LeMonde Job: WMQ2610--0001-0 WAS LMQ2610-1 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0647 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 26 OCTOBRE 1999

EUROPE BOUSSOLE HISTOIRE MÉTIERS D’AVENIR Paul-Louis En Malaisie, aux difficultés Pour Yves Jorand, président Halley, PDG économiques succèdent 1845 du Réseau des médiateurs en de Promodès, des tensions politiques. En novembre de cette année-là, une entreprise, les acteurs sociaux est le nouveau Les investisseurs, inquiets enquête du Times recense pas moins doivent président de pour la La croissance de 1 200 projets de lignes de chemin élaborer malaisienne l’association stabilité en % du PIB de fer en Grande-Bretagne ! Une folie ensemble EuroCommerce du pays, 4,1 qui fait penser à l’actuelle passion les règles OFFRES D’EMPLOIS qui représente, à Bruxelles, 4,7 millions restent – 1,3 des investisseurs pour tout ce qui du dialogue – 10,3 De la page IX d’entreprises installées dans 24 pays prudents touche Internet (page VIII) 4e T. 1re T. 2e T. à la page XIV a Savoir gérer (page IV) (page V) 1998 99 99 (page VI)

La nouvelle « économie Ces industries qui veulent de l’attention » nous bombarde de sollicitations payantes ou financées gagner notre temps par la publicité

ans l’histoire des avan- veaux produits pour améliorer notre son compte en banque ou plus sim- Les écrans capturés par le marché cées économiques, capacité à brasser toujours plus d’in- plement avoir l’embarras du choix chaque progrès tech- formation. entre plus de cinquante pro- D L’organisation de notre vie privée grammes de télévision différents. nique s’est traduit par un gain de temps. La machine à vapeur ne peut sortir indemne de ce maels- Avec une carte vidéo performante Les nouveaux médias Vitesse de pénétration des médias a donné naissance au chemin de fer tröm. Comme l’explique François et un accès à haut débit, un fan de son «temps privé» mettent de moins en aux Etats-Unis et l’électricité au TGV. Plus loin, en Mariet, professeur à -Dauphine football peut taper un rapport en nombre d'années pour atteindre 10 millions de foyers moins de temps. Dans l’industrie, et directeur des recherches média de urgent sur son micro-ordinateur, ré- moins de temps pour 40 conquérir leur public l’automatisation a permis de pro- Publicis, « les nouvelles technologies pondre vite fait aux courriers élec- 35 duire plus de marchandises. Plus vite nous obligent à recomposer notre quo- troniques, commander une pizza 30 et souvent moins cher. Les suppres- tidien ». surgelée par Internet, tout en sui- 25 sions d’emploi qui, souvent, ont ac- Les repas, par exemple, cessent vant sur un coin de son écran le 20 compagné ces mutations sont la d’être un lieu de célébration fami- match qu’il a attendu impatiemment preuve que les machines ont avanta- liale et deviennent le centre d’activi- toute la semaine. 15 geusement remplacé le geste de l’ar- tés multiples. On dîne en surfant sur Vivre avec son temps est devenu 10 tisan, puis les bras du travailleur non Internet, et même dans sa voiture : synonyme de course contre la 5 qualifié. Siemens a sorti un four à micro- montre : il faut gérer simultanément 0 La vie quotidienne a aussi été ondes spécial automobile. Les ado- des flux d’information multiples. transformée par la technique. En lescents sont aujourd’hui devenus Avec ce que cela suppose de stress, E E X E E C T N É A N E P P E L F O N des spécialistes de la pluriactivité : ils mais aussi de plaisir. Chacun doit ap- O O IR moins de trente ans, de nouveaux H B H R Â A SC P P L E C O T outils ont conquis nos maisons et jouent aux jeux vidéo ou regardent prendre à gérer le chaos informa- É É U L É L L IN É É ÉT L L N appartements : machines à laver le une série TV en téléphonant à leurs tionnel. En sachant qu’il ne pourra T É T E T G C A linge et la vaisselle, sécheuses élec- copains. Nul abonné de CanalSatel- retrouver la sérénité qu’en utilisant M triques, aspirateurs et robots ména- lite ou de Télévision par satellite toujours davantage les instruments gers en tout genre... «Moulinex li- (TPS) ne peut appuyer sur le bouton mêmes qui attentent à son intégrité : bère la femme », disait la publicité du de sa télécommande sans se voir ou- l’image, le son, les données numé- père Mantelet. Qu’avons nous gagné vrir la porte d’un centre commercial riques. au sortir de ces « Trente technolo- virtuel où il peut commander une Les Européens giques ? » Du temps ? Assurément. chaîne hi-fi ou une voiture, consulter Yves Mamou aussi s'emparent Les Européens en ligne sur Internet en millions de personnes Un nouvel espace de loisirs dont la du Web en % par rapport à la population totale gestion est laissée à notre guise ? 60 C’est moins sûr. a Emploi : 6 pages 13 % INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT D’autres industries, toutes aussi PROFESSIONNELS 50 puissantes que les premières, spécia- lisées dans le loisir, la culture ou le FULLY ACCREDITED * 40 9 % ISM commerce, travaillent à accaparer − et à rentabiliser − notre disponibilité Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, 30 PARTICULIERS 6 % toute neuve. Notamment dans la le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : 20 4% communication, l’un des piliers de cette économie du futur. International Executive 10 Entre la télévision − hertzienne, câblée, satellitaire... −, les jeux vidéo, ieMBA Master of Business Administration a 0 SCOLAIRES les multiplex, Internet, les radios, les 520 h de formation intensive en management international : disques, les livres, les BD, les cas- b 1998 1999 2000 2001 10-18 séminaires mensuels à PARIS settes vidéo ou sonores, le téléphone b portable (sans écran, avec écran, 1-2 mois à NEW YORK et thèse avec e-mail)..., notre temps dit b diplôme ieMBA accrédité * Rien d'illogique à ce que « libre » est aujourd’hui absorbé par d l'e-pub croisse Quant au commerce en ligne, les prévisions d’incessantes et multiples sollicita- de manière exponentielle sont toujours plus explosives tions payantes − ou financées par la Master of Business Administration publicité qui se faufile partout. La télévision se fait interactive MBA in International Management Part d'Internet par rapport Le commerce mondial sur le Web pour résister à la montée en puis- a Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle aux autres médias en en milliards de dollars sance d’Internet ; la publicité devient EVOLUTION EN % DE 1997 À 1998, CALCULÉE 1 400 policée pour séduire le consomma- a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK : MBA accrédité * À PARTIR DES REVENUS PUBLICITAIRES BRUTS 1 200 teur numérique, les labels musicaux d mettent en place des nouvelles stra- d’annonces classées 284 1 000 tégies marketing pour promouvoir 800 des artistes au sein de la grande ca- cophonie de l’information, et l’in- DBA Doctorate of Business Administration 600 dustrie du logiciel lance de nou- a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent 400 a Après l’économie de l’atten- Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : 200 tion et la gestion du « temps 13 15 10 5 11 privé », objet du présent dos- Séminaires intensifs spécialisés et thèse 0 sier, le « Monde Economie » DBA accrédité * T A O N E E M I E S N É D G IO S er R N A A IS E 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 du lundi 1 novembre (daté E I R H V R T C IC É P F L 2 novembre) sera consacré International School of Management IN F É PARTICULIERS ENTREPRISES A T aux « temps sociaux » résul- 148, rue de Grenelle, 75007 Paris tant de la flexibilité et de la Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 Sources : Booz, Allen & Hamilton; Forrester Research ; PriceWaterhouseCoopers IDC. réduction du temps de travail. Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA ISM Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected]

55e ANNÉE – No 17028 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 26 OCTOBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI L’hommage de M. Chirac à la Chine communiste b Egalement chef du parti unique et des armées, le président Jiang Zemin est reçu à Paris avec des honneurs exceptionnels b Sa visite privée en Corrèze a mis en scène le fort soutien de M. Chirac b Un « téléphone rouge » sera installé entre l’Elysée et Pékin b L’achat de 28 Airbus est promis LA VISITE en France du président lique dans l’établissement de nou- Jiang Zemin, à la fois chef de l’Etat velles relations internationales au chinois, du Parti communiste et des XXIe siècle, remettant en cause le armées, et le plus haut degré de pro- monopole des Etats-Unis en tant tocole accordé à cette occasion, que seule superpuissance. L’Elysée a continuent de susciter les critiques ainsi mis en avant l’annonce faite en des associations de défense des France par le président chinois que REUTERS L’hémisphère Nord droits de l’homme et de quelques Pékin ratifiera le traité d’interdiction ÉLECTIONS personnalités politiques. Reçu di- des essais nucléaires (CTBT), malgré manche soir dans la cour d’honneur l’opposition récente du sénat améri- Une Suisse tout en bleu des Invalides à Paris, où des unités cain. M. Jiang n’a cependant pas des trois armées (terre, mer, air) lui fourni de délai à cette signature, déjà LA JOIE de Philippe Bernat- ont présenté les armes, le président promise dans le passé. Pour concré- populiste ? Salles (photo), après son deuxième chinois a ensuite été accompagné tiser ce nouvel axe Paris-Pékin, il a Conduite par le tribun zurichois Chris- essai face à l’Argentine, dimanche par le président français sous l’es- été décidé de doter les deux prési- toph Blocher (photo), l’Union démo- 24 octobre à Dublin, est aussi celle corte de 180 gardes républicains à dents d’un téléphone rouge de cratique du centre (UDC) a obtenu du XV de France, victorieux des cheval jusqu’à sa résidence de l’Hô- communication directe. Enfin, la Pumas (47-26). Dans un tournoi tel Marigny. Jiang Zemin devait être Chine a indiqué qu’elle allait acheter près de 23 % des voix, dimanche où ils n’ont jamais été considérés reçu à déjeuner, lundi, par Lionel 28 nouveaux Airbus, soit une 24 octobre, lors des élections législa- comme favoris, les Bleus sont au- Jospin, à Matignon, avant le banquet commande de 15 milliards de francs. tives suisses. Opposée au rapproche- jourd’hui les seuls Européens qua- d’Etat à l’Elysée, lundi soir. La visite Les militants des droits de ment de la Suisse avec l’Union euro- lifiés pour les demi-finales. Di- officielle, qui dure jusqu’à mardi, a l’homme chinois et tibétains ont ma- péenne, cette droite populiste, aux manche 31 octobre, il leur faudra été précédée par une visite privée au nifesté, à Paris comme à Lyon et en dérives xénophobes, devient ainsi le accomplir d’autres exploits pour cours de laquelle Jiang Zemin a été Corrèze, contre cet accueil. La police résister aux All Blacks. reçu par Jacques Chirac dans son a procédé à des interpellations, di- premier parti politique de la Confédé- château de Bity, en Corrèze. manche, à Paris. ration, devançant le Parti socialiste. Ce Lire notre cahier spécial Le président français tient à don- succès intervient après celui de l’ex- et nos autres informations ner un éclat particulier à ce séjour, Lire page 2 et la chronique trême droite en Autriche début octo- sportives pages 27 et 28 dont il entend faire une date symbo- d’Alain Rollat page 36 bre. p. 4 et notre éditorial p. 18 Le coût social Au Pérou, le petit déjeuner mortel de vingt-six écoliers andins LIMA tuteur, ni les parents n’ont pu réagir efficace- premier ministre et ministre de la justice, les de l’alcool de notre correspondante ment. Le village ne dispose ni de dispensaire ni ustensiles de cuisine nécessaires à la prépara- Dans l’unique école du village de Taucca- de téléphone ni de route. Et évidemment pas tion de la bouillie auraient été utilisés pour la POUR la première fois en marca, au Pérou, situé à plus de 4 000 mètres d’atropine, l’antidote nécessaire à neutraliser préparation d’insecticides. Une version que ré- a France, une étude a calculé ce d’altitude, vingt-six enfants âgés de cinq à l’intoxication. Alors, les adultes ont donné de cusent ces paysans des Andes. « Nous sommes que coûtent les drogues aussi bien li- douze ans sont morts, vendredi 22 octobre, des l’huile et des œufs aux enfants. Et parce qu’il en pleine récolte, et nous préparons la terre pour cites (alcool et tabac) qu’illicites à la suites d’une intoxication alimentaire. En début n’y a pas de route, les villageois sont descendus les futurs semis. Alors, qui va utiliser des insecti- collectivité. Remis à la Mission inter- d’après-midi, ils ont succombé les uns après les vers le village d’Huasac, à une heure de cides ? Ce n’est pas l’époque ! », a expliqué en P. CAUET/FIGARO P. ministérielle de lutte contre la autres peu après avoir absorbé la ration quoti- marche, avec les enfants moribonds sur leur langue quechua Primitiva Jara, l’une des mères drogue et la toxicomanie, ce rapport, dienne de nourriture distribuée dans les dos. De là, ils ont lancé leurs appels d’urgence qui montaient la garde devant l’hôpital de PORTRAIT dont Le Monde dévoile le contenu, écoles. Ils venaient d’avaler leur part de « fon- à Cuzco, depuis l’unique téléphone commu- Cuzco, où étaient encore hospitalisés di- met en relief le poids particulier de condito », cette bouillie de lait et de céréales nautaire qui dessert le district. Deux hommes manche une quarantaine d’enfants, eux aussi l’alcool. Celui-ci représente plus de la distribuée dans les collèges par le programme sont arrivés en pleurs, a raconté le télépho- victimes d’empoisonnement. Un baron moitié des 218 milliards de francs de Foncode (le fonds de compensation et de dé- niste. Ils hurlaient : « Vite, vite, les enfants Le gouvernement péruvien a pris en charge ce « coût social », soit 1,42 % du PIB veloppement social du gouvernement) – d’où meurent, les enfants meurent. » Mais aucun vé- les frais d’hospitalisation des enfants intoxi- de la City français. Le tabac représente, lui, son nom. Près de trois millions de petits déjeu- hicule ne passe à Huasac, et Cuzco, la capitale qués. Des villageois ont dû transporter les sacs Derrière la plupart des grandes opéra- plus de 40 % de ces dépenses, loin ners sont ainsi distribués chaque jour dans le régionale, est à trois heures de route, du moins de poudre alimentaire mis en cause, qui tions financières de cet été, en France, devant les substances illicites (hé- pays. On estime que la moitié des enfants pé- quand il ne pleut pas. Alors, les villageois ont doivent être analysés en laboratoire. L’institu- en Grande-Bretagne ou ailleurs en Eu- roïne, cocaïne, cannabis, etc.), qui ne ruviens survivent grâce à ces programmes de marché jusqu’à la route pendant trois autres teur de Tauccamarca, Isaac Villena, a été arrêté rope, on retrouve l’héritier de la fa- pèsent que 6,12 % du total. Cette part « négligence ». nutrition financés par la coopération interna- heures. ainsi que sa femme pour Quant mille . Il est aujourd’hui à la prépondérante de l’alcool fait de la tionale. Bien que les résultats de l’autopsie ne soient aux pères des victimes, ils ont fait le voyage à tête de la maison londonienne après France une exception : elle est supé- Isolées du reste du pays, quatre cents fa- pas encore connus, le docteur Oswaldo Aven- rebours, depuis Cuzco, portant des cercueils rieure de 50 % à celle mesurée au Ca- milles indiennes vivent dans cette communau- dano, qui a pris en charge les urgences à Cuz- vides, offerts par le gouvernement, jusqu’à leur avoir dirigé l’établissement parisien nada ou en Australie. té andine de Tauccamarca, dans le plus grand co, est certain que le « foncondito » a été village, pour y enterrer leurs enfants. puis, au lendemain de sa nationalisa- dénuement. Aux premiers signes de vomisse- contaminé par un insecticide à base de phos- tion en 1982, avoir créé une nouvelle Lire page 10 ments et de convulsions des enfants, ni l’insti- phore. Selon la version officielle, donnée par le Nicole Bonnet banque. p. 15 L’Europe et l’OMC Jean Tiberi ou comment s’en débarrasser

TROUBLE à l’ordre public. Le c’est promis, ils ne le feront plus. La mot est dur, mais c’est bien de cela « première dame de Paris » veille, qu’il s’agit. L’expression a été utili- autant qu’il est possible, à accompa- sée par le procureur d’Evry dans son gner ostensiblement son mari dans réquisitoire contre l’épouse du ses innombrables tâches de repré- maire de Paris, Xavière Tiberi, lors sentation. Quant à « Jean », ce du procès des emplois fictifs du maire impavide, il a su se faire une ROMANO PRODI conseil général de l’Essonne. Quel raison : dès lors que l’un des hauts que soit le terme judiciaire de l’af- gradés de la « chiraquie » cherche à J.M. GUILLAUD PRÉSIDENT de la Commis- faire, il est, chaque jour qui passe, l’éviter – et ils sont légion –, à cause sion européenne, Romano Prodi de plus en plus manifeste que le de la photo compromettante qui DANSE prône le dialogue avec les Etats- couple Tiberi porte atteinte au bon pourrait être prise de leur rencontre, Unis pour faire le tri des « vraies ordre de la majorité présidentielle. il lui faut le serrer au plus près Hip-hop divergences » et des « questions Dans la capitale d’abord, dans les comme si de rien n’était. de tactique » avant les négocia- rangs du Rassemblement pour la Il faut le savoir, en effet : lors de la à Paris tions à l’OMC. Avant le débat, République ensuite et, pour l’avenir, veillée funèbre au Zénith, à Paris, le Du 27 octobre au 14 novembre à Paris, mardi 26 octobre, à l’Assemblée dans l’ensemble du camp qui se ré- 29 mai 1997, qui précéda l’échec de nationale, Le Monde fait le point clame de Jacques Chirac. la droite aux élections législatives, le les troisièmes Rencontres des cultures sur le mouvement anti-OMC en C’est à bon droit que Jean et Xa- maire de Paris, secrétaire de la pre- urbaines célèbrent le hip-hop. Elles ac- France. vière Tiberi peuvent estimer qu’ils mière fédération départementale du cueillent aussi bien de très jeunes sont les victimes d’un acharnement RPR, était déjà relégué hors du compagnies, aux danseurs âgés de huit Lire pages 4, 6 et 32 politico-médiatique et qu’ils payent, champ des caméras par ses chers à quatorze ans, que des chorégraphes trop chèrement à leur goût, des pots compagnons. Plus récemment, confirmés (ici Douche écossaise de Ka- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, cassés par d’autres. La gestion de pourquoi la capitale a-t-elle échap- rine Saporta). p. 31 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; l’équipe en place n’est pas pire que pé à la constitution de l’un de ces Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, la précédente. Mais tout contribue comités de soutien qui ont été for- 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; , International...... 2 Aujourd’hui...... 27 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, chez eux à entretenir l’image d’un més presque partout ailleurs en fa- France ...... 6 Météorologie...... 29 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; couple précautionneux auquel un veur de la liste conduite par Nicolas Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Société...... 10 Jeux...... 29 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. ami aurait imprudemment confié Sarkozy pour les élections euro- Régions...... 13 Culture ...... 31 les clefs d’un hôtel particulier sur- péennes ? Carnet ...... 14 Guide culturel ...... 33 dimensionné : ils en font un peu Horizons...... 15 Immobilier/annonces 34 trop. C’est innocemment, par Jean-Louis Saux Entreprises...... 20 Kiosque...... 36 exemple, que les Tiberi ont eu le Communication...... 23 Abonnements...... 36 souci de loger leurs enfants de la Lire la suite page 18 Tableau de bord...... 24 Radio-Télévision...... 37 manière la plus convenable qui soit : et nos informations page 7 LeMonde Job: WMQ2610--0002-0 WAS LMQ2610-2 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0649 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999

DIPLOMATIE Le président tennat de Jacques Chirac. Arrivé di- devait rencontrer Lionel Jospin à Ma- jour de M. Jiang tant à Paris qu’aupa- ont été émises par plusieurs person- chinois, Jiang Zemin, était, lundi 25 manche soir dans la capitale, il a été tignon. Un banquet d’Etat devait se ravant à Lyon et en Corrèze. Quelque nalités politiques pour les égards ex- octobre, l’hôte d’honneur de la reçu aux Invalides par un cérémonial tenir lundi soir à l’Elysée. b LES OP- 135 manifestants ont été placés en ceptionnels accordés au chef d’Etat France pour une visite d’Etat d’un fastueux. Après un entretien formel POSANTS chinois et tibétains ont garde à vue pendant la soirée de di- chinois en raison des violations des faste inégalé depuis le début du sep- avec M. Chirac à l’Elysée, M. Jiang tenté sans succès de perturber le sé- manche à Paris. b DES CRITIQUES droits de l’homme dans ce pays. Le chef de l’Etat chinois reçoit les plus grands honneurs à Paris Jiang Zemin a été accueilli par un cérémonial fastueux remis en vigueur pour l’occasion. Le président Jacques Chirac veut sceller une relation personnelle très forte avec le « numéro un » de Pékin. La Chine achètera 28 Airbus supplémentaires LA RÉPUBLIQUE a accordé des lais de l’Elysée, pour deux nuits Le chef de l’Etat maintient sa cette signature déjà promise dans grosse commande aéronautique : Une symbolique appuyée qui honneurs quasi monarchiques au et une journée d’entretiens offi- volonté d’imprimer un éclat parti- le passé, et dont la France chira- 28 Airbus dont 8 gros porteurs, voudrait masquer les misères chef du parti communiste et de ciels : avec M. Chirac puis avec le culier à cette visite dont l’éven- quienne semble faire un cheval s’ajoutant aux 30 avions que faites aux opposants chinois, ti- l’Etat chinois, Jiang Zemin, pour premier ministre Lionel Jospin, tuelle utilité pratique ne saurait de bataille planétaire. Les deux M. Chirac avait déjà « vendus » à bétains et autres minoritaires qui son arrivée, dimanche 24 octobre, qui le recevait à déjeuner à Ma- apparaître qu’avec le temps. Au présidents vont se lier par un la Chine voici deux ans. De réé- tentaient d’attirer l’attention du à Paris pour la partie la plus offi- tignon avant le banquet d’Etat cours d’un week-end en Corrèze, « téléphone rouge » traduisant quilibrer un peu la part du maître de Pékin. Cent trente-cinq cielle d’une visite marquée par la lundi soir. avec M. Chirac et son épouse, le l’instauration de cet « axe » diplo- consortium européen sur un mar- manifestants ont été interpellés forte implication personnelle de président Jiang a ainsi déclaré matique qui vise surtout à dé- ché jusqu’alors monopolisé par dimanche soir à Paris, pour Jacques Chirac dans l’accueil de NOUVEL AXE DIPLOMATIQUE que son pays signerait le traité plaire à Washington. Boeing. « C’est bon pour l’Europe, quatre heures de garde à vue, son hôte. Aux Invalides, des uni- Le cérémonial de la prise d’interdiction des essais nu- c’est bon pour la France, c’est bon alors qu’ils s’efforcaient de dé- tés des trois armées (terre, air, d’armes, en usage sous François cléaires (CTBT) en dépit de l’op- COMMANDE AÉRONAUTIQUE pour l’emploi », a déclaré ployer leurs drapeaux et bande- mer) et de la garde républicaine Mitterrand, avait été abandonné position que ce texte a rencontré Au même chapitre des effets M. Chirac. Aucun détail n’est roles sur le passage du cortège lui ont présenté les armes avant depuis l’arrivée au pouvoir de aux Etats-Unis. L’« annonce » n’a d’annonce, le chef de l’Etat connu quant au financement de officiel. En Corrèze, les forces de que la délégation ne s’installe à M. Chirac, qui l’a fait remettre en qu’une valeur symbolique : chinois a fait part de l’intention cette commande de 15 milliards l’ordre avaient dressé un mur l’hôtel de Marigny, à côté du pa- vigueur pour l’occasion. M. Jiang n’a pas fourni de délai à de Pékin de passer une nouvelle de francs. d’interdiction aux protestataires, emmenés par l’opposant Wei Jingsheng, pendant le séjour de Jiang Zemin répond M. Jiang au château de Bity. La Charles Pasqua à Tiananmen : contre l’« indignation sélective » France officielle entend bien, ain- à Alain Peyrefitte si, faire confiance à M. Jiang sur PÉKIN sur les droits de l’homme en Chine l’agace. «Il Officiellement, il s’agit de jumeler les Hauts- la question des droits de « Les droits de l’homme relève- de notre correspondant y a beaucoup d’hypocrisie dans cette indignation de-Seine et la province du Hebei. En fait, l’homme, lui qui a déclaré à ront toujours de la compétence na- Dans son hôtel sur l’avenue de la Paix-Eter- sélective. On gueule contre la Chine, mais Charles Pasqua est venu à Pékin parler « mon- M. Chirac qu’il entendait bien tionale d’un pays tant que notre nelle, Charles Pasqua avale à petites gorgées sa quand, en Afghanistan ou en Arabie saoudite, on dialisation ». Car les résultats du 13 juin ont vi- faire progresser son pays, mais planète se divise en pays et que les soupe d’aileron de requin. Détendu, insensible coupe des pieds et des mains, tout le monde s’en vement impressionné les Chinois. « Ma nou- « pas à pas [... ] sans remettre en peuples vivent dans ces pays » a dé- au décalage horaire, il souffle, enfin, loin des fout. » velle casquette, ça les intéresse, dit-il. Tout ce qui cause la stabilité d’un ensemble de claré Jiang Zemin dans des ré- manœuvres parisiennes. Il jubile d’être là, à peut renforcer le sentiment national en France et plus d’un milliard d’habitants ». ponses écrites fournies à Alain deux pas de la place Tiananmen, tandis que L’APÔTRE DU RESPECT DES SINGULARITÉS en Europe les intéresse car ils ne veulent pas être Alors que plusieurs personnali- Peyrefitte que publie, lundi 25 oc- Jacques Chirac reçoit le président chinois en Faire la leçon aux hiérarques de Pékin, il n’en enfermés dans un tête-à-tête avec les Etats- tés politiques se sont montrées tobre, Le Figaro. « Les problèmes France. L’empire du Milieu, un vieux rêve ! Il est donc pas question. « Quand ils nous voient Unis. » réticentes à approuver M. Chirac, des droits de l’homme de tout pays, avoue sa fascination pour l’univers des idéo- débarquer la bouche en fleur sur les droits de Lundi matin, à proximité de cette même celui-ci a reçu le soutien de l’an- qu’il soit grand ou petit, puissant grammes qui « expliquent tout de la Chine ». l’homme, ils se disent : “On nous a déjà fait le place Tiananmen, la police pékinoise a disper- cien premier ministre Edouard ou faible, doivent être réglés par son Soudain, il gronde : « Stupide ! Question stu- coup avec le christianisme à l’époque mission- sé un début de manifestation de plusieurs di- Balladur, qui a déclaré à Radio J propre gouvernement en toute in- pide ! ». On vient de lui demander si sa ren- naire.” On veut leur apporter la civilisation, alors zaines de membres de la secte Fa Lun Gong, qu’il était de l’intérêt de la France dépendance et en s’appuyant sur le contre prévue avec Li Peng, numéro deux du que nous, les Européens, on était encore dans les interdite, qui tentaient de protester contre la d’avoir « avec la Chine les meil- peuple. C’est là un principe fonda- régime, dont le nom reste associé à la tragédie arbres quand la Chine était déjà civilisée. » mise en œuvre d’une législation contre les leurs rapports possibles ». Le secré- mental. » La Chine s’oppose «à de Tiananmen, ne lui posait aucun problème. Charles Pasqua se fait là l’apôtre des civilisa- sectes. Un nouveau procès politique s’est ou- taire national du parti commu- toute ingérence dans les affaires in- « Le général de Gaulle a toujours dit que la tions à respecter dans leur singularité. On lui vert à Hangzhou, dans l’est du pays, contre niste, Robert Hue, a également térieures d’un pays au nom de la France reconnaissait les Etats et non les ré- objecte que ce discours est souvent manipulé quatre opposants du Parti démocrate, égale- jugé, sur RMC, que l’accueil per- “crise humanitaire”, surtout lors- gimes. » Voir Li Peng à Pékin ou recevoir Jiang par les régimes autoritaires. Il en convient, ment interdit. Trois autres dissidents ont été sonnel de M. Jiang par M. Chirac qu’il s’agit d’une “intervention hu- Zemin à Bity, il n’y a là nulle infamie, car « tout mais insiste : « Il ne faut surtout pas mettre la arrêtés dans la même ville. était « une bonne chose ». manitaire” armée et sans le mandat ce qui peut renforcer l’amitié entre la France et Chine en position de forteresse assiégée. » du Conseil de sécurité », ajoute-t-il. la Chine est bienvenu ». Aussi cette controverse N’est-ce d’ailleurs pas l’objet de sa visite ? Frédéric Bobin F. D. La politique de M. Chirac envers Pékin paralyse la gauche SUR LE PAPIER, la politique de Si la Chine est intéressée à partici- une place déterminante. A défaut, il Jacques Chirac a le mérite − et les li- per à l’élaboration d’un monde où ne peut exclure de recourir à la mites − de la clarté. Il faut que la Washington n’aurait plus tant son force, que ce soit envers des puis- Chine change : chacun en convient, mot à dire que dans la deuxième sances extérieures ou envers sa à quelques exceptions près, dans le moitié du siècle finissant, elle est propre population. plus que bienvenue : la France l’em- Ainsi, le gouvernement de Pékin, ANALYSE barque dans sa croisade. Quitte aux tout en revendiquant l’île de Taïwan M. Chirac veut tirer Etats-Unis de se rendre compte d’ici comme une partie sacrée de la mère quelques années qu’ils sont hors- patrie peuplée de compatriotes les leçons jeu. chinois, se refuse à donner la garan- de l’isolationnisme Au passage, M. Chirac se faisait tie qu’il n’utiliserait pas à son en- américain fort d’expliquer à son hôte chinois contre l’arme nucléaire au cas où les raisons pour lesquelles il faut elle lui échapperait définitivement. nuancer le principe prévalant de- Face à cette logique de force, la monde politique. Mais le président puis 1945 de la non-ingérence dans gauche française n’a pas élaboré français pense qu’elle changera les affaires intérieures d’un Etat, de d’alternative. Lionel Jospin, quand d’abord par elle-même et qu’en at- manière à redonner une autorité il s’est rendu comme premier mi- tendant, il faut faire avec son pou- aux Nations unies − un point qui a nistre en Chine en 1998, a marché voir anachronique. particulièrement choqué Pékin à dans les pas du président. Son mes- C’est ainsi qu’au cours des quinze l’occasion de la guerre du Kosovo, sage à la Chine n’était ni plus ferme heures d’entretiens privés et offi- et qui l’inquiète pour les implica- sur les droits de l’homme ou l’usage ciels qu’il devait avoir avec Jiang Ze- tions dans ses propres crises de sou- de la force, ni décalé par rapport à min au cours de sa visite en France, veraineté, au Tibet ou à Taïwan. celui de Jacques Chirac. Le premier M. Chirac a cherché à convaincre ministre s’efforçait principalement son interlocuteur de lui tendre la LIMITES D’UN RAISONNEMENT de faire oublier que c’est sous un main dans un projet commun à Pa- C’est dans ce contexte que doit se gouvernement socialiste que la ris et à Pékin : l’élaboration d’un placer, aux yeux de M. Chirac, la France avait autrefois commis le monde nouveau où l’Amérique discussion sur les droits de « crime » de vendre des armes à n’aurait plus le monopole de l’in- l’homme. La Chine, en avançant Taïwan, sans qu’une véritable vi- fluence. Le séminaire corrézien des vers la libéralisation, ne ferait pas sion stratégique ait alors présidé à deux hommes aurait ainsi eu pour que se grandir moralement, elle cette décision. but d’amener la Chine à constater s’impliquerait davantage dans le Depuis l’arrivée de Jiang Zemin que, puisque les Etats-Unis se re- mouvement de la planète vers un en France, les ténors de la majorité plient sur eux-mêmes, la planète est monde meilleur. − à commencer par François Hol- privée de leadership, et qu’il faut Cette approche constitue un petit lande, premier secrétaire du Parti aux puissances moins importantes progrès sur la politique menée par socialiste − ont fait part de leur dé- en tirer les conséquences. A preuve la droite française lors de son pas- sapprobation envers le côté extra- le vote du 13 octobre au Sénat amé- sage au pouvoir à partir de 1993, qui vagant de la réception que lui a ré- ricain, qui torpilla le projet du pré- consista à renoncer à toute dignité servée le chef de l’Etat, mais nul n’a sident Bill Clinton de faire ratifier le au motif que le « marché du siècle » formulé de proposition de rempla- traité d’interdiction complète des l’exigeait. Mais les limites du raison- cement au fait diplomatique. Le essais nucléaires (CTBT). Moyen- nement de M. Chirac se trouvent seul ancrage qui demeure d’une op- nant quoi ce traité serait mort et la dans la nature du pouvoir chinois. position à la politique de M. Chirac course aux armements de destruc- M. Jiang n’est pas un chef d’Etat élu est celui fourni par Jack Lang, sur le tion massive relancée. Sauf si la sur un programme, mais le produit mode moral − honorable, mais in- Chine ratifie elle-même le CTBT d’un appareil totalitaire qui a systé- suffisant − de soutien sans réserve dans un délai de trois mois, ce qui matisé l’usage des rapports de aux aspirations démocratiques permettrait de lui redonner vie. force, afin d’assurer sa pérennité, chinoises. On pourrait alors imaginer que au moins sur une forme autoritaire A la Bastille, dimanche, on a cru les deux nouvelles puissances nu- incontestée. C’est un héritier, qui voir sourire le président de la cléaires avouées, l’Inde et le Pakis- n’a pas donné le moindre signe de commission des affaires étrangères tan, s’associent à l’autre traité, celui se vouloir un novateur. M. Jiang, de l’Assemblée nationale quand un qui vise à interdire la prolifération comme son prédécesseur Deng autre homme politique, Alain Ma- des technologies destructrices Xiaoping, est capable de parler de la delin, président de Démocratie libé- (TNP), entraînant dans leur sillage Chine de l’an 2050, mais ne peut en- rale, fut conspué par les 300 à anti-américain une bonne partie visager qu’elle ne soit plus « socia- 400 sympathisants des activistes des pays du tiers-monde. D’autant liste », alors même qu’il aurait chinois et tibétains, qui l’empê- qu’entre-temps les négociations en peine à définir aujourd’hui ce dog- chèrent de se faire entendre. Il est vue d’un troisième traité de non- me autrement qu’en termes de mo- vrai que le « public », d’allure assez prolifération, dit « cut off », de- nopole du pouvoir pour l’oligarchie baba-cool, n’offrait guère de prise à vraient s’ouvrir pour interdire la nationale qu’il représente. La réali- la prestation de cet orateur-là. production de matières fissiles des- sation d’un monde meilleur ne lui tinées aux armes nucléaires. importe que si son pays y détient Francis Deron LeMonde Job: WMQ2610--0003-0 WAS LMQ2610-3 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0650 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 3

Fernando de la Rua dirigera une Argentine Le « Ça suffit ! » colombien endettée et en proie à la récession à quarante ans de violence La victoire à l’élection présidentielle du candidat de l’Alliance met fin à dix ans de péronisme Manifestations de masse sous ce slogan Avec près de 50 % des suffrages exprimés, Fer- dat de l’Alliance, réunissant les radicaux et le faiblie par la récession et un important déficit le jour de la reprise des pourparlers nando de la Rua a été élu président de la Répu- centre gauche, il succède au péroniste Carlos commercial. Les péronistes ont évité la déroute blique argentine, dimanche 24 octobre. Candi- Menem, qui laisse derrière lui une économie af- en conservant le gouvernorat de Buenos Aires entre le gouvernement et la guérilla BUENOS AIRES « d’anti-chrétienne, avorteuse et BOGOTA ballons marqués « Ça suffit », les de notre correspondante athée », ont réveillé les vieux dé- correspondance slogans reflétaient une certaine hé- « L’Alliance n’aura pas de lune mons de la violence politique en Dimanche 24 octobre, des cen- térogénéité. de miel. » Cette récente déclara- Argentine. Le futur gouvernement taines de milliers de personnes ont « Je te regarde avec pitié, tu vas tion de Rodolfo Terragno, un res- devra également s’accommoder manifesté dans toute la Colombie bientôt mourir », proclamait une ponsable radical dont le nom est d’une Cour suprême où la majori- pour protester contre la violence, banderole. A côté, une pancarte évoqué pour occuper le poste de té des juges se sont toujours mon- tandis que dans le hameau d’Uribe, exigeait la peine de mort pour les chef du gouvernement de Fernan- trés dévoués à M. Menem. au sud du pays, les négociations responsables d’enlèvements. La do de la Rua, élu président de l’Ar- entre le gouvernement et la princi- publicité s’était mise au goût du gentine dimanche 24 octobre, il- DEUX POIDS LOURDS pale guérilla du pays, les FARC jour. Une banque, une compagnie lustre les nombreux défis qui Créée pour les législatives de (Forces armées révolutionnaires de d’assurances, une marque de attendent la coalition désormais 1997, où elle avait remporté un re- Colombie), suspendues depuis plu- confiserie proclamaient leur atta- au pouvoir. marquable succès, l’Alliance devra sieurs mois, étaient officiellement chement à la paix. A Medellin et à Malgré les acquis de l’adminis- en outre préserver son unité. Le relancées. Sous le slogan « Ça suf- Cali, c’est vêtus de blanc que les tration Menem, et notamment la vice-président élu, Carlos « Cha- fit!», plusieurs organisations et manifestants ont défilé par mil- stabilité économique, le prochain cho » Alvarez (quarante-neuf ans), associations avaient appelé les Co- liers. gouvernement affrontera une si- chef du Front pour un pays soli- lombiens à se mobiliser contre les Pendant ce temps, dans le sud tuation jugée préoccupante par les daire (Frepaso), est un péroniste conséquences du conflit interne du pays, une nouvelle étape des investisseurs étrangers. Près de dissident, qui, en désaccord avec la pour la population civile. «Sept négociations entre le gouverne- quatre millions d’Argentins sont politique du président Menem, enlèvements, sept assassinats poli- ment et la guérilla des FARC était au chômage. Treize millions de abandonna le parti officiel en 1990. tiques, trois morts au combat, un officiellement engagée. L’acte pro- personnes, sur 36 millions d’habi- M. Alvarez est considéré comme le disparu : tel est, chaque jour, le coût tocolaire, qui réunissait les négo- tants, vivent dans la pauvreté, se- garant de l’unité de l’Alliance, ce- de la violence en Colombie », rap- ciateurs officiels et ceux du mou- lon les chiffres de l’Eglise catho- lui qui a permis au Frepaso d’arri- pelaient les responsables de ce vement armé, en présence de lique. En dépit des privatisations, ver au pouvoir avec les radicaux mouvement, qui souhaitent faire plusieurs personnalités colom- la dette extérieure est passée en en surmontant les divergences pression sur les acteurs du conflit biennes, s’est tenu dans la zone dix ans de 86 à plus de 140 mil- caine. La balance commerciale est mesures en faveur des salariés, idéologiques qui ont souvent fait et engager le pays dans la voie de abandonnée par l’armée depuis liards de dollars. La convertibilité, largement déficitaire et la produc- mais aussi des secteurs de l’éduca- craindre une rupture au sein de la la réconciliation. près d’un an pour permettre la te- qui assure la parité entre le peso et tion industrielle a reculé ces deux tion et de la santé, fortement dété- coalition. Le chiffre de douze millions de nue des dialogues de paix. Lancés le dollar, masque une surévalua- derniers trimestres. Sans remettre riorés. « La victoire de l’Alliance repré- manifestants annoncé dimanche dans un certain optimisme le 7 jan- tion de la monnaie nationale par en question le modèle libéral, l’Al- Pour gouverner, l’Alliance devra sente un défi mais aussi une grande soir par les organisateurs, et repris vier, les pourparlers ont connu de- rapport à la devise nord-améri- liance s’est engagée à adopter des affronter une opposition forte. Le opportunité pour la démocratie ar- par tous les médias locaux, est ce- puis bien des mésaventures. Ils Parti justicialiste, fondé par Juan gentine, avec l’apprentissage d’une pendant bien peu crédible. Il n’en étaient ainsi paralysés depuis le Peron, reste la principale forma- cohabitation entre un président ra- demeure pas moins que, dans un mois de juillet. Les péronistes perdent aussi les législatives tion politique du pays. Si les péro- dical et un Parlement dominé par pays anesthésié par quarante ans nistes n’ont plus la majorité abso- l’opposition péroniste », souligne le de violence et peu enclin aux ma- « TOUT EST NÉGOCIABLE » C’est avec plus de dix points d’avance sur son rival péroniste que lue à la Chambre des députés, ils politologue Rosendo Fraga. nifestations de masse, la mobilisa- « Il était illusoire de penser que Fernando de la Rua a été élu président. Lundi matin 25 octobre, les garderont le contrôle du Sénat jus- « Cette élection met aussi fin à la tion a été sans précédent. Les nous allions en quelques semaines chiffres communiqués par la commission électorale, portant sur qu’en 2001. La majorité des vingt- culture populaire du caudillo », grandes manifestations dans les mettre fin à quarante ans de conflit plus des trois quarts des suffrages, donnaient 48,5 % des voix à M. de quatre provinces ont élu des gou- ajoute M. Fraga, qui estime toute- principales agglomérations (Bogo- armé », explique Victor G. Ricardo, la Rua contre 37,95 % à Eduardo Duhalde, le gouverneur sortant de verneurs justicialistes. C’est le cas fois que la scène politique conti- ta, Medellin, Cali, Barranquilla) haut-commissaire pour la paix. la province de Buenos Aires, présenté par le Parti justicialiste du dans la province de Buenos Aires, nuera d’être dominée par deux ont été relayées par des marches « Ces dix mois écoulés n’ont pas été président Menem. L’ancien ministre de l’économie de M. Menem, qui regroupe près de 40 % de la poids lourds : Carlos Menem, qui dans la plupart des petites villes et perdus, comme veulent le faire Domingo Cavallo, a obtenu 10,2 % des suffrages. L’Alliance de M. de population. Carlos Ruckauf, le restera à la tête du mouvement villages du pays. La diaspora co- croire les détracteurs de la négocia- la Rua a également remporté un net succès aux élections législa- vice-président de Carlos Menem, péroniste jusqu’en 2003, et l’an- lombienne (plus de trois millions tion. Ils ont permis d’établir l’indis- tives. Selon des chiffres provisoires, elle détiendrait une majorité re- en est devenu le gouverneur di- cien président Raul Alfonsin, qui de Colombiens vivent aujourd’hui pensable confiance entre des enne- lative à la Chambre des députés, passant devant les justicialistes. La manche. Pendant la campagne reprendra, à partir de décembre, la à l’étranger) s’est également mobi- mis de longue date. Pour la première défaite de ces derniers est tempérée par leur succès dans la province électorale, les injures lancées par présidence du Parti radical. lisée. « Le cauchemar de l’indiffé- fois, le gouvernement et les FARC se de Buenos Aires, où Carlos Ruckauf, le vice-président sortant, a bat- M. Ruckauf contre Mme Meijide, sa rence a pris fin », expliquait Fran- sont mis d’accord sur un ordre du tu la candidate de l’Alliance, Graciela Fernandez Meijide. rivale de l’Alliance, qu’il a traitée Christine Legrand cisco Santos, directeur de la jour. » La nouvelle étape – celle des rédaction du principal quotidien négociations sur le fond – a été of- du pays, El Tiempo, et responsable ficiellement engagée dimanche. de la fondation Pais Libre, à l’ori- « Mis à part l’intégrité territoriale L’exact contraire de Carlos Menem gine du mouvement. La manifesta- du pays, la démocratie et le principe tion de dimanche avait reçu l’appui de la propriété privée, tout est négo- BUENOS AIRES fectuer un changement moral pour mettre fin à puis 1996, il a gagné largement, en novembre du gouvernement, des partis poli- ciable », résume Victor G. Ricardo. de notre correspondante l’exclusion sociale », a affirmé cet avocat de 1998, les primaires au sein de l’Alliance contre tiques, des grands médias, de la Les cinq négociateurs du gouver- Concert de klaxons, pluie de confettis et soixante-deux ans, originaire de Cordoba (à Graciela Fernandez Meijide, présentée par plupart des intellectuels du pays et nement et ceux de la guérilla se- nombreuses pancartes – « Chau Menem » (« Au 900 km de Buenos Aires). l’autre composante de la coalition, le Frepaso. des artistes – dont l’écrivain Ga- ront aidés d’un comité thématique, revoir Menem », le président péroniste sortant) L’allure austère du président élu contraste En 1973, M. de la Rua avait réussi à être élu sé- briel Garcia Marquez et le peintre chargé de recueillir l’opinion et les ou « Vive de la Rua, président de l’an 2000 » –: avec l’exubérance de M. Menem. Elle a été son nateur de la capitale au plus fort de l’hégémo- Fernando Botero. Le secrétaire gé- propositions de tous les secteurs une grande fête, dans le centre de Buenos principal atout aux yeux d’électeurs ébranlés nie péroniste. A l’époque, son allure juvénile lui néral de l’ONU, Kofi Annan, avait de la société colombienne. par la récession, mais aussi lassés par un style avait valu d’être baptisé « chupete » (sucette), fait parvenir, la veille, un message « La phase de négociations qui PORTRAIT de gouvernement jugé frivole et corrompu. La un surnom qu’il conserve à Buenos Aires et qui de soutien. s’engage permettra de juger de la Fernando de la Rua seule fantaisie vestimentaire de M. de la Rua, est devenu l’emblème de ses partisans. volonté politique du gouvernement, dont les passe-temps favoris sont « les plantes, Troisième président élu depuis le retour de la LE PETIT PEUPLE ABSENT de la classe dirigeante et des partis a assez d’humour, les oiseaux et la lecture », a été, pendant la cam- démocratie en 1983, M. de la Rua a réussi à A Bogota, malgré le mauvais politiques pour mener à bien les malgré son allure austère, pagne électorale, un blouson en daim élimé, exorciser le fantôme de Raul Alfonsin, le radical temps, des dizaines de milliers de transformations structurelles de pour se vanter d’être ennuyeux qui est aussi son porte-bonheur depuis de qui dirigea l’Argentine de 1983 à 1989. L’UCR a personnes ont défilé pendant plu- l’Etat et les réformes sociales », a in- longues années. En dépit de son aspect taci- mis dix ans à se remettre de son départ précipi- sieurs heures : des dames élé- diqué Raul Reyes, négociateur de turne, M. de la Rua a prouvé son humour avec té de la présidence, six mois avant la fin de son gantes, des familles portant la la guérilla, au cours de son dis- Aires, a salué, dimanche 24 octobre, la victoire un spot télévisé dans lequel il se vantait d’être mandat, en plein chaos économique. A chaque photo d’un parent kidnappé, des cours. Victor G. Ricardo, pour sa écrasante de Fernando de la Rua, qui sera à « aburrido » (ennuyeux) comparé à M. Menem. occasion, M. Menem rappelait qu’il avait hérité soldats estropiés, des étudiants, part, a demandé à la guérilla partir du 10 décembre le nouveau président de Ce fut un succès médiatique qui fit immédiate- d’un pays « en ruine », avec une inflation dé- des syndicalistes, des gens de d’abandonner la lutte des classes l’Argentine, pour un mandat de quatre ans. ment grimper sa cote de popularité. passant 4 000 %. Aujourd’hui, M. de la Rua théâtre, des enfants de chœur por- au profit de la lutte pour la démo- Contrastant avec ce climat d’euphorie, M. de veut, lui, se garder des injustices sociales du li- tant sur l’épaule la statue du saint cratie. Le succès de la journée de la Rua a esquissé timidement quelques sourires LA SUCETTE, SURNOM ET EMBLÈME béralisme et prône un « nouveau chemin » pour de leur paroisse. « Les grands bour- manifestations de dimanche pous- et promis de « construire une Argentine meil- Appartenant au plus vieux parti politique du l’Argentine, inspiré de la « troisième voie » de geois sont tous là, la classe moyenne sera-t-elle les FARC à la concilia- leure ». « Nous allons en finir avec la fête de pays, l’Union civique radicale (UCR), Fernando Tony Blair. représentée, le peuple complètement tion ? quelques-uns, nous allons en finir avec toute de la Rua va de succès en succès depuis plus absent », note un universitaire. Au forme de corruption et d’impunité, nous allons ef- d’un quart de siècle. Maire de Buenos Aires de- Ch. Le. milieu des milliers de drapeaux et Marie Delcas LeMonde Job: WMQ2610--0004-0 WAS LMQ2610-4 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0651 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 INTERNATIONAL La droite nationaliste est devenue le premier parti politique en Suisse Conduite par le millionnaire zurichois Christoph Blocher, l’Union démocratique du centre (UDC) a obtenu près de 23 % des voix lors des élections législatives. Un succès bâti sur les sentiments anti-européens et la défense des valeurs traditionnelles parmi la population alémanique Avec près de 23 % des voix, lors des élec- sièges, sa progression pèsera sur l’orienta- peurs et les ressentiments de la population, miques et il a aussi séduit des électeurs des tique. A peine connus les premiers résultats, tions législatives de dimanche 24 octobre, tion politique du pays. Christoph Blocher, surtout en Suisse alémanique. L’UDC s’est quartiers populaires qui votaient socialiste. Christoph Blocher s’était prévalu de la vic- l’UDC de Christoph Blocher devient le pre- qui s’est fait connaître par son opposition rapprochée de l’extrême droite, ses proposi- Ses prises de position sur l’asile, la fiscalité toire de son parti pour réclamer un mier parti de la Confédération helvétique. farouche au rapprochement avec l’Union tions de baisse des impôts lui ont valu les ou les affaires sociales ont déteint sur les deuxième siège au Conseil fédéral (gouver- Bien que moins spectaculaire en nombre de européenne, s’est employé à canaliser les sympathies de certains milieux écono- partis du centre et influencent le débat poli- nement). (Lire aussi notre éditorial page 18.)

BERNE En plus des cantons de Vaud et de rompre le consensus ambiant, il a a aussi séduit des électeurs des bun zurichois suscitent cependant troduits dans ses rangs. Le ministre de notre correspondant Fribourg où elle était déjà implan- joué à lui tout seul le rôle d’opposi- quartiers populaires qui votaient des réserves jusqu’au sein de son s’était aussi ouvertement inquiété Comme l’Autriche voisine trois tée, elle a recueilli 7 % des voix dans tion en se faisant le champion du socialiste. propre parti, qui comprend aussi d’une lettre rendue publique quel- semaines plus tôt, la Suisse vient de le Jura et près de 8 % à Genève, où repli sur soi et de la défense des va- Alors que la campagne a été as- une tendance modérée représentée ques jours avant le scrutin dans la- connaître à son tour une poussée elle a raté de peu un siège. Dans le leurs d’une Suisse éminemment sez terne, comme en a témoigné par les sections bernoises, ainsi que quelle Christoph Blocher faisait de la droite populiste aux élections Tessin, de langue italienne, la Lega, traditionnelle. une participation inférieure à 40 %, des cantons de Vaud, francophone, l’éloge du livre d’un négationniste. fédérales de dimanche 24 octobre. alliée de l’UDC, a remporté un se- Bien que son parti ait un repré- Christoph Blocher en a donné le et de Fribourg, bilingue. Le jour Cherchant à se dédouaner, le politi- Grand vainqueur du scrutin, l’Union cond siège. Résumant à sa façon ce sentant au gouvernement fédéral ton et en a imposé le rythme. En même des élections, le ministre de cien zurichois a rétorqué : « Il dit la démocratique du centre (UDC), la succès, le nouvel élu et porte-dra- de Berne, Christoph Blocher ne se tout cas, ses concurrents parais- la défense, Adolf Ogi, qui appar- même chose que moi, nous n’avons formation nationaliste emmenée peau de la Lega, Giuliano Bignasca, prive pas de le critiquer et de se po- saient relégués au second plan et il tient à ce courant, a déclaré que rien à faire avec les extrémistes de par le tribun zurichois Christoph a commenté : « C’est le vote des gens ser en censeur de l’ensemble de la occupait largement le terrain. l’UDC devait débusquer les extré- droite, avec les révisionnistes. » Blocher, a fait un bond qualifié qui ne veulent pas entrer dans l’Eu- classe politique. Au nom de la dé- Le style et les orientations du tri- mistes de droite qui se seraient in- d’historique, passant de 14,9 % à rope et veulent une politique d’asile fense de l’indépendance du pays et LA « FORMULE MAGIQUE » près de 23 % des voix. Alors que plus restrictive. » de sa neutralité, il s’oppose aussi N’empêche que les prises de po- l’UDC ne s’inscrivait auparavant bien à l’adhésion à l’Union euro- Une percée limitée en nombre de sièges sition de Christoph Blocher sur qu’en quatrième position, elle est UNE CAMPAGNE ASSEZ TERNE péenne qu’à l’OTAN et aux Nations l’asile, la fiscalité ou les affaires so- devenue du même coup le premier Si elle était prévisible, la poussée unies. Son discours – foncièrement En sièges, la progression de l’UDC est quelque peu limitée par le ciales ont déteint sur les partis du parti du pays en pourcentage, de- de la droite nationaliste a surpris conservateur aux accents popu- système électoral complexe. En pourcentage des voix, l’UDC réuni- centre et influencent le débat poli- vant les socialistes, les radicaux et par son ampleur. Dans un pays peu listes et aux dérives parfois xéno- rait 22,8 % des suffrages (+ 7,9 par rapport à 1995), devançant le PS tique. La montée de l’UDC ne les démocrates-chrétiens, ses parte- coutumier des bouleversements et phobes – se nourrit de thèses sé- (21,5 %, – 0,3), le Parti radical démocratique (20,1 %, – 0,1) et le Parti manque pas de préoccuper les naires au gouvernement fédéral. cultivant le compromis, la progres- curitaires en prônant un démocrate-chrétien (15,6 %, – 1,2), selon les projections faites à partir autres formations et pourrait se ré- Les gains de l’UDC se sont réali- sion de l’UDC, qui a presque doublé durcissement de la politique d’asile des résultats partiels de dimanche soir. Mais elle ne devrait compter percuter sinon sur la composition, sés environ pour moitié aussi bien le nombre de ses députés en deux ou une répression accrue de la toxi- guère plus de 5 mandats sur 46 au Conseil des Etats (Chambre du moins sur la politique du gou- aux dépens de la gauche et du législatures, est sans précédent de- comanie. Ratissant large, il est ainsi haute), dont les deux représentants par canton sont généralement vernement. C’est la « formule ma- centre que de l’extrême droite, no- puis le début du siècle. Patiemment, parvenu à élargir l’audience de son élus au scrutin majoritaire. En revanche, au Conseil national gique », appliquée depuis quarante tamment du Parti de la liberté, qui a depuis qu’il s’est fait connaître par parti d’origine rurale et proche des (Chambre basse), dont les 200 députés sont élus à la proportion- ans assurant ainsi à la Suisse une perdu les sept sièges qu’il détenait. son opposition farouche au rappro- classes moyennes. La nouvelle nelle, la formation nationaliste devrait s’adjuger au moins 43 sièges, exceptionnelle stabilité avec un Non seulement l’UDC a nettement chement avec l’Union européenne, orientation qu’il a donnée à l’UDC soit une quinzaine de plus que jusqu’à présent. Malgré la perte de gouvernement comprenant deux amélioré ses positions dans la plu- Christoph Blocher s’est employé à l’a rapproché de l’extrême droite, 4 mandats, les socialistes demeurent le groupe le plus important au socialistes, deux radicaux, deux dé- part des cantons de Suisse aléma- canaliser les peurs et les ressenti- ses propositions de baisse des im- Conseil national, avec 50 députés ; les radicaux devraient en conser- mocrates-chrétiens et un UDC, qui nique, mais elle a aussi étendu son ments de la population, surtout en pôts lui ont valu les sympathies de ver 42 (moins 3) ; tandis que les démocrates-chrétiens sont relégués pourrait être remise en cause. influence en Romandie et au Tessin. Suisse alémanique. Feignant de certains milieux économiques et il en quatrième position, avec 35 mandats. A peine connus les premiers ré- sultats, Christoph Blocher s’était prévalu de la victoire de son parti pour réclamer un second siège au Conseil fédéral. Le nouveau gou- Un tribun populiste aux thèses « nationales conservatrices » vernement doit être élu le 15 dé- BERNE D’origine plutôt modeste, il n’a jamais ca- venir écouter ses diatribes électorales jusque et qu’il avait suffisamment à faire chez lui. cembre par le Parlement fraîche- de notre correspondant ché ses ambitions et, au soir des élections de dans les endroits les plus perdus. Depuis une Christoph Blocher avait fait une entrée fra- ment sorti des urnes, mais déjà les La victoire de l’UDC n’est pas simplement dimanche, à la question de savoir s’il se ver- vingtaine d’années patron du groupe cassante en politique en parvenant à torpiller, autres partis ont serré les rangs celle d’un parti, c’est avant tout celle d’un rait éventuellement au Conseil fédéral, il a chimique EMS, Christoph Blocher a su le faire en 1992, le projet d’adhésion de la Suisse à pour reconduire le gouvernement homme, Christoph Blocher. A cinquante- répondu que tel n’était pas son objectif mais prospérer. Parti de rien ou de pas grand- l’Espace économique européen. Pourtant, il dans sa formule actuelle. que, si les députés l’élisaient, il ne se déro- chose, à l’en croire, il fait aujourd’hui partie se défend vigoureusement de prôner la fer- Cette poussée de fièvre nationa- PORTRAIT berait pas à ce qu’il considérerait comme un du club relativement restreint des million- meture ou le repli sur soi de la Confédération, liste n’en marque pas moins un Le verbe haut de ce fils devoir. naires helvétiques. citant l’exemple de son entreprise, qui réalise tournant qui risque de compro- Les épaules carrées, le cheveu blond grison- la presque totalité (90 %) de ses ventes à mettre au moins pour quelques an- de pasteur devenu nant et l’œil clair font de lui l’Helvète clas- « POUR UNE SUISSE NEUTRE » l’étranger, dont la moitié dans l’Union euro- nées toute velléité d’ouverture et de millionnaire le distingue assez sique proche de la caricature. Mais son verbe S’il se veut toujours « un Suisse patriote, péenne. rapprochement avec l’Europe. Ne radicalement de ses pairs haut le distingue assez radicalement de ses conservateur et libéral, attaché aux valeurs Champion déclaré de la droite, il reproche dissimulant pas sa déception, la pairs dans un monde plutôt feutré, d’autant éprouvées », croyant et pratiquant, qui lit tous aux représentants des partis bourgeois tradi- présidente du Parti socialiste, Ursu- qu’il aime parler et sait se faire entendre. Re- les jours la Bible, il refuse résolument la tionnels, radicaux, libéraux et démocrates- la Koch, a déploré des résultats neuf ans, ce fils de pasteur de la campagne doutable débatteur au franc-parler ravageur, comparaison avec l’Autrichien Jörg Haider, chrétiens, de se laisser trop entraîner vers la « reflétant une tendance perceptible zurichoise a peaufiné au cours des dernières nombre de ses adversaires politiques ont ap- avec qui il affirme n’avoir pas grand-chose de gauche. Menée au pas de charge contre la po- dans presque tous les pays d’Eu- années son profil de lutteur en imposant pris à leurs dépens que l’on ne se frottait pas commun si ce n’est la conviction que «la litique gouvernementale, sa campagne a por- rope ». Pour sa part, la présidente son rythme au petit monde politique helvé- impunément à un meneur d’hommes rompu classe politique ne doit pas se situer en dehors té des fruits qui ne sont pas pour lui déplaire, de la Confédération a perçu ces ré- tique. Il agace autant qu’il suscite une ad- aux effets de manches et habile à appâter un du peuple ». Pour preuve de son indépen- et c’est d’un ton parfaitement désinvolte qu’il sultats comme « un vote de miration parfois secrète en réussissant là où auditoire pour mieux le ferrer. dance d’esprit, il rappelle avoir décliné une in- a résumé son credo : « Pour une Suisse neutre, grogne », appelant tous les partis à tant d’autres se sont cassé les dents : ame- Colonel de l’armée, il sait commander et, vitation du politicien nationaliste à participer plus libérale et moins socialiste. » redoubler de vigilance. ner les citoyens à se déplacer, pour l’écouter visiblement, entraîner ses troupes. A preuve, à une réunion en Autriche, arguant qu’il ne se d’abord, puis pour voter pour lui. les assistances toujours plus nombreuses à mêlait pas de la politique intérieure d’autrui J-C. B. Jean-Claude Buhrer Romano Prodi, président de la Commission européenne « Il faut organiser un grand débat sur les frontières de l’Europe » « Vous rencontrez Bill Clinton gences, des incompréhensions ou veto, rien ne peut se construire, no- mocratique” des anciens pays de de l’Europe, nous constatons sur bat doit porter sur les enjeux fonda- le 27 octobre, en prélude aux né- des questions de tactique. tamment pas la démocratie. l’Est à l’UE, pour des raisons tout le continent l’affirmation des mentaux : la paix, les frontières, le gociations de l’Organisation » Mais il ne faut pas créer de ten- – Faut-il commencer à tra- stratégiques, n’a-t-il pas perdu langues régionales, le renforcement concept de nations dans l’Europe, la mondiale du commerce (OMC) à sions artificielles à propos de pro- duire dans les traités l’ébauche de sa pertinence ? des régions, la dévolution [le trans- culture des Européens. Dans ce cas, Seattle. Sur bien des sujets, le blèmes difficiles, comme celui des de la défense européenne ? – Je pense davantage à la vocation fert des pouvoirs] ! Croyez-vous qu’il il y aura un nouvel intérêt pour l’Eu- dialogue transatlantique de- organismes génétiquement modifiés – Oui. J’ai écouté avec beaucoup historique de l’Europe. L’élargisse- aurait été possible d’avoir un Parle- rope. vient acrimonieux. Un désaccord (OGM). Les Européens doivent ex- d’intérêt le discours du président ment, c’est la plus grande expé- ment au Pays de Galles, en Ecosse, – Le débat sur la nécessité de entre Européens et Américains pliquer que notre décision est basée Chirac à Strasbourg [sur la construc- rience historique qui soit : rassem- sans l’Europe ? Non. Mais qu’est-ce préserver ou non l’Etat-nation aurait-il de graves consé- sur l’avis d’un organisme semblable tion d’une défense auropéenne auto- bler un large groupe de pays en que la Commission ? Nous sommes vous paraît-il encore pertinent ? quences ? à la Food and Drug Agency améri- nome]. Un discours fort. J’ai tou- préservant leurs racines culturelles, ici pour prendre des décisions de – Il a fallu des siècles pour forger – Oui, parce qu’il faut saisir l’occa- caine et amorcer la discussion. A jours pensé que si nous ne faire coexister la force des nations pouvoir exécutif. Si vous n’aimez les Etats-nations. Ils ne vont pas dis- sion de Seattle pour lancer un mes- Seattle, il sera très important de rapprochions pas nos industries de avec celle des régions... C’est beau- pas le terme de “gouvernement”, le- paraître, mais ils se transforment. La sage sur l’avenir de l’économie donner des lignes directrices, afin défense, la situation politique ne se- coup plus difficile que si nous avions quel employer ? “Commission monnaie unique restera le symbole mondiale. Etats-Unis et Europe, d’éviter la tragédie de disputes tran- ra jamais prête pour la défense eu- affaire à une “pâte” homogène. consultative” ? Je parle de gouver- de grands changements historiques nous représentons ensemble les satlantiques régulières. On ne peut ropéenne. Dans mon esprit, cette idée de me- nement parce que nous prenons des de l’Europe. Soyez sûr que tous les deux tiers du commerce mondial. continuer à avoir chaque jour un – Est-il normal qu’un pays re- naces n’existe pas. J’ai un idéal posi- décisions de gouvernement. Il ne chefs de gouvernement, moi Nous devons donner des garanties contentieux, sur les bananes, les joignant l’Union dispose d’un tif de l’Europe. Je refuse de toutes faut pas être pharisien ! Mais vous compris, ont bien mesuré ce que si- aux pays tiers, créer des conditions OGM, les subventions agricoles, etc. commissaire ? mes forces l’idée d’un clash de civili- verrez, dans ma Commission, j’ai gnifiait la monnaie unique en de commerce leur permettant Surtout, il faut que nous affirmions – C’est notamment pour régler ce sations, de lutte inévitable entre isla- l’intention de décentraliser un grand termes de souveraineté, et de consé- d’avoir leur place. Nous devons aus- que les intérêts des pays les moins type de questions qu’il faut organi- misme et christianisme. Ce sont des nombre de compétences. quences sous la forme de chocs asy- si prendre en considération les nou- avancés sont au cœur de nos préoc- ser rapidement la conférence inter- bêtises ! Il faut ouvrir le débat de fa- – Après les élections euro- métriques. veaux problèmes, ceux relevant de cupations. Sinon, l’idée prévaudra gouvernementale et décider de quel çon positive, et méditer ce qui s’est péennes, on a dit que l’Europe – Certaines régions, comme la la santé et du “principe de précau- que nous sommes occupés des inté- type de Commission nous voulons passé dans l’ex-Yougoslavie, au Ko- souffrait d’un “déficit démocra- Lombardie, la Catalogne, le tion”, mais aussi ceux liés aux rêts des pays riches, des grandes so- dans l’avenir. L’élargissement est sovo. tique”. Comment y remédier ? Bade-Wurtemberg ou Rhône- clauses sociales. Il faut discuter afin ciétés, ce qui risque de conforter le une décision historique, qui entrera – Le nouveau rôle du Parlement Alpes ont une forte identité et de décider si ce sont de vraies diver- sentiment que ces négociations dé- en application le jour où les candi- ne sera pas suffisant pour mettre fin une puissance économoque boucheront sur un risque accru de dats seront prêts à rejoindre l’Union. « Comme président au “déficit démocratique”, mais grandissante. Est-ce une évolu- chômage mondial. (Lire aussi en Il faut déjà réfléchir à une Commis- c’est un premier pas. Pour être hon- tion bénéfique pour l’Europe ? page 6.) sion avec vingt-cinq pays, voire da- du Conseil italien, j’ai nête, on a surtout découvert le “dé- – Non seulement bénéfique, mais – Au sein de l’UE, sera-t-il pos- vantage, qui puisse fonctionner. ficit démocratique” après les élec- naturelle : c’est le réveil des racines sible de dépasser l’ordre du jour – Quelle importance accordez- pu mesurer à quel tions, en constatant la forte de l’Europe. Demandez aux gens en de la conférence intergouverne- vous aux inquiétudes des gou- abstention, et aussi en raison de la Italie s’ils se sentent davantage “ré- mentale pour examiner d’autres vernements pour qui, à force de point, avec le veto, crise de la Commission, qui a donné gionaux” ou “Italiens”. Ils ré- questions avant la fin 2000 ? s’élargir, l’UE va perdre en effi- une mauvaise image de l’Europe. Si pondent qu’ils sont d’abord attachés – Nous avons largement le temps cacité et en influence ? rien ne peut nous voulons que les peuples s’in- à leurs racines locales. En Europe, de discuter avant la fin de l’an pro- – Une grande importance. C’est téressent demain aux élections eu- l’orgueil de chaque peuple a été ja- chain. Je tiens à souligner que la pourquoi j’ai demandé au Parlement se construire » ropéennes, il faut démontrer que la lousement préservé. C’est pourquoi France [qui assumera la présidence européen d’entreprendre un vaste Commission est transparente et tra- les chefs de gouvernement ont pen- de l’Union au second semestre 2000] débat sur la carte de l’Europe. vaille au bien des peuples euro- sé que la seule solution à long terme a une responsabilité particulière- Quelles sont les frontières, Quelle – Sous le titre “Prodi démas- péens. pour les Balkans, c’est l’Europe, seul ment importante. D’autre part, il ne est l’“âme” de l’Europe ? Quelle qué : un centralisateur plus dan- – Il n’empêche : l’idée est lar- moyen pour permettre à des sera pas possible d’avoir plusieurs forme donner aux coopérations ren- gereux que Delors”, le Times de gement répandue que l’“Europe, peuples qui se haïssent de vivre en- conférences intergouvernemen- forcées [permettant à un groupe de Londres rappelait récemment c’est ennuyeux”. semble. Si nous comprenons cet en- tales : ce sont des procédures très pays de prendre des initiatives au que vous vous considérez volon- – C’est pourquoi je parle toujours jeu, l’Europe ne sera pas davantage longues. Sans réforme institution- nom de l’Union]. Quelles décisions tiers comme le chef du “gouver- de l’“âme” de l’Europe, de la paix. “ennuyeuse”. » nelle, il ne peut y avoir d’élargisse- prendre avec nos voisins du sud de nement” de l’Europe. Vous re- Vous ne m’avez pas entendu pro- ment. S’agissant du droit de veto, la Méditerranée, avec la Russie, vendiquez ce titre ? noncer une seule fois le mot “agri- Propos recueillis à Bruxelles comme président du Conseil italien, l’Ukraine, la Turquie ? – Je rappelle à nos amis britan- culture” ! Pourtant, c’est plus de la par Philippe Lemaître j’ai pu mesurer à quel point, avec le – L’argument de l’“ancrage dé- niques qu’avec l’Europe et en raison moitié du budget européen. Le dé- et Laurent Zecchini LeMonde Job: WMQ2610--0005-0 WAS LMQ2610-5 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0652 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 5 Moscou soumet la Tchétchénie à un blocus Le président tunisien a été réélu avec plus de 99 % des voix TUNIS. En dépit de la présence pour la première fois dans l’histoire du total et à des bombardements massifs pays de deux adversaires, le président Zine El Abidine Ben Ali a été réélu avec plus de 99 % des suffrages pour un troisième – et si la Constitution n’est pas modifiée – dernier mandat de cinq ans. Selon les premiers résul- Des milliers de réfugiés sont bloqués à la frontière de l’Ingouchie, fermée dimanche tats officiels publiés, lundi matin 25 octobre, le chef de l’Etat, soixante- trois ans, a obtenu, dimanche, dans chacune des vingt-cinq circonscrip- Moscou a fermé, dimanche 24 octobre, la fron- fuient les bombardements. C’est la route qu’ont de terroristes » sur son territoire. Le premier mi- tions du pays, des scores allant de 99,35 % à 99,95 % des suffrages, selon tière entre la Tchétchénie et l’Ingouchie, unique empruntée 170 000 civils réfugiés dans l’Ingou- nistre russe, Vladimir Poutine, rejette les appels les résultats provisoires publiés par le ministère de l’intérieur. Le chiffre point de passage des réfugiés tchétchènes qui chie voisine. Moscou dit craindre « l’infiltration au dialogue lancés par les occidentaux. définitif devait être communiqué dans le courant de la journée. En 1994, candidat unique, le président Ben Ali, avait été réélu avec 99,91 % des suf- MOSCOU timait que « si le conflit continue, sol russes ont été tirés, samedi ma- jour, lors d’un déplacement en Es- frages. En déplacement à Tunis, sa ville natale, Philippe Séguin a qualifié de notre correspondant nous nous attendons à ce que tin, sur des routes à l’est de la capi- pagne, assurait que « le dialogue dimanche ce scrutin de « nouvelle étape du processus démocratique que la L’armée russe a achevé, di- 300 000 personnes viennent se réfu- tale. peut commencer aujourd’hui Tunisie a choisi de conduire ». manche 24 octobre, la mise en gier en Ingouchie ». même ». Les résultats des législatives, couplées avec la présidentielle, n’ont pas en- place d’un blocus total de la Tché- Le FSB (ex-KGB) a expliqué que REFUS DU DIALOGUE Répondant aux mises en garde core été rendus publics. Même si l’opposition ne réalise pas un meilleur tchénie, en fermant la frontière ce blocus devait empêcher « l’infil- Le premier ministre, Vladimir occidentales, Guennadi Seleznev, score qu’à la présidentielle, elle est assurée, à la suite d’une modification avec la république voisine d’Ingou- tration de terroristes » en Russie. Poutine continue à bénéficier d’un le président communiste de la de la Constitution, d’obtenir 20 % des sièges. – (AFP.) chie. Ses troupes, appuyées de blin- Durant le week-end, le ministre de soutien quasi-unanime de la classe Douma, a estimé qu’après le Koso- dés, ont bloqué les routes allant l’intérieur et des représentants des politique russe. En mai, la majorité vo, les Etats-Unis et les membres vers Nazran, la capitale ingouche, services de sécurité ont expliqué des députés de la Douma avait re- de l’OTAN « n’avaient pas le droit Colère et protestations aux funérailles et par lesquelles 170 000 réfugiés, que « Bassaïev et Khattab [les lea- tenu, lors de la procédure de desti- moral de dire à la Russie comment principalement des femmes, des ders islamistes tchétchènes] avaient tution du président Eltsine, le chef mettre fin » à cette guerre. M. Se- enfants et des vieillards, ont fui, de- donné l’ordre de commettre des d’accusation concernant l’engage- leznev a ainsi conseillé à Javier So- d’un ex-ministre turc assassiné puis début septembre, les bombar- actes terroristes à Moscou, Saint-Pé- ment de la guerre en Tchétchénie. lana, ancien secrétaire général de dements russes sur la Tchétchénie. tersbourg et dans d’autres régions ». Cet épisode est définitivement ou- l’OTAN devenu le Monsieur Sécuri- ANKARA. Des dizaines de milliers de personnes en colère, qui ont scan- Le correspondant de l’AFP sur Le président ingouche, Rouslan blié. M. Poutine assume au- té de l’Union européenne, « d’aller dé des slogans antigouvernementaux et hué leurs dirigeants, ont assisté, place a constaté que des milliers de Aouchev, a dénoncé la fermeture jourd’hui cette escalade militaire dans un monastère confesser ses samedi 23 octobre, à Ankara, aux funérailles de l’ancien ministre turc de personnes demeuraient bloquées, de la frontière : « Maintenant, la malgré les avertissements des crimes commis contre le peuple la culture Ahmet Taner Kislali, tué jeudi par un colis piégé. L’attentat a été dimanche, aux postes-frontières population n’a aucun moyen de Etats-Unis et de l’Union euro- serbe ». Le ton est le même du côté revendiqué par un groupe islamiste, mais la justice ne privilégie pas cette fermés. quitter la Tchétchénie, a-t-il déclaré. péenne, qui demandent d’engager du bloc électoral La patrie-Toute la piste. Lors de la cérémonie, la foule a sifflé l’arrivée du président, Suley- Moscou entend mettre fin au flot La guerre doit être menée contre les « de façon urgente un dialogue poli- Russie, conduit par l’ancien pre- man Demirel, et du premier ministre, Bülent Ecevit. « Les assassins sont de réfugiés qui s’est accru après le terroristes, pas contre les réfugiés. » tique », selon les mots du secrétaire mier ministre, Evgueni Primakov, au Parlement », ont-ils crié, faisant référence au parti islamiste de la Vertu massacre du marché de Grozny Parallèlement, l’armée russe a d’Etat adjoint américain, Strobe et le maire de Moscou, Iouri Louj- (Fazilet), dont les opinions radicales auraient, selon certains, inspiré les (137 morts et 200 blessés, selon les poursuivi son offensive sur les fau- Talbott. « Un règlement politique kov. Dans un communiqué, ses di- auteurs de l’attentat. Ils ont également hurlé « Führer Ecevit ! », en fai- autorités tchétchènes) provoqué, bourgs de Grozny et également n’est pas envisageable avant rigeants dénoncent les « déclara- sant référence à l’actuelle coalition gouvernementale de la gauche modé- jeudi 21 octobre, par un tir de mis- bombardé la ville de Vedeno, l’anéantissement des bandes de ban- tions particulièrement cyniques » de rée avec le parti d’extrême droite Action nationaliste (MHP). – (AFP.) siles russes. Vendredi, près de proche du Daghestan. Pour la seule dits », a répondu M. Poutine, same- l’Occident, accusé d’« intervenir 4 000 personnes avaient fui vers journée de samedi, les autorités di, dans un entretien au journal dans les affaires intérieures de la l’Ingouchie. A Genève, le porte-pa- tchétchènes ont annoncé 163 per- tchèque Pravo. Ainsi était démenti Russie ». Israël autorise un responsable role du Haut commissariat aux ré- sonnes tuées et 380 blessées. Selon le ministre russe des affaires étran- fugiés des Nations unies (HCR) es- Grozny, deux autres missiles sol- gères, Igor Ivanov, qui, le même François Bonnet du FDLP à entrer dans les territoires JÉRUSALEM. Le premier ministre israélien, Ehoud Barak, a autorisé, Les putschistes pakistanais tardent à présenter un gouvernement « honnête » lundi 25 octobre, le chef du Front démocratique de libération de la Pales- tine (FDLP), opposé aux accords d’Oslo, Nayef Hawatmeh, à entrer dans ISLAMABAD affirme un autre observateur en de la maison où personne, même Bien que jugeant le coup d’Etat les territoires autonomes palestiniens. « Cette décision a été prise en rai- de notre envoyée spéciale contact avec le haut commande- sa proche famille, n’est admis. « infortuné et injustifié », la Ligue son du soutien du chef du FDLP au processus de paix, en réponse à une de- A quelques encablures du Parle- ment militaire. Outre Mushahid Hussein, les mi- musulmane a pris soin d’affirmer mande de l’Autorité palestinienne présentée il y a plusieurs mois », a précisé ment aujourd’hui suspendu, l’en- Un certain nombre de décisions nistres des finances et du pétrole qu’elle ne voulait « aucune un porte-parole du premier ministre israélien. « Les responsables de la sé- clave résidentielle des ministres est déjà prises laissent en outre penser seraient maintenus, eux aussi, en confrontation avec l’armée ». curité n’ont pas émis d’objection », a-t-il ajouté. Israël a déjà levé une in- déserte. Même le poste de garde à que derrière une façade d’adminis- état d’arrestation, ainsi que le di- « Nous ne voulons donner aucun terdiction d’entrée pour Abou Ali Moustafa, numéro deux du Front po- l’entrée est vide et un étrange si- tration civile, en dernier ressort ce recteur général de Pakistan Airlines prétexte à l’autre partie d’agir contre pulaire de libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habache, lence règne autour des vingt-six sont les militaires qui gouverne- et le directeur exécutif de la télé- nous. Nous ne sommes pas pressés, également hostile à Oslo. Le FDLP et le FPLP, tous deux basés à Damas, bungalows ministériels. Le pouvoir ront le Pakistan, tant au niveau fé- vision. Le nombre exact de per- affirme l’ancien ministre de l’inté- sont avec le Fatah de Yasser Arafat les principales composantes de l’Or- pakistanais s’est déplacé d’Islama- déral, que dans les provinces, tant sonnes arrêtées reste pour l’instant rieur, Chaudhry Shujaat Hussein. ganisation de libération de la Palestine (OLP). Ces deux formations ont bad, la capitale, à Rawalpindi, siège ils sont persuadés que eux seuls difficile à préciser, car elles sont dé- Si le général Moucharraf est capable infléchi leur position en dialoguant avec M. Arafat. – (AFP.) du haut commandement de l’ar- peuvent remettre de l’ordre dans le tenues dans différentes villes du de respecter le serment qu’il a fait mée où le général Pervez Mouchar- pays. pays et des libérations, comme de devant le pays, il réussira (...) mais raf semble avoir du mal à trouver nouvelles arrestations, ont lieu. on sera très attentif. J’ai lu son dis- Kofi Annan accuse les Etats-Unis la trentaine – au minimum – de LE SORT DES DÉTENUS La Ligue musulmane, qui a tenu cours trois ou quatre fois, j’en garde personnalités compétentes et Des voix s’élèvent déjà, timide- sa première réunion à Islamabad, une copie, il doit maintenant faire ce « honnêtes » qu’il veut nommer au ment, pour déplorer le manque depuis le putsch, en présence de qu’il a dit. » de « bloquer » l’aide à l’Irak Conseil national de sécurité, au d’informations sur les arrestations trente-cinq responsables du parti C’est sans doute pour obtenir gouvernement et au Conseil opérées et le sort des personnes dont un grand nombre d’anciens l’aide dont il a un urgent besoin, WASHINGTON. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a accusé les consultatif. détenues. Treize jours après le ministres, a demandé « la libéra- que le général Moucharraf a choisi, Etats-Unis de « bloquer » l’aide humanitaire à l’Irak, a rapporté lundi Douze jours de discussions in- putsch militaire, le lieu de déten- tion immédiate de Nawaz Sharif et avant même la constitution de son 25 octobre le Washington Post. Les Etats-Unis « jouent des muscles sur un tenses, de larges consultations et tion de l’ancien premier ministre, le droit d’entrer en contact avec équipe, de se rendre ce lundi et comité des sanctions de l’ONU pour indéfiniment “bloquer” plus de 500 mil- d’enquêtes n’ont pour l’instant pas Nawaz Sharif, de son frère, mi- lui ». La Commission pakistanaise pour trois jours en Arabie saoudite lions de dollars de produits humanitaires que l’Irak aimerait acheter », dit abouti et les Pakistanais nistre en chef du Pendjab et de cer- des droits de l’homme a elle aussi, et aux Emirats arabes unis, tradi- M. Annan, selon le journal. Un responsable américain également cité par commencent à s’inquiéter : si l’ar- tains de ses proches collaborateurs, dans un communiqué qui – signe tionnels bailleurs de fonds du Pa- le Washington Post affirme cependant qu’« aucun de ces blocages ne mée avait techniquement préparé reste toujours inconnu. «Nous des temps – n’a pas été publié dans kistan. concerne la nourriture ou les médicaments ». Le programme « pétrole le renversement de Nawaz Sharif pensons qu’il est à Rawalpindi » la presse, demandé « le respect des contre nourriture », une dérogation à l’embargo en place depuis 1990, (Le Monde du 14 octobre), elle siège de l’état-major de l’armée, af- droits fondamentaux des détenus Françoise Chipaux permet normalement à l’Irak de vendre du brut en échange de vivres et n’avait apparemment pas de plan firme M. Raja Zafarul Haq, député dont notamment celui de contacter de médicaments destinés à améliorer les conditions de vie désastreuses pour gouverner le pays. « Face aux de la Ligue musulmane de Nawaz leurs familles et leurs avocats ». a LA FRANCE a bloqué, avant sa de la population. De plus, M. Kofi Annan avait recommandé le 14 octo- attentes très élevées de la popula- Sharif. « Mais nous ne savons pas La Ligue musulmane qui n’avait sortie de la rade de Toulon, un bre au Conseil de sécurité de l’ONU de doubler, en la portant à 600 mil- tion, les militaires cherchent à trou- exactement où et dans quelles condi- jusqu’à maintenant pas réagi à sous-marin à propulsion classique lions de dollars, la somme allouée à l’Irak pour l’achat de pièces de re- ver une équipe devant laquelle cha- tions. » La famille de Nawaz Sharif l’éviction de son chef lui a réitéré pakistanais, qui était en cours de change en vue de réhabiliter ses infrastructures pétrolières. Les cun pourra dire : enfin nous avons reste de même injoignable, tous les officiellement son soutien. « Pour modernisation à l’arsenal. Le mi- Etats-Unis avaient, pour leur part, rejeté le doublement de cette somme, l’équipe rêvée », explique l’éditoria- téléphones de sa résidence de La- l’instant, le remplacement de Nawaz nistère de la défense a expliqué, soupçonnant Bagdad de vouloir importer certains articles industriels à liste Ayaz Amir. Certaines person- hore étant coupés depuis le renver- Sharif comme président du parti samedi 23 octobre, qu’il s’agissait priori anodins pour la production d’armes chimiques. – (AFP.) nalités contactées ont toutefois dé- sement du premier ministre le n’est pas au programme », affirme d’une mesure « conservatoire », jà refusé et d’autres hésitent, face à 12 octobre. Le ministre de l’infor- Haleem Siddiqui, ancien ministre prise par la France sur ses exporta- DÉPÊCHE l’immensité de la tâche à accomplir mation, un proche de Nawaz Sha- d’Etat de l’eau et de l’énergie. «Le tions d’armements après le coup a PORTUGAL : l’armée portugaise a acheté neuf hélicoptères EC-635 et le manque de garantie quant à rif, Mushahid Hussein, est désor- moment est à l’unité des rangs », d’Etat à Islamabad, et qu’elle était au groupe franco-allemand Eurocopter pour un montant de 230 millions un retour prochain à la démocratie. mais le seul occupant de l’enclave dit-il avant d’ajouter : « des en- « susceptible d’être réexaminée ». de francs (35 millions d’euros). Livrés en 2001, ces hélicoptères sont « L’armée va rester et je crains pour ministérielle. Il y est toujours en quêtes sont en cours et c’est une Déplaçant 1 725 tonnes en plongée voués à des missions d’appui-feu au sein d’une force de projection. Euro- un long moment », affirme un ob- état d’arrestation avec, dit-on, sa question de principe. Tant que rien et armé de torpilles, ce sous-marin copter aidera le Portugal à créer, avec l’assistance des armées françaises servateur qui préfère garder l’ano- femme, sa mère et son fils. Un sol- n’est prouvé, il n’y a aucune raison est l’un des deux que le Pakistan a et allemandes, l’équivalent d’une formation héliportée de l’armée de nymat. « Deux ans, peut-être trois », dat et un policier gardent l’entrée de sacrifier Nawaz Sharif ». achetés d’occasion en 1978. terre. L’armée française au secours des blessés est-timorais

