ÉDITION NUMÉRIQUE

Mercredi 30 août 2017 - Supplément - Loire CHORALE DE ROANNE 80 ans d’histoire et d’émotions 1959 2007

■ Comme en 1959, la Chorale de Roanne a remporté le titre en 2007. Montage photo Le Progrès PAGE 10

HISTOIRE EUROPE Retour sur les premiers DOUBLÉ DE 2007 2007 à 2012 : à la exploits de la Chorale Témoignages conquête de l’Europe sur la folle épopée

■ Photo archives Le Progrès ■ Photo Yves SALVAT ■ Photo Yves SALVAT PAGES 10 À 13 PAGES 4 À 8 PAGES 14-15 02 MERCREDI 30 AOÛT 2017 LE PROGRÈS

BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE Daniel Pérez : « En 80 ans, chacun a apporté sa pierre à l’édifice » L’actuel président de Roanne est Henri Rhodamel, champion de un fan de la première heure. France. Il y a André Vacheresse, Il raconte sa Chorale, les deux les joueurs de l’époque, pour le titre de 1959… Joueur-entraîneur, grandes épopées, les coachs et il a marqué son époque, avec joueurs qui l’ont marqué. Entretien. Jeannot Chaptard, Alain Gilles… L’autre époque magnifique, c’est Daniel, comment êtes-vous le doublé 2007, puis l’Euroligue, arrivé à la Chorale ? les coupes d’Europe. Outre les Je suis rentré à la Chorale à la Spencer, Harper, Salyers, il y a demande d’Yves Le Gaillard, Pellin qui était alors tout jeune alors président, en 1993. Il avait joueur, le capitaine Pape Badiane, eu à faire à une période très un gars extra… compliquée financièrement. Un peu dans les mêmes circonstan- « Jean-Denys Choulet ces que récemment d’ailleurs. a relancé le club J’étais supporter depuis long- temps déjà. Dès mon arrivée à pour l’emmener Roanne, on m’avait vite mis au au plus haut » pli. Vous savez on dit qu’à Roan- ne, il y a deux choses à faire Et bien sûr indéniablement Jean- absolument : Troisgros et le bas- Denys Choulet. Il a relancé le ket. Troisgros, c’était fait et com- club pour l’emmener au plus haut. me j’étais sportif, je suis allé à la Même si au niveau du caractère, Chorale naturellement, d’autant je ne suis pas toujours d’accord. Il plus que le vice-président de a marqué l’histoire du club avec l’époque, Jean-Pierre Tcherkes, la montée en pro-A, le doublé, les était mon cousin. coupes d’Europe… Personnelle- 80 ans, Roanne est l’un ment, je me souviens de Dick des fiefs du basket Smith, Alain Vincent, Alain Mo- professionnel français. Que nestier, Mark Soderberg… Il y a vous inspire l’histoire du club ? eu aussi ce joueur foutraque mais La durée, bien sûr. La Chorale a si fort, Fennis Dembo, David connu des périodes délicates fi- Thirdkill… Christophe Grégoire, nancièrement ou sportivement Alain Thinet, Mike Gonsalves mais elle a toujours su se mainte- pour n’en citer que quelques-uns. nir dans la Ligue ou son équiva- Même dans les périodes difficiles lent. Il y a bien sûr les deux en pro-B, des joueurs m’ont mar- grandes périodes, avec le titre de qué comme Jean-Philippe Taille- 1959 et le doublé en 2007. La man… Mais ce que je retiens de Chorale est partie d’un système l’histoire du club, c’est qu’à cha- de patronage il y a 80 ans pour que période, chacun a apporté sa aujourd’hui avoir de magnifiques pierre à l’édifice. Parmi les prési- ■ Le public roannais a joué son rôle, comme ici lors de la demi-finale des play offs en mai 2007 face à Chalon-sur-Saône. « Le public est là, en pro-A mais aussi structures et une belle organisa- dents, je n’oublie pas Emmanuel en pro-B », apprécie Alain Béral, président de la LNB. Photo Philippe VACHER tion. Brochot qui a insufflé une autre dimension au club après le doublé en relevant le défi financier avec « La Chorale est un club qui compte » l’Euroligue notamment. Il vous avait succédé en 2006 Alain Béral, après une coprésidence. Président de la LNB L’histoire peut-elle se répéter ? En coprésidents, je ne pense pas, « La Chorale de Roanne est un mais je serai le premier heureux club historique comme la Ligue de lui transmettre le flambeau s’il en compte quelques-uns. Elle a voulait revenir. toujours été parmi la Ligue de- La Chorale a 80 ans, parlez- puis sa création (1987). Lors des nous du présent, de l’avenir… festivités des 30 ans d’ailleurs, } Les finances seront revenues à Spencer et Moerman sont dans La Chorale a connu flot à la fin de l’exercice… Il faut le cinq majeur (2007-2017) et deux périodes continuer à progresser et retrou- Marc Salyers, joueur qui a mar- magnifiques ver la pro-A rapidement avec une qué Roanne, est dans le deuxiè- ponctuées par les titres assise financière confortable. On me cinq pour 1997-2007. ~ espère le faire dans les deux ans Lorsqu’on évoque Roanne, on de 1959 et 2007 avec l’entraîneur actuel Laurent pense aussi bien sûr à Vacheres- Daniel Pérez, président de la Chorale Pluvy qui est le coach qui peut le se, son époque, la Halle du ■ Photo Joël PHILIPPON faire. même nom, à Alain Gilles qui a L’avenir c’est aussi la formation, fait de belles choses avec la temps mais elle est toujours là. une identité du club. Il y a eu les Chorale. C’est un club qui comp- Le public aussi est là, en pro-A Si vous deviez faire ressortir Pellin, Moerman, Cheriet, Yabu- te dans le paysage du basket mais aussi en pro-B. Il faut avoir quelques noms historiques, sele et actuellement Ville, Brun… français, qui l’a marqué par les de la reconnaissance pour ceux qui citeriez-vous ? À chaque époque, Roanne a for- titres bien sûr, mais aussi en qui ont su investir dans les ag- C’est difficile seulement quelques- mé des jeunes. disputant l’Euroligue. La Chora- glomérations de taille moyen- uns… Des personnes fortes, forcé- Propos recueillis le a eu des difficultés dans le ne. » ment, il y a le président fondateur, par Eric Pejoux www.leprogres.fr SUPPLÉMENT 03

BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE Daniel Pérez : « En 80 ans, chacun a apporté sa pierre à l’édifice » 80 ANS D’HISTOIRE n La génèse Depuis 1932, au cœur du quartier Mulsant, des instituteurs, emme- nés par Élie Vieux, avaient créé une chorale. Souhaitant diversi- fier ses activités, soutenue par Henri Rhodamel, chef d’entrepri- se visionnaire et généreux de l’industrie textile, la chorale de Roanne se diversifia en ouvrant des sections sportives. Le cyclis- me apparut en premier, puis le ■ Le Palais des Sports Henri basket en 1937. Rhodamel inauguré en 1949. La guerre éclata deux ans plus Photo Yves Salvat tard, mais cela n’empêcha nulle- ment la Chorale d’écrire ses pre- le 1, pour une seule saison, au mières lettres de noblesse. printemps 1981, sous la direction n L’Ascension et la consécration de Jean-Paul Pupunat. Le Palais des Sports fut construit n Une décennie difficile à partir de 1949. Le club obtint Il s’en suivit une décennie difficile une montée en nationale 1 en avec six changements de d’entraî- 1953 et la Chorale gagne le titre neurs, des soucis structurels et suprême de champion de France financiers jusqu’à une remontée en 1959. André Vacheresse, Jean- en N1B en 1987 et une place en not Chaptard, Maurice Marcelot Pro-B en 1993. formant alors une triplette redou- n L’ère Choulet-Brochot, celle de table. tous les exploits n Des bas et des hauts Roanne retrouve l’élite en 2002 Les saisons suivantes, le club sous l’impulsion de Jean-Denys retrouva un certain anonymat Choulet. dans cette première division Après trois années d’équilibriste jusqu’en 1964 où, sous l’impul- pour se maintenir, la Chorale de sion du tout jeune Alain Gilles, le Roanne va tutoyer la perfection club atteignit la finale de coupe de en 2006-2007, décrochant la France. Les Choraliens s’inclinè- Semaine des As puis le titre de rent contre le SCM Le Mans. Le champion de France, le trio Spen- départ d’Alain Gilles pour l’Asvel cer, Harper, Salyers survole la et trois saisons, durant lesquelles pro-A et chaque joueur joue son les Roannais flirtèrent avec la rôle à la perfection. relégation, les conduisit à descen- Jusqu’en 2011 la Chorale va ■ Le public roannais a joué son rôle, comme ici lors de la demi-finale des play offs en mai 2007 face à Chalon-sur-Saône. « Le public est là, en pro-A mais aussi dre à l’issue de la saison 66-67. briller sur le sol hexagonal et en pro-B », apprécie Alain Béral, président de la LNB. Photo Philippe VACHER En 1969, avec une nouvelle géné- même européen, sans néanmoins ration, la Chorale remonta (1970- remporter un trophée. Avec le 3e 1971) les deux premiers Améri- budget de Pro A (4,6 millions « Je vous souhaite un joyeux anniversaire » cains sont arrivés à Roanne. Dick d’euros) le club est ambitieux Smith et Dave Wortman, associés notamment avec l’agrandisse- Jean-Pierre Siutat, à Georges Ray, Alain Vincent, ment de la Halle Vacheresse, Président de la FFBB Christian Petit, Gérard Nouvelle, n Le grand plongeon Jean-Marc Ducard, Alain Mones- Mais un soir de novembre 2011, « Permettez-moi de souhaiter à la tier, Jef Dubreuil et Alain Morival. est acté le départ de Jean-Denys Chorale de Roanne un excellent Mark Soderberg suivra. Choulet. Luka Pavicevic fera 80e anniversaire ! n La coupe Korac illusion une saison (5e) et en 2014 Depuis 1937, la succession de Les jeunes obtiennent plusieurs après 23 défaites, le club est en présidents, dirigeants et joueurs a titres et la Chorale fait ses pre- grand danger financier et retrou- permis d’écrire cette belle histoi- miers pas en coupe d’Europe ve la Pro-B en flirtant avec la N1 re. Nous en connaissons au (Coupe Korac). Mais en 1976, la des deux derniers exercices, mal- moins un si proche de notre équi- Chorale reléguée en nationale 2 gré une Leaders Cup pro-B rem- pe fédérale, Jean-Pierre Hunc- va demeurer cinq ans en purgatoi- portée en 2017. kler ! Marquer les 80 ans est idéal re avant de retrouver la nationa- Pierre Vacher pour se remémorer les événe- ments et les hommes qui ont marqué à jamais le club, l’occa- PALMARÈS sion de saluer le dévouement de ■ Photo Maxime JEGAT chacun d’entre vous. 2017 : Vainqueur Leaders Cup 1964 : Finaliste de la Coupe de Vous vous êtes renouvelés, vous cette initiative qui met en valeur Pro-B. 2010 : Final Four Euro- France. êtes développés, diversifiés, vous le parcours admirable du club Challenge. 1959 et 2007 : Cham- n Jeunes avez créé des partenariats tou- Choralien et ce bilan accompli pion de France. 2008 : Finaliste 2002 : Champion de France jours plus nombreux pour porter avec tant de passion. Je vous du championnat de France. Minimes et espoirs pro-B. 1985- toujours plus haut les couleurs de souhaite un joyeux anniversaire 2007 : Vainqueur de la Semaine 2005 : Champion de France la Chorale. et une excellente saison 2017- des As. 1981 : Champion de cadets. 1967, 1973, 1975 : Cham- Je tenais à vous féliciter pour 2018. » France de deuxième division. pion de France Juniors.

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BASKET ENTRETIEN AVEC JEANNOT CHAPTARD « Des aventures humaines avant tout » Jeannot, c’est une icône. Champion 1959, il est Jean Chaptard toujours présent au match Né le 22 août 1933. 14 et au cœur de son club. saisons à la Chorale de C’est Monsieur Chorale. Roanne. Il a joué au bas- ket jusqu’à l’âge de est l’heure de la sieste, 64 ans. Membre du Con- C’mais Jeannot Chaptard seil d’Administration du est bien éveillé, bien occupé club. 1 sélection en aussi : « Je fais le tour des an- Équipe de France. Fina- ciens pour savoir qui peut être liste Coupe de France là pour le 80e anniversaire du 1964. Champion de club. » Un club choralien France en 1959. Brocan- qu’il fréquente depuis la fin teur après sa carrière. des années 40 : « J’ai débuté en équipe première à 14 ans, on venait de monter en natio- On s’est fait de nombreux nale 1 ; d’ailleurs on n’a pas amis hors basket et cela aidait pu se maintenir. » les équipes de jeunes. » Très ■ Jean Chaptard, champion de France 1959, a vécu l’éclosion d’Alain Gilles. Photo Stéphane DOMUR occupé en vue de l’échéance 1959, 1964, 2007, du 2 septembre nous prenons années magiques lent. Je l’ai côtoyé deux ans jouer avec un grand comme tre de 2007 sont ses préférés. congé, Jeannot Chaptard avant d’arrêter, il était fabu- cela. Il n’a pas fait une immen- ayant encore à contacter Jac- On était en 1953… Ses plus leux ! Enfin, et même si ce se carrière, même si je crois L’aventure de la brocante ky Dessemme, international grands souvenirs sportifs se n’est pas mon époque, le dou- qu’il a joué au Racing Club de De 1987 à 2011, Jeannot français de 91 ans habitant résument en trois dates : blé de 2007, avec cet incroya- France, mais à Roanne, quelle Chaptard, brocanteur de son Bellegarde-sur-Valserine et « 1959, le titre de champion ble trio américain (N.D.L.R. : attraction ! » Pour les autres état, fut également la cheville des anciens de l’Asvel qui ont de France, le retour triomphal Harper, Salyers, Spencer). » le Roumain Kukos, Dick ouvrière de la « Brocante promis d’être présents : en gare de Roanne avec une Parmi les joueurs il se rappel- Smith « un joueur et un hom- Choralienne » qui se dérou- « Toutes ces années ce furent incroyable ferveur populaire. le : « Robert Busnel nous me de grande valeur », Mark lait en novembre, d’abord au des aventures humaines 1964 et la finale de coupe de avait envoyé Jean-Claude Le- Soderberg « qui devrait être Hall de l’Agriculture, puis à avant tout ! » Et cela conti- France face au Mans et déjà febvre, un géant pour l’épo- là samedi », David Thirdkill, l’Espace Congrès : « Ce fut nue… Alain Gilles se montrait excel- que, 2,18 m. C’était rigolo de Fennis Dembo et le trio du ti- une belle épopée, c’était festif. Pierre Vacher 23 coachs à la tête de la Chorale depuis l’après-guerre

