B. LE PROJET : LA VISION PROSPECTIVE, LA STRATÉGIE D’ENSEMBLE, LES VOLONTÉS ET LES AMBITIONS

1. LE SCÉNARIO DE DÉVELOPPEMENT DURABLE RETENU

Le projet de l’État sur le territoire des bassins miniers nord-lorrains est un parti d’aménagement du territoire ambitieux et volontariste qui assure l’accroche des bassins miniers aux grandes aires urbaines voisines, grâce à une desserte fiable et de qualité, à la reconquête des espaces soumis aux séquelles minières, à la revitalisation et à la recomposition des pôles urbains, à la protection et à la valorisation du patrimoine naturel. Le versant le plus fragilisé de l’espace régional pourrait devenir ainsi un point d’appui majeur pour affirmer un rôle de carrefour européen au sein de la Grande Région, nouer des partenariats fructueux avec les territoires frontaliers, créer une vitrine de la capacité de la Lorraine à se transformer.

Le projet valorise les atouts de ce territoire, en s’articulant autour de sept principaux axes :

1. Définir rapidement une politique claire de constructibilité , dans les secteurs affectés par les aléas miniers, qui montre aux responsables locaux, à la population et aux investisseurs potentiels que les pouvoirs publics maîtrisent le risque d’affaissement, dans un souci de solidarité territoriale attentive au respect de la mixité urbaine et sociale.

2. Permettre au sillon lorrain de jouer pleinement son rôle de corridor nord-sud multimodal de transit et d’échanges, à la fois pour les voyageurs et les marchandises, sur les modes routier, ferroviaire et voie d’eau. Pour cela, des décisions d’engagement dans un programme d’actions global et à long terme doivent être prises dans les meilleurs délais.

3. S’appuyer sur le socle industriel ainsi que sur le développement de la logistique , grâce à une capacité renforcée des infrastructures, en optimisant l’utilisation des réseaux locaux et l’offre foncière, et en favorisant l’émergence sur le territoire lorrain d’une grande plate-forme logistique multimodale à l’échelle de l’espace Saar-Lor-Lux.

4. Encourager parallèlement la diversification de l’activité économique en contribuant à renforcer les activités tertiaires et de services aux entreprises et à la population, grâce notamment aux technologies de l’information et de la communication, et la recherche- développement dans les secteurs des hautes technologies.

5. Faciliter le bon fonctionnement des agglomérations transfrontalières , dans le cadre de partenariats équilibrés, concernant notamment la planification urbaine.

6. Reconquérir un cadre de vie de qualité , en étant attentif à l’amélioration de la qualité environnementale, urbaine et paysagère. Le renforcement des pôles urbains par la maîtrise de la périurbanisation, l’organisation des noeuds de transports collectifs, une politique du

67 logement axée sur le renouvellement urbain des espaces dégradés et la réhabilitation des cités ouvrières, sera favorisée pour assurer leur rôle vital d’animation du territoire.

7. Identifier un réseau maillé d’espaces naturels, agricoles et paysagers à préserver ou à mettre en valeur pour permettre d’assurer des transitions entre l’urbain et le rural, afin de participer à l’attractivité du territoire, à la promotion de son image et de ses capacités d’accueil et de loisirs.

L’État doit donc créer les conditions d’une impulsion forte, par rapport au contexte local, pour réaliser ce projet : S€ par sa détermination, il affirme la prééminence de la politique nationale d’aménagement du territoire, pour lutter contre les risques de désertification et de paupérisation de territoires en mutation profonde, très fragiles économiquement et socialement, S€ par l’ampleur des moyens mobilisés, il va au-delà d’une simple logique de rattrapage et d’accompagnement a minima..., S€ par la dimension et la diversité du dispositif d’accompagnement, il impose un niveau d’exigence dans un partenariat ambitieux, interpelle tous les décideurs territoriaux dont l’intérêt ne peut être que de partager cette ambition.

2. LES PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE

Les conséquences d’un scénario volontariste sur la démographie ont fait l’objet d’une projection par l’INSEE à l’horizon 2020, sur la zone des bassins miniers nord-lorrains. Les hypothèses de ce scénario optimiste sont basées : S€ sur une amélioration de la fécondité par rapport à celle observée en 1999 (l’indicateur conjoncturel de fécondité passerait de 1,60 aujourd’hui à 1,81 en 2020 avec une étape à 1,71 en 2010), ce qui reste une hypothèse vraisemblable par rapport à l’évolution de l’indice de fécondité au plan national, S€ sur une évolution parallèle à la tendance centrale métropolitaine de l’indice de décès, S€ sur une amélioration des comportements migratoires à partir de 2002 pour les adultes de 25 à 59 ans et les enfants de moins de 15 ans.

La population en 2020 serait alors, en théorie, de 765 884 habitants, contre 800 784 au recensement de 1999, alors que la projection tendancielle donne une population de 741 049 habitants. Le taux d’évolution est donc de - 4,4 % entre 1999 et 2020 pour le scénario volontariste, contre - 7,5 % pour le scénario tendanciel. Le solde migratoire annuel passe de - 2381 pour le scénario tendanciel à - 1700 pour la variante optimiste. La classe d’âge représentant la majorité des actifs, entre 25 à 59 ans, passerait de 337 555 habitants (scénario tendanciel) à 341 455 (variante optimiste).

Cet exercice de prospective démographique, réalisé grâce à un modèle mathématique, doit être lu avec les réserves d’usage, mais révèle deux éléments importants :

- Les tendances de vieillissement de notre population nationale et d’émigration de ménages qui choisissent de quitter le territoire des bassins miniers lorrains sont suffisamment

68 lourdes pour marquer raisonnablement la démographie. Il est impossible d’en faire abstraction, sauf à envisager un scénario caricatural de très forte immigration sans appui sur des données crédibles aujourd’hui.

- Néanmoins, la variation du solde migratoire notamment basée sur un frein des départs et une augmentation des arrivées de ménages est un indicateur clé qui peut évoluer favorablement par une politique volontariste de montage de projets économiques, à des échelles diverses, créateurs d’emplois et d’attractivité. Retenir la main d’œuvre existante, capter et accueillir celle qui est potentielle, dans un contexte de compétition aiguë entre territoires, devient alors fondamental, et l’on comprend mieux, à travers cette simple simulation, l’interaction entre un projet d’aménagement d’un territoire et son évolution démographique, dans une région géographique qui doit retourner son image pour éviter la désertification à long terme.

3. DES ESPACES À URBANISER, DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT, DES POTENTIALITÉS POUR L’ACCUEIL D’ACTIVITÉS

Ce chapitre permet d’aborder la déclinaison des principales composantes du projet de manière pré-opérationnelle avant d’examiner leur contenu dans le chapitre suivant consacré aux objectifs et orientations

3.1. Les espaces à urbaniser

D’après l’IGN (1999), sur les 417 400 ha de l’aire de la D.T.A., l’occupation des espaces urbanisés (bâti et emprise des zones d’activités) ne représente aujourd’hui que 33 580 ha, soit 8% de la superficie. Les espaces naturels et ruraux se composent : S€ des espaces boisés : 104 400 ha (25% de l’aire totale) S€ des espaces à dominante agricole : 279 420 ha (67 % de l’aire totale) soit 383 820 ha au total (92 %). Dans ce contexte général très rural, le projet visant essentiellement le maintien global de la population, l’estimation quantifiée des espaces à urbaniser ne sera pas un élément fondamental. En effet, le risque d’étalement urbain effréné n’est pas à l’ordre du jour, comme, par exemple, sur le littoral ou en périphérie de grandes métropoles. Le sillon mosellan est le secteur le plus sensible, et les conflits d’usage à venir entre couloir d’infrastructures, urbanisation et zones économiques, liaisons vertes et espaces agricoles à préserver, pourront faire l’objet d’estimations chiffrées d’espaces à urbaniser dans les SCOT, afin qu’une occupation du sol équilibrée soit organisée (voir parti e C ).

3.2. Les infrastructures de transport

Le scénario retenu met l’accent sur la réalisation rapide dans une perspective intermodale d’infrastructures de transport nord-sud pour les voyageurs et pour le fret (voir partie C) S€ Reconstituer un axe autoroutier nord-sud de transit et d’échanges performant S€ Poursuivre l’amélioration des liaisons routières entre les bassins miniers et les pays limitrophes : Belgique, Luxembourg, Allemagne S€ Développer rapidement les capacités ferroviaires

69 S€ Mieux exploiter les capacités de la voie d’eau S€ Constituer un réseau de plate-formes multimodales d’échanges et de noeuds de voyageurs

3.3. L’accueil des activités

Dans un souci de cohérence avec la vocation industrielle et logistique privilégiée, mais aussi avec la nécessaire diversification économique déjà engagée, une armature constituée de grands pôles économiques structurera le territoire des bassins miniers.

Ces pôles denses d’emplois se distinguent des zones d’activités intercommunales, qui sont complémentaires, mais qui jouent un rôle de second niveau dans la hiérarchie des pôles d’activités.

Une politique foncière active, capable à la fois d’anticiper la maîtrise des terrains bien localisés et de maintenir une gestion agricole tant qu’un projet sérieux n’est pas sûr, sera conduite en concertation avec tous les acteurs locaux et les populations concernées (voir partie C)

70 26. LES FLUX LONGUE DISTANCE DE TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES

SITUATION EN 1997

SITUATION EN 2020 (scénario développement durable)

source : étude NEA - eurocorridors dans l'Europe 71 du nord - ouest (2001) C. LES OBJECTIFS ET LES ORIENTATIONS DE L'ÉTAT (chapitre ayant valeur normative)...... 74

1. LES OBJECTIFS GENERAUX...... 74

1.1. Les objectifs de l'État en matière de localisation des grandes infrastructures de transports et des grands équipements...... 74 1.1.1. Les Schémas multimodaux de Services Collectifs de Transport de voyageurs et de marchandises identifient les principaux objectifs de l'État 74 1.1.2. Les objectifs particuliers aux bassins miniers ...... 76 1.1.2.1. Reconstituer un axe autoroutier nord-sud de transit et d'échanges performant...... 76 1.1.2.2. Poursuivre l'amélioration des liaisons routières entre la Est et l'Allemagne ...... 76 1.1.2.3. Développer rapidement les capacités ferroviaires ...... 76 1.1.2.4. Mieux exploiter les capacités de la voie d'eau...... 77 1.1.2.5. Anticiper l'accueil d'une plate-forme logistique multimodale 77 1.1.3. Les grands équipements ...... 77 1.2. Les objectifs de l'État en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages...... 77 1.2.1. Les principes généraux...... 77 1.2.2. Application :...... 78 1.2.2.1. Respecter les dernières continuités rurales et forestières subsistant entre les deux versant du sillon mosellan...... 78 1.2.2.2. Maintenir la qualité des ceintures forestières en périphérie des zones urbanisées ...... 80 1.2.2.3. Maintenir la qualité des espaces ruraux en périphérie des zones urbanisées...... 81 1.2.2.4. Permettre la continuité écologique par mise en réseau des espaces naturels...... 82 1.2.2.5. Recomposer le paysage en intégrant la nature aux stratégies de restauration des territoires dégradés...... 83 1.2.3. Outils :...... 84

2. LES ORIENTATIONS FONDAMENTALES DE L'ÉTAT EN MATIERE D'AMÉNAGEMENT ET D'ÉQUILIBRE ENTRE LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT, DE PROTECTION, DE MISE EN VALEUR DES TERRITOIRES ...... 86

2.1. Le redéveloppement économique du territoire dans une perspective durable 86 2.1.1. Améliorer et valoriser l'utilisation des infrastructures existantes...... 86 2.1.2. Développer les modes de transport alternatifs à la voiture individuelle et aux poids-lourds ...... 86 2.1.3. Réserver la section de la véloroute européenne nord-sud ...... 87 2.1.4. Définir un réseau de grands pôles stratégiques d'activités ...... 87 2.1.4.1. Cinq grands pôles de développement industriel et logistique 88

72 2.1.4.2. Deux pôles économiques mixtes pour les agglomérations transfrontalières de Longwy et de la Moselle-Est...... 89 2.1.5. Valoriser l'opportunité du projet luxembourgeois de Belval-ouest... 89 2.1.6. Faire participer l'ensemble du territoire de la DTA à l'équilibre de son développement ...... 90 2.2. Reconquérir un cadre de vie de qualité...... 93 2.2.1. L'aménagement urbain et les déplacements ...... 93 2.2.1.1. Confronter l'armature urbaine...... 93 2.2.1.2. La maîtrise de l'urbanisation ...... 94 2.2.1.3. La réinsertion des friches industrielles...... 95 2.2.1.4. La qualité et la diversité de l'habitat ...... 95 2.2.1.5. Le développement des transports collectifs ...... 96 2.3. La constructibilité dans le bassin ferrifère...... 100 2.3.1. La recherche d'un dispositif équilibré...... 100 2.3.2. Catégories de communes et prescriptions techniques ...... 100 2.3.3. Les orientations en matière de constructibilité...... 102 2.3.3.1. Zones d'aléas pouvant mettre en cause la sécurité des personnes (éboulement de front de mine, fontis et effondrements brutaux)...... 102 2.3.3.2. Zones d'aléas affaissements progressifs...... 102 2.3.3.3. Zones d'aléas mouvements résiduels ...... 103 2.4. La constructibilité dans le bassin houiller...... 104 2.5. La gestion de l'eau dans les bassins miniers ...... 106 2.5.1. Prévenir les inondations ...... 106 2.5.2. Protéger la ressource en eau potable et industrielle du bassin sidérurgique et ferrifère...... 107

73 C. LES OBJECTIFS ET LES ORIENTATIONS DE L’ETAT (chapitre ayant valeur normative)

1. LES OBJECTIFS GENERAUX

Suivant l’article L. 111-1-1 du code de l’urbanisme, la DTA fixe principalement, d’une part les objectifs en matière de localisation des infrastructures de transports dont l’État ou ses concessionnaires ont la maîtrise d’ouvrage (autoroutes, routes nationales, voies ferrées, voies navigables, ...), les équipements qui sont de la compétence de l’État tels que production et transport de l’énergie, équipements universitaires, militaires, hospitaliers, etc.... Les objectifs concernent d’autre part la préservation des espaces naturels, des sites et des paysages. Cette préservation ne concerne pas seulement les espaces faisant l’objet de protection, sites classés ou inscrits, réserves naturelles, biotopes, etc....

1.1. Les objectifs de l’État en matière de localisation des grandes infrastructures de transports et des grands équipements

1.1.1. Les Schémas multimodaux de Services Collectifs de Transport de voyageurs et de marchandises identifient les principaux objectifs de l’État

Les bassins miniers nord-lorrains sont concernés par certains des enjeux stratégiques du , notamment ceux qui sont indissociables des échanges transfrontaliers avec la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne. Ces enjeux sont liés : ; à l’écoulement des flux internationaux sur les grands axes de transit nord-sud, qui se superposent à l’armature urbaine principale de ce territoire, en particulier le sillon lorrain ; ; à l’amélioration des relations du Grand Est avec les principaux pôles français et européens et notamment les liaisons est-ouest vers Paris et les façades maritimes ou vers l’Allemagne et la Suisse ; ; au fonctionnement des principaux pôles d’échanges de - Nancy et de Strasbourg, ainsi que des liaisons internes au territoire du Grand Est.

Ils définissent ainsi les objectifs généraux suivants :

S€ Assurer la fluidité des axes nord-sud , notamment l’axe Luxembourg - Dijon actuellement le plus chargé où se superposent des services de transport très diversifiés (voyageurs et marchandises, courte, moyenne et longue distance) avec des problèmes de fluidité et de gestion des conflits entre différents types de trafic. Les actions sont destinées à améliorer la compétitivité des modes alternatifs à la route et à séparer les trafics locaux et de transit au niveau des grandes agglomérations.

