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Histoire ancienne de 7Ana7a, atoll des Tuamotu

i

1. 1.. L’atoll de ’Ana’a dans l’archipel des Tuamotu situé à 17027’ de latitude Sud -et 14705’ de longitude est actuellement surtout connu des étrangers fréquentant l‘archipel des Tuamotu - souvent $es peintres - pour la beauté de son lagon dont le vert pâle se-reflète quelquefois dans-les nuages signalant de très loin aux capitaines des goëlettes la position de l’île basse. Pour les , . habitants des Tuamotu, ’Ana’a évoque d‘autres résonances, celles des courses sur la mer des féroces (( parata 1) : les guerriers anciens aux chevelures défaites, justement nommés d’après le nom de l’un des plus terrifiants requins mangeur d‘hommes. Le meilleure introduction à cet article serait sans doute la lecture des chapitres que dans ses (( Voyages aux Iles du Grand Océan )) J. A. Moeren- hout a consacré ?I ce qu’il appelle (( les îles archi,pélagiennes 1) et (( l’Archipel Dangereux 1) c’est-à-dirè aux Tuamotu et ?I ‘Ana’a alors connue sous le nom

(( d’Ile ,de la Chaîne D. A cet égard la relation du 12 mars 1829 du ’Ana’a du tout début.de la période européenne au moment où les insulaires qui venaient . d‘adopter la religionchrétienne étaient supposés (( être doux et traitables )) est aussi dramatique que suggestive l. A juste titre l’Annuaire des Etablisse- ments Français de l‘Océanie publié en 1863, pouvait-il écrire que (( l’île d‘ est toujours cinsidérée par les insulaires des Tuamotu comme la plus impor- tante de l’archipel )) signalant immédiatement & la suite qu’elle était la plus peuplée avec 1.300 habitants 2. ’Ana’a dont la population est aujourd’hui de I L’ordre de 400 habitants rasserqblés dans le seuLvillage de Tukuhora a effecti- -4 ..1? vement dans le passé été l’atoll le plus peuplé. L‘expédition navale américaine de 1838-1842 qui avait tenté un recensement de l’archipel l‘estimant à onnait 5.000 habitants. POU.’ elon Kenneth P. Emory

HQUT :Voyages aux îles du Gra Reproduction de I’édition t2DCGVXXVII, par la Librairie Maisonneuve, Paris. tome premier, p. 176 . .. ^_I.--- ... .- I. .. r. ,. ..

.. . .-

0' alentours des années 1820, la plupart des (( prisonniers )) retournèrent dans les atolls dont ils étaient originaire. Aujourd’hui dans toutes les Tuamotu du Centre et de I’Ouestr !‘examen des généalogies du siècle dernier se rapportant ?I ?I cette même époque confirme largement ce fait par le nömbre de personnes nées & ’Ana’a qu’il s’agisse des captifs ou de leurs conjoints (souvent originaires de ’Ana’a). Au cours du XVIII~siècle, cette population se distribuait en cinq, ,. .

I-

...... 1 :; . . de avec son-oncle paternel qui avait pu lui tiansmettre son savoir. :;. .

-' .. ' .. ' Le " matériel reproduit est authentiquement polynésien et bien 'que frag- -, '-: i-

mentaire constitue sans doute l'ensemble le plus 'complet dont on dispose, I .

,un atoll des Tuamotu. Certaines inconséquences sont caractéristiques de la ',,:. sf

ition orale. Pour l'historien il s'agit sans"aucun doute d',un document brut , " . .. . devra4tre soumis h. une sévère critique. Le caractère fragmentaire du- , . .^

atériel tient surtout à la manièr! dont Paea a-Avehe l'a, présénté, manière .. i. , . sentiellement polynésienne., Le récitant après avoir ìléclamé .,.un chant, -.: relève arbitrairement le nom de l'un des personnages. dont il: est- quèstion le récit et enchaîne immédiatement sur d'autres traditions concernant

personnage, traditions qui 4 leur tour le lancent dans d'autrres' directions.* i. e'

I1 est -inutile d'insister sur les inconvénients que présente èet enchaînement' r:' I.y '' de s,équences linéaires qui laissent de côté toutes les traditions se rapportant x.personnages ou événements négligés'. La seule méthode logique consist eirer systématiquement tous les noms et événements dont il est question . .

' dans les-différents chants et récits et de'les reprendre les uns après les'autres en s'efforçant de rassembler toutes les connaissances qui s'y rapportent. . -11 s'agit d'une exploration périphérique qui 'gagne de proche en proche, très

similaire 8'celle utilisée .par C1. Le;vi-Strauss dans son traitement des mythes , indiens du Brésil (Le Cru et le Cuit):' t.évident. que'par ce seul fait les

traditions de 'Ana'a 'sont incomplètes endant la div&ion des traditions ' - * en périodes (telles .qu'elles correspcndent aux'cliapîtres) introduit un correctif ""'.,' I..- ,I et permet en retraçant les' grandes époques.-de l'histoire -de 'Ana'a de fournir' 1.i'. ' . - un guide pour celle de l'eñsemble des TuamotÚ du Centre et de'l'Ouest régions ; qui ont toui ours subit les .conséquences. des.initiatiges leurs belliqueux et 1.:. .- . I . . "., ... redoutables voisins. I. .. _. ", Les traductions - ont posés quelques pioblèmes. e est .nécessaire de . . distinguer entre la tradition du texte et celle des chants qui figurent -dans %e texte. Le texte général comme il a été dit a.été recueilli par le Dr. Em,ory,en - . dialecte Paumotu, de largeS.parties ayant été d'ailleurs rédigées par Paea' a Avahe. L'originalité de Kenneth Emory a consisté (très consciemment) à suivre de très près la .tradition polynésienne avec le souci constant de sauve- ,* . garder les. expressions mêmes de ses informateurs évitant de trahir leurs pen- .. -. - sées mêmes 31fallait pour cëla accepter certaines confusions, La 'présente ,. . , - traduction française' s'est conformée au même principe ,et 'a suivi les deux textes américain et paumotu. .Les chants dont-un certain nombre avàíent été traduits par le remarquable 6onnaisseur',.de la -langue polynésienne" qu'était Frank J. Stimson soulèvent des difficultés'toutes différentes. I1 s'agit de textes . I .:. :. ârchâYques qui pour la plupart ne sofit pratiquement plus compris aujourd'hui . g :;.::;; ~ ou au contraire. peuvent 'quelquefois -être compris de différentes manières, peut être selon des codes ordonnant les différentes significations en étages ; -. . I . .,.; , .i .- . ,. , . . _...... ,.

- .I. ..,_ . I - .. .. .-".- . -._.. .- . ', ' .- . , _'. I_ .-, ... t,. ,. . . " .., . :... . ~ *" . : . "...... ,...... _ I. . 'I_. . I . ' -' " . ' i... . I . .. ~I ,- .. ..: ., , .^ , _. _. .-

I j’ai retraduit autant que possible ces chants à partir du polynésien en m’aidant ‘ de la tradúction américaine et en suivant la version que Stimso-n avait sélectionné. La traduction française sans aucun doute beaucoup moins Poé; tique est néanmoins plus aisément utilisable. Enfin je tiens à remercier M. Bengt DaGelsson qui a pris la peine de revoir de très près le manuscrit français et avec lequel nous avons convenu d’un certain nombre de changements visant à rendre le texte plus clair et à l’alléguer tout en lui conservant sa valeur d‘échantillon. Certaines notes de Frank ‘ Stimson ont été revues et il leur a été substituées les définitions qu’il donne dans son dictionnaire posthume 2. Des chants très dificiles à traduire dont on ne pouvait être-sûr ont été supprimés. Suivant l’avis de Bengt Danielsson

que les Européens. Ceci ressort a, ancien nom de ’Ana’a qui se r s .\ Mapu répondit ;(( teie kautira ioMap-o lei kokotì i nga peautngaru e hitu no Nganaia 1) (( c'est l'embarcation de 'Mapu qui a traversé les sept vàgues de

