant partie des moyens de production de l’exploitation, elles sont entretenues (maintien des capacités des sols). Cette logique globale favorise les modes de production propices à la protection des eaux souterraines et superficielles.

La problématique des impacts de l’élevage sur l’air est plus récente. La mise en place de l’unité de méthanisation, doit permettre de diminuer l’empreinte de l’élevage : on estime ainsi que les émissions de méthane d’un élevage bovin sont diminuées de près de 10 % par la mise en place d’une telle installation. L’installation permettra de produire de l’énergie renouvelable par cogénération (électricité et chaleur), ce qui permettra de fournir une part d’électricité verte promue par le Grenelle de l’environnement ; et ce qui permettra à la SARL Rose et Vert de disposer de chaleur pour les porcheries, au lieu de consommer de l’énergie fossile. L’exploitation améliorera ainsi son bilan carbone et aura des atouts pour s’adapter aux évolutions environnementales.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 56/103 4.4.3 La gestion des déchets L’exploitation porcine ne génère pas de déchet particulièrement toxique : Les flacons de produits vétérinaires (vaccin, antibiotique…) sont stockés dans un container spécifique et rendu au vétérinaire (annexe 27, convention de collecte des déchets) Les emballages vides des produits phytosanitaires (EVPP), sont collectés par la coopérative. Auparavant, ils sont entreposés à l’abri de la chaleur et de l’humidité dans le local phytosanitaire. Les bâches d’ensilage, de couverture des tas de betteraves font l’objet d’une collecte annuelle relayée par les distributeurs, les Chambres d’Agriculture, les collectivités… Les produits phytosanitaires non utilisables sont stockés dans le local phytosanitaire, à part, et portent la mention « PPNU – à détruire ». Les produits marqués du logo ADIVALOR font l’objet d’une reprise gratuite par les distributeurs. Actuellement, le mode de collecte qui se met en place fonctionne sur la base d’une préinscription des agriculteurs auprès des distributeurs qui réalisent un circuit de collecte lorsque la quantité est suffisante.

En tout état de cause, aucun déchet ne sera abandonné, enfoui ou boulé. Ainsi, ces déchets ne constituent pas des agents dangereux pour les populations. Le reste des déchets banals fait l’objet d’un tri sélectif : carton, papier, verre, corps creux et déchets ordinaires. Ils sont collectés par le service de ramassage des ordures ménagères. Les carcasses d’animaux sont stockés dans des bacs étanches à l’extérieur du site d’élevage (cf. annexe 2). Le ramassage ce fait par le service équarrissage ATEMAX, comme l’atteste le certificat joint en annexe 12. Ce service d’utilité publique est assuré tout au long de l’année et à la demande de l’éleveur.

4.5 Le milieu humain

4.5.1 Les odeurs

La ventilation des bâtiments Dans un bâtiment d’élevage, l’air se charge en vapeur d’eau, en poussières, en odeurs provenant des animaux, du lisier et des aliments. L’air doit être renouvelé pour des considérations de santé et de bien-être. Les vents dominants (du nord-est vers le sud-ouest) évacueront les odeurs en direction des cultures. L’emplacement de l’élevage porcin en dehors du village contribue à réduire les nuisances olfactives susceptibles d’être occasionnées sur le voisinage. La ventilation dynamique basée sur l’extraction de l’air est continue et entièrement régulée.

Désodorisation de l’effluent L’unité de méthanisation dans laquelle la SARL Rose et Vert a décidé d’investir a pour premier objectif de désodoriser les effluents, ce qui doit améliorer le confort des voisins de l’exploitation et des terres d’épandage. L’investissement consenti pour cette mesure compensatoire est important, puisqu’il est aussi lourd que celui nécessaire pour l’extension de la porcherie, avec un retour sur investissement (revente de l’électricité, économie de fioul, économie d’engrais compris) de l’ordre de 8 ans. Le système étant un système biologique (digestion anaérobie), l’investissement est aussi humain, puisqu’il va falloir faire vivre la réaction biologique et la nourrir pour que le résultat soit là en termes

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 57/103 de production de biogaz et coté rendement de l’installation. C’est bien un nouveau métier, une nouvelle spécialisation, dans lesquels se lancent les exploitants.

La manipulation et le stockage des déjections et des produits pour le méthaniseur Le lisier transitera par des tuyaux et pompes de transfert entre le caillebotis et le méthaniseur, donc cela dégagera très peu d’odeur. Les digestats liquide et solide apportent peu de nuisances olfactives par rapport à du lisier. Les produits insérés dans le méthaniseur seront stockés auparavant dans des silos et seront bâchés pour limiter les nuisances. Seul le fumier ne sera pas couvert. Il s’agit de petites quantités, et d’un fumier très compact.

4.5.2 Le bruit Les animaux Les porcs, dans de bonnes conditions, sont peu bruyants excepté lorsqu’on les manipule. Ce bruit est imperceptible de l’extérieur.

Les bâtiments et leurs équipements Les bâtiments sont isolés des murs au plafond. Cette isolation participe à la réduction du bruit occasionné par l’activité dans les bâtiments et limite donc les nuisances auditives des tiers. Les bâtiments sont équipés d’une ventilation dynamique. Le renouvellement de l’air se fait en permanence, via des extracteurs d’air mais l’éloignement des habitations étouffe le bruit inhérent au fonctionnement de ces extracteurs. L’alimentation se fait grâce à des moteurs électriques. Ces différents équipements n’occasionnent pas de nuisances significatives pour les voisins les plus proches (1 300 m), compte tenu des niveaux sonores très faibles.

Les travaux journaliers Les différentes tâches de l’élevage se font en période diurne sauf pour la confection du silo de maïs grain (4 jours non-stop).

Les approvisionnements et les enlèvements Le départ des porcs charcutiers se fait toutes les 3 semaines. Le départ des truies de réforme se fait également toutes les 3 semaines.

Les mouvements des engins agricoles à proximité des bâtiments et des tiers sont ponctuels : Lors des épandages Lors des différents travaux liés aux productions végétales de l’exploitation, tout au long de l’année. Les exploitants veillent au bon entretien et bon état de marche des matériels utilisés.

La fabrique d’aliments Le bâtiment de la fabrique est totalement fermé, ce qui limite le bruit. L’installation n’est pas extrêmement bruyante, seul le broyeur fait du bruit. Jusqu’à aujourd’hui, aucun voisin ne s’est plaint de l’installation. La fabrique d’aliments fonctionne automatiquement. Elle fonctionne le jour et la nuit.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 58/103 La méthanisation La principale source de bruit de l’activité de méthanisation se situe au niveau du container de cogénération. Ce dernier est parfaitement insonorisé et respecte les normes en vigueur. Le niveau de bruit maximal en limite de propriété pourra donc être respecté. De plus, le premier tiers se situe à environ 1,3 km. Le peu de bruit généré sera suffisamment atténué par cette distance (voir étude acoustique paragraphe 3).

4.5.3 Les poussières Les bâtiments sont totalement fermés et les salles sont nettoyées régulièrement. La fabrique d’aliments est totalement fermée. Les cellules sont également fermées avec un filet pour éviter que les animaux rentrent à l’intérieur. Le filet bloque une partie des poussières. D’autre part, des sacs récupèrent des poussières d’aliments lors du broyage. Les poussières sont remises dans le mélange et se collent avec les huiles. Les poussières ne peuvent donc pas se propager à l’extérieur.

4.5.4 Rongeurs et insectes L’exploitation lutte contre les insectes et les rongeurs. Le point est détaillé au paragraphe 1.4 de la Notice d’Hygiène et Sécurité.

4.6 Conditions de remise en état du site En cas d’arrêt de l’exploitation (ce qui n’est absolument pas le but à long terme) les éleveurs en informeront le préfet au moins un mois avant l’arrêt définitif. La notification de l’exploitant indiquera les mesures de remise en état du site de sorte qu’il ne s’y manifeste aucun danger, en particulier : Tous les produits dangereux ainsi que tous les déchets sont valorisés ou évacués vers des installations autorisées. Les cuves ayant contenu des produits susceptibles de polluer les eaux seront vidées, nettoyées, dégazées et le cas échéant, décontaminées. Les porcs charcutiers seront abattus Les truies et porcs seront vendus Les digestats solides et liquides seront épandus Les cadavres seront évacués Les céréales, aliments seront vendus Les produits phytosanitaires non utilisés seront repris par les coopératives Le site sera mis en sécurité : o Clôture sur les accès principaux o Fermeture des bâtiments en attente d’utilisation o Coupure des alimentations électriques et en eau à partir du forage

Les activités de l’installation étant l’élevage et la méthanisation, elles ne sont pas source de pollution de longue durée et irréversible des sols et du site. Elles ne présentent pas de risque de pollution après leur exploitation. En cas d’arrêt de l’exploitation, les bâtiments et installations agricoles pourraient, par exemple, être : Cédés à un autre exploitant agricole poursuivant l’activité existante Vendus pour la partie matériel, les bâtiments seraient démolis et le terrain remis en culture. Les matériaux issus de la démolition suivront les filières de démolition habilitées.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 59/103 Les installations, si elles étaient mises à l’arrêt, ne présenteraient pas de risque, ni d’inconvénient pour la santé et la sécurité publiques, pour les activités environnantes (agriculture, artisanat,…) ou pour la conservation des sites et des monuments. A fortiori, l’arrêt de l’exploitation ne nécessiterait aucune surveillance particulière (air, eau, sol, …) On rappellera que la SARL Rose et Vert compte plusieurs associés et salariés dont l’apport de compétences permet d’assurer le fonctionnement de l’exploitation à l’avenir ; certains associés ont encore de nombreuses années à exercer leur métier et c’est dans cette optique qu’ils ont choisi de développer leur exploitation.

5 Le plan d’épandage

5.1 Introduction

Le présent plan d’épandage est élaboré pour la gestion du digestat généré par l’unité de méthanisation de la SARL Rose et Vert à Leffincourt. Il intègre les parcelles agricoles de plusieurs exploitations agricoles : ‹ la SCEA Rathuéville à Leffincourt ‹ l’EARL Manceaux-Dion à Leffincourt ‹ l’EARL Gigout à Leffincourt.

Un exemple de convention entre agriculteur et producteur de digestat figure en annexe.

Ce plan d’épandage est matérialisé notamment par : ‹ la liste des parcelles cadastrales mises à disposition par les exploitations (annexe 29, localisation des îlots) ‹ une carte des types de sols rencontrés (annexe 17) ‹ une carte situant ces parcelles ainsi que les cours d’eau, sources, zones de protection de captage et habitations occupées par des tiers. La carte indique aussi l’aptitude des sols à l’épandage (annexe 18) ‹ la caractérisation des digestats ‹ un conseil de fertilisation azotée

Par ailleurs, un cahier d’épandage est obligatoirement tenu par l’exploitant à la disposition de l’inspecteur des installations classées.

5.2 Détermination de la quantité d’effluents produite

Le digestat est issu de la méthanisation des effluents d’élevage et de matières agricoles brutes. Il subit une séparation de phases.

Quantités produites

A l’issue de la séparation de phases, on obtient un total de : • 14 174 t de digestat liquide • 1 933 t de digestat solide

Le digestat liquide sera stocké sur site dans des fosses étanches (capacité de stockage de 7,5 mois). Le digestat solide sera stocké sur site sur aire bétonnée couverte (capacité de stockage de 7 mois).

Au digestat s’ajoute des fientes provenant de l’élevage de 5000 poules pondeuses plein air d’un autre exploitant situé sur la commune de Terron sur Aisne. Elles sont épandues

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 60/103 sur les parcelles plus éloignées du site de méthanisation dans le cadre d’un accord préexistant entre le producteur de fientes et la SCEA Rathuéville. Selon les références de l’ITAVI, on peut compter environ 15 kg fientes/poule/an soit 75 t de fientes par an pour 5000 poules.

5.3 Valeur fertilisante des effluents

Ntot NH + P O K O MS 4 2 5 2 kg/t kg/t kg/t kg/t Digestat solide 23 % 6.50 1.90 2.01 1.66

Digestat liquide 3,8 % 4.33 3.43 2.23 4.56

Fientes poules 65 % 30 - 40 28 Tableau 1: Valeur fertilisante du digestat (source : calcul à partir des matières entrantes –ITAVI et CA08)

Ntot : Azote total P2O5 : Anhydride phosphorique + NH4 : Azote ammoniacal K2O : Potasse MS : matière sèche

On constate donc que le digestat a une valeur fertilisante très significative et justifie ainsi une valorisation par épandage dans les parcelles agricoles. Ces valeurs reposent sur des estimations à partir des matières entrantes. Lorsque l’unité sera en fonctionnement, des analyses régulières du digestat permettront d’affiner ces chiffres et éventuellement d’ajuster en conséquence les doses d’épandage.

Le digestat est obtenu après méthanisation d’intrants uniquement d’origine agricole : effluents d’élevage et sous-produits végétaux. Cette origine garantit donc l’innocuité du digestat et la possibilité de l’épandre sans danger sur des parcelles agricoles.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 61/103 5.4 Recensement des parcelles disponibles pour l’épandage

La liste des parcelles disponibles pour l’épandage est présentée dans le tableau ci- dessous avec leurs principales caractéristiques.