A cet effet, les mesures suivantes intéressent les bassins miniers nord-lorrains : ; renforcer la capacité et les performances des liaisons ferroviaires pour le fret avec : - l’aménagement de l’itinéraire alternatif Belgique - Longwy - Toul - des aménagements de capacité sur la liaison Metz - Strasbourg - Mulhouse vers la Suisse et l’Italie

74 ; exploiter plus efficacement les possibilités offertes par la voie d’eau à travers les opérations de modernisation de la Moselle canalisée.

En outre, compte tenu de la dégradation des conditions de circulation, de sécurité et d’environnement constatée sur l’autoroute A 31, les démarches engagées seront poursuivies afin :

; d’une part, de promouvoir les solutions, prioritairement de création ou d’amélioration de desserte en transports collectifs, à mettre en œuvre pour répondre à la croissance du trafic régional et local du sillon lorrain;

; d’autre part, d’étudier, puis de mettre en œuvre les solutions de nature à répondre à l’augmentation du trafic de transit et d’échange, en privilégiant une approche multimodale et les alternatives permettant d’éviter le sillon lorrain, en concertation avec les partenaires transfrontaliers, en accélérant l’aménagement d’un itinéraire de fret ferroviaire nord-sud pouvant comporter de nouvelles sections et en préservant la réalisation d’aménagements routiers de capacité suffisante destinés à écarter les trafics de transit des zones urbaines traversées par l’autoroute A 31 et complétant l’aménagement des voies existantes.

S€ Relier le Grand Est aux principaux pôles français et européens , notamment dans une problématique est-ouest ; ces liaisons présentent des enjeux importants pour la structuration du Grand Est et son ouverture sur l’Europe.

Aujourd’hui, la première phase du T.G.V. Est-Européen Paris - Strasbourg, entre Vaires et Baudrecourt, est en construction pour une mise en service en 2007 et va se raccorder au réseau existant en desservant et Sarrebruck. Au nord de la ligne, dans le sillon lorrain, Metz, et Luxembourg bénéficieront de temps de parcours diminués de moitié depuis Paris, par rapport à la situation actuelle.

Afin d’améliorer ou de conforter les services de transport sur les liaisons est-ouest, il faudra mettre en œuvre les accords franco-allemands relatifs à la connexion des réseaux ferroviaires à grande vitesse des deux pays, via Strasbourg et Sarrebruck, dans la perspective d’un réseau T.G.V. Européen.

S€ Adapter les grandes infrastructures d’échanges des principaux pôles

Le sillon lorrain, l’aire métropolitaine de Strasbourg, et d’autres pôles d’échanges tels que Bâle-Mulhouse et Dijon, sont le siège de fortes concentrations de flux de transport combinant voyageurs et fret, longue distance et déplacements locaux. Les Schémas de Services visent à assurer la fluidité des trafics de transit, à privilégier le développement des transports collectifs et à garantir la capacité et l’accessibilité des plates-formes et gares d’échanges. A cet effet, sont inscrites les mesures suivantes : ; contribuer au développement et à l’adaptation à la demande des chantiers de transport combiné, notamment à Metz - Nancy, Strasbourg, Mulhouse et Dijon ; ; écarter les trafics de transit des zones urbaines avec des contournements routiers, dans le respect des contraintes environnementales

75 1.1.2. Les objectifs particuliers aux bassins miniers

1.1.2.1. Reconstituer un axe autoroutier nord-sud de transit et d’échanges performant

L’État reconnaît la nécessité d’un itinéraire autoroutier pour le transit international et les échanges, qui s’écarte des zones urbaines traversées par l’actuelle A 31. Or, le trafic local et interurbain sur les sections urbaines des autoroutes existantes ne peut plus cohabiter avec le trafic de transit dans des conditions de sécurité et de fluidité acceptables.

Ainsi, une nouvelle autoroute A 31, fonctionnelle et lisible, sera reconstituée en intégrant des tronçons de rase campagne de l’actuelle autoroute, éventuellement élargis, et des aménagements neufs de configuration autoroutière là où c’est nécessaire, notamment en déviation des principales agglomérations. Les sections urbaines déviées de l’actuelle A 31 seront alors requalifiées en voiries rapides urbaines, ce qui se traduira par des aménagements géométriques, l’abaissement des vitesses autorisées, des dispositifs de gestion des trafics, des mesures de restrictions pour le transit des poids-lourds..., autant de mesures qui modifieront la perception et le comportement des usagers. Il conviendra également d’étudier, avec les autorités organisatrices de transport, les conditions de développement des transports collectifs sur ces futures voies urbaines. Dans l’aire de la D.T.A., sont concernées l’autoroute A4 (entre l’échangeur Metz-Est et la croix d’), l’autoroute A31 (de la croix d’Hauconcourt à la frontière luxembourgeoise), l’autoroute A30 et la RN52 (de Richemont à la frontière belge). Elles feront l’objet, selon les tronçons, soit d’aménagements sur place avec élargissement éventuel, soit de création de sections neuves de caractéristiques autoroutières, de façon à reconstituer un axe autoroutier nord-sud vers la Belgique et le Luxembourg, de capacité suffisante pour les trafics d’échanges et de transit. Les réseaux routiers nationaux et départementaux joueront un rôle complémentaire pour mieux diffuser vers les différents territoires le bénéfice des accès aux réseaux rapides.

1.1.2.2. Poursuivre l’amélioration des liaisons routières entre la Moselle Est et l’Allemagne

Largement engagées dans le contrat de plan 2000-2006, la desserte des différents territoires lorrains et l’amélioration des relations de la Moselle Est avec les pôles sarrois sera améliorée, à travers des schémas d’itinéraires globaux. Ainsi, feront l’objet d’opérations qualitatives (élargissements, déviations des parties urbanisées, aménagements de carrefours) les voies nord-sud suivantes : S€ la RN 61 entre l’A4 et Sarrebruck, au bénéfice des dessertes de Hambach et S€ la RN 33 entre la RN3 et Sarrelouis, au bénéfice des dessertes de Saint-Avold, Carling et

1.1.2.3. Développer rapidement les capacités ferroviaires

L’aménagement d’un itinéraire fret Toul-Longwy-Athus, programmé dans le contrat de plan 2000-2006, est une priorité pour contribuer à désengorger le réseau ferré du sillon lorrain.

76 A l’horizon 2010, dans ce sillon lorrain, la totalité du réseau ferroviaire sera saturée pour le fret et les voyageurs. Parallèlement à des aménagements sur les voies existantes, les emprises pour les futures augmentations de capacité ferroviaire devront y être réservées. A la fois pour les liaisons nord-sud et est-ouest, de nouvelles sections ferroviaires sont envisagées, les études de capacité programmées permettront d’en mesurer l’opportunité et le phasage , en particulier sur les relations est-ouest Metz - Forbach - Sarrebruck, Metz - Strasbourg, et Thionville - Forbach pour le fret. Ces études seront menées de front avec celles relatives aux autres modes, dans une réflexion multimodale approfondie.

1.1.2.4. Mieux exploiter les capacités de la voie d’eau

Une attention particulière doit être accordée au réseau à grand gabarit. Les opérations programmées pour l’amélioration de la performance de la Moselle canalisée doivent renforcer le rôle de la voie d’eau à travers la remise en service d’une ligne régulière de conteneurs . Ainsi, la modernisation des écluses, l’augmentation du tirant d’air, l’optimisation du tirant d’eau permettront de soutenir l’augmentation du trafic fluvial de marchandises.

1.1.2.5. Anticiper l’accueil d’une plate-forme logistique multimodale

Il existe un potentiel propre au développement logistique, à l’interconnexion des Eurocorridors nord-sud et est-ouest, qui permet de considérer la faisabilité d’une plate- forme multimodale au bord de la Moselle, au bénéfice de l’espace Saar-Lor-Lux. Une étude particulière approfondira cette faisabilité, sous la forme d’une seule plate-forme ou de plusieurs sites mis en réseau, et pourra identifier une localisation éventuelle sur le territoire de la DTA.

1.1.3. Les grands équipements

Le territoire des bassins miniers ne comporte pas d’autre grand équipement qui soit de la compétence de l’État et dont la réalisation ou l’agencement dans le temps mériteraient de figurer dans les objectifs de cette directive. En effet, l’aéroport régional Metz-Nancy-Lorraine, le pôle universitaire ou hospitalier de Metz, par exemple, ne figurent pas dans le territoire des bassins miniers. Quant à la centrale de production d’énergie nucléaire de , mise en service en 1986, aucun projet d’évolution significative n’est prévu à l’horizon 2020.

1.2. Les objectifs de l’état en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages

1.2.1. Principes généraux

La qualité et la diversité de ces territoires doivent participer autant que d’autres facteurs à leur redéveloppement.

C’est pourquoi l’objectif prioritaire de l’État en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages consiste, à cette échelle, à conserver et revaloriser, notamment là où il est le plus fragile, le tissu rural et forestier qui, en dépit des

77 représentations habituelles de la Lorraine, n’a jamais cessé d’exister dans et autour de ses bassins miniers et industriels.

Cet objectif impose un effort de maîtrise de la consommation d’espaces naturels et ruraux. A ce titre, il répond au premier enjeu stratégique national identifié par le schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux. Cet effort devra être inscrit dans tout projet de développement urbain ou économique.

Mais cela nécessite surtout de soustraire des espaces naturels structurants, forestiers ou agricoles, aux pressions urbaines, commerciales et industrielles afin de maintenir les continuités écologiques et paysagères les plus fragiles, en tenant compte toutefois des situations particulières créées par la présence de zones d’aléas miniers.

Pour ce faire, il importe dans les secteurs sensibles identifiés ci-dessous, de s’opposer au mitage ou à la consommation d’espaces par l’habitat et les activités, à travers la recherche de solutions alternatives : - déplacement des projets vers des secteurs moins fragiles ; - densification de l’existant ; - coopération intercommunale. Dans ces secteurs, l’implantation d’infrastructures publiques d’intérêt général d’une part, et les projets de recomposition urbaine dictés par l’instabilité du sous-sol d’autre part, devront intégrer plus encore qu’ailleurs la nécessité d’en minimiser les impacts sur les espaces naturels et ruraux. Enfin, l’objectif de reconstitution d’espaces naturels, ruraux ou forestiers sera pris en considération dans les documents d’urbanisme et soutiendra des actions concrètes. Ces secteurs ont été retenus sur la base des critères suivants : - Protection de l’équilibre urbain - rural - Pression urbaine subie - Intérêt paysager / image - Intérêt pour les loisirs - Intérêt écologique - Impact sur les fonds de vallée

1.2.2. Application :

L’application de ces principes conduira à :

1.2.2.1. Respecter les dernières continuités rurales et forestières subsistant entre les deux versants du sillon mosellan (représentées sur la carte de synthèse, sauf autre représentation graphique précisée ci-après, par des flèches de couleur verte : coupures vertes à préserver ou à restaurer)

Il importe de conserver les dernières liaisons paysagères vertes entre les deux versants de la vallée de la Moselle. Il s’agît prioritairement :

- de la liaison Bois de – Ennery - Chailly. La préservation et la mise en valeur de cette coupure verte doivent contribuer à une meilleure lisibilité et à une

78 structuration d’un espace confus et densément urbanisé, qui a besoin de zones de respiration et de récréation nécessaires à la qualité de vie des habitants.

Cette transversale verte, la seule préservée avec celle d’ - Guénange entre Metz et Thionville, est menacée par des extensions urbaines dans le secteur de - Pierrevillers et au droit de Marange-Silvange. Le long de la liaison V.R.52, qui fractionne les espaces naturels, il est aussi nécessaire d’éviter la création d’une continuité urbaine entre Marange-Silvange, Pierrevillers et Rombas.

- des espaces ruraux sur la rive droite de la Moselle, notamment entre Ennery, Rugy et où les extensions industrielles se développent de façon linéaire en direction du sud, au détriment des espaces agricoles

- de la liaison paysagère est-ouest entre la forêt de Moyeuvre, le bois de Saint-Hubert sur la rive gauche, et les bois de Reinange et Blettange sur la rive droite de la Moselle. Le passage entre les deux massifs boisés n’est plus assuré que dans le secteur de Justemont. Le maintien d’une continuité de la trame verte dans ce secteur revêt par conséquent une importance particulière ;

- de l’entrée est d’, qui est un secteur complexe ou s’entremêlent patrimoine historique et zone plus naturelle, devra participer à l’amélioration de l’image et de l’attractivité d’Hayange ;

- du secteur nord et nord-est de Thionville compris entre la Moselle, l’autoroute A 31 et la frontière du Grand-Duché de Luxembourg, soumis à une forte pression urbaine et qui est aussi un espace rural de très grande qualité paysagère, ce qui contribue d’ailleurs déjà fortement à son attractivité. (représenté par des hachures obliques vertes)

Les secteurs suivants, moins directement menacés, devront également être préservés : - le fond du vallon boisé reliant Marange-Silvange à Maizières-les-Metz ;

- la liaison paysagère entre la forêt de et le bois d’, qui constitue le maillon sud de la ceinture verte de Thionville. La continuité de la trame verte a aussi pour effet de maintenir un espace tampon entre des secteurs d’habitat et des secteurs d’activités “ lourdes ” ;

- le secteur compris entre A31, A30 et RN52, dans lequel il convient de conserver des espaces non urbanisés entre , , Uckange et Florange, en évitant en particulier un resserrement de l’urbanisation autour de la ZAC de la Feltière, et le mitage des bois de St-Hubert et Pépinville. Il importe également d’intégrer une dimension paysagère dans la conception de cette zone d’activité, en cohérence avec l’insertion paysagère de la VR52 qui la traverse.

79 1.2.2.2. Maintenir la qualité des ceintures forestières en périphérie des zones urbanisées (cf : forêts constituant la trame verte)

La consistance des massifs les plus sensibles identifiés ci-dessous devra être maintenue, sans préjudice des mesures normales de gestion forestière.

Cela concerne prioritairement :

- autour de l’agglomération de Thionville, l’ensemble constitué par la forêt domaniale de Florange et les forêts communales de Thionville, , Illange, , et Volkrange ;

- l’ensemble constitué par les forêts comprises entre les bois de Butté et les revers boisés des abords de Longwy : forêts communales de Villerupt, Hussigny – Godbrange et Longlaville entre Longwy et Villerupt et la forêt domaniale de Sélomont en continuité avec une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF), ainsi que les bois au nord de Cosnes-et-Romain et au nord-ouest de Mont-St-Martin ;

- les forêts périphériques de l’ensemble urbanisé de Briey, Homécourt, Joeuf, Moutiers, c’est-à-dire la forêt domaniale de Moyeuvre et les forêts communales du Syndicat Intercommunal de Gestion Forestière (SIGF) Orne – Woigot, et en particulier le vallon du ruisseau de la vallée (affluent du Woigot) au nord de Briey ;

- la forêt du Warndt dans le bassin houiller, constituée principalement par les forêts domaniales de Saint – Avold, de Zang et de la Houve dans le prolongement de la forêt de Karlsbrunn en Allemagne, mais également la forêt communale de Longeville-lès-St Avold, la forêt de Steinberg, le bois de ;

- la ceinture forestière de l’agglomération de Sarreguemines: forêt domaniale de Maertzwald, massifs boisés au sud de Blies-Guersviller (Knopfwald, Buchwald, Gersweiler Wald, Neuwald) et de Blies-Ebersing (Bauerwald, Kapellenwald, Cobachwald, Allmendswald, Neubrunnerwald, bois de Bliesbrück), et de part et d’autre de la Sarre : bois de Grossbliederstroff, forêt domaniale de Sarreguemines, Grosswald (grand bois), Lehwald, Honigwald et bois de (Zettingerswald).

