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NOTICE

SUR LÉGLISE ET LA PAROISSE !DUNAC ()

ET SUR LEUR ANNEXE

Lorsquun touriste stit la route dEspagne en remontant le cours de lAriège et quil arrive à la station du chemin de fer de Luzenac- Caranou, il est surpris de voir ï la fois se dresser devant lui le Cain- panile de , le clocher svelte et gracieux de Luzenac, la tour massive dUnac, léglise romane de , et plus haut, sur un pic, le château féodal de Lortiat (2) dont les créneaux jadis démantelés, probablement par ordre de Richelieu, aujourdhui déchiquetés par la foudre, élèvent vers le ciel leur grande silhouette. Tous ces monu- ments, la plupart dun autre âge, apparaissent au voyageur comme les génies tutélaires de ce Lordadais dont lhistoire est intimement liée à celte des comtes de et des rois dAragon. Parmi ces monuments, un des plus intéressants et (les mieux conserves, est, sans contredit, léglise de lancien prieuré dlJnac. Or, cet édifice religieux est loeu- vre de deux époques. Le sanctuaire, les absides et les bas côtés appar- tiennent au xrt° siècle, tandis que lavant nef et la tour quadrilatérale qui sert de clocher sont dune époque antérieure. Avant de préciser les dates relatives à la construction de léglise qui nous intéresse, nous croyons utile de citer en note le rapport que

(1) Ijnac est un petit villiage de 270 habitants, situé dansle canton ries Cabannes, arrondissement de Foix, département de lÀriége, sur la route qui relie Luzecac à Prades et A Quillen. - (2) , petit village de 178 habitants, situé dans le canton des Cabannes était le siège le la ct,Ateltenie du Lordadais. Son château, en 1585 était réputé si grand quil ne se pou- vait ruiner. (Lettre du sire dAndoi, â Boni-i IV, Voir Garrigou. Etudes sur lancien pays de Foi; page 369). En lnnndo 1671, il était démantelé, et inhabité, ainsi quen fait foi lacte de dénombrement. (Areb. par dÀxiat, liasse Il. À. S. Livre de dénombrement du Lorda- dais aux archives de lAriège). En 1631 et 1633 furent démolis les châteaux de , Montant, Tarascon, la Baslide-rle-Sérou et de Léran, ainsi que les fortifications de Mazéres et de (Hist. du pays de Poix, Pezet p. 370).

Document

00000056.18880. - -2-

M. Ramhaud (1) inspecteur (les monuments historiques,, adressa en 1842 à M. Duchâtel, ministre de lintérieur sur les instances de M. Du Gabé, député de lAriège, et la belle description de ce monument reli- gieux laite par léminent archéologue M. J. de Lalioudùs, président de la Société Archéologique du Midi (2). Après avoir lu la description de ce monument faite par ces deux savants dont la compétence est incontestable, on nest nullemenisur- pris que léglise dUuac ait été classée le 22 avril J83, au rang des monuments historiques dont la conservation incombe à lEtat. En mai 4S%, le gouvernement accorda un secours pool in réfection des toitures qui se trouvaient dans un état complet de délabrement, niais

(1) « Léglise dtinac, disait lit. [tambour], est construite dans la forme des basiliques de e deuxième ordre sans autre chapelle que les deux autels parallèles placés dans te rond- point des chevets des bas côtés, à droite et è gauche du maure -autel. Le maitre-autel est « placé dans le fond de lhémicycle principal, plus grand do moitié que les deux latéraux. • Le style «le cet édifice est le roman modifié par le byzantin. Les murs et les piliers hètis • de tuf de moyen app areil sont lourds et massifs. La tour dit clocher est quadrangulaire • et quoiquelle soil, aujourdhui sorinuntée dune flèche en charpente recouverte dardoises comme les clochers du onzième siècle, on voit facilement ala construction de la voûte siipé- ç Heure de ce clocher et aux ardoises saillantes l,o,s des murs,que cette flache s été posée sur • le comble primitif adieux versants rapides comme ou les construisait aux Ui et X siècles. • On y trouve partout larcade à plein cintre sur les piliers ainsi que sur tes p ortes et les • fenêtres, excepté dàus la voùle principale et la ces, de lhémicycle qui forihent un arc • surhaussé. Les décorations du sanctuaire sont les lues en granit, lei autres eu pierre plus «douce. On y remarque (10117e colonnes sveltes et gracieuses. avec socles ornés de ma,nsou- « sets dun ciste et le ciselures de lautre. Les chapiteaux de ces colonnes sont les lins « sculptés à jour, les notre., ornés de feuillages, de fruits, de petites ligures danimaux fan-, « tastiques et de chimères ciselées avec délicatesse. 11es corniches ornées darabesques on e dis modillons sculptés en diverses façons concentrent les chapiteaux saris architrave et sans « frise, forment tes «nl.recolnnnemenls et suivent en lignes festonnées les pourtours semi- « circulaires. Le sanctuaire est éclairé par trôis fenêtres dont les archivoltes eu moulures et • décorations vidées et saillantes reposent à lintérieur comme à lextérieur sur de courtes • talonnettes A grands chapiteaux sculptés. Toutes les murailles de léglise qui ont plus • - dun mètre lépaisseur sont formées en dedans et en dehors de tufs taillés et te remplis- • sage entre ces deux rangées de tuf est formé de gros cailloux liés entre eux par un l • ciment aussi dur que la pierre. Les dimensions inlérieures ie cet édifice sont: 24 mètres « en longueur, 12 mètres ealargeur clans oeuvre, les bas côtés compris ta hauteur de la « voûte principale est aussi de 12 mètres. li nexiste pas dans le département de lAriège mérite dédifice religieux, monument darchitecture ,ornaae dont la conservation au- tant que celui-là., lattention de lautorité. Enco re quil soit construit sur une hie,, « petite échelle, il y e du grandiose et porte le cachet dit siècle auquel il apparlieilt... « La solidité de sa construction lui a permis de résister aux mutilations quil a subies « lorsquil est devenu, église paroissiale et de supporter lincurie des fabricieus el. les res- « maritimes qui lui ont été plus funestes que les injures du temps. » (Archives de Luzenae, liasse XIV,ouméro 7). (2) s Léglise dUnacest lédifice roman le plus remarquable de la vallée de lAriège. Elle « a trois nefs terminées chacune par une abside, mais dont tes premières travées seules sont -3- depuis cette époque, cet édifice religieux n été délaissé et une partie de ses voûtes ne peut tarder û seffondrer par suite de linfiltration des eaux pluviales et (les vices de construction qui - règnent dans les charpentes, Eu 1870 labbé Authier, curé dUnac, publia une notice (1) afin de prouver quune partie de léglise actuelle dUnac avait été édifiée par

« achevées; le seconde travée du cellatérM le droite est formée par le premier éloge dune « tour qui parait avoir précédé léglise de, quelques années, car la construction ne concorde « pas. Labside centrale,voùtée en cul de four comme tes deux petites absides, est largement paro nse rte,éclairéet. ois éléga nies fejiét res,don t les cintres sont supportés par des colon- « nettes. Il estlion le remarquer que les chapiteaux et les arcs sans moulures de ces fenêtres « sont beauionp moins ornés à lintérieu"lex térienr,preuve quà évidente quils étaient desti- t nus è être recouverts (le peintures. Aù-dess,us des fenêtres règne un bandeau continti avec « les tailloirs des petits chapiteaux placés à lentré& de labside ; un second bandeau orné « décailles imbriquées accompagne tes tailloirs Ues pôtits chapiteaux des fenêtres, et ces • fenêtres elles-mêmes sappuient sur une frise formée de longs enroulements. Lensemble • de cette décoration donné âlabside de la richesse et de la fermeté, mais tes grands clic- • pileaux sculptés clans le calcaire de vernaux surit le plus remarquable ornement de cet « édifice. Largement conçus, traités par in ciseau énergique, ils ont laspect très menu- s mental, l.a forum générale rappelle le corinthien, mais on a voulu beaucoup plus produire « des nasses dombre et de lunniére que rechercher les finesses de délaiE ou limitation de la « nature. Sur lun, un lion reco nnaissable à sa crinière et à ses allures de fauve si sa tête est « assurément, fort loin de la v,éritd, se promène sons un feuillage fantastique. On ne ce- « trouve pas la loutefois ces entrelacements habiles dont la sculpture toulousaine nous « chie de si beaux exemples. Sur un autre, une feuille de palmier sélance dune corbeille « à rosettes. Il est impossible de ne pas reconnaltre dans ces ornements limitation de « Volicut avec lequel les provinces du midi avaient des rapports suivis, bien avant les « croisades, Ces chapiteaux présentent une ressemblance très marquée avec ceux (le la nef « jomane de Saint-Nazaire de Caréassoane,,. La voûte en berceau de la grande nef est con- trebutée par des demi-berceaux, comme celle de Saint-Sernin de Toulouse... Labside « présente extérieurement les moulures richement ornées des croisées, une corniche sup- • portée par jles consoles,.. De robustes contreforts complètent cet harmonieux et èuissaljt • ensemble. Les petites fenêtres des absidioles ne sont que les jours percés dans la pierre... • Le clocher placé au-dessus du collatéral du midi occupe aussi une place qui nest pas • celle des clochers romans élevés habituellement, soit à lentrée_de léglise, le premier « étage formant porche, soit surtout au-dessus il u sanctuaire. Il pareil, en_effet, plus ancien de quelques années; de forme carrée, terminé par tin cre:nelage,il fut élevé dans ut, but de « défense.,, Léglise, entourée pal les anciens bàtiments clausirdt,x, na point de façade ; la « porte ouverte au midi, donnait autrefois sur un petit cloltre. « On ne voit rien de pareil dans le diocèse, si ce nest à ta belle abside de Saint-Lizier. « léglise dUnac est doue une construction toute méridionale bien que la puissante école « de sculpture créée en Bourgogne par les Clunisiens ait porté quélques archéologues de la e contrée à leur attribuer les chapiteaux. Mahillon a même conservé le nom de larchitecte « dUnac, le moine Bemnard Sigefrési, du village voisin du Puy-Saint-Pierre. » J. de La- hondès.,Eglises romanes de la vallée de lAriège Bulletin monumental, 1877 p. 515. - Tirage à part. pp. 7 à 15. - Eglises anciennes du diocèse, dans la Semaine Catholique de , numéro 120 du ;iO janvier 1886. (1) Abbé Authier. Fendes historiques et religieuses sur le pays de ta haute vallée de lAriège. Notice sût te prieuré dUrtae. Toulouse. Chauvin 1870 avec dessin de Duian, - 4 -

lessoins do Charlemagne ou de Louis le Débonnaire entre .778 et 812, tandis que lautre partie aurait été iecostrui(e en 1076 suries ruines du sanctuaire de la première église. La preuve de la fondation de léglise carlovingienne, il crût lavoir trouvée dans une charte de 994 sous Hugues-Capet, puis clans un jugement rendu en faveur dt labbaye de Saint-Thibéry, à loccasion dun plaid tenu à Nàrbonne le 13 juin 870 (1), enfin dans des considérations étymologiques tirées .de Sem-entiri (les Andourras, et de Cou-mo de Louis, u assemblage mono- mental de motsn disait-il, qui désignent le tombeau des Sarrazins et un exploit de Louis le Pieux. Nous avons lu les documents invoqués par labbé Authier et cest avec regret que nous avons constaté le manque absolu de preuves. En effet, la charte de 904 parle dAx et de Mérens, mais elle est muette sur Unac. Dans le plaid (le Narbonne de 870, est lauthen ticité de ce document, authenticité contestée par plusieurs auteurs, il est question dune abbaiia sancli Velosiani, in pago Tolosano, sabnrbio Sabartense, sita super flaniwm Arega ; mais il importe de se sduenïr que le Savartés sétendait des gorges de Puyinaurens au pas de la Barre en aval (le Foix et en rapprochant ce plaid des chroniques du pays de Foix, il est permis den inférer que le texte se rapporte i lab- baye de Foix et non a léglise dUnac que rien ne désigne (2). La thèse de labbé Authier est insoutenable et contraire aux notions les plus élémentaires de la science archéologique. A notre tour, nous allons donner une description minutieuse, détaillée de léglise dUnac, et daprès la vakur intrinsèque de ce monument et son caractère ar- chitectural, nous dirons à quelles époques il a été construit. Le plan de Saint-Martin dUnae est celui dune église à trois nefs dont la nef centrale se termine par une,abside semi-circulaire et les collatéraux par des absidioles également en hémicycle. Vels louest la nef centrale est continuée par plusieurs travées auxquelles nous donnons le nom davant-nef. Mais ces deux parties, nef centrale et avant-nef, Liut par leur hau- teur et largeur que par leur décoration et leur mode de construction, • offrent des différences à grandes quil est facile dy reconnaîtré loeu- vre de deux époques. - Lavant-nef se compose de deux travées couvertes par un berceau

(1) Hist. du Languedoc. Ed. Privat, t. If, cc. 355-356. (2) À. Carrigou. Etudes historiques sur lancien pays de Poix: t. 1" pp. 42 et 292. Esquerrier et Miègeville Chroniques romanes, puhliées par MM. Pasquier et Courteauli, archivistes, p. 10. - Le P. Lacoucire Vie de seuil Volusien. Ed. Pomiès,-p. 51. PLAN DE LÉGLISE DUNAC. — n —- plein cintre (1) renforcé par des arcs doubleaux é gale nient: Cl) plein cintre, doublés et sans moulures. De chaque côté de celte nef, les dosserets ont même section que tes doubleaux quils soul.iennent, mais ils reçoivent de plus la retombée darcades longitudinales qui donnent ainsi une plus grande épaisseur et par suite une force plus considérable à la partie supérieure des murs sur laquelle portent les voûtes. Cet expédient a lavantage de reporter en partie la poussée de la voûte sur le dosseret où elle est neutralisée par la poussée opposée, et permet tout en conservant une stabilité suffisante à la construction, de clore la nef de murs moins épais (2). En somme, cest le principe du contrefort reporté à lultérieur et mis à labri des intempéries, procédé déjà savant, logique, et dont lapplication sera faite avec un plus ample développement dans les églises gothiques des provinces méridionales. Léclairage de cette partie de léglise se faisait primitivement par deux fenêtres ouvertes dans le mur sud, étroites comme des archères et fortement ébrasées à lintérieur. Lune delles placée dans laxe de la deuxième travée avait été agrandie aïvant la fil) du xvi° siècle, pro- bablement sous prétexte que la nef nétait pas sullisanunent éclai- de rée (3) lautre, percée dans langle S-O la première travée est condamnée et murée. Cest à peine Si lon peut aujourdhui en retrou- ver la trace à lintérieur parmi les poutres dune tribune grossière- ment agencée. - Lavant-nef na pas de décoration seul un étroit bandeau court le long des murs à la base des voûtes et des doubleaux. La nef centrale accompagnée de deux bas-côtés forme la partie prin- cipale de léglise. Placée dans la même orientation normale de lEst à lOuest, elle continue lavant-nef, est moins large que cette dernière,

(1) Le poids dune charpente commune â lavant nef et à ]a sacristie contigné et dont lentrait sappuie sur lextrados de la voûte, a déjeté les ours, affaissé le berceau à tel point quil e pris ic forme dune anse de panier. Les crevasses qui se sont produites com- promettent sérieusement la solidité de celte partie de lédifice, (2) Ce procédé n été fréquemment employé dans le Roussillon dont lrcl,ilct,ire reli- gieuse de la période romane olîre plus dun point commun avec relIe du comté de Fois Collégiale dEspira de lÂgty, églises de Tresserre, Taxa dÀvail, Arlsousols, Saint-Genés, etc. (V. Brutails Notes sur lart religieux du Roussillon. Bulletin archéologique, 1891, p. 545) et dans la provence (V. Revoit. Arehitpctu,e romane du Midi de la Fioce,passiu,;. (3) iions navons ii e nous assurer si des fenêtres étaient également ouvertes sur le mur nord. Tout ce que nous pouvons affirmer, cest quune galerie pa l tarit de la tribune, bu- geait ce mur et se terminait par un escalier aboutissant à la première travée dit collatéral nord. On verra plus loin, dans nu procés-verbal de visite que Mo,iseig,teor Iu Verlliamnoii voulait que la tribune fut roupie - ce qui na pas été fait puisquelle Était encore en place avant larrivée à Unac de labbé Anthier - et quon ouvrit dans le nsui nord une fenêtre semblable à celle du sud. -7— mais dune Iiautebr plus grande Elle est voûtée dun berceau plein cintre surhaussé, soutenu par un doubleau de section rectangulaire et doublé. A gauche 1111 pilier carré, avec dosserets sur ses quatre faces, et, à droite, un dosseret appuyé contre la base du clocher, reçoivent la retombée du doubleau et divisent cette nef eu deux tra- vées. De grandes arcades en plein cintre font communiquer la nef

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toijs,ç DIJNAC. - COUPE SUR LA SECONDE TRAVÉE. centrale avec les collatéraux. Ceux-ci ont comme la nef deux travées, û lexception cIa collatéral Sud dont la première travée est occupée par la hase du clocher. - Les collatéraux sont couverts de demi-berceaux contrebutant la voûte principale, selon le mode de [école Auvergnatô et Toulousaine. Dans le collatéral nord, les deux travées de voûte sont séparées, non 0 r

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par un doubleau, en arc rampant, mais par un mur de refend élevé sur une arcade qui repose sur le dosseret du mur latéral dune part, et sur le dosseret du pilier dautre part. La nef centrale ne reçoit pas de jour directement (1) elle tire sa lumière des fenêtres percées dans chacune des travées des has-c0tés Ces fenêtres ont été agrandies pour recevoir des verrières.

ÉGLISE DUNAC. - CIIÀPITuAU 15E LA NEF.

