Zones humides de la Etude de faisabilité - 2017

Novembre 2017

Sommaire

Préambule ...... 4 Pourquoi une étude sur les zones humides de la Reyssouze ...... 4 Le principe d’une étude de faisabilité ...... 4 Les rôles du SBVR et du CEN ...... 4 Déroulement de l’opération ...... 4 Diagnostic initial ...... 4 Informations générales ...... 4 Diagnostic biologique et écologique ...... 4 Diagnostic hydraulique ...... 4 Diagnostic socio-économique et diagnostic des usages ...... 6 Volontés locales ...... 4 Volonté des propriétaires ...... 4 Volonté des communes ...... 4 Volonté du SBVR ...... 4 Conclusion de l’étude de faisabilité ...... 5 Synthèse des enjeux ...... 5 Quel porteur pour ce projet ? ...... 5 Pistes d’action ...... 6 Bibliographie ...... 6 Annexes ...... 7

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Préambule

Pourquoi une étude sur les zones humides de la Reyssouze La préservation des milieux naturels inondés fréquemment par la Reyssouze est un enjeu : ils permettent l’étalement des crues, la protection des puits de captage d’eau potable, la production d’un foin de qualité et le maintien d’une biodiversité remarquable. Certaines prairies très humides n’ont plus été exploitées pour plusieurs raisons : contraintes économiques auxquelles l’agriculture était confrontée, difficulté d’accès aux parcelles, impact des crues sur le bétail,… Bien souvent, elles ont alors servi et servent encore à la culture du Peuplier. D’autres ont évolué naturellement vers des bois. Elles conservent malgré tout un fort potentiel écologique et fonctionnel (étalement des crues) qui pourrait être exploité dans un objectif de préservation et/ou de revalorisation. Les collectivités n’ont pas vocation à se substituer aux acteurs économiques mais peuvent assurer la restauration et la gestion d’espaces naturels complémentaires à moindre rentabilité. Ainsi, le Syndicat du Bassin Versant de la Reyssouze (SBVR) avec le soutien de l’Agence de l’eau, du Conseil Départemental de l’Ain, de la Région Auvergne Rhône-Alpes, du Conservatoire d’Espaces Naturels et d’autres partenaires a prévu de mettre en œuvre une étude de faisabilité pour la réalisation d’un futur plan d’actions de préservation et de restauration des zones humides. Cette opération s’inscrit dans le cadre de la fiche action B 1.22 du deuxième contrat de rivière de la Reyssouze. Des secteurs prioritaires ont été identifiés en fonction des atouts, menaces, dégradations et des démarches existantes. Ils concernent la plaine inondable de la moyenne Reyssouze. Au sein de ceux-ci trois sites ont été ciblés, pour mener cette étude, en raison de la présence d’un captage d’eau potable ou d’une surface boisée importante, d’une occupation en prairies par le passé et de leur position en amont d’une agglomération. Le principe d’une étude de faisabilité L’étude de faisabilité consiste à étudier les possibilités de mettre en place à court ou moyen terme des actions de préservation, de gestion et/ou de mise en valeur sur des espaces naturels remarquables.

Elle doit répondre à quatre grandes questions :

. Y-a-t-il un intérêt biologique et/ou fonctionnel majeur sur l’ensemble de la zone d’étude ? . Les acteurs locaux sont-ils intéressés par la préservation de leurs zones humides ? . Les propriétaires sont-ils volontaires pour préserver ces enjeux ? . Quels sont les acteurs intéressés pour porter des actions/projets ? Les rôles du SBVR et du CEN Le SBVR est un syndicat regroupant 38 communes du bassin versant de la Reyssouze. Il œuvre pour une gestion cohérente de la ressource en eau superficielle et souterraine au travers du second contrat de rivière de la Reyssouze et ses affluents. Il anime notamment la concertation avec les communes et les agriculteurs dans le cadre d’actions pour améliorer la qualité chimique de l’eau.

Les maires des communes concernées ont donné leur accord au SBVR pour qu’il mène cette étude en 2017.Ils suivent de près ce projet pour faire ressortir les attentes du territoire.

