Sent-Sarnin. Balaguièr, Brasc, Combret, Copiac, La Bastida
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Photos de couverture : ' j . * La dt'nlll de SCIlI-Samill. \ ! ( 1.20 111 x 0,70 m x 0.20 111 ) 1 'ahhc Frédéric Hennet appela slalue- menhir ce type de stèle anthropo- morphe qu'il fut le premier à étudier et a inventorier. Ces statues témoignent d'une civilisation originale concentrée en ROC'l'guc, autour de Sent-Sarnin. (C li( -ht, Louis Ba/sali, t-olli't -il(ili So( .ii;- té des Lettres). • Membre du Musée du Rouergue. le musée de Sent-Crespin abrite une inté- ressante collection d'originaux et de reproductions de statues-menhirs,. /.' os/a/ del l'ah propose également île nombreux objets et outils del ROC'l'guc d'ull (.(,et) èra. (Photo Musée du Roucrguc) Les co-auteurs : Maurice BONY, du Grelh roergàs, historien Louis COMBES, dich Cantalausa professeur, écrivain Jean DELMAS, directeur des Archives départementales de l'Aveyron Maria EMILE de Riucrôs René GLISES de LA RIVIÈRE, docteur en droit Pierre LANÇON, bibliothécaire de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron Daniel LODDO, du G.E.M.P., ethnomusicologue André PAGÈS, professeur André SOUTOU, professeur d'université. SENT-SARNIN BALAGUIÈR BRASC COMBRET COPIAC LA BASTIDA-SOLATGES LA SÈRRA LA VAL-RÔCA-CESIÈIRA MARTRINH MONTCLAR MONTFRANC PLASENÇA POSTÔMIS SANT-JÔRI Al canton Christian-Pierre BEDEL et les habitants del canton de Sent-Sarnin Préface de Jacques Godfrain, postface de Jean-Marie Sirgue MISSION DÉPARTEMENTALE DE CULTURE ^ (C) Mission départementale de la culture I.S.B.N. 2.907279-10-6 I.S.S.N. 1151-8375 Photocomposition et photogravure BIC graphie, Rodez Achevé d'imprimer en juin 1992 par C. G. I. GRAPHIC - 12260 Salles-Courbatiers Dépôt légal : juillet 1992 Pouvons-nous en cette fin de XXe siècle continuer à accepter l'inac- ceptable, je veux dire l'accélération des images d'un film où rien n'est rat- trapable, où tout est fugitif, où chaque mot devient slogan, où chaque réflexion sur nous-mêmes se résume à l'art du paraître ? La civilisation de l'écran cathodique, celle de la quantité d'images poussée jusqu'à la gabegie, nous fera-t-elle oublier celle de l'objet, de la lecture, de la lente maturation de la pensée confrontée à la nature ? "La culture existe si l'on entend par là l'ensemble des moyens que l'homme a préparé pour l'homme, afin de rendre plus douce la condition de sa vie quotidienne, d'établir par des institutions appropriées une règle pacifique et juste des rapports entre individus et entre peuples, de leur faciliter la jouissance de toutes les richesses accumulées dans les domaines de la pensée et de l'art, de les faire participer à ce qu'il y a de plus profond et de plus exaltant dans la méditation des sages, dans les exemples des héros et des saints. Mais la culture demeure inerte et morte tant qu'elle se borne à rôder autour des âmes, tant que la matière de la culture n'a pas servi à la réalité de la civilisation". L'opération Al canton touche au plus profond de notre quête inlas- sable pour l'appréciation de nous-mêmes. Pouvons-nous voir nos vies défiler, nos mots se suivre, nos gestes se multiplier sans que la notion de culture ne vienne à un moment ou à un autre nous expliquer le pourquoi de chaque vie, de chaque mot, de chaque geste ? Il faut aller plus loin que le rassemblement d'outils et d'objets liés à la vie de nos anciens. Dans chaque chose se loge une idée. Pour qu'il y ait la nef il faut qu'existe la carène, pour qu'il y ait la voûte il faut bâtir le berceau, il faut en toute chose la forme temporelle, et en toute pensée la forme spirituelle. C'est le berceau de bois qui épouse les formes du navire d'où il sera lancé. Nous sommes proches de Charles Péguy qui relevait qu'un des plus grands mystères du monde est cette place laissée au tem- porel dans le mécanisme total du sort du spirituel. , -,- Les langues romanes n'ont pas seulement servi aux hommes à lancer les premières poésies de notre temps, elles ont permis aussi de mesurer la terre, de désigner les outils de civilisation contemporaine, de compter et donc de commercer. En lisant cet ouvrage sur ce canton toujours et pour longtemps si cher à mon cœur, celui de Saint-Sernin, je souhaite que le lecteur n'y découvre pas seulement quelques souvenirs de ce que furent les modes de vie de ses arrière-grands-parents, mais y trouve la justification de son être actuel dans sa plénitude, y compris dans sa modernité. Un des plus fantastiques techniciens du XXe siècle, le pilote du Concorde André Turcat, m'a toujours fasciné par son immense connais- sance des langues romanes et de la culture occitane. Modernité et enracinement de l'être, il ne peut y avoir de mariage plus secret et