Léglise na pas de transept. Le choeur souvre sur la nef par une grande arcade à cintre un peu surhaussé, mais de beaucoup plus basse que la voûte de la nef. Un doubleau simple reposantsurles chapiteaux de colonnes jumelles forme une sorte darc triomphal à lentrée de ce choeur. Celui-ci est. voûté en berceau plein cintre et labsideen cul-de- four. Trois larges fenêtres souvrent dans lhémicycle. Les absidioles semi-circulaires sont voûtées comme la grande abside et les petites fenêtres qui les éclairaient sont bouchées. -

(1) Les occlus ouverts dans les mûrs pignons de lEst et de lOuest sont rdceiits. -9-

ToU te ladécoration intérieure est réservée .au sanctuaire elle nous montre un art très avancé. Â lentrée du choeur, les grands chapiteaux de colonnes engagées reçoivent les archivoltes des arcades qui font communiquer la nef avec les bas-côtés. Ils sont une imitation duclia- piteau corinthien. Comuie dans le chapiteau antique, celui de gauchie présente deux rangs de feuillages finement découpés et dont les masses sont percées ïi jour. Du centre se détachent dune souche commune des postes (lui senroulent et forment crochet û tangle dun premier tau- loir concave et couvert doves de légère saillie au centre de cc tailloi.r, -j

Éc L I SE DUNÂ C. - CHAMEAU DLI nue tète danimal rein p1 ace la rose du chapiteau corinthien au-des- sus, un large abaque cari-é, ornéé cl e 1)81 me t tes sur le chan fie in, reçoit le sommier de larc. Le chapiteau de droite est identique, sauf que le premier rang de feuillage est rom placé par ces entrelacements • très fins tant prodigués dans ha sculpture toutomisaine. Le cil mu r n est pas ni oins ri cli cm en t décor-é. Les cli api tea mix J Li mnelés de lentrée sont couverts (le grandes palmes, et révèlent, selon M. de Lahonclès, une imitation orientale (1). Sur celui de droite, wi lion

(1) Voir plus haut, Laliondés opere cigale. r

- 40 - trapu, aux allures de fauve, reconnaissable à sa crinière et à sa longue queue terminée par une houppe de poils, se promène sur le devant. La moulure du tailloir de ces chapiteaux se continue en bandeau à la base des voûtes du choeur et de labside et sert encore de tailloir aux chapiteaux simples des coloj tes placées dans le retrait entre labside et le choeur. Les hases sont élevées sur un soubassement qui règne à hauteur dappui le long des murs du choeur. Leur Profil se compose de deux tores avec filets séparés par une gorge, le tout posé sur un dé chan- freiné sous le tore inférieur. Si les chapiteaux présentent une grande richesse dornernentalion et une grande finesse dexécution, les bases ne sont pas moins belles comme pureté de profil nétait le petit entrelacs de la base de droite

3a., 27;

ÉGLISE DUNAC. - BAsr DE LA NEF.

et la griffe de celle de. gauche, on pourrait croire quelles proviennent de quelque monument antique. Les bases jumelles sont daspect un peu plus lourd. Les archivoltes des tenètreg. sans moulures, reposent sur le tailloir des chapiteaux de colonnettes courtes et trapues. Ce tailloir orné dimbrications forme bandeau dans tespace compris e:utre deux fenê- tres et rompt ainsi la nudité des parois de labside. A la base des.fénê- tres un autre bandeau chanfreiné, couvert dun élégant rinceau, fait le tour de labside (I anS toute sa longueur. Les absidioles ont aussi reçu une décoration quoique plus simple. Lentrée est ornée dé deux colonnes à chapiteaux variés. Dans lun nous retrouvons les enroulements habiles du grand chapileau placé au côté droit du choeur les autres ont deuxrangs de feuillages avec boutons aux pointes et crochets à langle du tailloir. A la base de la, F f I -.

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(1) La description de léglise dLlnac donnée par le LP Congrès Archéologique (1884) mention ne seule ment deux étages de (en êtres géminées.. Elle n il n rit ce faite daprès le dessin de Salons. (Compte rendu du Congrôs, p- 100 Paris 1886, Champion) qui na indiqué que ces deux étages et offre encore dautres inexatit,,des, par exn,njde les sourcils au d&ssims des archivoltes qui nexistent tas . Ce dessin a été aussi reproduit dans tes Eglises Romanes de M. J. de Laliondès, et le Bulletin de la Société Ariùg. tome Il, y 27.

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dégage la convexité plus grande de labside. Un contraste nettement marqué existe entre la richesse décorative de labside (archivoltes moulurées et ornées, colonnettes à chapiteaux variés, corniche avec modillons, contreforts A plusieurs retraits) et la nudité des absidioles qui nont quune fenêtre étroite comme une archère, percée dans laxe, avec cintre évidé dans une seule pierre. À"" .

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FENÊTRE CENTRALE DE LABSIDE RESTAURÉE.

Labside est éclairée par trois grandes fenêtres dont lensemble de la décoration est identique quoique varié dans les détails, Fades If, -

ion omnibus un a, ttce diuersa tamci; qwtdcm dccci esse sororitm (1;. Les archivol Les moulurées reposentsur le tailloir des cliapi teaLIN portés par de courW colonnettes; le sourcil enveloppai, les archivoltes esi orné de billettes et le tailloir des chapiteaux qui se continue en bandeau autour (le labside. interrompu seulement pâr les contre- forts, en est également orné. Le profil de larchivolle de la première fenêtre se compose dun méplat et dun tore à langle. Surie méplat, des dents-de-scie occupent chaque claveau et leurspoinLes sappuient sur le tore. Les chapiteaux (le cette fenêtre olîrent deux rangs de feuilles découpées ; û la Pointe Pont de chacnne des feuilles du rang inférieur saccroche une iie de pin. Les bases, semblables clans toutes les fenêtres, même à lintérieur, ont un clé chanfreiné et deux toi-es séparés par une gorge. A la fenéLre centrale, le profil (le larchivolte est un méplat avec tor- sade délicatement ciselée, et une gorge couverte de boutons étoilés de deux en deux claveaux et de rosaces en cieux dans les claveaux iii- terinédiaires. Langle de la gorge est découpé de billettes. Les chapi- teaux sent variés. Sur celui tIc gauche, deux animaux au corps allongé, espéces de léopards, se tournent le dos La tête est commune et supporte le crochel dangle ; la touffe de la queue est aussi coinmnne. Leurs pattes sarc-boutent contre la bande placée clans langle clii dia- pileau prés du mur. Sur celui de droite, on voit un oiseau court et trapu, les, ailes éployées, sorte de hibou dont la tête soutient aussi le crochet dangle et doit[ les griffes enserrent lastragale (2). Dans la fenêtre de droite, larchivolte est simplement moulurée inéplat, creux avec tore, gorge à langle, demi-tore et méplat sous le claveau, Lés chapiteaux sont moins ornés que dans les autres fenê- tres ; à gauche, deux rangs de feuilles unies ;à droite, feuilles portant boutons à leurs pointes. - Ces diverses parties, archivoltes, h p ndeaux, colonnettes, chapiteaux et bases, sont en marbre blanc, et il eut été impossible de sculpter des motifs aussi fins dans le grossier calcaire de Vernaux ou des environs dUnac. Mallieujeusement tous ces ornements ont été mutilés par le temps et plus encore par la main des hommes. Lenduit peint qui les recouvrait a disparu à peine en trouve-t-on quelques traces sur les archivoltes de la fenêtrecentrale et il nous-est impossible au- jourdhui de restituer avec exactitude cette coloration. -

(1) Elles noint pas toutes les mêmes traits, et cependant leurs traits ont cette ressemblance qui sied ê des soeurs. Ovide, Métamorphoses, Liv. Il: y. 12. 121 Ce chapiteau est exactement seniblahle à celui tic gauche de in fenêtre centrale de léglise de Sainte Suzanne près de Sniut-Ybars. Dailleurs, ha décoi-atiorm de cette église nest pas sans analogie avec cellejUnac.

4 - 15 -

Les absidioles sont à peu près semblables entre elles et beaucoup moins élevées que labside centrale. Leur corniche na quun méplat et. un cavet, sans modillons. Lit ne forme -pas un demi- cercle complet; elle ne se développe que dans les trois quarts cl vient rencontrer labside centrale au point où elle rejoint les murs latéraux du choeur qui ne se dégagent quau-dessus de ces absidioles. Celles-ci nont pas même hauteuit ; celle du Sud est sensiblement -plus basse. Cette différence se remarque aussi à lintérieur dans les culs-de- four et même dans les bas-côtés. Enfin, nous arrivons à la façade Nord. Les deux travées intérieures du bas-côtédé sont marquées à lextérieur par les contreforts rectangu- laires saillie assez faible et par les fenêtres percées dans les axes de ces travées. Ces fenêtres ont été agrandies avec peu de soin ; les pié- droits ne sont pas mème équarris, les cintres à peine indiqués e!, sans claveau aucun. La corniche, comme au sud, est placée en encorbelle- ment sur des modillons il en. est de même à la nef haute dont les deux travées sont également séparées par un contrefort élevé sur le inui- qui sépare les deux travées de Voûte du collatéral. - - Plus à lOuest, se trouvent la sacristie de construction moderne, et les bâtiments du presbytère. Il ne nous reste plus quà parler des toitures. Actuellement les nefs et les absides sont protégées par des cliarpeitl.es, mais primitivement la- couverture était formée par de grandes dalles schisteuses, fichées dans une couche épaisse de mortier, reposant directement sur lextra- dos des voûtes et des culs-de-four. Nous avons pu nous en rendre compte en pénétrant sur tes voûtes (I). La différencedifférence de niveau entre la hase commune des absides et le sol de lentrée de léglise est à peu près égale à celle que nous avons signalée à lintérieur. -

DIMENSIONS DE LGL15E Longueur intérieure totale ...... 22 in. 10 Longueur intérieure de lavant-nef ...... S - - de la nef centrale...... S 95 — - du choeur ...... 2 ss — - de labside ...... - 2 - 15

(1) Ce genre de couverture emstiit encore pour tes absides en 1867 ainsi quen témoigne un compte rendit dnnc notice de labbé Àulhier sur léglise cliinac « on remarque les toitures de cette abside et (les absidioles Çormées dépaisses ardoises reposant directement, sur lextrados de la voûte et débordant une corniche û ]nodillons. » Revue erchdol. do Midi, Toulouse 1866-67. l vol. p. 162, Voir aussi le dessin de Onsan dans la notice citée plus haut. -

- Largeur de lavant-nef 5 ut 65 de la net ceitraie • 5 Largeur totale intérieure y compris les collatéraux 42 05 Largeur du choeur au-dessus du soubassement 11 57 Largeur de labside ...... 3 97 Hauteurs dans labside centrale ...... 9 20 dans le chœur ...... 74 - clans la grande fief ...... - 42 - ous le doubleau ...... li 38 - dans lavant nef ...... 8 54 - dans labsidiole droite ...... G - dans labsidiole gauche ...... 6 32

- dans le bas-coté droit...... 7 75 - dans le bas-côté gauche ...... 05 Epaisseur des murs latéraux dans lavant-nef 1 05 - - - dans la nef I 1H. 50 au sud et I In. 30 au nord. Clocher : Hauteur non coinpri ta flèche, jusquau niveau du déblai ...... 24 70 soit 24 mètres environ jusquau niveau commun - des absides. Nous venons de décrire lédifice, ; nous allons maintenant essayer, A laide de chartes et daprès les caractères architectoniques du monu - mente de déterminer les dates de sa construction. Labbé Authier, dans sa notice sur le prieuré dUnac, mentionne des extraits de chartes données par Mabillon dans ses Annales Béné- dictines et fixe à lannée 4076 lérection de léglise (1) dont nous nous occupons. Après lui, M. de Lahondès, citant les extraits de Mabillon, considère léglise comme étant dune seule venue, sauf peut-être la base du clocher qui peur lui serait plus ancienne. En nous basant sur la différence de construction et dornementation, nous avons déjà montré quil y avait eu à Tjnac deux époques de construction; la première, pour lavant nef et le clocher, la seconde pour la nef haute, les bas-côtés et le sanctuaire. Cest là un fait dont on ne saurait douter et dont il- est facile de sassurer par un examen consciencieux du • monument. Ceci étant nettement établi, toute la question se réduit à ces termes Quelle est la partie de ldylisé quoit doit faire remonter à 1070? Avant dessayer de la résoudre et, par voie de conséquence de

(i) Par église labbé Atithier ne désigne que ta partie construite ou tuf sanctuaire, collatéraux et nef haute. - - - - 17 - déterminer approximativement la date qui cOflViilt à Iaufre partie de )édifice, ilotis nous permettrons de citer non seulement les extraits de Mabillon, niais encore les chartes elles-mêmes qui sont dun grand intérêt pDur tout le Lordadais.

Res Gltmniacenses Anno christiano 1074(1) Eodem aune. Willelmus Auxiensis episcopus et Rairnundus Lectu- reusis, una cOol Oddone viccomite ejusque nepote Viviano, douant Climniaço in manu domni il ugonis abbatis, locumu de sancto Cenio Clilil suis appemidicihus, uhi ohm exenobiùm mo.nacliorum fuerai, ut deinceps hune locuin possideant Cluniacenses qnanuhmt anonastica .ieligio in supra diclo Cluniacoviyuerit. Actum iisdetn anno et indic- boue, regnante Philippo frartcoruoa reqe, imperante antent Domino nostro 3es uÇ/mristo. Suliscrihit cum donatorihus Unaldus feu Hunaldds abhas Moisiacensis. Ejusclemu ahhatis sig.numn appositunl est litteris, quihus Rotgerius cornes, ejnsquo uxor Sicardis castruin Lurdad eidern inoiumtemio conlerunt, aliasque ces, si las in eornitatu Tolosano, in valle Savartensi. lé vero faéium dicitur !morta tu et consitio donirai IsaruiTolosani pontificis, die dorninica; laina TV in conversione beati Pauli, anuo ab incarnatione Domi ni !lILXXIIII. Post donatores....

Donation du Lordadais à Cluny en 1074

Chaula (2) qua Rogerius cornes et uxor ejus Sicardis dant rnonasterio Clnniace.nsi castrum dmctum Lurdad et villas cana ecclesiis in valle Savartcrusi. ( Bibi. nat. or. 12G; cop. 11-43; B. h. 77.) 1075 25 janv. (n. s.) In nomine sancte et individue Trinitis. Ego Rogerius cornes (3) et uxor mea Sicardis, cognoscentes peccatoruin nostrorum enormitatemu simulque futnri seculi penas pou ignorantes, sollicite et anxie, pre- veniente gratia illius qui nerninem pente, sed titanes vuli salvos fleri, c.ogitare, et perpendeme cepiinus si quornodo de nostrorum ieinissioiie faciiaorum quantulamncumque spei fiduciam aliquatenus i:iiveimire vol comprehendere divina pietate valerernus. Itaque, quo- niain, attestante Scriptura, divitias viri anime ejus redemptionem

(I) Mabillon Annalis ordiuis S. Benedicti, L. V, p. 78. Paris, 1703-1139, Robuste!, O vol. in—t. (2) Recueil des-Charles de labba ye de Cluny, par Auguste Bernard et Alexandre Brne!. (Paris, lmp. net . 1888). Tome 1V, p . p. 587 â 500. N 3480. - (3) Roger 11, comte de Fois et Sicarde sa Première femme la seconde sappelait Sté- plianie 011 EtiennetLe. - 18 -

iosse tien; cognoviinus, teste Veritate que dicit « FaciLe vobis aniicos de lacultalibus vestris. ut cern defecerilis, recipiant vos in e(erna lahercula e quapropter ipsi Dco oinnipol.enti coi omnia.sunt et a quo elincta hahewus, aFqua de concessis nohis ah co relies fi de- liter olTeriuius, quittions ipse qui -non plOptiir se. SC4 prupter nos potins lice iniserieorditer consuluit, nous in future judieio parten cern electis secuin tri huai: perhenniter tegnaluris. Et quonions pou heatam Ma.riam neini nein nos apud ilium me] j us adjuvare posse cr0- cii miss, qurtrn heatum n postoioiurn pri ici pein Petrum , si ve clin n vas electionis sanctissinlum coapostol uns ejus Paulum , qui bus poiestatwn ligandi et solvendi in celo et in terra contraditarji noviinus, ipsas res citas otierimus ipsi, sicut supraseriptu os est,Deo oinnipotcnti et jain dictis apostoUs Petro et Paulo ad locum Cluniacuns joie perpetuo possicleucia soliernpniter con trad in us. Sont auteni eeclein re g in comitalu Tolosano, in valle Savaitensi , quas etiam :nominatiin sicut sont per loca singe la necessario in bac donation is nostre carta expli- inendas censuimus: Igilur in pi-imis sieut jan diximus, donanius ])eo et situetis apostolis ejus Peiro et Va do castre n l..wdal, (1) cuin castellanis suis ad locum Citiniacum, cui donnius abhas ]{ugo preest, tain ipsi quant successoribus ejus omnibus, q uiequid babouins, vol nos vel nui aliqui per nosiram nsanti n, infra terminos isins, a Stampa ( videlicel. osque illa r temara, (3) sive u Taca. (fi) usqtte lie!, (U) necnon et ah A ivers (6) usque Sisrzeii (7) sive dia ni usque Starnpa, exceptis oedesiis Sancti Volusiani de Iictrhre (8) et (ILJ Unac (9) ...... cuncta que infra adjaeetitias istas, sicut diximus, vel nos haheinus, vel alii per nos tenent, scilicet castruni Lurdacl cinn castellunis suis, viliamque (le Arsaz (10) 5 cuin ecelesia que in eadeni villa in honore

(1) Lardai, siège e la lia nie et basse justice do la el) i tel] cuir . (lit CIL iLoue- fort, assis sur un pie cl très d iffici le accès (2)On donne le nons de Stampe au ruisseau qui (le Marniare coule à , Saverne et Unac et sa jette dans lAriège à 500 mètres en a.4ï de Luzenac. (3)Martemara ou Marnsare col entre Prades et Cuisson; extrûme [imite Est (lit

