4.2.3. L’habitat privé Orthez

La diversité architecturale des maisons et des édifices remarquables d’Orthez découle du long temps pendant lequel la ville s’est formée et transformée, des modes et des styles, de la richesse et de la pauvreté des habitants. Cette diversité s’ordonne autour de quelques thèmes constructifs essentiels. Les thèmes et leurs variations ont régulé au fil des épo- ques la manière de bâtir, composer, orner, signifier (E. Lavigne). Dans un atlas publié très récemment, Benoît Cursente montre l’évolution par étapes de la cité au cours de l’histoire, à partir de divers noyaux de peuplement, ainsi que les mobiles sociaux qui ont pu être déterminants. Au fil des siècles, on retrouve à Orthez des manières de bâtir et d’organiser qui permettent selon les époques de déga- ger de grands axes dans la typologie du bâti.

Le bâti médiéval S’il ne subsiste que peu d’éléments d’architecture civile antérieurs au 17e siècles, quelques bâtisses remarquablement préservées en dépit des réaména- Quelques ouvertures gements qu’elles ont connus au fil des siècles permet- de maisons anciennes. tent d’établir une typologie de la maison médiévale orthézienne. Seules de solides bâtisses en pierre qui sont le fait de familles riches ont subsisté jusqu’à notre époque, les construction en matériaux plus léger ayant été réaménagées dès la fin du Moyen Âge. Situées à l’intérieur de l’enceinte en milieu de par- celles longues et étroites et à mi-distance entre rue et rempart, ces maisons présentent les caractéristiques communes de maisons fortifiées du 14e siècle.

Les ouvertures Dans les maisons des 13e et 14e siècles les fenêtres sont réduites à des ouvertures très étroites qui adop- tent dans les rez-de-chaussée la forme de meurtrières. À partir de la fin du 14e siècle, les façades se percent de larges croisées encadrées de moulures fines aux retombées décorées de modillons sculptés. L’accès au rez-de-chaussée de ces maisons se fait par de larges portes surmontées d’arcs en plein cintre ou en tiers-point. L’accès aux étages se fait par une porte extérieure desservie, pour des raisons défensi- ves, par un escalier en bois escamotable. Dès le 15e siècle, l’accès aux étages sera réaménagé et les portes seront desservies par un escalier à vis construit hors œuvre dans une tourelle accolée à la façade de la mai- son. Comparées avec les maisons médiévales d’autres villes du midi, ces bâtisses dans lesquelles la fonction défensive semble être privilégiée sont peu conforta- bles et mal éclairées.

 La couverture et l’appareil Ces maisons étaient sans doute couvertes de chaume à l’origine et certainement plus exceptionnel- lement de bardeaux. Elles présentent pour la grande majorité un toit à très forte pente. Les plus riches mais aussi les plus rares sont équipées de charpentes à pente plus douce qui ont pu recevoir une couverture de tuiles canal. Sur les toits d’Orthez règne la tuile picon, une tuile plate à base carrée ou arrondie, utilisée uniquement sur des toits à forte pente, sur une charpente et un lat- tis spécifique. La surface représentée est telle qu’elle ne peut se justifier que par la présence à proximité de tuileries. En effet une étude toponymique en révèle plusieurs, à Orthez, à Baigts ou à . Le terme teula (du latin tegula), désigne la tuile, la brique ou le carreau pour le sol qui était largement employé en rez- de-chaussée. D’autres recherches intéressantes pour- raient, dans toute l’aire du Béarn des gaves, identifier les carrières (peirèras), les tuileries et même les verre- ries (veirias, comme Beyrie ou Labeyrie). Les constructions à pans de bois sont assez rares à Orthez. Les deux exemples de la fin du 15e siècle par- venus jusqu’à nous allient le pan de bois à un ourdis composé de briques fines destiné à être enduit. Les murs des maisons les plus luxueuses sont constitués exceptionnellement d’un appareil en pierres de taille et plus généralement de moellons et de galets liés au mortier.

Appareil en pierre de taille…

Colombages briquetés…

Appareil à galets du gave.

 Les maisons fortifiées La face sud et La maison Batcave ou maison des divers aspects de la maison Prêtres Prébendiers Batcave La maison dite Batcave présente sans conteste le à plus bel exemple d’architecture médiévale privée Orthez. conservé à Orthez. D’abord propriété des prêtres pré- bendiers, elle fut au 19e siècle la propriété de l’histo- rien Louis Batcave. De nombreuses modifications ont été apportées au fil des siècles au bâtiment. À l’origine, au 14e siècle, le bâtiment se présentait sous la forme d’un gros quadrilatère situé dans sa par- celle à mi-chemin entre la rue et le rempart. Comme dans les autres maisons fortifiées orthéziennes, le rez- de-chaussée, éclairé par des ouvertures en forme de meurtrières n’était accessible que par une unique porte ogivale et ne communiquait pas avec les étages supérieurs. Ceux ci étaient desservis par un dispositif escamotable qui a été remplacé plus tardivement, au 15e siècle, par un bel escalier à vis abrité par une tou- relle hors œuvre. Au 15e siècle la maison a été augmentée au sud, d’un corps de bâtiment élevé en pan de bois et bri- quettes fines et couvert par un toit en pente douce.

