Supplément au journal du 10 avril 2008 Le journal de l’

© ASBL L’ATOMIUM Cinquante ans déjà !

Cinquante ans que toute la Belgique se précipitait à Bruxelles Le Congo est à deux doigts de son indépendance; le brûlot communautaire n’at- sur le plateau du Heysel. Cinquante ans que, pour la dernière tend qu’une étincelle pour s’enfl ammer; la crise n’est pas encore là mais les fois peut-être, quelque neuf millions d’individus découvraient mines et la sidérurgie sont déjà touchées. Pourtant, cinquante ans plus tard, les fi èrement que leur pays et sa capitale pouvaient être, l’espace Belges gardent une énorme nostalgie de cette année-là. Et autour de l’Atomium d’un bel été, le centre du monde. L’Expo 58 est à jamais fi xée, rénové, l’heure est à nouveau à la fête. Notre journal a voulu s’associer à cet an- sentimentalement, dans le cœur des Belges. Comme une photo niversaire. Pour vous, mais surtout grâce à vous, nous avons replongé dans les que l’on pose sur un coin de cheminée, seul souvenir d’une belle journée entrée allées de l’Expo. Vous avez été des dizaines à nous faire part de vos souvenirs. désormais dans l’histoire familiale, même si elle n’a pas tenu toutes ses pro- Tous ont d’une façon ou d’une autre servi de fi l rouge à ce supplément. messes. Ce journal de l’Expo, c’est d’abord le vôtre. Merci, tout simplement. Car les grandes espérances de 58 vont faire long feu, on le sait maintenant. Marie-Françoise GIHOUSSE

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal 2 TE LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 du jeudi 10 avril 2008 L’ingénieur namurois Louis Warolus a vu l’Atomium se construire, boule après boule Au sommet de l’Atomium sans casque En 1958, Louis Waro- lus, en qualité d’ingé- nieur aux Ateliers de constructions métalli- ques de Jambes, a as- sisté au montage de l’Atomium.

ngénieur aux défunts Ate- liers de constructions mé- I talliques de Jambes, qui ont fermé leurs portes en 1986, Louis Warolus a vécu de près l’aventure de l’Ato- mium. Il en garde de vibrants souvenirs. Nous l’avons ren- contré dans sa maison d’Er- pent. Sur la table, pour notre visite, il a sorti la miniature de l’Atomium, celle qu’il avait reçue en cadeau à l’épo- que et qui lui rappellera à ja- mais sa jeunesse. ✦ Comment les Ateliers de Jambes ont-ils été associés à l’Atomium? ✧ J’avais 31 ans à l’époque. C’était une belle époque pour devenir ingénieur, il y en avait peu. Mon patron était allé en cueillir deux, deux Russes, à leur sortie de l’uni- versité de Liège. J’ai été le troi- sième. Ils m’ont formé. Les Ateliers de Jambes ont été ap- prochés par les concepteurs de l’Atomium pour fournir la structure des trois boules moyennes et supérieures. ✦ Trois boules seulement? Et pourquoi pas les 9 bou- les? ✧ Parce qu’il eût été impossi- ble de tenir les délais. N’oublions pas que, dans les années 50, l’acier était en plein boum. Aux Ateliers de Jambes, le carnet de comman- des de « ponts » débordait. 1957 fut l’année la plus folle de la carrière de Louis Warolus. Tandis qu’ils étaient sollicités d’un peu partout pour construire des ponts (son 1er La construction de l’Atomium a été un formidable défi. Le monument a On en construisait de tous cô- ouvrage fut le pont des Ardennes), les Ateliers ont dû redoubler d’énergie pour construire l’Atomium. ÉdA été terminé au dernier moment… Archives ÉdA tés. Les ateliers employaient environs 550 personnes. on faisait tout : l’étude, la fa- tiel du métal. On l’appelait Nous avons même dû aller en lement réalisé sur ce chan- duré approximativement 10 nous n’aurions pas pu avoir. Avec l’entreprise Materne, brication, le montage. Nous «Métal expo ». Il a fallu as- chercher au Grand-Duché. tier? mois, hiver compris, et c’est Mais nous avions déjà beau- qui se trouvait à l’époque à étions les seuls en Belgique, – sembler, en plus de l’Ato- ✦ En tant qu’ingénieur, ✧ À l’intérieur des boules, il un miracle si nous n’avons coup innové. Un jour, je me Jambes, les Ateliers étaient le souviens, on avait organisé vous entendez bien, les seuls! mium, 300 tonnes de char- vous vous rendiez sur a fallu aménager des cubes. pas eu d’accidents. Le midi, plus gros employeur de Na- un car avec les Ateliers pour – à proposer cela à nos pentes. À un rien près, les place? J’en ai calculé les dimensions pour aller manger à la bara- mur. Aux gamins, les parents clients. Nous avons donc trois boules de l’Atomium ar- et les cordons de soudure. que, il y avait foule devant aller voir l’Atomium. On disaient souvent : «Si tu ne monté aussi l’Atomium. rivaient en retard. Nous Je dois y être allé une dizaine Mais les 3 boules que nous l’unique ascenseur. Certains s’était tous retrouvés à la Bel- travailles pas bien à l’école, de fois. Je me souviens notam- descendaient comme des sin- gique joyeuse, où les visiteurs ✦ avons respecté les délais sur avons fournies n’étaient pas tu iras chauffer des rivets Quelles ont été les diffi- le fil du rasoir. Les ouvriers et ment avoir assisté, avec le di- destinées à recevoir des visi- ges, en rappel, pour aller plus buvaient des chopes d’un à chez Finet » (du nom du fon- cultés d’un chantier aussi le chef monteur quittaient le recteur des Ateliers, M. Cha- teurs. vite. On les engueulait bien deux litres dans un décor ba- dateur des Ateliers jambois, inédit? hall qu’ils croisaient les pre- ron, à la pose du premier bi- ✦ sûr. varois. Il y avait là une am- e De quel souvenir mar- biance extraordinaire. Le pa- au début du XX siècle). ✧ La difficulté, c’est qu’en miers visiteurs de l’Expo. pôde (qui soutient l’Ato- quant vous rappelez-vous? ✦ Vous avez ensuite visité ✦ mium). Le Roi était présent et tron et le directeur des Ate- Les Ateliers de Jambes même temps, les Ateliers de Autre grande difficulté : nous Les hommes travaillaient l’Atomium et l’expo… M. Charon, ah, c’était un as, liers y sont restés en goguette. n’ont pas seulement fourni Jambes avaient remporté un ne savions plus avancer sur sans casque, rendez-vous ✧ Oui, bien sûr, ma belle- s’était exclamé : « Regardez À 1 h 30 du matin, ils trois des 9 boules de l’Ato- concours afin de monter au nos autres chantiers de compte. Ils portaient des cas- sœur habitait à côté. J’ai été n’étaient pas aux cars, nous mium, ils l’ont aussi mon- Heysel, sur le site de l’Exposi- construction de ponts et nous un peu où ils ont mis le Roi, quettes et des chaussures sou- épaté par les halls de la ne les avons pas attendus… té… tion universelle, un hall dédié manquions de mâts et de flè- il ne verra pas bien de là. » ples aux pieds. Inimaginable France et des États-Unis, Propos recueillis ✧ C’est exact. Aux Ateliers, au développement exponen- ches, l’ancêtre de la grue. ✦ Qu’avez-vous personnel- de nos jours. Le chantier a construits selon des idées que par Pierre WIAME

L’Atomium, 2400 tonnes d’acier L’Atomium est né dans sa tête Avant les grues, il y avait les treuils Dans les années 50, Waterkeyn a tout imaginé Le grand vent, l’acier des ponts Il n’a pas construit l’ennemi des monteurs ral adjoint, de 1980 à 1986. l’Atomium de ses L’Atomium se voulait un En 1958, le tonnage mains mais en est le L’étude du montage d’acier mis en œuvre Dans un ouvrage de mémoire de l’Atomium a néces- symbole de l’acier, un sobrement titré «Un demi-siè- concepteur. L’ingé- ouvrage hors-série. à l’Expo frise les cle de constructions en nieur André Water- sité l’exécution de 59 D’autres ingénieurs sont 450 000 tonnes, soit acier», Louis Warolus rap- plans et l’occupation sur le coup de l’Atomium, no- pelle que l’Atomium pèse keyn a aussi sauvé le tamment ceux qui travaillent le poids du Golden 2 400 tonnes et qu’il repose monument. d’une équipe de dessi- dans le bureau SECO (Sécu- Gate, à San Fran- sur une fondation circulaire nateurs pendant un rité et construction). On y re- cisco. en béton armé de 12 mètres an et demi. trouve, en 1958, un certain de diamètre fondée sur des l est le « père » du bâti- F. Piette, qui rédigea l’article pieux moulés dans le sol. ment le plus emblémati- intitulé : « Contrôles techni- ouis Warolus est di- Comme le rappelle M. Wa- I que de l’Expo. André Wa- ans les années 50, un ques de l’Atomium» et un an- plômé ingénieur techni- rolus, l’acier a été le matériau terkeyn, l’ingénieur qui a ingénieur russe, cien des Ateliers, M. Daniel, L cien, en 1948, de l’Insti- de rêve de l’Expo 58. «Parce conçu l’Atomium est né en D Alexandre Zakhane- qui a quitté l’entreprise pour tut Gramme à Liège. «Je que l’on pouvait récupérer les Angleterre, à Wimbledon, le vitch, œuvre aux Ateliers de fonder son propre bureau n’avais pas encore mon di- ouvrages exposés après l’Ex- 23 août 1917. C’est la pre- Jambes-Namur comme ingé- d’étude pour la construction plôme que j’étais déjà en- position. Tout aurait dû être mière guerre mondiale, et ses nieur en recherche et dévelop- métallique et qui s’est avéré gagé aux Ateliers de Jambes démonté 10 mois après la fer- parents se sont réfugiés dans pement. «C’était mon voisin être le professeur sur le tas de et Namur» confie-t-il. Son en- meture. Nous avons racheté la banlieue londonienne. de bureau raconte Louis Wa- Louis Warolus. « C’étaient gagement aux Ateliers n’est le hall Métal expo au prix de rolus. Par cette proximité, j’ai des gens très forts…» se sou- Diplômé ingénieur civil de pas une surprise. Il est spécia- la mitraille.» On connaît le calculé une bonne partie des vient l’ingénieur namurois re- l’Université catholique de lisé en soudure et métallurgie destin qu’attendait l’Ato- éléments qui ont servi au traité. «Nous avions peur du Louvain, en 1942, il travaille et a rédigé, en 1948, un mé- mium. Ensuite, l’acier est rapi- montage de l’Atomium.» vent, nous redoutions les acci- moire sur un thème précur- pour une société d’électromé- dement mis en œuvre avec Celui-ci a exigé l’emploi dents. Hier, ça a été mais seur : « Comparaison entre un minimum d’encombre- canique avant d’entrer chez André Waterkeyn est le père spirituel de l’Atomium. Il l’a imaginé mais aujourd’hui ! Les nuits de d’un matériel important : 12 un pont roulant soudé et un ment. Enfin, en 1958, «l’acier Fabrimétal (devenu depuis il l’a aussi sauvé de la destruction. ASBL Atomium grand vent, je me levais par- treuils électriques de 10,5 T pont roulant rivé ». Engagé est le matériau le plus propre Agoria) la Fédération belge fois effrayé. Nous n’aurions chacun, plus de 40 treuils à en 1948 comme ingénieur cal- à résoudre tous les problèmes de l’industrie métallurgique. genre de tour Eiffel renver- comme œuvre personnelle. jamais voulu, ma femme et main de 3 T chacun, un culateur au bureau d’études, de techniques audacieuses, En 1955, alors qu’il est direc- sée. Normalement, le monu- Mort le 4 octobre 2005, ses moi, qu’un de nos fils fasse ce il est dix ans plus tard, au mo- depuis le porte-à-faux jus- ment aurait dû être détruit héritiers bénéficient grand nombre de poulies, 3 travail comme je l’ai fait si teur économique chez Fabri- mâts de 50 mètres et une flè- ment de l’érection de l’Ato- qu’aux toitures suspendues métal, il conçoit le monu- comme la plupart des pa- d’ailleurs toujours des droits passionnément». mium, ingénieur-adjoint au che de 45 mètres. 4 mâts mu- dont, par exemple, le pavillon ment symbolique de l’Expo. villons dressés sur le site du d’auteur sur toutes les photo- Entre autres constructions, directeur du département de la France fut un exemple Heysel. Mais André Water- graphies et représentations nis de flèche pouvant hisser les Ateliers de Jambes ont réa- « Constructions métalli- les plus typiques » souligne Son premier projet n’était keyn s’était fait enregistrer de l’Atomium. Et ce jusqu’en des charges de 15 à 20 T, lisé le pont des Ardennes et le ques ». Il terminera sa car- l’ingénieur retraité. d’ailleurs pas une molécule comme auteur du monument 2075! 43 km de câbles d’acier de viaduc de Beez. rière comme directeur géné- P.W. cristalline de métal mais un et a pu exiger de le conserver M.F.G. 180 kg/mm2 de résistance. P.W.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal du jeudi 10 avril 2008 LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 TE 3 La première expo universelle de l’après-guerre La fierté des Belges L’organisation de la Grande-Bretagne envisagè- rent très sérieusement de se l’expo 58 inspira une lancer dans l’aventure de la La guerre extraordinaire vague première grande exposition «L’époque est trop in- de fierté qui submer- universelle de l’après-guerre. certaine pour mettre sur gea toute la Belgique. Les deux pays y renoncèrent pied une exposition inter- assez rapidement, vu le nationale ». Ainsi s’était Sa devise : vers un contexte international tendu. excusée la France, au dé- monde meilleur. Depuis, comme pour conju- part, pourtant, candidate rer la menace d’une nouvelle à l’organisation d’une ans les années 1950, conflagration mondiale, la pe- expo universelle. Et il est Cecil B. De Mille, tite Belgique ne songeait plus vrai que plus de dix ans D était réputé pour réa- qu’à son Expo universelle à après la fin de la seconde liser les films les plus specta- qui elle avait assigné une mis- guerre mondiale, la situa- culaires d’Hollywood : Les sion de réconciliation et de tion internationale était dix commandements, Le plus pacification. Un peu candide- «explosive». grand chapiteau du monde… ment sans doute, elle enten- Si un début de détente Pour une fois, ce n’était pas dait convier chez elle tous les s’amorçait entre l’URSS lui qui allait signer le plus peuples de la Terre, les invi- et les États-Unis, la grand spectacle du monde. ter à un « grand rendez-vous Guerre froide n’avait pas C’était la Belgique. En 1958, de la paix et de la lumière», dit son dernier mot ; la toute la presse était unanime. sous le signe du progrès tech- perspective d’un nouveau Les Belges pouvaient bomber nique. conflit mondial était pré- le torse. Ils avaient parfaite- sente dans tous les es- ment réussi à construire leur La Belgique prits. Il serait plus dévas- Exposition universelle, im- triomphante tateur encore que les pré- cédents. Personne n’en mense cité futuriste sur le pla- Peut-être était-elle la na- teau du Heysel. Elle s’éten- doutait depuis que les tion la mieux placée pour at- États-Unis avaient fait ex- dait sur une superficie de 200 teindre cet objectif ? Elle ploser leur première hectares. La surface totale s’était plutôt vite et bien rele- bombe thermonucléaire, des bâtiments et pavillons vée du marasme engendré le 31 octobre 1952. Les s’élevait à un million de mè- par la seconde guerre mon- Soviétiques préparaient tres carrés. Sur le site, sep- diale. L’Expo lui permit de aux aussi leur bombe H, tante restaurants pouvaient poursuivre sur sa lancée. En la grande hantise du mo- servir une clientèle totale de marge même de la manifesta- ment. Un affrontement 25 000 personnes. tion, le gouvernement consa- apocalyptique entre les cra un budget considérable deux grandes puissances 12 000 ouvriers pour la réalisation de nouvel- pouvait éclater à tout mo- les infrastructures. ment. Deux ans avant La première pierre du Surtout, la Belgique tout que le chantier de l’expo chantier avait été posée le entière voulut jouer dans la ne commence, en 1953, 25 septembre 1955. Environ cour des grands et s’y distin- s’était par ailleurs ache- 12 000 ouvriers avaient guer. Elle disposait encore en vée la guerre de Corée, fourni 60 millions d’heures ce temps-là des moyens finan- dans laquelle notre pays de travail pour construire ciers et économiques de sa po- s’était engagé, y perdant l’Expo 58. En trois ans à litique. Son objectif ambi- 106 militaires tués ou dis- peine. Un record absolu ! Et tieux fut atteint bien au-delà parus. un record d’autant plus méri- de ses espérances : plus de 40 Sans oublier encore les toire que tous les grands pays millions de personnes visitè- crises récentes du canal pressentis pour proposer rent l’Expo 58, qui restera à de Suez et de Budapest chez eux l’événement avaient jamais la grande fierté des Bel- ou l’embrasement de l’Al- fini par laisser tomber les ges. les Belges étaient fiers de «leur» Expo. Ils ont été nombreux à faire le déplacement vers Bruxelles. Pour beaucoup, c’était souvent le premier contact gérie française. bras. Dès 1946, la France et Jean-Marie DOUCET avec la capitale. Et quel contact! ASBL Atomium