Le premier d’entre eux, André Vacheresse de 1945 à 1961 puis de 1977 à 1980 fut dans un premier temps entraîneur- joueur et découvreur de talent avec Alain Gilles notamment. Maurice Marcelot lui succéda de 1961 à 1969 et Lucien Pie- gad assura une saison (1970-1971) avant de confier les rênes à Gérard Sturla, cadre technique fédéral et qui venait de Lyon, lequel entraîna… une seule année ! Lui succéda Lud- vik Luttna, pour deux saisons, (et avec lui sa fille Itka, laquelle fit les beaux jours de l’AS Roanne), amena la rigueur tchèque, puis Dick Smith (1974-1975) endossa le costume d’entraî- neur joueur avant que le local Jef Dubreuil ne prenne le relais de 1975 à 1977. Le retour aux affaires d’André Vacheresse (1977-1980) fut suivi de l’arrivée de Jean-Paul Pupunat, sté- phanois puis forézien bon teint pendant deux exercices, le ■ Le Palais des Sports Henri Rhodamel où tout Roanne a vibré dans les années 1950. Photo DR temps de remonter en nationale 1 (Pro A actuelle) Jacky Odin, Alain Monestier et Yvon Leca, Roannais pure souche, se succédèrent ensuite chaque saison, jusqu’en 1985, date à laquelle le vichyssois André Jacquemot vint diriger la formation choralienne durant trois ans. Alain Thinet le Montbrisonnais « exilé » à Vichy prit le relais pour cinq an- nées (1988-1993). Puis son adjoint Gilles Versier (1993- 1996), avant Jean-Marc Dida (1996-97) lui-même remplacé par le sien, Patrick Macazaga (1996-1998) s’y colla ! De 1998 à 2000 Mike Gonsalves arriva avant que plus d’une décennie durant (2000-2011) Jean-Denys Choulet refasse grandir le club avec une saison 2006-2007 historique ! Luka Pavicevic et la rigueur monténégrine (2011-2014) connut les affres de la descente en Pro B. Frédéric Brouillaud (2014-2015) releva le challenge de le remplacer, mais fut remercié dès le début de la saison 2015-2016, après un seul exercice, par Raphaël Gaume cumulant les fonctions d’entraîneur et de directeur sportif. Depuis la saison dernière Laurent Pluvy est « aux manettes » avec un contrat signé jusqu’en 2019. P. V. ■ Gare du Nord lors d’un déplacement à Anvers, dans les années 50, avec l’étoffe des héros. Photo DR www.leprogres.fr W42 - 1 Aujourd’hui comme hier...

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BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE Des titres avec les mêmes ferveurs Ils étaient des milliers en 1959 pour accueillir les héros champions de France d’André Vacheresse. C’était la même folie en 2007 pour la bande à Jean-Denys Choulet. Roanne aime le basket et les années qui passent ne le démentent pas.

■ Le retour des Choraliens de Bercy place de l’Hôtel de ville de Roanne, devant plus de 8 000 fans comblés. Un demi-siècle auparavant, la même ferveur le soir du titre de 1959 (ci-dessous). Roanne est un club historique aussi du fait de la popularité de son club de basket, l’un des patrimoines du Roannais. Photo Yves SALVAT

■ En 1959, les champions roannais sont accueillis comme des héros par la foule. Photo archives Le Progrès

■ Dee Spencer reste toujours très attaché aux couleurs roannaises. En finale, ■ Marc Salyers de retour de Bercy dans un train avec des centaines de après une mi-temps ratée, il avait ensuite inscrit 16 points. Les arabesques supporters. La foule l’attend comme une star. Photo Yves SALVAT du magicien hantent toujours la Halle Vacheresse. Photo Yves SALVAT www.leprogres.fr W42 - 1 JI © 832264900

