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Redescription de Streptospondylus altdorfensis, le dinosaure théropode de Cuvier, du Jurassique de Normandie

Ronan ALLAIN Laboratoire de Paléontologie, Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 8569 du CNRS, 8 rue Buffon, F-75005 Paris (France) [email protected]

Allain R. 2001. — Redescription de Streptospondylus altdorfensis, le dinosaure théropode de Cuvier, du Jurassique de Normandie. Geodiversitas 23 (3) : 349-367.

RÉSUMÉ Les restes de dinosaure théropode du Callovo-Oxfordien des Vaches Noires, figurés pour la première fois par Cuvier, sont redécrits. La révision systéma- tique indique que Streptospondylus altdorfensis est le nom valide auquel il faut MOTS CLÉS Dinosauria, rapporter l’ensemble de ce matériel. Quelques caractères portés par les ver- , tèbres suggèrent l’étroite parenté existant entre Streptospondylus et Eustreptos- Spinosauroidea, pondylus du Callovien d’Angleterre : les deux genres sont rattachés au clade Jurassique supérieur, France, des Spinosauroidea. La diversité des théropodes européens à la fin du Europe. Jurassique moyen et au début du Jurassique supérieur est soulignée.

ABSTRACT Redescription of Streptospondylus altdorfensis, Cuvier’s theropod from the of Normandy. The theropod dinosaur remains from the Callovo- of the Vaches Noires, figured for the first time by Cuvier, are redescribed. The systematic revision shows that Streptospondylus altdorfensis is the valid name to which the KEY WORDS Dinosauria, whole of the material should be assigned. A few vertebral features suggest the Theropoda, close relationships existing between Streptospondylus and Spinosauroidea, from the Callovian of England: both are related to Spinosauroidea. The , France, diversity of the European theropods at the end of the and the Europe. beginning of the Late Jurassic is outlined.

GEODIVERSITAS • 2001 • 23 (3) © Publications Scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. www.mnhn.fr/publication/ 349 Allain R.

INTRODUCTION vont aussi dans ce sens. À l’exception de l’extré- mité distale de fémur acquise bien plus tard par le La majeure partie des ossements décrits ici appar- Muséum, l’ensemble du matériel décrit ci-des- tient à une collection initialement constituée par sous est donc considéré comme provenant des l’Abbé Bachelet dans les années 1770 (Cuvier marnes des Falaises des Vaches Noires, datées du 1800a). L’ensemble du matériel, récolté dans la Callovien supérieur-Oxfordien inférieur. Ces région d’Honfleur, comprenait du matériel crâ- restes de théropode furent les premiers à être nien et postcrânien de deux téléosaures, ainsi que décrits à partir de restes diagnostiques. C’est aussi quelques restes postcrâniens de théropode. Il fut le premier théropode ayant reçu un nom bino- cédé au Muséum, sur ordre du Comte Beugnot, mial bien qu’il soit antidaté par le nom de genre par C. Guersent alors professeur d’Histoire natu- Buckland, 1824. relle à Rouen (Cuvier 1800a). Cette collection fut ensuite rattachée par Cuvier (1812) à du ABRÉVIATIONS matériel trouvé dans la région du Havre et décrit MNHN Muséum national d’Histoire naturelle, Paris ; en 1776 par l’abbé Dicquemare. La provenance OUMJ Oxford University Museum, Oxford. exacte de la collection Bachelet reste cependant problématique. Cuvier (1824 : 143) mentionne, sans pour autant en préciser l’origine exacte, que SYSTÉMATIQUE ces os ont été recueillis « près de Honfleur » et que « c’est seulement par les étiquettes attachées à Dans la deuxième édition des Ossements fossiles ces os que j’ai connu le lieu de leur origine, ainsi (1824), Cuvier rapporte une partie du matériel que le nom de leur collecteur, et l’idée qu’il se fai- trouvé dans la région d’Honfleur à deux espèces soit que c’étoient des os de cachalots. » De la de gavial qu’il distingue l’une de l’autre par la même façon, le contenu exhaustif de la collection longueur du museau (« Tête à museau plus Bachelet n’a jamais été publié, ni par son décou- allongé » et « Tête à museau plus court »). Cuvier vreur ni par Cuvier. Les vertèbres décrites ici conforte cette distinction en mettant l’accent sur furent en effet figurées par Cuvier avec les restes la différence existant entre les deux systèmes ver- du Gavial d’Honfleur (1824 : pl. VIII ; IX), alors tébraux trouvés « en association » avec les crânes. que l’extrémité distale du pubis, le tibia, l’astra- Chacun de ces systèmes est ainsi rapporté à l’un gale et le calcanéum furent associés avec les pièces ou l’autre des deux crânes : le « système convexe du Megalosaurus de Buckland (1824 : pl. XXI), en avant » à l’espèce à museau long, et le « sys- sans qu’il soit clairement indiqué si ce second lot tème concave » à l’espèce à museau court. Entre appartenait originellement à la collection temps, Geoffroy Saint-Hilaire (1825) réunit ces Bachelet. Cuvier (1824), précisant néanmoins deux espèces sous le nom . Il dis- que l’ensemble de ces pièces provient des envi- tingue l’espèce à long museau, S. rostromajor, rons d’Honfleur, laisse suggérer leur origine com- dont le spécimen- (MNHN 8900) est le mune. Un examen du catalogue des collections crâne figuré par Cuvier (1824 : pl. 8, figs 1 ; 2), d’Anatomie comparée du Muséum national de l’espèce à museau court, S. rostrominor, dont d’Histoire naturelle, Paris, nous apprend de plus le type (MNHN 8902 ; Cuvier 1824 : pl. X, figs que le pubis, le tibia, l’astragale et le calcanéum 1-4) est représenté par une mandibule complète. auraient été trouvés aux Vaches Noires. C’est sans L’étude et la description de Geoffroy Saint- doute sur ces données que Piveteau (1923 : 121) Hilaire ne sont basées que sur l’anatomie crâ- s’est fondé pour regrouper l’ensemble du matériel nienne des deux crocodiles. Les deux noms et en préciser l’origine. Les rapports anatomiques binomiaux ainsi créés ne s’appliquent donc étroits existant entre les vertèbres, l’aspect iden- qu’aux deux crânes et en aucun cas aux vertèbres tique de la fossilisation des différents os et de la décrites précédemment par Cuvier que Geoffroy gangue qui recouvre encore partiellement ces os Saint-Hilaire (1825) n’inclut pas dans ses tra-

