Les souks hebdomadaires en Tunisie - le cas du gouvernorat de

Introduction :

Le mot arabe souk signifie à l’origine « aller vers ». Ce terme a de multiples sens, le premier c’est celui de « conduire ». Le deuxième évoque également les gens « se dirigeant » vers une place centrale. En ce sens, le terme désigne le lieu où l’on va. De la sorte, le vocable souk est fort de nombreuses connotations d’ordre social. Car le souk ne constitue pas un lieu principalement voué à l’économique. Il existe en effet plusieurs fonctions sociales du souk qui couvrent un large éventail, à savoir l’échange d’informations, la convivialité sous la forme de rencontres amicales ou de tissage de solidarités par alliances etc. Le mot souk a pris plusieurs significations et s’emploie dans plusieurs usages. On dit souk-el-mal (bourse), souk el-amal (marché du travail)… on appelle également souk le marché fixe, le quartier commercial ou le marché périodique qui englobe l’annuel, le semestriel, le mensuel ou l’hebdomadaire. Et c’est bien ce dernier aspect qui nous intéresse dans cette étude. On souligne, qu’on a – Rita et moi, effectué un travail de terrain entre décembre 2009 et janvier 2010 sur les souks hebdomadaires en Tunisie. Ces derniers dépassent les 400 souks, d’où réside leur importance en tant qu’objet d’étude. Ainsi, il est impossible de les visiter tous, notre choix s’est limité suivant le conseil de M. Habib Kazdaghli à une seule région qui est celle du gouvernorat de Nabeul qui reflète un échantillon d’étude essentiel du système des souks hebdomadaires. Leur évolution historique était l’élément essentiel, leur existence s’est concentrée durant les conquêtes arabes et s’est accrue à l’époque ottomane et la colonisation française. Depuis l’indépendance de la Tunisie en 1956 jusqu'à nos jours, le système des souks hebdomadaires se contente toujours d’une présence primordiale au niveau du secteur commercial. Leurs nombres, leurs dimensions et leur répartition géographique ont changé au fil du temps. Plusieurs mesures ont été prises dans le but de mieux organiser leur fonctionnement et leur gestion. Leur application n’a pas été toujours un succès et le commerce soukier continue à évoluer comme on verra ultérieurement. Dans une première partie on essayera d’expliquer à travers l’historique les différents types de souks hebdomadaires à Nabeul ainsi que leur répartition, fonctionnement et gestion tout en se référant à des études réalisées par des chercheurs surtout dans les années 70. On note l’étude de Slaheddine Jamali, Mohsen Traboulsi et l’américain Laurence Michalak (ancien directeur du CEMAT)……. Dans une deuxième partie que Rita présentera, on exposera nos observations sur le terrain de quelques souks hebdomadaires du gouvernorat de Nabeul.

Le gouvernorat de Nabeul :

créé le 21 juin 1956, est l’un des 24 gouvernorats , )والية نابل( Le gouvernorat de Nabeul de la République tunisienne. Son chef-lieu est la ville de Nabeul. Ce gouvernorat couvre est situé au nord-est du pays. C’est une (ال ق ب لي ال وطن) la région naturelle du Cap Bon péninsule à la forme d’un parallélogramme orienté du sud-ouest vers le nord-est. Elle se

