COUVERTURE : LA FERTÉ-sous-JOUARRE, Place de l'Église un jour de marché, d'après une carte postale ancienne de 1907, par Ginette GALLOU, 1986 Au verso : Carte de CASSINI vers 1750, échelle 1/86 400. R.-C. PLANCKE

PROMENADE DANS LE PASSÉ AUTOUR DE LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE

ÉDITIONS AMATTEIS 77350 LE MÉE-SUR-SEINE 1986 "Diocèse de , cryptes de Jouarre, cloches des petites communes, cloches des paroisses... Les heures passent claires et légères, point voluptueuses, si l'on veut, mais tendres surtout. On a dit la grâce parfaite, l'harmonie délicate, le bon goût de ces paysages modérés !ʺ Ernest Psichari

Louis-Etienne PETIT 1844 - 1911 Louis-Etienne PETIT Fils de Louis-Joseph Petit et de Louise-Elizabeth Lambinet, son épouse, né le 18 décembre 1844 à Mourette, hameau de La Ferté-sous-Jouarre décédé à -Comte-Robert, le 19 janvier 1911 et Blanche-Louise PETIT née Gatellier née à La Ferté-sous-Jouarre, le 1 février 1850 décédée à Paris le 21 mai 1926

Louis Petit perdit son père alors qu'il avait une dizaine d'années. Tailleur de meules de moulin, Louis-Joseph Petit était atteint, comme presque tous les tailleurs de meules, de silicose, maladie que la Faculté ne connaissait pas encore et que ces malheureux "soignaient" à l'alcool, essayant d'éteindre le feu qui leur brûlait la poitrine... Placé comme saute-ruisseau chez un huissier local, il couchait au-dessus de l'écurie. L'épouse de son patron, avare, revêche et acariâtre, "oubliait" souvent le soir de lui donner son souper et l'enfant remontait, le ventre vide et le cœur gros, dans son galetas. Là, éclairé par des bouts de chandelle qu'il récupérait à l'étude, tard dans la nuit, il lisait et travaillait pour compenser la scolarité qu'il ne pouvait suivre. Son intelligence et son courage furent remarqués par un collègue de son patron qui s'étonna de la misère dans laquelle l'officier ministériel fertois laissait son petit employé : "Eh bien, prenez-le chez vous !" lui rétorqua-t-il. Ce qui fut fait et le jeune saute-ruisseau entra dans l'étude de l'huissier de Claye-Souilly où il fut considéré comme le fils de la maison et devint rapidement clerc. Un jour, l'étude de Me Mercier, huissier à Brie-Comte-Robert, fut à vendre. Mon arrière-grand-père put l'acquérir sur les conseils et avec l'aide de son bienfaiteur. Appelé sous les drapeaux en 1870, il fut élu lieutenant de la garde nationale mobilisée mais n'eut pas l'occasion de combattre. A son retour des armées, il reprit son étude puis acheta la charge de receveur des rentes du fils de son prédécesseur, charge créée en 1871, qu'il transforma en maison de banque. A la fin de sa vie, adjoint au maire de Brie, il voulut créer une école primaire supérieure afin que les garçons de condition modeste s'instruisent et ne connaissent pas les mêmes avatars que lui, mais il se trouva en but avec les agriculteurs locaux qui voyaient d'un mauvais œil cette école car, prétendaient- ils, si les fils d'ouvriers s'instruisent, ils ne voudront plus travailler en ferme ; alors, ils se demandaient où ils trouveraient de la main-d'œuvre. L'école ne vit jamais le jour. 1. Mourette. C'est peut-être dans une de ces humbles demeures qu'est né mon arrière- grand-père en 1844 ?

