COMMUNE DE

ELABORATION D’UN SITE PATRIMONIAL REMARQUABLE

Vu pour être annexé à la délibération du conseil métropolitain du 12 mars 2018 arrêtant le projet de SPR. 1 Le Président,

DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL ET HISTORIQUE

Etudes et Conseils en Urbanisme 11, Rue Pasteur - BP 4 - 76 340 BLANGY SUR BRESLE - Tél : 02 32 97 11 91 - Email : [email protected]

Bureau d’études en Environnement 102, rue du Bois Tison - 76160 Saint-Jacques-sur-Darnétal - Tél : 02 35 61 30 19 - Fax : 02 35 66 30 47 - www.alise-environnement.fr Sommaire

SOMMAIRE

COMMUNE DE MALAUNAY ...... 0 I. DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL ET HISTORIQUE ...... 7 1. Malaunay dans son contexte environnemental ...... 7 1. Présentation générale ...... 7 2. Un contexte géologie caractéristique des vallées normandes ...... 8 3. Une faible proportion des inventaires et régimes de protection du patrimoine ...... 9 4. Les risques majeurs ...... 11 a. Les risques naturels ...... 11 Le risque inondations...... 11 b. Les risques technologiques ...... 13 Le risque industriel ...... 13 Le transport de matières dangereuses ...... 13 Le classement Sonore des Infrastructures de Transports Terrestres ...... 14 5. Le potentiel des énergies renouvelables ...... 15 a. L’énergie éolienne ...... 15 b. L’énergie solaire ...... 17 c. La biomasse ...... 18 d. Le potentiel hydroélectrique ...... 20 e. La géothermie ...... 21 f. La valorisation des eaux usées ...... 23 2. Morphogénèse du territoire ...... 24 1. Des paroisses à la commune : les prémisses de la fondation des contours actuels de Malaunay ...... 24 2. L’évolution de la trame urbaine ...... 25 a. La trame urbaine avant 1886 ...... 25 b. La trame urbaine de 1886 à 1963 ...... 28 c. La trame urbaine de 1963 à 2008 ...... 30

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 1 Sommaire

3. L’héritage industriel ...... 33 1. L’essor industriel de la vallée du ...... 33 2. L’ouverture de la ligne de chemin de fer...... 38 3. Le déclin de l’industrie textile...... 39 4. Les principaux vecteur de l’identité locale en images ...... 40 1. Les industries malaunaysiennes ...... 40 2. Les cités ouvrières ...... 48 3. Le bourg de Malaunay ...... 53 5. Enjeux environnementaux, historiques et culturels ...... 61

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TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Carte géologique de Malaunay (Source : Infoterre) ...... 8 Figure 2 : Inventaires et régimes de protection du patrimoine naturel (Source : DREAL Haute-Normandie) ...... 9 Figure 3 : Réservoirs de biodiversité identifiés au SRCE (Source : DREAL Haute-Normandie) ...... 10 Figure 4 : Risques d’inondations par débordement du cours d’eau ...... 11 Figure 5 : Risques d’inondations par ruissellement ...... 11 Figure 6 : Cartographie schématique du recensement des indices de cavités souterraines (Source : CETE) ...... 12 Figure 7 : Retraits et gonflements des argiles ...... 12 Figure 8 : Risques technologiques à Malaunay ...... 13 Figure 9 : Classement Sonore des Infrastructures de Transports terrestres ...... 14 Figure 10 : Extrait du Schéma Régional Eolien ...... 15 Figure 11 : Exemple d’éoliennes à axe horizontal ...... 16 Figure 12 : Exemple d’éoliennes à axe vertical ...... 16 Figure 13 : Le gisement solaire de (Source : CAUE 76) ...... 17 Figure 14 : Evolution des projets de chaufferie collective en Haute-Normandie (source : ADEME) ...... 19 Figure 15 : Carte de Cassini de 1757, feuille de ...... 24 Figure 16 : Cartographie des données archéologiques au 23/02/2005 (Source : DRAC Haute-Normandie) ...... 25 Figure 17 : Carte d’Etat-Major 1820-1875 ...... 26 Figure 18 : Extrait de l’Atlas de Trudaine 1745-1780 ...... 26 Figure 19 : Plan cadastral napoléonien 1820-1886 (Sources : archives départementales) ...... 26 Figure 20 : Plan cadastral napoléonien 1820-1886 (agrandissement sur l’actuel centre-ville de Malaunay) ...... 26 Figure 21 : Evolution de la population à Malaunay entre 1793 et 1886 (Source : base de données Cassini) ...... 27 Figure 22 : Photographie aérienne du centre de Malaunay en 1963 (Source : IGN) ...... 28 Figure 23 : Evolution de la population à Malaunay entre 1886 et 1962 (Source : base de données Cassini) ...... 29 Figure 24 : Photographie aérienne du centre de Malaunay en 2008 (Source : IGN) ...... 30

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Figure 25 : Evolution de la population à Malaunay entre 1962 et 2006 (Source : base de données Cassini) ...... 31 Figure 25 : Evolution de la trame urbaine malaunaysienne de 1745 à 2008 ...... 32 Figure 26 : Hydrographie à Malaunay (Source : DREAL Haute-Normandie) ...... 33 Figure 27 : Cartes postales ancienne illustrant le paysage industriel (Source : Collection J-P EMO) ...... 35 Figure 29 : Cartes postales anciennes de la gare de Malaunay (Source : Collection J-P EMO) ...... 38 Figure 30 : Cartographie des usines de Malaunay en 1914 ...... 40 Figure 31 : Les principales cités ouvrières Malaunaysiennes en 2013 ...... 48

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TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les différentes catégories de géothermie et utilisations correspondantes (Source : ADEME) ...... 21 Tableau 2 : Synthèse des potentialités des aquifères de Haute-Normandie (Source : ADEME) ...... 22 Tableau 3 : Tableau des données archéologiques au 23/02/2005 (Source : DRAC Haute-Normandie) ...... 25 Tableau 4 : Evolution de la population à Malaunay ...... 27 Tableau 5 : Evolution de la population à Malaunay de 1886 à 1962 (Source : base de données Cassini) ...... 29 Tableau 6 : Evolution de la population à Malaunay de 1962 à 2008 (source : base de données Cassini)...... 31

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TABLE DES PHOTOGRAPHIES

Photo 1 : Vue aérienne du centre-ville de Malaunay ...... 7 Photo 2 : Le Vieux Moulin et sa turbine ...... 20 Photo 3 : Le vieux Moulin ...... 34 Photo 4 : Exemple de cité ouvrières à Malaunay ...... 37 Photo 5 : Exemple de demeures cossues à Malaunay ...... 37 Photo 6 : Le viaduc de Malaunay ...... 39 Photo 7 : Legrand Normandie ...... 39

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 6 Malaunay dans son contexte environnemental

I. Diagnostic environnemental et historique

L’analyse du contexte environnemental, historique, architectural et urbain, apporte des éléments essentiels à la compréhension de l’organisation actuelle du territoire de Malaunay. Elle révèle les spécificités d’un passé et d’une identité forgés pendant près de deux siècles par l’industrie textile, en vue d’apprécier les caractéristiques et les potentialités locales.

1. Malaunay dans son contexte environnemental

1. Présentation générale

Forte d’environ 6000 habitants, Malaunay est une commune de Seine-Maritime située à 12km au nord-ouest de Rouen. Elle s’inscrit dans l’ensemble géographique de la vallée du Cailly, une rivière affluente de la Seine, encadrée par des coteaux boisés marquant la transition avec un plateau agricole composé de hameaux. La plupart des coteaux abritaient une agriculture diversifiée aujourd’hui disparue, laissant place aux boisements et à une urbanisation qui s’affranchie du cadre de la vallée.

Malaunay est traversée par le Cailly du nord vers le sud sur environ 13 mètres de dénivelé, la vallée étant comprise entre 45 mètres NGF dans sa partie nord et 32 mètres NGF dans sa partie sud. Les plateaux de part et d’autre du cours d’eau présentes des hauteurs différentes. Les altitudes du plateau ouest sont comprises entre 120 et 130 mètres NGF, tandis que le plateau est, aux coteaux plus abruptes, culmine entre 130 et 158 mètres Photo 1 : Vue aérienne du centre-ville de Malaunay NGF. (depuis le sud, vers Montville)

Au même titre que de nombreuses communes des vallées affluentes de la Seine, Malaunay s’est développée sur un secteur stratégique : à proximité du marché rouennais, et sur les rives d’un cours d’eau pour l'exploitation de sa force hydraulique. Le Cailly est à l’origine de l’implantation d’une puissante industrie textile qui fait de Malaunay aujourd’hui, une ville de tradition urbaine forte. Divers éléments de patrimoine hérités de ce passé industriel sont encore présents sur le territoire de la commune (patrimoine architectural, patrimoine lié à l’exploitation de l’eau, ouvrage d’art…). La municipalité tente aujourd’hui de favoriser l’approche environnementale, et doit donc être en mesure de préserver les caractéristiques urbaines et architecturales qui fondent l’identité locale.

