UNE FORCE DE PROPOSITIONS AUX CÔTÉS DES ENTREPRISES N°10 NOVEMBRE 2016

CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE

LEURS PROPOSITIONS POUR L’ENTREPRISE !

DAVID OLLIVIER-LANNUZEL PRÉSIDENT DE LA MUTUELLE CIVILE DE LA DÉFENSE LE GRAND TÉMOIN : NOS RÉGIONS ONT DU TALENT : « UNE ENTREPRISE CITOYENNE » ROBERTET MET GEEA AU PARFUM L’AVEYRON ET L’ISÈRE 05.10.2016 10:26 (tx-vecto)-PDF_1.3_PDFX_1a_2001_300dpi_YMCK_ISOcoatedv2-39L_ISOcoatedv2_FOGRA39_U280_K95 Sommaire

11 15 4 GRAND TÉMOIN : la vie de geea : LES ÉDITOS ROBERTET MET GEEA AU PARFUM remise du livre blanc GEEA

« La croissance d’abord ! » 45 34 NOS PARLEMENTAIRES 70 COLLOQUE PARLENT ET AGISSENT PROPOSITIONS DE LOI

74 79 CARTES SUR TABLE : DAVID OLLIVIER-LANNUZEL, olivier lescarret, PRÉSIDENT DE LA MUTUELLE 84 le sens du service public CIVILE DE LA DÉFENSE ZOOM SUR L’ÉPARGNE

88 NOS RÉGIONS ONT DU TALENT : 109 L’aveyron et l’isère Les membres

Directeurs de la publication : Olivier Dassault et Jean-Michel Fourgous ● Rédacteur en chef : Olivier Paccaud ● Comité de rédaction : Nicolas Dainville - Violaine Hacke - Maggy Legat ● Contributeurs : Yves Censi - Guillaume Chevrollier - Jean-Pierre Decool - Annie Genevard - Bernard Gérard - Valérie Lacroute - Vincent Ledoux - Hervé Mariton - Alain Marty - Alain Moyne-Bressand - François Rochebloine - Claude Sturni - Michèle Tabarot - Pascal Thevenot - Claude Nougein - Arnaud Viala ● Ainsi que tous leurs collaborateurs. Un grand merci. ● Réalisation de la revue : P.M.S / Paul Meyer - 17, avenue de Ségur 75007 - Tél : 01 47 05 88 80 ● Infographiste : Deborah Cohen ● Le site internet Generation-Entreprise.fr a été développé par [email protected] ● Impression : Groupe Assistance Printing - Tél. : 01 49 46 97 18 ● Contact (adhésion, informations...) : Violaine Hacke- [email protected]

GÉNÉRATION ENTREPRISE 3 4 GÉNÉRATION ENTREPRISE POUR UN QUINQUENNAT DE L’ENTREPRISE ET DES ENTREPRENEURS

ÉDITORIAL Olivier Dassault, PRÉSIDENT DE GEEA ET DÉPUTÉ DE L’OISE

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves et d’aujourd’hui, être la . La décence et le produit d’une expérience qui s’étire dans le temps d’amour. Les candidats à la primaire de la droite refus de la répétition, nous interdisent de men- et qui permet d’avoir un recul plus prononcé que et du centre en font une démonstration quasi tionner, une nouvelle fois, le poids et l’épaisseur d’autres, sur certaines choses, notamment les quotidienne auprès des entrepreneurs français. de nos codes regroupant, droits et normes appli- paroles politiques. cables aux entreprises, par rapport à ceux de nos Suppression de l’ISF, vaste plan d’économie, partenaires européens. Nous mettrons cela sur le Il existe pourtant un moyen de se simplifier la baisse de la CSG, de l’impôt sur le revenu, sup- compte de cette spécificité bien française qui veut vie : éviter les promesses de Gascon et faire pressions des charges sur les bas salaires, sim- que l’on aime, souvent trop, faire des phrases et ce que l’on a dit sur les estrades, écrit dans les plifications administratives, révolution culturelle, se payer de mots. programmes et dans les colonnes des journaux. les engagements et promesses se multiplient. Pour peu révolutionnaire que cela paraisse, nous Si nous voulons y croire, nous restons inter- serions bien inspirés d’être un peu plus humbles rogatifs tant les similarités sont fortes et les dans nos déclarations et plus déterminés dans variations entre les propositions économiques nos actions. « Faire », titre d’un ouvrage d’un can- « Mais arrêtez donc d’emmerder les des candidats marginales. Cela demeure com- didat à la primaire, devra devenir l’obsession de préhensible pour des personnalités issues d’un Français, il y a beaucoup trop de lois, l’action politique du prochain quinquennat rem- même parti, qui ont, selon toute vraisemblance, trop de règlements dans ce pays. » plaçant ainsi les artifices de la communication et des effets d’annonce qui ont été usé jusqu’à la plus en commun que de sujets de divisions ; les Georges Pompidou différences les plus marquées sont souvent moins corde par cette présidence finissante. idéologiques que liées à des tempéraments plus A Génération Entreprise – Entrepreneurs ou moins compatibles. « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français, il y Associés, nous voulons croire profondément Cette période de romance « prénuptiale » qui a beaucoup trop de lois, trop de règlements dans que, ce soit Bruno, Alain, Nicolas, Jean-François, précède toute élection est propice à tous les ce pays. » s’exclamait ainsi Georges Pompidou en Nathalie, François ou Jean-Frédéric qui remporte emportements, toutes les emphases de la part 1966. Malheureusement ses héritiers, proches cette élection, cette fois-ci sera la bonne pour la des candidats, alors que très souvent les entre- ou éloignés, ne semblent jamais avoir fait grand raison que, malgré le ton volontairement badin preneurs n’en demandent pas tant, expérimentés cas de cette éruption, certes triviale, mais pro- ici employé, l’heure est extrêmement grave. Si la qu’ils sont devenus dans l’art d’écouter les poli- fondément enracinée dans la vérité la plus pure droite et le centre reviennent aux commandes de tiques de gauche et de droite. Il va sans dire que et une philosophie qui faisait de la liberté et de l’Etat, ce que GEEA souhaite intensément, il ne les entrepreneurs sont reconnaissants d’être la responsabilité individuelle la clé de voute de faudra plus tergiverser, se résigner ou hésiter. Ce enfin, reconnus, comme les véritables créateurs notre société. Pour paraphraser Tocqueville, il sera la dernière chance de notre famille politique de richesses et d’emplois en France. Cela peut faut reconnaître que nos gouvernements succes- avant qu’elle ne soit submergée par des forces apparaître comme une lapalissade et pourtant sifs n’ont jamais habitué le peuple à se passer beaucoup plus obscures et certainement moins lorsque l’on considère le quinquennat en cours de lui, bien au contraire. Peur du vide, nécessité favorables aux entrepreneurs. et le précédent, il n’apparaît pas clairement de justifier son existence, législation communau- Le temps de la parole est passé depuis que tout ait été fait pour, à la fois, simplifier la taire à transposer en droit national, les raisons longtemps, celui des actes presse, vie de celles et ceux qui sont le sel de la terre pour l’expansion de notre Etat plus nourrice nous serons avec vous. de l’économie française et leur permettre d’être que jamais, ne manquent pas et peuvent même plus compétitifs. Quand une entreprise française se comprendre. Toutefois, penser que, sur les peut aller jusqu’à payer 50 % de charges et d’im- 40 dernières années la droite a exercé le pouvoir pôts en plus qu’une concurrente allemande ou pendant 20 ans et qu’en dépit de cela, fonction- le double de son homologue britannique, force naires, impôts, charges et normes n’ont cessé de est de constater que quelque chose fonctionne croitre, ne peut manquer de me laisser songeur mal dans le pays des entrepreneurs qu’est et légèrement inquiet pour l’avenir. L’intention ici censée, à écouter les dirigeants politiques d’hier exprimée n’est pas de la défiance, simplement le

GÉNÉRATION ENTREPRISE 5 6 GÉNÉRATION ENTREPRISE LIBÉRONS LA CROISSANCE !

ÉDITORIAL Jean-Michel Fourgous, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL ET PORTE PAROLE DE GEEA