(4) Tava ou pics de TaIn, limite, nord du Lordarlais. (5) Le col de Bel, en face (le Taise, [licite sud du Lor jadais, passage pour aller à létang de Fonlargerite et en Andorre. (6) Alversou Ailsiâs, village au pied du Puy de Saint-Pierre. - (7)Su rzen ou Sourdre, ruisseau iui limite à louest le Loriladai s et le sépare de la cliatellenie de Chèteau-Verdunen (8) Burhre, appelé langueLangue romaneBéhré, nest nuire quo Yôl)re. - (9)Unie est s,iOisa ument connu dans cette notice. Ce no, est soi vi dans loriginal dun blanc de O oui mots. g -(10) ANaz ou AMaL, villa e situé entre le cliàtetui de Lordat et le versant méridional de Taise. - 49 -

sancti Saturnini necnon et sanctorum marti rum Juliani et. 13asilise estat consecrata sed et. vil]aua Apinum (1) simili inoi:io donainus, et villam Succunacirni(2)a viilatn de Ca.çaz (3), et villain de Vernaus (4), et viliam de fodio (5) cum ecclesia sua, necnoll et vil liant Garanun (6), simili modo GUIfl ecclesia suit, et v-iflarn de Liisivac(7) et villam de Un-oc, et villam de Vestiac (S) et villam de Savenac (9) et villam (le Gauvwn (40), et vi] latn de Burin-e, et villam de Ivcrz (11), et villain de A (vers, et apud Predelezum (12) ducs casales quos ego Hogerius coin- paravi, un u 11.1 de Jolianiie Brun lolo et alteiu in de Atmantio. Ista omnia et cetera que bis addendo daturi sumus, proprietatis jure in, perpetiiiiiii possidenda et tenenda donarnus Deo omnipoten Li sicu t - super us Coli] memoraviinus et sanete Marie sanciisqume apostolis ejus Peito et Patilo ad locum Cluuiacu ni, rogates ut ex eisdem rehps dC:unnus Hugo abbas eum nostro adjutorio et consilio in villa Garante-n mnonasteriumn iticipiatifi honore prelibatorum sanctorum, aditis etiam beatis apostolis Symone et Juda, Andrea. Jolianue, Jocobo, Philippo. Bartliotomeo, Malheo, 1homaet a.lteto Jacoho, atque Matliia quatinus p051 Deum ab istis oinmiibus locus ipse ttueatur, custodiatur, inimniatur et gubernatur. Et sicut accepta potestate in edo et in terra ligand i et solvendi constituti sunt ad judieanduun orbem, super sedes duoclecim, lia omnibus qui eidem loco cousu ic et adjutorio fueriut, cuit) ois qui a dextris statuentur peroptahilem \oeelll n Venite, benedicti pains -mci, percipite regnuun quod vobis paratum est ai) origine lui und

• (1) Ce village dans la charte de 1076 sera appelé Pintes. Cest le village dAppy; peut- être tire-t-il son origine ds nonibreux pins on sapins qifl lombrageaient.. (2; Snci:u nacu in on Senconae qoon écr t à tort Saint-Cohac (:1) Casaz qnEsqnei-i-ier écrivait Ca yssac, désigne Cayclmx. En 1074 Àppy, et Ca ychax navaient pas déglise aujonrdhui ces trois villages forment un paroisse dont léglise commune est si Caychar et dédiée â la Nativité de la Sainte Vierge. (J) Vernaux possède une petite église romane construite en Lii!; elle parait n monter â la lin lu xi siècle ou ami commencement du xii - (5) Podio qui dans la charte de 1076 sera appelé Pogio Sapai Prrri, désigne le Puy tIc Saint-Pierre, qui aujourdhui porte le nom de ErmiLage de Saint-Pierre. De ce village et de cette église, il n; reste aujourdhui que des mines. - (0) Caranou, lit du pic de Lardai, entre tirs et Iuzenac. (7) Lusinac ou Luzenac duquel dépendait Sortadel - W) •Yestac ou Destine prés de Cairssun. - (0) Save nae- en aval de Caussou possédait une officine où se faisait la fonte de lai-gent - que lon exploitait dans le comté. (À. flietricli). - (10) Cauzun on Caussou, sur la route de Liizenac â Prades. - (11)Werz ou dis. On voit sur in mamelon les ruines dnn fortin. - (12) Fredetezuni désigne lancien Pamiers ou cité la Préddlas - V. Eqtise et ParoiEve de N.-D. du Camp, par tald,é Bai-hier, p - 12 et 13 et Annotes de Pamiers, par Ji. J. de Lalmondês. . . - - 20 -

Domino largiente; )) proniant, et malefactoribus et calompniatoribus, nisi penitendo et emendando satisfecerint, exsecrabilem et contrario sententiam « lie, maledicti, in ignein eternum, qui paratus est dia- bolo et angelis ejus, » (1) terribililer intorqueanl. De bis quoque omnibus privilegium. a donino papa ficri approbamus et volumus. tacta est autem itec descniptionis carta hortatu et consilio domni Isarni, Tolosani pontificis, die dominion, mua 1111. in co:tiversione beati Pauli, anno ah incarnatioïle Domini miilesimo LXX.iIFI (2), i:ndictione XII, teinpore dotnni pape Gregorii seplitni .nno 11 papatus ejus, regnante Philippo - rege F•jaicort. Signuin Ilogerli cornitis. Signum Sicardis cornitissc. Signora flohert abbatis. S.. Bernaidi. S. Arnaldi Vuilelmi. S. Bernardi A louis. S. Alcalis Arualdi. S. Wil- lei mi Baliredi. S. Unaldi, abbatis Moisiaceasis. Peracta jam bec caria addidimus, sicul supiadixi nus, moiendinum unum in A tezaco (3) et Silvant Tortam (4) subterioreut. et territorium inter Situant Tortarn- et I"red.etez, quod vocant super Aqrmiunt, totum et inlegrum sine tilla ieservalione, et snedielatetn de alodio de Cad.asurz et unuin casaient in ,!sinaeo (f5)... Donamus insuper pignora que habemus de comite Willelmo Tolosano pro septingentis solidis de denariis -Tolosanis, de monda decena, iii ipso a)odo quod vocalur Sonacus, quod est in pago - Tolosano, et pignon similiter que ego Sicardis comitissinhaheo in aloclio de Cviun5 id est decem uncias auri fini ad pondus. (Au clos) Rogieri (i) comitis, de castcllo Lurdad, in archiepiscopatu Tholosano, - De ce document il appert, que le comte Roger JE et la comtesse Sicarde son épouse, donnèrent à labbaye do Cluny, 4 iexceptiôrt-des églises de Vèbre et dUnac, le château de Lordat avec ses dépendances, et tous les villages avec les églises se trouvant entre le ruisseau de Stampe à lEst et celui de Sourden A lOuest; et du Nord au Sud entre le pic de Tabe et le col de Bel. Telles étaient à cette époque les limites de ce qui fut plus tard la châtellenie de Lordat, et ces limites sont si

(1)-Le texte de 1Evangéliste Saint-Mathieu est celui-ci Venue, benedic!i, patrie rnei, pussidete pat-atum vobis regnum e eonstilutione mtindi. . . liiscedite e me; male- dicti, itt in ignein aeternam qui paratus est diabolo et angetis ejus. » XXV. - 34 et 41. (2) Nouveau style, 1075. Cette année en effet ayant XII poul nombre dor, correspond ] e 25 janvier 4 un dimanche et au 4 jour de ta lune. Il faudrait lire indiciione XIII et non XII, qui est celle de 1074. - (3) Avezaco Bezac, près Pamiers. (4) Silvam Tortain on Salvetorte, forêt prés de Pamiers sur la rive droite de lAriège. Voir Lahondôs Annales de Pamiers, tome 1" p. 53, 82, 147. (5) lI y a dans loriginal un blanc de plusiours mots. - 21 - naturelles quon sexplique difficilement qnOlhagaray èL Esquerrier aient pu en assigner dautres. (1) Citons maintenant la charte relative à la construction et à la donation de léglise dUnac.

Anno. c/iv. 1070. eh. CXV. Eodem anno Rogerius cornes, et Sicardis ejus uxor, invigneni ecc/e- Sdm•J in casiro son, pugi Tolosani ah ipsis cons tructain, eidcm sancto liugoni ahhati et Ciuniaccnsi monasterin carlulerunt praeïentibus sarno Tolosano et Raimundo Ebbo LecI.urensi episcopis. Sub finein ejusdem anni Gregorius papa Cluniacensi coenobio con- fiinat omnia monasteria et loco eldem subjecta, quae singulatim enu- merat aliisquc litieris carissimo filio suo Ilugoiti Ctuniacensi ahbatis inscri ptisÇ Ginse seu Gigniacense nionasteriutn, quod proprium heati Petri a postoloru in principis esse dinoscitur, uhi oh in mirifice florucrat reiigio, sed lune ptopter abhatu in praepositOru w que rernià- siorem sollicitudinetn peniWs vigorem et subsidia temporalium rerum airiiserat eidein Hugoni coininendat, ut ejus studio ibidem religio postliiniuio reviviscat et res temporales ijistaurentur lia ut nullus 1111e ubbas cligatur aut ordiiietur nisi praesente per se vel per légatu ii simm CI uniacensi alihate eod cm que approha u te. J)atuai Lateran is per mentis Petri S. Il. E. cardinalis ne bihlio- tliecaril, anno IV, pontificatus donini Gregorii pape Vil, indictione XIV. Eodctn anno.MLXXVJ. (2)

Donation de 1Eglise dUnac à labbaye de Cluny en 1076 Cisarta qua Rotgerius cornes et uxor ejus Sicardis dant monasterlo Cluniacensi quasduin res in pago Lordaceusi, (3) scilicct ecclesiam te:irasque, etc. (FI01. nal. cop. 31-1(j0; ii, h. 85). () 1076. Posiquam protoparens expulses cette florigera paradisisede, etl]lissus est in exiliuin hujus erurnpnosi seculi et cepit genus huma-

(1) Othngaray cite les 15 villages faisant partie dé la châtellenie de Lordat. Ii place Albiôs et le Pecli dans la châtellenie de CMteau-Verdun; il ne faut pas confondre le Pech des Cabannes avec le Puy ou Ermitage de Saint-Pierre. La charte précitée énumère 15 villages et. les 01015 qui Ion fi] Dell t après u nac contenaient peut-étre Lassnr et Sortadel les (leu sei Is placés sn r la rive gauche de lAriège. - (2) Mabillon, tome V, p. p 101-102. (3) Voyez au 25 janvier 1075; le titre le lacte ci-joint porte que les biens donnés par Itoger et sa renne sont situés in valte Savartensi. (4) La lettre 13 désigne te cartulaire B de Cluny, conservé à la Bibliothèque de cette ville. - 22 -

num cresecre et inuliiplicari. ceperunt mores in pejus commulari. Huc et hujuscemodi perpeidenl.es, ego Rogerius (1) contes cl uxor mea Sicardis optulinius ])no et salietis apostolis ejus Pel.ro et Pat)lo, Ioco Cluniaco quodcu mque lia bere vlsi stimus in page Lordaccnsi, a ponte Pava.! ajno (2) usque ad Slampam per Cartan firmissi niam in inanus domni H ugonis abhatis concessi in us et doua vim us, eu du w- taxat ut quamdiu vivimus in obedienciis (3) ad uI.ililcm prefati moiitusterh retineiniis. Post o]iilurm vero uoslrunj (4) in potestale predicU alibatis et suorum toto in ipsum honorera reinanere lajclamus. Eu mdem au tein honorern ni u] tis notu in est quod eg"iioigerius S icardi uxori mec per cartam clesponsalem ja w donaveram, qulanivis du in vi x ero eu n) e rot I nore d ecernera ni. [)est lice vero, j aspi ran le Deo, lui profalo honore ecelesiam opere 1nacro corsstruxins us et. cutit magno gaucHo edificare fecmus, et sa.ncto Cluniacensi monaslerio sta- liii lentes et Mira entes ut dcliii j mus, coram episeopis, domno sel] icel Isarno, Tolosano, et Hain) unclo Ebbo, Lecturense et quam plurimis nostris lidolibus, tIc speclicto honore quecuinque easiliu, vinoas et terras in eircui (u ipsi us ecelesie lialierevisi Surnus, ipse ecclesie ct. ionaclio ihi, (Doo)(5) set-vienti donavinius et waipivimus nominatim autein ista sunt quecu raque in villa Garanone liIil)eiiius, et que in Poyio Sancti Petri, 111)1 IJernardus Sqefridns cum suis niorutur, -et cjue in villa Sitiniaco (G) et vil lam que Pinus nomina tur, et casale liii Ufli Hec autem, ut dixirnus, donantes et warpieutes, liane cartam fieri jnssimus et coran) idoneis teslihus supradietis manibus nostris adsi- gnavimus et super a Itare posuimuis, ut aniodo in anlea sicuti 1105 hahuirnis et pure hered itarin possed imus; ila et ipsam ecolesiam (7) et rnonaciius ejus servitor liaheant, possideani atque jure vindicent CL contineant. Si quis Contra liane clonacionis cartam agere-;uliqnid tenitaverit et eam violare vol male ingenuare (8) voluerit, et aniequam de lioc seculo exierit, .11011 penituerit, clin omnibus (lignissinie satis- fecerit, luaheat sihi co:ritrarium trinum et unicu ru (9) Deunl, et omiiies

(1) R. met Ilolgerius; et plus bas Itogeriris, où loriginal porte liolgerios. (2) ioftt sur le ruisseau de Souirtaulel, A lest du Lordadais. Ce ruisseau est appelé aujourdhui du nom de Labail. (3) (13. il] obedieritia) IL (4)Itogur était fils du courge Pierre Roger de Foix et rie Ladgarcle. II mourut entre 3121 CL 1125, mais il était Comte depuis .1067, peu de temps après la mort de sur oncle linger Il qui mourut sans enfants. (5) Les mots entre oroebeis sont tirés du earl,n iii i .e H. (6) il. porte Lisiniaco, sans doute pour i.nsiuuiaco. Cf n :1480. (7) B, porte ipsa ecr,lesia. (8) 8. porte i ngeiu are. (0) B. porte urium. -23- u ugelos et sa octos ej us, et cum in I remende judicio ante tribunAl Christi steteri I, outil diabolo ci uni pnatus, ail i nfernum descenda t; et ibicum Juda tiadil.ore, iii senipiternutn arcleat.. I-1cc autem donacionis et werpicio:rlis caria none et semper maueat in sua pieu issima et fi rrnissi ma fiiin î tate. A cta saint lice anno ai) 1 iGarna tione Doinini nostri les! Cltrisfi MrognanteOLXX0 VIO.. rege Francoitim Philippe, coin im mû Salvatoro jiostro Domino lesu Clirist.o, qui Patre ci, Spiritu Sancto vivitet reguat per omnia secula seculorum. S. niagnus (domni) Rogerii comitis, qui hoc Reri rogavit. S. manu Sicardis, ejiis conjugis, quis (1) lice lien rogavit. S. manus lsarni episcopi Tolose, (t.estis). S malins llaiinurndi Ebbo, Lecturensis episcopi, (testis) (2).

En lisAnt cette chante,i1 est fAcile (le se convaincre cruelle nest (lue le complément de ta précédente et que son objet principal est la donation A labbaye de Ctitny dune église que le comte Roger a fait construire avec beaucoup cla ri dans le Lord adais. Ce comte déclare en faire dort avec grande joie et veut que cette donation soit irrév:cablc. Or, par la chari.e de 1074 nous savons que ce môme con)I.e avait donné à Cluny toutes les églises qui se trouvaient alors Sus le Lorcladais, A lexception de celles de Vèbre et de Unie, exceptis ccc/esiis de Jiurhme et de Unac Jonc léglise quil offre en 1076 doit se trouver dans lun cii lautre de ces deux villages. Ce village la charte Jindique sans le nommer, il se trouve entre Stuinpe et lapent de Ptrvalaguo. Stam pe est situé en aniont dlJnac. et le pont (le Pavalagno (3) se trouvait sur le ruisseau de Labaïl, un peu au-dessus de leimdroitoù leruisseau de Soirrtadel se jette dans lAriège A Luzerne. En me S ta ni le et le pont de Pavai agfa se Irouv é Unhc et linac seul; doue léglise olîente A Cluny par le comte ]loger est bien celle de ce village. Au surplus, il nest pas nécessaire du faire une digression pour rechercher sijarnais il y a eu à Vèbre une église construite etan. opere jmicro le monument existe à Unau, il est vivant, U témoigne de lhabileté de larchitecte, et porte, comme le dit Rani- baud, le caci.ret du siècle auquel il appartient; Cela nous suffit. Après avoir établi (tue la charte u réelleir)ent voul u indiquer léglise