Commune et Surface Cultures pratiquées N° Nom de la parcelle Références cadastrales exploitant (ha) 2014 SCEA

Rathuéville luzerne: 3,48; prairie Leffincourt R1 Montant de Nauchare ZV33 4,52 temp : 1,04 R2 La Valière ZO28 3,23 orge printemps orge printemps: 21,76; R3 Neau le prêtre ZP16,17,20,21 37,73 blé: 15,97 R4 Haute Neau ZH20 AJAK 11,11 colza R5 Fond de Bussy ZK16 0,66 colza colza: 29,30; autres R6 Les Carrières ZI25à31 29,63 util: 0,33 blé: 12,39; autres util: R7 Buisson d'argent ZL11J 12,47 0,08 betteraves: 11,22; R13 Foisel ZL25à27 13,62 autres util: 2,40 luzerne: 8,26; R15 Les Bouyats ZD1,36 19,38 Betteraves:11,12 R16 Oliva ZM7 7,70 Betteraves R17 Entre les bois ZR2 6,84 orge printemps R18 La Valière ZO33,34 10,61 blé blé: 8,12; autres util: Chagny R12 Magnonville ZN91 8,17 0,05 blé: 22,20; autres util: R19 Les Gruyères ZN35,88,89 22,35 0,15 maïs: 10,44; colza: Challerange R9 Noue fraillon YA52 AJAK, 53 30,84 20,20; autres util: 0,2 orge hiver: 2,18; Charbogne R10 Les noettes ZA14,89 2,26 autres util: 0,08 A7,11,16(Suzanne); orge hiver: 20,59; R11 Briqueneau 20,83 ZA16à18,22à25 autres util: 0,24 betteraves: 12,90; Liry R21 Rousseau B472 27,75 luzerne: 14,85 Mont St Martin R20 Couture d'Ainy ZB35,36 5,17 orge printemps blé: 20,41; autres util: Semide R8 Côte Marla ZB2,3 20,51 0,10 maïs: 10,75; autres Grandpré R30 Grandes Gravières ZH8,10,26,33à35,68 11,15 util: 0,40 maïs: 7,55; autres util: R31 Prés de Ténon ZB3,4 7,75 0,20 R32 St Orille ZB8 2,94 maïs ZK30à33,35(Termes); maïs: 13,05; autres Senuc R25 Les Grandes Calouyères 13,90 ZA2 util: 0,85 maïs: 7,15; autres util: R33 Fontenelle ZB5,34,45,46,50 7,35 0,20 Quilly R14 Les Crêtes ZB3(Leffincourt);ZI4 17,76 Betteraves maïs: 10,79; autres Termes R22 Le Grand Paquis ZI1à4,31 11,79 util: 1 R23 Les Epinettes ZI21,33,34 9,93 maïs maïs: 4,38; autres util: R24 Neutin ZA6,8(Senuc); ZK14 4,55 0,17 R26 L'Isle ZH26,27 4,24 maïs R27 L'Isle ZH28,29,42,115 6,09 maïs maïs: 11,39; autres R28 Pré Régnière ZE3,4 11,55 util: 0,16 R29 Les Saux de Ténon ZE17 2,98 maïs: 2,79; autres util:

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 62/103 0,19 R34 Bontems ZC2 3,45 blé R35 Les Hautes Chérues ZD27 4,43 blé R36 La Noue l'hermite ZB27 1,29 blé blé: 22,73; autres util: R37 La Sarthe ZB1,2,4,8,43,63 22,88 0,15 blé: 5,56; autres util: R38 Tirva ZB47,48 5,72 0,16 blé: 3,75; autres util: R39 Moulin à vent ZO40 3,85 0,10 R40 Au dessus de la Vas ZO12 3,07 blé R41 Mont Gris ZO10 3,59 blé R42 Plémont ZC32(Mouron); ZM1 3,77 blé maïs: 2,47; autres util: R43 Fond des petites saux ZK2 2,57 0,10 EARL Manceaux

Dion blé: 34,97; colza: ZH23(Leffincourt); ZK9, Bourcq M2 Fond/haut de Neau 65,71 20,03; betteraves: 21; ZM2 9,94; autres util: 0,77 blé: 20,27; luzerne: M3 La neau des cloches ZI15,18,35, ZL7 28,29 8,02 M5 La justice ZH10 3,73 colza M6 La Caurel ZH7 5,11 betteraves orge printemps: 5,22; M7 Fond de Plaquignon ZI28 7,77 blé: 1,68; gel: 0,37; autres util: 0,50 M8 Blanc fossé ZH20 6,67 orge printemps M9 Mont Roland ZA6 5,15 luzerne maïs: 5,14; autres util: M10 Bois de Mézières ZA8,17,18 6,42 1,28 M11 Blarot ZB7 1,50 maïs M12 Beauchedieu ZB32,33,40 4,77 maïs M13 Hassois ZB42 2,16 maïs blé: 10,48; luzerne: Leffincourt M1 Les aisances ZE26; ZH23 20,29 9,49; autres util: 0,32 orge hiver: 0,84; gel: Saint Morel M15 X11 1,27 0,43 M17 Sugny bois ZE50 0,36 gel blé: 13,60; orge hiver: Savigny/Aisne M14 Mont Brehey ZE36 (St Morel); ZM6 26,79 12,58; gel: 0,55; autres util: 0,06 Tourcelles M4 Coirelle ZC4 5,33 orge hiver Chaumont Vouziers M16 Vieux moulin 68ZA1 10,01 blé EARL GIGOUT luzerne: 9,5; Leffincourt G5 Fond de Bussy ZK18,20à23 23,29 betteraves: 13,79 G13 Foisel ZL2,3,22 9,99 blé

Tableau 2: liste des parcelles et leurs caractéristiques

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 63/103 Les communes concernées sont situées en zone vulnérable sauf Grandpré, Senuc et Termes

L’assolement global des parcelles mises à disposition est résumé dans le tableau ci- dessous : Cultures Commune orge orge prairie autres total par betteraves Maïs Colza luzerne Blé gel ptps hiver temp util commune Leffincourt 56,22 41,07 30,73 47,05 31,83 1,04 3,13 211,07 Chagny 30,32 0,2 30,52 Challerange 10,44 20,2 0,2 30,84 Charbogne 22,77 0,32 23,09 Liry 12,9 14,85 27,75 Mont St Martin 5,17 5,17 Semide 20,41 0,1 20,51 21,24 0,6 Grandpré 21,84 Senuc 20,2 1,05 21,25 Quilly 17,76 17,76 Termes 52,08 51,64 2,03 105,75 Bourcq 15,05 13,57 23,76 13,17 56,92 11,89 0,37 2,55 137,28 Saint Morel 0,84 0,79 1,63 Savigny/Aisne 13,6 12,58 0,55 0,06 26,79 Tourcelles 5,33 Chaumont 5,33 Vouziers 10,01 10,01 TOTAL 101,93 117,53 85,03 58,75 229,95 48,89 41,52 1,04 1,71 10,24 696,59

Tableau 3: Récapitulatif de l’assolement par commune

Les 1 933 tonnes de digestat solide, les 14 174 tonnes de digestat liquide et les 75 t de fientes correspondent à 76188 kg d’azote total. Le respect du plafond de 170 kg d’azote par hectare implique de disposer d’un minimum de 448 hectares pour l’épandage ; la SAU disponible est de 697 ha soit 109 kg N/ha de SAU ce qui est bien inférieur à la limite de 170 kg N/ha de SAU.

Caractérisation des sols et classification des parcelles en aptitude à l’épandage

Les sols sont classés par aptitude à l’épandage et l’on distingue habituellement trois catégories :

} Les sols d’aptitude nulle, de classe 0

Ce sont les sols dont l’hydromorphie est supérieure à six mois ou les parcelles situées en zone sensible : ó parcelles à moins de 50 mètres de l’habitation d’un tiers ou de tout local habituellement occupé par des tiers, des stades et campings (sauf camping à la ferme) ó parcelles incluses dans un périmètre rapproché de protection de captage ó parcelles à moins de 35 mètres d’un cours d’eau permanent ou puit ó parcelles à moins de 500 mètres en amont d’une pisciculture ó parcelles en forte pente

} Les sols d’aptitude limitée, de classe 1

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 64/103 Ce sont d’une part des sols filtrants, peu profonds ou riches en sables grossiers, graviers et cailloux qui favorisent une percolation rapide en profondeur et d’autre part, des sols hydromorphes pour une durée inférieure à six mois à l’origine d’une dégradation peu satisfaisante de la matière organique. Pour ces sols de classe 1, l’épandage doit avoir lieu autant que possible en période de déficit hydrique, avec un risque de lessivage minimal.

} Les sols d’aptitude satisfaisante, de classe 2

Il s’agit de sols profonds, sains, à bonne activité microbienne. Les épandages sont possibles sans restriction dans les conditions agronomiques.

L’épandage est aussi interdit sur les sols pris en masse par le gel, détrempés, inondés et pendant les périodes de forte pluviosité

Pour les terres labourables, nous avons regroupé les types de sols rencontrés en six grandes catégories :

ó des rendzines sur craie ó des limons calcaires sur craie ó des limons argileux profonds sains Ces trois premiers sont en classe 2

ó des sols calcaires filtrants sur graveluche ó des sols superficiels sur gaize ó des argiles et argiles limoneuses hydromorphes Ces trois sols sont en classe 1.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 65/103 La répartition des aptitudes à l’épandage pour les différents îlots est détaillée dans le tableau ci-dessous :

Commune et Aptitude à l'épandage type N° exploitant Classe 0 raisons classe1 classe2 d'utilisation SCEA Rathuéville Leffincourt R1 0,37 habitations 4,15 TL R2 3,23 TL R3 12,00 25,73 TL R4 3,51 7,6 TL R5 0,66 TL R6 0,4 dépôt, puit 5,46 23,77 TL R7 0,08 dépôt 5,04 7,35 TL R13 2,4 bâtiments 6,19 5,03 TL R15 19,38 TL R16 2,80 4,9 TL R17 4,18 2,66 TL R18 0,47 habitations 10,14 TL Chagny R12 0,32 habitations 7,85 TL R19 22,35 TL Challerange R9 0,03 habitations 30,81 TL

Charbogne R10 2,26 TL R11 1,58 cours d'eau 19,25 TL Liry R21 27,75 TL Mont St Martin R20 5,17 TL Semide R8 20,51 TL Grandpré R30 2,39 cours d'eau 3,65 5,11 TL R31 0,88 cours d'eau 6,87 TL R32 0,17 source 2,78 TL Senuc R25 2,7 maisons, cours d'eau 11,20 TL R33 0,23 habitations 7,12 TL Quilly R14 17,76 TL Termes R22 3,94 cours d'eau 6,56 1,29 TL R23 0,99 maisons, cours d'eau 8,94 TL R24 1,33 maisons, cours d'eau 3,23 TL R26 1,07 cours d'eau 3,17 TL R27 1,54 maisons, cours d'eau 4,55 TL R28 2,72 cours d'eau 8,83 TL R29 1,24 cours d'eau 1,75 TL R34 3,45 TL R35 4,43 TL R36 1,29 TL R37 0,15 blockhaus 1,47 21,26 TL R38 5,72 TL R39 3,85 TL R40 3,07 TL R41 3,59 TL R42 3,77 TL R43 0,75 cours d'eau 1,82 TL EARL Manceaux

Dion Bourcq M2 1 pente, chemin 2,50 62,21 TL M3 1,49 26,8 TL M5 3,73 TL M6 5,11 TL M7 0,97 pente 6,8 TL M8 6,67 TL M9 5,15 TL M10 1,36 serres, forage 5,06 TL

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 66/103 M11 1,50 TL M12 4,77 TL M13 2,16 TL Leffincourt M1 0,15 habitations, puits 0,91 19,23 TL Saint Morel M15 1 cours d'eau 0,27 TL M17 0,36 TL Savigny/Aisne M14 1,54 maisons, cours d'eau 25,25 TL Tourcelles Chaumont M4 5,33 TL Vouziers M16 0,23 garage 9,78 TL EARL GIGOUT Leffincourt G5 23,29 TL G13 4,55 5,44 TL

TOTAUX 31,39 274,68 389,91 TL

TOTAL épandable 664,6 TL

Tableau 4: Synthèse des aptitudes à l’épandage

Les surfaces épandables totalisent donc 665 ha de terres labourées.

Deux puits présents sur les parcelles R9 et R37 ont été rebouchés il y a plusieurs années avec des matériaux inertes.

Fertilité chimique des sols

Plusieurs analyses de terre de moins de 3 ans ont été collectées chez les agriculteurs concernés. Les copies de ces analyses figurent en annexe 16. Le tableau ci-après synthétise le niveau de fertilité chimique de ces parcelles.

pH Niveau de teneur P2O5 Niveau de teneur K2O Niveau de teneur MgO échangeable échangeable échangeable Elevé Moyen Faible Elevé Moyen Faible Elevée Moyen Faible Elevé Moyen Faible Nombre 7 0 0 1 4 2 3 2 2 3 3 0 d’analyses Tableau 5: synthèse de la fertilité chimique des parcelles

Les parcelles analysées sont majoritairement situées en zone champagne sur sol issu de la craie mais aussi à Challerange et Grandpré. Les pH sont cependant élevés pour toutes les analyses y compris hors craie. Pour P2O5, les parcelles présentent des teneurs souvent moyennes ou faibles. Pour la potasse, les valeurs sont plus variables selon les secteurs (peu de valeurs élevées en zone champagne). Une bonne répartition des apports de digestat permettra de les valoriser sans risque de saturation des sols.

En ce qui concerne l’azote, les résultats de reliquats azotés montrent des valeurs très variables. Il peut en effet y avoir de fortes variations au cours de l’année car les conditions de température et d’hygrométrie influent fortement sur la minéralisation de l’azote organique présent dans l’humus. Des mesures de reliquats azotés en sortie hiver seront réalisées lors des campagnes d’épandage de digestat afin d’ajuster les fertilisations minérales azotées et de minimiser ainsi les risques de lessivage.

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5.5 Les modalités d’épandage

Les besoins des cultures

Les besoins des principales cultures susceptibles de recevoir les effluents sont récapitulés dans le tableau ci-dessous :

Exportations en éléments Besoins azotés principaux kg/ha Cultures et rendement/ha en kg/ha

N P2O5 K2O Betteraves sucrières 90 t 230 45 162 Mais grain 85 qx 195 60 43 Colza 40 qx 260 64 87 Luzerne 13 t MS - 75 416 Blé paille enlevée 90 qx 270 66 100 Escourgeon paille enlevée75 qx 175 52 80 Orge printemps paille enlevée 70qx 154 70 133

Valeur fertilisante / t digestat solide 6.5 2.01 1.66 Valeur fertilisante / t digestat liquide 4.33 2.23 4.56 Valeur fertilisante / t fientes poules 30 40 28 Tableau 6: Besoins des cultures concernées (Sources : valeurs CORPEN -ITAVI– calcul à partir des matières entrantes)

Un apport de 30 t de digestat solide correspond à : - 195 u N (dont 70 environ disponibles l’année de l’apport) - 60 u P2O5 (disponibles) - 50 u K2O (disponibles)

Un apport de 40 t de digestat liquide correspond à : - 173 u N (dont 110 environ disponibles l’année de l’apport) - 89 u P2O5 (disponibles) - 182 u K2O (disponibles)

Un apport de 5 t de fientes correspond à : - 150 u N (dont 60 environ disponibles l’année de l’apport) - 200 u P2O5 ( dont 160 environ disponibles) - 140 u K2O (disponibles)

Avec de tels apports de digestat ou de fientes, on couvre une grande partie des besoins des cultures. Il s’agit des doses conseillées pour les têtes d’assolement telles que les betteraves, le colza ou le maïs. Sur céréales au printemps, la dose de digestat liquide conseillée sera d’environ 30 t/ha Les limites réglementaires permettraient des doses supérieures mais en se limitant à ces valeurs, on valorise le digestat sur un maximum de surface.