Le CEN est en appui technique sur cette mission C’est un partenaire créé pour aider les collectivités et les usagers à préserver leur patrimoine naturel. Son statut associatif et sa neutralité lui donne la possibilité de travailler avec tous les acteurs des espaces naturels et de les associer dans des projets de gestion concertée. Déroulement de l’opération Le SBVR a rencontré les principaux acteurs locaux et pris contact avec les propriétaires et exploitants des secteurs pour connaître leurs activités respectives mais aussi leur souhait de mettre en place des actions de préservation sur les zones humides. Ces informations ont ensuite été transmises au CEN qui les a exploitées.

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 4 Le CEN a établi un diagnostic des enjeux biologiques et l’a croisé avec celui des usages et de la volonté des propriétaires et acteurs locaux pour la préservation des zones humides. Les propositions de pistes d’actions ont été élaborées collectivement par le SBVR, les maires des communes concernées, les principaux partenaires financiers du projet et le CEN. Le CEN a ensuite rédigé cette présente étude. Le SBVR a assuré une relecture.

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 5 Diagnostic initial

Informations générales

. Localisation géographique

Les secteurs d’étude se trouvent au nord-ouest du département de l’Ain, dans le territoire géographique de la . Ils ont été choisis dans une phase préalable à l’étude qui consistait à définir un territoire à enjeu (voir résultats en annexe).

Voir carte de localisation en page suivante:

. Présentation succincte des sites Le contour du site est tiré de la délimitation de l’inventaire zones humides de l’Ain, mené en 2013 et ajusté sur propositions des maires des communes. Sa superficie totale est 71 ha :  34 ha à  15 ha à St-Julien-sur-Reyssouze  6 ha à Chavannes 16 ha à St-Bénigne

. Statut des sites

Inventaires

- ZNIEFF de type 1 à : Prairies de Jayat, du Curtelet et de Césille (01020001) - Inventaire zones humides du département de l’Ain, réactualisé en 2013.

Zonages environnementaux Aucun statut de protection.

Foncier Tableau de synthèse : parcelles publiques Nombre Nombre de total de propriétaires parcelles nombre propriétaires surface proportion Chavannes/St- 0 0 0 0 58 32 Bénigne Foissiat 34 12 1 1 1 ha 3% St-Julien 39 16 5 1 0.8 ha 5% Totaux 131 60 6 2 1.8 ha 2.5%

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Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 4 Diagnostic biologique et écologique Les données présentées ici sont issues de la bibliographie et de prospections sommaires réalisées au printemps 2017.

. La faune et la flore remarquables Au total, entre 114 et 159 espèces sont connues sur les 3 sites, principalement des plantes. Les observations s’échelonnent entre 2007 et 2017.

Parmi elles 7 espèces sont remarquables :  7 sur Chavannes/St-Bénigne, dont les plus rares  2 sur Saint-Julien-sur-Reyssouze  2 sur Foissiat/Jayat

Ce sont des espèces de prairies humides de fauche : espèce Liste source Dernière Foissiat Saint- Chavannes rouge observation Julien St-Bénigne Flore Euphorbe Euphorbia En danger CEN 2017 des palustris x marais Gratiole Gratiola En danger CBNA 2013 x officinale officinalis Fritillaire Fritillaria En danger CEN 2017 x pintade meleagris Oenanthe Oenanthe En danger CBNA 2013 x fistuleuse fistulosa Vulpin Alopecurus Vulnérable CEN 2017 x x x renflé rendleii Orchis à Aanacamptis Vulnérable CBNA 2011 x fleur lâche laxiflora Oiseaux Courlis Numenius Vulnérable CEN 2017 x x x cendré arquata

Gratiole officinale Fritillaire pintade Orchis à fleurs lâches

Le maintien des pratiques de gestion extensive des prairies (notamment la fauche tardive) est primordial pour la préservation de ces espèces végétales remarquables.

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Tableau 1 Synthèse des enjeux faune / flore

Habitats Faune remarquable Flore remarquable Pressions absence de fauche fertilisation fauche précoce diminution de la fréquence des crues Euphorbe des marais fermeture naturelle des Gratiole officinale milieux Prairies humides Courlis cendré Fritillaire pintade Espèces envahissantes Oenanthe fistuleuse exotiques (renouée du Japon et ragondin) Développement des peupleraies Utilisation de produits phytosanitaires

Le potentiel biologique du site est très intéressant et mériterait d’être préservé. Toutefois des pressions ont été identifiées sur les sites.