1 rattache au reste du territoire tunisien par un ensemble de collines et des plaines. La Mer Méditerranée baigne cette presqu’ile des trois côtés, de l’ouest, du nord et de l’est et le littoral du gouvernorat s’étend sur plus de 300 km. Sa superficie couvre 2788 km2. C'est-à-dire 1.7% de la superficie totale de la Tunisie. En revanche, elle compte, d’après les statistiques près de 744000 habitants en 2009 (Source : Institut national tunisien de la statistique), ou 7% de la population totale du pays, avec une densité de 253 habitants par km2. Malgré son territoire réduit et sa population relativement peu nombreuse, Nabeul dispose de potentialités économiques non négligeables et joue par conséquent un rôle prépondérant dans l’économie tunisienne. Ce gouvernorat est connu essentiellement par son agriculture, qui représente 5% de la production nationale surtout les agrumes, légumes et vignes. En plus ce gouvernorat se positionne comme la première zone touristique du pays. Aujourd’hui sur les 408 souks hebdomadaires en Tunisie on en trouve 28 dans le gouvernorat de Nabeul. En fait la densité moyenne des souks hebdomadaires en Tunisie correspond environ à 1 souk pour tous les 400 km2 (elle était de 1640 km2 en 1975) alors à Nabeul il y a un souk hebdomadaire pour tous les 100 km2 en plus ce gouvernorat occupe la 3ème position parmi les gouvernorats de la Tunisie qui ont le plus de souks hebdomadaires. Ce gouvernorat représente une forte densité et un terrain fertile pour l’étude du système des souks hebdomadaires en Tunisie tout en prenant bien sûr les caractéristiques de cette région.

Historique des souks :

1-Origine des premiers souks : A cause du caractère spontané du phénomène soukier, il est difficile de fixer une date précise concernant la création ou l’apparition de chaque souk. Celui-ci démarre avec un trafic réduit. Puis, il pourrait prospérer ou au contraire disparaître selon la conjoncture socio-économique. Aussi, la plupart des souks n’ont pas été crées par suite d’un décret administratif. Celui-ci intervient très souvent pour confirmer et régulariser une réalité déjà présente. Les premiers décrets officiels portant sur la création des souks hebdomadaires et sur leur réorganisation en Tunisie remontent seulement à 1840. Pour les souks existants avant cette date, leur création ou leur apparition reste inconnue. Ces souks sont pourtant nombreux et continuent à fonctionner jusqu’à nos jours. Les souks antérieurs à 1840 sont au nombre de 29 répartis sur toute la Tunisie, dont 5 se trouve dans le gouvernorat de Nabeul (, Menzel Temime…). Nabeul occupait 17% du total des souks avant 1840. La densité des souks est donc assez importante dans ce gouvernorat depuis le XIXème siècle. D’autres souks comme ceux de Nabeul, Hammamet… ont fait apparition à la suite d’un décret officiel après 1840. Ils se sont développés rapidement grâce à une situation sociale et économique favorable. Les autres souks ont du s’ajouter au fur et à mesure avec la croissance démographique et le développement de l’habitat.

2 Les anciens souks ou premiers souks, continuent à monopoliser leur zone d’influence traditionnelle, malgré l’apparition de nouveaux souks proches. Ces derniers ont été crées pour des fonctions bien définies : décongestionner les autres souks, raccourcir les longs déplacements et animer certaines agglomérations peu servies.

Tous les souks du gouvernorat de Nabeul sont de création postérieure à celle des villes dans lesquelles ils sont venus s’installer. Donc ils n’ont pas joué un grand rôle dans la promotion de la vie urbaine comme ils ont fait dans d’autres régions de la Tunisie (Nord- Ouest) où plusieurs villes et villages doivent leur existence et leur promotion à leurs souks hebdomadaires respectifs dont ils portent les noms.

Concernant l’évolution des aspects du souk : l’évolution sociale et économique de la région, ainsi que celle du transport a contribué sans doute et en grande partie à la promotion et à l’extension des souks hebdomadaires à Nabeul. Les transactions soukières naguère constituées surtout de produits locaux, se sont diversifiées aujourd’hui. Les activités se sont multipliées également avec l’élévation du niveau de vie et la diversification des demandes. Les aspects ruraux deviennent de moins en moins prépondérants. Les vendeurs du souk ne sont plus nécessairement ces petits paysans et pauvres artisans. L’évolution de ces aspects se répercute également sur les autres manifestations soukières non commerciales. Les rôles parasitaires tendent vers la disparition. Les foules humaines attirées par les « jongleurs », les médecins charlatans, les conteurs publics…qui viennent exploiter l’ignorance des masses paysannes sont inexistants. En revanche d’autres services para-soukiers ont fait apparition comme les mécaniciens-réparateurs et des ingénieurs agricoles… qui viennent tous offrir leurs services aux clients. Bien sur, cette transformation ne s’est pas réalisée avec la même ampleur dans tous les souks hebdomadaires de Nabeul. Ceci dépend en réalité de l’ancienneté des souks, du contexte socio-économique…

