La demande sociale de logement

à l’échelle du Grand Clermont2013 Rapport présenté à la rencontre/débat du 18 décembre 2013 «La demande sociale de logement, présentation du 3ème rapport» Maîtres d’ouvrage : Clermont Communauté, Grand Clermont, Communauté Réalisation : ALPIL, Clermont Communauté, Agence d’urbanisme Clermont Métropole. Avec les contributions de :ANEF, ADIL, ADOMA, APART, CE-CLER, AGSGV 63, Association du Logement Social du Puy-de-Dôme, Auvergne Habitat, Atelier du logement Solidaire, CCAS, Collectif Pauvreté Précarité, Commission de mé- diation, Conseil général du Puy-de-Dôme, Corum Saint Jean, Caf, DALO, DDT 63, DDCS, DREAL, EPF-SMAF, Fondation Abbé Pierre, Fondation de , Foyer Home Dôme, Habitat & Humanisme, Logéhab, Logidôme, Mission locale de Clermont Communauté, OPHIS, Résidence sociale ALTIC, Restos du coeur, Secours populaire, SCIC Habitat Auvergne et bourbonnais, équipes du SIAO urgence et insertion, Point Accueil Jeunes, Pact Arim, Urbanis. Conception graphique et mise en page :Agence d’urbanisme Clermont Métropole Impression : l’imprimeur.com, décembre 2013 SOMMAIRE

Carte des territoires...... p.4

Avant-propos...... p.5

Partie 1 : un contexte de fragilisation des ménages...... p.6 1• Une situation d’incertitude et de précarité qui se généralise à d’autres secteurs que le logement...... p.6 2• Des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages...... p.8 3• Une action des pouvoirs publics dans un contexte qui manque de lisibilité...... p.15

Partie 2 : état des lieux 2013 de l’offre de logement et évolution des 5 composantes de la demande sociale...... p.16 1• Regard sur l’offre de logement : une accessibilité aux différents segments qui se réduit...... p.16 2• Composante 1 : La demande sociale liée à l’absence de logement ...... p.19 3• Composante 2 : Les ménages en difficulté d’accès au logement...... p.23 4• Composante 3 : Les ménages en difficulté de maintien...... p.30 5• Composante 4 : Les mauvaises conditions de logement...... p.35 6• Composante 5 : La demande sociale liée à l’inégalité des perspectives de mobilité résidentielle...... p.39

Partie 3 : éclairages...... p.42 1• De l’hébergement au logement pérenne : quelles articulations pour les ménages...... p.42 2• Comment les dispositifs de solvabilisation répondent aux besoins des ménages modestes ?...... p.43 3• La demande sociale de logement : un outil au service de l’action publique et de la solidarité...... p.45

Synthèse...... p.46

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 3 CARTE DES TERRITOIRES

La Moutade

Le Cheix Cellule Varennes Surat / M. Martres / M. St Bonnet Pessat près R. Villeneuve St Ignat Châtelguyon Riom Limagne Charbonnières St Laure les Varennes Riom d' Ennezat Communauté Entraigues Pulvérières Chappes Limite de communes Ménétrol Châteaugay St Beauzire Limite d’EPCI Volvic Sources et VolcansMalauzat Lussat Saint-Ours Sayat Cebazat Périmètre du Grand Clermont Les Martres Chanat la d’ Artiere Mouteyre Beauregard L’Evêque Malintrat Pont Du Château Clermont- Ferrand Clermont Communauté Dallet Glaine Montaigut Beaumont Aubière Mur Neuville Mezel Chas Cournon ès Allier Pérignat- St Bonnet les A. St Genès Les S. Champanelle Pérignat / A. Saint-DierBongheat Billom Egliseneuve Trézioux Près B. La Roche St Georges La Roche / A. Blanche Noire ValléeMauzun Martres de Veyre Gergovie Busséol St Julien du Jauron De Coppel Montmorin Fayet le Val d'Allier Château St Dier St-Amant St Maurice Veyre d’Auvergne Monton St Saturnin Tallende Les Cheires Vic-le-comte Allier La Sallèdes St Jean des Sauvetat Comté Communauté Ollières Saulzet le Froid St Sandoux

Olloix Le Vernet Ste Marguerite Yronde Et Buron

Réalisation : Agence d’urbanisme Clermont Métropole Source : préfecture du Puy-de-Dôme Fond : IGN GéoFla

4 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 -propos Avant

Une démarche de connaissance partagée, engagée depuis 2009

Dans le cadre de l’Observatoire de l’habitat Le 3ème rapport sur la demande sociale nous donne du Grand Clermont, Clermont Communauté, l’opportunité de rappeler la réalité de la situation accompagnée de Riom Communauté et du Grand du logement dans le Grand Clermont, d’analyser Clermont, ont souhaité inscrire la thématique le fonctionnement du marché immobilier local, de la demande sociale de logement comme une et de rendre compte de l’ampleur des besoins priorité de connaissance de l’Observatoire de sociaux que ce soit en matière d’hébergement ou l’habitat, animé par l’Agence d’urbanisme et de de logement. développement Clermont Métropole. Cette démarche doit permettre de mieux connaître Cet observatoire a pour vocation de produire l’état de la demande sociale dans le Grand une connaissance partagée, en concertation avec Clermont en 2013 : les acteurs du logement, autour des besoins • Quelle est la situation du Grand Clermont dans en logement des ménages modestes et des un contexte national préoccupant ? problématiques liées au mal-logement. Il doit • également pouvoir servir de point d’appui à l’action Quelles sont les grandes évolutions depuis 2011 ? publique en tenant compte des particularismes • Quelles formes prend le mal-logement dans le locaux et des disparités territoriales. Grand Clermont en 2013 ? Ce travail n’aurait pu se faire sans l’implication Depuis 2009, et avec le soutien de la Fondation forte de l’ensemble des partenaires qui ont nourri Abbé Pierre, deux rapports ont été réalisés à partir le travail à double titre : d’indicateurs clés relatifs aux 5 composantes du • par la transmission de données avec la signature mal-logement et grâce à un travail partenarial actif. de conventions d’échanges visant à consolider Le dernier rapport, édité en février 2012, mettait le socle de la connaissance de la demande en évidence 3 phénomènes majeurs : sociale de logement. De nouvelles données • le mal-logement sur notre territoire touche de ont été mises à disposition et permettent une façon importante les jeunes et les familles, connaissance plus large mais aussi plus fine des composantes de la demande sociale, • l’augmentation constante des personnes mal logées disposant de revenus (salaires, assedic), • par la participation aux groupes de travail et aux ateliers thématiques et des rencontres • la présence de mal logés « invisibles » qui ne complémentaires avec l’ALPIL pour certains font plus appel aux services d’urgence et ne sont acteurs. repérés qu’en période de grand froid. Le logement constitue une priorité majeure des pouvoirs publics. On peut d’ores et déjà se féliciter de l’engagement des collectivités et des nombreuses actions déjà mises en œuvre grâce au concours des associations locales. Pour autant, l’analyse de la demande sociale et son actualisation régulière reste utile pour permettre de mieux anticiper et accompagner les évolutions structurelles, et faire émerger de nouvelles pistes de réflexion afin d’asseoir les politiques publiques de demain.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 5 un contexte de fragilisation 1des ménages Partie

une situation d’incertitude et de 1• précarité qui se généogemeralniset à d’autres secteurs que le l

Du national au local Le Grand Clermont s’inscrit dans entre les caractéristiques de l’offre un contexte national de dégrada- immobilière, soumise pour l’es- tion de la situation économique et sentiel aux règles du marché, et sociale. La crise financière et éco- celles de la demande qui se trouve nomique des années 2008-2009 fragilisée par les évolutions éco- est toujours là et continue de pro- nomiques et sociales. duire des effets particulièrement Celles-ci sont d’autre part à rappor- inquiétants, notamment pour les ter à la spécificité de la structura- personnes les plus modestes qui tion sociale des ménages du Grand sont les premières impactées par Clermont avec de grandes dispari- l’accroissement du chômage, le tés de revenus (des très riches et développement de la précarité de des très pauvres) et une érosion l’emploi et celui de la pauvreté. des classes moyennes. Le territoire est marqué par des Enfin, ces évolutions structurelles évolutions similaires à l’échelle et conjoncturelles s’inscrivent dans française ou d’autres pays occi- un contexte législatif en mouve- dentaux sur le plan sociodémogra- ment, modifiant le cadre d’inter- phique. Evolutions qui tendent à vention de l’action publique (Loi modifier la structure des besoins ALUR, Loi de finances, Acte 3 de la en logement de l’ensemble des mé- décentralisation). nages qui le composent. En effet, Les politiques d’habitat sont au l’augmentation des séparations, cœur des enjeux de solidarité entre le vieillissement de la population les territoires (transport, action so- et le desserrement des ménages ciale et emploi), en quête d’une sont des tendances structurelles meilleure complémentarité pour majeures qui s’inscrivent dans une répondre aux besoins. L’action pu- période longue. blique, entre droit à la ville pour De plus en plus de ménages sont tous, disparités locales et com- sujets à des parcours acciden- plexification des systèmes de ré- tés, des séquences de vie qui ont ponse, doit pouvoir se renouveler des répercussions sur l’accès ou sans cesse pour s’adapter à l’évo- le maintien dans le logement et lution des besoins. Cela nécessite inversement (explusions, pertes la mise en oeuvre d’une connais- d’emploi, rupture familiale...). sance globale du territoire, en te- Crédit photo : Agence d’urbanisme Clermont Métropole Clermont d’urbanisme : Agence photo Crédit Par ailleurs, la crise du logement nant compte des situations locales que l’on observe au niveau na- particulières. tional, connaît des répercussions locales qui se manifestent notam- ment par un écart grandissant

6 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 1• une situation d’incertitude et de précarité qui se généralise vers d’autres secteurs 1 CHIFFRES CLES Evolution démographique du territoire : Grand Clermont entre desserrement des ménages et vieillissement 2010 du territoire

Démographie La tendance initiée ces dernières vieillit avec une surreprésentation années se poursuit, le Grand Cler- des plus de 60 ans par rapport aux mont continue à gagner des habi- moins de 20 ans. Cette tendance tants avec 19 400 personnes sup- au vieillissement se retrouve dans 407 000 plémentaires depuis 1999 (+5%) la majorité des aires urbaines fran- mais la croissance profite essen- çaises. En moyenne à l’échelle du habitants dans le tiellement aux EPCI périphériques. Grand Clermont on compte au- Grand Clermont en En effet, 4 EPCI enregistrent des jourd’hui un jeune de moins de 20 2010 taux de croissance démographique ans pour une personne de plus de supérieurs à 20% (Mur-es-Allier, 60 ans, pour 1,14 en 1999. Limagne d’Ennezat, les Cheires, et Le vieillissement et l’évolution + 19 400 Billom Saint-Dier / Vallée du Jau- des modes de vie (séparations, ron) tandis que la population pro- habitants depuis 1999 divorces, vie solo…) continuent gresse beaucoup moins vite dans d’entraîner une diminution de la le cœur métropolitain (+2% à Cler- taille moyenne des ménages. Au mont et Riom communautés). dernier recensement, on compte 0,98 En lien avec leur croissance dé- en moyenne 2,08 personnes par mographique, ce sont les mêmes ménage dans le Grand Clermont. Indice de jeunesse territoires qui demeurent les plus Les personnes seules et les familles - 0,17 depuis 1999 jeunes. En moyenne leur indice de monoparentales représentent dé- jeunesse se situe entre 1,3 et 1,5. A sormais près de la moitié des mé- l’inverse le cœur d’agglomération nages. 47% Indice de jeunesse des EPCI du Grand Clermont ménages seuls ou monoparentaux CC de Mur ès Allier 1,49 + 5 points depuis 1999 CC Limagne d'Ennezat 1,47

CC les Cheires 1,32 Source : INSEE CC Allier Comté Communauté 1,19

CC Billom Saint-Dier / Vallée du Jauron 1,18 Composition familiale des ménages du Grand Clermont CC Gergovie Val d'Allier Communauté 1,06

CC Volvic Sources et Volcans 1,04 Familles monoparentales Grand Clermont 0,98 8% CC Riom Communauté 0,96

CA Clermont Communauté 0,92 Couples avec enfants Personnes seules Source : INSEE 2013- Recensement général de la population 2010 23% 40%

Couples sans enfants 26%

Autres sans famille 3% Source : INSEE 2013- Recensement général de la population 2010

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 7 gilisation

des conditions économiques peu 2• vorables qui entraînent une fra fa ges des ména Les difficultés liées à l’emploi en constante CHIFFRES CLES Puy-de-Dôme progression évolution Au 31 décembre 2011, le Grand poursuivre avec +8% de deman- 2012-2013 Clermont comptait 26 700 deman- deurs d’emplois entre juillet 2012 deurs d’emploi inscrits en fin de et juillet 2013 dans le Puy-de- EMPLOI mois (catégorie ABC). Parmi eux, Dôme. Néanmoins les taux d’évolu- 16 700 demandeurs d’emploi de tion se trouvent plus mesurés qu’à 1 +7,8% de demandeurs catégorie A étaient répertoriés. l’échelle nationale. d’emploi toutes caté- Le nombre de demandeurs d’em- Le taux de chômage2 est de près gories (+9% en France), ploi de catégorie A a augmenté de de 9% ; il est légèrement supérieur dont : 35% depuis le début de la crise sur les secteurs les plus agglomérés +13,2% pour les plus En effet, entre le commence- du Grand Clermont, à savoir 9.3% de 50 ans ment de la crise (début 2008) et à Riom Communauté et 9.6% sur (+13,5% en France) la fin 2011, l’ensemble des EPCI Clermont Communauté. +5% pour les moins de du Grand Clermont a connu une Les jeunes apparaissent particu- 25 ans hausse du nombre de demandeurs lièrement touchés par le chômage (+7% enFrance) d’emploi de catégorie A, mais de Le taux de chômage des jeunes at- manière disparate : 40% pour Mur- +13% de plus de 1 an teind 13%. Il est plus élevé à Mur- ès-Allier, Riom Communauté ou (+16,4% en France) ès-Allier et Riom Communauté Billom St-Dier Vallée du Jauron, et (15% à 17%). 20% pour Volvic Sources et Vol- +8% de demandeurs cans. Clermont Communauté, pe- Clermont Communauté abrite d’emplois de catégo- sant 75% de la demande d’emploi 78% (8 150) des jeunes chômeurs. La mission locale de Clermont rie A (+10% en France), du Grand Clermont, présente des dont : évolutions très similaires à la ten- Communauté confirme la montée dance générale. des difficultés des jeunes face à + 13,6% pour les plus l’emplo enregistrant une hausse de de 50 ans Si l’on regarde les tendances ré- fréquentation de 10% entre 2012 (+15% en france) centes (seulement disponibles et 20133 (4 800 jeunes accueillis). + 4,2% pour les moins à l’échelle départementale), le de 25 ans rythme d’augmentation semble se (+7% en France)

Source : DIRECCTE Auvergne – Evolution de la demande d’emploi de catégorie A sur le Pays du données CVS Grand Clermont (en base 100 année 2007) % 150

1 Demandeurs d’emploi de caté- 140 gorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de 130 recherche d’emploi, sans emploi.