 L’Hôtel de la Lune La légende veut que le bâtiment désigné sous le nom d’Hôtel de la Lune soit l’« auberge à l’enseigne de la Lune » qui accueillit le chroniqueur Jean Froissart lors de son séjour à Orthez durant l’hiver 1388 et où descendaient tous les personnages importants de pas- sage à Orthez. Même si ses larges croisées ornées de modillons soigneusement sculptés sont peu conformes aux étroi- tes ouvertures que l’on observe dans les autres mai- sons anciennes d’Orthez, cette très belle demeure reste proche de l’urbanisme médiéval orthézien en particulier par sa position en retrait par rapport à la rue. La tourelle en porte-à-faux garde une disposition médiévale : son accès devait se faire primitivement par un escalier en bois escamotable. La tourelle comporte un bel escalier hélicoïdal qui dessert deux niveaux supérieurs et un comble.

La maison Jeanne-d’Albret ou « Maison du Roy » Maison fortifiée transformée en gentilhommière aux 15e et 16e siècles, la maison Jeanne-d’Albret fut offerte au 16e siècle par son propriétaire Arnaut de Gachis- sans, aux rois de (Jeanne d’Albret et Antoine de Bourbon). Elle sera dès lors appelée « Maison du Roy ». Elle servit de refuge à Jeanne d’Albret et à son jeune fils, le futur Henri IV, alors que le château et la L’Hôtel de la Lune ville de Pau étaient menacés par les épidémies. Cette maison présente un très bel ensemble archi- tectural des 15e et 16e siècles qui permet une lecture de l’évolution de l’architecture urbaine orthézienne sur deux siècles. Ses façades sont percées de belles et larges croisées La maison Jeanne-d’Albret, entrée. et aménagées de balcons. La communication entre les étages est assurée par un escalier à vis extérieur pro- tégé par une tour hexagonale. Le jardin est occupé par un pigeonnier à colombages du 17e siècle s’élevant à onze mètres du sol et par un kiosque d’agrément du 18e siècle. Siège actuel de l’office de tourisme et du musée Jeanne-d’Albret, la maison Jeanne-d’Albret possède une partie fortifiée qui remonte au 15e siècle, le long de la rue Roarie. C’est à partir de ce noyau fortifié pri- mitif que la maison s’est développée par extensions successives au 15e siècle, nous laissant aujourd’hui un imposant ensemble architectural.

 La maison Jeanne-d’Albret.

Côté jardin, partie accessible au public.

Côté rue Roarie.

Le portail de la rue Roarie.

La maison Coustet-Larroque Située dans le quartier Saint-Pierre, cette maison L’étage a été construit en surplomb par rapport au rez- constitue avec l’extension de la maison Batcave l’un de-chaussée. Les ouvertures de cette maison sont tou- des très rares exemples de constructions à pans de tes d’un style tardif et ses murs sont faits de briquettes. bois à Orthez. Elle est constituée d’un corps central L’emploi de la briquette ne s’est pas faite en Béarn couvert d’un toit à forte pente auquel sont accolés avant la seconde moitié du 14e siècle mais celle-ci a deux appentis couverts de toits à pente plus faible. pu remplacer un torchis primitif.

La maison Coustet-Larroque dans la rue Saint-Pierre.

