Préambule :

Cette année Liaison Animation a 20 ans. Elle va changer de nom, de statuts, d'organisation, sans doute aussi de façon de faire du fait d'une méthodologie nouvelle pour elle. Moment symbolique... Mais pas seulement ...

En quoi serons-nous différents une fois que nous serons Centre Social ? Qu'est-ce qui va changer ? Qu'est-ce que ça va apporter ? Jusqu'où va-t-on changer ? Jusqu'où va nous entraîner ce changement ?

Entre le désir fort de voir se concrétiser une idée qui mûrit depuis des années et la crainte de perdre une identité qui s'est construite pendant 20 ans et dont les membres de l'association sont fiers, voici l'état d'esprit dans lequel se sont déroulées les différentes étapes du projet.

Malgré les questionnements et les hésitations, à aucun moment nous n'avons douté des valeurs que nous soutenons et que nous faisons vivre à travers toutes nos actions.

Dans une période où dominent les turbulences sociales, la morosité et les inquiétudes, nous restons convaincus que le partage, l'échange, la solidarité, la tolérance et l'ouverture à l'autre est ce qui nous humanise et ce qui fonde le lien social. L'idée que toute personne, quel que soit son origine, son âge, son sexe, détient des ressources qui peuvent enrichir tout un chacun dans une vie collective, a été plus que jamais affirmée cette année à travers le projet qui nous a occupés. Si parfois le monde dans lequel nous vivons semble nous échapper, ne plus être de notre ressort, notre environnement proche est à notre portée. Il ne tient qu'à nous de nous l'approprier et de le faire vivre collectivement tel que nous voulons qu'il prenne forme, en tenant compte des contraintes de la réalité.

Faire société, dans le sens de donner la possibilité aux habitants de ce territoire de s'approprier la manière dont ils ont envie de le vivre et le faire vivre, a été le fil conducteur du travail poursuivi cette année ... mais finalement entamé depuis la naissance de l'association.

Alors changement ou continuité ...? Sans doute un peu les deux. Cette démarche nous a permis et nous permettra d'aller plus loin dans ce qui a déjà été entrepris depuis des années. Nous savons que nous ne sommes pas partis de rien, cela peut être un moteur, un frein aussi parfois. Pour l'association il ne s'est jamais agi d'une création de centre social mais d'une transformation en centre social. Il allait de soi qu'il s'agissait bien de partir de ce qui nous ressemble et nous rassemble déjà depuis longtemps, pour nous structurer autrement et faire vivre et perdurer les mêmes valeurs.

Anne Ventroux, présidente du LAM, octobre 2011.

1

SOMMAIRE

I. Le contexte p. 3 et 4

II. La méthodologie p. 5 à 9

1. Les instances A. Les instances partenariales B. Organisation du porteur de projet

2. Les étapes A. Un diagnostic territorial participatif et partagé B. Un diagnostic interne C. Une formation interne

3. La mobilisation des habitants A. Deux réunions publiques B. Des entretiens avec les adhérents a. Des rencontres chez l’habitant b. Travail sur la communication c. Séminaire interne au LAM d. Les commissions

I. Le diagnostic de territoire p. 10 à 40

1. Le territoire A. La zone d’étude B. Description du territoire : « Le Grand Sud » C. Un peu d’histoire

2. Données démographiques A. La population 1. Évolution 2. Répartition par classes d'âge 3. Évolution des naissances B. Les allocataires

2

3. Données économiques et socio-professionnelles A. Caractérisation du tissu économique du territoire 1. Répartition par secteurs d'activités 2. Répartition par taille 3. Les catégories socio-professionnelles 4. La place de l'économie sociale et solidaire 5. Les zones d'activités 6. L'activité agricole 7. L'activité sylvicole B. L'emploi 1. Trajets domicile/travail 2. Chômage C. Niveau de ressources 1. Revenus des foyers fiscaux 2. Minima sociaux 3. Poids des prestations dans les ressources

4. Urbanisme et habitat A. Logements autorisés B. Caractéristiques C. Parc social

5. Vivre ici

6. Enjeux et axes du projet

IV. Diagnostic interne p. 41 A. L'association B. Les ressources humaines

V. Annexes

3

I- LE CONTEXTE

Association de Jeunesse et d’Éducation Populaire développant ses activités depuis vingt ans sur le canton de Montendre, Liaison Animation Montendre (le LAM) a pour objet : - de promouvoir et développer les activités culturelles, sportives et de loisirs - d’assurer les liaisons nécessaires à la vie associative du bassin de vie de Montendre - de participer à la communauté éducative en complémentarité du service public et des familles - d’encourager l'accès à la vie associative et citoyenne de tous les jeunes et de leurs familles, dans le respect de la liberté de conscience et du principe de non-discrimination

Le projet de l'association s'inscrit dans le courant d'idées de l'Éducation Populaire sur un socle de valeurs éducatives et sociales. La laïcité, la solidarité et le « vivre ensemble », la citoyenneté, la culture sont les valeurs portées par le LAM.

L’association organise des actions réparties en deux pôles : ▪Pôle Enfance-jeunesse : un accueil de loisirs et deux accueils périscolaires, 4 CLAS, des ateliers périscolaires, des projets jeunes, un lieu d’accueil et d’informations aux familles et aux jeunes.

▪Pôle Animation sociale locale: une saison estivale (marchés nocturnes animés, découvertes sportives et jeux à la base nautique du lac, accueils de groupes, etc.), un carnaval inter associatif, la fête de la musique, le festival de la Terre, des spectacles, un club de jeux-ludothèque, un atelier danse, un lieu ressources et d’informations des bénévoles, un soutien aux initiatives locales.

Toutes ces actions sont menées dans une démarche de projet, partenariale et participative, avec les habitants, les associations du bassin de vie et les collectivités.

L'association compte en septembre 2011 environ 900 adhérents (hors groupes) : – 213 cartes familles, – 381 cartes individuelles, – 51 cartes associations ou groupes.

La volonté de se structurer en centre social est apparue au fil du temps et a été l'objet de nombreux échanges formels et informels, en interne mais également avec nos adhérents et partenaires.

« Le LAM a la culture de l'action et la particularité de développer celle-ci sur tous les temps d'accueil de l'enfant, mais également en direction de l'animation locale et la citoyenneté. Nous oeuvrons à la fois dans l'Éducation Populaire et dans le social. C'est de là que nous tirons notre cohérence, mais c'est peut-être ce qui nous rend parfois difficiles à décrypter. Aussi, nous allons étudier à partir de 2010 les possibilités, l'intérêt et notre capacité à faire évoluer notre association en un centre social. » - extrait des résolutions « les perspectives 2010 » adoptées lors de l'A.G. le 5 mars 2010 à Chardes (canton de Montendre).

4

Nos motivations :

▪Être mieux identifié et intégrer un réseau dont les valeurs sont proches des nôtres. L’association a l'habitude de travailler en réseau, de développer des partenariats. Elle est un acteur reconnu de la vie éducative, culturelle et sociale de ce secteur. Elle souhaite aujourd'hui disposer de moyens supplémentaires pour cerner les attentes des habitants, les mettre au centre de son projet afin de mieux répondre, avec leur participation, aux missions de vivre-ensemble que le LAM s’est données. ▪Organiser le territoire de manière plus équitable. Le centre social le plus au sud de la Charente-Maritime se trouve à Pons. Or notre territoire a de gros besoins en matière d'action sociale et dispose de ressources sur lesquelles s'appuyer. Il semble important de proposer aux habitants de Haute Saintonge la possibilité de bénéficier de cet équipement. Implanté à Montendre, il serait central. ▪Développer des actions concertées qui répondent à des besoins sociaux. Un centre social, c'est un équipement de proximité à vocation sociale globale : L’association entend être accessible à tous et organiser des activités qui seront toutes sous- tendues par son projet social. Un centre social, c'est un équipement à vocation familiale et plurigénérationnel : L’association entend poursuivre ses actions en direction des familles afin de leur faciliter le quotidien, répondre à leurs besoins en valorisant leurs compétences et développer des actions en direction des autres publics, des autres âges de la vie, avec la volonté de tisser des liens entre toutes les générations. Un centre social, c'est un lieu d'animation de la vie sociale : L’association entend garantir l'implication des habitants dans le projet, susciter et soutenir les initiatives et faire vivre l'animation locale comme moyen d'émancipation, de culture et d'éducation populaire. Un centre social, c'est un lieu d'intervention sociale concertée et novatrice : L’association entend initier un projet social complémentaire des actions des partenaires locaux, et répondre aux défis posés par notre société afin d'améliorer les conditions d'existence des habitants du territoire.

Avec le soutien financier du Conseil Général de Charente-Maritime, de la Caisse d' Allocations Familiales de Charente-Maritime, de la Communauté des communes de Haute-Saintonge, du SIVOM du canton de Montendre, de la ville de Montendre, et accompagnée par la Fédération des Centres Sociaux de Charente-Maritime, l’association a réalisé une étude de préfiguration. Celle-ci a permis d’étudier la pertinence de la création d'un centre social et socio-culturel sur notre territoire.

Cette mission, réalisée toute l'année 2011, nous amène à présenter notre projet en vue d’un agrément centre social et socio-culturel pour janvier 2012.

5

II- LA MÉTHODOLOGIE

La mission a pour objectif d'étudier les conditions de mise en œuvre d'un projet de centre social sur le territoire de Montendre et ses environs. Elle a pour cadre une convention multi partenariale au sein de laquelle se sont engagés la commune de Montendre, le SIVOM de Montendre, le Conseil général de la Charente-Maritime, la Caisse d' Allocations Familiales de Charente-Maritime, la Fédération des Centres Sociaux et Liaison Animation Montendre. La mission de préfiguration s'inscrit dans une politique de développement social local et participatif. La participation des familles et des habitants du territoire à toutes les étapes de ce projet est donc recherchée. Pour mener à bien cette mission et s'inscrire dans une dynamique, le LAM a souhaité être le porteur de la préfiguration de manière à ce que toutes ses forces vives, administrateurs et salariés, adhérents et partenaires locaux, s'impliquent afin que ce projet soit partagé à l'interne et à l'externe. L'association est accompagnée par la Fédération des Centres Sociaux et la Caisse d' Allocations Familiales de Charente-Maritime.

1. LES INSTANCES

La mission de préfiguration comporte différentes instances :

A. Les instances partenariales :

Un comité de pilotage est constitué des représentants du Conseil Général, de la CAF, de la MSA, de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, de la Fédération des Centres Sociaux, du LAM, du SIVOM, de la mairie de Montendre, de la CDCHS. Son rôle est de valider les différentes étapes en fonction de l’avancée du projet. Il s’est réuni chaque trimestre.

Un groupe d’appui constitué des techniciens du Conseil général, de la CAF, de la DT Haute- Saintonge, du SIVOM, de la mairie de Montendre, de la Fédération des Centres Sociaux, des Francas et du LAM. C'est un lieu de restitution de l’avancée des travaux et de construction du projet. Il s’est réuni une fois par mois.

B. L'organisation du porteur de projet :

L'assemblée générale du LAM : une A.G. Extraordinaire est prévue vendredi 4 novembre avant le Groupe Technique Local afin de présenter pour validation aux adhérents le projet social de l'association. En 2010 puis en 2011, l'assemblée générale du LAM a adopté à l'unanimité la proposition du conseil d'administration d'évoluer en centre social et de mener pour cela une étude de faisabilité.

6

Le conseil d'administration du LAM : il a créé une commission « centre social » composée des administrateurs et salariés de l'association. Cette commission est un lieu d'informations, de restitution et d'échanges dont l'objectif est de faciliter la prise de décision du conseil d'administration, de produire et de partager le projet. La commission a ainsi réalisé le diagnostic interne. Chaque commission a fait l'objet d'un compte-rendu présenté au conseil d'administration du LAM, qui se réunit une fois par mois et qui a délégué à la coordinatrice la mise en oeuvre de ses consignes.

Le sous-groupe « diagnostic » : composé des salariés du LAM, des agents de développement de la CAF et du SIVOM, du chargé de mission de la Fédération des Centres Sociaux, ce sous-groupe réalise les différents documents, cartes, etc. et propose des méthodologies qu'il soumet au LAM.

7

2. LES ÉTAPES

Schéma – Mission de préfiguration 8

A. Un diagnostic territorial participatif et partagé a été élaboré afin d’identifier les besoins et atouts de notre territoire en impliquant les différents acteurs et habitants. Une zone d’étude a été délimitée à partir du fichier adhérents de l’association, des informations du SIVOM et des regroupements pédagogiques du territoire. 30 communes ont été retenues.

La perception du territoire a été recueillie d’une part lors d’entretiens semi-directifs (guide en annexe 1) auprès des élus et des acteurs locaux de ces communes en fonction des thématiques suivantes : ▪urbanisme, logement, habitat et transport ▪population et démographie ▪économie et emploi ▪action sanitaire et sociale ▪éducation et jeunesse ▪tranquillité publique, sécurité ▪vie locale ▪attentes d’un centre social

et d’autre part, grâce à des enquêtes menées auprès d’habitants dans les lieux publics (marchés, grandes surfaces,…) à l’aide d’un questionnaire (annexe 2) (voir résultats annexe 3). Ces entretiens et enquêtes ont été conduits par des administrateurs et salariés du LAM ainsi que par des habitants.

Des restitutions publiques ont eu lieu : le 13 avril 2011, centrée sur l'analyse des questionnaires et des entretiens, et le 30 mai 2011, à partir du diagnostic. Elles ont permis un partage et des échanges sur la perception du territoire.

9

Carte 1 – La zone d’étude

10

B. Un diagnostic interne, réalisé par sous-groupes composés d’administrateurs et de salariés du LAM sur l’histoire de l’association, son fonctionnement (ressources humaines, financières et matérielles), son activité, (projets, actions, publics), son impact sur la vie locale.

C. Une formation interne, en plusieurs temps, animée par la Fédération des Centres Sociaux et proposée aux membres du conseil d’administration et salariés du LAM. Cette co-construction s'est faite sur la base d'une proposition de la FCS (voir plan de travail annexe 4)

le 30 mars 2011 : lors de cette soirée ont été abordés l’organisation des centres sociaux, leur histoire, le Fédéralisme, la Charte nationale et le code réseau des centres sociaux. Sept salariés et six administrateurs du LAM y ont participé.

le 9 avril 2011 : cette matinée fut l’occasion d’échanger sur l’agrément d’un centre social, la démarche politique nationale et départementale, la convention avec les différentes institutions partenaires. Six salariés et quatre administrateurs du LAM étaient présents.

2 journées ½ d’information ont été dispensées au comptable et à la coordinatrice du LAM par le comptable de la Fédération des Centres Sociaux de la Charente-Maritime. Lors de ces journées ont été abordés et travaillés les thèmes suivants : ▪Présentation de la comptabilité de la Fédération des CSX ▪Analyse de la comptabilité du LAM et modifications à apporter pour qu’elle réponde à celle d’un centre social ▪Transposition de la comptabilité du LAM dans le tableau comptable de la Fédération des Centre Sociaux.

Mercredi 20 juillet : travail sur les emplois-repères et les pesées des postes : comptable de la Fédération des Centres Sociaux, Présidente et coordinatrice du LAM.