DILI protégé par des soldats venus pour a dû vivre ou voir, mais il semble de notre envoyé spécial l’essentiel du régiment d’infanterie complètement traumatisé. Dès qu’on « Sur le plan médical, le Timor- de marine du Pacifique (Rimap) basé l’approche, il a peur. » Plus loin, un Oriental, c’est la vacuité complète. Il en Nouvelle-Calédonie, comprend bébé de deux ans est allongé sur un n’y a plus d’hôpitaux, plus de méde- une antenne chirurgicale – deux lit près de sa mère dans la vaste salle chirurgiens, un anesthésiste, des in- de classe transformée en dortoir REPORTAGE firmiers et des aides-soignants –, pour les patients. Il a joué avec une tandis que trois médecins, un épidé- grenade qui lui a explosé dans les Opération « Santal » : miologiste et un vétérinaire, eux mains. Il a fallu l’amputer de deux une mission aux aussi assistés d’infirmiers, sont char- doigts à chaque main. objectifs purement gés de la section hospitalière. Deux navires de la marine sont humanitaires « Nous avons déjà effectué plus également présents : la frégate Ven- d’une trentaine d’interventions démiaire, basée à Nouméa, effectue chirurgicales, dont une vingtaine au en permanence des allers-retours cins, plus rien ! », s’exclame le méde- moins liées à des blessures par armes à entre le port australien de Darwin et cin-chef, Yves Thiery, qui feu », explique Yves Thiery. La plu- la rade de Dili, avec notamment commande le « détachement san- part des blessés de guerre soignés pour objectif des missions de sur- té » de l’armée française dans la ca- dans l’hôpital, installé dans une an- veillance. Un autre navire, le Sirocco, pitale est-timoraise. Dans le cadre de cienne école près de l’aéroport, un bâtiment de transport de cha- l’opération « Santal » – allusion au n’avaient pas été gravement touchés lands de débarquement, venu de bois du même nom dont l’exploita- mais leurs blessures s’étaient infec- Toulon, pourrait jouer prochaine- tion fut l’une des raisons de la colo- tées au fil des semaines, avant l’arri- ment un rôle important si l’ONU de- nisation portugaise de l’île –, Paris a vée de l’Interfet. « Nous avons mande à la marine française de s’oc- envoyé plus d’une centaine conscience de l’utilité fondamentale cuper du rapatriement des milliers d’hommes à Dili pour une mission de notre mission car notre hôpital est de personnes que les Indonésiens aux objectifs purement humani- le seul en ville avec celui du Comité in- avaient déportées au Timor-Occi- taires. ternational de la Croix-Rouge », se fé- dental voisin et qui commencent à Intégré dans la Force multinatio- licite le médecin-chef en désignant affluer dans l’est de l’île. nale (Interfet), sous commandement un garçonnet tremblant de fièvre, les australien, ce détachement médical, yeux hagards. « Je ne sais pas ce qu’il Bruno Philip LeMonde Job: WMQ2610--0006-0 WAS LMQ2610-6 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:20 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 11Fap: 100 No: 0653 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999

COMMERCE Les députés dis- vembre, à Seattle (Etats-Unis), dans prend la forme de nombreuses réu- l’association Attac et la Coordination treize mille adhérents, l’association cutent, mardi 26 octobre, à partir le cadre de l’Organisation mondiale nions organisées par les associa- pour un contrôle citoyen de l’OMC Attac, qui milite pour la taxation des d’une déclaration du gouvernement, du commerce (OMC). La contestation tions, les syndicats et les personnali- sont les trois fers de lance de la mo- transactions financières, a réuni ses du nouveau cycle de négociations de l’OMC, prise pour symbole d’une tés engagés dans ce mouvement. bilisation. Des différences d’orienta- assises, samedi et dimanche, à La commerciales qui s’ouvrira fin no- mondialisation purement financière, b LA CONFÉDÉRATION PAYSANNE, tion les distinguent. b FORTE de Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône. L’OMC devient la cible du combat contre la mondialisation financière De réunion en réunion, le refus de la domination sans partage des lois du marché et des intérêts américains rencontre une audience importante. Les députés vont discuter pendant quatre heures, mardi, de la position française avant les négociations commerciales de Seattle ILS ÉTAIENT 600 à Nantes, il y a Tel est le contexte dans lequel tification de la mondialisation à la des inégalités sociales par 60 % des une semaine, 200 à Tulle le 19 octo- l’Assemblée nationale se saisit du précarité et à la flexibilité consti- personnes interrogées, même si, bre, 300 à Aubervilliers le lende- sujet, mardi 26 octobre. Soigneuse- tuent le moteur permanent de tous par ailleurs, 57 % d’entre elles main, autant à Dijon samedi 23 oc- ment cadrée, la discussion doit les mouvements sociaux depuis le considèrent qu’elle favorise la tobre. Les négociations prendre la forme d’une déclaration début des années 90 », explique croissance de l’économie. commerciales internationales, qui du gouvernement, suivie d’un dé- Christophe Aguiton, de l’Associa- Déjà au cours de la manifesta- vont s’engager fin novembre à bat sans vote. Sous la pression des tion pour la taxation des transac- tion pour la défense de l’emploi, Seattle, aux Etats-Unis, font déjà députés du MDC, notamment, tions financières pour l’aide au ci- lancée le 16 octobre par le Parti un « tabac » sous les préaux. Et la quatre heures de séance ont finale- toyen (Attac). La mobilisation communiste, une partie des bande- mobilisation anti-Organisation ment été dégagées afin de per- anti-OMC s’inscrit bien évidem- roles et des slogans affichait des mondiale du commerce (OMC) mettre à chaque groupe d’exposer ment dans ce cadre, mais l’éton- mots d’ordre hostiles au « libéra- prend de plus en plus les allures son point de vue. nant est la résonance prise au- lisme sans frein » et à une dérégula- d’une caravane itinérante. « C’est Le 30 septembre, les députés ont jourd’hui. En 1998, le déve- tion complète des échanges de la folie ! D’ici à fin novembre, on adopté une résolution – texte non loppement d’Attac s’était produit commerciaux. Le petit bataillon du a encore vingt-cinq réunions à assu- contraignant pour le gouverne- sur fond de crise financière, partie Mouvement des citoyens défilait rer », souligne Jean-Claude Amara, ment – largement inspirée du rap- d’Asie du Sud-Est pour gagner la sous l’étendard du « peuple de animateur de Droits devant !! et port de Béatrice Marre (PS, Oise) Russie et le Brésil. Cette année, le France contre la mondialisation », membre de la Coordination anti- intitulé « De la mondialisation su- climat économique général est da- tandis que les Wolber-Michelin OMC, qui s’efforce encore de caser bie au developpement contrôlé », vantage à l’euphorie. qui, symboliquement, ouvraient le les demandes de Parthenay (Deux- et qui exhorte l’Union européenne Pourtant, le mouvement ne fai- cortège, brandissaient des pan- Sèvres), de Rodez (Aveyron), de à « jouer un rôle moteur pour dé- blit pas. Bien au contraire. «Le cartes disant : « Ce n’est pas à la Lille et d’Ivry-sur-Seine (Val-de- fendre un modèle de civilisation, qui contexte économique n’y change Bourse que l’on fabrique des Marne). Déjà, Clermont-Ferrand a respecte les différences écono- rien. Les gens se sont rendu compte pneus ». réservé la date du 29 octobre, et miques, sociales et culturelles ». que le néolibéralisme prend désor- A la veille de l’ouverture des né- Millau s’est « calé » sur le 2 no- mais une forme précise : celui du ca- gociations de Seattle, une manifes- vembre. UNE RÉSONANCE INATTENDUE pitalisme anglo-saxon, qui met en tation nationale est prévue, le Aux réunions publiques, tous les Alors qu’une centaine de person- l’OMC signifierait choisir la loi de la le militant de la Confédération cause un modèle de société auquel 27 novembre, à Paris. Elle est orga- deux jours, s’ajoutent des ren- nalités françaises, parmi lesquelles jungle et, donc, l’unilatéralisme », a paysanne, José Bové. Par ailleurs, ils sont attachés », souligne nisée par la Confédération pay- contres inédites comme celle pa- des membres de la majorité « plu- indiqué le premier ministre (Le l’annonce par la firme Michelin de M. Aguiton. sanne, les comités Attac et la coor- tronnée, sur le plateau du Larzac, rielle », ont demandé, le 21 octo- Monde du 23 octobre). la suppression de 7 500 emplois au Dans son numéro du 7 octobre, dination anti-OMC. Elle se situe ce week-end, par la Société des bre, de différer le lancement du Cette mise au point n’épuise pas nom de la compétitivité internatio- le bimensuel économique L’Expan- dans le droit fil du combat rempor- amis du quotidien L’Humanité, mê- cycle de négociations commer- le problème. Derrière l’actualité nale, alors même que l’entreprise sion publie une enquête de l’insti- té contre l’AMI, en 1998, et devrait lant syndicalistes paysans, José Bo- ciales (Le Monde du 22 octobre), « OMC » s’est nichée une série dégage des bénéfices importants, a tut de sondage BVA qui ne dit pas être le receptacle de toutes les op- vé en tête, et cinéastes comme Pas- Lionel Jospin s’est aussitôt démar- d’inquiétudes confuses, à ravivé les craintes des salariés de autre chose. Selon ce sondage, réa- positions qui se cristallisent contre cal Thomas et Robert Guédiguian, qué de cette position, estimant que commencer par la « malbouffe » n’être que des fétus de paille au lisé auprès d’un échantillon de la domination des marchés finan- qui souhaitent dénoncer ensemble « l’attitude qui consisterait à être avec les affaires de la « vache sein du grand jeu de la mondialisa- 949 personnes, par la méthode des ciers. l’OMC comme « outil de domina- hostile à l’OMC serait un contresens folle », du poulet à la dioxine et tion. quotas, la mondialisation écono- tion de quelques pays riches et des par rapport à la défense de nos inté- des organismes génétiquement « Quand on regarde, le sentiment mique et financière est perçue Alain Beuve-Méry multinationales ». rêts ». « Mener un combat contre modifiés, protestation incarnée par d’insécurité sociale générale, l’iden- comme un facteur d’aggravation et Caroline Monnot Divergences au sein de la « nébuleuse » anti-OMC Attac entre contre-expertise, action et récupération LA CIOTAT « taxe Tobin » moins comme un lant l’ancien président du Brésil Les uns contestent le capitalisme, les autres veulent le réformer (Bouches-du-Rhône) aménagement du capitalisme que et gouverneur du Minas Gerais, de notre envoyé spécial comme le « grain de sable » qui Itamar Franco, venu transmettre LA MOBILISATION contre les étrangers. Cette revendication n’a pas de sens. « Il s’agit d’élargir Alors que la plupart des forma- pourrait enrayer la machine du l’expérience d’un « gouvernement l’OMC a les allures d’un tripode. n’est plus explicite dans l’appel de la mobilisation et de permettre à tions politiques peinent à recru- « marché », de la « mondialisa- qui refuse d’accepter ce qu’impose Trois organisations ont pris les personnalités. Sans doute, cela a-t- l’opinion de réagir en suscitant un ter, les 13 340 membres et les 120 tion », de la dette du tiers-monde. l’ordre économique néolibéral », rênes de ce mouvement : Attac, la il permis le ralliement d’un Max vrai débat national. Face à l’OMC, comités locaux que revendique Quelques élus socialistes esti- Gisèle Halimi constatait, au vu de Coordination pour un contrôle ci- Gallo [proche de Jean-Pierre Che- explique-t-il, il y a un risque réel Attac (Association pour la taxa- ment en tout cas qu’Attac vaut la composition du nouveau bu- toyen de l’OMC et la Confédéra- vènement], mais on est moins d’avoir des réponses éclatées, d’un tion des transactions financières désormais le voyage. C’est le cas reau, le peu de femmes élues. tion paysanne. Toutes trois sont fermes sur les principes », s’insurge côté les cinéastes, de l’autre les dé- pour l’aide aux citoyens), après de Harlem Désir, député euro- « Nous sommes loin de la parité », d’accord sur l’essentiel : la dénon- Jean-Claude Amara de Droits De- fenseurs des services publics, de un an et demi d’existence, s’im- péen. Ils sont parfois accueillis a-t-elle déploré. Les quelques ciation des effets de la mondialisa- vants. l’autre encore les agriculteurs. Il est pose comme un phénomène déci- avec scepticisme. Yann Galut, dé- données fournies par Attac sur tion libérale, mais avec des La personnalité de certains si- donc très important d’avoir des ini- dément à contre-courant. L’asso- puté du Cher, membre de la ses adhérents confirment que les nuances de positionnement. gnataires – notamment celle de tiatives qui, à l’instar de cet appel, ciation organisait ses assises, Gauche socialiste comme M. Dé- hommes y sont la majorité (7 925, En caricaturant un peu, Attac Jacques Attali – a d’ailleurs provo- rassemblent les différents secteurs samedi 23 et dimanche 24 octo- sir, est monté à la tribune, face à contre 4 520 femmes), l’essentiel (Association pour la taxation des qué des remous dans toutes les as- concernés. » bre, à La Ciotat, dans les une assistance siégeant sur le mo- se situant dans la tranche d’âge transactions financières pour sociations anti-OMC, y compris au Au-delà de ces divergences, At- Bouches-du-Rhône. Un chapi- dèle de l’« AG » plus que du sé- des trente à soixante ans. l’aide aux ciyoyens), qui recrute sein d’Attac. A la veille des assises tac, la Coordination anti-OMC et teau, dont les deux mille chaises minaire, afin de commenter le re- La présence de la Confédéra- davantage dans les milieux non- de cette association, les 23 et la Confédération paysanne seront ont été occupées, pour la plupart, jet de l’amendement Tobin par tion paysanne – représentée par militants et parmi les classes 24 octobre à La Ciotat, certains réunies pour la grande manifesta- deux jours durant, avait été dres- l’Assemblée nationale (Le Monde François Dufour, son porte-pa- moyennes, a pour adhérent-type comités de base ont signifié très tion, qu’elles co-organisent, le sé non loin des chantiers navals daté 24-25 octobre). Depuis juin, role, en l’absence de José Bové – le lecteur du Monde diplomatique, vivement leur opposition (lire ci- 27 novembre, à Paris. Les associa- qui font la célébrité de cette mu- il existe un intergroupe Attac de diversifie une coloration très de Témoignage chrétien ou de Télé- contre). La Confédération pay- tions anti-OMC viennent par ail- nicipalité communiste. cent vingt-cinq députés ; un autre « classe moyenne », dont les deux rama. L’association, présidée par sanne a souhaité rester en retrait. leurs de recevoir un soutien de Attac est née d’une suggestion se forme au Sénat ; au Parlement principaux points d’ancrage géo- Bernard Cassen, se veut un lobby José Bové et François Dufour, poids. Forte de son prix Nobel, d’Ignacio Ramonet, directeur de europén, il compte soixante-dix graphique seraient la région pari- anti-mondialisation efficace. Elle « pour des raisons internes », ont- Médecins sans frontières, présente la rédaction du Monde diploma- membres. sienne et la Provence. Mais c’est joue donc l’élargissement, en s’ou- ils expliqué, n’ont pas ratifié l’ap- aux assises d’Attac, compte profi- tique, en décembre 1997, propo- l’adjectif « planétaire » qui affleu- vrant aux parlementaires, et elle pel de personnalités. Sollicités, ni ter de la mobilisation autour de sant dans un éditorial l’applica- « REPLI » OU « ÉPARPILLEMENT » ? rait sur toutes les bouches, ne craint rien davantage que de se Agnès Bertrand, de l’Observatoire Seattle pour réclamer, entre tion d’une taxe – baptisée du nom Pour être un des rares viviers de marque du nouveau style de laisser enfermer dans un ghetto de la mondialisation, ni Jean- autres, la débrevétisation de cer- de son inventeur, l’économiste débat public, surtout dans les « militance » d’un monde syndi- gauchisant. Claude Amara, de Droits Devant !! tains médicaments inaccessibles américain James Tobin – sur villes petites et moyennes, Attac cal et associatif de nouveau porté A l’inverse, la Coordination n’ont voulu ratifier le texte, le ju- aux pays les plus pauvres. « toutes les transactions sur les reste jaloux de son autonomie. Le à agir par-delà les frontières. pour un contrôle citoyen de geant un peu « trop paillettes ». marchés des changes ». Au- voisinage, sur un appel anti- l’OMC, dont les moteurs sont l’as- Pour M. Aguiton, cette attitude C. M. jourd’hui, Attac considère cette OMC, des signatures de Chris- Nicolas Weill sociation Droits Devant !! et l’Ob- tophe Aguiton responsable servatoire de la mondialisation, se d’AC ! (Agir ensemble contre le revendique comme plus radicale chômage) et l’un des fondateurs et plus militante. Ces différences d’Attac, et de l’économiste Susan d’orientation sont apparues dès George, membre du conseil 1998. Là où Attac concentrait ses scientifique de l’association (Le efforts sur la création d’une taxe Monde du 22 octobre), avec celle sur les mouvements internatio- de Jacques Attali, ancien pré- naux de capitaux, la fameuse sident de la BERD, a provoqué re- « taxe Tobin », la Coordination mous et protestations. contre l’Accord multilatéral sur Pour Bernard Cassen, directeur l’investissement (AMI), ancêtre de général du Monde diplomatique et celle contre l’OMC, jugeait cette professeur à l’université Paris- revendication nettement insuffi- VIII, « cet appel n’est pas une ini- sante et s’affichait comme antili- tiative d’Attac, même si son conte- bérale, voire anticapitaliste. nu est de l’Attac à 100 % ». M. Cas- sen voudrait que l’association, « ÉLARGIR LA MOBILISATION » dont il a été réélu président, se Plus récemment, le lancement transforme en mouvement d’ac- d’un appel de cent ving-cinq per- tion et d’éducation populaire sonnalités, rédigé par un collectif dans l’esprit de la Ligue de l’en- réunissant Christophe Aguiton et seignement. D’autres redoutent Susan George, pour Attac, de que la « contre-expertise » ne fi- Jean-Henri Roger pour la Société nisse par noyer l’action. Pierre des réalisateurs de films, Julien Tartakowsky (CGT), élu secré- Dray député (PS) de l’Essonne, taire général, a résumé le di- ainsi que Jacques Attali, ancien lemme d’une association tiraillée conseiller de François Mitterrand, entre « le repli scolastique et a irrité au plus haut point les l’éparpillement mouvementiste, membres de la Coordination anti- qui confond le mouvement avec OMC. « Il existait déja un appel qui l’agitation ». revendiquait, entre autres, la liberté En ouvrant le colloque interna- de circulation et d’installation pour tional, dimanche, et en accueil- LeMonde Job: WMQ2610--0007-0 WAS LMQ2610-7 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0654 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 7

M. Tiberi affirme sa « détermination » à aller RPR : un rapprochement au terme de son mandat de maire de Paris Muselier-Delevoye Il se dit prêt à soumettre sa candidature au vote des militants est évoqué à Alors que le Conseil de Paris se réunissait lundi mettant en cause son épouse. Il se dit désormais tants gaullistes. Et il affirme, dans l’immédiat, sa 25 octobre, Jean Tiberi a tenté d’apaiser sa ma- disposé à soumettre une éventuelle candidature « détermination » à mener son mandat actuel jorité municipale, ébranlée par le procès d’Evry, pour un second mandat à l’approbation des mili- jusqu’au dernier jour. Le député des Bouches-du-Rhône entre panache et ralliement LA PRESSION politique exer- beri a déclaré : « Je chercherai qui pèse sur le parti gaulliste. De duriens de la capitale ont simple- MARSEILLE gnons d’armes l’avouent : l’hypo- cée sur Jean Tiberi pendant le toujours des solutions acceptables l’intérieur, la publication, mercre- ment boycotté la réunion du de notre correspondant régional thèse d’un ticket commun dès le procès d’Evry mettant en cause par tous. J’assumerai complète- di 20 octobre, à l’initiative de Ro- groupe RPR précédant l’ouver- Renaud Muselier s’était lancé le premier tour avec M. Delevoye son épouse, n’a pas été sans effet. ment, totalement, ce rôle, jusqu’au ger Romani, président du groupe ture du Conseil de Paris. premier dans la course à la prési- reste ouverte, dans le cas où un Désormais, le maire de Paris se dernier jour de mes mandats », RPR du Conseil de Paris, d’un « Ce n’est pas parce qu’il y a dence du RPR, « par panache », se- mauvais score se profilerait. Le refuse à réitérer formellement sa c’est-à-dire de son mandat de communiqué de soutien, a indis- quelques individualités qui s’em- lon une expression qu’affectionne « vivier politique » est le même, candidature à sa propre succes- maire et de celui de député. posé plusieurs députés de la capi- portent et profèrent des propos in- le premier adjoint au maire de comme l’explique le candidat mar- sion en 2001, annoncée le 17 juin. tale qui, l’après-midi même, se justes et mensongers que je dois Marseille. La multiplicité des can- seillais, mais la différence de géné- Déjà, lors d’une conférence de DISCRÉDIT sont réunis dans une salle de l’As- faire l’amalgame avec le RPR », a didats a servi l’audacieux, qui se ré- ration et d’histoire pourrait offrir presse, vendredi 22 octobre, il Les accusations portées contre semblée nationale. déclaré M. Tiberi, attentif à ne jouit, aujourd’hui, de cette « révo- au plus ancien un score de premier avait évacué la question en décla- lui, devant le tribunal d’Evry, par Edouard Balladur, Françoise de pas apparaître en rupture avec lution culturelle de notre appareil tour incontestable. Renaud Muse- rant : « Je me suis exprimé une fois, l’ancien président RPR du conseil Panafieu, Nicole Catala et Jean de son parti. politique ». « Bébé Chirac », lier serait alors à même de négocier je n’ai pas à y revenir. » Dans un général de l’Essonne, Xavier Du- Gaulle ont constaté avoir été mis Le maire de Paris a fait une comme l’appelle parfois Domi- quelques réformes sur l’autonomie entretien accordé au Journal du goin ont mis en évidence l’isole- devant le fait accompli. Il n’ont concession en déclarant « ne voir nique Bluzet, directeur du Théâtre des fédérations et un poste de Dimanche, le 24 octobre, il a in- ment du maire de Paris. Plusieurs pas prévu d’initiative specta- aucune objection à une candida- du Gymnase, qui l’a encouragé poids à la direction nationale du sisté sur sa « détermination » à fi- candidats à la présidence du RPR culaire avant l’élection du pré- ture présentée devant les mili- dans son entreprise, M. Muselier mouvement. nir son mandat. Enfin, lundi (François Fillon, Patrick Deved- sident du RPR d’une part, et le tants ». « Si c’est inscrit dans les ne fait pourtant pas mystère de C’est ce qui lui fait dire que 25 octobre, en ouvrant la réunion jian, Jean-Paul Delevoye) ont prononcé du jugement d’Evry, statuts du RPR et appliqué à toutes son choix de second tour, dans « l’opération est déjà positive ». Le du Conseil de Paris, consacré aux rendu le maire de Paris partielle- prévu le 14 décembre, d’autre les villes », a-t-il aussitôt précisé. l’hypothèse probable où Jean-Paul premier adjoint à la mairie de Mar- orientations budgétaires, M. Ti- ment responsable du discrédit part. Lundi matin, les élus balla- Cet infléchissement est un mes- Delevoye y figurerait : il le soutien- seille détaille : « J’ai gagné en noto- sage du maire de Paris à son dra sans état d’âme, « parce riété nationale, en crédibilité. » Et propre camp, alors que la gauche qu’avec moi, c’est le plus proche de cela renforce son audience locale. s’apprête à lancer la question de Chirac ». M. Bluzet explique : « Il a prouvé Charles Millon crée un nouveau parti son maintien à la tête de l’Hôtel au père, Jean-Claude Gaudin, qu’il de Ville. « Cette question doit être UN BON SCORE AU PREMIER TOUR était capable de vivre tout seul, de PRÈS d’un millier de personnes, réunies samedi La naissance de ce « courant libéral chrétien », qui se appréciée par les responsables de Pour l’heure, M. Muselier n’envi- prendre des initiatives. » Plus pro- 23 octobre, à Paris, ont entériné la transformation en veut « clairement identifié à droite », doit beaucoup à différentes formations politiques à sage donc, publiquement, rien saïquement Bruno Gilles, maire de parti politique de La Droite, le mouvement qu’avait l’échec des négociations entamées avec le Rassemble- Paris. Celle de la majorité munici- d’autre qu’un bon score de premier secteur qui compte dans l’organi- créé Charles Millon, en 1998, dans la foulée de son élec- ment pour la France (RPF) de Charles Pasqua et Phi- pale, puis celle de l’opposition ani- tour : au moins 10 % sur les trente- gramme RPR, estime que l’initia- tion à la présidence de la région Rhônes-Alpes grâce lippe de Villiers. « Ce n’est pas moi qui ait été frappé mée par M. Delanoë », a estimé cinq mille votants à jour de cotisa- tive a deux effets immédiats. D’une aux voix du Front national. Au terme d’un scrutin quel- chez eux, c’est plutôt eux qui le souhaitaient », affirme Jack Lang, dimanche, au Grand tions qu’il voit participer au scru- part, elle renforce le leadership de que peu confus, les délégués de La Droite ont préféré M. Millon, qui a récemment déploré que le RPF – au- Jury RTL-Le Monde-LCI. C’est tin. Son calcul est simple : il croit son ami sur des troupes encore l’appellation de Droite libérale chrétienne (DLC) à celle quel a adhéré son ancien bras droit, Marc Fraysse – soit parce qu’il cherche à éviter abso- disposer d’au moins 90 % des trois sous le coup d’une série d’élections de Droite personnaliste française, qui avait les faveurs à la fois « de droite et de gauche ». Un « relevé de déci- lument que cette question sur- mille adhérents des Bouches-du- catastrophiques. D’autre part, elle de M. Millon. La troisième hypothèse – Parti libéral sions » interne, rédigé lors d’un bureau national de gisse des rangs d’une majorité Rhône, et table sur quelques gains freine une possible hémorragie chrétien – n’a reçu qu’une poignée de suffrages. La Droite, réuni le 19 septembre à Lyon, indique pour- municipale ébranlée que M. Tibe- dans les fédérations qu’il visite. Il vers le RPF de Charles Pasqua, qui tant qu’après que M. Millon eut « fait le point sur ri a fait des concessions sur 2001. s’emploie d’ailleurs à ne se faire peine à construire son parti dans le ÉCHEC DES NÉGOCIATIONS AVEC LE RPF l’avancement du rapprochement avec le RPF », « le bu- Enfin, l’Hôtel de Ville, ainsi que d’ennemis nulle part, en invitant département. Le retour à l’identité Voilà près d’un an, on dénombrait cinq mille partici- reau national unanime [a pris] acte du caractère l’avocat de Xavière Tiberi, tous ses concurrents à venir dé- gaulliste réclamée par M. Muselier, pants au « congrès fondateur » de La Droite (Le Monde constructif des entretiens entre Charles Millon, Charles Me Thierry Herzog, sollicités par fendre leur position chez lui : cela qui plaide pour une réintégration du 10 novembre). M. Millon ne voulait pas alors créer Pasqua et Philippe de Villiers, et [donné] mandat au pré- Le Monde, ont, pour l’heure, refu- lui permet de rendre crédible son de « Charles » dans le giron, plaît un parti supplémentaire, mais une association visant à sident pour aboutir à une issue positive ». Selon M. Mil- sé de commenter les propos de slogan de campagne : « On gagne aux militants gaullistes. Mais ce qui favoriser l’émergence d’une formation unique de la lon, ses contacts avec le président de Démocratie libé- M. Dugoin faisant état d’une ren- toujours à écouter. » Michèle Alliot- marche aussi très fort, c’est la re- droite. Même s’il souhaite toujours la création d’une rale, Alain Madelin, « qui souhaite que les adhérents de contre avec M. Tiberi, le 9 sep- Marie est venue samedi 23 octo- vendication d’une autonomie vis- « grande formation de type CDU-CSU », le député (non- La Droite aillent s’inscrire individuellement à DL », n’au- tembre (Le Monde daté 24-25 oc- bre, Patrick Devedjian est prévu à-vis de « Paris », évidemment inscrit) de l’Ain a franchi le pas, samedi, et entend «in- raient pas davantage abouti. tobre). lundi, les autres sont annoncés coupable de tous les échecs. carner un courant politique » qui ne serait pas représen- pour les jours prochains. té au sein de l’opposition. Jean-Baptiste de Montvalon Pascale Sauvage Mais ses plus proches compa- Michel Samson LeMonde Job: WMQ2610--0008-0 WAS LMQ2610-8 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0655 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 FRANCE La réforme de l’impôt sur la fortune continue Quatre élections cantonales partielles de faire débat dans les rangs de la majorité GARD Canton de Nîmes-II (second tour). I., 17 303 ; V., 5 434 ; A., 68,60 % ; E., 5 121. Alain Jourdan, PCF, 2 858 (55,81 %)... ÉLU La controverse porte notamment sur la taxation des œuvres d’art Joëlle Pélissier, RPR, 2 263 (44,19 %). [Alain Jourdan succède à son père, Emile Jourdan, l’ancien maire de Nîmes, décédé au mois La réforme de l’ISF, qui n’a eu que de modestes recourir à la procédure coercitive de la seconde a accepté quelques retouches plus modestes, de septembre. M. Jourdan, enseignant, semble avoir bénéficié d’un bon report des voix des effets en 1999, continue de faire débat à gauche. délibération pour écarter un amendement pré- prévoyant en particulier de ne pas indexer le ba- socialistes et des Verts. Joëlle Pélissier a fait le plein des suffrages du Front national et du Mou- Lors du débat budgétaire, le gouvernement a dû voyant de taxer les œuvres d’art. En revanche, il rème sur l’inflation. vement national de Serge Martinez, mais la participation, à peine plus forte qu’au premier tour, ne lui a pas permis de réduire l’écart. LA CONTROVERSE fiscale sur par l’Assemblée nationale, la ré- l’exonération des droits de pro- exposées au public. Et cette fois, le 17 octobre 1999 : I., 17 305 ; V., 4 810 ; A., 72,20 % ; E., 4 699 ; Alain Jourdan, PCF, 1 553 les stock-options a tellement mo- forme n’a eu que très peu d’effet : priété littéraire et artistique aux secrétaire d’Etat au budget n’a pas (33,05 %) ; Joëlle Pélissier, RPR, 1 012 (21,54 %) ; Bernard Finiel, PS, 847 (18,03 %) ; Serge Marti- nopolisé l’attention, ces dernières après avoir atteint près de 11 mil- seuls auteurs, à l’exclusion des hé- été entendu : alors qu’il demandait nez, MN, 560 (11,92 %) ; Jean-Louis Bastid, FN, 339 (7,21 %) ; Christian Sunt, Verts, 223 semaines, qu’une autre polémique liards de francs en 1998, le rende- ritiers, comme c’est déjà le cas que l’amendement soit rejeté, il a (4,75 %) ; Thierry Agnel, div. d., 165 (3,51 %). est largement passée inaperçue, ment de l’ISF n’a pas atteint les pour les inventeurs en matière de été adopté, ce qui a donc contraint 27 mars 1994 : I., 16 919 ; V., 9 060 ; A., 46,45 % ; E., 8 353 ; Emile Jourdan, PCF, 4 379 portant sur l’impôt de solidarité 14,8 milliards escomptés pour 1999, propriété industrielle. le gouvernement à recourir à la (52,42 %) ; Yves Gille, UDF-PR, 3 974 (47,58 %).] sur la fortune (ISF). Le débat qui a mais seulement 12,5 milliards de Mais le débat a encore été au- procédure coercitive de la seconde eu lieu à l’Assemblée nationale, francs, ce qui a sans doute incité delà. Les communistes et les Verts délibération, au terme de laquelle Canton d’Anduze (second tour). dans la nuit du vendredi 22 au sa- certains députés de gauche à re- ont défendu deux amendements l’amendement a finalement été I., 7 469 ; V., 3 499 ; A., 53,15 % ; E., 3 251. medi 23 octobre révèle pourtant partir à la charge, lors du débat voisins, visant, de nouveau, à in- écarté. Félix Bonnal, div. d., m. d’Anduze, 1 889 (58,11 %)... ÉLU que ce dossier continue de diviser budgétaire. clure les biens professionnels dans Bref, les controverses autour de Pierre Vidal, PS, 1 362 (41,89 %). la gauche et de susciter de fortes l’assiette de l’ISF. M. Sautter est l’impôt sur la fortune sont visible- [En additionnant les voix qui s’étaient portées à gauche au premier tour, Pierre Vidal aurait aigreurs. PORTÉE SYMBOLIQUE parvenu à ce qu’ils ne soient pas ment loin d’être closes. « Certains dû l’emporter : il est finalement devancé par le maire d’Anduze, Félix Bonnal. Les voix de Ge- On se souvient, en effet, que le Défendu par le député Christian votés, mais sans vraiment soulever piliers de cocktail de la bonne socié- neviève Blanc (Verts) et de Jack Brousse (div. g.) ont manqué au PS pour conserver ce canton, gouvernement, voici un an, avait Cuvilliez (PCF, Seine-Maritime), un l’enthousiasme. « On peut penser té parisienne, qui sont à la gauche détenu jusqu’ici par Pierre Bassoul, récemment condamné à cinq ans d’inéligibilité dans une décidé de ne pas élargir l’assiette premier amendement n’a guère que la meilleure formule [pour ce que le caviar est aux œufs de affaire d’attribution de marchés publics. de l’ISF aux biens professionnels fait problème et a été adopté, le se- l’ISF] consisterait en une assiette lump se livrent à un lobbying fort ac- 17 octobre 1999 : I., 7 469 ; V., 3 242 ; A., 56,59 % ; E., 3 125 ; Félix Bonnal, div. d., m. d’An- ou encore aux œuvres d’art. Il crétaire d’Etat au budget, Christian large assortie d’un taux diminué, tif pour défendre des ultra-privilé- duze, 972 (31,10 %) ; Pierre Vidal, PS, 610 (19,52 %) ; Geneviève Blanc, Verts, 485 (15,52 %) ; s’était borné à créer un taux supé- Sautter, s’en remettant sur ce point mais un arbitrage différent a été giés de la fortune », s’est exclamé Jacques Brousse, div. g., m. de Boisset-Gaujac, 434 (13,89 %) ; Alain Viallet, PCF, 365 (11,68 %) ; rieur d’imposition de 1,8 % pour les « à la sagesse de l’Assemblée » : il rendu, et l’instabilité fiscale n’est pas M. Brard, durant le débat. « Cette Roseline Martinez, FN, 259 (8,29 %). quelque 800 contribuables dont le visait à ne pas actualiser le barème recommandable », a lâché M. Mi- mesure, je le dis très franchement, 27 mars 1994 : I, 7 191 ; V., 4 492 ; A., 37,53 % ; E., 3 920 ; Pierre Bassoul, PS, 2 122 (54,13 %) ; patrimoine dépasse 100 millions de de l’ISF en fonction de la hausse gaud. est stupide », lui a rétorqué, di- Robert Ruas, UDF-PR, 1 798 (45,87 %).] francs et à prendre diverses me- des prix. Cette disposition nouvelle Aussitôt après le rejet de cet manche soir, Jack Lang, invité du sures de moralisation, mais il avait est toutefois de portée seulement amendement, nouvelle offensive : « Grand Jury RTL-Le Monde-LCI », MEUSE promis que ces dispositions, cumu- symbolique puisqu’elle ne devrait Jean-Pierre Brard (apparenté PCF, avant d’ajouter : « Pour récupérer Canton de Verdun-Centre (second tour). lées avec l’envolée de la Bourse, majorer le rendement de l’impôt Seine-Saint-Denis) a ressorti un trois kopecks – cela ne rapportera I., 4 569 ; V., 1 885 ; A., 58,74 % ; E., 1 811. contribueraient à majorer de près que de 60 millions de francs. amendement, déjà débattu, voici rien cet impôt – on risque de briser Lucette Lamousse, MDC, 1 052 (58,09 %)... ÉLUE de 50 % le rendement de l’impôt. Sur proposition du rapporteur un an, tendant à assujettir les le marché de l’art qui n’est déjà pas Arsène Lux, RPF, m. de Verdun, 759 (41,91 %). Or il n’en a rien été. Selon le docu- général du budget, Didier Migaud œuvres d’art à l’ISF (en les inté- très florissant. » [Le canton de Verdun-Centre reste au Mouvement des citoyens. Lucette Lamousse sera la ment budgétaire des « voies et (PS, Isère), un autre amendement a grant dans le système dit du forfait première femme à siéger au conseil général de la Meuse. Devancée au premier tour par Ar- moyens », publié début octobre également été voté, réservant mobilier), à l’exclusion de celles Laurent Mauduit sène Lux, elle l’a finalement emporté en bénéficiant des reports de voix des candidats PS, PC, Verts et Alternatifs, et d’une meilleure mobilisation de l’électorat de gauche, notamment à Tu- gny et à Belleray. M. Lux n’a pas fait le plein de voix de droite : si l’UDF de la Meuse avait ap- pelé à voter pour lui, sa candidate Martine Pergent, quant à elle, n’avait pas donné de consignes de vote. 17 octobre 1999 : I., 4 569 ; V., 1 707 ; A., 62,64 % ; E., 1 644 ; Arsène Lux, RPF, m. de Verdun, 377 (22,93 %) ; Lucette Lamousse, MDC, 312 (18,98 %) ; Martine Pergent, UDF, 257 (15,63 %) ; Jean-François Thomas, PS, 219 (13,32 %) ; Claudine Becq-Vinci, RPR, adj. m. de Verdun, 219 (13,32 %) ; Jean-Paul Meunier, PCF, 91 (5,54 %) ; Claudine Beck, Verts, 74 (4,50 %) ; Jean-Fran- çois Blondeau, FN, 56 (3,41 %) ; Jean Franville, Alt., 39 (2,37 %). 27 mars 1994 : I, 4 546 ; V., 2 703 ; A., 40,54 % ; E., 2 520 ; Pierre Méchin, div. g., 1 530 (60,71 %) ; Claudine Becq-Vinci, RPR, 990 (39,29 %).]

SAVOIE Canton de Bourg-Saint-Maurice (premier tour). I., 9 975 ; V., 3 496 ; A., 64,95 % ; E., 3 358. Ball. : Jacqueline Poletti, RPR, m. de Bourg-Saint-Maurice, 1 307 (38,92 %) ; Daniel Juglaret, div. d., 1 030 (30,67 %). Elim. : Serge Cochet, PS, 572 (17,03 %) ; Pierre Mont-Jovet, ind., 238 (7,09 %) ; Marie-Claude Wicker, FN, 117 (3,48 %) ; Maurice Martinet, ext. d., 49 (1,46 %) ; Frédéric Berger, div. d., 30 (0,89 %) ; Roger Sibuet, div. d., 15 (0,45 %). [Cette élection est destinée à pourvoir le siège occupé, depuis 1973, par Michel Barnier (RPR), nommé commissaire européen. Celui-ci soutient – comme Hervé Gaymard (RPR), nouveau président du conseil général de Savoie – la candidature de Jacqueline Poletti, qui ob- tient 44,85 % des suffrages dans sa commune de Bourg-Saint-Maurice. Au second tour, Mme Poletti sera opposée à Daniel Juglaret, qui fut maire de Bourg-Saint-Maurice de 1989 à 1991. La participation reste très faible dans ce canton marqué par la présence de grandes sta- tions de ski comme Tignes ou Val-d’Isère. C’est là que M. Juglaret, candidat de la Ligue savoi- sienne, réalise ses meilleurs scores : 16,93 % des suffrages exprimés à Tignes et 20,10 % à Val- d’Isère. 15 mars 1998 : I., 9 896 ; V., 4 838 ; A., 51,11 % ; E., 4 663 ; Michel Barnier, RPR, sén., pr. c. g., 2 311 (49,56 %) ; Daniel Juglaret, div. d., 978 (20,97 %) ; Alain Dupenloup, PC, 472 (10,12 %) ; Thierry Bolliet, FN, 427 (9,16 %) ; Monique Fontan, Verts, 364 (7,81 %) ; Roger Sibuet, div. d., 111 (2,38 %).] Le Parlement mondial des enfants adopte un « Manifeste pour le XXIe siècle » QUELQUE 348 collégiens et lycéens venus des cinq continents ont adop- té, à l’unanimité, le Manifeste de la jeunesse pour le XXIe siècle, dimanche 24 octobre, à l’Assemblée nationale. Fruit de deux jours de travaux au château de Versailles, les 22 et 23 octobre, ce « Manifeste » résume les propositions des jeunes sur six thèmes : paix et non-violence, éducation, environnement, développement économique et humain, communica- tion, culture et dialogue interculturel. Il sera présenté, mardi 26 octobre, à la conférence générale de l’Unesco puis, à l’automne 2000, à l’Assem- blée générale de l’ONU. Il sera également communiqué aux chefs d’Etat, aux chefs de gouvernement et aux parlements du monde entier. Le « Parlement mondial des enfants » est une initiative conjointe de Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale, et de Federico Mayor, directeur général de l’Unesco.

DÉPÊCHES a COHABITATION : M. Chirac s’adressera, samedi 13 novembre, à un millier de jeunes réunis à Marseille dans le cadre de la 8e Cité de la réussite. Ce colloque est consacré, cette année, au thème du « temps ». En octobre 1994, une précédente Cité de la réussite, consacrée à la « transformation sociale », avait donné lieu à un échange à distance entre Jacques Chirac et Edouard Balladur, candidats encore non déclarés à l’élection présidentielle. Convié lui aussi, M. Jospin n’a pas donné, à ce jour, de suite favorable à cette invitation. a CROISSANCE : Dominique Strauss-Kahn assure que le plein em- ploi pourrait être atteint « avant 2010 » si la période de croissance longue, promise par les experts économiques, se confirme. « C’est une perspective tout à fait réaliste », assure le ministre de l’économie et des fi- nances, dans un entretien à La Croix du 25 octobre. « Si nous ne faisons pas de bêtises, la France peut connaître une phase d’expansion relative- ment longue, de l’ordre de six ou sept ans, avec une croissance annuelle comprise entre 2,5 % et 3 %. De ce point de vue, oui, la crise est finie », dé- clare-t-il. a PCF : Robert Hue, qui doit comparaître devant le tribunal correc- tionnel de Paris pour « recel de trafic d’influence » dans le dossier du fi- nancement présumé occulte du Parti communiste français (Le Monde du 23 octobre), a affirmé dimanche 24 octobre, sur RMC, qu’il a « la volonté de la plus grande transparence » et attend une « relaxe ». a SONDAGE : la cote de popularité de Jacques Chirac est en baisse de 2 points (58 % de satisfaits, contre 30 % de mécontents), selon la der- nière enquête de l’IFOP, réalisée du 14 au 22 octobre, auprès d’un échan- tillon de 1 818 personnes et publiée par Le Journal du dimanche (daté 24 octobre). Pour sa part, le premier ministre est en baisse de 4 points, avec 52 % de satisfaits, contre 36 % de mécontents. LeMonde Job: WMQ2610--0010-0 WAS LMQ2610-10 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0657 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999

SANTÉ Pour la première fois en térielle de lutte contre la drogue et la 218 milliards de francs de ce « coût so- nabis, etc.), qui ne pèsent que 6,12 % Australie. b L’AUTEUR, l’économiste France, une étude a calculé ce que toxicomanie (Mildt) et dont Le Monde cial », soit 1,42 % du PIB français. b LE du total. Cette part prépondérante de Pierre Kopp, estime que cette évalua- coûtent les drogues licites (alcool et dévoile le contenu, met en relief le TABAC représente, lui, plus de 40 % l’alcool fait de la France une exception tion est sans doute inférieure à la réa- tabac) et illicites à la collectivité. Ce poids particulier de l’alcool. b CELUI-CI de ces dépenses, loin devant les subs- dans le monde : elle est supérieure de lité, certains coûts, notamment judi- rapport, remis à la Mission interminis- REPRÉSENTE plus de la moitié des tances illicites (héroïne, cocaïne, can- 50 % à celle mesurée au Canada ou en ciaires, n’ayant pu être pris en compte. L’alcool est la drogue qui pèse le plus lourd sur la société française Le « coût social » des drogues licites et illicites est calculé, pour la première fois en France, dans une étude remise à la Mildt. Sur un total de 218 milliards de francs de dépenses, l’alcool représente plus de la moitié, devant le tabac et loin devant les substances illicites EN FRANCE, l’alcool représente 218 milliards de francs par an (42 963 décès), le tabac 7,89 % criant pour le cas des drogues illi- plus de la moitié (52,94 %) du coût (41 777 décès) et les drogues illicites cites. Ainsi, la contribution de ces Deux fléaux sociaux social de l’ensemble des drogues, DROGUES en milliards de francs 0,10 % (547 décès). dernières au “coût social” est sensi- qu’elles soient licites (alcool, tabac) ILLICITES Toutefois, le coût social de l’en- blement sous-évaluée. » Les coûts b ALCOOL. En 1970, la France ou illicites (héroïne, cocaïne, can- 13,350 semble des drogues licites et illi- de santé entraînés par les drogues caracolait en tête avec une nabis, ecstasy, etc.). Le tabac oc- 0,16 % DU PIB cites se traduit avant tout par les illicites par exemple ne consommation de 22,3 litres cupe le deuxième rang avec « pertes de revenu et de produc- comprennent que les coûts liés au d’alcool pur par adulte de plus de 40,94 %, loin devant les drogues illi- tion », dont la part est de 52,33 % « Sida-VIH » imputables aux quinze ans en 1970. Elle était cites (6,12 %). Le coût social, qui du coût social (114,101 milliards de drogues illicites et le coût lié au redescendue à 11,1 litres d’alcool 6,12 % TABAC prend en compte les dépenses pri- ALCOOL 89,256 francs sur le total des 218,028 mil- traitement de substitution par le pur par habitant en 1996, derrière le 115,420 vées et publiques liées à la consom- 52,94 % 40,94 % 1,10 % DU PIB liards de francs). Le deuxième Subutex. Luxembourg (11,8 litres) et le mation de ces substances – mais 1,42 % DU PIB poste est constitué par les dé- Portugal (11,2 litres). Par pas les recettes ou bénéfices qu’elle penses de santé avec près de comparaison, la même année, engendre, ni les coûts d’achat de TOTAL 47 milliards de francs (21,52 %), sui- chaque Suédois de plus de quinze 218,028 « Le coût social de ces substances (lire ci-contre) –, vies par les pertes de prélèvements ans absorbait 4,9 litres. En France, 2,68 % DU PIB s’élève pour l’ensemble des obligatoires (près de 25 milliards de l’alcool en France est 647,91 millions de litres d’alcool pur drogues licites et illicites à 218 mil- Source : Pierre Kopp « Le coût social des drogues licites (alcool et tabac) et illicites », rapport OFDT-MILDT, 1999 francs, soit 11,445 %), les dépenses ont ainsi été consommés en 1996 liards de francs, soit 2,68 % du pro- supportées par les assurances (plus approximativement par l’ensemble de la population En France, le coût social de l’ensemble des drogues licites (alcool et tabac) et duit intérieur brut (PIB) français. de 23 milliards de francs, soit française. illicites (héroïne, cocaïne, cannabis, ecstasy etc.) s’élève à 218 milliards de L’alcool coûte 1,42 % du PIB, soit b Selon l’Insee, la consommation francs par an, soit 2,68 % du produit intérieur brut. A l’inverse d’autres pays, 10,6 %). Les dépenses des adminis- 50 % plus élevé 1 966,28 francs par habitant, le ta- l’alcool représente plus de la moitié de ces dépenses. trations publiques s’élèvent à de boissons alcoolisées en 1996 bac, 1 520,56 francs par habitant, 5,425 milliards, moins de 2,5 % du qu’au Canada faisait apparaître une quantité les drogues illicites représentant total du coût social. moyenne de 64,72 litres de vin une dépense de 227,43 francs par diquent nos chiffres. En effet, putables. Le rapport Kopp ne Calculer précisément le coût so- ou en Australie » absorbés et de 37,80 litres de bière. habitant. contrairement aux études cana- prend en compte dans le calcul du cial des drogues n’est pas chose ai- En valeur, toujours selon l’Insee, la Ces chiffres sont tirés d’un rap- dienne et australienne, nous ne coût social que les décès prématu- sée, et l’auteur du rapport n’en mé- consommation d’alcool des port, dont Le Monde révèle le comptabilisons comme source du rés, c’est-à-dire survenant plus tôt connaît pas les limites : « Il convient Pierre Kopp ajoute que « les dé- ménages français s’élevait à contenu, commandé par l’Office coût des crimes et délits attribuables que ne le pronostique l’espérance d’émettre certaines réserves qui sont penses de santé imputables à l’alcool 92,9 milliards de francs en 1997, français des drogues et des toxi- à l’alcool que les infractions au code de vie. Sur les 529 640 décès surve- de rigueur pour toute tentative d’es- sont sous-évaluées relativement à avec une dépense totale de comanies (OFDT), une agence gou- de la route et les homicides causés nus au total en France en 1997, timation dans un domaine où les celles afférant au tabac. (...) Il appa- 2 693 francs répartie de la façon vernementale jouant un rôle d’ob- par des personnes sous l’emprise de 82 287 sont des décès prématurés données sont souvent peu fiables. (...) raît qu’une grande proportion de pa- suivante : 1 581 francs (58,71 %) servatoire, et la Mission l’alcool. Nous ne tenons pas compte, imputables aux drogues, soit L’ensemble des éléments constituant tients hospitaliers ont des problèmes pour le vin, 766 francs (28,44 %) interministérielle de lutte contre la faute de données et contrairement 16,29 %. Pierre Kopp avance toute- le “coût social” n’a pu être compta- d’alcoolémie, bien que les diagnos- pour les apéritifs, eaux-de-vie et drogue et la toxicomanie (Mildt) à aux études étrangères, des vols, viols, fois que cette proportion est « cer- bilisé. En effet, il apparaît que cer- tics principaux et secondaires [figu- liqueurs, 299 francs (11,10 %) pour la l’économiste Pierre Kopp, profes- violences conjugales, violences sur tainement sous-évaluée ». L’alcool taines données sont inexistantes, cet rant dans les résumés des séjours bière et 47 francs (1,75 %) pour le seur à l’université de Panthéon- enfants, blessures volontaires et pe- en représente à lui seul 8,30 % obstacle étant particulièrement hospitaliers recensés dans la base cidre. Sorbonne (Paris-I) et auteur de plu- tite délinquance imputables à l’al- de données informatisées du Pro- b La consommation d’alcool chez sieurs travaux sur le sujet. Remise cool, ainsi que les coûts associés à gramme médicalisé des systèmes les jeunes est en hausse. Selon le le 18 octobre, cette étude, qui est la ces aspects (...). » Le calcul du coût social d’information (PMSI)] ne les men- Comité français d’éducation pour la première du genre en France, est L’économiste précise également tionnent pas. » Additionnés à santé, le pourcentage d’abstinents actuellement en cours d’examen que « le coût social des drogues illi- Le « coût social » des drogues licites et illicites évalue en termes d’autres dépenses qui n’ont pu être chez les 12-18 ans est passé de 53 % par le collège scientifique de cites en France s’inscrit dans la économiques les conséquences sociales, sur les plans individuel et comptabilisées (dépenses de ser- en 1991 à 35 % en 1995 et celui des l’OFDT. Jusqu’ici, quelques don- norme des autres pays (...), c’est-à- collectif, de leur consommation et, dans le cas des substances illicites, vices de secours-pompiers, service buveurs occasionnels de 40 % à nées avaient été avancées concer- dire bien loin derrière l’alcool et le de leur trafic. Le coût social prend en compte les pertes monétaires médical d’urgence, crimes et délits 60 %. Dans le même temps, la nant l’alcool (rapport Got en 1997 tabac ». Pour autant, Pierre Kopp privées et publiques. autres que les infractions au code proportion de jeunes et Parquet-Reynaud en 1999, ce estime que cela ne suffit pas à Parmi les pertes privées figurent celles supportées par le consom- de la route imputables à l’alcool et consommateurs d’alcools forts a dernier évoquant un coût de constituer un argument pour «la mateur lui-même (pertes de revenus, frais médicaux non rembour- infractions à la loi sur les stupé- doublé, passant de 25 % à 47 %. 80 milliards de francs, soit 1 % du légalisation des drogues illégales au sables, etc.), celles supportées par « les agents privés » non consomma- fiants, etc.), ces facteurs consti- b Parmi les risques attribuables à PIB, pour la collectivité) et le tabac vu de leur faible innocuité : leur coût teurs (par exemple, les entreprises avec les pertes de productivité du tuent des « biais minorants dans la consommation d’alcool, le (rapport Recours en 1999), mais on social limité tient également au fait fait de l’absentéisme lié aux drogues, ou les associations engagées l’évaluation du coût social ». Ce qui, rapport Kopp cite les pathologies ne disposait pas d’une approche qu’elles sont peu consommées parce dans la prévention ou l’aide aux consommateurs de substances addic- indique le rapporteur, devrait faire suivantes : macroéconomique globale et de que interdites ». tives). Les coûts publics regroupent les dépenses de l’Etat (celles des revoir à la hausse ses évaluations – troubles mentaux : psychoses et données aussi détaillées. De plus, La « composante la plus visible » différents ministères, les pertes d’impôts et de cotisations sociales), pourtant déjà impressionnantes. syndrome de dépendance cette étude se situe dans le cadre du coût social des drogues est le des collectivités locales (régions, départements, communes), et les alcoolique ; du plan triennal de lutte contre la nombre de décès qui leur sont im- transferts sociaux engagés dans le domaine de la santé. P. B e – maladies de l’appareil digestif : toxicomanie adopté le 16 juin (Le hépatite alcoolique aiguë, cirrhose Monde du 18 juin), qui fait entrer du foie, pancréatite chronique, l’alcool, le tabac et les psycho- TROIS QUESTIONS À... Quelles sont les limites d’une évaluation pourraient excéder ces coûts, notamment pour pancréatite aiguë ; tropes dans le champ des drogues. 2 telle que celle que vous venez de faire ? l’Etat ? – cancers : cavité buccale, pharynx, Ces résultats font apparaître une PIERRE KOPP Nous ne disposons pas de toutes les données Il est frappant de constater les distorsions col- œsophage, rectum, foie, larynx, « exception française », car, dans les nécessaires à un calcul exhaustif du coût social. lectives de la perception des dangers liés à l’al- pancréas, sein ; études menées dans d’autres pays, Après plusieurs études sur le sujet, vous ve- C’est pour cette raison que le rapport fournit cool. A partir de données scientifiques encore – maladies cardio-vasculaires : le tabac arrive nettement en tête. 1 nez de rendre un rapport sur le coût toutes les clés de calcul utilisées et que ces cal- en discussion sur les bienfaits sur le plan cardio- cardiomyopathie alcoolique, Prenant le cas du Canada, Pierre social des drogues licites et illicites. culs sont faits uniquement sur les données exis- vasculaire de la consommation régulière d’une cardiomyopathie ischémique, Kopp écrit que le tabac y repré- Pourquoi évoquez-vous une « exception fran- tantes sans extrapoler lorsque des données petite quantité d’alcool, on n’hésite pas à van- maladie vasculaire cérébrale ; sente « 52 % du coût social, suivi de çaise » ? manquent. Par exemple, nous ne disposons pas ter une supposée « exception française ». Pour- – maladies respiratoires : près par l’alcool (41 %) et enfin par – Les études existantes, menées dans des pays de statistiques sur le taux d’alcool dans le sang tant, le fardeau social que représente l’alcool en pneumonie, grippe ; les drogues illégales (7 %) ». En Aus- comparables à la France, montrent que le coût pour tous les meurtres, toutes les violences sur France apparaît clairement. Les recettes fiscales – autres pathologies : syndrome tralie, la même année, le coût social social du tabac devance celui de l’alcool. En la voie publique ou au domicile. Les chiffres du qu’il procure à l’Etat sont loin d’atteindre le d’alcoolisme fœtal. du tabac représentait 2,4 % du pro- France, le phénomène est inverse. A cela, deux rapport concernant l’alcool sont très sous-éva- 1,42 % du produit intérieur brut qu’il coûte à la b TABAC. En 1996, 6 998 tonnes de duit national brut, contre 1 % pour explications peuvent être avancées. Le niveau lués, davantage que ceux des drogues illicites. collectivité. De plus, l’argument est fallacieux tabac ont été vendues sur le marché l’alcool et 0,4 % pour les drogues il- de consommation d’alcool en France est excep- Le dernier rapport officiel américain précise sur le plan intellectuel : le médecin qui soigne français. En valeur, selon l’Insee, les licites. « Le coût social de l’alcool en tionnellement élevé. Contrairement à l’idée re- d’ailleurs que la criminalité engendrée par l’al- une personne atteinte d’une hépatite chro- ménages ont dépensé 72,3 milliards France est approximativement 50 % çue d’une consommation très socialisée et maî- cool a un coût supérieur à celle liée aux drogues nique liée à l’alcool ne se retrouverait pas au de francs pour la consommation de plus élevé que dans ces deux pays, trisée, cette dernière est mal gérée et l’addition illicites. chômage si son patient cessait de boire. tabac en 1996, soit environ 1,5 % de note l’auteur du rapport. Cette “ex- est lourde, en termes d’accidents de la circula- la consommation totale. ception française” est certainement tion et, sur le lieu de travail, de pertes de pro- En regard des dépenses que vous avez re- Propos recueillis par b En 1996, la France comptait encore plus marquée que ce qu’in- ductivité et d’absentéisme. 3 censées, n’existe-t-il pas des bénéfices qui Paul Benkimoun environ 13,5 millions de fumeurs (23,13 % de la population totale), dont approximativement 8 millions d’hommes et 5,5 millions de Médecins et producteurs d’alcool s’opposent sur la fiabilité des chiffres utilisés femmes. Chaque fumeur a dépensé en moyenne 445 francs par mois. « L’ÉVALUATION du coût social 19 mars). Il faut cependant que les de dépendance ; le reste étant fait partie de nos habitudes. Son étude économique est effectivement Les 95 miliards de cigarettes de l’ensemble des substances psy- définitions des cliniciens et des l’usage sans dommage. L’intérêt ma- coût élevé reflète la négligence de la intéressante à mener, note Claude consommées (ou équivalent) cho-actives est une tâche formida- économistes se recoupent. Nous dis- jeur du rapport de Pierre Kopp est population et celle des pouvoirs pu- Risac, je constate que tous les inter- correspondaient à 19 cigarettes par blement importante, estime le pro- tinguons trois types de comporte- de prendre en compte aussi bien la blics. Il signe le déficit du dispositif locuteurs scientifiques et institution- jour et par fumeur. fesseur Philippe-Jean Parquet ment de consommation de subs- dépendance que l’usage nocif. Il va sanitaire à l’égard de l’alcool. Le dé- nels se plaignent de ne pas disposer b Parmi les risques attribuables à (université de Lille-II), auteur no- tances psycho-actives : la au près plus de la réalité sans se fo- ni des dommages liés à l’alcool fait de données fiables, en particulier sur la consommation de tabac, le tamment avec le professeur Michel dépendance, où la vie entière de la caliser sur les personnes dépen- qu’ils ne sont pas repérés précoce- la morbidité. C’est déjà le cas pour rapport Kopp cite les pathologies Reynaud (CHU de Clermont-Fer- personne est organisée autour de la dantes. Ce type d’approche écono- ment et apparaissent dans leur plein l’alcool et le tabac, alors pour les suivantes : rand) d’un rapport sur « Les per- substance ; l’usage nocif, caractérisé mique permet de fonder une développement. Au Canada, il existe drogues illicites, les chiffres sont to- – pathologies infectieuses : sonnes en difficulté avec l’alcool » par des dommages physiques, psy- politique de santé publique, qui soit une culture qui a été donnée à la po- talement fantaisistes. » tuberculose respiratoire ; remis le 17 mars (Le Monde du chologiques et sociaux en l’absence à la hauteur des enjeux. » pulation. Celle-ci est persuadée des Pour le président d’Entreprise et – cancers : cavité buccale et Pour le professeur Parquet, psy- dommages provoqués par l’alcool. » prévention, les travaux qui pharynx, œsophage, pancréas, chiatre, le chiffre de près de 53 % comparent les substances licites et larynx, trachée-bronches-poumons, du coût social imputable à l’alcool « CHIFFRES FANTAISISTES » les substances illicites aboutissent col de l’utérus, vessie, rein et voies revêt également une grande im- Du côté d’Entreprise et préven- le plus souvent, même involontai- urinaires ; portance : « Il existe en France un tion, qui réunit les principales en- rement, à suggérer une tolérance – maladies cardio-vasculaires : déni de l’ampleur des comporte- treprises du secteur des boissons vis-à-vis des drogues illicites. Enfin, hypertension artérielle, ments d’alcoolisation domma- alcoolisées « autour de la lutte Claude Risac espère qu’à quelques cardiopathie ischémique, arrêt geables. Avec ce pourcentage, l’al- contre l’abus d’alcool et pour une semaines du débat sur le projet de cardiaque, maladie vasculaire cool est remis à sa juste place dans le consmmation raisonnable fondée loi de financement de la sécurité cérébrale, artériosclérose, prix que la nation a à payer. Le ta- sur la maîtrise des risques », le son sociale, « l’Etat ne se comporte pas anévrisme de l’aorte, artérite ; bac, l’héroïne et les autres drogues de cloche est différent. Claude Ri- en assureur cynique en mettant en – maladies respiratoires : illicites ne sont pas les plus coû- sac, président d’Entreprise et pré- avant ses dépenses supposées ou pneumonie-grippe, bronchite teux. » Pour lui, les raisons de pré- vention, indique que l’Institut na- réelles dans ce domaine pour récla- chronique-emphysème, maladie pondérance particulière de l’alcool tional de la santé et de la recherche mer des primes correspondantes aux pulmonaire obstructive ; dans le coût social de l’ensemble médicale (Inserm) était censé por- entreprises du secteur. » – maladies digestives : ulcère des drogues sont multiples : «La ter ce document à sa connaissance, gastro-duodénal. consommation d’alcool en France ce qui n’a pas été le cas. « Si une P. Be. LeMonde Job: WMQ2610--0012-0 WAS LMQ2610-12 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 12:10 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0659 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 ¼ SOCIÉTÉ

La police n’enregistre qu’un acte de délinquance sur cinq, Mme Guigou engagera en janvier selon une enquête de l’Institut de la sécurité intérieure les réformes nées des polémiques M. Chevènement salue une avancée dans « la compréhension du sentiment d’insécurité » sur le cas Papon Une enquête réalisée par l’Insee pour l’Institut sentie par le public et celle déclarée aux ser- dans les statistiques policières, selon cette des hautes études de la sécurité intérieure vices de police et de gendarmerie. Quatre actes étude, la première de cette ampleur en France, (IHESI) évalue le fossé entre la délinquance res- de délinquance sur cinq n’apparaissent pas qui a été saluée par le ministre de l’intérieur. Le projet sur le droit à l’image est amendé LA POLICE admet implicite- de la nature de certains délits : le roulotte, vol d’accessoire ou dé- semble, 10 % des personnes inter- ELISABETH GUIGOU a confir- nuel, à Paris, de l’Union syndicale ment que ses propres statistiques plus grand écart provient de la ca- gradation), en deux ans. L’enquête rogées ont déjà eu peur en se mé, dimanche 24 octobre, qu’elle des magistrats (USM, modérée). En ne reflètent pas la réalité de la dé- tégorie « menaces ou chantages », Insee-IHESI indique qu’en réalité il déplaçant seules le soir, la propor- allait réformer l’obligation de se sa présence, le président de l’USM, linquance. Tel est le sens de la pu- qui représente un quart des faits s’agirait de près d’un ménage sur tion atteint 16 % pour les victimes constituer prisonnier à la veille de Valéry Turcey y a interpellé Jacques blication, vendredi 22 octobre, de mais ne donne matière à déclara- quatre. Cette enquête vérifie éga- d’un vol à la tire, 20 % pour les vic- l’examen d’un pourvoi en cassation. Chirac : « Monsieur le président, l’enquête de « victimation », par tion aux forces de l’ordre que dans lement une donnée connue, selon times d’une agression physique et Invitée de l’émission « 19 : 00, di- dites-nous si la réforme du Conseil l’Institut des hautes études de la 16 % des cas. laquelle les hommes jeunes, issus 21 % pour celles ayant été mena- manche » sur TF 1, elle a critiqué supérieur de la magistrature, adoptée sécurité intérieure (IHESI) – orga- Reste que cambriolages, infrac- des milieux populaires, sont plus cées. cette mesure « qui paraît ar- par les deux assemblées voici bientôt nisme placé sous l’autorité du mi- tions aux véhicules et coups et fréquemment victimes d’agres- « Je ne distribuerai pas cette en- chaïque » et qui, « on l’a vu, n’em- un an, sera soumise au Congrès ?» nistre de l’intérieur –, lors d’un col- blessures volontaires sont beau- sions physiques. En revanche, en quête à mes administrés, a affirmé à pêche pas la fuite ». Elle a précisé Le projet de loi constitutionnelle loque organisé à la Sorbonne à coup plus fréquents que ne l’in- matière de menaces et d’insultes, La Tribune le maire (RPR) de qu’elle allait agir dès janvier pro- réformant le Conseil supérieur de la l’occasion de son dixième anniver- diquent les chiffres de la police et les cadres supérieurs et les profes- Meaux, Jean-François Copé ; au chain, en même temps sans doute magistrature (CSM), qui offre de saire. de la gendarmerie. Le nombre de sions intermédiaires se disent plus mieux, ils me riraient au nez, au qu’elle fera inscrire dans la loi sur la plus grandes garanties de nomina- Onze mille personnes de plus de cambriolages de résidences princi- souvent victimes que les ouvriers. pire, ils voteraient pour le Front na- présomption d’innocence la possi- tion aux magistrats du parquet, a quinze ans ont été interrogées, au pales serait, d’après cette enquête, Contrairement à une idée reçue, tional. » La police est elle-même bilité pour une cour d’assises de été voté, le 18 novembre 1998, dans début de l’année 1999, par l’Insee, 2,4 fois plus élevé que le nombre les transports en commun ne sont réticente à l’égard de ce type d’en- prononcer le mandat de dépôt à les mêmes termes par l’Assemblée pour l’IHESI, à propos des infrac- enregistré. A cela deux raisons : pas les lieux les plus dangereux quête. Fin d’une époque ? En clô- l’audience contre un accusé. La pre- nationale et le Sénat. Depuis, le pré- tions dont elles avaient été vic- une partie d’entre eux n’est pas pour ce qui est des atteintes aux ture du colloque, le ministre de mière disposition devrait être pro- sident de la République bloque la times au cours des années 1997 et déclarée à la police, une autre, personnes : 7,6 % des agressions l’intérieur, Jean-Pierre Chevène- chainement mise en cause par les convocation du Congrès pour voter 1998. Résultat d’une extrapola- bien que déclarée, n’est pas enre- physiques ont lieu au domicile de ment, a évoqué « l’apport impor- avocats de Maurice Papon devant la définitivement ce texte. En dé- tion : 16 805 000 faits, relevant de gistrée parce que considérée sans la victime, soit quasiment autant tant [de cette enquête] pour la Cour européenne des droits de cembre 1998, Jacques Chirac avait délits sur la voie publique, de gravité ou sans possibilité d’éluci- que dans les transports (7,8 %) et compréhension et le traitement du l’homme, qui a déjà condamné fait savoir au gouvernement qu’il coups et blessures volontaires, de dation. beaucoup moins que sur le lieu de sentiment d’insécurité » et a indi- deux fois la France à ce sujet ; la se- conditionnait cette convocation à menaces ou de chantages, ont été Les enquêtes de victimation esti- travail ou d’études. qué qu’il souhaitait « qu’on dispose conde avait permis à l’ancien secré- l’examen, en première lecture, par déclarés par l’ensemble de la po- ment habituellement que sur cent Cette enquête montre aussi que de bases longues » permettant une taire général de la préfecture de Gi- les deux assemblées, des deux pulation, soit cinq fois plus que les ménages possédant un véhicule, les atteintes aux personnes ont comparaison dans la durée. ronde de rester libre après son autres projets de réforme : le texte 3 408 000 enregistrés par la police. dix seraient victimes d’une agres- l’impact le plus fort sur le senti- procès et de s’enfuir. sur la présomption d’innocence et Un différentiel à relativiser au vu sion (vol, tentative de vol, vol à la ment d’insécurité. Si, dans l’en- Marie-Pierre Subtil La ministre a également annoncé celui sur les relations entre le par- un adoucissement des dispositions quet et la chancellerie. sur le droit à l’image contenues Ces conditions seront remplies dans son projet de loi sur la pré- dès que le Sénat aura achevé, mer- somption d’innocence. Elle a préci- credi 27 octobre, l’examen du se- Quand le MDC tire à boulets rouges sur Claude Allègre sé que le texte qui interdit la publi- cond texte. Le président de l’USM cation de toute photo concernant redoute toutefois « le scénario TROIS CENTS personnes envi- dénoncé la stagnation et même la lité des chances et de démocratisa- démontrant comment un historien, un crime ou un délit dès lors qu’elle catastrophe dans lequel le projet de ron, parmi lesquelles de nombreux régression du système éducatif de- tion de l’école « est loin d’être at- qui travaille depuis trente ans sur le « porte atteinte à la dignité de la vic- réforme parquet-chancellerie serait enseignants, ont assisté, samedi puis le milieu des années 90. Alors teinte, a averti le responsable système éducatif de cette fin de time », ne concernerait que « les vic- adopté, sans que le président de la 23 octobre, au colloque organisé au que Jean-Pierre Chevènement avait syndical, peut-être pour des raisons siècle, est amené à se demander times d’attentats et d’attentats seule- République ne donne son aval à la centre universitaire Censier à Paris, lui-même fixé l’objectif de «80% de budget, mais surtout à cause de la pourquoi « la dénaturation capita- ment ». Par ailleurs, cette réforme du CSM, qu’il avait pourtant par le Mouvement des citoyens d’une classe d’âge au bac » en 1985, diffusion d’une vulgate entretenue liste de l’enseignement républicain a disposition, de même que celle qui initiée ». « Je suis autant attaché que (MDC), sous le titre « L’école de la lorsqu’il était ministre de l’éduca- par la gauche elle-même, celle d’une trouvé ses meilleurs accélérateurs interdit la publication d’images de vous à la globalité de la réforme et à République », en présence de Jean- tion, « nous ne sommes même pas à logique adaptative, d’une logique de chez les socialistes, sauf Jean-Pierre personnes menottées, ne pourra l’interaction de chaque texte sur l’en- Pierre Chevènement, président du 67 % au niveau de la terminale, a concurrence entre les établisse- Chevènement ». Refusant de rejeter être invoquée que sur plainte de la semble de la réforme de la Justice », a MDC. rappelé M. Paget. Ce qui reste à ga- ments ». M. Paget a également dé- en bloc le modèle d’éducation amé- victime, et non à l’initiative du par- renchéri Elisabeth Guigou, qui a re- Deux interventions ont en parti- gner sera bien plus difficile à at- noncé la relative impuissance de ricain « dont on importe toujours le quet. dit « le souhait du gouvernement de culier retenu l’intérêt du public : teindre qu’auparavant, avec des l’école devant la « logique de ghet- pire, et jamais le meilleur », M. De- Samedi 23 octobre, c’est sur un voir réunir le Congrès ». celle de Denis Paget, l’un des secré- jeunes beaucoup plus éloignés de la tos ». A l’applaudimètre, Régis De- bray a plaidé pour une « deuxième troisième projet que la ministre a taires généraux du SNES, lorsqu’il a culture scolaire ». La mission d’éga- bray s’est taillé le plus vif succès en chance » de formation, après dû s’exprimer, lors du congrès an- Cécile Prieur l’école. Parmi les « Dix propositions pour CORRESPONDANCE l’école de la République » présen- DÉPÊCHES tées ensuite par Michel Vignal, se- a JUSTICE : les responsabilités de la fuite de Maurice Papon « re- crétaire national à l’éducation du viennent à la justice », a déclaré Serge Klarsfeld, président de l’Associa- Une lettre d’Eva Joly MDC, outre l’abolition de la tion des fils et filles des déportés juifs de France, dimanche 24 octobre « Charte pour l’école du sur France-Inter. Selon lui, la police « n’a pas été chargée de la mission A la suite de notre article intitu- membres appartenant tous à la prises. Je m’étonne donc que XXIe siècle » de Claude Allègre et la de surveillance de Papon et de l’empêcher de quitter la France, donc c’est lé « Pourquoi la juge Eva Joly n’en- communauté scientifique de dif- vous n’ayez rapporté que cer- restitution des heures d’enseigne- à la justice que reviennent les responsabilités ». seignera pas à la faculté d’Assas », férentes universités françaises. taines réactions hostiles, certes ment supprimées au lycée, figure a Un chef d’équipe d’une entreprise de nettoyage a été mis en exa- faisant état de la candidature de D’autre part, vous écrivez que je bien identifiées. Si, comme vous également celle d’une « véritable re- men pour meurtre et écroué, vendredi 22 octobre à Lille (Nord), pour la magistrate à un poste de profes- n’aurais pas répondu à l’invita- le laissez entendre, des ma- mobilisation des enseignants ». Une avoir arrosé d’ammoniaque un sans-abri. L’homme âgé de 45 ans seur associé à l’université Paris-II tion qui m’était faite de pronon- nœuvres se manifestent à propos occasion pour Jean-Pierre Chevè- avait succombé, les poumons brûlés, devant une station du métro lil- Panthéon-Assas (Le Monde du cer une conférence à l’université. de ce projet de nomination, je ne nement d’inviter ses sympathisants, lois. 20 octobre), nous avons reçu de Ceci est totalement inexact, j’ai voudrais pas que votre article très remontés contre Claude Al- a ÉDUCATION : le ministère de l’éducation nationale a saisi, ven- Mme Joly les précisions suivantes : donné plusieurs dizaines d’heures puisse y contribuer sans réaction lègre, à « ne pas se cristalliser contre dredi 22 octobre, son inspection générale de l’administration à la suite D’une part, vous omettez de de cours devant deux groupes de ma part. Les membres du la personne » du ministre de l’édu- des incidents survenus lors des épreuves du concours de fin de pre- dire que la commission de spé- d’étudiants et de professeurs en conseil d’administration de l’uni- cation. « Il y a eu un avant, il y aura mière année d’études médicales, à Montpellier, Brest et Tours. Le mi- cialistes qui a proposé ma nomi- DESS de gestion afin de partager versité se prononceront sur la forcément un après », a déclaré en nistère demande aux inspecteurs de « procéder aux investigations né- nation dans la discipline avec eux mon expérience profes- proposition faite par la commis- souriant M. Chevènement. cessaires pour s’assurer de la régularité des procédures mises en œuvre », « sciences de gestion » s’est pro- sionnelle en matière de risque sion de spécialistes le mercredi notamment en matière de double correction et de libellé des ques- noncée à l’unanimité des ses pénal pour les entre- 27 octobre. Béatrice Gurrey tions. LeMonde Job: WMQ2610--0013-0 WAS LMQ2610-13 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:32 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0660 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 Les taux des impôts locaux n’augmentent plus En 1999, les collectivités locales prélèveront sur les ménages et les entreprises plus de 300 milliards de francs d’impôts directs. Les taux ne progressent que de 0,5 %. C’est la plus faible hausse depuis dix ans. Mais les modifications du calcul de l’impôt sur le revenu peuvent créer des surprises