- dans le sillon mosellan, les bois au nord de , les bois de , Reinange, la forêt domaniale de Blettange, le bois de Moyeuvre, de Saint-Paul, de Pierrevillers, de Jaumont, le bois l’Abbé et le bois de Coulange ;

- le chapelet de massifs forestiers constituant une ceinture verte à la périphérie sud de St- Avold : haut - bois de Dourdhal, bois de Valmont, Téting et Vahl-Ebersing, forêt domaniale de , bois de ;

- les massifs proches de Farebersviller et leurs liaisons avec l’Allemagne : forêts de et Cappel, forêt domaniale de Theding, bois de Grosswald, massifs boisés au nord et à l’est de (Hérapel, Muhlwald, Harte Busch, Haarbusch), à l’est et au sud de Béning - lès - St-Avold (Buchwald, Kalkgrube, Knebusch, Baspich), au nord de Rosbrück (Gaensbacherwald, Grossenacker) ;

80

1.2.2.3. Maintenir la qualité des espaces ruraux en périphérie des zones urbanisées (cf : hachures vertes : espaces naturels et ruraux dont la trame et la qualité paysagère sont à préserver)

L’espace rural contigu à la forêt domaniale de Moyeuvre constitue sur le plateau un vaste espace paysager de grand intérêt. Un équilibre avec le développement nord-est de la ville de Briey est à organiser, en liaison avec les incidences de la voie de contournement de Briey en terme de développement urbain. Dans ce secteur entre la voie et l’agglomération actuelle, et aux abords des échangeurs, l’urbanisation doit intégrer la préoccupation de la qualité paysagère (exemple de la ZI de la Chesnois).

Il en va de même pour l’espace rural ceinturant Jarny, s’appuyant sur le lit majeur et inondable de l’Orne et les bois de Labry et de la Grange. Dans ce secteur il conviendra également d’intégrer convenablement dans le paysage le secteur urbain récent et en développement le long de la RN3, afin d’assurer une meilleure transition entre espaces ruraux et urbains.

Un espace à vocation naturelle, agricole et paysagère doit également être conservé sur l’axe de la N18, à l’ouest de Cosnes-et-Romain, et à l’est, la qualité de l’entrée de ville de l’agglomération de Longwy devra être préservée.

Plusieurs autres espaces sensibles sur le plan du patrimoine paysager doivent être confortés.

Ainsi en va-t-il de la vallée de la Chiers à l’aval de l’agglomération de Longwy, et de la vallée de la Moulaine à l’amont qui ont une forte valeur patrimoniale.

Il en va de même pour les vallons de l’Audunois, comme par exemple la vallée de la Crusnes et les espaces agricoles qui les entourent, entre les communes de Filières, Beuvillers et au sud, de Bure, et Boulange à l’est, de Bréhain-la-Ville et Tiercelet à l’ouest et la frontière avec le Grand-Duché du Luxembourg au nord. Il importe d’afficher et de maintenir la vocation agricole de ce plateau au sud de Longwy, en continuité avec les paysages agricoles qui prolongent les côtes de Moselle vers le nord.

Beaucoup de communes de ce plateau sont soumises à des pressions foncières considérables liées au travail transfrontalier. Ces pressions sont susceptibles de s’accroître fortement lors du développement du secteur de Beuvillers. Dans ces communes, les projets d’habitat devront respecter l’identité paysagère des villages.

En Moselle-est, il conviendra de respecter la qualité de l’espace rural et des massifs forestiers compris entre Saint-Avold, Freyming-Merlebach, Farébersviller, Sarreguemines et la frontière avec l’Allemagne.

Ce territoire particulièrement sensible subit actuellement la conjonction d’une pression d’urbanisation croissante liée aux politiques de reconversion économique du bassin houiller, et d’une déprise agricole résultant de la disparition du phénomène de la double activité (mineurs - agriculteurs). La manifestation la plus visible de cette déprise est

81 l’abandon des vergers autour des anciens noyaux villageois, vergers qui assuraient une transition entre l’espace construit et l’espace agricole ouvert. Il conviendra de renforcer les politiques d’accompagnement permettant de ralentir et, si possible, d’inverser cette tendance.

Ainsi dans le secteur de Gaubiving, l’intégration paysagère des zones de développement (habitat et activités) doit se traduire par la construction d’une trame paysagère pérenne capable de structurer l’espace.

Le corridor paysager de Oeting à Farébersviller, entre des espaces forestiers et la couronne verte de Saint-Avold vers l’ouest, devra aussi être maintenu afin de conserver un équilibre entre le caractère industriel de la mégazone de Farébersviller et la dimension rurale des espaces environnants.

A l’ouest de Sarreguemines, entre les forêts de et de Maertzwal, un corridor écologique devra être préservé du risque d’étalement urbain. Au sud-est la déviation devra prendre en compte les impératifs de protection des espaces ruraux.

1.2.2.4. Permettre la continuité écologique par mise en réseau des espaces naturels (cf : hachures vertes : espaces naturels et ruraux dont la trame et la qualité paysagère sont à préserver)

Cette continuité ou ce réseau écologique destiné à assurer la conservation de la faune et de la flore s’appuie sur une armature d’espaces naturels encore préservés, reliés par des corridors écologiques qui ont pour fonction d’assurer aux espèces végétales et animales des possibilités adéquates de dispersion, de migration, et d’échanges génétiques.

Certains de ces espaces font déjà l’objet d’actions de gestion ou de protections réglementaires. Ces mesures devront être complétées par la mise en œuvre d’actions limitant la consommation d’espace par l’habitat ou les activités, en particulier dans :

- les vallées alluviales des Nieds, notamment de manière prioritaire les prairies de la Nied Française (secteurs inventoriés de à Courcelles-sur-Nied et de à Landonvillers) et de la Nied réunies (secteur inventorié de Volmerange à ) ;

- la vallée de la Moselle dans le secteur des prairies humides remarquables de Cattenom ;

- les vallées de la Crusnes, de la Moulaine et de la Chiers qui sont bordées de sites d’intérêt particulier dans les vallons attenants, et surplombées de pelouses calcaires ;

- les pelouses et coteaux calcaires des vallées de la Fensch et de l’Orne.

Par ailleurs, il faut restaurer et renaturer des espaces délaissés, dégradés, en voie d’abandon, tels que les friches industrielles difficilement recyclables et d’anciennes exploitations de matériaux (carrières, gravières). Certains secteurs en particulier le long de la vallée de la Moselle pourraient être gérés selon une dynamique naturelle sauvage, parfaitement cohérente avec leur rôle d’espace d’expansion des crues, tout en faisant l’objet d’un suivi régulier.

82

1.2.2.5. Recomposer le paysage en intégrant la nature aux stratégies de restauration des territoires dégradés

La mise en œuvre de cette orientation supposera de protéger et recréer de la nature dans et aux abords des villes.

Dans les communes très affectées par les affaissements miniers ou des friches industrielles non réutilisables, cette restauration portera naturellement en priorité sur ces espaces contraints.

Toutefois, l’amélioration de l’image globale des bassins rend indispensable la recherche de stratégies plus ambitieuses, de préférence à une échelle intercommunale. Il conviendra en priorité de combattre l’habitude de considérer les espaces naturels et ruraux comme de simples réserves foncières, pour s’orienter vers une gestion proactive de ces espaces dans une logique d’équilibre entre zones d’habitats, zones de développement économique et zones non bâties.

Il importera également de ne pas restreindre ces espaces à la seule production d’aménités (loisirs, paysages), mais de conserver à l’esprit qu’il s’agit d’abord de zones de production (agricole et forestière) et de réservoirs de biodiversité.

Cette orientation intéresse particulièrement les secteurs porteurs de cicatrices industrielle. Ainsi dans la vallée de l’Orne, est-il capital de recréer un espace de respiration entre les secteurs très urbanisés de Moyeuvre-Grande et de Joeuf. Plus généralement, dans cette vallée difficile, cela nécessitera : S€ de traiter les berges de l’Orne, S€ de saisir toutes les opportunités de renaturer des friches industrielles S€ d’améliorer l’esthétique des zones industrielles actuelles S€ de s’assurer de la qualité environnementale des futures zones d’activités.

Entre la forêt de Moyeuvre au nord et le secteur de Batilly au sud, un espace de respiration continu orienté nord-sud doit également être maintenu, en s’appuyant sur les abords des infrastructures autoroutières, et en intégrant les paysages de type urbain, comme celui de la zone d’activités de Sainte-Marie-aux-Chênes. A l’intérieur de l’agglomération de Longwy, et du fait d’un relief de plateau engravé par les vallées, les versants ont une valeur paysagère qu’il convient de préserver dans les projets d’aménagement urbains. Les paysages urbains des vallées, hérités de la sidérurgie, sont à recomposer en utilisant autant que possible les friches des vallées de la Chiers et de la Moulaine. Dans le même esprit, la partie de la friche industrielle de Micheville à Villerupt, correspondant à l’ancienne mine de fer à ciel ouvert, a vocation à rester un espace vert paysager et éventuellement de loisirs. En Moselle-est, au sud de Creutzwald, il conviendra de renforcer une zone naturelle tampon entre secteurs résidentiels et zones d’activités, en s’appuyant notamment sur la vallée de la Bisten qui présente un intérêt écologique, et sur le plan d’eau. Au nord et à l’est de cette ville, il importera de maintenir ou de recréer des continuités forestières avec le grand massif forestier de Karlsbrunn dont la lisière se confond avec la frontière franco- allemande.

83 Les vallées de la Rosselle et du Merle, en particulier entre Rosbrück et Freyming- Merlebach constituent les axes privilégiés de réintroduction de la nature au cœur du bassin houiller. En conjuguant renaturation et restauration des cours d’eau et renaturation de friches industrielles et ferroviaires, il sera possible de créer un réseau d’espaces naturels et paysagers, permettant de rendre lisible le territoire, de restaurer l’attractivité des communes et d’améliorer la qualité de vie des habitants. Dans ce secteur également, il faudra s’attacher à conserver ou recréer des continuités avec les espaces ruraux et forestiers allemands. Enfin, il conviendra de valoriser la forêt domaniale de Forbach.

1.2.3. Outils :

Les outils de mise en application de la DTA dans les espaces naturels et ruraux sont décrits ci-dessous :

- espaces naturels et ruraux non soumis à un régime forestier

Outils de protection : Les espaces à forte sensibilité environnementale ou écologique situés dans le périmètre de la DTA et recensés au travers des sites classés et inscrits, des réserves naturelles, du réseau Natura 2000, des ZNIEFF, des zones humides et situés en zones non urbanisées n’ont en général, pas besoin d’une protection supplémentaire. Toutefois, les prairies humides situées le long de la Moselle entre Thionville et la frontière luxembourgeoise, qui sont confrontées au développement urbain et économique fort de ce secteur devraient faire l’objet d’un arrêté de protection du biotope. Les espaces agricoles péri-urbains les plus fragiles pourraient faire l’objet d’un classement Zone Agricole Protégée à l’initiative du préfet ou des collectivités locales. Cette disposition pourrait notamment être appliquée aux derniers espaces agricoles de la vallée de la Moselle.

Outils de maîtrise foncière : La contribution à la politique foncière dans les zones péri-urbaines et à la mise en œuvre des politiques du paysage constitue l’un des objectifs de la SAFER Lorraine. L’exercice de son droit de préemption peut donc être un outil de mise en application de la DTA. L’EPF Lorraine a également pour vocation de contribuer à la maîtrise d’espaces dégradés mais stratégiques pour la reconstitution de la trame verte.

Outils de planification : La compatibilité imposée par le Code de l’Urbanisme des Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) et des Plans Locaux d’Urbanisme avec les objectifs de la DTA constituera un levier majeur de sa mise en œuvre. Des schémas de secteurs locaux sur les secteurs naturels les plus menacés pourront notamment permettre de préserver les articulations entre aires urbaines et espaces naturels ainsi que les équilibres des écosystèmes.

Outils contractuels : Les Pays, les Agglomérations et les Départements peuvent désormais contractualiser avec l’État et la Région Lorraine. Cette possibilité doit être mise à profit pour la mise en œuvre des orientations et des recommandations de la DTA, par exemple au travers des chartes d’environnement et des agendas 21. Des groupements de communes peuvent également contractualiser avec l’État et la Région Lorraine pour élaborer et mettre en œuvre des plans

84 de paysage. Tous les territoires sont concernés, mais ce dispositif semble particulièrement adapté aux secteurs ruraux à forte pression urbaine. De surcroît, les volets vergers des plans de paysage ou des chartes d’environnement peuvent faire l’objet d’une aide particulière de la part de l’État et de la Région.

- Espaces naturels et ruraux soumis à régime forestier

Les outils de mise en œuvre de la DTA s’appuient sur les dispositions du Code forestier, à savoir les plans de gestion forestière et les charte forestières de territoire pour les forêts péri-urbaines accueillant du public.

85 2. LES ORIENTATIONS FONDAMENTALES DE L’ETAT EN MATIÈRE D’AMÉNAGEMENT ET D’ÉQUILIBRE ENTRE LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT, DE PROTECTION, DE MISE EN VALEUR DES TERRITOIRES

2.1. Le redéveloppement économique du territoire dans une perspective durable

Outre les objectifs importants à enjeux nationaux et européens, des orientations particulières aux bassins miniers sont fixées par l’État, avec lesquelles les projets développés localement devront être compatibles.

2.1.1. Améliorer et valoriser l’utilisation des infrastructures existantes

Les bassins miniers présentent la particularité de disposer d’infrastructures ferroviaires héritées de leur passé industriel, mais en partie délaissées depuis la reconversion des activités minières et sidérurgiques. Dans une perspective de développement durable, les possibilités de réutilisation à plus ou moins long terme de ces infrastructures pour le transport collectif de voyageurs, ou pour la desserte de nouvelles activités, seront privilégiées.

2.1.2. Développer les modes de transport alternatifs à la voiture individuelle et aux poids-lourds

Pour les déplacements de personnes, l’objectif est de développer les transports collectifs et d’améliorer l’intermodalité entre les différents réseaux, afin de limiter, chaque fois que possible, la croissance des trafics locaux de voitures individuelles et de poids-lourds. Ceci concerne en particulier les gares desservies par le TGV-Est européen, dont l’accessibilité par les transports collectifs urbains, départementaux et régionaux devra être coordonnée et assurée par les autorités organisatrices compétentes. De même, l’accès aux grands équipements régionaux, tels que l’aéroport régional ou la gare TGV d’interconnexion, devra être amélioré pour chaque bassin minier.

La morphologie du périmètre de la DTA et sa situation frontalière font que les échanges est-ouest internes aux bassins miniers sont minoritaires par rapport aux flux nord-sud ; leur amélioration sera un atout pour une meilleure solidarité interne au territoire, par exemple entre le bassin de vie de Thionville et la Moselle Est. En outre, sur certaines lignes existantes, un meilleur service et un meilleur cadencement des liaisons TC pourront être recherchés, par exemple dans la vallée de l’Orne entre Jarny et le sillon mosellan. De même, les déplacements en transports en commun entre les pôles urbains de Moselle-Est nécessitent, parce que l’histoire industrielle du secteur les avait rendus moins nécessaires qu’ailleurs, une réorganisation globale tenant compte de la mutation profonde de la demande. Ce développement ne peut se faire sans prendre en compte les relations transfrontalières, en particulier les projets sarrois, et surtout sans une concertation étroite entre les Autorités Organisatrices de Transport (AOT). Une politique globale de déplacements en milieu urbain, attentive au rôle des différents types de réseaux viaires, sera élaborée à travers les outils juridiques existants sur les agglomérations de Longwy, Thionville et les pôles urbains de la Moselle-Est.