 Le bâti de la période moderne

Les maisons de négociants et d’artisans Au 18e siècle Orthez connaît le destin prospère d’une ville qui se spécialise dans la transformation des produits issus de la campagne environnante et dans le négoce alimentant le marché local. Cette prospérité permet l’émergence d’une bourgeoisie nouvelle com- posée de professions libérales, de négociants et de petits industriels dont l’activité conserve une dimen- sion artisanale. Cette bourgeoisie va totalement réamé- nager son cadre de vie : le centre ville. La première moitié de ce siècle de prospérité économique consti- tue un moment décisif dans la fixation de la physiono- mie urbaine de la ville. C’est à cette époque qu’Orthez va acquérir son caractère pittoresque de ville béarnaise du 18e siècle qu’elle conserve encore de nos jours. Le centre ancien présente aujourd’hui une remar- quable unité stylistique dont on peut dégager une typologie générale. Les maisons datant de la première moitié du 18e siècle conjuguent les fonctions résidentielles et profes- sionnelles. Elles sont construites sur le parcellaire ancien dont elles respectent la disposition même si certaines d’entre elles présentent leur façade sur deux parcelles. Elles présentent pour la grande majorité une façade harmonieuse percée d’un porche surmonté d’un arc surbaissé et donnant accès à une cour pro- fonde dévolue aux fonctions professionnelles. Les fenêtres et la porte d’entrée sont entourées de linteaux et de piédroits réalisés en pierre de taille tandis que les murs sont couverts d’un enduit chaulé. Le sommet des façades est décoré de génoises, de corniches ou d’entablements sur solives. Ces maisons ne possèdent qu’un étage et le toit à forte pente cou- vert de tuiles picon est en croupe. Portes et portails marquent le seuil et sont souvent l’occasion d’un ouvrage architectural majeur (motifs de triglyphes, denticules, bandeaux…). Sur quasiment toutes les façades de ces maisons, les linteaux ou les agrafes des arcs surbaissés portent une date de construction et des signes symboliques (étoiles, fleurs ou roues). Dans les plus riches demeu- res, le portail et le perron connaissent un développe- ment monumental. Les menuiseries des portes et portails sont compo- sées de planches et contre-planches assujetties par des clous à grosse tête forgée. Le cloutage forme un motif régulier souvent en quinconce et parfois les clous sont équipés d’un motif décoratif. Divers orne- ments et moulures caractérisent chaque menuiserie tandis que les poignées, les heurtoirs, les loquets et les pentures offrent également un prétexte à l’ornementa- tion décorative. Les portes sont souvent couronnées par des impostes qui éclairent la maison. Les pierres de seuil, les chasse-roues, les perrons et les pavages de pierre complètent l’architecture de la porte.  Les grands hôtels des 18e et 19e siècles

S’intégrant dans la trame urbaine et côtoyant des maisons plus modestes, plusieurs hôtels particuliers bâtis à cette époque ont été conservés. Ces hôtels Des hôtels particuliers sur cour… sont le fait d’une élite économique et sociale. Tout en gardant bien des aspects de l’architecture traditionnelle et en continuant d’intégrer des fonctions économiques (stockage des récoltes ou équipement de tannerie), ils et sur rue. dénotent une volonté d’imitation des grands hôtels néoclassiques bordelais, bayonnais ou parisiens. On voit ainsi apparaître dans la seconde moitié du 19e siè- cle dans le centre ville des maisons qui présentent des façades en bel appareil, des toits à la Mansart couverts complètement ou en partie d’ardoises ainsi que des perrons et des portails monumentaux, ces derniers ouvrant sur une cour d’honneur. Dès la fin du 18e siècle, les demeures des familles les plus riches vont s’individualiser en s’implantant en périphérie du centre ancien dans de vastes parcs. Ces demeures, véritables petits châteaux pour certaines, s’affranchissent du style béarnais dominant en adop- tant des éléments stylistiques, néoclassiques, néo- béarnais et éclectiques.

La maison Lataste

L’ancien couvent de la Visitation (ou maison Lataste) Sur la rue Saint-Gilles. fut édifié dès 1778 par Bertrand Lataste, noble protes- tant qui possédait à Saint-Domingue des plantations de canne à sucre et pratiquait depuis Bordeaux le com- merce triangulaire. Ce vaste hôtel particulier, habitable dès 1785 se composait alors d’un corps de logis en « L », séparé des communs par une cour d’honneur dans laquelle on pénétrait par un grand portail de pierre. Alfred de Vigny, alors capitaine, y séjourna en

novembre et décembre 1824 et y composa son La maison Lataste. poème « Le Cor ». Cette demeure échut par mariages successifs à différentes familles et finit par être vendue en 1916 à l’Ordre des Sœurs de la Visitation. Ces der- nières transformèrent et agrandirent cet ensemble en 1920 pour en faire un couvent qui sera désaffecté en 1986. Donnant sur un vaste parc, l’harmonieuse façade sud-est datant du 18e siècle est animée par un pavillon central coiffé d’un fronton. Deux pavillons d’angle aux lucarnes décorées de mascarons complè- tent la composition harmonieuse de la façade. Les trois portes sont ornées d’élégants vantaux et de tympans sculptés. Mise en valeur dans la perspective de son parc, cette façade s’impose de façon ostentatoire au  voyageur entrant dans la ville par la route de Pau. L’hôtel de la Belle Hôtesse et sa légende La maison dite de « la Belle hôtesse » constitue un très bel exemple d’architecture classique orthézienne de la fin du 18e siècle. Sa façade, d’aspect un peu austère, est composée d’un plaquage de pierres de taille très soigné. Elle est recoupée horizontalement par des bandeaux plus ou moins moulurés selon les étages. L’étage noble est percé de fenêtres plus grandes que les ouvertures des étages supérieurs afin d’appor- ter un maximum de lumière et de confort à ses occu- pants. Chacune de ces fenêtres est soulignée par un garde corps en fer forgé au dessin très élaboré qui vient adoucir la rigueur de cet ensemble très ordonné. L’architecte, a intégré un aspect de la vie sociale orthézienne sur cette façade en y faisant courir dans toute sa longueur un banc de pierre permettant aux passants de s’y reposer et de converser à loisir en jouissant de l’animation de la rue. La légende Il existe à propos de cette maison une légende dite de « la Belle Hôtesse » qui se rapporte à la bataille d’Orthez. Les officiers français qui logeaient avec le L’hôtel de la Belle-Hotesse, rue Saint-Gilles. maréchal Soult dans l’auberge de la Belle Hôtesse, auraient commandé, à la veille de la bataille, une pin- tade pour le déjeuner du 27 février. Ils fanfaronnaient en disant que les Anglais étaient peu de chose et qu’ils seraient défaits avant midi. Le lendemain soir après la défaite des Français, Wel- lington fait son entrée solennelle dans Orthez et ins- talle son poste de commandement dans l’auberge de la Belle Hôtesse. Selon la légende, Wellington et son état-major ayant eu vent de la fanfaronnade de Soult seraient venus réclamer et auraient mangé pour leur dîner le repas commandé la veille par les Français.