(I) Lisez que pour qrrae. - (2) Rec,,eit des chartes de labba ye de Clirny par A. Bernard et A. Bruel, t. IV, p. p . 014 et 015. (3) ce pont frit emporté, vers la lin du xvii sicIe, par une trombe dcc,,. Les registres (te la roinniune rie Luzenne dirai quâ cette dpojre furent aussi emportées une douzaine de mai50 us e t ime forge â la catalans En cou stru isa n t ta r j gn e du ctie,u in de fer et e Tarascçuu û A s, lés ouvriers trouvèrent les assises dun pont et de nombreux outils de forgeron, niai- teaux, pinces, tenailles etc... . . - 24 -

dOnce, il irotis reste à déterminer quelle est la partie de léglise, avant-nef ou sanctuaire, qui est désignée par cette chatte. Nous attribuerions volontiers au sanctuaire la date de 1076 si les caractères de cette partie de léglise ne venaient démentir cette sser- lion et ne nous obligeaient û ]Lit assigner une exécution plus récente. Il est bort de se souvenir que par la comparaison avec daulres mon- monts (le date certaine, on peut fixer dune manière approximative lâge dun édifice, et cest ce quavait en vit(vue, Quiclmerat (1) quand il éciivait t « Lâge dun édifice qui ne porte pas sa avec lui e (eomnmecestle cas du plus grand nombre) ne peut ûtre apprécié que « daprès ses caractères architectoniques ; et les caractères qui disent e lâge dun édifice sont ceux qui ont été fixés daprès lobservation e comparée des monuments de toutes les régions, en prenant pour « point de départ les monuments à date certaine. Contre un sctihlable « témoignage, aucun autre na de valeur, ni celui de la tradition, ni « celui des chroniques, ni même celui des monuments authentiques « par excellence, tels que les inscriptions et les charles car les e inscriptions et chroniques où est mentionnée la construction dun e édifice, nattestent pas que cet édifice na pas été vôn.ouvcid par la suite, e et Dieu sait combien il est arrivé de fois quune é glise ait été rebâtie e dans la foxme où nous la voyous, sans quune panse dA ail: été « écrite pour nous le faire savoir, tandis quune reconstruction an té « rieure, beaucoup moins importante, ait été conigriée de toutes les e façons, sur le parchemin, sur la pierre et sur le métal. » Nous ne saurions invoquer le témoignage dun miltre meilleur; et si, pour de nombreux monuments, il ne reste aucun (les vestiges mentionnés par les parchemins et les inscriptions, il nen est pas de même pour Unac. Léglise dont il est question dans la charte existe encore en partie, car pour nous, il ne peut faire de doute quil ne sagisse de celle dont dépendaient lavant-nef et le clocher actuels. En effet, le document de 1076 nous dit que le eonmI.e de Poix donne au monastère de Clun y une église (lun beau travail quil vie n t de fa ire construire, ecclesiam opere puicro cou.s(ru.x/l?ruR, et edificame fecimus. La charte mentionne donc une construction et non la reconstruction dune partie de lédifice, ce quelle eut certainement fait Si une église antérieure eut existé en cet endroit. En plus, cette église est din beau travail. Or, en interprétant dune façon superficielle ces derniers mols, on serait porté à les appliquer au sanctuaire bâti en appareil régulier et décoré dune manière vraiment remarquable. Mais si lon veut bien se reporter â la description que nous avons faite (le lavant-

(1) Quicherat. Mdlangesdarelifiologie et dtiisloire. P. 11W, - 25 -

nef, et se rappeler que cette nef est assez large; bien volée et voàtée par un procédé déjà savant que ce clocher de près de vingt mètres délévation (1) est le plus liant de Lotis les clochers romans de la région, (lue le porche qui protégeait lenlr(e était orné dune cornic h e- .à modillons, 011 conviendra que tout dclii cousl.iLue, pour la conl.rée et pour lépoque où léglise fut consl.aliile, les éléments dune oeuvre ((lion pouvait désigner, sans exagératidn aucune, comme étant dun beau travail. Et encore nen pouvons-nous juger que par la partie la moins intéressante peut-être, car le sanctuaire sans être aussi beau que celui qui la remplacé, pouvait .néanjnoiiis avoir reçu quelque ornementation. Pour nous, ava?l t-nef cl clocha, sont les restes de léglise bAl.ie en 1076, et le sanctuaire a clé être élevé dans le courant - du xii0 siècle, ainsi que nous létablirons en le com parant, comme dit Quicherat, avec des moïiu inents de date certaine. Il enexiste quelques uns dans le Midi dont les dates nous sont connues et qui offrent avec Unac quelques points de ressemblance. Sain t-Sernin de Toulouse, le plus important, date en partie dû la Mn Il xi8 ièele,, et eu partie du xii 8 siècle. Voici dailleurs quelques extraits du rapportque M. de Lasteyrie lit sur lEtude de chapiteaux de Senlâmwin par 4!. de Lahom/ès. (2) extraits (lui donnait exactementexaclenlent les dates « La reconstruction de léglise actuelle de Sain t-Sernin dût u être commencée dès que les chanoines entent adopté la règle de « St-Augustin cri 1071 Vingt années suffirent pour élever labside et le choeur à une hauteur suffisante pou que le pape IJrbain 11 pur, le u 24 Mai 1090, consacrer lautel principal (3). Le chanoine Raymond « Cu y rard, mort le 3Juillet 1-118. fitconstruire les nefs et ci éleva les ni murailles jusquà la hauteur des Feuêtre (4). n Et plus loin u La in progression des sculptures des Lmis pol:tes de Saint-Serina montre « la s4 de lart avec celle des Iravaux dans les trois derniers quarts « du douzième siècle. Celles de la porte des :péchés capitaux, •au u transept. méridional, sont encore lourdes et grossières. Celles de la « porte ouverte sur le milieu (le la nef sont déjà très supérieures, en- « fin les enlacements daitimaux:rani.astiques et de ramures, sur la in porte occidentale, marquent le point culminant (le la sculpture toulousaine. ,, - Abside laveu même dl, M. deLalfondès, la reconslrucl.ion de Saint- Sernin sesl. prolongée jusquà la fin -du xii 0 siècle. Or, les pal nettes

J) Non roiripris Image crneld qui tut ajolli( plus tord. t2; Bulletin arclidul. 1895. - 1" et r livriisom. Page LXV e LXVII- (3) GalIia christ. T. XIII, p. le, 11, 13,92; inslruiu. col. il . (1) cMd. des counms de Toulouise p. 117. —.ÀbIjd Douais et de Malafosse (13t11. de la Sociôtd arriudol. do Midi de la , 1891, P 150l. - 2G - qui décorent les lailloirs et ]e bandeau A la base de cul (le-four de léglise dUnac se retrouvent un peu partout dans la grande basili- que: aux chapiteaux des colonnes adossées au trumeau de la porte du transept sud, aux chapiteaux des portes ouvertes sur les bas côtés au nord et au sud, n plusieurs chapiteaux des transepts, des bas-côtés et du choeur. Tous ces ornements ont certainement té taillés avant ceux dljnac la facture en est un peu sèche et le dessin encore pauvre, tandis quà lJnac la sculpture est plus grasse, plus souple, le motif mieux composé quoique presque semblable. La différence est grande et toute en faveur dtJnac, au point que nons sommes tentés de dire que lit de Saint-Sernin, quoique fort belle, est encore dun élève, - tandis (tue celle dlinae est d un ouvrier accompli. On retrouve les nièmes ornernets aux tailloir des chapiteaux des tribunes appliquées à lintérieur de la façade de Saint-Etiea pe de Toulouse,. coin dans les premières années dit sièclé.- Ils se rapprochent ctavattag6 de ceux dljnac, mais il ne saurait y avoir plus dun siècle de distance entre lexécution des uns et des autres. Et puis, nous montrera-t-on, à Sainl.-Sernin ou à Saint-Etienne des chapiteaux pouvant rivaliser avec ceux de lentrée du choeur dUnac ? Nous ne savons pas sil en existe qui, comme ceux-ci réunissent pareille puissance mêlée il de délicatesse. Ce sont deux morceaux de sculpture ornementale vraiment supériéurs. A lit de Saint-Lizier 011 peut voir, sur les abaques des grands chapiteaux de la croisée, des enroulemenis pareils à ceux du bandeau placé à la base des fenêtres de labside dUnac. Cette église deSaint-flzier fiitconsacrée en-1117 parlévéqueiourdain Ior(l). Il est inadmissible que léglise dUnie ait précédé de 40 ans cette cathédrale. - M. de Laliondès, à propos de quelques chapiteaux dUnacsexprinie ainsi u Sur un autre chapiteau, nue Feuille de palmier séla:uce dune e corbeille ii rosettes. Il est impossible de ne pas recounaitre dans ces u ornements liLnital.iou de lOrient, avec lequel les provinces (lit e avaient (les rapports suivis bien avant les Croisades. Ces chapiteaux présentent une ressemblance très marquée avec ceux de la nef n romane de Saint-Nazaire de Carcassonne qui sont aussi manifeste- « nient imités de lornementation orientale. Les maisons comtales de « Foix et de Carcassonne devaient leu r com mune origine ait te n loger le Pieux, et les deux provinces conservèrent entre elles u ces relations constantes. La nef de Saint-Nazaire fut consacrée par

(1) Gatiia christ. T. 1" col. 1128 Paris, Victor Palmé 1870. — 27 —

« le pape Urbain li en 1096 la môme année que Saint-Serni.n de « Toulouse n (1). - Nous ne poiitohs encore, malgré cotte opinion, admettre que le chapiteaux dUnac soient antérieurs de vingt ans à ceux de la nef de Saint-Nazaire, car il esï plus naturel de supposer que le courant dimitation orientale se dirigea de Carcassonne, centre important de civilisation, vers le pays de Foix, plutôt que du pays de Foix vers en Carcassonne. Sil en étaitautrement nous serions Oppositionopposition avec tous les faits rapportés par lhistoire. Mais pourquoi aller quérir jusquà Carcassonne des chapiteauxoù se manifeste, selon lexpression de M. de Lahondès, une influence orientale, alors que la porte romane de Saint-Volusien de Voix en est décorée et que ses chapiteaux ont certainement précédé leurs analogues dUnac dont ils semblent dailleurs les prototypes. Comme à UnaÔ, on voit sur les chapiteaux de Foix, ces palmes surmontées denroulements; et mômesûr le premier, du côté gauche e le lion qui ici est doublé, car le chapiteau présente deux côtés à la vue. Léglise romane de Saint-Volusien fut consacrée en liii, en présence dAmé- lins (lit évêque de Toulouse, et de Raimond évéque de l3albastro en Aragoti (2). Or, dès iiO tk, le prieuré dUnac avait été rattaché à labbaye (le Foix ce qui nous permet de supposer que ce fut un abbé de Saint-Volusien qui, pour une cause qui nous échappe et à une date que nous ne saurions préciser, fil reconstruire la nef et le choeur de léglise prieuriale dUnae. Comme conclusion, nous dirons (en admetiant que léglise désignée par la charte soit bien celle dont nous nous occupons, et telle est notre conviction) que lavant-nef elle clocher datent de 1076, tandis que la nef haute, les collatéraux et le choeur, sont dune époque plus ou moins avancée dans le xii 0 siècle, mais ne sont pas antérieurs ait quart. Pont- terminer la première partie de cette notice, nous ajouterons que léglise dUnac se trouve actuellement dans un pitoyable étal et quelle porte les traces de regrettables vandalismes. Si la malveil- lance ou la brutalité sont la cause detien des dégâts, parfois aussi nu zèle mal éclairé produit des effets non moins désastreux. Cest ainsi que labbé A uthier clans sa sollicitude pour le monument dont il avait la garde, a fait beaucoup de mal à son église. Il a fait couvrir le

(I) J le Laijoijilôs. Eglises loin. te la valide do lAriège. follet,. rÏlfll)IIcll. tirage à han, p. 10 et .11. (-?) chroniques to,,iaues dEqiterneu et de Miègevitle publiées par MM. Pasquici- et Cour- tanit. p. ri. Lacoudre, Vie de Saii,t-Yolusien, éd - VomiS, ,. 52. 28 -

choeur de peintures discordantes, nullement en harmonie avec le monument, -il percé maladroitement les murs du clocher pour y étàblir tilt escalier et la chaire, agrandi les fenêtres dune façon trop éléinen- taire, supprimé le porche et détruit complètement les restes des murs crénelés qui entouraient léglise et lui donnaient un petit air de forteresse A lextérieur encore, sous prétexte - de dégager léglise, il n déblayé le sol au sud, mis à nu lesfondements et compromis la solidité de lédifice. Ce sont autant de fautes quil est urgent de réparer. Espérons quune restauration bien conduite, rendra bientôt à ce inonuûient sa splendeur première.

II

Dans cette seconde partie nous grouperons, autant (file les docu- ments nous le permettront, les faits intéressant léglise dUnac, ses prieurs et recteurs, du XIS siècle à nos jouis. - Dabord, de la chai-le de 1076. deux noms méritent dêtre conservés celui de Roger Il el celui de Sigefid. Le premier était le neveu de dc Itoger Ter coin te Foix, mort sans enfants et fils du Pierre Bernard Roger. En lannée 1007, lloger li hérita par son père du comté de Foix légué par Roger fer à son frère Pierre-Bernard. Dès cette époque nous trouvons le nouveau Comte appliqué à des oeuvres pies, soit quil fasse donation à labbaye de Cluny (les villages et églises du Lordadais, soit quil construise léglise dIJnac ou quil guerroie en Palestine pendant la première Croisade, soit enfin quil fonde à Voix le chapitre de StJ\Tolusien et estime comme un giand honneur de porterlui-mème à Lézat -les reliques de St-Antoitin, poflcc los O.8CS en SOIt mantel (1), et celles de SI-Yolusien à labbaye de Montgauzy, où de nombreux miracles se produisirent le même jour. Pour ces motifs, Bogcr It a mérité à juste turc, le surnom (le Pieux. - Le second était un moine qui habitait le Puy de St-Pierre, sui- Io liant duquel on voit encore les ruines dune petite construction quon désigne sous le nom dermitage de St-Pierre. Cest là que. Bernard Sigefrid habitait avec les siens, in Porjio san-cli Jclvi ubi ïJe,nw/:us Sirjcfrfdns non sais unoratu?. Ce Sigefrid était-il simple mèiuie ou noine-arcliitecte ? Est-ce sous sa direction et daprès ses plans -que léglise dUnae u été construite? M. .1. de Lahondès laffirme, mais sou affirmation est purement gratuite, car elle ne

(1) chronique tIErjuerrier. Izisquier et Courteanti., i . 10 et 17. Lacoudre, Vie de 51- Velusien, édit. Foini,s, p 50- - - 29 - repose sur aucune preuve (1). Nous estimons pourtant que ce Sigefrid dù t être un personnage important p uis qu il n été spécialement mon- tidané dans la charte, ce que le comte l-loger neut point lait pour un simple vassal ou pour un serviteur quelconque. Nous ne savons pas si labbaye de Cluny accepta le Lordaclais, et en cas dacceptation, combien de temps elle la conservé. M. Bruel, archi- viste aux archives nationales, chargé de la publication des chartes de Cluny, fut consulté à ce sujet. Il répondit cil donnant quelques extraits de la charte de -1076 que nous avons citée, déclara quil avait inutile- ment examiné les Bulles et Privilèges des Papes Grégoire lll, 9 Déc. 1076; Gélase Ii. 1118 et -1119; Calixte II. 1120; Honoré 11, 4425; quil navait rien trouvé intéressant Unie et concluait « que la recher- che des. titres, concernant cette église, dans les cartulaires (le Cluny, lui paraissait épuisée (2) u. - Faute de documents, nous navons-pu élucider ce point dhistoire lo- cale, mais ilOuS croyons pouvoir affirmer que si les Clunisiens ont accepté la donation faite par le comte Roger, ils ne lont conservée-que pendant quelques années seulement. Et commesi Roger Il crignait un refus, nous le-voyons prendre toutes suites de précautions cL offrir butes garanties. Se souvenant quil a donné en cadeau de noces le fief du Loi-dadais à.la comtesse Sicarde, tout en sen réservant, durant leur vie, la propriété avec elle, il a soin dexiger lassentiment et Ili signa- turc de son épouse. Il ne néglige pas non plus de demander lautorisa- tion épiscopale pour pouvoir doter un corps religieux étranger au diocèse toulousain, et comme preuve, il fait signer lacte par Isarn évêque de Toulouse et par Ebbon évêque de Lectoure, après lavoir rédigé Gorarn episcopis et quarn.pliriniis nostris ftdelibu-s. Enfin il accu- mule anathèmès et malédictions contre celui dc ses successeurs qui se permettrait dé casser soit de donation. Or, cil et le 22 Avril, au moment de partir pour la Croisade, Roger il cède â Ermengarde, vicomtesse de Béziers tous ses droits sur le comtés de Carcassonne et de Rasez, et comme il était sans enfant de sa première femme Sicarde, il sengage â ne vendre, donner et aliéneiù personne, excepté en faveur de la même vicomtesse et de Bernard-Aton son fils, aucun des do- maines quil possède dans les lieux et châteaux de Foix, Frédélas, Lordat (3) etc... Cet accord semble indiquer que Roger II avait repris son Ciel du Lordadais. - - -

(1) J. de Lahondês, or, . cil. p 515. - (2) Accu, do Luzenac liasse xiv. Not.o pour M. flelisie en Sponse à la lettre par laquelle M. Penjon demande des renseignements sur léglisé dUnac. A. Bruel. Nove,nhre I87. (3) ltist. du Languedoc. T. V. coL 736. - - - 30 -

En lannée 1104, ce miéme comte, en actions de grAces de ce que Dieu lavait conservé sain et sauf en :Palestine, supplia très-liumblerneni le St-Siège de lui permettre (le réorganiser labbaye de Foix, selon la règle de St-Augustin (1). A cet effet il appela les 22 recteurs du comté estimés les plus capables, parmi lesquels Etietine Lagusta dtinac. Tous firent profession publique (le chanoines réguliers et élurent pour chef ou abbé « mossen Ilector de Mazainet, très sçavant personnage, de vie sainte et exemplaire w précédemment recteur tic Foix. Chacun- d eux : apporta à labbaye les deux tiers des fruits décimaux et ces recteurs devems chanoines, furent rem- placés dans leurs paroisses parées vicaires perpétuels qui eurent droit à une portion canonique des fruits appartenant aux dits recteurs, por- tion fixée par lordinaire. Ces cures ou rectoreries prirent le nom de prieurés. Chaque prieur en fut le(,uré primitif et jouit « des autres fruits restaus qui se trouvaient au-dessus de la portion ou pension constituée aux vicaires. » Cet état de choses dura jusquau 31 Août 1665, époque à laquelle le titre dé prieur dUnac fut supprimé et le prieuré uni au chapitre de Foix (2). En 1125, nous trouvons un accord, (entre 1dger III fils de Roger Il et de Stéphanie et Bernard-Aton vicomte de Béziers), à peu près semblable à celui que Roger Il avait fait en 1095. lI est dit que Roger 111, dans le cas où il mourrait sacs postérité légitime, donnait à Bernard-Aton tout ce quil possédait dans les comtés de Toulouse, Comminge, Couserans, Foix, Lordat etc... avec cette clause: quoïl non- possimus date, vel vondère, vol impiquorare, auj ullo modo in potestatein aflot-lus transforro; niai vobis aut citai vesiro con.- siiio (3). En 1212, Pierre roi dAragon, après sêtre plaint au St-Siège de la conduite des croisés et du comte de Montfort, provoque le concile de Lavaur et se porte caution des comtes de Toulouse et de Foix pendant que ceux-ci témoignent de leurs bonnes intentions à légard de lEglise. La formule de la promesse faite par le comte de Foix est insérée dans le Registre du pape Innocent 111, en ces termes tournois du latin ((-Au nom de Dieu sçachent tous, que nous .Raiiuoiid Roger par « la gràce de Dieu comte de Foix et Roger-Bernard son fils, à lhonneur

(1) À. Carrigou, Etu des surie pays de Foix p. 337-342. Lacoudre, Vie de St-Voiusien p.

