Complément Du Demi-Échangeur D'heudebouville De L
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Avis délibéré de l’Autorité environnementale sur le complément du demi-échangeur d’Heudebouville de l’autoroute A 13 (27) n°Ae : 2020-51 Avis délibéré n° 2020-51 adopté lors de la séance du 16 décembre 2020 Préambule relatif à l’élaboration de l’avis L’Ae1 s’est réunie le 16 décembre 2020, en visioconférence. L’ordre du jour comportait, notamment, l’avis sur le complément du demi-échangeur d’Heudebouville de l’autoroute A 13 (27). Ont délibéré collégialement : Sylvie Banoun, Nathalie Bertrand, Barbara Bour-Desprez, Marc Clément, Pascal Douard, Christian Dubost, Sophie Fonquernie, Louis Hubert, Christine Jean, Philippe Ledenvic, François Letourneux, Thérèse Perrin, Alby Schmitt, Éric Vindimian, Annie Viu, Véronique Wormser En application de l’article 4 du règlement intérieur de l’Ae, chacun des membres délibérants cités ci-dessus atteste qu’aucun intérêt particulier ou élément dans ses activités passées ou présentes n’est de nature à mettre en cause son impartialité dans le présent avis. Étaient absents : Serge Muller * * L’Ae a été saisie pour avis par le préfet de l’Eure, l’ensemble des pièces constitutives du dossier ayant été reçues le 15 septembre 2020. Cette saisine étant conforme aux dispositions de l’article R. 122•6 du code de l’environnement relatif à l’autorité environnementale prévue à l’article L. 122•1 du même code, il en a été accusé réception. Conformément à l’article R. 122•7 du même code, l’avis doit être fourni dans un délai de trois mois. Conformément aux dispositions de ce même article, l’Ae a consulté par courriers en date du 27 septembre 2020 : le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de Normandie, qui a transmis une contribution en date du 16 octobre 2020, le préfet de département de l’Eure. Sur le rapport de Caroll Gardet après en avoir délibéré, l’Ae rend l’avis qui suit. Pour chaque projet soumis à évaluation environnementale, une autorité environnementale désignée par la réglementation doit donner son avis et le mettre à disposition du maître d’ouvrage, de l’autorité décisionnaire et du public. Cet avis porte sur la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il vise à permettre d’améliorer sa conception, ainsi que l’information du public et sa participation à l’élaboration des décisions qui s’y rapportent. L’avis ne lui est ni favorable, ni défavorable et ne porte pas sur son opportunité. La décision de l'autorité compétente qui autorise le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage à réaliser le projet prend en considération cet avis. Une synthèse des consultations opérées est rendue publique avec la décision d’octroi ou de refus d’autorisation du projet (article L. 12211 du code de l'environnement). En cas d’octroi, l’autorité décisionnaire communique à l’autorité environnementale le ou les bilans des suivis, lui permettant de vérifier le degré d’efficacité et la pérennité des prescriptions, mesures et caractéristiques (article R. 122•13 du code de l’environnement). Conformément à l’article L. 122•1 V du code de l'environnement, le présent avis de l’autorité environnementale devra faire l’objet d’une réponse écrite de la part du maître d’ouvrage qui la mettra à disposition du public par voie électronique au plus tard au moment de l'ouverture de l'enquête publique prévue à l'article L. 123-2 ou de la participation du public par voie électronique prévue à l'article L. 123•19. Le présent avis est publié sur le site de l’Ae. Il est intégré dans le dossier soumis à la consultation du public. 1 Formation d’autorité environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). Avis délibéré n°2020-37 du 16 décembre 2020 - Complément du demi-échangeur Page 2 sur 23 d’Heudebouville de l’A 13 (27) Synthèse de l’avis L’opération, portée par la Société des autoroutes Paris Normandie, consiste à compléter l’échangeur n°18 de l’autoroute de Normandie A 13 par la création de deux bretelles tournées vers Rouen et Caen pour desservir les zones commerciales attenantes (Écoparcs 1, 2, 3 et 4). Le dossier est relatif à la demande de déclaration d’utilité publique et à la demande d’autorisation environnementale du projet ainsi qu’à la mise en compatibilité du plan local d’urbanisme intercommunal Seine Eure. Pour l'Ae, les principaux enjeux environnementaux sont la préservation des espèces et des milieux naturels, en particulier des zones humides, la protection des riverains vis-à-vis des nuisances sonores, la qualité de l’air et les émissions de gaz à effet de serre et l’amélioration de la sécurité des biens et des personnes. Leur bonne prise en compte repose sur une définition appropriée du périmètre du projet, ce