DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION GEOGRAPHIE

PARCOURS SOCIETE ET TERRITORIALITE

LA SECURISATION FONCIERE ET

AMENAGEMENT DE L’ESPACE AU SEIN DE LA

COMMUNE RURALE D’ ( Région Itasy )

Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master en Géographie

Présenté par Harinjato ANDRIAMITSIRY

Sous la direction de

M. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de Conférences

Mars 2018

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION GEOGRAPHIE

PARCOURS 2 : SOCIETE ET TERRITORIALITE

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Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master en Géographie

LA SECURISATION FONCIERE ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIRAHAVAVY (Région Itasy)

Présenté par Harinjato ANDRIAMITSIRY Sous la direction de M. Tolojanahary ANDRIMITANTSOA, Maître de conférences

MEMBRES DU JURY

Président : Mme Joséphine RANAIVOSON, Professeur ;

Juge : M. Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de conférences ;

Rapporteur : M. Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de Conférences.

Année Universitaire : 2016-2017

REMERCIEMENTS

Ce présent mémoire n’aurait pas pu être réalisé sans la collaboration, l’aide de plusieurs personnes que nous ne saurions omettre d’offrir nos remerciements les plus sincères. C’est pour cela que nous tenons ici nos vifs remerciements aux personnes suivantes :

Madame Joséphine RANAIVOSON, Professeur qui malgré ses multiples occupations, a bien voulu accepté d’être le président du jury de ce mémoire.

Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maître de Conférences, qui a bien voulu juger ce travail.

Monsieur Tolojanahary ANDRIAMITANTSOA, Maître de Conférences, notre directeur de recherche qui n’a pas cessé de soutenir et d’encourager malgré ses responsabilités et ses autres occupations. Par ailleurs, son aide précieuse nous a beaucoup aidé pour la finalisation de ce travail de Mémoire.

Nous voudrions aussi remercier tous les enseignants chercheurs de la Mention Géographie ainsi que les collègues de leur amicale collaboration et de leur sympathique soutien.

Monsieur Jérôme RAOMBA, Coordonnateur du projet ARSF (Appui à la Réforme et la Sécurisation Foncière) de nous avoir donné les opportunités sur le thème du Foncier dans le projet qu’il coordonne.

Toute notre famille, nos parents qui nous ont soutenus moralement et financièrement durant toutes ces années d’études et en particulier lors de la confection de ce présent mémoire. Enfin, nous remercions également toutes les personnes qui nous ont aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce mémoire de Master.

Merci

SOMMAIRE

Introduction générale ………………………………………………………………………. 1

Première partie. CONTEXTE, NOTION ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ………………………………………………………………………………. 3 Chapitre I. Contexte et méthodologie ………………………………………………………... 4

Chapitre II. Les dimensions géographiques de la zone d’étude ………………………… …. 17

Deuxième partie. LES PROCEDURES ET LES IMPACTS DE SECURISATION FONCIERE AU NIVEAU LOCAL ………………………………………………….. …. 26

Chapitre III. Sécurisation foncière et aménagement de l’espace ……………………….. …. 27

Chapitre IV. Etapes et procédures de la sécurisation foncière …………………………. …. 41

Troisième partie. LES PERSPECTIVES DE LA SECURISATION FONCIERE AU NIVEAU LOCAL ………………………………………………………………………….. 50

Chapitre V. Les problèmes et contraintes …………………………………………………... 51

Chapitre VI. Les perspectives de la sécurisation foncière et le développement local………. 59

Conclusion générale ……………………………………………………………………….. 73

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RESUME

À , le problème foncier est difficile à résoudre à cause de l’institution ancienne héritée de la royauté et de la colonisation. Une réforme en matière foncière exige actuellement une détermination de la part du gouvernement qui consiste à faciliter l’accès à la propriété. La majeure partie de la population malagasy vit sur une terre dont elle ne se sent pas le propriétaire légal. Depuis l’indépendance de Madagascar, les gouvernements successifs n’ont pas pu résoudre l’accès à la propriété terrienne et la sécurisation foncière. Actuellement, on a mis en œuvre le système de la décentralisation de la gestion foncière au niveau de la

Commune afin de sécuriser la propriété par l’octroi d’un certificat foncier. La Commune rurale d’Ambatomirahavavy, de part de sa proximité géographique avec la ville d’Antananarivo, représente un besoin pressant quant à la sécurisation foncière. D’une part, elle est par nature une Commune rurale, peuplée en majoritaire d’agriculteurs dont la vocation est la production agricole. Mais d’autre part, elle subit l’influence et la pression du phénomène de périurbanisation et doit prévoir de réserves foncières pour les zones d’habitats, de loisirs et des constructions futures.

La Commune d’Ambatomirahavavy, depuis l’année 2010, a disposé d’un guichet foncier. La sécurisation foncière est en marche grâce à ce dispositif institutionnel de proximité et les résultats constituent un levier pour le développement local. Les recettes guichet foncier améliorent la fiscalité foncière au niveau de la Commune. Et le processus de délivrance de certificat foncier permet de renforcer l’aménagement de l’espace au niveau local : délimitation de diverses zones d’aménagement comme l’agriculture, habitat, loisirs, etc. La Commune Ambatomirahavavy, à travers ses huit ans d’expérience, a connu une croissance de développement, sur le plan économique. Il a pu étendre ses zones d’aménagements et avoir une plus grande disponibilité sur le plan budgétaire. Sur le plan social, les litiges fonciers sont en nette régression. Le guichet foncier facilite considérablement la sécurisation foncière pour la population.

Toutefois, il y a encore des défis à relever pour la pérennisation de guichet foncier qui a besoin des appuis à multiples dimension (technique, organisationnel et financier).En sus, la corruption est un danger très présent qui peut nuire à l’efficacité de la NPF. Ce travail met en évidence la difficulté de la sécurisation foncière à Madagascar, qui devrait être considérée comme un pilier du développement du pays et au niveau local.

Mots clés : Ambatomirahavavy, sécurisation foncière, certificat foncier, aménagement, développement local.

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS

Croquis 1. La localisation de la Commune Rurale d'Ambatomirahavavy ...... 5 Croquis 2. Les Fokontany constitutifs de la Commune d'Ambatomirahavavy...... 7

Croquis 3. La topographie de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy...... 18 Croquis 4.occupation du sol dans la commune rurale Ambatomirahavavy...... 20 Croquis 5. La répartition de la population dans la commune par Fokontany...... 23

Croquis 6. Extension de l’aménagement de zones bâties en 2016...... 31 Croquis 7. La répartition des terrains sécurisés dans la Commune Ambatomirahavavy...... 34 Croquis 8. Localisation des espaces de loisir dans la Commune Ambatomirahavavy...... 40

LISTE DES FIGURES Figure 1.Courbe ombro-thermique de GAUSSEN, P = 2T (station d’Antananarivo)…….....21 Figure 2. Répartition de la population de la Commune par chaque Fokontany...... 24

Figure 3. Le taux du recouvrement da chaque Fokontany sur l’IFT et IFPB d'Ambatomirahavavy..... 36 Figure 4. Processus pour l’acquisition du CF ………………………………………………………...43 Figure 5. Ampleur des litiges fonciers au niveau de Fokontany en 2017 ………………………...…57 Figure 6. Performance des Guichet Foncier au sein de la région Itasy ………………………………66 Figure 7. Indication des prix de terrain à Ambatomirahavavy ……………………………………….68

LISTE DES PHOTOS Photo 1. La culture de contre saison (fkt Manarintsoa) et la culture de manioc (fkt Ampano)...... 19 Photo 2. La culture des orangers (Antanimarina) et des manguiers (fkt : Ivelo) ...... 19 Photo 3. Aménagement pour la zone bâtie vers le sud et aménagement pour l’agriculture ...... 27 Photo 4. Type de terrain sécurisé dans le Fokontany Ivelo...... 29 Photos 5. Construction sur les terrains sécurisés………………………………………………………………………………30 Photo 6. Les constructions pavillonnaires dans la résidence Kianjamalaza...... 70 Photo 7. Le plan de lotissement dans la résidence Kianjamalaza ...... 70

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Classes d’âge au niveau de chaque Fokontany...... 22 Tableau 2. Le recouvrement sur l’IFT et IFPB au temps d’exercice 2017…………………………………….37 Tableau 3. Ordre du prix de l'acquisition du CF...... 45 Tableau 4. Statistique de conflits fonciers par chaque Fokontany en 2017...... 56 Tableau 5. Récapitulation des recettes...... 63 Tableau 6.récapitulation des dépenses...... 64 Tableau 7. Récapitulation général du budget primitif...... 65 Tableau 8. Nombre des permis de construire à la commune d’Ambatomirahavavy pendant les trois dernières années...... 67

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LISTE DES ACRONYMES AGF : Agent de Guichet Foncier ARSF : Appui à la Reforme et la Sécurisation Foncière BD : Base de données BIF : Birao Ifoton’ny Fananatany CF : Certificat Foncier DE : Domaine de l’État DEA : Domaine de l’État Accessible DEI : Domaine de l’État Inaccessible GÉLOSE : Gestion locale Sécurisée GF : Guichet Foncier IFPB : Impôt Foncier sur les Propriétés Bâties IFT : Impôt Foncier sur les Terrains NPF : Nouvelle Politique Foncière PLOF : Plan Local de l’Occupation Foncière PPC : Propriété Privée Cadastrée PPNC : Propriété Privée Non Cadastrée PPNT : Propriété Privée Non Titrée PPT : Propriété Privé Titrée SA : Sentence Arbitrale SFI : Sécurisation Foncière Intermédiaire SFO : Sécurisation Foncière Optimale SFR : Sécurisation Foncière Relative STC : Secrétaire Trésorier Comptable TAFB : Taxes Annexes à l’impôt Fonciers sur la propriété Bâtie TF : Titre Foncier TSS : Terrain à Statut Spécifique TTA : Tribunal Terrier Ambulant TTI : Tribunal Terrier Incident

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Glossaire

Cadastre : spécialisé de l’administration qui gère la cartographie foncière. Juridiquement, le terme « cadastre » est utilisé pour la notion de la procédure applicable aux droits de jouissance constitués une reconnaissance juridique.

Foncier : c’est la relation entre l’homme et la terre par les règles relatives à l’appropriation privative de terre.

Immatriculation : Régime juridique applicable à la propriété foncière garantissant à celle-ci un caractère définitif et inattaquable. Plus précisément, l’immatriculation est la phase qui permet l’identification du terrain par le bornage de celui-ci et l’attribution d’un numéro chronologique au livre foncier.

Titre foncier : en général, c’est la copie authentique de la page du livre foncier relative à l’immeuble immatriculé, attestant de la propriété au profit du détenteur du titre.

A Madagascar le titre foncier est le nom donné au compte spécifique de chaque immeuble dans le livre foncier. Le propriétaire de l’immeuble reçoit un duplicata authentique du dit titre.

Propriété : C’est le droit réel qui permet à son détenteur d’user, de jouir et de disposer de son bien de la manière la plus absolue, sous réserve des limites qui pourraient être fixées par les dispositions légales en vigueur.

Reconnaissance locale : Procédure fixée légalement qui permet la mise en œuvre au niveau local (communal ou autre) d’un processus de constat et de validation de situation juridique d’un terrain par le comité.

INTRODUCTION GENERALE

Dans les pays développés, le problème de la propriété foncière ne pose aucune difficulté, il n’y a pas de propriété sans titre ni cadastre. La terre appartient légalement à l’exploitant ou au propriétaire. C’est surtout dans les pays anciennement colonisés d’Afrique et de l’Asie que ce problème reste d’actualité. À Madagascar, un pays essentiellement agricole, la terre est une valeur sûre. Elle est le moyen de production incontournable pour la majorité de la population pour assurer sa nourriture et ses revenus. Mais la forte croissance démographique nécessite de nouvelle terre à exploiter. Ainsi la terre monte considérablement en valeur. Ce ne sont pas la terre qui manque, mais elles sont domaniales. En principe, elles sont propriétés de l’État et l’accès à la propriétaire de ces terres est plus difficile. Même les terres traditionnellement occupées par leurs occupants ne disposent pas de sécurisation légale. Cet état de choses découle de l’histoire. L’historique du foncier à Madagascar se compose en trois périodes : la royauté, la colonisation et l’indépendance.

Au temps de la Royauté, le roi était le propriétaire de la terre. La population était essentiellement agricole, ainsi le souverain pouvait affecter une propriété à un individu, ou à un clan. En retour, les titulaires devaient payer des impôts ou des redevances en argent ou en nature. Il n’y avait pas de document écrit pour valider la possession définitive de la terre.

La colonisation vint, Madagascar devenait terre française, l’administration coloniale installait un service de domaine, ce service octroyait des titres de propriété aux colons qui disposent aussi d’immenses concessions de terre fertile. La population autochtone restait sans titre de propriété sauf que les indigènes dévoués à la cause coloniale.

Après la période de l’indépendance, les divers gouvernements successifs à Madagascar gardaient le système domanial laissé par le Français. Faute des matériels et de personnels ainsi que de technique, le service domanial malgache n’arrivait pas à sécuriser les propriétés foncières. Une infime minorité disposait des titres fonciers, la sécurisation foncière avançait très lentement.

À partir de l’année 2005, pour sécuriser les propriétés foncières, l’Etat adopta une nouvelle politique sur le foncier. Devant l’incapacité du service du domaine d’accomplir sa mission et la constatation qu’il faut renouveler la procédure de la propriété foncière pour accéder au développement et qu’il est nécessaire d’instituer un service de proximité sur le plan foncier. L’État a créé au niveau de la Commune le « Birao Ifoton’ ny Fananatany ».

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Actuellement, qu’en est-il de cette politique ? Pour répondre à cette question, on a reposé au niveau local l’analyse de la question de sécurisation foncière dans le cadre de ce Mémoire de Master. Une recherche a été donc faite dans la Commune rurale d’Ambatomirahavavy, dans la Région Itasy. Le choix de cette zone d’étude est justifié par la pertinence de la production foncière dans une zone périurbaine, à proximité de la capitale, un espace métropolitain, et par son statut de Commune rurale.

Compte tenu de ces contextes, le présent mémoire s’intitule « LA SECURISATION FONCIERE ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE AU SEIN DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMIRAHAVAVY, REGION ITASY ». La question fondamentale qui constitue la problématique de la recherche est la suivante : « Quels sont les impacts de la sécurisation foncière sur l’action de l’aménagement et le développement de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy ? »

Afin de mieux cerner le sujet, quelques questions secondaires vont préciser cette problématique principale :

La sécurisation foncière est-elle un facteur d’aménagement pour participer au développement de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy ?

La gestion foncière décentralisée est-elle favorable pour les paysans producteurs ?

L’objectif de la recherche est ainsi de voir l’application de la politique foncière et d’en juger l’efficacité sur le terrain. Si cette application rencontre des obstacles, il faudrait y remédier par des solutions adéquates.

Afin de bien mener la recherche, la démarche qu’on a adopté se base sur les étapes qui suivent : premièrement, il a fallu bien connaitre théoriquement la politique foncière, pour ce faire, la consultation des textes de loi et règlements afférant a été nécessaire, cela exige une bibliographie importante. En deuxième lieu, il y a les enquêtes sur terrain en vue de collecter les informations utiles. Enfin, l’analyse des données recueillies en vue de la rédaction.

Quant à la structure de la rédaction du Mémoire, d’abord dans la première partie, on a évoqué le contexte, la notion et la méthodologie de la recherche. Puis la deuxième partie est consacrée à l’étude de la sécurisation foncière comme un levier de développement de la Commune rurale Ambatomirahavavy et enfin, il y a la mise en perspective et le bilan du processus du développement local.

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Partie 1.

« CONTEXTE, NOTIONS ET METHODOLOGIE DE LA

RECHERCHE »

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Chapitre I. CONTEXTE ET MÉTHODOLOGIE

I.1. Contexte de la zone d’étude

I.1.1. Localisation de la zone d’étude Ambatomirahavavy est une des Communes rurales proches de la ville d’Antananarivo, car elle se trouve à 18 km de la capitale vers la RN1 1, 27 km du chef-lieu de District à et 69 km de chef-lieu de la région à Itasy. Elle est constituée par 15

Fokontany et considérée comme le portail de la Région Itasy parce qu’elle est la Commune de transit entre les deux régions : Itasy et Analamanga. À l’Ouest, elle est limitée par la Commune rurale d’Imeritsiatosika, au Nord par la Commune rurale Fiadanana et Morarano, à l’Est par la Commune rurale d’Alakamisy et au Sud par la Commune rurale . La Commune Ambatomirahavavy se situe dans les coordonnées géographiques entre les latitudes 18°54’21’’ et 19°01’50’’ Sud et entre les longitudes 47°20’18’’ et 47°26’13’’ Est. Sa superficie est de 65,40 km2 et le nombre total de la population est de « 14504 en 2015 »2.

