Guts Of Darkness

Les archives du sombre et de l'expérimental

juillet 2007

Vous pouvez retrouvez nos chroniques et nos articles sur www.gutsofdarkness.com

© 2000 - 2008

Un sommaire de ce document est disponible à la fin. Page 2/168 Les interviews

Page 3/168 K-BRANDING PARLE... - (interview réalisée par Progmonster)

1/ Bonjour les K-Branding ! Pourriez-vous commencer par vous présenter ?!!

Bonjour, Sébastien Schmit, 26 ans, Batteur + voix.

Les autres membres du groupe sont Duby, guitare + percussions et Vincent Stefanutti à la voix, au sax et plein d’autres choses.

2/ Comment s'est goupillé votre rencontre et aviez vous déjà une idée préétablie du style de musique que vous alliez/vouliez pratiquer ?!!

Duby et Vincent se connaissent depuis longtemps. Je les ai rencontrés via des amis communs lors de diverses répétitions (nous partagions le même local).

A propos du style, au départ nous étions 6 et nous voulions évoluer vers une musique personnelle mais après un certain temps, nous avons décidé de continuer à 3 afin de rendre le combo plus brut et plus direct, allez à l’essentiel.

3/ Dans quelle mesure pensez-vous que vos influences respectives - et d'ailleurs quelles sont-elles ? - déterminent les chemins que vous empruntez ?!!

A priori nous avons été baignés dans le rock (prog./kraut/Cold-wave…), le métal et même la pop mais à présent, nous pouvons considérer que nos influences se sont élargies à la noise, le jazz et même la country… Sinon voici quelques groupes influents pour nous : This Heat, Ornette Coleman, Trans-am, Coltrane, Earth, King Crimson, Zombie, Captain Beefheart, Boyd Rice, Death in June, Contorsion, The Liars, Wolf Eyes, P.I.L, US-Maple, ...

Il est certain que nos influences musicales orientent activement ou passivement nos choix dans notre manière de créer des morceaux et de concevoir la musique.

4/ Au jeu des comparatifs, les noms de James Chance, Lightning Bolt, Zu et Mono me viennent à l'esprit. Êtes-vous d'accord avec cela ?!!

Bon, le dénominateur commun entre ces groupes (à part Lightning Bolt) semble être le saxophone. et le fait que nous aillions partager l’affiche avec Zu et Mono. Nous éprouvons beaucoup de respect pour ces groupes mais ils ne représentent pas forcément nos influences majeures. Par contre, James Chance demeure un personnage très important et influent pour la musique actuelle qu’elle soit punk, No-Wave ou même noise.

5/ Jusqu'ici, il semblerait que la production ne soit pas une de vos priorités. Est-ce un choix délibéré de votre part ou un manque de moyen (voire les deux) ?!!

Jusqu’à présent, toutes nos productions ont été enregistrées dans des conditions difficiles (soit de manière rapide et stressante, soit par – 5°c dans une salle sans chauffage, soit avec un minidisc déposé au milieu de la pièce.)

Page 4/168 Notre objectif à court terme est de sortir une bonne plaque de qualité sur un label : nous sommes en communication avec des personnes intéressées par notre projet. Ça se profile pour début 2008.

6/ Vous avez fait pas mal de scène, et continuez encore à en faire. C'est sans doute là que K-Branding délivre son meilleur potentiel. Les concerts sont-ils primordiaux pour vous ?!!

Effectivement, nous avons déjà pas mal de concerts derrières nous et nous avons partagé l’affiche avec des groupes que nous aimons. Retransmettre sur disque l’énergie que nous dégageons en live reste un de nos objectifs principaux.

7/ Quelle part laissez-vous à l'improvisation dans vos compositions et lors de vos performances live ?!!

Nous laissons de plus en plus de place à l’improvisation. Le groupe existe depuis 3 ans et nous nous connaissons de mieux en mieux au niveau musical ce qui permet plus de risques et plus d’expérimentations. Nous aimerions continuer à évoluer dans un style improvisé avec des structures sommaires pour nous guider. Nous fonctionnons par séquences qui s’enchaînent mais dont les limites sont mouvantes.

8/ Comment naissent les morceaux de K-Branding ? Sur base d'improvisations justement ?!!

Oui, une chose importante c’est qu’il n’y a pas de leader au sein du groupe, nous sommes tous les trois ouverts et à l’écoute l’un de l’autre. Ceci qui nous permet de « d’improviser » et de faire émerger des passages que nous aimons qui par après feront l’objet d’un assemblage, de discussions, d’essais erreurs et enfin de morceaux à structures variables. Il est à noter que nous enregistrons quasiment toutes nos répétitions ce qui permet une écoute plus « objective » de nos performances.

9/ D'où vient ce délire de titres à consonance germanique ?!!

Hum, peut-être mes origines… (rires)

10/ Plus anecdotique : pourquoi K s'est-il mué en K-Branding ?!!

Pour permettre aux gens de trouver plus facilement des infos sur le groupe (le simple « K » manquait de visibilité) et la référence à notre première pochette : « K » ferré sur le corps d’une héroïne de Guido Crepax.

11/ Au sein de votre formation, Duby est-il le seul à avoir (eu) des projets parallèles (The Invisible Frog, Jesus is My Son) ?!!

Page 5/168 J’ai également un projet solo : « Service Special » dont la première démo 10 titres va paraître sur le label FFHHH dans quelques jours.

Vincent a un projet orienté Jazz avec un batteur que l’on nomme Domenico S. et d’autres personnes que je ne connais pas.

Duby a plusieurs projets parallèles dont Jesus is my son & des groupes d’improvisation libre.

12/ Avez-vous des contacts en vue d'être un jour, peut-être, publié sur un label indépendant ?!! oui, nous sommes en contact avec un label. Un est prévu pour début 2008.

13/ Avez-vous une opinion, voire une position, nette et précise sur l'industrie du disque telle qu'elle se présente aujourd'hui ?!!

Vincent est un grand amateur de 33T, il en possède plus de 3.000 et n’a aucun CD (même pas un lecteur potable.)

Duby achète également des disques 33T de temps en temps.

Personnellement, je n’achète plus de disque depuis un certain temps et je suis un adepte du téléchargement.

14/ Le téléchargement en ligne : pour/contre/sans opinion ? Devrait-il être gratuit/payant/rien à foutre ?!!

Je suis pour et ça ne me dérangerait pas de payer afin de réduire ma gourmandise.

15/ Y a-t-il quelque chose que vous voudriez absolument faire, atteindre ou réaliser avec K-Branding ?!!

Jouer et enregistrer quelque chose dont nous serons fiers.

16/ Y a-t-il quelque chose que vous ne voudriez absolument pas faire, atteindre ou réaliser avec K-Branding ?!!

Jouer des morceaux qui ne plaisent pas à l’un de nous trois.

17/ Le pire et le meilleur souvenir lié au groupe jusqu'à présent ?!!

Nous sommes assez constants au niveau de la qualité de nos concerts et nous sommes des amis avant tout.

18/ Quel accueil réserve-t-on à K-Branding à l'étranger ? Est-ce une affaire belgo-belge ou êtes vous en train

Page 6/168 d'étendre votre rayon d'influence dans les contrées les plus reculées de ce monde ?!!

Nous travaillons tous les trois à temps plein ce qui limite nos ambitions au niveau des tournées mais nous pourrions très bien envisager de partir quelques jours à l’étranger l’année prochaine. Suite à la sortie d’un véritable album nous examinerons nos disponibilités et les plans possibles (ouverture vers la France et l’Italie).

Actuellement les seuls échos étrangers se sont donnés par les groupes dont on a fait la première partie : AIDS Wolf, An Albatros, Mono qui ont vraiment bien aimé nos concerts.

19/ Que sommes-nous encore en droit d'attendre de K-Branding dans les mois et les années à venir ?!!

DISQUE VALABLE + CONCERTS

20/ Comme de coutume, nous laissons aux artistes le mot de la fin... C'est à vous !!!

Je tiens à dire que je consulte au moins une fois par jour « Guts of Darkness » qui selon moi est un site pointu, varié et qui me permet encore et toujours de découvrir de très bonnes choses.Je voudrais aussi signaler que nous jouerons à Dour 2007 le samedi sur la « Petite Maison dans la prairie » vers 14h30 avant le bassiste de Fugazi accompagné des membres de « ZU »Merci à toi et bonne continuation dans tes projets respectifs.

Page 7/168 Zweizz - (interview réalisée par Powaviolenza)

01. Hail Svein Egil..! Que fais tu de beau musicalement ces jours-ci..? Ce weekend, je joue à un festival d'Oslo du nom de "Happy Days" avec Homo Vinter & Zweizz, une sorte de fest de musique contemporaine ayant lieu dans un magasin du centre-ville, "Oslo City". Le truc qui craint, c'est que j'ai été convié à jouer pour l'after du festival, et elle ne se trouve pas au magasin... Malgré tout je pense que ça va être un bon concert ! Je suis aussi en train de finaliser quelques prochaines sorties : un 7'' avec Umoral, un 7'' avec Fleurety et un album avec Pronounced "Sex".

02. Si tu le veux bien, faisons une rétrospective de tes projets musicaux respectifs, en commençant par Fleurety. Comment as tu rencontré Alexander Nordgaren? On était à l'école ensemble, donc Alex et moi, on se connait presque depuis qu'on à 10 ans. On jouait alors dans la même équipe de foot, et quand on a tous deux réalisé que nous allions devenir des êtres humains conscients, on a quitté l'équipe de football et fêté ça; puis on a formé notre premier groupe en 1991.

03. Depuis la première démo jusqu'à "Department...", Fleurety n'a jamais été un projet très facile d'accès. Comment la démo "Black Snow" fut reçue au sein de la scène? Cette réaction a-t'elle beaucoup évolué avec le temps? Dès mes débuts dans le , j'ai cultivé l'idée qu'un groupe se doit d'être original et innovant. J'ai découvert le black par le biais d'Helvete, le magasin tenu par . Il écoutait toutes sortes de musique, et était très enthousiaste à l'idée de nouveaux groupes ayant leurs propres conceptions de la musique. La raison pour laquelle le death-metal l'énervait (lui et les autres), c'est que trop de groupes sonnaient pareil. Les groupes américains avaient tous une prod Morrisound, et les groupes suédois avaient tous une prod Sunlight. Euronymous devint une sorte de maître à penser de la façon dont j'ai commencé à concevoir comment le black se devait d'être : si tu ne joues pas un truc unique, tu ne sers à rien. Et ça a toujours été la philosophie de Fleurety. La démo "Black Snow" s'est vendue à peu près à 500 exemplaires, si je me rappelle bien. Certains n'ont pas aimé la voix, d'autres ont pensé que nous faisions du "faux black metal", mais ça a beaucoup changé depuis. A un moment, on était plutôt impopulaires, mais c'était il y a plus de dix ans maintenant. On a récemment réenregistré un titre de notre première démo, et cette fois ci on a à la batterie et Necrobutcher à la basse. Donc j'imagine qu'on s'est plutôt bien intégrés à la scène désormais. En automne, on va sortir un 7'' avec deux morceaux réenregistrés. L'un date de 1993, et l'autre de 1995. Nous avons aussi un nouveau morceau qu'on a enregistré sur un vieux quatre-pistes - exactement la technologie utilisée sur la première démo. Il s'appelle "The Animal Of The City", et c'est le titre le plus primitif que l'on aie jamais composé.

04. Dans un recent email, Nordgarden m'a confié qu'un nouvel album était dans les starting-blocks... Que sommes nous en droit d'attendre de ce futur bijou? Je pense que le but est de faire un album de black sonnant plutôt "old school", mais je ne suis pas sûr de comment ça risque de tourner... Aucun titre n'a été encore composé, donc c'est dur de dire comment ça va sonner ! Alex vit en roumanie ces jours-ci, donc on va sûrement enregistrer quelque chose là bas. Ca risque

Page 8/168 d'être cool, je pense. La prochaine étape après le nouvel album sera bien sûr un opus taré et avant-gardiste, comme d'hab.

05. On dirait que vous avez fait des concerts avec Fleurety - j'ai vu une photo de Carl Michael jouant la basse dans Fleurety sur le profil de Nordgaren.. Peux tu m'éclairer sur ce sujet? On a fait deux concerts dans le coin où on a grandi, à Enebakk, 30 kilomètres au sud d'Oslo. Je pense qu'on a fait un seul concert avec Carl Michael à la basse et Vicotnik à la guitare en plus du line-up habituel. C'était dans un stade de sport local, en 1995 ou 1996. Je ne me rappelle pas vraiment. On a joué des morceaux de "Min Tid Skal Komme", deux ou trois peut-être.

06. Parlons maintenant de ton projet principal ces jours-ci, Zweizz. Le premier album sort bientôt chez Vendlus, et ça claque. Quelles sont tes espérances à propos de "The Yawn Of A New Age"? J'espère que des gens vont aimer, mais je ne sais pas combien. Ce n'est pas de la musique facile d'accès, et je ne suis pas sûr de pouvoir me représenter les gens qui vont se l'acheter. J'espère aussi qu'il va faire réagir, mais je ne suis pas sûr non plus du genre de débat qu'il va causer... J'ai déformé les règles du black metal jusqu'à le rendre méconnaissable, et je pense que beaucoup ne vont pas trouver ça metal du tout. Et ils auront raison, mais le black metal n'a jamais été nécessairement totalement "metal", ou tout du moins la vision que j'ai du black metal. Le black metal est plus une question d'atmosphère que de metal : c'est comme ça que je le sens. J'espère que l'album va m'ouvrir de nouveaux horizons et me donner des opportunités, telles que jouer hors de la norvège, que ce soit seul ou sous la forme de duo avec laquelle je me produis actuellement, Zweizz & Homo Vinter.

07. Tu t'es produit sur scène récemment : que peut on attendre d'un concert de Zweizz? C'est presque impossible de répondre à cette question. Mon but est de rendre chaque concert différent du précédent, mais je ne suis pas sûr de la façon dont on va gérer ça dans le futur. Dans tous les cas, quand je me produis sur scène, je ne joue pas en tant que Zweizz, et je ne joue pas les morceaux de l'album. Zweizz en concert n'est pas Zweizz, c'est un duo du nom d'Homo Vinter & Zweizz, et ça se présente plutôt sous forme de performance. La dernière fois, Homo Vinter jouait via son mixeur à aliments (NDLR : !!!), et j'utilisais un portable. J'avais en plus des chiottes sur scène que j'utilisais comme pied de micro : je devais donc foutre ma tête dans les toilettes pour pouvoir chanter. Mais on a déjà fait ça, donc maintenant je ne sais pas... J'imagine qu'on va revenir avec autre chose.

08. Il y a beaucoup d'invités sur "The Yawn Of The New Age". Peux-tu m'en dire plus à ce propos, en particulier sur la collaboration avec Czral? Il y a deux guests : Czral joue de la gratte sur un des morceaux. En 2004, j'ai eu une période pendant l'été où je me sentais réellement sans inspiration, et j'avais besoin de créer par un moyen différent de l'habituel travail derrière l'écran que je faisais depuis des années. J'ai donc ramené mon portable chez Czral, puis je lui ai fait pondre un petit truc. C'était plutôt bizarre et pas vraiment inspirant sur le coup, mais quand je suis rentré et que j'ai réécouté, j'ai fini par apprécier certains trucs que j'ai donc utilisés dans un morceau.

Page 9/168 09. Que peut-on attendre du futur pour Zweizz? J'ai lu des trucs à propos d'une collaboration avec Abigor, une avec Joey Hopkins Midget Factory, et des remixs de Solefald..? Je ne sais pas trop où en est cette histoire de collaboration pour Abigor... Aux dernières nouvelles, ils étaient occupés à ajouter les touches finales sur leur album. Et il sort la semaine prochaine, je pense. Donc je suppose qu'ils vont bientôt rebosser sur cette coopération...A propos de celle avec Joey Hopkins, j'ai plutôt glandé ces derniers temps. J'étais en train de m'organiser pour passer le plus de temps possible hors du boulot à faire de la musique, mais j'ai soudain eu une offre d'emploi que je ne voulais pas refuser. Ca a donc foutu le bordel dans mon emploi du temps. Mais Joey m'a envoyé beaucoup de samples que je vais travailler. J'ai fait une base de chanson qui sonne plutôt bien selon moi, et il a fait des très bons trucs aussi. Donc nous verrons comment cela va évoluer. Je suis toujours opérationnel pour le remix de Solefald. J'espère qu'ils en veulent toujours.

10. La collaboration avec Abigor sera-t'elle dans la lignée de ton travail au sein de DHG? Je n'en suis pas sûr. Je viens d'envoyer quelques fichiers aux mecs d'Abigor, et ils s'occuperont du reste. Mais je ne pense pas du tout que cela sonnera comme DHG. Plus électronique, je pense. Mais j'espère qu'ils en feront quelque chose de totalement différent de ce que j'aurais pu faire.

11. Avec quels artistes comptes tu collaborer dans le futur? Je vais faire un remix pour Manes. A part ça, rien à l'horizon...

12. Quelles sont les principales influences de Zweizz? D'habitude, je cite Burzum, Karlheinz Stockhausen, Merzbow, Aphex Twin et Eric Satie comme mes premières influences et sources d'inspiration. Il y en a d'autres, mais cette liste regroupe les principaux artistes qui m'ont vraiment influencé. Ces noms sont plus représentatifs d'idéaux musicaux et artistiques que j'essaie d'incorporer dans mon travail que d'influences musicales à proprement parler.

13. Zweizz, Umoral... Tu sors beaucoup de trucs via Vendlus Records. Pourquoi ce label en particulier? Vendlus est le genre de label avec qui j'aime bosser, ils me laissent plus ou moins faire tout ce que je veux pour mes sorties. C'est aussi un label qui me laisse contribuer sur les aspects que je maitrise. De plus, on passe beaucoup de temps à débattre des choses, à propos de mes sorties, du label et de plein d'autres trucs. Donc nous mêlons en quelque sorte business et amitié. Peut-être que ce n'est pas la meilleure chose à faire, mais je m'en fous. Pour nous, cela porte ses fruits, et j'aime faire partie d'un label qui représente plus que du business. Une de mes principales raisons de faire de la musique est que cela me met en relation avec d'autres gens. C'est donc logique que je travaille avec Vendlus.

14. Ok, parlons d'Aphrodisiac. Peux tu me dire tout ce qu'il y a à savoir à propos de ce projet assez confidentiel? C'est plutôt introuvable, penses-tu que ce sera réédité? Rien en vue en ce qui concerne Aprodisiac. Ce groupe était actif il y a 10 ans, et l'on peut dire de façon sûre que

Page 10/168 rien n'arrivera plus jamais avec ce projet. J'encourage tous ceux qui voudraient ressortir un bootleg de l'album d'Aphrodisiac à le faire - sur vinyl, si possible.

15. A propos d'Umoral... Que peut-on attendre de ce projet black metal froid as fuck? Ca a l'air de plutôt tuer... C'est du black metal plus ou moins direct. Le groupe se compose du guitariste / bassiste Teloch (Nidingr, 1349), du batteur Hellhammer (Mayhem et des centaines d'autres groupes), et de ton serviteur au chant. Pour l'instant, on a enregistré un EP 7", avec deux titres, et ça sortira sur Vendlus cet été, Juillet, je pense. J'ai toujours voulu participer à un projet de black sans prise de tête, pour faire du black sans prise de tête. Et avant que nous formions Umoral, j'ai toujours été dans des groupes expérimentaux, jouant toutes sortes de trucs expérimentaux. Donc j'imagine que la réponse, c'est ça : Umoral, c'est du black sans prise de tête. Aucune idée de ce qui se passera après la sortie du 7". On a encore rien prévu à ce sujet.

16. Et à propos de Pronounced Sex? C'est un groupe composé de Kim Solve et moi. On fait ce truc depuis 2002, depuis 5 ans. On a enregistré quelques trucs en 2002/2003, et après quelques années, cela a atteint son stade de maturation. Nous cherchons donc un label pour sortir ça. On a fait un album, c'est plus ou moins fini, et ça sonne plus ou moins "soft noise". Une mixture d'ambient et de noise. Ha, et on a reçu une requête de la part d'un réalisateur nommé Bruce LaBruce qui voulait utiliser notre musique dans un film de zombies homos. Ca donne plus ou moins une idée générale de l'atmosphère qu'inspire cette musique.

17. Ok, parlons maintenant de DHG. Que penses tu de tes collaborations avec ces cultes super-vilains? "" et "" ont traumatisé tout le monde; avec l'électronique, les parties de piano et le traitement sonore comme principales raisons de kiffage - pour ma part, en tous cas... Je pense que ces album sont vraiment bons, et je suis très fier d'y avoir participé. Vers 1998/99, tout le monde disait qu'il était impossible de concilier claviers et black metal, que ça sonnerait moins grim avec un synthé. Je me suis donc arrangé pour utiliser les claviers de façons à ne pas rendre la musique moins black metal, et je pense que j'y suis parvenu. Selon moi, "666 International" est le premier album de l'histoire du black metal où l'usage du synthé rend l'album encore plus grim qu'il n'aurait été sans lui. Beaucoup de claviéristes pensent toujours que les instruments artificiels à vents ou à cordes sont une voie à creuser. Je ne peux pas être moins d'accord.

18. Et pourquoi n'as tu pas participé à "Supervillain Outcast"? A propos, que penses tu du DHG d'aujourd'hui? Le problème avec DHG, c'est que Yusaf (Vicotnik) veut toujours le contrôle absolu du groupe. C'est donc plutôt marrant qu'ils appellent cet album "Supervillain Outcast", et je ne suis pas sûr que le titre décrit réellement comment marche le groupe. La plupart des supervilains, tels que Skeletor, Dark Vador ou Sauron, ont plein d'esclaves autour d'eux qui répondent à chaque nécessité du supervilain. Je ne pense pas que ce soit une très bonne façon d'organiser un groupe. Ca me dérangeait pas quand j'avais 20 ans et que j'avais toute la vie devant moi, et quand DHG était un groupe qui répétait deux fois par an. Mais après cette période, Yusaf a voulu que DHG devienne un groupe sérieux et professionnel qui répète trois fois par semaine. Donc j'ai dit : si tu veux que je passe tout ce temps dans le groupe, je veux plus d'influence sur la musique. Et comme Yusaf voulait garder son contrôle sur tout, je ne voyais plus de raisons de rester dans le groupe. Je ne veux pas être un accessoire. L'autre raison, c'est que je ne trouve pas que cet album nécessite beaucoup d'effets et de bidouilles digitales, et quand j'écoute l'album, je ne pense pas que les arrangements qui ont fini sur l'album sonnent très bien. Je préfère les enregistrements rehearsals... Enfin, pas totalement, car je trouve que Kvhost, le nouveau chanteur,

Page 11/168 est très bon; bien meilleur qu'Aldrahn dans ses derniers jours.

19. Que penses tu de la scène musicale actuelle, et en particulier de la scène black metal? Je pense qu'elle se porte carrément bien. J'entends tout le temps de nouveaux groupes intéressants. Et maintenant qu'on a Myspace et tous ces trucs, je n'ai plus à m'arracher la peau du cul pour acheter des timbres et rester en contact avec tous les gens de la scène. Donc je pense que c'est mieux maintenant que ça l'aie jamais été depuis plus de 10 ans.

20. As tu des nouveaux et futurs projets encore inconnus? Ces jours ci, je passe la plupart de mon temps à finir tous les projets que j'ai commencé. Donc pour l'instant, non. Je veux avoir tout fini pour cet automne.

21. Et à part faire de la musique, tu fais quoi? J'écris, je lis, et je vais désormais boire et fumer un peu moins que l'année passée, car ça me crève.

22. Merci beaucoup pour ton temps Svein Egil, et je te souhaite le meilleur pour Zweizz etc! Si tu as d'autres mots à rajouter... Merci pour l'interview.

Page 12/168 Zweizz - (interview réalisée par Powaviolenza)

01. Hail Svein Egil! What's up? What are you doing musically theses days?

This weekend I'm playing a Homo Vinter & Zweizz concert at a festival in Oslo called Happy Days, a sort of contemporary art music festival that takes place in a shopping mall downtown called "Oslo City". The sad thing is, though, that I have been hired to play at the party that closes the entire festival, and this party is not in the shopping mall. But I guess it'll be a good gig anyway. Also I'm about to finish a couple of releases: A 7" with the band Umoral, a 7" with Fleurety and an album with Pronounced "Sex".

02. Well, let's make a retrospective of your musical projects, starting of Fleurety. How did you met Alexander Nordgaren?

We went to school together, so Alex and I have known each other since we were about ten years old. We used to play in the same football/soccer team when we were kids, and when we both got to the stage where we would actually become conscious human beings, we both dropped out of that football team and hung out, and in 1991 we formed a band together.

03. Since the first demo to "Department", Fleurety wasn't an "easy" project. How did the "Black Snow" demo was received by the scene? Did it evolved a lot with time?

Ever since I first got into black metal, I've had the idea that a band should be original and challenging. My entrance into black metal was through the shop Helvete, where Euronymous used to stand behind the counter. He was into all sorts of music, and was a big enthusiast about new bands that had ideas of their own. The reason why he and many others were so pissed off with death metal at that time was that a lot of bands sounded the same; American bands all had a Morrisound production, and Swedish bands all had the typical Sunlight production. Euronymous became a kind of role model for how I'd started to think about what black metal should be: If you don't do something unuque, you might as well quit playing. And that has been the philosophy all along with Fleurety. The "Black Snow" demo sold about 500 copies, if I don't remember incorrectly. Some people didn't like the vocals, and other people thought we were "fake black metal", but that's changed a lot since then. At a point in time it seemed we were kinda unpopular, but that's more than ten years down the line. We actually recorded a song off our first demo anew, and this time we have Hellhammer playing the drums and Necrobutcher playing the bass. So we seem to be down with the scene these days. In the autumn we are going to release a 7" with two re-recorded songs. One was originally released in 1993, and the other was released in 1995. We have another new song as well, that we recorded on an old four tracker, just the same technology as we used on our first demo. This song is called "The Animal of the City", and is actually the

Page 13/168 most primitive song we ever made.

04. In a recent mail, Nordgaren told me that a new album is on the starting-blocks. What can we expect from this new future jewel?

I think the plan is to make a really old sounding black metal album, but I'm not sure how it will turn out. No songs have been made yet, so it's hard to tell what it will sound like. Alex is living in Rumania these days, so we might record something there. That would be cool, I guess. The next step after that, not the next album, but the album after that, will be an insane avant garde epos, of course, as usual.

05. Seems that you played live - saw a picture of Carl Michael playing bass for Fleurety on Nordgaren's profile... Can you tell me about this?

We played a couple of concerts in the area where we grew up, in Enebakk, 30 kilometres south of Oslo. I think we did one concert with Carl Michael on bass and Vicotnik on guitar in addition to the usual line up. That was in a local sports arena, and I think it was in 1995 or 1996. I can't really remember. We played some stuff from the "Min Tid Skal Komme" album, two or three songs perhaps.

06. Let's speak of your another big project theses days, Zweizz. The album is out soon on Vendlus, and it kills. What expectations do you have for "The Yawn Of A New Age"?

My expectations are that some people are gonna like it, but I don't know how many. It's not the easiest kind of music to get into, and I'm not sure if I know how I picture the people who are gonna buy it. I also expect it to cause some debate, but I'm not sure what kind of debate that might be. I've bent the rules of black metal as far as i know how, and I guess that some people won't think it's metal at all. And that might be right, but black metal has never been that musc about metal as far as I've been able to understand. Black metal is more concerned with athmosphere than with being "metal", that's the way I interpret it. I hope the album will open up some interesting oppurtunities, for instance that I will be able to play outside , either just me, or with the duo I'm currently working with when I play concerts, called Zweizz & Homo Vinter.

07. You played live recently : what can we expect of a Zweizz show?

Page 14/168 That's kind of an impossible question to answer. Or not really. The plan is to make every concert different from the last one, but I'm not sure how we'll deal with that in the future. The thing is, anyway, as I said above, that when I play live, I don't play as Zweizz, and I don't play the songs from the album. Zweizz live is not Zweizz, it's a duo called Homo Vinter & Zweizz, and we do some kind of performance-ish stuff. Last time we played, Homo Vinter was playing on his own customized food processors, and I was using a laptop. In addition to that I had a toilet on stage which I used as a mic stand, in the sense that I had to put my head doen into the toilet to be able to sing into the mic. But we already did that, so now I don't know. I guess we'll come up with something.

08. There's a lot of guests on "The Yawn of the New Age". Can you tell me about it, especially the collaboration with Czral?

There are a couple of guests: Czral plays some guitars on one of the songs. I had a period in 2004, some time in the summer when I was feeling quite uninspired, and I needed to do something else than just the usual sitting in front of the computer that I'd been doing for years. So i brought my laptop down to Czral's appartment, and just had him jam something. It was all kinda dull and uninspiring, the whole episode, but when I came home and listened to it, I found some stuff i liked, and I used it on one song.

09. What can we expect for the future with Zweizz? I read something about an Abigor featuring, Joey Hopkins Midget Factory, and Solefald remixes..?

Don't know how far the Abigor thing has come. Last thing I heard was that they were busy adding the finishing touches to their album. And the album is coming out next week, I think. So I assume they'll do some more work on the cooperation thing pretty soon. Regarding the cooperation with Joey Hopkins, I've been pretty slow lately. And I have been planning to spend most of my time being unemployed, which means I can spend more time making music, but suddenly I had a job offer that I didn't want to refuse. And now suddenly I fucked up my schedlule big time. But he has sent me a lot of samples that I want to work with. I made one song draft that I think sounds good, and he has made some very cool stuff as well. So we'll see how this progresses. I'm behind on the Solefald remix as well. I hope they still want it.

10. Does the collaboration with Abigor will be something more in the DHG-era of your work?

I'm not sure. I just sent some files off to the Abigor people, and they'll take care of the rest. But I don't think it's gonna sound like DHG at all. More electronic I guess. But I hope they make something completely different from

Page 15/168 anything I would have made.

11. Which artists would you collaborate with in the future?

I'm going to do a remix of Manes, and apart from that I have no specific plans.

12. What are the main influences for Zweizz?

I usually list Burzum, Karlheinz Stockhausen, Merzbow, Aphex Twin and Eric Satie as my primary influences and sources of inspiration. There are more, but this list kinda covers the most basic directions that I've been into. These names are more like representatives for musical ideals that i try to incorporate in my work.

12. Zweizz, Umoral... You're releasing a lot of stuff through Vendlus Records. Why this label?

Vendlus is the kind of label I like working with, he let's me do more or less what I want on my releases. It's also a label that lets me contribute with things i know about and how to. Also we spend a lot of time discussing things, about my releases, about the label and about other things. So we do indeed mix business and friendship. Maybe one isn't supposed to do that, but I don't care. It works for us, and I like being on a label that's more than just business. One of my main reasons for doing music is that it puts me in contact with other people. Therefore it's only logical that I work with Vendlus.

13. Ok, let's speak of Aphrodisiac. Can you tell me all we have to know about this unwell-known project? This is hard-to-find stuff, do you think it will be reedited or whatever?

No plans about anything when it comes to Aphrodisiac. It's been ten years since that band was active, and it's safe to say that nothing will ever happen with that project. I hereby officially encourage anyone who wants to make a bootleg rerelease of the Aphrodisiac album -- on vinyl, please.

Page 16/168 14. About Umoral... What can we expect of this cold black metal project? It looks fukking killer !

This is more or less straight forward black metal. The band consists of guitarist and bassist Teloch (Nidingr, 1349), drummer Hellhammer (Mayhem and thousands of other bands) and yours truly doing the vocals. This far we've recorded one 7" ep, with two songs on it, and it will be out on Vendlus in the summer, July, I think. I've always wanted to be in a no bullshit black metal band, doing no bullshit black metal stuff. And until we formed Umoral I've only been in a lot of experimental bands, doing all kinds of experimental shit. So I guess that's the answer: Umoral is no bullshit black metal. Don't know what's happening after the 7" though. We have no specific plans for that.

15. And what about Pronounced Sex?

That is a band with Kim Sølve and me. It's actually a thing that we've been doing since 2002, so it's five years since we started. We did some recordings and stuff in 2002/2003, and after some years it's matured. So now we're looking for a label to release our music. We've made one album, it's more or less finished, and it's some kind of soft noise music. A mixture of ambient and noise. And we've received this request from a movie director called Bruce LaBruce who wanted to use our music in a gay zombie movie. So you get the general idea of what kind of atmosphere you can find in that music.

16. Ok, let's speak of DHG. What do you think of your collaborations with theses uberkult supervillains? "Satanic Art" and "666 International" traumatized everybody, and the electronic stuffs / piano parts / sound treatment are the main reasons I personally dig it.

I think those releases are very good, and I am very happy to have taken part in recording them. I remember back in 1998/99, everybody was saying that it's impossible to use synthesizers in a good way in black metal, it just sounds less grim if you use a syntesizer. So I set out to play the synthesizer on a black metal album in a way that didn't make the music any less black metal, and I think I acheived that. In my opinion "666 international" is the first black metal album in history where the syntesizer actually makes the album grimmer than it would have been without. A lot of synth players out there still think that artificial wind instruments and artificial strings is the way to go. I couldn't agree less.

17. And why aren't you on the "Supervillain Outcast"? By the way, what do you think of the new-form DHG?

The thing with DHG is that Yusaf (Vicotnik) wants to have absolute control of the band. It's kinda funny that tehy

Page 17/168 call their album "Supervillain Outcast", and I'm not sure whether the title is a deliberate description of how the band works. Most Supervillains, like Skeletor or Darth Vader or Sauron have a bunch of servants around them that answer to the supervillain's every bidding. I don't think that's a very interesting way to organise a band. It used to be ok with me when I was 20 years old, having my whole life in front of me, and when DHG was a band that rehearsed twice a year. But after a while, Yusaf wanted DHG to be a serious and professional band that rehearsed three times a week. So I said: If you want me to spend that much time on the band, I want more influence over the music. So, seeing that Yusaf still wanted to be in control about everything, I felt no reason to stay in that band. I don't want to be a sidekick.Another thing is that I don't think that album needs a lot of effects and digital mumbo jumbo, and when I listen to the album now, I don't really think that the effects that ended up on the album sound very good. I still prefer the old rehearsal recordings. Or, not quite, since I think that the new vocalist Kvohst is very good, way better than Aldrahn in his later days.

18. What do you think of the actual musical scene, especially the black-metal affiliated one?

I think it is pretty good. I hear new and interesting bands all the time. And now that we have Myspace and all that stuff, I won't have to pay my ass of to buy stamps to stay in tough with other people in the scene. So I think it's better now than it's been in more than ten years.

19. And do you have future projects?

Most of my time these days I spend trying to finish all the projects I've started. So at the time being: No. I want to be able to start with clean slates in the autumn.

20. Well, what are you doing in life apart from music?

Writing, reading, hopefully a little bit less drinking and smoking in the future than in the last year, since that tends to make me exhausted.

21. Thanx a lot for your time Svein Egil, wish you all the best for Zweizz etc ! If you have some last words to add...

Thanks for the interview.

Page 18/168 Page 19/168 WARGASM - (interview réalisée par Nicko)

1/ Salut Humphrey ! Donc Wargasm sera à Wacken cette année ! Est-ce que cela représente quelque chose de spécial pour toi de jouer sur un tel festival ? Humphrey : Bien sûr, mais pas seulement pour moi mais pour nous tous. Le Wacken est un événement majeur chaque année depuis que j'écoute du métal. Alors avoir la chance de jouer là-bas est une chose à laquelle nous n'aurions jamais pensé il y a quelques années. 2/ Peux-tu nous présenter le groupe, Wargasm, histoire de donner un aperçu de votre musique aux futurs festivaliers ? Humphrey : Wargasm est composé de 5 membres actuellement. Le groupe a été fondé en 2003 par SimonDusK (guitare). Le line-up d'origne du groupe a splitté en 2005 suite à des problèmes relationnels. SimonDusK a décidé de continuer et à recruté de nouveaux musiciens dont Mihail (batteur et membre de Psoriasis et ancien batteur d'Olc Sinnsir), Gérald (ancien chanteur de Funerarium), puis Ireel s'est associé au projet à la guitare (Folsanity, ancien guitariste d'Hemoragy) début 2006. Quant à moi (guitariste d'Inhepsie, L'Eveil de l'ange) j'ai rejoint le groupe en dernier, en août 2006 afin de compléter la formation. Un album est déjà sorti avec l'ancienne formation. Quant à nous, on joue ensemble depuis un an environ alors on a surtout voulu le "roder" en faisant plusieurs scènes avec des groupes come Balrog, Otargos, Genital Grinder ou encore Kampfar. Maintenant que le line-up est stable on va pouvoir passer à une phase de composition pour l'album. 3/ Le groupe a sorti un album (sans toi) il y a deux ans, "Manhunt", que j'ai trouvé plutôt influencé par Dissection et par la scène suédoise avec une pointe de viking. Es-tu d'accord avec cette description ? La musique du groupe a-t-elle évoluée depuis "Manhunt" ? Humphrey : Il est vrai que nous aimons le black métal de la scène nordique mais le but n'est pas de sonner comme Dissection ou d'autres groupes que nous apprécions. Le nouveau line-up a des goûts vraiment variés, ce qui je pense permettra au groupe de développer son style, en accentuant le côté épique et trouver un son plus personnel. Disons que l'album sonne effectivement pour certaines personnes comme cela. Mais il a été composé et enregistré par d'autres membres et donc, si tu vois aujourd'hui Wargasm en concert, tu verras que les morceaux sont joués différemment et que le son a évolué par rapport à l'album. 4/ Est-ce que tu peux nous raconter comment se sont déroulés les différentes sélections pour arriver à être sur l'affiche du festival allemand ? Humphrey : Pour participer à la Metal Battle en France, il a fallu envoyer un CD pour passer la sélection sur écoute. Suite à cela, six groupes ont été retenu, dont Machina Deus Ex, Arkan et Down for good entre autres. Puis nous avons eu 25 minutes pour convaincre le public et le jury. Il est vrai que l'ambiance de Wargasm de par le côté festif de certains morceaux colle bien avec l'ambiance du Wacken, mais nous nous sommes donnés au maximum pour ce concert afin de montrer de quoi nous étions capable sur scène. Nous succédons donc à Würm, vainqueur en 2006. 5/ Peux-tu nous parler maintenant de la Finale de la Metal Battle Wacken ? Il semblerait que le groupe gagnant (sur 12) se verra offrir un contrat discographique. Comment sera désigné le vainqueur ? Humphrey : On en sait pas beaucoup encore sur la finale allemande. On a préparé les dossiers nécessaires. Mais à priori le gagnant se verra proposer une signature avec le label Armaggedon. Après il reste à convaincre le public allemand. Il y a 2 groupes allemands, 1 groupe brésilien, le reste des groupes étant originaires de toute l'Europe. Mais logiquement, le vainqueur devrait être désigné de la même façon que lors de la Metal Battle en France, c'est à dire en fonction de plusieurs critères, comme la technique, la prestation scénique, le côté artistique, la réaction du public, etc. 6/ Pour les festivaliers présents à Wacken, peux-tu rappeler la date, l'heure et la scène sur laquelle vous jouerez là-bas histoire qu'ils ne vous loupent pas ? Humphrey : On joue le Jeudi 2 août de 17h50 a 18h20 sous la WET STAGE. Alors on espère y voir le plus de français possible afin de nous soutenir!!! 7/ Si tu devais convaincre un metalleux lambda qui ne connaittrait pas Wargasm de venir vous soutenir et de pogoter, qu'est-ce que tu lui dirais?

Page 20/168 Humphrey : Je dirais que si tu n'as pas encore eu l'occasion de venir pogoter à l'un de nos concerts, c'est le moment ou jamais mon vieux. T'aimes la musique entraînante, qui sait se faire violente et festive quand il le faut ? Alors fais l'expérience, tu le regretteras pas ! 8/ Je te laisse le mot de la fin. Bon courage à vous à Wacken ! Humphrey : Merci beaucoup pour le soutien et l'interview ! Venez tous supporter Wargasm qui représente la france le jeudi 02/08. Et si vous n'allez pas au Wacken, n'hésitez pas à venir nous voir sur les routes de france. Pour plus d'infos: http://www.myspace.com/wargasmepic

Merci a tous d'avoir lu cette interview, see u soon.

Humphrey/basse

Page 21/168 Les chroniques de concerts

Page 22/168 SUR LA ROUTE AVEC NUIT NOIRE : TOUR REPORT (29 juin-1er juillet 2007, Allemagne-Belgique) - (concert chroniqué par Iormungand Thrazar)

En ce jeudi 28 juin 2007, nous partons de Clermont-Ferrand vers 13h, direction l’Allemagne. Les deux membres de Nuit Noire sont partis de Toulouse depuis quatre heures déjà. Direction Salzgitter donc, dans le land de Basse-Saxe, ville peu éloignée de l’est de l’Allemagne. Pas de poste dans la voiture donc ça discute sec en gardant les cartes et l’itinéraire du coin de l’oeil puisque il s’agit d’un trajet de 11 heures environ, faudrait pas dévier de trop non plus. Après avoir roulé fort rapidement sans halte véritable sur les autoroutes allemandes gratuites et sans limite de vitesse, nous arrivons à Salzgitter Bad aux alentours de minuit, bien cassés par les 1100 km qui sépare la ville allemande de Clermont-Ferrand (mes acolytes ayant presque 1500 km dans le casque). A notre surprise, le bar est tenu par des skinheads, cependant, l’accueil est fort bon et nous goûtons au houblon allemand avec la satisfaction du devoir accompli. Arjan, l’organisateur de la tournée (Heidens Hart Records et Cultus) est bien entendu déjà sur place en compagnie des trois musiciens du groupe suédois Hypothermia, arrivés plus tôt en provenance de Brême. Les bougres sont déjà bien entamés, le rac allemand à fond la caisse, jusqu’à ce que nous glissions « Erotik » de Lifelover et « Folkfuck folie » de Peste Noire sur la sono, faut pas déconner non plus. Après quelques pintes et quelques discussions, il est l’heure de dormir, surtout que nous n’avons rien de solide dans le bide. La nuit se passe tant bien que mal sur des chaises, ce qui, par la suite, s’avérera toujours mieux que le carrelage de la salle.

Vendredi 29 juin 2007 – Kleingartenverein am Ha168erg – Salzgitter Bad – Allemagne

Il s’agit d’une salle plutôt sympathique pouvant contenir une centaine de personnes, le gérant affirme qu’à un récent concert de rac, ils en ont accueilli 350, encore un qui a abusé du houblon local.

Réveil difficile après une nuit courte et le dos qui craque, nous descendons en ville chercher quelques victuailles. Après avoir passé un bon moment sur le stand distro de l’organisateur et avoir écouté quelques disques qui n’ont pas grand chose d’identitaire, il est temps d’une petite sieste pour certains et d’accueillir le groupe allemand Isolation, qui ouvre ce soir en raison de l’absence des Danois de Zahrim (problème mécanique sur la route). Le temps ne manque pas donc l’installation se fait tranquillement puis Isolation commence son soundcheck. Puis nous attendons avec ennui l’ouverture des portes. En tout et pour tout, ce sera une quarantaine de personnes qui assisteront au concert. Le public achète en tout cas beaucoup d’articles, les prix très bas des disques de Nuit Noire sont d’ailleurs remarqués et remerciés à coups de portefeuille. Vers 21h, Isolation débute sa performance. Les allemands pratiquent un black metal atmosphérique à tendance mid-tempo bien chiadé avec de très bons vocaux criards. Le groupe est bien en place et les musiciens sont de qualité. Il est toujours difficile d’apprécier un groupe que l’on ne connaît pas à sa juste valeur lors d’une première performance live mais Isolation me laisse une bonne impression. Arjan se joint au groupe pour le dernier titre de la prestation, « Nur ein Moment », dernier titre de la deuxième demo du combo, « Hier am Ende der Welt ».

Page 23/168 Puis le bassiste d’Isolation s’en va pour accueillir une bassiste qui va jouer sur les deux morceaux de Cultus, avec le reste du line-up d’Isolation. Cultus délivre un black metal rigoureux, qui ne fait pas dans l’originalité mais dans l’efficacité, avec des vocaux très réussis.Après une courte pause (la performance Isolation+Cultus a duré un peu plus d’une heure), il est temps pour le trio suédois de prendre place. Dès les premiers riffs, le guitariste commence à s’entailler les bras puis les jambes. Ca n’étonnera que ceux qui ne connaissent pas Hypothermia. Le groupe parvient très bien à capturer le côté hypnotique et monotone de ses disques même si l’on sent quelques pains, du fait du trop peu de répétitions probablement. Kim, leader d’Hypothermia, s’entaille également généreusement le ventre et expulse tout son mal-être par des vocaux aspirés du plus bel effet. Une large partie du public a déserté la salle pendant la prestation des suédois, il en sera de même sur les trois dates globalement. Disons que la performance est très spéciale, très lente et très intimiste. Soit vous détestez et vous vous emmerdez, soit vous êtes scotchés. Connaissant déjà très bien Hypothermia sur disque, je savais à quoi m’attendre et je ne suis aucunement déçu, bien que le groupe ne joue aucun extrait de ses trois déjà publié mais uniquement des extraits du quatrième album à venir et d’un mini cd à paraître prochainement. Du fait du tempo, il n’est cependant pas difficile de comprendre ce qui se passe pour ceux qui ne les connaîtraient pas sur dique. Je suis donc satisfait et intrigué de voir ce que le groupe va donner sur les deux autres dates.

