UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE MENTION DE SOCIOLOGIE FORMATION PROFESSIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT

-----===oooOOooo===----- MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE

-----===oooOOooo===------OPTION : AGENT DE DEVELOPPEMENT

PHENOMENES DE DAHALO ET DEVELOPPEMENT RURAL : Cas de la Commune Rurale de Tsivory,

Région Anôsy.

Présenté par : RAZAFINDRADELY Hubert Elizah

Membres du jury:

Président : Professeur ETIENNE Stefano Raherimalala

Juge : Docteur RAKOTOSON Philipe Victorien

Rapporteur : Monsieur RABARISOLONIRINA Yves Lucien, Enseignant chercheur

Date de soutenance : 02 Mars 2017

Année Universitaire : 2016 - 2017

PHENOMENES DE DAHALO ET DEVELOPPEMENT RURAL : CAS DE LA COMMUNE RURALE DE TSIVORY, REGION

REMERCIEMENTS

Avant toute chose, nous tenons à remercier Dieu tout puissant pour nous avoir donné la force ainsi que l’intelligence et surtout la bonne santé pour la réalisation de ce mémoire. Nous tenons à adresser ici notre plus profond respect et nos vifs remerciements à tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce mémoire pour leur appui, leur sollicitude, leur bonne volonté, leurs conseils et enseignements, nous ayant aidé à mener à terme ce travail. Nous tenons à exprimer notre gratitude particulièrement à :

- Monsieur le Responsable de Domaine des Sciences et de la Société RAKOTO David Olivaniaina. - Monsieur le Professeur, ETIENNE Stefano Raherimalala, Responsable de la mention sociologie - Monsieur RAKOTOARISON Andriniaina Yvon, Responsable de Parcours de la Formation en Travail Social et Développement - Notre encadreur pédagogique Monsieur RABARISOLONIRINA Yves Lucien, Enseignant chercheur d’avoir consacré une bonne partie de son temps à nous donner et de ses directives, aides, conseils durant l’élaboration de ce document.

Ensuite, nos remerciements vont également à Monsieur RAZAFITSIFEFY Hubert Aurel, notre encadreur professionnel qui nous a accompagnés dans notre cheminement.

A Monsieur RAZANADRAKOTO Dieudonné, Maire de la Commune Rurale de Tsivory et tous les personnels de la Commune Rurale de Tsivory.

A toutes les habitants de la Commune Rurale de Tsivory.

A notre famille pour son soutien moral, financier durant l’élaboration de ce mémoire et à tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Que Dieu vous bénisse.

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS INTRODUCTION GENERALE PREMIERE PARTIE: L’ÉTUDE THÉORIQUE DE PHENOMÈNE DE « DAHALO» DANS LA COMMUNE RURALE DE TSIVORY. CHAPITRE I : PRESENTATION DU TERRAIN CHAPITRE II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS CHAPITRE III : APPROCHES METHODOLOGIQUES DEUXIEME PARTIE : LES FRUITS DE LA RECHERCHE ET INTERPRETATION DES RESULTATS D’ENQUETES CHAPITRE IV : ORIGINE SOCIO-CULTURELLE DU PHENOMENE DE DAHALO CHAPITRE V: LES MANIFESTATIONS DU PHENOMENE DAHALO CHAPITRE VI: VÉRIFICATION DE L’HYPOTHÈSE TROISIÈME PARTIE: LES PERSPECTIVES D’AVENIR CHAPITRE VII: SOLUTIONS ET SUGGESTIONS CHAPITRE VIII: ACQUISITION PERSONNELLES CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES ANNEXES RESUME

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau n° 1 : Répartition des 15 fokontany et distance par rapport au chef-lieu de commune 6

Tableau n° 2 : Taux d’abandon scolaire année 2016 ...... 9

Tableau n° 3 : Prix de quelques produits de l’élevage dans la Commune ...... 12

Tableau n° 4 : Répartition des enquêtés par Fokontany ...... 21

LISTE DES FIGURES

Page

Figure n° 1: Répartition annuelle des types de maladies dans la commune rurale de Tsivory 10 Figure n° 2: Répartition des nombres des attaques entre 2012 à 2015 ...... 35 Figure n° 3: Répartition des individus arrêtés entre 2012 à 2015 ...... 36 Figure n° 4: Répartition des nombres de bœufs récupérés entre 2012 à 2015 ...... 37 Figure n° 5: Répartition des dahalo tués entre 2012 à 2015 ...... 38 Figure n° 6: Répartition des fokonolona tués entre 2012 à 2015 ...... 39 Figure n° 7: Répartition des fokonolona blessés entre 2012 à 2015 ...... 40

LISTE DES PHOTOS Page

Photo n° 1: Chef-lieu de la commune rurale Tsivory ...... 5 Photo n° 2: Culture traditionnelle du riz ...... 11 Photo n° 4: Importance du bœuf ...... 27 Photo n° 5: le bœuf un moyen de s’épanouir ...... 28 Photo n° 5: Ombiasy ...... 33 Photo n° 6: La riziculture traditionnelle ...... 42 Photo n° 7: EPP Tsivory...... 44 Photo n° 8: Salle d’accouchement CSB Tsivory ...... 45 Photo n° 9: Eglise Assemblée de Dieu ...... 46 Photo n° 10: Kalony ...... 51 Photo n° 11: Dahalo conscientisés ...... 52 Photo n° 12: Dahalo niova fo ...... 53 Photo n° 13: Rencontre avec les forces de l’ordre et les dahalo ...... 54

LISTE DES ABREVIATIONS

ACF : Action contre la Faim ASARA : Amélioration de la Sécurité Alimentaire et de Revenu Agricole CARE : Cooperative For Assistance And Reliefs Everywhere CEG : Collège d’Enseignement Général CEM1 : Cours Elémentaire Moyen 1 CEM2 : Cours Elémentaire Moyen 1 CP1 : Cours Préparatoire 1 CP2 : Cours Préparatoire 1 CR : Commune Rurale CSA : Commission de Soutien Agricole CSB : Centre de Santé de Base FAFAFI : Fampandrosoana ny Fambolena sy Fiompiana FID : Fond d'Intervention pour le Développement FKT : Fokontany IDH : Indicateur de développement humain IRA : Infection Respiratoire Aigüe ONG : Organisation Non Gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies PCD : Plan Communal de Développement PH : Profil Historique PHBM : Projet du Haut Bassin du Mandrare PIB : Produit Internationale Brute PSDR : Projet de Soutien pour le Développement Rural UNICEF : United Nation International Children Emergency Founds USAD : Unité Spéciale Anti-Dahalo ZCTT : Zone de convergence Intertropicale

GLOSSAIRE

DAHALO

En milieu rural, bandes organisés et armées, auteurs d’actes de banditismes de toutes sortes, actes souvent très violents. Dans la plupart de cas, ils se sont spécialisés dans le vol de zébus. Les dahalo se présentent sous différentes appellations selon les régions.

DINA

Conventions entre membres des communautés villageoises écrites et adoptées par la majorité du fokonolona édictant des mesures que la population juge nécessaire à l’harmonisation de la vie sociale, économique et sécuritaire.

KALONY

Individus et quelques membres de dahalo reconvertis ( niova fo ) qui assurent la sécurité et la protection des biens et des personnes au sein de la société

SÉCURITÉ HUMAINE

La sécurité est une approche axée sur les individus et leur sécurité qui reconnait la stabilité durable, non seulement des États, mais également des sociétés qu’ils représentent. La sécurité humaine fait référence à la fois aux droits des citoyens à vivre dans un environnement sécuritaire et à l’existence d’une activité politique, sociale, religieuse et économique au sein de chaque société à l’abri de violences organisées.

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INTRODUCTION GENERALE

Généralités

En général, dans la partie Sud de l’Ile, à l’instar des Régions Anôsy et Androy, les familles sont majoritairement composées d’éleveurs. Si les parties Est et Nord de sont plutôt connues pour les cultures d’exportation, le Sud et l’Ouest sont en revanche plus enclins à l’élevage. Ce n’est pas le fait du hasard si la partie Sud-Est est devenue le terrain des actes des dahalo . Le phénomène « dahalo » dans la partie Sud de la Grande Ile n’a cessé de créer une psychose au sein de la population malgache.

L’insécurité est un véritable fléau dans la partie Sud de Madagascar. Dans la région Anôsy, dans le district Amboasary atsimo , la commune rurale de Tsivory est la principale zone où sévit ce phénomène. Cette commune rencontre plusieurs problèmes dans le secteur agricole et surtout de l’élevage. En particulier le phénomène de dahalo marqué par le vol de bœuf est un grand obstacle au développement sur l’activité économique et sociale. Étant donné que les principales origines des phénomènes sont surtout mœurs et coutumes liées à d’autres causes majeures comme la pauvreté et la jalousie…. Mais la crise politique traversée par le pays a aussi aggravé et impacté sur ce phénomène.

Le phénomène de dahalo est à la base d’une véritable crise rurale, malgré l’effort des dirigeants et des autorités d’adopter les stratégies qu’ils jugent efficaces pour lutter contre l’insécurité rurale. Jusqu’à présent l’Etat n’arrive pas à assurer la sécurité des paysans, l’ordre social. Alors, les paysans ont appliqué les systèmes d’autodéfense afin de protéger leurs biens. Pour ce faire, la convention collective a été mise en place dans cette communauté rurale.

Ce phénomène devient la plus grande crise nationale jamais connus. Il s’agit des vols de zébus dans le Sud malgache, région à vocation pastorale. Cette situation n’est pas un simple acte de banditisme mais a un historique lié aussi à la culture de la population locale. Ce vol est un phénomène traditionnel hérité de l’époque des clans et des royaumes et évolue aujourd’hui en véritable banditisme rural. Ce fléau nuit gravement aux initiatives de mise en place de toutes formes de dispositifs de sécurité dans la région soit sur l’aspect structurel, soit sur l’aspect matériel. En outre, l’explosion démographique de ces dernières années dans laquelle la question de l’éducation et d’accès à l’emploi laisse à désirer est sans doute l’une des causes de la recrudescence du phénomène du dahalo . 2

MOTIFS DU CHOIX DU THEME ET DU TERRAIN

Nous avons choisi ce thème par sa pertinence, étant donné que le phénomène dahalo , est un fait social. La présente étude voudrait contribuer à sa connaissance et par la suite, à l’amélioration de la sécurisation de la campagne qui est un moyen d’assurer le développement des communautés rurales malgaches.

Il est établi que la partie Sud de Madagascar est une zone de prolifération du phénomène dahalo et en tant qu’originaire de cette localité, l’auteure du présent se propose d’appeler l’attention de tous sur la nécessité d’y apporter des solutions pérenne à ce problème non résolu.

QUESTION DE DEPART ;

Comment appréhender le phénomène dahalo afin de pouvoir améliorer la sécurité dans la commune rurale de Tsivory et y apporter le développement?

OBJECTIF GLOBAL

Il s’agit d’identifier et d’analyser les facteurs qui génèrent le phénomènes de dahalo pour pouvoir apporter des solutions idoines afin de développer le monde rural de la partie Sud de Madagascar.

OBJECTIFS SPECIFIQUES De manière spécifique, l’étude vise à :

- Démontrer l’impact du phénomène de dahalo sur le niveau de vie des paysans - Connaître les facteurs qui empêchent le développement dans la Commune rurale de Tsivory - Mesurer l’impact du phénomène de dahalo sur les activités productives des communautés locales.

ANNONCE DU PLAN A partir des différentes informations recueillies sur place, les travaux seront articulés autour des grandes lignes suivantes : 3

- La première partie sera consacrée à l’étude théorique de phénomène de « dahalo» dans la commune rurale de tsivory , suivie de la présentation de la commune rurale de Tsivory .

- Ensuite, dans la seconde partie, le travail sera centré sur l’analyse du phénomène de dahalo et ses impacts sur le développement rural. - Enfin, des suggestions seront émises en vue d’améliorer la vie de la population dans la zone d'étude.

PREMIÈRE PARTIE: ÉTUDE THÉORIQUE DU PHENOMÈNE DE DAHALO DANS LA COMMUNE RURALE DE TSIVORY.

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Comment se présente la situation de sécurité dans le Sud, en général, et dans la Commune rurale de Tsivory en particulier et comment se manifeste le phénomène de dahalo ? Cette première partie essayera d’apporter des éléments de réponses à cette interrogation. Il s’agit alors pour l’auteur d’aller visiter la Commune rurale de Tsivory , d’y mener des investigations, de faire des observations objectives et d’analyser méticuleusement les données. Les résultats de la recherche sur terrain seront agencés dans deux chapitres, à savoir, la présentation du terrain comme un lieu de prolifération du phénomène de dahalo préalablement à l’analyse des repères théorico-conceptuels et des approches méthodologiques dudit phénomène.

CHAPITRE I : PRESENTATION DU TERRAIN : LA COMMUNE RURALE DE TSIVORY, LIEU DE PROLIFERATION DU DAHALO

Il s’agit pour la présentation du lieu d’investigation de parler de la situation géographique de la Commune rurale de Tsivory , la vie sociale et les activités économiques de la population.

1.1 : Situation géographique de la Commune rurale de Tsivory

1.1.1: Délimitation

Tsivory est une Commune Rurale dans la District d’, de la Région d’Anosy , Province Autonome de Toliara. Elle est limitée au Sud par la commune Rurale de , au Nord par la chaîne montagneuse de Tsiombivositsy , à l’Est par la chaîne montagneuse de Beapingaratra et à l’Ouest par la chaîne montagneuse de Tsitondroy . Elle se situe à 148 km d’Amboasary Sud.

1.1.2: Toponymie de Tsivory

Selon les sources orales locales, l’appellation de Tsivory a son histoire. Ainsi, le Roi Ndremanaly du Royaume fut malade. Son devin-guérisseur avait besoin, parmi les remèdes, deux oiseaux dénommé Tsiriry 1 [grèbe malgache (Tachybaptus pelzelnii) ] pour le guérir. Toutefois, c’est la Princesse Ravola seule qui en dispose. Elle avait exigé au Roi Ndremalahy qu’on échange ses deux Tsiriry contre un zébu. Après négociation, l’échange a été conclu : deux oiseaux Tsiriry contre un zébu. Par la suite, la princesse a mis une boucle pour bien marquer que son zébu n’est pas un oiseau, littéralement « Tsivoro ». . C’est ainsi que son territoire a été dénommé « Tsivoro ». Elle a changé aussi le nom de la rivière Amboboky par

1 http://tenymalagasy.org/bins/teny2/tsiriry 5

Tsivoro . Du fait que le village est près de cette rivière, ce village porte aussi le nom Tsivoro . Ce sont les colons français qui n’arrivaient pas à prononcer convenablement le mot Tsivoro qui ont changé Tsivoro par Tsivory (corruption de la voyelle terminale «o» en «y»).

Photo n° 1: Chef-lieu de la commune rurale Tsivory

Source : Photo prise par l’auteur, Avril 2017

Cette photo présente le bureau de la CR de Tsivory , l’installation n’est pas électrifiée, ni même en bon état, c’est l’issue d’une demande faite par les autorités locales dans les années 2000. C’est un bureau assez fréquenté par les habitants pour les papiers administratifs et les actes d’Etat civil, surtout la naissance d’enfants. La sécurité n’y est pas du tout très vivable, vu les actes de banditisme divers. La Commune Rurale de Tsivory compte 15 Fokontany repartis en 55 villages, pour une population totale de 42.854 environ. La superficie totale est de 1.227 Km 2, ce qui donne une densité de 11,9 habitants aux km². Les principales ethnies sont les Tanôsy , les Tandroy les Bara . 6

Tableau n° 1: Répartition de 15 fokontany et distance par rapport au chef-lieu de commune

Fokotany Distance par rapport au chef-lieu de commune en km Tsivory Au centre Ankilimary 2 km Sud Ampiha 3 km à l’Ouest Bevovoky 3 km Sud-Ouest Iaborotsy 5 km Nord-Est Tsilanja 7 km est Bevahy 10 km Nord Belegnalegna 10 km Sud-Est Tsapa 10 km Sud Fandragnarivo 10km Ouest Ankilitelo Marovotry 15km Ouest-Sud Ankily 17 km -Sud- ouest Manjola 20 km à l’Ouest Iaborotry 24 km Nord Ankotika 25 km ouest Sud Farivolo 38 à 42 km Sud

Source : PCD de la commune rurale Tsivory , 2008

1.1.3: Le relief, hydrographie et sol

La commune de Tsivory a une caractéristique particulière en matière de relief, grâce à l’existence de nombreux réseaux hydrographiques qui arrosent les plaines inondables, en particulier la rivière Tsivory . Le sol est en général acide, sauf dans les zones basses aux alentours de la rivière, des lacs et des plaines.