2 Taux de chômage : nombre de 120 demandeurs d’emploi de catégorie A sur le nombre d’actifs recens»s 110 par l’INSEE. 100 3 Source : Mission locale de Clermont Communauté. 90

80 2007 2008 2009 2010 2011 2012

8 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 Riom

Volvic 2• des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages

Le chômageClermont-Fd des moins de 25 ans dans le Nombre de chômeurs - de 25 ans 1 pour Grand Clermont en 2011 1 en savoir 10 Billom plus 1 000 Riom Taux de chômage - de 25 ans Volvic - de 13% La Fondation de France Moyenne Grand Clermont de 13 à 23% réalise actuellement de 23 à 30% une étude sur le loge- de 30 à 38% + de 38% ment des travailleursSources : IG N BDTopo 2011, Pôle Emploi DEFM 2011 Clermont-Fd précaires. Nombre de chômeurs - de 25 ans 1 Le territoire du Grand 10 Billom Clermont fait partie des 1 000 sites pilotes retenus Taux de chômage - de 25 ans pour une analyse locale. - de 13% Moyenne Grand Clermont de 13 à 23% Le rendu de l’étude de 23 à 30% devrait intervenir au de 30 à 38% + de 38% premier trimestre 2014. Sources : IGN BDTopo 2011, Pôle Emploi DEFM 2011

Source : Fondation de France Une montée inquiétante de l’em- Cette progression des travailleurs ploi précaire pauvres s’explique par : L’emploi précaire concerne en • la faiblesse des salaires dans de 4 Cf. Atlas des quartiers priori- moyenne 15% des actifs du Grand très nombreux secteurs, taires de l’agglomération cle- Clermont. Il s’agit de salariés de 15 • le développement du temps par- montoise, octobre 2013 ans ou plus en CDD, en intérim, en tiel, 5 Un ménage allocataire est dit emplois aidés ou en apprentissage. • « à bas revenus » lorsque son L’emploi précaire caractérise avant le fractionnement des emplois revenu par unité de consom- tout l’agglomération (16,5% des avec la multiplication des pe- mation est inférieur à 60 % du tits boulots et l’alternance des revenu médian par unité de actifs) mais aussi Billom Saint Dier consommation de la population (14% en moyenne). Dans l’agglo- phases emploi, chômage ou de référence (population âgée inactivité. de moins de 65 ans, hors étu- mération, il touche avant tout l’hy- 4 diants), soit à peu près l’équi- per centre clermontois . valent du seuil de pauvreté. En Près de 8 000 allocataires à bas re- Une des principales sources d’iné- 2011 le seuil de bas revenus galités reste ainsi l’accès à l’emploi. s’établit à 982€/mois/UC. venus5 exercent une activité sala- Alors que les uns semblent très riée et peuvent ainsi être qualifiés er de « travailleurs pauvres » protégés (‘‘1 cercle’’ : contrat CDI, soit 85% des salariés en France), Il s’agit d’allocataires de la CAF les autres (‘‘2ème cercle’’ : emploi qui exercent une activité salariée intérim, précaire) s’enfermement mais dont le niveau de vie est in- (marquage social) dans la précarité férieur au seuil de bas revenus. professionnelle avec un emploi qui Ce chiffre est en augmentation ne protège pas forcément contre la de 2% par rapport à 2008. Ces pauvreté (‘‘travailleurs pauvres’’). ménages résident pour l’essentiel L’âge, le sexe, le diplôme sont ici dans Clermont Communauté et des facteurs aggravants. Riom Communauté (85%), mais les EPCI périphériques ne sont pas pour autant épargnés : plus de 230 ménages sont concernés à Billom Saint Dier comme à Volvic Sources et Volcans notamment.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 9 Riom

Volvic 2• des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages

Clermont-Fd Les « travailleurs pauvres » dans le CHIFFRES CLES Grand Clermont en 2011 Nombre de bas revenus salariés 1 Grand Clermont 10 Billom

2011 1 000 Riom Taux de salariés dans les bas revenus précarité Volvic secret statistique - de 34% de 34 à 43% 8 000 de 43 à 56%

Sources : IGN BDTopo 2011, CAF Base Communale Allocataires 2011 et fichier allocataire 31/12/2011 + de 56% travailleurs pauvres Clermont-Fd +2% entre 2008 et Nombre de bas revenus salariés 1

2011 10 Billom

1 000

Taux de salariés dans les bas revenus secret statistique 24 100 - de 34% de 34 à 43% allocataires à bas de 43 à 56% revenus Sources : IGN BDTopo 2011, CAF Base Communale Allocataires 2011 et fichier allocataire 31/12/2011 + de 56% +13% entre 2008 et 2011 La vulnérabilité des ménages s’amplifie La France compte 8,6 millions de Les familles monoparentales sont personnes sous le seuil de pau- de plus en plus fragilisées. Celles-ci 9 350 vreté en 2010, soit près de 14% de représentent en moyenne un quart la population. Une tendance à la des allocataires à bas revenus et allocataires 100% hausse depuis 2005 qui s’accom- leur nombre a progressé de 15%. dépendants des pres- pagne d’un creusement des inéga- Cette représentation est révéla- tations sociales lités entre les deux extrémités de trice de l’évolution des modes de +11% entre 2008 et l’échelle de revenus. La faiblesse vie (croissance des séparations) et 2011 des ressources est de plus en plus de la fragilité de l’emploi et la diffi- pointée comme un obstacle ma- culté à concilier garde d‘enfants et jeur dans l’accès ou le maintien activité professionnelle. 8 950 dans le logement. 14 600 ménages bénéficient de mi- Dans le Grand Clermont, 12% des nimas sociaux. Parmi eux, 2/3 sont bénéficiaires du RSA ménages se situent sous le seuil bénéficiaires du RSA et 1/3 reçoi- Source : CAF 2008-2011 des bas revenus en 2011 (+13% vent l’Allocation Adulte Handicapé. depuis 2008).

Une dégradation inégale selon les territoires La pauvreté progresse et concerne à la moyenne nationale et voient davantage les territoires déjà pré- leur situation financière se dégra- carisés der. Entre 2009 et 2011, l’ensemble des Clermont Communauté, Riom ménages voient leurs ressources Communauté et Billom Saint Dier diminuer, même les propriétaires accueillent les ménages les plus qui étaient jusque là épargnés pauvres (revenus les plus bas pour (-0,4% en € constants). Les loca- le 1er décile). Dans le cœur métro- taires du Grand Clermont restent politain, les ménages du 1er décile particulièrement fragilisés : ils dis- (10% les plus pauvres) se sont ap- posent d’un niveau de vie inférieur pauvris entre 2008 et 2011. Ce qui

10 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages 1 n’est pas le cas des autres EPCI où Les ménages ne vivant que des la situation des ménages les plus prestations sociales sont en pro- fragiles s’est globalement amélio- gression et se localisent principa- rée (progression du revenu du 1er lement sur le cœur métropolitain. décile). Ces données interrogent La progression s’avère particulière- sur l’accroissement du nombre de ment marquée dans les ZUS où elle ménages les plus précarisés dans atteint près de 30%. le cœur de l’agglomération et pose la question de la solidarité territo- riale face aux problématiques du mal-logement.

Revenus moyens par unité de consommation des ménages du Grand Clermont Revenus Evolution 2009-11 Revenus 2011 2011 (en € constants) France

Locataires du parc privé 15 054€ -0,30% 15 817€

Locataires du parc public 10 744€ -4,40% 11 303€

Propriétaires occupants 23 639€ -0,40% 23 153€

Ensemble des ménages 19 499€ -0,70% 19 527€ Source : Filocom DGI 2011 Distribution des revenus fiscaux des ménages en 2011

Source : INSEE- revenus fiscaux localisés des ménages

En matière de surendettement, le 39% des dossiers déposés à Cler- Puy-de-Dôme semble moins souf- mont-Ferrand étaient d’anciens frir que les autres départements. dossiers. Les ménages déjà fragi- Cependant, 1 756 dossiers ont lisés se trouvent donc aujourd’hui tout de même été déposés de- dans l’incapacité de s’en sortir. Le vant la commission de la Banque montant moyen de la dette est de de France en 2012 et certaines si- 35 000€ et les dettes immobilières tuations s’avèrent préoccupantes : représentent 10% des dossiers.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 11 2• des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages

Des ménages à l’épreuve du coût du logement Au cours de la dernière décennie, les prix des transactions ont connu l’élévation des valeurs immobi- une croissance fulgurante de 60% lières s’est totalement déconnec- dans l’ancien et de 80% dans le tée de l’évolution du revenu des neuf. L’écart entre ressources et ménages. Cette tendance, bien que prix de l’immobilier se creuse en- légèrement atténuée localement, core davantage pour les ménages se retrouve sur l’agglomération. à bas revenus. Ainsi, le parc privé En effet, le revenu médian des mé- apparaît de plus en plus souvent nages de Clermont Communauté a hors d’atteinte pour les ménages augmenté de 30% en 10 ans quand les plus fragiles. les loyers ont progressé de 40% et

Evolution du prix de l’immobilier (€/m2) et des revenus des ménages depuis 2001 sur Clermont Communauté (base 100 en 2001) Evolution du prix de l'immobilier (€ par m²) et des revenus des ménages depuis 2001 sur Clermont Communauté (base 100 en 2001) 200

180 180

158 160

141 140

120 128 Notaires de France, Clameur France, de Notaires

- 100 Appartements anciens (+ de 5 ans) Appartements neufs (- de 5 ans)

80 Perval et DGFiP Revenu médian par UC - Loyers de marché au m² (reconstitution des loyers 2001-2005)

60 Clameur de France, - Notaires Perval et : INSEE-DGFiP Sources 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Sources : INSEE Sources

Un parc privé de moins en moins Malgré ces évolutions, les loyers du abordable... Grand Clermont restent largement Après un rattrapage fort des loyers inférieurs à la moyenne nationale, à la relocation et un rapproche- et Clermont se situe toujours ment de la moyenne nationale parmi les agglomérations les ème sur la période 2009-2010, les moins chères (classé au 4 rang loyers du parc privé ont marqué parmi les agglomérations de plus une augmentation moins rapide de 100 000 habitants après Brest, en 2011 avant de reprendre leur Mulhouse et Metz). progression. Globalement, entre Les prix de vente dans l’ancien 2009 et 2012, les loyers au m² ont connaissent également une crois- augmenté de 1,72% par an dans sance non négligeable avec une l’agglomération clermontoise et de progression de 9% entre 2009 0,43% par an à Riom Communauté. et 2012. Le prix de vente moyen Le loyer de relocation s’établit en dans le Grand Clermont s’établit moyenne entre 7€/m² dans les à 1 700€/m² pour les apparte- EPCI périphériques les moins chers ments de plus de 5 ans en 2012 et 10,2€/m² à Clermont-Ferrand. (1 320€/m² à Riom Communauté et 1 720€/m² à Clermont Commu- nauté).

12 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages

Evolution des loyers de marché (en €/m²) entre 2009 et 2012 1 Clermont-Communauté Clermont-Ferrand 14 Riom Riom Communauté France 13 12,6 12,4 12,6 12,2 12

/m² €

11 10,6 10,2 9,8 9,9 10 10,3 10

NOTE DE LECTURE : en marché de Loyers 9,5 9,6 Le loyer moyen de Clermont 9 Communauté est tiré vers le 8 8,1 7,8 haut par le poids de la ville 8 7,7 de Clermont-Ferrand et de Source : Clameur 2009-2012 Source petits logements en centres 7 urbains et qui se louent plus 2009 2010 2011 2012 chers. Le loyer moyen varie de 12,8€/m² pour un studio Positionnement de Clermont Communauté parmis les agglomérations de plus de à 7,6€/m² pour un 4 ou 5 100 000 habitants (loyer en €/m²) 11,5 pièces, et le loyer de Cler- 10,4 10,6 mont Communauté sans la 10 9,1 ville de Clermont n’est plus 8,6 que de 9,4€/m² (contre 10€/ 8,1 m² en comptabilisant toutes les communes). Source : Clameur 2012 Source

CA MULHOUSE CU BREST CA METZ CA CLERMONT CA TOURS CU GRAND NANCY CA RENNES ALSACE METROPOLE OCEANE METROPOLE COMMUNAUTE METROPOLE AGGLOMERATION

Une offre à bas prix qui se raréfie construction (et de financement) dans le parc public du parc public. A l’échelle du Grand Les loyers du parc social se situent Clermont, les loyers peuvent ainsi en moyenne autour de 4,9€/m². varier de 3,4€/m² à 6,3€/m². En 2012, le loyer moyen d’un lo- Les loyers du parc public restent gement du parc social varie de deux fois moins élevés que les 200€ pour un T1 à 515€ pour un loyers du parc privé. Le rythme T6 et plus. Chaque commune ou d’évolution des loyers ayant été si- secteur propose une fourchette milaire sur les deux segments ces de loyers plus ou moins large en dernières années (+9% entre 2008 lien avec l’éventail des périodes de et 2012).

Evolution des loyers dans le parc public entre 2008 et 2012

2008 2012 Evolution Clermont Communauté 4,6 4,9 7% Riom Communauté 4,3 4,9 13% Reste Grand Clermont 4,9 5,1 5% Total Grand Clermont 4,5 4,9 9% : bailleurs sociaux 2008-2012 : bailleurs Source

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 13 2• des conditions économiques peu favorables qui entraînent une fragilisation des ménages

Le décrochage des prix dans le Le poids des charges CHIFFRES CLES parc social neuf impacte les mé- Ces dernières années, les prix de Grand Clermont nages les plus fragiles : les PLAi l’eau, du gaz, de l’électricité, et du 2012 produits aujourd’hui, affichant des chauffage collectif ont fortement loyers autour de 6€/m², sont deux augmenté. Après un pic en 2011, prix de fois plus chers que les logements les prix de l’énergie continuent l’immobilier des programmes sociaux les plus leur croissance même si celle-ci ra- anciens (3€/m²). lentit. En 2012, les tarifs du gaz de D’une manière globale, l’offre ville ont augmenté de 7 % (+8,5% 2 sociale progresse et permet d’ac- en 2011) et ceux de l’électricité de 7 à 10€/m cueillir de nouveaux publics mais 3 % (+6,5% en 2011). De même, la production nouvelle ne permet les prix du fioul domestique ont loyer moyen de relo- pas de contenir des loyers abor- progressé de 9,6% (après +23,1% cation du parc privé dables (notamment du fait de la en 2011). Ces postes de dépenses suivant les EPCI hausse des coûts de construction prennent de plus en plus de poids et de la diminution des aides à la dans le budget des ménages alors 2 pierre). Cela génère des difficultés que dans le même temps l’aide au 3,7 à 6,3€/m accrues pour loger les publics qui logement ne les intègre pas dans ne sont pas « APL’isés ». le calcul des droits. 30% des de- loyer moyen du parc A l’échelle de l’agglomération les mandes faites au fond de solidarité public ménages les plus fragiles (moins logement se font pour des difficul- suivant les secteurs de 1,5 SMIC) ne peuvent loger que tés de paiement des charges (im- payé fluide, paiement des charges 2 dans le parc locatif social, avec locatives…). 1 700€/m un délai moyen d’attribution de 8 mois. S’ils doivent respecter la pro- Cette situation peut avoir des prix de vente moyen portion maximale de 30% de res- effets dramatiques avec des- mé des appartements sources consacrée au loyer, le parc nages qui ne parviennent plus à anciens locatif privé leur est désormais faire face à leurs dépenses éner- hors d’atteinte. Quant aux prix de gétiques voire avec des ménages Sources : CLAMEUR, bailleurs vente dans l’ancien ou même en qui effectuent des arbitrages entre sociaux, PERVAL. accession sociale, ils sont égale- les dépenses (loyer, santé, fluides, ment hors budget. transports, etc) et qui vont limiter leur consommation en hiver.