« Nous allons changer le destin de notre pays », pro- Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le Alors que notre croissance s’élevait à 2,1 % en mettait le candidat François Hollande, la main sur consentement à l’impôt ait toujours plus de plomb 2011, sous le mandat de Nicolas Sarkozy, elle a le cœur, lors de son célèbre discours du Bourget, dans l’aile… Et que les Français soient toujours en effet brutalement chuté à 0,2 % en 2012 ; en janvier 2012… Mais alors que s’achève son aussi nombreux à aller voir si l’herbe est plus verte 0,7 % en 2013 et 0,2 % en 2014 avant d’at- quinquennat, le « rêve français » que le Président ailleurs, et pas uniquement les éligibles à l’impôt teindre timidement 1,1 % en 2015… Une situa- socialiste entendait réenchanter semble malheu- sur la fortune. tion qui est d’autant plus grave que la croissance reusement s’être transformé en véritable « cau- est déjà repartie depuis bien longtemps à l’étran- chemar français »… La petite dette qui monte… ger. Ces quatre dernières années, elle atteint en moyenne 0,5 % en France contre le double en Un chômage historiquement élevé Un ras-le-bol fiscal qui est d’autant plus inaccep- table pour nos concitoyens que ces nouveaux Allemagne et plus de 2 % au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis ! Inutile de rappeler qu’il faut au Notre pays subit en effet le pire plan social de impôts financent un Etat en faillite, un Etat qui minimum 1,5 % de croissance pour arrêter la son Histoire avec 685.000 chômeurs supplé- refuse de se réformer en profondeur et qui voit destruction d’emplois et une hyper-croissance de mentaires depuis 2012, soit plus d’1,3 million ses dépenses ainsi que sa dette littéralement 3 à 4 % pour assurer le financement de notre toutes catégories, c’est du jamais vu. Et ce sont exploser. Malgré la promesse de François Hollande système social et vraiment sauver la France ! désormais plus de 6,5 millions de Français qui de ne pas avoir « un Euro de dette supplémentaire pointent à Pôle Emploi, un niveau sans précédent à la fin du quinquennat », la dette de la France a C’est pourquoi « Génération entreprise – qui place même notre pays en queue de peloton ainsi augmenté de plus de 300 milliards d’euros Entrepreneurs associés » a rédigé un nouveau livre des six premières puissances économiques mon- depuis 2012. Elle atteint désormais 2170 milliards blanc, « La croissance d’abord », avec 20 mesures diales, avec le double du chômage que nos princi- d’euros, soit 33.000 euros par Français, et frôle fortes, surtout pas des mesurettes, directement paux concurrents. Mais pourquoi d’ailleurs s’éton- même les 100 % du PIB, un nouveau record. A l’in- issues du monde économique. ner d’un tel décrochage économique et social ? verse, depuis 2012, l’Allemagne et de nombreux pays nordiques ont réussi à réduire leur endette- Je pense notamment à la suppression de la taxe sur Un enfer fiscal ment public en menant des réformes importantes les plus-values de cessions mobilières (en gardant de leur Etat. Alors pourquoi pas nous ? les 15,5 % de prélèvements sociaux) pour créer Depuis 2012, nos entreprises ont en effet subi un vrai choc de confiance et relancer l’investisse- « le choc fiscal le plus violent depuis la Seconde Et les tours de passe-passe employés par Michel ment productif en France ! Il s’agit en effet de libé- guerre mondiale », selon les dires mêmes de Sapin pour afficher un déficit ramené sous la barre rer le capital pour l’orienter vers nos entreprises ! l’économiste Christian Saint-Etienne. des 3 % n’y feront rien. Les méthodes du Ministre La taxe sur les plus-values à 0 % est certainement la de l’économie sont ainsi critiquées de toute part, y mesure turbo la plus puissante pour booster notre « On vient de passer cinq années horribles », me compris par le sérieux Haut Conseil des Finances PIB, à l’image de l’exemple américain au temps du confiait récemment un chef d’entreprise. Malgré publiques, chargé d’évaluer les prévisions budgé- Président Roosevelt. La diminution de la taxe sur les le pacte de responsabilité et le CICE, nos entre- taires du gouvernement… Je me rappelle d’ailleurs plus-values de 63 % à 15 % avait ainsi entraîné une prises payent ainsi 16 milliards d’euros de pré- encore de ce même Michel Sapin qui avait falsifié, hyper-croissance de 8 % les 2 années suivantes ! lèvements de plus qu’avant la mise en place de en 1993, notre taux de croissance en affichant ces deux mesures… Décidemment, le démon de 2,6 % au lieu de -0,9 %... Un mensonge éhonté Je n’oublie pas non plus la fixation de notre taux l’impôt n’aura jamais quitté le pouvoir socialiste. de 3,5 points qui devait notamment cacher l’éten- d’IS à 25 %. Selon l’IREF, cela augmenterait notre attractivité et pourrait augmenter le PIB de 2 % Selon un classement de la Banque mondiale en due du désastre économique de l’époque… Si la courbe du chômage ne s’est toujours pas inver- avec la création de 200.000 emplois ! Après la taxe 2016, la France détient en effet l’un des records à 75 % ou l’ISF qui ont stigmatisé la réussite et d’Europe en terme de pression fiscale sur ses sée, il en est malheureusement de même pour celles du mensonge et de l’incompétence… dévalorisé le talent, il faut des mesures rapides, entreprises avec un taux d’imposition globale de puissantes et à forte visibilité internationale pour 63 %, contre 49 % en Allemagne et seulement 32 % Libérer la croissance ! redevenir attractif et rétablir la confiance ! au Royaume-Uni… Et concernant notre attractivité fiscale, la France se situe même en 87ème position La vérité, c’est que le matraquage fiscal de A « Génération entreprise – Entrepreneurs asso- mondiale, entre le Bangladesh et la Bulgarie ! C’est 100Mds€ et toutes les mesures idéologiques ciés », nous voulons en effet adapter notre pays tout dire… Sans parler des nouvelles contraintes prises contre l’entreprise ont littéralement cassé au XXIème siècle, dans ce monde en pleins mou- idéologiques anti-entreprises, comme le compte notre croissance ! Même le Premier ministre, vements, et réveiller le génie français ! Il s’agit de pénibilité, mesure unique au monde qui étouffe Manuel Valls, a reconnu que ces hausses d’impôts secouer les conservatismes et de faire place à encore un peu plus l’incroyable esprit d’initiative qui sans précédent avaient créé « un ras-le-bol et l’audace pour redonner, ensemble, à notre pays caractérise pourtant notre si beau pays… étouffé notre économie »… le rang qu’il n’aurait jamais dû perdre !

GÉNÉRATION ENTREPRISE 7 8 GÉNÉRATION ENTREPRISE L’ÉCOLE 42, UN OVNI DANS LE MONDE DE LA FORMATION

Annie Genevard, VICE-PRÉSIDENTE DE GEEA, DÉLÉGUÉE LES RÉPUBLICAINS À L’ÉDUCATION ÉDITORIAL ET ANCIEN MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DES PROGRAMMES

C’est peu de dire que l’école 42, que Génération Entreprises – Entrepreneurs Associés a visitée, « La première promotion arrive cet automne sur le marché du travail surprend. On ne peut en parler sans mentionner et il sera intéressant de voir les conditions de son insertion professionnelle. » celui qui en est à l’ origine, Xavier Niel, rendu célèbre par son entreprise Iliad-Free, et qui a décidé en 2013 de créer et de financer une école associative privée dédiée à la programmation informatique. Les frais de et qui doivent être corrigés par d’autres étudiants l’école en une véritable galerie d’art, régulière- fonctionnement seront pris en charge pendant les 10 pour être validés. La formation est fondée sur le ment visitée dans ce seul but. Un responsable premières années, soit 20 à 50 millions d’euros. Cette « pair à pair », c’est à dire l’autoformation au contact est d’ailleurs entièrement dédié à cette fonction. générosité est en soi une originalité hors du commun. d’ autres étudiants et dans une totale autonomie qui Lorsque nous étions dans l’école, un jeune graf- selon ses initiateurs favorise l’acquisition de compé- feur était en train de réaliser une fresque remar- L’école est née aussi d’une conviction, celle que le tences poussées en programmation et la capacité à quable. Tout y est surprenant , jusqu’à l’ascen- système universitaire français n’est pas suffisam- innover. C’est au terme de la réalisation de ces pro- seur revisité grâce à un programme informatique ment adapté aux besoins des entreprises et que jets que l’on considère la formation achevée. et par la facétie de quelques étudiants en une les formations supérieures privées écartent trop ambiance lumineuse et sonore de boîte de nuit ! d’étudiants en raison de leur coût. La gratuité et L’école fonctionne 7 jours sur 7 et 24h sur 24 et l’absence de diplôme requis pour intégrer l’école chacun organise son temps comme il le souhaite. Régulièrement visité, cet OVNI que le Ministère de sont censés apporter une réponse à ce constat. Les locaux eux-mêmes sont étonnants. De vastes l’enseignement supérieur n’a pas agréé intrigue L’accès à l’école est toutefois subordonné à espaces en open space d’une modernité sobre et dérange tant sont bousculés les repères qui la réussite de tests organisés pour effectuer la sont dédiés à toutes les fonctions : le travail, la jalonnent ordinairement les lieux de formation. sélection de candidats fort nombreux et dont il restauration,le repos, la création artistique. C’est Certains étudiants d’ailleurs, à peine arrivés, faut bien mesurer la capacité et la détermination pourquoi, lors de notre visite nous avons vu des s’enfuient car l’absence de cadre, de maîtres, à apprendre l’informatique. Près de 850 par pro- étudiants dormir sur des matelas à même le sol, d’examens, d’évaluation traditionnelle, de mode motion sont retenus sur 3 ou 4 000 admissibles ! d’autres, écouteurs vissés aux oreilles et totalement de vie, peut être très déstabilisante. N’empêche, les étudiants qui se pressent aux portes de l’école n’ont aucune peine à trouver des stages dans les entreprises qui les plébiscitent. Une situation totalement inverse à ce qui se passe « Régulièrement visité, partout ailleurs. cet OVNI que le Ministère de l’enseignement supérieur n’a pas agréé intrigue et dérange tant sont bousculés les repères qui jalonnent ordinairement La première promotion arrive cet automne sur les lieux de formation. » le marché du travail et il sera intéressant de voir les conditions de son insertion professionnelle. Comment en effet vont-ils s’adapter aux règles du monde de l’entreprise alors même que l’école 42 Une autre particularité, la plus marquante, réside indifférents au monde extérieur, devant leurs écrans, sollicite au contraire de s’affranchir des approches dans la façon dont la formation est dispensée. Elle d’autres échangeant sur leurs travaux, des va-et- traditionnelles pour devenir de bons déve- ne comporte ni professeurs, ni cours magistraux. vient incessants dans les espaces de circulation loppeurs. C’est l’une des principales questions que De quoi désarçonner ou révulser tous ceux qui étonnamment calmes. Selon le directeur, il n’y a que beaucoup se posent et ce sera un peu l’épreuve sont attachés au principe de la transmission des très peu de problèmes de discipline : quelques pro- de vérité sur la validité d’une telle démarche. savoirs par des professeurs. La formation de l’étu- blèmes de drogue dans le passé vite réglés. Tous les diant dure entre 2 et 5 ans et concerne tous les espaces sont sous vidéo surveillance tout de même- métiers du développement informatique. Elle s’orga- Dans tous les lieux sont exposées des œuvres nise en projets proposés par l’équipe pédagogique d’art contemporain de belle facture, transformant GÉNÉRATION ENTREPRISE 9 Le Prix de l’Audace Créatrice, organisé par Marc Ladreit de Lacharrière, fondateur et PDG de Fimalac a été décerné thalesgroup.com le 15 septembre dernier à Robertet. Une belle reconnaissance pour cette société, fleuron des matières premières aromatiques, fondée en 1850. Entretien avec Philippe Maubert, le PDG, qui incarne la quatrième génération familiale de Le Grand la société. Partout où l’enjeu est essentiel, nous sommes là Témoin

ESPACE Optimiser les solutions pour les télécommunications, l’observation de la Terre, la navigation et la science

AÉRONAUTIQUE Rendre le transport aérien plus sûr, plus fl uide, plus DÉFENSE confortable et moins polluant Acquérir et conserver la supériorité décisionnelle et opérationnelle

SÉCURITÉ Protéger les citoyens, les données sensibles et les infrastructures TRANSPORT TERRESTRE Permettre le fonctionnement plus rapide et plus effi cace des réseaux

Chaque jour, des millions de décisions critiques sont prises pour protéger les populations, les infrastructures et les nations. Thales est au coeur du processus. Notre maîtrise des tecÚ ologies intelligentes permet aux décideurs d’apporter la réponse la plus adaptée. Partout, avec nos clients, nous faisons la diff érence.