En chiffres Bruxelles change de visage Un nouvel aéroport Visiteurs Melsbroek et Zaventem 41 454 412 visiteurs ont Des pavés à l’autostrade franchi (officiellement) les i la capitale est profon- sant pour absorber un flux de portes de l’Expo 58. Quel- L’Expo va transfor- dément touchée par les voyageurs qu’on estime alors ques jours fériés ont connu grands travaux des an- à 900 000… de véritables pics de fré- mer le plateau du S quentation (jusqu’à Heysel. Mais tout nées 50, tout près de là, à Za- C’est la Régie aérienne qui ventem, un autre chantier va 713 664 visiteurs en une Bruxelles va être propose d’installer, à Zaven- seule journée). Un jour totalement transformer la vie tem, l’aéroport de Bruxelles- « calme » voyait quand bouleversée dès le d’un coin champêtre du Bra- National (nom choisi déjà en même quelque 250 000 visi- début des années bant flamand. 1947). Mais le gouvernement teurs et les week-ends entre 50. C’est que parallèlement au refuse d’abord d’abandonner 500 000 et 700 000. développement du trafic auto- Melsbroek, hérité des Alle- Les musts a Belgique terre d’expo- mobile, les années 50 voient mands et bientôt relié par la La plupart des pavillons sitions? Si l’Expo 58 un autre moyen de transport route et le rail, à Bruxelles. est la dernière grande ont attiré au moins 5 mil- L exploser : l’avion. Jusqu’alors Mais début 56, le gouverne- manifestation du genre à lions de visiteurs. Mais les principalement militaire, ment se rend à l’évidence et États-Unis et l’URSS ont avoir été organisée chez nous, elle n’était pas la pre- l’aviation devient de plus en le chantier du nouvel aéro- crevé les plafonds avec cha- port est lancé. cun une trentaine de mil- mière. Entre 1880 et 1958, plus civile. Ce n’est pas en- lions de visiteurs. Pas mal pas moins de onze expos se- core à la portée de Monsieur Mais malgré la vitesse des non plus pour le Saint- ront organisées à travers le Tout-le-monde mais en Belgi- travaux, c’est deux mois Siège, son église et ses offi- pays. À Bruxelles, bien sûr, que, on sent, au milieu des an- après l’inauguration de mais aussi à Anvers, Liège, ces, avec 15 millions de cu- Charleroi et Gand. Des expo- nées 50 que l’aéroport de Mel- l’Expo que les premiers voya- rieux. sitions qui ont pour la plupart sbroek malgré son nouveau geurs poseront le pied à Za- Chère l’expo? laissé des traces dans le pay- Qui reconnaît derrière cette façade le Palais 5 du Heysel? Un bâtiment qui avait été construit pour une autre terminal fret ne sera pas suffi- ventem. Pour un ménage normal sage urbain : bâtiments, nou- exposition, celle de 1935. ASBL Atomium et moyen, une visite à veaux quartiers etc. l’Expo, ce n’était pas «bon Peu après la fin de la L’expo 55 ron Moens de Fernig. En aménagement extérieurs Au fil du chantier marché ». L’entrée, prix deuxième guerre mondiale, 1952, le projet est mis sur les avant le 30 mars 1958. plein s’élevait à 30 francs, c’est d’ailleurs le bourgmestre Initialement, l’Expo devait rails. Alors que les Belges décou- un abonnement à de Bruxelles, le baron Joseph se dérouler en 1955, soit Un calendrier en quatre vrent peu à peu l’importance Cinq ans de préparatifs Van de Meulebroeck qui de l’événement qu’on leur 500 francs. Le train routier vingt ans après celle de 1935 phases est établi : inscription Les premiers inscrits : dès participants) et les organis- qui faisait la boucle de lance l’idée d’organiser, dans qui avait déjà occupé le site des participants avant fin 55; prépare, les Bruxellois sont confrontés à de gigantesques septembre 1954, quelques mes internationaux – va faire l’Expo en 45 minutes coû- la capitale, une exposition du Heysel. Mais l’éclatement plans et mise en adjudication universelle. C’est qu’à l’épo- travaux. La jonction Nord- pays s’inscrivent pour partici- « exploser » le territoire de tait 15 francs, une section de la guerre de Corée, le des travaux avant fin 1956 ; que, la capitale belge pré- Midi se termine en 1952. en télésiège 20 francs et la 25 juin 1950 va tout retarder. début des travaux et réalisa- per à l’Expo. Le premier sera l’Expo. D’autant que quatre sente encore un aspect très Autour de la nouvelle Gare location d’un tricycle Il faut attendre 1951 pour tion du gros œuvre avant fin le juste avant la pays étrangers, la France, les provincial. Les soldats améri- Centrale, l’aménagement du que soit nommé le commis- juin 1957 et enfin installation Norvège et les Pays-Bas. Le Pays-Bas, les USA et l’URSS, 60 francs la demi-heure. cains ne s’étaient-ils pas mo- Mont des Arts débute. Mais saire général de l’Expo, le ba- intérieure des pavillons et mois suivant, en octobre, les L’accès à la « Belgique qués des pavés de la capitale ce sont aussi les premiers proposent des projets gran- joyeuse» était également en inventant le mot «belgian grands travaux routiers : la organisateurs actent les candi- dioses, chacun nécessitant payant, 20 francs. Quant à blocks» ? Le bourgmestre, «petite ceinture », le viaduc datures du Canada, du Vati- 2,5 ha… On atteint 150 % monter tout en haut de rentré en fonction dès la Libé- au-dessus de la place Saincte- can et des États-Unis. des prévisions. Les organisa- l’Atomium, beaucoup ont L’Atomium à Woluwé? ration, voulait donc changer lette dans l’axe Rogier-Basili- Des désistements : quel- teurs négocieront avec le gou- dû y renoncer, vu le prix : Le Heysel n’a pas été le premier choix pour l’implanta- cette image de la ville et en que ou encore l’implantation ques pays pourtant bel et vernement belge un surplus 30 francs via les escalators faire une grande métropole tion de l’Expo. On pense d’abord à développer le chantier de plusieurs parkings au bien inscrits reviendront sur de sol et de budget. et 60 pour emprunter l’as- moderne. aux abords de Woluwe-Saint-Lambert. Mais rapidement, cœur de la capitale. censeur le plus rapide du En 1948, le gouvernement l’idée est abandonnée au profit du Heysel, à côté de Lae- Si certains à l’époque, leur décision. Entre 1955 Le Belvédère : le château, monde. 1 200 000 visiteurs belge, alors dirigé par Paul- ken. Il faut dire que le plateau a déjà accueilli une exposi- crient déjà au loup, la plupart et 1957, l’Inde, le Pakistan, devenu par après la résidence y sont quand même mon- Henri Spaak donne son feu tion universelle, en 1935. Il subsiste sur les lieux plusieurs des habitants sont avant tout l’Indonésie, la Roumanie et d’Albert II, avait été restauré tés. Même les toilettes vert. L’idéal de rassemble- vestiges intéressants et «réutilisables» : le palais du Cente- éblouis par les grandes pro- la Pologne se désisteront. et aménagé pour le commis- étaient chères, 2 francs la vi- ment international, d’élan messes de la modernité. naire (le fameux Palais 5) et ses constructions latérales, Problème d’espace : le saire général de l’exposition. site… Le tout à une époque pour la paix – même si trois l’avenue du Centenaire, le théâtre de verdure et le Planéta- Dame, l’«autostrade» inaugu- nombre de participants – 43 QG de l’Expo mais aussi lieu où le salaire d’une dactylo ans à peine après le conflit rium. Mais l’importance de la nouvelle exposition va en- rée en 1956 ne met-elle pas s’élevait à quelque mondial, la paix se fissure core profondément transformer les lieux : nouvelles ave- Ostende à un jet de pierre de pavillons étrangers, plus la de réception, 130 000 invités 3000 francs et celui d’un déjà – plaît et est dans l’air du nues, palais supplémentaires, lignes de tramway etc. la capitale… section belge (44 partici- VIP y seront reçus entre avril instituteur à 5 500! temps. Marie-Françoise GIHOUSSE pants), les concessions (33 et octobre 58.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal 4 TE LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 du jeudi 10 avril 2008 Les demoiselles courtoisie du Heysel L’hôtesse est née en 58 Dina Cosyn et Marga- On l’ignore parfois mais les hôtesses ont débuté leur bou- ret Overzier lot bien avant l’ouverture de Vite dit n’avaient pas 20 ans l’Expo. «Certaines, explique Bien payées en 58. Ex – «fair-hos- Dina, accompagnaient des Par rapport aux salai- missions économiques à tess », elles n’oublie- res de l’époque, les hôtes- l’étranger pour promouvoir ses étaient plutôt bien ront jamais cette an- l’expo, d’autres faisaient visi- payées. Un salaire de née-là! ter le chantier. Margaret et base de 6 000 francs par moi, nous avons fait connais- mois auquel il fallait ajou- sance parce que nous étions ter 500 francs par langue impantes, leurs albums chargées d’expliquer aux sol- photos sous le bras, étrangère supplémentaire dats belges, via la radio, ce parlée. P Margaret Overzier et que serait l’expo et comment Dina Cosyn nous retrouvent se comporter pour bien ac- Elles ont dû rendre dans le hall d’un grand hôtel cueillir les visiteurs étrangers. l’uniforme de la capitale. L’une habite Elle était chargée de l’émis- L’uniforme de l’hô- Ostende et l’autre Bruxelles. sion en néerlandais et moi en tesse était très élégant : Elles sont les fers de lance de français. Nous allions ensem- chemisier blanc, jupe et la grande réunion des hôtes- ble à Flagey. » tricorne marine, veste ga- ses de l’Expo 58, prévue, le L’hôtesse est donc aussi rance (rouge foncé) et 17 avril prochain à l’Hôtel de celle par qui la population même un sac spéciale- Ville. «Le bourgmestre a dé- belge va apprendre l’enver- ment créé par Delvaux. cidé de nous faire citoyennes gure de l’événement qui se L’ensemble avait été des- d’honneur de la Ville de prépare. siné par le couturier Bruxelles, explique Margaret Mais c’est naturellement bruxellois Jean Liétard. Overzier, la cérémonie se dé- durant les six mois de la mani- Mais à la fin de l’expo, les roulera le jour même du 50e festation que les jeunes filles hôtesses ont dû rendre anniversaire de l’ouverture de à la veste garance et au tri- leur uniforme hormis les l’Expo.» corne bleu marine vont être chemisiers, les jupes et les chaussures. L’ensem- Margaret et Dina ont, en ef- les plus visibles. Un fabuleux ble a ensuite habillé les fet, été voici 50 ans le visage dispositif a été mis en place. Si on compte toujours une hôtesses du bureau d’ac- national et international de cueil de Bruxelles. Dans l’Expo 58. Avec elles est ap- septantaine d’hôtesses sur le site même de l’expo, affectées la foulée de l’expo, la ville paru le concept d’hôtesse va en effet conserver son «C’est une idée, poursuit Mar- au service presse et à l’accueil Dina Cosyn et Margaret Overzier feuillettent, pour nous, l’album souvenir de l’Expo 58 côté «Fair hostess» ÉdA Jacques Duchateau des VIP, le reste du staff est pavillon d’information de garet, qui était née aux États- dispersé aux quatre coins du la place de Brouckère. Unis en 1955, dans la foulée c’était généralement pour y dates. Et nous avons toutes ces tests, poursuit Margaret, étaient nombreuses. «Il fal- pays. Chaque jour, par tour- Grands-mères per- du développement du marke- trouver un mari… Je me sou- été reçues par un petit comité nous avons vraiment été pas- lait, se souviennent nos deux nante, les hôtesses rejoignent dues ting.» Une idée reprise par vins avoir dit “Chère maman, dans lequel on retrouvait la sées au crible. Ils ont tout re- hôtesses, connaître au moins un des 36 points d’accueil pré- Jean Destrée à qui la direc- Les principaux problè- jamais je ne pourrai m’offrir Chief Hostess, Gilberte De gardé, notre façon de nous te- deux langues, le français et vus aux frontières, ports, aéro- tion de l’Expo avait confié la mes rencontrés par les hô- un tour du monde, cette expo nir, notre apparence générale, l’anglais. Ce qui veut dire que ports du pays ainsi qu’aux en- tesses étaient dus à la charge d’organiser l’accueil Maegd. » C’est que dans est une aubaine pour moi !” notre coiffure, la Chief Hos- les hôtesses d’origine fla- trées de l’expo et au bureau foule. Avec, en premier de la manifestation. Il décide l’idée des organisateurs, l’hô- Elle a finalement dit oui.» tess a même regardé l’état de mande devaient être au d’information de la place de lieu, les enfants et… les d’engager 280 jeunes femmes tesse ne pouvait être « n’im- porte qui ». Véritable image nos talons. Sans oublier que moins trilingues.» En tout, le Brouckère. «Nous étions vrai- grands-parents perdus ! et lance une grande campa- nous devions aussi avoir un staff de «fair hostess» pourra ment l’image de la Belgique 3 000 candidates de la Belgique avant et pen- Autre problème dont se gne publicitaire pour attirer visage et un regard naturelle- finalement accueillir les visi- et de l’Expo, termine Marga- souviennent très bien nos des candidates. « Le pro- Elles seront 3 000 à poser dant l’expo, la barre était pla- ment souriant…» teurs en seize langues diffé- ret avec un brin de nostalgie cée très haut. La plupart des deux hôtesses, celui du lo- blème, résume à son tour leur candidature ! « Nous Ce « comité de recrute- rentes! dans la voix, nous allons en- gement à Bruxelles. L’or- Dina, c’est qu’à l’époque, une avons dû envoyer une photo jeunes femmes (elles avaient ment » n’était pas la seule core nous retrouver ce ganisation avait manifes- jeune femme ou une jeune et un curriculum vitae, re- entre 18 et 35 ans) engagées étape à franchir. Psycholo- Bien avant l’expo 17 avril mais après c’est ter- tement sous-estimé le be- fille, dans certains milieux, prend à son tour Margaret, provenaient d’ailleurs des gues, examens écrits, sans Au 1er décembre 1957, miné. Il vaut mieux se quitter soin en chambres «mo- ça ne travaillait pas! Même du coup, je pense qu’il restait classes aisées de la société. oublier les connaissances lin- l’équipe était constituée et le sur un bon souvenir…» destes». celles qui allaient à l’Univ, environ 1 300 à 1 400 candi- « Quand nous avons passé guistiques, les épreuves travail pouvait commencer. Marie-Françoise GIHOUSSE

