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juin - 2011 La lettre n° 210

" L’expériencecinéma "endanger > p. 5

 LES ENTRETIENS DE L ’AFC : AFC , Pourquoi tu pleures ? de Katia Lewkowicz >p.18 Jeanne Lapoirie AFC , My Little Princess d'Eva Ionesco >p.19 AFC, ASC , Midnight in de Woody Allen >p.22 Gilles Porte AFC , La Conquête de de Xavier Durringer >p.24 Fame d’Alan Parker © DR Alain Marcoen SBC , Le Gamin au vélo de JeanFPierre et Luc Dardenne >p.27

Association Française des directeurs de FILMS AFC SUR LES ÉCRANS > p.2 ACTIVITÉS AFC > p. 3 la photographie Cinématographique RETOUR DE CANNES > p.3 POINT DE VUE > p. 5

Membre fondateur FESTIVALS>p.9 ÇÀ ET LÀ > p. 9, 27 ICSC > p. 10 LE CNC > p. 25 de la fédération européenne IMAGO NOS ASSOCIÉS > p.27 PRESSE ET LECTURE > p. 12, 30 SUR LES ÉCRANS :

 Belleville Tokyo de Elise Girard, photographié par AFC Avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Philippe Nahon Sortie le 1 er juin 2011

 Un baiser papillon de Karine Silla, photographié par AFC Avec Vincent Perez, Valeria Golino, Elsa Zylberstein Sortie le 1

« Pour combattre l’obscurité, je ne brandis pas une épée, mais j’allume une bougie. »

AFC la lettre n°210 / 2 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] activités AFC

Election du nouveau bureau de l’AFC  Réuni le 3 mai 2011, le conseil d’administration de l’AFC a procédé à l’élection du bureau de notre association pour l’année en cours. Sa composition est la suivante : , présidente Richard Andry, Rémy Chevrin, Pierre-William Glenn, Mathieu Poirot-Delpech, vice-présidents Laurent Chalet, secrétaire général Eric Dumage, Vincent Jeannot, Philippe Piffeteau, secrétaires Eric Guichard, trésorier Michel Abramovicz, trésorier adjoint. Les autres membres du CA élus lors de l’AG du 26 mars 2011 sont Robert Alazraki, Dominique Brenguier, Arthur Clo - quet, Nathalie Durand, Claude Garnier, Jean-Michel Humeau, Armand Marco, Vincent Mathias, Pierre Novion, Gilles I Porte, Manuel Teran et Philippe Van Leeuw. retour de Cannes

L’AFC à Cannes par Jean-Noël Ferragut AFC

 Pour cette 64 e édition du Festival de Cannes, figuraient au palmarès de l’AFC pas moins de quatorze longs métrages dans les différentes sélections et seize directeurs de la photographie venus, pour la plupart, accompagner et suivre de près réali - sateurs, équipes et projections. Sur notre site Internet, dont la page d’accueil, renouvelée exprès, suivait au quotidien et en images l’agenda des activités de nos membres actifs et associés présents, la publication de seize entretiens ou propos a permis à des directeurs de la photo, AFC ou pas, de présenter leur travail au gré du calendrier des projections des films qu’ils avaient photographiés. Une Lettre d’information, envoyée quotidiennement à plus de 6 550 abonnés, les a tenus informés de l’actualité cannoise de part et d’autre de la Croisette. Au Village International Pantiero, le pavillon de la CST, haut lieu de rencontre pour les industries techniques et les directeurs de la photo à l’heure desRendez-vous de midi–animéspar un présidentetun délégué général fortoccupés –,a étécetteannée le théâtre de nombre d’entretiens. Il avait été convenu que, d’une part, AFC et CST partagerions ensemble ce moment privi - légié qu’est Cannes pour s’entretenir avec quelques-uns de nos partenaires communs et des membres de l’AFC et que, d’au - tre part, des étudiants de l’ENS Louis-Lumière profiteraient cette année de la présence de ces derniers pour réitérer l’expé - rience passée d’une série de " Petits entretiens filmés ". Leur publication croisée sur chacun de nos sites Internet fut de mise pendant la durée du Festival. Enfin, l’AFC a été partie prenante d’un débat organisé par la SACD, en partenariat avec la CST et la FNCF, et intitulé " Le numé - rique respecte-t-ill’œuvre de cinéma?" ainsiquede laparutionduLivreblancdurelief(3Ds)aucinémaetàlatélévision publiépar la Ficam, la CST, UP3D et le HD-Forum. Poursaprésence cannoise,l’AFC adresse ses plusvifsremerciementsauCNC, àlaCST et sonéquipesurplace,àBinocle, Bron - color-Kobold, Eclair Laboratoires, Fujifilm, HD Systems, Kodak, Mikros image, Thales Angénieux et TSF pour la parution de la page Internet quotidienne – grâce la complicité d’Oniris Productions – et des entretiens autour des films en sélection, à Bri - gitte Barbier et François Reumont qui les ont réalisés, à Fujifilm, une fois encore, pour les tirages des photomontages consti - I tués de photogrammes et de photos de tournage, marquant ainsi le côté visuel de notre présence.

3 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] retour de Cannes

Caméra d'Or 2011 par Robert Alazraki AFC Chaque année, un directeur de la photographie membre de l’AFC prend place au sein du jury de la Caméra d’Or. Cette année, notre confrère Robert Alazraki a relevé le défi et nous livre ses réflexions.

 Cette année, j’ai eu la joie d’être choisi pour représenter l’AFC au jury de la Caméra d’Or. Et malheureusement c’est fini. Quand on arrive à la fin, c’est commeun tournage, ily a forcément un moment dedéprime. Passer dix jours dansune bulle brillante, être si bientraité, voirdes films (jusqu’à cinq parjour), rencontrer des amis anciens et nouveaux, que du bonheur. 23 films à voir, dont plusieurs sont restés dans nos discussions jusqu’au di - manche matin, c’était une bonne année.

G Las Acacias de Pablo Giorgelli, notre choix pour cette Caméra d’Or 2011, et le miendepuisle début,est untrèsjolifilm,simple,émouvant,tendre. Unepe - tite fille de 4 mois, une femme et un homme qui vont sans doute commencer Pas le droit de voter si l’on a pas vu les films une histoire d’amour grâce à elle, dans une cabine de camion pendant 1 500 km et même les champs contrechamps deviennent poétiques. G Snowtown deJustin Kurzel, film terrible, duret difficile à regarder,lecontraire du précédent, mais très bien réalisé. G Corpo Celeste de Alice Rohrwacher, film très attachant, des comédiens ma - gnifiques, traitant de tas de sujets graves et en même temps souvent drôles. G Atmen de Karl Markovics, de très belles scènes sur la mort, comment peut- on accepter de toucher un cadavre. G Labrador de Frederikke Aspock, très beau film sur la paternité, la rivalité et la jalousie entre deux hommes… Le choix a été difficile, mais les séances de délibérations toujours agréables, le juryétantcomposédeBongJoonHo(président),DanièleHeymann,EvaVezer, I Daniel Collant, Jacques Maillot, Alex Masson et votre Robert Alazraki. Pablo Giorgelli

Le Prix Vulcain de l’Artiste-Technicien 2011 Le prix Vulcain, décerné par la CST récompense un artiste technicien dont le travail est remarquable, dans un des films de la sélection officielle.  Le Prix Vulcain de l’Artiste-Technicien 2011 est décerné au directeur de la photographie José Luis Alcaine AEC pour son « travail de la lumière qui sert spécifiquement la narration du film » LaPielquehabito réalisé par Pedro Almodovar. Une mention spéciale est attribuée à Joe Bini et Paul Davies pour la qualité du montage et de la bande sonore de We Need to TalkaboutKevin de Lynne Ramsay (photographié par Seamus McGarvey BSC, ASC ). Cette année le jury du Prix Vulcain présidé par Françoise Kirkpatrick, présidente et fondatrice du Festival du Film Français de Richmond, étaitcomposé de Martine Baldacchino (cadreuse),Gérard Camy(présidentde l’associationCannes Cinéma),Gérard Cerf (projectionniste), Olivier Chiavassa (consultant, membre consultant AFC), Eponine Momenceau (étudiante à La fémis I département Image).

Les directeurs de la photographie, membres actifs de l’AFC, présents à Cannes

 Pierre Aïm, Robert Alazraki, Yorgos Arvanitis, Caroline Champetier, Jean-Noël Ferragut, Claude Garnier, Pierre-William Glenn, Jean-Michel Humeau, Darius Khondji, Jeanne Lapoirie, , Pierre Milon, Gilles Porte, Antoine Roch, Guil - laume Schiffman, Jean-Louis Vialard. Toutes les informations, les entretiens sur les films présentés à Cannes et les entretiens de la CST à Cannes sont sur le site de l’AFC aux adresses suivantes : G http://www.afcinema.com/-AFC-films-in-festivals-.html G I http://www.afcinema.com/@Les-Entretiens-de-la-CST-a-Cannes,[email protected]

AFC la lettre n°210 / 4 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] " L’expérience cinéma " en danger par Caroline Champetier AFC

 A l’heure où les films sont vus à 2D/3D préjudiciables aux réglages de jouersurl’intensité de lalampe ce qui, Cannes dans les meilleures conditions luminance (puissance) et d’unifor - si l’installation est correctement pré - techniquesdu monde, sousle contrôle mité d’éclairement (répartition) parée (c’est encore loind’être toujours exclusif de la CST, quand toutes les fi - G Les réglages de macros (fichiers le cas), autorise une variation de lumi - lières d’uneprofession partagentl’en - qui appellent tous les réglages phy - nance d’un format à l’autre (la 3D né - thousiasme de "l’expérience cinéma ", siques de l’image) souvent approxi - cessite deux fois plus de puissance lu - nous souhaitons alerter les specta - matifs mineuse que la 2D), souvent teurs que nous sommes tous. G Des soucis de maintenance et de insuffisante. Dans la plupart des ins - Le passageà la projection numérique, connectique. tallations un format est sacrifié, sou - énorme chantier, bouleversant l’en - vent la 2D,dont lesfilmssont projetés semble de la chaîne de distribution et Luminance et colorimétrie avec une puissance lumineuse trop d’exploitation des films, devait s’ac - En effet, contrairement au 35 mm, les forte, onimaginecequi restedela pho - compagner d’une qualitéde projection projecteurs numériques doivent être tographie. Certaines salles comme le irréprochable : fini les rayures des co - étalonnés:normalementilfaudraitque Max Linder,soucieusesdela qualité de pies maltraitées, la reproductibilité dans chaque salle, chaque projecteur l’image dans tous les formats, font le technique de l’image et du son devait soit calibré pour la lumière et la colori - choix de changer de puissance de être sans défaut, nous disait-on. Une métriedanschaqueformat("macro") lampe, 6 500Wen3D et 4500Wen2D. technologie de pointe, très coûteuse, c’est-à-dire1,852D;Scope2D;1,853D ; D’autre part,certainssystèmes3D en - fiable et simple d’utilisation devait re - et Scope 3D (ce qui est le minimum). traînent l’installation d’écrans métal - donner aux spectateurs en salle l’ex - Cesréglagesnepeuventsefairequ’une lisés. Comme le disait récemment un périence sensorielle de la projection foisl’installationentièrementterminée représentant des laboratoires, « un " bigger than life ". et nécessitent des mesures très pré - écran métalliséest ensoi un défaut de Derrière ce discoursmalheureusement cises qui doivent être faites avec un lu - projection ». Ces écrans qui focalisent simpliste, les spécificités absolument minancemètre - colorimètre. Malheu - la lumière au centre, détruisent tota - nécessaires à une bonneprojectionnu - reusement les colorimètres de haut lement l’uniformité d’éclairement, au mérique ont trop rarement été évo - niveau(commeleMinoltaCS200)sont point que dans certains pays le carré quéesetsont souventignoréesmême chers(15à20000euros)etlesinstalla - de places d’où l’on voit correctement des exploitants. Si une belle projec - teursenontpeu,voirepasdutout,par l’image fait l’objet d’une tarification tion numérique peut aujourd’hui riva - défaut, ils utilisent de petits colorimè - majorée. Que ces écrans soient instal - liseravec les meilleuresprojections 35 tres dont les mesures notamment sur lés dans des salles où n’est projetée mm et apporterdes avantages nonné - le bleu ne sont pas précises. D’autre quede la3D peutéventuellementêtre gligeables (absence d’altération des part,cesinstallationssefontàmarche étudié. Mais qu’ils servent à des pro - copies, stabilité du support, etc.), de forcée, donc à un rythme intenable jections 2Dest absolument contradic - mauvais réglages de départ des pro - pour les installateurs ; ce qui entraîne toireavec leminimum dequalitéqu’on jecteurs numériques ont des consé - desréglagesfaitstroprapidement,par - puisse attendre d’une projection. quences plus graves en termes de dé - fois pas du tout ou encore par simple gradationd’une image projetée qu’une copiercollerdevaleursquinesontpas Le réglage des macros et le resizing mauvaise projection 35 mm. Ces pro - adaptées à chaque cas. Une fois l’installation terminée, l’ins - jecteursnumériques doivent êtrecali - La pression subie par les installateurs tallateur doit régler les macros ; outre brés et étalonnésavec des mesures de qui ne peuvent plus faire correctement la lumièreet la colorimétrie, il faut caler puissance lumineuse et de colorimé - leur travail a entraîné le départ d’un l’optique pour chaque format : zoom trie précises, sans ces réglages, spéci - certainnombre de leurs meilleurs tech - et focus puisqu’il n’y a plus de mollette fiques à chaque projecteur et chaque niciens. Le manque de formation des dans la plupart des cas, mais une mo - cabine, la matière de l’image projetée opérateurs, et la décrédibilisation du torisation del’optiquequi doitvenir se s’en trouve altérée : les couleurs sont rôle des projectionnistes, privent les mettre dans la bonne position dès modifiées (ce qui ne pouvaient pas ar - salles d’un regard averti à même d’in - qu’une macroest appelée (d’oùl’idée river en 35 mm), la densité ne corres - sister pour que ces réglages indispen - qu’ilestinutilequequelqu’un vérifiele pondpasà ce qu’elledevrait être,la ré - sables soient faits correctement. pointpuisque normalement l’optique partitiondela lumière est incohérente, Résultat : danscertaines grandessalles se met seule dans la bonne position), en altérant l’image, c’est le film lui- parisiennes,marseillaises,lyonnaises, puis il faut faire les masques, corriger même qui est gravement dégradé. lesfilmssont totalement tronqués:lu - la parallaxe, l’effet de trapèze est en - Les quatre principaux problèmes nui - mière et couleurs déformées et inco - core plus flagrant en numérique, on sant à la qualité de la projection nu - hérentes avec le projet artistique du rattrape moins facilement que ne pou - mérique des images sont : film. vait lefaireen 35 mm un bon tailleur de G L’absence ou la mauvaise qualité cache. des réglages de base des projecteurs Incidences de l’exploitation en 3D Pour ne pas avoir à configurer trop de en termes d’intensité lumineuse (lu - Pour les salles quifont de la2Det de la macros, soitparmanque de temps,soit minance) et de colorimétrie 3D, la question de la puissance de la pour faciliter l’enchaînement des pre - G Les conséquences de choix d’ex - lampe est un choix déterminant. Les mières parties avec le film, et ne pas ploitation hybride pour un écran réglages des macros permettent de avoir à bouger l’optique ni à faire dif -