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vaux. Von Meyer (1832) sépare quant à lui les Cette conclusion à laquelle arrive aussi Welles deux crocodiles au niveau générique. Il crée ainsi (données non publiées) ne s’est pas imposée à les noms Metriorhynchus geoffroyii pour l’espèce à tous. La plupart des travaux ultérieurs à ceux de museau court et Streptospondylus altdorfensis pour von Meyer ne reconnaissent pas la validité du celle à museau long, mais, à la différence de nom spécifique et font preuve d’une grande Geoffroy Saint-Hilaire, en y incluant l’ensemble confusion. En 1842, Owen crée une nouvelle du matériel précédemment décrit par Cuvier. espèce, Streptospondylus cuvieri, et la compare Meyer perpétue l’erreur de Cuvier en incluant les avec les vertèbres d’Honfleur qu’il désigne sous le vertèbres et le crâne dans le même taxon. Bien nom de Streptospondylus rostromajor. Le type de que le nom Streptospondylus qu’il propose fait, S. cuvieri est la moitié antérieure d’une vertèbre comme il le souligne lui-même (Meyer 1832 : dorsale provenant du Bathonien inférieur de 227), directement référence à la structure singu- Chipping Norton. Cette vertèbre trouvée isolée lière des vertèbres, il ne définit pas pour autant et dont la description donnée par Owen n’a de spécimen-type à l’intérieur du matériel rap- aucune valeur spécifique n’a jamais été figurée et porté à l’espèce. Streptospondylus altdorfensis a aujourd’hui disparu : S. cuvieri est donc consi- Meyer, 1832 est donc un composite qui dérée comme un nomen dubium. En 1861, Owen inclut des vertèbres de théropode ainsi que des associe toujours les crânes et les vertèbres restes de téléosaures dont le crâne utilisé par d’Honfleur et les place, au sein des crocodiles, Geoffroy Saint-Hilaire comme type de l’espèce dans le sous-ordre des Opisthocœlia. Il brouille Steneosaurus rostromajor. Ce crâne est en fait lui- encore plus les données en incluant ensuite dans même composé des restes de deux téléosaures ce sous-ordre du matériel composite (théropode, différents (Eudes-Deslongchamps 1870 : 303), crocodile et sauropode) issu de différentes loca- Steneosaurus edwardsi Deslongchamps, 1866 et lités anglaises et qu’il rapporte dans son ensemble Metriorynchus superciliosum Blainville, 1853 au genre Cetiosaurus Owen, 1842. Ce rapproche- (Steel 1973). Suivant le Code international de ment ne l’empêche cependant pas de reconnaître Nomenclature zoologique (International la validité du genre Streptospondylus ; mais, sans Commision on Zoological Nomenclature 1999 : en expliquer la raison, Owen désigne désormais le art. 73.1.5), une partie du matériel original ayant matériel de Cuvier sous l’épithète cuvieri et non été exclu du type composite et transféré à plus rostromajor. Par la suite, de nombreux d’autres taxons, Streptospondylus altdorfensis n’est auteurs (Lennier 1870 ; Phillips 1871 ; Nopsca de fait plus caractérisé que par du matérial post- 1906 ; Huene 1926 ; Piveteau 1923) prennent le crânien, et les vertèbres de théropode sont dési- matériel déposé à Paris et décrit à l’origine par gnées ici comme lectotype de ce taxon. Le nom Cuvier comme type de l’espèce Streptospondylus spécifique choisi par von Meyer fait référence cuvieri. Ces travaux sont sans fondement, puisque aux restes crâniens de téléosaures trouvés à rien ne prouve que le matériel d’Honfleur puisse Altdorf (Walch 1776 ; Collini 1784) et qui, tou- se rattacher à S. cuvieri qui n’est basé que sur un jours selon von Meyer, appartiennent au même fragment de vertèbre perdu sans aucune valeur taxon que ceux trouvés près d’Honfleur. Bronn spécifique. Si tel était cependant le cas, (1837 : 517) note que le nom spécifique altdor- Streptospondylus cuvieri serait alors un synonyme fensis est inapproprié pour le matériel normand, plus récent de S. altdorfensis et serait alors inva- puisqu’il dénote une distribution qui ne s’ap- lide. plique pas au matériel de Cuvier. Cette condi- Plus récemment, Walker (1964), après avoir tion n’est cependant pas suffisante pour rendre montré que le type de Streptospondylus cuvieri invalide le nom spécifique. Streptospondylus alt- n’était pas le matériel d’Honfleur et après avoir dorfensis est donc bien le nom auquel il faut rap- placé Streptospondylus altdorfensis en synonymie porter les vertèbres originellement décrites par de Steneosaurus rostromajor, rapporta le matériel Cuvier. de théropode de Cuvier à une nouvelle espèce,

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Eustreptospondylus divesensis, et choisit comme CHRÉSONYMIE type de cette nouvelle espèce le crâne décrit par Crocodile fossile Cuvier 1800b : 159. Espèce inconnue de crocodile Cuvier 1808 : 95, pls 1, Piveteau en 1923. Ce faisant, il rapprochait le 2. matériel de Normandie du squelette presque Espèce inconnue de crocodile Cuvier 1812 : 16, pl. 1, complet d’Eustreptospondylus oxoniensis Walker, figs 3, 6, 10, pl. 2, figs 12, 13. 1964, espèce-type du genre, alors qu’il existe, Espèce inconnue de crocodile Cuvier 1824 : 155, pl. 8, figs 12, 13, pl. 9, figs 3, 6, 10. comme nous le verrons, des différences entre les Espèce gigantesque de saurien Cuvier 1824 : 343, pl. 21, deux types de matériel. Il a depuis été démontré figs 34-39. (Taquet & Welles 1977) que l’arrière-crâne Streptospondylus cuvieri Owen, 1842 – Lennier 1870 : décrit par Piveteau et le squelette conservé à 42, pl. 8, fig. 1. — Phillips 1871 : 321, fig. 124. — Zittel 1890 : 724, fig. 627. — Nopcsa 1905 : 289. — l’Oxford University Museum appartenait à deux Piveteau 1923 : 121, pl 1, fig. 4, pl. 3, figs 1-3, pl. 4, genres distincts, Piveteausaurus Taquet & Welles, figs 1-5. — Lapparent & Lavocat 1955 : 934. 1977 et Eustreptospondylus Walker, 1964. De Megalosaurus cuvieri (Owe, 1842) – Huene 1932 : 222. — Swinton 1955 : 132. plus, rien n’indique que les vertèbres d’Honfleur Eustreptospondylus divesensis Walker, 1964 – Welles & sont co-spécifiques de l’arrière-crâne de Piveteau- Long 1974 : 205. saurus divesensis. Les conclusions de Walker LECTOTYPE. — Dernière vertèbre cervicale et deux (1964) ne sont acceptables que si on considère premières dorsales (MNHN 8787) ; dernière vertèbre Streptospondylus altdorfensis comme un synonyme dorsale et deux premières sacrées (MNHN 8794) ; de Steneosaurus rostromajor. Or, contrairement à dernière vertèbre sacrée et première vertèbre caudale ce que prétend Walker (1964), la liste bibliogra- (MNHN 8788) ; série de trois vertèbres dorsales (MNHN 8907) ; vertèbre dorsale (MNHN 8789) ; phique n’est pas la même pour les deux espèces. vertèbre dorsale antérieure (pectorale) (MNHN Steneosaurus rostromajor, à la différence de 87891) ; vertèbre dorsale antérieure (pectorale) Streptospondylus altdorfensis, n’est basé que sur le (MNHN 8793) ; extrémité distale d’un pubis gauche crâne figuré par Cuvier (1822 : pl. X, figs 1-4) (MNHN 8605) ; extrémité distale d’une fibula droite (MNHN 8606) ; extrémité distale d’un tibia droit comme le précise Geoffroy Saint-Hilaire (1825 : (MNHN 8607) ; astragale droit (MNHN 8608) ; cal- 147). Il a de plus été montré ci-dessus que ce canéum droit (MNHN 8609). crâne pouvait être exclu du matériel-type compo- MATÉRIEL RAPPORTÉ. — Extrémité distale d’un fémur site et transféré à un autre taxon. C’est ce que fait gauche (MNHN 9645). Geoffroy Saint-Hilaire (1825) et ce dont ne tient HORIZON. — Marnes du Callovien supérieur ou pas compte Walker (1964). Les conclusions de ce Oxfordien inférieur des Falaises des Vaches Noires, dernier sont donc ici rejetées. Calvados, France. DIAGNOSE. — Théropode de taille moyenne. Deux Super-Ordre DINOSAURIA Owen, 1842 hypapophyses sur les vertèbres dorsales antérieures ; Ordre THEROPODA Marsh, 1881 centrum des vertèbres dorsales antérieures fortement Sous-Ordre Gauthier, 1986 opisthocœle et aplati ventralement, vertèbres dorsales Super-Famille SPINOSAUROIDEA Stromer, 1915 postérieures platycœles ; centrum des vertèbres dor- Genre Streptospondylus Meyer, 1832 sales moyennes et postérieures allongé ; l’extension latérale du bourrelet osseux qui surplombe le bord dorsomédial du processus ascendant de l’astragale Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1832 n’atteint pas la partie médiane de l’extrémité distale du tibia ; large dépression à la base du processus ascendant Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1832 : 106, 226. de l’astragale, absence de processus postéromédial sur Streptospondylus rostro-major sensu Owen, 1842, par- l’astragale. tim [non Geoffroy Saint-Hilaire] : 88. Streptospondylus cuvieri Owen, 1842 – Owen 1859 : 23. Laelaps gallicus Cope, 1867 : 235. DESCRIPTION Megalosaurus cuvieri (Owen, 1842) – Huene 1908 : 332, figs 312, 313. Vertèbres cervicale et dorsales antérieures Eustreptospondylus divesensis Walker, 1964, partim : La série des trois vertèbres antérieures en connec- 124. tion d’Honfleur est à la base du concept de « Sys-

