a quiet passion

"PLUS QU'UNE BIOGRAPHIE, UNE ÉVOCATION SOMPTUEUSE" Télérama "UN RÉCIT SENSIBLE ET BOULEVERSANT" Le Monde "REBELLE, MODERNE, AVANT-GARDISTE, UN FILM MAGNIFIQUEMENT DISTRIBUÉ" Le Figaroscope "UN INTENSE FACE-À-FACE POÉTIQUE" Positif "ŒUVRE VIBRANTE, EMILY DICKINSON LIVRE UNE RÉFLEXION INTENSE SUR LE DÉSIR D'ACCOMPLISSEMENT" La Croix "UNE ŒUVRE D'ART(S)" StudioCinélive " FASCINE COMME UN SPHINX" Grazia "TRÈS BEAU FILM QUI REND JUSTICE AU GÉNIE DE LA POÉTESSE AMÉRICAINE" Libération

"UN PORTRAIT VIF ET DÉLICAT" Le Figaro

"SPLENDIDE PORTRAIT DE FEMME PARCOURU DE DÉLICATESSE ET DE DRÔLERIE" Version Femina

"UNE INTENSE BEAUTÉ" L'Humanité

"INFINIMENT SENSIBLE, EMILY DICKINSON CÉLÈBRE LES TOURMENTS DE L'ÂME HUMAINE" Transfuge

"CYNTHIA NIXON IMPRESSIONNANTE" Première

"UN HOMMAGE PASSIONNANT ET DÉLICAT À UNE FEMME D'EXCEPTION" Elle

"CE FILM D'ÉPOQUE S'APPROCHE DE L'ÉCLOSION POÉTIQUE. DIALOGUÉ ET JOUÉ AVEC ESPRIT" Le Canard Enchaîné Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.31 Journaliste : Élisabeth Franck- Pays : France Dumas Périodicité : Quotidien OJD : 88395

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Cynthia Nixon en poétesse méprisée par une société étriquée. PHOTO JOHAN VOETS Dickinson, battements d'une indocile

Le très beau film de rend Nixon? Suffisamment peu mariée. «Ma famille est bien justice au génie et aux souffrances pour que les batailles entre mieux que tout ce que je pour- ses exégètes aient fait rage. rais connaître et désirer», af- de la poétesse américaine. Dickinson écrivit plus de firme ici Dickinson. Emplie 1700 poèmes, dont seuls quel- de contradictions, elle sera ti- u'elle était pesante, d'extraordinaire, cette source ques-uns furent publiés de raillée sa vie durant par les cette Amérique du re- vive, affolante d'intelligence, son vivant. Elle termina sa vie mérites relatifs de ce choix. Qnouveau religieux! de concision et de liberté. Il lui recluse et, si l'on en croit Da- Cette moralité aux aguets, ce ressemble, maniant l'ironie et vies, dévorée par l'amertume Miracle. Si Davies ne flicage perpétuel de tout... Ils l'exigence, l'exaltation et le de n'avoir pas été reconnue. s'aventure pas sur le terrain, se sont abattus sur la Nouvel- désespoir. Il est aussi le film Les coupables seront facile- discuté, de ses amours et de le-Angleterre du XIXe siècle qu'elle mérite, féministe et ment démasqués: est pro- sa sexualité, l'essentiel est là: avec la force vengeresse d'un combatif, tentant de réparer clamé un édito de l'époque, le passage dans un pension- dieu en colère. Par quel mira- cent cinquante ans plus tard aussi bête que suffisant, plein nat rétrograde, le retour dans cle la poésie d'Emily Dickin- l'injustice de son insuccès. de mépris pour les femmes une famille aimante et relati- son a-t-elle jailli au cœur de Que sait-on de la vie d'Emily écrivains. Comment écrire vement éclairée, la jeunesse cette aridité? Le film de Te- Dickinson, morte en 1886 à lorsqu'on est une femme à enflammée et vibrante d'at- rence Davies, A Quiet Passion, l'âge de SS ans, et incarnée ici Amherst dans les années tentes glissant peu à peu vers fait mesurer ce qu'elle a par Emma Bell puis Cynthia 1870? En tout cas, pas en étant la rigueur et l'éthique intran-

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4614621500502 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.31 Journaliste : Élisabeth Franck- Pays : France Dumas Périodicité : Quotidien OJD : 88395

