Avis Délibéré Relatif Au Projet De Construction Et D'exploitation D'un Parc Éolien Sur Les Communes De Rocquigny Et Vaux
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Grand Est Avis délibéré relatif au projet de construction et d’exploitation d’un parc éolien sur les communes de Rocquigny et Vaux-lès-Rubigny (08) porté par la société SAS parc éolien de la Thiérache n°MRAe 2020APGE67 Nom du pétitionnaire SAS Parc éolien de la Thiérache Communes Rocquigny et Vaux-lès-Rubigny (08220) Département Ardennes (08) Projet de parc éolien de 6 aérogénérateurs et un poste de Objet de la demande livraison. Date de saisine de l'Autorité 05/10/20 Environnementale Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 1/20 Préambule relatif à l’élaboration de l’avis En application de la directive européenne sur l’évaluation environnementale des projets, tous les projets soumis à évaluation environnementale, comprenant notamment la production d’une étude d’impact, en application de l’article R. 122-2 du code de l’environnement, font l’objet d’un avis d’une « autorité environnementale » (Ae) désignée par la réglementation. Cet avis est mis à disposition du maître d’ouvrage, de l’autorité décisionnaire et du public. En application du décret n°2020-844 du 3 juillet 2020 relatif à l’autorité environnementale et à l’autorité en charge de l’examen au cas par cas modifiant l’article R.122-6 du code de l’environnement, l’autorité environnementale est pour le projet de parc éolien de la Thiérache, la Mission régionale d’autorité environnementale1 (MRAe) Grand Est, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). Conformément aux dispositions de l’article R. 181-19 du code de l’environnement, le préfet des Ardennes a transmis à l’Autorité environnementale les avis des services consultés. Après en avoir délibéré lors de sa séance plénière du 12 novembre 2020, en présence de Florence Rudolf, Gérard Folny et André Van Compernolle, membres associés, de Jean-Philippe Moretau, membre permanent et président de la MRAe, de Christine Mesurolle membre permanente, la MRAe rend l’avis qui suit, dans lequel les recommandations sont portées en italique gras pour en faciliter la lecture. Il est rappelé ici que cet avis ne porte pas sur l’opportunité du projet mais sur la qualité de l’évaluation environnementale présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il vise à permettre d’améliorer sa conception et la participation du public à l’élaboration des décisions qui portent sur ce projet. La décision de l’autorité compétente qui autorise le pétitionnaire ou le maître d’ouvrage à réaliser le projet prend en considération cet avis (cf. article L. 122-1-1 du code de l’environnement). L’avis de l’autorité environnementale fait l’objet d’une réponse écrite de la part du pétitionnaire (cf. article L. 122-1 du code de l’environnement). Note : les illustrations du présent document sont extraites du dossier d’enquête publique ou proviennent de la base de données de la DREAL Grand Est. 1 Désignée ci-après par l’Autorité environnementale (Ae). Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 2/20 A – SYNTHÈSE DE L’AVIS La société SAS Parc éolien de Thiérache (entité du groupe RENVICO au moment de la demande, devenue depuis le 11 mars 2020 entité du groupe ENGIE) sollicite l’autorisation de construire et d’exploiter un parc éolien implanté sur les communes de Rocquigny et Vaux-lès-Rubigny. Le projet consiste en l’implantation de 6 aérogénérateurs et d’un poste de livraison pour l’acheminement du courant électrique, d’une puissance maximale de 12,48 MW. La demande initiale, déposée en 2016, a été autorisée par arrêté préfectoral d’autorisation unique le 9 octobre 2017. Toutefois, cet arrêté préfectoral a été contesté par l’association « Plein ciel en Thiérache et Porcien » au tribunal administratif (TA) de Chalons-en-Champagne. Par son jugement du 28 mai 2020, le TA a sursis à statuer, dans l’attente de la production par le préfet des Ardennes d’une autorisation modificative qui prendra en compte un nouvel avis de l’autorité environnementale. Il indique que cet avis devra être rendu en tenant compte d’éventuels changements significatifs des circonstances de fait. À la suite de ce jugement du TA, l’exploitant a déposé le 25 septembre 2020, auprès de l’autorité préfectorale, un porter à connaissance relatif à son projet comprenant « la mise à jour des nouvelles circonstances de fait ». Le présent avis d’Ae porte sur le dossier initial déposé en 2017 et s’appuie sur ces éléments complémentaires. Si ceux-ci comprennent, à juste titre, la mise à jour de la situation des projets éoliens intervenus depuis 2015/2016 (période de l’expertise initiale) sur le secteur concerné et l’évaluation de leurs impacts cumulés avec le projet, l’Ae s’est interrogée sur leur caractère complet. En effet, ils ne précisent pas si – ni pourquoi – l’état initial est resté identique à celui figurant dans