86 Dans les territoires peu denses, où l’usage de la voiture ou du deux roues est nécessaire, des complémentarités entre modes de déplacement doivent être recherchées et organisées: parcs-relais aux abords des gares, parcs affectés au covoiturage,....

2.1.3. Réserver la section de la véloroute européenne nord-sud

Conformément au schéma national d’itinéraires cyclables, appelés « véloroutes - voies vertes », le Contrat de plan Etat–Région Lorraine 2000-2006 prévoit la réalisation d’une véloroute orientée nord – sud entre la frontière avec le Luxembourg et Fontenoy–le– Château dans le département des Vosges, village au-delà duquel cet itinéraire se poursuit en Bourgogne. La section lorraine de cette véloroute constituera une section de l’itinéraire Bruges - Dijon dit « Véloroute Charles le Téméraire ».

Une partie de cet axe traverse donc le territoire de la DTA, entre et le nord de l’agglomération messine. L’étude de tracé a identifié un itinéraire de base assorti de variantes possibles, qui s’appuient principalement sur des chemins de service ou des infrastructures existantes. Il convient de souligner que la section déjà construite entre Apach et Thionville connaît une fréquentation significative.

Cette infrastructure sera sur la plus grande partie de son parcours réservée aux modes de transports doux (vélos, patins à roulettes, piétons...), les sections empruntant des voies déjà ouvertes aux engins motorisés étant volontairement très réduites.

Ce projet a pour objet: - de créer une infrastructure de loisir et de tourisme de proximité, et un support pour l’animation locale - de participer au développement des transports non motorisés.

A ce titre, il est nécessaire d’intégrer ce projet dans les réflexions relatives à la complémentarité entre modes de transport dans le sillon mosellan (création de locaux sécurisés pour le remisage des bicyclettes à proximité des gares proches de cet itinéraire par exemple).

2.1.4. Définir un réseau de grands pôles stratégiques d’activités

Sont considérés comme pôles stratégiques des zones qui ont un impact sur le développement de leur territoire environnant, c’est-à-dire avec des conséquences à maîtriser sur les infrastructures de desserte, nécessairement multimodales, sur les déplacements domicile-travail quotidiens, sur l’urbanisation (habitat, commerces, services,...), mais aussi sur la qualité paysagère de leurs aménagements. Ce sont des pôles, mono-site ou multi-sites complémentaires, qui par leur taille et leur vocation d’accueil, par leur localisation pouvant avoir un effet d’entraînement (sous- traitance variée, synergie transfrontalière,...), vont constituer les projets économiques prépondérants pour le redéveloppement et la diversification des activités des bassins miniers. Une armature constituée de sept grands pôles économiques structurera le territoire des bassins miniers. Ils sont pour la plupart soit déjà existants, soit programmés avec une maîtrise d’ouvrage publique identifiée et/ou un partenariat contractualisé. Les développements d’activités logistiques sur ces sites devront faire l’objet d’études

87 préalables destinées en particulier à en identifier les conséquences sur l’environnement, notamment en termes d’artificialisation des sols, de périurbanisation et de développement des flux de transport routier. Ils sont représentés grâce à des carrés de couleur violette sur la carte.

2.1.4.1. Cinq grands pôles de développement industriel et logistique

Un très grand pôle industriel sur le site de Beuvillers-Aumetz-

La maîtrise foncière d’un site de l’ordre de 400 ha, destiné à accueillir un projet internationalement mobile, par exemple de type construction automobile, est engagée à travers le contrat de plan actuel. Ce site de Beuvillers peut devenir le pôle industriel majeur du Bassin Sidérurgique et Ferrifère en développant par synergie des secteurs de sous- traitance, y compris sur les sites d’Aumetz et de Fontoy. La planification de ce secteur est à étudier, en particulier l’optimisation des embranchements ferroviaires et le traitement de l’hydraulique (alimentation en eau industrielle et évacuation des eaux résiduaires). La maîtrise d’ouvrage est à organiser avec un souci de solidarité financière. La gestion de ce site doit néanmoins s’effectuer en maintenant l’activité agricole, avec concertation vis-à-vis du milieu agricole, en attendant tout projet sérieux, et son aménagement devra concilier le respect des espaces naturels et ruraux.

Un pôle industriel multisites autour de l’agglomération de Thionville

Ce pôle est constitué par : S€ la mégazone départementale d’Illange-Bertrange, en cours d’acquisition foncière sur 140 ha, qui sera raccordée par fer à l’est de Kuntzig et au contournement de Yutz. Elle constituera le noyau principal du pôle industriel. S€ le site de l’ancien crassier de Terville, sur 65 ha, dont l’aménagement devra intégrer le passage de la VR52 et la continuité de la ceinture verte de Thionville, et le triage ferroviaire de Florange-Terville. D’autres sites industriels existants, mais de moindre ampleur, sur l’agglomération de Thionville-Yutz complètent la constitution de ce pôle.

Le pôle d’Ennery-Trémery-Flévy

Plate-forme bi-modale de 400 ha, le pôle « Eurotransit » d’Ennery est dédié à l’activité logistique, avec le pôle de services Garolor, en liaison avec l’usine PSA de Trémery. Créée en 1975, la plate-forme présente un potentiel pour le ferroutage, mais les problèmes d’accessibilité et de compatibilité de développement avec l’urbanisation environnante doivent être résolus à travers une organisation de l’espace équilibrée.

Le secteur de Farebersviller-

En cours d’aménagement par le Département de la Moselle, la vaste zone d’activités de 100 ha de Farébersviller-Henriville est destinée à accueillir de grands projets, qui ont également le potentiel de développement de sous-traitants. La zone intercommunale existante de Freyming-Merlebach et son extension viennent conforter la fonction

88 industrielle de ce pôle, qui est desservi à la fois par l’autoroute A4 et par la voie ferrée existante.

Le développement du site de Sarreguemines-Hambach

L’implantation de MCC pour la construction de la Smart à Hambach a créé un pôle industriel et logistique dont l’extension programmée nécessite d’être maîtrisée. Bénéficiant d’un embranchement ferroviaire, et au contact de l’autoroute A4 et de la RN61, ce pôle constitue pour l’avenir un site d’emplois attractif pour l’ensemble de la Moselle- Est.

2.1.4.2. Deux pôles économiques mixtes pour les agglomérations transfrontalières de Longwy et de la Moselle-Est

Renforcer et diversifier les activités sur l’agglomération de Longwy autour d’un projet industriel- tertiaire-services global

Afin d’essayer de lutter contre la fuite des emplois vers le Luxembourg, un projet à plusieurs composantes est à étudier de manière globale, pour en assurer la cohérence, pour le développement économique de Longwy. Ce projet doit promouvoir et développer les propositions qui ont vocation à figurer dans le projet d’agglomération en cours d’élaboration : amélioration de l’accueil de PME-PMI, achèvement de la ZAC du PIA, valorisation du potentiel de la liaison ferroviaire de fret Meuse - Athus - Mont-Saint- Martin - Lérouville, développement des services aux entreprises, pertinence de l’extension des zones existantes sur le plateau, connexion au réseau haut débit,...

Développer le concept d’Eurozone sur plusieurs sites en partenariat Moselle-Es t –Sarre Le périmètre En cours d’aménagement sur Forbach-nord, l’Eurozone a vocation à intégrer à la fois plusieurs sites et des vocations diversifiées. Le « parc à bois », « la Brême d’or », les sites « Simon », ainsi que le site prévu à Creutzwald-Überherrn dans un deuxième temps, accueilleront des PME, des locaux d’entreprises et de services,... qui s’inscrivent dans une dynamique d’échanges économiques franco-allemands avec le développement de services européens. Ce pôle multi-sites mixte facilitera l’implantation de nouvelles activités, en particulier concernant les technologies de pointe. Tous ces sites devront être reliés par d’excellentes liaisons physiques et numériques.

2.1.5. Valoriser l’opportunité du projet luxembourgeois de Belval-ouest

Le programme d’aménagement de la région sud du Luxembourg, et particulièrement le projet de Belval, est une opportunité pour le bassin de l’Alzette et plus largement pour la bande frontière qui va de Longwy à Thionville, touchée historiquement par les restructurations de la sidérurgie et plus récemment par la fermeture d’entreprises issues de la reconversion et marquée par les problématiques d’après-mines.

La valorisation de l’opportunité créée par les projets luxembourgeois nécessite que ces deux territoires soient pris en compte :

89 - Le premier, le bassin de l’Alzette, doit permettre d’arrimer sur le plan urbanistique le futur projet français au projet luxembourgeois. Il devra proposer des compléments au projet de Belval-ouest en offrant notamment des équipements au service de la population et des équipements de loisirs ; en offrant également des possibilités pour l’implantation de nouvelles activités.

- Le second, la bande frontière, donnera le souffle et l ‘assise nécessaire aux ambitions françaises. Son rôle sera d’aider à tirer toutes les potentialités de développement économique créées par la dynamique du projet de Belval-ouest en s’appuyant sur les structures existantes et en complétant l’offre d’accueil d’entreprises.

Il est par conséquent nécessaire que l’État et l’ensemble des collectivités locales françaises concernées élaborent une vision partagée du développement du territoire nord-lorrain qui mette l’accent sur ces complémentarités possibles avec les projets du Grand-Duché.

Le projet de développement devrait s’articuler autour de trois objectifs :

- Une stratégie d’aménagement : le pôle se situe au cœur de l’agglomération composite de l’Alzette, de Differdange (Luxembourg) à Thil (France) dont le rôle de zone de vie doit être conforté dans le cadre d’un grand projet urbain.

- Une stratégie économique : la création d’un « parc d’activités du bassin de l’Alzette » localisé à proximité immédiate du site de Belval-ouest apportera une offre de foncier d’activités.A l’échelle du nord-lorrain, le programme luxembourgeois appelle une réflexion commune afin d’aboutir à un projet de développement transfrontalier.

- Enfin, une stratégie de coopération intense : le projet Belval s’inscrit dans une perspective novatrice entre création d’une ville nouvelle et lancement d’une technopole de très haut niveau. La Lorraine peut participer à cette offre d’excellence pour qualifier le territoire transfrontalier et bénéficier des retombées d’une coopération accrue avec le Luxembourg pour ses propres projets en matière de recherche, de formation ou de développement culturel par exemple.

2.1.6. Faire participer l’ensemble du territoire de la D.T.A. à l’équilibre de son développement

Le territoire de la D.T.A. est très vaste puisqu’il couvre environ 4 000 km². Rappelons que ce périmètre a été défini pour s’efforcer d’englober l’ensemble des communes plus ou moins concernées par les problématiques des bassins miniers et de leur extension.

Mais bien sûr ce territoire n’est pas homogène : l’essentiel de la population et des problèmes liés à l’après-mines est certes concentré dans des agglomérations ou des conurbations très denses, que ce soit à l’ouest dans le bassin sidérurgique et ferrifère ou à l’est dans le bassin houiller. Mais ce territoire est également constitué de zones plus rurales ou d’une configuration plus traditionnelle, organisées autour de villes petites ou moyennes qui ont souvent un rôle important d’animation et de dynamisation sur un vaste arrière-pays.

C’est notamment le cas à des échelles différentes de Boulay et de Bouzonville au centre du territoire de la D.T.A. qui bénéficient d’une localisation favorable par rapport à trois bassins

90 d’emploi ; de Longuyon et de Jarny à l’ouest dont la mise en place de l’axe de fret ferroviaire alternatif pourrait stimuler le développement.

C’est aussi le cas des villes de Sarreguemines et de , situées sur un axe nord-sud possédant un très fort potentiel de développement économique appuyé sur les zones d’activités existantes ou prévues et sur un ensemble d’infrastructures routières ou ferroviaires mettant en relation les réseaux français et luxembourgeois. La R.N. 61 en particulier sert de lien entre les axes Luxembourg – Sarrebruck et Trèves – Sarrebruck et l’axe Metz – Strasbourg.

Le tourisme, fluvial ou engendré par les itinéraires cyclables transfrontaliers, est un des atouts de ce secteur.

Enfin, l’équipement universitaire y prend de l’importance grâce à l’IUFM spécialisée dans le bilinguisme et la création d’un IUT de plein exercice.

Il est important pour l’équilibre harmonieux du territoire de la D.T.A. que ces secteurs et ces villes participent à son développement avec leur personnalité propre et en mettant en valeur tout leur potentiel. L’État encouragera et soutiendra les actions des collectivités visant à atteindre ces objectifs.

91 92 2.2. Reconquérir un cadre de vie de qualité

Dans un contexte de faible développement urbain par rapport à d’autres territoires nationaux, les orientations donnent la priorité à la restructuration et la recomposition urbaine, ainsi qu’à l’amélioration de la qualité environnementale. Néanmoins, le long des grandes infrastructures, autour des agglomérations attractives ou dans les espaces au patrimoine naturel et bâti à préserver, les phénomènes de périurbanisation et de rurbanisation sont à maîtriser et à organiser dans un souci d’économie de l’espace et d’équilibre.

2.2.1. L’aménagement urbain et les déplacements

Dans le domaine de l’aménagement urbain et des déplacements, cinq grandes orientations sont privilégiées: - conforter l’armature urbaine - maîtriser l’urbanisation, - réinsérer les friches industrielles, - améliorer la qualité et la diversité de l’habitat, - développer les transports collectifs.

2.2.1.1. Conforter l’armature urbaine

Les bassins miniers sont urbanisés autour de villes de taille moyenne ou petite dont les centres manquent souvent d’animation et d’attrait, où les commerces devraient être modernisés, des services créés, les logements réhabilités, les espaces publics aménagés et mis en valeur. Par ailleurs, de nouveaux pôles commerciaux et de services se sont parfois créés à la périphérie, en particulier dans le sillon mosellan, autour le plus souvent d’équipements commerciaux ou le long d’axes routiers importants. Des actions doivent être engagées pour redynamiser les centres anciens, pour structurer les centres émergents et globalement pour renforcer ces agglomérations multipolaires. Par ailleurs, les décisions d’aménagement devront permettre aux transports collectifs de mieux répondre à la demande de déplacements qui ne cesse de croître. Cela implique un renforcement des réseaux de transports en commun et une modernisation de leur gestion, mais aussi une meilleure prise en compte des possibilités dès à présent offertes.

Renforcer ou restructurer les centres urbains existants (cf : carrés noirs emboités)

Ce sont des centres dont il est nécessaire de rétablir la multifonctionnalité (services, commerces, habitat), pour renforcer leur fonction de services à la population, et d’améliorer la qualité urbaine par un meilleur traitement des espaces publics. C’est le cas en particulier de Forbach, Freyming-Merlebach, , Hayange et Longwy-Bas. En zone rurale, les principaux centres urbains devront être confortés dans leur fonction de pôle de services à la population.

Améliorer la qualité urbaine des axes urbains structurants et maîtriser les aménagements le long des axes qui deviennent attractifs (cf : tiretés rouge foncé)

93 Il s’agit d’axes de circulation routière importants, qui, traversant les agglomérations, en sont devenus l’épine dorsale vivante mais sans avoir la qualité urbaine souhaitable : on peut citer la RN 3, dans la traversée du bassin houiller et de l’agglomération de Conflans- Jarny, la RD 952 dans la vallée de la Fensch ou les RD 9 et RD 11 dans la vallée de l’Orne, la RD 953 dans le sillon mosellan. D’autres axes routiers, par leur situation vis-à-vis des agglomérations, voient leur rôle et leur environnement évoluer rapidement. Ces évolutions seront maîtrisées soit en organisant les développements urbains liés à ces axes, soit en définissant des mesures de protection, notamment le long de la VR 52, de la RN 61, de la RN 33, de la RN 18, ou de la RN 52 à l’entrée de Longwy, de la RD 31bis, de la liaison A4 - Homécourt.