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sigeante, d'abord vis-à-vis rants feux d'artifice de repar- d'elle-même. Il donne corps, ties; si leur mécanique a dans les interrogations tou- quelque chose de surjoué, jours plus stridentes de son c'est qu'elle reflète les con- personnage, à sa terreur mé- traintes de l'époque, et l'éten- taphysique devant le silence due des libertés prises. d'un monde déserté par Dieu. Ces moments s'incarnent sur Solitude. Ce récit de vie s'in- fond de jardins ensoleillés carne aussi, et d'abord, dans débordants de fleurs, d'inté- les corps du père (Keith Carra- rieurs magnifiquement éclai- dine), de la mère (Joanna Ba- rés, patiemment regardés par con) et d'Emily, leur jeunesse un œil s'attardant sur chaque et leur déchéance. A une détail. Leur fond sonore est la scène chez un photographe, musique, si caractéristique, où les visages juvéniles de la poésie de Dickinson, vieillissent sous nos yeux, ré- dite en voix off par Cynthia pondent des chroniques tardi- Nixon. Davies réussit ce mi- ves de la souffrance et la mala- racle de poser des images sur die ; on y lit le lent travail de la ce qui en produit déjà, sans mort qui s'avance. La poésie que jamais il ne semble à de Dickinson est travaillée par côté, sans que l'on se dise que le deuil et l'absence, et ici, les Nixon, sa raideur enflam- agonies donnent violemment mée, ses manières enjouées l'impression que mourir, c'est ou cassantes, n'est pas ce pe- aussi abandonner les vivants tit être empli de courage et de à leur triste sort et à leur soli- génie en lutte avec son milieu tude. L'effet est bouleversant, et avec Dieu lui-même. La po- comme peut l'être sa poésie, et lice qui s'exerçait alors sur les alors que se clôt le film mots, on la voit à l'œuvre, -«Voici ma lettre au monde chaque parole impie retour- qui ne m'a jamais écrit»-, on née à l'envoyeur: «Mon âme n'est plus si certain de pleurer m'appartient - Non, ton âme sur son sort ou sur le nôtre. appartient à Dieu!» Mais la ÉLISABETH poésie étant aussi une forme FRANCK-DUMAS de discipline du langage, Da- vies montre le plaisir pris par EMILY DICKINSON, Dickinson à l'exercer au quo- A QUIET PASSION tidien, dans des rapports de dè TERENCE DAVIES force ou de badinage. Les scè- avec Cynthia Nixon, nes de comédie sont d'hila- Jennifer Ehle... 2h05.

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4614621500502 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Thomas Sotinel Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 267897

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CULTURE L'épopée d'une recluse Terence Davies propose un récit sensible et bouleversant de la vie de la poétesse américaine, Emily Dickinson

dévouée apres avoir confesse ses EMILYDICKINSON doutes métaphysiques Accueillie A QUIET PASSION a bras ouvert par une famille •••o aussi austère qu'aimante, Emily Dickinson y restera jusqu'à la fm a camera pivote lente- de sa vie, renonçant progressive- ment, accomplissant un ment a tout contact avec le tour complet, comme monde exterieur Cette biogra- l'aiguille d'une horloge phie de recluse pourrait être celle LElle saisit au passage les visages d'une sainte catholique de chacun des membres d'une fa- Terence Davies, lui-même mille, éclaires a la chandelle Les d'éducation papiste, insiste sur parents, les deux soeurs, le frere cet aspect de la vie de la poétesse, Les poses sont compassées, qu'il qualifie lui-même de «Pas- comme s'il fallait les prendre sion» Maîs le cinéaste est un pour les peintres ou les premiers homme trop sensible pour s'arrê- photographes, maîs le mouve- ter a la dimension doloriste de ce ment lent et assure de l'appareil récit - qui se finit dans les terri- nous rappelle que nous sommes bles souffrances d'une néphrite bien au cinema, que ces visages aigue, alors incurable vivent en même temps que nous les regardons Le temps est a Une Parque lyrique l'œuvre, ce temps qui est la di- Ce n'est pas pour rien qu'Emily mension favorite de Terence Da- Dickinson s'est retirée du monde vies, le réalisateur britannique de Tout se joue dans l'une de ces scè- ce beau film poignant, travaille nes d'une infinie délicatesse qui par la tragédie sous sa surface jalonnent le film La jeune fille de- harmonieuse mande a son pere, avec la timide C est la famille Dickinson qui est assurance d'une enfant qui désire reunie dans ce salon de la Nou- aller danser, si elle peut veiller velle Angleterre, au milieu du jusque tres avant dans la nuit XIXe siecle Au moment ou ce pa- pour composer ses poèmes noramique magnifique la passe L'adolescente un peu gauche du en revue, la plus célèbre de ses début prend alors la physionomie membres, la poétesse Emily Dic- altiere et douce de Cynthia Nixon kinson, est encore une tres jeune Ce qui n'existait qu'a l'état d'hy- fille - incarnée par Emma Bell, qui pothèse du temps ou l'actrice sera remplacée, la trentaine pas- jouait les comparses dans Sex and sée, par Cynthia Nixon Adoles- the City s'épanouit ici L'acier cente, Emily Dickinson a dû quit- forge qui tend l'humilité, les abî- ter le pensionnat ou elle appre- mes de doute qui fissurent la cer- nait a être une épouse pieuse et titude quotidienne, il y a dans ce

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4579521500505 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Thomas Sotinel Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 267897