PREFACE

Je suis, malgré un patronyme flamand, briard, fier de l'être et très attaché à l'histoire et aux traditions de ma province. Du côté maternel, mes ancêtres venaient de Plessis-Feu-Aussous, Voinsles, Saint-Germain-Laxis, Guignes, mais je considère Brie-Comte-Robert, où certains de mes aïeux vivaient déjà sous Louis XIV, comme le berceau familial. Du côté paternel, si mon grand-père vint des environs de Dunkerque en 1900, ma grand-mère, bien que née à Brie-Comte-Robert, avait des origines fertoises comme on a pu le lire dans la dédicace. Ce livre est un peu, pour moi, un retour aux sources. Il n'est pas de mon propos de retracer dans cet ouvrage l'histoire de la région de La Ferté-sous-Jouarre. Il existe un assez grand nombre de publications qui ont traité le sujet avec plus ou moins de bonheur. On trouvera d'ailleurs, en fin de volume, une bibliographie qui oriente les lecteurs désireux d'approfondir le sujet. Les monuments historiques ont été volontairement négligés au profit de scènes familières ou d'aspect plus popu- laire, car ce livre n'est qu'une approche de la vie quotidienne dans le canton de La Ferté-sous-Jouarre et dans une partie de celui de Rebais, au premier tiers du XXe siècle ; il doit permettre aux habitants de cette partie de la Seine-et-, un peu délaissée par les historiens modernes, de retrouver leurs racines ou de mieux connaître la région où ils se sont implantés. Pour chaque commune, en tête de chapitre, figurent quelques renseigne- ments : fêtes patronales et communales, éventuellement foires et marchés, évolution de la population, liste des notables, activités économiques, etc... Pour le reste, il ne s'agira que de commentaires d'une sélection de cartes postales, éditées entre 1899 et 1935. Le plus difficile du travail a été, justement, d'opérer cette sélection, et d'effectuer un choix parmi toutes les cartes réunies par Maurice Amatteis car la place nous était limitée. Puisse cette sélection vous plaire, ami lecteur, et vous faire revivre la vie quotidienne de votre région de "la belle époque aux "années folles". Alors, bon voyage dans le passé. R.-C.P.