Mercredi 7 septembre : séance animée par le chargé de mission de la Fédération des Centres Sociaux à l'intention des administrateurs et salariés du LAM : à l'ordre du jour l'évaluation du projet. Ce fut l'occasion de revenir sur la procédure d'agrément et de partager la découverte du référentiel CNAF/CIRESE.

Mercredi 28 septembre : une matinée consacrée à la méthodologie de la fiche de poste et des emplois repères dans le cadre de la SNAECSO-ALISFA (participants : délégué et le comptable de la Fédération des Centres Sociaux, présidente et coordinatrice du LAM).

Jeudi 24 novembre : est prévue une matinée consacrée à l'évaluation et plus particulièrement à l'appropriation du référentiel CNAF/Cirese par les salariés du LAM et animée par le chargé de mission de la Fédération des Centres Sociaux.

11

Le travail prévu dans le projet d'accompagnement sur la convention collective n'a pas été possible. Néanmoins, la Fédération des Centres Sociaux a proposé au LAM de participer au programme de formation des bénévoles et des acteurs (fosfora) qui prévoit cinq soirées d'octobre 2011 à janvier 2012 à Tonnay-Charente sur la Fonction employeur.

Au-delà de ce calendrier et en dehors des temps formalisés (comité de pilotage, groupe d'appui, sous-groupe diagnostic), des rencontres et échanges ont eu lieu en continu et sous diverses formes entre le LAM et la Fédération des Centres Sociaux.

Citons :

Jeudi 12 mai : Rencontre avec « ESPACE MOSAÏQUE », le centre social du canton de Courçon, où une délégation composée de Robert Chef, président du SIVOM de Montendre, de Christelle Simon-Tatard, chargée de mission du SIVOM et de salariés du LAM a été reçue par les élus de Courçon et les acteurs du centre social.

Lundi 23 mai : A.G. de la Fédération des Centres Sociaux, à Meschers, où la mission de préfiguration du centre social de Montendre a fait l'objet d'un focus. L'occasion, pour la présidente du LAM, de présenter nos valeurs, nos motivations et notre démarche. Des salariés du LAM étaient à ses côtés.

12

3. LA MOBILISATION DES HABITANTS

A. Trois réunions publiques :

le 23 février 2011 : Cette première réunion nous a permis de présenter notre projet et sa démarche participative. Sur les trente-cinq personnes présentes, trente-trois se sont inscrites pour mener le travail d'enquête/entretien que nous leur proposons.

le 13 avril 2011 : Ce temps a été consacré à des débats sur la perception du territoire. Cela a permis un partage et une appropriation de ces éléments. Plus d’une trentaine de personnes ont participé dont des élus et acteurs locaux.

le 30 mai 2011 : L’objectif était de présenter les éléments du diagnostic et les enjeux repérés sur le territoire (article de presse Sud-Ouest du 4 juin annexe 5) afin de mobiliser les habitants pour travailler sur la définition des axes du projet centre social. Une quarantaine de personnes y ont participé, dont une proportion plus importante d'habitants que précédemment.

B. Des entretiens avec les adhérents : Un échantillon de 15 adhérents a été construit à partir du fichier du LAM. Il a été constitué de façon à représenter l’ensemble des adhérents en terme de typologie de familles, de lieu de résidence et de participation aux activités du LAM. Ces entretiens permettent une meilleure connaissance des adhérents, de leurs besoins, envies et contraintes, ….et de mieux communiquer sur l’association, son fonctionnement, ses activités… Le LAM souhaite poursuivre cette pratique et consacrer du temps à l’accueil des nouveaux adhérents et mettre en place des outils (livret d'accueil, etc.).

C. Des rencontres chez l’habitant : Un habitant se propose d’inviter ses voisins, amis et connaissances chez lui afin de discuter du projet de l’association, de recueillir leurs perceptions, de favoriser leur implication dans l’élaboration du projet. Sur cinq rencontres programmées à Pommiers-Moulons, , Montendre, Souméras de juin à août 2011, deux ont eu lieu à Pommiers et à Rouffignac (les deux prévues à Pommiers ont fusionné).

D. Travail sur la communication : Réalisation de plaquettes, d’affichettes, distribuées à l'accueil du LAM de manière à susciter l'échange, d'articles dans la presse locale et régionale, le panneau lumineux de la ville ou encore la radio…. Des panneaux de communication mobiles ont été exposés tour à tour dans l'entrée du LAM, à l'office de tourisme, au centre de loisirs, à la base nautique ou lors de manifestations locales.

E. Séminaire interne au LAM « Comment et pourquoi favoriser la participation des habitants ? ». Une première session, animée par les agents de développement de la CAF, s’est déroulée le 10 juin 2011 à et a été consacrée à la recherche d’une définition commune de la participation, aux différents niveaux de participation et à l’intérêt de favoriser une large participation.

13

F. Les commissions : A partir des enjeux dégagés par le diagnostic, des commissions thématiques ont été proposées aux habitants afin de définir ensemble les axes du projet. Une trentaine de personnes se sont réparties au sein des commissions : « Valoriser le territoire », « Porter une attention particulière aux plus fragiles », « Développer l'offre socio-éducative et culturelle à l'ensemble du territoire », « Favoriser la citoyenneté et le développement durable ». Chaque commission se sera réunie au moins quatre fois en 2011. L'intention du LAM est de fusionner dès que possible ces commissions avec celles existant déjà au sein de l'association.

Point d 'étape : ▪Ces commissions ont dans un premier temps nourri avec efficacité la réflexion sur les enjeux tirés du diagnostic et les axes du projet. ▪Les échanges sont nombreux, très riches. L'atmosphère est studieuse et conviviale. Les gens prennent plaisir à échanger. ▪Leurs participants se sont appropriés ces espaces puisque deux commissions ont vu leur thème précisé. ▪Dès septembre, suivant en cela l'évolution du projet, les commissions se sont saisies de thématiques de réflexion sur l'équipement ou la parentalité par exemple. ▪Quelques nouvelles personnes participent, mobilisées par les rencontres chez l'habitant ou les restitutions.

Questionnement : Dans le même temps, nous travaillons sur le sens et le cadre de ces commissions. Comment les intégrer dans le fonctionnement du centre social ? Comment mobiliser des habitants ? Comment avancer malgré le « turn over » au sein du groupe ? Comment éviter d'épuiser les participants dans des discussions sans fin ? Comment a contrario maîtriser les projets d'actions de ces commissions ?

Cette réflexion s'inscrit dans une démarche qui devra être régulièrement questionnée et nos méthodes ajustées.

Retenons que : L'objectif de ces commissions est de permettre aux habitants de s'impliquer dans des actions qui les concernent. Conscientiser. Partager. Agir.

Améliorations proposées : Lien avec le projet : ces commissions sont animées chacune par un binôme, composé d'un salarié et d'un administrateur du LAM, ce dernier étant chargé de faire le lien avec le conseil d'administration et le projet. Territoire : les commissions sont mobiles et doivent tourner dans les communes du territoire (Coux, , Rouffignac sont déjà programmées). Partage : L'aspect convivial de ces rencontres doit être amélioré : nous les agrémenterons de 14

« café ». Contenu : Établir un ordre du jour collectivement. Préparer une plaquette qui pourra être remise à chaque nouveau participant avec les comptes-rendus des précédentes réunions qui permettront de reprendre les choses là où elles en étaient. Nous espérons ainsi faciliter l'intégration des nouveaux venus et fixer les échanges par des écrits de manière à ce que ceux qui y contribuent constatent que l'on prend en compte le fruit de leurs réflexions.

Prochaines Commissions :

15

III. LE DIAGNOSTIC DE TERRITOIRE

1. le territoire

A. La zone d’étude

Carte 2 – Les limites administratives de la zone d’étude

16

La zone d'étude comprend 30 communes de Haute-Saintonge et de Haute-Gironde dont la totalité du canton de Montendre.

Cette zone a été définie à partir : ▪des limites du canton de Montendre ▪du fichier des adhérents du LAM (voir annexe 6) ▪des limites des R.P.I. (regroupement pédagogique intercommunal) c'est-à-dire des habitudes de coopération éducative des communes ▪du bassin d'activités associatives de l'agenda en ligne du SIVOM du canton de Montendre (http://www.canton-montendre.fr/agenda/liste_manif.php).

Ces 30 communes sont : ▪15 communes du canton de Montendre : Bran, Chamouillac, , , Rouffignac, Coux, , , Messac, Montendre-Chardes- Vallet, Pommiers-Moulons, Souméras, , Tugéras - Saint-Maurice, Vanzac ▪4 communes du canton de Mirambeau : , Salignac, , ▪5 communes du canton de : , , St Simon de Bordes, et Vibrac ▪3 communes du canton de Montlieu : , Polignac, Bussac-Forêt ▪3 communes de Haute Gironde : Donnezac, Marcillac, Reignac

B. Description du territoire : « Le Grand Sud »

Aux marches de l'Aquitaine et de la Saintonge, le territoire est situé au sud de la Charente- Maritime, au carrefour de plusieurs régions ou départements : plus près de Bordeaux (65 km), voire d'Angoulême (75 km) que de (135 km). Cette distance géographique est accentuée par la qualité inégale des liaisons routières : 35 mn pour aller à Bordeaux, 1 h 30 pour La Rochelle... Les habitants vont régulièrement à Bordeaux, rarement à La Rochelle et exceptionnellement à Poitiers.

Cet éloignement des centres administratifs et politiques régionaux et départementaux fait dire aux habitants et acteurs locaux qu'ils sont loin des centres de décision les concernant voire un peu oubliés. Dans un département qui s'est développé ces dernières années, le sud et surtout notre territoire font figure de parents pauvres. Cette impression est confortée par « Le grand sud », terme utilisé par quelques acteurs institutionnels pour qualifier ce territoire... jugé peu attractif. Plusieurs fonctionnaires ont ainsi confié combien ils ont été déçus d'apprendre leur mutation à Montendre. Des familles de cadres mutés sur notre territoire ont préféré s'installer à Bordeaux ou Libourne plutôt que de vivre ici. L'image que renvoie ce territoire est donc à interroger, d'autant que lorsqu'on sollicite l'avis des habitants, c'est sa qualité de vie qu'ils mettent immédiatement en avant. Ainsi, dans le questionnaire que le LAM a réalisé au marché, près de 70 % des personnes interrogées ont une image positive de Montendre et ses environs. 17

Loin de sa préfecture mais de plus en plus près de Bordeaux, ainsi peut-on situer notre territoire. L'influence de Bordeaux est très importante (annexe 7), et va crescendo au fur et à mesure que l'agglomération se développe vers le nord en suivant les axes routiers (A 10, RN 10). L'histoire de Montendre (cf Robert Renaud, « De Mons Andronis à Montendre », éditions Jean-Michel Bordessoules, 1999) montre que ce territoire s'est développé au fil des siècles parce qu'il a bénéficié d'une situation stratégique grâce aux axes ferroviaires et routiers qui facilitent les liaisons avec la Gironde (RN 10, A10, ligne Bordeaux-Nantes) mais également d'autres villes.

Néanmoins, cette influence est envisagée aujourd'hui avec un peu d'effroi : Notre territoire va-t-il être englobé dans la 3ème couronne de Bordeaux ? Nombre d'acteurs locaux et d'habitants craignent que le territoire ne se transforme en cité-dortoir dont les habitants ne se connaissent ni se fréquentent : des « rurbains » qui auraient des demandes auxquelles les communes ne pourraient pas répondre faute de moyens financiers suffisants. Beaucoup d'élus estiment d'ailleurs que cette situation est déjà la leur. Ils tentent donc de freiner le développement de leur commune en limitant le nombre de constructions.

Situé en Poitou-Charentes et tourné vers l'Aquitaine, notre territoire n'est pas hétérogène. Situé dans la Double saintongeaise, il est très rural, boisé et agréablement vallonné. Son climat est doux et ensoleillé. Il partage également une langue : le « gabay » qui est une variante du saintongeais. « C'est une région qui gagne à être connue » estiment nombre de ses habitants qui louent la qualité de son environnement préservé et « sa tranquillité » tout en étant située à deux pas de Bordeaux, de l'océan ou encore de la Dordogne. « On a tout à portée de mains sans les inconvénients » jugent-t-ils communément. D'une superficie totale de 412, 02 km², le territoire est composé de 30 communes. 29 sont des petites communes qui se trouvent toutes à 15 km maximum1 du bourg-centre : Montendre. Celle-ci est la commune la plus peuplée du territoire (3 146 habitants) et la seule, avec Jonzac, à dépasser les 2 000 habitants en Haute-Saintonge. C'est donc à Montendre que sont centralisés la plupart des services de la zone d'étude : gare, collège, marché, commerces, piscine, permanences sociales, santé, équipements sportifs, etc. Néanmoins, nombre de services publics: lycée, hôpital, Pôle-Emploi, ainsi que les zones commerciales, etc. sont concentrés à la sous-préfecture c'est à dire à Jonzac (30 mn de Corignac) ou – pour nos trois communes de Gironde – à Blaye (30 mn de Donnezac).

C. Un peu d’histoire

Entre les marais de l'estuaire, à l'ouest, favorables à l'élevage, et les riches coteaux calcaires au nord et au sud - terres du Cognac et du vin de Bordeaux, ce territoire se caractérise par un sous-sol d'argile blanche, de sable et de graviers, qui a conduit ses habitants à diversifier leurs cultures pour survivre et s'auto-suffire. Sur de petites surfaces, chaque famille avait donc des champs de céréales, un potager, quelques rangs de vignes, une parcelle de pins et des animaux domestiques. Au XIXe siècle, de vastes étendues des communes les plus au sud ont été assainies

1 Distance la plus importante Montendre-Bran : 15 km, source .http://fr.mappy.com/

18

par drainage et plantées de pins. Ce massif forestier est percé de tourbières et de nombreux étangs artificiels, riches d'un éco-système fragile et protégé par diverses mesures environnementales.

L'habitat, dispersé, est composé de très nombreux hameaux et communes de faible population, blottis contre les quelques églises romanes ayant survécu aux multiples invasions et guerres dont la région fut victime pendant la Guerre de cent ans ou les Guerres de Religion.

La région retrouve alors son calme, jusqu'à bénéficier, à la fin du XIXe siècle d'un développement dû à sa position stratégique : elle est au carrefour de multiples voies de communication, mais c'est sa gare, ou plutôt les deux gares, qui vont faire de Montendre le bourg-centre qu'elle est demeurée.

De bourgade commerciale, connue pour son marché du jeudi, sa foire de la St Martin, et ses innombrables auberges, Montendre devient une petite cité industrielle dont les usines offrent au milieu du XXe siècle environ 450 emplois. Bussac-Forêt connaît un développement similaire. Cette industrie repose sur la transformation de l'argile et l'élaboration de produits finis (Grès de Saintonge et Calcia à Bussac, Morgan Thermic et CEC à Montendre). Dans les années 70, la commune de Montendre crée une zone industrielle, route de Bordeaux, pour accueillir d'autres entreprises et un village-vacances doublé d'un camping afin de développer parallèlement l'économie touristique.

La Seconde guerre mondiale a également laissé des traces. Un camp d'asilés espagnols a retenu à Montendre une importante communauté de Républicains et leurs familles. Après-guerre, un camp américain de l'OTAN, l'un des plus importants de Charente-Maritime, est basé à Bussac- Forêt. Il fournit de nombreux emplois jusqu'à sa fermeture en 1968.

