Verlinghem Notre Passé Industriel a Un Avenir ! Rentable Nécessite Des Équipements Simples, Prises En 1920
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Datant du XVIe siècle, cette bâtisse est en- ment emploie 30 personnes (22 adultes et 8 tourée de douves remplies d’eau et de deux « jeunes gens ») et, dans la mesure où l’activi- LE PATRIMOINE INDUSTRIEL tourelles imposantes dominant l’entrée. Elle a té d’une distillerie ne peut être interrompue, été rénovée en 1560 et 1768. Depuis le début le travail s’y déroule de jour et de nuit. DU SIVOM ALLIANCE NORD-OUEST du XVIIIe siècle, la ferme « des Templiers » est exploitée par la famille Roussel. Durant la Ré- volution, profitant de l’émigration de son pro- priétaire et de la mise en vente de ses biens, les Roussel s’en portent acquéreur le 14 juin 1796. Sous l’Empire, nos contrées voient l’intro- duction de la betterave sucrière. Elle était destinée à pallier la pénurie de sucre de canne dont l’approvisionnement était ren- du impossible par le blocus continental. Au Le cachet de la distillerie en 1886 cours du XIXe siècle, cette culture prend de l’essor et trouve, à partir des années 1850, Cette activité semble se poursuivre jusqu’en un prolongement dans le domaine de la pro- 1914. En effet, les bâtiments qui subissent La Distillerie Roussel après la Grande Guerre duction d’alcool pour la consommation de d’importants dégâts durant la Première bouche ou l’industrie à travers des distille- Guerre Mondiale, sont toujours identifiés ries agricoles. Cette activité particulièrement comme une distillerie sur les photographies Verlinghem Notre passé industriel a un avenir ! rentable nécessite des équipements simples, prises en 1920. La paix revenue, René Roussel peu de combustible et une main-d’œuvre entreprend les travaux de reconstruction des hacun connaît la variété et la richesse Moulins de Paris à Marquette-lez-Lille, la moins qualifiée que pour une sucrerie. bâtiments mais le classement à l’inventaire Cdu patrimoine industriel du Nord–Pas- Distillerie Clayessens à Wambrechies… supplémentaire des monuments historiques de-Calais. Nos paysages ont conservé L’installation de ces établissements est le fait par arrêté ministériel du 10 août 1920 de la de nombreuses traces de cette aventure Les territoires anciennement agricoles de d’hommes désireux d’améliorer l’agriculture façade nord-ouest l’oblige à reconstruire son humaine et économique. l’actuelle Couronne nord de Lille ont profité par l’industrie. Le 6 août 1879, François Rous- domaine à l’identique, c’est-à-dire dans l’état de l’arrivée du chemin de fer pour amorcer sel, propriétaire de la ferme « des Templiers » où il se trouvait avant la guerre. Cette recons- Longtemps délaissées, voire cachées, les une conversion de leurs activités, démultiplier obtient l’autorisation préfectorale d’y installer truction s’achèvera en 1929 ! usines abandonnées et les friches industrielles leurs approvisionnements et étendre leur une distillerie agricole. La production d’alcool ne demandent pourtant qu’à être valorisées, aire commerciale. Ceci est visible dans les débute le 20 septembre 1886 et s’avère, dans Compte tenu de l’importance du bâtiment pour peu qu’on veuille bien leur reconnaître domaines agro-alimentaires (Grandes un premier temps, difficile. Dans un rapport et de la lourde charge que représentent les une dimension patrimoniale. Le territoire Malteries Modernes à Marquette), textiles transmis à la mairie, M. Roussel indique que coûts d’entretien, la famille Roussel se résoud du SIVOM Alliance Nord-Ouest constitue (Filature Le Blan-Agache à Pérenchies) ou sa distillerie subit la concurrence déloyale à s’en séparer en 1978. Le domaine est acheté une parfaite illustration de cet effort de encore de la construction (Briqueteries à des alcools étrangers qui, moins taxés, sont par une famille belge qui l’a transformé en sa- valorisation. Lambersart). meilleur marché ! A cette époque, l’établisse- lons de réception. La Deûle est depuis le Moyen Âge un axe Autant de sites, disparus ou abandonnés, Les recherches historiques ont été assurées par le service d’aide à la gestion des archives communales et par de communication pour les hommes et qui réintégrent aujourd’hui la mémoire les étudiants du Master « Archivistique et Monde du travail » de l’Université de Lille 3. Les images utilisées pro- les marchandises et a connu ses heures communale et trouvent leur place dans notre viennent des collections communales de Verlinghem et la Bibliothèque municipale de Lille. glorieuses avec le charbon triomphant et la projet culturel de valorisation. mise aux « normes Freycinet » de son cours canalisé. Ses berges se sont transformées Cette brochure est le fruit d’un partenariat Le Service d’Aide à la Gestion des Archives Communales en espaces à forte densité industrielle. Des constructif entre le Service d’Aide à la Gestion entreprises performantes et reconnues s’y des Archives du SIVOM Alliance Nord-Ouest Ce service proposé par le SIVOM Alliance