10 GÉNÉRATION ENTREPRISE

Corp14_French_C33900.062_270x210_Oct14_MagGenEnt_v1.indd 1 03/09/2014 11:22 Le GrandLe Grand Témoin Témoin

Robertet met GEEA au parfum

LE PRIX DE L’AUDACE CRÉATRICE, ORGANISÉ PAR MARC LADREIT DE LACHARRIÈRE, FONDATEUR ET PDG DE FIMALAC A ÉTÉ DÉCERNÉ LE 15 SEPTEMBRE DERNIER À ROBERTET. UNE BELLE RECONNAISSANCE POUR CETTE SOCIÉTÉ, FLEURON DES MATIÈRES PREMIÈRES AROMATIQUES, FONDÉE EN 1850. ENTRETIEN AVEC PHILIPPE MAUBERT, LE PDG, QUI INCARNE LA QUATRIÈME GÉNÉRATION FAMILIALE DE LA SOCIÉTÉ. GÉNÉRATION ENTREPRISE 11 « Robertet a toujours mêlé tradition et innovation, mais aussi audace et créativité. »

Pourquoi avoir choisi un déve- De nombreux observateurs relèvent que les entreprises loppement à l’international ? familiales refusent souvent de se développer. Quelle est Etait-ce un choix évident ? votre opinion ? Robertet est un des leaders mondiaux Nous nous sommes toujours efforcés de garder notre indépen- des matières premières aromatiques dance et la famille Maubert détient toujours la majorité du capital naturelles, dans un secteur où la concurrence mondiale est féroce. aujourd’hui, tout en ayant relevé le défi de la croissance. Cela s’est Installés à Grasse depuis 1850, nous traitons plus de 400 matières bien entendu fait en investissant et en prenant certains risques. premières naturelles issues de plus de 60 pays. L’internationalisation s’est imposée à nous comme une évidence. Robertet qui emploie La France souffre du manque d’entreprises de taille inter- près de 1800 collaborateurs dans le monde, a doublé son chiffre médiaire, les fameuses ETI, contrairement à l’Allemagne, d’affaires en 10 ans (435 Millions d’Euros en 2015) dont 85 % sont l’Italie ou la Suisse. Comment l’expliquez-vous ? réalisés à l’export. Les contraintes fiscales et sociales sont très fortes en France, ce qui Votre famille est-elle impliquée dans l’entreprise ? pénalise toutes les sociétés y compris les ETI. Néanmoins, avec de l’audace et de la créativité, il est possible d’accroître son chiffre d’af- Oui, mes deux frères travaillent à mes côtés, l’un à la Direction des faires, sa rentabilité tout en augmentant ses effectifs en France. C’est activités Arômes et l’autre basé à New-York pour la Parfumerie. La ce que nous sommes fiers d’avoir réussi chez Robertet. Et le Prix de cinquième génération est aussi à l’œuvre, puisque trois membres tra- l’Audace Créatrice 2016 qui m’a été remis, il y a quelques semaines, vaillent déjà au sein du Groupe, à Grasse, à Singapour et aux Etats-Unis. par le Président de la République, en témoigne. Quelles solutions préconisez-vous pour que ce tissu d’en- « La règle d’or est d’assurer la croissance par treprise puisse augmenter en France ? la recherche continue de nouveaux clients Favoriser la transmission d’entreprise car la réussite dans l’industrie et de nouveaux marchés. » ne se fait pas en quelques années.

Vous qui êtes la quatrième génération à diriger l’entreprise « Les entreprises ont surtout besoin de stabilité Robertet, quelle est la meilleure recette pour inscrire une des lois afin que les décisions puissent marque dans la durée ? s’inscrire dans la durée. » Pour perdurer et se hisser aux premières marches de son secteur, Robertet a toujours mêlé tradition et innovation, mais aussi audace et créativité. Bien avant que cela ne devienne une mode, la respon- sabilité sociétale d’entreprise et l’éthique ont toujours gouverné nos relations avec nos partenaires. Notre vision consiste à maîtri- ser toute la chaîne des produits naturels, de leur culture jusqu’au flacon de parfum à travers une politique de sourcing respectueuse des hommes et de l’environnement. Mais la règle d’or est d’assurer la croissance par la recherche continue de nouveaux clients et de nouveaux marchés. Existe-t-il des contraintes particulières lorsque l’entre- prise est familiale ? La gouvernance d’une ETI française patrimoniale est un défi. Chacune des générations à la tête de l’entreprise a apporté sa pierre à l’édifice en innovant, en diversifiant les activités, en introduisant le capital de l’entreprise en Bourse en 1984, en favorisant la croissance externe, tout en sécurisant le patrimoine familial… Robertet est avant tout une belle aventure humaine.

12 GÉNÉRATION ENTREPRISE Déjeuner Prix de l’audace créatrice

Créé en 1996 par Marc Ladreit de Lacharrière, le Prix de l’Audace Créatrice distingue l’action d’entrepreneurs français ayant réussi à faire progresser simultanément leurs résultats, leur rentabilité, mais aussi leurs effectifs sur le sol français. Ce prix souhaite également récompenser à travers des succès entrepreneuriaux exemplaires, de ce que l’esprit de conquête, le goût du risque et la volonté de créer des richesses n’ont pas déserté notre pays !

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes chefs d’entreprise ? Osez ! Le terrain de jeu est très vaste et vous y avez sûrement votre place. Avez-vous des attentes particulières vis-à-vis des élus ? Le plus important pour une entreprise, c’est avant tout que les règles du jeu ne changent pas en cours de route. Les entreprises ont sur- tout besoin de stabilité des lois afin que les décisions puissent s’ins- crire dans la durée. Quelle est la place de l’innovation chez Robertet ? L’innovation est au cœur de notre stratégie. Nos dernières actions, à travers notamment la création de la Division Robertet Health & Beauty ont permis d’élargir nos activités vers de nouvelles ambitions. L’ensemble de nos actifs brevetés nous permettent de développer de nouvelles sources de croissance vers les marchés de la nutraceutique, de la cos- métique active ou des actifs de santé/beauté dans l’industrie alimentaire.

Quels sont les prochains objectifs de votre société ? Notre vision 2020 est de maintenir une croissance solide et une gestion prudente. Priorité sera donnée pour les divisions Arômes et Parfumerie à une croissance organique conjuguée à certaines implantations géographiques dans des pays à potentiels (Inde, Indonésie) où nous ne sommes pas suffisamment représentés. Et poursuivre notre expansion dans les domaines des produits naturels avec de nouvelles filières d’approvisionnement, tout en innovant sans cesse pour anticiper les besoins futurs.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 13 Retraite Prévoyance Santé Épargne Dépendance

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60* C’ EST LE NOMBRE D’ ANNÉES D’ EXPERTISE D’ HUMANIS DANS L’ ACCOMPAGNEMENT DES NÉGOCIATEURS Qui a dit que vous étiez seul à vous engager pour la protection sociale des salariés ?

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ER 1 Petit-déjeuner Michel Combes, Président Directeur Général de SFR JUIN 2016

« LE GROUPE ALTICE EST UNE AVENTURE INDUSTRIELLE, MURIE DEPUIS UNE QUINZAINE D’ANNÉES QUI SE CONSTRUIT DANS LA DURÉE. IL Y A UNE VRAIE VISION, UNE VOLONTÉ DE RIVALISER AVEC LES CONCURRENTS AMÉRICAINS. »

En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Guillaume Chevrollier, Julien Dive, , Claude de Ganay, Bernard Gérard, Denis Jacquat, Charles de la Verpillère, Isabelle Le Callennec, Gilles Lurton, Alain Moyne-Bressand, Pierre Morel-A-l’Huissier, Frédéric Reiss, Fernand Siré, Guy Teissier, Pascal Thévenot, Arnaud Viala, Philippe Vitel.

Lors de cette rencontre, Michel Combes s’est deux entreprises investissaient par an, en investir dans le cœur du réseau en fibre et montré déterminé et ambitieux dans la poli- moyenne 1,8 milliard. A partir de 2016, j’ai réutiliser une partie terminale, au moins au tique menée par le groupe Altice, dirigé par décidé que notre groupe investirait dans ce début, pourquoi s’en priver ? C’est ce que Patrick Drahi, auquel appartient SFR. domaine 2,3 milliards par an, sur trois ans nous faisons tous les jours. Ces accusations pour accélérer nos investissements dans les sont ridicules et pénalisent les acteurs que « IL EST DE NOTRE RESPONSABILITÉ infrastructures et faire la course en tête sur nous sommes » argumente-t-il. D’INVESTIR MASSIVEMENT DANS LES la fibre optique. Il y a 8,1 millions de foyers connectés par le groupe SFR Numéricable. Le PDG de l’opérateur a rappelé la straté- INFRASTRUCTURES POUR ATTEINDRE gie forte de SFR dans les contenus, soit se 100 % DE FIBRE OPTIQUE ; Nous souhaitons porter son nombre à 22 millions en 2022 », assure-t-il.. déployer dans la presse, les news, les œuvres NOTRE OBJECTIF EST D’ATTEINDRE et les droits sportifs pour en faire un atout 22 MILLIONS DE FOYERS EN 2022. » Michel Combes a réagi aux accusations différenciant ou « attractif ». Selon lui, le pro- de faire de la « fausse fibre », soit d’ame- blème vient principalement de la distribution « La première priorité de SFR, c’est l’inves- ner l’Internet très haut débit jusqu’en bas et est en train de se résoudre car 3 millions tissement dans le très haut débit », a résumé des immeubles grâce à la fibre, puis de la de clients ont accès à l’application SFR presse le PDG. A plusieurs occasions, il a répété que relier jusqu’aux appartements avec le câble qui a été téléchargée 1,1 million de fois. En la quête du « meilleur réseau et du meilleur ou le cuivre. « Ce qui est intéressant pour le matière d’actualité, il se félicite de pouvoir service » était la priorité. « Au moment où client final, c’est le service que nous sommes prendre des risques de nouveau en lançant nous avons acquis SFR et Numéricable, ces capables de véhiculer. Si nous pouvons notamment le format local de BFMTV Paris.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 15 22 Remise livre blanc à Nicolas Sarkozy, Président des Républicains JUIN 2016

Aujourd’hui GEEA, à travers 20 proposi- - Instaurer une fiscalité sur le capital tions, développe trois angles d’attaque pour attractive et pro-emploi (proposition 5)

moderniser l’économie :

• SÉCURISATION : • SIMPLIFICATION : - Adopter notre code de travail à la - Renforcer la convergence fiscale européenne « flexisécurité » (proposition 6) (proposition 3) : La fiscalité de la France - Inscrire dans la constitution, l’interdiction de n’a pas le vent en poupe. L’accumulation rétroactivité des lois fiscales (proposition 9) d’impositions dans de nombreux domaines a - Réaliser une vraie réforme des retraites rendu illisible et complexe notre système fiscal. (proposition 11) - Mettre en place un contrat de travail simple, unique et flexible (proposition 8) : Le Parcourue par des crises multiples, la France tra- législateur atteint de « boulimie législative » verse ces temps difficiles au ralenti. La crois- depuis une trentaine d’années, a compliqué sance est quasi nulle, la compétitivité fait grise l’exercice du travail. mine, la contrainte budgétaire essouffle les - Instaurer une « flat tax » sur le revenu forces de l’Etat, la fiscalité pressurise une éco- (proposition 10)

nomie fiévreuse et le taux de chômage a bondi

de 20 % depuis 2012. L’ambition de GEEA n’est • COMPÉTITIVITÉ : pas de se cantonner à un simple constat mais de mettre en perspective nos atouts et de - Mettre fin à l’asphyxie fiscale en abaissant réactiver ses leviers d’excellence. L’objectif de les charges sur les entreprises de 100 Génération Entreprise-Entrepreneurs Associés Milliards sur cinq ans (proposition 1) est de permettre aux sphères politiques de - Supprimer la taxe sur les plus-values des répondre aux attentes des acteurs économiques. cessions mobilières (proposition 4)

