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Sandjak a parlé de “match d’hommes” pour qualifier la prestation des Verts

Cherif El-Ouazzani : “Cette EN dégage une force qui peut la mener au bout”

© D. R.

L’ancien sélectionneur Nasser Sandjak ne pensait pas si bien dire, lorsqu’à la mi-temps de la rencontre décisive de mardi soir, il évoqua “un match d’hommes” pour qualifier la prestation des Verts durant les quarante-cinq premières minutes de cet épique Algérie-Sénégal. Le consultant de Canal + Sport a, ainsi, mis l’accent sur “la robustesse physique des joueurs, leur générosité dans l’effort et leur discipline tactique” qui a étouffé un Sénégal qu’on présentait pourtant comme un ogre vorace. La grinta des mondialistes, leur combativité et leur solidarité à toute épreuve en a fait finalement un petit poucet inoffensif qui n’a jamais réellement mis en danger Raïs M’bolhi, si ce n’est sur quelques escarmouches non cadrées ou ayant buté, auparavant, sur une imperméable et impassable muraille défensive algérienne, symbolisée par un redevenu Magic. La prestation de tout premier ordre du capitaine de l’EN, appliqué, tenace, présent dans les duels et même passeur décisif sur le premier but de Ryad Mahrez, a d’ailleurs été l’une des clefs de voûte du succès algérien. Tout comme ce sens du sacrifice décuplé chez . Même s’il ne réédite pas (encore) en Guinée équatoriale ses envolées valenciennes, le numéro 10 de la sélection a (quand même) été l’auteur de la passe décisive à pour le but du break. “Soso” a aussi et surtout avalé des kilomètres sous une chaleur de plomb pour couvrir tout le flanc droit et prêter main- forte à Aïssa Mandi. Son énorme débauche d’énergie et sa science tactique ont fait de lui l’un des hommes de base de cette qualification, tout comme son coéquipier Bentaleb, auteur d’un sans-faute dans l’entrejeu et buteur de la délivrance dans les dernières dix minutes de la rencontre. S’étant enfin adaptés aux conditions climatiques équato-guinéennes, les Verts ont ainsi justifié leur rang de puissance continentale en devenir et confirmé leur statut de favori logique pour le sacre final. Mahrez a fini par démontrer ce qu’il savait déjà faire à Leicester. Taïder a retrouvé une justesse indispensable à ce niveau dans son jeu alliant finesse technique d’un relanceur et combativité physique d’un récupérateur. Mandi a musclé le sien pour rééquilibrer les flancs de la défense et être en adéquation avec son alter ego de la gauche, .

“La victoire face l’Af’Sud, un talisman !” Et si Medjani a, certes, été présent dans les duels mais a péché encore une fois par un manque de lucidité qui aurait pu lui coûter cher, notamment sur l’action du tirage de maillot de Mame Biram Diouf dans la surface à la 64e minute de jeu, l’omniprésence de son compère de l’axe, l’immense Bougherra a fini par masquer ses insuffisances. L’autre grand point de satisfaction réside, par ailleurs, dans le fait que cette Algérie de qu’on présentait mal dans sa peau et minée par les tiraillements internes a admirablement résisté à la pression de cette finale de groupe à Malabo. “Il le fallait”, nuance, du reste, Si Tahar Cherif El-Ouazzani. “Avec ce qu’ils ont vécu au Brésil, lors du choc face à la Russie de Fabio Capello à Curitiba, ces joueurs ont déjà une expérience de l’énorme pression d’un troisième match décisif d’un tournoi international. Ils ont su relever le défi et gagner le pari de démontrer qu’ils avaient les qualités pour sortir vivants de ce groupe de la mort”, estime à ce sujet le champion d’Afrique des nations 1990, pour lequel, “désormais, tout relève du domaine du possible, quand bien même l’adversaire en quarts de finale serait un poids lourd du circuit continental”. à la question de savoir s’il sentait cette équipe capable désormais d’aller au bout, l’ancien milieu de terrain international répond, d’ailleurs, par l’affirmative. “Ils en sont capables. Cette EN dégage une force qui peut la mener au bout. Ce soir (ndlr, propos recueillis mardi à l’issue de la rencontre), on a senti chez les joueurs cette volonté de se surpasser pour réussir ensemble. L’équipe a été solide physiquement. Même au plus fort de la domination sénégalaise, au début de la seconde période, on la sentait bien en place, difficile à faire plier. Et ma foi, quand le mental et le physique tiennent bon, c’est la technique qui fait la différence. On l’a bien vu sur les deux buts de Mahrez et Bentaleb. L’intelligence du premier qui se fait oublier, conjuguée à la lucidité de Bougherra qui a senti le coup ont permis à l’EN de mener tôt et de se mettre dans une position confortable. Laisser passer l’orage avant de porter l’estocade à la moindre demi-occasion fait partie du registre des équipes les plus aguerries”, souligne Cherif El-Ouazzani qui voit, en outre, “dans cette réussite qui accompagne les Verts un signe qui ne trompe pas”. “Sans pour autant verser dans un optimisme béat, je pense que si on n’a pas perdu face à l’Afrique du Sud, rien de méchant ne peut alors nous arriver. L’EN a gagné le match qu’il ne fallait surtout pas perdre. Sans génie, elle a marqué trois buts et remporté un duel direct qu’elle avait pourtant perdu en matière de jeu. C’est également là une caractéristique des grandes équipes”, soutiendra l’ancien capitaine de la sélection.

R.B.