COMMUNE DE COURGENAY (89) Réhabilitation d’une unité de traitement des eaux usées Dossier de déclaration du rejet au titre de la loi sur l’eau
V6
2019
Octobre
232 ‐
2018
DOSSIER
Ce dossier a été réalisé par :
Sciences Environnement
Agence d’Auxerre
Pour le compte de la commune de Courgenay
SOMMAIRE
Résumé non technique ...... 7 LETTRE DE DEMANDE ...... 8 1. Nom et adresse du demandeur ...... 8 2. Nature du projet ...... 8 3. Implantation ...... 9 4. Assainissement actuel ...... 10 Nature, consistance, volume et objet de l’installation ...... 15 1. Caractéristiques de la future unité de traitement ...... 15 1.1. Généralités ...... 15 1.2. Système de traitement ...... 15 1.2.1. Lagune ‐ généralités ...... 16 1.2.2. Filtres plantés de roseaux ‐ généralités ...... 16 1.3. Zone de Rejet végétalisée (ZRV) ‐ généralités ...... 16 1.4. Caractéristiques techniques du projet ...... 18 1.5. Aménagement des By‐pass ...... 20 1.6. Travaux projetés sur le réseau ...... 20 1.6.1. Bassin de rétention ...... 20 1.6.2. Poste de relevage ...... 21 1.6.3. Réseau de collecte ...... 21 1.7. Charge hydraulique ...... 24 1.8. Charge organique ...... 24 Rubriques de la nomenclature ...... 26 Analyse de l’état initial ...... 27 1. Cadre naturel ...... 27 1.1. Cadre géographique ...... 27 1.2. Contexte géologique ...... 28 1.3. Pédologie...... 30 1.4. Climatologie ...... 32 1.5. Hydrologie ...... 33 1.6. Hydrogéologie ...... 35 1.7. Périmètres de protection de captage d’alimentation en eau potable ...... 37 1.8. Patrimoine naturel ...... 38 1.8.1. Zones humides ...... 38 1.8.2. Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ...... 39 1.8.3. Réserve Naturelle Régionale ...... 40 1.8.4. NATURA 2000 ...... 40 1.8.5. Paysages ...... 41 2. Milieu aquatique ...... 41 2.1. Qualité des eaux ...... 41 2.1.1. Directive Cadre Européenne sur l’eau ...... 41 2.1.2. Qualité chimique et biologique ...... 41 3. Milieu humain ...... 59 3.1. Démographie ...... 59 3.2. Logements ...... 60 3.3. Activités ...... 60 ÉTUDE D'INCIDENCE ...... 61 1. Rendements et niveaux de rejets ...... 61 1.1. Estimation du débit nominal journalier ...... 61 1.2. Calcul des rejets ...... 61 2. État initial du milieu ...... 67 3. SAGE ...... 67 4. Incidence ...... 67 4.1. Impacts sur les eaux superficielles ...... 68 4.1.1. Impact qualitatif ...... 68 4.1.2. Impact quantitatif ...... 68 4.2. Impact sur les usages ...... 69 4.2.1. Baignade ...... 69 4.2.2. Pêche ...... 69 4.3. Impact sur le risque inondation ...... 69 4.4. Impact sur le milieu naturel ...... 69 4.5. Impacts sur le paysage ...... 70 4.6. Protection contre les nuisances auditives et olfactives ...... 70 4.6.1. Nuisances auditives ...... 70 4.6.2. Nuisances olfactives ...... 70 5. Mesures compensatoires ...... 71 6. Moyens de surveillance...... 71 6.1. Mode général ...... 71 6.2. Mode dégradé ...... 71 7. Entretien de la filiere ...... 72 7.1. Exploitation des Filtres Plantés de Roseaux ...... 72 7.2. Entretien de la Zone de Rejet Végétalisée ...... 73 7.2.1. Entretien régulier ...... 73 7.2.2. Prévisions sur l’entretien occasionnel (tous les 3 ‐ 5 ans) ...... 73 7.2.3. Stockage temporaire ...... 74 7.3. Curage des lagunes ...... 74 8. Compatibilité avec le SDAGE ...... 75 9. Compatibilité avec la DCE ...... 75 10. Incidence sur le prix de l’eau ...... 76 11. Calendrier prévisionnel ...... 77 ANNEXES ...... 78
INDEX DES ILLUSTRATIONS