13 Visite école 42 de Xavier Niel SEPT. 2016

13 ans avec le bac en poche au moine école, un beau projet collaboratif inspirant, bouddhiste, l’important, c’est d’être doué en innovant, loin des carcans qui bloquent la codage. Depuis sa création en 2013, l’école 42 création. Gaëtan Juvin nous explique que s’est associée à HEC Paris dans l’entrepreneuriat « L’année dernière, le major de promo était En présence d’Olivier Dassault, député de l’Oise, digital, un cocktail détonant ! En partenariat plombier et n’avait même pas son bac. Mais Annie Genevard, député du Doubs, Jean-Paul Thuaiva, avec Pôle emploi, elle expérimente aussi en code, c’est un tueur ! ». L’âme de cette député de la Polynésie française, Arnaud Viala, député de l’Aveyron et de Vincent Ledoux, député du Nord, l’intégration pendant 11 mois de chômeurs école, c’est de montrer que tout est possible Jean-Michel Fourgous, porte-parole de GEEA. seniors en fin de droit pour apprendre le lorsqu’on est volontaire et passionné !... métier de développeur. Une grande place GEEA, présidée par Olivier Dassault, s’est rendue est laissée à la créativité avec sa collection à l’école 42, fondée par Xavier Niel, Pdg de Free impressionnante de Street art. Cette école et Nicolas Sadirac, ex Dg d’Epitech. Gratuite bouleverse les codes, l’art est en mouvement, et sans professeur ni diplôme, elle recrute il respire et évolue avec les élèves. Lors de chaque année 1000 élèves sur 3000 du cette visite Nicolas Sadirac nous informe que baccalauréat jusqu’à l’âge de 30 ans, après sur les 750 demandes de stage des élèves, un stage intensif de présélection. Elle s’adresse 11 000 propositions viennent des entreprises à un public hétéroclite : du petit génie de elles mêmes. Un vent de liberté souffle sur cette

16 GÉNÉRATION ENTREPRISE 12 Petit-déjeuner autour d’Emmanuel Marill, directeur d’Airbnb OCT. 2016

L’implantation d’Airbnb dans le paysage Français n’a évidemment échappé ni aux élus, ni au Gouvernement et surtout pas à Bercy ! Les parlementaires étaient très nombreux au petit déjeuner organisé par le Président Olivier Dassault pour évoquer avec Emmanuel Marill, l’évolution de cette plateforme dans les régions Françaises, qui met en relation les volontaires au voyage et les hébergeurs de la planète. Mais comment expliquer le succès d’Airbnb ? Pour certains, cette économie est une solu- tion durable, un amortisseur social, vers une sortie de crise, quand d’autres crient à la concurrence déloyale. En présence d’Olivier Dassault, Jean-Michel Fourgous, Yves Censi, Guillaume Chevrollier, Jean-Michel Couve, David Douillet, Daniel Fasquelle, Marie-Louise Fort, Yves Foulon, Claude de Ganay, Bernard Gérard, Arlette D’après Emmanuel Marill, tout le monde est Grosskost, , Valérie Lacroute, Isabelle Le Callennec, Véronique Louwagie, Frédéric Reiss, François gagnant : les touristes peuvent vivre comme Rochebloine, Fernand Siré, Claude Sturni, Pascal Thévenot, Arnaud Viala. chez l’habitant et se créer des souvenirs, les hôtes bénéficient d’un revenu complémen- D’après Emmanuel Marill, l’hospitalité est sujet de concurrence.Je pense qu’il faut garder taire et les commerces de proximité jouissent au cœur du développement touristique la tête froide. Des frictions n’auront aucun de l’impact économique lié à l’augmentation de demain, comme la sécurité des sites. intérêt à partir du moment où nous sommes du nombre de touristes. Actuellement, le tourisme représente 7,4 % à la recherche de flux internationaux ». du PIB. Airbnb souhaite créer de la valeur Pour la France, deuxième destination au ajoutée dans les zones encore trop faible- monde après les Etats-Unis, 350 000 loge- ment exploitées : « On pourrait en faire béné- L’article 10 du projet de loi de ments sont enregistrés sur la plateforme et ficier des centaines de plages, de musées, financement de la sécurité sociale comptabilise 80 % de ces derniers en dehors des milliers de villages qui ne reçoivent pas pour 2017 prévoit que les par- de Paris. Cette tendance va crescendo : la visite de touristes étrangers ». aujourd’hui, Airbnb est présent dans pra- ticuliers louant leur bien via des tiquement 1 commune sur 2 et l’entreprise Les élus ont beaucoup échangé sur la concur- plateformes numériques seront rence, jugée déloyale pour certains, avec souhaite participer à la revitalisation et à considérés comme des entreprises l’aménagement des territoires. l’hôtellerie. La réponse du patron d’Airbnb est limpide : « il n’existe pas d’étude qui au-dessus d’une recette annuelle Les villes y trouvent leur compte. Pour l’ins- démontre qu’Airbnb soit à l’origine de la fer- de 3860 euros. Ils seront assujettis tant, Airbnb a commencé son expérimenta- meture d’un hôtel. Dans certains segments aux cotisations sociales : environ tion de la collecte de la taxe de séjour dans et même quartiers, l’impact d’Airbnb est 25 % de charges. 20 villes et l’assumera dans l’ensemble des évident sur l’hôtellerie, mais à une époque communes de France à partir du deuxième récente où le flux de voyageurs ne cessait de trimestre 2017. A titre d’exemple, en seu- croître en France, tout le monde s’y retrou- lement, un an, rien qu’à Paris, 5,5 millions vait. Aujourd’hui, suite aux drames, le gâteau d’euros de taxe de séjour ont été collectés. est stable et met à l’aune de nos réflexions ce

GÉNÉRATION ENTREPRISE 17 Les prochains rendez-vous de GEEA

8:30 PETIT-DÉJEUNER 8:30 PETIT-DÉJEUNER 9 AVEC GILLES PELISSON, PDG DE TF1 7 AVEC MARTIN BOUYGUES, PDG DE BOUYGUES NOV. 2016 DÉC. 2016

26 VISITE DES LOCAUX D’ACCENTURE FRANCE PRIMAIRE JAN. 2017 20 27 DE LA DROITE ET DU CENTRE NOV. 2016 NOV. 2016

23 7 ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES AVR. 2017 MAI. 2017

11 18 ÉLECTIONS LÉGISLATIVES JUIN 2017 JUIN 2017 JAN. VISITE DES LOCAUX DE VENTE-PRIVÉE 2017

GÉNÉRATION ENTREPRISE 18 DOSSIER SPÉCIAL

QUEL CANDIDAT À LA PRIMAIRE CHOISIREZ-VOUS ?

TOUJOURS À LA POINTE DE L’ACTUALITÉ POLITIQUE, GEEA A ADRESSÉ UN QUESTIONNAIRE AUX SEPT CANDIDATS À LA PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE.

LISEZ, ANALYSEZ ET COMPAREZ LEURS PROPOSITIONS. VOUS CONNAÎTREZ AINSI LA PERSONNALITÉ LA PLUS FAVORABLE AU MONDE DE L’ENTREPRISE. NICOLAS SARKOZY

« SI J’AVAIS CHOISI L’ENTREPRENEURIAT, J’AURAIS CHOISI UNE START-UP POUR L’ASPECT DYNAMIQUE ET PARTICULIÈREMENT STIMULANT DE SA CROISSANCE. PRENDRE LE RISQUE DE LANCER SON ENTREPRISE, ET LA VOIR GRANDIR SONT DES DÉFIS QUE J’AIME RELEVER. SI J’AVAIS FAIT LE CHOIX DE L’ENTREPRENARIAT EN FRANCE J’AURAIS EU À AFFRONTER LES RIGIDITÉS ADMINISTRATIVES, LE MATRAQUAGE FISCAL. QUAND JE COMPARE LA FACILITÉ À CRÉER, INNOVER ET RELEVER DES DÉFIS DANS D’AUTRES PAYS, JE ME DIS QU’IL Y A URGENCE EN FRANCE À SIMPLIFIER LA VIE DES ENTREPRENEURS.

ET QUAND JE PENSE AUX START-UPS, JE PENSE AUSSI AU FORT POTENTIEL DE CROISSANCE… »

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

MEMBRE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

ANCIEN PRÉSIDENT DES RÉPUBLICAINS

ANCIEN MINISTRE

ANCIEN DÉPUTÉ DES HAUTS-DE-SEINE SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL Concernant les entreprises, je souhaite transformer le CICE, en une J’estime qu’il faut avant toute chose faire évoluer les règles du dia- baisse directe et durable des charges sociales, soit 17 Mrd€ rendus logue social. La priorité sera donnée à l’accord d’entreprise par rap- à ceux qui créent de l’emploi. Les entreprises ont besoin de simpli- port à l’accord de branche. Cela s’accompagnera d’une réduction du cité et qu’on leur rende de la compétitivité. C’est l’objectif prioritaire nombre de branches et de la possibilité de recourir au référendum que je me fixe pour toute politique économique. En outre, je prévois d’entreprise à l’initiative du chef d’entreprise, dont le résultat s’im- une baisse de l’impôt sur les sociétés pour toutes les entreprises : posera aux juges. En outre, il faut abroger le compte pénibilité qui 30 % au lieu de 33,33 % dans un premier temps, avec comme objec- entrave la compétitivité des entreprises. C’est au médecin qu’il appar- tif 28 %, dans la moyenne des autres Etats européens. Enfin, je prône tient de définir un emploi pénible, pas à l’administration de façon la facilitation de la transmission des entreprises. À l’avenir, je veux rigide. Enfin, je souhaite que les conditions de réorganisation de l’en- passer à un système bien plus efficace économiquement, voulu par treprise permettent le licenciement économique. Dans ce cadre, les le gouvernement allemand : la transmission d’entreprise fera l’objet indemnités prud’homales seront plafonnées et barémisées. d’une exonération de 85 %, voire d’une exonération totale, si l’activité est maintenue pendant cinq ans au minimum, avec le maintien de la majorité des emplois correspondant.

20 GÉNÉRATION ENTREPRISE NICOLAS SARKOZY

QU’AVEZ-VOUS RETENU DE L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE AU COURS DU MANDAT DE FRANÇOIS HOLLANDE ? Le mandat de François Hollande aura été catastrophique pour les entreprises françaises. Depuis 2012, le matraquage fiscal a été sans précé- dent. S’il ne devait y avoir qu’une seule information à retenir de ce quinquennat, c’est qu’en 2017, les entreprises françaises paieront encore 16 milliards d’euros de plus en prélèvements obligatoires qu’en 2010.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? Une entreprise est avant tout une immense aventure humaine. Cela nécessite que le chef d’entreprise ait une vision pour la structure qu’il dirige, mais également pour les salariés qui placent leur confiance en lui. Toutefois, je crois qu’au-delà de la vision, un chef d’entreprise doit avoir un sens de l’écoute et de la disponibilité particulièrement développé.