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BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE Dick Smith : « Une équipe, une famille » C’est le premier joueur Roanne, il la qualifie de coup on voyageait en minibus… américain de la Chorale de chance. Après l’universi- C’était génial. Je n’étais pas de Roanne. De Seattle, il té d’Utah, il a joué pour une un grand joueur mais un équipe d’Amérique du Sud. joueur moyen qui a eu la n’a rien oublié de sa pé- chance de jouer en France. » riode roannaise. « À l’époque, Sa reconversion après sa on communiquait carrière peut laisser rê- l aurait aimé être là, pour par télex » veur… « J’ai été pilote de li- Iles 80 ans de la Chorale le gne jusqu’à mes 60 ans puis 2 septembre. Dick Smith, « Un jour, un gars m’a de- j’ai continué de voler pour c’est le premier joueur amé- mandé si je voulais venir mon plaisir tout en étant mo- ricain enrôlé par la Chorale. jouer en Europe… J’ai dit niteur pour Boeing sur simu- Il laissera une trace indélébi- oui, c’était pour jouer au SA lateur ». Dick Smith, un le et une amitié toujours pré- Lyon avec André Buffière, grand monsieur. sente. un grand monsieur du bas- Eric Pejoux ket. À l’époque il n’y avait « Une grande pas d’agents, pas de télépho- REPÈRE expérience » ne. C’était par télex. Et puis « Je serai là par l’esprit, c’est deux ans après, je suis venu à n Dick Smith, du basket sûr ! » Dick Smith a gardé Roanne. à l’aviation des amitiés dans le Roan- C’est là que j’ai rencontré Passé par Lyon avant de nais. Arrivé en 1971 comme Bernard Fatien. Yan (son fils venir à Roanne où il joueur, il sera ensuite joueur- ancien responsable du cen- reste de 1969 à 1974, en entraîneur avec une généra- tre de formation de la Chora- terminant entraîneur- tion d’espoirs flamboyante, le), je le considère comme joueur. Premier améri- jusqu’en 1975. ■ Dick Smith reste marqué par son passage à la Chorale. mon fils, c’est mon voisin à cain de l’histoire de la « C’était assez facile à l’épo- Photo DR/Chorale de Roanne Seattle ». Dick Smith n’a Chorale de Roanne. Il a que, ce n’était pas pro com- rien oublié de la Chorale et été recruté au poste de me aujourd’hui. Plus qu’une semble, y compris avec les core français avec moi de cet esprit familial : capitaine pour Alaska équipe, on formait une fa- adversaires… Cette période d’ailleurs », dit-il dans la lan- « C’était une grande famille, Airlines de 1989 à 2004, mille, vraiment. On était en- de ma vie a été une grande gue de Molière qu’il maîtrise les Alain Vincent, Christian et travaille désormais à semble avant, après les expérience pour ma famille, à la perfection. Petit… L’ambiance au Palais Seattle dans l’aviation. matchs… On mangeait en- mes enfants. Ils parlent en- Sa venue en France puis à des sports était formidable, Stotts : « Ma plus agréable saison de joueur »

■ Un des symboles de l’histoire familiale et humaine de la ■ Terry Stotts a gardé la Chorale dans son cœur. Photo Mike BROWN via MaxPPP Chorale, ici Jean-Pierre Ville au début des années 90… Photo DR

Il est aujourd’hui l’actuel Il y avait aussi Madame Ba- pour nous tous. » coach des Blazers de Port- lichard et Ton-Ton qui Propos recueillis par E. P. land (NBA). Pourtant, l’évo- étaient toujours présents cation de la Chorale lui fait pour nous aider ! Je me sou- REPÈRE toujours plaisir. Il n’a rien viens très bien du match ga- oublié de son passage : « J’ai gné à Rennes parce qu’en n De Roanne à la NBA beaucoup de souvenirs de cas de victoire, nous mon- Terry Stotts est né le mon temps passé à Roanne tions en N1A. C’était du 25 novembre 1957 aux (1988-89). C’était vraiment coup une nuit très spéciale États-Unis. Passé par ma plus agréable saison de et on a très bien célébré cet- Madrid, Cantu, Voiron toute ma carrière de joueur. te victoire, tous ensemble. puis Roanne pour une Nous étions de super-équi- À mon époque, la Halle Va- saison en 1988-1989. piers et avions un super- cheresse était toute neuve. Après avoir connu la coach. C’était Alain Thinet, Les fans à Roanne étaient NBA au poste d’adjoint Al Beal, Mike Gonsalves, géniaux, c’était spécial. Ils (Milwaukee, Golden Christophe Gregoire, Sadi aimaient vraiment leur équi- States, Dallas, Atlanta), il Diagne, Philippe Beorchia, pe. J’aimerais dire merci est depuis 2012 le coach Alain Serrino, Philippe pour cette saison 1988-89. des Blazers de Portland. ■ …et ici Thomas Ville, son fils, formé à la Chorale Fleury, Franck Bouteille… C’était une saison géniale et actuel joueur pro de Roanne. Photo Philippe VACHER www.leprogres.fr W42 - 1 Contactez-nous : 4place du Champ de Foire CS 80193 42313 ROANNE Cedex 04 77 44 83 70 [email protected]

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BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE 2006-2007, la saison du doublé, de tous les plaisirs aussi Deuxième de saison régulière avec une seule défaite à domicile et un « showdron » survolté, la Chorale remporte la Semaine des As et le titre de champion de France avec une ferveur populaire incroyable.

■ Plus de 3 000 Roannais ont fait le déplacement à Bercy. La folie de la victoire (81-74) face à Nancy ■ Ces joueurs sont devenus les héros du fantastique doublé : Pellin, Marcario, Harper, Badiane, Salyers, Spencer, Moerman, qui prendra sa revanche l’année suivante, a provoqué une nuit magique à Roanne. Photo Yves SALVAT Niakaté, Soliman, Cazalon. Photo Yves SALVAT

■ Aaron Harper, « l’assassin silencieux » du trident formé avec Dee ■ Dee Spencer « le magicien » est certainement l’un des joueurs les Spencer et Marc Salyers. Photo Yves SALVAT plus talentueux de l’histoire de la Chorale. Photo Yves SALVAT www.leprogres.fr SUPPLÉMENT 11

BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE 2006-2007, la saison du doublé, de tous les plaisirs aussi

■ Ces joueurs sont devenus les héros du fantastique doublé : Pellin, Marcario, Harper, Badiane, Salyers, Spencer, Moerman, ■ Marc Salyers, c’était le guide, l’homme qui a annoncé le doublé et qui Niakaté, Soliman, Cazalon. Photo Yves SALVAT l’a réussi. Un joueur d’exception, un homme en or. Photo Yves SALVAT

■ La phénoménale Chorale a marqué la France du basket dès février 2007 en battant Le Mans en finale. Jusque-là, bien qu’intraitables à domicile, les Choraliens étaient considérés encore à Noël comme une surprise. En juin la tornade blanche avait tout gagné, ou presque. Photo Yves SALVAT

