Aviation

CivileLe magazine de la Direction Générale de l’Aviation Civile N° 366 Avril 2013 / 3,05 e Suivez-nous sur : @DGACfr

16- talents et innovations “Point Merge” fluidifie le trafic en approche

10- L’ÉVÉNEMENT GTA Soixante ans de missions tout-terrain 2

Sommaire © A. Bouissou/MEDDE Actualité

04- Vu d’ici 10- L’Événement et d’ailleurs La Gendarmerie des transports Tableau de bord aériens fête ses 60 ans cette L’actualité année. Depuis 1953, elle multiplie les missions, tant 05-Renforcer la compétitivité en qu’à l’international du transport aérien où son expertise est reconnue. 06-Le trafic mondial s’accroît de 5,3 % en 2012 07-Roissy/Antilles : jette l’éponge 08- Décryptage Panneaux photovoltaïques aux abords des aéroports : risques d’éblouissement !

Aviation Civile, publication de la Direction Générale de l’Aviation Civile, ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, 50 rue Henry-Farman, 75720 Cedex 15. Tél. : standard 01 58 09 43 21 - Rédaction : 01 58 09 44 27 - fax : 01 58 09 38 64 - http ://www.developpement-durable.gouv.fr. @DGACfr. Directeur de la publication : Patrick Gandil. Rédacteur en chef : Daniel Bascou. Conception et réalisation : Rédactrice en chef technique : Nesma Kharbache. Directeur artistique : Éric Daumont. Iconographe : Marion Capera. Maquettiste : Isabelle Tho. Secrétaire de rédaction : Florence Violet. Chef de fabrication : Marie- France Fournier. Crédit photo couverture : Adjudant-chef F. Balsamo/Sirpa. Impression : Imprimerie de Montligeon. Dépôt légal : avril 2013. Reproduction autorisée sous réserve de la rédaction. Le numéro 3,05 e, l’abonnement 26 e.

Aviation Civile magazine n°365_ Avril 2013 3

16 26 M. A. Froissart/STAC © 10 Chopelin/Air© V. France au cœur de la dgac avec nos partenaires

16- Talents et innovations 25- international “Point Merge” fluidifie le trafic en approche Forum FICSA : la sûreté en débat 18- sur le terrain 26- autour de nous Programmes d’exploitation : l’été se prépare Le Centre de contrôle des opérations (CCO) de la compagnie Air France veille nuit et jour 20- RENCONTRE sur ses avions en vol Pascal Joubert, chargé d’affaires de certification d’aéronefs d’aviation générale 28- retour sur Préserver et valoriser le patrimoine aéronautique 22- question environnement 22-L’ETS suspendu aux réflexions de l’OACI 30- On en parle 23-L’aérien réduit ses émissions de CO2 30-La ponctualité des vols examinée à la loupe 31-Quelle est l’image du transport aérien ? 24- question Sûreté Retour à une autorisation limitée des LAG en 2014

“La certification des ballons s’inscrit dans le cadre d’une accréditation de la DGAC par l’AESA.” Pascal joubert, chargé d’affaires de certification

d’aéronefs d’aviation générale © C. Anaya/Gautier 4 L’actu d’ici et d’ailleurs

Tableau de bord/février 2013 Tendance. Des baisses significatives du trafic aérien dans les aéroports européens. Seul l’aéroport de Toulouse affiche une légère évolution positive par rapport à février 2012.

Londres-Gatwick 15 734; -6,35 %

Amsterdam 29 505 ; -4,49 % Francfort Londres-Heathrow 33 721 ; -2,24 % 35 560 ; -4,61 % Bâle-Mulhouse 4 941 ; -5,49 %

Zurich Bruxelles 18 276 ; -6,03 % 15 015; -7,68 % Munich Paris CDG 28 316 ; -7,17 % 35 459 ; -4,47 % Paris Orly 17 045 ; -0,61 % Malpensa 11 418 ; -9,17 %

Rome Fiumicino 19 575 ; -6,78 % Bordeaux 4 154 ; --0,84 %

Marseille 7 278 ; -2,74 %

Genève 14 246 ; -4,61 % Lyon Saint-Exupéry Madrid 8 800 ; -9,03 % 24 099 ; -15,76 % Barcelone ; 17 294 -9,41 % MOUVEMENTS AVIONS Toulouse 7 845 ; -0,62 % x 7 196 0,60 % x + Trafic aéroport en hausse (source : CFMU).

; - Trafic aéroport en baisse (source : CFMU).

Trafic France CRNA Nord CRNA Sud-Est CRNA Est CRNA Ouest CRNA Sud-Ouest Trafic global (CRNA + aéroports) 81 289 58 691 57 542 53 589 48 744 179 049 -7,18 % -6,84 % -2,85 % -5,32 % -5,43 % -6,16 %

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 5

Renforcer la compétitivité Dubaï, 1er terminal du transport aérien dédié à l’A380

Première I Le 10 février dernier, Emirates et l’aéroport Dubaï International ont célébré la mise en service complète du terminal A, le premier au monde entièrement dédié à l’A380. Ce terminal, qui avait été inauguré le 2 janvier, est désormais doté de 20 portes d’embarquement et de deux salons, Première et Affaires, disposant chacun d’un étage. À terme, il pourra accueillir 15 millions de passagers par an dans ses 528 000 m². Emirates exploite aujourd’hui 31 A380 et en attend encore 59 exemplaires. © G. Crossay/MEDDE _Frédéric Cuvillier, le 6 février dernier.

Économie I Le 6 février dernier, Frédéric volontariste au service de la recherche et Cuvillier, ministre délégué auprès de la de la construction aéronautique, civile et © B. Richardson/Dubai Airports ministre de l’Écologie, du Développement militaire, grâce au maintien d’un soutien durable et de l’Énergie, en charge des trans- public national à bon niveau, dans le respect ports, de la mer et de la pêche, a présenté en des règles de l’Organisation mondiale du Conseil des ministres une politique ambitieuse commerce. de soutien au secteur aérien pour renforcer la Le secteur aérien représente 800 000 emplois L e cHIFFRE compétitivité de l’économie française. et 4 % du PIB. Ce vecteur essentiel d’une Cette politique repose sur trois axes : économie moderne et internationalisée se • accompagner les efforts de producti - caractérise par des situations contrastées. vité et de restructuration des compagnies La construction aéronautique, premier aériennes par des mesures fiscales et contributeur national aux exportations avec +1 1 ,6 % financières leur permettant de restaurer un solde positif de 18 milliards d’euros et C’est la progression leur compétitivité ; 13 000 créations d’emplois en 2011, connaît • veiller à ce que les infrastructures aéro- une situation favorable, tout comme les du chiffre d’affaires portuaires françaises assurent une offre de aéroports. En revanche, les compagnies enregistré en 2012 transport de qualité au meilleur coût, et aériennes françaises, malgré l’augmentation s’intègrent dans les projets de développe- du nombre de passagers, sont confrontées de l’équipementier ment du territoire. Cela passe par des projets à un déficit de compétitivité qui leur fait aéronautique de modernisation des aérogares d’Aéroports perdre des parts de marché et hypothèque de Paris et une meilleure association des leur avenir. Latécoère, soit collectivités locales à la gouvernance des La politique de soutien du gouvernement 643,6 millions d’euros. aéroports d’intérêt national, notamment vise à permettre au secteur aérien français pour les problématiques d’aménagement ; de maintenir son rang dans la compétition • poursuivre une politique industrielle internationale.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 6

L’actu d’ici et d’ailleurs

télex ENAC Alumni élargit son action Représentation I L’association des diplô- ont été intégralement renouvelés dans més de l’ENAC, ENAC Alumni, a tenu son cet esprit d’ouverture. La nouvelle équipe assemblée générale à Toulouse, le samedi vous est présentée sur le site Internet 23 mars dernier. En présence de Mme www.alumni.enac.fr et dans le magazine Évelyne Berthou, chef de cabinet de l’ENAC, trimestriel de l’association (5e édition – de M. Philippe Crebassa, directeur adjoint et mars 2013). de M. Gilles Perbost, directeur des études, Ce vote représente l’aboutissement d’un l’association a voté ses nouveaux statuts. Le long travail mené pour représenter et périmètre d’ENAC Alumni couvre désormais promouvoir équitablement les intérêts de officiellement l’ensemble des formations chaque corps de formation, qu’ils soient diplômantes dispensées à l’école, soit près civils ou fonctionnaires. de 20 000 personnes. Le conseil d’administration et le bureau www.alumni.enac.fr © ATR A TR : 115 Commandes EN 2012 Le constructeur de biturbopropulseurs a enregistré des commandes totalisant Le trafic mondial s’accroît 115 appareils en 2012, dont 74 fermes. ATR a livré dans le même temps 64 avions. de 5,3 % en 2012 En hausse I Au niveau international, le trafic 2012 avec un taux de remplissage général passagers a augmenté de 5,3 % en 2012, selon de 45,2 %, subit sa deuxième année de repli l’IATA (International Air Transport Association). (- 0,6 % en 2011). La demande en termes de trafic passagers Selon l’IATA, la croissance du trafic et l’uti- a légèrement moins augmenté qu’en 2011 lisation intensive des appareils ont permis (5,9 %), mais celle-ci se situe au-dessus de aux compagnies aériennes de dégager un la moyenne du secteur sur le long terme. En bénéfice combiné de 6,7 milliards de dollars, 2012, les vols internationaux ont enregistré et ce, malgré la hausse du prix du carburant. une progression de 6 % et les vols domes- Pour 2013, l’IATA prévoit une croissance de © Airbus S.A.S. 2010/Fixion-GWLNSD tiques de 4%. 4,5 % du trafic passagers dans le monde et Le trafic cargo, qui a régressé de 1,5 % en un rebond de 1,4 % pour le fret. A LC mise sur Airbus Le loueur d’avions américain Air Lease Corporation (ALC) a passé une commande géante auprès d’Airbus, évaluée à quelque 9 milliards de dollars au prix catalogue. Elle porte sur vingt A350-900, cinq A350-1000 et contient une option d’achat de cinq A350-1000 supplémentaires et de quatorze A321Neo.

130 Airbus A321neo pour American Airlines American Airlines a transformé en commandes fermes ses intentions d’achat sur 130 Airbus A321neo, le 23 janvier dernier. La compagnie a ainsi confirmé son annonce faite en juillet 2011 et s’équipe pour la première fois en moyen-courriers Airbus. © P. Garcia/Aéroport© P. Toulouse-Blagnac

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 7

Roissy/Antilles : Air France jette l’éponge Nos lecteurs s’expriment !