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en rien la fantastique vitalité. Ces Tout autant dimensions contradictoires et qu'Emily symbiotiques façonnent A Quiet Passion. Lorsque le vieux cinéaste Dickinson, britannique profite de l'introduc- le réalisateur tion de la photographie dans la vie contemporaine, il se sert des est obsédé par effets spéciaux numériques pour la fuite du temps montrer très littéralement le vieillissement des visages des et l'approche Dickinson. de la mort Au moment où la guerre de Sé- cession décime la jeunesse du Massachusetts, quèlques vieux travail d'actrice une vraie œuvre clichés dAntietam ou Gettysburg de biographe. suffisent à dire le poids du car- Et Terence Davies, qui aime les nage sur le quotidien d'une fa- familles tout en les craignant, dé- mille ordinaire. Mais le film est taille chaque membre du clan, à aussi fait du badinage d'Emily Dic- commencer par la soeur Lavinia kinson avec son amie Vryling Buf- (Jennifer Elle) qui, après la mort fam (le nom était trop beau pour de son aînée, offrit son oeuvre au être vrai et, de fait, le personnage regard du monde (seule une poi- est de fiction, Catherine Bailey lui gnée de poèmes avait été publiée prêtant une drôlerie certaine) ou du vivant d'Emily Dickinson). De des efforts de l'artiste, qui reprend temps en temps, la voix de Cyn- alors son rôle de femme d'inté- thia Nixon dit un de ces textes, rieur, pour préserver sa bel- dans toute sa concision, dans le-sœur des frasques de son frère. toute son ampleur. On la voit Ce mélange d'angoisse méta- presque aussi souvent brocher physique et de trivialité paraît ses petits carnets avec une d'un naturel si organique qu'on ne aiguille et du fil, comme une Par- s'étonne même pas qu'il ait pro- que lyrique. duit, malgré les mœurs du temps, Tout autant qu'Emily Dickin- malgré l'isolement de l'artiste, son, Terence Davies est obsédé l'une des œuvres les plus puissan- par la fuite du temps et l'appro- tes de la littérature mondiale. • che de la mort. Son film est un THOMAS SOTINEI long émerveillement devant une existence toute entière tournée Film britannique et belge vers son dernier moment, ce qui de Terence Davies. Avec ne l'empêcha pas de produire une Cynthia Nixon, Keith Carradine, oeuvre dont la gravité n'entrave Jennifer Elle, Jodhi May (2 h 04).

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4579521500505 Date : 03 MAI 17 Périodicité : Quotidien Page de l'article : p.29 OJD : 311326 Journaliste : Étienne Sorin

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CULTURE Emily Dickinson, en vers et contre tout BIOPIC Terence Davies évoque la poétesse américaine dans un portrait vif et délicat.

Chez Davies, les femmes ont le pre- Pourtant, dans sa première partie, ETIENNE SORIN esorin(â>lefigaro.fr mier rôle, les hommes le mauvais. Davies est presque léger. On songe à Dans The Deep Blue Sea (2011), Rachel Love and Friendship, le roman épisto- n peut n'avoir jamais lu Weisz aime un Tom Hiddleston qui la laire de Jane Austen porté à l'écran par une ligne d'Emily Dic- repousse dans l'Angleterre corsetée de le dandy new-yorkais Whit Stillman. kinson et prendre beau- l'après-guerre. Dans Sunset Song L'époque n'est pas très riante pour les coup de plaisir à voir le (2016), à la veille de la Première Guerre femmes (litote) mais le père d'Emily film de Terence Davies. mondiale, la belle Chris renonce à son (Keith Carradine) autorise sa fille à ONon pas parce que sa poesie est ab- rêve de devenir institutrice pour re- écrire la nuit, entre 3 heures du matin sente, au contraire, on l'entend beau- prendre la ferme familiale, coincée en- et l'aube. Le jour, la propriété familiale coup et les vers de la poétesse améri- tre un père brutal et un mari déloyal. À est pleine de conversations et de rires. caine, qu'on les découvre ou non, ont nos yeux, le lyrisme de Davies a tou- La vieille tante bigote est plus idiote une puissance et une beauté indénia- jours souffert d'une mise en scène un que méchante. Les femmes s'amusent, bles. Une tristesse aussi, et les admi- peu compassée pour nous transporter les bons mots fusent ( « fl danse comme rateurs de Davies, émus par les mélos tout à fait. Emily Dickinson ressemble un ours polaire »). en costumes qui ont fait sa réputation, à une héroïne de Davies, avec quelque ne s'étonneront pas du désir du ci- chose de plus radical, de plus intransi- Couleurs froides néaste anglais de raconter la vie d'une geant. Rétive à la religion et à la nor- Puis le frere et la sœur complices quit- jeune femme de la Nouvelle-Angle- me, elle a choisi la poésie plutôt qu'un tent le nid, les amis s'éloignent. Emily terre au XIXe siècle qui n'a rien d'un mari: «Si les sœurs Brontë voulaient Dickinson vit recluse, refuse de sortir. conte de fées. être saines, elles feraient du crochet. » Cynthia Nixon, l'inoubliable Miranda