)). ._

.I 2 corde .de pandanus ainsi traitée). . .\., . '. .._m ,. " Dans cette relation, Te-ipol'i-teKura' qui accompagna Te-ípo-'i-te-Marama

.'semble: etre Te-KÚra, ,la. .mère.- de Tangihia,: ancêtre .éponyme du premier I ' ngäti '.de 'Ana'a'z.. Paea -dit '@e- Te-Kura.' venait d'un monde supérieur non'

humain .appelé Paparang (no.rungü mui ki te 'papdrangi)'3. Elle vivait .seule ' dans la partie immergée de'l'île jusqu'au jour. où Nganä un être fabuleux sur- gissant de sa. demeure sous-marine située .dans-la mer.> la base'de '.Ana's ' voulut la prendre pour .femme: Te-Kura désirait' aup&ava,nt. obt& le '. consentement de ses frères qui vivaient loin sur l'océan. Impatient, Nganä la saisit et était sur le point de l'entraîner avec lui sous terre à Havaiki lorsque . les frères de Te-Kura les rejoignirent. Ils .combattirent et .Nganä ramené 5 la surface sur la terre de .'Ana's fut mis en pièces. C'est pour cela qúe l'île-fut appelée Ganä mot altéré par Ia suite en 'Ana'a ;jusqu'alors elle était nommée Hae-rangi 4. '- . .. '. .. .- 1. Mapu Teretere dont il va ètre' à nouveau. question est considéré tantôt comme bri- ginaire des Iles sous le Vent dans l'Archipel de la Société, tantôt comme originaire de "... Marangai dans les 1ointaines.Tuamotu'de l'Est: I1 est probable qu'il s'agit dsdeux per- -. sonnes différentes et il se produit assez souvent des confusions. .* I. 2. Pour la définition de ngüti qui se rapporte' à un groupement de descendance localisé . ,-', .. *: , voir note 13. " I. , .. ., ' D'après Frank STIMSONPaparangi signifie' (( le niveau Te plus bas du ciel, le ciel 3. .. . demeure du Dieu Atea. p. . ' , ." 4. Le passage de'Nganaia ou Nganä à"Ana's ne s'explique pas. Bengt:Danielsson . . pense que les premiers'missiopnairesvoulantmarquer la longueur du second (( a ? de Nganä. _: . .. p,- .. . .. '. : I) I a,.. ._ .i . L...... - ., -1 .- .: fi - , '. , .. ... ,, . ,, - ..%, , ..... -. . " .... -_ ,. , .. .* I. ., , * .... F. ~ 'I ,. - I . I. .. , .. . s'agit que de 'Anala : --

des tempêtes. Des génies d'ordre inférieur prenant d'après ses ordres la forme

it. a riche possess ré, demeure des .._* . .1 .* - . 'sociÉTB DES OCÉANISTES:.

4. - .les généalogies Te-Kura de la compagne de TeiUhi-tara-mea. , oanana et de Ngunguruar s-.deux premiers ' humains ayant vécu sur l'atoll de 'Ana'a. Le manusc retient cet li ~'-.<- . .'-TumÚ-mango et Tumu-rito étaient-las fondation et la quille _- de quille d'un navire) de 'Ana'a (Tetumu o te henua, të takere o Nganaia). Ils vivaient , dans le royaume des ténèbres (ao tokouri). Ils engendrèrent un fils Nganä qui était un esprit malfaisant. Aussi Tumu mango courroucé l'abandonna à l'extrémité - méridionale de l'île. Nganä est également considéré comme le placenta (pii-henuu) e- .de 'Ana'a et est ahsimilé à l'étoile Nganä de même nom. Enfin Nganä désigne encore un rocher sitgé dans la partie méridionale de l'île et resprit gardien protecteur .de cette région. Tumu-mango et Tumu-rito engendrèrent encore des enfants : i Uhi-ura et Uhi-tara-mea, à nouveau deux esprits maléfiques (varu'a 'ino) qui . . - abandonnés dans le lagon devinrent les supports du plan d'eau qui se .reflète dans . .F le ciel (ei pou miti no Te-nuku-tue-roto). Tumu-mango ' et Tumu-rito donnèrent

naissance à Na-uri et Na-ehu. Un dicton rappelle le souvenir de Na-ehu.: ci po Na- a* ehu tei roto i tongareva i !e tongo uri (ao tokouri ?), ei pito henua no Nganuia tau- tua )) : Na-ehu qui vit à Tongareva dans le monde inférieur est le cordon ombilical * - de IAna'a de l'Ouest n. Na-uri qui lui vivait dans les ciels éloignés (rangi Amuo) du monde inférieur (te o tongo uri) est le cordon ombilical de 'Ana'a de l'Est. Enfin

~ *Tumu-mango et Tumu-rito engendrèrent encore Eremoana et Ngunguruarau, des êtres humains qui se trouvent à Yorigme des milliers d'habitants qui peuplaient 'Anala au temps des lézards jaunes (to hakapunga i te mano e te tini o te tangata i .. runga i Nganaia ki roto i te ao mokotea). Les ancêtres Eremoana et Ngunguruarau figurent dans la généalogie du ngdti Tangihia. (Généalogie 1).

I--_ í :\ . .. 2. L'ORIGINE DES LIGNAGES : NGÄTI.~ -_ Bien avant l'arriqée des Européens, 'Ana'a était .divisée en trois %gai : I... , v- v- .1 . . le ngütti Tangihia qui occupait le Nord, le ngüti Tutavake qui résidait dana I ,. . l'Ouest et le Nord-Ouest enfin le ngüti Temanava installé dans le Sud et Sud- Est. L e ngüti Tangihia était le plus important des trois et ses chefs régnaient sur toute l'île. Ensuite venaient les ngüti Tutavake et Temanava. Le ngüti Temanava était appelé le (( aho tvki )) (lit. souf€le, principe de vie) du rigati .. Tangihia lequel était lui-même le ngüti (( mâle )), le ngüti femelle étant le ngüti 12. Tutavake. Un manuscrit de l'atoll de Manihi indique : (( dans le Nord-Ouest de l'atoll (pue tokerau) le district de résidence (matakeinanga) est celui du ngüti Tangihia, dans le Sud (pue tcinga) c'est celui du ngüti Tutavake, quant à (( l'arête du dessus 1) (te tahuhu 'i ni'a'nei) elle correspond au matakeinanga du ngüti Temanava. Selon Paea il y aurait eu six villages à 'Ana'a. chacun d'eux étant le centre d'un sous district (toujours traduit par matakeinanga) portànt le même nom. Ces six villages et les lignages dont ils relèvent étaient les suivants :

,2 * 8 .. Tukuhora ...... ngüti-Tangihia ' - ,. .. ..". Te-marie ..O-te-pipi ...... ngdti Tutavake ...... I I . '. .* ...... ,. . '. Terkahora ...... jlgüti Temanava .. Te-matahoa .,_.: . .- . :: , .-

I. 1. Les anciens ngüti des Tuamdtu'du Centre et de l'Ouest étaient.des lignages 8 recru- tement indifférencié. Cf. P. -OTTINO: u Early-'ati of Western Tuamotu D. (PolynesianCulture _- ‘

- Les mythes donnent l’origine du ngüti Tangihiá. Te-Kura.unë femme venue d‘ailleurs s’unit à un originaire de ’Ana’a et leurs enfants Tangihia et Hamau iondèrent le ngüti Tangihia. L’ancêtre éponyme vivait B Tukuhora sur la place de réunion (tahua) appelée Kahotea. Ses femmes résidaient à Fare-pia où se dressait le marae de même nom. Kahotea appartenait à Tangiliia et Fare-pia B son jeune frère Hamau. ,