LA FISCALITÉ des collectivités locales s’assagit. Après avoir été La pression fiscale des grandes villes est plus élevée que la moyenne des communes Après l'emballement, la stabilité montrés du doigt pendant des an- TAUX DE LA TAXE D'HABITATION DANS LES VILLES DE PLUS DE 100 000 HABITANTS CROISSANCE ANNUELLE DES TAUX en % nées par les pouvoirs publics et les 4 relais d’opinion, à cause de leur fis- Argenteuil MOYENNE NATIONALE Dunkerque (Croissance annuelle calité de plus en plus lourde, les 18,1 13,54 % 30,3 LES QUATRE TAXES 34,3 Tourcoing globale 99: 0,5%) élus ont renversé la vapeur. Une Boulogne 13,6 Montreuil 3 9,4 9 28,8 Roubaix image devenue difficile à porter, 36,4 Lille 8,9 Paris Le Havre 0,6 une amélioration de la situation fi- 2 Départements Versailles Caen Rouen nancière des collectivités – liée à 17,9 Amiens Metz l’embellie de la conjoncture d’en- 17,6 21,1 Reims Nancy Communes et semble, à l’absorption progressive 1 16,1 16,1 17 groupements des transferts de charges et par- ILE-DE-FRANCE 0,5 voir détail 18,2 fois... des dépenses somptuaires de 22,1 Toutes 26,1 Rennes Le Mans Strasbourg 0 la première décennie de la décen- Brest collectivités 21,7 tralisation –, la proximité des élec- 16,8 0,3 20,9 16,6 – 1 Régions tions municipales de 2001 se sont • La taxe d'habitation est l'un Mulhouse 1995 1996 1997 1998 1999 conjuguées pour pousser les élus à 18,8 20,8 Orléans des quatre impôts directs 21,1 Dijon 18,9 20,6 Besançon Source : DRCL (ministère de l'intérieur) modérer leurs sollicitations auprès prélevés par l'ensemble des Angers Tours des contribuables : la tendance à la collectivités locales. Poitiers tion constante, ce qui entraîne une taires de taxe d’habitation, destinés 21,9 stabilisation de la pression fiscale En 1999, elle rapportera aux Nantes forte augmentation (5,2 %) du pro- aux ménages les plus modestes. Clermont- Lyon Villeurbanne locale observée depuis 1997, qui communes et aux groupements Ferrand duit fiscal de la TP. Les bases de la Avant les aménagements du pré- suivait un pic d’augmentation en taxe d’habitation n’augmentent, cédent budget, celui de 1999, on es- de coopération intercommunale 17,3 16,1 19,1 19,8 1996, se confirme, voire s’amplifie près de 45,7 milliards de francs. Grenoble elles, que de 2,6 %, et son produit timait, à partir des données offi- Limoges 19,9 en 1999. Les charges des grandes villes se 19,7 de 3 %. cielles, que quelque six millions de Des hausses fortes et continues Saint-Etienne La stabilisation de la pression fis- foyers fiscaux modestes ou en si- traduisent par une fiscalité plus 22,1 au début des années 90 ont entraî- élevée. Pour chaque ville, ces cale ne change rien à l’éternel dé- tuation difficile bénéficiaient d’une né, selon des calculs de la Caisse chiffres correspondent à un cumul Bordeaux bat sur l’équité, l’efficacité ou les exonération totale de TH. Pour sa des dépôts, une hausse de 40 % de 25,6 inégalités territoriales liées à la fis- part, l’Association des maires des des taux de la commune elle- Toulouse la pression de la fiscalité locale (y Pau 29,9 19,3 calité locale, notamment par le grandes villes de France (AMGVF) même et des taux appliqués par 18,9 18,9 compris la taxe d’enlèvement des 21,4 Nice biais de la taxe d’habitation, payée jugeait que près de 30 % des foyers la ou les structures de 21,9 ordures ménagères) entre 1992 et 21,9 aussi par les locataires (Le Monde fiscaux étaient exemptés, en tout coopération intercommunales 1997. Mais la pause fiscale est parti- Nîmes Avignon du 29 septembre 1998). Mais cette ou partie, du paiement de la TH. En auxquelles elle participe. 16,2 culièrement nette en 1999 : selon Montpellier Aix-en-Prov. stabilisation signifie que, en dehors effet, si la fiscalité locale n’a pas Perpignan les chiffres que vient de publier la HORS MÉTROPOLE : SAINT-DENIS DE LA RÉUNION : 15,83 % Marseille de cas particuliers (ville en diffi- une vocation redistributrice, des al- direction des collectivités locales culté, à contre-courant de la ten- lègements spécifiques sont prévus Source : Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) (DGCL) du ministère de l’intérieur, dance nationale, importants tra- pour les bas revenus. Ces allège- la croissance des taux d’imposition efforts conjugués, selon les calculs + 0,7 % en francs courants. Néan- tion du produit fiscal est alors de vaux dans un immeuble entraînant ments peuvent se situer dans un locaux a été de 0,5 %, « la plus de la DGCL : « Dans plus de 20 % moins, ces résultats doivent être lus 4,2 % par rapport à 1998, soit plus une forte revalorisation des bases, cadre national ou local : les munici- faible augmentation depuis dix des communes, les taux globaux à la lumière des modifications lé- que la croissance du PIB. Ce pour- etc.), la fiscalité locale ne doit donc palités, par exemple, ont une cer- ans ». L’augmentation moyenne “toutes collectivités” ont diminué. » gislatives : 1999 est la première an- centage de hausse – le même que pas demander en 1999 un effort taine latitude d’action pour rendre est de 0,4 % pour le taux de la taxe née d’application de la réforme de l’année dernière – correspond mal- supplémentaire aux contribuables plus sociale leur fiscalité, en fonc- d’habitation (TH), de 0,5 % pour le MODIFICATIONS LÉGISLATIVES la TP, qui verra, à terme, la dispari- gré tout, souligne la DGCL, à «la locaux. tion des revenus de leurs adminis- foncier bâti et pour la taxe profes- Au total, les collectivités locales tion des salaires dans l’assiette de plus faible augmentation depuis Pourtant, certains d’entre eux trés. sionnelle (TP). En outre, les baisses prélèveront, cette année, 318,6 mil- l’impôt local payé par les entre- vingt ans ». peuvent avoir de mauvaises sur- de taux atteignent des chiffres si- liards de francs au titre de leurs prises. Les recettes sont donc supé- En période de stabilisation des prises, au moins avec la taxe d’ha- RÉFORME DU QUOTIENT FAMILIAL gnificatifs : 10 % des communes quatre taxes de fiscalité directe rieures si l’on calcule à législation taux, un tel pourcentage repose bitation. Cela tient à la réper- Au plan national, le problème (avec leurs groupements de coopé- (TH, taxes sur le foncier bâti et non constante, selon la classification presque exclusivement sur l’évolu- cussion indirecte des modifications vient notamment de la réforme du ration intercommunale), 10 dépar- bâti, TP). Soit presque autant que qui a la préférence de la DGCL, tion des bases imposables. Ce sont apportées en 1999 au calcul de l’im- quotient familial introduite par le tements et 3 régions montrent ce que l’Etat reçoit pour l’impôt sur c’est-à-dire en ajoutant au produit surtout les bases de la TP (liées à pôt sur le revenu. Comme l’ex- budget 1999 : le plafond de ce quo- « leur volonté de diminution de la le revenu, 320 milliards. Ces de la fiscalité stricto sensu les l’activité des entreprises, enregis- plique une note interne de la direc- tient a été abaissé de 16 380 à pression fiscale en réduisant leurs chiffres correspondent, comme compensations versées par l’Etat trées avec un décalage de deux ans) tion générale des impôts du 11 000 francs par demi-part. Cer- taux d’imposition ». Résultat de ces pour les taux, à une quasi-stabilité : au titre de la réforme. L’augmenta- qui progressent : + 3,8 % à législa- ministère de l’économie et des fi- tains contribuables modestes qui nances, la TH de certains contri- ne payaient pas l’impôt sur le reve- buables pourrait subir « l’impact nu doivent désormais s’en acquit- des mesures concernant l’impôt sur ter. Or les contribuables qui ne le revenu fiscal de référence, pris en paient pas l’impôt sur le revenu ne A Toulon, la « Royale » devra jouer la transparence sur ses déchets radioactifs considération pour l’application des paient pas non plus la TH, confor- TOULON tionnelle : la déclassification des études de « les bons sentiments du ministre ne sont pas de abattements et exonérations en ma- mément aux dispositions du code de notre correspondant courants marins, « déterminantes pour évaluer nature à changer quoi que ce soit » et que la tière d’impôts locaux » (Le Monde des impôts. En devenant rede- Alain Richard a décidé de jouer « la trans- a priori l’impact des effluents à proximité du cap consultation aura bien lieu du 29 novembre au du 20 octobre). Même si, lors de la vables de l’impôt sur le revenu, ces parence », selon la formule de Robert Gaïa, Cépet » où est construit l’émissaire. Le ministre 4 décembre. Tout en récusant l’idée d’une opé- discussion de la première partie contribuables doivent aussi payer député PS du Var, dans l’affaire des rejets en affirme également qu’à sa demande une « ré- ration politique, Gilles Vincent, qui a une for- (recettes) du projet de budget 2000, la taxe locale dont ils étaient jus- mer d’effluents provenant des eaux de refroi- duction » des limites de radioactivité des ef- mation d’ingénieur et est passé par le centre les députés ont adopté, dans la nuit qu’alors dispensés. dissement des moteurs à propulsion des six fluents de la marine est « à l’étude ». Enfin, d’étude et de recherche nucléaire de Genève, du vendredi 22 au samedi 23 octo- sous-marins nucléaires d’attaque, basés à Tou- M. Richard se déclare « favorable à la mise en affirme : « Les eaux proviennent des circuits se- bre, des allègements supplémen- Jean-Louis Andreani lon, et du porte-avions Charles-de-Gaulle, qui place d’une balise civile de détection de radio- condaires, mais également primaires, et du re- s’apprête à les rejoindre (Le Monde du activité à proximité du point de rejet ». froidissement du combustible. Jusqu’alors, elles 19 août). étaient prêtées au centre atomique de Cada- Le 20 octobre, le ministre de la défense a fait RÉFÉRENDUM rache pour un montant de 7,5 millions de francs parvenir une réponse détaillée à une lettre de Sur ce dernier point, il semble accéder à un [1,14 million d’euros] en 1998 et la facture au- l’élu socialiste. Même s’il assure que ces rejets souci d’Odette Casanova, autre député socia- rait été de 10 millions de francs [1,52 million – depuis septembre, via un émissaire d’évacua- liste varois qui, dès le début de cette affaire, d’euros] avec le Charles-de-Gaulle. » « C’est, tion de 400 mètres de long – ne présentent au- s’était rangée du côté des associations de dé- conclut-il, une affaire d’économies dans la- cun danger, M. Richard admet qu’ils suscitent fense de l’environnement. Le 4 octobre, quelle on ne tient aucun compte de la santé et de « un vif émoi » dans la population toulonnaise. Mme Casanova avait invité Michèle Rivasi, dé- la vie des populations. » Gilles Vincent, maire (DL) de Saint-Mandrier, puté PS de la Drôme et fondatrice en 1986 de Depuis septembre, la municipalité affirme petit port de la presqu’île sur laquelle a été édi- la commission de recherche et d’informations avoir fait appel à quatre experts, dont aucun fié l’émissaire d’évacuation, n’avait pu obtenir indépendantes sur la radioactivité (Crirad). n’a pu l’assurer que ces rejets seraient sans d’informations précises : ces installations Celle-ci avait alors estimé nécessaire « de créer risque, compte tenu, notamment, du courant étaient couvertes par un décret « confidentiel une commission locale d’informations et d’avoir profond ramenant les déchets vers la côte et défense » et il avait fallu attendre le 2 sep- ses propres laboratoires d’analyses, ses propres de la présence d’une flore importante, dont tembre pour que l’amiral Philippe Roy, préfet experts » et suggéré la mise en place de telles certaines algues fixant la radioactivité. A ce maritime de la Méditerranée, tente, au cours balises. jour, une pétition contre l’émissaire a recueilli d’une conférence de presse, de rassurer les po- Dans le même temps, le maire de Saint- 7 000 signatures, dont celles de matelots et pulations, sans vraiment y parvenir. D’où l’in- Mandrier décidait d’organiser un référendum d’officiers de marine. tervention de M. Gaïa auprès du ministre qui, auprès de sa population (5 200 personnes dont dans son courrier, annonce une mesure excep- 20 % de marins). Aujourd’hui, il affirme que José Lenzini Première grève nationale des chambres régionales des comptes LES CHAMBRES RÉGIONALES des comptes (CRC) devraient ob- server, mardi 26 octobre, une grève d’une journée, à l’appel du Syn- dicat des juridictions financières (SJF). Les magistrats entendent manifester contre le blocage du projet de statut qui devait être ini- tialement adopté par le Parlement en 1999, mais dont l’examen est différé. Le projet actuellement soumis au Conseil d’Etat, après approbation des ministères intéressés, prévoit une réforme du déroulement des carrières des magistrats, pour rendre leur fonction plus attractive. Le SJF demande également une revalorisation des indemnités des magistrats, aujourd’hui nettement moins importantes que le régime des administrateurs civils du ministère de l’économie et des fi- nances. Initialement, ces deux régimes étaient équivalents. Alors que les élus contestent de plus en plus souvent les avis des CRC, le SJF exige une augmentation sensible des effectifs des magistrats et personnels d’encadrement des CRC, pour faire face à l’accroisse- ment des missions qui leur sont confiées. Dans une lettre ouverte à Jacques Chirac et à Lionel Jospin, le SJF, qui revendique 70 % de co- tisants parmi les membres des CRC, estime que ces mesures doivent permettre « le renforcement de [l’]indépendance [des CRC] face aux élus locaux ». LeMonde Job: WMQ2610--0014-0 WAS LMQ2610-14 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0661 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » Décès – Paris. – Mme José Sérignan, Cours son épouse, a GEORGES DUPUIS, décédé le Naissances – Mme Doreen Joergensen, Patrick et Géraldine Dubois de Mont Ses enfants et petits-enfants, COURS D’ARABE son épouse, me Tous niveaux. 12 septembre, a été une grande fi- Marin, M Marie Sérignan, Jean DARD Ses enfants et leurs époux, Gilles et Sylvie Dubois de Mont Marin, Jour, soir et samedi. gure du droit public français. Né le sa mère, est heureux d’annoncer la naissance de Petits-enfants et arrière-petits-enfants, Frédéric et Francine Dubois de Mont font part du décès de 27 avril 1932 à Paris, Georges Du- son frère, ont la douleur de faire part du décès de Marin, Inscr. : AFAC, 01-42-72-20-88 puis avait commencé sa carrière ses fils et belles-filles, Jean SÉRIGNAN, d’enseignant comme instituteur, Gabriel, Lars BO, Jeanine Cadillat, née Dubois de Mont peintre graveur, avant de se présenter, en 1962, au Marin, Séminaires le 22 octobre 1999, à Saint-Jean-de-Luz. le 21 octobre 1999. concours d’agrégation de droit pu- et son mari Roger Cadillat, survenu le 21 octobre 1999. sa sœur et son beau-frère, COLLÈGE INTERNATIONAL me Le service religieux a été célébré le blic. Professeur à l’université de M Philippe Delorme, ont la tristesse de faire part du décès de DE PHILOSOPHIE Rennes, puis à l’université Paris-I son arrière-grand-mère, La cérémonie sera célébrée le samedi samedi 23 octobre, en l’église de 30 octobre en l’église danoise de Paris, Fontenay-lès-Briis (Essonne), suivi de b (Panthéon-Sorbonne), il enseigna Mady et Henri Prat, e Séminaires Evelyne et Frédéric Dard, 17, rue Lord-Byron, Paris-8e. M Michel l’inhumation dans le caveau de famille. également à l’Institut d’études po- Jennifer Allen : « Lectures de la ses grands-parents, DUBOIS DE MONT MARIN, collection. De Benjamin à Benjamin ». litiques, à l’Ecole des hautes Elisabeth et Charles Dard, avocat à la cour (e.r.), 15, rue Saint-Thibault, 8, 10, 15, 17, 22 et 24 novembre, études commerciales, à l’Institut ses parents, – Montpellier. 91640 Fontenay-lès-Briis. 20 heures-22 heures, amphi B, Carré des international d’administration pu- se joignent à lui. survenu le mercredi 20 octobre 1999, à sciences, 1, rue Descartes, Paris. Alain BONNET l’âge de soixante-seize ans. blique. Il fut directeur des études à – Ses collègues, Guillaume Nemer : « Autour de la l’Ecole nationale d’administration me e M. et M Wolf RUGER nous a quittés, vendredi 22 octobre 1999. Selon sa volonté, M Dubois de Mont Et ses étudiants du DESS politiques sociologie de la musique de (1970-1976), puis conseiller au ca- ont la joie d’annoncer la naissance de leur Marin a été incinéré dans l’intimité linguistiques et technologies éducatives Theodor W. Adorno ». binet d’Alain Savary, ministre de arrière-petit-fils, Il nous manque déjà. familiale. tiennent à rendre hommage à 9 et 23 novembre, 7 décembre, l’éducation nationale (1981-1984). 20 heures-22 heures, amphi A, Carré des Théo, Ula Hibner-Bonnet, Cet avis tient lieu de faire-part et de sciences, 1, rue Descartes, Paris. Ses œuvres comprennent notam- Sarah et Anna Bonnet. remerciements. Martial VIVET, ment sa thèse de doctorat en droit fils de professeur à l’Université du Maine, directeur du laboratoire d’informatique, Elisabeth Caillet, Véronique Hahn, sur Les Privilèges de l’administra- Sébastien et Caroline ZAJAC. Marc Partouche et Catherine Perret : – Paris. Londres. Vancouver. – Danièle Jeunot, tion (Paris, 1962), sa Politique de qui vient de disparaître. Sa passion et sa « L’art contemporain et sa Chateaubriand (Armand Colin), son épouse, générosité leur feront aussi cruellement présentation ». Marc et Marianne, Ses enfants et petits-enfants, ses Eléments de sociologie politique Anniversaires de naissance ses enfants, défaut que ses compétences. 9 novembre, 19 h 30-21 h 30, Eva Merrigan et Jane Davies, Ses amis, 7 décembre et 11 janvier, 18 h 30-20 h 30, (Cujas), son Droit administratif – 26 octobre 1899 - 26 octobre 1999. amphi Stourdzé, Carré des sciences, ses sœurs, ont la douleur de faire part du décès de Ils expriment à sa famille leur (Armand Colin). Il a également 1, rue Descartes, Paris. George Davies, recueillement et leurs plus sincères contribué à la rédaction du Dic- André ALRIQ. son neveu, Gilbert JEUNOT, condoléances. tionnaire de la Constitution (Cujas), Lyle et Gerald, Ronald et Colin, directeur honoraire du personnel Jacques Rancière : « L’image dans le Sainte-Maxime (Var). ouvrage auquel avait aussi partici- ses neveux, de l’INSERM, régime esthétique des arts ». 29 octobre, 12 et 26 novembre, 10 et pé Raymond Barrillon, ancien chef Les familles Davies, Getz, Merrigan et collaborateur extérieur Papy, au ministère de la recherche, Remerciements 17 décembre, 18 h 30-20 h 30, amphi du service politique du Monde. Par Wharton, Les familles Bradford, Fouquet officier de la Légion d’honneur, Poincaré, Carré des sciences, 1, rue Nous, tes enfants, petits-enfants, – Lucy, Caroline, Grégory Gajos, les valeurs qu’il défendait, par la et Vingrief, Descartes, Paris. arrière-petits-enfants sommes heureux Et leur famille conception qu’il se faisait de son Son ami Jean Volang, survenu le 23 octobre 1999. et fiers d’annoncer à tout le Monde ton remercient ceux qui ont exprimé leur métier, par le témoignage de sa Et toute la famille Volang, Alain Badiou : « Le Siècle (II) ». centième anniversaire. amitié pour 10, 17 et 24 novembre, 15 décembre, 12 vie, le professeur Georges Dupuis Ses proches, alliés ou amis des familles Gilbert Jeunot ayant fait don de son Anderson, Cadbury, Skepper, Dienis, corps au Centre du Don des Corps, il n’y a et 26 janvier, 20 heures-22 heures, incarnait l’image même du vrai ré- Vernusset, pas eu d’obsèques. Jack amphi 45, université Paris-VII - publicain et du vrai démocrate. Adoptions ont la douleur d’annoncer le décès de Denis-Diderot, 2, place Jussieu, Paris. et leur fidélité. – Neuilly-sur-Seine, le 19 octobre 1999. Cet avis tient lieu de faire-part. a SERGE ROMENSKY, rédacteur Ronald A. BRADFORD, L’accès à toutes les activités du Merci d’avoir associé votre chagrin au Collège est libre et gratuit (dans la en chef à l’Agence France-Presse Claude et Marie-Thérèse CHAIGNE croix de guerre 1939-1945, Danièle Jeunot, croix de la valeur militaire, 11, rue de l’Université, nôtre. limite des places disponibles). (AFP), est mort vendredi 22 octo- ont la joie de faire part de l’arrivée de Renseignements sur salles, leur treizième petit-enfant, 75007 Paris. bre à Paris. Né le 20 janvier 1936 à survenu à Nyons (Drôme), le 12 octobre « Tout est écrit d’un crayon léger... » répondeur : 01-44-41-46-85. Autres renseignements : 01-44-41-46-80. Liège (Belgique) d’une famille Elise, 1999. Jack Gajos. d’origine russe, Serge Romensky – Les familles Kerogues, Camus, était entré à l’AFP en 1961. Après Que soit ici rappelé le souvenir de son née le 27 mai 1999, épouse, Camus-Ginger, Camus Monget-Sarrail avoir été journaliste à Moscou ont la tristesse de faire part du décès Anniversaires de décès Colloques sœur d’Axel, paisible de (1963-1965) et à Londres (1966- Françoise, – Il y a trois ans, le 26 octobre 1996, – L’équipe « Etats, société, religion en 1969), il a été successivement di- née LACASCADE, Europe, XVIIe -XVIIIe siècles » au foyer de Mme Geneviève KEROGUES, recteur du bureau de Belgrade Bernadette et Richard CRESCENZO. (université de Versailles - Saint-Quentin- Anaïs, en-Yvelines) organise avec le concours du (1969-1973), puis de Pékin (1973- qui nous quittait prématurément il y a quatre ans, quatorze ans. à son domicile, le 17 octobre 1999. Centre d’études en rhétorique, 1975), avant de prendre à Paris de philosophie et histoire des idées (Ecole 1975 à 1980 la direction du desk Mariages « La mort. Quelle mort ? L’incinération aura lieu le mercredi était tragiquement arrachée à la vie, seule, normale supérieure de Fontenay - Saint- On ne meurt pas, 27 octobre, à 13 h 30, au crématorium du abandonnée par celles et ceux chargés de Cloud) et du Centre d’histoire des étranger. Après avoir été directeur veiller sur elle ou de la secourir. adjoint du bureau de Washington puisqu’il y a les autres. » Père-Lachaise, dans la plus stricte systèmes de pensée moderne (université Véronique ELZIÈRE Louis Aragon. intimité. Paris-I), un colloque, (1980-1982), Serge Romensky avait et Ni oubli ni pardon. LE PHILOSOPHE ET LA COUR été nommé à la rédaction en chef à Olivier BARBARANT Cet avis tient lieu de faire-part. Cet avis tient lieu de faire-part. XVIe-XVIIIe siècles Paris (1982-1983) et avait ensuite le jeudi 28 octobre, ont la joie de faire part de leur mariage, M. Bradford, – Il y a deux ans s’en est allé de 9 h 30 à 17 h 30, occupé, de 1983 à 1995, les fonc- qui a eu lieu le 23 octobre 1999, à la 4, passage Geffroy-Didelot, – Jeanne et Max Hassan, et le vendredi 29 octobre, tions de rédacteur en chef tech- mairie de Saint-Quentin (Aisne). 75017 Paris. de 9 h 30 à 17 h 30, nique, veillant, à ce poste-clé, à Georges Kony, Maurice BITTER. Leurs enfants et petits-enfants, château de Versailles, auditorium. l’adaptation du rédactionnel aux La famille et les amis, Il nous manque. nouvelles techniques de l’informa- ont la tristesse d’annoncer le décès de tion, nées notamment de l’infor- Vous pouvez matisation. A ce titre, il avait réali- Mme Marie KONY, Avis de messe nous transmettre sé, à l’usage des journalistes de 0123 l’AFP, un Manuel de l’agencier, vé- le 20 octobre 1999, à Paris. – A l’intention de vos annonces la veille ritable petite bible où tous les as- pour le lendemain & Jeanne SÉNÉCHAUT, pects du métier, de la qualification DOSSIERS DOCUMENTS littéraires – Maria Romensky, jusqu’à 17 h des sources au découpage de la son épouse, décédée le 7 septembre 1999, à Villers- Permanence le samedi copie, étaient exposés avec une Jean-Joël et Catherine Huber, sur-Mer, clarté rigoureuse. Avant de tomber Serge-Alexandre et Anna Romensky, jusqu’à 16 heures malade, Serge Romensky avait en- Anne Romensky, une messe sera célébrée le jeudi 28 octo- core été, de 1995 à 1998, directeur Balzac, le titan ses enfants, bre, à 15 h 30, en l’église Saint-Pierre- Jonathan, Alexandra et Vladimir, Saint-Paul de Colombes, 1, rue Halphen. du bureau de l’AFP à Genève. Non, Balzac n’est pas seulement ses petits-enfants, CARNET DU MONDE TARIFS 99 - TARIF à la ligne la doublure de Gérard Depardieu. Marie Romensky, sa sœur, Conférences-débats DÉCÈS, REMERCIEMENTS, JOURNAL OFFICIEL Un dossier pour faire le tour de ce créateur, Egor, Antoine et Irène, ses neveux et nièce, L’Association pour un judaïsme AVIS DE MESSE, Au Journal officiel du samedi génial observateur de la nature humaine. Les familles Barnaud et Ellenberger, humaniste et laïque, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS ont la douleur de faire part du décès de organise jeudi 28 octobre 1999, à 20 h 30, 136 TTC - 20,73 ¤ 23 octobre sont publiés : mairie du 3e, 2, rue Eugène-Speller, TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤ b Préfets : deux décrets relatifs Serge ROMENSKY, métro Temple, aux pouvoirs des préfets de dépar- une conférence-débat sur le thème NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, tement et de région et à l’action des survenu le 22 octobre 1999, dans sa « Sortie du religieux ? Les chemins possibles... » services et organismes publics de L’art du naturalisme soixante-quatrième année. MARIAGES, FIANÇAILLES Avec Marcel Gauchet, philosophe, 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES l’Etat dans les départements et les Qu’est-ce que le naturalisme en littérature ? auteur de La Religion dans la démocratie. régions. C’est désormais le préfet La liturgie, suivie de l’absoute, sera Parcours de la laïcité, Simone Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 ¤ A partir de l’œuvre de Zola, célébrée le mercredi 27 octobre, à Susskind, ancienne présidente du Centre qui arrêtera l’organisation des ser- 9 heures, en la cathédrale Saint- THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤ vices déconcentrés, ce qui revenait une analyse de ce courant littéraire e culturel laïque juif de Bruxelles, Elie Alexandre-Nevski, 12, rue Daru, Paris-8 . Barnavi, historien, université de Tel- COLLOQUES - CONFÉRENCES : auparavant aux administrations et de ses héritiers. Aviv. Nous consulter centrales parisiennes (Le Monde du L’inhumation suivra au cimetière Animée par Violette Attal-Lefi, ట 01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 10 août) ; ces textes donnent aussi russe de Sainte-Geneviève-des-Bois avocate, présidente pour l’Europe de la (Essonne). Fax : 01.42.17.21.36 au préfet la possibilité de créer des Fédération internationale des juifs humanistes et laïques. Les lignes en capitales grasses délégués interservices, capables de UNE PUBLICATION DU MONDE sont facturées sur la base de deux 127, rue de Sèvres, Rens. tél. : 01-43-45-88-44. mobiliser des fonds relevant de dif- CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX 75006 Paris. lignes. Les lignes en blanc sont 11, rue de Clamart, obligatoires et facturées. férentes administrations. (Lire ci-contre.) 92000 Boulogne, LeMonde Job: WMQ2610--0015-0 WAS LMQ2610-15 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:08 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0662 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 15 HORIZONS PORTRAIT

L porte une simple al- d’action sociale de la communau- liance et non pas la petite Membre té. Ce centriste de bon aloi, à la chevalière au petit doigt frontière de l’apolitisme, reste gauche. A la fin du repas, éminent conseiller municipal de Pont- ses couverts ne sont pas l’Evêque dont il fut un maire actif au centre de l’assiette de la célèbre de 1977 à 1995. pointés vers son nombril. Tempérament consensuel, goût Volubile, la tête légère- famille très réduit du risque, refus de par- I ticiper à des OPA hostiles..., ce di- ment penchée en arrière, il ne se tient pas droit comme un de banquiers rigeant affirme vouloir faire évo- « i » en tirant sur son havane luer les choses en douceur, sans « Epicure no 2 ». Notre interlo- installés heurter la tradition. Le contraste cuteur ne saupoudre pas ses re- est saisissant avec feu Jimmy marques d’une pincée d’esprit, en France Goldsmith ou Lord Jacob, ses deux amusante ou grinçante. Non, déci- cousins, corsaires de la finance, qui dément, David de Rothschild ne depuis cinq avaient suscité des sentiments de correspond pas à la définition du méfiance, de crainte et même de gentleman victorien enfoui sous générations, haine chez beaucoup. Ses critiques une armure de glace. Et, comble aimeraient que la maison gros- du mauvais goût, l’hôte du déjeu- David de sisse, engage davantage de ban- ner dans la salle à manger défraî- quiers, se répande au-delà de sa chie du cinquième étage de la Rothschild base de départ européenne, en banque N. M. Rothschild & Sons particulier aux Etats-Unis où elle (NMR) travaille : premier associé a été choisi ne fait guère le poids. de Rothschild & Compagnie Banque à Paris, deputy chairman par son OUR se donner les moyens de NMR et dauphin attitré de Sir face à ses grands rivaux Evelyn de Rothschild, le principal cousin P américains ou continen- actionnaire de l’ancestrale maison taux, NMR a établi plusieurs joint- londonienne. Evelyn pour ventures, à l’exemple de celle La défense de Paribas, l’offen- conclue avec le néerlandais ABN sive de Vivendi sur BSkyB, le ma- lui succéder Amro dans la distribution d’ac- riage de Carrefour et de Promo- tions. Le jugement des analystes dès, le rachat par Rolls Royce de à la tête de sur cette stratégie du « juste mi- Vickers, la privatisation de Deut- lieu » est mitigé : « Au cours des sche Post, etc. Derrière la plupart l’ancestrale années, la rentabilité a été raison- des grandes opérations financières nable, mais relativement modeste si de cet été en France, en Grande- maison l’on compare avec les autres Bretagne ou ailleurs en Europe, on banques d’affaires. La performance retrouve ce prince de la haute fi- londonienne, reflète une approche conservatrice nance. Par ailleurs, NMR est le des risques », estime l’agence de banquier attitré de la Banque qui a été notation financière Fitch-IBCA. d’Angleterre et organise deux fois Autre point d’interrogation, sa par jour le fixing du cours mondial au cœur personnalité profonde se dérobe à de l’once d’or, cérémonie im- tous et personne ne sait vraiment muable, dont la City a célébré le de la plupart ce qu’il pense. En voilà un qui don- 80e anniversaire le 21 septembre. nera du fil à retordre aux auteurs Certains voient dans l’institution des grandes de biographies non autorisées. du fixing le relais idéal pour absor- Dans cette profession où l’on n’a ber le choc des futures enchères manœuvres que faire des bons sentiments, sa d’or des banques centrales, qui ef- gentillesse sentirait-elle le calcul ? farouchent les marchés autant financières Sous apparence de franchise, il qu’elles mécontentent les pays aime brouiller les pistes afin de producteurs. de l’été vous amener à le décrire tel qu’il Sa mission n’a rien d’une siné- souhaite qu’on le voie plutôt que cure : développer l’association, en Europe tel que vous le voyez. amorcée au début des années 90, « Les Rothschild ont su jusqu’à entre les deux branches de la dy- présent exercer l’autosélection, nastie financière, la famille britan- c’est-à-dire qu’ils n’assument des nique et le rameau français. responsabilités que s’ils en sont ca- Comme du temps glorieux du ba- pables. La marque, par définition, a

ron Nathan et du baron James PHILIPPE CAUËT/FIGARO plus de poids si elle s’incarne dans dans la première moitié du des membres de la famille, à condi- XIXe siècle... tion évidemment qu’ils aient la David de Rothschild est le compétence. » Comme le souligne contraire même d’une machine David, les liens familiaux conti- programmée, d’une ambition mé- nuent de compter dans cette en- thodique du fort en thème : une treprise planétaire qui est dirigée à existence débutant à New York en la façon d’une PME familiale. pleine guerre dans un cocon cossu, David de Rothschild, Outre David, trois autres Roth- des études supérieures moyennes schild occupent des postes straté- à Sciences-Po, une lente ascension giques : le demi-frère Edouard, as- au côté de son père Guy au sein de socié-gérant à Paris, à la l’illustrissime établissement de la personnalité rugueuse, spécialiste rue Laffitte, dont il devient pré- des grandes opérations françaises ; sident du directoire en 1979, le re- le cousin Eric, chargé de défendre tour à zéro après la nationalisation la « marque » et de gérer Château socialiste de 1982 et la création la baron français de la City Lafite, le bordeaux délicat et élé- même année d’une petite charge gant, et Philippe de Nicolay, autre de gestion de portefeuilles à partir démarches a été nécessaire. Si ces petite société en commandite res- qu’il n’est expert dans aucune des remord : « Je connais mes limites, demi-frère, gestionnaire d’actifs. d’un petit holding qui leur restait, rencontres sont exceptionnelles, semblant davantage à un cabinet spécialités reconnues de NMR, mais je crois ne pas être trop mau- Ni femmes ni gendres, comme le PO Gestion, devenu banque deux elles n’en sont pas moins infor- d’avocats qu’à une banque. En comme les télécoms, l’énergie, les vais dans le choix des personnes... Je veut la règle... ans plus tard et qui prendra le nom melles, et David de Rothschild comparaison, avec plusieurs mil- transports, la bancassurance. crois que ceux qui travaillent chez La loyauté entre les membres du de Rothschild et Cie en 1986, gou- qualifie lui-même notre entretien liers d’employés, Londres est un Ajoutons qu’il n’a pas son pareil Rothschild se sentent investis de la « clan » est évidente, à voir sa re- vernement de cohabitation aidant. de « déjeuner à la bonne fran- mastodonte offrant une large pour décrocher des mandats − pri- marque et souhaitent la porter le marque à propos des relations, « J’ai commencé cette nouvelle quette ». Cependant, en dépit de la gamme de services financiers. Le vatisations, augmentations de ca- plus loin possible. » que l’on dit mauvaises, entre Eve- activité de banque d’affaires en volonté de transparence, cet être Français allait-il « assurer » face à pital, fusions-acquisitions – sur un Tertio, malgré la charge de tra- lyn, soixante-huit ans, et Jacob : 1982, à l’âge de quarante ans. Je ne se découvre jamais et ne se l’autoritaire Evelyn, dont la per- marché très compétitif où tous les vail et les déplacements incessants, « Leurs rapports sont totalement pense que c’est un métier que, dé- laisse pas facilement saisir, à l’ins- sonnalité ombrageuse a fait de lui coups sont permis et cela sans ja- le représentant de la cinquième normalisés. » Sur la relève, il fait la sormais, je ne sens pas trop mal. tar d’une étoile. l’un des professionnels les plus re- mais se faire d’ennemis. Si ce nom génération de Rothschild en moue, réfléchit, cherche : « La suc- Mes activités passées dans l’indus- doutés de la place de Londres ? magique lui ouvre les portes de France parvient à concilier vie pro- cession d’Evelyn n’est pas ouverte, la trie et la banque commerciale m’ont UAND David débarque, A la surprise générale, le courant bon nombre d’entreprises, y fessionnelle et vie privée, bien pro- mienne non plus, mais le moment été très utiles. Avec l’expérience, en 1992, au siège de New passe entre les deux cousins. compris dans les pays arabes mal- tégée. L’ancien dandy, jadis lié aux venu, les solutions satisfaisantes l’âge aidant, on acquiert du juge- Q « Comme dans toutes les familles, il Court, les armoiries pro- existeront. » Aux yeux de la City, ment, ce qui est important si on a clamant « intégrité, indus- y a des hauts et des bas, mais en cas David fait un régent idéal dans la l’ambition de donner des conseils. » trie, concorde », les murs en de coup dur les Rothschild se serrent « Les Rothschild ont su jusqu’à présent mesure où il cumule les compé- L’œil bleu est malicieux. Le sourire marbre, les huissiers hautains et toujours les coudes », indique un tences et la naissance : ce n’est pas est constamment accroché au vi- insondables ou les portraits d’an- proche. En 1996, Evelyn l’adoube exercer l’autosélection, c’est-à-dire lui qui fera de l’ombre à un Evelyn sage rond de ce quinquagénaire de cêtres à tous les étages dressent un pour lui succéder le jour venu et vieillissant ou cherchera à bloquer petite taille, aux cheveux argentés, rideau trompeur. Bénéficiaire des lui confie la direction du corporate qu’ils n’assument des responsabilités les deux enfants de ce dernier, trop dont les rondeurs trahissent premières privatisations de l’ère finance, le département phare du jeunes pour prendre la relève. l’évident goût des plaisirs gour- Thatcher, très proche du gouver- conseil aux entreprises, qui réalise que s’ils en sont capables. La marque, Par ailleurs, le Français entend à mands. Quant à la physionomie de nement conservateur, cette véné- le gros des profits de la firme an- tout prix maintenir le ciment fami- ce baron français à l’élégance raffi- rable enseigne familiale dont le glaise. En interne comme dans la par définition, a plus de poids si elle s’incarne lial contre toute velléité d’intro- née, elle est digne du notable de la nom est passé dans l’histoire fi- City, on commence à regarder duire la maison en Bourse, ce que City qu’il est aujourd’hui. nancière somnole. Mais surtout, d’un autre œil « le Frenchie ». «Il dans des membres de la famille » souhaitent certains cadres tentés Mais l’extrême politesse cache l’unité de la famille est menacée, est parfaitement bilingue sans être par la course au gigantisme. Son mal la nervosité du banquier de son intégrité battue en brèche. La biculturel. David a un vrai goût pour verdict sur cette question est sans St. Swinten Lane, qui ne cesse de bataille homérique qui a opposé les Anglais, auxquels il est lié par gré le soutien indéfectible des plus jolies femmes dont l’actrice appel : « A mon avis, on peut très jouer avec les clefs de son domicile au début des années 80 ses deux une sorte de connivence. Comme il Rothschild à l’Etat d’Israël, il ne américaine Marisa Berenson, li- bien continuer comme aujourd’hui parisien ! Toutes les passions ont cousins londoniens, Evelyn et Ja- comprend très bien leur côté fourbe, fait pas de doute qu’il a su se faire mite les mondanités au strict né- en restant privé. L’implication fami- bonne presse, sauf celle des af- cob, le chef de famille, a laissé de il n’a aucun problème avec eux », un prénom. cessaire depuis son mariage, à la liale représente la continuité de la faires, doit-il se dire. Or, si les graves séquelles. indique avec humour l’un de ses Une deuxième raison est que cet trentaine passée, avec Olympia, marque. Bien sûr, il ne faut pas être autres ont de l’argent ou font de Il est des choses qui ne se par- plus proches collaborateurs à Pa- « héritier » au-dessus de la mêlée une Italienne belle et bien née. Ce complaisant sur la rentabilité sous l’argent, les Rothschild, eux, donnent pas : Jacob a été évincé ris, l’un de ceux qui le tutoient. n’a rien à prouver... si ce n’est aux couple bon chic bon genre a un fils prétexte qu’on n’est pas coté en « sont » l’argent. David fait son par son propre père, Lord Victor, Comment expliquer pareille autres Rothschild. Cette légitimité et trois filles. Le golf, la chasse, les Bourse. » devoir, mais il ne fait pas de doute lors d’un putsch fomenté par Eve- réussite ? D’abord, les contacts hu- inspire la loyauté. David sait délé- livres historiques, permettent au Il est déjà 15 heures, la conversa- que, malgré la création à Londres lyn ! Pour raffermir son pouvoir mains sont le fort de cet aristo- guer, tâche facilitée par une orga- gentilhomme campagnard de se tion se prolonge. David de Roth- d’un poste de directeur de la chancelant, Sir Evelyn se tourne crate facile à vivre, au caractère nisation simple, en rateau, c’est-à- ressourcer. Il ne possède pas de schild lance, sans regarder sa communication, une « première » alors vers son cousin David qu’il doux et convivial. Il inspire dire sans trop de niveaux hiérar- collection de tableaux ou de yacht montre : « Continuez, je n’ai rien de dans cette boîte couleur muraille, ne connaît pas très bien. Même si confiance aux clients qui saluent sa chiques. La méthode très et ne joue pas au . Ce Juif peu spécial à faire. » Il nous rac- ce professionnel du secret préfére- David, à l’époque, n’est pas une capacité d’écoute, son esprit de particulière avec les collaborateurs pratiquant, mais qu’on ne verra compagne jusqu’à la sortie du bâ- rait rester à l’abri des regards et page blanche, les cadres anglais de synthèse, son pragmatisme. Per- dont il s’entoure est faite de beau- pas au bureau le jour du Yom Kip- timent. Et si le vrai gentleman an- des commentaires importuns. Les NMR l’attendent au tournant. Pa- formance d’autant plus remar- coup de diplomatie, de paterna- pour, a succédé au baron Guy à la glais, c’était finalement lui ? rendez-vous sont distillés au ris, c’est quatorze associés, un quable qu’il intervient peu dans lisme, de séduction. Il est du genre présidence du Fonds social juif compte-gouttes : un an et demi de mode de décision collégial, une l’exécution, sauf en cas de crise, et à couper les branches mortes avec unifié, organisme gérant les fonds Marc Roche LeMonde Job: WMQ2610--0016-0 WAS LMQ2610-16 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:31 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0663 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 HORIZONS-ENTRETIENS

2000 DÉBATS POUR LE SIÈCLE À VENIR Thierry de Montbrial, directeur de l’IFRI « La gouvernance devient un thème majeur de réflexion et de débats » Fidèle à Tocqueville, le fondateur de l’Institut français des relations internationales plaide pour un meilleur partenariat, dans la recherche comme ailleurs, entre la société civile et l’Etat. L’IFRI fête ses vingt ans à Paris les 3 et 4 novembre « Vous avez créé, il y a vingt – Pensez-vous que l’IFRI est minés par notre milieu, par notre l’analyse des conséquences de la ans, l’Institut français des rela- un modèle d’institution qui culture. révolution que nous vivons, avec tions internationales (IFRI). pourrait trouver des applica- » Cela étant, je crois que la les technologies de l’information. C’est une institution indépen- tions dans d’autres champs ? mondialisation s’applique à tout Celle-ci est de la même ampleur dante qui reste atypique dans le – Bien sûr. Prenons l’exemple le monde, et donc aussi à un ins- que la révolution de l’imprimerie. paysage français. Comment la des villes. Il y a en France des so- titut comme le nôtre. Nous fai- Elle aura les mêmes types de définiriez-vous ? ciologues célèbres qui ont travail- sons d’ores et déjà l’apprentis- conséquences. Elle va conduire à – L’IFRI est un centre de re- lé sur le sujet, qui ont des idées. sage de formes de coopération un changement du système des cherches et de débats indépen- Mais il n’y a aucun lieu, aucune nouvelles. Beaucoup des cher- Etats. L’Union européenne est, à dant qui se consacre aux relations institution où des équipes se- cheurs de l’IFRI travaillent sur In- cet égard, un fantastique labora- internationales. C’est aussi un ré- raient mobilisées sur des pro- ternet avec des collègues de tous toire d’un nouveau type d’unité seau d’influence au sein duquel blèmes concrets, en contact avec les pays du monde – ils font par politique. Pour l’IFRI, ce que l’on sont discutés les grands pro- les intellectuels et les décideurs. exemple des articles ensemble appelle la gouvernance devient blèmes contemporains. En créant Cela existe aux Etats-Unis, et sans jamais se rencontrer. Il n’y a un thème majeur de réflexion et l’IFRI, il y a vingt ans, je me suis c’est sans doute aussi ce qui ex- pas de contradictions entre une de débats. Jusqu’à quel point inspiré, c’est évident, des pra- plique la richesse et la flexibilité approche authentiquement inter- peut-on laisser s’accroître l’inter- tiques anglo-saxonnes. En fait, de la société américaine. En nationale et une base nationale. dépendance sans qu’il y ait des j’avais beaucoup observé le sys- France, il n’y a aucun véritable Vous aurez remarqué que, dans le instances de régulation mais aus- tème politique américain. J’ai dé- débat. Nous avons bien sûr des programme de notre manifesta- si de surveillance ? couvert qu’il y avait, aux Etats- idéologues très connus d’un côté, tion des 3 et 4 novembre (le col- » Comment, par exemple, a-t- Unis mais aussi en Allemagne, des et puis, de l’autre, le type de l’in- loque à Paris pour le vingtième on pu se tromper à ce point sur institutions plus ou moins indé- tellectuel français, celui qui dit anniversaire de l’IFRI), il y a très l’état réel des systèmes financiers pendantes de l’Etat qui jouaient tout et n’importe quoi. Il y a ainsi peu de Français, l’idée étant de asiatiques ? Cela provient de ce un rôle important dans la re- toute une série de sujets dont il faire quelque chose de vraiment que nous prenions, tous, pour cherche, dans les débats et, au-de- est pratiquement impossible de international. argent comptant ce que nous di- là, dans ce que j’appelle la diplo- débattre : pour les aborder, il y – Quels sont les domaines de saient les gouverneurs des matie intellectuelle, et que l’on faudrait de la recherche, de la recherche que l’IFRI va privilé- banques centrales de ces pays. qualifie plus volontiers au- substance, de l’organisation et gier dans les vingt années à Cela conduit à la question de l’in- des institutions. Cela n’existe pas. venir ? gérence. Elle ne se pose pas qu’en jourd’hui de diplomatie parallèle. MAJA DESSIN DANIEL J’ai pensé qu’il fallait absolument – L’IFRI est un institut fran- – Il y a dans le monde d’excel- matière juridique ou criminelle : faire cela en France. seignais à l’Ecole polytechnique, système français n’a pas cepen- çais. A l’heure de la mondialisa- lents spécialistes régionaux – des elle l’est aussi en économie. Dans » C’est alors que, en 1979, après j’avais accès aux dirigeants des dant la souplesse nécessaire. tion, cela a-t-il encore un sens ? gens qui connaissent bien cer- un monde interdépendant, il y a avoir quitté le CAP, le Centre principales entreprises du pays. Je L’Etat prétend d’un côté qu’il veut – Comme pour les grandes fi- taines régions particulières. Il n’y des solidarités qui devront s’éta- d’analyse et de prévision du Quai bénéficiais ensuite de la crédibilité encourager les coopérations entre gures politiques, comme pour les en a pas assez en France. L’Uni- blir. Pour qu’elles puissent fonc- d’Orsay, que j’avais créé avec du CAP, le Centre d’analyse et de financements publics et privés, grandes entreprises, je dirais qu’à versité devrait s’en préoccuper. tionner, il faut, avant que les Jean-Louis Gergorin, j’ai décidé prévision. Plus fondamentale- mais, dans la réalité, il se l’heure de la mondialisation, Nous avions autrefois, à l’époque crises ne surviennent, que l’on de transformer le Centre d’études ment, je leur expliquais que, dans comporte de manière totalement pour s’occuper de relations inter- coloniale, d’excellents experts, soit en mesure de s’observer les de politique étrangère et d’en un monde de plus en plus inter- opposée. Il maintient des carcans nationales, il faut aussi avoir une sur l’Afrique et le Moyen-Orient uns les autres, ce qui suppose une faire l’IFRI. dépendant, il y allait de leur inté- qui rendent difficile toute coopé- base nationale forte. Les rela- notamment. Je crois que, pour certaine forme d’intrusion. Je – Dans un pays comme la rêt de mieux comprendre ce ration, comme le statut de la fonc- tions internationales ne sont pas ces régions en particulier, notre pourrais citer encore bien France, quelles sont les options monde, de disposer des analyses tion publique, les lois sur les l’affaire d’apatrides – pour parler niveau d’expertise recule. Là d’autres exemples (la sécurité ali- juridiques pour fonder une telle les plus pertinentes, de connaître cumuls, etc. Un universitaire bril- comme le général de Gaulle. n’est pas cependant la vocation mentaire, la santé, etc.). Il faut entreprise ? les meilleurs interlocuteurs et de lant qui aurait, du fait de son L’une des choses que j’ai apprises de l’IFRI. Notre domaine privilé- pouvoir dans tous ces domaines – Nous abordons là un pro- débattre des grandes évolutions à talent, la possibilité de gagner da- au cours de ces vingt années, gié, c’est le fonctionnement des mieux anticiper, favoriser le dé- blème central. L’indépendance venir avec eux. vantage d’argent est pourchassé c’est que l’on est toujours tribu- relations internationales ou celui bat, mieux se connaître : tout cela suppose une structure où l’Etat » Vingt ans après, je peux dire au nom de l’égalité. La pratique, le taire d’un point de vue. J’essaie de tel ou tel grand système régio- doit contribuer à améliorer la n’intervient pas, ni dans les pro- que l’IFRI n’est le lobby de per- droit et les coutumes rendent fi- autant que possible de me déga- nal. Les thèmes principaux s’im- gouvernance mondiale. C’est pré- cessus de décision, ni dans ceux sonne. Par ces arguments, je plai- nalement extrêmement compli- ger des stéréotypes, des idéolo- posent d’eux-mêmes. Il y a les cisément le rôle d’une institution d’animation, une structure souple dais en fait pour une vision un qués ces partenariats dont tout le gies, mais, en même temps, je problèmes de la sécurité globale comme la nôtre. laissant à ses animateurs une peu tocquevillienne de la société monde reconnaît pourtant la né- sais qu’il y a des limites à cela. et régionale – avec leurs dimen- – Comment voyez-vous l’IFRI grande liberté. Il n’y a en fait a libérale. L’Etat n’a pas, je le crois, cessité. Nous sommes largement déter- sions politique et militaire. Il y a dans vingt ans ? Envisagez-vous priori que deux solutions, la fon- le monopole de l’intérêt général. un rapprochement avec d’autres dation ou l’association (loi de Pour promouvoir une société vrai- institutions ? 1901). En France, les fondations ment libérale, capable de résister – La France continuera d’avoir sont de fausses fondations. Il y a, à des chocs très divers, il faut une Le premier « think tank » français besoin d’un institut indépendant à cela, des raisons juridiques, fis- pluralité réelle. Et celle-ci passe travaillant sur les relations inter- cales et sociologiques. C’est dom- par des institutions. J’ai eu la SANS DOUTE fallait-il un profil d’Orsay, le Centre d’analyse et de nationales. Dans vingt ans, l’IFRI mage. Dans notre pays, on identi- chance de connaître Jean Monnet. atypique pour fonder cette prévision (CAP). sera semblable et différent de ce fie totalement l’intérêt général à L’une des choses que je garde de « chose » jusqu’alors inconnue en Au CAP, il prend la mesure de qu’il est aujourd’hui. Dans les l’Etat. Dans les fondations fran- lui, c’est son attachement aux ins- France : un think tank, un centre l’une des carences françaises dans processus actuels de mondialisa- çaises, le pouvoir est en réalité titutions. Nous sommes à une d’études et d’analyses, à cheval le domaine des relations interna- tion, il y a une mode, c’est celle dans les mains de l’Etat. Les parti- époque où les institutions sont entre l’université et le secteur pri- tionales : l’absence de think tank ; de la course au gigantisme. Nous culiers, ensuite, ne sont guère in- souvent considérées comme rin- vé, ne dépendant ni de l’une ni de l’absence d’un lieu indépendant de devons éviter d’y céder. La mon- cités à les financer. J’ai donc choisi gardes ; elles sont parfois mépri- l’autre, et consacré à l’étude des recherche et d’analyse, de ren- dialisation laisse aussi sa chance le statut d’association ; elle répon- sées. L’une des idées géniales de relations internationales. Ce think contre et d’édition, comme en aux petites organisations. Je n’ai dait mieux à nos objectifs. Je dois Monnet, c’était d’avoir compris tank s’appelle l’Institut français sont dotés depuis longtemps l’Al- à ce propos aucun projet de fu- ajouter que je suis fier que l’im- que, pour que l’Europe avance, il des relations internationales lemagne, les Etats-Unis et la sion avec quiconque. L’IFRI doit meuble dont l’IFRI est proprié- fallait créer des institutions. Si j’ai (IFRI), il fête ses vingt ans les 3 Grande-Bretagne. En 1979, il pro- rester relativement petit – nous taire (à Paris, dans le XVe arrondis- consacré tant de temps et d’éner- et 4 novembre (avec un collo- pose de transformer une structure sommes aujourd’hui une équipe sement) ait été entièrement gie à l’IFRI, c’est que, à mes yeux, que international à la Cité des THIERRY DE MONTBRIAL existante, le vieux Centre d’études d’une cinquantaine de personnes, construit avec des dons. Je le vou- cette institution est vouée à rester. sciences et de l’industrie de La Vil- de politique étrangère (créé en dont une vingtaine de cher- lais depuis le début : il est impor- Il faut favoriser, dans la recherche lette), vingt années de succès qui l’ont imposé en 1935, le CEPE, travaillant exclusivement sur dotation cheurs. Il ne doit pas devenir une tant pour une institution de ce comme ailleurs, le développement France et à l’étranger. Son fondateur est Thierry publique, publiait la revue Politique étrangère), en vé- bureaucratie. Dans vingt ans, il genre d’avoir des murs. d’un véritable partenariat entre le de Montbrial, polytechnicien (corps des Mines 1965) ritable think tank. Cela se fait avec l’appui du premier aura sans doute renforcé sa coo- – Comment avez-vous pu privé et le public, entre la société effectivement atypique, ayant choisi d’enseigner ministre de l’époque, Raymond Barre. Le 14 mars pération avec les universités. Il convaincre des industriels, des civile et l’Etat. l’économie (il va diriger le département des sciences 1979, les statuts de l’IFRI sont publiés au Journal aura développé encore sa capaci- patrons du secteur privé, de fi- – Que signifie l’indépendance, économiques de l’école) avant de se tourner vers les officiel. té de travail dans le cadre de ré- nancer un institut de recherche vis-à-vis de ceux qui vous fi- relations internationales. Ce parcours original Depuis, l’IFRI a fait ses classes et ses preuves, deve- seaux internationaux. » internationale ? nancent notamment ? conduit Thierry de Montbrial à être chargé de mission nu pour les chercheurs, la presse et les politiques, un – J’étais d’abord sociologique- – Notre budget provient, grosso au Commissariat général du Plan, puis, en 1973, sous lieu indépendant d’observation et de réflexion. Propos recueillis par ment bien placé. J’étais polytech- modo, pour moitié de l’Etat, pour le parrainage de Michel Jobert, alors ministre des af- Alain Frachon nicien, du corps des Mines, j’en- moitié de partenaires privés. Le faires étrangères, à diriger le nouveau-né du Quai E. I. et Al. F. et Erik Izraelewicz

Jack Lang, président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, au « Grand Jury RTL - Le Monde - LCI » « Je souhaite que notre pays soutienne matériellement et psychologiquement les démocrates chinois » « Avant d’être reçu au château mation d’un certain nombre de quel résultat ? Certes, la signature porte-parole, que pendant trois complir un certain nombre de d’un autre côté, la protection des de Bity, à titre “ privé ”, par le principes touchant à la liberté des des deux conventions universelles heures, au cours du dîner de Bi- gestes au cours des prochains droits des peuples et des droits de président de la République, le peuples ou aux droits de l’homme. des droits de l’homme ; mais la ra- ty, il a parlé des droits de mois. l’homme. C’est une contradiction président chinois, Jiang Zemin, a – Cette ligne de conduite a-t- tification ne vient pas et, surtout, l’homme avec le président » Je souhaite, par exemple, que qu’il faut essayer, chaque jour, de annoncé l’achat de vingt-huit elle été respectée avec la visite dans la réalité, que se passe-t-il ? chinois, comment réagissez- le dalaï-lama soit reçu officielle- résoudre à travers des solutions Airbus par son pays. D’un côté, privée de M. Jiang dans la pro- Des exécutions massives pour im- vous ? ment, comme il l’a été naguère. Je ingénieuses. les droits de l’homme, de l’autre, priété du président de la Répu- pressionner le peuple et maintenir – C’est une très bonne chose souhaite que nous demandions – Lesquelles ? l’emploi : contradiction inso- blique ? l’ordre social, des arrestations ar- qu’il y ait, si j’ose dire, deux parti- que la question des droits de – Cela consiste, selon les cas, à luble ? – Le président de la République bitraires qui continuent, des pri- tions : celle des autorités exé- l’homme soit à nouveau inscrite à s’exprimer publiquement, à – Contradiction soluble, à sup- est le chef de l’Etat ; je respecte sa sonniers politiques nombreux, cutives, en particulier le président, l’ordre du jour de la commission prendre des initiatives, à dire poser qu’il y ait une contradiction ! fonction ; il ne m’appartient pas de sans compter les droits culturels qui ont choisi de recevoir M. Jiang des droits de l’homme des Nations qu’on ne se laissera pas berner par Je n’oppose pas les relations d’Etat commenter le choix du style de cet du peuple tibétain, qui sont tou- de la manière que vous exposez, et unies. Je souhaite que notre pays des promesses plus ou moins so- à Etat et le nécessaire devoir d’un accueil. François Hollande, notre jours bafoués. celle d’un certain nombre de par- soutienne matériellement et psy- lides. Je veux bien que l’on nous pays comme le nôtre de protéger, premier secrétaire, s’est exprimé – L’Elysée dit qu’on obtient da- lementaires, dont je suis, qui chologiquement les mouvements propose des commandes autant qu’il le peut, les droits des comme il convenait sur ce sujet... vantage par le dialogue que par peuvent se faire les porte-voix des des démocrates chinois. d’avions ; je vous demande, sim- peuples et les droits de l’homme. – En disant que c’était une ma- une confrontation... Chinois qui souffrent. – Que répondez-vous aux pays plement, de faire l’inventaire de Je dirai même que la realpolitik ladresse. – Rappelez-vous la visite du pré- – Ce partage du travail n’est-il du Sud qui considèrent cette exi- toutes les promesses faites par les n’est pas nécessairement la plus – Oui. La question principale sident Clinton, voici un an, à Pé- pas un peu hypocrite ? gence relative aux droits de autorités chinoises aux uns et aux réaliste des politiques. Ces régimes n’est pas là. Ne confondons pas kin. Il avait demandé, courageuse- – Pas du tout. C’est la France l’homme comme une forme de autres, depuis des années, sous la autoritaires, sans doute, dans l’ins- l’accessoire et l’essentiel ! L’essen- ment, qu’un dialogue soit établi dans sa double volonté, je le ré- néocolonialisme du Nord ? forme de ce que les démocrates tant, sont très heureux qu’on les tiel, pour moi, c’est que la France entre le dalaï-lama et les autorités pète, de maintenir de bonnes rela- – Je crois que le droit internatio- chinois appellent les “cartes de accueille avec faste, mais il n’est soit vigilante à un moment où la chinoises. L’actuel président tions d’Etat à Etat et de sauvegar- nal contemporain est justement vœux” : on vient dans un pays et pas sûr que, sur la durée, ils res- répression en Chine est plus forte chinois a dit : “Oui, je vais nouer le der les droits de l’homme. A partir un droit qui a réussi à faire coexis- on annonce l’achat de ceci, l’achat pectent toujours les pays qui ne que jamais. La politique des “pe- dialogue. D’ailleurs, un canal du moment où nous avons reçu ter, plus ou moins harmonieuse- de cela... Nous verrons bien ce leur tiennent pas tête. tits pas”, préconisée depuis quel- existe, qui permet de discuter.” ainsi le président chinois, nos de- ment, deux principes juridiques : qu’il en résultera concrètement. » » En tout cas, je crois que l’ori- ques années, a échoué. Rappelez- Quel résultat ? Néant ! Les autori- voirs collectifs, en tant que nation d’un côté, le respect de la souve- ginalité de la politique française vous : les pays occidentaux ont dé- tés chinoises continuent à nier les porteuse, depuis la Révolution raineté de l’Etat – c’est pourquoi je Propos recueillis par doit consister à mener de front le cidé de retirer la question chinoise droits culturels du peuple tibétain. française au moins, d’une vision n’accepte pas le concept d’ingé- Patrick Jarreau, maintien et l’approfondissement de la commission des droits de – Quand le président de la Ré- de l’homme et d’une conception rence, il faut respecter la souverai- Olivier Mazerolle de relations d’Etat à Etat et l’affir- l’homme des Nations unies, avec publique fait savoir, par sa des droits de l’homme, est d’ac- neté des peuples et des Etats –, et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ2610--0017-0 WAS LMQ2610-17 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:25 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0664 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 17

Dieu a changé d’adresses par Odon Vallet Passion justicière, haine REIZE ans après la ren- de graves tensions sociales et eth- adeptes de cultes qu’on appelle le zoroastrisme (la première à avoir contre d’Assise, l’as- niques. tantôt sectes, tantôt religions. Car introduit le culte des anges, le jar- T semblée interreligieuse Le sous-continent indien a la par- les « nouvelles religions », apparues din du paradis et la résurrection des du droit par Alain Finkielkraut de Rome (25-28 octo- ticularité de compter 400 millions depuis la révolution industrielle du corps), ne rassemble plus que bre) montre combien l’apparente de musulmans et 800 millions XIXe siècle, ne cessent de progresser 200 000 fidèles alors que le cao- E droit doit être désor- temps voulu) et ils ont fait crédit au stabilité des religions millénaires d’hindous. L’hindouisme reste la et groupent environ 150 millions de daïsme vietnamien, né en 1926, mais au service exclusif « peuple français » de l’avoir jugé masque leurs évolutions géogra- 3e religion mondiale et l’une des fidèles. La révolution technolo- compte déjà plus de 3 millions de L de la douleur. S’il s’en- coupable avant même la première phiques, démographiques et théo- rares à connaître une grande stabi- gique de ces dernières années ac- membres et l’Eglise kimbanguiste combre de procédures et audience (mais pourquoi alors vou- logiques. lité géographique, 95 % des hin- centue encore ce phénomène qui (un messianisme africain d’inspira- de précautions, s’il met l’émotion à laient-ils un procès ?). De l’Occupa- Avec 1,7 milliard de baptisés, le dous vivant sur le sol de l’Inde. fait de notre époque un « nouvel tion chrétienne), fondée en 1921, distance, s’il s’obstine à maintenir la tion à nos jours, l’Histoire vue par christianisme demeure la 1re reli- Considéré comme religion univer- âge » de spiritualités. L’effondre- plus de 6 millions. La vitalité démo- distinction entre accusé et condam- les Klarsfeld se ramène au contraste gion mondiale ; le nombre de chré- selle et missionnaire, le boud- ment du rideau de fer européen et graphique joue ici un rôle essentiel, né, alors le droit comparaît devant le édifiant entre l’indéfectible généro- tiens progresse parallèlement à la dhisme garde la même concentra- du rideau de bambou asiatique comme dans la plupart des reli- tribunal de l’opinion et ses juges en sité populaire et l’infatigable igno- population de la planète. La bonne tion géographique : 98 % des donne une nouvelle chance aux gions en expansion qui refusent les colère. minie des fonctionnaires. Vive le implantation du christianisme dans bouddhistes vivent sur le continent doctrines antimatérialistes en leur politiques anticonceptionnelles Le dernier épisode de l’affaire Pa- peuple ! Mort aux institutions ! Tel des régions à forte natalité asiatique. offrant d’immenses terres de mis- pour ne pas voir leur influence ré- pon offre un exemple flagrant de est leur credo, telle est la leçon in- (Afrique, Amérique latine) sion. gresser. cette nouvelle situation. Cet homme sensée qu’ils tirent du XXe siècle. compense son déclin en Europe. La Au sein du protestantisme, les Certes, les statistiques ne jouissait jusqu’au 20 octobre de L’institution judiciaire, cepen- seule confession chrétienne ayant A la mondialisation principales Eglises, luthériennes et peuvent rendre compte de l’imma- toutes les prérogatives de la liberté, dant, a infligé à Papon dix ans de ré- relativement régressé au XXe siècle, calvinistes, sont désormais minori- tériel. Avec Freud et Einstein, le ju- parce qu’il a comparu libre à la cour clusion pour complicité de crimes l’orthodoxie, est d’ailleurs la plus des échanges taires par rapport aux églises dissi- daïsme de ce dernier siècle a plus d’assises de Bordeaux et il a compa- contre l’humanité. Il a pu mettre à centrée sur le Vieux Continent, ses dentes, issues de l’anglicanisme influencé l’histoire du monde que le ru libre parce qu’il avait quatre- profit les avantages que lui octroyait pays d’origine (Grèce et Russie) correspond (comme les méthodistes), des ré- sikhisme indien, pourtant fort de vingt-sept ans. L’imprescriptibilité la loi pour fuir, sans vergogne, la n’ayant jamais été de grandes puis- formateurs radicaux (tel le bap- ses 18 millions de fidèles. De plus, n’arrête pas le temps : les magistrats France. Mais ce qu’il ne pouvait pas sances coloniales. le brassage tisme, né de la tendance anabap- l’appartenance à une religion ne sont restés sourds aux pressions qui fuir, c’était l’échéance ultime et Le redéploiement du christia- tiste visant à ne baptiser que les traduit pas toujours la foi, ni même leur intimaient d’oublier cette don- c’était son indignité. Celle-ci est ac- nisme est spectaculaire. En 1939, les des croyances adultes) ou du baptisme réformé la pratique : pratiquants réguliers à née fondamentale. En tenant quise pour toujours. Et si, à force de 3 premiers pays catholiques du (comme le pentecôtisme). près de 80 %, les 14 millions de ca- compte de l’âge de Maurice Papon détours ou de recours, l’ancien se- monde étaient la France, l’Italie et Créé en 1906, le pentecôtisme tholiques indiens vont en plus et de son état de santé, ils ont voulu crétaire général de la préfecture de l’Allemagne (qui avait annexé l’Au- Il est vrai que le bouddhisme, compterait selon les estimations grand nombre à la messe que les tout mettre en œuvre pour que les Gironde avait réussi à ne pas aller en triche). Aujourd’hui, ce sont le Bré- 4e religion mondiale, a, contraire- (très floues) entre 100 millions et 45 millions de catholiques français, audiences aillent jusqu’à leur terme. prison, ce n’était pas lui, nous le sa- sil, le Mexique et les Philippines. Le ment à une idée reçue, relativement 300 millions de fidèles, c’est-à-dire dont les neuf dixièmes ne fré- Nulle indulgence dans cette déci- vons tous, qui aurait gagné : c’est la 2e pays protestant du monde (les régressé au cours du dernier siècle : presque autant que toutes les quentent qu’occasionnellement les sion mais, comme l’a courageuse- mort. Etats-Unis étant le premier) est dé- il n’y a plus aujourd’hui qu’un autres Eglises protestantes réunies. églises. ment martelé Robert Badinter, le On peut se réjouir aujourd’hui sormais le Nigeria, à égalité avec bouddhiste pour quatre chrétiens Déjà, les diverses Eglises dissi- Il n’en reste pas moins qu’en cent souci de léguer un procès irrépro- d’avoir battu sur le fil la mort de l’Allemagne et l’Angleterre. Et la dans le monde, alors que les dis- dentes représentent entre 10 et 15 % ans, le paysage religieux de la pla- chable aux générations à venir. Maurice Papon : chacun ses priori- majorité des anglicans sont des ciples du Bouddha et ceux de Jésus des chrétiens d’Amérique latine, nète a été bouleversé : à la mondia- Or, pendant les deux jours qu’a tés. Mais ceux qui s’indignent de- Noirs (d’Afrique, d’Amérique ou étaient à peu près à égalité en 1900. sous-continent naguère fermé à la lisation des échanges correspond le duré la cavale de Maurice Papon, on puis le premier jour des scrupules ou d’Océanie) : une confession née Comme l’orthodoxie en Europe de Réforme. Souvent fondamenta- brassage des croyances ; à la a assisté à un véritable déchaîne- des largesses de l’Etat de droit ont d’un conflit purement européen (le l’Est, le bouddhisme a dû affronter, listes, conservatrices et prosélytes, grande distribution des biens mar- ment. Quelques parties civiles et un comportement détestable. Je remariage du roi Henri VIII refusé en Chine et en Indochine, les persé- ces nouvelles Eglises bouleversent chands, le supermarché des reli- nombre de journalistes ont deman- suis fils et petit-fils de déporté. Je par le pape Clément VII) est pré- cutions du marxisme athée. Il n’est la sensibilité protestante, tradition- gions. Les étiquettes y sont parfois dé des comptes. Ils ont dit qu’il au- leur dénie donc solennellement le sente sur les 5 continents. donc pas étonnant que le dalaï- nellement ouverte à l’exégèse cri- trompeuses : 90 % des Papous sont rait fallu placer Papon sous contrôle droit d’annexer toutes les victimes à L’islam est aussi en train de se lama soit devenu, pour les Occiden- tique, au pluralisme doctrinal et à la à la fois animistes et baptisés, un judiciaire, alors même qu’aucune leur combat. Je ne suis pas, il est vrai, mondialiser. Avec 1,1 milliard de taux, le symbole de la résistance société laïque et elles posent, y quart des Brésiliens catholiques coercition ne pouvait être légale- une association. Mais, si l’on me dit croyants, la 2e religion du monde spirituelle, même si le bouddhisme compris en France, le problème de sont adeptes de cultes afro-brési- ment exercée à son encontre jusqu’à que je ne représente que moi- reste relativement stable. Contrai- tibétain, très minoritaire (moins de la représentativité des institutions liens, beaucoup de bouddhistes ja- l’examen de son pourvoi en cassa- même, alors les autres « fils et filles » rement à une opinion répandue, ses 1 % du bouddhisme mondial), est protestantes, liées à des Eglises en ponais sont également shintoïstes, tion. Sommé il y a peu encore de ne ne sont pas logés à meilleure en- effectifs n’augmentent pas plus ra- assez éloigné des deux principales relatif déclin numérique. et nombre d’athées ou d’agnos- pas infléchir le cours de la justice, le seigne : ils ne peuvent parler qu’en pidement que ceux du christia- écoles (Petit et Grand Véhicule) qui L’exemple pentecôtiste a suscité, tiques occidentaux suivent les en- gouvernement était maintenant ac- leur nom. Et je n’ai pas besoin de nisme. Mais l’islam est de moins en se partagent par moitié les 350 mil- depuis 1968, la naissance, au sein de seignements de gourous ou de la- cusé de n’être pas intervenu. mandat pour refuser d’admettre moins arabe et moyen-oriental. lions de bouddhistes de la planète. l’Eglise catholique, du mouvement mas. Sans doute ceux-ci sont-ils les Serge et Arno Klarsfeld sont allés que la mémoire du plus grand crime Plus de la moitié des musulmans Une autre persécution, le na- charismatique qui revendique déjà, antidotes à un siècle scientiste qui a plus loin. Ils ont fait grief aux magis- ait pour mission ou pour résultat de vivent à l’est de l’Indus, en ces ré- zisme, a terriblement réduit les ef- à travers le monde, plus de 60 mil- reçu du précédent le matérialisme trats de Bordeaux d’avoir organisé creuser encore un peu plus le fossé gions que l’Occident croit, à tort, fectifs du judaïsme : les 14 millions lions de fidèles tout en étant parfois dialectique et léguera au suivant le l’impunité du criminel, rien de déjà si profond entre la passion jus- exclusivement vouées aux spiritua- de juifs (à peu près le même chiffre accusé de dérives sectaires. Mais syncrétisme mystique. moins ; ils ont traîné dans la boue le ticière et le respect du droit. lités extrême-orientales. Les 4 pre- qu’un siècle plus tôt) ne sont guère qu’est-ce qu’une secte ? Le critère président Castagnède pour avoir ac- miers pays musulmans du monde plus nombreux que les 10 millions du nombre n’est certainement plus quitté Papon en le faisant compa- sont l’Indonésie, le Pakistan, le Ban- de mormons et les 6 millions de Té- pertinent : l’une des plus anciennes Odon Vallet enseigne aux uni- raître libre (ce qui est absurde Alain Finkielkraut est phi- gladesh et l’Inde : 4 pays en proie à moins de Jéhovah ou de Bahais, et importantes religions du monde, versités Paris-I et Paris-VII. puisque la cour l’a condamné en losophe. LeMonde Job: WMQ2610--0018-0 WAS LMQ2610-18 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0665 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Ces fonds de pension qui font peur aux Français 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 ILS s’appellent Calpers, Templeton, Tiaa-Cref... gros fonds de pension américain, s’est vu dérou- parts de marché au niveau mondial ». Les syndi- Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Pour les Français qui découvrent, avec une cer- ler un véritable tapis rouge. L’homme qui pèse cats commencent à comprendre que les fonds de Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 taine angoisse, la globalisation de l’économie, ces 1 000 milliards de francs a rencontré un nombre pension et le poids des actionnaires dans les en- Internet : http : //www.lemonde.fr fonds de pension venus d’ailleurs sont les maîtres impressionnant de patrons (Michel Pébereau de treprises modifient durablement la donne. du nouveau monde. Ils gèrent des centaines de la BNP, Thierry Desmarets de TotalFina et Michel C’est ainsi que la CFDT vient de consacrer un ÉDITORIAL milliards de dollars qu’ils investissent dans les en- de Virville de Renault), de responsables poli- colloque sur « les transformations du capitalisme treprises, et leur imposeraient des taux de renta- tiques (Christian Pierret, secrétaire d’Etat à l’in- et les leviers de l’action syndicale ». (Le Monde du bilité élevés les empêchant d’investir à long dustrie, des collaborateurs de Dominique 23 octobre). « L’arrivée en force de ce nouvel ac- Suisse : l’avertissement terme et les incitant à supprimer des emplois Strauss-Kahn à Bercy, quatre députés) et de syn- teur qu’est l’actionnariat de masse représenté par le pour augmenter continuellement la productivité. dicalistes (représentant la CGT, la CFDT et la biais des fonds de pension face aux directions vient ÊMES causes, pays, les mêmes coalitions entre N’est-ce pas pour satisfaire ses actionnaires CGC). Sans oublier les autorités financières : déstabiliser les configurations du pouvoir dans l’en- mêmes effets ? partis « responsables » gou- anglo-saxons qu’Alcatel a annoncé en 1998 la Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de treprise (...). D’une confrontation entre deux caté- M Trois semaines vernent le pays depuis des dé- suppression de 12 000 emplois malgré l’annonce France, et Michel Prada, président de la Commis- gories d’acteurs, les directions et les organisations après le succès cennies. A Vienne, les socialistes de résultats records mais jugés, malgré tout, dé- sion des opérations de Bourse. William Crist avait syndicales, on passe à une confrontation à trois. » du Parti libéral de Jörg Haider en et les conservateurs se distri- cevants par les marchés ? Philippe Jaffré n’a-t-il visiblement à cœur de soigner son image, de ras- Et la CFDT de s’interroger : « La question de l’or- Autriche, une autre formation de buent les postes à tous les ni- pas annoncé la restructuration des activités d’Elf surer les dirigeants français et de comprendre ce ganisation de l’actionnariat salarié est désormais la droite populiste arrive en tête veaux de l’administration et des dans le Béarn devant les analystes financiers réu- pays dans lequel il a investi 2,5 milliards de dol- posée au syndicalisme. » en Suisse, aux élections législa- entreprises publiques. A Berne, nis à Londres ? Michelin n’a-t-il pas rendu pu- lars. Quelques heures avant son départ, il affi- Paradoxalement, au moment même où cer- tives. Avec 23 % des voix, l’Union c’est la « formule magique » bliques les 7 500 suppressions d’emplois dans la chait une mine réjouie. « Depuis mon précédent tains syndicats commencent à comprendre que la démocratique du centre (UDC), d’un gouvernement comprenant foulée de ses excellents résultats semestriels ? séjour en France, il y a cinq ans, j’ai été impression- seule dénonciation des fonds de pension ne dirigée par Christoph Blocher, a invariablement deux socialistes, Signe de cette toute-puissance : quand un diri- né par les changements, résume-t-il. Ces change- constitue pas une stratégie, certaines directions fait un peu moins bien que Hai- deux radicaux, deux démocrates- geant de fonds de pension vient en France, son ments ont été très rapides, comme en témoignent d’entreprise commencent à oser émettre des cri- der (27 %), mais elle a battu les chrétiens et un UDC modéré, ad- emploi du temps n’a rien à envier à celui d’un mi- les privatisations. » A ses yeux, « les entreprises tiques sur ces tout-puissants actionnaires. Dans partis traditionnels qui, depuis versaire de Christoph Blocher. nistre. Au cours d’une récente visite de quatre françaises, comme les allemandes, sont aujourd’hui un entretien au Monde (daté du 30 septembre quarante ans, se partagent le L’usure de ces deux systèmes, jours, William Crist, président de CalPers, le plus des entreprises globales cherchant à gagner des 1999), Francis Mer, PDG d’Usinor, avait estimé pouvoir dans la Confédération censés assurer la stabilité et le que « le taux de création de valeur actuellement helvétique. En Suisse comme en consensus, nourrit maintenant demandé aux entreprises est un mensonge majeur. Autriche, un quart des électeurs un extrémisme de droite qui Le système économique mondial est incapable de a voté pour des politiciens qui semble être le seul refuge pos- par Lionel Koechlin générer un taux de profit de 15 %. Les investisseurs flirtent sans vergogne avec l’ex- sible pour les opposants. Les « Fables de La Fontaine » se focalisent sur quelques secteurs très rentables... et trême droite. Il ne faut donc pas chercher exigent des autres les mêmes performances. C’est Certes, le Suisse comme l’Au- l’explication de ces succès dans impossible ». trichien se défendent d’avoir le désespoir économique. Au quoi que ce soit en commun avec contraire. Les deux pays alpins « LE MARCHÉ EST MOUTONNIER » quelqu’un comme Jean-Marie Le s’en tirent plutôt bien. Le niveau Au cours du colloque de la CFDT, Jean-Louis Pen ou avec les Republikaner al- de vie y est parmi les plus élevés Beffa, PDG de Saint-Gobain, est encore allé plus lemands. Leurs sympathies vont d’Europe. Le chômage – certes loin dans la critique : « Il y a une déconnexion plutôt à l’Union chrétienne so- inconnu en Suisse il y a encore entre la valeur fondamentale d’une entreprise et sa ciale, la CSU, branche régionale vingt ans – reste faible. Et pour- valeur perçue par les marchés. Notre cours de de la Démocratie chrétienne al- tant les mêmes slogans font re- Bourse a progressé de 35 % depuis le début de l’an- lemande, qui règne depuis la fin cette : peur des étrangers, qu’ils née uniquement parce que nous sommes revenus de la guerre sur la Bavière voi- soient travailleurs immigrés ou dans la norme au niveau de notre communication sine. Sympathie réciproque, réfugiés, défense du neutra- financière. Le marché est moutonnier, si vous faites puisque le ministre-président de lisme, hostilité à l’Union euro- les mêmes erreurs que les autres, ce n’est pas grave, Bavière, Edmund Stoiber, a re- péenne et, en Suisse, à toute or- le marché est volatil et le marché est court- commandé aux conservateurs ganisation internationale, termiste. » autrichiens de former à Vienne poujadisme économique et En revanche, pour lui, les marchés sont tout un gouvernement avec les libé- fiscal... sauf anonymes. « L’action Saint-Gobain est fonda- raux de Haider et de donner ain- Ni Haider ni Blocher ne sont mentalement influencée par quinze personnes », si à ces derniers la respectabilité des produits d’exportation. Les analyse-t-il. Mais pourquoi les investisseurs an- tant recherchée. grandes démocraties euro- glo-saxons qui, visiblement, ne nuisent pas à En Autriche comme en Suisse, péennes offrent d’autres exu- l’économie américaine, sont-ils plus mal perçus le succès de cette droite popu- toires aux diverses oppositions, en Europe ? Pour M. Beffa : « Avant il fallait ga- liste semble s’expliquer par les mais les thèmes exploités avec gner de l’argent. Aujourd’hui, il faut créer de la va- angoisses d’une population dé- succès par les deux démagogues leur. Cette norme anglo-saxonne nous impose boussolée par la mondialisation, alpins y sont aussi récurrents. d’abandonner les métiers qui demandent beau- la perte des repères traditionnels Après l’Autriche, les élections coup de capitaux. Elle impose une vitesse de chan- et des valeurs de sociétés tran- suisses sont un nouvel avertisse- gement qui pose des problèmes humains redou- quilles et policées. Dans les deux ment. tables. Elle est adaptée à des pays culturellement flexibles comme les Etats-Unis, mais elle ne tient au- 0123 est édité par la SA LE MONDE cunement compte des spécificités culturelles. Et je Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani ne suis pas sûr qu’elle soit la plus adaptée à l’Eu- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint rope. » Des fonds de pension français, éventuel- lement gérés par les partenaires sociaux, pour- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau raient-ils modifier la situation ? « Serez-vous Directeur artistique : Dominique Roynette capables de gérer les salariés de manière plus Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment stable tout en ayant la même rentabilité que celle Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; demandée par les normes anglo-saxonnes ? C’est Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; un pari », a-t-il reconnu devant les syndicalistes. Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Si la France est entrée de plain-pied dans la Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) mondialisation de l’économie, William Crist aura Rédacteur en chef technique : Eric Azan encore besoin de faire bien des voyages pour Médiateur : Robert Solé convaincre totalement les Français des bienfaits Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg de sa toute-puissance. Même si, pour le moment, Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; les Français n’ont aucune autre solution à lui partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre proposer. Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Frédéric Lemaître André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) et Cécile Prudhomme Le Monde est édité par la SA Le Monde Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Bernard Bled, mettent en cause la Un an avant l’élection présiden- sentation ? La décision n’est pas Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, gestion passée. Enfin, le procès tielle, la bataille de Paris sera pour- prise, mais il est certain que, pour Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. Jean Tiberi d’Evry vient de parachever l’image tant déterminante. Dans l’imagi- la première fois, le Rassemblement d’un parti « de » pouvoir, avec naire gaulliste, nul n’a oublié que la pour la France, de Charles Pasqua toutes les dérives que cela suppose, prise de l’Hôtel de Ville, en 1977, et Philippe de Villiers, viendra jouer ILYA50 ANS, DANS 0123 ou comment alors que ce parti n’est même plus par Jacques Chirac – contre Michel les trouble-fêtes. Le RPF, qui privi- « au » pouvoir. d’Ornano, candidat du président de légie les élections législatives et s’en débarrasser Dès lors, deux questions se la République de l’époque, Valéry présidentielle, a l’intention, du Economies et restrictions à Londres posent : comment s’en débarrasser, Giscard d’Estaing – lui a permis de reste, de s’inviter pareillement dans Suite de la première page et quand ? Deux des candidats à la tenir bon, aussi longtemps que né- plusieurs arrondissements lors du M. ATTLEE, premier ministre du constatent aujourd’hui, le plus présidence du RPR, Patrick Deved- cessaire, jusqu’à la victoire finale. scrutin municipal de 2001. Voilà qui Royaume-Uni, a enfin fait souvent avec soulagement, que le Parce que, dans un grand élan de jian et François Fillon, proposent Aussi, de Philippe Séguin à Philippe complique encore un peu plus le connaître hier aux Communes les coup sera dur sans doute, mais solidarité, Jean Tiberi avait propo- de s’en remettre au vote des mili- Douste-Blazy, en passant par jeu pour la droite parisienne. mesures économiques que l’opi- moins pénible qu’on ne le craignait. sé, benoîtement, d’en être le pré- tants pour le choix du candidat à la Edouard Balladur, Alain Madelin, nion publique britannique attendait Experts et techniciens, en effet, sident... Dans la campagne en Mairie de Paris. S’appuyant sur les Nicolas Sarkozy, Jacques Toubon et Jean-Louis Saux avec anxiété depuis plusieurs jours. évaluaient à plus de 300 millions cours pour l’élection du président nouveaux statuts du mouvement, quelques autres, ils sont nombreux Ces mesures doivent permettre de – certains même fixaient à 600 mil- du RPR, les candidats peuvent me- M. Fillon demande même que Jean à rêver d’un même parcours, si du juguler les tendances inflationnistes lions de livres – les économies bud- surer, à chaque réunion, à quel Tiberi soit traduit devant une moins ils estiment que la droite a RECTIFICATIFS qui résultent de la dévaluation de la gétaires nécessaires pour maîtriser point le couple Tiberi fait l’objet commission des sages qui aurait la encore une chance de garder Paris. livre, et qui détruiraient rapidement parfaitement toute tendance à l’in- d’un rejet chez les militants gaul- faculté de le suspendre du RPR. Les C’est bien simple, on compte dé- ÉLECTRICITÉ tous les avantages que cette déva- flation. Le programme de M. Attlee listes. Jacques Chirac et son entou- autres prétendants à la succession sormais sur les doigts d’une seule Une malencontreuse erreur de luation a permis d’obtenir, avant ne prévoit que 280 millions rage parisien n’imaginent sans de Philippe Séguin, jugés plus main les responsables de l’opposi- virgule a multiplié par cent le prix du tout l’accroissement des exporta- d’économies ; encore ces chiffres doute pas la dimension de ce phé- proches de Jacques Chirac, font va- tion qui ne sont vraiment pas in- kilowattheure indiqué dans l’article tions, condition première du relè- sont-ils contestés dans les milieux nomène de crispation. « Libérez- loir non sans raison que la querelle téressés par la Mairie de Paris ! « Comment maîtriser sa facture vement de la Grande-Bretagne. financiers, où l’on fait remarquer, nous de Paris », implorent pourtant parisienne a une dimension natio- Pour la gauche aussi, la déstabili- d’électricité » (Le Monde du 22 sep- Ce but sera-t-il atteint ? L’avenir par exemple, que la coupe sévère les adhérents du RPR dans les villes nale, et que le futur président devra sation de Jean Tiberi risque de pré- tembre). Le prix du kilowattheure seul le dira. Il est certain, en tout de 140 millions de livres prévue et les villages du Morbihan, du donc prendre ses responsabilités. cipiter l’heure des choix. Le Parti est de 0,3180 F en heures creuses et cas, que le programme d’austérité dans le plan d’investissements Doubs ou de la Somme. Au prin- Mais aura-t-il toute latitude pour le socialiste doit-il se contenter d’in- de 0,5188 F en heures pleines. Pour annoncé hier par M. Attlee a frappé touche au moins pour moitié les in- temps de 1998, le président de faire, ou devra-t-il prendre, une fois vestir l’un de ses chefs de file pari- le tarif « Tempo », le prix du kilo- tout le monde par sa modération et vestissements privés, et que l’époque, Philippe Séguin, expert encore, ses ordres à l’Elysée ? siens ? Ou lui faut-il sortir une plus wattheure sera, selon la plage ho- son caractère relativement limité. l’économie ainsi faite ne peut donc entre tous en emportements sou- grosse pointure, du type Jack Lang raire, de 0,2199 et 0,2718 F les jours Les Anglais s’attendaient pour la être portée au bénéfice du budget dains, était parvenu à mettre un LA BATAILLE DE PARIS ou Dominique Strauss-Kahn, pour bleus, de 0,4428 et 0,5241 F les jours plupart à des mesures dra- de l’Etat. terme à la tentative de « putsch » En chaque occasion, les « parisia- imposer une sorte de répétition gé- blancs et de 0,8138 et 2,2676 F les coniennes, de nature à modifier lancée par Bernard Pons et Jacques nologues » scrutent avec attention nérale de l’élection présidentielle ? jours rouges. gravement leur niveau de vie ; ils (26 octobre 1949.) Toubon contre le maire de Paris, et l’attitude du chef de l’Etat ou de La réponse stratégique appartient à à instaurer une sorte de cessez-le- son épouse à l’égard de Jean et Xa- Lionel Jospin. MALBOUFFE feu. Les militants, soulagés, avaient vière Tiberi. Un baiser, une tape La prochaine élection législative Dans l’infographie qui accompa- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS cru pouvoir en rester là. amicale ou au contraire un silence partielle, provoquée par la démis- gnait l’article « Les Français résistent Télématique : 3615 code LEMONDE Mais voilà que, profitant de la ombrageux sont interprétés sion soudaine, pour raisons per- plutôt bien à la "malbouffe" » (Le Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC débâcle du RPR aux élections euro- comme autant d’indices sur l’état sonnelles, de la députée socialiste Monde daté 17-18 octobre), les va- ou 08-36-29-04-56 péennes, Jean Tiberi s’obstine : il des relations entre l’ancien maire de la vingt et unième circonscrip- leurs de la répartition des apports Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 annonce, deux ans avant de Paris et son ancien adjoint. Tou- tion de Paris, Véronique Carrion- caloriques entre protides et lipides Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 l’échéance, sa candidature pour un jours est-il que rien n’indique, à ce Bastok, fournira un premier ensei- ont été inversées : les femmes ab- nouveau mandat à la Mairie de Pa- jour, que Jacques Chirac soit prêt à gnement. Face aux convoitises de la sorbent 37,5 % de leur ration calo- Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr ris. Avec un toupet peu commun, lâcher le successeur qu’il avait im- gauche et des écologistes, la majo- rique sous forme de lipides et 16,3 % son épouse, puis l’un de ses plus posé à d’autres de ses fidèles. Ce rité municipale partira-t-elle unie sous forme de protides : les hommes Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 proches collaborateurs, le secré- serait, il est vrai, reconnaître une ou choisira-t-elle, dans cet échantil- 35,6 % sous forme de lipides et taire général de l’Hôtel de Ville, nouvelle erreur. lon de Paris, de diversifier sa repré- 15,7 % sous forme de protides. LeMonde Job: WMQ2610--0020-0 WAS LMQ2610-20 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0667 Lcp: 700 CMYK

20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999

TECHNOLOGIE Après trois an- puis plusieurs mois. b LES PREMIERS dans l’île pendant deux semaines, a producteurs attendent d’être cer- nique grand public stimule la nées de vaches maigres et de recul SIGNES de pénurie et, surtout, de servi de révélateur aux tensions du tains de la demande pour investir. demande. b LA SOCIÉTÉ FRANCO- des ventes dans le monde, l’indus- flambée des prix se multiplient. b LE marché des semi-conducteurs. b LES b APRÈS LES ORDINATEURS PER- ITALIENNE ST Microelectronics, nu- trie des semi-conducteurs connaît TREMBLEMENT DE TERRE de Taïwan, COÛTS D’INVESTISSEMENT sont tels SONNELS, le développement des té- méro neuf mondial, entend pour- une croissance exceptionnelle de- qui a désorganisé la production et l’obsolescence si rapide que les léphones portables et de l’électro- suivre son développement en Asie. Pénuries et flambée des prix menacent le marché des puces électroniques Après trois années de baisse des ventes dans le monde, la croissance de l’industrie des semi-conducteurs devrait dépasser 15 % cette année. Le développement des téléphones et des ordinateurs portables, du DVD, des caméras vidéo numériques et des consoles de jeux stimule la demande