Après avoir installé le rideau de Nuit Noire (exceptionnellement, Tenebras se mettra devant le rideau par manque de place sur la scène alors qu’il est derrière d’habitude), le show commence. Et l’on comprend que l’on assiste vraiment à une tournée avec des groupes spéciaux, en passant d’un black intimiste et monotone au faerical blasting punk des français de Nuit Noire. A l’instar d’Hypothermia, seule une poignée de convertis assiste à la performance énergique et décalée du groupe qui jouera une cinquantaine de minutes. Le show est rôdé, ces gars-là tournent depuis un moment et nous gratifient d’une musique toujours aussi étrange mais qui, en live, démontre toute sa saveur.

Page 24/168 Alors que le groupe souhaite donner un titre de plus au public, les lumières s’éteignent, Tenebras ne peut plus jouer. La raison : des habitués de la salle souhaitent faire une petite performance live. En voyant ces deux skinheads au chant et à la gratte, je me dis que l’on va avoir une petite démonstration de bras tendus, en réalité, il n’en est rien. La salle est encore plus vide que précédemment, il s’agit en fait de Suicide Solution (un split ep avec Weltbrand verra le jour prochainement), un suicidal black metal pas dégueulasse pour une performance de trois/quatre titres afin de terminer la soirée. Nous sommes maintenant une quinzaine à dormir dans la salle et les chaises sont vraiment les bienvenues ce qui nous permet de passer une nuit correcte vu les conditions.Départ vers midi le lendemain en direction de la Belgique. Samedi 30 juin 2007 – Club 162 – Hekelgem - Belgique Après 6-7h de route et 550 bornes, nous arrivons dans cette petite ville de Hekelgem (Affligem pour les amateurs, quoique c’est du bas de gamme en fin de compte). Première constatation : la salle est nickel, en sous-sol, la scène est bien disposée, ça nous change de l’aspect salle des fêtes de la veille.

Deuxième constatation : il va y avoir peu de monde, très peu de monde. La situation actuelle des live underground en Belgique est mauvaise avec notamment l’annulation de la tournée Archgoat/Black Witchery, faut de préventes suffisantes. Quelqu’un me confirme qu’il y a eu seulement trois entrées pour Pentacle et quinze pour Negura Bunget, c’est grosso modo ce que nous aurons ce soir là. Inquiétant. Les Danois de Zahrim arrivent à la bourre mais seront bien à l’affiche ce soir. Du fait de leur retard, c’est Isolation qui ouvre. Le son est moyen , faute à un ingénieur du son qui enquille les bières et qui, de temps en temps, tourne un ou deux boutons, style « Ouais je suis là et je sais ce que je fais». Nicoblast, batteur de Nuit Noire, me confirmera par la suite que les retours guitares formaient une sorte de bouillie indigeste et le batteur d’Isolation demande à plusieurs reprises davantage de retour de son côté, sans succès apparemment. Me faisant petit à petit aux titres d’Isolation, je commence à bien apprécier leur style précis jouant beaucoup sur l’émotion et le contraste entre mélodies lentes et passages plus typiquement black metal. Comme la veille, Arjan monte sur les planches pour le dernier titre du groupe ainsi que deux titres de son projet Cultus.

Zahrim enchaîne sur ce qui est donc son premier concert de cette mini-tournée. Le son ne dessert vraiment pas leur black metal haineux et incisif, me laissant sur ma faim et quelque peu inintéressé je dois l’avouer.

Page 25/168 Les deux derniers groupes alternent, c’est donc Nuit Noire qui va jouer en troisième position ce soir. La scène est beaucoup plus spacieuse que la veille mais Tenebras n’a aucun mal à l’occuper et se fait même un plaisir de la traverser. Comme pour tous les groupes, le son est décevant et il s’agira probablement du moins bon rendu que le groupe obtiendra sur les trois dates. En tout cas, le groupe n’est pas ravi après sa prestation de ce soir. (l’ingé son, haha non, ingé, c’est très nettement exagéré).

Backstage, à la fin de la performance de Nuit Noire, prend place une valse des lames. Kim de Hypothermia se découpe la chair sans hésiter, comptant jusqu’à cent en suédois et laissant une jolie petite marre dans la pièce. Véritablement galvanisé et électrisé par cette saillie, le groupe donnera sa meilleure prestation de la tournée. Les suédois sont plus en place que la veille et Kim est en grande forme malgré ses jambes ensanglantées. Nous aurons même le droit à deux riffs du titre « Besatt », extrait du deuxième album de Lifelover, « Erotik », mais le groupe ne l’ayant pas répété, cela n’ira pas plus loin. Je reste agard et hypnotisé par la prestation du groupe vraiment prenante et étrange.

Page 26/168 Le propriétaire du club a décidé de nous emmener dans un autre de ses bars à 40 km de Hekelgem pour y passer la nuit. En fait, il s’agit de l’arrière salle du bar, avec quatre canapés pour quinze personnes et un petit jardin derrière où une partie de la troupe se repliera pour quelques breuvages belges. Difficile de trouver le sommeil, la (mauvaise) musique tape fort dans le bar jusqu’à six heures du matin, pour reprendre deux, trois heures plus tard lorsque les employés arriveront le matin. Certains ont même préféré se replier dans leur voiture, choix qui s’avèrera judicieux (damned !). Je me réveille tant bien que mal après deux heures de repos pour trouver Nicoblast guilleret dans le jardin : le bougre n’a pas dormi. C’est donc après cette halte pénible que nous reprenons la route de retour en Allemagne. Dimanche 1er juillet – FZW – Dortmund – Allemagne Avec les résultats décevants en termes d’entrée la veille, nous espérons que ce soir, ce sera bon, sinon il va être difficile pour l’organisateur de payer le trajet des groupes. Apres un trajet de trois heures et une belle pinaille dans Dortmund, nous arrivons enfin au FZW. Bonne surprise puisque la salle est bonne, les backstages également et bonheur : il y a des douches. C’est que ça commence quand même à sentir le fauve dans le coin.

Après les soundchecks d’Isolation et de Zahrim, nous attendons tranquillement l’ouverture des portes et nous nous jetons sur les victuailles apportées par les organisateurs. Et là bonne surprise, puisque 70 personnes ont répondu à l’appel, nous finissons en beauté.Zahrim ouvre donc ce soir. Le groupe est beaucoup plus à l’aise que la veille et le son fait cette fois-ci honneur à leur black metal certes peu original mais efficace et entraînant. Il s’agit du groupe le plus violent de cette tournée et la performance de ce soir rattrape largement mon ennui de la veille.

Isolation prend la suite et je me suis totalement fait aux titres proposés par les allemands suite aux deux prestations précédentes. Les titres prennent une ampleur supérieure et ce groupe a définitivement quelque chose d’intéressant à offrir. Arjan, bien motivé, monte sur scène pour les trois titres suivants, le monsieur est en forme ce soir et ça s’entend.

Page 27/168 Point de razorwaltz ce soir pour Hypothermia, les excès de la veille ayant laissé des plaies un peu trop ouvertes et douloureuses. Le show est bon, jusqu’à ce que le groupe soit perturbé par un allemand qui crie « Boring ! Boring ! ». Le trio est réellement perturbé et décide d’écourter sa performance par rapport aux soirs précédents. C’est un Kim remonté qui reviendra backstage. Comme pour Nuit Noire, Hypothermia ne laisse pas indifférent et certains se montrent un peu trop véhéments, la bonne réponse serait de les ignorer et de continuer à faire ce pour quoi on est là. Fuck off et merci pour les 10 euros en tout cas, see you next time, quitte à jouer aux cons, autant y aller à fond.

Nuit Noire va donc clôturer cette tournée en Allemagne et en Belgique par un très bon set, appuyé par un son dévastateur. M’étant posté quelques minutes pour filmer sur le coté de la scène, je ne pourrais pas rester bien longtemps, faute à Nicoblast qui martytise ses fûts comme si le jugement dernier était arrivé, réellement insoutenable physiquement (‘foiré !). Conforme à l’allemand pénible durant le show d’Hypothermia, quelques alcooliques entament des pas de bourrée et autres danses stupides et se comportent réellement comme des macaques. Mais bon merci pour les 10 euros quand même hehe. Un spectateur montre même son cul et Tenebras l’invite à montrer sa lune à Nicoblast (« Try it ! »), évidemment, il n’y a plus personne pour répondre. Nuit Noire ne se laisse donc aucunement démonter par ces quelques énergumènes isolés et mène un show énergique et endiablé jusqu’à son terme. L’expérience a parlé.

C’est donc satisfait que les groupes plient bagage, direction un hôtel proche et donc un lit pour passer la nuit (bonheur). La soirée a bien marché et les groupes pourront donc recevoir quelques deniers fort mérités pour le déplacement. Réveil très agréable le lendemain matin après une nuit qui ne l’était pas moins. Dernières discussions autour d’un petit déjeuner bienvenu (« No french language allowed at breakfast », hehe) et nous devons tailler la route pour retourner en France. Un trajet de 14 heures qui se finira par un contrôle des douanes à dix kilomètres de Clermont-Ferrand. « -Vous venez d’où ? - Dortmund » , trois mecs pas frais et pas forcément habillés convenablement avec des tonnes de matériel à l’arrière, tu parles, ils y ont cru. Mais non, next time les gars ! C’est donc avec des souvenirs plein la tête, les jambes et les paupières lourdes que nous retrouvons chacun nos chaumières. La nuit est tombée…

Sites internet: Isolation Zahrim Hypothermia

Page 28/168 Nuit Noire Heidens Hart Records

Copyright photographies-Those Opposed Records

Page 29/168 Hellfest Open Air 2007 : Live Report : lfest Open Air 2007 : Live Report - (concert chroniqué par Powaviolenza)

Arrivée le jeudi soir avec mes compères de Smohalla et Way To End. Un premier constat s'impose : le temps est définitivement pourri. Pluie + terre = boue, hé oui ma bonne dame, il va falloir s'y faire... Fallait mater la météo et prendre son petit K-Way, tout cela était fort prévisible : malgré tout, ça fait quand même bien mal au cul. Après avoir payé 10€ de camping (mesure abolie mystérieusement dès le lendemain, où le camping sera rempli à rabord et où les pauvres hellfestivaliers arrivés sur le tard se verront obligés de camper à l'arrache) et réussi à se frayer un chemin dans la merde pour se poser sur un endroit plus ou moins sec avec les cherbourgeois de Breath, nos tentes seront plantées tant bien que mal. Quelques bières, petite visite du camping - animé et jovial malgré l'eau, et dodo, la pluie ne donnant pas des masses envie de faire la fête...

Vendredi. Après un petit tour au Leclerc de Clisson pour faire quelques provisions, nous arrivons enfin devant l'entrée du Hellfête : une queue gigantesque nous y attend, que nous mettrons en tout presque cinq heures (!!!) à vaincre, sous un soleil timide mais pugnace - qui occasionnera par ailleurs mon premier coup de soleil du festoche. Cinq heures de queue (occasionnées par l'organisation merdique : seulement deux (!!) entrées pour le festoche, et surtout brûlage du groupe electrogène de la main stage (!!!!!)) qui me feront louper Mumakil et Misery Index - un moindre mal pour ma part, ayant tout de même bien rigolé pendant ces cinq heures avec mes kop1. Enfin arrivé à l'endroit tant désiré as fuck, je passe l'étape jetons à la vue de la gigantesque queue turgescente s'agitant frénétiquement devant le pauvre stand apeuré à la vue de cette gigantesque masse trop grande pour elle, puis visite un peu le site tout en zappant allègrement les shows de Chimaira, Unearth et The Set Up (vous connaissez peut-être mon légendaire appétit pour le metalcore... ahahah), tous vus de loin pour le même et éternel constat : pas envie de perdre mon temps et mon énergie à ramper dans la boue pour voir des groupes génériques. Je rejoins mes potos de Scold For Wandering et Two Flesh Grams pour mon premier vrai show du festoche, un Mastodon totalement gâché par un son gigapourri, et visiblement des retours très approximatifs sur scène, occasionnant des tonnes de bons gros pains des familles - même le monstrueux Brann Dailor passera à la boulangerie. Totalement flippant pour la suite du festoche, mais quand même relativement rock'n'roll et testostéroné, doté d'une set list des plus classiques ("March Of The Fire Ants", "Aqua Dementia"...) mais des plus efficaces, malgré les titres de "Blood Mountain" passant beaucoup moins bien l'épreuve du live, surtout avec un son imprécis as fuck. Au final, un show très mitigé pour Mastodon. Snif. Bougeage vers la Gibson Stage - où je resterai d'ailleurs jusqu'à la fin de ce Vendredi - pour la première grosse reformation du festoche, les précurseurs Earth Crisis. N'étant que peu réceptif à ce style de hardcore metallique de boeuf, j'ai moyennement pris mon pied musicalement parlant mais tout de même bien apprécié leur gros metalcore 90's bien efficace et sincère, malgré un son étonnemment bas mais suffisamment clair. Mention spéciale au public, réellement fans pour la plupart - premier gros pit dans la boue, bien porçin as fuck. Très bonne ambiance ! Aucune envie d'aller voir Hatebreed et leur gros hardcore MTV après une heure d'Earth Crisis; je me place donc sur la barrière de la Gibson Stage pour voir l'une des principales raisons de ma présence au Hellfest ("Sounds Of The Animal Kingdom" est mon deuxième album préféré de grind), j'ai nommé Brutal Truth. J'attends donc pendant presque une heure, en compagnie d'un nordiste très sympa et d'un Klay de Metalorgie, définitivement sympathique aussi. Et là... J'assiste tout simplement au concert de grind le plus intense que j'aie jamais vu, et

Page 30/168 un des trois meilleurs concerts du Hellfest pour ma part. Punk as fuck, le son est totalement brouillon mais who cares? C'est BRUTAL FUCKING TRUTH, Dan Lilker et Jody Roberts sont impériaux et précis, déversant leurs riffs légendaires et noisy avec classe - malgré le mix boueux; Rich Hoak est (visiblement) bourré de drogues et survolté - jamais vu un batteur extrême vivre autant sa musique, suprêmement impressionnant de brutalité et d'originalité, presque jazzy mais ultra véner, aux grimaces excellentes. Kevin Sharp est tout petit mais défintivement charismatique / en voix, malgré l'absence de son légendaire chapeau de cow boy, et finira littéralement en sang après s'être tapé la capsule de son micro sur la tête durant tout le concert. La set list est parfaite, assez peu de Extreme Conditions hormis l'ultra classique "Birth Of Ignorance" (la période que j'aime le moins de Brutal Truth) et beaucoup du reste.... Ils sont contents d'être là et ça se sent. Apocalyptique, traumatisant, viscéral. En espérant que cette tournée ne sera pas la dernière.

Passée cette grosse baffe, patauger dans la merde pour aller voir Machine Head sur la grosse scène est tout simplement au dessus de mes forces : j'entends de loin leur gros metal MTV et insipide et je reste sur la barrière de la Gibson pour Enslaved. Autant je préfère Isa à Ruun sur skeud, autant j'ai pris une encore plus grosse claque qu'en 2005 en concert : les titres du dernier album des Norvégiens prennent toute leur dimension sur scène. Rock'n'roll, psychédélique, grandiose : les tubes s'enchainent avec classe, le mix est quasiment parfait (la voix du clavériste beau gosse est quasiment inaudible... tant pis, Grutle assure bien pour deux). La prestance scénique est là (mention spéciale au gratteux torse poil de droite, rock'n'roll as fuck pendant les solos), les lights magnifiques, et même si aucun titre pré-Isa ne sera joué (excepté le classique "Jotu168lod" et un titre du split avec Emperor), malgré la pluie et le froid, c'est un grand moment de black metal émotionnel : on voyage, on ne voit pas le temps passer, on prend son pied. Enslaved rules. Tournée française en octobre !

Ayant déjà vu Slayer et ayant toujours la flemme de marcher dans la boue, j'écoute papy Araya et ses copains de loin. Slayer, tu les as vus une fois, tu les as vu 1000 fois : les classiques s'enchainent ("Mandatory Suicide", "War Ensemble", "Raining Blood"...), Papy a visiblement quelques problèmes de voix mais c'est carré - sans surprise, Slayer quoi. Je reste sur la Gibson, Cannibal Corpse arrive sur scène, joue pendant une heure tous leurs classiques avec une précision millimétrée. T'as l'impression de mater le Live Cannibalism en temps réel tellement le son est bon, et tellement c'est... Sans âme, froid. Tu sens qu'ils font leur taf. Je m'emmerde sec, même si j'ai aimé Canniboo - j'aime toujours, mais ça manque de chaleur, de spontanéité. Ca reste ultra carré, et impressionnant (youhou, Alex Webster, quelle brute - en plus il avait un tshirt Gigan, groupe de brutal death ricain assez étrange et personnel d'obédience Dim Mak-ienne), mais.. Zzzz. Korn est annulé (RAB), je suis crevé, et je rentre tant bien que mal au camping, sous la pluie, mes pov' baskets s'enlisant dans la boue et manquant de me faire tomber moultes fois. Saloperie. Après quelques binouzes, je ne tarde point à aller me pieuter comme une masse.

Samedi. Réveil poisseux : je pue, j'ai un coup de soleil sur la face. Mais il fait (presque) beau ! Cool ! Petit tour à Leclerc avec mon compère Antoine de Smohalla, où je me gorge de yop comme un gros coquin. Puis on rejoint Yann de Way To End et Raphael de Sael au McDo. Baffrage. Sur la route, je (re)croise mes copines d'Howlin Poetry, Two Flesh Grams, Scold For Wandering et As We Bleed. Deux trois bières, un petit caca sauvage, et c'est parti pour... une petite heure de queue ! Loupage de Zubrowska donc... On arrive à la fin d'After Forever, youpi ! Le metal à putes ne m'ayant jamais trop intéressé, ce n'est pas vraiment une grosse perte. Petite bière, glandouille près de la Discover (le lieu le plus agréable pour végéter) avec les copains sudistes, puis Vader se mettent à jouer. M'étant arrêté après Reign Forever World, j'écoute de loin ; le son est brouillon, c'est ennuyeux. polonais, chouette mais chiant. Quelques tubes chouettos, dont "Carnal", mais ça reste un concert de death chiant avec le kick 10000 fois trop fort. On reste donc sur la paille à se faire des papouilles pendant la fin de Vader et le show d'Epicaca & Korkiplaani, avec un petit passage à l'Extreme Market, où je m'achète un joli tshirt

Page 31/168 Voivod et prend une jolie photo metal avec El Brujah.

Je m'approche de la Gibson pour voir les bons gros de Kickback, pas trop près passque plus je m'approche, plus je m'enlise - jusqu'à rester bloqué comme un con et devoir me désenliser en tirant sur ma pompe (!!). Quelques joviales batailles de boue entres irlandais, puis les parisiens balancent la purée, littéralement : "Salut les bouseux!". Ahahah ! Youpi, enfin je vois Kickback. Tous les classiques seront joués, surtout de Forever War et des 150 Passions Meurtrières : kiffage, malgré le son moisi. Un nouveau titre sera joué, qui me laissera relativement mitigé - plus ambiancé et recherché que d'hab, à voir sur skeud : on sent que monsieur Arkhon Infaustus / Diapsiquir est derrière la six cordes. A noter que le public n'a pas trop apprécié l'humour au 88ème degré de l'ami Stéphane, insultant à tout va, et jettera même des mottes de boue sur le groupe pendant "Ruining The Show" : bien vu !! Ahahahah ! Direction la main stage : Brujeria !! Oh yeah, la grande classe : visiblement le line-up surprise est composé des sempiternels El Brujah & Shane Embury (difficile de cacher ta touffe, papy !! total respect quand même), avec Jeff Walker de Carcass à la basse (!!) et Adrian Trucbidulesson de At The Gates à la batterie. Line up de tueurs donc, mais le son est ultra-brouillon et vite chiant. Vite saoulé par ce mix immonde, je m'en vais avant la fin - Brujeria, c'est chouette mais vite chiant, comme sur skeud, malgré l'attitude machette / guerilleros terroristes à bandana et les tubes ("Pito Wilson" et compagnie) que j'ai du mal à reconnaitre à cause de la bouillie vomitive qui leur sert de son. Encore un petit tour à l'Extreme Market, puis je m'avance vers Walls Of Jericho. N'ayant pas trop surkiffé leur dernier skeud sur laquelle la set-list sera principalement orientée et étant au fond, j'apprécie sans plus - beaucoup moins que lors de leur prestation au Furyfête de l'époque All Hail The . Candace a pris du poids mais reste toute mignonne et ultra vénèr derrière son micro, c'est chouette mais ça manque de titres de leurs deux premiers skeuds.

A la fin du show, je me fraye un chemin (et loupe Fubar comme un con) pour l'une des principales raisons de ma présence dans ce tas de boue immonde avec Brutal Truth et Emperor, la deuxième reformation qui tue et qui fait des trucs dans le zizi : Cynic !! Putain, Cynic. C'est submergé d'émotions que j'assisterai à leurs balances (sans roadies s'il vous plait!), accoudé à la barrière - c'est assez gay de dire ça, mais si y'a trois albums qui ont changé ma vie et ma conception de la musique, ce serait "Disco Volante", "Written In Waters" et... "Focus" - entres autres raisons et pour la petite histoire, c'est sur cet album que j'ai procrée pour la première fois. Putain, même sans Sean Malone et Jason Gobel, je vais voir Cynic, le premier concert de la reformation, en plus ! "Veil Of Maya" commence. J'ai les larmes aux yeux, le son est pas top mais c'est génial ! Les voix death sont samplées (Tony Teegarden a pas pu faire la tournée - les parties claviers seront assurées par Masvidal et Mavis, ayant des capteurs midi sur leurs grattes - impressionnant !), Chris Kringel (qui ne joue pas sur fretless, à mon grand dam) et Mavis Senescu (le gratteux intérimaire) font quelques pains, mais c'est sublime ! Un véritable torrent d'émotions positives, une décharge intense d'amour : Cynic, c'est bien plus que de la musique. Ca se vit, c'est presque érotique, et je sens vraiment des larmes monter lors de "Sentiment" (beaucoup de vécu sur ce morceau). Paul Masvidal est légèrement sous mixé, mais extrêmement charismatique avec sa carrure de botaniste yogaïque sous champis. Et putain, ils jouent un nouveau titre ! On est les premiers à l'entendre, il s'appelle "Evolutionnary Sleeper" : les voix death sont pas là, ça reste dans la lignée de "Focus" en plus beau, plus Aeon Spoke-ien dans un sens. Tout Focus y passe hormis "Textures"; ça passe malheureusement trop vite, et après un "How Could I" légèrement ralenti, pas de rappel, les Cynic s'en vont. Putain de voyage, j'en reste traumatisé encore aujourd'hui, plus de deux semaines après - je les ai malheureusement loupés à Paname. Kiffage intense. Priceless.

Je reste à la barrière, encore tout plein d'endorphines. J'ai vu Cynic, maintenant au tour de Napalm Death ; la

Page 32/168 transition va être rude as fuck ! Les anglais sont ultra contents d'être là (à part Mitch Harris qui fait la gueule pendant les balances), la pêche - surtout Barney et son indécrottable footing. Le show commence, et là je suis littéralement broyé contre la barrière par un allemand obèse qui hurle toutes les paroles en tapant sur la barrière au rythme de la caisse claire , mon pov' appareil photo manque de crever, et j'ai déjà vu Napalm ; après avoir tenu quatre titres écrasé de toutes parts, je décide de m'éloigner de cette brute épaisse au cours d' "Instruments of Persuasion", étant encore trop dans les étoiles Cyniciennes pour être dans l'ambiance "je me fais écraser mais c'est cool car je vois Napalm". Je vais apprécier le show plus loin : le son est correct. Beaucoup de titres du dernier album (logique) que j'ai aimé sans plus, et aussi de "The Code Is Red" (que j'ai par contre kiffé) ; je m'ennuie légèrement à ma grande surprise - la transition se fait vraiment mal entre le voyage mystique de Cynic et le pur death / grind terre-à-terre de Napalm. Je vagabonde donc près de l'Extreme Market, où je croise Sean Reinert et Mavis Senescu avec qui je papote un petit peu (un nouvel album est en préparation, Cynic se reforme pour de bon, putain c'est bon bordel de sa maman!!), et prend une jolie photo avec eux (je suis une groupie, je sais). Retour près de la Gibson pour la fin de Napalm, où je rejoins Vincent, mon compère Smohalla-ique. Nous bougeons vers la main stage pour rejoindre Nico de Pryapisme (checkez leur myspace, y'a des nouveaux morceaux, ça tue !!), avec qui nous passerons le reste de la soirée. Children Of Bodom est générique, un peu homo, totalement chiant. Puis Immortal est Immortal, prévisible, tout feu tout flamme, guignolesque : assez sympathique, malgré le son pourri (comme d'hab) et les problèmes techniques. Abbath nous fera quelques petits pas de danse, crachera quelques flammiches ; Appollyon (de , DHG, Cadaver..) est à la basse, mais on l'entend pas. Ils jouent Battles In The North et Blashrykh... Bref c'est chouette, un peu chiant (j'ai jamais été un grand fan d'Immortal) mais un bon moment malgré tout. Nico m'offre un délicieux kebab (merciiiiii encoreee), puis nous nous (re)dirigeons vers la main stage pour voir Peter Steele et ses copains. Je ne connais quasiment pas Type O Negative sur skeud, mais je m'attendais pas à un truc aussi chouettos ! Présence de fou, bien monolithique, le son est excellent, et je rentre dans la musique, malgré mes jambes douloureuses. C'est souvent beau harmoniquement, assez planant, mais pas mielleux ; quelques sursauts punkoïdes viennent ajouter un peu d'intensité à ce concert hypnotisant mais légèrement barbant sur la fin. Ca me donne envie de réécouter sur skeud, bonne surprise ! Rentrage au camping, où cette fois ci c'est un peu la fête (il pleut pas !!); donc picole, papote, puis couchage alcoolisé aux premières lueurs de l'aube.

Dimanche. Putain, le coup de soleil me nique la gueule ! Je pèle, j'ai mal, le réveil est vraiiiment dur. Heureusement, le très sympa Renaud de Cherbourg me passe de la crème solaire, et m'offre un café / croissant, youhou, merci encore, c'était royal et salvateur ! Grâce à ce geste éminemment sympathique (les cherbourgeois sont vraiment des gens charmants, spéciale dédicace à Breath !), je pars d'un bon pied pour la dernière journée-marathon du Hellfête : aujourd'hui, c'est la folie de groupes ! Comme d'hab, petite queue qui me fait louper Impureza, puis prenage de bière sous le soleil, arrivage à la fin de Manigance (assez marrant). Je vais me placer à la barrière pour Ephel Duath, groupe que j'affectionne tout particulièrement et que j'ai toujours loupé en concert. C'est malheureusement sans bassiste que le groupe jouera aujourd'hui (ils resteront d'ailleurs sans bassiste désormais...); malgré ce manque (la basse étant relativement importante dans Ephel Duath..), c'est à un très bon concert que j'assiste : les dissonnances Voivodiennes, le jeu de batterie classieux, l'ambiance mafioso-jazzybaroque... Tout est là, la set-list est principalement orientée sur "Pain Necessary To Know" - ce qui n'est point pour me déplaire, et le chant passe beaucoup mieux en live que sur skeud. C'est puissant, personnel, bref je suis pas déçu (malgré..). A revoir sur plus petite scène au plus vite !

Restage devant la Gibson pour Scarve, au line-up totalement éclaté. A la surprise générale, l'unique remplaçant des deux vocalistes n'est autre que le chanteur de Watcha ! Celui-ci assure relativement correctement, mais le son est absolument imbuvable, un véritable gâchis. Je me casse au bout de deux morceaux (que je reconnais pas, d'ailleurs) - pourtant j'adore ce groupe, mais là le son me fout vraiment mal au crâne.

Page 33/168 Direction la Discover Stage pour les Espagnols de Moho, véritable surprise ! Autant sur skeud, je me fais un peu chier, autant l'intensité dégagée en concert par ce gros sludge poisseux Iron Monkey-ien me fait rentrer illico dans la musique de ces mecs ! Le batteur a une frappe monstrueuse, c'est totalement crade et bien malsain... Le seul moment sludge du festoche, ceci explique peut-être cela, mais j'ai passé un très bon moment ! De plus - comme toujours dans la Discover Stage - le son était excellent. Petit posage dans l'herbe à côté de la Discover avec les Aixois. J'entends Aborted de loin, groupe que j'ai lâché depuis deux albums : ça passe relativement bien, en tous cas c'est ultra propre et carré. Je reconnais quelques titres de loin, bonne impression, bien meilleure que sur skeud où je me fais royalement chier. Puis c'est le moment de supporter la scène : retour à la Discover pour Primal Age, qui va littéralement atomiser la salle avec son hardcore metallique ultra puissant, légèrement sombre, efficace as fuck. La set list est principalement orienté sur le MCD, avec quelques nouveaux morçeaux ; le son est parfait ; ils sont ultra contents d'être là, et ça se sent ! Quelques circle-pits, très bonne ambiance dans la salle (beaucoup de fans visiblement), le concert passe vite et bien. Bref, la grande classe - rien à voir avec toutes les bouses metalcore niaises du vendredi ! Primal Age, c'est authentique, et vraiment classieux - et c'est pas passque je suis normand que je dis ça !

Petit passage devant Atheist - j'aime beaucoup "Piece Of Time" (et moins les autres, hormis deux trois titres de "Elements"), mais le son était vramient ultra à chier, totalement imbuvable. N'étant pas in the mood for death technique sympa mais vieillot, je reste pas longtemps, mais ils ont l'air en forme ! Au final, je regrette de pas être resté (c'était leur tout dernier concert en plus...), mais ça m'a permis de faire un tour à l'Extreme Market avec une copine (merci Mélo !!!) pour papoter un brin avec les gaziers d'Ephel Duath, très sympas, avec qui je prendrai d'ailleurs deux - trois photos, que je m'abstiendrai de faire tourner : je ressemble vraiment plus à rien après trois jours de non-lavage, légèrement alcoolisé, brulé par le soleil, et avec du rouge à lèvres sur la gueule... hahahaha ! Je continue le massacre en croisant Scott Kelly, avec qui je prendrai une photo dans le même état - la putain de loose ! Bref... Petit tour vers la main stage où je rejoins Vincent & Nico-Pryapisme, pour voir les bon vieux Kreator des familles. N'étant pas spécialement fan des deux derniers, j'apprécie quand même à sa juste valeur un show sympathique mais pas exceptionnel (bien moins intense qu'au Furyfête). Je vais quand même dans la foule pour voir les quelques bons gros classiques de près - "Betrayer", "Pleasure To Kill", "Extreme Aggression", "People Of The Lie"... Sans grande surprise quoi. Aucun titre de "Cause For Conflict", comme prévu.. Enfin bon... On se casse avant la fin pour déposer quelques flyers de Smohalla, puis aller voir Converge (qui avait déjà commencé); putain, encore un groupe dont je suis ultra giga fan et que j'ai toujours loupé ! C'est ma première fois, putain d'émotion. J'aime tous les Converge sans exception : je vais donc passer un moment magique. "The Broken Vow", "Locust Reign", "Concubine", du "You Fail Me", du "No Heroes"... Le son était gros, le groupe ultra en forme (Putain ce batteur !! Grosse tarte dans la race !!), Jacob chantait bien et avait visiblement plus de souffle que sur toutes les vidéos live que j'avais vues. Absolument grisant de bout en bout, ça faisait longtemps que j'attendais de vivre ça putain. Deux regrets cependant : un show relativement court, et surtout aucun titre pré-Poacher Diaries ! Bonne grosse mandale quand même, je ressors du concert défoulé & heureux. Youpi. Converge forever ! Quelques bières ensuite, petit passage éclair à la dédicace d'Emperor sans faire la queue (Merci Eva !! Youpi, j'ai mon ptit bout de papier signé par Ihsahn, et Trym...), posage avec Nico à côté de la Discover Stage où je voulais voir 1349, mais devant le monde agglutiné dans la trop petite salle, j'abandonne vite l'idée de me frayer un chemin parmis la foule. J'entends quand même de dehors, ils jouent "Legion", ça a l'air de tuer. Set list principalement orientée sur les deux derniers, que j'aime modérément... Tout le monde se casse de la salle, puis rappel - un titre de "Liberation", seul album que je kiffe vraiment de ce groupe : "Manifest". Youhou, y'a de la place, je me rue dans la salle, et là grosse claque ! Putain de prestance, Frost impérial. Teloch piquant. Son parfait. Putain de merde, pourquoi les avoir mis dans cette salle merdique qui était surblindée pendant 90% du concert? J'me rattraperai une prochaine fois, mais je suis quand même bien deg'. Puis vient Megadeth sur la main stage. Le son est excellent, mais je m'ennuie vite, et il pleut ! J'ai quand même

Page 34/168 vu les titres que je voulais voir - "Hangar 18", "Take No Prisoners", "Tornado Of Souls", ça m'suffit. Moi, Megadeth hors Rust In Piece, je connais pas trop, donc sur le reste je m'fais chier. Zzzz. Glandouille. Je vois le début de Dream Theater, et téléphone à un pote qui voulait entendre "As I Am" live; mais je reste pas longtemps, leur heavy prog me faisant vraiment chier as fuck. Je me dirige donc vers la Gibson pour l'avant dernier concert du Hellfête, Neurosis. Surprise : je croise l'ami Saimone devant la barrière ! On fait un petit brin de causette, ce mec est décidément terriblement craquant. Un amour ! C'est sous la pluie que se déroulera ce show tant attendu : la set list sera quasi-totalement orientée sur "Given To The Rising" (hormis le final de TOG et "Burn" de The Eye), album auquel je n'accroche que très moyennement. Je me fais donc un poil chier parfois, mais je rentre quand même dans le concert. L'ambiance est là - le véritable déluge qui nous tombe dessus y contribue fortement ; les compos ne sont pas toutes géniales, mais certaines passent vraiment bien live - "Water Is Not Enough" et "To The Wind" en particulier. Les projections sont magnifiques, le son est brouillon mais puissant... Bref c'est chouette, mais un peu décevant et mollasson comparé au show du Furyfête, et on sent bien que Steevy et ses petits copains n'y mettent pas tellement de fougue. La seule compo de Times Of Grace - "The Doorway" - commence : seul réel moment réellement frissonnant du concert pour ma part. Enorme, comme prévu - de plus, Scotty se fracasse le crâne jusqu'au sang avec son micro. Rock'n'roll, mais laisse néanmoins un léger sentiment de "je rattrape le concert mou à la fin". Bref, on s'en fout, c'était quand même cool malgré la pluie et la setlist - ça manque de vieilleries, putain de merde. Et là putain... C'est quoi ce PUTAIN DE BORDEL??? Emperor ont déjà commencé depuis DEUX PUTAINS DE MORCEAUX ! A cet instant, je maudis l'orga. Putain de merde ! J'arrive à la fin d' "An Elegy Of Icarus" - mon titre préféré de IX Equilibrium. Bordel, je suis dégouté. Tant pis.. Saimone (bien moulé comme un coquin dans mon beau tshirt d'Ephel Duath) a une intuition : "Curse You All Men" démarre. Youhou, mais quelle tuerie... Ca parait con, mais j''ai rêvé ce moment pendant des années, littéralement rêvé : bordel, je vois Emperor en vrai ! Le son est parfait, je me rapproche de la scène au fur et à mesure des morceaux. Magique. Ultime. IMPERIAL AS FUCK !! Ce groupe porte parfaitement son nom. Les larmes aux yeux, je me retiens pour pas chialer comme une fiotte à de nombreuses reprises. Tous les classiques de Anthems et Nightside y passent : Cosmic Keys, The Loss And Curse Of Reverence, Thus Spake The Nightspirit, With Strenght I Burn, Black Wizards, blablablabla... C'est totalement parfait, Ihsahn est content d'être là et le montre, y'a pas un pain (normal)... Bref, LE concert du Hellfête pour moi avec Cynic est Brutal Truth. Y'a pas de mots pour décrire un concert de Emperor, c'est juste... Parfait. Peut-être un peu trop d'ailleurs : manque de surprise au final, la set-list est parfaite mais y'a pas d'autre titre de Prometheus que "In The Wordless Chamber", qu'ils ont joué durant toute la tournée de reformation - et qui passe d'ailleurs ultra bien en concert. J'aurais bien voulu une petite variation de la set-list pour marquer le coup (genre un petit "Thorns On My Grave"), mais non. Pas grave, je prends un pied monstrueux, même après 3 jours de concerts, les pieds dans la boue, les jambes ultra douloureuses (abscès à la cuisse en cours de gestation, miam miam, le petit cadeau du Hellfête ! manque d'hygiène rules !). Final dantesque sur "Inno A Satana" et "Ye Entreceperium". Bonheur. Je ressors de ce concert extatique. Totalement épuisé mais profondément heureux.

Rentrage vers le camping, couchage. Rentrage vers la maison. Triste, mais des souvenirs plein la tête : malgré toute la merde, malgré les imperfections de taille, j'ai pris des bonnes tartes, j'ai réalisé des rêves. MERCI LE HELLFETE ! Merci pour EMPEROR! Merci pour CYNIC! Merci pour BRUTAL TRUTH! Youpi, tralala !

Page 35/168 Les chroniques

Page 36/168 MAMMATUS : The coast explodes

Chronique réalisée par Progmonster

Le trip retro des californiens de Mammatus n'est pas prêt de s'arrêter. C'est en tout cas ce que semble confirmer "The Coast Explodes", leur seconde livraison en un peu plus d'un an, de l'imagerie explicite utilisée à la musique ici gravée. Le groupe déboule d'emblée avec une troisième partie dantesque au "Dragon of The Deep" qui avait fini par emporter l'adhésion des quelques difficiles qui faisaient encore la moue. Tout est dans l'intention. Mais tout est - peut-être plus encore - dans la manière aussi ; les Mammatus reproduisent avec une fidélité confondante la rondeur des productions seventies, charme désuet pour les uns mais vraisemblablement pas pour nos quatre américains qui, de toute évidence, alimentent un véritable culte aux vibrations authentiques qui se dégagent de cette musique d'un autre temps mais qui n'a jamais paru aussi actuelle, voire nécessaire, qu'aujourd'hui. Sur ce disque, Mammatus délaissent quelque peu leurs contemporains, Earthless et Sleep pour ne pas les nommer, à leurs terrains de jeux habituels en se concentrant davantage sur la mise en abîme de leurs compositions, pour autant toujours aussi aventureuses, renforçant le côté psychédélique qui les rapproche plus désormais de Hawkwind, voire de Acid Mothers Temple (d'ailleurs, ils tournent actuellement en leur compagnie et je ne donne pas cher de la peau de nos amis japonais). Plus surprenant encore, on pourrait penser à Soundgarden dans la manière d'appréhender cette musique, non seulement dans leur passage stoner mais aussi, là où c'est le plus flagrant, dans leurs écarts de conduite (le rituel acoustique de "The Changing Winds" évoquant à sa façon "Half", tous deux partageant le mysticisme des chansons psyché folk de l'école anglaise). La conclusion s'impose rapidement par elle-même, "The Coast Explodes" asseyant avec force et conviction une vision et une culture de la musique qui ne s'adresse pas seulement à celles et ceux qui écoutent avec leurs oreilles, mais aussi à celles et ceux, peut-être moins nombreux, qui ont besoin de la ressentir jusqu'au fond de leurs tripes.

Note : 5/6

Page 37/168 SHINING (NOR) : In the kingdom of Kitsch you will be a monster

Chronique réalisée par dariev stands

Peu de disques parviennent à restituer une telle ambiance de forteresse hantée… Ce cauchemardesque « In the kingdom of kitsch » (3eme album de la formation ) est une sorte de monstre en phase terminale de mutation, aux crocs acérés et aux tentacules jazz vénéneuses. Tressaillant, tressautant, il tétanise de peur quiconque ose s’aventurer sur son territoire. Irradiant d’une folie qui ferait penser par moment à un Mr Bungle austère (essayez de vous le figurer), Shining semble abattre toutes ses cartes sur ce premier album aussi majestueux que dérangé. L’ouverture grandiloquente et pachydermique, « Goretex Weather Report » (chaud pour Weather Report… ) a le mérite de happer l’auditeur... C’est une infernale chevauchée sur 4 notes ridicules, qui charpentent ce rodéo permanent. Tellement écrasant que l’album aurait du porter le nom de ce morceau (c’est en tout cas ce qu’on pense dès la première écoute). La suite, tout en restant hautement accessible, notamment par des formats courts, saura se faire free jazz, mélancolique, mais surtout, surréaliste. On pense, tout du long, mais plus encore lors de pièces telles ce « Romani », à une bande-son pour bizarrerie filmique des années 30. Les bips electro rencontrent des cliquetis bruitistes sur l’hyper déstructuré « The Smoking Dog »… D’une manière générale les bruits concrets habitent tout l’album, tapissant l’arrière couche sonore telle des détritus oubliés sur les bandes… Des bruits en décomposition parmi lesquelles le saxo peine à se frayer un chemin, parfois perturbé par une rythmique inconfortable (quand il y a une rythmique !) ou par de lugubres sirènes, le tout à travers un son qui ne ménage pas sa saturation. Element surprenant : ce collectif norvégien à géométrie plus ou moins variable recèle en son sein deux ex-jagga jazzist, Jorgen Munkeby et Morten Qvenild (qui à ce jour a quitté la formation), probablement lassés d’être une institution nu-jazz très populaire auprès de gens qui n’écoutent pas de jazz (sans nu). Les voilà donc qui montent cette formation jubilatoire, sans même prêter attention à leurs homonymes suédois (que les lecteurs de ce site connaissent bien), dans le but avoué de mettre le feu, dans un capharnaüm sans nom qui les placerait presque en pole position pour le titre de « Bungle Scandinave ». Presque. Car ici, on reste quand même dans le jazz, on va dire, jusqu’au nombril. Là ou le groupe de Spruance faisait feu de tout bois en incorporant aussi bien folklore arabe ou juif que death metal, Shining oeuvre – selon ses membres – dans le « post-prog for the restless ». Passons sur leur patronyme, évidente référence à Kubrick (Redrum, redrum, hum, voyons voir, ou est-ce que j’ai déjà vu ça ?), et sur les petits clins d’œil à Aleister Crowley (au court d’un brûlot a la rythmique folle à lier qui atteint des sommets de diablerie), ainsi qu’à Dune (« It is by will alone… » titre tiré du Mentat Mantra) pour évoquer la dangereuse furie scénique du groupe. Shining n’hésite pas à mutiler ses compositions (déjà atrocement cabossées) pour en tirer tout le jus, à s’attaquer machette à la main à « Hells Bells » (déjà reprise sur leur premier album de 2001) ou « 21st century schizoid man » (que leur musique évoque immanquablement) pour défourailler sévère. Un gros gros 4 pour un groupe prometteur, de quoi en convertir pas mal à cette musique qui finit par deux Z, comme « Zappa » et « Z’en veut encore ».

Note : 4/6

Page 38/168 HILL (Andrew) : Black fire

Chronique réalisée par Progmonster

Au beau milieu des publications de Grant Green, George Braith ou autres Hank Mobley à paraître en 1963, ce "Black Fire", premier album d'Andrew Hill pour le label d'Alfred Lion, surprend par son esprit frondeur qui, très vite, fera parti des quelques rares réalisations qui influenceront durablement l'optique future du catalogue Blue Note. Il y a peu, Herbie Hancock s'essayait déjà à des formules inédites sur "Inventions and Dimensions" (trombone et percussions en guise de soutien à ses parties de piano) ; Hill, dans le contexte d'un quartette classique, propose un style d'écriture unique en son genre où les rythmes, les accords et les harmonies déployés découlent d'une démarche sincère et d'une recherche en profondeur qui fait le grand écart entre une forme de hard bop et un jazz d'avant-garde qui n'ose pas s'appeler free. Moins intuitif qu'un Thelonious Monk, Hill partage toujours avec le même Hancock une curiosité et un goût de l'innovation qui vont pourtant plus le rapprocher d'un style aux relans de musique contemporaine ("McNeil Island") voire free, sans l'exubérance rythmique d'un Cecil Taylor (ou en tout cas pas encore). Comme beaucoup d'autres artistes de l'écurie qui crèvent alors l'écran - je songe à Grachan Moncur III ou encore l'incontournable Wayne Shorter, Andrew Hill sera surtout salué pour ses remarquables qualités de compositeurs, des titres comme "Pumpkin", "Subterfuge" ou l'ultime "Land of Nod" jouissant d'une mise en place exemplaire, notamment grâce à l'apport toujours crucial d'un flaymboyant Joe Henderson au saxophone ténor et d'une souple mais suffisamment ferme section rythmique incarnée ici par Richard Davis et Roy Haynes. "Black Fire", en guise de première sortie, impose le respect et suscite une attente qu'on espère vite voir être comblée.