AVEZ-VOUS UNE EXPÉRIENCE DU MONDE DE L’ENTREPRISE ? SI OUI, LAQUELLE ? J’ai été très marqué par mes responsabilités en tant que ministre de l’économie. Le sauvetage d’Alstom en 2004 a constitué l’une de mes principales sources de satisfaction, parce que derrière ce fleuron de l’industrie française, il y a avant tout des hommes et des femmes qui ont mis leur expérience au service du rayonnement de la France à travers cette grande entreprise. Je trouve à ce titre désastreuse la gestion du dossier industriel par le gouvernement actuel.

SI VOUS ÊTES ÉLU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : QUELLE SERAIT VOTRE MÉTHODE POUR RÉFORMER LE CODE DU TRAVAIL ? J’entends certains candidats vanter le mérite des ordonnances. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Je ne veux pas priver le pays d’un débat utile au Parlement. Je souhaite au contraire que la majorité sortie des urnes soit saisie d’une grande loi pour refonder le code du travail et le dialogue social.

COMMENT RÉTABLIRIEZ-VOUS LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS ? Je souhaite la prévisibilité et la stabilité de la règle fiscale : une loi pluriannuelle des finances publiques fixera dès l’été 2017 le cadre fiscal général sur toute la durée du quinquennat.

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? Il est urgent de renforcer la convergence fiscale européenne. Il s’agit d’un enjeu de compétitivité pour la France, et donc de croissance et d’emploi. Nous ne créerons pas les conditions de la reprise économique sans baisser les dépenses et réduire les charges sur les entreprises.

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? Après y avoir longuement réfléchi, je ne crois pas au contrat de travail unique. Je vois tant de diversité dans les relations de travail qu’il ne faudrait pas contraindre les actuelles possibilités des chefs d’entreprise. Il faut en revanche moderniser profondément le contrat de travail, pour qu’il ne soit pas vécu comme un obstacle à l’emploi.

SELON VOUS, UNE BAISSE DES CHARGES SUR LE TRAVAIL EST-ELLE COMPATIBLE AVEC UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES ? Je suis persuadé que l’économie française a besoin d’un contrechoc fiscal accompagné d’une réduction de la dépense publique. Tout d’abord pour renforcer la compétitivité des entreprises et pour relancer la consommation des ménages, source de croissance. Mais également parce que le niveau de dépenses publiques atteint à présent 57 % du PIB. Cette situation n’est plus soutenable. En 5 ans, je compte ramener cette part à environ 50 % de la richesse nationale.

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? Naturellement, il faut à la France plus de souplesse, moins de contraintes pour les entreprises et surtout moins de charges qui asphyxient les entreprises et empêchent la création d’emplois. Mon projet n’est pas de copier ce qui se fait ailleurs pour l’importer tel quel dans notre pays. La France doit inventer son propre modèle de compétitivité.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 21 BRUNO LEMAIRE

« LA TRANSMISSION DU SAVOIR PAR LE NUMÉRIQUE QUI EST UN UNIVERS EXTRAORDINAIRE DANS LA DIFFUSION EST UN SUJET QUE JE TROUVE PASSIONNANT. DONC UNE AVENTURE DANS UNE START-UP DE L’ÉDUCATION M’AURAIT BEAUCOUP PLU, SI J’AVAIS CHOISI LA VOIE DE L’ENTREPRISE. »

ANCIEN MINISTRE

DÉPUTÉ DE L’EURE © Eddy Duluc © Eddy

SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL Nous proposons, en contrepartie Afin de redonner l’envie d’entreprendre et d’embaucher à nos entrepreneurs, nous simplifierons l’ensemble des profondes réformes propo- de la réglementation régissant les relations sociales sans pour autant nuire aux droits des salariés français. sées aux Français, une baisse A la défense de droits virtuels qui sont souvent instrumentalisés, nous substituerons la protection des droits de la CSG à 6 % sur l’ensemble réels, au premier rang desquels la possibilité, pour chaque salarié, de retrouver un emploi rapidement quels des revenus et qui s’appliquera que soient ses compétences ou son éventuel handicap. C’est l’objectif essentiel que nous nous fixons : moins donc à tous dans un souci de de normes mais pas moins de droits. Pour ce faire, nous commencerons par réformer les modalités de repré- justice avec une part accrue sentation des salariés dans les entreprises avec pour objectifs de les simplifier et de redonner la parole à tous pour les revenus du travail. Cela les salariés qu’ils soient syndiqués ou non. Nous permettrons ainsi à des non syndiqués de se présenter aux représente 1 000 € de gain par élections professionnelles dès le premier tour et favoriserons l’émergence de représentants du personnel légi- an pour un couple de Français times et constructifs, éloignés des dogmes politiques. Le renouveau des représentants du personnel ira ainsi gagnant le salaire moyen. Nous de pair avec le renouveau du personnel politique. Nous simplifierons, en les regroupant, les instances de repré- supprimerons l’ISF. Par ailleurs, sentation du personnel et ouvrirons les modalités de conclusion des accords collectifs aux élus non syndiqués nous instaurerons une flat tax ainsi qu’aux salariés par la voie du referendum. Les entreprises et leurs collaborateurs pourront ainsi choisir sur les revenus du patrimoine leurs propres règles sociales. Ils cesseront de se les voir imposer par des acteurs qui ne connaissent pas leur et sur les plus values mobilières entreprise. La remise en cause des 35 heures sera ainsi possible et laissée à l’appréciation des partenaires à 25 % (et 6 % de CSG) tout sociaux au sein de l’entreprise. Le pragmatisme en la matière primera sur le dogmatisme. en conservant les abattements actuels quand ils sont plus favo- En parallèle, nous faciliterons le retour à l’emploi du plus grand nombre en ouvrant au maximum de ce que la rables (transmissions d’entre- législation européenne permet, les possibilités de recours aux CDD dont nous simplifierons le régime en l’unifiant prises…). Nous souhaitons faire en une seule forme de CDD : le contrat à objet défini (COD). Ces COD seront assortis d’une prime de précarité circuler le capital entre les géné- qui évoluera en fonction de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise avec comme double objectif de favoriser le rations et relèveront à 150 000 € passage en CDI et de compenser la précarité du salarié en COD. Ce dispositif s’inscrira pleinement dans le souci les donations sans droits entre d’efficacité économique et de justice sociale qui préside à l’élaboration de notre projet pour ma France.Nous parents et enfants et augmen- sécuriserons les ruptures des CDI afin qu’ils continuent de bénéficier au plus grand nombre. Les condamnations teront sensiblement le plafond à prud’homales seront par conséquent plafonnées et la justice prud’homale réformée. Le pendant de la sécurité 100 000 € entre grands-parents de l’emploi pour les salariés sera la sérénité de l’embauche pour l’employeur, condition sine qua non de la baisse et petits-enfants. du chômage. Nous réévaluerons l’efficacité de tous les plans d’actions, négociations obligatoires, création de comptes divers et variés afin de mesurer leur efficacité et surtout leurs effets pervers. Tout ce qui complique la tâche des entrepreneurs et dissuade l’emploi, sans effet tangible pour les salariés, sera supprimé. 22 GÉNÉRATION ENTREPRISE BRUNO LEMAIRE

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? Visionnaire, ambitieux, tenace, charismatique et à l’écoute. Le chef c’est celui qui donne la direction et qui sait s’entourer.

AVEZ-VOUS UNE EXPÉRIENCE DU MONDE DE L’ENTREPRISE ? SI OUI, LAQUELLE ? J’ai été professeur de français et, après l’ENA, j’ai rejoint le Quai d’Orsay en tant que diplomate spécialisé des questions de désarmement nucléaire. Je ne prétends aucunement avoir l’expérience du monde de l’entreprise d’un cadre, d’un salarié ou d’un chef d’entreprise comme je ne prétendais pas avoir l’expérience du monde agricole d’un éleveur ou d’un cultivateur ni celui du monde de la mer d’un pêcheur ou d’un conchyliculteur lorsque j’ai été nommé ministre de l’agriculture. Pourtant j’ai aimé ce monde, ces hommes et ces femmes, je les ai servis du mieux que j’ai pu et je pense leur avoir laissé le souvenir d’un homme à l’écoute, qui a su défendre leurs intérêts et faire entendre leur voix dans les cénacles européens et internationaux. Si je suis élu, Président de la République, je ferai de même pour le monde de l’entreprise ainsi que pour tous les Français.

SI VOUS ÊTES ÉLU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : QUELLE SERAIT VOTRE MÉTHODE POUR RÉFORMER LE CODE DU TRAVAIL ? J’assumerai le mandat que les français m’auront donné au travers du contrat présidentiel que j’ai présenté et pour la mise en oeuvre duquel ils m’auront élu. Cela veut dire que je procéderai aux réformes annoncées en la matière par voie d’ordonnances dans les premiers mois du quinquennat comme cela est précisément expliqué dans le contrat présidentiel que je propose. Je supprimerai pour ce faire en premier lieu l’article L1 du code du travail qui impose, préalablement à chaque réforme sociale, une grande concertation sociale, méthode dont les limites ont été largement atteintes sous la présidence de François Hollande. Les règles impératives du code du travail seront réduites à l’ordre public social absolu. L’ensemble des autres dispositions sera renvoyé à la négociation d’entreprise qui primera sur les accords de branche et les contrats de travail. Par ailleurs, et afin d’éviter le blocage du pays par une minorité, nous réformerons l’exercice du droit de grève afin que celui-ci ne soit que l’ultime voie de recours et non plus un préalable à toute expression de désaccord. En toutes hypothèses, l’exercice du droit de grève bien évidemment garanti ne devra plus rimer avec la prise en otages des usagers et un service minimum (dans les transports, le ramassage des ordures, les services de l’énergie, etc.), sera institué.

COMMENT RÉTABLIRIEZ-VOUS LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS ? Stabilité, stabilité, stabilité. C’est dont la France a le plus besoin aujourd’hui. Nous devons aux Français une garantie absolue de stabilité fiscale et réglementaire. Les entrepreneurs n’en peuvent plus de ces nouvelles taxes, ces nouvelles normes qui s’empilent en permanence. Nous bais- serons l’impôt sur les sociétés nous appliquerons un impôt forfaitaire de 25 % sur les revenus du capital. Par ailleurs, nous n’augmenterons aucune taxe, aucun impôt pendant 5 ans et pour chaque norme créée, nous rendrons obligatoire la suppression de deux existantes.