Les années 80-90 seront marquées par la fermeture progressive des grosses unités industrielles puis par la tempête de 1999 qui a mis à terre l'économie sylvicole et détruit le paysage boisé des communes du sud.

D. L'organisation politique

La zone d'étude s'affranchit des frontières administratives puisqu'elle s'étend sur deux régions (Poitou-Charentes et Aquitaine), deux départements (Charente-Maritime et Gironde), deux Pays (Pays de haute-Saintonge et Pays de l'estuaire), trois EPCI (communauté des communes de Haute-Saintonge, communauté des communes de l'Estuaire et communauté des communes de St Savin) et six cantons (Montendre, Jonzac, Mirambeau, Montlieu La Garde, St Savin et St Ciers/Gironde). Les communes de ce territoire ont pris dès les années 70 l'habitude de coopérer. Que ce soit en fusionnant (citons : Montendre-Chardes-Vallet, communes associées ou Tugéras- St Maurice, Pommiers-Moulons, etc.) ou en se regroupant via des R.P.I. (regroupement pédagogique intercommunal à vocation scolaire) ou encore en créant des intercommunalités.

Ainsi, l'ensemble des communes du canton de Montendre sont associées en SIVOM cantonal et

19 toutes les communes charentaises de notre zone d'étude font partie du Pays de Haute Saintonge.

Les quinze communes du canton de Montendre sont associées en S.I.V.O.M. (syndicat intercommunal à vocation multiple). Malgré des moyens limités, l'assemblée cantonale a manifesté sa volonté d'être actrice du développement du territoire. ▪En se donnant notamment pour compétences : - l'aide au développement et au maintien des activités et des populations en milieu rural - la mise en place et la gestion de toute réalisation d'intérêt intercommunal décidée par le comité syndical ▪En dotant le canton : - d'un équipement, la Maison du canton, située à Montendre, « point accueil public qui rapproche population et services » en l'occurrence : l'A.D.M.R., la Mission locale, Montendre Europe, etc. - d'un agent de développement local.

Créée en 1992, la C.D.C. de Haute Saintonge fédère 123 communes. Son histoire remonte cependant à 1976, date à laquelle les cantons du sud-Saintonge se sont regroupés en syndicat inter-cantonal. L'objectif de cette intercommunalité était de lutter contre l'exode rural et d'envisager le développement de son territoire de manière globale. La C.D.C. s'est donnée pour compétences, outre celles obligatoires (aménagement de l'espace ; développement économique) et optionnelles (protection et mise en valeur de l'environnement; politique du logement et du cadre de vie), les politiques de : - grands projets structurants à intérêt communautaire - l'emploi - l'animation du territoire - le développement culturel et sportif - les actions sociales médicales ou paramédicales liées au maintien à domicile des personnes âgées) Elle compte aujourd'hui 150 salariés qui mettent en oeuvre la politique définie par l'assemblée des élus. La C.D.C. est la structure porteuse du Pays de Haute-Saintonge (133 communes ; 1 766 km² ; 65 185 habitants -INSEE 2006)

Entre communes de Gironde et de Charente-Maritime, il n'y a pas de coopération instituée.

Les élus de ce territoire ont donc l'habitude de travailler ensemble. Ils se retrouvent régulièrement au sein de manifestations comme les célébrations patriotiques ou lors des moments forts qui marquent la vie de chaque commune. Ils ont également capacité à se fédérer pour défendre le maintien de services publics. Chacun a encore en tête les « manifs » de 1994 où les élus, qu'on distinguait à leur écharpe tricolore, et les habitants bloquaient ensemble les trains sur la voie ferrée, et ce plusieurs dimanches de suite, pour marquer leur volonté de conserver des arrêts en gare Montendre. Ils ont d'ailleurs eu gain de cause. Cependant, des difficultés à co-porter les projets existent. On peut citer l’exemple du projet éducatif local (P.E.L.) de la ville de Montendre qui depuis 2003 ne parvient pas à se donner une 20 assise territoriale et politique plus large.

Enfin, nombre d'élus ne cachent pas leur inquiétude face aux réformes des collectivités territoriales et à la diminution des budgets communaux. Ils redoutent un creusement des inégalités territoriales au désavantage des zones rurales, donc de notre territoire, et une confusion entre les rôles des collectivités qui ne pourra qu'éloigner encore le citoyen de l'action publique.

21

Synthèse 1 : Le territoire

27 communes de Haute-Saintonge (sud Charente-Maritime) et 3 communes de Haute-Gironde 412, 02 km² soit ¼ de la Haute-Saintonge

Un territoire homogène ...... 29 petites communes et 1 petit centre urbain sur une zone frontalière

Un espace éloigné des centres de décision départementaux et régionaux ...... à 35 mn de Bordeaux

Un territoire ouvert sur l'extérieur, désenclavé ...... un habitat très dispersé

Un cadre de vie agréable, un environnement préservé, ...... un territoire peu attractif : « le grand Sud »

Une volonté politique forte, ...... un territoire à développer.

Un espace très rural ...... ou la 3ème couronne suburbaine de Bordeaux ?

LES ENJEUX :

Comment valoriser ce territoire qui semble si peu attractif ? Comment surmonter cette inquiétude de devenir la banlieue-dortoir de Bordeaux ?

Ce qui est en jeu c'est la capacité de ce territoire à attirer de nouvelles populations et à structurer son développement.

Ne pourrait-on prendre appui sur les habitants dont on a mesuré combien ils apprécient la qualité et le cadre de vie (climat, environnement) dont ils bénéficient ? Comment articuler cette potentialité citoyenne avec la volonté politique dont on a vu qu'elle est déjà à l'œuvre sur un mode coopératif ? Et tirer parti de cet environnement en veillant non seulement à le préserver mais également à le mettre en valeur ?

22

2. LA POPULATION

Le territoire compte 14 421 habitants1 soit un quart de la population de la Haute- Saintonge (57 565 habitants). La densité de la population est de 35 habitants/km ², c’est donc un territoire faiblement peuplé.

3 146 personnes vivent à Montendre qui demeure donc la commune la plus peuplée du territoire. A elles seules, les 3 communes de Haute - Gironde regroupent 3 311 habitants : elles ont été les premières de la zone d'étude à bénéficier du développement de l'agglomération bordelaise. On observe ainsi que plus de la moitié des habitants du territoire (8 376) résident dans les 7 communes qui se situent sur l'axe Montendre-Bordeaux (Montendre, Marcillac, Reignac, Donnezac, Corignac, Chepniers et Bussac-Forêt).

La population n'est donc pas également répartie sur tout le territoire.

A. Évolution de la population

14800 Evolution de la 14600 14400 population du 14200 territoire d’étude 14000 13800 (Source : INSEE, RP) 13600 13400 13200 13000 12800 1968 1975 1982 1990 1999 2007

Evolution de la 1600000 population de 1400000 Charente-Maritime 1200000 (Source : INSEE, RP) 1000000 800000

600000

400000

200000

0 1968 1975 1982 1990 1999 2007

1INSEE. Populations légales 2010 (chiffres 2007)

23

Après une longue période d’exode rural, la population augmente régulièrement depuis 1999. C'est le solde migratoire qui contribue à cette croissance. On peut penser que notre territoire bénéficie enfin du développement lié à l'attrait du littoral charentais. La Charente-Maritime, bien que très rurale, n'a pas connu de période d'exode, au contraire. Le département voit sa population augmenter régulièrement grâce à un solde migratoire positif. Néanmoins, cette dynamique a longtemps bénéficié exclusivement à la côte atlantique. Dans le même temps, des territoires comme le nôtre ont connu des périodes difficiles.

Il semble désormais bénéficier de l'afflux de populations avides de profiter de leurs retraites sous un climat généreux... et à des conditions plus accessibles que celles de la côte atlantique. Dans le même temps, la cote de popularité de la campagne a évolué dans les mentalités. Il n'est plus si ringard d'affirmer son goût pour les grands espaces !

Enfin, pour beaucoup de « papy-boomers2 », la retraite est également l'occasion de renouer avec ses racines. Ayant travaillé toute leur vie loin de là où ils sont nés, ils éprouvent le besoin dès qu'ils en ont la possibilité de « revenir au pays ».

Notre territoire bénéficie donc depuis quelques années de l'arrivée de jeunes retraités qui sont autant de ressources : en bonne forme, arrivés là volontairement, ils bénéficient de temps libre et de compétences mobilisables. Quelques-uns parviennent d'ailleurs assez vite à s'intégrer dans la vie locale en créant par exemple des associations. Citons : « Création Partage » à Rouffignac, « Gym et santé » à Tugéras St Maurice, « Forme et détente » à Montendre, « Culture et Loisirs » à Expiremont.

Autre composante du solde migratoire positif : l'arrivée de jeunes foyers désireux de devenir propriétaires. Ils travaillent souvent à Bordeaux et recherchent un terrain à la campagne pour construire une maison et élever leurs enfants. Le prix du m² mais également la mauvaise réputation de la banlieue bordelaise - justifiée ou pas – poussent ces jeunes foyers de plus en plus loin de Bordeaux à la recherche de terrains accessibles et constructibles, dans des communes dotées d'écoles où scolariser leurs enfants. Ils ont dans un premier temps contribué au développement phénoménal de la banlieue nord jusqu'à St André de Cubzac, puis de la Haute- Gironde : le maire de Donnezac observe : « En dix ans, la population de ma commune s'est renouvelée à 50 % ». Désormais, ces jeunes couples franchissent la « frontière » charentaise.

Dans le même mouvement, les loyers n'y étant pas plus accessibles que l'immobilier, nombre de familles de la région bordelaise viennent également s'installer sur le territoire où pour le même prix, elles peuvent bénéficier d'un appartement plus spacieux voire d'une maison. Est-ce pour autant la vie dont ils rêvaient ? On constate en effet des va-et-vient de population assez conséquents : selon l'étude menée dans le cadre du P.E.L. de la ville de Montendre, « En six ans, près d'un tiers de la population est sortie du territoire, un nouveau tiers est venue la remplacer. »

2 Ex baby-boomers – nés dans les années 50, période d'explosion démographique en .

24

Sous des chiffres démographiques stables, se cache donc une autre réalité : celle d'une population qui n'est là que de passage, pour des raisons qu'il serait intéressant de creuser. Quelques hypothèses ont été émises durant notre enquête. Ces habitants ne seraient pas là par choix et pour certains ne s'acclimatent pas. Quelques-uns ont du mal à endosser ce costume de « nouvel habitant ». Ils repartent dès qu'ils en ont la possibilité.

D'autres n'ont pas mesuré les contraintes liées à la vie à la campagne : le coût et la fatigue occasionnés par les transports, l'obligation d'avoir deux véhicules, les difficultés à faire garder les enfants, etc. « Ici, on a moins d'aides qu'en Gironde, tout est plus cher : la garderie, la cantine, ... » Ainsi, sans permis de conduire, une maman célibataire venue de la banlieue bordelaise s'installer à Montendre est-elle amenée à conduire son petit à l'école maternelle à pied, quel que soit le temps. Asthmatique, confrontée à des difficultés de plusieurs ordres, elle a du mal respecter les horaires de l'école. Elle songe à quitter Montendre pour retourner à Bordeaux.

Enfin, la situation géographique de notre territoire, au carrefour de quatre départements, facilite les déménagements « à la cloche de bois » : confrontés à des impayés ou difficultés sociales, quelques foyers passent d'un département à l'autre dans l'espoir de gagner un peu de sursis. Ceci complique la scolarité des enfants et la vie sociale de ces familles, tout ce qui se construit sur le long terme.

On comprend dès lors la difficulté que peuvent avoir à se projeter ces nouveaux habitants qui ne sont là que de passage.

Or, pour se développer, le territoire ne peut compter que sur l'apport de populations venues de l'extérieur.

Vingt trois communes de la zone d’étude possèdent une variation annuelle moyenne de la population positive entre 1999 et 2007 généralement grâce à un solde migratoire positif qui compense le solde naturel négatif (seules Chaunac, Corignac et Villexavier ont un solde naturel positif). Agudelle affiche une baisse de sa population malgré un solde naturel positif.

25

Carte 3 – Evolution de la Population du territoire d’étude entre 1999 et 2007

26

B. Répartition par classes d’âge

Répartition des classes 12,1% d’âge sur le territoire 16,3% (Source : INSEE, RP)

17,1% 13,3%

0-14 ans 15-29 ans 30-59 ans 60-74 ans 75 ans et + 41,2%

Comparaison des classes 12,1 75 ans et + 11,4 d’âge sur le territoire, la 8,5 Charente-Maritime et la 17,1 60-74 ans 16,7 France 13,2 (Source : INSEE, RP) 41,2 30-59 ans 40 41,1 13,3 15-29 ans 15,7 18,2 Territoire d'étude Dpt 17 16,3 0-14 ans 16,1 France 18,3

Un territoire âgé ...pour longtemps :

La population locale est vieillissante avec un taux des « + 75 ans » légèrement supérieur au département (12,1 % contre 11,4 %) mais très nettement supérieur à celui de la France (8,5 %). Cette tendance ne va faire que se confirmer et même augmenter puisque la part des 60-74 ans est déjà plus importante que sur les autres zones de comparaison. Même constat pour la part des 30-59 ans. Aussi peut-on faire l'hypothèse que dans les années à venir, au fur et à mesure que ces deux générations vont successivement entrer dans la dépendance, la part de 75 ans et plus va augmenter considérablement par rapport à aujourd'hui. Acteurs locaux et habitants sont très conscients de cette problématique du grand âge et en parlent fréquemment. « Il faut aider l'A.D.M.R. » entend-on régulièrement. Néanmoins qu'est-ce qui est mis en oeuvre pour préparer cette évolution ? Est en jeu notamment la capacité du territoire à organiser le maintien à domicile des personnes âgées et donc à mettre en oeuvre les services médico-sociaux pertinents. Au-delà, se pose la question de la qualité de vie des personnes âgées et de la manière dont on peut les relier au reste de la société. Enfin, comment le territoire prépare-t-il cette augmentation prévisible des besoins en établissements ou personnels qui prennent le relais, ponctuellement ou durablement, entre le domicile et la fin de vie ? 27

Des jeunes ...qui partent : De même, chacun semble bien conscient que les jeunes (15-29 ans : 13, 3 %) quittent le territoire et représentent une faible part de la population (cf moyenne nationale : 18, 2 %). Il serait intéressant de mesurer si ce départ des jeunes est lié à la poursuite des études supérieures puis à leur intégration dans la vie active... ailleurs. Ce départ semble admis par beaucoup d'habitants comme une étape incontournable : « Ce n'est pas ici qu'ils trouveront du travail ! » Chacun a donc en tête que notre territoire n'est pas fait pour les jeunes. Et de constater que pour ceux qui restent « C'est trop dur de vivre ici ». Néanmoins, dans un avenir proche, toute une classe d'âge va devoir être remplacée lorsqu'elle va faire valoir ses droits à la retraite : comment faire s'il n'y a plus de jeunes pour prendre le relais ? Comment rendre attractif le territoire pour que les jeunes puissent y rester ?