Note : 4/6

Page 39/168 HILL (Andrew) : Judgment!

Chronique réalisée par Progmonster

"Mais que t'apprêtes-tu à faire là ?" "Oh ! Je compte juste faire une chronique..." "Une chronique ?" "Oui, une chronique d'Andrew Hill, l'album ..." "COMMENT OSES TU ?" ".. (?!) Mais que... Qu'ai-je fait pour ??..." "Ne fais pas l'innocent ! Tu sais bien que tu méconnais totalement la discographie de ce grand artiste récemment décédé (sic)" "Mais... Mais que... Mais comment osez-vous dire une chose pareille ? Comment pouvez-vous préjuger de ce que je connais et de ce que je ne connais pas ?" "Allons, mon bon ; ce que l'on a pu lire de ta chronique au sujet de "Point of Departure" te trahit. Et d'ailleurs, pourquoi n'as tu donc pas parlé plus tôt de sa discographie ? N'est-ce point-là un signe ?" "Un signe ? Le seul signe que je vois, sauf votre respect ô Votre Sommité, c'est celui de l'insondable stupidité dont vous faites preuve à vous lancer, tête bêche, dans des conclusions aussi hâtives. Dois-je vous rappeler que ce site se construit au fur et à mesure depuis des années, et contrairement à Vous, Seigneur, je n'ai pas le don d'ubiquité. Je ne suis pas une créature virtuelle, j'ai une vraie vie sur le côté (enfin, je crois) et le temps est un luxe que je ne peux me permettre" "Soit. Mais que diras-tu de cet album puisque tu considères à tort que "Point of Departure" est - je te cite - un disque tellement haut perché qu'aucun autre disque de sa discographie viendra le déloger ?" "Vous savez, une chronique - et ne soyez pas offusqué si je me vois dans l'obligation de vous le rappeler en ces termes - ce n'est qu'un avis, une opinion. Rien d'autre. Et tel est en effet mon sentiment au sujet d'Andrew Hill. Je peux avoir tort, mais je ne fais rien d'autre qu'exprimer ce que je ressens. Si vous n'êtes pas d'accord avec ce que je dis, c'est votre droit. Mais pas une raison valable pour faire preuve d'autant de mépris." "Rien à foutre ! Pourtant, Bobby Hutcherson, Elvin Jones..." "Je sais ! Je sais tout cela... Ce n'est pas à moi que vous devez le dire ; j'adore Bobby Hutcherson ! Vraiment. Et là encore ; ne succombez pas au raccourci facile qui consisterait à croire que "Components" étant jusqu'a présent son seul disque chroniqué sur nos pages il serait aussi le seul que je connaisse du bonhomme !" "Ouais... Soit... Mais alors ; ton avis ?" "Il vous intéresse quand même ? Bein, mon avis, c'est que "Judgment!" est un très bon disque de Andrew Hill et que l'apport de Hutcherson, une fois encore, fait des merveilles ; souvenez-vous de "Destination Out" de McLean ! Ce qu'il y a c'est que la paire Hutcherson/Hill parle le même langage, procède d'une même approche. En quelque sorte, c'est une combinaison naturelle, qui va de soi, et qui, bien que merveilleuse, ne génère pas de nouvelles perspectives. "Judgment" n'a ni l'amplitude ni l'aisance des arrangements sophistiqués de "Point of Departure", quelque chose qui, à mon sens, sied à ravir à l'écriture complexe d'Andrew Hill, qui la met particulièrement en valeur. Voilà pourquoi je défends plus particulièrement cet album" "... C'est bon pour cette fois, Progmonster, mais tu ne perds rien pour attendre... Je ne te raterais pas la prochaine fois !" "Je n'en doute pas un seul instant Votre

Ignominie, je n'en doute vraiment pas."

Note : 4/6

Page 40/168 HILL (Andrew) : Smokestack

Chronique réalisée par Progmonster

Enregistré dans la foulée de "Black Fire" mais pourtant publié bien après celui-ci (en fait, précédant de quelques mois à peine le fameux "Point of Departure"), "Smokestack" peut difficilement cacher la quasi gémellité qui le lie à son prédécesseur, Andrew Hill reconduisant la même formule de groupe à une variable près : en l'absence de Joe Henderson, étonnamment, le pianiste choisit de ne pas combler l'espace laissé par le soliste au profit d'un autre instrument à vent mais, bien au contraire, conviera Eddie Khan à jouer les trouble-fête en s'imposant comme alter ego de Richard Davis. Deux contrebassistes, voilà qui est intéressant. Reste à voir quelles combinaisons peuvent en découler... En l'état, "Smokestack" apparaît vite comme un prolongement suranné de "Black Fire" ; on y retrouve le même attrait intuitif et naturel de l'artiste pour des compositions aux grilles de lecture multiple (modale, chromatique, etc.) mais l'album ne parvient à susciter un intérêt véritable que quand Hill décide effectivement d'utiliser à bon escient cette combinaison inédite, nous livrant des pièces de toutes beautés telles que "Wailing Wall", d'une modernité exemplaire, où l'une des deux contrebasses est jouée à l'archet, pour un rendu à la fois poignant et introspectif. Cet instant de magie restera malheureusement pour ainsi dire un cas isolé si bien que le constat, dur mais inévitable, scellera vite fait le sort de ce "Smokestack" comme étant difficilement autre chose que le parent pauvre et/ou second couteau d'un "Black Fire" porteur de promesses qui tardent à se concrétiser. Bientôt, en élargissant sensiblement le nombre de ses intervenants, Andrew Hill entamera un nouveau départ vers un ailleurs bien plus tumultueux dont j'ai délibérément fait le choix de vous reparler plus tard.

Note : 3/6

Page 41/168 HILL (Andrew) : Lift every voice

Chronique réalisée par Progmonster

La loi de la frustration universelle se vérifie en tout lieu, en toutes occasions. Combien de fois vous êtes-vous déjà entendu dire que vous ne rendiez service à personne en croyant sincèrement aider quelqu'un ? Pis encore ; en vous faisant carrément le reproche de rendre les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà avant que vous n'interveniez... Avoir le coeur sur la main n'est pas spécialement un cadeau, à moins qu'il s'agisse d'un cadeau empoisonné... C'est un peu le même reproche que l'on serait à même de formuler à l'égard de Blue Note qui, pour bien faire, a pourvu sa réédition de "Lift Every Voice" de six autres titres issus d'une session ultérieure et jusqu'à présent jamais publiée. Alors, bien sûr, y en aura toujours pour dire qu'on s'en fout, que c'est mieux comme ça, qu'on en a pour son argent, qu'on a là un cd plein à craquer (soixante-dix minutes de musique) et que forcément, l'un dans l'autre, on en ressort gagnant. Je ne suis pas nécessairement de cet avis. Quiconque découvre cet album pour la première fois via cette réédition heureuse (il faut tout de même le souligner) aura bien du mal à distinguer le disque tel qu'il fût conçu à l'origine du disque tel qu'il nous est présenté aujourd'hui. Certes, les deux sessions ont toutes les deux recours à la même innovation dans l'univers agréablement dissonant d'Andrew Hill ; la présence d'une chorale qui donne aux compositions, de facture bien plus classique qu'auparavant, le profil d'un opéra jazz façon "Hair". Si la symbiose entre le quintette et les voix s'avère réellement efficace sur les cinq titres d'origines, il ne se passe plus rien de franchement bouleversant à leur suite, en dépit d'intervenants d'habitude plus extraverti (Lee Morgan, Bennie Maupin), le tout souffrant, par la force des choses, de longueurs inutiles qui auront vite fait de précipiter l'auditeur dans une lassitude résignée. Plus contemplatif que ses précédents essais, "Lift Every Voice" lorgne déjà sans le savoir vers une forme de fusion et demeure une curiosité en soi.

Note : 3/6

Page 42/168 TCHICAI (John) : Afrodisiaca

Chronique réalisée par Progmonster

Tenez ; un superbe disque de jazz, aventureux, vibrant, humain, d'un artiste presque tout le temps omis des répertoires alphabétiques logés en toute fin de ces livres trop nombreux pourtant sensés traîter du sujet. C'est bien simple ; on a comme l'impression que pour ces rédacteurs du dimanche habillés à quatre épingles, une musique et un artiste n'existent (presque) pas si elle ou il n'a pas bénéficié d'un transfert cd... Recueillons nous donc un instant en ayant une pensée émue pour les lecteurs acharnés de ces anthologies qui jusque là pensaient être parvenus à l'exégèse du jazz et avoir la science infuse alors qu'ils doivent en attraper des sueurs froides rien qu'à voir que leur prétendue Bible est loin d'être complète ! Qu'auront-ils donc à dire sur "Afrodisiaca", disque monumental de 1969, alors que pourtant aucune page de leur sacro-saint recueil n'en mentionne l'existence ? Hérésie ! Blasphème ! Ce disque a-t-il vraiment été enregistré ? Parfaitement Monsieur. À Copenhague, au Danemark, par John Tchicai et le bien nommé Cadentia Nova Danica dans lequel on retrouve déjà le guitariste Pierre Dørge. Tchicai n'est pourtant pas un illustre inconnu ; il a joué avec Archie Shepp, Roswell Rudd, a participé aux sessions "Ascension"... De quoi mettre tout de suite en confiance. La musique immortalisée sur ce disque MPS par ce large ensemble de musiciens évolue d'ailleurs quelque part entre les réalisations échevelées et kilométriques de Shepp ("Things Have Got to Change") et la conceptualisation à outrance de monuments du free européen, à commencer par le Jazz Composer's Orchestra jusqu'au Centipede de Keith Tippett qu'il préfigure en quelque sorte. Rien d'extrêmement violent en l'état, en dépit de la présence de Willem Breuker, mais quelque chose d'impalpable, d'abstrait, de trouble et, une fois encore, de terriblement humain, d'émotionnellement poignant, dans ses faiblesses comme dans ses tours de force. Beau et tragique à la fois (le thème dégingandé de "This is Heaven" presque Braxtonien), "Afrodisiaca" est certes un album qui demande une grande ouverture d'esprit mais représente aussi en soi un instantané fidèle des différents chemins de traverses qui s'ouvraient alors au jazz en ces années-là. Précieux.

Note : 4/6

Page 43/168 C.C.C.C. : Love & Noise

Chronique réalisée par Wotzenknecht

N’en déplaise aux détracteurs de la musique bruitiste, il existe bel et bien de nombreuses façons de la réaliser et non, tout ne se ressemble pas. Les moyens ne manquent pas ni les objectifs visés. Chez C.C.C.C. le son est avant tout ontologique, cathartique et physique. Ontologique parce qu’il n’est là que pour lui-même, sans arrière-pensée expérimentale, morale ou politique. Cathartique et physique pour ses qualités hallucinatoires qui semblent ravir Mayuko Hino, star du porno S&M qui se laisse prendre au jeu dans des live virant parfois au bondage. Bon, et sur CD, qu’est-ce que ça donne ? Une tempête, que dis-je, un cyclone de bruits blancs, roses, marrons saturés, modulés de façon très lente ce qui nous laisse effectivement le loisir de se perdre dans le son franchement envoûtant, décelant parfois quelques amplitudes qui consentent à ralentir tels un ressort trop étiré avant de retourner se noyer dans la compression sonore qui jaillit inlassablement des hauts-parleurs. « Go to the other side » fait penser à une promenade dans les conduits d’aération d’une scierie tant la distance et les réverbération donnent du volume à l’objet. Le bien nommé « Deeper than core » est le plus dur des trois morceaux, massif et peu modulé ; qui pourrait se faire passer pour un enregistrement de réacteur d’A10 Thunderbolt sans aucun souci. « I wish » du haut de sa demi-heure (format assez courant dans ces musiques extrêmes) nous ramène paradoxalement à un son plus terre-à-terre, plus proche du plaisir d’utilisation – d’improvisation ? – des oscillations pour elles-mêmes. Alors, C.C.C.C., Merzbow et consorts, même combat ? Oui pour l’aspect physique, non pour l’objectif visé. « Love & Noise » n’est pas ouvertement agressif : c’est juste un puissant psychotrope. Aucune mauvaise surprise ne viendra vous faire exploser une veine comme savent le faire d’autres artistes de la scène japanoise. « Love & Noise » est juste saturé de la première à la dernière seconde.

Note : 4/6

Page 44/168 AU PAIRS : Stepping out of line - the anthology

Chronique réalisée par Twilight

Fondés en 1979 à Birmingham sur les cendres du punk, les Au Pairs développent rapidement un son influencé en partie par Gang of four, soit des parties de basse marquées entourées de guitare aux influences vaguement funky mais utilisées d'une manière plus sombre. Nous sommes en effet bien loin des roulements de batterie, des lignes continues, le jeu est plus hâché, nuancé, sans pour autant sonner trop léger. Le feeling général reste suffisamment nerveux et maussade pour se classer dans ce que l'on qualifie aujourd'hui de 'post punk'. Au chant, Lesley Woods, lesbienne revendiquée (fait assez rare dans la scène de l'époque pour être mentionné), ce qui explique probablement le côté féministe des paroles; son timbre affirmé se voit souvent donner la réplique par le guitariste Paul Foad, effet d'ailleurs assez réussi. Musicalement, j'ai parlé de Gang of four mais on songe aussi d'une certaine manière aux Allemandes de Malaria pour ce côté légèrement barré et la touche parfois sèche et dépouillée des arrangements encore que le jeu de guitare soit moins teinté d'influences cold wave chez les Au Pairs; plus surprenant, je pense aux Clash dans leurs tentations dub. Cette anthologie compile les deux albums studio du groupe, 'Playing with a different sex' et 'Sense and sensuality', le tout enrichi de bonus sous formes de versions démo, faces B et autres inédits. Pour ma part, j'aime beaucoup 'Playing with a different sex' de par ses mélodies accrocheuses et ses climats variés, entre pièce pêchues et dansantes ('Dear John', 'Armagh') et pièces plus rampantes et sensuelles (le bon 'Headache for Michelle' ou 'Repetition'). 'Sense and sensuality' poursuit dans une veine similaire avec peut-être une touche légèrement moins tendue et quelques petites surprises (ainsi le saxo de 'That's when it's worth it', l'approche jazzy de 'Tongue in cheek', la trompette de 'America'). Comme pas mal de formations dites 'post punk', les Au Pairs parviennent à développer une musique héritière du punk mais aussi vaguement influencée par des courants plus 'chaleureux' comme le funk ou la dub. Celà se ressent dans les structures bien que l'atmosphère générale reste froide. En dépit de réelles qualités mélodiques, le groupe peinera à se classer dans les charts, ce qui surprend à l'écoute de cette compilation. Pour la petite histoire, Lesley est aujourd'hui avocate...

Note : 4/6

Page 45/168 THE CLASH : Super black market clash

Chronique réalisée par Twilight

Des compilations des Clash, ce n'est pas ça qui manque, alors pour changer, je vous en chronique une d'époque. A l'origine destiné uniquement au marché américain, 'Super Black Market Clash' regroupe nombre de faces B, de remixes et de morceaux extraits de singles, ce qui explique la diversité des chansons puisque on y trouve aussi bien le de '1977' (premier morceau enregistré par le groupe) que 'Mustapha dance' remix disco de 'Rock the casbah'. Rien pourtant de purement mercantile dans cette démarche car ce cd regorge de perles qui sont autant de regards dans l'intimité d'une formation culte, ainsi '1-2 crush on you' mêlant rock, piano boogie et saxo, un morceau datant des premières collaborations entre Mick Jones et Paul Simonon, avant l'arrivée de Joe Strummer, pareil pour 'Jail guitar doors' datant de l'époque de 101 dont les paroles seront réécrites. Citons 'Stop the world', très blues/rockabilly ambient, enregistré en soutien à une campagne contre l'armement nucléaire ou 'First night back in London', plus sec et froid, presque new wave dans ses sonorités; il s'agissait d'une expérimentation sur un studio portable. Quand je parlais de l'intimité du groupe; il est de notoriété publique que les Clash se sont toujours battus pour offrir aux fans des disques à prix raisonnables, c'est pourquoi quand les musiciens apprirent que des copies de l'original de 'Capital Radio' (du bon punk rock) se vendaient pour des sommes astronomiques, sans parler de copies pirate, il fut décidé de le réenregistrer pour qu'il soit à nouveau disponible. Pour des fans de reggae comme nos Anglais, rien d'étonnant à trouver des essais dub mais plus personnel encore, je mentionnerais 'The cool out', remix ambient très valable de 'The call up' réalisé par Paul Simonon et Joe Strummer sous le nom de Pepe Unidos. Sous apparence de fourre-tout, cette compilation a quelque chose de commun avec un disque comme 'Sandinista !' (en plus intéréssant selon moi), chacun y trouvera donc largement de quoi faire son marché même si tout n'y est pas indispensable.

Note : 4/6

Page 46/168 VERONICA LIPGLOSS AND THE EVIL EYES : The witch's dagger

Chronique réalisée par Twilight

Veronica Lipgloss and the Evil Eyes est un peu le groupe venu de nulle part qui m'est tombé sur la caboche et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça a fait très mal. Le premier morceau, l'excellent 'Driving thru rain', explose dans la plus pure tradition deathrock avec guitares glauques, rythmique lourde, chant féminin possédé (je songe notamment à Scarlet Remains, voir Superheroines). Le second pourtant se rapproche nettement de formation comme The Vanishing ou Auto nervous, notamment de par l'utilisation d'un saxophone complètement barré. En fait, tout au long de l'album, le groupe va osciller entre ces deux pôles de noirceur, l'aspect lourd et morbide du deathrock et la touche electro-punky de la scène contemporaine de San Francisco. Une pièce comme le magnifique 'Strip mall glass' va même jusqu'à fusionner les deux en même temps. Une chose est sûre, Veronica Lipgloss and the Evil Eyes ont du talent, les compositions sont variées, très puissantes et malsaines au niveau des climats, sans négliger une forte accroche mélodique; Rhani Lee Remedes à un chant efficace, légèrement en retrait d'où une impression hantée, quelque chose de nocturne, d'urbain et inquiétant qui explose parfois de manière totalement folle. Le saxophone est judicieusement utilisé, angoissant sur les très bons 'Flickering reels', 'Like lead' ou juste de façon délirante ('Mars', 'Unicorn song').

'Witch's dagger' a tout du disque dont on devient facilement accro, méfiez-vous !

Note : 5/6

Page 47/168 CINEMA STRANGE : A 10th anniversary novelty product

Chronique réalisée par Twilight

Il fallait bien que je finisse par en parler, après deux essais studio irréprochables, en 2004 les petits farceurs de Cinema Strange décident de fêter leurs dix ans d'existence en proposant un box limité assez spécial il faut bien l'avouer. Il est certain qu'il se destine avant tout aux fans hardcore du groupe car au niveau musical, il ne propose pas grand chose de neuf. On trouve tout d'abord la première démo du groupe enregistrée en 1994, soit 'The Nocturnal' rebaptisé 'Nightfalls' et 'Sadist Sagittarius' que l'on retrouvera sur le premier véritable album ainsi que trois pièces couramment jouées en concert. Les cinq chansons suivantes sont les mêmes réenregistrées dix ans plus tard...Le plus étrange est qu'au niveau son, les prises de 1994 sont bien meilleures, le chant de Lucas Lanthier étant cette fois complètement étouffé au mixage et le son général donnant l'impression d'avoir été saisi sur un 4-pistes. Du coup, on peine à saisir la démarche, si ce n'est d'avoir crée une sorte de bootleg maison de la première démo dix ans plus tard...Signalons que l'ensemble sonne nettement plus brut et punk que ce à quoi le groupe nous avait habitués, on songe donc forcément aux premiers Sex Gang Children. Quant au contenu de la boîte, il consiste en un sticker, une série de cartes postales, un poster (qui prouve si besoin était que Cinema Strange sont de grands barjots) ainsi qu'un livret qui vous apprendra à fabriquer un chapeau en papier Cinema Strange, fournit des infos à moitié barrées au stylo sur les sessions de la première démo, sans oublier une carte avec un questionnaire débile à renvoyer au groupe. Bref, ce box anniversaire a tout d'une gigantesque blague assez typique de l'humour de nos lascars, le problème étant qu'elle n'est pas vendue au prix d'une farce et l'on se demande si ce n'est pas finalement le label qui a cherché

à se faire des sous...On eût pu souhaiter un objet plus soigné dans tous les cas.

Note : 3/6

Page 48/168 ZADERA : Something red

Chronique réalisée par Twilight

Parler de ce premier essai de Zadera n'est pas facile tant il me semble que le groupe cloue le bec de ceux qui prétendent que les formations du genre deviennent trop prévisibles. Certes, les influences sont clairement identifiables: post punk goth, batcave, punk...C'est plutôt la manière dont le quatuor arrange ses structures, n'hésitant pas à multiplier les climats au sein d'une même chanson. Citons la plus connue, 'Fallen', qui débute par une intro mélancolique pour voix et guitare avant qu'une batterie tranquille et une basse ne s'installent; après plus de deux minutes, voilà soudain que la guitare éclate et se met à jouer riffée, le tempo se fait plus rapide mais peu après, le morceau se termine. Pareil pour 'That much I didn't want to know' qui alterne passages post punk épiques, couplets dépouillés, et qui, au moment où l'on croit qu'il va s'achever, repart sur une nouvelle structure calme avant un retour au couplet pour une fin ensuite rapide. Zadera ne compose pas des titres que l'on chante sous la douche, ses lignes sont simples mais arrangées de manière complexes, jamais uniformes...Les guitares empruntent au punk, au gothic rock, incorporent un ou deux riffs métal, les tempi peuvent être lents, accélérer, se casser, exploser de manière rapide...Quant au chant de Conny, il évoque des échos de Siouxsie bien sûr mais aussi des explorations plus punky dans les moments les plus rageurs. Cette volonté d'éviter la facilité est la qualité et le défaut de ce cd car s'il contient de belles pièces ('Fallen', 'Shame', That much I didn't want to know', 'Search for you'...), il est également épuisant à écouter d'une traite vu la concentration qu'il requiert.

Note : 4/6

Page 49/168 BLURRED LIPSTICK : Heavenly fields

Chronique réalisée par Twilight

Un peu comme dans son autre groupe, Place4tears, Tyves aime à mélanger, brouiller les pistes, sortir des sentiers battus. C'est ainsi qu'il faut pratiquement attendre le quatrième titre pour que ne démarre une véritable chanson, 'Tears of Avalon' étant une pièce très heavenly, 'Atmosphere' purement ambient et l'instrumental 'Field #1' durant bien quinze secondes. Entre ces différents interludes, la musique de Blurred Lipstick explore diverses déclinaisons d'une cold wave grise et tranquille, dans ses formes les plus expérimentales ('The good bye song' et ses vocaux modifiés) comme dans les plus apaisées ('Awakening'). Le feeling dégagé est assez étrange tant on a l'impression que le chant évolue à la limite du décalage avec la musique...Voulu ou non, je ressens une impression spectrale qui colle finalement assez bien à l'atmosphère monochrome (voir monotone) du disque. Le problème selon moi se situe dans cette quantité d'interludes courts, de reprises de thèmes, d'instrumentaux qui allongent le disque inutilement et donnent parfois une impression de bricolage. Restent quelques moments agréables, propices à la rêverie mélancolique.

Note : 3/6

Page 50/168 STATIC MOVEMENT : Visionary landscapes

Chronique réalisée par Twilight

Pour être honnête, je n'ai jamais compris la raison d'être de Static Movement...Questions contractuelles d'utilisation du nom Frozen Autumn ? Volonté de Diego de démarrer avec Arianna sous un autre nom ? Tester leur manière de travailler avec de l'intégrer dans son autre projet ? Qu'importe après tout. La musique de Static Movement oeuvre dans un registre très proche de Frozen Autumn, soit une new wave éléctronique mélancolique et planante de grande qualité. Les sonorités sont froides mais jamais cliniques, les structures sont recherchées, les mélodies accrocheuses sans jamais céder à la facilité, quant à la mélancolie qui se dégage, elle en si plaisante qu'elle en devient bienfaisante. Ceux qui connaissent Frozen Autumn ne s'étonneront pas réellement de tels commentaires, alors où est la différence ? Peut-être dans le fait que Arianna chante plus souvent que Diego sur ce projet-là ? Quoiqu'il en soit, ce disque inclut de très belles pièces, notamment l'excellent 'La Nouvelle Vague', 'The first experiment' , 'Outside the line' ou une nouvelle version de 'There's no time to recall' déjà présente sur le second opus de Frozen Autumn. Rarement musiciens des 90's n'auront réussi à captuer à ce point l'esprit de la new wave des 80's jusqu' à être capables de le personnaliser.

Ce disque en tous cas est fortement conseillé aux amateurs du genre.

Note : 5/6

Page 51/168 P.K.14 : Shei shei shei he shei shei shei

Chronique réalisée par Twilight

J'ai récemment lu un ouvrage traitant du post-punk, de la période 77 à 83; alors que je chronique ce deuxième opus des Chinois de P.K.14, je réalise à quel point leur musique correspond aux axes philosphiques de cette époque, même si nous sommes vingt ans plus tard. C'est clairement des influences cold wave et post punk (dans une veine Gang of four, Wire, les premiers Stranglers et même une larme de Cure) qu'on décèle ici. Le son est plus sec et dépouillé qu'il ne le sera sur 'White paper' et l'atmosphère générale relativement mélancolique (c'est frappant sur le beau 'She's a song' dont les sonorités cold wave ne sont pas sans rappeler des échos des Cure période 'Faith'). Le jeu de basse est mis en valeur par ce type de mixage, quant aux guitares, elles oscillent entre sonorités cristallines ('28th shadow') ou riffs plus appuyés ('Hurry' et sa touche Sonic Youth, 'Declined to play the game' vaguement influencé Joy Division). Cet aspect moins punk met le chant en valeur et bien que les morceaux soient en chinois, l'accroche mélodique est efficace ('Speaking wounds', 'Declined to play the game'). 'Shei shei shei he shei shei shei' est un album subtile, bien construit, jouant adroitement entre retenue, nervosité, tristesse...D'une efficacité redoutable, il se déguste écoute après

écoute.

Note : 5/6

Page 52/168 ROSETTA STONE : Hiding in waiting

Chronique réalisée par Twilight

Pour moi, voilà typiquement le genre d'album à rallonge de Rosetta Stone tel qu'on en trouvait trop facilement dans les bacs vers la fin...Deux remixes assez moyens de 'Hiding in waiting' mêlant structures gothic rock de base avec quelques touches d'éléctro, une énième version de 'Adrenaline' (à force, ce titre me sort par les yeux) vaguement électro indus (soft) dans ses tentatives et parfaitement inutile. Plus réussis, un nouvel enregistrement de 'Before dawn', plus pesant et lent que l'original, une reprise du 'Venus in furs' du Velvet Underground qui, si elle n'est pas spécialement originale, tient la route. Que dire du reste ? 'Keeping secrets telling lies' est typique du son Rosetta Stone avec de bonnes guitares pêchues, des vocaux hantés, une mélodie correcte, peut-être le meilleur morceau de ce mini avec l'excellent 'Living on the ceiling' qui malgré une orientation plus dark wave sonne de manière très efficace, notamment de par la touche orientale des guitares parfaitement conjuguée avec la rythmique éléctronique. Ce n'est pas le cas de 'Friends and executioners' qui s'il n'est pas totalement désagréable montre clairement les limites des groupes goths soudain tout enthousiasmés en découvrant l'éléctro...Cette version-là est bien ennuyeuse, un peu à l'image de ce mini fourre-tout qui propose bien quelques trouvailles intéressantes mais surtout, hélas, du remplissage.

Note : 3/6

Page 53/168 R6.3ZIST : Liquid Fear

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Hé bé ! Pour la finesse, on repassera. Liquid Fear est proche de Terrorfakt ou Hecate mais s’il doit contenir une seule essence, c’est celle de la gabber. Sans aucune finesse, R6.3zist martèle, pilonne à tout va avec un seul but : réduire le cerveau en bouillie et rendre le corps esclave du son. Tout ici est basé sur le rythme, parfois syncopé, parfois allègrement minimal (« In terror we trust » sans aucun temps faible). Les titres mélangent hardcore (très très core) et power noise avec une indécente fluidité. Les beats pompés au plus bas de l’échelon (limite techno-tuning par moments) sont immédiatement sauvés par des raccords grinçants, sous l’apparente simplicité des titres se cachent une bonne maîtrise du sujet et l’on se retrouve bon gré mal gré à bouger comme des pantins devant ces structures aussi grossières qu’un parisien en voiture. Pour un premier jet, R6.3ZIST s’en sort honorablement, et si l’objectif visé était de faire décoller la moquette, il y parvient. Un peu plus d’originalité aurait été la bienvenue dans les sonorités crasseuses qui ressemble un peu trop aux groupes sus-cités, et ne serait-ce que pour la pérennité de l’objet. Et par pitié, laissez la techno-tuning là ou elle est (ces prout-prout en intro du même « In terror we trust »… argh). Bon, voila un truc qui repassera quand j’aurai besoin d’un bon coup de pied au cul pour me réveiller.

Note : 3/6

Page 54/168 THE ROYAL DEAD : Phantasmagoria

Chronique réalisée par Twilight

Pour diversifier son catalogue, le label argentin Twilight Records a décidé de signer un groupe japonais, en l'occurence The Royal Dead (ex-Phantasmagoria), un trio qui a choisi de s'en sortir sans passer par les réseaux habituels du Visual kei (beaucoup de concerts en Europe, label non nippon). L'imagerie du groupe est assez kitsch et fleur bleue, jeunes filles en blanc portant bouquets de roses, et leur musique, électronique, reste assez soft. Ma première réaction à l'écoute de cette galette a d'ailleurs été un rejet total. En réécoutant de manière plus attentive, je nuancerais un brin mon jugement. Le chant de Har et Maroon, les deux filles, développe un feeling assez séduisant, pas vraiment heavenly, pas vraiment néoclassique, pas pop, plutôt quelque chose à la croisée de tout ça. Musicalement, j'ai plus de mal; on assiste à un mélange de techno, de touches néoclassiques (de par l'ajout du violon) et de synthie pop que je trouve pour ma part assez insipide et léger. C'est dommage car tout n'est pas à jeter, il y a quelques belles trouvailles, quelques envolées bien senties mais la programmation 'boum boum' me rebute totalement et tout ça reste bien gentil et même les guitares de 'Luna' ne changent pas foncièrement la donne, on navigue du côté de Army of lovers, le second degré assumé en moins; sans cet aspect dansant facile, une véritable atmosphère eût pu être installée. Bref, au final, The Royal Dead sonnent trop kitsch et légers pour moi malgré quelques idées efficaces; peut-être les amateurs de Visual Kei apprécieront-ils davantage ? 2,5/6

Note : 2/6

Page 55/168 SCHULZE (Klaus) : Kontinuum

Chronique réalisée par Phaedream

Il y a 2 façons d’entendre et de discuter cette dernière parution originale de l’ami Klaus Schulze; avec les oreilles d’antan ou celles plus critiques qui sont imprégnées d’une attente plus contemporaine. Car, dès les premières notes valsantes qui entourent notre espace d’écoute, nous sommes saisis d’un tourbillon sonore aux milles délices et vieilles saveurs, pas tout à faites érodées des années 70. Sequenzer (From 70 to 07) veut tout dire. Un superbe et doux maelström séquentiel nous enveloppe et nous fait planer jusqu’aux odes des courbes suaves et orchestrales dignes des spicilèges analogues des années Black Dance, Mirage et autres. On flotte dans cet univers mi ambiant mi rythmé où les fines séquences toisent des lignes synthétiques aux dimensions à peine plus contemporaines. Un titre d’une noblesse d’antan, qui traverse l’épineuse dimension numérique sans prendre une ride auditive et qui plaira sûrement aux amateurs d’un Schulze cuvée 70. Une lente finale au bourdonnement moulant, accompagne un jeu de synthé sombre qui fusionnera avec l’intro tranquille d’Euro Caravan. Sur cette même ligne bourdonnante, aux modulations douces et orchestrales, une voix aux trempes d’une kermesse délirante sillonne ce passage musical qui augmente subtilement en crescendo. Vers la 9ième minute, une séquence basse et sautillante instaure un tempo plus éclectique où percussions sobres et autres lignes séquencées ajoutent une profondeur musicale plus riche, autour de superbes boucles basses minimalistes agrémentées de tablas modérés. C’est sous des tonnerres et réverbérations aux ondes inquiétantes que débutent Thor. Un long bourdonnement passif, comme un phare aux mouvements ralentis, dessine une arche musicale où lamentations bédouines et notes aux saveurs plus contemporaines du catalogue Schulze, inondent une atmosphère ambiante. Une intro vaporeuse qui s’agite vers la 8ième minute sur des percussions et séquences plus légères qu’incisives. Un beau titre minimaliste qui gardera sa courbe musicale, arrosée ici et là, de douces lignes plus mélodieuses mais toujours sous le couvert de l’abstrait. Un beau Schulze qui coule comme ses premières œuvres. Kontinuum est un superbe album où Klaus Schulze ressort ses vieilles moutures et nous offre ce qu’il s’était interdit depuis belle lurette; un album dans la plus pure des traditions de X et environs. C’est donc une agréable surprise, nous qui sommes inondés de ré éditions sublimes en Black Dance et Live (j’y reviendrais) et autres albums aux effluves analogues d’artistes émergeants. J’ai écouté Kontinuum des 2 façons et chacune m’a éblouie. Moi qui avais adoré Moonlake, je ne ferai pas la même erreur; il est trop tôt pour en faire un chef d’œuvre, mais le temps et les amateurs s’en chargeront. Un excellent incontournable qui se terre dans une merveilleuse pochette et une excellente observation de KDM. Pour une rare fois, je suis en total accord avec ses écrits. Un excellent album. Un incontournable à se procurer.

Note : 5/6

Page 56/168 WILLIAMS (Bekki) : Edge of Human

Chronique réalisée par Phaedream

J’étais bien curieux de découvrir la musique de Bekki Williams, une artiste du catalogue anglais AD Music. Imposant catalogue qui mous a fait découvrir d’excellents artistes; avec un style orchestral progressif, comme David Wright, Robert Fox, Callisto et Code Indigo. Bekki Williams est plus modérée, aux limites d'un New Age progressif, sans pour autant y verser dans ses orchestrations à l’eau de rose. Edge of Human est un rendez-vous doux, léger et superbement mélodieux. Bekki Williams évite les facilités pour offrir un fin mélange sobre d’une Enya, sans les vocalises, d'un Vangelis modelé sur du Mannheim Steamroller, du côté romantique de Suzanne Ciani en passant par la jovialité de Yanni. Un mélange intéressant pour âmes douces et sensibles, à la recherche du romanesque. Un album pas spécialement pour amateurs de musique sombre et expérimentale, mais si certains lecteurs apprécient ce style léger, ils seront pleinement servis avec Edge of Human. Amber Dawn est loin d’un Nouvel Age passif, bien au contraire! Un titre à la structure rotative sur de bonnes orchestrations et des passages bouillonnants, rappelant les bons dénouements du New Berlin School. First Light est une pure ballade électronique simpliste. De beaux arrangements, des sections de violons en mouvement lent sur des percussions lourde, contrastant dans les styles. On y entend une belle sonorité de guitare, sur des percussions roulantes, à la Vangelis. Firework présente une structure très orientale, digne des bons films d’espionnage. Le mouvement est sombre et lancinant, un peu comme Mezzanine, créant un effet de tension fort réussi. Moins tendu, Ephemeris est une belle ballade aux violons éplorés, soufflant un air nostalgique entouré de chœurs sobres. Where Times Collide et une pièce survoltée avec une superbe utilisation des choeurs qui se moulent à des structures orchestrales fluide et très bougeante. The Azmara Variations et Ever-Changing Calm sont des titres du même ordre. Des rythmes bouillants, avec de belles guitares et une structure orchestrale très dense. Le côté technoïde de Ever-Changing Calm est tout a fait inattendu et se moule parfaitement aux arrangements orchestraux qui décoiffent de plus en plus. Avec Xanthe's Garden nous pénétrons dans l’univers doux et romanesque de Bekki Williams. Une ballade à 2 tons, où le coté romanesque est assumé par une belle guitare, des souffles flûtés et un beau coté orchestral bien étoffé. Une belle pièce qui nous conduit à The Human Edge, une belle ballade au rythme plus soutenu par de bonnes percussions et une belle structure orchestral solide. Encore plus délicat, Amber Dawn revient à des accords légers que l’on retrouve en terre Nouvel Agiste. Bekki Williams livre un album honnête, en conformité avec son style délicat et poétique. Un album vivant, aux mouvements et séquences parfois étonnantes. Si la beauté prime sur la complexité, The Human Edge est un album qui vous plaira. Amateurs de Berlin School, d’électro-prog, il faudra jeter votre dévolu ailleurs, à moins qu’une petite soirée romantique avec votre belle du moment ne soit prévue. Moi j'ai écouté en bonne compagnie, qui a aimée plus que moi.

Note : 4/6

Page 57/168 AUTECHRE : Envane

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Dans la grammaire d'Autechre, il existe beaucoup de syntaxes, chacune héritée d'un passé différent (ambient, techno, hip-hop). Chacune est tantôt utilisée à profit, tantôt mise à mal ; dans Envane, la syntaxe est la répétitivité, et elle est à la fois utilisée à profit et mise à mal. "Goz Quarter" ouvre le bal avec une rythmique hip-hop qui restera pratiquement identique tout le long, sur lequel viendra se greffer des samples déformés de scratchs et de flow, accompagné en douceur par les nappes typiques du duo. "Latent Quarter", plus abstraite, se rapproche des sons granuleux et des débuts de destructuration rythmique très proche de Chiatic Slide ("Tewe"). "Laughing Quarter", proche d'un Plaid sous amphétamines, est clairement la pièce la plus excitée de l'EP. "Draun Quarter" est plus délicat à aborder tant il évolue subtilement. C'est comme si un morceau électronique avait pris vie, au sens organique et végétal du terme : chaque ligne se développe, s'étire comme bon lui semble, affectant à chaque fois le son d'à côté, obligé à son tour de pousser son voisin. Du coup, si les sons en eux-même ne bougent pas ou peu, leur place ne cesse de changer dans l'espace-temps, obligeant certains à se faire plus discrets, tandis que les nappes s'entrechoquent ou se croisent parfois toutes en même temps pour faire apparaître un instant la grâce subtile du vivant prendre le dessus sur l'ensemble. Une fois de plus la magie fonctionne, Autechre réussit à toujours sublimer son terreau en faisant à chaque fois naître des plantes aux couleurs qui n'ont jamais existé.

Note : 4/6

Page 58/168 AUTECHRE : Confield

Chronique réalisée par Wotzenknecht

L'Univers est vaste, et ce qui le rend si fascinant aux yeux de notre petite civilisation, ce n'est pas pour ce que l'on en sait mais pour ce que qu'il nous cache. Il existe des zones si noires et impénétrables que pour certains l'existence d'un Dieu s'avère même plus crédible ou rassurant. La confrontation avec les confins de la compréhension humaine du cosmos reste une expérience personnelle et dangereuse, souvent liée aux peurs ancestrales : celles du temps et de la disparition. Tout ce qui existe converge vers le néant, inexorablement ; c'est ce qui nous presse et nous fait s'extasier à chaque fois qu'une région obscure vient à se dévoiler, comme si elle consentait à s'abaisser à notre entendement. La physique quantique fait partie de ces zones fragiles, à la fois fascinantes et très difficilement assimilable (qui ne serait pas rebuté au fait de savoir qu'au niveau quantique, les particules ne sont plus qu'information et rien d'autre), incompatible avec la relativité générale et pourtant imbriquée depuis la nuit des temps dans une extraordinaire cohérence qui reste encore à percer. Ce que fait Autechre à travers Confield (confins ?), c'est de diriger le faisceau dans une zone d'ombre, à la limite de la musique, de sa définition, du son lui-même, de ce que l'on en fait et de ce qu'il doit raconter. Pour cela, ils ont fait surtout appel à une troisième personne : la probabilité mathématique : proche de la physique quantique, grande alliée des cohérences internes, aussi protéiforme qu'ineffable. C'est même elle qui a réalisé "VI Scose Poise", entièrement programmé à l'aide de bases de calculs stochastiques sur Max/MSP. Le résultat est glacial (comme tout l'album), à la fois vivant et agonisant. L'heure de Confield s'apparente tout à tour à une plongée dans un bain d'azote liquide, à une ouverture sur ces univers quantiques hermétiques ("Sim Gishel"), à une très angoissante dérive spatiale ("Parhelic Triangle", un des morceaux les plus effrayants d'Ae)... tout semble nous échapper, les repères sont abolis depuis le premier titre et ce n'est certainement pas l'exténuant "Bine", véritable cauchemar d'abstraction, qui nous remettra les pieds sur quelque chose de solide. Arrivés là, "Eidetic Casein" nous redonne espoir, nous ramène au devant d'un objet rythmé, compréhensible, mais les pentes sont escarpées et c'est pour mieux nous faire retomber. "Uviol", à la fois sublime et schizophrène, fait semblant d'être envoûtant, posé sur une fine mais explicite structure complexe et dérangée telle "Cfern". "Lentic Catachresis" nous offre quelques réminiscences de voix robotisées qui nous laissent l'espoir de revoir un jour le rassurant cocon de notre société humaine, mais bien vite la machine s'emballe et c'est cinq minutes presque identiques, vomitives et répétitives qui nous attendent en guise de porte de sortie. On ressort du bain tétanisé, grelottant, avec la petite satisfaction d'avoir au moins pu toucher une fois les ténébreuses falaises qui entourent les limites de la compréhension de l'Univers, au moyen d'outils (hasard, mathématiques et machines) de la même trempe : mystérieux, dangereux et terriblement fascinants.

Note : 6/6

Page 59/168 BRIGHTER DEATH NOW : Great Death

Chronique réalisée par Twilight

Longtemps, il n'aura existé qu'à l'état de phantasme pour moi, jusqu'à ce que la bonne fée du second hand vienne à mon secours: 'Great Death' constitue selon moi l'oeuvre la plus mystique de Roger Karmanik. Basée sur le thème de la mort, elle s'écoute presque comme un rituel. D'ailleurs, les choses démarrent très lentement, 'Great death I' n'étant qu'une plage de drones étouffés. Progressivement, une tension rampante s'installe, les infrabasses s'agitent en une boucle continue qui ressemble à une respiration organique, quelques montées grinçantes affleurent, quelques samples, hurlement étouffés très en arrière-plan...Le travail est soigneusement dosé, le bruit n'explose pas mais effleure comme une lame, il ne faut en aucun cas briser la tension qui ronge l'estomac comme une peur, les couches peuvent se superposer ('Moribund') mais sans surcharge excessive de sons. La deuxième partie rompt avec ce schéma rituel de manière très surprenante puisque le disque démarre par un horrible morceau disco (l'humour de Karmanik est tout de même bien particulier) qui m'a laissé croire tout d'abord que je m'étais laissé enfiler un faux disque mais dès le second titre, pas d'erreur: un sample symphonique et une boucle bruitiste d'une intensité terrifiante qui cueille aux tripes et s'installe comme un rouleau compresseur. Le ton a changé, la musique est plus violente, malsaine; les drones semblent plus lourds, les grincements plus tranchants...Après l'élévation spirituelle, c'est la douleur qui prend le relai, l'angoisse qui éclate sans retenue face à un danger dont on ne sait plus s'il est extérieur ou intérieur. Puis tout se brise, l'obscurité est absolue, seul résonne un battement funèbre et macabre; c'est 'Mortarium', peut-être l'un des titres les plus glauques de Brighter Death Now. Les pièces suivantes évoquent-elles l'après-mort ? Drones grondants, chants grégoriens, vocaux étouffés, bruissements métalliques...En tous cas, même dans l'au-delà, on peut se marrer puisque la conclusion est un collage de chants d'église naïfs, véritable bouffée d'oxygène après cette terrifiante plongée au coeur des ténèbres (et écoutez donc le titre fantôme planqué à la fin). A noter qu'il existe une partie III à 'Great Death' puisque le coffret inclut un bon de commande (strictement limité) pour l'acheter; deux titres figureront sur la compilation 'Greatest death' qui regroupe le meilleur de la trilogie selon vote des fans.