~ Selon les généalogies disponibles, Tangihia ancêtre du ngüti aurait vécu

générations avant le début du siècle. Rien n’est dit au sujet des ancêtres de Temanava mais si ce Tamanava est le même que celui qui apparaît dans la généalogie du ngüti Tangaroa de l’atoll de , ses ancêtres sont connus (généalogie 5). La compagne de Temanava de la généalogie de Fakarava n’est pas la même que celle qui figure dans la généalogie de ’Ana’a, cependant à ’Ana’a cette branche issÙe de Tangaroa est réputée constituer l’une des plus anciennes généalogies. I1 a éxisté trois ngãti moins importants B ’Ana’a que Paea désigne par l’expression française de sous-tribu : le ngüti Poupou, le ngüti Tungarue et le ngüti Mahinui. Paea dit que le ngüti Mahinui occupait les terres de Te-kahora, Pu-tua-hara et O-te-pipi, lè ‘ngüti Tungarue celles’ de Pu-tua-hara et également de O-te-pipi. Une généalogie remonte a Poupou- ~ ariki qui vivait onze générations avant le début du siècle. Dans‘cette généa: logie, l’arrière petite-fille de Poupou-ariki devint la femme de Te-matangi-hua . du ngütCTutavake (généalogie 2). En ce qui concerne le ngüti Mahinui nous savons que l’une des filles du petit fils de Tutavake nommée Tehetu femme de Mahinui est à l’origine de cette branche indépendante. La lignée directe issue de Tutavake est continuée par la sœur aînée de Tehetu appelée Rehu- pava (généalogie 2). Comme ce Mahinui est le premier qui figure dans les généalogies de ’Ana’a, il peut être considéré comme le point de départ, l’an- , cêtre éponyme du ngüti qui porte son nom, lequel n’est..qu’une branche du ngÜti‘TutavaXe. Géci est confirmé par le fait que la plupart des terres de ce .. SOCIÉTÉ DFS OCÉANISTES*

eaux ro

, . .- <*- *

ou légèrement saumâtre. Pouztant, il est vrai, à une expression similaire te-uai- 'uö'uö (lit. eau blanche ou pure) s'applique à une crique d'eau salée communiquant avec le . lagon. (5)Maehanga-tua-ira lit. les jumeaux dont les dos gardent les marques foncées de la naissance 1). (6)taheta : dépression rocheuse de faible profondeur, mais si Taheta est . nom de personne ce qui est possible, le vers Dourrait être rendu t Maehanea-tua-ira dormit avec la lemme TaheZa, ou 'bien était étendu attendant Taheta. Il parak tout de-même étrange que le nom de cette femme ne figure pas dans les généalogies pour l'une deslignees issue de Maenanga-tua-ira. (7) ei hei kuru : pour que, afin que le ciel rougeoit. Hei en poésie . comme mm est un synonyme de rangi : ciel dans le sens de demeure des dieux, ainsi que je préfère traduire (8) laimura est la forme correcte apparemment corrompue dans le texte en taimaro et signifie priver de, déserter. Naturellement taimaro. peut' avoir quelques autres significations non encore relevées. (9)hapdipdi semble être utilisé dans le sens de hupdi (sans . rbduplication) dans le chant de la création de l'atoll de ou bien peut être est-ce . la forme intensive de-hapu'i (( se lever, se hausser, monter )I avec l'idée de quelque chose qui est élevé, qui domine. Le mot tahitien apparenté est hapo'i : lever, soulever, hapa'i en maori, la forme en a est archaïque. . ,. , 1-".. . ., , ' +. ~ ._ /, .. 1.. , I. . . ._ . .,, . * . , .-i. . . :_...... ,.

Le chant funèbre de Tangihia-ariki en 'l'honneur duquel le chant précédènt . I aurait été composé est conservé : ., Fa.ngu no te matenga o Tangihiarariki Chant funèbre de Tangihia-ariki . " ' É ariki 'tu i roto, te ariki Tangihia Le prince du milieu êst Tangihia-ariki 1. (lit.I le prince pleuré) .t ' Haere hia ra i Te-oneLroa i Fare-kura- I1 est allé à Te-one-roa (longue étendue

a papa a de sable) au marae Fare-kura-a-papa ..-. , . (structure .sacrée 'Tonsirpite .sur le . . rocher fondement). ,. Moe ana' ra te ariki Tangihia i tona... ' I1 se trouve là .Tangihia-ariki reposant ' nei moe. I ...... -de son.sommei1 de mort . - "- ". - . -. -. Na vai ra oia e fakaara ? ' . , - , . + ;Qui ira €'en éveiller ? . "._ . Na te manu ra e torea o te kuriri e: Les oiseaux tored_(PZuuia+ 'dominica ,-

fakaara i tona nei moe' . . I- ~ fuZva 'Gmelin) et kuriri (Réterosceius.

" , ..(. incanus Gmelin) l'éveilleront ' i , -, ,. sommeil. . .- -, : *$ .- ,, .... 1. . . ,. :<- . -, .. . ". . -. .. . , . ,. ' ,. ., 1. , ~ i .-.-. . . .-..-.., - - , -. . ,.... . ~ .- * 1 ,. '. ' .. .~ ' . ., .. *.

. . I. ,?~. . " - -.. . *. d . :- .. ..

I ,- ’ANA’A : HISTOIRE ANCIENNE. D’ÜN- ATOLL POLYNPSIEN 39 .. ”. -,

I.Comme’ il-a’ été vu dans le premier chant -de Tangihia-ariki, il est fait mention de. Maehanga-tua-irá, un étranger de Patoll de . Däns une tradition .présentée par Paea, Maehanga-tua-ira vint à ‘Ana’a, dormit avec - une’ femme de cet atoll dont il eut des enfants et dehtainsi l’un des ?&%.res. . de la population actuelle. Voici le chant~. qui s’y rapporte : ,- . . ., KO vau teie ko Maehanga-tua-irx‘: _* I .. C’est ,moi Maehanga-tua-ira . Ka roa Te-pa-katonga, ka Tu-te-rangi-’ Issu‘ de Te-pa-lratonga et de, Tu-te- ahiohio - , .. . rangi-ahiohio I. ’ E hio ana ki te tua o te Maoäke Qui sifflent A la suite du Maoäke (le,’ vent de l’Est) ’ Ka. hurihuri tamarilri ,Qu’ils s’élancent les enfants du.Maoãke Ka pupuhi na-tama a Te-Maoãke-arilG , Qu’ils tournoient sur eux mêmes les

e, * enfants de Maoäke . Te o-e mai ra ki Maoäke-taharoa Qu’ils se manifestent.. A Maoäke-taharoa.

’ Te pa-katonga et T,u-te-rangi-ahiohio étaient les parents de.Maehanga-tua- ’ ira’qui apparaît au niveau de la on;siè.me génération de Amanu, laquelle lui- , donne pour père-Tu-te-rangi-ahiohio et-pour mère Te-ma-katoa (il est pro- *. .r

<- - . SOCIÉTÉ DES ~~BANISTE Hiro) et‘ alla‘jusqu’à l’atoll de .où 51 défi :.Machanga-tua-ira se vante par la suite de cet exploit ; ‘_ .& -1 Hinga Te-Kuru ki Akiaki, ~ Te-Kuru tombei Akiaki. - farara te niu ki (roangai) . Les cocoti ... -- a-pare ra e- ki Timanu-karere I. :-. . I ancêtres lointains de Amanu, patrie, .I -- I . ’* d‘origine de Maehanga-tua-ira).. . . Ka hitia naunau, ka tangi mai Te- La douleur-se répand partout, l’oiseau Rupe crie à-,Haratau. ’. - -” Rupe-i-haratau 1 _. e. * 4 ,--. 1 - La mention de Te-Kura mère de Tangihia parmi-les passagers de l’em- barcation conduite iar MapuLteretere donne des indica6ons sur l’époque de ce dernier Mapu-teretere apparaît au niveau de la treizième génération, dans l’histoire traditionnelle de l’atoll de où il est présenté comme l’un des fils de Varoa. Tikaroa qui vivait quelques quatorze génératioñs avant le début . du siècle I. Personnage légendaire Mapu-teretere aurait introduit le cocotier aux Tuamotu-(dpisode de la murène mythique Puna). Les traditionq,de ’Ana’a