. Les habitats remarquables Les habitats naturels sont des grands ensembles de végétation caractérisée par une flore dominante et une flore associée. Ils permettent de nous renseigner sur le patrimoine floristique susceptible d’être présent en fonction du type de milieu sur lequel nous nous trouvons mais aussi sur les paramètres physico- chimiques des sols. Ils peuvent être considérés comme d’importance majeure, modérée ou mineure en fonction de leur rareté, du cortège de végétation qu’ils peuvent abriter mais aussi du rôle fonctionnel qu’ils peuvent jouer. Sur les 3 sites prospectés, 8 habitats naturels ont été recensés. Parmi eux, les prairies humides atlantiques et subatlantiques (37.21) sont inscrites en liste rouge régionale dans les catégories « en danger » et « vulnérable » selon les déclinaisons. Ce classement est lié à la tendance d’évolution de cet habitat naturel : déclin continu (intensification agricole, urbanisation, calibrage des cours d'eaux, eutrophisation).

Les cartes suivantes permettent de localiser ces principaux habitats.

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Diagnostic hydraulique Les 3 secteurs étudiés présentent un réseau hydraulique riche en fossés, en mares, frayères,…. Ces annexes ont été modifiées durant ces vingt dernières années. Depuis le moyen-âge, l’hydrologie a été modifiée par les seuils de moulins. Aujourd’hui, les variations des niveaux d’eau sont directement liées au fonctionnement des vannes hydrauliques associées aux moulins (temporisation des ouvertures et fermetures, fuites,…).

. Fonctionnement hydrologique L’alimentation en eau des zones humides est principalement due aux crues (substratum argileux) ou aux remontées de nappe de la Reyssouze (substratum sablo-graveleux). Des petits affluents contribuent de la même manière, mais dans une moindre mesure, aux apports en eau. Des systèmes de drainage superficiel, plus ou moins actifs selon les secteurs, contribuent au ressuyage des sols. Ils permettent aussi à certaines espèces piscicoles d’avoir des zones de fraie. Le rôle fonctionnel (épuration, écoulement des eaux de surface,…) des fossés est menacé par un entretien peu adapté ou inexistant. Les mares sont fréquemment supprimées ou surcreusées. C’est le cas du secteur de Foissiat où la majorité d’entre elles ont été comblées suite à la propagation de la Leptospirose dans les années 90 (maladie véhiculée par les ragondins). Les retours de terrain montrent toutefois que les propriétaires et exploitants verraient un intérêt à retrouver ces milieux.

Les cartes suivantes indiquent les écoulements considérés comme cours d’eau au titre de la police de l’eau (source DDT de l’Ain) :

 les cours d’eau  les cours d’eau « par défaut » dont le statut reste à confirmer qui sont donc à expertiser  les écoulements n’étant pas des cours d’eau

La nomenclature loi sur l’eau s’applique sur les écoulements classés comme cours d’eau au titre de l’article R214-1 du code de l’environnement.

Figure 1 Cartographie fossés – cours d’eau pour le secteur de Chavannes-sur-Reyssouze / Saint-Bénigne

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Figure 2 Cartographie fossés – cours d’eau pour le secteur de Saint-Julien-sur-Reyssouze

Figure 3 Cartographie fossée – cours d’eau pour le secteur de Jayat - Foissiat

Au même titre que le réseau de haies bocagères, les annexes hydrauliques sont de véritables réservoirs biologiques (zone de repos, zone d’alimentation, zone de reproduction,…) et permettent à la faune et à la flore de circuler librement le long de Reyssouze. La gestion des vannages et l’entretien raisonné des milieux associés à la Reyssouze sont des enjeux primordiaux pour une exploitation optimale des prairies inondables et préserver la vie aquatique.