Note : 5/6

Page 60/168 TUBEWAY ARMY : The Plan

Chronique réalisée par Twilight

'The plan' est une collection d'enregistrements inédits de Tubeway Army datant de la fin de l'année 1977 et du début de 1978. Gary Numan explique que l'idée n'était pas réellement de les sortir sous cette forme mais plutôt de présenter du matériel aux maisons de disque pour obtenir un contrat. Ceci explique le ton général plutôt orienté punk, assez différent de ce qui sortira ensuite chez Beggars Banquet, notre Anglais s'étant soudain découvert une passion pour les synthétiseurs. Pour l'heure, les compositions de Tubeway Army sont purement éléctriques et écrites pour le classique basse-guitare-batterie et elles nous en disent pas mal sur les influences de Gary: le glam rock. Si les structures sont simplifiées selon les schémas punk, les sonorités des guitares ne mentent pas. Quant au chant du jeune homme, il se rapproche pas mal de celui de David Bowie, une autre influence marquante (jusque dans son écriture) et je ne serais pas non plus surpris qu'il ait écouté un peu de Stooges. Quoiqu'il en soit, ces chansons, même si pas foncièrement originales, témoignent d'un talent certain pour les mélodies et les arrangements, quelques-unes d'entre elles seront d'ailleurs reprises par la suite. Si ce cd tire parfois en longueur étant donné que certains morceaux sont présentés dans plusieurs versions, il constitue un témoignage de premier choix et présente même quelques curiosités: un bon et mélancolique 'The Monday troop' acoustique et très proche de David Bowie et surtout 'Don't be a dummy', une pub pour Lee

Cooper ! 4,5/6

Note : 4/6

Page 61/168 POLYTRAUMA : Digital rock'n'roll

Chronique réalisée par Twilight

Du kitsch, de l'éléctronique, du rock...à priori, tout est dans le titre de l'album. Reprenant une recette qui semble déjà prendre la poussière, le trio de Polytrauma poursuit dans la voie de Punish Yourself (il faut dire que VX69 assure la production), Lt-No et dans une certaine mesure, Sheep on Drugs (peut-être les réels précurseurs de cette vague mais c'est avis personnel) en tentant d'apporter sa pierre à l'édifice. Arborant des maquillages à la Kiss volontairement mal faits (l'humour n'est d'ailleurs pas la moindre de leurs qualités), nos lascars envoient la sauce à coup de beats ultra rapides (le rythme le plus lent se situant à 135 bpm) et dansants, de bidouillages éléctro, le tout enrobé de riffs de guitare puissants qui fleurent bon les influences KMFDM ou Ministry. Vocalement, on songe bien sûr à Punish yourself ou Lt-No mais Polytrauma aime à brouiller les pistes de par l'utilisation de divers effets selon les morceaux. D'ailleurs en règle générale, pas de temps mort, les musiciens se débrouillent plutôt bien dans leur créneau; le problème selon moi est que tout ça sonne très conventionnel et creux. Musicalement, voilà plus de dix ans que et KMFDM ont défriché le terrain de l'électro-indus bourrin et quelques temps déjà que Punish Yourself et Lt-No ont apporté au genre une touche d'humour sulfureuse; qui est plus est au niveau du chant, pas de mélodie particulièrement efficace qui marquerait la différence. Du coup, Polytrauma arrive bien tardivement sur le devant de la scène en profitant certes d'une mode très hédoniste ('Hé, faut pas se prendre la tête, on est là pour s'éclater !'). Nul doute que ceux qui adorent se trémousser le booty version techno bondage rapide vont adorer; personnellement, ce genre de musique m'ennuie et 'Digital rock'n'roll' a tous les ingrédients du disque de consommation jetable à volonté. 2,5/6

Note : 2/6

Page 62/168 PARALISIS PERMANENTE : Singles y prima grabaciones / El acto

Chronique réalisée par Twilight

Quel que soit le pays, la scène gothique a parfois eu ses 'martyrs', artistes prometteurs arrachés trop tôt aux réalités de cette terre; souvenons-nous de Ian Curtis pour l'Angleterre ou Rozz Williams aux USA. L'Espagne n'est hélas pas en reste avec Eduardo Benavente, ex-membre de Alaska y Los Pegamoides et fondateur d'un des combos les plus cultes de ce que les Espagnols nomment 'l'onda sinistra': Parálisis Permanente. Pionniers de la scène goth du pays, le groupe sortira un LP et une poignée de singles avant de se séparer suite à la mort tragique de Eduardo alors âgé de 21 ans dans un accident de voiture. Cette compilation cd apparaît donc comme un objet incontournable. Comment définir la musique de Parálisis Permanente ? Du post punk goth pour le côté martelant de la rythmique, quelques touches cold wave mais aussi gothiques pour les atmosphères sombres, une larme de batcave pour l'état d'esprit, des restes punky ('Jugando a las cartas'); le chant un brin nasillard en espagnol plutôt scandé que véritablement chanté donne à l'ensemble quelque chose de fou et de hanté qui me plaît personnellement beaucoup. Cette touche de folie est soutenu par un discret clavier qui ajoute au climat un brin film d'horreur de série B ('Tengo un precio'). A noter l'intéressante reprise du 'I wanna be your dog' des Stooges en espagnol ('Ahora quiero ser tu perro'), influence que l'on retrouve dans une certaine mesure sur la chanson suivante, 'Bacanal', et celle assez méconnaissable de David Bowie ('Heroes'). La compilation 'Singles y primeras grabaciones' montre une inspiration punk un brin plus marquée ('Un dia en Texas'). D'après mes renseignements les cinq derniers titres sont chronologiquement les premiers enregistrés, ce qui est assez plausible car ce n'est visiblement pas Eduardo qui assure le chant à ce moment-là (plutôt son frère ou du moins un membre de sa famille). S'ils sont bons, les chansons 1 à 7 prouvent que le groupe a progressé dans ses arrangements, ajouté un clavier (Anna Cura, compagne de Eduardo) qui apporte un plus sur l'excellent 'Sangre' notamment. Rien à jeter sur ces deux galettes et l'on ne peut que déplorer que Parálisis Permanente n'aient guère eu de réputation hors de leur pays (où visiblement ils étaient bien partis pour se tailler un petit succès). Hélas, la formation ne survivra pas au décès de Eduardo aujourd'hui unanimement reconnu, bien qu'à titre posthume, comme l'un des pionners les plus importants de la scène goth espagnole.

Note : 5/6

Page 63/168 HAWKWIND : S/t

Chronique réalisée par Progmonster

En matière de space rock, quelques groupes tiennent le haut du pavé... Nektar, Amon Düül II, Gong, Hawkwind... Mais aucun ne furent aussi fidèles à leur grammaire que les derniers cités. L'inconstance, voire l'inconsistance, des uns, le changement radical d'orientation pour les autres, tout cela laissa un boulevard énorme à la formation de Dave Brock, toujours en activité à l'heure où je vous parle, contre vents et marées et autres tours pendables que l'on doit à la vie, faute à pas de chance. Nous sommes en 1969 ; Hawkwind vient à peine de se former que déjà il enregistre sous la houlette de Dick Taylor (Pretty Things) leur premier album qui, comme tout premier album, montre clairement dans quelle direction le groupe désire se diriger sans parvenir à concrétiser pleinement leurs attentes. Encore trop instable, encore trop jeune et innocent, Hawkwind matérialise sur bandes magnétiques ses premiers rêves enfumés avec un manque relatif d'assurance mais une intention claire et précise, un entrain aussi frais qu'intact. "Hurry On Sundown", composition que le groupe traîne avec lui depuis sa toute première heure, et "Mirror Of Illusion" (sans parler des titres bonus aux racines blues rock plus affirmées) sont les seules plages du disque tributaires d'une esthétique héritée de la décennie précédente. Elles encerclent et renferment en son centre des jams hallucinées où le temps semble se dissoudre et/ou se prolonger dans des effluves d'encens, où toutes formes se disloquent pour ne devenir qu'un râle, un murmure qui accompagne le vent qui nous transporte dans un voyage multicolore plaisant mais sans passages véritablement marquants à même de bousculer l'auditeur. À l'instar du premier Nektar, le dépaysement suscité par l'écoute de ce disque n'est en rien désagréable mais faillit malgré tout à laisser une emprunte indélébile dans notre mémoire. Il va falloir songer tout doucement à augmenter sérieusement la dose.

Note : 3/6

Page 64/168 HAWKWIND : In search of space

Chronique réalisée par Progmonster

"In Search of Space" est la plate-forme dont Hawkwind avait besoin pour bâtir sa légende. Son trip space rock, c'est ici qu'il l'assied pour de bon ; contrairement à l'idée communément admise, il n'aura donc pas fallu attendre l'arrivée de Lemmy Kilmister et Simon King (qui débarqueront sur "Doremi Fasol Latido", leur album suivant) pour voir s'opérer le changement. Un changement tout en douceur tout de même puisque Hawkwind, en assumant les directions prises sur leur album précédent, extrapole la tendance jam hallucinée propulsée par une rythmique aux guitares saillantes, hard sans jamais chercher à en faire leur cheval de bataille. À cette transfiguration concrète vient s'ajouter une puissante imagerie (les pochettes), un nombre incalculable de concerts où le groupe se fait un nom grâce à un light show adapté, à moins que ce ne soit grâce à la fameuse Stacia, danseuse et égérie du groupe, dont les formes ondulantes et généreuses devaient sans doute attirer un large public... Et enfin, la participation active de fortes personnalités telles que Robert Calvert (rien à voir avec le saxophoniste de Catapilla), puis plus tard Michael Moorcock (auteur sf et créateur du personnage de "Elric Le Nécromancien"), qui, à l'instar d'un Pete Sinfield pour King Crimson, vont développer pour le compte de Hawkwind tout un concept littéraire, des notes de pochettes aux textes des chansons. Pour celles et ceux qui ne saisissent toujours pas la différence qui sépare les groupes psychédéliques des groupes affiliés au progressif, l'écoute de "In Search of Space" s'impose ; excepté "We Took The Wrong Step Years Ago", façon Nick Drake sous acide, les plages s'articulent souvent autour du développement d'une seule idée, d'un seul riff, que l'on s'efforce de tenir jusqu'à en perdre haleine, sans que cela s'emballe outre mesure, même si la rythmique peut accélérer la cadence pour renforcer l'idée de transe. En un mot comme en cent : c'est un trip...

Ça monte, ça monte, mais sans doute pas assez haut encore.

Note : 4/6

Page 65/168 HAWKWIND : Doremi fasol latido

Chronique réalisée par Progmonster

Ils ont la grosse patate les Hawkwind ! Même si le jeu des chaises musicales se poursuit de disques en disques, ils ne perdent pas de vue leur objectif. Pour planer toujours plus haut, un maximum de décibels est requis. Leur nouveau bassiste, Lemmy - LE Lemmy - piètre guitariste de son propre aveu, confiait non sans ironie qu'il ne rechignait pas à compenser ses lacunes en poussant le vumètre dans le rouge. L'attitude de Simon King est à peu près similaire ; de fait, beaucoup plus carré et puissant que Terry Ollis qu'il remplace à la batterie. Les nouveaux venus ne font donc en réalité que reprendre le flambeau de leur prédécesseurs : une suite de lourdes notes en mi sur un tempo métronomique et entêtant, peut-être déployées avec plus de candeur qu'auparavant. Ces quelques menus ajustements débouchent sur un titre comme "Brainstorm", un incontournable du groupe. En fait, c'est à se demander dans quelle mesure Hawkwind ne poursuit pas ici sans le savoir l'échapée belle entamée par Steppenwolf quelques temps plus tôt en greffant au moteur de leur Harley Davidson des turbines à énergie nucléaire qui les propulseraient, sans casque et les cheveux au vent, dans l'espace intersidéral ? La preuve que Hawkwind est de retour avec la rage aux dents, "Lord of Light" ou "Time We Left This World Today" sonnent presque comme des variantes psyché du grand Sabb'. Plus que jamais arrimé à leur délire mystico-ésotérico-fantasmagorique, l'auditeur portera son choix sur "Doremi Fasol Latido", nettement plus hard, ou "In Search of Space", plus planant, selon ce que lui dictera sa propre sensibilité. Mais dans les deux cas, il est sûr de faire le bon choix pour découvrir le vaisseau Hawkwind. "Space Ritual", double album live à suivre, considéré comme la pierre angulaire de leur oeuvre, LE classique DES classiques à avoir absolument à défaut de devoir l'écouter (!), reprendra en grande partie les titres de "Doremi Fasol Latido" sans provoquer, chez moi, le même ethousiasme. Raison pour laquelle je vous laisserais compulser les pages de

Rock'n'Folk s'il est avant tout primordial pour vous de lire une chronique qui vous conforte dans vos positions.

Note : 5/6

Page 66/168 HAWKWIND : Hall of the mountain grill

Chronique réalisée par Progmonster

Lemmy, toujours lui, dans un de ses rares moments de sobriété aux relents de bourbon, jamais avare de bons mots, a su trouver la formule adéquate pour distinguer la bonne de la mauvaise musique : "il y a deux types de musique ; la musique que j'aime et celle que je n'aime pas." Le disque "Hall of The Mountain Grill" ne pourra susciter que deux types de réactions, toutes deux véhémentes : la répudiation des indécrottables puristes, amateurs de la première heure ou l'approbation des plus curieux, moins fétichistes, ouverts aux changements. Pour leur quatrième publication studio, Hawkwind garde exactement la même dynamique que par le passé, mais les progrès réalisés en terme de production, et peut-être aussi l'influence des nouvelles recrues venues renforcer leur rang (je pense notamment au musicien Simon House, ancien Third Ear Band et futur David Bowie, qui laisse son emprunte sur pratiquemment chaque titre) vont considérablement arrondir les angles de leurs errances intergalactiques. Le groupe de Dave Brock se découvre une sensibilité qu'il exprime avec plus de raffinement et de subtilité ("Wind of Change" et son mellotron majestueux à la Moody Blues ou encore la très atmosphérique plage titre) au détriment des larges séquences improvisées désormais circonscrites dans des passages instrumentaux ramassés au sein de titres auxquels s'appliquent dorénavant pour de bon le terme compositions, synthétiseur et violon électrique apportant une couleur plus policée et plus sage à l'ensemble. Pour celles et ceux qui ne saisissent toujours pas ce qui différencie les groupes psychédéliques des groupes affiliés au progressif, l'écoute de "Hall of The Mountain Grill" s'impose aussi (et en particulier l'interlude "Goat Willow") ; comparé à leurs essais précédents, l'abondance de thèmes et de timbres qui se veulent mélodiques sans vraiment accrocher montrent clairement ici pourquoi une partie de la communauté progressive a tenu à rattacher Hawkwind à leur genre de prédilection. Si l'album comporte quelques beaux moments à contre-courant de ce à quoi le groupe nous avait habitué, leur énergie, elle, semble s'être littéralement diluée.

Note : 3/6

Page 67/168 HAWKWIND : Warrior on the edge of time

Chronique réalisée par Progmonster

Le cinquième Hawkwind ne fera rien pour calmer les déçus de "Hall of The Mountain Grill" ; l'intro grandiloquente de "Assault & Battery" perpétue plus que jamais ce côté indubitablement progressif que Hawkwind n'avait pas dans ses toutes jeunes années. Et pourtant... "Warrior On The Edge of Time" est plus à même de réconcilier les deux approches que ne l'avait pu faire son prédécesseur aux choix trop radicaux au point de gommer en partie la nature profonde du groupe. Alors, bien sûr, on a droit à des solii de claviers allumés, à un sax hanté, à des parties de violon, le tout sur des plages instrumentales étendues au potentiel mélodique important porté par un chant clair, ce qui nous fait dire que le groupe de Dave Brock n'a pas peur d'aller marcher sur les plates bandes d'autres formations poids lourds (je pense à Pink Floyd, et "The Demented Man" est là pour le prouver). Non, la nuance entre les deux albums provient de l'équilibre que le groupe a voulu maintenir ici, en alternant intelligemment titres planants ("Standing At The Edge"), voire carrément flippés ("The Wizard Blew His Horn"), pièces d'accointances progressives ne serait-ce que dans la forme ("Assault & Battery", "Spiral Galaxy 28948" et ses synthés datés) et pièces purement space rock ("Opa-Loka" ou "Magnu" encore une fois très ), soutenus par une production beaucoup plus ronde qui atténue ce côté, disons-le, plus mainstream dans lequel le groupe va très bientôt se perdre. Dans le cas de ce disque-ci, il s'agit encore d'un compromis acceptable. Mais après lui, Hawkwind va commencer à essuyer un grand nombre de départs en rafale qui ne vont pas l'aider à se refaire. Avec "Warrior On The Edge of Time", c'est donc la période dite "classique" du groupe qui se referme sur une note encore pas trop mauvaise. Anecdote amusante : la version cd contient en bonus la dernière collaboration de Lemmy Kilmister pour le compte du groupe et qui annonce la suite de ses aventures... "Motorhead" !

Note : 4/6

Page 68/168 AUTECHRE : Untilted

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Il y a deux avantages à écrire sur Autechre : le premier c'est que leur son est devenu si autarcique que je n'aurai pas à me creuser pour chercher des comparaisons avec d'autres groupes, et le second c'est que leur musique est si complexe à dévoiler que je peux plus facilement vous en parler à travers des propos sur l'architecture, l'inconscient ou les cabines d'ascenseurs qu'à travers des discours purement musicaux. En l'occurence, pour "Untilted", huitième LP, il sera question de grammaire, d'égouts et d'orbites planétaires. Et la grammaire, c'est ce qui surprend le plus dès LCC : les rythmiques violentes et répétitives abandonnées vers Chiastic Slide semblent de retour. On a presque envie de se secouer sur tous les 'clac-clac-clac' qui nous harcèlent à une vitesse folle, tout en se demandant où ils veulent en venir. Et là, surprise dès la troisième minute : le morceau n'est du tout le même. Alors que l'on commençait à s'habituer à l'aspect malléable de leurs découpages rythmiques, Ae nous impose une nouvelle syntaxe : celle de la coupure nette. Les morceaux sont non seulement dur à intégrer mais ils sont tous séparés en parties distinctes, ayant la même banque de sons mais assemblés différemment, comme le modèle alternatif Lego que l'on voit à l'arrière des boites. L'effort est rude pour intégrer ces nouveaux éléments d'autant que les nappes sont ici peu présentes ou coupé en tranches, laissant aux rythmiques atonales et protéiformes la responsabilité de la cohérence musicale. Deux longues pièces sont ainsi presque uniquement remplis de beats : Ipacial Section et Augmatic Disport. La réussite est complète, les deux titres semblent d'abord parfaitement hermétiques puis à la longue donnent à voir la beauté presque poétique de ce langage unique. Pour ce qui est des orbites planétaires, il suffit de voir comment Augmatic Disport voit son rythme d'abord extrêmement rapide et mécanique s'emmêler sur lui-même puis arriver à un point où tout concorde (vers la sixième minute), telles des planètes formant une éclipse avant de se rouvrir pour laisser place à... du 4/4. Belle démonstration de force. Les amateurs des sons "balle de ping-pong dans un ascenseur" se raviront de Iera. Pro Radii, le titre concernant les égouts, semble prendre place dans une petite pièce perdue à des kilomètres sous terre, où se meuvent foule inhospitalière et chauves-souris mécaniques. Fermium et The Trees restent sur les acquis du duo, sûrs et évanescents, sans surprise. On attend beaucoup de Sublimit en voyant sa durée (le plus long titre de la discographie du groupe si l'on exclut les collaborations avec The Hafler Trio) et s'il ne déçoit pas, on conçoit qu'il aurait pu être plus surprenant. Il s'agit surtout d'un brassage de l'ensemble du savoir d'Ae : rentre-dedans, syncopes, mélodies hachées, rythmes jamais en place... dévoilé en trois parties, de la plus rapide à la plus ambiante. C'est la troisième qui me semble la plus réussie (et la plus longue puisqu'elle démarre vers la septième minute) puis qu'allègrement minimale et subtile. Elle montre tout le talent mis en oeuvre pour donner vie à tous ces grincements, bips et bruits subaquatiques, à la croisée d'Overand et Reniform Puls. On est pas loin de Fennesz (ah ça y est, j'ai fait une comparaison !) ou Etant Donnés (dans un autre registre je vous l'accorde) sur ces dernières minutes d'Untilted. Que retenir finalement ? Ae nous surprend encore, sans toutefois nous bouleverser. Ils avancent, lentement mais sûrement.

Note : 5/6

Page 69/168 BROEKHUIS,KELLER & SCHONWALDER : Space Cowboys @ Jelenia Gora

Chronique réalisée par Phaedream

La MÉ, notamment la Berlin School, est plus vivante que jamais et il faut en remercier le trio Allemand, Broekhuis, Keller & Schönwälder qui semble être devenu une source intarissable de MÉ de haut niveau. Space Cowboys @ Jelenia Gora est un enregistrement en concert issu du festival de MÉ, Ricochet Gathering, tenu dans la municipalité de Jelenia Góra (Pologne) en 2004. Le prolifique trio a reçu le support de Spyra, sur les pièces 3 et 4 ainsi que de Bill Fox à la guitare pour la finale de ce concert Totalement improvisé, le concert débute tel un orchestre qui accorde ses violons. Une belle ligne flûtée émerge de ce doux ressac cacophonique et trace un mince filet harmonieux qui insuffle un tempo progressif. Graduellement, un hymne minimalisme, martelé de percussions lentes mais précises, dessine un thème mélodieux aussi langoureux qu’accrocheur qui dévie sur une approche soft techno, avec de superbes orchestrations cylindrés. À peine les 7 premières minutes écoulées, Broekhuis, Keller & Schönwälder nous entraînent sur des rythmes bouillonnants où les mellotrons violonés croisent les souffles flûtés sur des synthés nerveux et des percussions tempérées qui font de Bas Broekhuis le percussionniste le plus en vogue en MÉ. Memories Of Yesterday Pt. 1 est un titre à grosses orchestrations, sur des rythmes en constante évolution qui embrassent une relative tranquillité sur Londermolen #21. Ce titre est d’une lenteur créative, où son improvisation évolutive démontre une solide complicité entre les 3 musiciens. Un tempo coulant permettant au trio d’exploiter un univers sonore aux arrangements méthodiques, inondé de suaves passages flûtés qui déversent vers un débit plus aéré, tout en conservant son parfum d’improvisation. Memories Of Yesterday Pt.2 est la crème des crèmes. Suivant une intro mellotronnée, aux effluves traînantes des années 70, le tempo accélère et revêt une croissance galopante, sur des souffles spectraux aux percussions très spontanées. Un titre brillant, explosif à souhait où les percussions martèlent des lignes synthétiques lancinantes et enivrantes, d’une toxicité au cœur des meilleurs passages de Berlin School. Un titre génial, comme on entend rarement. Memories Of Yesterday Pt.3 clôture une solide prestation de Broekhuis, Keller & Schönwälder. Un titre à l’intro éclectique, sur un fond de marche solennelle où les tonalités sont d’un sombre assommant. Tel un zombie hébété, les notes foisonnent un mouvement inanimé qui s’accentue sur une mesure échevelée, pour embrasser un rythme fou et désordonné, témoin auditif d’une improvisation séquencée sur une finale en perdition. Space Cowboys @ Jelenia Gora est un album qui plaira assurément aux fans d’une musique électronique de style Berlin School au tempérament progressif. Il y a de superbes moments qui démontrent l’imagination débordante de ses 3 musiciens qui année après années étonne par leur prolificité créative et hautement stylisée.

Note : 5/6

Page 70/168 NOMINON : Remnants of a diabolical history

Chronique réalisée par Yog Sothoth

Avec Nominon, on tient un peu l’archétype du groupe qui a loupé le coche. Formé en plein milieu de la vague Death suédoise, le groupe ne sortira en effet que des démos jusqu’en… 1999, où parait enfin l’excellent Diabolical bloodshed, juste avant que le batteur ne parte martyriser les fûts chez Marduk, ce qui ne les empêchera pas de réaliser plusieurs EPs et finalement un second album en 2005, Recremation. L’année suivante, le groupe sort via le label Singapourien Pulverised records cette compilation regroupant divers titres inédits ou extraits de ses sorties les plus confidentielles. Au niveau du style, les titres ont beau avoir été enregistrés sur des périodes différentes, les suédois semblent être restés très attachés à un Death metal de tradition, entre les pionniers du style (Autopsy en tête, influence tout autant musicale que textuelle) et l’école suédoise dont ils sont issus (…et un petit coté Thrashy par instants). Autant dire qu’on tape ici dans le graveleux et que toute notion de modernité a été consciencieusement bannie au profit d’une approche old school convenant parfaitement à leurs histoires de démons nécrophages et autres rituels païens. Evidement, le groupe a profité de l’occasion pour rendre hommage à ses influences, et l’on notera notamment une sympathique reprise de Voivöd, passée à la moulinette Death, ainsi qu’une version énergique du « I spit on your grave » de Whiplash. Alors bien sûr, certains titres sont un peu plus faibles (« Blessed by fire »), mais l’ensemble s’apprécie plutôt bien, et s’adresse aussi bien aux connaisseurs qui y trouveront quelques raretés, qu’aux néophytes qui pourront balayer ainsi la discographie de ce groupe, certes secondaire, mais sympathique.

Note : 4/6

Page 71/168 TWO WITCHES : The vampire's kiss

Chronique réalisée par Twilight

Two Witches nous viennent de Finlande et sont probablement le premier groupe goth de ce pays à avoir obtenu un minmum d'échos hors de ses frontières. Celà aurait pu leur conférer un statut culte mais je doute que soit le cas encore qu'ils aient effectivement rencontré un certain succès international. Le problème avec le groupe débute par ses incessants changements de line-up qui n'ont sans doute pas contribué à la stabilité du projet, ensuite, on s'est souvent mépris sur leur but. En effet, leur goût pour le vampirisme, les films d'horreur de série B, les sons d'orgue et les vocaux grandiloquents de leur chanteur leur ont valu une étiquette de cliché sur pattes qui en a rebuté certains. En réalité, Two Witches n'est pas une excellente formation, leurs débuts ont été assez laborieux et ils ont pondu pas mal de daubes, mais d'un autre côté, leur musique n'est pas mauvaise non plus et certaines de leurs compositions sont efficaces. Il faut simplement les écouter avec le bon état d'esprit, soit pour y prendre le plaisir qu'on prendrait à regarder un film avec Christopher Lee (auquel ils rendent d'ailleurs hommage en fin de disque). Pour définir leur musique, je parlerais d'un bon gothic rock nuancé, enrichi de nappes de clavier pour accentuer l'aspect cinématographique des chansons. Comme je l'ai dit précédemment, les vocaux sont graves, forcés, d'où certes un aspect spectral kitsch mais qui participe à ce côté horreur carton pâte assez jouissif par moments (l'excellent 'The Omen', 'Hungry eyes', 'Dead dog's howl' ou le poignant et plus calme 'Like Christopher Lee'). Selon moi, 'Vampire's kiss' est leur plus grande réussite, musicalement et même graphiquement puisque le livret propose divers petites B.D pour illustrer les chansons. A noter que la clavier du groupe, Anne, est devenue célèbre quelques années plus tard pour avoir rejoint les rangs de Lacrimosa.

Note : 5/6

Page 72/168 ABSCESS : Horrorhammer

Chronique réalisée par Nicko

Abscess est de retour et ils sont toujours aussi frais, doux, romantiques et fleur bleue avec des chansons d'amour en veux-tu en voilà, des slows intenses et faits pour emballer, bref, les Scorpions allemands... Bon, OK, j'ai compris, vous ne me croyez pas, j'abdique... La bande à Chris Reifert continue dans sa lignée de thrash/black/gore metal poisseux, crasseux, purulent et lourd, bref dans la continuité de ce qu'était Autopsy en quelque sorte. On avait pu le noter sur leur remarquable précédent album, "Damned and mummified", Abscess avait ralenti passablement le tempo pour donner plus de lourdeur à sa musique pour un résultat rendant un genre de Black Sabbath des années 2000 version trash et sous acide (comment ça, Black Sab' était aussi sous LSD dans els 70's ???). Là, sur "Horrorhammer", Abscess revient un peu à ses premières amours, à ses bases, ça bastonne sévère et vite, mais des restes de leur précédent opus sont là pour nous dire qu'Abscess a bien compris que du mid-tempos headbangant, ça avait aussi son charme !! Bref, ici, rien de révolutionnaire, Abscess fait du Abscess comme on l'aime, avec ce style qui leur va si bien. Un bon album typique du quatuor américain. A noter tout de même que l'album sort sur le sous-label de Peaceville Records, Tyrant Syndicate géré par et de ...

Note : 4/6

Page 73/168 MAYHEM :

Chronique réalisée par Nicko

C'est toujours délicat de parlre de Mayhem... Surtout en 2007, surtout au sujet de leur dernier album, surtout quand il s'agit de celui où le groupe retrouve le chanteur de son album culte... J'aurais limite envie de dire : "N'en parlons pas de cet album - STOP - Ecoutez-le - STOP - Faites-vous votre propre opinion dessus - FIN". Mais je crois que ça va pas trop le faire... Bon, alors, déjà, avant toute chose, pour les quelques-uns qui pourraient penser qu'avec le retour d'Attila (qui rejoint le groupe pour la première fois de manière officielle d'ailleurs...), on allait avoir droit à un "De mysteriis dom Sathanas" n°2, c'est non ! Et cette période est révolue et enterrée (avec Euronymous, mwarf' !) depuis belle lurette. Non, "Ordo ad chao" se rapproche totalement de "" selon moi, en moins organique et froid, mais tout en restant super opaque. Même la batterie d'Hellhammer est quasiment pas triggée !! On a l'impression que rien ne ressort de cet album, tout est en retrait presque... Tout dans cet album est inquiétant, l'ambiance est claustrophobique, on navigue en eaux troubles sans trop savoir sur quoi on va tomber. "Cet "Ordo ad chao" est tout simplement indescriptible ! Oui, il fait même peur ! C'est carré, technique, ça blaste, ça chuchotte, ça murmure, ça crie "doucement", ça se calme, ça (s')énerve, ça se répète, ça part dans tous les sens et ça déroute. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, Attila n'est pas au centre de l'album et il n'est aucunement mis en avant. Pourtant, sa contribution est énorme et indispensable. Maniac aurait massacré cet album en en faisant trop. J'aurais peut-être préféré un album plus proche de "Chimera" au niveau musical avec le chant d'Attila, mais peut-être qu'au final ça n'aurait pas bien sonné ! Je ne sais pas. D'ailleurs, je ne sais même pas si j'aime ce nouvel album... ou pas ! En fait, on peut presque dire qu'on a un album typique de Mayhem dans le sens où à chacun de leurs albums, on s'est retrouvé avec un véritable OVNI dans les mains. Et celui-là tout particulièrement ! Bref, à vous de voir. Moi, je m'arrête ici

!

Note : 4/6

Page 74/168 AIRWAY : Faded lights

Chronique réalisée par Nicko

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18 !! 18?! Putain !!! L'autre jour, dans ma boite aux lettres, j'ai reçu un paquet d'une maison de promotion avec dedans pas moins de 18 CD's promos, en vue de chroniques !! Ils s'imaginent quoi ? Qu'ils sont les seuls à nous envoyer des promos ? Qu'on est une grosse machine multinationale à chroniquer à tour de bras et à la chaine ? Clair qu'il ne faut pas qu'ils s'attendent à une analyse poussée de leurs produits. Là, j'en ai pris un au pif... ou presque... Airway, ça m'a fait penser comme nom à Air Wick et, en regardant la tête des musicos, à Hairspray ! En fait, à l'écoute du skeud, c'est un peu un mélange des 2, du neo-metal bien pourri pour djeun's décérébrés aux cheveux plaqués bourrés de gel et de laque et bon

à jeter direct dans la cuvette des toilettes. Bref, le truc inutile au possible. Voilà, ça, c'est fait... Plus que 17...

Note : 1/6

Page 75/168 NOCTURNO CULTO : The misanthrope - The existence of... solitude and chaos

Chronique réalisée par Nicko

Hein ? Quoi ? Nocturno Culto, guitariste, bassiste, chanteur de Darkthrone, qui nous sort un DVD intitulé "The misanthrope" ? C'est un poisson d'avril ? Non, non, ça existe réellement, c'est en vente partout (ou presque) et c'est même sorti sur le célèbre label Peaceville (au sein duquel on trouve Darkthrone bien entendu) !! Déjà que je trouve que Darkthrone détient la palme du ridicule de la scène black metal depuis quelques années (à part "", ils n'ont rien sorti d'intéressant depuis "Ravishing grimness" en 1999), là, ça ne va pas s'arranger ! Voilà, donc sur ces 55 minutes de documentaire, vous avez droit à Nocturno Culto, alias Oui-Oui (il lui manque juste le chapeau, et encore...), nous montrant ses films de vacances, c'est-à-dire Nocturno Culto en train de pécher avec des potes, de jouer aux échecs, de boire, de faire du camping (il manque les tongs et le moule-bite), de discuter avec le Ali-Baba norvégien (véridique !! - ils sont où les 40 voleurs ? Chez Peaceville ??), de voyager au Japon et "accessoirement", pendant 3 fois 20 secondes de jouer en répèt' avec Fenriz ! Bref, que des choses over-intéressantes !! Tout ça sur un faux rythme chiantissime et long. Bien entendu, y'a Fenriz, pour faire son p'tit malin, qui pisse... Rock n' roll, yeah ! hum... Ah tiens, en "bonus", y'a de la musique (dont le clip bien pourri de "Too old too cold" ainsi que du live bien sympa de Darkthrone - le seul truc à retenir de ce DVD) ! Faut dire que maintenant, pour Nocturno Culto et Darkthrone, la musique, c'est du bonus, ça passe après l'attitude pseudo-rebelle-j'm'en-foutiste-rock n' roll à 2 balles. Sinon, ah oui, il y a aussi un CD-bonus de 20 minutes de musique écrite et jouée par Nocturno Culto. Là, on a droit à une sorte de BO du DVD avec des titres ambient bruitistes principalement, qui ouent surtout sur l'atmosphère nécro, sans être metal (à part le très débile "Necroposers" - leur nouveau nom de groupe ?). A peine plus intéressant que le DVD. Enfin, quand on regarde le sous-titre du DVD, y'a de quoi se marrer... "A unique insight into solitude and metal"... Nocturno Culto n'est jamais seul sur ce documentaire, toujours avec des potes à picoler ou faire les cons, bref, à se comporter comme de vieux bofs. Si c'est vraiment ça un misanthrope ?? ha ha ha, mais quelle blague ! L'arnaque de l'année ! Peut-être que Darkthrone a créé quelque chose d'unique il y a 15 ans, mais maintenant, ce ne sont que de pauvres types crétins qui se foutent de la gueule du monde sans avoir aucun respect pour leurs fans. Le label n'est pas en creste, visez un peu ce qu'ils écrivent : "As Nocturno modestly says, this is a 'strange documentary/fiction film, not suitable for everyone.' It will however be indispensable for all followers of Darkthrone and the Norwegian Black Metal scene". Tiens, ils ont oublié de mettre Aryan entre Norwegian et

Black Metal... pfff... A gerber. FOAD !

Note : 1/6

Page 76/168 CALE (John) : Guts

Chronique réalisée par dariev stands

Pour fêter dignement cette centième chronique, j'ai choisi cette sympathique compilation d'époque de John Cale au titre tout indiqué. Sous une pochette à faire de l'ombre à Jason Vorhees (que dire si ce n'est qu'il jouait vraiment dans cet accoutrement sur scène, avec la violence adéquate), ce disque regroupe les titres les plus ouvertement rock'n'roll de l'ex-velvet, toujours dans un registre sarcastique et abrasif. La plupart sont extraits des albums "Fear", "Helen Of Troy" et "Slow Dazzle" – Mary Lou étant une chute studio de ce-dernier. Une compil qui évite volontairement les travaux les plus expérimentaux du gallois fou à lier pour se concentrer sur l'efficacité, donc. Guts on da table. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne rate pas sa cible ! "Guts", c'est du pur concentré de "Dirtyass rock'n'roll" le plus mauvais et hâbleur... De quoi concurrencer son ex-rival auprès de Nico (qui terrorise pour de bon elle, sans décibels) j'ai nommé le grand "penguin in bondage", Mr Reed ; qui pendant ce temps-là sortait "Rock'n'roll animal". Mais "Guts", rah la la, c'est à mettre à fond pour emmerder vos voisins (les miens adorent ça, ils ne râlent jamais, les cons), et faire gronder les baffles tandis que l'autre taré s'époumone "Saaaay Feaaar is a man's best frieeeennd" (John Cale, pas le voisin... quoique), ou tandis qu'il chantonne le presque guilleret "gun" sous un torrent de larsens déguisé en solo. Ah, et puis y'a "guts", la chanson, qui pour le coup se rapproche un peu du torche-cul de Cauet dans le concept : du rififi chez les angliches barrés des 70's. Jugez plutôt : la chanson est un cri de colère contre Kevin Ayers, ancien Soft Machine première mouture, qui s'était tapé la femme de Cale le jour du live "June 1, 1974 " auquel il participait, avec Cale, Eno et Nico. De toutes façons, de l'hilarant "Pablo Picasso" - digne d'une fable de la fontaine - repris à des Modern Lovers que Cale avait découvert avant que le punk n'explose (il faut toujours que ce mec découvre le groupe qui tue, et ce depuis 30 ans) à l'horrifique reprise d"Heartbreak Hotel" aux choeurs black bien années 70, tout n'est que grandeur et décadence... Si l'on omet la présence de Lagaf à la batterie (Mr no i can't stop breaking your balls), bien sur... En même temps, il faisait partie de la dream team (voir le line-up, fourni as fuck). Indispensable pour aborder l'oeuvre du gars Cale par le versant rugueux (celui ou y’a des prises pour s’accrocher).

Note : 6/6

Page 77/168 XANOPTICON : Liminal Space

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Liminal Space, ça serait de l'ambient plutôt agréable, s'il n'y avait pas ces rythmiques supersoniques qui partent dans tous les sens. Liminal Space, ça serait du breakcore extrême jusqu'au-boutiste, s'il n'y avait pas ces nappes ambient très largement inspirées d'Autechre. Le problème, c'est que l'on est pile entre les deux, que rien ne se fait vraiment, que chaque morceau est formé de jolies mélodies éthérées et de blasts impossible à suivre. C'est bien fait, c'est beau, mais c'est surtout parfaitement vain. L'album entier ressemble à un bolide de course qui ne fait que crisser les pneus sur l'asphalte. Ca tourne, à fond, sans avancer. Quelques morceaux sortent du lot, proches de "Confield" : Clii et The Slow Walk Down notamment. Certains y trouveront leur compte, mais pour ma part rien n'y fait, je regarde le truc filer comme une vache regarde le TGV Paris-Lyon : béat et placide.

Note : 3/6

Page 78/168 MOST OF THE TACITURN : History of Iron And Blood

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Le seul truc qui m'ait fait décrocher des Lego après 12 ans de construction intensive, ce sont les Micro Machines. Surtout les collection de guerre. On en aura passé des après-midis entre copains à se faire la guerre mondiale entre la chambre et le salon (pas dans la chambre des parents, on n'a pas le droit d'entrer). J'avais la super base sous-marin nucléaire qui pouvait s'ouvrir avec une piste de décollage d'avion (en toute logique), des missiles longue portée (1m) et une foule de bonshommes collés à jamais à leur petit socle en plastique. Mais le mieux, bien sûr, c'étaient les tanks : des divisions de blindés de toute époque se réunissaient et se massacraient sans vergogne grâce à nous nos bruitages oraux "prrrr" "pshouuuu" sous la vigilance attendrie de nos mamans qui nous préparaient les verres de grenadine et les tartines de Nutella. On mélangeait tout : guerres historiques, tanks du futur, ça fonctionnait tant qu'on y croyait. Comment ? Le disque ? Eh bien c'est la même chose : Bin Yang est à fond dans ses guerres en plastique ; quant à nous, nous l'écoutons à travers les oreilles attendries de sa maman. Attention tout de même, vu la motivation du bonhomme, le jour où il conduira un vrai tank, on aura peut-être le droit à une vraie guerre.

Note : 3/6

Page 79/168 CHTHONIC : Relentless recurrence

Chronique réalisée par Nicko

C'est une première en ce qui me concerne ! Chthonic (à mes souhaits !) nous vient de Taiwan, petite ile à l'est de la Chine ! Je n'avais jamais entendu parlé d'eux et pourtant cela fait 12 ans qu'ils existent avec au compteur pas moins de 4 albums et un somptueux double-live/DVD. Pour ce qui nous concerne actuellement et ce "Relentless recurrence", il s'agit de black metal mélodique à grosse tendance atmosphérique. Cet album, sorti à l'origine sur un label inconnu en 2002 vient d'être réédité l'année dernière sur le prestigieux label allemand SPV. Il faut d'ailleurs noter que cette réédition est absolument magnifique avec un Digipack très beau et classieux et toute une série de cartes magnifiques avec tout pleins d'infos sur le groupe. Il est clair que les asiatiques ont tout misé ici sur les ambiances pour créer une musique prenante et inspirée. Il n'y a pas non plus de doute à avoir sur l'influence très forte qu'ont eu les anglais de Cradle Of Filth sur eux. C'est d'ailleurs assez étrange et même raffraichissant de voir un album qui sonne autant comme le black metal des anglais quand ils jouaient encore bien... D'ailleurs au niveau du chant, c'est carrément troublant tant les intonnations rappellent le Dani de la grande époque. Les taiwanais injectent à leur black metal une bonne dose de parties atmosphériques ce qui donne du rythme et de la diversité à l'album ainsi qu'un côté exotique non négligeable. On pourra regretter ce son de claviers un peu trop cheap, parfois trop Bal-Sagoth, mais heureusement, ça reste relativement en retrait. On retrouve quand même les mêmes relents et schémas du black metal symphonique/mélodique distillé il y a une dizaine d'années. Et on ne peut pas dire que les asiatiques aient loupé leur coup loin de là, l'album tient franchement bien la route, à défaut d'être véritablement révolutionnaire et original. Il ravira sans problème les fans d'un genre qui, au final, n'est quasiment plus présent à l'heure actuelle. Chthonic évite d'ailleurs l'écueil de proposer un album kitsch et dépassé (malgré la production pas toujours au top). Du bon boulot.

Note : 4/6

Page 80/168 CODE INDIGO : In Concert

Chronique réalisée par Phaedream

Si vous ne connaissez pas encore Code Indigo, voici une excellente façon de découvrir ce superbe groupe Anglais. Superbe, car la musique est d’un intense raffinement; guitares et synthés vaporeux, un peu comme les ondes hésitantes de Pink Floyd, fondus à des rythmes croisant un rock progressif limpide et une MÉ très anglaise. Des chants grégoriens à la Enigma se moulent à un univers musical aussi sophistiqué que Mike Oldfield sur Songs From a Distant Earth. Enregistré lors de différents concerts en Europe, de 2004 à 2006, In Concert regroupe les plus grands succès du groupe, avec une prestation sans reproche et une sonorité impeccable, grâce à un remastering en 24 bits. Le résultat est un album étonnant de fraîcheur et de justesse, comme si Code Indigo aurait livré un remix de ses œuvres, avec une vélocité à fleur d’âme. Après une intro caverneuse, aux effets sonores syncrétiques, la guitare d’Andy Lobban perce le néant, ouvrant le passage à une basse sautillante qui nous introduit à la magie de Code Indigo. Code 14 y définit sa musique avec un rythme fluide sur un tempo soutenu où flûtes harmonieuses côtoient des riffs puissants, dans un univers inondé d’échantillonnages vocaux. Les synthés sont enrobant et enveloppent l’atmosphère de suaves orchestrations, une des forces de label, tandis que Lobban déchire cette muraille de bons coups d’une six-cordes agressive et inventive. S’ensuit Autumn Fades, avec une sublime fusion cosmique guitare/synthé plus allongée, et Ten Degrees per Second, du récent Chill; deux solides interprétations qui mettent en évidence le superbe jeu d’Andy Lobban et la complicité artistique qui unit ce groupe bastion de la culture électronique Anglaise. Tout au long du concert, Code Indigo multiplie sa beauté des harmonies et son aisance scénique sur une fusion électro prog aux arrangements raffinés. Les rythmes sont en constantes évolutions, alliant de doux moments atmosphériques à de sulfureuses ballades romanesques, en passant par des titres lourds et acérés comme le très beau Eden to Chaos. La guitare est mordante et fuse de superbes solos tout comme de stridentes stries langoureuses, sur une basse aussi solide que puissante, encadrés par une superbe combinaison de synthés et la très belle voix celte de Louise Eggerton. Il y a peu de nouveautés, si ce n’est que Area 52 qui paraissait sur le EP E-Live 2006, ainsi qu’une improvisation en Entangled in C, une lente procession atmosphérique qui précède une très belle interprétation de Uforia, un titre épique du répertoire de Code Indigo. En contrepartie, les interprétations sont sublimes et rafraîchissent un répertoire déjà fort coloré de Code Indigo. In Concert est un album indispensable pour les fans de Code Indigo, c’est aussi un superbe album pour découvrir une musique unique dans la sphère de la MÉ. Loin de la tranquillité des passages ambiants de la Berlin School, la musique de Code Indigo est animée d’une douce folie créative qui se balance entre de tendres moments atmosphériques, de belles ballades et d’impétueux moments fort agressifs, qui rappellent les glorieuses années où la musique progressive et électronique fusionnaient le mariage parfait. Un très bel album qui vaut amplement que l’on s’y arrête.