SINGAPOUR pendant une quinzaine de jours. néanmoins pouvoir amortir ce les microprocesseurs, le cerveau de notre envoyé spécial Même si Taïwan représente moins phénomène dès le prochain tri- Les plus grands producteurs central des ordinateurs. La croissance s’accélère dans du quart de la production asia- mestre. LE CLASSEMENT MONDIAL DES FABRICANTS DE SEMI-CONDUCTEURS EN 1998 Qui profitera le mieux du pro- l’industrie des semi-conducteurs. tique des semi-conducteurs et 10 % Pour l’instant, en effet, la hausse chain cycle et du doublement du Après trois années de récession, de celle des mémoires, l’arrêt de sa des prix reste modérée sur la plu- CHIFFRE D'AFFAIRES PART DE MARCHÉ marché, attendu au cours des en milliards de dollars en pourcentage dont une chute de l’activité de production a fait flamber l’indica- part des autres composants, car les quatre années à venir ? Le déve- 8,4 % l’an dernier, l’industrie s’ap- teur du marché que constitue le industriels et leurs fournisseurs 1 INTEL 22,8 16,7 loppement des téléphones por- prête à enregistrer une croissance contrat au jour le jour des ont lié des relations à long terme. (Etats-Unis) tables et de l’électronique grand « Nous avons des contrats sur plu- 2 NEC 8,2 6,0 supérieure à 15 %, voire proche de (Japon) public devrait favoriser les fabri- 20 % selon certains experts, soit un STABILISATION sieurs trimestres avec nos clients, cants de mémoires et de produits 3 MOTOROLA 7,1 5,2 marché total de 150 milliards de mémoires DRAM (Dynamic pendant lesquels les prix ne varient (Etats-Unis) dédiés (qui font fonctionner les pas » dollars. L’Asie, qui avait été dure- Random Access Memory). Le prix , explique Alain Dutheil, le di- 4 TOSHIBA 5,9 4,3 décodeurs, les DVD, les caméras ment frappée par la crise finan- de ce composant de base de la mé- recteur chargé de la stratégie du (Japon) numériques, les modems ADSL cière, enregistrera le plus fort re- moire vive des ordinateurs a ainsi constructeur franco-italien ST Mi- 5 TEXAS INSTRUMENT 5,8 4,3 pour l’Internet rapide, et les écrans (Etats-Unis) démarrage, avec un taux de été multiplié par trois en quelques croelectronics, numéro neuf mon- plats). « Ce nouveau cycle de crois- 6 SAMSUNG 4,7 3,5 sance sera celui de la consolidation croissance d’environ 22 %. semaines, passant de 7 à 22 dol- dial. Il admet toutefois que l’indus- (Corée du Sud) La reprise, amorcée dès la fin de lars, avant de se stabiliser au- trie « est en train d’entrer dans une 7 HITACHI de l’industrie, estime M. Dutheil. 4,6 3,4 1998, ne cesse de s’accélérer de tri- jourd’hui aux alentours de 12 dol- phase de sous-capacité ». Le sec- (Japon) Car, d’ici à quelques années, il fau- 8 PHILIPS dra être capable de mobiliser 3 mil- mestre en trimestre, à tel point lars. teur est donc une nouvelle fois en- 4,4 3,3 que les premiers signes de pénurie D’autres tensions sont apparues gagé dans une course de vitesse (Pays-Bas) liards de dollars pour construire une et de flambée des prix appa- sur des composants comme les pour suivre au plus près le cycle de 9 ST MICROELECTRONICS 4,2 3,2 seule usine et d’investir 500 millions raissent. Le tremblement de terre à écrans d’ordinateurs portables. Les croissance qui s’annonce. Cette in- (Italie) de dollars minimum par an pour la 10 SIEMENS recherche et le développement. » Taïwan, le 21 septembre, a servi de conséquences se font aujourd’hui dustrie semble, plus que d’autres, (Allemagne) 3,9 2,9 révélateur. Bien que l’outil indus- sentir chez les constructeurs infor- incapable de lisser son activité. Source : Dataquest Après le rachat par le néerlandais triel du parc technologique de matiques. Le spécialiste de la vente Peut-être parce que chaque nou- Philips de VLST, la cession par Na- Hsinchu n’ait pas été touché, les directe Dell a ainsi averti que ses veau cycle de la croissance écono- sont tels, et l’obsolescence telle- atteints. A titre d’exemple, le Ja- tional Semiconductor de sa divi- coupures d’eau et d’électricité ont comptes du troisième trimestre se- mique mondiale est chaque fois ment rapide, que les fabricants de pon ne fabrique plus que 23 % des sion de microprocesseurs Cyrix au arrêté et désorganisé la production raient affectés par la hausse du plus gourmand en composants semi-conducteurs attendent d’être composants électroniques, contre taïwanais Via Technologies et le prix des composants. Dell, qui ne électroniques. certains de la demande avant de 40 % il y a dix ans. Les Etats-Unis rapprochement d’IBM et de Sie- dispose que de six jours de stock, Après les ordinateurs personnels lancer de nouvelles lignes de fabri- lui ont volé la vedette et ont pris mens, d’autres manœuvres sont Un rôle irremplaçable juge que la simple hausse du prix dans les années 90, c’est au- cation. Pour s’être trompés de plus du tiers du marché mondial, en préparation. Au royaume de des mémoires devrait renchérir de jourd’hui au tour des téléphones quelques mois, les industriels ja- avec notamment la formidable l’infiniment petit, il faudra être de b Les semi-conducteurs sont des 75 dollars le coût d’un ordinateur portables et de l’électronique ponais, au début des années 90, croissance d’Intel, qui représente à plus en plus gros pour survivre. matériaux dont la conductibilité individuel standard (soit plus de grand public de stimuler la de- puis les Coréens et les Taïwanais, lui seul 15 % de la production mon- électrique est intermédiaire entre 500 francs). La société estime mande. Les coûts d’investissement en 1995 et 1996, ont été durement diale grâce à sa spécialisation sur Christophe Jakubyszyn celle des isolants et celle des conducteurs et dont la résistance varie en fonction du taux d’impureté qu’ils contiennent. Le franco-italien ST Microelectronics prépare des acquisitions b Ces propriétés, que l’on trouve dans le silicium, le germanium ou MUAR (Malaisie) 7 dollars par heure [43 F], soit trois à quatre la dernière technologie 12 pouces à partir de capital sont aujourd’hui placés en Bourse, l’arséniure de gallium, sont de notre envoyé spécial fois moins qu’en Europe », explique Jean- 2002 et celui de Catane, en Sicile, du pro- depuis la récente opération de marché. Va- exploitées pour réaliser les La société franco-italienne ST Microelec- Claude Marquet, PDG de la zone Asie-Paci- chain investissement majeur, au total près leur vedette du CAC 40, à la Bourse de Paris transistors qui constituent la tronics a annoncé, mi-octobre, la réouver- fique. Le groupe y dispose aujourd’hui de de 5 milliards de dollars. Comme l’ensemble depuis le début de l’année, avec une pro- cellule de base des composants ture du chantier de sa nouvelle usine de Sin- deux sites de production. du secteur, ST Microelectronics accélère fré- gression de 140 %, ST Microelectronics a, des ordinateurs, des gapour, gelé en 1996 alors que le secteur La société en possède deux autres en nétiquement son rythme d’investissement : pour le moment, la confiance des investis- microprocesseurs aux mémoires. plongeait dans la crise. Avec la reprise du Asie, l’un à Shenzen, en Chine, l’autre à 412 millions de dollars au premier semestre, seurs. b Les premiers cycle de croissance, ST Microelectronics Muar, en Malaisie, qu’elle vient de renfor- 1 milliard de dollars au second « Nous au- Pour continuer son ascension, M. Pistorio microprocesseurs fabriqués au veut rapidement renforcer sa présence en cer. Mi-octobre, l’usine malaisienne, inau- rions pu aller jusqu’à 1,2 milliard si nos four- envisage de compléter son portefeuille d’ac- début des années 70 ne Asie pour faire face à une forte demande et gurée il y a vingt-cinq ans, a en effet été do- nisseurs avaient pu nous livrer », explique tivités (organisé autour des télécommunica- contenaient que quelques milliers à la délocalisation de certains clients, tée de vingt nouvelles lignes de production, Pasquale Pistorio, le PDG de l’entreprise. tions sans fil, des périphériques pour ordi- de transistors (2 300 pour le 4004 comme le finlandais Nokia. d’un coût de 170 millions de dollars, ca- nateurs, de l’électronique grand public, de d’Intel en 1971). Le nombre de ces Le groupe, qui emploie déjà huit mille sa- pables de réduire le cycle de production des LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS l’automobile et des cartes à puce) et de ren- derniers a régulièrement doublé lariés et réalise 29 % de ses ventes en Asie, boîtiers pour circuits intégrés de cinq jours Pour rester dans la course, M. Pistorio de- forcer sa présence géographique au Japon tous les dix-huit mois (la loi de va investir 1 milliard de dollars sur cette à cinq heures ! Ce nouveau processus, révo- vra sans doute recourir à des acquisitions. et aux Etats-Unis. Le démantèlement de cer- Moore définit ce rythme de nouvelle chaîne de production de circuits lutionnaire dans l’industrie, sera généralisé Avec des liquidités de 2 milliards de dollars tains chaebols (conglomérats) sud-coréens croissance) pour atteindre intégrés sur des tranches de silicium de progressivement à l’ensemble des usines de et une ligne de crédit de 1,5 milliard, il en- pourrait également intéresser le franco- plusieurs millions aujourdh’ui. 8 pouces. Pionnier il y a trente ans, ST Mi- ST Microelectronics, pour lui permettre de tend bien participer aux restructurations italien. b Les mémoires sont également croelectronics a fait de Singapour sa terre doubler sa production en cinq ans sans aug- qui s’annoncent. « Nous voulons être dans le Faute d’atteindre rapidement 5 % de parts des composants essentiels des d’élection en Asie. « Outre les incitations fis- menter ses effectifs. camp des prédateurs et non dans celui des de marché mondial (contre 3,2 % au- ordinateurs. Leur capacité de cales [le taux d’impôt maximal sur les socié- La firme concentre en Asie ses usines les proies », avertit-il. Ses actionnaires histo- jourd’hui et 5 milliards de chiffre d’affaires), stockage des informations et leur tés est de 26 %], l’excellence des infrastruc- plus gourmandes en main-d’œuvre mais riques lui donnent une certaine assurance ST Microelectronics serait rapidement relé- vitesse de fonctionnement tures et le niveau élevé de formation des continue de réserver les dernières technolo- (11 % pour France Télécom, 11 % pour le gué au rang d’acteur de seconde zone. doivent être suffisantes pour ne employés, Singapour nous permet de bénéfi- gies à ses usines française et italiennes. Le Commissariat à l’énergie atomique et 22 % pas ralentir le travail des puces. cier d’un coût horaire de la main-d’œuvre de site de Crolles (Isère) va ainsi bénéficier de pour Finmeccanica), même si 56 % de son C. Ja. Le Crédit lyonnais vend la BfG, sa filiale allemande La réforme du droit bancaire FRANCFORT procéder à de nouveaux désenga- tionnaires minoritaires : la compa- sur la base d’une valorisation de la de notre correspondant gements. La vente de BfG, acquise gnie d’assurance AMB (25 % plus BfG-Bank à 3,6 milliards de américain prend forme Le Crédit lyonnais se désengage en 1992, était donc une étape at- une action), et une société de par- deutschemarks. de sa filiale allemande BfG-Bank. tendue. Avec environ 5 300 salariés ticipation syndicale, la BGAG Cela faisait déjà plusieurs mois C’EST UN ACCORD historique. même si les grandes banques La cession de sa participation ma- et 178 succursales, la BfG Bank res- (25 % moins deux actions), contrô- que le Crédit lyonnais essayaitde se La Maison Blanche et la majorité avaient commencé à contourner joritaire (50 % plus une action) à la tait en effet un des actifs étrangers lée par la puissante fédération des séparer de la BfG-Bank. Sans se républicaine au Congrès améri- la réglementation, qui s’était Skandinaviska Enskilda Banken les plus importants en possession syndicats allemands (DGB). Ces presser outre mesure, car la cain ont conclu, vendredi 22 oc- quelque peu assouplie. Un des (SEB) a été annoncée lundi 25 oc- de la banque française. Les négo- deux actionnaires minoritaires banque « rapporte confortable- tobre, un accord qui va lever les premiers bénéficiaires va en être tobre. Implantée en Suède, la SEB ciations semblaient à un stade très semblent ouverts à la vente de leur ment », selon le représentants d’un barrières entre banques commer- le groupe bancaire Citicorp, qui a reprendra en fait la totalité du ca- avancés ces derniers jours, même part à condition que le prix corres- des actionnaires. Des négociations ciales, banques d’investissement fusionné en 1998 avec l’assureur pital de la banque pour 1,6 mil- si les différentes parties estimaient ponde à leurs attentes. Les syndi- assez poussées avaient été menées et compagnies d’assurances. Ce Travelers, pour donner naissance liards d’euros (3,1 milliards de ne pas agir en situation d’urgence. cats attendaient une issue pro- voici un an avec la Deutsche Bank, texte a été adopté au terme au géant Citigroup. La Réserve deutschemarks), à partir du 1er jan- chaine afin de mettre un terme à qui avait, par la suite, retiré sa can- d’âpres négociations, notamment fédérale (Fed) lui avait accordé vier 2000. Le contrat a été signé une période d’incertitude sur l’ave- didature. Une caisse d’épargne al- sur le Community Reinvestment une dérogation, car, selon le dans la nuit de dimanche à lundi, C’était un des actifs nir de la banque. lemande proche des syndicats, la Act (CRA), qui oblige les banques Glass-Steagall Act, le nouveau après des pourparlers qui auront Mais les termes du contrat négo- BHW, avait également manifesté à prêter dans les zones à bas re- groupe aurait dû céder de larges duré plusieurs semaines. étrangers cié en 1992 par le Crédit lyonnais son intérêt pour les seules activités venus. Ce texte va abroger le cé- pans d’activités dans l’assurance. La BfG, treizième banque privée rendaient l’opération complexe. de détail, alors que le Crédit lyon- lèbre Glass-Steagall Act, qui ré- d’Allemagne, fait partie des partici- les plus importants Outre la garantie d’une certain ni- nais préférait céder l’ensemble de gissait le secteur depuis 1933, et « HISTORIQUE » pations à l’étranger que le Crédit veau de dividendes pour les ac- l’établissement. le Bank Holding Company Act, « C’est un texte qui met les règles lyonnais était tenu de céder depuis de la banque tionnaires minoritaires, la banque La Banque SEB, détenue majori- qui, depuis 1956, interdisait aux du secteur financier à la page de que la Commission européenne a française s’était engagée à racheter tairement par la famille Wallen- banques de faire de l’assurance. l’ère dynamique, concurrentielle et accepté, en mai 1998, le dernier française leurs parts à un prix élevé, avant de berg, offre au Crédit lyonnais une Ce texte doit être formellement électronique que nous connais- plan de sauvetage de l’Etat fran- renoncer éventuellement au sortie honorable du marché alle- adopté par le Sénat et la sons », s’est félicité Hjalma John- çais. Après s’être séparé de ses fi- contrôle de l’établissement. Avant mand. Ce dernier estime que son Chambre des représentants, puis son, le président de l’Assocation liales belge et australienne notam- Outre le Crédit lyonnais, qui en- de boucler les négociations, le Cré- « programme de cession d’actifs signé par le président Clinton des banques américaines (ABA). ment, la banque avait obtenu, ces tend ainsi se plier aux injonctions dit lyonnais a donc conclu un ac- [est] en voie d’être achevé ». La dans les semaines à venir. Plu- La Maison Blanche a, de son cô- dernières semaines un nouveau de Bruxelles, le sort de la BfG cord avec ces deux actionnaires qui SEB, quant à elle, entend « déve- sieurs tentatives ont ces der- té, qualifié ce futur accord délai (jusqu’en octobre 2000), pour concernait aussi deux autres ac- transfèrent leurs propres actions lopper les activités de détail, en par- nières années été menées pour d’« historique » puisqu’il « renfor- ticulier en lien avec Internet », Se- abolir le Glass-Steagall Act, en cera l’économie et aidera les lon un porte-parole de la BfG. Bien vain. consommateurs, les communautés que les conséquences sociales de Au terme de cette réforme, le et les entreprises à travers le cette cession ne soient pas encore consommateur américain pourra pays ». connues, l’engagement de la SEB s’adresser à un guichet unique, Les valeurs bancaires ont été pourrait enfin rassurer le person- une banque, une compagnie dopées par l’annonce de cet ac- nel de l’établissement, fortement d’assurances ou une maison de cord de principe, vendredi à Wall syndicalisé, qui aurait pu craindre courtage pour tous les services fi- Street, le mouvement de fusions d’être absorbé par un grand éta- nanciers, ce qui ouvre la voie à et d’acquisitions devant être re- blissement allemand. des supermarchés de la finance. lancé. Ces différents métiers étaient Philippe Ricard jusqu’ici clairement séparés, P. Sa. (avec AFP et Reuter) LeMonde Job: WMQ2610--0021-0 WAS LMQ2610-21 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0668 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 21

Le groupe d’aéronautique brésilien Embraer Airbus et Boeing choisit la France comme partenaire de référence se disputent âprement Quatre industriels prennent 20 % de son capital la clientèle d’El Al C’est lundi 25 octobre, dans la matinée, qu’a été intervenants de l’aéronautique française. Aviation, Snecma et Thomson-CSF vont acquérir scellée l’alliance entre Embraer, numéro un mon- Moyennant un investissement supérieur à 1 mil- 20 % de son capital. Ils seront ses partenaires dial des jets régionaux, et les quatre principaux liard de francs, Aerospatiale Matra, Dassault privilégiés sur le plan industriel. Le choix de la compagnie israélienne est imminent FACE À la candidature du bri- avaient été négociés dans la nuit. taire, avec son avion d’entraîne- York, envisagée dans un avenir JÉRUSALEM empêcher Airbus de prendre pied tannique British Aerospace, c’est L’entrée du quatuor français au ca- ment Tucano, ou encore dans proche. Pour Embraer, qui affir- de notre correspondant sur un terrain qui était jusqu’alors le « ticket » français qui a finale- pital d’Embraer s’effectuera au l’électronique professionnelle. mait depuis trois ans être en quête Près de deux ans après avoir an- sa chasse étroitement gardée. ment été choisi comme « parte- terme d’une double opération, in- Avec 6 700 salariés, il a affiché, en de partenaires industriels, l’arrivé noncé qu’il ne tenterait plus de Depuis des semaines, les visites naire stratégique » d’Embraer : dique le communiqué publié lundi 1998, un chiffre d’affaires de d’Aerospatiale Matra, de Dassault vendre d’avions à la compagnie des deux responsables des deux Aerospatiale Matra, Dassault matin, avant la conférence de 1,3 milliard de dollars – en hausse Aviation, de Snecma et de Thom- El Al pour cause de « concurrence compagnies se succèdent, relayées Aviation, Snecma et Thomson- presse que devaient donner le pré- de 75 % par rapport à l’année pré- son-CSF à son tour de table biaisée », le consortium Airbus In- par les démarches des gouverne- CSF prendront, ensemble, 20 % sident brésilien et les dirigeants de cédente – et un résultat net de constitue un ballon d’oxygène. Il dustrie se bat bec et ongles pour ments de leurs pays. Fin août, le du capital du constructeur aéro- ne dispose par de fonds propres emporter l’appel d’offres de quatre patron d’Airbus, Noël Forgeard, a nautique brésilien. Cette position suffisants pour financer les nom- long-courriers lancé par la compa- rencontré le ministre des trans- ne leur donne pas le contrôle de la La Chine commande 28 avions à l’Europe breux projets qu’il souhaite lancer. gnie nationale israélienne. Forte- ports, Itzhak Mordehaï, et le pre- société, clairement verrouillé par Les quatre industriels français fe- ment inspirée par un gouverne- mier ministre, Ehoud Barak. Ce des intérêts brésiliens, mais les Airbus améliorera ses positions commerciales en Chine après la ront figures de partenaires tout ment estimant qu’il en allait des dernier avait discuté du dossier place comme partenaires privilé- vente de 28 avions supplémentaires (8 A-340, 10 A-319 et 10 A-318) désignés, même si, chez Dassault, relations israélo-américaines, El Al, avec Jacques Chirac et Lionel Jos- giés d’Embraer pour ses nouveaux aux compagnies aériennes du pays, pour 15 milliards de francs on prenait soin de souligner, lundi, en décembre 1997, avait préféré pin lors de son séjour à Paris, en développements. Après la consti- (2,3 milliards d’euros). L’annonce de ce contrat très politique (lire que l’accord n’était lié « à aucun Boeing à Airbus pour le remplace- septembre. tution du groupe européen EADS, page 2) a été faite, samedi 23 octobre, par le président de la Répu- produit ou marché particulier ». ment de cinq appareils moyen- Le patron de Boeing n’est pas en fruit du mariage d’Aerospatiale et blique, Jacques Chirac, au premier jour de la visite du président Le groupe brésilien et ses nou- courriers. Aujourd’hui, Airbus fait reste, qui, à son tour, a rencontré le de DASA, cette nouvelle alliance chinois, Jiang Zemin, en France. Elle intervient deux semaines après veaux actionnaires ont potentielle- à nouveau face à Boeing et le gou- ministre des transport. En visite en continue d’élargir les perspectives la signature, à Pékin, d’un accord de coopération industrielle et ment de nombreux intérêts vernement israélien fait mine de ne Israël, le secrétaire au trésor, La- internationales de l’industrie technologique entre le constructeur aéronautique chinois AVIC et communs. Peu présent dans l’avia- pas s’en mêler. wrence Summers, et son collègue française. Airbus Industrie pour la fabrication d’ailes en Chine. tion militaire, Embraer pourrait Techniquement, le dossier est du commerce, William Daley, sont Les quatre industriels se parta- lancer de nouveaux modèles en simple : pour remplacer ses vieux également intervenus ; le président geront à égalité cette participation partenariat avec le constructeur du Boeing 747, El Al veut acheter Clinton, dit-on, aurait aussi décro- de 20 % dans le premier construc- ses quatre nouveaux actionnaires : 102,9 millions de dollars (contre Rafale. Dans l’aviation civile, sa quatre appareils neufs. Boeing pro- ché son téléphone pour en toucher teur mondial de jets régionaux. 36 millions d’actions ordinaires se- une perte de près de 30 millions en gamme de jets régionaux est très pose son 767 et son 777 ; Airbus deux mots à Ehoud Barak. Disposant de seulement deux ront acquises sur le marché au prix 1997). En pleine expansion, le complémentaire de celle d’ATR, le aligne son A-330 et son A-340. Le postes au conseil d’administration, de 4,30 dollars, et 12,6 millions au- groupe brésilien a annoncé, pour consortium franco-italien qui marché est évalué à quelque FONDS GELÉS ils mettront en place un système près des actionnaires actuels, à un le premier semestre 1999, un dou- construit des avions régionaux à 450 millions de dollars, mais six Jusqu’à récemment, les respon- tournant qui permettra à deux ti- prix encore inconnu. L’opération blement de ses ventes et de ses hélices, mais aussi d’Airbus, dont autres options pourraient porter la sables d’Airbus espéraient avoir tulaires et à deux suppléants de portera donc sur une somme supé- profits. la gamme démarre désormais légè- facture totale à plus de 1 milliard encore toutes leurs chances. Mais siéger alternativement. rieure à 1 milliard de francs. rement au-dessus des appareils à de dollars. la récente décision du Sénat améri- Mauricio Botelho, PDG de la Créé en 1969 par l’Etat brésilien, BALLON D’OXYGÈNE 100 places : l’argument décisif des Boeing, comme Airbus, n’a mé- cain de refuser au président Clin- firme brésilienne, était à Paris lun- Embraer est spécialisé dans l’avia- Depuis sa privatisation, en 1994, négociateurs français pourrait être nagé aucun effort. Si El Al achète ton le vote de l’aide américaine à di 25 octobre pour signer cet ac- tion régionale, mais intervient éga- Embraer est étroitement contrôlé la promesse, même vague, d’un ses produits, fait miroiter Airbus, l’étranger a redistribué les cartes. cord dont les derniers détails lement dans l’aéronautique mili- par trois grands actionnaires : Bol- ticket d’entrée à terme dans Airbus l’industrie aéronautique israé- Parmi les fonds gelés figurent le zano Simonsen Group, le principal pour l’industrie brésilienne. lienne pourrait être associée à la 1,2 milliard de dollars d’aide conglomérat financier brésilien, Snecma, qui ne vend pas encore construction du futur gros-porteur consenti lors des discussions de que dirige M. Botelho, ainsi que de moteurs d’avions à Embraer, A-3XXX. Airbus propose aussi Wye Plantation, en octobre 1998, et La justice menace l’autonomie deux fonds de pension, Previ – ce- tout comme Thomson-CSF – qui, d’équiper ses A-340 d’un petit ora- dont Israël a besoin pour financer lui de la banque du Brésil – et Sis- au contraire, travaille depuis toire afin que les juifs pieux le redéploiement de ses troupes tel – celui du groupe de télé- 1998 avec le brésilien et le suédois puissent prier tranquillement. dans les territoires occupés. Et ne de gestion de l’Agirc communications Telebras. Dès sa Ericsson sur un programme de Pour Boeing, qui n’est pas au pas choisir Boeing, susurrent au- création, Embraer avait été coté en surveillance aéroportée de la mieux de sa forme financière et jourd’hui les officiels américains, QUEL EST exactement le statut traite peut varier en fonction du Bourse, mais le flottant, représen- Grèce – ont également quelques qui, récemment, s’est fait souffler risquerait d’être mal interprété par des organismes paritaires ? Au ni- montant total des ressources prove- tant 3 % à 4 % du capital, reste très idées de projets communs. par Lockheed Martin un marché de des sénateurs chatouilleux. veau européen, la Cour de justice nant des cotisations et du total des étroit. Il pourrait être élargi à l’oc- chasseurs destinés à l’armée de l’air des communautés européennes a points représentant l’ensemble des casion de sa mise en Bourse à New Anne-Marie Rocco israélienne, il en va de son statut : Georges Marion reconnu la spécificité des régimes droits de tirage. Les droits à revenus de retraite doivent s’apprécier en fonction de complémen- cet équilibre, fondement de la répar- taire par rap- tition ». Dans cet arrêt, la cour port au droit d’appel estimait que les partenaires de la concur- sociaux étaient en droit de « modi- rence, même fier les règles d’organisation du ré- si elle estime gime (...) dès lors que le nombre de que les fonds points attribués aux retraités n’a pas de pension été remis en cause et que leur droit créés par une convention collective de tirage n’a pas été modifié ». constituent bel et bien des entre- Pourtant, le 12 octobre, l’avocat prises (Le Monde du 12 octobre). En général à la Cour de cassation, Phi- France, le débat sur le paritarisme lippe de Caigny, a tenu le raisonne- bat son plein, notamment depuis le ment inverse : pour lui, les parte- plan Juppé sur la Sécurité sociale et naires sociaux ont outrepassé leurs la présentation des comptes de la- droits. Selon lui, « ceux qui ont de dite Sécurité sociale chaque année par la loi la mission de faire fonc- devant le Parlement. Un arrêt très tionner le régime de retraite ne attendu que la Cour de cassation peuvent pas porter atteinte à ces doit publier le 23 novembre va ap- droits acquis des cotisants ». Pour ce porter un élément important à ce magistrat, « dans un système par ré- dossier. L’affaire concerne le ré- partition, on peut dire : “Vos gime de retraite complémentaire 1 000 points ne valent plus rien”, des cadres : l’Agirc. mais on ne peut pas dire : “Vos 1 000 En 1994, pour équilibrer des points n’en valent plus que 999”, car comptes qui allaient présenter un c’est une modification des règles du déficit de 3,5 milliards de francs, le jeu. » patronat signe avec quatre syndi- cats (CFDT, CFTC, FO et CGC) un AUTONOMIE LIMITÉE plan de 106 milliards de francs Contrairement aux signataires de d’économies, étalé de 1994 à 2003. l’accord, M. de Cagny estime donc, 38 % de ces économies étaient de- comme la CGT et la FFF, que la di- mandées aux entreprises, 31 % aux minution de la bonification revient cotisants, 1 % aux chômeurs et 30 % à diminuer le nombre de points, ce aux retraités. Ces derniers devaient que contestent les signataires et ce accepter deux mesures qui sont au- que contestait la cour d’appel, pour jourd’hui au cœur du débat : l’âge qui « les partenaires sociaux ont en- d’obtention de la pension de réver- tendu modifier non le nombre de sion (cinquante ans pour les points attribués à chaque partici- femmes et soixante-cinq ans pour pant, mais la valorisation de certains les hommes) a été unifié à soixante de ces points à compter de la date de ans. Par ailleurs, les majorations l’accord ». Au contraire, l’avocat accordées aux cadres retraités général estime qu’il est possible de ayant trois enfants et plus étaient diminuer la valeur du point mais légèrement réduites. Un cadre qui pas d’en réduire le nombre. Ce qui avait le droit à 1 000 points de re- signifie que les gestionnaires de traite plus une bonification de 10 % l’Agirc n’ont d’autre possibilité que s’il avait trois enfants n’a plus per- de diminuer la valeur du point çu que 9,6 % de bonification en pour l’ensemble des retraités. Si la 1995, 8,5 % en 1996 et 8 % en 1997. Cour de cassation suit l’avis de Ces bonifications étant exonérées l’avocat général, cela signifie qu’en d’impôts, cette mesure a surtout 1994 les partenaires sociaux touché les cadres ayant une famille n’avaient pas le droit de modifier nombreuse et dotés de revenus des règles du jeu qui datent de élevés. 1947. Ce qui limite singulièrement Dès 1994, deux organisations que leur autonomie de gestion. l’on retrouve rarement côte à côte, Accessoirement, le rembourse- la CGT et la très traditionnelle Fé- ment de l’Agirc des économies dération des familles de France contestées lui coûterait 3,8 mil- (FFF), ont attaqué ces mesures. En liards de francs. A comparer aux juillet 1997, la cour d’appel de Paris 70 milliards de prestations que le les a déboutées : que non seule- régime verse chaque année. A ment les partenaires sociaux ont comparer également à son déficit bien agi dans le cadre des pouvoirs cumulé : près de 10 milliards depuis qui leur ont été conférés légale- 1994. ment, mais a estimé que « le mon- tant minimal des prestations de re- Frédéric Lemaître LeMonde Job: WMQ2610--0023-0 WAS LMQ2610-23 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0670 Lcp: 700 CMYK

23 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 Inquiétudes sur l’avenir du système de distribution de la presse La guerre que se livrent les sociétés de messageries met en évidence les fragilités d’un régime mis en place après la Libération et fait trembler les NMPP, critiquées de toutes parts, mais dont la plupart des éditeurs redoutent l’éclatement C’EST l’une des plus graves ment le fait qu’elles n’arrivent pas un bras, un sein, etc., et à la fin, la prises rapidement. » Arnaud de ché la parution des quotidiens le voie d’éclatement. Aujourd’hui, crises que connaît la distribution à aligner leurs tarifs sur ceux des femme a disparu. » Puyfontaine, le PDG d’Emap, pré- 4 octobre. tout le monde se satisfait de ce de la presse en France depuis la MLP, malgré plusieurs plans Le conflit entre les deux sociétés conise, lui aussi, de « nouvelles Face aux intérêts et aux exi- sursis. Mais il est bien rare que guerre. Le système mis en place en d’économie, réalisés ces dernières de messageries a été le facteur dé- règles » dans le fonctionnement et gences parfois contradictoires des deux éditeurs ne se rencontrent 1947 se craquelle. Les ventes de années, qui lui ont permis de dimi- clencheur d’une crise qui couvait attend surtout une « modernisa- éditeurs, la direction des NMPP sans évoquer leurs inquiétudes sur journaux et de magazines s’ef- nuer son coût d’intervention de depuis longtemps. Le principe tion » qui permettrait d’améliorer avance à pas comptés. Mais le le sujet. fondrent, les kiosques croulent 14 % à 9 % et de faire passer les ef- « d’équité et d’égalité de traite- la diffusion au plus près de ses lec- nouveau plan social en prépara- Les fissures apparaissent par- sous le nombre de magazines, les fectifs de 3 600 à 2 500. ment », voire de « solidarité » entre teurs. tion a été bloqué par le ministère tout. Accusé d’être présent à tous taux d’invendus s’envolent, les Gérées par Hachette, les NMPP les titres, institué par la loi Bichet, du travail. Pour affronter la les niveaux de la chaîne de distri- points de vente sont insuffisants, ont accompagné l’histoire de la est en passe de voler en éclats. concurrence et éviter une « hémor- bution, Hachette a aussi dû dé- les marchands de journaux presse. Le Syndicat du livre y joue Principalement mise en cause, la Les NMPP ont ragie », les responsables des mentir avec fermeté les rumeurs gagnent mal leur vie. Dans ce un rôle important. Et son directeur « péréquation » des coûts de distri- NMPP ont soumis, en septembre, d’un désengagement des NMPP, contexte tendu, la concurrence général, Yves Sabouret, estime que bution entre les différentes formes du mal à se défaire aux différentes coopératives d’édi- en soulignant l’attachement per- que se livrent les deux messageries le surcoût social est de 400 mil- de presse, les magazines et les teurs l’application de nouveaux ta- sonnel de Jean-Luc Lagardère au de presse a ravivé les tensions. lions de francs. La situation se quotidiens nationaux, dont les de leur réputation de rifs plutôt favorables aux maga- système hérité de la Libération. En mai, le passage de l’hebdo- complique du fait des divisions in- contraintes sont les plus fortes. zines. En précisant que l’adoption L’exigence de « transparence » est madaire Point de vue des Nouvelles ternes au sein du Syndicat du livre. Conçues pour distribuer des lourdeur et d’opacité de ces différentes mesures devrait l’un des leitmotivs avancé par les Messageries de la presse pari- Les ouvriers de la filiale des NMPP, quotidiens, les NMPP tirent l’es- se traduire par un déficit prolongé. éditeurs. Mais les NMPP ont du sienne (NMPP) aux Messageries Paris Diffusion Presse, sont ralliés sentiel de leurs revenus de la vente Il n’en fallait pas plus pour provo- mal à se défaire de leur réputation lyonnaises de presse (MLP) a fait à Roland Bingler, responsable des des magazines, à propos desquels Fondamentalement, les préoc- quer des réactions de rejet, notam- de lourdeur et d’opacité. l’effet d’un petit tremblement de rotativistes, en conflit avec la fédé- leurs éditeurs mutiplient les pres- cupations des quotidiens natio- ment des quotidiens, au grand Un visiteur se perd dans les cou- terre. En passant aux MLP dans ration du Livre. sions pour obtenir une « améliora- naux ne sont guère différentes. dam des magazines. loirs du siège des NMPP, rue des conditions jugées satisfai- « Il faut la concurrence, mais le tion » du système et de leurs tarifs. Mais ils n’entendent pas faire les Le gouvernement s’est saisi du Jacques Hillairet, dans le 12e arron- santes, l’hebdomadaire a écono- système actuel est intéressant pour Les grands groupes qui diffusent frais de la bataille que se livrent les dossier et Catherine Trautmann, dissement, immense paquebot la- misé 6 millions de francs. L’avan- l’ensemble des éditeurs. On ne peut des millions d’exemplaires de ma- messageries sur le terrain des ma- ministre de la culture et de la byrinthique. Le soir tombe, la plu- tage serait identique pour aller vers un conflit social, car on se- gazines rentables – même si les gazines. Eux aussi attendent de communication, a confié une mis- part des bureaux sont déserts. Marianne, ce qui lui permettrait ra tous morts. Une logique de déré- gros tirages refluent – ne sou- l’opérateur la mise en place ur- sion d’expertise à un conseiller Deux voix s’élèvent d’un bureau d’être bénéficiaire. Le Point me- gulation n’avantagerait personne », haitent pas pour autant être ac- gente d’un plan d’amélioration de d’Etat, Jean-Claude Hassan. A dont la porte est entrouverte. nace de faire de même, tandis que plaide Bernard Villeneuve, pré- cusés de « déstabiliser » un sys- la productivité et de baisse des charge pour lui de remettre, avant L’une dit à l’autre : « Ecoute, tu vas sa filiale, le mensuel Historia vient sident du conseil supérieur des tème dont ils ont largement coûts, notamment dans la région la fin de l’année, des recommanda- quand même pas me demander de passer aux MLP. Dans le même messageries et de la coopérative profité. parisienne. Mais ils sont les plus tions pour adapter la loi Bichet de d’être le seul à vouloir simplifier les temps, des publications du groupe des quotidiens. Il faut que les deux Pour Bernard Wouts, président exposés aux risques d’un conflit 1947 aux nouvelles données choses dans cette maison ! » Au- Hommel – proche d’Hachette – sociétés de messageries arrêtent leur du Point et du Syndicat de la presse social majeur que ne manquerait économiques, technologiques et jourd’hui, les NMPP sont condam- ont fait le chemin inverse pour re- combat, sinon elles seront dans la magazine (SPMI), l’équation paraît pas de provoquer l’adoption de sociales de la presse. Plusieurs au- nées à l’efficacité. joindre le giron des NMPP. position du poème de Prévert, où simple : « Les grands éditeurs ne mesures sociales trop drastiques. dits financiers ont également été Mais le conflit révèle les fragili- deux hommes amoureux d’une sont pas près de casser le système. Ils La situation aux NMPP est la cause engagés pour tenter de « mettre à Michel Delberghe tés des NMPP, qui dépassent large- même femme, lui prennent chacun, souhaitent que des mesures soient principale de la grève qui a empê- plat » l’économie d’un système en et Alain Salles

Distribution, mode d’emploi b Dépositaires de presse : les dépositaires sont des grossistes de b Loi Bichet : le système de la chiffre d’affaires de 18,97 milliards la distribution. Ils reçoivent les Le blues d’un kiosquier bordelais distribution en France est régi par de francs. Elles distribuent journaux des sociétés de BORDEAUX Première critique le plus souvent rapportée : la po- un texte législatif du 2 avril 1947, dit 2,8 milliards d’exemplaires par an messageries, avant de les de notre correspondante litique « kafkaïenne » des NMPP en matière de ré- loi Bichet : « Article premier : La et emploient 2 500 personnes. redistribuer aux marchands de Samuel vend des journaux et du tabac à Bor- partition des titres et de réassort : « Quand un titre diffusion de la presse imprimée est b Les MLP : les Messageries journaux. Ils sont 350 aujourd’hui, deaux. Il a débuté en Gironde avant d’acheter un fonctionne bien, je demande à la SAD une modification libre. Toute entreprise de presse est lyonnaises de presse (MLP) ont été après une réorganisation du fonds de commerce dans la capitale régionale. Dans de service pour en avoir plus la fois suivante. La plupart libre d’assurer elle-même la créées en 1945. La société est système qui a entraîné une forte sa boutique, les magazines s’amoncellent jusqu’au du temps, les quantités sont inchangées, voire dimi- distribution de ses propres journaux constituée d’une coopérative diminution de leur nombre. Les plafond : « Je ne sais plus où les mettre. » Le matin, il nuées. Parfois, c’est le contraire : je ne vends que cinq et publications périodiques par les d’éditeurs et n’a pas recours à un dépositaires affiliés aux NMPP, reçoit la presse du jour, à ranger avant l’ouverture, exemplaires d’un mensuel donné ; le mois suivant, on moyens qu’elle jugera les plus opérateur. A partir de 1991, la notamment les sociétés d’agence et à 7 heures. La journée, en plus des clients, il faut m’en livrera une vingtaine. Ou encore, quand on sou- convenables à cet effet. – Article 2 : société a pris peu à peu son de diffusion, réalisent la moitié du s’occuper des livraisons et des représentants. Le haite un titre étranger, il est difficile de s’en procurer ré- Le groupage et la distribution de indépendance à l’égard des NMPP. chiffre d’affaires de ce niveau. soir, ce sont les stocks, les invendus à compter et à gulièrement. Et les explications restent évasives, voire plusieurs journaux et publications Elle a réalisé en 1998 un chiffre b Diffuseurs de presse : ce sont ranger avant la fermeture de 19 h 30. Le lendemain, inexistantes. » périodiques ne peuvent être assurés d’affaires de 2,65 milliards de les marchands de journaux. Ils sont tout recommence. Le même rythme, six jours sur « Les réassorts sont rarement effectués car la SAD que par des sociétés coopératives de francs, distribue 200 millions 32 000 en France. Après des années sept. travaille dorénavant en flux tendus et n’a plus de stocks messageries de presse. » La loi d’exemplaires par an pour de diminution, le nombre de points pour le réseau de diffuseurs indépendants. Les Relais H permet à tous les titres d’être 800 titres et emploie de vente est en légère progression POLITIQUE « KAFKAÏENNE » [qui appartiennent à Hachette] sont moins confrontés distribués et demande aux 420 personnes. depuis deux ans. Leur taux de « C’est usant, mais j’aime mon métier. » Il a tou- à ce problème, assure-t-il. Les NMPP nous disent que diffuseurs de presse d’exposer b Transport Presse : cette société rémunération varie suivant les jours un bon mot ou un sourire pour sa clientèle. c’est la faute des éditeurs, et les éditeurs que ce sont les l’ensemble des titres. a été créée en 1936 par les éditions villes et le degré de spécialisation Depuis son arrivée, il change régulièrement la pré- NMPP. Nous sommes pris entre le marteau et l’enclume, b Les NMPP : créées en 1947, les Ventilard. Elle est désormais des kiosques, mais reste sentation de ses produits. Cette politique semble et au bout du compte, les clients sont insatisfaits. » Nouvelles Messageries de la presse contrôlée par Hachette et présidée globalement inférieur à ceux de payante : depuis son arrivée, son chiffre d’affaires a « Autre critique, soupire le diffuseur bordelais, nous parisienne (NMPP) est la principale par Yves Sabouret, directeur leurs homologues européens. La sensiblement augmenté. subissons un engorgement de titres – surtout de mots société de messageries. Elle est général des NMPP. Les NMPP lui moitié des points de vente sont des Malgré tout, il « enrage » contre la Société croisés et de supports classés X – pour lesquels nous sa- constituée de cinq coopératives fournissent toute la logistique. Elle magasins qui vendent également d’agence et de diffusion (SAD), filiale des Nouvelles vons qu’on aura du mal à les vendre. Malgré nos re- d’éditeurs qui détiennent 51 % du comprend trois coopératives : deux des livres, de la papeterie, du tabac. Messageries de presse (NMPP), chargée de livrer la marques, on nous les livre quand même en grand capital. Les éditeurs ont confié la pour les magazines et une pour les Il existe 900 kiosques, dont 370 à presse, chaque matin, aux diffuseurs et kiosquiers. nombre. Nous devons effectuer les avances sur recettes gestion des NMPP au groupe quotidiens (ceux des groupes Paris. Enfin, 900 Relais H sont Cette mauvaise humeur est partagée par presque de tous les titres reçus, ce qui grève notre trésorerie. » Hachette, qui est opérateur de la Hersant et Amaury). Elle bénéficie implantés principalement dans les tous ses collègues, assure-t-il. Lui réalise moins de Mais cela n’empêche pas Samuel d’ouvrir son maga- société avec 49 %. Dirigées par Yves de tarifs souvent moins élevés que gares et les stations de métro. Ils 50 % d’invendus, mais il reste persuadé qu’il pour- sin avec le sourire. Sabouret, les NMPP, qui distribuent les NMPP et permet de retenir des appartiennent à Hachette rait faire de meilleurs résultats s’il maîtrisait mieux 2 500 titres, ont réalisé en 1998 un clients tentés d’aller aux MLP. Distribution Service. son approvisionnement. Claudia Courtois La polémique franco-allemande sur Arte se poursuit POUR L’INSTANT, l’avenir Dans sa lettre, la ministre justifie (CSA). En ce qui concerne la fourni- du groupement européen d’intérêt d’Arte ne se joue pas dans la discré- l’intérêt du projet de loi pour la ture des heures de programmes, les économique (GEIE), au cours de la- tion diplomatique. « Lors de notre chaîne franco-allemande : « Loin de dirigeants d’Arte craignent qu’en quelle chacun a réaffirmé ses posi- rencontre, qui s’est déroulée dans un mettre à mal le développement cas de baisse de ses moyens finan- tions. Christian Phéline, directeur climat de confiance, vous aviez en ef- d’Arte, le projet de loi le renforce ; en ciers, La Sept-Arte fournisse des du SJTI (Service juridique et tech- fet indiqué que vous souhaitiez trai- effet, par le biais des contrats d’ob- programmes de moindre qualité. nique de l’information), l’a fait pour Professeurs d’économie, ter ce dossier avec toute la sérénité et jectifs et de moyens, la Sept Arte bé- le gouvernement français, et Marc la discrétion conformes à l’intérêt néficiera pour la première fois d’un NOMINATION D’UN EXPERT Tessier, PDG de France Télévision, associations d’étudiants... d’Arte, sans polémiques, ni déclara- engagement de financement plurian- Du côté français, où l’on s’ap- a fait comprendre qu’il n’a pas l’in- tions inutiles », écrit Catherine nuel. » prête à demander une étude juri- tention de laisser Arte sortir de la Trautmann, ministre de la commu- Cet argument ne répond qu’à dique à un expert, on est sûr de son holding. Le groupe de travail qui ... Mettez ... Profitez d’un nication dans la lettre adressée et une seule des préoccupations expri- bon droit. On estime, en effet, que réunira des représentants du gou- rendue publique, jeudi 21 octobre, à mées par le PDG d’Arte. Un des l’essentiel est que chacun respecte vernement français (SJTI) et des re- Le Monde outil pédagogique Jobst Plog, président d’Arte, à la points les plus délicats est celui de les termes du traité (crédits budgé- présentants d’Arte et dont la Economie de référence suite de l’entretien que celui-ci la nomination du responsable taires et fourniture de pro- composition devrait être décidée au avait accordé au Monde daté du d’Arte, tel qu’elle est prévue par la grammes), la manière dont chacun début de cette semaine, devra s’ef- à la disposition à des conditions 22 octobre. Il y exprimait des ré- nouvelle loi. En effet, les Allemands s’organise ne regardant pas l’autre. forcer d’imaginer les petits aména- de vos classes. exceptionnelles ! serves sur la compatibilité entre le n’admettent pas que ce dernier soit Il va cependant bien falloir ré- gements qui permettront de calmer projet de loi sur l’audiovisuel et le désigné par le PDG de France Télé- pondre aux questions posées par la le jeu. traité franco-allemand, qui fonde vision, lequel est nommé par le partie allemande et entérinées lors Pour tout renseignement : 01.42.17.37.64 01.42.17.21.70 Arte. Conseil supérieur de l’audiovisuel de la dernière assemblée générale Françoise Chirot Tél. : - Fax :

http://www.lemonde.frhttp://www.lemonde.fr

Le football en temps réel. LeMonde Job: WMQ2610--0024-0 WAS LMQ2610-24 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0671 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 I FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SQURDTI THSVDWH RUIWDTV

SRVQ RURS

AGENDA GmbH, spécialisée dans les mo- TQVI penses nettes du budget général de

SQVP RTRI

teurs d’avion. TPUV Réforme bancaire l’Etat s’élèvent à 1 681,697 milliards

SPVI RSQT TIUT de francs.

MARDI 26 OCTOBRE b SIVH RRQP EIFFAGE-GTM : les deux THUR historique

a ALLEMAGNE : rapport des six groupes de BTP pourraient procé- a ALLEMAGNE : les experts du SHUW RQPV

grands instituts d’études der à un vaste échange d’actifs, se- SWUI gouvernement ont revu à la

RWUV RPPQ SVTW aux Etats-Unis

économiques. lon le quotidien Les Echos de lundi. [[[ [[[ [[[ baisse leur prévision de crois-

QH tF IH ƒF PS yF QH tF IH ƒF PS yF a FRANCE : indices de la Eiffage céderait à Groupe GTM sa QH tF IH ƒF PS yF LE CONGRÈS américain s’apprête à sance pour 1999, la ramenant à consommation des ménages, de la participation dans la société auto- adopter une réforme historique du 1,3 % contre 1,6 % prévu au prin- Indices cours Var. % Var. % construction neuve, des prix à la routière Cofiroute et recevrait en Europe 09 h 50 f se´lection 25/10 22/10 31/12 secteur bancaire aux Etats-Unis, li- temps, affirme l’hebdomadaire Der

Spiegel HDUP IQDVU consommation en septembre. échange les activités route et BTP EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QVHSDUV béralisant le marché des services fi- du lundi 25 octobre.

Glass-Stea- a QUUWDSS HDUW IQDVQ de Groupe GTM. EUROPE ƒ„yˆˆ SH nanciers et balayant le Les prix à l’importation en Alle-

gall Act, QPSDTP HDUI WDIQ EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR la prudente loi qui régissait magne ont augmenté de 1 % en

MERCREDI 27 OCTOBRE

HDUP IHDTT b SAINT-GOBAIN : Norton, la fi- EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QHVDWS le secteur depuis la Grande Dépres- septembre comparé à août, ce qui

RUIWDTV HDWH IWDUI

a JAPON : production industrielle liale américaine du groupe de PARIS geg RH sion de 1929. La Maison Blanche et porte leur hausse annuelle à 2,7 %, a

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en septembre. matériaux a annoncé, lundi, le suc- PARIS wshgeg la majorité républicaine au Congrès annoncé lundi l’Office des statis-

QPPPDTR HDVW PIDQP

a FRANCE : résultats de l’offre cès de son OPA sur la société Furon. PARIS ƒfp IPH sont arrivées à un accord vendredi tiques de Wiesbaden.

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d’échange de TotalFina sur Elf. Norton détient 96 % des actions de PARIS ƒfp PSH sur un texte de compromis moder-

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la firme spécialisée dans les plas- PARIS ƒigyxh we‚gri nisant les lois bancaires, texte qui a ITALIE : l’inflation a connu une

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tiques haute performance. AMSTERDAM eiˆ devrait être approuvé par le nouvelle accélération en octobre,

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JEUDI 28 OCTOBRE BRUXELLES fiv PH Congrès et signé par Bill Clinton avec une hausse de 1,9 % sur

SQURDTI HDQI UDQS

a ÉTATS-UNIS : PIB au troisième b CHANTIERS NAVALS DU FRANCFORT heˆ QH dans les deux semaines qui 12 mois et de 0,3 % sur le mois, se-

THSVDWH PDHI Q

trimestre. HAVRE : la société, mise en faillite, LONDRES p„ƒi IHH viennent. Aux termes de cette nou- lon une première estimation cal-

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a FRANCE : Enquête de a définitivement fermé ses portes MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi velle loi, le consommateur améri- culée vendredi à partir des données

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conjoncture dans l’industrie. samedi. Elle employait 950 per- MILAN wsf„iv QH cain pourra s’adresser désormais à fournies par un échantillon de

± TWPTDWH HDUQ QDPU sonnes. ZURICH ƒ€s un guichet unique – une banque, grandes villes. une compagnie d’assurances ou VENDREDI 29 OCTOBRE AME´ RIQUES une maison de courtage – pour te- a CHINE : le premier ministre a JAPON : chômage et prix de SERVICES nir son compte, faire ses investisse- Zhu Rhongi et le secrétaire amé- détail en septembre. b RADIO : la station Paris FM ments à Wall Street ou souscrire ricain au Trésor Lawrence Sum-

NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR

a FRANCE : chômage en 95-2 devrait être mise en liquidation une assurance-vie. (lire page 20.) mers se sont entretenus dimanche

IHRUHDE PVITDSP

septembre. judicaire amiable à la suite d’un ac- IDHT à Lanzhou (Nord-Ouest) de l’acces-

IIQPT PWIS

cord entre ses différents parte- IDHW a EUROPE : les quinze pays de sion de la Chine à l’OMC (Organisa-

IIHTR PVQH naires, parmi lesquels la Ville de Pa- IDHV l’Union européenne ont fixé ven- tion mondiale du commerce) et

DIMANCHE 31 OCTOBRE ris, qui en détient 40 %. Les autres dredi leur position commune « ont mesuré les défis qui restent à IHVHQ PURS

a EUROPE : passage à l’heure actionnaires sont la RATP, Havas et IDHU pour les négociations de l’OMC surmonter des deux côtés ». M. Sum-

IHSRP PTTH

d’hiver. Canal+. IDHT (Organisation mondiale du mers a indiqué avoir discuté «de

IHPVH PSUS

IDHS commerce), qui débutent par une l’intérêt pour les deux pays de l’acces-

IHHIW PRWH b PRESSE : la parution de L’Est IDHR conférence préparatoire à Seattle sion de la Chine à l’OMC ». Lundi,

LUNDI 1ER NOVEMBRE Républicain [[[ [[[ [[[ QH tF IH ƒF PP yF QH tF IH ƒF PP yF a été fortement per- QH tF IH ƒF PS yF (Etats-Unis) fin novembre. Les am- Lawrence Summers a pressé la a EUROPE : fermeture des turbée, pour le quatrième jour bassadeurs des pays membres de Chine de libéraliser davantage ses Indices cours Var. % Var. % marchés boursiers en France, consécutif, lundi. L’intersyndicale Ame´rique 09 h 50 f se´lection 22/10 veille 31/12 l’Union, réunis jeudi à Bruxelles, ont marchés et son secteur financier de

Italie et Espagne. du quotidien nancéen a engagé un trouvé des solutions de compromis manière à accélérer les progrès IHRUHDPS IDTV IRDHR E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

mouvement de grève qui s’est durci sur les deux chapitres encore en dis- économiques et à réduire son IQHIDSW IDRH SDVW E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

après l’annonce de la prise de cussion, l’audiovisuel et la question énorme excédent commercial avec PVITDSP HDSP PVDRS E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

contrôle de La Liberté de l’Est. des normes sociales. les Etats-Unis. UHRHDPU IDPT VDSS

AFFAIRES TORONTO „ƒi sxhiˆ

IIRTIDHH IDVR TVDWR SAO PAULO fy†iƒ€e

b a a PVVDIR HDTV PQDWR SWISSAIR : le groupe helvé- fyvƒe FRANCE : le pays pourrait JAPON : l’excédent commercial

INDUSTRIE MEXICO

SRSDVP PDIQ PTDWP tique, va consacrer 500 millions de BUENOS AIRES wi‚†ev connaître le plein-emploi avant a diminué de 9,7 % en septembre

b

IPQDSI HDUH THDRH RWE : l’électricien allemand, francs suisses (312 M d’euros) à des SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev 2010, estime le ministre de l’écono- sur la même période en 1998 pour

SQQIDVW PDTT IIDQR qui envisage de fusionner avec acquisitions en l’an 2000, a indiqué CARACAS ge€s„ev qixi‚ev mie et des finances Dominique s’établir à 1 391,6 milliards de yens VEW, souhaite prendre une partici- son directeur financier, dans le Strauss-Kahn, dans un entretien au (13,3 milliards de dollars), a déclaré pation dans le groupe gazier Centri- journal économique Finanz und quotidien La Croix du lundi 25 octo- lundi le ministère des finances. ca, selon l’hebdomadaire allemand Wirtschaft de samedi : la prise de ASIE - PACIFIQUE bre. « Oui, le plein-emploi peut être a Les ventes de la grande distri- Focus. RWE voudrait réaliser rapi- participation de 20 % dans la atteint, je le crois. Ce n’est évidem- bution japonaise ont baissé de dement ce projet. compagnie portugaise TAP, ainsi TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN ment pas garanti, mais c’est une pers- 5,2 % en septembre par rapport au

que l’acquisition d’actions de Tur- pective tout à fait réaliste », indique- même mois de 1998, après s’être dé- IUTRVDUW IIPDVQ

b TRACTEBEL : le parquet de kish Airlines, sont qualifiées de IQHPRDSI t-il. La France devrait enregistrer en jà contractées de 2,6 % en août, a IVPQQ IPQ

Bruxelles a demandé, vendredi « primordiales ». IQVTH 2000 une croiss ance dans le haut de annoncé lundi l’Association des

IUWSI IPH

22 octobre, la « suspension » de IQSIQ la fourchette retenue par le gouver- grands magasins japonais.

IUTTV IIU

l’offre publique d’échange lancée IQITT nement, soit 3 %, et pourraît

IUQVT IIR par Suez-Lyonnaise sur sa filiale FINANCE IPVIW connaître une phase d’expansion a ZIMBABWE : la poursuite de

b IUIHQ III d’électricité Tractebel, en raison de EMPRUNTS RUSSES : les auto- IPRUP pendant six ou sept ans, estime le l’aide financière du FMI paraît

son « caractère irrégulier ». L’opéra- rités françaises ont annoncé, ven- ministre. compromise après que le Fonds ITVPI IHU

tion est contestée par des action- dredi, le quasi-achèvement du re- [[[IPIPS [[[ [[[a L’Assemblée nationale a adop- monétaire international a reproché

QH tF IH ƒF PS yF QH tF IH ƒF PS yF

naires minoritaires. Le tribunal de censement des emprunts russes, PW tF W ƒF PS yF té samedi en première lecture la au gouvernement de ne pas avoir commerce de Bruxelles doit rendre qui totalisent 9,2 millions de titres. Indices cours Var. % Var. % première partie (recettes) du projet suffisamment maîtrisé les dépenses Zone Asie 09 h 50 f

son avis mardi 26 octobre. Les conditions de remboursement se´lection 25/10 22/10 31/12 de loi de finances pour 2000, qui dans son projet de budget 2000. «Il

IUTRVDUW IDPH PUDSH

restent encore à définir. TOKYO xsuuis PPS prévoit pour le moment un déficit faudra un déficit budgétaire inférieur

IQHPRDSI IDPS PWDTP

b BMW : le constructeur alle- HONGKONG rexq ƒixq de 215,397 milliards de francs, en à celui présenté au Parlement pour

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mand a annoncé, lundi, l’acquisi- b CRÉDIT AGRICOLE : la banque SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ baisse de 21 milliards de francs par réduire la pression sur les prix et les

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tion d’un peu plus de 10 % du capi- française n’est pas prête à tenter SEOUL rapport au chiffre inscrit dans la loi taux d’intérêt et augmenter les res-

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tal du motoriste britannique le défi d’une « fusion transfrontière » SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ de finances initiale de 1999 sources disponibles pour financer les

PTDIR QDHR IDUW

Rolls-Royce PLC tandis que celui-ci a déclaré, vendredi, Marc-Antoine BANGKOK ƒi„ (236,6 milliards de francs). Selon activités du secteur privé », a indiqué

± RUUUDSS HDIP STDQT

prendra le contrôle total de leur fi- Autheman, président du directoire BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ l’article d’équilibre, qui fera l’objet le FMI dans un communiqué diffu-

± PHWHDPR HDTP IDPI WELLINGTON xƒiERH liale commune BMW Rolls-Royce de Crédit agricole Indosuez. d’un vote bloqué mardi, les dé- sé à Harare.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 22/10

HDISPRS UDRQRW FRANC...... TDSSWSU ¤URO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDPVQH DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDURHS

De nombreux Action Société générale LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

` QDWRPQV QTDUTQ

EN FIN DE MATINÉE, la Bourse L’INDICE Dow Jones des 30 va- PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDTSPP en euros à Paris ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSWHU

prétendants autour de Paris était bien orientée, lundi leurs vedettes de Wall Street a ga- SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR PDHWHP

220 25 octobre. A 4 714,81 points, l’in- gné, vendredi 22 octobre, PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

208,9 ´ ´ PDWUTTH QPWDWS FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

le 22 oct. dice CAC 40 prenait 0,79 %. La 172,56 points, soit 1,68 %, à

IDTPTHU PSUDUP de la Société générale FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDRPRP 210 Bourse de Paris avait terminé la 10 470,25 points. Après l’accord MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... L’ACTION SOCIÉTÉ GÉNÉRALE séance de vendredi sur un gain de sur la réforme de la législation (SG) gagnait 0,05 %, à 209 euros 1,64 %, portée par la bonne tenue bancaire aux Etats-Unis, les va- 200 ´ lundi 25 octobre, lors des pre- du marché américain. leurs bancaires et financières ont Cours de change croises miers échanges à la Bourse de Pa- soutenu le marché des actions sur Cours Cours Cours Cours Cours Cours 190 25/10 09 h 50 f ¤

ris. Déjà, vendredi, le titre avait lequel 956,55 millions de titres ont DOLLAR YEN(100) URO FRANC LIVRE FR. S. DOLLAR ...... FFFF HDWRQWV IDHTSRH HDITPRI IDTSWQH HDTTSRU

atteint 208,9 euros, son plus haut FRANCFORT été échangés. L’indice composite

180 YEN ...... IHSDWQSHH FFFF IIPDVQHHH IUDPHSHH IUSDUPHHH UHDRUSHH

niveau depuis un an. Lundi, le L’INDICE DAX ne progressait que de la Bourse électronique Nasdaq ¤URO...... HDWQVTI HDVVTPW FFFF HDISPRS IDSSUPH HDTPRTS

titre profitait de l’information pa- de 0,31 %, à 5 374,45 points, lundi à a progressé de 0,52 %, à FRANC...... TDISUPH SDVIRIS TDSSWSU FFFF IHDPIRRS RDHWURH 170 HDTHPTT HDSTWHS HDTRPIS HDHWUVS FFFF HDRHIIH

rue dans l’Agefi, selon laquelle la mi-séance. Vendredi, il avait ga- 2 816,52 points, et l’indice Stan- LIVRE...... FRANC SUISSE ...... IDSHPUH IDRIVWS IDTHIHS HDPRRHS PDRWPWH FFFF l’état-major de la Générale mène- gné 2,12 %, à la faveur de la publi- dard and Poor’s 500 s’est apprécié rait des discussions avancées avec 160 cation de sages indices des prix. de 1,41 %, à 1 301,65 points. le groupe espagnol Banco Santan- Taux d’inte´reˆt(%) Matif der Central Hispano (BSCH) afin 150 M JOJ A S LONDRES TAUX Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier de nouer des accords stratégiques Taux 22/10 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 09 h 50 f 25/10 prix prix

1999 Notionnel 5,5 PDUW SDSP TDII

dans la banque d’investissement L’INDICE FOOTSIE de la Bourse LES MARCHÉS obligataires euro- FRANCE ...... IDWQ

´ VRDVW VRDVH

DECEMBRE 99. PUV QDIS SDRH TDHP

et la gestion d’actifs. Selon le quo- Source : Bloomberg de Londres était en hausse de péens étaient orientés à la baisse ALLEMAGNE .. IDTS

SDRQ SDUS RDUI GDE-BRETAG. RDVI Euribor 3 mois

tidien financier, SG Asset Mana- en début de séance, lundi 25 octo- FFFF FFFF FFFF QDIH SDTQ TDPR 0,80 %, à 6107,50 points, lundi ma- ITALIE...... IDTS NOVEMBRE 99

HDHR IDWI PDTW gement, filiale de la Générale spé- tannique CGU. Un mariage tin. Les actions britanniques bre, dans l’attente de nouveaux in- JAPON...... HDHS

´ SDHW TDPH TDQS

cialisée dans la gestion d’actifs, BSCH-SG aurait ensuite beau- avaient terminé en nette hausse dicateurs économiques et moné- ETATS-UNIS... SDIT

IDWR QDSR RDSW SUISSE...... HDRV

devrait gérer les fonds distribués coup de sens. Le premier est peu Pe´trole QDIH SDSS TDIU vendredi, après l’annonce d’une taires en Europe. Le rendement de PAYS-BAS...... IDTH en Espagne par le BSCH. Ces ac- présent à l’étranger et dans les nette accélération de la croissance l’emprunt du Trésor français à Cours Var. %

cords de partenariat pourraient métiers de la gestion d’actif et de économique du pays au troisième 10 ans se situait à 5,54 %. En Alle- En dollars f 22/10 veille

FFFF être définitivement noués dans les la banque d’investissement, des trimestre. magne, les taux longs atteignaient Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PPDWQ

FFFF

prochaines semaines et constitu- domaines où la seconde est très WTI (NEW YORK) ...... FFFF

4,41 %. Cours Var. % IDTH LIGHT SWEET CRUDE .... PQDRV raient les préliminaires d’une présente. En dollars f 22/10 veille

union entre les deux banques. Toutefois, si les analystes esti- TOKYO ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDTV MONNAIES CUIVRE 3 MOIS...... IUVUDV

A la Société générale on se bor- ment que la Générale sera LES VALEURS JAPONAISES ont Or ± HDRT ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISIQ

nait, lundi matin, « à ne pas com- contrainte à plus ou moins brève ALORS que l’euro restait stable, à ± HDTW

commencé la semaine sur une PLOMB 3 MOIS ...... SHRDS

Cours Var %

± HDHW menter des rumeurs de marché » STHS ¤

. échéance de se rapprocher d’un note positive, lundi, alors que les 1,0691 dollar, lundi matin, le yen ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 22/10 21/10

± HDQW

ZINC 3 MOIS...... IITQDS

Mais un rapprochement avec le autre établissement, les préten- ± PDPH

investisseurs, mis en confiance par progressait légèrement face au OR FIN KILO BARRE ...... VWHH

± HDSP

NICKEL 3 MOIS ...... UUHH

± IDPH

OR FIN LINGOT...... WHRH

BSCH paraît vraisemblable. dants ne manquent pas. SG étudie la hausse de Wall Street vendredi dollar. Ce dernier s’échangeait à ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

IDRS

D’abord, parce que la banque es- un accord commercial avec le soir, étaient tentés de prendre 105,66 yens, malgré les déclara- ARGENT A TERME ...... SDPT

` ± HDQW PIECE FRANCE 20 F...... SIDRH

IDSH

PLATINE A TERME ...... SWQTHDPU ` ± QDPI pagnole a soutenu activement le groupe bancaire franco-belge quelques positions en prévision tions, vendredi, d’un membre du PIECE SUISSE 20 F...... SIDQH

´ ` ± IDUH

président de la Générale au cours Dexia qui pourrait déboucher sur GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 F . SPDIH

des achats que vont faire les huit conseil de la Banque du Japon, Ka- ´ HDUV PTH ` FFFF BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PPS

de la bataille boursière qui l’a op- des prises de participations croi- zuo Ueda, estimant que si la situa- FFFF nouveaux fonds d’investissement, IWWDS ` FFFF MAI¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RHRDPS

IRV HDRI ` ± PDWQ posé cet été à la BNP. Au- sées et d’autres établissements d’une valeur totale de 500 mil- tion économique s’améliore, « il y SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QPSDPS

jourd’hui, avec plus de 5 % du ca- étrangers comme la Deutsche liards de yens, qui doivent être a également des signaux d’alarme SOFTS $/TONNE

±

IDUT

pital, la banque espagnole est le Bank, ABN Amro sont aux aguets. lancés cette semaine. L’indice Nik- en raison de la vive appréciation du CACAO (NEW YORK)...... VWP ´ ± HDUS CAFE (LONDRES) ...... IIWU Cotations, graphiques et indices en temps

yen et nous devrions suivre très at- FFFF deuxième actionnaire institution- kei a terminé la séance en hausse SUCRE BLANC (PARIS) ... IVH re´elsurlesiteWebdu«Monde». nel de SG derrière l’assureur bri- Joël Morio de 1,2 %, à 17 648,79 points. tentivement les taux de change ». www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2610--0025-0 WAS LMQ2610-25 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0672 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS I LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 25

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QVHSDUV

VALEURS EUROPE´ENNES QHVDWS

QPT QWUI

QURQ

b Ericsson b BP Amoco QIH QHVDWS

Le titre a grimpé de La valeur a progressé QVHSDUV

QSIT 15,06 %, à 309,5 couronnes sué- de 3,04 %, vendredi, à 592,5 pence, PWR QHPDTU

QUUUDRR QPVV Shell Transport and PUV

doises, vendredi 22 octobre. Le tandis que QHIDUR QHSDVV

Trading QUHPDPV

groupe suédois a vu son profit net s’appréciait de 3,7 %, à QHHDRV QHTH PTQ QTWIDHQ

au troisième trimestre s’effriter de 462 pence. Le ministre du pétrole QTVWDHR

PVQP

16 %, à 2,614 milliards de cou- de l’Arabie saoudite a déclaré qu’il PRU [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v PV yg„F PW e†‚sv PS yg„F ww t † v ronnes. Les charges liées aux ré- n’y avait « absolument aucune rai- PW yg„F PW e†‚sv PS yg„F ductions d’emplois et la chute de son » d’accroître la production

e e e C ± ± IDWV IDSS p‚ QSV QDPR ps II FFFF ps WUDU IDVV ses recettes dans les téléphones avant la fin du mois de mars 2000, COURTAULDS TEXT qf BONGRAIN /RM VALMET NOKIA

e e C C IWDS HDPT e„ RRDHI FFFF QTWDTV IDPU qf SDVH FFFF

mobiles ont pesé plus lourd que la lorsque l’accord de restriction de DT.LUFTHANSA N hi BRAU-UNION f DJ E STOXX IND GO P NYCOMED AMERSHA

e C C ± IVDUT HDWP qf TDHS HDPT xv IRDV HDTV ELECTROLUX -B- ƒi CADBURY SCHWEPP OCE

progression des ventes des équipe- la production actuellement en vi- e C C UDQT RDRP hu QSDTU FFFF s„ IDWI HDSQ EMI GROUP qf CARLSBERG -B- OLIVETTI

e e C C IDQI IDSS hu QRDSU FFFF xv WRDTS HDIT ments de réseau. Mais les ana- gueur expirera. EURO DISNEY /RM p‚ CARLSBERG AS -A ASSURANCES KON. PHILIPS

e C

RDPS FFFF hu WIDRT FFFF qf QDIR SDUT

ps e FINNAIR CHR. HANSEN HLD C ROLLS ROYCE SHDWS HDPH

lystes financiers s’attendaient à b L’action Royal Dutch Petro- AGF /RM p‚

e C

IDVP FFFF ps IUDWS FFFF qf RVDPQ QDPH

qf e G WIMPEY PLC CULTOR -1- C SAGE GRP WDPW IDRP

leum ALLEANZA ASS s„

une chute du résultat net plus im- a pris vendredi 3,58 %, à e C

UDQV FFFF hu RHDQS HDQQ p‚ UHH FFFF GRANADA GROUP qf DANISCO e SAGEM ± PVUDS HDUT ALLIANZ AG hi

e e e C C

IHRDS FFFF p‚ PRIDP HDUW hi QPV HDQI portante. Aussi le titre a-t-il bondi 56,49 euros, après que le groupe a HERMES INTL p‚ DANONE /RM SAP AG ± IHDSH HDQH ALLIED ZURICH qf

e e

±

HDSU FFFF q‚ RHDVS FFFF hi QVSDS HDQW Nokia HPI s„ DELTA DAIRY SAP VZ PWDIQ FFFF en Bourse. Son rival a vu, annoncé qu’il va vendre à Texaco ASPIS PRONIA GE q‚

e C C

± PUDTS IDHU qf WDTQ TDQT qf IIDUS HDTU

xv e HUNTER DOUGLAS DIAGEO C SEMA GROUP IPRDU IDVH

pour sa part, son cours s’apprécier sa participation dans un projet AXA /RM p‚

e e C

PTDW FFFF q‚ RUDPP FFFF hi VIDV IDPR KLM xv ELAIS OLEAGINOU SIEMENS AG N ± USRDRS HDSV BALOISE HLDG N gr

de 5,99 %, à 95,90 euros. Le groupe d’exploitation de gaz naturel au e C C

qf PDVV IDHW p‚ IHUDQ IDRP qf IPDIV FFFF HILTON GROUP ERID.BEGH.SAY / C SMITHS IND PLC IQDIU PDSS CGU qf

e e C C C

W IDWQ qf PDWQ RDRR p‚ VP IDTI MOULINEX /RM p‚ GREENCORE GROUP e STMICROELEC SIC finlandais a connu une hausse de large des Philippines pour 2 mil- ± PWDIS IDIW CNP ASSURANCES p‚

e C

PDPT FFFF xv QPDW IDVT xy PDIP FFFF

xy e NCL HLDG HEINEKEN HOLD.N C TANDBERG DATA A ITDRS IDPQ

ses profits plus forte que prévu. liards de dollars. CORP MAPFRE R iƒ

e e C

IHHDI FFFF q‚ PIDVP FFFF p‚ QHDTW PDWW PATHE /RM p‚ HELLENIC BOTTLI e THOMSON CSF /RM ± IHV HDRT ERGO VERSICHERU hi

e C

PDPQ FFFF q‚ PSDIT FFFF ps PSDVP IDPS PENTLAND GRP qf HELLENIC SUGAR TIETOENATOR RTDHU FFFF ETHNIKI GEN INS q‚

e

QDPR FFFF ps PVDV FFFF hu UTDTU FFFF

PERSIMMON PLC qf HUHTAMAEKI VAN e WILLIAM DEMANT

SDI FFFF

FONDIARIA ASS s„

C

UPDIT HDRR

CIBA SPEC CHEM gr

e C C

SIDU HDSV qf IIDSW FFFF RWVDIV IDPQ

PREUSSAG AG hi KERRY GRP-A- f DJ E STOXX TECH P VTDHV FFFF

FORSIKRING CODA hu

Code Cours % Var. C

RPIDWW HDUS

CLARIANT N gr

25/10 09 h 55 e ± ±

Q HDSP s„ IDUR HDSU

f ¤ qf e

pays en uros veille RANK GROUP MONTEDISON C QHDSP HDPQ

e FORTIS (B) fi C

QRDW PDHS

DEGUSSA-HUELS hi

C C

IWRDUP HDTS gr IUUUDRW IDHU

gr e

SAIRGROUP N NESTLE N C

PWDIQ HDQR

e GENERALI ASS s„

IIPDSS FFFF

DSM xv

e C

± SERVICES COLLECTIFS WDSI HDRI xv QUDQS HDIQ

SAS DANMARK A/S hu KONINKLIJKE NUM e IRUDSS FFFF

AUTOMOBILE GENERALI HLD VI e„

PIDUQ FFFF

DYNO xy e e

C

TIDW PDPQ s„ IDP FFFF

p‚ e e

SEB /RM PARMALAT C ± s„ PDQT HDVR

PDUU HDUQ

INA s„ AEM

C C

ƒi QIDRT HDQT RTIUDRT IDHQ

AUTOLIV SDR EMS-CHEM HOLD A gr

e

C C

UQQDUV IDTS p‚ TRDR PDIR

THE SWATCH GRP gr PERNOD RICARD / qf IHDUU FFFF

QRDSS FFFF

e INTERAM HELLEN q‚ ANGLIAN WATER C e C

fi RIDV HDVR

TPDQ IDQH

BASF AG HENKEL KGAA VZ hi

e

C C

gr ISPDRS HDTP ps TDUI HDIS

THE SWATCH GRP RAISIO GRP -V- C qf TDPW PDHP

WDSP FFFF

e IRISH LIFE & PE qf BRITISH ENERGY C

hi PVDU FFFF WDUU QDIP

BMW ICI qf

C

qf HDUS PDIQ xy SDIW FFFF

C

WILLIAM BAIRD RIEBER & SON -B C qf PDUS IDIR

PDTT HDSW

e e LEGAL & GENERAL qf CENTRICA C

hi PHDR HDWW SDS FFFF

CONTINENTAL AG KEMIRA ps

C

VDWS FFFF qf WDPH IDWH

qf e

WILSON BOWDEN SCOTT & NEWCAST e C s„ UDU IDUP

PHT FFFF

e MUENCH RUECKVER hi EDISON C

hi UIDS IDHT VDHI FFFF

DAIMLERCHRYSLER LAPORTE qf

e

RWDW FFFF qf VDRV FFFF

e„ e

C

WOLFORD AG SOUTH AFRICAN B C fi QHWDR HDSP

U HDRS

e NORWICH UNION qf ELECTRABEL C

s„ QHDUS IDRW UDQV FFFF

FIAT PERSTORP -B- ƒi

C

± HDUI qf TDHU PDWW

f ITHDIQ e e

DJ E STOXX CYC GO P TATE & LYLE C

€„ IRDWI FFFF

SPDSV HDSR

e e POHJOLA YHTYMAE ps ELECTRIC PORTUG C

± s„ IRDWP IDQW IVDI HDWS

FIAT PRIV. RHODIA p‚

C

RDQT IDRS

qf e

UNIGATE PLC C

± iƒ IVDP HDII

IRDIH HDQQ

e e PRUDENTIAL qf ENDESA C

± p‚ RHDSU PDRP I HDWW

MICHELIN /RM SNIA s„

e

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xv e e UNILEVER C

e„ IQSDTS FFFF

VDWP HDWH

e e RAS s„ EVN C

± p‚ IUVDI PDHT TWDP HDSU

PEUGEOT SOLVAY fi

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VDSI HDQU

qf e

UNILEVER C

iƒ PHDPV IDPS

FFFF FFFF

e e PHARMACIE ROYAL SUN ALLIA qf GAS NATURAL SDG C

± s„ PDPR HDRR RSDQ HDPP

PIRELLI TESSENDERLO CHE fi

C

IIDHT HDIR

qf e

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xy RDWS FFFF

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e SAMPO -A- ps HAFSLUND -A- C C

p‚ SI IDIW QPWDHI HDTW

± RQDVI HDSQ

RENAULT f DJ E STOXX CHEM P ASTRAZENECA qf

C

HDSP

f PPPDVQ

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IWHRDSV HDST

e SWISS RE N gr HAFSLUND -B- C p‚ TVDW IDUU

QIDIP FFFF

VALEO /RM ELAN CORP qf

e

e C iƒ IQDVT IDHW

RRDI FFFF

e SEGUROS MUNDIAL €„ IBERDROLA C hi SQDQ HDQV C PUDTS HDRS

VOLKSWAGEN GLAXO WELLCOME qf

e

±

s„ QDVI HDSP

IUDWT FFFF

´ SKANDIA INSURAN ƒi ITALGAS PRDRV FFFF ƒi e ± RIDR QDSH

VOLVO -A- CONGLOMERATS HOECHST AG hi

±

qf TDWP HDRS

TDUT FFFF

STOREBRAND xy NATIONAL GRID G

ƒi PRDRV FFFF

C IRHIDPH HDQT

VOLVO -B- NOVARTIS N gr ´

IPDST FFFF

AKER RGI -A- xy BIENS D’EQUIPEMENT

C

qf TDTR HDWS

TDVV FFFF

SUN LF & PROV H qf NATIONAL POWER

C PRTDW IDHV

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f DJ E STOXX AUTO P e NOVO NORDISK B hu C

RRDS PDUP

CGIP /RM p‚ e C gr IRSPDSR FFFF

± e„ IPQ IIDHQ STIDTI HDII

e ABB PARTI SWISS LIFE REG gr OESTERR ELEKTR

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e ORION A ps

C

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CHRISTIAN DIOR p‚ C gr SSVDRV IDRV ±

qf VDTV HDUI IVTDVI FFFF

e ADECCO N TOPDANMARK AS hu POWERGEN

PP FFFF

e ORION B ps ±

IDST PDSH

CIR s„ e C p‚ PUDUS IDTS C

qf FFFF FFFF SIPDUU HDTI

BANQUES e ALSTOM ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER C

SIDHS HDSW

e RHONE POUL./RM p‚ C

RHWDS HDQU

D’IETEREN SA fi C

C C gr IIQIDWV HDII qf IQDVS IDPS

HDRV

ALUSUISSE LON G f DJ E STOXX INSU P QQPDWR SEVERN TRENT

gr ITVIHDTU FFFF

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qf e ROCHE HOLDING

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GAZ ET EAUX /RM p‚ e

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C

IIPVSDQU HDRP e gr

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PIDST HDVW

xv e ROCHE HOLDING G ABN AMRO HOLDIN C

ITU IDVQ

GBL fi C

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PIDVS FFFF

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p‚ ITQDV FFFF

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e ATLAS COPCO -B- MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi C

hi IHWDVS HDSH

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qf e SCHERING AG

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ALPHA CREDIT BA C

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BAA e TRACTEBEL fi C

p‚ THDTS IDRP

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HDTH

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C

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C qf TDRW FFFF

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INVESTOR -B- ƒi e C xy PRDUS FFFF

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BURMAH CASTROL qf DAMPSKIBS -B- e C

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QDWU HDSI

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e UNITED NEWS & M qf MARCHE PTDHS FFFF

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e WOLTERS KLUWER xv Cours % Var. C

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BNP /RM p‚ 25/10 09 h 55 f en ¤uros veille

si QDWP FFFF

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e WPP GROUP qf C

WDSQ HDII

BSCH R iƒ

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qf ITDVV QDQQ

C

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CCF /RM p‚

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CABLE & WIRELES qf

RDSW FFFF

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C

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e DEUTSCHE TELEKO AIRSPRAY NV HDPW SDWW FFFF

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COMM.BANK OF GR q‚

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p‚ VTDQ HDVP

C

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e FRANCE TELECOM CARDIO CONTROL IDVW qf QDRI FFFF PUDU FFFF

CREDIT LYONNAIS p‚ ASDA GROUP PLC

q‚ PIDVI FFFF C IDIQ

HELLENIC TELE ( CSS IUDVS q‚ SUDPP FFFF

IHUDTH FFFF

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C e„ RR RDUT QDUQ FFFF

DEN NORSKE BANK xy AUSTRIA TABAK A

q‚ IQDHQ FFFF

FFFF

e PANAFON HELLENI e INNOCONCEPTS NV IWDT hi TS FFFF

TTDT FFFF

DEUTSCHE BANK hi BEIERSDORF AG

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FFFF

e PORTUGAL TELECO e NEDGRAPHICS HOLD ITDS ± C p‚ RT HDRQ

IQW IDWI

DEXIA CC fi BIC /RM

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e C qf SDWV HDUW ±

IQUDR IDIS

DEXIA FCE RM p‚ BRIT AMER TOBAC

C

hu SVDSI IDRH

FFFF

TELE DANMARK -B e PROLION HOLDING WR e C p‚ IHV HDWQ

RSDPS FFFF

DRESDNER BANK hi CASINO GP /RM

e

€„ IQRDS FFFF

± SDS

TELECEL RING ROSA HDWH C gr IVSWDSH HDIU

RIDPS FFFF

EFG EUROBANK q‚ CFR UNITS -A-

e C

s„ VDIR HDPS C

IPDSH

TELECOM ITALIA e RING ROSA WT HDRS p‚ STR FFFF

WRDVW FFFF

ERGO BANK q‚ CPT MODERNES /R

e

± s„ RDT HDPP

C

IQDU

TELECOM ITALIA e UCC HOLDING NV HDUR e C fi TUDPS IDHS

RWDIQ FFFF

ERSTE BANK e„ DELHAIZE

e C

IRDWQ IDIS

TELEFONICA iƒ e C p‚ PWPDW PDUU

IQDTI FFFF

FOERENINGSSB A ƒi ESSILOR INTL /R

e C

SDVR HDQR

TIM s„ e C fi STV IDRQ ± IIDSP IDQQ

HALIFAX GROUP qf ETS COLRUYT

± RDIR IDIP

VODAFONE AIRTOU qf e BRUXELLES C ± hi TR HDRU

IHDUP RDHV HSBC HLDG qf FRESENIUS MED C

C

HDST

f DJ E STOXX TCOM P UIQDHP

IDSI FFFF qf IDUR FFFF SHDWP FFFF IONIAN BK REG.S q‚ FYFFES ENVIPCO HLD CT

IWDU FFFF ± qf SDWW HDPT VUDRQ FFFF JYSKE BANK REG hu GALLAHER GRP FARDEM BELGIUM B

e ±

C PDT TDRU C fi QVDWW HDVV RSDHT PDUT hu INTERNOC HLD

KAPITAL HOLDING e GIB

C

IHDWW RDRU hu IQHRTDSV FFFF

CONSTRUCTION CEPSA iƒ DAMSKIBS SVEND

C

IIDWT e HDQR

C q‚ QQDQI FFFF RUDI HDRQ

fi INTL BRACHYTHER B

KBC BANCASSURAN e GOODYS

C

p‚ ITT HDIP

IDWV FFFF

ELF AQUITAINE / DELTA PLC qf

e C UDHT WDI C C ±

qf IHDSH HDUR iƒ RRDR HDUH IPDHV QDRU

qf LINK SOFTWARE B

LLOYDS TSB ACCIONA e IMPERIAL TOBACC

±

s„ SDSV HDQT

SDWP FFFF

ENI xy

DET SONDENFJ NO e

FFFF e e IDQS C C ps IHDU FFFF

iƒ IHDR HDRV SDPR HDUU

MERITA ps ACESA R KESKO -B- PAYTON PLANAR

C

qf UDIT WDUW

VDPV FFFF

ENTERPRISE OIL qf

ELECTROCOMPONEN e C

UDWW FFFF

p‚ SWS HDVS TRDVT FFFF q‚ PSDTR FFFF

NAT BANK GREECE q‚ AKTOR SA L’OREAL /RM SYNERGIA

TDQR FFFF

xy e C

VS QDTT F.OLSEN ENERGY hi

e e EQUANT NV e C

€„ ISDTV FFFF

ps ISDP FFFF TWDQS HDSI

NATEXIS BQ POP. p‚ ASKO -A- MODELO CONTINEN

PDHP FFFF

qf e C IDPW QDPH LASMO p‚

e EUROTUNNEL /RM C C qf FFFF FFFF iƒ IVDTU PDQH

PP IDHU

NATL WESTM BK qf AUMAR R e MORRISON SUPERM

VVDS FFFF

OMV AG e„ e

PQ FFFF

FINNLINES ps e

e C C p‚ WRTDS HDRV s„ UDQR IDSP

SDIU FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi AUTOSTRADE PROMODES /RM FRANCFORT

