P. BASSOMPIERRE

Alimentation en eau de la commune de () Premier rapport 9 Novembre 195, B R G. G. M.

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES, GÉOPHYSIQUES ET MINIÈRES Ot 14 FRANCt MtTKOPOUTAINE

ÉTABLISSEMENT PUBLIC NATIONAL

LOI DU 5 AOUT 1953

69. RUE DE LA VICTOIRE

PARIS-IX1

TÉLÉPHONE : TRI. 2485 Ci LIGNESI

ALIMENTATION EN EAU DE LA COMMUNE DE THIBERVILLE (Eure)

Premier rapport

par

P. BASSOMPIERRE

PARIS, le 9 Novembre 1954 ALIMENTATION EN EAU DE LA COMMUNE

DE THIBERVILLE (Eure)

Premier rapport

Débit recherché

Le débit nécessaire à l'alimentation en eau de la commune de Thiberville est de 120 m3/jour si l'on se contente d'assurer les besoins de la population groupée, de 150 m3/jour si l'on veut ali- menter également les hameaux et les fermes isolées. Si, selon un projet à l'étude, on veut rattacher au réseau les communes de la Chapelle-Hareng, le Planquay et les hameaux du Baudru et du Bois- Guillaume dépendant de la commune de , c'est un débit de 250 m3/jour qu'il faut assurer. Les chiffres ci-dessus correspon- dent aux besoins de la population et du cheptel très important en ces régions.

En résumé, en comptant une durée de pompage de 10 h. par jour, il faut trouver un débit minimum de 15 à 25 m3/h., le débit effec- tivement obtenu conditionnant la réalisation complète ou la res- triction du projet de réseau.

Ancien forage L'alimentation du bourg de Thiberville est assurée actuellement par un forage exécuté vers 1910 à 650 m. au SE du clocher et à proximité immédiate du château d'eau. Profondeur : 84 m. - 2 -

Diamètre à la base 210 mm. Ce forage est ensablé sur les derniers

25 m. et ne fournit qu'un débit très insuffisant (de l'ordre de

4 m3/h.).

Forage en cours Un nouveau forage est actuellement en cours d'exécution et a atteint la profondeur de 80 m. Il est placé à proximité immédiate de l'ancien,à côté du château d'eau.

Il a traversé les formations suivantes : 0,00 - 5,50 Limons 5,50 - 9,50 Argile à silex 9,50 - 11,55 Argile plastique 11,55 - 20,00 Craie (l'étude des foraminifères indiquera s'il s'agit de Turonien ou de Cénomanien) 2^,00 - 71,00 Craie cénomanienne avec niveaux de silex» 71,00 - 77,00 Grès de base très glauconieux 77,00 - 79,70 Argile glauconieuse finement micacée (Cénomanien ou Albien â déterminer) 79,70 - 80,70 Argiles noires (Gault).

Les vingt premiers mètres ont été exécutés en avant-puits et le reste en forage de 0 730 mm. De 19 à 64 m. le forage est tube en tubes pleins de 0 670 mm. avec graviers extérieurs de 19 à 64 m.

Le niveau hydrostatique est à 22m,20 de profondeur. D'après un essai de débit récent on aurait obtenu 13 m^/h. avec niveau de pompage à 59m,20 ( A = 37 m.). Une analyse révèle 80 B.coli par litre. Cette analyse faite sur un prélèvement fait dans des condi- tions peu satisfaisantes n'est pas concluant^ toutefois il faut envisager qu'il sera peut-être nécessaire de cimenter le forage au-dessous de 20 m. et d*éliminer une venue d'eau assez abondante mais de qualité douteuse rencontrée vers 25 m. - 3 -

Le débit obtenu à l'heure actuelle est donc insuffisant et la recherche d'un niveau aquifère supplémentaire est nécessaire. L'appoint de débit pourrait être fourni par les Sables de Glos. On ne connait pas l'épaisseur de l'Albien a Thiberville. Elle est de 6 m. à Lisieux et tend à augmenter vers le NE, Qu'en sera-t-il vers l'E ?

Les Sables de Glos, qui seront atteints sous l'Albien, sont

exploités pour construction dans la vallée de la Prébende. Sous ce faciès et placés dans de bonnes conditions hydrogéologiques comme à Thiberville ils seraient aquifères. Toutefois on doit signaler qu'à Villerville on trouve au même niveau des argiles noires. La limite des deux faciès est mal connue mais il semble peu probable qu'elle passe à proximité de Thiberville.

Conclusions

En résumé, je conseille, pour accroître le débit de poursuivre

le forage jusqu'à une dizaine de mètres au-dessous du sommet des

Sables de Glos.

Un essai de débit prolongé (minimum 48 h.) devra être exécuté

ainsi qu'un prélèvement pour analyse bactériologique par un labo-

ratoire agréé. C'est au vu des résultats d'analyse qu'une décision

devra être prise concernant la cimentation éventuelle de la partie

supérieure du forage.

PARIS, le 9 Novembre 1954 P. BASSOMPIERRE Ingénieur-Géologue