Fertilisations azotées conseillées

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Cultures et rendement/ha Doses N conseillées Betteraves avec digestat 90 t 100 à 120 u/ha Maïs avec digestat ou fientes 85 qx 80 à 110 u/ha Colza avec digestat ou fientes 40 qx 80 à 130 u/ha Blé avec digestat 90 qx 120 à 140 u/ha Tableau 7: Fertilisations azotées conseillées

Ces doses d’azote sont des points de repère. Elles seront à moduler en fonction des conditions de l’année, des niveaux de reliquat azoté, des résultats de pesée colza,…

Périodes et conditions d’épandage

Les apports de digestat se feront préférentiellement avant tête d’assolement : - A l’automne avant colza ou pour une culture de printemps avec CIPAN - Au printemps avant betterave, maïs,… ou éventuellement sur blé.

La majorité des parcelles concernées par le plan d’épandage est située dans la zone vulnérable. Certaines périodes de l’année sont donc soumises à des interdictions d’épandage (calendrier en annexe 19). Le projet prévoit une séparation de phases pour le digestat brut ; la phase solide peut être assimilée à un effluent de type I (même catégorie que le fumier), la phase liquide tout comme les fientes peuvent être assimilées à des effluents de type II (même catégorie que le lisier).

Pour la phase liquide ou les fientes, l’épandage avant ou sur culture implantée à l’automne est interdit du 1er octobre au 31 janvier (du 15 octobre au 31 janvier pour le colza). Sur les parcelles destinées à recevoir une culture de printemps, une Culture Intermédiaire Piège à Nitrates (CIPAN) doit être semée avant le 10 septembre et laissée en place au minimum 2 mois. L’épandage d’un effluent de type II y est interdit entre le 1er juillet et 15 jours avant le semis de la CIPAN. L’épandage est également interdit de 20 jours avant la destruction de la CIPAN et à partir du 1er novembre jusqu’au 31 janvier.

Exemple : Epandage de digestat liquide avant une betterave

er - 15 jours - 20 jours 1 juillet 31 janvier 17 août 11 octobre

er er 1 septembre : 1 novembre : Implantation de la CIPAN Destruction de la CIPAN ou culture dérobée ou culture dérobée

Interdiction Possibilité d’épandre Interdiction d’épandre d’épandre le le digestat liquide digestat liquide

Capacités de stockage et calendrier d’épandage : Les ouvrages de stockage prévus correspondent à une capacité de 7,5 mois pour le digestat liquide et de 7 mois pour le digestat solide. Les épandages organiques se répartissent sur plusieurs périodes :

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Sur blé ou orge Avant

betteraves ou Avant Avant blé colza maïs Avant ou orge betteraves

Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février

Sur luzerne avant Sur luzerne après

reprise de végétation une coupe

Mars Avril Mai Juin Juillet Août

Le plus long intervalle entre deux périodes d’épandage est d’environ 5 mois. La capacité de stockage de 7 mois à 7,5 mois permet donc une marge de sécurité en cas de conditions météorologiques retardant l’épandage.

Modalités techniques de l’épandage : Le digestat liquide sera stocké sur site dans des fosses étanches. Chaque agriculteur preneur de digestat réalisera les épandages avec un matériel limitant les risques de volatilisation (tonne à lisier avec pendillards) mis à disposition par la SCEA Rathuéville. Le digestat solide est stocké sur fumière couverte. Son épandage sera ensuite réalisé par l’agriculteur preneur ou par une entreprise missionnée par lui à l’aide d’un matériel permettant un dosage précis (épandeur à hérissons verticaux ou table d’épandage). Les fientes sont enlevées sur le site d’élevage à Terron sur Aisne et emmenées directement sur les parcelles pour épandage.

Doses d’apport :

Pour le digestat liquide : 40t/ha avant tête d’assolement (betteraves, maïs ou colza) ou sur luzerne (2 x 20t) Les apports de digestat liquide avant une culture de printemps pourront être fractionnés entre fin d’été et printemps. 30t/ha sur céréales au printemps

Pour le digestat solide : 30t/ha avant tête d’assolement

Pour les fientes : 5t/ha avant tête d’assolement

Répartition des épandages :

Surface Surface nécessaire Culture épandable Dose annuellement pour les annuelle épandages 40 t /ha Têtes d’assolements de 197 ha (7880 t digestat « proches » (maïs, 197 ha digestat liquide) betteraves, colza,..) liquide

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 70/103 2 x 20 t/ha de 57 ha (2280 t digestat Luzerne 57 ha digestat liquide) liquide 30 t/ha de 134 ha (4014 t digestat Céréales « proches » 180 ha digestat liquide) liquide 30 t/ha de digestat 64 ha (1933 t digestat Têtes d’assolement 109 ha solide solide) « éloignées » ou 5 t/ha 15 ha (75 t fientes) de fientes Tableau 8: Quantité d’effluents susceptibles d’être épandus sur les différentes cultures

Les surfaces mises à disposition pour l’épandage totalisent 697 hectares. Pour des raisons réglementaires (fortes pentes, proximité d’habitations ou de cours d’eau,…) une partie de ces surfaces a été exclu. La surface épandable représente donc 674 hectares de terres labourées.

Sur ces 674 hectares de terres, les agriculteurs pratiquent une rotation de cultures où se succèdent des cultures de type « têtes d’assolement » telles que betteraves, colza, maïs, pommes de terre et des céréales telles que le blé, l’orge,… Les têtes d’assolement étant les plus exigeantes en éléments fertilisants, c’est avant ou sur celles-ci que se feront préférentiellement les épandages organiques. De façon à minimiser les temps de transport avec la tonne à lisier, l’épandage du digestat liquide se fera en priorité sur les parcelles assez proches du site de stockage. Le digestat solide et les fientes seront réservés aux têtes d’assolement cultivées sur les parcelles les plus éloignées (communes de Chagny, Challerange, Charbogne, Mont St Martin, Grandpré, Senuc, Termes, St Morel et Savigny sur Aisne) Parmi les 674 hectares de terres labourées potentiellement épandables, on épandrait donc annuellement sur 467 hectares. Les surfaces du plan d’épandage sont donc suffisantes pour valoriser le digestat produit.

Compte tenu des différentes cultures présentes sur les parcelles (céréales, maïs, colza,…) et de la rotation pratiquée par les agriculteurs, l’épandage de digestat solide reviendrait en moyenne tous les 3 ans sur les parcelles « éloignées ». Pour les parcelles plus proches du site de méthanisation qui recevront du digestat liquide, le temps de retour du digestat serait d’environ 4 années sur 5. Ce temps de retour n’est qu’indicatif et pourra évoluer selon l’évolution de l’assolement. L’origine des matières entrantes dans l’installation de méthanisation (effluents d’élevage et matières végétales brutes) limite le risque de contamination des sols. Le bilan d’azote et phosphore indique qu’il n’y a pas de problème d’excédent (annexe 20).

Superposition de plan d’épandage :

Les parcelles mises à disposition par l’EARL Gigout sont intégrées par ailleurs dans le plan d’épandage de l’Unité de Méthanisation Agricole de (UMAP). Cependant, l’EARL Gigout a intégré la totalité de sa Surface Agricole Utile, soit au total 295 ha dans le plan d’épandage de l’UMAP et la quantité de digestat issu de l’UMAP que cette exploitation doit recevoir se limite à environ 400 t de digestat solide et 60 t de digestat liquide. L’épandage de digestat provenant de l’UMAP ne concernerait donc que 22 ha annuels sur 295 selon les prévisions de l’agriculteur. La mise à disposition de 33 ha pour le plan d’épandage de la SARL Rose et Vert n’entraînera donc pas de risque de superposition pour une même campagne.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 71/103 Atouts et points de vigilance pour la valorisation des fientes et digestats :

La valorisation du digestat produit par l’installation de méthanisation et des fientes de poules permettra quasiment une autonomie des exploitations concernant les engrais de fond. Les quantités d’engrais azoté pourront aussi être ajustées. Les coûts de fertilisation minérale seront ainsi limités. L’utilisation pour l’épandage de matériel précis : tonne à lisier avec pendillards ou épandeur à table d’épandage permettra une valorisation optimale des effluents. Le digestat est un produit désodorisé et l’essentiel des parcelles est situé à l’écart des habitations, ce qui limitera les nuisances olfactives. L’enfouissement des fientes épandues devra néanmoins intervenir le plus rapidement possible. L’azote contenu dans les fientes ou le digestat étant facilement minéralisable (C/N assez bas), leur épandage en fin d’été avant culture de printemps devra être suivi de l’implantation d’une culture intermédiaire pour limiter les risques de fuite de nitrates. La plupart des parcelles étant en zone vulnérable, il conviendra de respecter les dates d’épandage relatives à cette zone (calendrier en annexe 19).

5.6 Cahier d’épandage

Dans l’objectif de bien maîtriser la réalisation des épandages du digestat, un cahier d’épandage, tenu sous la responsabilité de l’exploitant, à la disposition de l’inspection des installations classées pendant une durée de dix ans, comporte pour chacune des parcelles (ou îlots) réceptrices épandues : ‹ Les surfaces effectivement épandues ; ‹ Les références parcellaires ; ‹ Les dates d’épandage et le contexte météorologique correspondant ; ‹ La nature des cultures ; ‹ Les volumes et la nature de toutes les matières épandues ; ‹ Les quantités d’azote global épandues toutes origines confondues ; ‹ L’identification des personnes morales ou physiques chargées des opérations d’épandage ‹ L’ensemble des résultats d’analyses pratiquées sur les sols et les matières épandues avec les dates de prélèvements et de mesures et leur localisation.

Ce cahier d’épandage est renseigné de manière inaltérable à la fin de chacune des journées au cours desquelles des épandages ont été effectués.

Lorsque les digestats sont épandus sur des parcelles mises à disposition par un prêteur de terres, un bordereau cosigné par l’exploitant et le prêteur de terre est référencé et joint au cahier d’épandage. Ce bordereau est établi au plus tard à la fin du chantier d’épandage et au moins une fois par semaine. Il comporte l’identification des parcelles réceptrices, les volumes et les quantités d’azote global épandues.

5.7 Conclusion

Les quantités d’effluents à épandre sont assez importantes, mais l’étendue des surfaces épandables permet de le faire de façon satisfaisante.

Par ailleurs, la prise en compte effective de la valeur fertilisante de ces effluents devrait permettre de limiter l’impact de ces épandages sur l’environnement.

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ETUDE DES DANGERS

Cette étude expose les dangers que peuvent représenter les installations en cas d’accident, en décrivant les accidents susceptibles d’intervenir, que leur cause soit interne, externe et leurs conséquences.

1 Risque électrique L’installation électrique des bâtiments existants a été installée par un professionnel. Elle est conforme à la règlementation en vigueur NF 15100. L’installation électrique des nouveaux bâtiments sera également installée par un artisan professionnel et conforme à la même réglementation. Elle se composera d’une armoire électrique étanche avec coupure générale, d’un tableau pour triphasé, d’un parafoudre, d’une protection générale et d’une protection par ligne avec des disjoncteurs haute sensibilité. L’éclairage se fait par des néons étanches. Les prises électriques sont reliées à la terre et situées à au moins 1.5 m du sol. Une prise de terre existe déjà. Celle-ci a été mise en place dans les règles de l’art par un électricien. La porcherie est équipée d’un groupe électrogène de secours qui se met automatiquement en marche, en cas de coupure électrique.

2 Risque incendie C’est le risque primordial dans une exploitation d’élevage. Les facteurs aggravants sont le mauvais entretien des installations électriques et des produits inflammables. L’exploitation est muni d’une alarmes incendie et intrusion avec télésurveillance et appel sur le portable.

Les facteurs de risque et moyens d’intervention L’installation électrique date de 2004. Ces installations sont régulièrement entretenues de façon à éviter tout disfonctionnement pouvant déclencher un incendie. Une vérification a lieu tous les ans. Aujourd’hui le chauffage de la porcherie se fait au fioul. Avec la méthanisation, le chauffage se fera issu de la cogénération. Cela limite le risque lié au stockage du fioul. La chaudière fioul restera en place en cas de besoin pour palier à un arrêt prolongé de l’unité de méthanisation mais le stockage de fioul sera plus limité. Les exploitants interdisent de fumer dans les bâtiments. Les travaux d’entretien se font pendant le vide sanitaire, en l’absence des animaux ou toute autre substance risquant de déclencher un incendie. Les moyens de lutte dans l’élevage sont : 12 extincteurs portatifs à poudre ABC 1 extincteur portatif d’oxyde de carbone → Armoire électrique Réserve incendie de 120m3 sur le site Ces moyens de lutte apparaissent sur le plan en annexe 21. Le site est accessible par la route. Deux entrées sont aménagées. Le site est équipé d’une alarme incendie. Un plan de lutte contre l’incendie est réalisé.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 73/103 Un poste téléphonique se situe dans le bureau. Les coordonnées des services de secours sont affichées. De plus, les exploitants et salariés disposent de téléphones portables. En cas d’incendie, ce sont les pompiers de Machault et Vouziers qui interviennent. Des contrôles sont effectués sur les extincteurs et les circuits électriques, ces vérifications apparaissent dans le registre de sécurité. (Annexe 28)

3 Le stockage des produits dangereux

3.1 Les hydrocarbures Le fioul et l’huile sont stockés dans un bâtiment. La cuve à fioul pour le chauffage et celle pour les engins agricoles et le groupe électrogène ont des bacs de rétention. Les huiles de vidange sont stockées dans des cuves avec un bac de rétention. Lorsque les cuves sont pleines, une entreprise spécialisée vient les chercher.