Page 81/168 Note : 5/6

Page 82/168 TWO WITCHES : Bites and kisses

Chronique réalisée par Twilight

Sortie par Cleopatra, cette compilation groupant des extraits des cds du groupe ('Agony of the undead vampire part II', 'Phaeriemagick', 'The vampire's kiss' et 'Bites') ainsi que du mini 'Bloody kisses' a tout du best of puisqu' à l'exception de l'excellent 'The Omen', cruellement absent, elle propose une sélection judicieuse de plusieurs des meilleurs titres des galettes mentionnées (résumant d'ailleurs la partie la plus intéréssante de la carrière de Two Witches, la suite étant plus douteuse). Ces chansons témoignent d'un savoir-faire certain en matière de mélodie au travers d'un gothic rock varié et puissant aux atmosphères soutenues par des touches de clavier et des choeurs féminins. Les Two Witches adorent les films d'horreur de série B et le vampirisime, d'où l'aspect ridicule des paroles (probablement destinées à être prises au second degré) qui jure parfois avec la musique comme sur le mélancolique et poignant 'Vampire empire' ('How good you are, how full of blood...') mais également ces climats hantées, un peu forcés, qui, de mon point de vue du moins, sont aussi déléctables que les films de la Hammer; la palette est large, des riffs musclés presque métallisants de 'Dreamworld' au gothic rock de 'Requiem' en passant par la mélancolie presque acoustique de 'Vampire empire'. Certes, si le côté kitsch et carton pâte vous laissent de marbre, il ne vous reste plus qu'à fuir au plus vite un groupe que vous prendrez comme une insulte au bon goût; pour ma part, je m'y replonge avec bonheur.

Note : 5/6

Page 83/168 TUXEDOMOON : Half-mute / Scream with a view

Chronique réalisée par Twilight

Avertissement: voilà galette de Tuxedomoon réservée aux fans avertis qui apprécient la patte expérimentale du combo. Après un 'Nazca' combinant nappes ambient et saxophone, les trois pièce suivantes suivent le principe de la boîte à rythmes ultra cheap et répétitive autour de laquelle s'articulent des effets de clavier très Deutsche Welle, une basse marquée et à nouveau des glissements de saxo. Le chant n'intervient qu'à partir de 'Loneliness' pour des textes ultra répétitifs comme une sorte de mantra rythmé par des structures dépouillées de synthé, de violon, qui confèrent à l'ensemble un aspect hypnotique et claustrophobe. Retour à l'instrumental pour un 'James Whale' jouant sur des déformations de sons de cloche tandis que s'élèvent des gémissements syntétiques à peine perceptibles en arrière-fond. 'What use ?' présente des climats mêlant cold wave et new wave de par la basse et la guitare éléctrique mais les crissements de corde et le clavier brouillent un peu les pistes; un peu de chant est néanmoins le bienvenu. J'aime assez 'Volo vivace' qui conjugue à nouveau une basse répétitive, un petit violon fou et des touches d'orgue, l'effet est presque mélancolique. Triste, '7 years' l'est assurément de par ses mélodies lentes et étirées, ses plaintes violoneuses et un chant grave; pour moi, voilà le meilleur morceau du disque (le plus accessible aussi). 'KM/Seeding the clouds' reprend la veine expérimentale oscillant entre new wave décortiquée, jazz mélancolique et production claustrophobe mais tire en longueur, même si la seconde partie avec chant passe mieux. Présent sur cette édition, le mini 'Scream with a view' est plus à mon goût. Il garde cette atmosphère glauque et étouffante mais de manière plus efficace par une approche moins expérimentale. 'Nervous guy' en est un bon exemple: boîte à rythmes Bontempi, guitares sombres, basse réduite à l'essentiel, gémissements de synthé, voix répétitive...De la même trempe, 'Where interests lie' prend une coloration quasi cabaret de par le violon et le beat, le chant, lui, opte pour des tonalités robotiques, lesquelles sont reprises sur 'Family man' mais avec un côté plus jazzy dû au saxo triste qui parcourt la chanson. 'Midnite stroll' clôt de manière instrumentale un disque relativement épuisant pour les nerfs. Beaucoup d'expérimentation avec peu de moyens, telle semble la devise de cet opus; bravo pour l'audace mais pas évident à s'enfiler quand même.

Note : 3/6

Page 84/168 45 GRAVE : Debasement tapes

Chronique réalisée par Twilight

Quidam, si tu n'es point fan de 45 Grave, passe ton chemin. En effet, c'est la condition sine qua non pour acheter 'Debasement tapes'. Les galettes de 45 Grave sont rares et difficiles à trouver (surtout sur cd), le label Cleopatra l'a bien compris. Comment donc en profiter pour se faire un peu de blé ? En compilant des bouts de live et autres sessions, voyons ! C'est leur rayon, l'aventure Christian death l'a prouvé. Sitôt dit, sitôt fait et nous voici dotés de ce 'Debasment tapes' qui groupe divers morceaux capturés en live, avec un son pas toujours très à la hauteur qui siérait parfaitement à un bootleg (mais chez Cleopatra, ça ne les arrête pas). Ajoutez à celà des interludes plus ou moins étranges ('Bobby' presque indus avec ces collages de bouts de films et autres bruits affreux, 'How does he fly'...). Si l'on se place d'un point de vue positif, ce cd est une bonne compilation d'archives (au son pas toujours terrible mais bon...), est également très spontané et donne l'opportunité de mieux saisir l'état d'esprit 45 Grave. Aussi pourris soient-ils, pas mal d'enregistrements conservent des commentaires ('Gangsta rap', 'Introduction'...) qui démontrent l'humour bien particulier de nos lascars ('R2D2 is Buddah' et ses échos Virgin Prunes), le genre de choses que le live officiel 'Only the good die young' n'inclut pas. Musicalement, 45 Grave sur scène, c'est très punk, parfois presque garage ('Surf bat'), plein d'énergie et le côté 'raw' des prises ('Black cross', 'Fucked by the devil'...) nous plonge dedans la tête la première. En réalité, le cd en lui-même est un objet qui vaut l'achat si on aime le groupe (après tout, les titres compilés sont plutôt bons), le point qui me dérange se situe quant au fait que Cleopatra, label officiel se fait du blé facile en compilant des restes comme aurait pu le faire un label pirate...pas très joli au niveau de son image...souhaitons au moins que le groupe aura touché sa part des royalties...

Note : 3/6

Page 85/168 DISMAL : Miele dal salice

Chronique réalisée par Twilight

Le 'miel du saule', nom évocateur pour un disque où pixies, fées et lutins semblent mener le bal, une farandole pas toujours évidente à suivre tant elle aime, telles les facétieuses créatures, à brouiller les pistes, nous égarer sur des voies de traverse pour mieux nous éblouir ensuite. Voilà en tous cas oeuvre bien baroque où se croisent des touches néoclassiques (les sons de violon, le piano), des percussions éléctroniques, des tentations gothic metal ('Polvere d'ireos'), des tempi de valse ('Mélisse'), un rien d'atmosphères cinématographiques et une larmounette expérimentale et le plus souvent, tout ça mélangé dans le même morceau (amateurs du schéma 'couplet-refrain-couplet', fuyez !). Les vocaux féminins laisseraient à croire à quelque chose d'heavenly mais rien n'est simple car la voix de Rossana sait se faire murmure, épique, folle, douce, elle qui chante en italien et récite en français ('Shiva li neve', 'Anima sciolta')...A première écoute, il y a quelque chose de kitsch dans ce patchwork...Comment ?!? Mais on entend bien que les percussions sont éléctroniques ! Et ces voix, elles sont samplées, pleines d'effets ?!? Oui mais là n'est pas la démarche du groupe...Toute cette magie, cette émotion, c'est au travers des mouvements de sa musique, des envolées de son, de ces continuels passages entre calme et tempête qu'il l'exprime...Et ça marche; on se rend compte (un peu surpris peut-être) que ce patchwork à priori disparate véhicule une large palette d'émotions soignées et témoigne visiblement d'une grande maturité de Dismal quant à sa direction musicale.

Note : 5/6

Page 86/168 THE MARK DUTROUX SLIDESHOW : Eight Pieces of Evidence

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Que ceux qui s’interrogent sur les limites du mauvais goût se penchent sur l’imagerie de ce groupe. Visiblement, tout est bon à prendre quand on tape dans les sonorités les plus extrêmes, d’autant que sous le couvert de la provocation gratuite se cache tout de même un message (littéralement : il y a un insert explicatif dans le boîtier), proche de celui de NON ou Whitehouse : quelque chose de radical et salvateur, nécessairement douloureux passant par l’exhortations des tabous, des morales dans un élan asocial cathartique. D’accord, mais le son me direz-vous ? Pour faire simple, The Mark Dutroux Slideshow est à Whitehouse ce que Whitehouse est à Throbbing Ghristle : une version encore plus noire, jusqu’au-boutiste et tétanisante. Avec cette imagerie, on serait en droit de s’attendre à du power electronics rempli de samples de petites voix d’enfants sur des murs de sons ; il n’en est rien : la violence de TMDS est sourde, basé sur des tensions silence/bruit très propres et maîtrisés. Malgré quelques voix triturées et hachées qui se font parfois entendre, l’oppression est définitivement rendue pure et directe, uniquement grâce aux manipulations de fréquences (souvent très hautes). Le contrôle de l’auditeur est absolu : on se retrouve complètement victime du bourreau, attaché à son siège, attendant le prochain viol auditif en espérant qu’il ne dure que quelques secondes. Incroyablement vicieux, le son nous prend parfois à revers (le presque gentil Evidence 006) pour mieux nous mettre sur le carreau par la suite. Quand le silence (le vrai) reprend place, on se retrouve bel et bien atterré, le nez en sang, et le plus important compte tenu des ignobles inspirations du "Diaporama de Marc Dutroux" : carrément traumatisé.

Note : 5/6

Page 87/168 AGNIVOLOK : Sculptor

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Comment parler de Sculptor, ce premier album d’Agnivolok ? C’était mon principal souci jusqu’à ce que je trouve cette formule qui me permet déjà de terminer ma seconde phrase ici même. Parce que Sculptor est déroutant et dépaysant, parce qu’il m’empêche d’avoir des assises claires, je n’ai pu trouver d’introduction décentes pour vos yeux attentifs. Il s’agit là d’un mélange de chants folkloriques russes mêlés à des instrumentations hétéroclites, souvent expérimentales dans leur utilisation. Le résultat est donc déroutant à plusieurs égards : la voix surmixée d’abord, ce qui nous donne l’impression que Vera chante directement dans notre salon, l’aspect torturé des instruments qui semblent à chaque fois jouer faux (cette flûte possédée !) et l’aspect ambient très présent qui rajoute au malaise, déjà inhérent aux mélodies folkloriques. L’éponyme et magnifique « Sculptor » en est le parfait exemple : il commence de façon subaquatique (grattements, bruits d’eau, nappes profondes, cordes monotones) pour devenir tapis de velours où viendra se déposer la voix sensuelle de notre amie qui déjà nous a déjà piégé dans son ambigu voyage rempli de tziganes, de fêtes macabres et de grinçante mélancolie. Son chant disparaît, laisse la belle part aux guitares embourbées dans d’obscurs suintements abstraits avant de mieux redécoller pour une montée tonale à la fois tendre et sublime. On reprochera simplement à l’album d’être bien trop court (« Penance » prend la moitié de l’album est n’est composé que d’une seule note jouée à l’archet sur une basse). A réserver à ceux qui n’ont pas peur des voix féminines rocailleuses ainsi qu’à ceux qui souhaitent s’aventurer hors des sentiers battus de la scène neofolk/darkfolk actuelle.

Note : 4/6

Page 88/168 KLARE (Frank) : Digitalic

Chronique réalisée par Phaedream

Digitalic est la conclusion d’Analogic paru en 1999 et ré édité en 2005. Comme Analogic, Frank Klare nous propose 6 titres, mais au lieu de la douceur et du flottement spirituel de l’analogue, Digitalic est d’une dureté musicale extrême où le numérique et la complexité des émotions sont maîtres. Digitalic One ouvre l’œuvre avec une courte réflexion harmonieuse en guise d’intro. Une légère boucle séquentielle mélodieuse vrille avec une docilité minimalisme. Graduellement, une ligne de basse s’installe sur des percussions cymbalistiques hypnotiques. L’univers sonore est riche et dense, lorsque que les froids claquements d’une percussion métallique anime le titre d’un soubresaut hyper digital, donnant à Digitalic One une force musical peu commune, habillée d’une cuirasse synthétique dense, qui superpose des couches musicales minimalismes, créant une ivresse sonore qui trouve sa force dans le mode échotique par modules interposés. Un superbe titre qui introduit un album à la limite d’un paradoxe artistique. Nerveux et hypertendu, Digitalic Two descend comme une spirale inversée où les notes se multiplient dans une course folle. Un peu comme un forcené qui court après sa queue, convaincu d’être guidé par d’étranges voix métalliques. Les partie trois est quatre sont de superbes approches de la Berlin School actuelle avec un souffle d’antan, rappelant les ivresses analogues. Frank Klare y multiplie des boucles inter lacées, dans une symphonie minimalisme soufflée de bref sursauts synthétiques qui se perdent dans une cacophonie stylisée où l’harmonie retrouve une route chaotique d’une froideur digitale très concluante. On sent la touche de Ron Boots sur Digitalic Five et Six. Si la première est une superbe procession hypnotique, digne des grands moments tribaux de Steve Roach, la seconde est plus laborieuse sur une belle séquence basse qui ondule un tempo hésitant, sur de suaves souffles éclectiques d’une chaleur aborigène. Un titre aux percussions discrètes, qui définit plus la vision des 2 artistes, sur un rythme croissant et un superbe synthé enveloppant. Digitalic est un album à 2 volets; la première partie de Frank Klare est un immense flot sensoriel où la froideur est enrobée d’une étrange sensation de schizophrénie latente eu égard aux incroyables spirales qui surplombent cette portion. La seconde partie, celle avec Ron Boots, est tout à fait son contraire. Donnant à Digitalic un caractère unique qui allie démence et sérénité sur de superbes alliages minimalismes. Un album puissant qui dépeint les fortes influences de Frank Klare et Ron Boots sur le merveilleux monde de la MÉ.

Note : 5/6

Page 89/168 BROKEN SOCIAL SCENE : You forgot it in people

Chronique réalisée par dariev stands

Depuis la fin des années 90, les groupes indés canadiens intéressants ont proliféré presque aussi vite que les bons groupes indés ricains se sont raréfiés (ou plutot, comme c’est toujours le cas aux USA, marginalisés à mort). Parmi des groupes d’écorchés vifs tels que Neutral Milk Hotel, Arcade Fire ou Godspeed & ses dérivés, on trouve aussi quand même des gens joyeux, dont les chansons aérées laissent passer l’éblouissante lumière du soleil de midi… Broken Social Scene. Une nébuleuse artistique plus qu’un groupe, comportant en son sein et selon l’humeur des femmes fatales comme Feist, Emilie Haines (elle aussi starisée depuis avec Metric) ou Amy Millan (Stars), des membres de Do Make Say Think et un bien entendu un grand manitou, comme chez Godspeed, mais nettement plus souple, le très hippie Kevin Drew . Et je précise que dans ma bouche ce mot est un compliment. On ne sait jamais. On atteint parfois jusqu’à 17 personnes, ce qui occasionne bien sur moult superpositions de guitares et force joli bordel sur scène. « You forgot in people » est un des disques les plus sensuels qu’on puisse trouver, un deuxième album (le premier étant passé bien inaperçu) à l’équilibre parfait entre expérimentation sonore et ballades post-rock paradisiaques disséminées sur tout le disque. Tout s’écoute avec une facilité déconcertante, s’écoule dans les oreilles avec langueur et volupté, tandis que les paroles évoquent parfois des histoires un brin cruelles (« I’m still your fag », lettre ouverte murmurée à un ancien amant du chanteur, aujourd’hui straight et en famille)… Un coté marginal revendiqué, donc, qui étrangement ferait penser parfois à Jean Leloup, cet autre gentle-looser sensible, bien que Toronto et Montréal, c’est pas tout à fait à côté, on sait. L’album s’ouvre et se ferme avec la plus extrême douceur, caressant l’auditeur comme avec ces 3 premières chansons embrumées par le sommeil, puis culmine sur la tuerie « Almost Crimes », qui renvoie l’intégrale Bloc Partol/Interpy/Franz Fernandel chez eux, sous le bureau d’Hedi Slimane, tuerie au cours de laquelle la sublimissime Feist chante comme jamais (voire comme Grace Slick), sur un beat punchy à souhait et des grattes noisy aussi salvatrices qu’une menthe à l’eau en plein été (pas maintenant quoi). A se demander décidément comment BSS a pu ne pas cartonner, malgré un plébiscite dans la presse déjà à l’époque. Après deux pistes « de repos », c’est au tour d’Emilie Haines d’ensorceler l’auditeur, méconnaissable sur un ovniesque « Anthems for a 17-year old girl » qui hante le cerveau avec cette étonnante impression d’ouvrir un journal intime, ou de pénétrer dans une chambre exiguë et mal éclairée d’adolescente par la fenêtre. La chanson n’est pourtant qu’un leitmotiv, mais terriblement addictif. Après une telle sortie hors des sentiers battus, le reste ne peut qu’en devenir anecdotique, quoiqu’on y trouve cette patate et cette fraîcheur qui fait si souvent défaut aux groupes de post-rock. Un futur album culte, oscillant entre beau à pleurer et idéal pour repeupler la planète...

Note : 5/6

Page 90/168 WHITEHOUSE : Birthdeath Experience

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Que les choses soient claires : le genre humain n’a jamais eu besoin de fauteurs de troubles pour survivre. S’organiser, manger et proliférer sont les conditions sine qua non à l’instauration d’une société ; rien de plus. Seulement l’humain se doit de devenir homme, se doit de se remettre en question, par égard à l’intelligence qui lui a été conférée (prenons « lui » comme le Dieu spinoziste). Et l’humain qui réfléchit va bien vite réaliser que l’aliénation de masse dessert sa propre quête, et inversement, et que l’Ordre sera toujours là pour remettre les brebis dans le troupeau. Arrivent alors ces fauteurs de troubles, pour n’en citer que quelques-uns : Spinoza, Nietzsche, Caraco parmi tant d’autres qui n’auront de cesse de remettre à plat l’évidence sociale pour proposer (ou non) une alternative individuelle... Car le mouton a besoin d’un bon coup de pied pour se réveiller. Pour revenir à Whitehouse (dont le nom vient de Mary Whitehouse, militante chrétienne ultra conservatrice de cette même époque), il fut une Angleterre noire des années 70 qui vit la naissance de Throbbing Ghristle, formation culte qui était à la musique ce que le punk était au mainstream : un crachat dans la gueule. Comme n’importe quelle révolution (dans le sens large du terme) celle-ci s’estompe ou s’élargit (TG se scindera en Coil, Chris and Cosey et Psychic TV) en laissant place à un vaste champ encore brûlant. Mais la cendre n’est-elle pas un des meilleurs terreaux ? Alors que la plupart des artistes industriels délaissent leur haine viscérale pour des expérimentations diverses, William Bennett pousse le bouchon encore plus loin pour perfectionner l’anti-musique, celle que personne n’aurait du entendre, remplie de haine, injectée de tout ce qui peut choquer, gêner, traumatiser (musique bruitiste, hautes fréquences, imagerie sexuelle, totalitaire ou perverse) dans un cocktail empoisonné qui donnera notamment naissance à la scène noise et ses dérivés. Que veut William Bennett à travers ses pamphlets stridents, hurlés et réverbérés réalisés avec les moyens du bord : deux synthés, une pédale réverb et un générateur de fréquence ? Le contrôle. L’asservissement. Et bien sûr le doute. Car dans cette poisseuse agression totalitaire, tout doit se lire à travers les lignes. Qu’attendez-vous de votre vie ? Qu’attendez-vous de la musique ? Pourquoi laissez-vous ce disque vous faire souffrir ? A la différence du punk, Whitehouse distille toute l’oppression sociale pour vous l’injecter pure et directement dans les oreilles. C’est une purge douloureuse, une lobotomie sans anesthésie, c’est Alex devant les images d’archives nazies sur fond de Beethoven. Paradoxalement, un vrai sous-genre musical en est sorti (le power electronics donc, dont l’appellation apparaîtra sur « Psychopathia Sexualis » en 1982) et le groupe a permis à la scène noise de se développer considérablement. Mais malgré nombre de formations présentes sur celle-ci aujourd’hui, peu sont celles qui peuvent prétendre à la même sincérité sur scène comme sur support audio. Du haut de ses 27 ans, « Birthdeath Experience » n’a pas vieilli, ni sur le fond, ni dans la forme.

Note : 5/6

Page 91/168 COMPILATION DIVERS : Thee Vampire Guild presents The best of 'What sweet music they make'

Chronique réalisée par Twilight

Voilà une compilation intéréssante bien que la thématique n'en soit pas forcément originale. Elle regroupe en effet la presque intégralité de trois cds intitulés 'What sweet music they make' où étaient rassemblés un maximum de morceaux ayant trait aux vampires. Bien entendu, les formations anglaises des 90's, friandes du sujet, sont largement représentées mais quelques groupes américains, allemands et même français viennent renforcer le choix. La qualité n'est bien entendu pas la même partout mais reconnaissons à ce best of un haut standard. Parmi les réussites, je citerais Corpus Delicti (leur 'Dancing ghost' mêlant cold wave et gothic rock avec refrain possédé tient la route bien qu'il ne s'agisse pas de leur plus belle réussite); leurs compatriotes de Brotherhood of pagans s'en tirent très bien aussi avec leur gothic rock pêchu. Une belle claque m'a été administrée par l'excellent 'Vampira' des Astrovamps (peut-être l'une de leurs meilleures compositions), pareil pour 'Wrecked in faith' des House of Usher (rythmique roulante en intro, bons claviers, des vocaux profonds, une ligne mélodique béton...) et le plus calme et vicieux 'Realm' de Lestat qui tourne comme une danse hypnotique (addictif !). Les Inkubus Sukkubus sont bien entendu comme des poissons dans l'eau, fidèle à leur gothic rock mélodique et rythmé; excellent aussi les Horatii avec 'Island of the zombie women' plus proche du horror punk ou du gothabilly version garage (ce combo a toujours été un alien parmi ses compatriotes), quant aux bons Stone 558, ils apportent une touche deathrock old school à cette compilation. Hantés à souhait, mentionnons encore Morticia (et ses guitares flirtant avec le hard rock), Witching hour, Sopor Aeternus avec un 'Feast of blood' témoin des débuts, plus gothic rock, bien loin du son d'aujourd'hui, et le baroque 'Crimson' au clavecin par The Dark Theatre. Pour ma part, j'aime aussi 'Such pretty things' des pourtant très moyens Emma Conquest (bonne mélodie), le groovy glauque de Element et Whores of Babylon ainsi que la dark pop de Manuskript (à déguster comme un bout de réglisse). Surprenant mais pas désagréable, Sneaky Bat Machine avec une atmosphère que l'on pourrait qualifier de cybergoth vampirique. Parmi les pièces inutiles, Nosferatu (avec un tel patronyme, se planter sur une telle compilation reste sans excuse), Paralysed age dont le morceau dégage autant de saveur qu'un gruau d'avoine (il s'agit pourtant de leur meilleur !), 13 Candles dont le slow version Fields of the Nephilim du pauvre ne permettrait même pas d'emballer les filles au bal de fin d'année et Scarlet Harbour avec son instrumental raté et très court. A noter que de nombreux interludes, des samples de répliques de films de vampires, sont éparpillés entre les titres. A s'écouter en sirotant un triple Bloody Mary...

Note : 5/6

Page 92/168 AMON AMARTH : With oden on our side

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Et un Amon Amarth de plus ! Mine de rien elle commence à avoir de la gueule leur disco. Alors y a des choses qui changent ? Bah... Au risque de surprendre : Non. Amon amarth, c'est du metal de guerrier, du simple, du direct, du épique avec des mélodies typiques, et ça ne risque pas de changer ! Et ma foi, bien leur en prend, car finalement à l'écoute de "With oden on our side" on se rend vite à l'évidence : ces gars n'ont pas leur pareil pour proposer des morceaux headbanguants et puissant comme une armée de Drakkar prête à dévaster une contrée. Après la petite baisse de régime sur "Fate of norns", ces vikings ont retrouvé une certaine verve et proposent un album synthèse, un peu à la manière de "Versus the world" en accentuant cette fois le côté mélodique qui illustrait les débuts du groupe. Retour des gros brûlots bien rapides ("Valhalla awaits me", Asator plutôt surprenante avec son riff très thrash seule vraie surprise de l'album, "Cry of the black birds"), et surtout des morceaux lents tout sauf chiants. Le souffle épique est toujours aussi présent, les mélodies trainent longtemps dans la tête, certaines sonnent d'ailleurs vraiment comme les groupes de la scène pagan/viking ("Hermod's rides to hel...") tandis que d'autres renverraient presque à du vieux In Flames ("With oden our side"). Bref l'album qui rassurent tous les guerriers que nous sommes : Amon Amarth est toujours là, le coeur haut et le poing levé. Alors bien sûr, l'album n'est pas exempt de défauts. Le principal étant sûrement que les morceaux renvoient à d'autres (comment ne pas penser à Versus the world" en entendant "Gods of war arise" pourtant d'une qualité exceptionnelle, idem pour "Cry of the black birds" et "For the stabwounds in our back"), on pourra également regretter une prod' trop proche des albums précédents, et qui se montre assez inefficace lors des riffs purement thrash ou death (le premier de "Valhalla awaits me" par exemple)... Pour le reste, voici du Amon Amarth en grande forme, très inspiré, et qui nous balance ici un album sans temps mort. Le genre de disque qui s'écoute d'une traite avec un plaisir difficile à cacher, un peu comme un bon verre d'hydromel ! A vos cornes !

Note : 5/6

Page 93/168 XASTHUR : To violate the oblivious

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Tant qu'à faire dans les groupes qui brillent par leur immobilisme, un bon vieux Xasthur me semble bien approprié. Le truc c'est que c'est aussi super chiant à chroniquer, pace qu'à part me répéter, y a pas grand chose à faire. Xasthur reprend bien évidemment le style qu'il a tant développé et nous rebalance là un album "de plus". La prod' s'est bien améliorée depuis l'album précédent, tout est parfaitement audible tout en restant toujours aussi sale et dépravé. Le niveau des compos est lui aussi meilleur qu'avant. du pur Xasthur, tout en arpèges saturés décadent et dérangés, les harmonies claviers/guitares reviennent au premier plan, les structures sont simples et peu recherchées... Comme avant quoi. La différence avec le reste, c'est que les coups de génie sont ici plus présents : "Xasthur within", le quasi single "screaming at forgotten fears"... Malheureusement, l'inspiration défaille de temps à autres, le disque est inégal... Et puis merde, le coup de l'auto-reprise qui prend un quart du disque faut pas abuser, y en a marre ! On a la douloureuse sensation d'être pris pour un pigeon avec cette reprise du premier album, cette intro entendue milles fois, et cette interlude super naze... Bref, un petit 4 , il faut vraiment cependant que Malefic travaille plus ses albums, il aurait tant à y gagner (enfin surtout nous)... Pareil qu'avant, mieux inspiré que le précédent, toujours aussi glauque, mais toujours un cran en dessous des premiers albums... Potable, c'est sûr, mais moi je dis, gare à la saturation.

Note : 4/6

Page 94/168 SCHMOELLING (Johannes) : Images and Memory 1986 - 2006 An Anthology

Chronique réalisée par Phaedream

Je suis toujours sceptique face à une compilation, trop souvent ça sert plus les intérêts commerciaux que les intérêts culturels. Avec Images and Memory c’est un peu une fusion de ses deux intérêts. Nous retrouvons Schmoelling dans toute sa splendeur harmonieuse, avec son unique touche éclectique où les effets sonores complètent une mince touche de cette folie si caractérielle qui le démarque de ces confrères contemporains. 1986 - 2006 An Anthology est une très belle compil qui retrace le meilleur des œuvres, et les plus accessibles, de Johannes Schnoelling. La force de cette anthologie est sans aucun doute le regroupement des titres obscurs et percutants, perdus ici et là sur différentes compilations qui bien souvent sont introuvables. De plus, nous avons droit à un très beau titre inédit et, pour agrémenter le tout, les titres du premier CD sont remasterisées, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Bref, du vrai bo168on. Le CD 1 s’ouvre avec la moitié de Wuivend Riet qui est rajeunit avec justesse et subtilité. Ce premier opus solo démontre un Schmoelling mordant et ingénieux qui, pour l’époque, sortait une étrange histoire musicale très avant-gardiste, autant aux niveaux des structures musicales que des compositions. Sur The Zoo of Tranquility, nous avons droit à un Schmoelling plus sage, mais qui garde un sens inné de la mélodie (Woodpecker, The Rise of the Smooth Automaton) tout en conservant la folie animale qui régnait sur Wuivend (The Anteater et The Wedding Cake). Avec White Out le musicien Autrichien poursuit ses expériences sonores syncrétiques en livrant un album aux structures très inaccessible. Le choix des titres représente fort bien l’environnement complexe de White Out avec Icewalk, le lourd A Great Continent avec ses riffs puissants et stagnants, le sombre et percutant Rain Echo et le mélodieux A Long Way Home. Galago, qui sort tout droit de Wuivend Riet, fait parti de cette collection de titres très rares, qui ont disparus avec ces compilations. Lamentation of an Ancient Tree est une superbe ballade que peut d’entre nous connaisse. Schmoelling y mélange son piano mélancolique à des instruments acoustiques, sur des souffles vaporeux. Une ode à la perdition. Un superbe titre qui hantera vos soirées en solitaire, la vague à l’âme. Spacenight Runner allie les bigarrés de Wuivend Riet, sur des samplers vocaux intrigants. Un titre en suspension, sur une lourde ligne de basse à la Patrick O’Hearn, qui se termine sur une belle mélodie. Du vrai Schmoelling qui nous fait vibrer sur son piano. Plus récentes, You and Me et Friends sont d’un paradoxe harmonieux unique au style du musicien Autrichien. Avec son intro éclectique, au style de peigne qui lisse une feuille de tôle, You and Me jouit d’orchestrations denses qui nous conduisent sur un rythme aux incantations lancinantes. Friends attaque la mélodie de façon plus directe. Un beau titre léger qui rejoint bien le pactole musical si varié de Schmoelling. Songs no Words est sans doute l’album le plus méconnu de Schmoellimg. Sur cet opus, la force tranquille de Tangerine Dream embrasse un style plus contemporain, où l’aspect classique revêt une importance indéniable. Cette compilation offre deux titres très représentatifs de cette œuvre un peu obscur, dont le superbe et réaliste Funeral March. De Recycle or Die et Instant City, nous retrouvons de belles compositions qui mélangent de suaves harmonies à de légères incantations éclectiques, comme si Schmoelling serait à jamais indissociable de sa volonté à marquer le temps de ses variances psychédéliques sur fond mélodieux.. Images and Memory 1986 - 2006 An Anthology est une superbe collection qui vous fera découvrir un artiste au doigté unique, qui fusionne harmonies à des rythmes et effets sonores d’une imagination aux limites de

Page 95/168 l’inaccessibilité. Un album que je recommande à tous, car tous les styles y trouve son terroir.

Note : 5/6

Page 96/168 NEKROKAOS : Chaos II

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Voici le premier album du duo marseillais Nekrokaos, « Chaos II », produit par Insidious Poisoning Records. D’ordinaire très féru de production dégueulasse, suintant l’humidité des caves et l’extrême décrépitude de l’esprit, j’ai dans un premier temps été assez déboussolé par ce disque. A l’instar d’un Hypothermia par exemple, les compositions ne répondent pas à un schéma de construction pré-établi, il faut donc du temps pour digérer cet aspect. On fait ce qu’on veut et on vous emmerde, une phrase du livret tendrait même à affirmer que le tout est composé et enregistré en improvisation sans réelle préparation digne de ce nom. C’est fort possible. Les morceaux ne portent pas de nom mais dès le début, le malaise s’installe : un titre ultra lourd, fangeux, repoussant, que j’ai d’ailleurs toujours du mal à me passer dans son intégralité, presque funeral doom dans les tempos. On remarque d’ailleurs une certaine variété dans les tempos puisque le deuxième morceau nous présente une rythmique black plus habituelle alors que le troisième titre nous plonge dans un état cyclothimique, une première partie où le néant fait son oeuvre, une ode au suicide puis un développement vers un tempo plus rapide mais tout aussi anti-humain. Voilà, cet album est définitivement anti-humain et vous fait vous sentir sale, repoussant, dégueulasse, indigne de vivre, toute une réflexion sur votre basse condition humaine. Et c’est là sa réussite. Car point de démonstration de virtuose ici, point de tentative stylistique osée, mais une réelle ambiance qui fonctionne et prend aux tripes. Aux premières écoutes, le disque est indigeste, trop long. Puis il s’immisce progressivement et on a envie de retenter l’expérience vicieuse. Alors certes, certains passages sont assez lourds et maladroits mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit là d’un premier réel essai. C’est pourquoi j’émet quelques réserves mais je reconnais sans problème que le duo tient quelque chose d’intéressant. Mon seul souhait est qu’ils parviennent à le présenter de manière plus efficace en allégeant quelques longueurs, à mon goût préjudiciables à la qualité globale de l’opus. Le pari est tout de même réussi puisque se dégage de cette déjection infâme, une ambiance anti-humaine qui vous amènera à maudire ses géniteurs tout en vous délectant à la fois de ce voyeurisme malsain, corrosif et dégradant. Le paradoxe de l’homme en 55 minutes….

Note : 4/6

Page 97/168 WATAIN : Sworn to the dark

Chronique réalisée par Iormungand Thrazar

Dire que ce troisième album des suédois de Watain était attendu relèverait presque de l’évidence. Dire que je reste sur ma faim avec « Sworn to the dark » n’en est pas moins vrai. C’est qu’avec deux albums précédents très solides, le furieux « Rabid death’s curse » et le dense « Casus Luciferi », Watain a parcouru un sacré chemin. Après quelques démos, le combo tape dans l’oeil de Drakkar Productions qui s’occupe des deux albums qui recueillent tous deux un accueil excellent, voire dithyrambique. Depuis, Watain s’est envolé sous d’autres cieux, bien que toujours français, à savoir ceux de Season of Mist. Trois ans et demi après la parution de « Casus Luciferi », voici donc le palier du troisième album, souvent considéré comme celui de la maturité. Premier constat : la production est ultra carrée, axée sur la puissance avant tout, mais perd selon moi le charme, l’aspect cru et sale des opus précédents. Deuxième constat : cet album comporte des titres de remplissage, chose à laquelle le combo suédois ne m’avait pas habitué. Je pense notamment à « The serpent’s chalice » et « Dead but dreaming ». Cependant, on tient quand même des titres sévèrement burnés notamment dans la première partie avec le haineux « Legions of the black light », un « Satan’s hunger » très dense, qui aurait définitivement eu sa place sur « Casus Luciferi », le riff délicieusement trashy de « Storm of the antichrist ». Mais rien à faire, je ne retrouve pas complètement l’ambiance et l’aura qui entouraient les productions du groupe par le passé. Probablement la faute à cette production un peu trop polissée à mon goût. Disons que l’album bénéficie d’un effet immédiat qui était moins vrai sur « Casus Luciferi » qui nécessite plus d’écoutes et m’apparaît plus subtil que ce « Sworn to the dark ». « Underneath the cenotaph » me rappelle plus l’époque du « Rabid death’s curse » et son aspect plus direct, avec un côté résolument plus mélodique aujourd’hui. L’épique « Stellarvore » clôt parfaitement l’oeuvre, un titre très réussi, avec un dialogue bien pensé dans la deuxième partie entre guitares et vocaux. A noter également un très beau livret pour le digipack. Toujours est-il qu’à l’écoute de ce troisième album, je ne peux m’empêcher d’être nostalgique de l’ambiance proposée sur les deux premières oeuvres. Entendons-nous bien, « Sworn to the dark » est un très bon album de black metal mais j’en attendais beaucoup plus de la part de Watain. Celui-ci est plus immédiat que ses prédécesseurs mais également plus vite oublié. Petite déception quand même, bien que ça fasse plaisir de temps en temps mais sur le long terme, « Sworn to the dark » souffre nettement de la comparaison avec « Rabid death’s curse » et «

Casus Luciferi ».

Note : 4/6

Page 98/168 COMITY : ...As everything is a tragedy

Chronique réalisée par Nicko

Alors Comity, j'vais eu l'occasion d'écouter 2-3 fois leur précédent album, "The deus ex-machina as a forgotten genius", et j'avais plutôt bien apprécié. Voici un an qu'est sorti son successeur sur Appease Me.../Candlelight, et j'ai encore du mal à bien saisir. Voilà un album de 99 plages sur 55 minutes de musique. En fait de 99 titres (sans noms), on va plutôt dire qu'il s'agit d'un seul morceau. D'ailleurs, pourquoi l'avoir découpé de la sorte (quasi-anarchiquement) ? C'est super malin quand on a, comme moi, une chaine qui met un blanc d'un demi-dixième entre chaque piste... Bref... J'avais souvenir d'un groupe qui jouait de la musique trippante, prenante, lourde à la Overmars, ample et dense. Là, ils ont poussé le bouchon un peu trop loin pour moi. Un an que j'ai ce CD et j'accroche pas. Le CD est très débridé, ça enchaine surtout au début les parties sans transition, rapides, lentes, lourdes. On sait jamais sur quoi on va tomber à aucun moment du CD dans els 2 secondes qui vont suivre. Limité aussi taré qu'un Agoraphobic Nosebleed ! En fait, y'a un peu de tout dans cet album. Je ne vais pas dire qu'il est fourre-tout parce qu'il y a une réelle évolution dans l'album (en même temps que ça se clarifie dans els structures d'ailleurs !), ce n'est pas du grand n'importe quoi/foutage de gueule. C'est juste que moi, c'est drapeau blanc, je déclare forfait. A part quelques parties lentes bien senties vers la fin, on a droit à une toute série de parties qui sont trop rapides. A peine on commence à apprécier le pattern qu'on enchaine direct sur un autre et ce pendant 10-15 minutes. Heureusement, cela change sur la deuxième demi-heure de l'album, mais là, à l'inverse, cela devient par moment trop... répétitif !!! aahhhhh, je vais devenir fou avec ce disque ! Voilà, donc non, l'album n'est pas mauvais, au contraire, je pense même que pour ceux qui réussiront à rentrer dedans, ils pourront bien tripper dessus, mais moi, je le trouve un peu trop ambitieux. Je voudrais quand même ajouter que le son des guitares est excellent avec une guitare moins distordue et moins lourde que les autres donnant un contraste et du relief à une musique somme toute personnelle. Pour ma part, j'aurais aimé que leurs pulsions créatives aient été un peu plus canalisées. Mais à l'écoute du CD, je ne peux que m'imaginer qu'une performance live du groupe doit être une sacrée expérience !!!

Note : 3/6

Page 99/168 FORBIDDEN : Forbidden evil

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Bon les gars c'est l'été, fait beazu, fais chaud, les gonzesses sont à moitié à poil, c'est l'heure de ressortir vos shorts en jeans, vos converses et de thrasher ! Surtout que dans le genre bastonnade, Forbidden c'est pas des petites frappes. Avec ce premier album, ces ricains tapent fort, très fort, le plus fort de toute leur discographie d'ailleurs. Prenez donc du Slayer première période, du Annihilator en plus burné, et toute la scène bay area de l'époque, secouez moi tout ça, et vous avez Forbidden. Pour certains, ce sera "un de plus", pour les amateurs, l'album laissera un goût de grosse tuerie dans les oreilles. Déjà il y a ce son, super agressif, tranchant, plus saturé que la moyenne, ensuite il y a cette paire de guitaristes ! De vrais riffeurs comme on en fait plus maintenant, de vrais tueurs capables de vous faire secouer la tête avec leurs riffs super rapides et énervés. Et je ne parle même pas des solos, ils me foutent juste la chair de poule... Inutile d'ailleurs d'essayer d'en détacher quelques-uns (bon ok, le morceau éponymle est quand même tout particulièrement excellent), le niveau est constant, pas de temps mort, pas de remplissages, tout va vite, très vite et on en prend plein la gueule. Le thrash, le vrai quoi. Ah et puis comment passer outre la prestation de Russ Anderson ? Enervé comme pas deux, on le sent toujours prêt à exploser, certains cris haut perchés sont déjà passé au rang culte (aah "Chalice of blood"...)... Son chant particulier à mi chemin entre heavy et thrash peut parfois irriter, notament du fait d'un mix le surexposant un peu, mais passé quelques écoutes on s'habitue vite. Je passerai sous silence Paul Bostaph qui lui trouvera carrément une place chez Slayer après... On pourra simplement regretter une petite baisse de régime sur la fin de l'album, rien de bien grave cependant. Et au contraire, on retiendra surtout un album de thrash qui a parfaitement traversé le temps, toujours aussi "punchy" 20 ans plus tard avec ses propres hymnes intemporels que bon nombres de thrasheurs connaissent ("Chalice of blood", "Forbidden evil,

"March into fire"...). Un grand, très grand 5 pour ce classique du genre.