Étude I À l’automne 2012, la rédaction du magazine Aviation Civile a réalisé une étude de lectorat* en ligne (sur Bravo Victor et le site du ministère) en collaboration avec le secrétariat général. Les personnels de la DGAC qui ont répondu ont décerné à leur publication un satisfecit, en lui attribuant une note globale de 7,4 sur 10. © Air France Dans le détail, ils estiment que Recul I Air France abandonnera ses liaisons semaine pour chaque destination). Selon le magazine les aide à mieux comprendre vers la Guadeloupe et la Martinique au dé- la compagnie, « le bilan économique des les missions et enjeux de la DGAC : part de Paris/Charles-de-Gaulle, à partir vols Paris/Charles-de-Gaulle-Antilles ne • à 86 % en matière de sécurité du 13 mai 2013. La compagnie assurera [lui] permet pas de poursuivre cette des- et de sûreté (total des réponses jusque-là une rotation par semaine sur cha- serte. » Ces liaisons avaient été relancées « oui, tout à fait » et « oui, plutôt ») ; cune de ces destinations. Leur desserte sera en novembre 2011, après une annonce de transférée à Orly, d’où part actuellement l’ancien président de la République, Nicolas • à 84 % en matière de navigation l’essentiel des vols vers les Antilles (13 par Sarkozy. aérienne ; • à 82 % en matière de régulation du transport aérien ; • à 78 % en matière d’évolutions européennes et internationales ; Etihad triple son bénéfice • à 76 % en matière rapport à l’année 2011, où elle a dégagé de développement durable. ses premiers bénéfices. Fondée en 2003, Etihad se développe Ils considèrent à 85 % que le magazine rapidement. En 2012, ses revenus ont leur permet aussi de mieux comprendre progressé de 17 % à 3,5 milliards d’euros, l’actualité et les enjeux du secteur aérien. et son nombre de passagers de 23 % à Quant à la forme, 94 % d’entre eux jugent 10,3 millions. La compagnie doit une par- la mise en page du magazine attractive. tie de cette progression à l’ouverture de À cette occasion, la rédaction vous nouvelles lignes, au renforcement de ses remercie pour votre confiance

© Etihad capacités et à sa stratégie d’alliance. En et votre fidélité et s’efforcera d’améliorer 2012, Etihad est entrée dans le capital de encore la qualité de votre magazine. Croissance I La compagnie aérienne d’Abu plusieurs compagnies (dont Air Berlin et Air Dhabi a publié un bénéfice net de 42 mil- Lingus) et a signé 12 nouveaux accords de * Cette étude de lectorat a été réalisée, du 22 novembre au 12 décembre 2012, lions de dollars (31 millions d’euros) pour codeshare, dont celui conclu avec Air France auprès des 11 500 agents de la DGAC, l’année 2012. Une croissance de 200 % par en octobre dernier. dont 900 ont répondu.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 8 d écrypTAGE Gêne visuelle Les implantations de panneaux photovoltaïques aux abords des aérodromes bénéficient d’espaces dégagés et accessibles. Mais, constituant un danger potentiel d’éblouissement pour les pilotes et les contrôleurs, elles doivent remplir certaines conditions.

1 Gêne visuelle en approche La réflexion du soleil sur les vitres de protection des panneaux peut entraver la vision des pilotes d’un avion, représenté ici en approche. Cette gêne varie avec l’intensité lumineuse, la surface réfléchissante, la distance de la source et l’angle formé par la lumière réfléchie et l’axe du regard, et donc avec la position de l’avion.

2 Critères de dangerosité Quand les panneaux se situent à moins de 3 km de la piste et que leur surface dépasse 500 m² (ou 50 m² sur le toit d’une maison particulière), le porteur du projet doit démontrer l’absence de gêne visuelle, à tout moment et en tout point des trajectoires avion.

3 La tour de contrôle concernée Les contrôleurs de la tour peuvent aussi subir une gêne visuelle ponctuelle à certaines heures du jour. Ce danger, même s’ils peuvent plus facilement s’en protéger, est prévu dans la NIT1.

4 Seuil de piste, point critique Lors de l’atterrissage, les yeux du pilote peuvent percevoir des éclats lumineux provoquant un effet de surprise dangereux au moment critique de l’arrondi. © Antoine Dagan

5 Zone de dangerosité Sur l’axe de piste, la zone de dangerosité s’étend depuis 3 km en amont du seuil et sur toute la longueur de la piste.

D anger, éblouissement !

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 9

Le saviez-vous ? Une expérimentation en vol – menée Une réglementation, en cours par le STAC en juillet 2010, à Avignon, d’élaboration par l’Agence européenne avec l’armée de l’air – a prouvé de sécurité aérienne (AESA), est une gêne réelle des pilotes dans attendue courant 2013. Elle reprend une certaines configurations. partie des éléments de la NIT française.

Interview croisée 6 Études de dossier La demande d’implantation est transmise à Concilier développement la DSAC2 interrégionale dont dépend l’aérodrome. Via un logiciel développé par le STAC3, elle vérifie du solaire et sécurité l’étude technique du demandeur sur le risque d’éblouissement. Le projet est également analysé Les panneaux solaires à proximité des aérodromes posent selon la réglementation de sécurité aéroportuaire4. la question sur la manière de concilier développement En fonction de son dossier, le demandeur des énergies durables et contraintes de sécurité. voit son projet accepté ou sujet à modifications. Comment la France a-t-elle Alpes-Maritimes a développé un grand 1/ Note d’information technique (NIT) relative aux avis de la DGAC sur les projets d’installation de panneaux abordé cette problématique ? nombre de projets photovoltaïques, photovoltaïques à proximité des aérodromes. Pierre Théry, chef de programme y compris dans l’emprise même 2/ Direction de la sécurité de l’Aviation civile. Certification et surveillance de l’aéroport Nice-Côte d’Azur, pour 3/ Service technique de l’Aviation civile. 4/ Notamment au regard du plan de servitudes des aérodromes à la DSAC : pallier la faiblesse de son réseau aéronautiques et du plan de servitudes radioélectriques Par rapport à ses homologues, de transport d’électricité haute tension. (lire Aviation Civile nos 359 et 363). la France s’est interrogée assez tôt sur Dans le cas de la couverture d’un parc la compatibilité entre les installations de stationnement automobile, solaires, importantes pour la DSAC Sud-Est a émis des propositions le développement des énergies concrètes de réorientation renouvelables, et la sécurité ou de modification d’inclinaison de la circulation aérienne à proximité de panneaux, car certains suscitaient des aérodromes. des risques d’éblouissement. La DGAC a réalisé une étude et conduit Une solution alternative, plus une expérimentation afin de onéreuse, réside dans les panneaux développer un processus d’acceptation basse luminance. Ils utilisent technique, traduit par des consignes généralement un verre en relief à respecter*. À sa connaissance, il n’y a à structure pyramidale fragmentant pas de contentieux soulevé par la NIT la lumière réfléchie et supprimant tout qui, cependant, peut encore être éblouissement. Les panneaux mobiles affinée. Bien que la NIT n’ait pas, (“trackers”) sont peu utilisés, à ce jour, valeur de “règlement mais rendent les dossiers plus opposable”, les industriels et porteurs complexes à traiter car ils nécessitent de projet ont toujours su faire preuve des garanties de fiabilité. de bon sens et de responsabilité. Propos recueillis par Régis Noyé

* Regroupées dans la NIT : Stéphane Dumont, chef http://www.developpement-durable.gouv.fr/ de la division Régulation et Certification-securite-et,23879.html développement durable à la DSAC S u d - E s t : Le département des

Pierre Théry, chef de programme © DR/DSAC Sud-Est Certification et surveillance Stéphane Dumont, des aérodromes à la DSAC chef de la division Régulation et développement durable à la DSAC Sud-Est © DGAC/D. Bascou

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 10 L’événement

L’ESSENTIEL – La Gendarmerie et renseignement d’intérêt des Transports aériens (GTA), aéronautique. formation spécialisée – Depuis quelques années, de la gendarmerie nationale, en lien étroit avec la DGAC, compte quelque la GTA exerce un important 1 100 hommes. Elle est travail d’harmonisation et placée “pour emploi” de professionnalisation dans auprès de la DGAC. le domaine de la sûreté. – Ses missions s’articulent – La GTA célèbre, cette année, autour du triptyque sûreté, son soixantième anniversaire. police judiciaire © ADC/F. Balsamo _Les militaires de la GTA veillent au respect de la réglementation en matière de sûreté aéroportuaire et procèdent régulièrement à des contrôles d’identité. Sécurité Chargée, depuis 1953, de mener des actions de contrôle de la sûreté aéroportuaire, de surveillance, de police judiciaire et de renseignement, la GTA se modernise. Découverte de ses missions et de ses interventions, en France et à l’étranger. Dossier réalisé par Henri Cormier À 60 ans, la GTA agit sur tous les terrains Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 11

Repères Outre leurs activités de sûreté, de police judiciaire et de renseignement, les gendarmes des transports aériens mènent des opérations moins connues. Par exemple, le travail de détection d’explosifs et de stupéfiants que réalise plus d’une quarantaine de maîtres-chiens. Et, lors de la visite de chefs d’État étrangers, une quinzaine de militaires de la GTA, dont des observateurs-tireurs, sont mobilisés pour former une “bulle” de sécurité autour de la zone concernée.

GTA n 2012, ils étaient en Afghanistan pour former a remis les aérodromes à l’administration civile, il est Les personnels de la des policiers chargés de la sécurité à l’aéroport apparu nécessaire d’avoir une gendarmerie spéciali- GTA sont tous issus de la gendarmerie de Kaboul. Ils sont aussi intervenus sur la plate- sée pour accompagner le développement du transport départementale, forme d’Orly, pour procéder à l’arrestation d’une aérien », rappelle le lieutenant-colonel Bertrand Thouvenot, de la gendarmerie mobile ou de la garde bande organisée, pour vol en zone de fret. Ou chef d’état-major de la GTA. républicaine. Eencore dans le désert du Ténéré, à la recherche d’indices Organisée en deux groupements (Nord et Sud) et dis- En métropole, la GTA est subdivisée ainsi : après l’accident d’un hélicoptère français, et aussi en posant de quarante brigades réparties sur les principales – Groupement Nord région parisienne pour traquer un pirate des ondes qui plates-formes françaises, la GTA intervient au sein de la à Roissy (dont la Section mettait en danger le trafic aérien… zone de sûreté à accès réglementé des aéroports. Elle de recherches de Paris/ Charles-de-Gaulle ; Telles sont les missions diverses des 1 100 militaires mène, au-delà de ces zones d’implantation, des actions – Groupement Sud de la gendarmerie des transports aériens (GTA), une de surveillance des aérodromes secondaires. à Aix-en-Provence . 89 militaires servent formation spécialisée de la gendarmerie nationale placée dans les sept brigades “pour emploi” auprès de la DGAC dès sa création, en Trois missions qui ont évolué de GTA outre-mer. 1953. Une particularité qui tire son origine de l’histoire Dès le départ, les gendarmes des transports aériens de l’aviation française. se sont vu confier trois grandes missions : la sûreté aéro- « Dès les premiers vols, sur le champ de manœuvre portuaire, la police judiciaire et le renseignement aéronau- d’Issy-les-Moulineaux, des gendarmes veillaient à la tique. Des missions qui ont connu des évolutions notables sécurité publique et enquêtaient lors d’accidents. Après ces dernières années, à l’instar des changements inter- la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’autorité militaire venus en matière de sûreté après le 11-Septembre.

Zoom sur… La lutte contre le vol de bagages L’affaire a fait du réseau et de son mode la une fin 2012 : opératoire. Près de le 28 novembre au matin, 80 gendarmes ont été les équipes de la GTA mobilisés pour réaliser interpellent 13 bagagistes ce coup de filet. et agents de maintenance Au cours des perquisitions, dans la zone réservée des appareils photos, de l’aéroport de Roissy/ des caméscopes, Charles-de-Gaulle des montres et autres ou à leur domicile. parfums de marques Arrestations effectuées ont été retrouvés. dans le cadre Le montant du préjudice d’une enquête pour vol avoisinait les de bagages en bande 20 000 euros. organisée. Après plusieurs Un succès de la GTA mois d’enquête, qui suivait une autre de surveillance, de mise interpellation pour vol Bouissou/MEDDE sur écoute des suspects de bagages à Roissy et grâce à un témoignage, en février 2011, avec © A. _Contrôle du fret effectué par un binôme de la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA), la GTA acquiert un préjudice alors estimé basée sur l’aéroport de Bordeaux- Mérignac. une connaissance précise à 750 000 euros…

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 12 L’événement

DE ED M / 1946 1953 u o s création d’une cré ation s i u section de la GTA de la GTA o

B Les étapes clés .

de métropole, en tant que A

précurseur formation © de la GTA actuelle. spécialisée.

