Troquer Le Rendement Pour Le Partage Claude Béland
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Le football La réalité variable en liesse de l’eau potable P. 39 à 47 P. 2 Du 2 au 8 décembre 2010 Vol. 1 No 6 Par la bouche de nos crayons ! Le journal des employés en lock-out du Journal de Montréal Claude Béland Troquer le rendement pour le partage PAGE 18 photo Chantal poirier Chantal photo 2 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 2 décembre 2010 Rue Frontenac Jeudi 2 décembre 2010 Nouvelles 3 L’eau potable à Saint-Denis-sur-Richelieu Deux voisins, deux réalités Dans leur résidence de Saint-Denis-sur-Richelieu, Danielle Houle et Louis Hone n’ont pas l’eau de l’aqueduc. Et leur eau, qui provient d’un puits de surface, est contaminée. Mais à 500 mètres de chez eux, une entreprise gazière a injecté, depuis quelques jours, près de 300 000 litres d’eau potable fraîchement sortie de l’usine de traitement municipale dans le fond d’un puits, soit plus que la consommation annuelle du couple. l’aqueduc jusque dans le boisé à la li- t-il en entrevue à Rue Frontenac. Cette eau produits chimiques injectés dans le sol lors quelque chose de bizarre se passe avec son eux-mêmes les citoyens concernés à Jessica mite sud de la municipalité où n’habitent sert aux travaux de forage du puits vertical de la fracturation ? eau, on a la preuve en noir sur blanc. Et l’aqueduc ? « Ce serait vraiment l’idéal », qu’une douzaine de citoyens. Il n’y a pas qui ont débuté le 20 novembre. Ils ont posé mille questions au représen- dans le contexte actuel, je pense que c’est répond d’emblée le représentant de Cana- nadeau de programme de subvention pour cela, lui « On peut fournir de l’eau à qui en veut tant de la compagnie, qui est venu les ren- mieux ainsi. » dian Forest Oil, qui précise néanmoins [email protected] a-t-on répondu. et à qui paye », soutient le directeur de contrer, et les réponses étaient, selon eux, Danielle Houle et Louis Hone font par- qu’il ne peut pas s’avancer au nom de la Pas d’aqueduc, pas d’eau potable. Le l’AIBR, Pierre Bélanger. assez évasives. tie des opposants farouches aux projets compagnie. couple s’est donc résigné à faire installer Il affirme que le conseil d’administra- « Il nous regardait comme si on était des d’exploitation de gaz de schiste. Ils ont De son côté, le maire affirme qu’il tra- «Eux, ils arrivent, ils se servent comme un coûteux système de filtration par os- tion a donné son aval à cette décision l’an extraterrestres devant nos questions, sou- participé à une manifestation à Saint-Denis vaille en ce sens depuis des années et qu’il s’ils étaient chez eux alors que nous, notre mose inversée. dernier. tient Danielle Houle. Tout ce qu’il trouvait samedi dernier. Mais ironiquement, c’est est très sensible au problème de ses ci- eau est déjà contaminée et on risque d’en « Mais on n’a pas de contrat, on revoit à nous répondre, c’est que ça n’arriverait peut-être bien la venue de cette industrie toyens. « Mais ils ont signé un acte notarié manquer ! Ça me dépasse ! » dit Danielle Jusqu’à 80 000 litres par jour ça une semaine à la fois. Nous faisons des pas. » qui va régler leur problème d’aqueduc. et savaient que le terrain était vendu sans Houle, outrée. Mais ses nouveaux voisins, eux, vont travaux autour de la centrale, alors on les a Mais la compagnie n’est pas encore « Nous allons donner les résultats des services. Et j’ai beau me démener, je n’ar- Elle a l’impression de s’être fait avoir. remplir leur camion-citerne d’eau propre avertis qu’on pouvait arrêter en tout temps. rendue là. Pour l’instant, elle ne fait que analyses de laboratoire à chacun des ci- rive pas à trouver les 800 000 $ que ça coû- Cela fait des années qu’elle se démène traitée par la Régie de l’aqueduc intermuni- Tant qu’on peut en fournir, on va en four- du forage vertical, une étape où il ne de- toyens, mais également à la municipalité, terait pour les relier au réseau d’aqueduc. » dans tous les sens pour que sa résidence cipal du Bas-Richelieu (AIBR) et prennent, nir, mais on ne s’est engagé à rien. » vrait pas y avoir aucun problème, précise assure Jacques Perron. Peut-être que grâce Interrogé sur ce qui arriverait en cas de soit reliée à l’aqueduc municipal. Surtout sur une base régulière, de 15 000 à 80 000 Selon le maire, Jacques Lemaire, l’AIBR Jacques Perron. à ces études exhaustives, ils vont décider