plus fort qu'à l'aube du XXIe siècle nous puissions crier : Vive l'Homme ! Jacques GODFRAIN (Collection Elise Malaterre) - L'opération Al canton est une réalisation du Conseil général de l'Aveyron et de la Mission départementale de la Culture. C'est une syn- thèse d'initiatives et de démarches qui ont lieu en Aveyron depuis plus de 10 ans et qui associent les techniques de l'animation, de la recherche et de l'édition. Dans le Vabrais et le Saint-Affricain, elle s'inscrit dans le prolonge- ment de recherches menées, avec Yves Couderc et Alain Roussel, par l'Institut d'Estudis Occitans du Sud-Aveyron avec le concours de la Talvera ; recherches qui aboutirent à l'édition de cassettes et de livrets de contes, chants et musiques dans la collection Cèrcapaïs. Cette démarche a été associée aux techniques de l'animation en milieu rural élaborées par le Centre d'animation de loisirs en Rouergue, complétée par l'édition de documents anciens et assortie de montages de diapositives élaborés par le Centre culturel occitan du Rouergue. Elle est devenue, avec la création de la Mission départementale de la Culture, l'opération Al canton, c'est-à-dire une véritable entreprise de valorisation du patrimoine culturel occitan du Rouergue qui s'inscrit dans le cadre du projet aveyronnais Objectif 2001. Lo canton de Sent-Sarnin, par l'importance de son étendue, par son relief accidenté, par le grand nombre de communes et de paroisses qui le composent, par la richesse des initiatives culturelles occitanes locales et les nombreuses publications dont il a déjà fait l'objet représentait une sorte de défi pour l'opération Al canton. L'accueil qui sera fait à cet ouvrage nous dira si nous avons eu raison de tenter l'aventure. Pour relever ce défi, les deux permanents de l'équipe Al canton se sont efforcés d'élaborer un véritable outil culturel avec l'aide de parte- naires associatifs et institutionnels locaux ou départementaux. C'est ce partenariat qui a permis la réalisation du présent ouvrage où sont évoqués les aspects historiques et ethnographiques del canton de Sent-Sarnin. Les notices communales, publiées par Jean Delmas dans Vivre en Rouergue et actualisées par l'auteur, sont reprises ici en guise d'introduction générale. Cette approche du pais est complétée par l'étude des noms de lieux réalisée par Maurice Bony du Grelh roergàs, que nous avons illustrée de quelques témoignages archéologiques, à partir des élé- ments fournis par Lucien Dausse, Elian Molinié-Tavernier, André Soutou, et la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron. L'évocation historique proprement dite débute avec la période aqui- taine, lorsque se mêlent les composantes ethniques de l'identité occitane. Les documents fournis par Jean Delmas et le service des Archives dépar- tementales, par Pierre Marlhiac et la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, sont présentés dans leur version occitane d'origine afin que les Rouergats puissent redécouvrir la réalité historique de leur langue. Ainsi, quelques extraits cadastraux proposés par Pierre Marlhiac nous montrent l'enracinement de ceux qui vivent encore al pais, tout en témoi- gnant de la résistance de l'écrit occitan administratif aux XVIe et XVIIe s. Cette partie est étoffée par des passages de la monographie cantona- le de M. Foulquier-Lavergne, publiée par la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, et, notamment pour le XVIIIe siècle, par des élé- ments des monographies de M. René Glises de La Rivière sur Saint- Sernin et Laval-Roquecezière. Diverses enquêtes réalisées ou publiées en français par les institu- tions rouergates ou aveyronnaises sont également présentées afin que chacun puisse retrouver dans le document presque brut l'ambiance d'une époque, l'originalité du pays. Pierre Lançon, de la Société des lettres, nous propose en guise d'illustration des inscriptions anciennes des XVIe et XVIIe siècles, aux- quelles nous ajoutons l'enquête de 1552 publiée par J. Bousquet ancien archiviste du Département. D'autres œuvres qui ont bénéficié dans le passé de financements départementaux telles que les Mémoires pour servir à l'histoire du Rouergue de l'abbé Bosc, la Description du Département de l'Aveyron d'A. A. Monteils ou le Dictionnaire des lieux habités du Département de l'Aveyron de J.-L. Dardé ont été également mises à profit pour compléter la partie historique. Sans oublier le Journal des Voyages en Haute- Guienne de J.-F. de Richeprey, annoté par H. Guilhamon. Enfin, en prélude à la contribution essentielle du Groupement d'eth- nomusicologie en Midi-Pyrénées, quelques aspects de la mémoire occita- ne vivante sont présentés au travers de thèmes ethnographiques relatifs au vilatge, à la bôria et à l'ostal.