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 9111621500501 Date : 03 MAI 17 Périodicité : Quotidien Page de l'article : p.29 OJD : 311326 Journaliste : Étienne Sorin

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Hobbes de Sex and the City, donne à la poétesse toute sa palette, de la rébel- lion au désespoir. Les couleurs froides dominent. Un silence morbide règne dans le foyer. Robe blanche et idées noires. La maison est gaie comme un caveau. Emily Dickinson meurt d'une insuffisance rénale en 1886, à l'âge de 56 ans, en ayant publié seulement une douzaine de poèmes sur les 1800 qu'elle a écrits. Sa gloire ne sera que posthume. •

q^Kl « Emily Dickinson, ^P A Quiet Passion » Biopic de Terence Davies Avec Cynthia Nixon, Jenmter Ehle, J odin May Durée 2 h OS Cynthia Nixon donne à la poétesse toute • L'avis du Figaro: •••O sa palette, de la rébellion au désespoir.

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 9111621500501 Date : 03 MAI 17 Journaliste : Arnaud Schwartz

Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 92280

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Emily Dickinson, sous la glace du puritanisme

poèmes eut lieu en 1890 et rencon- _ Ce beau long métrage tra un succès immédiat. du Britannique Terence Le réalisateur britannique, forma- Davies rend hommage à la liste brillant, salue de très belle ma- poétesse américaine qui nière cette auteurs désormais inscrite œuvra toute sa vie dans au fronton des lettres américaines. l'anonymat avant d'accéder, La mise en scène, virtuose sans être bien après sa mort, à une spectaculaire, rend compte avec sub- reconnaissance universelle. tilité du puritanisme de l'époque et fait preuve à plusieurs reprises de su- Emily Dickinson, blimes glissements, à l'exemple de ce A Quiet Passion fr** cliché en noir et blanc, banale photo de Terence Davies de famille, symbolisant le passage si- Film britannique, 2 h 04 lencieux du temps. Œuvre vibrante sous la rigidité Cinéaste talentueux mais plus de l'époque, Emily Dickinson, A discret que ses compatriotes Ken Quiet Passion (littéralement, «une Loach et Mike Leigh, le Britannique passion tranquille ») livre à travers Terence Davies est l'auteur de films ce portrait une réflexion intense remarqués tels que Of Time and the Emily Dickinson au milieu de sa famille en prière. Johan Voets/Paname sur l'assujettissement des femmes City, documentaire hommage à sa et le désir d'accomplissement. À ville de Liverpool, The Deep Blue Sea très austère Nouvelle-Angleterre les préjugés qui interdisaient aux la question «Pourquoi êtes-vous ou, plus récemment, Sunset Song. À dans la première moitié du femmes de prétendre à la poésie, si stoïque?», la poétesse répondit 71 ans, il revient avec une très belle XIXe siècle, nourrissait un tempé- elle fit de sa chambre un sanctuaire un jour: « Comment ne pas l'être évocation de la vie d'Emily Dickin- rament suffisamment rebelle pour de liberté, se soustrayant même aux quand personne ne veut de ce qu'on son, éminente figure de la poésie être renvoyée de l'internat. Elle re- visites les plus admiratives dans a à offrir. » L'exigence et l'intégrité américaine qui travailla toute sa vie prit donc place au sein du domi- une réclusion de plus en plus ma- d'Emily Dickinson furent de celles dans une relative indifférence et ne cile familial, qu'elle ne quitta plus, ladive. Ses textes furent peu nom- dont sont seuls capables les grands fut vraiment reconnue qu'après sa renvoyant ses prétendants les uns breux à rejoindre les lecteurs de son poètes, esprits lucides jusqu'au dé- mort, en 1886, à l'âge de 55 ans. après les autres pour se consacrer à vivant : seulement une douzaine de sespoir. «Nous devenons ce que nous Cette jeune fille de bonne famille, l'écriture. Rétive à la piété soumise publications dans les journaux. La craignons de devenir. » née en 1830 et élevée au coeur de la de ses parents, bataillant contre première édition posthume de ses Arnaud Schwartz

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 1702621500509 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.24 Pays : France Journaliste : Nathalie Simon Périodicité : Hebdomadaire

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l PAR NATHALIE SIMON nsimon@lefigaro fr

Cynthia Nixon incarne la poétesse Emily Dickmson avec line force troublante.

rimes inégales qu elle espère voir publier dans un st}le révolutionnaire pour l'époque Le réalisateur britannique Terence Davies (Chez les heureux du monde, 2001) réussit le portrait intime, chaleureux, élégant d'une femme de lettres qui refusait de se laisser dicter sa conduite Un portrait qui la rend proche du public La poétesse a peu quitte Amherst, dans le Massachusetts, ou elle est nee et morte (a l'âge de 56 ans), maîs a goûte a des joies simples, des amitiés pre cieuses et même a I amour