Evolution du prix des énergies dans le résidentiel ( €2000 base 100 en 1983) Source : MEDDTL/SOeS Source

14 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 oirs publics dans une action des pouv 3• un contexte qui manque de lisibilité

De nombreuses actions sont déjà Riom Communauté de la pro- menées par les collectivités, cha- grammation des logements tem- VOIR + cune à son échelle et au regard de poraires et d’urgence / inscrip- POUR EN SA ses compétences, pour répondre tion de 30 places temporaires Partie 3 : ZOOM 3 page 45 aux difficultés liées à l’habitat : les pour loger les ménages à la sor- EPCI par leur compétence habitat, tie de l’urgence dans le PLH de les communes par le biais d’actions Clermont Communauté / projets sociales, à travers le rôle des CCAS de coopération et mutualisation notamment (accueils de jour, do- de l’offre entre les EPCI. miciliation, l’accès aux cantines • Pour les gens du voyage : créa- scolaires et à la santé), ou le dépar- tion d’habitat adapté (PLAI) et tement par l’accompagnement et de terrains familiaux sur l’en- le soutien financier des ménages semble des territoires / identifi- en difficulté de logement. cation d’un terrain pour la créa- La problématique du logement tion d’une aire de grand passage comme celle du mal-logement dé- dans le PLH de Clermont Com- borde largement le seul champ de munauté. l’habitat stricto sensu et touche • Pour les primo-accédants : sou- les champs de l’action sociale, des tien aux opérations d’accession transports, de l’emploi ou encore sociale (PSLA notamment) dans de la santé. les différents PLH. Les changements structurels, liés La communauté d’agglomération à la dégradation de la situation vient d’élaborer son PLH 2014- économique, impactent la vie des 2019 afin de rendre la politique citoyens et doivent conduire au habitat communautaire plus opé- renforcement de l’action publique. rationnelle. Comment répondre aux besoins de Dans le champ social, le PDALPD, tous, à court et long terme, en an- piloté par le Conseil général et ticipant et accompagnant les bas- l’Etat, constitue le premier levier culements ou ruptures de plus en d’action pour lutter contre le mal- plus fréquents ? logement. Exemple d’actions menées par les Forte mobilisation du réseau asso- collectivités : ciatif • Sur le parc social : financement De nombreuses associations et col- des PLUS et PLAI, soutien à lectifs, soutenus par les collectivi- l’amélioration thermique du tés, participent à la mise en oeuvre parc public, mise en oeuvre du des politiques publiques voire pro- programme de rénovation -ur posent des projets innovants pour baine. répondre aux nouvelles formes de • Sur le parc privé : mise en mal-logement (dispositif Alterna- oeuvre de dispositifs opération- tiv’Hotel, Les restos du coeur, Ha- nels pour l’amélioration du parc bitat et Humanisme…). Le maillage privé et la sortie de vacance : associatif local est un atout pour différents PIG et OPAH sur les accompagner et actualiser la mise territoires, observatoire de la en oeuvre des réponses aux mé- vacance à Riom Communauté. nages en difficultés d’habitat. • Sur le logement d’urgence et temporaire : prise de compé- tence depuis janvier 2008 pour

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 15 Etat des lieux 2013 de l’offre de logement et 2 évolution des 5 composantes Partie ogement : une accessi-

1• regard sur l’offre de l bilité aux différents segments qui se réduit

Le Grand Clermont compte 195 000 résidences ces 3 dernières années (3% du stock). Cette principales en 2011, localisées principalement offre nouvelle se concentre également sur sur le territoire de Clermont Communauté l’agglomération qui rassemble 65% à 70% des (72%). Environ 6 000 constructions neuves sont nouveaux logements mis en chantier entre 2009 venues alimenter le parc du Grand Clermont et 2011.

Un parc privé relativement accessible mais qui connaît une érosion progressive de sa fonction sociale Le parc privé joue encore en partie sa fonction D’autre part, à l’échelle de Clermont Commu- d’accueil des ménages modestes. 38% des loca- nauté, on peut estimer à 480 logements le parc taires du parc privé sont éligibles au PLAI (soient privé à vocation sociale. Ce chiffre est le résultat 16 500 locataires). Parmi eux, les ménages aux du croisement de 4 indicateurs : un niveau de revenus se situant en dessous de 30% des pla- confort faible à très faible, des loyers inférieurs fonds HLM se trouvent plus nombreux dans le à 6,4€/m², une aide au logement systématique locatif privé que dans le locatif social. et des revenus en dessous de 1 000€ mensuels6.

Les ménages éligibles au logement «très social» en 2011 Propriétaires Locataires du Locataires du Ensemble des ménages occupants parc privé parc social

Ressources inférieures à 60% des plafonds 14 000 16 500 14 600 46 300 HLM (Eligibilité PLAi) 13% des PO 38% des LP 53% des LS 26% des ménages

Ressources inférieures à 30% des plafonds 3 400 7 400 6 400 17 600 HLM 3% des PO 17% des LP 23% des LS 10% des ménages Ressources inférieures au plafond proprié- 4 650 taire occupant modeste ANAH - - - (10 000€ pour une personne) 6% des PO Ressources inférieures au plafond des 11 000 8 300 conventions à loyer très social ANAH - - (10 000€ pour une personne) 20% des LP 29% des LS Source : Filocom DGI 2011 / Sur la base du RNI 2010 ; plafonds HLM 2012 ; plafonds ANAH 2012

Pour autant, la fonction sociale du parc privé en logements locatifs privés, nous pouvons nous terme d’accès et le maintien des ménages les interroger sur la part des logements défiscali- plus modestes tendent à s’éroder : sés et leur impact sur la composition du parc. • L’offre en locatif privé se développe très len- Conçus selon des logiques d’investissement tement sur le territoire : deux fois moins vite plutôt qu’en réponse à des besoins locaux, qu’à l’échelon national et surtout nettement ces logements peuvent être inadaptés en moins vite que le parc social. Entre 2005 et termes de typologie et surtout de niveau de 2011, 2 400 logements supplémentaires sont loyers.

venus alimenter le parc HLM (+9%) quand 6 Source : enquête loyers du parc privé 2009. Extrait du dia- 2000 nouveaux logements intégraient le sec- gnostic du PLH de Clermont Communauté – juin 2012. teur locatif privé (+4%). Parmi les nouveaux 16 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 1• regard sur l’offre de logement : une accessibilité aux différents segments qui se réduit

2005 2011 Parc locatif privé 52019 54067 Parc locatif publicEvolution26268 du parc locatif28684 entre 2005 et 2011 dans le Grand Clermont 2

90000 Parc locatif public Parc locatif privé 80000

70000 + 9% 28 684 26 268 60000

50000

40000

30000 + 4% 52 019 54 067 20000

10000

0 2005-2011 : Filocom-DGI Source 2005 2011

• Un parc conventionné rare et pourtant De plus, parmi les 420 logements convention- nécessaire pour compléter l’offre sociale nés sur la période 2009-2012, 43% seulement publique. Avec un total de 726 logements ont été mis en location à des loyers sociaux ou conventionnés entre 2006 et 2011 dans le très sociaux (entre 5,30 et 6,60€/m² selon la vo- Grand Clermont, l’offre nouvelle à destina- cation sociale et le zonage en 2013). Clermont tion des plus fragiles représente 1,3% du Communauté absorbe 70% de l’offre conven- parc locatif privé (mais ce chiffre ne tient pas tionnée sociale et très sociale et 90% de l’offre compte des conventions signées avant 2006 intermédiaire. Le reste de l’offre se répartit et qui ont pu être reconduites). Elle se localise essentiellement à Volvic Sources et Volcans et principalement à Clermont et Riom commu- Riom Communauté. nautés (respectivement 70% et 13% de l’offre conventionnée).

Nombre de conventionnements par an depuis 2009 dans le Grand Clermont

160 147 Intermédiaire 140 Social et très social 120 114 81 100 85 80 74 71 60 43 41 40 66 20 40 42 30

0 : ANAH 2009-2013 Source 2009 2010 2011 2012

Les effets de logement trop cher, impayés et expulsion, • Le parc privé joue de plus en plus une fonc- logement dégradé). tion de sas d’attente d’un relogement dans le • Des difficultés d’accès accrues pour les mé- parc HLM pour des ménages modestes. Ces nages. Les différents acteurs de terrain inter- derniers accèdent au parc privé souvent par venant auprès des ménages en très grande défaut, dans l’urgence, quand ils n’ont plus le précarité (domiciliation, SIAO, 115) font le choix, dans l’attente de l’accès au parc social, constat des difficultés croissantes d’accès au risque d’être un peu plus fragilisés dans au parc privé, à la fois en raison du décalage leur parcours d’habitat (ménages en situation croissant entre revenus et coût du logement,

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 17 1• regard sur l’offre de logement : une accessibilité aux différents segments qui se réduit

(notamment les charges liées à l’énergie) mais Pour les ménages modestes, le décalage bud- également en raison de pratiques qui condui- get-coût du logement favorise le recours au parc sent à une sélection de fait. En effet, les pro- privé le plus dégradé (logements plus vétustes priétaires comme les régies n’acceptent ma- ou proposant de mauvaises conditions d’habi- joritairement pas la garantie proposée dans le tat) ou un report vers le parc public. cadre du FSL.

Un parc social dont l’offre nouvelle révèle un décalage croissant avec les besoins Dans l’agglomération, des signes de tensions Plus de la moitié des demandeurs de logement apparaissent (classement de Clermont Commu- inscrits dans le fichier sont en-dessous des pla- nauté parmi les agglomérations devant renfor- fonds PLAI. Même si la production récente main- cer leurs objectifs de production sociale à 25%) tient un rythme soutenu, les PLAI ne représen- et deux aspects d’inadéquation sont mis à jour : tent que 3% du parc existant. La production de le rapport besoins/typologie du logement pour PLAI a été multipliée par 3 entre 2007 et 2010 certains demandeurs et le rapport ressources/ et l’offre très sociale représente désormais au- coût du logement. tour de 30% des programmations. Malgré tout, Le parc social est structurellement marqué par le parc social peine à fournir un volume d’offre un manque de petits logements, ce que la ré- suffisant au regard des besoins exprimés et ces cente production a rééquilibré en partie. Pour logements restent l’apanage du cœur d’agglo- autant, l’accès sur des T1 se fait peu (les per- mération. Clermont Communauté absorbe plus sonnes seules demandant plutôt un T2) et de la de 90% des logements grâce aux financements vacance se créée sur cette typologie. A l’inverse, attribués par la collectivité. Faute d’aides àla concernant les compositions familiales impor- pierre, la production de logement très social tantes (familles nombreuses) ou complexes s’avère quasi inexistante en diffus avec seule- (unités familiales), l’offre n’est actuellement pas ment 8 PLAi accordés en dehors de l’agglomé- calibrée pour y répondre. ration en 2012.

Logements sociaux agréés par l’Etat dans le Grand Clermont entre 2010 et 2012

800 736 PLAI PLUS

700 628 227 600 531 181 500 147 400

300 509 447 200 384

100

0 63 : DDT Source 2010 2011 2012

18 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 a demande sociale ogement composante 1 : l 2• liée à l’absence de l

De l’urgence des situations à la constitue un préalable permettant à retenir stabilisation vers l’accès à un loge- d’avancer vers la réponse aux ques- ment ordinaire, différents niveaux tions posées. Des indicateurs de d’intervention et de réponse sont En matière d’articulation offre/ tension sur l’urgence à distinguer afin de proposer une demande, conformément à la cir- en 2012 : offre mieux calibrée aux besoins. culaire du 8 août 2010, un service Comment compléter une offre qui • 2 328 personnes intégré de l’accueil et de l’orienta- puisse répondre à l’urgence des domiciliées à l’ac- tion (SIAO) a été mis en place en situations ? Comment recompo- cueil de jour de 2009 au niveau départemental. ser une offre nouvelle à l’aune de Clermont-Ferrand Le SIAO répond à deux niveaux de la politique du logement d’abord prise en charge. Les textes confient • 900 personnes ? Faut-il redéfinir les formes d’ac- également aux SIAO une fonction sans logement, compagnement social ? La consoli- d’observation des besoins. dont 200 per- dation de la connaissance, des si- sonnes en très tuations et difficultés et la manière grandes difficul- dont elles s’imbriquent entre elles, tés, marginalisées et désocialisées, qui ne sollicitent Un dispositif d’hébergement qui peine de plus pas les services en plus à répondre à l’ensemble des besoins de droit commun d’accueil d’ur- Le taux d’équipement de la région Les acteurs du volet insertion du gence. en places d’hébergement est parmi SIAO relèvent une augmentation les plus faibles (0,6% contre 1,8 au des demandes sur l’année 2012 Durant l’hiver 2012 niveau national). Le volet urgence (502 dossiers déposés). Si le dis- 2013 : du SIAO a enregistré sur l’année positif de traitement fonctionne • 50 places en struc- 16 461 appels au 115 pour une plutôt bien, les travailleurs so- ture d’urgence demande d’hébergement (à noter ciaux du SIAO insertion mettent occupées qu’une personne est susceptible en évidence en 2013, une relative • 74 places du d’appeler plusieurs fois). tension à l’entrée pour l’accès en 7 dispositif hivernal En 2013, 1/3 de la demande expri- CHRS (augmentation du délai d’urgence occu- mée est restée insatisfaite contre d’attente de 1 à 4 mois pour un

pées 1/4 en 2009. Les demandes restées accès en CHRS pour les familles). L’accroissement du délai d’attente • 400 personnes insatisfaites impactent majoritaire- pour l’accès au parc social comme hébergées en per- ment des hommes seuls. L’absence les effets des modifications ré- manence à l’hôtel de réponse aux demandes d’hé- bergement et son accroissement glementaires de 2011 (obligation • 2 gymnases ou- tend à augmenter symétriquement d’avoir une ONC en cas de sépara- verts la part de demandeurs invisibles tion) jouent probablement dans le qui se découragent et disparaissent report sur le dispositif d’héberge- de la demande. ment, de demandes qui jusqu’ici rentraient sans difficulté dans le parc social.