(2) Unie capittdi Fuxensis - ad annum 1005. - Ce document est la propriété dE M. iabW Ferrai), rédacteur de la Semaine Catholique (le Panaiers voir Doublet Vie de Mgr de Cau]et p. 135 à 141. - (3) 111M. géflér. du Languedoc. T. V., col: 928. - 31 -

n de Dieu et de la Sainte Mère Église, et du Seigneur Innocent u qui possède le Pontificat du Sacro-Sainl:Siège romain, nous mettons n nos personnes et tous nos châteaux et cannes, sçavoir le château u- de Voix, de Moulgaillard ...... de Lourdat. de Unac. ... en la main et puissance de vous. nostre Seigneur Roi dAragon et domte de Batte- « loue, afin, que vous les possédiez pleinement et avec un pouvoir absolu (1) En 1°21î, une bulle du pape Honorius confirme à labba ye de Saint- Volusien. ayant liobert pour abbé, ecclesiam de Unac cum deciinis. (2) il dans une charte ou contrat passé entre Bernard Saisset premier évêque de Painiers, au nom de tous les ecclésiastiques dune part, et les procureurs-fondés de ].il noblesse et les syndics des cons- munes du haut pays de Voix dautre part, 011 détermine la nature et la quotité des dîmes, prémices et autres droits acquis au clergé. Dans un appendice ajouté -il cette charte par Philippe le Bel; 11 juillet 1313, le prieur dUnac est cité itiiédiateiienI après le sénéchal de Carcas- sonne et labbé de Voix et avant les prieurs de et de Mi-los, le prévôt de Rabat et tous autres chapelains et recteurs de larchiprètré du Sabartès (3). - - A la date de IMG, nous avons trouvé un lambeau dun terrier de la ville dAx, lJnac, Prades Caussou, etc... où sont désignés les biens lit fonds que tient chacun des seigneurs des dil.s lieux- avec des rentes dues au comte de Foix et autres à raison de chaque pièce de terre et maison (i). En 1453 on trouve un projet de réformai.ion fait par le chroniqueur Arnaud Esquerrier, notaire et trésorier du comte rie Foix, laquelle réformation porte sur le Donezan, Quérigut, u nrtsn Caranou, Luzenac, Unac... Lon y voit quelles étaient les possessions dun cliaêun et les -redevances quils faisaient au comte de Voix (5). En 1474, les chevaliers de Malte avaient quelques possessions à

(1) Innocent Ill, lib. iv, reg. 16, epit. 47. - P. do Marc.,, histoire do Béarn, livre 8 P. 742. (2) Bulle dIlonorius. Galtia christ. T. XIII. Instrumenta, col. 9142. Paris, Y. Palmé 1870. (3) Philippus Dei gratia Prancorum rex, senescallo carcassone - vet ejus locumtenti, satutem. Abbas et conventus ,nonusterii Fuxi, priores de unachio, de Sos, de Melglasia, prepositus dc Ilavato, etc... Archives de lAriégo. - Fonds de ldvcIiê de Painiers. -. Liasse I, n 24. - Nions ne saurions trop remercier M. Trouillari, archiviste de lAriège et M. Pasquier, a;chiviste de Ire liante-Garenne, de la bienveillance avec laquelle ils nous ont cornmuniqnd certains documents. (4) Archives de lAriège. - Inventaire gin, des actes troiu yds et, château de Fois, fait en 1700. - caisse 34, n 53, p. 451. (5) Archives de lAriège. - Id. caisse 35, n° 158, p. 530. - 32 -

Unac voici une reconnaissance dii surintendant de Malte que je transcris daprès un manuscrit dufonds de Luzenac (1) « De ce qui estest ù la recognoissance (lu surintendant dc Malle - an 1474 - Poy VidaI et Boirurat,. hahitans dIinac, rccougoeison db tenir un cazal à linuc apelat le cazai Dendezou, counfrounte dune parte à las tenencios de Guilhauines Déso de miehjourn, à la gleiza del dit foc douxiclent, et aquilon à las tenencios ciel é. Gui Iliem Deso vers le dit cazal et terras siguentes. Plus une vigne et camp Costalet countenen dos mesures counirouniates clOrienl à las tenensios de Bernard Peyre, de miehjourn à las teneosios de Jean Peyre. Plus, une pose de terre appelat la Mouscarolle. Item, une pose à Gonac, (Gounaut) plus un pred à la coste. n La seconde moitié de ht pige porte !a note ci-dessous avec la date 4704. e II faut voir clans cette recognoissance sil yadautres Isabitaus (lui aient recognu, parcequil pourrait se trouver que quelquun de ces champs a peut-est ie été vendu au prieur dUnac a tirés la dite recognoissauce et comme ces Messieurs ont négligéde faire payer les droits, les fermiers du roy et du seigneur de Cazenave nayant Pas trouvé les dits biens dans cette recognoissance, on ne pouvait en demander aucuns droits cc qui a donné Jieu aux prieurs dUnac de dire que ces champs sont nobles. n - Nous trouverons plus loin un épisode relatif à limpôt ou taille que le sergent du Lordadais établira sur des pi&ces de terre possédées par Florence curé dljnac, mais constatons dabord que les chevaliers de Mâte nont; eu aucuns droits sur les terres et biens dépendant du Prieuré. En 1491, Raimond Depeyre, prieur dlinac. achète une maison à Ax, ainsi quen fait fôi la copie dun acte notarié (2). Cette maison fut vendue par Pelegrin et sa femme Isabelle au vénérable prieur, voue- rabili et discreto vivo domino Rauniendo Petvii priori prioratcs SaIZCIi Marli ni de Unaco, dioce.9is A ppwniau-ui , poui: le prix de iriginia sex scutor?ifli computando pro quolibet seuio deceun octo solides monde nnnc in prœsenti patrid citnenhis, le 21 mai de la susdite année, sous le règne de Charles roi des Francs, en présence des témoins Pierre Bruuc!Ii curé dAx, et de Jean Agassa cur4 de Foix. Signé Demarsac, notaire. Cet acte a son importance car il nous apprend que léglise dUnac nest plus sous le vocable de Saint-Volusien, mais sous celui de Saint-Martin de Tours. Elle n aujourdhui pour patrons secondaires

(i) Archives de Luzenac.. - Liasse Vil. - B. (2) ronds de Luzenac. - Liasse Vit. - A. U. - -33—

Saint Eutrope. évêque de Saintes et Saint Maur diacre, disciple de Saint Benoit. Dans linventaire du fonds de Pamiers au Vatican, Jean de Casa lue et Jean de Ca pdevi I le sont cités comme prieurs dUnac. ° 69-1546, /1 cal. Jan-tua-. flevalidaiio ?roeisionis prioratus Sancti Martini de Unaco ord. S. A uçju.stini pro Joanuc dc Casaluco. liegasti 1642, p .168. A° 107-1557. 7 id. JuIii-Joanni dc Capitecille commende mv priovatus Sancti Martini de Unaco ont. S. Angnstini. Lib. 88. Bu.ilar. Pauli, 4. p. -1. Nous navons pu trouverdautres documents sur Unacde 1557 à 1612. Nous comblerons cette lacune en parlant de léglise dédiée à Saint Félix, du couvent de Sainte-Sophie, tous deux placés dans le dirnaire dIinac, et de la chapelle de Sortadel, près de Luzenac: Sur un monticule, entre Luzenacet Caranou, au lieu appelé encore Saucto Sa pliio, on voit les ruines dun petit monastère dédié A Sainte- Sophie. De Lescazes dans son Mémorial (1), nous dit « quen 1638, Amie de Noé, abbesse du couvent delAbondance-Dieu des Salenues, pour contribuer au bonheur des habitants de Foix, en mettant leurs filles sous la pieuse direction de ses religieuses, et dailleurs considé- rant lantiquité dun piieuré et bénéfice dépendant des Salenques, fondé sous linvocation de Sainte Sophie dans ce diocèse de Parniès, léglise et. bastiment duquel fui, démoli et détruit par les itrétiques, etdonteneore les vestiges et masures paraissent au dit lieu dHunae (2.j, icelle vertueuse darne aurait donné requête à Monseigneur Henry de Sponde évesque de Pamiés, à ce quen considération du dit prieuré, il plut à sa Seigneurie lui donner permission de fonder dans la ville de Foix un nouveau couvent de religieuses, en forme de prieuré, annexe au dit couvent des Salenques. n Le couvent de Sainte-Sophie et le prieuré des Cistercieniies.dÀxiat furent prohablenent détruits en 1566 par les Huguenots que les capi- taines de Darlaboux et de Barranave avaient chassés de Pamiers. Les protestants en effet, sétaient dirigés vers les Cabannes et Tirs, sacca- geant et brûlant, ayant à leur tête le ministre Martin Tachait elle capitaine Fantilhou, qui avaient recruté, pour, attaquer la ville dAx, les plus exécrables voleurs, meurtriers et handoliers de ces- hauts

(1) De Lescates. - Mémorial historique. - Ed. Porniis, p. 165. (2) Le couvent de Sainte-Sophie o" prieuré des .Satenqnes na rien de corniauD avec le prieuré des religieux Bénédictins dLinac. - Le premier fut fondé en 1361, le second existait en 1076. Si (le Lescazes n placé le couvent de Sainte-Sophie dans le dimaire dunie, cest parce que à cette époque Luzenac navait pas déglise et était avec une annexe dUnac. - 34 -

lieux montagnards (1). Le seigneur de Castelnau-J)urben avec des troupes par lui secrètement Conduites le 25 May 1567., donnant clans les lieux des Cabannes, tirs et antres villages du voisinage, surprit avant le jour les Huguenots dans leurs lits et lès mit à mort, excepté Martin Taehart qui, conduit û Toulouse, fut pendu et étranglé sur la place Saint-Georges le 60e jour de juillet. A cette même époque fut probablement saccagée et détruite par les Huguenots léglise de Saini-Félix, placée sur un mamelon entre Unac et Luzenac. Cette église paroissiale était entourée dun cimetière où les habitants de iuzeuae ensevelirent leurs morts jusquen 1657, et ceux de Ti giiic (2) jusquen 1692, époque û laquelle Tignac fut annexé à Vayclais. En somme, Unac. Luzenac et Tiguac ne formaient quune seule paroisse sous la direction du recteur ou vicaire perpétuel dUnac. Le mamelon sur lequel se trouvait léglise porte ençore aujourdhui rieur le pktt eau de Sain (-Félix. - Bans la vallée (lui mùue àFontargente et (, il au s ud de Luzenac, se trouve le hameau de Sortaclel, cité par .Esquerriei, Olha- garay et Garrigou dans le dénombrement des villages Jonnant la châtellenie de Lordal.. ]3ien quil nait aujourdhui (lue deux nu trois habitatio]Is, Suriadel élail plein de vie au ne et xvi 0 siècles. Les eaux de son torrent actionilaieii I un moulin, une scierie et deux forges à la catalane. En 1488 et le 4cv octobre Ramond de , soigneur de Luenae, bailla àfief à Arnaud Peyre la forge de Sortadel avec ses dépendances et droits divers moyennant une redevance (3). Cette forge, dont on voit encore aujourdhui les restes, était située à cété des prairies quon désigne sous le nom de prats dc la fargo. En 1511 et le 3 février .Raymond de Miglos fils de Ramond inféoda à Bernard et Jean Dcpevre, au lieu dit de Liruaury, un terrain propre à cons- truire n:ue scierie avec les eaux et bois nécessaires à son exploi- lation (4). Cet endroit porte aujourdhui le nom du l?cssce. Le S octobre 1515, Raymond afferma à Jean Traversier la forge sise au bout du pont de Luzenac (5) le 13 octobre 1520 il donna à ferme à Pierre et JeanTrémaillé pour y construire un moulin Il le lieu dit Poy- sérene près du ruisseau de Sorta(Iel. Toutes ces inféodations se snccé- clèrent nombreuses pendant le xvi0 et le xvii6 siècles, jusquau jour

(1) De Lescazes, Mémorial, p. OS. . . t) Tignac limitrophe (tUnac, fair partie ainsi que Vayehis du canton dAs. (l) M-cl, ives du Parlement, (le Toulouse, Maîtrise rie Paniers, D. 5. Citations faites lia M. C. I3arriêre-tlavy. Baronnie de Migbos; p. 9G. - (4) Ibidem. () Nous avons d éjà dit quen tracant la ligne du chemin de fer rie Tarascon A AN on trouva A Lnzenne tes restes de celte forge ensevelie sous la vase. - 35.-

OÙ le ruisseau de Soitadel débordant et changeant de lit emporta toutes les constructions édifiées sur ses rives. Sortadel possédait même une chapelle quavait Fait construire Madame de Cuudunes veuve de Jean de Miglos, seigneur (le Luzenac. Cette chapelle nexiste plus. Tombant en ruines, elle a été complète- nient démolie il y a à peine Sept ou huit années. Connue à Sainte- Sophie et à Saint-Félix, une croix en fer indique lendroit où elle fut bâtie, ses matériaux ont servi à des constructions nouvelles, et dans - les murs de soutènement des champs V05fl5 cil voit (les pierres équarries recouvertes dune peinture, ocre et bruà-rouge, qui résiste à toutes les intempéries. - Nous ne devons pas imputer aux huguenots toutes les ruines accu- mulées pendant les xvi°et xvii 0 siècles dans les villages du Lordadais il importe de tenir compte des incursions faites par les Espagnols dans ce pays et aussi des r{ pilleries, forfaits, voleries et ravaiges » exercés par les routiers (1), niquelets et handouliers. Ces brigands terrorisaient le pays et opéraient principalement au col de Marinare (2) et à Laburac (3). Chaque village du Lordadais fournissait son contin- gent de routiers. Tirs mérite la première place. llauzy. dit le chantre, et son Antoni, rendirent célèbre le village de Vernaux. Luzenac, cii 1610, avait Iii.riquefort pour unsine voleur; et en 1014 Cab riel Capdeville, qui, dabord condamné à mort, vit sa peine cou]- muée en celle des galères perpétuellds; en 1616 et le 23 juillet, arres- tation de l3erthoumieu Peyre, accusé de plusieurs vols, entre autres davoir dérobé certaines cavales à « ceux ciel Castelet» cii 4030 et le, 4cr août, (u rer t arrêtés, Jean de Cos et André tic Lue, de Luzenac, Pierre Porte dUnac, Tignol de Caussou, le Diégou dÀxiat et Pernet de Luzenac (4). Ces aimables bi-iga uds détroussaient les voyageurs et marchands qui dEspagne venaient à Ax, et ceux qui se rendaient à Qui I lan par le col de Marmare. Dans le courant du xvii 0 siècle, à défaut de descendant mâle, sétei- gnit la famille des seigneurs de Miglos, et par suite dumariage dAn- toinette de Miglos avec le baron de Guddnes, la seigneurie de Luzenac passa dans les mains de ce dernier. Nous trouvons un membre de la

(1) G . Doublet. Les Brigands des environs dis. Tirage b part, passim. 12 Marare,m coi mire Cassou et Prades. - (3m LaI,n ra,,. Moutonne et juairios se l.ro,lVaflt entre Laucale et Poiles. (4) G. Doublet. Les brigands des environs dAs. Tiraie b part, P. 91. - flans registre des baptêmes et sépultures de Caussou, 1607-1652, on trouve les sdptiltures (le quinze Personnes (uSe art coi de Marniare soit pat une estocade sbit pi, lune arquebusade. Cet intéressant registre est la propriété tic M. labbé Et. fiurand, curé de Caussou, qui nous o permis de le consulter. - - 36 -

famille de Miglos, inhumé le 18 août 1612 dahs léglise de Foix, après avoir rempli les fonctions de recteur ou de prieur dUnae (1). De 1615 à 160 Gabriel Mascle (2) fut vièaire perpétuel dlinac et Lu-icone et eut pour r sous-vicaires r Fous (3) 1615-4623 et Jean Iloulié 1623-1627.. -En 1640 Jean-François Méric devint vicaire perpétuel dlinac pen- dant que son oncle Pierre Marisart, originaire dAx, en était prieur. Ce curé, dhumeur quelque peu pi-ocessive, eut à soutenir conire 505 paroissiens un procès qui ne manque pas tliniérèi et que nous résu- mons daprès un niéinoire rédigé par le syndic de Luzenac (4). Les habitants de ce dernier village, na yant pas déglise, étaient obligés de se rendre à Tillac pour assister aux offices, doù résultaient de nombreux inconvénients. Lévéqtje de Pamiers, Monseigneur de Caulet, étant venu à Lu-icone reconnut que ce village se composait de 240 eommuniant.s, et après avoir entendu leurs plaintes et doléances promit de leur donner un vicaire dès quils auraient construit une église. Les habitants de Luzenac se mirent à loeuvre et léglise fut terminée en -1656. En conséquence lévêque rendit une ordonnance daprès laquelle un prèl.re serait chargé du service divin et aurait sa résidence à Luzenac. Méric, recteur dtJnae u gaja et salaria )) lin jeune prêtre qui prit le titre, de vicaire de Luzenac. Mais ce vicaire étant ulurt peu de temps après., Mérie refusa tout salaire au succes- seur, prétextant linsuffisance de ses revenus. Le syndic de Luzenac protesta au nom de la coininunaulé et, daccord avec le sénéchal de Voix, chargea trois li-ahi tant.s cludil. lieu, Gabriel Delue Bartelculy Capdeville et Pierre Capdevjile de saisir les fruits décimaux du recteur. Celui-ci porta laffaire devant, lofficiai de Pamiers qui lui fui. favorable; le syndicù son tour en appela au Métropolitain qui cassa la sentence de lofficiai et condamna le recteur. les 13 septembre et 5 décembre 1657. Enfin Méric voulant épuiser Lot] tes les juridictions fit appel devant le Parlerneiil qui délégua deux arbitres. Mais en attendant la sentence dét.iiiil i\C. les fruits décimaux res ièrent confisqués et placés sous séquestre. Ce que voyant., Mérie essaya de tous les moyens pour faire lever la saisie Dabord; il fit (lire - aux séquestrenrs quils avaient confisqué des revenus (lui, de droit, appartenaient à son oncle Mansart. Le syndic ne voulut rien -entendre et affirma que lexécution u eucomancée u serait continuée. Ensuite, Mérie prétendit que la sentence portée par le Métropolitain ne pouvait