relatent quelques-uns des exploits du (( cycle )) de Mapu. .* , #* 1 A une occasion Mapu fit voile vers TokÒuri (atoll de ) Où il se prit de querelle avec Parara un guerrier de qu’il perça de sa lance : Roroa-i- matangi; Mapu décapita Parara et conserva sa tête comme trophée ;amenant avec lui à ’Ana’a toute la population de l’atoll. A la suite de ceite équipée il mit le cap sur Maropua [atoll de Fangatau) où il se saisit et entrava Te-Tumu- o-ngarike qui refusait de lui remettre ses kuru (plumes écarlates symbole du ‘ pouvoir) le transportant captif avec tout son peuple à ’Ana’a. Mapu retourna par la suite dans cet atoll de Toau tout proche dk celuî d’ afin Cy couper des bois de lance. I1 y rencontra des gens d’Aratika -qui étaient venus avec la même intention, une variété de pandanus très dur le fara pungo étant -abondant dans cet atoll. Les guerriers d’aratika étaient Tu-te-ao-kura et Tariahea. Mapu laissa la plupart de ses guerriers avec ceux d’Aratika et partit de l’autre côté de l’atoll à la recherche d’un bois*conve- nable non sans avoir préalablement averti ies guerriers d’hratika de ne leur . faire aucun mal. Dès que Mapu se fut éloigné, Tu-te-ao-kura décida de tuer les gens de ’Ana’a. Craignant la vengeance de Mapu, Tariaheå souleva des objections, mais dû finalement se joindre à Tu-te-ao-kura pour ne pas être tué lui-même. Les gens de ’Ana’a massacrés, les guerriers d’Aratika reprirent la mer vers leur île. Mapu et ceux de ses compagnons qui l’avaient accompagné revinrent et virent le carnage reprenant immédiatement la mer à leur tour pour se mettre ,à la poursuite des koupables. Débarquant à Aratika ‘après àvoir tenu conseil les hommes de Mapu se mirent en marche (sans doute vers le village de Tu-te-ao-kura) tandis que Mapu restait en ai.rière. Apercevant Tu-te-ao-kura et feignant d’ignorer le tragique destin- de .leurs compagnons, ils prétendirent venir directement de l’extrémité opposé de Toau oh ils étaient allé chercher les bois de lance et avoir l’intention de pêcher une quantité . suffisante de poisson avant d’aller chercher le reste de l’expédition: Tu-te-ao-

~ 1. Voir Bengt DANIELSSON: Work and Life on Raroia George Allen and Unwin. Lon- dres 1956, p. 42. Mapu-teretere &ant issu d’une autre femme de Varoa Tikaroa. ....

._

t : I. -' '~,'- . _. _. . 9 ANA'A : HISTOIRE ANCIENNE D'UN .ATOLL POLYNÉSIEN - 41 .. .~ _I ' kura les crut-et entrevit le moyen de se débarasser complètement des guerriers - . . de 'Ana'a.. Pour ce faire il fut décidé. que les hommes de- Mapu et beux de Tariahea iraient ensemble. à Pu-hara-nui pour pêcher au filet (put;). Tu-te-ao- kura-et ses propres guerriers devaient les suivre et les exterminer sur le lieu de pêche avant de retourner" à Toau pour en finir avec .Mapu désormais entièrement isolé. Mapu avait pensé dès le début que Tu-te-ao-kura échaffau-

' 'derait un plan de ce genre et avait eu l'idée de la partie de pêche. 'Aussi courut- il d'abord à Pu-hara-iti 'où les gens de Tu-te-ao-kura plaçaient leurs filets et, , les 'enveloppant d'ans leurs. nappes les noya; Puis il courut ensuite à Puhara-nui où Tariahea pêchait lui offrant ses services. Tu-te-ao-kura arrivant là-dessus sur les lieux alors que Mapu dans l'eau tenait l'extrémité (la tête) du filet (?gongo), il fut invité à venir aider. Mapu alors ses guerriers et ils enve- loppèrent Tu-te-ao-kura, Tariahea. et le reste des gens de Aratika dans les . . . mailles, les maintenant sous l'eau jusqu'à ce qu'ils périssent. Mapu retourna ensuite à 'Ana'a et imagina un chant pour commémorer cet événement : Takope hia, takope hia Pris dans le filet (deux fois) Huri ai ki roto i .Puhara-nui, Puhara Enveloppés et retournés (dans les nappes -iti du filet) sur les lieux de pêche de

~ Puhara-nui et de Puhara-iti. Viri ai, viri ai te pona o Tu-te-ao-kura ' Les articulations de. Tu-te-ao-kura que Sbn détache d'un coup de poignet Epona keuhea . . - . Les articulations cuites au four (de terre) -KO vau teie ko Mapu teretere ki te C'est moi Mapu teretere'dont',l'embar-

' ~ tua e o Mapiha'a f. cation passa au large de Mapiha'a (île de Mopelia) Kope ai na toa o 'Aratika Qui prend au filet les guerriers d'Aratika- . E*tOá, e toa Mapu; ki hanau e tana C'est un guerrier que le guerrier Mapu '

~ makui procréé par son père (et non par un Dieu) E toa fau hia ki te tahi o te ahanga Le guerrier couronné des mers lointaines E Mapu e, ka topa tana tuki Mapu apparaît, sa masse s'abat.

Lorsque Mapu débarqua pour la première fois à 'Ana'a il revenait déjà de Mapiha'a (Mopelia) et attacha son embarcation à un rocher avancé dans la mer en face de Te-marie.' C'est pour cette raison que ce rocher est appelé Parore-i-te-noko-Tahiti du nom de la corde avec lacruelle MaDu attachait

r 'son embarcatibn Tehgohe dont le chant à été retenu :I

-

.- .- ’- i

- reproduite dans des manuscrits de ’Ana’a. Celui mentionné dans la tradition ~ .a * est certainement celuj qui suit Tu-te-ao-kura. Sa pirogue s’appelait Parara et celle de ,Tu-te-ao-kura ; Te puhara l.. L’embarcation d‘un second Tariahea était Te-rua-o-hina. Malheureusement il n’est pas possible de savoir/ de quel ’ Tariahea il s’agit dans -le chant suivant qui relate .une -expédition dans le petit atoll de Matahiva de , et d KOvau teie‘ko Tiriahe , E tari huahua ana i roto ‘. Huruhuru, tena ngäti R More teie ngäti Rua ra

Parmi les anciens navigateurs hèrent ,'Aha's, Hiri-Òro rie fut pas (- % reçu aussi cordialement que Maehanga-tua-ira. Les avis différent. Selon les uns -oro serait arrivé à ’Ana’a avec Tao-rere dont la pirogue s’appelait Te-mango-roa-i-ata (lit. le grand requin des nuages, peut être la voie lactée). . ” -’“I D’autres pensent qu’il vint avec TaneLirakau et abandonné sur l’île fut . I‘ \ obligé de combattre avant de mourir percé de coups de lance. L’end-ooit où il .

fut tué est un terrain de réunion situé dans Je village de Te-kahora quiporte a * . son nom. Tane-irakau fut également blessé mais sauvé par sa fille qui épousa un homme de ’Ana’a, figure parmi les ancêtres es habitants de Vaiama f1 *7 - à O-te-pipi, I. -,

A- !