Jean-Claude Menessier et… Dina Cosyn à Charleroi. Les hôtesses fai- Dina Cosyn s’occupait aussi de l’accueil des VIP. Parfois même, les hô- saient aussi la publicité de l’Expo avant son ouverture. tesses travaillaient au Belvédère, siège du Commissariat de l’Expo.

Pour les hôtesses pas de doute, le plan de l’Expo représente une vache. Un «événement» autour du ruminant a même été organisé et immortalisé sur cette photo de Dina Cosyn.

Le sac des hôtesses était signé Delvaux. le maroquinier l’avait spéciale- les uniformes ont été utilisés, après l’Expo, par les hôtesses du bureau d’accueil de la Ville de Bruxelles. Il a L’Atomium et l’hôtesse restent les deux images principales de l’Expo ment dessiné pour elles. Mais elles n'ont pu le garder. ensuite évolué avec le temps. 58. ASBL Atomium

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal du jeudi 10 avril 2008 LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 TE 5 Le plan de l’Expo Une vache dans les prés du Heysel

Schéma de l’Expo 58 d’après le plan d’époque. 1. L’héliport; 2. Le patio (palais du Heysel); 3. Parking; 4. Snack-bar; 5. Pavillon de l’Urbanisme; 6. Génie civil; 7. Garderie d’enfants; 8. URSS; 9. Canada; 10. Vatican; 12. Allemagne; 13. Royaume-Uni; 14. Thaïlande; 15. Passerelle; 16. France; 17. Pays-Bas; 18. Congo; 19. Atomium; 20. Folklore; 21. Attractions.

Pour le grand public, tes de la toiture du pavillon bienfaits du réseau routier du Génie français». circulaire et doré, était tout cains constituait un des en- Dieu, remarquable par son ar- l’Expo 58 fut un faisaient penser à l’Opéra de moderne et de l’éclairage pu- en rondeur séductriceet en lu- jeux politiques de l’Expo 58, chitecture d’avant-garde, ins- Sydney. blic. Elle fut démolie en 1970, Le temple thaïlandais mière douce. Il se voulait le les Soviétiques avaient mis le pirée du style du Corbusier, choc : la découverte en raison de la corrosion du symbole de l’American way paquet. et construite dans des maté- de la beauté nouvelle La Flèche du génie civil béton. Les pays les plus lointains of life, du bien-être, d’une so- Leur construction impres- riaux contemporains. L’édi- et de l’extrême har- avaient fait le déplacement. ciété de consommation libre, sionnait par ses dimensions fice, préfigurant l’église du fu- La Belgique étonna elle L’Extrême-Orient était repré- moderne, heureuse et bon en- diesse de l’architec- La Flèche monumentales mais ses for- tur, frappait par son mouve- aussi, par l’Atomium bien du pavillon Français senté par le pittoresque pa- fant. mes étaient plutôt banales. ment original d’élévation. ture du futur. sûr, symbole triomphant de villon thaïlandais : la reconsti- Dans sa structure externe Le style architectural moder- Dans la chapelle intérieure, la bonne santé de la sidérur- Autre flèche spectaculaire, tution grandeur nature d’un comme dans sa conception in- nisant, dans la tradition stali- des offices étaient régulière- Le pavillon Philips longue elle aussi de 80 mè- temple au toit doré, un petit nienne, restait très lourd. Il tres : celle du pavillon fran- bijou. s’agissait surtout de donner L’Expo 58 se voulait le mi- çais, une des grandes vedettes L’architecture tradition- une démonstration de puis- roir d’un monde futuriste où de l’exposition. Un pur chef- nelle arabe était présente elle sance. Sur ce plan, la réussite les techniques, mais aussi et d’œuvre d’architecture, d’une aussi grâce au Maroc. L’Irak, fut totale. Au fronton or- surtout l’art et l’architecture élégance, d’un dynamisme et l’Arabie saoudite, l’Égypte, la gueilleux de l’immense bâti- moderne transformeraient et d’une modernité sans pareille Syrie et la Jordanie s’étaient ment brillaient les armoiries embelliraient la vie. C’est signé Guillaume Gillet. Fait unis pour réaliser un pavillon d’un régime communiste tou- dans cet esprit que les pays de verre, d’acier, et de matiè- jours très sûr de lui : la fau- mais aussi les entreprises pré- res plastiques, ce pavillon en- cille et le marteau filigranés sents au Heysel rivalisèrent tièrement démontable mesu- d’or. À l’extérieur comme à d’audace pour présenter des rait 12 000 mètres carrés. Son l’intérieur, tout était gran- pavillons à l’architecture no- équilibre reposait sur un seul diose. Le public pouvait vatrice. L’œuvre la plus éton- La flèche du génie civil belge. point. Il déployait sa toiture Le lumineux pavillon américain. même admirer la reconstitu- L’élégant pavillon du Vatican. nante fut sans conteste le pa- ASBL Atomium métallique comme deux gran- ASBL Atomium tion d’une mine de houille ASBL Atomium villon Philips, dans la section des ailes argentées. équipée d’une station anti-gri- gie belgo-luxembourgeoise. térieure, le grand pavillon ment célébrés. Un couple ca- Mais notre pays se signala américain était sobre et relax, nadien avait même tenu à y aussi par le pavillon du génie à l’opposé de la hardiesse es- célébrer son mariage. civil et sa fameuse flèche, une thétique et de l’originalité dé- des structures architecturales libérée de son collègue fran- La tente de l’ONU les plus marquantes de l’Ex- Le pavillon Thaïlandais, dépayse- çais. On l’accusa d’avoir opté Au plan architectural, le pa- position. Elle était dédiée au ment assuré. ASBL Atomium pour un «minimalisme étouf- villon de l’ONU à Bruxelles savoir-faire virtuose des ingé- fant fait de style internatio- était sans doute le plus mo- nieurs belges. commun. Le Congo avait nal». Le public ne s’en soucia deste mais non le moins inté- Conçue par l’ingénieur An- droit à sept pavillons, conçus guère. Le pavillon américain ressant. L’Organisation des dré Paduart et l’architecte par… la Belgique, qui n’avait à lui seul attira en six mois Nations Unies participait à J. Van Doosselaere avec pas encore renoncé à sa tu- d’ouverture au Heysel trente une exposition universelle l’aide du sculpteur J. Moes- telle coloniale. millions de curieux, fascinés pour la première fois. Elle Le pavillon Philips. chal et de M. G. Moussiaux, L’autre flèche, celle du pavillon par le mode de vie des en- L’URSS en imposait! avait tenu à soigner sa visibi- ASBL Atomium ladite flèche était une français. ASBL Atomium Le pavillon américain fants de l’Oncle Sam. ASBL Atomium lité. Son pavillon formait une construction hardie en voiles coupole en forme de tente, des Pays-Bas. minces en béton armé de 4 à Au sommet de sa flèche Il faisait face au pavillon so- Le pavillon soviétique sou ultramoderne. symboliquement ouverte à Intitulé Poème électroni- 12 cm d’épaisseur. qui surplombait magnifique- viétique. Tout un symbole, tous les vents de la coopéra- que, il avait été conçu par le Équilibrée par une cou- ment la grande passerelle de comme si la Belgique avait Trente millions : c’est aussi La chapelle du Vatican tion internationale. grand architecte français pole, la flèche elle-même re- l’Expo, un carillon électroni- voulu forcer à la réconcilia- le nombre de personnes qui Cette construction origi- d’origine suisse Le Corbusier présentait un porte à faux sai- que jouait toutes les heures tion les ennemis, les deux visitèrent le pavillon de ce Soucieux de démontrer nale voisinait avec les bâti- et le musicien Iannis Xéna- sissant de 80 m de long. Le pa- «Auprès de ma blonde ». Le plus grandes puissances mon- qu’on appelait encore à l’épo- qu’il n’appartenait pas à l’an- ments du Conseil de l’Eu- kis. Le bâtiment en alu, la villon en lui-même illustrait pavillon était censé représen- diales dont chacun craignait que l’URSS, l’Union soviéti- cien monde, qu’il était lui rope, du Benelux et de la Maison du futur, se voulait la les nombreuses applications ter un vaisseau hardi, lancé les sautes d’humeur et le su- que, celle de Nikita Khrout- aussi partisan du progrès, le Communauté européenne du traduction architecturale du génie civil. À l’intérieur du vers le futur et chargé de tous rarmement. chev. Conscient que leur Vatican avait fait réaliser au Charbon et de l’Acier, la d’une idée musicale. Les poin- pied, on pouvait admirer les les trésors de « la Pensée et Le pavillon des États-Unis, face-à-face avec les Améri- Heysel une étonnante Cité de CECA.

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À l’insu du paternel Il perd son poids en chocolat! Je me souviens de ce fa- meux concours de la firme Côte d’Or où j’avais gagné Emballeur à l’expédition mon poids en chocolat ! dans le même hall, les en- Marcel Renard joue fants pouvaient s’embar- très fin. À 17 ans, à quer dans une sorte de télé- l’insu du paternel, il phérique, c’était le stand de pose sa candidature à la conserverie Marie Thu- l’expo et est engagé mas. Afin de préserver mon diplôme attestant que au service d’expédi- j’avais gagné le chocolat, je tion. le glissais sur la banquette de la cabine et sous mon on unique frère est de postérieur afin de le garder 19 ans et 6 mois son vierge de toute salissure. Le S aîné. Âgé de 5 ans, à la temps de mon petit voyage fin de la guerre, il perd sa ma- aérien, j’oubliais mon pré- man. Les primaires sont sans cieux document. J’avais éclat et, le diplôme en main, Marcel Renard se retrouve à perdu mon poids en choco- l’école technique pour deve- lat. nir, selon le souhait du papa, Freddy Derwa (6 ans en un bon mécanicien. «À mon 58) grand désarroi, reconnaît l’Andrimontois de la rue du L’Expo en famille Paradis, la motivation est loin d’être présente. À 15 ans, J’avais dix ans à l’époque je débute dans le monde du de l’Expo. Durant toutes les travail. Ce n’est pas capti- grandes vacances, elle a été vant». notre terrain de jeux et de Après deux ans entre mar- découvertes. Toutes les oc- teau et fer à souder, le jeune casions étaient bonnes – Marcel capte sur les ondes de réunions de famille, visites l’INR une publicité d’intérêt d’amis ou de nos cousins général. On demande des col- français – pour nous rendre laborateurs pour travailler de Braine-l’Alleud à Bruxel- sur le site de l’Expo. les. «C’est ainsi qu’à l’insu de Suzy Brassinne mon paternel, je pose ma can- didature le 9 octobre 1957, se Les emballeurs de l’expédition photographiés à l’issue de leur année prestée à l’Expo. Marcel Renard, le plus jeune de l’équipe (il a 17 ans lors de son engagement), est au fond de la cour, le beau petit jeune homme à gauche. À la télévision souvient le toujours jeune sexagénaire. À mon grand Quelques mois avant copain ayant un emploi dans notre uniforme d’expédi- teur temporaire. Il fallait re- 8 heures 30 déjà, confortable- ment des objets fétiches de étonnement, trois jours plus l’Expo, mon papa, Louis Ba- la capitale me propose d’effec- teur». compter les entrées en soirée, ment installés sur l’une des l’Expo. Au service documen- tard, je reçois un formulaire ras qui était taximan à la tuer le déplacement sur sa le système électronique man- terrasses de la Belgique tation, il possède une farde de demande d’emploi et, en Cinquante ans après, Mar- gare de Namur a été élu la Vespa. J’arrive au bureau quant de fiabilité.» Joyeuse. Les chaises nouvelle- de promotion. Il dispose date du 15 octobre, l’Expo me cel ne regrette rien. Payé au personne la plus courtoise transi de froid et mouillé jus- Mais le meilleur souvenir ment peintes n’étaient même aussi de plusieurs pochettes confirme qu’un poste d’em- tarif horaire de 25 francs de pas sèches. On a vu le roi. et, d’allumettes, des pièces de de la province. À cette occa- qu’aux os. Pour me changer, du Verviétois est sans aucun balleur au service d’expédi- l’époque, le futur publiciste doute la journée inaugurale à la surprise générale de la monnaie, des sous-bocks et sion, il a reçu une médaille tion est vacant pour douze je n’ai qu’une salopette conserve le souvenir d’une en présence du Roi Baudoin. bande des expéditeurs, on l’épinglette officielle de la de l’Expo qui lui fut remise mois». brune. Elle détonne. Du équipe formidable. « Dès « On était invité, toute s’est découvert sur le grand grande Expo 58. lors d’une émission à la coup, dans l’heure, la direc- l’ouverture de l’Expo, le On devine la suite. Le 2 no- l’équipe, dit-il en évoquant écran lors du passage des ac- Un grand moment quand RTB et qui lui a permis de tion offre à tous les employés 17 avril, on nous a demandé vembre, il fait mouvement une grande journée. À 10 heu- tualités de Belgavox.» on a 18 ans et tout à décou- passer à la télévision. sur Bruxelles. «Pour ma pre- du service un magnifique ca- de faire des heures supplé- res, selon le programme offi- Marcel Renard a le privi- vrir! mière journée de travail, un che-poussière qui deviendra mentaires, précise l’expédi- ciel. On était sur place à lège de conserver précieuse- Jean BRASSEUR Guy Baras