3.2 L’ammonitrate L’ammonitrate est stocké en big bag dans un bâtiment.

3.3 Les produits phytosanitaires et vétérinaires Les produits phytosanitaires sont stockés dans une armoire fermée à clé et conforme à la règlementation. Les produits vétérinaires sont stockés dans le local technique.

4 Etudes des risques sanitaires Les aliments sont garantis exempts de farine animale. Les bâtiments sont parfaitement entretenus, lavés et désinfectés après chaque bande.

4.1 Procédure de nettoyage des salles Les exploitants procèdent de la manière suivante : Détrempage à l’eau claire pendant 24 heures de la salle avec des sprinklers Pulvérisation d’un détergent à l’aide d’un pulvérisateur portatif Lavage au jet haute pression eau froide Pulvérisation d’un désinfectant à l’aide d’un pulvérisateur portatif Vide sanitaire d’une semaine

Les exploitants et/ou salariés portent lors de ces tâches : Combinaison étanche Lunettes de protection Casque auditif Un masque Des bottes et des gants

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 74/103 La lutte contre les rongeurs est réalisée par l’exploitant (facture d’achat de produits et plan de dératisation en annexe 22).

4.2 La prophylaxie des animaux Sur les porcs, des traitements sont réalisés régulièrement suivant un protocole de soins adapté à chaque type d’animaux (voir annexe 23) : vaccination contre le rouget, déparasitage, hormone de régulation pour la mise en reproduction, anti-douleur pour la castration par exemple.

5 Evaluation des risques sanitaires sur la santé humaine

5.1 Identification des dangers Les éleveurs et leurs salariés peuvent être exposés aux effets suivants : Risques liés au stockage et à l’épandage des digestats, Risques liés à l’élevage, Risques liés au lavage des installations en général, Bruits de l’exploitation, Dégagements gazeux. Sachant qu’il n’y a pas de personne vivant à proximité immédiate de l’exploitation (site à 1,3 km de la première habitation).

5.1.1 Risques liés au stockage et à l’épandage des digestats Le volume des effluents produits annuellement sera de 14 174t de digestat liquide et 1 933t de digestat solide. Cette quantité implique que l’effet sanitaire soit étudié tant dans la phase de stockage que dans la phase d’épandage.

Risques nitrates et nitrites : Les risques vis-à-vis des digestats se situent principalement à l’échelle de l’ingestion de ces substances (eau potable). L’effet encouru est d’ordre toxique, il provoque des pathologies aiguës. Le risque « azote » est lié exclusivement à un épandage incontrôlé massif. Les effluents organiques contiennent naturellement de l’azote (à un niveau de 15 à 30 kg/t). L’azote est présent dans les effluents sous forme ammoniacale, mais aussi sous formes oxydées, c'est-à-dire principalement sous forme de nitrates. L’épandage + favorise par ailleurs la transformation des molécules d’ammoniac (NH4 ) en nitrites - - (NO2 ), puis nitrates (NO3 ) sous l’effet des bactéries du sol (Nitrosomonas puis Nitrobacter). Les nitrites sont méthémoglobinisants, c'est-à-dire qu’ingérés, ils provoquent l’oxydation de l’hémoglobine du sang donc une asphyxie. La teneur dans les eaux de consommation ne doit pas dépasser 0,1 mg/l. Les nitrites sont aussi suspectés d’avoir un effet cancérigène lorsqu’ils sont associés à des amines, bien que le lien ne soit pas établi actuellement. Les nitrates sont le stade final du métabolisme de la matière organique azotée. La toxicité des nitrates est liée au fait que sous l’influence de réductase microbienne, ils peuvent se transformer en nitrites et en provoquer les effets. La concentration maximale dans une eau potable est de 50 mg/l de nitrates.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 75/103 Risques microbiologiques : Le risque microbiologique existe principalement lors d’une ingestion d’un germe pathogène. La contamination par voie respiratoire ou par simple contact est également possible dans certains cas. Le stockage des effluents concentre d’importantes populations microbiennes : Des bactéries, Des virus, Des parasites. La survie des agents infectieux dans les effluents varie en fonction de leurs caractéristiques physico-chimiques et des processus biologiques propres à chaque type d’agent. Le lisier est ici à destination d’une unité de méthanisation. Le lisier passera environ 60 jours à 38°C ce qui limite considérablement la survie des agents infectieux et parasites. Les virus persistent plusieurs mois dans les déjections. Seules quelques maladies virales animales peuvent être occasionnellement transmises par leur épandage. Ce sont essentiellement des maladies digestives : gastro-entérites dues aux coronavirus. Les risques sanitaires liés aux épandages dépendent de la survie des agents infectieux qui augmente le risque d’atteinte des nappes d’eaux de consommation. En fait, deux groupes de bactéries représentent réellement des dangers de contamination des aliments de l’homme à partir des effluents d’élevage : Listéria et Salmonella.

Bactéries Température de Survies (mois) Maladie Risque sur le pathogènes substrat provoquée site Listéria 28°C 0,5 à 3 mois Trouble nerveux Faible monocytogènes Salmonella ambiante 1 Avortement, Très faible Dublin diarrhée Salmonella 20°C 0,5 diarrhée Très faible Enteritidis Salmonella 25°C 2 Avortement, Faible Typhimurium diarrhée

La teneur limite des agents pathologiques dans une eau de consommation s’exprime en germes totaux par ml d’eau : 10 à 37°C et 100 à 22°C, seuil ramené à 2 et 20 pour des eaux désinfectées.

5.1.2 Risques liés à l’élevage Le risque est présent lors du contact avec les animaux. Risques microbiologiques : Agent biologique Mode de Principaux Maladies transmission à symptômes l’homme Erysilopethrix Piqûre et blessure Infection cutanée Rouget du porc Pasteurella Egratignure Infection local Pasteurellose Chlamydophila Inhalation, morsure Fièvre, diarrhée, Chlamydiose aviaire psittaci conjonctivite et atteinte respiratoire Streptococcus ingestion Infection urinaire Infection foecalis Salmonella aviaire ingestion Diarrhée et salmonelle avortement Escherichia coli ingestion diarrhée Entérite

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 76/103 5.1.3 Bruits de l’exploitation Voir également paragraphe 2.5.2 de l’étude. Les effets du bruit sur l’organisme humain relèvent de risques épidémiologiques à caractère chronique (INRS). Risques physiologique et comportemental : Il apparaît que le bruit, en particulier un bruit intermittent, provoque chez l’homme une hypertension passagère. Ce phénomène s’amenuise avec les répétitions par habitude, sauf au-delà d’un niveau sonore de 90 dB. Une pathologie d’hypertension par effets cumulés des expositions est donc possible. D’après les auteurs de nombreuses études, un niveau sonore de 60 dB ne provoque pas d’effets hormonaux et humoraux. Un niveau sonore compris entre 80 et 90 dB entraînerait une perturbation hormonale plus significative. Enfin, le bruit interfère avec la fonction récupératrice du sommeil. Il a donc des effets négatifs sur la santé et le bien-être. Le bruit augmente le temps d’endormissement, éveille le sujet endormi ou l’empêche de se rendormir. Un niveau sonore de 40 dB survenant pendant le sommeil est suffisant pour troubler celui-ci. Il n’y a pas de phénomène d’adaptation ou d’habitude.

5.1.4 Dégagements gazeux Les agents suivants sont présents dans les substrats ou liés au process de méthanisation.

Sulfure d’hydrogène (H2S) :

Le sulfure d’hydrogène (H2S) intervient par réaction chimique avec l’hémoglobine du sang, ce qui empêche le transport de l’oxygène jusqu’aux tissus et organes vitaux du corps ; à de faibles concentrations, c’est un gaz facile à détecter du fait de son odeur caractéristique d’œuf pourri, mais à des concentrations élevées, il provoque la paralysie du nerf olfactif et donc la perte d’odorat ; à forte concentration, c’est un gaz mortel. Le sulfure d'hydrogène (ou hydrogène sulfuré) joue un rôle important en biologie. Il est produit par la dégradation des protéines contenant du soufre et est responsable d'une grande partie de l'odeur fétide des excréments et des gaz, humains et animaux. Il peut résulter de décomposition bactérienne de la matière organique dans des environnements pauvres en oxygène (méthanisation). Le biogaz contient une très faible teneur en H2S.

Ammoniac (NH3) : L’ammoniac est un gaz incolore avec une odeur âcre caractéristique ; plus léger que l’air, il peut causer des maladies respiratoires chez les animaux (et l’homme) qui sont exposés à des concentrations importantes pendant de longues périodes ; à des concentrations de 30 – 50 ppm, l’ammoniac irrite les yeux ; la plus grande partie de l’ammoniac inhalé est retenue au niveau des voies aériennes supérieurs, entraînant éventuellement des dommages aussi bien pour l’homme que pour les animaux. Le biogaz contient une très faible teneur en ammoniac (traces).

Dioxyde d’azote (NO2) : Le dioxyde d’azote est un gaz asphyxiant chimique dangereux produit par les réactions chimiques qui se déclenchent presque immédiatement après l’entassement des végétaux dans le silo ; avec une odeur caractéristique d’eau de javel, il peut être visible sous la forme d’un brouillard brun rougeâtre. Le dioxyde d’azote (famille des NOx) provient aussi de la combustion du biogaz dans le moteur de cogénération.

Gaz de combustion (CO, SOx, NOx, COV non méthanique, particules…) : Ces composés sont bio-accumulables et toxiques par inhalation. Ils peuvent provoquer des troubles neurologiques, des anémies…

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 77/103 Les oxydes d'azote sont des gaz engendrant, à faible concentration, une irritation des voies aériennes supérieures (toux, dyspnée, nausées…) et des yeux. Le dioxyde de soufre est un irritant des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires supérieures (toux, dyspnée). Il agit en synergie avec d'autres substances, notamment avec les particules en suspension. Il est associé à une altération de la fonction pulmonaire chez les sujets sensibles et à une exacerbation des symptômes respiratoires aigus chez l'adulte. Le monoxyde de carbone inhalé se fixe à la place de l'oxygène sur l'hémoglobine du sang pour former un complexe stable, la carboxyhémoglobine, conduisant à un manque d'oxygénation du système nerveux, du cœur et des vaisseaux sanguins. Les symptômes varient en fonction du taux de cette molécule dans le sang.

COVNM (Composés Organiques Volatils Non Méthaniques) : Les COV regroupent une multitude de substances contenant au moins un atome de carbone associé à des atomes d’hydrogène, d’oxygène, d’azote, de soufre, d’halogènes, de phosphore, de silicium (solvants, hydrocarbures aromatiques polycycliques, esters, alcools…). Ces composés, d’après leurs propriétés physico-chimiques, se trouvent à l’état de vapeur dans l’atmosphère. La toxicité des COVNM est due d’une part à la toxicité directe de certains COV, mais également à la formation de composés secondaires. Les effets des COV sont multiples. Ils peuvent causer différents troubles soit par inhalation (irritation des organes respiratoires), soit par contact (irritation cutanée, irritation des yeux). Ils peuvent aussi entraîner des troubles cardiaques, digestifs, rénaux et nerveux. Enfin, certains COV comme le benzène peuvent être cancérigènes ou mutagènes. Les concentrations en COVNM d’un biogaz agricole sont extrêmement faibles (traces).

Poussières : Les effets potentiels d’une inhalation de poussières sont une gêne respiratoire instantanée, une augmentation des crises d’asthme, une irritation des yeux, une augmentation du risque cardio-vasculaire, une silicose (maladie des voies pulmonaires) et des atteintes auto-immunes.

Méthane (CH4) et Dioxyde de carbone (CO2) : Le méthane et le dioxyde de carbone sont des gaz inertes, non toxiques. Cependant, le dégagement d’une grande quantité de gaz inerte dans l’atmosphère entraîne la dilution de l’air et par conséquent la diminution de la concentration en oxygène. Si la diminution est importante, il existe un risque d’anoxie.

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Tableau récapitulatif des risques potentiellement présent sur le site : Dangers potentiels / Voies de transfert Effets sur l’homme agent Zoonoses Maladies Réputées contagieuses non exotiques (MRC) Brucellose, tuberculose, Multiples : trouble Grippe aviaire, Charbon, intestinal, fièvre, lésion rage, ESB, Salmonellose, Aire, contact, eau, ingestion cutanée, atteinte du Anaplasmose, Maladie foie/cœur/poumon vésiculeuse des suidés Agents intestinaux Salmonella, eschichia coli Gastroentérite, septicémie, VETEC HEPEC… amaigrissement, syndrome Campylobacter, Contact, eau urémique hémolytique, cryptosporidium parvum, larva migrans… Helminthes Zoonoses à transmission essentiellement par contact Rouget (Erysipelothrix Fièvre, érysipèle, rhusiopathiae), Listeriose, septicémie, avortement, Contact Leptospirose, méningite, hépatonéphrite, Dermatophytose teigne Agents chimiques gazeux

NH3 Air Irritation

H2S Air Intoxication, asphyxie

NO2 Air Asphyxie Irritation, trouble Gaz de combustion Air respiratoire Multiples selon les COV : irritation, trouble cardiaque, COVNM Air digestif, rénal et nerveux, cancer

CH4, CO2 Air Asphyxie en espace confiné Odeurs Air Irritabilité Produits d’hygiène, Contact, eau, air Irritation nettoyage et désinfection Agents Particulaires Poussières organiques Air Irritation, allergie, cancer Poussières minérales Air Irritation, dermite Bruit Air Irritabilité, surdité Agents chimiques stockés Fuel, engrais, Irritation, cancer, phytosanitaires (risque lié à Contact, eau, air traumatisme la manipulation à l’élevage) Médicaments, déchets de Ingestion, contact Divers soins Source : guide Ineris d’élevage

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 79/103 5.2 Identification des relations dose-réponse

5.2.1 Risques liés au stockage et à l’épandage des digestats Risques nitrates et nitrites : La concentration maximale dans une eau potable est de 50 mg/L de nitrates. Les femmes enceintes et les nourrissons forment une population très sensible. Lorsque ces derniers sont alimentés à l’aide de lait reconstitué, la dose admissible est dépassée pour une eau ayant une concentration supérieure à 15 mg/L. Pour les nitrites, la teneur dans les eaux de consommation ne doit pas dépasser 0.1mg/L. Risques microbiologiques : Le risque concerne toute personne en contact direct avec les déjections, mais est plus importante pour les personnes fragilisées (personnes âgées, jeunes enfants, immunodéficience, autres maladies). Il s’avère plus important pour M. RATHUEVILLE et ses salariés que pour la population en raison de la manipulation des effluents. Lors d’analyse, la quantité de germes totaux ne doit pas dépasser 10 germes à 37°C et 100 germes à 22°C. Ces données sont ramenées à 2 germes à 37°C et 20 germes à 22°C pour des eaux désinfectées.