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2. Un contexte géologie caractéristique des vallées normandes

Depuis l’ère secondaire, le secteur est caractérisé par un relief aplani subissant sur différentes périodes plusieurs transgressions marines. Ces transgressions ont engendré un apport de dépôts argilo-sableux et sont à l’origine d’une sédimentation crayeuse qui s’installe et persiste pendant le crétacé supérieur. Au cours du sénonien s’en suit des mouvements tectoniques provocant une émersion généralisée de la roche. Ces reliefs s'estompent ensuite progressivement sous l'action conjointe de l'érosion continentale et de l'altération. Au Quaternaire, à la faveur de variations climatiques importantes, les vallées se forment par étapes successives et les plateaux se recouvrent de dépôts éoliens à chaque période glaciaire.

D’après la carte géologique, les formations se trouvant à l’affleurement dans la commune sont les suivantes :  des formations crayeuses et du limon sur les plateaux,  des colluvions sur les versants,  des alluvions en fond de vallée. Figure 1 : Carte géologique de Malaunay (Source : Infoterre)

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3. Une faible proportion des inventaires et régimes de protection du patrimoine

Le territoire de Malaunay ne possède aucun régime de protection du patrimoine bâti. Il compte néanmoins un périmètre Z.N.I.E.F.F. de type 2, un périmètre de Forêts Relevant du Régime Forestier, ainsi qu’une zone à dominante humide.

Malaunay est concernée par le périmètre Z.N.I.E.F.F. de type 2 « La Forêt verte ». Cette entité couvre l’ensemble de la forêt domaniale ainsi que quelques formations interstitielles. Elle présente un couvert constitué à 60% de hêtres et à 16% de chênes. Le principal habitat forestier est la hêtraie-chênaie neutrophile à Jacinthe des bois (Endymion-Fagetum), d’intérêt communautaire (directive Habitats). Le sous-bois accueille diverses espèces animales communes ou remarquables.

Les Forêts Relevant du Régime Forestier sont quant à elles sous l’égide de l’Office national des Forêts qui en assure la gestion. Une partie sud du territoire malaunaysien est concerné par l’un de ces périmètres.

Depuis la loi sur l’Eau de 1992 et la mise en œuvre des S.D.A.G.E. en 1996, les zones humides sont reconnues comme « des entités de notre patrimoine qu’il convient de protéger et de restaurer ». Depuis 2000, les travaux relatifs à la Directive Cadre sur l'Eau rappellent la contribution significative de ces zones humides à l'atteinte des objectifs de bon état des masses d'eau. A ce titre, une prairie humide est localisée dans le fond de la vallée, à l’extrémité nord de la commune. Figure 2 : Inventaires et régimes de protection du patrimoine naturel (Source : DREAL Haute-Normandie)

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En Haute-Normandie, les réflexions sur le Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) sont en cours. L’élaboration du schéma suit plusieurs étapes :  Identification des enjeux régionaux relatifs à la préservation et à la restauration des continuités écologiques ;  Identification de l’ensemble des composantes de la Trame Verte et Bleue  Cartographie de la Trame Verte et Bleue à l’échelle de la Région ;  Détermination des mesures mobilisables pour la préservation ou la restauration des continuités écologiques.

L’actuel état d’avancement du SRCE indique que plusieurs composantes des trames verte et bleue doivent être préservées sur le territoire de Malaunay. Comme le montre la carte suivante, il s’agit des réservoirs de biodiversité localisés sur le tracé du Cailly, sur des zones humides situées aux extrémités nord et sud de la commune, et plus ponctuellement sur quelques boisements des plateaux.

Figure 3 : Réservoirs de biodiversité identifiés au SRCE (Source : DREAL Haute-Normandie)

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4. Les risques majeurs

a. Les risques naturels

Le risque inondations

L'inondation est une submersion, rapide ou lente, d'une zone habituellement hors d'eau. Les crues des rivières ont lieu à la suite de longs épisodes pluvieux impliquant l’ensemble du bassin. Elles sont souvent prévisibles. Dans les secteurs où la topographie est marquée, existe également un risque de ruissellement en cas de fortes précipitations pouvant provoquer de graves dégâts. Parmi les facteurs aggravant le phénomène de pluviosité du fait de leur incidence sur le régime du cours d’eau, on peut citer :

 les aménagements urbains, Figure 4 : Risques d’inondations par débordement du cours d’eau  l’imperméabilisation des surfaces,  la disparition des champs d’expansion des crues,  le mauvais entretien d’ouvrages hydrauliques anciens ou de certains cours d’eau,

Le territoire de Malaunay est concerné par de forts risques d’inondations se traduisant par des débordements du Cailly et par des ruissellements. La préservation des zones d’expansion des crues et la présence d’axes de ruissellement doivent être pris en compte dans toute ouverture à l’urbanisation.

Par ailleurs, sept arrêtés de catastrophes naturelles pour inondations et coulées de boues sont recensés sur la commune.

Figure 5 : Risques d’inondations par ruissellement

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Le risque de mouvements de terrains

Malaunay est concernée par le risque de cavités souterraines. D’après le dernier recensement réalisé par le Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) en 2009, plus d’une cinquantaine d’indices sont présents sur le territoire communal. Compte tenu de son ancienneté, il est prévu que ce recensement soit mis à jour.

Figure 6 : Cartographie schématique du recensement des indices de cavités souterraines (Source : CETE)

Malaunay est également concernée par le risque de retrait et gonflement des argiles. Ce risque se manifeste dans les sols argileux et est lié aux variations en eau du terrain. En effet, la consistance de l’argile est modifiée selon la teneur en eau : asséchée, le matériau est dur et cassant, alors qu’un certain degré d’humidité le fait se transformer en matériau malléable. Ces modifications de consistance peuvent s’accompagner de variations du volume. Lors des périodes de sécheresse, le manque d’eau entraîne un tassement irrégulier du sol en surface (retrait). L’apport d’eau sur ces terrains produit un phénomène de gonflement.

Ce phénomène ne constitue pas un danger pour les populations, mais peut engendrer des dégradations des bâtiments à fondations superficielles. Sur Malaunay, l’aléa retrait et gonflement des argiles est « faible », c’est-à-dire qu’un sinistre est possible en cas de sécheresse importante. Les désordres ne toucheront qu’une faible proportion des bâtiments (en priorité ceux qui présentent des défauts de construction ou un contexte local défavorable, avec par exemple des arbres proches ou un sous-sol hétérogène).

Figure 7 : Retraits et gonflements des argiles

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b. Les risques technologiques

Le risque industriel

Le risque industriel peut se développer dans chaque établissement mettant en jeu des produits ou des procédés dangereux. Afin de limiter ces risques, l’État a répertorié les établissements les plus dangereux et a soumis leur exploitation à la délivrance d’une autorisation préfectorale puis à des contrôles réguliers. L’aléa industriel peut se présenter sous trois formes principales :  le risque toxique : propagation dans l’eau, l’air ou les sols de produits toxiques par inhalation, ingestion ou contact cutané,  le risque incendie : inflammation des produits solides, liquides ou gazeux et propagation,  le risque explosion : inflammation violente de gaz ou de poussières avec effet mécanique de souffle.

Malaunay est concernée par la présence de 4 installations Classées pour la Protection de l’Environnement, ainsi que par le Plan de Prévention des Risques Technologiques de l’établissement BREENTAG (Seveso seuil-haut) basé sur le territoire de Montville.

Le transport de matières dangereuses

Les risques liés aux transports de substances dangereuses résultent des possibilités de réactions physiques et/ou chimiques des matières transportées en cas de perte de confinement ou de dégradation de l'enveloppe les contenants. Ces matières peuvent présenter des dangers pour l’homme et/ou le milieu naturel : incendie, explosion, toxicité, radioactivité….

A Malaunay, les axes concernés par le transport de matières dangereuses sont : - les voies ferroviaires, - deux axes routiers départementaux (D927, D155), - une canalisation de gaz localisée dans l’extrémité sud-ouest de la commune.

Figure 8 : Risques technologiques à Malaunay

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Le classement Sonore des Infrastructures de Transports Terrestres

D’après l’article 2 de l’arrêté de classement sonore du 28 mai 2002, la D927 et la D155 sont identifiées sur Malaunay comme voies bruyantes de catégorie 3. L’extrémité nord du territoire est également impactée part l’A151, une voie de catégorie 2. Puis un tronçon de la voie ferrée à l’ouest est considéré comme étant une voie bruyante de catégorie 1. Sur un périmètre inférieur à 100 mètres pour les voies de catégorie 3, inférieur à 250 mètres pour la voie de catégorie 2, et inférieur à 300 mètres pour la portion de voie ferrée classée en catégorie 1, l’article 3 précise que : - « les bâtiments à construire dans les secteurs affectés par le bruit mentionnés à l'article 2 doivent présenter un isolement acoustique minimum contre les bruits extérieurs conformément aux décrets 95-20 et 95-21 », - « pour les bâtiments d'habitation, l'isolement acoustique minimum est déterminé selon les articles 5 à 9 de l'arrêté du 30 mai 1996 », - « pour les bâtiments d'enseignement, l'isolement acoustique minimum est déterminé selon les articles 5 et 8 de l'arrêté du 9 janvier 1995 ».