2.2.1.2. La maîtrise de l’urbanisation

La maîtrise de l’urbanisation est une nécessité dans les bassins miniers afin d’éviter les conséquences de l’étalement urbain : consommation des espaces naturels, allongement des déplacements, développement de l’utilisation de la voiture particulière. Malgré les diverses contraintes, des solutions sont à rechercher pour éviter une périurbanisation excessive et au contraire chercher à restructurer le tissu urbain. Un équilibre doit être trouvé entre urbanisation nouvelle et renouvellement urbain.

Les secteurs périurbains à maîtriser et organiser (cf carte: secteurs de hachures obliques rouges)

Situés le long des grandes infrastructures routières, à proximité d’échangeurs, ou à la périphérie de pôles urbains, ces secteurs peuvent être aménagés avec une organisation soucieuse d’assurer une transition maîtrisée entre l’urbain et le rural : S€ le développement de l’ouest de Longwy, en particulier les entrées de ville le long de la RN18 S€ la périphérie ouest de Conflans-Jarny S€ le secteur nord de Briey S€ les abords de la RN61 entre Hambach et Sarrebruck S€ la périphérie sud de Saint-Avold S€ la périphérie nord de Thionville S€ les abords de l’A31 entre Thionville et la frontière luxembourgeoise S€ les abords de la VR52 et tout l’ouest du sillon mosellan qui assure la transition avec le bassin sidérurgique et ferrifère

Le périmètre Les secteurs à enjeux de restructuration ou de recomposition urbaine (cf carte : secteurs de hachures verticales rouges)

Ce sont les vallées sidérurgiques et les sites d’anciennes exploitations minières où l’habitat, sous forme de cités ouvrières, des activités mais aussi des friches, des centres de services avec des équipements publics, des espaces naturels résiduels, se côtoient pour constituer un tissu urbain complexe. La recomposition urbaine, déjà amorcée, doit être poursuivie avec une vision globale, sous forme de schémas d’ensemble cohérents, tenant compte des multiples contraintes, en particulier des risques naturels et miniers. La mixité des fonctions urbaines sera maintenue voire recréée dans un système urbain équilibré, et la mixité sociale dans l’habitat est à promouvoir afin que des quartiers fragiles, touchés par le vieillissement

94 de la population et la déprise du marché immobilier, ne contribuent à la paupérisation de ces territoires. Ces sites à enjeux sont: S€ la quasi-totalité de la vallée de l’Orne S€ la quasi-totalité de la vallée de la Fensch S€ les vallées du Merle et de la Rosselle S€ le plateau du Piennois S€ l’ouest de Creutzwald

2.2.1.3.La réinsertion des friches industrielles (cf carte : ronds de couleur mauve)

Une politique spécifique et volontariste pour leur reconversion y est menée depuis de nombreuses années. Celle-ci a eu un impact positif pour l’image et le développement de ces bassins. Les actions menées ont progressivement intégré divers aspects connexes au traitement de la friche industrielle au sens strict (franges urbaines, continuité territoriale...) pour être élargies aux espaces dégradés en général. La question de la réutilisation des friches demande que soient prises en compte de multiples préoccupations : les pollutions des sols, et l’encombrement des fondations en sous-sol, les problèmes hydrauliques, les risques d’affaissements miniers, etc.... Le cas de chaque friche doit être examiné individuellement, tout en le resituant dans des orientations d’aménagement d’ensemble de territoires en conversion qui tiennent compte du développement des bassins et de leur valorisation paysagère. La vocation de ces friches doit être précisée, soit elles participent à la recomposition urbaine du secteur et à des opérations de renouvellement urbain (friches de Forbach-Nord, partie de Micheville ayant supporté l’usine,...), soit elles s’inscrivent dans la restructuration paysagère et dans le renforcement de la trame verte générale (par exemple la partie de Micheville correspondant à l’ancienne mine de fer à ciel ouvert).

2.2.1.4. La qualité et la diversité de l’habitat

Dans le domaine de l’habitat, on peut constater que les exigences de qualité deviennent de plus en plus fortes mais également que les besoins sont divers et qu’il faut maintenir une diversité de l’offre. Enfin il faut lutter contre la ségrégation sociale qu’entraîne une spécialisation trop forte des quartiers (grands quartiers d’habitat social / lotissements) et chercher à favoriser la mixité urbaine. Par ailleurs, de nouveaux besoins s’expriment à travers l’accroissement du travail frontalier qui crée des besoins spécifiques dans certaines zones ; d’autres besoins sont sans réponse satisfaisante : actuellement, l’accueil des gens du voyage notamment. Une politique globale doit donc être encouragée, à partir de programmes locaux de l’habitat intercommunaux et de programmes concertés de restructuration, voire de renouvellement urbain (démolition-reconstruction) plus ambitieux. Les conditions favorables sont à rechercher à la fois pour valoriser au mieux le patrimoine immobilier existant et pour proposer un nouvel habitat social à des coûts acceptables en dépit -dans certains secteurs- des contraintes dues aux risques d’affaissements miniers. Diverses sortes d’actions sont nécessaires : - Encourager le renouvellement urbain sur les centres anciens des communes, les grands quartiers d’habitat social, les quartiers où friches urbaines ou friches industrielles se mêlent

95 au tissu urbain, par exemple Longwy, Haucourt-Moulaine, Mont-Saint-Martin, la Côte des Roses à Thionville, Behren-lès-Forbach, Farébersviller. - Améliorer la qualité résidentielle dans les secteurs denses : il s’agit d’une grande partie des agglomérations des bassins miniers dans lesquels existent un niveau satisfaisant de services, une desserte par les transports collectifs, mais où des actions fortes pour améliorer le cadre de vie sont nécessaires : amélioration des espaces publics, verdissement, ravalement de façades, etc... C’est le cas en particulier de certains secteurs de la vallée de la Fensch ou de la vallée de l’Orne. - Rechercher une diversité de l’habitat sur les secteurs, généralement peu denses et périurbains, qui n’offrent qu’un seul type d’habitat : lotissements de maisons individuelles. Afin qu’il restent vivants et attractifs, il sera nécessaire d’y favoriser une mixité à la fois urbaine et sociale. Des actions de densification et la recherche de nouvelles formes urbaines seront donc à promouvoir. C’est le cas de la rive droite de la Moselle ou de la périphérie de Sarreguemines.

2.2.1.5. Le développement des transports collectifs

Les bassins miniers comprennent des zones urbaines de taille importante et qui se prolongent souvent au sein d’agglomérations transfrontalières. Les besoins de déplacements de leur population sont nombreux et variés mais la réponse est souvent limitée à l’usage de la voiture individuelle. L’élaboration de Plans de Déplacements Urbains sera donc encouragée lorsque ces plans ne sont pas obligatoires. Ils devront tenir compte des spécificités suivantes, propres à la mobilité dans les bassins miniers et au fonctionnement de ces territoires.

Leur densité (densité de population mais aussi densité du réseau d’infrastructures) doit permettre de développer les transports collectifs et leur donner un rôle structurant pour les agglomérations.

Il y a lieu de développer l’intermodalité, en particulier dans le sillon mosellan, en aménageant le rabattement vers l’axe nord-sud de transports collectifs. La localisation et l’aménagement des zones à urbaniser devront tenir compte des possibilités de dessertes par les transports collectifs et favoriser une implantation des entreprises à proximité de leurs lignes.

Enfin le covoiturage vers les pôles d’emploi importants tel que le Luxembourg, Metz ou Sarrebruck doit être organisé et favorisé par la localisation de parcs-relais ainsi qu’une utilisation renforcée des modes de déplacement « doux » : marche à pied et vélo, en secteur urbain.

Les principaux pôles intermodaux de transport de voyageurs existants ou potentiels seront valorisés et une densification autour d’eux sera recherchée, dans les quartiers des gares par exemples (cf carte : ronds jaune avec une étoile) .

La remise en état de lignes de transports abandonnées ou le prolongement de certaines lignes existantes sera étudiée lorsque la fréquentation potentielle le justifie : c’est notamment le cas entre la France et le Luxembourg.

96 Les transports régionaux, les transports inter-urbains et les transports urbains offrent des réseaux dont la coordination mérite d’être améliorée. L’usager a parfois beaucoup de mal à visualiser clairement la complémentarité des offres des autorités organisatrices de transport qui ont tout intérêt à mieux organiser leur réseau et proposer un meilleur service à l’usager, en particulier sur la tarification. C’est pourquoi la mise en place d’une instance de coordination, regroupant toutes les AOT, sera recherchée.

97 98 99 2.3. La constructibilité dans le bassin ferrière

2.3.1. La recherche d’un dispositif équilibré

Le principe général dans le Bassin Sidérurgique et Ferrifère est l’inconstructibilité des zones d’aléas en raison des risques qui y pèsent sur les biens et les personnes. Les nouvelles constructions doivent être réalisées dans des secteurs qui ne sont pas soumis aux aléas et des solutions intercommunales sont à rechercher pour répondre aux besoins qui ne peuvent être satisfaits sur le territoire d’une commune.

Toutefois l’application stricte de ce principe ne permettrait pas à certaines communes d’évoluer et de se développer, ce qui n’est pas admissible, même si, comme l’a montré le diagnostic, il s’agit d’un nombre restreint de communes (cf. partie A.7.1.2).

Le dispositif prévu arbitre de façon optimale entre les nécessités de la vie locale et du redéveloppement d’une part, et la minimisation du risque lié aux aléas post-miniers d’autre part.

Il est exclu que l’éventualité d’affaissements conduise à des interdictions systématiques de construire ; une prise de risque est admise, mais elle est la plus limitée possible : - elle doit être dans tous les cas nécessaires pour assurer les mutations normales et quotidiennes de tout tissu urbain et un potentiel de redéveloppement, garant de la cohésion sociale, - elle ne peut concerner que les dégâts matériels sur les constructions et ne peut en aucun cas affecter la sécurité des personnes.

Le dispositif définit un ensemble d’orientations en matière de constructibilité qui sont fonction du type d’aléa en cause, mais aussi, s’agissant des aléas les moins graves (aléas affaissements progressifs et aléas mouvements résiduels ), de l’importance des zones d’aléas dans la commune concernée : la combinaison de ces critères permet d’identifier les types de zones où aucune construction ne peut être autorisée et ceux où des constructions pourront éventuellement l’être, moyennant des prescriptions techniques définies dans les Plans de Prévention des Risques Miniers (PPRM).

Car ces orientations doivent servir à l’élaboration des PPRM. Il ne s’agit pas de se substituer à ceux-ci, mais de définir les principes que les PPRM appliqueront.

Par ailleurs, en application de l’article L.111-1-1 du Code de l’urbanisme, les SCOT et les PLU devront être compatibles avec ces orientations.

2.3.2. Catégories de communes et prescriptions techniques

Pour identifier les parties du territoire sur lesquelles la prise de risque est utile et nécessaire à la vie de la commune et au développement local, - et, a contrario, celles sur lesquelles elle doit être refusée, le risque fut-il faible ou lointain - on a distingué, parmi les communes concernées par les aléas miniers, trois catégories :

100 S€ les communes significativement concernées par les zones d’aléas où il sera possible de construire dans les zones où les risques sont les moins importants.

S€ les communes très contraintes ( une vingtaine environ ) dans lesquelles plus de 50% de la zone urbanisée est affectée par des zones d’aléas miniers et/ou inconstructibles au regard d’autres risques, naturels ou technologiques ; dans ces communes des possibilités supplémentaires de construire pourront être ouvertes dans les zones urbanisées.

S€ enfin les quelques très rares communes qui sont à la fois très contraintes dans leur zone urbanisée et dans leurs zones d’extension ; celles-ci pourront faire l’objet d’un traitement spécifique pour permettre de petites extensions urbaines en zones d’aléas.

La phase suivante consiste, dans les limites territoriales ainsi définies, à proposer les moyens susceptibles de minimiser cette prise de risque, dans une mesure compatible avec l’économie possible des constructions souhaitées : il ne servirait à rien d’autoriser des constructions, si des obligations techniques trop importantes en renchérissaient le coût au point de décourager tout constructeur.

Pour proposer des règles de construction correspondant aux objectifs de l’État exprimés ci- dessus et qui seront inscrites dans les PPRM, il était nécessaire d’évaluer l’incidence sur le bâti des affaissements susceptibles de se produire dans les zones d’aléas.

L'expertise menée par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) sur un panel de bâtiments caractéristiques du bassin ferrifère montre qu'avec des mesures techniques particulières représentant un surcoût d’environ 10% du coût total des bâtiments, on ne parvient à éviter les dégâts significatifs que dans les zones d’affaissement progressif où la pente maximum après affaissement n'excède pas 0,8%. Or, la plus grande part des zones présente des caractéristiques beaucoup plus défavorables (de 1 à plus de 8% dans le bassin nord). Ceci confirme l’expérience de terrain selon laquelle les affaissements miniers peuvent localement produire des dégâts considérables sur le bâti.

Ce constat ne doit pas conduire à abandonner l'idée de réaliser des bâtiments aux caractéristiques adaptées pour limiter les dégâts entraînés par un affaissement ou de faire appel à des innovations techniques à trouver et valider (systèmes constructifs non traditionnels métalliques, bois,...).

En définitive les prescriptions techniques à mettre en œuvre dans les PPRM pourront concerner les limites dimensionnelles ou être de nature à minimiser l’impact de l’affaissement, mais suffisamment peu onéreuses, relativement au coût global de la construction, pour ne pas être dissuasives.

101 2.3.3. Les orientations en matière de constructibilité

2.3.3.1. Zones d’aléas pouvant mettre en cause la sécurité des personnes (éboulement de front de mine, fontis et effondrements brutaux)

Dans ces zones la sécurité des personnes peut-être mise en cause ou un tel risque n’a pas pu encore être écarté compte tenu des expertises qui restent à conduire. Dans ce cas les mesures suivantes s’imposent :

– Constructions existantes

S€ Seuls les travaux permettant un maintien en l'état peuvent être envisagés, comme il en est pour les bâtiments frappés d'alignement.

Par ailleurs, dans certains cas, il peut s’avérer possible ou nécessaire de prendre d’autres sortes de mesures concernant ces zones : - l’État peut décider le confortement des galeries : celui-ci ne pourra s’effectuer qu’au cas par cas, en prenant en considération l’ensemble des contraintes, conformément à la loi du 30 mars 1999. - lorsque celui-ci se révèle techniquement impossible ou trop onéreux, il peut être décidé soit l’expropriation des populations concernées en cas d'urgence soit l’acquisition progressive par exercice d'un droit de préemption par l'État, si l'urgence n'est pas avérée, dans la perspective de réalisation d’actions et d’opérations d’aménagement telles que définies à l’article L 300-1 du code de l’urbanisme. L'EPFL pourra être mis à contribution pour la gestion dans la durée des secteurs visés, en étroite concertation avec les collectivités concernées.

– Constructions nouvelles

S€ Interdiction de construire en neuf

2.3.3.2. Zones d’aléas affaissements progressifs

– Constructions existantes

Seront autorisées les mutations simples et courantes telles que les réhabilitations, les changements de destination et, sous réserve de ne pas aggraver l’incidence de l’affaissement potentiel sur les constructions principales, les petites extensions et annexes.

En outre, en application de l’article L111-3 du Code de l’urbanisme, seront également autorisées les reconstructions à volume inchangé ou réduit en cas de sinistre lié à d’autres causes que les affaissements miniers (incendie par exemple).