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tème convexe » de Cuvier (1824) et du nom géné- Zhao 1993) n’ayant qu’une hypapophyse ventra- rique Streptospondylus de Meyer. Bien que la posi- lement. La surface du centrum est légèrement tion des parapophyses puisse suggérer que nous concave entre ces deux rides. L’arc neural est soli- avons affaire aux deux dernières cervicales et à la dement fusionné au centrum, mais la suture reste première dorsale (Welles données non publiées), visible et marque la limite dorsale du pleurocœle. l’anatomie de l’extrémité proximale de la côte asso- L’arc neural est haut et envahi latéralement par ciée à cette série, la présence d’hypapophyses sur trois fosses pneumatiques. La fosse infraprézyga- deux des centrums et l’absence d’épipophyses sur pophysiale est la plus antérieure. Haute de les deux arcs neuraux préservés suggèrent que cette 26 mm, elle forme un triangle isocèle composé série se compose en fait de la dernière vertèbre cer- des lames centroprézygapophysiale antérieure- vicale et des deux premières dorsales (Fig. 1). Seule ment, prézygodiapophysiale dorsalement et centro- la partie postérieure de la dernière vertèbre cervica- diapophysiale antérieure postérieurement le est conservée. Les postzygapophyses sont hautes (Wilson 1999). La fosse infradiapophysiale haute au-dessus du centrum, surplombant le canal neural est délimitée antérieurement par la lame centro- d’à peu près 50 mm. La facette articulaire de diapophysiale antérieure, postérieurement par la chaque postzygapophyse regarde ventro-latérale- lame centrodiapophysiale postérieure et s’ouvre ment et forme un angle de 45° avec l’horizontal. ventralement sur le centrum. La fosse infrapost- L’épine neurale longue de 32 mm à sa base n’en zygapophysiale est largement ouverte latérale- fait plus que 16 à son sommet. De section carrée à ment et postérieurement. Elle est délimitée rectangulaire, elle culmine à 80 mm au-dessus du antéroventralement par la lame centrodiapophy- canal neural. Ses bords antérieur et postérieur ne siale postérieure et antérodorsalement par la lame sont pas tout à fait parallèles, le bord antérieur s’in- postzygodiapophysiale. Ces trois fosses latérales clinant de quelques degrés vers l’arrière. Elle est en sont très profondes comparées à celles observées position reculée sur le centrum, sa marge posté- chez ou (Zhao & rieure étant située à moins d’1 cm en avant de la Currie 1993). La distance séparant les extrémités face articulaire postérieure du centrum. des pré- et des postzygapophyses est de 78 mm. La première vertèbre dorsale, la seconde de la Les prézygapophyses sont fortement courbées série, est presque complète si l’on excepte les pro- vers le haut et s’élèvent de 55 mm au-dessus du cessus transverses partiellement cassés. Le cen- centrum. Antérieurement, elle s’étendent aussi trum est long de 58 mm auxquels s’ajoutent les loin que la convexité articulaire du centrum. Les 18 mm de la face articulaire antérieure. De forme postzygapophyses orientées postérolatéralement hémisphérique celle-ci est largement convexe à la dépassent le niveau de la face postérieure du cen- différence de la face articulaire postérieure corol- trum de 12 mm. Les faces articulaires plongent lairement concave. Le centrum est haut de médialement en formant un angle de 35° avec 54 mm antérieurement et, du fait de son exten- l’horizontal. L’épine neurale culmine à 60 mm sion postéroventrale, de 70 mm postérieurement. au-dessus du canal neural. Elle est très légèrement Les parapophyses situées 5 mm sous la suture incurvée vers l’arrière. Longue de 30 mm à sa entre le centrum et l’arc neural sont ovales verti- base, elle s’effile dorsalement pour devenir aussi calement. Postéro-dorsalement à chaque par- longue que large (12 mm) à son extrémité. apophyse, un profond pleurocœle perce la face La troisième vertèbre de la série, la deuxième ver- latérale du centrum et s’étend postérieurement tèbre dorsale, a des parapophyses qui s’étendent sur près de 35 mm. Ventralement, le centrum est jusqu’à la base de l’arc neural. Les processus relativement large et présente deux rides parallèles transverses n’ont pas été conservés. Le centrum (hypapophyses) qui s’épaississent et divergent fortement opisthocœle est long de 58 mm dorsa- antérieurement. La présence de deux hyp- lement et de 64 mm ventralement pour une hau- apophyses n’est connue que chez Eustreptospondylus, teur de 70 mm antérieurement et de 68 mm Allosaurus (Madsen 1976) et (Currie & postérieurement. La dépression longitudinale

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A E.N.

PO PR

DP IPR

IPO

IDP

D1

PL HY PP

B E.N.

PR

IPR PO

DP

IDP

PP

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C.D.