7 CHRS : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 19 2• composante 1 : la demande sociale liée à l’absence de logement

CHIFFRES CLES Des besoins observés depuis la seule entrée de Grand Clermont la demande exprimée & une absence de consoli- 2012 dation de la connaissance En matière de besoins d’habitat ciaux des CCAS, les réseaux de offre et notamment d’hébergement, soutien des ménages en difficul- d’hébergement il existe de la connaissance, mais tés, les associations caritatives, cette dernière est confrontée à etc). Il existe de nombreuses 200 trois types de difficultés : actions et beaucoup de travail • Une connaissance partielle des de réseaux pour développer des places en besoins, uniquement observés solutions alternatives, mais l’ar- hébergement depuis la demande exprimée chitecture commune manque insertion : auprès du dispositif SIAO 115 de construction et d’animation. • 19 en stabilisation et insertion. Toute la demande • Une absence de consolidation • 152 en CHRS n’est pas enregistrée par le 115. et d’animation de l’observation • 30 en ALT Dans le même temps, tous les à des fins prospectives. besoins ne s’expriment pas au- A ce jour, le public de droit com- 349 à 426 près du 115 ; d’autres enfin ne mun demandeur d’un héber- s’expriment pas ou plus auprès gement, public cible du SIAO places de logements des dispositifs. Parallèlement, insertion, est ainsi le moins bien adaptés : certaines capacités et réponses connu par ce dispositif. • 206 à 228 en rési- alternatives aux besoins, hors On voit bien comment l’objecti- dences sociales dispositif généraliste ne sont pas vation actualisée des évolutions • 87 en maisons-re- comptabilisées. Du fait de cette de la demande, des besoins et lais / résidences-ac- dispersion, il existe des difficul- des évolutions impactant les dif- cueil tés à repérer et objectiver les férents segments de l’offre, per- • 9 à 18 en meublé volumes et la nature des besoins mettrait de venir ré-interroger le social à satisfaire. dispositif afin qu’il puisse déve- lopper une offre mieux calibrée Source : Projet territorial de • L’émiettement entre les diffé- sortie de l’hiver (février 2013) rents outils existants n’est pas pour répondre à des besoins en mesure de faire émerger la ordinaires et à des besoins re- demande exprimée et d’objec- composés ou émergeants : mé- tiver les situations entre les dif- nages en attente de ressources, férents acteurs qui disposent de jeunes de moins de 25 ans, de- morceaux de connaissance sur mandeurs d’asile, ressortissants la demande depuis leurs points européens avec ou sans droits de vue d’observation (structures sociaux, grands exclus, sortants d’hébergement, travailleurs so- d’institution, etc. Regard sur la demande non exprimée ou invi- sible (la zone grise du logement) L’absence de logement ne peut découragement, méconnaissance, être caractérisée que par le re- voire du fait de l’inadaptation de gard porté sur les personnes qui ces systèmes de droit commun aux sollicitent les dispositifs. Dans le besoins. même temps, il est plus difficile de Une partie de la réponse à cette repérer et qualifier les populations question de la connaissance dites invisibles, ne sollicitant pas, consiste à mieux mobiliser les lieux peu ou de façon intermittente les où la connaissance des situations, circuits de droit commun, soit par processus et besoins existe. Elle est

20 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• composante 1 : la demande sociale liée à l’absence de logement 2 comptabilisée notamment via les • Des isolés hébergés chez des expérience lieux d’accueil des ménages en dif- tiers, souvent des jeunes de ficultés, voire en grande précarité. moins de 30 ans, fortement Habitat et Huma- A titre d’illustration, l’approche paupérisés, quelquefois sans nisme propose des croisée des différents acteurs (du ressource. Les jeunes sont éga- solutions de logement secteur logement/hébergement, lement impactés par la diminu- ayant un double de la domiciliation, du secteur cari- tion des solidarités privées et un intérêt : tatif)8 permet de faire émerger des allongement de la période d’at- • Une mobilisation besoins mal perçus ou inassouvis tente (public repéré via le CCAS). des logements de publics ou demandeurs diversi- • Des travailleurs pauvres, pour ordinaires pour fiés ne sollicitant pas, peu, ou plus qui la précarité du travail fragi- des familles en le dispositif d’hébergement. lise l’accès et le maintien dans difficulté. Constats 2013 le logement. Dans le prolon- • Une gestion tempo- • Des isolés, très grands exclus, gement de cette difficulté, des raire de la vacance SDF, qui ne parviennent à être retraités, en situation de préca- des collectivités. approchés qu’au travers de la rité, commencent à être repérés maraude effectuée en hiver. depuis 2008. 80 familles sont • Émergence également d’un pu- logées à l’échelle du • Des populations roms, occu- blic nouveau qui n’existait pas département : pantes sans titre qui sont éva- en 2011 : les communautaires • 80% du public ac- cuées à répétition et qui finis- de l’espace Schengen (Italie, Es- cède à un logement sent par se cacher, sans recourir pagne, Portugal) qui arrivent sur pérenne. au dispositif et être en demande l’agglomération dans le cadre • 30 nouveaux d’hébergement. Ce public est d’une migration économique. logements sont en partie approché via l’accueil Sans habitat et par défaut d’ac- programmés en de jour ou les associations ca- cès aux parcs ordinaires de façon 2013 dont 23 dans ritatives (Restos du Cœur, etc) rapide, ces derniers sollicitent le le Grand Clermont. autour de demandes de presta- tions d’urgence (hébergement, dispositif d’hébergement. Sauf Source : Habitat et Humanisme nourriture, courrier, etc). s’ils rejoignent la catégorie des travailleurs pauvres, ces mé- • Des jeunes en errance qui, soit nages sortent assez rapidement ne parviennent pas à rentrer au 8 Mobilisée notamment lors vers du logement pérenne. d’échanges en ateliers en sein des dispositifs du fait de la juillet 2013 contrainte de ces derniers (ani- maux généralement interdits dans les hébergements), soit ont du mal à se conformer aux attentes des hébergements exis- tants. Par défaut, ces personnes trouvent refuge dans un squat ou dans leur véhicule. Les conditions de logement des gens du voyage Le bilan est plutôt satisfaisant en places caravane ; en 2013, cette matière de création d’aires d’ac- situation reste inchangée. cueil puisqu’elles ont globalement Par ailleurs, concernant les opéra- permis d’améliorer les conditions tions d’habitat, 43 logements PLAI de vie des familles, même si les col- ont été réalisés entre 2009 et 2013 lectivités rencontrent des difficul- et 23 sont programmés (livrai- tés de gestion de ces équipements son prévue de 2014 à 2016) sur 7 publics. En 2009, le Grand Cler- communes du territoire du Grand mont comptait 14 aires d’accueil Clermont. et une capacité d’accueil de 295

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 21 2• composante 1 : la demande sociale liée à l’absence de logement

A ce jour, plus de 300 ménages res- Parmi l’ensemble de ces familles, le tent en attente d’habitat sur le dé- schéma départemental d’accueil et partement. Environ 200 ménages d’habitat des Gens du Voyage pré- vivent sur des terrains privés ou voit la réalisation de projets d’ha- publics dans des conditions d’in- bitat, notamment sous la forme de décence (non ou partiellement PLAI ou de terrains familiaux, pour desservis par les réseaux dans de 200 d’entre elles, répartis sur 8 l’habitat indigne) et plus d’une communes du territoire du Grand centaine de familles installées sur Clermont. des aires d’accueil depuis plusieurs années sont en attente de réponse

Crédit photo : ASGV63 photo Crédit en terme d’habitat. Habitat adapté à Aubière

Synthèse de la composante 1

En 2013, la tension déjà repérée en 2011 se confirme :

• croissance du nombre d’appels au 115 constante sur l’année et plus seulement en période hivernale,

• augmentation de la non-réponse malgré l’accroissement des capacités en hiver.

Cette tension impacte ainsi l’ensemble de la chaîne hébergement-logement (premiers signes de tension sur l’entrée insertion, des ménages « coincés » dans l’hébergement faute d’accès au parc pérenne).

En terme de public, la demande familiale qui s’adresse aux dispositifs continue de progresser (de 25% en 2010 à 43% en 2012). Les jeunes connaissent toujours autant de difficultés d’accès et se trouvent particulièrement concernés par la problématique de l’hébergem ent chez un tiers.

Dans un contexte de tension nouvelle, le risque est grand de voir s’accroître le nombre de ménages ne recourant plus aux dispositifs. La connaissance des situations et la prise en compte de l’ensemble des besoins (exprimés ou non) à travers les dispositifs devient un enjeu majeur pour mieux calibrer les réponses à apporter.

22 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 ges en ogement composatén dte’acc 2 : lèess amuén l a 3• difficul

Regard sur la demande en logement social : les CHIFFRES CLES Grand Clermont demandes tendent à augmenter 2012 Le fichier commun de la demande portion importante de ménages de logement social a été mis en isolés : 2 demandeurs sur 3 sont demandes en place en octobre 2012. Il fournit des personnes seules ou des fa- logement social une première approche consoli- milles monoparentales. dée en matière d’expression des Le territoire est passé de 800 de- besoins qui confirme, un an après mandes par mois en 2009 à 1 200 19 700 sa mise en oeuvre, des tendances en 2012, tendant à indiquer que et évolutions. demandeurs de nous sommes face à une hausse logement social A l’échelle du Grand Clermont, plutôt structurelle de la demande les bailleurs sociaux enregistrent dans le parc social. 19 700 demandeurs. Plus de la Dans le même temps, le nombre moitié des demandes concer- d’attribution est resté stable, au- 4 000 nent les communes de Cler- tour de 4 000/an, dont 900 pour attributions/an mont-Ferrand, Riom et Cour- répondre aux objectifs de l’accord en moyenne non. Pour Clermont-Ferrand, les collectif départemental. Près de 2 quartiers les plus demandés sont 700 nouvelles entrées dans le parc le centre-ville (1 600 demandes), se font chaque année. 8 mois Montferrand (1 500), et Saint- Jacques (1 300). Le délai moyen d’attribution est délai d’attribution de 8 mois en 2012 et près de 40% Un tiers des demandeurs sont moyen des demandeurs se situent au- déjà locataires du parc social et delà du délai anormalement long, Source : ALSPPD - fichier un quart ne disposent pas de loge- qui s’établit à 15 mois. commun de la demande ment personnel et sont hébergés chez un tiers. On remarque la pro-

Répartition territoriale des ménages demandeurs (adresse d’origine) à l’échelle du VOIR + Grand Clermont POUR EN SA Demande de logement sociaux moins de 2 % Partie 3 : ZOOM 2 Reste Riom Communauté page 43 de 2 à 5 % de 5 à 10 % plus de 50 % Riom Limagne d'Ennezat Reste Riom Communauté Pourcentage des demandes Volvic Sources et Volcans originaires du Grand Clermont Reste Riom Communauté

Couronne Nord Total Auvergne : 18636 Total Grand Clermont : 14758 Total hors Auvergne : 1390 Clermont-FerrandCouronne Est Couronne Ouest

Mur ès Allier Couronne Sud Est Couronne Sud Ouest Billom Saint-Dier Vallée du Jauron

Gergovie Val d'Allier

Les Cheires Allier Comté Communauté Source : ALSPDD - fichier commun de la demande : ALSPDD - fichier Source

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 23 3• composante 2 : les ménages en difficulté d’accès au logement

Motifs des demandes Les premiers motifs de demande • La demande au titre de la sous- de logement social sont l’absence occupation (logement trop de logement ou un logement perçu grand), 468 occurrences, traduit comme trop petit ou trop cher. souvent un coût logement deve- Si l’on cumule les motifs ‘‘trop nu trop important, notamment cher’’, ‘‘trop grand’’, ‘‘expulsion’’ du fait du départ d’enfants et de et ‘‘congés du propriétaire’’, qui la perte de ressources liées (re- renvoient à de l’inadaptation en venus et impact sur l’APL). terme de coût, des impayés et un • La demande au titre de la déli- risque de perte du logement, on vrance d’un congé vente ou re- atteint 20% de la demande totale. prise par le propriétaire (479 oc- En dehors des grands pourcentages currences) renvoie à une perte sur la masse, un regard à la marge du logement pour le locataire sur des volumes de motifs ou de privé dont il n’est pas respon- statuts pour autant importants en sable ou accompagné. Cet état nombre est éclairant pour perce- de fait génère manifestement voir des évolutions structurelles une difficulté pour retrouver liées au mal-logement : un logement équivalent dans le • La demande de décohabitation parc privé existant. pèse pour 14% dans l’ensemble des motifs regroupés sous l’item « Absence de logement person- nel », et touche particulière- ment un public jeune dont on verra plus loin que la demande au global pèse pour plus d’un tiers.

Les 6 premiers motifs de demandes (nombre de demandeurs)

Logement trop petit 2996

Logement trop cher 2930 Crédit photo : Agence d’urbanisme Clermont Métropole Clermont d’urbanisme : Agence photo Crédit ZAC République Sans logement ou hébergé ou en logement temporaire 2892

Divorce, séparation 1610

Autre motif particulier 1541

Problèmes d'environnement ou de voisinage 1207

Source : fichier commun de la demande - ALSPDD

24 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 3• composante 2 : les ménages en difficulté d’accès au logement 2 CHIFFRES CLES Un décalage entre offre et besoins qui se Grand Clermont creuse 2012 L’évolution du nombre de deman- Ces évolutions structurelles vien- deurs est également le reflet d’évo- nent directement interroger l’offre demandes en lutions plus structurelles : produite, passée et récente, mal logement social • Des demandeurs plus pauvres calibrée pour y répondre : ou des situations plus instables • La production de PLAI tend financièrement. Un demandeur de plus en plus à manquer sur deux ne dispose d’aucun sa cible : allocataires RSA 50% revenu salarié, 20% des deman- n’arrivant plus à intégrer des des demandeurs de deurs sont allocataires du RSA. programmes neufs, parfois le logement social n’ont • Des ménages qui n’ont pas me- double du prix de l’ancien. L’obli- aucun revenu salarié suré les difficultés auxquelles gation de construire 30% de PLAI ils allaient être confrontés dans permet quelquefois de loger les un contexte tendu. Pour eux, personnes percevant des mi- nima sociaux, mais ce levier se 20% la problématique habitat n’est pas liée à des difficultés person- raréfie. Sur les attributions de 4 des demandeurs de nelles mais à l’inadaptation éco- dernières résidences intégrant logement social sont nomique de l’offre et au marché du PLAI, seuls 25% des ménages allocataires du RSA locatif dont ils méconnaissent relèvent des minimas sociaux, et les rouages et le fonctionne- ce, en demandant une rigueur ment. C’est notamment le cas budgétaire importante pour les 50% de la plupart des ménages ayant familles. connu une perte d’emploi, un • Les loyers les plus bas se des demandeurs passage à la retraite, une sépa- concentrent dans des quartiers de logement social ration. d’habitat social les plus sen- ont des ressources sibles, les moins mixtes de l’ag- inférieures à 60% des • Des ménages issus du parc pri- glomération. C’est le parc an- plafonds HLM vé et qui en raison du décalage coût du logement-ressources cien qui permet de reloger ces Source : ALSPPD - fichier sur ce segment se reportent sur publics. Le parc social d’avant commun de la demande le parc social ne pouvant accé- 1977 représente la moitié de der ou se maintenir par leurs l’offre de logement social. Seuls propres moyens (économiques) quelques programmes restant à sur ce segment d’offre. réhabiliter conservent un loyer aujourd’hui parmi les moins • Des catégories de ménages chers. Ils se situent notamment passés par l’hébergement, no- dans les quartiers Nord (la Gau- tamment en raison de problé- thière) et la Fontaine du Bac, matiques financières et/ou liées proposant des loyers entre 2,5 à une séparation, qui peinent à et 3€/m². accéder à une offre pérenne et adaptée à leurs revenus.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 25 3• composante 2 : les ménages en difficulté d’accès au logement

Parallèlement, les ménages en- HLM, revenu moyen inférieur de trants dans le parc social appa- 10%. Ils se composent plus sou- raissent plus fragiles. Les emmé- vent de familles monoparentales, nagés récents (installés depuis et sont davantage touchés par la moins de 3 ans) disposent de res- précarité de l’emploi et le chô- sources moindres : 1/3 se situent mage que la moyenne des loca- en-dessous de 30% des plafonds taires du parc social.