Cette Commune fait partie intégrante de la zone métropolitaine du Grand Antananarivo et se trouve dans la zone d’influence directe de la capitale. On observe un dynamisme particulier du phénomène de périurbanisation par la délocalisation de zones d’activités et des loisirs (Espace de loisirs, commerces, services, etc.). Donc la pression foncière se fait sentir de façon particulière à cause de développement de constructions bâtie.

I.1.2. Formation toponymique d’Ambatomirahavavy Ambatomirahavavy est le chef-lieu de ladite Commune. Dans les temps anciens, le village s’appelait « Miadana ». D’après la tradition orale, le changement de nom du village provient de l’histoire suivante. « Autrefois il y avait un couple qui avait deux filles. Un jour, il advint deux bouchers de passage qui les demandaient en mariage. Les parents de deux filles acceptèrent. Les bouchers partirent en amenant leurs femmes enceintes et on ne les revit jamais. Tristes les parents lancèrent des anathèmes en disant qu’un boucher abat et saigne un bœuf ici, il ne gagnera rien, rien que de la perte ce faisant, ils érigèrent deux pierres à la mémoire de leurs filles. Ainsi Miadana changea de nom en « Ambatomirahavavy. »

1 RN1 : Route Nationale Numéro 01 qui mène vers le Moyen Ouest en passant par la ville de Tsiroanomandidy. 2 Source : Plan Communale du Développement de la commune rurale Ambatomirahavavy, 2015. 4

Croquis 1. La localisation de la Commune Rurale d'Ambatomirahavavy

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I.1.3. Contexte de la Commune d’Ambatomirahavavy

Depuis quelques décennies, la localité d’Ambatomirahavavy devient vite une terre de convoitise à cause de sa proximité géographique avec la capitale. Beaucoup des acquéreurs de terrain trouvent en cet endroit comme un site idéal pour construire et aménager. Donc, cette situation constitue un potentiel non négligeable pour le développement de la commune mais qui engendre un phénomène de spéculation foncière sans précédent. Le foncier devient maintenant un sujet très pertinent avec l’analyse des paramètres d’aménagement de l’espace et qui constitue le point focal de ce Mémoire.

Dans ce cadre, Ambatomirahavavy est une commune périphérique de la capitale. Accéder à la propriété y est très complexe pour des raisons diverses. Comme on l’a constaté après l’étude menée dans la Commune, la complexité de l’accès à la terre est due à la procédure.

L’acquisition du titre foncier ainsi que la délivrance du certificat foncier au niveau local sont hors de portée des paysans. Les causes sont les suivantes : la cherté de la procédure, le prix à payer au cours de la procédure dépasse le moyen financier des paysans. L’acquisition de la terre par sa mise en valeur est mal perçue par les paysans. Il y a de promoteurs immobiliers très puissants et des riches propriétaires qui fassent opposition et moyennant « corruption » et qui obtiennent toujours de gain de cause. Le paysan est spolié de son droit de propriété et de sa terre.

L’ignorance de la procédure pour l’immatriculation de sa propriété. Presque la moitié de la population de la Commune est dans cette ignorance totale. Ainsi que la Commune d’Ambatomirahavavy n’était pas comprise dans l’opération cadastrale.

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Croquis 2. Les Fokontany constitutifs de la Commune d'Ambatomirahavavy

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I.2. Notions et concepts du sujet

I.2.1. Cadrage du sujet À partir de l’année 2005, pour sécuriser les propriétés foncières, l’Etat a adopté une nouvelle politique sur le foncier. Devant l’incapacité du service de domaine à accomplir sa mission faute de moyens, et la constatation qu’il faut renouveler la procédure de la propriété foncière pour accéder au développement et qu’il est nécessaire d’instituer un service de proximité sur le plan foncier. L’État a créé au niveau de la commune les services fonciers décentralisés (BIF).

Actuellement, l’application de cette nouvelle politique foncière au niveau locale est – elle efficace pour le développement ? Pour la réponse, une recherche est faite et prend à l’exemple de la commune rurale d’Ambatomirahavavy, Région Itasy. Cette Commune est choisie à cause de son critère proche de la Capitale et par son statut de Commune rurale.

Le thème choisi dans cette recherche est : « La sécurisation foncière et Aménagement de l’espace au sein de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy, Région Itasy », l’objectif est de savoir les impacts de la sécurisation foncière sur l’action de l’aménagement et le développement dans la Commune rurale Ambatomirahavavy avec son statut de commune rurale et proche de la Capitale.

Mais pour bien cerner le thème ; il y a deux questions secondaires intéressants à répondre, ce sont : la sécurisation foncière est-elle un facteur d’aménagement pour participer au développement de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy ? Puis, l’accès au certificat foncier est-il favorable pour les paysans producteurs ? Le jugement de l’efficacité de l’application de la politique foncière sur le développement de la Commune est l’objectif de cette recherche. Mais si cette application rencontre des obstacles, il y a des solutions adéquates pour la remédier.

I.2.2. Historique du régime foncier à Madagascar A Madagascar, le régime de l’appropriation foncière évolue selon l’avancement du temps. Quatre périodes distinctes sont marquées l’histoire du foncier : la période de royaume, la période coloniale et la période après de l’indépendance jusqu’en 2005 et 2005 à nos jours.

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I.2.2.1. Pendant la période royale Pendant la période royale, c’était le roi qui détermine le mode de l’accession de la terre, le régime foncier était basé sur le principe du domaine du souverain. Toutes les terres appartenaient au souverain et les sujets n’en avaient que la jouissance, le roi avait uniquement le droit de proclamer au « Fokonolona » cette jouissance et partageait les terres à ses sujets pour leurs permettre à se nourrir et de payer l’impôt. « Le régime foncier malagasy commençait à être codifié pendant le royaume de Ranavalona III avec le code de 305 articles du 29 mars 1881 »3.

I.2.2.2. Pendant la période coloniale Après une période de protectorat français, Madagascar était devenu une colonie française en 1896, un nouveau régime foncier était appliqué, mais bien sûr il était au profit de la France. Il y avait donc de textes régissant, la propriété foncière qui protégeaient l’intérêt des colons d’abord puis celui des autochtones quelquefois. Il y avait un service de domaine qui octroyait les terres fertiles en immenses concessions aux colons et aux autochtones notables au service de la France. Le service de domaine ne touchait pas les parcelles exploitées par les petits agriculteurs. Mais ces propriétés n’étaient pas sécurisées pour autant. Les problèmes fonciers étaient rares, car la population était peu nombreuse et les terres exploitées étaient suffisantes pour la nourrir et lui apportaient des revenus par la vente des surplus agricoles.

I.2.2.3. De l’accession à l’indépendance jusqu’en 2005 Lors de l’indépendance de 1960, le premier gouvernement malgache préservait la continuité de certains principes qui ont guidé les actions en faveur de la sécurité foncière, la substitution de l’État malagasy à l’État français dans l’expression de la souveraineté en reprenant le principe de la domanialité des terres non appropriées par des titres réguliers de propriété : la mise en valeur comme mode inchangé d’accession à la terre, le respect de la notion de terre des ancêtres et on est toujours réticent pour donner libre accès à la propriété aux étrangers. Des innovations importantes sont apportées par l’indépendance. Il s’agit de la mise en place d’une nouvelle procédure d’immatriculation des terres, dit « nouveau cadastre » et du régime foncier de l’immatriculation foncière. Par ailleurs, comme il s’agissait de garder une appropriation des français sur le foncier à Madagascar. Tout citoyen malagasy devrait faire une demande à l’administration foncière pour être sécurisé dans la procédure d’acquisition de terrain.

3Source : TOMBO Evariste, 2009-2011 : « La sécurisation foncière garant du développement local », Mémoire de fin d’études, ENAM, page 40-,43 9

Pendant cette époque, deux procédures coexistent pour la mise en œuvre de l’immatriculation à savoir : la procédure individuelle instruite à la demande et par conséquent payante et la procédure collective, gratuite pour les bénéficiaires, car à l’initiative de l’administration. La revue de l’évolution des textes, durant cette période de l’indépendance, a surtout fait ressortir la constance des deux principes suivants : une sécurisation foncière garantie par l’État et une sécurité foncière basée sur une mise en valeur durable.

I.2.2.4. 2005 à nos jours « Madagascar est engagé dans une nouvelle politique foncière basée sur la décentralisation et la reconnaissance légale des droits, ce politique se veut en rupture avec la pratique du système Torrens. Ce système consacre la puissance de l’État qui décide de l’utilisation et la concession de la terre, non en fonction de droit antérieur base des régimes traditionnels mais de ses intérêts 4 ». Dans l’histoire de Madagascar, le principe de domanialité considérant l’espace comme le droit libre a été mobilisé pour mettre en œuvre trois grands projets. Dans la création du guichet foncier décentralisé, la nouvelle politique foncière a pour principal objectif de reconnaitre les droits des usagers

I.2.3. Les différentes formes de la sécurisation foncière à Madagascar La sécurisation foncière est une garantie du droit d’appropriation de terre reconnue à une personne. En considérant les contraintes de l’utilisation de la terre : des contraintes d’ordre socio-économiques et de la civilisation, le concept de la sécurisation foncière constitue trois degrés différents : Sécurisation Foncière Relative (SFR), Sécurisation Foncière Intermédiaire (SFI) et Sécurisation Foncière Optimale (SFO)

I.2.3.1. La Sécurisation Foncière Relative (SFR) La sécurisation foncière relative est le premier degré de la sécurisation foncière. C’est un mode de sécurisation foncière dont la reconnaissance de droits de propriété se fait par convention entre les parties. L’ensemble des us, coutume et tradition y constitue les règles régissant le foncier.

4 RAMANANARIVO R., RADIMILAHY C., RAMAMONJISOA J., 2011-2013, « Travaux scientifiques du collectif Sylva terra, la terre : à qui pour qui, pourquoi ? »Université d’Antananarivo, Département de Géographie, Agro- Management, ICMAA ; CITE 2014,196 pages.

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La SFR répond mieux aux besoins des communautés traditionnelles dans laquelle la garantie donnée par le chef coutumier apporte une sécurité suffisante. Cependant, l’évolution socio-économique résultant de la pression démographique, de l’intensification agricole et de l’introduction des cultures de rentes a donné, dans la communauté semi — organisée dont l’exemple type est la communauté rurale villageoise, la naissance à l’individualisation de la propriété foncière d’où la nécessité des paysans de recourir à l’utilisation des conventions écrites ou de différentes formes de papier…. Afin de protéger leur droit de propriété.

" Dans le cadre des récentes améliorations du cadre institutionnel et opérationnel du système foncier, la sécurisation foncière relative découle directement de la loi 97-012 du 6 juin 1997 modifiant et complétant la loi 93-003 du 21 décembre 1990 portant Charte de l’environnement. Elle a été prévue par le Décret 98-610 du 25 septembre 1998, relative à la sécurisation foncière relative et a pour but de permettre la mise en place de systèmes locaux de gestion foncière intégrant le foncier forestier et les autres fonciers, rizicoles en particulier, dans un dispositif cohérent »5.

En effet, ce mode de sécurisation foncière relative a été formalisé et consiste, selon processus simple et rapide, à faire connaitre, d’une part, par les membres de la communauté l’occupation de chacun d’entre eux, d’autre part, par les communautés voisines les limites du terrain de la communauté. En fait, l’opération s’apparente à un inventaire foncier et a été mise en œuvre à la suite d’une demande de la communauté de gérer les ressources renouvelables de son terrain, cas de la GÉLOSE. Elle est considérée comme une constatation de droit de jouissance des occupants, laquelle n’est pas garantie par l’État, mais en revanche, pourrait constituer une étape vers un niveau supérieur de la sécurisation foncière et représente aux yeux des paysans une avancée notable en matière de sécurisation de la propriété immobilière.

I.2.3.2. La Sécurisation Foncière Intermédiaire (SFI) La SFI est le deuxième degré de la sécurisation foncière car elle fait suite à SFR. On appelle sécurisation foncière intermédiaire, une reconnaissance du droit de propriété en vertu d’un écrit mais que ce droit n’est pas géré ni publié. Elle correspond à la fois à la phase juridique du cadastre aboutissant à la consécration des droits de propriété par le Tribunal Terrier et à la reconnaissance de droits de propriété sur les parcelles occupées.

5 TOMBO Evariste, 2009-2011 : « La sécurisation foncière garant du développement local », Mémoire de fin d’études, ENAM, page 21 11

Ces parcelles sont non titrées par le Service foncier communal appelé « Guichet foncier » et qui aboutit à la délivrance d’un acte de reconnaissance de droit de propriété appelé « certificat foncier ». Ce mode de sécurisation foncière conviendrait aux communautés semi- organisées dont l’exemple type est la communauté rurale à fortes potentialités et activités agricoles. Pour mieux cerner ce mode de sécurisation foncière, il conviendrait de l’apprécier à partir de la portée du jugement rendu par le Tribunal terrier.

À la différence de la SFR, la sécurisation foncière intermédiaire (SFI) dont le droit de propriété est prononcé par le Tribunal terrier qui est garanti par l’État (décision de la justice) et le jugement rendu qui constitue un moyen de preuve devant toute juridiction et offre une grande sûreté sur la parcelle jugée qui a reçu un statut juridique défini. Elle permet aussi au propriétaire d’exercer des actes juridiques.

Toutefois, la SFI n’offre qu’une sûreté limitée sur la parcelle cadastrale car le droit prononcé n’est pas géré ni publié. La publication de la situation juridique des droits réels se rapportant à la parcelle. Elle ne pourra pas se faire à partir d’un jugement de telle sorte que celui-ci pourrait être modifié à la suite de certains actes juridiques, tels que la vente, donation, etc. Pour ce faire, il faut transformer ce jugement définitif en titre foncier et l’immatriculation.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement malgache, par le biais du Ministère chargé des Domaines, a lancé un programme de 75000 titres à travers le pays et dont 60000 titres ont été déjà délivrés en 2014.

I.2.3.3. La Sécurisation Foncière Optimale C’est un mode de sécurisation foncière qui aboutit à l’établissement d’un titre de propriété garanti par l’État. Cette sécurisation consiste à inscrire le droit de propriété dans un registre officiel appelé livre foncier tenu à la circonscription Domaniale et Foncière. La situation juridique de la propriété immatriculée y est gérée et publiée et tout le monde peut en demander le certificat de situation juridique. Ce système a pour principe de base la force absolue des énonciations du titre foncier. Actuellement, il correspond à un acte administratif attributif du droit de propriété appelé titre foncier et à la transformation du certificat de reconnaissance de droit de propriété établi par le guichet foncier en titre foncier. En effet, la publication de cette situation juridique et physique, originelle ou postérieure, à la livrée foncière constitue une preuve irréfragable, c’est une sécurité absolue.

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Les énonciations du titre foncier sont opposables à tous et la situation juridique de la parcelle est définitive et inattaquable. C’est la force probante de la publicité foncière.

Avec la SFO, on peut effectuer toutes les opérations de façon optimale sur l’immeuble en toute sécurité (investissement, etc.). Elle convient à une communauté où tout est réglementé, codifié et organisé. Il s’agit du dernier stade de l’évolution normale d’une société où la propriété foncière exige du propriétaire la détention d’un titre de propriété, document officiel qui constate et qui consacre l’existence d’un droit de propriété sur une terre.

En fait, c’est une communauté qui se distingue par le choix de capacité d’un individu à effectuer librement des transactions sur la terre.

I.2.4. Le foncier à Ambatomirahavavy Dans le cadre de la sécurité foncière, Ambatomirahavavy est une zone la plus sensible au conflit foncier, la proximité de la zone à la capitale est un facteur majeur de l’insécurité foncière à cause d’une forte demande dans le cadre de processus de périurbanisation. Par contre, c’est la commune qui met en œuvre par la mise en place de guichet et qui engendre un dynamisme sur la sécurisation foncière. La fiscalité foncière tient une grande partie dans la ressource financière de la Commune.

La Commune est intégrée au Plan d’Urbanisme de Développement du Grand Tanà et aujourd’hui, les conflits fonciers ne cessent pas d’augmenter, certains investisseurs orientent vers la périphérique ce qui entraine les divers problèmes fonciers, par contre, ces conflits pressent les paysans à effectuer le payement de leur impôt de terrain et bâti, car, ils pensent que les impôts attestent et confirment leur appropriation de la terre.

D’après notre enquête au sein de Fokontany, le résultat rapporte que la majorité des paysans aspirent à bénéficier la sécurisation de ses propriétés mais le frais de procédure est très cher pour la plupart des dossiers. Alors, ils sont victimes des litiges foncières qui se prolifèrent d’ici trois ans à cause du plan d’urbanisme qui préconise l’intensification de l’urbanisation dans ce secteur.