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 5 . Qualité des eaux En référence à l’étude globale menée par le SBVR en 2011, la qualité de la Reyssouze est globalement moyenne concernant la macropollution hormis à l’aval d’ et de Saint-Julien-sur-Reyssouze (secteur concerné par le projet) ou la qualité est considérée comme médiocre. L’explication est donnée par l’apport de polluant de façon éparse sur ces sites. Un ancien site de décharge communal se trouve sur le site de Saint-Julien-sur-Reyssouze, directement connecté au réseau de fossé. Vis-à-vis de la micropollution métallique, la qualité de la Reyssouze apparaît comme bonne, tous les métaux participant, comme à l’amont de Bourg-en-Bresse, au déclassement de la rivière. Diagnostic socio-économique et diagnostic des usages Le SBVR a rencontré les communes, la fédération de pêche, la fédération des chasseurs, l’ONCFS, la chambre d’Agriculture de l’Ain, les sociétés de chasses communales et les AAPPMA, acteurs essentiels du territoire.

Activités et usages

 Agriculture On rencontre en majorité des exploitations en polyculture élevage de bovins laitiers et de volailles (de Bresse ou non). Certaines exploitations ont évolué vers l’élevage bovin allaitant (production de viande) pour rebondir face aux fluctuations du prix du lait. Les secteurs de Foissiat et Saint-Julien-sur-Reyssouze sont dans la zone AOC beurre et crème de Bresse. Ses objectifs : valoriser le produit « Lait de Bresse » et ainsi pérenniser la production laitière du territoire. Elle vise également à réduire la surface des prairies retournées en culture. Le cahier des charges de l’appellation autorise toutefois une part de maïs ensilage dans la ration des bovins. Ceci peut expliquer les reconversions de terres agricoles perçus ces dernières années, notamment sur le secteur de Foissiat. Dans le cadre du Projet AgroEnvironnemental et Climatique (PAEC), des Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques (MAEC) ont été contractualisées entre les exploitants et le syndicat mixte CAP3B, aujourd’hui Communauté d’Agglomération du Bassin de vie de Bourg-en-Bresse (CA3B). La carte ci-contre en synthétise les résultats et le tableau précise les mesures. Le SBVR a réalisé dans ce cadre des diagnostics d’exploitation qui montrent que le fourrage des prairies naturelles est mal valorisé, bien souvent par méconnaissance de la richesse floristique existante.

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Zones humides Saint-Julien-sur- Reyssouze

Zones humides Chavannes-sur- Reyssouze et Saint-Bénigne

Zones humides Jayat et Foissiat

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 4  Sylviculture La culture du peuplier représente 16% de la surface de l’ensemble de l’aire d’étude. Environ 6,5 ha ont récemment été plantés à Saint-Julien-sur-Reyssouze. Un maillage de fossé entoure les différentes peupleraies sur ce secteur. L’entretien des fossés est un enjeu pour cette activité.

 Alimentation en Eau Potable Un captage en activité est présent sur le secteur de Foissiat. Des périmètres de protections sont définis. (Voir carte page suivante). Le travail du sous-sol est interdit dans l’ensemble des périmètres. Au sein du périmètre de protection immédiat toutes les activités sont interdites à l’exception de celles des services des eaux. Les épandages de lisiers, les dépôts de fumier et de matières fermentescibles (ensilage) sont interdits dans le périmètre rapproché. Les épandages d’engrais chimiques et organiques et les traitements chimiques y sont réglementés (dates et doses).

 Assainissement Un projet de station de lagunage est en cours d’élaboration à Saint-Julien. Les rejets en milieu naturel du système d’épuration sont envisagés dans un fossé situé en rive droite de la Reyssouze à l’ouest du secteur d’étude.

 Loisirs Les activités de loisirs sur ces secteurs se répartissent entre la chasse et la pêche. Certaines frayères à Brochet ont été restaurées à Saint-Julien-sur-Reyssouze et Chavannes-sur- Reyssouze. La pêche est surtout pratiquée sur le cours de la Reyssouze. La conservation des prairies inondables et des fossés connexes à la Reyssouze est un enjeu pour la reproduction du Brochet. La chasse est bien implantée sur le secteur de Saint-Julien-sur-Reyssouze, Jayat et dans une moindre mesure à Foissiat, Chavannes-sur-Reyssouze et Saint-Bénigne. Les zones en friches et les vieilles peupleraies abandonnées sont de véritables zones de repos pour le gros gibier (chevreuil). Les prairies représentent un habitat privilégié pour les oiseaux prairiaux comme la caille. L’ONCFS assure le suivi du Courlis cendré sur les prairies humides situées en aval du secteur de Jayat/Foissiat. L’ancienne carrière CEMEX située au sud-ouest de ce même site est placée en réserve de chasse et gérée par la Fédération de chasse de l’Ain. .