Un constat à relativiser : Ce qui témoigne du dynamisme de ce territoire semble moins présent dans les consciences collectives. Pourtant, on constate que :

- Le taux des 30 - 59 ans est identique à celui de la France. - La proportion des 0-14 ans est identique à celle du département et elle augmente entre deux recensements (cf tableau ci-dessous)

Evolution des tranches Évolution des tranches d'âge entre 1999 et 2007 d’âge du territoire 0-14 ans + 376 d’étude 15-29 ans - 275 (source : INSEE, RP) 30-59 ans + 789 60-74 ans -113 75 ans et + +200

28

C.Evolution des naissances

Evolution desde la naissances 160 surpopulation le territoire d’étude 140 (Sourcede la Charente : INSEE,-Maritime RP) 120

(source : INSEE, RP) 100

80

60

40

20

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Entre 2000 et 2009, il y a eu 134, 2 naissances en moyenne par an sur le territoire d’étude. La moyenne annuelle des naissances en Haute-Saintonge est de 632 entre 1999 et 2007. Le taux de natalité est de : 10, 47 pour 1000 sur le territoire 10, 97 pour 1000 en Haute Saintonge 12, 91 pour 1000 en France métropolitaine.

On constate donc sur le territoire une natalité légèrement plus faible que sur l'ensemble du pays ce qui est caractéristique d'une zone rurale avec une population âgée. Néanmoins, depuis dix ans, le taux de natalité est relativement stable.

D. Les allocataires

Avertissement : nous avons traité cette partie sans les données de la MSA de Gironde, ni celles de la MSA sur une autre période que 2010.

Nombre d'allocataires CAF et MSA en 2010 (source : chiffres CAF et MSA)

Taux de couverture MSA : 4% (hors Gironde) Taux de couverture CAF : 39 % (42 % sur le département)

Nb d’allocataires CAF + MSA (hors 2340 Gironde) Personnes couvertes 6282 Familles avec enfants 1458 (soit 62 % des allocataires) Familles monoparentales 357 soit 24 % des familles avec enfants (28 % sur le département)

29

Entre 2003 et 2010, le nombre d'allocataires CAF sur le territoire a augmenté de 46 %. La proportion de familles avec enfants et de personnes couvertes a suivi la même augmentation, néanmoins on note que dans le même temps les familles monoparentales ont augmenté de 63 %. Le taux de couverture CAF du canton de Montendre est le plus important de Haute-Saintonge mais demeure en deçà de celui du département. Ceci s'explique par la proportion importante de personnes âgées sur notre territoire et par le nombre important d'allocataires MSA.

Bien que composée de petites communes, la zone d'étude se caractérise par la présence de cinq communes qui comptent plus d'une centaine d'allocataires chacune. Il s'agit de Montendre, Bussac, Donnezac, Reignac et Marcillac qui réunissent à elles cinq 1175 allocataires, 3130 personnes couvertes dont 1 397 enfants. Ces cinq communes ont d'autres points communs (en comparaison avec la zone d'étude) : – le nombre de familles monoparentales y est élevé, – le nombre de foyers monoparentaux comptant trois enfants et plus est plus important, – la proportion des tout petits (- de 3 ans) est élevée.

On a vu précédemment que ces cinq communes font partie de celles qui ont vu leur population augmenter grâce au développement vers le nord de la métropole bordelaise et l'arrivée de nouvelles populations. On constate donc que la problématique est légèrement différente selon les communes de notre territoire.

30

SYNTHESE 2 : LA POPULATION

14 421 habitants soit ¼ de la population de la Haute-Saintonge La moitié vit dans les 7 communes de l'axe Montendre-Bordeaux Près d' ¼ vit à Montendre

Après une longue période d'exode rural ...... la population augmente ...... grâce à un solde migratoire positif

Arrivée de nouveaux habitants ...... dont des jeunes retraités très actifs ...... et des familles.

Une proportion importante de personnes âgées ...... voire très âgées (+ 75 ans) ...... une tendance qui va s'accentuer dans les prochaines années

De plus en plus de jeunes enfants ...... des jeunes adultes qui quittent le territoire ...... quelle place pour les jeunes ?

Une population très mouvante ...... des difficultés d'intégration ?

Des problématiques très localisées : familles monoparentales ……des personnes âgées isolées (veuves).

LES ENJEUX

Quelles conséquences aura pour le territoire le vieillissement de sa population ? Comment demeurer attractif ? Quelle politique d'accueil et d'intégration des nouveaux habitants ?

Ce qui est en jeu, c'est la capacité du territoire à prendre en compte la globalité des habitants, de leurs besoins, de leurs envies et de leurs compétences. Ainsi, le vieillissement est la problématique que chacun a présent à l'esprit, mais ne faut-il pas l'envisager en dépassant le seul développement des services à la personne, nécessaire, et s'interroger sur la place qu'on laissera à la personne âgée ? Quels liens veut-on tisser entre ces habitants âgés, ces jeunes retraités pleins d'énergie et ces familles nouvellement installées ? Le départ des jeunes est-il une fatalité ?

31

3. DONNÉES ÉCONOMIQUES ET SOCIO-PROFESSIONNELLES

A.Caractérisation du tissu économique du territoire

1. Répartition par secteur d’activités

Total % % Communauté % Comparaison de la territoire territoire de Communes de Charente répartition des d’étude d’étude Haute-Saintonge Maritime Agriculture, pêche, 710 46, 3% 44,9% 19,3% établissements sylviculture actifs par secteur Industrie 88 5,7% 5,2% 5,7% d’activités au Construction 152 9,9% 9,1% 10,5% Commerce, 451 29,4% 30,4% 51,7% 31/12/2008 transports et services (source : INSEE, divers RP) Administration 131 8,5% 10,4% 12,8% publique, santé enseignement, action sociale Total 1532 100,0% 100,0% 100,0%

Notre territoire est et demeure agricole. Près de la moitié des établissements relèvent du secteur primaire.

On note également une bonne représentation des activités de commerces et services sur le territoire même si ce taux est inférieur à ceux de la Communauté de Communes de Haute- Saintonge et de la Charente-Maritime. Pourtant, de nombreuses communes ont maintenu des petits commerces ou développé des « multi-services » : Rouffignac, Bussac-Forêt, etc. Montendre compte également deux grandes surfaces (Intermarché et Carrefour Market). Malgré ces volontés politiques et initiatives individuelles, on constate que ces activités commerciales demeurent fragiles. Beaucoup de créations ne sont pas pérennes. C'est à mettre en lieu avec la faiblesse des revenus des habitants du territoire. Mais peut-être est-ce aussi un secteur à valoriser. Les habitants disent aller plus volontiers faire leurs courses dans les grandes galeries marchandes qui se sont développées en Gironde : Ste Eulalie, Auchan-Lac, etc. où « on trouve tout, pour toute la famille, à petits prix ». Ce secteur est probablement amené à se développer en lien avec le vieillissement de la population. Ainsi, on observe que les services sont de gros pourvoyeurs d'emplois dans le département ou sur la communauté des communes.

En effet, l'économie locale est pour une part importante destinée à satisfaire les besoins des foyers présents sur le territoire (on parle de sphère présentielle : source Maison de l'Emploi, 2010). Ainsi, le secteur de la construction s'est-il développé pour répondre aux besoins créés par le boom de l'urbanisme (voir chapitre IV) : nombre de demandeurs d'emploi ou de salariés en ont profité pour créer leur entreprise de maçonnerie, plomberie, etc.

Bien que très rural, le secteur a également une activité industrielle concentrée à Montendre et Bussac-Forêt. La disparition des emplois industriels sur de très grosses unités (à l'exception de

32

Calcia) est vécue difficilement par les habitants. Les fermetures, les jachères, ou le fait même que les usines aient été rasées s'apparentent à la négation d'une histoire. C'est pour ceux qui l'ont connu le signe d'un déclin de leur territoire et le signe pour leurs descendants de l'impossibilité de travailler au pays. Néanmoins, s'il est très faible, le taux de l'activité industrielle est équivalent à celui du département (5,7%). Cela s'explique notamment par la tradition industrielle du sud Saintonge liée à la présence de l'activité extractive (argile) et de l'activité de transformation du bois.

Voici comment se répartissent les établissements sur la zone d'étude :

9% ComparaisonRépartition des des classes d’âgeétablissements actifs par (sourcesecteur d’activité: INSEE, RP) au 29% 46% 31/12/2008 (Source : INSEE)

10% 6% Agriculture, sylviculture et pêche

Industrie

Construction

Commerce, transports et services divers Administration publique, enseignement, santé, action sociale

33

2. Répartition par taille

Répartition des 0 salarié 1 à 9 10 à 19 20 à 49 50 Total établissements salariés salariés salariés salariés ou plus actifs par secteur Agriculture, 638 71 1 0 0 710 d’activité et selon sylviculture et leur taille pêche Industrie 42 32 7 6 1 88 (Source : INSEE) Construction 94 50 5 3 0 152 Commerce, 310 125 9 5 2 451 transports et services divers Administration 56 64 5 5 1 131 publique, enseignement, santé, action sociale Total 1140 342 27 19 4 1532

Répartition des 75 établissements 65

selon leur taille 55

(Source : INSEE) 45

35

25

15

5

-5 0 salarié 1 à 9 salariés 10 à 19 20 à 49 50 salariés ou salariés salariés plus

C'est un trait caractéristique de notre territoire : la grande majorité des entreprises locales (75 %) n'emploient aucun salarié. Elles sont le fait d'entrepreneurs individuels tout particulièrement dans l'agriculture. Seuls 4 établissements comptent plus de 50 salariés : ils sont localisés à Montendre et Bussac- Forêt. On note également que les établissements employant moins de 10 salariés représentent un peu plus de 22% des établissements, le tissu économique local étant caractérisé aussi par l’artisanat. Celui-ci est confronté à deux types de difficultés : celle de recruter du personnel qualifié et la transmission de l’entreprise à l’occasion du départ en retraite du chef d’établissement.

3. Les catégories socio-professionnelles

Avertissement : Il ne nous a pas été possible d'obtenir des données sur les CSP à l’échelle du territoire d’étude (par souci de confidentialité, les chiffres ne sont pas accessibles pour les communes de moins de 2000 habitants). Le choix a donc été fait d’étudier uniquement le canton de Montendre (Source : INSEE, RP 2007). 34

Notre canton se caractérise comme suit : ▪une proportion importante de retraités (identique à celle du département) ▪une proportion importante d'agriculteurs et plus particulièrement dans les petites communes, ▪un actif sur deux est ouvrier ou employé, ▪les cadres et professions intellectuelles sont sous-représentés.

L'évolution d'un recensement à l'autre laisse apparaître une diminution de la part des agriculteurs et de la part des commerçants-artisans-chefs d'entreprises, alors qu'augmente nettement la proportion d'ouvriers et des professions intermédiaires.

4. La place de l’économie sociale et solidaire3

L'économie sociale et solidaire est définie par le sociologue et économiste Jean-Louis Laville4 comme un « ensemble d'activités contribuant à la démocratisation de l'économie par des engagements citoyens »... « S'articulant autour des services à la personne, de l'agriculture biologique, du commerce équitable, l'économie sociale et solidaire n'est pas un sous-service public, ni une privatisation d'enjeux collectifs, mais une composante de l'économie capable de compléter le programme d'une social-démocratie souvent oublieuse des faits économiques et de la participation citoyenne. »

Quelle part joue l'Économie Sociale et Solidaire sur le territoire ? ▪une vingtaine d'établissements employeurs sur 7 communes (Agudelle, Chartuzac, Chepniers, Montendre, St Simon de Bordes, Soubran et Vibrac), ▪233 contrats de travail en moyenne/trimestre proposés en 2010, ▪dont 228 sur la seule commune de Montendre.

En 2010, sur notre territoire, ces associations employeuses sont notamment V.I.E. (association intermédiaire) : 247 salariés soit 44 E.T.P5. ; A donf (association culturelle) : 233 contrats de travail soit 4,5 E.T.P. ; l'A.D.M.R. (service aux personnes) : 70 salariés ; Liaison Animation Montendre : 33 contrats de travail en 2010 (9 E.T.P.) ou encore Mamuse et Méduque (structure multi-accueils petite-enfance) : 9 salariés.

Parmi ces emplois créés, il y a des contrats à durée très courte dont des emplois saisonniers, des « contrats aidés » et/ou des contrats à temps partiels. Ainsi, VIE a pour objectif de favoriser l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi en les mettant en relation avec des entreprises du territoire auxquelles elle facture la prestation. Elle signe donc pour cela des CDD à des demandeurs d'emploi. Néanmoins, pour encadrer ce

3 Source URSSAF 17 année 2006, 2007, 2008, 2009, 2010 4 Source Sciences Humaines n° 230-octobre 2011 5 Équivalent temps plein (ETP)

35

projet, l'association a créé 9 postes. Et dans le cadre d'une « obligation de sorties » contractualisée avec l'État, VIE a une obligation de résultat qu'elle a honorée à 72 % en 2010. Cette association est la 3ème entreprise du territoire ...mais qui le sait ? Fort de cet exemple, on peut extrapoler que non contente de créer des emplois, l' E.S.S. joue un rôle social important et tout aussi méconnu : insertion professionnelle, accueil de stagiaires, formation des salariés, etc. Ces associations locales œuvrent pour beaucoup dans le service aux personnes. Néanmoins, malgré des points communs évidents, elles travaillent peu ensemble et ne mutualisent pas non plus. Leurs présidents ont confié lors des entretiens combien ce rôle d'employeur était difficile. Ils partagent l'impression de faire une oeuvre utile socialement, économiquement mais pas reconnue, voire peu respectée. Certaines des associations seraient très favorables à une mise en réseau dans le cadre du projet centre social.

5. Les zones d’activité et zones artisanales6

Sur le territoire, trois communes possèdent des zones d’activité et zones artisanales.

Sur la commune de Bussac-Forêt, la zone d’activité Les Sards s’étend sur 33 098 m² sur lesquels sont installées 5 entreprises (fabrication d’équipements de levage et de manutention, gravure industrielle et commerciale sur métaux et plastique, chaudronnerie, tuyauterie inox…). D’une surface de 14 000 m² avec une extension prévue sur 60 000 m², la zone artisanale Font Margot de Chepniers, est aujourd’hui occupée par 3 entreprises (mécanique agricole et automobile / entretien espaces verts, coopérative agricole forestière, menuiserie / revêtements sols / carrelage). A noter qu’un emplacement est encore libre. A Montendre, la zone industrielle du Lézard, d'une superficie de 10, 2 ha est occupée par 5 entreprises (Espo SA, GDP, Montendre Autos Pièces, Ets Taudin, Thillet S.A.). Une cinquantaine de salariés y travaillent. Trois emplacements sont libres.

Une Z.A.C. a été créée à Coux.

Le développement de projets environnementaux : Confrontées à la difficulté d'attirer des entreprises sur leur territoire, les communes ont saisi l'opportunité du développement des énergies renouvelables qui, si elles ne créent pas d'emplois, apportent cependant des ressources financières (loyers). Si pour l'heure seule la ferme solaire de Montendre est sortie de terre (16, 5 ha de panneaux photovoltaïques), plusieurs autres projets sont envisagés à Donnezac (2 projets de fermes solaire et éolienne), Reignac (parc éolien), Bussac-Forêt et Montendre (30 ha de ferme solaire). Parallèlement, la commune de Montendre a souhaité créer sur la friche industrielle de Morgan Thermic, dans le centre-ville, une zone artisanale dédiée aux activités environnementales et innovantes. Cette zone comprendra une « pépinière » destinée à faciliter le démarrage de nouvelles entreprises et des emplacements pour des entreprises. La Communauté des communes est chargée de sa mise en oeuvre.