Figure 1: localisation de la STEP actuelle sur le territoire communal de Courgenay...... 9 Figure 2: localisation de la STEP actuelle, des filtres roseaux – ZRV et de la zone de dissipation prévus...... 10 Figure 3: plan des connexions du DO n°2...... 11 Figure 4: plan des connexions du DO n°2...... 11 Figure 5 : profil en long du fil d’eau...... 12 Figure 6: déversoirs d'orage n°1 (gauche) et 2 (droite)...... 13 Figure 7: organisation du réseau d'assainissement actuel de la commune...... 14 Figure 8: synoptique de la STEP de Courgenay, BEREST...... 18 Figure 9 : plans de principe Avant‐Projet...... 23 Figure 10: localisation de la commune de Courgenay sur fond IGN...... 27 Figure 11: carte géologique de la zone d'étude, extrait de la carte de Sergines (n° 296 du BRGM)...... 28 Figure 12: carte de l’aléa par retrait‐gonflement d'argiles ‐ source Infoterre...... 30 Figure 13: localisation des sondages effectués le 18 septembre 2018...... 31 Figure 14: pluviométrie globale dans l'Yonne...... 32 Figure 15 : évolutions de la pluviométrie et de l’Evapotranspiration réelle (ETR) au cours d’une année (station Météo France de Sens)...... 33 Figure 16 : réseau hydrographique du secteur d’étude...... 34 Figure 17: carte de l'aléa inondation par débordement de nappe dans les sédiments ‐ source Infoterre...... 35 Figure 18: carte piézométrique générale dans la craie de la zone d'étude, (Basses Eaux 2011, BRGM)...... 36 Figure 19: localisation du périmètre de protection du captage de Beaulieu...... 37 Figure 20: localisation des sondages pédologiques et relevés floristiques...... 38 Figure 21: cartographie de la zone humide au sens floristique...... 39 Figure 22: localisation des ZNIEFF proches du site d'étude...... 40 Figure 23: localisation de la station de mesure sur l'Alain...... 42 Figure 24: évolution des concentrations de la MES...... 43 Figure 25: évolution des concentrations de la DBO5...... 44 Figure 26: évolution des concentrations de la DCO...... 45 Figure 27: évolution des concentrations en carbone organique dissous...... 46 Figure 28: évolution des concentrations en ammonium (NH4+)...... 47 ‐ Figure 29: évolution des concentrations en nitrates (NO3 )...... 48 Figure 30: évolution du taux de phosphore total...... 49 Figure 31: localisation des points de mesures IBGN de BIOS (2011)...... 50 Figure 32: évolution de la population sur l’ensemble du territoire actuel de la commune de Courgenay...... 59
INDEX DES TABLEAUX
Tableau 1 : valeurs utilisées et retenues pour le calcul de la charge organique...... 25 Tableau 2: résultats des IBGN réalisées par BIOS en 2011...... 51 Tableau 3 : Valeurs seuils des limites des classes d’état pour les paramètres physico‐chimiques de l’état écologique52 Tableau 4 : classes de qualité selon le SEQ‐Eau V2...... 53 Tableau 5: Résultats bruts, classes d’état (DCE) et de qualité (SEQ‐Eau V2) des paramètres physico‐chimiques, mesures 2011...... 54 Tableau 6: Résultats bruts, classes d’état (DCE) et de qualité (SEQ‐Eau V2) des paramètres physico‐chimiques, mesures 2018...... 55 Tableau 7: résultats des IBGN réalisées par Sciences Environnement en 2018...... 56 Tableau 8: Résultats bruts, classes d’état (DCE) et de qualité (SEQ‐Eau V2) des paramètres physico‐chimiques, mesures 2019...... 59 Tableau 9 : charges retenues pour les situations étiage / temps de pluie / semaine type...... 63 Tableau 10 : évaluation de l’impact du rejet en période d’étiage – basses eaux...... 64 Tableau 11 : évaluation de l’impact du rejet de pluie – basses eaux...... 64 Tableau 12: évaluation de l’impact du rejet au cours d’une semaine type – basses eaux...... 65 Tableau 13 : évaluation de l’impact du rejet en période de pluie ‐ hautes eaux...... 66 Tableau 14: estimation des subventions possibles par rapport au coût prévisionnel du projet, BEREST...... 76 Tableau 15: estimation de BEREST de l'impact du coût des travaux sur le prix de l'eau...... 77 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 7
RESUME NON TECHNIQUE
Ce rapport constitue le dossier de déclaration de la réhabilitation de l’unité de traitement des eaux usées de la commune de Courgenay et du rejet des eaux traitées dans l’Alain. La station d’épuration (STEP) actuelle de Courgenay, de type lagunage, a été construite en 1990. Le diagnostic de réseau d’eaux usées réalisé en 2014 a mis en évidence sa saturation.
