Emily Dickinson a Quiet Passion
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emily dickinson a quiet passion "PLUS QU'UNE BIOGRAPHIE, UNE ÉVOCATION SOMPTUEUSE" Télérama "UN RÉCIT SENSIBLE ET BOULEVERSANT" Le Monde "REBELLE, MODERNE, AVANT-GARDISTE, UN FILM MAGNIFIQUEMENT DISTRIBUÉ" Le Figaroscope "UN INTENSE FACE-À-FACE POÉTIQUE" Positif "ŒUVRE VIBRANTE, EMILY DICKINSON LIVRE UNE RÉFLEXION INTENSE SUR LE DÉSIR D'ACCOMPLISSEMENT" La Croix "UNE ŒUVRE D'ART(S)" StudioCinélive "CYNTHIA NIXON FASCINE COMME UN SPHINX" Grazia "TRÈS BEAU FILM QUI REND JUSTICE AU GÉNIE DE LA POÉTESSE AMÉRICAINE" Libération "UN PORTRAIT VIF ET DÉLICAT" Le Figaro "SPLENDIDE PORTRAIT DE FEMME PARCOURU DE DÉLICATESSE ET DE DRÔLERIE" Version Femina "UNE INTENSE BEAUTÉ" L'Humanité "INFINIMENT SENSIBLE, EMILY DICKINSON CÉLÈBRE LES TOURMENTS DE L'ÂME HUMAINE" Transfuge "CYNTHIA NIXON IMPRESSIONNANTE" Première "UN HOMMAGE PASSIONNANT ET DÉLICAT À UNE FEMME D'EXCEPTION" Elle "CE FILM D'ÉPOQUE S'APPROCHE DE L'ÉCLOSION POÉTIQUE. DIALOGUÉ ET JOUÉ AVEC ESPRIT" Le Canard Enchaîné Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.31 Journaliste : Élisabeth Franck- Pays : France Dumas Périodicité : Quotidien OJD : 88395 Page 1/2 Cynthia Nixon en poétesse méprisée par une société étriquée. PHOTO JOHAN VOETS Dickinson, battements d'une indocile Le très beau film de Terence Davies rend Nixon? Suffisamment peu mariée. «Ma famille est bien justice au génie et aux souffrances pour que les batailles entre mieux que tout ce que je pour- ses exégètes aient fait rage. rais connaître et désirer», af- de la poétesse américaine. Dickinson écrivit plus de firme ici Dickinson. Emplie 1700 poèmes, dont seuls quel- de contradictions, elle sera ti- u'elle était pesante, d'extraordinaire, cette source ques-uns furent publiés de raillée sa vie durant par les cette Amérique du re- vive, affolante d'intelligence, son vivant. Elle termina sa vie mérites relatifs de ce choix. Qnouveau religieux! de concision et de liberté. Il lui recluse et, si l'on en croit Da- Cette moralité aux aguets, ce ressemble, maniant l'ironie et vies, dévorée par l'amertume Miracle. Si Davies ne flicage perpétuel de tout... Ils l'exigence, l'exaltation et le de n'avoir pas été reconnue. s'aventure pas sur le terrain, se sont abattus sur la Nouvel- désespoir. Il est aussi le film Les coupables seront facile- discuté, de ses amours et de le-Angleterre du XIXe siècle qu'elle mérite, féministe et ment démasqués: est pro- sa sexualité, l'essentiel est là: avec la force vengeresse d'un combatif, tentant de réparer clamé un édito de l'époque, le passage dans un pension- dieu en colère. Par quel mira- cent cinquante ans plus tard aussi bête que suffisant, plein nat rétrograde, le retour dans cle la poésie d'Emily Dickin- l'injustice de son insuccès. de mépris pour les femmes une famille aimante et relati- son a-t-elle jailli au cœur de Que sait-on de la vie d'Emily écrivains. Comment écrire vement éclairée, la jeunesse cette aridité? Le film de Te- Dickinson, morte en 1886 à lorsqu'on est une femme à enflammée et vibrante d'at- rence Davies, A Quiet Passion, l'âge de SS ans, et incarnée ici Amherst dans les années tentes glissant peu à peu vers fait mesurer ce qu'elle a par Emma Bell puis Cynthia 1870? En tout cas, pas en étant la rigueur et l'éthique intran- Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4614621500502 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.31 Journaliste : Élisabeth Franck- Pays : France Dumas Périodicité : Quotidien OJD : 88395 Page 2/2 sigeante, d'abord vis-à-vis rants feux d'artifice de repar- d'elle-même. Il donne corps, ties; si leur mécanique a dans les interrogations tou- quelque chose de surjoué, jours plus stridentes de son c'est qu'elle reflète les con- personnage, à sa terreur mé- traintes de l'époque, et l'éten- taphysique devant le silence due des libertés prises. d'un monde déserté par Dieu. Ces moments s'incarnent sur Solitude. Ce récit de vie s'in- fond de jardins ensoleillés carne aussi, et d'abord, dans débordants de fleurs, d'inté- les corps du père (Keith Carra- rieurs magnifiquement éclai- dine), de la mère (Joanna Ba- rés, patiemment regardés par con) et d'Emily, leur jeunesse un œil s'attardant sur chaque et leur déchéance. A une détail. Leur fond sonore est la scène chez un photographe, musique, si caractéristique, où les visages juvéniles de la poésie de Dickinson, vieillissent sous nos yeux, ré- dite en voix off par Cynthia pondent des chroniques tardi- Nixon. Davies réussit ce mi- ves de la souffrance et la mala- racle de poser des images sur die ; on y lit le lent travail de la ce qui