6 Source : Les Mairies des communes concernées

36

6. L’activité agricole7

Les exploitations agricoles

Le nombre d’exploitations agricoles diminue sur le territoire. En 2000, on dénombrait 709 exploitations agricoles en activité alors qu’elles étaient 1090 en 1988. Sur les 709 exploitations, 420 étaient des exploitations professionnelles (610 en 1988). A l’échelle nationale le constat est identique, l’activité agricole régressant progressivement dans un contexte de transformation de l’économie. Le nombre de chefs d’exploitation et co-exploitants a diminué de 30,8% entre 1988 et 2000 et la population familiale active sur les exploitations a également connu une baisse de 36,6% entre les deux recensements agricoles.

La taille des exploitations agricoles connaît cependant une progression régulière qui s’explique par la diminution de leur nombre. En effet, les exploitations agricoles restant en activité rachètent ou prennent en bail les terres des exploitations cessant leur activité. Comme dans le domaine de l’artisanat, on note des difficultés à préparer le départ à la retraite des exploitants et leur succession.

La mise en valeur agricole

L’évolution de la Surface Agricole Utilisée des exploitations agricoles sur le territoire d’étude connaît une baisse entre 1988 et 2000 (respectivement 19588 hectares et 19284 hectares). La Surface Agricole Utilisée qui sert à évaluer le territoire consacré à la production agricole, souligne le phénomène décrit précédemment, à savoir une régression de l’activité agricole qui se traduit également dans le paysage par des changements dans la mise en valeur agricole des terres et l’apparition d’espaces délaissés par l’agriculture sous forme de friches ou de boisements.

La majorité des exploitations agricoles sont tournées vers les cultures de céréales et la viticulture.

Les exploitations agricoles pratiquant l’élevage (bovin, volaille ou équidé) sont en constante diminution, tout comme le nombre de têtes du cheptel.

Quelques jeunes agriculteurs tentent de faire évoluer leurs pratiques mais la culture Bio est très minoritaire. Les « Bio » sont toutefois en augmentation : un paysan-boulanger à Chamouillac, un producteur d'aliments pour animaux à Courpignac et huit producteurs (à Reignac, Marcillac, Rouffignac, Souméras, Messac et Vanzac). Quelques-uns, non certifiés, disent veiller à produire une agriculture « raisonnée ».

7 Source : AGRESTE, recensements agricoles 1988 et 2000 (à noter que certaines données ne sont pas communiquées pour certaines communes)

37

Quelques familles font part de leur satisfaction à pouvoir acheter légumes et viande au marché de Montendre (jeudi et dimanche matin) ou directement à la ferme (boucherie Picq à Donnezac, charcuterie Symphor à Courpignac, fruits et légumes Gaboriaud à Rouffignac, ...). Un marché nocturne Bio, organisé par le LAM en juin, répond ponctuellement à cette demande des habitants. Une AMAP existe à Messac, mais alors que les habitants font part de leur souci de « bien se nourrir » et « d'acheter local », les producteurs locaux ne semblent pas en mesure de répondre à la demande.

7. L’activité sylvicole

Le taux de boisement sur le territoire d’étude (hors Donnezac, Marcillac et Reignac) est de 31%8. 4 communes dépassent ce taux moyen : ▪Boisredon ; ▪Corignac ; ▪Jussas ; ▪St Simon de Bordes. La surface par propriétaire sur le territoire d’étude est de 1,54 ha. 2 communes dépassent cette surface moyenne : ▪Boisredon ; ▪St Simon de Bordes. Les communes les plus boisées se situent au sud du territoire d’étude. Elles sont constituées en grande majorité de peuplements résineux à base de Pin Maritime. La surface moyenne par propriétaire est la plus faible dans la zone feuillue.

Comparaison de Surface Surface Taux Nombre Surface totale boisée de de par propriétaire la répartition des boisement propriétaires (ha) établissements (ha) (ha) actifs par secteur 30562 9465,0133 31% 6143 1,54 d’activité au 31/12/2008 (source : INSEE)

La propriété est particulièrement morcelée sur le territoire d’étude ce qui est un frein au développement forestier et à la structuration de la filière sylvicole. Il y a sous exploitation des zones boisées, l’activité sylvicole ne sera plus ce qu’elle a pu être il y a quelques années. Suite à la tempête de 1999, les scieries ont de plus en plus de difficultés à équilibrer leurs comptes entre l'augmentation des coûts d'exploitation et la diminution du prix de vente du bois. En 2004, la scierie de Donnezac a fermé, 40 employés y ont travaillé ; en 2005, la scierie Gravouil de Bussac-Forêt a également cessé son activité, 84 employés y travaillaient. Il ne reste plus beaucoup de professionnels installés sur le territoire. 4 à 5 entreprises exploitent ponctuellement les bois (CAFSA à Chepniers, Logifor à Bussac-

8 CRPF Poitou-Charentes – DDAF Charente-Maritime - Juin 2001

38

Forêt, Berger SARL à Souméras, …). Quelques indépendants (pour les plantations, les éclaircies…) viennent travailler sur le secteur mais n’y sont pas installés. Dans 10 ans environ, il y aura un peu de recrudescence de l’exploitation forestière dans le secteur car les reboisements auront atteint leur stade de croissance.

Pour la grande majorité des propriétaires, les parcelles boisées ne représentent qu’une petite source de revenu supplémentaire (vente de bois de chauffage et autre de temps en temps)9. Pour leurs héritiers, c'est une charge. « Les enfants ne veulent pas s'en occuper, alors, depuis la tempête, certains propriétaires n'ont pas ressemé. » constate le maire de Corignac. La forêt est pourtant systématiquement citée en exemple par les habitants pour louer leur cadre de vie exceptionnel.

B. L'emploi

Comparaison du taux 61,4 Taux 62,9 d’emploi et d'emploi taux d’activité 61,5 (source : Dpt 17 INSEE, RP 2007) 69,8 Cdc HS Taux 70,6 d'activité Territoire 70,5 d'étude

55 60 65 70 75

Contrairement à une idée reçue, le territoire a un taux d'activité et d'emploi sensiblement identique à ceux de la Haute-Saintonge et de la Charente-Maritime ce qui témoigne d’un dynamisme local. Le taux d’activité (nombre d’actifs / population 15-64 ans) (environ 70 %) et le taux d’emploi (actifs ayant un emploi / population 15-64 ans) (environ 62 %) sont globalement les mêmes que sur la CDCHS et le département.

Notre territoire compte 6 169 actifs dont 5 384 occupent un emploi. On observe que les jeunes du territoire entrent plus tôt dans la vie active que sur l’ensemble du département (le taux d’activité des « - de 25 ans » est particulièrement élevé (52 %), avec plus de 5 points que celui du département).

La population dans son ensemble est peu qualifiée. Parmi, beaucoup de jeunes quittent l’école sans formation. Cela posait peu de problème dans le passé puisqu’on parvenait à trouver du travail, même sans qualification, à l’usine ou dans les champs. Ça n’est plus si simple aujourd’hui et c’est une des problématiques de l’emploi dans notre secteur. 1. Trajets domicile/travail :

9 Direction Départementale des Territoires et de la Mer, Service Eau, Biodiversité et Développement Durable

39

Evolution des trajets domicile/travail entre 1999 et 2007 (source : INSSEE/RP)

49 % Charente- Aquitaine 44 % (1999) Maritime 17 %

14 % (1999) 30 % 40 % (1999)

3 % Charente Territoire 3 % (1999)

De plus en plus d'habitants travaillent hors du territoire. Ils sont désormais moins d'1/3 des actifs ayant un emploi à vivre et travailler sur ce territoire. 17% travaillent en Aquitaine, 3 % en Charente. C'est bien en direction de l'Aquitaine que les déplacements cadencés sont en augmentation.

La gare de Montendre propose encore aujourd'hui des liaisons régulières avec Bordeaux et Saintes. Le train est d'ailleurs un des rares transports collectifs utilisé par les habitants, notamment pour des trajets domicile-emploi en direction de Bordeaux. Les autres déplacements à l'intérieur du territoire et vers le nord de la Charente-Maritime obligent à avoir un véhicule personnel.

A défaut, les habitants ont de réelles difficultés de mobilité.

2. Chômage

40

Alors que le chômage avait baissé depuis 2001 sur la Haute-Saintonge, il augmente à nouveau jusqu'à atteindre un pic en 2009 : 10, 57 % de la population active.

Entre 2007 et 2009, le nombre total de demandeurs d'emploi a augmenté de 18,8 % sur 2 ans. Cette situation reflète la tendance nationale.

Sur la zone d'étude, on comptait 947 demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois (catégorie des demandeurs d'emploi tenus de faire des recherches actives d'emploi).

1000 Evolution du nombre 900 de demandeurs 800 d’emploi entre 2007 700 et 2009 600 (Source : Pole Emploi) 500 400 300 200 100 0 2007 2008 2009

Evolution du nombre 400 de demandeurs 350 300 d’emploi selon le sexe, 250 sur le territoire 200 d’étude hors Gironde 150 100 (source : Pole Emploi) 50 0 2007 2008 2009

Sur le territoire d’étude, on distingue trois catégories particulièrement touchées par le chômage : – les jeunes. Entre 2007 et 2009 le nombre de demandeurs d’emploi des « -25 ans » a connu une augmentation de 48,2 %. – « les 50 ans et plus ». En 2009, la part des « 50 ans et plus » (16,3 %) est plus forte sur le territoire d’étude qu’à l’échelle de la CDCHS (15,4 %), de la Charente-Maritime (17,9 %) et du Poitou-Charentes (17,1 %). – les femmes. Ce qui frappe lors des entretiens que nous avons menés avec des personnes privées d'emploi, c'est leur solitude. Les mères de famille ont semblé particulièrement désabusées. « Il n'y a pas de

41

travail, pas d'offres, et lorsque je trouve un emploi, c'est un temps partiel loin de chez moi. Ça m'est arrivé d'accepter des missions, parce que je n'en pouvais plus de ne rien trouver, et entre la garde de ma fille et les kilomètres, j'ai perdu de l'argent. Mais au moins je me suis sentie utile. Là j'attends d'avoir droit à un emploi aidé, ce sont les seules offres qu'on trouve encore. »

Évolution du

nombre de

demandeurs

d’emploi sur le

territoire d’étude Age 2007 2008 2009 Evolution entre 2007 et 2009 -25 ans 83 111 123 48,2 % (source : Pôle Emploi Poitou- 25-49 ans 375 376 423 12,8 % Charentes/ 50 ans et 91 91 106 16,5 % Statistiques, études plus

Depuis septembre 2011, la tendance est à une hausse globale de la demande d’emploi et concerne tous les âges. Néanmoins, les plus de 50 ans sont les plus durement touchés par cette augmentation.

Sur cette même période, les offres d’emploi ont fortement diminué et se caractérisent par leur courte durée (moins d’un mois ou de un à six mois). Ceci s’explique par le fait qu’une proportion importante de ces offres sont proposées par le secteur agricole (travaux saisonniers) et dans une moindre mesure par celui de l’animation/services aux personnes. Autre caractéristique, les offres concernent des métiers qualifiés : sont particulièrement recherchés, pour la période septembre-octobre 2011, dans un rayon de 20 km autour de Montendre, des infirmiers, ou des maçons, couvreurs-zingueurs, etc.

C. Niveau de ressources

1. Revenus des foyers fiscaux en 2007

En 2007, 37,6% des foyers fiscaux étaient imposés et 62,4% non imposés sur le territoire d’étude. A l’échelle nationale, la situation est différente, 54,2% des foyers fiscaux sont imposés et 45,8% sont non imposés.

42

Répartition des 70 foyers fiscaux 60 (source : INSEE, 50

RP 2007) 40

30

20

10

0 Territoire d'étude Charente-Maritime France métropolitaine

Foyers fiscaux imposés Foyers fiscaux non imposés

Les revenus nets moyens du territoire d’étude sont nettement inférieurs à ceux relevés au niveau national.

Comparaison des Revenu net Revenu net revenus entre la moyen en K moyen en K France et le euros sur le euros en France territoire d’étude territoire Métropolitaine (source : INSEE, d’étude RP 2007) Ensemble 17026,52 23450 foyers fiscaux Foyers 30194,35 35008 fiscaux imposés Foyers 9106,92 9784 fiscaux non imposés

2. Poids des prestations dans les ressources

Répartition selon 14,8 le poids des < 25 % [25-50%[ prestations dans 14 44,8 [50-75%[ les ressources [75-100%[ 4,1 =100 % indéterminés 5,8 16,6

43

Comparaison du poids 100% Évolution du 14,8 12,2 des prestations dans les 90% nombre de 80% 14 14,7 indéterminés ressources entre le 70% 4,1 4,3 demandeurs 5,8 5,8 =100% territoire d’étude et la 60% d’emploi en fin de 15,9 [75-100%[ 50% 16,6 Charente-Maritime [50-75%[ mois entre 2007 et 40% 25-50%[ 30% <25 % 20% 44,8 47,1 10% 0% Territoire d'étude Dpt 17

Pour au moins 24 % des allocataires CAF et MSA (hors MSA Gironde) les prestations représentent plus de la moitié des ressources.

On constate donc sur le territoire un niveau de vie assez faible. Ceci est corroboré par les acteurs sociaux du territoire. « Les familles ne peuvent plus suivre, constate le principal du collège. Les impayés ont augmenté de 50 %, les fonds sociaux ne suffisent plus. ». « Des habitants ne peuvent plus se soigner » note une infirmière.

Les besoins en aide alimentaire sont en augmentation constante : 111 familles en 2010 pour le seul canton de Montendre « parmi, de plus en plus de retraités ».

446 allocataires perçoivent le RSA.

La part des allocataires percevant l’ASV (allocation supplémentaire de minimum vieillesse) parmi les retraités est également une des plus importantes de la Région Poitou-Charentes : comprise entre 6 et à 10 % sur le territoire d’étude quand elle est de 3 % en Région. Globalement, notre territoire comporte une part importante des habitants du territoire couverts par au moins un minima social, ce que de même qu’une part des habitants bénéficiaires de la CMUc (la Couverture Maladie Universelle Complémentaire est la version sociale de la mutuelle complémentaire santé destinée aux personnes à faibles revenus).

D. Insertion socio-professionnelle :

Au sein du territoire, des acteurs institutionnels et associatifs ont pour mission d'aider et d'accompagner les publics rencontrant des difficultés d'emploi ou de ressources. De la Délégation Territoriale à La Mission Locale, en passant par la Maison de l’Emploi, des réponses existent, complétées par le travail effectué par des associations caritatives (Association des chômeurs, Secours Catholique, etc.) ou d'insertion par le travail (V.I.E.). Néanmoins, ces acteurs travaillent peu en réseau, faute de temps sur un territoire difficile à mailler de St Aigulin à Jonzac. De plus, leur public est segmenté : - 25 ans, bénéficiaire du RSA, etc. Or des actions de prévention et d’information construites avec les habitants pour répondre à leurs besoins font défaut sur la zone d’étude. Nombre d’habitants et d’acteurs locaux 44

(enseignants, responsables d’associations de parents d’élèves, etc.) font état de la nécessité de valoriser les personnes et d’accompagner une étape cruciale, celle de l’orientation du jeune par exemple. Enfin, en complément des dispositifs existants, des projets visant à renforcer les liens sociaux et donc à considérer la personne dans sa globalité, en prenant appui sur ses compétences et non pas seulement en référence à ses manques, auraient sans doute du sens.