I l I. 3. - LES GUERRIERS DE ’ANA’A : LES PARATA

Nanu .vivait dans le district de Te-matahoa. Son marae était Vahau,. son terrain’ de réunion Taoi ou Kamahora, son point d’eau Tu-oro-vaihau et sa lance Mamara-roa. Nanu devint l’une des héroïne del ’Ana’a après que son fils Täne eut tué l’envahisseur Turihono ~n guerrier originaire du Tapuhoë t c’est-à-dire des Tuamotu du Centre et plus exactement de l’atoll de FakaGava. Nanu dont le fils -unique était Täne-tama-tahi nommé d’après cette circons- , tance (tama tahi signifie littéralement enfant un) est sans doute la même Nanu qui apparaît à la onzième génération de la généalogie du ngäti Poupou ariki, fille de Te-vahine-tautara-tua-ki-Hivacompagne de Poupou a?iki ancêtre éponyme du ngäti.‘ Te vahine-tautara-tua était aussi célèbre par sa beauté que par le fait qu’elle’appartenait à un ngäti dont les membres étaient -. +a I . 1. La pirogue porte le même nom que lcs lieux de pêche d’Aratika.dont il a été question. Peut-être s’agissait-il des mouillages à pioximité des formations coralliennes. Ainsi que - cela se pratique encore aujourh’hui, l’embarcation était amarrée à une piece de bois solide- * ,- ment fhée dans le corail. Est-ce là le se?s de puhariz qui signifie également pandanus? ., i 8- *- t-

. . .I .I ...... -

1 -.I bolise peut être la création de ’Ana’a et son ápparitiondepuis les profondeurs, ’ 1‘ - recèle de très belles images. I. -1 Tu ake au nei ko Tãne ki te ihu vaka, Tane se dresse à la proue de son embar- ’ cation. .

Takai te hiti tana marÖ, ’ I1 ajuste sa ceinture à sa taille, KOfe köpü o Tangaroa. Sa ceinture qui n’est que la surface’de la mer. KO riuriu, ko kaho, koa taki tua, koa Ceinture éclatante (dessinée par) =le . , (a) taki aro; - déferlement ininterrompu des Tou- ’ r leaux de l’océan -. Tiki namu tere ana Tangaroa ki Te-papa (Tiki namu tere ?) (le dieu) Tangaroa - ~ apparaît -du rocher fondement non __ . .. . encore solidifié (lit. boueux).

‘KOhamau Tu, hamau Rongo, Tangaroa Edifiée-par le (dieu) TU, édifiée par .(l’e ~ -- puratea. dieu) Rongo-est la terre de Tangaroa

(que l’on aperçoit déjà) claire (comme ~ .

rc un fond de sable) sous la mer.

E Tiki fatu, te fatu o Ruanuku, ~ (Cette terre) ‘E’est la ,couronne de Tiki, - c’est la couronne de Ruanuku. A karoha mea e te kainga . * Le cœur éclate d’une affection profonde pour la terre d’origine.

L’expression te köpü o Tangaroa [lit. le ventre de Tangaroa) désigne la surface circulaire de la mer. Tangaroa, Atea, Rongo, Tu sont des dieux. Tiki et Ruañuku des génies mi-humains. Le texte suivant qui est un chant consacré au marae du même guerrier Tane-tama-tahi, èst appelé orotangi. -, ., I s. . I tangi te rutu i Vahau \ Le tambour rés’onne au marae Vahau

.E orooro ki uta i te tahua .- I Les battements retentissent vers la*- terre, sur le terrain de réunion I E tangi te rutu i Vahau . Le tambour résonne au marae Vahau E orooro ki &a i Vai-ava Les battements retentissent vers la terre, sur Vai-ava - I_- _* .- .-. : ANCIENNE .D'UN ATOLL POLYNBSIEN I i. - .'ANA'A -HISTOILE 45 ..;:i' -.: -,'II -- ' . . ., ,. . . -. .. ,- ~ . _. ~ . .. .I I. .. '2f ' . tan$ ana te.rutu i,.Vahau '; ..- Le'tambour résonne enèore au murae .. , . E ,.., ,. Vahau ~..~ . . -, .. $' prooro ki'tua i'Maoãke-taharoa 1. Les battements retentissent vers l'océan 'i .~ .. 1 .,. à Maoäke-taharoa. , I . .- . ~ ".. ,. -. ' . ,* - -,Un' dernier Ghant relate la mort de-Turihono le célèbre guerrier qui envahit 'Ana'a et que Täne tua'de. sa main. *~ .. ,. . . "' - .! Ka pau ai Turihono - . Turihono est annihilé KO vau teie ko Täne-tama-tahi a Nanu C'est moi Täne-'tama-tahi fils de Nanu Poroporo ana to tohe ki runga Mama- Moi, qui de ma lance Mamararoa lui raroa perça une ouverture de plus, au bas du dos.

Le souvenir de ce grand combat est retenu. Turihono et un groupe de gùerriers sans aucune femme les accompagnant touchèrent terre dans le district de Tukuhara en un lieu désolé appelé Kenga iti. Les guerriers de Tukuhora les attendaient surja terre ferme h l'intérieur de l'atoll et Turihono les trompa . en su-vant le récif dans la direction de. l'Ouest jusqu'au crépuscule. Les gens de Tukuhora pensant que Turihono ne se hasarderait pas sur l'atoll relâchèrent - leur vigilance et rentrèrent chez eux. Lorsqu'il fit complètement nuit, les guerriers de Turihona rebroussant chemin attaquèrent par surprise les habi- ,

a tants de Tukuhora, les massacrèrent et mirent au four le guerrier Pupa et sa compagne Tevava.' Dès que leurs fils Tetumu qui se trouvait ailleurs fut I . alerté, il revint en toute hâte à Tukuhora pour n'y trouver aucun survivant. Le four qui avait cuit sa mère Tevava brûlait encore et là-bas sur le lagon, la' pirÕgue de Turihono s'éloignait en direction de l'Ouest. Alors Tetumu -. . .retourna vers Täne-tama-tahi à Te-matahoa. Täne l'aperçut de loin titubant

SUP la terre '&o et intrigué marcha à sa rencontre. Lorsqu'ils furent sufi- L * samment près, Tetumu ficha sa lance dans le sol au devant de Täne, ce qui - indiquait que des cdmbats avaient éclatés et d'émotion se jeta sur Täne, le - frappa et roula avec lui à terre. Finalement Täne parvint à le maîtriser et à ses pieds et lui demanda ce qu'il avait appris (eaha wpùt ii peinè dire que Pupa et sa mère avaient été ~ massacrés et dévorés par Turihono dont la pirogue-devait s'approcher à ce moment de Vai-ama. Ils se rendirent -au marue- Vahau._ Tetumu guettait . Itembarcation de Turihono, lorsqu'il la découvrit h' nouyeau près de Te- a' Täne IeqÙel priait ses ancêtres de l'aider 'dans le combat takôtako'moara Täne ki &na hanga tupana -ki te ruki Iria, turua -effet Turihono après avoir touché terre -à O-te-pipi déserté - 'tous ses habitants 'qui s'étaient'enfuis, puis à Pu-tua-hara où il trouva . -la même situation, s'était A nouveau hirigé-vers Te-Kahora. Turihono et ses - guerriers s'approchaient de plus en plus en passant par O-kuku, Te-pihoro- puis Moruohea, puis Kareu où 2s commencèrent à traverser le chenal qui - :- . sépare cette terre de Papa-roa. Täne avait obtenu que Tetumut ne se mani-. festerait pas avant que Turihono et ses guerriers n'aient atteint Papa-roa. Lor~qu'iEs-~yfurent, il- ceignit sa ceinture de guerre (kro), prit sa lancei mit- , kuru ' (hei-kurcs)*et, descendit

par la lumière il appelä TetumÚ :((nettoie I

I

: appartenait au ngäti Pupa dont son père était l'ancêtre éponyme, branche du , ' ngüti Tangihia..Il n'a pas été possible d'avoir des détails sur les autres guerMers. '* ' ' . de la listej.,En dehors de ces.derniers,. la tradition .conserve le souvenir de 5...... Tangihia et .de Tehau; Tangihia n'est pas"l'anc&treéponyme du ngäti de même .-y" . '

I nom mais'un guerrier 'dont 1e.màrae était qngio, 'le terrain dezéunion Ma$- .'' .oro, le point Ceau Vai-ava.(celui de Te"atahoa'?)'et la' lance Pakou...II tua -. ". ., ._ -: " .. , *. ,. . .. ' . -.' '. 7. ' , Makino l'un de ses adversaireS.et. , s'en. énorgueillit :. ~. . . ,. .. ~ -'

i Papangie, ko te-aha-tea " , . C'était giapángie,' c'était à Te-ahaltea. , ' '. ' KO i . . I Kai a to upoupo e -Makino: .* i Que ton cœur a été 'dé,voré ô Makinö: :.