Note : 5/6

Page 100/168 SOFT MACHINE : Out-bloody-rageous – an anthology 1967-1973

Chronique réalisée par dariev stands

Des best-of de Soft Machine, c’est pas ça qui manque. Mais quand tombe le parfait résumé de la carrière de ces orfèvres du jazz progressif Canterbury, avec artwork bricorama/dada/sous trip, notes de pochettes exhaustives et livret 16 pages bien classe comme il se doit, cela mérite d’être signalé. Si le premier cd se consacre – oh joie, bonheur intense – presque entièrement aux truculentissimes volumes 1 & 2 du groupe (sans oublier le premier 45t, composé par Ayers, qui ouvre le bal dans un jet de confettis épileptiques), accompagnés de la face B de «3rd» qu’il vaut mieux découvrir en entier de toutes façons ; le deuxième se focalise sur tout le reste (de Fourth à Seven), moins passionnant et pas forcément aussi génialement foutraque. Un premier CD justifiant à lui seul l’achat, donc, d’autant plus qu’il commence par la face B du single inaugural, un déglingué « Feelin Reelin Squeelin » produit par Kim Fowley, avec cette impression d’être la tête dans le son... Déjà, un disque qui commence par une production Fowley… voilà, quoi. Et puis le reste, je n’en parle même pas tellement c’est bien, tiens. Il n’y a rien à en dire, ou plutôt, si, mais alors au format encyclopédique ! Bref, écoutez moi ce premier cd, il contient plus de génie que dans toute la carrière du Floyd (incluant « Piper » ?? eh bien peut-être !), et vous rendra heureux et béat pendant quelques années. Tout s’enchaîne, se déploie sous nos yeux comme une relecture de Fantasia sous acide. Stop. Maintenant, attaquons le deuxième disque, qui alloue avec équité 3 titres à chaque album, toujours funky, voire hip-hop (« Gesolreut », qui a du faire trembler les Headhunters), et sans la présence de Wyatt, de Kevin Ayers et de (parti fonder gong à cause de la douane française et de sa tête de « bète-nique », ha ha). Au cours de la trop longue ère Ratledge, la machine se fera hypnotique et molle pour de bon (le très Terry Riley « Soft weed factor »), nageant en des eaux ambient et placides, frôlant des sirènes turquoise parmi les roseaux vert absinthe au cours d’un étincelant « Chloe and the Pirates », perdu au fond de l’album « Six », qui dévoile un virage saisissant d’émotion à 2’43 avant de bifurquer à nouveau dans un break onirique qui voir le saxophone mimer une portée de cannetons. Les extraits de « Seven », enfin, peuvent voire poindre un ennui légitime. (un comble pour une compil ?) Tandis que « Penny Hitch » larmoie un jazz mélancolique et baroque, le loungey « Down the road » renie avec un groove primesautier mais discret, préfigurant toujours le trip-hop avec classe. Peu d’évolution depuis le départ de Wyatt ceci dit. Mike Ratledge a-t-il voulu sciemment remplacer la grâce par la préciosité ? On sent que tout est maîtrisé, canalisé. Production, effets, trouvailles soniques et déjà électroniques, structure clairement jazzifiée des morceaux. A la fin, on sera plus proche des monstres sacrés du comme Weather Report (ce qui n’enlève rien à la qualité, seulement à la singularité) que des compositions alambiquées d’un Frank Zappa. L’intérêt d’une telle compile reste quand même de découvrir un groupe dont les albums méritent d’être écoutés, et viennent d’être enfin correctement réédités (le mieux restant les 33t !), mais qui déployait toute sa grandeur sur scène. D’où l’intérêt de connaître les standards… A suivre pour des chroniques des nombreux albums live, souvent renversants…

Note : 5/6

Page 101/168 LORDS OF ALTAMONT : To hell with the lords

Chronique réalisée par Twilight

Le rock'n'roll n'est pas mort, bordel ! Si t'en es pas convaincu, t'écoutes les Lords of Altamont. Voilà des gars comme il faut, vêtus de noir, avec des pantalons moulants, des chaussures pointues, un chanteur qui met le feu à son orgue, saute dessus, ainsi que sur la batterie...Une bande de loustics qui fait de la musique garage pour ceux qui ont vendu leur âmes au rythme et à l'éléctricité, une musique qui évoque le spectre Easy Riders, Marlon Brando et les combats à coups de chaîne (Altamont, ça vous dit rien ? Si si, c'est là qu'a eu lieu le concert des Stones où les Hell's de la 'sécurité' ont assassiné un jeune type)...Composé d'anciens membres des Fuzztones et des Cramps, le groupe opère la parfaite fusion entre les tendances de ces deux formations: un garage pêchu et sombre mâtiné de touches psychédéliques, exprimées notamment par l'orgue. Les fans des Stooges, des Fuzztones ou des Cramps vont adorer, d'autant que pour ce premier essai, la production est très raw: c'est enregistré live, sans production superflue. Sûr, mon pote, c'est pas très contemporain comme musique mais essaie donc de résister à ces rugissements de guitare, ces descentes d'orgue, ces rythmes d'enfer, ces vocaux possédés et à cette note rageuse que tu retrouves chez The Horrors ou Eighties Matchbox B-Line Disaster...Surtout avec des lascars aussi doués pour les mélodies. Qui plus est, on est loin de bikers gros lourd, les Lords of Altamont ont la classe, des voyous dandys en quelque sorte...

Note : 5/6

Page 102/168 LORDS OF ALTAMONT : Lords have mercy

Chronique réalisée par Twilight

Après avoir choisi de se faire connaître par une galette assez brute enregistrée sans fioriture ('To hell with the lords'), les Lords of Altamont nous délivrent ici leur premier véritable album studio...Encore que vu l'éléctricité et la pêche qui se dégagent de ce disque, la différence n'est pas si notable. Certes, la production est un brin moins directe mais ça n'altère en rien le feeling. Musicalement, ça fleure bon les Stooges ('Let's brun' et son héritage 'TV eye') ou les Fuzztone (le côté garage à la Cramps est légèrement moins présent), soit un rock sale et dopé à l'énérgie, soutenu par un jeu d'orgue complètement déjanté, le tout mené par un chanteur dément. Les mélodies sont bonnes mais je regrette pour ma part la puissance de 'To hell with the lords' vaguement plus contenue ici, comme un pendant moins âpre (les deux cds étant sortis en même temps sur le marché, cet aspect faux jumeaux s'en trouve renforcé)...Je dis 'vaguement' car 'Lords have mercy', c'est quand même un beau paquet d'éléctricité qui nous est balancé et difficile de garder ses pieds immobiles à l'écoute de tels rythmes. A noter un boîtier très soigné dans sa présentation...

Note : 4/6

Page 103/168 SUICIDAL ROMANCE : Love beyond reach

Chronique réalisée par Twilight

En Estonie, il n'y a pas que des groupes metal, la preuve puisque voici Suicidal Romance...D'un autre côté, est-ce vraiment un plus ? Pas sûr puisque nous avons affaire à un clône estonien de BlutEngel (qui a d'ailleurs remixé l'un des morceaux). En gros, nous voici face à une synthie pop 'boum boum' avec chant féminin (trop propre pour être réellement prenant) et vocaux masculins déformés pour sonner méchant. Niveau sonorité, c'est de l'éléctronique totalement bâteau combinant sonorités dance avec des touches plus sombres et du piano, quant aux structures de composition, elles ont déjà été utilisées par pratiquement toutes les formations du genre. Certes, les mélodies ne sont pas toujours forcément désagréables mais ça sonne tellement gentillet, quant aux textes, n'en parlons pas. En bon 'Chris Pohl' du pauvre, Dmitry pose, le regard sombre (les lentilles de contact, c'est trop top !), en compagnie de deux demoiselles (dont la chanteuse) au milieu des chandelles, parfaite illustration de l'aspect carton pâte de ce genre de musique. Peut-être bien que les fans de l'Ame

Immortelle, BlutEngel et autres Illuminate apprécieront, moi je me désespère...Reste l'Eurovision.

Note : 2/6

Page 104/168 ALL GONE DEAD : Fallen and forgotten

Chronique réalisée par Twilight

La scène batcave actuelle n'est en rien différente des autres, elle a ses tendances, ses personnalités articifielles, ses têtes de turc...Comme il était de bon ton de s'acharner sur Fear Cult (formation moyenne mais pas sans qualité), il est convenable aujourd'hui de décrier All gone dead, pas toujours sans raison il est vrai. Crée par Stich, guitariste de Tragic Black sur le mini 'Sixx premonitions', il est certain que ce projet ne révolutionnera pas le monde de la musique, sans être pour autant à 100% désagréable. Evoluant entre batcave soft et pop froide, notamment dans les sons de clavier, All gone dead louche brièvement vers le deahrock (les guitares de 'Just 80 miles west'), des restes rock'n'punk ('Cedric Krane'), sans parler de quelques réminisences de l'époque Tragic Black ('Skritch'n'skrill', 'Within but not before'). Faciles d'accès, certaines pièces séduisent par une accroche immédiate (le bon 'Newspeak (Room 101)', 'Cedric Krane' ou le poppy 'Vivid still beating'), d'autres sonnent trop naïf ('D(escending' gnangnan à souhait avec son feeling fleur bleue) et manquent de profondeur. Assez banales dans leur écriture, elles ennuient ou lassent rapidement ('Orchids in ruins'). Si tout n'est pas à jeter, il est clair que le duo n'a pas un talent très développé, sa musique reste un peu soft; ses looks extrêmes, la promotion dont il a fait l'objet ont d'ailleurs vite contribué à en faire une sorte de boy/girl band batcave. Médisance ? Certes, mais comme disait l'autre, pas de fumée san feu. All gone dead auront encore fort

à faire pour s'imposer et prouver qu'ils ne sont pas juste des bouffons.

Note : 3/6

Page 105/168 MYTHOS : The Modern Electronic Kamasutra

Chronique réalisée par Phaedream

Voici la dernière folie musicale de Stephan Kaske. Tout d’abord réalisé en 2001, Modern Electronic Kamasutra est une œuvre à la grandeur de l’imagination copulative de Mythos; une fresque électronique, teintée de souffles orientaux aux délires corporels et spirituels que seul Stephan Kaske peut offrir avec la prétention de ses déviations culturelles. Dès les premières notes de Climaxutra, nous sommes plongés dans un mythique monde de luxure où le rythme est lent, empreint d’une latente sensualité propulsé par de riches sonorités mellotronnés, les violons forment la structure rythmique qui croît sur des passages plus fluides et des échantillonnages de chœurs chinois. Titre court mais efficace, Love Your Rythm est sec et clouant avec des percussions métalliques qui martèlent un tempo progressif, sur de superbes mellotrons violonés. Un titre percutant qui allie rudesse et tendresse, avec des orchestrations robustes. Plus tribale, mais tout autant percutante A Tribal Affair nous amène profondément dans les racines orientales sur des rythmes lourds et vivaces, pour une fresque électronique. Après le sage Total Passion, Hymnosutra emprunte un couloir plus séquencé avec de sulfureux mellotrons qui dégagent une sensualité très suggestive et mélodieuse, sur des pulsations tribales. Les envolées de violons synthétiques sont contagieuses sur des séquences lourdes et entraînantes. L’un des bons titres sur cet opus. À déguster avec la même approche que le contact corporel. Sur une structure plus progressive et une forte incandescence orientale, Un Desir Ardent flotte sur les accords de violons chinois. Une belle mélodie sur des structures de basses hésitantes et de belles orchestrations synthétiques qui nous plonge dans un univers musical aux spiritualités orientales. Très musicale, Pagode D’amour nous entraîne dans les premières ébullitions électroniques de Thierry Fervant. Doucereux, le synthé vogue sur un séquenceur serein qui filtre une structure légèrement galopante où effets sonores et basse coulante tracent une empreinte fort mélodieuse. Heat-A-Sutra présente une odeur très jazzée, aux incantations vocales très suggestives. Peut-être le seul titre qui perd un peu de cette essence orientale, la pièce dérive pour prendre une tangente plus musicale, et très sensuelle, sur un mode échotique aux apparences permissives. Modern Electronic Kamasutra est une œuvre plus musicale que complexe, imbibée d’une sensualité orientale qui transporte et ouvre les sens. Il y a de superbes moments où l’électronique est maître. Mais l’aspect théâtral chinois, d’une tribalité enivrante, donne une direction inattendue à cette œuvre où les odes synthétiques, et des superbes mellotrons, se mêlent mélodieusement aux ombres chinoises.

Note : 4/6

Page 106/168 SOULMAKER : Obsessions

Chronique réalisée par Nicko

Les alsaciens de Soulmaker reviennent, après une première démo honnête, avec un MCD réalisé de manière professionnelle, masterisé aux réputés Finnvox Studios d'Helsinki. Soulmaker a choisi de passer à un chant quasiment 100% féminin et dans le même temps, a accéléré le tempo. Là, on a droit à du power/heavy metal finalement bien burné. Le chant de Marina est vraiment très bon, juste, et puissant. J'ai l'impression aussi que la musique est devenue plus extrême qu'avant avec des parties bien lourdes et aggressives tout en restant suffisamment mélodique. Ne connaissant que trop peu le petal à chant féminin, j'aurais du mal à faire des comparaisons, mais ce MCD de 5 titres est une bonne production. Mais est-ce suffisant pour sortir du lot ? Je trouve pour ma part qu'il manque de réelle personnalité encore et du coup de génie, du riff qui tue, de la mélodie entêtante, du solo de folie, pour cela. N'empêche, Soulmaker s'améliore et continue son bonhomme de chemin avec un produit bien sympa à écouter. Mais il manque ce petit plus qui permet à un groupe de sortir de l'ombre... et de ne pas s'y perdre. C'est tout ce que je leur souhaite.

Note : 3/6

Page 107/168 MEGADETH : United abominations

Chronique réalisée par Nicko

Dave Mustaine, euh pardon..., Megadeth est de retour trois ans après l'excellent "The system has failed" qui représentait une sorte de renaissance/résurrection du "groupe". En 2007, Dave Mustaine a encore une fois totalement remanié le line-up de SON groupe, où on retrouve deux frères, Glen et Shawn Drover (inconnus au bataillon, Glen a tout de même joué avec King Diamond) ainsi que le sympathique James Lomenzo qu'on avait pu déjà voir jouer avec Zakk Wylde notamment chez Pride & Glory et le reconnu Black Label Society. Que dire donc de ce onzième album studio de Megadeth ? On a l'impression que Dave a trouvé son rythme de croisière. "United abominations", toujours autant porté sur la politique et la façon dont le monde tourne, est un bon album de heavy-metal avec beaucoup de solos. C'en est bel et bien fini de la furie (même s'il reste quelques résidus du passé, notamment sur "Burnt ice"), place à du bon vieux heavy metal qui s'écoute aussi facilement que du Iron Maiden, bref, en famille. On a une bonne rythmique lourde mais pas trop speed avec de bonnes mélodies. Bref, lalbum facile sans prise de risques. C'est dommage parce que la base est là, l'album est clairement inspiré, mais trop calibré, il y a trop de ressemblances avec le passé, l'impression de déjà entendu est nette. Niveau solos, comme je le disais plus haut, il y a ce qu'il faut, mais c'est vraiment trop bête, car la plupart manque franchement d'intensité. Dave est toujours aussi bon guitariste, on a des solos bien techniques, mais voilà, il manque la flamme. De plus, Glen Drover n'est pas aussi adroit dans cet exercice que le Maitre. Au final, on a un bon album, ni plus, ni moins. Au bout de 23 ans et quand on connait les merdes pitoyables que le groupe a pu pondre ("Risk" en tête), on peut s'estimer heureux quelque part d'avoir un album tel que ce "United abominations" qui, même s'il n'invente rien, tient bien la route. Et de toute manière, ne rêvez pas, il n'y aura plus de "Holy wars" ni de "Countdown to extinction". Enfin, juste pour finir, je voudrais dire que la reprise du "A tout le monde" avec Cristina Scabbia de Lacuna Coil est réellement sans intérêt !

Note : 4/6

Page 108/168 THE GATHERING : Accessories : Rarities & B-sides

Chronique réalisée par Nicko

A l'heure où Anneke a annoncé son départ de l'une des plus importantes formations musicales bataves, revenons un peu sur cette compilation sortie il y a deux ans. Avec le succès qu'a connu le groupe à travers ses différents albums comme "Mandylion" ou "How to measure a planet ?", le quintette (à ses débuts sextette et même septette !) a choisi de voler de ses propres ailes et de sortir ses productions suivantes via son label personnel, Psychonaut Records. Comme il leur restait un album à sortir sur leur précédent label, Century Media, les voilà qui décident d'exhumer quelques raretés ainsi que les faces B de leurs singles. Le premier CD représente les faces B. Au menu, principalement des lives et des versions démos datant depuis l'intronisation d'Anneke jusqu'à l'album "If_Then_Else", dernier album sorti pour Century Media, ainsi qu'une poignée de reprises. Bon, il faut bien se rendre à l'évidence qu'ici, le niveau est en-dessous de ce qu'on peut entendre sur les albums. En écoutant les vieux live, on ne peut que remarquer la progression fulgurante de la voix de la jolie Anneke !! Certaines envolées sont effectivement mal assurées. Les reprises, notamment celle de Talk Talk, ne m'ont pas vraiment convaincu et la version avec orchestre de "Strange machines" est pour le moins curieuse. Ca m'a rappelé le "S&M" de Metallica ! hé hé ! On peut noter quelques raretés comme "Frail" en live (alors que ce titre n'a été interprété en concert qu'à deux reprises !) ou un morceau pour la BO d'un court métrage, "The cyclist". Sur le deuxième CD, on retrouve deux sessions d'enregistrement qui n'ont finalement pas abouti. La première session concerne l'album "Nighttime birds" avec au menu deux inédits et une version instrumentale de "Kevin's telescope" ainsi que des versions alternatives de morceau dudit album. La deuxième session se situe avant l'enregistrement de "How to measure a planet ?" au début de l'année 1998. Elle possède la particularité d'être le dernier enregistrement avec Jelmer Wiersma, leur dernier "deuxième guitariste". Ce deuxième CD s'avère être plus anecdotique qu'autre chose, les différences avec les versions des albums étant minimes, même s'il s'écoute très bien ! Faut dire que les titres et donc l'album en résultant est vraiment très bon ! Au final, je dirais que ce double-CD (près de 2H30 de matériel tout de même !) s'adresse tout particulièrement aux fans de la formation hollandaise parce que c'est vrai que les versions studios sont plus réussies. Cependant, on ne pourra pas leur reprocher de se foutre de la gueule de leurs fans en proposant un objet joli et complet avec des explications et des anecdotes assez sympas !

Note : 3/6

Page 109/168 XASTHUR : Subliminal genocide

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Diantre je n'en esperai pas grand chose de ce Xasthur. J'avais à vrai dire un peu détourné mon interêt de ce projet, trouvant que cela tournait décidément beaucoup trop en rond. Et pourtant, grand fan de musqiue dépressive que je suis, je continuai à acheter aveuglément les albums... D'autant plus que ce "Subliminal genocide", il aura mis quasiment 3 ans à sortir, chose rare chez Xasthur qui avait un peu l'habitude de pondre 2 albums par an... Allait-il enfin proposer un truc bien bossé et chiadé ? Et bien oui et non. On a toujours du pur Xasthur, mais bien plus pro, et surtout beaucoup, beaucoup plus inspiré. 71 minutes, aucune auto-reprise, des instrumentaux bien placés, le disque a été pensé, voilà qui est clair. Autre fait marquant, c'est un Xasthur totalement déprimé que l'on a là. Les ambiances désespérées sont de retour, les guitares pleurent, les claviers soulèvent le coeur, les riffs très Xasthur-iens rivalisent d'ingéniosité, merde il est super bon cet album ! A vrai dire, je pense même qu'il s'agit du meilleur album de Xasthur depuis "Nocturnal poisoning". Les morceaux passent, pas de bouche-trous (enfin "Arcane and misanthropic.." traine quand même beaucoup dans sa première moitié, et une "Victim of your dreams" un peu en dessous), les ambiances glacées sont toujours aussi prenantes... Mince, ce disque est presque entièrement faux ! Et pourtant, quelles dysharmonies... Certaines sont vraiment superbes, le genre de mélodies qui vous rend rêveur, qui appelle à l'introspection et au souvenir ("Subiminal genocide", l'énorme "Prison of mirrors")... En plus de ce regain de créativité, Malefic a eu le bon goût de concocter une prod' maîtrisant parfaitement l'équilibre crade/clair. Tout est parfaitement audible, tout en conservant ce côté sombre et occulte qui anime ces compos... "Subliminal genocide" vaut-il le coup en somme ? Oui et milles fois oui. Poignant et dérangeant, ce disque montre un "groupe" maître incontestable d'un genre qu'il a lui-même poussé un cran plus loin. Excellent tout simplement, je n'y croyais plus.

Note : 5/6

Page 110/168 VADER : The ultimate incantation

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Pensez donc, en 92, signer un groupe de death polonais, mais qu'est ce qui a bien pu leur prendre chez Earache ? Ils ont l'électricité dans l'est ? Des guitares même ?!! Je vous rappelle qu'on est à la grande heure des groupes anglais, que tout le monde du death metal tourne autour de la scandinavie et du royaume-Uni, et que très franchement peu de monde aurait parié sur le "succès" de ce groupe polonais nommé Vader. Rien que le nom déjà ça n'aide pas, mais passons. La review va être vite fait de toutes façons : Vader s'est toujours illustré dans un quasi immobilisme musical, et donc ce premier album pose en quelque sorte les bases de son style. En tout cas pour des polonais censés élever des brebis (ou jouer de l'accordéon dans le métro, au choix), ils maîtrisent bien les bougres ! En fait Vader c'est plus death/thrash boosté à l'extrême que du death typique de l'époque. Riffs en tremolo à tout va, ralentissements bien headbanguants, chant avec peu de grain, plutôt thrash, et surtout, un batteur hors normes qui donne une sacrée dynamique à l'album. On peut penser parfois à un "Altars of madness" joué en accéléré, mais finalement on se rend à l'évidence : malgré sa recette peu originale, Vader se montre bien reconnaissable. Inutile d'entrer dans un descriptif plus détaillé de l'album, ça bourrine beaucoup, les morceaux sont parfois difficiles à différencier, on retrouve une première version de "The final massacre" (qu'on retrouvera sur "Litany") qui illustre bien le style joué ici : brutal et rapide. La prod' est très bonne, claire et propre sur elle. On regrettera l'absence de vraies surprises, tout se passe avec plaisir mais rien de bien transcendant ne s'en dégage, il manque la folie, l'album sympa sans plus quoi. A l'image du groupe en fait même, si je me risquai à balancer un peu mon avis qui n'engage que moi, mais c'est une autre histoire. Bon album, le premier d'une longue série de clones...

Note : 4/6

Page 111/168 THE STRANGLERS : Rattus Norvegicus

Chronique réalisée par Twilight

Quel rapport peut-il y avoir entre les Doors et le punk ? Aucun à priori...Et pourtant...Ce premier album des Stranglers pourrait s'approcher de quelque chose de similaire. Ok, ils n'ont jamais été réellement punk mais s'inscrivent néanmoins en parallèle et du moins dans la mouvance post punk. Tout commence avec l'alliance en 1974 de Hugh Cornwell avec son vieux pote (déjà 35 ans au moment des faits) Jethro Black, ancien batteur de jazz. Ils sont rejoints par un bassiste Français et Hell's angel itinérant, Jean-Jacques Burnel. Après de vaines démarches pour recruter un saxophoniste, le groupe opte finalement pour le clavier Dave Greenfield, excellent musicien, plutôt issu du terreau des groupes progressifs. Très vite, les Stranglers acquièrent une réputation de bad boys violents (ce qui les conduira parfois en prison), machos (il suffit de lire les paroles) et provocateurs, et leur musique impressionne le public. Celle-ci emprunte quelques touches au punk au niveau de l'énérgie mais le jeu d'orgue, lui, se rapproche nettement plus de celui d'un Ray Manzarek (écoutez donc le solo de la fin du très bon 'Sometimes' ou les volûtes de 'Hanging around', sans parler d'un 'Down the sewer' de près de 10 minutes). Autre particularité des Stranglers: leur côté obsur. Vêtus de noir, avec une basse grave souvent plus présente que la guitare, leurs compositions développe une touche sombre que n'ont pas forcément les formations punk. Par contre, les vocaux, souvent scandés sur la mélodie plus que chantés (quand j'écoute 'Get a grip', je me dis que les Art Brut ont écouté ce disque) se rapprochent nettement plus du feeling punkoide naissant, surtout dans leurs déclinaisons les plus rageuses. Mais ça ne suffit pas à y faire rentrer les Stranglers...Ce jeu d'orgue subtil et cette capacité presque pop d'écrire des mélodies accrocheuses, ces influences rythmiques bluesy...on est loin des schémas punk de l'époque; en cette année 1977, le quatuor dégage un son et une énergie particulière qui attirent tant les fans d'atmosphères un peu glauques que les amateurs de bon rock pêchu ('Ugly' et son petit côté garage). 'Rattus Norvegicus' englobe tout ça, ce qui explique probablement son succès mérité auprès d'un public issu de plusieurs scènes.

Note : 5/6

Page 112/168 TANGERINE DREAM : Summer in Nagasaki

Chronique réalisée par Phaedream

Après Pinnacles, paru en 1983, Edgar Dream tomba dans un lourd coma hyperboréen. S’en remettant à ses confrères nettement plus créatifs, Tangerine Froese suivait la vague de Poland et Le Parc sans trop savoir où il errait ou irait. Plus de 20 plus tard, Edgar Froese ressuscite en s’investissant d’une œuvre épique et historique intitulée Five Atomic Seasons, rappelant les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Summer in Nagasaki est le 2ième tableau de cette commande culturelle de Mr. H.T., richissime homme d’affaires Japonais, témoin survivant de cette attaque nucléaire. Comme le 1er volet, l’œuvre doit durer 54 minutes et c’est avec des pas tombant d’un néant, que les premières notes de Climbing Mount Inasa résonnent sur un synthé mélodieux aux souffles incertains. Le séquenceur s’agite en une spirale hypnotique, percutant un air de déjà entendu, sur une tangente progressive. Par minuscules flocons les notes sautillent, tel un feu crépitant, pour tourbillonner comme un spectre musical aux mille prismes. Fluide, la mélodie s’échappe pour verser dans un passage ambiant, aux effets sonores métalliques feutrés où de superbes percussions martèlent un tempo d’une sensualité lancinante. Déjà, l’ouïe est conquise et se laisse bercer par In The Cherry Blossom Hills qui se fond mélodieusement à la pièce d’ouverture, tout en nous introduisant au sublime Mystery Of Live & Death. Edgar Froese crée un univers théâtral où l’atonie côtoie une structure dramatique au minimalisme envoûtant. Un titre déroutant, par ses chemins inattendus dont un superbe passage en 2ième partie qui n’est pas sans rappeler Stuntman, avec percussions séquencées qui augmentent en cadence. Un excellent passage, peut-être le meilleur de Froese depuis des lunes, qui s’éteint doucement dans les cendres mélodieuses de Dreaming In Kyoto Train. Un titre qui démontre que Froese manipule à merveille l’aspect mélodieux sans tomber dans ses pièges de la facilité. Aysumi´s Butterflies va plaire aux fans de la dernière époque avec un rythme techno soft, mais avec de superbes mellotrons. Un bon mélange entre les harmonies d’antan sur un beat plus contemporain. Les percussions s’harmonisent aux fluides synthétiques et ses bourdonnements circulaires, donnant un mélange convainquant, sans gène ni fausses notes. Du soft techno avec de l’âme, du rarement entendu sur les derniers TD. Après le mélodieux Presentiment, 11-02 Am. nous plonge dans un univers sonore statique, où les chœurs tanguent une légère brise orientale ambiante, sur une structure hachurée qui cadence graduellement. Une étincelle sonore qui se meurt dans les ondes flottantes des premières bombes à être tombées. Faut rendre à Edgar Froese ce qui revient à Edgar Froese. Summer in Nagasaki est un superbe opus qui est imprégné de cette douceur mélancolique et harmonieuse qui ponctuait ses petits chef d’œuvres comme Epsilon in Malaysian Pale et Stuntman. Un univers musical aux ambiguïtés rythmiques, à la fois progressif et mélodieux sur un fond feutré aux effluves orientaux. Summer in Nagasaki s’écoute comme un rêve, avec une beauté indéfinie par le souffle de l’imaginaire d’un homme qui a trop longtemps été absent.

Note : 5/6

Page 113/168 TANGERINE DREAM : Bells of Accra

Chronique réalisée par Phaedream

Décidément, Edgar Froese a entrepris un virage créatif fort rafraîchissant. Entre les 2 premiers volets de Nagasaki, le flamand blanc reçoit l’honneur d’écrire la musique pour l’inauguration du musée du peintre/sculpteur Paul Wunderlich à Eberswalde, le 1ier Juillet 2007. Ce court EP ne comprend qu’une pièce, mais toute une. Très mélodieuse, l’intro est hachurée par une fine ligne séquencée, moulée sur des accords échotiques suaves et intensément mélodieux. Une intro à la Vangelis, mais avec plus de fermeté, de rondeur dans les basses. Passé le stade de la 2ième minute, la sonorité Tangerinienne surplombe la structure avec un superbe séquenceur aux percussions roulantes, imbibé de chœurs greco-gothiques aux atmosphères antiques. Le morceau évolue sur des structures évolutives lourdes, et mélodieuses, assaisonnées d’échantillonnages vocales bien dosées, jusqu’à la finale minimalisme croissante aux effluves des meilleurs crus d’Edgar Froese, comme Tangerine Dream aurait dû offrir depuis fort longtemps. Je sais! Vous allez dire un titre dispendieux? Oui. Mais qui vaut amplement le détour. Je ne sais pas si Edgar a degelé, mais ce qui se passe actuellement est ce que les fans attendaient depuis foret longtemps. Du bon et du solide Tangerine Dream, comme on l’attendait plus.

Note : 5/6

Page 114/168 THE STRANGLERS : No more heroes

Chronique réalisée par Twilight

'Plus de héros !' Le cri est lancé et il sonne plus que jamais d'actualité en cette fin d'année 1977 où achève de se consumer la première explosion punk. Seulement, chez les Stranglers, la démarche va bien au delà d'un simple constat de désanchantement...On peut presque parler de dandysme tant nos lascars manient le cynisme, l'humour noir et s'amusent à brouiller les pistes. Dès les premières notes de 'I feel like a wog', basse sombre et orgues joyeux, on sent bien que rien n'est jamais acquis et qu'on va être secoué dans toutes les directions. Si 'No more heroes' s'inscrit très clairement dans la lignée de 'Rattus Norvegicus' en faisant cohabiter une rythmique post punk, un jeu de clavier héritier des Doors (plus discret cependant) et un chant instinctif très calqué sur le musique, je dirais que tout en dégageant l'humour typique, parfois salace, des Etrangleurs, il sonne plus aigre. Les vocaux ont un côté plus possédé, rauque, parfois légèrement expérimental ('Dead ringer') et si l'accroche directe est bien présente (le spectre des Kinks n'est pas très loin sur 'Dagenham Dave' ou 'Bring on the Nubiles'), l'album se teinte de noir au fur et à mesure, notamment sur un 'Peasant in the big shitty' franchement glauque, très cold wave dans son feeling. Même le rythmé et presque new wave 'No more heroes' a quelque chose de mordant, pareil pour le bon 'English Towns' (pas très loin d'une version plus sombre des Clash). Ce ne sont pas la batterie tribale et les cris d'enfants de 'School mam' qui dissiperont le malaise désormais installé. 'No more heroes' sonne nettement plus déconcertant que son prédécesseur à la première écoute mais c'est là son charme et si, selon moi, 'Rattus Norvegicus' brille par ses mélodies, ce disque se distingue davantage par son atmosphère pas franchement gaie mais drôlement efficace.

Note : 5/6

Page 115/168 THE STRANGLERS : Black and white

Chronique réalisée par Twilight

Avec 'Black and white', les Stranglers me semblent boucler inconsciemment une sorte de trilogie. Si musicalement, les bases sont les mêmes depuis le début, le ton s'est assombri, le propos s'est fait plus grave et la volonté d'expérimenter se confirme. Celà est particulièrement marquant dans le jeu du clavier de Greenfield qui a abandonné ses orgues à la The Doors pour se concentrer sur des touches plus synthétiques avec lesquelles il explore de nouvelles possibilités assez menacantes (l'excellent 'Nice'n'sleazy', 'Threatened', l'éprouvant 'Enough time' avec ses sonorités de réveil éléctronique). Niveau rythmique également, 'Black and white' témoigne d'une plus grande ouverture avec les tentations valse du bon 'Outside Tokyo', l'essai presque dub de 'Nice'n'sleazy' qui côtoient des restes punk rock ('Hey ! (Rise of the robots)'). Le timbre de Hugh Cornwell confirme l'évolution âpre entamée sur 'No more heroes' tout en améliorant la touche mélodique ('Sweden', 'Nice'n'sleazy'), ce qui n'empêche pas notre Anglais d'expérimenter ('Enough time' où la voix est répétée inlassablement et ralentie). Tout ces éléments concordent plutôt bien avec le climat plutôt morose d'un disque qui, peut-être en raison de cette gravité un brin nihiliste, propose de bien beaux morceaux: 'Death and night and blood' (hommage à Mishima), 'Outside Tokyo', 'Nice'n'sleazy', 'Sweden' ou encore le nocturne 'In the shadows'.

Note : 5/6

Page 116/168 NEUROSIS : Given to the rising

Chronique réalisée par Chris

20 ans. 20 ans déjà que la bande de Steve Von Till torture nos esprits et lave nos tourments dans sa fabuleuse machine à explosions soniques orgasmiques et libératoires. Des débuts punk hardcore aux déferlantes apocalyptiques douloureusement jouissives de Enemy of the sun" et de "Times of grace" en passant par les réminissences aux accents plus progressif et folk de "A sun that never sets" et "The eye of every storm", Neurosis a, au fil des années, gagné le statut d'un groupe hautement estimé grâce à son attitude exemplaire et surtout l'énorme qualité de ses productions qui depuis "Souls At zero" se révèlent toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Sur "Given to the rising" Neurosis continue de dicter sa loi pour les pauvres mortels que nous sommes et persévère dans sa quête imperturbable à la recherche de sensations toujours plus fortes. Toutefois en examinant bien ce nouvel album on peut dire sans trop se tromper que "Given to the rising" ne constitue pas vraiment une percée vers de nouveaux horizons mais plutôt une sorte de synthèse globale de l'oeuvre des californiens. Neurosis renoue ainsi sur la majeure partie de l'album avec la violence oubliée de leurs efforts des années 1990, violence concrétisée par une omniprésence de ce chant hurlé si caractéristique et la construction de murs soniques et de riffs d'une lourdeur quasi-implacable. Le passé ressurgit également par l'intermédiaire des intermèdes "Shadow" et "Nine" qui semblent tout droits sortis de l'époque "Through silver in blood". Sur la fin de l'album, les titres "Distill" et "origin" font quant à eux plutôt référence à une période plus récente (couverte par les albums "A sun that never sets" et "The eye of every storm"). Mais soyons clair, à aucun moment la sauce ne sent le réchauffé, car comme toujours, l'engrenage "neurosisien" est imparable. Et une fois la porte franchie - ce qui constitue l'étape la plus difficile - pas de retour possible en arrière, car Neurosis est définitivement un des groupes les plus puissants et entêtants qui soit. Puissant de par la violence et la rage de son expression instrumentale et vocale. Puissant de par la force, la noirceur et l'extrême raffinement de ses atmosphères et mélodies. Puissant de par l'intelligence de construction de ses compositions, riches et palpitantes. Depuis longtemps Neurosis est passé maitre dans l'art de la conception de textures sonores hyper travaillées et émouvantes, dans l'utilisation de hurlements déchirants d'une bouleversante justesse. Qui peut résister à la puissance dévastatrice et rageuse d'un "To the wind" et d'un "At the end of the road" ? Qui peut résister à la déferlante sonique d'un "Hidden faces" ou d'un "Water is not enough" ? Qui peut encaisser sans frissonner la décharge émotionnelle délivrée sur un "Distill" ou un "Origin" ? Sur "Given to the rising" Neurosis nous livre 20 années de savoir faire. Un savoir faire unique... Les amis, réjouissez-vous : Neurosis est toujours là, bel et bien présent, et ce plus que jamais...

Note : 6/6

Page 117/168 TERMINAL CHOICE : Ominous future

Chronique réalisée par Twilight

J'ai commencé, je finis. Il me fallait bien à un moment donné rédiger cette chronique du quatrième Terminal Choice qu'il m'ait été donné d'acheter. Désormais un groupe même si Christian 'Chris' Pohl reste seul à la composition, le quatuor nous délivre un disque qui se veut plus fouillé. En réalité, la technique d'écriture n'a pas radicalement changé, c'est surtout au niveau de la production que ça se passe. Le projet s'est définitivement éloigné des structures minimales et cliniques des débuts pour tenter de plomber le feeling, ce qui avait donné 'Navigator'. Rivalité avec Project Pitchfork qui cartonnait dur à l'époque ? Toujours est-il que l'on sent la volonté de conserver une musique plus puissante sans bourriner à outrance, de composer des morceaux dancefloor plus accessibles en les décorant de petites mélodies. De ce point de vue, l'album est réussi, à tel point qu'on frise le plagiat de Project Pitchfork à plusieurs reprises ('In your soul', 'No chance', 'Time') tant musicalement que vocalement. Air du temps obligeant, éléctronique et guitares éléctriques fusionnent, en évitant heureusement encore le piège du bourrinage electro-indus qui s'annonce déjà comme l'effet de mode de ce début des années 2000. 'Ominous future' reste donc un disque agréable même si pas franchement original, le dernier avant que notre Allemand ne décide de succomber au syndrome Linkin Park. C'est d'ailleurs quand il sonne vraiment comme lui-même ('Time', plus proche des sonorités des débuts) qu'il reste le plus efficace...Pour le reste, si on aime le style Project Pitchfork et des mélodies sympathiques pas trop prise de tête...3,5/6

Note : 3/6

Page 118/168 TONES ON TAIL : Everything !

Chronique réalisée par Twilight

Bauhaus sans Peter Murphy, ça nous donne Love and Rockets; Love and Rockets sans David J. = Tones on tail...En réalité, il s'agit à la base d'un side-project de Daniel Ash destiné à lui permettre d'enregistrer des compositions plus expérimentales et au feeling moins sombre que celles de Bauhaus. Rejoint par un ancien pote et roadie de Bauhaus, Glenn Campling, le duo se changera rapidement en trio de par l'arrivée de Kevin Haskins suite au split de Bauhaus. Des projets issus de cette formation culte, Tones on Tail est peut-être le plus surprenant et le plus imaginiatif. La règle d'ordre était de créer des atmosphères différentes sur pratiquement chaque morceau. Boudé par un public trop maussade et peu préparé, considéré comme une simple blague par certains chroniqueurs, le groupe enregistrera un album, une poignée de maxis et se séparera très vite pour donner naissance à Love and Rockets. Cette excellente compilation rassemble tous leurs enregistrements, parfaite illustration d'un talent et d'une imagination sans faille. L'album 'Pop' tout d'abord...Il est vrai qu'il est difficile de faire plus panaché au niveau des genres. 'Lions' donne le ton avec sa batterie jazzy jouée aux pinceaux et des mélodies vaguement dub au clavier; le vrai feeling dub, c'est sur 'The never never (is forever)' qu'on le trouve...Lent, pesant, hypnotique, il est juste parfait. 'Hapiness' rappelle beaucoup 'The Lovecats' des Cure (enregistré la même année). 'War' se situe dans une ligne goth telle qu'on la trouvera parfois chez Love and Rockets, le très bon 'Peformance' se rapproche d'une new wave éléctronique typiquement 80's, quant à 'Slender fungus', sa musique est entièrement produite à base de bruits de bouche ! Dépouillée et vaguement bluesy, 'Movement' introduit du saxophone tandis que 'Real life' évoque le spectre de 'Slice of life' de Bauhaus. Le disque se clôt par un 'Rain' ambient et apaisant. Deux constats; tous ces morceaux sont vraiment bons, ensuite, ils réussissent l'exploit de donner une galette cohérente. Comment est-ce possible ? De par le timbre de Daniel Ash, à la fois sensuel et grave qui tisse un lien entre toutes les chansons et confère à l'ensemble un petit côté obscur. Le deuxième cd propose des pièces plus goth dans leur feeling, notamment le poignant 'Burning skies' (leur plus belle réussite ?), le bon 'Christian says', 'O.k. this is the pops', un brin batcave dans le feeling ou encore 'When you're smiling' qui flirte avec la new wave, de par sa boîte à rythmes. D'autres chansons sont plus légères, ainsi 'Go !', 'There's only one', très rythmées, avec des vocaux moins torturés. Parfois les deux aspects se mélangent, ainsi 'Now we lustre' dont la basse sombre évoque Bauhaus tandis que sa guitare sonne de manière soft, le tout pimenté de chant avec effets dub...Voilà j'espère de quoi vous donner un petit apperçu de ce projet éphémère mais intéréssant qu'il serait bien dommage d'ignorer. A noter qu'en bonus caché du deuxième cd se trouve une interview radiophonique...

Note : 5/6

Page 119/168 AUTECHRE & THE HAFLER TRIO : aeo3 & 3hae

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Mine de rien, Autechre en est déjà à sa seconde collaboration avec The Hafler Trio, la première (ae3o & h3ae) étant sortie sur Phonometrography sous forme de deux minis CDs. La première approche de l'objet est visuelle et tactile ; en effet le magnifique emballage en papier gaufré et scellé 'Die Stadt' s'ouvre sur un autre digipack recouvert d'une obscure prose en encre dorée, lui-même cachant en son sein les deux CDs chacun dans un papier protecteur agrémenté de calques de négatifs d'ondes spectrales. Ce côté terriblement sexy de la chose laisse présager le meilleur une fois les galettes dans la platine ; et c'est précisément là que cela se complique. Autechre a délaissé le peu de musicalité qui lui reste pour se la jouer Halfer Trio (comprenez : très très minimal) et force est d'avouer qu'ils s'en sortent honorablement, pour peu que vous ayez un équipement audio adéquat. "aeo3" ressemble à un morceau d'Autechre observé au microscope à balayage électronique. Les vibrations se font infimes, les résonnances presque biologiques. On navigue dans un environnement caverneux et abstrait qui pourrait se faire passer pour un field recording dans une veine capillaire. Arrive vers la seizième minute une variation brusque et glaciale, du type grésillement électronique haché menu qui coupe court à toute rêverie préalable. L'organisme reprend lentement place, encore secoué par quelques turbulences internes avant de disparaître loin de la relativité générale. Là où le bat blesse, c'est que 3hae, l'objet du Hafler Trio, souffre de la comparaison avec ce premier volet et trahit bien vite un gros manque d'inspiration. Loin de "Kill the King" ou consorts, THT saupoudre çà et là de nappes, de drones, entrecoupées de silences parfois longs de plusieurs minutes où surgissent de temps à autre un petit bruit au pif. Ca donne un petit trip à la Charlemagne Palestine, toujours intéressant pour piéger l'espace mais bien mieux réalisé à travers d'autres oeuvres. Une collaboration qui vaut surtout pour l'objet lui-même et pour partie d'Autechre donc, à écouter silencieusement.

Note : 3/6

Page 120/168 COMPILATION DIVERS : Effervescence V/A - pain perdu/pot pourri

Chronique réalisée par dariev stands

Effervescence est un tout petit label français qui ne fait pas spécialement parler de lui... Et pour cause, les artistes qui y résident se posent en couturiers du silence, brodant une sorte de "folktronica" limpide et discrète souvent caractérisée par un niveau de décibels assez bas et un mince voile de mélancolie tranquille à l'opposé des démonstrations de force britpop par exemple... On ne parle pas de blues ici, mais plutot de spleen muet, qui s'infiltre même lors de la superbement désuète reprise de "Billie Jean", placé en entrée de cette double compilation qui fête les 5 ans du label nantais, on le devine, afin de faciliter l'entrée dans cet univers fragile via une reprise que tout le monde connaît. Si la démarche de reprendre un des morceaux du disque le plus vendu au monde quand on est un illustre inconnu seul avec une gratte aurait pu être un gimmick amusant, les gens d'effervescence n'ont pas choisi cette facilité, et proposent comme autres reprises "Running up that hill" (dans le même esprit) et... "Eastern spell" de Marc Bolan période Tyrannosaurus Rex ! L'occasion de jauger l'actuelle mouvance dite "freak folk" a pu lui piller. Bref, inutile d'essayer de se familiariser avec la musique du label avec cette recueil ! Tout ce beau monde se mélange, joue ensemble, se remixe, et essayer de s'y retrouver dans les multiples collaborations et reprises relève vite du casse-tête. Mais qu'importe, tout se laisse écouter avec fluidité, même si la plupart des artistes se révèlent bien plus passionnants (et délirants) en mode "electronica" qu'en mode "lo-fi" (sauf les reprises et l'habité "lines"). La preuve, Domotic et Audiopixel qui se mettent deux pour créer une ritournelle folk anesthésiante, et génèrent des ambiances rafraîchissantes et inédites en solo et en electro. Le CD deux, "pot pourri", est bien plus intéressant (et homogène, ce qui est un peu déprimant pour une comilation, mais bon...) que le premier, car il regroupe les incursions electroniques. Et là, tout le monde se lache, en particulier sur les remixes. Entre le click'n'cut et l'ambient le plus déphasé, on oscille entre ambiances désertiques (le beau "coffee & cigarettes") et expérimentation féroce, comme sur "White", charge héroïque post-rock basée sur un cd rayé de Barry White. Globalement, si ce CD2 commence par des instantanés frêles et renfermés, il se termine par une série de morceaux bien crunchy et bordéliques qui relève un peu la sauce; trop fade jusqu'ici. L'affaire se conclue donc par une relecture du titre "St Saturnin", déjà retravaillé (explosé, cisaillé, disséqué, poil au nez...) au début du cd, et bien entendu méconnaissable, cette fois agrémenté de "bruits concrets faits avec des légumes, choux-fleurs, aubergines, carottes et ananas pour la touche exotique". Ce qu'avait déjà tenté Brian Wilson et Macca en 67 avec "Vegetables". Comme quoi une bonne idée, même si elle ne sort pas du studio, finit par réapparaître un jour. Au final, à part peut-être ce morceau, cette louable tentative de marier moult instruments classiques avec l'électronique la plus crépitante part dans deux directions qui ne vont nulle part. Du moins, c'est ce qu'on demande (ou ça mène ?) à l'écoute de cette compil qui fait tout pour perdre l'auditeur (voire le livret drolatique, quoique fort joli)... Mais bon, on préfèrera toujours ça au promos-book bien rassurants et name-droppés pour nous mâcher le travail, alors que le contenu donnerait des envie de suicide à n'importe quel chroniqueur. Ici c'est le contraire, le chroniqueur a du terreau pour s'esbaudir, fouiner, imaginer, mais l'auditeur non averti risque d'en avoir sa claque. C'est un peu comme la forêt au final : Vous pouvez allez ou vous voulez, mais vous n'aboutirez nulle part. C'est hostile, pas éclairé, monotone, déboussolant, sans but et sans structure. Mais de la même façon que sans des expérimentateurs comme effervescence (ou venetian snares par ex.), la musique étoufferait, sans la forêt, la forêt nous fait

Page 121/168 respirer, et ça suffit à la rendre indispensable.