Occupation du parc social en 2012

Emménagés récents (3 ans ou moins) Ensemble des ménages Ménages en dessous de 30% 33% (3 400 ménages) 27% (6 600 ménages) des plafonds de ressources 33% personnes seules (3 800) 40%personnes seules (11 100) Composition familiale 29% familles monoparentales (3 300) 23% familles monoparentales (6 400) 14% de chômeurs (1 600) 11% de chômeurs (2 900) Activité 11% d’emplois précaires (1 300) 7% d’emplois précaires (2 000) RSA 10% au RSA (1 100) 7% au RSA (1 900) Source : bailleurs sociaux 2012

EFFETS • Cet état de fait inquiète les ac- • L’enjeu de la localisation au teurs en termes de spécialisa- cœur des refus ou des attribu- tion du parc, et de ségrégation tions, voire de demandes de mu- spatiale. Cela renforce un effet tations. On pourrait également de relégation des ménages les évoquer la situation de ménages plus pauvres sur du parc an- emménagés récents dans des cien et un effet de ségrégation secteurs d’habitat mixtes (moins socio-spatiale marquée sur - cer sensibles et moins paupérisés) tains quartiers. Les obligations mais à faible tolérance et qui de mixité sociale se heurtent à sont mis en difficulté dès keur la difficile mise en œuvre de la arrivée en raison d’une hyper at- politique de peuplement. De tention portée par le voisinage. fait, cette tension entraîne un Ces ménages vont rapidement accroissement de demandes déposer une demande de muta- d’accompagnement des mé- tion. nages fragiles (sécurisation des bailleurs).

26 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 3• composante 2 : les ménages en difficulté d’accès au logement 2 La mise en œuvre du DALO : des volumes mesu- rés mais une fonction d’alerte des situations oubliées Depuis 2008, le Droit au Logement rapport à d’autres agglomérations Opposable permet aux ménages françaises. en difficulté d’accès au logement Les décisions favorables pour un de déposer un recours auprès de la relogement prises par la commis- commission de médiation. Les re- sion ont concerné 41 ménages et cours DALO ne correspondent tou- les relogements effectués dans tefois qu’à une partie des ménages le cadre de la procédure DALO, en difficulté d’accès au logement 17 ménages, soit respectivement appartenant aux catégories priori- 30% et 13% des recours déposés la 9 taires définies par la loi . même année10. Dans le Puy-de-Dôme, le nombre de recours annuels reste à peu près stable depuis 2009, oscillant entre 100 à 150 recours annuels. Les volumes restent très mesurés par

9 Ménages dépourvus de loge- Répartition des recours DALO par territoire en 2012 ment, menacés d’expulsion, hé- bergés dans une structure d’hé- EPCI bergement ou logés de manière Nb de recours 2012 par secteur habitat temporaire, logés dans des locaux moins de 5 impropres à l’habitation ou pré- de 5 à 8 sentant un caractère insalubre ou CC Riom Communauté de 9 à 12 CC Limagne d'Ennezat dangereux, logés dans un local de 13 à 15 CC Volvic Sources et Volcans manifestement sur-occupé ou non de 16 à 19 décent et ayant à charge au moins un enfant mineur ou une personne Total Grand Clermont : 120 handicapée ou étant elle-même handicapée, demandeurs de loge- ment depuis un délai anormale- CA Clermont Communauté ment long. CC de Mur ès Allier 10 Les décisions favorables ou les relogements intervenus en 2012 peuvent concerner aussi bien des CC Billom Saint-Dier / Vallée du Jauron recours déposés en 2012 qu’en CC Gergovie Val d'Allier Communauté 2011. CC les Cheires CC Allier Comté Communauté Source : DDCS 63, données DALO 2012 : DDCS 63, données DALO Source

Le regard porté sur le volume des d’entre eux concernant des mé- relogements des ménages recon- nages originaires du Grand Cler- nus prioritaires révèlent une ten- mont et 85 émanant de la com- sion faible : davantage de ménages mune de Clermont-Ferrand (63%). relogés en amont de l’intervention Cette prépondérance clermon- de la décision (22%) que suite à toise au niveau des recours se re- une décision d’injonction de faire, trouve aussi dans les relogements quand la moyenne nationale de ces puisque les ménages clermontois relogements en amont est de 7%. représentent 82% des relogés dans En 2012, 135 recours ont été dé- le cadre de la procédure DALO. posés dans le département, 120 C’est aussi probablement le signe

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 27 3• composante 2 : les ménages en difficulté d’accès au logement

d’un meilleur accès à l’information Cette difficulté de réponse pré- sur le DALO, du fait de nombreux existante semble persister en aval acteurs (services de l’Etat et de de la décision puisque le taux de nombreuses associations loge- relogement effectif renvoyant à ment-hébergement) sur Clermont- une décision favorable est légère- Ferrand que dans les communes ment inférieur à la moyenne natio- péri-urbaines. nale (50%), moyenne impactée par Plus que révélateur de dysfonc- la situation en Ile-de-France. tionnements sur un territoire La question du manque d’infor- tendu, le DALO joue plutôt une mation est relevée par les acteurs fonction d’alerte et de révélateur associatifs comme l’un des facteurs des situations oubliées. La sur-re- d’explication d’absence de recours présentation de certaines catégo- DALO sur le volet hébergement ries de ménages ou de motifs, par (alors qu’à l’inverse, 16 recours rapport aux besoins enregistrés via DALO logement sont requalifiés le fichier commun (exactement in- en hébergement en 2012). De la versés) semble en témoigner. même manière, les recours dé- La sur-représentation de certains posés par des requérants issus motifs (expulsion 32%, délai anor- de zones rurales, sont rares. La malement long 28%) révèle la per- démarche semble mériter d’être sistance de difficultés de logement plus lisible pour les acteurs et les (et/ou relevant de la coordination demandeurs. Elle doit permettre d’acteurs) auxquels on peine à ap- in fine de viser effectivement les porter une réponse dans le cadre ménages expressément visés par ordinaire des attributions. la Loi. De même, les ménages aux res- sources limitées et uniques, no- tamment les ménages monopa- rentaux, ressortent massivement : ils constituent à la fois la majorité des requérants (38%) et représen- tent plus de 2/3 des familles avec enfants qui déposent un recours. Ce constat peut être interprété comme le signe que les dispositifs de traitement parviennent moins bien à répondre à ces ménages, dont une partie est en situation d’urgence suite à une séparation, ou en situation de garde alternée /droit de visite, sans disposer des ressources suffisantes pour ac- céder à un logement un peu plus grand.

28 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 3• composante 2 : les ménages en difficulté d’accès au logement 2

Synthèse de la composante 2

Certaines tendances semblent se creuser depuis 2011 :

• Les capacités financières des plus modestes à se loger dans le parc privé se réduisent.

• Le nombre de demande dans le parc social continue d’augmenter pour un niveau d’attribution resté le même depuis 2010. L’hébergement chez un tiers, le logement trop petit et trop cher sont les premiers postes de demande (ils pèsent près de la moitié de la demande du fichier commun).

• Les ménages demandeurs et ceux récemment entrés sur le parc social sont plus pauvres et la pers- pective d’accéder à un logement neuf, y compris en PLAI, devient de moins en moins réaliste du fait du décalage entre le coût du logement et les capacités financières des ménages modestes.

• Les ménages monoparentaux aux revenus limités, les travailleurs pauvres aux ressources fluctuantes et les allocataires du RSA sont particulièrement fragilisés et impactés par la spécialisation du parc d’habitat.

Pistes de réflexion ● Renforcer la connaissance, de manière transversale : depuis l’observatoire du Grand Clermont jusque vers la création d’observatoires locaux de la demande sociale en logement. Il existe de la connaissance mais il existe également un problème de continuité et il convient d’aller plus loin. Il y a une réflexion à mener sur le décalage entre observation des besoins et offre à constituer ou à développer sur l’ensemble de la chaîne logement-hébergement. Cette connaissance doit être revi- sitée en permanence. Cela suppose une coordination des acteurs et des moyens. Il convient d’avoir une connaissance suffisamment ajustée pour qu’elle soit utilisable en temps réel. Des questions se traîtent en urgence, d’autres doivent être prévues en amont. Comment rapprocher la connaissance du terrain ? ▪ Un des éléments de réponse se trouve dans le fait de produire de la connaissance avec les acteurs de l’accueil de la demande aux différents niveaux où ils se situent. ▪ A partir d’un bassin d’habitat (des différentes zones du territoire) avec un pilotage de l’observa- toire pour permettre une observation par communes de la demande sociale en logement et des mouvements entre les territoires.

● Diversifier la chaîne logement/hébergement. Créer du logement ‘‘sas’’ diversifié pour : ▪ limiter le recours à l’hébergement d’urgence ou d’insertion pour des ménages en situation de décrochage (séparation, rupture familiale, etc) mais qui n’en relèvent pas, ▪ fluidifier la sortie depuis l’hébergement vers le logement en renforçant la mobilisation des dispo- sitifs existants (bail à réhabilitation) et en utilisant le parc vacant des collectivités.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 29 té ges en difficul

4• composante 3 : les ména de maintien

CHIFFRES CLES Un budget logement de plus en plus lourd Grand Clermont malgré les aides 2011 La hausse des prix du logement, Malgré les aides au logement, le couplée à la stagnation des reve- nombre de ménages concerné par les allocataires nus, génère une augmentation un taux d’effort dépassant 30% des significative du taux d’effort des ressources est en augmentation ménages. (7000 ménages en 2011). 49 600 Les aides au logement ne parvien- Il s’agit principalement de loca- ménages reçoivent nent pas à compenser cette hausse taires du parc privé (80%) mais une aide au logement des prix. l’augmentation est essentiellement (soit 1/4 des foyers du En 2011, 49 600 ménages du Grand portée par le parc social. Grand Clermont) Clermont reçoivent une aide au lo- Les EPCI périphériques accueillent gement, soit 62% des allocataires également une proportion non né- 7 000 CAF du Grand Clermont (-1 point gligeable de ménages allocataires par rapport à 2008). La distribution dont le taux d’effort s’avère impor- ménages allocataires des aides au logement s’est resser- tant. ont un taux d’effort rée sur les ménages disposant de supérieur à 30% de faibles ressources, alors que l’élar- leurs ressources gissement de la crise du logement Source : CAF du Puy-de-Dôme fragilise de nouvelles couches de la population, notamment parmi la classe moyenne.

11 Le taux d’effort CAF correspond au (loyer net ou remboursement + charges forfaitaires – aides au Les allocataires dont le taux d’effort dépasse 30% des ressources logement) / (revenus – aides au lo- gement). Il s’agit des revenus nets imposables auxquels sont ajoutés Riom les revenus sociaux versés par Volvic les CAF. La population retenue ne Riom

comprend pas les étudiants, et les Volvic plus de 65 ans.

Clermont-Fd

Clermont-Fd Nb ménages avec effort >30% Nb ménages avec effort >30% Billom 10 10 Billom 1 000 1 000 Taux de ménages avec effort >30% Tasuexc rdeet smtaétinstaiqguees avec effort >30% secret statistique - de 20% - de 20% de 20 à 30% de 20 à 30% de 30 à 40% de 30 à 40% + de 40% Sources : IGN BDToSpou 2rc0e1s1 :, ICGANF B BDaTospeo C 2o0m11m, CuAnFa lBea Aslelo Ccoamtamireunsa 2le0 A11llo ecta tfaicirheise r2 a01ll1o ceat tfaicihreie r3 a1l/l1oc2a/2ta0ir1e1 31/12/2011 + de 40%

30 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 4• composante 3 : les ménages en difficulté de maintien

Répartition des ménages allocataires dont le taux d’effort dépasse 30% de leurs 2 ressources 6000 5585 5483 2008 5000 2011

4000

3000

2000 Nombre de ménages ménages de Nombre

821 1000 533 659 591

0 : CAF 63 - 2011 Source Locataires du parc privé Locataires du parc public Accédants

Une augmentation croissante de • Les personnes seules passant à l’imprévisibilité des ressources et la retraite avec une petite pen- ses impacts sur le budget sion et souvent non solvabilisées La précarité de l’emploi et l’im- par l’aide au logement. prévisibilité des ressources des • Les travailleurs bénéficiant du ménages modestes tendent à ac- RSA activité (et non RSA socle), croître les difficultés des ménages dont le statut est recalculé tous en impactant leur budget. Les tra- les trois mois, et pour qui le sur- vailleurs précaires ont en effet des croît d’activité des trois derniers ressources fluctuantes, créant des mois peut être immédiatement ajustements permanents au niveau absorbé les trois mois suivants, de l’aide au logement. Les projec- du fait de la baisse du montant tions deviennent difficiles. Ces du RSA et de l’aide au logement. ménages ne savent pas d’un mois Ces différentes situations de préca- sur l’autre de quelles ressources ils rité de l’emploi et des ressources, vont disposer. qui sont autant de signes de la di- Cette situation touche une -diver minution de la capacité à prévoir sité de ménages : pour les ménages modestes, ten- • Les travailleurs précaires en in- dent à augmenter les risques d’im- terim ou contrat court n’ayant payés de loyers (à court terme, 1 pas de lisibilité de leurs res- ou 2 mois). Un décrochage est sources à moyen terme. Ces difficilement rattrapable pour des situations ‘‘juste au-delà du ménages qui tirent déjà sur la seuil’’ sont souvent problé- corde. matiques. En effet, elles sont Ces situations compliquent égale- moins bien accompagnés que ment le soutien possible des tra- pour d’autres ménages bénéfi- vailleurs sociaux pour alerter les ciaires du RSA. dispositifs (le FSL se calculant sur • Les ménages alternant dans la les 3 derniers mois). même année emploi, chômage Ces ménages sont en permanence et RSA. Cette situation créée des fragilisés dans le maintien de leur gaps de ressources importants, logement. Ils se découragent d’au- des re-calculs de l’aide au loge- tant plus vite du fait du fort décro- ment et entraîne des difficultés chage coût de la vie/ressources, dans la gestion du budget pou- et doivent arbitrer entre les dé- vant avoir des effets sur le main- penses, l’irrégularité et la modestie tien dans le logement. des ressources rendant difficile la gestion du moindre imprévu.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 31 4• composante 3 : les ménages en difficulté de maintien