(1) Semaine catholique de Paniers, n 633. - (2) Arch. particuli&es de M. le curé de Caussou. - Registre desba1fl. et nipiilt. 18. (3) idem, p. p. 1-2,27 et 17. Fous et Bouliô signaient avec le titre de soubs-vieayres. (4) Arcli. de Luzonac. - Liasse Vii. - Â, G. la AU& L) - 37 - indiquer que le salaire «une année et queu conséquence il consentait k paver 300 livres au vicaire de Luzenac, mais une fois seulement. Le. s y ndic répond il que cette interprétation était fausse et que le salaire du vicaire devait être payé régulièrement chaque année. Enfin, Méric argua de linsuffisance de ses revenus, insista pour que les fruits décimaux lui fussent rendus, offrant an syndic caution et garan lie dans la personne de quelques amis. Le syndic fut inflexible il affirma de nouveau que les motifs invoqués étaient ridicules, la q uesl ion de caution et garantie tout à fait captieuse, et que les fruits resteraient saisis jusquà paiement complet. 11 faut payer le vicaire, disait-i], car le service divin ne peut ni ne doit subit (le retard. En présence dune atlitu (le 30551 énergique, fsléric crut devoir faire appel à ses parents, les seigneurs de (laranou et (le \;r)ch is. Ceux-ci se rendirent à Ltixenac, escortés de 30 Miquelets ou fusiliers, sernpa- ièreiIl, (les trois cIél.en leurs des fruits conûsqués, ]es rouirerit de coups et les « u.ss(Lssiniuenl- o si fort quils les mirent ½ extrémité de vie. Plainle fut immédiatement portée au sénéchal de Foix qui décréta prise decorps contre ceux qui furentrecoiinus et nommés. Le recteur voyant ses pareiuls et amis compromis, sengagea 1 afin de les mettre à convert , à payer chaque année 300 livres a6 vicaire de Luzerne. Telle fut lissue (le CC procès qui faillit tourner au tragique et qui coûta en frais de justice. 800 livres au recteur et [00 à la (e,omnnmau.td) de Luzenac. Lorsque Monseigneur de Caulet rendit ses ordonnances synodales en 1 672, il dût aveu présent à sa mémoire le procès Méric « que les e recteurs, dit-il, aient soir) de leurs annexes: Il faut quil y ait un e nombre Misantut (le vicaires, que le u r ré tri bu lion soit convenable, « 160 livres par an paPhles de trois mois en trois mois avance, u outre lé casuel il veut que A recteurs fournissent au vicaire tout e au moius un lit, garny, une table, une chèze, un peu de linge et de « vaisselle enfin quils aient outre la nourriture au moins 100 « francs (J) n. - La situation «un vicaire on dun humble congruiste nétait guère biillaril.e, surtout si on la compare à celle des prébendiers, prévots ou abbés cummeudataires « roulant carrosse en fastueux équipage (2). » Pourtn rit les revenus du curé d Urrac ne devaient pas être importants, car celui-ci était obligé (le donner les cieux tiers des -décimes au prieur, et dassurer en jncnire temps une pension aux vicaires de Luze.nac et de

(1) G. Doublet. Ijrtlletiri de te. Société Ariégeoise, t.. 5, p. 247. (2) Abbé Sicard. Revue du Correspeirdant, t. 120, p. 850. - 38 -

Tignac (1). Dailleurs, voici la listê des pièces de terre possédées pur in recteur dtinac (2). De lafferme de Méric, S octobre 1650 1 champ derrière léglise de 4 ceptérées ...... [t e. 1 champ près du Pelcir, de 13 mesurées ...... I :j J.n 1 clrami) près de la Fout, 3 mesurées...... 3 III I champ aux Estelliès, 13 mesurées...... 13 il. 1 champ à la Gargante, 2 mesurées...... 2 in. t champ au lieu dit que dessus, et dessus le chemin. 3 in. I champ appelé la Vigne...... 12 ni. 1 champ au Cayrol ...... 6 In 2 champs en deçà et en delà de Saucani (saut du chien). 3 il.. .1 champ à Caicliazet (chemin de Tignac) ...... 1/2 ni. 1 pr:èd près de la Font...... 1/2 In 1 autre prèd dun demi-jornal ...... 1/2 1 prèd aux Aïgals (près de Laucate)...... 1/2 .1 Avec ]a. date de 1692, nous trouvons cette niefflion à la liste ci-dessus il convient dajoutér le champ de Loupia qui est le meilleur fonds ...... I in. Plus un prèd à 13éuleille, 1/2 mesurée ...... 1/2 in. Plus un autre prèd dune mesurée et demie ...... 11/2 tu. Ait siècle, les dispensateurs des Bénéfices étaient nombreux. Le roi, le pape, les patrons ecclésiastiques ou laïcs, les brevetaires Cl gradués, lusage des résignations et des permutations, ne laissaient au libre arbitre de lévêque, aujourdhui maître incontesté des charges de son diocèse, (lue très peu de situations à donner. e Lusage de la résignation, (lit labbé Fleury (3), est devenu si fréquent en cc siècle que le peuple regarde les bénéfices comme un patrimoine que lon donne à qui lon vent, et où les paienls ont plus de droit que les autres. » A la même époque, Tiiomassin écrivait (I) u il ny a pres- que pas de bénéficier qui fasse difficulté de se choisir un successeur et de disposer de son bénéfice presque comme dun bien profane. » Le

(1) On petit lire dans lhistoire dru droit Canon en France par le B. P. At , la progression ascendante do la portion congrue qui fut plusieurs fois lobjet des rerujoul rances lu clerg6 ï nos rois. Sons Charles IX, lart. 9 Je lordonnance lu 10 avril 1571 fi %e la portion congrue â 120 (r. Elle fut portée ensuite à 150 et A 200 k. Sons Ions XIII, cri 1620, elle fut hxde A 300 (r, Eu 1032 elle (rut réduite (t 200 fr. pour la Brel.agne et les provinces dOutre—Loire, En 1086 cL 11190 Lotus XIV la fixa à 150 h. Plus lard elle fut ponde â 500 (r. dbas toute ldtendue du royaume. (Nouvelles A ioules de philosophie. N ICI). (2) A rch. de Luzenar,, liasse vit, A. B. - (3) Fleury. Institution dit droit ecclésiastique, (4) Thomassin . Ancie,nue et ,toruvclk discipline de llfqlise. - 39 -

temps ne corrigeant pas ces abus, ce fut Mgr de Caulet qui en prit linhliative . Pierre Mansart. prieur dUnac, avait, le 5 juillet 4659, résigné son bénéfice en faveur, de soit Mène. Lévêque de Pamiers déclara nulle cette résignation et chargea les religieux et chanoines réguliers de labbaye de Foix de soutenir bette revendica- tiondevant le Conseil du Roi qui leur fut favorable ainsi que le prouve le document suivant. (1) u Entre les religieux, Prieur et chanoines réguliers de lordre de u Saint-Augustin (le la congrégation de France établis en léglise u abbatiale de Saint-Yolusieu de Foix demandeurs, en deux requêtes « insérées es-arrêts du Conseil du 25 Octobre 1659 et 20 May 1661 u dune Part et maistre François Mérie. vicaire perpétuel dUnae, « soy disant prieur dUnac, déltendeur, dautre part vu, au conseil u du roy, copie darrêt rendue le 925 Octobre 4659 sur la requête des u demandeurs.....en conséquence faire défense u- déifendeur et à u Ions antres qui pourraient être pourvus doffices ou bénéfices de la u dite abbaye sur les résignations des chanoines anciens, de troubler « les demandeurs dans la possession et jouissance du dit bénéfice et u prieuré dIivac et détlense à tous autres juges dcii connaître, ci. u aux parties de poursuivre ailleurs quau dit Conseil, sous peine de u nullité, cassation de procédures, dépens, dommages, et intérêts. u \T ti, autre arrêt dit -May 1661, sur la requête des demandeurs, « tendant à ce que le-défendeur soit condamné à rendre et restituer « tous les efieets perceus, et cottes mortes de dallant maistre Pierre « Mansart consistant en meubles meublants. promesses, obligations, u immeubles et toutes choses de la valeur desquels il serait informé u par devant le juge ro y al, si mieux le défendeur naimait payer pour u iceux la. soinnie de vingt mil livres, ce quil serait tenu dopter dans u liuictaiue. u Requête présentée par les chanoines de labbaye de Foix au Séné- u chai de Foix le 9 Septembre 1659, à ce qui leur fui permis de faire « un invenlaire (les biens trouvés en la maison dudit Mansart après u son décès, et quil leur fut permis dinformer du divertissement qui u en pouvait être fait par le dit déflendeur et autres, ou permission ce u de faire saisir qui se trouvera lui avoir appartenu. « Procès verbal (lu commissaire qui sétant transporté en la maison u du dit défunt Mansard, il ny aurait trouvé aucuns meubles et effets, dit u lesquels auraient été portés, avec le corps défunt, au dit u prieuré dLinae et déchargés en la maison du défunt.

(1) E graiet des registres du ronseit privé du Boy - ad annum 4063— ArGh part, de labbé Ferran. -40-

u Vu, copie de transaction passée entre lienr y roy de Navarre et e coml.e de Voix et labbé (le Saint-Volusien, 10 Novembre 1548, qui « permet lusage des dites résignati oit set collations (les dits bénéfices e copie de lacte (le résignation. faite par défunt Ma.nsart au défen- « deur, (lu prieuré dUnac, le 5juillet, 1659 copie des lettres de pro- « vision de cour de Borne obtenues par le dit défendeur copie du titre (le formâ dignum obtenue, par le défendeur. des vicaires géné- u taux de lévêque de Saint-Papoul sur le refus de lévêque de u Painiers acte,de possession du défendeur le 28 janvier et 9 février « 1060 de la clianoinic et prieuré dUnac ...... Le iov en son conseil, u faisant droit sur linstance dentre les dits r&igieux de Saint-Augus- « tin et le dit Méric déclare nulle la résignation du prieuré dtfnac faite à Méric par Mansart ordonne que places canoniales, prieuré « dUriac, offices et bénéfices y annexés demeureront inséparablement u unis à la Manse conventuelle des religieux de la dite Congrégation,, u lesquels pourront sadresser à Sa Sainteté ou à lévêque de Pamiers u pour leur être pourvu à leffet de la dite union, et néanmoins. de « grâce et sans tirer à conséquence, sa dite Majesté a ordonné que les u (lits religieux de la Congrégation de France paieront 600 livres de u pension an dit Méric, sa vie durant, àprendre sur la Manse conven- « tuelto du dit Saint-Volusien de Voix et du prieuré dU:nac fait e défense aux (lits anciens chanoines de résigner, sous peine de o nullité, leurs places canoniales offices et bénéfices et condamne le « dit Méric à présenter linventaire des biens et effets laissés par le u dit Mansart ..... » Signé FoficovAL, 29 Novembre 1668. Le même jour, confirmation de cette sentence est 1?ite par Louis, roi do France et de Navarre. - Deux années plus tard, le 81 Àot 4665. Mgr de Caulet rendit une ordonnance par laquelle il supprimait quatre offices claustraux, douze prébendes séculières ou monacales, et six prieurés parmi lesquels celui de Saint-Martin dUnac. Suppriniiinus et extinguimus pioratum Sanctijita,-tini dUuac, et fructus, dceiinas, jura et emolurnenta uni- versa (4). Ce prieuré, avec tous ses revenus, était définitivement annexé et incorporé à la Manse conventuelle des religieux de Saint- Volusien de Voix, sous la condition expresse que ces religieux sup- porteraient toutes charges tant au spirituel quatt temporel (2).

(1) TJniocapùuti Fuxcusis. Ad amILm. 1065. Ce document appartient â labbé Ferrent qui a bien voulu nous Te confier et auqurel nous offrons nos remerciements. (2)Ibiden. ... Menst conventuali re!igiosnrnm proedictre ahbatioe Sancti—Volnsiani de Fnxo, ord j nis Sancti À gustini, per presentes, iricorporainus et n ri ri cxi mus, en tanien lego et couiditione quod prodicti teligiosi, prier et convent,,s proeil j ,:torrinu car onicatum drnnia citera Lam in spiritualibus quarn in temporalibos supportnre tenebuntur. Datuni Âppawiis die ulLimâ Augusti 1665. Franciseras, op. App. Palatin, secret. - - 41 -

Mériene dût pas être plus heureux de cette suppression quilnavait été satisfait de lissue tin procès soutenu contre ses paroissiens de Luzenac à loccasion du traitement du vicaire. Eu 1666 ou 1667 il quitta tinac pour Saint-auzeil (1). Nous ne connaissons pas le nom du premier vicaire résidant à Luzenae, niais par un registre édrit par labbé Destèbe, nous savons que celui-ci occupa le vicariat de Luzenac de lOBA à 1667 et quil eût pour successeur labbé Ilouzauci de 1607 à 1670. Ces cieux vicaires travaillèrent activement à meubler et à embellit, leur petite église, placée sous le vocable de Sainte-Catherine dAlexandrie. Destèhe achète un ciboire ait Palatin pour; ...... 25 livres - un tabernacle au sieur Bort sculpteur 150 - il fait remarquer quil lui n fait tenir parla soie de M.Josepli « ageant u de Mgr lEvesque, le 12 juillet 1665 ...... 35 livres. Le S Août de la même année .]eau Rouzaud, maréchal à ferrer, a baillé aux marguilliers, en présence de M. de Gudanes la somme de 42 livres pour avoir construit sur un fonds appartenant à léglise. Le même vicaire achète à Limoux une chasuble pour 40 livres, puis des torches, cire, huile.... . et couvre toutes les dépenses occasionnées par des travaux de maçonnerie et ferrures, en organisant des quêtes de blé, seigle, fil, lai le, acceptant Lou[, agneaux, moutons, linge et habits. Labbé Rouzaud continue loeuvre de son prédécesseur. Il charge le sieur Lacornbo de dorer le tabernacle coût 120 livres. Madame de Gnclanes en lonne42. le sieurFlorenee 11, et le reste est tiré (lu coffre. En 1669, nous trouvons le procès-verbal de la bénédiction de deux cloches. u Le 17 Avril 1669, avons fait faire deux cloches à Me Canetre, fon- u (leu r. Avons employé pour cet effet la cloche qui appartenait Û u léglise Sai.i.iIFélix dlJnac et une autre cloche que Mme de Gudanes u a donné, pesant tant seule 44 livres. Elles ont cousté tant h façon u de lune que matière que le (lit fondeur a fourni suivant larresté « avec les habitants du dit lieu septante quatre livres quinze sols, u de laquelle somme nous avons payé quarante six livres dix sols - u que les parrins et marrines Monsieur de la Serre de Moutgaillard; a Madame de Gudanes, le sieur lIonnorat Alzicu, chirurgien et .ieane u Lanes ont donné à la bénédiction des cloches qui feust le vinct et u deux Avril 1069. Les cloches ont pesé, lune cent quarente et une u livre, et lautre huitante sept livres. Et le reste pour lentière somme u rie septante quatre livres quinze sols, les (lits liabita.ns de Luzenac u ont promis de payer entre Bey et la feste rie la Toussaint prochain. u Signé, RouzAun, prêtre et vicaire. - -

(1) ButteL Soc. Ariég. Doublet. T. V. p. 289— M&ic était morCen 1074. - 42 -

« Les dites cloches ont été fondues â la claustre (claresirunt) dUnac « et la bénédiction en fut faite, par Pierre Florence recteur dlinac. natif de la ville clAx (1). » - ]4a cloche de 87 livres a disparu celle de 141 livres est àLuzenac. Elle poile cette inscription Loué soit le Très saint sacrcmcuit de lau- tel. -1669. Dès que Méric eût, quitté Unac pour St-Bauzeil, il fui remplacé par Pierre Florence (ICI occupa ce posl.e jusquen 1706 environ. Pendant ce laps de temps il eût pour vicaires de Luzeuac (2) Bousquet, 4670- 4.676 ; G. Gentil (3), originaire de Caussou 1684-1688 ; Fauré, 1688- 1691; Delcos 1703-1705; et comme vicaires chargés spécialement du service de Tignac ; Bouzaucj 1675-4678; Ribet 1683-1693; flumas 1703; Colery 4723-1729. Cc dernier desservait en méfie temps Vrïchis. Les débuts de Florence ne furent pas heureux. Le 13 Décembre 1667 un apothicaire se plaint dune insulte que le curé lui aurait faite (4). Il rentrait de Luzenac, en compagnie dun charpentier, à pied et le. fusil sur le col, lorsque le cure arrive au grand galop de soit Cheval, le traite dinfâme, coquin, pendart et fhussaire et le menace (le -sa gaule. Le recteur de soit affirme que lapothicaire la menacé de son fusil. Il n y eût heureusement quéchange de paroles aigre- douces, ci dépithèies offrant quelque variété dans la même espèce. Sil faut convenir avec M. Doublet que le clergé Ariégeois jiétail pas toujours à la hauteur (le sa mission, il nen est Pas moins vrai que le peuple avait des moeurs fâcheuses et que le vol, livrognerie et le libertinage étaient ses moindres défauts (5). Loisquien 1661 les curés (le Garanou et dUnac suppl ièreït lévêque dinterdire leurs - églises parce quils ne pouvaient venir à bout des feni mes de mauvaise vie, des usuriers, et surtout des danses et des profanations, ils ne prirent trouver aucun appui dans les syndics du Lordadais. Les seigneurs