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BASKET ENTRETIEN AVEC JEAN-DENYS CHOULET « On a tout changé du sol au plafond » Jean-Denys Choulet est l’en- n’y aurait pas eu 2007, c’est DJ… C’était de la folie cette époque, durant cette décen- j’avais pris des risques dans traîneur emblématique de la une évidence. Ensuite en ferveur populaire… Je n’ai nie. Je dis souvent que lors- le recrutement, je ne trouve Chorale, le coach historique. pro-A les premières années, jamais revécu tout ça. Il y a que les gens ont été habitués pas qu’il y ait de prises de on s’est battu avec un tout quelques jours, je prenais de à manger de la brioche, ils risque dans l’effectif, même Rencontre avec celui qui a petit budget pour se mainte- l’essence à Roanne avec une trouvent que le pain n’est si je suis surpris par l’af- mené le club des bas-fonds nir. C’était vraiment un che- voiture floquée Chalon… pas bon. Pour revenir dans fluence de ces dernières sai- de la pro-B à l’inoubliable min de croix. Et le déclic est Une femme m’a interpellé l’élite, il faut travailler tout sons au vu des résultats et doublé de 2007.. venu l’année des play-offs « faut revenir ». Le phéno- le temps, c’est ce que j’ai fait des prestations. » avec Mike Bauer notam- mène s’est amplifié par 100 à Roanne et c’est ce que je n ean-Denys Choulet a ment. L’arrivée d’Emma- par le fait que j’ai été viré en fais à Chalon. » Retour (un jour) Jmarqué l’histoire du club nuel Brochot a aussi tout 2011 et que le club s’est en- n à la Chorale ? à jamais avec son doublé changé. Car avant, quand tu suite cassé la gueule pour Champion avec Chalon « Revenir ? Comme coach, mais aussi et surtout par sa compares, on avait moins aller de pro-A en Pro-B et dix ans après je ne crois pas… Je me vois décennie où il a fait passer de budget que Roanne flirter avec la N1. Mais on « Ce que j’ai vécu en 2007, bien poursuivre encore à un club des bas-fonds de la aujourd’hui. » parle des joueurs, du coach humainement, même si la Chalon et peut-être ensuite pro-B aux étoiles de l’Euroli- mais faut pas oublier Manu ferveur populaire à Chalon coacher à l’étranger. Mais gue avec un doublé cham- « Me faire virer Brochot. Sans lui, le club ne était énorme, n’est pas com- pourquoi pas, comme diri- pionnat semaine des As à la a amplifié par 100 serait jamais arrivé là où il a parable. Sportivement par geant, manager je ne sais clé… L’histoire d’amour été. On était 14e budget mais contre, gagner en cinq pas… Il faudrait que la Cho- s’est mal terminée mais ma cote auprès ensuite il a permis les cou- matchs, c’est autre chose, la rale ait la volonté de refaire l’Histoire tout court est in- des Roannais » pes d’Europe, de se mainte- victoire est du coup logique. de ce club ce qu’il a été, avec délébile… n nir au sommet. Et puis Avec la Chorale, on n’aurait un projet, de l’ambition ». n L’apothéose aujourd’hui j’ai appris avec sûrement pas gagné le titre Propos recueillis par Les débuts « Bien sûr le meilleur souve- le temps, je suis plus cal- si cela ne s’était pas joué sur Eric Pejoux « Tout a débuté par un coup nir est le titre, la montée en me. » un match. » de fil de Paul Brideau… J’ai pro-A, mais en 10 ans il y a n rencontré François en a… La Chorale qui joue « Je prends La chorale l’Euroligue, contre le Pana, toujours des risques d’aujourd’hui le Real, Belgrade… C’était « Ce qu’il se passe ces quelque chose… Le cross de dans mes dernières années Dee Spencer sur Kenny recrutements, montre que la Cho- Gregory (Le Mans), le je trouve rale est une institu- tir du milieu de ter- tion mais que les rain de Willy Soli- celui de la Chorale bases ne sont pas man aux As à trop frileux » complètement so- L e N a n c y … n lides. Pour remon- Gaillar Mais il y Entraîneur historique ter et ramener de d et Da- a e u de la Chorale la ferveur, niel Pé- « Ça, personne ne me rez, alors co- l’enlèvera. J’espère présidents et b i e n j’ai dit oui. Il a fallu tout changer du sol au plafond. Les objectifs étaient de ra- mener du monde dans une salle vide avec du spectacle et aller en play-offs. Résul- tats on fait finale et montée ! aussi J’ai pris des joueurs pas for- pas mal de cément connus ou référen- c o n n e r i e s cés comme Jimall Ball, Scott comme cette fois Forbes et d’autres… Je pré- où Harper avait disparu fère plutôt que de prendre deux jours. On croyait qu’il des joueurs référencés ou était mort. Il est arrivé à la venant des championnats salle avec un billet dans la a v o i r voisins. J’ai toujours fonc- main pour l’amende ! Il y a un jour tionné comme ça. comme ça aussi les soirées à une tri- S’il n’y avait pas eu 2001, il L’Atmosphère où je faisais b u n e à mon nom. REPÈRE C’est une vraie fier- n Digest novembre 2013. té ce que Né le 16 octobre 1958 à n Palmarès l ’ o n a Besançon. Coach de l’année 2007, f a i t à n Clubs Semaine des As 2007, c e t t e Vesontio (1989-90), Mul- champion de France 2007 house (1990-92), Vrigne et 2017, finaliste du cham- (1992-94), Châlons-en- pionnat de France 2008, Champagne (1995-96), finaliste de la coupe d’Euro- Gravelines (1996-00), pe FIBA 2017, finaliste Roanne (2000-11), Al Leaders Cup 2016, deux Mouttahed Tripoli (Liban, fois coach de la sélection ■ « Ce que j’ai vécu en 2007, humainement, même si la ferveur populaire à Chalon 2012-13), Chalon depuis étrangère au All Star Game. était énorme, n’est pas comparable », confie Jean-Denys Choulet, champion de France 2017 avec Chalon-sur-Saône. Photo Maxime JEGAT www.leprogres.fr W42 - 1 MERCREDI 30 AOÛT 2017 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT 13

BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE Pape Badiane, capt’ain éternel Il était le capitaine de l’équipe de la grande épo- 10 ans de pée. Disparu à Noël dernier, il restera à jamais dans les carrière, 3 clubs mémoires choraliennes. Pape Badiane, espoir à Montpellier a suivi le cur- l est parti le 24 décembre sus NCAA à Cleveland. Idernier, à 36 ans, laissant un Puis il a joué à Roanne immense vide à sa famille, ses (2003-2008), Le Mans amis, sa femme Julie et ses (2008-2009) et Poitiers deux petites princesses. Bas- (2009-2013). ketteur d’exception, Pape Ba- Champion de France diane était le capitaine de la 2007, finaliste 2008. Vain- Chorale lors de la grande queur leaders Cup en 2007 épopée. et 2009. Vainqueur de la Il est arrivé de nulle part ou Coupe de France en 2009. presque, au printemps 2003. Jean-Denys Choulet l’a sorti de l’anonymat comme tant enfants, ses filles, ses proches, d’autres et le grand jeune ces années passées à prôner homme a fait son premier la tolérance, l’humilité, la per- match à Hyères-Toulon… Il formance, par l’exemple ser- va encore grandir jusqu’à réa- viront de modèles à ceux qui liser le doublé de 2007, deve- ont eux la chance de le fré- nir international aux côtés quenter, de le voir jouer. Car des Parker, Diaw… Il gagne- ■ Pape Badiane, capitaine du doublé de 2007, a eu une carrière exemplaire. Photo Yves SALVAT dans la vie comme sur le par- ra encore une Semaine des quet, il n’en rajoutait jamais, As avec Le Mans et Dee capitaine emblématique, Destructeur en chef de cer- que, de jeux vidéo, avec une lui le grand frère de beaucoup Spencer. Lors du sacre de avec un bel hommage : « Ce cles, docteur -ès- rebonds, reconversion toute trouvée et de joueurs. Pape est parti, Chalon contre Strasbourg, n’était pas prémédité, c’est ve- maître contreur, mais si doux, réfléchie. La fatalité l’a pris à mais la famille Chorale ne les premiers mots de Jean-De- nu comme ça, naturelle- gentil et jovial dans la vie. contre-pied. Mais toutes ses l’oubliera jamais. nys Choulet ont été pour son ment. » Il l’était naturel Pape. Passionné aussi d’informati- heures à rendre heureux les Eric Pejoux

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BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE La Chorale a brillé à travers l’Europe entière Euroligue, Eurocoupe, Eurochallenge, la Chorale a côtoyé les grands d’Europe de l’ère moderne de 2007 à 2012. Sélection de clichés pour un voyage européen dans un passé pas si lointain.