Ka-hinu. rere * I- (Ton cœÚr) bien gras et savoureux' (lit: , - , - -1 .. I. . . . 'huileux). ' ..

, à son- .. Tehaii le secona guerrier vivait s'ans 'doute Te-matahoa .puisque .., marae était;' Vahau, son point d'eau Vai-ava et son terrain de réunion-Hotu-.' ;- pokuru; La lance de Tehau s.'appelait Umere-rau-tui et son embarcation Te-tupu-i-oromea. Tehau combattit et tua Parara dont le marae était Ngarue, '.

, le même que celui de Turihono. Pour cette raison, le Parara aont il est; question . est différent de celui originaire de l'atoll de Kaukura tué'par Mapu-teretere. .-' *. .. . . - -...... I .. .- L .. .. :. .,. -. 1 -- ,_ ,. .., I. 'e '. _- ~ * I- . ., ._ ,. ,.I _" .. ., . i .- ' , ,. .. .. I : ., ...... 1- s. ,. , . .-. . ._- . ,. .. .j . '1 . ,...... I ..

-. 1; L'emploi par. Tane du terme mkzuzhim' ;:mère ipour Tevava indique que celle-ci . ~ conformément au système de parenté polynésien devait.être une sœur'ou cousine n de son '--,. . pere ou de sa mère et atteste pailà de l'existence de liens de parenté ktroits entre guerriers des différents aistricts de l'atoll. . . , ..

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. I...... -. -- ..-~ .. 7.ANA'A .: HISTOIRE +NcIEN,NE D'UN ATOLL. .POLYNÉS . ., -- %. t. -1 .. _" .. -.. .. - .. . .. * I, . . -1.. ."...- ...... _.., . 4: . i . . .. ,. ...

-6 " ... .I 7 -: .- - .,_' . :: ,! - . ,...... "'. 4.,,-:'LEs GUERRES ET EXPEDITIONS . -, ... DE 'ANAfA FIN. DE LA'PERIODE PRE-EUR .. A' LA ," . , , ;- I' .' I : : .: II' s'agii des,:e ditions ' dans. les * Tuamotu du Ce Xv& siècles (I), de l'annexion de (II) et en ~ ., 'duites contrë'les Tuamotu .de l'Ouest dans la deuxième... m .. ., .- .. . '.' a; ~. . ,... 1. - LES EXPÉDITIONS DANS LES TUAMOTU . I... '. Paéa a Avehe considère Tehahau comme contempor des guerriers de 'Ana'a qui allèrent razzier.- les Tuamot

*,,'I le petit fils 'de Te-vahine-tautara-tua 'comme cela paraît probable; Nganahoa ; . .-et Tehahau auraient vécu environ'neuf ou dix génération avant 1900. Ngana-

. ,,, lioa et les guerriers Tangaroa, Tehahau-dont il vient d'être question, Tauaroa, . ,

. .- Y.Tu-tahiri-rangi'et.. .. Teipotea s'embarquèrent. sur, les pirogues; Te-manu, Fau; I

..- dan: les branches d'un arbre. Malheureusement le plus' jeune infant ne fut pas assez prompt et se laissa surprendre par les guerriers parata qui allaient remmener. Tuatea ne pouvant' supporter de la voir ainsi pris l'appela et se laissa glisser hors de sa cachette pour être transpercé de la lance. de Nganahoa appelée Hurihenua. La tête de l'infortuné TÜatea-pirihi fut'ramenée comme 1- :.

-- trophée vers les embarcations et tout son peuple réduit en esclavage comme . ~

r ~ porteurs $eau (po'ipo'i komo). Après'avoir planté des cocotiers sur l'île con- . -.quise, l'expédition repartit. Le deuxième atoll fut Niuriki [l'actuel ). -

. I Le chef Mahinui les voyani venir saisit sa lance et alla les a - .,- /' terrain de- réunion. Répondant B la question de Mahinui les interrogeant .- sur leurs intentïons, les guerrieis de 'Ana'a-dirent,ic kia poi matou i te hakari ki to koutou henua )i(L nous sommes venus apporter des cocotiers sur votre

'terre )) B quoi Mahinui' auräit répliqué : (( kua tika iaku, teie ru toku hinangaro

kid na mua vau'ki te hinga; ka rave atu ai koutou'i toku henua-1) (( je vous en accorde la permisslon, toutefois et ceci est mon désir, je veux d'abòrd mourir, ..-~ ensÚite vous pourrèz prendte ma _terre. D C'est ainsi que les parata tuèrent Mahinui et emmenèrent ávec. eux son Deunle continuant vers Raro-ata

> ? --

~ - Turepu fut tu&ei sÒn ple azené 'kna'a les 'populations des deux autres Chefs massacrés de Marutua'et de Nihiru. -..- 1' 48 SOCIÉTÈ DES OCÉANISTES t. - Le guerrier Kehapuia était sur son marae Ongio. En réponse à la question qui

lui demandait qui il était,. Taraiahea répliqua : (( je suis Tariahea qui est venu vers ton marae Ongio, qui gravit la plage de 'Ana'a armé de sa lance alors .qu'aucun guerrier n'a*foulé le sable de Hereheretue. Qui est tu donc, toi là; I' - - ' debout en cet endroit ? (( A son tour Kehapuia rétorqua )) Je suis Këhapuia .. debout sur son märae. Le ventre de Tariahea va être transpersé et ses entrailles vont en sortir, ceci parce qu'aucun guerrier ne peut se dresser devant moi D. 1 , Là-dessus, Tariahea frappa Kohapuia de sa lance appelée Tuke-henua. .Un I. .. 9. deuxième coup fut détöurné et Kehapuia saisissant l'extrémité de llarme désarma Tariahea. A sa merci Tariehea €ut jeté sur le sable, ses mains et ses pieds furent liés et il fut transporté sur le marae. Par la suite les gens de 'Ana'a se servirent de Tariahae comme d'un porteur d'eau et d'un domestique. Tariahea fut ainsi épargné en manière d'amusement. Sa coiffure de plumes écaplates fut déposée sur le nzarae de Kehapuia lequel s'appropria également sa femme. Kehapuia renvoya l'embarcation Te-Rupe-oro-tau à Hereheretue avec quelques-uns des hommes de Tariahea et au moment où elle s'éloignait

au rivage de 'Ana'a, il cria : (( n'oubliez pas votre Chef Tariahea. Je ne lui ferai aucun mal, je le conserve vivant afin que vous sachiez que vous n'avez pas d'autre Chef que moi N. Des enfants naquirent de l'union de Kehapuia et de la femme de Tariahea

ce qui explique le dicton selon lequel (( Hereheretue est directement apparentée à 'Ana'a 1) (E kave to Nganä ki Hereheretue, kia papahia te hanga tupuna). l I ' III. - LESEXPÈDITIONS CONDUITES CONTRE LES TUAMOTUDE L'OUEST(MIHIROA). -

' - Après les expéditions dans le Tuamotu du Centre, les guerriers de 'Ana'a entreprirent une série de razzias contre des îles lointaines comme , mais les plus sanglantes furent sans contexte celles conduites contre les Tua- motu de l'Ouest appelées Mihiroa : les atolls de Kaukura, de Rangiroa, Tike- hau, , ', et l'île de . I1 existe deux traditions des guerres contre le Mihiroa : celle de Paea et une seconde de Manihi fixée dans un manuscrit. Paea rapporte la tradition des guerres 'contre le Mihiroa qui se terminent par la fuite des habitants des atolls de Kaukura, 'Arutua, Rangiroa et de l'île de Makatea qui vont se réfugier à Tahiti pour se mettre sous la protection du roi Pomare. La relation commence avec le récit du malheureux incident qui entraîna l'extermination du groupe des guerriers de 'Ana'a et qui fut le prétexte des représailles ultérieures. Fariua de 'Ana'a et sa fille firent voile sur leur pirogue Te-manu vers le Mihiroa et l'île de Rangiroa. Le but de Fariua était de se procurer des bois de miro (Thespesia populnea) utilisés pour la confection de lances, ce bois étant considéré comme le plus approprié à cet usage. Le miro était très com- mun dans une certaine partie de Rangiroal. Quelques-uns des hommes de Fariua débarquèrent d'abord dans .une région déserte de l'île. Bien qu'ayant reçu comme instructions de ne maltraiter personne, ils ne purent s'empêcher

1. Cela est exact notamment dans l'extrémité Nord-Ouest de Rangiroa. L'actuelle terre de Tevaro situi.e dans cette zone s'appelait autrefois Te/miro/miro.