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" L’expérience cinéma "en danger

férents réglages de lumière et de co - Des solutions existent-elles ? lorimétrie, certains peuvent être ten - Oui des solutions existent, en s’ap - tésdefaire du "resizing ",lorsquec’est puyantsurlesnormesdéjàexistantes : du 1,85 dans du Scope, l’image est ré - lanormeAFNORNFS27-100quidéfinit duite dans la matrice, autrement dit sa des mesures de luminance, de colori - résolution première dégradée. métrie,dedéfinitiondesformatsetdes pratiquesdemasquing,ainsiqued’uni - Les problèmes de maintenance et de formitéd’éclairement(bienquesurce connectique point précis la norme AFNOR concède Des problèmes de connectique peu - unetoléranceanormalementélevée!). vent apparaîtresoitentreles serveurs Il est urgentdemettreenplace un sys - et le projecteur, ce qui peut entraîner tème d’homologationdes salles (écran l’impossibilité de projeter, ou des ar - par écran)par le CNC, avant quetoute tefacts à l’écran de façon aléatoire au culture de l’image ait été piétinée. milieu d’un film, flashs blancs, traits Cette homologation devrait être une blancs, points..., même de la neige... conditionnécessaireàl’exercicedel’ex - Parfois le projecteur a des comporte - ploitation,etàlaperceptionparlessalles ments étranges, pasd’imagealorsque des aides et fonds de soutien du CNC. toutest câblé correctement : ces bugs Elle devrait valider la conformité des électroniques nécessitent l’extinction mesures de luminance, de colorimé - et le rallumage de la machine comme trie, d’uniformité d’éclairement et le on le fait d’un ordinateur. respect de larésolutioncorrespondant Les problèmes de connectique à l’in - aux formats d’image. Des paramètres térieur des machines (les câbles sata devraient être pris en compte pour la défectueux) peuvent entraîner, par qualitéderestitution du son,un travail exemple, la descente ou la remontée similaireà cetextedevrait êtrefait par de la lentille anamorphique au milieu les ingénieurs du son, mixeurs, mon - du film ou l’apparition d’artefacts teurs son. comme ceux décrits plus haut. Les acteurs techniques de toute la Comme les salles utilisent des SMS, chaîne de fabrication des films de - Screen Manager System, automates vraient approuver ces normes et per - d’où ellesprogramment leurpremière mettre l’expertise de la CST comme il partie FA, Pub, rallumage extinction en était des projections 35 mm. des lumières salles, sélection des ma - Etantdonné l’importance etlarapidité cros, l’automate peutbugger (parfois du déploiement numérique sur le ter - c’est une mauvaise programmation ritoire français,etgrâce audécretd’ou - des projectionnistes), cela entraîne, verture àlaconcurrencedesinstances parexemple, unchangement de macro de contrôle, il serait nécessaire que des encours de film...,le Scopedevientdu équipes à la compétence incontesta - 1,85. ble et à l’indépendance indéniable, On a vendu le numérique comme une puissent se mettre à ce travail d’ho - technologie où il n’y avait rien à faire mologation. et où la maintenance pouvait se faire Il est incompréhensible que le dé - à distance(quelleterrible négation du ploiement d’unenouvelle technologie, geste comme continuation de la pen - de hautniveau,très onéreuse,mettant sée) les projectionnistes qui restent financièrement à contribution de ma - dans les salles sont complètement dés - nière directe ou indirecte (via les VPF) armés face aux dysfonctionnements l’ensemble des acteurs économiques de ces machines. du cinéma, entraîne une forte dégra - La décrédibilisationduprojectionniste dation de la qualité de projection qui, comme métier, le manque de forma - de fait, anéantit le travail de toute la fi - tionsurle numérique et ses exigences lière de fabrication des films depuis le nouvellesempêchentlaremontée des tournage,lapostproduction,le savoir- problèmes pardes gensayantune vraie faire des laboratoires jusqu’au travail culture de l’image cinématographique. d’édition des copies numériques à la Reste aux spectateurs à s’accommo - charge des distributeurs. C’est à nous der d’une dégradation galopante des tous d’être vigilants pour que la véri - conditions de projection qui les pous - table qualité des projections numé - sera,àplusoumoinscourteéchéance riques décuple l’expérience des spec - I à rester devant leur home cinéma. tateurs en salle.

AFC la lettre n°210 / 6 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

Nos associés à Cannes associé AFC Arr i Canal + 5 fois - production 35 mm (Kodak Vision3 500T 5219) et Barylevy,sans oublier nosséancespho - postproduit en noir et blanc par le réali - tosquotidiennes quiont permisauxplus sateur et son di -  Bien rentrées, fatiguées mais heu - chanceux d’entre vous de faire la " une " recteur de la photographie Guillaume reuses d'avoir vu beaucoup de beaux du filmfrançais . Schiffman AFC . films de cette sélection cannoise ré - Nous vous donnons dès à présent ren - I jouissante, nous tenons à remercier dez-vous pour l’année prochaine. Pour Kodak, AMC, ASC tous ceux qui sont venus boire un verre raconte… . avec nous à nos Happy Hours avec la associé AFC Célébré à Cannes,TheTreeofLife réalisé Quinzaine des réalisateurs. Kodak par Terrence Malick constitue l’un des Arriest fièreaussid'avoircontribué avec événements cinématographiques ma - ses caméras à certains des films au  Pour commencer…ungrand merci jeurs de l’année. Après Le Nouveau Palmarès 2011 : à tous ! monde , ilmarqueaussi unenouvellecol - G Palme d'or: TreeofLife de Terence Ma - Deretour deCannes, Nicolas Berard, di - laboration entre ce cinéaste hors du lick, photographié par Emmanuel recteur général et toute l’équipe de la commun et son directeur de la photo - Lubezki AMC, ASC "Chivo"- Tourné en Arri - division Cinéma et Télévision de Kodak graphie EmmanuelLubezkidéjànommé cam LT & ST & Master Primes France,tiennentàremercier les profes - quatre fois à l’Oscar dela meilleurepho - G Grand prix ex aequo : LeGaminauvélo sionnels très nombreux qui ont cette tographie pourdeux films d’AlfonsoCua - de Luc et Jean-Pierre Dardenne, photo - année fréquenté notre stand du Short ron ( La Petite princesse et Les Fils de graphiéparAlainMarcoen SBC tourné en Film Corner ou nous ont régulièrement l’homme ), Sleepy Hollow de Arricam LT & ST & Master Primes rendu visite sur le bateau Kodak à l’oc - en2000 et… LeNouveaumonde en2006. G Prix de la mise en scène : Nicolas Win - casion des différents cocktails qui s’y Particulièrement discret sur son travail ding Refn pour Drive , photographié par sont déroulés : cocktail Angénieux, cock - etabsent de touteslescérémonies offi - NewtonThomas Sigel ASC tourné enAlexa tail " Ecole " avec La fémis ou encore le cielles, il est difficile, voire impossible, G Prix d'interprétation masculine : Jean cocktail " Laboratoire "…N’hésitez évi - de savoir comment travaille Terrence Dujardin pour son rôle dans The Artist demment pas à nous fairepart devos re - Malick. de Michel Hazanavicius, photographié marques et suggestions pour l’année Aussi, ne manquezsous aucunprétexte par Guillaume Schifmann AFC , tourné en prochaineenvous rendantdès àprésent l’entretien exclusif qu’Emmanuel Lu - Arri 435 à l’adresse que vous connaissez : bezkiaaccordéàKodakpour" raconter " G Prix d'interprétation féminine : [email protected] ! Terrence Malick en vous rendant sans Kirsten Dunst pour son rôle dans tarder sur la page du site Kodak : Melancholia de , photo - Kodak primé trois fois dans " l’officiel http://motion.kodak.com/US/en/ graphié par Manuel Alberto Claro DFF , cannois " ! motion/Publications/In_Camera/Web_ I tourné en Alexa. Le palmarès dela 64 e éditiondufestival Exclusives/Archive/The_Tree_Of_Life.htm I de Cannes 2011 a fait la part belle aux Bonne lecture à tous ! associé AFC films Kodak qui se trouvaient associés Fujifilm cette année à quelques-unes des ré - associé AFC compenses les plus prestigieuses dé - ThalesAngénieux  Toutjusterentrés du 64 e Festivalde cernées sur la Croisette. Cannes, nous sommes une fois de plus G A commencer par la Palme d’or attri -  ThalesAngénieuxconfirmeunenou - enchantés par cette très belle édition. buée au film de Terrence Malick intitulé velle fois son rôle de leader mondial du Nousavons ététrèsheureux de pouvoir TheTreeofLife , uneœuvreàpartentière zoom cinéma à l’occasion du 64 e Festi - vous accueillir deplus enplus nombreux photographiéepar le directeurdela pho - val de Cannes. sur la Terrasse Fujifilm. tographie Emmanuel Lubezki AMC, ASCsur Parmi l’ensemble des films présentés à Grâce à tous et plus particulièrement films 35 mmet 65 mm Kodak Vision2 Cannes en ce moment, il est difficile de grâce à vous, membres de l’AFC, cet es - 200T 5217 et Kodak Vision3 500T 5219 ! donnerla liste exhaustive de ceuxayant pace d’exception où il fait bon se re - G Egalement consacré avecl’obtention utilisé unzoom Angénieux au tournage. trouver pour parler cinéma et élaborer du Grand Prix du jury, Le Gamin au vélo de futurs projets, est devenu en réalisé par les frères Dardenne et pho - Pour n’en citer que quelques-uns : quelques annéesunlieu incontournable tographié par le directeur de la photo - deLa Croisette et nous vous remercions graphie Alain Marcoen SBC sur films G L'Apollonide de Bertrand Bonello,pho - de votre soutien. 35 mm 4 perfs Kodak Vision3 500T 5219 tographié par Josée Deshaies, Optimo Points forts à retenir de cette édition, et Kodak Vision3 250D 5207. 17-80 notre partenariat avec la Quinzaine des G Et avec un prix d’interprétation attri - G La Source des femmes de Radu Réalisateurs que nous soutenons fidè - bué à JeanDujardinpourTheArtist , à sou - Mihaileanu, photographié par Glynn lement chaque année, les cocktails or - ligner une récompense méritée pour le Speeckaert SBC– Optimo 28-76 et Op - ganiséspour leSPI ou pourlaCollection véritable pari tenté ! Tourné en couleur timo 24-290

7 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] retour de Cannes - Nos associés à Cannes - Thales Angénieux

Par ailleurs, l’équipe de Thales Angé - laCST dont Thales Angénieux est parte - nieux s’est rendue à Cannes le 12 mai et naire( Voirlarubriqueassociéspage 33 ). a assuré deux démonstrations du nou - G L’Exercicedel’état dePierre Schoeller, vel objectif, l’Optimo 45-120, dévoilé il y photographié par Julien Hirsch AFC , Op - a un mois au NAB deLas Vegas. L’Optimo Une première pour Thales Angénieux timo 28-76 45-120 vient compléter l’offredes zooms Une deuxième présentation, en parte - G La Guerre est déclarée de Valérie Don - " légers " Angénieux Optimo 15-40 et Op - nariat avec Kodak, s’est faite en fin zelli, photographié parSébastienBuch - timo 28-76. Les directeurs de la photo - d’après-midi sur lebateau Sunny Dream. mann, Optimo 28-76 graphie disposent désormaisde troisob - Cetteprésentation, destinéeplus parti - G Minuit à Paris (Midnight in Paris) de jectifs exceptionnels pour couvrir la culièrement au mondedes producteurs, Woody Allen, photographié par Darius plage de focales 15-120 mm. représentait une première pour Thales Khondji AFC, ASC , Optimo 17-80 Angénieux. En dehors des possibilités G Pirates of the Caribbean : On Stranger Nouveaux laboratoires de test artistiques propres au zoom, cette pré - Tides en3D, deux Optimo15-40 pourles Une première démonstration à l’inten - sentation a mis en avant tout l’intérêt vues aériennes et deux Optimo 28-76 tion des directeurs de la photographie, économique qu’il peut représenter sur pour les images au sol. Directeur de la loueurs de matériel, institutionnels du un tournage. Plus d’informations sur I photographie : Dariusz Wolski ASC . cinéma, a d’abord eulieu surle stand de http://www.angenieux.com

Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau, photographié par Pierre Lhomme AFC , projeté à " Cannes Classics " dans une version restaurée La restauration du film, effectuée chez Digimage Cinéma, a été supervisée par Jean-Paul Rappeneau et Pierre Lhomme qui en a fait un nouvel étalonnage.

 Tourné en 1975, Le Sauvage a été nommépourlameilleurephotographieen 1976, la toute première année des César, en même temps que La Chair de l’orchidée de Patrice Chéreau, autre film que Pierre Lhomme photographiait. Deux nomina - tionsrendant impossible l’attributiond’un César. « A l’époque », se souvient-il, « cela ne m’a fait ni chaud ni froid mais rétros - pectivement,jetrouve celadommage...» Une nouvelle sortie du film est prévue en I octobre prochain. Devant l’écran de projection ThierryFrémaux,àgauche,encompagniedeJean-PaulRappeneau,Catherine Deneuve, Pierre Lhomme, Costa Gavras et Serge Toubiana (Capture d’écran)

Cannes 2011 : La fémis au palmarès de la Cinéfondation Présidé par le réalisateur Michel Gondry, le jury de la Cinéfondation et des courts métrages a décerné les prix de la Cinéfondation lors d’une cérémonie salle Buñuel avant la projection des films primés

 Le programme comprenait cette année 16 films d’étudiants en cinéma venus d’Asie, d’Amérique et d’Europe. Kamal Lazraq, étudiant de La fémis, promotion 2011, département réalisation, remporte le deuxième Prix de la Compétition I Internationale de la Cinéfondation pour son film de fin d’études, Drari , photographié par Laurent Navarri.

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Festival Plus Camerimage 2011 Le Ciné-club des étudiants de l’ENS Louis-Lumière début des sélections Mardi 7 juin 2011 à 20 heures au La direction du Festival de l'image de film Plus cinéma Grand Camerimage fait savoir qu'elle a mis en ligne une Action, nouvelle présentation de son site Internet 5 rue des Ecoles http://www.pluscamerimage.pl et que le Paris 5 e processus de sélection des films et clips vidéo pour (entrée au tarif la compétition de la 19 e édition a débuté. pratiqué par le cinéma)  Toutsavoir sur le programmedescompétitions et les fiches d'inscription...  Pour cette Le Festival comprendra dix compétitions. séance du ciné- Les fiches d'inscription (en anglais) pour les club de l’ENS compétitions : Louis-Lumière, les G Compétition principale http://www.pluscamerimage.pl/pc2010.php?dzial étudiants ont fait =2956&id=19382&lang=en le choix ce mois-ci Inscriptions jusqu'au 5 septembre 2011 de présenter L a G Films d’étudiants Sabine Lancelin et Michel Piccoli sur le tournage Plagenoire de http://www.pluscamerimage.pl/pc2010.php?dzial de La Plage noire © DR Michel Piccoli, =2956&id=22873&lang=en photographié par Sabine Lancelin. La projection était suivie Inscriptions jusqu'au 7 octobre 2011 G Films documentaires d’une rencontre qui fut l’occasion pour le public d’échanges http://www.pluscamerimage.pl/pc2010.php?dzial avec la directrice de la photographie, accompagnée de =2956&id=22871&lang=en Catherine Quesemand, monteuse, à propos de leur travail I Inscriptions jusqu'au 30 septembre 2011 sur le film. G Clips vidéo http://www.pluscamerimage.pl/pc2010.php?dzial =2956&id=23433&lang=en Inscriptions jusqu'au 12 septembre 2011 G Premiers films "Petits Entretiens Filmés" de l’ENS Louis-Lumière http://www.pluscamerimage.pl/pc2010.php?dzial =2956&id=26733&lang=en Pour la deuxième année consécutive, cinq étudiants en première année Inscriptions jusqu'au 5 septembre 2011. de l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière se sont rendus au Festival de Cannes pour y réaliser des " Petits entretiens filmés " d’environ trois Consulter le site Internet de Plus Camerimage http://www.pluscamerimage.pl minutes avec des professionnels du cinéma. avant de proposer un film (lire le règlement des compétitions) ou pour toute autre information I  Cette année, en étroite collaboration avec l’AFC et la CST, sur le festival. ils ont pris contact avec une dizaine de directeurs de la pho - tographie présents à Cannes afin de recueillir leurs propos . AFC Le Lutin de la meilleure photo attribué à la directrice A découvrir donc des entretiens avec Caroline Champetier , l’Autrichien Gerald Kerkletz, Jeanne Lapoirie AFC , Pierre delaphotographiePénélopePourriat,pour Monsieur Lhomme AFC , , Pierre Milon AFC , Gilles Porte AFC , l’abbé ,courtmétragedeBlandineLenoir en compagnie de Xavier Durringer -, AFC , et Jean-Louis Vialard AFC .  La 14 e Nuit des Lutins du court métrage s’est dé - roulée mercredi 1 er juin 2011 au Gaumont Marignan à Paris. Lors de cette cérémonie de remise de prix, le A consulter à l’adresse Lutinde lameilleure photographie aété attribuéàPé - http://www.afcinema.com/Petits-Entretiens-Filmes-de-l-ENS- I nélope Pourriat (11 e promotion - 2000 - de La fémis) Louis-Lumiere.html pour Monsieur l’abbé de Blandine Lenoir. Court mé - trage qui s’estégalementvu décerner leLutin du meil - leurfilm etpourlequel ThéophiledeMontalivet a reçu le Lutin des meilleurs décors et Claire Gérard-Hirne le Lutin desmeilleurs costumes. Découvrezle palmarès complet des Lutins du court métrage à l’adresse : I http://www.nuitdeslutins.com/2011/Accueil.html

9 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | ICSC | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] ICSC International Cinematography Summit Conference par Richard Andry AFC Pendant quatre jours, du 2 au 5 mai 2011, les délégués d’associations de directeurs de la photographie, représentant 22 pays, ont participé à la Première Conference Internationale (International Cinematography Summit Conference) I.C.S.C organisée, à Los Angeles, par l’ASC, à l’initiative de son président Michaei Goi, secondé par et Fred Goodich, membres directeurs du Comité International de l’ASC, et par notre confrère et ami Denis Lenoir AFC, ASC , qui ne ménagèrent pas leur énergie pour que cet événement exceptionnel se déroule dans les meilleures conditions.