FÉMINISTE AVANT LHEURE. Emily Dickmson était une avant gardiste qui entendait vivre sa foi a sa façon, n'oubliait pas d'être sprri tuelle et pleine d'humour Le metteur en sec ne va au delà de l'image austère qu'elle ren voie dans l'imaginaire collectif Elle est marquée par la presence d'un pere EMILYDICKINSON, juriste et homme pohti A QUIET PASSION que a la fois rigide et tôle Biopic rant, et d'une mere a la de Terence Davies AVEC sante fragile Se conten Cynthia Nixon tant de l'amour des siens Jennifer Ehle Vinme et Austin suivent DURÉE 2h05 son exemple Chaque evenement familial a ainsi l'impact d'une déflagration sur la tribu sou dec Terence Davies la montre vivante reclu PAS Sl FACILE D'ETRE se, contemplative, maîs aussi proche de la nature, vive et enjouée Dans le jardin ou en tre les murs de sa chambre il filme les UNE FEMME LIBÉRÉE contrastes d'une existence davantage baignée de lumiere qu'on ne l'imagine Eclairée par l'humanité des «personnages» Puis, as DANS«EMILY ai bu une Gorgée de Vie/Sa sombne par les deuils vez vous ce que j'ai paye/ La jeune femme semble ne rien attendre de DICKINSON A QUIET M Exactement une existence/ Le l'extérieur, excepte de brillants échanges PASSION» TERENCE prix, ont ils dit, du marche » avec son arme Vryhng Buffam (Catherine DAVIES RELATE En revenant sur l'existence de la m} ste Bailey, délicieuse) et le révérend Wadsworth L EXISTENCE DE LA rieuse Emily Dickmson (1830 1886), Teren (Eric Loren) Ceux ci disparus et la maladie POETESSE AMERICAINE ce Davies déclenche l'envie de lire ou relire progressant, elle s'isole de plus en plus Te ses poèmes Une voix off en fait entendre rence Davies rend hommage a une femme a REBELLE MODERNE tout au long de son long metrage Apres la personnalité méconnue, aux sentiments ETAVANT-GARDISTE s'être distinguée en se rebellant contre un nourris de paradoxes Féministe avant I heu LIN FILM JOLIMENT professeur a l'université feminine de Mount re Le réalisateur y faisait déjà reference dans ECLAIRE ET Holyoke, de retour chez elle, Emily (Emma , une «ode poétique» a Bell, puis Cynthia Nixon) s'oppose egale Liverpool, sa ville natale (2009) II a construit MAGNIFIQUEMENT ment a son pere (Keith Carradine) qu'elle le rôle d'Emily Dickmson en pensant a I ac DISTRIBUE adore par ailleurs Comme sa sœur Lavinia, tnce new jorkaise Cynthia Nixon, célèbre surnommée Vmnie (Jennifer Ehle, vue dans pour avoir joue Miranda Hobbes dans Sex and la serie Orgueil et Préjuges] et son frere Aus the City, la serie a succes de HBC (de 1998 a tm () 2004) \u fil des scènes, la comédienne Déterminée, Emily obtient du patriarche la quinquagénaire irradie ou s'efface derrière permission d'écrire a la tombée de la nuit, son «personnage» quand il l'exige L'incar s'illustre dans des poèmes sans titre aux ne avec une force troublante I

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 1201621500507 Date : 06/12 MAI 17 Page de l'article : p.47-49 Journaliste : Pierre Murat Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 564956

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FASCINÉS

EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION saisit la détermination de la poétesse à se faire accepter de son époque.

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4842621500509 Date : 06/12 MAI 17 Page de l'article : p.47-49 Journaliste : Pierre Murat Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 564956

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Emily Dickinson débarrassera jamais, et I enferme (Cynthia Nixon) ment qui de)a, la menace EMILYDICKINSON, aux prises avec une societe puritaine Terence Davies est I un des rares, A QUIET PASSION insensible a son aujourd hui a peindre les femmes TERENCE DAVIES talent litteraire comme ses égales victimes du senti ment amoureux qu elles inspirent ou Le cinéaste anglais dépeint la révolte silencieuse de la poétesse américaine, éprouvent (Rachel Weisz dans The incomprise de son temps. Plus qu'une biographie, une évocation somptueuse. Deep Blue Sea) ou d une societe qui ne tolère jamais l'indépendance qu'elles Qu il filme son enfance dans qu'on veut lui inculquer Formelle manifestent (Gillian Anderson dans Distant Voice:, qu il adapte ment, ausM, on letrouve, de film en Chez /es heureux du monde, d apres John Kennedy Tonie dans La film, d étranges ressemblances Ces Fdith Wharton) Emily Dickinson Bible de néon ou évoque la solitude travellings qui avancent dans des cou (Cynthia Nixon) lui est chere parce d Emily Dickinson Terence Davies ne loirs, miséreux ou somptueux, pour quelle est une révoltée silencieuse, parle bien sur que de lui Du vieil se perdre au lom, dans I inconnu Et exilée dans un univers qui prefere le homme qu il est devenu et de I adoles ces mouvements circulaires souvent On aime un peu paraitre a la vente de I intelligence et cent qu il a ete, en révolte perpétuelle a 360 degrés, comme celui qui replace du talent Seuls quèlques rares poèmes contre I Eglise, tortionnaire de ses Emily au sein de sa famille, un soir, - une dizaine sur des centaines - se jeunes annees, condamnant sans ap probablement apres le souper On ne rent publies de son vivant, et par des pel son homosexualité Ainsi montre saurait rever d un plan plus chaleu editeurs suffisamment obtus pour en t il Emily Dickinson, adolescente, re reux et plus terrible puisque s y co modifier l'orthographe (trop de ma sistant vaillamment, comme une toient la tendresse que I héroïne Passionnément juscules ') et le sens, afin de les rendre guerrière, aux préceptes religieux éprouve pour les siens, dont elle ne se plus accessibles au public I orsque la