1.1.4: Le climat

A cause du changement climatique mondial, la pluviosité dans cette zone est variée du Nord vers le Sud. La précipitation annuelle est de 400 à 600 mm, et inégalement répartie pendant toute l’année. Selon l’étude et l’enquête, la famine arrive une fois tous les 8 (huit) ou 10 ans dans cette zone. C’est une période pendant laquelle, la précipitation diminue et 7 inférieure à 350 mm, et aussi en retard de 2 à 3 mois, la température est par contre doublée. Quelquefois, il y a la ZCIT (Zone de Convergence Intertropicale) due au contact du Tsioka Atimo ou alizé Austral, et du Varatraza ou mousson dans le Canal de Mozambique, et qui produit des fortes pressions et apporte des fortes pluies dans cette zone.

1.2 : La vie sociale de la population

1.2.1: La population

L’ethnie Bara est majoritaire dans cette commune. Plus de 70 à 75% de la population du fokontany de Tsivory sont des Bara descendant de Zafindravola , ensuite 15 à 30% de la population sont des Tandroy . Les autres ethnies sont minoritaires, en particulier les Betsileo 3%, Mahafaly , Tanôsy , Tanala , Antesaka et Merina . La population est majoritairement jeune soit 68% de la population selon le dernier recensement de la population en 2013.

1.2.2: La migration de la population

Le peuplement de la Commune rurale de Tsivory s’est effectué en six étapes principales. La première étape se situe au 18 ème siècle avec l’arrivée dans la zone d’un Roi Bara du Midongy (actuellement chef-lieu du Sous-Préfecture dans la province autonome de Fianarantsoa) nommé « NDRIAMAGNALY ou ANDRIAMANALINA ». Celui-ci s’est installé le premier dans cette région du Sud avec ses enfants et son peuple, suite à la perte de son épouse.

Il était passé par Tamotamo (village actuel de la commune rurale d’ ), et était arrivé au bord du fleuve Mandrare , à un endroit baptisé « AMBATOMANAHY », ce qui signifie «en pierres bénies». A l’environ de cinq cent mètres de cet endroit, il y a aperçu une fumée et a envoyé un émissaire pour en découvrir l’origine.

De retour de leur mission, il lui apprit avoir découvert une princesse à la tête d’un peuple. Celle-ci était la fille d’un Roi Tandroy appelé « NRIAMAGNARY », régnant à Antanimora dans la province Autonome de Tuléar. Elle avait quitté le royaume de son père pour assouvir son ambition de régner, car elle était la fille unique de son père et ses frères ne lui auraient jamais laissé l’opportunité de régner. Dès la présence de cette princesse, le Roi ANDRIAMANALINA qui ne s’était plus rasé depuis son deuil, fit une grande toilette pour rencontrer la princesse nommée RAVOLA (La lune). Il la demanda en mariage et elle accepta à condition que leur descendant porte son nom, d’où la dynastie des Bara Zafindravola qui 8 existe jusqu’à présent à TSIVORY . Ils sont les premiers propriétaires terriens et pratiquaient à l’origine l’élevage.

Le royaume était délimité au Sud par jusqu’à , à l’est par la chaîne montagneuse de Beapingaratra , au Nord par la chaîne montagneuse de Tsiombivositsy , et à l’Ouest par une autre chaîne montagneuse de Tsitondroy jusqu’à la Commune d’Imanombo incluse.

La seconde étape se situe au 19è siècle, avec l’invasion des Imerina, ethnie des hautes terres, qui avait pour ambition de coloniser toute l’île. Ils étaient armés d’armes à feu suscitaient beaucoup de terreurs. Lorsqu’ils sont arrivés à Anôsy (actuel Fort-Dauphin), les Tanôsy se sont enfuis vers le Nord-ouest jusqu’à la région du Mandrare . La plupart des Bara qu’ils ont trouvés se sont enfuis avec cette première vague Tanôsy .

Très peu de Bara étant restés avec l’arrivée des vagues suivantes Tanôsy (riziculteurs), qui ont préféré de rester en raison de la fertilité du sol et la présence des rivières permanentes, les Bara sont ainsi devenus minoritaires. Néanmoins ceux-ci demeurent propriétaires des terres à Tsivory .

La troisième étape débute aux environ de 1895, à la veille de la colonisation (1896).On assiste à l’arrivée des Bara Manambia qui ont quitté la coupe du Roi ZAFIMAGNELY d’Ankazoabo Sud dans la province de Tuléar, suite à des litiges. Ils ont obtenu des terres des BARA ZAFINDRAVOLA pour cultiver (Agro-pasteur). Leurs terres sont localisées dans la partie ouest de la rivière TSIVORY (affluent du Mandrare ), ce qui leur vaut l’appellation de «Rebord manambien», (de Manambia ). La quatrième étape est relative à la phase de pacification dans le Sud malgache par les colons français, sous la direction du générale Gallieni. Celui-ci dans sa mission est venu en tant qu’interprète de l’ethnie Betsileo . C’est ainsi que ceux-ci se sont à l’instar des autres installés dans la région.

Ensuite, aux environs du 1925, l’Etat a entrepris la construction d’infrastructure socio- économique et cela a nécessité une main d’œuvre importante. D’autres ethnies sont alors arrivées à leur tour, en l’occurrence des Antesaka (à l’origine commerçant de bœuf), des Tandroy et d’autre Tanôsy et Bara . D’après la tradition orale Tsivory qui était alors très prospère en riziculture, a participé à l’approvisionnement en riz des combattants français pendant la seconde guerre mondiale. C’est ainsi qu’on y avait créé à l’époque un office du riz. 9

La cinquième étape s’étend de 1960 à 1970 et est caractérisée par l’amorce du développement rural, avec la construction de certaines infrastructures (école, centre de santé de base, etc.). Cela ajoute à la fertilité des sols transformant la région en pôle d’attraction et on assiste à une nouvelle vague d’immigrants à cause des échanges inter-régionaux.

La sixième étape est la plus récente et est marquée par les conséquences des successives sécheresses. En effet, suite à une sécheresse en 1985 qui a entraîné une disette dans la région d’Ambovombe , d’Amboasary et de Tsiombe , une vague d’immigrants s’est installé à Tsivory . C’est à cette époque que Tsivory a été qualifiée de « grenier du Sud », car des collecteurs venaient de Fort-Dauphin et d’Amboasary pour acheter du riz et d’autres denrées alimentaires, afin de les revendre.

Malheureusement, il eut une sécheresse aux conséquences désastreuses en 1991 qui réduit la zone à une paupérisation brutale. L’Etat malgache a donc décidé de redonner à la région son lustre d’antan, d’où la décision d’implanter le PHBM qui est basé à Tsivory et intervient jusqu’à 2007.

1.2.3: Education :

Ce qui justifie la pauvreté dans la zone Sud malagasy est le taux très faible de l’envoi des enfants à l’école.

Tableau n° 2: Taux d’abandon scolaire année 2016 Classe Garçon Fille CP1 55% 45% CEM1 48% 52% CEG 57% 43%

Source : Commune Tsivory , avril 2017

Le taux d’abandon scolaire est très élevé surtout dans l’éducation primaire. Cette déperdition est forte dans la classe CP1. La majorité des élèves qui abandonnent l’école dans cette classe sont des garçons, tandis que les filles sont nombreuses dans la classe supérieure CEM1. Ce taux persiste même dans la classe secondaire. Dans l’éducation primaire, les enfants scolarisés dans la commune ne représentent que 2.52% des enfants scolarisables. Ce taux de scolarisation diminue à 0.94% dans l’école secondaire (CEG).

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1.2.4: La santé de la population

Le problème principal de cette zone en matière de santé est les conséquences néfastes du cyclone Haruna sur la santé de la population, surtout les couches les plus vulnérables (mère et enfants). Les problèmes sont la prolifération des maladies pandémiques comme l’IRA (Infection respiratoire Aigu), paludisme, …

Figure n° 1: Répartition annuelle des types de maladies dans la commune rurale de Tsivory

Source : CSB II Tsivory, Mai 2015

1.3 : Activités économiques de la population

1.3.1: Agriculture

La majorité de la population est des agriculteurs et éleveurs. La technique de production pour la majorité de la population est traditionnelle malgré le soutien des organisations privées et publiques comme le CSA, PSDR, … L’influence des nouveaux venus comme les Tanala et les Betsileo sur l’agriculture est importante car ils apportent des nouvelles techniques de culture pour la population.

La zone du haut bassin du Mandrare dispose de condition climatique spécifique par rapport aux autres régions du Sud. Ce qui lui permet le développement de l’agriculture qui est pratiquée par plus de 95% de la population. Les systèmes de culture rencontrés dans la région sont principalement composés par la riziculture irriguée, les cultures sèches, et les cultures maraîchères. Le service de l’agriculture est représenté par un Agronome qui est responsable 11 du volet Développement Agricole Durable au sein du Projet du Haut Bassin du Mandrare qui collabore aujourd’hui avec l’ONG FAFAFI qui se charge de la vulgarisation du recherche.

Les cultures dominantes :

La plupart de sol sont des sols de bas fond, avec un bon niveau de fertilité et aptes à la riziculture. La riziculture constitue la principale et la plus importante culture pratiquée par la population. La situation est différente actuellement à cause de la destruction des canaux d’irrigation, la non appropriation des techniques de production, l’insuffisance de l’infrastructure et de matériel de production, des intrants agricoles, la fluctuation des prix des produits, les difficultés des transports et l’évacuation des produits, ainsi que l'aggravation du phénomène de dahalo à l'intérieur de la commune.

Photo n° 2: Culture traditionnelle du riz

Source : Photo prise par l’auteur, Avril 2017

1.3.2: Elevage

L’agriculture et l’élevage constituent l’activité de base de la population de Tsivory, ces deux activités sont complémentaires. Dans la zone d’étude, la considération de l’élevage 12 est différents des Tandroy et les Mahafaly , ils les pratiquent mais dans une autre côté, l’économie paysanne est combler par l’agriculture. Le type d’élevage est traditionnel, l’élevage bovin prend une place prépondérante dans la vie de la population, ensuite l’élevage caprin, porcin, et de volailles.... Le recensement du cheptel élevage est difficile dans la commune, donc nous n’avons pas de statistique exacte dans ce domaine. Concernant l’élevage bovin, l’éleveur cache le nombre exact de leurs cheptels bovin à cause de l’insécurité causée par le dahalo . Par conséquent, la population est démotivée en matière d’élevage, donc la production diminue progressivement.

Tableau n° 3: Prix de quelques produits de l’élevage dans la commune

PRIX NORMAL PRIX PLAFOND PRODUITS pendant la période de pendant la période Unité de mesure production (en Ar) de soudure (Kéré) Bœuf 500 000 200 000 Unité Mouton 40 000 15 000 Unité Osy 30 000 15 000 unité Porc 100 000 50 000 unité Poulet 7 000 4 000 unité Dindon 20 000 10 000 unité Canard 5 000 3 000 unité Miel 500 300 ¼ de littre

Source : Plan Communal de Développement de Tsivory Mai 2015

1.3.3: Artisanat

C’est une activité complémentaire et d’appoint de la population surtout les femmes, 30% de la population pratiquent ce type d’activité. Pour combler la lacune dans le budget familial, les femmes font du tissage, de la vannerie et fabriquent des produits artisanaux à partir des fibres végétales, en particulier le Satra et le Vinda utilisés pour fabriquer le chapeau, la natte, … ; le « bambou » est la matière première pour la fabrication de natte, garaba … Les produits sont vendus sur les marchés locaux.

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1.3.4: Les contraintes du développement de l’activité de la population.

La problématique principale du développement de la population dans les communes rurales est l’insécurité. Dans la commune rurale de Tsivory , le vol de bœuf et le phénomène de dahalo restent un blocage du développement. Les effets du changement climatique sont aussi un problème incontournable de la population du Sud, alors que cette zone est très fragile en matière climatique, vu la sécheresse qui frappe périodiquement cette zone. Ces problèmes climatiques ont des conséquences sur l’écosystème et l’environnement (la nature du sol, l’hydrographie, le calendrier agricole, la riziculture,…)

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CHAPITRE II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS ET APPROCHES METHODOLOGIQUES

Le chapitre deux parle des approches théorique, la conception et les approches méthodologiques contemplé lors de l’étude

I- REPERES THEORICO-CONCEPTUELS

1.1 : Approche théorique et conceptuelle

L’étude de l’insécurité et du phénomène de Dahalo dans la commune de Tsivory nécessite des disciplines et des techniques scientifiques, en restant dans le domaine de la recherche en sociologie.

1.1.1: Concept et définition

• Phénomènes des dahalo

Depuis des siècles, le vol des zébus se présente sous diverses formes selon les us et coutumes pratiqués par les différentes sociétés malagasy. On peut les classer en trois groupes à savoir : le vol razzia, le vol de bœufs selon la dimension culturelle et le vol inter-lignager.

Au cours de la mise en place des royaumes, les raids entre groupe ou même entre villages ont eu lieu. Cela a surtout pris la forme de razzias ( raoka ) qui consistent à rafler les bétails des autres villages. Les raids sont accentués davantage quand ils ont été liés à la traite ou au commerce international. Le cas du royaume Sakalava qui a dominé toute la partie Ouest de l’île pendant les 17ème et 18 ème siècles a été l’exemple par excellence.

Le vol de bœufs, depuis des siècles, fait partie intégrante de ce qu’on pourrait appeler « le mode de production Sakalava ». Dans le cadre des activités guerrières normales, les Sakalava entreprenaient des raids au dépend des groupes politiques qui ne reconnaissaient pas l’autorité de leur souverain .C’est ainsi que la monarchie Maroseranana put créer, diriger et contrôler à son profit l’expansion de son peuple. Le commerce extérieur permettait d’obtenir des traitants européens et islamisés les armes nécessaires à la perpétuation de la supériorité des Sakalava dans ces activités de prédation. Pour l’alimenter, il fallait des bœufs et des esclaves ; on pourrait s’en procurer massivement que par le pillage de nouveau groupe. 15

Ce système des raids entre villages et entre royaumes n’a pas été un trait caractéristique des Sakalava. On a pu trouver des types de rapport sociaux semblables un peu partout dans l’île.

Dans le côté Sud-Est de Madagascar, les guerres ont prédominé aussi pendant les 17è et 18è siècles dans cette région. C’était aussi celui des confédérations villageoises du Betsileo au 18è Siècle. Pendant l’époque où l’on a appelé les luttes intestines ou « fahamiadimihavana »2, les mini-guerres et les rafles des bestiaux entre confédérations y ont existé. Pour finir, on peut dire que c’était le fonctionnement des formations sociales de tout le Sud de l’île. Le vol de bœufs fait partie de la culture et de la tradition de certaines ethnies de la grande île. Il constitue un véritable phénomène culturel inséparable d’un comportement social que l’on peut qualifier de normal. La société pastorale Bara en est l’exemple.

Dans la tradition Bara, la force physique est la seule condition de dignité des Bara. Il faut la témoigner à travers le vol de bœufs. C’est ainsi qu’un proverbe a immortalisé cette image : « Ny halatsy tsindrokin’ny mahery» : littéralement le vol (bœufs) est la forme de cueillette seule digne de force» 3. Pour témoigner sa volonté et sa force, tout Bara qui se respecte doit avoir, au moins une fois dans sa vie, volé des bœufs avant de pouvoir demander la main d’une jeune fille. Il vole aussi pour se montrer digne de ses pères, sachant qu’à sa mort, il ne sera pas admis dans leur tombeau s’il n’a fait preuve des mâles, qualités de sa race. Le voleur se couvrira donc de gloire et de considération.