CHIFFRES CLES Impayés et aide au maintien dans le logement Puy-de-Dôme Selon les données partielles re- La sous actualisation du barème 2012 cueillies entre 2012 et 2013, un de l’aide au logement, déconnecté tiers des demandes FSL émanent des réalités du marché du loge- les procédures du parc privé. Une majorité des ment, joue également un rôle dans d’expulsion aides accordées sont destinées au la progression du taux d’effort des maintien dans le logement. 15% ménages. 75% des bénéficiaires de environ des ménages sollicitent ces aides au niveau national ont un le FSL pour impayé de loyer ou revenu inférieur au SMIC. Du fait 744 charge. de la non revalorisation des aides ménages assignés en Cependant, du fait des critères au logement, l’impact des aides au justice d’éligibilité au FSL, tous les loca- logement sur la solvabilisation des +14% depuis 2010 taires du parc privé n’y ayant pas ménages est limité : de nombreux forcément accès, le FSL ne permet ménages modestes n’en bénéfi- 180 pas d’avoir une vision globale des cient pas alors que le montant de publics en impayés de loyer. l’aide croît moins que les loyers et les charges. octrois de la force Le public qui sollicite le FSL est publique majoritairement composé de mé- Dès lors, chaque rupture (perte de +66% depuis 2010 nages percevant le RSA. La ten- l’emploi, séparation, problème de dance récente montre que davan- santé, passage à la retraite) peut être la source de l’impayé de loyer. Source : DDCS63 - fichier des tage de locataires retraités, tous expulsions parcs confondus, et de locataires Et il est à craindre que les effets de très jeunes (18-25 ans), ont solli- la crise commencent à être lisibles. cité ce dispositif. Dans un tel contexte, certains loca- taires sont plus fragiles que d’autres, D’une manière générale la part tels les ménages retraités menacés du logement dans le budget des d’expulsion de leur logement. ménages augmente, les aides au logement parfois ne sont pas suf- Dans le même temps, l’impayé est fisantes, et les modes de calcul au départ un accident de parcours. des aides au logement prennent Il peut le rester dès lors qu’il est mal en compte les réalités écono- immédiatement maîtrisé. Il devient miques de certaines catégories de un problème s’il perdure et donc ménages sans enfants. s’aggrave. Regard sur les procédures Les contentieux liés aux impayés Les arrondissements de Clermont locatifs sont en hausse continue et de Riom rassemblent l’essentiel depuis 2008. En 2012, 744 mé- des ménages concernés (87%). Le nages du département ont été nombre d’assignations augmente assignés en justice, soit une pro- notablement sur l’arrondissement gression de 14% depuis 2010. Plus de Riom (+22%) alors qu’il aug- d’un locataire sur trois, au stade de mente moins vite sur l’arrondisse- l’assignation, est un locataire du ment clermontois depuis 2010. parc public (40%). Les données concernant la procé- L’octroi du concours de la force dure ne couvrent pas l’ensemble publique, tous parcs confondus, a des réalités de perte du loge- également connu une augmenta- ment (départ avant ou en cours tion nette tendant à rejoindre le ni- de procédure, etc). La difficulté veau de la demande de cet octroi : est de faire émerger ce qui n’est plus des 2/3 des concours deman- pas renseigné : que deviennent les dés sont octroyés en 2012 quand ménages entre les différents stades la moitié l’était en 2010. (départs, relogement, etc) comme 32 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 4• composante 3 : les ménages en difficulté de maintien 2 à l’issue de la procédure ? (reloge- ou hébergement, solutions de for- ment, maintien, report parc social tune, etc).

Evolution des processus d’expulsions dans le département du Puy-de-Dôme

800 Assignations Commandements Demandes FP* Octrois FP 700 Interventions effectives

600

500

400

300

200

100 63 25 20 23 10 0 2008 2009 2010 2011 2012 : DDCS 63 – Fichier des expulsions Source * Force publique

Nombre d’assignations en justice pour impayés locatifs dans le département 2010 2011 2012 Evol. 10-12 Assignations 653 723 744 14% - contre locataires du parc privé 404 417 445 10% - contre locataires du parc public 249 306 299 20% Source : DDCS 63 – Fichier des expulsions

L’augmentation des procédures levées par l’expulsion sont souvent est en partie confortée par les ac- complexes. C’est une accumulation teurs de la commission de média- des difficultés qui met les- per tion DALO qui s’inquiètent de la sonnes et les familles dans l’im- croissance du motif ‘‘expulsion’’ à possibilité d’assumer des charges l’origine du dépôt d’un recours (de devenues trop lourdes. 21% en 2009 à 32% en 2012). Les Du côté des bailleurs, les liens sont obligations issues de la loi DALO à resserrer, à l’instar de ce que prati- constituent un appui pour renfor- quent déjà en partie les organismes cer la prévention et éviter une is- de logement social, signataires sue désastreuse à bien des égards. d’une charte de prévention. Ces L’information des locataires les mécanismes restent à renforcer et à plus modestes est un enjeu dans établir avec les propriétaires privés. la prévention des expulsions : Cette question est un enjeu auquel plus les situations sont rénélées l’actuelle CCAPEX12 doit répondre 12 Commission de Coordination en amont plus les chances sont afin de rendre effective la diminu- des Actions pour la Prévention des grandes de trouver une solution. tion des contentieux locatifs - pou Expulsions Les problématiques sociales sou- vant conduire à l’expulsion.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 33 4• composante 3 : les ménages en difficulté de maintien

Synthèse de la composante 3

Depuis 2011, deux tendances majeures impactent la capacité des ménages à se maintenir :

• l’accroissement de la fragilisation économique des ménages marquée par une plus grande imprévisi- bilité de leur budget, et avec comme corollaire l’augmentation du risque d’impayés,

• la progression des procédures d’expulsion (+14% d’assignations) ayant un effet direct sur la capacité des ménages à se maintenir dans leur logement : report du parc privé vers le parc social et fragilisa- tion croissante des ménages en impayés dans le parc social (40% des assignations).

Ces situations ont notamment été révélées par le DALO. Les ménages monoparentaux semblent à nou- veau particulièrement fragilisés par cette problématique. Par ailleurs, l’absence de données sur les- ex pulsions locatives réalisées sans le concours de la force publique ne doit pas masquer la réalité de la précarité des solutions mobilisées en urgence par les ménages concernés (hébergement chez un tiers, hôtel, camping, rue...).

Pistes de réflexion Privilégier un traitement global des situations de mal-logement existantes sur le parc privé, allant de l’habitat dégradé jusqu’à l’expulsion locative L’expulsion locative est complexe. La question de la prévention et des interventions à conduire suppose de trouver un équilibre, dans le respect des intérêts des deux parties (pour le propriétaire, la possibilité de recouvrer les sommes dues, pour le locataire un répit qui permet l’élaboration à moyen terme d’une solution) et de rechercher des pistes pour progresser. Trois peuvent d’ores et déjà être identifiées : • connaissance croisée des situations qui conduisent à l’impayé, des parcs concernés, des alternatives en cours ou à l’issue de l’expulsion, impliquant plusieurs segments professionnels habituellement cloisonnés (logement, justice, administration préfectorale, action sociale, Caf, banque de France), • solutions à mobiliser pour le maintien (ALT anti-explusion) ou à l’issue de l’expulsion pour éviter les conséquences dramatiques d’une mise à la rue, • vigilance sur l’évolution de la structure et de la nature du parc de départ (observation des prix, des pratiques de gestion ou au contraire problématiques d’un propriétaire pour le parc privé, etc), sur l’évolution des situations hors impayés (ou cumulés avec eux) qui concourent à l’engagement d’une procédure d’expulsion et de risque de perte du logement (problématiques rencontrées autour de l’expulsion pour troubles, etc).

34 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement 2 Les mauvaises conditions de logement 4composante Un parc marqué par des problèmes d’indécence CHIFFRES CLES Aujourd’hui, plusieurs dispositifs Même si ces données restent à opérationnels co-existent sur le conforter dans le temps, l’ADIL Grand Clermont territoire : une OPAH sur le quar- enregistre ainsi deux fois plus de tier de la gare, un PIG sur les quar- signalements de logements indé- habitat indécent tiers anciens à Clermont-Ferrand, cents qu’en 2010 à l’échelle du un PIG communautaire à Clermont Grand Clermont. Ces chiffres s’ex- Communauté, un PIG commu- pliquent surtout par la montée en 2 740 nautaire à Riom Communauté, et charge du pôle de lutte contre l’ha- logements potentiel- le programme Habiter Mieux à bitat indigne. Quelques territoires lement indécents l’échelle du département. semblent davantage concernés par en 201113 Plus qu’un parc majoritairement la mauvaise qualité des logements. -14% entre 2009 et impacté par des formes d’insa- En volume, il s’agit de Clermont 2011 lubrité, le regard porté par ces Communauté avec 59 logements différents dispositifs révèle ma- déclarés indécents à l’ADIL. En pro- joritairement des problèmes de portion, Billom Saint Dier et Volvic 95 vétusté, d’indécence, ou d’infrac- Sources et Volcans rassemblent 14% des logements déclarés indé- signalements de tion au RSD (Règlement Sanitaire cents au centre de ressources. logements indécents Départemental). enregistrés par l’ADIL en 2012 Des profils de ménages et de situations qui +83% entre 2010 et révèlent des disparités territoriales 2012 Même si ces réalités méritent anodines d’aménagement ou de Sources : Filocom DGI 2011 d’être nuancées, les acteurs repè- simple changement d’équipe- et ADIL 63 rent des situations qui renvoient à ment. deux grandes catégories de problé- Concernant cette seconde catégo- 13 Logements classés dans les caté- matiques : rie de propriétaires, occupants de gories 7 et 8 (classement cadastral) • Des dysfonctionnements rele- maisons individuelles, il s’agit de de la base de donnée Filocom vant davantage d’infractions personnes plutôt âgées, cumulant au RSD et de l’indécence plutôt les difficultés (sociales, écono- que de l’insalubrité, signalés par miques, de santé, insalubrité du des ménages, plutôt locataires logement). Cette concentration de dans les centres urbains. Il s’agit problématiques rend difficile l’in- de ménages jeunes et isolés : tervention sociale (entassement, moins de 35 ans et monoparen- troubles psychologiques, suren- taux, vulnérables aux minimas dettement). Ils refusent générale- sociaux. ment de quitter le logement où ils • Des problématiques de maisons ont toujours vécu et se trouvent très dégradées, plus insalubres parfois en situation de surendet- qu’indécentes, frappant des tement. Il manque des outils pour ménages propriétaires âgés en repérer ce public marginalisé. milieu rural mais également Un travail est actuellement en ré- en centre urbain. Ils sollicitent flexion sur l’usage et l’adaptabilité peu les dispositifs d’améliora- des logements face au vieillisse- tion et quand c’est le cas, ils le ment des occupants et à la maîtrise font plutôt autour de demandes de l’occupation et des dépenses

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 35 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement

d’énergie (aménagement des logements individuels, mal isolés expérience rez-de-chaussée, d’unités de vie et entrainant une forte consomma- dans une grande maison difficile à tion d’énergie ou ne disposant pas Riom Communauté a chauffer). des normes minimales d’habitabili- mis en place un obser- De plus en plus de propriétaires té. En 2012, la plupart des ménages vatoire afin d’évaluer occupants sollicitent les aides pour aidés étaient des personnes âgées la situation du parc de réaliser des travaux d’urgence plu- (43% de plus de 65 ans), seules ou logemement vacant tôt que des travaux d’amélioration en couples et vivant simplement de et indigne sur son d’habitat. La grande majorité des leur pension de retraite. territoire. propriétaires occupants en difficul- Cet observatoire a té qui sollicitent des aides pour des été initié en 2011 en travaux d’amélioration (dispositifs soutien à la Cellule de FASCI et FAPOD14) concerne des Lutte contre l’Habitat Indigne afin d’iden- tifier des zones stra- Des problématiques émergentes et tégiques en lien avec complémentaires des grands travaux en s’appuyant des réalités Le territoire s’est doté d’outils Pour autant, ces programmes per- du territoire. A partir d’intervention et de traitement de mettent également de mettre en des données DGFIP, l’habitat dégradé mais paradoxa- exergue des problématiques émer- un repérage et des lement, il existe très peu de don- gentes : logements énergivores et enquêtes de terrains nées consolidées et disponibles copropriétés en voie de dégrada- ont été effectués pour sur la qualification des conditions tion. assurer un meilleur d’habitat indignes, des ménages Des problématiques émergentes suivi des situations concernés et des effets de l’habitat d’habitat indigne dégradé sur la situation des - mé • Des copropriétés potentielle- nages modestes, principalement ment dégradées en dehors des zones concernées Un premier travail de repé- par un dispositif particulier (zones 14 Fonds d’aide en direction des rage des copropriétés fragiles rurales). Le repérage reste partiel propriétaires occupants rencon- a permi l’identification de 680 trant des difficultés temporaires et souvent trop tardif (au moment copropriétés potentiellement en matière d’accession à la pro- du départ du ménage). D’autre priété et en matière d’exécution dégradées à l’échelle du Grand part, la dimension opérationnelle de travaux urgents d’amélioration Clermont15. Il s’agit majoritai- de l’habitat. Le nombre de pro- des dispositifs reste centrée sur les rement d’immeubles anciens priétaires en difficulté aidés reste aspects techniques, ce qui a des stable autour d’une trentaine de de petites tailles (80% comp- conséquences en matière de quali- ménages en 2011 et 2012, après tent moins de 11 logements), avoir connu un pic à 46 dossiers fication des conditions d’indignité. en 2010. construits avant 1949 (70%). Malgré les aides de la collectivité, 15 Celles-ci se localisent dans le Etude réalisée à partir du fichier l’engagement des propriétaires d’aide au repérage des coproprié- cœur urbain, essentiellement reste bien en-deçà des attentes tés fragiles de l’ANAH. sur les communes de Clermont- et des besoins. Notamment sur Ferrand, Riom et Chamalières les territoires ruraux, on note une notamment dans les hyper- persistance de la vacance ‘‘dure’’ centres (petites copropriétés sur des logements privés dégradés anciennes à fort taux de loca- dans les centres-bourgs, apparte- taires). Ce pré-repérage réalisé nant à des propriétaires âgés qui dans le cadre de l’Observatoire ne parviennent pas s’engager dans habitat, permettra aux collecti- des travaux d’envergure. vités d’identifier les principaux secteurs concernés et de lancer des études pré-opérationnelles.