G  Les associations européennes étaient majoritairement Comment pouvons-nous promouvoir la valeur de notre ap - représentées par des délégués ayant fait le voyage et par port artistique dans un monde qui y est de plus en plus indiffé - d’autres, expatriés aux USA. L’AFC était représentée par sa rent. Comme un nombre croissant de directeurs de la photo présidente Caroline Champetier, deux de nos confrères, rési - sont tenus éloignés de la salle d’étalonnage et que notre ap - dentscaliforniens,DenisLenoiretPascalLebègueainsiqueRi - port artistique individuel est souvent sacrifié sur l’autel d’une chardAndrysurlecheminderetourd’untournageenLouisiane. " imagerie générique ", comment pouvons-nous encore Dèssondiscoursd’ouverture,MichaelGoiasoulignéquelebut transmettre la certitude intemporelle de notre vision ? decette"Conference"étaitd’ouvrirdenouvellesvoiesenvue d’amélioreretd’accroîtrelacommunicationentrelesdifférentes Vaste programme qui, n’en doutez pas une seule seconde, (et associationsdedirecteursdelaphotographiedumondeentier, ce,malgréle"jet-lag"limitantlescapacitésréactivesd’uncer - etcedanslesdomainestanttechniquesqu’esthétiquescarac - tain nombre de participants et provoquant quelques brefs pi - téristiques de notre métier et dans le but d’élever le niveau de quagesdenez),futleterraind’échangespassionnants.Chaque respectetdereconnaissancedenotreapportartistiquespéci - délégationapportantdel’eauaumoulindelarévolte.Car,oui, fique, dans un monde de plus en plus focalisé sur l’évolution àlalecturedecetagenda,onauraitpupenserquenousallions technologique et fasciné par les images générées ou amélio - débattre de la survie de notre espèce. Une vague odeur funè - rées par l’outil informatique. bre. Nul n’en fut le cas et la joyeuse mixité des anciens expéri - L’agenda de cette conférence avait été patiemment préparé mentés et célèbres et des jeunes enthousiastes inconnus fit par l’ASC en étroite collaboration avec les autres associations souffler un vent d’optimisme sur le presque centenaire Club- invitées, appelées, au préalable à faire des suggestions, ce qui House de l’ASC qui hébergeait les débats. D’autant plus que avaitpermisd’ajouteràunprogrammepréalablementtrèstech - HaskellWexler,ASC,85ansauxprunes,donnaitl’exemple,te - nique, des thèmes plus " politiques ". nantfermementsacaméraHDVàlamain,etsansprendreune minutederepospendantlesquatrejours,immortalisaitcesren - Les thèmes débattus ont été les suivants : contres. On le vit même sortir ses griffes à l’encontre de vieux G Comment les associations de chefs op’ peuvent–elles déve - confrèresASCdontilnepartageaitpas(etn’avaitsûrementja - lopper, entre elles, et ce au niveau mondial, un réseau perma - maispartagé)lesidées.L’ASC,géantmythique,impressionnant nent d’échanges d’informations concernant notre métier ? et référentiel s’ouvrait devant nous, c’était jubilatoire, chaleu - G La prochaine génération d’opérateurs. Quel est notre rôle reux et décomplexant. dans l’éducation de ceux qui vont nous succéder dans le mé - Lesdébatsthéoriquesnesuffisantpasàsatisfairelesnombreux tier ? Comment pouvons-nous intervenir auprès des studios, sponsors,ilnousfallutaccomplirquelquesexercicespratiques gouvernements, ministères de la culture pour faire entendre qui alimentèrent nos débats enflammés. notre voix en ce qui concerne la formation des jeunes à notre métier ? Le premierjour danslesStudiosSonyàCulverCity,nouseûmes G La prévisualisation et le directeur de la photo. Dans ce do - droit à une démonstration de matériel de tournage 3D et à un maine, qui a tendance à prendre de l’importance en phase de petit exposé sur le thème : " Comment la 3D agit-elle sur notre pré-production, comment imposer notre présence dans le aptitude à raconter une histoire par l’intermédiaire de l’éclai - pre-design d’un film ? rageetducadrage?"L’utilisationdela3DdanslessériesBayant G Le rôle du directeur de la photo dans les nouvelles techno - une forte tendance à augmenter aux USA, elle ouvrirait, selon logies. Comment pouvons-nous nous positionner pour y par - certains,unmarchéimportantpourleschefsopérateursetnom - ticiper activement, ou être consultés lors de la production de bredeconfrèresUSetrésidentsavaientdéjàsuiviunstagedans films faisant largement appel à la création d’images générées ce studio. Pour les adeptes de la 3D, le matériel présenté sem - par des ordinateurs. Des confrères ayant participé à ce genre blaittrèsefficace,etlatechniquetrèsaupoint.Chezlesautres, de tournage témoigneront de leur expérience. on pouvait détecter un petit vent de doute et même de lassi - G Qui est l’auteur de l’image d’un film ? Les concepts du direc - tude, concrétisé par un haussement d’épaules plus ou moins teur de la photographie considéré en tant qu’auteur de marqué. Eternel débat qu’on s’épargnera dans ces lignes. l’image du film ou bien reconnu par l’industrie comme colla - L’après-midi, la projection 4K d’images tournées par Curtis borateur principal de création sont-ils toujours valides ? Com - Clark ASC avec la F65, nouvelle caméra Sony 4K, impressionna ment protéger notre contribution artistique face à l’interven - certains participants (dont ASC, AIC plutôt en - tion massive des moyens numériques de postproduction. thousiaste) par sa latitude d’exposition, sa granulation sans

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artefact (même sous le grossissement de 900 % d’une sé - la pré-visualisation, avec un débat au cours duquel, heureuse - quence tournée de nuit). ment, Caroline Champetier AFC remit les pendules à l’heure. Le De retour au Club-House, oneutàdébattredelacommunica - cinéma, ce sont des acteurs que l’on filme et éclaire, dans un tionentrelesdiversesassociations.NigelWalters,BSCrappela décor,pasdesrobots.Etc’estsurleplateauquecelasepasse. qu’il existait une organisation : Imago, qui remplissait ce rôle Le débat sur le droit d’auteur du directeur de la photographie auniveaueuropéenenliaison,auniveauinternationalavecdes futmodéréparCarolineetDenis.Chaquepaysexposasonétat membres associés représentant les quatre autres continents deslieux.Dansunequinzainedepayseuropéens,lesdirecteurs et que 20 des 22 sociétés présentes ce jour à la conférence de delaphotographiebénéficientdupaiementdesdroitsdits" ré - LosAngelesétaientrattachéesd’unemanièreoud’uneautre, siduels"engendrésparlesdiffusionsTV,lecâbleetlacopiepri - à Imago. On convaint d’une organisation internationale à vée. Chacun d’entre eux ayant son propre régime. Les repré - construire, certains proposant de s’appuyer sur des réseaux sentants de la Pologne semblant, selon leurs dires, vivre au sociaux du type Facebook, d’autres sur l’exemple de la CML " paradis " des opérateurs en étant considérés comme co-au - (ASC) ou du dialogue-actif (AFC) d’une extension ou d’une in - teurs de l’image d’un film. Pour tous les participants, avant de tégration d’Imago et même de la création d’une Académie In - parler de droit d’auteur, le problème principal sous-jacent à ternationale(JoeDunton BSC ).Lechantierestouvertetcertains toutequestiondanscedomainesembleêtreceluidelarecon - vont se pencher sur le développement du prototype d’un ré - naissance de notre apport artistique dans la création cinéma - seauspécifiquedeliaison.Affaireàsuivre.(Onespère,trèsvite) tographique.Encelailsembleyavoirunrapportinverséentre Ensuite,chacunaexposél’étatdelaformationaumétierdechef lasituationdel’industriecinématographiqued’unpaysetlare - opérateurdanssonproprepays.Ilyavaitsurcesujetunegrande connaissance du travail de DP, et les Américains nous ont clai - ressemblanceentrelaFranceetlesUSA,avecpléthored’écoles rementfaitcomprendrequ’ilsn’avaientaucundroitetqueleur privées dispensant un sous-enseignement au faible rapport présenceàl’étalonnageétaitdeplusenplusfréquemmentre - prix/performances. Il fut décidé de développer les échanges mise en cause ! aveclesjeunes(etce,encorrélationaveclessolutionsauxques - tions posées auchapitre précédent en ce qui concernela diffu - La troisième journée se déroula presqu’entièrement à l’Aca - siondescontenus)maisaussiaveclegrandpublic.Intervention démiedesSciencesetTechniquesduCinéma.Toutd’abordsur deprofessionnelsauprèsdesétudiantsàl’occasiondeleurspas - le thème des nouvelles technologies développées dans le do - sages dans des pays amis. Master-classes, etc. mainedel’éclairage:leslampesàbasseconsommationetàfai - ble émission de chaleur, les LEDs qui s’installent petit à petit La deuxième journée commença par une visite du départe - dansnos" gamelles".Aprèsunbrillantexposésurlanaturede ment de cinéma virtuel des studios Universal où l’on eu à ad - lacouleursuivied’unsurvoltechniqueduproblèmeparWilliam mirer la maîtrise technologique des capteurs de mouvement Taylor ASC , nous pûmes nous rendre compte de l’instabilité co - d’acteursenconnexionavecdesimagesgénérées parordina - lorimétrique des lampes LED grâce à un petit film test réalisé teur.Synthèseimpressionnantesurl’écranmaisprésencequasi par Daryn Osaka ASC , qui mettait en scène un bon nombre de insignifiante si ce n’est absence totale du directeur de la pho - lampesLEDdontonmesuraitlatempératuredecouleurdeleur tographie dans le " process " et la mainmise quasi totale du lumière réfléchie sur un écran blanc. Le désastre est visible à "set-designer"(d’aprèsletémoignagedel’actriceexpérimen - l’œilnuetlalumièretungstèneaencoredebeauxjoursdevant téedanscettetechnique( Avatar ,etc.)présentesurleplateau). elle en tant que référence. L’annonce que la BBC n’acceptait Le chemin de croix continua l’après-midi lors d’un exposé sur plus que la pellicule lumière du jour de sensibilité inférieure à

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ISCS - International Cinematography Summit Conference lecture 250 ISO pour ses prochains tournages HD sema incrédulité et consternation dans l’assemblée. AFC Lesworkflows"propriétaires "sontuneréalitédansnotrein -  Pierre Lhomme nous dustrie et beaucoupne fonctionnent que couplés avec unen - signale la parution aux semble de prise de vues (caméra) bien spécifique. Tout cela éditions Montparnasse, limite les possibilitésdes directeursphotoetdes producteurs collection Le Geste dans le choixdu matérielle mieux adapté àchaquetournage. cinématographique , d’un L’Académie nous a présenté le nouveau workflow IIF-ACES coffret passionnant (Image Interchange Framework-Academy Colour Encoding (Kashima Paradise, J'ai huit Specification)permettant d’optimiserla qualitédesprisesde ans, Sucre amer, Regarde, vues numériques, quel que soit le système utilisé, et de les elle a les yeux grands transmettre, en l’état, à l’étalonnage. Démonstration faite par la projection d’images tournées par Francis Kenny ASC et ouverts, Heligonka) de Richard Crudo ASC , pour la série TV Justified . l'œuvre de Yann Lemasson, opérateur-réalisateur, e Enfin notre journée académique se termina par une discussion (25 promo, Vaugirard – Louis-Lumière). sur le thème de la conservation et l’archivage des images nu - « Geste cinématographique exceptionnel. I mériquesautourd’unpaneldegrandequalitéréunissantautour Un vrai rendez-vous avec l'Histoire. » deJohnBailey ASC desspécialistesdesgrandsstudiosetMiltShef - ter de l’AMPAS. Aucun progrès ni aucune solution nouvelle ne sont venus ras - surerlesparticipantsquantaudeveniretàlapérennitédeleurs imagesnumériques.Aupassage,ilfutrappelerquel’utilisation delachartecouleursMacbethétaitdéconseilléeenvued’unti - rage positif, parce que restreinte à trois couleurs, ce que l’Aca -  A lire dans le magazine des cinémas MK2, Trois démie considère comme insuffisant à l’obtention d’un résultat de la meilleure qualité. Couleurs , spécial Cannes de mai 2011, un entretien Il a été, par ailleurs, (et ce surtout par les associations euro - accordé par AFC , dans lequel il revient péennes telles AFC, BSC, Scandinavie) réaffirmé notre devoir sur son travail, ses influences et le tournage du d’extrême vigilance envers la tendance à l’utilisation générali - I sée des écrans métallisés (silver-screen) malgré l’évidence, film de Walter Salles Sur la route. maintes et maintes fois démontrée, de leurs défauts rédhibi - toires. Et, en corollaire, nous avons affirmé notre devoir d’agir pourfaireensortequeladiffusion,quellequesoitlatechnique Publication du utilisée, de l’œuvre cinématographique, soit toujours opérée Livre blanc du relief (3Ds) au cinéma et à la télévision dans le respect de l’intégrité esthétique de sa forme originale. En souhaitant, au passage, que la définition des standards ne restepasdel’uniquechefdel’industrieaméricainemaissoitdo -  A l’occasion du 64 e rénavant le fruit d’une collaboration internationale étendue. Festival de Cannes, la Ficam à présenté sur le pavillon Ledernierjour futceluidesvisites"technico-touristiques"!de du CNC un document, Panavision et de Mole-Richardson, visites qui avaient un air de réalisé en collaboration baladedansl’AncienTempsavecdebellesmachines-outilsma - niées encore par des êtres humains. avec la CST, UP3D, le HD Forum et l’AFC, qui dresse En conclusion, que retenir de ce " Sommet " ? l’état des lieux de la 3D Quel’onn’apastrouvédesolutionsmiraclesauxnouveauxdéfis stéréoscopique. Cet que nous devons relever aujourd’hui et dans les (si proches) ouvrage de moins d’une temps futurs. L’important est que maintenant nous nous sen - cinquantaine de pages a pour ambition « de tonsmoinsseulsetqu’unecertainesolidaritéacommencéàse pointer du doigt les différentes problématiques développer entre les diverses associations de directeurs de la techniques et narratives liées au tournage, à la photo, comme si la cinématographie se jouait des frontières. postproduction, au confort visuel, à la conversion Chacune des associations présentes a pu s’ouvrir de ses inter - 2D/3D et à l’affichage sur un écran de cinéma et/ou rogations devant les autres et partager son expérience. L’ASC, de télévision ». association phare qui a éclairé notre métier depuis des lustres Dans le n° 1 600 d’ Ecran tota l (19 mai 2011), Pascal nous a formidablement accueillis avec intelligence, chaleur et Buron, président délégué de la Ficam, en charge générosité. de la commission technique, recherche et Cen’estqu’undébut.C’estànoustous,donc,àchacundenous, innovation, et coordinateur du projet s’explique : qu’ilconvientd’agirpourquecerêveuniverseldevienneréalité. « La plupart des problèmes perçus sur le relief PS:MerciencoreàPattyetDelphineetàtoutel’équipedecoor - sont liés à des incompréhensions. Nous avons dination de l’ASC, pour la formidable organisation de cet évé - passé toutes les questions en revue, y compris nement.MerciàGillesGalerne,K5600,undesprincipauxspon - celles du confort visuel. Ce livre est un état de sors de l’événement et digne Marc’s brother, pour son amical l’art, à la date d’aujourd’hui, du relief de la I I repas de clôture. production à la projection. »

AFC la lettre n°210 / 12 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Un baiser papillon de Karine Silla , photographié par Thomas Hardmeier AFC Avec Vincent Perez, Valeria Golino, Elsa Zylberstein Sortie le 1 er juin 2011

Valeria Golina Elsa Zylberstein

Jalil Lespert Valeria Golina et Cécile de France. Photos Thomas Hardmeier

 C’est le premier long métrage de Karine Silla. Elle a écrit une bellecomplicité,j’avaisun complice extraordinaire etpré - un scénariosur l’amour,les enfants, les rêves, le couple,l’ami - cieux à côté de moi, qui est le fabuleux Jean Vincent Puzos tié, l’ambition, la création, la maladie, la mort. Les grands su - (chef déco + ancien joueur de rugby), sans lui les images de jets de la vie… C’est ce qui m’a touché à la lecture du scéna - ce film n’auraient pas été les mêmes du tout ! rio… et j’espère que ça touchera également le spectateur. Merciàmon équipe :Laurent Héritier,Pierre Garnier avec leurs Karine voulait un réalisme poétique pour le style du film. équipes. Etune première collaboration avec Valentin Monge Elle avait cette envie absolueque son film soit beau,sensuel, () et Maud Lemaistre (1ère assistante caméra), tous presque féerique etirréelpar moment.Que lesactricesetles les deux excellents. Un grandmerci à DidierDiaz etégalement acteurs soientbienéclairés, des images colorées, contrastées àMarjolaine Mispelaere auLustre. Avecelle j’aipuallerjusqu’au I et denses. A part Karine et tous les acteurs, avec qui j’avais bout de cet univers très coloré.