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Volontés locales

Volonté des propriétaires 60 propriétaires ont été identifiés et consultés lors d’un sondage par courrier. L’objectif était de connaître les usages et les projets existants sur les sites et de mettre en évidence leurs motivations pour une gestion concertée des zones humides.

Chavannes/ Saint- Foissiat Saint-Julien Bénigne surface totale (ha) 22 34 15 nombre de propriétaires 32 12 16 a besoin de précisions 8 2 3 réponses au favorable 2 0 3 sondage non favorable 1 0 0 a besoin de précisions 33% 11% 27% surface favorable 3% 0% 39% relative non favorable 17% 0% 0% taux de réponse 34% 17% 38%

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Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 4 Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 5

Au final, entre 17% et 34% des propriétaires ont répondu au sondage selon le secteur. A Saint-Julien-sur-Reyssouze les propriétaires ayant répondu favorablement possèdent 32% de la surface. Ailleurs, il y a surtout des demandes de précisions. Le présent rapport permettra d’y répondre. Un avis défavorable a été recueilli à St-Bénigne, il concerne 17% de la surface mais comme il est en marge de ce site, ce refus ne devrait pas compromettre le projet. Malgré les réponses peu nombreuses, la surface et la localisation des parcelles avec un avis favorable sont suffisantes pour maintenir le projet. Aucun blocage significatif du côté des propriétaires n’a été relevé à ce stade. Toutefois, un gros travail d’animation territoriale reste à mener dans les années à venir en fonction des suites données à cette étude.

Volonté des communes Sur le principe, les communes sont toutes intéressées par la mise en place d’une gestion concertée sur les zones humides. Elles ont des attentes sur l’entretien des réseaux de fossés et souhaitent que les activités économiques et de loisirs ne soient pas freinées par le projet. Elles tiennent également à conserver leur pouvoir de décision dans cette démarche. Volonté du SBVR Aujourd’hui, le SBVR est un des acteurs incontournables de la préservation et la restauration des zones humides. Il mène dans le cadre de son second contrat de rivière de nombreuses actions en leur faveur (ouverture des cariçaies au marais du Dévorah, conversion de peupleraies en prairies humides, entretien des ripysilves des cours d’eau, création de frayère,…). Cette étude fait l’objet de la fiche action B1.22 du programme d’action en cours. Néanmoins, il faudra que la collectivité s’assure des volontés locales et des capacités financières pour envisager la mise en œuvre de travaux sur les secteurs concernés.

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 4 Conclusion de l’étude de faisabilité

Synthèse des enjeux

. Intérêts des secteurs Les intérêts sont listés par ordre d’importance : 1. Intérêt économique : production de bois (peupleraies), de fourrage de qualité pour l’élevage et de loisir (pêche et chasse). 2. Intérêt fonctionnel lié à la zone humide : rétention des crues notamment à l’amont de Pont-de- Vaux et épuration de l’eau (enjeu d’approvisionnement en eau potable à Foissiat et zones tampons à Saint-Julien-sur-Reyssouze). 3. Intérêt biologique (7 espèces remarquables connues à ce jour sans prospection ciblée) mais inscrites en liste rouge des espèces menacées 4. Intérêt paysager : rôle de corridor écologique et vues sur des milieux diversifiés (rivière, prairies, bocages…)

. Menaces La principale menace est le changement voir l’abandon de certaines pratiques liés à :  la conjoncture économique  la démographie (non remplacement des agriculteurs partis à la retraite)  la praticabilité du terrain (fossés mal entretenus).

La fauche est indispensable au maintien des prairies. Une fertilisation bien évaluée et maitrisée permet la diversité floristique et la fauche tardive, la reproduction des oiseaux, du gibier... La diminution de la fréquence des crues menace aussi ces prairies et les espèces qui s’y reproduisent (Brochet notamment). Enfin plus localement à Saint-Julien-sur-Reyssouze, la présence d’une décharge sauvage assez ancienne à proximité d’un fossé est une probable source de pollution. C’est en tout cas une menace importante.