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I.2.5. Définition des mots clés

Ambatomirahavavy, sécurisation foncière, certificat foncier, aménagement, développement local.

Ambatomirahavavy : Zone de la recherche

Sécurisation foncière : Régime juridique applicable à la propriété foncière garantissant à celle-ci un caractère de vraie propriétaire définitif et inattaquable.

Certificat foncier : c’est un acte administratif justifiant l’existence de droit d’occupation foncière, de l’utilisation et de la mise en valeur personnelle et exclusive sur une parcelle de terre, établi par la suite de procédure légale et définie. Le certificat foncier est délivré par la CTD et reconnait un droit de propriété opposable.

Aménagement : selon Gabriel WACKERMANN, dans le dictionnaire de la géographie, c’est l’optimisation de l’utilisation de l’espace dans ses dimensions économiques, paysagères, environnementales et socio-culturelles.

Développement local : c’est la capacité des hommes d’un territoire de se mobiliser pour en assurer la valorisation culturelle et économique au profit de la qualité de vie de ses habitants.

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I.3. Démarche de la recherche La démarche que nous avons suivie est une démarche déductive qui est basée sur l’analyse bibliographique, les travaux de vérification et comparaison sur terrain et le traitement des données collectées, en vue de la rédaction.

I.3.1. La recherche bibliographique Nous ne pouvons pas réaliser ce mémoire sans avoir lu de divers ouvrages spécifiques ou généraux, en consultant les Bibliothèques universitaires (BG, BH, BU) et la Bibliothèque nationale, de divers centres de documentions et institutions de recherches (IRD, CITE). Cela est nécessaire pour bien cerner le sujet en exploitant les connaissances et les expériences des auteurs, relatives à la sécurisation foncière et la zone d’étude. Par ailleurs, l’analyse bibliographique permet de faciliter la vérification sur terrain afin de pouvoir proposer des solutions aux problèmes rencontrés.

I.3.2. Les collectes de données Pour les travaux sur terrain, nous avons réalisé des enquêtes. Les données sont collectées auprès des paysans et des personnels responsables dans la Commune. Nous avons effectué des enquêtes à l’échantillonnage de 2 % de populations dans les 15 Fokontany ou bien 306 personnes sur 14560 dont 20 paysans par Fokontany et 6 responsables dans la commune : Le Maire, le premier adjoint au Maire, le deuxième adjoint au Maire, le STC, et les deux AGF.

Parmi les personnes enquêtées, notre cible sont les deux classes d’appropriation : ce sont les gens qui ont plusieurs propriétés et ceux qui possèdent peu ou pas. Cela permet d’évaluer jusqu’où les paysans veulent sécuriser leurs propriétés. Les questions posées apparaissent alors sous deux formes : les questions fermées et les questions ouvertes (Cf. annexe 1).

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I.3.3. Les traitements de données Dans le cadre de ce travail, nous avons analysé diverses données afin de la bonne articulation du travail.

I.3.3.1. Analyse des données pour la fiabilité et plausibles Dans la troisième étape de la démarche, après les enquêtes sur le terrain, les données collectées sont vérifiées si elles sont fiables et plausibles. Nous avons trié les données unitives et utiles avant de réaliser la carte. En tenant compte de la démarche géographique, les travaux cartographiques (cartographie) est une étape très importante pour la réalisation du mémoire parce que c’est un moyen d’interpréter spatialement les données collectées. Puis c’est un moyen de localiser les zones remarquables comme : zone d’aménagement, zone économique, zone beaucoup de litiges fonciers, etc. Ainsi qu’il permet d’analyser du dynamisme économique de cette Commune. Pour ce mémoire, la carte montre les conditions géographiques de la Commune rurale Ambatomirahavavy (la dimension physique et humaine), le dynamisme de l’aménagement et le plan local d’occupation foncière dans la Commune. Enfin, si toutes les cartes sont élaborées, nous avons fait la mise en cohérence des données par l’articulation des paragraphes en vue de la rédaction.

I.3.3.2. Les problèmes rencontrés durant la collecte des données Pendant la collecte de donnée auprès de la Commune, nous avons rencontré quelques problèmes :

- D’abord la population n’est pas intéressée et les paysans ne répondent pas correctement les questions, cela est pour la raison de l’occupation pour la subsistance.

- Ils se méfient à cause de l’insécurité foncière, alors, il est difficile d’enquêter les gens, puis il s’agit de l’incohérence des réponses.

- Ensuite, la collecte des données au niveau de la Commune est compliquée à cause de l’incompréhension entre les personnels de la Commune.

- Enfin, les agents de guichet foncier est assez prudents, alors qu’il est impossible de s’accéder largement aux données de la sécurisation foncière au sein de la Commune.

-

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Chapitre II. LES DIMENSIONS GEOGRAPHIQUES DE LA ZONE DE RECHERCHE La zone de recherche renferme un cadre naturel typique des Hautes Terres Centrales malgache.

II.1. Condition physique du milieu Le paysage est aéré et influencé par les collines de faible altitude.

II.1.1. Le relief

Ambatomirahavavy dispose un paysage de la Haute Terre Centrale malgache, il est ouvert vers l’Est, le relief est plus aéré par rapport à celle d’Antananarivo et est influencé par une altitude entre 700m et 1400m. On a trois types de paysages dans cette zone : le paysage montagneux avec la dénivellation de plus de 1400 m d’altitude dans la partie Sud de la commune et de colline à faible altitude dans le centre, le paysage de plateau est dominant de l’Est vers l’Ouest ainsi que le bas-fond s’étire du Nord-Est vers le Sud-Est.

II.1.2. La topographie La situation topographique de la zone d’étude a présenté le paysage montagneux du socle granitique de la haute terre centrale, dans la partie Est, on a trouvé la plus haute altitude plus de 1480 m de la zone, cette altitude s’affaiblit en entrant vers la partie centrale de la commune. La partie Nord et Nord-ouest est occupée par le bas-fond jusqu’à l’extrême Sud Est et domine la partie orientale de la zone, ce bas-fond est la zone de culture et généralement la riziculture et autres cultures pluviales. La partie centrale est dominée par le paysage collinaire de faible altitude.

Ambatomirahavavy est une zone riche en hydrographie, car on a trouvé deux grandes rivières affluents de l’Ikopa qui la traversent, c’est la rivière d’Andromba et de Katsaoka. En dépit de la richesse en hydrographie, la Commune a connu l’insuffisance d’eau pendant la saison sèche et surtout la localité en altitude reste toujours avec ce problème.

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Croquis 3. La topographie de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy

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II.1.3. Le type de sol La pédologie de la commune Ambatomirahavavy est dominée par le sol du type ferralitique qui couvre une grande partie de la zone. Les sols alluviaux n’occupent qu’une partie restreinte et se rencontrent dans les cuvettes et les plaines. Ils sont essentiellement réservés à la riziculture et des cultures de contre saison.

Les cultures adoptées Dans la Commune Ambatomirahavavy, la riziculture tient la première place sur l’agriculture et succédée par les cultures de contre saison comme des légumes, le petit pois, et haricots après la moisson. Sur les versants, la culture de manioc, patate douce et maïs domine la majorité du terrain cultivable. Et aussi la culture des arbres fruitiers comme les orangers sont trouvés dans le versant.

Photo 1. La culture de contre saison (fkt Manarintsoa) et la culture de manioc (fkt Ampano)

Cliché de l’auteur, novembre 2017

Photo 2. La culture des orangers (Antanimarina) et des manguiers ( Ivelo)

Cliché de l’auteur, décembre 2017

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Croquis 4.occupation du sol dans la commune rurale Ambatomirahavavy

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II.1.4. Un climat à saison contrastée

D’après la station météorologique d’Antananarivo, la zone d’étude se caractérise le climat tropical d’altitude, on a deux saisons différentes avec la succession de la saison pluvieuse et saison sèche. La saison pluvieuse est marquée par forte pluie et se dure pendant 5 à 7 mois, du mois de novembre jusqu’au mois de mai. Mais par contre, la saison sèche est marquée par une faible pluie et s’étend de 5 à 6 mois, le mois de mai jusqu’au mois de septembre.

Figure 1.Courbe ombro-thermique de GAUSSEN, P = 2T (station d’Antananarivo)

Précipitation ( mm ) Température (° C) 400 200 350 175 300 150 250 125 200 100 150 75 100 50 50 25 0 0 Jt A S O N D J F M A M J Mois Précipitation (mm) Température (°C)

Source : service météorologie, juin 2017

II.2. Les dimensions humaines de la Commune rurale Ambatomirahavavy

D’après le recensement de la population de la Commune en 2014, le nombre de population était 14504. Ils sont répartis dans 15 Fokontany que la majoritaire concentre dans le chef-lieu de la commune et au bord de la route nationale. La plupart des habitants de la Commune rurale Ambatomirahavavy sont conservateurs du mode de vie rural. Ils sont très discrets et rencontrent des problèmes de la pauvreté comme toute ruralité de Madagascar.

D’ailleurs, la commune connait une prospérité de l’extension du village à cause de la proximité de la ville d’Antananarivo, actuellement, on aperçut de grandes constructions des villas dans le territoire de la commune, ce sont les couches riches qui viennent de la capitale. 21

Tableau 1. Classes d’âge au niveau de chaque Fokontany

Source : PCD de la Commune, 2015

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Croquis 5. La répartition de la population dans la commune par Fokontany

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Figure 2. Répartition de la population de la Commune par chaque Fokontany

Imeritsiafindra Ambatomirahavavy 11% 6 %

Ivelo 8 %

Antanimarina 9 % Imerikanjaka Tsaratanàna 5 % 11 % Ampano Miakotsorano 4% 2 % Manarintsoa 6 %

Ambohidranomanga 8% Ambohimanandray 7%

7 % Amboniriana Ambohibato 8 % 5 % Antsahabe Andriatomporay 3 % 7 %

Source : PCD de la commune, 2015

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Conclusion de la Première Partie

Situé dans la région Itasy, la Commune recouvre une surface de 65,4 km2 et 14504 de population en 2015. Concernant la condition géographique, Ambatomirahavavy est caractérisée par de paysage montagneux du socle granitique de Hautes Terres Centrales. Au

Sud, le relief est plus accidenté avec plus de 1 400 m d’altitude qui s’affaibli vers le centre. La plaine et le bas-fond s’étirent du Nord-Est vers le Sud-Est. La commune est traversée par deux grandes rivières, le sol est de type ferralitique. Le climat y est tropical d’altitude avec deux saisons différents : saison humide et sèche. Le capital humain est constitué par une population jeune et féminine.

La proximité de la zone à la capitale est un facteur de la pression foncière qui par ricochet occasionne la difficulté de l’appropriation foncière au sein de la commune. Ainsi que le processus d’acquisition du CF est hors porté des paysans. Pour la complication de la sécurisation foncière à Madagascar, il y a les effets cumulatifs de la politique des régimes de gouvernements successifs. La réforme n’apparaissait qu’en 2005 qui avait modifié les statuts et la gestion de la terre, l’Etat l’adoptait une nouvelle lettre politique.

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Partie 2

« LES PROCEDURES ET LES IMPACTS DE SECURISATION FONCIERE AU NIVEAU LOCAL »

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Chapitre III. SECURISATION FONCIERE ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE

La sécurisation foncière est un de levier pour le développement à Ambatomirahavavy.

III.1. Sécurisation foncière en tant que facteur d’aménagement

De nombreux bénéfices que la Commune gagne à partir de la sécurisation foncière : ce sont l’impact économique et social.

III.1.1. Les impacts de la sécurisation foncière La Commune rurale d’Ambatomirahavavy comme le cas de secteurs périurbains voient encore l’omniprésence des activités agricoles. Donc, c’est une Commune dont l’activité principale est l’agriculture et l’élevage. Ainsi le développement de la Commune doit passer par l’extension et l’aménagement de la zone agricole et l’investissement mais cela ne peut se faire sans la sécurisation foncière pour être efficace. Après, l’enclenchement du processus de sécurisation foncière par le biais de l’opérationnalisation du guichet foncier, on voit nettement les impacts spatiaux du dynamisme de l’aménagement de l’espace sous diverses formes, plus particulièrement la prolifération de constructions des espaces de loisirs et l’extension de surface cultivable (cf. photo n° 3).

Photo 3. Aménagement pour la zone bâtie et la zone de l’agriculture

Clichés de l’auteur, septembre 2017

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En effet, la sécurisation foncière produit des impacts divers dont profite la population en général et la commune en particulier. Ces impacts sont répartis en deux catégories :

- La première catégorie est l’impact économique - La seconde catégorie est l’impact social

III.1.1.1. Les impacts sur le développement économiques

III.1.1.1.1. Aménagement de zone agricole et élevage L’acquisition d’une propriété foncière sans aucun litige incite l’occupant de fournir des efforts pour mettre en valeur ses parcelles, que ce soit pour l’agriculture, ou bien pour l’élevage. Si celui-ci juge qu’il peut être dépossédé de son droit à la propriété définitive de son terrain, il n’apportera qu’une amélioration minimum et un investissement peu significatif. Seule la sécurisation foncière met en confiance les acteurs ruraux du secteur agricole. Elle est la base d’une exploitation rationnelle de la terre et de l’amélioration de la technique agricole, ainsi que de l’investissement financier nécessaire. Le développement de la production agricole est une source non négligeable de revenus pour les agriculteurs. Enfin, le développement de l’agriculture est le moyen le plus sûr pour l’autosuffisance alimentaire de la population

II.1.1.1.2. Les impacts sur la productivité agricole Il est évident que l’activité agricole ne peut se faire optimale si la terre, support de cette activité, subit un conflit foncier. Dans la commune Ambatomirahavavy, la riziculture tient une place importante dans la production agricole grâce à la potentialité rizicole et l’importance de cette activité au niveau de la population locale. En général, les paysans jouissent leurs droits en hérités des ancêtres ou par l’exploitation des domaines publics de l’État ceux qui reflètent parfois les conflits fonciers entre les voisinages. De tout ce qui précède, on peut constater que le fait d’avoir le terrain sécurisé soit par le certificat foncier (CF), soit par titre foncier (TF) a essentiellement contribué à l’amélioration de la production agricole. C’est une question de motivation pour les paysans.

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Photo 4. Type de terrain sécurisé dans le Fokontany Ivelo

Cliché de l’auteur, Août 2017

À la commune d’Ambatomirahavavy, la sécurisation foncière se fait généralement par l’existence de BIF le guichet foncier. La commune a la charge du fonctionnement de ce bureau, par contre ce bureau fait entrer dans la commune de divers avantages financiers, tels que :

 Le frais d’impression du certificat foncier  Le prix du certificat foncier  Le droit à payer sur la demande du CF  Le droit pour changer le CF en titre  Le droit sur le croquis extrait du PLOF  Le droit sur l’attestation de la propriété certifiée  Le droit sur l’octroi de la copie conforme du CF en cas de perte ou d’usure  Le droit sur la reconnaissance sur le terrain

 Le droit de recherche (document, PLOF)

Tous ces droits sont à la charge des demandeurs mais les revenus les plus substantiels mis à la disposition de la commune après l’octroi du CF proviennent de l’impôt foncier. En effet, l’obtention du CF astreint le propriétaire à payer un impôt foncier.

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III.1.1.2. L’aménagement des zones bâties Dès qu’il y avait l’implantation du Guichet Foncier dans la Commune rurale Ambatomirahavavy, plus de 5000 demandes de CF sont enregistrés et plus de 3000 certificats sont délivrés6. Après l’analyse faite au sein de la commune, la sécurisation foncière est un facteur de l’aménagement et la construction des bâtiments, en général, il y a l’extension des zones bâties vers la bordure de la route nationale et secondaire. Plus de 50 % de la construction se fait sur les terrains sécurisés depuis la création du BIF dans la commune en 2010.

Photo 5. La construction sur le terrain sécurisé

Cliché de l’auteur, décembre 2017

6 Source : le guichet foncier Ambatomirahavavy, Septembre 2017 30

Croquis 6. Extension de l’aménagement de zones bâties en 2016

Source: BD 500, Google Earth 2016, OSM 2017 Projection: Laborde Madagascar Arrangement de l’auteur, sept. 2017

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III.1.2. La sécurisation foncière est un moteur de la fiscalité Pour bien déterminer la situation juridique de la terre, ou bien si la terre est sécurisée et recensée, la reconnaissance du propriétaire et la totalité d’usage de la terre sera définitive, cela peut aider à faciliter l’identification de la fiscalité, et ce qui est un avantage pour la commune d’implantation sur les impôts.