Figure 9 : Classement Sonore des Infrastructures de Transports terrestres

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5. Le potentiel des énergies renouvelables

a. L’énergie éolienne

Malaunay Située au cœur de la vallée du Cailly, Malaunay n’a pas vocation à accueillir des projets éoliens de grande envergure. Dans le Schéma Régional Eolien, la commune est

également localisée au sein d’un secteur non propice à l’implantation de parc, en raison de fortes contraintes techniques ou de forts enjeux environnementaux. L’exploitation de l’énergie éolienne à Malaunay se limite donc à des installations de taille réduite, adaptées

aux circulations de vent en milieu urbain.

Figure 10 : Extrait du Schéma Régional Eolien

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 15 Malaunay dans son contexte environnemental

Couramment appelé « éolien de proximité » ou encore « petit éolien », l’éolien domestique fait référence aux installations d’aérogénérateur de taille réduite, destinées à la production et à la consommation locales d’électricité. Le petit éolien peut se caractériser par des installations pouvant produire une puissance inférieure ou égale à 36 kilowatts, pour une hauteur maximum de vingt mètres, et un diamètre n’excédant pas une quinzaine de mètres.

Le petit éolien se décompose en deux catégories :

- les éoliennes à axe horizontal Dotées d’une hélice à pales permettant de capter l’énergie cinétique du vent, elles possèdent un mode de fonctionnement similaire aux éoliennes dîtes classiques. Ce sont les installations les plus répandues. Elles possèdent les meilleurs rendements en raison d’un savoir-faire technique et d’un retour d’expérience importants. Cependant, elles nécessitent un dispositif d’orientation pour suivre le sens du vent. Elles subissent également des contraintes d’intégration paysagère et sont susceptibles de générer des nuisances sonores. Figure 11 : Exemple d’éoliennes à axe horizontal

- les éoliennes à axe vertical Cette catégorie d’éoliennes est moins répandue en raison de l’émergence du marché et de la méconnaissance du potentiel éolien en milieu urbain. Les éoliennes à axe vertical ont la possibilité de capter le vent quelle que soit sa direction, et s’adaptent parfaitement aux secteurs qui présentent des flux turbulents. Elles sont également silencieuses et possèdent design pouvant faciliter leur intégration paysagère. Néanmoins, les rendements énergétiques sont moindres, les retours d’expérience sur ce type d’installation étant Figure 12 : Exemple d’éoliennes à axe vertical beaucoup moins importants.

Le centre-ville de Malaunay ne comporte pas de grands ensembles bâtis structurants pouvant entrainer l’apparition de couloirs de vent. L’intérêt de l’éolien domestique est donc variable et dépend de la localisation d’éventuels projets. Le potentiel énergétique d’une installation ne pourra être révélé qu’au travers d’une étude de faisabilité ; les paramètres pouvant influencer la circulation des vents sont en effet nombreux : relief, boisements, hauteur et forme du bâti, arbres, mobilier urbain, etc…

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 16 Malaunay dans son contexte environnemental

b. L’énergie solaire

On distingue deux utilisations de l’énergie solaire : le solaire thermique et le solaire photovoltaïque.

Le solaire photovoltaïque consiste à convertir l’énergie solaire en électricité. Le courant électrique produit est ensuite réinjecté dans le réseau. Quant au solaire thermique, il vise à transformer l’énergie solaire en chaleur. Il est ainsi possible de produire de la chaleur pour des besoins en eau chaude et en chauffage.

Le rendement d’une installation solaire dépend de la puissance d’ensoleillement disponible, mais également de ses caractéristiques et de son contexte d’implantation (orientation, inclinaison, zones d’ombrage...). Figure 13 : Le gisement solaire de France (Source : CAUE 76)

La Haute-Normandie possède un gisement solaire inférieur à 1220 kWh/m.an, avec une puissance d’ensoleillement qui varie en fonction de la couverture du ciel pour n’atteindre que de 50 à 200 W/m² par temps nuageux. Néanmoins, même si ce taux d’ensoleillement annuel est faible en comparaison d’autres régions de France, il s’avère suffisant pour une production d’énergie électrique ou thermique rentable.

Comme pour l’ensemble de l’hémisphère nord, l’orientation optimale des capteurs solaires est vers le sud, avec une variation de 45° Est ou 45° Ouest. Au-delà de cette variation, une étude de faisabilité s’avère nécessaire pour de vérifier la pertinence de l’installation. Pour la Haute-Normandie, l’angle d’inclinaison des capteurs solaires par rapport au sol doit être d’environ 50°, avec une variation de plus ou moins 20°.

Selon l’ADEME dans son guide des installations thermiques collectives de Haute-Normandie, la pose de capteurs solaires doit pouvoir générer une productivité minimum de 450 kWh/m².an. En Haute-Normandie, une productivité égale ou supérieure à 550 kWh/m².an est réaliste.

L’exploitation du gisement solaire se révèle donc intéressante à Malaunay. La productivité d’une installation devra cependant être évaluée au cas par cas, suivant son contexte d’implantation.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 17 Malaunay dans son contexte environnemental

c. La biomasse

 Le biogaz

La méthanisation est un processus basé sur la dégradation de matières organiques en l’absence d’oxygène. Il permet de produire conjointement un digestat présentant des qualités agronomiques, et un biogaz pouvant se substituer aux énergies fossiles.

La ressource se compose généralement d’ordures ménagères, de boues de décantation et de déchets organiques. Leur exploitation permet de diminuer la quantité de déchets à traiter par d’autres filières, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de valoriser les déchets organiques et de produire de l’énergie.

Le biogaz possède plusieurs modes de valorisation possibles : - production de chaleur, - production d’électricité, - production combinée de chaleur et d’électricité, - production de carburants, - injection dans le réseau de gaz naturel.

D’après l’Observatoire Climat-Energie de Haute- Normandie, « en 2012, 11 installations de méthanisation en fonctionnement ont été recensées en Haute- Normandie : 2 installations de type agricole (GAEC de la Licorne et SCEA du Mont-aux-Roux), 2 installations collective/territoriale (SAS AgriEnergie et Capik), 6 installations d’assainissement industriel (ORIL Industrie, BENP/Tereos, Lunor, Europac, Saipol et Aqualon), et une installation de traitement des boues d’épuration (Evreux) ».

L’implantation d’une unité de méthanisation parait peu adaptée au contexte urbain : disponibilités foncières, troubles du voisinage, nuisances diverses, etc.…

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 18 Malaunay dans son contexte environnemental

 La filière bois-énergie

Le bois-énergie est l’énergie renouvelable la plus répandue en France. Le pays est également le premier consommateur de bois-énergie d’Europe. Il existe trois principaux domaines d'application du bois-énergie en France : - le chauffage domestique (83%), - le chauffage industriel (14%), - le chauffage collectif dans l'habitat et l’activité tertiaire (2%).

Si la filière bois-énergie joue un rôle dans la lutte contre l’effet de serre, elle permet aussi de valoriser les sous-produits de la filière bois et d’avoir un impact positif sur les opérations de gestion de l’espace. Elle contribue à l'entretien des forêts, et par conséquent à la valorisation des paysages et à la diminution du risque d'incendie. La récolte, la transformation et l'utilisation du bois-énergie sont également de puissants facteurs de développement de l'emploi. Selon la Fédération National du Bois, la filière du bois-énergie permet de créer en moyenne trois fois plus d’emploi local que les énergies fossiles, avec l’implication d’acteurs économiques variés.

Le développement du bois-énergie implique de sécuriser les sources et circuits d’approvisionnement. A ce titre, la Haute-Normandie possède déjà de nombreux acteurs locaux engagés dans cette filière (acteurs forestiers, agriculteurs, industriels…). Le conseil régional s’emploie également à développer l’activité en soutenant la création de nouveaux projets, et en veillant à sécuriser l’ensemble du circuit l’approvisionnement. Le suivi de l’activité a permis de constater que la part du bois local utilisée est en constante augmentation, avec un rayon d’approvisionnement d’environ 50 kilomètres pour l’ensemble des territoires de la région. Selon l’ADEME, en 2004 seules six chaufferies collectives étaient recensées sur le territoire haut- normand. Fin 2009, 17 chaufferies sont en fonctionnement et de nombreux projets sont à l’étude.

La Filière bois-énergie est aujourd’hui bien ancrée dans le territoire régional. Les conditions nécessaires au maintien et au développement de la filière sont assurées. La filière bois-énergie présente donc un potentiel intéressant pour la commune de Malaunay.

Figure 14 : Evolution des projets de chaufferie collective en Haute-Normandie (source : ADEME)

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 19 Malaunay dans son contexte environnemental

d. Le potentiel hydroélectrique

Le Cailly est caractérisé par un régime régulier et par un faible débit de 3m/s. L’exploitation du potentiel hydroélectrique sur le territoire communal ne se limite donc qu’à l’implantation de Petites Centrales Hydrauliques (PCH). Ce potentiel a par ailleurs été qualifié de « très limité » par l’actuel état d’avancement du SAGE Cailly-Aubette-Robec (SAGE en cours de révision, validé par la Commission Locale de l’Eau le 26 juin 2013), en raison des caractéristiques du cours d’eau.