5.2.2 Risques liés à l’élevage Risques microbiologiques : Le risque concerne toute personne en contact direct avec les déjections et/ou les animaux, mais est plus importante pour les personnes fragilisées (personnes âgées, jeunes enfants, immunodéficience, autres maladies). Il s’avère plus important pour M. RATHUEVILLE et ses salariés que pour la population en raison de leur manipulation.

5.2.3 Bruits de l’exploitation Risques physiologique et comportemental : Des études mettent en évidence l’existence d’autres facteurs de contraintes que le bruit qui influencent l’évaluation de la gêne due au bruit : contexte psychologique, attitude du sujet à l’égard du bruit, activité ou repos. Il existe donc une sensibilité individuelle au bruit. Globalement, les sujets d’âge moyen ou vieillissants sont plus sensibles que les sujets jeunes. Les femmes semblent plus sensibles que les hommes. Les populations les plus sensibles sont les personnes névrotiques, dépressives ou anxieuses. A partir de 40 dB, des troubles du sommeil apparaissent. Au-delà de 80 dB, des troubles hormonaux apparaissent.

5.2.4 Dégagements gazeux

Sulfure d’hydrogène (H2S) : Seuil de détection olfactive : 0,02 à 0,1 ppm. Seuil d’anesthésie olfactive : 150 ppm. Temps (min) 1 10 20 30 60 Effet létal (ppm) 1 521 688 542 472 372 Effet irréversible (ppm) 320 150 115 100 80 Sources : seuils de toxicité aiguë Hydrogène Sulfuré – INERIS – 2000

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 80/103 Ammoniac (NH3) : Seuil de perception olfactive : 5-50 ppm. Entre 30 et 50 ppm : irritation des yeux. Temps (min) 1 3 10 20 30 60 Effet létal (ppm) 25 300 14 700 8 200 5 833 4 767 3 400 Effet irréversible 1 500 1 000 866 612 500 354 (ppm) Sources : seuils de toxicité aiguë Ammoniac – INERIS – 2003

Dioxyde d’azote (NO2) : Seuil de perception : 0,2 ppm Temps (min) 1 10 20 30 60 Effet létal (ppm) 170 100 90 80 70 Effet irréversible 105 60 55 50 40 (ppm) Sources : seuils de toxicité aiguë Dioxyde d’azote – INERIS – 2004

Les gaz de combustion comprennent de très nombreuses substances aux effets variés. Leur toxicité s’appréhende ainsi molécule par molécule. Nous retenons ici les principaux gaz de combustion. Monoxyde de carbone (CO) : Temps (min) 10 20 30 60 120 Effet létal (ppm) 7 000 5 000 4 200 3 200 2 300 Effet irréversible 2 600 1 800 1 500 800 400 (ppm) Sources : seuils de toxicité aiguë Monoxyde de carbone – INERIS – 2009

Monoxyde d’azote (NO) : Temps (min) 10 20 30 60 120 Effet létal (ppm) 1 000 850 750 600 450 Effet irréversible 150 12 100 80 65 (ppm) Sources : seuils de toxicité aiguë Monoxyde d’azote – INERIS – 2004

Le dioxyde d’azote est déjà évoqué précédemment.

Les concentrations en COVNM d’un biogaz agricole sont à l’état de traces. Il n’existe pas de seuils de toxicité défini pour les COVNM.

5.3 Caractérisation de l’exposition Description de la zone d’exposition Le risque lié au stockage des digestats concerne les personnes résidant autour des bâtiments, Les risques liés aux épandages sont situés sur les communes d’épandage mais sont prévenus par le plan d’épandage, Les risques liés à l’élevage concernent les personnes résidant près des bâtiments,

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 81/103 Les risques liés au bruit concernent les personnes résidant près des bâtiments, et les personnes travaillant sur le site, Les risques liés au gaz concernent les personnes travaillant sur le site et habitants près des bâtiments. La totalité des risques existe surtout vis-à-vis des exploitants. Les risques vis-à-vis des tiers sont très réduits. Description des populations et activités dans la zone d’exposition 3 captages (LIRY-MONT SAINT MARTIN-SEMIDE), voir paragraphe 1.3.3 Les premiers habitants sont à 1.3km du site. Sur la commune de LEFFINCOURT, il n’y a pas de local affecté à des « populations sensibles » (pas de maison de retraite ni d’hôpital).

5.4 Caractérisation et gestion des risques La caractérisation des risques et leur gestion sont synthétisées dans le tableau suivant : Voies de Risque Effets Raisons du niveau de risque transfert Exploitants Tiers Epandage des déjections : Epandage raisonné avec un plan Ruissellement ou d’épandage et un cahier Contamination infiltration dans d’épandage. Epuration par le sol Très par les éléments les eaux de Très faible des digestats épandus faible de l’azote. consommation et (rétention, absorption, ingestion assimilation). Respect des distances d’épandage.

Ruissellement ou Epandage aux distances infiltration dans Contamination réglementaires des tiers et les eaux de Très par les éléments Très faible captage/ruisseaux… consommation et faible microbiologiques ingestion, contact La méthanisation permet ou inhalation d’hygiéniser le produit. Elevage de porcs Bâtiments fermés aux tiers. Douche obligatoire pour Contamination Contact, Faible et personne entrante/sortante de par une maladie inhalation, voie Faible très l’élevage. Port de gants, transmissible à alimentaire faible combinaison. Suivi vétérinaire, l’homme mesure de prophylaxie, commercialisation contrôlée. Bruits de l’exploitation Effet physique et Bruits des psychologique, tracteurs, Travail en journée. Engins cardiovasculaire, camions, Très conformes à la réglementation. Moyen hormonal et ventilation des faible Port du casque obligatoire à perturbation du bâtiments, bruits l’intérieur des bâtiments. sommeil. des animaux Dégagements Gazeux Effet pulmonaire Gaz uniquement présent dans le et respiratoire Inhalation Faible Nul digesteur (soupape de sécurité, Sulfure torchère). Intrants ne sont pas

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 82/103 d’hydrogène sources de dégagement (H2S) important de H2S. Gaz présent à l’intérieur des bâtiments et dans le digesteur. Effet pulmonaire Pas de risques à l’extérieur des et respiratoire Inhalation Faible Nul bâtiments. A l’intérieur, la Ammoniac (NH ) 3 ventilation dynamique permet de limiter la présence de gaz. Les silos sont bâchés et à Effet pulmonaire l’extérieur. Les gaz de et respiratoire combustion et de la torchère Inhalation Faible Nul Dioxyde d’azote sont évacués à plus de 3 m au-

(NO2) dessus du local de cogénération (dilution). Effet pulmonaire Les gaz de combustion et de la et respiratoire torchère sont évacués à plus de Inhalation Très faible Nul Gaz de 3 m au-dessus du local de combustion cogénération (dilution). Les gaz de combustion et de la Effet pulmonaire torchère sont évacués à plus de et respiratoire Inhalation Très faible Nul 3 m au-dessus du local de COVNM cogénération (dilution). Effet pulmonaire Gaz inertes non toxiques. et respiratoire Risque d’anoxie uniquement en Méthane (CH4) Inhalation Très faible Nul espace confiné. Local de et dioxyde de cogénération ventilé et équipé carbone (CO2) d’un détecteur de méthane.

5.4.1 Risques liés au stockage des digestats Le risque de contamination microbiologique présente une faible probabilité. Il nécessite en effet de franchir 4 barrières : La présence d’un pathogène ou parasite non détecté par les vétérinaires et non traité par les mesures de prophylaxie décrites dans l’étude des dangers, L’excrétion de l’agent et sa survie au sol, La survie dans les stockages malgré le procédé de méthanisation, Le contact physique ou inhalation. Rappelons que les lisiers sont évacués régulièrement et envoyés directement dans le digesteur par le biais de la pré-fosse et de pompes. Cela limite le volume stocké sous les animaux. Leur évacuation régulière élimine tout risque de fermentation dans les bâtiments. Les stockages se font dans les fosses en béton (digesteurs fermés), la fosse géo- membrane et la fumière couverte. Le lisier et le fumier subissent une hygiénisation partielle, limitant ainsi les risques d’atteinte à l’homme. La digestion anaérobie est en effet capable d’assurer un taux de dégradation élevé de la matière organique, y compris de la matière organique synthétique. Dans les conditions chimiques de la digestion anaérobie, les micro-polluants organiques résiduels sont fixés en quasi-totalité au sein de la matière solide, sous une forme non biodisponible. De plus, le fait de travailler en réacteur fermé limite les risques d’exposition par inhalation et par contact cutané, principaux risques auxquels sont exposés les exploitants.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 83/103 Afin de limiter les risques sanitaires vis-à-vis des tiers, il est recommandé d’effectuer les stockages aux champs (digestat solide après passage sur la fumière) sur des parcelles autorisées éloignées des tiers et des chemins d’accès. Le risque est plus important pour les exploitants et leurs salariés qui doivent suivre certaines règles : Eviter de porter les mains à la bouche, Ne pas fumer, manger ou boire sur les lieux de travail, Protéger toute plaie par un pansement.

5.4.2 Risques liés aux épandages des digestats Le principe de l’épandage raisonné consiste à apporter aux plantes leur besoin en azote. Par conséquent le risque de retrouver des nutriments non consommés est limité. Pour cela, les terrains aptes sont sélectionnés puisqu’ils respectent une distance minimale de 35 m par rapport aux cours d’eau et ne sont pas pratiqués sur des terrains inondables. Les périodes d’apport sont en phase avec les besoins des cultures. Ils ne permettent pas les infiltrations et le ruissellement de surface. Le risque potentiel tenant à l’ingestion d’une eau contaminée par le digestat n’existe pas dans la mesure du respect du plan d’épandage. Des dégagements d’ammoniac peuvent avoir lieu lors des épandages (rejets diffus liés à la volatilité de l’ammoniac). Afin de les réduire, les épandages sont réalisés avec une tonne équipée de pendillards et par temps frais de préférence. Il n’y a donc pas de risque sanitaire pour les populations riveraines. Rappelons que les parcelles sélectionnées sont groupées dans un secteur vide d’habitat. Le risque n’existe donc pas pour les tiers, ni pour l’opérateur réalisant les épandages. Dès lors que ce dernier se trouve isolé dans la cabine du tracteur, le risque est rendu nul. Le plan d’épandage montre que la surface est suffisante pour permettre l’épuration des digestats. Le cahier d’épandage est tenu à jour et sera à disposition de l’Inspecteur des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. Le plafond de 170 kg d’azote par hectare sera respecté, il sera de 109 kg N/ha de SAU. Le maintien d’une fertilisation raisonnée et le respect du plan d’épandage permettent de réduire les risques à un niveau très faible.

5.4.3 Risques liés à l’élevage Compte-tenu des mesures de prophylaxie et de prévention décrites au chapitre « Etude des dangers », du suivi sanitaire réalisé et des risques de transmission à l’homme, le risque de contamination par un pathogène ou un parasite présente une très faible probabilité. Le risque est plus conséquent pour les personnes travaillant à l’intérieur des bâtiments, qui sont en contact direct avec les animaux. Cependant, du matériel de protection pour la manipulation des animaux est obligatoire (gant, casque, combinaison, douche). Concrètement les agents que l’on peut rencontrer dans l’élevage de volailles sont classés selon la réglementation dans le groupe 1, mais aussi exceptionnellement dans les groupes 2 et 3 : Groupe 1 : pas de risques infectieux, Groupe 2 : présentant des risques pour l’homme mais un faible risque de propagation dans la collectivité, Groupe 3 : présentant des risques pour l’homme et un risque possible de propagation. Le risque vis-à-vis des tiers s’exprime uniquement à travers le groupe 3 (Maladie vésiculeuse des suidés) de probabilité faible. Le risque est plus important pour les personnes travaillant dans les bâtiments, elles doivent suivre certaines règles : Eviter de porter les mains à la bouche,

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 84/103 Ne pas fumer, manger ou boire sur les lieux de travail, Protéger toute plaie par un pansement, Porter des gants en cas de maladie détectée sur un animal, Eventuellement protéger les yeux.

5.4.4 Bruits de l’exploitation Pendant la phase de travaux, environ 1 année (porcherie + méthanisation) les bruits ne seront peu ou pas perceptibles des populations avoisinantes. Les travaux journaliers (départ, alimentation…) se font exclusivement le jour, seul le départ des truies de réformes et la production d’aliments se font la nuit. Néanmoins, la distance du site d’élevage vis-à-vis des habitations de tiers et la situation du site font que les bruits ne sont pas ou peu perceptibles. Les bruits de l’exploitation ne sont pas en mesure d’avoir un impact sur la santé.

5.4.5 Dégagements gazeux et poussières Les poussières ne sont pas produites en quantité suffisante sur l’exploitation pour entraîner un impact sur la santé. L’essentiel provient de la fabrique d’aliments qui est totalement fermée. De plus, l’éloignement des habitations restreint l’exposition de la population aux poussières. Les dégagements gazeux sont liés aux effluents et à la méthanisation. Le lisier sera évacué régulièrement vers une pré-fosse, des pompes de relevage l’enverront vers le digesteur. Ainsi le risque de dégagement gazeux dans les bâtiments est faible, de plus la ventilation dynamique permet de renouveler l’aire régulièrement. Le process de méthanisation s’opère dans des digesteurs fermés et étanches. En fonctionnement normal, il n’y a pas de fuite de biogaz. Les soupapes de sécurité ne fonctionnent que très rarement (surpression) et l’évacuation du biogaz se fait à plus de 5 m du sol. Il en va de même pour les gaz de combustion issus du cogénérateur et de la torchère. De plus, ces effluents gazeux sont contrôlés et respectent les valeurs limites d’émission fixés par la réglementation ICPE (rubrique 2910-C). L’exposition des exploitants et des tiers (éloignés du site) aux dégagements gazeux liés à

la méthanisation (H2S, NH3, gaz de combustion, COVNM) est donc très faible à nulle.