Actuellement, le vol de bœufs demeure une constante hantise des agro-éleveurs à Madagascar. Il n’a plus rien à voir avec la tradition culturelle, comme celle propre à certaines sociétés du Sud de l’île, pour lesquelles le voleur est vénéré et admiré tel un héros. Le vol actuel est de plus en plus lié au commerce. A certaines époques, on a vécu des vols de centaines de bœufs, s’accompagnant de destruction de maisons, d’abattage et de mutilation d’animaux sur place, quelque fois de mort d’hommes et de victimes innocentes.

L’usage d’armes à feu devient courant dans les attaques. Les forces de l’ordre sont parfois débordées, les villageois désemparés. Chaque jour, des cas de violences liées au phénomène dahalo , voleurs en bande, sont rapportés par les journaux. La médiatisation de la capture d’un groupe de voleurs avec leurs armes et leurs amulettes est une façon d’apaiser

2 Rasamoelina H., Les métamorphoses du vol de bœufs à travers l’histoire de Madagascar, 3 Randriamarolaza L. P., 1986.Elevage et vol de bœufs en pays Bara : la dimension socioculturelle, Recherche pour le Développement 16 l’opinion, mais on serait aussi tenté de dire, d’influencer le juge. Entre les mois d’avril-mai 2001 et 2002, les vols de zébus ont globalement augmenté de 25%, puis, ils ont régressé l’année suivante.

Face cette calamité, l’État est absent soit faute de volonté politique, soit faute de possibilités. Le peu de moyens dont disposent la gendarmerie, la police, l’armée et la justice et ils sont dépourvus d’efficacités, malgré les différents efforts consentis par le Gouvernement et le Ministère de la Défense Nationale par le biais des différentes opérations ( Tandroka 20.., Tsymitsitsy 20..,). Ainsi entre la puissance financière des dahalo du monde urbain (cols blancs et bandits) comme du monde rural (bandits de grands chemins) et les maigres moyens de la population, la balance de la Justice semble se pencher généralement envers les premiers. Dans ce contexte la seule voie ouverte au fokonolona (communauté de citoyens) pour se protéger devient l’autodéfense et/ou la vindicte populaire. Le Dina est le socle juridique traditionnel de la gouvernance communautaire particulièrement villageoise.

• Insécurité

La sécurité est «une situation objective, reposant sur des conditions matérielles, économiques, politiques, qui entraîne l'absence de dangers pour les personnes ou de menaces pour les biens et qui détermine la confiance» 4. Au contraire, l’insécurité est le sentiment permanent de risques et de dangers, dans plusieurs domaines: social, économique, alimentaire,…Donc, l’insécurité est un lourd problème qui menace la vie de la population et qui freine le développement économique, social, culturel.

Qui est responsable de la sécurité des citoyens?

1. Selon l’article 65 de la Constitution de la IVème République 5; Le Premier Ministre, chef du Gouvernement : 1°conduit la politique générale de l'État ; 2° a autorité sur les membres du Gouvernement dont il dirige l'action, et est responsable de la coordination des activités des départements ministériels ainsi que de la mise en œuvre de tout programme national de développement ; 3° a l'initiative des lois ; 4° arrête les projets de lois à soumettre à la délibération du Conseil des ministres et à

4 Centre national de ressources textuelles et lexicales http://www.cnrtl.fr 5 Constitution de la IVème république de Madagascar 17

déposer sur le bureau de l'une des deux assemblées ; 5° assure l'exécution des lois ; 6° exerce le pouvoir réglementaire sous réserve des dispositions de l'article alinéa 3 ; 7° veille à l'exécution des décisions de justice ; 8° saisit, en tant que de besoin, les organes de contrôle de l'administration et s'assure du bon fonctionnement des services publics, de la bonne gestion des finances des collectivités publiques et des organismes publics de l'État ; • Développement rural

D’après François PERROUX, le développement est «l’ensemble des changements sociaux et mentaux d’une population, qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global». De plus, ces changements lui permettent de relever son niveau de vie ainsi que son bien-être. Ce processus est généralement lent et il diffère de la croissance qui est une augmentation quantitative des ressources disponibles d’une économie sur une période donnée. La mesure du développement d’un pays est multidimensionnelle et intègre divers indicateurs tels que les taux de croissance du PIB ; l’Indicateur de Développement Humain ou IDH regroupant les indices d’espérance de vie, d’éducation et de santé ; ainsi que des dimensions non quantifiables telles que des considérations culturelles. Le développement rural représente l’un des volets de la politique agricole. Il est une approche globale et coordonnée des territoires ruraux dans leurs diverses composantes : sociale, démographie, de service…

En 1987 le "Brundtland Report" de l’ONU, publié par un groupe international de politiciens, de fonctionnaires et d'experts en environnement et développement rural, a alerté le monde de l'urgence d'un développement économique qui pourrait être soutenu sans épuiser les ressources naturelles ou nuire à l'environnement. Ce rapport a fourni une déclaration clé sur le développement durable, le définissant comme: le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des futures générations à subvenir à leurs propres besoins. Le rapport a mis en valeur trois composants fondamentaux au développement durable : la protection de l'environnement, la croissance économique et l'équité sociale.

1.1.2: Approche théorique Approche sociologique : La psychosociologie est une discipline qui s’intéresse au travail humain et surtout à l’organisation de travail. En général, la psychosociologie a pour objectif de connaître la place 18 d’un individu dans les groupes, l’individu dans le ou les groupes dont il fait partie ou les groupes entre eux. Comme KARL Marx 6 le dit : «ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire, leur existence sociale qui détermine leur conscience». Cela veut dire que l’homme est façonné par son entourage.

En effet, le phénomène de dahalo dans la partie extrême Sud-est modifie la conscience et le mode de vie économique et sociale de la population dans cette zone ainsi que la façon de vivre dans le groupe. Durkheim 7, a défini avec précision que l’objet de la sociologie est le «fait social». Il considère que la sociologie doit suivre le progrès social en disant que «Nous estimerons que nos recherches ne méritent pas une heure de peine si elles ne devaient avoir qu’un intérêt spéculatif». Si nous séparons avec soin les problèmes théoriques avec ceux qui sont pratiques, ce n’est pas pour négliger ces derniers, c’est au contraire, pour nous permettre de mieux le résoudre. Ainsi, l’approche sociologique permet de connaître la réalité au niveau de la société en étudiant le fait social existant comme nous étudions ici le phénomène de dahalo .

Approche individualiste

Pour Boudon, l’individu est «l’atome logique de l’analyse» car il constitue l’élément premier de tout phénomène social. Expliquer le social, c’est, dans cette perspective, comprendre les raisons des individus dans le contexte et saisir les effets de leurs actions, c'est- à-dire, la façon dont l’ensemble des actions individuelles se recomposent pour créer le phénomène social. Ces effets sont souvent inattendus, voire contraires aux intentions de chacun.

Selon Boudon 8, les explications sociologiques qui font appel à des concepts comme ceux d’habitus, ou de «forces noires» relèvent de la tautologie : elles n’ont aucune véritable propriété explicative puisqu’elles dénient à l’individu la capacité d’agir. Pour autant, les individus agissent bien dans un certain contexte social, qui comporte des paramètres qui conditionnent leurs actions.

Par conséquent, l’insécurité liée au phénomène dahalo constitue un important blocage de l’activité économique et un obstacle au développement humain». Sans attendre l’action de

6 Chapitre.com 7 DURKHEIM (E), «Les régies de la méthode sociologique , 1894, PUF (Quadrige) dernière édition en 2004. 8 BOUDON (R), L’inégalité des chances , Ed Armand Colin, Paris, 1973. 19 l’administration et à cause de l’incapacité des forces de l’ordre, le seul moyen pour faire sortir de ce fléau est la solidarité du fokonolona .

Approche holiste :

L'approche holistique, en sciences humaines, s'intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d'une manière collective au sein de la société. Elle considère que les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société. Durkheim, dans son ouvrage « Les Règles de la méthode sociologique », expliqua que « La cause déterminante d'un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi les états de conscience individuelle» .

En sociologie, les analyses holistes voient dans la société des contraintes qui assujettissent les individus. Selon Durkheim toujours, les actes individuels ne peuvent être expliqués que si on étudie la société et les normes sociales qu'elle impose à ses membres. Par l'éducation qu'il reçoit, l'individu intériorise des comportements, des façons de penser et de sentir, en somme toute une culture qui permettra d'expliquer ses agissements ou ses croyances. Pour eux, les goûts et toutes les autres pratiques sociales se construisent socialement. L’holisme nous permet dans notre étude, de comprendre comment le comportement de la société peut avoir un impact sur le comportement de l’individu.

1. 2 : Problématique

La problématique principale de cette étude est : "Le phénomène dahalo constitue-t-il un obstacle pour le développement de la commune rurale de Tsivory ?".

1.3 : Hypothèses

- L’insécurité rurale empêche la population locale de pratiquer leurs travaux quotidiens - Les actes de dahalo ont une influence sur les moyens productifs des populations locales - Le phénomène de dahalo est parmi les us et coutumes des communautés locales

1.3 : Détermination des objectifs spécifiques

Spécifiquement, cette étude vise à : démontrer l’impact du phénomène de dahalo sur le niveau de vie des paysans ; c onnaître les facteurs qui entraînent ce phénomène et mesurer l’impact du phénomène de dahalo sur les activités productives des communautés locales 20

II- METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Cela se déroule en trois (03) étapes : démarche de l’étude, techniques et outils

2.1 : Démarche de l’étude

Deux démarches ont été réalisées pour atteindre l’objectif de cette étude: une démarche de recherche bibliographique effectuée durant une période de trois mois. Cette phase de consultation bibliographique nous a permis de découvrir et connaître d’une manière générale le phénomène de dahalo dans la partie extrême Sud-est de Madagascar. Il s’agit donc de la phase pratique qui nous a conduits à faire un stage de trois mois dans la commune rurale de Tsivory , du mois d’Avril jusqu’au mois de juin 2017.

2.2 : Techniques

2.2.1: Techniques de documentation

Notre connaissance est limitée, c’est pour cette raison que des consultations ont été faites portant sur le phénomène de dahalo et le développement rural, à savoir : des livres, l’internet, les journaux et les documentaires télévisés. A cause de la spécificité du thème, notre document est insuffisant voire inexistant dans les bibliothèques, ce qui nous a permis de recourir à la recherche sur internet. Les mémoires des étudiants et des chercheurs sur notre thème constituent notre dernier rempart. Concernant les statistiques, la commune rurale de Tsivory n’a pas de données exactes en matière du phénomène de dahalo , donc on est obligé de rechercher auprès de la Brigade de Gendarmerie de la zone d’étude. La seule donnée qui existe dans la commune est le Plan Communal et Développement (PCD).

Observation directe

Notre lieu de stage se trouvait dans une zone rouge en matière de sécurité. Malgré cela, notre objectif est d’observer l'impact du phénomène de dahalo dans la vie de la population. Alors, pendant nos séjours dans la commune, il n’y a pas de cas de vol de bœufs ou d’autres problèmes d’insécurité.

Enquêtes

C’est une méthode d’investigation propre aux sciences sociales similaire à une conduite d’enquêtes à l’aide d’un questionnaire axé sur le thème, auprès de la population en général ou auprès d’un échantillon de personnes. On entend par questionnaire une série de 21 questions adressées à toute personne sélectionnée dans notre échantillon d’études. Celui-ci peut être ouvert ou fermé. Il peut être également direct ou indirect selon le contexte qui se présente.

En général, nous avons opté pour la question ouverte. Mais celle-ci se refermera à la dépense de la conversation avec nos interlocuteurs. En vue d’obtenir des données qualitatives et quantitatives dans la recherche, le questionnaire est l’outil raisonnablement efficace. De ce fait, le travail d’enquête se présente sous différentes formes:

Entretien collectif

Il s’agit d’avoir les points de vue de toute la communauté sur des problèmes concernant un thème à traiter. Nous avons eu l’occasion de connaître le point de vue des représentants du groupe à étudier. Ce qui prouve que c’est la démarche immatérielle pour avoir la possibilité d’aborder les tenants intéressants du thème sous l’angle du groupe. Ici, nous étions présents et nous n’avions plus à nous faire raconter le contexte existant. 2.2.3: Techniques d’échantillonnage «Il n’est pas toujours possible ni nécessaire d’étudier toute la population pour bien la connaître. On peut recueillir les informations utiles sur une fraction (échantillon de l’ensemble de la population)» 9. Pour notre étude, nous avons pris 160 personnes répartis comme suit : Tableau n° 4: Répartition des enquêtés par Fokontany FOKOTANY NOMBRE DES ENQUETES Tsivory 10 Ankilimary 10 Ampiha 10 Bevovoky 10 Iaborotsy 10 Tsilanja 10 Bevahy 10 Belegnalegna 10 Tsapa 10 Fandragnarivo 10 AnkiliteloMarovotry 10 Ankily 10 Manjola 10 Iaborotry 10 Ankotika 10 Farivolo 10 TOTAL 160 Source : Enquête personnelle, Mai 2016

9 Sardan (OJP), Anthropologie du développement , Paris, Karthala, 1995 22

Nous utilisons la méthode aléatoire ou probabiliste, c’est-à-dire, nous avons tiré au hasard 10 personnes par fokontany selon le critère d’âge, de sexe et de catégorie socio- professionnelle. En principe, chaque individu de la population mère doit avoir la même probabilité.

2.3 : Outils

Il est recommandé d’utiliser un logiciel d’enquête et d’analyse de données pour traiter les informations que nous avons recueillies afin que nous puissions le déduire quantitativement et qualitativement. La saisie des données et les calculs ont été réalisés à l’aide du logiciel Microsoft Office Excel. Au cours de la rédaction et la mise en forme des tableaux et des figures, les logiciels Microsoft office Excel et Word ont été utilisés.

CONCLUSION PARTIELLE

La population de la commune rurale de Tsivory est à majorité rurale. Leur activité principale est l’agriculture et l’élevage. Les facteurs physiques de la zone d’étude sont favorables à l’agriculture grâce à la position géographique de la commune, ainsi que l’existence des plaines et des réseaux hydrographiques qui arrosent les zones inondables. Seul, les facteurs climatiques les contraignent. Dans ce cas, l’insécurité causée par le vol de bœuf freine l’initiative de la population de produire plus. En outre, le problème d’analphabétisme de la population défavorise l’initiative d’apporter la modernisation et des techniques nouvelle pour développer cette zone. Or, cette insécurité rurale est surtout la conséquence des vols de bœufs: ce crime qui est un crime spécial jugé devant une Cour spéciale, est souvent accompagné d’infractions annexes telles que les viols et les homicides. La partie suivante traitera de l’analyse de l'impact du phénomène de dahalo dans le développement de la commune rurale de Tsivory .

22

DEUXIÈME PARTIE : LES FRUITS DE LA RECHERCHE ET L’INTERPRETATION DES RESULTATS D’ENQUETES 23

CHAPITRE III : ORIGINE SOCIO-CULTURELLE DU PHENOMENE DE DAHALO

Il s’agit de dévoiler l’origine socio-culturelle du phénomène de dahalo en présentant l’historique du vol de bœuf dans le pays Bara, évolution spatio-temporelle du phénomène de dahalo, la valeur du zébus pour les paysans et les différentes causes du phénomène de dahalo

3.1: Historique du vol de bœuf dans le pays Bara

Le vol est considéré par les Bara comme une pratique d'acquisition normale, d'autant plus qu'elle est ancestrale: "le vol de bœufs, dont la finalité est l'accumulation primitive, est davantage un élément d'un mode de production ancien, sans doute la chasse-cueillette; il fut récupéré ensuite par les sociétés pastorales à base clanique, pratiquant l'élevage extensif du bœuf, puis institutionnalisé et renforcé par l'économie de traite de l'époque moderne. D'abord, le vol est valorisant socialement. Les Bara attachent une grande valeur au courage et à la force, ils s'auto désignent Baralahy , c'est-à-dire Bara mâle, et un proverbe Bara dirait même: " le vol (de bœufs) est la forme de cueillette seule digne des forts " (Randriamarolaza, 1986).