III.1.2.1. L’impôt L’impôt est un payement obligatoire pour tout ce qui fait l’usus et fructus de la terre et requis par l’administration publique en vue de contribuer aux charges d’intérêt général.

Ainsi, l’impôt foncier est la charge obligatoire des contribuables en matière foncière au profit de la collectivité publique. Du point de vue objectif, l’impôt est acquis dans une orientation économique et sociale, permettant à l’État de favoriser le développement des activités et de répartir plus équitablement une partie des revenus.

III.1.2.1.1. Le rôle de l’impôt foncier La sécurisation foncière aboutissant à une délivrance de titre foncier ou certificat foncier permet de connaitre le patrimoine foncier de chacun, afin de déterminer sa contribution au titre de l’impôt foncier. Elle met à la disposition des services fiscaux des données exactes et fiables en ce qui concerne les situations matérielles et juridiques d’un terrain, pour le calcul de l’impôt foncier. Cela facilite ainsi le recensement fiscal qui sert de base de prévision des recettes de l’impôt foncier.

III.1.2.1.2. Les types d’impôt

III.1.2.1.2.1. L’impôt foncier sur les terrains ou IFT Tous les terrains, quelles que soient leur situation juridique et leurs affectations, sont imposables au nom des propriétaires ou des occupants effectifs au premier janvier d’imposition. Pour ce faire, les propriétaires ou les occupants effectifs des terrains imposables ont des obligations sur la situation du terrain ou des terrains auprès du bureau des impôts territorialement compétent, notamment avant le 15 octobre de chaque année, à une déclaration écrite indiquant entre autres :

– la superficie par nature de culture ou autres affectations – le nom et prénom des locataires, ainsi que le montant du loyer 32

III. 1.2.1.2.2. L’Impôt foncier sur la propriété bâtie ou IFPB Les contribuables devraient effectuer, avant le 15 octobre de chaque année, une déclaration écrite sur un imprimé fourni par l’administration indiquant entre autres : les noms et prénoms des locataires, la consistance des locaux loués nus d’une part, celle des locaux loués meublés d’autre part, et le montant du loyer ; la consistance des locaux occupés par le déclarant ; les noms et prénoms des occupants à titre gratuit et la consistance des locaux qu’ils occupent ; et la consistance des locaux vacants. Ainsi, trois caractéristiques d’activités domaniales sont imposables en qualité de l’IFPB au nom du propriétaire ou de l’usufruitier après avoir effectué des obligations au premier janvier de l’année d’imposition.

Il s’agit donc de : − Toutes les constructions quelle que soit la nature des matériaux utilisés ; − Les terrains employés à usage industriel ou commercial tel que chantiers, lieu de dépôt de marchandises, matières ou produits, et autres emplacements de même nature

− L’outillage des établissements industriels reposant sur des fondations spéciales faisant corps avec l’immeuble, ainsi que toutes installations commerciales assimilées à des constructions.

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Croquis n°7 : La répartition des terrains sécurisés dans la Commune

Ambatomirahavavy

N

Source : PLOF répertoire, Google Earth 2016 Guichet foncier Ambatomirahavavy, novembre 2017 34

III.1.2.1.2.3. La taxe annexe à l’impôt foncier sur la propriété bâtie ou TAFB Dans le cadre du TAFB, sont taxables au nom des propriétaires ou usufruitiers, et à défaut des occupants effectifs :

• Les immeubles asservis à l’impôt foncier sur la propriété bâtie ou productive de revenus

• les immeubles jouissant d’une permission temporaire, ainsi que ceux bénéficiant d’une faveur permanente de l’impôt foncier sur la propriété bâtie et qui est affectée à usage d’habitation.

Ces revenues supplémentaires, ajoutées à la trésorerie de la commune lui permettent d’élargir son programme de développement en infrastructures (école, route, ponts, CSB, etc …) ou en projet social.

Généralement, la disponibilité financière de la commune ne suffit que pour assurer son frais de fonctionnement à peu près. Mais cette nouvelle source de revenus renforce sa capacité d’investissement. Le troisième impact économique est que la sécurisation foncière facilite la négociation avec les partenaires financiers et bailleurs de fonds, au sujet des projets où le foncier est l’un des éléments de faisabilité.

III.1.3. La situation fiscale de la Commune Ambatomirahavavy

D’après le tableau 2, la Commune Ambatomirahavavy a réalisé le 29,35 % sur l’impôt foncier sur terrain (IFT) et l’impôt foncier sur la propriété bâtie (IFPB). Dont 6 Fokontany sur 15 sont très dynamiques sur le paiement des impôts. (+ de 40 %). 4 sont moyens (+ de 30 %) et le reste sont faible (- de 20 %).

Ambatomirahavavy est parmi les Communes les plus performantes en termes de capacité financière à cause de son dynamisme sur l’impôt foncier et impôt foncier de propriété bâtie. La disponibilité du budget a permis de faire un autofinancement sur la fabrication du Lycée, la réparation des infrastructures anciennes et le bon fonctionnement de la Commune. Alors, l’IFT et IFPB sont les principales ressources de revenu de la Commune rurale Ambatomirahavavy. Cette situation de bonne gouvernance locale est atteinte grâce à la sécurité foncière.

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Figure 3. Le taux du recouvrement da chaque Fokontany sur l’IFT et IFPB d'Ambatomirahavavy

Source : enquête de l’auteur, janvier 2018

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Tableau 2. Le recouvrement aux temps d’exercice 2017

LIBELLE R E C O U V R E M E N T S 2016

FKT TITRE EMIS RECOUVRE A RECOUVRER POURCENTAGE

Ambohidranomanga 2 005 096 Ar 742 523 Ar 1 262 573 Ar 37,03

Imerikanjaka 2 014 325 Ar 425 262 Ar 1 589 063 Ar 21,11

109 712 Ambohimanandray 1 368 352 Ar 1 368 352 Ar 8,02

Ivelo 1 915 462 Ar 567 378 Ar 1 348 084 Ar 29,62

Ambonirina 1 252 502 Ar 447 645 Ar 804 857 Ar 35,74

Antanimarina 1 466 502 Ar 737 675 Ar 728 827 Ar 50,30

Tsaratanana 1 182 949 Ar 526 501 Ar 656 448 Ar 44,51

Andriantompoiray 934 567 Ar 383 682 Ar 550 885 Ar 41,05

33 316 Ambatomirahavavy 1 565 462 Ar 1 565 462 Ar 2,13

Ambohibato 1 124 123 Ar 358 113 Ar 766 010 Ar 31,86

274 266 Imerintsiafindra 2 040 346 Ar 2 040 346 Ar 13,44

Miakotsorano 786 803 Ar 259 316 Ar 527 487 Ar 32,96

Manarintsoa 1 099 697 Ar 448 486 Ar 651 211 Ar 40,78

Antsahabe 492 973 Ar 251 346 Ar 241 627 Ar 50,99

Ampano 629 859 Ar 269 367 Ar 360 492 Ar 42,77

19 879 018 Ar 5 834 588 Ar 14 044 430 Ar 29,35 TOTAL

Source : Plan Communal de Développement de la commune, 2015

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III.1.4. Garantie des prêts du crédit rural En cas de prêt individuel auprès de divers organismes des micros finances, la sécurisation foncière permet aux acteurs locaux d’obtenir sans problème le prêt sollicité. En effet la terre peut servir de gage et d’assurance et inspire la confiance des prêteurs, car un propriétaire traditionnel, installé sur un terrain non immatriculé n’est pas en mesure d’apporter sa terre en garantie pour obtenir un crédit bancaire à court terme (crédit de campagne par exemple), ou à moyen terme (l’achat des matières agricoles par exemple comme les charrues, les charrettes…) et pour les autres micros finances rurales (ex : TIAVO, CECAM, etc…). Ainsi, la sécurisation foncière qui se présente sous forme d’acquisition d’un titre foncier sera la clé de voûte pour résoudre ce problème et aussi pour éviter le recours au crédit informel à intérêt exorbitant.

Quant aux bailleurs de fonds, tout projet concernant l’agriculture doit passer par une sécurisation foncière donnant un statut particulier à la zone d’implantation pour être facilement acceptée.

III.2. Les impacts sociaux La sécurisation foncière résout les problèmes habituels dus à la succession. Pour le droit moderne malgache, la sécurisation foncière équivaut à la détention d’un titre foncier dont le caractère définitif et inattaquable garantit la propriété. Les conflits fonciers, tels le cas du litige ou d’opposition seraient réduits au maximum. Dans ce cas, l’occupant se sentirait sécurisé dans la mise en valeur de ses parcelles vis-à-vis des autres occupants. Il peut ainsi consacrer plus de temps à la production et au travail, car il ne s’inquièterait plus de son droit de propriété. En effet, la sécurisation foncière est un moyen pour assurer la paix sociale des occupants.

III.2.1. Planification entre les familles

La sécurisation foncière est un élément de se faire identifier le vraie propriétaire, à Madagascar et surtout dans la zone rurale, le droit coutumier a la valeur acceptable entre le Fokonolona. Ce droit parental entraîne souvent des conflits entre les héritiers à cause de l’inégale division, mais le procédure de la sécurisation foncière exige la terre sans litige pour être sécurisée. Alors, le partage du patrimoine foncier familial est plus visible entre héritiers.

Ce fait entraine la baisse automatique des conflits d’ordre foncier devant les tribunaux.

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III.2.2. La sécurité Les conflits sont généralement une source de malaise sociale et peuvent mener vers l’insécurité. En fait la personne, qui se sent spoliée de son droit pousse les conflits fonciers jusqu’au bout et quand elle n’obtient pas de gain dans l’affaire, elle devient l’ennemie de son antagoniste, et cette adversité peut aller jusqu’au meurtre ou à la sorcellerie.

III.2.3. La construction légale La sécurisation foncière a un impact certain sur le logement, en effet, nul ne s’avise d’investir dans l’immobilier sur un terrain à bâtir non sécurisé. C’est parfois l’origine de logement précaire, mais une fois que le terrain est sécurisé, alors le propriétaire peut investir pour un logement décent. La sécurisation foncière facilite et renforce les droits successoraux en cas de donation ou de testament.

III.2.4. Le plan d’occupation structuré La sécurisation foncière peut donner un nouveau schéma à l’aménagement du village, elle délimite les terrains interdits à la propriété individuelle privée. En effet certaines zones ne peuvent être incluses dans le certificat foncier. Prenons l’exemple des routes communales et sentiers, les rivières et les sources, ainsi que le terrain de reboisement. Elle délimite aussi les zones d’utilité publique en vue des constructions futures d’intérêt public, comme les écoles, les terrains de sport et d’autres infrastructures.

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Croquis 8. Localisation des espaces de loisir dans la Commune Ambatomirahavavy

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Chapitre IV. ETAPES ET PROCEDURES DE SECURISATION FONCIERE

IV.1. Des procédures à la portée des acteurs locaux L’une des causes de majeurs de l’enracinement des litiges et problèmes fonciers est la complexité de procédure. Les procédures avant la réforme et la mise en place de la gestion foncière décentralisé a été vraiment inaccessible pour tous les acteurs surtout la paysannerie locale. Donc, il serait plus judicieux de voir à la loupe l’application de la procédure nouvellement mis en œuvre au niveau local dans le cas de la commune d’études d’Ambatomirahavavy.

VI.1.1. Processus d’actions au sein de la gestion foncière décentralisée

VI.1.1.1. Généralités sur le BIF Dans le passé, seul le service du domaine avait la charge du foncier, mais le résultat a été limité. Ainsi la nouvelle politique foncière à Madagascar a préconisé la décentralisation effective du service du domaine.

Cette décentralisation est bien visible par l’installation du BIF ou guichet foncier au niveau même de la commune, c’est-à-dire à la base. À défaut de titre, le guichet foncier délivre un « certificat foncier » qui est un moyen nécessaire pour la sécurisation foncière.

Mais quelle est la raison d’être du certificat foncier ? La raison pour laquelle il est institué se résume en trois constatations :

1- Le service du domaine par manque de moyen n’arrive plus à assurer entièrement sa mission, alors la délivrance de titre se raréfie. Tout le monde est conscient qu’il faudrait sécuriser la terre en vue de développement.

2- Il est nécessaire que le service foncier soit proche de la population. Si on regarde de près la cause de la décentralisation de la gestion foncière ; c’est la proximité du service foncier, l’installation du guichet foncier au niveau de la commune ; la mise sur carte des terrains jouissant de statut foncier propre ou PLOF

En fait, il y a trois statuts fonciers à Madagascar : les domaines publics de l’État inaliénable ou cessible, la propriété privée titrée ou cadastrée (PPT, PPC), le non titré et non cadastré (PPNT) et les terrains à statut spécifique (TSS).

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VI.1.1.1.1. Le processus en vue de la délivrance du certificat foncier Cette étape exhaustive et plus détaillée trace les différentes étapes et qui constitue une sorte de guide qui est accessible au niveau de la Commune par voie d’affichage. Donc, les usagers nécessiteux ont largement accès à l’information sur la procédure à suivre pour la sécurisation de leurs parcelles.

Donc, les démarches à suivre suivent les étapes suivantes : 1- La première démarche du demandeur est le dépôt d’une lettre de demande de CF au GF de la commune où le terrain se trouve.

2- C’est le maire de la commune prend la décision concernant la date de la reconnaissance locale et les membres du comité de la reconnaissance

3- L’affichage ou la publication durant 15 jours au bureau de la commune et au bureau de Fokontany avec la réception de l’opposition s’il y en a

4- Reconnaissance 5- 15 jours de la réception de l’opposition après la reconnaissance 6- En cas d’opposition d’un tiers, il y a des cas qui peuvent se présenter : Le litige peut être résolu pendant la reconnaissance, en cas de défaut de consensus entre le demandeur et l’opposant, le président du conseil communal et les membres du conseil communales prennent la décision sur la recevabilité ou non de l’opposition.

7- C’est la sentence arbitrale, un délai de 20 jours est donné aux antagonistes pour porter le litige devant le tribunal compètent s’ils ne sont pas satisfaits de la décision de la sentence arbitrale. C’est la Cour suprême qui sort le verdict.

8- En cas de non-opposition ou d’annulation de l’opposition par le tribunal, le CF peut se faire.

9- Le Maire signe le CF et le registre du terrain 10- La délivrance du CF au demandeur

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Figure 4. Processus pour l’acquisition du CF

Dépôt de la lettre de demande du CF

Décision de maire su : – la demande

- La date de la

Affichage de la décision pendant 15 jours

Reconnaissance et descente sur terrain

Réception des oppositions pendant 15 jours

S’il y a S’il n’y a pas de Règlement des Arbitrage par la Signature du CF par le Maire et litiges pendant

7 jours sentence arbitrale enregistrement

Signature du CF Arbitrage Arbitrage non satisfaisant : l’opposant peut par le Maire et porter devant le tribunal compétent

enregistrement

Annulation de Continuation Annulation de La procédure demande du processus pour du CF continue

Signature du CF Signature du CF par le

par le Maire et M aire et enregistrement

enregistrement

Source : Guichet Foncier d’Ambatomirahavavy, Décembre 2017

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VI.1.1.1.2. La modalité d’exécution À travers toutes les démarches pour l’acquisition du CF, il est primordial de souligner le rôle et la responsabilité de chaque acteur, ainsi que les conditions d’exécutions, en suivant le schéma.

Le maire de la Commune Après le dépôt de la demande du CF auprès du GF, le Maire doit vérifier les respects des dispositions suivantes, selon les lois et les textes réglementaires. Cela doit être fait avant la reconnaissance sur le terrain, le Maire a le devoir de s’assurer que :

- Le dossier de la demande est complet et clair, contenant l’identité complète du demandeur du CF

- La demande est inscrite dans « le registre de demande » et suis l’ordre chronologique du dépôt, ce registre porte les signatures de l’agent de guichet foncier et du demandeur de CF

- L’exécution de la reconnaissance sur le terrain suit l’ordre du dépôt - Le terrain, objet de la demande de CF a un statut foncier conforme au statut foncier de la compétence du GF, c’est-à-dire une propriété privée non titrée (PPNT) et non cadastrée, mais qui est l’objet d’une mise en valeur par l’exploitant. Les autres statuts ne sont pas du ressort du BIF : ce sont le DPE, PPT, domaine public.

- Le délai de 15 jours au minimum entre l’annonce de la reconnaissance et la descente effective sur le terrain est respecté, selon la décision du Maire.

- Une vérification si le dossier de demande contient le certificat de l’affichage ; ceci veut dire la publication réglementaire par voie d’affichage en ce qui concerne la reconnaissance sur le terrain (date, lieu, objet, etc.).

