Notice Sur L'eglise Et La Paroisse D'unac Et Sur Leur Annexe Luzenac
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pmq NOTICE SUR LÉGLISE ET LA PAROISSE !DUNAC () ET SUR LEUR ANNEXE LUZENAC Lorsquun touriste stit la route dEspagne en remontant le cours de lAriège et quil arrive à la station du chemin de fer de Luzenac- Caranou, il est surpris de voir ï la fois se dresser devant lui le Cain- panile de Garanou, le clocher svelte et gracieux de Luzenac, la tour massive dUnac, léglise romane de Vernaux, et plus haut, sur un pic, le château féodal de Lortiat (2) dont les créneaux jadis démantelés, probablement par ordre de Richelieu, aujourdhui déchiquetés par la foudre, élèvent vers le ciel leur grande silhouette. Tous ces monu- ments, la plupart dun autre âge, apparaissent au voyageur comme les génies tutélaires de ce Lordadais dont lhistoire est intimement liée à celte des comtes de Foix et des rois dAragon. Parmi ces monuments, un des plus intéressants et (les mieux conserves, est, sans contredit, léglise de lancien prieuré dlJnac. Or, cet édifice religieux est loeu- vre de deux époques. Le sanctuaire, les absides et les bas côtés appar- tiennent au xrt° siècle, tandis que lavant nef et la tour quadrilatérale qui sert de clocher sont dune époque antérieure. Avant de préciser les dates relatives à la construction de léglise qui nous intéresse, nous croyons utile de citer en note le rapport que (1) Ijnac est un petit villiage de 270 habitants, situé dansle canton ries Cabannes, arrondissement de Foix, département de lÀriége, sur la route qui relie Luzecac à Prades et A Quillen. - (2) Lordat, petit village de 178 habitants, situé dans le canton des Cabannes était le siège le la ct,Ateltenie du Lordadais. Son château, en 1585 était réputé si grand quil ne se pou- vait ruiner. (Lettre du sire dAndoi, â Boni-i IV, Voir Garrigou. Etudes sur lancien pays de Foi; page 369). En lnnndo 1671, il était démantelé, et inhabité, ainsi quen fait foi lacte de dénombrement. (Areb. par dÀxiat, liasse Il. À. S. Livre de dénombrement du Lorda- dais aux archives de lAriège). En 1631 et 1633 furent démolis les châteaux de Roquefixade, Montant, Tarascon, la Baslide-rle-Sérou et de Léran, ainsi que les fortifications de Mazéres et de Saverdun (Hist. du pays de Poix, Pezet p. 370). Document 00000056.18880. - -2- M. Ramhaud (1) inspecteur (les monuments historiques,, adressa en 1842 à M. Duchâtel, ministre de lintérieur sur les instances de M. Du Gabé, député de lAriège, et la belle description de ce monument reli- gieux laite par léminent archéologue M. J. de Lalioudùs, président de la Société Archéologique du Midi (2). Après avoir lu la description de ce monument faite par ces deux savants dont la compétence est incontestable, on nest nullemenisur- pris que léglise dUuac ait été classée le 22 avril J83, au rang des monuments historiques dont la conservation incombe à lEtat. En mai 4S%, le gouvernement accorda un secours pool in réfection des toitures qui se trouvaient dans un état complet de délabrement, niais (1) « Léglise dtinac, disait lit. [tambour], est construite dans la forme des basiliques de e deuxième ordre sans autre chapelle que les deux autels parallèles placés dans te rond- point des chevets des bas côtés, à droite et è gauche du maure -autel. Le maitre-autel est « placé dans le fond de lhémicycle principal, plus grand do moitié que les deux latéraux. • Le style «le cet édifice est le roman modifié par le byzantin. Les murs et les piliers hètis • de tuf de moyen app areil sont lourds et massifs. La tour dit clocher est quadrangulaire • et quoiquelle soil, aujourdhui sorinuntée dune flèche en charpente recouverte dardoises comme les clochers du onzième siècle, on voit facilement ala construction de la voûte siipé- ç Heure de ce clocher et aux ardoises saillantes l,o,s des murs,que cette flache s été posée sur • le comble primitif adieux versants rapides comme ou les construisait aux Ui et X siècles. • On y trouve partout larcade à plein cintre sur les piliers ainsi que sur tes p ortes et les • fenêtres, excepté dàus la voùle principale et la ces, de lhémicycle qui forihent un arc • surhaussé. Les décorations du sanctuaire sont les lues en granit, lei autres eu pierre plus «douce. On y remarque (10117e colonnes sveltes et gracieuses. avec socles ornés de ma,nsou- « sets dun ciste et le ciselures de lautre. Les chapiteaux de ces colonnes sont les lins « sculptés à jour, les notre., ornés de feuillages, de fruits, de petites ligures danimaux fan-, « tastiques et de chimères ciselées avec délicatesse. 