La coutume Bara veut que pour démontrer leur bravoure et séduire les jeunes femmes, un Bara se doit de savoir voler un bœuf. Une tradition ancestrale à laquelle s’ajoute le Ringa ou Moraingy qui consiste en une lutte à mains nues. Une forme d’entraînement dans le cas d’un duel au corps à corps avec l’ennemi. Outre la pratique de la tauromachie dans des arènes de fortune notamment lors de grandes occasions, les Bara pratiquent également le Savatse qui est une circoncision collective permettant aux enfants mâles d’être reconnus par leur clan et de pouvoir ensuite intégrer le tombeau familial. C’est aussi l’occasion de pratiquer la danse du Papango : danse sur un poteau de bois où l’on mime l’envol de l’épervier.

A l’instar des autres ethnies vivant à Madagascar, les Bara pratiquent aussi le culte des ancêtres. Les défunts sont placés dans des cercueils à roulette ornés de 3 couleurs : le rouge, le noir et le bleu. Ils sont ensuite placés dans des cavités rocheuses faites de pierres plates très difficiles d’accès. Certaines parties du territoire Bara dont la fameuse «Forêt Sacrée» à Tsaranoro et Karambony sont donc considérées comme fady ou interdit d’accès. Seules les familles des défunts peuvent y pénétrer notamment lors du Famadihana , et ceci tous les 5 ans.

Dans la vie quotidienne, les hommes Bara emmènent leur troupeau à la recherche de nouveaux pâturages. Les femmes quant à elles s’occupent du foyer et des enfants. L’eau étant 24 un élément rare dans le Sud, elles peuvent marcher des kilomètres avant de trouver un puits qu’elles transportent dans des seaux ou calebasses. Les enfants sont élevés dans le respect des traditions et si certains vont à l’école publique aujourd’hui, ils sont dès leur jeune âge initié à l’élevage de zébu.

3.2. Evolution spatio-temporelle du phénomène de dahalo .

Les Bara utilisent les bœufs dans presque toutes les grandes étapes traversées dans la vie des hommes, de la naissance à la mort comme la circoncision, le mariage, funérailles, etc... Des zébus sont nécessaires à chaque cérémonie familiale mais le nombre varie selon la richesse des personnes concernées ou l’importance de l’événement.

3.2.1. Le "DAHALO"

En pays BARA, le voleur de bœufs est appelé dahalo ou malaso . Dans le Sud, on utilise le terme Malaso , dans la région Amoron’i Mania , on parle plutôt de mavo . Il faut noter tout d’abord que bien que ce soit les jeunes qui effectuent le véritable vol, les devins- guérisseurs, ou ombiasy , y jouent aussi un rôle très important. L’ombiasy utilise de talismans pour lutter contre la fatigue et pour vaincre la peur et même pour fournir un anti balle pour contrer le coup de tir d’une arme à feu.

Par ailleurs, les dahalo ou mavo ont une certaine façon de se vêtir. I1 s’agit de culottes en tergal rouge et d’un Lamba (tissu) de flanelle couvrant la tête et la partie supérieure du corps, cachant le petit sac contenant les amulettes, le sifflet, les cailloux, la petite hache et le pistolet de fabrication locale ; pilotsy . Le dahalo adopte généralement comme souliers les «kiranyl» ou sandales en plastique permettant de courir sans glisser.

3.2.2. Le «SOKO»

Il consiste à faire sortir silencieusement les bœufs de leur parc sans que personne ne l’entende. Ce mode de vol se passe constamment au cours de la nuit pendant que les propriétaires et les villageois se trouvent dans un sommeil profond. Tous les ordres et mouvements se font, ainsi sans bruit lors de l’enlèvement du « zoloka » et jusqu’à ce que les voleurs et les bêtes volés se trouvent vraiment très loin du village. Dans cette méthode, les voleurs utilisent des gris-gris « fanafoly gasy », pour que les villageois ne puissent pas se réveiller pendant qu’ils font sortir les bœufs de leur parc. 25

Ce mode de vol était la façon la plus appliqué auparavant par les jeunes hommes des villages. Cette technique de vol est une arme de persuasion à l’intention de leurs futurs beaux pères pour leur montrer qu’ils sont forts et dignes de leurs filles. Autrement dit, le vol constitue une des mœurs et coutumes de l’ethnie Bara . A ce niveau, il n’y a rien à comparer à ce qui se passe actuellement.

3.2.3. Le « MALASO »

Le vol est pratiqué par de véritables bandes organisées et ils sont nombreux, quelques centaines, dirigées par des chefs ou des meneurs. Les voleurs attaquent les villages pendant la nuit jusqu’à l’aube les dévalisent en emportant autant les biens matériels que financiers des paysans. Actuellement, ce mode de vol connaît une forte intensité par rapport à ce qui s’est passé dans les années 80. Parfois, les attaques ne se font pas par surprise mais les voleurs préviennent leur cible, même avec les détails d’opération, avant d’attaquer les habitants du village. Dans ce cas, les chefs de bandes cherchent à conjurer le mauvais sort en portant des amulettes et se croient invulnérables. Incontestablement, les dahalo utilisent des armes très dangereuses comme les fusils, souvent de fabrication locale, les haches et les sagaies avec des sifflets. Les dahalo crient des insultes envers les villageois et les propriétaires de zébus, en lançant des pierres sur les portes et les toits pour intimider les gens pendant que les autres s’en prennent aux bœufs pour les emmener ou les mutiler sur place.

Si les voleurs n’arrivent pas à emmener les bœufs lors de la première expédition, parce que les propriétaires ont les moyens de les affronter, ils reviennent après quelques jours et n’abandonnent jamais jusqu’à ce qu’ils obtiennent ce qu’ils cherchent. Ils parviennent ainsi à tuer tous ceux qui se mettent sur leur route. En conséquence, les villageois n’ont jamais la conscience tranquille et ne vivent jamais en paix. D’ailleurs, les brigands ne manquent pas d’occasion pour enlever les bêtes puisque s’ils ne font pas sortir les bœufs de leur parc, ils s’en emparent en plein jour sur les pâturages. C’est ce qu’on appelle valikandro.

3.2.4. Le « VALIKANDRO »

En général, il n’y a pas de prairies artificielles ou de pâturages organisés pour les bœufs, la vallée, les montagnes plus ou moins herbeuses, les rizières après la moisson constituent les principales zones de pâture. Ainsi, les lieux où l’on garde les bœufs varient naturellement selon la saison. Pendant la saison pluvieuse, d’octobre à avril, les bêtes ne vont pas très loin du parc ; tandis que pendant la saison sèche, de mai à septembre, ils sont 26 emmenés dans la montagne. De ce fait, les zones de pâture qui se trouvent plus éloignées des villages deviennent le lieu propice pour les attaques de dahalo . Les voleurs s’emparent rapidement des bœufs tandis que d’autres surveillent à ce que personne ne puisse les remarquer ou bien les poursuivre jusqu’à une distance très éloignée. Ils ne réduisent leur vitesse qu’après le coucher du soleil.

3.3: La valeur du zébu pour les paysans

Le zébu est, en quelque sorte, la «banque» du paysan puisqu’il pourvoit aux exigences familiales et religieuses, aux travaux de champs comme le patinage des rizières et la production des fumiers. Il permet aussi de réaliser des épargnes d’argent pour les paysans afin d’éviter les dépenses qu’ils jugent négligeables. Il contribue à l’allégement des dépenses pour les paysans afin de subvenir aux grands (parfois même exceptionnels) besoins quotidiens et annuels. De ce fait, les paysans de Tsivory ne vendent une tête de zébu que pour l’achat de médicaments en cas de maladies graves, paiement des frais d’études pour les parents qui envoient leurs enfants à l’école, construction de maisons ou réparation de maison,… et spécialement pour les cérémonies traditionnelles ou les « évènement pendant les funérailles». 27

Photo n° 3: Importance du bœuf

Source : cliché de l’Auteur, Avril 2017

3.3.1: Le bœuf : un symbole de « richesse »

Cet animal à cornes représente, depuis longtemps pour les malgaches, la richesse, la supériorité et la force. M.A LEBLOND (1946) a dit : « … c’est seulement, dans cette île (…) que le bœuf représente aussi intégralement la richesse, la gloire, la santé, la force » (in « les vols de bœufs dans le Sud malgache).

3.3.2: Le bœuf : un animal «sacré» :

Dans les us et coutumes malgaches, le bœuf constitue un animal sacré. «Le bœuf, à de nombreux points de vue, tient à Madagascar une place de premier ordre». De ce fait, les bovins sont utilisés dans presque dans toutes les relations sociales qui se présentent au sein de la société paysanne d’ailleurs, le sang du bœuf joue un rôle purificateur lorsqu’une personne commet des actes qui portent atteinte à la coutume ou transgresse un tabou. Parfois, les zébus sont considérés comme un médium entre les hommes et leur dieu que les Bara l’appellent ZAGNAHARY . 28

3.3.3: Le bœuf est un moyen de s’épanouir

Dans le cadre de loisirs et d’épanouissement, les Bara possèdent une large gamme de divertissements qui aident la population à se détacher un peu des occupations quotidiennes que les paysans arrivent parfois à considérer comme une routine le tolonomby.

Photo n° 4: le bœuf un moyen de s’épanouir

Source : cliché de l’auteur, Avril 2017

3.4. Les différentes causes du phénomène dahalo

3.4.1. Le dahalo lié à une identité culturelle

«Le vol de zébu, au même titre que le retournement des morts, est depuis toujours présenté comme une spécificité de la culture malgache, une pratique curieuse et exotique qui perdure encore de nos jours». Chez les Bara , par exemple, qu’ils soient christianisé ou païens, le vol de bœufs fait partie de la tradition et les zébus sont considérés comme un médium qui relie les hommes avec leur créateur. Le vol est un acte d’éclat, une conduite honneur nécessaire pour tous les jeunes célibataires qui désirent prendre une femme. La possession du bœuf, considéré comme animal sacré, est la plus grande ambition de tout individu Bara qui a le sentiment de dignité, et considère même que tous les moyens de s’en procuré sont légitimes.

Pourtant, dans le Betsileo , là où la société n’a plus rien de pastoral, le vol de bœufs est considéré plutôt comme le reflet d’une crise de société. On peut en citer :

- La pauvreté de la population rurale ; 29

- Le Dahalo lié à d’autres causes comme la jalousie et la vengeance, l’effet des drogues, etc…

3.4.2. Les phénomènes liés à la pauvreté

Aux raisons principales qui créent l’insécurité rurale, la pauvreté tient la première place. Elle touche la majorité de la population et affecte les différentes couches sociales. Dans une conjoncture ou la population se trouve désespérée, elle n’entrevoit aucune autre issue que voler ou s’approprier de ce qui lui permettre de survivre. Sans égards aux éventuelles conséquences, grave ou moins importantes, les délinquants se sentent forts d’une seule et unique motivation : pour assurer la survie de leur propre famille. La violence et le banditisme ont un objectif majeur d’ordre économique et consiste au sein d’une société trop pauvre.

En général, ces bandits sont issus des populations qu’ils terrorisent. Paysans ruinés ou migrants sans terre, la collaboration avec les malfaiteurs constitue un des moyens les plus rapides pour la constitution de grand troupeau et/ou pour l’accumulation d’autres richesses (bijoux, appareils électroniques…).

3.4.3. Le dahalo lié à la jalousie et la vengeance

Une attaque de malaso n’arrive jamais par hasard. Elle a fréquemment, pour cause principale la mésentente entre deux personnes, deux familles, etc. En d’autres termes, les actes de malaso proviennent principalement de la jalousie et de la vengeance de certaines personnes ayant des mauvaises réserves envers la victime. Dans ce cas, le vol n’est tout simplement que du désir de nuire à un adversaire, à un personnage que l’on jalouse, ou dont on a eu à se plaindre. Si tel le cas, le jaloux essaie par tous les moyens possibles de faire disparaître la fortune de celui qu’il pense être un adversaire voire l’assassiner. Il va alors contacter et commanditer des acteurs pour perpétrer une attaque à mains armées à l’encontre de sa cible ou commettre un vol du cheptel de celui-ci. Les bœufs volés sont alors en très petit nombre ; ils sont abattus et partiellement dévorés avec exaspération.

3.4.4. Les phénomènes de dahalo liés à la drogue et l’alcool :

De nos jours, c’est de l’intérieur que la société betsileo se désagrège. Le respect des hiérarchies s’efface. Les villes n’offrent aucun emploi industriel ni même artisanal à des campagnes surpeuplées composées majoritairement de jeunes. La corruption et les trafics 30 illégaux se développent impunément, l’abus de l’alcool et des stupéfiants augmentent l’agressivité des jeunes gens, en particuliers les jeunes garçons. Ainsi, les viols et les meurtres se multiplient.

3.4.5. Défaillance dans l’application de la loi :

L’inefficacité de la loi provoque une hausse des vols de bovidés et de l’insécurité rurale selon les paysans. Le monde rural constitue, parfois, une véritable zone de refuge pour les indisciplinés de la ville ; sur ce, l’accaparement des règles qui administrent la vie en société n’y est pas très visible. Ainsi, c’est la loi du plus fort qui prédomine à chaque fois et les paysans, ne pouvant rien faire, subissent cette grossièreté qui se présente surtout par les vols de biens et d’animaux.

3.4.6. Les causes politiques du phénomène: les impacts des crises politiques dans le pays

En matière de sécurité publique, les crises ont entraîné une recrudescence de l’insécurité en milieu rural notamment dans la commune rurale de Tsivory . A l’intérieur des sociétés, le vol peut avoir comme but la lutte pour le pouvoir, mais aussi la contestation d’un pouvoir étranger. Ces cas d’insécurité sont causés par le nombre réduit des forces de l’ordre et l’existence de discordes politiques au sein des populations.

3.4.6.1. La situation de 2001-2002

A chaque année de crise traversée par le pays, les attaques de dahalo font rage, laissant les paysans plus démuni. Madagascar a traversé une crise politique depuis la fin de l’année 2001. De ce fait, l’insécurité a augmenté. Par rapport à la période d’avant-crise, les vols de zébus et de cultures ont connu une hausse de 25% vers la fin de l’année 2001 et respectivement 47% en 2002, l’année où la crise politique a gagné de place dans tout Madagascar

3.4.6.2. La situation de 2009 - 2010

Cette crise politique a entraîné des pertes inestimables dans la vie socio-économique en milieu rural. Effectivement, elle a touché les domaines sanitaire et éducatif, mais surtout dans le cadre de la sécurité publique où la crise a entraîné une recrudescence de l’insécurité à 31 cause de l’engagement des forces armées dans la gestion des conflits en ville favorisant l’émergence d’un banditisme lié au désœuvrement et au chômage.

3.4.6.3. La période de transition

Durant la transition le vol des bœuf sont les plus en plus fréquent dans cette commune et ils les nomment ‘‘ tetezamita’’ les noms de dahalo car les dahalo savent que la situation de Madagascar est en crise donc ils font ce qu’ils veulent.

3.4.7. Les phénomènes liés à d’autres causes

Il s'agit alors de conflits personnels, vengeance, jalousie, disputes d'héritage, etc. Souvent aussi, ce sont les migrants d'ethnies différentes qui sont volés, car les Bara acceptent difficilement que des étrangers accumulent des bœufs avec le produit des champs qu'ils leur ont prêtés. Ces vols conduisent parfois les migrants à quitter définitivement le village, ce qui satisfait généralement les autochtones. Une autre motivation de plus en plus fréquente est la volonté des jeunes d'acquérir à travers les bœufs de l'argent pour les plaisirs : alcool, vêtements, cadeaux aux filles, et même achat d'un fusil. 32

CHAPITRE IV: LES MANIFESTATIONS DU PHENOMENE DAHALO

Cela concerne les expressions du phénomène dahalo : déroulement d’une opération, rôle de l’ombiasy, les techniques de vols adoptées par les dahalo et les autres formes d’agressivités dans le phénomène dahalo.

4.1. Déroulement d’une opération

Comme tout autre travail, les dahalo disposent aussi des tactiques pour bien mener leurs opérations. La réussite ou la défaite dépend, ainsi, de la stratégie pré-élaborée et bien fignolée. Il est à noter que ce phénomène peut aussi avoir son moment propice. Autrement dit, la pleine lune correspond parfaitement, au moment favorable pour le vol de bœufs parce que l’éclairage de la lune permet aux dahalo de toujours marcher pendant la nuit afin que les propriétaires et les fokonolona qui font la poursuite ne puissent les rattraper.