Du côté du folklore Il a jardiné les moindres recoins du site Quand la Belgique était Jardinier une seule et unique fois joyeuse et truculente Jean Jaumot faisait rement les jardins, on devait partie de l’équipe alors s’activer pour tout re- mettre en ordre.» des jardiniers du Alors que ce boulot peut site de l’Expo 58. Il paraître rébarbatif, il ne y a appris le métier l’était pas pour Jean. «Je qu’il n’a pratiqué n’étais jamais lassé par le tra- qu’à cette occasion. vail. Refaire la décoration et les massifs était passionnant. Je me souviens de l’expé- l’époque, Jean avait rience humaine et de l’hon- 22 ans et ambitionnait neur d’avoir pu travailler sur fermement d’être jardi- À le site.» nier pour la vie. Une passion née à l’âge de 13 ans lorsqu’il Et Jean se rappelle égale- jardinait autour de la de- ment les péripéties de la meure familiale. Il la cultive veille de l’ouverture. «On a ensuite à l’école d’horticul- travaillé jusqu’à la dernière ture de Mariomont. seconde. Il fallait que tout soit parfait. On a vraiment Armé de connaissances cer- réalisé notre travail en voyant taines, il décide alors de les la foule déjà présente à la approfondir pendant trois grille du site. Savoir que tous ans à Lausanne, en Suisse. ces gens allaient découvrir «Quand je suis rentré en Bel- mon travail, c’était formida- La Belgique joyeuse portait particulièrement bien son nom. ASBL Atomium gique, je n’avais qu’une seule ble.» envie : travailler, relate fière- Et Jean n’était pas seul Journaliste namu- tion sous la houlette d’un Ah, les hôtesses ment Jean, des étoiles plein dans cette aventure, son bourgmestre d’opérette ! les yeux. J’avais envie d’aven- rois, André Boever a Manifestement, les jeunes épouse, rencontrée en Suisse, C’était une autre vitrine de ture et j’ai débarqué dans l’or- travaillé toute sa car- hôtesses de l’Expo ont aussi l’accompagnait sur le site. À la Belgique, truculente et ganisation de l’exposition en rière pour Vers l’Ave- gouailleuse, qui plut beau- inspiré les amateurs de gau- deux, ils partageaient un plai- coup aux étrangers. Il faut drioles et autres contrepète- février 1958. Je démarrais la sir délicieux. « Le plus agréa- nir. Engagé en 58, il dire que l’endroit était à lui ries. «Elles avaient reçu le ti- carrière que je voulais grâce à ble était de se balader pen- tre de “fair hostesses” mais de ce premier travail. C’était vrai- se souvient de ses re- seul un bijou de reconstitu- Entre fleurs et gazon, Jean Jaumot était un des nombreux jardiniers de dant notre temps libre. Je visi- joyeux amateurs d’anagram- portages à l’Expo. tion historique sur 5 hectares ment gratifiant de commen- l’Expo. Un boulot qui lui a aussi permis de visiter tous les pavillons. tais le site au moins une fois d’une bourgade de 170 mai- mes eurent tôt fait de transfor- cer sa vie professionnelle par par semaine. J’ai vu tous les sons en bois avec façades cré- mer ces deux mots de fran- «Un peu à l’écart des pa- l’exposition.» pavillons, ça représentait une nelées ou patriciennes, exac- glais en un peu flatteur villons officiels, les concep- telle vitrine sur le monde. On tes reproductions d’édifices “fesses austères”! Aucun regret avait vu et vécu tous les cou- teurs de l’Expo 58 avaient eu Autre occasion de contrepè- Les choses sérieuses de toutes les époques depuis lisses de l’événement mais on l’excellente idée de ménager terie à leur propos lorsqu’au Nous sommes en novembre 1958. Les dernières traces le Moyen Âge. Rues pavées, Sur place, Jean, entouré n’avait pas l’habitude de voir entre le stade Baudouin et réverbères, fiacres et vieux ta- beau milieu de l’été, quelques- de l’Exposition universelle s’effacent peu à peu et Jean dé- d’une sacrée équipe de jardi- le produit fini.» l’Atomium, un large espace cots, bateleurs, fanfares et unes de ces demoiselles cru- cide de changer de cap. «Je me suis rendu compte que je réservé au folklore. Ce mini- marchandes de caricoles : rent original de déserter leur niers, s’est affairé dès le mois ne pourrais pas vivre du jardinage. À l’époque, ce n’était Au mois de novembre, village d’échoppes et de taver- rien ne manquait au tableau poste à l’heure de la sieste de février pour les prépara- pas comme aujourd’hui, les particuliers ne décoraient pas Jean a plié bagage pour em- nes, de terrasses et d’estami- pour que chacun oublie ici afin d’aller améliorer leur tions et les plantations. leur jardin. J’ai préféré choisir une voie qui m’apporterait brasser une carrière militaire. nets plus breugheliens et plus soucis, fatigue et mal aux bronzage en un endroit qu’el- Au mois d’avril, les choses une carrière stable et de longue durée. On engageait du Il aura donc été jardinier une accueillants les uns que les pieds en se rafraîchissant à la les croyaient sûr et à l’abri sérieuses ont vraiment dé- personnel dans l’armée et je me suis lancé dans l’aven- seule fois dans sa vie. Enfin, autres fut vite le rendez-vous terrasse d’un des 50 cafés et 6 des regards : sur le toit du ture. Je n’ai jamais regretté mon changement de vie.» pas tout à fait. Aujourd’hui nocturne des soiffards de buté. « Tous les jours on restaurants, 3 dancings et – grand palais. C’était compter Après avoir tenté l’expérience horticole, Jean est devenu pensionné sur les hauteurs de tous pays. Chaque soir, il y ré- sans la vigilance des gardes sillonnait les allées pour que nouveauté à la mode – : dix militaire. Il a sillonné le monde entier de la Belgique, à Herve, il est retourné à ses gnait une ambiance plus que snack-bars! du domaine… D’où naquit tout soit parfait. Il y avait peu l’Allemagne en passant par l’Afrique et la Russie. Techni- premières amours, les plan- joyeuse. Les troupes folklori- La fête se clôturait chaque une formule qui fit florès : de traces de vandalisme mais cien puis superviseur de bataillon, il a pris sa pension en tes. ques de tout le pays étaient in- soir par un feu d’artifice : “l’ennui vint de l’uniforme il était tout de même présent. 1995. R.G. vitées à en assurer l’anima- 1958 était insouciante…» ôté”!» Les gens traversaient réguliè- Raphaëlle GILLES

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J’avais 20 ans en 58 En voyage de noces Le 17 avril, jour de l’ouverture de l’exposition universelle, ce jour-là, j’ai eu 20 ans. Ce fut une des plus belle année de ma vie. Je suis allée visiter 3 fois À deux à la Belgique Joyeuse l’Expo avec mon amie. Je me souviens du spoutnik, En une semaine d'un «C'est bien simple, raconte de la Belgique joyeuse, et voyage de noces hors Louis (il a fait toute sa car- combien d’autres choses, rière, ou presque, chez un li- Le grand que de découvertes! Et que du commun, ils ont vi- monadier américain toujours de merveilleux souvenirs sité tous les conti- premier de capsules, son voyage dont je garde une très nents. Louis et Lu- épouse travaillant dans une grande nostalgie… Le grande surface des faubourgs Mariés le lundi 30 sep- 17 avril 2008, j’aurai 70 cienne, de Dison, y de Verviers), on déjeune as- tembre, les époux Saulle- ans! Suzette Gillet pensent encore. sez tôt pour être à l'Expo dès Wéry passent leur nuit de noces dans l'appartement Perdu par son instit l'ouverture. Le tram de la chaussée d'Alsemberg nous loué rue des Minières, à J’ai visité l’expo avec ma out est venu de parrain conduit directement aux por- Verviers. classe de 6e primaire. Au Jules. Celui de Lu- tillons d'accueil et on reste premier pavillon traversé, je T cienne, Wéry est son L'artère est située à 2 autour de l'Atomium jusqu'à me retrouve seul. Comme nom de jeune fille, qui est res- pas de la gare centrale. l’instit l’avait expliqué, je taurateur à où sa Cam- la tombée du jour». Donc, le mardi 1er octo- me rends au bâtiment cen- buse marche du tonnerre. Mieux, Lucienne et Louis bre 1958, ils sont à 3 mi- tral, me déclarer « perdu», Or donc, Lucienne rencon- multiplient les escapades nutes à peine de la sta- plusieurs appels sont lan- tre Louis Saulle du côté de la gourmandes de midi en déni- tion d'où partent les inter- cés, mais mon instit n’a piscine de Mangombroux chant chaque jour une gastro- nationaux d'Allemagne et rien entendu. Peu de temps (Verviers). Louis est Italien nomie différente, du Siam au les rames d'Ostende, tous après, deux jeunes filles, mais il est né à Verviers où States en passant par la Hon- marquant l'arrêt à Bruxel- me voyant seul sur un Papa Antonio (émigré à l'âge grie, la France et le Japon, his- les-Midi. banc, m’ont adressé la pa- de 17 ans) fabrique des glaces toire de se familiariser au jeu Oncle Jules est là. Ce role et ont demandé et ob- faites maison dans une bouti- pervers des baguettes. sera déjà une visite de tenu (!) l’autorisation de que du Ponts-aux-Lions qui « On se moque de nous, l'expo dans l'après-midi. m’emmener avec elles visi- fait florès dès les premiers ajoute Lucienne. Certains es- Et le premier dîner à la ter l’Expo. Ce n’est qu’en rayons de soleil. timent qu'un voyage de noces Belgique joyeuse ! fin de journée qu’elles Le 30 septembre 1958, à l'Expo est ringard. Erreur. m’ont ramené au bâtiment Cinquante ans après, après avoir courtisé deux ans, On vit une magnifique se- central, où j’ai été «récu- les Disonais de la rue du ils se marient à Saint-An- maine et on découvre plu- péré » par mon instit, in- Midi, à deux pas de Petit- toine, à Verviers toujours. sieurs dizaines de pays diffé- quiet quand même… Que Rechain, évoquent sou- «Un lundi, spécifie Louis, 73 rents sans jamais s'ennuyer ». sont devenues ces jeunes ans aujourd'hui, le jour de la vent les bons moments Leur meilleur souvenir ? filles? J’aimerais les retrou- semaine le plus calme pour passés à la Belgique C'est loin déjà. Mais l'am- ver… Francis Rouard un glacie r ». joyeuse et ailleurs. biance de la Belgique Joyeuse Souvenirs tragiques Parrain Jules est évidem- ne s'oublie pas. Ils ont été contactés par les responsables de Les examens étaient termi- ment de la fête, un repas fami- lial tout simple improvisé C'est dans ce temple de l’émission « Au Quoti- nés. Malgré l’interdiction l'art de vivre à la belge que les de mes parents, un de mes chez la maman de Lucienne dien » de la RTBF, les- qui habite rue Fyon. époux Saulle-Wéry passent quels planchent sur une frères et trois de ses amis Elisabeth Saulle-Wéry, jeune mariée, invitée par son parrain à Bruxelles pour un voyage de noces hors du toutes leurs soirées, grosses Jules, c'est le parrain de la commun. Avec Louis, son époux, ils ont passé une semaine extraordinaire. série de séquences consa- sont partis de Namur pour frites et pintes en prime. Ils capitale, le restaurateur qui a crées aux témoins directs la Belgique joyeuse. Retour prennent le dernier tram, réussi comme Antonio, le dans un petit hôtel situé près d'autant que le tram vers le temps chaud durant la pre- de l’Expo 58. le lendemain matin à 5 heu- vont saluer parrain en vi- papa de Louis, qui roule dans de son restaurant Heysel s'arrête juste devant mière semaine d'octobre res. Boum! Contre un arbre tesse, dorment peu pour re- Et, ici, les époux Saulle- une somptueuse Impéria blan- l'auberge. Évidemment, on 1958 mais les tourtereaux ont à Tombeek! Deux tués, un «Pour nous, c'est extraordi- partir aux aurores vers l’Expo Wéry ont un avantage : très gravement blessé et le che aux sièges en cuir rouge. est à Bruxelles pour l'Expo le bonheur de visiter l'espla- naire reconnaît la Disonaise qu’ils adorent. ils seraient même les chauffeur Jean Michaux Et parrain Jules, très géné- de la rue du Midi. On quitte universelle et, franchement, nade et ses multiples attrac- seuls à avoir programmé Parrain Jules n'est pas dont j’aimerais tellement reux, offre aux jeunes mariés Verviers pour la première fois. on en profite sans la moindre tions sans être perturbés par leur voyage de noces en- contre. Ils sont jeunes. Qu'ils avoir des nouvelles. Vous un voyage de noces pas On prend le train jusqu'à retenue en ne dépensant une foule trop dense. Le gros tre les pavillons du site en profitent. Ce qu'ils font, devinez l’état de mes pa- comme les autres. Bruxelles-Midi où parrain qu'un minimum de petits coup est passé. Le public, du universel et internatio- sans se gêner. rents, de toute la famille… Il les invite pour une se- nous accueille. Que du bon- francs». moins en semaine, se fait nal. Jean-Marie Masson maine à Uccle et les loge heur pendant une semaine, Non seulement, il fait moins nombreux. Jean BRASSEUR