Une PCH se définit comme une installation de production énergétique, transformant l’énergie cinétique d’un cours d’eau en électricité, capable de développer une puissance de quelques kilowatts à plusieurs mégawatts (10 MW au maximum). Ces installations contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et participent à la diversification du bouquet énergétique, sans produire de déchets. Les aménagements de PCH soulèvent néanmoins de nombreuses problématiques environnementales : inscription paysagère, altération des débits, perturbation des écosystèmes, etc... Mais selon l’ADEME, grâce à l’expérience acquise sur ce type d’installations depuis plusieurs décennies, il existe des solutions performantes pour réduire les impacts sur l’environnement.

Actuellement, aucun ouvrage de production hydroélectrique n’est recencé sur le Cailly, et ce dans l’ensemble de la vallée. La municipalité prévoit cependant la réhabilitation du Vieux Moulin, l’un des derniers témoins du patrimoine industriel de Malaunay. Autrefois moulin à papier, il fut utilisé par la suite pour l’activité textile. La roue verticale a été remplacée par une turbine Teisset Chapron et Brault toujours présente et devant être remise en service.

Photo 2 : Le Vieux Moulin et sa turbine

Bien que le gisement hydroélectrique soit évalué comme étant très limité à Malaunay, il pourrait s’avérer intéressant dans plusieurs secteurs. Compte tenu du faible débit du cours d’eau et de la topographie locale, l’implantation d’une PCH pourrait nécessiter des aménagements visant à accroitre ponctuellement la force du courant. Certains sites à l’image du Vieux Moulin, artificialisés par l’industrie textile pour obtenir de meilleurs rendements énergétiques, pourraient bénéficier d’un contexte local favorable à l’implantation d’une PCH. De plus, d’autres types d’installations hydroélectriques adaptées aux cours d’eau de taille réduite sont actuellement en développement. Il s’agit par exemple des centrales hydrauliques à tourbillon dont le premier projet en cours d’expérimentation a été réalisé sur le territoire Suisse en 2010.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 20 Malaunay dans son contexte environnemental

e. La géothermie

Le principe de la géothermie repose sur la récupération de la chaleur du sous-sol pour une production de chaleur ou d’électricité. La valorisation de cette source d’énergie se décompose en différentes catégories qui dépendent des capacités du gisement disponible et des moyens à mettre en œuvre pour l’exploiter :

Type de géothermie Caractéristiques du réservoir Utilisations

Terrains à moins de 100 de profondeur (avec ou sans nappe Chauffage et climatisation de locaux, Très basse énergie d’eau). avec pompe à chaleur. Température < 30 °C Chauffage urbain, utilisations Basse énergie De 30 °C à < 150° C industrielles, thermalisme.

Moyenne et haute énergie De 180° C à < 350° C Production d’électricité

Roches chaudes sèches à plus de En phase de recherche, pour Géothermie profonde 3 000 m de profondeur l’électricité ou le chauffage.

Tableau 1 : Les différentes catégories de géothermie et utilisations correspondantes (Source : ADEME)

Compte tenu des caractéristiques du tissu urbain de Malaunay, de son contexte géologique, et des avancées technologiques en matière de géothermie, ne seront abordées que de la géothermie très basse énergie et de la géothermie basse énergie.

La géothermie très basse énergie est caractérisée par une température du gisement inférieure à 30°C. Deux sources d’énergie peuvent être captées par une pompe à chaleur : l’énergie présente dans le sous-sol ou l’énergie présente dans les aquifères et effluents.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 21 Malaunay dans son contexte environnemental

Une étude menée par l’ADEME Haute-Normandie en 2011 met en évidence le potentiel géothermique de la région en fonction des aquifères présents :

Ressource Potentialité énergétique Puissance thermique associée

Potentialité moyenne et intéressante pour de Nappe des alluvions De 5 à 100 kW. petits projets. Potentialité variable, selon la fracturation des calcaires. Quelques dizaines de m3/h possibles. Nappe des sables et calcaires du Tertiaire De 5 kW à 500 kW (très variable). Extension réduite des formations, limitée aux secteurs de Varengeville et du plateau de Madrie (Eure).

Bonne potentialité, principalement dans les De 20 kW à 1 ou 2 Mw. formations rencontrées à moins de 100 m de Les petites puissances sont possibles surtout Nappe de la craie du Crétacé supérieur profondeur. dans les régions où la craie est affleurante ou Meilleures performances dans les vallées. proche de la surface, sinon les coûts de forage peuvent être importants. De 50 kW à 500 kW Bonne potentialité, mais profondeur Nappe des sables de l’Albien généralement importante en dehors du Pays Nécessite des puissances électriques de Bray. supérieures car les coûts d’installation et d’étude sont plus lourds. Formation associée aux sables de l’Albien. Nappe des calcaires du Jurassique Bonne potentialité lorsqu’ils sont fracturés et De 5 kW à 1 MW (très variable) peu profonds. Très bonne potentialité sur les secteurs hors Sondes Géothermiques Verticales nappe exploitables (en particulier dans la De 5 kW à 500 kW craie). Tableau 2 : Synthèse des potentialités des aquifères de Haute-Normandie (Source : ADEME)

Dans le cadre du périmètre de l’AVAP, ne seront concernés que les bâtiments localisés en fond de vallée, sur des formations alluvionnaires caractérisées par une nappe d’eau souterraine sub-affleurante. Ces formations peuvent fournir des potentialités intéressantes pour des projets d’échelle réduite, dont les besoins seraient compris entre 5 et 100 kW. Néanmoins, la proximité de l’eau rend cependant la formation assez vulnérable aux pollutions de surface. La multiplication des installations pourrait provoquer un réchauffement de la nappe.

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f. La valorisation des eaux usées

Selon l’OFEN (Office Fédéral de l’Energie Suisse), on entend par « eaux usées », celles composées d’effluents circulant dans les réseaux d’assainissement. Ces effluents sont variés et issus du fonctionnement courant d’un bâtiment (lave-linge, d’un lave-vaisselle, et plus généralement des eaux de la cuisine et de la salle- de-bains).

Trois systèmes de récupération de chaleur permettent d’exploiter l’énergie des eaux usées : - récupération de chaleur sur eaux usées des bâtiments, - récupération de chaleur sur les réseaux d’eaux usées, - récupération de chaleur sur eaux usées en sortie de station d’épuration.

Comprise entre 10 et 20 °C, les eaux usées sont utilisées comme un apport de chaleur en hiver, et comme un apport de fraicheur en été. Cette valorisation s’adapte plus particulièrement aux grands ensembles et nécessite plusieurs conditions afin que son utilisation soit optimale : - une puissance thermique minimale de 150kW, - la proximité d’une canalisation à moins de 300 mètres, - une température de fonctionnement préalablement basse (inférieure à 70°C), - une consommation régulière tout au long de l’année, - une option de climatisation pour rentabiliser l’installation.

Sont par exemple concernés les établissements scolaires, les immeubles collectifs comprenant une cinquantaine de logements, ou encore les complexes sportifs.

Le système de valorisation des eaux usées pourrait être intéressant pour les bâtiments répondant aux conditions d’utilisation optimales de cette source d’énergie.

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2. Morphogénèse du territoire

1. Des paroisses à la commune : les prémisses de la fondation des contours actuels de Malaunay

Les contours administratifs de Malaunay tels que nous les connaissons actuellement n’ont pas toujours existés. Avant la Révolution française, Malaunay était composée de trois paroisses distinctes, à savoir : Notre-Dame-des-Champs, Saint-Nicolas et Saint-Maurice.

« Là où nous passons fut une des trois églises de Malaunay, car cette ancienne paroisse compta trois chapelles dédiées à Saint-Maurice, à Saint-Nicolas et à Notre-Dame- des-Champs. Celle qui se dressait sur le penchant de cette colline était Notre-Dame-des-Champs. La révolution l’a vendue et renversée de fond en comble ; mais le peuple tient aux souvenirs, et s’il a perdu la maison de Dieu, il vénère la croix de bois qui garde les tombes ».1

Outre de la réunion des paroisses de Notre-Dame-des-Champs et de Saint- Maurice sous l’égide de Malaunay, la croix du cimetière mentionnée dans l’extrait ci-dessus est encore visible aujourd’hui.

Sous l’influence de la pensée révolutionnaire, un redécoupage administratif de la France a été opéré, générant la création des départements, ainsi que le regroupement des villes, des bourgs et des paroisses sous une entité plus large : la commune. En 1789 est prononcé officiellement le rattachement de Saint-Maurice et de Notre-Dame-des-Champs à la commune de Malaunay.

« A l’époque de la Révolution de 1789, on supprima dans les campagnes quelques paroisses auxquelles ne se rattachaient qu’un fort petit nombre de feux ; telles étaient, par exemple, dans le département de la Seine-Inférieur, les églises de Notre-Dames-des-Champs et de Saint-Maurice, près de Malaunay, dont le territoire fut réuni à cette dernière commune, mais les noms de ces paroisses restèrent comme hameaux »2.

