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Majorelle, Un art de vivre moderne 2 mai – 30 août 2009 Galeries Poirel – Nancy Dossier de Presse Sommaire : Introduction 3 D’Auguste Majorelle aux Ets Majorelle, histoire d’une manufacture 4 Louis Majorelle, un artiste du bois 6 Biographie 8 Parcours de l’exposition 11 Informations pratiques 15 Animations 18 Partenaires 21 Visuels presse 22 Liste des œuvres exposées 23 2 Introduction Roselyne Bouvier, commissaire de l’exposition MAJORELLE, un art de vivre moderne 2 mai – 30 août 2009 Galeries Poirel – Nancy Pour la première fois, l’aventure Majorelle fait l’objet d’une rétrospective dans sa ville d’origine. Au-delà de la célébration du 150 ème anniversaire de la naissance de Louis Majorelle (1859 - 1926), l’exposition « Majorelle, un art de vivre moderne », fait revivre l’œuvre de l’artiste et de sa manufacture des prémices de l’Art nouveau au vocabulaire moderniste des années 30/40, en une succession de styles qui façonnèrent une réputation d’élégance et de qualité jamais démentie. Homme discret et modeste, Louis Majorelle aimait à se définir comme un « industriel d’art » : sa production associe et revendique des meubles d’art et de série, diffusés à travers le monde grâce à une organisation commerciale performante. Homme de son temps, Louis Majorelle était à l’écoute de la modernité. Son style sut s’adapter tant aux évolutions formelles et décoratives qu’aux pratiques et modes de vie d’une société nouvelle. La présente exposition, avec 170 pièces choisies pour leur exemplarité, leur diversité et leur réussite conceptuelle, rend aujourd’hui un premier hommage appuyé aux talents incomparables de la Maison Majorelle, initiés par Louis et poursuivis pendant presque trente ans par ses frères et anciens collaborateurs. Louis Majorelle, Daum Frères, lampe de table Fleurs de pissenlit , modèle créé en 1902. Musée de l’Ecole de Nancy. Cliché C. Philippot Majorelle, vitrine, vers 1925. Musée de l’Ecole de Nancy. Cliché Studio Image Louis Majorelle, guéridon tripode Nénuphar , modèle créé en 1902. Musée de l’Ecole de Nancy. Cliché C. Philippot 3 D’AUGUSTE MAJORELLE AUX ETABLISSEMENTS MAJORELLE, HISTOIRE D’UNE MANUFACTURE En 1860, Auguste Majorelle (1825-1879), originaire de Lunéville, ouvre à Nancy, rue des Dominicains, un commerce de meubles et d’objets d’art. D’abord spécialisé dans la décoration sur faïence, Auguste Majorelle collabore avec Keller et Guérin à Lunéville et avec la manufacture de Toul-Bellevue. Il s’installe à Toul en 1858 et oriente son activité vers la décoration de mobilier dans le style japonais (vernis Martin) et la copie de style. Louis Majorelle, le fils aîné d’Auguste Majorelle, naît à Toul le 3 octobre 1859. Suivent 7 frères et sœurs, dont Jules (1866-1934), qui occupera la direction commerciale de la manufacture. Alors qu’il envisage une carrière de peintre et étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, Louis perd son père et revient à Nancy pour épauler sa mère dans la direction de l’entreprise familiale. Celle-ci emploie déjà plus de vingt ouvriers et profite de conditions économiques favorables, au lendemain de l’Annexion de l’Alsace Moselle. Sous l’impulsion de Louis, la manufacture se lance dans une production de mobilier moderne, influencé par la nature et les recherches d’Emile Gallé, dont le succès est immédiat. Dans le même temps, il poursuit une production industrielle de copies de style. Avec l’aide de Jules Majorelle, l’entreprise amorce la conquête des marchés parisiens et internationaux. Dès 1904, elle dispose d’un magasin de vente à Paris rue de Provence (l’ancien magasin de Samuel Bing), tandis que des succursales sont implantées à Londres, Berlin, Lyon, Lille ou même Oran. Des catalogues de vente présentent une production variée et attestent de la pérennité de certains modèles au fil des décennies. En 1897, la manufacture s’installe dans de nouveaux bâtiments modernes, rue du Vieil Aître. Louis Majorelle fait construire à côté sa villa (Villa Jika), sur les 4 plans du jeune architecte parisien Henri Sauvage. En 1916, un incendie ravage les ateliers et fait disparaître la totalité des archives de l’entreprise. Parallèlement à l’activité d’ébénisterie, l’atelier de ferronnerie prend à partir de 1898 une ampleur nouvelle. Plaques de propretés, serrures, ferronneries architecturales mais surtout applications de bronze sur les meubles épousent la structure avec une cohésion parfaite et une élégance inégalée. Dès 1902, Majorelle travaille avec Daum à la production de luminaires associant le robuste fer forgé au verre fragile. Cette collaboration se poursuit après la Première Guerre Mondiale avec la conception de vases soufflés dans le style Art déco. Ici, comme dans le mobilier, les formes géométriques et les motifs stylisés suivent les tendances