l’analyse de l’évaluation environnementale initiale réalisée en 2015/2016 : présence ou non de nouvelles habitations, modification ou non de milieux naturels, par exemple par une éventuelle évolution des couloirs de migration des oiseaux et des chauves-souris. Ces éléments auraient pu être présentés, en s’appuyant par exemple sur les suivis environnementaux des parcs éoliens situés à proximité. Le pétitionnaire ne fait qu’indiquer que l’identification des changements de circonstances de fait concerne essentiellement l’évolution du contexte éolien du projet. L’Ae recommande à l’exploitant de préciser et justifier que d’éventuels nouveaux enjeux par rapport à ceux recensés en 2015/2016, situés à proximité du projet (nouvelles habitations ou modification de milieux naturels) et susceptibles d’être impactés, ne sont pas apparus et que par conséquent, l’état initial sur ces enjeux en 2020 est comparable à celui décrit dans le dossier initial de 2015/2016. Si cette justification nécessite un délai plus long pour pouvoir être établie, l’Ae invite le pétitionnaire à solliciter auprès des instances compétentes (préfet et TA) une prolongation du délai accordé à la régularisation du dossier. Le dossier initial aborde en revanche toutes les thématiques environnementales avec, comme principaux enjeux environnementaux identifiés par l’Ae, la lutte contre le réchauffement climatique, le milieu naturel (sur la base de l’état initial de 2015/2016), plus particulièrement les espèces protégées, le paysage et les nuisances sonores. 4 variantes ont été étudiées pour le projet d’origine (2007) qui portait sur l’implantation de 12 éoliennes dans l’Aisne et les Ardennes. Le projet retenu en 2016 ne comporte plus que 6 éoliennes et 1 poste de livraison, uniquement dans les Ardennes. L’Ae considère que cette analyse ne constitue que partiellement la présentation des résultats de l’étude des solutions de substitution raisonnables au sens de l’article R.122-5 II 7° du code de l’environnement. Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 3/20 Cette étude devrait permettre de justifier le choix du site retenu comme étant celui de moindre impact environnemental, après examen de sites ou d’implantations possibles sur la base d’une analyse multicritères (paysage, mais aussi biodiversité, bruit, choix de la technologie…). L’Ae recommande de présenter une véritable étude de solutions alternatives de choix de site ou d’implantations, notamment pour limiter les impacts paysagers sur les villages qui voient la saturation visuelle de leurs horizons par les éoliennes augmenter. L’Ae recommande par ailleurs principalement au pétitionnaire de : • compléter son dossier par une mise en regard de son projet avec les objectifs et orientations du SRADDET et du SRCAE qui lui est annexé ; • adapter la période des travaux aux périodes les moins impactantes pour la faune et assurer leur surveillance par un écologue ; prévoir des mesures de bridage pour réduire l’impact du projet sur les chauves-souris ; et respecter les prescriptions de l’arrêté préfectoral du 9 octobre 2017 en ces matières. Mission Régionale d’Autorité Environnementale Grand Est 4/20 B – AVIS DÉTAILLÉ 1. Présentation générale du contexte administratif Le projet « Parc éolien de la Thiérache », situé dans le département des Ardennes sur les communes de Rocquigny (bourg de 682 habitants) et Vaux-lès-Rubigny (commune de 52 habitants), est porté par le groupe RENVICO repris récemment par le groupe ENGIE. L’implantation du projet a d’abord fait l’objet d’une demande de permis de construire qui comportait 12 éoliennes dont 6 avaient été autorisés par arrêté du préfet des Ardennes en 2008. Ces 6 éoliennes ainsi autorisées n’ont cependant pas été construites. Le pétitionnaire a ensuite déposé pour ce même projet : • un nouveau dossier de demande d’autorisation unique2 en octobre 2014. À la demande du pétitionnaire, en raison d’études faune/flore trop anciennes, le préfet s’est dessaisi du dossier en février 2015 ; • une demande de certificat de projet3 en février 2015 ; le préfet a délivré ce certificat en avril 2015 ; • enfin, une nouvelle demande d’autorisation unique le 8 avril 2016 ; cette dernière demande correspond au présent dossier. Le poste de livraison bénéficie quant à lui d’un permis de construire de 2012 mais celui-ci n’a pas été construit à ce jour. Toutefois, en 2012, les chemins ont été presque totalement aménagés, et le câblage entre le poste source et l’emplacement du poste de livraison de l’électricité réalisé. Un avis d’autorité environnementale a été rendu le 15 décembre 2016 par le préfet de région Grand Est. Après enquête publique, ce projet de parc éolien a été autorisé par arrêté d’autorisation unique du préfet des Ardennes le 9 octobre 2017. C’est ce dernier arrêté préfectoral qui a été attaqué par une association locale « Plein ciel en Thiérache et Porcien » au tribunal administratif de Chalons-en-Champagne.