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? Votre livre blanc est riche. Et je ne vais pas le réécrire dans cette interview d’autant que notre contrat présidentiel est encore plus dense. Nous nous attaquerons dès l’été 2017 à la refonte du marché du travail et de la représentation syndicale, nous créerons une flat tax sur les revenus du capital et les plus-values mobilières, nous instaurerons une allocation sociale unique, nous achèverons la réforme des retraites, nous oserons de nouvelles mesures pour l’emploi (fin des contrats aidées, refonte de l’apprentissage, valorisation forte des filières professionnelles, emplois-rebonds…), nous baisserons fortement les dépenses avec notamment la suppression de 500 000 emplois publics en 5 ans et avec un programme de réformes et de simplification qui sera suivi très régulièrement au niveau présidentiel. Nous ferons chaque année un compte-rendu de mandat devant le Parlement pour expliquer où nous en sommes dans l’avancée des réformes. Nous baisserons l’IS à hauteur du niveau de l’Allemagne, signe d’une première avancée vers la convergence fiscale européenne pour laquelle nous nous battrons résolument. L’engagement sera total, et tenace dans la durée.

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? Je suis notamment sceptique sur le contrat de travail unique car il ne prend pas toujours en compte la diversité des besoins des entreprises ni le respect des règles européennes et internationales. Je préfère assouplir les conditions de départ d’un salarié en CDI et à donner au salarié de la visibilité sur son indemnité de rupture. Nous ne toucherons pas non plus à l’impôt sur le revenu (à l’exception du relèvement du plafond familial) et ne mettrons pas en oeuvre une flat tax sur le revenu. Ce n’est pas une priorité.

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? La France doit s’inspirer de tout ce qui fonctionne et a démontré son efficacité à l’étranger. Il n’y a pas de honte à faire comme nos voisins si cela fonctionne. Depuis des années nous nous évertuons à faire tout le contraire. Les 35h en sont le meilleur exemple. Pour répondre plus précisément à votre question, ce qui manque à la France, c’est la flexibilité. Mais cela ne doit pas aller jusqu’à la remise en cause de nos régimes sociaux que nous devons préserver en faisant les réformes structurelles nécessaires. GÉNÉRATION ENTREPRISE 23 FRANÇOIS FILLON

« SI J’AVAIS CHOISI LA VOIE DE L’ENTREPRENEURIAT, J’AURAIS ÉTÉ ATTIRÉ PAR LES PETITES STRUCTURES POLYVALENTES COMME LES PME. J’AURAIS EU PLAISIR À FAIRE GRANDIR UNE PME ET À LA DÉVELOPPER POUR QU’ELLE DEVIENNE UNE ETI PUIS UNE GRANDE ENTREPRISE INCARNANT LA FRANCE À L’ÉTRANGER. »

ANCIEN PREMIER MINISTRE

ANCIEN MINISTRE

DÉPUTÉ DE PARIS

ANCIEN DÉPUTÉ ET SÉNATEUR DE LA SARTHE

ANCIEN PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL DES

SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL Outre la baisse des charges sur les entreprises, j’entends alléger les Je propose de sortir du code du travail tout ce qui ne concerne pas taxes et impôts qui grèvent l’investissement en alignant le taux d’IS sur les normes sociales fondamentales et de renvoyer le reste à la négo- celui des pays européens. Après avoir pris ces mesures, je m’engage ciation d’entreprise. Ce travail de réécriture se fera avec de nombreux à un pacte de stabilité juridique en matière fiscale d’une durée de 5 spécialistes entre janvier et juillet 2017 et sera ensuite discuté au ans. Les ménages bénéficieront également d’allégements sociaux et Parlement. J’envisage, en outre, de supprimer les 35 heures et la fiscaux à hauteur de 10 milliards d’euros qui seront ciblés sur les notion de durée légale du travail et d’instaurer un contrat de travail à classes moyennes et les familles qui sont les grandes perdantes du droits progressifs et « barémisés ». Je veux aussi développer le réfé- quinquennat de François Hollande. rendum d’entreprise pour les aider (les entreprises) à conclure des réformes difficiles. Je souhaite enfin mettre un terme au monopole syndical au premier tour des élections professionnelles.

24 GÉNÉRATION ENTREPRISE FRANÇOIS FILLON

QU’AVEZ-VOUS RETENU DE L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE AU COURS DU MANDAT DE FRANÇOIS HOLLANDE ? Croissance faible, désindustrialisation, chômage record : la gravité des enjeux auxquels est confronté notre pays aurait dû appeler une réponse déterminée fondée sur une vision claire. Tel n’a pas été le cas. La France compte 685 000 chômeurs de plus qu’en 2012. Le choc fiscal mis en place par le Gouvernement a coûté 0,8 point de croissance par an. La dette publique atteint presque 100 % du PIB. Nous avons perdu beaucoup de temps alors que la France a les moyens d’être une grande puissance économique.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? Un chef d’entreprise doit faire preuve de lucidité et de courage pour prendre les bonnes décisions. L’audace est nécessaire pour ouvrir de nouveaux horizons et conquérir des marchés. Le leadership me semble tout à fait fondamental pour entraîner une équipe autour d’un projet commun, mais l’exercice de ce leadership doit être accompagné d’une bonne capacité d’écoute car, seul, le chef d’entreprise ne peut rien.

AVEZ-VOUS UNE EXPÉRIENCE DU MONDE DE L’ENTREPRISE ? SI OUI, LAQUELLE ? Depuis de nombreuses années, mes responsabilités politiques m’ont conduit à accompagner de nombreuses entreprises. J’ai rencontré, écouté, soutenu un grand nombre de chefs d’entreprises de toutes tailles. Mon projet a d’ailleurs été construit avec notamment des dirigeants d’entreprises. Chaque réforme économique que je propose a fait l’objet de nombreuses séances de travail en profondeur avant d’être retenue.

SI VOUS ÊTES ÉLU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, COMMENT RÉTABLIRIEZ-VOUS LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS ? Il faut supprimer l’ISF qui fait fuir les capitaux et instaurer une flat tax de 30 % sur tous les revenus du capital (CSG incluse). Les épargnants doivent être incités à se tourner vers les petites entreprises en réduisant leur IR de 30 % du montant investi dans une start-up ou une PME jusqu’à un plafond d’un million d’euros. Une fois toutes les mesures prises pour réformer la fiscalité, je m’engage à prendre un pacte de stabilité juridique d’une durée de 5 ans. Pour relancer la machine économique, il faut non seulement libérer le travail mais aussi le capital et attirer des investisseurs en France.

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? Je suis totalement en accord avec l’esprit général de vos propositions. Un grand nombre d’entre elles figurent dans mon projet. Je suis d’ailleurs le premier candidat à avoir proposé une allocation sociale unique telle que vous la proposez.

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? Les chiffres que je donne peuvent différer des vôtres. Je propose ainsi de réduire les charges sur les entreprises de 40 milliards d’euros. Un tel niveau me semble plus réaliste. Gardons en tête que suite aux dernières largesses démagogiques de F. Hollande - qui se montent à 15 Mds d’euros - le déficit ne pourra pas être inférieur à 4,5 % du PIB en 2017 ; il faut calibrer nos actions en conséquence.

SELON VOUS, UNE BAISSE DES CHARGES SUR LE TRAVAIL EST-ELLE COMPATIBLE AVEC UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES ? Sur l’ensemble du quinquennat, je veux baisser la dépense publique de 100 milliards d’euros et alléger de 40 milliards d’euros les charges sur les entreprises. Ces 40 milliards seront financés par une hausse de 2 points des deux taux supérieurs de la TVA. La charge de la protection sociale sera ainsi supportée en partie non plus par les entreprises mais par la consommation (en y faisant contribuer notamment les importations).

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? En France, nous avons la précarité et pas d’emplois. En redonnant davantage de liberté aux entreprises, nous leur donnerons plus de marges pour embaucher. Il faut essayer ce qui marche dans d’autres pays et que nous n’avons jamais osé ! Il faut aussi comprendre que le salariat n’est pas la forme unique de travail, et j’encouragerai le travail indépendant en créant un statut de prestataire indépendant non requalifiable pendant 3 ans.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 25 ALAIN JUPPÉ

« J’AURAIS AIMÉ DIRIGER UNE ENTREPRISE VITICOLE POUR ÊTRE EN CONTACT AVEC NOS TERROIRS ET VOUS IMAGINEZ CELUI QUE J’AURAIS CHOISI. MAIS LE MÉTIER DU VIN NE S’IMPROVISE PAS.

DEPUIS DE NOMBREUX MOIS, J’AI VISITÉ DE NOMBREUX INCUBATEURS, ENCORE RÉCEMMENT « LA STATION ». JE DOIS ADMETTRE QUE J’AURAIS BEAUCOUP AIMÉ CRÉER UNE START UP DANS LE NUMÉRIQUE. IL Y A UN ESPRIT SI PARTICULIER ET UNE VOLONTÉ D’INNOVER QUI M’ATTIRENT. LES PERSPECTIVES SONT IMMENSES. »

ANCIEN PREMIER MINISTRE

ANCIEN MINISTRE

ANCIEN PRÉSIDENT DE L’UMP

ANCIEN DÉPUTÉ DE LA GIRONDE ET DE PARIS

MAIRE DE BORDEAUX © Patrick Robert

SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL D’une part, nous devons donner de la clarté et de la visibilité à la politique fiscale. Je veux La réforme du droit du travail est nécessaire conclure un contrat fiscal en début de mandat pour la durée du quinquennat sous la forme mais elle aura des effets à long terme. Nous d’une loi de programmation votée à l’automne 2017 qui comprendra l’intégralité des devons agir immédiatement.La suppression mesures fiscales et leur calendrier sur 5 ans. Je veux aussi stopper l’inflation des normes des 35 heures doit être enfin décidée. J’ai en commençant par arrêter la surtransposition des directives européennes par la France. proposé qu’il revienne à chaque entreprise Le matraquage fiscal subi par les entreprises lors de ce quinquennat a été d’une violence de la fixer dans le cadre d’une négociation. rare. J’ai proposé que l’Impôt sur les Sociétés soit ramené à 24 % pour les PME et à 30 % La loi prévoira qu’à défaut d’accord, la durée pour les autres entreprises. De plus, la mise en place d’un dispositif « zéro charges » patronales du travail sera fixée à 39 heures. De plus, un au Smic relancera immédiatement la création d’emploi. Concrètement, les employeurs ne gel des effets du franchissement des seuils paieront plus aucune chargepatronale au Smic et les charges jusqu’à 1,8 Smic seront sociaux pendant 5 ans déverrouillera l’em- fortement allégées. J’ai proposé de mettre en œuvre une baisse d’un tiers des cotisations bauche dans les entreprises juste en dessous familiales payées par les entreprises. Cela participera également à l’allégement du coût du des seuils. Enfin, comme je vous le disais, il travail. Enfin, j’abrogerai l’ISF, un impôt injuste, qui fait fuir l’argent des Français et les incite faut un CDI sécurisé à la fois pour l’employeur à investir ailleurs. La disparition du dispositif-ISF-PME qui permet de déduire de l’ISF les et pour le salarié. Un CDI qui fixe clairement les montants investis dans une jeune PME sera remplacée par une augmentation de la réduction règles de licenciement dès l’embauche. de l’impôt sur le revenu, de sorte que l’aide procurée soit équivalente à l’ISF-PME. 26 GÉNÉRATION ENTREPRISE ALAIN JUPPÉ

QU’AVEZ-VOUS RETENU DE L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE AU COURS DU MANDAT DE FRANÇOIS HOLLANDE ? Je retiens deux chiffres. 24 % contre 7 % en Allemagne. Il s’agit du taux de chômage des moins de 25 ans. Un chiffre à mettre en résonance avec le nombre d’apprentis chez les moins de 25 ans : 5 % en France, 16 % en Allemagne. Le bilan économique de François Hollande est à l’image de son quinquennat : un naufrage.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? Un chef d’entreprise est d’abord un leader, qui a une vision pour la collectivité qu’il dirige et sait la faire partager à ses équipes. Il sait prendre ses responsabilités et il sait aussi bien s’entourer. Le goût d’entreprendre est une de ses qualités premières et le quotidien des chefs d’en- treprise ne manque pas de le solliciter: le lancement d’un produit, un rendez-vous chez un client, la négociation d’un contrat… Il faut être courageux et déterminé pour être chef d’entreprise. Il ne suffit pas de croire dans un projet, dans une idée, il faut beaucoup de ténacité pour les développer et vaincre les obstacles. Il faut le sens du temps long. Un chef d’entreprise se caractérise enfin par ses valeurs, à commencer par le travail. La quantité de travail, parce qu’il ne compte pas ses heures, la qualité aussi, parce qu’il n’y a pas de réussite durable sans amour du travail bien fait et du travail en équipe.