La station est située au Sud du bourg. Le rejet des eaux épurées s’effectue dans l’Alain.
Le projet prévoit la réhabilitation de la filière existante et la mise en place d’une zone de rejet végétalisée et d’une zone de dissipation ayant pour but d’assurer un rejet « zéro » en période d’étiage de l’Alain.
Le niveau de performance attendu devra, au minimum, satisfaire aux exigences de l’arrêté du 21 juillet 2015.
L’annexe 3 de l’arrêté du 21 juillet 2015 présente les « performances minimales des stations de traitement des eaux usées devant traiter une charge brute de pollution organique supérieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5.
Il devra également satisfaire l'objectif de bon état et de non‐dégradation des milieux prévus par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE).
2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 8
LETTRE DE DEMANDE
1. NOM ET ADRESSE DU DEMANDEUR
Monsieur Daniel PAGNIER, agissant en qualité de Maire de la commune de Courgenay, déclare la réhabilitation de l'unité de traitement des eaux usées sur le territoire communal de Courgenay. Les coordonnées du Maître d'ouvrage sont :
Commune de Courgenay Rue Beaulieu 89190 Courgenay Téléphone : 03 86 86 80 85 N° SIRET : 21890122100018
Ce dossier de déclaration a été établi conformément au décret n° 2006‐881 du 17 juillet 2006 modifiant le décret n° 93‐742 du 29 mars 1993 pris pour application de la loi sur l’eau n° 92‐3 du 3 janvier 1992 par :
BUREAU D’ÉTUDES SCIENCES ENVIRONNEMENT 12, rue du Stade 89 290 VINCELLES Téléphone : 09 67 29 27 28 Courriel : auxerre@sciences‐environnement.fr
2. NATURE DU PROJET
Le projet consiste à :
‐ Réhabiliter le système de traitement de la commune de Courgenay pour obtenir à minima un niveau de performance compatible avec l’arrêté du 21 juillet 2015. Il devra également satisfaire l'objectif de bon état et de non‐dégradation des milieux prévus par la DCE et le SDAGE ; ‐ Rejeter les eaux traitées vers le milieu naturel.
La maîtrise d’œuvre du projet est assurée par le cabinet BEREST.
2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 9
3. IMPLANTATION
La commune de Courgenay est une commune du département de l’Yonne et de la région Bourgogne, située à environ 20 km au Nord‐Est de Sens.
Le projet prévoit de réhabiliter la station actuelle, sans déplacer la filière existante. La Zone de Rejet Végétalisée sera située sur une parcelle attenante.
L’unité de traitement est implantée au Sud du bourg, à 200 m du quartier des Hauts de Courgenay, sur la parcelle 85 de la section cadastrale ZE.
Les coordonnées Lambert 93 de la station sont : X : 740850 Y : 6797991 Z : 123 m.