FIG. 1. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 (MNHN 8787), dernière vertèbre cervicale, première vertèbre dorsale et deuxième vertèbre dorsale ; A, vue latérale droite ; B, vue latérale gauche. Abréviations: C.D., côte dorsale ; E.N., épine neurale ; DP, diapophyse ; D1, première vertèbre dorsale ; HY, hypapophyse ; IDP, fosse infradiapophysiale ; IPO, fosse infrapostzy- gapophysiale ; IPR, fosse infraprézygapophysiale ; PL, pleurocœle ; PO, postzygapophyse ; PP, parapophyse ; PR, prézy- gapophyse. Échelle : 9 cm. dans laquelle se situe le pleurocœle s’étend sur ment antérieurement. Elles constituent le point près de 35 mm sur la face latérale du centrum. La d’attache du M. longus colli ventralis. En vue pos- concavité latéro-ventrale située entre l’hyp- térieure, le centrum est haut de 64 mm pour une apophyse et l’épais rebord osseux qui bordent largeur à peu près équivalente. Le canal neural est ventralement le pleurocœle est beaucoup plus haut de 14 mm, large de 16 mm et n’est pas creu- marquée que chez la dernière cervicale. De façon sé dans le centrum. Les prézygapophyses s’élèvent similaire, les deux hypapophyses situées sur la à 50 mm et les postzygapophyses à 62 mm au- face ventrale du centrum sont beaucoup plus pro- dessus du centrum. La facette articulaire des post- éminentes et rapprochées, et divergent plus forte- zygapophyses forme un angle de 45° avec

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l’horizontal plus important que chez la dernière ment. Il est haut de 74 mm postérieurement et cervicale. L’épine neurale haute de 76 mm au- présente une dépression latérale marquée juste en dessus du canal neural est arrondie à son sommet dessous de sa suture avec l’arc neural. Les deuxième et très courte antéropostérieurement. Il n’y a pas et troisième centra sont complets. Ils sont respec- d’articulation de type hyposphène-hypantrum tivement long de 90 mm et 95 mm pour une entre les premières vertèbres dorsales. hauteur de 76 mm et 79 mm. Ces trois centra amphicœles possèdent latéralement une large Vertèbres dorsales dépression antérodorsale peu profonde et se Les deux centrums isolés (MNHN 8793 et 87891) caractérisent par leur face ventrale. Celle-ci est en appartiennent indubitablement à des vertèbres effet largement concave comme chez les vertèbres dorsales antérieures. À l’image de la première dor- pectorales, mais à la différence de ces dernières, la sale, décrite précédemment, elles peuvent être surface ventrale est ici clairement aplatie et forme définies comme pectorales du fait de la position un plateau large de 20 mm pour la vertèbres la des parapophyses à cheval sur le centrum et l’arc plus antérieure, à 30 mm, pour la plus posté- neural. Le premier centrum (MNHN 8793), rieure. long de 72 mm pour une hauteur de 62 mm, est Un dernier centrum isolé de vertèbre dorsale légèrement opisthocœle. Ses faces ventrale et laté- (MNHN 8789), long de 97 mm et haut de rales sont largement concaves. Deux profondes 80 mm, vient compléter postérieurement cette dépressions longues de 35 mm sur 22 mm creu- série de trois vertèbres (Fig. 2B). sent antérodorsalement les faces latérales du cen- trum en s’approfondissant antérieurement. Si les Vertèbres dorsales postérieures et sacrées antérieures parapophyses sont plus hautes que celles de la Une autre série de vertèbres en connexion série-type, cette vertèbre ne semble cependant pas (MNHN 8794), décrite et figurée par Cuvier suivre directement cette même série. Il pourrait (1812), Nopsca (1906) et Piveteau (1923), inclut s’agir de la quatrième ou cinquième dorsale. Le un petit fragment des postzygapophyses de la deuxième centrum isolé (MNHN 87891) semble pénultième vertèbre dorsale, la moitié de la der- pouvoir s’articuler avec le précédent, il s’agirait nière dorsale, la première vertèbre sacrée et la par- donc de la cinquième ou sixième dorsale. Les tie la plus antérieure de la seconde vertèbre sacrée parapophyses ont une position encore plus haute (Fig. 3A). La section de l’hyposphène de la pénul- sur le centrum. Celui-ci, long de 74 mm pour tième dorsale est inhabituelle et consiste en deux une hauteur de 65 mm, n’a une convexité anté- branches distinctes s’étendant jusqu’à l’hypan- rieure que très faiblement marquée à la limite trum de la dernière dorsale (Nopsca 1906 : fig. 4). entre l’opisthocœlie et l’amphicœlie. Les dépres- La moitié postérieure conservée de la dernière sions latérales sont un peu plus longues (40 mm) dorsale est haute de 96 mm au niveau de sa face et plus hautes (25 mm) que chez la vertèbre pré- articulaire. Celle-ci a une courbure sigmoïde, sa cédente. Chez ces deux vertèbres la suture entre partie postérodorsale s’étendant vers l’arrière pour centrum et arc neural est ouverte et non pas cas- recouvrir le centrum de la première vertèbre sée et pourrait indiquer la relative immaturité du sacrée. La suture entre le centrum et l’arc neural spécimen. est ouverte. Ce dernier est néanmoins resté associé Les trois vertèbres en connexion (MNHN 8907) à son centrum, maintenu en place par 3 mm de déjà figurées par Cuvier (1812) et Piveteau sédiment faisant office de ciment au niveau de la (1923) ne peuvent plus être assimilées à des ver- suture. La fosse infraprézygapophysiale est petite tèbres pectorales du fait de l’absence de parapo- et ouverte antérieurement. La fosse infradi- physes sur les centra (Fig. 2A). Chez chacune de apophysiale est de taille beaucoup plus importante ces vertèbres, la suture entre centrum et arc neu- que la précédente, sa base s’étendant sur presque ral est ouverte, ces derniers n’étant pas conservés. toute la longueur de l’arc neural. La lame centro- Le premier centrum est incomplet antérieure- diapophysiale antérieure est beaucoup plus épaisse

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A

S.NC.

C.D.

S.NC. B

FIG. 2. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 ; A, vertèbres dorsales (MNHN 8907), vue latérale droite ; B, vertèbre dorsale (MNHN 8789), vue latérale droite. Abréviations: C.D., côte dorsale ; S.NC., suture neurocentrale. Échelle : 9 cm.

(8 mm) que la postérieure (3 mm) qui se fond à ment avec les lames pré- et postzygadiapophysiale l’arc neural au-dessus de la suture. Les deux lames un plateau horizontal légèrement concave en son se rencontrent sous la diapophyse en donnant au centre en vue latérale. Les postzygapophyses se bord dorsal de la fosse infradiapophysiale une prolongent de 18 mm en arrière du centrum. forme arrondie. La fosse infrapostzygapophysiale L’épine neurale est cassée. Elle est large de 7 mm est la plus profonde des trois et s’ouvre largement et longue de 40 mm à sa base et se situe très en vers l’arrière. Les zygapophyses sont à la même arrière sur le centrum. Son bord antérieur est hauteur, à 57 mm au-dessus du centrum, et for- défléchi de 50° vers l’arrière. Bien qu’elles ne

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E.N. DP PO IPR A PR PO

PP IDP

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CA1

PR

FIG. 3. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 ; A, vertèbres dorsales et sacrées (MNHN 8794), vue latérale droite ; B, dernière vertèbre sacrée et première vertèbre caudale (MNHN 8788), vue latérale droite. Abréviations : C, côte ; CA1, première vertèbre cau- dale ; E.N., épine neurale ; DP, diapophyse ; IDP, fosse infradiapophysiale ; IPO, fosse infrapostzygapophysiale ; IPR, fosse infraprézygapophysiale ; PP, parapophyses ; PO, postzygapophyse ; PR, prézygapophyse ; S1, première vertèbre sacrée ; S2, deuxième vertèbre sacrée ; S.NC., suture neurocentrale. Échelle : 9 cm.