Nord-Ouest depuis 2007 aux communes ad- sont implantées, portant haut la qualité et les étudiants du Master « Archivistique et hérentes est constitué de trois archivistes. Il intervient dans les mairies pour traiter les ar- des produits « made in Nord » : les Grands Monde du travail » de l’Université de Lille 3. chives anciennes comme contemporaines. Il réalise également un travail de valorisation des collections patrimoniales des communes. Nous contacter : [email protected] VERLINGHEM Présentation La filature Choquet-Vantroyen culièrement pour l’industrie textile. D’ailleurs, Ce triste événement a un certain retentisse- tendue sur 10 km² et bordée par la Deûle, cette dégradation semble affecter la filature Cho- ment puisque, suite à des actes de bravoures, ÉVerlinghem se situe à 10 km au nord de Sur le territoire de la commune de Verlinghem, quet-Vantroyen dans la mesure où sa production de nombreux habitants sont, sur proposition du Lille, entre Lompret et Quesnoy-sur-Deûle. nous recensons, jusqu’à une époque récente, est réduite à 40 tonnes dès 1833. De plus, l’éta- Préfet, honorés par le Conseil Général du Nord entre autres productions agricoles, celle du lin. blissement semble avoir perdu quelques mar- en obtenant une gratification exceptionnelle de Du début du XIXe siècle à la veille de la Pre- La culture de cette fibre végétale est surtout prati- chés puisque les fils de lin ne sont plus écoulés 10 francs ! A savoir, les sieurs Gourdin, Saingier, quée dans l’optique du filage textile. Une activité qu’en France. Cette situation a un impact sur le Leziers et la demoiselle Butin. Les répercussions mière Guerre Mondiale, la population stagne : e e nous recensons 1 533 habitants en 1911 contre qui, dans les campagnes des XVIII et XIX siècles, nombre de métiers utilisés (50) et sur le person- économiques pour la commune de Verlinghem 1 655 en 1800. Le premier conflit mondial a été permettait d’occuper, durant la période hiver- nel employé (100). ne tardent pas à se faire ressentir : le 10 novembre rude pour Verlinghem ; la ville perd près de 40% nale, de nombreuses familles et leur assurait 1838, le conseil municipal vote une allocation de ses habitants. Il faut attendre 1946 pour quelques modestes revenus complémentaires. supplémentaire au Bureau de Bienfaisance pour voir sa population s’accroître à nouveau et at- Avec la Révolution industrielle, le filage est pro- venir en aide aux familles des employés de la fa- teindre les 2300 âmes de nos jours. gressivement réalisé à plus grande échelle au brique éprouvées par l’incendie. sein de fabriques : les filatures. La commune de Les activités économiques de la commune Verlinghem participe de cette phase de proto-in- Pour la famille Choquet-Vantroyen, les pertes, sont demeurées essentiellement agricoles. dustrialisation : les 19 et 26 mai 1827, Adrien Jo- estimées entre 140 000 et 150 000 francs, sont Nous pouvons parler de culture « industrielle » seph Choquet-Vantroyen obtient l’autorisation conséquentes mais restent mesurées puisque la telles le colza, le tabac ou encore le lin qui était préfectorale d’établir sur ses terres « une fabrique filature était assurée à hauteur de 185 000 francs commercialisé auprès des linières de Wambre- pour peigner et filer le lin » avec une machine à par la Compagnie Royale d’Assurance. Pour au- chies. De 1893 à 1940, parmi les professions vapeur de fabrication française. tant, le sinistre sonne le glas de cet établissement exercées par les habitants, nous trouvons : puisqu’il ne s’en relèvera pas. En effet, il n’existe ouvriers agricoles, cultivateurs, jardiniers, ser- A l’origine, les Choquet-Vantroyen étaient plus aucune mention de fabrique à Verlinghem vant(e)s, domestiques, garçons de magasins, des négociants en grain qui, comme les familles en 1846. Si cette mésaventure marque un coup camionneurs ou encore tisserands. du grand négoce lillois de cette époque, ont mi- d’arrêt dans le développement des activités de gré progressivement vers le textile. Cette famille la famille Choquet-Vantroyen, nous la retrouvons La ligne de chemin de fer ne passe pas par était installée rue de l’Abbaye de Loos à Lille. néanmoins, en 1854, au côté des grands noms Verlinghem. Cependant, les habitants ont Dans cet établissement, elle pratiquait le négoce du patronat industriel régional en constitution, profité de la gare de Pérenchies, située à 2 km, du linge de table qui devint progressivement, comme actionnaire du Comptoir d’Escompte pour aller travailler à l’extérieur de la commune, sans doute sous l’impulsion d’Alexandre Joseph, de l’Arrondissement de Lille, ancêtre du Cré- notamment à Saint-André et à Lille, dans les une petite manufacture. L’ouverture d’une fa- dit du Nord. grosses industries. L’arrivée du téléphone s’y brique à Verlinghem constitue donc pour cette effectue en 1894 et l’électrification de la com- famille une étape importante dans leur stratégie Cette activité textile sur Verlinghem aura donc mune débute en 1910 pour s’achever en 1930.