On na me pas

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4842621500509 Date : 06/12 MAI 17 Page de l'article : p.47-49 Journaliste : Pierre Murat Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 564956

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mère d'Emily meurt, elle souffle un dain : «II est facile d'être stoïque quand seul mot: «Pourquoi?» Et c'est Emily personne ne veut ce que l'on a à offrir. » elle-même qui complétera, bien plus Et aussi, hélas parce que c'est vrai: tard, cette question inachevée: «Pour- «Nous devenons ce que nous craignons quoi le monde est-il devenu si laid?» le plus. » Le grand moment du film, Cette interrogation, le cinéaste, splen- c'est ce travelling qui approche Emily dide et toujours méconnu, doit se la tandis qu'elle attend l'avis d'un pas- poser sans cesse... teur à qui elle a fait, pour la première Emily, il la voit - car son film est fois, lire ses poèmes. La caméra finit une évocation, en aucun cas une bio- par cadrer de près son visage, plein graphie - comme un personnage de d'espoir et défait. A l'affût d'un compli- Charlotte Brontë. Il la filme dans des ment qui la pousserait à vivre. intérieurs aux beiges sombres qui tra- -Pierre Murât hissent son mal-être, mais aussi dans \Aquietpassion, Grande-Bretagne (2h05) des parcs lumineux où elle dit sou- I Scénario T Davies Avec Cynthia Nixon, Jennifer Ehle, Keith Carradme, Duncan Duff

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4842621500509 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Dominique Widemann Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 36931

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Culture&Savoirs

CINEMA E in i Iv I) i ck i tison renaît en poésie

Le réalisateur britannique Terence Davies voue de longue date une passion qui n'a rien de tranquille à la poétesse américaine. La plus grande, selon lui. Hommage intense.

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 3621621500501 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Dominique Widemann Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 36931

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EM/LY D/CKINSON, de Terence Davies. Royaume-Uni, 2 h04

a distance que les morts ont prise I N'apparaît pas d'emblée I Leur retour paraît possible I et consume mainte an- née. » La femme qui écrivit ces vers, Emily DickinsonL, naît en 1830 à Amherst, en Nouvelle-Anglet erre. Elle a voué son exis- tence à la poésie. De son vivant seuls quèlques textes issus de sa plume infatigable avaient été publiés. Parce que dès sa tren- tième année elle ne quitta plus guère sa demeure familiale, qu'elle consignait ses écrits scrupuleusement composés dans des carnets cousus à la manière d'un rituel, parce que ses thèmes touchant à la mort, à l'éternité, aux abeilles qui bourdonnent la rendent tout à la fois extraordinairement présente dans son adresse au monde mais l'en détachent en étrangeté, il n'est pas simple de la faire apparaître. Terence Davies y parvient en attachant à chacun des pas de son personnage la puissance de la re- cherche poétique dont il s'est épris. Il nous restitue en cadres d'une intense beauté picturale une Emily tour à tour enjouée et possédée d'un esprit profond, dotée d'un humour ravageur, d'une pensée libre et dè liens affectifs claustrophobes. La pre- mière rencontre se déroule dans le pen- sionnat de jeunes filles de Holyoke. Emily (jouée par Emma Bell pour cette brève mais édifiante entrée en matière) est en passe de se faire renvoyer. Ses positions reli- gieuses peu orthodoxes, que son sourire à peine rentré aggrave, lui assureraient une place en enfer. Robes noires sur bleus froids, Emily sera sauvée de ces limbes par son père (Keith Carradine). Il est accompagné de la soeur d'Emily, Lavinia, dite Vinnie (Jennifer Ehle), et de son frère, Austin (Duncan Duff). Les Dickinson forment une famille de juristes, puritains à l'extrême mais soudés comme un clan.