Il avait 12 ans en 58 : Fanny Guillaume La semaine de congé de Marcel Beaucarne L’Expo 58 à travers les yeux Un tour du monde sans quitter le pays d’un enfant Il fallait bien une semaine pour Souvenirs de pa- tout voir de ces villons flamboyants nouveautés et découvertes in- technologiques et croyables pour Jean- profiter de rencon- Pierre De Rosen qui tres inoubliables. n’avait que douze ans en 1958. orsqu’il feuillette l’al- bum de photos prises ean-Pierre De Rosen L lors de l’Expo, les sou- avait douze ans en 1958. venirs refont vite surface et se bousculent. Marcel Beau- L’Expo, il l’a vécue le J carne laisse apparaître de pe- plus intensément possi- tits sourires éloquents, ou ne ble. Palais gigantesques, dé- peut empêcher de grandes ex- couvertes exotiques ou en- clamations encore admirati- core nouvelle gare des Jean-Pierre De Rosen a gardé de nombreux souvenirs de l’Expo et parti- ves du spectacle de l’époque. trams… de cet événement culièrement son abonnement. hors du commun pour un pe- En fait de visite, celle que l’habitant d’Esplechin (Tour- tit garçon de douze ans, Jean- versait des centaines de per- a pu en manger de ces glaces Pierre De Rosen garde des sonnes, c’était très impres- tricolores! » nai) effectua sur le plateau du souvenirs incroyables. Heysel n’avait rien de fur- sionnant.» Les huttes du Congo, l’im- «J’avais deux énormes chan- tive : l’employé technique mense mine reconstituée «C’était un événement unique, par son étendue et sa diversité ; chaque pays tenait vraiment à présenter le ces à l’époque : nous habi- avait carrément pris une se- Chocolats dans le palais russe, le garde meilleur». tions Bruxelles et j’avais des maine de congé chez Électra- et crèmes glacées de la police montée à l’entrée bel (alors Compagnie Auxi- parents dotés d’une très du pavillon canadien, les na- tre explorateur, armé de son chitecturale révolutionnaire. aussi très impressionnant : il grande curiosité et ouverts à liaire d’Électricité – C.A.E.) Europa Flex 6X6, se souvient Le site américain m’a permis présentait le Spoutnik. Et Parmi les différents pa- vettes en hélicoptère entre la pour sillonner, en solo, le site toutes les découvertes.» gare du Nord et le Heysel… de ses sujets d’émerveille- de découvrir une sorte de pre- puis, j’avais un faible pour le villons, il y en a un en particu- bruxellois. Apprenant que l’Expo 58 lier qui lui revient immédiate- toutes ces images replongent ment, au même titre que «la mier ordinateur : on donnait Congo car ? étant jeune, se tiendra dans la capitale, les ment en mémoire : la Flèche Jean-Pierre De Rosen en en- Pas de plan d’attaque minu- pointe en béton du génie ci- sa date de naissance et la ma- j’avais vraiment envie de m’y parents de Jean-Pierre De Ro- du génie civil. « C’était une fance. tieusement préparé, notre vil». chine sortait une fiche qui re- rendre ». homme allait au gré de son sen ont la bonne idée d’offrir immense construction de bé- Aujourd’hui, le Namurois Au rayon des halls les plus prenait tous les événements un abonnement à l’exposi- ton à l’entrée du pavillon ré- d’adoption regrette qu’il ne inspiration du jour dans telle marquants, « le pavillon de qui s’étaient produits cette an- Belgique joyeuse – tion universelle à chacun de servé au génie civil. reste presque rien de tous ces direction, guidé par son envie l’Audace de la France était née-là aux États-Unis! Vrolijk België du moment vers telle « vi- leurs six enfants. «Cet abon- Le pavillon «Côte d'Or» a merveilleux palais. «Peu de vraiment d’une conception ar- Le pavillon russe était nement coûtait 150 francs. trine» d’une nation donnée. Une semaine ne paraissait également marqué son es- choses ont été conservées. Il vraiment pas trop pour bien C’était un magnifique cadeau «Et surtout selon les ren- prit : «À l’intérieur, il y avait reste bien l’Atomium dans le- goûter à un rendez-vous pour l’époque. Ça devait déjà un immense éléphant mécani- quel je n’étais pas monté à contres que les circonstances d’une telle ampleur, sans être un sacré investissement Souvenir, souvenir que et lorsqu’on tirait sur sa l’époque et que j’ai découvert me donnaient de faire », compter que les spectacles pour toute une famille. queue, on recevait une barre bien plus tard. C’est un peu ajoute Marcel Beaucarne qui Le regret : «J’ai raté la photo de Grace Kelly quand elle composaient un autre aspect D’autant qu’il ne s’agissait de chocolat. Le fameux «Des- dommage. Tout cela aurait insiste : « L’expo pour moi arrive à l’Expo, car quelqu’un m’a bousculé à ce mo- de l’événement qu’il conve- pas d’un cadeau pour un évé- sert 58 » spécialement créé pu être mieux valorisé. » reste d’abord un grand mo- ment». nait d’apprécier : nement particulier c’était pour l’occasion.» Il lui reste donc ses souve- ment de convivialité et La phrase : «’’La terre appartient à celui qui la culti- «À l’Ancienne Belgique, le juste pour que nous nous C’est également à cette épo- nirs d’enfant. Des aventures d’échanges. Je me souviens ve’’»; elle se trouvait dans le pavillon des pays de l’Est nom du village ou du quar- ouvrions à d’autres cultu- que que Jean-Pierre De Ro- qu’il aime retracer en famille par exemple de mes discus- alors sous régime communiste. Cela m’avait frappé». tier belge reconstitué, cela res.» sen, comme des milliers et pourquoi pas susciter la cu- sions et de l’amitié nouée Le chiffre : 30 francs belges comme prix d’entrée géné- n’arrêtait pas, le jour comme Dans ses souvenirs, « tout d’autres enfants, fera la dé- riosité de ses petits-enfants avec un militaire congolais. rale. le soir. Je me rappelle d’une re- était très grand !», sourit Jean- couverte des glaces tricolores comme l’avait fait son papa Sans quitter le pays, on pou- L’autre chiffre : 2 francs belges pour les «lavatories» vue baptisée ''Belgique avec les siens il y a cinquante vait faire le tour du monde». Pierre De Rosen. «Je me sou- façon tranches napolitaines. Le dernier chiffre : 270 «fair hôtesses belges» pour ac- joyeuse – Vrolijk België''». ans. viens particulièrement de la «L’été 58, il a fait particulière- L’Atomium vient bien sûr cueillir et guider les visiteurs. Tout un symbole… grande gare des trams qui dé- ment chaud. Qu’est-ce qu’on Fanny GUILLAUME au premier plan lorsque no- J-P. D R.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal 8 TE LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 du jeudi 10 avril 2008 Le pavillon Philips, temple de la musique Sans l’art, l’Expo n’est rien L’Expo c’est aussi le plus grand rassemble- Karajan ment artistique de « Ce que l’on sait l’année. Où la musi- moins, c’est le nombre et que avait son tem- la qualité de toutes les for- mations qui se donnèrent ple : le pavillon Phi- rendez-vous à Bruxelles lips. à la même occasion. La capitale avait organisé ’était sans conteste un festival musical de ni- « le » plus beau pa- veau mondial. On put y C villon ! Se dressant applaudir les plus grands comme une grande vague chefs venus diriger les pointue, le pavillon Philips plus grands orchestres et était une véritable ode à la interprètes : Amalia Ro- driguez pour le fado por- musique. La firme hollan- tugais, la voix divine de daise avait laissé toute liberté Iannis Xenakis, ingénieur mais Le Corbusier a imaginé un bâti- aussi musicien. ment musical. Victoria de Los Angeles, à l’un des grands architectes David Oïstrakh au vio- de l’époque, Le Corbusier. Ce lon, Karl Böhm à la ba- dernier imagine alors une guette, pour ne citer que «structure creuse de forme li- quelques noms. La bre», temple de la musique. Il troupe de ballet du Bol- propose à Philips de créer un choï quitta Moscou pour Poème électronique. Il s’agit Bruxelles, le théâtre wa- d’un collage de projections et gnérien vint de Bayreuth, d’ambiances colorées, chargé etc. (...) de faire le bilan du monde Enfin, l’Autriche qui moderne en huit minutes, le avait surtout axé son pa- tout sur une musique villon sur son riche patri- «concrète » d’Edgar Varèse. moine culturel, me per- Le Corbusier veut «montrer, mit d’assister au plus au sein d’un tumulte angois- somptueux office reli- sant notre civilisation partie gieux qui se puisse trou- à la conquête des temps mo- ver. Ce jour-là, dans la dernes». très originale église du pa- Un grand musicien contem- L’audacieux pavillon Philips servait de temple au «Poème électronique » de Varèse. Il ne sera malheureuse- Un croquis réalisé par Xenakis. le musicien est aussi l’ingénieur qui a villon du Vatican, le car- ment pas conservé après l’Expo. ASBL Atomium construit le bâtiment. Xenakis dinal-primat de Vienne porain accompagnera Le Cor- était entouré à l’autel busier dans cette démarche biller» le grand espace noir création musicale contempo- où les notes sont reines. Que dir les plus grands chefs de grandes compagnies théâtra- pour célébrer la «Messe architecturale : Iannis Xena- prévu pour abriter le Poème raine. Pour l’anecdote, le pa- ce soit au grand auditorium l’époque. Si la musique est les qui passent également par du couronnement » de kis. Ce dernier a non seule- électronique. Xenakis va en villon Philips signera le «dé- installé à l’avant des grands partout, des fanfares de la Bel- Bruxelles durant ces six mois Mozart, de la chorale des ment écrit une courte pièce but de la fin» de la coopéra- palais, dans les dizaines de gique joyeuse à la musique bénis : la Comédie française, Petits chanteurs de de deux minutes qui sert d’in- profiter pour expérimenter tion entre Le Corbusier et Xe- salles de spectacle et de concrète de Varèse, les autres le Théâtre populaire de Jean Vienne et de l’Orchestre terlude au Poème électroni- pleinement l’utilisation de co- ques minces en béton pour la nakis. L’architecte refusait de concert installées sur le site disciplines artistiques ne sont Vilar, la Compagnie Made- philharmonique de que mais surtout, il est l’ingé- de l’Expo ou encore au Palais pas oubliées, loin de là. leine Renaud – Jean-Louis Vienne dirigé par Herbert nieur du pavillon. Le Franco- couverture. Il va réussir à ré- mentionner le nom de l’ingé- nieur-musicien aux côtés du des Beaux-Arts au cœur de L’Expo, c’est aussi les plus Barrault, le Piccolo teatro de von Karajan soi-même : Grec est, en effet, ingénieur duire l’épaisseur à cinq centi- Bruxelles, les plus grands grands noms de l’art du Milan ou encore le très sha- que rêver de mieux?» sien dans les publications de formation et travaille de- mètres! Ce pavillon connaî- noms du classique mais aussi XXe siècle, particulièrement kespearien Old Vic… Pour concernant le pavillon… André Boever, jeune puis de nombreuses années tra un énorme succès auprès du jazz se succèdent. Un ré- au pavillon des États-Unis ou l’Expo, l’Art est bien au cen- journaliste à Vers avec le Corbusier. C’est Xena- du public, curieux de cette Mais l’audacieuse construc- gal pour les mélomanes et dans celui de nos voisins fran- tre du monde. l’Avenir en 1958 kis qui va concevoir et «ha- plongée dans l’univers de la tion n’est pas le seul endroit amateurs qui peuvent applau- çais. Et que dire des multiples Marie-Françoise GIHOUSSE e Fêtez avec nous le 50 anniversaire de l’Expo 58 LLee 5500e aanniversairenniversaire ddee l’Expol’Expo 5588 à ll’Atomium’Atomium

Le Pavillon du Bonheur provisoire et JJouezouez son exposition « Et le bonheur… C’est pour hier ou pour demain ? » ez (du 18/4 au 19/10/08) eett gagnezgagn Pavillon universel et démontable construit avec 33 000 bacs de boisson, cet espace 50 cadeaux insolite a pour vocation de recevoir des projections et des expositions ouvertes au grand public, relatant l’histoire des précé- dentes expositions universelles et celle de 58 en particulier, les idées, les mythes et Expo 58 les rêves qu’elles continuent à véhiculer. Cette exposition-spectacle invite les visi- teurs à se repérer dans l’histoire, dans «leur» histoire, à se questionner aujourd’hui et à se projeter aussi, dans un avenir «viva- ble et durable».