- La commission pour la reconnaissance sur terrain est bien conforme à la décision de nomination de ses membres

- Le marquage au préalable des terrains demandés a été fait avant la reconnaissance - Les personnes touchées par cette reconnaissance ont reçu leur convocation en bonne et due forme (mode, délai) - Pour la commune rurale Ambatomirahavavy, voici tous les droits requis de tous les processus pour l’obtention du certificat foncier.

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Tableau 3. Ordre du prix de l'acquisition du CF

Surface rizière Terrain de culture, zone boisée, zone bâtie 0-5 ares 20 000Ar 15 000 Ar 5-10 ares 25 000Ar 20 000 Ar 10-15 ares 30 000Ar 25 000 Ar 15-30 ares 35 000Ar 30 000 Ar 30-50 ares 40 000Ar 35 000 Ar 50-75 ares 50 000Ar 40 000 Ar 75-100 ares 70 000Ar 50 000 Ar 1-3 ha 70 000Ar+ 5Ar/m2 50 000 Ar + 5Ar/m2 3-5 ha 80 000Ar+7Ar/m2 70 000Ar+ 7Ar/m2 5-10 ha 90 000Ar+ 10Ar/m2 80 000Ar+ 10Ar/m2 Source : Guichet foncier d’Ambatomirahavavy, 2017

Remarques • La commission peut grouper en une descente la reconnaissance de plusieurs propriétés, si elles se trouvent en un même lieu et avec la permission du Maire

• Dans le cas où la propriété demandée n’a pas le statut foncier relevant la compétence du GF, le Maire peut annuler la demande en accord avec la commission.

• Pour exécuter sa mission, la commission a à sa disposition : le dossier concernant la propriété demandée la carte tirée dans le PLOF de la commune Les matériels pour écrire (cahier, stylo) et pour mesurer (décamètre, boussole). Papiers pour le PV Une liste de présence des participants Tous les dossiers d’oppositions remis au GF avant la descente.

• Le demandeur a sa charge - Les dépenses occasionnées par la descente sur le terrain selon la distance de son éloignement

- La restauration ou l’indemnité par jour (per diem) des membres de la commission et de l’agent de GF.

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Selon le décret 2007-1109 du 18 décembre 2007, portant l’application de la loi 2006031 du 24 novembre 2006, fixant le régime juridique de la propriété privée non titrée. La composition de la commission est la suivante :

- Le Maire peut déléguer son adjoint pour le représenter par « procuration » - Le chef du Fokontany du lieu où se trouve la propriété ou son adjoint - Deux notables choisis par le Maire, à partir de la liste des personnes qui résident dans le Fokontany et qui sont présentées par le chef FKT. Ces personnes sont choisies par les Fokonolona auparavant, pour un mandat d’un an.

Le cas où il y a opposition à une demande de CF 1- Qui peut faire une opposition ? Toutes personnes se sentant lésées dans son droit de propriétaire, ainsi, toute lettre d’opposition doit comporter l’identité complète et le domicile de l’opposant, puis la cause de l’opposition.

2- Les motifs de l’opposition Ils sont généralement les suivants : - Le demandeur n’est pas la personne qui a mis en valeur la propriété. - L’opposant a les preuves de droit de propriété (titre, acte de succession, acte de vente, cas de don et legs)

- La propriété demandée empiète sur le terrain de voisin 3- L’opposition est recevable - À partir du dépôt de la demande - 15 jours avant et après la reconnaissance Toutes les lettres d’opposition reçues au terme de ces 15 jours, le BIF doit les faire connaitre au demandeur. Ce dernier a 7 jours pour les accepter ou les rejeter. En cas où l’opposant vit hors de Madagascar, il y a un mois pour faire son opposition.

Au-delà de ce délai, le BIF ne peut plus recevoir les oppositions, il propose à l’opposant de porter l’affaire devant le tribunal compétent. Si l’opposant a décidé de faire appel au tribunal, il doit informer le GF, et au reçu de l’information, le BIF arrête la procédure en attendant le verdict du tribunal, qui peut, soit lever l’opposition ou la valider. Si l’opposition est validée, la procédure est arrêtée définitivement ; mais si l’opposition est annulée par le tribunal, le GF continue la procédure jusqu’à la délivrance du CF.

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Il n’y a pas de droit à payer pour faire l’acte d’opposition, ni au GF ni à la commune. Par ailleurs, tous les droits déjà payés au GF par le demandeur en cas de validation de l’opposition ne seront pas remboursables.

Si l’opposition ne porte que sur une partie de la propriété demandée en cas de sa validation par le tribunal, alors, le Maire prend la décision de séparer cette partie de la propriété te la procédure continue pour le reste.

VI.1.2. Le processus au sein du service du domaine Seul le service du Domaine et de la propriété peut délivrer le titre de propriété, pour avoir une propriété foncière titrée et cadastrée, la démarche à suivre est la suivante :

1- Au départ, le demandeur doit produire « le plan régulier » délimitant la propriété, ce plan doit être dressé par le géomètre professionnel.

Mais il peut aussi avoir le plan de la propriété auprès du service topographique, si cette propriété est déjà titrée et cadastrée au nom de l’État Malagasy, c’est « le plan officiel ».

2- Suit la reconnaissance sur le terrain de la propriété, faite par le service topographique, concernant le plan régulier. Mais cette reconnaissance doit être exécutée devant le Maire ou son représentant, le représentant de Fokontany, les propriétaires voisins. Ces personnes averties au préalable par une convocation en bonne et due forme, servent des témoins à cet acte officiel. Elles peuvent aussi par contre présenter de l’opposition quand elles ne sont pas d’accord avec l’emplacement et le métrage de la propriété.

3- Le demandeur donc remplit le dossier de demande, acheté auprès de l’imprimerie nationale. Le plan du terrain est jouit à ce dossier, il y a lieu pour le demandeur de payer le droit de demande, qui s’élève à 200 Ar de cautionnement par hectare et ne doit pas être en dessous de 5000 Ar.

4- La descente sur terrain d’une commission pour la reconnaissance de l’aspect de la propriété et de ce qu’elle contient. Il est à noter que l’exécution du « plan régulier » et la reconnaissance sont à la charge de demandeurs et ils doivent être faites en présence du : Maire ou son représentant, le Fokontany, les voisinages et les représentants de Fokonolona.

L’absence de certains éléments au moment du fait ne peut être causée d’invalidité, s’il y a eu des convocations réglementaires, d’autre part, en cas de litige possible, la reconnaissance peut être renvoyée à une date ultérieure.

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5- Le dossier constitué est remis aux divers services techniques aux vues d’avoir leur appréciation ou leurs éventuelles remarques. Prenons l’exemple, si le terrain est à vocation agricole, le dossier est envoyé au service de l’agriculture, s’il est un terrain à bâtir, c’est le service régional de l’aménagement du territoire qui est sollicité.

6- La reconnaissance et le métrage exact du terrain demandé, surtout s’il y a eu de rectification ou des remarques venants de service technique.

7- La prise de décision de l’autorité compétente concernant la modalité et le prix de cession du terrain

8- La plantation de borne et le morcellement, fait au nom de l’État Malagasy d’abord, constituent la démarche suivante.

9- Alors se fait le payement du prix convenu du terrain, ainsi que la signature de l’acte de vente par le demandeur et le représentant de l’État.

10- Suit le payement du droit au service des impôts 11- L’inscription de la propriété au titre de demandeur, c’est seulement là que le demandeur devient le propriétaire légal du terrain.

12- Enfin, la remise du titre à son propriétaire peut se faire

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Conclusion de la Deuxième Partie

Comme toutes les communes rurales de Madagascar, Ambatomirahavavy est une Commune dont l’activité principale est l’agriculture et l’élevage. L’action de la sécurisation foncière dans cette commune engendre des impacts qui contribuent au développement et très visibles sur les espaces (impacts économiques, sociaux et spatiaux). Pour les impacts économiques, la motivation des paysans est élevée sur le grand effort de la mise en valeur de leurs parcelles. Aucune contrainte d’investir dans le zone agricole et élevage qui résulte des impacts sur la productivité. L’extension des zones bâties dans la Commune

Ambatomirahavavy est un des fruits de la sécurisation foncière. Tout le monde veut construire sur le terrain sans litige ou en sécurité. La sécurisation foncière est très fructueuses sur la fiscalité car on peut enregistrer définitivement la propriétaire, identifier exactement le nombre des contribuables sur l’IFT et IFPB. Ainsi, les institutions financières de micro finances reconnaissent-ils la terre sécurisée comme la garantie et gage pour le prêt. Pour les impacts sociaux, la sécurisation foncière dans la commune Ambatomirahavavy a ramené la paix sociale à cause de la procédure exigeante : partager les patrimoines fonciers de la famille entre les héritiers, le renforcement des droits successoraux, la planification de futur aménagement avant de donner le certificat foncier aux demandeurs et surtout on a constaté des implantations des espaces de loisirs et culturels dans la commune.

Malgré l’importance de la sécurisation foncière, le processus est toujours onéreux pour la majoritaire des paysans dans la commune rurale d’Ambatomirahavavy, le frais est hors porté de la grande masse même dans le guichet foncier. Le service auprès du domaine demande beaucoup de temps et d’argent que les gens ne se suggèrent pas. Donc, on a constaté encore que le taux de délivrance du certificat foncier et le titre couvre environ le 30 % des terrains dans la commune. C’est insuffisant par rapport à l’objectif et la taille des terrains constituants de la commune. Mais quelles en sont les causes ? Est-ce que le processus d’immatriculation foncière est-il favorable pour les majeures masses dans la commune ? Il est nécessaire de comprendre ce processus d’immatriculation.

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Troisième Partie

« LES PERSPECTIVES D’UNE SECURISATION FONCIERE AU NIVEAU LOCAL »

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Chapitre V. LES PROBLEMES ET CONTRAINTES

V.1. Les problèmes institutionnels au niveau du foncier Les problèmes faisant obstacle à la sécurisation foncière apparaissent sur divers plans, ils peuvent être classés sur trois catégories :

• Sur le plan socio-économique • Sur le plan de l’administration domaniale • Les problèmes d’ordre structurel et institutionnel

V.1.1. Les problèmes liés à la vie socio-économique et à la procédure de la sécurisation foncière.

V.1.1.1. Le problème à la vie socio-économique

L’histoire même de Madagascar a laissé sa trace concernant l’insécurité foncière, au temps de la royauté Merina, la terre appartenait au Roi. C’était le roi qui attribuait la terre à l’individu ou au clan. Donc ce dernier en retour devrait payer un impôt foncier et redevance pour pouvoir exploiter son lot de terre et le laisser à ses héritiers en cas de décès. Mais en cas de déshérence, la terre revenait au Roi, ainsi la sécurisation foncière dépendait de la personne du Roi, car il pouvait déposséder ou déplacer l’exploitant à son gré.

De même au temps de colonisation, le programme colonial français attribuait aux colons les meilleures terres sous forme d’immenses concessions. La colonisation n’a pas touché les petites exploitations des autochtones, mais a déclaré que tout terrain sans exploitant est terrain domanial.

Le système de domaine colonial est fondé sur cette base, le service de domaines a attribué des titres fonciers, mais seulement à une infime minorité de gens dévoués à la cause coloniale. Quant à la totalité des exploitants, la propriété foncière se repose sur le droit coutumier d’usage et de la mise en valeur. La sécurisation foncière n’a pas été conçue pour l’ensemble de la population. Pendant la période après l’indépendance, le système foncier colonial est resté valable, mais l’octroi de titres fonciers avançait peu à peu pendant les trois premières républiques. Seulement c’est vers l’année 2005 que la conception de la sécurisation foncière générale a pris forme.

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Actuellement toujours est-il que l’insécurité foncière reste présente, le propriétaire n’a pas de pièces justificatives écrites de son droit de propriété et cet état de choses que naissent les conflits sociaux entre clans, entre familles et entre individus sur le plan foncier.

V.1.1.2. Les problèmes liés à la procédure de la sécurisation foncière La complexité de la procédure d’immatriculation est le premier facteur de la difficulté de la sécurisation foncière

V.1.1.2.1. L’ignorance Le deuxième obstacle à la sécurisation foncière pour la population est l’ignorance de la procédure de l’immatriculation foncière. Pour la population rurale, la réponse est évidente, ils ne peuvent pas avoir accès aux informations relatives au service de domaine et à la procédure d’immatriculation foncière.

V.1.1.2.2. La cherté de la procédure Pour la majorité, la population est relativement pauvre en milieu rural, il est difficile d’acquérir un titre de propriété, tant la procédure est très coûteuse pour eux, il en est de même pour l’acquisition du CF. même si le prix est relativement plus modeste pour ce dernier toujours est-il que pour beaucoup, il constitue un grand sacrifice financier, ainsi la propriété n’est pas sécurisée sur le plan administratif.

Dans le cas d’une propriété foncière titrée, quand le propriétaire est décédé, les héritiers éventuels doivent procéder au morcellement du patrimoine pour avoir un titre de propriété individuel. Sans cela, la propriété reste indivise et cette situation présente un risque de conflit entre les héritiers, mais pour morceler une propriété, le frais à payer est aussi important.

V.1.2. les obstacles au sein de l’administration domaniale V.1.2.1. Le manque de moyen matériel À Madagascar, on constate que le service du Domaine et de propriété foncière a souffert au cours de son histoire du manque de moyens matériel, humain et financier. En effet les matériels sont vétustes et incapables de satisfaire les besoins des usagers. Il a fallu pour avoir un plan de propriété un temps indéfini quant à la durée. D’autre part, le personnel est insuffisant, il faut attendre la disponibilité des agents de service pour une simple reconnaissance sur le terrain, ce qui peut prendre en temps très long.

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V.1.2.2. Le manque financier

Sur le plan financier, on constate que c’est toujours le solliciteur qui paie la facture pour toute démarche dans le service. Et cette facture est très lourde pour la plupart des gens, ce fait est la cause du peu d’efficacité du service et la motivation des acteurs fonciers pour la sécurisation s’en trouve freinée.

V.1.2.3. Le problème d’administration

L’insuffisance de coordination entre les services publics entrave la bonne marche de la sécurisation foncière. La non-application des lois et les règlements en vigueur ont pour origine de l’absence de la synergie entre le service foncier et la justice. La mauvaise attitude des autorités locales est un empêchement pour une politique foncière, qui se veut décentralisatrice. Car il y a quelque fois, les responsables donnent un double autorisation, ou usent de faux en matière de succession. C’est une source assurée de conflit social.

V.1.2.4. La corruption

La pratique de la corruption par certains éléments sus au sein de l’administration fait douter la population de l’impartialité de l’action de la sécurisation. Il arrive que des usagers mal intentionnés avec la complicité de certains agents de service foncier plantent leurs bornes sur les propriétés limitrophes.

V.1.3. Les problèmes d’ordre structurel et institutionnel

Pour donner de l’efficacité à la nouvelle politique foncière, il faut tenir compte des éléments qui rendent difficile l’installation d’une sécurisation foncière nécessaire à la population.

V.1.3.1. La circulation des informations

Premièrement, l’enclavement dû à l’insuffisance des voies des communications est un facteur de stagnation économique et peu favorable au développement, on peut prendre à l’exemple comme l’explication : même si la production agricole augmente du fait de la sécurisation foncière, la circulation des marchandises se fait avec difficulté et entrainant aussi ne rentabilité insignifiante. D’une autre côté, l’enclavement réduit la population à vivre sans informations nécessaires.

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V.1.3.2.Les infrastructures

L’inexistence ou l’insuffisance des infrastructures favorables au développement est un obstacle qu’il faut lever. L’électrification rurale, la construction des ouvrages d’irrigations (canaux, barrages), l’encadrement technico-agricole en vue de l’optimalisation de la production, les institutions financières permettant l’investissement, sont inséparables de la sécurisation foncière pour servir de base au développement local. À tous ces obstacles précités qui peuvent nuire à l’objectif et l’efficacité de la sécurisation foncière, il faut y remédier, les solutions préconisées font l’objet du chapitre suivant.

V.2. L’enracinement des problèmes de litiges fonciers au niveau local Il y a de nombreux facteurs qui sont à l’origine des litiges fonciers en milieu rural.

V.2.1. Les problèmes socio-économiques Les fréquents problèmes en milieu social sont les suivants :

V.2.1.1. Les Problèmes nés de partages successoraux Les conflits fonciers à Ambatomirahavavy viennent des us et coutumes de la population. La croissance démographique donne à la terre une valeur très importante, cette valeur peut être financière ou sentimentale. Dans le cadre successoral, chaque héritier s’attend à un juste partage du patrimoine foncier, mais la coutume ancestrale veut qu’on avantage certains héritiers, par exemple :

Le droit d’aînesse est d’un usage préférentiel, ceci se résume à ce que l’aîné des héritiers collatéraux s’octroie une part plus grande que les autres, car c’est sur lui que se repose l’unité familiale. Là, le partage est inégal du patrimoine foncier, mais comme le droit moderne stipule que tous les héritiers ont le même droit, alors le conflit entre la coutume et le droit apparait d’où un conflit social entre héritiers.