soient pas complètement préservées, il existe deux chez les deux genres. Le pleurocœle est plus pro- lames postspinales qui devaient prendre naissance fond et surtout beaucoup plus long chez Megalo- sur le bord postérieur de l’épine neurale. Le canal saurus bucklandi. La surface ventrale est beaucoup neural est large de 22 mm soit 6 mm de plus que plus aplatie et les postzygapophyses ne s’étendent chez la première dorsale et creuse la face dorsale pas au-delà de la longueur du centrum chez du centrum sur 10 mm. Cette dernière vertèbre Megalosarus bucklandi. Les fosses infraprézygapo- dorsale est très différente de celle rapportée à physiale, infradiapophysiale et infrapostzygapo- Megalosaurus bucklandi (OUMJ.13577). Le cen- physiale sont distinctes chez Streptospondylus, alors trum est plus allongé chez Streptospondylus. La que les fosses infraprézygapophysiale et infradia- face postérieure du centrum est plate et non pas pophysiale sont continues chez Streptospondylus. concave comme chez Megalosaurus. Le tiers dorsal La première vertèbre sacrée est complète si l’on de la face postérieure est rejetée vers l’arrière chez excepte l’épine neurale. Le centrum est long de Megalosaurus bucklandi alors que c’est le tiers 98 mm, haut de 80 mm et largement concave supérieur qui l’est chez Streptospondylus. La cour- ventralement. Il n’y a pas de pleurocœle sur ses bure sigmoïde en vue latérale est donc inversée faces latérales. L’arc neural est complètement

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TABLEAU 1. — Mesures en mm de quelques os de Seuls les 35 mm les plus antérieurs du centrum Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932. Abréviations : L, longueur antéropostérieure ; l, largeur ; H, hauteur. de la seconde vertèbre sacrée et la base de l’arc neural correspondant sont conservés. La face ven- Diaphyse pubis (8605) L 29 trale du centrum est très fortement pincée trans- Diaphyse pubis (8605) l 48 versalement. Les parapophyses destinées à Pied pubis (8605) L 104 recevoir les deuxièmes côtes sacrées sont hautes Pied pubis (8605) l 60 de 55 mm, longues de 30 mm et orientées antéro- Diaphyse tibia (8607) L 50 ventralement. L’arc neural est fusionné avec celui Diaphyse tibia (8607) l 68 Extrémité distale tibia (8607) l 140 de la vertèbre précedente. Le canal neural a une Astragale (8608) l 114 section elliptique avec un grand axe vertical de Astragale (8608) H 87 33 mm et un petit axe horizontal de 29 mm. Calcanéum (8609) L 60 Calcanéum (8609) H 35 Vertèbres sacrées postérieures et première caudale Calcanéum ant. (8609) l 19 Les deux dernières vertèbres en connexion Calcanéum post. (8609) l 285 Fémur (9645) l 135 connues de Streptospondylus altdorfensis, décrit par Nospca (1906), sont la dernière sacrée et la pre- mière caudale (Fig. 3B). Seule la moitié posté- fusionné au centrum, même si la suture demeure rieure du centrum et une partie un peu plus visible. La facette articulaire pour la première ver- importante de l’arc neural sont conservées. Le tèbre sacrée est proéminente, longue de 36 mm centrum est beaucoup plus arrondi ventralement pour une hauteur de 35 mm. Cette facette arti- que chez les deux premières vertèbres sacrées. Il culaire est reliée à la diapophyse par une lame n’a pas de pleurocœle. Sa face articulaire posté- osseuse épaisse de 14 mm. Cette lame, qui semble rieure est plus haute que large et légèrement sig- correspondre à la lame centrodiapophysiale anté- moïde en vue latérale. L’arc neural est fusionné rieure des vertèbres dorsales, est concave antérieu- au centrum et porte une large facette articulaire rement et forme le mur postérieur de la fosse rectangulaire sur laquelle vient se placer la der- infraprézygapophysiale ouverte antérolatérale- nière côte sacrée. Les diapophyses sont situées ment. La diapophyse est située en avant sur le juste au-dessus des facettes articulaires. Elles sont centrum. La fosse infradiapophysiale est peu pro- horizontales, longues antéropostérieurement de fonde, percée en son centre d’un petit foramen et 45 mm et inclinées de près de 40° vers l’arrière. limitée postérieurement par une ride osseuse très Les facettes des postzygapophyses, fortement peu marquée (lame centrodiapophysiale posté- inclinées latéralement, sont à la même hauteur rieure). À l’image de la fosse infradiapophysiale, que les diapophyses soit 50 mm au-dessus du la fosse infrapostzygapophysiale est peu profonde centrum. L’épine neurale est cassée. Elle est et n’est presque pas visible en vue latérale. Les longue d’au moins 70 mm et possède un profond prézygapophyses prennent naissance au niveau sillon postspinal. des facettes articulaires destinées aux vertèbres La première vertèbre caudale est en connexion sacrées et s’étendent à 60 mm au-dessus et à avec la dernière sacrée mais n’est pas fusionnée 13 mm en avant du centrum. Leurs facettes arti- avec celle-ci. Les diapophyses ont une orientation culaires sont inclinées médialement de 45°. La postérieure plus prononcée (50°) que celle de la base des prézygapophyses est concave antérieu- dernière sacrée pour une longueur antéroposté- rement et forme la marge dorsale d’un large rieure équivalente. La fosse infraprézygapophy- (20 mm) foramen intervertébral. Les postzygapo- siale est largement restreinte et presque fermée en physes culminent à 78 mm au-dessus du cen- comparaison de celle des premières vertèbres trum. L’épine neurale longue de 55 mm est cassée sacrées. La structure spongieuse interne du cen- à sa base. Postérieurement, le centrum est fusion- trum de la première vertèbre caudale est aussi né avec celui de la deuxième vertèbre sacrée. beaucoup plus « ouverte » que celle de la dernière