(1) Livre de deptes Ârdr Lrrzenac - Liasse VI, 1). 6. - () Borrsquem ruait curé de Vébre en 1687. (3)Gentil était turC rie (j aranou en 1089 et 1092. (4) G Doublet. Bulletin de la Soc, Âriéq. T 5. p. 1201. dit (.5) ces ddÛu,rs étaient com munsrrs è darirres diocèses, voire rnèrrro dans les Landes, pays cependant von fortuuiè è cotte dpoqrr e - Ou en jugera par- lis pièce de vers sui- vante - « Dans le vilain pays ilp, Born, « Entre le blanc et le clairet - Fous sont do francs u vrogrres, j « cest un comhal,, cest surie guerre, • Pintant toujours è rouge bord « ce sont «les gorrrrrrands, «les pai lards, • Pour bien colorer leurs trognes. Des libertins infâmes, s Quand ils sen voir dis caIrn rel. « Toujours prêts -ces bons gai tlards - « Ils tombent le nez par torr-e; « A diba Licher-, etc. - - » Les armés de campagne ait XVIII siicle, par Georges ricarir-ain, Correspondant, L. 148, 1) . 1112. Sairrt-Paul-en-llos-n fait partie du canton de Miroitait (Landes). - 43 -

euc-mêmes se montrèrent durs pour les curés. Nous nen voulons pour preuve que lépisode très-suggestif rapporté par M. Doublet et que nous lui empruntons (1) u lia dureté des seigneurs était grande, dit-il; le recteur .dlJnac et « (le- Leuzeuac en Lourdadais fait par devant notaire un acte où nous « apprenons (flic le 13 niai 1677 ayant voulu suivant lancien coutu ne u autorisée du droit et revue de toute léglise, faire travailler une (t (hutiz-fixée, pour la loger dans le sanctuaire Pour lit de u lofficiant (dans léglise de Leuzenac) qui jusquaujourdhui avait u été obligé de demeurer droit à lautel, ou de saller placer parmi les laïques qui chantent aux offices, ]e seigneur de Gudanes et de u J4euzenac envoie ses domestiques et un notaire inviter le Consul à u se joindre à eux pour voir où la ehaize du curé va être mise (comme u une chose injurieuse et déslionorable ait seigneur de Gudanes). e Dans léglise ils déclament avec des ternies et paroles insolentes « contre le respect dû au Saint-Sacrement; ils vont chez le char- ¼ « lentier, lui ordonnent de rompre et de déboizer ce quil avait fait « de la cliaize sous peine dêtre mené lié et garrotté par devant le e seigneur et daller lui faire (les excuses. - « Pauvre homme venu depuis peu clans Leuzenec pour gagner sa « vie, craignant que les menaces ne. sortissent leur plein effet, il u court A Ciudanes, est injurié, menacé dêtre mis dans un dot-on « (cachot-fosse), de recevoir les étrivières dêtre traité comme un u cuqui.0 et cela durant lespace de deux jours; relaché enfin il (C I3ntre et brise soliouvrage. «Le 2 mai le seigneur vient à Luzenac avec quatre de ses gens à « cheval. H fait ouvrir les portes de léglise, y entre avec toute sa « suite et plusieurs habitants. se moque du curé, fait poiter deux (t c;:Iaizes A la porte, à lune desquelles sétant assis, il fait venir nue « partie du village pour sinformer de la conduite du curé, entre « aflm-es choses demandant (le quelle manière vivait /e grand duc « - Flourence, sil faisait. laumône, sil traitait bien ses paroissiens.. nu u Puis, il envoie chez le charpentier notaire des Cahannes et fin lit « lIDIrIJnc de Leuzeuac pour demander si est rompue, les- « quels, contre lit lui avaient rapporté quelle était encore « dans son entier. Il sirrite, crie quil voulait lui faire donner sur-le- champ les étrivières A la porte de léglise en vue de tout le mônde, u elle mener ensuite à Gurlanes attaché à la qiieuède son chewil. Puis u il se rend à Ijnac et de là à Gudames.

(Réons des Pyrénéesl. Un diorète Pyrénéen sous Louis XV, par G. Doublet, t. VI!, P. 53 voir aussi Enlise. soc. Ariéq.L 5., P. 245, 26.5, 207, 289. - « Quant au charpentier, il avait été tellement épouvanté quil e tomba en défaillance durant trois ou quatre heures, donnant les « marques dune mort certaine. Le curé ne peqt que lui donner « lextrême-onction et fait mettre le peuple en IMères. u - Par ce récit, on comprend que lorsquun curé navait pas le don de plaire au seigneur dn lieu, il courait risque de subir toutes sortes dinsultes cl tracasseries, voire même de recevoir des coups de fusil, car le peuple, une Fois soulevé. puurnit son but avec une logique inexorable. Mais Florence ne fut pas plus effrayé des menaces des uns que des dénonciations des autres. 1V soccupa des devoirs de on ministère, et eut lestime de ses paroissiens. La confrérie du Rosaire existait à Gaussou en 1617. Elle était à la même époque établie à Unue. Sur lunique cloche que possède Unac jai lu linscription suivante !leqfna sacratissimi flosaiii, ma pro nobis. J. -F. iléric, conseiller du roy : Potins Florence recier de Unaco. Estani rn.argnliès, Jean Jiçyc liard, .4 alvine Dnou, P. R. Cham peu. 1660. Plusieurs.paroisses voisines dUnac étaient affiliées à celte confrérie dont le directeur était Florence. Dans un procès-verbal de visite de Monseigneur de Vertliamon nous trouvons la confirmation de ce que nous venons de dire. e Il y u « une confrérie du rosaire ;nid. (mac où se:nrollent ions les fidèles du « Lourdadois et il se fait une queste dans tout lcd. Lordadois pour la e d. confrérie (érigée en 1612 comme il confle par actes, et confirmée en e 1627 par Houri de Sponde) laquelle quête et statuts de lad. confrérie « ont besoin de la confirmation de Monscigndur. Ce que sa Grandeur n a promis ii En 167 et le 6 janvier une délibération du conseil de Fabrique de Luzenac nous dit que Florence a remis aux marguilliers 50 livres léguées par. feu Jean - François Méric (1) ancien prieur dUnac. On aurait pu ajouter que Méric iie posséda jamais régulièrenjent ce titre si toutefois on veut le lui accorder, notons quil fut le dernier prieur de léglise dljnac et que les biens nobles devinrent la propriété des recteurs. En 1683 Florenceaehète pour Luzenac un Soleil ou porte-Dieu en 1691 et le 15 avril, jour de P^ques 7 il se sert pour la première fois des chandeliers de u laton » achetés à Toulouse 62 livres 2 sols, lequel argent provenait dun e légal n lait par le sieur lIa uzy maréchal à Luzenac, et le restant provenant de la somme de 100 livres que Jean Rouzaud avait léguées pour les oeuvres pics. De cette somme, 36 livres ont été données aux pauvres de Calisson selon les désirs de Made-

(1) Livre (Le dopÉes. - Liasse VI. - Ârch. de Lu zenac. - - 45 - leiiie Deguilbem épouse du défunt. E" 1714 Paule Depeyre née Graulle lègue par testament 9 livres aux églises dUnac et Luzenac en 17113, pour éviier un procès, le conseil de Fabrique de Luzenac réduit un leg 3 de 30 livres A 15 livres, à cause des protestations dAndré Peyre en 17t8 et le 10 avri],le champ de Gransat, mis aux enchères et adjugé à Pierre Ainiel de Luzenac, inoyènnant une redevance de 1! mesures 1/2 de blé-froment, bel et marchand en 1719, un champ sis au dimaire de Vernaux, légué par Jean Rauzy, à léglise de Lu;:enac, n été affermé moyennant 10 mesures blé-froment. Dautres legs (tirent faits A léglise de Luzenac. Ceux que nous venons de citer suffisent à prouver que ce vicariat acquérait de lin)- partance et que le conseil de Fabrique, grâce à ces ïevenns, pouvait embellir léglise, mûrer le cimetière et donner au vicaire un logement convenable. Nous avons cité plus haut un fragment du procès-verbal de visite de Monseigneur de Verthamon (1). Voici maintenant la partie de ce procès-verbal qui intéresse Luzenac-Unac - u Le jeudi 24 May 1696 Monseigneur est parti de Savignac danb i [après . m id i cl: sest rendu à Sainte-Catherine de Luzenac. Il o visité «. léglise et la trouvée garnie de tout. On ï a remarqué un soleil très e beati... ordonné que le pavé de la dite église soit raccommodé et le e cimetière mieux fermé, sinon interdit dans un mois. Plus Monsei- « gneur a ordonné de blanchir léglise pour la rendre plus claire. « Le chapitre de Foix est fruit prenant au d. Luzenac et Unac avec e le d. sieur curé. u Le vendredi 25 May, Monseigneur a entendu la Messe à Luzenac e célébrée par le prieur de Foix qui est venu pour le chapitre de Faix, u fruit prenant au d lieu, rendre les honneurs à sa Grandeur, et ?près k avoir visité Cossou est descendu coucliéi à Luzenac. Le samedi 26 « J a visité Sai rit Martin dUnae, a trouvé cette église ancienne, bien « vofltée et à 3 nefs... embarrassée dun côté par une grande tribune e qui occupe toute la nef du côté gauche en entrant, suit la nef du « milieu et se continue sur hi sacristie qui se trouve dans la nef du coté gauéhe. e Monseigneur a ordonné que les deux chapelles seraient tenues e proprement, quil y aurait à chacune mi crucifix, deux chandeliers, « du linge propre et un devant dautel non déchiré, faute de quoi e i] les interdiroit. - e De plus ordonne que la partie de la tribune qui avance dans la e chapelle de la nef du côté gauche en entrant sera coupée et navan-

u: Arci. départ. de lAriâge - Fonds de IÉvdehé de Pamiers. Liasse 42,

M - 48 -

e cera pas plus que la l.ribune (ten haut et que dans le vide que le dit « retranchement fera, il sera percé une fenêtre en face de celle qui a u été percée de lautre coté par les soins du d. sieur curé et que lune u et lautre seront vitrées.. u Not[ez] que le dit retranchement des tribunes se doit faire aux u frais du peuple aussi bien que la réparation du cimetière qui nest u pas fermé. « Les deux plus belles chasubles sont déchirées par devant et ont u un pan ou demi pan dem porté. il y a calice, ciboire et soleil pour « mettre dessus le ciboire, le tout dargent. e Pour orner et mettre la dite église dUnae dans la perfection et à u peu de frais, il faudroit ester la d. tribune et la sacristie qui est u dessous; lon gagneroi t plus de place (lue la tribune nen donne et « en perçant deux fenêtres conformes à celles cy-dessus entre les « quatre piliers eu donneroit à la d. église tout son jour et sa beauté. « La plus grande dépense seroit à bastir une nouvelle sacristie qui u ne coûteroit guère, tout estant à bon marché au d. Unac, u De plus, Monseigneur a ordonné quon déharrasseroit le grand e autel de quelques tableaux et la chapelle dune armoire. u li y a ornemens et bannière et linge suffisant, Il y a un vieux re- « liquaire (1) sur lequel est un soleil interdit par Monseigneur. « Il y u au dit Unac un beau presbytère abandonné où il faut u un vicaire de poids on y rappelle le dit sieur.., curé. Monsei7 un u gneura promis vicaire, affectionné à léglise et à son devoir.)) Le logement du vicaire de Luzenac devait être non-seulement con- venable mais encore assez vaste puisque Mgi de Verthamon en visitant le Lordadais, venait tous les soirs coucher à Luxenac, Must quon la vu plus haut, le presbytère dUnac était abandonné en 1696. Florenceavait-il transféré sa résidence à Luzenac en raison du procès quil eut à soutenir contre la communauté dUnac relativement à la taille ou impositions (les biens quil possédait noblement et dont il est question à la date de 1732? Le procès-verbal nest pas assez explicite car le mot vicaire peut être interprété soit comme vicaire perpétuel soit comme sops-vicaire. A Pierre Florence, succéda son neveu Jean Bruno Florence, origi- naire dAx. Il fut curé .dUnac de 1706 à 1751 et eut pour vicaires LMont 1740-1746; Fout 1746-1748; Pont 1749-1752 (2).. Jean Bruno Florence, étant jeune et plein de zèle desservit lui-même, pendant vingt ans, son annexe de Luzenac. En 1708, il fut chargé par

(1) ce reliquaire sera lobjet dune Mode spéciale. (-2) Areh. de Luzenac - Liasses 1 à VIII. - 47 -

Monseigneur de Verthamon évêque de Pamiers de faire une enquête tic commode çt incommode, sur le prieuré et camérie de Mérens ainsi que sur lhôpital Suinte-Suzanne (Hospitalet) en vue de lannexion de ce prieuré au collège des Jésuites de Pamiers. Le 3 juillet de la dite année, Florence se rendit û Mérens chez Laurejis Vézia, « hoste n en compagnie de tous les intérèssés et com- mença lenquête, ainsi quil nous lapprend lui-môme «Ont comparu, tt par (levant nous., Jean Florence, prêtre et curé dltjnac, bachelier en u sainte théologie Antoine Cotton syndic du collège des Jésuites de « Pamiers, agissant au nom du B. P. Jean de Manse, recteur du dit « collège, les consuls de la communauté de Mérens, Jean Sarda ancien u curé et maire de la ville dAx, Gomma curé dOrlu, Desserre curé u de Prudes, Lafont vicaire d, J)eioux vicaire de , u Jai-dieu, greffier, vu ta démission faite par messire Isaac Jacques u de \erthamon, évêque dit du prieuré, et camérie de u Mérens, entre les mains de Monseigneur lillustrissime et révéren- « dissime Jean-Baptiste de Verthamon évêque de Pamiers, par acte « du 18 juin dernier, retenu par .Gardehosc notaire apostolique à « Pamiers, pour que prieuré et ca niérie de M éi-ens soient unis au u collège des Jésuites, et que le revenu soit employé à la bAtisse de u léglise du dit collège, et lorsquelle sera achevée, que le revenu u soit consacré il dun cinquième professeur dont lutilité u est reconnue; enquête faite, tous les intéressés ont signé ne trouver u aucune opposition à cette union. Florence, commissaire Tardieu, u greffier, Jean Sarda, etc.... En parcourant les registres de Luzenac et dUnac nous navons trouvé que les délibérations du conseil de Fabrique, les achats faits par elle et le reliquat des sommes laissées dans le tronc. Les délibé- rations noffrent aucun intérêt. et les achats sont-sans importance. Quant à largent resté e:n caisse, nous trouvons quen 4727. les mar- guilliers de Luzenac, Pierre Sirgan. Pierre fiouzaud et Calixte Gouzy, disent posséder dans le coffre deux écus de grand-rond de la valeur de fi livres 18 sois pièce, et 10 écus de la valeur de Il livres 10 sols, auxquels on a. ajouté un louis dor de 2 livres et deux écus neufs de la valeur (le 6 livres pièce. En 1734 et le sixième jour (le janvier le coffre de Luzenac possédait 6 écus de vieille marque valant 4 livres 10 sois pièce, et 12 pièces de 30 sols lune, etc..... Florence jouissait paisiblement de ses revenus, lorsque le 12 octobre 1731. par suite des réclamations, des habitants dUnac, sur- vint iii procès que nous résumerons daprès les minutes dactes notariés et exploits dhuissier, conservés à Luzenac (1)

(I) Procédure sur ltlnio,i de la Camérie de Mdrens au collège des Jésuites. - Arcli partie. de labbé Ferran. - 48 -

« Lan mil sept cent trente un et le douzième jour (lu mois doctobre, après midy, au-devant de léglise « paroissiele » Saint-Martin dUuae au Lordadais pays • de Foix, diocèse et sénéchaussée de Pamiers, régnant très-chrétien prince Louis quinzième, par la grâce de Dieu ioy de Fiance et de Navarre, devant moi notaire royal de la ville dAx ont été assemblés en conseil Pierre Peyre dit dEinporte, Pierre Peyre dit Gargayre, conseillers jurés (lu présent lieu ...... (suiuenf 20 noms dhabitants dUaac) auxquels a été représenté que Al. le curé dUnac possède certaines pièces de terre situées dans le dimaire de de ce lieu, attachées tout temps à soit desquelles il ne paie aucunes tailles, et comme il ne doit les posséder noblement sans titre valable, au préjudice de la communauté qui peut en recevoir quelque soulagement eu ly faisant contribuer pour la portion, ait de ce qui peut le « compeser », il a été proposé avec respect pour lassem- blée à mon dit sieur curé quil ne trouvât pas mauvais que ces dites pièces de terre fussent comprises à la taille; sur quoi M.. le curé a représenté à lassemblée que cette proposition était le commencement dun procès et quil ne convemfit pas quun curé plaidât avec ses paroissiens et réciproquement, mais que pour couper les racines à ce procès et avant dimposer les dites pièces de terre, il convenait que la communauté fournit des raisons à des avocats en parlement, quil y soumettrait aussi les siennes et que, tant le curé que la communauté accepteraient leur décision, sur quoi lesdits conseillers jurés prient lassemblée de délibérer. La dite assemblée déclare que les raisons du curé sont justes et que les pièces de terre attachées à soit dans le diinaire dIj nac (1) ne seront pas « comprises dans le rôle de taille de la présente année, niais que dans le délai de trois mois, le curé et la communauté sou- mettront leurs différents à deux avocats, et dans le cas où ils ne pour- raient sentendre prendront un tiers non suspect aux parties, celles-ci promettant de sen tenir à la décision des -arbitres ..... Tardieu, notaire, 15 octobre 1731 (2). La communauté dUnac ne tint pas ses engagements puisque le jar janvier 1732, les pièces de terre en questiôn furent imposées. Flo- rence, par la.voie de Autié sergent du Lordadais protesta et somma, par exploit, la communauté dUnac, de rayer dans le délai de 8.jours et dôter du livre de taille les pièces de terre lui appartenant en qua-

