Bulletin De La Sabix, 16 | 1996, « Ecole Polytechnique Et Architecture » [En Ligne], Mis En Ligne Le 22 Février 2012, Consulté Le 04 Octobre 2020
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Bulletin de la Sabix Société des amis de la Bibliothèque et de l'Histoire de l'École polytechnique 16 | 1996 Ecole Polytechnique et architecture Bulletin de la Sabix n° 16 Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/sabix/793 DOI : 10.4000/sabix.793 ISSN : 2114-2130 Éditeur Société des amis de la bibliothèque et de l’histoire de l’École polytechnique (SABIX) Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 1996 ISBN : 2114-2130 ISSN : 0989-30-59 Référence électronique Bulletin de la Sabix, 16 | 1996, « Ecole Polytechnique et architecture » [En ligne], mis en ligne le 22 février 2012, consulté le 04 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/sabix/793 ; DOI : https://doi.org/10.4000/sabix.793 Ce document a été généré automatiquement le 4 octobre 2020. © SABIX 1 NOTE DE LA RÉDACTION Mise en ligne : Régine Lombard ([email protected]) Bulletin de la Sabix, 16 | 1996 2 SOMMAIRE Editorial Maurice Bernard Durand, Quaet-Faslem et Dartein ou l’influence européenne de Durand Werner Szambien et Simona Talenti Entre rationalisme et éclectisme, l’enseignement d’architecture de Léonce Reynaud Vincent Guigueno et Antoine Picon Une histoire de l'architecture selon Auguste Choisy Thierry Mandoul Gustave Umbdenstock, professeur d’architecture Jean-Claude Vigato Le fonds d'ouvrages d'architecture à la bibliothèque de l'Ecole polytechnique Madeleine de Fuentes Bulletin de la Sabix, 16 | 1996 3 Editorial Maurice Bernard 1 L’année 1996 a été marquée par plusieurs événements intéressant la communauté polytechnicienne en général et plus particulièrement les Amis de la Bibliothèque. 2 Deux fonds importants ont récemment vu le jour à Palaiseau. Le premier est constitué des archives personnelles d’André Danzin (X 39) et intéresse la politique scientifique et industrielle de la France après ia deuxième guerre mondiale ; le second a vocation à rassembler les archives de Louis Leprince-Ringuet (X 20 N) et concerne de multiples aspects de notre époque. Le premier fonds a déjà été étudié par des historiens ; le second, aujourd’hui en cours de classement d’archivage, pourra être consulté dans le courant de l’année prochaine. Les livraisons du bulletin de la SABIX, en 1997, rendront compte de façon détaillée de ces fonds qui enrichissent le patrimoine de l’Ecole et nous encouragent à développer des actions de ce type indispensables pour sauvegarder îa mémoire de l’Ecole et utiles pour écrire l’histoire de notre pays. 3 En évoquant ces deux nouveaux fonds je ne peux m’empêcher d’alerter les autorités de tutelle de l’X sur un problème important : les réserves de la Bibliothèque centrale de l’Ecole sont aujourd’hui saturées. Cela n’a rien d’étonnant : lorsque la Bibliothèque s’est installée en 1975 dans ses nouveaux locaux, les surfaces disponibles avaient été prévues pour 20 ans... La prévision était tellement précise que, si une décision de construire de nouveaux locaux n’est pas prise aujourd’hui, l’Ecole devra demain refuser d’accueillir de nouveaux fonds, alors même que son action dans ce domaine se développe ! 4 L’année 1996 a aussi marqué le dixième anniversaire de la SABIX. Le présent numéro du bulletin rend compte de l’Assemblée générale qui s’est tenue à Palaiseau le 13 juin dernier, de la conférence qu’Yves Quéré, professeur à l’Ecole a prononcée à cette occasion et de la réception au bord du lac qui nous a permis de fêter l’événement. 5 Au milieu de l’été dernier une triste nouvelle nous a touchés : la disparition d’Alexis Dejou. D’autres que moi, qui ont davantage connu l’ingénieur, le dirigeant, lui rendront officiellement hommage. Cependant je tiens à témoigner, dans le cadre de la SABIX, des qualités humaines et morales d’Alexis Dejou. J’ai eu la chance et le plaisir de travailler avec lui, de 1983 à 1985, durant mes deux premières années comme directeur de l’enseignement et de la recherche, alors que lui-même achevait son dernier mandat de Bulletin de la Sabix, 16 | 1996 4 Président du Conseil d’administration de l’Ecole. En 1985 il avait approuvé et vivement encouragé le projet que j’avais formé, avec la complicité d’Emmanuel Grison, de fonder une association pour aider la bibliothèque. Aussi est-ce très naturellement que nous lui avions demandé de bien vouloir être membre d’honneur de la toute jeune SABIX. J’avais aimé la finesse de son intelligence, l’élégance de son esprit, la chaleur de son contact. Comme beaucoup d’autres c’est le souvenir que je garderai d’Alexis Dejou. 