■ La mythique salle du Panathinaïkos dont la Chorale a foulé le parquet en jouant les yeux dans les yeux avec les grands d’Europe tels Barcelone, le Real Madrid, Belgrade... Ratant le Top-16 de très peu. Photo Yves SALVAT ■ Brion Rush, entre Raul Lopez et Sergio Lull, dans l’antre du Real Madrid avec Pape Badiane et William Soliman. Photo YVES FLAMMIN

■ A Krasnoïarsk, en Sibérie, la Chorale de « JDC » a découvert ■ Excentrique, génial, Marc Salyers, dont le maillot est accroché le complexe Ivan Yerigin. Photo Yves SALVAT aux cimaises de la Halle Vacheresse. Photo Claude ESSERTEL

■ Marc Salyers a terminé meilleur scoreur de l’Euroligue (21,8 pts). Roanne jouait à domicile à Clermont-Ferrand. La transhumance ■ La salle de Banvit à Bandirma où l’ancien Choralien Adrien Moerman a joué. roannaise était incroybale à l’image des 23 bus affrêtés contre ■ Laurent Cazalon a été l’un des grands artisans Photo Yves SALVAT le Partizan Belgrade. Photo Yves FLAMMIN de l’épopée choralienne. Photo Yves SALVAT www.leprogres.fr SUPPLÉMENT 15

BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE La Chorale a brillé à travers l’Europe entière

■ Lors d’un entraînement à Bamberg. Le soir-même, Brion Rush, d’un « buzzer beater » dans le corner à trois points, offre l’exploit. Photo Yves SALVAT

■ Marco Pellin face à Lakovic au Stadium Palau Blaugrana. Roanne face ■ Brion Rush, entre Raul Lopez et Sergio Lull, dans l’antre du Real Madrid avec Pape Badiane et William Soliman. Photo YVES FLAMMIN à Barcelone, du rêve à la réalité. Photo Philippe VACHER

■ Excentrique, génial, Marc Salyers, dont le maillot est accroché aux cimaises de la Halle Vacheresse. Photo Claude ESSERTEL

■ Laurent Cazalon a été l’un des grands artisans ■ La Chorale a joué le final four de l’Eurochallenge contre et à Göttingen en enlevant la troisième place de l’épopée choralienne. Photo Yves SALVAT face à Varèse. Photo Yves FLAMMIN

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BASKET ENTRETIEN AVEC EMMANUEL BROCHOT « La Chorale est un monument » C’est le président par « C’est JDC, Paul Brideau et C’était aussi une aventure dirigeants comme Michel « Je me suis posé la question il qui tout a été possible. Michel Dru qui m’ont trans- humaine cette épopée ? Dru, Thierry Barnet. Côté y a quelques mois, c’est vrai Son binôme avec J.-D. mis le virus et j’ai été prési- « C’est ballot, mais le trio US négatif, Samnick chez nous que ça me manque. Mais le dent en 2005, d’abord avec 2007 m’a marqué. J’avais des n’a pas été professionnel, système des collectivités lo- Choulet a fait de la Cho- Daniel Pérez. Le doublé affinités avec des joueurs c’est le pire joueur que j’ai eu cales m’a fait trop de mal à rale un grand club. En- 2007… On a marqué l’histoi- comme Page, Salyers, côté mentalité. » l’époque. Ma plus grosse er- tretien. re, avec de la réussite car il en Nsonwu, Amagou… Un retour pour relancer reur est d’avoir voulu être faut. Le sport nous a permis Pape Badia- le club est-il honnête en disant un temps mmanuel, pouvez-vous de gagner. C’est après que n e . J ’ a i possible ? que je n’avais pas besoin Enous raconter vos pre- l’on a pratiquement doublé le p a s s é de plus d’argent. miers pas à la Chorale ? budget… Le Challenge de su- Quand cela a été le « Je suis arrivé dans le Roan- c’était après en se mainte- p e r cas, ils ont refusé et nais dans les années 90. On nant au sommet du basket m o - m’ont ainsi poussé m’a dit il y a deux monu- français en jouant des cou- ment dehors. Mais pour ments à Roanne, Troisgros et pes d’Europe. » s avec répondre, je ne con- la Chorale ! J’ai mis un peu de m e s nais pas l’avenir. » temps à saisir que par Chora- « Avec JDC, ce n’était Propos recueillis le on entendait basket ! J’ai plus possible. » par Eric Pejoux vite compris que la Chorale était un monument culturel, L’éviction de JDC social et sportif de l’agglomé- a été une cassu- ■ Photo ration. La Chorale de Roan- re… Yves SALVAT ne, c’est comme la grotte de « C’était nécessaire Lascaux à Lascaux ! » pour lui et le club. Nos Comment êtes-vous arrivé relations sont redevenues à présidence ? saines et normales. Je suis « J’étais partenaire, je voyais très heureux de son titre à la montée en puissance avec Chalon, il le mérite, c’est un JDC. C’était déjà un ami et il super coach. Mais c’était l’est toujours. Il m’a fait mor- nécessaire car on était en dre à l’hameçon. » train de se gangrener l’un Sitôt président, sitôt titré. et l’autre. Ce n’était plus Et tout s’est enchaîné ? possible. » 830538800