11es corniches ornées darabesques on e dis modillons sculptés en diverses façons concentrent les chapiteaux saris architrave et sans « 'frise, forment tes «nl.recolnnnemenls et suivent en lignes festonnées les pourtours semi- « circulaires. Le sanctuaire est éclairé par trôis fenêtres dont les archivoltes eu moulures et • décorations vidées et saillantes reposent à lintérieur comme à lextérieur sur de courtes • talonnettes A grands chapiteaux sculptés. Toutes les murailles de léglise qui ont plus • - dun mètre lépaisseur sont formées en dedans et en dehors de tufs taillés et te remplis- • sage entre ces deux rangées de tuf est formé de gros cailloux liés entre eux par un l • ciment aussi dur que la pierre. Les dimensions inlérieures ie cet édifice sont: 24 mètres « en longueur, 12 mètres ealargeur clans oeuvre, les bas côtés compris ta hauteur de la « voûte principale est aussi de 12 mètres. li nexiste pas dans le département de lAriège mérite dédifice religieux, monument darchitecture ,ornaae dont la conservation au- tant que celui-là., lattention de lautorité. Enco re quil soit construit sur une hie,, « petite échelle, il y e du grandiose et porte le cachet dit siècle auquel il apparlieilt... « La solidité de sa construction lui a permis de résister aux mutilations quil a subies « lorsquil est devenu, église paroissiale et de supporter lincurie des fabricieus el. les res- « maritimes qui lui ont été plus funestes que les injures du temps. » (Archives de Luzenae, liasse XIV,ouméro 7). (2) s Léglise dUnacest lédifice roman le plus remarquable de la vallée de lAriège. Elle « a trois nefs terminées chacune par une abside, mais dont tes premières travées seules sont -3- depuis cette époque, cet édifice religieux n été délaissé et une partie de ses voûtes ne peut tarder û seffondrer par suite de linfiltration des eaux pluviales et (les vices de construction qui - règnent dans les charpentes, Eu 1870 labbé Authier, curé dUnac, publia une notice (1) afin de prouver quune partie de léglise actuelle dUnac avait été édifiée par « achevées; le seconde travée du cellatérM le droite est formée par le premier éloge dune « tour qui parait avoir précédé léglise de, quelques années, car la construction ne concorde « pas. Labside centrale,voùtée en cul de four comme tes deux petites absides, est largement paro nse 'rte,éclairéet. ois éléga nies fejiét res,don t les cintres sont supportés par des colon- « nettes. Il estlion le remarquer que les chapiteaux et les arcs sans moulures de ces fenêtres « sont beauionp moins ornés à lintérieu"lex térienr,preuve quà évidente quils étaient desti- t nus è être recouverts (le peintures. Aù-dess,us des fenêtres règne un bandeau continti avec « les tailloirs des petits chapiteaux placés à lentré& de labside ; un second bandeau orné « décailles imbriquées accompagne tes tailloirs Ues pôtits chapiteaux des fenêtres, et ces • fenêtres elles-mêmes sappuient sur une frise formée de longs enroulements. Lensemble • de cette décoration donné âlabside de la richesse et de la fermeté, mais tes grands clic- • pileaux sculptés clans le calcaire de vernaux surit le plus remarquable ornement de cet « édifice. Largement conçus, traités par in ciseau énergique, ils ont laspect très menu- s mental, l.a forum générale rappelle le corinthien, mais on a voulu beaucoup plus produire « des nasses dombre et de lunniére que rechercher les finesses de délaiE ou limitation de la « nature. Sur lun, un lion reco nnaissable à sa crinière et à ses allures de fauve si sa tête est « assurément, fort loin de la v,éritd, se promène sons un feuillage fantastique. On ne ce- « trouve pas la loutefois ces entrelacements habiles dont la sculpture toulousaine nous « chie de si beaux exemples. Sur un autre, une feuille de palmier sélance dune corbeille « à rosettes. Il est impossible de ne pas reconnaltre dans ces ornements limitation de « Volicut avec lequel les provinces du midi avaient des rapports suivis, bien avant les « croisades, Ces chapiteaux présentent une ressemblance très marquée avec ceux (le la nef « jomane de Saint-Nazaire de Caréassoane,,. La voûte en berceau de la grande nef est con- trebutée par des demi-berceaux, comme celle de Saint-Sernin de Toulouse... Labside « présente extérieurement les moulures richement ornées des croisées, une corniche sup- • portée par jles consoles,.. De robustes contreforts complètent cet harmonieux et èuissaljt • ensemble. Les petites fenêtres des absidioles ne sont que les jours percés dans la pierre... • Le clocher placé au-dessus du collatéral du midi occupe aussi une place qui nest pas • celle des clochers romans élevés habituellement, soit à lentrée_de léglise, le premier « étage formant porche, soit surtout au-dessus il u sanctuaire. Il pareil, en_effet, plus ancien de quelques années; de forme carrée, terminé par tin cre:nelage,il fut élevé dans ut, but de « défense.,, Léglise, entourée pal les anciens bàtiments clausirdt,x, na point de façade ; la « porte ouverte au midi, donnait autrefois sur un petit cloltre. « On ne voit rien de pareil dans le diocèse, si ce nest à ta belle abside de Saint-Lizier. « léglise dUnac est doue une construction toute méridionale bien que la puissante école « de sculpture créée en Bourgogne par les Clunisiens ait porté quélques archéologues de la e contrée à leur attribuer les chapiteaux.