Les coordonnées Lambert 93 du point de rejet sont : X : 740656 Y : 6798148 Z : 119.
L’extrémité de la zone de rejet végétalisée rejoindra l’Alain.
Figure 1: localisation de la STEP actuelle sur le territoire communal de Courgenay. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 10
Figure 2: localisation de la STEP actuelle, des filtres roseaux – ZRV et de la zone de dissipation prévus.
4. ASSAINISSEMENT ACTUEL
La commune de Courgenay dispose actuellement d’un réseau d’assainissement d’une longueur totale de 5900 mètres linéaires. La majorité du réseau est unitaire, bien que certaines sections traitent les eaux pluviales séparément. Le réseau compte 324 abonnés pour une population d’environ 540 habitants.
Deux postes de refoulement sont présents : le poste n°1 (PR1) relève l’ensemble des eaux de la commune vers la STEP, le poste n°2 relève les eaux issues d’une dizaine d’habitations au Sud‐Ouest de la commune.
Deux déversoirs d’orage permettent un déversement dans l’Alain lorsque le débit est trop important. Ils sont situés respectivement dans le regard en amont du PR1 (déversoir double) et sur le PR1 lui‐même. Le débordement se fait lorsque le débit dépasse la capacité maximum de la canalisation aval dans le regard, ou que le niveau d’eau dans le PR1 fait déborder la canalisation semi‐ouverte.
Déversoir d’orage n°2 ou DO double
Ce déversoir d’orage est un formé de deux canalisations d’un diamètre de 600 mm en parallèle, présentant chacune un orifice rectangulaire d’une longueur de 23 cm et d’une largeur de 15 cm.
2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 11
ronde
de
Chemin Alain
Figure 3: plan des connexions du DO n°2.
En temps sec, les eaux tombant dans l’ouverture rejoignent une canalisation Ø200 sous‐jacente raccordée au poste de refoulement n°1. Lors des fortes pluies, une partie des eaux continue de s’écouler à travers la canalisation pour se déverser dans l’Alain.
Ø200
Ø600 Alain Ø600
Figure 4: plan des connexions du DO n°2.
Fonctionnement constaté : Ce déversoir fonctionne mal. Il y a déversement dès que la hauteur de pluie atteint les 2mm. Quand le réseau est en charge sur la Grande rue (1C038). Le réseau unitaire supérieur se déverse dans le réseau séparatif inférieur (Chemin de ronde). Celui‐ci étant saturé, des déversements se produisent au niveau du DO Double. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 12
Lors des pluies, le réseau est saturé en amont du poste de refoulement principal. Des déversements sur la chaussée sont alors possibles ainsi que l’absence d’infiltration des eaux pluviales dans le réseau. Ce DO double déverse donc vers le milieu naturel. Ceci limite donc le volume déversé par le DO du PR qui de toute façon est saturé dès une intensité de pluie moyenne faible.
Figure 5 : profil en long du fil d’eau.
Actions prévues sur l’ouvrage : Ce déversoir doit faire l’objet d’une remise en état avec : ‐ un redimensionnement empêchant les déversements à faible débit (0,1 m3/s minimum), ‐ un redimensionnement du collecteur de transfert entre le DO double et le PR par agrandissement du diamètre en 400mm
Incidence d’équipement sur l’ouvrage :
L’ajout d’un bassin de rétention de 120 m3 en aval du déversoir doit permettre d’assurer la non saturation du collecteur d’EU pour une pluie de retour mensuelle. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 13
Figure 6: déversoirs d'orage n°1 (gauche) et 2 (droite).
Le diagnostic réseau établi par BIOS en 2011 signale que 70% des regards présentent des défauts d’accessibilité (recouverts, bloqués ou sans échelons). Si leur état général est jugé comme correct, un certain nombre présente des défauts structurels, principalement des chutes non accompagnées, l’infiltration de terre ou la présence importante de sables et graviers. Un quart présentait également des dépôts moyens à forts ou un risque de bouchon, traduisant de mauvaises conditions d’écoulement.