4.2. Rôle de l’ombiasy

Le dahalo doit consulter un Ombiasy (un devin) et celui-ci va d’abord procéder à la divination pour savoir quel est le destin réservé à l’expédition et quels sont les jours favorables à celle-ci. Grâce au Sikidy , on obtient des indications très précieuses sur ce qu’on peut faire ou ne pas faire. On recueille aussi des informations sur le propriétaire des bœufs concernés. En effet, si l’expédition s’annonce favorable, le devin doit confectionner des talismans (« ody ») protecteurs pour ces voleurs. En fait, les « ody » pour les voleurs de bœufs peuvent revêtir plusieurs formes. Certains sont constitués d’objets quelque peu mystérieux : yeux de veaux mort-nés, graisse animale, pierres, pièces d’argent mélangées à l’intérieur d’une corne minuscule, ou de sachets en cuir… D’autres se présentent sous la forme d’une poudre remise par le devin et au moment de l’usage, on doit humecter avant de s’en enduire le corps. Certains talismans ont un effet diffus, ils sont supposés maintenir l’ardeur des dahalo , mais la plupart ont des effets spécifiques très précis, par exemple : les empêchant d’avoir peur au cours de leur expédition et leur permettant d’éviter la fatigue sur le fait de parcourir des dizaines de kilomètres à vive allure pendant la nuit etc… Toutefois, ils peuvent aussi agir sur la victime en la plongeant dans un profond sommeil semblable à une sorte de coma passager comme dans le cas des soko . 33

Photo n° 5: Ombiasy

Source : Photo prise, Mai 2017

Le voleur doit consulter le devin pour savoir quel est le jour favorable, le voleur décide d'entreprendre son forfait, et l'ombiasy lui prépare alors les talismans indispensables. Ceux-ci le protègent contre la peur, la fatigue, les balles des fusils, et peuvent aussi agir sur la victime en la rendant comme morte, incapable de se réveiller, ou paralysée de stupeur. D'autres talismans ont un effet sur les zébus volés, en les rendant calmes et faciles à diriger dans la fuite.

Les talismans anti-balles sont aussi utilisés par les villageois lorsqu'ils partent à la poursuite des voleurs. Les habitants de certains villages sont connus pour leurs talismans puissants et la plupart des hommes en ont toujours chez eux en cas de besoin bien que touchant toutes les provinces, le vol de bœufs ne frappe cependant pas avec la même intensité toute l’étendue de l’ile. 34

4.3. Les techniques de vols adoptées par les dahalo

Ces techniques portent sur la préparation de l’opération, le vol proprement dit et sur la façon d’éviter que les propriétaires ne reprennent leurs biens.

4.3.1. La préparation de l’opération

Plusieurs tâches précèdent une opération : recueil d’informations concernant le troupeau convoité, recherche de co-équipiers, visite à un Ombiasy et préparation occulte de l’expédition, repérage de l’itinéraire de fuite, et déplacement discret sur les lieux de l’opération. Tout d’abord, il faut recueillir les informations indispensables sur l’importance du troupeau et les particularités de la surveillance exercée sur celui-ci. C’est un complice appelé Mpanolotsy , (littéralement, celui qui offre) vivant à proximité des bœufs convoités, qui fournit ces indications.

De plus, ce complice peut avoir de bonnes informations pour avertir les voleurs : jalousie, vengeance, vieux différends familiaux,… De ce fait, le voleur est très souvent le frère de sang de l’informateur mais il doit habiter aussi loin que possible du lieu du vol. Ses relations avec l’informateur doivent être aussi peu connues que possible des autres villageois. Entre autres, le Mpanolotsy a souvent pour tâche complémentaire de faire sortir discrètement les bœufs de leurs parcs. Mais, pour donner le change, il ne devra pas manquer de se joindre aux poursuites dès que le vol aura été découvert.

Ensuite, le voleur doit rechercher ses co-équipiers avec un soin tout particulier. Il doit avoir en eux une confiance absolue parce que sa vie peut en dépendre. C’est pourquoi les complices sont souvent, frères de sang car ce lien est personnalisé et donc plus fort qu’un simple lien de parenté.

4.3.2. Les techniques de vols proprement dites

Un voleur expérimenté ne s’empare pas de n’importe quel type de bêtes. Par exemple, il ne faut pas voler une vache avec ses petits ni un taureau car celui-ci a l’habitude de meugler lorsqu’il croise un autre taureau, afin de le provoquer. Les voleurs préfèrent prendre des bœufs adultes habitués au parc, quand ils le peuvent parce qu’ils marchent plus facilement en bon ordre et droit. Pour éviter que les bœufs volés ne soient récupérer par leurs propriétaires, plusieurs règles s’imposent. Ainsi, il faut quitter, le plus rapidement possible, le lieu du vol. Sur les premiers kilomètres sont souvent les plus difficiles car les bœufs refusent parfois de 35 s’aventurer hors du territoire qu’ils connaissent mais ils redeviennent dociles, après. Si le trajet est trop long pour être achevé avant l’aube, on prévoit une cachette dont le choix est effectué avec un soin tout particulier. Lorsque la faim devient trop impérieuse, une solution souvent pratiquées consiste à tuer l’un des bœufs et faire griller rapidement un bon morceau et à abandonner le reste puisque les dahalo n’emportent pas de provisions pour être plus légers dans leur course. Néanmoins, ce repas improvisé aura lieu, au plus tôt, à quarante ou cinquante kilomètres du lieu de vol.

4.3.3. Attaques à main armées et décès

En premier lieu, les attaques à mains armées provoquent des pertes en vie humaine. Dans la plupart des cas, lorsque les bandits, connus sous les noms locaux de dahalo ou malaso , arrivent dans un village. Ils se sont auparavant organisées et préparer pour venir en force, sans avertissement, ils sont munis aussi bien d’armées blanches que d’armes à feu voire un arsenal de guerre tel ‘ kalachnikov et pistolet automatiques’’.

Figure n° 2: Répartition des nombres des attaques entre 2012 à 2015

Source: enquête sur terrain, Avril 2017

D'après cette figure, En 2013 les nombres des attaques sont plus élevés par rapport aux autres années. Les nombres des attaques diminuent progressivement jusqu'à 2015, 36 grâces aux efforts des forces l’ordre et les intervenants qui font les renforts pour la mission de sécurisés et de protéger les habitants et ses biens.

Figure n° 3: Répartition des individus arrêtés entre 2012 à 2015

individus arrété

60 50 40 re b m30 o Nombr n20 10 0 IndividusIduvidus arrêté arrété

2012 2013 2014 2015

Source: Enquête sur terrain, Avril 2017

Suite à la Quelque fois malheureusement, suite à un certain conflit interne, aboutissant à des échauffourées incontrôlés, les bandits n’hésitent pas à tuer, sans distinction de catégories humaines, à partir du moment où cela leur rapporte un butin servant à assouvir leurs besoins

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Figure n° 4: Répartition des nombres de bœufs récupérés entre 2012 à 2015

Boeufs recuperés

4000

3000 re b m 2000 o n 1000

Nombre 0 Boeuf récuperé Titre de l'axe

2012 2013 2014 2015

Source: enquête sur terrain, Avril 2017

Le nombre de bœufs récupéré correspond au nombre de bœufs volées. Il est plus élevé en 2012 et 2013, et on récupère plus de 2000 à 4000 têtes de zébu. Le nombre diminue en 2014 et 2015, selon notre enquête, le nombre de bœufs récupérés est inférieur à 1000. 38

Figure n° 5: Répartition des dahalo tués entre 2012 à 2015

Dahalo tués

160 140

120 re100 b m 80 o n 60

Nombre 40 20 0

Dahalo tué

2012 2013 2014 2015

Source: enquête sur terrain, Avril 2017

D'après notre étude, le nombre de dahalo tués est plus élevé en 2014, grâce à l'action des forces de l'ordre par les opérations. Le nombre de dahalo tués est supérieur à 160 cette année s'il est 50 en 2013.

4.4. Les autres formes d’agressivité dans le phénomène dahalo

Depuis quelques temps, les dahalo ne se contentent plus de voler des bœufs mais procèdent parfois à un véritable pillage accompagné de violence. Ainsi, les paysans qui ne possèdent pas de bœufs souffrent aussi de ce phénomène dahalo .

4.4.1. Le cambriolage de domicile

Les malfaiteurs s’emparent des autres biens des paysans s’ils ne peuvent pas avoir ce qu’ils veulent c’est-à-dire le bœuf, leur principale exigence. En effet, les modes de vols sont, également sous forme de soko mais la plupart des cambriolages de domicile sont des attaques par surprise pendant la nuit. Généralement, les paysans font entrer les autres animaux à l’intérieur de la maison au cours de la nuit et c’est à cause de cela que les dahalo sont obligés de détruire les portes ou les murs pour les avoir. Parfois, ces pillages peuvent arriver jusqu’à 39 l’agression des villageois lorsque ces derniers essaient de se défendre, une éventualité à laquelle les bandits se sont déjà préparés. Par ailleurs, ces brigands tirent par des fusils de chasse et lancent des sagaies. Les armes blanches telles les haches et les coupe-coupe forment aussi leurs armes habituelles. Dans ce cas, les pertes humaines et les blessés graves sont répertoriés fréquemment.

Figure n° 6: Répartition des fokonolona tués entre 2012 à 2015

Fokonolona tués

70 60 50 re b40 m o30 N Nombre 20 10 0 Fokonolona tués

2012 2013 2014 2015

Source: enquête sur terrain, Avril 2017

Les voleurs peuvent aussi s’emparer des récoltes des paysans. Ces cas de vols font partie des phénomènes quotidiens dans la société rurale. Ils se produisent souvent, pendant les périodes de soudure. En effet, on remarque que les vols de bœufs, les cambriolages et les autres types de vols sont largement nombreux à Tsivory à partir du mois de juillet jusqu’au mois de mars. D’un côté, la fin du mois de juin jusqu’au mois d’août correspondent à la saison de récolte pour les paysans. Les différentes festivités, spécialement, traditionnelles y sont pratiquement nombreuses, à savoir : la circoncision, fiançailles une tradition qui constitue la base de la société dans le Bara.

Ces immodesties poussent les jeunes à faire des actes de violences et de vols. L’insécurité augmente surtout aux mois de Décembre, Janvier et Février, là où 40 l’approvisionnement en nourriture devient une sérieuse problématique pour certains gens. C’est la période de maitso ahitra c’est-à-dire la période de soudure (entre novembre et mars), proprement dit car toutes les cultures ne sont pas encore arrivées à la maturité. Par exemple, pour la riziculture, le riz se trouve à peine en phase de début de tallage pendant cette période. Les voleurs arrivent même à attaquer les paysans pour emporter les restes de leur récolte.

4.4.2. Les viols

Dans les pays en voie de développement, notamment à Madagascar, le monde rural constitue un foyer de la violence et de l’insécurité. De plus, les postes des forces de l’ordre y sont particulièrement peu nombreux pour assurer la sécurité des paysans. Plus précisément, le viol est un phénomène récent dans cette commune. Cette obscénité constitue, en quelque sorte, la signature des bandits très redoutés de la population rurale. Les petites filles et les femmes du village en sont les victimes. Toutefois, les viols demeurent une nouvelle stratégie des dahalo pour empêcher les villageois de riposter ni faire des répliques.

Figure n° 7: Répartition des fokonolona blessés entre 2012 à 2015

Fokonolona blessé

Fokonolona blessé

Source: enquête sur terrain, Avril 2017

Le nombre de fokonolona blessés est supérieur à 6 en 2014 au moment de différentes opérations des forces de l'ordre et attaques de dahalo , il est supérieur à 6 tandis qu’inférieur 3 en 2012 et 2015. 41

CHAPITRE V: IMPACT DU PHENOMENE DE DAHALO SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURAL TSIVORY.

5.1. Les obstacles du développement

5.1.1. Sur le plan économique

Selon les paysans les bœufs est une source de richesse. Sur plan économique, les zébus représentent des biens des grandes valeurs du fait de leurs prix sur le marché. Les bénéfices tirés de leurs commerces arrivent à résoudre d’innombrables problèmes socio- économiques. La dépossession des bovidés constitue une perte de capital, diminue la disponibilité du fumier organique nécessaire à la fertilisation du sol et prive le propriétaire d’une force de travail.

Au niveau commercial les opérateurs ont peur de faire leur vente durant l’échange commercial. Il y a des insuffisances de l’offres et des demandes au sein de commerce des produit qui vient de l’extérieure de commune, comme par exemple : PPN ; autres, même les paysans sont insuffisant au sein de marcher. Et ceci entraîne un manque de recette communale; de ce fait la commune ne peut pas participer effectivement au développement communal.

D’après nos enquêtes la plupart des paysans sont des cultivateurs et éleveurs et ils passent leur temps à cultiver et à élever, vis-à-vis de l’insécurité les paysans n’ont plus des volontés pour la production car il n’y a pas d’assurance.

Le vol actuel est de plus en plus lié au commerce. Parfois, beaucoup d’entre ces malfaiteurs sont des individus qui ont des femmes et des enfants. La seule différence est qu’au lieu de travailler, ils commettent des actes de banditisme pour subvenir aux besoins de leurs familles. En quelques sortes, ils sont obligés puisque c’est leur gagne-pain. Ils sont rapidement vendus. Or, ce sont les receleurs et les autres commanditaires, parmi lesquels on peut voir des bouchers, des membres des forces de l’ordre, mais aussi des élus, qui profitent du phénomène en un enrichissement individuel facile. C’est pourquoi les troupeaux volés sont désormais de plus en plus rares. Cette même pauvreté ne touche pas uniquement les malfaiteurs proprement dits, mais aussi les éléments des forces de l’ordre qui interviennent sur le terrain.

Dans la Commune de Tsivory , la production du riz tient une place importante avant le manioc, le maïs, l’arachide et la culture vivrière, et c’est un produit de luxe. En principe, les 42 grands propriétaires des rizières possèdent de nombreux bovins (supérieur à 20 têtes), qui sont obtenus à partir de la vente du riz.

D’après nos enquêtes, durant le projet PHBM le produit est rentable, auparavant la commune exporte les produits vers une autres commune mais actuellement les moyens de production sont insuffisants et les produit aussi, car la plupart des gens n’ont plus la volonté pour les cultures à causes de l’insécurité. Ainsi, il n’y a plus de recette communale donc il n’y pas de développement.

Photo n° 6: La riziculture traditionnelle

Source : cliché de l’auteur, Avril2017 43

La riziculture et l’élevage bovin sont deux activités inséparables pour les paysans malgaches, étant donné que ce sont les zébus qui assurent les fumiers, le piétinage et presque toutes autres étapes nécessaires pour la préparation de la rizière. De ce fait, le bœuf est toujours présent dans les activités agricoles, de l’amont à l’aval car c’est encore lui qui assure le transport des récoltes pendant la période de la moisson. Sans lui, une baisse sur le rendement est inéluctable. Cependant, le fait de ne pas avoir des zébus occasionne une dépense.

5.1.2. Sur le plan développement local Plusieurs projets sont arrêtés à cause de l’insécurité dans cette commune; même pour le nouveau projet les initiateurs ont peur de s’installer dans cette commune de crainte et d’inquiétude face à cette situation, de ce fait tant de projets sont suspendus durant cette période ou l’insécurité est très fréquente dans cette zone. Les intervenants comme l’ONG et les investisseurs, à l’instar de CARE, UNICEF, FID, ASARA, ACF ne veulent pas y entrer en raison de l’insécurité. En effet, la commune devient isolée et il n’y a pas de développement.

5.1.3. Sur le plan social Education

L’éducation peut être définie comme un processus de socialisation des individus. Là où il y a de l’éducation il y a de développement, par contre dans cette commune plusieurs écoles ont été brûlées par les dahalo et les enfants soldats.

De ce fait, les autres écoles sont fermées parce que même les instituteurs ont y peur d’enseigner et aussi les parents ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école par la crainte de l’insécurité.

