Le Poète Honoré Par Les Siens Et Ignoré Par Les Officiels: Toute L
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L’Algérie profonde / Ouest Malek Alloula enterré à Oran Le poète honoré par les siens et ignoré par les officiels La dépou ille du défunt a été rapatri ée ce samed i à l'aéro port d'Es-S énia à Oran. ©D. R. C’est à partir du domicile mortuaire à St-Hubert que s’est ébranlé le cortège funèbre, suivi de véhicules et d’un bus du TRO transportant des comédiens. L’écrivain et poète Malek Alloula a été enterré au cimetière de Aïn El-Beïda, à Oran, samedi 21 février, où repose son frère Abdelkader Alloula depuis 1994. Une grande foule a tenu à accompagner l’auteur à sa dernière demeure, en présence de son frère Kamel, de ses cousins, de ses proches parents, des membres de sa famille et de ses amis. La dépouille du défunt, décédé mardi dernier à Berlin à l'âge de 78 ans, a été rapatriée samedi dernier à l'aéroport d'Es-Sénia à Oran. C’est à partir du domicile mortuaire à St-Hubert que s’est ébranlé le cortège funèbre, suivi de véhicules et d’un bus du TRO transportant des comédiens. Des personnalités appartenant au monde de la culture, des hommes de théâtre, des comédiens, des artistes de tous bords ou de simples anonymes sont tous venus rendre un dernier hommage à l’auteur de Petit cireur mon frère. Le froid piquant du mois de février donnait un air de tristesse à cette fin d’après-midi hivernale. Kamel, le frère de Malek, inconsolable, était soutenu par Noureddine Boukhatem, le maire d’Oran. Il était à l’enterrement à titre personnel, pour, dira-t-il, “assister à l’inhumation de Malek Alloula, mon ami d’enfance de M’dina J’dida”. Une façon de signifier son mécontentement face à l’absence des officiels locaux et centraux. Mais qu’à cela ne tienne, tous ses amis étaient rassemblés autour de Malek Alloula, qui a été enterré à côté de sa grand-mère Alloula Messaouda (1885-1971). Parmi les présents, Jalila, fille d’Assia Djebar, et son époux qui ont tenu à faire le déplacement de Cherchell à Oran, le frère d’Assia Djebar, Mohamed Bensalah, auteur et universitaire, Azri Ghaouti, directeur du TRO, et Benamar Mediene, écrivain. Abdelkader Belkaïd, comédien qui avait côtoyé le monumental Abdelkader Alloula, a affirmé que le décès de Malek Alloula constitue une “perte majeure de repères pour toutes les générations”. Pour Bouziane Benachour, dramaturge et écrivain, actuel directeur du quotidien El-Jomhouria, Malek Alloula est “avant tout un grand poète et un excellent nouvelliste qui ne s’est jamais éloigné de son pays en restant trop attaché à la terre et au terroir”. Malek Alloula, né le 13 novembre 1937 à Aïn Témouchent, était un écrivain algérien de langue française qui a poursuivi des activités éditoriales à Paris depuis 1967 où il vivait et travaillait. Après la ville d’Oran qui l’a vu grandir, Malek Alloula avait fait des études de lettres modernes à la faculté d’Alger, ensuite à la Sorbonne à Paris où il a soutenu sa thèse sur son auteur de prédilection Denis Diderot et le XVIIIe siècle. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poésie (Villes et autres lieux, Rêveurs/Sépultures, L’Exercice des sens, Mesures du Vent, L’accès au corps et Les Festins de l’exil). Son premier poème Petit cireur mon frère lui fut inspiré par la proclamation, en 1963, par le président Ahmed Ben Bella, interdisant l’activité du métier dégradant de cireur. La dernière œuvre du défunt était un roman-photo intitulé Paysage d'un retour publié en France, en collaboration avec le photographe Pierre Clauss (2010.) K. R-I..