.' 'ANA'A : HISTOIRE ANCIENNE D'UN ATOLL POLYNÉSIEN 49

lorsqu'ils rencontrèrent des vieilles gens de les tuer puis d'empaler les corps - ,. sur de fortes perches d'environ deux brasses de longueur qu'ils calèrent ~ 'I ensuite sölidement dans des infractuosités du récif corallien. Lorsqu'ils ,'1 arrivèrent.. au premier +age on leur demanda s'ils n'avaient pas maltraité !es >ïedâî&. Peu cnnfiints dans leurs repnnses qiielques hommes de Rangiroa allèrent se rendre compte sur place I. Pendant ce temps' Fariua continua à naviguer vers Iës îlots où se trouvaient les formations de miro et ne les attei- gnit qu'après le coucher du soleil. C'était une nuit pluvieuse, le vent était très fort et il fut aisé aux guerriers de Rangiroa de surprendre les gens de 'Ana'a et de les massacrer tous à l'exception de Fariua et de sa fille dont ils s'emparèrent. Fariua se défendit désespérément contre ses assaillants déviant les lances de ses bras et se gardant avec sa propre lance à double pointe. Les guerriers de Rangiroa ayant lancé toutes leurs armes pensèrent que le seul moyen de venir à bout de Fariua était de tuer sa fille. En effet, lorsque Fariua vit le corps de celle-ci, il jeta son arme, se précipita pour la prendre dans ses i bras eb se laissa mettre à mort. Deux guerriers de 'Ana'a : Tu-tahiri-rangi et Te-maui qui étaient restés sur la pirogue Te-manu firent voile sur 'Ana'a pour apporter les nouvelles -i et il fut décidé que tous les guerriers de l'atoll prendraient part à l'expédition de représailles dont la flotte se composait de cinquante grandes ,pirogues. Lorsque les gens de Rangiroa virent la, flotte s'approcher, ils crièrent : (( O

parata teie, ua pau tatou 1) (( Ce sont les parata, nous sommes perdus )). Les guerriers de 'Ana'a étaient appelés parara du nom d'un redoutable requin à ' cause de leur bravoure à affronter l'océan quelques soient les conditions, sans s.'.occuper de la tempête, des vents ou de la pluie z. Les habftants de Rangiroa s'enfuirent d'abord à Taravaia (île de Malratea) où les guerriers de 'Ana'a les poursuivirent. Lorsque les gens de Makatea et les réfugiés virent la multitude des pirogues paratu sur la mer, ils proférèrent pour la première fois l'expression dont ils se souviennent encore aujourd'hui : (( O parata teie i te hke 'are I).(( Ce sont les parara qui avancent comme les vagues de l'Océan n. Les réfugiéS.de Rangiroa reprirent la mer en toÜte hâte vers Tahiti tandis que les habitants de Makatea allèrent se dissimuler dans les profondes cavernes de.-la falaise calcaire exhaussée. Te Tautua le principal

I guerrier de Makatea fut tué ainsi que tous ceux qui ne se réfugièrent pas dans les grottes où ils furent assiégés par les guerriers de 'Ana'a. L'un des moyens employés pour faire sortir les malheureux affamés, consistait à placer à l'entrée

dei cavernes des amandes de coco, d'où le dicton : (( E mea tanoka hia to Makatea k;te pufa )) (( on appâte les gens de Makatea avec du coprah-)). Les guerriers de 'Ana'a continuèrent ensuite sur Tahiti où ils demandèrent au roi Pomafe lui-même originaire par certains de- ses ancêtres de 'Ana'a de leur livrer les fugitifs du Mihiroa. Mais Pomare leur ordonna de cesser leurs expéditions faute de quoi il soutiendrait les gens de Makatea, Rangiroa et contre 'Ana'a. Après avoir réitéré leurs demandes, les guerriers

1. Le village en question pourrait dtre un village de 'ãti Taia sur l'ilot de Onetere. *,. 2. Cette définition du terme parata soulignant la bravoure des guerriers de 'Ana'a est . I évidemment la leur. Les habitants des Tuamotu désignaient les guerriers de 'Ana'a SOUS le

nom de parata en raison de leur férocité. I 3. Situé dans l'ancienne division du Vahitu correspondant aux Tuamotu du Nord , Ouest : Takaroa. , Manihi, . .. -.

- 9,.

< .. -

1, - .qu'on leür remit ,les-gens de Ka&.Ùra; Rangiria et .Makatea .afin qu'ils'ser- ' vent de .nourritúre'.aux guerrierS.de 'An'a'.a. ))i Pomare répondit en choisi.ssant

I soigneusement ses mots afin de les apaiser. A trois reprises: Rongo réitéra sa .

..' demande mais chaque fois Pomare lui répondit avec douceur parlant -.en faveur des vaincus. Rongo se plaignit alors-que Pomare n'avait encore jamais

.. ' , entendu le chant louant sa'lance et, la fichant en terre devant; lúi il chanta :

, (le texte du chant est un mélange ae tahitien et de paumotú) E farara'mai te mata'i Pahunga-tokerau Le vent Pahunga-tokerau souffle. E fa'a'ite mai ia 'oe e Pomare - Vers toi ce message 6 Pomare ! . Ua mate Rongo, e ua moe ,ki rungà .Rango ,est mort, il repöse -sur le marue )I . . Kakeura ., . ' Kaheura ~ . E te ari'i e;ua topa te hau o Rongo. : - O ,Chef ! la paix de Rongo descena. .. -. j" I~ II , -. - C'est cette déclaration qui mit fin aux guerres. Rongo renvbya ses guerriers ' . et. reconnut la souveraineté de' Ponzre:Teahio fut nÓ"& à 'Ana'& pour y

' représenter Pomare et.il lui fut donné le nom de Ari'ipaea. Tepeva fut nommé

pour gouverner les îles'.. depuis Tahatiti jusqu'à Fakarava en y incluant Hao. ". -.- ., .,.- -t .' .... o. . ~.- I -. ,...... I. .- _. -, _.,, _' -, -, ...... , ~. i

\ ...... I_ -8 . ..a. ~ . .. ,*' ~ _- ...... _, , . ..