(1) Je n'aime pas ce terme de "belle époque". Elle le deviendra, certes, par comparaison avec la boucherie de 1914-1918 qui la suivra, mais la période 1880-1914 n'a pas été une "belle époque" pour tout le monde. La Ferté-sous-Jouarre en 1862 — Le Pont et le Quai de Marine LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE LA commune est citée en 1109 ; jusqu'en 1792, elle a porté le nom de la Ferté-au-Col, du nom d'un de ses lointains seigneurs, Aucoulphe. La Ferté-sous-Jouarre a vu naître Antoine de Bourbon, roi de Navarre, père d'Henri IV, en 1518. Le cardinal Charles II de Bourbon, duc de Vendôme, le 22 décembre 1523. Pseudo-roi de de la Ligue sous le nom de Charles X, après la mort d'Henri III (mort captif en 1590 à Fontenay-le-Comte). Henri I de Bourbon, prince de Condé, le 9 décembre 1552. Ami d'Henri IV, il épousa, en 1572, à Blandy, Marie de Clèves puis en secondes noces, Charlotte de la Trémouille (dont une parente Catherine de la Trémouille était abbesse du Lys) ; il mourut empoisonné le 5 mars 1588, son épouse fut soupçonné de ce forfait. Par contre, Jeanne-Antoinette Poisson, plus connue sous le nom de Marquise de Pompadour, n'est pas Fertoise contrairement à l'erreur dont je soupçonne ce vieux brigand de Voltaire d'être responsable. Il n'empêche que certains auteurs l'ont recopié : Michelin, Félix Pascal, Badin et Quantin jusqu'à Michel de la Torre (Seine-et-Marne - Nathan Promotion Culturelle, 1985). En 1827, la Ferté-sous-Jouarre a 3.600 habitants, siège d'une poste aux lettres et d'un relais de la poste aux chevaux. Trois voitures vont tous les jours à Meaux avec correspondance de la diligence de Paris. L'activité économique est alors la suivante : commerce de laine, blé, bois et charbon pour l'approvisionnement de Paris, carrières d'excellentes meules de moulins, fabriques de cardes (façon anglaise et française) qui utilise 40.000 kg de cuivre et de fer, filature hydraulique de laine peignée sur le , poterie, briqueterie, chapellerie, feutres, chamoiserie, quatre pépinières, trois moulins : la Ville (3 roues et 4 tournants), Condetz et Mourette. Les professions réperto- riées à l'époque sont les suivantes : - Notaire Leprieur-Reneuve - Huissier : Valade - Brasseurs : Halbou, Picou - Bois et charbons : Chatelain, Meyer, Lachevin - Chamoiseurs : Bardin, Hardy, Gannat, Salmon - Chaux et plâtre (fabriques) : Droguet, Lesly, Lachevain-Carette, Leroy-Garnotel - Draps (marchands) : Foyer, Tiercelin - Epiciers en gros : Devouge fils, Maricot - Grains et avoines : Janvier, Royer - Fers : Lamiche, Rossignol - Filature de laine : Besson - Mégissiers : Bardin, Chaudeson, Gannat, Salmon - Pharmacien : Mouquet - Tuiles (fabrique) : Thomas père. Sébastien Bottin précise qu'à Reuil, près de la ville, il y a une compagnie de fabrication de tuiles et qu'il y a aussi 12 fours à Courtaron. - Meules de moulins (nég.) : Antheaume à Paris, 22, place du Louvre ; Bertrand Avalard, fait exploiter une carrière sur la côte de Tarterel ; Gilquin fils, Deluze et cie, Lancosme, Gueuvin, Cardet, Bouchon et cie, seuls propriétaires des terrains de Tarterel où se trouvent les meules de première qualité, Roger et Folliet, propriétaires de carrières et d'un assorti- ment de carreaux anglais et bretons, qu'ils expédient sur tous les ports ; Prévots. - Meuniers : Lefèvre-Deligny (la Ville) Besson (Condetz) Despaux (Mourette) - Serruriers, fabriques de crics et d'outils : Gueux, Houdelin, Marquillon. - Auberges : L'Epée, le Grand Condé, le Porc-Épic. - Traiteurs : Ray, Choquet. - Cafés : Choquet, Lecomte. En 1847, 1.200 ouvriers sont employés dans la région pour la fabrication des meules. On compte de 15 à 20 carrières principales (Tarterel, Tillet, La Barre, Les Chenots, Jouarre) et 60 petites carrières ou blocailles. Certaines exploitations se font en galeries souterraines, profondes de 5 à 25 m. La production annuelle est de 1.000 meules monolithes et de 100.000 carreaux qui sont exportés jusqu'en Amérique. Les moulins à farine de la Ferté représentent 10 paires de meules. On y trouve une des neuf imprimeries du département, des fours à chaux et des pépinières. La commune, gîte d'étape, compte alors 4.389 habitants. En 1863, le relais de poste existe toujours, le maître de poste s'appelle Fournier, il dessert Bussières à 9 km, Coulommiers à 17 km, la ferme de Paris à 15 km et Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux à 9 km. En 1876, la commune a une superficie de 996 ha, paie 17.200 F de contribution foncière, possède 1.091 maisons et 4.771 habitants dont 349 maisons et 1.260 habitants dans 23 écarts. En 1883, le guide Joanne mentionne les hôtels du Porc-Epic et de Paris. La Ferté-sous-Jouarre a encore, en 1935, deux marchés, le lundi et le vendredi, ce dernier étant plutôt réservé aux grains, et quatre foires : à la mi-carême (deux jours), le 24 juin, les 25 et 26 octobre, les 6 et 7 décembre (Saint-Nicolas). L'église est dédiée à saint Etienne et à saint Denis. Les fêtes communales ont lieu le dimanche après le 24 juin (St-Jean-Baptiste) et le dimanche après le 25 octobre (St Crépin). On célébrait le 2 octobre (St-Léger) la fête corporative des meuliers. La Ferté avait un dicton, "la poupée" adopté par la compagnie de