Ces mesures, qui s’appliquent aux constructions situées dans les zones urbanisées, pourront s’appliquer également aux quelques constructions telles que des bâtiments agricoles, situées en zones naturelles et éventuellement en zones à urbaniser.

102 – Constructions nouvelles

Dans les zones urbanisées, on distinguera :

S€ le cas général des communes peu ou moyennement contraintes par les zones d'aléas en zone urbanisée, dans lesquelles les zones d'aléa-affaissement progressif seront inconstructibles, S€ le cas des communes très contraintes où les zones d'aléa-affaissement progressif seront constructibles, moyennant des conditions techniques spécifiques prescrites dans les PPRM (limites dimensionnelles, prescriptions techniques de nature à minimiser l’impact de l’affaissement…). Si toutefois la poursuite des études met en évidence des zones d’impact très élevé sur les constructions, susceptibles de mettre en cause la sécurité des personnes, ces zones ne seront pas constructibles.

Dans les zones qui pourraient être urbanisées,

S€ les extensions urbaines , qu’il s’agisse de réaliser des logements individuels ou collectifs ou des zones commerciales ou d’activités, ne seront en règle générale, pas autorisées : elles doivent être positionnées en dehors des zones d’aléas, les opérations dépassant manifestement les besoins proprement communaux devant être planifiées à une échelle intercommunale. S€ Exception pourra être faite pour les communes très contraintes, à la fois dans leurs zones urbanisées et dans leurs zones d’extension. Elles pourront bénéficier de mesures dérogatoires : urbanisation nouvelle possible dans certaines zones d’aléas miniers, sous conditions techniques particulières et dans le cadre des PPRM.

2.3.3.3. Zones d’aléas mouvements résiduels

– Constructions existantes

Des dispositions comparables à celles prévues dans les zones d’aléas affaissements progressifs ( cf. b1 ci-dessus) s’appliqueront dans les zones d’aléas mouvements résiduels, mais assouplies pour offrir des possibilités de construction un peu accrues, étant donné que les risques y sont plus faibles.

– Constructions nouvelles

Les zones d'aléas mouvements résiduels sont inconstructibles .

Toutefois lorsque, dans une commune, les zones urbanisées sont significativement concernées par des zones d'aléas, les zones d'aléa mouvements résiduels pourront être rendues constructibles par un PPRM qui prévoira des dispositions d'urbanisme (limites dimensionnelles, limitation de l’emprise, de la densité,...) et des prescriptions constructives adaptées aux caractéristiques de l'aléa. Dans l’attente de l’approbation du PPRM ces dispositions pourront être rendues immédiatement applicables en vertu de l’article 94 du code minier et de l’article L 562-2 du code de l’environnement.

103 Ces orientations restrictives laissent néanmoins de véritables possibilités de développement, larges en dehors des zones d’aléas, , et l’ensemble est cohérent avec l’objectif de redéveloppement du bassin.

Le tableau ci-après résume les orientations retenues.

2.4. La constructibilité dans le bassin houiller

Dans le bassin houiller, la stabilisation définitive des sols est obtenue dans un délai de 3 à 5 ans maximum suivant la fin de l’exploitation minière (cf. diagnostic). En conséquence, les zones sous-minées seront inconstructibles en neuf jusqu'à ce que l’état de stabilisation définitive ait été validé par le service de l’État compétent.

Concernant les constructions existantes dans ces zones, seront autorisées les mutations simples et courantes, comme par exemples les réhabilitations, les petites extensions et annexes, les reconstructions à volume inchangé ou réduit en cas de sinistre lié à d’autres causes que les affaissements miniers, les changements de destination n’augmentant pas significativement la population exposée au risque.

104 31- RESUME DES ORIENTATIONS DE CONSTRUCTIBILITE DANS LE BSF

Incidence ALEAS EBOULEMENT ALEAS AFFAISSEMENTS PROGRESSIFS des zones DE FRONT DE MINE, Catégories de ALEAS d'aléas MOUVEMENTS FONTIS ET constructions ZONES ZONES sur la RESIDUELS EFFONDREMENTS A URBANISER URBANISEES commune * BRUTAUX

expropriation Constructions Toutes mutations du bâti autorisées si nécessaire, communes existantes ou préemption

Commune Non significativement autorisées concernée Non autorisées Autorisées Commune avec très contrainte Non prescriptions en zones autorisées techniques Constructions urbanisées à définir dans Autorisées nouvelles (> 50%) les PPRM avec prescriptions Commune Autorisées techniques très contrainte avec prescriptions à définir dans en zones techniques les PPRM urbanisées à définir dans et en zones les PPRM d'extension 105 * Ce critère est apprécié en fonction de la part des zones urbanisées de la commune affectée par des aléas. 2.5. La gestion de l’eau dans les bassins miniers

Le redéveloppement et le réaménagement des bassins miniers étant difficilement concevables sans une politique de l’eau adaptée à la situation de l’après-mines, et conforme aux nécessités du développement durable, il importe de rappeler les orientations de cette politique susceptibles d’avoir une traduction en termes d’occupation de l’espace.

La situation d’après-mines se caractérise dans le bassin sidérurgique et ferrifère par des modifications du régime hydraulique des cours d’eau. De fortes réductions de débits, pouvant aller jusqu’à la mise au sec de certains tronçons rendent nécessaires des soutiens d’étiage, pour des raisons de salubrité, en attendant l’amélioration de l’assainissement, mais aussi pour contribuer à la réhabilitation et à la préservation des milieux aquatiques.

Dans le bassin houiller, les conséquences de l’activité minière sont assez similaires à celles observées dans le bassin ferrifère. L’arrêt des pompages y influencera aussi le régime et la qualité des cours d’eau et des milieux aquatiques, et des phénomènes de salinisation de la nappe par ennoyage et lessivage des galeries sont également à prévoir. Toutefois, du fait de la cession progressive des ouvrages aux collectivités ou à des entreprises lors de la fermeture des sièges d’exploitation, l’évolution vers la situation d’après - mines semble mieux préparée.

Il convient cependant de noter que l’arrêt des exhaures provoquera une remontée du niveau de la nappe des grès du trias inférieur (dite nappe des GTI) qui risque d’engendrer de nouvelles zones humides dans des secteurs topographiquement bas (vallées, cuvettes d’affaissements). Dans les sites où les sols sont pollués, les risques de pollution de la nappe seront importants.

2.5.1. Prévenir les inondations

La prévention de l’exposition aux crues des personnes et des biens et la prise en compte de la gestion des eaux dans les projets et l’aménagement de l’espace constituent des objectifs du SDAGE Rhin – Meuse (objectifs D.5 et E).

Le débordement des mines en fin de phase d’ennoyage doit être contrôlé, pour éviter l’assèchement de certaines rivières et le risque de crues intempestives sur d’autres. Des travaux en surface concernant le lit des rivières sont à prévoir sur la base d’un plan d’ensemble. Le réaménagement du réseau hydrographique pose des problèmes de maîtrise d’ouvrage et de financement.

La restauration des capacités d’écoulement des lits mineurs, réduites par canalisation, couverture, endiguement ou mauvais entretien, et la maîtrise de l’urbanisation dans les zones vulnérables au risque d’inondation en particulier dans la vallée de l’Orne et de la Fensch aval, constituent les deux axes de la prévention des inondations dans le bassin sidérurgique et ferrifère.

En ce qui concerne le premier point, des travaux ont d’ores et déjà été conduits sur la Chiers, des projets sont en cours de définition sur la Fensch et des études ont été réalisées sur l’Orne et le Veymerange.

106

Sur le second point, des atlas des zones inondables ont été élaborés sur la Chiers et l’Orne et des plans de prévention des risques (PPR) sont programmés sur la Chiers, la Crusnes et l’Orne.

Le risque d’inondation est également très présent dans les vallées de la Moselle et de ses affluents principaux en raison de la concentration de l’urbanisation et de la forte artificialisation des milieux. A cet égard, il importe de souligner la disparité des protections réglementaires dans cette vallée. La diffusion prochaine de l’atlas des zones inondables permettra de mieux caractériser l’aléa et de donner une base solide pour l’élaboration des plans de prévention des risques.

Ce risque concerne enfin dans le bassin houiller, les vallées de la Bisten et surtout de la Rosselle fortement artificialisées et urbanisées.

Afin d’atteindre l’objectif rappelé ci-dessus, il est essentiel que l’aléa inondation soit pris en considération dans toute décision d’aménagement et toute élaboration ou modification d’un document d’urbanisme, sur la base de la totalité des données disponibles.

Il appartient notamment aux PPR de délimiter les zones d’expansion des crues à préserver et en l’absence de cette précision, le principe est de préserver les zones inondables, naturelles, résiduelles et de fréquence centennale de tout remblaiement, de tout endiguement et de toute urbanisation, conformément au SDAGE Rhin-Meuse. Outre la Moselle, les cours d’eau concernés sont l’Orne, la Fensch, le Weymerange, la Rosselle et la Bisten. Par ailleurs, en ce qui concerne le risque de remontée de nappe dans les zones urbanisées ou d’importance économique du bassin houiller, il importe d’affiner la connaissances du risque et de rechercher activement les meilleures solutions permettant de réduire l’aléa ou la vulnérabilité dans une perspective de développement durable.

2.5.2. Protéger la ressource en eau potable et industrielle du bassin sidérurgique et ferrifère

Il s’agit de substituer à la ressource actuelle une ressource fiable pour l’avenir. Les spécialistes estiment qu’à terme une nouvelle ressource pourra être retrouvée dans les réservoirs constitués par les mines. Mais pendant un temps encore indéterminé pouvant atteindre plusieurs décennies, les eaux d’ennoyage en contact avec les surfaces oxydées du minerai laissé en place auront des teneurs en sels métalliques supérieures aux normes admises.

Ces eaux souterraines sont vulnérables en raison du caractère karstique très marqué des aquifères du plateau ferrifère. Leur protection oblige donc à délimiter sur l’aire d’alimentation de chaque captage utilisé ou projeté des périmètres de protection pouvant comporter plusieurs zones disjointes parfois assez éloignées du captage.

Cette particularité peut donc conduire à restreindre les possibilités d’occupation des sols dans certains secteurs du plateau ferrifère où l’on ne s’y attend pas nécessairement. Elle doit donc être prise en considération dans les réflexions concernant l’aménagement de l’espace.

107

C’est pourquoi il est important qu’au delà de la protection des captages existants prescrite par le Code de la Santé Publique, les collectivités du bassin sidérurgique et ferrifère étudient avant toute décision d’aménagement, ses effets sur les possibilités de valorisation future des réserves d’eau contenues dans les réservoirs miniers ennoyés. Seule une telle démarche leur permettra de prendre des décisions compatibles avec une gestion durable des ressources en eau de leur territoire.

Cette orientation répond aux objectifs de préservation des eaux souterraines et des milieux aquatiques associés (objectif A) et de mieux garantir la protection réglementaire des eaux destinées à la production d’eau potable (objectif D 1.3) du SDAGE Rhin – Meuse.

Il conviendra aussi de prévenir la contamination des nappes stratégiques (GTI, dogger) en prenant dans les secteurs concernés des dispositions (traitement ou confinement) pour supprimer durablement la menace que constituent les sols pollués par d’anciennes activités industrielles.

108 D. LES RECOMMANDATIONS ET LES POLITIQUES D'ACCOMPAGNEMENT ...... 110

1. LES RECOMMANDATIONS PAR THÈME ET TERRITOIRE. 110

1.1. Redéveloppement économique...... 110 1.1.1. Réaliser un maillage de zones d'activités industrielles ou tertiaires, projets porteurs d'intercommunalités larges à vocation de développement 110 1.1.2. Promouvoir la mixité urbaine par le développement d'activités tertiaires ou industrielles mieux insérées dans l'urbanisation...... 110 1.1.3. La voie d'eau support de développement local...... 110 1.1.4. Coordonner savoir-faire et formation...... 111 1.1.5. Constituer un parc d'immobilier d'entreprises attractif...... 111 1.1.6. Assurer le transport de l'information par des lignes à haut débit .... 111 1.1.7. Des services complémentaires à la population, liés à l'évolution démographique ...... 112 1.1.8. Des services complémentaires aux entreprises ...... 112 1.1.9. Améliorer l'insertion professionnelle par une offre de formation adaptée ...... 112 1.1.10. L'accompagnement du travail frontalier...... 113 1.1.11. Renforcer la compétence intercommunale ...... 113 1.2. Des outils pour la maîtrise de l'aménagement ...... 113 1.3. Préservation et valorisation des espaces naturels et ruraux ...... 113 1.3.1. Freiner la déprise agricole et la disparition des vergers ...... 113 1.3.2. Favoriser une gestion dynamique de la forêt...... 114 1.3.3. Valoriser les espaces naturels et la continuité écologique...... 115 1.3.4. Lutter contre les nuisances sonores ...... 115 1.3.5. Renforcer le tourisme de proximité...... 116 1.4. La constructibilité dans le bassin sidérurgique et ferrifère ...... 116 1.5. La gestion de l'eau dans les bassins miniers ...... 117 1.5.1. Développer une approche globale de la gestion des eaux ...... 117 1.5.2. Améliorer la qualité des eaux superficielles et restaurer les cours d'eau ...... 118 1.6. Les relations transfrontalières...... 119 1.6.1. Recommandations générales ...... 119 1.6.2. Recommandations localisées...... 121

2. LE PILOTAGE DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA DTA ...... 124

109 D. LES RECOMMANDATIONS ET LES POLITIQUES D’ACCOMPAGNEMENT

1. LES RECOMMANDATIONS PAR THÈME ET TERRITOIRE

1.1. Redéveloppement économique

Le diagnostic souligne le manque d’activités tertiaires et la faible culture entrepreneuriale, en particulier dans le bassin sidérurgique et ferrifère. Le passé mono-industriel de ces bassins n’a pas été compatible avec le développement de certaines activités industrielles et tertiaires, et le retard est à rattraper.

1.1.1. Réaliser un maillage de zones d’activités industrielles ou tertiaires, projets porteurs d’intercommunalités larges à vocation de développement

Les principaux projets d’extension, de création et/ou de zones existantes à conforter devraient être les suivants : secteur ORNE aval: S€ des arbitrages sont à opérer pour les sites de la plaine de et l’ancien site sidérurgique de Rombas – Amnéville pour lesquels la qualité paysagère de la vallée doit être privilégiée S€ le site de Rombas - Pierrvillers secteur du plateau ferrifère S€ l’extension de la zone de Briey S€ le développement de la zone de JAarny, en particulier avec le potentiel offert par la ligne de fret et une éventuelle spécialisation logistique S€ le développement de la zone industrielle de Batilly S€ la zone d’activités de Dommary – Baroncourt secteur nord de THIONVILLE S€ le développement d’une zone mixte (commerce, services) à , avec une nécessaire intégration paysagère et une accessibilité à maîtriser S€ la réutilisation éventuelle d’anciens sites sidérurgiques le long de la Moselle, mais qui cumulent beaucoup de contraintes secteur de la Moselle Est S€ extension de Forbach-sud S€ développement d’activités sur Bouzonville S€ développement d’activités sur Boulay - Varize, site qui bénéficie de l’échangeur autoroutier de Boulay mais sans desserte ferroviaire S€ extension et développement de – Tritteling.