Par ailleurs, au cours de règlements de la succession, le genre féminin est plutôt défavorisé par rapport aux hommes, cela vient de certitude sociale qu’une fois mariée, la femme fait changer de main le patrimoine foncier de sa famille au profit de la famille de son mari. Dans les deux cas précités, le partage inégal, taxé d’injustice selon le droit moderne crée un conflit foncier, l’égalité des droits s’oppose en effet aux us et coutumes.

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V.2.1.2. Les pressions foncières issues de l’occupation des sols A côté de la dimension sociale, il y a le positionnement stratégique même de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy qui constitue un secteur potentiel de l’expansion périurbaine de l’espace métropolitaine d’Antananarivo. A cause de la saturation du centre, il y a des mouvements centrifuges qui s’opèrent progressivement entre la ville d’Antananarivo et agglomérations avec les phénomènes liés à cette situation (délocalisation de la zone d’activités, des services et des loisirs, développement de la zone de lotissement et résidentiel, spéculation au niveau de logement populaire à cause la cherté des loyers dans le centre-ville, etc.

Les signes lus plus visibles allant dans ce sens sont la prolifération des agences et promoteurs immobiliers qui s’adressent et opèrent au sein de la commune à Ambatomirahavavy (on voit un plus tard les exemples concrets, dans le Chapitre 6) mais surtout le développement très remarquables des achats de terrain dans ce secteur. Il y a une mutation sur les formes d’occupation des sols car il y a la disparition progressive des cultures sur tanety et des rizières qui font l’objet de terrassement, de remblaiement et de constructions.

Toutes ces pressions engendrent l’augmentation sensible de pris de terrain et les enjeux multiples autour de système de production foncière au niveau local et de développement du phénomène des spéculations foncières. Le terrain à Ambatomirahavavy devient vite un objet de convoitise comme la situation généralisée dans les secteurs périphériques du grand Tana.

L’étape ultime de la convergence de tous ces mécanismes autour la filière de production foncière aboutit toujours sur des litiges sous diverses formes (problèmes des héritages successoraux, remise en cause de système de production foncière traditionnelle, spoliation des terres par des étrangers, usages de faux sur les transactions foncières, etc.).

V.2.2. L’ampleur du phénomène des conflits fonciers a Ambatomirahavavy La convergence des diverses pressions foncières précédemment évoqués a justifié l’acuité des litiges fonciers au sein de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy. De collectes des informations ont été initiées afin d’apprécier l’ampleur du problème. Ainsi le tableau n° 4 et la figure n° 4 rapportent quelques chiffres qui donnent un aperçu de la gravité de la situation au niveau de Fokontany de la commune d’études.

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Tableau 4. Statistique de conflits fonciers par chaque Fokontany en 2017

Nombre de conflits Noms de Fokontany fonciers AMBATOMIRAHAVAVY 08 AMPANO - ANDRIATOMPORAY 06 AMBOHIDRANOMANGA 01 AMBONIRIANA 08 AMBOHIMANANDRAY 20 ANTSAHABE 02 ANTANIMARINA - AMBOHIBATO - IMERITSIAFINDRA 05 IVELO 03 IMERIKANJAKA 04 MANARINTSOA 03 MIAKOTSORANO - TSARATANANA 04 TOTAL 64 Source : enquêtes personnelles, Décembre 2017

Figure 5. L’ampleur des litiges fonciers au niveau de Fokontany en 2017

Source : enquêtes personnelles, Décembre 2017

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Notons que les statistiques recueilles sont issues des oppositions enregistrées auprès de Guichet Foncier de la Commune d’Ambatomirahavavy. La visualisation et l’étude de ces deux illustrations (cf. tableau n° 4 et figure n° 5 signifient que les manifestations et l’ampleur des problèmes de litiges fonciers ne sont pas les mêmes au sein du territoire de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy. Pour l’année 2017, il y a des secteurs qu’on n’a pas enregistré des litiges fonciers si on se réfère à la statistique recueillie. Dans ce cadre, quatre Fokontany sont pour le moment à l’abri d’une situation problématique dont Ampano, Antanimarina, Ambohibato et Miakotsorano.

Mais dans tous les cas les problèmes de conflits s’enracinent au sein de la zone d’études puisque 11 /15 Fokontany de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy sont touchés par les problèmes si on se réfère aux statistiques recueillies. En moyenne, chaque Fokontany enregistre 05 dossiers ou cas litigieux pendant l’année d’études en 2007. Cette situation témoigne de l’ampleur des problèmes puisque avec de telles statistiques les acteurs et les services concernés (Fokontany, Communes, Gendarmerie, Services déconcentrés de fonciers, Tribunal, Services centraux du Ministère de tutelle, etc.) sont vraiment submergés par la régularisation ou le traitement de ces dossiers litigieux où la majorité d’entre eux sont loin d’être résolus.

Sous un autre angle d’analyse, 02 Fokontany dont Ambohimanandray et Ambatomirahavavy caracolent en tête de peloton si on parle de litiges fonciers au sein de la zone d’études avec respectivement 20 et 08 dossiers ou oppositions reçues auprès du bureau du guichet foncier. Cette situation problématique, plus expressive par rapport aux autres

Fokontany, s’explique par l’attractivité spatiale de ces deux Fokontany et leur positionnement stratégique. Effectivement, Ambatomirahavavy est le Chef-lieu de la Commune, se trouvant sur la RN 1 puis un territoire qui bénéficie les plus grand nombre des infrastructures urbaines de base. Tandis que Le Fokontany d’Ambohimanandray partage le même enjeu car lui se trouve également près du chef-lieu des Communes. En plus, le secteur d’Ambohimanandray est plus convoité à cause de la disponibilité de terrain à bâtir plus particulièrement pour les constructions résidentielles où la majorité des acquéreurs et promoteurs immobiliers opèrent.

Cette zone sera donc un site favorable pour l’installation progressive d’une nouvelle ville issue du processus de périurbanisation du Grand Antananarivo.

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Chapitre VI. LES PERSPECTIVES DE SECURISATION FONCIERE ET DEVELOPPEMENT LOCAL

VI.1. Solutions et recommandations

VI.1.1. Les solutions adéquates pour la sécurisation foncière Pour donner à la nouvelle politique foncière, la pleine mesure de son efficacité, les solutions proposées sont les suivantes. Faces aux différents obstacles précités, elles doivent être dans la logique de choses, les moyens de lever ses obstacles, on peut les classer en plusieurs volets.

VI.1.1.1. La formation En vue du renforcement de leur capacité, les agents du guichet foncier (AGF) doivent suivre une formation permanente. Cette formation doit porter sur de divers plans :

- Plan technique : les AGF doivent faire face aux technologies modernes, ils doivent maîtriser la technique informatique qui ne cesse de progresser pour faciliter leur travail, en rendant aussi possible une bonne documentation, un accès à l’information et à la conservation des données.

- Le plan social, les AGF ont besoin de connaitre les us et coutume locaux, en effet, même s’ils sont généralement originaires de la commune, ils ne sont pas par contre censés de connaitre la conception foncière spécifique de la région. Étant employés permanents de la commune, ils sont en principe les conseillers privilégiés des conseils municipaux et de la population rurale en matière foncière.

- Le plan de l’éthique : les AGF sont des employés permanents de la commune, ils ont aussi la possibilité de contact fréquent avec la population, et partant une influence certaine sur elle, ils sont au service de toute la population, non pas d’une classe sociale.il est donc à bien inculquer aux AGF de ne pas oublier leur état de fonctionnaire de de la commune pour devenir des agents électoraux des gouvernances de l’heure ou de l’avenir. Cela à leur crédibilité et entrainer une méfiance de la population à leur impartialité, et la politique est en elle-même source de conflit social dans une démocratie.

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VI.1.1.2. La sensibilisation Peu informer, la population rurale reste sans réaction en général, quant à la sécurisation foncière. En sus des informations au niveau national ou régional, la commune a comme devoir de mettre tout le monde au courant. Elle doit convaincre les habitants de la nécessité de la sécurisation foncière pour leur bien-être et leur développement.

Cette sensibilisation portera sur :

- La généralité et la procédure d’immatriculation foncière, surtout concernant le guichet foncier comme service foncier décentralisé.

- La procédure successorale En effet, la succession en matière foncière est une source de conflit social entre cohéritiers, alors pour éviter les éventuels conflits, il faudrait que tout un chacun connaisse son droit à la succession. Il est à souligner que l’indivision de la propriété mène tôt ou tard à une contestation de la part de celui qui se sentirait lésé, le partage doit équitable au moment de la succession et à chaque héritier de sécuriser à son nom propre sa propriété. L’indivision ne profite qu’au plus rusé des héritiers.

- La sécurisation foncière est un acte public où tout le monde a le droit d’intervenir, cela facilitera d’éliminer les oppositions inopportunes et infondées

VI.1.1.3. L’allégement de la procédure La procédure pour la sécurisation foncière est longue et onéreuse, soit pour l’immatriculation foncière au service du domaine et de la propriété, soit au niveau du guichet foncier d’une commune. La pauvreté au milieu rural est un fait social d’actualité, il faut en un paysan moyen économiser pendant longtemps, voire des années, pour pouvoir payer les frais de la procédure, ainsi, il attend l’occasion meilleure pour sécuriser son terrain.

VI.1.1.4. L’ajustement structurel et institutionnel - La Commune rurale doit s’investir sur la construction et la surveillance des infrastructures agricoles. La production en dépend, en particulier la maîtrise de l’eau est d’une nécessité vitale. Elle peut être source de conflit entre usagers en cas de répartition inégale, mais elle est d’autre part, un facteur essentiel à l’irrigation des propriétés, et permet ainsi à obtenir une bonne production.

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- L’enclavement d’une Commune vient le manque de communication soit par voie routière ou ferroviaire qui permet de déplacer les paysans hors de leur commune. Elle permet aussi de faire sortir les produits agricoles et faire entrer les produits d’ailleurs. Les nouvelles technologies de communication, si elles font défaut, empêchent toute communication extérieure. Tout ceci isole la commune, alors les solutions d’enclavement établirent cette communication par la construction et l’entretien de réseaux routiers, pour qu’ils soient carrossables. Il en a de même l’électrification rurale, elle permet l’utilisation des appareils audiovisuels sources des informations utiles à la vie de la commune. La synergie entre les divers ministères est nécessaire pour un développement harmonieux et durable. Ces ministères sont ceux de la Justice, de l’Aménagement du Territoire, de l’intérieur et de l’agriculture. En effet, ils ont un point commun, c’est le foncier.

VI.1.2. La sécurisation foncière pour le développement durable

La sécurisation foncière est une étape importante pour accéder au développement, en effet la terre est un moyen essentiel de production, par ce fait, pour qu’elle garde sa rentabilité, il faut viser les objectifs suivants :

VI.1.2.1. L’augmentation de la production agricole

Pour ce faire, il faut veiller à la maintenance des infrastructures agricoles : barrage, canaux…) la diversification des produits est une nécessité, la riziculture seule peut être l’objet de divers accidents naturels, dont l’inondation, la sècheresse et les maladies. La mise en place d’un encadrement technico-agricole pourrait aider les agriculteurs à pratiquer l’agriculture moderne. Cela consiste au choix de semences et de type du bourrage ainsi que les techniques nouvelles.

VI.1.2.2. La réduction des litiges foncière et les conflits sociaux

Comme il a été expliqué auparavant la terre a acquis une valeur ascendante à cause de l’explosion démographique et de la superficie de la terre exploitée à peu près statique, il faudrait ainsi penser à une redistribution des terres qu’on classait domaniales auparavant. Ce sont les jeunes surtout que cette mesure intéresse, ils n’ont pas de terre pour se faire agriculteurs, mais ils ont la force pour produire. Si ou ne permet pas à la force de productive d’agir avec le moyen, qui est la terre, le développement néglige un atout majeur.

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L’autosuffisance alimentaire, l’exportation des produits agricoles, et la réduction de chômage pour les jeunes, tels sont les avantages de tirer de cette mesure. Mais encore faut-il faciliter grandement l’acquisition de terres pour les jeunes, sur le plan financier et sur le plan procédural.

VI.1.2.3. La protection de l’environnement

En fait ici, la protection de l’environnement se résume à la protection de la terre. Pour maintenir sa fertilité et son humidité, la terre a besoin d’une couverture végétale. Dans cet objectif, la sylviculture et l’arboriculture sont indiquées, mais en contrepartie, il faut la surveillance stricte contre la déforestation : les besoins humains (charbon de bois, bois de construction, l’incendie pour le pâturage des bovins) tendent à exposer le sol à la sècheresse et à l’érosion. C’est la dégradation du sol qui en résulte.

VI.1.2.4. L’application stricte de la procédure foncière

Concernant le rôle du guichet foncier dans une commune, quelques fois la procédure ne suit pas l’esprit de la loi, dans ses démarches. Si on prend l’exemple de l’affichage, on comprend bien que le but est de mettre la population au courant d’une demande de certification foncière. Les oppositions éventuelles peuvent ainsi apparaitre, à partir de cette publication. Mais quand les personnes qui peuvent faire opposition ne sont pas joignables soit par l’éloignement soit par non-information, alors la procédure continue, le résultat est que le certificat foncier est toujours passible d’être désavoué devant le tribunal foncier.

VI.1.2.5. La lutte contre la corruption

Dans le domaine foncier, la corruption n’est pas impossible, pour ne pas dire inexistante. Mais dans le cas où elle existe, la sécurisation foncière dévie alors à son tour source de conflits sociaux (insécurité, conflit foncier) et le problème reste.

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VI.1.3. La performance de la gouvernance locale

Ambatomirahavavy est une commune en bon état financier.

VI.1.3.1. Aperçu du budget primitif de la Commune

Au niveau de la mise en perspective, il serait plus judicieux de reposer les impacts de processus de sécurisation foncière mise en œuvre au sein de la Commune d’études avec la finance municipale en tant que moyens financiers des acteurs à la base directement concernés par l’aménagement de l’espace.

Tableau 5. Récapitulation des recettes

Prévisions NOMENCLATURES Réalisation 2017 Montants Décompte 2016 (Ar.) SECTION 1 FONCTIONNEMENT 169 702 493 0 182 047 870

Impôts directs 8 802 086 0 3 065 000 Impôts indirects 14 073 885 0 21 755 375

Revenus du domaine et de services 93 295 739 0 37 097 900 Produits divers et accidentels 697 598 0 4 459 595 Produits des ristournes, des prélèvements et des contributions 4 739 945 0 5 670 000 Fonds de concours, Subventions, Dons et Legs 2 500 000 0 0 Excédent de Gestion du 31/12/14 (Caisse et Banque) 573 240 Transfert de fond au BOA et Caisse 45 020 000 SECTION 2 INVESTISSEMENTS 0 0 27 307 180 Investissements sur fonds propres de la Commune 7 307 180 Subvention d'Equipement Participation des travaux d'Equipement Investissements sur Financements extérieurs 0 0 0 TOTAL GÉNÉRAL DES RECETTES 169 702 493 0 209 355 050 Source : Commune Rurale d’Ambatomirahavavy, décembre 2017

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Tableau 6 : Récapitulation des dépenses

NOMENCLATURE Réalisation Prévisions 2018

2016 Décompte Montant

SECTION 1 FONCTIONNEMENT 152 883 812 0 167 489 557

Bureau de la Commune et des Services percepteurs 37 664 633 0 47 247 808,64

Service d'hygiène et d'enseignement 4 613 223 5 332 612,00

Voirie et services Industriels 366 000 2 240 000,00

Fonctionnement du Garage de la Commune 342 000 5 980 000,00

Fonctionnement des autres services de la Commune 304 200 1 252 378,00

Dépenses communes 49 429 745 0 49 732 376,00

Dépenses diverses et imprévues 6 709 011 0 17 517 202,00

Contributions et Subventions 8 435 000 0 10 880 000,00

Fonds de concours, prêts, dons, allocations 0 0 27 307 180,46

Versement de fond en Caisse au BOA 19 300 000

Retrait de fond au BOA 25 720 000

SECTION 2 INVESTISSEMENTS 2 528 000 0 27 305 592

Construction d'immeubles 0 0 15 000 000

Travaux d'infrastructure 2 528 000 0 12 305 592

TOTAL DES DÉPENSES 155 411 812 194 795 149

Source : Commune Rurale d’Ambatomirahavavy, décembre 2017.