Expo 58. Entre Utopie et Réalité (du 18/4 au 19/10/08) * 2 eentréesntrées pourpour ll’Atomium’Atomium Réalisée par les Archives de la Ville de Bruxelles, les Archives Générales du Royaume et l’asbl Atomium, cette expo sera centrée sur la mémoire de l’année * 3 llivresivres : 58 et sera accompagnée d’un parcours thématique dans les différentes sphères - Atomium 1958 - 2008 (de Diane Hennebert) de l’Atomium. - Au rendez-vous de la planète Balade Studio 58 (livre pour enfants de Marie Wabbes), Installation, le long du boulevard du Cente- naire, d’une balade photographique com- - un numéro spécial de la revue d’art belge posée de plusieurs agrandissements de Arte News photos d’archives des anciens pavillons de l’Expo 58, et de photographies d’ar- Appelez dès aujourd’hui, et jusqu’au dimanche 13 avril inclus, le 0900/26 678 (0,50€/min. à partir d’un tistes bruxellois contemporains relatives € aux mutations urbanistiques réalisées poste fi xe - maximum 1 à partir d’un GSM) et répondez à notre question : pour l’Expo 58 (des cubes de 4 faces de Quel est le nom de l’ingénieur qui a conçu l’Atomium ? 3mx3m seront installés entre l’Atomium et la place Louis Steens). Rép. 1 André Waterkeyn – Rép. 2 Gaston Bardet – Rép. 3 Henri Gilis Feu d’artifi ce d’inauguration Un tirage au sort désignera les gagnants parmi les réponses correctes. Ils recevront leurs cadeaux par courrier. (17/4/08 – 22h15) Un feu d’artifi ce de grande qualité sera tiré En participant à notre concours, vous acceptez que vos coordonnées soient reprises dans la base de données des Editions de l’Avenir depuis les boules de l’Atomium à l’occa- (Corelio) et puissent être transmises à des tiers. Vous disposez d’un droit d’accès et de rectifi cation en vertu de la loi du 08/12/92 sion de l’inauguration des six mois de fes- relative à la protection de la vie privée. tivités. Ce feu d’artifi ce sera retransmis en direct sur le site atomium.be. 080408PK Une proximité qui me va bien.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal du jeudi 10 avril 2008 LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 TE 9 Avec les Jeunesses musicales La musique à la croisée des chemins Vingt ans et la musique pour bagage Le soleil brillait, brillait... Qu’écoutait-on à que, c’est le radio crochet . Friends et 24 heures chrono l’Expo 58 ? Pas forcé- s’appelent La famille Dura- ment ce que l’on ima- ton ou Ça va bouillir,on gine aujourd’hui. A colle l’oreille à la TSF pour l’Olympia, c’est pour suivre leurs innombrables épi- sodes, tandis que Pierre Dac Bécaud que l’on cas- et Francis Blanche manient sait des fauteuils. subversion et absurde avec Si- gné Furax et son Gruyère qui ’est à ça que l’on voit tue entrés dans la légende. qu’on n’est plus tout C jeune. A la manière Un pont trop loin dont on vous demande, sans avoir l’air d’y toucher, «Dis, Mais alors, à l’Expo 58, on écoutait quoi? Bien avant les j’sais qu’t’étais pas vieux à blousons de cuir de Vince l’époque, mais tu n’ pourrais Taylor, les fans de Gilbert Bé- pas nous faire un truc sur ce caud avaient certes cassé les que l’on écoutait à l’Expo fauteuils de l’Olympia. Mais, 58?» Cela tombe bien... tout surtout, Luis Mariano venait ce que je garde en souvenir de triompher dans le Chan- du bel événement, outre l’Ato- teur de Mexico, et Tino Rossi, mium et le Sputnik, c’est une le Français qui a vendu le Les jeunes musiciens du monde entier rassemblés dans le grand audito- petite photo jaunie de mon plus de disques de tous les rium de l’Expo. Fameux souvenir. père plié en deux de rire au Si Elvis chantait déjà, en 58 à Bruxelles, c’est Jacques Brel et Annie Cordy qui cartonnent. temps, l’avait imité dans Na- bord d’un ballodrome, à la ples au baiser de feu. Voyez Du 13 au 20 juillet charge les jeunes de la Jul- le genre. En vrac, Dalida sur- liard School de New York.» Belgique joyeuse, parce refuse qu’on le filme sous la gourre royalement. Rien de d’ailleurs cette année-là. À Pa- fait sur Bambino, les Platters 1958, des centaines Les meilleurs musiciens de qu’un collègue venait de li- ceinture. Good Golly, Miss tout ça chez nous en 58, ou si ris, Jean-Philippe Smet et les sur Only you, Paul Anka pas- de jeunes musiciens chaque orchestre avaient été vrer un oeuf à la place de la Molly de l’invraisemblable peu. Il faut du temps pour autres attendent leur heure sait de Diana à You are my rassemblés pour donner un balle, et qu’un autre en face que la révolution traverse l’At- du côté de la Trinité. Boris se rassemblent sur le Little Richard, explosive destiny, Piaf chantait Mon grand concert, dans l’audito- avait frappé dessus, lors d’un Vian, baignant dans le jazz de site de l’Expo. Un lec- grande folle plus efféminée lantique. TV balbutiante, manège à moi, Brassens se rium. Le chef en était Her- St-Germain comme le jeune match dont vous imaginez le qu’Amanda Lear. Great balls chaîne radio unique et généra- promenait au Bois de mon teur se souvient des mann Scherchen, «je me sou- crucial enjeu. Pour vous dire. of fire par Jerry Lee Lewis qui liste, Lennon, Mc Cartney, Gainsbourg du Poinçonneur coeur, Brel entrait en passion viens qu’il était particulière- New-Yorkais. épouse carrément sa cousine Harrison à l’état d’embryon des lilas, fait du rock’n’roll- ment autoritaire quand les avec Quand on n’a que American graffiti de 13 ans. Johnny B Goode dans un skiffle group baptisé mops, tandis que Salvador l’amour, Richie Valens dan- ls venaient des quatre jeunes manquaient de disci- du génial Chuck Berry qui se les Quarrymen... transfigure son inénarrable sait la Bamba, et Louis Prima coins du monde. Une pline.» Aujourd’hui, si on remonte Blouse du dentiste... retrouve en taule pour avoir souhaitait Buona sera. bonne dizaine d’orches- Autre souvenir d’Alain Mi- 50 ans en arrière musicale- I ramené dans son night club Ça va bouillir Bien sûr, ce n’est pas ça Avec un peu de chance, on tres de jeunes se rassemblent, chel, l’altercation qui l’a op- ment, on évoque surtout les une jeune apache de 14 ans, que l’on entend régulière- pouvait aussi tomber de-ci en juillet 1958, sur le site du posé au chef d’orchestre de la sauvages/dégénérés (sic) qui Ceci dit, on commence Julliard School, Jean Morel, rencontrée à Mexico... ment à la radio par ici. A de-là sur Elvis, Buddy Holly, Heysel. Une grande réunion ont changé le cours du temps quand même à sentir que cela pour un bête problème de net- l’INR, ancêtre de la RTB, les Coasters ou les Everly Bro- organisée par les Jeunesses et du tempo en donnant un On imagine aussi les équi- frétille à la croisée des che- c’est la grande époque de thers, plutôt soft et pas par- toyage à sec. «Il s’était fâché pées adolescentes d’Ameri- musicales. Alain Michel, un sur moi et je lui ai alors expli- grand coup de rock’n’ roll mins, d’autant qu’Ascenseur Jean-Claude Menessier et de tout. Car le numéro un ab- lecteur de Jambes, se sou- qué que, dans ce cas, je refu- dans l’establishment tradi- can graffiti, les filles, les ba- pour l’échafaud de Louis Luc Varenne... surtout que le solu c’était, on vous le donne vient. « Je fréquentais les sais d’encore m’occuper de tionnel. Le meilleur (Hound gnoles, James Dean, la fureur Malle et les Cousins de Standard est champion cette en mille, Hello, le soleil concerts des Jeunesses musi- lui. Il est venu s’excuser le dog, Blue suede shoes, Heart- de vivre, nouvelle jeunesse, Claude Chabrol annoncent la année-là, avant d’être à un brille, brille, brille, adapta- cales. Je parlais l’anglais et soir en me disant “je ne sa- break hotel) d’Elvis Presley, nouvelle musique, nouveaux nouvelle vague. Le rock et les stud d’éliminer le grand tion française du thème du j’ai été engagé comme béné- vais pas que vous étiez béné- pas encore viré crooner, dont D.J., Buddy Holly, Gene Vin- hits US débarquent clandesti- Stade de Reims. On écoute Pont de la rivière Kwaï par la vole pour accompagner un vole…” Drôle de mentalité! » le déhanchement scandalise cent et Eddie Cochran icônes nement via les bases militai- Radio Luxembourg et Eu- Bruxelloise Annie Cordy! des orchestres. Moi j’avais en M.F.G. l’Amérique bien pensante qui au destin tragique. Mais on se res en Europe qu’Elvis rejoint rope 1. La Star Ac de l’épo- Christian CARETTE

EXPO 58

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Les rois, les rei- Le Roi Baudouin est pré- haussées de broderies, dentel- Bauchau publie son premier nes et les jolies prin- sent et on apprend que «dans les et de plumes, les robes du recueil de poésie, Géologie cesses ont défilé à les corbeilles», juste derrière soir sont époustouflantes. tandis que le Goncourt lui, Sophia Loren et William Chaque tenue se porte avec échoit (un peu par hasard) à l’Expo. Sans oublier Holden ont pris place. Bien des accessoires assortis l’écrivain bruxellois Francis les stars du cinéma. d’autres ont assisté à cette soi- (gants, sac et escarpins). Bibi, Walder pour un roman histo- rée. Certains sont encore béguin, canotier, capeline,… rique, Saint-Germain ou la connus comme Roger Pierre es années 50, c’est le chapeau est de rigueur négociation. Enfin les deux et Jean-Marc Thibault, Ma- aussi le grand début de gali Noël ou encore Jean Ma- quelle que soit la tenue. Le poids lourds de la littérature ce que l’on commence L rais. D’autres sont alors des tailleur-pantalon fait une ti- française restent Sartre et Ca- à appeler les mass media. Et vedettes depuis un peu Sophia Loren porte une robe de mide apparition mais ne se Boris Pasternak devra renoncer à mus. Ce dernier sera Jacques Tati dans un de ses de quoi vivent avant tout ces oubliée du cinéma comme soirée près du corps. porte qu’en de rares occa- son Prix Nobel. d’ailleurs appelé, par le Géné- meilleurs films, «Mon oncle». «mass media»? Des stars et Dannick Patisson, Estelle Ba- sions bien déterminées : pour ral de Gaulle, tout nouveau autres VIP naturellement. Et lin, Barbara Laage, Élisabeth Mode faire du sport, en vacances,… Éditions de Minuit, une des président de la Ve République cinéma : Sharon Stone, Mi- si ce n’est pas encore la défer- Manet… À la fin des années 50, la œuvres littéraires les plus po- en France pour une mission chelle Pfeiffer, Isabelle Mer- lante des paparazzi, l’Expo On apprend aussi qu’à la Comme pour oublier la di- mode s’assouplit. Les robes pulaires de ce nouveau cou- en Algérie. gault, Kevin Bacon, Lambert 58 a sans conteste été un mo- fin de cette séance, le Roi sette des années de guerre, la rant littéraire, Moderato Can- Wilson, Madonna, Tim Bur- ment phare pour les photogra- «s’est fait présenter le roman- mode féminine connaît une tabile, de Marguerite Duras. ton, Tim Robbins et Alain phes, journalistes et camera- cier Georges Simenon, prési- véritable révolution dans les En 1960, Peter Brook en ti- Chabat. mans du monde entier. dent du jury du festival, ainsi années 50. La femme rêve de rera d’ailleurs un film avec Plus de deux mille journa- que les deux vedettes princi- Jean-Paul Belmondo. L’autre Bande dessinée listes et reporters-photogra- matières chatoyantes, de ro- pales du film «The key» So- livre culte de l’année est sans Les Schtroumpfs font leur phes sont accrédités auprès bes virevoltantes qui mettent phia Loren et William Hol- en valeur les creux et les ar- conteste La modification de apparition dans La flûte à six des autorités de l’Expo. Les té- den.» D’autres encore seront schtroumpfs, une aventure de lévisions (dont la RTB) sor- rondis de sa silhouette. Dior, Michel Butor. à Bruxelles, les jours sui- Yves Saint Laurent, Fath, Ba- Mais 58 c’est également Johan et Pirlouit prépubliée tent des studios pour faire du vants, Jean Renoir, Orson lenciaga,… rivalisent d’élé- l’année où l’écrivain russe Bo- par le journal Spirou. Les reportage de terrain. Mieux, Welles, Kirk Douglas, Romy gance pour habiller les diffé- ris Pasternak reçoit le Prix êtres bleus inventés par Peyo des télévisions étrangères, Schneider, Alain Delon… seront tant plébiscités par les rents moments de la journée. Nobel de Littérature. Un prix l’ORTF (télévision publique Naturellement, les soirées lecteurs qu’ils vivront ensuite française), la BBC et des chaî- et rendez-vous cinématogra- Les tenues sont très codi- qu’il devra refuser sur la pres- leurs propres aventures. C’est nes américaines font des cap- phiques de ce type ne sont fiées : un tailleur le matin, Grâce ne joue plus au cinéma sion de l’Union des écrivains La «jeune fille rangée» selon Si- aussi en 1958 que sort le 19e tations en direct et ont recons- guère accessibles au grand pu- une robe l’après-midi agré- mais reste arbitre de la mode. soviétiques. mone de Beauvoir. album de Tintin, Coke en titué des studios sur le site. blic. Mais les vedettes ne se mentée de bijoux ou d’une Et comment ne pas citer stock, et qu’Uderzo et Gos- Les grands de ce monde, montrent pas avares de visi- ceinture et pour le soir une sans taille font leur appari- les mémoires d’une jeune fille Cinéma cinny lancent une série paral- chefs d’État, rois, reines, prin- tes publiques puisque (tou- robe plus habillée. Pour aller tion et s’arrêtent juste en des- rangée de Simone de Beau- lèle à Astérix, l’éphémère ces, princesses et autres stars jours la Petite gazette de au théâtre ou à un dîner, la sous du genou. Bardot a déjà voir, Le lion de Kessel, La Gigi, de Vincente Minnelli Oumpah-Pah. vont se succéder au Heysel. l’expo), elles sont générale- femme enfile une robe de enfilé son bikini en vichy rose nuit d’Elie Wiesel. C’est aussi avec Louis Jourdan et Leslie M.F.G., C.D. & Mi.D. Impossible d’énumérer tou- ment accueillies dans le pa- et blanc. Cette année-là, Yves Caron, reçoit l’Oscar du tes les vedettes qui ont visité villon de leur pays où elles Saint Laurent révolutionne la meilleur film. Mon oncle, de l’Expo. Mais plongeons-nous Jacques Tati, décroche la sta- sont alors poursuivies par les mode en créant pour Dior la dans une soirée particulière, visiteurs avides d’autogra- tuette du meilleur film en lan- ligne Trapèze. celle de l’inauguration du phes. gue étrangère. Plusieurs chefs- « Festival international du De nombreux chefs d’État d’œuvre sortent cette an- film long-métrage» qui s’est feront aussi le déplacement Littérature née-là : Ascenseur pour déroulé début juin 58 à vers le Heysel dans le cadre l’échafaud de Louis Malle, l’Expo. La Petite gazette de de journées thématiques. La 58 est une année charnière Hiroshima mon amour l’exposition, publiée à l’épo- plus populaire de ces visites en littérature. En France, on d’Alain Resnais, Les amants que dans les pages de Vers reste celle, fin juin, de Rainier baigne en plein début de ce de Louis Malle, Les tricheurs l’Avenir, ne manque pas de Monaco et de Grâce Kelly que le critique Émile Henriot de Marcel Carné, Témoin à d’évoquer cette soirée particu- qui viennent, tout juste, de a baptisé négativement, dans charge de Billy Wilder ou en- lièrement festive et où petites donner un héritier au rocher Le Monde, l’année précé- core Sueurs froides d’Alfred et grandes vedettes se cô- monégasque! Yves Saint Laurent fait ses débuts dente, La nouvelle vague. Et Albert Camus, poids lourd de la Hitchcock. 1958 voit aussi la 1958, c’est aussi l’année de nais- toient. M.F.G. chez Dior. c’est en 58 qu’est publié, aux littérature française. naissance de futures stars du sance des Schtroumpfs.