Avec l’arrivée des sociétés de sûreté au sein des zones réservées des aéroports, les militaires de la GTA se chargent désormais de contrôler la bonne application des mesures de sûreté par ces nouveaux acteurs, par exemple au niveau des postes d’inspection filtrage, des postes d’accès routiers ou des zones de tri des bagages. Cœur de métier de la GTA, la mission de sûreté aéroportuaire s’appuie sur des procédures complexes et exigeantes comme les audits, destinés à évaluer, sous l’égide de la DGAC, l’ensemble du système de sûreté d’un aéroport. Cette mission repose aussi sur des actions plus ciblées, tels les inspections ou les tests en situation opérationnelle. Signe de la place prépondérante que tient, aujourd’hui, ce volet sûreté dans les missions de la GTA, le cursus de formation des gendarmes en matière de sûreté vient d’être entièrement réorganisé. « Nous nous sommes inspirés des processus de normalisation et de méthodologie de la DSAC1 pour mettre en place un système de surveillance qui soit à la portée de tous les gendarmes. Nous avons donc lancé, en collaboration avec’ENAC l 2, une formation et une certification de base destinées à donner à chaque militaire qui arrive à la _Contrôledes bagages sur le tarmac de GTA des outils lui permettant d’exercer des contrôles sur l’aéroport de le terrain », souligne le chef d’escadron Marc Vanaud, Bordeaux- Mérignac, chef du bureau Sûreté Défense de la GTA. effectué par un gendarme de la BGTA. Développer un modèle toujours plus performant Au-delà de ce travail mené avec l’ENAC dans le domaine de la formation, le bureau Sûreté de la GTA a développé des collaborations de plus en plus étroites avec la DGAC, et en particulier avec la DTA3. « L’arrivée récente d’un gendarme au sein de la toute nouvelle cellule Analyse du risque créée au sein de la DTA s’inscrit dans l’objectif de développer toujours plus des approches croisées entre praticiens (suite page 14)

“L’arrivée récente d’un gendarme au sein de la nouvelle cellule Analyse du risque s’inscrit dans l’objectif de développer des approches croisées _Contrôle du frêt effectué par un binôme de la BGTA, entre praticiens et administratifs.” sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 13

o m 1966 a 2006 2013 ls extension a décret relatif célébration B e des compétences e à l’organisation des missions du 60 anniversaire c

i

r

aux DOM-TOM. b de la GTA. Arrêté du 28 avril 2006 de la GTA.

a F

relatif à l’organisation, à l’emploi C

D

A et au soutien de la Gendarmerie

© des transports aériens (JO du 03/05/2006).

La GTA QuestionS à… en chiffres Damien Striebig, 250 commandant de la GTA militaires formés à la sûreté à l’ENAC et 36 en aéronautique, durant l’année 2012 (contre 175 et 36 en 2011). 453 inspections ciblées effectuées par les équipes de la GTA,

en 2011. © LPC Qu’est-ce qui fait la spécificité de la GTA par rapport aux autres manquements3 900 gendarmeries spécialisées ? aux règles de sûreté constatées par la GTA, C’est d’abord le fait qu’il s’agit d’une force de sécurité en 2011. publique à caractère militaire mise à disposition d’une administration civile française. Il n’existe pas d’autre exemple de ce type. Cela implique de partager une passion pour l’aviation ou, au moins, une culture aéronautique que l’on acquiert au fil des formations et des missions effectuées à la GTA. La particularité de la GTA se retrouve ainsi dans les efforts consentis par la DGAC pour apporter une formation adaptée à tous nos gendarmes. Cela fait notre force et renforce la pertinence de notre action au service de l’aviation civile.

Quels sont les enjeux à venir pour la GTA ? La sûreté aéronautique a beaucoup évolué ces dix dernières années. La réglementation est devenue complexe ; on ne peut plus s’improviser contrôleur de sûreté ! La professionnalisation en cours constitue donc un objectif majeur pour renforcer notre niveau d’expertise. Nous avons, en outre, mis en marche – avec l’appui de la DTA, de la DSAC et de l’ENAC – un processus d’harmonisation de nos méthodes pour qu’un gendarme de Nice travaille de la même manière qu’un gendarme de Strasbourg ou de Pointe-à-Pitre.

Comment définiriez-vous le rôle de la GTA en 2013 ? . Bouissou/MEDDE : A

Il consiste à mettre son savoir-faire de force de sécurité au service des grandes orientations stratégiques de l’Aviation civile. Et, comme le montre notre activité de renseignement, © Photos _Exercice de recherche d’explosifs nous avons aussi un rôle très particulier à jouer, charnière sous le contrôle de la BGTA. entre le ministre des Transports et celui de l’Intérieur.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 14 L’événement

Le saviez-vous ? Économique, rapide et adapté à l’action des militaires de la GTA, l’ULM pourrait constituer un équipement © LPC intéressant pour compléter les moyens des gendarmes des transports aériens. En 2012, la GTA a expérimenté cet engin lors de missions de surveillance des aérodromes. Il devrait permettre d’augmenter la fréquence de la surveillance sur les aérodromes, nombreux et distants des brigades de GTA, et faciliter les contacts avec les usagers des aérodromes secondaires. Une deuxième expérimentation est envisagée en 2013.

(suite de la page 12) et administratifs »,souligne Lasers lors d’accidents aériens majeurs, la GTA s’est dotée, en Lire Aviation Civile Damien Striebig, commandant de la GTA. Ce bureau n° 362, p. 20 : 2004, d’une section de recherche. « Elle regroupe une participe, notamment, aux travaux interministériels http://www. trentaine de spécialistes, en particulier des techniciens d’élaboration des textes réglementaires européens ou developpement- en identification criminelle, chargés de relever tous les durable.gouv.fr/ de pilotage des actions de surveillance. Aviation-civile- indices matériels contribuant à établir une preuve. On ne Autre activité majeure de la GTA : la police judiciaire. Magazine-no-362.html travaille évidemment pas sur une scène de crash comme Cette mission concerne la lutte contre toutes les formes sur une scène de crime, surtout lorsque l’on a affaire à de délinquance et de criminalité en lien avec les acti- un accident comme celui du vol AF447 qui s’est produit, vités de l’aviation civile, du vol de bagages ou de fret en 2009, entre Rio et Paris et qui présente des niveaux au trafic de stupéfiants en passant par le travail illégal de complexité procédurale et technique considérables », et l’utilisation de lasers contre des aéronefs. note le lieutenant-colonel Jérôme Servettaz, commandant La GTA a également pour tâche de mener les de la section de recherches. enquêtes judiciaires lors d’accidents aéronautiques. Mené au quotidien auprès de l’ensemble des acteurs Pour traiter les enquêtes les plus complexes, en particulier évoluant sur les aéroports, le travail de renseignement a été, de son côté, renforcé. En effet, des cellules de _Contrôle des badges d’accès effectué par une gendarme de la BGTA (Bordeaux-Mérignac). veille opérationnelle chargées d’optimiser le traitement des informations récoltées ont été mises en place, au niveau de l’état-major et de chacun des deux groupe- ments Nord et Sud. Comme quoi, on peut être sexagénaire et capable de s’adapter à toutes les situations… 1/ Direction de la sécurité de l’aviation civile. 2/ École nationale de l’aviation civile 3/ Direction du transport aérien

_Dotée d’équipes de tireurs de précision, la GTA sécurise de grands événements ou visites de chefs d’État étrangers. © ADC/F. Balsamo © A. Bouissou/MEDDE

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 15

_Évolution des écussons de la Gendarmerie du transport aérien, du plus ancien au plus récent.

EN SAVOIR PLUS La GTA a 60 ans En 2013, la GTA célèbre son soixantième anniversaire à travers plusieurs manifestations. À commencer par une prise d’armes, le 29 mars, au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires. Cette prise d’armes sera l’occasion de présenter l’ouvrage relatant l’histoire de cette formation, le tout nouvel insigne de la GTA ainsi qu’un film montrant l’ensemble de ses missions. Une exposition est également prévue au musée de l’Air et de l’Espace, puis en tournée dans l’Hexagone. Le ravivage de la flamme sous l’Arc de triomphe et une célébration exceptionnelle de sainte Geneviève, patronne de la gendarmerie, figurent aussi au programme.

http://www.museeairespace.fr/ © A. Bouissou/MEDDE _Contrôle d’identité d’un pilote d’hélicoptère effectué par un binôme de la BGTA (Bordeaux-Mérignac). Le savoir-faire de la GTA franchit les frontières

Coopération I L’expertise de la à la demande du secrétariat général d’escadron Marc Vanaud, chef du bureau gendarmerie des transports aériens (GTA) de la Défense et de la Sécurité nationale, Sûreté Défense de la GTA. en matière de sûreté est, aujourd’hui, et en collaboration avec la DGAC. Récemment, certains pays, à l’instar reconnue bien au-delà des frontières. L’an dernier, elle a participé, par exemple, du Congo-Brazzaville, se sont adressés Pour preuve : le nombre croissant à des évaluations pour plusieurs pays directement à la GTA pour bénéficier de sollicitations dont font l’objet du continent africain. de son savoir-faire. Marque ses spécialistes en sûreté aéroportuaire. de la reconnaissance grandissante La GTA conduit ainsi des actions Une réactivité toute militaire de son expertise, l’OACI* vient de faire de coopération et de formation « Ce travail, réalisé essentiellement appel à son tour aux services des à l’étranger à la demande de la direction par des auditeurs du bureau Sûreté, spécialistes de la GTA pour aider certains de la coopération internationale a pour objectif d’évaluer la mise pays, comme Haïti, à construire un du ministère de l’Intérieur. en œuvre des mesures de sûreté véritable système de sûreté aéroportuaire. En 2012, des gendarmes français sur des aéroports étrangers, jugés Formation, missions d’évaluation, réunions ont réalisé plusieurs sessions de formation sensibles et menacés, et dont les vols du réseau européen Airpol – regroupant au profit, notamment, de sous-officiers desservent la France. L’un des atouts des forces de sécurité en charge de la de la GTA et de la gendarmerie territoriale de la GTA dans le domaine international sûreté et de la sécurité dans les sénégalaises et dans le domaine du fret tient à sa réactivité. Pour certaines aéroports –, information…, la GTA a conduit pour le compte des Émirats arabes unis. missions, nous sommes capables 22 missions à l’étranger en 2012, contre La GTA effectue également des missions de répondre à une demande seulement 5 en 2010. d’évaluation d’aéroports étrangers en quinze jours. Cela tient à notre dans le cadre de vols entrants, culture militaire », note le chef * Organisation de l’aviation civile internationale.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 16 Ttalents e innovations © DR © M.A. Froissart/STAC © M. A. Froissart/STAC _ Claude Barret, chargé de misssion au CRNA-Nord. Avionà l’approche. Visualisation du dispositif Point Merge.