45

SYNTHESE 3 : DONNEES SOCIO ECONOMIQUES

Un territoire en mutation, ……la fin d’une vocation agricole et industrielle

75 % des établissements n’emploient aucun salarié ……4 établissements ont plus de 50 salariés chacun

Peu d’emplois sur le secteur ……des besoins en main d’œuvre qualifiée

Entrée des jeunes dans la vie active ……Trop tôt ……Ou mal préparée ?

Les habitants ont des revenus modestes (sur-représentation des employés) ……Une partie de la population est très précaire (fort taux de minima-sociaux)

Des réponses en matière d’insertion/prévention ……des réseaux à construire

Le rôle de l’économie sociale et solidaire ……Rempart contre la précarité ?

ENJEUX

Comment maintenir l’activité économique et la développer ? C’est une économie tournée sur elle-même : les habitants travaillent pour satisfaire les besoins de leur territoire. Or, comme celui-ci est de plus en plus composé d’habitants à faibles revenus, impactés par l’augmentation des frais de transport notamment ou par des petites retraites, le risque de crise est bien réel. D’ailleurs, les habitants sont de plus en plus nombreux à travailler loin du territoire.

Ce qui est en jeu c’est la capacité du territoire à mieux former ses jeunes pour qu’ils puissent saisir les opportunités professionnelles qui existent : reprise d’activités artisanales, emplois qualifiés, etc.

Mais en jeu également la capacité du territoire à soutenir ses habitants pour lutter contre leur précarisation.

Des solutions originales sont à rechercher, qui pourraient s’appuyer sur les acteurs de l’insertion socio-économiques, les volontés politiques et bien sûr les habitants, jeunes compris.

46

4. URBANISME ET HABITAT

A. Logements autorisés

Si l’on étudie l’évolution du nombre de logements autorisés sur le territoire d’étude entre 2002 et 2009 (source sitadel2), on constate un pic de 2004 à 2006. Cette situation reflète la tendance générale de la construction neuve de logements observée à l’échelle nationale qui s’explique à la fois par le soutien à l’offre (réforme du prêt à 0 %, refonte des dispositifs de soutien à l’investissement locatif) et par le dynamisme de la demande (bas niveau des taux d’intérêt, croissance soutenue des revenus des ménages). (Service de l’Observation et des Statistiques – SESP en bref N°30 Octobre 2008).

Evolution du 300

nombre de 250 logements autorisés sur le territoire 200 d’étude entre 2000 et 2009 150

(Source : sitadel2) 100

50

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

L’augmentation des nouvelles constructions sur le secteur est liée au développement de la 3ème couronne de l’agglomération bordelaise facilement accessible depuis la mise en 2 x 2 voies de la Route Nationale 10 et l’attractivité du prix du foncier par rapport à celui observé en Aquitaine. L’agglomération bordelaise est facilement accessible depuis la mise en 2 x 2 voies de la Route Nationale 10. Le prix du foncier local est très attractif pour les familles qui souhaitent devenir propriétaires de leur maison individuelle. Ce phénomène est à mettre en rapport avec la crainte de nombreux acteurs locaux de devenir une « banlieue-dortoir ».

Autre tendance observée, les communes rurales concentrent environ un tiers de la construction neuve, répartition à part égale entre les communes périurbaine situées à la périphérie d’un pôle urbain et communes isolées (Service de l’Observation et des Statistiques – SESP en bref N°30 Octobre 2008).

47

Comparais Territoire d’étude

Carte 4 – Croissance annuelle du parc de logements par canton de 2005 à 2007 Source : service de l’observatoire et des statistiques –SESP en bref N°30 octobre 2008

48

B. Caractéristiques

On compte 7 436 logements dont 6 269 résidences principales.

L'habitat est rural et dispersé, composé majoritairement de grandes maisons individuelles, inadaptées aux besoins actuels et construites avant 1949. Leurs propriétaires, des personnes âgées, ont de réelles difficultés à chauffer et entretenir ces bâtiments. En centre-ville, les logements construits dans les années 60-70 ne correspondent plus aux normes environnementales en vigueur ni au mode de vie actuel.

Au regard des revenus de ses habitants, le prix des logements est élevé sur le territoire. Ainsi, en 2006, le prix à l'achat d'un logement10 était en moyenne de 2 642,34 € par m2 à Montendre pour 2 520,68 € par m² en Charente-Maritime. Le prix d'une location : 9, 89 € par m² à Montendre pour 9, 55 € par m² en Charente-Maritime. Aujourd’hui, le prix moyen d'une location de 60 m² est de 450 €/mois mais une maison plus spacieuse se loue de 600 à 800/mois. De nombreux logements proposés à la location sont de mauvaise qualité.

Les jeunes éprouvent de réelles difficultés à trouver un premier logement en location, la co- location étant peu développée. Cette problématique est à mettre en lien avec celle évoquée plus haut du départ de ces jeunes et des difficultés à trouver un emploi de ceux qui demeurent sur notre territoire. Face à cela, le territoire s’organise. Depuis 2010, le CLLAJ (comité local pour le logement autonome des jeunes) a une antenne en Haute-Saintonge. Des permanences sont tenues à la Maison du canton de Montendre, en lien avec les services de la Mission locale. Ce service a immédiatement fait la preuve de son intérêt puisqu’un nombre plus important que prévu de jeunes bénéficie de l’accompagnement proposé.

De plus en plus, les bailleurs acquièrent des maisons individuelles qu'ils divisent en plusieurs appartements de petite taille. Mal isolés, au point de vue thermique mais également sonore, ces logements entraînent des difficultés chez leurs occupants pour les chauffer mais également de voisinage.

10 Données privées

49

On constate également que le taux de logements vacants est supérieur au taux départemental et national. Il peut y avoir un phénomène de rétention : un bien familial que l’on garde, que l’on n’a pas envie de louer ; un logement lié à un bail commercial. Mais également des logements qui ont du mal à trouver preneur. Le taux de résidences secondaires est nettement inférieur à celui du département.

Enfin, notons que les communes sont de plus en plus nombreuses à transformer leur patrimoine bâti en logements communaux. Des réflexions intéressantes ont cours, citons celle de la commune de Rouffignac qui a un projet de logement consacré à l’hébergement temporaire pour pallier à une urgence (incendie, rupture familiale, etc.) ou les éco-lotissements de Chardes et Vallet. Spontanément, des montendrais ont cité en exemple la politique de l’habitat menée à la fin de la guerre par la municipalité qui leur a permis pour le prix d’un loyer de devenir propriétaire de leur pavillon dans « La cité des chaumes ».

C. Parc social

Le parc social comprend : - 63 logements à Montendre (39 pavillons et 24 logements en collectif) - 28 pavillons à Bussac-Forêt,

Soit 91 logements sociaux pour 14 421 habitants. On est en deçà de la moyenne départementale (38/1000) et des besoins ne sont pas satisfaits. Pourtant, certains logements sociaux seraient vacants et auraient même du mal à trouver des locataires. Un paradoxe qui trouve peut-être son explication dans la très mauvaise réputation qu’ont ces logements à Montendre : dégradés et inadaptés. Certaines résidences sont stigmatisées au point que des familles qui pourraient y avoir accès préfèrent louer une maison ou un appartement en dehors du parc social.

D. Les gens du voyage

Le territoire ne comporte pas d’aire d’accueil des gens du voyage. Pourtant, de nombreux enfants de cette communauté sont scolarisés tout ou partie de l’année dans les écoles. Des familles se sont regroupées sur des terrains dont elles sont propriétaires, et sur lesquels des caravanes sont accolées à une maisonnette ou un hangar. Parmi, certaines familles sont sédentaires, d’autres pas. Est-ce un choix ? Un renoncement lié aux difficultés économiques ? de stationnement ? Ce que l’on peut observer, à partir des données que nous avons pu recueillir lors de ce diagnostic, c’est que la communauté des gens du voyage ne pose pas de problème particulier sur notre territoire …au point d’être invisible ? ; que les enfants sont régulièrement scolarisés à la maternelle et à l’élémentaire, mais qu’à partir du collège, la scolarisation est plus aléatoire ; que de nombreux foyers ont des difficultés économiques ; que les gens du voyage demeurent l’objet de suspicion et propos racistes.

50

SYNTHESE 4 : URBANISME ET HABITAT

Des constructions en augmentation ……de nouveaux foyers s’installent ……les communes craignent de ne pas pouvoir suivre !

Des logements anciens inadaptés aux besoins des personnes âgées, ……très grands, ……des jeunes qui ne parviennent pas à se loger.

Un parc locatif inaccessible aux plus jeunes ……et de qualité médiocre

Un parc social concentré sur deux communes ……à mauvaise réputation

Des difficultés de voisinage

Pas d’aire d’accueil pour les gens du voyage ……une communauté invisible ?

ENJEUX

Quelle réflexion commune afin d’adapter l’habitat aux besoins de la population ?

Ce qui est en jeu, c’est la capacité du territoire à attirer de nouveaux foyers et à limiter le départ des jeunes de manière à se développer. Mais également à garantir à sa population âgée un maintien à domicile de qualité et à tous de bien vivre ensemble.

De nombreuses communes assurent être au maximum de leur capacité d’accueil, au risque de ne plus pouvoir faire face aux dépenses induites si le nombre de logements augmentait sur leur territoire. Toute une réflexion est à mener autour du cadre de vie et de l’habitat, d’autant que l’habitat de mauvaise qualité et la précarité sont souvent liés. L’intérêt serait que cette réflexion soit transversale, globale, de manière à pouvoir proposer des solutions qui répondent aux problématiques du territoire.

51

5. VIVRE ICI

Les habitants se décrivent volontiers comme très paisibles, attachés à leur cadre de vie et à leur environnement préservé. Parmi, les jeunes se disent très désireux de demeurer vivre ici. Globalement, les habitants sont sensibles aux dégradations de toutes sortes : nuisances sonores, saleté, etc. Ils relèvent fréquemment leur souhait de voir aménager les lieux de vie collectif et le patrimoine local : lac de Montendre, château de Montendre. Ils déplorent également qu'il y ait si peu d'équipements socio-culturels : cinéma, théâtre, salle de concert. Les cafés ne remplissent plus leur office en tant que « lieu où on peut se retrouver » : il y a des besoins exprimés en ce sens.

Solidarités : Les solidarités de voisinage et familiales existent. Les habitants ou élus d'un village veillent à ce que chaque matin les volets d'une personne âgée soient ouverts. A défaut, ils vont vérifier que tout va bien. Néanmoins, cette solitude des personnes âgées leur posent question : jusqu'où doit- on les laisser vivre chez elles ? Ces solidarités sont également sollicitées pour les gardes d'enfants. « On se regroupe à plusieurs mamans pour garder nos enfants à tour de rôle : ça nous coûte moins cher ». Les grands-parents prennent en charge les enfants dont les parents ont des horaires atypiques : « le mardi soir, on va dormir chez mamie. »

Mobilité : Montendre est repérée par beaucoup comme la ville où on trouve services et animations. Cette centralisation des activités implique des déplacements fréquents, et pour ceux qui ont des difficultés de mobilité, un frein aux activités socio-culturelles par exemple. L'arrêt brutal d'Itinéraires 17, à la fin de l'année 2010, est fréquemment évoqué. Depuis, quelques personnes ont dû interrompre des soins en cours. Pour ces habitants en situation de précarité mais également pour les acteurs sociaux qui les accompagnent, cette régression est inacceptable et injuste. Les freins à la mobilité touchent également les jeunes. Le permis de conduire, mais également l’entretien d’un véhicule, sont hors de portée de nombreux habitants. Quelques-uns roulent sans permis, d’autres font participer leurs passagers aux frais de route…au prix fort, mais comment faire autrement ?

Territoire : On peut habiter une commune et ne pas y vivre. L’habitat est tellement dispersé, certains villages offrent tellement peu de services, que leurs habitants ne s’y rendent qu’une fois l’an pour voter ou accomplir une démarche administrative qui ne peut se faire ailleurs qu’à la mairie. Ça n’est d’ailleurs pas vécu comme un problème par les habitants qui ne voient pas ce qu’ils iraient faire dans le bourg de leur commune. Ça ne les empêche pas d’être attachés à leur territoire, qui est alors constitué du lieu où ils vivent, de là où leurs déplacements les plus fréquents (travail, école, consommation) les mènent. Les frontières administratives du territoire ne sont d’ailleurs pas toujours comprises des habitants. Et leurs contraintes d'autant plus difficilement supportées qu'ils ont l'impression qu'elles génèrent des inégalités. Quelques exemples : travailler à Bussac-Forêt et devoir

52 scolariser son enfant à Sousmoulins parce qu'on habite à Coux ; habiter à Chaunac et n'avoir pas accès au tarif réduit du bassin ludique de Montendre ; etc. D'autant que l'administration a ses propres bizarreries : les collégiens de Donnezac (Gironde) doivent aller au collège de Montendre ; le code postal varie d'une commune à l'autre au sein du même canton ; etc.

Accueil des enfants : Carte 5 Les collectivités sont attachées au maintien de leur école au village. Pour y parvenir, à l'heure de l'exode rural, elles se sont regroupées sous forme de R.P.I. Néanmoins, elles se disent aujourd'hui confrontées à la difficulté d'assumer les frais liés aux écoles et au transport des élèves. Elles organisent dans la plupart des écoles ou R.P.I. des garderies périscolaires gratuites ou à tarifs très modiques. Les accueils périscolaires de Montendre sont agréés par la DDCS. Ces modes d'accueils périscolaires répondent aux besoins des parents. Néanmoins, ils offrent peu d'aide aux devoirs. Les enseignants et les associations de parents d'élèves pointent un phénomène nouveau : des difficultés entre l'institution scolaire et les parents peuvent poser problème à l'heure de l'orientation des élèves. Ils attribuent au fait que la population est en général peu diplômée le manque d’ambition scolaire qu’auraient les parents pour leurs enfants. Mais de leur côté, les parents se plaignent de ne pas être entendus ou compris de l’institution scolaire.

Les lieux d'éveil des tout-petits se sont développés ces dernières années avec l'ouverture de la Maison de la Petite-Enfance ou la classe passerelle. Néanmoins, on constate que la MPE est complète et la classe passerelle a été fermée à la rentrée de septembre 2011. Des besoins en matière de garde d'enfants et lieux d'éveil ne sont donc pas satisfaits. Un L.A.E.P. (lieu d'accueil enfants-parents) existe à Montlieu et des accueils des tout-petits tels que : « Les Loupiots » à Montendre et « Bouge tes petons » à Bussac. Un projet de R.A.M. (relais d'assistantes maternelles) inter cantonal est en réflexion. Il y deux P.E.L. sur le territoire (ville de Montendre et canton de Montlieu), qui facilitent la réflexion, la coopération et l'émergence des besoins. Les enfants du territoire ont accès à deux accueils de loisirs basés à Montendre et à Montlieu. Ce dernier organise un service de transports des enfants dans les communes du canton. Il bénéficie également de locaux neufs. Le centre de loisirs de Montendre, géré par le LAM, est hébergé par la commune dans une aile de l'école primaire et bénéficie des équipements de la cité.

Des besoins en actions de prévention / lutte contre l'échec scolaire / soutien à la parentalité/ difficultés d'accès à la culture et à l'éducation émergent nettement.