Les différents types de souks :

Les chercheurs qui ont étudié les souks hebdomadaires en Tunisie les ont classés en 3 catégories selon l’importance quantitative et qualitative ainsi que l’organisation des activités soukières et leur évolution. Alors on a :

1- les grands souks (ou régionaux) 2- les souks moyens 3- les souks ruraux (ou locaux)

1-Les grands souks : On entend par grand souk tout marché hebdomadaire ayant un important trafic et de nombreux étalages fournis, variés et s’étendant sur de vastes surfaces. Dans ce cas la distinction entre les différents marchés n’est pas compliquée. On peut sans doute qualifier les souks de Nabeul, de Menzel Temime, de Grombalia, de Menzel Bou Zelfa et de Korba comme de grands souks pour plusieurs raisons :

3 Ces souks s’installent effectivement sur de grandes superficies, aussi bien à l’intérieur des villes qu’en périphérie. Ils sont divisés en plusieurs secteurs et chaque type de commerce se trouve circonscrit dans un paramètre bien déterminé et séparé des autres. En plus, ces souks sont relativement les plus anciens de la région dont l’apparition remonte au début du 19ème siècle et même avant et ils ont pu par conséquent établir certains liens traditionnels avec leurs zones d’influence respectives. Ils sont animés par un grand nombre de commerçants et attirent le maximum de clientèle issue des différents points de Nabeul. Ils sont en général les souks les plus évolués où on trouve des services et des produits destinés à une consommation moderne. Les aspects ruraux sont présents, mais d’une façon inférieure que dans les autres souks.

2-Les souks moyens : Cette catégorie englobe ces marchés dont l’activité est qualifiée de timide, n’intéressant qu’une région géographique bien limitée. La qualité et la quantité des produits exposés restent modestes. Le nombre des commerçants est assez restreint (Environ 200). La clientèle, relativement peu nombreuse. La majorité des activités soukières se rassemblent sur une seule place, soit au centre de la ville où dans un terrain. L’influence du souk sur l’endroit où il se tient reste modeste. Ce sont des souks secondaires dont le dynamisme se trouve souvent gelé par la proximité d’un grand souk. C’est le cas des souks de Soliman, de Hammamet et de Haouriya.

3-Les souks ruraux : Ils se tiennent dans des régions rurales éloignées des agglomérations urbaines, à l’opposé des autres souks. La population intéressée par ces souks est constituée surtout de petits paysans au pouvoir d’achat très faible. Vu les dimensions encore limitées de cette catégorie de souks, l’ensemble des échanges se trouve concentrés sur une seule place sans organisation précise.

Répartition des souks :

La distribution des souks est sans doute un élément essentiel pour leur survie et leur prospérité. On peut distinguer 2 types de répartition : Une répartition géographique qui détermine les facteurs agissant sur la distribution des souks à travers le gouvernorat de Nabeul et une répartition chronologique à travers les jours de tenue des souks hebdomadaires. a- les souks s’échelonnent tout le long des grandes voies traditionnelles de communications: -sur la grande route, qui passe par le Ouest de Nabeul et relie la capitale au Sud de la Tunisie, il s’agit des souks de Grombalia, Hammamet, Nabeul, Soliman… -sur les autres routes périphériques on trouve le reste des souks qui se tiennent surtout dans les agglomérations côtières comme les souks de Menzel Temime, kélibia, , Korba, Menzel bou-Zelfa.

