Archéologie En Picardie
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
L’ÉTAT ET LE PATRIMOINE BIBLIOGRAPHIE ARCHÉOLOGIQUE Les opérations ont fait l’ob- jet de plusieurs rapports de Le Ministère de la Culture a pour sondages, d’évaluations et mission d'inventorier, protéger, étu- de fouilles déposés à la dier et conserver le patrimoine archéologique, de Direction régionale des affaires culturelles de programmer et contrôler la recherche scienti- Picardie, Service régional de fique, de s'assurer de la diffusion des résultats, en l’archéologie. application de la loi validée du 27 septembre 1941. La mise en œuvre de ces missions est assu- ARCHÉOLOGIE EN rée par les Directions régionales des affaires cul- AUTOROUTE A29 PICARDIE turelles (Services régionaux de l'archéologie). AMIENS / SAINT- Publication de la DRAC QUENTIN Picardie et de l’AFAN Nord- LA SOCIÉTÉ DES Sondages réalisés de Picardie - Service régional AUTOROUTES DU NORD ET novembre 1997 à janvier de l’archéologie 1998. 5, rue Henri Daussy DE L’EST DE LA FRANCE Évaluations effectuées 80000 Amiens entre décembre 1997 et Tel : 03 22 97 33 00 La SANEF, société concessionnaire d’auto- novembre 1998. routes, gérait, fin 2000, un réseau de 1 253 km Fouilles préventives réali- Textes : situé dans le quart nord-est de la France. Avec la sées de février à mars Didier Bayard (SRA), réalisation de l’autoroute A29, qui lui a été 1998. Nathalie Buchez (AFAN), concédée par l’État le 29 octobre 1990, ce réseau Pascal Depaepe (AFAN), va s’accroître avant 2005 de 120 km supplémen- Coût global des opéra- Véronique Harnay (AFAN), taires. De par la localisation géographique des tions archéologiques : Jean-Luc Locht (AFAN), (1997-1998), sondages : Marie-Claude Merly dernières infrastructures qu’elle a réalisées, la 1 014 637 F. HT, évalua- (SANEF), Alain Tuffreau SANEF a contribué de manière significative à tions : 5 760 784 F. HT, (UST Lille). l’évolution des connaissances dans le domaine de fouilles : 8 464 373 F. HT. l’archéologie en Picardie. Crédit iconographique : Financement : AFAN, SANEF, SRA. L’ASSOCIATION POUR LES SANEF (engins mécaniques FOUILLES et moyens techniques éga- Dessins : Patrice Maquet ARCHÉOLOGIQUES lement fournis par la (AFAN). NATIONALES SANEF). Couverture : Conduite des opéra- Chantiers en cours de L'Afan est une association à but non lucratif qui tions archéologiques : décapage ou de fouille. assure la mise en œuvre et la gestion des moyens Coordination : Yves matériels et humains propres aux opérations Desfossés (AFAN), Nathalie Coordination : d'archéologie préventive. Elle exerce son activité Buchez (AFAN). Michel Maunier sur l'ensemble du territoire national, dans le Responsables d’opération Catherine Schwab, cadre d'une convention passée avec l'État. Ses (AFAN) : Pascal Depaepe, Blandine Dubois (SRA). personnels scientifiques interviennent sur tout Annick Dubois, Thierry Impression : type de recherche archéologique jusqu'à leur Ducrocq, Philippe Feray, I & RG 2002 2002 publication : prospections, évaluations, fouilles, ARCHÉOLOGIE Véronique Harnay, Frédéric EN PICARDIE études de bâti, études d'archives, anthropologie, N ARCHÉOLOGIE EN PICARDIE Lemaire, Jean-Luc Locht, ISSN 1291-1917 ° paléoenvironnement, etc. En 2000, l'Afan a réa- Hervé Petitot, Frédéric 24 lisé plus de 1 750 opérations et a employé Prodéo, Richard Rougier, Diffusion gratuite SUR LE TRACÉ DE L’AUTOROUTE A29 en moyenne 1 250 salariés. Eric Teheux, Luc Wozny. Amiens, 2002 AMIENS-SAINT-QUENTIN N.17 D. 917 D. 932 PERONNE N D. 929 . 1 4 AMIENS A 4 . A 26 Corbie D. 44 D. 937 31 2 e 9 13 15 19 25 4 m 6 7 11 17 m / 35 o S Villers-Bretonneux 23 N. 29 Vermand N. 29 21 27 33 SAINT-QUENTIN .17 29 A. 29 N Athies N. N. 1 Harbonnières 1 5 14 l' 12 Â D A. 16 . 16 vre 3 D. 935 2 30 36 3 8 D. 337 24 26 32 34 10 28 Paléolithique 20 22 -1900/-300 18 âges des métaux D D. 930 . 934 -300/-50 C a D. 937 N SOMMEn AISNE époque romaine a l d haut Moyen Âge Voie romaine u 0 16 km N o rd UNE AUTOROUTE ENTRE AMIENS AUTOROUTES ET ARCHÉOLOGIE ET SAINT-QUENTIN Plan général du tracé A29 et a construction des autoroutes, avant les plateaux du Santerre et du Vermandois a prise en compte du patrimoine une partie de ces sites est retenue pour Chantier de l’échangeur localisation des sites archéolo- L d’être la mise en place de vecteurs de et franchit un cours d’eau, la Somme, à L archéologique sur les tracés d’auto- une fouille d’évaluation, dont la durée A1/A29/TGV. giques. communication entre les hommes, est Cizancourt et à Ennemain. Sur les zones route fait l’objet d’une procédure longue n’excède pas un mois ; 3°) après un dernier l’occasion de découvrir des pans entiers de accessibles, c’est-à-dire en déblais, qui et