L’analyse des écoulements lors d’évènements pluvieux a révélé une saturation du réseau en amont du PR1, pouvant conduire à des déversements sur la chaussée ou une absence d’infiltration des eaux pluviales vers le réseau. Par ailleurs, les déversoirs d’orage déversent de façon importante en milieu naturel, et ce dès la présence d’une pluie moyenne pour celui situé dans le PR1. En outre, les eaux claires permanentes parasites représentent environ 25% du débit arrivant à la station par temps sec, en période de nappe haute.
La STEP d’une capacité de 650 EH a été mise en service en 1990. La filière est composée de 3 lagunes de 3160, 1 230 et 1 060 m². A noter que ces surfaces cumulées donnent un ratio d’environ 8,5 m² par EH ce qui est insuffisant. L’espace nécessaire préconisé pour une lagune aérée est de 10 m²/EH et pour une lagune naturelle de 15 à 20 m²/EH. Dans son diagnostic, BIOS préconise une surface minimale de 11 m²/EH.
Le diagnostic de 2011 a relevé une mauvaise conception de la cloison devant retenir les flottants, les laissant pour partie passer dans la lagune. La membrane isolant la lagune est endommagée en plusieurs points, ce qui entraine des fuites d’eau non traitées vers le réseau de drainage sous‐jacent, lequel se déverse directement au ruisseau. La présence d’une légère odeur et d’une couleur grisâtre sont également significatives d’une saturation de la filière.
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Figure 7: organisation du réseau d'assainissement actuel de la commune.
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NATURE, CONSISTANCE, VOLUME ET OBJET DE L’INSTALLATION
L’objet de ce dossier concerne la réhabilitation d'une unité de traitement des eaux usées produites par la commune de Courgenay.
1. CARACTERISTIQUES DE LA FUTURE UNITE DE TRAITEMENT
1.1. Généralités
Le projet de la nouvelle unité de traitement comprend la réfection totale de l’ancienne station de Courgenay, fortement dégradée et sous‐dimensionnée compte tenu de la présence importante d’eaux claires parasites. L’unité actuelle est dimensionnée pour 650 EH (Equivalents‐habitant), elle est constituée de 3 lagunes d’une surface totale de 5 450 m², soit 8,5 m²/EH ce qui est insuffisant. Le dimensionnement préconisé est d’au moins 11 m²/EH ce qui correspond à une surface totale de 7 150 m².
Le choix du système de traitement doit répondre à plusieurs objectifs :
En premier lieu, permettre de se conformer aux exigences règlementaires de rejet, Ensuite, respecter le bon état des cours d’eaux imposé par le SDAGE et la DCE, Enfin, être économiquement envisageable pour la collectivité.
Dans le cas de la commune de Courgenay, le site actuel sera réutilisé avec une extension sur les parcelles n°84 et 68 attenantes pour la mise en place d’une zone de rejet végétalisée (ZRV) comprenant une zone de dissipation.
La future station sera alimentée en eaux usées par un réseau de type majoritairement séparatif, et dimensionnée pour 630 EH. Ce dimensionnement est inférieur à celui de la STEP actuelle car il tient compte de la réalisation de travaux sur le réseau qui devraient réduire de moitié le débit d’eaux claires parasites (déconnexion de gouttières du réseau d’eaux usées, création de réseaux séparatifs, plan de gestion des eaux pluviales). Une portion du réseau restera toutefois de type unitaire, la prise en compte des volumes collectés sur cette portion en période de pluie est donc intégrée au dimensionnement.
1.2. Système de traitement
Le projet d’unité de traitement sera composé d’une filière de type filtres plantés de roseaux à 2 étages avec 2 lagunes intercalées. Il sera suivi d’une zone de rejet végétalisée de type "noue" complétée par une zone de dissipation/prairie humide, avant un rejet dans l’Alain. La capacité de la STEP sera de 630 EH. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 16
1.2.1. Lagune ‐ généralités
Le lagunage repose sur des mécanismes physiques, biologiques et chimiques comparables à ceux se produisant dans les étendues d’eau.
