Du Cabinet De Curiosités Au Muséum : Les Origines Scientifiques Du Muséum D’Histoire Naturelle De Grenoble (1773-1855)

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Du Cabinet De Curiosités Au Muséum : Les Origines Scientifiques Du Muséum D’Histoire Naturelle De Grenoble (1773-1855) Joëlle RAJAT ROCHAS Du Cabinet de curiosités au Muséum : les origines scientifiques du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble (1773-1855) Thèse sous la direction de Gilles BERTRAND Thèse d’Histoire Université Pierre Mendès France Grenoble II 2006 Volume 1 2 A la mémoire de mon grand-père. A la mémoire de ma mère. Mes remerciements vont à tous ceux qui m’ont soutenue, accompagnée et aidée tout au long de mes travaux et tout d’abord à ma famille ainsi qu’à mes proches. Ma gratitude s’adresse à mon directeur de thèse, Gilles Bertrand, qui m’a donné par ses conseils les moyens de mener à bien ce travail. Je tiens à remercier tout particulièrement Armand Fayard, Directeur du Muséum de Grenoble, dont les encouragements m’accompagnent depuis de nombreuses années. Ma gratitude s’adresse aussi à Françoise Turrier, de la BM de Meylan, à Françoise Chabert, professeur honoraire au Lycée Stendhal, à mes collègues de l’Université de Savoie, à ceux de Grenoble I et de Grenoble II, Colette Jullian, Stéphane Rongière, Estelle Le Normand et Alain Malan, mais aussi à Marie-Françoise Bois-Delatte, conservateur à la BM de Grenoble ainsi qu’à toutes mes collègues du Fonds dauphinois et à Yves Jocteur-Montrozier, conservateur à la BM de Lyon. Je dois beaucoup enfin à Geneviève Calvet, documentaliste au Muséum de Grenoble et à Bernard Serra-Tosio, ancien professeur de biologie à l’Université Joseph Fourier Grenoble I. LISTE DES ABREVIATIONS ADI : Archives Départementales de l’Isère, Grenoble AMG : Archives Municipales de Grenoble BCJBG : Bibliothèque des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève BC MNHN : Bibliothèque Centrale du Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris BIUM : Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine de Paris BMC : Bibliothèque Municipale de Chambéry BMG : Bibliothèque Municipale (d’études et d’information) de Grenoble BML : Bibliothèque Municipale de Lyon BN : Bibliothèque Nationale, Paris BNUS : Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg ENS Lyon : Ecole Normale Supérieure de Lyon (Lettres et Sciences humaines) ID : Institut Dolomieu, Grenoble INHA : Institut national d’histoire de l’art, Paris MHNG : Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble M MNHN : Médiathèque du Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris OCIM : Office de Coopération et d’Information Muséographique, Dijon SCD : Service Commun de la Documentation (ex BU) suivi de la section Lettres ou Sciences et de la ville SICD : Service Interuniversitaire Commun de la Documentation, suivi de la section Lettres ou Sciences et de la ville. 3 Sommaire LISTE DES ABREVIATIONS 3 INTRODUCTION GENERALE 6 PARTIE I - LA MISE EN PLACE DU CABINET D’HISTOIRE NATURELLE : 16 1773-1808 CHAPITRE UN LES ORIGINES 17 1 - LES CABINETS DE CURIOSITES DAUPHINOIS 20 2 - LES PREMIERES INFRASTRUCTURES SAVANTES 52 CHAPITRE DEUX UN DESIR DE CONNAISSANCE ET D’UTILITE 87 1 - LE CABINET ET LA VOLONTE D’AUTO-INSTRUCTION DES GRENOBLOIS 92 2 - LE RÔLE DES MILIEUX ECLAIRES GRENOBLOIS 107 3 - FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DES SCIENCES 140 CHAPITRE TROIS FAIRE DE GRENOBLE UN CENTRE 180 1 - LA NOTION DE CENTRE DANS LE VOCABULAIRE RELATIF AU CABINET 184 2 - LES ESQUISSES DU RESEAU A TRAVERS LA CORRESPONDANCE PERSONNELLE 190 3 - L’ORGANISATION D’UN RESEAU 209 4 - LE CABINET D’HISTOIRE NATURELLE DE GRENOBLE : UN CENTRE ELABORATEUR DE THEORIES OU UN LABORATOIRE D’EXPERIMENTATION ? 