36 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement 2 Les facteurs de fragilité peuvent de la stagnation des ressources des être très variés : ménages et de l’augmentation du - Facteurs endogènes à la co- coût des énergies. L’ANAH estime propriété liés au fonction- que 13% des ménages français nement du syndicat, à la seraient en situation de précarité gestion, à la solvabilité des énergétique, consacrant plus de propriétaires, à l’occupation 10% de leurs revenus à leur facture en général. d’énergie. - Facteurs exogènes : encla- Selon les données partielles re- vement, environnement dé- cueillies entre 2012 et 2013, un qualifiant, état du marché tiers des aides FSL sont liées àla de logement, présence des précarité énergétique (FSE, dette commerces et services… de fluide). A noter que plus de la moitié des aides émanent du parc - Dysfonctionnements de privé pour des dettes de fluides, divers ordres : juridique dont plus d’un quart dans des mai- (copropriété de taille très sons individuelles. Le FSL a octroyé importante, complexe ju- une aide moyenne de 417€ à ces ridiquement, en particu- ménages pour pallier aux dettes lier du fait de la présence d’énergie. Reste à mieux calibrer d’espaces mixtes publics/ ce potentiel de ménages à l’échelle privés), financier (dettes du Grand Clermont : une étude de qui s’accumulent, charges l’observatoire de l’habitat sera réa- élevées liées au nombre lisée d’ici fin 2013 spécifiquement important d’équipements), sur cette problématique. technique : parc vétuste, ème social : départ des proprié- Le 17 rapport du Haut Comité taires occupants de classes pour le logement des personnes moyennes, les ménages défavorisées souligne ces difficul- précaires restent. tés croissantes : ‘‘Avec le renché- rissement de l’énergie, beaucoup Cette problématique fait ressor- de ménages sont exposés à la pré- tir les enjeux en matière d’amé- carité énergétique. Cette difficulté lioration de l’habitat : peut toucher locataires comme - Les copropriétés rassem- propriétaires occupants. Si le sta- blent la majorité du parc tut apporte une protection (pas indécent occupé par des de loyer à payer, un patrimoine locataires. qui – au plan théorique – pourrait - Les difficultés se retrouvent se transformer en capital), il n’est moins à l’échelle d’un loge- pas toujours synonyme de richesse, ment que d’un immeuble. et de nombreux propriétaires occu- pants se trouvent en difficulté par Il en est de même quant à l’ob- rapport à la réalisation de travaux jectivation de phénomène- par d’entretien, de remise en état ou tiellement repéré et mal qualifié d’adaptation à leur perte d’autono- en matière de nouveaux parcs mie. C’est particulièrement le cas refuges (occupation de locaux de personnes âgées, le plus sou- impropres, marchands de som- vent propriétaires de maisons indi- meil, etc). viduelles, construites à une époque • La précarité énergétique où l’on se souciait peu de la perfor- mance thermique du bâti’’. Au-delà du logement indigne la question de la précarité énergé- tique apparait cruciale au regard

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 37 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement

Synthèse de la composante 4

En 2013, la mise en œuvre de dispositifs locaux de traitement de l’habitat dégradé, d’un Pôle de lutte contre l’habitat indigne et leurs modalités de signalements permettent un meilleur repérage de lo- gements marqués par l’indécence. Pour autant, la connaissance de certaines problématiques reste à conforter : ménages touchés par l’insalubrité, par la dégradation de la copropriété, par la précarité énergétique ou encore par les nouvelles formes de logements impropres à l’habitation.

L’évolution du prix des loyers et le faible taux de constructions neuves dans le parc privé sur le territoire du Grand Clermont incitent à être vigilants quant à l’effet report du parc privé vers le parc social. Les données disponibles soulèvent des questions difficiles à aborder : comment enrayer le report sur le parc social déjà tendu ? Comment éviter que le parc privé échappe à toute maîtrise et soit en incapacité de préserver l’accessibilité et le maintien de ménages modestes, notamment dans les centres urbains ?

Pistes de réflexion Privilégier un traitement global des situations de mal logement existantes sur le parc privé, allant de l’habitat dégradé jusqu’à l’expulsion locative(suite de la composante 3 p.34) • Améliorer la connaissance en matière d’habitat dégradé : formes, types de difficultés, consé- quences pour les ménages, effets sur les parcs, etc. • Renforcer le repérage des facteurs de dégradation et des situations de mal logement dans les copro- priétés en difficulté afin de mieux traiter et prévenir ces problématiques souvent diversifiées. Cela passe notamment par un accompagnement au maintien des propriétaires en impayés de charges, un accompagnement vers la sortie de la propriété pour ceux qui ne peuvent être maintenus, ou le développement d’outils de prévention des accessions fragiles. • Mettre en place une vigilance sur le parc dégradé et le parc refuge : mieux repérer les nouvelles formes de parc refuge, impropres à l’habitation. • Mieux s’appuyer sur les outils existants (EPF-SMAF et observatoire de la vacance à Riom) pour ren- forcer la dimension de captation de logements privés au sein des dispositifs de lutte contre l’habitat indigne.

38 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement 2 Inégalité des perspectives de mobilité résidentielle 5composante Les accédants d’aujourd’hui sur le territoire ne sont plus des primo-accédants Le parcours résidentiel des mé- Le prix de vente d’un logement nages modestes jusqu’à l’accession du parc privé s’établit à Clermont à la propriété est de plus en plus Communauté à environ 200 000€ rare. (hors travaux) quand, dans le Les difficultés d’accession sont même temps, un couple qui tra- particulièrement remarquées vaille peut obtenir un prêt au maxi- chez les jeunes couples qui, faute mum de 150 000€. de moyens suffisants, sont obligés D’autre part, dans certains EPCI d’acheter des biens vétustes, enga- en dehors de Clermont-Ferrand, geant beaucoup de travaux, et le il existe des communes où le prix plus souvent à l’extérieur du centre d’entrée à l’achat est tellement urbain : élevé qu’il constitue un frein im- • On note d’une part une multi- médiat (Volvic par exemple). plication des sollicitations de l’ANAH par ces ménages qui Beaucoup de communes éloi- cherchent à savoir s’ils peuvent gnées ont connu une floraison de bénéficier d’aides si jamais ils maisons neuves qui se traduit au- achètent des logements anciens jourd’hui par une explosion des à réhabiliter. reventes. Ce phénomène est le ré- • On constate d’autre part un effet sultat de situations de ménages qui report sur les communes péri ont acheté ou fait construire mais urbaines : les ménages aux re- ne parviennent très vite plus à as- venus modestes s’installent en sumer leur bien et le revendent. périphérie du cœur métropoli- Certains élus s’inquiètent des im- tain, dans les secteurs les moins pacts de ce nouveau phénomène chers, sans évaluer le coût et le de ménages modestes au budget montant des travaux de réhabi- serré, plombés par un foncier qui coûte cher, et qui économisent

Crédit photo : Agence d’urbanisme Clermont Métropole Clermont d’urbanisme : Agence photo Crédit litation. Cett e situation fragilise Maison individuelle dans le ces ménages qui n’arrivent pas sur la qualité de la construction. billomois. à faire face économiquement Ils voient se développer des de- à leur nouveau logement. Par mandes de permis de construire ailleurs, ils se retrouvent isolés pour des « maison de pacotilles ». des services de proximité et Enfin, parmi les biens à vendre sur transports en commun, ajou- le marché ancien, on remarque tant des frais importants (trans- que très peu de transactions se ports...). font pour des prix de vente entre Finalement, ils se retrouvent plus 180 000€ et 300 000€. Qui sont les précaires qu’en ville s’ils étaient ménages qui achètent en dessous en location. de 180 000€ ?

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 39 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement

L’accession sociale à la propriété L’accession sociale à la propriété L’accession sociale « classique », sous forme de PSLA (Prêt social à via les filiales des bailleurs sociaux la Location Acession) fonctionne permet également de répondre à plutôt bien, avec la garantie pour des ménages souhaitant accéder les accédants d’une obligation de à la propriété et disposant de re- relogement dans le parc social en venus limités. Ainsi, 300 ménages cas de difficultés ou d’échec, mais ont pu bénéficier d’un dispositif reste aujourd’hui faiblement dé- d’accession sociale entre 2006 et veloppée sur le territoire. La fe- 2012 sur l’agglomération clermon- nêtre de tir reste étroite pour les toise (diagnostic PLH Clermont bailleurs du fait de plafonds de Communauté). Dans ce cas, les revenus qui ne permettent de ré- prix de vente des logements sont pondre qu’à une petite partie des plafonnés autour de 2 600€/m2 (or ménages potentiellement éligibles. commune de Clermont-Ferrand). Pour autant, ces initiatives seraient Même si les filiales ne vendent gé- à encourager et à développer : ou- néralement pas au prix plafond, verture et expérimentation vers de ceux-ci restent tout de même élevés l’habitat à réhabiliter par exemple. pour les ménages modestes. Il faut Ce serait moins cher à l’achat et des conditions extraordinaires pour dans le budget des ménages et cela que les bailleurs arrivent à sortir des encouragerait à porter davantage prix de vente autour de 2 300€/m2 d’attention vers le parc à réhabili- (exonération de TVA, zone ANRU...). ter (double effet) Si la majorité des acquéreurs sont D’après l’état des lieux réalisé des primo accédants (60 % à 80 %), dans le cadre du diagnostic du les ménages qui achètent ces pro- PLH de Clermont Communauté, duits disposent de ressources supé- Crédit photo : Agence d’urbanisme Clermont Métropole Clermont d’urbanisme : Agence photo Crédit Logement PSLA à seulement 36 logements en PSLA rieures à la moyenne des locataires Saint-Bonnet-près-Riom avaient été livrés par l’OPHIS et Au- du parc social. vergne Habitat entre 2010 et 2012 Il semble que l’offre en acces- sur l’agglomération clermontoise. sion sociale à prix abordables soit aujourd’hui insuffisante dans l’optique de faciliter le parcours résidentiel des locataires du parc social, à qui ces produits sont des- tinés en priorité.

Les mutations dans le parc social La part de la demande de muta- sion à la propriété impossibles). tion est passée de 20% en 2009 Par ailleurs, le coût du logement à 30% de la demande en 2012, ne permet plus de constituer un rejoignant la moyenne nationale. apport personnel. Ces demandes Les données et constats recueillis de mutations relèvent de l’inadap- autour des différents mouvements tation du logement actuel (trop pe- (parcs, revenus des ménages, etc) tit, trop cher, etc) mais également tendent à montrer que l’avenir de demandes plus ordinaires liées pour les ménages modestes déjà au souhait de pouvoir changer de locataires du parc social semble se logement (se rapprocher du centre jouer de plus en plus au sein de ce ou s’en éloigner, gagner en confort parc social (locatif privé et acces- dans un immeuble avec ascenseur,

40 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 2• évolution autour des 5 composantes de la demande sociale de logement 2 etc). Ces demandes, directement sur les demandes de mutations an- liées au désir et besoin de bien- ciennes et encore non satisfaites, être, présentent un intérêt pour les à voir ce qu’elles recouvrent en politiques publiques, puisqu’elles termes de motifs et comment y ré- posent d’une certaine manière la pondre en mutualisant les forces. légitimité de la demande « sans Ce travail permettra également de motif » particulier. croiser la question de la mutation Un travail inter-bailleur va s’en- comme celle de l’accès, et invite à gager en 2014 dans le cadre du la vigilance de ce qui sera produit nouvel outil que constitue le fichier en termes d’offre d’habitat social. commun. Il vise à porter un regard

Synthèse de la composante 5

Les données et constats recueillis autour des différents mouvements (parcs, revenus des ménages, etc) tendent à montrer que l’avenir pour les ménages modestes, pouvant de moins en moins accéder au locatif privé ou à la propriété, se joue de plus en plus dans le parc social.

Le coût du logement ne permet plus de constituer un apport personnel. Il y a une vigilance à avoir sur l’offre globale produite, notamment en termes de production diversifiée et de répartition territoriale équilibrée et donc sur l’adéquation offre-demande.

Il faut pouvoir loger et répondre à tous (aux ménages aisés et aux plus pauvres, aux personnes âgées comme aux jeunes, etc) en intégrant que la vie de nombreux ménages connaît ou connaîtra différents épisodes d’accidents, de rupture. Il y a un enjeu à produire de l’offre diversifiée : pas seulement du loge- ment social, même si certains ménages en ont besoin, mais bien l’ensemble des segments.

Pistes de réflexion Des réflexions et expérimentations sont menées (et recensées par l’USH et récemment par le PUCA) pour répondre à un double enjeu : diversifier les produits habitats et trouver des formules alternatives permettant d’offrir du logement abordable. C’est le cas : • d’expériences de constructions d’habitat intermédiaire, alternatives au grand collectif et au tout pavillonnaire, avec des espaces privatifs de qualité, à des niveaux de loyers dans les plafonds PLAI ou PLUS. • de nouveaux projets d’habitat social fondés sur de nouveaux procédés de construction et permettant d’augmenter les capacités du logement (superficie générale, terrasse/jardin) avec une modalité de définition des loyers différente (loyer indexé au type et pas au m²). La réflexion sur la taille des logements se situe souvent entre marge et norme : Faut-il un plus grand logement pour des personnes qui doivent accueillir un proche ou des enfants temporairement ou bien réfléchir à l’organisation du logement, la distribution des pièces et l’agencement général (mobilier et équipements inclus etc) pour y répondre ? Le récent appel à projet national pour la création de PLAI adaptés offre des perspectives pour dévelop- per une offre de logements très sociale à destination des ménages fragiles, dans le but de réduire le coût du loyer et des charges.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 41 3 éclairages Partie

Les approfondissements qui vous sont exposés Ces ateliers ont réuni des acteurs diversifiés : les en ZOOM 1 et 2 sont issus des échanges des acteurs de la demande en lien direct avec des deux ateliers collectifs qui se sont tenus en juillet ménages en difficultés de logement (CCAS, asso- 2013, complétés par différentes rencontres ciations spécialisées ou caritatives), les acteurs d’acteurs, préalables ou complémentaires. Ces en situation d’interface par l’intermédiaire de temps de travail ont en effet permis la mise en dispositifs (SIAO, CCAPEX, Pôle de LHI, PIG, etc), évidence de difficulté pour les ménages mo- les acteurs institutionnels (Etat via DDCS, DDT destes en introduisant une forme de transversa- et DREAL, agglo de Clermont, Riom et Volvic) et lité dans la connaissance de la demande. Il est les acteurs de l’offre (opérateurs hébergement, possible de mieux entrevoir comment les 5 com- bailleurs). posantes sont quelquefois imbriquées. ’HE- ASSERELLES DE L

COMMENT RENFORCEROGEME LNEST PERENNE ET RENDRE ZOOM 1 BERGEMENT AU L PLUS LISIBLE LES DIFFERENTS DISPOSITIFS D’ACCES ?