’ANA’A : HISTOIRE ANCIENNE D’UN ATOLL POLYNÉSIEN 53 _- - coalition contre ’Ana’a et l’expédition malheureuse de Turihono qui compre- nait des guer_riers de plusieurs atolls de l’Ouest en particulier de Rangiroa, Kaukura et Fakarava opposés k ceux de ’Ana’a et de leurs alliés septen- trionaux de Takaroa et Takapoto. I1 avance même une date : l’année 1769 ce qui en consultant les généalugies est possible :

(( C‘étaient (les guerriers de ’Ana’a) les-plus redoutables indigènes de l’archipel Paumotu. Vers le milieu du XVIII~siècle, ils avaient-d’abord conquis une partie dés îles du Nord et du Nord-Ouest de cet archipel, ainsi que les îles de l’Est, situées . entre la leur et celle d’Hao. Puis, les habitants des îles Kaukura, Fakarava et Rairoa (Rangiroa) s’étant, en l’année 1769, soulevés contre eux, ils les avaient de nouveau vaincus dans une grande bataille navale, en vue de l’île ou Faau. Dans cette bataille, les gens de l’île Gana (’Ana’a) et’leurs alliés des îles Talcapoto et Talcaroa avaient une flotte de guerre de 600 doubles-pirogues de 50 pieds de long. ))

e- Les guerres de la fin de la période pré-européenne furent s’il est possible encore plus sanglantes amenant la désertion des atolls de l’Ouest, de l’île exhaussée de Makatea et aussi des atolls du Nord Ouest doht Takaroa et Takapoto que Caillot présente comme les alliés de ’Ana’a ce qui vrai pour certains ngãti, ne l’était pas poür tous. Ces guerres qui prirent rapidement un tour de guerres exterminatrices ne cessèrent qu’après l’intervention résolue du roi Pomare II lequel, ainsi qu’on l’a dit, menaça d‘entreprendre une expédition contre ’Ana’a. Sans aucun .doute ces deux grands épìsodes sont liés et il serait encore possible actuellement par une étude sérieuse des tra- ditions des différentes îles d’en suivre les péripéties, les changements d‘alliances et ’finalement les motifs réels qui incitèrent les chefs de ’Ana’a à organiser unk vaste expédition contre les Tuamotu de l’Ouest et du Nord et non seule- . menrcontre l’atoll de Rangiroa ainsi que le laisserait en toute logique sup- poser Ia tradition rapportant l’incident de Temiromiro. Sur la relation de ces deux événements capitaux qui lie le débarquement de Turihono et les guerres du Mihiroa, il est intéressant de reproduire un second texte du.même numéro de l’Annuaire des Etablissements Français de l’Océanie (p. 93) :

de Änaä qui mangèrent leurs ennemis et brûlèrent leurs pirogues -de guerre. Plus tard, un chef de Huahine (île haute de l’archipel de la Société) nõmmé Tanerau vint à la tête de ses guerriers‘attaquer Anaa. Ce chef débarqua dans le district de Tuuhora (Tukuhora) et profitant de l’absence de Maengatuaira (Maehanga-tua-ira) chef d‘hnaa et ancêtre de Paiore, il livra une bataille sanglante à- ceux des gens d’hnaa-qui ne voulurent pas le reconnaître comme chef de l’île. Le frère de Maengatuaira trahi par une partie des siens fut fait priionnier et , allait être mangé, mais il s’échappa pendant la nuit et pa‘rvint à,l’îIe de Takapoto où se trouvait son frère. Maengatuaire en apprenant ce qui s’était passé à Tuuhora pendant son absence, pris A peine le temps de réunir aux guerriers de Takapoto, les guerriers de l’île voisine de Takaroa et revint à Anaa. pour venger- l’outrage- fait à son frère il mas-

.I s Religions de l’Archipel.. Paumotu. - i ! des Tuamotu ët*aussides 'sagas des trois héros légendaires. .- Turihono. \ -- It

,- enneth P. EMORY et-Paul OTTIN Bernice PI Bishop Museum, Honolulu et Office de la Recherche Scientifique et Tecbniqu

ANNEXES : GaNaALOGIES. DES NGÄTI~ .-

i 1. - Génialogie du ngäti Tangihia de 'Ana'a.

7, 19: NGana, m. a Te-kopu, f. ~. , ~ ~ --..- . 1. Mata-uu, f. - _- 18. Mata-uu, f, Kohe-kura, , , 1. Tangihia, m. -< 17. Tangi-hia m. Tau-muri, f. I 1. Tumu-nui . (1 2. Tumu-rito .t'. 16. Tumu-rito f. Tahito, m. -L _- 1. Matoro ' 15. Matoro, m. Puta-rere, f. I

1. Eremoana, m. t - 14. Eromoana, m. Ngumguruarau, f. 1. Te-uhi-tara-mea, m. 13. To-uhi, m. Te-kura, f. 1. Tamgihià- -

2. Hamau *I , 3. Rua 12. Tangihia, m. Makoitara, f. , 1. Tane. . . -. 2. Haoa

3. Terukiaha (u) . I -- * 11. Teno, m. Te-aatangi, f. I 1. Tukai-roa, m. 19. Tn-kai-roa, m. Rahea, f. -

1. Dans ces généalogies, m = masculin, homme ; f = féminin, femme. -- .,., . ... ., . .* . .- ..I. I-. . ._ .. ._ I- 5. Tuananga I

- 6. Te-hetu I

17. Tumu-rung?, m- 1. Puta-rere

16. Puta-rere, m. 1. Matoro-i-hetiu, m.

1. Te-kehu, m.

13. Tu-tavake, m.

-, 1. Tu-tamahine. 2. Te-aho-roa

Te-ata-i-vavao, m.

It i.

* 18. Tu-te-hau-pakora, m. Hau-te-papa, f. . ‘ ,e

. -1i -’ 1. To-ara-vavau , 2. Rau-pa-niu -1 3. Rau-mahora . ‘. 4. Manureva, m.. .. .- 1J -. ureva, m.’- I I Haro-ariki, f. - 3. Mohi-ata - 2. Puturua, f.

~ 16. Putu-rua, f. Te-aku, m. . -. .- I.Hiva-nui. ~.- 2. Mau-tara, f. 15. Mau-tara, f. Pioi, m. 1. Te Fakariki, m. . 14. Te Fakariki, m. Tapere, f. 1. Hina-mohoki, f. 13. Hina-mohoki, 4. -Te-hopu, m. I - 1. Te-kava-mariunga, f. ~ ’ . 112. Te-kava, f. Maehanga-riri-fatu, m. , ’ 1. Te-puka, f., qui continue la généalogie 2. Maehanga-tuaira

I 3. Tupa-kake ” 4. Mataingo, f.

4. - Génialogie du ngäti.Te Manava de ’Anda. A éié communiquée par Tu-Omo

a te Ai. .I 14. Te Manava, m. Fakahotu, f. 1. Honga, m. 13. Honga, m. Kimitonga, f. 1. Hoke-tahi 2. Heke-rua 3. Mahea-nuku 4. Maruia, f. 12. Maruia, f. Te Rongo-ma-hiti, m. 1. Katupu, f. 2. Tangihia 3. Tuamea 11. Katupu, f. Tane, m. 1. Te Manava 2. Tu-to-aho-roa 3. Kunahea 10. Te Manava, m. Tahu-nui, f. 1. Ririfatu 2. Taura, m. 3. Raumati

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.! 'ANA'A : HISTOIRE ANCIENNE D'UN ATOLL POLYNÉSIEN ' '

-0 57 L. I 9. Taura, m. Mahia, f. ' . 1. Katupu, f. 0 8. Katupu, f. Moeava, f., de Takapoto, troisième conjoint

1. Te Maraneai.DZ f. 7. Te Marangai, f. Teau, m. 1. Fatitiri, m. 6. Fatitiri, m. . Te Mataha, f. 1. Te Tua, i. 5. Te Tua, f. Tangihia, m. 1. Te Kuravehe,, m. 2. Takanga, f. 4. Takanga, .f. ? 1. Te Mehau. f. 3. Te Mehau, f. Te Ari'i-erua, m. de Borahora et de Tahiti 1. Te A'i. m. 2. Te A'i, m. Taui-a-Paotaro, f., de Huahine ! 1. To-vahine-raroua, f., née en 1862. 2. Tu-tomo, mort en 1933.

5. - Généalogie de Tangihia. Provient de l'atoll de Fakarava. 16. Tu-makinokino, m. Piki-maunga, f. 1. Tangaroa, m. 15. Tangaroa, m. Unuatua, f. 1. Te-papa-nui-a-hotu, m. .. 14. Te-papa-nui-a-hotu, m. Hiva-nui, f.

0 1. Tangihia, m. __ . 13. Tangihia, m. Kapirua; f. .. .I 1. Rua-tamahine, f. - .I...... -. . . ,. 12. &a-tamahine, f. Tumu-henua, m. .. 1. Te Manava, m. 11. Te Manava, M. Hau, f. 1. Te-ao-fatuma, m. , Tangihia de la treizième génération est quelquefois considéré comme le fondateur du ngüti Tangihia. Kenneth P. Emory pense que cela est une erreur.

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