Chef déco Jean-Vincent Puzos Caméra Laboratoire LTC , rushes vidéo Reginald Assistants opérateur Arricam Lite de chez Transpacam Galienne, étalonnage numérique sur Maud Lemaistre avec Vincent Objectifs Masterprime+zoom Lustre Marjolaine Mispelaere,étalon - Doignon et Alexandre Ferrini Angénieux Optimo 28-76mm T2.6 nage argentique Christian Dutac Chef électricien Laurent Héritier Arri Shift+Tilt VFX Duboi, Alain Carsoux Chef machiniste Pierre Garnier Pellicules Kodak 5207+5219 Eclairage Transpalux Opérateur Steadicam Valentin Monge Pellicule positive Agfa Machinerie Next Shot

13 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Pourquoi tu pleures ? de Katia Lewkowicz , photographié par Laurent Brunet AFC Avec Benjamin Biolay, , Sortie le 8 juin 2011 LaurentBrunet AFC asouventtournéenIsraël( Avanim deRaphaelNajari,Montrésor deKerenYedayaouFreeZone d’AmosGitaï).EnFrance,ilaré - cemment signé l’image de films de Christophe Honoré, Lodge Kerrigan ou Martin Provost ( Séraphine , César de la meilleure image en 2009). L’an - née passée à Cannes, c’est aussi lui qui avait signé l’image du Prix du jury ( Un homme qui crie de Mahamat Saleh Haroun).

le moins possible la mise en scène. Les premiers films sont souventdeschoses un peu fragiles, et il faut savoir ne pas être trop technicien. Katiaavaitledésirdefairelemoinspos - siblederépétitionsetlaisserlibrecours al’improvisationacteursetcaméracom - pris…Parexemple,quandlafamillede la mariée débarque, l’enjeu était litté - ralement d’organiser un certain chaos à l’image, au milieu d’une trentaine de comédiens dans l’espace réel d’un ap - partement parisien. La caméra à l’épaule,parfoisaccidentée,pouvantse lire comme l’instabilité du personnage principal,quinesaitpasvraimentsedé - cider pendant tout le film.

Comment avez-vous géré les décou - vertes ? Emmanuelle Devos et Benjamin Biolay - Photo © DR LB : Une des conséquences de ce dis - positif était bien sûr le manque de  Quelle est la genèse de Pourquoi tu Dans quelles conditions le film s’est-il contrôle sur les entrées de lumière du pleures ? tourné ? jour. Parfois, je me suis retrouvé avec LaurentBrunet : KatiaLewkowicz avait LB : Le film a été fait avec deux millions des positions caméras en contre jour fait un court métrage dans la série d’euros ce qui, vu le casting et les be - assezmarqué,ou avec desfenêtresqui Canal+ Ecrire pour un chanteur et elle soins assez conséquents en figuration, partaient dans la surexposition quand avait choisi Benjamin Biolay. Pourquoi n’était vraiment pas du luxe… On a la lumière variait dehors… sans parler tupleures s’est doncmonté dans la fou - tourné38jours,principalementdansun dela main libreposéesur le diaph pour lée de ce projet, comme une prolonga - immeubleparisienquinousaservipour compenser enlive…Maisça fait partie tion de collaboration entre eux. En ce regrouperunebonnepartiedesdécors de cette liberté et de cette énergieque quimeconcerne,c’est ma premièreex - du film. François Renaud Labarthe (le communiquait Katia à son projet. périence dans le domaine de la comé - chefdéco)adonnéuntonassezneutre Face au choix de support, on a tout de die, et j’avoue que c’était un truc que auxdifférentsappartements,caronne suite choisi le film, en optant pour une j’avais envie d’essayer… Dès nos pre - voulait pas d’une image trop acidulée. solution économique en 35 2P. Cette mières discussions au sujet du film, j’ai Comme je ne pouvais pas éclairer de solution nous a permis d’obtenir une sentiKatiadans une énergie plutôtlibre, l’extérieur, j’ai décidé de jouer la carte image assez organique, avec du grain, avec une caméra vivante, en évitant de la simplicité en accrochant toutes et surtout de conserver une latitude tout côtéstatique danslamise en scène. mes sources au plafond, afin de gêner maximale dans les hautes lumières.

Lesentretiensdel’AFCauFestivaldeCannes2011 Nous vous proposons de lire ou relire les entretiens accordés par des directeurs de la photographie ayant eu un film sélectionné au Festival de Cannes 2011. Ces entretiens ont été réalisés par Brigitte Barbier et François Reumont grâce au soutien de nos partenaires, le CNC, Binocle, Broncolor-Kobold, Eclair Laboratoires, Fujifilm, HD Systems, Kodak, Mikros image, Thales Angénieux, TSF, avec la complicité de la CST et d’Oniris Productions. http://www.afcinema.com/Les-entretiens-de-l-AFC-au-festival-de-Cannes-2011.html [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] My Little Princess d' Eva Ionesco , photographié par Jeanne Lapoirie AFC Avec Isabelle Huppert, Anamaria Vartolomei, Denis Lavant Sortie le 29 juin 2011

Quel est votre bilan sur le 35 2P ? C’est pour éclairer un récit autobiographique et pour son premier long métrage que la comé - LB : C’est ma première expérience en dienne Eva Ionesco a fait appel à Jeanne Lapoirie AFC . Un film de lumière, de photographie, un 2P, et je suis frappé par la liberté et la universfantasquepouruneréalitéquelaréalisatriceavoulutranscenderenmagnifiantlafic - souplesse que ça donne. J’ai aussi pu tourner, depuis, avec l’Alexa qui re - tion. « La difficulté », dit-elle, « était de savoir comment filmer la photographie ». Jeanne nous présenteune vraieavancée dans ledo - confie comment elle a tenté de répondre à ce défi visuel et comment elle a collaboré avec Eva maine des caméras numériques. Mais Ionesco pour My Little Princess , sélectionné à la Semaine de la critique. néanmoins, je trouve que le film reste supérieur dans ledomainedu rendu des couleurs et la flexibilité que l’on peut avoir à l’étalonnage. En revanche, je parle de 35 mm 2P au format 2,35 ;tourner au format 1,85se - rait une autre alternative, mais se rap - prochant plusencore duSuper 16 mm. Sur Pourquoi tu pleures ? , j’ai donc pré - féré économiser surlaliste lumière pour pouvoir tourner en film, sans imposer à la mise en scène des restrictions sur le métrage. Aujourd’hui, le 35 2P représente une vraie alternative au numériquedans les conditionsserrées de budget,maiscela peutêtreaussi un vrai choix artistique.

Un petit point sur le matériel ? LB: LacaméraétaituneAatonPenelope de chez TSF. J’ai choisi des Zeiss Ultra Photo Thierry Fievre Primepourleurdéfinitionetleurpréci - sion comparées à une série classique  Eva Ionesco, qui est surtout co - lité,letraiterunpeuàlamanièred’un T2.1. Pour la pellicule, j’ai pris de la Fuji médienne, avait déjà essayé demon - conte avec ses aspects à la fois mer - Eterna500surl’intégralitédufilm.C’est ter ce film il y a plus de dix ans et ça veilleux et terrifiants. Elle voulait et uneémulsionquejepréfèreauxplusré - n’avait pas abouti. C’est un récit au - avaitelle-mêmeununiversvisueltrès centesversionssaturéesetcontrastes tobiographique, sur ses relations avec fort.Ilyavaitleproblèmedecomment que Fuji et Kodak tentent de lancer de - sa mère photographe, qui a eu son filmercesséancesphotos.Ondevait, puis deux ans. heure de gloire danslesannées1980, quand on entrait dans l’univers Vu qu’on peut désormais facilement particulièrement grâce aux photos, d’Hanna,seretrouverdansunlieufait doser ce paramètre à l’étalonnage nu - mi-érotiques mi-artistiques qu’elle de bric et de broc, mais qui, quand on mérique, il n’y a, selon moi, plus trop prenait de sa fille, très jeune. C’était l’éclaire, change d’aspect et devient d’intérêtà continuer à tourner avec des un sujet important pour Eva, elletenta toutd’uncoupfantastique,unesorte émulsions contrastées. La postpro - doncde remonter le projet, cette fois desanctuairecommedanslesfilmsde duction s’est faite chez Eclair, en utili - avec succès. vampires. sant une chaîne 100 % Fuji (avec shoot Le film se situe à cette époquedes an - Lerapport àlasérie Bintéresse beau - sur lanouvelle intermédiaire8514)que nées1980,lerôledeViolettaesttenu coup Eva(Mario Bava,lesfilmsmuets je trouve plus nuancée dans les noirs par Anamaria Vartolomei, petite fille de vampire) mais aussi le cinéma hol - comparé à la 83. La version DCP est un de 10 ans, originaire, comme Eva, de lywoodien des années 1950. Toutes peu plus brillante et contrastée, d’une Roumanie et qui n’avait jamais joué ces sources d’inspiration sont donc certaine manière plus flatteuse… auparavant. Isabelle Huppert inter - trèsprésentesdanslesdécors(murs Sur ce film j’aurais aimé aller vers prète Hanna, la mère. noirsdansla pièced’Hanna),dansles quelquechose de plusdoux,jepréfère Vuladifficultédusujet,Evanevoulait costumes, et biensûrdanslalumière donc la sortie film. Mais ce choix, dans pas traiter ce film de façon trop réa - aussi. On oscillait du réalisme chez la lesannéesà venir sefera de plus en plus listepournepasbasculerdansletrop grand-mère (avec qui vivait la petite rare, le tout numérique se mettant en sombre,outropdouloureux,ellevou - Violetta), àl’écoleoudansles rues, au I place à grands pas ! lait mettre une distance avec la réa - magiquedesséancesphotos(traitées

ProposrecueillisparFrançoisReumont pour l’AFC 15 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

Les entretiens de l’AFC au Festival de Cannes 2011 - My Little Princess plus Technicolor), des lieux où Hanna emmenait sa fille,au filmd’horreur dans l’appartement de la mère. Eva n’étant pas à court d’idée, on a plu - tôtessayé de selimiteretde ne pasavoir à faire une sorte de catalogue de tous les styles et effets possibles. La prépa - ration a été très agréable, une discus - sionpermanente avecmoult références cinématographiques passionnantes ! Quelques essais pour mettre au point tout ça… Nous avons tourné bien sûr en argen - tique, il était hors de question de faire ce film qui parle d’une photographe en numérique. En plus, elle poussait très souvent ses films, et si l’on regarde les tirages d’origine,ilyabeaucoupde grain. Photogrammes Evavoulait aussi filmerplusieurs scènes L’appartement de la mère est tourné en caméra portée,mélanger àl’intérieur dans une sorte de faux studio, c’est-à- d’une même scèneplanlargesurpied et dire avec le plafond à3,5 mdonctrèspeu plans rapprochés à l’épaule. Nous au-dessus des feuilles, pas de recul ou sommes donc partis sur une Pénélope, presque derrière les fenêtres, le reste avec des objectifs légers ; j’ai choisi les est dudécornaturel. Pourles séquences CookeS3 qui, un peuplus soft, m’on per - oùl’onvoit les clichésphotographiques mis de ne presque pas filtrer Isabelle. de Violeta, il a fallu les faire, bien évi - Nousavonschoisi le 2perf, unpeu pous - demment, on ne pouvait pas utiliser les sés parles soucisbudgétaires maisaussi originaux. On a dûrecréer toutes les pho - pour les questions de grain. Le résultat tos, correspondant plus ou moins aux estd’ailleurs trèsintéressantetmeplaît originauxde l’époque.C’étaitassez amu - beaucoup. J’ai une fois de plus le senti - sant de devoir refaire une très grande ment que c’est l’un des derniers films série de photos dans le style de que je fais avec du grain… quelqu’un d’autre… Il y en a de très I Le format Scope s’estaussipresqueim - belles. posé à cause du 2perf, on n’y avait pas pensé au début, et c’est devenu un vrai ProposrecueillisparBrigitteBarbierpour choix ensuite. l’AFC

Equipe image Assistante caméra : Emilie Monier Chef électricien : Pierre Bonnet Chef machiniste : Eric Fontenelle Post-Scriptum Pellicules : Kodak 50D 5201, 250D 5207, 500T 5219 Matériel caméra : Panavison, Aaton Penelope 2 perfos au format Scope Matériel lumière et machinerie : Papaye Postproduction : Digimage, étalonneur Serge Antony Développement rushes : Eclair Laboratoires Développement copies : Digimage Le LAB Pierre Bonnet, chef electro, avec Jeanne Lapoirie - Photo Thierry Fievre

AFC la lettre n°210 / 16 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Escalade de Charlotte Silvera , photographié par Yves Cape AFC, SBC Avec , Renaud Cestre, Julie Durand Sortie le 15 juin 2011

 Escalade ne doit la vie qu’à l'obstination magnifique de sa réalisatrice Charlotte Silvera.