Sur ce sujet évoqué en atelier collectif, les ac- • Un besoin d’élargissement de la gamme des teurs de l’hébergement et du logement font état réponses entre urgence, insertion et loge- de 4 types de constats autour de l’état des lieux, ment pérenne (bail glissant, logement tem- des moyens existants, à renforcer ou à mettre en poraire, etc). œuvre : • Un outil au service des ménages et des ac- • Une situation tendue et un problème d’arti- teurs pour articuler besoins et offre pour la culation sur l’ensemble de la chaîne héber- sortie vers le logement pérenne : l’accompa- gement : depuis l’urgence, entre l’urgence et gnement social des ménages, à la fois pour l’insertion et de l’insertion vers le logement permettre une meilleure lecture du contexte pérenne. dans lequel leur demande s’inscrit, et faciliter • Une connaissance partielle des besoins : le relais et le lien avec le futur bailleur. émiettement, absence de centralisation et Ces mêmes acteurs identifient deux types de donc une consolidation de la connaissance passerelles à développer ou mettre en oeuvre : segmentée entre les différents acteurs de ter- rain. Favoriser la connaissance partagée pour mieux répondre à la di- versité et au renouvellement des besoins La connaissance existe et le regard porté par les cher au plus près des situations et des besoins. dispositifs de réponse mérite d’être complété Ils sont pour certains en capacité d’apporter des par celui des acteurs de terrain. En effet, ces éléments d’éclairage sur la demande qui ne s’ex- derniers disposent de morceaux de connais- prime pas ou de façon intermittente auprès de sance depuis leurs accueils, missions et points ces dispositifs. de vue d’observation permettant de se rappro-

42 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 3• éclairages

Favoriser une gamme diversifiée d’offres et développer du logement sas 3 En améliorant l’accès vers le logement adapté années, on enregistre pourtant de forts taux de (résidences sociales, IML et maisons-relais) réussite sur ce type de réponse accompagnée, La Commission d’orientation et d’attribution notamment via le bail glissant ou le logement qui instruit et oriente les ménages vers cette temporaire. offre de logement adapté enregistre en 2012 un Le récent Plan territorial de sortie de l’hiver a taux de rejet de 66% (problème de lisibilité de permis de créer des places supplémentaires fonctionnement et d’orientation du dispositif, d’hébergement, mais pas nécessairement là où absence d’articulation avec le SIAO et les autres le besoin se fait crûment ressentir (manque de dispositifs de réponse). places pour les demandeurs isolés, besoins de Le logement temporaire et le bail glissant, une logements SAS avant l’accès direct). La politique clé de sortie de l’hébergement vers le droit com- du logement d’abord apporte des réponses sur mun la nature de l’offre à constituer pour répondre aux besoins. C’est désormais le logement qui Le logement temporaire est une zone tampon, prime, et non plus nécessairement la création peu coûteuse pour la collectivité, pourtant peu ou extension de places d’hébergement collectif. accessible aux ménages du fait de la limitation des capacités (fruit d’un manque de portage par l’Etat et le département). Sur les 4 dernières N ISATIO LVABIL FS DE SO POSITI NAGES MODESTES ? NT LES DIS NS DES ME COMME UX BESOI DENT A ZOOM 2 RéPON

L’accueil des ménages en difficultés d’une part, et les effets de la crise économique sur la situation de ces ménages d’autre part, limitent trop souvent l’appréhension des difficultés à l’échelle des seuls ménages (problématique socio- économique, de santé, administrative, rupture familiale ou conjugale, etc). Or, ces difficultés personnelles sont souvent à l’origine de la problématique habitat ou source de difficultés mena- çant la stabilité de la situation locative. Dans un contexte marqué par la prégnance des impératifs financiers où la poursuite des actions auprès des publics en difficulté se trouve interrogée, la question des difficultés systémiques imposées aux ménages doit également être étudiée. Le champ de l’habitat, de l’action sociale et de la lutte contre les exclusions est également traversée par une logique de pénurie ou de faiblesse des moyens. Il convient ainsi de se pencher sur les évolutions des dispositifs censés répondre aux ménages en difficultés et d’appréhender en quoi ces évolutions constituent des difficultés nouvelles, opposées à ces ménages.

Les échanges en ateliers ont permis de mettre bergement, à défaut et en attente de la régu- en évidence que l’évolution et la complexifica- larisation administrative des droits. tion des dispositifs étaient créateurs -de nou veaux risques pour le budget des ménages, • La diminution de l’efficacité des aides- per qu’il s’agisse de dispositifs de soutien financier sonnelles au logement pour ceux qui la (FSL, aides au logement) ou de dispositifs d’in- perçoivent, la question des effets de seuils sertion (RSA). touchant des ménages modestes juste au- Les constats d’acteurs sont de plusieurs ordres : dessus des plafonds mais qui en auraient besoin et plus largement l’absence d’actua- • Les difficultés liées aux délais de traitement lisation de ces barème privant de nombreux du FSL accès, situés entre 2 à 3 mois. Cette ménages modestes, notamment isolés, de ce tension sur les délais a pour conséquence un pouvoir de solvabilisation. maintien des ménages dans la structure d’hé-

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 43 3• éclairages

Les aides personnelles au logement ont été Bénéficier d’un RSA-complément d’activité en- créées afin de permettre à leurs bénéficiaires traîne la perte de neutralisation des droits et oc- de réduire la dépense de logement. Le mon- casionne trimestriellement des ajustements et tant des aides personnelles au logement est actualisation de la CAF par rapport à l’évolution calculé par application d’un barème tenant des ressources réelles (le plus souvent tempo- compte des ressources et de la situation fami- raires et non durables). Cela impacte le montant liale des bénéficiaires. de l’aide au logement qui passera d’un montant L’efficacité sociale s’est ainsi dégradée au maximal à une aide de moitié moins lorsque cours des années en raison notamment d’une l’activité aura été plus importante sur les- der insuffisante revalorisation des loyers plafonds niers mois. Dans cette configuration, le surcroît et du forfait charges qui crée un décalage de salaire sera immédiatement absorbé pour important entre la progression des loyers et compenser la baisse de l’aide au logement. Ces celles de ces aides. Dans le même temps, les difficultés sont particulièrement repérées par les révisions du forfait charges (qui n’est pas cal- acteurs de terrain pour les ménages qui sont en culée comme une dépense réelle comme le passe d’accéder au logement. loyer) sont inférieures à l’évolution du poids Ce mode de calcul a ainsi des conséquences sur effectif de ces dépenses et charges locatives. la gestion budgétaire des ménages et constitue Ce décrochage des aides par rapport aux un enjeu dans la prévention des impayés, en par- loyers et charges peut avoir des conséquences ticulier pour les bailleurs publics ou privés qui importantes pour les ménages pauvres ou perçoivent le versement de l’APL en tiers payant. modestes en faisant varier de manière impor- De plus, les ménages ont souvent des ressources tante les taux d’effort en fonction des carac- très fluctuantes et ils ne sauront pas forcément téristiques familiales, géographiques et des sur quoi compter en termes d’APL. Se pose ainsi statuts d’occupation. la question de la croissance de l’imprévisibilité du budget de ménages aux ressources précaires et faibles. • Les trop perçus de prestations, quels qu’ils soient, qui se répercuteront sur l’ensemble des prestations dont l’aide au logement. C’est le mode de calcul retenu et le nouveau fonctionnement, basé sur la fongibilité des lignes qui pose problème. La fongibilité des lignes et prestations sociales de la CAF a des conséquences : un trop perçu de RSA, PF ou AAH peut donner lieu à des retenues notamment sur l’aide au logement, ce qui aura des conséquences au niveau de la solvabilisation logement et ainsi sur la créa- tion d’impayés.

• Le mode de calcul de l’aide au logement pour les bénéficiaires du RSA, le décalage dans la prise en compte des ressources en temps réels. Les ménages reprenant une activité salariée et bénéficiant d’un complément RSA (RSA d’activité) connaissent des difficultés qui creusent l’écart vis-à-vis du montant de l’aide au logement, recalculée trimestriellement en fonction de la perception ou non de revenus d’activité.

44 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 3• éclairages

ogement : 3

la demande sociale de l ZOOM 3 un outil au servaice so delidarit l’actioé n publique et de l L’appropriation de la connaissance pour répondre aux plus près des besoins des ménages L’observatoire de la demande sociale est un outil Les décideurs en charge des politiques publiques d’appropriation au service de l’action publique peuvent s’en saisir pour infléchir ou confirmer et des acteurs de terrain pour mieux répondre des actions d’ores et déjà mises en œuvre sur aux besoins recensés. le champ du logement, en les confrontant ou confortant aux réalités territoriales. Une gouvernance complexifiée par les nouveaux impératifs de l’action publique Le processus de décentralisation et les transfor- liale notamment) et les effets de la crise écono- mations de l’action publique ces vingt dernières mique et sociale diversifient les besoins et donc années tendent à complexifier la gouvernance les réponses à apporter aux demandeurs locale des territoires (multiplication des acteurs Outre la sphère de l’habitat, le mal-logement et des échelles d’interventions), posant les renvoie ainsi aux questions urbaines (dépla- questions de l’échelle d’intervention pertinente, cements, accès aux services) et sociales, mais de la place de chacun dans les dispositifs et de également économiques, écologiques, etc. Au l’articulation des différents champs de l’action regard de leurs différents champs de compé- sociale (collectivités, associations, bailleurs et tences, toutes les collectivités se retrouvent demandeurs). confrontées indirectement ou directement aux Dans un même temps, les transformations socié- questions liées à l’habitat et au logement et ten- tales (atomisation et individualisation, structure tent d’y apporter leurs réponses. de l’emploi et transformation de la sphère fami- Un faisceau d’indicateurs alarmants : enjeu de solidarité entre les territoires Le mal-logement est présent sur tous les terri- en difficultés financières ; ou encore celle de toires et à toutes les échelles d’intervention mais l’adéquation entre zones d’emplois, réseaux de selon des intensités et des formes différentes. transports, services de proximité, et production A titre d’exemple, à l’échelle communale ou in- de logements (produire du logement abordable tercommunale, on repère : autour des bassins d’emplois pour loger les tra- - des quartiers sensibles en cœur d’aggloméra- vailleurs pauvres). tion en risque de décrochage, territoires de Malgré de nombreuses actions et initiatives lo- relégation pour les plus précarisés, cales mises en œuvre, le caractère structurel du - des propriétaires occupants qui vivent dans mal-logement et la multiplication des acteurs des mauvaises conditions d’habitat sur les ter- nécessitent de réfléchir à de nouvelles formes ritoires périphériques et au repérage difficile, collectives de réponses, en capitalisant les ac- - un accès à l’hébergement concentré dans le cœur tions mises en œuvre et en mutualisant les outils métropolitain et qui impacte l’action sociale et les existants. Le mal-logement ne doit pas conduire services de proximité sur ces communes. à une concurrence entre territoires mais tendre A l’échelle du Grand Clermont est également à une harmonisation des pratiques, un partage soulevée la question de la fragilisation des des initiatives et des besoins entre les terri- primo-accédants qui achètent en milieu rural toires, pour tenter d’endiguer les fractures et les des maisons à réhabiliter et qui se retrouvent inégalités territoriales. La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 45 synthèse

• Un contexte socio-économique peu favorable : Des constats aux pistes de augmentation du taux de chômage, du chômage longue durée, du nombre d’allocataires à bas réflexions revenus, poursuite de la fragmentation de Comment tenir compte de ces différentes l’emploi, des ressources fluctuantes et un budget évolutions affectant la relation de la demande à de plus en plus imprévisible pour les ménages. l’offre, génératrices de difficultés nouvelles ou d’accroissement de difficultés existantes ? • Une offre de logements abordables, tous segments confondus, qui globalement tend à Le contexte législatif en cours renouvellement régresser. (Loi ALUR / Acte 3 de la Loi de décentralisation) apportera-t-il des réponses en ce sens : • Des problématiques révélées : l’hébergement de dépannage chez un tiers, le • Renforcer la connaissance de manière logement trop cher, la menace d’expulsion, la transversale : précarité énergétique. depuis l’observatoire jusque vers la création d’observatoires locaux de la demande sociale • Des catégories de ménages précarisés qui en logement. La connaissance existe mais il y a ressortent en 2013 : un problème de continuité et il convient d’aller - familles monoparentales (en difficultés plus loin. Le regard est nécessaire mais il ne d’accès, hébergées chez des tiers etc), suffit pas à définir les enjeux. Il y a une réflexion - propriétaires occupants en difficulté à avoir sur le décalage entre observation des (problème de qualité de l’habitat, précarité besoins et offre à constituer ou développer sur énergétique), l’ensemble de la chaîne logement-hébergement - ménages aux ressources limitées et et cette connaissance doit être revisitée en fluctuantes (travailleurs pauvres notamment), permanence. Cela suppose une coordination - nouveaux publics : nouveaux entrants de des acteurs et des moyens. Il convient d’avoir l’espace Schengen, retour des retraités dans une connaissance suffisamment ajustée pour les publics de la solidarité (domiciliation, qu’elle soit utilisable en temps réel (question aides alimentaires, etc). de la réactivité permanente). Des questions se traitent en urgence, d’autres doivent être • La fin de la logique de trajectoire rectiligne et prévues en amont. Comment rapprocher la ascendante : connaissance du terrain ? Un des éléments de des parcours accidentés, faits de décrochages, réponse se trouve dans le fait de produire de la de ruptures diverses (familiale, conjugale, connaissance avec les acteurs locaux. emploi, santé, etc). Les ménages connaissent des séquences de vie marqués par des « accidents de • Améliorer l’adéquation offre-demande : la vie » qui peuvent faire basculer temporairement il faut pouvoir loger et répondre à tous (aux ou plus durablement dans la pauvreté. ménages aisés et aux plus pauvres, aux personnes âgées comme aux jeunes) en intégrant que la • Des difficultés mises en exergue en 2013 vie de nombreux ménages risque de connaître autour de l’enjeu de la localisation du logement différents épisodes de rupture. (des propriétaires plus précaires du fait de l’éloignement et de l’augmentation des coûts  Enjeu de la diversification de l’offre : au- de déplacements, des locataires modestes face delà du logement social, c’est l’ensemble des à des parcs accessibles mais spécialisés et peu segments qu’il convient de mobiliser. mixtes) rappellent que la question de l’habitat s’inscrit dans une approche transversale en lien avec les déplacements et les bassins d’emplois.

46 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 synthèse

 Enjeu de diversification des fonctions dans le • Aller vers un traitement global des situations de dispositif. Créer du ‘‘logement sas’’ diversifié mal-logement existantes sur le parc privé (allant afin : de l’habitat dégradé jusqu’à l’expulsion locative). - de permettre à des ménages en situation Sur ce segment, il existe une variété d’offres/ de décrochage (séparation, rupture modes de gestion, de situations de propriétaires familiale, etc), relevant du parc ordinaire, (groupement, propriétaires impécunieux, de recourir par défaut à l’hébergement marchands de sommeil, etc) et de locataires. d’urgence (tendant à être saturé) ou Certaines situations sont simples, d’autres plus d’insertion (dont ils ne relèvent pas), complexes. Le travail n’est pas facile et cela prendra du temps. C’est un réservoir autant - de fluidifier la sortie depuis l’hébergement qu’une ressource. L’approche géographique doit vers le logement. Pour ce faire, il s’agit de permettre de déterminer des zones stratégiques renforcer la mobilisation des dispositifs différentes. On parviendrait à mieux quantifier existants (bail à réhabilitation) et d’utiliser et qualifier les difficultés et calibrer les réponses le parc vacant des collectivités. (évolution des prix, expulsions pour impayés/  Enjeu de la construction de logement social congés, copropriétés dégradées) et à mieux sans marge : construire plus grand mais au endiguer le report sur le parc social. même prix.  Enjeu de solidarité et d’équilibre entre les territoires. Les différents mouvements qui affectent le Grand Clermont concernent tous les territoires (arrivées, départs, mobilités inter-territoires, territoires plus aisés et territoires plus pauvres, urbains, péri-urbains et ruraux). Tous les territoires sont concernés même si l’échelle n’est pas la même et que l’action ne sera pas égale partout. Il convient de prévoir une déclinaison adaptée.

La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont 2013 • décembre 2013 47 La demande sociale de logement à l’échelle du Grand Clermont - 2013

décembre 2013