22. L'occupation Des Sols Dans Le Bassin Du Quiou Et Sa Périphérie À L'époque Antique : Le Canton D'evran. Rappo
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DRAC-SRA -2FÊV.2Û05 COURRIER ARRIVEE L'occupation des sols dans le bassin du Quiou et sa périphérie à l'époque antique : Le canton d'Evran Rapport de prospection 2003-2004 Marielle Guinguéno Master 1 d'archéologie Université de Rennes 2 Sommaire -Introduction 3 I- Le cadre géographique et historique 5 A- Le milieu naturel 5 B- Géographie historique 6 II- Les méthodes de recherche 7 A- le travail préliminaire 7 B- Conditions et limites de la méthode 8 C- Le travail de terrain 9 III- Les résultats 11 A- Les gisements repérés 11 B- La diversité des sites 12 C- Le choix de l'implantation 14 D- Les phases d'occupation du sol 16 -Conclusion 19 -Bibliographie 20 -Cartes -Inventaire 2 introduction Cette étude sur l'occupation des sols du canton d'Evran est effectuée dans le cadre d'un master archéologie et histoire à l'université de Rennes 2, dirigé par C. Petit-Aupert. Ce travail s'insère dans un programme de recherche général sur les campagnes antiques aux confins des cités Coriosolites et Riedones. Cette recherche est centrée sur une entité géographique tout à fait originale dans la région : le bassin du Quiou qui est une des rares zones calcaires de Bretagne. Outre ce secteur particulier, les régions périphériques sont également étudiées afin d'évaluer l'impact du milieu sur l'occupation des sols. Cette recherche est liée à la fouille programmée de la villa du Quiou, dirigée par J.-Ch. Arramond et Ch. Requi. Elle vise à insérer l'un des plus vastes établissements ruraux d'Armorique au sein d'un terroir et, plus largement, de proposer une restitution du paysage antique dans cette partie de la Lyonnaise. Pour mener à bien ce travail, nous avons choisi de mettre en oeuvre la prospection pédestre. Deux types de prospection ont été employés. Nous avons effectué une prospection ponctuelle sur les sites déjà inventoriés par le CeRAA, afin d'obtenir de nouvelles données. Celle-ci devait permettre, d'une part, de préciser la chronologie des gisements et, d'autre part, de proposer une classification des sites. Nous avons également pratiqué une prospection systématique sur des zones-test choisies sur les communes de Plouasne, St-Juvat et Tréfumel1. Nous replacerons, tout d'abord, notre zone d'étude dans son cadre naturel et historique, puis exposerons les méthodes d'investigation et ses divers aspects (l'enquête orale, la prospection systématique avec une collecte hors-site du mobilier et la prospection ponctuelle). Enfin, nous présenterons les résultats de nos prospections. Je tiens à remercier B. Bazin, F. Labaune et A. Provost pour l'aide précieuse qu'ils m'ont apportée dans l'étude du mobilier céramique. La contribution de C. Petit-Aupert a porté sur les communes du Quiou, St-André-Des-Eaux et Tréverien. Par ailleurs, mes remerciements s'adressent également aux amis et étudiants de Rennes 2 qui ont accepté de m'accompagner sur le terrain : -Emmanuelle Ah Thon -Julien Guillon -Elise Beaudouin -Agnès Guillot -Adrien Berthelot -Gaétan Gouérou -Enora Billaudeau -Marine Gourmelon -Emilie Bonino -Emilie Heddebaux -Phaedra Bouvet -Emmanuel Kôning -Jérôme Colivet -Karine Loyer -Cécile Crétin -Myriam Michel -Erwan Dantec -Mylène Navetat -François Fouriaux -Simon Pellequer -Claire Gauthier -Cécile Simon Enfin, je remercie tous les agriculteurs des communes de Plouasne, St-Juvat et Tréfumel pour leur accueil sympathique et pour m'avoir facilité l'accès à leurs terres. St-André- Des-Eaux St- Judoce Tréfumel Le Quiou Le canton d'Evran 4 I- Le cadre géographique et historique A- Le milieu naturel2 Il est important de présenter cet aspect, puisqu'il permet la mise en évidence des conditions d'implantation des populations rurales. Le canton d'Evran a pour spécificité d'être l'un des seuls bassins calcaires existant en Bretagne. Cette originalité lui confère donc un intérêt particulier, puisqu'elle a entraîné des incidences à la fois sur le plan agricole, économique, mais également architectural. Le bassin du Quiou est constitué de calcaire Miocène (20 Ma) : des dépôts de faluns semblables à ceux de Touraine. Cette caractéristique géologique a permis une mise en exploitation de pierre de jauge. Ceci explique la présence de carrières d'extraction à toutes les époques. Désormais, beaucoup d'entre elles ont été comblées et mises en culture, mais le paysage demeure marqué. Il reste aujourd'hui une seule carrière, exploitée ponctuellement sur la commune de Tréfumel, à la Perchais. D'un point de vue topographique, les altitudes restent relativement modestes et les pentes peu marquées. Par conséquent, les vallées sont peu encaissées et donc facilement exploitables. Enfin, cette région se caractérise par un climat océanique modéré. Les hivers sont doux, avec de faibles périodes de froids. Les vents d'ouest, après un long parcours au-dessus de l'Océan Atlantique sont chargés d'humidité et entraînent des pluies rarement brutales et bien réparties tout au long de l'année. De plus, les taux de précipitation ne sont jamais trop élevés. Le milieu naturel du canton d'Evran demeure très favorable aux activités agricoles, avec un sol propice à la mise en culture. Les cours d'eau y sont relativement nombreux (Rance, Linon, Brice, Guinefort...) et le climat doux et humide est bénéfique à l'agriculture. 