Le château Lamaignière Construite en dehors des limites de la ville, la mai- son Lamaignière est le fait d’un industriel excentrique qui avait fait fortune dans l’extraction du calcaire des- tiné à la fabrication de la chaux. Mise en valeur par son grand parc arboré, la demeure a été construite dans le plus pur style éclectique intégrant des éléments d’ar- chitecture de style gothique flamboyant. Cette maison de maître a été construite à proximité de l’exploitation de calcaire.

Le château Lamaignière.

 Sauveterre-de-Béarn

Le château de Naÿs (maison Darridole-Guinarthe) actuel hôtel de ville.

Maison Darridole-Guinarthe derie. Le catholicisme une fois rétabli en 1620, le cou- dite château de Naÿs (hôtel de ville) vent vit encore en 1780… Remarquez sur l’arc de la porte, l’inscription DDB et L’hôtel de ville, dans sa dimension actuelle, a été bâti la date « 14+60 » et, sur les deux montants, l’usure vers 1640, vraisemblablement avec les pierres du pre- inégale des pierres : les pèlerins, droitiers et gauchers, mier couvent des Carmes détruit en 1569. Son occu- affûtaient là leur couteau avant d’entrer… Des deux pant le plus illustre fut alors « Pierre d’Arridole, chef du côtés de cette porte il existait deux vitraux, dont l’un a gobelet du roi » à la cour de Louis XIII. La famille Dar- été conservé par les propriétaires. ridole y demeura de père en fils jusqu’en 1810 où Jean-Baptiste, vicomte de Naÿs, l’acheta à son beau- Pigeonnier de Coulomme père Pierre Darridole. À la mort du dernier des Naÿs, La partie carrée du bâtiment a vraisemblablement en 1865, la maison passa aux barons de Salettes, leurs été construite vers 1640 par la famille de Coulomme, neveux, qui y résidèrent jusqu’à son achat par la muni- qui en est restée propriétaire jusqu’en 1763. Noble cipalité en 1970. Jacques de Coulomme figure sur l’état du 31 août Par un clin d’œil de l’histoire, cette maison fut la rési- 1693 ; sa maison est estimée 500 livres. dence du maire avec Pierre Darridole de 1786 à 1795, En 1763, Françoise de Coulomme veuve de noble Jean-Baptiste de Naÿs de 1806 à 1830 et Édouard de Jean de , abbé d’ et Marie Ester de Cou- Salettes de 1871 à 1875. lomme sa sœur, vendent à Étienne de Laborde et Cette maison a accueilli le maréchal Soult en 1814 Marie de Casamajor son épouse. et la duchesse de Berry en 1828. Le 21 septembre 1767, Jean de Goadain notaire achète les lieux. Hôpital Saint-Antoine Sur le plan cadastral de 1829 la maison Lamarque Au 11e siècle est fondé l’ordre de Saint-Antoine sou- appartient à Jacques Célestin marchand drapier. mis à la règle de saint Augustin. Le mur nord se confond avec le mur de fortification Cette modeste porte plein cintre s’ouvrait sur le cou- aux meurtrières ébrasées vers l’extérieur semblables à vent-hôpital, commanderie des Antonins, dépendant celles du vieil arsenal, l’eau du fossé coulait au pied de de l’ordre de Saint-Antoine de Viennois, situé sur le ce mur jusqu’en 1790. chemin de Compostelle. Ses religieux accueillaient pèlerins et malades. Maison Jean-de-Vic Sans commandeur durant les guerres de religion, La maison de Jean de Vic, 1610, avec magnifique  Jeanne d’Albret devient « patronne » de cette comman- escalier à vis, à côté de l’église.