Concernant les gaz inertes (CH4 et CO2), le risque d’anoxie en espace confiné se situe surtout au niveau du local de cogénération. Celui-ci est ventilé pour éviter les risques d’accumulation et équipé d’un détecteur de méthane asservi au cogénérateur. De plus, son accès est limité au personnel formé. Le risque est donc nul pour les tiers.

5.5 Conclusion de l’évaluation des risques sanitaires L’exploitation agricole et de méthanisation de la SARL Rose et Vert ne présente pas d’impact significatif sur la santé. Les mesures compensatoires existantes ou proposées les réduisent.

5.6 Les risques naturels Les conditions naturelles (climat, hydrographie, topographie, géologie) ne sont pas de nature à provoquer ou aggraver des accidents. En effet, les Ardennes ne présentent pas de prédispositions particulières à certaines catastrophes naturelles (séisme, éruption volcanique, forte tempête…).

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 85/103 5.7 Les garanties techniques Luc RATHUEVILLE possède un bac D et est exploitant depuis 1973. Benoît RATHUEVILLE possède un BTS ACSE, il a effectué un stage de 6 mois dans un élevage porcin puis un stage de 6 mois en Australie dans une exploitation céréalière avec un élevage porcin. Aujourd’hui, ils ont tous les deux 10 ans d’expérience sur leur propre élevage porcin.

Le débouché commercial est assuré par CIRHYO pour les porcs charcutiers et GRIMAUD pour les cochettes.

5.8 Les tiers Aucun tiers n’est susceptible de provoquer une catastrophe de par son activité. Il n’y a pas d’aérodrome, de centrale nucléaire, d’usine à risque,… à proximité. La première usine (Luzeal) est située sur la commune de Pauvres à environ 7km.

5.9 Mesures compensatoires La SARL Rose et Vert respecte les différentes règlementations en vigueur pour cette demande d’autorisation (ICPE, Directive Nitrate, conditionnalité des aides PAC…). En plus de ces règles, les agriculteurs utilisent des mesures (déjà en place) : Entretien d’espace vert à l’intérieur du site Mesure à mettre en place : Unité de méthanisation pour limiter la consommation de fioul et les nuisances olfactives.

6 Risques spécifiques à la méthanisation

6.1 Risque d’explosion Les risques d'explosion sont liés à la présence de biogaz sur l'exploitation. En effet, le biogaz et en particulier le méthane sont susceptibles de s’enflammer en présence d’une source d’énergie suffisante et dans des conditions spécifiques : présence d’un combustible : biogaz ou méthane, présence d’un comburant : oxygène de l’air, présence d’une source d’inflammation : étincelle, surface chaude, flamme nue… Dans ces conditions, l’inflammation peut se produire rapidement et passer en régime d’explosion si ces conditions supplémentaires sont réunies : présence d’un confinement, concentration en combustible suffisante, c’est à dire comprise dans son domaine d’explosivité. Le domaine d’explosivité du biogaz est défini par ses limites inférieures et supérieures d’explosivité

(LIE et LSE). Ces limites sont exprimées en pourcentage volumique de méthane (CH4) dans l’air :

LIE LSE

(% CH4 dans l’air) (% CH4 dans l’air) Méthane pur 4,4 17

Biogaz (à 60 % CH4 et 40 % CO2) 5,1 12,4

La présence de CO2 a donc tendance à réduire le domaine d’explosivité du biogaz. D’après ces valeurs, une ATEX (ATmosphère EXplosive) est susceptible de se former dans un espace confiné lorsque la concentration en biogaz dans l’air est comprise entre 8,5 et 20,7 %.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 86/103 En fonctionnement normal (absence d’air), il n’y a donc pas assez d’air pour qu’une ATEX se forme dans le ciel gazeux du digesteur. Par contre, en cas d’intervention à l’intérieur de celui-ci, l’introduction d’air est susceptible de conduire à la formation d’une ATEX.

Les zones ATEX sont répertoriées en zones 0, 1 ou 2 selon la fréquence de formation d’une atmosphère explosive : Zone 0 : une ATEX est présente en permanence ou pendant de longues périodes ou fréquemment, en fonctionnement normal, Zone 1 : une ATEX est susceptible de se présenter occasionnellement en fonctionnement normal, Zone 2 : une ATEX n’est pas susceptible de se présenter en fonctionnement normal ou, si elle se présente néanmoins, n’est que de courte durée. L’identification et la classification de ces zones permettent d’établir le zonage ATEX, selon les principes suivants :

Source : INERIS – Règles de sécurité des installations de méthanisation agricole Illustrations du classement en zones ATEX des digesteurs :

Source : INERIS – Règles de sécurité des installations de méthanisation agricole

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Zone 2 Zone 2 Hublot de contrôle

Agitateur

Digesteur

Soupape de sécurité

Zone 1

Zone 2

Les zones ATEX sur l’installation de méthanisation seront (voir Annexe 30): Zone 2 : ciel gazeux du digesteur et du post-digesteur » risque en cas d’introduction d’air sous la membrane (travail de maintenance dans les fosses), Zone 2 : enveloppe de 3 mètres de rayon autour des membranes souples de couverture du digesteur et du post-digesteur » risque de fuite de méthane vers l’extérieur, Zone 2 : enveloppe de 3 mètres de rayon autour des ouvertures (hublots de contrôle, agitateurs…) du digesteur et du post-digesteur » risque de fuite de méthane vers l’extérieur, Zones 1 et 2 : zone 2 de 3 mètres de rayon intégrant une zone 1 de 1 mètre de rayon autour des soupapes de sécurité du digesteur et du post-digesteur » dégagement de biogaz vers l’extérieur en cas de surpression interne.

Le local de cogénération n’est pas classé en zone ATEX puisqu’il est notamment équipé d’un système de ventilation adapté et d’un détecteur de méthane.

Les zones ATEX sont repérées sur site (voir Annexe 31) par une signalétique spécifique et l’interdiction de feux, flammes nues et cigarettes à l’intérieur des zones ATEX est aussi signalée par un affichage conforme à la réglementation :

Au niveau des zones ATEX identifiées, l’ensemble du matériel électrique et non électrique (thermique, hydraulique…) est en adéquation avec la zone considérée et possède un marquage spécifique garantissant que ces équipements ne constituent pas une source d’inflammation. Le matériel installé est conforme au décret 96-1010 qui transpose la directive 94/9/CE, selon le tableau suivant :

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Zone ATEX Catégorie de protection du matériel Zone 0 Catégorie 1 Zone 1 Catégorie 2 Zone 2 Catégorie 3

Exemple de marquage CE d’un matériel :

Outre la signalisation des zones ATEX sur site et l’utilisation d’équipements adaptés et conformes à la réglementation, d’autres mesures de sécurité sont prises pour éviter tout risque d’explosion :

Soupapes de sécurité sur le digesteur et le post-digesteur En fonctionnement normal, 100 % du biogaz produit est valorisé au niveau du cogénérateur. Une bonne gestion de l’unité permet de maintenir le niveau de production du biogaz au niveau de consommation du cogénérateur. De plus, le gazomètre permet d’absorber les légères variations de production de biogaz et de maintenir la pression sous le seuil de déclenchement des soupapes de sécurité. Cependant, en cas de surpression, un capteur permet le déclenchement de la soupape de sécurité qui évacue le « trop plein » de biogaz par une cheminée dont l’orifice est situé à plus de 5 mètres au-dessus du sol. Remarque : à l’inverse, une dépression interne au digesteur ou au post-digesteur ne peut pas se produire. En effet, le fonctionnement du cogénérateur est asservi au débit du biogaz. Ainsi, tout débit en dehors de la plage optimale de fonctionnement du moteur entraîne automatiquement l’arrêt de l’alimentation en biogaz. Un déficit de production de biogaz ne peut donc pas entraîner la mise en dépression d’un digesteur.

Torchère Une torchère installée sur le local de cogénération (container) permet de détruire le biogaz produit en cas d’indisponibilité temporaire des équipements de valorisation de celui-ci. Elle est munie en amont d’un arrête-flammes conforme à la norme EN 12874 pour protéger les installations de production du biogaz.

Dispositifs du local de cogénération Le local de cogénération (voir Annexe 32) est équipé d’un système de ventilation conforme aux prescriptions de l’arrêté relatif aux installations de combustion soumises à enregistrement (rubrique 2910-C-2). Il permet d’assurer en permanence un balayage de l’atmosphère du local, notamment en cas de mise en sécurité de l’installation, avec une circulation efficace de l’air. Le débouché à l’atmosphère de la ventilation est placé sur le container, à plus d’un mètre au-dessus du faîtage afin de favoriser la dispersion des gaz rejetés. Un dispositif de détection de méthane est aussi installé dans ce local. Il est régulièrement vérifié et étalonné et permet de mettre en sécurité l’installation en cas de dépassement du seuil de danger défini, soit 20 % de la LIE : déclenchement d’une alarme sonore et visuelle (système automatisé

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 89/103 avec report sur le téléphone de l’exploitant), arrêt du cogénérateur, coupure de l’alimentation en biogaz et de l’alimentation électrique. De plus, un dispositif d’arrêt d’urgence du moteur (bouton pressoir type « coup de poing ») est installé à l’intérieur et à l’extérieur du local de cogénération. Il est clairement identifié, facile d’accès et permet d’arrêter en urgence le moteur, l’alimentation en biogaz et l’alimentation électrique. Le local de cogénération est aussi éloigné de plus de 10 mètres des digesteurs et des gazomètres, selon les prescriptions de la réglementation ICPE et pour limiter un effet domino en cas d’explosion.

Autres équipements Les vannes de barrage, capteurs de niveau, capteurs de pression et clapets anti-retour sont adaptés à l’installation de méthanisation. Ils facilitent la régulation du débit du biogaz et limitent les risques sur les réseaux de transfert. Ces derniers sont aussi protégés physiquement contre les risques de chocs.

Consignes de sécurité Les interventions sur ces ouvrages sont faites selon les préconisations du constructeur, qui assure une formation pour les personnes devant travailler sur l’installation pour leur permettre d’en maîtriser le fonctionnement et la gestion des mises en sécurité les plus courantes. Ces interventions sont réalisées dans le respect des consignes de sécurité établies : interdiction d'apporter du feu dans les zones susceptibles de contenir du biogaz, obligation d’un permis d'intervention ou d’un permis de feu pour ces zones, procédures d'arrêt d'urgence et de mise en sécurité, procédure d’alerte… Ces consignes sont affichées sur site. De plus, l’accès au site de méthanisation est limité pour les personnes extérieures à l’exploitation.

6.2 Risque d’incendie

Du fait de la mise en œuvre de biogaz et de matériaux combustibles, le risque d’incendie dans une installation de méthanisation est également à prendre en compte.

Implantation du site Sur le site d’exploitation, ce risque n’est pas limité à l’unité de méthanisation. Il réside aussi dans la propagation du feu aux bâtiments d’élevage situés à proximité. C’est pourquoi, une distance d'au moins 10 mètres (distance à partir de laquelle le feu ne se propage pas d'un bâtiment à l'autre) est toujours respectée entre chaque bâtiment d’élevage mais aussi avec l’installation de méthanisation. De même, le local de cogénération est situé à plus de 10 mètres des gazomètres, selon la réglementation ICPE en vigueur, et de toute construction potentiellement à risque d'incendie pour éviter les risques de propagation du feu d'une installation à l'autre (pas d'effet domino).

Local de cogénération Comme indiqué dans la partie « Risque d’explosion », le local de cogénération est équipé d’un système de ventilation conforme à la réglementation en vigueur et qui assure une circulation efficace de l’air. Un dispositif de détection de méthane et de détection des fumées est aussi installé dans ce local. Il permet de mettre en sécurité l’installation en cas de dépassement du seuil de danger (20 % de la LIE) : déclenchement d’une alarme sonore et visuelle (avec report sur le téléphone de l’exploitant), arrêt du cogénérateur, coupure de l’alimentation en biogaz et de l’alimentation électrique. De plus, un dispositif d’arrêt d’urgence du moteur (bouton pressoir type « coup de poing ») est installé à l’intérieur et à l’extérieur du local de cogénération. Il permet d’arrêter en urgence le moteur, l’alimentation en biogaz et l’alimentation électrique.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 90/103

Comportement au feu L’installation de méthanisation respecte les réglementations en vigueur concernant le comportement au feu des locaux (réaction, résistance et désenfumage) : les équipements ne sont pas couverts et la superficie du local de cogénération n’excède pas 100 m².

Installations électriques Les installations électriques nécessaires au fonctionnement de l’installation de méthanisation respectent les normes en vigueur pour ce type d’installation. Les gaines et les chemins de câbles électriques sont protégés contre les chocs et les flammes et ne sont pas une cause d’inflammation. Les installations électriques sont maintenues en bon état et vérifiées régulièrement par une personne compétente (au minimum tous les 2 ans pour la méthanisation).

Autres matériels Le matériel roulant (tracteur, télescopique…) employé pour l’activité de méthanisation est le même que celui utilisé par l’exploitation. Il est aux normes et ne produit pas d'étincelle. Il en est de même le matériel spécifique utilisé pour le process : pompes, agitateurs, trémie d’incorporation…

Consignes de sécurité Comme indiqué dans la partie « Risque d’explosion », toute intervention sur les ouvrages de méthanisation est réalisée dans le respect des consignes de sécurité établies : interdiction d'apporter du feu, obligation d’un permis d'intervention ou d’un permis de feu, procédures d'arrêt d'urgence et de mise en sécurité, moyens d’extinction, procédure d’alerte… Ces consignes sont affichées sur site.