Le film a été tourné en Thomson Viper avec des objectifs Zeiss HD, en 4:4:4 non compressé, enregistré sur Stow et archivé sur double copie LTO2 ! Bien que cela ne date que de cinq ans, cela ressemble à la préhis - toire, dela vidéoHD dans la coursedesa copiedu35 mm. Les progrès ac - complis en ergonomie, en poids et en enregistrement sont énormes, mais pas encore suffisants à mon avis. Même si l'Alexa, de par la spécifi - cité de sa texture, ouvre de nouvelles portes. TSF nous avait fourni, en plus de la caméra, le matériel électrique. Emilie Colinétait premièreassistante caméra, XavierLesage 2 e assistant caméra et Stow recorder, Eric Alirol chef électricien et Mathieu Straub gérait la Viper et ses fichiers. I Marine Lepoutre, chez Eclair, s’est occupée de l’étalonnage. François Berléand - Photo © DR

Ni à vendre, ni à louer de Pascal Rabaté , photographié par Benoît Chamaillard AFC Avec Jacques Gamblin, Maria de Medeiros, François Morel Sortie le 29 juin 2011

 Niàvendre,niàlouer est ledeuxièmefilm dePascal Rabaté(après Les Petits ruisseaux ) et notre deuxième collaboration. Le travail sur le cadre et la couleur avec un réalisateur qui vient de la bande dessinée était vraiment intéressant. C'est un film " chorale " qui décrit les destins croisés d'une ribambelle d'individus venus pas - ser un " week-end à la mer ". Les personnages évoluent dans un uni - vers burlesque et décalé et font face à des situations surprenantes maisempreintesd'un certain réalisme.La poésie,l'humour etla ten - dresse,par petitestouches suivant lesscènes,donnent au filmun joli parfum de légèreté. I Un film très étonnant, sans dialogues ! Jacques Gamblin et Maria de Medeiros - Photo © DR

Caméra et machinerie : Panavision. RED MX Matériel électrique : Cininter Laboratoire photochimique : LTC Laboratoire numérique: Duboi-Duran Etalonnage : Gilles Granier

17 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Midnight in Paris de Woody Allen , photographié par Darius Khondji AFC, ASC Avec , Owen Wilson, Rachel McAdams En salles depuis le 11 mai 2011

Après avoir éclairé les films de Caro et Jeunet – Delicatessen, La Cité des enfants perdus – Darius Khondji AFC, ASC se fait remarquer aux Etats-Unis et travaille à New York avec plusieurs réalisateurs : David Fincher, Roman Polanski, , WongKar-Wai.Apartirde2009,iltravailledenouveauàParisavecStephenFrears pour Chéri , avec Michael Haneke, pour Amour , – des titres qui prouvent qu’il fait bien de revenir en France ! – et Woody Allen pour Midnight in Paris . Darius Khondji n’avait pas tourné avec Woody Allen depuis Anything Else , en 2003. Son agenda très serré ne lui avait pas permis de retravailler avec le cinéaste qu’il qualifie de « véritable artiste américain qui se fiche du box-office ! ».

Woody Allen et Darius Khondji, sur le tournage de Midnight in Paris Photo Roger Arpajou

 Woody Allen avait-il une demande couppluschaude pourles époques pas - particulière pour cet opus parisien ? sées. Darius Khondji : Plutôt une interroga - En fait, Woody Allen aime l’image co - tion. Il y a plusieurs époques dans le lorée chaude. On ne peut pas lui pro - film : l’époque contemporaine, les an - poser quelquechose deneutre, sinon, nées 1920, une petite partie en 1900 et ça lui paraît froid ! La période contem - une encore plus petite partie au XVII e poraine est donc déjà chaude ! siècle. On s’était rencontré quelques J’aidifférencié les époques enutilisant mois plus tôt à New York et il se de - de vieuxobjectifsCookeetdes focales mandait comment traiter ces diffé - plus longues pour la période 1920. A rentes époques. cette époque, il n’y avait pas de grand Il voulait au départ du noir et blanc. Je angle, on a donc tourné avec des ob - n’aimais pas beaucoup cette idée, je jectifs à partir du 50 mm. J’ai réduit la trouvais quedepasser dela couleurau profondeur de champ, et comme les noir etblanc était un peu raide,pas très vieuxCooke ne sontpas troppiqués, je nuancé... Donc, onest resté en couleur n’ai pasvoulu rajouterdediffusion dans et c’est ma façon d’éclairer qui a per - l’image. Je ne voulais pas abuser ! mis les transitions entre les époques. L’imageestlégèrementaltéréesur les La lumière est un peu plus direction - bords, comme si ce n’était pas exposé nelle, beaucoup plus colorée et beau - parfaitement et uniformément.

AFC la lettre n°210 / 18 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

Votre collaboration avec le départe - Qu’ont-ils de différents ? très noire de Paris, quin’aimentpas les ment décor a-t-elle été importante ? DK : Ils sont un peu plus gros, un peu Français. L’idée que Woody Allen a de DK : La créatrice des décors, Anne Sie - plus lumineux, quelque chose de plus Paris est plus ambiguë que ce que l’on bel, a vraiment un œil pour l’image. Je purdansle rendu des peaux. Peut-être peut imaginer. C’est une image pas si ne la connaissais pas, je n’étais pastrès parce qu’ils ont une plus grande ou - conventionnelle que ça, un peu " off rassuré au début, mais l’expérience a verture, il y a une présence, une proxi - beat". Etc’estdoncune image parmo - I été très satisfaisante. mité sur les premiers plans. Je les pré - ments un peu plate ! On atravailléensemble pour placer les fère aux S4. Le problème est qu’il n’y a lumièresdansledécor. Comme Woody pasencoretouteslesfocales,ilmanque Propos recueillis par Brigitte Barbier Allen vient très tard pour la prépara - celles que j’aime utiliser, le 21, le 27, le pour l’AFC tion, il était très content qu’on lui pro - 35 mm... pose des choses et nous n’avions pas de discussionscompliquées,toutétait Vous les avez utilisés surtout pour les facile. nuits ? Quelques détails techniques et DK : Non,pas seulement, pourles inté - C’estunpeuparticulierdetourneravec rieurs jour aussi. un coup de chapeau à l’équipe ! un réalisateur aussi connu et très ap - précié des Français ? Pouvez-vous nous confier ce qui vous a LTC a développé le négatif, de la DK : Oui, c’est comme avoir Michaël le plus attiré dans ce tournage avec Kodak 500 ISO 5219 et la 200 ISO Jackson ou Brad Pitt à côté de la ca - Woody Allen, à Paris ? 5213.L’étalonnagedesrushesaété méra ! Il y avait constamment une foule DK : J’étais intrigué par la vision que assuré par Fabien Napoli chez avec nous... Pour une scène de nuit, il Woody Allen pouvait avoir de Paris. Il Duboi,quiafaituntrèsbontravail. voulait tourner caméra à l’épaule, est, depuis quelque temps,dans unpro - Etalonnage numérique chez comme un documentaire, sans lu - cessus " une ville, unfilm ". Nous allons DeluxeàNewYorkparJoeGawler, mière, discrètement, près du Flore, d’ailleurs tourner prochainement à qui est une vraie découverte. boulevard Saint-Germain. On se place Rome. Comment faire pour que cette A peine deux semaines entre deux voitures, il arrive pour être vision ne soit pas celle du touriste, ne d’étalonnage. Le réalisateur est à côté de la caméra et à partir de ce mo - pas être dans la tentation de la carte venu trois fois, à trois stades ment-là, une foule incroyable nous a postale... Alors que ces endroits sont différents. Il était vraiment entourés... magnifiques, au coucher du soleil ! content. On lui a demandé d’aller dans la voiture Woody ne voulait pas de soleil ; il sou - YanRubenscadraituneArricamet et on lui a dit qu’on lui montrerait la haitait donner une image de Paris par le Steadicam d’un bras de fer. prise ensuite ! Et c’était tout le temps temps gris, pluvieuse, pas une image L’assistante caméra, Fabienne comme ça. Alors qu’il est très discret glorifiée, embellie ; pas dutout la carte Octobre, et le 2 e assistant, Julien mais il est tellement reconnaissable, postale ! Andreeti, ont très bien entouré avec sa façon de se tenir, son bob... Il ouvre le film avecun Parispastrès joli, cette caméra. Thierry Baucheron, Il est comme une icône ! dansdes lieuxpas très caractéristiques. le " gaffer ", a fait un excellent Le filmestun mélanged’imagesque le travaildelumièrecaronchangeait A part les " vieux " Cooke pour les sé - héros, unscénariste, suggèreetqui glo - dedécortroisfoisdanslajournée, quencesd’époque,qu’avez-vousutilisé rifient le Paris de la génération perdue et son équipe et lui travaillaient comme optiques ? et la vision des Américains conserva - toujours avec le sourire. Cyril DK : J’avais desCookeS3, S4, S5. C’était teurs et républicains que sont ses fu - Kuhnholtz,égalementextraordinaire la première fois que j’avais des S5. turs beaux-parents, qui ont une vision chef machiniste, et son équipe. Les assistants caméras ont donc aussi beaucoup travaillé, bien et trèsrapidementavectellementde plaisiretdeconcentrationdansle travail. La directrice photo 2 e équipe, la très douée Johanne Debas, a tourné les images parisiennes comme le souhaitait Woody Allen ! Encoreunefois,etjenedispascela justepourquecelasonnebienpour tous, mais je suis tout le temps étonnéparlaqualitédutravailde nos techniciens français. Ici, j’ai vraiment la sensation de faire un cinéma d’art fait par des artisansduspectacle.Cetteéquipe m’a toujours encouragé à faire mieuxentravaillantviteetsibien.

Darius Khondji, au centre

19 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] La Conquête de Xavier Durringer , photographié par Gilles Porte AFC Avec Denis Podalydès, Florence Pernel En salles depuis le 18 mai 2011 La Conquête , considéré comme le film événement français de la Croisette, met en scène pour la première fois un président français encore en fonction. C’est Gilles Porte qui a éclairé et cadré ce long métrage réalisé par Xavier Durringer et produit par Mandarin Films et Gaumont. Gillesestégalementàl’origined’unedémarcheintitulée Portraits-Autoportraits (*1) réaliséedans37pays,surlescinqcontinentsoùplusde4000enfantsquinesavaient ni lire ni écrire se sont dessinés sur un papier noir et/ou sur une vitre sans jamais qu’un adulte n’intervienne. Pourmémoire,Gillesaco-réalisé,avecYolande,MoreauQuandlamermonte (*2)dont il a aussi signé les images. Actuellement en préparation de son prochain long mé - trage "S"qu’il réalisera en Asie du Sud Est avec... Denis Podalydès, Gilles revient sur le tournage de La Conquête .

 Abordons, Gilles, puisque la presse Alors le coût de LaConquête aplafonné enparletant,l’aspectmédiatiquedeLa aux alentours de 5 millions d’euros et Conquête… la logique qui aurait voulu que ce film, GillesPorte : Ilestintéressantde noter vule secretqu’ilyavaitautourde safa - qu’à ce jour, l’histoire autour de La brication, soit tourné en studio, n’a pu Conquête est plus importanteque le film être respectée. C’est donc finalement lui-même puisquecelles et ceux qui en quelquepart " laréalité dumarché " qui parlentn’ont vu jusqu’à présentqu’une nous a amenés à reconstituer l’Elysée, bande-annonce dedeuxminutes. Sans Matignon etunepartie deBeauvau tout doute cet intérêt vient du fait que La prèsdu musée Rodin, rue de Varennes, Conquête met en scène, pour la pre - chez Berlusconi puisque nous avons mière fois dans toute l’histoire du ci - tourné trois semaines à l’ambassade néma français, un président de la Ré - d’Italie ! publique encoredans l’exercicedeses fonctions, et prend soin de conserver Parle-nousdeteschoixdelumières,jus - le nom des personnages impliqués. tement, pour ces décors un peu my - Notons au passage qu’aux Etats-Unis thiques et ces hommes politiques… et en Angleterre, cela se pratique de - GP : L’ambassade d’Italie était donc le puis plusieurs années déjà. décor principal dufilm.Il yavaitune dif - Amusant également de voir comment ficulté inhérente àces lieux classés mo - un des thèmes principaux de La numents historiques qui me concernait Conquête – dénoncer la façon dont le directement puisque les machinistes système politique se néantise – prend etles électriciens n’avaientpas le droit toutsonsensaumilieu d’unévénement de poser des barres poursuspendre de comme le festival de Cannes où la pre - la lumière ou autres installations. mière dame de France a failli faire l’ou - Xavier Durringer etmoi-mêmevoulions verture du film de Woody Allen. donner une véritable direction de lu - Peut-être que les risques qu’ont pris mière,avec du contraste sur les visages deux producteurs (*3) et une major (*4) de ceux qu’on nous montre trop sou - permettrontd’ouvrir une brèche dans vent avec une " lumière face " sur des le cinéma français. Peut-être la pro - images retouchées. Il était hors de chaine fois une chaîne hertzienne par - question de filmer ces hommes poli - ticipera aumontage financier d’un film tiques comme ils sont photographiés du genre. En tous les cas, pour ce qui dans ParisMatch . concerne LaConquête ,aucun"décideur " Après avoir éliminé très vite l’idée d’une grande chaîne (à part Canal+) n’a d’éclairer avec des boules à hélium, pris le risque de " se mouiller ". même si la hauteur sous plafond me

AFC la lettre n°210 / 20 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

De gauche à droite : Construction du travelling, l’autorisait,j’ai faitle choixde faire pas - ces deux images lors d’un même plan. Carole Fèvre (scripte) et Gilles Porte, ser les sources de lumières par les Décision qui a valu aux machinistes de Gilles Porte et Rodolphe Soucaret (1 er assistant caméra) grandesfenêtres,situéesà 9 mètresde creuser à l’aided’un bulldozer unetran - Photos Jean-Baptiste Pouilloux hauteur, puisque que contrairement chéede40mètressurla plagepour ins - au véritable Elysée,lebureau etlesalon taller un long travelling malgréla marée du président sont à l’étage.… qui montait car le plan de travail nous J’aidonc faitconstruire un échafaudage conduisait à La Baule en pleinesemaine afin de placer des projecteurs qui ren - des marées d’équinoxe ! trent par lesfenêtres. Et commej’ai sou - Beaucoup d’images nous ont servi de vent choisi d’être à contre jour j’ai fait référence également pour les cos - descendreles pieds deprojecteurs par tumes, les décors, parfois même pour le haut de la structure. les cadres de certains plans. Xavier souhaitaitunfilm dense, contraste, plu - PourquoiavoirchoisitleScopecomme tôt sombre, entre deux portes... format ? Le scénariodévoile les coulisses du pou - GP : Très vite Xavier et moi sommes voir etdonc il estlogique quela partde tombés d’accord pour dire que l’uni - l’ombre soit aussi importante que celle vers de LaConquête ressemblait étran - de la lumière. C’est également pour - gement à celui du western. Certaines quoi certaines séquences se déroulent répliques ne sonnent-elles d’ailleurs de nuit comme le retour de Cécilia de parfois pas comme des coups de New York, quelque part, sur un aéro - flingues ? Notons aussi que le format drome d’une banlieue parisienne. 2,37 permet de jouer d’avantage avec Il ne s’agissait jamais de " tout voir ", les amorces et donc d’inclure au sein comme dans certaines comédies,mais d’une même imagedes détails quicom - au contraire de laisser deszonesd’om - plètent le tableau. bre, notammentsurle premierplandu J’ajoute que j’ai choisi d’utiliser les film où joue avec son Cooke S4 car Xavier ne souhaitait pas alliance… faire un film froid mais, au contraire, LaConquête étant construit selon leprin - mettre en évidence les dorures qui ca - cipe d’un montage parallèle entre la ractérisent des lieuxquine ressemblent journée du 6 mai 2007 où Nicolas Sar - pas vraiment à une salle des fêtes de kozy est élu et son ascension de2002 à province,les couverts enargent,leteint 2007, j’ai décidé d’opter pour un éta - hâlé de Dominique de Villepin, etc. lonnage différentpour ce quiconcerne cette journée du 6 mai où finalement Comment as-tu abordé la question de Cécilia n’ira jamais voter. Une image l’univers artistique de ce film avec Xa - plusfroide,plusmétalliquesauf quand vier Durringer ? Nicolas Sarkozy se rend au Fouquet’s GP: Xavier m’atoutd’abordmontré un où le rouge prédomine. nombre incroyable de photos...C’était énorme !J’aidécouvertNicolas Sarkozy Le mimétisme des comédiens avec les sous toutes les coutures. Il a fallu en - politiquesqu’ilsinterprètentestparfois suite les digérer, puis faire une sélec - incroyable.. . tion pour en garder finalement GP: A ce propos, Xaviers’estdemandé quelques-unes comme références. si Denis allait jouer avec un faux nez Ces images nous servaient à la fois de pour ressembler d’avantage à Nicolas base de lumière, mais nous donnaient Sarkozy. Nous avons fait des essais avec aussi des idées de découpage. une prothèse qui étaient très réussie Prenons par exemple l’image de Sar - maisfinalement nousavonsoptépour kozy qui prend son café tout seul, à La que Denis incarne Nicolas Sarkozy sans Baule,sur une terrasse,alorsqu’il vient prothèse pour le nez... Plusieurs fac - d’apprendre le départde Cécilia. Exac - teurs nous ont aidés à faire ce choix... tementau mêmemomentetau même 1 -Denis devait plus"incarner "qu’“imi - endroit une autre image nous montre ter " Nicolas Sarkozy Villepin sortir de la mer tel Apollon. 2-Le tempsde maquillage (Denisjouait Lorsque nousavonsdécoupé cette sé - le soir à la Comédie française) serait quence, nous avons décidé de réunir beaucoup moins long...