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ns! ire Photo Reuters Photo n nav Les Schtroumpfs - uit ans, u fai l y a h le sportant du pétro tran ela se passait I age. C retagne sait naufr tes de la B la est de au large des cô i fêtent sont leurs 50 a on au nord-ou qu s s bleu (régi ateau, l’Erika, tits lutin , le nce). Le b Les pe asard Fra pétrole s’étaitor- eu par h - ortait du x m és un p ur créa transp eux et les deu n 58. Le cassé en d ulé. Sur les 39 obre 19 as aient co te- 23 oct avait p ceaux av ole que con o, ne s - taient r, Pey cès se 000 tonnes de pétr 0 s’é teu r suc a, 2000 . Cette ue leu nait l’Erik er alors q dans la m é une taire ! répandues oqu plané he avait prov and le rait... catastrop qu oire (se dit er). enture de marée n ans la m tulée nd d es ’est dans une av étrole se répa s bretonn p te nes Johan et Pirlouit,ous inti que les km de cô à six tr 400 des dizai t CLa flûte x avaien avaient été salis et e sont apparuscès pour a été illiers d’oiseau our qu Schtroumpfs de m u 4 ans p liford), és. Il a fall vent à la première fois. Leur sucCul été tu nes retrou eyo (Pierre aginé leurs avant la immédiat. P alors im les côtes breton ateur, a leur cré décédé en 1992. peu près leur aspect d’ ? Peyo est ué à faire rophe. aventures. - catast sue au procès entu Quelle is te, on a Tou te sa famille a continles av d. • l’enquê poursuivre, y Cullifor + rs de e était vivre, et à fs. Le 26e tome hierr ises voir Au cou e sa coqu e en surpr En sa if- qu avire oumpfs et le par son fils, T - rines d découvert r. Le n res des Schtroump(Les Schtr sez- n épouse. nniversair 19 figu e l’intérieu nau- ue so L’a ir, trois vil existe 5 pfs. uillée d ent du vient de sortir . Mais connais yo, expliq • mois à ven ‹ Il chtroum ro mom dû Pe les s des S s au jamais livre qui dit tout) pas changé Dans férente avait 25 an ’aurait s Schtroumpfs? nom esté très gentil et il avaitéféré, un nt envahies om L’E rika n encore s bien le Il était r les européennes (dont le nom ssi le n frage. vou . Son personnage pr uve au n dans cet état, le. À coeur d’or est gardé secret) sero On tro duit e aviguer u pétro 1. Comment est né le - ‹ pf » tra n er d ous ec le dessi durant la nuit par une horde (tribu htroum molf, oins transport ons, n Schtroumpf? av c’était Pirlouit. Il en avait l’humour«Mon nées à « Sc mpf, S m s écriv Chaque semaine hlu - nou tice Gaston nomade) de Schtroumpfs blancs.u- urf, Sc fu, Lan re où e la jus C’est lors d’un dîner et le caractère. ls de Peyo) : - ttes seront desti Sm , Suma l’heu - Ces statue , Puffo ons pas ce qu me déci nateur Franquin (auteur de Thierry (le fi ait comme un desa- r ceux qui les tro te Pitufo ikek… ne sav com que ce nom est apparu. se considér g, Torp çaise a pris Lagaffe) eyo a dit à- père x (qui aime le tr être décorées pa Shin-Lin fran ement devait ont. Ceux-ci pourront ensui trage ais le jug e. Quelle Indiquant la salière, Pla… le… sch sinateur laborieu ver er- ng-mé sion. M ain « Passemoi . C’est pour per au grand concours sur remier lo te à du cette sem ont on Franquin : vail).Il avait du mal à dessiner des partici .schtroumpfanniv ‹ Le p « La flû être ren (façon d Et Franquin a répondu! ». Par des femmes, etc oumpfs au titule 5). ssue - !» 7 ais sur troumpfe voitures, le site www oste va éditer une lm) s’in s » (19 en a été l’i troumpf - , c’était .La P (fi umpf ur e affaire)? M hose L’actualité belge et internationale Une rubrique «stars» je te le sch chtro t le ’un : «Voilà, cela qu’il a situé les Schtrai plaisir saire.com bres, il y auragazine aussi six S pfs fon sort d - eyo a imaginé les person en Âge. Son vr e l’histoire).» du ma troum aîne fait quelquecatast c ro la suite, P Moy série de tim Les Sch r la ch tout a-t-on re de e du scénario (d ccès des osition au ion su ? leus ? l’écritur du su un numéro spécial pparit n 1981 (272 pour que ce gen nages. i sont-ils b a e NBC e té dans leEnfants futur e verts, car Dès le début Spirou publié et une exp éricain ans!). des 2. Pourquo nt pas êtr - dans les années belge de la bande dessinée.peuvent am urant 8 phe soit éviJournal Centre roumpfs des d Le «Ils ne pouvaie dus avec la végé Schtroumpfs, y, le épiso aient confon op voyant et eyo s’est entouréis Wal dethér jeunes Les fans des Scht Une page sport ils se ser 1960, P r Des jeux, concours, ... ait été tr plique (Franço b, auteu s’attendre à ex dessinateurs , Deri en outre i 2010 sur grand tation. Rougeès aur heureux…» - Natacha , etc.) qui lui ont voir sortir d’ic 3D. m jaune pas tr eyo (qui s’occu créateur de aire.co Monde ’atelier nnivers r du urs dans les Buddy Longway écran un filmu enmpfa tou Nine, l’épouse de P de .schtro re le n s des coule www Fai avio pait toujour donné un coup de main.enu célèbre. L Il de en e - mon défi d Schtroumpfs). de Peyo est ainsirès dev la mort de Peyo, ire : le Une expérience scientifi que eyo a-t-il vécu le suc Sport sola p. 5 3. Comment P a été repris, ap card htroumpfs? ’avait entre B. Pic cès des Sc oumpfs n Le Dakar p. 6 « Le succès des Schtr en piste Spécialement adapté aux 8 -12 ans Belgique Mag Un test de André Borbé is pour e le secret p. 7 frança e chant tous en 5 p. 2 des brumes

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C’est en ges de « Étoile 58 », Vous n’êtes jamais tombé 1960 que les ventes de télévi- en direct. à cours d’idées? seurs ont décollé. En 1958, la Non. Un jour, il y avait la vi- télévision belge a cinq ans. ✦ En 1958, où en est votre site de la princesse de Mo- On sort tout juste de la pé- carrière à la télévision? naco, un jour des amateurs riode pionnière, où elle arbo- ✧ J’étais là depuis les débuts américains de square dance, rait un panneau «Télévision de la télévision et la radio. Au qui m’ont invitée à danser. expérimentale belge ». Jus- début, personne n’avait de ✦ Vous avez eu des rencon- qu’en 1956, elle relaye le jour- fonction prédéterminée. En tres prestigieuses? nal de l’ORTF en France, et 56, j’ai réussi mon examen de ✧ La plus prestigieuse, beaucoup d’émissions françai- journaliste. À l’époque, on ne c’était la princesse Marga- ses. Dans les années 50, il y a savait pas trop quoi faire des reth. À force de se croiser, il quelques émissions en pla- femmes à la RTBF… n’y avait plus de distance ni teau, avec des invités (dont d’ailleurs, nous n’étions que de protocole. Quand le un magazine féminin pré- deux. Liliane Verspelt est al- prince Albert se baladait, on senté par Jeanine Lambotte lée à la radio. Moi, c’était im- se disait tout simplement bon- dès 1953), des carnets d’acti- possible pour des raisons jour. Mon grand souvenir, vités… conjugales… On savait que c’est d’avoir pu passer un pe- j’aimais le reportage, alors en tit quart d’heure avec Harry Avec l’Expo 58, la télévi- 1956, j’ai été choisie pour lan- Belafonte : moi en anglais et sion commence à émettre cer l’expo. lui dans un français exécra- tous les jours. Philippe Cau- ✦ En quoi est-ce que ça ble. friez, le Monsieur Mémoire Peu de personnes avaient un téléviseur en 1958, mais il y a eu un formidable intérêt du public et un effort de la part de la télévision belge. consistait? ✦ Quel est votre souvenir de la RTBF explique com- Ces pionniers l’ont rapprochée de la télévision d’aujourd’hui. ✧ préféré? ment la télévision est deve- Nous étions une équipe de ✧ nue quotidienne : «Avant, il teur à Wavre. «Avant 1953, de la presse au Heysel, pré- ves et des interviews de per- mier programme consacre trois personnes, avec Alain On oublie beaucoup… y avait un jour de relâche, le il y avait un petit émetteur au cise Philippe Caufriez. On y sonnalités. On y voit Jeanine tous les après-midi à l’Expo, Denis, qui était par hasard un Étoile 58 était une émission mardi.. Et il n’y avait pas Palais de Justice de Bruxel- réalisait aussi les émissions Lambotte, Alain Denis, Gé- puis remet le couvert le di- compagnon d’enfance, et An- quotidienne. On ne se ren- d’émission pendant quinze les. Puis il y en a eu un au pour la NIR, équivalent fla- rard Valet, Jeanine Modave, manche avec Atomium cock- dré Agon, le chef de service. dait même pas compte qu’on Nous avons travaillé sur travaillait. Nous n’avions pas jours au mois d’août pour les Bol d’Air à Liège. L’émetteur mand de l’INR. Le magazine Raymond Ravar… Toute une tail de Jean-Claude Menes- l’Expo du premier reportage des milliers de téléspecta- de Wavre entre en fonction le génération s’est formée à sier. C’est dans ce cadre vacances d’été. L’Expo 58 de l’Expo est diffusé tous les jusqu’au dernier jour. Pen- teurs, mais on était contents supprime les jours de relâche 2 mai 58 et couvre très large- jours pendant une heure et l’Expo 58 !» qu’est créé le radio guidage, dant six mois, c’était tous les du résultat. Je n’oublierais ja- à partir du début du mois de ment le territoire. » demi : tantôt entre 16 h et La radio embraye le pas à aux heures 55, par Philippe jours sauf le dimanche. J’en- mais le tournage au pavillon mai, soit une quinzaine de Dans les années 50, le stu- 17 h 30, tantôt entre 17 h 30 la télévision. Avec des émis- Vernet. « Comme on avait trais à 10 h, avec la fanfare de hollandais : il y avait de faux jours après l’inauguration de dio 5 est le lieu où l’on fait et 19 h… Une semaine sur sions quotidiennes, des ven- transformé Bruxelles en vaste l’expo et je n’en sortais pas prés, avec des animaux. Une l’Expo.» tout. En 58, la télévision ose deux, en réalité, en alter- dredis soirs spéciaux sur le 2e autoroute, que les chemins avant 18 h, pour une émis- chèvre m’a pris mon micro et En amont de l’événement, sortir de ses murs, avec le ma- nance avec l’émission néer- programme (régional), menaient vers une série de sion quotidienne d’une heure m’a fait tomber. Je riais telle- la RTBF se prépare quelques gazine de l’expo : Étoile 58 landophone. Il y avait des sé- comme une soirée spéciale quartiers, il y avait un flot et demi. On travaillait sur ment qu’on s’est rendu mois avant l’événement, en (voir ci-contre). « Le studio quences en direct, du repor- musique hollandaise, par considérable de voitures.» film à l’époque : il fallait une compte que ce n’était pas in- installant un nouvel émet- était installé dans le palais tage, des séquences explicati- exemple. Le samedi, le pre- Anne SANDRONT heure et demi à deux heures venté! A.S.

Avec Pino Cérami dans l’équipe belge Le Tour de France au pied de l’Atomium Le jeudi 26 juin « alors, démoralisé, j’aban- re donnerai aussi le lende- 1958, la 1 étape du main ». Ce ne sera pas le 86 ans 45e Tour de France Tour le plus glorieux de Pino Pure coïncidence avec partait du pied de Cérami, qui attendra quel- la parution de ce supplé- l’Atomium. Pino ques années encore son ment : ce jeudi 10 avril heure de gloire sur le Tour 2008, c’est le Grand Prix Cérami était dans le (cf. encadré). Pino Cérami, créé en peloton. En attendant, l’ancien cou- 1964 autour de la com- reur a gardé quelques souve- mune de Wasmuel et ruxelles, stade du Hey- nirs de ce départ très spécial dont l’arrivée s’est dépla- sel le 26 juin 1958. au Heysel : «Sur le coup, j’ai cée depuis quelques sai- B Comme l’écrit l’en- été très impressionné par sons devant le site du voyé spécial de notre journal, l’Atomium. C’était vraiment Grand Hornu. L’occa- Gérald Duchateau «A l’om- une splendide réussite. Mais sion d’évoquer la figure bre de l’Atomium, une attrac- pour nous coureurs, il faut glorieuse de cet ancien tion supplémentaire pour les bien admettre que nous champion wallon, Pino visiteurs d’Expo 58 : la perma- n’avons pas eu le temps de Cérami, 86 ans qui confie nence du Tour où, dès 10 h vraiment nous intéresser à avoir « arrêté le vélo de- du matin, mercredi, les cu- l’exposition ou de visiter les puis trois ans. Que vou- rieux se rassemblent ». C’est attractions. Lors d’un départ lez-vous, je vieillis ». que, cerise sur le gâteau, le dé- de course, c’est avant tout à C’est que la notion d’âge part du 45e Tour de France soi qu’on pense, on est est très relative avec ce se déroule au cœur de l’expo. concentré sur une kyrielle de coureur né le 28 avril « Guère de monde au stand détails». 1922, qui commença sa de l’équipe belge où, l’œil vigi- Si la veille, le stand de carrière comme « indé- lant, et le cigare imperturba- l’équipe belge était calme, par pendant » en 1946, fut ble, Jules Lowie surveille la contre, le lendemain, jour du longtemps considéré mise au point des machines départ, c’est la toute grande comme un bon équipier sur lesquelles les gars de l’es- foule au stade du Heysel : en- et se mit à remporter de cadron bleu tenteront, dès ce tre les marches exécutées par grandes courses à l’âge jeudi, de trouver un succes- l’Harmonie Royale des Invali- où beaucoup raccrochent seur à Sylvère Maes (NDLR : des, les fanas de vélo peuvent le vélo : à 35 ans, il ga- vainqueur en 1939)», pour- assister au défilé des 120 cou- gnait le Tour de Belgique, suit notre rédacteur. reurs inscrits venus signer la André Darrigade avait remporté l’étape partie le matin de l’Atomium. Pino Cerami (à droite) était, lui, l’un des deux seuls Wallons du peloton avec à 38 ans, Paris-Roubaix À l’époque, le Tour se feuille de contrôle et retirer Jean Brankart. et la Flèche wallonne, à court par équipe nationale. leur musette. 39 ans, Paris-Bruxelles et La sélection belge comprend Notre envoyé spécial Gé- Bois de La Cambre. Nous Par la suite, jamais Pino Cé- à… 41 ans, l’étape du dix coureurs dont un vain- rald Duchateau précise que Darrigade au sprint avons été presque soulagés rami ne trouvera le temps de Tour de France Bordeaux- queur potentiel, Jean Bran- «Manneken Pis a été le pre- en y arrivant, car sur le trajet, venir visiter l’Expo 58 : «im- Pau. Un palmarès à faire kart, deuxième en 1955. C’est mier maillot jaune du Tour C’est le Français André Darrigade qui remporte au la densité et l’enthousiasme possible, car après le Tour, il baver d’envie n’importe un Wallon, né à Momalle 28 58». L’étape doit mener les sprint l’étape Bruxelles-Gand (184 km) partie du pied de de la foule étaient incroya- y avait la tournée des crité- quel jeune pro wallon. bles. Et il n’y avait pas de bar- ans plus tôt. Il a pour équi- coureurs à Gand et c’est en l’Atomium. Il s’impose devant les Belges Jos Hoevenaers riums. C’était l’occasion de C’est sans doute pour rières partout. On avait pres- pier Pino Cérami, qui lui a fait la première fois, depuis la et Joseph Planckaert. Pino Cérami se classe 57e, dans le gagner un peu mieux sa vie. cela que Pino Cérami est déjà 36 ans. «J’étais pas là création de la Grande Bou- que peur de tomber. En même On allait de l’un à l’autre peloton. A l’interéquipes, la Belgique prend la tête devant temps, la ferveur des gens toujours populaire. pour rouler pour moi mais cle, qu’une étape se déroule sans prendre le temps de souf- la France (avec Anquetil et Bobet). Mais à Paris, c’est le avait quelque chose de très D’ailleurs, il a toujours pour aider Brankart. Surtout intégralement sur le territoire grimpeur Luxembourgeois Charly Gaul, seul contre tous, impressionnant, surtout pour fler. Ensuite, il y a eu les chez lui un stock de pho- que nous étions les deux belge. qui remportera son unique Grand Boucle. Cette année-là, nous, les coureurs de l’équipe autres courses. » Les cou- tos, format cartes posta- seuls Wallons de l’équipe », Sur le parcours du début le Tour cohabite dans l’actualité avec la Coupe du Monde belge.» reurs cyclistes n’ont jamais les, le représentant en nous raconte ce dernier de- d’étape, dans les rues de de football. En demi-finale, la Suède (qui joue à domicile) Le départ du Tour au Hey- de vacances. «Si, quelques se- coureur. Qu’il envoie à puis son domicile de Gerpin- Bruxelles, c’est le délire. «Si va éliminer l’Allemagne avant d’échouer en finale face au sel avait été festif mais sans maines, durant l’hiver ». Mais ses fans. « Que voulez- nes. je me souviens bien, poursuit Brésil du jeune Pelé. Avec 9 buts, le Français Just Fon- cérémonie particulière : «au l’Expo 58, elle, avait fermé vous, on m’en demande Mais Brankart sera Pino, le départ fictif avait lieu taine est désigné meilleur buteur du tournoi. Tour, tous les départs d’étape ses portes le 19 octobre. toujours». X.D. contraint à l’abandon : au Heysel et le départ réel au sont festifs.» Xavier DISKEUVE

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Le Stabile Face à leur pavillon, les États-Unis avaient installé un large bassin de fontaines. Un bassin dont les bords seront largement utilisés par les pro- meneurs et pique-niqueurs en quête d’un endroit où s’as- seoir… Au centre de ce bas- sin s’élevait une sculpture haute de 6,50 m, «The Whir- ling ear». Il s’agit d’un «sta- bile » de l’artiste américain Alexander Calder. Un assem- blage de formes animées par les mouvements de l’air. Après l’expo, le «Stabile» res- tera en Belgique, un peu oublié. La sculpture sera fina- lement offerte par les USA à la Belgique. Restaurée, elle sera installée au Mont des Arts, à Bruxelles, face au Mu- sée des Instruments de musi- Le «Stabile» figurait au centre du bassin situé devant le pavillon américain. ASBL Atomium Le Stabile a pris place au Mont des Arts. ÉdA J. Duchateau que, le 21 juin 2000.