Lutte contre l’incendie En cas d’incendie sur un bâtiment d’élevage, les vannes de barrage du biogaz extérieures et/ou le dispositif d’arrêt d’urgence extérieur au local de cogénération permettrait d’arrêter l’apport de biogaz. Associé au clapet anti-retour, cette mesure permettrait de limiter les risques de propagation aux stockages de biogaz. De plus, l’installation est dotée de moyens de lutte contre l’incendie appropriés à la situation : • une réserve incendie de 120 m3 pour le site d’exploitation (élevage + méthanisation), • des extincteurs dédiés pour l'installation de méthanisation et le local de cogénération, répartis à l’intérieur des locaux et sur les aires extérieures, afin d’assurer la première défense incendie. Les extincteurs sont vérifiés au moins une fois par an. Un plan de lutte contre l’incendie est réalisé pour le site d’exploitation afin de faciliter l’intervention des services d’incendie et de secours (voir Annexe 33). Les stockages de produits potentiellement dangereux sont d’ailleurs identifiés pour prévenir les pompiers lors de leur intervention. En cas d’intervention de ces services sur l’unité de méthanisation, les eaux d'extinction se répandraient essentiellement sur les zones voisines puis se trouveraient collectées par un merlon de terre situé en contrebas du site, voire dans une moindre mesure par la lagune de stockage située à proximité des digesteurs, afin de prévenir les risques de pollution accidentelle en direct vers le milieu.

6.3 Risque d’intoxication

Les produits de fermentation tels que l’hydrogène sulfuré (H2S) ou l’ammoniac (NH3) exposent les opérateurs à des risques en raison de leurs caractéristiques toxicologiques. L’hydrogène sulfuré présente un risque de toxicité aiguë dans les milieux confinés ou semi-confinés. Il provoque fréquemment des intoxications graves pouvant avoir une issue fatale et soudaine à des concentrations dans l’air de l’ordre de 500 ppm. Son odeur fétide est caractéristique de l’œuf pourri. L’odeur décelable à de très faibles concentrations (0,008 ppm) s’atténue ou disparaît à forte concentration (anesthésie de l’odorat au-dessus de 100 ppm). Dans une moindre mesure, l’exposition à l’ammoniac provoque immédiatement des irritations des muqueuses oculaires et respiratoires et peut même déclencher des vomissements.

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Rappelons tout d’abord qu’en fonctionnement normal, il n’y a pas de fuite de biogaz (gazomètres et canalisations étanches). Les soupapes de sécurité ne fonctionnent que très rarement en cas de surpression et l’évacuation du biogaz se fait à plus de 5 mètres du sol. Et en cas d’indisponibilité temporaire des équipements de valorisation du biogaz, celui-ci est détruit en torchère. Le risque d’intoxication est donc extrêmement réduit sur le site de méthanisation. De plus, les intrants valorisés par l’unité sont uniquement constitués d’effluents d’élevages et de matières végétales brutes agricoles, ces dernières étant stockées dans des silos bâchés (pas de dégradation aérobie). Aucun déchet extérieur particulier et qui pourrait constituer une source importante de dégagement de H2S n’est incorporé dans cette unité.

Les risques d’intoxication existent principalement lors d’interventions sur les fosses : risque très limité au niveau de la pré-fosse de mélange puisque les intrants y restent très peu de temps (quelques heures) et sont incorporés régulièrement au digesteur (les émissions de gaz y sont donc très faibles), risque plus important lors d’interventions nécessitant l’ouverture du digesteur ou du post- digesteur ce qui libère le biogaz contenu sous le gazomètre. Ce deuxième cas de figure ne se présente que très rarement (nettoyage intérieur du digesteur par exemple). De plus, au niveau des digesteurs, le biogaz est déjà en grande partie épuré puisque l’injection d’une faible quantité d’air sous le gazomètre permet de réaliser une désulfuration importante du biogaz (abattement de plus de 90 % du H2S à ce niveau). En effet, des bactéries transforment l’hydrogène sulfuré par oxydation en soufre élémentaire qui retombe sous forme de particules dans le digestat. Comme indiqué précédemment, une intervention sur les digesteurs se ferait uniquement selon les conseils et préconisations du constructeur et jamais par une personne seule, afin de réduire les risques d’intoxication au maximum.

6.4 Risque d’asphyxie (hypoxie ou anoxie) L’accumulation de biogaz dans une zone ou un local peut diminuer sensiblement le taux d’oxygène de l’air, par substitution, et rendre le travail dangereux. Le taux normal d’oxygène dans l’atmosphère est de 20,9 % et la teneur minimale compatible avec une activité humaine (donc à respecter dans un lieu de travail) est de 19 %. Dans le cas du biogaz, les principaux gaz, en quantité suffisante, ayant un pouvoir anoxiant sont le méthane (CH4) et le dioxyde de carbone (CO2). Dans un espace confiné et en absence de mouvement d’air, un phénomène de stratification des gaz peut se présenter. Le CO2 se trouvera préférentiellement en partie basse (densité plus élevée que l’air) contrairement au CH4 qui aura tendance à s’élever (densité plus faible).

Sur l’installation de méthanisation, le risque d’anoxie se situe principalement au niveau du local de cogénération. Pour limiter ce risque, un détecteur de méthane déclenche l’arrêt de l’installation en cas de dépassement du seuil de danger (20 % de la LIE). Le local est ventilé pour éviter les risques d’accumulation et maintenir une atmosphère respirable. Les gaz de combustion du cogénérateur sont évacués par une cheminée vers l’extérieur et en partie haute (débouché situé à plus de 3 mètres au-dessus du container, selon les normes en vigueur), où ils sont dilués. De la même manière, les rejets de gaz de combustion de la torchère se font à plus de 3 mètres au-dessus du local. Enfin, l’accès au local de cogénération est limité au personnel formé. Il se fait en respectant les préconisations du constructeur et les consignes de sécurité.

6.5 Risque de vidange de biogaz dans l’atmosphère En fonctionnement normal, 100 % du biogaz produit par l’unité de méthanisation est valorisé (comme indiqué précédemment). Cependant, certaines situations, rares, peuvent mener à la vidange partielle, voire totale, de la capacité de stockage d’un gazomètre.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 92/103 3 cas de figures peuvent se présenter : en cas de fonctionnement de la soupape de sécurité : le gazomètre permet d’absorber l’essentiel des variations de production de biogaz, mais en cas de surpression, un capteur permet le déclenchement de la soupape de sécurité qui évacue le « trop plein » de biogaz. Les quantités qui s’échappent alors sont de l’ordre de quelques dizaines de mètres cubes de biogaz, qui se dissolvent dans l’air (l’évacuation se fait par une cheminée dont l’orifice est situé à plus de 5 mètres au-dessus du sol). L’impact est une pollution de l’air par quelques kilogrammes de méthane et la production d’odeur, qui peut être ressentie plusieurs dizaines de mètres autour de l’unité. Ce type de déchargement est limité et relativement rare. De plus, en cas d’arrêt prolongé de l’unité de cogénération, le biogaz est détruit en torchère. en cas d’intervention lourde sur un digesteur qui nécessiterait de retirer la double membrane de couverture. Ce cas de figure se présente très rarement, par exemple au moment du nettoyage intérieur du digesteur qui nécessite sa vidange complète (cette procédure intervient plus ou moins tous les 10 ans). Dans ce cas particulier, l’essentiel du biogaz est envoyé en torchère avant débâchage, seuls les quelques dizaines de mètres cubes restants s’échappent dans l’atmosphère. en cas d’accident qui entraînerait une déchirure du gazomètre et laisserait le biogaz s’échapper. Potentiellement, ce sont 962 m3 de biogaz, soit le stockage d’un gazomètre, qui peuvent s’échapper. Cependant, la résistance des membranes à la déchirure et l’isolement du site font que ce type d’incident est extrêmement rare. S’il venait tout de même à se produire, le biogaz serait alors ventilé et mélangé instantanément à l’air. Le manque de gaz et sa pauvreté entraîne dans ce cas l’arrêt du cogénérateur, avec alerte de l’exploitant. Des mesures de sécurité (ventilation, mesures organisationnelles) sont alors mises en œuvre.

6.6 Risque de débordement ou déversement des effluents liquides Le déversement accidentel de substrat ou de digestat peut avoir, entre autre, pour conséquence une pollution accidentelle à l’azote et/ou microbienne, pouvant générer des dégradations durables pour le milieu. En ce qui concerne les cuves de méthanisation, les fosses sont en béton avec une garantie décennale de 10 ans et dimensionnées pour contenir les intrants à digérer et/ou le digestat liquide en attente d'épandage. En ce qui concerne un risque de rupture par séisme, la commune de Leffincourt est située en zone de sismicité 1 de risque "très faible" où il n'y a pas de prescription parasismique particulière. Pour prévenir tout risque de débordement, l’étanchéité des fosses est surveillée via des regards de contrôle. En plus du dispositif de surverse, les vannes et les pompes de l’unité permettent de réguler le niveau des fosses. Des capteurs de niveau déclenchent le pompage lorsque les fosses sont pleines et l’arrêt de l’installation en cas de risque de débordement. Tous ces équipements sont régulièrement vérifiés pour s’assurer de leur bon fonctionnement dans le cadre de la surveillance globale de l’installation (consignes d’exploitation). Si toutefois une fosse venait à déborder ou se fissurer, de la matière en fermentation ou du digestat serait répandu au sol sur les zones voisines des fosses puis se trouverait collecté par un merlon de terre situé en contrebas du site (dispositif de rétention global), voire dans une moindre mesure par la lagune de stockage située à proximité des digesteurs, afin de prévenir les risques de pollution accidentelle en direct vers le milieu.

6.7 Risque de chute et noyade dans les fosses de méthanisation Le digesteur, le post-digesteur et la fosse de stockage de digestat liquide sont toutes aériennes et dépassent largement du sol (environ 4 mètres) ce qui réduit nettement le risque de chute. Le digesteur et le post-digesteur sont en plus couverts (stockage de biogaz), il n'y a donc pas de risques de chute à l'intérieur. A contrario, la pré-fosse de mélange n’est pas couverte et se situe au niveau du sol. Par mesure de sécurité, cette fosse sera clôturée par un grillage.

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 93/103 6.8 Limitation de l'accès au site de méthanisation Le site de l'installation de méthanisation est intégré au site d’exploitation de la SARL Rose et Vert. L’ensemble du site est clôturé par un grillage. Deux entrées sont aménagées avec des barrières : une entrée plutôt pour la porcherie et une deuxième pour la méthanisation. De ce fait, l'accès direct à l'installation de méthanisation est limité.

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NOTICE D’HYGIENE ET DE SECURITE

Les différents équipements du projet seront de nature à apporter une bonne hygiène aux exploitants et salariés, ainsi qu’une bonne sécurité.

7 Hygiène L’élevage ne sera accessible qu’à un certain nombre de personnes qui devront respecter les conditions élémentaires d’hygiène notifiées par l’exploitant. Il s’agira des salariés, de techniciens d’élevage, vétérinaires, inspecteurs des installations classées, éventuellement de visiteurs.

7.1 Installation sanitaire Un sas sanitaire existe dans le bâtiment existant. Celui-ci répond aux exigences : Zone sale comportant un vestiaire Douche Zone propre avec vestiaire, téléphone, trousse à pharmacie, affichage des numéros d’urgence, consignes de sécurité… Des tenus d’élevage sont à disposition dans les vestiaires (bottes, combinaisons, charlottes…). Des tenues complètes de travail sont à la disposition du personnel

On trouve également Le bureau de la fabrique d’aliments Une salle pour le repas des salariés

7.2 Entretien des locaux et vide sanitaire La pratique de la conduite en bande nécessite le vide sanitaire et la désinfection entre chaque bande. Le protocole est expliqué au paragraphe 4.1 de l’étude des dangers.

7.3 Protection sanitaire L’élevage est fermé à clé lorsque personne n’y travaille afin d’éviter l’entrée de personnes étrangères à l’élevage. Des habits sont mis à disposition des visiteurs.

7.4 Dératisation et désinsectisation Une action permanente de lutte contre les rongeurs est réalisée sur l’exploitation. Du raticide est déposé dans les plafonds des porcheries, près des cellules de stockage d’aliments et de céréales, dans des espaces inaccessibles aux enfants et aux animaux domestiques. Cette tâche est réalisée par les exploitants (cf. annexes 22). Par rapport aux insectes, le risque se situe principalement dans les céréales. Les bâtiments de stockage sont correctement ventilés (ventilation naturelle), le grain est rentré sec. Si le risque est important, les éleveurs peuvent traiter les bâtiments avec un insecticide (avec un produit homologué pour être en contact avec des produits alimentaires animaux). La prolifération des insectes nuit à la rentabilité de l’exploitation, les éleveurs veillent donc à limiter leur prolifération et contactent leur vétérinaire en cas de problème.

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7.5 Equarrissage Ce paragraphe est décrit dans la partie « Etude d’Impact » au paragraphe 2.3.5 (Gestion et élimination des cadavres).

7.6 La charte sanitaire L’exploitation est engagée dans la démarche de la charte sanitaire. Celle-ci prend en compte différents axes, dont certains sont cités ci-dessous : La conduite de l’élevage Le ramassage, stockage et enlèvement des animaux morts L’entretien, le nettoyage, la désinfection des salles pendant le vide sanitaire Le suivi de l’élevage et l’enregistrement à disposition

Chaque axe présente des points de contrôle. La SARL Rose et Vert fait son maximum pour répondre au mieux aux exigences de la charte.

8 Sécurité

8.1 Précaution d’ensemble Toutes les consignes de sécurité seront communiquées aux personnes qui interviendront occasionnellement sur l’élevage. SARL Rose et Vert veillera notamment à maintenir en état de fonctionnement les moyens de secours présents sur l’élevage : extincteur, réserve à incendie. La vérification des extincteurs est effectuée par une entreprise spécialisée. Elle veillera également à la signalisation de leur emplacement dans les bâtiments. Une armoire à pharmacie humaine est placée dans les locaux communs. Elle est signalée de manière règlementaire et comprend les produits nécessaires aux soins de premières urgences. Une liste de numéros téléphoniques d’appels d’urgence est affichée.