. Conclusion Les zones humides de la Reyssouze cumulent enjeux économiques, fonctionnels, biologiques et récréatifs. La volonté des acteurs est favorable et les propriétaires n’ont pas manifesté de refus en masse. Une animation territoriale reste encore à mener La mise en place d’un projet de gestion concertée pour la préservation et la restauration des zones humides est faisable. Les retours suite à l’envoi de ce rapport permettront de hiérarchiser les priorités d’interventions entre ces trois sites. Quel porteur pour ce projet ? Cette étude de faisabilité a également pour objectif d’étudier la maîtrise d’ouvrage du projet de gestion.

Plusieurs possibilités se présentent :

. Un portage par une collectivité compétente : le SBVR

Le SBVR s’est doté de compétences qui lui ont été transférées par les communes. Assurer et promouvoir une gestion et un fonctionnement globaux, équilibrés et concertés des cours d’eau et des milieux aquatiques font partie de ses compétences. A ce titre le portage de la gestion des zones humides sur les secteurs étudiés pourrait lui incomber.

. Un portage par le CEN A ce jour le CEN n’a pas prévu de s’engager en direct sur les zones humides de la Reysouze car ce site n’est pas prioritaire au regard de sa stratégie d’intervention.

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 5 Dans le cadre de sa mission d’animation territoriale, le CEN peut en revanche accompagner les collectivités dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de gestion sur le secteur d’étude et dans toutes leurs autres démarches relatives à la protection et la mise en valeur de son patrimoine naturel.

. Le rôle des communes Les communes ayant délégué leur compétence de protection et de mise valeur des cours d’eau du bassin versant de la Reyssouze au SBVR, elles ne peuvent se porter maître d’ouvrage d’un tel projet. En revanche elles peuvent prendre des initiatives sur leurs propriétés foncières et sur la gestion de la fréquentation pour les loisirs. Leur proximité et leur connaissance du site leur permettent d’être vigilantes quant à d’éventuelles dégradations (remblai, drainage, aménagements inadaptés, activités susceptibles de nuire au site,…). En tant que membres du SBVR, il leur appartient de continuer de soutenir le contrat de rivière afin que les zones humides et les cours d ‘eau du territoire soient préservés et mis en valeur.

Pistes d’action

En l’état actuel des connaissances plusieurs pistes d’actions sont envisageables :

 Restauration de la fonctionnalité des réseaux de fossés  Plantation de haies de manière pertinente  Restauration de zones humides (création de mares,…)  Coupe d’arbres / défrichage  Conversion de boisements en prairies  Gestion des espèces exotiques envahissantes

La mise en place d’une gestion concertée réussie nécessite quelques préalables :

 la constitution d’un comité de pilotage Le comité de pilotage est un lieu d’échange où l’ensemble des propriétaires, acteurs et/ou usagers du site participent à la construction du projet dans un objectif de préservation du patrimoine. C’est l’organe de concertation, indispensable à la réussite d’un projet partagé.

 la rédaction d’un document de planification sur 5 ou 10 ans Le plan de gestion permet à partir d’une analyse du milieu et des échanges avec le comité de pilotage, de définir un programme pluriannuel d’actions en faveur du site. Ce document, une fois validé par le comité de pilotage, devient la référence que chaque acteur du projet peut consulter pour comprendre et participer aux interventions réalisées.

 La maîtrise foncière Afin de pouvoir réaliser les actions de gestion sur le site, l’accord des propriétaires est indispensable. L’achat, la location ou le conventionnement sont autant d’outils permettant la maîtrise du foncier. Une animation foncière devra être mise en œuvre auprès des propriétaires.

Bibliographie

De Thiersant M.P. & Deliry C. (coord.) 2008 - Liste Rouge des Vertébrés Terrestres de la région Rhône- Alpes. - CORA Faune Sauvage, Région Rhône-Alpes : 283 pp.