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FIG. 4. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 ; extrémité distale du pubis gauche, vue latérale (MNHN 8605). Échelle : 3 cm. vertèbre sacrée (Nopsca 1906 : fig. 7). Là encore montre médialement aucune zone de contact avec de nombreux caractères permettent de différencier celle du pubis droit, le pied est en revanche aplati la première vertèbre caudale de Streptospondylus de médialement sur toute sa longueur pour définir la celle rapportée à Megalosaurus bucklandi symphyse au niveau de laquelle les deux pubis (OUMJ.13578). Il n’y a en effet pas de pleurocœle devaient entrer en contact. La ride osseuse qui apparent sur le centrum beaucoup plus long de la prend naissance au point le plus antérieur de la face première caudale de Streptospondylus. Les diapo- médiale du pied du pubis et qui s’étend postérieu- physes sont plus longues antéropostérieurement et rement sur près de 40 mm semble définir une zone ont une orientation postérieure plus marquée que de co-ossification entre les deux pubis. chez Megalosaurus bucklandi. Tibia, astragale et calcanéum Pubis L’extrémité distale d’un tibia droit associé avec L’extrémité distale du pubis gauche a tour à tour l’astragale, le calcanéum et l’extrémité distale de été identifiée par Cuvier (1824) comme une fibula, la fibula furent décrits pour la première fois par par Nopsca (1906), Piveteau (1923) et Huene Cuvier en 1824. Aucun de ces os n’est fusionné (1926) comme un ulna, avant que Walker (1964) avec l’autre. L’extrémité distale du tibia est ne l’identifie correctement (Fig. 4). Au niveau de la mince antéropostérieurement (Fig. 5) cassure, la diaphyse est plus large transversalement (Tableau 1). Sa surface antérieure est déprimée que longue antéropostérieurement (Tableau 1). Le au niveau du contact avec l’astragale, le calca- pied du pubis est de section triangulaire comme néum et la fibula. Cette dépression est limitée chez Allosaurus (Madsen 1976), et non pas en L par un bourrelet osseux qui surplombe le bord inversé comme chez Sinraptor (Currie & Zhao dorsomédial du processus ascendant de l’astra- 1993), (Galton & Jensen 1979 ; Britt gale. Ce bourrelet a une extension latérale très 1991) ou (Huene 1926 ; limité puisqu’il n’atteint pas la partie médiane de Walker 1964). Son extension postérieure, compa- l’extrémité distale du tibia. Ce caractère permet rable à celle observée chez Eustreptospondylus, reste de distinguer le tibia de Streptospondylus de celui modeste et la projection antérieure est quasi nulle de la plupart des autres théropodes jurassiques comparée à celle observée chez Allosaurus, européens comme (Eudes- (Gilmore 1920) et les Tyrannosau- Deslongchamps 1837), Megalosaurus (Owen ridae. Si la partie conservée de la diaphyse ne 1856) ou Eustreptospondylus chez qui le bourrelet

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AB

BO.M.

PR.A. C.M.

Co.F. De

C.L.

Co.CA.

Fo Si

FIG. 5. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 ; extrémité distale du tibia droit et astragale droit (MNHN 8607, 8608) ; A, vue postérieure ; B, vue antérieure. Abréviations : BO.M., bourrelet médian ; C.L., condyle latéral ; C.M., condyle médial ; Co.Ca., aire de contact avec le calcanéum ; Co.F., aire de contact avec la fibula ; De, dépression basale ; Fo, foramen ; PR.A., processus ascen- dant de l’astragale ; Si, sillon antérieur. Échelle : 5 cm. a une extension latérale beaucoup plus marquée Sinraptor, il n’y a pas de véritable processus sur la qui rejette d’autant plus latéralement le proces- marge postérieure de l’astragale pour couvrir le sus ascendant de l’astragale. coin postéromédial du tibia. Le contact entre L’astragale recouvre l’extrémité distale du tibia astragale et fibula est restreint à une petite facette, (Fig. 5). La cavité articulaire dans laquelle incomplètement préservée, antérolatérale au pro- ce dernier vient se loger est moins profonde et cessus ascendant. Le processus ascendant est haut étroite que celle observée chez Sinraptor. Elle est d’environ 4 cm (Tableau 1). En vue antérieure, il subdivisée en deux dépressions, la latérale située représente la moitié de la hauteur de l’astragale ce sous le processus ascendant étant la plus profonde qui est proportionnellement plus important que (Fig. 6). Comme chez Poekilopleuron, et à la dif- ce qu’on observe chez Sinraptor, Eustreptospon- férence de ce qu’on observe chez Allosaurus et dylus ou Torvosaurus. Une dépression antérieure

360 GEODIVERSITAS • 2001 • 23 (3) Streptospondylus, théropode du Jurassique de Normandie

AB

Co.AS. PR.A.

Co.F.

Co.T. Co.CA.

FIG. 6. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 ; A, calcanéum droit (MNHN 8609), vue médiale ; B, astragale droit (MNHN 8608), vue latérale. Abréviations : Co.AS., aire de contact avec l’astragale ; Co.CA., aire de contact avec le calcanéum ; Co.F., aire de contact avec la fibula ; Co.T., aire de contact avec le tibia ; PR.A., processus ascendant. Échelles : 3 cm. marque la base du processus ascendant, comme face latérale du calcanéum est plane, alors que sa chez Sinraptor. La forme du processus est simi- face dorsale, destinée à recevoir la fibula, est large- laire à celle d’Allosaurus plus qu’à celle de tout ment concave sur toute sa longueur. En vue mé- autre théropode. Il est en effet plus ou moins diale, la surface de l’os se subdivise en trois symétrique et sa partie distale est arrondie et non dépressions distinctes. La plus postérieure entre en effilée comme chez Poeciloleuron, Sinraptor, contact avec le tibia (Fig. 6A). Les cavités ventrale Eustreptospondylus ou Megalosaurus. Le sillon et antérieure sont séparées par une petite ride osseuse horizontal qui court le long de la face antérieure beaucoup moins prononcée que chez Allosaurus et des condyles de l’astragale est beaucoup moins Sinraptor, l’ensemble assurant un contact étroit et marqué que chez Allosaurus et Sinraptor. Il traverse inamovible entre l’astragale et le calcanéum. un foramen situé 35 mm sous la base du proces- sus ascendant. Fémur Le calcanéum est de forme plus ou moins triangu- L’extrémité distale d’un fémur gauche (Fig. 7A), laire en vue latérale. En vue distale, contrairement à illustré pour la première fois par Gaudry (1890), Allosaurus, le calcanéum est moins large antérieu- fut donné au Muséum national d’Histoire natu- rement que postérieurement (Tableau 1). Il ne relle par le petit séminaire de Beauvais et n’appar- recouvre pas complètement la fibula qui s’articule tient sûrement pas à la collection Bachelet. La aussi dans une moindre mesure avec l’astragale. La provenance de cette extrémité de fémur reste

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A

CR.TF. S.FL. C.M. C.L.

B

S.EX.

FIG. 7. — Streptospondylus altdorfensis Meyer, 1932 ; extrémité distale d’un fémur gauche (MNHN 9645) ; A, vue postérieure ; B, vue distale. Abréviations : C.L., condyle latéral ; C.M., condyle médial ; CR.TF., crista tibiofibularis ; S.EX., sillon extenseur ; S.FL., sillon fléchisseur. Échelle : 5 cm. donc inconnue et son association avec le matériel condyle médial a une extension ventrale plus pro- précédemment décrit ne repose que sur la simili- noncée que le condyle latéral. Son extension pos- tude existant entre la gangue encore présente sur térieure est plus importante que celle du condyle l’os et celle conservée sur les vertèbres. latéral contrairement à ce qu’on observe chez En vue distale, le condyle médial est étendu lon- Megalosaurus bucklandi (Owen 1856). Les gitudinalement et étroit transversalement, alors condyles sont séparés antérieurement par le sillon que le condyle latéral apparaît plus arrondi extenseur et postérieurement par un sillon flé- (Fig. 7B). Comme chez tous les théropodes à l’ex- chisseur. Le sillon extenseur n’est que légèrement ception de (Charig & Milner 1997), le concave comparé au fléchisseur, beaucoup plus