Figure 15 : Carte de Cassini de 1757, feuille de Rouen

1 COCHET Jean Benoît Désiré (Abbé), Guide du baigneur dans et ses environs, p 27. 2 Société libre d’émulation de Rouen, Séance publique de la société libre d’émulation de Rouen, 6 juin 1835, p 131.

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2. L’évolution de la trame urbaine

Les ressources cartographique anciennes permettent d’étudier la formation et l’évolution du territoire, afin d’en comprendre son organisation actuelle, et d’identifier les secteurs d’intérêt patrimonial.

a. La trame urbaine avant 1886

N° Identification code nat. X Y

Ancienne église paroissiale Saint Maurice / église / Moyen-âge 1 171189 506472 2504139 classique - Epoque contemporaine Eglise paroissiale Saint Nicolas / 2 église / Moyen-âge classique - 171190 506330 1203600 Epoque contemporaine Ancienne église paroissiale Notre-Dame des Champs / 3 1710916 505568 2503944 Notre-Dame des Champs / église / Epoque moderne Terrain Mercier / sépulture / 4 1710917 505512 2503906 Epoque indéterminée Moulins de Malaunay / moulin à 5 eau / Bas moyen-âge - Epoque 1710919 506515 2504294 moderne Manoir de l'Abbaye Saint Amand / Le Bosc aux Moine, Le 6 Bois de Saint Amand / manoir / 1710920 508264 2504263 Moyen-âge classique - Epoque moderne

Tableau 3 : Tableau des données archéologiques au 23/02/2005 (Source : Figure 16 : Cartographie des données archéologiques au 23/02/2005 (Source : DRAC Haute-Normandie) DRAC Haute-Normandie)

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Figure 18 : Extrait de l’Atlas de Trudaine 1745-1780 Figure 17 : Carte d’Etat-Major 1820-1875

Figure 20 : Plan cadastral napoléonien 1820-1886 (agrandissement sur l’actuel centre-ville de Malaunay) Figure 19 : Plan cadastral napoléonien 1820-1886 (Sources : archives départementales)

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Années Population Années Population

1793 238 1851 1823 1800 250 1856 1962 1806 281 1861 1915 1821 1224 1866 1590 1831 1529 1872 1700 1836 1673 1876 1690 1841 1833 1881 1797 1846 1943 1886 1951

Tableau 4 : Evolution de la population à Malaunay de 1793 à 1886 (Source : base de données Cassini) Figure 21 : Evolution de la population à Malaunay entre 1793 et 1886 (Source : base de données Cassini)

Les différentes ressources cartographiques datant d’avant 1886 montrent que les premières implantations du bâti se sont effectuées dans le fond de la vallée, essentiellement à proximité du carrefour de la route de Dieppe et de la route de Montville, ainsi que dans quelques hameaux sur les plateaux.

La population de Malaunay augmente très fortement pendant la première moitié du 19e siècle, passant de moins de 300 habitants en 1806, à près de 2000 en 1846. Cette forte augmentation correspond au développement de l’industrie textile qui va être à l’origine de l’essor économique et démographique de l’ensemble de la vallée. Cette industrialisation s’accompagne d’un élan d’urbanisation lié à la nécessité de loger une partie de la main d’œuvre recrutée par les entreprises. Vers 1820 apparaissent les premières cités ouvrières à proximité des principales industries implantées le long du Cailly. On note également à partir des années 1840, l’ouverture d’une ligne de chemin de fer visible sur la carte d’Etat-Major.

Cependant, l’évolution de la population stagne à partir de la deuxième moitié des années 1800 en raison des périodes de crise économique, d’une succession d’épidémies, mais également suite à une catastrophe naturelle au caractère exceptionnel : le 19 août 1845 une trombe orageuse va détruire 3 usines employant au total près de 320 salariés, faisant 70 victimes et des dizaines de blessés graves.

« […] ce phénomène terrible qui, tout d’un coup, fit voler en éclats trois filatures, écrasa des ouvriers par centaine, et renversa des milliers d’arbres. […] Le propriétaire d’un de ces établissements venait d’en sortir et se dirigeait vers sa maison d’habitation située à 100 mètres environ de distance ; il entend un horrible fracas, se retourne : sa fabrique avait disparue. »3

3 P. Alexandre, La trombe de Montville et Malaunay, 1845.

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b. La trame urbaine de 1886 à 1963

Figure 22 : Photographie aérienne du centre de Malaunay en 1963 (Source : IGN)

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Années Population 1886 1951 1891 2062 1896 2169 1901 2431

1906 2953

1911 3143

1921 3124

1926 3004

1931 3104

1936 3043

1946 2974 1954 3236 1962 3786 Figure 23 : Evolution de la population à Malaunay entre 1886 et 1962 (Source : base de données Cassini)

Tableau 5 : Evolution de la population à Malaunay de 1886 à 1962 (Source : base de données Cassini)

La trame urbaine s’est fortement intensifiée depuis la fin du 19e siècle jusque dans les années 1940. Elle s’est principalement renforcée autour du carrefour de la route de Dieppe et de la route de Montville, ainsi que le long de la route de Dieppe parallèle au tracé du Cailly. Plusieurs quartiers d’habitation vont également être édifiés à proximité des industries, notamment rue des Martyrs de la résistance, ou encore rue du Docteur le Roy.

A partir des années 1950-60, l'urbanisation s'affranchit du cadre de la vallée et gagne une partie du versant ouest avec l’implantation de lotissements pavillonnaires et de petits collectifs plus contemporains.

Sur l'ensemble de la période, la population malaunaysienne progresse fortement, passant de 1951 habitants en 1886 à 3786 habitants en 1962. Cependant, l’évolution de la population stagne entre 1911 et 1946. Cet intervalle correspond au ralentissement de l’activité économique de l’ensemble de la vallée, suite au déclin progressif de l’industrie textile engendré par une forte concurrence des pays étrangers, conjuguée à des difficultés d’approvisionnement en matière première.

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c. La trame urbaine de 1963 à 2008

Figure 24 : Photographie aérienne du centre de Malaunay en 2008 (Source : IGN)

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Années Population 1962 3786 1968 4230 1975 4875 1982 5065

1990 5784

1999 6022

2006 5948

Tableau 6 : Evolution de la population à Malaunay

de 1962 à 2008 (source : base de données Cassini)

Figure 25 : Evolution de la population à Malaunay entre 1962 et 2006 (Source : base de données Cassini)

Aujourd’hui, la trame urbaine de Malaunay est beaucoup plus étendue que dans les années 1960. Au cœur de ville se sont greffés de nombreux quartiers pavillonnaires et quelques poches d’habitats collectifs. Cette expansion de la trame urbaine s’est affranchie du cadre de la vallée et occupe une grande partie du versant ouest.

Depuis les années 1950, le centre-ville a accueilli de nouveaux logements, des bâtiments commerciaux et des équipements publics. Ces édifices qui demandent d’importantes réserves foncières sont localisés principalement sur les sites des anciennes industries. A titre d’exemple, les ateliers municipaux se tiennent sur le site des anciens établissements Pellerin, et la zone commerciale ainsi que le centre socio-culturel Boris Vian ont été édifiés sur l’emprise des usines Grafton.

La population a également fortement augmentée malgré le déclin de l’activité industrielle de la vallée. Malaunay a su attirer une population autre, désireuse de trouver un logement plus abordable à proximité de la « grande ville », et d’accéder à un habitat de type maison individuelle ou petit collectif. Malaunay gagne sur la période 2162 habitants et tire profit de son attractivité résidentielle due à sa proximité avec le bassin d’emploi rouennais, et à la forte tradition urbaine de l’ensemble de la vallée.

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Figure 26 : Evolution de la trame urbaine malaunaysienne de 1745 à 2008

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3. L’héritage industriel

1. L’essor industriel de la vallée du Cailly

Le développement industriel de Malaunay est lié à la présence du Cailly. Caractérisée par un courant fort en raison de la topographie de la vallée, la rivière bénéficie d’un régime régulier favorable aux implantations hydrauliques dès le 15e. Les nombreux bras artificiels aménagés pour optimiser les rendements liés à l’exploitation de la force motrice de l’eau, témoignent de l’intérêt stratégique du site. Les terrains propices à l’édification de moulins feront en effet l’objet d’une forte concurrence entre les industriels, d’une part pour leur potentiel hydraulique, mais aussi pour leur proximité avec le marché rouennais et son axe commercial majeur : la Seine.

Figure 27 : Hydrographie à Malaunay (Source : DREAL Haute-Normandie)

Jusqu’au 18e siècle, l’industrie papetière va grandement se développer dans l’ensemble de la vallée. Les papeteries présentes à Malaunay représentent l’une des parts les plus importantes de la région durant cette période. En 1550, deux moulins à papier sont recensés sur le territoire communal, l'un dans la paroisse de Notre-Dame des Champs, l'autre dans la paroisse Saint-Maurice. Dans les années 1800, on compte dans les limites actuelles de Malaunay : une filature de coton, un moulin à blé et 6 moulins à papiers. Ces moulins exclusivement destinés à l'activité meunière ou papetière, seront ensuite utilisés par les premières filatures.