l'Arquebuse, fondée en 1576. En 1900, le conseiller général du canton de la Ferté est M. Lefèvre, rentier à la Ferté. Le curé-doyen Hébert est assisté des vicaires Laffray et Roussel et parfois de l'abbé Picou, prêtre retraité. Pour l'enseignement, nous trouvons : M. Vion, instituteur assisté de MM. Marcellas, Bouré, Courtan et Laine, M Thominet, institutrice communale laïque, assistée de M Sondorf, Thomas, Sauvier et de Mme Bouquet ; le pensionnat Saint-Joseph (frères des écoles chrétiennes), directeur le frère Cyprien ; la pension des Dames de la Compas- sion ; l'Asile (école maternelle) dirigée par M Amigon ; l'école libre de Sainte-Céline, dirigée par les dames de Nevers qui, en 1890, figuraient comme institutrices communales congréganistes ; au hameau de Limon, il y avait un instituteur, M. Noël, assisté de son épouse. Pour les sociétés locales, il y avait : - La Société de Secours Mutuels de la ville : Tranchant, président. - La Société de Secours Mutuels de St-Etienne : Carrette, président. - Les enfants des Bardes (harmonie municipale), fondée en 1855, C. Derlique, directeur. Mais la fanfare, dont Trouet était directeur en 1890, n'existe plus. - La Société de Gymnastique Municipale, Laisne, président. - La Société de Gymnastique Libre (Les Amis Réunis), Lelong, président. En 1930, les deux sociétés de secours mutuels existent toujours ; en plus il y a la Société Scolaire de Secours Mutuels et de Retraite du canton. Les Enfants des Bardes et les Amis Réunis sont fidèles au poste. L'activité de la commune en 1900 En ce début de siècle, on trouve à la Ferté-sous-Jouarre : Professions libérales : 2 notaires - 4 médecins - 2 vétérinaires - 2 sages-femmes - 1 agent de location - 2 agents d'assurance - 3 architectes - 3 pharmaciens - 1 géomètre - 3 dentistes - 3 métreurs - 1 directeur de théâtre. Commerces : 1 armurier - 27 débits de boisson - 2 bains publics - 1 bazar - 10 marchands de charbon et bois à brûler - 1 marchand de bois - 5 bonnetiers - 1 bonnetier en gros - 4 bouchers - 8 boulangers - 4 chapeliers - 5 charcutiers - 1 marchand de chaux, plâtre, ciment - 5 coiffeurs - 10 cordonniers-marchands de chaussure - 3 marchands de couleurs - 1 marchand de cuirs et crépins - 3 marchands de cycles - 2 docks - 2 ébénistes - 6 entrepreneurs de bâtiments - 21 épiciers - 2 marchands de faïence - 3 quincailliers - 6 fruitiers - 3 marchands de fromage - 3 grainetiers - 4 horlogers-bijoutiers - 10 hôtels-restaurants - 2 imprimeurs-lithographes-librai- res - 3 marchands de jouets - 3 marchands-forains - 5 loueurs de chevaux et voitures - 6 merciers - 15 marchands de modes, lingerie et nouveautés - 1 marchand de parapluies - 2 pâtissiers - 2 photographes - 6 débitants de tabac - 1 teinturier - 7 marchands de vins en gros. Religion : Un curé - deux vicaires - un prêtre retraité. Enseignement : Deux instituteurs - trois instituteurs adjoints - une institutrice communale laïque - cinq institutrices adjointes - une maîtresse de pension - une directrice d'asile - une adjointe. Fonctionnariat : 1 secrétaire de mairie - 2 employés municipaux - 1 receveur des postes et télégraphes - 1 receveur municipal - 1 percepteur - 1 juge de paix - 1 garde-champêtre - 1 appariteur de police - 1 tambour-afficheur. Artisanat : 5 bourreliers, 1 charpentier, 4 chaudronniers-zingueurs, 3 cordiers, 1 entrepre- neur de fêtes publiques, 2 fumistes, 1 grillageur, 2 marbriers, 1 mécanicien, 4 maréchaux-ferrants, 8 menuisiers, 6 peintres-vitriers, 5 selliers-carrossiers, 5 serruriers, 3 tailleurs, 3 tapissiers, 3 tonneliers, 3 tourneurs en bois, 2 vanniers. Industrie : 1 fabricant de pois à cautères - 8 fabricants de corsets - 4 fabricants de meules -distillateur. 1 moulin à farine - 1 fabrique de carton-pâte (au moulin de Mourette) - 1 Agriculture : 5 marchands de bestiaux - 2 marchands de chevaux - 3 marchands de moutons - 3 horticulteurs-fleuristes - 2 pépiniéristes - 5 grosses fermes : Marcy, Morintru, la Barre, Petit-Venteuil, la Noue-sur-le-Guet (à Georges Ohnet). 2. La sortie de la messe (avant 1905). Il est 11 h 10. Si la pendule fonctionne, la messe est terminée depuis dix minutes... à moins que le doyen ait prêché un peu plus longtemps. Nous sommes à l'époque des luttes anticléricales et seuls femmes et enfants ont fréquenté le saint lieu ; ils en sortent sous l'œil goguenard d'ouvriers meuliers qui contemplent les "calotins". A droite, le magasin Jacquet-Huvier, nouveautés, chemises, toiles, sacs et bâches. A gauche, la vespasienne, style minaret, est comme à Clochemerle, installée près de l'église. (Coll. Amatteis) 3. La synagogue (avant 1914). Si les annuaires mentionnent, à partir de 1901 et jusqu'en 1925, le consulat de Belgique, ils sont curieusement muets sur la synagogue. Il faut attendre le guide local de 1932 pour qu'elle soit mentionnée à la rubrique "culte ". Ce qui m'étonne, c'est l'architecture mauresque de ce lieu de prière israélite. Elle évoque plus une mosquée, mieux encore des bains turcs qu'une synagogue. Le boulevard Turenne a été tracé sur un ancien bras de la Marne ; ainsi a été rattachée à la rive droite l'ancienne île, où s'élevait le château. D'après les annuaires, les commerçants au patronyme paraissant israélites seraient au nombre de :