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profond. Une ride osseuse peu prononcée mais question des relations existant entre le matériel de néanmoins visible et destinée aux ligaments croi- théropode des Vaches Noires avec soit les sés court longitudinalement au fond du sillon flé- Spinosauroidea, soit les . Un exa- chisseur. Cette ride présente chez Megalosaurus, men rapide de l’arrière-crâne des Vaches Noires Allosaurus ou Sinraptor n’a pas été observée chez (Knoll, Buffetaut & Bülow 1999) semble confir- Eustreptospondylus. Le sillon fléchisseur est bordé mer ses liens étroits, déjà suggérés, avec les allo- latéralement par la crista tibiofibularis qui prend sauroides. L’extension ventrale des processus naissance au niveau de la face postéromédiale du paroccipitaux sous le foramen magnum est un condyle latéral. La crista tibiofibularis est légère- caractère qu’on ne retrouve effectivement que ment défléchie latéralement et s’étend postérieu- chez Allosaurus (Madsen 1976) et Acrocantho- rement aussi loin que le condyle médial, pour saurus (Stovall & Langston, 1950). De même, la former une dépression latérale, la trochlea fibu- participation extrèmement réduite du supraocci- laris, dans laquelle vient se placer l’extrémité pital à la marge supérieure du foramen magnum, proximale de la fibula. En vue distale, le sillon caractère aussi présent chez Piveteausaurus extenseur de Megalosaurus bucklandi apparaît contrairement à ce que montre la dernière figura- plus profond et moins ouvert que celui de tion du crâne (Taquet & Welles 1974 : fig. 5), se Streptospondylus. retrouve chez de nombreux Allosauroidea comme Allosaurus, , Sinraptor, Monolo- DISCUSSION phosaurus ou (Carolini & Salgado Le Callovo-Oxfordien des Vaches Noires et des 1995). Chez les Spinosauroidea comme Eustre- ses environs a déjà livré de nombreux restes de ptospondylus (Huene 1932) et Baryonyx (Charig dinosaures théropodes (Douvillé 1885 ; Buffe- & Milner 1997), le supraoccipital au contraire taut, Pennetier & Pennetier 1991 ; Buffetaut & participe largement au bord supérieur du fora- Enos 1992 ; Buffetaut 1994), dont l’arrière-crâne men magnum. Piveteausaurus et l’arrière-crâne de Piveteausaurus divesensis (Piveteau 1923 ; des Vaches Noires sont donc considérés ici Taquet & Welles 1977) et celui d’un second comme appartenant à deux Allosauroidea diffé- dinosaure théropode indéterminé (Knoll, rents. Buffetaut & Bülow 1999). L’ensemble de ce Streptospondylus appartient indubitablement aux matériel a le plus souvent été comparé et la plu- Tetanurae et présente de nombreuses synapo- part du temps rapporté à la famille des morphies de ce clade (Sereno et al. 1996 ; Holtz connu dans le Bajocien et le 2000) : vertèbres cervicales et dorsales antérieures Bathonien d’Angleterre (Buckland 1824 ; Owen fortement opisthocœles, présence d’un sillon 1856 ; Philips 1871 ; Waldman 1974) et de la extenseur dans la région antérodistale du fémur, région de Caen (Eudes-Deslongchamps 1837). Si extrémité distale du tibia étendue s’appuyant certaines analyses phylogénétiques récentes sug- contre le calcanéum, présence d’un sillon hori- gèrent l’étroite parenté existant entre les genres zontal sur les condyles de l’astragale, condyles de Megalosaurus, Eustreptospondylus, Torvosaurus et l’astragale orientés antéroventralement, processus , regroupés au sein du clade des ascendant de l’astragale réduit médiolatérale- Spinosauroidea (Sereno et al. 1994, 1996), les ment. La position de Streptospondylus au sein des affinités exactes du matériel provenant des Tetanurae, parmi les Spinosauroidea ou les Vaches Noires sont loin d’être résolues. La décou- Allosauroidea est plus problématique. D’une verte de antunesi (Mateus, part, Streptospondylus n’est connu que par une 1998) dans le Kimméridgien supérieur du quantité restreinte de matériel postcrânien, Portugal et de salerii (Hutt, Martill & d’autre part les relations phylogénétiques existant Barker, 1996) dans le Barrémien de L’Île de entre Allosauroidea et Spinosauroidea sont en- Wight confirme la présence d’Allosauroidea en core très débattues, la monophylie de ce dernier Europe dès le Jurassique supérieur et pose la clade étant encore contestée (i.e. Sereno et al.

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1994, 1996, 1998 ; Charig & Milner 1997 ; Allosaurus, Acrocanthosaurus, Giganotosaurus, Holtz 2000). Sinraptor). Enfin, comme la plupart des théro- La présence d’hypapophyses sur les premières ver- podes, Streptospondylus ne présente pas de proces- tèbres dorsales est selon Holtz (2000) une synapo- sus postéromedial de l’astragale. Ce processus qui morphie du clade des Allosauroidea (sensu Sereno recouvre postérieurement l’extrémité distale du et al. 1996). Si ce caractère n’est pas présent chez tibia, se retrouve chez tous les Allosauroidea dont certains Spinosauroidea comme Torvosaurus ou l’astragale est connu (Allosaurus, Sinraptor, Baryonyx, il l’est néanmoins chez l’un d’entre eux, Acrocanthosaurus). Streptospondylus altdorfensis Eustreptospondylus. Les hypapophyses sont en fait apparaît donc très proche d’Eustreptonspondylus largement développées et proéminentes chez oxoniensis du Callovien d’Angleterre, comme Allosaurus et Sinraptor, alors qu’elles sont l’avaient déjà noté précédemment Nopsca (1906) beaucoup plus discrètes chez Monolophosaurus, et Walker (1964). Ce dernier genre, connu par Eustreptospondylus et Streptospondylus. Chez ces un squelette presque complet, appartient au clade deux derniers genres, la surface ventrale du des Spinosauroidea (Sereno et al. 1994, 1998), centrum ne comporte pas une simple hyp- auquel est aussi rattaché ici Streptospondylus. apophyse qui prolonge la carène ventrale comme La diversité des théropodes européens à la fin du chez Allosaurus ou Sinraptor, mais deux hyp- Jurassique moyen et au début du Jurassique supé- apophyses bien individualisées l’une de l’autre rieur semble confirmée par la présente étude, avec antérieurement. Ce caractère, qui montre les liens au moins six formes distinctes dont trois spino- étroits existant entre Streptospondylus et sauroides (Streptospondylus, Eustreptospondylus, Eustreptospondylus, n’est présent chez aucun autre Metriacanthosaurus) et trois allosauroides théropode. La présence d’une carène ventrale sur (Piveteausaurus, le spécimen des Vaches Noires et le centrum des vertèbres dorsales antérieures Lourinhanosaurus). Cette faune de théropodes semble être une synapomorphie des Tetanurae diffère notablement de celle du Jurassique moyen (Rauhut 2000). Ce caractère se retrouve par (Bathonien) d’Europe qui n’est constituée que de conséquent chez tous les Allosauroidea tel que taxons rattachés aux Spinosauroidea et plus parti- Allosaurus, Monolophosaurus, Sinraptor, Acrocan- culièrement à la famille des Megalosauridae. La thosaurus (Harris 1998), mais aussi chez certains découverte récente en Normandie d’un squelette Spinosauroidea comme Torvosaurus et Baryonyx. de mégalosaure devrait permettre de préciser les Cette carène ventrale n’est absente que chez deux relations phylogénétiques de cette famille au sein Tetanurae, Streptospondylus et Eustreptospondylus. des Spinosauroidea. Quoiqu’il en soit, la diversité Un dernier caractère vertébral souligne les liens des mégalosaures du Bajocien-Bathonien de étroits existant entre ces deux genres de la fin du France et d’Angleterre semble avoir été sous- Jurassique moyen. Alors que chez la plupart des estimée. Un examen des collections de l’Oxford théropodes, la longueur du centrum des vertèbres University Museum et du Muséum national dorsales postérieures est inférieure ou égale à sa d’Histoire naturelle de Paris ont montré qu’au hauteur, chez les , Eustreptospon- moins cinq théropodes différents (Eudes- dylus et Streptospondylus, le centrum est significa- Deslongchamps 1837 ; Owen 1856 ; Phillips tivement plus long que haut (Rauhut 2000). La 1871 ; Waldman 1974 ; obs. pers.) peuvent être morphologie du pubis de Streptospondylus est identifiés. L’apparition en Europe des Allosau- similaire à celle observée chez les Spinosauroidea, roidea au début du Jurassique supérieur coïnci- l’extrémité distale n’est que peu développée pos- derait ainsi avec une baisse de la diversité des térieurement et encore moins antérieurement, Spinosauroidea. Cette époque pourrait alors cor- comme c’est le cas chez Eustreptospondylus, Torvo- respondre à une période de renouvellement fau- saurus, Baryonyx et Afrovenator. Inversement le nique, avec le passage graduel d’une faune pied du pubis montre une extension postérieure dominée par les Megalosauridae, à une faune significative chez la plupart des Allosauroidea (i.e. dominée par les Allosauroidea. Toute hypothèse