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Photo n° 7: EPP Tsivory

Source : Photo prise, Avril 2017

Santé :

Dans le domaine médical: la santé est une discipline qui prend en charge toutes les dimensions administratives, sociales, politiques et économiques, et de la santé. Elle s’occupe de préserver la santé, de la protéger au niveau d’un groupe d’individus, dans une communauté. Dans cette commune, le Centre de Santé de Base est très vieux et les bâtiments sont sans entretien, il n’y a pas de réhabilitation mêmes le logement de médecin. En plus la distance entre le fokontany et ce CSB est très loin. S’il y a des malades, ils voudraient aller à l’hôpital mais à cause de cette distance et la longue marche, ces derniers peuvent mourir en chemin. Donc pour les habitants qui se situent le plus loin du chef-lieu de fokotany préfèrent consulter l’ombiasy au lieu d’aller à l’hôpital. Ainsi, ils ne vont pas à l’hôpital que pour les opérations chirurgicales.

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Photo n° 8: Salle d’accouchement CSB Tsivory

Source : Photo prise, Avril 2017

En ce qui concerne les médecins, ils ont peur de faire leur travail à cause de l’insécurité. Un infime nombre de médecin veut travailler dans cette commune. En plus de cela lors de l’attaque de dahalo si l’un de dahalo est blessé donc il l’examine quand même, car c’est de leur devoir de le soigner si non le dahalo le tuera.

Religion

Pour la religion : plusieurs églises sont installées dans cette commune, le problème toute l’église est dans la chef-lieu de commune mais pour l’endroit qui est loin de chef-lieu il fades longues marches pour pouvoir participer à la messe ou culte. C’est pour cette raison que la plupart des habitants dans cette commune honore les ombiasy et les croire car ils les considèrent comme leurs dieux.

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Photo n° 9: Eglise Assemblée de Dieu

Source : Photo prise, Mai 2017

5.2. La fréquence du phénomène dahalo

On a tendance à croire que le phénomène est inféodé à la vie des paysans malgaches et les paysans de la Commune Rurale de Tsivory n’échappe à cette triste réalité.

5.2.1. Les zones fréquemment victimes du phénomène

Les bandits attaquent moins dans les zones beaucoup plus peuplées que dans les sites plus ou moins vides, malgré leur audace. De ce fait, les villages plus éloignés sont plus exposés à la cruauté des dahalo du fait de l’absence des autorités compétentes qui peuvent jouer le rôle de dissuasion lors des attaques. Par conséquent, ces endroits sont qualifiés de « zones rouges » avec une mauvaise condition de sécurité et des conditions de vie villageoise moins calmes et dans ce sens ces endroits ont une qualification de «zones rouges» c’est-à-dire que leur condition de sécurité est très mauvaise.

5.2.2. Les impacts négatifs du dahalo sur la vie les paysans

Les zones d’insécurité pour cause de vols de bœufs s’étendent de plus en plus, d’après les résultats d’enquêtes que nous avons menées dans la Commune. L’insécurité liée au 47 phénomène dahalo c’est-à-dire les voleurs de zébus, constitue un important blocage de l’activité économique des paysans qui est basée sur l’agriculture et un obstacle au développement humain. Effectivement, le phénomène ne cesse de perturber la vie de ces paysans et engendre des conséquences néfastes sur la production.

Le vol de bœufs fait partie de la tradition malgache, notamment, au sein de la société Bara qui se trouve dans le Sud-ouest du pays. Toutefois, le phénomène touche toutes les parties de l’île sauf que son intensité et sa fréquence diffèrent d’une zone de l’autre. Des offensives initiées par la gendarmerie avec l’appui d’une armée de villageois ont contraint une centaine de dahalo retranchés à la reddition.

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VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES

L’insécurité liée aux phénomènes dahalo constitue un important blocage de l’activité économique et un obstacle au développement humain. L’insécurité rurale empêche les communautés rurales de pratiquer leurs travaux quotidien car 90% des populations enquêtés n’ont pas de volonté de faire leurs activités quotidiennes de crainte l’insécurité. Ils ne sont pas motivés de réaliser leurs tâches journalières car même si ils ont fait des efforts sur leurs travails. Ils ont peur d’être tué par les dahalo . L’insécurité liée aux phénomènes dahalo c’est- à-dire les voleurs de zébus, constitue un important blocage de l’activité économique des paysans qui est basée sur l’agriculture et un obstacle au développement humain. Effectivement, le phénomène ne cesse de perturber la vie de ces paysans et engendre des conséquences néfastes sur la production.

Au niveau commercial les opérateurs ont peur de faire leur vente durant l’échange commercial. Il y a des insuffisances de l’offres et des demandes au sein de commerce des produit qui vient de l’extérieure de commune, comme par exemple : PPN ; autres, même les paysans sont insuffisant au sein de marcher. Et ceci entraîne un manque de recette communale; de ce fait la commune ne peut pas participer effectivement au développement communal.

D’après nos enquêtes la plupart des paysans sont des cultivateurs et éleveurs et ils passent leur temps à cultiver et à élever, vis-à-vis de l’insécurité les paysans n’ont plus des volontés pour la production car il n’y a pas d’assurance.

Les phénomènes de dahalo est parmi des uses et coutumes de la commune rurale de Tsivory car la plupart des populations dans cette commune sont « BARA » dans la traditionnelle Bara, la force physique et la seule condition de la dignité de Bara. Le vol de bœuf et la forme de la cueillette seule digne de la force. Pour témoigner sa volonté et sa force, tout Bara qui de respecte doit avoir au moins une fois dans sa vie, volé de bœuf avant de pouvoir demander la main d’une jeune fille, il vol aussi pour se montrer digne de ces pères sachant qu’à sa mort, il n’est sera pas admis dans le tombeau s’il n’a fait pas preuve des mâles, qualités de sa race. Le voleur se couvrira donc la gloire et des considérations.

La coutume Bara veut que pour démontrer leur bravoure et séduire les jeunes femmes, un Bara se doit de savoir voler un bœuf. C’est ainsi que nous pouvons dire que les hypothèses avancés ont été vérifiés 49

CONCLUSION PARTIELLE

Dans le pays Bara, l'appellation de dahalo évolue dans le temps et dans l'espace, dahalo , soko , malaso , valikandro . Le bœuf prend une place importante dans la vie des Malgaches. Il est le symbole de richesse, un animal sacré, un moyen de s'épanouir. Les bandits volent les bœufs, tuent les villageois et brûlent leur maison et cela ne s’est pas arrêté malgré le durcissement des textes et la multiplication des opérations militaires. Pour se défendre les paysans ont institué des conventions collectives appelées dina. Mais là aussi cela n’a pas arrêté totalement le phénomène jusqu’à aujourd’hui. Par conséquent, le phénomène de dahalo handicape le développement rural, entre autre, l'économie paysanne, la vie sociale et culturelle;

La partie suivante traitera les solutions et suggestions pour améliorer la vie de la population de la commune rurale de Tsivory .

TROISIÈME PARTIE: LES PERSPECTIVES D’AVENIR 50

La troisième et dernière partie du travail, part des résultats de deux premières parties pour essayer d’avancer des propositions en vue de résoudre le phénomène dahalo dans la localité objet de l’étude. Il est également question dans cette dernière partie de capitaliser les acquisitions professionnelles dans l'approfondissement de la connaissance sociologique. C’est ainsi qu’elle se divisera en deux chapitres : les solutions et les suggestions et la présentation des acquisitions professionnelles.

CHAPITRE VI: SOLUTIONS ET SUGGESTIONS

Les solutions et les suggestions avancées dans cette étude partiront des constats et attribueront des responsabilités et des rôles à jouer pour chaque entité concernée. C’est pourquoi

6.1. Les mesures paysannes contre le phénomène

Face à la recrudescence de l’insécurité dans la commune, les paysans n’ont pas arrêté de chercher des solutions pour sortir de cette crise. En effet, plusieurs stratégies ont été adoptées afin de minimiser les risques de vols sur leurs biens.

6.1.1. Les différentes techniques d’autodéfense des paysans :

Eparpillement des bétails : Chaque personne et chaque famille du village doivent prendre conscience que le seul et premier responsable de ses biens, c’est elle-même. De ce fait, beaucoup d’éleveurs, notamment les grands éleveurs, pensent qu’il est plus ingénieux de répartir le troupeau sur de nombreux parcs, afin d’éviter les risques. Ainsi, ils peuvent placer quelques têtes chez des gens de villages différents dont les pâturages sont situés dans des endroits différents. Par exemple, un grand propriétaire de bovidés dans le FKT de farivolo pourrait partager son troupeau chez sa famille ou ses amis qui habitent dans le chef-lieu de la commune car la présence de la brigade de la Gendarmerie dans ce FKT permet au moins d’assurer la sécurité.

Contrôle des passeports : Il consiste à identifier et à contrôler la circulation des gens dans chaque village c’est-à- dire chaque personne qui entre et sort dans le village doit avoir en lui un papier d’identité. Effectivement, le FKT devrait disposer d’un registre pour les étrangers et pour les villageois afin de justifier les contrôles. De son côté, les villageois ont aussi le devoir de surveiller tous les étrangers qui circulent dans leur territoire ; ainsi, 51 un inconnu qui entre dans le village est tout de suite remarqué. L’affinité de la population et les représentants de l’autorité est, donc, très essentielle.

Sécurisation de la maison : Même si les paysans n’ont pas les moyens pour l’acquisition des systèmes de sécurisation modernes, ils possèdent des techniques qui peuvent être jugées fiables pour leur maison et leurs biens. Presque les 85 % des propriétaires de zébus dans la Commune ne laissent plus leurs bêtes passer la nuit dans les parcs mais préfèrent les mettre à l’intérieur de la maison. Ainsi, les portes et fenêtres de la maison sont renforcées par plusieurs systèmes de verrouillage qui empêchent l’accessibilité autrui à l’intérieur de la maison pendant la nuit. En outre, les villageois ont aussi habitude de se mettre à l’abri très tôt le soir parce que 47 l’absence de l’électricité dans la CR permet aux malfaiteurs de se balader sans avoir peur, en pleine rue ou de roder autour des villages, dès que l’obscurité tombe.

La mise en place de la convention collective : Du fait que le vol de bœufs est devenu un acte de banditisme rural, des mesures de répression ont été imposées sans grande efficacité et manque considérablement d’effectivité. Les paysans ont mis en réplique un système qui implique toutes les entités villageoises. D’où l’importance de la mise en place des conventions collectives appelées « DINA ».

La place de «l’Andrimasom-pokonolona» : Depuis le temps des royaumes, l’Andrimasom-pokonolona est une entité traditionnelle malgache de sécurité des villages. L’exaction et l’augmentation de l’insécurité incitent la population à reprendre en main la gestion de leurs villages et renforcer les gardes de nuits. Photo n° 10: Kalony

Source : Cliché de l’auteur 52

Cette photo nous montre trois individus qui assurent la sécurité et les biens des populations dans une société, on les appelle « KALONY »

6.2. Mesure institutionnelle

6.2.1. Les différentes opérations depuis 2014

Le vol de bœufs est parmi les problèmes d’actualité les plus difficiles à résoudre à Madagascar. Malgré la mise en place de la convention collective, les vols de bœufs et la crise dans le monde rurale n’ont pas pu être éradiqués. Par conséquent, des mesures institutionnelles ont été adoptées.

6.2.2. La première opération, de 8may 2014 :

Première opération de coup d’arrêt : des gendarmes 150 participent à cette opération dont les 100 sont venus de Le FIGN qui a été dirigé par le Capitaine Rakotomalala HARENA, et le 50 viennent de fort dauphin qui a été dirigé par le capitaine FANEVASON Oninary Ralaiavy.

- 89 dahalo sont morts par les gendarmes et 69 sont arrêtés, 1000 bœuf ont été récupérés. - Deuxième opération coup d’arrêt : Juillet 2014 1mois et 20jours - But: récupération des armes entre les mains des dahalo comme le fusil.

Photo n° 11: Dahalo conscientisés

Source : Google, 2014 53

21 septembre 2014 les derniers délais pour dahalo de donner leurs armes aux autorités et parce que l’emploi de fusil est une coutume dans cette partie les autorités donnent des délais pour régler le papier de leurs fusil.

Photo n° 12: Dahalo niova fo

Source: Google, 2014

6.2.3. La deuxième opération de 7 octobre 2014:

Rencontre avec les forces de l’ordre et les dahalo ont abandonnée et désarmement. Les stratégies sont la négociation et la conscientisation entres les responsables des forces et le dahalo . C’est à ce temps qu’il y avait les dahalo niova fo ou bandits reconvertis, voici les résultats :

• 2882 les dahalo qui sont venus pendant l’appellent des forces de l’ordre. • 2006 des bœufs récupères, 632 sont retrouvés par le dahalo . • 500 armes retrouvées dont 3 kalachnichov et pistolet. • Première tour: Pendant 700 dahalo sont re convertis à la bonne conduite civile • Deuxième tour:1500 dahalo niova fo • Actuellement plus de 2000 54

Photo n° 13: Rencontre avec les forces de l’ordre et les dahalo

Source : Google, 2014

Après une victoire arrachée aux forces par le lieutenant-colonel Théodule RANAIVOARISON ainsi que le Capitaine Harena RAKOTOMALALA et le Capitaine FANEVASON Oninary Ralaiavy, Commandant de la compagnie de la gendarmerie de et leurs hommes, lors d’un affrontement soldé par la mort d’une quinzaine d’individus armés les 18 et 19 mai dans les dédales de montagnes de Berotsy , un repaire de dahalo autrefois réputé comme étant un abattoir à gendarmes, les forces de l’ordre ont verrouillé leur avantage en revenant à la charge.

Du 2 au 5 juin, quatre-vingt éléments, dont des gendarmes de l’Unité spéciale anti- dahalo (USAD) et des militaires appuyés par près de huit cents villageois équipés d’armes blanches et de fusils de chasse, sont revenus à la charge, pour marcher à Mahilivoro , Nanarena , Itroho et Ambinda faisant office de plaque tournante, ces quatre localités sont 55 bien connues des gendarmes comme étant des lieux de blanchiment et de partage des bœufs volés mais aussi de repli, de constitution et de reconstitution des hordes de dahalo les plus redoutables. En 2012, le capitaine Jonah Tsiresindahy y a été tué aux côtés de trois de ses gendarmes ainsi qu’un officier de l’armée malgache. Pas plus tard qu’au mois de janvier de l’an passé, un gendarme de y était également tombé sous les balles des dahalo .

Des villages déserts attendaient néanmoins le fokonolona et le peloton armé lors de la deuxième opération de début juin. Aucune résistance n’a été rencontrée pendant cette conquête qui a eu pour effet de déclencher six jours plus tard la reddition de la centaine d’individus terrés dans la chaîne de l’Andriry .

7.1: Développons le monde rural

Au vu de cette évolution incontestable des actes de banditisme dans les campagnes, et plus généralement au niveau des territoires ainsi que des activités non urbaines, face à la dégradation de l’effectif de l’Armée, quelles seraient les mesures sinon les précautions à prendre pour améliorer la sécurité rurale ?

A priori, il faudrait rappeler à ceux auxquels est assignée la mission de sécurisation rurale les textes de base régissant les comportements qui méritent reconnaissance au sein des intéressés lors de l’exécution de ladite mission.

Augmenter l’importance de l’effectif du personnel permanent de la gendarmerie en charge de l’ordre et de la sécurité sur terrain aboutirait à une certaine diminution de l’incidence des vols de bovidés, de cultures sur pied et partant, une baisse de l’insécurité.

Accroître en nombre les forces d’intervention ferait naître, en leur sein, un plus fort sentiment d’assurance et de sécurités personnelles puis de groupe, pour faire fortement face à une situation et la maîtriser.

Pour sa part, l’Etat devrait faire en sorte que le budget soit élargi. Il pourrait rechercher quelques partenariats en vue d’assurer financièrement les programmes de recrutement légal, à savoir les jeunes recrus et le rengagement et surtout le personnel de la gendarmerie. 56

La corruption représente un grand fléau. Pour l’éviter, un budget conséquent s’avèrerait nécessaire afin de motiver les éléments d’intervention dans leurs missions en milieux ruraux. L’aspect financier resterait également non négligeable en vue d’acquérir du matériel adéquat pour combattre malfaiteurs et bandits : matériels roulants, équipements personnels de terrain…

Il faudrait améliorer la gestion des ressources humaines ; équilibrer le nombre des militaires pour chaque Corps et Compagnie, suivant les missions spécifiques assignées à chacun, aussi bien en milieu urbain que rural, afin de pouvoir affecter des éléments jusque dans les zones enclavées et classées « rouges » ;

L’instruction civique serait de mise en ce sens que les autorités administrations locales, de concert avec les éléments militaires sur terrain, pourraient dispenser quelque enseignement quant aux lois en vigueur à travers les réunions villageoises ; du genre : « un vol de bétail ne se présente pas comme un simple délit, mais en réalité un crime ». Sensibiliser la population à dénoncer tout malfaiteur ou délinquant vivant au sein de la société.