complexe, qui s’appuie sur de multiples tri, seuls les sites les plus intéressants font Décapage à Ennemain. leur histoire, au travers des opérations représentent une longueur cumulée de consultations entre les différents parte- l’objet d’une fouille préventive dont la archéologiques préventives. près de 40 km, les archéologues ont pu naires, depuis l’avant-projet jusqu’au durée peut atteindre ou même dépasser 6 travailler sur un nombre important de début de la construction proprement dite. mois. Sur le tracé de l’A29 la première Après l’autoroute A16, sur laquelle de sites, 49 au total, attribuables à des Cette phase préliminaire permet de définir phase a permis de reconnaître 49 nombreux sites ont été fouillés et étudiés, périodes très différentes. le cadre technique et le calendrier des sites archéologiques dont 37 ont été éva- l’autoroute A29 permet elle aussi de dres- opérations archéologiques préventives, qui lués : 8 sites préhistoriques (entre - ser, par petites touches, le tableau de la vie L’autoroute A29 constitue donc un apport doivent se dérouler avant le commence- 500 000 et -35 000 ans), 18 sites protohis- quotidienne des hommes ayant fréquenté non négligeable à la connaissance de la ment des travaux. toriques, essentiellement gaulois (450 av. la région depuis plus de 500 000 ans. préhistoire et de l’histoire de la Picardie, Les interventions se font en trois phases : J.-C.- 50 av. J.-C.), 4 sites de transition, 4 surtout si l’on considère que les régions 1°) une campagne de sondages systéma- sites gallo-romains (50 av. J.-C. - 450 apr. La section entre Amiens et Saint-Quentin, traversées n’avaient été que peu étudiées tiques, à la pelle mécanique, visant à J.-C.) et 3 sites du haut Moyen Âge (450 - longue de 63 km, traverse d’ouest en est d’un point de vue archéologique. répertorier les sites archéologiques mena- 1 000). Seuls 8 sites ont fait l’objet d’une cés par l’ouvrage ; 2°) après un premier tri, fouille préventive. LA PRÉHISTOIRE ANCIENNE LE SITE PRÉHISTORIQUE (ENTRE -500 000 ET -10 000 ANS) DE GENTELLES (SOMME) Dessins d’éclat et de pointe a Picardie est une région extrême- tuel, les hommes préhistoriques vivaient lors que l’on connaissait déjà de Ils contenaient des industries de silex taillé Chantier de fouilles à Gentelles. Levallois. L ment riche en gisements de la alors dans un paysage ouvert, de type A nombreux sites acheuléens dans la acheuléennes, où les bifaces étaient abon- Préhistoire ancienne. Les sondages steppique. En raison de l’acidité du sédi- vallée de la Somme, les sondages de l’auto- dants. Des remontages ont pu être réalisés Vue de la coupe. Fouilles en gradins sur le site archéologiques préalables à la construc- ment, les restes osseux n’ont pas été route A29 ont permis de découvrir un site dans les niveaux les plus profonds. Il s’agit d ‘Ennemain. tion de l’autoroute A29 ont permis de conservés et seuls des silex taillés ont été préhistorique aussi ancien sur le plateau du de reconstituer d’après les outils, les éclats découvrir plusieurs sites contemporains retrouvés. Ces industries lithiques sont Santerre, à Gentelles. La capacité d’adap- et les nucléus (“noyaux”, en latin) retrou- Biface. de l’Homme de Neandertal et de la der- caractéristiques du Paléolithique moyen, tation des hommes du Paléolithique vés, les rognons de silex originels. Ainsi de nière période glaciaire, le Weichsélien avec la présence de grands éclats réguliers ancien à des environnements très diffé- nombreux bifaces usagés avaient été réuti- (entre -120 000 et -10 000 ans). Les plus de type Levallois, du nom du site où cette rents est ainsi confirmée. Le gisement de lisés pour la taille, dans une économie de anciennes de ces traces ont été reconnues technique de taille fut mise en évidence. Gentelles a été fouillé sur une superficie de matière première. L’industrie en silex taillé à Blangy-Tronville (Somme), où deux Les communes de Savy (Aisne) et plus de 6 000 m2 et sur une profondeur de des niveaux plus récents (entre -170 000 et niveaux préhistoriques ont été retrouvés Ennemain (Somme) ont livré d’autres 1,50 à 3,50 m, et a permis l’étude des suc- -60 000 ans) est moins diversifiée. Seuls dans deux sols anciens ou “paléosols”. silex taillés, des éclats ainsi que des lames cessions de couches de sables et de quelques bifaces semblent avoir été aban- Datés entre -72 000 et -68 000 ans, ces plus régulières, datés entre -60 000 et couches de loess piégées dans des dépres- donnés par des groupes de chasseurs de sols anciens témoignent aussi du climat et -40 000 ans. Ce sont là les témoins de la sions ou “dolines” situées au sommet de la grands mammifères. Les périodes d’occu- du couvert végétal de l’époque.