Le pavillon Yougoslavie Le pavillon Yougoslave était une construction suréle- vée mettant en valeur la trans- parence des façades de verre et la légèreté de l’armature d’acier. Les deux volumes du bâtiment, d’une taille relative- ment modeste, permettaient la réalisation de trois étages. Au premier niveau, on pou- vait découvrir les richesses économiques du pays. Au pre- mier étage, l’histoire des You- goslaves mais aussi leur culture, leur système éducatif ou encore la science s’éten- daient. Enfin, le dernier ni- veau était consacré à l’art contemporain, au tourisme et aux beautés naturelles de cette région d’Europe. Le pavillon a été démonté et directement remonté à We- velgem, en Flandre où il a été transformé en locaux scolai- res au Collège Sint-Paulus! Surélevé, le pavillon yougoslave comportait trois niveaux. ASBL Atomium Le collège Sint-Paulus de Wevelgem a conservé la structure du pavillon yougoslave. P. Holderbeke

Le Comptoir tuilier de Courtrai Proche de l’Atomium, le pavillon du Comptoir tuilier de Courtrai ne manquait pas d’air. Construit par l’archi- tecte Bontinck, il se compo- sait d’un socle recouvert de plaque de terre cuite émaillée. Le socle était lui- même surmonté d’une toiture en forme de dôme couvert de tuiles plates émaillées blanc. Il était la vitrine de la plus im- portante société belge de pro- duction de tuiles de l’époque. Et qui a d’ailleurs donné nais- Les tuiles plates du pavillon de Courtrai ont attiré bien des curieux. sance au groupe internatio- nal Koramic. Le pavillon dressé pour l’expo est resté sur place. Il a été classé en 2002 et transformé alors en un resto-bar, le «Salon 58». La salle arrondie dispose d’une mezzanine bordée de Aujourd’hui, le bâtiment a été transformé en resto-bar. ÉdA J. Duchateau fer forgé.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal du jeudi 10 avril 2008 LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 TE 13 Que reste-t-il de l’expo? Côte d’Or Sans doute le pavillon pré- féré des enfants. Ne pou- vait-on pas y gagner son poids en chocolat ? Le pa- villon du chocolatier Côte d’Or se dressait juste à côté de celui de l’Américain Coca- Cola! Le pavillon dessiné par l’architecte Verhelle propo- sait un petit cours de «choco- laterie». Un panneau central donnait un aperçu de l’ori- gine du cacao et de ses diffé- rents stades de transforma- tion, jusqu’à son utilisation en chocolaterie. Des machi- nes utilisées pour la fabrica- tion du chocolat étaient expo- sées. Côte d’Or a laissé son fa- meux bâton praliné «Dessert 58 » à la postérité. Tout comme son pavillon qui, dé- monté, a été transporté à Willebroek où il abrite une cé- lèbre discothèque : le Carré. Y gagner son poids en chocolat : c’était là un des attraits principaux du pavillon côte d’Or. Le pavillon Côte d’Or vit désormais surtout la nuit, à Willebroek. ÉdA J. Duchateau

La chapelle du Saint-Sacrement Le pavillon du Saint-Siège dessiné par l’architecte… (ça ne s’invente pas) était l’œuvre commune de 52 pays. De style très moderne, l’entrée du bâtiment était mar- quée par une majestueuse église qui pouvait accueillir 2 500 visiteurs. Un grand auditoire de 1 100 places jouxtait l’église ainsi qu’un en- droit de culte plus intime, la chapelle du Saint-Sacrement. Cette dernière pouvait ac- cueillir deux cents fidèles. Ce pavillon du Saint-Siège, un des plus grands de l’Expo, proposait diverses sections sur la papauté et le catholi- cisme. Une partie des décora- tions de la chapelle du Saint- Sacrement (crucifix, fonds baptismaux, décorations mu- rales) se trouve à l’église L’autel et le crucifix de la chapelle du saint-Sacrement. ASBL Atomium L’église Saint-Pie-X d’Ottignies a hérité d’une partie du mobilier de la chapelle. ÉdA M. Dem. Saint Pie X à Ottignies.

Le pavillon américain Lors de sa construction, le pavillon américain était une des plus grandes construc- tions circulaires du monde : 364 mètres de circonférence soit pratiquement celle du Co- lisée à Rome ! Largement ouvert et lumineux, on y dé- couvrait l’american way of life. Il voisinait avec l’URSS et le Saint-Siège. C’était un des pôles le plus visité de l’Expo. Partiellement démonté, la base du pavillon ainsi que le restaurant circulaire reste- ront sur place et seront trans- formés en studios de télévi- sion pour la BRT devenue de- puis VRT. L’endroit servira aussi, dès 59, pour des enre- gistrements publics. Les lieux viennent d’être rénovés. S’y trouvent, depuis mai 2000, les studios de la Radio 2-Vlaams-Brabant. Le pavillon américain voisinait avec celui de l’URSS. ASBL Atomium La base du pavillon est désormais occupée par la VRT.

L’Atomium Emblème de l’Expo 58 mais aussi fer de lance des fes- tivités « Bruxelles bonheur » de cette année 2008, l’Ato- mium plante fièrement ses neuf boules au cœur du pla- teau du Heysel. On a vu (voir page 2) les péripéties de sa construction. Mais en 50 ans, la vieille dame bruxelloise a connu bien des avatars. Dé- gradée par le temps, elle a été plusieurs fois menacée de des- truction. Mais pouvait-on détruire ce monument qui est à Bruxelles ce que la Tour Eifel est à Paris? En 2004 débutait le vaste chantier de sa rénova- tion, interne et externe. La couverture en aluminium a été remplacée par de l’inox. Depuis février 2006, l’Ato- mium accueille à nouveau le En 50 ans, l’Atomium a connu bien des avatars. ASBL Atomium Entre 2004 et 2006, l’Atomium a subi une importante rénovation. ÉdA J. Duchateau grand public.

(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840 Supplément au journal 14 TE LLee jjournalournal ddee ll’Expo’Expo 5588 du jeudi 10 avril 2008 Mobilier et objets des années 50 Déferlante de décors géométriques La société est prise du besoin vital d’inno- Le boum de la petite auto ver. Comme pour ef- Les concepteurs de pour Renault. Sa Dauphine facer le cauchemar voitures lorgnent en- est proposée à 50.000 francs, d’une seconde guerre autrement dit le salaire an- core avec insistance mondiale pas si loin- nuel d’un ouvrier. Avant la vers les États-Unis, taine. guerre, il fallait travailler mais les petites autos deux ans pour se payer une voiture similaire… Détail ean Cocteau est très révé- se multiplient chez lateur de son époque. Lé- nous. amusant : celui qui en 1958 J ger, sensible, ultrasensi- désire le chauffage dans sa voiture doit compter près de ble, il ne pouvait que se lais- a photo est parlante. 20.000 francs de plus. ser emporter par la vague de Datant de la fin des an- la modernité gadget de 1958. L nées 1950, prise depuis Nombre d’artisans ou Alors Cocteau devient céra- un pont surplombant l’auto- d’ouvriers acquièrent à ce mo- miste. Et que voit-on sur ses route Bruxelles-Ostende, elle ment leur première voiture. assiettes, ses plats, ses vases ? Conséquence : le parc auto- Des formes simples, arron- montre deux files de voitures mobile belge passe le cap des dies ou carrées, très colorées. à l’arrêt, bouchon sans doute Tout cela est parfaitement consécutif à un accident. Pre- 800000 en 1958. Il dépassera dans l’air du temps. Si l’on mière constatation : le noir le million au début des an- passe de l’art (et de l’artiste) à n’est plus que rarement de nées 1960. Fiat, par exemple, la production industrielle, on mise. Une majorité de a bien saisi l’opportunité d’un observe une tendance à la conducteurs ont opté pour marché du petit véhicule en pleine expansion. L’année de multiplication des cérami- des carrosseries aux tons l’Expo, le constructeur italien ques et du verre. Au grand clairs. Seconde remarque : magasin bruxellois «A l’Inno- lance la nouvelle Fiat 500. Le très peu de petites autos. vation », toute une section champion automobile Paul C’est pourtant de cette épo- pullule de services de tables Frère, par ailleurs journaliste, que que les grosses carcasses aux formes élancées ou très pourra même présenter le vé- arrondies. Le tout exposé sur américaines, du style Pontiac hicule à la télévision dans les inévitables nappes à mo- Intérieur de 1958 reconstitué et actuellement exposé au musée de l’Architecture, à Bruxelles. ÉdA ou Cadillac, commencent à son émission « Magazine tifs symétriques, très voyan- reculer. La Belgique reste Auto ». D’autres construc- tes. production de masse. C’est le Ce ne sont que lignes et ta- métrique. Une affiche van- une pléiade de tiroirs et mo- pourtant, proportionnelle- teurs suivent la tendance : la Dans les intérieurs, le mobi- temps des armoires modulai- ches colorées, parfois entre- tant les cuisines Cubex, de la dules clairs. ment à ses voisins européens, res Kewlox, blanches ou clai- mêlées, d’un goût douteux. firme bruxelloise Van de Ven, Côté appareils électromé- Daf 600 date de cette époque. lier devient nordique. Il s’est le plus gros importateur de vé- Vespa se lancera même dans popularisé, et donc démocra- res, où le panneau triomphe. Dans la cuisine, il faut être a le don de faire rêver la mé- nagers, c’est le boum : coupe- hicules américains. la construction automobile. tisé, pour présenter des ta- Beaucoup de verre aussi, «tout équipé ». Et donc mo- nagère. S’y côtoient, à côté de légumes, grille-pain, mélan- Cela aboutira à Vespa 400, bles, des chaises et des fau- pour alterner avec l’Unalit. derne. Rigoureusement géo- l’inévitable frigo américain, geurs batteurs et autres venti- Si des marques européen- teuils aux formes épurées, C’est aussi la révolution des lateurs voisinent dans la cui- nes comme Mercedes ou Peu- qui coûtait alors géométriques. Du bois ver- structures tout en finesse : ta- sine avec le transistor en plas- geot restent assez conservatri- 44000 francs. nissé voisine avec des sièges bles de salon légères, étagères tique clair. Le dos de la ména- ces, il n’en va pas de même M.W. coquilles. À Bruxelles, les et bibliothèques à fins bar- Le style 58 à la loupe gère est pris en compte par la showrooms se multiplient : reaux, luminaires coniques firme allemande Bosch qui Entexa, avenue de la Toison suspendus à de longs fils pa- Ambitieux projet que celui de l'ex- lance, en 1958, la première d’Or, les meubles combinés rallèles, cadres à montants en position Belgique 58 présenté au machine à laver alimentée par le haut ! Tout cela porte EMCE, rue Ravenstein, Bau- aluminium à peine visible. À musée d'Architecture. À travers des la marque indubitable des cher-Feron, avenue Louise… première vue s’en dégage une dessins, photographies, maquettes, États-Unis, dont la modernité impression de froideur, qui affiches, mobilier, revues d'époque La vogue Jules Wabbes continue de fasciner. contraste singulièrement et un diaporama de dix-huit minu- date de cette époque. Anti- Et puis, tout doucement, avec l’optimiste ambiant et tes, l'expo s'attache à présenter des quaire à l’origine, ce dernier les téléviseurs font leur en- les rêves de bonheur d’une po- formes architecturales et décorati- fonde dans les années 1950, trée dans les foyers belges. Il pulation conquise par tout ce ves significatives du style 58 en Bel- avec Philippe Neerman, le y a 223 168 postes déclarés gique. Vaste programme aussi, pour Mobilier Universel. Leur re- qui brille d’un éclat neuf. au moment de l’Expo. C’est lequel les concepteurs ont quelque- connaissance est internatio- Ce qui frappe aussi, dans l’époque où les voisins sont nale. Les deux hommes appré- les intérieurs, est la double fois choisi le style ludique. Un seul invités à venir suivre le ré- cient le bois brun d’origine tendance des revêtements mu- exemple : le style Spirou y est évo- sumé de l’étape du Tour de exotique, plutôt massif au dé- raux. Si la couleur très claire qué en référence aux architectures illustrées dans les BD France cycliste ou le maga- part, mais qui va s’alléger tend à la sobriété dans les de Franquin. Tout cela est replacé au sein de l'actualité et zine qui, chaque soir, rend avec le temps. S’y combine coins-salons ou les livings, il de la société de l'époque. L'expo est prévue jusqu'au 26 dé- compte de l’actualité du Hey- avec beaucoup de goût, dans en va tout autrement dans les cembre, rue de l'Ermitage 86, 1050 Bruxelles. Ouverture sel. Curieusement, en 1958, la partie basse, le métal, lui chambres. Ces dernières sont du mardi au dimanche de 12 h à 18 h, mercredi de 12 h à la télé était considérée aussi très à la mode. envahies de papier peint de la 21 h. Fermé le lundi. Entrée : 4 €. M.W. comme un instrument de rap- Moins pointu car moins ar- plus haute fantaisie, avec une i Info : 02 642 24 62. prochement social. genté, le public adhère à la tendance à la surimpression. Marc WELSCH La Daf 600 est lancée en 1958. ÉdA

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