Basses-Pyrénées, Occupation, Libération, 1940-1945
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Louis POULLENOT BASSES PYRÉNÉES OCCUPATION LIBÉRATION 1940 -1945 18, RUE DE FOLIN - 64200 BIARRITZ Bibliographie Chez le même éditeur : - Le Camp de Gurs, Claude Laharie, 4' édition, 1995. - Mémoires d'un Français Rebelle. Servitude et grandeur militaires entre Pétain et de Gaulle. Général Georges Loustaunau Lacau, 1994. Chez J&D Diffusion : - En passant la Bidassoa. A paraître : - Bordeaux et l'Aquitaine sous l'occupation allemande, Francis Sallaberry, 41 trimestre, 1995. A tous ceux,connus et inconnus, qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et la démocratie. Remerciements Je tiens à exprimer, ici, ma reconnaissance et mes remerciements à toutes les personnes qui, à divers titres, m'ont aidé dans mon entreprise : - Honoré Baradat(t) et sa famille, en particulier, Madame Marthe Baradat, son épouse et Yves Baradat, son fils. - Daniel Poullenot et son épouse Sylviane, mon neveu et ma nièce. - M. Henri Michel(t), Président du Comité International d'Histoire de la seconde guerre mondiale. - M. Bedarida, ex Directeur de l'Institut d'Histoire du Temps Présent. - M. Claude Laharie, Professeur agrégé d'Histoire, dont les conseils m'ont été si précieux. - M. Stâes, Directeur du Service des Archives Départementales et ses colla- borateurs. - Mlle Anthony, ex Conservateur de la Bibliothèque Municipale. - Madame Geneviève Bayoumeu. - M. Manuel Ricoy, Président de la section départementale des "Evadés de France - M. Gaston Berdance(t), résistant et déporté. - Madame Ducoussau à Baliracq. - M. le Docteur Vidal. - M. le Docteur Grimaldi. Sans oublier M. Darrigrand et M. Kérebel qui ont accepté d'accueillir mon ouvrage dans leur collection. Avant-propos Nul n'était plus qualifié qu'Honoré Baradat pour écrire l'histoire de la Résistance dans le département des Basses-Pyrénées. Il a vécu cette époque depuis le jour de l'humiliante défaite avec une telle intensité que l'ancien combattant de la guerre 1914-18 qu'il était, est devenu tout naturellement et, peut-être, sans en mesurer toutes les conséquences, l'un des premiers - sinon le premier - parmi les plus coriaces revanchards, à penser et organiser la lutte contre l'occupant. Son nom jaillit à tous moments lors de l'examen des documents d'ar- chives portant sur l'organisation et le fonctionnement de la Résistance. Cette histoire, après la victoire, il avait commencé à l'écrire. Deux belles réalisations à son actif : - une brochure intitulée "Béarn et Pays Basque sous la botte allemande" pré- facée par Monsieur Gabriel Delaunay, Préfet des Basses-Pyrénées et... Chef Régional des Mouvements Unis de Résistance (M.U.R.), dans la clandestinité. - une carte de la "souffrance" où sont localisés les forfaits de l'occupant dans notre département (cf. p. 344-345). Il m'avait associé à ses travaux ; nous devions poursuivre nos recherches, compléter et parfaire notre documentation pour construire l'histoire objective de cette triste époque. L'inexorable destinée en a décidé autrement. Honoré Baradat nous a quittés le 14 janvier 1971. Admis à le remplacer au Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, dont il était le Correspondant Départemental, j'ai dû fouiller les dossiers d'ar- chives pour apprendre, par leur consultation, ce qu'il savait, ce que je connais- sais de façon imparfaite ou partielle. Après bien des hésitations et en souvenir de l'amitié qui nous liait, j'ai déci- dé de continuer son entreprise. Les difficultés n'ont pas tardé à se faire jour, la principale étant de déterminer s'il convenait ou non de citer des noms : le faire présente un incontestable danger, le manque d'informations, l'oubli, les omis- sions pouvant donner lieu à polémique. Par ailleurs, ne pas signaler les noms connus de ceux qui ont pris l'énorme risque de tout abandonner (famille, situa- tion, confort de vie, etc...) pour, par pur patriotisme, lutter contre l'occupant, serait d'une criante injustice. J'ai choisi de leur rendre hommage. De toute évidence, on ne peut tous les connaître. On ne peut, dans un ouvra- ge forcément limité dans son volume, les citer tous. Il y aura dans le rappel des faits marquants de cette histoire, des oubliés, des acteurs discrets, des méconnus. Je fais appel à leur compréhension, leur indulgence, à cet esprit "résistant" qui a su dominer les difficultés de tous ordres. Introduction Le contexte de 1940 Le département des Basses-Pyrénées compte en 1940 (recensement de 1936) 413 411 habitants dont 260 872 vivent en zone rurale (63,11 %), 152 539 vivent en zone urbaine (36,89 %). Sa superficie est de 771 238 hectares. Il est bordé à l'Ouest par l'Océan Atlantique, au Nord par les départements des Landes et du Gers, à l'Est par celui des Hautes-Pyrénées et au Sud par la chaî- ne des Pyrénées dont le versant Nord, le plus abrupt, appartient à la France, le versant Sud étant la propriété de l'Espagne. La partie occidentale des Pyrénées qui s'abaissent vers l'océan