53

Carte 5 – Etablissements scolaires et accueils périscolaires 2010-2011

54

Les jeunes : Les ruptures familiales sont en augmentation avec un nombre conséquent de jeunes adultes isolés. Des jeunes gens qui dorment dans leur voiture, squattent chez un copain, sont des phénomènes courants. Beaucoup, on l’a vu, interrompent leur scolarité à l’âge de 15 ans, se lançant dans la vie active sans diplôme. Les jeunes sont repérés comme des consommateurs importants de drogue et d’alcool. Contrairement à une idée reçue, la campagne ne protège pas des toxicomanies. Les grands espaces naturels de notre territoire favorisent l’organisation de rave-parties : là, on a accès à toutes sortes de drogues. Pour ceux qui cumulent les difficultés d’accès à l’emploi, les ruptures familiales et la consommation de drogues, les risques d’enlisement sont évidemment élevés. Quant à l’alcool, sa consommation est imprégnée dans la culture familiale. En dehors des établissements scolaires, il y peu de prévention des addictions. Des projets comme « Parole de jeunes » porté le LAM ou « La Semaine européenne » par Montendre Europe permettent à des adolescents et jeunes adultes de s’engager dans une action collective. La santé : Des difficultés d'accès aux soins sont pointées. C'est à mettre en lien avec une augmentation de la précarité et des difficultés de mobilité. Des problèmes repérés : isolement, violences intra- familiales, alcoolisme, manque d'hygiène. Le nombre de médecins généralistes libéraux est insuffisant. Et leur quota de clients est atteint. Aussi, il n’est pas rare de ne pas avoir le choix de son médecin traitant. En revanche, plusieurs cabinets de psychologues, ostéopathes, se sont installés ces derniers mois sur le territoire. On ne doute pas qu’ils apporteront un mieux-être à ceux parmi les habitants qui auront les moyens d’accéder à leurs soins…non pris en charge par la Sécurité-Sociale.

La précarité : Dans ce territoire rural et âgé, la population comprend une proportion importante de personnes seules : des femmes âgées, des hommes et des femmes célibataires, avec ou sans enfants. Parmi, certains vivent de minima sociaux ou sont au chômage de longue durée. Cette double caractéristique : isolement et pauvreté, fragilise cette population. Un inventaire des initiatives de lutte contre la précarité pourrait permettre d’identifier les différents acteurs, de les mettre en réseau et de faire émerger des propositions à la fois inventives et coopératives pour peu qu’on y a associe les premiers concernés.

Lien social : Les associations sur le territoire sont nombreuses et dynamiques, soucieuses de développer le lien social. Leurs animations sont reconnues par les habitants comme contribuant à la qualité de vie sur le territoire. Sports, culture et loisirs sont organisés essentiellement par des habitants bénévoles. Sans l’investissement des habitants, il n’y aurait pas à Montendre de free music festival (19 000 spectateurs en juillet 2001), ni de foire du 11 novembre. Sans bénévoles pour administrer les associations, pas de multi-accueil ni de centre de loisirs. Le poids des bénévoles dans la vie locale

55 permet au territoire de bénéficier d’équipements et de manifestations culturelles, sportives, dont le territoire n’a pas les moyens. Ce recours systématique au bénévolat a ses limites. Les associations locales se disent de plus en plus confrontées à une difficulté à renouveler les bénévoles et à intégrer les nouveaux habitants. De leur côté, ces derniers font état de leurs manques de disponibilité pour participer à la vie locale alors qu'ils passent beaucoup de temps au travail et dans les trajets.

Les équipements : Les communes sont bien dotées en équipement : salles de réunion, salles des fêtes, stades, etc. Néanmoins, l'essentiel des activités sont centralisées à Montendre. Plusieurs aires de loisirs, circuits de randonnées favorisent l'accès à des loisirs « nature ». Il y a peu d'offres et d'équipements culturels (cinéma, salle de spectacles) à proximité. Les salles de cinéma et de spectacles les plus proches sont à Jonzac et .

56

SYNTHESE 5 : VIVRE ICI

Des habitants attachés à leur territoire ……qui manifestent leur envie de lien social ……et d’équipement où se retrouver

Des activités et des services centralisés à Montendre ……Des difficultés de mobilité ……une précarité préoccupante

Des besoins en actions de prévention

Des problèmes repérés : isolement, violences intra familiales, alcoolisme, manque d’hygiène, accès aux soins ……des publics fragiles : personnes isolées (âgées ou monoparentales) ; jeunes.

ENJEUX

Ce qui est en jeu, c’est la capacité du territoire à soutenir les énergies, les initiatives, tout ce qui favorise le lien social et le mieux-vivre, Pour les mobiliser, les mettre en réseau afin d’inventer collectivement des solutions.

Prendre en compte tous les habitants pour favoriser l’accès de chacun aux soins, aux services, aux équipements, à l’emploi et à l’offre socio-éducative et culturelle,

Afin que chacun ait sa place dans ce territoire.

57

IV. DIAGNOSTIC INTERNE

Au cours du premier semestre de l'année, deux commissions Centre social ont réuni l'ensemble des salariés et des administrateurs de l'association. Une première pour définir ensemble les thématiques qu'il semblait important de traiter et pour déterminer des sous-groupes de travail. Une deuxième réunion a permis de mettre en commun les différents éléments recueillis et de se mettre d'accord sur ce qu'il convenait de retenir.

Quatre thématiques ont été dégagées : La vie associative Les ressources humaines La communication Les équipements et les locaux

Deux autres thématiques avaient été proposées. Une concernant l'histoire de l'association et une autre sur l'impact sur la vie sociale locale. La première n'a pas été retenue, la question de l'évolution de la structure ayant été déjà largement développée, elle ne nous semblait finalement pas pertinente pour le travail d'étude et de projet que nous devions faire. Néanmoins, la référence à l'histoire de l'association revient très souvent dans les échanges en interne. Elle reste très présente et est en cours de travail pour la célébration des 20 ans de l'association. La seconde a été difficile à traiter car elle demande sans doute un travail d'évaluation sur du long terme dont elle devra faire l'objet dans l'année à venir.

Pour chaque thématique, nous avons d'abord travaillé sur les atouts et les faiblesses ou les points sur lesquels nous devons porter notre vigilance. Ces constats sont synthétisés dans les tableaux qui suivent. De cette synthèse nous avons dégagé pour chaque thématique les enjeux pour l'association dans son processus d'évolution. Dans un troisième temps nous avons envisagé les actions à mener dans les années à venir pour y répondre.

58

A. SYNTHESE DES CONSTATS :

LA VIE ASSOCIATIVE Les atouts Faiblesses et points de vigilance Les valeurs de l'association constituent un socle Elles ne sont pas toujours bien identifiées par les commun. Elles sont partagées par les adhérents. administrateurs et les salariés. Le fonctionnement du C.A. est démocratique et Lors de l'A.G. les adhérents sont peu présents. respectueux des statuts. Lors de ce temps, il y a peu d'échanges avec les L'A.G. est menée par les bénévoles, en personnes présentes. collaboration avec les salariés. Le renouvellement du C.A. est régulier depuis Les nouveaux administrateurs ont des difficultés quelques années. à saisir l'ensemble du fonctionnement de l'association. La fonction de présidence fait peur. Un bon réseau et une bonne réactivité des Le réseau est peu renouvelé. bénévoles Des signes d'épuisement apparaissent. Un nombre important d'adhérents Les adhérents ne sont pas toujours bien identifiés. Leur place dans l'association est mal définie. Deux commissions en interne. Leur contenu pas assez défini. Elles constituent des temps d'échanges entre les Leur fonctionnement n'est pas formalisé. salariés et les administrateurs. Les rôles des salariés et des administrateurs sont Elles sont des viviers d'idées et de propositions. mal identifiés.

LES RESSOURCES HUMAINES Les atouts Faiblesses et points de vigilance Une volonté du C.A. de pérenniser les postes et Tendance à vouloir pérenniser des personnes. de former les salariés. Manque de moyens pour financer des postes. Recours aux contrats précaires. Les salariés permanents sont polyvalents. Les missions de chacun ne sont pas toujours bien Compétences reconnues et transposables des définies. salariés. Les compétences sur les postes mal définies. Une commission « Gestion des ressources » La fonction employeur du C.A. fait peur. fonctionne régulièrement. Y participent les Le C.A. manque de connaissances en matière de administrateurs qui le souhaitent, la droit du travail et de gestion/comptabilité. coordinatrice et le comptable. L'association a une utilité économique et sociale A valoriser. sur le territoire: elle informe, donne du travail, reçoit les stagiaires, travaille en réseau.... 59

LA COMMUNICATION (interne et externe) Les atouts Faiblesses et points de vigilance L'association est connue des habitants. Manque d'identification de l'association comme porteuse de projets. La globalité des actions portées par l'association n'est pas connue. Utilisation de plaquettes, livrets, affiches... La qualité de la communication. Pas de charte graphique. L'association est reconnue par ses partenaires. Les réunions de l'équipe de salariés Site internet pas régulièrement mis à jour. Sa hebdomadaires qui fonctionnent. présentation est désuète. La coordinatrice transmet les informations et les Pas de temps ni compétences actuellement pour décisions émanant du CA. développer d'autres moyens pour communiquer sur l'association. Utilisation d'outils mis en place pour faciliter la communication interne.

LES EQUIPEMENTS ET LES LOCAUX Les atouts Faiblesses et points de vigilance Les locaux sont mis à disposition par la Pas de locaux propres au LAM. municipalité. Les locaux sont inadaptés et vétustes. Accès réduit et impossible à certains publics (handicapés, poussettes) Les frais fixes sont pris en charge par la Actuellement pas de budget pour ces frais. commune. Ils sont situés en centre ville à proximité de Manque d'espaces de travail (salle de réunion, l'école. accueil, bureaux...).

60

B. SYNTHESE DES ENJEUX :

LES ENJEUX POUR L'ASSOCIATION Quelle place pour les adhérents ? Comment amener les adhérents à plus de participation dans la vie de l'association ? La vie associative Comment rendre lisibles les valeurs portées par l'association et les partager avec les adhérents ? Comment accueillir les nouveaux bénévoles ? Comment accueillir les nouveaux administrateurs et leur transmettre les éléments nécessaires pour s'approprier leur fonction ? Comment valoriser le bénévolat ? Quelles qualifications et quelles missions pour les salariés ? Les ressources humaines Comment instaurer le dialogue social dans ce processus de changement ? Comment faciliter la fonction employeur du conseil d'administration? La communication Comment être mieux identifié sur le territoire ? Comment communiquer sur l'association ? Quels types d'hébergement pour le centre social Les équipements et les locaux futur ? Comment faire vivre ces espaces ? Comment permettre l'accueil de tous ? Comment partager la réflexion avec les adhérents ?

61

C. LES ACTIONS REALISEES/EN COURS ET ENVISAGEES:

LA VIE ASSOCIATIVE LES ACTIONS LES ENJEUX Réalisées ou en cours de Envisagées réalisation Quelle place pour Les entretiens avec les Poursuivre régulièrement les les adhérents ? adhérents. entretiens. Comment amener les Le fichier des adhérents. Améliorer le fichier adhérent. adhérents à plus de Un organigramme de la vie de Ritualiser l'adhésion. participation dans la vie de l'association est en cours de Leur transmettre les infos l'association ? réalisation (place de l'adhérent, concernant la vie de du bénévole, de l'association de façon l'administrateur). systématique (mail, sms, ..). Comment rendre lisibles les Mise en place des commissions Poursuite des commissions valeurs portées par l'association participatives (animées par un participatives; les redéfinir au et les partager avec les salarié, avec un administrateur) fur et à mesure du projet. adhérents ? Comment accueillir les Informations transmises lors du Faire un livret d'accueil. nouveaux administrateurs et premier CA après les élections. Mettre en place un tutorat. leur transmettre les éléments nécessaires pour s'approprier leur fonction ? Comment accueillir les A retravailler en CA. nouveaux bénévoles ? Refaire un fichier bénévoles Comment valoriser le bénévolat ?

62

LES RESSOURCES HUMAINES LES ACTIONS LES ENJEUX Réalisées ou en cours de Envisagées réalisation Quelles qualifications et quelles L'organigramme des salariés. VAE ou formation pour missions pour les salariés ? Les fiches de poste et la Frédéric HARNIST définition des missions sont en Formation référente famille cours de réalisation. pour Edwige BELLICAUD La qualification de trois salariés est en cours: - BPJEPS pour Sophie GIRARDEAU (fait) - BPJEPS pour Dimitri HERRIBERRY (en cours) - Master "Ingénierie de l'animation territoriale" pour Véronique BOISBLEAU (en cours)

Comment instaurer le dialogue Les entretiens annuels menés Procédures et déroulement à social dans ce processus de par la coordinatrice et un retravailler en CA. changement ? administrateur. Les entretiens pour le passage d'une convention à une autre et Les rendre systématiques. les fiches de poste sont en cours. Comment faciliter la fonction Les formations des bénévoles Redéfinir la fonction employeur du conseil employeur, préciser les d'administration? délégations Poursuivre des formations pour les administrateurs.

63

LA COMMUNICATION LES ACTIONS LES ENJEUX Réalisées ou en cours de Envisagées réalisation Comment être mieux identifié Les entretiens avec les Mettre en place une sur le territoire ? adhérents. signalisation dans la ville, sur le Le logo sur les courriers. bâtiment du siège social... Poursuite des entretiens avec les adhérents. Comment communiquer sur Les plaquettes présentant Mise en place d'une charte l'association ? l'association. graphique. Développer des envois d'infos en masse si besoin (sms, mail, etc.) Refaire les plaquettes en lien avec l'évolution de la structure. Refaire le logo, le diffuser.

64

LES EQUIPEMENTS ET LES LOCAUX LES ACTIONS LES ENJEUX Réalisées ou en cours de Envisagées réalisation Quels types d'hébergement Une commission a été mise en Poursuivre le travail en pour le centre social futur ? place en interne. Un commission. Comment faire vivre ces administrateur en est les L'ouvrir aux salariés. espaces ? responsable (Christophe Comment permettre l'accueil Boule). de tous ? La commission s'est réunie à deux reprises pour envisager la manière dont on souhaitait faire vivre les locaux et évoquer leur situation géographique. Le 28 septembre 2011 des administrateurs accompagnés d'une élue (Mme BRIAUD) ont visités différents locaux communaux. Le 4 octobre 2011 la présidente et la coordinatrice du LAM rencontrent M.LALANDE, Mme BRIAUD et Mme DIEZ. La questions des locaux est envisagée. Un projet de locaux pour le Centre de loisirs a déjà été travaillé il y a 4 ans. Comment partager la réflexion Le proposer comme thème de avec les adhérents ? réflexion dans une des commissions participatives de l'association.