IQDUH FFFF

PETROLEUM GEO-S xy

PDTS FFFF

FKI qf

e e C C C

qf IHDVV IDWH s„ QDWU HDSI

s„ IWDHP IDIU

RECKITT & COLMA C

HDTT

ROLO BANCA 1473 BCA INTESA e 1&1AG&CO.KGAA UT

±

UWDP HDWR

PRIMAGAZ /RM p‚

PRDVV FFFF

FLS IND.B hu

C

C C qf QDHU PDHU qf IDTV HDWQ qf PHDVI RDUV

BICC PLC SAFEWAY C HDWQ

ROYAL BK SCOTL AIXTRON IHV

UDWU FFFF

PROSAFE xy e

QQDUR FFFF

FLUGHAFEN WIEN e„ C

qf SDTP HDVR

qf RDWP FFFF

ƒi WDRR FFFF

SAINSBURY J. PL C SPDV

S-E-BANKEN -A- BLUE CIRCLE IND e AUGUSTA TECHNOLOGI IDSR

C

IWDHT HDVS

REPSOL iƒ

IRDSS FFFF

GKN qf e

e e C p‚ SPDW PDHQ

± p‚ QPWDU FFFF

p‚ PHVDS HDIW

SEITA /RM C RVDSS

STE GENERAL-A-/ BOUYGUES /RM e BB BIOTECH ZT-D IDQT C

SUDQP IDRU

ROYAL DUTCH CO xv

± QDIT HDRW

GLYNWED INTL PL qf qf QDIH FFFF

qf SDRS FFFF

ƒi IPDIV FFFF

BPB SMITH & NEPHEW C IQDP

SV HANDBK -A- e BB MEDTECH ZT-D IDWQ

± QDWI HDSI

SAIPEM s„

PQDUW FFFF

e q‚ C HALKOR

± qf PDWT FFFF s„ IIDVU IDWH

PSVDSV HDRW

gr STAGECOACH HLDG ± TTDS

UBS REG BUZZI UNICEM BERTRANDT AG PDPI

C

UDPU PDIW

SHELL TRANSP & qf

± IHDUI IDPW

qf e

e C

C iƒ ISDSP IDSH ± HAYS qf PDIQ HDUP RDPT HDRU

s„ TABACALERA A

± HDTW

UNICREDITO ITAL CARADON BETA SYSTEMS SOFTW IRDR

VDTW FFFF

SMEDVIG -A- xy e C

SSDQ HDSS

e hi e

ps QDP FFFF ± fi IHIDR FFFF UPDHW HDUR

hu CBR HEIDELBERGER DR TAMRO FFFF

UNIDANMARK -A- e CE COMPUTER EQUIPM SU C

IPSDS IDQU

TOTAL FINA /RM p‚

q‚ RVDRH FFFF e C

qf PDVT IDTT

€„ IT FFFF PRDPQ FFFF

q‚ HELLAS CAN SA P TESCO PLC ± VVDPP

XIOSBANK CIMPOR R CE CONSUMER ELECTR IDPI

C

HDVP

f QHSDVT

DJ E STOXX ENGY P e e C

TDQ FFFF e s„ C

C xv PQDPW IDUH p‚ IWU IDQW HDSQ

f PUTDTP COLAS /RM IFIL TNT POST GROEP FFFF DJ E STOXX BANK P CENIT SYSTEMHAUS QUDS

C qf QDUQ FFFF

RVHDRW HDUV qf PWDIP FFFF CRH PLC IMI PLC f DJ E STOXX N CY G P C WDU DRILLISCH IDHR

e

hu SIDSI FFFF RSDTI FFFF iƒ ISS INTL SERV-B FFFF CRISTALERIA ESP EDEL MUSIC E 98 QQS

e SERVICES FINANCIERS C

WDTT HDUQ hu USDWW FFFF PRODUITS DE BASE iƒ

GRUPO DRAGADOS KOEBENHAVN LUFT ± RQDI ELSA HDTW

e C qf IPDRS IIDVW

C e

C COMMERCE DISTRIBUTION iƒ PQDI IDQP PTDQ HDSU 3I xv FCC ± RPDT KON.NEDLLOYD QDIV RRDRH FFFF ALUMINIUM GREEC q‚ EM.TV & MERCHANDI

e e fi RW FFFF

C e p‚ WVDS RDUW IRH FFFF ALMANIJ ps

C ± IVDR GROUPE GTM IDHV ± qf PDSU SDUU QDHQ RDRI ARJO WIGGINS AP qf KONE B ARCADIA GRP EUROMICRON

q‚ URDSQ FFFF

TDSU FFFF qf e ALPHA FINANCE C p‚ PISDW IDVR C C HANSON PLC ± IPDS IDSU qf WDIV HDQR IUDPV HDQQ ASSIDOMAEN AB ƒi LEGRAND /RM BOOTS CO PLC GRAPHISOFT NV

e qf TDTW FFFF

UQ FFFF hi AMVESCAP e C C xy IHDRR FFFF PQDR HEIDELBERGER ZE IHDWH p‚ ISWDS HDTQ RDQV FFFF

AVESTA ƒi LEIF HOEGH CARREFOUR /RM HOEFT & WESSEL

e C

p‚ IPQDQ HDPR

RSDTW FFFF q‚ BAIL INVEST /RM e e C e C hi RWDR HDHP FFFF HELL.TECHNODO.R IIDR ± p‚ PUS IDRQ RTW IDHI

BEKAERT fi LINDE AG CASTO.DUBOIS /R HUNZINGER INFORMAT

e

€„ QDU FFFF

QQDTQ FFFF q‚ BPI R

e e C C e HERACLES GENL R C QIDT HDIT hi QI HDQP iƒ ITDR IDSS QWDR FFFF BOEHLER-UDDEHOL e„ MAN AG CENTROS COMER P INFOMATEC

e ± qf TDTW HDWP

±

QSDI HDIR

hi BRITISH LAND CO e e e C ± C IDUS HOCHTIEF ESSEN IIP iƒ PIDIS HDUI ITDVS IDTW hi IRT FFFF BUHRMANN NV xv MANNESMANN AG CONTINENTE INTERSHOP COMMUNIC

qf SDHT FFFF

± QHHDSQ IDVR

gr CANARY WHARF GR

± STDRR HOLDERBANK FINA e PDTU ± qf ITDRH HDSU qf RDTU FFFF PH FFFF

BUNZL PLC METALLGESELLSCH hi DIXONS GROUP PL KINOWELT MEDIEN

qf TDRQ FFFF

C

IIVVDQQ IDHI

gr CAPITAL SHOPPIN e e C HOLDERBANK FINA ± PV QDRS QQDUS PDPU e hi s„ TDW FFFF IU FFFF

CART.BURGO METRA A ps GEHE AG LHS GROUP

e

e C fi SVDUS IDPW

C

IQSDT IDRP

p‚ COBEPA C C IDPH /RM VUDHQ qf UDQW FFFF qf IDUW HDVV ± QDIU HDWU

CORUS GROUP MORGAN CRUCIBLE qf GREAT UNIV STOR LINTEC COMPUTER

e

e ± hi SRDT PDTU

C

IPDR IDRU

s„ CONSORS DISC-BR e FFFF ITALCEMENTI TDT xv URDU FFFF ITDTH FFFF

xy LOESCH UMWELTSCHUT

QDHQ FFFF

ELKEM ASA, OSLO NFC qf GUCCI GROUP

e C

PSDI PDRS e iƒ

RDQS FFFF

s„ CORP FIN ALBA e C

ITALCEMENTI RNC ± PVDHS IDSV p‚ IRHDS HDHU ISDUH FFFF q‚ GUILBERT /RM MENSCH UND MASCHIN TIDVU FFFF

ELVAL NKT HOLDING hu

e e p‚ RSDQ FFFF

C

IHHDI HDRS p‚ CPR /RM

C

SQ LAFARGE /RM IDWP ƒi PQDRH FFFF VDST FFFF

JOHNSON MATTHEY qf HENNES & MAURIT MOBILCOM

IRDQW FFFF

OCEAN GROUP qf

C

gr ITWDTU HDWQ

PPDVS FFFF q‚ CS GROUP N

e e C

ISDWS MICHANIKI REG. HDPS

€„ PUDIU FFFF RHDVS FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ JERONIMO MARTIN MUEHL PRODUCT & SE

IQDTW FFFF

PENINS.ORIENT.S qf

e

e C p‚ SUV PDSU

C

IHDQ HDRW ps EURAFRANCE /RM

e C e PARTEK C HDSH SWDV

hi RSDS PDPS VDS FFFF

METSAE-SERLA A ps KARSTADT QUELLE MUEHLBAUER HOLDING

RDRU FFFF

e PREMIER FARNELL qf

e C p‚ IPV HDRU

C

IQP IDSR hi FONCIERE LYONNA

C ± QUDHQ PHILIPP HOLZMAN PDQH

qf WDRQ HDQQ

PUDVH FFFF

MODO -B- ƒi KINGFISHER PFEIFFER VACU TECH

±

IWDHQ HDTS

e RAILTRACK qf C

xv QHDPW IDHQ

C

IDSI QDIW qf FORTIS (NL) C

PILKINGTON PLC C RDRP ISDQS

qf RDSQ PDII QUDTU FFFF

NORSKE SKOGIND- xy e MARKS & SPENCER PLENUM C

RV IDQU

e RANDSTAD HOLDIN xv

±

p‚ IISDU HDIU

C

IQDTW PDPI

e qf GECINA /RM e

C RMC GROUP PLC RHDS FFFF hi RWDV FFFF IHDP HDWW

OUTOKUMPU OY -A ps METRO PSI

WTDVR FFFF

RATIN -A- hu

qf TDUP FFFF

C

IDRT PDIU qf HAMMERSON

C

e C RUDVS

RUGBY GRP PDQS ± qf IHDPU IDQV SSDU HDSR

PECHINEY-A- p‚ NEXT PLC QIAGEN NV

± WUDTI HDVT

RATIN -B- hu

C

RSDHT PDUT

e hu C

ITW IDTV

p‚ KAPITAL HOLDING

e C e SAINT GOBAIN /R C IIDQ IDVH p‚ IUHDR HDVQ TDSU FFFF

PORTUCEL INDUST €„ PINAULT PRINT./ REFUGIUM HOLDING A

C

QDPR IDRT

e RENTOKIL INITIA qf qf IPDHQ FFFF

IUDHW FFFF

e SEMAPA €„ LAND SECURITIES e IPDW FFFF ±

s„ TDTI HDUS SDTP FFFF

RAUTARUUKKI K ps RINASCENTE SACHSENRING AUTO

QDWU FFFF

REXAM qf

qf UDQS FFFF

QSDHU FFFF

ƒi LIBERTY INTL e C ± ISDP SKANSKA -B- IDWR ps IU FFFF ISDRI IDPQ

RIO TINTO qf e STOCKMANN A SALTUS TECHNOLOGY C

VR IDVP

e REXEL /RM p‚ C

s„ WDTS IDRU

PIDSP FFFF

hu MEDIOBANCA C

SUPERFOS ± RQ IDRH gr PQUDWP IDQQ SIDTU FFFF

SIDENOR q‚ e VALORA HLDG N SCM MICROSYSTEMS

PTDP FFFF

e RHI AG e„

±

s„ UDQT HDPU

C

PDPU IDQW qf MEDIOLANUM

±

RU HDPI TAYLOR WOODROW ± qf TDVW PDVS QVDRW FFFF

SILVER & BARYTE q‚ W.H SMITH GRP SER SYSTEME

± SSSDQS HDII

e RIETER HLDG N gr qf TDTW FFFF

C

WR QDUS p‚ MEPC PLC

FFFF TECHNIP /RM SDV

qf TDIQ FFFF PDRT FFFF

SMURFIT JEFFERS qf WOLSELEY PLC SERO ENTSORGUNG

PQDIU FFFF

e SANDVIK -A- ƒi ±

iƒ IWDSS HDPT

IHSDQH FFFF q‚ METROVACESA

C e TITAN CEMENT RE C RHDS PDSQ QVRDII HDQW UDSW FFFF

SONAE INDUSTRIA €„ f DJ E STOXX RETL P SINGULUS TECHNOLOG

PQDQR FFFF

e ƒi

e ± SANDVIK -B- xv UDQT HDPU

C

U PDIW

e iƒ MEDIOLANUM FFFF URALITA RH

IQDVP FFFF

SOPORCEL €„ SOFTM SOFTWARE BER

C

QWQDVI HDWT

e gr

e ± p‚ IHPDP PDVS

C SAURER ARBON N

IPDPT HDIT iƒ PARIBAS

C HDQI VALENCIANA CEM IT IIDST FFFF

SSAB SW ST A ƒi TDS

ƒi QSDIV FFFF

IHDSH FFFF

e qf SCANIA AB -B-

PPDPP FFFF e„ PROVIDENT FIN e WIENERB BAUSTOF C HDPS HAUTE TECHNOLOGIE RH IPDU FFFF

STORA ENSO -A- ps TECHNOTRANS

e

ƒi QSDIV FFFF

xv QUDSS FFFF

± SCANIA AB -B- RDTU HDTT

e qf RODAMCO UK C ± ISDQ WILLIAMS HDTS

IPDV HDQW

ps e TELDAFAX

STORA ENSO -R- C

PIDST IDRT

AEROSPATIALE MA p‚

e gr IRRHDHP FFFF

xv QUDQ FFFF

C

HDVP

PIIDT RODAMCO CONT. E SCHINDLER HOLD

f C PVDWS

DJ E STOXX CNST P HDVU PRDRV FFFF

ƒi e TELES AG SVENSKA CELLULO C

IQWDS HDUW

ALCATEL /RM p‚

e

gr ISISDIS FFFF QPDUS FFFF

RODAMCO NORTH A xv SCHINDLER HOLD

e C C IDRW TDV

PIDSS IDVW

THYSSEN KRUPP hi TIPTEL

PSDTI FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e C

qf IUDVP FFFF

TWDS PDWT

SCHRODERS PLC SCHNEIDER ELECT p‚

RQ FFFF

VDSP FFFF ƒi e TRANSTEC

TRELLEBORG B C

IIDT HDPT

BAAN COMPANY xv

e e

C

p‚ UIDQ FFFF

IDQT HDUR

e SEFIMEG N /RM SEAT-PAGINE GIA s„ ± HDPS QWDS

± QRDT IDIR

fi CONSOMMATION CYCLIQUE e W.E.T. AUTOMOTIVE UNION MINIERE C

IIP IDQT

BARCO fi

e

C

p‚ VP IDPQ

±

WDQU HDQQ

e SIMCO N /RM SECURICOR qf FFFF FFFF

QHDS FFFF

ps e C UPM-KYMMENE COR C

PHR IDRW qf SDSW RDTT

ACCOR /RM p‚ BRITISH AEROSPA

qf SDPT FFFF

IQDQQ FFFF

e SLOUGH ESTATES ƒi C FFFF

SECURITAS -B- FFFF IQDIU HDQV

p‚ e e USINOR C ±

US IDHT p‚ IRVDS HDQR

ADIDAS-SALOMON hi CAP GEMINI /RM

e

C

p‚ IQS HDTH

± IHTQDUR HDHT UNIBAIL /RM gr

FFFF FFFF

RVDRW FFFF

VIOHALCO q‚ SGS GENEVA BR

SDRH FFFF hu WQDRV FFFF

AIRTOURS PLC qf COLOPLAST B

e

s„ HDRW FFFF

QDTT FFFF

e UNIM qf C FFFF FFFF

PWDP HDSS

e„ e SHANKS GROUP VOEST-ALPINE ST C

PDTI FFFF qf PVDWR UDPH

ALITALIA s„ COLT TELECOM NE

e

C

VDIS HDIP

iƒ e

VALLEHERMOSO C

p‚ WTDRS IDWH

C

HDRS

f IWQDWI e SIDEL /RM e DJ E STOXX BASI P C

IWDIQ FFFF p‚ QTDS QDWW

AUSTRIAN AIRLIN e„ DASSAULT SYST./

e

C

hi QUDP HDIQ

WCM BETEILIGUNG C

RDRP QDPU

INVENSYS qf e C

SHDHQ HDSR s„ HDVV FFFF

BANG & OLUFSEN hu FINMECCANICA

± RDWV PDUR

WOOLWICH PLC qf e e

PQH FFFF

SITA /RM p‚ CODES PAYS ZONE EURO ± QDVH QDIU ƒi WDQP FFFF

BARRATT DEV PLC qf GAMBRO -A-

C

HDRU

f DJ E STOXX FINS P PQUDUQ

IVDUT FFFF

CHIMIE ƒi e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne SKF -A- C PDHR FFFF xv RUDW IDSW BEAZER GROUP qf GETRONICS

IWDUR FFFF

e ƒi IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C C SKF -B- ITDHU FFFF s„ PDHS IDWW hu QPDIS HDVR AGA -A- ƒi BENETTON GROUP GN GREAT NORDIC

± LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche hu PIDIP HDTQ

ITDHU FFFF qf VDQW FFFF q‚ RSDRS FFFF

AGA -B- ƒi BERKELEY GROUP ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - INTRACOM R C FI : Finlande - BE : Belgique.

TTUDRP HDHW e gr C C ± IRHDR IDRS qf RDWQ IDPV qf IQDPT HDWQ AIR LIQUIDE /RM p‚ BRITISH AIRWAYS SULZER FRAT.SA1 LOGICA

ITDWW FFFF e e ƒi C ± ± QUDW HDVP p‚ SPDPS IDRP qf SDTT HDSS xy VDPU FFFF

AKZO NOBEL NV xv CHARGEURS RM ALLIED DOMECQ SVEDALA MERKANTILDATA CODESPAYSHORSZONEEURO

e e ± C qf TDHP HDUU ± RIDV HDVR p‚ WRDS IDHS qf SDRW FFFF qf UDRR FFFF

BASF AG hi . /RM ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC MISYS CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e C C xy QTDPP FFFF QUDQ HDVI qf HDUH FFFF qf IHDSR PDII xy PDIP FFFF

BAYER AG hi COATS VIYELLA BASS TOMRA SYSTEMS NERA ASA GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C PHDQR HDSR qf IHDIW HDWP e„ RPDW FFFF e„ TUDS FFFF xy QPDIU FFFF BOC GROUP PLC qf COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE VA TECHNOLOGIE NETCOM ASA LeMonde Job: WMQ2610--0026-0 WAS LMQ2610-26 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0673 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 I FINANCES ET MARCHÉS

C C C C ± ± RSDWH QHIDHV HDTS PDVS WR WWDSH TSPDTV SDVS IPDSQ VR VRDIH SSIDTT HDIP IHDQT BIC...... RTDPH GROUPE GTM ...... SOGEPARC (FIN) ......

C C ± ± ± FFFF FFFF FFFF IRDIT TS TRDSH RPQDHW HDUU PDHS PTDRW PTDHI IUHDTI IDVI IPDWQ BIS...... WHDSH GROUPE PARTOUCHE ... SOMMER-ALLIBERT......

C C C C C C UUDVS SIHDTT HDVR IHDWU IRHDRH IRHDSH WPIDTP HDHU PPDVV RHDSP RHDWH PTVDPW HDWR IPDWV B.N.P...... UUDPH GUILBERT...... SOPHIA ......

C C C ± ± ± ITQDSH IHUPDRW HDWI T RVR RVU QIWRDSI HDTP PUDRU SUDWH SV QVHDRT HDIU QDWH VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITS GUYENNE GASCOGNE... SOPRA # ......

C C C C ± ± QSV PQRVDQQ QDPR TDHT RSDVS RUDRV QIIDRS QDST IUDWW SSDVS SU QUQDWH PDHT IPDII BONGRAIN ...... QUH HACHETTE FILI.ME...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C C C C QQQ PIVRDQR I WIDUH PSU PTP IUIVDTI IDWS VQDVP IPUDWH IPV VQWDTP HDHV PPDSV BOUYGUES ...... QPWDUH HAVAS ADVERTISIN ...... SR TELEPERFORMAN ....

C C C C C

± QTDWV PRPDSU PDUS VVDIW IQQDUH IQT VWPDIH IDUP SWDQH IRVDWH IRWDVH WVPDTP HDTH IRDRH b Le titre Crédit lyonnais ouvrait en hausse de 1,08 %, à BOUYGUES OFFS...... QSDWW IMERYS(EX.IMETAL ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C C C UDPH RUDPQ HDUH IPDVS IWDSH PH IQIDIW PDST SDHR PVS PVUDSH IVVSDVV HDVV VWDSR

28 euros, lundi 25 octobre. La banque suédoise SEB a BULL#...... UDIS IMMEUBLES DE FCE ...... TF1 ......

C C C C C C THDUH QWVDIU IDSI RDRQ VRDRS VS SSUDST HDTS SHDUH WHDTH WQDUS TIRDWT QDRV ITDWP CANAL + ...... SWDVH INFOGRAMES ENTER .... TECHNIP......

C C C annoncé avoir racheté la part du capital que détenait le C ± ± IRVDTH WURDUS HDRI VDTU PQDTR PQDVH ISTDIP HDTV QDTV PWDVH QHDTW PHIDQI PDWW ITDIH CAP GEMINI ...... IRV INGENICO ...... THOMSON-CSF......

C C C C C C RIDRS PUIDVW RDUS PDTP PSDVU PTDIH IUIDPH HDVW IUDTP IPQDVH IPRDVH VIVDTQ HDVI RRDTR

Crédit lyonnais (50 % plus une action) dans la banque CARBONE LORRAINE..... QWDSU INTERBAIL...... TOTAL FINA SA......

C C C C C

ISW IHRPDWU HDQP RVDQQ QVVDUH QVVDUH PSRWDUH FFFF RPDSP IQRDPH IQT VWPDIH IDQR WDRT

allemande BfG Bank pour 1,6 milliard d’euros (lire CARREFOUR ...... ISVDSH INTERTECHNIQUE...... UNIBAIL ......

C C C C C ± IHUDUH UHTDRU HDTS PIDQW TTDWS TTDVS RQVDSI HDIS WDWI TH TIDVH RHSDQV Q TUDSP CASINO GUICHARD ...... IHU ISIS ...... UNILOG ......

C C C C ± URDPH RVTDUP IDUI QSDSW WQ WQ TIHDHR FFFF UDHQ IPTDWH IPS VIWDWS IDSH IHDSI page 20). CASINO GUICH.ADP ...... UPDWS CIE FONC.KLEPIER...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C C C ± PUS IVHQDVV IDRQ RIDRV IIQ IITDUH UTSDSH QDPU PVDQR IQDIP IQDPH VTDSW HDTI QWDTV

b Les valeurs Aerospatiale (+ 1,22 %, 21,51 euros), CASTORAMA DUB.(L...... PUW LABINAL...... USINOR......

C C C C C C

IISDUH USVDWR HDUH RTDPQ WWDTS IHH TSSDWT HDQS PQDSQ TUDUH TWDHS RSPDWR IDWW PDVT

Thomson-CSF (+ 2,35 %, 30,5 euros) et Dassault Avia- C.C.F...... IIRDWH LAFARGE...... VALEO ......

C C C C C ± IUHDSH IIIVDRI HDPW WDUS QVDPH QVDUW PSRDRS IDSR UDIS QRDVW QT PQTDIR QDIV VDQQ CEGID (LY) ...... IUI LAGARDERE...... VALLOUREC......

C C C C ± UDRH RVDSR FFFF WDTP TTDTH TWDTH RSTDSS RDSH IRDRQ PSDVS PT IUHDSS HDSV IIDPT tion (+ 2,33%, 184,5 euros) étaient en hausse dans les CERUS...... UDRH LAPEYRE ...... VIA BANQUE ......

C C C

± ± RRDSS PWPDPQ PDVR SDII SP FFFF FFFF FFFF QWDPW TUDWS TVDQH RRVDHP HDSP SDSV

premiers échanges, lundi. Les trois groupes ainsi que la CGIP ...... RQDQP LEBON (CIE)...... VIVENDI ......

C C C ± ± ± SPDPS QRPDUR IDRP IHDWQ PIP PIRDTH IRHUDTV IDPQ RDWR IS IRDVI WUDIS IDPU IHDRQ

Snecma ont annoncé qu’ils allaient prendre une partici- CHARGEURS...... SQ LEGRAND ...... WORMS (EX.SOMEAL ..... C C C ± ± ± RRDTH PWPDST IDIQ QTDIP IPU IPTDTH VQHDRR HDQI TDTV IVPDPH IVU IPPTDTR PDTQ PDQW CHRISTIAN DALLOZ ...... RRDIH LEGRAND ADP ...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C C C ±

ITV IIHPDHI HDUV UVDQP QVDHV QWDWH PTIDUQ RDUV RDRQ pation de 20 % dans le constructeur aéronautique brési- CHRISTIAN DIOR ...... ITTDUH LEGRIS INDUST......

C C C

± VRDTS SSSDPU IDPH IWDIS IHUDQH IHV UHVDRQ HDTS IIDWW

lien Embraer (lire page 21). CIC -ACTIONS A...... VQDTS LOCINDUS......

C C C ± TSDWH RQPDPV HDSQ QVDST SWH SWRDSH QVWWDTT HDUT QDRU CIMENTS FRANCAIS ...... TSDSS L’OREAL ......

C C C b L’action Saint-Gobain gagnait 1,2 %, à 168,20 euros, C IHV UHVDRQ HDUS UTDWW PVWDUH PWIDQH IWIHDVH HDSS WHDHR CLARINS ...... IHUDPH LVMH MOET HEN......

C C ± ± WRDSH TIWDVV IDHS PQDRW IQVDVH IRHDIH WIW HDWR ITDRS

lundi. Le groupe de matériaux a annoncé le succès de CLUB MEDITERRANE .... WSDSH MARINE WENDEL ......

C C C ±

PWDIS IWIDPI IDIW IPDTQ TDVS UDHQ RTDII PDTQ WWDUI

son offre publique d’achat amicale sur le spécialiste CNP ASSURANCES ...... PWDSH METALEUROP ......

C C C C VQ SRRDRR QDII RQDTU QWDTI RHDTR PTTDSV PDTH IWDPV COFLEXIP...... VHDSH MICHELIN......

C C C ± IWV IPWVDUW IDWH IHDRR QH QIDRS PHTDQH RDVQ IHDPW américain des plastiques de hautes performances Furon. COLAS ...... IWRDQH MONTUPET SA......

C C C ± PDHS IQDRS PDSH PRDPR VDVQ W SWDHR IDWQ QIDQS

b Les titres Groupe GTM (+ 4,79 %, à 98,50 euros) et COMPTOIR ENTREP...... P MOULINEX ......

C C C ± % Var. RSDPS PWTDVP HDII ISDHS TW TWDUS RSUDSQ IDHW PUDHW

CPR ...... RSDQH NATEXIS BQ POP...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

Eiffage (+ 6,32 %, à 66,45 euros) ouvraient en forte 31/12 C C C International f IWDQW IPUDIW HDVV SHDRP QPDUS QQDPH PIUDUV IDQU FFFF

CRED.FON.FRANCE ...... IWDPP NEOPOST...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ± ± ± QHDIH IWUDRR HDQQ ITDVS PRDRI PRDQW ISWDWW HDHV IWDIV hausse, lundi. Selon Les Echos, les deux industriels pour- CFF.(FERRAILLES) ...... QH NORBERT DENTRES......

C C C

PUDUH IVIDUH FFFF FFFF PSDTH PSDTH ITUDWP FFFF IIDWV IQTDSH IQWDVH WIUDHQ PDRP THDVW

raient échanger leurs actifs. CREDIT LYONNAIS...... PUDUH NORD-EST...... AMERICAN EXPRESS......

C C ± ± ± RHDSH PTSDTT IDVW QSDPH UHDIH FFFF FFFF FFFF RDIW QWDWS RHDSH PTSDTT IDQV UDVU CS SIGNAUX(CSEE)...... QWDUS NORDON (NY)...... A.T.T. #......

C C C C C b La valeur Schneider Electric s’adjugeait 3,26 %, à C VQ SRRDRR QDUS IQDTT PVW PWS IWQSDHU PDHV WQDSI IVDPS IVDTH IPPDHI IDWP IIDUU DAMART ...... VH NRJ # ...... BARRICK GOLD #......

C C C ± ±

PRHDPH ISUSDTI HDQV IDSP VDST VDUU SUDSQ PDRS IUDVU PHDUT FFFF FFFF FFFF PHDVP 69,70 euros, en début de matinée, lundi. Selon le maga- DANONE...... PQWDQH OLIPAR...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C C C

± IVP IIWQDVR HDWR RDUP IHSDPH IHQ TUSDTR PDHW QWDII PRDIW PRDUH ITPDHP PDII IPPDIP

zine américain Barron’s, ABB, le numéro un mondial de DASSAULT-AVIATIO ...... IVHDQH PARIBAS...... # ......

C C C ± ± QTDIP PQTDWQ PDWI WDUW ST SSDUH QTSDQU HDSR IHHDPI TH TH QWQDSU FFFF PVDPH DASSAULT SYSTEME...... QSDIH PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

C C C C C ST QTUDQR FFFF PRDSP QHUDSH QIQ PHSQDIS IDUW QIDTI QSDIH QTDPS PQUDUV QDPV UUDQR l’ingénierie électrique, pourrait racheter le français DE DIETRICH...... ST PENAUILLE POLY.C ...... ERICSSON # ......

C C C C ± ± UIDRH RTVDQS S QVDTI TQDHS TRDQS RPPDII PDHT ITDQH RWDPH SIDHS QQRDVU QDUT HDUU

Schneider. DEVEAUX(LY)# ...... TV PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

C C C C C C ISDPH WWDUI HDTT RTDUI IURDSH IUVDTH IIUIDSR PDQS QSDRR IITDUH IIV UURDHQ IDII QRDQV DEV.R.N-P.CAL LI...... ISDIH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

C C C C ± IQUDVH WHQDWI HDVT RDWW ITW IUHDPH IIITDRR HDUI RDSQ THDUS FFFF FFFF FFFF IWDPS DEXIA FRANCE ...... IQW PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C C C C ± ± TDSH RPDTR QDQR QRDRU IIS IPH UVUDIS RDQS RUDIQ VDWS VDVW SVDQI HDTU URDQI DMC (DOLLFUS MI)...... TDPW PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

C C C

± ± ± PQDUQ ISSDTT HDSS PDSV UWDWS UWDPH SIWDSP HDWR IDWT VUDSH VW SVQDVH IDUI IPDRV

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PQDTH PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

C C C C C ±

TSDSH RPWDTS RDVH QDHQ WRP WRTDSH TPHVDTQ HDRV SPDUU UIDSH UTDRH SHIDIS TDVS QTDUR

______EIFFAGE ...... TPDSH PROMODES...... ITO YOKADO #......

C C C C C ± ITTDQH IHWHDVT HDQH TVDVT PQH PQQ ISPVDQV IDQH SPDVR IVDWH IVDUS IPPDWW HDUW QHDII ELF AQUITAINE ...... ITSDVH PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C C C C C ± RWDTH QPSDQS IDPP WQDVP IV IVDTI IPPDHU QDQW IHDSI QVDUS QUDPS PRRDQR QDVU IRDSV ...... RW REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......

v xhs PS yg„yf‚i Cours releve´sa` 09 h 50

C C C C C ± IHUDPH UHQDIW IDQP PUDPU SHDRH SHDVH QQQDPQ HDUW QPDUU UQDIH URDPS RVUDHS IDSU ITDTU ERIDANIA BEGHIN...... IHSDVH RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C C C C C ±

PWQ IWPIDWS PDVI IPDTQ VPDSH VQ SRRDRR HDTI PDSQ TDTT TDVS RRDWQ PDVS RQDWH ESSILOR INTL ...... PVS REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ novem˜re

C C C C C QHHDPH IWTWDIV FFFF HDWV IUDWQ IVDIH IIVDUQ HDWS QWDUT IIPDWH IISDSH USUDTQ PDQH PTDPV ESSILOR INTL.ADP...... QHHDPH RHODIA ...... MORGAN J.P. # ......

C C C ± ± UUDUS SIHDHI IDHV UDSW SHDUS SIDPS QQTDIV HDWW ITDWH IIDQV FFFF FFFF FFFF IQDWV ESSO...... UVDTH RHONE POULENC A...... NIPP. MEATPACKER......

C C C C C ± STVDSH QUPWDIP HDVW HDUV QDPU QDQS PIDWU PDRS QSDHV PQDQR PRDIQ ISVDPV QDQV RUDIP EURAFRANCE...... STQDSH ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......

C C C C % Var. C IDQQ VDUP QDIH PPDHI THDSH TIDPH RHIDRS IDIT IRDUI WPDTS FFFF FFFF FFFF ITDTS

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDPW ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C C France C ± f ± IDPW VDRT QDPH IWDRR IVSS IVSH IPIQSDPH HDPU WPDHI IUDHV IUDIW IIPDUT HDTR SDSR

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROTUNNEL...... IDPS RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C C C C C TVDTH RRWDWW HDWT IIDII RH RHDSS PTSDWW IDQV ITDIS STDSH SU QUQDWH HDVV RRDHR FACOM SA...... TUDWS SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

C C C ± ± ± FFFF FFFF FFFF SDPH SSDUH SUDSS QUUDSH QDQP HDTS PUV PUT IVIHDRR HDUP FFFF IQU IRPDRH WQRDHV QDWR IQPDWR B.N.P. (T.P)...... IRRDSH FAURECIA ...... SAGEM S.A...... SONY CORP. #......

C C C C C C ± ± IQW WIIDUV HDSU HDQS IHS IHU UHIDVU IDWH SDQV ITTDPH ITVDUH IIHTDTH IDSH RHDPS IRDHI IRDWH WUDUR TDQS URDRU CR.LYONNAIS(TP) ...... IQWDVH FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN...... SUMITOMO BANK #......

C C C ± ± QTV PRIQDWP HDUV IIDUU PIDUS PIDUS IRPDTU FFFF PIDWV UT UWDQH SPHDIU RDQR IIDQW RENAULT (T.P.)...... a QUHDWH FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ......

C C C ± IUPDUH IIQPDVR HDHT SDWV VT VT STRDIP FFFF PPDWH RHDWU RIDPS PUHDSV HDTV FFFF SAINT GOBAIN(T.P...... IUPDTH FIVES-LILLE...... SANOFI SYNTHELAB......

C C

± ± ± FFFF FFFF FFFF HDPH IPUDRH IPV VQWDTP HDRU RDQU UPDUH UPDIH RUPDWR HDVQ PIDTP

THOMSON S.A (T.P ...... IRQ FONC.LYON.# ...... SAUPIQUET (NS) ...... ABRE´VIATIONS

C C C C C C PHRDTH IQRPDHW IDUW IHDWI VSDTH VSDWH STQDRU HDQS PTDWP TUDSH TWDPH RSQDWP PDSP QQDWH

ACCOR ...... PHI FRANCE TELECOM...... SCHNEIDER ELECTR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C ± ± PIDST IRIDRP IDRT FFFF UIS TVT RRWWDVU RDHT HDIW RIDTH RPDRS PUVDRS PDHR PRDTP AEROSPATIALE MAT ...... PIDPS FROMAGERIES BEL...... SCOR......

C C C C C

± SHDWS QQRDPI HDPH HDIQ IRIDRH IRQDSH WRIDQH IDRW STDVW THDSS TIDWH RHTDHR PDPQ IPDTT AGF ...... SHDVS GALERIES LAFAYET ...... S.E.B...... SYMBOLES

C C C C C ISDVR IHQDWH IDSR FFFF SWDVS TH QWQDSU HDPS QDSU SIDVS SQDUH QSPDPS QDSU HDTS

AIR FRANCE GPE N ...... ISDTH GAUMONT #...... SEITA...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C C ± ± IRHDSH WPIDTP IDSP IHDHV RTDRH RUDVR QIQDVI QDIH IHDWR IPDWS IPDTS VPDWV PDQP ISDQI

AIR LIQUIDE ...... IQVDRH GAZ ET EAUX ...... SELECTIBANQUE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C C C ± IQWDPH WIQDHW HDSV QQDRW IISDWH IIRDIH URVDRS IDSS IPDSS RQDUH RRDRR PWIDSI IDTW IIDPT

ALCATEL ...... IQVDRH GECINA...... SGE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C C C C C C

PUDVI IVPDRP IDVU QWDPS SPDSS SQDSS QSIDPT IDWH UDVS WRDTS WTDHS TQHDHS IDRV QPDWP

ALSTOM...... PUDQH GEOPHYSIQUE ...... SIDEL...... `

C C C C C DERNIERE COLONNE RM (1) : QHU PHIQDUW FFFF RWDQW VHDSH VQDSH SRUDUP HDSR UTDUI ISUDUH ITH IHRWDSQ IDRT IDHI ALTRAN TECHNO. #...... QHU GFI INFORMATIQUE...... SILIC CA ......

C C C C C IISDVH USWDTH IDRW IQDUI PUDUS PUDUS IVPDHQ FFFF QHDHQ VI VP SQUDVV IDPQ TDHW ATOS CA...... IIRDIH GRANDVISION ...... SIMCO...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C C C C IPS VIWDWS PDHR IDPQ IRHDSH IRRDUH WRWDIU PDWW QUDSU IS ISDHP WVDSP HDIQ PIDUI AXA...... IPPDSH GROUPE ANDRE S.A ...... SKIS ROSSIGNOL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C ± ± ± IPQDQH VHVDUW HDPR HDTQ UTDUS URDWH RWIDQI PDRI SDRQ PHVDWH PHU IQSUDVQ HDWI SHDHR BAIL INVESTIS...... IPQ GASCOGNE...... SOCIETE GENERALE...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± ± ± IIQ URIDPQ IDUR RDWU QQDWH QRDTH PPTDWT PDHT TTDWH IRV IRWDRH WVH HDWS PIDSW BAZAR HOT. VILLE ...... IIS GR.ZANNIER (LY) ...... SODEXHO ALLIANCE......

@€u˜li™iteÂA

C ± IIIDSI PDQH TDWH RSDPT FFFF SPDSH QRRDQV HDUU GROUPE D #...... IU CLAYEUX (LY)...... d IMMOB.BATIBA....

C RSHDTR FFFF QW PSSDVP FFFF WDPH THDQS HDRR GUILLEMOT #...... TVDUH CNIM CA#...... IMS(INT.META .....

± PDUT FFFF SR QSRDPP FFFF QRDTH PPTDWT PDPT NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDRP COFITEM-COFI ....d INFO REALITE......

C RUWDSH HDIR UH RSWDIU FFFF IDWQ IPDTT FFFF HF COMPANY...... UQDIH CIE FIN.ST-H ...... d INT. COMPUTE ....d

± ± ±

QPUDWV HDWW ISR IHIHDIU HDSP PIPDWH IQWTDSQ HDHS

´ HIGH CO...... SH C.A. PARIS I...... JET MULTIMED.... C C ± PRWDPT HDUV RWDVS QPTDWW HDTI IHV UHVDRQ HDWQ

MARCHE HOLOGRAM IND .. QV C.A.ILLE & V...... LATECOERE #......

C ± QRDII IDVW SP QRIDIH FFFF WT TPWDUP QDPQ IGE + XAO...... SDPH C.A.LOIRE AT ...... d L.D.C......

C ± RWDQQ QDQH RVDVH QPHDII HDUU TDTH RQDPW FFFF

ILOG # ...... UDSP C.A.MORBIHAN.... LECTRA SYST......

†ixh‚ihs PP yg„yf‚i

C ± ± PSDWI IDPS VTDIH STRDUV HDSV PSDPH ITSDQH HDRH IMECOM GROUP .. QDWS C.A.DU NORD# .... LEON BRUXELL ....

C

± IIIDSI RDUT TUDQH RRIDRT FFFF IT IHRDWS QDST

INFOSOURCES...... IU C.A. OISE CC ...... d LOUIS DREYFU.....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

C ± IUSDPU IDPI IHPDSH TUPDQT FFFF PP IRRDQI HDRS INFOTEL #...... PTDUP C.A.PAS CAL...... LVL MEDICAL......

C ± IWPDPH IDQS UUDUH SHWDTV FFFF PRI ISVHDVT HDQU INTERCALL # ...... PWDQH C.A.TOULOUSE.....d M6-METROPOLE ..

Cours Cours % Var. C ± IWHDPQ HDTW TUDPH RRHDVH FFFF P IQDIP HDWW

KALISTO ENTE...... PW CRCAM TOUR.P...d MEDASYS DIGI.....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± IHVDVW PDUS RPDPH PUTDVI FFFF RV QIRDVT IDHS LEXIBOOK #...... ITDTH CROMETAL ...... d MANITOU #......

C WQDVH IDRP UDSH RWDPH FFFF PDPI IRDSH FFFF SQDSH QSHDWR FFFF ADL PARTNER...... IRDQH JOLIEZ-REGOL...... DAPTA-MALLIN ...d MANUTAN INTE...

± ± SWDHR TDPS HDIV IDIV FFFF TH QWQDSU PDVQ IHI TTPDSP FFFF AB SOFT...... W JOLIEZ-REGOL...... d GROUPE J.C.D...... MARC ORIAN ...... d

± TSDTH FFFF TDWI RSDQQ HDRQ IPQDUH VIIDRP FFFF SIDSH QQUDVP FFFF ALPHAMEDIA...... IH LACIE GROUP...... DAUPHIN...... d MARIONNAUD P..

C C ± PIDVR HDWI IWDTH IPVDSU PDWU RP PUSDSH FFFF QUDUH PRUDQH HDSQ ALPHA MOS ...... QDQQ MEDIDEP #...... DECAN GROUPE..d MECATHERM # ....

C C ± ± VTSDPI HDSQ SDWH QVDUH WDHT WH SWHDQT RDTS QPDTH PIQDVR HDQI ALTAMIR & CI...... IQIDWH MILLE AMIS #...... DU PAREIL AU ..... MGI COUTIER ......

C C ± ± IIDTI RDQP UDHS RTDPR QDRP RRDQT PWHDWV HDPS IQQDSH VUSDUH IDIR APPLIGENE ON .... IDUU MONDIAL PECH ... ENTRELEC CB...... MICHEL THIER.....

C ± ± VDSW PDPR VDUH SUDHU WDRQ WWDWS TSSDTQ FFFF IIDUH UTDUS TDUU ASTRA ...... IDQI NATUREX...... ENTREPRISE I...... NAF-NAF # ......

C C ± QIDQS PDPS TP RHTDTW PDIR QPDIH PIHDST HDQI PUDII IUUDVQ FFFF ATN...... RDUV OLITEC ...... ETAM DEVELOP... ALES GPE EX...... d

C ± SWHDQT IDSQ HDTH QDWR FFFF IPP VHHDPU IDSH TWDIH RSQDPU FFFF AVENIR TELEC...... WH OXIS INTL RG...... EUROPEENNE C... POCHET ...... d

C C C ± QSHDWR PDUQ PIDUW IRPDWQ RDQT RPDVI PVHDVP HDPT UQDSS RVPDRT HDHU BELVEDERE...... SQDSH PERFECT TECH..... EUROP.EXTINC .... RADIALL #......

C ± ± USDRR QDQT VDQH SRDRR FFFF SHDQH QPWDWS HDRH TUDQS RRIDUW IDRQ BIODOME #...... IIDSH PHONE SYS.NE..... EXEL INDUSTR .... RALLYE(CATHI......

C C ± PVWDWQ IDVR ITDRH IHUDSV HDTI QHDIH IWUDRR HDQH RPDRT PUVDSP FFFF BVRP EX DT S...... RRDPH PICOGIGA...... EXPAND S.A...... REYNOLDS...... d

C C C RUDVV RDPW IIWDWH UVTDRW PDRV IRR WRRDSV FFFF PQDPH ISPDIV IDHW CAC SYSTEMES .... UDQH PROSODIE # ...... FACTOREM...... d RUBIS #......

C C ± ± WPDRW RDUQ QPDQH PIIDVU PDWU IQDIH VSDWQ HDUU IIWDIH UVIDPR HDPS CEREP ...... IRDIH PROLOGUE SOF.... FAIVELEY #...... SABATE SA #......

C ± QDWR FFFF QDWH PSDSV QDUP RDWH QPDIR FFFF TUDTS RRQDUS QDQT CHEMUNEX #...... HDTH QUANTEL ...... FINACOR ...... SEGUIN MOREA...

C C PQRDIV P RR PVVDTP FFFF IHHDPH TSUDPU FFFF IRS WSIDIR PDVR COIL...... QSDUH R2I SANTE ...... FINATIS(EX.L...... d SIDERGIE ......

C C ± IUQDVQ TDRQ QVDHS PRWDSW HDIQ IWP IPSWDRR FFFF PUDSH IVHDQW IDUW CRYO INTERAC .... PTDSH RADOUX INTL ...... FININFO ...... d SIPAREX (LY) ......

C ± ± PHWDIV HDHQ IWDIH IPSDPW HDSQ RIDSH PUPDPP HDRT PHDII IQIDWI FFFF CYBER PRES.P...... QIDVW RECIF #...... FLO (GROUPE)..... SOCAMEL-RESC....d

C ± SVDUI IDRU PS ITQDWW HDTH TQDRH RISDVV FFFF SW QVUDHI FFFF UDTU SHDQI FFFF CYRANO # ...... VDWS REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FOCAL (GROUP.... SPORT ELEC S...... d

C

± ± ±

VPDIQ QDTW VDSP SSDVW IDSH WP THQDRV PDIQ UWDQH SPHDIU HDIW IUDQH IIQDRV FFFF

DESK # ...... IPDSP REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FRAIKIN 2# ...... STALLERGENES....d

C ± VDRT FFFF PPDSH IRUDSW IQDHU QH IWTDUW FFFF RIDVH PURDIW HDRV RU QHVDQH FFFF DESK BS 98 ...... d IDPW SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... GAUTIER FRAN.... STEF-TFE #......

C ± ______SWDHR QDPQ IQDPS VTDWI IDTI PIS IRIHDQI FFFF IDPS VDPH FFFF IDUS IIDRV FFFF DMS # ...... W SILICOMP # ...... BENETEAU CA# .... GEL 2000 ...... d SUPERVOX (B) ...... d

C

±

QUDQW S IHVDVH UIQDTV FFFF SDIW QRDHR FFFF RHDHS PTPDUI FFFF SQDSH QSHDWR HDWR

DURAND ALLIZ.... SDUH SERP RECYCLA .....d ´ BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ...d SYLEA......

C C ± IDVT PDQV TPVDHV RQ PVPDHT STDUH QUIDWQ HDSQ SW QVUDHI FFFF IR WIDVQ FFFF DURAN DUBOI..... WSDUS SOI TEC SILI ...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEODIS...... TOUPARGEL (L.....d

C C TITDPU FFFF PPDSI IRUDTT HDHR QH IWTDUW FFFF HDSR QDSR FFFF SSDSH QTRDHT QDUR DURAN DUBOIS...d WQDWS STACI #...... BOISSET (LY) ...... d G.E.P PASQUI...... d TRANSICIEL #......

C ± ± ± ± WHDQW HDVT HDUH RDSW IDRI WV TRPDVR HDIH PPDHP IRRDRR QDRP SVDTH QVRDQW PDRS EFFIK #...... IQDUV STELAX ...... BOIZEL CHANO.... GFI INDUSTRI ..... TRIGANO ......

v xhs PS yg„yf‚i

C ± ± ± PHUDPV HDQP IQDSH VVDSS QDSU ITDUH IHWDSR HDRP TPDVS RIPDPU FFFF IQT VWPDIH IDHW ESKER ...... QIDTH SYNELEC #...... BONDUELLE...... GO SPORT ...... d UBI SOFT ENT......

C C ±

RTPDRS HDUW IDWS IPDUW PDSH T QWDQT FFFF PQDVH ISTDIP FFFF PRDRH ITHDHS PDSP

EUROFINS SCI...... UHDSH LA TETE D.L...... Une se´lection. Cours releve´sa` 09 h 50 BOURGEOIS (L .....d GPRI FINANCI .....d VIEL ET CIE ......

C C C SRDWU FFFF PUDSH IVHDQW IDQQ TQDVH RIVDSH IDRQ SRHH QSRPIDTV FFFF UVDWH SIUDSS HDSI EURO.CARGO S .... VDQV THERMATECH I.... BRICE...... GRAND MARNIE..d VILMOR.CLAUS ....

C C ± ± VHHDPU HDPS PVDRH IVTDPW PDUR TH QWQDSU TDIW ST QTUDQR FFFF SUDVH QUWDIR IDHS EUROPSTAT #...... IPP TITUS INTERA ...... BRICORAMA # ...... GROUPE BOURB..d VIRBAC......

Cours Cours % Var. C C C ± ± UVDUI R PSDTH ITUDWP SDIS WP THQDRV IDTT PRDWS ITQDTT IDHI WTDUH TQRDQI PDTH

FABMASTER # ...... IP TRANSGENE # ...... BRIOCHE PASQ .... GUERBET S.A...... WALTER #......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C C ± TITDTH SDWP IRDVH WUDHV HDHU UP RUPDPW HDHU PVDPH IVRDWV HDSQ QS PPWDSV FFFF FI SYSTEM #...... WR TR SERVICES...... SOLERI ...... GUY DEGRENNE.. AFIBEL ...... d

C ± ± SRDUU FFFF UDUH SHDSI HDTS RI PTVDWR PDQV QP PHWDWI IDPU SU QUQDWH FFFF QUDVS PRVDPV FFFF FLOREANE MED... VDQS V CON TELEC...... ADA...... CDA-CIE DES...... GUYOMARC H N..d ARFEO (NS)# ...... d

± ± ± ± QIVDIR FFFF UDRH RVDSR UDSH IHH TSSDWT FFFF RV QIRDVT IDHQ IHQDIH TUTDPW IDQR QU PRPDUH HDQP GENERIX # ...... RVDSH WESTERN TELE .... AIGLE # ...... CEGEDIM #...... HERMES INTL...... ALAIN MANOUK...

C C ± ± IHTDRT HDIW UUDIH SHSDUR HDIQ IHPDPH TUHDQW HDPH IIT UTHDWI HDHW VH SPRDUU FFFF GENESYS # ...... ITDPQ ...... ALGECO #...... CERG-FINANCE.... HYPARLO #(LY ..... BQUE TARNEAU...d

C ± ± IRSDTP QDRV III UPVDII HDVH RV QIRDVT HDUQ QR PPQDHQ FFFF WTDIH TQHDQU FFFF GENSET...... PPDPH ...... APRIL S.A.#( ...... CGBI...... I.C.C.# ...... d C.A.GIRONDE...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTQDST PRGIH IVRDWP IPIQ PSGIH ITSDWI IHVVDQH PPGIH IUTDPU IISTDPT PRGIH ECUR. CAPITALISATION C.... RHDIV MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

´ RSDST PWVDVS PRGIH PQDWQ ISTDWU PRGIH IQIHDQR PSGIH ITTDTW IHWQDRI PPGIH ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA UNIVAR C ...... IWWDUT ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

´ ´ RQDUW PVUDPR PRGIH PHDVR IQTDUH PRGIH ITQDQW IHUIDUU PPGIH IIWWDRV PSGIH

SICAV ECUR. ENERGIE D PEA...... UNIVAR D...... IVPDVT ACTILION PRUDENCE D * ... LATITUDE D......

´ IQSWWDTH VWPHUDSQ PRGIH IHIDHU TTPDWV PRGIH WIDVS THPDSH PPGIH PRRDVH PPGIH ECUR. EXPANSION C...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... QUDQP LION ACTION EURO ...... OBLITYS D......

´ PSTDQS PRGIH QWDHV ´ RQDHT PVPDRT PRGIH THRDHU PIGIH

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... Fonds communs de placements LION PEA EURO...... WPDHW PLENITUDE D PEA ......

´ SPDIS QRPDHV PRGIH ISVSWDWQ PRGIH

ECUR. INVESTIS. D PEA...... POSTE GESTION C ...... PRIUDVQ

IVRTDVS PIGIH

FCP ´ ´ INDOCAM VAL. RESTR...... PVIDSS PHWDQH IQUPDWP PRGIH IRVQQDPP PRGIH

EC. MONET.C/10 30/11/98...... POSTE GESTION D...... PPTIDQI

PVHDTV PHGIH

´ ´ MASTER ACTIONS ...... RPDUW IPQVDSI PRGIH IVVDVI ` RQPPIDVT PRGIH

EC. MONET.D/10 30/11/98...... POSTE PREMIERE SI...... TSVWDIQ

IVHDIW PHGIH

´ MASTER OBLIGATIONS ...... PUDRU ITHDIH IHSHDIW PRGIH PIDPT IQWDRT PPGIH  le™tionF ne se ` PSSHVRDPQ PRGIH

Cours de cloˆ ture le 22 octobre ECUR. OBLIG. INTERNAT. C. CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 1 AN...... QVVVUDQR

IPWDRP PIGIH

´ OPTALIS DYNAMIQ. C ...... IWDUQ IVPIDWW PRGIH QRDTI PPUDHQ PPGIH PUUDUT ` SRIITDIW PRGIH

ECUR. TRIMESTRIEL D...... CM FRANCE ACTIONS ...... POSTE PREMIERE 2-3...... VPRWDWT

IPTDHI PIGIH

´ OPTALIS DYNAMIQ. D...... IWDPI PVDQP IVSDUU PRGIH PVDHP IVQDVH PPGIH SIHUDRI PRGIH

e EPARCOURT-SICAV D...... ´ CM MID. ACT. FRANCE...... REVENUS TRIMESTR. D ...... UUVDTP IPIDTI PIGIH Valeurs unitaires Date IVDSR

´ ´ OPTALIS EQUILIB. C ...... PHVSDTS IQTVHDWU PRGIH PPQSDHR PPGIH

QRHDUQ ´ IHVVDQH PRGIH Emetteurs f ITSDWI

¤ ee GEOPTIM C ...... ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA C ...... IISDWU PIGIH

uros francs cours OPTALIS EQUILIB. D...... IUDTV

RWHDPV QPITDHQ PRGIH TTHDTI PPGIH IHHDUI ´ WQUDVP PRGIH HORIZON C...... CM OBLIG. LONG TERME.... THESORA D...... IRPDWU

IITDIU PIGIH

´ ´ OPTALIS EXPANSION C ...... IUDUI ISDIT WWDRR PRGIH IWQDSI PPGIH PWDSH ´ PVTIUVDWS PRGIH AGIPI PREVOYANCE ECUR. D...... CM OPTION DYNAM...... TRESORYS C...... RQTPUDUH

IISDUI PIGIH

OPTALIS EXPANSION D...... IUDTR ´ RVDRS QIUDVI PPGIH PQQWDHI PRGIH

Fonds communs de placements CM OPTION EQUIL...... SOLSTICE D...... QSTDSV ITSDVQ PIGIH PSDPV ´ ´ ´ IIHDUQ PIGIH

AGIPI AMBITION (AXA) ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDVV

WVRDSW PPGIH

´ ´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDIH QSDSU PQQDQP PRGIH

ITUDRH PIGIH PSDSP ´ ´ ´ IHQDRR PIGIH

AGIPI ACTIONS (AXA)...... ECUR. EQUILIBRE C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ISDUU Fonds communs de placements

IWWVDHS PPGIH

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QHRDTH QPDPV PIIDUR PRGIH

VIDTR SQSDSP PRGIH SIVDSQ IWGIH

ECUR. PRUDENCE C...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDHS POSTE EUROPE C......

IHSUDTH PPGIH

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITIDPQ RHDQP PTRDRV PRGIH SIVDQR PRGIH ECUR. VITALITE C...... UWDHP SQQDVP IWGIH 3615 BNP PACTE VERT T. MONDE...... VIDQV POSTE EUROPE D ......

` IIQWDIQ PRGIH Fonds communs de placements POSTE PREMIERE 8 ANS C... IUQDTT

` URRDUI PPGIH IIQDSQ ´ IISDHS PPGIH ITUDUH IIHHDHR PRGIH

BNP ACTIONS EURO...... CRE´DIT AGRICOLE CIC BANQUES CM OPTION MODERATION . IUDSR POSTE PREMIERE 8 ANS D...

IHPTDWU PPGIH BNP ACTIONS FRANCE...... ISTDST

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE SG ASSET MANAGEMENT IHSDIP TVWDSR PPGIH PPQDPP PPGIH BNP ACT. MIDCAP EURO..... FRANCIC...... QRDHQ

´ Serveur vocal : RIDSQ PUPDRP PPGIH QWDHW PSTDRI PPGIH VIDHU SQIDUV PIGIH PHHDSW PPGIH BNP ACT. MIDCAP FR...... ATOUT AMERIQUE ...... FRANCIC PIERRE...... QHDSV ASIE 2000......

(2,23 F/mn) IRIDTW PPGIH PIDTH 08 36 68 36 62

IIRTDRP PPGIH IURDUU ´ PIHWPDQT PIGIH ATOUT ASIE...... ´ QPISDSI QIVDPH PPGIH BNP ACTIONS MONDE...... EUROPE REGIONS...... RVDSI SAINT-HONORE CAPITAL ....

QRIDIS PPQUDVH PPGIH

IPPRDPI PPGIH IVTDTQ ´ ´ TPDTW RIIDPP PIGIH IHPSDSP PPGIH BNP ACTIONS PEA EURO..... ATOUT CROISSANCE...... ST-HONORE MAR. EMER. .... CADENCE 1 D...... ISTDQR

IWVTDHR PPGIH ´ QHPDUU IVWDHS PPGIH PVDVP ´ IPIDPW UWSDTI PIGIH IHPSDWP PPGIH

BNP EP. PATRIMOINE...... ATOUT FONCIER...... CIC PARIS ST-HONORE PACIFIQUE ...... CADENCE 2 D...... ISTDRH

IPRSDUQ PPGIH

´ IVWDWI PHVDHU PPGIH QIDUP ´ ´ IWVPDVQ PIGIH ATOUT FRANCE EUROPE ..... QHPDPV IHIRDPR PPGIH BNP EPARGNE RETRAITE .... ST-HONORE VIE SANTE ...... CADENCE 3 D...... ISRDTP

QHIDVI PPGIH

´ RTDHI ISIQQDSP PPGIH

PQHUDHW ATOUT FRANCE MONDE...... QQHDRU PPGIH BNP MONE COURT TERME . SHDQV IHWVDUW PRGIH

ASSOCIC ...... ITUDSI INTEROBLIG C ......

IPVRDTQ PPGIH

´ IWSDVR SUQQDPH PPGIH

VURDHP ATOUT FUTUR C ...... ´ SHTDWW PPGIH BNP MONETAIRE C...... UUDPW

SVWDQV PPGIH

AURECIC...... VWDVS LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D......

IIWIDPV PPGIH

´ IVIDTI SPUUDIU PPGIH VHRDSH ATOUT FUTUR D...... ´ ´ IIUVDQT PPGIH BNP MONETAIRE D ...... IUWDTR PHUR PPGIH

CAPITAL AVENIR...... QITDIV SELECT DEFENSIF C......

´ TQWDHQ PPGIH

´ WUDRP VQRISDRQ PPGIH

IPUITDTH ATOUT SELECTION ...... ´ ISPVDRS PPGIH

BNP MONE PLACEMENT C.. PQQDHI

PHTDRQ PPGIH

CICAMONDE...... QIDRU ´ SELECT DYNAMIQUE C ......

IWPWDTQ PRGIH

SECURITAUX ...... PWRDIU

PHUHDVT PPGIH

´ QISDUH UTPRTDRI PPGIH

IITPQDTW COEXIS ...... ´ ´ IHSUDHU PPGIH

BNP MONE PLACEMENT D.. ITIDIS

RVUDQI PPGIH

CONVERTICIC...... URDPW ´ SELECT EQUILIBRE 2......

IQHRDTQ PIGIH

` STRATEGIE IND. EUROPE .... IWVDVW PUQTDQP PPGIH

´ ´ ´ RIUDIS

IITWWDTS PPGIH

IUVQDTH DIEZE ...... ´ IHQWDVP PPGIH BNP MONE SECURITE ...... ISVDSP

SPISDUI PRGIH

EPARCIC ...... UWSDIQ ´ SELECT PEA 3...... PHVIDHP PIGIH

STRATEGIE RENDEMENT .... QIUDPS

QRWPDWI PPGIH

´ ´ SQPDRW WRRPHVDWI PPGIH

IRQWRQDUP EURODYN...... PVIWDSU PPGIH

BNP MONE TRESORIE ...... RPWDVR PURHDIW PPGIH

EUROCIC LEADERS...... RIUDUR SG FRANCE OPPORT. C......

IIPDHU UQSDIQ PIGIH

IHVPDHU PPGIH ITRDWT INDICIA EUROLAND......

PTSHDUP PPGIH BNP OBLIG. CT ...... RHRDIH WSRPDSQ PPGIH

MENSUELCIC...... IRSRDUS Sicav Info Poste : SG FRANCE OPPORT. D ......

RHTDRR PTTTDHU PIGIH

PPPDSH PPGIH QQDWP INDICIA FRANCE......

QISSDHW PPGIH BNP OBLIG. LT...... RVHDWW RPPRDRW PPGIH

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27 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999

SPORTSLe défi italien Prada Chal- Coupe de l’America devant quatre Sixième Sens se classe en bas de ta- l’équipage français a finalement dé- se disputera du 6 au 16 novembre, lenge, dont le budget serait de 300 à syndicats américains. b LES DER- bleau, avec 2 points. Après avoir en- cidé de concourrir. Ils réaliseront en- un troisième round Robin devant 350 millions de francs, est en tête, NIERES REGATES de ce round Robin visagé de déclarer forfait pour leur suite les travaux de modifications avoir lieu du 2 au 12 décembre. b LA avec 8 points, à l’issue de la première inaugural ont été fixées au mercredi dernier match de cette première des appendices de leur bateau. b LA FINALE opposera les deux meilleurs à semaine des éliminatoires de la 27 octobre. b LE VOILIER FRANÇAIS manche, contre Prada Challenge, DEUXIEME phase des éliminatoires partir du 25 janvier 2 000. Le défi italien conforte ses ambitions dans la Coupe de l’America Prada Challenge, qui bénéficie d’un budget de près de 350 millions de francs, a dominé la première série des éliminatoires. Seuls Young America et America One semblent en mesure d’inquiéter la puissante armada transalpine AUCKLAND tesse du bateau n’[était] pas un lien, Young Australia 2000, qui de notre correspondante problème»... navigue pour sa part avec un ba- La première semaine de la Les deux défis américains qui teau « d’occasion » est là dans Coupe Louis-Vuitton est l’une des suivent dans le classement l’impo- une logique d’apprentissage pour périodes les plus intéréssantes de sante armada italienne, dont le la prochaine coupe. Mais ce petit cet événe- budget inavoué serait de l’ordre défi dont le budget est à son tour ment-mara- de 300 à 350 millions de francs, trois ou quatre fois inférieur au thon qui a soit plus de cinq fois le budget budget français n’a rien à perdre commencé français, sont les syndicats Young et donc tout à gagner comme lundi 18 octo- America, de New York, et America l’ont montré certains départs ex- bre et s’éche- One, de San Francisco. Ils dis- traordinaires pris par le jeune lonne jus- posent à peu près des mêmes skipper de 20 ans, James Spithill. qu’en février atouts, humains, technologiques Le défi suisse Fast 2000 est 2000 pour et financiers, même si la cam- quant à lui encore en train de culminer avec la Coupe de l’Ame- pagne de Paul Cayard (America mettre au point son bateau dont rica, lorsque que le meilleur chal- One) est officiellement moins on attend de découvrir le véritable lenger, vainqueur de la Coupe riche que celle d’Ed Baird, à dix potentiel. Suite à une avarie struc- Louis-Vuitton, rencontre le défen- millions de dollars près... Paul turelle, Be hAPpy a bénéficié d’un seur de la Coupe de l’America, Cayard n’est pas à plaindre pour report de course de 72 heures Team New Zealand. C’est pendant autant. Après avoir explosé en qu’il va sans doute utiliser pour ces premiers jours de duels sur course un spinnaker flambant amorcer les travaux qu’il avait l’eau que l’on découvre la capacité neuf, il a exprimé plus de regrets prévu de faire entre les deux et la puissance réelle de tous les pour sa victoire manquée contre round robins. voiliers engagés dans l’épreuve. Prada que pour les 30 000 dollars Demandé parallèlement par En se mesurant, souvent pour la américains (180 000 francs) partis trois syndicats à la fin des courses première fois les uns aux autres, en lambeaux en un quart de se- du samedi 23 octobre qui se ter- les barreurs découvrent eux conde. minèrent avec cinq bateaux en- mêmes leur niveau et la réussite, Un cran en dessous de ces trois dommagés, ce report, accordé par toujours relative, de leurs ba- « super challengers », vient le pe- le jury international qui l’a géné- teaux. loton de la course, cinq ou six can- ralisé à tous les concurrents, va D’autant que cette année, avec didats de force pour le moment si- empêcher les défis qui avaient onze challengers, dont cinq amé- milaire et chacun avec des atouts d’importants travaux à faire entre ricains, un premier défi suisse, un différents. Le second défi de San les deux round robin de commen- jeune et pauvre défi australien, un Francisco, America True, mené cer aussi tôt que prévu. modeste défi français, un discret par la seule skipper-femme, Dawn America True jugeant la période défi espagnol, un inquiètant syn- Riley, est pour le moment en tête accordée excessive a demandé dicat japonais et un flamboyant de ce peloton, qui compte aussi le avec l’appui du défi Bouygues Te- défi italien, il n’était pas facile de défi espagnol, le défi hawaien lecom Transiciel que cette déci- se faire une idée des qualités de Abracadabra, le défi japonais Nip- sion soit revue. En vain. Le jury a chacun avant ces premiers galops pon Challenge et le syndicat de par ailleurs décidé de retirer un d’essai. Après cinq jours de Dennis Conner Stars and Stripes. demi point aux challengers Nip- courses au cours desquelles neuf Ces cinq challengers possédent pon et Stars and Stripes pour des onze séries de rencontres ont pour le moment entre trois et cinq non-respect du règlement. Et ce eu lieu (chaque course étant l’oc- points. Ils s’affrontent les uns les premier round robin a donné un casion pour les challenger de ren- autres sans qu’émerge réellement avant-gout de l’importance des

contrer en duel un de ses adver- un voilier plus rapide ou un tacti- NIGEL MARPLE/REUTERS règles dans ces épreuves qui s’as- saires) un premier classement cien plus habile. Les uns sont « La vitesse du bateau n’est pas un problème », similent parfois davantage à un émerge. meilleurs dans le vent frais et plus a déclaré le navigateur Torben Grael du flamboyant challenge Prada, jeu d’échec qu’à un duel sportif. Trois défis semblent nettement faibles dans la brise. Les autres ici face à America One, lors de la Coupe Louis Vuitton. Mais rien n’est encore joué. au dessus des autres. Ils pa- rattrapent au près ce que les uns Loin s’en faut. Seuls 55 des 770 raissent supérieurs dans tous les gagnent au portant et ainsi de Viennent ensuite les syndicats ciel ne finit pas à la place qu’il es- prendre la mesure de ses oppo- points en jeu dans les trois pre- domaines, et avant tout, en vi- suite. Ce peloton se bat en fait pour le moment « en difficulté» et pérait. Mais d’importants travaux sants et adapter sa tactique en miers round robins seront distri- tesse. Dans une phrase anodine pour les trois places restantes en isolés en bas de tableau. Avec seu- sur les appendices de Sixième Sens mer. « Il y a plusieurs aspects sur bués à la fin de cette premiere qui a pourtant laissé pensifs ses demies-finales qui vont se jouer lement deux points en fin de pre- pourraient lui donner une lesquels nous devons progresser », épreuve. La course reste donc lar- concurrents, le navigateur Torben en janvier avec pour la première mier round Robin (sa dernière deuxième chance dans la pro- estime Xavier de Lesquen, le di- gement ouverte. Grael du challenge Prada a eu fois la présence de six partici- course étant prévue contre Prada) chaine manche. recteur général due l’équipe fran- l’audace de déclarer que « la vi- pants. le défi Bouygues Telecom Transi- L’équipe française doit aussi çaise. Le sympathique défi austra- Florence de Changy

Young America, America One, America True et Aloha Challenge : quatre bateaux américains à l’affût

Le match entre Marc Pajot et le défi b Le classement après cinq Challenge (Etats-Unis), 4 pour un accrochage avec b La finale opposera les deux journées de régates. La points ; 6. Spanish Challenge Spanish Challenge. meilleurs à partir du 25 janvier première série (round Robin) (Espagne), 4 points ; 7. Nippon b La suite de l’épreuve. Le 2000. Le bateau qui gagnera français n’a pas eu lieu des éliminatoires de la Coupe Challenge (Japon), 3,5 points ; 8. deuxième round Robin se cinq régates est déclaré AUCKLAND fique pour suivre le match des ti- Louis-Vuitton s’achèvera Stars & Stripes (Etats-Unis), 2,5 disputera du 6 au 16 novembre vainqueur de la Coupe de notre correspondante tans Young- America-Prada. Un mercredi 27 octobre avec la points ; 9. Le Défi français, 2 et chaque victoire vaudra quatre Louis-Vuitton et disputera la Samedi 23 octobre au matin sur peu après midi, le départ est enfin sixième journée de régates. pts ; 10. Young Australia points contre un seul point pour Coupe de l’America le plan d’eau Atlantique, l’un des donné. Sixième- Sens et Be-Happy, Voici le classement après cinq (Australie), 1 pt ; 11. Fast 2000 la première série. Le troisième face au vainqueur de la deux champs de courses de la Bertrand Pacé et Marc Pajot, journées : 1. Prada Challenge (Suisse), 0 pt. Stars & Stripes et round Robin du 2 au précédente édition en 1995, Coupe Louis-Vuitton, il fait si beau semblent s’ignorer, maintenant (Italie), 8 points ; 2. Young Nippon Challenge ont été 12 décembre sera décisif avec Team New Zealand du et la mer est si calme que les dé- une distance prude entre leurs America (Etats-Unis), 7 points ; sanctionnés d’un demi-point : le l’attribution de neuf points pour 19 février au 4 mars 2000. Le parts sont sans arrêt repoussés. deux coques, l’une orange, l’autre 3. America One (Etats-Unis), 7 premier pour avoir provoqué une victoire. Les six premiers bateau qui emporte cinq des L’attente se poursuit pendant 90 jaune vif. points ; 4. America True des avaries sur le bateau participeront aux demi-finales neuf régates est déclaré minutes. La quatrième journée de En fonction de l’enjeu et surtout (Etats-Unis), 5 points ; 5. Aloha d’America One et le second du 2 au 11 janvier 2000. vainqueur. course doit commencer par la ren- du symbole que représente ce contre entre Sixième-Sens, le ba- match, les Français avaient la teau du défi Bouygues-Telecom- consigne d’« éviter le contact », ap- Transiciel, et Be-Happy, le bateau prendra-t-on plus tard. Sixième- L’équipe de France de cyclisme sur piste de Fast 2000, le défi suisse mené Sens part en position favorable par Marc Pajot. sous le vent et choisit la gauche du Etant donné la longue associa- plan d’eau. Profitant d’une a survolé le Mondial de Berlin tion de Marc Pajot avec la Coupe, « droite », le bateau suisse semble qu’il a à trois reprises tenté de faire un bien meilleur cap. Les CARTON PLEIN. Ou presque. dix : aux sept en or s’ajoutent une deux ans d’absence, pour cause de s’avouer vaincu en demi-finale des remporter, pour la France d’abord Français comptent sur une bascule Dans l’enceinte de l’Europa Sport- d’argent et deux de bronze (huit maladie (une arthrite congéni- championnats de France, en juil- avec French-Kiss, puis Ville-de-Pa- favorable à gauche. A regarder de park, le vélodrome de Berlin (Alle- médailles en 1997 et neuf l’an der- tale), cette dernière est montée à let, face à ce même Néo-Calédo- ris et enfin France-2-3 (arrivant loin, Sixième-Sens gîte beaucoup magne), qui accueillait, du mercre- nier). deux reprises sur la plus haute nien de vingt-six ans, qui, il y a deux fois en demi-finales de la plus que Be-Happy. di 20 au dimanche 24 novembre, Cette puissance de la piste fran- marche du podium : en poursuite, quatre ans encore, travaillait dans Coupe Louis-Vuitton), ce match Les premières minutes de ce les champion- çaise est à l’image de celle déve- où elle a reconquis un titre mon- une mine de nickel à Nouméa. Ré- amuse et intrigue les amateurs. duel sont serrées et il est difficile nats du loppée par Félicia Ballanger. La dial, qu’elle avait déjà emporté en vélé, selon ses propres mots, par Car, cette fois-ci, Marc Pajot mène de dire qui est en tête. Le bateau monde, Vendéenne n’a pas raté sa « sor- 1994 et en 1996, puis dans la sa médaille de bronze l’an dernier le premier syndicat que les Suisses suisse, dans cette brise de 12 l’équipe de tie ». Celle qui, à vingt-huit ans, course aux points (cent tours de à Bordeaux, Laurent Gané est en- engagent dans la Coupe. Mais son nœuds, semble n’avoir jamais si France a avait annoncé qu’elle disputait là piste, soit 25 kilomètres, avec dix suite allé s’imposer, en deux bateau, dont les appendices diffé- bien marché quand soudain son conforté la ses derniers Mondiaux, n’a laissé sprints à faire). manches et tout en puissance et rents – constitués semble-t-il de foc se met à battre. Quelques se- mainmise sur aucune chance à ses adversaires. culot, à l’Allemand Jens Fiedler en deux quilles-safrans placées l’une condes plus tard il est affalé. Une le cyclisme sur Ni en vitesse ni sur le 500 mètres, DUEL FRATRICIDE finale. très à l’arrière et l’une très à bastaque (un câble métallique de piste mondial départ arrêté. Deux nouvelles mé- Chez les hommes, en revanche, Avant leur duel fratricide, Gané l’avant de la coque – traîne depuis retenue du mât, qui va de son qu’elle exerce depuis maintenant dailles d’or, qui portent à dix le to- c’est plutôt l’abondance de et Rousseau, associés à Arnaud le début de la semaine en queue sommet à l’arrière du voilier) a près de quatre ans. Avec sept mé- tal de ses titres mondiaux. Un re- « biens » qui prévaut. Mais sans Tournant, avaient cependant dé- de classement. Et ce voilier suisse cassé, emportant avec elle un gros dailles d’or, sur les douze mises en cord ! Avant de tirer sa révérence, nuire, tant s’en faut. En tout cas, montré leur force collective, en est l’objet de toutes les spécula- morceau en carbone de la plage jeu, les pistardes et pistards fran- Félicia Ballanger entend bien reve- pas au rendement global des donnant, jeudi 21 octobre, à la tions. arrière. Le duel est fini. Les Suisses çais ont réalisé une performance nir avec deux médailles d’or des Bleus. Quant aux rendements in- France son troisième titre mondial Hormis les dauphins qui doivent déclarer forfait et rentrer historique. Ils ont fait mieux qu’en Jeux olympiques de Sydney (Aus- dividuels, c’est une autre histoire. consécutif de vitesse par équipe. semblent très intéressés par les six réparer. Les dauphins et les ama- 1998 à Bordeaux et qu’en 1997 à tralie) en l’an 2000. Car, en sprint particulièrement, La veille, Arnaud Tournant avait Class America qui attendent le dé- teurs de duels symboliques restent Perth (Australie), d’où ils étaient Les résultats de la Vendéenne ne l’émulation franco-française laisse confirmé sa suprématie sur part sur le plan Atlantique, au sur leur faim. Le prochain match revenus avec la moitié des titres peuvent cependant masquer le fait des traces. Florian Rousseau peut l’épreuve du kilomètre. A vingt et point que l’un d’eux s’écrase après entre Français aura lieu au mois mondiaux (six médailles d’or). Le que, derrière elle, la relève n’est en témoigner. Le triple champion un ans, le Roubaisien a remporté un énorme bond sur le pont avant de novembre lors du second bilan global berlinois est même pas véritablement assurée. Même du monde en titre a dû s’incliner son deuxième titre mondial d’affi- de Sixième- Sens, la plupart des round Robin... meilleur que celui des deux édi- si, à Berlin, l’équipe de France a pu en demi-finale face à Laurent Ga- lée dans cette discipline. autres spectateurs ont choisi d’al- tions précédentes puisque le total se féliciter du retour au premier né (avant de s’adjuger la médaille ler suivre les courses du plan Paci- F. de C. des médailles glanées s’élève à plan de Marion Clignet. Après de bronze), comme il avait déjà dû Ph. L. C. (avec AFP) LeMonde Job: WMQ2610--0028-0 WAS LMQ2610-28 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0675 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS A Chicago, Khalid Khannouchi signe Ferrari requalifiée, le championnat de formule 1 est relancé le record mondial du LE TRIBUNAL D’APPEL INTERNATIONAL de la Fédération in- ternationale automobile (FIA) a annoncé, samedi 23 octobre à Pa- ris, la requalification des Ferrari d’Eddy Irvine et Michael Schu- macher. Les deux pilotes avaient pris respectivement la 1re et la Le Marocain a couru les 42,195 km en 2 heures 5 min 42 s 2e place du Grand Prix de Malaisie, dimanche 17 octobre, avant d’être déclassés pour cause de déflecteurs hors norme. Eddy Ir- En 1997, Khalid Khannouchi s’était imposé à traîne aux Etats-Unis, a confirmé qu’il est l’un mondial de la distance. Il rêve désormais de par- vine s’empare ainsi de la tête du championnat du monde des pi- Chicago pour sa première participation à un ma- des meilleurs athlètes de la spécialité. Dimanche ticiper aux Jeux olympiques de Sydney sous les lotes, avec 70 points (devant Mika Hakkinen 66 points), avant rathon. Depuis, ce Marocain, qui réside et s’en- 24 octobre, il a battu de 23 secondes le record couleurs américaines. l’ultime épreuve, le Grand Prix du Japon, le 31 octobre à Suzuka. Ferrari prend également les rênes du championnat des construc- LE FROID a tant stimulé ses dam de Chicago comme personne. de Sydney en septembre 2000 sous peut concevoir des regrets. La teurs, avec 4 points d’avance sur McLaren-Mercedes. glandes lacrimales dans les cinq En 1997, pour sa première tenta- les couleurs américaines, « pour course de fond est sa vitrine, où Max Mosley, président de la FIA, a expliqué que « les 10 mm (des derniers kilomètres, que Khalid tive sur 42,195 kilomètres, cet in- rendre à ce pays ce qu’il m’a don- elle aspire à tous les titres et à tous déflecteurs) apparaissant dans le rapport des juges résultaient Khannouchi jure qu’il ne s’est dou- connu l’avait emporté en 2 heures né ». « Si je n’obtiens pas la natio- les records. Khalid Khannouchi n’a d’une méthode de mesure qui n’était pas nécessairement en stricte té de rien. Dimanche 24 octobre, la 7 min 10 s. La surprise fut d’autant nalité américaine, a-t-il ajouté, je fait que lui rappeler, dimanche, conformité avec le règlement. » Mercedes-Benz s’est déclaré « sur- vue brouillée, le Marocain (27 ans) plus grande que son temps flirtait ne courrai pas à Sydney pour le Ma- qu’elle s’était irrémédiablement pris » et « déçu » par cette décision. Ron Dennis, directeur sportif a franchi la ligne d’arrivée du ma- avec la meilleure performance roc car les autorités marocaines privée d’une médaille olympique de McLaren, a estimé que ce samedi était une « mauvaise journée rathon de Chicago sans réaliser mondiale détenue par l’Ethiopien m’ont laissé tomber. » potentielle. Si elle était exaucée, la pour le sport. Tout le monde veut une belle course au Japon, mais je qu’il venait d’améliorer de 23 se- Belayneh Dinsamo (2 heures 6 min Impatiente et peu compréhen- demande de naturalisation de crois que le prix à payer cette fois-ci est trop élévé. La pression condes la meilleure performance 50 s le 17 avril 1988). En 1998, Kha- sive envers ses athlètes, trop lon- Khalid Khannouchi pourrait ne commerciale dans notre sport est devenue très importante ». mondiale de la spécialité : 2 heures lid Khannouchi, à peine remis guement blessés, ou en manque pas suffire comme passeport pour 5 min 42 s, contre les 2 heures d’une fracture de fatigue au pied, de résultats, la Fédération royale l’Australie. Elle fait, sans doute, DÉPÊCHES 6 min et 5 s établies le 20 sep- concède de justesse la victoire au marocaine d’athlétisme (FRMA) l’objet d’une attention toute parti- a BASKET-BALL : Pau Orthez a subi sa première défaite de la tembre 1998 à Berlin par le Brési- Kényan Ondoro Osoro, troisième n’encourage ni ne facilite leur dé- culière de la part des instances saison, samedi 23 octobre face à Limoges (83-68), lors de la lien Ronaldo Da Costa. dimanche en 2 heures 7 min 59 s. fection pour autant. Une interven- sportives américaines. Quatrième 7e journée du championnat de France. Au classement, Villeur- Ronaldo Da Costa, qui partici- tion diplomatique avait permis au et auteur d’un nouveau record na- banne, vainqueur (68-94) à Gravelines, rejoint l’Elan Béarnais en pait à l’épreuve, a été lâché par le PROFESSION DE FOI demi-fondeur français d’origine tional en 2 heures 9 min 32 s, di- tête. groupe de tête à mi-course, inca- Le talent de Khalid Khannouchi marocaine, Driss Maazouzi, d’ob- manche, à Chicago, David Morris a BOXE : le retour sur le ring de Mike Tyson, samedi 23 octo- pable de confirmer son exploit de a éclos aux Etats-Unis. S’il est peu tenir in extremis la « lettre de sor- ne ressemble pas au champion- bre, face à Orlin Norris, a été annulé en raison d’un uppercut por- l’an passé. Au contraire, Khalid disert sur les raisons de son exil, il tie » indispensable à sa participa- marathonien que les Etats-Unis se té par l’ancien champion du monde après le coup de cloche mar- Khannouchi a apporté à Chicago a prononcé une véritable profes- tion aux Championnats du monde cherchent depuis toujours. Khan- quant la fin du premier round. Orlin Norris a ensuite invoqué une la preuve de sa constance au plus sion de foi en faveur de sa terre de Séville en août sous les cou- nouchi, lui, en possède le profil. blessure à un genou pour expliquer qu’il ne pouvait continuer le haut niveau. Son premier poursui- d’adoption, émettant le désir de leurs françaises. A moins d’un an En attendant, il vit et s’entraîne combat. Richard Steele, arbitre de la rencontre, a déclaré le vant, le Kényan Moses Tanui, a lar- participer au marathon olympique des Jeux olympiques, la FRMA à Ossining, petite ville du sud de combat nul. gement favorisé cette entreprise l’Etat de New York, au bord de a FOOTBALL : Lille, qui s’est imposé à Gueugnon (0-1), a ac- en attaquant trop tôt, dès le 25e ki- l’Hudson River. Les hivers y sont centué son avance en tête du classement du championnat de lomètre, pour être rejoint au 40e . Bagy et Quétier-Maraoui champions de France rudes, soufflant la même bise gla- France de division 2, samedi 23 octobre, à l’issue de la 15e journée. « Je ne savais pas qu’on était si près ciale qui balayait Chicago, di- Les « Dogues » comptent désormais 9 points d’avance sur Guin- de l’arrivée. J’ai confondu l’affi- Dixième au classement général, Hakim Bagy (31 ans) s’est adjugé manche. Mais Khalid Khannouchi gamp, tenu en échec à Valence (1-1), et 12 sur Toulouse, vainqueur chage des distances en miles avec le titre national du marathon à Reims, dimanche 24 octobre, en vit déjà son rêve américain. En sus de Louhans-Cuiseaux (2-0). les kilomètres », a expliqué sans 2 heures 15 min 18 s. En l’absence du meilleur performeur français des 65 000 dollars (près de Leeds, qui a obtenu le match nul (4-4) à Everton, a conservé sa plaisanter le champion du monde de la spécialité, Mohammed Ouaadi (2 heures 9 min 17 s), en prépa- 400 000 francs) offerts au vain- place de leader du championnat d’Angleterre, samedi 22 octobre, 1991 du 10 000 mètres, troisième ration pour le marathon de Fukuoka (Japon), Bagy a devancé Moha- queur de Chicago, il a reçu une lors de la 12e journée. Leeds compte un point d’avance sur Arse- marathonien de tous les temps à med Guennani (2 heures 15 min 53 s) et Bertrand Itsweire (2 heures voiture et la prime de 100 000 dol- nal, victorieux à Chelsea (2-3). courir à plus de 20 km/h (2 heures 16 min 33 s). La course a été gagnée en 2 heures 11 min 33 s par lars (près de 600 000 francs) réser- Le FC Barcelone s’est emparé de la tête du championnat d’Es- 6 min 11 s). « Il a commis une erreur l’Ethiopien Fikadu Degefu. Chez les femmes, Rakiya Quétier-Ma- vée à l’auteur de la meilleure per- pagne, grâce à sa facile victoire (4-0) sur l’Athletic Bilbao et la dé- tactique, a dit Khalid Khannouchi. raoui, troisième du classement général, est devenue championne de formance mondiale du marathon. faite (1-3) du Rayo Vallecano face au Betis Séville, samedi 23 oc- Je savais que j’avais la force de reve- France en 2 heures 34 min 25 s, devant Maryse Le Gallo (2 heures tobre. Le Barça compte respectivement un et deux points nir. » 39 min 10 s) et Chantal Dallenbach (2 heures 43 min 4 s). L’épreuve a Patricia Jolly d’avance sur Rayo Vallecano et Celta Vigo. Le Marocain connaît le maca- été emportée par la Russe Alla Zhilyayeva en 2 heures 31 min 27 s. (avec AFP et Reuters) La Lazio Rome, grâce à sa nette victoire (4-2) sur Lecce et l’échec de l’Inter contre le Milan AC (1-2), a conforté son avance en tête du championnat d’Italie, à l’issue de la 7e journée, di- manche 24 octobre. La Juventus, qui a obtenu le point du match Serge Blanc expédie l’Olympique lyonnais au sommet nul à Bari (1-1), s’est hissée seule à la deuxième place, à 3 points de la Lazio. L’AJ AUXERRE n’a pas pu défendre sommet face à l’Olympique de Mar- pas partie d’une stratégie anti-OM, du véritable patron de l’OM, Robert a MOTOCYCLISME : l’Espagnol Alex Criville (500 cc) et l’Italien sa première place, dimanche 24 octo- seille (2-1). Les Girondins, qui n’ont puisque l’an dernier c’était Ali Benarbia Louis-Dreyfus. Ce dernier lui a, toute- Valentino Rossi (250 cc) ont été sacrés champions du monde à bre : le terrain détrempé du stade plus perdu devant leur public face à qui avait sévèrement touché notre fois, rappelé que l’objectif consistait à l’issue du Grand Prix du Brésil, dimanche 24 octobre. Alex Cri- Louis II de a contraint l’ar- l’OM depuis 1977, ont infligé à leurs joueur Peter Luccin », a déploré Rol- terminer parmi les trois premiers. Or ville, 6e de l’épreuve, s’est adjugé son premier titre dans la catégo- bitre à reporter la rencontre. Ce adversaires une leçon de réalisme. land Courbis. L’entraîneur de Mar- les Marseillais n’occupent que le sep- rie reine, son deuxième après celui gagné il y a dix ans en 125 cc. contretemps a Menés au score dès la 21e minute seille garde pour l’instant la confiance tième rang, à 7 points de Lyon. Valentino Rossi, qui a signé son 9e succès de l’année, a battu le re- fait le bonheur après un but spectaculaire de l’Espa- cord de points marqués dans une saison (293) avant même la der- de l’Olympique gnol Ivan de La Pena, les champions Le championnat de France de football de D1 nière épreuve, disputée en Argentine. lyonnais, qui de France ont exploité deux rares oc- a TENNIS : la Française Amélie Mauresmo, 11e joueuse mon- s’installe en tête casions grâce à Lilian Laslandes, au- 12e JOURNÉE CLASSEMENT diale, a gagné le premier tournoi WTA de sa carrière, en battant, du champion- teur d’un doublé (23e et 86e). dimanche 24 octobre en finale du tournoi de Bratislava, la Belge Monaco-Auxerre remis oints iff. hgts éries nat au terme de « Notre succès est mérité et ne doit P J G N P D C S Kim Clijsters (6-3, 6-3). Lyon-Nancy 2-1 la 12e journée à rien à personne », a déclaré l’entraî- 1 Lyon 24 12 73 2+ 7 1 NPGGG Nathalie Tauziat s’est adjugé, dimanche 24 octobre, le tournoi la faveur de son neur bordelais, Elie Baup, en écho aux Bordeaux-Marseille 2-1 2 Auxerre 23 11 72 2+ 6 1 GPGGG de Moscou, en dominant l’Autrichienne Barbara Schett (2-6, 6-4, succès devant Nancy (2-1), obtenu propos du capitaine marseillais Ro- Paris-SG-Sedan 3-2 3 Bordeaux 21 12 63 3+ 5 1 GNGGG 6-1) en finale. grâce à un beau coup franc de Serge bert Pires, qui a mis en cause l’arbi- Rennes-Saint-Etienne 4-1 4 Paris-S-G 21 12 63 3+ 4 1 PGPNG L’Equatorien Nicolas Lapentti, 14e joueur mondial, a gagné, di- Blanc. Avec 24 points, l’OL compte trage de Pascal Garibian. « Sur le pre- Metz-Le Havre 3-0 5 Monaco 20 11 62 3+ 12 2 NGGPG manche 24 octobre, le tournoi de Lyon, grâce à sa victoire en fi- 6 Metz 12 3 GNNGG une longueur d’avance sur Auxerre et mier but des Girondins, il n’y avait pas Strasbourg-Nantes 3-2 18 46 2 + 7 nale sur l’Australien Lleyton Hewitt (6-3, 6-2). trois sur Bordeaux, qui a remporté, corner et je me demande si l’agression 7 Marseille 17 12 45 3+ 3 1 GNGPP a VOILE : Loïck Peyron et Franck Proffit (Fujicolor-II) ont pris Montpellier-Bastia 1-1 dès samedi 23 octobre, le match au de Laslandes sur William Gallas ne fait 8 Rennes 17 12 52 5+ 1 2 PPGGG dimanche 24 octobre la tête du classement des multicoques de la Troyes-Lens 0-1 9 St-Etienne 16 12 44 4Ð 2 2 GNGGP Transat en double Le Havre-Carthagène, avec 22 milles d’avance LES CARTONS 10 Strasbourg 16 12 44 4 Ð 4 2 NNPPG sur Yvan et Laurent Bourgnon (Foncia). R J 11 Sedan 3 NGPPP o a 16 12 51 6 Ð 5 u u g n e e 12 Bastia 14 12 35 4Ð 3 1 NNGPN s s 1 Nantes 0 18 13 Lens 14 12 42 6Ð 6 4 PPPGG a LOTO : Résultats des tirages n° 85 effectués samedi 23 octobre. 2 Bastia 0 27 14 Nancy 12 12 33 6Ð 1 1 PGNNP Premier tirage : 1, 3, 13, 16, 32, 46, numéro complémentaire : 21. Pas Montpellier 0 27 15 Nantes 12 12 40 8Ð 3 1 PPPPP de gagnants pour 6 numéros. Rapports pour 5 numéros et le complé- 16 Montpellier = NPPPN 16 Auxerre 3 20 12 12 33 6Ð 5 mentaire : 626 440 F, 95 500 ¤ ; pour 5 numéros : 5 090 F, 776 ¤ pour 4 17 Paris-SG 3 29 17 Troyes 12 12 40 8Ð 7 2 GPGPP numéros et le complémentaire : 266 F, 40,55 ¤ ; pour 4 numéros : 18 Le Havre 6 27 18 Le Havre 10 12 24 6Ð 9 = NGPPP 133 F, 20,27 ¤ ; pour 3 numéros et le complémentaire : 28 F, 4,26 ¤ ; pour 3 numéros : 14 F, 2,13 ¤. LES ATTAQUES 1 Monaco 24 buts ¥ 2 Bordeaux 21 buts ¥ 3 Auxerre, Rennes et Saint-Etienne 19 buts. Second tirage : 12, 16, 23, 26, 28, 49, numéro complémentaire : 5. LES DÉFENSES 1 Lyon 8 buts ¥ 2 Metz 9 buts ¥ 3 Marseille et Monaco 12 buts. Rapports pour 6 numéros : 14 552 650 F, 2 218 537 ¤ ; pour 5 numéros et le complémentaire : 29 650 F, 4 520 ¤ ; pour 5 numéros : 5 700 F, LES BUTEURS 1 Laslandes (Bordeaux) et Trezeguet (Monaco) 9 buts • 3 Anderson (Lyon), Guivarc'h (Auxerre) et Simone (Monaco) 8 buts. 868 ¤ ; pour 4 numéros et le complémentaire : 240 F, 36,58 ¤ ; pour 4 numéros : 120 F, 18,29 ¤ ; pour 3 numéros et le complémentaire : 26 F, 13e JOURNÉE : Vendredi 29 octobre : Sedan-Lyon, Nantes-Monaco. Samedi 30 octobre : Le Havre-Paris-SG, Marseille-Strasbourg, Auxerre-Montpellier, 3,96 ¤ ; pour 3 numéros : 13 F, 1,98 ¤. Nancy-Bordeaux, St-Etienne-Metz, Bastia-Troyes. Dimanche 31 octobre : Lens-Rennes. LeMonde Job: WMQ2610--0029-0 WAS LMQ2610-29 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0676 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 29 ------Accalmie 26 OCTOBRE 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. – La situation tend à devrait plus donner que quelques vers 12h00 DU VOYAGEUR redevenir anticyclonique, ce qui averses. Dans l’après-midi, une ramène un temps calme et amélioration se dessine par Peu agréable sur la France. En consé- l’ouest. La Champagne sera la Belfast nuageux a ITALIE. En partenariat avec Do- quence des pluies des jours pré- première concernée. Il fait de 13 Liverpool natello, Voyageurs en Europe pro- Dublin cédents, la grisaille persiste en- à 15 degrés. Varsovie Kiev pose un séjour à Venise pour 1 790 F core sur les régions du Nord-Est. Poitou-Charentes, Aquitaine, (273 ¤), du jeudi au dimanche Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de Loire, Midi-Pyrénées. – Les brumes et éclaircies (3 nuits) ou du dimanche au jeudi Basse-Normandie. – Après dissi- brouillards sont le lot de la mati- Londres (4 nuits), en chambre double et pe- 5 o Bruxelles pation des petites brumes mati- née. Après leur dissipation, le ciel 0 Prague tits déjeuners dans deux hôtels nales et locales, la journée al- reprend sa couleur bleue, teintée Couvert quatre étoiles situés au Lido (à quin- terne entre nuages et éclaircies par moments du blanc de quel- Paris Strasbourg Vienne ze minutes de la place Saint-Marc) Budapest qui seront nombreuses dans ques cumulus ou voiles de Brume avec vol spécial Airbus, transferts en l’après-midi. Il fait de 13 à 16 de- nuages élevés. Il fait de 17 à Nantes bateau et taxes d’aéroport. Réserva- Berne brouillard grés. 21 degrés. Bucarest tions jusqu’au 30 octobre pour des Nord-Picardie, Ile-de-France, Limousin, Auvergne, Rhône- Lyon Milan départs du 11 novembre au 23 mars, Centre, Haute-Normandie, Ar- Alpes. – Si des brumes ou nuages Belgrade Sofia Averses sauf le 26 et le 30 décembre, le 27 fé- dennes. – La matinée se déroule bas peuvent se former au petit Toulouse Istanbul vrier, les 2 et 5 mars. Renseigne- sous des nuages bas qui finissent matin, c’est surtout le soleil qui ments au 01-42-86-17-20 et dans les par se déchirer. Le soleil se domine ensuite. Quelques nuages Rome Pluie agences de Lyon, Toulouse et montre ensuite, caché de temps à inoffensifs passent de temps à Barcelone Naples Rennes. autres par quelques cumulus qui autres. Il fait de 14 à 18 degrés. 40 o Madrid a ÉTATS-UNIS. La Pan American peuvent donner des petites Languedoc-Roussillon, Pro- Lisbonne Athènes Orages Airways, une des plus anciennes averses sur les côtes de la vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. compagnies américaines, a repris ses Manche. Il fait de 13 à 17 degrés. – Les vallées peuvent être en- Séville activités, avec un vol reliant Port- Champagne, Lorraine, Alsace, combrées de quelques brumes le Tunis Neige smouth (New Hampshire) à Orlando Bourgogne, Franche-Comté. – matin. Sinon, la journée est Alger (Floride). En novembre, l’ouverture La grisaille est encore au pro- agréable et ensoleillée. Il fait de d’une deuxième ligne, entre Port- gramme de la journée mais de 19 à 23 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort smouth et Chicago-Gary, est prévue.