229 CONCLUSION A LA PREMIERE PARTIE 277 PARTIE II - DU CABINET D’HISTOIRE NATURELLE AU MUSEUM : 1808 – 1855 281 CHAPITRE QUATRE LES CHAMPOLLION AU CABINET : 1808 – 1822 282 1 - LA POURSUITE DE LA CONSTITUTION DES FONDS SCIENTIFIQUES 286 2 - L’EGYPTOLOGIE : UNE TRADITION GRENOBLOISE 298 CHAPITRE CINQ TENSIONS ET COMBATS : 1822 – 1839 338 1 - REPLI SUR LES COLLECTIONS ALPINES 344 2 - L’EVOLUTION DE LA CURIOSITE 367 CHAPITRE SIX VERS LE MUSEUM : 1839-1855 410 1 – LA POURSUITE DE LA TRADITION EGYPTIENNE 414 2 - L’INFLUENCE DU MUSEUM NATIONAL 429 3 - LE ROLE DES MAIRES DE GRENOBLE 449 CONCLUSION GENERALE 501 ANNEXE 1 510 DU CABINET D’HISTOIRE NATURELLE A L’OUVERTURE DU MUSEUM DE GRENOBLE : CHRONOLOGIE DES TEXTES FONDATEURS (1773-1855) 4 ANNEXE II 517 LISTE DES GARDES, BIBLIOTHECAIRES ET CONSERVATEURS DU MUSEUM D’HISTOIRE NATUELLE DE GRENOBLE DE 1773 A NOS JOURS ANNEXE III 519 TABLEAU DES JARDINIERS ET PROFESSEURS DU JARDIN BOTANIQUE PUIS DU JARDIN DES PLANTES DE GRENOBLE DE 1783 A 1855 ANNEXE IV 520 NOTICES BIOGRAPHIQUES ANNEXE V 607 INDEX DES MOTS OU DES NOTIONS PROPRES AU XVIIIe ET AU XIXe SIECLES ANNEXE VI 614 LISTE CHRONOLOGIQUE DES PRINCIPAUX LEGS ET DONS FAITS AU MUSEUM DE GRENOBLE DE 1773 A 1855 OU EN RAPPORT AVEC LA PERIODE ETUDIEE ANNXE VII 622 LISTE CHRONOLOGIQUE DES CATALOGUES, PUBLICATIONS ET TRAVAUX DU CABINET PUIS DU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GRENOBLE DE 1773 A 1855 ANNEXE VIII 635 ICONOGRAPHIE 635 PLAN DES SOURCES ET DE LA BIBLIOGRAPHIE 651 LISTE DES ABREVIATIONS 654 LES SOURCES 655 LES SOURCES MANUSCRITES 657 LES SOURCES IMPRIMEES 735 1 - HISTOIRE AUX XVIIIe et XIXe SIECLES 797 2 - HISTOIRE DES SCIENCES DES XVIIIe et XIXe SIECLES 803 3 - HISTOIRE DES SCIENCES DES XVIIIe ET XIXe SIECLES PAR DISCIPLINE 817 4 - LE MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE DE PARIS 824 5 - MUSEUMS ET JARDINS BOTANIQUES DE PROVINCE (autres que ceux de Grenoble) 828 ET DE L’ETRANGER 6 - OUVRAGES SUR LE DAUPHINE ET GRENOBLE AUX XVIIIe ET XIXe SIECLES 832 7 - LE MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GRENOBLE 843 8 - INSTRUMENTS DE TRAVAIL 862 Table des tableaux 871 Tables des figures 872 Tables des cartes 873 Tables des Plans 874 5 INTRODUCTION GENERALE 6 Le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble a fêté en 2001 le cent cinquantième anniversaire de sa création, en 1851, dans les bâtiments que nous lui connaissons aujourd’hui, rue Dolomieu. Il est l’héritier de l’ancien Cabinet d’histoire naturelle de Grenoble fondé en 1773 au Collège des Jésuites de Grenoble (dans les locaux de l’actuel Lycée Stendhal). Un premier aperçu sur ses publications émises depuis 1981 jusqu’en 2003 permet de constater qu’elles sont consacrées majoritairement au domaine alpin et aux collections exotiques. Sur les 38 publications proposées aujourd’hui, les deux tiers traitent de zoologie alpine, de botanique alpine et d’environnement en région Rhône-Alpes, le reste se partageant entre l’ornithologie exotique et l’ethnologie1. Ce premier constat nous laisse soupçonner que deux types de collections qualifieraient aujourd’hui encore le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble : ses collections alpines et ses collections exotiques. Parmi ces publications, celles portant sur les collections et dont l’étude a été