Expérimentation Évaluée au CRNA-Nord, une nouvelle procédure de synchronisation des vols à l’arrivée – en amont du contrôle d’approche – livre déjà des résultats prometteurs. En termes de sécurité, de fluidification du trafic et d’optimisation des profils de vol en descente continue. “Point Merge” fluidifie le trafic en approche Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 17

Le saviez-vous ? Le concept “Point Merge” a été imaginé au centre expérimental Eurocontrol de Brétigny-sur-Orge avec l’implication de contrôleurs d’Orly et de Roissy/ Charles-de-Gaulle. Cette technique de contrôle vise au séquencement des avions à l’arrivée afin d’éviter de donner des caps radar. Le terme de “Point Merge” signifie “convergence sur un point”, à ne pas confondre avec “merge point” qui représente le point de convergence…

ésignée par le terme “Point Merge”, une procédure bonnes conditions à l’approche de Roissy/Charles-de-Gaulle. de contrôle aérien expérimentale a été évaluée Or, aux heures de pointe, cinq ou six avions, voire plus, sur trafic réel, au CRNA-Nord1 d’Athis-Mons sur peuvent se présenter exactement au même moment sur deux sessions de plusieurs jours, en 2012. Tout le secteur. Afflux assez difficile à gérer en soi… La procédure en maintenant un haut niveau de sécurité, cette “Point Merge” facilite la maîtrise de ces pics, fait gagner de Dinnovation comporte deux objectifs : augmenter la capacité, la disponibilité, de la ressource mentale, et allège la charge notamment aux heures de pointe, et optimiser les profils de la fréquence radio sur le secteur. » Cet allégement, en de vol en descente continue. l’occurrence, s’annonce notable : « Dans la procédure clas- Pour parvenir au résultat recherché, le dispositif testé par sique, plusieurs caps par avion sont souvent nécessaires la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA) pour placer les avions en séquence, ce qui peut occuper prévoit tout d’abord que le séquencement des avions – leur jusqu’à 90 % du temps du contrôleur. Avec “Point Merge”, organisation en une suite ordonnée dans un espace pré- ce chiffre tombe à environ 50 %, car aucun cap ne s’avère défini – soit nettement anticipé par rapport à la procédure nécessaire », explique Claude Barret. appliquée aujourd’hui. Comme l’explique Claude Barret, chargé de mission au CRNA-Nord, « l’ordre d’arrivée des Objectifs déjà atteints avions est fixé à partir de 100 nautiques (environ 185 km) Le 24 novembre 2012, au cours d’une session d’évalua- des pistes. Cela représente une anticipation de plusieurs tion programmée dans le cadre de l’expérimentation, « nous minutes. Ensuite, en cas de pic de trafic, les avions suivent avons réalisé un taux d’atterrissage sous “Point Merge” de une route d’attente en forme d’arc de cercle dont chaque 72 avions à l’heure pour Roissy/Charles-de-Gaulle2, n pour u segment se trouve à égale distance du point de conver- total d’environ 600 vols traités. Un tel taux, pour un dispositif gence (par lequel ils devront passer pour entrer dans le expérimental, reste considérable », souligne Claude Barret. secteur d’approche de l’aéroport où ils se rendent). Puis, Plus grande anticipation dans la synchronisation des chaque avion est guidé en direct au bon moment vers le avions à l’arrivée, fluidification du trafic et disponibilité point de convergence. » accrue des contrôleurs constituent donc l’ossature de la procédure testée. La mise en œuvre du nouveau dispositif Des contrôleurs plus disponibles dans le secteur nord-ouest de l’espace aérien géré par le Ainsi positionnés selon une procédure prédéterminée et CRNA-Nord est prévue en novembre 2013. « Dans le secteur à une altitude plus haute, les avions consomment a priori nord-est, nous espérons une activation de “Point Merge” moins de kérosène que s’ils avaient été guidés de façon en avril 2014 », précise encore Claude Barret. classique, car soumis à plusieurs changements de cap. François Blanc À ce stade de l’évaluation de “Point Merge”, Claude Barret livre un premier constat : « La charge de travail des 1/ Centre en route de la navigation aérienne-Nord, contrôleurs s’en trouve allégée. » Information que confirme situé aux abords de l’aéroport d’Orly. 2/ Seules deux plates-formes, en Europe, sont capables Clément Guillou, contrôleur au CRNA-Nord : « À Athis-Mons, d’atteindre un tel taux : Paris/Charles-de-Gaulle nous devons ordonner les avions pour les “livrer” dans de et Amsterdam-Schiphol.

Évaluation en deux temps Dans le cadre de Il s’étend de Caen à Dieppe, deux secteurs à la fois. l’expérimentation à 100 nautiques de Paris. » Il faut savoir qu’il s’agit “Point Merge”, La seconde s’est déroulée là d’une première au niveau deux sessions d’évaluation sur quatre samedis, entre mondial sur ce type ont été orchestrées au novembre et décembre. de secteurs terminaux », CRNA-Nord d’Athis-Mons. Elle a, cette fois, permis souligne-t-il. La première a eu lieu de traiter simultanément À Athis-Mons, vingt en juin 2012 « sur six jours les vols à l’arrivée contrôleurs formés ont consécutifs, en six matinées, vers l’aéroport de Roissy participé à l’expérimentation. indique Claude Barret, chargé des secteurs nord-ouest et Quant au matériel de contrôle de mission. Seul le secteur nord-est. « L’idée consistait utilisé, il ne différait d’espace aérien nord-ouest à synchroniser les vols en rien de celui qui y est

a alors été pris en compte. en provenance des habituellement utilisé. © Thinkstock 2013

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 18 sur le terrain

Autorisations Toutes les compagnies aériennes qui desservent au moins une escale en France sont obligées de déposer, deux fois par an, un programme de vols détaillé, qui doit être approuvé par la DTA. Focus sur la saison de l’été à venir. Programmes d’exploitation : l’été se prépare…

ans le transport aérien, l’été est la saison la DTA dès le mois de mars, par chaque compagnie désireuse plus active, en France. Les chiffres parlent Direction du transport d’assurer une telle liaison, soit un mois avant l’ouverture aérien et, plus d’eux-mêmes : en 2012, plus de 27 millions précisément, de ladite saison. Ce programme détaille de façon claire de passagers ont emprunté un vol entre la sa sous-direction et précise les caractéristiques de chaque vol : itinéraire, des Transporteurs France et un pays hors de l’Union européenne et Services aériens numéro de vol, jour, heure et fréquence d’exploitation Det plus de 40 millions à l’intérieur pendant les sept mois (SDT). des services. Il indique aussi les moyens aériens utilisés de la “saison d’été”, d’avril à octobre. (type d’appareil, nombre de sièges, etc.). Pour préparer cette période d’intense trafic, les com- La DTA analyse ensuite soigneusement ce programme pagnies doivent disposer d’une autorisation délivrée, selon une procédure et des critères définis par le code pour la partie française, par la DTA avant d’ouvrir une de l’aviation civile, l’objectif étant qu’il soit approuvé liaison au départ ou à destination de la France. dans les délais impartis. La procédure diffère selon qu’il s’agit de vols inté­ rieurs ou extérieurs à l’Union européenne. Les premiers, Des critères d’approbation exigeants quand ils sont exploités par des compagnies commu- « Pour chaque compagnie étrangère, il convient de nautaires ou de l’Espace économique européen, sont s’assurer qu’elle dispose bien d’une licence d’exploita- libéralisés. Ils ne requièrent pas d’autorisation formelle, tion valide délivrée par son pays, qui lui permet d’effec- mais l’obligation pour ces transporteurs de les notifier tuer les services aériens souhaités. Nous nous assurons à l’Aviation civile. que l’ensemble des documents requis sont à jour et Pour les autres, une autorisation formelle est délivrée. correspondent aux exigences de sécurité, de sûreté, de C’est l’objet du programme d’exploitation d’été, déposé bruitt e d’assurance, précise Aïcha Hamdi, adjointe au

“Nous nous assurons que l’ensemble des documents requis sont à jour et correspondent aux exigences de sécurité, de sûreté, de bruit et d’assurance.” © D. Bascou/DGAC© D. _Myriam Habib, Antoine Jourdan, chef du bureau des services aériens internationaux et son adjointe Aicha Hamdi.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 19

Programmes d’exploitation : l’été se prépare… Zoom sur… Un service d’exploitation La sous-direction des une notification de Transporteurs et Services la compagnie affréteuse aériens (SDT) assure s u f fi t ; également un service • sinon, une analyse doit d’exploitation. En effet, être rapidement effectuée elle répond à de fréquentes par le personnel de SDT. sollicitations qui requièrent Lorsque la demande des réponses parfois parvient pendant les heures très rapides et dont peuvent ouvrables, elle peut être dépendre des vols en temps directement traitée par SDT réel. Par exemple, si une avec le support de la DSAC. panne d’avion au moment Dans le cas contraire, d’un départ nécessite elle est transférée un affrètement non prévu au directeur de permanence auprès d’une compagnie de la DGAC qui assure tiers, l’autorisation doit être un service 24 heures sur 24, demandée immédiatement 7 jours sur 7. auprès de SDT. Ainsi, une autorisation a Deux cas sont alors pu être délivrée “en direct” possibles : pendant la durée même de • la compagnie tiers figure l’interview des personnels sur une liste déjà de SDT par la rédaction

© Thinkstock 2013 homologuée par la DGAC : d’Aviation Civile !

chef du bureau des Services aériens internationaux de qu’en externe, précise Aïcha Hamdi. En interne, nous SDT1. Parallèlement, nous vérifions la conformité des travaillons avec la DSAC pour les questions relatives programmes d’exploitation aux accords passés entre 40 à la sécurité et à la sûreté, avec le service chargé de millions les deux pays où figurent les droits de trafic négociés de passagers l’environnement de la DTA pour le bruit et avec celui par les autorités aéronautiques respectives. » ont emprunté des statistiques, que nous sollicitons pour garder un « Nous devons également tenir compte des un vol entre la France œil sur l’évolution du marché. En externe, nous corres- et un pays de l’Union éventuels accords commerciaux qui peuvent lier des européenne, entre pondons avec nos collègues du ministère des Affaires compagnies sur une même liaison. Ceux-ci revêtent avril et octobre 2012. étrangères, nos homologues des pays auxquels nous différentes formes – partage de codes ou affrètement lient des accords bilatéraux, les aéroports, etc. » d’avion, par exemple – et nous obligent à tenir compte Au final, près d’une centaine de programmes auront du transporteur qui opérera effectivement le vol. Ce été analysés par la DTA pour l’été 2013… dernier devant répondre à des normes de sécurité Régis Noyé équivalentes à celles prévues par la réglementation technique européenne, nous sollicitons l’expertise de la DSAC2 à ce sujet », explique Myriam Habib, adjointe au chef du bureau des Transporteurs et de l’Intervention publique de SDT. « Enfin, nous vérifions toutes les autres conditions exigées, comme le respect des règlements en matière de couvre-feu et de bruit », poursuit Myriam Habib. « La délivrance des droits de trafic aux compagnies 1/ Sous-direction des Transporteurs et services aériens. donne lieu à de nombreux échanges tant en interne 2/ Direction de la sécurité de l’Aviation civile.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 20 rencontre

Pascal Joubert certifie les ballons, avions de collection, aéronefs orphelins et modèles réduits à la DSAC1. Il nous présente son activité concernant les ballons.

Comment avez-vous découvert la certification des ballons ? En fait, c’est le fruit du hasard. Après deux expériences dans l’aéronautique (notam- ment lors de mon service militaire), j’ai été recruté au service des programmes aéro- Les ballons nautiques de la DGA2, en 1995. J’y ai travaillé sur des équipements de sécurité, tels que les parachutes, les gilets de sauvetage, les civières, pour le compte de la Défense, du ministère de la Jeunesse et des Sports, et sous toutes de la DGAC. J’ai ensuite découvert la cer- tification des avions légers à la DGAC, en 2000, après y avoir été intégré avec d’autres personnels de la Défense. Devenu TSEEAC3, les coutures on m’a confié la certification des ballons en plus de celle des parachutes, des avions de collection, des aéronefs orphelins et des modèles réduits.