6 Le présent numéro est consacré à l’architecture et aux polytechniciens. Ceux-ci ont entretenu avec celle-là une relation constante mais assez ambiguë. Cette discipline a depuis les premières années de l’Ecole constamment figuré au programme de son enseignement ; les élèves ont toujours eu, en raison de leur sélection et de leur formation, les bases scientifiques et techniques de la discipline ; la plupart d’entre eux, au cours de leur carrière, ont eu l’occasion de participer à des maîtrises d’ouvrages importants. Pourtant peu de nos anciens ont réellement exercé le métier d’architecte. Quel a donc été, en définitive, le rôle des polytechniciens dans l’architecture française, notamment celle du XIXe siècle ? C’est ce que la lecture des articles qui suivent permet de mieux apprécier. A Francine Masson et à Antoine Picon qui ont suscité les passionnantes contributions qui suivent et à leurs auteurs qui ont bien voulu répondre à ces sollicitations vont les témoignages de notre gratitude. AUTEUR MAURICE BERNARD Président de la SABIX Bulletin de la Sabix, 16 | 1996 5 Durand, Quaet-Faslem et Dartein ou l’influence européenne de Durand Werner Szambien et Simona Talenti 1 Durand, Quaet-Faslem et Dartein constituent sans le moindre doute un trio inégal, un peu comme Gaultier Garguille, Turlupin et Gros-Guillaume1, exerçant la même profession avec des ambitions différentes et un prestige historique inégal, avec des ambitions bien variables. Cependant quelques réflexions sur les trois architectes permettent d’une manière assez complète de suivre la boucle du destin de l’enseignement architectural de l’École polytechnique parisienne. Collection Ecole Polytechnique Bulletin de la Sabix, 16 | 1996 6 Portraits de Durand. Notes de cours. Archives de l'Ecole polytechnique cote : III, 3, e, n° 1 Tribulations durandiennes : Italie, Pologne, Allemagne… 2 Le mieux connu est certainement Jean-Nicolas-Louis Durand (1760-1834), professeur d’architecture à l’École pendant près de quarante ans, incontestablement à l’origine d’une rationalisation de l’enseignement de l’architecture au sein d’une institution qui la réclamait, auteur d’un Précis des leçons d’architecture... de 1802 qui apparaît encore aujourd’hui comme le manifeste de l’introduction du rationalisme dans l’architecture. D’autres titres, peut-être moins flatteurs, s’y ajoutent comme la généralisation du papier quadrillé et du calque pour accélérer les pratiques du dessin et de la composition architecturale. Durand est allé très loin dans l’application de la régularité, mais il est un peu cavalier de le désigner comme l’inventeur d’un urbanisme inspiré des nécropoles2. Depuis un peu plus d’une dizaine d’années il a bénéficié de quelques études dont on peut se demander si elles apportent de nouvelles informations ou de nouveaux points de vue. Il s’agit plus précisément de deux monographies, dont l’une est italienne et l’autre polonaise. 3 Sergio Villari3, qui a pu largement se servir de mon travail de 19844 n’apporte aucun élément neuf ni sur la carrière de l’architecte, ni sur l’interprétation de son oeuvre. A propos de la carrière de Durand, il faut malheureusement admettre que la discussion sur l’emplacement et l’existence historique même de la maison Lathuille de 1788, seule oeuvre architecturale exécutée par Durand sous l’Ancien Régime, n’a guère avancé, malgré les travaux de Pascal Etienne sur le faubourg Poissonnière5. D’autre part, le rôle de Durand lors de la constitution du recueil d’architecture privée de Boullée méritait réflexion, comme l’a démontré Pérouse de Montclos dans les nouvelles éditions de ses ouvrages consacrés à Boullée6-11 n’est évidemment pas à exclure que de nouveaux documents viennent compléter notre connaissance de l’oeuvre de Durand avant 1789. Bulletin de la Sabix, 16 | 1996 7 En 1991, la galerie Greiner avait mis en vente un dessin de monument royal signé par Durand. Ce qui ne doit pas dissimuler que l’intervention fondamentale de l’architecte se situe déjà à cette époque sur le plan de la représentation architecturale, c’est son intense collaboration avec le graveur Janinet pour la publication en couleur des vues de Paris. En effet Durand semble avoir été présent chaque fois qu’il se produisait une petite révolution dans le domaine de la figuration, qu’il s’agisse de la gravure en couleur, celle au trait - ses liens avec le graveur Normand, principal propagateur de cette technique, sont étroits - ou plus tard, de la fabrication massive de maquettes d’architecture7- 4 Mais revenons à Villari. Celui-ci introduit le mot, encore magique dans le mezzogiorno des années 1980, de structuralisme pour expliquer le phénomène de composition et de décomposition chez Durand. Cette tentative n'est pas très convaincante, et peut-être aurait-il fallu creuser du côté du linguiste Jean-Baptiste Maudru, collaborateur de Durand (que l’on peut considérer comme une personne gênée par l’exercice de l’écriture) lors de la rédaction du Précis des leçons. Le problème d’une succession de Durand en Italie n’est guère évoquée. Pourtant l’architecture turinoise et milanaise de la première moitié du XIXe siècle offre une ample matière à creuser, comme le chapitre des multiples travaux d’architectes français arrivés en Italie dans le cortège des napoléonides : Leconte à Naples, Bienaimé à Lucca et Florence, voire à Montioni, tentative d’une implantation minière de 1810 appelée commune d’Elisa8.