Note : 3/6

Page 122/168 HELVACIOGLU (Erdem) : Altered realities

Chronique réalisée par Progmonster

Ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit un disque promotionnel en provenance d'Ista168ul. Ce n'est pas tous les jours non plus que l'on découvre un artiste turc à ce point ouvert sur les musiques d'avant-garde. Mais d'abord, combien d'artistes originaires de Turquie connaissons-nous pour pouvoir se permettre de la sorte ce raccourci éhonté ? Il y avait bien le légendaire percussioniste Okay Temiz dont nous sommes restés sans nouvelles depuis fort longtemps. Après lui, le flûtiste Kudsi Erguner, en venant partager les senteurs des grandes plaines d'Anatolie lors des sessions fusion orchestrées autour des artistes occidentaux de l'écurie Realworld, perpetuait ainsi vaille que vaille l'héritage culturel de ce pays dont on sait finalement que peu de choses... Il aura fallu attendre le guitariste Erdem Helvacioglu pour que ce fil d'Ariane se prolonge encore un peu, même si la voix qui se fait entendre désormais ne charrie pas du tout avec elle les mêmes images. Pour toutes ces raisons pour trop évidentes, "Altered Realities", paru sur New Albion, est un disque étonnant. Mais là où il surprend encore davantage et qui fera qu'en définitive on le retiendra encore, c'est sa qualité d'introspection qui, très vite, impose le jeune musicien comme un sérieux rival aux nombreux esthètes de l'instant que sont Roy Montgomery, Keith Fullerton Whitman, Christian Fennesz, David Torn ou encore Mick Karn (avec qui, par ailleurs, il a déjà collaboré). Cette faculté de dépeindre des atmosphères souvent cotonneuses en deux trois arpèges, perturbés par des distortions générées en temps réel par l'outil informatique, confère un aspect enchanté, pas nécessairement enchanteur, à ces plages instrumentales de haute facture. Féériques plutôt que fantastiques. Rêveuses plutôt que bucoliques. "Altered Realities" est comme un rayon de soleil diaphane qui vient perturber la grisaille d'un dimanche d'automne. S'y épanouit une réelle sensibilité et une tendre mélancolie qui permettent au disque de ne jamais sombrer dans le new age de bas étage.

Note : 4/6

Page 123/168 LA TERRE TREMBLE!!! : Trompe l'oeil

Chronique réalisée par Progmonster

Caprice d'artiste ? La Terre Tremble!!! veut que son nom soit suivi de trois points d'exclamations. Un point d'exclamation, après tout, pourquoi pas ; mais pourquoi trois précisément ??? Qu'y-a-t-il de si étonnant dans la musique du groupe français qui puisse justifier tant d'attention ? D'autant que celui-ci n'est pas du genre à pratiquer un langage aux répercussions telluriques. Des chamboulements, "Trompe L'Oeil" en regorge pourtant. Mais pas de violence outrancière, pas d'effondrement soudain ; rien que le mouvement imperceptible d'un sol meuble, un sable mouvant dans lequel on s'enfonce inéluctablement. La Terre Tremble!!! pratique une musique soignée - bien plus écrite qu'il n'y paraît de prime abord - tout en subtilité et faux-semblants, véhicule privilégié d'images aussi incongrues que purement insolites. Ici, le chant est un instrument comme un autre ; il y a bien quelques endroits où on finit par saisir un mot au vol, mais faire l'effort de vouloir comprendre ce qui se dit, c'est creuser son propre trou. Il n'y a peut-être pas de sens à tout cela, mais il doit bien y avoir une raison. Il y en a forcément une. Que dire des délires tout en lamentation du "Con d'Eva" qui débouche ensuite sur une métronomie persistante qui frise la lobotomie ? Ces mecs-là sont fous... La comparaison est plus osée que vraiment risquée, mais je me lance ; c'est à se demander dans quelle mesure on ne tient pas là la réponse hexagonale et réactualisée à travers le filtre du lo-fi/post rock de ce qu'avait pu accomplir en leur temps des groupes comme Débile Menthol, mais plus encore Samla Mammas Manna (les interludes de "Anstatt-Dass (instead of) Song" ou la plage titre). On y retrouve aussi un peu de ce spleen surréaliste cultivé par tout un paquet d'artistes issus de la scène belge qui vous font appréhender le monde la bouche ouverte, une bulle de salive s'y échappant de manière distraite. Tout ceci concourt à faire de "Trompe L'Oeil" un des albums les plus déroutants de la rentrée.

Note : 4/6

Page 124/168 BESTIA CENTAURI : Teratogenesis

Chronique réalisée par Progmonster

Une fois n'est pas coutume, me voilà chargé de commenter un disque d'électronique pure. Mais attention, pas n'importe quoi ! Le concept Bestia Centauri - je n'ai trouvé aucune information sur qui en était le géniteur officiel - évolue dans un créneau habituellement occupé par toute la scène dark ambient. Mais le travail électro-acoustique accompli ici apporte indéniablement une autre dimension. Abstrait et toujours inquiétant, c'est dans un tel contexte que le son révèle sa nature profonde ; une source d'onde maléable à l'envi à laquelle on peut aposer une infinité de textures, se pliant aux caprices de l'ingénieur du son qui, tel un metteur en scène, tel Dieu lui-même, orchestre sa partition. Des basses sourdes et lointaines, vrombissantes dans ce décor des ténèbres, servent de toile de fond à des guirlandes d'effets sonores qui se définissent et se démultiplient en couches successives de points scintillants dans un dégradé métallique persistant, pas loin de la musique concrète. Disque nocturne par déduction logique, disque livre par ambition, "Teratogenesis" est de ces expériences secrètes et obscures auquel on aimera se plier en des circonstances toujours particulières. Au delà des qualités intrinsèques de l'oeuvre, on notera toutefois que rien de déterminant ne se dégage de son écoute ; "Teratogenesis" est un disque de dark ambient parmi d'autres, Bestia Centauri un projet de dark electronica parmi tant d'autres. Pourquoi s'attarder sur ce disque et ce groupe plutôt qu'un autre ? Voilà une question à laquelle je laisserais à chacune et chacun le soin de répondre.

Note : 4/6

Page 125/168 DISOWNED : Emotionally involved

Chronique réalisée par Progmonster

Bon, alors... Ces italiens... À part nous insulter pour nous pousser à la faute, que font-ils ? Ils font de la musique, paraît-il, et Disowned pourrait en être l'exemple concret. Seulement, je cherche encore ce qui ferait la singularité d'une telle formation qui n'a finalement d'italien que ses origines. Une production dans l'air du temps, un goût prononcé pour le consensuel dans des mélodies aptes à être ingérées par le plus grand nombre, un chant hurlé en anglais, une esthétique vaguement emo où s'interpénètrent des plans repiqués à gauche et à droite chez Coheed and Cambria, Linkin Park, Incubus, les Deftones, Weezer, voire même Depeche Mode. La fin à la "Epic" (Faith No More) sur "Sativa" ne m'a pas échappé non plus. Bref, difficile de voir autre chose en ce mensonger "Emotionally Involved" qu'un pur produit de consommation sans âme. Un de plus. Y a pas à dire ; c'est pas demain la veille qu'on va s'arrêter de franchiser.

Note : 2/6

Page 126/168 FULMINI SCARLATTI : Absolum

Chronique réalisée par Progmonster

"Absolum" : vrai disque ou vrai farce ? I Fulmini Scarlattj seraient-ils les Spinal Tap italiens ? C'est, sans douter, un vrai mauvais disque qui justifie une vraie mauvaise note et une vraie mauvaise chronique. Sur ce disque, rien n'est kitsch, tout est lamentable. Le chanteur qui s'égosille à tenir une note dans un vibrato pénible qui lui déchire le slip. Un batteur qui n'a aucun sens du rythme et qui enchaîne les breaks foireux pour s'écraser sur une cymbale crash qui sonne comme un couvercle de casserole. Épouvantable. Et que dire de la pochette ? Même un gosse de quatre ans dessine mieux que ça. Non, il faut absolument éviter "Absolum", il faut absolument l'oublier. La seule performance des Fulmini Scarlattj reste sans doute leur capacité à paraître encore plus ridicule que les finlandais de Lordi, et encore ; sans maquillage !

Note : 1/6

Page 127/168 CYCLOSIS : Hybris

Chronique réalisée par Progmonster

Bravo. Le marchand de préjugés qui sommeille en chacun d'entre nous n'aura aucun moyen d'échapper à son destin quand il tombera nez à nez sur une illustration de pochette aussi hideuse que celle-ci ; avant même d'écouter le disque, on se retrouvera assailli par toute une série d'idées définitives qui nous décourageraient presque d'y tendre une oreille. Peut-être que les membres de Cyclosis la veulent hideuse leur musique... Mais elle ne l'est pas. Monstrueuse serait peut-être un terme plus approprié car, si les influences sont nombreuses et se bousculent au sein des quatre titres de cette démo diabolique, elles tiennent parfaitement la route. La bête se dresse, conquérante, sur ses deux pattes. Se dégage d'elle un sentiment de puissance et de solidité paradoxal quand, d'un simple regard, on la dévisage pour constater avec une fascination malsaine mêlée d'effroi qu'il n'y a pas deux éléments de ce corps musclé aux torsions extraordinaires qui semblent provenir de la même créature. Le docteur Frankenstein a cette fois réussi son coup ! Quatre titres, c'est court (vingt-cinq minutes), mais c'est bien assez pour se faire une idée de la vision originale que Cyclosis nous propose d'un métal exrême qui fricote de manière décomplexée avec le hardcore, l'électronique et le mainstream dans une combinaison insolite, surprenante et toujours énergique. Grâce à une production à l'arrache, le périple se fait intense, mais ensuite, tout ne sera plus qu'affaire de goût entre les choix abordés et assumés par le groupe et les attentes de l'auditeur. Quoi qu'il en soit, à l'écoute de ce "Hybris" fraîchement sorti, impossible de mettre en doute l'originalité et la fougue créatrice de ce jeune groupe de Poitiers. Encore une fois bravo.

Note : 4/6

Page 128/168 HELMET :

Chronique réalisée par Progmonster

Le Helmet premier du nom est une affaire de burnes. Hamilton et les siens les posent direct sur la table et y a pas à chier ; mère nature a été généreuse. "Strap It On" possède un son indigne, infect, et qui pourtant à l'époque dépotait sévère sur les radios libres. Bien que tranchantes, les guitares se meurent dans un rendu terriblement brouillon, scindés de part et d'autre des canaux droite et gauche. La voix s'égosille déjà sur des textes dont on se moque éperdument de la signification mais dont la déclamation traduit parfaitement l'urgence post punk dont le groupe se fait alors le chantre. C'est la légende du "self-made band" qui, en l'absence de moyens dignes de ce nom, ne compte que sur sa détermination et son irrépressible envie pour graver sur disque la rage qui les anime. Celles et ceux qui se sont gavés de "Meantime" ou "Aftertaste" n'auront pas de mauvaises surprises ; dès "Repetition", tout Helmet est là ! Un jeu rythmique plombé - déjà assuré par - qui multiplie les chassés-croisés entre temps et contretemps, signe ostentatoire de leur haute technicité. enfile les riffs qui tuent ("Bad Moon", "Blacktop", "Distracted" qui tous vous mettent sur les genoux, ou encore "Sinatra", leur morceau le plus connu), de ceux que l'on martèle instantanément du pied, de ceux que l'on oublie pas, même quand le disque est terminé. En dépit d'une production terriblement poisseuse mais qui peut avoir son charme, "Strap It On" se donne une demi-heure montre en main pour pousser l'auditeur à abdiquer devant tant d'énergie et de puissance. Celles et ceux qui s'y sont risqués s'en souviennent encore. Pas vous ?

Note : 4/6

Page 129/168 HELMET : Meantime

Chronique réalisée par Progmonster

À l'aube de ces années quatre-vingt dix naissantes qui succombent alors à la déferlante grunge, Helmet, plus punk que noise dans l'attitude, partageait malgré tout avec un groupe comme Shellac la même hargne et le même jusqu'au-boutisme. Quoi de plus naturel dès lors de retrouver Steve Albini aux commandes sur "In The Meantime" ? Ce sera pour autant leur unique collaboration... "Meantime", l'album - au double sens jouissif - est comme venu se poser sur la route du rock alternatif pour en redéfinir les termes. C'est que Page Hamilton a eu raison avant tout le monde ; alors qu'on en était encore à rêver d'un revival Lynyrd Skynyrd avec tous ces groupes de Seattle trop occupés à vouloir faire revivre le son des glorieuses années soixante-dix, Helmet dessinait déjà les contours d'une scène postcore à venir bien des années plus tard. Pourtant, sans avoir l'air d'y toucher, eux aussi empruntent aux anciens - comment faire autrement d'ailleurs ? Pour s'en convaincre, il faut écouter "Turned Out" et son temps impair qui tournoie, possédant le même pouvoir hypnotique que le "Four Sticks" de Led Zeppelin. Mis à part le chant (enfin, si l'on peut qualifier cela de chant...), c'est dans ces signatures rythmiques si particulières que réside tout l'intérêt de la formation américaine, et qui fera qu'on y adhère ou pas. "Meantime" nous propose encore une belle brochette de riffs relevés, même si le tout paraît moins direct dans ta gueule que la collection de neuf titres qui firent les beaux jours de "Strap It On" (l'obsédant "Better", "Role Model" en apothéose ou encore "FBLA II" avec sa série de faux arrêts et de redémarrages typiques qui, c'est selon, taperont sur le système ou provoqueront la fascination). La production s'affine, le style se peaufine. "Betty" est déjà sur les rails.

Note : 4/6

Page 130/168 HELMET :

Chronique réalisée par Progmonster

Est-ce la taille qui compte ? On pensait pourtant que Page Hamilton n'avait pas de soucis à se faire à ce propos - souvenez-vous de "Strap It On" - mais, de toute évidence, le sujet le préoccupe encore... Pour y répondre et en avoir le coeur net, le guitariste américain croit bon de réinsuffler la vie dans les poumons de sa créature maintenue en hibernation pendant sept longues années tout en prenant soin d'y greffer de nouveaux membres (, ex-Anthrax, , ex-White Zombie, et le guitariste Chris Traynor, ex-, là, c'est déjà plus inquiétant). Le premier choc survient avec "Smart" ; si la production est clinquante et irréprochable, si on entend bien toutes les thunes qu'il y a derrière, on est aussi pris de court quand on entend le guitariste leader entonner la mélodie du morceau. Oui, vous lisez bien... Après tant d'années, Hamilton s'est enfin décidé à chanter ! Le problème, ce n'est pas qu'il s'y prend mal ; c'est surtout qu'on ne s'attend pas à avoir des refrains mid-tempos sur les titres d'un groupe qui jusqu'ici était avant tout reconnu et apprécié pour sa faculté à débouler à du trois cent à l'heure dans vos enceintes. C'est hélas ce qui se passe ici, et bien trop souvent ; c'est à dire quasiment partout, tout le temps. Prenez "Enemies" ; à part son intro joujou pour dégraisser les doigts du guitariste en manque d'effets noise, il s'agit d'une roucoulade indigeste, et impardonnable dans le chef de Helmet. On passe de titres en titres dans le maigre espoir d'entendre le groupe se ressaisir, mais c'est peine perdue ; "Size Matters" se crucifie tout seul plus on est amené à le découvrir. Reformer Helmet pour nous délivrer ça au final, le jeu n'en valait certes pas la chandelle. En se mettant/se rabaissant (biffez la mention inutile) au niveau des groupes emo qu'il a inspiré, Helmet trahit son désir inavouable de succès grande échelle. Par contre, on avait déjà tous remarqué qu'ils s'y prenaient super mal, et ce n'est clairement pas comme ça que ça va s'arranger.

Note : 2/6

Page 131/168 HELMET : Monochrome

Chronique réalisée par Progmonster

Le poids de la déception provoqué par "Size Matters" en 2004 était tellement lourd que la simple idée de devoir se replonger dans du Helmet nouvelle formule relève désormais de la corvée pure et simple. Pour se préserver de tout type de déconfiture, il y a deux manières d'aborder la chose ; soit de se dire qu'ils ne pourront pas faire pire - et, heureusement, c'est bel et bien le cas - soit se dire que, quoi qu'il arrive, ils ne pourront jamais faire mieux que ce qu'ils accomplirent durant leurs premières années - c'est également vrai, mais doit-on pour autant s'en réjouir ? "Monochrome", au line-up à nouveau reformaté (notez au passage que le Helmet qui tourne actuellement n'est même plus celui qui a enregistré ce disque ; c'est dire si le jeu des chaises musicales s'intensifie et à quel point l'équilibre du groupe est des plus instables), "Monochrome", disais-je, aurait pu faire un descent successeur de "Aftertaste". En tout cas plus que "Size Matters" dont l'ombre rôde encore malgré tout sur cette douzaine de nouveaux titres. La plage titre l'atteste ; les mélodies faciles qui n'ont pour seul objectif que de coller plus près au mainstream circulent encore et toujours dans les veines du Helmet seconde génération. Hamilton a beau avoir été repêché ce bon vieux Wharton Thiers qui officiait sur "Strap It On" et "Meantime", l'illusion ne dure qu'un temps. Le temps de quelques éclairs de lucidité sur des titres épars ("Swallowing Everyting", "Brand New", "Goodbye"). Alors oui, y en a pour dire que Helmet sans Hamilton, c'est pas du Helmet. N'empêche, le Helmet d'aujourd'hui se fait avec Hamilton, et c'est bien ce Helmet là qu'on ne reconnaît plus, perdu entre du mauvais Nirvana ("Gone") et la rémanence des défunts Therapy? Il serait peut-être temps de se dire aussi que Helmet sans John Stanier, c'est plus vraiment du Helmet. Et ça, dans les faits, ça se vérifie. Une conclusion s'impose : que la bête meurre ! Ou rendez-nous John Stanier...

Note : 3/6

Page 132/168 KENJI SIRATORI : Humanexit

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Kenji Siratori est un auteur cyberpunk prolifique qui a très vite acquis un statut kvlt au Japon à l’aide d’une prose empruntée notamment à Artaud ou Burroughs. Mais sa vraie particularité, c’est que la plupart de ses ouvrages ne sont pas des livres mais des collaborations diverses où le texte vient s’ancrer à un bruit de fond réalisé par des noms plus ou moins illustres ; on retiendra Nordvargr + Beyond Sensory Experience, Torturing Nurse, Roto Visage, Melek-Tha… Il arrive même parfois que monsieur soit seul à bord, comme c’est le cas ici. Et c’est là que ça me pose problème. Parce que kvlt ou pas, c’est en japonais, c’est ultra linéaire et plat du début à la fin. Chaque piste amène un nouveau mantra saturé sur un petit fond sonore qui donne surtout l’impression que ça a été enregistré un peu n’importe où. On s’imagine Kenji Siratori sortir son dictaphone dans le métro, dans un taxi, dans le bain public pour nous déclamer sa verve d’une voix monotone sans se soucier de ceux qui ne parleront pas sa langue. On aurait pu faire abstraction, mais vu qu’il n’y a rien d’autre à se mettre sous l’oreille… Bref, ce disque est sûrement génial pour tous ceux d’entre vous qui ont « japonais » en bas de leur CV, qui aiment le cyberpunk « bizarro » et les voix monocordes sur plus d’une demi-heure.

Note : 2/6

Page 133/168 SOLITUDE AETURNUS : Into the depths of sorrow

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Difficile de parler de heavy/doom metal sans évoquer Solitude Aeturnus. Beaucoup se cantonnent en effet bêtement à Candlemass, tout en occultant bon nombres de formations, dont la plus dramatiquement sous-estimée à mon sens est donc Solitude Aeturnus... Pourtant ce premier album, franchement, voilà bien une petite perle du genre. L'album que seul les débuts d'un genre peuvent aporter car il apporte à lui seul fraîcheur, créativité, spontanéité et feeling. S.A propose donc un doom très influencé par le heavy 80's : riffs décharnés alternent avec accélérations enlevées et autres solos de guitar-hero (ah john Perez ça c'est du soliste). On pense bien évidemment au "Nightfall" de Candlemass, bien que cela soit un peu réducteur ("Transcending sentinels", "Dream of immortality"). Il existe chez S.A une homogénéité que n'avait pas Candlemass à cette époque. Les morceaux coulent de source, riches et variés avec leurs structures tordues qui se permettent même le luxe de coller quelques refrains qui marquent, l'ambiance morne et désolée plane tout du long de cet album. Cette atmosphère désespérée qui recouvre le disque, il faut bien l'avouer c'est en grande partie à Robert Lowe qu'on la doit. Je me demande si ce type a déjà mal chanté une fois, tellement tout paraît naturel. Ses lignes de chants sont impeccables, il évite l'écueil vibrato d'un Messiah et se contente simplement de chanter ses souffrances avec une impression de vérité assez prenante ("Mirror of sorrows" c'est vraiment quelque chose). Comme partout ailleurs sur ce disque, tout tombe sous le sens, Lowe manie parfaitement les changements de parties plutôt doom ou heavy, bref le disque leçon. Difficile d'utiliser autre chose que de superlatifs de toute façon pour cet album. Du riff heavy en veux-tu en voilà, des arrangements en tous sens, des solos éblouissants, un chanteur exceptionnel (et encore il ne fera que progresser), des compos intemporelles... Pourquoi pas 6 ? Parce qu'il y a tout de même quelques baisses de tensions ("Where angels dare to tread" notamment), et surtout parce que je trouve que le groupe propose une sorte d'amélioration de ce qu'a déjà fait Candlemass, et il me semble difficile de fait d'y adjuger 6... Et qu'est ce que je m'emmerde à justifier la note, écoutez-le, vous ne pourrez pas le regretter.

Note : 5/6

Page 134/168 FINNTROLL : Ur jordens djup

Chronique réalisée par pokemonslaughter

Planquez vos familles, le méchant Troll est de retour. La vache, mine de rien cela faisait trois ans qu'ils nous avaient pas donné signe de vie nos petits guerriers. D'ailleurs, je ne sais pas vous, mais moi je les avais un peu oublié les Finntroll. Has been ? Presque à vrai dire. C'est vrai quoi, les mélodies cartons pâtes, les claviers mickey, c'est bon ça a son temps... Woah c'est fou les préjugés "à posteriori" qu'on peut se faire ! Car ce que j'avais aussi un peu oublié Finntroll, c'était quand même des maîtres dans l'art de la mélodie qui tue, de l'ambiance de troll des bois niaise mais attachante, de la compo solide et dansante... Oui mais en 2007, ont-ils encore raison d'exister en fait ? Bon, je ne suis pas Dieu pour en juger, mais je dois bien vous avouer être bien sceptique à l'achat de "Ur jordens djup". L'intro "Gryning" ne m'y trompe pas : de l'ambient "feuillu" très harry potter-ien... Puis "Sang", "Korpens saga", "Nedgang"... Diantre ils ont encore l'inspiration ces ptits loups ! On a à nouveau droit à la même alternance de morceaux bien folklo dansants et d'autres plus travaillés dans leurs ambiances. On ressentira d'ailleurs dans ces derniers des influences plus "sérieuses" : le black metal reprend de l'ampleur sur cet album, certains riffs m'auront même fait penser à du vieux Satyricon c'est dire. On reste cependant loin du "retour au black" tant annoncé ci et là... On pourra également penser à Moonsorrow et Korpiklaani entre autres, mais Finntroll reste définitivement unique, notamment grâce à son utilisation centrale du clavier. C'est d'ailleurs Trolhorn (responsable de toutes les compos ici) qui va faire un peu la pluie et le beau temps sur ce disque. Toujours aussi impressionnant lors des morceaux festifs ("Korpens saga", l'immense "En mäktig Här" et je pèse mes mots tellement ces mélodies débiles m'ont traîné plusieurs semaines, le genre de trucs à vous frapper la tête contre les murs) ou des clins d'oeil assez Disney, ce dernier se foire un peu à mon sens lorsqu'il donne dans le mauvais black sympho carton päte 90's ("Under tua roner")... Pour le reste, aucune véritable surprise. Le groupe fait ce qu'il sait de mieux faire : du Finntroll, on adhère ou pas c'est clair. Pour ma part, il m'est impensable de mettre moins que 4 à ce disque. Une telle richesse mélodique ce n'est pas courant (certaines harmonies sont très belles, les choeurs comme sur "Slagbroder" seraient à creuser), et l'ensemble est si bien composé et executé. Le truc imparable et qu'on se passe avec plaisir, bien que cela finisse par être un peu redondant au fil des albums... Et puis merde "En maktig har" c'est vraiment quelque chose, on se croit à

Fantasyland accompagné de trois gros lutins en spikes. Rien que ça je vous jure ça vaut le détour !

Note : 4/6

Page 135/168 ATARAXIA : Kremasta Nera

Chronique réalisée par Twilight

La plupart du temps, les albums d'Ataraxia explorent une thématique, parfois très précise. C'est le cas de celui-ci; à en croire la notice explicative, 'Kremasta Nera' est une cascade de trois mètres de haut se jetant dans la mer depuis l'île de Samothrace (sur la mer Egée). Voilà fort longtemps y était pratiqué un culte voué à une triple Déesse qui régnait sur la terre, la nuit et le pérpétuel recommencement du cycle de la nature. Pour s'initer à ses mystères, les adeptes devaient suivre neuf rituels baptisés: création, domination, amour, naissance, sacrifice, ablution, souvenir et couronnement. Le dernier rituel n'avait pas de nom car il ne pouvait être révélé. Fasciné par l'endroit et la mystique entourant cette pratique, Ataraxia s'en est inspiré pour composer ce nouveau disque. Rien d'étonnant dès lors à ce que se dégage de cette galette une atmosphère profondément spirituelle et religieuse. 'The song of Axieros' débute d'ailleurs comme une incantation sur fond de nappes sombres, d'échos de gong et de percussions lentes et étouffées. Le travail d'un percussioniste accompli participe beaucoup à la dynamique des compositions comme en témoignent les roulements de 'Nine rituals' qui, accompagnés du timbre grave, légèrement hanté, de Francesca, développent une ambiance plutôt sombre. Le groupe n'en dédaigne pas non plus ses traditionnelles ballades pour guitare sèche et nappes de synthés avec de belles réussites mélodiques ('Kremasta Nera'), d'autres plus faibles ('Fengari', 'Migratio Animae') mais c'est véritablement sur les pièces éthniques qu'il exprime son plein potentiel. Le mixage qui table sur une présence importante des percussions avec des synthés en soutien en arrière-plan permet de donner une touche crédible. Quant à Francesca, ce registre incantatoire lui sied à merveille, notamment sur le beau 'Ochram' (l'une de mes pièces préférées), qu'elle opte pour des tonalités graves ou plus claires ('Therma')...ce sont véritablement des influences orientales qu'on y décèle. J'avoue que mon intérêt pour Ataraxia s'était un peu essouflé ces derniers temps. 'Kremasta Nera' officie donc comme une belle surprise; j'y retrouve un groupe en pleine possession de ses moyens qui semble avoir apprivoisé son thème. Les mélodies sont bonnes, les atmosphères graves, presque sombres, combinant des touches orientales, une larme gothique, une approche éthnique. Sans rompre avec leur style, les Italiens se donnent des moyens, notamment de par le jeu accru des instruments traditionnels (les percussions surtout) et selon moi, le feeling général y gagne en efficacité en cohérence. Je déplore juste les trois dernières chansons, remplissage inutile et ennuyeux à mon goût.

Note : 5/6

Page 136/168 ATARAXIA : Saphir

Chronique réalisée par Twilight

Pour 'Saphir', Ataraxia a choisi comme fil conducteur la poésie des jardins...C'est donc un album calme, délicat, nuancé dans ses lignes, qui nous est proposé, un hymne à l'introspection plus qu'à l'exaltation. Je confesse d'emblée mon problème, cette facette-là des Italiens, je ne l'aime pas. L'un des premiers à apprécier le timbre particulier de Francesca, je trouve pourtant qu'il ne sied pas à ce genre d'atmosphère. Quant aux arrangements pour guitare sèche et claviers, les lecteurs réguliers de mes chroniques savent que je n'en raffole guère...Difficile donc d'être forcément très positif dans mon commentaire. Pourtant, 'Saphir' renferme quelques perles qui peuvent aussi ravir un grognon de mon espèce, notamment 'Rue bleue' avec ses relents cabaret musette avec de l'accordéon, le beau 'Gentle spleep' plus en accord avec la réalité, moins propice à la rêverie ou encore le final 'Of asphodel' et ses belles lignes de piano (quand on sait que le cd est dédié à Erik Satie...), encore qu'il traîne trop en longueur. Viennent ensuite des pièces dont j'apprécie la texture musicale comme l'oriental 'A green for her voice' (aaah, les percussions) ou 'De pourpre et d'argent' plus heavenly avec ses nappes de synthé, sans oublier le ghost track final axé sur le piano, mais qui sont proprement gâchées par le chant. Hé oui, même si celà me fait mal de le reconnaître, les vocaux sont le point faible de cet album. Les superpositions et autres effets de choeurs entre tonalités graves et aigües troublent la sérénité et la poésie qui se dégage de la musique, de manière parfois désagréable (c'est dire !). Beau thème de base mais mal apprivoisé, du coup, la promenade se transforme en un exercice un brin ennuyeux et creux, sauvé du baîllement total par le jeu des musiciens.

Note : 3/6

Page 137/168 COMPILATION DIVERS : Awakenings 2007 Volume 1

Chronique réalisée par Phaedream

C’est sous un orage électro statique que démarre cette 3ième compilation de la série Awakenings. Brendon Pollard dévoile une intro éclectique tapageur; comme une grosse orage magnétique aux sonorités paradoxales. De Tomita à TD, les embryons sonores pullulent une atmosphère spatiale où d’exquis mellotrons dessinent des lignes flûtées mélodieuses aux errances sensuelles. Le monde de Pollard est sien et il y navigue tel un sculpteur emphatique pour conjuguer atonie et rythme sur des valses aux graves tonalités enrobés de chœurs spectraux. Ricochet Gathering est un groupe formé de Schroyder, Lawler, Nagle, König, Fox et Zygar. Un genre de supergroupe qui présente une belle séquence minimalisme aux lignes basses et saccadées, entouré d’une flore sonore aux milles ambivalences synthétisensorielles. Un bon titre pour amateurs de MÉ analogue et sombre, comme à la belle époque. Par la suite, nous avons droit à de beaux moments ambiants et très flottants avec The Space Inside d’Odyssey. Corporation apporte une touche soft techno, avec Aliens in Your Midst qui est précédé d’une intro assez valseuse pour embrasser un beat assommant sur synthé aux effluves arabes. Un titre qui bouge, tout comme Metropolis 2006 de Chaos Research, un groupe à explorer. Très atmosphérique Choralis System de Create s’étend lentement sur un rythme en progression cristalline. Un étrange boléro aux spirales statiques tout comme l’étonnant Pink Oceans of Goom d’Awen. Une pure spirale carillonnante qui valse sur des prismes d’une éclatante netteté. Un superbe titre qui fait son effet. Dreams of the Old World de Chromengel est un titre lourd, avec de solides percussions et une sequence basse qui s’inspire plus du progressif que de l’électronique Berlin School. Un titre qui a du coffre, de la lourdeur. L’effet de torsade poursuit son expérimentation sur Storm Forge de Xan Alexander. Lente, l’intro de vortex s’accentue sur de belles boucles sonores, qui valsent dans un néant échoptique. Doucement, les boucles s’alignent sur une séquence lourde et puissante, initiant un rythme lourd, insistant, mais très harmonieux, appuyé par de solides synthés. Un titre puissant, qui enfonce le plancher, sur de belles envolées synthétisées. Sur Giza Rock, Stephen Palmer un autre inconnu pour moi, multiplie les fondues sonores sur cloches tibétaines, séquenceur lourd et nerveux à un xylophone libertin avant de bercer dans un délire électronique stupéfiant, où solos de guitares et grosses percussions défoncent les voies lactées. Un autre titre lourd qui défie les gravités statiques de la MÉ. Et cette férocité dans les genres se poursuit avec Eppie E Hulshof qui présente un titre en 3 mouvements où le groovy embrasse le terroir tranquille d’un cosmos planant et harmonieux aux superbes séquences berçantes. Zeta Major est un autre titre qui coule entre l’ambiant et le rythme léger, sur une approche très cosmique, alors que Zoo d’Entity est plus solide, avec percussions minimalismes et de belles impulsions synthétiques. Fidèle à son répertoire, le trio Broekhuis, Keller & Schönwälder présente un beau titre groovy d’un minimalisme ambiant et mélodieux. Free System Projekt clôture cette 3ième compilation de Awakenings avec un extrait de leur concert de Leicester. L’extrait représente fort bien l’univers sombre et très Phaedra qui est la marque de commerce de Marcel Engels. Awakenings 2007 Volume 1 est une autre belle réussite de John Sherwood et ce 3ième volet démontre une tendance plus progressive de son label qui est définitivement moins prisonnier d’une sonorité ambiante séquencée. Il y a d’excellents titres où de nouveaux artistes font écarquiller les oreilles. Une belle compilation

Page 138/168 pour présenter un label fort différent qui cogite entre les sphères d’une MÉ intense et rebelle.

Note : 4/6

Page 139/168 AUTECHRE : Anti EP

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Cet EP a la singularité d’être la première et dernière sortie d’Autechre à posséder un statut politique. Il s’agit d’une réponse à une proposition de loi anglaise (qui a aujourd'hui cours), le « Criminal Justice and Public Order Act 1994 » qui fit sursauter de terreur et d’indignation toute la scène musicale alternative puisque ce papier visait notamment à supprimer les parties en donnant l’interdiction de jouer publiquement des musiques « comprenant des pulsations répétitives ». Orbital y a répondu dans une des versions CD de l’EP « Are We Here ? » par quatre minutes de silence intitulées « Criminal Justice Bill ? ». Moins extrémiste, Autechre nous offre trois titres proches des sonorités d’Amber quoique déjà plus rythmé, avec un autocollant nous avertissant de la nature répétitive des morceaux. « Flutter » quant à lui ne possède aucune mesure identique si bien qu’il est stipulé qu’il sera jouable en public, avec toutefois la recommandation d’avoir un musicologue et un avocat à portée de main au cas où. Musicalement, on reste dans l’IDM-ambient des débuts, donc rien d’indispensable à l’heure actuelle pour la compréhension de leur œuvre, mais toujours bon à posséder (avec l’autocollant original sur le boitier si possible) pour tout amateur de cette grande époque de l’ère électronique.

Note : 3/6

Page 140/168 THE MARK DUTROUX SLIDESHOW : This Kingdom

Chronique réalisée par Wotzenknecht

« This Kingdom », le second album de ce sympathique groupe à conseiller aux stagiaires puéricultrices est vraiment monstrueux dans tous les sens du terme. La tension est sans limite, la perversion non plus. L’immonde pamphlet intitulé « It will happen again » inclus dans le boîtier nous rappelle comme l’ensemble de l’humanité, des croyances, des doutes et des rêves s’annihilent une fois que les dents se cognent sur le tarmac, que la jupe se déchire et que la défloration anale s’amorce. Si la musique est avant tout vecteur d’émotions, « This Kingdom » est définitivement propagateur de terreur, sans l’humour ou détour imaginaire (satanisme, cauchemars, etc) que peuvent prendre d’autres formations extrêmes (Megaptera, MZ.412….). Aucune sphère musicale n’est sollicitée. L’expérience est singulière et personnelle. Le contrôle, absolu. On passe les trois quart d’heures aussi confortable que quand on traverse à pied et de nuit une banlieue-champignon des années 70 où la pâle réflexion de la lune est annihilée par l’étouffante présence des immeubles-cités bétonnés aux murs dégoulinants de pluie et de rouille. La seule lueur d’espoir, c’est le temps : il faut bien que cela s’arrête un jour. Mais le souci c’est que si « This Kingdom » existe, c’est pour que le doute ne soit plus permis : on sait que l’on va se faire violer. Le suspens, c’est de savoir quand, et par combien de personnes.

Note : 6/6

Page 141/168 BLACK SABBATH : Live at the California Jam

Chronique réalisée par Nicko

Avec ce CD bootleg, j'entame une petite série de 4 enregistrements sortis non officiellement de Black Sabbath, s'étalant sur quatre décennies ('70, '80, '90, '00) et avec trois chanteurs différents !! De manière chronologique, je commence avec ce live au fameux festival du California Jam, d'avril 1974 sur le circuit automobile de l'Ontario Speedway en Californie (et non pas au Canada !) devant une foule estimée à 200.000-250.000 fans ! L'affiche était pour le moins éclectique avec des formations telles qu'Earth, Wind And Fire, les Eagles, Emerson, Lake And Palmer, Deep Purple en tête d'affiche et donc les anglais de Black Sabbath. On peut dire sans trop se tromper que la performance du groupe ce jour-là est l'un de leurs meilleurs sets, avec une très grosse puissance (la basse de Geezer est bien ronronnante et Bill Ward martèle ses fûts comme un damné !) et un son ample et gras qui permet d'avoir une performance musicale lourde et bien pesante. Ah quelle guitare d'Iommi !! Ozzy est aussi en grande forme. Forcément... Il ne faut pas oublier qu'en 1974, Black Sabbath est au faîte de sa gloire avec 5 albums mythiques au compteur. La qualité de l'enregistrement est très convenable même s'il y a quelques baisses de régime par-ci par-là, le confort d'écoute est maximal. Il n'est donc pas étonnant que certains titres de ce concert se soient retrouvés sur le double-live, officiel celui-ci, "Past lives" sorti en 2002. Niveau set-list, pour une fois, on a droit à de belles surprises comme "Tomorrow's dream", "Sabbra cadabra" (qui est agrémentée de jams - forcément pour un festival portant un tel nom ! - très intéressants) ou l'hélas écourté "Supernaut". On peut remarquer l'absence de quelques hits comme "N.I.B." ou "Black Sabbath", mais bon, faut pas faire la fine bouche, ce live est excellent. D'autant plus que la version de "Paranoid", d'ailleurs sous-titrée "Speedy speedway version", est tout simplement énorme d'énergie ! On ne peut que regretter qu'il n'ait pas été édité entièrement et donc remasterisé de manière professionnelle, officiellement comme certains groupes de l'affiche l'ont fait (Deep Purple en tête), le résultat aurait été tout simplement fabuleux. Voilà en tout cas un bootleg incontournable pour les fans et qui représente parfaitement l'ambiance des concerts des années 70 de Black Sabbath.

Note : 6/6

Page 142/168 BLACK SABBATH : Born in hell

Chronique réalisée par Nicko

Deuxième chronique dans ma série du jour de bootlegs de Black Sabbath ! Nous voici en novembre 1983 avec un line-up assez peu commun quand on parle de Black Sabbath. A part Toni Iommi et Geezer Butler, on retrouve au chant l'ex-Deep Purple Ian Gillan (qui n'a participé qu'à un seul album du groupe, "Born again") et Bev Bevan à la batterie en remplacement de dernière minute de Bill Ward. Cette tournée est souvent considérée comme l'une des plus catastrophiques du groupe (avec la suivante, avec Glenn Hughes au chant - comme quoi, les ex-Deep Purple ne laissent pas beaucoup de bons souvenirs de leur passage au sein de Black Sabbath). Et c'est vrai qu'à l'écoute de ce live, on se rend compte qu'on se dirige doucement mais sûrement vers un Toni Iommi Band, tous les autres ayant l'air d'être en retrait par rapport au guitariste. Le solo/impro de guitare est franchement imbuvale et chiant comme la mort ! Niveau performance générale, on ne peut pas dire que Ian Gillan chante mal, bien au contraire, les morceaux de "Born again" sont même bien réussis, mais concernant les autres titres, c'est une toute autre histoire... C'est un peu comme si Ian en faisait trop, en voulant multiplier les envolées, en chantant comme s'il s'agissait de Deep Purple. Alors qu'en fait, le côté raffiné, lyrique voir même presque pompeux par certains aspects de Deep Purple ne va pas avec la noirceur, la lourdeur pachydermique et énergique de Black Sabbath. Ca passe encore pour des titres issus de la période Dio comme "Heaven and hell", mais ceux venant d'Ozzy sont loin d'être réussis. Bref, la sauce a du mal à prendre, même si ce n'est pas si catastrophique que ce à quoi je m'attendais ! Les morceaux sont assez poussifs, "Iron man" en est le parfait exemple, chiant. Malgré cela, on a un bootleg au son excellent (il faut le reconnaitre, certains live officiels ont une production bien pire qu'ici) et somme toute collector parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de concerts de Black Sabbath avec Ian Gillan au chant finalement. Et puis on a quand même, une petite version sympathique du standard de Deep Purple, "Smoke on the water", alors... Pour fans et collectionneurs seulement !

Note : 3/6

Page 143/168 BLACK SABBATH : Live Costa Mesa Los Angeles - Nov. 14 1992

Chronique réalisée par Nicko

On continue cette petite série de bootlegs avec un petit bout d'Histoire du metal. Parce que là, honnêtement, Black Sabbath réussit à ajouter à son tableau de chasse de chanteurs de légende un sacré client ! Un petit cours d'histoire s'impose... Black Sabbath est clairement au creux de la vague (on peut même parler de traversé du désert) entre la mi-80's jusqu'au retour d'Ozzy en 1997. En 1992, dans le but de relancer sa carrière, le groupe à Tony Iommi retrouve un line-up perdu 10 ans plus tôt, Geezer à la basse et Dio au chant (ainsi que le très bon Vinnie Appice à la batterie). Faute d'avoir Ozzy, faudra se contenter de ça. Le résultat est plus que décevant avec un "Dehumanizer" qu'on peut qualifier de tout simplement pourri ! Dans le même temps, Ozzy triomphe littéralement avec sa carrière solo et son album "No more tears". Et là (c'est le drame), il annonce sa retraite (provisoire...). Pour marquer le coup, il est arrangé lors du dernier concert de cette tournée, intitulée "No more tours", que Black Sabbath fasse la première partie d'Ozzy. Iommi est d'accord, mais Ronnie James Dio n'en démord pas. Pour lui, Black Sabbath est beaucoup plus important qu'Ozzy en solo et il voit cette proposition comme un affront à la légende du groupe. De ce fait, il claque la porte et quitte à nouveau le navire. Se trouvant sans chanteur, Iommi demande ni plus ni moins à Rob Halford, qui vient de quitter Judas Priest quelques mois plus tôt, d'intégrer officiellement les rangs du groupe ! Et donc, nous voilà en novembre 1992 avec ce bootleg, pour un concert en première partie d'Ozzy !! Et ce p'tit live est bien sympa ! Sur les 10 titres joués, 6 sont tirés de la période Dio (qui devait donc être de la partie) et 4 de celle d'Ozzy. Bien qu'Halford soit un excellent chanteur, il est clair qu'il a beaucoup de mal sur les morceaux d'Ozzy avec des vocaux trop aigus et manquant véritablement de profondeur (c'est très marquant sur "Symptom of the universe" - là, la performance du chanteur est franchement mauvaise, un véritable massacre !). Par contre, sur ceux de Dio, il excelle ! Le timbre de voix d'Halford est totalement adapté à celui de Dio, c'en est vraiment bluffant ! "Children of the sea" ou "Heaven and hell" sont énormes, le son est bon, la guitare d'Iommi est bien ample et profonde. Aussi, il est à noter que la réussite de ce live est grandement due à la section rythmique qui sait comment doit sonner du Black Sabbath, avec toute la lourdeur et la puissance que cela requiert. Vinnie Appice est d'ailleurs le seul batteur qu'ait connu Black Sabbath à pouvoir réellement remplacer Bill Ward selon moi. Alors, on n'a pas non plus un live d'exception, mais il n'en reste pas moins intéressant d'autant plus que la collaboration entre le groupe et Halford n'aura pas de suite (à part pour les besoins d'un remplacement ponctuel d'Ozzy 14 ans plus tard !). Bootleg sympa, mais seulement destiné aux fans de la formation... ainsi que de ceux du Metal God ! On peut aussi ajouter que les grands classiques du groupe ne sont pas interprétés ("Iron man", "Paranoird", "War pigs", "Black Sabbath", ...) vu que ces derniers seront joués lors du set du Madman ! Pour l'occasion, il y aura même une mini-réunion du Black Sabbath d'origine avec quelques morceaux, dont certains figureront sur le live d'Ozzy, "Live & loud".