Que représente l’activité ballon en France ? L’exploitation de ballons s’est surtout déve- loppée à partir du milieu des années 2000, grâce aux baptêmes de l’air et aux balades

touristiques. Mais elle reste une activité marginale par rapport à l’aviation légère : il y a environ 800 pilotes brevetés et un millier de ballons certifiés contre 40 000 pilotes d’avions légers et 10 000 avions

© C. Anaya/Gautier légers certifiés.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 21

Le saviez-vous ? Les aéronefs orphelins sont des appareils anciens qui n’ont plus de responsable de leur navigabilité de type. Autrement dit, leur constructeur n’existe plus. Pascal Joubert en assure la certification, au même titre que les aéronefs de collection et les modèles réduits de plus de 25 kg. Tous ces aéronefs sont certifiés au niveau national.

Dans quel cadre exercez-vous cette flotte plus qu’il ne vole et a des temps de règlement instaurant un certificat de trans- activité de certification ? réaction très longs. Il faut une aérologie porteur aérien (CTA) européen. Enfin, à partir Il y a eu un bouleversement en 2003 avec stable et une température de 70 à 80 °C de 2014, les pilotes de ballons privés et la mise en place de l’Agence européenne à l’intérieur de l’enveloppe. Les exigences professionnels devront détenir une licence de sécurité aérienne (AESA) et de ses de sécurité sont les mêmes que pour les européenne. procédures d’agrément de conception, avions, mais il faut tenir compte des spé- de production et de suivi de navigabilité. cificités des ballons et des personnes qui 1/ Direction de la sécurité de l’Aviation civile. 2/ Délégation générale pour l’armement. Les professionnels ne comprenaient pas le les utilisent. 3/ Technicien supérieur des études fait d’être traités comme des exploitants et de l’exploitation de l’Aviation civile. d’avions de transport public. Je les ai alors Des réflexions sont en cours sur beaucoup aidés à décrypter cette nouvelle l’évolution de la réglementation réglementation européenne. européenne relative à l’aviation légère. La certification des ballons s’inscrit dans le Quelles sont les perspectives pour les “La mise en place cadre d’une accréditation de la DGAC par ballons ? de l’AESA a l’AESA. En clair, j’émets des avis techniques Depuis août 2012, un règlement européen en vue de la délivrance d’un certificat de autorise les pilotes propriétaires de ballon déstabilisé les type pour le compte de l’AESA. Générale- à réaliser eux-mêmes le petit entretien, professionnels, qui ment, la certification porte sur des modifi- alors qu’auparavant cette tâche relevait cations d’équipement, comme les brûleurs des ateliers de maintenance certifiés. Le ne comprenaient par exemple. Pour le suivi de navigabilité, code technique pour la certification des bal- pas le fait d’être je vérifie que les ballons certifiés, et leurs lons à air chaud a été achevé et ceux des équipements, répondent toujours aux règles ballons à gaz et des ballons captifs à gaz traités comme des de sécurité en vigueur. Au niveau natio- devraient être adoptés en décembre 2013 exploitants nal, je donne des avis techniques pour la par le Conseil européen. Pour l’exploitation délivrance de certificats de navigabilité des ballons, des réflexions sont en cours d’avions de individuels. en vue de l’adoption, en 2014/2015, d’un transport public.”

Pilotez-vous des ballons ? Oui, effectivement. En 2007, la DGAC a financé mon brevet de pilote de ballon libre à air chaud. Professionnellement, j’ai acquis parcours depuis de la crédibilité auprès des pilotes et constructeurs. Cela m’a aussi permis d’inté- 1971 : naissance à Levallois-Perret / grer des groupes de travail de l’AESA, parfois 1993-1995 : service militaire en tant que président, et d’être reconnu par au centre d’essais en vol mes homologues européens. Grâce à cela, de Brétigny-sur-Orge / je côtoie de grandes figures de cette activité 1995 : certification des équipements comme Don Cameron et Per Lindstrand qui de sécurité au service des programmes aéronautiques de la Délégation sont devenus des constructeurs. générale pour l’armement (DGA) / 1999 : certification d’aéronefs Quelles sont les spécificités du ballon ? d’aviation générale pour la DGAC. Ses principales spécificités concernent 2000 : intégration à la DGAC / d’abord les matériaux, qui doivent répondre 2001-2003 : formation TSEEAC aux standards techniques réglementaires : à l’ENAC / 2003-2011 : inspecteur le tissu de l’enveloppe du ballon, en nylon de la surveillance aviation générale polyester enduit de silicone pour assurer à la Direction de la sécurité de son étanchéité ; et l’osier de la nacelle. Il y l’Aviation civile / Depuis janvier 2012 : chargé a aussi le gaz porteur qui fait l’objet d’une d’affaires de certification d’aéronefs étude technique : air chaud ou gaz (hélium, d’aviation générale à la Direction hydrogène). de la sécurité de l’Aviation civile. Voler en ballon procure des sensations très différentes par rapport à l’avion. Le ballon © DR

Aviation Civile magazine n° 366_ Avril- 2013 22 Question environnement

Résolution La Commission européenne suspend pour un an l’application de l’ETS pour les vols extracommunautaires sous la pression de certains États tiers. De son côté, l’OACI travaille sur un accord acceptable pour la communauté aéronautique internationale.

© Thinkstock 2013

L’ETS suspendu Zoom sur… Les grands principes aux réflexions de l’OACI de l’ETS

Accorder des quotas d’émissions de CO2 e système d’échange de permis Restitution ou dérogation ? gratuits aux compagnies en début d’année, exiger qu’elles les restituent d’émissions de CO2, ETS (Emissions Au cours de cette année, l’ETS va donc Trading Scheme), a été étendu à s’appliquer aux vols intracommunautaires, l’année suivante en quantité égale à celle l’aviation par la Commission et le Par- c’est-à-dire qui partent et arrivent sur un de leurs émissions, organiser la vente lement européens via une directive aéroport situé dans l’Union européenne. En aux enchères de quotas d’émissions 1 payants pour les opérateurs dépassant Lentrée en vigueur en février 2009 . revanche, les exploitants qui opèrent des leurs dotations gratuites : tels sont Le dispositif devait s’appliquer dès 2012 vols depuis ou vers l’extérieur du territoire les trois grands principes qui président à tous les opérateurs aériens exploitant des européen devront exercer un choix. à la mise en œuvre de l’ETS. vols à l’arrivée ou au départ du territoire de Philippe Langumier, chargé de mission Le dispositif a suscité une vive contestation l’Union européenne 2. Face à la forte oppo- ETS à la DTA, précise : « Deux possibilités de pays comme les États-Unis, la Chine, sition d’États extracommunautaires, la Com- s’offrent à eux : soit ils déclarent leurs l’Inde, la Russie ou le Brésil, qui estiment mission a suspendu pour un an – après la émissions de 2012 comme prévu à la fin que la mesure porte atteinte à leur réunion du 9 novembre 2012 du conseil de mars 2013 et devront alors restituer des souveraineté et refusent de s’y conformer. l’OACI 3 – l’application de l’ETS pour les vols quotas à hauteur de leurs émissions un extracommunautaires. Ce faisant, « elle a fait mois plus tard (certains opérateurs, qui ne preuve de réalisme et d’esprit d’apaisement, dépasseront pas leurs quotas gratuits, ou l’OACI qui permettrait ensuite, éventuelle- explique Paul Schwach, directeur de la DTA4. seulement de très peu, y ont intérêt) ; soit ment, de remplacer l’ETS européen ». Elle a évité deux écueils. La Commission a ils s’en abstiennent et optent pour la déro- Les dix-sept pays membres doivent mis fin à des mesures de rétorsion qui, d’une gation, cette année. » proposer une résolution qui pourrait être part, pénalisaient Airbus – Pékin avait bloqué Relancées par l’OACI en novembre 2012, adoptée lors de la 38e assemblée de l’OACI, des commandes d’avions par des compa- les réflexions sur le réchauffement clima- prévue à l’automne prochain. gnies chinoises – et, d’autre part, menaçaient tique et les mesures à prendre par l’aviation François Blanc un accord signé avec la Russie sur le survol civile au plan mondial ont suscité la création de la Sibérie. Par ailleurs, elle a évité que d’un groupe de travail à haut niveau, qui l’Europe se révèle finalement incapable de réunit les représentants de dix-sept pays 1/ Cf. Aviation Civile n° 358, page 11. faire appliquer l’ETS. En effet, il lui aurait fallu membres. Paul Schwach, qui y représente 2/ Les 27 États de l’Union européenne sont sanctionner des pays opposés au système et la France, confie que « l’objectif de la Com- concernés ainsi que la Norvège, l’Islande et le Lichtenstein, pays associés à l’ETS. décidés à le boycotter, ce qui aurait provoqué mission européenne – et du gouvernement 3/ Organisation de l’aviation civile internationale. une crise délicate à résorber. » français – consiste à obtenir un accord à 4/ Direction du transport aérien.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 23

Calculs Une étude de la DGAC montre une nette amélioration de l’efficacité énergétique du transport aérien français sur la période 1990-2011. Chiffres à l’appui.

trafic en hausse, L’aérien réduit émissions en baisse • Le transport aérien intérieur ses émissions de CO2 français est à l’origine de 1,3 % des émissions de CO2 de la France (6 % avec les émissions du trafic international) ; es émissions de CO2 de l’aviation Depuis plusieurs années, la DGAC calcule • entre 1990 et 2011, le nombre mondiale ne représentent qu’envi- les émissions de CO2 imputables à l’activité ron 2,5 % du total des émissions de de l’aviation commerciale en France. Elle de passagers-kilomètres a augmenté gaz à effet de serre. Mais la crois- utilise pour cela une méthode qui permet de 154 %, tandis que la croissance des émissions de CO a été limitée sance rapide du transport aérien de quantifier les émissions de CO par mou- 2 2 à 65 %. Les émissions liées Ljustifie un suivi rigoureux de leur évolu- vement selon le type d’avion, le type de au trafic intérieur ont diminué tion. Ainsi, une étude de la DGAC révèle moteur, la liaison (origine-destination), etc. de 23 %, grâce aux gains d’efficacité une baisse de 29 % de ces émissions par Ces travaux ont d’ailleurs permis d’élaborer énergétique et au report modal passager-fret-kilomètre en France entre l’outil de calcul des émissions par vol qui au bénéfice du TGV, et les émissions 1990 et 2011. Ce résultat illustre les efforts permet à tout voyageur de connaître les du trafic international ont augmenté de 90 % pour un trafic en croissance du secteur aérien pour améliorer son effi- émissions de CO2 liées à son trajet. cacité énergétique. L’édition 2012 de cette étude regroupe de 206 %. Notamment grâce aux progrès techno- non seulement les chiffres clés généraux, • Le développement du transport logiques de l’industrie aéronautique qui mais aussi des données relatives aux douze aérien s’est accompagné ont permis, en cinquante ans, de réduire plus grands aéroports. Ces derniers peuvent d’une amélioration continue de plus de 70 % la consommation de car- s’appuyer sur ces données pour constituer de son efficacité énergétique : depuis 1990, les émissions de CO burant des avions et, par là même, des les bilans d’émissions de carbone qu’ils 2 par passager-fret- kilomètre émissions de CO . doivent élaborer. 2 ont diminué de 29 %.