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LOIRE 80 ANS CHORALE DE ROANNE Jeff Dubreuil, le baptême de l’air Finaliste de la coupe de commandé par l’agent de France 1964, Jeff Dubreuil, l’époque Mac Grégor toujours actif à la Ligue et n’étant pas arrivé et devant le courroux des dirigeants dans le basket roannais, choraliens, celui-ci envoya ouvre son livre d’anecdotes. Zimmermann. Jeff Dubreuil raconte : « On a vu arriver près des débuts à l’AS un grand joueur blanc, lon- APontet, sur le terrain ex- giligne, de 2,18 m mais térieur jouxtant l’église du quand on l’a mis sur le ter- quartier où il était rejoint rain on s’est aperçu que ce } par Alain Gilles, hébergé n’était pas un basketteur Deux jours avant souvent par ses grands-pa- (sic). À croire que Mc Gré- la finale, j’ai fait mon rents voisins des lieux, Jeff gor l’avait repéré dans un baptême de l’air ~ Dubreuil rejoignit la Chora- aéroport par sa taille. J’ai Jeff Dubreuil, joueur le. passé des dizaines d’heures emblématique de la Chorale « Mon premier grand sou- à lui apprendre à shooter, venir c’est lors de ma pre- un comble pour un Améri- mière saison. On jouait ■ Jeff Dubreuil a fait ses débuts aux côtés d’Alain Gilles, cain ! » REPÈRE Charleville-Mézières alors qui assure ici la mise en jeu. Photo Yves SALVAT Et au final celui-ci restera emmené par l’immense in- toute la saison pour une 4e n Jean-François ternational Jean-Paul Beu- l’Ascension nous avions dû Par la suite, entre 1970 place plutôt encourageante « Jeff » Dubreuil gnot (père d’Eric et de aller jouer le jeudi, deux et 1977, Jeff Dubreuil alter- avec des jeunes comme Né le 17 octobre 1944 à Greg). Nous avions marqué jours avant à Antibes. Mon- na entre le terrain, l’assista- Jean-Luc Bernardin et Hu- Roanne. Joueur pour la chacun 23 points et le lende- sieur Henri Rhodamel alors nat, le coaching avec Lucien bert Bouquet (originaire de Chorale de Roanne, il main l’Équipe dans sa rubri- président avait affrété trois Piegad dans un premier Dunkerque). fut finaliste de la Coupe que basket avait titré : “Da- petits avions, des « Jodel » temps puis avec Dick Smith En 1977, Jeff Dubreuil, en de France 1964. Entraî- vid contre Goliath !” » pour faire l’aller-retour. après Sturla et Luttna et en- désaccord avec le recrute- neur-joueur puis coach Mais c’est par un souvenir C’est ainsi que j’ai fait mon fin tout seul de 1975 à 1977. ment, s’engagera avec Li- de la Chorale, Limoges, aérien qu’il a été le plus mar- baptême de l’air. Et à peine moges sur les conseils de Voiron et Montpellier. qué : « Avant la finale de rentré dans la nuit nous avi- Zimmermann Pierre Dao. Une page venait Assistant pour plusieurs coupe de France au Mans ons repris le train pour re- l’improbable basketteur de se tourner ! Équipes de France qui avait lieu le samedi de partir au Mans ! » Un basketteur américain re- Pierre Vacher

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■ Inaugurée en 1988, la Halle Vacheresse a succédé au palais des Sports avec ses 3 000 places. Elle était en ébullition lors de l’épopée moderne de la Chorale. La Halle est passée à 5 000 places avec de nouveaux équipements en 2011. Avec André Vacheresse comme nom, l’ancien joueur et coach de la Chorale de la première grande époque, la salle témoigne de son histoire et chaque génération transmet le vécu roannais aux plus jeunes. Photo Yves SALVAT

ANNÉES 80-90 TÊTES D’AFFICHE Ils ont aussi fait l’histoire De Fennis Dembo en passant par David Thirdkill, Franck Bouteille, Cédric Henderson, Al Beal et Bille Cain et bien d’autres comme Christophe Grégoire, Sadi Diagne… À chaque période, des joueurs ont porté l’étendard roannais. Comme ici dans les années 80-90.

■ Fennis Dembo (90-92). Photo DR ■ Franck Bouteille (88-97). Photo DR

■ Mike Gonsalves comme joueur (88-94) puis comme coach (98-2000). Photo DR ■ Al Beal (87-89) et Bill Cain (85-88) Photo DR ■ Cédric Henderson (90-93). Photo DR www.leprogres.fr W42 - 1 MERCREDI 30 AOÛT 2017 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT 19

BASKET ENTRETIEN AVEC MAKHTAR N’DIAYE « Roanne, mon club de cœur » Il fut l’un des chouchous de REPÈRE la Halle. « Big Mak » compte parmi les fondateurs de la Né le 13 décembre 1973 à Dakar. International future épopée, un pilier de sénégalais (vainqueur de Jean-Denys Choulet. la CAN 97), premier joueur sénégalais en NBA. e premier joueur sénégalais Il a joué à Roanne en Là avoir joué en NBA (1998, 1999-2000 puis 2003- Vancouver Grizzlies) n’y va 2004, a aussi joué à Dijon, pas par quatre chemins pour Asvel, Vichy, Besançon, parler de la Chorale : « Ce que Levallois, en Italie, Alle- représente Roanne pour magne, Grèce et aux USA. moi ? Mon club de cœur, rien de moins ! » La Chorale et « Big Mak », bras… Je réponds “tu me con- c’est une longue est belle his- nais ?” Il me dit “tu me don- toire. Un passage en 1999- nais des bonbons après les 2000, puis « après une saison matchs à la Halle”. T’imagines, mitigée à Besançon, Jean-De- 20 ans après, le mec était deve- nys (Choulet) m’a fait revenir. nu père de famille et se souve- Il a su prendre des risques, il a nait de ça. Franchement, si on pris Scott (Forbes), il y avait pouvait réécrire son histoire, je Laurent (Cazalon). Il a tout fait ■ « Franchement, si on pouvait réécrire son histoire, je serais resté plus longtemps serais resté plus longtemps à la à Roanne. Ils lui doivent tout. à la Chorale », confie Makhtar N’Diaye alias « Big Mak ». Photo Yves SALVAT Chorale ». Quoi qu’on en dise. JDC, il Agent de joueurs, familier de la avait des “corones” comme on baskets grincer sur le parquet. On comprend vite que la Cho- avec Roanne. Il y a trois ans, je NBA de part son travail qui le dit pour venir nous chercher La salle était vide. Je me sens de rale est pour Makthar bien me promenais avec mon ga- fait voyager dans le monde en- (rires). C’est nous qui avons ceux qui ont aidé le club. C’est plus qu’un club à ses yeux : min à New York. Dans un bus, tier, « Big Mak » suit toujours baptisé la Halle “le là que tout a commencé pour « Tu sais aussi que mon fils a il y avait un couple de Français la Chorale de près : « La vie du showdron” ! Quand JDC et la grande épopée. On a mis les été conçu à Roanne quand mê- avec ses trois enfants… Le ma- club me touche, on a vécu telle- donc nous sommes arrivés, il fondations pour les Salyers, me ! J’ai une anecdote qui résu- ri me regarde et dit “c’est ment de choses spéciales ! » faut savoir qu’on écoutait nos Spencer et autres ». me ce qui s’est passé pour moi Makhtar” et me serre dans ses Eric Pejoux 832282400