Note : 4/6

Page 144/168 BLACK SABBATH : Live at Terravibe !!! - Athènes, 25 juin 2005

Chronique réalisée par Nicko

Voilà, je termine ce petit voyage dans le temps avec ce bootleg d'un concert de juin 2005 à Athènes avec la formation légendaire des années 70 (soutenu par le jeune claviériste Adam Wakeman - fils de son père (!) Rick, qui avait enregistré à l'époque les claviers de l'album "Sabbath bloody sabbath" en 1973... alors qu'Adam n'était pas encore né ! Ca ne nous rajeunit pas comme dirait l'autre !!). Donc a priori, on peut s'attendre à du bon. Et effectivement, ça l'est ! Les quatre compères de 55 ans sont toujours bien fringants, même Bill Ward derrière ses fûts. Avec ce boot, on est directement plongé dans le pit au milieu de tous les fans en délire qu'on entend beaucoup, scander les standards du groupe. Ce qui ne veut pas dire que l'enregistrement soit mauvais ou qu'on entend peu le groupe, au contraire. Non, le son est très bon, et très audible. Ozzy chante vraiment bien, ça m'a même étonné, pensant que sa voix était beaucoup ré-arrangée et ré-enregistrée sur les derniers live officiels, ce boot permet de voir que son chant est toujours juste et puissant. Il harangue toujours le public autant que possible à force de "Let's go fuckin' crazy", "You are number 1" et autres "Clap your fuckin' hands !". Bref, il n'a pas changé le bougre. Le groupe est en forme et on se retrouve au final avec un excellent live, plein de pêche et avec une super ambiance. En plus, la set-list alterne tubes et petites surprises ("After forever", "Sleeping village", "Dirty women" - même si elle revient très souvent dernièrement, "The wizard" !). On peut juste regretter quelques morceaux amputés (comme "Symptom of the universe" argh !), mais bon, pour tout jouer et contenter tout le monde, il aurait fallu un concert de 3 heures, voir plus... Black Sabbath est toujours vivant et bien vivant !! Un excellent live pour le prouver !

Note : 5/6

Page 145/168 KARKOWSKI (Zbigniew) / LOPEZ (Francisco) : Whint

Chronique réalisée par Wotzenknecht

Le maître du reflux avec le seigneur du rien, oui oui je sais, il n’empêche que je vous demanderai de laisser de côté les préjugés sur ces deux artistes de la scène granuleuse underground pour vous attacher à ce qui compte le plus : le plaisir d’écoute. Sorti chez .Absolute., sous-division de plusieurs labels pour les sorties signées López (ici Touch), « Whint » se compose deux pièces uniquement réalisées à l’aide de bruits blancs, présentés dans un boîtier cristal et rien d’autre. Deux longs paysages à la même texture mais aux altitudes et dénivelés différents. Deux pièces hors de l’échelle humaine, dans lesquelles on se perd soit telle une paramécie dans une goutte d’eau, soit tel un géant traversant des montagnes. « ZK:E00 » (devinez qui c’est !) s’efforce de nous ballotter à droite et à gauche dans d’intenses ondes pluvieuses, parfois très violentes au dessus de collines synthétiques telles les étendues numériques de « Tron » qui auraient gagné une nouvelle dimension. C’est aussi et de loin le plus travaillé des deux opus. Car « FL:E00 » malgré quelques bons moment reste franchement brouillon et facile, sinon aussi minimal que le packaging (inexistant) sur les vingt-cinq dernières minutes (silencieuses). Dommage, ce n’est toujours pas le travail qui me fera aimer Francisco López (pourtant je persiste) mais pour ce qui est de Karkowski, ça peut valoir le coup de se lancer la turbulente expérience. Encore une sortie peu propice aux compromis : soit on écoute d’une oreille distraite et l’on entend que du souffle vaguement conceptuel, soit l’on s’assoit entre les deux caissons et l’on se laisse physiquement porter par les vagues et ressacs qui nous feraient presque croire à l’ouverture imminente d’une brèche vers la quatrième dimension juste sous nos pieds.

Note : 4/6

Page 146/168 THE STRANGLERS : The raven

Chronique réalisée par Twilight

'The Raven' est un album décidément bien étrange mais qui enfoncera définitivement le clou: oui, les Stranglers sont un groupe en pérpétuel renouvellement. Moins sombre que 'Black and white', le disque marque le retour au premier plan de l'orgue. Alors que Dave Greenfield avait opté pour un jeu plus épuré, plus éléctronique, le voilà qui renoue avec les claviers à la The Doors...mais pour mieux avancer ! Car, non, les Stranglers ne cherchent pas à revenir en arrière, bien au contraire, l'exploration synthétique se poursuit (les bip bips de 'Ice', 'Nuclear device') et plus que jamais les Etrangleurs cherchent à apprivoiser l'accroche pop de leurs compositions, sans perdre la complexité de leur propos. Résultat: de belles perles très new wave comme le magnifique 'Baroque Bordello' ou 'Duchess'. Si les lignes semblent faciles, leurs constructions ne le sont pas; les introductions s'étirent, le groupe refuse de céder au schéma couplet-refrain-couplet, jongle entre calme (le poignant 'Don't bring Harry' repris en français sur les bonus par Brunel) et rythme, éléctronique et éléctrique. Le chant de Hugh Cornwell hésite entre sensualité, dandysme, expérimentation ('Meni168lack' et ses voix déformées version Mars Attacks), finement appuyé par le timbre plus velouté de Jean-Jacques Burnel. 'The Raven' dégage quelque chose de très hypnotique au fur et à mesure des écoutes, sentiment confirmé par l'ominprésence du jeu de basse et la technique du chant collé aux mélodies. Si son approche peut décontenancer, mieux vaut s'accorcher, sa beauté récompensera celui qui saura être patient. Bon sang ! Ces types partis du rock en sont venus à faire de la pop expérimentale !

Note : 5/6

Page 147/168 ONE FOR JUDE : Re generation

Chronique réalisée par Twilight

Nouvel opus pour les Français de One for Jude, formation décidément atypique qui opère ici une forme de synthèse personnelle entre la mélancolie toute Curesque ('Dimitri', 'Klaus') de leur premier mini éponyme et les tentations plus cabaret/pop/folk ('Le Russe', 'Line') de leur second essai 'Figures'. Ce qui m'a touché dès la première écoute, c'est la tristesse quasi mystique qui se dégage du disque. Billy ne chante pas forcément très juste mais sa voix dégage des sonorités bien particulières et il en extrait une palette d'émotions poignantes ('Grégoire l'Illuminateur'), elle, qui semble tantôt proche, tantôt lointaine, parfois noyée dans la brume... La musique s'articule subtilement entre errances cold wave ('Dimitri') et des pièces plus intimistes reposant sur les claviers (le beau 'Paul A.' avec ses orgues, 'L'Incroyable'). Le groupe évite toute facilité, place de longues intro ambient ('Coeur végétal russe'), modifie une évolution après près de quatre minutes ('Grégoire l'Illuminateur'), alterne chansons rythmées et titres sans percussions, se rapprochant totalement dans cette approche à la fois pop et expérimentale des Stranglers période 'The Raven'. Voilà bien le genre de disque qui séduit ou repousse vu sa démarche alambiquée mais maîtrisée; personnellement, j'y vois leur plus belle réussite.

Note : 5/6

Page 148/168 THE GLIMMER ROOM : Now We Are Six

Chronique réalisée par Phaedream

Now we Are Six est le 3ième opus de The Glimmer Room, projet du musicien Anglais Andy Condon. Il s’agit d’une compilation de titres parus sur diverses compilations, ainsi que des extraits des concerts présentés au Festival d’Awakenings de 2005 et 2006. L’intro carillonnée de Fields Full Of Poppies, enregistré lors du festival de 2005, capte l’attention. Flottants dans une masse dense au synthé moulant, les prismes sonores errent à débit feutré avant de se fondrent à un beat léger, grugé par un synthé vaporeux. L’approche est harmonieuse et les synthés soufflent une douce et enveloppante mélodie appuyée sur un tempo de plus en plus constant. Comme une trame sonore, le synthé scintille d’un romanesque mélancolique avant de fondre sur un tempo aux martèlements subtils et aux orchestrations mellotronnées d’un synthés mélodieux. Un superbe titre qui ouvre un opus aux superbes surprises, comme 707 avec de légers tintements échotiques dans un univers de percussions éclectiques. Une séquence se moule délicatement sur un tempo aussi langoureux que ses chœurs lancinants. Les notes voltigent en un axe rotatif, encadrant un synthé aux accords bouclés, comme un rêve sidéral. Un titre d’une douceur harmonieuse qui étale ses flammes sur Brown, où règne une douceur minimalisme légèrement saccadé, mais étrangement sensuel. Les séquences, dont l’écho dessine une basse réverbération, serpentent un beat hésitant et plus lent que sur 707. Des accords vaseux, sur échantillonnages vocaux féminins, nous plonge dans le surréaliste One Room Flat; un titre lent aux douces émanations synthétisées où les sonorités d’une accordéon solitaire nous plonge dans un univers sombre et ringard. Après le ténébreux Without You I Would Have No One to Leave, qui semble emprunter les sentiers de Jarre nouveau genre, Hawfrost revient nous chercher avec de belles séquences lourdes et rondes sur un synthé d’une tendre retenue. Parlant tendresse, Christmas in Jonestown est le joyau mélodieux de cet opus. Beaux synthés agencés sur chœurs furtifs où les passages mélodieux se scindent aux différentes modulations. Une vraie merveille qui vaut l’écoute, c’est l’un des plus beaux titres que j’ai entendu cette année. Unknown Substance change la tangente de Now we are Six, en apportant un beat enflammé sur séquenceurs nerveux, aux lignes saccadés, et un beau synthé sifflotant. La rotation syncopée est superbe et nous amène directement sur les planchers de danse. Un autre superbe titre. Plus lourd et martelé, Sweet Smell Of Cloves est un titre chanté avec percussions et effets sonores éclectiques sur un beat moulant. Le style de titre à vidéo clip et il passerait super bien. D’énormes pulsations statiques inspirent une intro éclectique métallique à Everyday I Die For Your Body. Graduellement, le tempo se moule sur une cadence plus homogène avec une tournure orchestrale tout à fait inattendue, où serpentent de belles lignes mélodieuses. Un titre aux mellotrons violonés où les léger riffs de guitares insufflent un souffle d’un disco remodelé par des percussions et passages hard techno. Un 9 minutes brillant où The Glimmer Room cogite avec ingéniosité sur des styles à mouvances corporelles aux structures aléatoires. La version originale de Fields Full Of Poppies est nettement plus ambiante et clôture à merveille une superbe collection aux idées musicales rafraîchissantes. Plus j’y pense, plus Now we Are Six se défini comme l’opus idéal pour initier les timides au merveilleux monde de la MÉ. Pas trop ambiant, et fort mélodieux, c’est un superbe voyage musical où les sonorités éclectiques, les

Page 149/168 envolées synthétisées et les modulations séquencées fusionnent parfaitement aux approches soft techno, donnant un résultat d’une étonnante fraîcheur.

Note : 5/6

Page 150/168 TUBEWAY ARMY : Replicas

Chronique réalisée par dariev stands

"Replicas", contrairement aux apparences, n'est pas un disque de tubeway army. C'est le premier album solo de Gary Numan, qui n'a pu sortir que sous ce nom pour cause de problèmes contractuels... Sauf que Tubeway Army joue bien au complet sur ce disque. Alors ? Eh bien en réalité, le groupe avait déjà décidé à l’époque de sortir des disques sous le nom de « Gary Numan », un peu comme le fera Manson. Toujours est-il que ce Replicas inaugure la période « machine » (l’homme venait de trébucher sur un minimoog qui traînait dans le studio, si si) de Numan, période qui continue avec « Pleasure Principle » et « Telekon ». Froid, synthétique et distant sont les maîtres mots de cet album indissociable de Blade Runner (Ridley Scott utilisera le terme « Replicants » trois ans après pour son film), et fortement inspiré de l’œuvre de Philip K. Dick (Do androids dream of electric sheep) pour ses paroles, toutes écrites du même point de vue d'un jeune homme seul dans un appartement décrépi, lui même isolé au milieu d'un monde dénué de toute humanité. La pochette décrit assez bien cet univers claustrophobe. La seule sortie autorisée est "down in the park", descente dans le monde impitoyable des réplicants, zone de débauche et de non droit. Homogène, Replicas ne l'est pas seulement par l'ambiance sonore, presque dépourvue de vrais instruments (sauf une guitare qui n'apparaît que pour planter ses dents de métal dans les oreilles de l'auditeur). Non, "Replicas" est un album-concept, qui conte pratiquement une histoire, l'histoire d'un homme qui flirte avec un réplicant, une sorte de cyborg prostitué (on pense à Ghost in the shell 2, c'est dire la modernité incroyable de cet album), après une déception sentimentale. L'atmosphère oscille ensuite entre l'anonymat des virées nocturnes en pardessus gris et l'introspection douloureuse mais nécessaire ("Praying to the aliens"), pour finir dans un genre de prison/asile dans lequel est enfermé notre anti héros après un événement difficile à déterminer. Car si musicalement, "Replicas" se résume souvent à une collection de jerks gonflés au Minimoog dansants et impersonnels pour soirée goth, thématiquement, c'est un gouffre vertigineux qui s'ouvre à l'écoute de titres plus downtempo comme "Replicas", "Down in the park" ou l'immense "Are Friends Electric" - ce dernier mérite une chronique à lui tout seul tant il est important. Ces titres posent des questions qui sont plus que jamais d'actualité, et auxquelles il faudra bien répondre un jour... Des questions qui découlent du nouveau rapport au monde et des relations humaines dans un monde envahi par la technologie. Autant dire qu'en matière de musique, Numan était le premier et le dernier, et sera sans doute reconnu comme précurseur génial le jour ou les poupées/esclaves sexuels de Ghost in the shell 2 ou d'A.I. seront devenues réalité, et ou ces questions seront fatalement posées, là, devant nous. "You know I hate to ask/but are 'friends' electric ?" L'histoire semble se finir en queue de poisson avec deux morceaux sur lesquels Numan n'a même pas pris la peine de poser des voix, ou plutôt, a pris soin de laisser instrumentaux, afin de symboliser la disparition de l'humain dans un monde de machines. Au final, si le personnage aujourd'hui kitsch de Numan, posant en clone de Bowie sur la pochette, cheveux teint en blanc et vêtements noirs, peut évoquer les goths ou les nouveaux romantiques à venir dans les années 80, il ne faut pas s'y méprendre : "Replicas" a plus à voir avec les marathons techno des pionniers de Detroit qu'avec toute la new wave. Comme les replicants disent dans "down in the park" : "We are not lovers/We are not

Page 151/168 Romantics/We are here to serve you".

Note : 5/6

Page 152/168 NINA HAGEN BAND : Nina Hagen Band

Chronique réalisée par dariev stands

Il est 10 heures du mat', et vous avez les boules parce qu'une bande de néo-fascistes sournoisement déguisés en ouvriers de la DDE a décidé se s'éclater à jammer à grand coups de marteau-piqueurs et de bétonneuse (non, pas les Faust, seulement la DDE), histoire de vous réveiller un bon coup... La mine enfarinée, vous mettez sur la platine le premier Nina Hagen à fond les ballons. C'est sur lui que vous comptiez pour vous réveiller, sur la voix hirsute de Nina crachée dans vos oreilles pour vous remettre d'aplomb, et pas sur cette gestapo du sommeil en orange fluo. Mais qu'a cela ne tienne, vous allez leur inculquer les bonnes manières. "TV-Glotzer" (obscure reprise de « White punks on dope » des Tubes) démarre, potards dans le rouge. Tiens, d'ailleurs, vous n'avez pas envie de l'allumer aujourd'hui, la TV. Vous laissez le pseudo punk rock joué par des hardos de pub ringard (fuck, des punks à cheveux longs et moustache, c'est comme du poisson pas frais) vous laver les oreilles, tandis que la Hagen hurle comme si ce premier album était son dernier. Et c'est probablement ce qu'elle doit penser, elle qui se retrouve dotée d'un son digne d'Alice Cooper, alors qu'il y a quelque mois elle était encore coincée dans Berlin-est, avant que la Stasi ne l'expédie comme un colis piégé à l'ouest. Voulaient-ils porter le coup de grâce à l'occident capitaliste en lui envoyant cette harpie ? Virée sans ménagement donc, en 76, pour « attitude antisociale », elle en profitera pour fricoter, non pas avec Trust, mais avec les Slits et les Sex Pistols (finalement les fentes et les pistolets sexuels, ça peut s’entendre non ?), ce qui pose aussi la question : Siouxsie a-t-elle pris des cours au près de la Hagen ? Déboulant à 200 à l'heure avec ce premier disque qui envoie plus de colère que tout le mouvement punk anglais (Johnny Rotten pouvait retourner à sa collection de Van Der Graaf Generator), Hagen semble avoir passé ses 20 premières années en RDA à chuchoter et à se cacher tant elle s'époumone… Bon, je vous fais le topo en gros, Nina Hagen ça pète tout. Les 3 premiers titres atomisent la concurrence, le reste est presque superflu. "Rangehn" donnerait des envies de pogo à Miterrand et Helmut Kol alors qu'U168eschreiblich (ah l'allemand, que de 4/20 n'ai je eu grace a cette langue si subtile), beau comme un carambolage de stock-car, restitue à merveille l'atmosphère déglinguée du Berlin de la guerre froide, et de la débandade mondiale de la fin des 70’s. Nina Hagen était un peu aux punks anglais ce que Lilith était à Adam, c'est à dire, l'élément dissonant, qui vient foutre le bordel... Alors, si les critiques de l'époque n'y comprennent rien, et préfèrent les têtes de gondole destroy genre Richard Hell, inutile de rappeler que Björk et Madonna, elles, en resteront sur leur petit cul potelé, et prendront un peu les armes grace à Tati Nina, tandis qu'aujourd'hui elle fait des reprises de Rammstein avec Apocalyptica pour pouvoir becter. Monde de merde. Sheisse Welt tiens ! Nina Hagen, plus qu'une égérie du punk qu'elle a par ailleurs pris par les couilles, reste encore 30 ans après une sorte de concept. Il faudrait aujourd'hui qu'une Iranienne s'échappe du pays après avoir dessoudé un ou deux mollahs en leur faisant bouffer sa burka, et fonde un groupe genre Rockbitch avec une imagerie à la RATM pour avoir une idée du choc. Au lieu de ça, on a Tokyo Hotel, Linkin Park, et peut-être bientôt Pyong-Yang Gymnase, qui sait. Reste ce brûlot incandescent qui marque le point de départ d'une carrière en dents de scie, qui n'est pourtant pas avare de bons moments, mais toujours dans l'excès. C'est d'ailleurs après la fin de l'excessivement intense, "Naturträne" mélangeant Opera et rock bave aux lèvres à la "I Want You" des Beatles que, ne prenant même pas la peine d'écouter la face B, vous descendez dans la rue et commencez à frapper au hasard. Doté de superpouvoirs, vous brûlez dans la journée toutes les églises, mosquées, synagogues et autres bourse de New York de la planète et rendez ainsi la paix

Page 153/168 dans le monde. Il faudra attendre "Surfer Rosa" ou a la rigueur les Bad Brains pour trouver skeud plus défoulant…

Note : 5/6

Page 154/168 MORLEY (David) : Ghosts

Chronique réalisée par Phaedream

Dès les premiers souffles de Stuntman, nous sommes aspirés dans l’univers sombre et paradoxal de David Morley. Vaporeuse et déviante, l’intro embrasse une dimension caverneuse où de fines cymbales acides voltigent dans ce corridor éclectique fuligineux. Si les synthés semblent harmonieux, c’est qu’ils se détachent d’un macrocosme sonore en inertie. Les percussions battent à la mesure d’une machine à écrire alors que se dessine les rares moments d’une thématique mélodieuse qui se veut feutré, mais superbement efficace. Comme une onde sombre, mais perspicace, la cadence joue sur sa nébulosité offrant une variance d’une intensité retenue. Un titre d’une grande efficacité qui ouvre les portes d’une musique abstraite aux confins d’une techno sauvage, mais retenue par de grandes serres sombres. Link et Trampling Gently sont issus de ce moule ténébreux et vaporeux, alors que Tonewave percute la cadence un peu plus avec un style plus concis sur une basse sombre et absorbante. Equator est superbe avec son beat spongieux aux percussions échotiques à la Skin Mechanic. Le thème musical dévie pour embrasser un passage plus survolté où les accords sec des brises techno mâchent l’inspirations sombres qui y régnait. Les synthés sont superbes et enveloppent d’une aura malveillante un mouvement aux désarticulations qui fusionnent un semblant de mélodie. Hautement toxique et très vindicatif, le style colle autant à la peau qu’aux tympans, mais pas pour les mêmes raisons. Après le lourd et ambiant Efex, Wall utilise une lourde basse aux courbes ondulantes dont les réverbérations créent des axes sonores musicaux à la down tempo, enrobée d’un lourd synthé spectral. La pièce titre est sans histoire, mais respecte en tout bien les ambiances lourdes sur Ghosts, qui se termine avec TAB. Un titre tribal cosmique, aux congas nerveuses, sur une superbe envolée mellotronnée à thématique mélodieuse, un peu comme la fébrélité de Mind Over Matter. Ghosts est magique. Un disque sombre aux dimensions sonores insoupçonnées qui étonnent, malgré sa lourdeur ténébreuse, par la magie des mélodies abstraites, mais tellement présentes comme les fluides spectraux que l’on ne voit, mais que l’on peut sentir. Un opus étonnant qui hante, tant que l’on ne sait pas par où le prendre.

Note : 5/6

Page 155/168 FALL OF THE GREY-WINGED ONE : Aeons of dreams

Chronique réalisée par Yog Sothoth

Parmi la multitude de projets engendrés par Stijn Von Cauter au début de sa carrière, Fall of the grey-winged one reste assurément l’un des plus gros plantages à ce jour. Poursuivant dans le style Ambient / Drone qui a fait sa réputation, le musicien pousse ici le minimalisme dans ses derniers retranchements, se passant donc de percussions – à l’exception de la seconde partie du dernier titre - et de vocaux, pour ne laisser subsister qu’une vibration dronisante étirée au maximum, et quelques éléments mélodiques résiduaires (arpèges, claviers, sonnerie de portable playschool). Du gros Von Cauter qui tache en somme, si ce n’est que le son typique du bonhomme façon «je fais vibrer le transistor de ma télé » s’acclimate plutôt mal de ce contexte intégralement dépouillé, d’autant que si le disque est découpé en trois parties (globalement intro / outro et une imposante partie centrale dépassant les 40 minutes), l’ensemble se revèle tellement homogène que les transitions demeurent presque imperceptibles. Evidement, le musicien s’est comme d’habitude chargé de la production, de l’artwork et de la distribution de la chose (j’imagine que la première édition via NULLL records était « faite maison »), dans la tradition DIY qui a fait sa renommé, mais si certains de ses projets tiraient leur épingle du jeu (UDOM et BBV en tête), ce premier album de FOTGWO sonne à la fois définitivement trop amateur et pseudo-arty pour perpétuer cette aura attachante qui a fait la renommée de Van Cauter. Un disque à éviter.

Note : 1/6

Page 156/168 FIELDS OF THE NEPHILIM : Elizium

Chronique réalisée par Twilight

Pour beaucoup, 'Elyzium' est LE chef-d'oeuvre des Fields of the Nephilim. Sans leur donner tort, je ne partage pas non plus totalement cet avis. Il est clair que cet album est un essai ambitieux, le genre de galette à écouter de manière concentrée...Reprenant les atmosphères mystiques de 'The Nephilim', nos Cow-boys de l'au-delà poussent le thème plus loin encore en amplifiant le travail sur les ambiances; 'Elyzium' devient dès lors un véritable voyage initiatique au coeur des ombres. S'inspirant beaucoup des mythes de Sumer, des croyances chamaniques et de restes bibliques, il se présente comme un tout homogène à écouter d'une traite, un disque lent et complexe avec de longues introductions, des passages atmosphériques et des textes abondants, soigneusement travaillés. Le gothic rock des Fields of the Nephilim s'éloigne de plus en plus clairement des racines post punk et auraient plutôt tendance à s'inspirer de quelques échos progressifs (une version goth des Pink Flodys ? Ne me frappez pas), bien que ses climats sombres le situent clairement dans le genre gothique. Sombre ? C'est certain mais ses compositions ont également quelque chose d'aérien, les guitares semblent s'insinuer comme des langues de brume, le chant paraît nappé d'échos et la rythmique prend des allures de guide sur le chemin qui mène au Styx. Quelques touches de claviers discrètes renforcent davantage encore ce climat mystique, quasi religieux. Pourquoi donc ne le considère-je pas comme Le chef-d'oeuvre des Nefs alors qu'il en a clairement toutes les qualités ? C'est juste une question de goût, l'aspect un brin plus direct, moins ambient justement, de ses deux prédécésseurs me les fait préférer à celui-ci qui n'en demeure pas moins un excellent album (raaah, la mélancolie de 'And there will your heart be also', l'intro superbe 'Dead but dreaming',

'For her light'...) indispensable pour tout fan du groupe.

Note : 5/6

Page 157/168 INTERVAL : s/t

Chronique réalisée par Wotzenknecht

La nuit a été longue... vous avez fait la bringue des heures durant, puis l’alcool et la fatigue aidant, vous vous êtes dit qu’il était temps de rentrer. Vous avez salué vos amis sur le parking, démarré tant bien que mal votre voiture que vous avez eu toutes les peines du monde à retrouver parmi ses semblables. Seul, sur la route mal éclairée, les mauvais effets consécutifs à vos élans dipsomaniaques se font de plus en plus ressentir. Les reflets des lumières de la ville dansent le long des vitres, les étoiles clignotent autour de vos yeux tandis que vos membres semblent de moins en moins à même de vous répondre. Le ronronnement du moteur est magnifié par votre cerveau imbibé, chaque bruit métallique devient note et la route redevient piste de danse. Pas pour vous, non, une piste noire et liminale, une piste Lynchienne où le verre brisé rencontre votre brosse à dents et danse de façon frénétique, entouré de lumières stroboscopiques qui n’en finissent plus de vous exténuer. Parfois, vous vous rappelez des rythmiques que vous avez entendu quelques heures auparavant, vous essayez de les conserver pour ne pas vous endormir, mais rien n’y fait, l’inconscient reprend le dessus et les objets reviennent vous hanter, se percuter sur vos tempes dans une danse étrange et inhospitalière. Vous arrivez dieu sait comment devant chez vous. Quelque chose continue à faire du bruit, un gros camion étrange, avec des hommes fluo qui le nourrissent par l’arrière. Le tintamarre des objets chutant dans sa gueule métallique ne fait qu’empirer votre état xylostomique. Même la clef dans la serrure vous agresse, entourée de ces lucioles multicolores qui se faufilent entre les gonds. Vous vous écroulez sur le canapé, la bave aux lèvres, en vous demandant encore ce qui continue à rebondir dans votre crâne. « Le pendule ? Le subwoofer ? Mon sang qui circule ? Aucune importance… j’avale une aspirine, un Doliprane et j’oublierai tout… mais où ai-je mis ces foutues aspirines… »

Note : 4/6

Page 158/168 NEW MODEL ARMY : Impurity

Chronique réalisée par Twilight

Pas évident de donner une suite au brillant 'Thunder and consolation' mais Justin Sullivan et sa bande ne sont pas du genre à baisser les bras face au défi...'Impurity' démontre qu'ils ont bien bossé. Très efficace mélodiquement, il s'appuie sur une présence accrue des claviers qui, fort discrets mais judicieusment placés, complètent une basse marquée et omniprésente qui met en valeur les attaques de guitare. Beaucoup avaient salué l'usage du violon sur le précédent opus et visiblement les New Model Army ont apprécié aussi puisqu'il est à nouveau présent (le magnifique 'Purity', la touche mutine de 'Bury the hatchet'). Si l'éléctricité règne en souveraine, quelques belles plages mélancoliques et acoustiques parsèment le disque ('Innocence', 'Marrakesh'). Pour qui aime le style du groupe, ce mélange incomparable de rock folk rageur et de post punk écorché, 'Impurity' ne déçoit pas, ses mélodies et ses arrangements sont soignés et efficaces, et une fois de plus quelques petites trouvailles (les lignes hispaniques de 'Eleven years', la voix de Joolz, compagne de Justin, sur 'Space') pimentent l'écoute. Un brin moins rageur mais toujours flamboyant, une nouvelle réussite pour un combo bien particulier.

Note : 5/6

Page 159/168 BOHEMIEN : Danze pagane

Chronique réalisée par Twilight

Bohémien, l'un de ces formations italiennes des 80's dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à ce que leur prenne l'excellente idée de rééditer leur travaux et du coup de se reformer...'Danze pagane' est une merveille, l'une de ces galettes estampillée goth made in Italia comme seuls les Transalpins savent en produire. Le groupe propose un goth rock teinté de mélancolie cold wave, quelque chose de pêchu et brumeux à la fois; l'atmosphère de cette galette est en effet nocturne, les déclinaisons d'une ombre où se croisent restes païens et statues catholiques. Tout se joue au niveau des guitares qui, soutenues par une rythmique quasi hypnotique, se répondent entre envolées cristalines, attaques brèves et envolées plus agressives pour tisser cette toile nocturne confirmée par quelques touches de clavier fort à propos. C'est pourtant le chant qui confère, selon moi, cette note si grave, si mélancolique...Le timbre de Alex a quelque chose d'écorché et de résigné qui, pimenté d'une touche d'écho, dégage un sentiment poignant (j'ai ressenti la même chose sur scène); ajoutez les paroles en italien qui renforcent le charme du spleen de cet album, notamment sur la valse de 'Dirsi addio', le superbe 'Libido' ou 'Danza pagana'. Même le nom du groupe dégage une magie à laquelle il est difficile de résister.

Note : 5/6

Page 160/168 FROESE (Jerome) : Precooked Munchies

Chronique réalisée par Phaedream

C’est devenu routinier, au pays des Froese rien n’est pareil. Tout est long et fastidieux, comme si on aimait créer un effet d’attente démesuré, de rareté injustifié. C’est dans cet esprit que nous apparaît Precooked Munchies; un EP d’une trentaine de minutes pour remplacer les sorties retardées de Shiver Me Timbers le 2ième de Jerome Froese. En écoutant cet EP, nous sommes en droit de se demander qui souffrira le plus de son départ de TD? Edgar ou Jerome? À date, on dirait que la séparation fait du bien au deux, ainsi qu’aux fans! Car Precooked Munchies est un très bon EP. On y retrouve un côté rebelle de JF qui s’amuse à sortir des riffs cruels et des beats endiablés dans un contexte mélodieux fort surprenant. C’est avec de doux tintements mélodieux, aux cercles bouclés, que débute A Mellow Morning. De mélodieux, le rythme devient hachuré pour tomber dans les riffs d’une guitare lourde et incisive qui mord cette mélopée d’une férocité inouïe, considérant le concept harmonieux. Tantôt évasif et tantôt lourd, Jerome joue avec ce titre avec une étonnante habilité. Cette tendresse mélodieuse se transpose sur Mrs. Misty Kiss et son intro aléatoire. Vite aspiré et mâché par de lourds riffs sauvages, ainsi qu’une solide basse. La guitare bouffe les ondes avec force, y échappant une belle dextérité de Froese fils qui martèle le tempo avec force et férocité sur des cadences tournoyantes et hachurées. Les percussions sont un peu molles, style très TD. Par moment ça plafonne, mais ça sort bien. Viennent les 2 titres inédits; Sea Miles et Joy and Sorrow. Deux titres forts où la mélodie croise un techno plus pur. Si Sea Miles semble plus empreinte d’une psychédélique contemporaine aux gros riffs lourds et criants, Joy and Sorrow, assurément la surprise, est plus subtil et offre un techno progressif à la Chemical Brothers avec de superbes arrangements. Lamb With Radar Eyes n’a pas besoin de présentation. Suffit juste de dire que c’est une superbe prestation avec une grande qualité sonore. Ce EP laisse entrevoir un Shiver Me Timbers de grande qualité. Jerome Froese nous présente 4 compositions originales qui démontre une maturité croissante et un sens inné tant à la composition qu’aux arrangements. Il ne reste plus qu’à attendre Shiver Me Timbers pour en être plus que convaincu. Il reste quelques copies chez

Groove et Ricochet Gathering. À vos portefeuilles, dans quelques années ça va se vendre à prix d’or :-)

Note : 4/6

Page 161/168 THE STRANGLERS : (The gospel according to) The Meni168lack

Chronique réalisée par Twilight

Attention, ils sont parmi nous ! Qui ?!? Les 'Meni168lack' bien sûr. Reprenant l'idée d'une de leurs chansons sur 'The Raven', les Stranglers gavés de lecture sur l'Ufologie décident de consacrer un album au sujet. Ils créent l'idée d'extraterrestres infiltrés qui seraient en réalité les faiseurs des miracles que la Bible prête à Dieu. Loufoque ou non, cette thématique débouchera sur leur opus le plus surprenant et le plus synthétique également. Imaginez une rencontre entre Kraftwerk et le rock et vous aurez un début d'idée du contenu de 'The gospel according to the Meni168lack'. Si le groupe aujourd'hui encore se déclare satisfait de l'album (et il y a de quoi), le prix à payer fut près d'une année de travail de production pour un accueil au final mitigé et des ventes médiocres. Beaucoup d'efforts sur la batterie tout d'abord qui sonne tantôt sèche et cold wave tantôt synthétique ('Turn the centuries, turn', 'Thrown away'), sur les claviers ensuite totalement dans une lignée à la Kraftwerk, la basse (mmm, cette attaque sur 'Just like nothing on earth') et la guitare assurant le lien avec le côté rock de la musique. L'expérimentation sur les vocaux n'est pas en reste, à commencer par les voix passées à l'hélium, les ricanements, du génial 'Waltzi168lack' ou les choeurs de 'Just like nothing on earth', ce qui ne signifie nullement que l'émotion ne soit pas au rendez-vous car lorsque Hugh renoue avec un ton grave, un brin monocorde, les chansons prennent une dimension réellement poignante, notamment de par leur qualité mélodique ('Waiting for the Meni168lack', 'Thrown away', 'Hallow to our men'). Plus que jamais, les Stranglers parviennent à faire rimer cheap avec séduction, pop avec expérimentation, tout ça avec un petit feeling malsain. Quand on sait que plus de 15 ans après, l'idée des 'Men in black' sera traitée au cinéma, on réalise à quel point nos quatre hommes en noir ont pu être en avance sur leur temps, même si 'The Raven' avait préparé le terrain...

Note : 5/6

Page 162/168 RICHARDS (Monica) : InfraWarrior

Chronique réalisée par Twilight

'InfraWarrior' ou les différentes facettes de Monica Richards à l'image des photos du livret: prêtresse païenne, conteuse médiévale, gothique post punk...En réalité, le concept du disque est plutôt homogène, une réflexion un brin new age sur l'homme et ses rapports avec la Terre Mère et les conséquences qui pourraient en résulter. Rien d'étonnant à trouver un certain nombre de morceaux aux atmosphères rituelles, presques tribales ('The Antler King', 'Gaia') mais traitées de manière contemporaine un peu à l'image des travaux récents de Mother Destruction, à ceci près que Monica y glisse quelques tentations dark wave et des influences gothiques. La programmation côtoie donc des éléments de percussion traditionnels, les plages ambient précèdent des structures éléctriques ('This is not a dream'), parfois dans la même chanson ('Into my own') et les synthés flirent avec les violons. Niveau vocal, le chant se fait tantôt incantatoire, tantôt 'normal', exercice auquel Monica nous avait habitués au sein de Faith and the Muse déjà et les parallèles avec la Siouxsie des 90's ne sont pas totalement faux non plus. Niveau collaborateurs, la chanteuse s'est bien entourée puisque sont présents, outre son compagnon William Faith, Matt Howden, Jarboe et même Lustmord (qui signe la musique de 'The Hunt', belle composition de nappes basses). Ces éléments font de 'InfraWarrior' un disque plutôt réussi mais qui n'échappe pas à certaines faiblesses. Quelques titres ambient auraient selon moi pu être raccourcis ('The turnaway', 'Gaia'), surtout quand les vocaux sont récitatifs, car l'album finit par traîner (Etait-il nécéssaire d'y faire figurer quatorze compositions ? Onze auraient suffi). Qui plus est, si le thème est assez clair et homogène, l'alternance de titres rythmés et d'autres plus méditatifs, gage d'équilibre d'un point de vue positif, paradoxalement empêche selon moi de considérer 'InfraWarrior' comme l'album thématique qu'il voulait être pour ressentir plutôt l'impression d'une compilation. On y trouve pas mal de belles réussites qui valent l'achat mais au final, voilà travail solo qui manque son but et finit par ressembler à un exercice de style, réussi certes mais un brin creux.

Note : 4/6

Page 163/168 Informations

Vous pouvez retrouvez nos chroniques et nos articles sur www.gutsofdarkness.com.

© 2000 - 2008

Page 164/168 Table des matières

Les interviews...... 3

K-BRANDING PARLE... - (interview réalisée par Progmonster) ...... 4

Zweizz - (interview réalisée par Powaviolenza) ...... 8

Zweizz - (interview réalisée par Powaviolenza) ...... 13

WARGASM - (interview réalisée par Nicko)...... 20

Les chroniques de concerts...... 22

SUR LA ROUTE AVEC NUIT NOIRE : TOUR REPORT (29 juin-1er juillet 2007, Allemagne-Belgique) - (concert chroniqué23 par Iormungand Thrazar)

Hellfest Open Air 2007 : Live Report : lfest Open Air 2007 : Live Report - (concert chroniqué par Powaviolenza) .... 30

Les chroniques ...... 36

MAMMATUS : The coast explodes ...... 37

SHINING (NOR) : In the kingdom of Kitsch you will be a monster ...... 38

HILL (Andrew) : Black fire ...... 39

HILL (Andrew) : Judgment! ...... 40

HILL (Andrew) : Smokestack...... 41

HILL (Andrew) : Lift every voice...... 42

TCHICAI (John) : Afrodisiaca...... 43

C.C.C.C. : Love & Noise...... 44

AU PAIRS : Stepping out of line - the anthology...... 45

THE CLASH : Super black market clash...... 46

VERONICA LIPGLOSS AND THE EVIL EYES : The witch's dagger...... 47

CINEMA STRANGE : A 10th anniversary novelty product...... 48

ZADERA : Something red ...... 49

BLURRED LIPSTICK : Heavenly fields ...... 50

STATIC MOVEMENT : Visionary landscapes...... 51

P.K.14 : Shei shei shei he shei shei shei...... 52

ROSETTA STONE : Hiding in waiting...... 53

R6.3ZIST : Liquid Fear...... 54

THE ROYAL DEAD : Phantasmagoria...... 55

SCHULZE (Klaus) : Kontinuum...... 56

WILLIAMS (Bekki) : Edge of Human ...... 57

AUTECHRE : Envane...... 58

AUTECHRE : Confield...... 59

BRIGHTER DEATH NOW : Great Death ...... 60

Page 165/168 TUBEWAY ARMY : The Plan...... 61

POLYTRAUMA : Digital rock'n'roll...... 62

PARALISIS PERMANENTE : Singles y prima grabaciones / El acto ...... 63

HAWKWIND : S/t ...... 64

HAWKWIND : In search of space...... 65

HAWKWIND : Doremi fasol latido ...... 66

HAWKWIND : Hall of the mountain grill...... 67

HAWKWIND : Warrior on the edge of time...... 68

AUTECHRE : Untilted ...... 69

BROEKHUIS,KELLER & SCHONWALDER : Space Cowboys @ Jelenia Gora ...... 70

NOMINON : Remnants of a diabolical history...... 71

TWO WITCHES : The vampire's kiss ...... 72

ABSCESS : Horrorhammer...... 73

MAYHEM : Ordo ad chao ...... 74

AIRWAY : Faded lights...... 75

NOCTURNO CULTO : The misanthrope - The existence of... solitude and chaos...... 76

CALE (John) : Guts...... 77

XANOPTICON : Liminal Space...... 78

MOST OF THE TACITURN : History of Iron And Blood...... 79

CHTHONIC : Relentless recurrence...... 80

CODE INDIGO : In Concert...... 81

TWO WITCHES : Bites and kisses ...... 83

TUXEDOMOON : Half-mute / Scream with a view...... 84

45 GRAVE : Debasement tapes ...... 85

DISMAL : Miele dal salice ...... 86

THE MARK DUTROUX SLIDESHOW : Eight Pieces of Evidence ...... 87

AGNIVOLOK : Sculptor ...... 88

KLARE (Frank) : Digitalic...... 89

BROKEN SOCIAL SCENE : You forgot it in people...... 90

WHITEHOUSE : Birthdeath Experience...... 91

COMPILATION DIVERS : Thee Vampire Guild presents The best of 'What sweet music they make' ...... 92

AMON AMARTH : With oden on our side...... 93

XASTHUR : To violate the oblivious...... 94

SCHMOELLING (Johannes) : Images and Memory 1986 - 2006 An Anthology ...... 95

NEKROKAOS : Chaos II...... 97

Page 166/168 WATAIN : Sworn to the dark ...... 98

COMITY : ...As everything is a tragedy ...... 99

FORBIDDEN : Forbidden evil...... 100

SOFT MACHINE : Out-bloody-rageous – an anthology 1967-1973 ...... 101

LORDS OF ALTAMONT : To hell with the lords...... 102

LORDS OF ALTAMONT : Lords have mercy ...... 103

SUICIDAL ROMANCE : Love beyond reach...... 104

ALL GONE DEAD : Fallen and forgotten ...... 105

MYTHOS : The Modern Electronic Kamasutra ...... 106

SOULMAKER : Obsessions...... 107

MEGADETH : United abominations...... 108

THE GATHERING : Accessories : Rarities & B-sides...... 109

XASTHUR : Subliminal genocide...... 110

VADER : The ultimate incantation...... 111

THE STRANGLERS : Rattus Norvegicus...... 112

TANGERINE DREAM : Summer in Nagasaki...... 113

TANGERINE DREAM : Bells of Accra ...... 114

THE STRANGLERS : No more heroes...... 115

THE STRANGLERS : Black and white ...... 116

NEUROSIS : Given to the rising ...... 117

TERMINAL CHOICE : Ominous future ...... 118

TONES ON TAIL : Everything !...... 119

AUTECHRE & THE HAFLER TRIO : aeo3 & 3hae...... 120

COMPILATION DIVERS : Effervescence V/A - pain perdu/pot pourri...... 121

HELVACIOGLU (Erdem) : Altered realities ...... 123

LA TERRE TREMBLE!!! : Trompe l'oeil...... 124

BESTIA CENTAURI : Teratogenesis ...... 125

DISOWNED : Emotionally involved...... 126

FULMINI SCARLATTI : Absolum...... 127

CYCLOSIS : Hybris...... 128

HELMET : Strap it on...... 129

HELMET : Meantime ...... 130

HELMET : Size matters...... 131

HELMET : Monochrome ...... 132

KENJI SIRATORI : Humanexit...... 133

Page 167/168 SOLITUDE AETURNUS : Into the depths of sorrow...... 134

FINNTROLL : Ur jordens djup...... 135

ATARAXIA : Kremasta Nera...... 136

ATARAXIA : Saphir...... 137

COMPILATION DIVERS : Awakenings 2007 Volume 1...... 138

AUTECHRE : Anti EP...... 140

THE MARK DUTROUX SLIDESHOW : This Kingdom ...... 141

BLACK SABBATH : Live at the California Jam...... 142

BLACK SABBATH : Born in hell...... 143

BLACK SABBATH : Live Costa Mesa Los Angeles - Nov. 14 1992 ...... 144

BLACK SABBATH : Live at Terravibe !!! - Athènes, 25 juin 2005 ...... 145

KARKOWSKI (Zbigniew) / LOPEZ (Francisco) : Whint...... 146

THE STRANGLERS : The raven ...... 147

ONE FOR JUDE : Re generation...... 148

THE GLIMMER ROOM : Now We Are Six...... 149

TUBEWAY ARMY : Replicas ...... 151

NINA HAGEN BAND : Nina Hagen Band...... 153

MORLEY (David) : Ghosts ...... 155

FALL OF THE GREY-WINGED ONE : Aeons of dreams ...... 156

FIELDS OF THE NEPHILIM : Elizium...... 157

INTERVAL : s/t ...... 158

NEW MODEL ARMY : Impurity...... 159

BOHEMIEN : Danze pagane ...... 160

FROESE (Jerome) : Precooked Munchies ...... 161

THE STRANGLERS : (The gospel according to) The Meni168lack...... 162

RICHARDS (Monica) : InfraWarrior ...... 163

Page 168/168