enrichie de recherches historiques – ainsi en est-il de l’ouvrage sur l’Herbier Villars2 et de celui que l’ethnologue Anne Lavondès a consacré à la collection marquisienne et néo-zélandaise du Muséum de Grenoble3 – laissent entrevoir les deux principaux domaines dans lesquels s’est inscrite une tradition au Muséum d’histoire naturelle de Grenoble : le domaine montagnard et les collections issues des voyages maritimes. L’ouvrage sur les oiseaux d’Afrique tropicale et australe, qui montre la part majeure du don du Dauphinois Clot-Bey dans la collection actuelle, nous conforte dans cette voie4. Cette double orientation des collections, aussi inattendue que paradoxale pour un muséum situé dans un environnement montagnard, nous conduit à nous interroger sur d’autres origines pour le muséum, à soupçonner pour ses riches collections 1 MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE DE GRENOBLE, Les Editions, 1981-2003, catalogue des publications du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble, Muséum d’histoire naturelle de Grenoble, 18 p. 2 V. PONCET, A. FAYARD, L’Herbier Dominique Villars (1745-1814) témoin de la flore du Dauphiné, série inventaire des collections du Muséum de Grenoble, Grenoble, Muséum d’histoire naturelle, 1999, 200 p. 3 A. LAVONDES, Vitrine des objets océaniens, inventaire des collections du Muséum de Grenoble, cultures matérielles et histoire dans le Pacifique au XIXe siècle, Grenoble, Muséum de Grenoble et ORSTOM, 1990, 205 p. 4 71 sur les 326 oiseaux d’Afrique tropicale et australe répertoriés par Olivier Langrand, soit le quart de la collection conservée au Muséum d’histoire naturelle de Grenoble, proviennent des dons de Clot- Bey. In O. LANGRAND, Les Oiseaux d’Afrique tropicale et australe, Muséum d’histoire naturelle de Grenoble, 29 p. (Série inventaire des collections du Muséum d’Histoire Naturelle, Ville de Grenoble). 7 exotiques d’autres ancêtres que le seul cabinet de minéralogie alpine connu jusqu’à ce jour. Quelles collections avaient été rassemblées avant celles du Cabinet d’histoire naturelle et par qui ? Quelle pensée avait animé leurs propriétaires ? Comment et depuis quand des collections exotiques avaient-elles voisiné à Grenoble et en Dauphiné avec des collections alpines ? Pour qui cette juxtaposition avait-elle fait sens ? A quoi doit-on, sur une durée de plus de quatre-vingts ans, le caractère pérenne de cette double vocation ? C’est toute la question du dessein construit, poursuivi de longue date, opposé au simple hasard ou aux soubresauts de l’Histoire que nous nous posons. L’implantation d’une institution muséale scientifique de l’ampleur du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble nous conduit à poursuivre notre interrogation et à chercher l’éventuelle influence d’une autre institution muséale d’importance, institution que le Muséum de Grenoble aurait modélisée (songeons à la place prise par le Muséum national dans la vie scientifique en France et en Europe tout au long du XIXe siècle). Le Muséum de Grenoble a-t-il alors une originalité propre ou bien doit-il sa naissance et son existence à la seule volonté d’imiter le Muséum de Paris ? Le problème de l’originalité du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble sous-tend, on le voit, notre réflexion. La période prise en considération va de 1773, c’est-à-dire de la naissance effective du Cabinet d’histoire naturelle de Grenoble, à 1855, date de l’ouverture du Muséum de Grenoble au public.
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