4 -l’intérieur du gouvernorat reste relativement faible concernant l’activité soukière. Ces régions éloignées des grandes artères de communications, se trouvent un peu défavorisées. Ce qui a incité les autorités locales à envisager la création des souks susceptibles de combler cette vacance et éviter aux gens de la région les longs déplacements pour rejoindre les souks les plus proches. b- la distribution chronologique n’est pas moins importante que la répartition géographique. Il n’y a aucun document ancien relatif à une organisation générale et rationnelle des jours de tenue des différents souks. Le jour de la tenue d’un souk est un fait important dans la vie économique et sociale d’une région. Car c’est en fonction de ce jour que s’organise toute la vie active des gens de la région. Le choix du jour de la tenue d’un souk permet la bonne évolution des différents souks et leur évite l’apparition de toute rivalité. On a souvent joué sur les jours de la tenue pour favoriser certains marchés aux dépens d’autres (entre Soliman et Menzel Temime) mais il y a un élément essentiel qui est celui de l’attachement traditionnel qui existe entre le client et son souk. Ce client a déjà organisé ses activités en fonction de ce souk. Et une décision administrative ne saurait avoir un effet sensible sur une réalité concrète confirmée pendant de longues années. Entre 1961 et 1969, le trafic soukier a été sérieusement affecté par la décision du gouvernement d’Ahmed Ben Saleh qui a simplement refusé d’autoriser la création de nouveaux souks hebdomadaires sur le territoire tunisien. Le nombre de souks hebdomadaires est resté stable pour cette période avec 140 marchés pour la totalité du pays. En plus le 17 mars 1969, le gouvernement a procédé à l’unification des jours de la tenue des souks du gouvernorat de Nabeul en 3 jours seulement par semaine au lieu de 7: lundi, jeudi et vendredi, par le décret numéro 94. Selon Slaheddine cette réforme visait l’atténuation de l’ampleur des souks et préparait leur extinction progressive. Avec le changement du gouvernement à la fin de 1969, le nombre de souks hebdomadaires allait soudainement s’envoler des les premières autorisations pour presque doubler en moins de 10 ans (250 au lieu de 140) en 1978. Les plus anciens souks tels ceux de Menzel Temime, Menzel Bou Zelfa continuent à se tenir aux mêmes jours depuis leur apparition. Alors les responsables locaux qui ont crée les souks les plus récents ont du considérer deux facteurs dans le choix du jour de leur tenue : à savoir la distance qui les sépare des anciens souks les plus proches et les jours de tenue de ceux-ci. Certes, plusieurs souks se tenant les mêmes jours de la semaine ; mais ils sont en général éloignés les uns des autres ; leurs fonctions variées et leur importance inégale excluent plus ou moins une vraie concurrence entre eux. Tel que l’important souk de Menzel Bou Zelfa qui se tient le jeudi comme le petit souk de Hammamet. Egalement, le grand souk de Menzel Temime se tient le même jour que celui de Zaouiet Bent-Jédidi, le mardi de toutes les semaines. Selon la nature de leurs courses, les habitants de ces régions choisissent le souk qui leur convient le mieux pour acheter, ou vendre. D’autre part on constate que les souks qui s’échelonnent linéairement sur la côte orientale de Nabeul ont choisi des jours différents pour leur tenue. Ainsi ces souks, desservis par les mêmes routes, ont atténué toute rivalité gênante qui pourrait se manifester au niveau du commerçant et du client.

5 Le commerçant ambulant peut avoir le reste de la semaine pour vendre dans les autres marchés de la région. Ceci confirme l’échec de la réforme de 1969 qui a voulu concentrer en 3 jours seulement toute l’activité soukière. Cette réforme a négligé le caractère du métier du commerçant qui anime plusieurs souks par semaine.