21 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

Les entretiens de l’AFC au Festival de Cannes 2011 - La Conquête

3 – Et enfin je leur ai raconté une anec - de Nicolas Piovanni qui induisent par - dote qu’un ami directeur de la photo - fois une idée de farce à l’italienne à ce graphie (*5) a vécu sur un autre film : film... Farce qui prend tout son sens l’acteur principal avait joué avec une avec le dernier plan du film qui répond prothèse et un faux nez et chaque fois comme un écho à l’annonce de Carla qu’il s’énervait, tout le visage rougis - Bruni qu’on nous dit enceinte de qua - sait sauf le faux nez, ce qui a posé un tre mois, un an avant les prochaines I certain nombre de problèmes à l’éta - élections présidentielles ! lonnage. Or comme Denis Podalydès - Essais maquillage : Denis Podalydès Nicolas Sarkozy devait parfois chan - et le faux nez…Photo Gilles Porte Propos recueillis par Brigitte Barbier ger de ton au cours d’une campagne pour l’AFC mouvementée... du cadre avec le réalisateur, c’est plus abstrait de définir la lumière d’une sé - Onal’impressionparfoisqueLaConquête quence. C’est pour ça que je fais des estunfilmd’actualité,çapourraitêtreun photos numériques pendant le tour - (*1) 80 courts métrages Portraits/ reportage, mais la manière dont il est nageavec mes assistants Rodolphe, Sa - Autoportraits (Gédéon programmes), tourné fait complètement fiction… muel et Simon. À la fin de la journée de un livre (Ed. du Seuil), des expositions GP : Après s’être posé la question de tournage, onfait rapidement untirage de photos et de dessins, le long tourner " à l’épaule ", très rapidement avec une imprimante sur place et ainsi métrage Dessine-toi Xavier etmoi avons choisi,au contraire, Xavier a une véritable basepour parler. (www.dessinetoi.com) d’évitercette écriturepoursortirde l’as - Unebase queje colleensuitedans mon pect " reportage " qu’on nous déverse carnet. (*2) César 2005 du 1 er film et prix Louis tous les jours à la télévision. Delluc 2005 Si je partage avec Xavier l’amour de Pour la séquence qui se passe dans "l’épaule ", largementutilisé dans une l’avion, vous étiez en studio ? (*3) Eric et Nicolas Artmayer précédente collaboration au Vene - GP : Ce décor nous a longtemps préoc - zuela (*6) , ils’agissaitcette fois-cide faire cupés. Au début cette séquencedevait (*4) Gaumont un film " plus cadré " comme un jardin se passer dans un restaurant asiatique ! " àlafrançaise" d’où rien ne dépasse si Xaviervoulait montrerNicolas Sarkozy (*5) Jérôme Alméras AFC ce n’est des petits arbustes qui occu - àl’étranger maisplutôtque d’aller faire Omar m’a tuer - 3B Productions pent ce jardin le temps d’un mandat. un tour enChine, nous avons fait un tour du côtéde...CergyPontoiseoù une car - (*6) Les Oreilles sur le dos Tum’asmontréunénormecarnetdans lingue d’avionnous attendait surunter - Pierre Javaux Productions lequel tu as collé des photos que tu as rainvague. Elle venait de servirpourun faites, par séquence. Elles te servaient autre film (*7) . (*7) L’Assaut - Julien Leclercq de référence ? De jour, l’intérieur de l’avion paraissait un peu " cheap " pour des hommes d’état que nous filmions la plupart du Equipe image tempsaumilieude dorures,alors nous avonsdécidé detourner cetteséquence Assistants opérateurs : Rodolphe de nuit. Comme je ne voulais pas que Soucaret, Samuel Lahu, les hublots soienttotalement noirs, j’ai Simon Roche faitconstruire dessasetj’aisimulé l’am - Chefs électriciens : biance extérieur nuit avec des projec - Philippe Porte, François Berroir teurs HMI sur lesquels je rajoutais de Chef machiniste : l’Aquablue. GP : Même à l’heure du " tout numé - Simon Magiolo rique ", je travaille toujoursavecdes car - Pour conclure, un avis personnel sur ce Pellicules : nets...Cela mepermetde noter,de des - film ? Kodak 5201, 5207, 5219 siner, de conserver des croquis de GP: J’aiaimé tournerLaConquête et voir Matériel lumière, Xavier, d’y inclure des photos de repé - le plaisir qu’avaient les acteurs à incar - machinerie, caméra : rages, des photos de référence, des ner nos hommes d’état. photos de tournage également et de J’étais stupéfait chaque fois que je TSF, caméra Moviecam, 3perf, zoom pouvoir "parler lumière "avec celleou voyais repartir Denis avec son scooter Angénieux Optimo 25-290 mm et série celuiquiréalise le filmsansque cela soit en fin de journée après avoir incarné Cooke S4 trop abstrait. Pour le cadre, j’avais un notre président. Aujourd’hui, lorsque Postproduction viseur de champ sur lequel je mettais je découvre NicolasSarkozydans un re - numérique : les optiques du film afin que Xavier portage, difficile de ne pas repenser à Eclair Laboratoires puisseavoir une idéetrèsprécisedece LaConquête! que nous filmerions ou pas. J’apprécie le montage de Catherine Etalonnage numérique et chimique : Sionpeut parlertrès viteconcrètement Schwartz et lescompositionsmusicales Mathilde Delacroix

AFC la lettre n°210 / 22 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Le Gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne , photographié par Alain Marcoen SBC Avec Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier En salles depuis le 18 mai 2011 AlainMarcoenafaitsesétudesauseindel’InstitutdesartsdediffusionàBruxelles. Peuattiréparlaprécisionetlarigueurdupostedepointeur,ilpréfèredémarreren tant qu’électro. Travaillant peu à peu en documentaire et en fiction, il rencontre Jean-Claude Riga avec qui il commence à travailler en tant qu’opérateur. Issu de la région de Liège, il est rapidement habitué à tourner des films traitant des problèmes sociaux de cette grande ville sidérurgique. EncollaborationaveclecadreurBenoîtDervaux,autrefidèledesfrèresDardenne, ils ont signé la mise en image de tous leurs films depuis La Promesse.

 Comment s’inscrit ce nouveau film comme on est littéralement emporté dansvotrecollaborationaveclesfrères par la spontanéitédu jeune comédien, Dardenne ? son enthousiasme ne permet pas de AlainMarcoen: Mon travailreste dans qualifier ce film de triste. la même veine, à savoir le naturalisme avanttout. Une photographie qui s’ins - Comment s’organise l’image des diffé - crit dans la véracité des décors, et sur - rents décors ? tout qui ne gêne en rien les mouve - AM : Il y a une unité de lieu très grande ments de caméras orchestrés par les dans le film. Tout se passe dans un pé - frères et exécutés parBenoîtDervaux, rimètre très restreint… Parmi ces dé - leur cadreur depuis des années. Une cors " récurrents",ilyale salon de coif - des particularités justement en ce qui fure de Cécile de France, sur lequel j’ai le concerne, estqu’iladûcadrer laplus dû effectuer un gros travail de prépa - grande partie du film non pas caméra ration, en association avec le chef dé - posée sur l’épaule, mais posée sur la corateur Igor Gabriel. Que ce soit sur poitrine,avec un moniteur LCD,dema - les couleurs, les accessoires ou la to - nière à se placer à hauteur de notre pographie, rien ne doit être signifiant. jeuneprotagoniste de14ans… Un tour Il faut toujours rester dans le réalisme de force physique et artistique ! et le naturel… C’estpareil pour les em - placements de caméra qui ne sont Néanmoins,lefilmsemblebienpluscha - subordonnés qu’à l’action des comé - leureux, plus riche en couleurs que les diens. C’est pourcette raisonqu’onne précédents… sait jamais à l’avance dans quel axe ou AM : La grande différence au niveau avec quel mouvement les séquences photographique, c’estque ce filma été vont être filmées. Du coup on a dû tra - tourné en été,eton arecherché lapré - vailler avec une batterie de tubes fluo - sence du soleil dans pas mal de sé - rescents intégrés dans le plafond. Ces quences. Çachange pasmaldes condi - projecteurs (des Twins Avolon) placés tionshabituellesavec lesfrères,qui ont sur jeux d’orgues nous permettaient plutôt tourné leurs films soit en hiver, de nous adapter très vite en fonction soit dansdesconditionsdelumièrepeu des ambiances jour ou nuit, et surtout contrastée… Comme dans Rosetta , où du niveau de lumière extérieur des dé - je me souviens qu’on attendait que le couvertes qui pouvait varier. En plus soleils’en aille pour tourner lesplans… j’avaisfaitplacerunesérie de softHMI, Pour autant, le ton ou le sujet abordé endéportdepuisle 1 er étage,cequiper - par ce film n’est pas spécialement mettait d’éclairer à travers les vitrines moins gravequeles autres. Cetenfant pour conserverunecertainecontinuité traverse une véritable épreuve, avec sur cette entrée de lumière du jour. certains moments violents… Mais

23 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

Les entretiens de l’AFC au Festival de Cannes 2011 - Le Gamin au vélo

Et les quelques séquences d’extérieurs nuit ? AM : Connaissant l’aversion des frères pour les grosses installations tech - niques, je dois avouer que je craignais un peu ces séquences de nuit… J’ai eu d’ailleurs un peu de mal au début à les convaincre que ça ne pourrait pas se faire sans éclairage. Mais après quelques tests, ils ont rapidement admis que c’était un peu incontourna - ble… Il faut dire que la petite ville de Seraing où on a tournéest trèssombre la nuit. Pourla séquence comme celle durant laquelleCécilede France rentre et sermonne les deux garçons, ça re - présente untravailassez considérable deprélight pour éclairer suffisamment loindansla profondeur de champ,tout Thomas Doret et Cécile de France en anticipant sur les mouvements de Photo Christine Plenus caméra et les panoramiques… La ma - jeurepartie dela lumière provientd’am - Quels ont été vos choix techniques ? biances 1kW sodiumplacées surdes na - AM:Enmatièredecaméra,nousavons celles en plus de tubes visibles tournéen35mm,avecuneArricamLite accrochéssurle décor pour créer lapro - équipée de Master Prime. La pellicule fondeur. était principalement de la Kodak 5207 (250D) pour les jours et 5219 (500D) Laprésenced’unestarcommeCécilede pour le reste. Certains extérieurs nuit Francedansundesrôlesprincipauxpeut ontparfoisétépoussésà1000ISO,mais surprendre de la part des frères, habi - honnêtement j’aurais pu me passer de tués d’habitude à la recherche de vi - ce diaph supplémentaire car nous sages inconnus… avions bien préparé les choses en pré - AM: LesfrèresDardenneontmisenelle light.Lorsdelapréparationdufilm,nous une très grande confiance. Bien que je avions aussi fait quelques tests préala - ne connaisse pas la nature des discus - blesavecl’unedespremièresArriAlexa sionsqu’ilsontpuavoiravecelleenpré - etunCanon7DmonturePLéquipésdes paration, il est certain que sa présence mêmesMasterPrime…Maislemanque sur le film était pour eux un moyen de de richesse dans les tons de couleurs se soulager face à la direction d’acteur nous a fait rebrousser chemin, et pré - très exigeante d’un jeune comédien férer la pellicule. Il faut dire qu’en cet principal de 14 ans. Et je dois dire que été 2010, l’Alexa n’était encore qu’une même si il est époustouflant tout au sortedeprototype,etilsembleraitque long du film, il y avait une très grande leschosesaientévoluédepuis…Néan - pressionlorsdutournage. Laprésence moins, j’étais très attaché à tourner ce de Cécile, sa gentillesse et sa grande film en 35 mm, ne serait-ce que pour le complicitéavecThomasaétédétermi - rendu des mouvements de caméra, et nante. Son aide et ses remarques, tou - aussi des objets (ou du vélo) en mou - jours extrêmement pertinentes, sont vement dans le cadre… De ce point de aussi un des éléments dans la réussite vue, rien ne remplace selon moi la sen - de séquences comme celles du pique- sation de persistance rétinienne et le nique ou du repas chez elle… C’est la fait qu’un nouveau photogramme se marquedesgrandscomédiens,comme placedanslafenêtredeprisedevuesà I Olivier Gourmet par exemple, qui chaque 50 e de seconde… lorsqu’ils viennent, même pour une seule scène cette fois-ci, ne joue pas ProposrecueillisparFrançoisReumont pour eux, mais bien pour le film. pour l’AFC

AFC la lettre n°210 / 24 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | le CNC | entretiens AFC | films AFC | associés | lecture ] le CNC - Bilan 2010 : synthèse

961 miilllliions d’’entrées dans ll’’Uniion européenne

 En 2010, les entrées dans les salles de cinéma de l’Union européenne diminuent de 2 %, à 961 millions d’entrées. La fréquentation progresse en Italie (+11 %) et en France (+2,7 %), en revanche elle diminue en Allemagne (-13,5 %), en Espagne (-7,6 %) et au Royaume-Uni (-2,4 %). Les partsde marché ducinémanationaldemeurent très hétérogènes avecen Espagne I 12,7 %, en Allemagne 16,8 %, au Royaume-Uni 22,6 % et en Italie 29,3 %. 206 miilllliions d’’entrées en 2010

 En 2010, la fréquentation des salles de cinéma franchit, pour la deuxième année consé - cutive, le seuil de 200 millions d’entrées à 206,33 millions d’entrées (+2,4%) soit le plus haut niveaudepuis 1967.Les recettes des salles augmententde 5,6 %pouratteindre 1304,79 mil - lions d’euros et le prix moyen du billet est de 6,32 euros (+3,1 %). Les films sortis en 2010 réalisent 90 % des entrées de l’année. Parmi les 10 premiers films de l’année, 4 films ont été exploités partiellement en 3D. En 2010, les films français réalisent 73,71 millions d’entrées(- 0,6 %). Cerésultat est supérieurà la moyennedes dix dernièresan - nées (72,52 millions). Lapartde marché des filmsfrançaisest de 35,7 %contre36,8 %en2009. Les entrées des films américains diminuent de 1,9 % en 2010 (98,09 millions). Les films amé - ricains réalisent une part de marché de 47,5 % en 2010. En 2010, 94 films réalisent plus de 500 000 entrées (101 en 2009) et 51 films plus d’un million d’entrées (53 en 2009). 26 films réalisent plus de 2 millions d’entrées, soit le niveau le plus I élevé sur la période récente. 38,,62 miilllliions de spectateurs en 2010

 En2010,38,62millionsdespectateurssontallésenmoyenne5,3foisaucinéma,soit66,9 % des Français âgés de 6 ans et plus. Les Français demeurent les plus gros consommateurs de cinémaenEuropeavec3,4entréesenmoyenneparhabitantetparan,contre2,2pourlesEs - I pagnols, 2,8 pour les Britanniques, 2 pour les Italiens et 1,6 pour les Allemands. 58,,7 miilllliions d’’entrées pour lles ffiillms ffrançaiis à ll’’étranger

 Selonles donnéesrecueillies parUnifrance, lesfilms français réalisent 58,7 millions d’en - trées en 2010 en baisse de 12,8 % par rapport à 2009. En 2010, les films français génèrent au total dans le monde 132 millions d’entrées. En dépit de la baisse des résultats en salles, les films français continuent de circuler dans le monde entier. Ainsi, 409 films français ont été I programmés hors de France en 2010. 575 ffiillms iinédiits en salllles