En savoir plus http://www.developpement-durable.gouv.fr/ IMG/pdf/Emissionsn_gazeuses_ Questions à… Document_finalV1-1.pdf Comment se situe sur lesquels on mesure en Philippe le transport aérien particulier les émissions par rapport aux autres à proximité (roulage et Ayoun, modes de transport ? vols jusqu’à 3 000 pieds) sous-directeur Rappelons d’abord que qui sont les seules des Études, le transport aérien à considérer dans leurs des statistiques domestique représente bilans d’émissions. et de la prospective 3,6 % des émissions Ainsi, les émissions de CO à la direction 2 de CO des transports. par passager-fret-kilomètre 2 du Transport Globalement, tous ont diminué depuis 2000 aérien. les modes de transport de 27 % à Lyon et Nice améliorent leur efficacité Quels sont les principaux et même de 34 % à Lille. énergétique. Le secteur © DR/DGAC enseignements Ces données illustrent aérien est sans doute de cette étude ? l’évolution des structures l’un des plus efficaces Globalement, elle permet de trafic caractérisées par en raison du poids de vérifier les gains en des avions plus modernes de l’énergie dans efficacité énergétique du et mieux remplis. L’étude ses coûts, de 35 à 40 %. transport aérien français, peut aussi servir à évaluer Enfin, la performance qui constituent une des mesures de réduction de la France est tendance observable des émissions de CO , 2 en cohérence avec sur le long terme. comme l’optimisation la tendance mondiale. Elle offre un éclairage du roulage des avions pour les grands aéroports à Roissy. 24 Question sûreté

Exemption À partir du 31 janvier 2014, les passagers pourront emporter des liquides, aérosols et gels supplémentaires en cabine. Mais la levée de l’interdiction totale surviendra dans un deuxième temps, à une date qui reste à déterminer. Autorisation limitée des liquides en cabine en 2014

oût 2006. Scotland Yard appré- que les aliments pour nourrisson ou à usage hende les membres d’un groupe médical. Auparavant exemptés de contrôle, Zoom sur… terroriste qui projette de détruire quelle que soit la quantité, ils seront désormais en vol une dizaine d’avions à contrôlés ; Première tentative destination des États-Unis et − les liquides issus d’un achat effectué recalée en 2011 Adu Canada après leur départ de l’aéroport dans un duty free situé hors de l’Union londonien de Heathrow. L’arme utilisée : des européenne seront soumis au contrôle, En 2008, un règlement européen quantités réduites de liquides explosifs. pour une éventuelle admission en cabine, prévoyait la levée partielle de l’interdiction La gravité de la menace a immédiatement au lieu d’être systématiquement soustraits des liquides, aérosols et gels dans poussé les autorités européennes à interdire, aux passagers. les bagages de cabines à partir du 29 avril 2011. Disposition qui a achoppé à quelques exceptions près, les liquides, aéro- Les liquides courants (eau, soda, etc.) sur la qualité des équipements sols ou gels (les “LAG ”) dans les bagages ou précieux (vin, liqueur, parfum) qui n’ont alors disponibles pour détecter la présence de cabine. La mesure devait être tempo- pas été achetés dans un duty free devront d’explosifs. raire, explique Éric Plaisant, sous-directeur attendre une évolution de la législation. Estimant qu’ils ne répondaient pas de la sûreté et de la défense à la direction En effet, les négociations ayant abouti au à ses exigences de sécurité, la France du Transport aérien (DTA) : « Elle était des- règlement applicable à partir du 31 janvier a indiqué, dès 2011, qu’elle n’appliquerait tinée à donner le temps aux industriels de 2014 prévoient d’analyser les répercussions pas cette levée. Le partenaire états-unien mettre au point des dispositifs de détection des nouvelles mesures avant 2015. « Les a aussi pesé sur les débats en envisageant fiables ». Cette interdiction devait être levée conclusions tirées serviront à construire le d’imposer ses mesures nationales aux vols concernés. partiellement en 2011 (lire encadré), puis calendrier devant mener à une levée totale Constatant l’impossibilité de parvenir totalement en 2013. de l’interdiction », précise Antoine Zannotti, à une application harmonisée, les autorités Devant l’impossibilité de tenir ces chef du bureau des mesures de sûreté de européennes avaient reporté sine die échéances, un round de négociations a été l’aviation civile (DTA). l’entrée en vigueur de ce règlement la veille lancé au niveau européen, en 2011. Une régle- Gilmar Martins de son entrée en application. mentation, approuvée en novembre 2012, prévoit l’autorisation des LAG dans les bagages de cabine, en deux étapes : d’abord partielle à compter du 31 janvier 2014, puis totale à partir d’une date ultérieure encore à fixer.

Quels LAG en cabine ? À partir du 31 janvier 2014, ce changement aura peu de répercussions visibles pour les passagers puisque la typologie des liquides qu’ils pourront prendre avec eux restera limi- tée. La nouvelle réglementation reconduit, en effet, les exemptions en vigueur depuis 2006. Les passagers pourront donc transpor- ter, sans subir de contrôle, des liquides, gels ou aérosols : − dont la quantité est inférieure à 100 ml s’ils sont placés dans un sac transparent fermé ; − issus d’un achat en duty free dans un aéro- port situé dans l’Union européenne. La réglementation introduit, cependant, un changement pour deux autres catégories de liquides : − les liquides essentiels à la personne tels © M. A. Froissart/STAC _Plate-forme de tests de sûreté du STAC à Bonneuil-sur-Marne : LAG faisant l’objet d’une expérimentation.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 icsa la sûreté en débat F INTERNATIONAL d’échanges en petit comité. pour leur forum bisannuel, en novembre dernier. Retour sur ce temps R À tout our à L’aviation axe de Jacques Weyant. nombre ser de qualité et coûts vice sûreté, entre équilibre et aérien. transport du Direction la à sûreté bilatérale Coopération programme de chefWeyant, « Il 20 et 19 les DGAC, la de siège au déroulée s’est – France la et Canada le ce thème. de discuter pour retrouvent se deux les tous Depuis, ans, les hauts connais responsables de de l’aviation civile d’expériences. et échanges les sances favoriser pour sûreté la de experts les rassembler alors voulaient En mentation

un

les éflexion 20

t Le thème retenu, pour cette édition par organisée – réunion la L’andernier, orum © DGAC/D. Bascou s’agit

?” en

12, vrai

rencontres

« Les

garantissant

p

de ce

On

plutôt défi

civile

im

participants

mo me

le jour il y a une quinzaine d’an nées. Les autorités canadiennes quinzaine une a y il jour le vu a (FICSA) aviation en sûreté de contrôle le sur international Forum le Canada, du l’initiative

co l portante

a :

ntant

ma sures nstate

s

se d’ En

ûreté se un intenir

20 tr

La DGAC aaccueilli internationaux des experts de la sûreté dé

de

a

ouve de

clu

01,

s un de ét roulent s

ur so

pr b sû é

e

l’ le , la nt

s ix

mu usager reté do on observe Jacquesobserve F fo urs

pe sû ra rte nc

ltiplié

b isonnables. »

à reté

u co illet et

hu novembre. novembre. no co ha

ûts,

pa un

nfrontée

is

mbreux, de usse d pa yait

e

’avion. : “ clo rel s

r

au

Quel Quel vo di ève ève

s. » 1 du g x

€ ls

- - - - !

en B formes. » ’échanger conscrire et reste d’engagement programme. d’échanges limites. leurs malgré exploiter à intéressantes solutions de Autant Weyant. Jacques exemple en permettent de systématiques) possibles… innovations les exploiter, à technologies nouvelles les proposées, approches les pratiques, bonnes les revue en passer de s’étaient déplacés. – Dubaï) et Israël France, Allemagne, Uni, Royaume- États-Unis, (Canada, cesujet de autour mobilisés fortement pays sept de venus – spécialistes Vingt-deux d’experts. programme dense, ponctué d’interventions É changes informels, mais nécessaires mais informels, changes éatrice éatrice :

d

ifrne péettos n permis ont présentationsDifférentes un proposaient studieux jours deux Ces « Nous l’installation pl

ace important

C ourtois

le de

sommes

ris « Il

d’ in

co Au

que s éviter formels,

su

ntrôles ur

a de ne cune de

r

l

ét te es le

se su sc

é

rroriste s da

le m

anners pa it ré

qu pr

ci s

oyens ns pr unir

ce ssagers ise blés estion pa

écise le chef de de chef le écise un

fo lpations », so

de ré

e

de rum. (e d us

gulièrement

e dy

t dé de

ou

sû to m do namique cision

, utes reté ieux

Ma la en nc

mis

core,

is, no

ci

se qu c

ir te te ni e n il s - i

de Il No se les dé no pu acc et tr d’ de da Les forum. du lors ce thème sur exposé un aprésenté qui DGAC, à la interministérielle coordination programme de chef Buyser, de Sylvain ci an ce au co « Ce critiques”. d’information systèmes les contre malveillante “ C ONTRE les U yber-menace A

ansport vile, f information

s nis nsidérablement finir s s tre aut blic gmenté d ns tt nées st

us

essibles re

vi te eviennent

é s aque aque andardisent r

ystèmes

quipes, sponsabilités l’ isque ngt d chnologies c

Aviation Civilemagazine n°366_ Avril 2013 v

o r

aviation p evons igilance. cl enforcer

y bserve bserve lus

c airement

der b aé

l a

à er arge. rien

nières

u

d n

- :

u

au FICSA. au participant pays septs des sûreté la de experts _Les

me

naces et se sa ce in su ce d’ « Il des risques. conscience de prise une par commencent les cyber-menaces contre lutte de Les actions et sen ma pr des et d’a st des me des le Ruff. Ruff. sécurité Nicolas no de en pr qu in de de Buyser. de andards entreprises s ternationale, formatiques

ennent otection lon l’expert l’expert lon lles lles vent bissent

te Sylvain Sylvain te

ant f d d

c l p nalyse ttre is, ormer u

sibiliser y ’aviation es e ette at ri pr lus tilisateurs. »

Les a sques

g

s océdures taques q q à

m

estion urtout, d

p e ui ui

c

e eux as n esures r onscience a

éalité »,

ux,

d

n

cteurs

œ

d e

e e

e

uvre

ncore,

t p

l c

:

ypes

e

b

ivile

lus

et

ase d

25

e

26 AUTOUR DE NOUS

Surveillance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, tous les avions en vol d’Air France sont suivis en direct. En sentinelle : le centre de contrôle des opérations de la compagnie.