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« Situé dans la Vallée du Cailly, en plein centre de la commune, le Vieux Moulin est l’un des derniers témoins du passé industriel de Malaunay. A l’origine existait un moulin à papier propriété de Madame Boufflers, une amie de Voltaire ; il est par la suite utilisé pour l’industrie textile. En 1893, la roue verticale est remplacée par une turbine. Le moulin, laissé à l’abandon, a subi de nombreuses dégradations et risque de tomber en ruines. Soucieuse de protéger son patrimoine et d’entretenir la mémoire collective, la municipalité a décidé de restaurer ce moulin. Dans l’immédiat, elle souhaite sauver le bâtiment par des travaux de maçonnerie et de toiture afin d’y installer un lieu d’exposition sur le patrimoine de la ville ».4

Photo 3 : Le vieux Moulin

Au cours du 19e siècle, l’industrie papetière décline fortement au profit de la production textile, et plus particulièrement du coton qui va s’imposer comme l’activité économique dominante de la vallée. Cette spécialisation fait de l’ensemble de la vallée du Cailly, l’un des tous premiers bassins de production textile de France.

« Ce chapelet d’usines devait aller bientôt, sans interruption, de Rouen à Montville (où nous arriverons tout à l’heure), si bien que la vallée où se réunissent les rivières de Clères et de Cailly fut surnommée petite vallée de Manchester. » 5

Tout au long du 19e siècle, le Cailly est à l’origine de la majeure partie de l’activité économique. En 1850 on compte au total dans la vallée : 51 filatures, 4 entreprises de tissage, 22 indienneries (teinture d’étoffes) et 17 teintureries.

En 1836, Malaunay possède 9 filatures de coton qui emploient 458 personnes, une indiennerie qui emploie 103 personnes, un moulin à papier qui emploie 20 personnes et une briqueterie occupant 20 personnes. En 1856, l'industrie cotonnière emploie un total de 1004 salariés sur la commune.

4 Fondation du Patrimoine 5 Eugène Noël, Rouen, Rouennais, Rouenneries, 1981.

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Ce fort développement économique s’accompagne également d’une forte croissance démographique pour toutes les communes qui bordent la rivière. En 1806 Malaunay compte 281 habitants, contre près de 2000 quarante années plus tard, pour atteindre une population d’environ 4000 personnes en 1960.

Bien que cette croissance économique soit source de richesse, l’industrie emploie un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants, constituant une main d’œuvre bon marché, soumise à des conditions de vie et de travail très difficiles, exposée aux aléas économiques, et ne bénéficiant pas du droit de grève. D’importants mouvements de contestations sociales ponctuent le passé industriel de la vallée, dont plusieurs émeutes en août 1825 au Houlme et en mars 1848 à Malaunay. Après l’adoption de la loi Olivier de 1864 qui reconnait le droit de grève, de nombreuses manifestations plus locales vont se succéder.

L’implantation d’industries textiles au sein de la vallée va forger l’organisation du territoire, une identité locale, mais également un paysage original dominé par les hautes cheminées d’usine.

Figure 28 : Cartes postales ancienne illustrant le paysage industriel (Source : Collection J-P EMO)

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Avec l’entrée dans l’ère industrielle, les marais et les chaumières, constituant les principaux éléments du paysage local, ont laissés place au nouveau visage du village de Malaunay.

« […] Malaunay, jadis composé de chaumières dans des marais, et vivifié aujourd’hui par de nombreuses usines qui se projettent dans cette belle vallée. » 6

La présence de l’industrie sur les bords du Cailly est à l’origine de nombreuses esquisses paysagères qui mettent en évidence l’inscription des usines au sein du contexte de la vallée : leur modernité répondant au pittoresque des pâturages et des coteaux boisés. De cette union ressort une impression forte au regard de l’époque.

« Dès l’instant où le voyageur venant de Dieppe arrive au bas de la Côte de Malaunay, il jouit du plus bel aspect qui soit au monde, par la vue de la vallée qui se prolonge depuis ce village jusqu’à Rouen ; une rivière qui poursuit son cours à travers cette riche vallée, vient ensuite se jeter dans la Seine, après avoir répandu l’abondance dans ces beaux lieux où l’industrie se présente sous toutes les formes. »7

« Je doute qu’aucun autre pays puisse présenter rien de plus pompeux et de plus varié que les magnifiques vallée Déville, de Bapaume et de Malaunay que nous traversâmes. La nature semble avoir pris plaisir à y réunir toutes ses richesses à celles de l’industrie. Les usines, toute de la construction la plus moderne, se dessinent au bord des eaux sur d’immenses tapis de verdure couronnés à l’horizon par des hauteurs bien boisées. Les chants des ouvriers, le bruit des chutes, et les nombreux troupeaux répandus dans ces gras pâturages, prêtent au tableau je ne sais quoi d’animé et de riant que l’on chercherait inutilement ailleurs. » 8

« Nothing particularly strikes you till you approach Malaunai, within about half a dozen miles of Rouen […]. The rising banks of a brisk serpentine trout stream are studded with white houses; in which cotton manufactories that appear to be carried on with spirit and success. » 9 Traduction : « Rien de particulier n’interpelle l’œil, jusqu’à ce que l’on approche de de Malaunay, située à environ douze miles de Rouen […]. Les rives élevées d’une vive et sinueuse rivière à truites sont parsemées de maisons blanches, au sein desquelles sont portées des manufactures de coton, avec esprit et succès ».

6Séance Publique de la Société Libre D'Emulation de Rouen, 6 Juin 1835 7 Charles Jean-Jacques Lecarpentier, Itinéraire de Rouen ou guide des voyageurs dans cette ville et ses environs, 1837, p 14-15 8 E. De Jouy, L’hermite en province ou observations sur le mœurs et les usages français au commencement du XIXe siècle, p 190. 9 Dibdin Thomas Frognail, A bibliographical, Antiquarian and Picturesque Tour in France and Germany, 1829, Volume 1, p 31.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 36 L’héritage industriel

La seconde moitié du 19e siècle voit également l’apparition des cités ouvrières afin de faire face au fort développement démographique. Constituant un progrès des conditions de vie pour les populations ouvrières, ces cités sont localisées à proximité des établissements industriels les plus importants. Elles permettent de faciliter le recrutement du personnel et constituent des réserves foncières pour l’agrandissement ou l’édification de bâtiments de production.

La plupart des cités ouvrières sont conçues sur un même modèle : des maisons mitoyennes en bande avec un jardin ouvrier adjacent, composées d’un étage avec combles, et fabriquées à l’aide de matériaux peu chers et très répandus dans la région. La majorité des cités malaunaysiennes sont construites en murs de briques rouges avec une toiture en ardoise, à l’exception de la cité Barberie et de la cité des 40 maisons.

Photo 4 : Exemple de cité ouvrières à Malaunay

D’autres bâtisses plus cossues apparaissent à partir de la seconde moitié du 19e siècle. Il s’agit de demeures appartenant généralement aux propriétaires ou aux cadres des établissements textiles. Ces maisons sont caractérisées par leur grande taille et par de nombreux éléments de modénatures présents sur les façades.

Photo 5 : Exemple de demeures cossues à Malaunay

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 37 L’héritage industriel

2. L’ouverture de la ligne de chemin de fer

L’essor de l’industrie malaunaysienne est également lié à l’ouverture de la ligne de chemin de fer Rouen- qui va contribuer au rayonnement de la vallée. Précédée d’une série d’expropriations pour acquérir les terrains nécessaires à sa réalisation, la ligne est inaugurée en mars 1847.

L’ouverture de cette ligne de chemin de fer ne s’est pas faite sans heurts. La Localisation de la gare au Houlme a longtemps suscité de vives réactions politiques, et notamment une ferme opposition de plusieurs municipalités concernées.

« Que la préférence donnée à la commune du Houlme serait bien extraordinaire puisqu’elle ne possède que 6 usines tandis qu’il en existe 12 à Malaunay, 8 à Montville et 4 à Tends et et que ces quatre dernières communes protestent contre le choix fait au Houlme. Qu’il y a lieu de croire que pour choisir une place si peu d’accord avec les besoins de l’industrie, la compagnie a des motifs tout à fait en dehors de l’intérêt public et peut- être pour contrecarrer les projets des compagnies rivales. Pour tous ces motifs énoncés ci-dessus […], le conseil municipal de Malaunay repousse le projet de station au Houlme comme ne remplissant en aucune manière les conditions nécessaires à de bonnes voies de communication et par conséquent contraire aux intérêts de nombreux commerçant de la vallée. » 10

L’industrie entretient un lien étroit avec le contexte politique de la vallée. Par ailleurs, plusieurs industriels ont exercés la fonction de Maire à Malaunay : Pascal Adeline, Armand Crosnier, Henry Offroy, Georges Pellerin et Pierre Pellerin.