PRÉVISIONS POUR LE 26 OCTOBRE 1999 PAPEETE 23/29 P KIEV 7/15 C VENISE 15/19 C LE CAIRE 18/27 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/30 C LISBONNE 12/15 P VIENNE 13/17 N NAIROBI 16/29 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 19/26 S LIVERPOOL 9/15 S AMÉRIQUES PRETORIA 16/20 P C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 9/15 N BRASILIA 17/24 C RABAT 15/20 P AMSTERDAM 11/14 P LUXEMBOURG 8/13 C BUENOS AIR. 17/26 S TUNIS 25/37 S FRANCE métropole NANCY 6/13 N ATHENES 18/26 S MADRID 10/17 P CARACAS 25/30 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 16/23 N NANTES 9/14 N BARCELONE 16/22 S MILAN 14/18 S CHICAGO 4/12 S BANGKOK 26/28 P BIARRITZ 13/19 S NICE 12/18 S BELFAST 8/11 C MOSCOU 3/8 C LIMA 14/20 S BEYROUTH 19/24 N BORDEAUX 12/19 S PARIS 10/15 N BELGRADE 11/24 S MUNICH 7/14 N LOS ANGELES 14/25 S BOMBAY 23/33 S BOURGES 10/15 S PAU 6/17 S BERLIN 9/15 C NAPLES 20/28 S MEXICO 4/19 S DJAKARTA 26/30 P BREST 7/13 N PERPIGNAN 11/20 S BERNE 8/11 N OSLO 4/7 P MONTREAL 4/11 S DUBAI 25/33 S CAEN 11/13 N RENNES 9/15 N BRUXELLES 10/14 N PALMA DE M. 17/26 S NEW YORK 9/16 S HANOI 24/26 P CHERBOURG 7/14 N ST-ETIENNE 9/18 S BUCAREST 8/17 S PRAGUE 9/14 N SAN FRANCIS. 10/17 S HONGKONG 24/29 C CLERMONT-F. 10/17 N STRASBOURG 8/13 N BUDAPEST 13/20 C ROME 18/26 S SANTIAGO/CHI 9/21 S JERUSALEM 18/25 N DIJON 7/14 N TOULOUSE 6/21 S COPENHAGUE 9/12 P SEVILLE 14/17 P TORONTO 5/11 S NEW DEHLI 18/33 S GRENOBLE 8/19 S TOURS 11/15 S DUBLIN 8/11 N SOFIA 4/19 S WASHINGTON 6/17 S PEKIN 10/19 C LILLE 9/13 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 8/16 N ST-PETERSB. 7/10 P AFRIQUE SEOUL 12/20 C LIMOGES 10/15 S CAYENNE 23/30 P GENEVE 11/16 N STOCKHOLM 9/10 C ALGER 18/31 S SINGAPOUR 26/30 C LYON 10/17 N FORT-DE-FR. 24/30 S 8/10 C TENERIFE 12/17 P DAKAR 25/29 S SYDNEY 15/24 C MARSEILLE 13/21 S NOUMEA 22/27 S ISTANBUL 15/20 S VARSOVIE 9/15 N KINSHASA 22/30 C TOKYO 11/20 S Situation le 25 octobre à 0 heure TU Prévisions pour le 27 octobre à 0 heure TU

ASTRONOMIE Nuit d’automne

NORD

rande Our Ciel de novembre CIEL DU 15 NOVEMBRE À 22 HEURES G se CE DEVRAIT être la grande af- qui, en toute logique, a lieu tous les autrement. C’est à David Asher et (HEURE DE PARIS) H faire astronomique du mois de no- trente-trois ans. Ainsi, on se sou- Marc Bailey, de l’observatoire d’Ar- e r c vembre. Mais, dans le domaine par- vient des grands millésimes 1799, magh (Irlande du Nord), ainsi qu’à D u r l a e ticulier de la prévision d’étoiles 1833, 1866 et 1966. Vyatcheslav Emelianenko, de l’uni- g o x n filantes, la prudence est conseillée et versité d’Oural du Sud à Tchelia- n y L Ourse le conditionnel de rigueur. Une seule binsk (Russie), que l’on doit d’avoir te ZÉBRURES ORANGÉES ti e laire chose est sûre, comme tous les ans Aussi attendait-on, dans la nuit du résolu l’énigme. Ces chercheurs ont P o

p

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aux alentours du 18 novembre, les 17 au 18 novembre 1998, un feu d’ar- calculé le mouvement des nuages de i

C

o t o E

e Léonides reviennent. Engendrée par tifice dans le ciel d’Asie, car cette particules éjectés par la comète G c r

h y G i r la comète périodique 55P/Tempel- partie du globe devait, selon les cal- Tempel-Tuttle lors de ses quarante- e L é a r f m e e Tuttle qui, trois fois par siècle, dé- culs des scientifiques, être aux pre- deux derniers passages dans le voisi- é e h a p pose dans les parages de la Terre de mières loges lors du passage de la nage de la Terre et se sont aperçus u é x C e grandes quantités de particules, Terre dans le nuage de particules (ce que celui de 1333 avait donné nais- h c

è O e l cette pluie d’étoiles filantes sem- sera au tour du Moyen-Orient, de sance à un nuage qui, en raison de d n F U r g T a Pe e z y E S é

blant jaillir de la constellation du l’Afrique et de l’Europe cette année). l’influence de Jupiter, ne s’était pas O rsé Cassiop Lé C S T E r e i Lion se transforme en tempête spec- Ce ne fut qu’un pétard mouillé. dispersé dans l’espace au fil du o n taculaire quand notre planète ren- Quelques discrètes Léonides et rien temps. C’est dans cette nuée de Andromè contre les traînées de poussières d’autre. En revanche, quelques compacte que s’est jetée notre pla- in le T h g cométaires les plus compactes. Ce heures auparavant, quelle n’avait nète le 17 novembre 1998. Et il en au B p i re é Trian u A a lier gle a pas été la surprise des lève-tôt d’Eu- existe probablement d’autres de ce u Sa D tu se SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE rope occidentale de découvrir de genre. rne Péga • vendredi 29 octobre 1999 (à Paris) • nombreuses et fort brillantes zé- Conclusion : 1999 devrait être une Jupiter E brures orangées sur le noir de la nuit grande année mais, pour être sûr r s id u an n (car, en arrivant dans l’atmosphère à d’attraper les Léonides, mieux vau- P ra oisso É U ns CL la vitesse de 71 kilomètres par se- dra prendre un grand filet et les IPT IQUE ne conde, un grain de 2 grammes af- guetter aussi au cours des nuits du Lu fiche une énergie cinétique égale à 8 h 33Lever Coucher 18 h 35 16 au 17 et du 18 au 19 novembre. Il celle d’un 15 tonnes roulant à faudra aussi s’armer de patience, de B aleine eau 100 km/h sur l’autoroute). Erreur de boissons chaudes et d’anoraks, car, à Vers calcul ? Pas vraiment. Les Léonides cette époque de l’année, la constel- POUR LIRE CETTE CARTE, avaient bien eu lieu – mais modeste- lation du Lion n’est bien visible qu’à IL FAUT SE TOURNER ment – là et où on les avait prévues, partir de 2 heures du matin... VERS LE SUD ET 20 h 56Lever Coucher 12 h 35 mais l’inattendue et prématurée LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15 (le 28/10) tempête européenne s’expliquait Pierre Barthélémy Infographie : Le Monde

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99253 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 143

8. Plutôt gras, ils apportent de l’énergie. Renforcent la théorie. – 9. Pape, et ministre communiste. Bataille navale Un vrai spécialiste. – 10. Dans LES SERVICES de renseigne- l’ensemble. Pour brosser délicate- ment sont formels : les navires en- ment. – 11. Eliminas les gaz. Tenue nemis sont concentrés dans un car- par le cavalier. – 12. Politesse pour ré de 1 kilomètre de côté. Sur la Louis XVIII et les suivants. carte, l’amiral a divisé ce carré en 100 zones de 100 mètres sur 100 Philippe Dupuis (voir dessin). Il va utiliser sa nouvelle arme, les torpilles à fragmentation. SOLUTION DU No 99252 Chaque fois qu’une salve est diri- gée vers l’une de ces zones (en gris), HORIZONTALEMENT elle se scinde en quatre, et les quatre zones adjacentes par un cô- I. Phallocratie. – II. Radoube. té à la zone visée (croix) sont litté- Banc. – III. Orogenèse. Ah. – ralement pulvérisées. Curieuse- IV. Pelé. Priva. – V. Amen. Boisson. ment, la zone visée est épargnée ! – VI. Strier. Bug. – VII. Arc. El (le). Ces superbes armes n’ont qu’un Apnée. – VIII. Nie. Feule. Eu. – inconvénient : elles sont chères. IX. Dentier. Nu. – X. Entassements. Aussi l’amiral désire-t-il les écono- miser. Solution du problème dans moment de ce second partage, en- VERTICALEMENT Combien de salves, au minimum, Le Monde du 2 novembre. core divisible par 10. Même raison- HORIZONTALEMENT IX. Propos avant de boire. Mouve- l’amiral devra-t-il faire tirer pour nement avec le bailli, et ainsi de ment plus économique qu’acadé- 1. Propagande. – 2. Harem. Rien. être sûr de détruire intégralement Solution du problème no 142 suite. I. En voilà un que l’on ne ren- mique. – X. Pour suspendre. Qui se – 3. Adolescent. – 4. Logent. Ta. – la flotte adverse ? paru dans Le Monde du 19 octo- Le nombre de châtaignes de la contrera pas au Monde. – II. Gratte retrouve en danger. 5. Lue. Refis. – 6. Obnubilées. – bre. récolte « augmentée » de 9 est sur tout. Information très mal trai- 7. CEE. OE. Ure. – 8. Spiral. – Elisabeth Busser Si la récolte avait eu 9 châtaignes donc divisible par 105 = 100 000. tée. – III. Toujours plus pour Dan- VERTICALEMENT 9. Abers. Pêne. – 10. Ta. ISBN. Un. et Gilles Cohen de plus au moment du premier Ainsi, le nombre initial de fruits ton. Œuvre religieuse. – IV. Lettres – 11. Inavouée. – 12. Echangeurs. © POLE 1999 partage en 10, il ne serait rien resté. augmenté de 9 est un multiple de pour une embauche. Sac 1. Donne dans le mou. – 2. Faire Le seigneur aurait pris sa part, qui 100 000. Comme on a récolté moins d’embrouilles. – V. Préparation tout son possible. Travailleur aurait contenu une châtaigne de de 100 000 châtaignes, la seule pos- culinaire. Petit patron. – VI. Trois manuel. – 3. A fait voyager plus plus que sa « vraie » part. Au mo- sibilité est qu’on en ait eu 99 991. sur six. Les centres de toutes les d’un beatnik. Mis une doublure. – ment du second partage (pour le Le seigneur en a reçu 10 000 discussions. – VII. Couvrit harmo- 4. Prépara la sauce. Evalue avec prévôt), ce qui reste contiendrait (9 999 + 1), le prévôt 9 000, le bailli nieusement. Pose problème. Nou- soin. – 5. Que l’on devra supporter 9 châtaignes de plus que ce qu’il 8 100, le curé 7 290, le bedeau 6 561. veau avant la première guerre. – longtemps. – 6. L’Europe en 1957. aurait dû avoir en réalité, et on se Il en reste 59 040 à partager entre VIII. Avoir avec soi. Droit et rigide, Personnel. Baie nippone. – 7. Le retrouve dans la situation précé- 48 familles : chacune en aura le ou moelleux et confortable. – premier en entrant et en sortant. – dente : le nombre de fruits est, au même nombre, exactement 1 230. LeMonde Job: WMQ2610--0031-0 WAS LMQ2610-31 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:08 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0678 Lcp: 700 CMYK

31 CULTURE LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999

DANSE En dehors de quelques qui se déroulent à Paris du 27 octo- de ce mouvement dans ses trois qui réunit des danseurs de huit à tôt le plein. b DANSE du défi où les grands noms du hip-hop (Thony bre au 14 novembre, accueilleront zones historiques, région pari- quatorze ans. Dans la région, le hip- corps ne se touchent pas, le hip-hop Maskot, Storm et Libanus, Olympic dans leur section découvertes de sienne, Rhône-Alpes et Nord - Pas- hop n’a cessé de progresser, avec tente de se confronter à un nouvel Starz, Junior, Ykanji), les troisièmes jeunes, parfois très jeunes, compa- de-Calais. b PARMI ELLES, Zone in- une centaine de groupes au- exercice, le duo. Sans pour autant se Rencontres urbaines de La Villette, gnies qui témoignent de la vitalité terdite, originaire de Seclin (Nord), jourd’hui et des cours qui font aussi- laisser aller au contact physique. La jeune garde hip-hop vient danser à La Villette Organisées du 27 octobre au 14 novembre, les troisièmes Rencontres des cultures urbaines accueillent dans leur section des découvertes des compagnies d’adolescents. Parmi elles, Zone interdite, qui témoigne de l’effervescence de la région Nord - Pas-de-Calais SECLIN (Nord) de notre envoyée spéciale Zone interdite est la plus jeune A la rencontre compagnie invitée aux Rencontres des cultures urbaines de La Villette des cultures urbaines (du 27 octobre au 14 novembre). Ses b Au programme du festival. quinze danseurs ont entre dix et Ces troisièmes Rencontres des quatorze ans, sauf une petite de huit cultures urbaines sont plus à ans, Fella, une sorte de Fifi Brinda- l’étroit que les années passées : cier version hip-hop : brune, montée pour cause d’an 2000, une sur ressorts, la joie incarnée. Quand partie des locaux est occupée elle parle de danse, elle est sérieuse par la belle exposition Le comme un petit rat de l’Opéra : «Je Jardin planétaire. Les créations suis dans deux compagnies, Zone in- qui mêlent hip-hop et danse terdite, à Seclin, et Culture hip-hop 2, contemporaine se retrouvent, à Roubaix ; j’ai beaucoup d’entraîne- pour la plupart, dans une petite ments et de répétitions, mais j’aime salle (salle Boris-Vian) ; ainsi le ça. » Plusieurs de ces petits dan- grand public, constitué en seurs appartiennent aussi à d’autres majorité de très jeunes groupes, comme Abdelkarim, qua- danseurs ou rappeurs torze ans, habitant à Grande- amateurs, pourra moins Synthe, si passionné qu’il a convain- aisément se familiariser avec cu ses parents de faire chaque se- ces autres tendances maine une heure et demie de route artistiques. pour le conduire répéter à Seclin. b Les grands du hip-hop. La compagnie Zone interdite est Plusieurs chorégraphes programmée, comme Les Flam- importants du hip-hop sont au beuses – trois danseuses de dix à programme : Thony Maskot ; treize ans de la banlieue pari- Storm et Libanus ; Olympic sienne –, dans la section des décou- Starz ; Junior ; Ykanji... vertes. C’est désormais une spéciali- b Duos et métissages té du Festival de La Villette de avec la danse contemporaine. montrer les frémissements du hip- La chorégraphe Laura Scozzi, hop dans ses racines, au ras des pe- qui œuvre aussi bien pour tites et grandes villes de France. l’opéra que pour le hip-hop, L’Ile-de-France, la région Rhône- présente Etant donné la Alpes et celle du Nord, qui étaient conjoncture actuelle (notre les fiefs des premières heures du photo). A voir : K’Dar,

mouvement, au début des années D. R. d’Abdelaziz Sarrokh, conseillé 80, demeurent les plus enfiévrées La compagnie Opinioni in Movimiento, de Laura Scozzi, présente, à La Villette, « Etant donné la conjoncture actuelle ». par l’un des chorégraphes par cette danse qui allie la virtuosité belges les plus inventifs, Alain acrobatique à la fluidité. Mais par- dire. » Dans ses chorégraphies, il cri- amateurs structurés sur toute la principaux enseignants sont deux spectacle, et ils ont appris à en faire Platel ; Douche écossaise, de tout, dans la rue ou les centres tique un père qui frappe sa fille ou il France. Partout, des cours sont danseurs d’un autre groupe invité autant. » Parmi les petits danseurs Karine Saporta. commerciaux, dans des caves ou des entend montrer que le vol est une créés, mais la demande est loin dans la section des découvertes de de Zone interdite, quelques-uns b Le théâtre. clubs, des jeunes dansent, impasse. Né en France de parents d’être satisfaite. « A Béthune, au pre- La Villette, Liaison fatale. étaient membres de clubs sportifs Metteur en scène à s’échangent des cassettes venues kabyles, venus d’un village près de mier étage d’Auchan, il y a vingt Comme pour Mohamed Ider, ils où ils pratiquaient déjà les étire- Mantes-la-Jolie, Ahmed Madani des Etats-Unis dont les artistes Tizi-Ouzou, Mohamed Ider a jeunes qui s’entraînent. A côté, des ont découvert au contact d’autres ments et les assouplissements. Mais, présente une création, servent de modèles ; des groupes se commencé à danser à onze ans, breakers répètent la nuit devant la styles de danse un certain souci de explique Mouncef, quatorze ans : interprétée par des jeunes de constituent ; à peine ouverts, des sous l’influence d’un petit frère déjà médiathèque parce que le carrelage leur corps, qu’ils retransmettent « J’aime mieux la danse que la gym, huit à treize ans, Méfiez-vous de cours font le plein. passionné de break dance, ces fi- glisse bien. Si on leur donnait un local, dans leur enseignement. « Liaison je préfère le spectacle à la compéti- la pierre à barbe. gures acrobatiques au sol. « Tout de des profs, ils iraient tout de suite car fatale est programmé dans des tion, parce que là personne ne perd. » b Horaires et réservations. RIGUEUR ET SOURIRE suite, je kiffais bien [j’aimais bien]. les jeunes ont envie de danser, et de théâtres où le groupe côtoie des dan- Il apprécie en outre que leur choré- Grande Halle de La Villette. Près de Lille, Mohamed Ider, J’ai bien ciblé », se souvient-il. C’est bien danser », affirme Mohamed seurs contemporains. Avant, les hip- graphe projette d’emmener la Parc de La Villette. Mo : vingt-trois ans, à la fois interprète, grâce au soutien de sa mère, qui Ider. hopeurs arrivaient quelque part et se compagnie aux Etats-Unis car, pour Porte-de-Pantin. Réservations, chorégraphe et enseignant, rayon- cache un temps au père le fait que A Fresnes (Val-de-Marne), des en- mettaient à danser directement, ex- ce jeune sage, « les voyages, ça per- tél. : 0-803-075-075 (0,99 F la nant sur tout un réseau local est leurs fils aiment la danse, qu’il dé- seignements se multiplient grâce à plique Fathi Doghri. Puis ils ont vu les met d’apprendre la vie ». minute). Spectacles à 100 F et l’une des mille étincelles de ce mou- couvre sa vocation. l’association Avara, animée par un autres artistes s’échauffer pendant 80 F (60 et 50F, tarifs réduits). vement. Danseur dans les compa- En terminale, au beau milieu des vidéaste tunisien, Fathi Doghri. Les une heure dans leur loge, avant le Catherine Bédarida Jusqu’au 14 novembre. gnies Illicite Dance et Alpha Divi- épreuves du bac, il s’envole pour les sion, ce grand athlète enseigne à Etats-Unis, où il prend des cours, plusieurs centaines de jeunes et cho- danse pour les spectacles de chan- régraphie pour une demi-douzaine teuses soul. De retour en France, Du groupe au duo, du défi au face-à-face de compagnies qu’il a formées : Mohamed Ider se forme : « Un an Zone interdite et Projection privée, de classique, trois ans de jazz. J’ai PLUS QUE JAMAIS, la danse hip-hop épate. employée dans le hip-hop. Comment cette avec une acuité nouvelle. « Le lien ne s’établit à Seclin ; Culture hip-hop 1, 2 puis 3, compris qu’il fallait être le plus rigou- Sa capacité à digérer les tics, les trucs, les codes, danse du défi où les corps ne se touchent jamais plus avec le public mais avec un partenaire qui à Roubaix ; Les Evadés de Watti- reux possible. » Il ira une deuxième les modes pour dégager un langage peut-elle se risquer au rapprochement avec devient l’interlocuteur privilégié, précise Karine gnies, dans la banlieue lilloise du fois suivre des stages aux Etats-Unis, constamment sur la brèche, prêt à devenir «la l’autre, au mélange ? Quel obscur objet du désir Saporta, chorégraphe contemporaine férue de même nom... Au tremplin régional une destination mythique pour les danse traditionnelle urbaine du XXIe siècle » (dixit peut bien pousser les hip-hopeurs à délaisser la hip-hop depuis trois ans, dont une pièce met de danse urbaine du Nord - Pas-de- hip-hopeurs. Le chorégraphe le plus José Martinez, du groupe Choréam) est une le- bande pour le seul-à–seul et le face-à-face avec aux prises une interprète contemporaine et un Calais, en avril, trois d’entre elles connu de la région, Farid Berki, pro- çon d’adaptation. Partie il y a quinze ans d’une l’autre ? « Les hip-hopeurs sont obsédés par la danseur hip-hop. Le dialogue est évidemment très sont arrivées parmi les quatre pre- grammé au dernier Festival d’Avi- pratique solo au milieu de cercles dans la cité, dualité, l’altérité, la différence, souligne Philippe différent lorsqu’il s’opère avec quelqu’un situé à mières. gnon, avait avant lui traversé elle a rapidement tourné sa casquette vers les Mourrat, responsable de la programmation des quelques mètres de vous. Un peu effarouchant au Depuis deux ans, les mairies de l’Atlantique. Amateur de comédies scènes des théâtres. Contre le verdict de ceux Rencontres de La Villette. L’idée travaillait cer- départ pour un hip-hopeur. » Christine Coudun, Roubaix et de Seclin ont fait appel à musicales américaines, il s’était for- qui la ghettoïsent, les bandes de potes, vite tains groupes et elle nous a amenés à ce pro- chorégraphe des Black Blanc Beur, compagnie lui pour enseigner. « Le dimanche mé chez le chorégraphe contempo- constituées en compagnies grâce au coup de gramme de pièces courtes à deux. » initiatrice en France, dont le premier duo en matin, à Roubaix, je donne un cours rain Alvin Aley. pouce d’institutions comme le Théâtre contem- quinze ans de travail répond aussi à une ouvert à tous, quel que soit leur ni- « Le hip-hop avance très vite dans porain de la danse, prouvent qu’elles savent non PAS DE CONTACT PHYSIQUE conjoncture économique difficile, confirme : veau. Je ne cherche pas à sélectionner le Nord », observe Mohamed Ider. seulement chauffer un plateau à coups de nu- Nabil Saoudi et la danseuse Kanti Schmidt, « La proximité spatiale est très délicate à suppor- un petit noyau d’élèves. Ce qui me Claudine Moïse, sociologue, auteur méros virtuoses, mais aussi écrire un spectacle qui vivent ensemble, ont désiré s’emparer du ter pour un hip-hopeur. J’ai pourtant réussi à rap- passionne, c’est d’amener le maxi- de Danseurs du défi (Indigène édi- avec bande-son, lumières, costumes. Une initia- thème masculin-féminin, on ne peut plus épi- procher Ifra Dia et Lamine Diouf pour aborder mum de gens au monde du hip-hop tions, Le Monde du 20 août), estime tion douloureuse (improviser n’est pas danser et neux dans un milieu réputé pour son machisme. des émotions plus fines, plus tendres que d’habi- et à sa culture. » Il exige la régularité, à une centaine le nombre de danser n’est pas chorégraphier) mais les hip-ho- « Le duo permet d’innover en m’ouvrant pour la tude. Ça n’a pas été sans mal mais, dans la la rigueur et... le sourire : « Le mec groupes de hip-hop dans le peurs apprennent vite et démontrent régulière- première fois depuis sept ans à un registre plus complicité qui a fini par naître, de nombreux sté- qui danse trop bien mais qui n’a au- Nord - Pas-de-Calais – une cinquan- ment que les tours sur la tête ne les ont pas doux, plus félin, alors que souvent les filles sont réotypes tombent. En revanche, impossible encore cune expression sur le visage, ça sert à taine ont défilé devant le jury de écervelés. « Nous avons la responsabilité d’évo- obligées de copier la gestuelle des mecs, confie la de les faire se toucher. » Aucun des quatre duos rien. Dans le hip-hop, on n’en est plus présélection du dernier Tremplin ré- luer, commente Nabil Saoudi, de la compagnie jeune femme. Il oblige aussi à structurer le conte- présentés à La Villette n’amorce de contact phy- à tourner sur la tête pendant une gional de danse urbaine –, autant Quintessence. C’est un processus naturel que de nu pour écrire la chorégraphie avec précision. Ce sique entre les deux partenaires. Que les corps heure. » qu’en région lyonnaise, un peu chercher, d’explorer les possibilités de la danse à travail de défrichage va nous servir ensuite pour dialoguent, oui, qu’ils se prennent à pleines Pour ce musulman pratiquant, la moins que les cent cinquante de travers ce que nous vivons aujourd’hui. » toute la compagnie. » mains, non. danse est d’abord un « message ». l’Ile-de-France. En tout, elle évalue à Dernier défi en date, s’affronter à une figure Resserré sur la cellule de base « toi et moi », « On a des choses à dire et il faut les cinq cents le nombre des groupes on ne peut plus classique : celle du duo, jamais l’écoute, le regard se concentrent sur l’autre Rosita Boisseau LeMonde Job: WMQ2610--0032-0 WAS LMQ2610-32 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:42 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0679 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 CULTURE

DÉPÊCHES a CINÉMA : la somme record de Stanislas Nordey devra 5 millions de dollars a été payée Veillée d’armes optimiste par Disney pour le nouveau scéna- rio de Night Shyamalan, le metteur en scène d’origine indienne qui a apurer le déficit réalisé The Sixth Sense. Disney ver- avant le Cycle du millénaire sera également à Night Shyamalan, âgé de vingt-neuf ans, 5 millions de dollars (environ 4 574 000 ¤) pour du TGP de Saint-Denis Aux Rencontres de Beaune, les professionnels la mise en scène du film, intitulé Unbreakable, et qui aura pour ve- toujours vigilants pour défendre l’exception culturelle dettes Bruce Willis et Samuel Jack- son. Surprise de l’été, The Sixth Le renouvellement de son contrat y est lié en vue des négociations de l’OMC Sense occupe la treizième place parmi les succès sur le marché CATHERINE TRAUTMANN, la qualité de l’accueil réservé aux BEAUNE histoire ou de bons acteurs ». Le « désormais plus sensibles à nos ar- nord-américain, devant Batman et ministre de la culture et de la compagnies, ainsi qu’aux modalités de notre envoyée spéciale réalisateur américain John Fran- guments », selon Jean-François Men in Black. communication, Patrick Braouzec, de leur mise en relation avec le pu- Rendez-vous des profession- kenheimer à qui le prix Marey al- Boittin, chef du poste d’expansion a Le quatorzième Prix du livre maire de Saint-Denis, et Daniel blic ». Des propositions seront nels du cinéma, la capitale des lait être remis le soir même par économique à Washington, qui art et essai (prix Henri-Ginet) à été Mongeau, représentant Robert faites conjointement par les tu- vins de Bourgogne a vécu durant Claude Lelouch aux Hospices de notait aussi que « nous n’avons attribué le 22 octobre à l’ouvrage Clément, président du conseil gé- telles et Stanislas Nordey pour quatre jours entre Bruxelles et Beaune se faisait l’ardent avocat pas en face de nous une Amérique de Jean Douchet Nouvelle Vague, néral de Seine-Saint-Denis, ont « protéger les intérêts » des compa- Seattle. Du 21 au 24 octobre, les de la liberté du créateur. «L’Amé- triomphante, mais inquiète et réti- paru aux éditions Hazan/Cinéma- rendu public, vendredi 22 octobre, gnies programmées au TGP 9es Rencontres de Beaune, organi- rique n’est pas l’ennemi, répétait cente » et que les « machines de thèque française. un communiqué à propos de la si- – c’est-à-dire pour que leurs pro- sées par l’ARP, société civile des l’auteur du Train. C’est parce que guerre » du cinéma américain ne a ARCHÉOLOGIE : une nécro- tuation du Théâtre Gérard-Philipe ductions soient maintenues au Auteurs-réalisateurs-producteurs, les films américains racontent des rencontrent pas une « sympathie » pole médiévale a été découverte de Saint-Denis, mis à mal par un programme du théâtre. Un collec- ont montré la mobilisation des histoires que le public les apprécie. universelle. à L’Argentière-la-Bessée (Hautes- déficit de 10 millions de francs (Le tif a été créé. Il examine les créateurs dans le lieu même où Ce n’est pas la qualité technique de A Beaune, les grands sujets du Alpes), près d’une chapelle Monde du 22 octobre). moyens d’aider ces compagnies fut engagée, en 1991, la bataille la copie finale qui les intéresse. J’ai jour sont débattus non seulement construite en 1115 par l’ordre des Les signataires insistent sur leur pour lesquelles de nombreux pro- pour l’exception culturelle. Si l’es- vu Citizen Kane pour la première avec des ministres, Claude Allègre hospitaliers de Saint-Jean de Jéru- volonté de « maintenir le théâtre fessionnels se sont mobilisés. prit de vigilance est intact avant fois sur une copie rayée et abîmée pour la présence du cinéma dans salem. Les sépultures taillées dans ouvert » et d’éviter un dépôt de bi- les réunions de l’Organisation et pourtant ce film m’a marqué les programmes des lycées et col- le roc abritent vraisemblablement lan. Ils affirment que le projet ar- UNE POSITION FERME mondiale du commerce qui au- pour toute ma vie. Ce qui compte, lèges, Pierre Moscovici pour les les corps de chevaliers de l’ordre et tistique de Stanislas Nordey – di- Le troisième point important ront lieu à Seattle (Etats-Unis) à c’est la composition des plans. Nous affaires européennes, mais aussi datent de la seconde moitié du recteur du TGP depuis le 1er janvier abordé concerne le renouvelle- partir du 30 novembre, un pre- utilisons déjà les techniques numé- avec les hauts fonctionnaires in- XIIe siècle, mais certaines pour- 1998 – « recueille, dans ses prin- ment du mandat de Stanislas Nor- mier signal favorable a pu être en- riques pour des corrections qui font ternationaux qui traitent ces dos- raient remonter à l’époque carolin- cipes, adhésion et soutien des trois dey à la direction du TGP. Il n’est registré avec l’annonce, le vendre- gagner énormément de temps. » siers. Si David Hartridge, au nom gienne ou mérovingienne. Les indi- signataires ». Ils réaffirment par pas exclu que ce mandat, qui arri- di 22 octobre, du mandat très clair de l’OMC, a proposé une vision vidus dont on a découvert les ailleurs que la responsabilité de vera à échéance le 31 mars 2000, donné par la commission de « JACK VS JACK » réconfortante de la solidité des ossements étaient atteints de la Stanislas Nordey est engagée dans soit renouvelé. Mais cela dépen- l’Union européenne à son repré- Et, signe que la mondialisation positions acquises dans le do- lèpre et le site serait celui d’une le déficit, la direction du TGP dra du « projet artistique et des pre- sentant à Seattle, le Français Pas- pèse aussi sur les réalisateurs maine culturel, les administra- maladrerie. n’ayant pas « respecté le cadre fi- miers résultats [du] plan de redres- cal Lamy : défendre les positions américains, John Frankenheimer teurs bruxellois ont présenté leur a VENTES : le livre de Galilée, Si- nancier dans lequel devait s’inscrire sement ». Le renouvellement se acquises en 1994 à Marrakech, raconte s’être vu refuser un scé- bilan et leur détermination. dereus nuncius, que devait vendre son action et qui constitue une obli- fera par ailleurs « dans les mêmes c’est-à-dire continuer d’exclure nario sur le base-ball : « Le sujet C’était aussi l’occasion pour les Christie’s à Londres le 20 octobre, a gation contractuelle ». conditions que les autres directeurs les biens culturels et audiovisuels risquait de ne pas avoir une au- professionnels du cinéma d’un été retiré des enchères à la de- En conséquence, ils demandent des centres dramatiques nationaux du champ de la négociation afin dience suffisante à l’étranger ». La premier contact avec la commis- mande des autorité polonaises, qui à Stanislas Nordey « de prendre dont le mandat arrive également à que chaque pays puisse prendre présence américaine à Beaune est saire européenne chargée de la le soupçonnaient d’avoir été volé à sans délai toutes dispositions, à échéance le 31 décembre 2000 » les mesures d’aide qu’il juge né- aussi assurée depuis cinq ans par culture et de l’éducation. Viviane Cracovie. Un expert polonais, le commencer par le recrutement d’un – donc dans le respect d’un cahier cessaires pour préserver la diver- Jack Valenti, président de la Mo- Reding a pu ainsi corriger en di- professeur Stanislaw Szczur, l’a nouvel administrateur, pour préve- des charges. sité culturelle. tion Picture Association, pour un rect ses premières déclarations, identifié comme provenant de la nir tout risque de nouveau déra- Samedi 23 au matin, Stanislas Les participants des Rencontres numéro d’acteur qu’il partageait manquant de fermeté, à propos bibliothèque de l’université Jagel- page ». Un plan de redressement Nordey ne souhaitait pas com- de Beaune n’ont pas pour autant cette année avec le Français Jack de l’application des quotas dans lonne, qui a constaté en avril le vol doit être mis en place. Il prévoit menter les termes d’un communi- interrompu leur veillée d’armes. Ralite dans un amical « Jack vs l’audiovisuel. Prête à défendre de 57 livres précieux. 18 ont déjà que « l’essentiel du déficit, soit qué qui met au jour une position Plus de quatre cents participants, Jack » selon l’expression du réali- « toutes » les dispositions de la di- été retrouvés à la maison de ventes 6 millions de francs, soit apuré au ferme sinon dure dans le règle- français, européens et américains, sateur Claude Miller, président de rective européenne et notamment Reiss und Sohn, à Francfort. Le 31 décembre 2000 ». Il est précisé ment du déficit du TGP : l’apure- ont partagé une information pré- l’ARP. C’est une autre manière de les quotas de diffusion, la livre de Copernic que les Polonais que « sans cet effort énergique im- ment de la dette à hauteur de cise et technique sur les sujets mesurer le climat international commissaire s’est déclarée pensaient avoir été volé en 1998 à médiat, la structure financière désé- 6 millions de francs, accompagné d’avenir : la régulation du marché dans le domaine culturel. Un envi- convaincue de la richesse du ciné- l’Académie des sciences à Cracovie, quilibrée de l’établissement, grevée de la mise en place d’un comité de au service d’une création diversi- ronnement où la position fran- ma (550 films produits en Europe ne provient pas de cette institution. par le poids de la dette, conduirait à suivi, laissera sans doute une lati- fiée, mais aussi les conséquences çaise semble de moins en moins chaque année) et a souhaité que a LETTRES : la romancière et ci- la paralysie de l’activité, ou génére- tude amoindrie à Stanislas Nor- des avancées technologiques sous isolée. leur circulation se développe d’un néaste algérienne Assia Djebar a rait mécaniquement de nouveaux dey, qui devra probablement re- le signe du numérique, qui vont En défendant avec vigueur une pays européen à l’autre (6 % seu- été élue à l’Académie royale de lit- déficits ». noncer à une part de son projet transformer les conditions d’exer- industrie du cinéma encore vi- lement des entrées), alors que les térature de Belgique, au siège de Le deuxième point important du (ouverture du théâtre trois cent cice de ces métiers, mais qui, bien vante, la France a réussi à entraî- films américains représentent Julien Green. L’Académie dit mon- communiqué concerne les « prio- soixante-cinq jours par an et ac- utilisées, pourraient ne pas profi- ner à sa suite des pays européens 75 % des entrées, et les films na- trer « ainsi sa fidélité à la vocation rités artistiques » du TGP qui cueil d’un nombre important de ter seulement aux groupes ou aux plus ou moins motivés, comme tionaux projetés dans leur propre de ses débuts : être ouverte à la fran- doivent être dégagées par Stanis- compagnies). pays les plus puissants. l’Allemagne, et maintenant pays 18 %. cophonie universelle. Ses membres las Nordey. Il lui est demandé de « Ce n’est pas le numérique qui d’autres nations plus lointaines : étrangers ont les mêmes droits que « s’attacher tout particulièrement à Brigitte Salino peut ajouter à un film une bonne l’Australie et la Nouvelle-Zélande, Michèle Champenois les Belges ». Aventure universitaire à Corte Les architectes Arène et Edeikins apprivoisent la pierre corse CORTE (Corse) jeunots dont on suit depuis les par- reux qui profitent à plein du déni- de notre envoyé spécial cours en entomologiste. vellement du terrain pour Fin d’Université 2000, début Il faut de la persévérance pour repousser au plus haut les plafonds d’U3M (pour Université du troi- trouver l’UFR de sciences, juchée à et où l’ordinaire des circulations sième millénaire). Quantitative- flanc de montagne et accessible semble toujours une invite à aller ment, cet ambitieux programme comme un laboratoire clandestin. voir plus loin. Ici comme au CRITT, de reconstruction, évalué à 35 mil- Il n’y a rien à cacher dans cette uni- mais avec des ruses de monta- liards de francs (5,34 milliards versité normalement roupillante, gnard, les deux architectes mettent d’euros), financé paritairement par pas même le Centre régional d’in- en prise directe le paysage et le bâ- Etat et Régions, réparti sur à peine novation et de transfert de techno- timent, articulent l’intérieur et l’ex- dix ans, aura permis 700 opéra- logies (CRITT), censé consacrer térieur avec un goût maîtrisé de la tions d’importance variée et son énergie à l’aquaculture, aux fa- complexité. Et donc un souci pro- 2,4 millions de mètres carrés rines de châtaigne, aux miels et portionnel des détails. construits ou rénovés. Bel effort ! pollens, aux plantes aromatiques, Qualitativement, la prouesse a aux nouvelles applications des ré- CONTREPOINT « PAYS » été saluée (Le Monde du 5 dé- sines modernes. Le CRITT est ac- Sur ce dernier plan, leur mo- cembre 1998) : issus de multiples croché sur trois niveaux, comme deste chef-d’œuvre (5 500 m2) re- concours, les édifices, souvent si- une amorce d’amphithéâtre. Rap- vient de loin. Il a subi les vicissi- gnés par d’excellents maîtres pelant par sa disposition certains tudes liées à une entreprise d’œuvre de toutes tendances, villages de vacances, on l’imagine, désinvolte (Vendasi, filiale locale n’ont finalement pour « défaut » certainement à tort, propice aux d’une maison du Nord) et à la fa- que leur extrême diversité, à l’op- rêveries devant l’éblouissant pay- meuse spécificité corse. Résultat : posé des prototypes du XIXe siècle, sage de montagne qui naît autour un arrêt de chantier de près d’une simples et sombres. Avec le temps, des deux rivières de la ville. De- année et une livraison qui s’éter- on parvient à passer de l’impres- vant, trois aires de parking dessi- nise depuis un an, le temps de rat- sion générale à l’exploration. Le nées avec soin pour ne pas faire traper malfaçons et détails co- hasard peut s’en mêler quand, des voitures une valeur ajoutée. chonnés. 21 millions pour l’UFR, croyant quitter Corte et son Musée Elles forment l’assise du CRITT et 28 millions pour le CRITT, financés de l’histoire corse – ratage archi- l’esplanade de l’université. L’un et à 55 % par l’Europe, l’Etat et la ré- tectural d’Andrea Bruno et piteuse l’autre tirent aussi parti de tous les gion Corse se partageant les 45 % muséographie –, on tombe sur la incidents préexistants du terrain : restants, c’est l’addition actuelle de nouvelle université des sciences, si- les murets en pierre d’anciennes cette université. Certains doutent gnée par Olivier Arène et Christine terrasses cultivées, un escalier de de la pertinence d’un tel outil dans Edeikins. bergerie en ruine ; une source cap- cette ville microcospique, aban- tée (« apprivoisée », disent les ar- donnée par la Légion elle-même, et MONTAGNES DE VILLES chitectes) alimente un bassin. où les enseignants continentaux, C’est d’ailleurs toujours un peu Pour l’université proprement c’est une tradition tenace à Corte, par hasard qu’on tombe sur ces dite, Arène et Edeikins se sont sont priés de laisser aux Corses le deux-là. La première fois, c’était à comportés en pirates, pillant et dé- soin d’enseigner aux Corses. Veyras, en contrebas d’une route vorant toutes les subtilités du pay- Deux architectes venus du large menant à Privas, chef-lieu de l’Ar- sage et de l’architecture insulaires. ont pourtant pu y loger un édifice dèche. Nous y avions déniché Perpendiculaire au centre de re- qui vaudra toujours le détour et (grâce à sa directrice) une biblio- cherche, ce bâtiment a cette façon impose un contrepoint « pays » thèque centrale de prêt et un mer- fière et nette d’estoquer les pentes aux formes modernes plus stan- veilleux bâtiment d’inspiration qui transforment ici les villes de dard de la faculté de droit, de fac- corbuséenne, encore un peu van- montagne en montagnes de villes. ture pourtant autochtone, sise au tard comme peut l’être une œuvre Sur fond de blanc et de brise-soleil fond de la vallée. Une deuxième de jeunesse (Le Monde du 16 jan- de bois, les verticales ocre de phase est prévue : l’enjeu architec- vier 1991). pierres dominent, appareillées à tural sera de faire aussi bien si pos- Les deux architectes n’ont alors sec, dirait-on, comme les maçons sible qu’Arène et Edeikins. Ou, à pas quarante ans et ils viennent de l’île savent le faire avec génie. défaut, de ne pas dénaturer ce d’être montrés par l’Institut fran- Mais l’élégance extérieure de bout de paysage qu’ils ont domes- çais d’architecture (IFA), qui l’université des sciences de Corte tiqué. consacrait, à Paris puis à Venise, n’est qu’un prélude au réel de l’ar- une exposition à quarante de ces chitecture, faite d’espaces géné- Frédéric Edelmann LeMonde Job: WMQ2610--0033-0 WAS LMQ2610-33 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:08 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0680 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 33 L’art, la mort SORTIR PARIS l’Opéra-Théâtre, avec des films (Chéreau-Koltès, une rencontre), un spectacle mis en scène par « Premier amour », et le sacré Catherine Marnas (Fragments de Samuel Beckett Koltès), des débats en présence Merveille : Jean-Quentin du réalisateur François Koltès, Châtelain est seul en scène et il frère de l’auteur. Le 30 octobre, dit Premier amour, de Beckett, au Les cinq continents sont associés dans un parcours un colloque réunira des metteurs Théâtre de la Bastille, sur le en scène de plusieurs plateau désossé jusqu’aux murs. offrant des représentations de l’au-delà générations (Patrice Chéreau, Un ovale jaune de lumière, une Bruno Boeglin, Claude Stratz, était la nouvelle religion. Une cru- chaise et, tout autour, l’espace Jean-Christophe Saïs) et des LA MORT N’EN SAURA RIEN, re- cifixion n’était jugée digne des ci- sombre et mouvant comme le spécialistes français ou étrangers liquaires d’Europe et d’Océanie. maises que si elle était signée Ci- souvenir. Etrange souvenir, sans (Anne-Françoise Benhamou, Musée national des arts mabue ou Rubens. Or l’esthétique, doute autobiographique, où se Almuth Voss...). Une occasion d’Afrique et d’Océanie (MAAO), très présente au MAAO, est évi- croisent la mort du père et la vie e pour les Messins de se rendre 293, avenue Daumesnil, Paris-12 . demment au service du sacré sous fugace avec une femme que o compte que l’enfant terrible du M Porte-Dorée. Du mercredi au sa forme la plus troublante : la Beckett – s’il s’agit de lui – fuit en pays est devenu l’un des auteurs lundi, de 10 heures à 17 h 30. Tél. : communication avec l’au-delà. On courant quand elle lui apprend français contemporains les plus 01-43-46-51-61. Jusqu’au 24 jan- voit bien ici comment la prépara- qu’elle est enceinte. Merveille de joués dans le monde. vier 2000. Catalogue sous la di- tion et l’ornementation de ces l’art de Jean-Quentin Châtelain, Opéra-Théâtre, place de la rection d’Yves Le Fur, MAAO/ restes font basculer la dépouille qui, de sa voix chantante, laisse Comédie, 57 Metz. Tél. : RMN éd., 264 p., 290 F (44,21 ¤). humaine dans un monde magique. sourdre l’horreur et l’humour, 03-87-31-32-37. Du 26 au Ces ossements sont, sous toutes mine de rien, comme s’il était là 30 octobre. Entrée libre, sauf Quatre têtes humaines devant les latitudes, des liens avec les dé- de passage, à raconter une petite Fragments Koltès (de 30 F à un sobre rideau de tulle ouvrent funts, qui jouent désormais le rôle histoire. Pour ce genre de 160 F). l’exposition. La première, halluci- d’intercesseur avec la divinité. spectacle, les Suisses ont une née, bouche fendue comme en un expression enviable : « Mieux, ce PERPIGNAN dernier hurlement, vient d’Afrique. PRÉSENCE-ABSENCE serait pas tenable. » Deux autres, américaines, parche- Parfois le crâne disparaît entière- Théâtre de la Bastille, 76, rue de Festival Jazzèbre minées jusqu’à l’os, ont conservé ment sous une épaisse couche la Roquette, 11e. Mo Bastille. Du Carrefour des Suds leur chevelure et sont dotées d’une d’argile qui permet de remodeler mardi au samedi, à 21 heures ; le Intitulé cette année Festival parure qui les fait ressembler à les traits du disparu ou d’en inven- dimanche, à 17 heures. Tél. : Jazzèbre, le Festival de jazz de quelques vieilles comédiennes ter d’autres. Ambivalence de cette 01-43-57-42-14. Jusqu’au Perpignan affiche son goût pour peintes par Ensor. L’Asiatique, au présence-absence que pratiquent 31 octobre. 80 F et 120 F. la recherche, les musiques masque pelliculé de noir, a le front avec un art consommé les Mélané- latines, la relation aux traditions gravé d’un grand dessin stylisé. Le siens. Les plus réussis – ceux de BRÉTIGNY-SUR-ORGE et aux cultures de la région. Pour crâne nu de la dernière, déformé Nouvelle-Irlande notamment – ont ses derniers jours, le festival en pain de sucre, est d’origine eu- une curieuse parenté avec les Le Ballet royal du Cambodge présentera le film Opera de ropéenne. masques du théâtre grec. En Oc- A l’occasion de la tournée en Malendro, de Ruy Guerra, avant RÉUNION DES MUSÉES NATIONAUX DES MUSÉES RÉUNION France du Ballet royal du Pour que toutes les parties du cident, certains « chefs » parti- Saint Prosper, dans son habit de lumière. le concert de Tania Maria (le monde soient représentées, il ne culièrement vénérés sont dissimu- Cambodge, l’Espace Jules-Verne 26 octobre), et le duo de la manque qu’un spécimen venu lés dans des bustes de métaux plus précieuses, justaucorps brodé, quetés à demi dissimulés par un se- de Brétigny-sur-Orge (ville dans danseuse flamenca Ana Yerno d’Océanie. Il n’a pas été oublié, ou moins précieux, qui repro- cape déployée comme des ailes et mis de perles et de fleurs, le tout laquelle se sont installés plus de avec le pianiste Guillaume de puisque ce continent éclaté fournit duisent des traits idéaux. Les ves- fils d’argent de sa coiffure pos- encadré d’une frise de crânes. 40 000 réfugiés khmers) a Chassy (le 27). Sous le titre une bonne part des reliquaires ras- tiges de la bienheureuse Bertha tiche. Ce qui n’empêche pas de de- Cette composition répond à un l’excellente idée d’organiser deux Carrefours des Suds, le parcours semblés. Les autres viennent du sont enveloppés de tissus brodés viner sous la gaze la présence de la présentoir venu de Papouasie- journées non-stop afin de méditerranéen mettra à monde occidental où, à partir du d’or. On aperçoit seulement un tête de mort. Saint Pancratius est Nouvelle-Guinée, peint de figures montrer l’habillage des danseurs, l’honneur le Maghreb et la signification de la danse des XIIe siècle, l’Eglise catholique orga- fragment de son occiput, mysté- plus solennel et son armure laisse stylisées avec des yeux immenses, l’Espagne : trio Pedro Soler, nise un long face-à-face avec les rieuse matière lisse et blanche. entrevoir des fragments de son décoré d’une douzaine de têtes hu- mains. Le danseur Santha Leng Benat Achiary et Saleh Cherki, morts, notamment par l’intermé- Plus mystérieuse encore, cette fi- squelette. Saint Prosper en culottes maines fichées sur des piques. Si donnera Masques, une création puis duo Ramon Lopez et Majid diaire des reliques des sanctifiés. gure féminine dont la tête est un de velours rouge, les os enluminés, l’ensemble est stupéfiant, le rap- contemporaine. Egalement au Abdoul Majid, avant l’Orchestre Ce dialogue va durer jusqu’au crâne surmodelé. Le buste est pla- est alangui sur un coude. Les man- prochement des deux reliquaires programme, une initiation à la Frizzante, codirigé par les cuisine, une exposition-vente XVIIIe siècle. cé au centre d’une espèce de nequins rambaramp, des îles Va- ne l’est pas moins. Mais c’est sur- guitaristes Gérard Pansanel et Une telle confrontation aurait- double crochet, juste au-dessus nuatu, reçoivent des crânes surmo- tout cette familiarité avec la mort, d’artisanat. Claude Barthélémy (le 28) ; le elle été possible il y a quelques an- d’un sexe féminin ouvert. S’agit-il delés ; ceux de défunts de haut aujourd’hui refoulée, qui étonne. Espace Jules-Verne, rue pianiste Chano Dominguez, le nées ? Placer face à face des ves- de l’effigie d’une femme-ancêtre, lignage dont l’esprit, à la fin du ri- L’exposition se ferme sur une « va- Henri-Douard, quintette du contrebassiste tiges sacrés aux yeux des catho- créatrice de la lignée, ou de l’ellipse tuel, doit partir vers le pays des nité » de l’île de Pâques, crâne nu 91 Brétigny-sur-Orge. Les 26 et 27, Baldo Martinez et une rencontre liques et des fétiches « païens » d’un cycle qui va de la naissance à morts. dont le sommet est gravé d’un oi- à 20 h 30. Tél. : 01-60-85-20-85. entre l’ARFI et des musiciens aurait fait rugir les bonnes âmes. la mort ? Cette allégorie est placée La pièce la plus prodigieuse est seau stylisé : le lien entre le monde 130 F. algériens (le 29) ; le guitariste Introduire dans un musée des ob- presque en face du reliquaire de peut-être un Jardin du paradis ve- des vivants et celui des défunts. METZ Nguyên Lê et son projet jets aux charges religieuses si évi- sainte Coelestina, élaboré en nu de l’Allemagne postmédiévale, « Nous dansons sur les tombes/La Maghreb and Friends, puis le dentes avait également de quoi Suisse, au XVIIIe siècle. La compo- une installation complexe que ne mort n’en saura rien », écrivait Semaine Bernard-Marie Koltès chanteur de raï Kadda Cherif faire reculer les conservateurs pé- sition macabre est d’un baroque renierait pas un artiste contempo- Guillaume Apollinaire dans son Dix ans après la disparition de Hadria (le 30). tris de rationalisme. Les religions suave : rubans de couleurs tendres, rain. Elle a été élaborée avec le dé- Guetteur mélancolique. Bernard-Marie Koltès, Metz, sa Festival Jazzèbre, 66 Perpignan. ne devaient pas franchir les portes sourire dessiné par une double sir d’émerveiller : le Christ en croix ville natale, lui rend hommage. Jusqu’au 30 octobre. Tél. : des temples de l’art puisque l’art rangée de perles, jabot de pierres trône sur un fond d’ossements éti- Emmanuel de Roux La mairie organise une semaine à 04-68-51-13-14. De 50 F à 90 F. L’histoire du jazz dans les doigts de Charles Thomas GUIDE Ron Carter, Billy Higgins, Ben Riley, l’ancien Il me montrait des choses stupéfiantes » –, Sir TROUVER SON FILM Salif Keita FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE batteur de Thelonious Monk. Justement, Roland Hanna, Hank Jones, Tommy Flanagan Théâtre, 12, rue Sadi-Carnot, 92 Vanves. RIVE-DE-GIER, Charles Thomas Trio, jeudi lorsque l’on rencontre Charles Thomas, on ou Jaki Byard, Charles Thomas est un témoin Tous les films Paris et régions sur le Mini- Le 26, à 20 h 45. Tél. : 01-41-33-92-91. 120 F. 21 octobre. pense tout de suite à Monk, à Bud Powell aussi, de toute l’histoire du piano moderne. Il a en tel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36-68-03- RÉSERVATIONS 78 (2,23 F/min). entourés, pris en charge par des proches qui sa- lui, dans son corps, sa mémoire, tous les stan- Lulu RIVE-DE-GIER (Loire) vaient que la vie autour d’eux était trop mysté- dards, des plus joués aux plus enfouis. ENTRÉES IMMÉDIATES d’Alban Berg, d’après Frank Wedekind. de notre envoyé spécial rieuse. La légende dit que Charles Thomas a C’est cette histoire que Charles Thomas joue. Ulf Schirmer (direction musicale), Willy Le Kiosque Théâtre : les places du jour Un peu voûté, son grand corps flottant dans joué avec John Coltrane. Peut-être. La légende Avec une douceur, une légèreté du toucher qui Decker (mise en scène), avec Anna-Katha- vendues à moitié prix (+ 16 F de commis- un léger costume, une main posée sur le piano, dit aussi que tout New York se précipite pour peut se transformer aussitôt en un galop for- rina Behnke, Julia Juon, David Kuebler. sion par place). Place de la Madeleine et Opéra-Bastille, 130, rue de Lyon, 12 e. Les Charles Thomas reçoit l’ovation qui dit l’émer- jouer avec lui lors de ses rares apparitions. Im- midable. Il a inscrit sur une feuille des idées de parvis de la gare Montparnasse. De 2, 5, 8, 12, 15 et 18 novembre, à 19 h 30. veillement du public. Sait-il bien où il se primons la légende. « Les gens aiment bien venir répertoire pour ce soir : But Not for Me, Willow 12 h 30 à 20 heures, du mardi au samedi ; Tél. : 0-836-69-78-68. De 60 F à 575 F. trouve ? Charles Thomas est ailleurs. Au cœur me voir – Qui ? – Des musiciens – Qui ? – Des Weeps for Me, Come Sunday, Good Bait, Poincia- de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. L’Orchestre national de Barbès François Salque (violoncelle) de la musique certainement. Lorsque ses doigts gens. » na, Con Alma... D’autres lui viennent comme Zénith, 209, avenue Jean-Jaurès, Paris 19 e. Delphine Bardin (piano) se posent sur le clavier, il se redresse. Il est Né en janvier 1935 à Memphis, Charles Tho- ça. Le contrebassiste Essiet Essiet sait s’adap- Le 2 novembre, à 20 heures. Tél. : 01-42- Liszt : Elégies pour violoncelle. Rachmani- peut-être aussi toujours chez lui, en Arkansas, mas jouait du piano et de l’orgue pendant que ter. Clarence Penn, à la batterie, le comprend 08-60-00. 143 F. nov : Romance pour violoncelle et piano. Iggy Pop d’où il n’accepte de partir que quelques jours son père, le révérend Charles E. Thomas, chan- vite. La mélodie, l’harmonie, les rythmes de- Debussy : Sonate pour violoncelle et pia- Elysée Montmartre, 72, boulevard Roche- dans l’année pour New York ou l’Europe. tait la gloire de Dieu. L’oreille collée au poste viennent un fantastique terrain de découverte, no. chouart, 18e. Les 8 et 9 novembre, à C’est le festival Jazz en tête, de Clermont- de radio familial, Charles Thomas découvrait de renouvellement des thèmes les plus connus, Musée d’Orsay, 1, rue de Bellechasse, 7e. 19 h 30. Tél. : 01-55-07-06-00. 165 F. Mo Solferino. Le 26, à 12 h 30. Tél. : 01-40- Ferrand, et Xavier Felgeyrolles qui ont permis, aussi le jazz, « le son de cette musique, c’est ça entendus. John Lewis 49-47-57. 80 F. en octobre 1997, de découvrir le pianiste en qui me passionnait ». Comme Phineas New- Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue Renegade Way France. Il a enregistré quelques disques, avec born – « Il habitait pas très loin de chez moi. Monta igne, 8e . Le 8 novembre, à Sylvain Siclier Bataclan, 50, boulevard Voltaire, 11e. 20 heures. Tél. : 01-49-52-50-50. De 60 F à Mo Voltaire. Le 25, à 20 heures. Tél. : 01- 250 F. 43-14-35-35. 150 F. Jean-Louis Murat Enrico Pierranunzi Trio Le Trianon, 80, boulevard Rochechouart, Le désarroi de l’ancien communiste Arthur Koestler Au Duc des Lombards, 42, rue des Lom- 18 e. Les 10 et 11 novembre, à 19 h 30. Tél. : bards, 1er. Mo Châtelet. Le 25, à 20 h 30 et 01-44-92-78-03. 149 F. Au printemps 1941, un jeune tagent pleinement la conviction que le 23 août 1939. Les Français, pour 22 h 30. Tél. : 01-42-33-22-88. 80 F. CROISADE SANS CROIX, d’Ar- Marc Laferrière Quintet DERNIERS JOURS communiste hongrois, qui vient de des relations pacifiques et de bon la plupart, sont tenus dans l’igno- Caveau de la Huchette, 5, rue de la Hu- thur Koestler. Mise en scène : passer trois ans en prison pour ap- voisinage entre la France et l’Alle- rance des accords franco-alle- chette, 3e.Mo Saint-Michel. Le 25, à 29 octobre : Jean-Paul Wenzel. Avec Laurence partenance au parti, réussit à ga- magne constituent l’un des éléments mands du 6 décembre 1938. 21 h 30. Tél. : 01-43-26-65-05. De 60 F à Littoral Février, Denis Lavant, Muriel Pi- gner Lisbonne. Il n’est plus essentiels de la consolidation de la Quand il publie Croisade sans 75 F. de Wajdi Mouawad, mise en scène de quart... membre du parti tant il a été sidé- situation en Europe et du maintien croix en 1943, Arthur Koestler ne Calvin Russell l’auteur, par le Théâtre O parleur. Créé en France au 15 e Festival international des THÉÂTRE DE LA COLLINE, 15, rue ré, révolté, par le pacte germano- de la paix générale. Les deux gouver- sait trop où donner de la tête. Son La Cigale, 120, boulevard Rochechouart, 18e. Mo Pigalle. Le 25, à 19 heures. Tél. : 01- francophonies en Limousin en sep- Malte-Brun, Paris 20e .Mo Gallie- soviétique, cela Koestler le précise nements s’emploieront en consé- Testament espagnol, en 1938, est 49-25-89-99. 170 F. tembre 1998. ni. Du mercredi au samedi, dès les premières pages de son quence de toutes leurs forces à assu- clairement antifranquiste. Son Zé- The Selecters Théâtre 71, 3, place du 11-Novembre, 92 20 h 30 ; mardi, 19 h 30 ; dimanche, livre, Croisade sans croix. rer le développement dans ce sens ro et l’infini, en 1940, est clairement New Morning, 7-9, rue des Petites-Ecuries, Malakoff. Tél. : 01-46-55-43-45. 15 h 30. Tél. : 01-44-62-52-52. A ce propos, une précision : tout des relations entre leurs pays. » anticommuniste, antisoviétique. 10 e. Mo Château-d’Eau. Le 25, à 21 heures. 30 octobre : le monde connaît l’existence des Suivent deux articles plus brefs sti- Mais Croisade sans croix est un ré- Tél. : 01-45-23-51-41. 120 F. L’Amante anglaise accords germano-soviétiques, pulant que les frontières entre Al- cit multiple, aux fils mêlés et Michèle Atlani de Marguerite Duras, mise en scène de L’Européen, 3, rue Biot, 17e. Mo Place-de- Patrice Kerbrat. ceux-ci sont constamment rappe- lemagne et France sont intou- confus, et l’approche politique est Clichy. Le 25, à 20 h 30. Tél. : 01-43-87-97- Théâtre de l’Œuvre, 55, rue de Clichy, Paris lés, à juste titre, par historiens et chables et que toutes ces mesures recoupée par l’intervention d’une 13. 100 F. 9e. Tél. : 01-44-53-88-88. De 100 F à 240 F. essayistes dès qu’ils traitent des sont sous réserve des « relations psychanalyste qui aurait voulu dé- crimes de Staline, mais les mêmes particulières avec des puissances brouiller cet écheveau. CONCERT historiens passent volontiers sous tierces » (le pacte franco-sovié- Il est étrange que Jean-Paul silence les accords germano-fran- tique de 1935, par exemple, peut- Wenzel, qui sait diriger aussi bien çais qui précédèrent, eux aussi, la être ?) qu’écrire, ait choisi de mettre en seconde guerre mondiale. scène une œuvre aussi filandreuse. Les accords de Munich sont si- LES PLAINTES DE DENIS LAVANT L’interprétation calme de Laurence gnés le 29 septembre 1938. Dix se- Le soir de ce 6 décembre, somp- Février (la psychanalyste) aère un maines plus tard, le 6 décembre tueuse réception du gouvernement peu ces taillis, mais Denis Lavant, 1938, Ribbentrop arrive à Paris. Il français au complet à l’ambassade acteur d’une invention souvent déjeune à Matignon avec Daladier, d’Allemagne, et, dans l’après-midi singulière et forte, n’a pas trouvé président du conseil. Dans l’après- du 7, nouvelle rencontre Ribben- ici ses marques ; il adopte une fois midi, avec Georges Bonnet, mi- trop-Bonnet, à l’hôtel Crillon (ils pour toutes un jeu bébé, plaintif, nistre des affaires étrangères, il ne seront pas d’accord, plus tard, qui déroute, sauf aux cinq der- signe, au Quai d’Orsay, le texte que sur ce qu’ils se sont dit). Le pacte nières minutes. voici : « Le gouvernement français germano-soviétique sera signé, lui, et le gouvernement allemand par- huit mois et demi plus tard, Michel Cournot LeMonde Job: WMQ2610--0036-0 WAS LMQ2610-36 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0683 Lcp: 700 CMYK

36 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 La société tchèque de plus en plus sécularisée Le quotidien pragois « Lidové Noviny » se penche sur les raisons de ce phénomène massif. Les religions traditionnelles reculent devant l’incroyance, et les sectes, si elles progressent, ne font pas vraiment recette QU’ONT FAIT les Tchèques à 1991. Au contraire, le nombre de partagent entre ceux qui ne savent fidèles –, s’était presque arrêtée particulier, a toujours laissé indif- Dieu pour qu’Il se détourne d’eux ? personnes se déclarant sans reli- pas quoi penser et ceux pour les- dans les années 70 et 80. férent l’homme de la rue ». Cette question agite les dignitaires gion a augmenté de 7 % (66 %), la quels il n’existe rien ni personne. En cette fin de siècle, le recul du Selon lui, les attentes de la socié- de l’Eglise catholique et des Eglises différence représentant la progres- Le fondement de la foi chrétienne nombre des croyants est provoqué té envers les religions étaient, protestantes de Bohême-Moravie. sion des effectifs des sectes et les n’est donc même pas partagé par en particulier par « la disparition après la sortie du communisme, les Ce qu’ils pressentaient depuis cultes exotiques. les Tchèques qui se réclament de des générations les plus âgées, pour suivantes : « Montrez-nous la voie quelque temps vient d’être confir- Le tableau « apocalyptique » de l’Eglise catholique (28 %) ou des lesquelles l’appartenance à une vers le succès, vers des expériences mé par un vaste état des lieux des l’état de la foi dans le pays est, de Eglises évangéliques (4,5 %). Eglise était une évidence ». De transcendantales extraordinaires ou Eglises, des religions et de la foi en plus, à peine tempéré par les ré- Le quotidien pragois Lidové No- nées 60. Pendant cette décennie de même, les personnes de plus de donnez-nous l’assurance d’un ordre pays tchèque réalisé à l’occasion ponses à deux autres questions po- viny, qui a consacré son supplé- libéralisation après les terribles an- cinquante ans qui, pour des «rai- éternel et la possibilité de fuir ce du dixième anniversaire de la chute sées aux 1 908 personnes interro- ment dominical à cette enquête, nées de stalinisme, les effectifs sons conjoncturelles », s’étaient monde chaotique. » Les religions du communisme et du synode des gées. Si 43,2 % d’entre elles avance, en laissant la parole à des s’étaient effondrés de moitié, rap- déclarées croyantes en 1991 ne se traditionnelles ne pouvaient pas évêques européens qui s’est achevé s’estiment croyantes (contre 42,8 % spécialistes et des responsables pelle Lidové Noviny. Cette chute, considèrent plus comme telles. En répondre à ces attentes. Les sectes dimanche 24 octobre au Vatican. en 1991), 48,5 % non croyantes d’Eglises, plusieurs explications. résultat de la propagande athée et effet, comme le souligne Prokop et certains cultes charismatiques En effet, la sécularisation de la (51,8 %) et 8,3 % (5,4 %) athées L’ampleur du phénomène de sé- de la répression contre les catho- Remes, président de l’Association ont su satisfaire ces besoins. Si société se poursuit à un rythme convaincues, elles ne sont que cularisation mérite en effet de s’y liques dans les années 50 – liquida- d’études des sectes, l’affirmation leurs effectifs ont globalement soutenu. Les Eglises chrétiennes 6,5 % à croire en « Dieu comme intéresser car, non seulement il est tion des ordres, internement des que « l’Eglise catholique représen- doublé entre 1991 et 1999, une cer- ont perdu 8 % de leurs fidèles (33 % personne », contre 50,2 % en l’un des plus marquants en Europe, dignitaires religieux et d’une majo- tait au sortir du communisme une taine désaffection a été enregistrée des 10,3 millions de Tchèques) de- « quelque chose comme un esprit ou mais aussi le plus brusque dans rité des prêtres et des laïcs les plus autorité morale ou spirituelle était depuis le milieu de la décennie et puis le dernier sondage réalisé en une force ». Les 43 % restants se l’histoire nationale depuis les an- actifs, persécution quotidienne des un mythe. L’Eglise catholique, en leur progression a tendance à se ralentir. Si les cultes hindouistes ou basés sur le yoga et la méditation DANS LA PRESSE économique virtuel, sera sinon la déjoués. Le mouvement politique leader de la vie politique fédérale : remarque vaut pour la réaction des sont à la mode, on ne constate pas grande au moins l’une des grandes que la Suisse a connu hier est de depuis hier, la droite est renforcée consommateurs britanniques, qui un engouement pour le boud- LCI puissances du XXIe siècle. (...) Il est ceux qui font date, et rien, pas au Parlement, et au cœur de l’UDC affirment qu’ils vont boycotter tous dhisme comparable à celui observé Pierre-Luc Séguillon vrai enfin que cette attitude parti- même un système électoral conçu elle-même c’est bien l’aile bloché- les produits français, de la moutarde en Europe occidentale. a L’accueil volontairement excep- culièrement conciliante à l’égard de pour favoriser l’immobilisme, n’a rienne qui prend le dessus. Le tribun de Dijon au camembert. (...) La L’anticléricalisme professé offi- tionnel et chaleureux réservé par le la Chine, pour être fondée sur une freiné la spectaculaire poussée de zurichois est désormais le leader de France et l’Allemagne doivent s’ali- ciellement à Prague risque de ne président de la République à son ho- conviction et inspirée par une vision l’UDC. Depuis l’apparition de la pro- la droite suisse. gner cette semaine sur les douze pas faciliter la tâche des Eglises mologue chinois, du week-end bu- géostratégique, n’est pas dénuée portionnelle il y a quatre-vingts ans, autres pays de l’Union européenne dans leur tentative d’arrêter l’hé- colique privé de Bity au tapis rouge non plus d’un calcul de politique in- c’est sans doute le plus important FINANCIAL TIMES et lever l’embargo sur le bœuf bri- morragie – il n’est pas possible de de la cour des Invalides, procède térieure. Dans une cohabitation au déplacement en voix et en sièges a Dégoûtant. C’est le seul mot qui tannique, dans les conditions très parler de reconquête, même par- d’un calcul domestique, d’un pari sein de laquelle il n’est pas aisé pour que l’histoire politique suisse ait convienne. Comment se fait-il que strictes définies par la Commission. tielle, des esprits. Malgré les prévi- sur l’avenir et d’une ferme convic- le chef de l’Etat d’exister tant la réali- connu. Premier parti en voix, l’UDC les autorités françaises semblent Ces décisions devraient constituer sions pessimistes de l’enquête – les tion. Jacques Chirac est depuis tou- té de l’exécutif se situe à Matignon, va peser plus lourdement sur l’ave- avoir trouvé des excuses à la pra- des pas décisifs vers un effort plus croyants pourraient représenter jours convaincu que, si le respect des Jacques Chirac apparaît, à travers cet nir de la Suisse que son nombre de tique consistant à mélanger des général pour dépolitiser la question seulement 20 % de la population droits de l’homme est une valeur épisode chinois, en grand ordonna- sièges ne pourrait le laisser penser. boues d’épuration aux aliments des- de la sécurité alimentaire. Le soin de en 2010 –, les dignitaires catho- universelle, le respect des cultures et teur de la politique étrangère fran- Car l’influence de la formation de tinés au bétail, en dépit des lois eu- juger devrait être laissé aux experts liques peuvent toutefois se conso- des réalités nationales particulières çaise. Christoph Blocher ne se limite pas à ropéennes ? La manifestation de indépendants. Quand les services ler : la relève des générations est en est une autre. (...) Mais, au-delà la cinquantaine de sièges qu’elle oc- leur indignation par les agriculteurs nationaux parviennent à des conclu- plus ou moins assurée alors que de cette conviction, le chef de l’Etat a LE TEMPS cupera désormais à l’Assemblée fé- britanniques, qui ont souffert un sions différentes en ce qui concerne l’existence de certaines Eglises pro- entend faire preuve de sa capacité Eric Hoesli dérale. Par un mécanisme compa- embargo injustifié sur leurs exporta- des risques très limités, les embargos testantes est menacée. d’anticipation. La Chine, avec son Personne n’attendait pareil remue- rable à celui des poupées russes, tions de bœuf vers la France, est en- commerciaux ne sont pas la solu- milliard d’habitants et son poids ménage et tous les pronostics sont l’UDC vient d’affirmer son rôle de tièrement compréhensible. La même tion. Martin Plichta

SUR LA TOILE A LA TELEVISION ET A LA RADIO altern.org/ecra MÉDICAMENTS a L’Etat de l’Illinois a engagé des Le Monde des idées poursuites contre plusieurs sites LCI Le mouvement étudiant contre Claude Allègre se poursuit sur Internet Web qui vendaient des médica- Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 ments par correspondance, Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 UN PETIT mammouth rose saute Plus généralement, il espère notamment du Viagra et des anti- Le lundi à 9 h 10 et à 14 h 10 sur la tête du ministre et l’écrase en qu’Internet pourra s’imposer inflammatoires, sans exiger d’or- a rebondissant joyeusement. Le site comme un outil de coordination donnance. Le Kansas et le Missouri Le Grand Jury « Ensemble contre Claude Allègre », pour ces syndicats locaux, situés ont déjà lancé des actions judi- RTL-LCI créé par plusieurs cellules syndicales pour la plupart dans des facs de pro- ciaires similaires. – (AFP.) Le dimanche à 18 h 30 étudiantes de Paris et de province vince très revendicatives, mais rela- a en rupture avec leurs instances na- tivement isolées : « Devant le refus ENCYCLOPÉDIE SATURÉE Les rumeurs du monde tionales, s’inscrit dans la continuité d’une grève nationale, nous avons a Le jour même de son ouverture, FRANCE-CULTURE du mouvement de mécontentement quand même décidé de continuer la le site Web Encyclopædia Britanni- Le samedi à 12 heures qui agite les campus depuis l’hiver lutte. Mais il n’est pas question pour ca, qui devait permettre la consul- a dernier. Il publie tout d’abord une autant de monter une structure natio- tation gratuite des trente-deux vo- Idéaux et débats analyse critique des réformes ac- nale supplémentaire. » lumes de l’encyclopédie, avait dû FRANCE MUSIQUES tuellement mises en place, en se Faire circuler l’information par fermer temporairement, incapable Le dimanche à 17 heures fondant sur des principes très clas- des voies alternatives ou transver- de faire face à l’afflux de visiteurs. a siques : « L’université n’est pas là sales devient donc une priorité : Son directeur général, Don Yan- Libertés de presse pour former à la pratique d’une acti- « Selon les actions entreprises, nous nias, présente ses excuses au pu- FRANCE-CULTURE vité professionnelle, mais pour assurer pourrons publier sur le Web des infor- blic, réaffirme que le site « a réelle- Un dimanche sur quatre à 16 heures à chacun un certain niveau de mations quotidiennes sur les facs qui ment été victime de son propre a connaissance. » bougent, ou diffuser par courrier élec- succès » et promet le retour pro- A la « une » du Monde Les étudiants dénoncent une re- tronique un bulletin de liaison. » Cela chain de l’encyclopédie sur le Web, RFI mise en question de cette « mission dit, Emmanuel a découvert que les grâce à des serveurs plus puissants. Du lundi au vendredi fondamentale » et craignent «le choses ne sont pas aussi simples : www.britannica.com à 12 h 45 et 0 h 10 (heures de Paris) passage d’une culture critique à une médiat des réformes », et à la faire « licence professionnelle », un nou- « Le vrai problème est précisément le a culture d’entreprise ». Ils s’inquiètent circuler dans les amphis. veau diplôme proposé par le minis- manque d’accès Internet dans les uni- COLLECTIONNEURS La « une » du Monde également des possibles augmenta- Les 16 et 17 octobre, une réunion tère : « Nous allons lancer un appel versités. Très peu d’étudiants peuvent a Le site de commerce britannique BFM tions des droits d’inscription et re- intersyndicale de ces groupes en dis- vers l’ensemble de la communauté surfer et disposer d’une adresse élec- QXL mettra aux enchères des mor- Du lundi au vendredi doutent l’apparition d’« universités sidence a été organisée à Nantes. Le éducative », explique Emmanuel tronique s’ils ne possèdent pas leur ceaux du fameux stade londonien 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 Le samedi au rabais ». Ils invitent donc les in- site va donc s’enrichir prochaine- Lyasse, secrétaire général de propre ordinateur chez eux. » de Wembley, qui va être détruit 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 ternautes à signer une pétition élec- ment de plusieurs textes et résolu- l’UNEF-Paris IV et coresponsable du prochainement. tronique réclamant « le retrait im- tions, concernant notamment la site. Sylvie Tanette www.qxl.com

D’une valse à l’autre par Alain Rollat L’IMAGE DE L’EMPEREUR de selon le pronostic de M. Jiang Ze- donc fondé à douter qu’un Grand Chine valsant avec la première min, le jour où celle-ci demandera Timonier fasse une nourrice quali- dame de la République française à nos arrière-petits-enfants, à pro- fiée. sur un air d’accordéon valait assu- pos des danses macabres du Tibet La seconde image est encore rément son pesant de pellicule. et d’ailleurs : « Que faisiez-vous en plus complexe. Que s’est-il exacte- Elle occupera la place qui lui re- ce temps-là ? » ment passé, samedi, à Lyon, dans vient de droit dans l’album de Pour importante qu’elle soit, ce wagon du TGV 206 d’où notre mémoire collective : elle fera cette scène de bal musette ne sau- M. Jacques Chirac est ressorti pour pendant à une autre image de rait, toutefois, occulter deux autres annoncer, ravi, l’achat de 28 Airbus danse passée à la postérité, celle de images dont le sens mériterait par la Chine ? Faute de séquence 1989, où l’on voit un tank esquisser d’être approfondi par les sino- entière, on reste sur une scène fu- une valse-hésitation devant un pé- logues. La première est celle où gitive où, les deux chefs d’Etat kin inconnu aux abords de la place l’on voit, chez des voisins des étant debout côte à côte, l’on voit Tiananmen. Celui qui voudra la lé- époux Chirac, le guide du peuple M. Jiang Zemin saisir brusquement gender n’aura que l’embarras du chinois donner le biberon à un la main gauche de M. Jacques choix. Notre préférence va à la agneau : sa maladresse est telle Chirac, puis la relâcher, au vu de la proposition faite, dimanche soir, que la bergère est obligée de lui caméra, pour prendre la pose, sur TF 1, par le quidam en charge prêter main-forte. Il fut un temps, comme après un instant d’égare- de résumer la semaine écoulée en en Chine, où ce genre d’insuffi- ment ou de vertige. S’agissait-il images pour les besoins de l’émis- sance conduisait tout droit à la d’un geste affectueux ou d’un sion de Ruth Elkrief : « Habité par campagne pour un stage de révo- geste réflexe ? Nos arrière-petits- la fièvre du dimanche matin, Jiang lution culturelle... Cette image est enfants répondront à leurs copains Travolta invite Bernadette... » Cela d’autant plus paradoxale que chinois que nous valsions, en ce donnera peut-être le change de M. Jiang Zemin, si l’on en croit ses temps-là, parce que, nous aussi, l’humour noir à la Chine « haute- propos sur l’immaturité politique nous avions attrapé cette maladie ment démocratique », celle qui de son peuple, prend les autres moutonnière qu’on appelle le s’éveillera « dans cinquante ans », Chinois pour des moutons. On est tournis... LeMonde Job: WMQ2610--0037-0 WAS LMQ2610-37 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 09:08 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0684 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / 37 LUNDI 25 OCTOBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.00 Nature. Le Parc national 21.45 Concerto pour violon 20.30 La Règle du jeu aaa TÉLÉVISION ARTE de la Wattenmeer. Arte d’Elgar. Concert enregistré Jean Renoir (France, 1939, 19.10 Opération Barberousse. Planète N., 120 min) &. Festival 22.00 Les Manipulations génétiques. au Royal Albert Hall, 19.00 Nature. 19.15 Les Déesses rouges. à Londres, en 1981. Mezzo 20.45 Trust Me aa Invités : Arnaud Apoteker, TF 1 19.45 Météo, Arte info. Louis-Marie Houdebine, Axel Kahn, Femmes de Russie. Histoire 22.45 La Symphonie « Faust », Hal Hartley (Etats-Unis, 1991, v.o., 105 min) &. Cinéfaz 20.15 Reportage. Claude Sureau. Forum Planète 20.00 Et si les boss devenaient de Liszt. Concert enregistré 18.25 Exclusif. employés. au Symphony Hall de Boston, en 1976. 21.00 Même les cow-girls 19.00 Etre heureux comme... Un beau jour pour mourir. 20.40 Malcolm X a MAGAZINES [4/6]. General Pike. Planète Avec Kenneth Riegel, ténor, ont du vague à l’âme aa 19.05 Le Bigdil. et l’Orchestre symphonique de Boston, Film. Spike Lee &. 20.15 Reportage. Gus Van Sant (Etats-Unis, 1995, 19.55 L’Air d’en rire. 18.20 Nulle part ailleurs. Un beau jour pour mourir. Arte dir. Leonard Bernstein. Mezzo v.o., 100 min) &. Paris Première 0.00 Court-circuit. Le Temps de l’été. 0.05 La Symphonie no 94, 19.57 Clic et net. Ramunas Greicius &. Apocalypse ! Avec Lilian Thuram, Jimmy Scott, e 20.30 Le Fracas des ailes, la 2 Guerre 21.00 Les Batailles aa 20.00 Journal, Météo. Cornelius Meckseper (v.o.). &. Faye Dunaway, Andrea Pinckett, « La Surprise », de Haydn. Jacques Rivette [1/2] (France, Eric Serra. Canal + mondiale vue du ciel. [8/13]. Par l’Orchestre philharmonique 1993, 155 min) &. Cinéstar 2 20.50 5 millions pour l’An 2000. 0.25 Conversation secrète aaa Le prix de l’incompétence. Planète de Vienne, dir. L. Bernstein. Mezzo Film. Francis Ford Coppola &. 18.30 L’Invité de PLS. 22.05 Le Garçon sauvage aa 20.55 Manège. Le Défi &. Jean-Marie le Pen. LCI 20.40 Sous le charme 0.15 Neil Young and Crazy Horse. Etats-Unis, en 1991. Canal Jimmy Jean Delannoy (France, 1951, 22.40 Y a pas photo ! 20.55 Jour après jour. des baleines. Odyssée N., 120 min) &. Ciné Classics Les histoires étonnantes M6 En compétition pour devenir 1.00 Jazz 6. Dianne Reeves. et drôles des costauds. 20.45 La Renaissance. [3/6]. Jazz à Vienne, en 1999. M6 22.10 L’Anglais top model. Mois après mois. France 2 La liberté de l’esprit [1/2]. Histoire 0.10 Football. 18.20 Le Flic de Shanghai &. 21.00 Lundi soir. qui gravit une colline... aa 19.20 Unisexe. 20.45 L’Histoire d’Abbey Road. Mezzo Christopher Monger (GB, 1994, 0.45 TF 1 nuit, Météo. Invités : Florian Rousseau COURTS MÉTRAGES 19.50 La sécurité sort 21.00 Lucy, 50 ans de succès. Téva 95 min) &. Cinéstar 1 et Noël Mamère. Eurosport de la bouche des enfants. 21.05 Le Point. Le canal de Panama. 23.25 Christian Belgy 0.00 Court-circuit. Le Temps de l’été. 22.15 Petits arrangements FRANCE 2 Ramunas Greicius. Apocalypse ! avec les morts aa 19.54 Le Six Minutes, Météo. La « bébémania » : une industrie alias Claude François. Planète très prospère. TV 5 Cornelius Meckseper. Arte Pascale Ferran (France, 18.20 Hartley, cœurs à vif &. 20.10 Une nounou d’enfer &. 21.05 La Route. Avec Roselyne Bachelot, 23.45 Les Secrets de la guerre secrète. 1994, 110 min) &. Ciné Cinémas 2 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. 20.40 Décrochages info, Marc Jolivet. Canal Jimmy Les orchestres rouges. Odyssée SÉRIES 19.15 Qui est qui. Les Produits stars. 22.40 Y a pas photo ! 23.55 Base-Ball. [17/18]. Planète 20.50 Docteur Quinn, femme 19.50 Un gars, une fille &. 20.55 Sabrina Invités : Patrick Bosso, 20.00 Journal, Météo. Film. Sydney Pollack &. Nicole Calfan. TF 1 médecin. Les bisons. Série Club SPORTS EN DIRECT 20.55 Jour après jour. 23.10 La Salamandre 20.55 Manège. Le Défi. TF 1 23.10 Mots croisés. En compétition Film. Peter Zinner &. Y a t-il encore de la morale 20.55 Football. 21.50 New York Police Blues. pour devenir top model. 1.00 Jazz 6. Dianne Reeves. en politique ? France 2 Championnat Anglais. Newcastle Tout nouveau, 23.10 Mots croisés. 1.00 Aléas. L’affaire Borriello. Histoire - Derby County. Canal + vert tout beau (v.o.). Canal Jimmy 0.30 Journal, Météo. d’os. Reboul le rebelle. Le petit palais 22.20 Buffy contre les vampires. de Dan Ohlman. France 3 MUSIQUE Œufs surprises. Série Club 0.55 Musiques au cœur. Chopin. RADIO 22.25 Aux frontières du réel. FRANCE 3 DOCUMENTAIRES 21.00 Tristan et Isolde. A cœur perdu. Le grand jour. TSR 22.50 Earth 2. Futur antérieur. 13me RUE FRANCE-CULTURE Par l’Orchestre et les Chœurs 18.20 Questions pour un champion. 18.10 La Chute du Mur. de l’Opéra de Berlin, 0.00 New York Police Blues. [1/3]. Une chronique. Planète dir. Jiri Kout. Muzzik Tout nouveau, tout beau. TSR 18.48 Un livre, un jour. 21.20 Expresso, Poésie sur parole. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 21.30 Multidiffusion. 20.05 Fa si la. 22.10 Carnet de notes. 20.35 Tout le sport. Archives d’un mélomane. SIPA PRESS SIPA 20.55 Le Passager de la pluie 22.30 Surpris par la Nuit. Clément Rosset. 22.40 Henry and June a Film. René Clément %. Philip Kaufman. Avec Fred Ward, 22.55 Météo, Soir 3. FRANCE-MUSIQUES Uma Thurman (Etats-Unis, 1990, 23.30 Plaidoirie pour le meilleur v.o., 135 min) ?. Paris Première 20.00 Concert. Par l’Orchestre VOYAGE FRANCE 2 M6 et pour le pire. philharmonique de Radio France, 23.00 Shining aaa Téléfilm. Joel Oliansky &. 18.00 L’Heure de partir 23.10 Mots croisés 23.10 La Salamandre Stanley Kubrick (EU, 1980, dir. Paul Daniel, Sylvie Sullé, v.o., 150 min) &. Ciné Cinémas 3 mezzo-soprano, Pascal Gallois, basson : Le magazine quotidien de la Politique et morale peuvent-elles Un officier du contre-espionnage CANAL + Œuvres de Brainbridge, Elgar. 23.35 Les Prisons aa 22.30 Jazz, suivez le thème. chaîne Voyage s’intéresse à L’Esprit faire bon ménage ? Autour des af- enquêtant sur l’assassinat d’un gé- Jacques Rivette [2/2] (France, du Sud-Ouest. On prend le temps faires Dumas et Tiberi, Arlette néral italien découvre un complot 1993, 170 min) &. Cinéstar 2 f En clair jusqu’à 20.40 23.00 Le Conversatoire. 18.15 Flash infos. de la découverte : des reportages, Chabot et Alain Duhamel re- fasciste destiné à renverser le gou- 0.15 Danse avec les loups aaa 18.20 Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE des rubriques, les questions d’un çoivent, pour ce nouveau numéro vernement. Par ailleurs, un riche Kevin Costner (Etats-Unis, 1990, v.o., 185 min) &. Cinéfaz 20.30 Le Journal du cinéma. téléspectateur, avec chaque jour du magazine politique bimensuel industriel traque des criminels de 20.15 Les Soirées. Castor et Pollux, première 0.25 Conversation secrète aaa 20.40 Alien, la résurrection a Francis Ford Coppola (EU, 1974, suite (extraits), de Rameau, par un invité différent. Cette semaine, de la rédaction de France 2, des guerre. Adaptation d’un célèbre Film. Jean-Pierre Jeunet ?. e 110 min) &. Arte l’Orchestre du XVIII siècle, dir. Frans le musicien Bernard Lubat, le rug- élus de la jeune génération. Sont roman de Morris West, L’Avocat du 22.20 Tragédies minuscules &. Brüggen. 20.40 George Sand et Alfred 0.30 THX 1138 aa 22.25 Requiem de Musset. Œuvres de Bellini, Rossini, byman Serge Blanco, le chanteur annoncés, entre autres et sous ré- diable. Suspense et politique-fic- George Lucas (Etats-Unis, J. Strauss père, Weber, Berlioz, Film. Alain Tanner (v.o.). &. Jean-Pierre Mader, le chef cuisinier serve, Arnaud Montebourg, Julien tion pour les débuts dans la réali- 1970, 85 min) &. Ciné Cinémas 2 Hummel, Schubert, Beethoven. 0.10 Boxe hebdo. Alain Dutournier et l’écrivain Dray, Roseline Bachelot et Ber- sation de Peter Zinner, ancien 1.30 Manèges aaa 22.35 Les Soirées (suite). Yves Allégret (France, 1949, 1.10 Football. Œuvres de Paër, Weber, Mozart, Christian Laborde. trand Delanoë. monteur. N., 90 min) &. Ciné Classics Newcastle - Derby County. Liszt, Hoffmann, R. Schumann.