Outre la sédimentation de la fraction particulaire, des micro‐organismes capables de dégrader la matière organique et de la transformer en éléments minéraux, opèrent selon des processus biologiques anaérobies, anoxiques et aérobies. La tranche d’eau supérieure des bassins est exposée à la lumière où des algues produisent, par la photosynthèse, l’oxygène nécessaire au développement et au maintien de bactéries aérobies. Ces bactéries dégradent la matière organique. Le gaz carbonique formé par les bactéries, ainsi que les sels minéraux contenus dans les eaux usées, permettent aux algues de se multiplier. Ainsi, deux populations interdépendantes coexistent : les bactéries et les microphytes, et s’auto‐entretiennent tant que le système reçoit de l’énergie solaire et de la matière organique.
1.2.2. Filtres plantés de roseaux ‐ généralités
Cette filière épuratoire utilise le principe d’épuration par cultures fixées sur un support filtrant et drainant. Des bassins de faible profondeur sont remplis de matériaux de type graviers de différentes granulométries à travers lesquels transite l’eau.
L’installation comporte généralement deux étages de filtres, le premier ayant un rôle prépondérant sur la rétention des matières en suspension et le traitement de la matière organique, le second assurant plutôt la phase de nitrification. Les filtres peuvent être de deux type : à écoulement vertical ou horizontal. L’écoulement choisi sera ici vertical.
Ces deux étages de filtration sont eux‐mêmes composés de plusieurs casiers, afin d’assurer une alternance de périodes d’alimentation et de repos. Cette alternance permet d’éviter le colmatage des filtres et entraîne une auto‐régulation du développement de la population bactérienne. L’alimentation en eau est assurée par bâchée (de façon non continue) afin de favoriser l’oxygénation du milieu.
Le rôle des roseaux est principalement mécanique ; les tiges de roseaux et les rhizomes (tiges souterraines) perforent la couche de boue superficielle. Ils créent ainsi des cheminements se prolongeant jusqu’au système racinaire et vers la couche drainante, cela permet l’oxygénation et évite le colmatage. Les roseaux permettent également la couverture foliaire qui préserve la surface des filtres d’une éventuelle dessiccation estivale.
1.3. Zone de Rejet végétalisée (ZRV) ‐ généralités
L’objectif de bon état et de non‐dégradation des milieux prévus par la DCE et le SDAGE impose une qualité de traitement. A ce titre, les dispositifs d’assainissement dont les rejets sont situés dans un cours d’eau à faible capacité d’auto‐épuration sont équipés de façon à n’assurer aucun rejet en période d’étiage.
Pour satisfaire à ces objectifs, une Zone de Rejet Végétalisée (ZRV) sera mise en place en sortie du traitement. Elle permettra d’améliorer sensiblement le traitement et d’attendre autant que possible l’objectif 0 rejet en période d’étiage. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 17
L'évapotranspiration (ET) est la quantité d'eau transférée vers l'atmosphère, par l'évaporation au niveau du sol et par la transpiration des plantes.
Comme pour la mesure des précipitations, l'unité est le millimètre de hauteur d'eau. 1 mm correspond à 1 litre par mètre carré ou à 10 mètres cube par hectare. L’objectif du « zéro rejet » correspondant à la période d’été, nous utiliserons dans les approches la valeur « maximale » de 10 mm/j soit 0,42 mm/h.
Les ZRV sont des espaces aménagés entre le système de traitement des eaux usées et le milieu récepteur. Leur but est de diminuer l’impact des rejets sur le milieu naturel.
Ces ouvrages se caractérisent par :
L’utilisation des végétaux, le plus souvent aquatiques mais éventuellement aussi terrestres ; Leur implantation, à proximité de la station d'épuration, dans l'espace restant disponible après la construction de cette dernière.
