Sur Arthur Rimbaud
Sur Arthur Rimbaud Sous ce titre : « Enquêtes littéraires » j’aimerais à publier de temps à autres – au hasard de mes bonnes fortunes d’inlassable curieux, – telles ou telles trouvailles, rares plus au moins, mais aptes en tout cas, d’illuminer d’un peu de clarté nouvelle quelques-unes des Personnalités qui, parmi les écrivains de ce siècle mourant, m’attirent et m’intéressent soit qu’elles me plaisent, soit qu’au contraire elles ne me paraissent dignes d’attention, qu’en temps qu’anomalées. Peut-être va-t-on lire que je « documente, » et c’est, tout juste, le cadet de mes soucis : Non ! simplement et pour satisfaire à mon seul besoin, orgueilleux sans doute, d’être renseigné mieux que tout autre sur trois, quatre ou plus de Ceux-là qu’on oublie, si on ne les ignore, oui, très simplement, j’ai mis ma patience à découvrir et à suivre certaines pistes ; au dos de maints feuillets, aux coins de pages nombreuses, j’ai griffonné des lignes sans suite, recueillant de-ci de-là des lettres, quelques proses, un peu de vers, déterminant certaines dates et certains lieux, et gardant le tout au fond d’un tiroir tumultueux destiné à suppléer ma mémoire. Dans ces moments-là je me semble volontiers un botaniste avide, pour son herbier, de flores rares. Or, puisque ce fatras desséché n’est pas indifférent, ai-je appris à plusieurs esprits amoureux autant que le mien de choses littéraires, j’ai plaisir aujourd’hui à en laisser respirer la poussière odorante. Et je commencerai par donner quelques- unes de mes recherches sur ce poète bizarre qui, présenté tout jeune à Victor Hugo, fut accueilli par lui avec ces mots : « Shakespeare enfant ! » La légende au moins le dit.
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