AVEZ-VOUS UNE EXPÉRIENCE DU MONDE DE L’ENTREPRISE ? SI OUI LAQUELLE ? Pas de l’intérieur, mais être Maire de Bordeaux et Président de Bordeaux Métropole c’est avoir d’innombrables contacts avec les entreprises. Celles qui font le dynamisme de la Ville au quotidien, celles que l’on aide à s’implanter pour le renforcer, celles qui travaillent avec la collectivité pour que ses projets se réalisent. Je connais les entreprises, grandes, moyennes et petites et les femmes et les hommes qui les pilotent parce que sans elles je n’aurais pas pu conduire la transformation de Bordeaux.

SI VOUS ÊTES ÉLU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : QUELLE SERAIT VOTRE MÉTHODE POUR RÉFORMER LE CODE DU TRAVAIL ? Il n’y aura pas de réformes réussies sans méthode soigneusement mûrie. La méthode c’est d’abord le diagnostic partagé. On me parle souvent des 100 jours qui suivront l’élection présidentielle. Je préfère parler des 100 jours d’avant, pendant lesquels je veux dire aux Français ce que j’ai l’intention de faire. La méthode c’est la précision et la clarté dans les propositions. C’est aussi pendant ces 100 jours d’avant que je présenterai un ensemble de textes que je rendrai publics avant l’élection présidentielle, pour aller très vite après l’élection. La méthode c’est enfin le soin apporté à la mise en œuvre. Depuis des années les gouvernements successifs croient qu’il suffit d’annoncer les transformations pour qu’elles s’accomplissent. Ils se désintéressent de la réalisation. Si je suis élu j’exigerai des ministres qu’ils se consacrent exclusivement à leurs tâches et qu’ils dirigent vérita- blement leurs administrations. Enfin, je ne ferai qu’un seul mandat, je n’aurai pas l’œil vissé sur les sondages pour préparer au mieux ma réélection.

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? J’ai lu attentivement votre livre blanc. Nous nous rejoignons sur de très nombreux points, notamment sur l’asphyxie fiscale que subissent les entreprises, sur la nécessité d’aligner l’Impôt sur les Sociétés sur la moyenne européenne ou encore de miser sur l’apprentissage.

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? Concernant votre proposition de contrat de travail unique, j’y ai réfléchi. Mais je n’ai pas retenu cette solution compte tenu du délai qu’il faudrait pour le concevoir et le mettre en œuvre. Je préfère que nous agissions immédiatement en sécurisant les conditions de rupture du CDI.

SELON VOUS, UNE BAISSE DES CHARGES SUR LE TRAVAIL EST-ELLE COMPATIBLE AVEC UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES ? Il n’y aura de baisses des impôts et des charges durables que s’il y a baisse simultanée des dépenses. Pour un euro de baisse des charges, il faut un euro d’économies. Je propose pour ma part des allègements d’un montant global de 28 Md€ (deux tiers sur les entreprises et un tiers sur les ménages), et 85 à 100 Md€ d’économies sur la dépense publique (dont 20 Md€ liés à la réforme des retraites, 9 Md€ à des suppressions d’emplois publics …). La différence entre les baisses de charges et les économies c’est cequ’il faut consacrer au retour de nos finances publiques à l’équilibre. Je refuse pour ma part de continuer à aggraver le déficit et l’endettement, c’est à dire de continuer à vivre aux crochets de nos enfants et petits-enfants.

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? La France doit s’inspirer de ce qui marche ailleurs. Derrière le terme de flexisécurité que vous employez, il y a la question de la souplesse du droit du travail, accompagnée de filets de sécurité pour les salariés qui perdent leur emploi. C’est en intégrant plus de souplesse dans notre système, que nous déverrouillerons le marché de l’emploi. C’est tout le sens de mes propositions.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 27 JEAN-FRÉDÉRIC POISSON

« LE CONSEIL EST L’ACTIVITÉ DANS LAQUELLE JE ME SUIS LE PLUS ÉPANOUI. SI J’AVAIS CHOISI LA VOIE DE L’ENTREPRISE, J’AURAIS AIMÉ CRÉER ET DIRIGER LA SOCIÉTÉ QWANT, MOTEUR DE RECHERCHE FRANÇAIS ÉTHIQUE, À MÊME DE CONCURRENCER LE GÉANT AMÉRICAIN GOOGLE. »

PRÉSIDENT DU PARTI CHRÉTIEN-DÉMOCRATE

DÉPUTÉ DES

SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL Tout d’abord, ne modifier les dispositions fiscales portant sur les entre- Le code du travail doit réaffirmer la force des principes d’ordre public prises qu’à la baisse et garantir a minima une stabilité fiscale et régle- social. Il doit également laisser une plus grande liberté aux partenaires mentaire sur tout le quinquennat. Ensuite réduire progressivement la sociaux et une plus grande souplesse aux entreprises fondées sur le pression fiscale des entreprises au niveau de la moyenne européenne principe de primauté de la négociation par branche. des autres grands pays de manière linéaire, sur 5 à 7 ans, en com- mençant par une baisse ciblée sur les PME / TPE. Je souhaite égale- ment que l’assiette de l’IS soit calculée sur la seule part distribuée des bénéfices, et ainsi favorisé l’investissement. Je veux également rétablir la possibilité de défiscaliser les heures supplémentaires.

28 GÉNÉRATION ENTREPRISE JEAN-FRÉDÉRIC POISSON

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? J’en vois trois. Voir après demain, penser demain et agir aujourd’hui. Faire partager à ses équipes son amour du métier et ses décisions.

AVEZ-VOUS UNE EXPÉRIENCE DU MONDE DE L’ENTREPRISE ? SI OUI, LAQUELLE ? Je suis issu du monde de l’entreprise. J’ai été DRH dans la métallurgie puis j’ai créé et dirigé un cabinet de conseil. J’ai également repris une activité de conseil entre 2010 et 2012. Je crois d’ailleurs que l’on apprend plus dans l’entreprise, la vie réelle, que dans les couloirs des cabinets ministé- riels. Des sept candidats à la primaire de la droite et du centre, je suis le seul à avoir travaillé en entreprise.

COMMENT RÉTABLIRIEZ-VOUS LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS ? Le problème de la France est qu’elle est sous attractive sur le plan économique et sur attractive sur le plan social. Par conséquent, elle fait fuir les créateurs de richesses et attirent ceux qui souhaitent profiter de son système d’aides. C’est cette spirale négative qu’il faut enrayer. Mon objectif est de rétablir l’attractivité en France, de sorte qu’elle soit au moins comparable à celle de nos concurrents européens, avec comme principes directeurs : la baisse de la pression fiscale et réglementaire, ainsi que le soutien à l’investissement et aux transmissions d’entreprises. Par ailleurs, je souhaite une baisse ciblée de l’IS sur les TPE/ PME, entreprises qui créent le plus d’emplois en France et paient aujourd’hui le plus lourd tribut réel de l’impôt sur les société.

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? Un certain nombre de vos propositions rentrent en résonance avec mon propre projet. Par exemple, je veux fixer comme objectif que 60 % des jeunes arrivent sur le marché du travail via l’apprentissage, ce qui passe notamment par la suppression du collège unique, la mise en place de passerelles professionnelles et la revalorisation du travail manuel. Par ailleurs, afin d’améliorer l’efficacité de l’action publique et concentrer l’État sur sa mission régalienne de protection des Français, je souhaite réserver le statut de fonctionnaires aux seules fonctions régaliennes (Justice, Sécurité, Défense). Hors de ces missions, tous les recrutements se feront sur contrat de droit privé, y compris dans l’enseignement. Comme vous, je suis convaincu qu’il est fondamental d’équiper au plus vite tout le territoire français en très haut débit, en particulier dans les territoires ruraux, comme l’est celui de Rambouillet où je suis élu.

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? Je suis favorable à la logique d’ensemble du livre blanc. A ceci près, qu’il ne traite pas la question de la régulation de l’économie et de la répartition de la richesse (sans tomber dans le système allocataire).

SELON VOUS, UNE BAISSE DES CHARGES SUR LE TRAVAIL EST-ELLE COMPATIBLE AVEC UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES ? Oui, et je dirais même que les deux doivent être complémentaires. Une diminution de recettes pour l’Etat doit être couplée avec des réformes structurelles qui diminueront le poids de la dépense publique à moyen terme. Les charges descendront par l’ascenseur alors que la baisse des dépenses publiques, plus longues à produire leurs effets, descendront par l’escalier. Oui, cela creusera transitoirement le déficit mais c’est exactement ce qu’a fait Gerhard Schröder en 2003 : une réforme du marché du travail avec une baisse d’impôts et de charges et à la clef, un déficit durable de huit ans pour l’Allemagne. C’est le seul moyen de mener la réforme aujourd’hui, de lui donner du sens et de faire des réformes tout en soutenant la croissance par un choc d’offre.