 En 2010, 575 films inédits ont été distribués en salles soit 2,2 % de moins qu’en 2009. La diminution du nombre de films observée en 2010 (+13 films) résulte de la baisse du nombre de films américains (-19 films) et des films non américains et non européens (-19 films). Le nombre de films européens progresse sensiblement (+23 films) et atteint son plus haut ni - veau de la décennie à 120 films. De même, le nombre de films français n’a jamais été aussi élevé de la décennie (270 films). Un film français est distribué en moyenne sur 114 copies, un film américain sur 239 copies, un film européen sur 96 copies et un film d’autre nationalité sur 22 copies. 58,1 % des films en première exclusivité sont recommandés Art et Essai et sont en moyenne distribués sur 60 copies. En 2010, 20 % des films inédits sortent en salles sur moins de 10 copies et 25,2 % I sortent sur plus de 200 copies. Une productiion ciinématographiique à un niiveau record

 La production cinématographique française atteint un record historique en 2010. 261 films sont agréés, soit 31 films de plus qu’en2009, dont203 films d’initiative française (FIF). Cette progression concerne surtout les FIF (+21 films). Les investissements dans la produc - tion cinématographique progressent de 31 % pour atteindre 1 439,01 millions d’euros. En 2010, 45,2 % des films agrééssontdes coproductionsavecunouplusieurspartenairesétran - gers de 36 pays différents. La production cinématographiqueest marquée en 2010 par une réduction de la bipolarisation des devis. Cette évolution est essentiellement due à la progression du nombre de films dont le devis est compris entre 4 et 7 millions d’euros

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(+19 films) et à la stabilité du nombre de films à moins de 4 millions d’euros. Les films à plus de 7 millions d’euros captent 60 % des financements alors qu’ils ne représentent que 25,6 % des films. Le devis moyen des films en 2010 progresse de 7,5 % pour atteindre 5,48 millions d’euros et le devis médian est de 3,99 millions d’euros. L’ensemble des sources de finance - ment est en progression à l’exception toutefois des à-valoir des distributeurs français. Les investissements des chaînes de télévision dans les films agréés progressent globalement de 19,9% à360,83millions d’euros. Ceuxdeschaînesàpéage augmentent de 24,4 % à253,65 millions d’euros. Les investissements deschaînesenclairenregistrentunehausse de21,9 % en 2010 pour atteindre 132,5millionsd’euros.De même,lesapportssous formedemandats I augmentent de 27,8 %. Parc de salllles :: 5 478 écrans actiiffs

 En 2010, le parc de salles est stable. Ainsi, 5 478 salles regroupées dans 2 050 établisse - ments ont été actives, soit 4 salles de moins et 20 établissements de moins. Les 178 multi - plexes en exploitation en 2009 réalisent 58,6 % des entrées. Ils représentent 36,4 % des fau - teuils et 8,4 % des établissements. En2010, les établissementsde lapetite exploitationvoient leur fréquentation progresser de 1,9 %, ceux de la grande de 3,4 %, ceux de la moyenne di - I minue de 0,6 %. 33,,2 % des salllles de ciinéma équiipées en numériique

 Le déploiement de la projection numérique en salles s’accélère en 2010. Début 2011, 521 établissementsdisposentaumoinsd’unprojecteurnumériquesoit25,4 %desétablissements. 1 821 salles sont équipées. 70,7 % des établissements de la grande exploitation sont équipés, 60%desétablissementsdelamoyenneet11,8 %deceuxdelapetiteexploitation.En2011,121 films ont fait l’objet d’une distribution partielle ou totale en numérique contre 83 en 2009. I En 2010, 23 films ont fait l’objet d’une diffusion numérique en 3D contre 16 en 2009. 1 447 ffiillms sur lles chaîînes hertziiennes (hiistoriiques)  Le déploiement de la projection numérique en salles s’accélère en 2010. Début 2011, 521 établissementsdisposentaumoinsd’unprojecteurnumériquesoit25,4%desétablissements. 1 821 salles sont équipées. 70,7 % des établissements de la grande exploitation sont équipés, 60%desétablissementsdelamoyenneet11,8%deceuxdelapetiteexploitation.En2011,121 films ont fait l’objet d’une distribution partielle ou totale en numérique contre 83 en 2009. I En 2010, 23 films ont fait l’objet d’une diffusion numérique en 3D contre 16 en 2009. La productiion audiioviisuelllle :: 4 413 heures  Le CNC a aidé 4 413 heures de programmes en 2010, soit 168 heures de plus qu’en 2009 (+4%). Cette situation traduit des évolutions contrastées selon les genres de programmes. Les devis des œuvres aidées augmentent de 3,5 % à 1 365,3 millions d’euros. Les apports des chaînes de télévision progressent de 4,2 % à 793,5 millions d’euros. L’ensemble des soutiens financiers du CNC s’élève à 203,8 millions d’euros en 2010 (-0,8 %). En moyenne, les devis sont principalement financés par les diffuseurs (58,2 %), le CNC cou - vrant 14,9 % des coûts de production. La fiction représente 49,9 % des devis, le documentaire 25,9 %, l’animation 15,9 %, le specta - cle vivant 5,7 %. Le volume de production de fiction diminue de 2,6 % à 732 heures et les devis progressent de 2 % à 677,7 millions d’euros. Cette évolution s’explique par l’arrêt de la pro - duction de plusieurs séries de 26 minutes et de formats courts ainsi que par la quasi-dispari - tion des mini-séries de 90 minutes. Malgré ce recul, les formats de 26 minutes demeurent le premierformatdefictionavec29,7%desheures.Levolumededocumentairesprogressede 10,3%à2454heures,celuidesspectaclesvivantsde9%à529heures.Enrevanche,levolume de production d’animation diminue de 7,8 % à 320 heures correspondant à l’entrée dans la I phase basse du cycle de production du genre. Les iindustriies techniiques :: un chiiffffre d’’affffaiires de 1,,15 miilllliiard d’’euros en 2009 (--6,,6 %)

 Pour la cinquième année, le CNC publie dans son bilan une évaluation économique du secteur des industries techniques du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia. Cette ana - lyses’appuiesuruneétuderéaliséeparlaFICAM.Lesindustriestechniquescouvrentuntissu deprèsde500entreprisesdont80%réalisentunchiffred’affairesinférieurà10millionsd’eu - ros.Cesecteuraréaliséen2009unchiffred’affairesde1,15milliardd’euros,enreculde6,6 % par rapport à 2008. L’activité au profit des chaînes de télévision représente 49 % du chiffre d’affaires des prestataires techniques, le cinéma représente 32,6 % de l’activité, la publicité I 10 % et l’animation 3,7 %. AFC la lettre n°210 / 26 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Fujifilm associé AFC

çà et là  Les " Fuji Awards " – Le mardi 14 juin SéancefinaledesFuji Tous Courts, la quatrièmeédi - tion des Fuji Awards aura lieu le mardi 14 juin à 19 Forgotten Theaters of America 2006/2010 heures au Cinéma des Cinéastes – 7 avenue de Cli - Yves Marchand et Romain Meffre chy Paris 17 e. Cette grande soirée organisée en l’honneur du for - mat court permettra de distinguerle court métrage  Après avoir vu « quelques grands et superbes vainqueur de la saison 2010 -2011. A cetteoccasion, tirages photo » au Grand Palais en avril dernier, les cinq lauréats Fuji Tous Courts de l’année seront AFC Patrick Duroux nous renvoie vers deux liens projetés ànouveauet c’est le publicquiseraunefois concernant les photographes Yves Marchand et encore sollicité pour élire " Le " grand gagnant. Fu - Romain Meffre : jifilm aura le plaisir d’offrir un prix en pellicules de G 5000euros au réalisateur etun appareil numérique http://www.google.fr/images?hl=fr&source=hp& de type bridge au directeur de la photographie. La biw=1113&bih=651&q=Yves+Marchand%2Bromain+ projection sera suivie d’un buffet qui nous permet - MEFFRE&btnG=Recherche+d%27images&gbv=2&aq trade fêterensemble le gagnant et la find’unebelle =f&aqi=&aql=&oq= année Fuji Tous Courts. G http://www.artistikrezo.com/actualites/Art/ polka-galerie-action.html Les 5 films en compétition pour les Fuji Awards : G Forcené de Valérie Moncorgé, photographié par « Prendre des images de ruines est toujours une Philippe Bovar – Production De l’Equipage course contre la montre. » G Je pourrais être votre grand-mère de Bernard Tan - Yves Marchand et Romain Meffre ont commencé guy, photographié par David Kremer, produit par Rezina Production en 2001 à photographier des ruines, chacun de G leur côté, avant de se rencontrer en 2002 pour Leçondeténèbres de SarahArnold, photographié former un duo d’artistes. Ils ont grandi dans la par GillesPiquard,produitparUtopiefilms&Helen Olive banlieue parisienne ; leurs premières ruines furent G Paris Shanghai de Thomas Cailley, photographié parisiennes, puis belges, espagnoles, allemandes parDavid Cailley, produit parLittle Cinéma produc - et américaines. En 2005, le duo partait à l’assaut tion des vestiges de Detroit ou " Motor City ", l’ex- G La Place du cœu r de Frédéric Dubreuil, photogra - capitale de l’automobile. Et c’est au cours de ce phié par Laurent Dhainaut,produit par Envie deTem - périple qu’ils photographient leurs premiers pête Productions. " Movie Theater ", les palaces de l’âge d’or I d’Hollywood. Nous vous attendons tous très nombreux à nos côtés pour soutenir le format court et pour fêter la fin d’une belle saison de courts métrages. Pour plus de renseignements, consultez notre site www.fujifilm.fr ou contactez Bernadette Trussardi au 01 30 14 35 58 [email protected]

Festival de Vernon – du 30 juin au 3 juillet 2011 Fujifilm est heureux de soutenir " La Normandie et le Monde" Festival internationaldeCinéma de Ver - non dont la 3 e édition se tiendra du 30 juin au 3 juil - let. Des rencontres professionnelles avec les institu - tions partenaires en Haute-Normandie et les inter - mittents du cinéma de la région seront organisées autour d’ateliers de réalisation, de la pratique de l’image et du son et de repas conviviaux. La volonté du festival est de s’insérer activement à la vie locale en collaborant avec les différentes as - sociations d’actions sociales et structures cultu - relles.

Pour plus de renseignements sur ce Festival vous Photo © Yves Marchand & Romain Meffre pouvez contacter directement IsabellePiedoueau 06 80 35 00 57 Projecteurs, RKO Keith’s Richmond Hill Theater, I Queens, NY, 2006 [email protected]

27 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Kodak associé AFC Arri associé AFC

  Du nouveau chez Kodak Ciné-Club de l'Ecole Louis- Lumière Une nouvelle pellicule Kodak vient de faire son Commed'habitudeArrivousdonne apparition sur le marché, la Kodak 500T 5230/7230. rendez vouspourla séance du Ciné- Découvrez son rendu authentique : son grain plus Club de l'Ecole Louis-Lumière. Le marqué que l’émulsion référence la Kodak Vision3 film projeté est La Plage noire de 5219, et son contraste et sa saturation plus douces ! Michel Piccoli enprésencedesa di - Les détails techniques sur notre site internet : rectrice de laphotographie Sabine http://motion.kodak.com/US/en/motion/Products/ Lancelin. Le 7 juin au Grand Action Production/Color_Negative_Films/5230.htm à 20 heures. N’hésitez pas à vousrapprocher dèsmaintenantdevos contactshabituelspour ob - tenir davantage d’informations sur les caractéristiques de cette nouvelle émulsion et la tester ! Côté technique Valérie Lacoste (longs métrages) – 01 40 01 32 79 Le format d'enregistrement de Olivier Quadrini (courts métrages) – 01 40 01 30 28 l'Alexa Arrirawest maintenant bien Marie-Pierre Moreuil (directrice technique) – 01 40 01 31 31 lancé comme en témoignent les Gwénolé Bruneau (ingénieur conseil) – 01 40 01 32 77 films tournés ou en tournage cités ci-dessous. Voir… et revoir ! G Amour de Michael Haneke, pho - Aurendez-vousduciné-clubde l’ENS Louis-Lumière que soutientKodak, c’estle film tographié par Darius Khondji AFC,ASC deMichelPiccoli intitulé LaPlagenoire qui estprésentéau cinéma Grand Action (Paris G e ExtremelyLoudandIncrediblyClose 5 ),le 7 juin à 20 heures. L’occasion pour tous les cinéphiles de rencontrer sa direc - de Stephen Daldry, photographié trice de la photographie Sabine Lancelin accompagnée de Catherine Quesemand, par la monteuse du film. G The Wettest County in the World Evidemment, à ne pas manquer ! de JohnHillcoat, photographié par Benoît Delhomme AFC La " longue " histoire de Kodak avec le film " court "… se prolonge à Pantin G Soutenu par Kodak, le festival CôtécourtouFestivaldufilmcourtenSeineSaint-Denis / Hansel and Gretel: Witch Hunters Pantin se tiendra du 15 au 26 juin 2011 et s’apprête à franchir allègrement le cap sym - 3D de Tommy Wirkola, photogra - bolique de ses vingt ans d’existence. Car Côtécourt , c’est (déjà) vingt ans d’engage - phié par Michael Bonvillain mentininterrompu en faveur de lacréation cinématographique laplus atypique !En G AbrahamLincoln:VampireHunter dehors de la compétition habituelle, cette année sera aussi l’occasion pour les ciné - de Timur Bekmambetov, photo - philes de (re)découvrir - grâce à la rétrospective de ces 20 ans - des courts métrages graphié par deréalisateurs aujourd’hui confirmésetpassésau long métrageaprès avoir faitleurs G 47 Ronin 3D de Carl Rinsch, pho - premiers pas remarqués à Côté court : François Ozon, Bertrand Bonello, Eric Zonca, tographié par John Mathieson Laurent Cantet, Emmanuel Mouret ou Thierry Jousse… A noter que nombre de ces G TheAvengers deJossWhedon,pho - réalisateurs seront présents tout au long de la manifestation ! tographié parSeamus Mc Garvey UnGrandPrixCôtécourt seraattribuéparunjuryprofessionnelaulauréatdela"com - G pétition fiction ". Ce prix sera doté de 20 000 euros par le département de la Seine- 21 Jump Street de Phil Lord, photographié par Barry Peterson Saint-Denis pour aider à financer un nouveau court métrage ou développer la pro - G duction d’un long métrage, de 5 000 euros en " avoir " sur du matériel caméra 16 ou Gravity de Alfonso Cuaron, 35 mm par Panavision et de 3 000 euros en pellicule par Kodak. Pour davantage d’in - photographié par Emmanuel formations, vous pouvez comme d’habitude vous rendre sur la page du site du fes - Lubezki tival Côtécour t, http://www.cotecourt.org/ G Gambit de Michael Hoffman, Votre contact Kodak sur place reste Olivier Quadrini, 06 07 32 80 64 . photographié par Florian Ballhaus G WorldWarZ deMarcForester,pho - Et puis Kodak renouvelle son soutien à la création télévisuelle tographié par Robert Richardson Retrouvez-nous àlahuitièmeédition de laJournéede laCréationTélévisuelle lelundi 27 juin prochain au Studio Gabriel et en direct sur Public Sénat. Organisée par l’As - Les fabricants de logiciels de post - sociation pour la Promotion de l’Audiovisuel (APA), cette journée donnera, comme chaque année, la parole aux professionnels de la fiction, du documentaire, de l’ani - production ont eux aussi bien mation et du spectacle vivant qui réfléchiront ensemble sur les enjeux cruciaux que avancé sur le traitement de ce nous vivons : évolution des métiers, l’" eldorado " prétendu de la TNT, les nouvelles format, certains sont déjà prêts et mesures de réglementation envisagées pour la fiction… validés par Arri et d'autres sont en Découvrezleprogramme complet desdébats dela journée et inscrivez-vousenligne cours de développement et/ou de sur : http://www.apa-tv.fr/ test (Contactez-nous pour plus I I Contact Kodak sur place : Gaëlle Tréhony, 06 82 96 73 40 d’informations).

AFC la lettre n°210 / 28 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Panavision-Alga-Techno associé AFC

 Red EPIC chez Panavision Alga

Panavision Alga a reçu en mai sa première caméra Red EPIC. Ce nouveau modèle vient compléter la gamme étendue des caméras numériques grand capteur incluant la Genesis de Panavision, la Sony F35, l’Alexa de Arri, la Red MX et la Sony F3 qui sont déjà au catalogue de notre société. Elle suppose, par rapport aux caméras existantes, un nouveau pas de la captation numérique vers le cinéma et la qualité du 35 mm. L’équipe de Panavision Alga se tient à votre disposition pour plus d’information concernant ce nouvel outil de prise I de vues.