Asseoir les « dinam -pokonolona » ou conventions sociales comme :

- « dina menavozo », selon laquelle il vaut mieux avoir une loi injuste qu’un désordre, c’est-à-dire, celui qui est arrêté pour vol de zébus aura la tête coupée (dans la région du Sud-est) ; - « dina mpihary », selon laquelle celui qui est arrêté pour le vol d’un zébu aura à en restituer quatre (dans la région Est)

Initier diverses actions de développement quant aux milieux ruraux, telles :

L’électrification, pour ne plus rester dans le noir, favorable aux actes de banditisme

L’installation d’antennes paraboliques aux fins de distractions et d’informations à travers les radios, les télévisions

Améliorer les infrastructures d’éducation et tout ce qui se rattache à ce secteur en milieux ruraux, pour que les fonctionnaires en général, et les militaires en particulier, puissent y rester vivre 57

Entreprendre la réfection des routes

Améliorer les procédures de circulation et de commercialisation des bovidés afin de prévenir puis de réduire la corruption et les vols.

Aux points de vue moralité et ethnique, les dirigeants et les administrés devraient se contenter de leurs rôles respectifs et ne pas s’en dévier pour devenir complices des larcins, malfaiteurs et grands bandits.

Au niveau des paysans, il faudrait une sensibilisation quant à l’utilisation éventuelle des moyens en leur possession et ce, en vue de former une future défense villageoise ainsi qu’une collaboration effective avec les éléments du terrain.

Enfin, il serait pertinent d’envisager une restructuration de l’Armée, dans le sens d’un réajustement des effectifs. Une telle opération thérapeutique se dévoilerait quelque peu douloureuse à l’encontre du système même de l’Armée, mais un jour ou l’autre, il faudrait bien commencer.

Pour ce faire, des mesures d’accompagnement seraient à préconiser pour amoindrir la rigueur de sa mise en œuvre, aux niveaux de l’emploi et de l’économie.

Le moment s’avère opportun pour redonner à l’Armée son prestige et sa souveraineté.

7.2. Suggestions personnelles et apport du stage

Dans cette rubrique, nous allons évoquer les réflexions personnelles par rapport à la problématique posée auparavant. Nous allons parler également de l’apport de stage pour un travailleur social.

7.2.1. Suggestions personnelles

Avec l’intention de redresser Madagascar, il est recommandé de remettre en question toutes les potentialités capables d’apporter des changements sociaux positifs voire un développement humain et durable, approprié au de Madagascar. Afin d’atteindre cet objectif, il s’agit de savoir mobiliser les ressources (matérielles, financières et humaines) au bon endroit et à les renforcer dans les durées. Ce qui revient à la pérennisation de toutes actions coordonnée pat tous les acteurs du développement. 58

RASAMOELINA Henri dans sa thèse explique que jusqu’ici, ce n’est pas le renforcement de la répression judiciaire et militaire, ou même la mise en place des Dina qui ont pu réellement arrêter un phénomène aggravé, il est vrai, par d’autres profiteurs se trouvant au sein de divers services de la justice ou de l’administration et d’autres encore. Il ajoute qu’il faut revenir à notre avis, à l’étude de la notion de pouvoir pour les paysans et les malgaches traditionnels qui ont toujours mis en avant le dialogue social appelé « teny ierana » avant une prise de décision importante. Il faudrait renforcer le sentiment d’unité dans le pays. C’est seulement ainsi, osons-nous affirmer, que nous pourrons régler ces phénomènes rétrogrades comme le vol de bœufs, les feux de brousses et autres. Et ajouterons-nous pour trouver les conditions d’un véritable développement de la grande Ile.

7.2.2. Apport du stage

A cela s’ajoute la remise en question du civisme à tous les niveaux. Par ailleurs, la réinsertion de la discipline « éducation civique » est indispensable surtout dans l’éducation de bale afin de maintenir la génération présente et la génération future dans la moralité. Mais pourtant, l’éducation civique concerne aussi toutes les catégories sociales : les gouvernants, les gouvernés, les politiciens, les citoyens, etc. Le fait de renforcer l’éducation civique est significatif sur la participation citoyenne. Ainsi, l’éducation civique renforce la citoyenneté et le patriotisme. Elle peut maintenir le peuple dans la moralité. Chaque citoyen est censé se soucier des intérêts de la collectivité au détriment des siens propres puisqu’il constitue une entité qui fournit la nation.

Il est aussi important d’éradiquer la pauvreté qui est source de l’insécurité, condamnant la population à vivre dans la misère. En addition, il faut aussi réduire l’écart entre les riches et les pauvres afin de redynamiser le concept de « l’économie solidaire » puisque de nos jours on ne peut plus s’en sortir seul. Donc il faut dépasser l’idée de chacun a con coin de poubelle, c’est-à- dire les riches disent qu’ils n’ont pas besoin des pauvres et ces derniers pensent aussi qu’ils vont s’en sortir seuls. Cependant, ces deux classes sociales sont interdépendantes, le premier a besoin de main d’œuvre pour faire fonctionner leurs sociétés et le deuxième cherche un emploi stable pour subvenir leurs vies familiales. C’est en effet qu’il est possible de remplacer la rivalité par la coopération et la complémentarité à créer un nouveau pacte social indispensable à la cohésion de notre de notre société, adaptée à son histoire et à ses traditions. 59

Pour les forces de l’ordre, elles sont les acteurs principaux de la lutte contre le phénomène de dahalo . De ce fait, il est important qu’elles fournissent des efforts pour impliquer les citoyens à coopérer avec eux dans le but de maintenir la sécurité communautaire. 60

CONCLUSION GENERALE

En guise de conclusion, lors de la déclaration en 2000 de l’Objectif du Millénaire pour le Développement, Madagascar fait partie des pays signataires pour sa réalisation. Pourtant, on n’a pas pu atteindre aucun des huit Objectifs à la fin de l’année 2015. Les crises socio-économiques et politiques qui ont secoué le pays à plusieurs reprises ont été une des causes et ont même aggravé la situation. La Grande Ile tend à reculer mondialement du point de vue du développement. La population malgache se trouve ainsi face à un dilemme qui est l’extrême pauvreté alors qu’elle est assoiffée de développement.

De plus, l’instabilité politique depuis 2009 condamne le peuple malgache à vivre davantage dans la misère. Ce qui entretient et aggrave inévitablement l’insécurité même si celle-ci n’a pas abouti à une guerre civile comme on en voit dans d’autres pays d’Afrique Noire. La logique sécuritaire actuelle manifeste un abus de pouvoir, comme cela a été souvent le cas dans des circonstances d’instabilité politique similaire. Par conséquent, il n’est pas étonnant que les habitants qui sont les premiers concernés soient les victimes.

Actuellement, l’insécurité touche la nation, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. L’insécurité n’épargne plus personne ni aucune classe de la population. Toutefois, l’ampleur du phénomène de dahalo ravage la communauté au point de compromettre les rendements des paysans agriculteurs et leurs familles. Pourtant, malgré la forte motivation de la population, sa participation n’implique pas toutes les catégories socioprofessionnelles malheureusement. De fait, ce sont ceux qui sont les plus touchés par le vol des zébus et le cambriolage, notamment les commerçants et les Agriculteurs qui s’engagent le plus au sein de cette entité traditionnelle de sécurité.

De plus, des obstacles sont présents à l’égard de la coopération militaro-civile à Tsivory . Les enquêtes nous ont révélé que le manque d’équipements, l’inexistence de formation, le manque de volonté politique et stratégique de la part de forces de l’ordre et l’incohérence vis-à-vis des stratégies appliquées constituent des obstacles majeurs bloquant la coopération des forces de l’ordre avec les fokonolona . A cela s’ajoute le manque de contact aboutissant à l’insuffisance de la relation de confiance entre les deux parties.

Ensuite, la coopération militaro-civile dans la commune rurale de Tsivory connait aussi quelques limites révélés au cours de notre enquête: Parmi elles, il y a le manque de communication entre les forces de l’ordre et les Fokonolona aboutissant à un malaise par 61 rapport à la coopération, l’incivisme qui se manifeste par le désengagement des citoyens et l’insuffisance des agents de sécurité (gendarmes et policiers). A noter que la norme internationale est de un policier pour mille habitants alors qu’à Madagascar il y a un policier pour trois mille habitants.

Vis-à-vis de ces blocages et dans le but de réduire le phénomène de dahalo à Madagascar, multiples solutions ont été entreprises pour y remédier. Au niveau de l’Etat, nous avons suggéré l’éradication de la pauvreté qui est la source de l’insécurité. Du coté des Communes, nous avons proposé la promotion de la participation citoyenne à la base (commune, fokontany ; etc.) afin de lutter contre l’insécurité.

Personnellement, nous avons avancé des recommandations vis-à-vis de l’amélioration du partenariat militaro-civil dans le but de réduire l’insécurité. Elles consistent à ce que les fokonolona soient opérationnels et deviennent le meilleur compagnon des forces de l’ordre en matière de lutte contre l’insécurité vu que le nombre d’agent de sécurité à Madagascar ne suit pas encore la norme internationale.

Le rétablissement de l’ordre et la sérénité dans le Sud de Madagascar, en général, et dans la Commune Rurale de Tsivory, en particulier, nécessite ainsi la collaboration franche de tous les acteurs sociaux locaux : les autorités (administratives, religieuses et traditionnelles) à tous les niveaux ; les communautés locales avec toutes ses composantes, les forces de l’ordre locales avec celles envoyées à la rescousse. Tous ces acteurs sont à responsabiliser à travers des rôles clairs. Il s’agit, à notre avis, de définir et de mettre en cohérence des actions communes et s’entendre sur les méthodes et les objectifs pour éradiquer définitivement le phénomène de dahalo . Certes, face à cela, est-il possible de valoriser les règles coutumières prévues dina pour garantir la sécurité et le développement de Madagascar?

62

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux

1. CASSESE N., 1989.- « Une nouvelle approche des droits de l’homme : la Convention européenne pour la prévention de la torture », RGDIP. 2. CONDOMINAS G., 1960-Fokon’olona et collectivités rurales en Imerina , L’homme d’outre-mer,Berget-Levrault, Paris, 234p. 3. DECAUX E., IMBERT P-H., PETTITI L-E., 1999- La Convention Européenne des Droits de L’Homme (Commentaire article par article), Economica, 1225 pages. 4. DURKHEIM (E), « Les régies de la méthode sociologique », 1894, PUF (Quadrige) dernière édition en 2004. 5. IMBIKI A., Septembre 2011.-Le « Fokonolona » et le « Dina » : Institutions traditionnelles 6. Modernisées au service de la sécurité publique et de la Justice à Madagascar, Antananarivo.Ed.Jurid’Ika. Ouvrages spécifiques 7. RAHARINJANAHARY R.; RAMAROSATA J., Juillet 2011- Décembre 2011.- Université d’Antananarivo : La réforme des andrimasom-pokonolonaou la perte de leur efficacité dans la sécurisation deshabitants dans les « fokontany » d’Antananarivo. Madagascar-Revue de Géographie, volume 48, 8. RAKOTOMANANA H., Juin 2011- Traite de Droit Pénal Spécial, Jurid’ika, 591 pages80 9. RAMAMONJISOA J., Les fokontany à Madagascar, Madagascar, Revue de Géographie, n° 37, p.26. 10. RANDRIAMAROLAZA L. P., 1986.-Elevage et vol de bœufs en pays Bara : La dimensionSocioculturelle, Recherche pour le Développement. 11. RASAMOELINA H., Les métamorphoses du vol de bœufs à travers l’histoire de Madagascar. 12. RASAMOELINA Henri (2006), Evolution des idées, problèmes pathologiques en milieu rural et pouvoir politique à Madagascar, Thèse HDR, Université d’Antananarivo, 197 pages

63

Documents officiels 13. Constitution de la IVème république de Madagascar (2010) 14. Madagascar Action Plan. 15. Plan Régional de Développement de la Région Sud-ouest, 2005. 16. Plan Communal de développement de la commune rurale de Tsivory (2008) 17. PNUD, 2013.-Rapport sur le développement humain « L’Indice de développement humain » 18. Rapport national de suivi des OMD. 19. UNDP, 2008-Analyse de la Conjoncture socio-économique de la pauvreté à Madagascar : 20. Situation 2005-2008 et perspectives. 21. UNISDR, 2009.-Terminologie pour la prévention des risques de catastrophes 22. Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 à Paris 23. Constitution de la République de Madagascar de 2010 24. Loi n° 2001-004 du 25 octobre 2001 portant réglementation générale des Dina en matière 25. de sécurité publique, in Journal Officiel de la République de Madagascar° 2746 du19.11.2001, p. 3047.

Mémoires 26. RASOLOFONIRINA Jean baptiste (2015), « Le Dina : peut-il être conçu comme une réponse face aux Dahalo » Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme de Master en Gestion de Risques et de Catastrophes, Université d’Antananarivo, 99 pages 27. RAZAFINDRAZAKA Radaniela T., 2009-2011.-Le Système de Traçabilité de la Gestion des Bovidés : moyen de sécurisation de la filière bovine. Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme des Administrateurs Civils, ENAM.

Articles de presse et émissions télévisées 28. Inona no vaovao : - du 15 Novembre 2014 : Dahalo niova fo : Afa-maina ny mpanao ratsy, 29. Very zo ireo lasibatra, p.4-5 ; 30. Midi-Madagasikara du 22 Avril 2015: Tsiroanomandidy: Mampandry tany miaraka amin’ny basy ny olona, p.24. 64

WEBOGRAPHIE

- http://www.madagascar-tribune.com/print_documsent.php?id=2795 , Mercredi 12 septembre 2012, citoyenne Malgache

- http://www.madagate.com/chronique/2626-madagascar-dahalo-ou-le-phénomène- cyclique-de-plus-en-plus-meutrier.html consulté le 22/10/17 , Jeudi 06 septembre 2012, 18:16 – Mis à jour Jeudi 06 septembre 2012, 18:43

65

TABLE DES MATIERES

Page

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PREMIÈRE PARTIE: L’ÉTUDE THÉORIQUE DE PHENOMENE DE DAHALO DANS LA COMMUNE RURALE DE TSIVORY CHAPITRE I : PRESENTATION DU TERRAIN ...... 4 1.1 : Situation géographique de la Commune rurale de Tsivory ...... 4

1.1.1: Délimitation ...... 4

1.1.2: Historique ...... 4

1.1.3: Le relief, hydrographie et sol...... 6

1.1.4: Le climat ...... 6

1.2 : La vie sociale de la population ...... 7

1.2.1: La population ...... 7

1.2.2: La migration de la population ...... 7

1.2.3: Education : ...... 9

1.2.4: La santé de la population ...... 10

1.3 : Activités économiques de la population ...... 10

1.3.1: Agriculture ...... 10

1.3.2: Elevage ...... 11

Source : Plan Communal de Développement de Tsivory Mai 2015 ...... 12

1.3.3: Artisanat ...... 12

1.3.4: Les contraintes du développement de l’activité de la population...... 13

CHAPITRE II : REPERES THEORICO-CONCEPTUELS ET APPROCHES METHODOLOGIQUES ...... 14 I- REPERES THEORICO-CONCEPTUELS ...... 14 1.1 : Approche théorique et conceptuelle ...... 14 66

1.1.1: Concept et définition ...... 14

1.1.2: Approche théorique ...... 17

1. 2 : Problématique et formulation des hypothèses ...... 19

1.3 : Détermination des objectifs spécifiques...... 19

II- METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 20 2.1 : Démarche de l’étude ...... 20

2.2 : Techniques ...... 20

2.2.1: Techniques de documentation ...... 20

2.2.3: Techniques d’échantillonnage ...... 21

2.3 : Outils ...... 22

CONCLUSION PARTIELLE ...... 22 DEUXIÈME PARTIE : LES FRUITS DE LA RECHERCHE ET L’INTERPRETATION DES RESULTATS D’ENQUETES CHAPITRE III : ORIGINE SOCIO-CULTURELLE DU PHENOMENE DE DAHALO .... 23 3.1: Historique du vol de bœuf dans le pays Bara ...... 23