en produit déjà, sans mort qui s'avance. La poésie que jamais il ne semble à de Dickinson est travaillée par côté, sans que l'on se dise que le deuil et l'absence, et ici, les Nixon, sa raideur enflam- agonies donnent violemment mée, ses manières enjouées l'impression que mourir, c'est ou cassantes, n'est pas ce pe- aussi abandonner les vivants tit être empli de courage et de à leur triste sort et à leur soli- génie en lutte avec son milieu tude. L'effet est bouleversant, et avec Dieu lui-même. La po- comme peut l'être sa poésie, et lice qui s'exerçait alors sur les alors que se clôt le film mots, on la voit à l'œuvre, -«Voici ma lettre au monde chaque parole impie retour- qui ne m'a jamais écrit»-, on née à l'envoyeur: «Mon âme n'est plus si certain de pleurer m'appartient - Non, ton âme sur son sort ou sur le nôtre. appartient à Dieu!» Mais la ÉLISABETH poésie étant aussi une forme FRANCK-DUMAS de discipline du langage, Da- vies montre le plaisir pris par EMILY DICKINSON, Dickinson à l'exercer au quo- A QUIET PASSION tidien, dans des rapports de dè TERENCE DAVIES force ou de badinage. Les scè- avec Cynthia Nixon, nes de comédie sont d'hila- Jennifer Ehle... 2h05. Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4614621500502 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Thomas Sotinel Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 267897 Page 1/2 CULTURE L'épopée d'une recluse Terence Davies propose un récit sensible et bouleversant de la vie de la poétesse américaine, Emily Dickinson dévouée apres avoir confesse ses EMILYDICKINSON doutes métaphysiques Accueillie A QUIET PASSION a bras ouvert par une famille •••o aussi austère qu'aimante, Emily Dickinson y restera jusqu'à la fm a camera pivote lente- de sa vie, renonçant progressive- ment, accomplissant un ment a tout contact avec le tour complet, comme monde exterieur Cette biogra- l'aiguille d'une horloge phie de recluse pourrait être celle LElle saisit au passage les visages d'une sainte catholique de chacun des membres d'une fa- Terence Davies, lui-même mille, éclaires a la chandelle Les d'éducation papiste, insiste sur parents, les deux soeurs, le frere cet aspect de la vie de la poétesse, Les poses sont compassées, qu'il qualifie lui-même de «Pas- comme s'il fallait les prendre sion» Maîs le cinéaste est un pour les peintres ou les premiers homme trop sensible pour s'arrê- photographes, maîs le mouve- ter a la dimension doloriste de ce ment lent et assure de l'appareil récit - qui se finit dans les terri- nous rappelle que nous sommes bles souffrances d'une néphrite bien au cinema, que ces visages aigue, alors incurable vivent en même temps que nous les regardons Le temps est a Une Parque lyrique l'œuvre, ce temps qui est la di- Ce n'est pas pour rien qu'Emily mension favorite de Terence Da- Dickinson s'est retirée du monde vies, le réalisateur britannique de Tout se joue dans l'une de ces scè- ce beau film poignant, travaille nes d'une infinie délicatesse qui par la tragédie sous sa surface jalonnent le film La jeune fille de- harmonieuse mande a son pere, avec la timide C est la famille Dickinson qui est assurance d'une enfant qui désire reunie dans ce salon de la Nou- aller danser, si elle peut veiller velle Angleterre, au milieu du jusque tres avant dans la nuit XIXe siecle Au moment ou ce pa- pour composer ses poèmes noramique magnifique la passe L'adolescente un peu gauche du en revue, la plus célèbre de ses début prend alors la physionomie membres, la poétesse Emily Dic- altiere et douce de Cynthia Nixon kinson, est encore une tres jeune Ce qui n'existait qu'a l'état d'hy- fille - incarnée par Emma Bell, qui pothèse du temps ou l'actrice sera remplacée, la trentaine pas- jouait les comparses dans Sex and sée, par Cynthia Nixon Adoles- the City s'épanouit ici L'acier cente, Emily Dickinson a dû quit- forge qui tend l'humilité, les abî- ter le pensionnat ou elle appre- mes de doute qui fissurent la cer- nait a être une épouse pieuse et titude quotidienne, il y a dans ce Tous droits réservés à l'éditeur PANAME2 4579521500505 Date : 03 MAI 17 Page de l'article : p.19 Journaliste : Thomas Sotinel Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 267897 Page 2/2 en rien la fantastique vitalité. Ces Tout autant dimensions contradictoires et qu'Emily symbiotiques façonnent A Quiet Passion. Lorsque le vieux cinéaste Dickinson, britannique profite de l'introduc- le réalisateur tion de la photographie dans la vie contemporaine, il se sert des est obsédé par effets spéciaux numériques pour la fuite du temps montrer très littéralement le vieillissement des visages des et l'approche Dickinson.