Thales Angénieux associé AFC

 Angénieux etla CSTs’associentpour créer un laboratoire Thales Angénieux reçoit le Trophée de l’entreprise de la de test et de validation de la prise de vues de cinéma. Loire pour l’innovation

Essayer, tester, et valider une caméra numérique associée à uneoptique;apprécierla spécificitédechaque configuration demandedepouvoir obtenir un "rendu "deréférence, l’équi - valent du " tirage droit " argentique.

Avec la création du logiciel MireAnalysis, la CST a rendu pos - sible cet équivalent. Grâce à cet outil unique, elle a conçu un laboratoire d’essais et de tests de prise de vues dans ses lo - caux à Paris qui permet d’évaluer la performance de la cap - tation de l’image. Une petitestation de postproduction équi - pée de MireAnalysis, donne la possibilité de visualiser, en direct, les images sur un écran étalonné ou en projection cinéma numérique. Lors de la soirée des Trophées de l’Entreprise de la Loire or - ganisée par LaTribuneLeProgrès , Thales Angénieux a reçu le Afindemaîtriser et decontrôlerla totalité dela chaîne Image, trophée de l’innovation. lefabricant françaisd’objectifs,Angénieux,a décidédecréer En remettant ce prix, le jury, présidé par Patrick Maugé, di - un laboratoire " miroir " de celui de la CST dans ses locaux à recteur départemental La Tribune Le Progrè s Loire/Haute- Saint-Héand. Loire, a salué la capacité d’innovation de Thales Angénieux. On citera le nouvel objectif Optimo 45-120 récemment dé - Cette coopération, engagée conjointement avec la CST, voilé auNAB 2011de Las Vegas ouencore laMinie-Dir, lapre - conduiraAngénieuxà amplifier laveille technologique concer - mière jumelle de vision nocturne à fusion de senseurs IL-IR. nant la prisedevuesen numérique etargentique.Les mêmes Ainsi, six brevets au moins sont déposés chaque année par outils seront à la disposition desprofessionnels dutournage Thales Angénieux. et, en premier lieu, des directeurs de la photographie pour « C’est un honneur pour tous les hommes et femmes de tester caméras et objectifs dans toutes leurs possibilités. Thales Angénieux de recevoir aujourd’hui le trophée de l’innovation. L’innovation chez Thales Angénieux vient du Ces deux laboratoires, l’un en région parisienne, l’autre en souci permanent que nous avons de nos clients et des région lyonnaise,offrent auxprofessionnelsun encadrement utilisateurs de nos produits, c’est aussi une démarche idéal pour les différents lieux de tournage. quotidienne. Innover, décider et agir avec rapidité – l’une des quatre valeurs fondamentales du groupe Thales, est un leitmotiv chez Thales Angénieux » souligne Philippe Parain, Ce partenariatAngénieux -CST confirme notre engagement Président de la société. « Ce trophée, c’est avant tout la I dans la défense de l’excellence de la chaîne image. reconnaissance de l’engagement de 270 salariés ».

29 / n°210 la lettre AFC [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ] Les conseils de lecture de Marc Salomon consultant AFC

Giuseppe Rotunno : la verità della luce de Orio Caldiron (Skira - 2007)

 Superbe album de 200 pages, richement illustré en noir et blanc et en couleurs (photogrammes, photos de tournage), sur un des plus grands directeurs de la photo italien qui revient ici, sous la forme d’un long entretien, sur son parcours depuis son enfance, ses années d’apprentissage à Cinecittà à partir de 1941 (La Couronne de fer de Blasetti), sa période d’assistanat puis de cadreur aux côtés de chefs opérateurs comme Rodolfo Lombardi, Gabor Pogany, Leon Shamroy, Carlo Carlini, Aldo Tonti, Claude Renoir etc… jusqu’à sa rencontre déterminante avec G. R. Aldo, qu’il remplacera après sa disparition brutale sur le tournage de Senso . Ses collaborations avec Luchino Visconti (Les Nuits blanches ; Rocco et ses frères ; Le Guépard ) et Federico Fellini (du Satyricon à Et vogue le navire ) occupent une place de choix mais ne sont pas occultées par ses multiples escapades internationales avec Henry Koster, Martin Ritt, John Huston, Robert Altman, Fred Zinnemann, … De nombreux témoignages (Dario Argento, Renato Berta, Federico Fellini, Ava Gardner, Luciano Tovoli…), viennent ensuite apporter un éclairage transversal sur la personnalité et le travail de Rotunno. I Un livre indispensable sur celui que Fellini gratifiait d’un : « Tu me plais parce que tu dédramatises tout. »

Culto a la luz de (Ediciones del imán - A.E.C. - 2002)

 SvenNykvistavaitpublié despériodesde 4 ans,laissant leurs enfantsen pension),mais en 1997 – sur la base d’en - aussi une enfance comme transfigurée par la lecture de tretiensavecBengtForslund Siddartha d’Hermann Hesse (livre adapté au cinéma en 1971 – une passionnante auto - parConradRooksdontNykvistsignalaphotographie).Iln’élude biographie en suédois ( Vörd - riend’uneviepersonnelletumultueuseetparfoistragique,sa - nadförljuset ) et il est pour le crifiée au profit d’un parcours professionnel nourri d’une ré - moins surprenant, pour ne flexion ininterrompue sur la lumière, comme une ascèse. pas dire totalement incom - Un récitquise refermesur cesmotsprémonitoires :« Chaque préhensible, quecet ouvrage film est unique et représente un nouveau défi. Il est clair que essentiel sur un des plus l’onse sentplus enconfiance avec unréalisateur,une équipe grands directeurs de la et des acteurs que l’on connaît, mais ce qui rend la vie pas - photode l’histoire du cinéma sionnante ce sont justement les nouveaux visages et les nou - n’ait jamais été traduit, sinon velles idées. Chaque film nous apprend quelque chose de nou - en espagnol et en 2002 seu - veau etjeveux mourir curieux.Tantquej’aurai du plaisir dans lement, grâce à l’entremise mon travail,jecontinuerai,et lejour où cela s’arrêtera et vien - de nos confrères de l’AEC. dra la grande solitude, je le prendrai avec calme. La lumière (Quandonvoit lenombrede me tient compagnie. Et il y a toujours de la lumière. » livres inutiles ou pédants qui remplissent les étagères " ci - Beaucoup plus que le simple recueil de souvenirs et d’anec - néma " de nos librairies en France…). dotes d’un opérateur (comme il y C’est bien sûr cette version espagnole que je me suis procu - ena tant…), c’est avant tout le récit rée,mesconnaissancesen suédoisse limitantaumontage la - d’une aventure humaine hors du borieux d’un meuble Ikea ! commun. Autant dire d’emblée qu’il s’agit là d’une des plus belles et Rappelons que sonfils, Carl-Gustav desplus émouvantesautobiographies dechefopérateurqu’il Nykvist, a réalisé en 2000, en re - m’ait été donnée de lire, la vie de Sven Nykvist se révélant à prenantlatrame de cette autobio - la hauteur d’un scénario de Bergman. Sans fausse pudeur graphie sous forme d’extraits en maisavecbeaucoupde modestie, de franchise et de lucidité, voix off, un toutaussi passionnant Nykvistrevientsur son parcours exceptionnel, depuis son en - documentaire de 75mndisponible fancemalheureuseausein d’une famillede pasteurluthérien, en DVD ( Light Keeps Me Company ) une éducation stricte dans « la discipline et la crainte du Sei - alorsque sonpère était déjàatteint I gneur»(ses parents, missionnaires auCongo, partaientpour d’aphasie.

AFC la lettre n°210 / 30 [ activités AFC | point de vue | retour de Cannes | çà et là | festival | entretiens AFC | films AFC | associés | presse | lecture ]

Esterno giorno – Vita e cinema di Gianni di Venanzo operatore a cura di Dimitri Bosi (Centro Sperimentale di Cinematografia - 1997)

 Trop tôt disparu à l’âge de 46 ans, Cardinale), très exigeant avec son Gianni di Venanzoamalheureusement équipe quiluiétaittoutedévouée (dixit laissébien peu detémoignagesdirects Joseph Losey), lui qui aimait le danger et cet ouvrage de 170pages, rédigé sous ets’amusaitàprendre des risques(dixit la direction deDimitri Bosi, vient à point Francesco Rosi)déclarait:« Je croisque nommé pourretracerla carrière fulgu - je dois mon succès au fait que dans rante de ce génie de la photographie chaque film j’ai frôlé l’erreur. » de cinéma (presque 50 films en 15 ans Unelecture indispensable avant dere - seulement). Des textes de Giorgio De tourner voir et revoir comment a-t-il Vincenti, Fabio Ferzetti et Pietro Mon - bien pu « frôler l’erreur » (!) dans Le Cri tani resituent d’abord l’apport et l’ori - etLaNuit d’Antonioni, SalvatoreGiuliano ginalité de son travail, en noir et blanc deRosi, Huitetdemi et Juliettedesesprits comme en couleurs, dans le cinéma ita - de Fellini, La Ragazza di Bube de liend’après-guerre,ceque viennent ap - Comencini, Les Indifférents de Maselli, profondir ensuite les témoignages de LaDixièmevictime de Petri… deux réalisateurs, Carlo Lizzani et Giu - On peut se procurer cette publication seppe de Santis. Enfin, Francesco Ma - non commerciale à partir du site selli(réalisateur dontdi Venanzoapho - internet de la Fondation du Centro sous-titrées mais restaurées et remas - tographié quatre des films comme Les Sperimentale di Cinematografia tériséesà desprix trèsraisonnablesvia Dauphins etLesIndifférentsd’aprèsMo - http://www.fondazionecsc.it/ http://www.amazon.it ) ; Huit et demi , ravia) ainsi qu’Erico Menczer et Dario moyennant une contribution à la Fon - Juliettedesesprits,Mainbassesurlaville diPalma (deux de sesanciensassistants dation de 6 €, plus 6 € de frais de port, et Salvatore Giuliano dans de superbes etcadreurs) apportent unéclairageplus soit 12 € au total. copies chez Criterion aux Etats-Unis ; technique sur son travail. [Pasqualino Rappelons au passage que de nom - quelques films chez Studio Canal en de Santis,son derniercadreur, estmal - breux films photographiés par Gianni France ( Le Pigeon, Eva, L’Eclipse et La heureusement décédé peu de temps di Venanzo sont heureusement dispo - Ragazza di Bube ), enfin, Achtung ! avant la rédaction de cet ouvrage]. nibles en DVD:d’abord en Italiedansla Banditi ! et Le Cri chez SNC-Les maîtres I Ce mécontent né (disait de lui Claudia collection Cristaldi Film (versions non italiens.

Juan Mariné : un explorador de la imagen de Florentino Soria

 Dansson dictionnaire desdirecteursdela photo (voir ci-desous),Stefano Masi présente Juan Mariné comme « Un petit maître du cinéma catalan, aussi prolifique que génial. » Une carrière dédiée au cinéma dit commercial et qui s’étend des années 1950 aux années 1980, jalonnées d’innovationstechniquesnotables:Il utilisades éclairages indirectsen 1948 pour certaines scènes de El santuario no se rinde , la caméra à la main B&H Eyemo dans Dia tras dia en 1951 et il signa en 1955 la photographie remarquée du premier film espagnol en Scope et Eastmancolor, La Gata . A partir des années 1980, il consacre toute son énergie et ses com - pétences techniques à la restauration des films à la Filmothèque Espagnole. Un ouvrage de 160 pages qui est aussi un témoignage sur tout un aspect méconnu de l’histoire du cinéma espagnol. A lire donc, d’autant plus qu’il est téléchargeable gratuitement au format PDF via I google.books.

Dizionario mondiale dei direttori della cinematografia , L-Z de Stefano Masi (Le Mani - 2009)

 J’avais déjà rendu compte dans La Lettre de la carrière de 600 chefs opérateurs environ). Je l’AFC n° 167(juillet-août 2007)dupremiervolume nereviendrai pasici surlesquelquesréservesque de ce monumental dictionnaire mondial des di - j’avaisémises àlalecture dupremiervolume quant recteurs de la photographie. Le second volume, au parti-pris rédactionnel qui compiled’uneseule plusépais(750 pagescontre 500 pour lepremier), traiteinformations biographiques, récompenses est paru il y a deux ans maintenant et parachève et sélection filmographique. On peut saluer la un imposant travail entrepris il y a une trentaine somme de travail tout en regrettant un manque d’annéesparStefanoMasi, grandspécialiste ita - de mise en perspective et d’esprit critique qui au - I lien de laquestion (lesdeuxvolumesrassemblent raient permis une meilleure hiérarchisation.

31 / n°210 la lettre AFC r e e e e n O i u

s Présidente Laurent CHALET Gilles HENRY Luc PAGÈS u d o i h i G e q t a t s i p A r ç a a a h r

u Caroline CHAMPETIER Benoît CHAMAILLARD Jean-François HENSGENS Philippe PIFFETEAU r n d M p é I e a g n a t r d r o o e c F é t f

g Olivier CHAMBON Julien HIRSCH Mathieu POIROT-DELPECH f n e o r n o e n i a t h r o l e d i a p b t é Président d’honneur Rémy CHEVRIN Jean-Michel HUMEAU Gilles PORTE e s a a p m m d i e l é o e c • d r n o Pierre LHOMME Denys CLERVAL Thierry JAULT Pascal POUCET i u M s e C s •

A Arthur CLOQUET Vincent JEANNOT Edmond RICHARD Membres actifs Laurent DAILLAND Darius KHONDJI Pascal RIDAO 2 m 5

o Michel ABRAMOWICZ Gérard de BATTISTA Marc KONINCKX Jean-François ROBIN c 2 . 4 a Pierre AÏM Bernard DECHET Willy KURANT Antoine ROCH 4 m 6 e • n 2 i Robert ALAZRAKI Yves LAFAYE Philippe ROS 4 c f 1 a . 0 Jérôme ALMÉRAS Benoît DELHOMME Pascal LAGRIFFOUL Denis ROUDEN w : w x w

a Michel AMATHIEU Jean-Marie DREUJOU Alex LAMARQUE F : - t

e Richard ANDRY Eric DUMAGE Jeanne LAPOIRIE Jean-Pierre SAUVAIRE 1 n 4 r 1 e Nathalie DURAND Jean-Claude LARRIEU Guillaume SCHIFFMAN t 4 n I 4 • 6

e Ricardo ARONOVICH Patrick DUROUX François LARTIGUE Wilfrid SEMPÉ t 2 i 4 S Yorgos ARVANITIS Jean-Marc FABRE Dominique LE RIGOLEUR - 1 0 m :

o Lubomir BAKCHEV Etienne FAUDUET Pascal LEBEGUE Gérard SIMON . l c . é

a • T Diane BARATIER Jean-Noël FERRAGUT Denis LENOIR Andreas SINANOS m - e

e • n i c Christophe BEAUCARNE Stéphane FONTAINE Pierre LHOMME Gérard STERIN c n f a

a • r Renato BERTA Crystel FOURNIER Jacques LOISELEUX Tom STERN F @ c s i f r

a Régis BLONDEAU Claude GARNIER Hélène LOUVART Manuel TERAN a : P l e 8 Patrick BLOSSIER Eric GAUTIER Laurent MACHUEL Charlie VAN DAMME i 1 r 0 r 5 u Jean-Jacques BOUHON Pascal GENNESSEAUX Armand MARCO Philippe VAN LEEUW 7 o - C

r Dominique BOUILLERET Dominique GENTIL Pascal MARTI Carlo VARINI u œ

c Céline BOZON Jimmy GLASBERG Vincent MATHIAS Jean-Louis VIALARD n a

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F Dominique BRENGUIER Pierre-William GLENN Pierre MILON Myriam VINOCOUR e u

r Laurent BRUNET Agnès GODARD Antoine MONOD , 8 Stéphane CAMI Jean MONSIGNY C F

A Yves CAPE Thomas HARDMEIER François CATONNÉ Antoine HÉBERLÉ Pierre NOVION •Membres fondateurs

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