est à l'origine du nom donné à ce département (Basses-Pyrénées), appellation qu'il troquera d'ailleurs quelques années plus tard - le 10 octobre 1969- pour celle de Pyrénées- Atlantiques. Son existence légale date de 1790 (Décrets du 15 janvier et du 26 février). Le département compte en 1940, 41 cantons regroupant 560 communes ; au plan administratif, il comprend une Préfecture (Pau, chef-lieu du département) et deux sous-préfectures : Bayonne et Oloron. Il se divise en deux grandes parties : Le Béarn qui couvre environ 3/5' du ter- ritoire, le Pays Basque qui en occupe les 2/5'. Au Sud du département, la frontière franco-espagnole passe par Béhobie, Sare, Iholdy, La Rhune. Dans cette zone côtière, villes et villages sont à une dizai- ne de kilomètres - parfois moins - de l'Espagne ; puis, elle poursuit son tracé par le piémont et la zone montagneuse où de nombreux pics difficiles à franchir, par- ticulièrement en hiver, jalonnent la ligne frontière qui se termine au Sud d'Artouste, à la limite du département voisin des Hautes-Pyrénées. Des postes de douane sont implantés à Hendaye/Irun (bord de mer) et Canfranc/Candanchou (montagne 1 800 m). La proximité de la mer et de la montagne, la beauté du site et la douceur bien connue du climat font des Basques et Béarnais des résidents sachant apprécier à leur juste valeur les avantages et privilèges de ce département où "il fait bon vivre". Au plan politique, les électeurs du Pays Basque et du Béarn, de nature et sen- sibilité pourtant bien différentes, ont pour dénominateur commun, un attache- ment indéfectible aux notions de liberté et d'indépendance, une saine tradition démocratique et républicaine. Ils accordent à ces vertus, et cela depuis fort long- temps, une fidélité, une constance dont ils ne sauraient se départir. Sur ces bases s'est établie une coexistence cordiale avec pour ligne de condui- te politique le rejet des partis extrémistes ; c'est ainsi que le Parti Communiste, à l'extrême gauche, le P.S.F. (Parti Social Français) et l'Action Française à l'ex- trême droite, sont considérés comme marginaux. Le mouvement "croix de feu" qui bénéficiait en 1930 d'une certaine considération et d'un courant attractif n'échappe pas à cette règle : son activité diminue progressivement pour dispa- raître dès l'approche des élections de 1936. Au cours de cette consultation populaire, les électeurs n'accordèrent en effet qu'une attention très relative aux partis extrémistes, leurs candidats n'ayant enle- vé aucun siège. On en jugera par l'examen des résultats détaillés du scrutin de 1936 qui fait apparaître l'éventail politique de l'époque. Ont été élus : 1 - Arrondissement de Bayonne M. Delzangles (G.D.R.I.) gauche démocratique républicaine indépendante M. De Coral (F.R.) Fédération Républicaine. II - Arrondissement de Pau M. De Lestapis (A.R.G.R.I.) Alliance Républicaine de gauche et des radi- caux indépendants. M. Delom-Sorbe (G.I.) Gauche Indépendante. III - Arrondissement d'Oloron. M. Mendiondou (G.I.) Gauche Indépendante. IV - Arrondissement de Mauléon M. Ybarnegaray (F.R.) Fédération Républicaine. V - Arrondissement d'Orthez M. Tixier Vignancourt (N.I.) Non Inscrit. Ces élections qui se déroulèrent dans un climat particulier (naissance du Front populaire, affaire Stavisky, événements d'Espagne, etc....) n'apportèrent aucune modification à la représentation parlementaire de la précédente consultation élec- torale. Incontestablement, la droite classique maintient et renforce même sa position dans le département, ce que Monsieur Micheu Puyou exprime comme suit dans son "Histoire Electorale du Département des Basses-Pyrénées sous la Troisième et Quatrième République" : "A la veille de la guerre 39-45 les Basses-Pyrénées offrent le spectacle d'une région politiquement modérée, dominée par d'éminentes personnalités locales catholiques, prenant la place de fortes personnalités républicaines et laïques qui avaient marqué les périodes antérieures." Cette question fera l'objet d'un nouvel examen, lors de l'étude des résultats des Elections Municipales et Législatives qui eurent lieu après la libération du département. Le recensement de 1936 permet de préciser que sur 413 411 habitants, on dénombre 14 465 étrangers, soit 3,5 % environ. Nous apprenons toujours par la même source que 82 621 maisons constituent son capital immobilier et qu'on y a recensé 34 487 appareils de T.S.F. La population active s'établit à 204 412 personnes (127 814 hommes, 76 598 femmes) soit environ 49,5 % de l'ensemble. La répartition par secteur économique est la suivante : Pêche 803 Forêt et agriculture 100 599 Industrie et transport 54 226 Commerce 22 243 Domestiques 8 734 Professions libérales et service public 17 807 La caractéristique de ce département se trouve dans la composition de sa population que l'on peut diviser en deux grands groupes, les Béarnais et les Basques, d'origine et comportement totalement différents, et qui, de surcroît uti- lisent chacun, pour s'exprimer, un langage qui leur est propre.