(i) IJuac possédait une forge â la catalane et un moulin â farine sur le ruisseau de Sta.npe. En 1703, forge et moulin lurent afferins par Jean de Lordat, seigneur du lieu, au sieur Loubat dUrs, pour la somme do 900 livres, payable chaque arindo a Pâques. Arcli part. dkxiat, liasse IL. 2) Ârch. de Luzenac. - Liasse VII. - E. J. K. - 49 -. lité de curé dlinae, comme attachées de tout temps à son bénéfice et comme dépendantes de son église paroissiale, et (le suivie, pour éviter procès, cc qui est inscrit dans la délibération du 15octobre 1731. Et quà faute de ce faire, Je dit curé proteste et laisse à la communauté dUnac la responsabilité des dépens, dommages et intérêts. » Le 28 février 1732, Florence disait encore-: ce procès na été soulevé quà linstigation de certains esprits inquiets et ennemis de la paix et de lunion qui doit être entre un curé et ses paroissiens. Ces turbu- lents savent bien quun procès semblable fut-intenté à lun de mes prédécesseurs il y a déjà plus de 40 années et quil fut jugé en faveur du curé. Florence avait raison car le 7 mars 1732, une ordonnancé royale adressée à la cour du Parlement de Toulouse, reconnaissait injuste limposition faite par les consuls et communauté clUnac sur les biens possédés noblement par Jean Bruno Florence, biens immuns de la dite taille, et condamnait la communauté dUnac aux dépens. Ce procès eut un épilogue, par lequel nous connaissons le nom de ces esprits inquiets, turbulents et ennemis de la paix qui doit régner entre un curé et ses paroissiens, dont a parlé Florence. Celui-ci, fils dun chirurgien, eut-il la répliquelrop vive, essaya-t-il de faire revivre des haines de famille ou voulut-il, dent pour dent, se venger contre quelques-uns de ses confrères du voisinage? Bref, il publia contre les curés d et de Caranou et contre le chirurgien Mzieu de Luzenae un libelle diffamatoire qui lui valut nue condamnation dont voici la teneur : « Audience du fi février 1735. Cause de Gervais Laeassaigne curé dAxiat, de iliac ynthe -Séré, curé de Garantir, de Joseph Alzieu, maître-chirurgien à Luzenae, contre Bruno Florence, curé dUnae. Arrêt rendu par contumace, portant 10 que le libelle diffamatoire, composé par le défendeur serait laeér et brûlé par lexécuteur de la Haute justice au bas du perron du palais, ce dont procès-verbal sera dressé par le rapporteur; 20 que lauteur dulibelle diffamatoire serait banni du ressort de la sénesehaussée de Painiers pendant cinq ans, avec défense de rompre son ban sous les peines portées par les édits; 39 quil payerait 100 sous damende envers le roi etSOO livres de dom- mages-intérêts envers chacune des parties; 40 quil serait condamné aux dépens (1) - - Des lettres de grâce furent bientôt accordées parle roi. fer « Audience du Août 4736. - Entérinement des lettres de grâce et de pardon accordées parle roi à Brune Florence, curé de Luzenae, qui par sentence rendue par contumace le 11 février précédent, avait

(1) Inventaire des Archives départ. de VAriége. Présidial de Parniers, série B, 166, p- 91. - - 50 -

été condamné à diverses peines pour avoir publié des libelles diffa- matoires contre Lacassaigne curé dAxiat. Séré curé tic Giration et Alzieu chirurgien à Luzenac, qui depuis sétaient désistés de leur plainte. Bruno Florence resta néanmoins tenu à payer 500 livres pour rembourser les sus-nominés de leurs irais et dépens (1) A Jean Bruno Florence succéda Teynier, originaire de Tarascon. Il administra la paroisse cllinac do 1751 à 1766 et eut successivement pour vicaires chargés du service (le Luzenac Lafont, 4754-1761 Gnerguy 1761-4763; Lulbet -1764-1770. Teynier eut pour successeur labbé Séré de 1770-à 1783. Il quitta cette cure pour une prébeude.à labbaye Saint-Vol usien de Foix que lui céda Antoine Sicre, et celui-ci devint curé dUnac. Il eut pour vicaires Jailla 1771 -11 M ; Baurès 1773-1777; Prit 1777; Fondèi-e 1778-1784. Antoine Sicre était né à Lahorie près de Varilhcs. Nayant pas voulu prêter serment à la Constitution, il émigra en Espagne en 1793 et se réfugia dans lîle Majorque. Pendant la tourmente révolution- naire la paroisse dlfnac fut administrée par un prêtre assermenté nommé Uégeilh, originaire de . Mais les habitants ne voulant pas communiquer in divinis avec un prétre qui ne leur inspirait au- cune confiance, firent venir pendant la nuit labbé Clergtie, originaire de , Prêtre insermenté. Un jour (lue celui-ci chantait los vêpres à Luzenac, survint -labbé l)égeilh qui admonesta vivement soit confrère de ce quil, sétait permis dofficier sans son autorisation, lui enleva létole avec violence, déchira son surplis et le menaçade le dénoncer au comité du district. Aussitôt les jeunes gens prenant parti pour Clorgue firent un tel vacarme que 1)égeilh qui voulait continuer loffice fut contraint de se retirer, non sans avoir menacé les jeunes gens de faire dresser. procès-verbal contre eux. Les perturbateurs accueillirent ses paroles par des huées et même firent entendre des menaces de mort (2); Peu de temps après, Dégeilh se rendait à Axiat pour assister à la fête patronale, 27 janvier 1794, lorsquil fut tué de deux coups de fusil dans le sentier (lui se trouve à côté du ruisseau de Gounaul. Cet assassinat commis en plein jour fut imputé aux deux jeunes -frères Faustin Graulle et Graulle cadet qui furent condamnés parconturnace. La maréchaussée ne put jamais semparer des assas-

- (1) Ibidem, page 29e. - (2) j ai textuellement copié ces tlflaiis sur un manuscrit que .possédait.lnbbé Autljior et qui avait &d rédigé par Antoine Sicre en 1801. Dailteui-s tous ces faits sont reconnus exacts par la tradition locale. Le souvenir de lassassinat de Dégeilli est très vivace, et il nest pas un habitant de Liseuse, tînac et Caranou qui rie montre quel chemin détourné prirent les assassins pour se rendre à Sortadel et se créer In alibi. sins. et lon trouva le cadavre de lun deux, dans un souterrain quil sétaii creusé (1). Le corps (le labbé Dégeilli fut enseveli prés du seuil de la porte de léglise clUnac. Une pierre grossièrement travaillée, indique lendroit où il fut tué. La paroisse dUnac demeura sans prêtre durant la terreur. A cette époque cieux cloches dun poids moindre que celle qui est restée furent enlevées et fondues. Le presbytère fut veôdu, avec les champs de léglise ci. du bénéfice, et transformé en cabaret. Sous la Restauration. il fut racheté par la Fabrique. Lorsque Bonaparte consul commença de rétablir lordre dans notre patrie, plusieurs prêtres français émigrés en Espagne essayèrent de pénétrer dans les paroisses les plus rapprochées des frontières. Cest ainsi qutinac fut desservi pendant quelque temps par un piètre de Cahors du nom de Cavaillé. Ce prêtre zélé et pieux dont on parle encore avec vénéra lion, fut arrêté par des gendarmes pendant quil disait la messe, avani, laurore, daifs léglise de Luzenac. Conduit dans les prisons de Tarascon il ne tarda pas ù sévader et revint à iivac quil administra jusquè la rentrée de lancien titulaire, Mitoine Sicre, en 1801. Ce dernier mourut dans sa paroisse le 31 décembre 4819. Le vide fait dans les rangs du clergé par la mort, lexil et surtout par la cessaLion des ordinations se fit sentir de toutes parts. Pendant deux années, Unac fut privé de pasteur; mais en août 1821, labbé Sicre, originaire de Caussou en fut le curé pour quelques mois à peine, car à la lin de la même année il devint archiprêtre (le Foix. Balmès, religieux espagnol, appelé le Père Michel dans son couvent de Vic, desservit Vine pendant deux au. ; il eut pour successeur labbé Thomas, autre prêtre espagnol. Celui-ci, étant dcvenu aveugle, après quatre années dadministration, résigna son titre et se retira dans une maison particulière à Unac où il mourut cri 4833. Luzénac fut desservi de 1807 à 1818 par labbé Teynier qui proba- blemeri t était le neveu (le lancien curé d Unac portant le même nom. De 1818 à $829, le service religieux fut fait à Luzenac par labbé Blanc, curé de Caranou. Labbé Pézet leur succéda, ainsi quen fait foi la note écrite en tête du regisire paroissial de Luzenac u sera pour mémoire que le 10 février 1829 , jai été envoyé avec le titre de desservant des paroisses de Caranou, Unac, Lazenac et Vernaux la pénurie de

(I) Ce souterrain M.nit dans la maison appartenant â la famille Gnuille; aujourdhui cet immeuble est une dôpendanee de la maison ]jabilde par Miles Marie et Virginie Bélesta. - 52 -

prêtres ne permettant pas (le donner un •curé à chaque commune, Monseigneur lévêque n fixé ma résidence à Luzenac comme le lieu le plus central. Eu foi d&ce Paul Pézet, natif de Montaut,. » Ce prêtre, jeune et intelligent, auteur dune histoire plus ou moitis exacte sur le Pays de Foix, demanda à être transféré à Lissac, après avoir été le témoin des désordres qui culent lieu dans sa Paroisse pendant les premiers jours de la Révolution de 1830. Le 20 Août, une centaine dhommes de. Caussou, de et Lordat , armés de hcItes, fusils et gourdins, se jetèrent sur le village de Luzenac, menaçant les habitants dincendier leurs maisons, sils Il(.,, faisaient pas cause commune avec eux. Leur but était de se venger contre M. de Lord a t qui avait défendu aux habitants de Caussou de mener paître leurs troupeaux sur des domaines lui appartenant. Le maire (le Luzenac., informé, ta veille, des projets des habitants de Caussou, fit venir de Foix une compagnie de soldats, de telle sorte que lorsque les Perturbateurs furent à Luzenac, ils se trouvèrent, en présence des soldats qui leur barrèrent la route. Après avoir crié, vociféré etfsna- lement parlementé avec le maire et le capitaine, les habitants de Caussou, promirent de se retirer à la condition toutefois quaucun Procès-verbal ne serait dressé contre eux et que les soldats ren- treraient dans leur caserne. Gonflant dans leurs paroles, le maire donna ordre au capitaine de repartir avec ses troupes. Ce fut une faute, car les mômes bandes reparurent le lendemain. Avec une sau- vagerie que rien ne peut justifier, les habitants de Gaussou, se diri- gèrent vers le château (1) de Luzenac, enfoncèrent les portes, brisèrent à coups de bâches, les escaliers, meubles et tonneaux, se gorgèrent de r vin, puis se dirigèrent vers la fo ge (2) quils incendièrent, et de là, se rendirent à Vèbre, saccagèrent la maison du notaire Soulié et la livrèrent aux flammes. Satisfaits de leur œuvre, ils remontèrent û Caussou. Les tribunaux vengèrent les sinistrés, car la commune de Caussou a dÙ payer pendant 30 ans une indemnité totale de quarante mille francs (3). Labbé Pézet fut remplacé le Ifi novembre 1830 par labbé Astrié curé de Giration, chargé par intérim des Paroisses tinac-Luzenac, et le 17 juillet 1832, labbé Autlmier fut nommé titulaire dUnac OÙ peu-

(1) Le cliîit,ean de Luzenac fut en partie acheté parla eomIune à M. Pl,itibert (te Lordat. Cest ]e preshytére. (2) La forge appartenait A cette époque è M. Ferradou qui venait etc lacheter à M. de Loidat. Elle est aujourdhui transformée en usine è talc, et avec toutes ses dépendances est la propriété de M. Pain! Esquiro!. (3) Nous avons recueilli ces détails des personnes qui, â cette époque, furent les témoins de tous ces faits. r

sic

dant près dun demi-siècle il exerça son saint ministère. Né à Ax le 14 novembre 4805, ordonné prêtre en décembre 1829, il fut chargé du vicariat du Mas: dAzil avec le titre de curé de Gabre. Transféré à Unac ce hou prêtre prodigua à ses paroissiens tous les biens spirituels et temporels dont il était capable. Pendant que de ses deniérs il dotait son église de tableaux, (4) ornements et divers objets de culte, quil transformait le presbytère,créait des jardins et inaugurait un nouveau cimetière quil entretenait avec lcplus grnd soin, il consacrait ses loisirs à écrire lhisthire de ce vieux prieuré dont il avait la garde. La notice quil lui a consacrée témoigne dune grande sagacité, et sil na pas toujours réussi à convaincre le lecteur, il a du moins obtenu dattirer sur le monument quil exaltait lattention de lautorité. Sur ses instances, léglise dUnac fut classée, en 1843 1 au rang des monu- ments historiques de France. En 1845, labbé Autitier obtint de Monseigneur Ortric deux frag- ments des reliques de Saint-Eutrope. Le premier, blanc-grisâtre, fut extrait dune relique conservée à Saint-Lizier; le second, entièrement blanc, fut obtenu de Monseigneur lévêque de la Rochelle après la translation et la glorification du corps de saint Eutrope faite à Saintes le 14 octobre 1845. Unac possède encore une relique de saint Martin de Tours, apportée de Romé par Monseigneur Ortric. Ces reli- ques avec les authentiques, sont renfermées dans deux reliquaires dont lun est un petit chef-doeuvre. Le 30 novembre 1877, labbé Authier, septuagénaire, fatigué et sur- tout mal récompensé des sacrifices quil avait faits pour Unac, quitta cette paroiss e et se retira à Ax où il se fit lapôtre de la dévotion à saint Udaut. Les oeuvres quil a fondées à Ax et léglise quil a rs- taurée de concert avec labbé Jolieu, curé-doyen, disent assez haut combien il était charitable, et quelle affection il portait à son pays natal. Labbé Arcens, originaire de Prades lui succéda à Unac en février 1878. Comme son prédécesseur, perivansiit bcn.e/aciendo. Il est aujour- dhui curé de . En 1833 et le 22 juin, fut nommé vicaire de Luzenac labbé Isidore de Roquelaure, né à Carcanières en 1804, des- cendant, dit-on, de la famille ducale des de Rôquelaure du Gers qui simplanta dans le Donnezan et eut pour fiefs les seigneuries de Car- canières et du Puch. En 4840 le vicariat de Luzenac ayant été érigé en succursale, labbé de R oquelaure en fut donc le premier curé et son installation eut lieu le 15 mars de la dite année. Cest sous ses nus-

(1) Dans le sanctuaire se trouvent 3 tableaux quil -est urgent de placer ailleurs Le premier est une copie du Bon Pasteur de Murillo le deuxième une copie dun christ en croix de Bubens I. troisième une très bonne copie dune Vierge de Van Dick. - M - tices que léglise de Luzeiiae fut restaurée. En 182, le clocher étant terminé, une cloche du poids (le 550 kilogrammes fut achetée avec Je produit des offrandes volontaires. Elle porte cette inscription u Louison â Toulousc. Sit noinen Domini benedictwrn. Anne J. C. 1842. Sainte Catherine priez pour nous. » En 1862 léglise fut transformée, agrandie, exhaussée, des chapelles furent ouvertes et le chanoine Pradal lit don des vitraux qui décorent le sanctuaire. En 1875, labbé de Iloquelaure atteint dùn tremblement nerveux dut quitter cette paroisse , pour celle du Puch où il vécut quelques années, assisté. secouru par son neveu alors curé de Carcanières, aujourdhui curé de . Labbé Henri Brustier, originaire de Bélesta lui succéda à Luzenac; en 1891 il fut transféré û Rabat où il est encore. Le fl juillet de la même année, Albert Gardes, né à Videssos, Fut nominé desservaM,cle Luzenac et chargé, par intérim, du service reli- gieux dUnac. Cette dernière paroisse il pour curé, labbé Vergé, originaire de Montaillou, qui-en ce moment sefforce dobtenir, de la commission des monuments historiques, la restauration de léglise qui lui est confiée. En terminant cette notice, hâtons-nous de dire quelle est très incomplète. Mais en plantant quelques jalons du xi- au xix°, siècle nous aurons pool-être facilité la tâche à ceux qui, après nous, vou- dront compléter celle étude. Notre but principal a été de préciser les dates de la construction de léglise dUnae et de faire apprécier à sa valeur, ce beau monument darchitecture romane qui, à tous égards, mérite dêtre conservé et restauré. Et cest à cet édifice, encore vivant, qui a vu passer les générations de huit siècles, et qui a été le témoin des guerres de religion et des incursions faites parles Espagnols, que les habitants dljnac, aussi bien que ceux de tout le Lordadais, peuvent appliquer ces belles paroles de Monseigneur lÉvêque de Pamiers (I) : Des sou»enirs de nos pères, des amures accomplies par les générations éteintes, léglise seule est encore dcbout.Cest la grande relique des siècles. Elle se dresse comme le témoin de la piété de nos aienx, de leur civilisation, de leur puissance. -

-t; (1) Lettre pastorale de Monseigneur Rongerie, Année 1806, N 65, page 8,

Fois, imprimerie Gadrat alué, rue La Bistour. - 4389.