2Couvreur, 1991, p. 15-17. 5 B- Géographie historique La zone étudiée est située aux confins des cités Coriosolites et Riedones, intégrées, après la conquête, à la province de la Lyonnaise. La première occupe une zone littorale limitée à l'ouest par la baie de St-Brieuc, à l'est par les marais de Dol et au sud par une ligne de crête parallèle au synclinorium du Ménez-Bel-Air3. Les Coriosolites ont connu deux chefs-lieux successifs : Fanum Martis, créé au début de notre ère à l'emplacement de l'actuel Corseul, puis lors de la seconde moitié du IV6"16 siècle, Alet-Reginca. Ce changement de capitale s'accompagne d'une modification de frontière, puisque la limite orientale de la cité progressa jusqu'au Couesnon4. Il est difficile de définir une frontière entre les territoires Riedons et Coriosolites. Les cours d'eau semblent avoir servi de limites. On suppose que les frontières pré-romaines furent conservées après la conquête5. Mais sur quel territoire devons-nous placer notre zone d'étude ? Selon L. Langouët, les limites d'ouest en est furent le Meneuc, le Linon, la Rance, le Garum, la Vilaine, l'Oust et le Gouët6. Mais, il est important de ne pas oublier les divers changements que les cités ont subi au fil du temps et il semble donc plus prudent de considérer l'actuel canton d'Evran comme une zone frontalière entre les deux cités. Surtout si l'étymologie de cette commune remonte effectivement à equoranda qui signifie en celte : frontière7. A partir du XIXème siècle, on assiste à un regain d'intérêt pour les voies romaines dans les Côtes-d'Armor. La synthèse réalisée par J. Gaultier Du Mottay en 18698, reste encore aujourd'hui une bonne base pour notre étude. D'après cet auteur notre zone serait traversée par la voie Rennes-Corseul. L'actuelle départementale (D2 et D68) aurait repris son tracé de la Barre sur la commune de Bécherel jusqu'à St-James en Tressaint9 (carte n° 6). Bien évidemment, seule une recherche approfondie sur le terrain permettrait d'obtenir un tracé plus précis, d'autant plus que certains toponymes comme la Millière à St-André-Des-Eaux ou encore le Plessix sur la commune du Quiou pourraient indiquer le passage d'une voie.10 3 Langouët et Jumel, 1991, p. 127-134. "Guennou, 1981, p. 112-116. 5 Langouët et Jumel, 1991, p. 127-134. 6 Langouët et Jumel, 1991, p. 127-134. 7Guennou, 1981, p. 112-116. 8 Gaultier Du Mottay, 1869, p. 102. 9 Bizeul, 1858, p. 117 ; Gaultier Du Mottay, 1869, p. 102. 10Guennou, p. 112-116. 6 Il- Les méthodes de recherche A- Les travaux préliminaires • L'élaboration d'un corpus Avant d'effectuer une prospection, il est indispensable de rassembler la documentation existante sur le terroir étudié. Le canton d'Evran a déjà fait l'objet de plusieurs prospections réalisées par les membres du CeRAA. Les résultats publiés dans les dossiers du CeRAA, offrent une première vision de l'occupation (carte n° 4 à 8). Ces données ont été complétées par la documentation réunie au SRA et dans l'ensemble de la bibliographie. • Consultation des photographies aériennes Lors d'une visite à la photothèque de Saint-Mandé, nous avons également pu consulter les clichés verticaux effectués par L'IGN. Les missions de 1948, 1952 et 1978 ont révélé diverses anomalies, notamment phytographiques. C'est pourquoi, une prospection de vérification sera entreprise en 2005 afin d'identifier l'éventuelle présence de gisements sur ces emplacements. • La toponymie La toponymie constitue également un outil pouvant aiguiller les recherches sur le terrain, cependant elle doit être utilisée avec beaucoup de prudence. Dans notre cas, nous retrouvons le toponyme Vieux Ville11 sur la commune de Plouasne. Il semble que ce dernier soit très souvent lié à des vestiges en dur de l'époque gallo- romaine12. Malgré une prospection dans ce secteur, rien n'a été repéré cette année. 11 Langouët, Jumel, 1991, p. 129 : Vieux Ville dérivé de vêtus villa. 12 Langouët, Jumel, 1991, p. 129 . • L'enquête orale Enfin, le contact avec les exploitants est fondamental. En effet, ces derniers connaissent particulièrement bien leur terroir et ils peuvent préciser les modifications que le paysage a subies au fil du temps. Par ailleurs, ils sont bien souvent conscients de l'éventuelle présence de gisements archéologiques sur leurs terres. Sur les communes d'Evran, Plouasne, Tréfumel et St-Juvat, les agriculteurs se sont révélés plutôt intéressés par les recherches et ont fourni des données permettant de mieux comprendre les transformations du paysage liées à la construction du barrage de Rophemel.