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Tableau 7. Récapitulation général du budget primitif

NOMENCLATURE Réalisation Prévisions 2018 2016 Décompte Montant (Ariary) RECETTES Fonctionnement 169 702 493 0 182 047 870 Investissements 0 0 27 307 180 TOTAL 169 702 493 0 209 355 050 DÉPENSES Fonctionnement 152 883 812 0 167 489 557 Investissements 2 528 000 0 27 305 592 TOTAL 155 411 812 0 194 795 149 Source : Commune Rurale d’Ambatomirahavavy, décembre 2017.

Il s’agit donc de faire un bref aperçu de la structure budgétaire de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy par le biais du budget primitif de 2016 (cf. tableaux n° 5 ; 6 et 7). A travers ce budget, on peut poser une question comme quoi quels seraient les effets positifs de la mise en œuvre de la sécurisation foncière (notamment la mise en place du Guichet Foncier) sur la gestion financière de la commune ?

Selon le tableau n° 5, le poids de la recette issue de la fiscalité foncière (IFT et IFPB) pour la prévision 2017 est fixé à 13 065 000 Ariary soit près de 07,17% de la recette prévisionnelle au sein du budget de la commune d’Ambatomirahavavy. C’est un chiffre très pessimiste par rapport au taux de recouvrement souhaité mais c’est déjà un poids important au niveau du budget et qui reflète un certain dynamisme si on se réfère à la situation de la plupart de Commune Rurale qui ne réalise qu’une miette de la fiscalité foncière. A titre d’illustration, si on revient un peu au sujet précédemment évoqué dans le deuxième partie, le tableau n° 2 sur les redevances foncières (IFT et IFPB) réellement collectées pour l’année 2017, la Commune d’Ambatomirahavavy a réalisé 19 875 018 Ariary des recettes fiscales au niveau du foncier. C’est vraiment une véritable performance puisque la recette prévisionnelle a été largement dépassée par le chiffre réellement réalisé.

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Quant aux dépenses, le budget prévisionnel traduit l’ébauche de l’importance de dépense d’investissement qui est fixé à 27 305 592 Ariary si la majorité des Communes Rurales à Madagascar n’arrivent même pas à payer les arriérés des salaires de leurs employés.

C’est déjà un point positif pour les responsables communaux au sein de la zone d’études.

VI.1.3.2. Guichet d’Ambatomirahavavy : une performance au niveau régional Parallèlement à l’analyse des chiffres sur le budget communal, l’analyse est portée sur la situation générale du Guichet Foncier d’ Ambatomirahavavy au niveau de la région Itasy. Une initiative qui vise à préciser la performance de ce guichet par rapport à ses homologues d’Itasy. Les informations publiées dans le site web de l’Observatoire du Foncier donnent une très bonne appréciation pour le Guichet Foncier de la Commune d’Ambatomirahavavy (cf. figure n° 6). Ainsi, sur les 30 GF existants au sein de la région Itasy, Ambatomirahavavy figure parmi les 08 GF les plus dynamiques dont Ambato, Imeritsiatosika, Arivonimamo ville,

Arivonimamo II, , et . Le critère d’évaluation se base sur le nombre des certificats fonciers délivrés et Ambatomirahavavy se trouve dans le groupe de GF qui délivre plus de 500 certificats avec les autres 07 GF les plus performants au sein de la région Itasy.

Figure 6. Performance de Guichets Fonciers au sein de la région Itasy

Source : www.observatoire-foncier.mg , déc. 2017

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VI.2. Ambatomirahavavy : un espace péri-urbain en devenir

VI.2.1. L’évolution positive de construction D’après les analyses dans ce travail et l’observation directe sur terrain, on s’accorde à dire que la commune d’Ambatomirahavavy est une zone d’extension prometteuse pour l’espace métropolitain d’Antananarivo. Un autre indicateur démontre la pertinence de cette appréciation concernant l’aménagement urbain à Ambatomirahavavy. Il s’agit des informations concernant les statistiques de Permis de Construire (cf. tableau n° 8).

Tableau 8. Nombre des permis de construire à la commune d’Ambatomirahavavy pendant les trois dernières années

Noms de Fokontany Année 2016 Année 2017 Année 2018

(Janvier-Mars) Ambatomirahavavy 42 46 23 Ampano 05 03 - Andriatomporay 03 04 01 Ambohidranomanga 04 07 05 Amboniriana 10 11 01 Ambohimanandray 23 21 10 Antsahabe - 02 - Antanimarina 06 05 03 Ambohibato 01 03 - Imeritsiafindra 09 11 03 Ivelo 04 05 - Imerikanjaka 02 04 - Manarintsoa 04 02 01 Miakotsorano - 03 - Tsaratanana 02 01 -

TOTAL 115 124 47

Source : enquêtes personnelles, Décembre 2017

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D’après les chiffres rapportés dans le tableau n° 8, la Commune d’Ambatomirahavavy délivre en moyenne une bonne centaine de permis de construire. Cette statistique révèle une situation très dynamique si on se réfère aux autres communes périphériques. A titre d’illustration, la Commune d’Ankaraobato qui se situe dans une zone très urbanisée à proximité de la capitale et qui est traversée par le secteur de By Pass, délivre seulement 60 permis de construire pour l’année 2017 et celle d’Ambohijanaka qui partage a peu près la même situation quant à elle délivre 55 permis de construire en 2016 selon les informations octroyées par les Maires 7 . Les zones les plus dynamiques en termes de construction correspondent à la situation déjà évoqué lors de la pression et les conflits fonciers. Il s’agit donc de deux Fokontany d’Ambatomirahavavy et d’Ambohimanandray qui enregistrent respectivement une quarantaine et une vingtaine de permis octroyés par an.

VI.2.2. Ambatomirahavavy : une zone de lotissement prometteuse Toujours dans le même ordre d’idées sur le dynamisme de constructions à Ambatomirahavavy, ce secteur constitue actuellement une zone de lotissement par excellence avec le développement de vente de terrain.

Figure 7. : Indication sur les prix de terrain à Ambatomirahavavy

TERRAIN A AMBATOMIRAHAVAVY

RESIDENCE KIANJAMALAZA A AMBATOMIRAHAVAVY

"Taniko Harena ho Ahy sy ny Ankohonako" A PROPOS DE LA RESIDENCE DE KIANJAMALAZA

Terrain plat, prêt à bâtir, accessible tout type de voiture:

450m² = 5 400 000Ariary = 450 000 Ariary/mois 500m² = 6 000 000 Ariary = 500 000 Ariary/mois 530m² = 6 360 000 Ariary = 530 000 Ariary/mois 550m² = 6 600 000 Ariary = 550 000 Ariary/mois 630m² = 7 560 000 Ariary = 630 000 Ariary/mois Tout paiement cash avec réduction!!!!!

Source : https://house.jumia.mg

7 Chiffres obtenues à l’issue des brefs entretiens avec Les Maires de la Commune d’Ankaraobato et Ambohijanaka au mois de décembre 2017. 67

D’après la figure n° 7, on constate une forte valorisation de prix de terrain à Ambatomirahavavy qui se situe en moyenne à 12 000 Ariary par m². Et surtout, cette figure n° 4 véhicule également l’idée d’une forte promotion pour le parc immobilier puisque les offres sont très alléchantes à l’instar de la vente de terrain dans cette résidence Kianjamalaza à

Ambatomirahavavy. Par ailleurs, la situation du terrain est attractive puisqu’il y a le commencement de travaux de viabilisation comme le traçage de voies d’accès et l’établissement de plan de lotissement (cf. photos n° 6 et 7). Tout cela afin de démontrer le dynamisme de zone de lotissement au sein de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy.

Mais à part les promoteurs nationaux, des entreprises étrangères comme les acteurs chinois commencent également à s’implanter à Ambatomirahavavy. Ils investissement non seulement sur l’aménagement urbain mais également sur l’exploitation des ressources naturelles à l’instar de l’exploitation des sèves des pins à Ambatomirahavavy. Le terrain appartient à la Commune et le Maire a autorisé avec le respect de la procédure administrative pour l’installation de cette société chinoise. En contrepartie, la société verse annuellement un fonds social qui est normalement destiné à des constructions des infrastructures Mais cette initiative se heurte à l’opposition de la population locale. Ils ont manifesté devant le bureau de la commune pour revendiquer l’expulsion de cette société chinoise.8 Cette situation témoigne des enjeux de l’aménagement et de système de production foncière au sein de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy.

VI.2.3. Les actions prioritaires de la Commune

Au vu de la situation générale de la Commune rurale d’Ambatomirahavavy, on constate que c’est une Commune saine financièrement. Son budget signale une balance excédentaire et montre qu’elle a la capacité d’investissement. Pourtant pour accroître son développement, elle doit faire face à plusieurs défis comme le cas de beaucoup des Communes rurales à Madagascar. Pour cela, les priorités sont nombreuses mais les actions urgentes se présentent dans la liste qui suit :

8 Source : des informations publiées dans les presses et véhiculé en ligne par : www.mada24.net. 68

VI.2.3.1. Le marché La Commune Ambatomirahavavy n’a pas de marché pour les paysans producteurs. La population doit aller aux marchés avoisinants pour ces besoins (Alakamisy-Fenoarivo et à Imeritsiatosika ).

Photos n°6. Les constructions pavillonnaires dans la résidence Kianjamalaza

Source : https://house.jumia.mg Photos n°7 .Le plan de lotissement dans la résidence Kianjamalaza

Source : https://house.jumia.mg

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Cela porte préjudice aux finances de la Commune, car la population est obligée de mener se transactions financières aux autres Communes pour vendre ses produits. Il est à préciser que le marché est une source de revenus très importante pour la Commune. Donc Ambatomirahavavy a intérêt à avoir son propre marché pour empêcher ses contribuables à dépenser ailleurs.

VI.2.3.2. Le bureau de la mairie La mairie d’Ambatomirahavavy est une construction assez vieillotte. Elle est exigüe pour contenir tous les services communaux et les personnels de la Commune. Elle nécessite une réhabilitation sérieuse, voire un agrandissement. La construction d’une nouvelle mairie n’est pas à exclure.

VI.2.3.3. Les infrastructures routières Pour relier les Fokontany au chef- lieu de la Commune, Ambatomirahavavy ne dispose que de routes et pistes généralement en terres. La communication est difficile surtout en saison de pluies. Le bon état de ces routes et pistes constituent un facteur crucial pour le transport des produits agricoles.

VI.2.3.4. Les infrastructures scolaires Le manque des salles de classe pour l’éducation des jeunes lycéens constitue un problème sur l’éducation dans la commune Ambatomirahavavy. A part des diverses réparations des écoles, la commune s’occupe maintenant à la finition d’un bâtiment de lycée, mais cette infrastructure n’est pas suffisante pour recevoir les élèves de l’année prochaine.

VI.2.3.5. L’électrification rurale On constate que seuls quatre Fokontany sur les quinze disposent de l’électricité. Pour la commune limitrophe de la capitale le taux d’électrification est très bas. Mais l’électricité s’avère nécessaire à la population pour ses activités : l’artisanat, les petites entreprises et la communication.

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Conclusion de la Troisième Partie

Cette troisième partie du mémoire rapporte des idées plus précises sur la mise en perspective du sujet autour de la sécurisation foncière à Ambatomirahavavy et des impacts positifs sur l’avenir de cette commune se trouvant à la porte d’Antananarivo. Plusieurs angles ont été abordés donc afin de démontrer en quoi la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy est un espace périphérique en devenir.

On a rapporté donc tout d’abord les contraintes et les problèmes autour de la procédure de sécurisation foncière selon les expériences vécus au sein de la zone d’étude. Dans ce cadre, on a structuré et classifié les problèmes selon leurs appartenances à un thème bien défini. Parallèlement, des indicateurs ont illustré également cette dernière partie afin de démontrer le dynamisme spatial et organisationnel de cette commune pour qu’on puisse dire sans ambigüité qu’il s’agit d’un territoire attractif et compétitif plus particulièrement au niveau de la gouvernance de proximité.

Ainsi, quelques paramètres d’analyse ont été mis en œuvre dans ce travail pour situer d’une manière précise la corrélation entre le processus de sécurisation évoqué dans ce travail et le développement des actions de l’aménagement au sein de la Commune Rurale d’Ambatomirahavavy et qui se conjuguent dans les éléments qui suivent : l’ampleur des litiges fonciers, le budget communal reposé sur les impacts de la sécurisation foncière, le dynamisme du GF d’Ambatomirahavavy au niveau régional, le permis de construire et le développement de zone de lotissement.

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Conclusion générale

Madagascar qui est un pays essentiellement agricole, malgré son accession à l’indépendance, n’a pas pu encore enclencher son développement économique. 50 ans, une nouvelle politique foncière est mise en place en 2005, car il est constaté que la terre qui est le principal facteur de production n’a jamais été réglementée quant à sa vraie possession. Donc cette politique a comme objectif la sécurisation foncière. Et pour ce faire, il a fallu faciliter l’accès à la propriété et installer un service foncier de proximité. Ainsi, le guichet foncier a été installé au niveau de la commune, ce guichet foncier emploie de procédure simple, relativement rapide et moins onéreuse. L’objet de ce travail se base donc sur ces idées où les résultats sont rapportés dans les éléments constituais des bases d’analyse du sujet.

Ce mémoire est en fait l’étude de la sécurisation foncière et son impact sur l’aménagement et le développement local. Cette étude a été menée dans la commune rurale d’Ambatomirahavavy. En effet, en guise de réponse directe à la problématique et suivant les résultats de la recherche, il y a indiscutablement des effets positifs du processus de sécurisation foncière sur le développement de l’aménagement à Ambatomirahavavy. En d’autres termes, la mise en place du GF à Ambatomirahavavy a réellement contribué au développement des actions de l’aménagement et cet espace périurbain sera un site d’implantation d’une nouvelle ville née de l’extension périurbaine de la zone métropolitaine d’Antananarivo.

Dans ce cadre, le premier acquis est la bonne connaissance de la zone d’étude sur les plans : physique, démographique et social. Le deuxième, qui est le principal facteur d’aménagement, est le constat des impacts positifs de la sécurisation foncière de proximité, par le truchement du guichet foncier. Ces impacts sont d’abord d’ordre économique. La sécurisation foncière a permis l’augmentation de la ressource de revenu individuelle d’origine agricole. Elle a permis aussi à la commune d’Ambatomirahavavy de disposer d’un surplus budgétaire provenant des impôts fonciers et des droits perçus. Enfin, la commune par l’existence du PLOF à sa disposition a une nette délimitation des zones d’aménagement : agriculture, habitat, loisirs et les constructions futures.

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Parallèlement, il y a les impacts d’ordre social : la régression du nombre de litiges fonciers et la possibilité de morceler une propriété entre héritiers sans passer par la longue procédure du service domanial. Les informations enfin ont fait connaître à la population les zones qu’elle ne peut pas inclure dans son certificat foncier : routes, ponts, rivières, sources et domaines publics.

Malgré ces impacts déjà obtenus, il existe des recommandations nécessaires pour que la sécurisation foncière soit efficace et donne sa pleine mesure. Il faut une synergie interministérielle et intersectorielle (incluant l’agriculture, la justice, l’intérieur et l’aménagement du territoire) pour coordonner cette nouvelle politique foncière. La corruption doit être éradiquée, car elle peut nuire inexorablement à la bonne marche de la procédure de la sécurisation foncière. La commune doit disposer d’un pouvoir plus étendu pour l’octroi d’éventuelles propriétés surtout sur les vastes terrains domaniaux qui sont toujours inexploités, donc non rentables pour le pays.

Il faut généraliser l’installation du guichet foncier à chaque commune de Madagascar. En effet la majorité de la commune n’a pas leur guichet foncier pour les raisons suivantes :

- L’insuffisance de son budget ; - Le manque d’infrastructure routière et agricole ; - L’absence d’électrification rurale au chef-lieu de la commune ; - La rareté des informations et des formations.

Pour régler le problème de l’insuffisance des terres à exploiter, face à une croissance importante de la population active, la redistribution des terres dans les zones à potentiel agricole encore non exploitées doit faire l’objet d’une loi. La sécurisation foncière est le facteur nécessaire à l’aménagement et le développement pour Ambatomirahavavy, en ses sept ans d’expériences, le fait suivant est très révélateur pour la Commune d’Ambatomirahavavy. Les demandes de certification foncière se chiffrent 3 507 dossiers. Le nombre des oppositions est de 500, à la suite desquelles, 200 demandes de certificat foncier ont été rejetées. La commune a pu financer la construction d’un lycée. Pour terminer, il faut admettre que le processus de sécurisation est un support de l’aménagement de l’espace et territoire. C’est une étape incontournable pour la réussite de toutes opérations d’aménagement et l’expérience à Ambatomirahavavy est un exemple concret.