8.2 Affichage sur le site d’exploitation Tous les points à risque de l’installation sont indiqués par des panneaux signalétiques. Ils doivent toujours rester lisibles et à leur emplacement. Principaux pictogrammes et panneaux utilisés :

Danger

Danger électrique

Zone ATEX : emplacement où une atmosphère explosible peut se présenter

Entrée interdite aux personnes non autorisées

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Feu interdit, flamme nue interdite

Défense de fumer

Protection obligatoire de l’ouïe

Protection obligatoire des voies respiratoires

8.3 Accès dans l’élevage L’accès à l’élevage est interdit à toute personne extérieure à l’élevage et les portes sont fermées à clé pour la sécurité mais aussi éviter tout vol.

8.4 Accès à l’élevage Les éleveurs évitent de salir les routes. Toutefois, au cas où la route empruntée est salie, ils procèdent au nettoyage de celle-ci.

8.5 Incendie et explosion Ce volet a été traité dans le paragraphe « étude des dangers ».

8.6 Les travaux mécanisés La SARL Rose et Vert et la SCEA Rathueville veillent à ce que l’ensemble des dispositifs concourants à la protection des utilisateurs soit maintenus en état (protection cardans, signalisation…).

8.7 L’utilisation des produits nocifs Les exploitants et leurs salariés prennent toutes les mesures de protection nécessaires lors de la manipulation des produits nocifs, tels que les produits phytosanitaires ou les désinfectants (gants, masque, lunettes, combinaison,…).

8.8 Formation et documentation du personnel pour la méthanisation Avant le premier démarrage de l’installation de méthanisation, les exploitants bénéficieront d'une formation par le constructeur. Cette formation concerne les exploitants et leur personnel. Le programme de formation inclut la conduite globale de l’unité de méthanisation, sa maintenance, la

Demande d’autorisation d’exploiter un élevage porcin et une unité de méthanisation SARL Rose et Vert – LEFFINCOURT Juillet 2015 page 97/103 prévention des nuisances et des risques générés, la conduite à tenir en cas d’incident ou d’accident et la mise en œuvre des moyens d’intervention. Cette formation a lieu sur site.

Les manuels d’utilisation de l’installation de méthanisation et les fiches techniques des différents composants sont remis aux exploitants et seront maintenus à disposition du personnel d’exploitation et de maintenance afin qu’il puisse assurer le bon fonctionnement et la sécurité de l’installation. Dans ces manuels sont consignées les règles de sécurité et de prévention à prendre en compte.

8.9 Cessation d’activité L’arrêt éventuel de l’activité a été évoqué dans le paragraphe 3.5 de l’étude d’impact.

8.10 Les garanties financières La banque de l’exploitation est prête à financer le projet. L’attestation figure en annexe 24.

9 Les meilleures techniques disponibles (MTD)* * données issues de la brochure « Meilleures Techniques disponibles en élevage intensif de volailles et de porcs, 2003 » et de la « Bref élevage intensif des volailles et porcs V1.0 – 23/01/08 »annexe25.

La Sarl Rose et Vert a un élevage porcin performant au niveau technique par rapport aux Meilleures Techniques Disponibles (MTD). Cette expression est définie à l’article 2 de la directive IPPC comme le stade de développement le plus efficace et le plus avancé des activités et de leur mode d’exploitation. Elles doivent démontrer leur aptitude pratique à constituer la base des valeurs limites d’émission visant à éviter et, lorsque cela s’avère impossible, à réduire généralement les émissions et l’impact sur l’environnement dans son ensemble. L’article précise ensuite les définitions comme suit : Par « meilleures », on entend les techniques les plus efficaces pour atteindre un niveau général de protection de l’environnement de son ensemble. Par « techniques », on entend aussi bien els techniques employées que la manière dont l’installation est conçue, entretenue, exploitée et mise à l’arrêt. Par « disponibles », on entend les techniques mises au point sur une échelle permettant de les appliquer dans le contexte du secteur industriel concerné, dans des conditions économiquement et techniquement viables, en tenant compte des coûts et des avantages, que ces techniques soient utilisées ou produites ou non sur l’Etat membre concerné pour autant que l’exploitant concerné puisse y avoir accès dans des conditions raisonnables.

9.1 Consommation d’aliment La gestion nutritionnelle vise à faire correspondre de manière plus étroite les aliments aux besoins des animaux aux différents stades de la production, réduisant ainsi l’excrétion inutile d’éléments fertilisants dans les effluents. Les exploitants adaptent chaque type de ration pour une catégorie d’animaux, par exemple truies gestantes… D’autre part, la MTD est que la composition des aliments en acides aminés soit déterminée sur la base du concept de « protéines idéales ». Ce concept permet de déterminer les quantités requises d’acides aminés en indiquant la quantité de lysine et en déduisant les autres acides aminés du niveau réel de lysine des aliments. Les quantités recommandées d’acides aminés sont tirées de documents mais l’estimation des niveaux actuels de protéines et de lysine a été faite à partir des observations sur le terrain au niveau européen.

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Consommation d’une truie allaitante Truie allaitante Sarl Rose et Vert Référence MTD Aliment (kg/truie/jour) 2.4 à 7.2 7 Niveau énergétique actuel MJ/kg base EM 12.5 à 13.5 10.30 Niveau de protéine PB = N x 6.25 18 à 16 16.702 Calcium (% de l’alimentation) 0.7 à 1.0 0.897 Phosphore total (% de l’alimentation) 0.45 à 0.80 0.656 Niveau de lysine, teneur totale (% de 1.15 à 1.00 1.129 l’alimentation) Quantité d’acides animés, en pourcentage de lysine Thréonine 65 à 72 65.98 Méthionine + Cystine 53 à 60 54.20 Tryptophane 18 à 20 16.03

Les aliments viennent de la SCEA Rathueville, il s’agit de céréales issues de l’exploitation (orge, blé…). Ces rations sont revues régulièrement en fonction des matières premières qui sont analysées avec le technicien AGRIFA.

9.2 Le logement des animaux

Selon le mode de logement des animaux, il est possible de limiter les émissions de NH3, de limiter la consommation d’eau et d’énergie. Le principe du caillebotis avec évacuation fréquente du lisier est le système existant sur l’exploitation. C’est le système retenu par la SARL Rose et Vert pour le projet et il considéré comme une MTD.

L’intérêt est de limiter les conditions propices à la production de NH3, ce qui a un impact positif sur l’air ; parallèlement, la consommation d’eau est contrôlée par le principe de la soupe fournie comme alimentation essentielle aux porcs. En termes d’énergie, l’utilisation de la chaleur fournie par le méthaniseur, énergie verte, en substitution d’énergie fossile, limitera les émissions de gaz à effet de serre. La ventilation est dynamique, avec une maintenance limitant la consommation d’énergie à ce poste (nettoyage des conduits par exemple).

9.3 Le stockage des effluents Il a pour objectif de limiter les impacts sur l’eau et l’air. Pour les eaux, il doit permettre d’éviter toute pollution diffuse et donc d’avoir des stockages d’effluents correspondant à la capacité agronomique de l’exploitation, étanches et sans débordement. La SARL Rose et Vert possède déjà une lagune, des fosses caillebotis sous les animaux. Avec le projet d’agrandissement et de méthanisation les capacités de stockage seront de plus de 7 mois. Les silos de stockage des matières seront équipés de récupération des jus. Les fosses de digestat liquide sont prévues pour résister aux contraintes (fosse béton à garantie décennale), ont des systèmes de contrôle d’étanchéité, des doubles vannes sur les systèmes de pompage : cela correspond aux critères MTD. Quant aux techniques limitants les impacts sur l’air, elles concernent principalement la couverture des fosses et l’éloignement des tiers, en évitant des émissions d’odeurs sous les vents dominants ; dans le projet, la méthanisation oblige à couvrir les fosses de digestion (système anaérobie) et désodorise l’effluent. Le projet est donc conforme aux MTD sur cet aspect.

9.4 Les techniques d’épandage La démarche MTD pour l’épandage, consiste à prendre en compte les caractéristiques des terres concernées par l’épandage (état du sol, conditions climatiques, …) et d’enfouir le digestat dans les 12 heures après épandage.

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Le respect de l’équilibre de la fertilisation, le fait de ne pas épandre sur sol détrempé, gelé, inondé ou dans des champs à trop forte pente auprès des cours d’eau sont les conditions de base, reprises dans le plan d’épandage et respectées par la SARL Rose et Vert et la SCEA Rathueville. Le digestat qui sera épandu sera désodorisé et l’utilisation d’une rampe à pendillards pour la partie liquide permettra l’apport au plus près du sol, limitant les risques de ruissellement et la volatilisation d’ammoniac.

9.5 Le traitement des effluents Le traitement apporte un plus en réduisant les émissions et les nuisances. Le traitement anaérobie des effluents pour la production de biogaz est considéré comme une MTD ayant un impact positif fort sur la qualité de l’eau, de l’air et la consommation d’énergie ; l’installation de méthanisation prévue est donc jugée comme un élément déterminant de limitation des impacts de l’exploitation d’élevage sur son environnement.

9.6 La consommation d’énergie Le chauffage (dans notre cas, il s’agira de la chaleur du méthaniseur) La distribution de l’aliment La ventilation des bâtiments L’éclairage Le fonctionnement des pompes de transfert des effluents

Taille de l’exploitation pour Consommation un troupeau de porcelets en d’énergie kwh/truie/an phase de croissance < 265 truies 457 à 1 038 265 à 450 498 à 914 > 450 83 à 124

Taille de l’exploitation pour Consommation un troupeau de porcs en d’énergie phase de croissance/en (kWh/porc vendu/an) finition 1 200 à 2 100 porcs 385 à 780 >2 100 41 à 147

Consommation annuelle totale d’énergie par tête dans différents types d’exploitations de différentes tailles au Royaume-Uni.

Sur l’exploitation de la SARL Rose et Vert, le chauffage se fait actuellement au fioul, après projet, ce sera de l’eau chaude issue de la méthanisation. Aujourd’hui l’exploitation consomme environ 18 000 L/an. Après projet, la chaudière restera en cas de manque de chaleur en hiver et de panne. La ventilation, le transfert des déjections et la fabrique d’aliments fonctionnent à l’électricité. Aujourd’hui la consommation électrique est de 178 000 kWh/an pour 210 truies et la fabrique. La consommation augmentera avec le nombre de truies supplémentaire et la fabrique tournera plus souvent.

9.7 La consommation d’eau La consommation d’eau des animaux dépend de plusieurs facteurs : l’âge, le poids, la santé, le stade physiologique, la température et le type d’alimentation.

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Référence MTD Besoins journaliers par animal Animaux L/jour/animal Porcelet 1 – 4 Porc charcutier 4 – 12 Truie gestante 5 – 10 Truie en attente de saillie 10 – 22 Truie allaitante 25 – 40

Aujourd’hui l’exploitation consomme en moyenne 21 m3/an (alimentation / abreuvement / nettoyage). Après projet, la consommation est estimée à 50 m3/an. L’exploitation est donc sur une moyenne basse par rapport aux références des MTD.

Tous ces points forts montrent une cohérence dans la gestion et le respect de l’environnement de la SARL Rose et Vert.

10 Conclusion

Toute exploitation agricole évolue. Cette évolution passe souvent par le développement de certaines activités pour répondre à la demande des industries de transformation et à celle des consommateurs. La SARL Rose et Vert a donc choisi de développer son atelier porcin et de créer une nouvelle activité, la méthanisation, en tenant compte des différentes réglementations relatives à l’activité agricole, l’environnement, la législation du travail,… comme le montre cette étude d’impact. Ce projet mûrement réfléchi, présente toutes les garanties techniques et financières nécessaires demandées par les organismes qui suivent le projet.

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Annexes

1- Formules d’aliment 2- Plans du site avant-projet 3- Périmètre de captage de LIRY/MONT ST MARTIN/SEMIDE 4- Déclaration du forage 5- Permis de construire. 6- Rose des vents 7- Liste des espèces végétales protégées et réglementées 8- Liste des espèces animales protégées et réglementées 9- Carte des ZNIEFF 10- Rayon d’affichage de 3 Km 11- Plan du site après projet 12- Bon d’équarrissage 13- Analyse du lisier 14- Natura 2000 de la « Confluence des vallées de l’Aisne et de l’Aire » 15- Plans des mesures sonores 16- Analyse de sols 17- Carte des types de sols 18- Aptitudes des sols à l’épandage 19- Calendrier d’épandage 20- Bilan azote et phosphore 21- Plan des moyens de lutte incendie 22- Plan de lutte contre les rongeurs et factures de produits 23- Protocole des soins 24- Attestation de la banque 25- Les Meilleurs techniques disponibles 26- Les règles de bien-être animales 27- Convention de collecte des déchets vétérinaires 28- Registre de sécurité 29- Localisation des îlots 30- Zonage ATEX des digesteurs (plan de coupe) 31- Plan des dangers liés à la méthanisation 32- Schéma du container de cogénération 33- Plan d’accès pour le SDIS

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Références

Station météo de VOUZIERS Site internet de la DREAL Analyse de l’étude d’Impact d’une ICPE, ministère de l’Ecologie et du Développement Durable Arrêté du 27/12/2013 fixant les règles techniques auxquelles doivent satisfaire les élevages de bovins, de volailles et/ou gibier à plumes et de porcs soumis à autorisation au titre du livre V du code de l’environnement « Elevage intensif de volailles et de porcins » juillet 2003 Arrêté du 12 août 2010 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations classées de méthanisation relevant du régime de l’enregistrement au titre de la rubrique n°2781-1 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement Arrêté du 8 décembre 2011 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations relevant du régime de l’enregistrement au titre de la rubrique n°2910-C de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (installations de combustion consommant exclusivement du biogaz produit par une seule installation de méthanisation soumise à enregistrement sous la rubrique n°2781-1) Les fiches de vulgarisation des ZNIEFFS disponible sur le site internet de la DREAL Conservatoire botanique national du bassin parisien Inventaire National du Patrimoine Naturel ITAVI CA 08, calcul des digestats INERIS, Règles de sécurité des installations de méthanisation agricole INRS, Méthanisation de déchets issus de l’élevage, de l’agriculture et de l’agroalimentaire

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