Figure 29 : Cartes postales anciennes de la gare de Malaunay (Source : Collection J-P EMO)

10 Malaunay à travers ses archives, p 40

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 38 L’héritage industriel

Le viaduc de Malaunay symbolise également le rapport étroit entre l’industrialisation de la vallée et la ligne de chemin de fer. Cet ouvrage d’art ferroviaire toujours en fonctionnement constitue l’un des derniers vestiges du patrimoine industriel de Malaunay.

3. Le déclin de l’industrie textile Photo 6 : Le viaduc de Malaunay

A la fin du 19e siècle, l’industrie cotonnière décline dans l’ensemble de la vallée. Avec la guerre de Sécession aux États-Unis qui voit s’affronter les états du nord et du sud entre 1861 et 1865, les filatures de la vallée perdent l’une de leurs principales sources d’approvisionnement en matière première. Le recours à de nouvelles fibres nécessite une modernisation des installations qui s’avère trop couteuse dans un contexte de forte concurrence des pays étrangers. Ce déclin est également accentué par la perte des marchés coloniaux qui constituaient un important débouché pour la filière, ainsi que par l’émergence de nouvelles fibres synthétiques.

A Malaunay, d’autres types de productions s’implantent dans les filatures désormais inoccupées : Margarine, rotin, ramie11.

Face à cette crise, qui touche l’activité cotonnière et accentue la précarité des conditions de vie et de travail des populations ouvrières, se développe plusieurs structures associatives : la Solidarité de Malaunay en 1891, la Solidarité Enfantine en 1897, le syndicat des Travailleurs de l'Industrie Cotonnière de Malaunay en 1903, la Mutuelle Féminine en 1909…

L’ère du coton s’achève à partir des années 1950. A Malaunay, la fermeture des derniers établissements cotonniers intervient en 1970.

De cette période industrielle ne subsiste aujourd’hui que l’ancien établissement du groupe Offroy et Lemarchand, actuellement occupés par Legrand Normandie.

Photo 7 : Legrand Normandie

11 Originaire d’Extrême-Orient et couramment appelée « ortie de Chine », la ramie appartient à la famille des Urticées. Elle est employée à la fabrication de fil de dentelle ou de broderie.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 39 L’identité locale en image

4. Les principaux vecteur de l’identité locale en images

Les nombreux clichés photographiques et cartes postales anciennes réalisées durant l’ère industrielle de la vallée, permettent aujourd’hui de mesurer l’évolution du territoire, d’en comprendre ses caractéristiques environnementales, et d’identifier les éléments du patrimoine encore présents aujourd’hui. Ces illustrations révèlent également les « marqueurs » d’une identité locale forgée pendant près de deux siècles par l’omniprésence de l’industrie.

1. Les industries malaunaysiennes

Figure 30 : Cartographie des usines de Malaunay en 1914 (Source : Alain Alexandre ; Malaunay : Images et documents du passé local, 1985.)

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 40 L’identité locale en image

 Les établissements William KNOWLES et Cie (route de Dieppe)

Edifiée en 1909 par Auguste Cartier, un industriel anglais né à Ashton, la société de tissage William KNOWLES et Cie comptait 225 employés en janvier 1931. l’entreprise ferme ses portes en 1932. Actuellement, la partie subsistante de l’atelier de fabrication est convertie en maison individuelle.

Alain Alexandre ; Malaunay : Images et documents du passé local, 1985.

Collection J-P.EMO Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 41 L’identité locale en image

 Les établissements GRAFTON (route de Dieppe)

Le site est exploité par la société Grafton, originaire de Manchester, qui y exerce des activités de tissage et d’indiennerie. En 1909, l’entreprise compte 400 ouvriers tisseurs, auxquels s’ajouteront en 1914, 25 blanchisseurs, 50 apprêteurs et 30 teinturiers. A cette même date, l’entreprise possède 989 métiers à tisser, ainsi que d’autres machines. En 1924, le COGETEMA (Comptoir Général des textiles Manufacturiers) succède à la société Grafton. Le groupe ne conserve cependant que l’activité de tissage. Il emploie 450 personnes en 1930 contre 235 en 1969. En 1969 l’entreprise est rachetée par le groupe Agache-Willot pour être intégrée au Consortium Général Textile. Les établissements ferment leurs portes en 1980.

Collection J-P.EMO

Alain Alexandre ; Malaunay : Images Photographie aérienne de 1947 : les établissements Grafton au centre (Source : IGN) et documents du passé local, 1985.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 42 L’identité locale en image

 Les établissements Pellerin (Route de Dieppe)

Construite dans les années 1840 pour André Delavigne, cette filature compte en 1850, 32 métiers à tisser, 40 autres machines, et emploie 63 salariés dont 6 hommes, 55 femmes et 2 enfants. En 1880, les activités textiles de la filature André Delavigne sont remplacées par la margarinerie Georges Pellerin qui va employer entre 80 et 100 personnes. L’implantation du groupe Pellerin à Malaunay est motivée par la proximité de productions laitières qui constituent les principales de matières premières. L’usine produit des graisses alimentaires, du saindoux et de la margarine. Les ventes sont réalisées principalement dans le tiers nord de la France ainsi qu’en Angleterre. Une partie des marchandises est par ailleurs expédiée dans des wagons réfrigérés à partir de la gare de Malaunay - . L’usine ferme ses portes en 1957 en raison de la forte concurrence et d’une hausse du prix des matières premières. L’atelier de fabrication est détruit en 1963. Ne subsistent aujourd'hui que le bâtiment d'eau en mauvais état et un bureau transformé en logement. http://malaunay.blogspot.fr/

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Photographie aérienne de 1947 : les établissements Pellerin au centre (Source : IGN)

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 Les établissements Maurice Baron (257 route de Dieppe)

Localisée à proximité du carrefour de la route de Dieppe et de la route de Montville, une filature Pascal Adeline est édifiée durant la première moitié du 19e siècle sur le site d’un ancien moulin à blé. A partir de la seconde moitié du 19e siècle, la filature est investie par les activités de la société Vaussard qui comporte 16 métiers à tisser, 32 autres machines, et emploie 46 personnes dont 8 hommes, 36 femmes et 2 enfants. Au début du 20e siècle, l'édifice est converti en fabrique de couvertures et d'édredons pour le compte de Maurice Baron. En 1914, l'usine emploie 75 ouvriers. L’établissement ferme ses portes peu avant la seconde guerre mondiale et va être entièrement détruit. Il ne subsiste aujourd'hui que les vestiges du bâtiment d'eau et le canal de dérivation maçonné en brique.

Etablissements Baron

Photographie aérienne de 1947 : les établissements Baron Collection J-P.EMO au centre, le long de la rive droite du Cailly (Source : IGN)

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 44 L’identité locale en image

 Les établissements Offroy et Lemarchand (actuellement Legrand Normandie)

Occupé par le groupe Quadrimetal Offset en 1969, puis par Legrand-Normandie depuis 1973, l’ancien établissement Offroy figure comme l’un des derniers témoins de l’architecture industrielle de Malaunay. Le site a accueilli la filature de coton Pascal Adeline construite en 1820, puis la filature Vaussard en 1877. C’est en 1878 que les activités de la société Offroy investissent la filature, à proximité de laquelle sera édifié en 1899 l’actuel bâtiment encore présent aujourd’hui : l’usine de tissage. En 1911, le tissage compte 670 métiers à tisser. En 1958, l’entreprise emploie 428 salariés. En 1969, l’activité textile du site disparaît. Cette fermeture des établissements Offroy est symboliquement marquée par la disparation de la cheminée de l’usine de tissage en 1970.

« Haute d’environ 45 mètres, elle avait vu le jour en 1904. Sa noble stature s’élevait dans le ciel, près du Cailly. Mais la fermeture des établissements Offroy et Lemarchand, et le rachat des bâtiments par Quadrimétal Offset ont signé sa condamnation à mort. Sa tête devait tomber en début d’après-midi. […] Peu avant 16h30, les spécialistes mirent feu à du bois et des pneus entassés dans le « monument ». […] « La dernière fois qu’elle fume » soulignaient avec émotion et nostalgie de vieux Malaunaysiens, jadis employés de l’usine. Quelques minutes – qui parurent bien longues – passèrent avant que la cheminée commence à s’écarter de l’immeuble près duquel elle était construite. Un bruit sourd. Un spectacle majestueux. » 12

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12 Article du quotidien « Paris-Normandie », La cheminée des anciens Ets OFFROY est tombée de ses 45 mètres. Sources : Alain Alexandre, Malaunay : images et documents du passé local, 1985

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 La Société Normande de Teinture (route de Montville)

Localisé entre la route de Montville et la route d’, le site, à l’origine occupé par l’usine textile Steimer et Hamelin, accueille une filature de ramie du groupe Société des Textiles Français vers la fin du 19e siècle. En 1891, l’entreprise compte 300 broches à filer et 120 broches à retordre. En 1914, elle compte 2300 broches à filer et 980 broches à retordre. En 1920, l'établissement est repris par la Société des Textiles Français et converti en usine d'apprêt des étoffes de coton. La société va également faire édifier des ateliers de blanchissement et de teintures conçus par deux architectes : Georges Bourienne et G Avenelle. En 1931, 121 personnes sont employées dans les établissements du groupe. Depuis 1964, l'usine est exploitée par la Société Normande de Teinture à laquelle fut liée l'activité complémentaire Tricotal jusqu'en 1978.