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sur l’origine et l’histoire paléobiogéographique sur la diversité des théropodes jurassiques des Allosauroidea européens reste cependant sujet européens. Comptes Rendus de l’Académie des Sciences 314: 217-222. à caution tant que la phylogénie du groupe ne BUFFETAUT E., PENNETIER G. & PENNETIER E. sera pas mieux connue. La seule chose certaine est 1991. — Un fragment de mâchoire de Megalosarus que l’Europe de l’Ouest a sans soute joué un rôle dans le Callovien supérieur des Vaches Noires important dans le mise en place du plus impor- (Calvados, France). Revue de Paléobiologie 10: 379- 387. tant groupe de grands dinosaures carnivores. CHARIG A. J. & MILNER A. C. 1997. — Baryonyx walkeri, a fish-eating dinosaur from the Wealden of Remerciements Surrey. Bulletin of the Natural History Museum 53: Ce travail a été réalisé grâce aux soutiens finan- 11-70. COLLINI C. 1784. — Sur quelques zoolithes du ciers du Programme européen TMR (projet LSF) Cabinet d’Histoire Naturelle de S. A. E. Palatine et et de la Jurassic Foundation. L’auteur rend hom- de Bavière, à Manheim. Acta Academiae electoralis mage à S. P. Welles, dont les notes non publiées scientiarum et elegantiarum litterarum Theodor- et envoyées en 1980 à Philippe Taquet, avec Palatinae V: 61-103. COPE E. D. 1867. — Account of extinct lequel il avait alors entrepris une révision du which approach . Proceedings of the Academy of matériel de Cuvier, ont largement servi de base à Natural Sciences of Philadelphia: 234-235. ce travail. L’auteur remercie P. Taquet pour la CORIA R. A. & SALGADO L. 1995. — A new giant car- nivorous dinosaur from the of Pata- relecture du manuscrit, A. Ohler, M. Carrano et gonia. Nature 377: 224-226. P. Currie pour leur révision critique, C. Dupuis CURRIE P. J. & ZHAO X.-J. 1993. — A new carnosaur pour ses conseils avisés concernant la taxonomie, (Dinosauria, Theropoda) from the Jurassic of J.-M. Pacaud pour ses critiques nomenclaturales, Xinjiang, People’s Republic of China. Canadian Journal of Earth Sciences 30: 2037-2081. P. Powell pour son accueil à l’Oxford University CUVIER G. 1800a. — A quantity of bones found in the Museum, S. Chapman et A. Milner pour l’accès rocks in the environs of Honfleur, by the late Abbé aux collections du British Museum of Natural Bachelet. Philosophical Magazine VIII: 290. History, D. Serrette et P. Loubry pour les prises CUVIER G. 1800b. — Sur une nouvelle espèce de cro- codile fossile. Bulletin de la Sociéte philomatique de de vue photographiques, et F. Pilard pour les Paris II: 159. dessins. CUVIER G. 1808. — Sur les ossements fossiles de cro- codiles et particulièrement sur ceux des environs du Havre et d’Honfleur, avec des remarques sur les squelettes de sauriens de la Thuringe. Annales du RÉFÉRENCES Muséum d’Histoire naturelle de Paris XII: 73-110. CUVIER G. 1812. — Recherches sur les ossements fossiles, BRITT B. B. 1991. — Theropods of Dry Mesa Quarry où l’on rétablit les caractères de plusieurs animaux (Morrison Formation, Late Jurassic), Colorado, dont les révolutions du globe ont détruit les espèces. with emphasis on the osteology of Torvosaurus tan- 1re éd., Déterville, Paris, 4 vols. neri. Brigham Young University Geology Studies 37: CUVIER G. 1824. — Recherches sur les ossements fossiles, 1-72. où l’on rétablit les caractères de plusieurs animaux BRONN H. G. 1837. — Lethaea geognostica, oder dont les révolutions du globe ont détruit les espèces. Abbildungen und Beschreibungen der für die Gebirgs- 2e éd., Dufour et D’Ocagne, Paris, 5 vols. Formationen bezeichnendsten Versteinerungen. DICQUEMARRE J. F. 1776. — Ostéollithes. Journal de Stuttgart, 544 p. Physique VII: 406- 414. BUCKLAND W. 1824. — Notice on Megalosaurus or DOUVILLÉ H. 1885. — Sur quelques débris de great fossil lizard of Stonefield. Transactions of the sauriens de grande taille trouvés dans les marnes Geological Society of London 21: 390-397. oxfordiennes de Dives et de Villers. Bulletin de la BUFFETAUT E. 1994. — Restes de dinosaures du Société géologique de France 3: 441. Callovien des Vaches Noires (Calvados) appar- EUDES-DESLONGCHAMPS E. 1870. — Note sur les rep- tenant à la collection Nicolet (Houlgate). Bulletin tiles fossiles appartenant à la famille de téléosaures, d’Information des Géologues du Bassin de Paris 31: 9- dont les débris ont été recueillis dans les assies juras- 12. siques de la Normandie. Bulletin de la Société BUFFETAUT E. & ENOS J. 1992. — Un nouveau frag- géologique de France 27: 299-351. ment crânien de dinosaure théropode du Jurassique EUDES-DESLONGCHAMPS J.-A. 1837. — Mémoire sur des Vaches Noires (Normandie, France): remarques le Poekilopleuron bucklandi, grand saurien fossile,

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Soumis le 9 novembre 2000 ; accepté le 10 mai 2001.

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