Terence Davies alimente sans faillir la dramaturgie d'un roman familial Le trajet de retour vers la propriété d'Amherst s'accomplira flanqué d'une tante âgée, exemplaire du milieu dans lequel les Dickinson sont ancrés. La vieille dame san- glée de codes et d'usages manifestera au concert sa détestation de la musique profane et des créatures qui s'exhibent sur scène. Si

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 3621621500501 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Dominique Widemann Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 36931

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Le cinéaste nous offre l'un de ces plaisirs cinématographiques nés de la conjugaison de l'intuition et du travail minutieux sans que l'on en sache la part. A Quiet Passion

le père d'Emily a une ap- Le réalisateur porte lueurs du foyer, à celles qui s'étend sur trente-sept ans de la vie proche tout aussi in- des ciels de Nouvelle- d'Emily Dickinson. Des décennies scandées flexible de la foi, celle de à l'environnement Angleterre qui passent de personnages nets et frappants, des vers la jeune femme, dès lors les fenêtres, voici Emily que récite Emily par la bouche d'une Cyn- interprétée par Cynthia d'Emily une dans son fauteuil, la thia Dixon frémissante et juste. Le cinéaste Nixon, relèvera toujours attention soignée. lampe, les chandeliers, nous offre l'un de ces plaisirs cinémato- de règles personnelles qui une coupe, un tableau, graphiques nés de la conjugaison de l'in- lui interdiront de plier Ceux qu'elle aime, les Dickinson un à un tuition et du travail minutieux sans que devant l'Église au profit unis en farandole. La vie l'on en sache la part. Mille filins invisibles d'un questionnement de ce qu'elle voit. domestique occupe les accordent en visions somptueuses. sens. Les humeurs ductiles Emily et sa sœur, volon- Terence Davies a plusieurs fois plongé ses d'Emily, sensible à la moindre vibration de tairement confinées. Et la poétesse peut investigations dans les carcans du purita- l'air ambiant, se cristallisent en quèlques se prendre de fous rires, de larmes, de nisme, notamment dans sa Trilogie (1984) tailles dures de diamant : sa relation à Dieu, colère devant ce qui la heurte. Au plus haut ou encore dans des films tissés d'autobio- l'amour qu'elle porte aux siens et la discipline la déloyauté, comme devant cette coquette graphie comme Distant Voices, Still Lives de l'écriture, lin poème par jour, ou plus qui prétend s'approprier son frère, marié (1988). Il a chaque fois rendu au plus près exactement par nuit, domaine aux reflets à une femme adorable que le cercle de la place des femmes dans ces sociétés, en de lune que ceint la lueur des chandelles. famille a adoptée. Le parcours d'Emily différents lieux et époques. L'après-guerre Terence Davies porte à l'environnement Dickinson semble moins austère que celui de The Deep Blue Sea, celle de 14-18 dans d'Emily une attention soignée. Ceux qu'elle des sœurs Brontë, elle puise pareillement le superbe portrait qu'il réalise dans Sunset aime, ce qu'elle voit. Des plans circulaires aux ressources d'une grande intériorité, Song. Nous voici avec Emily Dickinson, font défiler les choses familières qui en- solitaire et profuse. Terence Davies alimente tournée sa vie durant vers l'éternité. tourent la famille réunie au salon. Aux sans faillir la dramaturgie de roman familial DOMINIQUE WIDEMANN

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 3621621500501 Date : 28 AVRIL 17 Page de l'article : p.56 Journaliste : Françoise Delbecq Périodicité : Hebdomadaire OJD : 330715

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ON EST PASSIONNE PAR.. « EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION » PAR FRANCOISE DELBECQ

Le biopic est un art difficile. Ici, Terence Davies s'en tire merveilleusement bien En retraçant lavie de la grande poétesse Emily Dickmson, interprétée par Cynthia Nixon (un rôle bien éloigne de la Miranda de « Sexand the City»), il nous invite a redécouvrir sa poesie Elle n'a publié qu'une douzaine de poèmes de son vivant, alors qu'elle en écrivit I 800 Issue d'une famille aisée d'Amherst, en Nouvelle-Angleterre, menant une vie austère, elle souffrait de son statut de femme dans cette époque victorienne Des tourments intérieurs qui surgissent au grand |our dans la première scène du film Emily, |eune fille, est renvoyée de son pensionnat religieux pour insubordination Elle revient dans la demeure familiale et ne la quittera plus |amais Profondément rebelle, sa rage et sa me ancolie sont retranscrites à l'écran via une voix off qui lit certains de ses vers Dans cette belle reconstitution, le réalisateur anglais rend un hommage passionnant et délicat a cette femme d'exception • « EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION », de Terence Davies, avec aussi Keith Carradme (2 h OS)

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 7931321500524 Date : MAI 17 Page de l'article : p.47,55 Journaliste : Marc Cerisuelo Pays : France Périodicité : Mensuel