1.1.2. Promouvoir la mixité urbaine par le développement d’activités tertiaires ou industrielles mieux insérées dans l’urbanisation

Un effort de plus grande mixité urbaine peut être réalisé grâce à l’implantation de nouveaux projets tertiaires sous forme de petits parcs d’activités situés de préférence près des centres villes, ou de petits quartiers dans les agglomérations moyennes, ou certaines

110 activités liées aux loisirs près de pôles touristiques (exemple : le Carreau Wendel à Petite Rosselle à côté du musée du Bassin Houiller). Des pôles économiques importants, comme le pôle de plasturgie de Saint-Avold, doivent concilier leur stratégie de développement avec une urbanisation environnante et la protection des espaces naturels et agricoles. Le projet luxembourgeois d'aménagement d'un très important quartier d'affaires, sur les friches de l'ARBED à Esch-sur-Alzette, jouxtant d’importantes friches (Micheville, Terres rouges,...), offre des perspectives de développement complémentaires sur l’agglomération de Villerupt - Audun-le-Tiche pour des activités tertiaires ou mixtes.

1.1.3. La voie d’eau support de développement local

Sur le réseau navigable à petit gabarit, le développement du tourisme fluvial avec la remise en service de petites écluses, la création d’une boucle Moselle-Canal des Houillères et Canal de la Marne-au-Rhin, peut générer des retombées économiques locales. L’État contribuera à l’émergence de projets de territoire, par l’intermédiaire des contrats territoriaux, permettant de réaliser les aménagements d’accompagnement indispensables.

1.1.4. Coordonner savoir-faire et formation

La promotion économique ne peut écarter aucune activité a priori, en sachant que tout n’est pas compatible. On s’appuiera sur les niches ou branches pour lesquelles le territoire a des atouts (technologies-clés,...), une image existante ou facile à créer. Par exemple, la mécanique de précision dispose sur Thionville-Yutz-Cormontaigne d'une plate-forme intéressante : centre de transfert de technologie, centres de formation pour opérateurs et techniciens en maintenance. La logistique bénéficie aujourd'hui d'un outil exceptionnel de formation avec les techniciens et les cadres issus de l’IUT de Sarreguemines et de l’ESIDEC, et demain de la formation de cadres de haut niveau (bac +4 et +5) franco-allemands de l’ISFATES (Institut Supérieur franco-allemand de techniques et économie). Le secteur de l’énergie pourrait rester une activité essentielle de la Moselle Est et les activités pouvant se développer autour de l’hydrogène pourraient être favorisées. La constitution d’un pôle « génie de l’environnement » , basé à HOMECOURT, est recommandée pour coordonner les compétences en matière de recherche technologique, expérimentation, expertise sur la dépollution des friches industrielles.

1.1.5. Constituer un parc d’immobilier d’entreprises attractif

Dans le domaine de l'industrie, la réalisation de bâtiments de qualité constitue un plus, en complément des atouts habituels de localisation, pour accueillir des projets. La rénovation du patrimoine des HBL pourrait permettre la création d’un parc immobilier visant des projets de moindre importance, dans le domaine des nouvelles technologies notamment.

1.1.6. Assurer le transport de l’information par des lignes à haut débit

Le transport de l’information à haut débit, à des tarifs abordables, peut à la fois contribuer à la limitation de la demande de déplacements, et être une des conditions de survie, sinon de développement (installation d’entreprises ou télétravail), des zones les moins densément

111 peuplées et les moins bien irriguées par les infrastructures de transport physique. En effet, le développement fulgurant des centres d’appels correspond à une offre de services basée sur l’échange d’informations en temps réel qui nécessite des infrastructures numériques capables de faire face à ce transport de masses d’informations. L'université de Metz a d’ailleurs créé une licence technologique pour former des gestionnaires de centres d’appels. Les sites technologiques et de recherche, en particulier, doivent être reliés par des infrastructures à haut débit.

1.1.7. Des services complémentaires à la population, liés à l’évolution démographique

L’évolution démographique (vieillissement de la population) et sociale (accroissement du travail féminin), ainsi que le développement de l’urbanisation dans le Pays-Haut, peuvent justifier la mise en place de services de proximité en complément de la restructuration de l’offre en équipements sanitaires et sociaux. En Moselle-Est notamment, il est recommandé fortement de développer notamment : - les services aux personnes âgées (création de nouvelles maisons de retraite et augmentation du nombre de lits médicalisés) ; - l’offre de soins à domicile ; - les structures parentales, type espace petite-enfance. Ces pistes méritent d’être approfondies à partir d’études démographiques. Elles contribueraient au maintien sur place de certaines franges de la population, tout en constituant des sources de création d’emplois.

1.1.8. Des services complémentaires aux entreprises

Il convient d’explorer les potentiels de développement en matière de conseil, recherche, et de mieux utiliser les aides de l’État au bénéfice des PME/PMI, en vue de diminuer la fragilité des sous-traitants de la sidérurgie et de l’automobile. Le concept de services européens aux entreprises afin de faciliter leur accès au marché voisin pourrait être exploré. Ces services pourraient concerner en particulier les entreprises de l’Eurozone en Moselle Est.

1.1.9. Améliorer l’insertion professionnelle par une offre de formation adaptée

Face à l’évolution sans cesse plus rapide du monde du travail et à la nécessité d’adapter en permanence ses compétences professionnelles, l’individualisation des parcours constitue un enjeu majeur pour l’accroissement de la pertinence du système de formation continue. L’accès à la formation qualifiante, dans des territoires fragiles en reconversion comme les bassins miniers, fera l’objet d’une attention particulière. L’ensemble des formations aussi bien au niveau du secondaire que des filières de formation « post bac » doivent davantage prendre en compte la situation frontalière qui est un atout. L’apprentissage de l’allemand, en allemand, doit être développé pour renforcer le bilinguisme.

112 1.1.10. L’accompagnement du travail frontalier

Il convient de mieux analyser et d'accompagner le travail frontalier. - développer des relations transfrontalières afin d'élaborer des politiques communes, sur la base de réciprocités d'intérêt au niveau de la qualification et des diplômes. - inscrire sur le territoire de la DTA une politique en direction des entreprises lorraines propre à corriger les difficultés de recrutement parfois fortement ressenties et préjudiciables à l'économie.

1.1.11. Renforcer la compétence intercommunale

Aucun des éléments d’accompagnement du développement esquissé ci-dessus ne peut être conçu et réalisé dans le cadre exclusivement communal. La création de structures intercommunales ou la recomposition de groupements existants, là où cela s’avère nécessaire, avec des compétences étendues et des périmètres appropriés au fonctionnement réel du territoire, est recommandée pour mettre en place une solidarité et un partage des ressources fiscales.

1.2. Des outils pour la maîtrise de l’aménagement

La mise en œuvre des orientations d’aménagement et de développement durable implique une coopération intercommunale approfondie. Une approche coordonnée des dispositifs d'actions dans les domaines des activités, de l'habitat, de l'environnement et des transports doit permettre de construire des projets cohérents et de contractualiser avec l’ensemble des collectivités concernées.

La recomposition urbaine des bassins miniers, qui suppose continuité de l’action et cohérence dans le temps, appelle la mobilisation d’organismes d’appui techniques. L’EPF Lorraine joue d’ores et déjà un rôle important sur ce point, mais ses missions sont limitées à celles d’un opérateur foncier.

Une agence de développement et d’urbanisme, portée par une large intercommunalité ou un pays, devrait être créée dans la Moselle Est, pour, au-delà des principes posés dans la D.T.A., assumer des fonctions : S€ d’observation et de veille, S€ d’animation de la réflexion et de la planification sur le développement économique et l’urbanisme, S€ d’ingénierie de projets urbains permettant aux collectivités locales de concevoir et mettre en œuvre les opérations urbaines envisagées.

1.3. Préservation et valorisation des espaces naturels et ruraux

1.3.1. Freiner la déprise agricole et la disparition des vergers

On observe, en périphérie du bassin houiller, entre Sarreguemines, Forbach et Longeville- lès-St-Avold, de sérieux indices de déprise agricole, entraînant une déstructuration progressive du paysage.

113 Cette évolution est liée à la disparition progressive du phénomène de double activité, particularité de ce bassin dans lequel une part significative de la population était constituée de salariés de la mine ou de l’industrie, exploitant en parallèle de petites ou moyennes exploitations agricoles. La disparition de l’emploi dans les houillères obère par ricochet la viabilité de ces exploitations, dont la structure foncière est souvent inadaptée aux évolutions de l’agriculture. De plus, le départ des enfants ou des petits-enfants vers d’autres bassins d’emploi aggrave les difficultés de reprise de telles exploitations.

Pour des raisons voisines et dans ce même territoire, mais aussi dans le pays de Sierck, se pose également la question de l’abandon autour des anciens noyaux villageois, des vergers qui assuraient une transition entre l’espace construit et l’espace agricole ouvert.

Il convient d’attirer l’attention des acteurs locaux sur ces évolutions et d’encourager la recherche de méthodes et d’outils permettant de conserver la mémoire agricole de ces territoires, en s’appuyant notamment sur les contrats d’agriculture durable Le périmètre , mais également sur des coopérations intercommunales.

1.3.2. Favoriser une gestion dynamique de la forêt

Les secteurs forestiers où s’exerce la plus forte pression foncière ont été identifiés, et les objectifs qui s’y rattachent développés dans le chapitre C2.2 ci-dessus.

Il est recommandé pour les autres massifs, nombreux dans le périmètre de la DTA, de favoriser la concertation entre les acteurs, à l’occasion de chaque opération d’aménagement, en prévoyant notamment la mise en ouvre de mesures compensatoires portant sur des surfaces équivalentes préservant l’unité et les fonctions économiques et écologiques de la forêt.

En outre, face au morcellement très important de la gestion du patrimoine forestier, il est recommandé de développer, sur l’ensemble du périmètre de la DTA, l’utilisation des outils de gestion forestière intercommunale, et tout particulièrement la Charte Forestière de Territoire (CFT) qui est prévue par la loi d’orientation forestière.

Les territoires identifiés par une CFT doivent trouver une cohérence par rapport à la demande environnementale et sociale, et également par rapport à d’autres objectifs, comme la restructuration foncière et la gestion groupée de la ressource, le renforcement de la compétitivité de la filière.

Les Chartes Forestières de Territoire dans le périmètre de la DTA devront ainsi proposer des actions concrètes pour : S€ promouvoir la filière bois, notamment par le développement de la filière bois – énergie au niveau intercommunal ; S€ faciliter la gestion du massif forestier, par exemple en améliorant la structure de desserte ; S€ valoriser les espaces forestiers naturels péri - urbains en mettant en place les outils d’une politique concertée d’accueil du public ; S€ protéger les secteurs forestiers participants à l’attractivité par leur aspect paysager valorisant, et contribuant au développement de loisirs de proximité (vallée de la

114 Canner, secteur du château de Manderen, massif de Saint Avold, le secteur de Puttelange aux lacs, les vallées de la Moulaine et de l’Othain).

En Moselle est, les surfaces occupées par certains terrils et bassins à schlamm incitent à étudier, concurremment à la valorisation des schistes, les possibilités de reconstitution forestière sur ces espaces, à l’image d’expériences réussies en Allemagne.

1.3.3. Valoriser les espaces naturels et la continuité écologique

Dans certains secteurs à forte valeur patrimoniale, une politique foncière cohérente conduite en relation étroite avec les acteurs de terrain constitue un complément, voire une alternative souhaitable aux mesures de protection. Cette politique foncière doit donc être soutenue.

Dans le même esprit, il est également recommandé de poursuivre la mise en place des contrats d’agriculture durable.

L’objet de ces recommandations est notamment de promouvoir et mettre en place des modes production agricole et de gestion de l’espace plus extensifs, favorisant la plantation de haies, la restauration écologique de cours d’eau et de zones humides, et recherchant une meilleure insertion des espaces construits dans leur environnement.

Il est également nécessaire de mieux faire connaître le réseau des espaces naturels et de sensibiliser les Lorrains à la valeur, encore trop méconnue, du patrimoine naturel présent dans le périmètre de la DTA.

Il est souhaitable de renforcer la coopération transfrontalière, car les réseaux écologiques ne s’arrêtent pas aux frontières des États. Les actions à promouvoir pourraient ainsi porter sur la création de maisons de réserves naturelles dont les programmes seraient concertés et développés en commun de part et d’autre de la frontière : par exemple sur les sites conjugués de (France) et de Wolferskopf (Allemagne). Les actions pourraient aussi consister à mettre en place de manière coordonnée, des mesures apportant les mêmes garanties de protection ou de gestion de part et d’autre de la frontière (vallées de la Chiers, de l’Alzette ou de la Bisten, par exemple).

1.3.4. Lutter contre les nuisances sonores

La mise en œuvre des observatoires départementaux et régionaux du bruit pour les transports fait suite à la constitution d’un classement sonore des voies qui concerne aussi bien les axes de transport routiers que les axes ferroviaires. Cet observatoire du bruit concerne au premier chef les infrastructures nationales, et les collectivités territoriales sont encouragées à étendre la démarche aux axes de circulation (souvent des axes urbains) dont elles sont gestionnaires. En tout état de cause, il est d’ores et déjà prévu que les collectivités territoriales concernées soient associées aux comités de pilotage départementaux et régionaux chargés en particulier de hiérarchiser les besoins de financement des opérations de résorption des points noirs du bruit. Dans le territoire de la DTA, les questions prioritaires sont notamment liées aux trafics routiers et ferroviaires nord - sud (sur A31 et A30 en ce qui concerne le trafic routier).

115 1.3.5. Renforcer le tourisme de proximité

Le territoire de la DTA ne présente pas une homogénéité suffisante pour y développer des recommandations globales concernant le contenu de l’offre touristique souhaitable. Il convient toutefois de souligner : S€ que le patrimoine remarquable y est dispersé et que son image déborde peu du cadre régional ; S€ que ce territoire est assez fortement urbanisé, et que les espaces naturels fréquentés constituent des espaces de loisirs de proximité et non des destinations touristiques. Le potentiel de clientèle de proximité est donc important ; S€ que les activités existantes de loisirs et d’animation ont actuellement une clientèle presque exclusivement de résidents et de proximité ; S€ que les clientèles de la restauration et de l’hôtellerie sont également essentiellement locales, à l’exception de la clientèle d’affaire liée aux activités économiques. Les indicateurs d’hébergement hors sillon mosellan, en gîtes, camping et hôtellerie sont inférieurs à la moyenne régionale.

Ce constat conduit à recommander de privilégier les projets ayant trait au tourisme, notamment le tourisme industriel et de mémoire, et les loisirs de proximité (moins de deux heures de déplacement).

Il est donc proposé que les territoires homogènes concernés engagent une réflexion permettant d’améliorer la cohérence de leur politique touristique, en recensant toutes les richesses touristiques et en recherchant la complémentarité plutôt que la concurrence avec les territoires voisins. Cela pourrait se traduire par la réalisation de Schémas de Développement Touristique et des Loisirs.

1.4. La constructibilité dans le bassin sidérurgique et ferrifère

Cinq éléments d’accompagnement de la D.T.A. devraient être mis en œuvre sur le thème ici traité :

Poursuite du financement du processus de clarification des risques miniers Au-delà des expertises déjà programmées (zones de fontis, zones d’effondrement brutal éventuel, zone NIPEM précise….), la mise en œuvre des orientations peut appeler sur les secteurs les plus contraints des études au cas par cas sur la base de questionnements issus de critères d’aménagement.

Financement de l’élaboration des PPRM et mise en place de moyens administratifs nécessaires Le programme d’élaboration des PPRM doit s’accompagner de moyens financiers particuliers et d’une organisation inter-services spécifique afin de rassembler rapidement les compétences complémentaires sur les aléas et la vulnérabilité du bâti.