MARDI 26 OCTOBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.30 La Chute du Mur. 21.45 Arnold, Delius TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE [2/3]. Une chronique. Planète et Elgar aux Proms. 21.00 La Vie quotidienne des Français 20.45 La Vie en face. Londres 1977. Avec Ralph Kirschbaum, 14.35 La Cinquième rencontre... Mon affaire de cœur. Arte violoncelle et l’Orchestre TF 1 Justice, société. à la Libération. Forum Planète philharmonique de Liverpool, 20.45 La Maison Windsor. dir. Charles Groves. Mezzo 15.40 Sydney Police &. 16.00 Allô la Terre. 23.00 Retraites, mieux gérer son futur. [3/3]. 1945-1992. Histoire Invités : Francis Bazile, 22.45 Cosi fan tutte. 16.40 Sunset Beach. &. 16.35 Alf &. Jean-Christophe le Douigou, 20.55 Voyage au cœur Opéra de Mozart. Paris1992. 17.35 Melrose Place &. 17.00 L’abécédaire du polar. B, Bunker. Henri Sterdyniak, Marisol Touraine, de la matière. Odyssée Par The English Baroque Soloists 18.25 Exclusif. 17.15 Histoires de profs. Nicolas Vanston. Forum Planète et The Monteverdi Choir, 17.30 100 % question. 21.30 Nylons Blues. Une histoire dir. John Eliot Gardiner. Mezzo 19.00 Etre heureux comme... MAGAZINES anecdotique du bas nylon. Planète 19.05 Le Bigdil. 17.55 Côté Cinquième. 21.50 Thema. Hip-hop non-stop. Arte 19.55 L’Air d’en rire. 18.25 Météo. TÉLÉFILMS 18.30 Le Monde des animaux. 14.35 La Cinquième rencontre... 21.50 Nomades. Mongolie intérieure : 20.00 Journal, Météo. Le mouvement hip-hop. sur les traces du passé. Odyssée 18.00 Le Blanc à lunettes. 20.45 Spécial Transat. 19.00 Archimède. Avec Claudine Moïse. La Cinquième Edouard Niermans. Festival 20.50 5 millions pour l’An 2000. 19.45 Météo, Arte info. 22.25 Et si les boss 20.15 Reportage. 16.05 Saga-Cités. devenaient employés. 20.30 L’Enfant et les Loups. 20.55 Waterworld Un cirque hors d’Etat. Une ville, un droit [2/2]. France 3 [4/6]. General Pike. Planète Pierre-Antoine Hiroz. &. Festival Film. Kevin Reynolds %. 20.45 La Vie en face. Mon affaire de cœur. COLLECTION CHRISTOPHE L. 16.35 Apostrophes. 20.45 Nasty Boys 3. 23.15 Célébrités. 21.50 Thema. Hip-hop non-stop. 22.45 Lieux mythiques. 21.55 Je rap donc je suis. Invité : Georges Simenon. Festival [1/10]. Chaco Canyon : Leo Penn. 13ème RUE 14.20 Salut l’artiste aa 0.40 Les Rendez-vous de l’entreprise. Yves Robert. 23.10 Faire kifer les anges. 17.00 Les Lumières du music-hall. l’énigme d’Anasazi. Histoire 21.25 Chère Marianne. 1.05 TF 1 nuit, Météo. 0.40 Wild Style Pierre Joassin. RTBF 1 Avec Marcello Mastroianni, André Claveau. 23.15 Lieux mythiques. Jean Rochefort (France, 1973, Film. Charlie Ahearn (v.o.) &. Dalida. Paris Première [2/10]. Glastonbury 22.10 J’ai deux amours. 100 min) &. Cinétoile FRANCE 2 18.20 Nulle part ailleurs. et l’île d’Avalon. Histoire Caroline Huppert. Festival 15.15 American Graffiti aa M6 Invités : Jean Hatzfeld, Jungle Brothers, 23.35 Going Wild. 22.30 Sans lien apparent. George Lucas (Etats-Unis, 1973, 14.55 Le Renard &. Hubert-Felix Thieffaine, Adriana Bisons de Pologne. Odyssée Charles Correll. ?. M6 v.o., 110 min) &. Ciné Cinémas 1 16.00 La Chance aux chansons. 15.20 La Belle et la Bête &. Karembeu. Canal + 23.45 Frontières. [3/3]. 23.30 La Loi du milieu. 17.05 THX 1138 aa 17.10 Des chiffres et des lettres. 16.15 M comme musique. 19.00 Archimède. Chirurgie en 3D. Le gouvernement devrait Peter Markle. %. France 3 George Lucas (Etats-Unis, 17.40 et 22.40 Un livre, des livres. 16.50 Les Bédés de M 6 Kid. Energie des abysses. fermer les yeux. Histoire 23.50 Mémoire d’amour. 1970, 85 min) &. Ciné Cinémas 1 17.45 Cap des Pins &. 17.55 Moesha &. Une maison pas gourmande. François Luciani. Festival 17.40 Diamants sur canapé aa Machines en miniature. 23.45 Décrypter les années 60. 18.20 Hartley, cœurs à vif &. 18.20 Le Flic de Shanghai &. Repousser les limites. Canal Jimmy Blake Edwards (Etats-Unis, 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. 19.20 Unisexe. Portrait : Giorgio Parisi. Arte 1961, 115 min) &. Cinétoile 20.50 E=M6 spécial. 23.45 La Vie en face. SÉRIES 19.15 Qui est qui. 19.50 La sécurité sort Un mariage chez les rajahs. TSR 18.30 Superman 3 aa Enquête dans vos assiettes. Pourquoi Richard Lester (Etats-Unis, 19.50 Un gars, une fille &. de la bouche des enfants. vos enfants ne mangent-ils rien à la 0.05 Les Années fracture. 17.20 Le Caméléon. L’assassin. TSR 1983, 120 min) &. Cinéstar 2 20.00 Journal, Météo. 19.54 Le Six Minutes, Météo. cantine ? Des fruits en toute saison. La Grande Guerre à l’écran. Odyssée 17.55 Moesha. La fête des mères. M6 Le bio n’est pas meilleur pour la santé. 18.40 L’Anglais 20.55 Jumanji a 20.10 Une nounou d’enfer &. 18.20 Hartley, cœurs à vif. France 2 Film. Joe Johnston. &. Les secrets du « poisson carré ». SPORTS EN DIRECT qui gravit une colline... aa 20.40 Décrochages info, La génétique fait des miracles. 19.30 Clair de lune. Christopher Monger (GB, 1994, 22.50 La Vie à l’endroit. E = M 6 découverte. Doit-on avoir peur des aliments Mon beau David. Série Club 95 min) &. Cinéstar 1 Un drôle de cimetière. 20.50 E = M 6 spécial. transgéniques ? Peut-on garantir la 17.30 Tennis. Tournoi messieurs 20.15 Friends. 18.55 Rembrandt aa 0.30 Journal, Météo. Enquête dans vos assiettes. pureté de l’eau minérale ? Nos chiens de Stuttgart. Eurosport 0.55 Ciné-Club. Cycle Wim Wenders. et nos chats sont des gourmets. M6 Celui qui se met à parler. RTL 9 Alexander Korda (GB, 1937, N., 22.30 Sans lien apparent. 17.30 Hockey sur glace. v.o., 85 min) &. Ciné Classics Les Ailes du désir Téléfilm. Charles Correll. ?. 21.00 Le Gai Savoir. Paris Première Ligue européenne. Dynamo 20.20 Happy Days. Film. Wim Wenders (v.o.). &. Le petit ami de Joanie. Série Club 18.55 Le Maître de musique aa 0.30 Zone interdite. Bourreaux en liberté. 21.05 Temps présent. TV 5 Moscou - Amiens. Pathé Sport 20.45 Code Quantum. Gérard Corbiau (Belgique, 1987, 22.50 La Vie à l’endroit. 20.40 Football. 95 min) &. Ciné Cinémas 3 FRANCE 3 Ligue des champions. Canal + vert Le roi du direct. L’ange. Série Club Un drôle de cimetière. France 2 19.35 La Grande Course 20.50 La Vie à cinq. A contrecœur. Téva 14.58 Questions au gouvernement. RADIO 0.30 Zone interdite. Bourreaux en liberté. 20.45 Football. Ligue des champions. Bordeaux - Sparta Prague. Canal + 21.00 Hospital ! Canal Jimmy autour du monde aa 16.05 Saga-Cités [2/2]. Kosovo, enquête sur un crime Blake Edwards (Etats-Unis, 1965, de guerre. Cambodge, la mémoire 22.30 Boxe. Championnat de France. 21.40 Ally McBeal. 150 min) &. Cinétoile 16.35 Les Minikeums. FRANCE-CULTURE de l’oubli. Chili : mon voisin Jean-Marc Mormeck - Pascal Happy Trails (v.o.). Téva 17.40 Le Kadox. est un tortionnaire. M6 Warusfel. Eurosport 20.30 Le Garçon sauvage aa 19.30 In vivo. Revue d’actualité. 22.00 That 70’s Show. Jean Delannoy (France, 1951, 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? 0.45 T’as pas une idée ? Soirée au drive in. Canal Jimmy N., 120 min) &. Ciné Classics 18.20 Questions pour un champion. 20.30 Prima la musica. Invitée : Macha Méril. Canal Jimmy MUSIQUE 22.15 Nestor Burma. Les Cadavres 20.30 Shining aaa 18.48 Un livre, un jour. 21.20 Expresso, Poésie sur parole. de la Plaine Monceau. TV 5 Stanley Kubrick (Etats-Unis, 21.30 Multidiffusion. DOCUMENTAIRES 17.30 La Symphonie « Roma », 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.25 Friends. Celui qui avait pris 1980, 120 min) &. Ciné Cinémas 2 20.05 Fa si la. 22.10 Carnet de notes. Libre cour. de Georges Bizet. un coup sur la tête (v.o.). Canal Jimmy 22.30 Surpris par la Nuit. 17.15 Du rugby et des hommes. Par l’Orchestre symphonique 20.35 Tout le sport. [3/5]. Gueules noires de la RTSI, dir. J.-C. Casadesus. Mezzo 22.50 The Practice. 20.55 Questions pour un champion. 0.00 Du jour au lendemain. Reasons to Believe (v.o.). Série Club et diables rouges. Planète 17.40 IVe Rencontres internationales 22.50 Météo, Soir 3. 22.50 Les Soprano. La légende de FRANCE-MUSIQUES 17.15 La Renaissance. Robert Casadesus. 23.30 La Loi du milieu. [2/6]. L’imprimerie, le livre. Histoire Tennessee Moltisanti. Canal Jimmy Téléfilm. Peter Markle %. Avec Vitaly Samoshko, piano. 18.00 Le jazz est un roman. 18.00 L’Actors Studio. [1/2]. Œuvres de Granados, 22.55 Millennium. Démons intérieurs. TSR 1.00 Libre court. Le Dernier Bip. Steven Spielberg. Paris Première Schumann, Scriabine. Muzzik 2.10 Star Trek, Voyager. Une fois Laetitia Colombani &. 19.07 A côté de la plaque. 19.30 Eclats noirs de la samba. 21.00 Spivakov dirige Rachmaninov l’impossible exclu. (v.o.). Canal Jimmy 20.00 Un mardi idéal. Paulo Moura, et Tchaïkovski. 2.55 Star Trek, Deep Space Nine. CANAL + 22.30 Jazz, suivez le thème. une infinie musique. Muzzik Avec Dmitri Alexeev, piano et Meridian (v.o.). Canal Jimmy 23.00 Le Conversatoire. 20.15 Reportage. l’Orchestre symphonique Tchaïkovski 3.45 Father Ted. L’ennui 15.10 1 an de +. 0.00 Tapage nocturne. Un cirque hors d’Etat. Arte de la Radio de Moscou. Muzzik des morts vivants (v.o.). Canal Jimmy 16.00 Un petit coin de paradis avec Edouard Baer et Eric Roux. RADIO CLASSIQUE 16.55 Le Journal du cinéma. 17.00 Danny le chat superstar 20.15 Les Soirées. Œuvre de Boieldieu, Film. Mark Dindal &. par l’Orchestre de chambre, dir. Jean-François Paillard. f En clair jusqu’à 20.15 20.40 Concert par Les Ladies 18.20 Nulle part ailleurs. of the Symphony Chorus, City 20.55 Jumanji a 20.15 Football. of Birmingham Symphony Youth ARTE ARTE FRANCE 2 Joe Johnston. Chorus et l’Orchestre philharmonique Avec Robin Williams, 20.45 Bordeaux - Sparta Prague. de Berlin, dir. Claudio Abbado. 20.45 La Vie en face : 21.50 Thema : hip-hop non stop 0.55 Les Ailes du désir Bonnie Hunt (Etats-Unis, 1996, 23.45 The Big Lebowski a Œuvres de Rihm, Mahler. Mon Affaire de cœur Deux documentaires et un film Wim Wenders, cinéaste de l’er- 105 min) &. France 2 Film. Joel Coen (v.o.). %. 22.30 Les Soirées... (suite). Wilhelm 20.55 M. Butterfly aa 1.40 My Son the Fanatic Furtwängler. Œuvres de Gluck, Mozart, Lazlo, trente-neuf ans, mineur – Wild Style, de Charlie Ahearn– rance à travers l’Allemagne, David Cronenberg (EU, 1993, Film. Udayan Prasad (v.o.). &. Haydn, Brahms, J. Strauss fils. hongrois et cardiaque au dernier pour mieux comprendre le rap. Je qu’il avait quittée pour les 100 min) &. Cinéfaz degré, est conduit en urgence à rap donc je suis, documentaire de Etats-Unis, revenait dans son 21.55 Mars Attacks ! aa Tim Burton (Etats-Unis, 1996, SIGNIFICATION DES SYMBOLES l’hôpital. Après des mois d’attente, Philippe Roizès qui ouvre la soirée, pays (c’était avant la chute du v.o., 100 min) %. Ciné Cinémas 1 on vient de trouver un donneur est consacré au rap français reven- Mur) pour observer Berlin, ville 22.30 American Graffiti aa Les codes du CSA Les cotes des films « compatible ». La caméra capte dicatif. La vision qui en est donnée écartelée, détruite, reconstruite. George Lucas (Etats-Unis, & Tous publics a On peut voir 1973, 105 min) &. Ciné Cinémas 2 avec minutie et pudeur la moindre est conforme à celle qu’en ont les Dans ce conte où un ange veut % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.35 Orange mécanique aaa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique émotion. Dix-sept jours après la universitaires. A 23h10, dans Faire devenir mortel, Berlin repré- Stanley Kubrick (GB, 1971, 135 min) !. Ciné Cinémas 1 ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + transplantation, apparemment kiffer les anges, Jean-Pierre Thorn sente une métaphore de la re- ! Public adulte DD Dernière diffusion 0.00 Moderato cantabile aa d réussie, Lazlo meurt. Un reportage fait parler des jeunes qui pra- cherche de soi-même. Prix de la Peter Brook (France, 1960, Interdit aux moins de 16 ans Sous-titrage spécial pour au scalpel. tiquent la danse urbaine. mise en scène à Cannes en 1987. N., 95 min) &. Cinétoile # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2610--0038-0 WAS LMQ2610-38 Op.: XX Rev.: 25-10-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:25,12, Base : LMQPAG 12Fap: 100 No: 0685 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 26 OCTOBRE 1999 Le gouvernement prépare un ultime compromis Folles enchères par Pierre Georges C’EST la dernière mode sur In- la riche idée de créer à Escondi- pour assurer le financement des 35 heures ternet, bazar planétaire : la vente do (Californie) une banque du aux enchères. Tout vendre, tout sperme de Nobel ou de cham- acheter. Le vélo de l’oncle Jules pions sportifs. Le principe était comme les croquenots de feu simple : recueillir la semence La CFDT plaide pour une sortie de crise acceptable par le patronat Ceaucescu. La litho de Dali ga- présumée génétiquement gé- rantie authentique ou le réfrigé- niale de grands savants ou d’ath- DERNIÈRES TENTATIVES, pour tions syndicales devaient se réunir, d’intenses négociations. Tandis que C’est un sujet politique, aurait sé- rateur-congélateur promis en lètes surdoués, trouver des « sauver » le paritarisme français... le même jour, pour tenter une ul- la ministre de l’emploi et de la soli- chement répliqué le chef du gouver- ordre de froid. La voiture femmes « de qualité », inséminer Lundi 25 octobre, le gouvernement time médiation. Dans une déclara- darité, Martine Aubry, s’entretenait nement à Mme Notat. contrôle technique nickel ou les artificiellement et, ainsi, espérer devait proposer une nouvelle écri- tion commune – la seconde en avec les organisations syndicales, le Le soutien apporté au Medef par rollers du petit dernier qui n’ont obtenir des chérubins d’élite. ture de l’article 2 du projet de loi sur quelques jours –, la CFDT, la CGT, premier ministre recevait Nicole l’ensemble des partenaires sociaux pas poussé avec ses pieds. L’affaire avait fait scandale à le financement de la Sécurité sociale FO, la CGC et la CFTC envisa- Notat, à sa demande, samedi 23 oc- sur la non-contribution des orga- En cherchant bien, en surfant l’époque. Notamment du fait (PLFSS) consacré au financement geaient de faire pression à la fois tobre à midi. La secrétaire générale nismes sociaux irrite au plus haut d’abondance, l’internaute dans qu’un savant fou, le professeur des 35 heures. En fin d’après-midi, sur le gouvernement et sur le Me- de la CFDT ne s’est pas contentée point le gouvernement. Dans son son voyage sidérant peut même William Shockley, Prix Nobel de de nouveaux amendements de- def, en réclamant une sorte de de parler du financement des esprit, il était logique de leur de- s’offrir la vie aux enchères. La physique en 1956 pour ses tra- vaient ainsi être étudiés par la « halte au feu ». 35 heures. Elle a également plaidé mander une contribution, les preuve, ce site www. ronsangels. vaux sur les transistors, s’était commission des affaires sociales de pour un « geste symbolique fort » du 35 heures étant censés créer des com, qui, aux Etats-Unis, pro- engagé et avait beaucoup fait et l’Assemblée nationale : la contribu- UN « GESTE SYMBOLIQUE FORT » gouvernement sur la réduction du emplois et donc générer de nou- pose au plus offrant, l’achat payé de sa personne pour la pré- tion envisagée sur la Sécurité so- Le patronat agite en effet tou- temps de travail. velles cotisations. Dans un entretien d’ovules prélevés sur des top servation génétique d’une élite ciale (5,6 milliards de francs de pro- jours la menace de se retirer de Le Medef a toujours en effet lié à l’hebdomadaire Le Point, le 31 jan- models et des mannequins. La et l’amélioration de la race hu- visions, 0,85 milliard d’euro) l’Unedic, mais aussi et surtout de la ouvertement la question de son vier 1997, Mme Notat ne disait pas vente est organisée ce lundi, à maine. Le tout évidemment pourrait être, ultime compromis, re- Caisse nationale d’assurance-mala- maintien dans les organismes pari- autre chose : « Lorsque nous avons partir des « dons » effectués par agrémenté de considérations eu- portée. Le gouvernement ayant dé- die (CNAM). Ce serait alors la fin taires à celle des accords de institué le fonds paritaire pour l’em- huit « superbes » jeunes femmes, génistes ou « dysgénistes » jà renoncé à ponctionner ouverte- des relations sociales françaises branches signés dans le cadre de la ploi [de l’Unedic] la CFDT voulait « les plus belles et les plus avan- complètement scabreuses. Le ment l’Unedic, le régime marquées depuis l’après-guerre par première loi Aubry. Son président, aussi qu’il prenne en charge la réduc- cées génétiquement »(?) annonce bon professeur proposait même d’assurance-chômage, (Le Monde le paritarisme. Pour le régime d’as- Ernest-Antoine Seillière estime que tion du temps de travail. » La numé- le promoteur du site, Ron Harris, l’instauration d’un système de du 21 octobre), ce sont donc près de surance-chômage, le gouvernement ces accords ne sont pas « respectés » ro un de la centrale cédétiste ajou- photographe de mode, éleveur primes à la stérilisation pour les 15 milliards de francs qui feraient considère que le problème est dé- et ne cesse de réclamer une période tait : « Nous nous sommes heurtés à de pur-sang arabes et diffuseur mauvais sujets dotés d’un QI in- défaut, en 2000 ! Le produit de la sormais réglé et que le Medef aura transitoire de cinq ans. La question une fin de non-recevoir du patro- de cassettes d’aérobic. La mise à férieur à cent. A 1 000 dollars le nouvelle taxation des heures sup- du mal à trouver une raison de quit- du devenir de l’accord de la métal- nat. » prix se situera entre 15 000 et point de déficit par rapport à ce plémentaires, n’étant pas suffisant, ter l’Unedic : s’il le fait, Matignon y lurgie, signé fin juillet 1998 par FO, Mardi 26 octobre, l’Assemblée 150 000 dollars. Et les enchéris- seuil, cela vous mettait le QI de c’est donc à l’Etat qu’il reviendra verra « une décision purement poli- la CFTC et la CGC, en particulier, nationale commencera l’examen du seurs, après avoir pu constater, soixante-dix, par exemple, à d’assumer la charge. Le PLFSS, lui, tique ». Le gouvernement ne veut reste en suspens. Emblématique, financement de la Sécurité sociale. sur photographie des don- 30 000 dollars. ne devrait plus contenir aucune al- pas céder au « chantage » du patro- cet accord, qui prévoit de rentrer en Chaque mot, chaque virgule de l’ar- neuses, qu’il n’y a pas tromperie William Schockley est mort lusion à la participation, directe ou nat, mais il tente encore de sauver application seulement au 1er janvier ticle 2 sera étroitement surveillé. sur la qualité de la marchandise, depuis, en 1989, d’un imbécile indirecte, des organismes sociaux. les meubles. 2000, ne rentre pas dans les clous de peuvent ainsi espérer, au prix de cancer de la prostate, génétique, De leur côté, les cinq confédéra- Tout le week-end a été consacré à la seconde loi sur les 35 heures... Isabelle Mandraud quelques menus frais et de di- qui sait ? Mais peut-être son verses opérations ultérieures, fé- sperme congelé lui a-t-il survé- condation, implantation, « une cu ! Peut-être, en cherchant bien version plus belle d’eux-mêmes ». dans les fonds de stocks de la Dixit l’éleveur de chevaux. banque des génies génétiques, Pourquoi alors s’arrêter en si réussirait-on la plus extraordi- bon chemin ? Car cette histoire naire des surenchères, des folles n’est pas sans en rappeller une enchères ! Le sperme d’un No- autre, jadis, en ces temps hé- bel, l’ovule d’un top model, roïques où Internet n’était en- touillez à la plume d’oie, implan- core qu’en gestation. En 1979, tez, laissez mijoter neuf mois, Robert Graham, un ophtalmolo- démoulez. Et servez beau et giste américain, rêvant de voir chaud, dans le meilleur des gé- naître des sujets d’élite, avait eu nétiques mondes. Atterrant ! La rigidité américaine menace la conférence de Bonn sur le climat

L’ÉLÉPHANT républicain amé- l’amiable entre partenaires. On ricain va-t-il démolir le magasin de souligne, du côté européen que, porcelaine qu’est la Convention comme la Russie, du fait de l’ef- sur le changement climatique ? fondrement de son industrie, se- C’est la question posée à Bonn, où rait le principal fournisseur de per- s’est ouverte lundi 25 octobre la mis d’émissions, il importe d’être cinquième session de la Conven- rigoureux sur la mise en œuvre du tion sur le changement climatique. marché, afin de parer de possibles Adoptée à Rio de Janeiro en 1992, détournements financiers. cette Convention a connu un tour- Deux autres questions domine- nant historique à Kyoto fin 1997, ront les débats de Bonn : d’une lorsque les pays industrialisés se part, on cherchera à déterminer sont engagés à réduire leurs émis- comment intégrer la biomasse, qui sions de gaz à effet de serre à joue un rôle non négligeable dans l’échéance 2010. Mais, comme si la balance atmosphérique, soit par elle regrettait ce moment d’audace émission (de méthane par les ri- – qui implique un changement zières ou de gaz carbonique par profond dans les structures écono- l’incendie des forêts), soit par ab- miques des pays riches –, la sorption (plantation d’arbres). communauté internationale n’a D’autre part, les délégués discute- pu avancer dans la mise en œuvre ront de l’« observance », c’est-à- de cet engagement, et la négocia- dire des sanctions à appliquer aux tion de Buenos Aires, fin 1998, pays qui ne respecteraient pas s’est achevée par un échec. On leurs engagements de réduction avait alors simplement conclu qu’il des émissions. faudrait parvenir à un accord sur cette mise en œuvre en 2000. RADICALISATON La conférence de Bonn est une La discussion de Bonn consti- étape avant cette conférence déci- tuera un bon indicateur du sort sive de 2000 ou de 2001, étape des- prévisible de la Convention sur le tinée à préciser la forme que pour- climat, qui est menacée d’enlise- rait prendre le marché des ment. La position des Etats-Unis émissions, souhaité par les Etats- est en effet déterminante, alors Unis. C’est sur ce sujet que se fo- que le Sénat, dominé par les Répu- caliseront les discussions, même si blicains, reste opposé au protocole le conseil des ministres européens de Kyoto, auquel il reproche de ne de l’environnement a rappelé, le pas engager des pays tels que la 12 octobre, que les politiques in- Chine et l’Inde. ternes à chaque pays devraient Dans l’atmosphère de radicali- être « le principal moyen de satis- sation entretenue par l’élection faire les engagements de Kyoto ». présidentielle de l’an 2000, il est L’idée inspirant le recours au probable que la position du marché est double : il serait plus Congrès se durcira encore à l’en- économique de réduire les émis- contre de la convention clima- sions dans les pays en développe- tique. En 1997, les Etats-Unis ment ou dans ceux d’Europe de avaient augmenté leurs émissions l’Est que dans les pays occiden- de gaz de plus de 10 % par rapport taux, et la modernisation des équi- à 1990, tandis que l’Union euro- pements industriels et énergé- péenne était parvenue à réduire tiques y serait plus facile à réaliser les siennes de près de 10 % en 1996. que le changement des modes de Il faut prendre ces chiffres avec consommation. Il reste à organiser prudence et la situation a évolué ce marché des « permis d’émis- depuis 1996. Mais les Etats-Unis ne sion » : les Européens désirent que semblent engagés, ni politique- le marché fasse appel à des ins- ment ni économiquement, dans la tances indépendantes de régula- réduction des émissions de gaz à tion (pour enregistrer et certifier effet de serre. les transactions), tandis que les Américains privilégient l’accord à Hervé Kempf

Tirage du Monde daté dimanche 24 - lundi 25 octobre : 591 679 exemplaires 1 – 3 LeMonde Job: WDE4399--0001-0 WAS MDE4399-1 Op.: XX Rev.: 23-10-99 T.: 07:27 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0075 Lcp: 700 CMYK

MARDI 26 OCTOBRE 1999

EUROPE BOUSSOLE HISTOIRE MÉTIERS D’AVENIR Paul-Louis En Malaisie, aux difficultés Pour Yves Jorand, président Halley, PDG économiques succèdent 1845 du Réseau des médiateurs en de Promodès, des tensions politiques. En novembre de cette année-là, une entreprise, les acteurs sociaux est le nouveau Les investisseurs, inquiets enquête du Times recense pas moins doivent président de pour la La croissance de 1 200 projets de lignes de chemin élaborer malaisienne l’association stabilité en % du PIB de fer en Grande-Bretagne ! Une folie ensemble EuroCommerce du pays, 4,1 qui fait penser à l’actuelle passion les règles OFFRES D’EMPLOIS qui représente, à Bruxelles, 4,7 millions restent – 1,3 des investisseurs pour tout ce qui du dialogue – 10,3 De la page IX d’entreprises installées dans 24 pays prudents touche Internet (page VIII) 4e T. 1re T. 2e T. à la page XIV (page IV) (page V) 1998 99 99 (page VI)

La nouvelle « économie Ces industries qui veulent de l’attention » nous bombarde de sollicitations payantes ou financées gagner notre temps par la publicité

ans l’histoire des avan- veaux produits pour améliorer notre son compte en banque ou plus sim- Les écrans capturés par le marché cées économiques, capacité à brasser toujours plus d’in- plement avoir l’embarras du choix chaque progrès tech- formation. entre plus de cinquante pro- D L’organisation de notre vie privée grammes de télévision différents. nique s’est traduit par un gain de temps. La machine à vapeur ne peut sortir indemne de ce maels- Avec une carte vidéo performante Les nouveaux médias Vitesse de pénétration des médias a donné naissance au chemin de fer tröm. Comme l’explique François et un accès à haut débit, un fan de mettent de moins en aux Etats-Unis et l’électricité au TGV. Plus loin, en Mariet, professeur à Paris-Dauphine football peut taper un rapport en nombre d'années pour atteindre 10 millions de foyers moins de temps. Dans l’industrie, et directeur des recherches média de urgent sur son micro-ordinateur, ré- moins de temps pour 40 conquérir leur public l’automatisation a permis de pro- Publicis, « les nouvelles technologies pondre vite fait aux courriers élec- 35 duire plus de marchandises. Plus vite nous obligent à recomposer notre quo- troniques, commander une pizza 30 et souvent moins cher. Les suppres- tidien ». surgelée par Internet, tout en sui- 25 sions d’emploi qui, souvent, ont ac- Les repas, par exemple, cessent vant sur un coin de son écran le 20 compagné ces mutations sont la d’être un lieu de célébration fami- match qu’il a attendu impatiemment preuve que les machines ont avanta- liale et deviennent le centre d’activi- toute la semaine. 15 geusement remplacé le geste de l’ar- tés multiples. On dîne en surfant sur Vivre avec son temps est devenu 10 tisan, puis les bras du travailleur non Internet, et même dans sa voiture : synonyme de course contre la 5 qualifié. Siemens a sorti un four à micro- montre : il faut gérer simultanément 0 La vie quotidienne a aussi été ondes spécial automobile. Les ado- des flux d’information multiples. transformée par la technique. En lescents sont aujourd’hui devenus Avec ce que cela suppose de stress, E P PC FAX O moins de trente ans, de nouveaux des spécialistes de la pluriactivité : ils mais aussi de plaisir. Chacun doit ap- C S O outils ont conquis nos maisons et jouent aux jeux vidéo ou regardent prendre à gérer le chaos informa- T É INTERNET une série TV en téléphonant à leurs tionnel. En sachant qu’il ne pourra TÉLÉPHONE TÉLÉPHONE N appartements : machines à laver le TÉLÉ CÂBLÉE G CELLULAIRE A linge et la vaisselle, sécheuses élec- copains. Nul abonné de CanalSatel- retrouver la sérénité qu’en utilisant M triques, aspirateurs et robots ména- lite ou de Télévision par satellite toujours davantage les instruments gers en tout genre... « Moulinex li- (TPS) ne peut appuyer sur le bouton mêmes qui attentent à son intégrité : bère la femme », disait la publicité du de sa télécommande sans se voir ou- l’image, le son, les données numé- père Mantelet. Qu’avons nous gagné vrir la porte d’un centre commercial riques. au sortir de ces « Trente technolo- virtuel où il peut commander une Les Européens Les Européens en ligne giques ? » Du temps ? Assurément. chaîne hi-fi ou une voiture, consulter Yves Mamou aussi s'emparent sur Internet en millions de personnes Un nouvel espace de loisirs dont la du Web en % par rapport à la population totale gestion est laissée à notre guise ? 60 C’est moins sûr. 13 % D’autres industries, toutes aussi INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT PROFESSIONNELS 50 puissantes que les premières, spécia- lisées dans le loisir, la culture ou le FULLY ACCREDITED * 40 9 % ISM commerce, travaillent à accaparer − et à rentabiliser − notre disponibilité Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, 30 PARTICULIERS 6 % toute neuve. Notamment dans la le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : 20 4% communication, l’un des piliers de cette économie du futur. International Executive 10 Entre la télévision − hertzienne, câblée, satellitaire... −, les jeux vidéo, ieMBA Master of Business Administration a 0 SCOLAIRES les multiplex, Internet, les radios, les 520 h de formation intensive en management international : disques, les livres, les BD, les cas- b 1998 1999 2000 2001 10-18 séminaires mensuels à PARIS settes vidéo ou sonores, le téléphone b portable (sans écran, avec écran, 1-2 mois à NEW YORK et thèse avec e-mail)..., notre temps dit b diplôme ieMBA accrédité * Rien d'illogique à ce que « libre » est aujourd’hui absorbé par d l'e-pub croisse Quant au commerce en ligne, les prévisions d’incessantes et multiples sollicita- de manière exponentielle sont toujours plus explosives tions payantes − ou financées par la Master of Business Administration publicité qui se faufile partout. La télévision se fait interactive MBA in International Management Part d'Internet par rapport Le commerce mondial sur le Web pour résister à la montée en puis- a Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle aux autres médias en France en milliards de dollars sance d’Internet ; la publicité devient EVOLUTION EN % DE 1997 À 1998, CALCULÉE 1 400 policée pour séduire le consomma- a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK : MBA accrédité * À PARTIR DES REVENUS PUBLICITAIRES BRUTS 1 200 teur numérique, les labels musicaux d mettent en place des nouvelles stra- 284 1 000 tégies marketing pour promouvoir 800 des artistes au sein de la grande ca- cophonie de l’information, et l’in- DBA Doctorate of Business Administration 600 dustrie du logiciel lance de nou- a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent 400 a Après l’économie de l’atten- Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : 200 tion et la gestion du « temps 13 15 10 5 11 privé », objet du présent dos- Séminaires intensifs spécialisés et thèse 0 sier, le « Monde Economie » DBA accrédité * T A N E E M IO E S N É D G IO S er R A A IS E 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 du lundi 1 novembre (daté E IN R H V R T C IC É P F L 2 novembre) sera consacré International School of Management IN F É PARTICULIERS ENTREPRISES A T aux « temps sociaux » résul- 148, rue de Grenelle, 75007 Paris tant de la flexibilité et de la Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 Sources : Booz, Allen & Hamilton; Forrester Research ; PriceWaterhouseCoopers IDC. réduction du temps de travail. Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA ISM Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected] LeMonde Job: WDE4399--0002-0 WAS MDE4399-2 Op.: XX Rev.: 22-10-99 T.: 19:30 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0076 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 DOSSIER ̄ ÉCONOMIE DE L’ATTENTION La télévision se fait interactive Questions-réponses pour survivre à Internet La publicité jusqu’au bout, tandis qu’une fic- ucun développement que l’on trouve sur Internet, mais naux réservés à l’interactivité ne aime-t-elle tion unitaire verra zapper près de économique ou social La télécommande il devrait progressivement s’étof- s’ajoutent pas aux canaux audio- 1 le Net ? la moitié des auditeurs. Le degré A « n’est plus inévitable, fer. Ainsi un spot sur Lancia peut visuels, ils sont étroitement L’année 1998 peut être considé- d’attention prolongée est plus éle- plus désirable, ni plus concurrence s’ouvrir sur des écrans détaillant connectés aux chaînes de télévi- rée comme celle du décollage de vé aussi sur l’information, les riche de possibilités que la mort de les caractéristiques de la voiture sion. « Il s’agit de faire de chaque l’e-pub en France, avec le fran- journaux nationaux (60 %) et les la télévision. Une stratégie qui désormais la souris. et une invitation à être contacté chaîne un mini-portail ouvrant sur chissement du cap des 100 mil- magazines d’information (65 %). échoue à célébrer et à accélérer cet tel jour à telle heure par le des services thématiques. » lions de francs (113 millions de événement cataclysmique n’a au- Les chaînes entendent concessionnaire le plus proche. francs exactement, 17,2 millions Quels instruments cun sens. Et toute stratégie basée « Quand les gens de Time War- DÉCODEURS d’euros). Ce chiffre d’affaires pu- accaparent l’attention sur la survie de la télévision parta- bien préserver leurs ner ont vu ce que nous pouvions La chaîne financière Bloomberg blicitaire global a été près de des foyers américains ? gera avec elle les affres du déclin et faire avec Télévision par satellite est ainsi connectée avec des ser- quatre fois supérieur à celui de 4Selon Forrester Research, les té- de la chute ». George Gilder, es- recettes publicitaires (TPS), ils n’en croyaient pas leurs vices bancaires qui permettent de 1997 (29,6 millions de francs, léviseurs occupent 100 % des li- sayiste et consultant américain, yeux », affirme Jean-Bernard consulter son compte et d’opérer 4,5 millions d’euros). Les chiffres ving-rooms ; 63 % des foyers ont n’en finit plus de prédire la mort la souris. En quelques clics, le télé- Ichac, directeur général adjoint de des virements d’un clic de la télé- du premier trimestre 1999 (65 mil- également un récepteur dans la de l’objet qu’il hait le plus au spectateur abonné de TPS peut TF 1. commande et bientôt de jouer en lions de francs, 9,9 millions d’eu- chambre à coucher, 64 % en ont monde : la télévision. Média pas- connaître le temps qu’il fait par- Qu’est-ce qui aurait bluffé les Bourse. Ou bien un fan de la série ros) confirment la tendance avec un autre dans la chambre des en- sif et poussif, technologie obso- tout dans le monde, le niveau Américains ? « Qu’on puisse, au Friends pourra commander et un montant qui représente plus fants, 24 % un autre encore dans lète, le récepteur qui orne nos sa- d’enneigement d’une station de sein des 700 000 abonnés de TPS, payer d’un clic le tee-shirt porté de 50 % de l’ensemble des revenus la cuisine. lons serait un cadavre en voie de ski et si cette station est pourvue sélectionner sans peine tous les par son comédien préféré. L’avan- 1998. La comparaison est encore Les programmes du câble sont pourrissement. Le PC (ordinateur d’un club pour enfants. Il peut foyers avec enfants qui résident tage de CanalSat est que ses déco- plus parlante de période à reçus dans 60 % des foyers (38 % personnel), les jeux vidéo, le télé- aussi ouvrir le service météo sur dans un rayon de cent kilomètres deurs les plus modernes sont mu- période : le 1er trimestre 1999 a été des chambres à coucher et 10 % phone en ligne et l’interactivité sa région, connaître les films qui autour d’un parc d’attractions, leur nis d’un terminal de paiement. cinq fois plus important que le des cuisines). La réception directe généralisée autour d’Internet au- vont sortir, les expositions par- adresser un message publicitaire Son point faible : un parc de déco- 1er trimestre 1998. par satellite est en revanche plus raient commencé de lui porter le tout en France et à l’étranger, les ciblé et même monter une billette- deurs hétérogène qu’il serait coû- Aux Etats Unis, les dépenses faible avec un taux d’abonnement coup de grâce. résultats sportifs (Tour de France, rie. » teux de changer gratuitement. publicitaires sur Internet en 1998 des foyers de 12 %. « Le PC ramènera-t-il la télévi- formule 1...). Chez CanalSatellite aussi, « l’in- Toutefois, ni à TPS ni à Canal- ont atteint 1,92 milliard de dollars Le téléphone n’est pas dans le sion à la place d’un périphérique L’espace commercial où l’abon- teractivité est un vecteur central de Sat, l’interactivité n’est au- (1,75 milliards d’euros), soit le salon, mais dans la cuisine (84 % mineur », comme l’indiquait Andy né peut s’informer, acheter des développement », explique Claire jourd’hui un moteur d’abonne- double (+ 112 %) du niveau publi- des foyers) et dans les chambres à Grove, PDG d’Intel, en 1996 ? Pas produits, commander des cata- Leproust, directeur des pro- ment. De crainte d’effaroucher le citaire en 1997 (906,5 millions de coucher (77 %). La moitié des si sûr ! En France comme aux logues, recevoir des échantillons grammes interactifs de CanalSat. téléspectateur de base réfractaire dollars, 829 millions d’euros). Les chambres d’enfants jouissent Etats-Unis, la baisse des au- est certes moins fourni que celui Mais, contrairement à TPS, les ca- aux nouvelles technologies, les pronostics les plus courants d’une ligne téléphonique. diences des grandes chaînes géné- deux bouquets sont vendus tablent sur 2 à 3 milliards de dol- Quant au PC, il est présent dans ralistes est une réalité. Mais Inter- comme des programmes de télé- lars pour l’an 2000. Jupiter 43 % des foyers (12 % des net n’y est pour rien. Et même aux Minitel pas mort vision d’abord. Communications, un organisme chambres d’enfants). L’accès à In- Etats-Unis, le partage de l’au- Le business doit toujours garder de recherche américain, prévoit ternet est plus faible et ne touche dience s’est d’abord fait au profit Il fut le premier terminal interactif en France et même dans le la couleur du show-business. Les 11,3 milliards de dollars d’ici à qu’un foyer sur cinq (19 %). d’autres formes de télévision : les monde. Les 5,6 millions de terminaux Minitel seront-il balayés par enjeux sont colossaux : par cette 2003, et Forrester Research table chaînes thématiques du câble et Internet et la télévision interactive ? Pas sûr. En 1998, l’audience du approche douce de l’interactivité, sur 22 milliards de dollars d’ici à L’attention portée du satellite souvent organisées, Minitel-Audiotel est restée stable à environ 100 millions d’appels par les diffuseurs n’entendent pas 2004. à Internet promues et financées par ces mois (hors les 50 millions d’appels de l’annuaire électronique). Le voir s’évader la manne publici- 5 cannibalise-t-elle celle mêmes chaînes généralistes. chiffre d’affaires généré par le Minitel a été de 5,46 milliards de taire qui fait la puissance de la té- Quel pourcentage portée aux autres médias ? Particularité française : la télévi- francs – 0,83 milliards d’euros – l’an dernier (+ 0,85 %) et les reverse- lévision. Selon une étude de For- d’internautes cliquent Les médias ayant déjà pignon sion, loin de se laisser entamer ments aux opérateurs de service ont même augmenté de 2,2 %. rester Research, la télévision 2 sur les bandeaux sur rue craignent souvent de voir par Internet, a entrepris d’évoluer Pour France Télécom, la sûreté et la rapidité du Minitel pour un interactive devrait générer plu- publicitaires du Net ? leur audience s’éroder au fur et à sur le créneau qui fait la spécifici- service bref (consulter son compte bancaire, commander un billet sieurs milliards de francs de re- Ce taux, qui était relativement mesure de la montée en puis- té de la Toile, celui de l’interactivi- de train...) représentent le meilleur atout de sa longévité. L’équipe- cettes publicitaires à horizon élevé (10 % environ), est au- sance d’autres médias. Une té. TPS surtout et CanalSatellite ment en micro-ordinateurs des ménages (+ 1 % en 1998) et des entre- 2002. jourd’hui tombé à moins de 1 %. étude, publiée par Forrester Re- en font aujourd’hui la preuve : la prises (+ 10 %) ne réduit par le recours au Minitel : des émulateurs Les bandeaux (pop up) sont per- search en décembre 1998, montre télécommande peut concurrencer permettent d’accroître le nombre d’appels sur Minitel à partir de PC. Y. M. çus de plus en plus comme une que cette crainte est à la fois « intrusion ». De nouvelles tech- vraie et fausse. niques, moins agressives, viennent Les internautes ont en effet d’être expérimentées aux Etats- moins de temps pour consom- Unis : le bandeau est chargé dans mer des informations locales à la un fichier caché du moteur de re- télévision (– 10 %), des téléfilms Sur le Web, robots clients contre robots marchands cherche et surgit à l’écran pendant (– 15 %), des talk-shows (– 10 %), les quelques secondes où une des quotidiens d’informations oint d’heures d’ouverture, point de personnelles, etc. Le MIT a donc mis au point qui le fera à sa place : les véritables portails ne se- page est appelée puis chargée par générales (– 2 %)... déplacement, un simple clic pour une nouvelle génération de « robots ache- ront bientôt plus les sites marchands eux-mêmes, le micro-ordinateur. Le taux de En revanche, ils consomment P passer d’un rayon à l’autre, d’un teurs », sous le nom de « Frictionless Commerce mais les sites d’aide à la navigation ». CheckFlow clics en aurait alors été décuplé. plus que les autres des médias ci- magasin à l’autre : le commerce Value Comparison Engine », capable d’aller re- développe un tel service : l’acheteur commu- blés : plus de journaux écono- électronique et la livraison à domicile, son co- chercher sur les sites marchands d’autres élé- nique ses desiderata à CheckFlow, qui se charge Quelle est l’assiduité miques (5 %), de magazines rollaire, semblent la panacée du consommateur ments d’information que les prix, et de proposer de lui apporter une liste établie en associant des Français devant un scientifiques (3 %), d’informa- pressé. Mais voilà : avec 17 milliards de dollars une liste de produits classés selon des critères plusieurs « shopping agents » à une base de 3 programme de télévi- tions sur une chaîne thématique (15,6 milliards d’euros) d’achats en ligne prévus multiples. données offrant une cotation des sites commer- sion ? (2 %), de magazines informa- par Forrester Research aux Etats-Unis en 2001 ciaux (identification, qualité du service après- Les Français consacrent trois tiques... (contre 2 milliards de dollars en 1997), ce même REFUS DE COMMUNIQUER vente, déontologie, etc.). Les internautes pour- heures et demie par jour à la télé- Selon Forrester Research, les consommateur va de nouveau se trouver placé « Mais ces « robots », quelle que soit leur na- ront ensuite faire évoluer la cote en fonction du vision. Mais comme nombre de journaux qui tirent une grande dans la situation la plus chronovore qui soit : ture, nécessitent d’une part une technologie très résultat, satisfaisant ou non, de leur achat. téléspectateurs étrangers, ils ont partie de leurs profits des an- l’embarras du choix. Quand vingt sites pro- puissante s’ils veulent être capables de suivre l’ex- Mais les sites commerciaux cherchent une pa- l’attention courte. Des études me- nonces (offres d’emplois par posent le même voyage, le même livre, le même plosion du nombre de sites marchands – les rade à de tels outils qui les empêcheraient de nées par le Credome (Centre de exemple ou cotes de Bourse) pull en cachemire, que faire ? agents les plus connus ne parviennent à « traiter » capter l’attention de l’internaute pour l’emme- recherche lié à Publicis) sur la souffriront directement d’Inter- Une première génération de « shopping que cinquante à cent sites au maximum −, d’autre ner vers d’autres produits, ou encore d’attirer base des données Médiamétrie ré- net dans la mesure où cette infor- agents » (« robots acheteurs », moteurs de re- part la coopération de ces sites », remarque les annonceurs par un nombre de pages vues vèlent que plus la durée d’un pro- mation perd de sa spécificité et cherche spécialisés dans la comparaison des Serge Piasek, directeur de CheckFlow, un édi- important. Cette parade pourrait venir de nou- gramme de télévision est longue, devient une matière première fa- produits vendus par Internet), tels que Bargain teur de logiciels spécialisés dans le commerce velles technologies logicielles, capables de faire plus l’attention qu’y portent les cilement reproductible (commo- Finder ou Jango, utilisent le seul critère du prix électronique. Il est de plus en plus fréquent de évoluer l’offre commerciale en traitant en temps téléspectateurs décroît. ditization). En revanche, tous les pour proposer plusieurs solutions à l’acheteur. voir, sur les listes offertes par les « shopping réel les données que l’internaute fournit lui- En fait, l’attention varie selon le médias qui ont une valeur ajou- Mais, comme l’écrit Robert H. Guttman, cher- agents », la mention « refus de communiquer » même au fur et à mesure du dialogue qu’il a type de programme : si les chaînes tée importante en termes de qua- cheur au Media Lab au Massachusetts Institute en face d’un nom de site. D’autant que cette établi avec le site dès sa première connexion. proposent volontiers des séries, lité et d’exclusivité de l’informa- of Technology (MIT), l’acheteur comme le ven- coopération n’est pas gratuite : les éditeurs Face au robot acheteur se dresserait ainsi le ro- c’est parce que les héros ré- tion devraient garder leur deur font alors l’impasse sur tous les autres cri- d’agents doivent vivre, eux aussi ! bot vendeur, nouvel avatar de l’éternel combat currents fidélisent mieux les télé- audience, et même la voir s’ac- tères susceptibles de déterminer la motivation Selon Serge Piasek, « l’internaute cherche entre marchand et client. spectateurs : 68 téléspectateurs croître au fur et à mesure de la d’achat : délais de livraison, conditions de paie- avant tout à s’épargner une trop longue naviga- sur 100 regarderont un feuilleton montée en puissance d’Internet. ment, garantie, non-divulgation des données tion sur le Web. Il faut donc lui proposer un service Antoine Reverchon Grâce au numérique, le marketing entre dans l’ère du sur mesure

uel est le meilleur de leur télécommande, avoir accès documentation, et ensuite son nu- aux Etats-Unis », explique Jean Grâce au fichier d’un portail moyen de conserver L’interactivité accroît à leurs comptes bancaires, organi- méro de téléphone pour être Lacoumes, directeur chez Price- comme Yahoo, un concession- ses clients ? Ne pas ser des virements, commander un contacté par un commercial. Le WaterhouseCoopers. naire automobile peut connaître Q leur faire perdre leur le pouvoir du chéquier... contact humain « réel » reste tou- Une entreprise comme Yahoo les internautes qui s’intéressent temps. A cet égard, « Quand on accueille un client jours un moment fort de la rela- a aujourd’hui une base de don- aux voitures dans un rayon de l’électronique et ses profondeurs consommateur. Les sur le portail TPS, on le connaît dé- tion interactive. nées de plusieurs dizaines de 100 kilomètres autour de son ga- interactives sont en voie de modi- jà », indique Gilles Gasperment, millions de clients qu’elle peut rage, et un pâtissier peut propo- fier radicalement le fonctionne- entreprises affinent responsable du service Banque ac- GÂTEAU D’ANNIVERSAIRE connaître individuellement. Ils se ser un magnifique gâteau livré à ment publicitaire. Comme l’écrit cès multiple au Crédit agricole. Avec ce type de marketing, les sont signalés en indiquant leur domicile le jour de l’anniversaire Seth Godin, vice-président du leur approche Rien de plus facile ensuite, après entreprises parviennent à consti- nom, leur lieu de résidence, le ni- d’un enfant. Ces offres ne sont marketing direct de Yahoo, dans analyse de son profil, de lui propo- tuer des « profils » de clients ex- veau de leurs revenus, leurs plus considérées comme de la son livre Permission Marketing : du client ser une offre de services taillée sur trêmement précis qui permet- centres d’intérêt et un pro- publicité, mais comme des « La raréfaction du temps et de la mesure. C’est ainsi que la banque tront de construire une relation gramme informatique sophisti- gestes « amicaux ». disponibilité d’esprit des citoyens à services ont dû affiner leur ap- verte, fidèle à ses origines agri- commerciale toujours plus ap- qué les suit sur Internet chaque Les statistiques révèlent ainsi l’âge de l’information est unique. proche du client pour tailler des coles, a pu mettre en réseau tous profondie. « Internet permet d’al- fois qu’ils se connectent, enregis- que les internautes sont de Les consommateurs sont prêts à offres commerciales sur mesure. les éleveurs de porcs et leur pro- ler loin dans la connaissance du trant les sites qu’ils visitent, et ce moins en moins sensibles à la payer pour gagner du temps pen- « Pour les sociétés de service comme poser une offre de services ban- client, de ses goûts et de ses be- dans le but de leur proposer des publicité interruptive. Le ban- dant que les services de marketing la nôtre, la télévision interactive re- caires qui va de la naissance du soins. C’est cela qui a fait la valeur services nouveaux, voire une pu- deau commercial qui surgit au dépensent des fortunes pour capter présente un moyen essentiel de fidé- porcelet à l’équarrissage. des entreprises Internet en Bourse blicité adaptée. hasard est cliqué par moins de leur attention. » liser les clients », indique Yves Che- Le renversement du rapport de 1 % des internautes. « Mais un villotte, directeur général adjoint forces entre l’entreprise et son portail qui a fiché astucieusement ÉLEVEURS DE PORCS du Crédit agricole. client, oblige à mettre des gants Bibliographie ses clients, peut leur envoyer des A l’âge de l’information prénu- Déjà présente sur Internet (Cré- avant de faire connaître un pro- “pop up” adaptés à leur re- mérique (i.e. celui de la radio et de dit agricole PC), la banque verte a duit nouveau. Il faut « demander b L’Attention, de Jean-Paul Mialet Random house, 1999, 311 p., cherche, ou même à leur profil gé- la télévision seulement), tous les aussi monté Crédit Agricole TV la permission » selon le mot de (« Que sais-je ? », Presses 25 dollars, 23 ¤). néral », poursuit Jean Lacoumes, auditeurs recevaient le même (CATV), une plate-forme de ser- Seth Godin. universitaires de France, 1999, b E-Business Technology Forecast qui ajoute qu’ « une publicité message en même temps. Avec le vices interactifs liée à l’offre de Autrement dit, une banque ne 128 p., 39 F, 5,9 ¤). (Price Waterhouse/Coopers, 1999, bien ciblée n’est pas perçue numérique, l’interactivité accroît programmes de Télévision par sa- saurait développer une offre nou- b Permission marketing, de Seth 240 p., 300 dollars, 276 ¤). comme une intrusion, mais le pouvoir du consommateur qui tellite (TPS). Dans l’est de la velle à coups de matraquage pu- Godin (Simon & Schuster, 1999, b La Publicité sur Internet. comme un service supplémen- peut choisir, quitter un pro- France par exemple, plus de 35 % blicitaire. Elle doit la proposer (po- 255 p., 192 F, 29,3 ¤). Comment tirer parti efficacement taire ». L’entreprise ne cherche gramme, un site, une offre de ser- des abonnés de TPS sont aussi liment) et si le client est intéressé, b Entertainement Economy ? de l’e-pub, ouvrage collectif plus à conquérir des clients, mais vices si cela ne correspond pas à clients du Crédit agricole et il donnera son accord (par un clic How mega-media forces are coordonné par François-Xavier à se faire des « amis ». son attente. Conséquence logique, peuvent, s’ils le souhaitent, à par- de la souris ou de la télé- transforming our lives, de Hussherr (Dunod, 1999, 235 p., les entreprises industrielles ou de tir de leur récepteur et avec l’aide commande), pour recevoir une Michael J. Wolf (Times Book, 165 F., 25,15 ¤). Y. M. LeMonde Job: WDE4399--0003-0 WAS MDE4399-3 Op.: XX Rev.: 22-10-99 T.: 19:30 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0078 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / III

Jean-Paul Mialet, psychiatre et psychologue, auteur de « L’Attention » « La publicité peut provoquer des automatismes au niveau de la pensée »

« Quelle est la modernité de sive de l’attention − une sorte de l’expérience) et de projets qui nous sociées étroitement a un produit au d’un consommateur hésitant ; si le je demande aux étudiants de fer- l’attention dans les travaux de la veille − mise en alerte par tout habitent et qui dirigent notre atten- point d’être devenues synonymes produit s’avère à la hauteur de ses mer les yeux et de designer l’em- psychologie contemporaine ? changement inopiné de l’environ- tion intentionnelle. Au total, à de l’objet dictent-elles la conduite ? attentes, alors des habitudes de placement de l’extincteur, qu’ils ont − L’accaparement du sujet par nement. On sait aussi que l’atten- chaque instant, nous trions des in- Non, on n’achètera pas plus volon- consommation − qui n’auront ja- forcément croisé des yeux en me des sollicitations extérieures crois- tion réflexe peut-être captée par formations dont nous ne sommes tiers un réfrigérateur de la marque mais la rigidité d’un automatisme − regardant, aucun d’entre eux n’est santes a fait de l’attention un sujet des signaux extrêmement brefs. que peu conscients, en utilisant des Frigidaire. pourront se mettre en place. capable de répondre. En revanche, d’actualité. Mais la modernité de Une exposition de quelques mil- critères de tri que nous serions bien » En revanche, il est certain que − Certains promoteurs d’Inter- ils remarquent immédiatement la l’attention ne tient pas seulement à lièmes de seconde à une forme incapables d’expliciter. les habitudes de pensée créées par net affirment que l’interactivité couleur de la cravate barriolée que l’époque, elle est aussi la consé- géométrique inconnue suffit à mo- − Des sollicitations extérieures la publicité influenceront le choix va tuer l’attention passive que la je pourrais porter. quence des progrès de l’expérimen- difier le jugement de familiarité et à répétées et variées, de type publi- télévision traditionnelle en- − Quel genre de publicité est le tation. On dispose aujourd’hui de faire préférer cette forme quand on citaire par exemple, peuvent- gendre chez le téléspectateur. plus efficace ? moyens d’explorations et d’outils la présente un instant après, au mi- elles facilement créer des habi- Qu’en pensez-vous ? − La publicité cherche avant tout conceptuels qui permettent de lieu d’autres formes. La portée de tudes de consommation ? − L’attention portée à la télévi- à solliciter l’attention dont on a le mieux comprendre les processus ces stimulations subliminales que − La répétition permet d’établir sion n’est jamais complètement moins la maîtrise, c’est-à-dire l’at- mentaux mis en œuvre. l’on connaît depuis plus de trente des chaînes d’associations automa- passive, sauf peut-être au moment tention réflexe. Cette attention ré- − Comment définissez-vous ans va bien au-delà de ce que l’on tiques qui échappent au contrôle de la publicité quand les spots flexe, quand elle n’est pas reprise l’attention ? imaginait lorsqu’on les a décou- de l’attention. Les habitudes consti- tentent de capter l’attention ré- par une attention intentionnelle, − L’attention permet au sujet de vertes. tueraient en fait une “économie” flexe. On ne renoncera pas demain s’évanouit immédiatement. Pour trier, dans son environnement et en » Non pas la portée pratique, d’attention, obtenue par compila- au plaisir de se faire raconter des maintenir l’attention, on s’adresse- lui-même, ce qui est pertinent de ce que l’on avait peut-être surestimée tion. Le conducteur débutant est histoires. Le téléspectateur n’a pas ra donc à des motivations efficaces, qui ne l’est pas. en redoutant des risques de mani- effrayé par la masse des informa- les moyens d’influer sur ce qu’il comme les motivations instinc- − Comment expliquer que deux pulation mentale : les effets des si- tions auxquelles il doit faire atten- voit, mais l’imaginaire est présent, tuelles. C’est donc dans le domaine sujets aient des méthodes de tri gnaux subliminaux sont trop éphé- tion simultanément. Mais avec même s’il n’est pas aussi sollicité sexuel que l’on cherchera à éveiller différentes ? mères pour modifier durablement l’exercice, des regroupements en que par la lecture ou la radio. une attention réflexe. Il y a là un − On touche là à la motivation et la conduite. Mais la portée théo- blocs compilés de certaines chaînes ̄ − Sait-on pourquoi on re- piège difficile à éviter. Ainsi, cer- à l’histoire du sujet : son héritage rique : l’exploration des consé- d’informations sensorimotrices marque la couleur de la cravate taines marques d’esquimaux vont biologique, ses émotions et les ex- quences des activations sublimi- s’opèrent, ce qui libère l’attention Jean-Paul Mialet du présentateur du journal télé- loin dans le suggestif... périences qui ont jalonné le cours nales éclaire sur le fonctionnement pour l’essentiel − c’est-à-dire le b Psychiatre, psychologue et visé en écoutant les nouvelles du » Jusqu’où ira-t-on pour attirer de son existence. En d’autres de la conscience. Celle-ci se contrôle de l’imprévisible. praticien, Jean-Paul Mialet, 51 ans, monde ? l’attention du chaland « new age », termes, chacun fait attention à sa construit à partir d’une analyse des » Les sollicitations publicitaires est chargé de cours à Paris-V. − Je vais répondre par un para- qui surfera d’un écran à l’autre ? manière. données (de l’environnement ex- répétées peuvent certainement b Interne à la Salpêtrière et doxe : on ne portera attention à la Après la frénésie de consomma- » Mais il existe des grandes lois terne comme du monde intérieur) provoquer des automatismes à Sainte-Anne, il a été assistant cravate du présentateur du journal tion, doit-on craindre la frénésie communes. Par exemple, il est pos- très complexe, dont la plupart des proches, du moins au niveau de la des hôpitaux de Paris entre 1977 télévisé que si l’on s’intéresse aux des désirs, et la recherche d’une sible de distinguer deux types d’at- étapes se déroulent non consciem- pensée. Mais au moment de et 1981. Il mène également nouvelles du monde. Pour que l’at- exaspération toujours plus grande tention : l’attention réflexe et l’at- ment. Ce qui émerge à notre consommer, les habitudes de pen- des recherches sur les troubles tention soit captée par la cravate, il de la sensibilité ? Le psychiatre que tention intentionnelle. conscience est le produit d’une sée ne se transforment pas néces- de la perception et de l’attention. faut que le présentateur soit l’objet je suis se prédit encore de beaux − Que recouvre cette distinc- somme d’influences non sairement en habitude d’achat. b Jean-Paul Mialet est l’auteur d’une attention. jours. » tion ? conscientes (correspondant à des L’achat reste une conduite de choix de L’Attention (« Que sais-je ? », » Dans la salle où je donne des − L’attention réflexe, connue de- chaînes associatives « précâblées » qui ne peut être automatisée. Cer- Presses universitaires de France, cours, il y a, sur le mur derrière moi, Propos recueillis par puis longtemps, est une forme pas- héréditairement, ou formées par taines marques qui ont su être as- 1999). un extincteur bien visible. Lorsque Yves Mamou L’industrie du disque investit la Toile