contamination des puits, le maire répond depuis qu’elle a fait analyser son eau et litres par jour, selon les chiffres apparais- vend l’eau « 35 fois le prix » à la compa- « Les seuls produits utilisés pour le fo- de raccorder les citoyens à l’aqueduc. Ça ne pas en avoir la moindre idée. qu’elle s’est rendu compte qu’elle était sant sur la dernière facture envoyée par gnie. Sur les factures, l’eau se détaille à 3 $ rage vertical sont de l’eau et des produits me surprend que la municipalité n’ait pas « Mais si la compagnie est prête à payer, pleine de calcaire et de coliformes. l’AIBR à la compagnie. La quantité totale le mètre cube, pour un total, en date du 23 inertes et organiques, contrairement à ce encore donné suite à leurs demandes d’être moi, je signe tout de suite, lance-t-il. Ils Sur la table de la cuisine, elle étale ses s’élèverait, pour l’instant, à 294 000 litres. novembre, de 882,06 $ pour 8 remplissages qu’on trouve sur la fracturation, où il y a raccordés, car ils méritent l’aqueduc, et n’en croiront pas leurs yeux en voyant à papiers. Tout est là : les analyses d’eau, « Nous avons une entente avec la ré- depuis un mois. aussi des produits chimiques.» avoir un puits d’eau douteuse, ce n’est jojo quel point ma secrétaire tape vite ! » des articles du journal local, les lettres gie locale pour aller chercher de 20 à 30 Mais pour ne prendre aucun risque, la pour personne. » Danielle Houle et Louis Hone, eux, et les courriels envoyés à différents orga- mètres cubes [20 000 à 30 000 litres] par De coûteuses analyses d’eau compagnie a néanmoins procédé à des ne fondent pas trop d’espoir là-dessus. nismes municipaux, provinciaux et mêmes jour, pour un total de 400 ou 500 mètres Mais Danielle et Louis sont d’abord et analyses d’eau pour les puits de toutes La compagnie n’est pas le père Noël « Lorsqu’il est venu nous rencontrer, fédéraux. cubes [de 400 000 à 500 000 litres] à même avant tout inquiets. Car leur système d’os- les résidences environnantes au coût de En cas de problème, Jacques Perron Jacques Perron nous a dit que s’il contami- Toutes ces instances lui ont répondu l’usine de traitement », affirme Jacques mose inversée peut certes traiter les coli- 2 500 $ chacune. donne son assurance que « la compagnie nait notre puits, on nous passerait l’aque- qu’elles ne pouvaient rien pour elle. Per- Perron, le représentant de la compagnie formes, le calcaire et les autres bactéries « On couvre tout, pour protéger les deux va prendre ses responsabilités ». duc. Il me semble, oui ! Ce n’est quand sonne n’a d’argent pour faire passer Forest Oil. « De l’eau propre », confirme- et polluants naturels, mais qu’en est-il des côtés. Si jamais quelqu’un prétend que Pourraient-ils aller jusqu’à raccorder même pas le père Noël ! » photo annik mh de Carufel Rue Frontenac Jeudi 2 décembre 2010 Nouvelles 3 réalités quelque chose de bizarre se passe avec son eux-mêmes les citoyens concernés à eau, on a la preuve en noir sur blanc. Et l’aqueduc ? « Ce serait vraiment l’idéal », dans le contexte actuel, je pense que c’est répond d’emblée le représentant de Cana- mieux ainsi. » dian Forest Oil, qui précise néanmoins Danielle Houle et Louis Hone font par- qu’il ne peut pas s’avancer au nom de la tie des opposants farouches aux projets compagnie. d’exploitation de gaz de schiste. Ils ont De son côté, le maire affirme qu’il tra- participé à une manifestation à Saint-Denis vaille en ce sens depuis des années et qu’il samedi dernier. Mais ironiquement, c’est est très sensible au problème de ses ci- peut-être bien la venue de cette industrie toyens. « Mais ils ont signé un acte notarié qui va régler leur problème d’aqueduc. et savaient que le terrain était vendu sans « Nous allons donner les résultats des services. Et j’ai beau me démener, je n’ar- analyses de laboratoire à chacun des ci- rive pas à trouver les 800 000 $ que ça coû- toyens, mais également à la municipalité, terait pour les relier au réseau d’aqueduc. » assure Jacques Perron. Peut-être que grâce Interrogé sur ce qui arriverait en cas de à ces études exhaustives, ils vont décider contamination des puits, le maire répond de raccorder les citoyens à l’aqueduc. Ça ne pas en avoir la moindre idée. me surprend que la municipalité n’ait pas « Mais si la compagnie est prête à payer, encore donné suite à leurs demandes d’être moi, je signe tout de suite, lance-t-il.