Alain Alexandre ; Malaunay : Images et documents du passé local, 1985.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 46 L’identité locale en image

 Les établissements Grassin-Delyle (route de Montville)

Au cours du 19e siècle, le site est occupé par la filature Bailleul détruite par la trombe orageuse de 1845. En 1876, le site va accueillir la filature de coton Duval, puis en 1889 l’entreprise Harel Frères spécialisée dans la fabrication de courtepointes et de couvertures. L’usine, qui se compose désormais d’une filature et d’un tissage, est reprise en 1900 par la Société Française des Produits du Rotin pour la confection de paniers, de chaises et de vanneries… En 1914, l’usine emploie 50 ouvriers. En 1938, Jean Grassin-Delyle acquiert le site et y implante son usine de teinture crée auparavant à en 1933. Durant la seconde guerre mondiale, l’entreprise se développe avec l’édification de nouveaux bâtiments jusqu’en 1965. Au décès de Jean Grassin-Delyle, son fils Yves est nommé PDG du groupe. Vers 1975, l’entreprise emploie près de 220 personnes, et se distingue en 1985 en recevant pour son dynamisme un prix de l’Institut International de Promotion et de Prestige, un organisme affilié à l’UNESCO. Cependant l’activité du site décroit à partir des années 1990. En 1996, l’usine n’emploie plus que 73 personnes et est placée en liquidation judiciaire. L’entreprise qui constituait l’une des dernières usines textiles de la vallée du Cailly, ferme ses portes le 1er juillet 2008.

Alain Alexandre, Malaunay : Images

et documents du passé local, 1985

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 47 L’identité locale en image

2. Les cités ouvrières

Cité des 40 maisons

Cité Barberie Cité Baron Cité Bellevue

Cité Allais

Cité Gilbert

Figure 31 : Les principales cités ouvrières Malaunaysiennes en 2013

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 48 L’identité locale en image

 La cité Allais et la cité Gilbert

Ces deux cités ouvrières sont présentes rue du Docteur le Roy, et se trouvaient autrefois à mi-chemin entre les établissements Georges Pellerin et les établissements Grafton.

Toutes deux ont été édifiées vers la fin du 19e siècle. Les dates de construction de la cité Allais sont encore visibles sur une fresque présente sur la façade d’une habitation : « Ch. Allais 1888-89 »

La photographie ci-dessous a été réalisée depuis la partie haute de la rue du Docteur le Roy, vers la vallée. Elle montre une partie de la cité Gilbert à droite avant la rue Léon Malandrin, et la cité Allais dont on La photographie ci-dessous montre la cité Gilbert et la cité Allais à gauche en premier peut voir un mur pignon au centre du cliché. plan, ainsi que les établissement Grafton à droite.

Collection J-P.EMO Collection J-P.EMO

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 49 L’identité locale en image

 La cité Baron

Cette cité se trouve actuellement rue des Martyrs de la Résistance, autrefois nommée rue de la Rivière jusqu’en 1951. Les premières demeures ont été édifiées au début des années 1900, lorsque Maurice Baron investit la filature Vaussard située à proximité du carrefour de la route de Dieppe et de la route de Montville.

Collection J-P.EMO

Collection J-P.EMO  La cité des 40 Maisons

La filature Pascal Adeline occupe le site de l’actuel bâtiment de Legrand Normandie durant la période de 1820 à 1877. Située à 80 mètres de l’usine, « la cité des 40 maisons » existait déjà en 1830. Elle figure comme l’une des cités ouvrières les plus anciennes et reste aujourd’hui très reconnaissable dans le tissu urbain.

Photographie aérienne de 1952 : la cité des 40 Maisons à gauche, les établissements Offroy à droite (Source : IGN)

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 50 L’identité locale en image

 La cité Barberie et la cité Bellevue

La cité Barberie ne présente pas les mêmes caractéristiques architecturales que les autres cités ouvrières de la commune. Très visible depuis l’espace public, elle est située à l’angle de la route de

Montville et de la rue Léon Malandrin. Elle fait partie des cités ouvrières les plus anciennes de la commune, et figure même sur le plan de cadastre napoléonien.

Cité Barberie Cité Bellevue

La cité Bellevue, comme son nom l’indique, a été édifiée en hauteur sur une partie du versant sud-est de la vallée, à proximité du bois des Broches, au long d’une partie de la rue Léon Malandrin.

Caractérisée par des éléments de modénatures, elle présente un bon état de conservation et reste visible dans de nombreuses échappées visuelles.

Photographie aérienne de 1947 : la cité Barberie à gauche, la cité Bellevue à droite (Source : IGN)

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 51 L’identité locale en image

 La cité Anglaise (démolie)

Les établissements GRAFTON font édifier à proximité de leur usine, une cité ouvrière afin de loger leurs employés. Dénommée « Cité Anglaise », elle était encore visible il y a quelques années rue du Docteur le Roy.

Avec ses deux rangées parallèles de maisons de briques, la cité anglaise se tenait à proximité de la Mairie. Depuis la route de Dieppe, elle se trouvait sur les terrains derrières la poste et la sécurité sociale, qui accueillent aujourd’hui des logements collectifs.

Une rangée a été démolie en avril 1985, et l’autre rangée durant les années 2000.

Alain Alexandre ; Malaunay : Images et documents du passé local, 1985.

Pierre Mariette ; Malaunay : De la Libération

à la fin de l’industrie textile, 2003.

Collection J-P.EMO

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3. Le bourg de Malaunay

 Route de Dieppe

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 La Côte de Dieppe

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 La Mairie

La Mairie avait été édifiée 1894. Mais de nombreux problèmes, et notamment des fondations insuffisamment profondes, conduisent la commission compétente à refuser la réception de bâtiment. Elle fut donc démolie puis reconstruite, pour être inaugurée trois années plus tard en 1897.

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 L’église

L’église actuelle de Malaunay est construite en 1895. Elle se trouve au même emplacement que l’ancienne église datant du 12e siècle. Le « Monument aux Morts » sera édifié et inauguré en 1920.

Alain Alexandre ; Malaunay : Images www.delcampe.net et documents du passé local, 1985.

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 56 L’identité locale en image

 Le viaduc

Ouvrage d’art ferroviaire construit entre 1844 et 1846 par la main d’œuvre britannique, le viaduc est toujours en état de fonctionnement. Long de 144m, composé de 8 arches et s’élevant jusqu’à 25m du fond de la vallée, il fut totalement détruit durant la seconde guerre mondiale, puis reconstruit le 9 avril 1946.

Pierre Mariette ; Malaunay : De la Libération à la fin de l’industrie textile, 2003.

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 Le Cailly

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Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 58 L’identité locale en image

 Le Château de Frevaux

Construit par Emile Delahalle, maire de Malaunay entre 1848 et 1964, le Château de Frevaux dominait la commune sur les hauteurs du versant ouest de la vallée. Durant la première guerre mondiale, Georges Pellerin alors Maire de Malaunay, fit du château un hôpital militaire entièrement à sa charge. Après la seconde guerre mondiale, il fut transformé en appartements. En 1974, lors de son rachat par la commune, il était en très mauvais état et fut démoli quelques années plus tard.

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 Le Parc Municipal Georges Pellerin

L’ancienne propriété de Georges Pellerin est acquise par la municipalité en 1950. L’ensemble d’environ 13 000m² comprend le château, ses annexes et son parc. Georges Pellerin étant considéré comme un grand bienfaiteur de Malaunay, le conseil municipal décide de nommer le parc public à son nom en témoignage de reconnaissance. Le parc est inauguré l’année suivante, le 20 mai 1951.

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Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 60 Les enjeux

5. Enjeux environnementaux, historiques et culturels

Enjeux environnementaux  Valoriser la présence du Cailly dans le paysage urbain  Valoriser la fonction écologique du Cailly et de ses abords  Maintenir la présence des zones d’expansion des crues, et préserver leur caractère de prairie humide (à voir selon emprise de l’AVAP)  Permettre une meilleure intégration paysagère des actuels établissements industriels  Favoriser l’intégration raisonnée des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, filière bois-énergie, géothermie, valorisation des eaux usée)  Rationaliser la consommation d’espace

Enjeux historiques et culturels  Préserver et valoriser les derniers témoins du patrimoine industriel local - Valoriser les vues sur les anciens établissements Offroy et Lemarchand - Valoriser les vues vers le viaduc - Valoriser les vues depuis le viaduc - Valoriser la présence du patrimoine lié à l’eau  Préserver et revaloriser le bâti de type « cité ouvrière »  Préserver la mémoire des anciens sites industriels  Préserver le caractère des maisons de maître  Valoriser les caractéristiques paysagères de la route de Dieppe

Elaboration du PLU et de l’AVAP de la commune de Malaunay (76) 61