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75

20. RAMORASATA R.N., 2011, « Réforme du droit foncier à Madagascar : enjeux et perspectives de la décentralisation foncière » Université d’Antananarivo, faculté DEGS, Département de Droit, 59 pages. 21. RAPANOEL N.L., 2009, « Sécurisation foncière et Microfinance vers un développement rural : cas de la commune rurale d’Alasora », mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, Faculté DEGS, Département de Sociologie, 61 pages.

22. RASOAMANARIVO F., 2005, « Enjeux de la sécurisation foncière sur les exploitations agricoles : cas de la commune rurale d’Ampary, District de

Soavinandriana, Régiond’Itasy », Mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, ESSA, département Eaux et Forêts. 83 pages.

23. SAINDROTOKY C.D., 2010-2011, « Nécessite de la réforme foncière dans le développement rural »Dossier de recherche M1, Université d’Antananarivo, faculté DEGS, Département de Droit, 22 pages.

24. RAKOTOARINDRAZAKA N.H., Août 2008 « Aménagement et gestion de l’espace : cas des 3 zones de Gestion concertée, Bassin versant Imamba-Ivakaka dans l’Ouest de l’Alaotra, commune rurale Amparafaravola »Mémoire de fin d’Études, Université d’Antananarivo, ESSA, Département de l’Agriculture.100 pages.

25. RABARINELINA R.F., Janvier 2010, « Extension de la ville d’Antananarivo vers des zones périphériques et la sécurité foncière du requérant : cas de la commune d’Ambohijanaka », Mémoire pour l’obtention du DESS, Université d’Antananarivo, École Supérieure Polytechnique, DSSS Foncier, 55 pages. 26. BERAVY N., Mai 2011, « Contribution à l’étude des problèmes d’acquisition de terrain à Madagascar, cas de la région SAVA », Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa, Faculté DEGS, Département de Droit, 60 pages.

27. RAVELOLANTO M. T., Mai 2012, « les problèmes fonciers, cas des 3 fokontany (Ambatomirahavavy,Manarintsoa et Ivelo) àAmbatomirahavavy »,Mémoire de Maîtrise,

Université d’Antananarivo, FLSH, Département de Géographie, 103 pages.

28. ANDRIAMIHAINGO N. L., 12 décembre 2013, « Proposition de méthodologie à l’amélioration du PLOF »Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’Ingénieur Géomètre Topographe, Université de Madagascar, École Supérieur Polytechnique d’Antananarivo, Département Information Géographique et Aménagement du Territoire, 240 pages.

76

29. RANDRIAMANARIVONTSOA F.J.J., octobre 2014, « la condition du dispositif “Gélose” à la sécurisation foncière de la commune rurale de Didy, Distirict d’Ambatondrazaka, Région AlaotraMangoro », Mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, FLSH, Département de Géographie. 112 pages.

30. ANDRIAMASINILAINA L. J., 20 mars 2015 « Sécurisation foncière et développement local : évaluation de la décentralisation foncière, cas de la commune rurale Mahintsy", Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’études supérieuresspécialisées, Université d’Antananarivo, faculté DEGS, Département d’Économie, 127 pages.

31. ANDRIANIAINA H. H., Mars 2016, « Une approche spatiale de la fiscalité foncier bâti, dans le sous-espace d’Arivonimamo II, District d’Arivonimamo, Région Itasy", Mémoire de Master II, Université d’Antananarivo, Mention Géographie, 53 pages.

32. RAKOTOHARISOA D.N., octobre 2016, « la sécurisation foncière face au développement de Madagascar », Mémoire de fin d’études, université d’Antananarivo, Mention géographique et Aménagement du Territoire, 76 pages.

33. RANDRIAMANARIVONTSOA F.J.J., octobre 2014, « la condition du dispositif “Gélose” à la sécurisation foncière de la commune rurale de Didy, Distirict d’Ambatondrazaka, Région Alaotra Mangoro », Mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, FLSH, Département de Géographie. 112 pages

34. RAPANOEL N.L., 2009, « Sécurisation foncière et Microfinance vers un développement rural : cas de la commune rurale d’Alasora », mémoire de DEA,

Université d’Antananarivo, Faculté DEGS, Département de Sociologie, 61 pages 35. RASOAMANARIVO F., 2005, « Enjeux de la sécurisation foncière sur les exploitations agricoles : cas de la commune rurale d’Ampary, District de

Soavinandriana, Région d’Itasy », Mémoire de DEA, Université d’Antananarivo, ESSA, département Eaux et Forêts. 83 pages

36. RALIJAONINA Zo N., Novembre 2013, « Les occupations actuelles sur les cadastres indigènes dans la commune Miadanandriana( Analamanga »), Université d’Antananarivo, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Département de Géographie, 77 pages.

37. ANDRIANALIVELO. N.M.L., Janvier 2016, « Les rapports entre les litiges fonciers et les juridictions répressives après la réforme foncière de 2005 : cas d’Antananarivo », ENAM, Mémoire de fin d’étude,Androhibe-Antananairivo 101, 95 pages. 77

38. TOMBO E., Mars 2011,« Sécurisation foncière : garant du développement rural : cas de la District Bealanana,Région de la Sofia », ENAM, Mémoire de ,fin d’étude, 120 pages.

39. YAKHY K., IED (Innovation Environnement Développement) Afrique, Décembre 2008, « Instituts juridiques pour la sécurisation des droits fonciers des populations à la base », Guide pour les élus et la population locale, ISBN Afrique, 32 pages

WEBOGRAPHIE https://www.climate-data.org › Afrique › Madagascar › Tananarive https://www.doc- etudiant.fr/Methodologie/Memoire/ https://www.societe.com/societe/climat-bleu-483015251.html

La résidence de Kianjamalaza à Ambatomirahavavy : prix de terrain, zones de lotissement. Disponible sur : https://house.jumia.mg Le Chinois à Ambatomirahavavy. Disponible sur : www.mada24.net. www.observatoire-foncier.mg/ www.univ-antananarivo.mg/THESES- MEMOIRES

78

ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaires Questions posées au maire et les personnels communaux 1- Quelles sont les particularités de la commune par rapport aux autres ?

2- Quels sont les atouts et les avantages pour le développement de la commune par rapport aux autres ?

3- Quels sont les contraintes et blocages pour le développement de la commune ? 4- Pouvez-vous citer de principaux acteurs du développement dans votre commune ? 5- Quelles activités sont les principales rassurant la ressource financière de la commune ? 6- Comment est la relation entre les personnels de la commune, l’organe exécutif et le délibérant ?

7- Est-ce qu’il y a des conflits fonciers dans votre commune ? 8- D’après vous quelles sont les origines de ces conflits ? 9- En général, de quelle manière les paysans possèdent ses propriétés foncières dans la commune

10- Quel est le statut juridique foncier dominant dans cette commune ?

Questions posées aux paysans 11- combien d’hectares sont votre exploitation foncière ? 12- Comment pouvez — vous accueillir vos terres ? 13- Pouvez-vous parler le concernant du foncier à Madagascar ? 14- Comment voyez-vous les responsables fonciers dans la commune ?

15- Estimez-vous que la responsabilisation des communautés locales facilite la gestion foncière de votre commune ?

16- Êtes-vous rassurés de vos droits sur vos terres ? • Si oui, pourquoi ? • Si non, pourquoi ? 17- Utilisez-vous des infrastructures d’irrigation sur vos terres ? •oui •Non 18- Si oui, l’installation d’infrastructure d’irrigation a-t-elle accru vos rendements 19- À combien s’élèvent vos rendements annuels ? 20- D’après vous, qu’est-ce qui freine ou favorise l’augmentation de vos rendements ?

79

ANNEXE 2

Modèle du certificat foncier (CF)/kara-tany

80

ANNEXE 3 : Model du duplicata du titre foncier

81

ANNEXE 4: Texte de Mr RATOLOJANAHARY

LA REFORME FONCIÈRE A MADAGASCAR

1. Contexte

• Madagascar était connu pour l’étendue de sa crise foncière • Système foncier quasiment paralysé : 400.000 demandes de titres en instance, 500 $ et 6 ans en moyenne pour l’obtention d’un titre, 1200 titres fonciers délivrés par an sur l’ensemble du pays, aujourd’hui, Madagascar est connu de par le monde pour sa réforme foncière qui la considère comme modèle (Burundi, Bénin,…), notamment pour les outils et méthodes de gestion foncière décentralisée. Le guichet foncier et le certificat foncier, nouveaux concepts conçus et développés à Madagascar, inspirent d’autres pays et d’autres bailleurs.

2. Objectif et principes de la réforme

L’objectif de la nouvelle politique foncière de Madagascar, fixé par la Lettre de Politique Foncière en février 2005 est « de répondre à la demande massive en sécurisation foncière, dans de brefs délais et à des coûts ajustés au contexte économique, par la formalisation des droits fonciers non écrits et par la sauvegarde et la régularisation des droits fonciers écrits ».Il est attendu de cette nouvelle politique foncière un impact sur l’investissement privé, sur la production agricole, sur la gestion des ressources naturelles, sur le développement des collectivités locales et sur le renforcement de la cohésion sociale. La nouvelle Politique Foncière s’articule autour d’un cadre législatif rénové, d’un processus innovant de décentralisation de la gestion

82 foncière, de la modernisation des outils du secteur foncier et de la formation de nouvelles compétences. Sa maîtrise d’œuvre, déléguée jusqu’à présent à la cellule du Programme National Foncier, s’est déroulée en trois temps :

Une phase de détermination des orientations de politique foncière de novembre 2004 à juin 2005.

Une phase de démarrage du processus de réforme foncière de juin 2005 à janvier 2008 ; Une phase d’extension nationale, basée en partie sur le Madagascar Action Plan (MAP).

3. Axes de mise en œuvre

La nouvelle politique foncière malagasy fixe des orientations majeures définies selon 4 axes stratégiques

• Axe 1 : Restructuration, modernisation et informatisation des conservations foncières et topographiques ;

• Axe 2 : Amélioration et décentralisation de la gestion foncière. • Axe 3 : Rénovation de la réglementation foncière et domaniale.

• Axe 4 : Programme national de formation aux métiers du foncier.

Le Madagascar Action Plan (2007-2012) confirme ces orientations et annonce la sécurisation foncière de 75 % des ménages, par titres ou certificats fonciers, à l’horizon 20129. Le Dialogue Présidentiel de 2008 a conclu sur une couverture nationale en guichets fonciers et la modernisation de tous les services fonciers déconcentrés.

9 MAP,défi n° 1 de l’Engagement n° 4 « Développement rural ». 83

ANNEXE 5

Les principales lois gouvernant le domaine foncier à Madagascar

– La loi n° 2005-019 du 17 octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des terres, qui, comme son nom l’indique, établit les principes généraux régissant les différents statuts juridiques de l’ensemble des terres sur le territoire national (qu’il s’agisse des terrains des domaines public et privé de l’Etat et des collectivités décentralisées, ou encore des terrains appartenant à des personnes privées)

– La loi n° 2006-031 du 24 novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée, dont l’objectif est de solutionner la problématique de l’existence de terres non immatriculées, non cadastrées, mais occupées, par l’attribution aux occupants de certificats de reconnaissance du droit de propriété privée non titrée (ou certificats fonciers), qui, s’il est opposable aux tiers jusqu’à preuve contraire, a toutefois une valeur juridique moindre qu’un véritable titre foncier

– La loi n° 2008-014 du 23 juillet 2008 sur le domaine privé de l’Etat, des collectivités décentralisées et des personnes morales de droit public, qui définit plus spécifiquement le régime juridique des terrains du domaine privé des personnes morales de droit public, ainsi que son décret d’application (le décret n° 2010-233 du 20 avril 2010)

– La loi n° 2008-013 du 23 juillet 2008 sur le domaine public, qui définit plus spécifiquement le régime juridique du domaine public de l’Etat et des collectivités décentralisées.

84

TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS

SOMMAIRE...... i

RESUME ...... ii

LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... iii

LISTE DES CROQUIS ...... iii

LISTE DES FIGURES ...... iii

LISTE DES PHOTOS ...... iii

LISTE DES TABLEAUX ...... iv

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

Partie 1. « CONTEXTE, NOTIONS ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE » ...... 3

Chapitre I. CONTEXTE ET MÉTHODOLOGIE...... 4

I.1. Contexte de la zone d’étude...... 4

I.1.1. Localisation de la zone d’étude ...... 4

I.1.2. Formation toponymique d’Ambatomirahavavy ...... 4

I.2. Notions et concepts du sujet ...... 8

I.3. Démarche de la recherche...... 15

I.3.1. La recherche bibliographique...... 15

I.3.2. La collecte de données ...... 15

I.3.3. Les traitements de données ...... 16

85

Chapitre II. LES DIMENSIONS GEOGRAPHIQUES DE LA ZONE DE RECHERCHE ...... 17

II.1. Condition physique du milieu ...... 17

II.1.1. Le relief...... 17

II.1.2. La topographie ...... 17

II.1.3. Le type de sol ...... 19

II.1.4. Un climat à saison contrastée ...... 21

II.2. Les dimensions humaines de la Commune rurale Ambatomirahavavy ...... 21

Partie 2« LES PROCEDURES ET LES IMPACTS DE SECURISATION FONCIERE AU

NIVEAU LOCAL »………………………………………………………………………………..26

Chapitre III. SECURISATION FONCIERE ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE ...... 27

III.1. Sécurisation foncière en tant que facteur d’aménagement ...... 27

III.1.1.1.1. Aménagement de zone agricole et élevage ...... 28

III.1.1.2. L’aménagement des zones bâties ...... 30

III.1.2. La sécurisation foncière est un moteur de la fiscalité ...... 32

III.1.2.1.1. Le rôle de l’impôt foncier ...... 32

III.1.2.1.2. Les types d’impôt ...... 32

III.1.3. La situation fiscale de la Commune Ambatomirahavavy ...... 35

III.2. Les impacts sociaux ...... 38

Chapitre IV. ETAPES ET PROCEDURES DE SECURISATION FONCIERE ...... 41

IV.1. Des procédures à la portée des acteurs locaux ...... 41

VI.1.1. Processus d’actions au sein de la gestion foncière décentralisée ...... 41

VI.1.2. Le processus au sein du service du domaine ...... 47

86

Troisième Partie « LES PERSPECTIVES D’UNE SECURISATION FONCIERE AU NIVEAU LOCAL »

Chapitre V. LES PRINCIPAUX OBSTACLES A LA SÉCURISATION FONCIÈRE...... 51

V.1.1. Les problèmes liés à la vie socio-économique et à la procédure de la sécurisation foncière. 51

V.1.1.1. Le problème à la vie socio-économique ...... 51

V.1.1.2. Les problèmes lies a la procédure de la sécurisation foncière ...... 52

V.1.2. les obstacles au sein de l’administration domaniale ...... 52

V.1.3. Les problèmes d’ordre structurel et institutionnel ...... 53

V.2. L’enracinement des problèmes de litiges fonciers au niveau local ...... 54

V.2.1. Les problèmes socio-économiques ...... 54

V.2.1.1. Les Problèmes nés de partages successoraux ...... 54

V.2.1.2. Les pressions foncières issues de l’occupation des sols ...... 55

V.2.2. L’ampleur du phénomène des conflits fonciers a Ambatomirahavavy ...... 55

Chapitre VI. LES PERSPECTIVES DE SECURISATION FONCIERE ET DEVELOPPEMENT

LOCAL ...... ………. 58

VI.1.1.2. La sensibilisation ...... 60

VI.1.1.3. L’allégement de la procédure ...... 60

VI.1.1.4. L’ajustement structurel et institutionnel ...... 60

VI.1.2. La sécurisation foncière pour le développement durable ...... 61

VI.1.2.1. L’augmentation de la production agricole ...... 61

VI.1.2.2. La réduction des litiges foncière et les conflits sociaux ...... 61

VI.1.2.3. La protection de l’environnement ...... 62

VI.1.2.4. L’application stricte de la procédure foncière ...... 62 87

VI.1.2.5. La lutte contre la corruption ...... 62

VI.1.3. La performance de la gouvernance locale ...... 63

VI.2. Ambatomirahavavy : un espace péri-urbain en devenir ...... 67

VI.2.1. L’évolution positive de construction ...... 67

VI.2.3. Les actions prioritaires de la Commune ...... 69

VI.2.3.1. Le marché ...... 69

VI.2.3.2. Le bureau de la mairie ...... 71

VI.2.3.3. Les infrastructures routières ...... 71

VI.2.3.4. Les infrastructures scolaires ...... 71

VI.2.3.5. L’électrification rurale ...... 71

BIBLIOGRAPHIE ...... 74

ANNEXES ...... 79

TABLE DES MATIERES ...... 85

88