qui n’est pas le cas. L’avis d’autorité environnementale sur la ZAC Écoparc 4 avait déjà mentionné qu’elle constituait un même projet avec les autres Écoparcs et les nécessaires adaptations des infrastructures permettant d’y accéder. L’étude d’impact doit donc être revue en conséquence, pour porter sur l’ensemble des Écoparcs et y intégrer l’opération routière. Les recommandations suivantes portent sur le dossier présenté à l’Ae, mais la plupart a vocation à porter sur l’ensemble du projet. L’Ae recommande ainsi : - au pétitionnaire de démontrer que les réseaux d’assainissement à l’aval servant d’exutoire aux eaux du projet seront en capacité d’accepter et de traiter celles-ci, - de s’assurer, à une échelle adaptée, que la transparence de l’infrastructure est suffisante pour permettre les déplacements des animaux au regard de la présence des réservoirs de biodiversité recensés dans le schéma régional de cohérence écologique, - de présenter un programme cohérent et fonctionnel de mesures pérennes de compensation pour les zones humides, conforme au schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Seine-Normandie, - de revoir l’étude acoustique et notamment la détermination de l’ambiance sonore dans l’état initial, la situation de référence retenue et la vérification du caractère significatif de la modification de l’infrastructure existante, - de conduire une analyse approfondie des émissions de polluants atmosphériques, de gaz à effet de serre et des consommations d’énergie, assortie de mesures d’évitement, de réduction et de compensation. L’ensemble des observations et recommandations de l’Ae est présenté dans l'avis détaillé. Avis délibéré n°2020-37 du 16 décembre 2020 - Complément du demi-échangeur Page 3 sur 23 d’Heudebouville de l’A 13 (27) Avis détaillé 1 Contexte, présentation du projet et enjeux environnementaux 1.1 Contexte et contenu du projet L’autoroute de Normandie (A 13) relie Paris à Rouen et Caen. Son échangeur n° 18 est situé à environ quarante kilomètres au sud de Rouen, sur les communes d’Heudebouville et de Vironvay, et la communauté d’agglomération Seine Eure, dans l’Eure. Figure 1: Carte de localisation du projet. Source : Dossier. L’itinéraire comprend actuellement une bretelle d’entrée sur l’autoroute en direction de Paris et une bretelle de sortie depuis Paris, qui assurent les liaisons avec les routes départementales RD 6155 et RD 6015 par l’intermédiaire d’un ouvrage d’art2. Les aires de services de Vironvay jouxtent le projet au nord-ouest. Une partie importante de ce territoire est constitué de zones d’activités. 2 En passage inférieur. La route départementale passe au-dessous de l’autoroute. Avis délibéré n°2020-37 du 16 décembre 2020 - Complément du demi-échangeur Page 4 sur 23 d’Heudebouville de l’A 13 (27) Figure 2 : Localisation du projet de complément d’échangeur d’Heudebouville. Source : Google Maps. (Source : Google Maps avec mention de la rapporteure). L’A 13 supporte, dans le secteur du projet, des trafics de l’ordre de 44 000 véhicules/jour dont 9 % de poids-lourds. L’opération est réalisée sous maîtrise d’ouvrage de la Société des autoroutes Paris Normandie (SAPN), filiale de la Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (SANEF), concessionnaire. Il est inscrit dans l’avenant à la convention entre l’État et la SANEF pour la concession de la construction, de l'entretien et de l'exploitation d'autoroutes, approuvé par décret n° 2018-759 du 28 août 20183. L’opération de complément de cet échangeur vise, selon le dossier, à favoriser les échanges avec l’agglomération rouennaise et à accompagner le développement économique des « Écoparcs »4 en permettant un accès direct à l’A 13 pour rejoindre Rouen et Caen et en fluidifiant la circulation sur les voies secondaires, en y améliorant la sécurité routière et celle des habitants des communes traversées. La ZAC Écoparc 4 a fait l’objet d’une étude d’impact et d’un avis d’autorité environnementale du 1er août 2019. Cet avis confirmait ce que son maître d’ouvrage entendait lui-même : « Dans sa note complémentaire du 26 mars 2019, le porteur de projet [d’Écoparc 4] précise le périmètre du projet global Écoparc. Celui-ci comprend les aménagements des précédentes tranches d’Écoparc (1, 2 et 3) ainsi que les infrastructures routières (voirie et giratoire). Le projet d’extension Écoparc 4 mentionne une voirie accompagnée d’un ouvrage d’art sur l’autoroute permettant de relier les accès à Écoparc 2, 3 et 4 avec le giratoire de la RD 6 015 et le doublement de l’échangeur autoroutier de l’A 13. Les infrastructures routières étant conditionnées à la réalisation de la zone d’activités Écoparc, elles sont, du point de vue du maître d’ouvrage, intégrées au projet global ».