« Pole d’information flore-habitas » : www.pifh.fr

Etude de faisabilité – zones humides de la Reyssouze 2017 6 Annexes Synthèse enjeux agricoles ZH prioritaires L’orientation technico-économique est en grande partie tournée vers la polyculture-élevage avec une dominante des élevages de bovins lait et volailles (de Bresse ou non). La crise laitière étant passée par-là, certains éleveurs laitiers ont évolué vers l’élevage de bovins allaitants et ainsi continué de bénéficier des prairies naturelles de la vallée de la Reyssouze notamment. Suite à des diagnostics d’exploitation réalisés en 2015 et 2016, dans le cadre du PAEC du bassin de Bourg en Bresse, sur près d’une trentaine d’exploitations du bassin versant de la Reyssouze, nous avons pu observer des pratiques culturales valorisant peu ou recherchant peu à valoriser, parce que n’en ayant pas conscience et/ou connaissance, la richesse floristique des prairies naturelles. Le cahier des charges de l’AOC Beurre et Crème de Bresse autorise une part de maïs ensilage dans la ration des bovins. Même si les agriculteurs ont des prairies de fauche et de pâture multi-espèces, ils sont très vite tentés d’augmenter la sole en maïs ou en ray-grass car ils estiment que ces cultures leur garantissent une production sûre et stable de fourrage pour toute la saison. Les exploitants agricoles se fient pour la plupart aux conseils de leur technicien de coopérative pour les semences, les engrais, les produits de traitements phytosanitaires. Les engrais de ferme, fumiers et lisiers, sont plutôt réservés aux cultures. Le diagnostic d’exploitation leur permet de prendre du recul par rapport à leurs pratiques et d’envisager des évolutions vers plus d’herbe et moins de maïs, plus de rotations dans les cultures pour utiliser moins de pesticides, augmenter l’autonomie alimentaire sur leur ferme et de ce fait faire des économies d’intrants et de concentrés. Les zones humides telles que les mares sont plutôt mal mises en défens, tout comme les berges de cours d’eau d’ailleurs car les bêtes viennent s’y abreuver. La ripisylve est peu dense, mitée, voire inexistante. Ces espaces et corridors verts mériteraient d’être mieux protégés. Les parcelles cultivées en bord de cours d’eau sont bordées de bandes enherbées. Secteur Foissiat – Jayat - Saint Julien sur Reyssouze C’est une zone AOC Beurre et Crème de Bresse, il y a deux coopératives laitières sur le secteur, l’élevage laitier est encore très présent. Les prairies permanentes de fauche sont les plus riches en espèces floristiques si la fertilisation azotée est bien gérée. Elles sont plus éloignées du siège d’exploitation, les prairies les plus proches étant réservées aux vaches laitières en production. Secteur Saint Jean sur Reyssouze – Mantenay-Montlin – On trouve plus d’élevages de bovins allaitants. Les parcelles drainées sont nombreuses notamment sur les affluents rives droite et gauche de la basse Reyssouze. Saint Jean sur Reyssouze, commune très agricole, a le plus grand nombre d’hectares drainés du bassin versant. Les surfaces en maïs y sont plus importantes, les linéaires de haies plutôt réduits, ce qui rend ce secteur plus sensible à l’érosion par ruissellement. Cependant, on rencontre encore des prairies avec une certaine abondance floristique, notamment à proximité des sources et petits cours d’eau ou dans les fonds de talweg. Secteur Chavannes sur Reyssouze - Saint Bénigne Les prairies de la vallée de la basse Reyssouze sont assez bien conservées du fait de l’aspect inondable de cet espace parcouru par de nombreux rus et fossés de drainage superficiel. Il est de tradition d’actionner des vannes sur ces émissaires pour retenir ou chasser l’eau des prairies. Elles abritent des populations de râles des genêts ou des courlis cendrés migrant des prairies alluviales de la vers celles de la Reyssouze. Lors des campagnes de remembrement et de drainage ces petits émissaires ont été refaçonnés et calibrés voire déplacés, ce qui engendre des inondations « non désirées » et fait stagner l’eau plus longtemps sur les prés. Ce secteur voit son réseau bocager se réduire progressivement alors qu’il serait nécessaire, notamment en rive droite de Reyssouze, de le renforcer sur les pentes.

Globalement, il est important de montrer aux éleveurs l’importance de l’herbe, des fourrages herbagers et de la richesse floristique et nutritionnelle des espèces présentes spontanément dans les prairies naturelles de la vallée alluviale de la basse Reyssouze.

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Rédaction Emmanuel Amor (CEN)

Diagnostic Emmanuel Amor (CEN) Dimitri MERCIER (SBVR) Héloïse GRIMBERT (SBVR)

Zones humides de la Reyssouze Etude de faisabilité - 2017

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Programme réalisé avec le soutien de

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