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BASKET 80 ANS DE ROANNE Le cinq de cœur d’Alain Thinet D’abord joueur une saison, le Montbrisonnais est pro- 1992, la belle année pulsé entraîneur en 1988. « On vit une année extraordinaire en N1A (N.D.L.R. : ac- Il le restera cinq saisons tuelle Pro A) où on sort Montpellier en quart de finale des marquées par une montée play-offs. On a ensuite failli sortir Limoges en demie. On dans l’élite, un titre de avait perdu de 50 points là-bas. Au retour, ils s’étaient prati- coach de l’année et quel- quement arrêtés chez Troisgros. Et le lendemain, on gagne ques belles rencontres. de dix points dans une salle archi-bourrée ! Le match d’ap- pui, ça se joue à une lentille parce que mon joueur améri- nChristophe Grégoire, cain Henderson perd sa lentille dans le money-time alors son compagnon de route qu’on est devant à Limoges. Je suis coach de l’année mais pour moi, c’est d’abord une récompense collective. » « On habitait tous les deux Vichy. J’étais entraîneur- chauffeur et lui joueur. On de baskets trouées. C’est faci- faisait la route ensemble. } le de le faire jouer parce qu’il J’étais éducateur sportif à L’année de la est pétri de talent. C’est une Cusset la journée et le soir, montée, je suis fierté de l’avoir accompagné j’entraînais les pros. On pre- ■ Alain Thinet est actuellement l’entraîneur rentré chez moi avec et mis sur le terrain. » nait la voiture à 16 h 30, on de Saint-Chamond, en Pro-B. Photo Celik ERKUL une demi-mousta- nTerry Stotts, arrivait à Roanne à 18 heu- ~ res pour l’entraînement et on faisait se lever la salle. Il avait nMike Gonsalves, che ! « Monsieur Basket » rentrait ensuite à 23 heures. un fort caractère. Avec Hen- l’ami fidèle Alain Thinet, entraîneur « C’est Monsieur Basket. Il Pendant six ans ! La télé derson, ils formaient une est coach NBA maintenant. avait fait des reportages sur doublette dont les Roannais « On est toujours en relation. C’est grâce à lui qu’on monte. nous. On était atypique. » se rappellent encore. On a C’est quelqu’un d’hyperatta- nFranck Bouteille, Au moment du bilan, il dit : n fait des résultats mais ce chant. Il n’avait pas le plus sa fierté « Je ne reste pas parce que je Fennis Dembo, n’était pas un long fleuve grand talent mais il faisait le ne me sens pas capable de l’Américain fantasque tranquille ! La salle était plei- job. C’était un meneur réflé- « Je récupère un gamin, ca- jouer en Pro A ! » Il avait un « C’est l’Américain qui a ne. On avait un petit budget chi qui pensait à faire jouer det, qui fait son premier stage truc en plus. Il savait tout fai- marqué la Chorale. Ce n’était mais on était un peu le poil à l’équipe. On sentait déjà qu’il en montagne dans le Jura re. » pas le plus talentueux mais il gratter du championnat ». serait coach. » avec nous. Il n’a qu’une paire Recueilli par Valérie Fascia 832279800 www.leprogres.fr W42 - 1 MERCREDI 30 AOÛT 2017 LE PROGRÈS SUPPLÉMENT 21

■ Si la Chorale flirte avec la N1 depuis deux saisons, elle a garni sa vitrine avec cette parenthèse enchantée du titre de la Leaders cup pro-B, en 2017. Photo Maxime JEGAT

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BASKET 80 ANS CHORALE DE ROANNE Une journée à l’image de la Chorale Samedi 2 septembre, la Chorale de Roanne fête les 80 ans du club avec La journée anniversaire de la Chorale des matchs réunissant Le programme pour les 80 ans du club le samedi 2 septembre toutes les catégories, avec les deux amis histo- riques, l’Asvel et Vichy et Heure Matchs/Evenements le voisin Lentigny. ORA oanne, c’est « Troisgros et 10h30 Chorale – ASVEL (U11) H LE Rla Chorale ». L’adage peut C paraître réducteur mais il son- ne comme un slogan autour de la gastronomie et du sport, cer- 11h30 Chorale – ASVEL (U13) tes, mais surtout autour de la convivialité, le partage et la passion. 13h15 Chorale – ASVEL (U15) R Des “anciens” aux O ANS A L poussins, la grande 15h00 Chorale – ASVEL (U18) L famille est réunie N A N B Sous les coups de génie d’Alain 16h30 Chorale – Lentigny (NM3) E T Gilles, de Jean Chaptard, des KE Ray, Marcelot et bien d’autres, BAS la Palais des sports a salivé, ses 18h00 vin d’honneur(sur invitation) sens ont tremblé. La Halle épo- nyme d’André Vacheresse a servi des plats chauds avec les Dembo, les Frenchies Bou- 19h00 présentation de l’équipe pro teille, Gazetta, Beorchia […]. Mais entre deux mets, elle a 19h30 Chorale – Vichy-Clermont (ProB) aussi connu des trous pas nor- Chorale mands. Le basket champagne revient toujours comme avec l’épopée de la bande à Jean- Tarif unique : 5€ (gratuit pour les partenaires et les abonnés) Denys Choulet… Caviar en Chorale Roanne Basket - JA Vichy-Clermont Pro B. sus. 80 ans, noces de chêne, c’est Matchs de 10 h 30 à 16 h 30 gratuits. forcément historique. Si elle a parfois plié comme un roseau, Buvette, restauration et animation tout au long de la journée. l’institution Chorale se nourrit Infographie : Le Progrès de ses racines… Pour un tel anniversaire, rien l’octogénaire, les matchs jeu- décennies. belles discussions. voles, dirigeants, supporters de mieux que d’inviter à table nes l’illustreront… Le derby fa- D’ailleurs, si les Anciens de Car la Chorale de Roanne, ont eu la chorale chevillée au ses meilleurs ennemis, les vrais ce à Vichy/Clermont sera la l’Asvel et Roanne n’ont jamais c’est un palmarès, mais aussi cœur. L’avenir doit se nourrir amis… L’Asvel et Vichy… La cerise sur cette histoire entre cessé de festoyer, les retrou- une famille. Tout au long des de cette belle histoire. formation est dans les gênes de voisins qui durent depuis des vailles promettent toujours de 80 ans du club, joueurs, béné- Eric Pejoux

■ Scott Forbes et Jimall Ball sont les symboles du renouveau roannais devant un ■ Le spectacle, l’ambiance, une ferveur qui peut être fantastique, public hystérique. Le “showdron” à l’état pur. Photo Celik ERKUL la Chorale a marqué des générations. Photo Philippe VACHER www.leprogres.fr W42 - 1