A vec le Cco, Air France suit ses avions en continu

e visiteur qui découvre le Centre de présents. Parfois coiffés d’un casque radio les différents “experts” présents sur le pla- contrôle des opérations (CCO) d’Air sur les oreilles, la plupart se tiennent teau qui couvrent une quinzaine de métiers France pourrait s’attendre à une cer- immobiles, les yeux rivés sur une multi- différents. Chacun de ces spécialistes est taine effervescence. Avant qu’il soit tude d’écrans et de tableaux multicolores. issu des autres grands services d’Air France : admis à pénétrer en ce lieu protégé, « De jour, le grand plateau regroupe une cargo, maintenance, planning équipages, Lon lui a expliqué qu’ici, jour et nuit, sans cinquantaine de personnes, lorsque nos commercial, personnel navigant technique interruption, tous les avions de la compagnie appareils moyen-courriers sont en acti- (pilotes), personnel navigant commercial qui volent de par le monde font l’objet d’un vité, en France ou dans des zones proches, (hôtesses de l’air et stewards), etc. En cas suivi permanent. Soit, au total, 1 700 mou- explique Laurent Bartélemy, alors directeur de problème, il s’agit, avec l’aval du chef vements quotidiens, plus ou moins longs. du contrôle des opérations. La nuit, pour de quart, de prendre toute décision qui lui Une “couverture” opérationnelle à l’échelle le suivi des seuls long-courriers, elles sont paraît aller dans l’intérêt de la compagnie de la planète, effectuée depuis cet endroit moitié moins nombreuses. » et de notre clientèle. Le but est de faire en névralgique, au cœur de l’entreprise. sorte que le problème d’exploitation ait un Pourtant, dans la grande salle du CCO, Face à l’urgence, agir vite et bien impact minimum sur les clients. » située au siège même de la compagnie, « Le plateau fonctionne sous l’autorité Clairement, l’une des principales qualités de sur l’aéroport de Roissy/Charles-de-Gaulle, d’un chef de quart, assisté de deux chefs de ces experts provient de leur capacité à savoir la première impression qui se dégage est quart adjoints pour les différents secteurs et pouvoir travailler dans l’urgence, et donc celle d’un calme total. Pas un éclat de voix, moyen-courriers et de deux autres pour les aussi à garder calme et sang-froid. En effet, aucune agitation, des bruits feutrés, des long-courriers, indique Catherine Jude, nou- un avion en vol ne s’arrête pas en attendant gestes mesurés entre les collaborateurs velle directrice du centre. « Ils s’appuient sur que le problème – mécanique, indisponibilité

Zoom sur… La cellule de crise En cas d’événement majeur qui mobiliserait la totalité du CCO – « lequel ne ferait plus que cela », explique Catherine Jude, sa directrice –, le chef de quart peut déclencher la mise en activité d’une cellule de crise. Comme en mars 2011, par exemple, quand la décision fut prise de réorganiser la desserte du Japon, suite au tsunami et à l’alerte nucléaire qui a suivi. Bénéficiant du soutien logistique du CCO et de la possibilité de faire appel à un réseau de 4 000 volontaires, cette cellule se consacre exclusivement à la gestion de l’événement en question (y compris l’information à la presse). La cellule se réunit dans une pièce spéciale située à côté du plateau général. Elle s’appuie sur une organisation d’astreinte 24 h/24, aussi

longtemps que nécessaire, et gère un numéro © Air France/V. Chopelin vert qui reçoit et traite les appels du public. _Le CCO suit tous les vols de la compagnie, soit 1 700 mouvements quotidiens.

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 27

Le saviez-vous ? Air France dénombre environ 8 000 cas de Si l’état du malade le nécessite, le commandant problèmes médicaux en vol parmi les quelque de bord peut décider de se dérouter sur 50 millions de passagers transportés un aérodrome proche. Les experts du CCO annuellement. Pour y faire face, l’équipage vont l’aider dans le choix de cet aérodrome commence par faire appel à un médecin s’il s’en de secours, selon les possibilités qu’il offre trouve à bord. Il peut aussi entrer en contact pour la prise en charge du malade et pour avec le SAMU de Paris par l’intermédiaire du CCO. un traitement rapide de l’avion en transit.

Questions à…

Laurent Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Bartélemy, Le CCO reçoit les prévisions directeur du contrôle des vols programmés, des opérations* quel que soit le lieu de départ des avions. Tous les plans Le contrôle de la navigation de vol sont établis en ce lieu, aérienne suit de bout envoyés au centre européen en bout les vols des avions. de coordination des flux Pourquoi la compagnie de trafic à Bruxelles éprouve-t-elle la nécessité et transmis aux services de le faire aussi elle-même ? du contrôle de la navigation Un avion commercial effectue aérienne. Les dossiers de vol par définition des vols destinés aux pilotes sont commerciaux, qu’il s’agisse également établis ici. de transporter des passagers Le CCO a donc connaissance ou du fret, voire les deux. de l’ensemble de l’activité © Air France/P. Delafosse _Le plateau du CCO peut regrouper jusqu’à 50 experts en journée. La compagnie s’attache aérienne de la compagnie à ce que cette mission soit et se trouve à même réalisée dans les meilleures de suivre et surveiller conditions, à la fois pour chaque vol. C’est la seule d’un pilote, fermeture d’un aéroport… – soit la satisfaction de la clientèle manière de répondre à résolu (lire ci-contre). Pour apporter une solu- et dans l’intérêt de la nécessité opérationnelle. tion à l’équipage, il leur faut accéder le plus 300 la compagnie, y compris vite possible à toute information nécessaire, en personnes de son image. Le CCO est donc *En janvier 2013, il a été remplacé complément de leurs propres connaissances. par Catherine Jude. constituent là pour faire face aux aléas Un avion-cargo en panne ? Son chargement l’effectif du centre qui risquent de perturber pourra être réparti dans les soutes des appa- de contrôle le bon déroulement reils passagers sur la même destination, selon des opérations de ces vols : problèmes la place disponible. Information qui sera fournie d’Air France. météorologiques, panne par la direction des programmes de vol. Elles interviennent mécanique, indisponibilité Rien d’étonnant à ce que les experts qui par roulement d’un pilote, ou questions travaillent au CCO soient des passionnés, pour gérer les d’ordre géopolitique. Il est volontaires pour y être affectés. Ils savent 1 700 vols quotidiens aussi là pour que le service qu’ils participent en direct au bon déroule- de la compagnie. compétent puisse informer ment des vols grâce à un contact permanent Le parc aérien les clients d’une possible avec les appareils de la compagnie. Un contact de 400 avions annulation, afin qu’ils qui s’effectue au moyen de la VHF (Very High transporte, en soient prévenus à temps. Frequency), pour les courtes distances entre chaque jour, quelque l’avion et un relais au sol, mais surtout de 160 000 passagers. l’ACARS (Aircraft Communication Addres- sing and Reporting System), qui permet des échanges de messages écrits entre les avions et le sol. Voire grâce au téléphone satellitaire qui équipe les avions long-courriers. Fort de la mobilisation de ses équipes, de leur expertise et de l’appui de la technique, le CCO maintient ainsi un contact permanent entre la compagnie et ses avions. Germain Chambost

© DR Air France

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 28 Retour sur

Mémoire La DGAC mène des actions de conservation du patrimoine et de la mémoire. Un engagement qu’elle conduit avec le comité d’histoire du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Préserver et valoriser le patrimoine aéronautique

Qui assure la valorisation du patrimoine ? La mission “Patrimoine historique et archives”, placée au sein du secrétariat général de la DGAC, est chargée de conduire la politique de valorisation du patrimoine et de gérer les archives de l’administration centrale et des services à compétence nationale. Elle fait partie du réseau des missions auprès des Archives nationales, en charge de la conser- vation du patrimoine historique de l’État et de sa mise à disposition auprès des citoyens. La mission Mémoire de l’aviation civile, inté- grée au cabinet du directeur général, a un positionnement qui démontre l’importance accordée par la DGAC aux témoignages sur l’histoire de l’aviation. La mission est aidée, dans ses orientations, par la commission Mémoire, qui réunit périodiquement les chefs de service, des associations de personnels actifs et retraités de la DGAC, des “historiens” retraités de l’aviation civile et des partenaires extérieurs, notamment les musées. _Sur le site Web du ministère, sont mises à disposition du public, entre autres, l’application interactive “Atlas Que recouvrent, à la DGAC, les notions historique des terrains d’aviation” ou des archives numérisées. de patrimoine et de mémoire ? Dans sa mission de service public, la DGAC contrôle de la circulation aérienne, à la forma- Elles constituent un maillage sans égal, met à disposition des citoyens toute une offre tion des pilotes, à la certification des avions, regroupant des personnels de tous services, documentaire originale et des productions. aux enquêtes accidents… Ces questions sont de tous niveaux, actifs et retraités : Le public est constitué de chercheurs ou mal connues et les historiens n’y viennent pas • l’Aéroclub de France, jouant un rôle cen- de citoyens curieux. Les deux missions se spontanément. La DGAC a donc produit un tral de coordination avec ses commissions sont organisées pour, d’une part, mettre les “état des fonds” de ses archives historiques Patrimoine et Histoire ; sources d’histoire à disposition et, d’autre part, conservées aux Archives nationales pour • l’Association nationale des anciens orienter le public vers des productions plus faciliter la recherche. La DGAC affirme ainsi fonctionnaires de l’Aviation civile et de visibles et choisies. l’importance de l’héritage et illustre ainsi la la météorologie (Anafacem) et l’Associa - continuité du service public. tion des anciens de la météorologie (AAM), En quoi consiste l’offre documentaire ? organismes ouverts à tous les anciens de ces L’aviation est plus souvent objet de légendes Qui sont les partenaires de la DGAC ? administrations ; que d’histoire. On s’intéresse souvent aux Un réseau actif s’est constitué avec le monde • le Groupement des ingénieurs de l’avia- mêmes sujets et beaucoup moins aux infras- associatif et les passionnés d’aviation. Par tion civile retraités (Giacre), accessible à tructures et à l’évolution des moyens dont exemple, avec le musée régional de l’Air l’ensemble des cadres retraités de la DGAC ; les pilotes ont disposé pour voler, sujets qui d’Angers, la DGAC s’est engagée dans une • des associations ayant des activités concernent précisément l’administration de vaste opération de numérisation de fonds spécifiques telles qu’Aerodoc et LMBC l’aviation civile. anciens : des milliers de plans d’avions his- (La mémoire de Bordeaux Contrôle) dans Cette mémoire est multiple : elle s’intéresse toriques et orphelins. le contrôle aérien, “Anciens aérodromes”, aux terrains d’aviation, à la mise en place du D’autres associations figurent dans ce réseau. “Mémoires de l’hydraviation”, l’Araompa

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 29

_Publications de la collection Mémoire de l’aviation civile, créée par la DGAC.