Politique foncière Le volet après-mines du CPER 2000-2006 comprend déjà une politique foncière pour le relogement des sinistrés, confiée à l’EPFL et financée par l’État (2,29 M euros). Cette action devra être complétée par un renforcement de l’offre foncière pour la réalisation de

116 logements d’une ampleur suffisante pour enrayer la hausse des prix fonciers observée sur les secteurs proches de l’agglomération messine et dans la zone frontalière, et surtout par un mécanisme d’aide à la gestion des mutations urbaines visant les communes les plus affectées par les zones d’aléa-affaissement progressif, ou cumulant ce handicap avec d’autres contraintes (glissement de terrains, inondations). L’éventualité d’un zonage définissant le champ géographique d’application de cette dernière politique est à examiner.

Observatoire des valeurs foncières et immobilières La conduite dans la durée de la politique foncière sus-mentionnée et l’évaluation de l’impact de la D.T.A. et des futurs P.P.R.M. dans le périmètre du bassin ferrifère appellent une attention particulière à l’évolution des valeurs foncières et immobilières et la mise en place d’un mécanisme d’observation spécifique, de préférence partenarial entre l’État et les collectivités.

Politique du logement La mise en œuvre de la D.T.A. peut nécessiter des modalités particulières de mise en œuvre de la politique du logement dans certaines parties des bassins miniers. L’éventualité de mesures spécifiques pour l’attribution des aides au logement devra être examinée, ainsi que le zonage d’application de ces mesures.

Dans les communes soumises aux risques d’affaissements miniers, la construction de logements locatifs sociaux, permettant de maîtriser le relogement des occupants plus facilement en cas de sinistre, pourrait être préconisée .

1.5. La gestion de l’eau dans les bassins miniers

Les cours d’eau et les milieux humides contribuent significativement à la qualité du cadre de vie dans les vallées où ils ont été préservés. En recommandant l’entretien et la restauration de ces espaces à travers une approche globale déclinée en maîtrises d’ouvrages locales, de préférence intercommunales, la DTA conforte les dispositions du SDAGE Rhin-Meuse.

Ces espaces de qualité doivent être mis en relation les uns avec les autres, et des continuités au travers de secteurs plus urbanisés devraient être trouvées. L’aménagement le long de la rivière doit savoir se faire urbain et attractif, tout en améliorant la diversité et la qualité du milieu aquatique.

Une synergie doit être recherchée avec la restauration de la qualité sanitaire des cours d’eau, dont les bassins versants sont urbanisés et dont les débits d’étiage naturels ne sont pas adaptés aux rejets qui s’y opèrent actuellement. La priorité des actions doit porter sur les secteurs qui ont été influencés par des exhaures minières, dont certains notamment sont tributaires de soutiens artificiels des étiages.

1.5.1. Développer une approche globale de la gestion des eaux

Les difficultés techniques liées à la situation d’après-mines sont aggravées par l’interdépendance des aquifères, les différences de qualité de l’eau selon les réservoirs, la diversité des effets sur les cours d’eau et les milieux aquatiques, la multiplicité des acteurs. Une approche cohérente à la bonne échelle de la gestion de cette ressource s’impose. C’est

117 pourquoi il est recommandé pour le bassin ferrifère d’achever le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) dont le périmètre a été arrêté le 05 avril 1994. Dans le bassin houiller, il est souhaitable que le principe d’un tel schéma soit rapidement validé par les acteurs locaux et que son élaboration débute sans délai. Ces schémas ne devront pas omettre la dimension transfrontalière de la gestion des eaux dans ces bassins. Ils pourraient aborder les conséquences de la remise d’équipements ou d’installations minières à d’autres maîtres d’ouvrage dont les moyens sont nécesairement plus limités. Cela concerne par exemple les réseaux d’eau et d’assainissement des cités dont les canalisations de desserte collective, qui ont vocation à être publiques, sont parfois implantées sur la partie privative des habitations, les ouvrages d’évacuation des eaux usées ou pluviales ou la gestion qualitative et quantitative des eaux de ruissellement sur les bassins de stockage, aires et plates-formes diverses, imperméabilisées ou non. Ces schémas pourraient aussi évoquer le sujet de la maîtrise de l’approvisionnement en eau potable tant en terme d’exploitation que de commercialisation.

1.5.2. Améliorer la qualité des eaux superficielles et restaurer les cours d’eau

La qualité des eaux superficielles est appréhendée à partir des stations de mesure du Réseau National de Bassin, dont les mesures sur les principaux cours d’eau sont complétées par des études ponctuelles. Les causes de la dégradation des eaux sont essentiellement d’origine domestique, industrielle et minière. Cette dégradation est aggravée par la réduction des capacités d’auto – épuration des cours d’eau à très faible débit d’étiage ou dont le lit mineur est fortement artificialisé. Il est par conséquent souhaitable de soutenir au moins temporairement dans les bassins déjà ennoyés, l’étiage de certains cours d’eau pour des raisons de salubrité en attendant l’amélioration de l’assainissement, mais aussi pour contribuer à la réhabilitation et la préservation des milieux aquatiques. Le développement de l’assainissement des eaux usées domestiques est indispensable. La restructuration du réseau hydrographique de surface d’une part et la nécessité de mettre les réseaux aux normes européennes d’autre part, engendrent des travaux considérables, estimés à 150 millions d’euros. Pour le bassin ferrifère, cette charge héritée de l’histoire pèsera sur un prix de l’eau déjà très élevé dans certains secteurs.

Parmi les cours d’eau du bassin sidérurgique et ferrifère il faut prendre particulièrement en considération le Woigot et son affluent le ruisseau de la Vallée, ainsi que l’Othain dont le soutien a des conséquences sur l’approvisionnement en eau potable du District de Longwy. La rivière Crusnes, identifiée comme exceptionnelle dans le Schéma Départemental de Vocation Piscicole de Meurthe-et-Moselle, nécessite également une attention particulière sur tout son cours. Le rôle des milieux aquatiques en matière de loisirs pourrait être rappelé à partir de quelques opérations exemplaires telles que la réhabilitation du plan d’eau de la Sangsue à Briey, la préservation de la Moulaine, à l’amont immédiat de l’agglomération de Longwy, la mise en valeur des berges de l’Orne et de l’Yron. Enfin, il est souhaitable de définir les modalités d’une coopération transfrontalière sur certains cours d’eau des bassins, tels que la Chiers qui prend sa source au Luxembourg, ou l’Alzette qui coule de la France vers le Luxembourg.

118

Dans le bassin houiller , l’exploitation minière a entraîné des modification du régime des trois principaux cours d’eau du bassin : la Bisten, la Rosselle et le Merle. Le débit de ces derniers était soutenu directement par une partie des rejets d’exhaures et indirectement par les rejets d’activités industrielles fortement concentrées et d’une urbanisation dense, générant une pollution significative. Il importe dès à présent d’anticiper les conséquences sur ces cours d’eau de l’arrêt des pompages dans la nappe des grès du trias inférieur à la fermeture des houillères de la Sarre, actuellement prévue en 2015 et d’étudier les moyens de leur restauration, par exemple dans le cadre d’un contrat de rivière. Ces réflexions devraient intégrer le risque d’apparition de nouvelles zones humides dans des secteurs topographiquement bas de ces vallées et ses conséquences dans les sites où les sols sont pollués. Il conviendra dans les deux bassins de veiller à ce que les projets de redéveloppement n’aient pas pour effet de ralentir le retour à une situation acceptable du point de vue de la qualité des eaux superficielles.

La vallée de la Moselle reste sous la pression conjointe de l’urbanisme, de l’industrie et de l’exploitation des ressources en granulats. Ces pressions et les apports d’affluents fortement pollués confèrent à la Moselle une qualité médiocre sur l’ensemble de son cours aval jusqu’à la frontière germano-luxembourgeoise. D’autres petits affluents du canton de Cattenom et du pays de Sierck, présentent une qualité globale médiocre à mauvaise en raison de pollutions d’origine domestique et agricole. Plusieurs projets d’assainissement significatifs sont toutefois en cours de réalisation ou d’achèvement. Il faut poursuivre cet effort de dépollution des activités et d’amélioration de l’assainissement et le compléter par une orientation portant sur la restauration des abords du cours d’eau et plus particulièrement des anciennes gravières.

Dans les territoires ruraux entre les deux bassins , les milieux aquatiques sont également très sensibles aux pollutions d’origine domestique ou agricole. Dans ces secteurs, une approche globale et coordonnée par bassins versants est à privilégier plus encore, car aucun des acteurs à lui seul ne peut par son action restaurer de manière très significative la qualité du milieu.

1.6. Les relations transfrontalières

La question transfrontalière telle qu’elle se vit aujourd’hui et pour autant qu’on puisse l’apprécier pour les années à venir, de même que les relations des bassins miniers avec l’agglomération messine, appellent plus de recommandations que de prescriptions, étant donné le rôle prépondérant joué par les collectivités.

1.6.1. Recommandations générales

L'État affirme donc les recommandations suivantes : S€ assurer une planification concertée des agglomérations transfrontalières et des territoires situés dans l’aire d’influence de l’agglomération messine , par : - une prise en considération des agglomérations transfrontalières et de l’agglomération de Metz dans l’application de la LOADT et de la loi SRU au territoire de la D.T.A. (pays, agglomérations, périmètres des SCOT),

119 - un renforcement des moyens techniques et décisionnels de concertation et des partenariats, - la recherche de visions prospectives communes avec les régions et pays frontaliers ; S€ assumer le caractère structurel du travail frontalier : par une offre adaptée de transports et d’infrastructures (transports collectifs, routes et autoroute, pôles multimodaux) de logements et d’espaces à bâtir dans l’espace frontalier, ainsi que de services adaptés (formation, équipements sociaux et culturels) ; S€ trouver les voies et moyens d’une solidarité financière correspondant aux dépendances réciproques de fait des zones frontalières et des pays voisins.

La structuration des territoires frontaliers doit être conçue en cohérence avec celle des pays voisins et donc tenir compte des agglomérations transfrontalières, notamment dans la définition des périmètres de SCOT et en particulier en ce qui concerne l’agglomération transfrontalière et interdépartementale d’Esch-sur-Alzette – Villerupt - Audun-le-Tiche qui devra prendre en compte à la fois le développement planifié du versant luxembourgeois (projet d’Esch-Belval) et le pôle de développement prévu côté français autour de l’échangeur d’Aumetz (pôle de Beuvillers – Aumetz – Audun-le-Roman).

La prise en considération de l’aire urbaine de Metz telle que constatée au recensement de 1999 devra orienter le choix des périmètres de SCOT dans le sillon mosellan et la partie sud du bassin ferrifère.

La satisfaction des besoins de déplacements transfrontaliers appelle une politique de transport volontariste et coordonnée avec les pays voisins, incluant : S€ le développement des transports collectifs sur tous les axes pertinents, S€ mais aussi le renforcement du maillage routier local limité dans le passé par la frontière et qui doit être adapté à la réalité actuelle et future des agglomérations transfrontalières et des migrations de travail croissantes, dont la dispersion n’autorise pas un recours exclusif aux transports collectifs.

Des schémas de transports multimodaux, transfrontaliers et interdépartementaux, devraient être le préalable nécessaire à tout investissement important.

Les dossiers d’urbanisme commercial devraient être instruits en tenant compte des aires de chalandise transfrontalières, suivant des modalités à définir en tenant compte d’un objectif de réciprocité avec les pays voisins, et conformément à la recommandation de la Commission Régionale Saar-Lor-Lux préconisant une consultation réciproque. Les projets d’implantations commerciales suscitent de plus en plus de réactions de part et d’autre de la frontière, alors que cette localisation intéresse de plus en plus les investisseurs. Dans le contexte d’une monnaie européenne unique, l’instruction de tels dossiers ne peut plus être appréhendée objectivement dans un cadre purement national.

Tant sur le registre environnemental que sur le registre touristique et culturel, l’interconnexion des espaces naturels et la mise en valeur concertée des richesses patrimoniales seront recherchées tout le long de la frontière. Les réseaux transfrontaliers de sentiers de randonnée et de pistes cyclables seront renforcés et complétés par des structures d’accueil de loisirs et de tourisme adaptées.

120 1.6.2. Recommandations localisées

Agglomération Sarrebruck-Moselle-Est

- la concertation franco-allemande sur les conséquences de l’après-mines sera poursuivie, - les efforts des collectivités lorraines et sarroises pour élaborer une vision spatiale conjointe de leur territoire seront appuyés en s’inspirant des expériences positives conduites par ailleurs et tout en tenant compte du caractère particulier de l’espace Sarrebruck - Moselle-Est, - une nouvelle voirie de connexion des parties française et allemande de l’EUROZONE devrait être réalisée, - l’aménagement de la vallée de la Rosselle, faisant une large place au patrimoine industriel, sera valorisé, - sur la base de l’étude en cours portant sur la réorganisation des transports en commun en Moselle-Est, seront définis les nœuds d’articulation avec la Saarbahn.

Axe St-Avold - Sarrelouis

La vocation économique de cet axe sera confirmée par la réalisation des contournements routiers de Carling et Creutzwald en continuité avec la partie sarroise Creutwald-Sarrelouis et le développement concommitant du pôle frontalier de Creutzwald-Überherrn deuxième site labellisé Eurozone.

Nord de Thionville

Face à la demande croissante de logements et de parcelles à bâtir, sera privilégié un regroupement de l’habitat dans et à proximité des localités desservies par la voie ferrée, et en particulier Hettange-Grande.

Agglomération Esch - Villerupt - Audun-le-Tiche

Compte tenu des développements programmés au Luxembourg, en particulier sur le site de Belval-ouest, la demande en matière de logements et de déplacements devra être anticipée. Des réponses adaptées aux besoins de déplacements domicile-travail devront être mises en place. Par ailleurs, une liaison routière d’une capacité suffisante devra relier Belval à l’axe A30-RN52 pour irriguer le Pays-Haut proche. Cette voie, qui constituera une déviation des villes d’Audun-le-Tiche et de Villerupt, permettra également d’organiser les développements de l’urbanisation, côté français, face au projet de Belval.

Agglomération de Longwy-Athus-Rodange

Seront recherchés des principes d’aménagement qui permettent la valorisation du point triple et la réactivation de la voie ferrée Meuse – Athus – Longwy - Toul, opportunité de valoriser une série de sites embranchés ou embranchables à partir de cet axe de fret.

121 Autres coopérations locales à privilégier

- Vallée du Kilbri ( - Rumelange) - liaison ferrée Volmerange - Dudelange - parc naturel transfrontalier sarro-franco-luxembourgeois - vallée de la Nied (Sarrelouis - Bouzonville).

1.6.3. Politiques d’accompagnement

- Développer une politique de formation et de qualification de la main-d’œuvre intégrant caractère structurel et concurrentiel du travail frontalier (réflexion sur la fidélisation du personnel formé….). - Mener une politique de l’habitat et politique foncière spécifique dans la bande frontalière. - Rechercher un accord avec le Grand-Duché concernant sa participation financière aux coûts de transports permettant l’accès des travailleurs frontaliers au Luxembourg et aux charges des communes où ceux-ci sont majoritaires.

122 123 2. LE PILOTAGE DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA DTA

La directive territoriale d’aménagement des bassins miniers nord-lorrains représente une étape importante dans le processus d’aménagement de ce territoire. Cette étape est concrétisée par un décret en conseil d’État. Mais la réflexion qui a conduit à cette directive ne peut évidemment s’interrompre.

D’une part, et comme cela a été évoqué dans cette dernière partie, la mise en œuvre de la DTA s’inscrit dans un ensemble complexe de décisions et d’actions de tous les acteurs concernés par l’aménagement et le développement du territoire. D’autre part, la DTA constitue un outil pour les actions de l’État dont l’utilisation implique un pilotage, une actualisation et une évaluation permanentes afin de tenir compte des évolutions politiques, juridiques et économiques, des études techniques et des réflexions complémentaires indispensables pour préciser comment atteindre les objectifs retenus.

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