Page 1/1 Emily Dickinson, A Quiet Passion Une rage placide

MARCCERISUELO

Terenee Davies est un cinéaste attachant et un tres grand artiste La decouverte de Distant Voices, Still Levés (1988) a\ait ete pour tous un eblouissement bon œuvre frappe toujours par ce mélange inedit d aprete et de beaute ou la dureté des hommes (en particulier des peres) ne donne aux femmes qu'une alternative le sacrifice ou la redemption On retrouve dans le premier cas la mere de Distant Voices, les héroïnes de Chez les heureux du monde (2000) et de The Deep Blue Sea (2012), et, dans le second, la mere de lhc Long Day doies (1992), la tante de The Néon Bible (1995) et, plus récemment, l'histoire de Chris Guthne dans Sunset Song (2015), belle évocation d'une femme qui gagne pas a pas son independance avant et pendant la Pre miere Guerre mondiale en Ecosse Emily Dickinson, A Quiet Passion s'inscrit d'évidence dans cette seconde hgnee, par son sujet, maîs aussi en termes de mise en scene la forme évolue, même si la femme reste une prisonnière Dans ses moments les plus radicaux, Davies creuse la cage de l'intérieur, non pour permettre a son héroïne de s'évader, maîs au contraire pour la conduire a une autre cage dont elle ne sor- tira pas Le cinéaste a délibérément choisi de ne pas nous offrir Lin portrait des nsTitutions sociales (Cynthia Nixon Miles Richardson) trop d'échappées musicales, pourtant consubstantielles a son cinema, excepte une soiree i lopera et quèlques rares moments oiseaux, ses broderies, les reproches adresses a son frere Austin a Amherst II les remplace en quelque façon par une premiere quand il se révèle infidèle ou la douceur de sa relation avec sa partie d'une certaine légèreté ou l'on voit la poétesse frayer avec sœur Vmnie Les tenues blanches relèvent du folklore biogra- une jeunesse frivole, notamment incarnée par sa grande passion phique, maîs elles portent en elles autant de Weltschmei z que feminine Susan Gilbert Ce personnage cree a lui seul une le ferait brassard noir II faut saluer la qualite de l'mterpreta- atmosphère tres « oscarwildienne » faite de bons mots et de tion de Cynthia Nixon dans le rôle-titre, maîs elle ne prend paradoxes maîs aussi de reserve et de quant a-soi Le cinéaste son veritable relief qu au regard de la presence suave a son côte montre a la perfection un tel mouvement d'attirance et de fuite de Jenmfer Ehle dans le rôle de Vmnie Terence Davies a donc tout a fait conforme a la premiere partie de la vie d'Emily Dic- affronte avec beaucoup de bravoure un sujet difficile Si elle Linson, pour pouvoir dresser plus tard le portrait d'une femme avait pu voir le resultat, Emilv aurait probablement cite son a la grande intransigeance morale Le projet se révèle bien plus poème 301 But What ofThat ? Ce que l'on peut traduire par périlleux que le Bnght Star de Jane Campion sur un sujet simi- Et alors ? Ou Maîs qu'importé > Et le cinéaste aurait sans laire La poesie peut paraître mieux incarnée dans ce dernier doute compris qu'il ne s'agissait pas d'une mise en cause maîs film, maîs il faut saluer la ténacité de Davies qui affronte en un bel et bien d'un compliment • face-a-face courageux la rage d'Emily Dickmson Pour preuve la séquence d'ouverture qui montre la violente opposition de la jeune Emily a l'autorité incarnée par la directrice du pension EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION nat Sa ferveur et sa rage sont comme redoublées par le ton Royaume Uni/Belgique (2016) 2 h 04 pose et sûr de lui de celle qui n'a pas a prendre en considéra- Real et scen Terenee Davies Dir photo Florian Hoffrneister tion les intermédiaires dans les sujets d'ordre religieux et méta- Dec Mer/jn Sep Cast Catherine Marchand Mont Riu Di Cialua physique La scene sera redoublée a l'âge adulte en presence Mus tan Neil Prod Roy Sou/ter Sol Papadopou/os de son pere et de sa famille lorsqu'elle refusera de s'agenouiller Cie de prod Hurrcone Films Potemkine Dist fr Pana/ne Dstnbution pour rendre grâce sur l'injonction d'un nouveau pasteur Cette Int Cynthia Nixon (Emily) Jennifer Ehle (Vmn e) Duncan Duff (Austin) resolution irréfragable est a rattacher a la leçon d'Emerson et Jodhi May (Susan G /bert) Catherine Bailey (Vrylmg Buffam) des transcendantalist.es, lesquels, a la generation précédente, ont Emma Bell (Emily jeune) Keith Carradme () ete les premiers a remettre en cause de l'intérieur l'autorité des Joanna Bacon (Emily Norcross nick nsonj

Puritains Davies dépeint fidèlement la posture existentielle de Voir aussi n° 667 p 31 Berlin 2016 la poétesse, sa hantise du néant, son amour de la nature et des Sortie le 3 mai

Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 3977621500509