igne des temps : pour an- direct sur le Net à partir d’une noncer le grand retour de cabine téléphonique... S Patrick Bruel, après cinq Conséquence : les producteurs années d’absence, sa mai- phonographiques tentent de ver- son de disques, BMG, a convié ses rouiller « contractuellement » l’ex- fans à le rejoindre sur Internet. Une ploitation des sites pouvant être pleine page de publicité dans Libé- créés au nom des artistes. De ration leur donnait rendez-vous, le même, ils commencent à prendre 14 octobre, sur www.ecoutezvous.fr en compte dans leurs choix la capa- pour un chat (de l’anglais to chat, cité des groupes ou des chanteurs à bavarder) avec le chanteur. Quel- générer de l’interactivité. ques jours plus tôt, les internautes Pour l’écoute des albums en avaient pu découvrir en avant- avant-première, les maisons de première les titres de son nouvel disques utilisent de plus en plus fré- album, diffusés sur la Toile. Pour quemment le concept de webring Thomas Baudreux, web-manager (« anneau du Web »). « Nous nous chez BMG, il s’agissait de « redorer associons à des partenaires qui ont l’image de l’artiste, de faire monter le eux-mêmes une forte notoriété sur le buzz ». Ce qui, en jargon marketing, Net, explique Thomas Boudreux. Il signifie : faire parler d’un chanteur serait ridicule de ne compter que sur avant la sortie de son disque. les moteurs de recherche pour accé- Si le succès de la préécoute avait der à nos artistes. » Après l’écoute pu être plus concluant, celui du chat d’une chanson des Chemical Bro- aurait dépassé toutes les espé- thers sur le site du Monde, l’inter- rances. « Il y avait en permanence naute curieux de découvrir la sui- 500 personnes qui posaient leurs vante était transporté sur celui de questions. Un opérateur faisait un Radio Nova, de la Fnac ou premier tri, puis Patrick faisait son d’Agnès b. En échange, ces parte- choix et répondait. D’après France naires affichent des bandeaux d’ac- Télécom, jamais un chat n’avait atti- croche sur leur page d’accueil géné- ré autant de monde. » rale. Patrick Bruel, David Bowie, Alain Souchon... l’industrie du disque a PARTENARIATS choisi d’exploiter le Web comme un Collaborateurs privilégiés des média à part entière. Anne Bérard, producteurs phonographiques : les responsable des nouvelles techno- sites des médias traditionnels, ceux logies au département marketing de des détaillants du disque, mais aussi Virgin-France, explique : « Depuis de nouveaux services créés par le six mois, nous essayons de monter un Net, des supports culturels comme plan Internet pour chaque artiste, en Nirvanet ou les gros opérateurs de complément du plan marketing. Une la Toile comme Yahoo ! ou Wana- bonne partie des cinq millions d’in- doo. ternautes français a entre quatorze et Internet a également un intérêt vingt-cinq ans. Après le sexe et le pratique, notamment en matière de voyage, des études ont montré que la marketing direct. « Nous avons musique était la troisième raison de constitué une banque de données consultation d’Internet. » d’utilisateurs qui nous permet de ci- bler les goûts de chacun et d’envoyer PROXIMITÉ par e-mail une synthèse hebdoma- Fonction prioritaire : profiter de daire de nos informations. Ce type de l’interactivité du Web pour aug- mailing list, comme l’envoi par le Net menter l’impression de proximité de kit promo comprenant matériels entre l’artiste et son public. Outre écrit, musical et vidéo, est très écono- les chats, les sites d’artiste ou de la- mique », explique Morvan Bourry, bel proposent souvent d’inviter les responsable des nouvelles techno- internautes en coulisses. Une des logies chez Labels, un département artistes vedettes de BMG, l’Améri- de Virgin-France consacré aux caine Christina Aguilera, sera ainsi labels indépendants distribués par suivie à Paris dès sa descente la major. d’avion par une web-camera qui la Les labels indépendants, souvent retrouvera lors de certains entre- spécialisés dans un style musical, tiens avec la presse ou en répétition trouvent là une chance d’exploiter avant une émission de télé. Pion- un cœur de cible et d’avoir une pro- nier des nouvelles technologies de motion plus efficace. La Toile ne communication, David Bowie a, constitue pas pour autant une pa- entre autres, mis en ligne une chan- nacée. La vente de musique sur le son inachevée, demandant aux in- Net par téléchargement et par VPC ternautes de la compléter. Virgin, n’a pas encore prouvé sa viabilité au nom des Spice Girls, a, de la économique. L’investissement tech- même façon, lancé un concours nique, humain et promotionnel que pour le design de la pochette d’un nécessitent les sites reste souvent de leurs singles. Les rappeurs mar- lourd pour les fourmis de l’industrie seillais d’IAM ont proposé à leurs du disque. fans de remixer un titre. Dave Ste- wart, du duo Eurythmics, a joué en Stéphane Davet LeMonde Job: WDE4399--0004-0 WAS MDE4399-4 Op.: XX Rev.: 22-10-99 T.: 19:30 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0079 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 EUROPE ̄ DANS LES COULISSES DE L’UNION L’euro contribue à raviver le débat par Nicolas-Jean Brehon sur le partage des revenus La nouvelle carte aute de pouvoir utiliser tions d’emplois. Dans ce contexte, n’a pas produit les effets béné- l’arme des taux de Les salaires l’euro a toutefois constitué une in- fiques escomptés. change, depuis la mise en citation, plus ou moins explicite, à Au sein de l’Union européenne, F la modération salariale. L’intégra- le taux d’investissement a en effet des fonds structurels place de la monnaie ne constituent pas unique, les pays de la zone euro tion européenne a ainsi pu servir fortement reculé au cours des quin- e « zonage » est l’opération qui consiste à déterminer si n’auraient plus d’autre recours que la seule variable d’argument pour faciliter la forma- ze dernières années, tandis qu’aug- un territoire est éligible ou non à l’un ou l’autre des d’user de la flexibilité salariale pour tion de consensus sur des réformes mentaient les marges et, plus en- trois fonds structurels européens − le Fonds européen maintenir leur compétitivité et fa- d’ajustement face jugées nécessaires par les acteurs core, la part du profit non investi. de développement régional (Feder), le Fonds social eu- voriser l’emploi : c’est une idée au- de la négociation, mais dont ces En somme, les profits d’hier n’ont ropéenL (FSE) et le Fonds européen d’orientation et de garantie jourd’hui fréquemment avancée. à l’abandon de l’outil derniers ne souhaitaient pas en- pas toujours créé les investisse- agricole (Feoga). Les crédits, octroyés sous forme de subven- Ce faisant, la création de l’Euroland dosser directement l’entière res- ments d’aujourd’hui, et encore tions, sont répartis par objectifs, correspondant chacun à une n’a pas eu, pour l’heure, d’effets monétaire ponsabilité. moins les emplois attendus. situation économique donnée. majeurs sur les salaires. A l’approche de son introduction, La nouvelle réglementation, applicable à partir de 2000, fixe « Euro ou pas, la comparaison des conduirait à faire peser sur les seuls l’euro a cependant suscité un sur- LIMITES trois objectifs dont deux sont régionalisés : l’objectif 1 corres- coûts salariaux a toujours existé. La salaires le poids d’éventuels ajuste- saut syndical dans l’espace euro- Ce bilan peu convaincant a pond aux « régions en retard de développement » ; l’objectif 2 monnaie unique n’a pas rendu plus ments. « D’autant que, souligne péen. En septembre 1998, au cours même fini par ébranler les certi- correspond aux « zones en difficulté structurelle », qui re- visibles ces phénomènes », relève Pierre Concialdi, la baisse considé- d’une rencontre à Doorn (Pays- tudes de l’Organisation de coopé- couvrent les zones en reconversion industrielle, les zones ru- Pierre Concialdi, économiste, char- rable de la part des salaires dans la Bas), les confédérations syndicales ration et de développement rales en déclin, les zones urbaines en difficulté et les zones en gé d’études à l’Institut de re- valeur ajoutée observée dans les pays allemande, belges, néerlandaises, économiques (OCDE), qui fut crise dépendant de la pêche. Ce nouvel objectif 2 se substitue cherches économiques et sociales européens depuis une quinzaine luxembourgeoise, décidaient pourtant l’un des plus ardents dé- aux objectifs 2 et 5b de l’ancienne réglementation de la période (IRES), et coauteur d’une étude sur d’années a porté les taux de marges à d’adopter désormais une stratégie fenseurs de la flexibilité salariale. 1994-1999. Le troisième objectif concerne la politique de forma- « L’Euro et les débats nationaux sur des niveaux historiques très élevés. » commune de revendications. Et en L’année dernière, son étude sur les tion et n’est pas régionalisé ; les crédits correspondants s’ap- les salaires » à paraître (Chronique Et d’observer : « C’est moins l’eu- décembre de la même année, les Perspectives de l’emploi ne pliquent aux Etats. Internationale de l’IRES, n° 60). ro en tant que tel que la stratégie membres de la Fédération euro- concluait-elle pas que le salaire 195 milliards d’euros seront consacrés aux politiques struc- « Les salaires sont loin de consti- d’intégration monétaire européenne, péenne de la métallurgie décidaient minimum n’était pas « un fléau turelles entre 2000 et 2006, dont plus des trois quarts suivant tuer l’unique variable d’ajustement, et l’austérité budgétaire qui la sous- d’harmoniser leurs revendications systématique pour l’emploi comme une logique territoriale. Tous fonds confondus, les régions fran- ajoute-t-il. L’innovation, la qualité tend, qui a eu des effets sur les condi- salariales sur la base de certains le prétendent ses détracteurs » ? çaises ont reçu près de 100 milliards de francs de fonds structu- des produits, leur adéquation à la tions et les termes de la négociation principes partagés. Ces deux initia- Aussi, « dans un espace écono- rels sur la période 1994-1999 et devraient bénéficier d’un mon- demande, les services après-vente salariale. Les conséquences de la tives visent le retour, coordonné, à mique intégré faiblement ouvert sur tant équivalent sur la période 2000-2006 (16,3 milliards d’euros). participent aussi à la compétitivité, et monnaie unique semblent bien avoir une politique salariale plus offen- le reste du monde − les échanges ex- L’enjeu est non seulement d’être éligible, mais de le rester, car ce de façon au moins aussi impor- été intégrées par les acteurs de la né- sive revendiquant la compensation térieurs de l’Union européenne re- les conditions posées sont plus restrictives que dans l’ancienne tante, sinon plus, que les prix dans les gociation, avant même son introduc- du taux d’inflation et la participa- présentent moins de 10 % du PIB de réglementation. En effet, un règlement du Conseil réaffirme et économies développées. » tion. » tion équilibrée des salaires aux l’Union −, une stratégie de rigueur accentue la concentration des dépenses sur quelques régions et Dans les différents pays euro- gains de productivité. salariale trouve rapidement ses li- objectifs prioritaires. D’une part, près de 70 % de la dotation se- ÉCARTS péens, on observe depuis une quin- mites, relève Pierre Concialdi. Si ront alloués à l’objectif 1, d’autre part, la population couverte Bien sûr, selon les secteurs, les zaine d’années une même tendance RÉTICENCES tous les pays se lancent dans une par l’objectif 2 ne doit pas dépasser 18 % de la population totale marges de manœuvre tirées de ces à la modération salariale. Tendance On est encore loin de l’émer- stratégie de baisse des coûts sala- de la Communauté (contre 26 % sur la période 1994-1999). avantages « hors-prix » sont plus qui s’est traduite partout par une gence d’un nouveau niveau de né- riaux, les avantages compétitifs que Chaque Etat doit contribuer à cet effort de concentration. Les ou moins importantes. Cependant, chute de la part des salaires dans la gociations à l’échelon européen. chacun peut espérer obtenir sont plafonds de population par Etat membre ont été fixés par la même en s’en tenant à une vision valeur ajoutée, et souvent égale- L’hypothèse de négociations nuls. Mais la baisse globale des sa- Commission. La population française couverte par le nouvel ob- restrictive de la compétitivité limi- ment par une croissance des inéga- communes se heurte encore à bien laires qui en résulte, en contribuant à jectif 2 devra être réduite de 24,3 %. Ainsi, 18,57 millions d’habi- tée aux seuls prix, celle-ci est loin lités salariales. Les politiques de dé- des réticences, tant du côté des diminuer la demande intérieure eu- tants se partageront 5,4 milliards d’euros, alors que 24,77 mil- de se résumer au niveau comparé sindexation salariale menées par employeurs – lesquels ont tou- ropéenne, peut enclencher un cycle lions d’habitants avaient été des coûts de main-d’œuvre. « Pour- nombre de gouvernements au jours manifesté leur opposition à récessif. Continuer dans cette voie, Les régions concernés par l’ancien zonage. quoi sinon des écarts de un à près de cours des années 80 ne sont pas une telle centralisation – que des poursuit-il, risquerait aussi de nour- Les zones devenues non éligibles cinq subsisteraient-ils au sein de étrangères à cet état de fait. organisations syndicales – qui se rir un sentiment de rejet qui pourrait françaises ont reçu bénéficieront toutefois d’un sou- l’Union européenne ? », fait remar- Côté syndical, les enjeux de la né- montrent encore très réservées conduire à des réflexes de repli natio- tien transitoire de 612 millions quer Pierre Concialdi. gociation salariale ont aussi chan- face à la perspective d’un transfert naliste et compromettre l’avenir près de 100 milliards d’euros. Ces différences reflètent, pour gé : les gains de productivité, qui de leur souveraineté vers les ins- même de la construction euro- Cette réduction impose une sé- une large part, des écarts dans les constituaient une référence tradi- tances européennes. Toutefois, ces péenne. » de francs sur la lection encore plus rigoureuse niveaux de productivité. Et même si tionnelle, ont été évincés des négo- deux initiatives posent les jalons La question des salaires et plus entre régions et zones. Le critère ceux-ci étaient comparables, les ciations par le chômage, le poids d’un mouvement conjoint, sinon généralement du retour à un par- période 1994-1999 et de l’objectif 1 est un PIB par ha- coûts de main-d’œuvre ne sont pas croissant de celui-ci conduisant les coordonné, à un moment où pèse tage plus équilibré des revenus ap- bitant inférieur à 75 % de la le seul élément intervenant dans la organisations syndicales à recher- le risque d’une pression plus paraît plus que jamais à l’ordre du devraient bénéficier moyenne communautaire. Il sera formation des prix, qui intègrent cher de nouveaux compromis où la lourde sur les salaires, alors même jour. désormais strictement appliqué. aussi les marges des entreprises. Il modération salariale devenait la que la rigueur salariale qui a pré- d’un montant La liste a été établie par une déci- n’y a donc pas de déterminisme qui contrepartie d’engagement de créa- valu ces quinze dernières années Laetitia Van Eeckhout sion de la Commission du 1er juil- équivalent sur la let dernier. En France, seuls les départements d’outre-mer sont période 2000-2006 éligibles à l’objectif 1. Les critères de l’objectif 2 sont Paul-Louis Halley, PDG de Promodès plus imprécis puisque rentrent en ligne de compte le taux de chômage, le niveau de pauvreté, la densité de population, le pourcentage d’emplois industriels ou agricoles par rapport à l’emploi total, le taux de délinquance... Certains critères sont et VRP du commerce européen appréciés au niveau départemental, d’autres au niveau infradé- partemental. L’éligibilité peut aussi être admise pour les « zones contiguës » aux zones sélectionnées, dès lors qu’elles n juin 2000, Paul-Louis tournée des 24 pays où nous sommes sons aussi que le commerce soit présentent une situation économique similaire. La réduction du Halley, PDG du groupe La monnaie unique, représentés, afin de mieux autorisé à ne rendre la monnaie plafond de population laisse également une marge d’apprécia- Promodès, prendra ses comprendre les besoins de nos qu’en euros et de laisser à l’appré- tion supplémentaire puisque plusieurs zones peuvent répondre E membres, déclare-t-il. J’essaierai ciation de chaque commerçant la fonctions de président de les OGM, l’OMC et aux critères sans être pour autant retenues. l’association EuroCommerce qui d’obtenir leur adhésion à nos posi- durée du double étiquetage. » Pour l’objectif 2, le découpage descend au niveau du canton, représente, à Bruxelles, 4,7 millions Internet sont les tions. L’unanimité est impossible ; Les organismes génétiquement voire à l’échelon inférieur, au niveau du quartier urbain par d’entreprises issues de 24 pays eu- nous déciderons à la majorité quali- modifiés (OGM) ensuite. « Nous exemple. Une fois les critères connus, commence un travail de ropéens, de toutes tailles et de quatre priorités du fiée après un vrai dialogue où cha- n’avons aucune compétence pour couturière et d’équilibriste où les considérations locales et poli- toutes spécialités. Cette prési- cun exprimera son point de vue. » décider s’ils sont bons ou non pour tiques comptent autant que les considérations techniques et dence, à laquelle cet homme dis- nouveau président Quatre chantiers lui semblent l’humanité, affirme Paul-Louis Hal- économiques. La diminution de la population couverte n’est pas cret de soixante-cinq ans a été por- prioritaires. Celui de l’euro ley. En revanche, nous pensons qu’il uniforme au sein d’une même région. Ainsi en Bretagne, selon té, le 13 octobre, à l’unanimité des d’EuroCommerce d’abord, car si tout le monde est ne faut pas stresser le consommateur la proposition du préfet, la population éligible des zones rurales suffrages de ses pairs, couronne le d’accord pour ne pas attendre six pendant la période de vérification diminuerait de 40 %, tandis que celle de Lorient resterait stable parcours de celui qui va devenir, ville, les hypermarchés, le mois pour substituer la monnaie scientifique et que la transparence et celle de Brest augmenterait de 37 %. par ailleurs, président du comité commerce international parlent unique aux monnaies nationales par l’étiquetage est indispensable. » C’est la Commission qui établit la liste des zones « en concer- d’orientation stratégique du futur d’une même voix à Bruxelles. en 2001, certains détails posent Troisième dossier : l’Organisa- tation étroite avec l’Etat membre concerné ». Le zonage est donc groupe Carrefour-Promodès. De là à en accepter la prési- problème. « Nous demandons une tion mondiale du commerce et le préparé par les Etats, en fait par les préfectures de région (les Chez les Halley, le commerce de dence, il y avait un pas qu’il n’a pas préalimentation en moyens de paie- sommet de Seattle, dont il attend secrétaires généraux aux affaires régionales − SGAR), après détail est une histoire familiale. franchi sans hésitation, en se de- ment pour éviter que les consomma- de la modération tant il estime consultation des élus intéressés réunis dans des commissions Epiciers grossistes à Cherbourg, la mandant s’il apporterait « la valeur teurs n’en manquent. Nous propo- qu’il « serait trop brutal de suppri- régionales d’aménagement du territoire. Les demandes sont famille prend le virage de la grande ajoutée » nécessaire. Le président mer toute contrainte ». En effet, centralisées à la délégation à l’aménagement du territoire et à distribution sous la houlette du sortant, l’Italien Igino Sogaro, l’en Paul-Louis Halley pense qu’il faut l’action régionale (Datar) et, après les ultimes arbitrages, trans- père, Louis-Auguste, au début des a convaincu, en lui démontrant préserver une diversité des filières mises à la Commission à Bruxelles. Les dossiers sont alors ap- années 60. En 1972, Paul-Louis lui qu’il représentait une bonne syn- agricoles que les Etats-Unis ne pos- puyés par les autorités locales intéressées avant décision finale. succède et se lance dans une poli- thèse de ses mandants puisque sèdent plus. « Il s’agit du patri- La Commission se contente d’avaliser les choix présentés, dès tique de rachat de ses concurrents Promodès a un pied dans la grande moine culturel et gastronomique des lors que les exigences techniques sont respectées. (Goulet Turpin, Codec), de créa- distribution et un autre dans le pe- Européens, affirme-t-il. Nous Les conditions de coopération entre les services de l’Etat et tion d’un réseau dense de suc- tit commerce. sommes à la disposition des agri- les régions sont très variables. Lors de la précédente program- cursalistes et d’une chaîne de su- Le futur président sait ce qu’il culteurs pour les aider à réussir une mation, tous les préfets et les présidents de région avaient pré- permarchés et d’hypermarchés. veut. « EuroCommerce se soucie de évolution qui prenne en compte la senté, ensemble, leur dossier à Bruxelles, sauf dans un cas, où le tout ce qui peut avoir un impact sur qualité de la vie de notre préfet était venu seul. Hélas, alors même que les critères d’éligi- CINQUIÈME FORTUNE FRANÇAISE l’activité commerciale, explique-t-il, continent. » bilité sont devenus plus difficiles, les conditions pratiques de la A ce jour, au terme de vingt-sept mais ce n’est pas seulement un or- Dernière préoccupation : le concertation ont été particulièrement désastreuses. ans passés à la tête de Promodès, gane de lobbying. Il doit rendre des commerce électronique pour le- Le nouveau règlement des fonds structurels a été adopté le Paul-Louis Halley affiche 129 mil- avis et prendre des positions, ce qui ̄ quel EuroCommerce n’a pas de 21 juin dernier, les limites de population par Etat membre ont liards de francs (19,66 milliards nécessite que nous réfléchissions et position commune. Certains, été fixées le 1er juillet... et les propositions des Etats étaient at- d’euros) de chiffre d’affaires, que nous nous concertions afin de comme les commerçants alle- tendues pour le 31 août ! Une échéance ridiculement courte qui 74 000 salariés, 250 hypermarchés surmonter notre énorme diversité. Paul-Louis Halley mands ou français, veulent que la n’a été tenue que par trois Etats membres. Continent, 1 344 supermarchés Parfois, nous élaborons un code de b Né le 11 septembre 1934 à réglementation applicable à cette En France, la préparation du zonage a fait l’objet d’une cir- Champion, 1 800 magasins Shopi, bonne conduite, ce qui peut avoir Cherbourg et diplômé du City of activité soit celle du lieu de la culaire ministérielle du 9 septembre, fixant à l’unité près le Proxi et 8 à Huit, 2 387 magasins pour effet d’éviter une réglementa- London College, Paul-Louis Halley consommation des produits. nombre d’habitants des zones éligibles dans chaque région, maxidiscompte Dia à l’étranger. La tion lourde. Parfois, nous sommes devient responsable des ventes dans D’autres, comme les Irlandais ou chargeant les préfets d’organiser la concertation régionale et de publication financière Le Revenu a demandeurs de réglementation, la société Halley Frères en 1959. Il les Néerlandais, préféreraient que présenter des propositions écrites pour le 3 octobre. Ainsi, calculé que le titre de Promodès a comme en matière de commerce est nommé, en 1972, PDG du ce soit celle du pays d’accueil du compte tenu des délais d’organisation, la concertation locale progressé de 24 % par an pendant électronique. Le rôle d’Euro- groupe Promodès qui regroupe, serveur informatique. « Un énorme pour la distribution de ces 5,4 milliards d’euros a-t-elle été limi- vingt ans, ce qui vaut à la famille Commerce est d’alimenter nos asso- depuis 1961, sept entreprises travail interne nous attend, car la tée à... trois semaines. Cette échéance a été reporté in extremis Halley de figurer au cinquième ciations nationales en cadres d’ana- familiales implantées en Bretagne et deuxième solution créerait de graves d’une semaine : après les ultimes arbitrages, la proposition fina- rang des fortunes françaises. lyse afin qu’ils nous expriment mieux en Normandie. distorsions de concurrence en auto- lisée française est attendue pour fin octobre. La France sera Paul-Louis Halley est convaincu leurs désirs. Mais pas question que b Le 30 août 1999, Paul-Louis Halley risant à commercer de deux façons alors le dernier pays à présenter ses propositions de zonage à la de l’importance d’EuroCommerce, nous traitions les horaires d’ouver- accepte de fusionner Promodès différentes dans un même pays. » Commission. La liste définitive sera publiée en janvier 2000. qui a remplacé, en 1993, trois asso- ture des magasins, qui sont de la avec Carrefour. Au terme de ce Un premier test pour la majorité ciations européennes de commer- compétence de chaque pays ». processus, la famille Halley qualifiée chère au futur pré- Nicolas-Jean Brehon est enseignant à l’université Paris-I-Pan- çants. Désormais, le commerce de Pas question non plus de deviendra le premier actionnaire du sident... théon-Sorbonne. détail, les grands magasins, les spé- consensus mou. « Je serai le VRP nouveau groupe avec 13,2 % du cialistes, les commerces de centre- d’EuroCommerce : je vais faire la capital. Alain Faujas LeMonde Job: WDE4399--0005-0 WAS MDE4399-5 Op.: XX Rev.: 22-10-99 T.: 19:30 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0080 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale La reprise soutient les prix à la production TAUX DE CROISSANCE DES PRIX À LA PRODUCTION INDUSTRIELLE ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 en glissement annuel 3 PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) ZONE EURO 2,5 Sur un an ...... 3,2 (juillet) 0,6 (juillet) – 2,5 (juillet) – 2,7 (juillet) 1,5 (juin) 1,3 (juin) 0,4(juillet) 1,8 (juillet) – 1,2 (juillet) – 0,1 (juillet) – 0,2 (juillet) 2 Sur trois mois ...... 1,1 (juillet) 0,3 (juillet) – 0,4 (juillet) – 0,6 (juin) 0,7 (juin) 0,6 (juin) 0,2 (juillet) 1,2 (juillet) 0,2 (juillet) 0,4 (juillet) 0,5 (juillet) ALLEMAGNE 1 0,5 TAUX DE CHÔMAGE (en %) 0 1999...... 4,3 (juillet) 4,9 (juilet) 9,1 (juillet) 9,0 (juillet) 15,9 (juillet) 11,0 (juillet) 12,0 (mai) 3,2 (juillet) 6,1 (mai) 10,2 (juillet) 9,3 (juillet) – 1 – 0,7 PRIX À LA CONSOMMATION (en %) – 2 Sur un an...... 2,0 (juillet) 0,4 (mai) 0,8 (sept) 1,3 (sept) 2,5 (sept) 0,6 (sept) 1,9 (sept) 2,0 (sept) 1,2 (sept) 1,2 (sept) 1,2 (sept) – 3 Sur un mois ...... 0,0 0,0 – 0,3 + 0,3 + 0,2 + 0,2 + 0,3 + 0,5 + 0,4 0,0 0,1 PIB EN VOLUME 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 1er trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trimestre 2e trim. 2e trim. – 4 (dernier trimestre connu, en %) 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 1999 FRANCE – 5 – 4,2 Sur un an...... 3,9 1,1 0,6 1,7 3,6 2,1 0,8 3,2 1,4 1,6 1,6 1997 1998 1999 Sur trois mois ...... 0,5 0,2 0,0 0,3 1,1 0,6 0,4 0,8 0,6 0,4 0,4 Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %) a AU MOIS D’AOÛT, les prix à la production industrielle dans la 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 zone euro ont augmenté de 0,5 % : il s’agit de la première hausse en 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 glissement annuel depuis avril 1998. Ce mouvement est surtout vi- DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) sible dans le secteur des biens intermédiaires. 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 a CETTE INVERSION de tendance, observée depuis mars 1999 dans les indices mensuels, reflète la reprise de l’activité dans la zone, après BALANCE COURANTE** un début d’année déprimée. (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. a D’IMPORTANTS ÉCARTS entre les pays de la zone sont cependant Solde trimestriel 1997 ...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 masqués par cette moyenne. L’Allemagne et la Finlande sont toujours Solde trimestriel 1998 ...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 en situation de baisse des prix à la production, avec respectivement des indices de – 0,7 % et – 0,5 % en août sur un an. A l’inverse, la * prévisions Commission européenne ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. France et le Danemark enregistrent les deux plus fortes hausses, avec 2,5 % et 2 %. Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française CORÉE DU SUD

L'impôt sur les sociétés (IS) est inégalement réparti DERNIER MOIS VARIATION Le retour de la croissance ne résout pas tous les problèmes RÉPARTITION SECTORIELLE DES ENTREPRISES SOUMISES À L'IS en % CONNU SUR UN AN CROISSANCE EN VOLUME (en glissement annuel, en pourcentage) 35 CONSOMMATION DES MÉNAGES - 3,1 % (aôut) + 3,6 % (aôut) PIB INVESTISSEMENT 30,3 30 30 TAUX D’ÉPARGNE 16,7 % (1er trim. 99) + 0,1 % 25 20 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 14 % (1er trim. 99) 16 % 20 10 9,8 e 15 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 0,4 % (2 trim. 99) + 1,6 % 0 7,2 10 INVESTISSEMENT 20,3 % (1er trim. 99) + 3,5 % -10 5 COMMERCE EXTÉRIEUR -20 0 (en milliards de francs / euros) + 9,5 MdF / + 1,4 milliard d’euros (août) – 55 % (solde cumulé sur 12 mois) + 146 MdF / + 22,1 milliards d’euros (98/99) + 5,8 % -30 CONSOMMATION -40 Energie Activités Activités ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Ind. manu- Commerce Transports – 6 (sept) – 10** Construction DES MÉNAGES -50 – 48,2 alimentaires facturiières Serv.ou aux aux entr. part. financières Industries agro- immobillières NOMBRE VALEUR AJOUTÉE IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* 1995 1996 1997 1998 1999 opinion des chefs d’entreprise + 19 (sept) 15** Source : ministère des finances sur les perspectives générales Source : Datastream

a LA CONTRIBUTION des différents secteurs d’activité à l’impôt sur TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) + 21,7 % (juillet) – 3,5 % a LA CROISSANCE du PIB coréen pourrait dépasser 7 % en 1999 : la re- les sociétés (IS), qui a rapporté 184,7 milliards de francs (28,16 mil- prise reste soutenue, tirée aussi bien par la demande intérieure − consom- PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE liards d’euros) à l’Etat en 1998, est très variable. Ainsi plus des deux (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 38,7 % (juillet) – 1,1 % mation des ménages et investissement − que par la demande extérieure. tiers de l’IS proviennent de trois secteurs : les services aux entreprises a LES RESTRUCTURATIONS industrielles restent toutefois difficiles. Les ou aux particuliers, les industries manufacturières et les activités fi- EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR problèmes de Daewoo fragilisent le marché obligataire. Les Investment nancières. MARCHAND 1 066 500 (juillet) + 1,8 % Trust Companies (ITC), qui détiennent 22 milliards de dollars de dettes du a EN 1997, les industries manufacturières et les activités financières, EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR chaebol et un quart du marché obligataire, risquent d’être confrontées à concentrant généralement les entreprises de grande taille, repré- NON MARCHAND 407 560 (juillet) – 6,6 % des ventes massives de titres par les particuliers qui pourront, à partir du sentent 16 % du nombre des sociétés imposables, mais acquittent 10 novembre, céder leurs obligations. 43 % de l’impôt. En revanche, le commerce et les services aux entre- INTÉRIM 503 923 (mai) + 11 % a LE GOUVERNEMENT a mis en place un fonds de stabilisation du mar- prises ou aux particuliers, qui représentent 58 % de la « population » * solde des opinions négatives et positives, données CVS ** solde net douze mois auparavant ché obligataire doté de 18 milliards de dollars pour amortir un choc éven- des entreprises, acquittent seulement 40 % de l’impôt. Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. tuel. (Caisse des dépôts, risque-pays). ̄ UN CHIFFRE Les tensions politiques fragilisent la Malaisie

37 200 omme prévu, la Malai- terme, que fragiliser un peu plus sie a finalement suppri- La crise économique L'embellie malaisienne les économies de la région. Sans francs mé, le 1er septembre, la TAUX DE CROISSANCE TRIMESTRIEL EXCÉDENT COMMERCIAL l’Indonésie, livrée au chaos, et la C taxe sur le rapatriement a affaibli le régime DU PIB en % en milliards de dollars Thaïlande, qui se replie dans la 4,1 des capitaux boursiers instaurée 2,0 péninsule indochinoise et mani- LE COÛT D’UN ÉLÈVE 1,8 EN FRANCE EN 1998 au plus fort de la crise écono- de fer malaisien. Les feste de plus en plus ouvertement mique qui, à partir de juillet 1,6 son désir de s’accrocher au déve- Les dépenses totales consa- 1997, a frappé l’Asie de l’Est. Le investisseurs, inquiets 1,4 loppement de la Chine, il ne reste crées à l’éducation, qu’elles choc qui aurait pu accompagner 1,2 en effet plus grand-chose de - 1,3 soient publiques ou privées, l’instauration de cette restriction pour la stabilité du 1,0 l’Asean. De surcroît, on peut s’at- ont atteint 607,3 milliards de n’a pas été aussi redoutable que 0,8 tendre à ce qu’une détérioration francs (92,6 milliards d’euros) prévu. Moins d’un demi-milliard pays, restent prudents - 5,2 0,6 de la situation en Indonésie se en 1998, selon les chiffres pu- de dollars a finalement quitté le 0,4 traduise par un afflux de réfugiés bliés par l’Insee dans le rapport pays depuis sa mise en place, à tauré par Mohamad Mahathir, le 0,2 indonésiens en Malaisie. « Portrait social de la France l’automne 1997, alors que les ana- premier ministre, sort affaibli de 0 L’Asie du Sud-Est, étoile mon- 1999-2000 ». Cela représente lystes de la Bank Negara, la la crise de 1997, autant sur le plan - 10,9 - 10,3 tante de l’économie mondiale de 7,2 % du produit intérieur brut, banque centrale, estimaient à politique que sur le terrain écono- J M M J S N J M M J ces vingt dernières années, est au- soit une dépense de l’équivalent de 7 milliards de dol- mique. 1998 1999 1998 1999 jourd’hui à genoux. Aux diffi- 10 300 francs par habitant et de lars (quasiment autant d’euros) De son côté, Anwar Ibrahim, Source : gouvernement de Malaisie, Euromoney cultés économiques succèdent 37 200 francs par élève ou étu- les fonds qui auraient ainsi pu l’ancien vice-premier ministre et partie des suffrages des contesta- de ce système, sur lequel repose des tensions politiques qui, à leur diant. Ce budget par élève s’envoler de Malaisie. successeur désigné à la tête de taires malais devrait se reporter le « miracle » malaisien, serait tour, risquent de prolonger le ma- s’élevait à 21 600 francs en La situation n’en demeure pas l’Etat, vient de perdre le procès en sur les candidats du Parti isla- politiquement suicidaire. Per- rasme de façon durable. 1975 et à 30 400 francs en 1990. moins précaire. En annonçant diffamation qu’il avait intenté à mique (le PAS), qui contrôle déjà sonne ne voit comment le dis- Non seulement la Malaisie L’Etat assure 64,7 % des dé- une croissance du PIB de 4,1 % son ex-mentor et devrait rester en l’Etat du Kelantan. Et c’est bien ce cours politique en Malaisie pour- n’entrera pas dans le prochain penses d’éducation et le seul pour le deuxième trimestre 1999, prison. L’alternance qu’il propo- qui inquiète. rait ne pas se radicaliser : millénaire en tant que pays indus- ministère de l’éducation le premier résultat positif depuis sait n’a plus aucune chance de se Afin d’éviter la formation d’une Mohamad Mahathir est désireux trialisé, comme son dirigeant su- 56,7 %. Les collectivités territo- le troisième trimestre 1997, le pre- concrétiser. Elle laisse son lot de coalition qui risquerait de lui faire de conserver sa majorité absolue, prême le rêvait, mais elle se riales financent le système édu- mier ministre malaisien s’est bien mécontents sans autre perspec- perdre sa majorité des deux tiers tandis que son opposition est trouve en première ligne d’éven- catif à hauteur de 20,4 %. Leur gardé de tout triomphalisme. Pas tive que celle de rejoindre une op- à la Chambre, le gouvernement consciente qu’elle n’a jamais été tuels bouleversements à venir. part s’est accrue au cours des question pour l’instant de réviser position structurée au sein de la de Mohamad Mahathir tente de aussi près de mettre un terme à Faute d’avoir toléré d’autres idées dernières années dans le se- les objectifs de croissance pour communauté malaise, que Moha- se rapprocher des milieux chinois l’hégémonie absolue du Front na- que les siennes, Mohamad Maha- cond degré, le supérieur, la for- 1999, fixés en début d’année à 1 %, mad Mahathir a toujours réussi à (30 % de la population). Son mi- tional sur le pouvoir, depuis thir a créé un vide dangereux sur mation continue, suite aux même si tout laisse à penser décapiter à temps. Le procès nistre de l’éducation, Najib Ra- trente ans. la scène politique locale. En s’ac- transferts de charges de l’Etat. qu’elle pourrait se situer dans une d’Anwar Ibrahim a provoqué une zak, vient de se déclarer favorable crochant au pouvoir, il prend éga- Les ménages, eux, participent à fourchette de 4 % à 5 %. fracture au sein de la United Ma- à une aide de l’Etat aux écoles pri- RÉFUGIÉS INDONÉSIENS lement le risque de ruiner trente hauteur de 6,9 % aux dépenses lay National Organization, princi- vées chinoises, un geste impen- Le contexte régional, et plus ans d’efforts qui avaient permis à de scolarisation et les caisses PROCÈS EN DIFFAMATION pale composante du Front natio- sable il y a encore quelques mois. particulièrement la crise indoné- son pays de sortir du sous-déve- d’allocations familiales à hau- Le PIB n’est pas le seul indica- nal, la coalition au pouvoir. Mais les Chinois veulent beau- sienne, rendent d’autant plus pro- loppement. teur de 2,2 %, notamment par teur à avoir retrouvé le chemin de Mohamad Mahathir va-t-il res- coup plus. bable un regain de tension en Ma- le biais de l’allocation de ren- la croissance. Exprimées en va- pecter le calendrier prévu et at- Leur porte-parole, Lim Kit laisie. L’affaiblissement de Marc Mangin trée scolaire. leurs, les exportations du tendre juin 2000 pour organiser Siang, chef du Parti d’action dé- l’Association des pays du Sud-Est Nord-Sud Export, L’enseignement du second deuxième trimestre sont en les prochaines élections, ou profi- mocratique (DAP), ne fera pas al- asiatique (Asean) ne peut, à groupe « Le Monde » degré (enseignement se- hausse de 16,3 % par rapport à la tera-t-il de l’embellie économique légeance avant que l’enseigne- condaire, premier et deuxième même période de 1998, les impor- pour convoquer des élections an- ment chinois ne soit intégré cycle) absorbe 43,7 % des dé- tations de 10,7 %. L’inflation a été ticipées avant la date qu’il a lui- officiellement au sein de l’éduca- penses totales d’éducation ; ce- contenue sous la barre des 3 %. même fixée ? L’inconnue nourrit tion nationale. Mais, surtout, la la correspond à un budget L’indice boursier qui était tombé la prudence des investisseurs vis- communauté chinoise réclame moyen par élève de à son niveau le plus bas en dix ans à-vis de la Malaisie. l’abolition des lois ségrégation- 48 600 francs. Vient ensuite (272 points) dépasse aujourd’hui nistes, notamment dans le do- l’enseignement du premier de- la barre des 760 points. CRITÈRES ETHNIQUES maine des affaires, lois qui im- gré, dont la part dans les dé- Les réserves de change ont été La préférence nationale accor- posent à toute société un quota penses totales atteint 26,9 % et reconstituées (elles atteignent dée par ce pays à ses nationaux de de dirigeants d’origine malaise. le budget par élève 31 milliards de dollars contre souche locale (les Bumiputras qui Ces revendications s’attaquent 25 300 francs. Enfin, l’éduca- 21 milliards il y a un an). Cela ne composent 60 % de la population aux fondements même du sys- tion supérieure, avec seule- suffit manifestement pas à rassu- totale) a cristallisé le jeu politique tème Mahathir, mis en place ment 16,6 % des dépenses to- rer les dirigeants de Kuala Lum- local autour de critères ethniques après les sanglantes émeutes de la tales, mais un budget par pur sur la pérennité de la reprise, en général, et religieux pour la fin des années 60. Or tous les ob- étudiant de 50 400 francs et les investisseurs sur la stabilité communauté malaise en parti- servateurs s’accordent pour re- du pouvoir. Le régime de fer ins- culier. Naturellement, une bonne connaître que la remise en cause LeMonde Job: WDE4399--0006-0 WAS MDE4399-6 Op.: XX Rev.: 22-10-99 T.: 19:30 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0081 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 FUTURS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE Aux Etats-Unis, la relation médecin-patient par Bernard Kapp est bouleversée par Internet

Les folles années andis qu’en France le Gwenn Bezard. En diffusant lar- remplace le médecin référent, le débat sur la maîtrise des Avec les services de gement la connaissance médicale “ e-gatekeeper ” devenant en quel- T dépenses de santé bat sur laquelle les professionnels de que sorte un super médecin ré- son plein, une étude sur santé sur le Web, les santé disposaient jusqu’alors férent. » de la « railway mania » la « e-santé » aux Etats-Unis, réa- d’un monopole, ces sites donnent « Ironie de l’histoire, alors que lisée par l’Atelier, pôle de veille praticiens n’ont plus la possibilité aux patients de s’in- tout le monde attendait des réduc- e quoi parlent les gazettes financières britanniques au technologique de Paribas, vient former, de comparer et d’évaluer tions des coûts par la mise en place début de l’année 1844 ? De la reprise générale des af- ébranler bien des certitudes et ar- l’exclusivité du dossier les prestations du marché, de dis- par le haut de plates-formes “ d’in- faires. Du bas niveau des taux d’intérêt, qui se main- guments avancés par nombre de cuter avec leur médecin de son teropérabilité ” entre profession- tiennent depuis dix-huit mois au-dessous de 3 %. Et sur- professionnels. médical diagnostic. nels, celles-ci surgissent par en bas, toutD de la bonne santé des compagnies ferroviaires : les trois plus Outre-Atlantique, en deux ans, « Les personnes ont et auront de grâce au libre accès des patients au importantes d’entre elles annoncent des dividendes particulière- la vague Internet a déferlé sur le eux se cantonnant encore, sur le plus en plus envie de valider la Web santé, souligne Gwenn Be- ment juteux, de l’ordre de 10 % ; de quoi faire rêver banquiers et marché de la santé. Pas moins de Web, à un rôle purement infor- prescription de leur médecin, re- zard. Car plus il est informé, mieux boursicoteurs de tout poil. 10 000 sites dédiés à ce secteur matif. Mais déjà certains sites lève Gwenn Bezard. Non par mé- le patient peut gérer sa santé : il Les transports, au Royaume-Uni sont à cette époque des activités sont en ligne aujourd’hui. Selon ouvrent de véritables consulta- fiance malsaine, mais parce qu’ils tombe moins malade, consomme commerciales comme les autres. Ils dépendent entièrement de l’ini- un sondage Louis-Harris, en 1998, tions virtuelles : les médecins dia- ont appris à ne plus considérer les les médicaments à meilleur es- tiative privée. Quiconque veut construire et exploiter une voie de 60 millions d’Américains ont gnostiquent, font des recomman- médecins comme des demi-sor- cient... Le capital d’information est chemin de fer peut le faire, à la seule condition d’en demander l’au- cherché de l’information santé en dations de traitement, et vont ciers ; ils savent que ceux-ci, en dé- stratégique en matière de santé. » torisation préalable au Parlement. Logiquement, les premières ligne. Selon une autre enquête de même jusqu’à prescrire en ligne pit de leurs longues années Des études montrent ainsi que, si lignes sont créées pour satisfaire les besoins les plus évidents, en re- Deloitte & Touche, 43 % des in- des médicaments que le patient d’études, sont faillibles. » Et il la téléconsultation se généralisait, liant les mines et les ports aux grandes agglomérations industrielles ternautes se servent régulière- se procurera auprès d’une phar- ajoute : « L’accès des patients à 75 % des visites chez le médecin comme Manchester, York ou Birmingham, puis en établissant des ment d’Internet pour trouver des macie virtuelle. l’information conduit les médecins pourraient être évitées. liaisons entre Londres et ces capitales régionales. Pas moins de réponses à des questions de san- De plus en plus de sites pro- à s’inscrire dans une démarche En France, les restrictions lé- 3 000 kilomètres de voies ont ainsi été construits en ordre dispersé, té, 81 % d’entre eux trouvant per- posent également aux patients de qualité. » gales à la publicité pharmaceu- entre 1825 et 1844, par près de deux cents compagnies de tailles très tinentes les données trouvées. conserver leur dossier médical sur tique et médicale, principale variables. le Web afin de leur offrir des ser- RÉDUCTION DES COÛTS source de financement des sites L’euphorie financière va accélérer le mouvement. Pas moins de INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE vices à valeur ajoutée : conseils En adhérant volontairement à aux Etats-Unis, ainsi que le faible soixante-six lignes supplémentaires sont soumises à l’approbation « Autant les patients manifes- personnalisés, alertes médicales ces services en ligne, les patients taux de connexion à Internet, du Parlement pendant le premier semestre 1844. Et des centaines de taient une certaine méfiance vis- ciblées, suivi permanent, etc. s’intègrent en fait dans un réseau freineront momentanément groupes d’investisseurs se forment à Londres comme dans les villes à-vis du programme d’échanges de Le passage au support électro- de soins et d’informations. De- l’émergence de sites en ligne. de province pour étudier de nouveaux projets. Au fil des mois, le données médicales par Internet nique génère de nouvelles pra- main, il est fort probable que le Mais pour combien de temps ? chemin de fer va devenir une lubie nationale. D’autant que la presse, mis en place par Healtheon (l’équi- tiques. Le patient se réapproprie Web devienne la porte d’entrée Rien n’interdit d’ores et déjà à un de plus en plus lyrique, se met à développer le thème de la « révolu- valent de la carte Vitale en le dossier médical jusque-là entre du marché de la santé : dès que le Français de consulter par Internet tion ferroviaire ». En s’étendant et en se densifiant, les chemins de France), souligne Gwenn Bezard, les mains du médecin, et peut patient aura besoin d’accéder à un médecin américain. fer, expliquent les journalistes à longueur de colonnes, vont très vite auteur de l’étude, autant ils se l’ouvrir plus largement à l’en- de l’information ou à des soins, il « Certes, notre système de santé bouleverser l’économie et les circuits commerciaux du pays − puis de tournent spontanément vers les semble du corps médical : méde- passera par ce qu’on appelle un n’est pas organisé de la même fa- l’ensemble du monde − et imposer un nouvel équilibre entre les na- sites en ligne dont la raison d’être cins, hôpitaux et laboratoires « e-gatekeeper » qui jouera le rôle çon qu’outre-Atlantique. Mais si les tions. « Grâce aux trains, écrit n’est pas de favoriser une réduc- peuvent l’alimenter directement de gare d’aiguillage (prise de ren- intervenants traditionnels ne se ré- Au mois de novembre l’un de ces visionnaires d’occa- tion des coûts mais de les séduire et et y puiser des informations, avec dez-vous avec un généraliste ou veillent pas, relève Gwenn Bezard, sion, nous allons bientôt entrer de les servir ; une grande partie son aval. C’est toute la relation un spécialiste, choix d’un labora- il y a de grande chance que de 1845, une enquête du dans un nouvel âge où le monde d’entre eux sont gratuits, leur fi- médecin-patient qui s’en trouve toire...). nouveaux entrants s’emparent de entier sera devenu une grande fa- nancement étant assuré par l’in- profondément bouleversée : «Les « A terme, projette Gwenn Be- cet espace. Il est sûr que si le mo- « Times » recense pas mille, parlant la même langue, dustrie pharmaceutique. Mais les patients prennent le pouvoir », dit zard, il est possible que ce système dèle des portails santé perçait en respectant les mêmes lois et ado- patients y trouvent aussi des ser- France, cela risquerait de mettre à moins de mille deux rant le même dieu »... vices personnalisés. » mal la stratégie de réseau de santé L’engouement qui se déve- Sur ces sites santé, les patients Repères sociale (RSS) mis en place autour cents projets de lignes loppe pendant toute l’année peuvent trouver des informations de la carte Vitale. Ces sites pour- 1844 va déboucher, l’année sui- sur les médicaments, prendre b Le système de santé américain b Si certains acteurs traditionnels raient s’imposer en permettant aux de chemin de fer en vante, sur une forte poussée de connaissance des travaux les plus est organisé autour de filières du marché de la santé ont ouvert patients, par exemple, de reconsti- fièvre spéculative. Les actions récents, consulter une pharmacie contrôlées par les assureurs, leur propre site sur Internet, des tuer leur dossier médical, auquel Grande-Bretagne ! des nouvelles sociétés qui se virtuelle, contracter une assu- auxquelles sont rattachés les portails santé ont également été ils n’ont légalement pas directe- créent par dizaines chaque mois rance ou encore dialoguer en prestataires de soins (hôpitaux, créés par de nouveaux entrants. ment accès. Les patients français Leur réalisation, se revendent et prennent de la ligne avec des infirmières, des médecins...). C’est le cas des deux plus ne sont pas différents des Améri- valeur avant même que leurs pharmaciens, des médecins. En général, le patient n’est couvert importants sites, AOL Health cains : ils ont envie d’être infor- fait remarquer projets soient validés par le Par- Ces échanges suscitent des dé- que s’il s’adresse à l’un des Channel et DrKoop, qui ont noué més. » lement ! bats au sein de la communauté prestataires affiliés au réseau de des partenariat avec des universités le quotidien, Le phénomène est aggravé par des médecins, la plupart d’entre son assureur. et des médecins renommés. Laetitia Van Eeckhout les particularités de la loi britan- impliquerait nique sur les sociétés. Le fait que les actionnaires des nouvelles au minimum entités n’aient besoin de verser, Un incubateur dans la banlieue de Grenoble dans un premier temps, que le 560 millions de livres dixième du capital souscrit, pousse les épargnants à investir d’investissements, massivement dans les sociétés pour aider des entreprises à naître en création. Une nouvelle étape soit davantage que est franchie au milieu de l’année avec la création des Exchange le revenu national Banks, des établissements ban- GRENOBLE lectionnés par un comité composé table financier en fin de parcours. caires qui prêtent aux investis- de notre envoyée spéciale Des spécialistes pour moitié de scientifiques et Entre-temps, il aide à homologuer brut du pays seurs à des taux extrêmement Meylan, dans la ban- pour moitié d’industriels. Parmi le produit, à réaliser les études de élevés (jusqu’à 80 % l’an) mais lieue de Grenoble, l’in- en gestion, marketing ces derniers figurent tant des re- marché, le business plan, à en prenant une partie de leur portefeuille en garantie. cubateur attend ses présentants de grands groupes compléter l’équipe si nécessaire. Avec l’apparition, dans de nombreuses villes de province, de A et finance veulent que de jeunes firmes innovantes. « Je n’incuberai pas de projet qui premiers embryons Bourses spécialisées dans les actions ferroviaires, la spéculation at- d’entreprise. Quelques bureaux La grille de sélection n’a pas été n’a pas d’ampleur », explique teint des sommets. On voit, pendant l’été 1845, la valeur des actions fraîchement repeints et loués à la mettre les trouvailles établie à la légère. « Nous avons Jean-Marie Crépin-Chapuis. de certaines nouvelles compagnies à l’intitulé prometteur se multi- mairie suffiront à abriter les pre- fait trois comités à blanc pour dé- Ils ne seront pas tous purement plier par six en quelques semaines ! Rien, à l’automne, ne semble miers candidats. A la différence des laboratoires terminer les critères », explique scientifiques. Ainsi le projet Fen- pouvoir arrêter la hausse. Quelques voix isolées s’inquiètent toute- des pépinières, dont, selon l’Orga- Jean-Marie Crépin-Chapuis. nec, l’un des premiers sélection- fois du phénomène, que l’on commence à qualifier de « railway ma- nisation de coopération et de dé- sur le marché Chaque projet sélectionné peut nés, a pour objet « la veille straté- nia », de folie du chemin de fer. veloppement économiques (OC- bénéficier d’un budget annuel gique et l’intelligence collective », Une grande enquête du Times, publiée au mois de novembre, es- DE), il existerait déjà plus de D’un autre côté, il ne fallait pas moyen de 230 000 euros (1,5 mil- explique Sylvie Bianco, vingt-sept saie de prendre un peu de recul et de faire les additions qui s’im- 200 exemplaires en France, l’in- renouveler les erreurs du passé. lion de francs). La moitié environ ans, chef de ce projet. Elle a passé posent. Après avoir recensé pas moins de mille deux cents projets de cubateur n’a besoin que d’un es- L’INPG Grenoble avait créé une sert à financer des études écono- sa thèse dans le laboratoire de lignes, un chiffre en lui-même ahurissant, le quotidien remarque que pace restreint : son rôle n’est pas pépinière il y a dix ans. Située à miques et les études de préindus- Humbert Lesca, professeur à leur réalisation impliquerait au minimum 560 millions de livres d’in- d’abriter l’entreprise elle-même, l’intérieur de l’école, « les gens trialisation, et l’autre moitié pro- l’université de gestion Pierre- vestissements, soit davantage que le revenu national brut du pays, mais plutôt d’en examiner la via- n’en sortaient pas et les industriels vient de prestations en nature Mendès-France et était consul- qu’il estime à 550 millions de livres. Autant dire que les boursiers, bilité future et de l’aider à naître. n’avaient pas envie d’y venir », fournies par les laboratoires d’ori- tante avant que cette occasion ne souligne le journal, misent sur des affaires dont la plupart n’ont au- Ce type de structure est l’une de analyse aujourd’hui Jean-Claude gine (coût de la cellule de valorisa- s’offre à elle. Sa firme commercia- cune chance d’aboutir. Mais rien n’y fait. Le Parlement donnant son celles prévues par la loi sur l’inno- Sabonnadière. tion, mise à disposition éventuelle lisera des logiciels, guides opéra- feu vert à un nombre croissant de nouveaux tracés (il aura autorisé vation et la recherche du 12 juillet L’incubateur est donc situé dans de personnels, utilisations d’équi- tionnels pour mettre en place, or- 4 550 kilomètres de voies en 1845 contre 145 en 1843 et 1 300 en pour mieux valoriser les résultats une technopole, la Zone pour l’in- pements). Cinq projets ont été sé- ganiser, pérenniser la veille 1844), les projets continuent à fleurir. On voit même leurs promo- de la recherche publique. Gre- novation et les réalisations scien- lectionnés pour cette année. stratégique. teurs faire la queue et se bousculer devant le siège du Railway De- noble-Alpes-Incubation (Grain), tifiques et techniques (Zirst) de Treize autres le seront en 2000, partment quand arrive la date limite, fixée au 15 novembre, pour le nom donné à la structure greno- Meylan, au milieu de dizaines de l’incubateur devant atteindre sa EUROS dépôt des plans à examiner pendant l’année suivante ! bloise, est l’un des premiers in- petites entreprises. Conformé- vitesse de croisière en 2002 avec Pierre Billat n’a en revanche ja- La bulle ne commence à se dégonfler qu’au début de l’année 1846, cubateurs opérationnels créés ment aux souhaits du gouverne- vingt-cinq dossiers par an environ. mais travaillé dans le laboratoire lorsque les premières lignes approuvées en 1844 sont mises en chan- dans le cadre de cette nouvelle loi. ment, plusieurs laboratoires de re- L’incubateur tire ses moyens fi- du CNRS à l’origine du projet tier. Car les compagnies qui les construisent ont besoin d’argent nom sont à l’origine du Grain : le nanciers de plusieurs sources : du ABCD Plasma dont il est désor- frais et demandent aux actionnaires de régulariser leur situation en SÉLECTION Commissariat à l’énergie ato- ministère de l’éducation natio- mais le chef. Il travaillait à la versant le complément des capitaux souscrits. Des dizaines de mil- L’idée de mettre en place une mique (CEA), le Centre national nale, qui lui octroie 9 millions de chambre de commerce et d’indus- liers de spéculateurs étant obligés de réaliser une partie de leur por- structure d’aide à la création d’en- de la recherche scientifique francs sur trois ans, mais aussi de trie de Grenoble, son rôle étant tefeuille pour faire face à leurs obligations, le marché boursier s’es- treprise était en gestation depuis (CNRS), l’INPG et deux universi- la région, de la ville de Meylan et d’aider les petites entreprises à souffle puis s’oriente rapidement à la baisse. Ce qui provoque la plusieurs mois chez les dirigeants tés grenobloises (l’université d’autres communes voisines. entrer en relation avec des labora- panique des boursicoteurs et entraîne quelques suicides specta- de l’Institut national polytech- scientifique et celle de gestion). toires pour développer de nou- culaires. nique de Grenoble (INPG). « Nous D’autres devraient suivre en tant AUTOFINANCEMENT veaux produits. C’est dans le Bien que partisan du « laissez faire », le gouvernement est bien voulions que notre école ait la fibre que « membres associés », tel Ultérieurement, l’incubateur cadre d’une de ses missions qu’il a obligé de prendre quelques mesures pour assainir la situation. Il fait “création d’entreprises”, et déve- l’Institut national de la santé et de pourra en partie s’autofinancer. Il connu le laboratoire du CNRS à tout d’abord passer une loi, en mai 1846, qui permet aux sociétés de lopper l’esprit entrepreneurial au- la recherche médicale (Inserm). percevra en effet une fraction des l’origine du transfert. s’autodissoudre avec l’accord de 75 % des actionnaires, ce qui faci- près des élèves », explique Jean- « La vocation de l’incubateur est redevances qui seront versées par Deux chercheurs travaillant sur lite la disparition d’un grand nombre de compagnies fantômes. Il de- Claude Sabonnadière, directeur de partir d’un projet, dont le proto- la nouvelle entreprise au labora- des sujets similaires devraient le mande ensuite à la Banque d’Angleterre de relever progressivement adjoint de cette école d’ingénieurs type existe, est validé technique- toire dont elle est issue. L’incuba- rejoindre ; l’un est pour l’instant ses taux d’intérêt afin d’étouffer définitivement la spéculation. et président du Grain. ment et est protégé ou protégeable teur pourra aussi se faire rémuné- aux Etats-Unis et l’autre dans un Ces deux années de folie, qui font penser à l’actuelle passion des Des candidats à la création par des brevets libres d’exploita- rer par des entreprises qui se laboratoire italien ; ce dernier investisseurs pour tout ce qui touche Internet, se sont finalement s’étaient déjà manifestés à la sor- tion », explique son directeur, serviraient de ses services en tant avait connu l’équipe du CNRS soldées en 1848 par une crise économique majeure. Mais elles au- tie de l’école. « Mais comme ils Jean-Marie Crépin-Chapuis, an- qu’« incubateur à façon » pour dans le cadre d’un contrat euro- ront aussi permis d’accélérer la constitution du réseau ferroviaire n’avaient pas de moyens financiers cien repreneur d’entreprises. valider des projets d’essaimage, péen. Avant même d’étre créée, britannique en triplant la longueur des voies construites et en obli- ou humains, ils étaient fragiles. Les départements de valorisa- par exemple. l’entreprise raisonne déjà au ni- geant les compagnies exploitantes à entrer dans un grand mouve- Nous voulions créer un incubateur tion des laboratoires lui servent Le rôle de l’incubateur est mul- veau du continent ; un signe : son ment de concentration et de rationalisation autour d’une vingtaine pour qu’ils ne jouent pas petit bras, de têtes chercheuses pour repérer tiforme. Il peut aller du recrute- business plan n’utilise pas les de groupes régionaux. Les nouvelles technologies ne s’imposent pas qu’ils aient une vision mondiale », les idées qui pourraient donner ment d’un chef de projet (au cas francs, mais les euros. sans faire de dégâts... poursuit ce professeur atypique naissance à une entreprise. Les où le laboratoire n’en proposerait qui a aussi créé son entreprise. dossiers présentés sont ensuite sé- pas) jusqu’au montage du tour de Annie Kahn LeMonde Job: WDE4399--0007-0 WAS MDE4399-7 Op.: XX Rev.: 22-10-99 T.: 19:30 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0083 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 / VII ̄ L’économie du coulage : un défi pour l’Asie LIVRE par Gilbert Etienne par Marie-Béatrice Baudet a corruption n’est plus un sujet ta- ments privés, étrangers et locaux. Il leur faut nées, d’où le ralentissement des progrès. En bou. Elle est dénoncée par les or- déchanter aujourd’hui. Peu de projets sont en plus d’énormes tâches dans l’irrigation et la L ganisations internationales, voie de réalisation en Asie. L’ampleur des prévention des inondations, de fortes aug- comme par de nombreux gouver- montants, les risques, les délicates questions mentations d’investissements s’imposent Les Attila du social nements de pays riches et pauvres, y compris de prix (péages...) retiennent bien des inves- dans la recherche fondamentale, la multipli- par ceux qui ne sont pas des modèles de ver- tisseurs potentiels. cation des semences et le stockage des cé- L’ENTREPRISE BARBARE, tu. Mais ce que nous appelons l’économie du Il ne s’agit pas seulement d’investir dans le réales. de Stéphène Jourdain et Albert Durieux coulage constitue un ensemble de maux plus neuf, mais d’augmenter les dépenses d’entre- Viennent ensuite les dizaines de milliards Albin Michel, 233 p., 98 F, 14,9 ¤ insidieux qui retient trop peu l’attention : tien et de rénovation des réseaux électriques, de dollars qui manquent pour améliorer l’en- nous entendons par là, en plus de la corrup- des routes, des canaux d’irrigation. La plupart vironnement. Selon la Banque mondiale, la e livre doit être devenu le cauchemar de nombreuses direc- tion, les allocations défectueuses de fonds de ces derniers, du Pakistan à la pollution de l’eau et de l’air tions générales, inquiètes de savoir si, oui ou non, elles publics − dépenses somptuaires et gaspillages Chine sont en piteux état, d’où La pollution de coûte à la Chine l’équivalent de étaient épinglées par les auteurs. Car des noms, il y en a. Et −, les excès de subventions, les détourne- de grosses pertes en eau. Les 3 % à 8 % de son PIB par an, c’est bien là le mérite de Stéphène Jourdain, journaliste au ments et les vols de biens publics. Puis pertes en électricité sont de l’eau et de l’air ordre de grandeur qui n’est pas magazineC L’Entreprise et de son mystérieux coauteur, Albert Durieux, viennent les pertes de recettes publiques l’ordre de 40 % du courant pro- très différent pour l’Inde ou le un ancien consultant en organisation qui se cache sous un pseudo- dues à la contrebande, la fraude fiscale ou le duit en Inde, de 20 % à 30 % au coûte à la Chine Pakistan. nyme : avoir réalisé une enquête monumentale qui leur permet de ci- non-recouvrement des impôts. Pakistan et en Chine. Dans le même temps, l’aide ter les entreprises (ou les administrations) qui se comportent comme Toutes ces déviations constituent un défi Comment, par ailleurs, stimu- l’équivalent publique au développement est des sauvages avec leur personnel. Valeo, Kronenbourg, Hewlett-Pac- important en Asie. Elles ne cessent de croître ler les exportations indiennes à la baisse et, de toute manière, kard, Thomson, Go Sport, Leader Price, Unilever... Les descriptions au moment où les gouvernements de la ré- avec des trains de marchandises de 3 % à 8 % elle ne peut représenter qu’une des méthodes employées pour licencier au moindre coût, pour faire gion affrontent un besoin urgent de fonds qui roulent à 22 kilomètres/ fraction des fonds requis. Les craquer les salariés et les conduire à la démission donnent le tournis, supplémentaires. En effet, n’en déplaise à heure de moyenne, des camions de son PIB capitaux privés, locaux ou mais, à aucun moment, ne semblent irréalistes. certains, le « tout marché » et les investisse- qui ne dépassent guère 200 kilo- étrangers, restent, eux aussi, L’ouvrage a d’ailleurs été magnifiquement servi par l’actualité : l’af- ments privés sont loin de pouvoir suppléer mètres par jour, des cargos qui par an très en deçà des besoins. L’ob- faire Michelin illustre ainsi à merveille la principale thèse développée aux interventions de l’Etat. restent six à dix jours dans les jectif numéro un des élites diri- par les auteurs : « Aujourd’hui, la logique économique est complète- Ces faiblesses sont très répandues dans les ports ? En Inde, les besoins en nouveaux in- geantes devrait donc viser à atténuer de ma- ment déconnectée de la logique commune qui voudrait qu’on ne licencie pays en développement. Nous nous limitons vestissements dans l’électricité, les routes, les nière sensible les multiples formes de coulage que lorsque les affaires vont mal. » à la Chine, à l’Inde et au Pakistan, car les in- ports, les télécommunications sont estimés à pour remplir les caisses de l’Etat ou éviter De même, la manière dont le groupe S, une société belge spéciali- formations − la plupart de sources locales − 300 milliards de dollars entre 1996 et 2006. qu’elles ne se vident. Zhu Rongji, le premier sée dans la gestion de paies, a « remercié », fin septembre, ses trente- permettent de serrer la réalité de près avec Pour la Chine (chemins de fer en plus), la ministre chinois l’a compris, d’où sa lutte sept employés, contraints de quitter leur établissement en moins de des chiffres indiquant des ordres de grandeur Banque mondiale avance environ 1 000 mil- tous azimuts, contre la corruption, le dé- deux heures, sous la menace de vigiles et de chiens, est venue confir- acceptables. liards de dollars pour la période 1996-2010. sordre des banques, la contrebande, les dé- mer que tous les témoignages recueillis (licenciés, avocats, syndica- Plusieurs secteurs exigent des investisse- A ces besoins s’ajoutent ceux de l’agri- tournements de fonds dans les travaux pu- listes, consultants, etc.) doivent être pris au sérieux. ments gigantesques. D’abord les infrastruc- culture, qui fournit 20 % à 30 % de PIB et oc- blics. En Inde et au Pakistan, la corruption est Stéphène Jourdain et Albert Durieux expliquent dans le détail les tures, l’électricité, les transports, les travaux cupe de 50 % à 55 % de la population active. dénoncée avec plus de vigueur que par le pas- techniques des directions des ressources humaines et des cabinets de hydrauliques dans l’agriculture. Il y a quel- Ici aussi, dans les trois pays comme dans le sé. Néanmoins, dans les trois pays, et dans conseil en management, leurs alliés mercenaires. Mais ils posent aussi ques années, nombre de gouvernements reste de l’Asie, les pouvoirs publics ont relâ- bien d’autres, il reste beaucoup à faire. toute une série de questions essentielles, comme celle du bien-fondé avaient mis leur espoir dans les investisse- ché leurs efforts depuis une quinzaine d’an- Une partie du coulage concerne, du même économique des licenciements. « Quand on dit que la suppression de coup, les partenaires étrangers des élites lo- x postes va faire gagner à l’entreprise y millions de francs par an, on CHINE b Evasion fiscale : environ 30 milliards cales. En Occident, aussi, la lutte contre ces considère que l’emploi représente uniquement un coût. Ce genre de pos- b Créances douteuses cumulées de dollars par an. maux a beau s’intensifier, elle est encore loin tulat ferait sourire n’importe quel étudiant en gestion, puisqu’on occulte des banques : 200 milliards de dollars en 1998. b Argent privé illégalement d’être satisfaisante. une moitié de l’équation. Le salarié représente aussi un gain. Il apporte à b Diversion de fonds publics pour la construc- transféré à l’étranger : 40 milliards de dollars. A bien des égards, les pays occidentaux l’entreprise un savoir-faire, une expérience, des idées... Exit donc la co- tion d’immeubles privés : 2 milliards de dollars b Non-recouvrement des factures sont malvenus pour prêcher la « bonne gou- lonne crédit du poste de travail. Trop flou, trop humain. » en 1997. de téléphone : 750 millions de dollars. vernance ». La question doit se poser en Très intéressant aussi, le passage sur le fameux return on equity b Diversion de fonds des départements d’achat termes pratiques. Malgré les progrès écono- (ROE, « rentabilité sur fonds propres »), dont la barre ne doit pas des- du grain : 7,7 milliards de dollars (cumulés) en PAKISTAN miques et sociaux en Asie ces dernières dé- cendre au-dessous des 15 % – la norme actuelle – pour séduire les in- 1997. b Créances douteuses des banques : cennies, les prochaines étapes sont compro- vestisseurs. ROE, que n’a-t-on commis de plans sociaux en ton nom ! b Taxes locales illégales : 800 millions 3 milliards de dollars. mises par l’économie du coulage liée aux « Au début des années 1990, les bons produits financiers rapportaient à 1,4 milliard de dollars par an. b Evasion fiscale : 3 milliards de dollars dysfonctionnements et aux déséquilibres qui jusqu’à 15 % l’an, expliquent nos enquêteurs. Les gérants de fonds de Contrebande : 12 milliards de dollars par an. se sont creusés peu à peu pour atteindre au- pension ont donc exigé des dirigeants un rendement financier d’au en 1998 (à peu près autant d’euros). b Pertes pour l’Etat dues à la corruption : jourd’hui un point critique. Ce qui explique moins 15 %. Depuis quelques années, les produits classiques rapportent b Frais de banquets : près de 15 milliards 2,5 à 3 milliards de dollars par an. notamment le ralentissement de la croissance moins. Personne n’a songé pour autant à abaisser la barre pour les en- de dollars par an. b Contrebande : environ 3 milliards en Chine, en Inde, au Pakistan, et dans bien treprises. » de dollars par an. d’autres pays. Bien sûr, les patrons jureront leurs grands dieux que les auteurs gé- INDE b Marché noir : estimé à 30-40 milliards néralisent et que la majorité des entreprises n’agit pas ainsi. Possible, b Créances douteuses des banques : de dollars. Gilbert Etienne est professeur honoraire mais, pour y croire, on aimerait des noms. Et comme beaucoup de 11 milliards de dollars. b Vols de courant à la Karachi aux instituts universitaires de hautes ceux cités dans l’ouvrage avaient encore, aux yeux du public et de cer- b Subventions douteuses : montant b Electric Supply Corp. : études internationales et d’études du dé- tains journaux, des images sociales fortes, il n’est pas sûr que la liste équivalent à 15 % du PIB en 1997. 35 % de la production. veloppement de Genève. des sociétés vertueuses soit très longue. PARUTIONS Comment déterminer l’impact sur l’emploi b DÉPENSEZ TOUT, VIVEZ HEUREUX, de Stephen M. Pollan et Mark Levine Pour vivre heureux, vivons... fauchés. Ou plus exactement, dépensez tout et mourez sans laisser un sou derrière vous. Quand l’avis vient de la loi Aubry ? d’un important conseiller financier new-yorkais, le propos va au-delà par Pierre Cahuc de la simple boutade. Partant du principe que, dorénavant, la pierre n’est plus une valeur l est indéniable que le passage aux entreprises confrontées à des difficultés impré- Aujourd’hui, aucune analyse ne permet de dis- refuge, que l’achat à crédit débouche souvent sur la faillite, que le 35 heures, entériné par les députés qui ont vues vont-elles pouvoir honorer leurs engage- tinguer ces deux types d’effet. D’autre part, nul travail aléatoire est devenu la règle et le financement de la retraite un voté, le 19 octobre, la seconde loi Aubry, ments ? ne peut exclure que des emplois soient détruits, sujet d’angoisse permanent, ces deux hédonistes d’un genre nouveau I à terme, par le poids du financement de la loi livrent, en une quinzaine de recettes pratiques (de la liquidation du peut bénéficier à de nombreux salariés, qui Ensuite, chaque année, une proportion signi- disposeront de plus temps libre, et d’une meil- ficative des entreprises a un effectif qui croît Aubry. portefeuille d’actions à la vente du toit familial, en passant, notam- leure qualité de vie, si la flexibilité des horaires dans des pourcentages supérieurs à ceux impo- Bref, déterminer l’impact de la loi Aubry sur ment, par le règlement des funérailles), un amusant mode de vie. Qui ne se développe pas excessivement et si la pro- sés par la loi Aubry lors de la signature d’ac- l’emploi est une tâche difficile, et personne, à ferait davantage sourire s’il n’émanait d’un pays − les Etats-Unis – où gression de leur pouvoir d’achat n’est pas trop cords prévoyant des accroissements d’effectifs. l’heure actuelle, ne l’a véritablement entreprise. le taux d’épargne des ménages est d’ores et déjà... négatif ! (Le remise en cause. Mais la question de l’impact Il est donc hautement vraisemblable qu’une Déterminer l’impact de la réduction de la durée Cherche-Midi Editeur, 177 p., 95 F, 14,48 ¤). S. M. des 35 heures sur l’emploi est beaucoup plus forte proportion des embauches effectuées dans du travail est encore plus complexe du fait des épineuse. A ce titre, les communiqués de presse le cadre de la loi Aubry aurait été réalisée de interactions avec les subventions accordées, et b EMPLOI ET PROTECTION SOCIALE, du ministère de l’emploi et de la toute façon. Cela est d’autant c’est bien pour cela que les bilans du ministère sous la direction d’Yves Capul solidarité, annonçant que la ré- Le taux plus probable que la France béné- de l’emploi et de la solidarité sont surprenants. Au moment où les députés adoptent la deuxième loi Aubry et où duction négociée du temps de ficie, depuis quelques mois, d’une Ils sont surprenants pour les salariés directe- s’annonce le débat annuel sur le financement de la protection so- travail atteint ses objectifs d’amé- de chômage reprise favorable à l’emploi. Or, ment concernés par les accords Aubry. Beau- ciale, la Documentation française a su rassembler une série de contri- lioration de l’emploi, sont surpre- en période de reprise, une pro- coup acceptent des horaires plus flexibles, sacri- butions d’actualité autant que de réflexion sur des sujets qui nants. ne diminue pas portion plus importante d’entre- fient des progressions de pouvoir d’achat, par concernent chacun d’entre nous. Le bilan des 35 heures du mi- prises effectue des embauches. solidarité, afin de favoriser l’emploi. Annoncer L’ouvrage comporte de nombreux graphiques, tableaux et encadrés nistère de l’emploi et de la solida- plus en France que Ces entreprises ont généralement sans retenue que la signature d’accords Aubry pour la bonne compréhension de l’ensemble. (Cahiers français, La rité, qui a motivé la présentation intérêt à signer des accords Au- créé des emplois distord le pouvoir de négocia- Documentation française, juillet-septembre 1999, 117 p., 57,72 F, de la deuxième loi Aubry, an- dans la zone euro bry, puisqu’elles peuvent ainsi tion à l’avantage des entreprises, puisque cela 8,8 ¤). S. M. nonce que près de 120 000 em- percevoir des subventions, sa- pousse de nombreux travailleurs à accepter, par plois ont été créés ou préservés où il est passé chant que la durée légale du tra- solidarité, des sacrifices, dont les conséquences grâce aux 35 heures. Il est vrai vail passera, très vraisemblable- sont finalement incertaines. que les quelque 14 000 accords si- de 10,9 % à 10,6 % ment, à 35 heures en janvier 2000. Les bilans du ministère de l’emploi et de la so- gnés dans le cadre de la loi Aubry Dans ce cadre, les accords Aubry lidarité méritent aussi une double lecture pour de 1998 prévoient 120 000 em- entre juin 1998 peuvent donc se limiter à créer les contribuables. Après tout, il est possible que bauches ou licenciements évités des effets d’aubaine. les masses financières mobilisées par l’applica- en contrepartie de réductions et juin 1999 La comparaison des perfor- tion de la loi Aubry servent essentiellement à fi- d’horaire et de perception d’aides mances récentes de la France en nancer la réduction de la durée du travail des sa- financières dans l’écrasante majorité des cas. matière de chômage avec celles de ses princi- lariés disposant d’emplois stables, sans impact Cependant, contrairement à ce qu’affirme le mi- paux partenaires européens ne permet pas d’ex- significatif sur le chômage. Si cela était avéré, les nistère de l’emploi et de la solidarité, il n’existe clure l’importance de tels effets, puisque le taux effets redistributifs de la loi Aubry sont loin aucune raison sérieuse de penser que ces de chômage ne diminue pas plus en France que d’être évidents, et il existe sans aucun doute des chiffres signifient que la réduction de la durée dans la zone euro où il est passé, en moyenne, dispositifs plus efficaces pour lutter contre la du travail a créé des emplois. de 10,9 % à 10,6 % entre juin 1998 et juin 1999, précarité et favoriser l’emploi. Tout d’abord, les entreprises embauchent en alors qu’il passait de 11,7 % à 11,2 % en France Une attitude responsable éviterait les bilans permanence. Il y a environ 4 millions d’em- durant la même période. hasardeux et chercherait à évaluer sérieusement bauches chaque année en France. Les em- Enfin, les entreprises sont incitées financière- l’impact de la réduction de la durée du travail bauches réalisées grâce à la loi Aubry ne repré- ment à signer les accords avant la date-butoir sur l’emploi. Cette tâche n’est pas impossible. sentent donc au mieux que 3 % de celles du 1er janvier 2000. Les économistes disposent (y compris au minis- observées traditionnellement. Le marché du tra- Dans ces conditions, il est impossible de sa- tère de l’emploi et de la solidarité) de méthodes vail est caractérisé par un intense processus de voir si les embauches réalisées sont le fruit des pour procéder à une telle évaluation. Sa mise en réallocation de la main-d’œuvre qui implique 35 heures, ou de la manne financière qui s’y at- œuvre nécessite cependant l’accès aux statis- qu’un surplus d’embauches ne se traduit pas né- tache. Une étude récente du ministère de tiques, qui ne sont pas communiquées par le mi- cessairement par un accroissement de l’emploi, l’économie et des finances estime que, sur les nistère de l’emploi et de la solidarité pour l’ins- car les sorties de l’emploi sont pratiquement 560 000 emplois créés en France dans le secteur tant. Elle peut aussi s’avérer dévastatrice, aussi nombreuses et plus fluctuantes que les marchand entre juin 1998 et juin 1999, 40 000 remettant en cause des idées reçues. Mais elle embauches. Certes, la loi Aubry contraint les en- peuvent être attribués aux mesures liées à la ré- est indispensable pour ébaucher un bilan des treprises qui signent les accords à maintenir leur duction du temps de travail, tandis que la ma- 35 heures et des financements mobilisés par la effectif pour une durée minimale de deux an- jeure partie provient du regain de croissance de loi Aubry. nées. Cependant, l’extrême variabilité des effec- l’économie française. Mais cette étude ne dis- tifs des entreprises ne peut que susciter des tingue pas les effets dus aux subventions asso- Pierre Cahuc est professeur à l’université doutes sur la possibilité de respecter systéma- ciées à ces mesures de ceux résultant de la ré- Paris-I-Panthéon-Sorbonne et membre de tiquement de tels engagements. Comment les duction du temps de travail proprement dite. l’Institut universitaire de France. LeMonde Job: WDE4399--0008-0 WAS MDE4399-8 Op.: XX Rev.: 23-10-99 T.: 12:07 S.: 111,06-Cmp.:25,05, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0084 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 26 OCTOBRE 1999 LE MONDE ECONOMIE Le succès du Cyber Tribunal 2. MÉTIERS D’AVENIR sur la Toile Les médiateurs en entreprise forment

« Plus de 80 % des affaires que nous traitons nous viennent de France, de Suisse ou de Belgique. » Karim Benyekhief, professeur à la faculté de droit de l’université de Montréal, est le premier surpris du succès, au-delà des une galaxie difficile à cerner frontières canadiennes, du Cyber Tribunal qu’il a mis en place depuis juin 1998 pour servir de médiateur dans les litiges découlant de l’utilisation d’Internet (commerce électronique, propriété intellectuelle, protection ls sont partout, les média- problèmes », constate une syndica- chargés de mission et à des consul- de la vie privée...). teurs : ils tentent de renouer Le ministère de liste de la CFDT. tants de l’Agence régionale pour la La dimension mondiale de la Toile, comme disent les Québecois, rend la I les liens sociaux dans les Dans la médiation, analyse valorisation de l’innovation sociale plupart du temps impossible le recours aux juridictions nationales. Le quartiers sensibles, de régler l’emploi a mis en Jacques Salzer, maître de confé- des conditions de travail (Aravis) Cyber Tribunal propose donc aux parties en cause d’avoir recours à un des différends avec des usagers ou rences en sciences de l’éducation à ainsi qu’à des inspecteurs du tra- médiateur − choisi parmi une cinquantaine d’experts dont la neutralité des clients ou encore entre deux place un dispositif Paris-IX-Dauphine et Paris-V-Sor- vail. Les équipes interviennent à la est garantie par leur qualité d’universitaires − qui proposera une solution entreprises. Dans le monde du tra- bonne, il y a aussi, dans l’esprit des demande des syndicats ou des em- basée sur l’application des textes internationaux les plus avancés : « une vail aussi, la médiation est à la expérimental d’appui gens, l’idée d’« abandonner quelque ployeurs, mais avec l’accord des centaine de litiges ont ainsi pu être résolus », affirme Karim Benyekhief. La mode, sans être nouvelle. Nom- chose, de perdre. Or la médiation est deux parties. procédure, totalement confidentielle, se déroule entièrement sur Inter- mées par les pouvoirs publics, cer- au dialogue social une approche forte du conflit. On y La direction d’une fonderie de net. taines personnalités interviennent va en se disant “Je suis dans mes 500 salariés a tenté l’expérience. http : //www. cybertribunal. org comme médiateurs lors de conflits dans deux régions droits, en sécurité ” ». « Il y avait une forte animosité entre très médiatisés, comme la grève à Pour Jean-François Six, président la direction et le syndicat CGT, ra- la SNCF en décembre 1995. La mis- personnel (ANDCP) de février- du Centre national de médiation, conte Michel Perron, directeur ad- DÉPÊCHES sion avait alors été confiée à Jean mars 1999, un dossier intitulé « La les résistances découlent du fait joint du travail à Saint-Etienne, qui Matteoli, qui présidait à l’époque le médiation dans le travail et les or- que les médiateurs « se voient participe à l’expérimentation. La b CYBERMÉDIATEUR. Le centre de médiation et d’arbitrage de Paris Conseil économique et social ganisations ». comme des pompiers destinés à venir difficulté à se parler se retrouvait à (CMAP), créé en 1995 par la chambre de commerce et d’industrie de Paris (CES). C’est à la suite de ces événe- Lors d’un conflit, un autre étouffer le feu des conflits », dans un tous les niveaux de l’entreprise. Le (CCIP) pour régler les conflits entre entreprises sans recourir aux tribu- ments que le président de la Répu- membre de l’entreprise pourrait-il esprit d’« arrangement », alors que mal vécu des salariés se traduisant naux, va s’inspirer de la technologie et de la procédure mises au point blique, Jacques Chirac, a demandé faire l’affaire ? Yves Chamussy, le médiateur « est avant tout un par de l’absentéisme. » par le Cyber Tribunal de l’université de Montréal. « En utilisant exclusive- au CES un rapport sur la préven- fondateur du Réseau des média- passeur ». La CGT a accepté la médiation. ment Internet comme outil de communication, tous les litiges, y compris tion et la résolution des conflits du teurs en entreprise, y croyait. Son Pour tenter d’enclencher une dy- « Pour un syndicat, ne pas être re- ceux qui n’ont rien à voir avec Internet, verront leur traitement considé- travail, présenté en 1998 par Guy idée : composer des groupes de namique, le ministère de l’emploi a connu comme interlocuteur valable rablement accéléré et simplifié », affirme Myriam Bacqué, responsable du Naulin (CFTC). personnes « repérées pour la qualité impulsé voici trois ans, dans les ré- et devoir aller au contentieux génère CMAP. Sur soixante médiations intervenues depuis 1996, le CMAP a ob- Il existe aussi plusieurs disposi- de leur comportement », et les for- gions Rhône-Alpes et Auvergne, un sentiment d’impuissance et une tenu un accord entre les parties dans 85 % des cas. Un tiers des média- tifs légaux, tels que le recours à des mer pour intervenir dans les sec- une expérimentation de médiation souffrance pas faciles à vivre », ob- tions portaient sur des litiges d’un montant de 500 000 à plus de 10 mil- médiateurs inscrits sur une liste teurs où ils ne travaillent pas eux- préventive appelée mission d’appui serve Marlène Vimenet-Dessez, lions de francs, 45 % sur des montants de 50 000 à 500 000 francs, 21 % établie par le ministère de l’emploi. mêmes. Mais aucun responsable au dialogue social, qui s’inspire du consultante Aravis. Il fallait donc sur un montant inférieur à 50 000 francs. Mais ce système est rarement utili- du personnel n’a voulu se lancer. modèle mis en place au Québec. Le sortir de ce cercle vicieux. sé. De leur côté, les chambres so- La nouveauté, c’est la percée des dispositif français fait appel à des La démarche a consisté à former b FORMATIONS. Les universités de Paris-V-René-Descartes (01-40-51- ciales des cours d’appel de Paris et consultants dans le domaine de la trois groupes − contremaîtres, 98-83), Paris-X-Nanterre (01-40-97-72-00), Aix-Marseille (04-91-10-60-86), de Grenoble ont décidé de propo- médiation, flairant sans doute un chefs d’équipe, opérateurs −, qui ou encore le Conservatoire national des arts et métiers (01-40-27-27-33) ser systématiquement la médiation nouveau marché. Mais la question Repères ont chacun exprimé les problèmes proposent des formations à la médiation. Il existe également des forma- pour certains types de conflits indi- de leur neutralité reste entière s’ils rencontrés. Le diagnostic a été pré- tions privées, à l’Institut européen de médiation familiale (05-61-75-90- viduels du travail. sont rémunérés par l’employeur. b En Allemagne, les procédures senté à la direction, invitée ensuite 05) ou encore à l’Institut de formation à la médiation (01-43-29-75-26). Au-delà de ces cas identifiés, il Certains se sont réunis en associa- de conciliation et d’arbitrage sont à rencontrer les groupes en pré- est difficile de cerner la place de la tions et ont élaboré des codes de intégrées au processus de sence des médiateurs. Un plan médiation, dont une partie est in- déontologie pour encadrer cette négociation. L’Etat n’est pas d’action a été élaboré. Le dialogue AGENDA formelle, exercée ponctuellement activité « non contrôlée sur le plan impliqué dans ces dispositifs, dont a pu être renoué. Mais il a fallu un par des inspecteurs du travail par de la confidentialité et de la respon- certains ont été créés et organisés an de travail pour y arriver. b AVOCATS. La Conférence des bâtonniers organise, le 29 octobre à exemple. Les médiateurs internes sabilité du médiateur, relève Jean- par les partenaires sociaux. Malgré ses réussites, le dispositif l’Ecole de formation du barreau de Paris, un colloque qui permettra sont rarissimes, car la neutralité est Pierre Bonafé-Schmitt, chercheur b En Espagne, où le taux de n’est intervenu que dans une dou- d’échanger sur les pratiques de médiation des différents barreaux de une condition indispensable à leur en sociologie au CNRS. N’importe conflictualité était très élevé zaine d’entreprises. Un résultat France. activité. qui peut se déclarer médiateur ». jusqu’à ces dernières années, un faible qui tient sans doute à la lour- Renseignements : 01-44-41-99-10. Le directeur des ressources hu- Mais, pour l’heure, on ne se bous- accord-cadre sur les solutions deur de la démarche. Le ministère maines (DRH) ne peut jouer ce rôle cule pas dans leurs cabinets. extra-judiciaires dans les conflits de l’emploi s’interroge sur l’élargis- b RÉPARATION. Les pratiques de réparation, par le coupable, des torts lors d’un conflit collectif. « Il repré- Car les résistances sont fortes, du travail collectifs a été signé en sement de ce dispositif à d’autres causés à la victime, se répandent dans les décisions de justice en Europe. sente la direction de l’entreprise, il perceptibles dans l’avis rendu par 1996 entre l’Etat, les syndicats et régions, qui « ne peut se faire sans Cent vingt spécialistes, magistrats ou chercheurs, se réunissent du 27 au est déjà dans un camp », souligne le CES. On préfère laver son linge les employeurs. La gestion du l’accord des partenaires sociaux, 29 octobre à l’Université catholique de Louvain (Belgique) pour la pre- François Mancy, DRH de RTL et sale en famille, dans la rue ou de- dispositif est confiée à un précise Bernard Maurin, de la di- mière conférence (en anglais) du « Forum for Victim-Offender Mediation initiateur de l’Observatoire de la vant le juge. Les syndicats organisme paritaire, financé par rection des relations du travail. Car and Restorative Justice ». médiation dans le travail (OMT), craignent d’être court-circuités. les pouvoirs publics. La médiation on ne peut pas aider les gens malgré Renseignements : tél. 32-16-32-53-00 ; fax : 32-16-32-54-63. qui a publié dans la revue Personnel Faire appel à un médiateur, c’est est une étape obligatoire avant eux ». de l’Association nationale des di- vécu comme « la révélation de sa toute action en justice et avant le recteurs et cadres de la fonction propre incapacité à faire face aux déclenchement d’une grève. Francine Aizicovici SUR INTERNET

Parmi les instances de médiation ou d’arbitrage sur le Web : b Cyber Tribunal (Québec) : www.cybertribunal.org b Online Ombuds Office (Etats-Unis) : www.ombuds.org. Créé par le Yves Jorand, « écrivain public » de la négociation Center for Information Technology and Dispute Resolution de l’universi- té du Massachusetts. b Virtual Magistrate (Etats-Unis) : vmag.cilp.org entre employeurs et salariés b Arbitrages techniques avancés (France) : www.legalis.net/ata. Créé en 1988 pour promouvoir le règlement arbitral des conflits entre les entre- prises du secteur des nouvelles technologies. b Resolution Forum Inc. (Etats-Unis) : www.websorcerer.com/Forum. Ce our Yves Jorand, la mé- contre un plan de restructuration, ronnement juridique. Mais je ne site propose un forum de discussions sécurisé, destiné à régler les litiges diation n’est que la pour- Pour le président le médiateur a ainsi pu mettre au prends jamais, en tant qu’avocat, survenant au sujet des usages d’Internet. P suite de la régulation des jour des conflits latents, plus an- une affaire venue par un dossier de b Technical Arbitration and Conflict Resolution (Suisse) : www.bat- relations sociales par du Réseau ciens, qu’une nouvelle version du médiation. Alors que l’avocat défend net.com/oikoumene/tacr.html. Un site proposant, outre des services en d’autres moyens. Etudiant en philo- plan, renégociée entre les acteurs, a les intérêts d’une partie au conflit, le médiation et arbitrage, des liens avec des documents de réflexion sur la sophie, en sociologie et en sciences des médiateurs cette fois pris en compte. médiateur, lui, est totalement médiation et d’autres sites de médiation spécialisés dans les nouvelles politiques, il se lance dans le Mais l’indépendance du média- neutre. » technologies. combat syndical. Il embrasse, en en entreprise, teur n’est-elle pas limitée par le fi- « L’idéal, reconnaît-il, serait que continuité de cet engagement, la nancement de son intervention, le la médiation soit financée par des carrière... d’inspecteur du travail. les acteurs sociaux plus souvent pris en charge par fonds publics. C’est le cas au Québec BIBLIOGRAPHIE « J’avais constaté les limites du pou- l’entreprise ? Yves Jorand cite plu- ou au Royaume-Uni, où un corps de voir d’un délégué syndical. Ce que je doivent élaborer sieurs cas où le comité d’entreprise, 600 fonctionnaires est uniquement b La Médiation, de Michel Guillaume Hofnung (« Que sais-je ? », PUF, voulais avant tout, c’est être effi- pour garantir aux yeux de tous la chargé de la médiation en entre- 1999, 42 F, 6,4 ¤). cace. » La démonstration n’a pas ensemble les règles neutralité du médiateur, a participé prise. » b La Médiation, une justice douce, de Jean-Pierre Bonafé-Schmitt (Sy- semblé patente, puisque, après au financement de sa mission. ros, 1992, 280 p., 140 F, 21,34 ¤). douze ans dans ce corps de fonc- du dialogue Reste que, au total, il ne tire que CULTURE ANGLO-SAXONNE b La Médiation pénale : entre répression et réparation, sous la direc- tionnaires, il devient consultant... et 10 % de son chiffre d’affaires de Yves Jorand réfute l’opinion se- tion de Robert Cario (L’Harmattan, 1998, 240 p., 140 F, 21,34 ¤). chef d’entreprise, en créant un cabi- tout pouvoir dans le processus de l’activité de médiation, et 90 % de lon laquelle la régulation des rela- b Le Médiateur de la République, de Bénédicte Delaunay (« Que sais- net, Essor Consultants. décision. « Ce qui différencie le mé- celle d’avocat conseil. tions de travail n’existerait pas dans je ? », PUF, 1999, 42 F, 6,4 ¤). diateur de l’expert, du consultant ou « Il faut très nettement séparer les la culture juridique anglo-saxonne. b Nouvelles pratiques de médiation sociale aujourd’hui : jeunes en CONFIANCE de l’arbitre, c’est qu’il ne préconise deux domaines, explique-t-il, même « Simplement, la règle juridique ne difficulté et travailleurs sociaux, de Dominique Bondu (ESF éditeur, C’est donc aujourd’hui en tant pas de solution : il incite les parties à si le fait de se présenter comme avo- fait qu’encadrer la négociation so- 1998, 219 p., 144 F, 21,95 ¤). qu’avocat conseil, spécialiste du énoncer leurs solutions et à écouter cat rassure les parties au conflit ciale, sur laquelle est renvoyée, au ni- b La Médiation familiale, de Annie Babu, Isabella Biletta, Pierrette droit du travail, qu’il exerce égale- celles des autres », un travail quant à ma connaissance de l’envi- veau de l’entreprise, la régulation des Bonnoure-Aufiere et alii (Erès, 1997, 272 p. 160 F, 24,39 ¤). ment la fonction de médiateur en qu’Yves Jorand compare joliment à rapports sociaux. Ceci explique la b Le Temps des médiateurs, de Jean-François Six (Seuil, 1990, 279 p., entreprise. « J’ai ainsi pu observer les celui d’un écrivain public. Si la puissance des syndicats, et inverse- 124 F, 18,90 ¤). relations sociales à partir de trois confiance est là, « les trois quarts du ment la faiblesse de leurs homologues b Dynamique de la médiation, de Jean-François Six (Desclée de Brou- points de vue successifs : celui du syn- travail sont déjà faits ». français, puisque c’est la loi et l’Etat wer, 1995, 281 p., 135 F, 20,58 ¤). dicaliste, celui de la puissance pu- Les qualités à déployer seraient- qui fournissent, en France, la solution blique, celui de l’entreprise. » elles uniquement psychologiques ? aux conflits : l’inspecteur du travail Un bon départ lorsqu’il s’agit, Même si Yves Jorand reconnaît qu’il vérifie que la loi est bien appliquée ; précisément, de « rétablir le dia- faut, pour être médiateur, des capa- l’avocat fait appliquer les textes au logue, l’écoute mutuelle, entre les cités d’écoute et une bonne dose bénéfice de son client. La position du parties ». Le médiateur, explique- d’humilité, il dit puiser ses instru- médiateur est tout autre : il établit les t-il, intervient « lorsqu’une situation ments de travail « dans la sociologie conditions pour que les parties elles- est déjà bloquée ». Deux outils sont des organisations plutôt que dans la mêmes élaborent la norme. C’est ce alors proposés : une formule courte psychologie des individus ». Car «les phénomène qui m’intéresse, en tant − en général « un séminaire de quel- relations sociales mettent en scène que juriste. » ques jours » −, qui permet de relan- des conflits d’intérêts collectifs ». La Yves Jorand ne doute pas que le Professeurs d’économie, cer le dialogue ; une formule médiation en entreprise est un ter- ̄ monopole étatique de l’élaboration associations d’étudiants... longue, où il s’agira cette fois de rain spécifique, hétérogène au de la norme juridique, qui caracté- structurer ce dialogue pour l’avenir. champ de la famille, de l’école ou Yves Jorand rise la situation française et déres- Dans un hôtel paralysé par les du quartier, car la relation sociale y b Avocat spécialisé en droit du ponsabilise les partenaires sociaux, conflits de personnes, l’intervention est d’abord « un lien de subordina- travail depuis 1992, Yves Jorand sera de plus en plus ébranlé par la ... Mettez ... Profitez d’un s’est étalée sur un an, dont une di- tion entre l’employeur et le salarié ». est, depuis 1997, président du nécessité de s’adapter à la Le Monde outil pédagogique zaine de journées d’intervention du Ainsi l’engagement personnel Réseau des médiateurs en complexité des situations : « Pour médiateur, afin de renouer les fils, d’Yves Jorand resurgit-il par la entreprise, une association dont qu’elle soit respectée, la règle doit Economie de référence rompus, des relations entre l’enca- porte de la médiation : « En permet- l’objectif est de former les être élaborée au plus près du terrain. à la disposition à des conditions drement et les salariés. tant à chacun de s’exprimer, d’être médiateurs, de réfléchir à la Une culture de la négociation se met Les conditions de la réussite ? écouté, le processus de médiation le déontologie de la profession et peu à peu en place en France, en de vos classes. exceptionnelles ! « La confiance de chaque partie », responsabilise, le reconnaît comme d’informer le public et les particulier par le vecteur des dis- qui ne peut être obtenue que par le acteur de l’organisation : dès lors, le entreprises sur la fonction de cussions sur les 35 heures. Tôt ou Pour tout renseignement : respect de trois principes déontolo- dialogue peut se renouer, et les solu- médiation. tard, il faudra y venir .» Tél. : 01.42.17.37.64 - Fax : 01.42.17.21.70 giques par le médiateur : la confi- tions être trouvées. » Invité à inter- b Yves Jorand a été inspecteur du dentialité, la neutralité, l’absence de venir dans une usine en grève travail de 1979 à 1991. Antoine Reverchon