3.2. Evolution spatio-temporelle du phénomène de dahalo...... 24

3.2.1. Le "DAHALO" ...... 24

3.2.2. Le « SOKO » ...... 24

3.2.3. Le « MALASO » ...... 25

3.2.4. Le « VALIKANDRO » ...... 25

3.3: La valeur du zébu pour les paysans...... 26

3.3.1: Le bœuf : un symbole de « richesse » ...... 27

3.3.2: Le bœuf : un animal « sacré » : ...... 27

3.3.3: Le bœuf est un moyen de s’épanouir ...... 28

3.4. Les différentes causes du phénomène dahalo ...... 28

3.4.1. Le dahalo lié à une identité culturelle ...... 28

3.4.2. Les phénomènes liés à la pauvreté ...... 29

3.4.3. Le dahalo lié à la jalousie et la vengeance...... 29 67

3.4.4. Les phénomènes de dahalo liés à la drogue et l’alcool : ...... 29

3.4.5. Défaillance dans l’application de la loi : ...... 30

3.4.6. Les causes politiques du phénomène: les impacts des crises politiques dans le pays ...... 30

3.4.6.1. La situation de 2001-2002 ...... 30

3.4.6.2. La situation de 2009 - 2010 ...... 30

3.4.6.3. La période de transition ...... 31

3.4.7. Les phénomènes liés à d’autres causes ...... 31

CHAPITRE IV: LES MANIFESTATIONS DU PHENOMENE DAHALO ...... 32 4.1. Déroulement d’une opération ...... 32

4.2. Rôle de l’ombiasy...... 32

4.3. Les techniques de vols adoptées par les dahalo ...... 34

4.3.1. La préparation de l’opération ...... 34

4.3.2. Les techniques de vols proprement dites ...... 34

4.3.3. Attaques à main armées et décès ...... 35

4.4. Les autres formes d’agressivité dans le phénomène dahalo ...... 38

4.4.1. Le cambriolage de domicile ...... 38

4.4.2. Les viols ...... 40

CHAPITRE V: IMPACT DU PHENOMENE DE DAHALO SUR LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURAL TSIVORY...... 41 5.1. Les obstacles du développement ...... 41

5.1.1. Sur le plan économique ...... 41

5.1.2. Sur le plan développement local ...... 43

5.1.3. Sur le plan social ...... 43

5.2. La fréquence du phénomène dahalo ...... 46

5.2.1. Les zones fréquemment victimes du phénomène ...... 46

5.2.2. Les impacts négatifs du dahalo sur la vie les paysans ...... 46

CONCLUSION PARTIELLE ...... 49 68

TROISIÈME PARTIE: LES PERSPECTIVES D’AVENIR CHAPITRE VI: SOLUTIONS ET SUGGESTIONS ...... 50 6.1. Les mesures paysannes contre le phénomène ...... 50

6.1.1. Les différentes techniques d’autodéfense des paysans : ...... 50

6.2. Mesure intentionnelle ...... 52

6.2.1. Les différentes opérations depuis 2014 ...... 52

Le vol de bœufs est parmi les problèmes d’actualité les plus difficiles à résoudre à Madagascar. Malgré la mise en place de la convention collective, les vols de bœufs et la crise dans le monde rurale n’ont pas pu être éradiqués. Par conséquent, des mesures institutionnelles ont été adoptées...... 52

6.2.2. La première opération, de 8may 2014 : ...... 52 6.2.3. La deuxième opération de 7 octobre 2014: ...... 53 7.1: Développons le monde rural ...... 55

7.2. Suggestions personnelles et apport du stage ...... 57

7.2.1. Suggestions personnelles ...... 57

7.2.2. Apport de stage ...... 58

CONCLUSION GENERALE ...... 60 BIBLIOGRAPHIE ...... 62 TABLE DES MATIERES ...... 65 ANNEXES

ANNEXES

I

ANNEXE I : QUESTIONNAIRE

I- Questions adressées à la population

1/Misy firy ianareo iray trano ?

Vous êtes combien dans votre ménage ?

2/ Ampy amin’ny filanareo ve ny asa ataonareo?

Votre activité économique est-elle suffisant pour les besoins de votre famille ?

3/ Inona ny asa ataonao :

Quel est votre activité :

o Miompy ? Eleveur ? o Mamboly ? Cultivateur ? o Hafa ? Autres ?

4/ Tsapanao fa mihatra mivantana aminao ve ny tsy fandriampahalemana ?

Est-ce que l’insécurité touche-t-elle directement votre activité ?

5/ Aminao manokana, tena mahafehy tanteraka ny fandriampahalemana ve ny mpitandro filaminana eto amin’ity commune ity ?

A votre avis, les forces de l’ordre font-elles convenablement leurs attributions en tant que garant de la sécurité public dans la commune ?

6/ Araka ny fahitanao, ny tsy fandriam-pahalemana ve dia mahatonga ny fandaozan’ny ankizy sy tanora an-tsekoly eto amin’ny commune ?

De votre point de vue, l’insécurité est-elle l’une des nombreuses causes de l’abandon scolaire au sein de la commune ?

7/Inona no mahazava-dehibe ny biby fiompy eo amin’ny andavanandrom-piainanao:

Quelle est l’importance des bétails dans votre vie quotidienne :

o Biby tsotra ihany? Des simples bêtes ? o Fitadiavam-bola? Une source de revenue ? II

o Atao sakafo? De la nourriture ? o Misy antony hafa? Plus encore ?

8/Inona avy no voka-dratrin’ny asan-dahalo eo amin’ny fampandrosoana ny tontolo ambanivohitra, araka izay efa niainanao hatramin’izay?

Selon vos expériences et vos perceptions, quels sont les impacts du phénomène de Dahalo sur le développement du monde rural ?

9/ Aminao, fa maninona ny halatr’omby no nisy foana hatramin’ny ela ka hatramin’izao ?

D’après vous, pourquoi le problème du vol des bœufs existe depuis plusieurs années jusqu’à nos jours ?

10/Inona no heverinao fa vahaolana amin’ny asan-dahalo ?

Pour vous, quelles sont les solutions pour faire face à phénomène de Dahalo?

11/Aminao nahomby ve ny fanaovana ireny opération be dia be ireny ?sa inona no vahaolana tokony hatao?

Selon vous, les différentes opérations qu’ont été fait sont-elles efficace ? Sinon quels serait votre solutions.

II- Questions destinées à Monsieur le maire

1/Misy firy ianareo iray trano ?

Vous êtes combien dans votre ménage ?

2/ Ampy amin’ny filanareo ve ny asa ataonareo?

Votre activité économique est-elle suffisant pour les besoins de votre famille ?

3/ Inona ny asa ataonao ankoatran’ny maha ben’ny tanana anao :

Quel est votre activité à part :

o Miompy ? Eleveur ? o Mamboly ? Cultivateur ? o Hafa ? Autres ? III

4/ Tsapanao fa mihatra mivantana aminao ve ny tsy fandriampahalemana ?

Est-ce que l’insécurité touche-t-elle directement votre activité ?

5/ Aminao manokana, tena mahafehy tanteraka ny fandriampahalemana ve ny mpitandro filaminana eto amin’ity commune ity ?

A votre avis, les forces de l’ordre font-elles convenablement leurs attributions en tant que garant de la sécurité public dans la commune ?

6/ Araka ny fahitanao, ny tsy fandriam-pahalemana ve dia mahatonga ny fandaozan’ny ankizy sy tanora an-tsekoly eto amin’ny commune ?

De votre point de vue, l’insécurité est-elle l’une des nombreuses causes de l’abandon scolaire au sein de la commune ?

7/Inona no mahazava-dehibe ny biby fiompy eo amin’ny andavanandrom-piainanao:

Quelle est l’importance des bétails dans votre vie quotidienne :

o Biby tsotra ihany? Des simples bêtes ? o Fitadiavam-bola? Une source de revenue ? o Atao sakafo? De la nourriture ? o Misy antony hafa? Plus encore ?

8/Inona avy no voka-dratrin’ny asan-dahalo eo amin’ny fampandrosoana ny tontolo ambanivohitra, araka izay efa niainanao hatramin’izay?

Selon vos expériences et vos perceptions, quels sont les impacts du phénomène de Dahalo sur le développement du monde rural ?

9/ Aminao, fa maninona ny halatr’omby no nisy foana hatramin’ny ela ka hatramin’izao ?

D’après vous, pourquoi le problème du vol des bœufs existe depuis plusieurs années jusqu’à nos jours ?

10/Inona no heverinao fa vahaolana amin’ny asan-dahalo ?

Pour vous, quelles sont les solutions pour faire face à phénomène de Dahalo?

11/Aminao nahomby ve ny fanaovana ireny opération be dia be ireny ?sa inona no vahaolana tokony hatao?

Selon vous, les différentes opérations qu’ont été fait sont-elles efficace ? Sinon quels serait votre solutions. IV

III- Questions posées aux enseignants

1/Misy firy ianareo iray trano ?

Vous êtes combien dans votre ménage ?

2/ Ampy amin’ny filanareo ve ny asa ataonareo?

Votre activité économique est-elle suffisant pour les besoins de votre famille ?

3/ Inona ny fanampin’asa ataonao ankoatran’ny fampianarana :

Quel est votre activité additionnelle:

o Miompy ? Eleveur ? o Mamboly ? Cultivateur ? o Hafa ? Autres ?

4/ Tsapanao fa mihatra mivantana aminao ve ny tsy fandriampahalemana ?

Est-ce que l’insécurité touche-t-elle directement votre activité ?

5/ Aminao manokana, tena mahafehy tanteraka ny fandriampahalemana ve ny mpitandro filaminana eto amin’ity commune ity ?

A votre avis, les forces de l’ordre font-elles convenablement leurs attributions en tant que garant de la sécurité public dans la commune ?

6/ Araka ny fahitanao, ny tsy fandriam-pahalemana ve dia mahatonga ny fandaozan’ny ankizy sy tanora an-tsekoly eto amin’ny commune ?

De votre point de vue, l’insécurité est-elle l’une des nombreuses causes de l’abandon scolaire au sein de la commune ?

7/Inona no mahazava-dehibe ny biby fiompy eo amin’ny andavanandrom-piainanao:

Quelle est l’importance des bétails dans votre vie quotidienne :

o Biby tsotra ihany? Des simples bêtes ? o Fitadiavam-bola? Une source de revenue ? o Atao sakafo? De la nourriture ? o Misy antony hafa? Plus encore ? V

8/Inona avy no voka-dratsin’ny asan-dahalo eo amin’ny fampandrosoana ny tontolo ambanivohitra, araka izay efa niainanao hatramin’izay?

Selon vos expériences et vos perceptions, quels sont les impacts du phénomène de Dahalo sur le développement du monde rural ?

9/ Aminao, fa maninona ny halatr’omby no nisy foana hatramin’ny ela ka hatramin’izao ?

D’après vous, pourquoi le problème du vol des bœufs existe depuis plusieurs années jusqu’à nos jours ?

10/Inona no heverinao fa vahaolana amin’ny asan-dahalo ?

Pour vous, quelles sont les solutions pour faire face à phénomène de Dahalo?

11/Aminao nahomby ve ny fanaovana ireny opération be dia be ireny ?sa inona no vahaolana tokony hatao?

Selon vous, les différentes opérations qu’ont été fait sont-elles efficace ? Sinon quels serait votre solutions.

IV- Question dédiée aux forces de l’ordre

1- Nanao ahoana ny fivoarany asandahalo hatraminy fotoana niasanareo teto?

D’après vous, comment s’est passé l’évolution du phénomène dahalo depuis votre arrivé ?

2/ Ahoana ny fiatraikany ny fahatongavanareo teto eo amin’ny resaka asan-dahalo?

Selon vous, quels sont les impacts de l’arrivée des forces de l’ordre sur cette commune ?

3/ Tsapanao fa mihatra mivantana aminao ve ny tsy fandriampahalemana ?

Est-ce que l’insécurité touche-t-elle directement votre activité ?

4/ Aminao manokana, tena mahafehy tanteraka ny fandriampahalemana ve ianareo mpitandro filaminana eto amin’ity commune ity ?

A votre avis, les forces de l’ordre font-elles convenablement leurs attributions en tant que garant de la sécurité public dans la commune ?

5/ Araka ny fahitanao, ny tsy fandriam-pahalemana ve dia mahatonga ny fandaozan’ny ankizy sy tanora an-tsekoly eto amin’ny commune ?

De votre point de vue, l’insécurité est-elle l’une des nombreuses causes de l’abandon scolaire au sein de la commune ? VI

6/Inona no mahazava-dehibe ny biby fiompy eo amin’ny andavanandrom-piainanao:

Quelle est l’importance des bétails dans votre vie quotidienne :

o Biby tsotra ihany? Des simples bêtes ? o Fitadiavam-bola? Une source de revenue ? o Atao sakafo? De la nourriture ? o Misy antony hafa? Plus encore ?

7/Inona avy no voka-dratrin’ny asan-dahalo eo amin’ny fampandrosoana ny tontolo ambanivohitra, araka izay efa niainanao hatramin’izay?

Selon vos expériences et vos perceptions, quels sont les impacts du phénomène de Dahalo sur le développement du monde rural ?

8/ Aminao, fa maninona ny halatr’omby no nisy foana hatramin’ny ela ka hatramin’izao ?

D’après vous, pourquoi le problème du vol des bœufs existe depuis plusieurs années jusqu’à nos jours ?

9/Inona no heverinao fa vahaolana amin’ny asan-dahalo ?

Pour vous, quelles sont les solutions pour faire face à phénomène de Dahalo?

10/Aminao nahomby ve ny fanaovana ireny opération be dia be ireny ?sa inona no vahaolana tokony hatao?

Selon vous, les différentes opérations qu’ont été fait sont-elles efficace ? Sinon quels serait votre solutions ?

11/ Manomeza statistika tsotsotra amin’ny asan-dahalo hatramin’ny niasanao teto.

Donnez une simple statistique sur le phénomène dahalo depuis votre arriver ici.

VII

ANNEXE II : PLANCHE

Mpiarakandro Paysans

Barrage de la rivière de Tsivory Champ de Manioc

Joueur de football Paysans

Source : Photo prise, Mai 2017

COORDONNEES ET RESUME

Auteur : RAZAFINDRADELY Hubert Elizah Née le : 28 Septembre 1992 à Fort Dauphin Adresse : Lot VS7G Ter Antsahamamy Antananarivo 101 Contact : 033 01 648 02 E-mail : [email protected]

Thème : phenomenes de dahalo et développement rural : cas de la Commune Rurale de Tsivory, Region Anôsy Champ de recherche : Sociologie rurale Nombres de pages : 68 avec 3 parties et 8 chapitres Nombres des annexes : 2 Nombres de tableaux : 4 Nombres de figures : 7 Nombres de photos : 13

RESUME

Cet exposé est le fruit de notre recherche qui s’est déroulée au sein de la commune rurale de Tsivory, d’une durée de plus de trois mois. En réalisant cette recherche concernant le phénomène de dahalo, nous avons pu confirmer que l’insécurité est un blocage sur le développement rural dans la commune ; que ce soit sur le plan politique, économique, social et culturel. Inévitablement, la recrudescence des vols de zébus caractérisé traditionnellement de rite, pour certaines ethnies malgaches, apparait à l’heure actuelle sous un aspect nouveau tant au niveau de ses motivations que sur l’ampleur même. Malgré cela, le bœuf joue toujours un rôle très important au sein de la société, non seulement dans ces fonctions cérémonielles mais de plus en plus, et sous un aspect moderne, au niveau de la commercialisation. Durant le période de stage nous pouvons l’observer et réalisé qu'au sein de cette commune l’insécurité est un grand problème, et l’enquête sur le terrain, nous ont permis d’analyser ces phénomènes et de comprendre que la sécurité est l’œil du développement.

Mots clés : Phénomène de dahalo, insécurité, développement rural, paysan, dina, Kalony. Encadreur pédagogique : Monsieur RABARISOLONIRINA Yves Lucien, Enseignant chercheur.