1890 1901 1913 Bazar 0 1 1 Boucher 1 2 0 Boulanger 0 1 0 Chiffonnier 1 0 0 Corsetier 0 1 1 Fruitier 0 0 1 Grainetier 0 1 1 Jouets 1 1 1 Mar. de bestiaux 1 5 6 Nouveautés 2 3 0 Tapissier 1 1 1 Teinturier 1 1 1 Forain 0 0 2 4. L'église (avant 1903). "L'église paroissiale, assez pauvre d'architecture, présente un caractère effacé ne permettant guère de lui donner un âge. Les fondations de la tour (ancienne tour du Guet) paraissent dater du XII siècle". A côté de l'église, le chemisier Jacquet, un café-tabac, une autre chemiserie, l'imprimerie- lithographique Guyot, le coiffeur Longuestre, puis, sur la place, un magasin de nouveautés, la pâtisserie Pelloni, un marchand de couleurs et les pompes funèbres Lemaire. (Coll. Roche)

6. Place de l'Hôtel de ville (avant 1915). Le marché est plus achalandé. De gauche à droite : la chemiserie Jacquet, l'épicerie-fruiterie Maréchal fils, Goupy (tabac-buvette, confection, nouveautés, galoches), l'ancienne maison Guevin-Masson (mercerie-bonnete- rie), une alimentation générale de choix. La rue traversée après le splendide panneau d'affichage, un marchand de nouveautés et une pâtisserie. (Coll. Amatteis) 5. L'église Saint-Denis (1899). Un tout petit marché occupe la grand-place, remarquez la voiture à âne d'un maraîcher. (Coll. Amatteis) 7. Remise de la croix de guerre à un militaire fertois, le 28 juin 1915. Le décoré est sans doute un blessé en permission de convalescence. Le piquet d'honneur fourni par le 40 territorial est commandé par un sergent. Les "pépères" n'alignent pas bien leurs fusils Gras, modèle 1874. La croix de guerre est remise par un commandant. Les pompiers avec leur drapeau rendent également les honneurs. Il y a aussi les vétérans de 1870 avec leur drapeau et une délégation des enfants des écoles, dont deux fillettes avec des fleurs, les gymnastes en casquette blanche avec leur emblème, voile de crêpe. Dans le fond, la pharmacie Weiss, les Comptoirs Français, à l'étage desquels un vieillard chenu s'est respectueusement découvert et la charcuterie Lemoine. M. Weiss, qui vend aussi des produits photographiques, est si fier d'avoir le téléphone qu'il l'a inscrit sur ses deux vitrines ! Au milieu du dispositif, un vieux monsieur se baisse pour ramasser son chapeau : les enfants le regardent plutôt que le récipiendaire. (Coll. Amatteis)

9. Le marché vers 1920. C'est un marché provincial qui ne manque pas de charme : jardiniers et maraîchers viennent y vendre leurs fruits et leurs légumes. De gauche à droite : les Comptoirs Français, la charcuterie Lemoine, la maison Weber (jouets et cartes postales), le restaurant des marchés, la chapellerie Deslypper. Derrière, le chausseur Montrobert, et plus loin, rue Poterne Brunehaut, l'hôtel du Cheval Rouge. Après l'église, la chemiserie Roussel, l'épicerie Maréchal et le tabac Goupy. (Coll. Amatteis) 8. Autre vue de la cérémonie du 28 juin 1915. On peut y voir l'hôtel de ville élevé en 1884 et 1885 par l'architecte Héneux et le statuaire Maximilien Bourgeois, fertois de naissance, à l'emplacement d'un édifice du XVI (ancien hôtel du Grand Dauphin aussi le marchand de tabac Goupy, rusé comme un renard, a l'idée de rééditer cette carte avec, comme légende "le concert de musique un jour de fête !" l'ennui est qu'il n'y a pas couronné,un musicien devenu sur la mairiephoto. enC'est 1755). un concertAprès 1918, sans lestambour vues duni trompetteconflit ne !se vendent(Coll. Amatteis) plus ; 10. Le café Rambouillet (avant 1911). La porte du café est grande ouverte... pour laisser passer le gigantesque chapeau de la dame ! (Coll. Amatteis)