(Association de revalorisation du premier Quelles sont les principales réalisations ? aérodrome organisé au monde, Port avia- Il convient de citer les publications de la tion), l’Apasy (patrimoine aéronautique de collection Mémoire de l’aviation civile, dont Vers des échanges Saint-Yan, où se tient un important centre de la marque a été déposée à l’Inpi. La der- formation de la DGAC). Leur force se manifeste nière édition en date est L’Aviation civile, numériques en particulier dans le recueil des témoignages une administration dans Paris. Notons éga- Les missions “Patrimoine historique des anciens qui ont fait l’aviation civile et la lement la réalisation de l’application multimé- et archives” et “Mémoire météorologie. Ce travail s’accompagne sou- dia interactive, “Atlas historique des terrains de l’aviation civile” de l’Aviation vent de collecte de documents et de pho- d’aviation de 1919 à 1947”. La DGAC soutient civile travaillent sur deux axes : tos, voire d’éléments mobiliers notamment des publications extérieures, en termes de • un espace de travail collaboratif ouvert à leurs partenaires ; dans la navigation aérienne. C’est ainsi qu’une conseil et de subvention ou de préachat : Le • le site web du ministère prévu position de contrôle aérien est, aujourd’hui, Patrimoine de l’aviation française aux édi- pour accueillir : exposée au musée de l’Air et de l’Espace du tions Flohic, Des formations aéronautiques – la version électronique des ouvrages Bourget. Cette acquisition marque l’entrée de par Vital Ferry aux éditions du Gerfaut, de la collection “Mémoire de l’aviation la navigation aérienne dans ce grand musée Centenaire de l’Aéro-club de l’Est, Cent ans civile”, les vidéos et les ouvrages national. d’aéronautique au Val-de-Gally (histoire des antérieurs progressivement enregistrés Dans un autre domaine, la collaboration entre terrains de la plaine de Versailles, ouvrage en numérique ; les missions de la DGAC et l’Apasy a débou- récompensé par le Grand Prix de l’Aéro-club – les panneaux des expositions ché sur la récupération du dernier Nord 262 de France), Huit aérodromes sur un plateau, et des documents illustratifs ; – un lien vers l’application “Atlas historique (appareil intensément utilisé par la DGAC dans le patrimoine aéronautique autour de Tous- des aérodromes” directement accessible le cadre de la formation des pilotes de ligne). sus-le-Noble, de Georges Beisson et Colette sur http://atlas.aviation-civile.gouv.fr/; Enfin, des conventions favorisent les dons Guétienne, chez Bleu Ciel Édition. – la mise en ligne des trente premières faits à la DGAC de collections d’archives pri- Des expositions didactiques ont été organi- années de la revue professionnelle vées, comme celle réalisée avec l’Aéroclub de sées : “L’Hydraviation a 100 ans”, “Mérignac de la DGAC (1945-1975) et de l’intégrale France qui recueille documents aéronautiques au temps des hélices” et “Du morse à la du Bulletin de la navigation aérienne rares, affiches, cartes postales dédicacées, souris” qui a été suivie d’un ouvrage. (1920-1939). photographies, gravures, dessins originaux, La présentation du filmÀ la recherche de l’Oi- calepins de constructeurs, etc. seau blanc, par l’instigateur des recherches Le public peut aussi enrichir l’indexation des entreprises pour retrouver l’épave de l’avion témoignages, écrits, vidéos, photos ou milliers de clichés de la photothèque du Ser- de Nungesser et Coli, a relancé le cycle des audios afin de les exploiter, mais aussi vice technique de l’aviation civile (STAC), gar- débats et projections de films au siège de de les léguer aux générations futures. Les dien de la mémoire multimédia. la DGAC. services seront sollicités et des actions S’ajoutent les actions institutionnelles de seront plus systématiquement organisées la DGAC : des vidéos ont été réalisées pour en liaison avec l’équipe de la photothèque commémorer les centenaires des exploits du STAC et la direction de la communication de Farman, de Blériot, d’Henri Fabre et du ministère. des vainqueurs des compétitions aéronau- Joël Vergne, chef de la mission tiques de l’année 1911. Des expositions se Mémoire de l’aviation civile déroulent régulièrement dans le hall du siège de la DGAC. En savoir plus [email protected] Quel rôle peuvent jouer les agents Contact : 01 58 09 41 83 - 01 58 09 37 08 et les associations ? Mobile : 06 11 79 34 35 Les deux missions souhaitent donner http://www.stac.aviation-civile.gouv.fr une impulsion nouvelle à la collecte de http://atlas.aviation-civile.gouv.fr/

Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 L La ponctualitéLa examinée àla loupe © Thinkstock 2013 S 30 a Aviation Civile magazine n°366_Avril 2013 ans organiser Ayoun. relève Philippe seurs de qualité la et voyageurs. aux diffusée l’information ponctualité la régularité, la sur d’indicateurs publication la à grâce aériens deports voyageurs terrestres, maritimes et tion de la qualité de service dans les trans (AQST*). Sa mission transports les dans service de qualité la de en février questions. » Il prospective à la Direction du transport aérien. directeur des Études, des statistiques et de la l’a principaux la aérien et passe au crible les retards et leurs conséquences. de service en matière d’aviation. La DGAC collecte, analyse les données

est tatistiques viation po «

Le nctualité

d donc

(lire l’Observatoire des retards du transport dizaine d’années, par la publication une de depuis traduit, se qui DGAC la de ponctualité anciennepréoccupation la une est de et retards des suivi e ferroviaire

,

2012, avec la création de l’Autorité sou très

l

de en O no

Un

f

ourniture re n cadré)

rmal ligne Philippe Ayoun, sous-Ayoun,Philippe ligne suivi qui a changé d’échelle, d’échelle, changé a qui suivi ra la présente

pidement

en et qu

: c

qu . la alité

ontribuer à ontribuer l’améliora « Po

e No DG d parle

La ponctualité e

no

l’

AC us d ur de un

onnées us

po

av ont

le

de

se su s ur ons

s rvice pa ét

ivions

él re é

ssagers, à dû éments cueillir, pr

l

’AQST,

da écur no

ce ns us s - - -

si Ai avec ment pa de (6 minutes comparables gnies marché. du l’observation de bureau du chef Delort, Thierry relève dans liaison vols. des ponctualité la cateurs qui fournissent une vision précise de u E et bénéficié dont métropole. 120 de d n moyenne, huit minutes minutes huit n moyenne, e retard àl’arrivée e retard te

r

r

des

? Un p Ces données servent à élaborer des indi des élaborer à servent données Ces vo

Fr

façon d vo liaisons

deux ance

e le le ls d’information ont

l.

compagnies l

Roissy-Charles-de-Gaulle/Toulouse

’AQST ressenti re sens Ce

d

tardés

en

des vols systématique, tiers a

t Soit tous

c in su registré as

oncours

i Pa oint essentiel de la qualité dicateur ndique po

r

suré à pl

ne du ris/province. vo

de l’ us ur international. uf

ls

passager. » 21 de aériennes. » pe

pl le

de

co

p pr a us 7 s

ut-être récieux 50 ap ussi s

nfondus, incipaux vo

re de va

« Un

00 porte Le de tards ls

leurs

l e

15 m 0 s

et s

En

pl

r vo de d

etard

ex do

es

Ea

us un

No

ls ux te à ao av mo emple inutes). nnées

sy

a en pa

rrains us

l’ co ec éroports ût 2012, co

arrivée yennes m Je

r

ph mplé av

mpa mo 13 % oyen t,

ons ase :

31

de de Le is, la - - - ,

des L’ a Zoom * S inférieurs (respectivement 8 l’arrivéesensiblementàsont décalages les retards est rattrapée pendant le vol puisque passager le pour nouvelle de vols retardés de plus de 15 10 atteint a confondus, vols tous départ, au moyen l’AQST. retard Le par suivies liaisons les toutes sur 2012 en ww sur À suivre DGAC. àla transmises données les dans retards des causes les systématiquement renseignent aéroports les que suppose ce qui l’AQST, pour recueillies données les observatoire cet de L’objectif stratégie. et veille Prospective, bureau au ex to av aé aé ac su « C’est commerciaux métropolitains. 88 et passagers de 93 ainsi couvrant causes, leurs que ainsi métropolitains, aérodromes principaux les sur retards les la de L’ Observatoire-des-retards-du,10339.html 14 ylvie ylvie érien est une publication annuelle annuelle publication une est érien Part des vols retardés de plus de 15 minutes 15 de minutes plus de retardés vols des Part 15 de minutes plus de retardés vols des moyen Retard vols des l’ensemble sur moyen Retard w d ministère et du MEDDTL du décret par Créée O ujours O r teurs plique Jean-Luc Petit, chargé d’études d’études chargé Petit, Jean-Luc plique ec e l’Économie en février en e l’Économie rienne). roportuaires, 8 érpl InternationalUE Métropole

bservatoire des retards du transport transport du retards des bservatoire ww.qualitetransports.gouv.fr. La DGAC a réalisé une synthèse des retards % d w.developpement-durable.gouv.fr/ bser

es p D

M

rudence, 38 r u

GAC

i ignard (

nformations n compagnies, l etards a

d

L m . E ocument s es 19 v

: ême 10 lle présente et analyse analyse et présente lle u at

% d

c onnées s r es

ervices % d oire

39 a

% d a nalyse

cteurs c t u total du trafic trafic du u total

omplexe ransmises a International horsUE

2 u total des vols vols des u total 30

éroports, s 012

15 d ont

m %

e

d

inutes, avec 19 avec inutes, n : : l es

a

: ut

mi ’ayant d : 39

onc n

une partie des partie une minutes. Bonne minutes. Bonne

r c nutes nutes et 16 avigation etards… », iliser iliser

ar

p a

ar

à

39 ssistants i

l

p 19

u Outre-mer s d

% as

tiliser e ifférents

f

onde

40

%

% ).

31

Sondage Sûr et doté d’une qualité de service qui s’améliore, mais avec des effets environnementaux incontestables : tels sont les jugements que portent les Français sur le transport aérien*.

Quelle est l’image du transport aérien ?

L’ avion, sOURCE de nuisances UNE MEILLEURE QUALITÉ DE SERVICE Le secteur aérien est considéré comme une source Pour 52 % des passagers, la qualité de service s’est maintenue en 2012, de nuisances en termes de pollution atmosphérique voire améliorée même pour 24 %. Cependant, 31 % des passagers “affaires” et sonore. Dans les régions très denses, comme estiment, eux, qu’elle s’est dégradée. l’Ile-de-France, le bruit est particulièrement visé.

Quelle est la nuisance la plus importante Se sont améliorés/ seégradés sont d pour les personnes sondées ? maintenus 81% La ponctualité, le respect 19% La ponctualité, le respect des horaires des horaires 86% Le traitement des bagages 14% Le traitement des bagages

air local n air à l’arrivée à l’arrivée

re er re 89% Les formalités à l’arrivée : 11% Les formalités à l’arrivée : douanes, police douanes, police Pollutio 71% 88% L’accueil à l’aéroport 12% L’accueil à l’aéroport des sondés estiment

de s fe t de t ef que le secteur aérien 60% Les services, prestations 40% Les services, prestations e

2 est une source à bord compris à bord compris de pollution Bruit CO dans le prix du billet dans le prix du billet ou de nuisances. SÛR PAS PLUTÔT air local n air 43 % 38 % 18 % 82% Le temps d’enregistrement DU TOUT SÛR PAS 18% Le temps d’enregistrement TOUT À FAIT SÛR À FAIT TOUT SÛR PLUTÔT

re er re 85% Les formalités 16% Les formalités 51 % des Français se disent prêts à payer 20 € plus Pollutio 32 % 62d’enregistrement % 4 % : 2 % d’enregistrement : cher leur billet d’avion pour financer des projets en passagers, bagages passagers, bagages faveur de l’environnement (contre 59 % en 2007). de s fe t de t ef e 2 Bruit CO 97 % 3 % PLUTÔT PAS SÛR PAS PLUTÔT

43 % 38 % Nécessaires18 % DU TOUT SÛR PAS un mode DES MESURES SÛR À FAIT TOUT SÛR PLUTÔT DE SÛRETÉ 89 % 11 % de transport sûr Rassurantes BIEN32 ACCEPT % 62É %ES 4 % 2 % Pour 94 % des personnes Concernant la sûreté, les mesures sont jugées 77 % 24 % interrogées, l’avion est nécessaires à 97 % et rassurantes à 89 %. un mode de transport sûr. Efficaces air local n air Ainsi, la moitié des sondés 43 % 97 % 57 % 3 % re er re n’ont peur ni d’un accident Nécessaires ni d’un attentat. Cependant, Contraignantes Pollutio parmi les 30 % qui craignent 89 % 11 % l’un ou l’autre, on remarque Rassurantes de s fe t de t ef une propension plus forte e 2 sur l’accident. 77 % 24 % Bruit CO Efficaces PLUTÔT PAS SÛR PAS PLUTÔT

43 % 38 % 18 % DU TOUT SÛR PAS

TOUT À FAIT SÛR À FAIT TOUT SÛR PLUTÔT 43 % 57 % Contraignantes 32 % 62 % 4 % 2 % Oui Non

* Source : enquête téléphonique réalisée par SAS TRYOM pour le compte de la DGAC, en novembre 2012, auprès d’un échantillon de 1 046 personnes. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Enquete-sur-l-image-de-l-Aviation,30901.html Aviation Civile magazine n°366_ Avril 2013 97 % 3 % Nécessaires

89 % 11 % Rassurantes 77 % 24 % Efficaces 43 % 57 % Contraignantes