Fonctionnement et gestion des souks :

L’originalité d’un souk réside également dans son fonctionnement qui va interrompre le cours normal de la vie quotidienne des lieux accueillants. Commerçants et clients commencent à y affluer de bon matin et même depuis la veille. La durée moyenne de ce trafic ne dépasse guère en général la demi-journée. Le souk commence à partir de 6h- 7h et même beaucoup plus tôt. A 13h- 14h de l’après-midi, les commerçants commencent à plier bagages et s’apprêtent déjà au départ. Avant 16h le souk est entièrement levé et les rues reprennent leur vie normale. Toutes les transactions de ce marché se font en quelques heures, ce qui explique d’ailleurs le dynamisme particulier, propre au souk. Ceci se reproduit une fois par semaine. Auparavant la gestion du souk est assurée généralement par les services municipaux assistés par des particuliers. Les agents municipaux se chargent surtout du contrôle des échanges et de la sanction des fraudes. Depuis 1948 la gestion, et particulièrement la levée des taxes est devenue à la portée des particuliers. Les agents municipaux n’ont pas une aussi forte motivation pour le recouvrement des taxes dues par des commerçants relativement peu enclins à payer spontanément. L’organisation des différents souks relève du ressort des Ministères de l’Intérieur et de l’Economie Nationale.

Tous les commerçants sont tenus à payer une taxe, dite droits de fréquentation du périmètre soukier ou droit de stationnement. Cette taxe n’est pas liée à la vente de la marchandise exposée mais à l’espace où le commerçant expose ses produits, elle est facturée par mètre carré. Toutefois, pour certains produits agricoles ainsi que pour les bêtes, il y a des taxes spéciales respectives. L’imposition des taxes sur les transactions remonte au début du XXème siècle. Le décret du Bey de Tunis daté du 20 décembre 1919 a donné aux différentes communes la possibilité d’imposer des taxes sur la fréquentation du souk. Car le souk s’est tenu toujours à l’intérieur du périmètre communal afin de permettre à la municipalité de l’organiser et de bénéficier de ses rentes. Les lois régissant la gestion du souk ont été amendées plusieurs fois, en vue de les adapter aux exigences actuelles.

La levée des taxes n’était pas donc obligatoire. D’ailleurs jusqu'à présent son application diffère d’une commune à l’autre. Celle-ci dépend de l’importance du souk et de sa régularité. La levée des taxes joue dans ce cas le rôle de régulateur du trafic soukier.

Les souks hebdomadaires tunisiens sont basés sur un système d’adjudication selon lequel les municipalités vendaient aux enchères le droit d’imposer les commerçants d’un souk. Des entrepreneurs indépendants, achètent le droit de taxer le souk hebdomadaire. Chaque souk possède un état public désignant les taux fixes d’imposition que l’adjudicataire ne peut pas dépasser. L’entrepreneur et ses collaborateurs collectent l’argent des taxes

6 auprès des commerçants. En conséquence, cette catégorie d’entrepreneurs ne réalise de bénéfices que lorsqu’au cours d’une année, les sommes ainsi collectées sont supérieurs au montant d’adjudication. Il s’agit ici du système de l’iltizam. Cette concession de recouvrement des taxes est désignée par le terme de lizma et celui qui achète ce droit d’imposition sur les souks est le mustilzim, même s’il est plus fréquent en Tunisie de la nommer shari souq, « celui qui achète le souk ».

Conclusion :

Le souk est une réalité qui n’est pas statique. Il se transforme avec l’évolution de sa clientèle. Sa portée et ses fonctions varient avec l’environnement qui l’entoure selon qu’il se trouve dans une ville ou en pleine campagne. Malgré que l’approvisionnement des souks se fait aujourd’hui de plus en plus de l’extérieur du gouvernorat, notamment de la capitale Tunis, il est sur et certain que le souk apporte au monde rural un appui considérable. Il le met chaque semaine et d’une façon régulière, au contact direct avec la ville. Il offre au paysan la marchandise qui lui convient à un prix compétitif. Le souk appuie également la ville et lui apporte le secours nécessaire pour le ravitaillement de la population en produits divers. Il renforce, dans certaines mesures, l’emprise de l’agglomération sur son arrière-pays environnant et consolide ses liens avec celui-ci. Sa vitalité et son dynamisme prouvent bien que l’économie locale ainsi que l’activité sociale ont encore besoin du souk et ne pourraient s’en passez de ses services pour le moment.

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