65

V. LE PROJET

1 AXES DE TRAVAIL Lors de la présentation du diagnostic, lundi 30 mai, nous avons proposé aux habitants de travailler les axes du projet sous la forme de commissions thématiques. Nous avons dégagé les enjeux du territoire de la façon suivante (voir synthèses du diagnostic) :

Développer notre territoire au sein de la 3ème couronne suburbaine de Bordeaux sans devenir une banlieue-dortoir, et pour cela : - Structurer ce développement, - Lutter contre la précarisation, - Favoriser les liens sociaux, - Repérer les opportunités et soutenir les initiatives, - Prendre en compte la globalité des habitants, agir en réseau, de manière à ce que chacun ait sa place dans ce territoire,

Et pour cela nous proposons de déployer notre projet selon quatre axes d’amélioration sociale :

▪ La Valorisation du territoire : AXE 1 ▪optimiser l'accès aux modes de transport ▪accompagner l'évolution économique du territoire ▪faire connaître et partager l'histoire et la culture locales ▪dynamiser les espaces de vie ▪ La citoyenneté et le développement durable : AXE 2 ▪soutenir les initiatives ▪mettre en valeur l’environnement ▪encourager le lien social ▪développer l'inter-génération

66

▪Le soutien aux plus fragiles : AXE 3 ▪mettre en place une veille sociale (réseau) ▪accompagner la formation des jeunes ▪accompagner le vieillissement

▪Le développement de l'offre socio-éducative et culturelle à l'ensemble du territoire : AXE 4 ▪faciliter l’accès aux loisirs et à la culture ▪encourager les pratiques culturelles, artistiques et sportives

67

AXES OBJECTIFS GENERAUX OBJECTIFS OPERATIONNELS Développement de l’offre socio- Faciliter l’accès aux loisirs et à la culture . Prendre en compte les problèmes de éducative et culturelle à tout le mobilité des familles territoire . Améliorer notre communication dans les Freins : mobilité et culturels communes du territoire Encourager les pratiques sportives, .Impulser une réflexion sur les artistiques et culturelles équipements et actions du LAM . Soutenir les initiatives socio-éducatives et culturelles du territoire

Soutien aux plus fragiles Mettre en place une veille sociale Travailler en réseau avec les acteurs Freins : isolement/précarité sociaux Personnes âgées et/ou isolées Soutenir la fonction parentale Intégrer les familles dans des projets Jeunes sans formation collectifs Accompagner le vieillissement Développer l’intergénérations Citoyenneté et développement Encourager la participation et l’exercice de . Favoriser l’autonomie des jeunes durable la citoyenneté .Organiser nos actions de manière Freins : isolement/engagement vie participative associative/ Prendre conscience des enjeux . Sensibiliser le grand public environnementaux et sociaux . Education à l’environnement . Faciliter l’insertion des personnes en difficulté

Valorisation du territoire Dynamiser les espaces de vie sociale . Faire vivre la dimension territoriale du projet freins : mauvaise image + départ . Faire connaître et partager l’histoire et la des jeunes + chômage + culture locales vieillissement pop . Animer les espaces collectifs

Buts : activer les valeurs d’identité, plaisir et lien social Favoriser la vie sociale Organiser des projets transversaux Créer des temps forts sur le territoire

OBJECTIFS OPERATIONNELS Moyens

Prendre en compte les problèmes de mobilité des Organiser ponctuellement des animations (ateliers familles C.L.A.S., périscolaires, ludothèque) dans les petites communes Etudier la faisabilité d’un transport collectif pour l’accueil de loisirs Améliorer notre communication dans les communes Faire connaître nos actions aux habitants : lieu d’accueil du territoire animé Mieux informer sur nos actions et mieux connaître nos adhérents + territoire et ses habitants Impulser une réflexion sur les Créer une synergie parents + enfants +animateurs pour équipements et actions du LAM mieux prendre en compte les attentes des publics Soutenir les initiatives socio- Développer des écoles du sport et de la culture (ex éducatives et culturelles du territoire ateliers périscolaires) en partenariat avec les clubs locaux 68

Accompagner la création de spectacles, groupes, etc.

Renforcer la dimension socio-éducative et culturelle de l’accueil de loisirs Organiser des spectacles

Travailler en réseau avec les acteurs Organiser ensemble des actions de prévention sociaux Connaître les champs d’intervention de chacun/Identifier les manques/ Intégrer les familles dans des projets Mieux accueillir, informer, orienter les familles en collectifs identifiant une personne-ressources : référente famille Valoriser la fonction parentale : soirées à thème ; clas

Faciliter les dynamiques de participation des familles dans des actions : café des parents, activités collectives familles Développer l’intergénération Mener des actions intergénérationnelles (centre de loisirs) Impliquer des personnes âgées dans l’organisation de manifestations en valorisant leurs compétences (Carnaval, etc.) Favoriser l’autonomie des jeunes Accompagner les jeunes à mener leurs projets (Paroles de jeunes) (Foyer du collège) Organiser nos actions de manière Se former/ Informer / Donner des méthodes participative Travailler sous forme de commissions Sensibiliser le grand public Organiser des actions (festival de la terre)

Mener des actions d’éducation à Cafés Philos, c.l.a.s, etc. l’environnement Faciliter l’insertion des personnes en Mieux accompagner nos salariés en insertion difficulté professionnelle Faire vivre la dimension territoriale Faire connaître et partager l’histoire et la culture locales du projet

Animer les espaces collectifs Repérer les lieux de vie appréciés des habitants Les dynamiser ou mettre en valeur (base de loisirs du lac, château, etc. ) Impulser une dynamique partenariale Organiser des projets transversaux (Montendre-Ville- Club) Créer des temps forts sur le Organiser des actions qui rassemblent, qui relient (Fête territoire de la musique, etc.) Encourager les liens sociaux Mettre en œuvre une politique tarifaire

69

2. LE TERRITOIRE

Le conseil d’administration du LAM a proposé que l’action du centre social se déploie sur le territoire comprenant 21 communes, soit : - Bran, Chamouillac, Chartuzac, Corignac, Rouffignac, Coux, Expiremont, Jussas, Messac, Montendre-Chardes-Vallet, Pommiers-Moulons, Souméras, Sousmoulins, Tugéras - Saint- Maurice, Vanzac (les 15 communes du canton de Montendre) - Bussac-Forêt et Chepniers (canton de Montlieu) - Donnezac (Gironde) - Courpignac, Salignac et Soubran (canton de Mirambeau)

Ce territoire compte 9 858 habitants (INSEE, RP 2007).

La préfiguration nous a permis de délimiter notre territoire d’action. De la zone d’étude, nous avons rencontré les habitants et les acteurs, nous avons appréhendé la réalité sociale, géographique, économique, nous avons mis à jour une histoire, des coopérations, mais également des freins. La zone d’étude c’était trente communes, 412 km², 14 400 habitants : nous avions vu grand. Même si cette zone d’étude garde toute sa pertinence, nous avons jugé que pour débuter en tant que centre social, mieux valait circonscrire un territoire à notre portée. Nous avons pris la mesure de ce que nous sommes en capacité de mettre en œuvre et surtout nous avons entendu ce que les habitants ont dit de « leur grand sud »….tellement vaste, trop vaste ? Enfin, nous nous sommes mis d’accord sur une définition : ce territoire est le socle de notre projet, nous ne sommes pas dans le virtuel. Nous nous engageons par là-même à prendre en compte tous les habitants de ce territoire.

Et cela sans exclure de nos actions les habitants qui vivraient en dehors des frontières que nous nous sommes fixées : une frontière c’est aussi une zone de passage et d’échange.

Ce territoire, nous le souhaitons dynamique, solidaire, attractif, et ouvert.

70

PROJET CENTRE SOCIAL ZONE D’ACTION DU LAM

Carte 6 – Zone d’action du CENTRE SOCIAL LAM

71

VI. LES MOYENS

1. LES RESSOURCES HUMAINES :

La formation du futur directeur : En regard des exigences de la circulaire CAF, le conseil d'administration a proposé à la coordinatrice de suivre une formation afin qu’elle puisse devenir la directrice du centre social. Véronique Boisbleau s’est donc engagée en septembre 2011 dans un Master Professionnel spécialité « Ingénierie d'animation territoriale » à l'IUT Michel de Montaigne, Bordeaux III. Cette formation de niveau 1, Bac + 5, vise à former des acteurs capables de concevoir, conduire et évaluer des projets d’animation et d’assurer la responsabilité juridique, administrative et financière d’une organisation (structure ou association) ; la mise en œuvre et la gestion de politiques d’animation avec ou à partir de structures sociales, culturelles, sportives et de développement associatif. Elle doit permettre la prise en compte des enjeux globaux de l’évolution sociale et territoriale. Les savoirs visés sont ceux de l’analyse sociale, culturelle et économique des territoires devant permettre un diagnostic et un positionnement stratégique. Les responsables formés doivent donc manifester des compétences de dirigeants et d’experts dans la conception et la gestion de projets complexes, la direction de structures ou de réseaux associatifs.

L'organigramme :

72

CONSEIL Accueils de D’ADMINISTRATION P loisirs O Sophie L Girardeau E ENFANCE DIRECTRICE JEUNESSE Véronique Boisbleau Projets ados A Sophie N Girardeau I M POLE A A ADMINISTRATIF N T I Ateliers E Secrétariat-accueil : M périscolaires U Edwige Bellicaud A Dimitri R T Herriberry S Comptabilité-accueil : I Frédéric Harnist O FAMILLE N Référente S Edwige C.L.A.S. Bellicaud Edwige Bellicaud

Organigramme fonctionnel LAM

Référent de l’action Parentalité Edwige Bellicaud Animation Sociale Locale

Montendre- Festival de Club de Fête de la Atelier Carnaval Ville-Club la Terre jeux musique Mouv’anse Isabelle Dimitri Isabelle Manuel Dimitri Françoise Sérafin Herriberry Sérafin Massé Herriberry Sarraud

ANIMATEURS 73

VII- LES ANNEXES

Annexe 1 Guide des entretiens semi-directifs

DIAGNOSTIC PARTICIPATIF DE TERRITOIRE

GUIDE D’ENTRETIEN ------L’objectif de cet entretien semi-directif est : - d’obtenir la vision globale du maire sur sa commune - d’initialiser une démarche participative

1. Présentation : des interlocuteurs, de la démarche entreprise par le LAM, du déroulement de l’entretien.

2. La présentation de la commune.  Pouvez-vous nous présenter la commune en quelques mots ? - Population, (caractéristiques, flux …) - L’histoire de la commune, son évolution, - Le logement et l’habitat, - L’économie, (dont commerce). - Le transport, - Les équipements (exemple écoles), Les services, - Les associations de loisirs, sports, culture, fêtes, solidarité…  Quels sont les problèmes auxquels vous vous attachez prioritairement ?  Quels sont les atouts pour la commune ?  Quels sont vos principaux interlocuteurs ?

3. La perception du territoire du bassin de vie de Montendre.  Quel est votre point de vue sur la situation du bassin de Montendre ? (situation démographique, sociale, économique,…)  Quels sont les problèmes que vous percevez ?  Quels sont les leviers sur lesquels s’appuyer pour résoudre les difficultés repérées ?  Quelles sont les ressources et les dynamiques du territoire ?  Quelles sont les relations et les partenariats entre les communes ?

4. Les évolutions et changements pressentis, attendus.  Comment voyez-vous l’avenir du territoire du bassin de Montendre ?  Quelles sont vos attentes des politiques publiques (État, Région, Département, Sivom ?)  Quels sont les domaines ou les actions qui vous semblent prioritaires ? 74

 Quelles sont vos idées, ou quelles sont les solutions à apporter pour améliorer la situa- tion.  Quelles sont les actions auxquelles vous pourriez contribuer ?

5. Les attentes sur le rôle d’un centre social.  Selon vous, que pourrait apporter un centre social sur le territoire ?  Dans quels domaines pensez-vous qu’il devrait intervenir ?  Quels types d’action devrait-il conduire ? A quels publics devrait-il prioritairement s’adresser ?

6. Conclusion. Autres commentaires : Remerciements. Invitation à la rencontre de restitution

Remerciements. Invitation à la rencontre de restitution Mercredi 13 avril de 16h à 19h au centre cul- turel.

75

Annexe 1(suite)

Guide d’entretien semi-directif. ------Rencontre des acteurs locaux par thématiques.

1. Présentation : des interlocuteurs, de la démarche entreprise par le Lam, du déroulement de l’entretien.

2. La présentation de l’organisme La fonction de la personne Le public fréquentant l’institution ou l’association (caractéristiques, effectifs…) La mission de l’organisme. Les actions conduites. Les difficultés rencontrées dans l’activité. Les principaux interlocuteurs. Les partenaires.

3. La perception du territoire du bassin de vie de Montendre.  Quel est votre point de vue sur la situation du bassin de Montendre ?  Quels sont les problèmes que vous percevez ?  Quels sont les leviers sur lesquels s’appuyer pour résoudre les difficultés repérées ?  Quelles sont les ressources et les dynamiques du territoire ?  Quelle est votre image de ce territoire ?

4. Les évolutions et changements pressentis, attendus.  Comment voyez-vous l’avenir du territoire du bassin de Montendre ?  Quelles sont vos attentes des politiques publiques (État, Région, Département, Sivom ?)  Quels sont les domaines ou les actions qui vous semblent prioritaires ?  Quelles sont vos idées, ou quelles sont les solutions à apporter pour améliorer la situa- tion.  Quelles sont les actions auxquelles vous pourriez contribuer ?

5. Les attentes sur le rôle d’un centre social.  Selon vous, que pourrait apporter un centre social sur le territoire ?  Dans quels domaines pensez-vous qu’il devrait intervenir ?  Quels types d’action devrait-il conduire ? A quels publics devrait-il prioritairement s’adresser ?

6. Conclusion. 7. Autres commentaires : Remerciements. Invitation à la rencontre de restitution 76

Annexe 2 Questionnaire

ENQUETE PROJET CENTRE SOCIAL

1. Avez-vous déjà entendu parler du LAM ou de Liaison Animation Mon- tendre ?  oui  non

2. Par quel biais ?  La presse  L’entourage  La mairie  Autres, préciser ……………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………… …….

3. Êtes-vous utilisateurs ?  oui  non

Si oui de quoi ?  Centre de loisirs  Accueil de loisirs  Atelier périsco- laire  Marché nocturne  Spectacles, concerts  Carnaval  Activités estivales  

4. Où vivez-vous ? …………………………………………………………………………

5. Depuis quand ?  - de 1 an  de 1 à 5 ans  5 à 10 ans  + de 10 ans

6. Qu’est-ce qui vous a amené à vous installer ici ?  Raisons professionnelles  Le logement  Le climat  Autres, préciser ………………………………………………………………………

7. Quelle image avez-vous de Montendre et ses environs ? …………… ;;;;;;;;;;…… ……………………………………………………………………………………… …….

77

8. Qu’est-ce qui vous plait ici ?  L’environnement / cadre de vie L’offre de loisirs  Com- merces  Autres, préciser ………………………………………………………………………

9. Qu’est-ce que vous aimeriez voir amélioré ? ………………………………….…… ……………………………………………………………………………………… …….

Notre association réfléchit à un projet de Centre Social, l’implication des habitants du bassin de vie étant primordiale et indispensable pour établir un vrai diagnostic, verriez vous un intérêt d’y apporter votre contribution ?

Territoire d’étude

Annexe 3 Résultats des questionnaires

THEME 1 : Connaissance du LAM

78

THEME 2 : Perception du territoire

79

Info supplémentaires

80

Annexe 4 Plan de travail proposé par la Fédération des Centres sociaux

81

Annexe 5 Article de presse

82

Annexe 6 Localisation géographique des adhérents du LAM

83

Annexe 7 Aire d’influence des villes

Territoire d’étude

84

Annexe 8 Budget prévisionnel 2012

85

86

87

Annexe 9 Budget prévisionnel 2012 - 2014

88

89