Les objectifs attendus de la ZRV sont :
Réduction des flux hydrauliques rejetés en milieu superficiel par infiltration partielle ou totale ; Stockage temporaire des eaux traitées ; Lissage des flux hydrauliques (atténuation des variations de débit du rejet) ; Amélioration de la qualité du rejet :
o MES et tout particulièrement rétention des départs accidentels de boues des clarificateurs, o Phosphore, o Azote, o Germes témoins de contamination fécale, o Substances prioritaires (métaux...), substances émergentes (résidus pharmaceutiques...), ....
Rétention des matières en suspension et des départs de boues accidentels ; Diminution de l’impact du rejet sur l’hydromorphologie (berges) du cours d’eau et des coûts de construction pour acheminer l’effluent rejeté vers l’exutoire final (exemple : fossé remplaçant la canalisation et ses aménagements) ; Valorisation écologique du milieu naturel par création d’un biotope qui s’apparente à celui des « zones humides » ; Valorisation de l’aspect paysager, augmentation de l’acceptabilité sociale de la station, etc.
Pour maximiser l’effet de la ZRV, la mise en place d’une ZRV de type fossé / noue végétalisée sera privilégiée. Il n’existe pas de règles de dimensionnement, mais actuellement, les surfaces observées en France sont de l’ordre de 4 m²/hab. La ZRV retenue fera 6 500 m², soit 3,8 m²/EH, à laquelle on peut ajouter la zone de dissipation de 16 300 m², soit 25,9 m²/EH. L’objectif de ce dimensionnement est de parvenir à un « zéro rejet » durant la période d’étiage estival.
2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 18
1.4. Caractéristiques techniques du projet
Figure 8: synoptique de la STEP de Courgenay, BEREST. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 19
L’unité de traitement sera constituée des éléments suivants :
. Deux filtres plantés de roseaux à écoulement vertical : ‐ 1er filtre : 3 casiers de 315 m² soit 945 m² ‐ 2nd filtre : 2 casiers de 315 m² soit 630 m²
En première approche, la surface totale du massif filtrant se dimensionne avec 2,5 m²/EH pour un réseau avec un pourcentage important d’Eaux Claires Parasites.
Pour un ratio total de 2,5 m²/EH, le premier étage est dimensionné sur la base de 1,5 m²/EH. Cet étage est compartimenté en 3, ce qui permet d’obtenir des périodes de repos de 2/3 du temps.
Le second étage est dimensionné sur la base de 1 m²/EH. Cet étage est compartimenté en 2 et égal au 2/3 du nombre de filtres utilisés au premier étage, ce qui permet d’obtenir des périodes de repos égales à la moitié du temps de séjour dans le filtre.
Les règles de dimensionnement ci‐dessus conduisent à admettre sur le filtre en fonctionnement une lame d’eau journalière maximum d’environ 0,4 m/j. Les casiers du 1er étage pourront donc accepter au maximum 126 m³/j, soit 10 bâchées de 12,6 m³ produisant une lame d’eau de 4 cm chacune.
Au‐delà de 10 bâchées par jour, les vannes automatiques n’alimenteront plus le 1er étage et une vanne automatique s’ouvrira pour alimenter directement la lagune sans passer par le 1er étage.
. Deux lagunes intercalées d’une taille respectives de 1230 m² et 1060 m².
Les lagunes 2 et 3 sont conservées (après réhabilitation). Celles‐ci ont une surface respective de 1 230 m² et 1 060 m², soit un total de 2 290 m² et un volume approximatif de 2 290 m³.
En temps sec, le volume nominal journalier sera de 90 m³/j, ce qui donnera un temps de séjour dans les lagunes d’environ 25 jours.
En temps de pluie, le volume nominal journalier sera de 280 m³/j, ce qui donnera un temps de séjour dans les lagunes d’environ 8 jours.
Cependant, nous pouvons considérer une semaine type (5 jours de temps sec et 2 jours de temps de pluie). En semaine type, le volume nominal journalier sera de 144 m³/j, ce qui donnera un temps de séjour dans les lagunes d’environ 16 jours.
. Deux noues de 2 000 m2. . Une ZRV de type prairie humide de 7 000 m2 . Une zone de dissipation de 9 300 m² (zone boisée existante jusqu’à l’Alain).