11. La rue des Pelletiers (1899). En fait de rue des Pelletiers, la carte représente plutôt la place de l'hôtel de ville ! Après la charcuterie (il y en avait quatre à l'époque), la maison Beldenweck (jouets d'enfants, c'est le terme du temps, comme si les adultes avaient le temps de jouer !), l'épicerie-café Motta, le drapier Dehaëze, puis un marchand de vins de Bourgogne et de bouillon ! En face, la maison A. Cahen, confection, à l'enseigne de la Belle Fermière. Tout le monde ne peut être propriétaire de la Belle Jardinière. (Coll. Amatteis) 12. La rue des Pelletiers (1899). A droite, un débit de boisson, un coiffeur-parfumeur avec son enseigne (une boule à laquelle est suspendue une touffe de crins), une boulangerie avec son balcon pour monter les sacs de 120 kg de farine au treuil, la pharmacie Pigeon, l'épicerie Camus. Plus loin, le cordier Leroy qui fait aussi des cables d'acier et le pâtissier Cosset. A gauche, serait Gouveneaux, l'armurier qui vend des cannes à pêche ? A côté, vraisemblablement l'ébéniste Seguin. Dans la rue, la voiture à âne d'un poissonnier ambulant. (Coll. Amatteis)

13. La rue du Limon (1899). A droite, le Porc-Epic, hôtel des Voyageurs. il faut espérer pour le patron, qu'au moment de l'addition, les clients n'ont pas un hérisson dans le porte-monnaie. (Coll. Amatteis) 14. La rue d'Ussy. A gau- che, le bureau de poste où l'on installe le téléphone. Devant la porte du bureau, le receveur Cochener à côté d'un facteur. Les demoisel- les des postes, en blouse noire, ont abandonné le guichet pour prendre la pose. (Coll. Amatteis) 16. L'hôtel de l'Epée (vers 1901). Carte publicitaire de la maison E. Truchet (confort moderne, salles de bains, chambre noire, fosse pour automobiles et chambres hygiéni- ques). A droite, on distingue la calèche qui sert à conduire les clients à la gare. En 1930, l'hôtel de l'Epée sera encore tenu par Truchet. (Coll. Amatteis)

15. La boulangerie Armand (carte publicitaire avant 1913). A gauche, "A la renommée des brioches à la lune". Je connaissais l'écu de la boulangère, j'ignorais la brioche à la lune. Pourtant elle a été primée (médaille d'or), la boulangère aussi a de la brioche. Quant au chapeau de la belle-mère, il mériterait bien une médaille au musée des horreurs ! A côté, le magasin de Tartière dit Lacosse, coutelier. (Coll. Amatteis) 17. La Société Générale (avant 1914). N'étant ni égoutier, ni niçois, je ne connais pas bien les petits secrets de cet établissement bancaire. La Société Générale s'est implantée à la Ferté avant 1913. De cette année-là à 1930, nous avons M. Pradeux, chef de bureau (direction de Meaux). (Coll. Amatteis)

18. L'école des filles (vers 1907). Il est difficile de situer cette carte. Les travaux ne sont pas finis, à voir pelle, baguer planches, sable qui traînent de-ci de-là. (Coll. Amatteis)

Vente des ouvrages dans les librairies du département ou par correspondance aux Editions AMATTEIS, 77350 LE MÉE-SUR-SEINE Les frais de port sont à la charge du destinataire.

Montage : Amattéis Photogravure : P.O.P. Photocompo : EDICOMPO 77

ACHEVÉ D'IMPRIMER EN SEPTEMBRE 1986 SUR LES PRESSES DE L'IMPRIMERIE LIENHART ET C A AUBENAS D'ARDÈCHE N° 3041. Imprimé en France DÉPÔT LÉGAL: SEPTEMBRE 1986