les plus modernes tout en conservant un style élégant et d’une qualité irréprochable, marque de l’expérience de Majorelle. Après le décès de Louis Majorelle en 1926, la direction artistique est confiée à son fidèle collaborateur Alfred Lévy, tandis que Jules, puis son fils Jean s’occupent de la gestion financière. Alfred Lévy (1873 - 1955) fut engagé chez Majorelle dès 1888. Grâce à lui se poursuit une production créative et dynamique, à laquelle collaborent Pierre Majorelle (1903-1933), Paul Beucher, venu de chez Ruhlmann ou bien encore Jean Prouvé (1901-1984). D’importantes commandes d’aménagements de bureaux, navires, gare ou grand magasin permettent à la manufacture de poursuivre son activité au-delà de la Deuxième Guerre Mondiale. Cependant, un déclin inexorable s’amorce qui s’achève par la fermeture définitive des ateliers en 1956. 5 LOUIS MAJORELLE, UN ARTISTE DU BOIS…. Alors qu’il se consacre à l’étude des beaux-arts, Louis Majorelle reprend la direction de l’entreprise familiale avec sa mère et son frère. C’est dans le milieu des arts décoratifs, de l’industrie d’art, qu’il doit alors faire ses preuves. L’expérience parisienne, bien que brève, est sans aucun doute profitable à plusieurs titres: l’apprentissage du dessin lui est utile dans la direction artistique de la manufacture et les contacts liés avec des artistes sont entretenus au fil des années. Surtout, l’attrait tant économique que culturel de Paris apparaît chez Majorelle comme un moteur d’ambition. Grâce à Louis Majorelle, la production de mobilier trouve une alternative à la copie de style ou à la tradition familiale du vernis Martin. Initié par les ouvriers aux techniques, savoir-faire et à l’esprit du travail du bois, le jeune Louis montre dès ses débuts une sensibilité particulière aux décors. Il fait appel à des peintres pour animer ses meubles de scénettes XVIII ème ou de motifs japonisants. Jusqu’à l’Exposition Universelle de 1889, la production de la maison Majorelle hésite entre tradition et pittoresque sans affirmer un style novateur. Les pièces de mobilier présentées à cette occasion par son compatriote Emile Gallé annoncent triomphalement l’arrivée d’un vent moderne sur les arts décoratifs. Dans son sillage, et au cours de la décennie suivante, Majorelle forge peu à peu un style reconnaissable entre tous, « le style Majorelle ». Aux premiers essais dans la filiation directe des grands succès de Gallé tels la table « La Source », se substitue peu à peu un mobilier au décor naturaliste et aux formes fluides et inédites. Jusqu’à 1900, Majorelle hésite encore entre tradition et modernité, et les lignes courbes de la structure restent subordonnées à un décor de marqueterie d’un raffinement extrême. 6 L’ensemble Nénuphars, créé en 1900 couronne des années de recherches et une émancipation réussie d’avec Gallé. La recherche de la beauté de la ligne, qui se fait aux dépends de la marqueterie notamment, accompagne une réflexion sur un mobilier qui doit servir au quotidien, où la forme l’emporte sur le dessin. Majorelle prend ses distances avec les principes esthétiques naturalistes de l’Ecole de Nancy et regarde vers des expériences plus modernistes, comme celle de Henri Van de Velde, en Belgique. Le public et la critique adhèrent sans réserve à cette orientation et font naître le « phénomène Majorelle ». Les commandes de maisons de haute couture, cafés parisiens, riches industriels, grands magasins ou ambassades assurent à l’entreprise un succès et une reconnaissance durable. La découverte du design allemand ou du décorateur belge Serrurier- Bovy, l’amène à de nouveaux questionnements stylistiques. Il faut attendre l’après guerre pour voir s’imposer un style de meubles plus simple, aux décors graphiques et colorés. On y retrouve la même élégance que celle qui régnait dans sa production antérieure, mais les préoccupations industrielles ont définitivement emporté la mise, avec une incroyable facilité d’adaptation. La collaboration continue avec la maison Daum pour des verreries cloisonnées permet de signer des pièces aux formes modernes et techniquement audacieuses. Elle rappelle aussi que Majorelle n’oublie pas les préceptes de l’Ecole de Nancy, et poursuit avec talent la recherche de l’Unité de l’art. Louis Majorelle décède en 1926 alors qu’il est toujours considéré comme l’un des plus grands. Les dernières décennies de la manufacture ne contredisent pas cette impression de réussite, de remise en question constante avec des créations innovantes et appréciées. Seules les difficiles années de la reconstruction précipitent la fin de la manufacture. 7 Biographie 1825 Naissance d’Auguste Majorelle. 1859 26 septembre, naissance de Louis Majorelle à Toul 1860 Installation de la famille Majorelle à Nancy 1877 Louis est admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Aimé