Le dimensionnement de la ZRV et de la zone de dissipation a pour objectif un « zéro rejet » en période d’étiage vers l’Alain (voir paragraphe 1.1 de l’étude d’incidence).
Le fonctionnement de la station sera le suivant :
2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 20
. Arrivée depuis le poste de refoulement PR n°1 avec by‐pass intégré ; . Bâche d’alimentation du 1er étage de filtres avec vannes automatiques + 1 vanne automatique de by pass du 1er étage vers les lagunes, déclenchée au‐delà d’une dizaine de bâchées par jour ; . Transit via le 1er étage de Filtres Plantés de Roseaux avec rejet vers les lagunes 2 et 3 (by pass possible du FPR vers poste d’alimentation du 2ème étage de filtres) . Alimentation du 2ème étage de filtres, avec rejet vers la première partie de la ZRV (by pass possible de la ZRV directement vers l’Alain) . 1ère partie de la ZRV de type noue (2 x 2000 m²) . 2ème partie de la ZRV de type prairie humide (2 x 3500 m²) alimentée par un poste de d’injection et deux rampes d’aspersion inox de 60 ml (by pass possible de la ZRV par trop plein du poste directement vers l’Alain) . Zone de dissipation de 9 300 m² (zone boisée existante jusqu’à l’Alain)
1.5. Aménagement des By‐pass
La conception d’une unité de traitement répond à sa nécessité de pouvoir by‐passer chaque équipement la composant dans le but les isoler en vue de les entretenir, en cas de panne et aussi des faire face à une trop grande charge ponctuelle.
Dans notre cas, c’est la puissance du poste de refoulement (35 m3/h => 840 m3/j) qui pourrait en cas de pluie supérieure à une période de retour mensuelle (> 280 m3/j) présenter le cas de surcharge ponctuelle. Pour cette occurrence, il sera préférable de by‐passer directement dans l’Alain au vu des quantités d’eau météoriques diluant la charge de pollution.
Même si la ZRN noue est prévue pour absorber des à‐coups de charge en fonctionnement régulier de temps pluie (lissage), le biote en présence sera mis à mal par une surcharge de cette capacité en termes de volume. Il sera préférable alors de by‐passer directement après les lagunes dans l’Alain, dans cette situation.
Pour éviter une dégradation du biote et un lessivage des noues susceptible de provoquer des départs de matières vers l'Alain en cas de débit important, la liaison entre le trop‐plein et l'Alain sera de type fossé de préférence méandré.
1.6. Travaux projetés sur le réseau 1.6.1. Bassin de rétention
Afin d’éviter les déversements en milieu naturel, un bassin de rétention d’une capacité de 120 m3 sera créé à hauteur du PR1. Le déversoir d’orage double situé dans le regard en amont du PR1 sera réhabilité pour éviter les déversements à faible débit, et la canalisation entre ce regard et le PR1 sera redimensionnée pour palier le problème actuel de saturation. Ces modifications devraient permettre un stockage de la totalité des eaux claires météoriques d’une pluie mensuelle dans le bassin d’orage, avant leur restitution progressive vers la STEP. 2 – RESULTATS HYDROBIOLOGIQUES 21
Le bassin d’orage fera l’objet d’une conception nécessitant peu d’entretien. Pour ce faire, il sera privilégié un ouvrage de type ovoïdale (type T200 ou moduloval), canalisation surdimensionnée en béton armé ou encore cuve en PRV (avec dalle de répartition) placé sous le chemin du petit Pont. Un nettoyage couplé avec celui du poste de relevage n°1 sera proposé. La réalisation évitera les bassins à base plane (section rectangulaire) favorisant les dépôts et nécessitant un nettoyage après chaque charge.
1.6.2. Poste de relevage
Le débit total à transférer sera celui d’entrée de la station en fonctionnement 2TP + 5TS / 7 soit 280 m3/j. Le but est de pouvoir aussi décharger le bassin d’orage en moins de 6 heure pour éviter la formation de composés soufrés.