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? Nous allons vers une économie de la précarité - économie numérique, robotisation – avec des destructions massives d’emplois et des transferts mas- sifs de richesse. Le rôle du politique est d’anticiper cette mutation afin de garantir une concurrence équitable, des règles du jeu respectées par tous, un financement renouvelé de la protection sociale et un filet de sécurité minimal pour tous. Je propose par exemple d’attacher les droits sociaux à la personne et non à une entreprise donnée. Je souhaite également instaurer un revenu de base inconditionné. Ce revenu universel de base constitue à la fois une remise à plat et une simplification drastique du système allocataire. Il serait financé intégralement par le montant des aides existantes plus les économies générées par la simplification administrative. Il n’aurait pas d’effet désincitatif sur le travail puisque son montant serait minimal, de l’ordre de 400 euros par adulte et 200 euros par enfant. Le revenu de base est aussi une autre manière de répartir la richesse : le revenu de base, versé dès la naissance et sans conditions de revenus (mais imposable) redit l’appartenance de chacun à la communauté nationale et lui donne une part du fruit du travail des générations précédentes. Je réfléchis également à la possibilité de transférer une partie du coût de la protection sociale qui repose aujourd’hui uniquement sur le travail humain (charges sociales) vers les machines, dans le cadre du mouvement massif de robotisation.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 29 NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET

« SI J’AVAIS CHOISI LA VOIE DE L’ENTREPRENEURIAT, J’AURAIS ÉTÉ AUTOENTREPRENEUR OU DIRIGEANTE D’UNE PETITE ENTREPRISE, NOTAMMENT DANS LE DOMAINE DE L’INNOVATION NUMÉRIQUE, OU DE L’ARCHITECTURE. »

ANCIEN MINISTRE

DÉPUTÉE DE L’ESSONNE

PRÉSIDENTE DU GROUPE LES RÉPUBLICAINS AU CONSEIL DE PARIS

SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL Je propose une baisse de 65 milliards d’euros sur Je souhaite accompagner le mouvement du travail indépendant. Le travail indépendant est le travail et 35 milliards d’euros sur le capital. Avec un mouvement irrépressible. Je souhaite doter les Français de plus d’agilité, en : une baisse des charges de 50 milliards, que je ne concentre par uniquement sur les petits salaires • créant un statut général du travailleur indépendant ; mais sur toute la gamme. Il faut aussi baisser • affirmant l’impossibilité, pour le juge prud’homal, de requalifier des travailleurs indépen- l’impôt sur les sociétés au taux européen, aug- dants en salariés ; menter le plafond de l’IS réduit sur les PME-TPE • instaurant des règles particulières de protection des travailleurs indépendants en situation et supprimer les impôts qui pèsent justement sur de dépendance économique ou de para-subordination ; la production : la C3S, la cotisation foncière des • réformant le financement de la protection sociale pour prendre en compte le phénomène entreprises. Du côté du capital, elle se concentre d’accroissement du travail indépendant. autour de la transmission d’entreprise, avec un Ensuite, le droit du travail doit s’adapter à la réalité du monde du travail. C’est pourquoi je renforcement des dispositifs Dutreil et la sortie de propose de ne garder dans le code du travail que les dispositions d’ordre public et de renvoyer l’ISF. Pour les particuliers, mon axe principal, c’est tout le reste à des négociations dans le cadre des branches et au sein des entreprises. Il faut l’équité et la lisibilité. La société souffre de la com- également renoncer à une durée légale du travail et réformer les seuils sociaux.Enfin, il faudra plexité du système. Elle engendre frustrations et donner plus de place à la négociation collective, comme je le propose, nécessite de réformer jalousie. Chacun pense que l’autre profite plus que le syndicalisme pour le rendre plus efficace, et je formule 3 propositions sur ce sujet : soi. Chacun pense qu’il paie plus qu’il ne gagne. Je propose ainsi la mise en place d’une flat tax, 1. Instaurer une durée maximale du mandat syndical pour favoriser la rotation des délégués autour de 20 %, ainsi que d’un revenu de base de syndicaux et encourager les salariés à se présenter, 470 euros, sans condition. 2. Supprimer les délégués syndicaux permanents dans les entreprises de moins de 500 salariés, 3. Créer un syndicalisme de services large hors l’entreprise. Je suis également favorable au référendum d’entreprise, notamment à la demande du dirigeant en cas de blocage.

30 GÉNÉRATION ENTREPRISE NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET

QU’AVEZ-VOUS RETENU DE L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE AU COURS DU MANDAT DE FRANÇOIS HOLLANDE ? Une augmentation de 24 % des demandeurs d’emploi de catégorie A, B et C, une hausse tendancielle des prélèvements obligatoires, notam- ment pour les ménages, et des entreprises toujours à la peine pour embaucher et gagner des marges.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? Le pragmatisme et le sens que l’on donne à son travail. C’est mon côté ingénieur qui parle.

SI VOUS ÊTES ÉLU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : QUELLE SERAIT VOTRE MÉTHODE POUR RÉFORMER LE CODE DU TRAVAIL ? Ce qui permet les réformes, c’est de mettre du sens. Il y a une différence très importante entre les efforts et le sacrifice. Les efforts, c’est quand il y a une lumière au bout du tunnel. Sans vision, ce sont des sacrifices. La différence, c’est parce qu’on leur demandera cette fois des efforts.

COMMENT RÉTABLIRIEZ-VOUS LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS ? Par un choc fiscal sans précédent. Je propose une baisse de 65 milliards sur le travail et 35 milliards sur le capital. Avec une baisse des charges de 50 milliards, que je ne concentre par uniquement sur les petits salaires mais sur toute la gamme. C’est ce qui est vraiment efficace pour lutter contre le chômage. Il faut aussi baisser l’impôt sur les sociétés au taux européen, augmenter le plafond de l’IS réduit sur les PME-TPE et suppri- mer les impôts qui pèsent justement sur la production : la C3S, la cotisation foncière des entreprises. Du côté du capital, elle se concentre autour de la transmission d’entreprise, avec un renforcement des dispositifs Dutreil et le fait de dédier exclusivement l’ISF au financement des entreprises.

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? Il y a beaucoup de propositions intéressantes dans ce rapport : la convergence fiscale européenne, la baisse de l’imposition du capital, l’ins- tauration d’une flat tax sur le revenu, la création d’une allocation sociale unique, la réforme du système de retraites, le soutien aux business angels ou encore le pari du numérique.

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? J’ai des doutes quant au contrat de travail unique, car je ne suis pas certaine qu’il réduira réellement le dualisme du marché du travail. Je ne suis pas favorable à la suppression de l’aide médicale d’Etat, mais préfère la restreindre aux cas les plus urgents, car le principe de l’AME est un impératif de santé publique. Je pense également que la suppression de l’ISF serait une erreur, car le supprimer donnerait l’impression aux Français de n’avoir fait que cela. Ce serait une erreur politique. Il faut le transformer en obligation d’investissement, notamment dans les entreprises qui ne peuvent pas se financer sur les marchés. Il faut baisser le taux supérieur, déplafonner le dispositif ISF-PME et je mets aussi une exonération totale sur l’argent investi dans une entreprise dont on est le salarié. Enfin, j’irai plus loin que la réforme du RSI en proposant la création d’un véritable statut général du travailleur indépendant et en supprimant ce régime inefficace qui décourage les entrepreneurs.

SELON VOUS, UNE BAISSE DES CHARGES SUR LE TRAVAIL EST-ELLE COMPATIBLE AVEC UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES ? Oui, et je dirais même que les deux doivent être complémentaires. Une diminution de recettes pour l’Etat doit être couplée avec des réformes structurelles qui diminueront le poids de la dépense publique à moyen terme. Les charges descendront par l’ascenseur alors que la baisse des dépenses publiques, plus longues à produire leurs effets, descendront par l’escalier. Oui, cela creusera transitoirement le déficit mais c’est exactement ce qu’a fait Gerhard Schröder en 2003 : une réforme du marché du travail avec une baisse d’impôts et de charges et à la clef, un déficit durable de huit ans pour l’Allemagne. C’est le seul moyen de mener la réforme aujourd’hui, de lui donner du sens et de faire des réformes tout en soutenant la croissance par un choc d’offre.

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? Oui, donner plus de flexibilité aux entreprises facilitera les embauches. Mais il faudra également inventer de nouvelles protections en contre- partie. Je propose ainsi la création d’un revenu de base de 470 euros, qui sera cumulable avec les revenus du travail. Cela change peu les situations individuelles, mais on sort du système dans lequel la moitié des Français seulement paie l’impôt sur le revenu. Là, tout le monde paie l’impôt dès le premier euro, avec un taux unique mais il y a un revenu de base pour garantir la justice pour les petits revenus. Ce revenu de base est la fusion de revenus variés comme le RSA et l’ASS, mais il ne remplace pas les allocations chômage. C’est un geste de simplification et de cohésion. Il permet surtout que le travail paye : le retour à l’emploi ne donne pas lieu à la suppression du revenu de base, ce qui est plus incitatif. Et c’est une réforme équilibrée financièrement. Elle s’inscrit aussi dans le mouvement d’individualisation des droits.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 31 JEAN-FRANÇOIS COPÉ

« SI J’AVAIS CHOISI D’ÊTRE ENTREPRENEUR, J’AURAIS AIMÉ DIRIGER UNE PME INNOVANTE, POURQUOI PAS DANS LE NUMÉRIQUE, CAR ON GÈRE DES PROBLÉMATIQUES À LA FOIS COMPLEXES, MAIS AUSSI À TAILLE HUMAINE, DANS UNE TRÈS GRANDE PROXIMITÉ AVEC SES SALARIÉS. ENFIN, DIFFICILE DE SE PROJETER ! DANS UNE AUTRE VIE JE RÊVAIS D’ÊTRE PIANISTE DE BAR… »

ANCIEN MINISTRE

ANCIEN PRÉSIDENT DE L’UMP

DÉPUTÉ DE SEINE ET MARNE

MAIRE DE MEAUX

SES PROPOSITIONS :

FISCALITÉ DROIT DU TRAVAIL Je propose un choc fiscal de 50 milliards de baisses d’impôts. 35 mil- Outre le référendum d’entreprise qui peut donner une vraie souplesse liards de baisses pour les entreprises : 30 milliards de charges patro- dans chaque entreprise, je veux assouplir les modalités de licenciement nales en moins ainsi que 5 milliards de baisse de l’IS. 15 milliards en redéfinissant le motif de licenciement économique, en renforçant le pour les ménages : 4,5 mds de suppression de l’ISF, 5 mds de baisse mécanisme de rupture conventionnelle du contrat de travail et en intro- de l’IR, 4 milliards de baisse des charges salariales pour augmenter duisant une définition légale du préjudice indemnisable. Il faudra bien les salaires nets, ainsi que le rétablissement de la fiscalité familiale. Je sûr aussi supprimer les seuils sociaux dans le temps et mettre en place veux aussi la suppression des droits de succession jusqu’à 400 000 une instance unique de représentation du personnel (le Conseil d’En- euros, comme en Allemagne et le rétablissement de la demi-part pour treprise) pour toutes les entreprises en fusionnant les instances exis- les veuves supprimée en 2008. tantes. L’abrogation du « compte personnel pénibilité » sera immédiate.

32 GÉNÉRATION ENTREPRISE JEAN-FRANÇOIS COPÉ

QU’AVEZ-VOUS RETENU DE L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE AU COURS DU MANDAT DE FRANÇOIS HOLLANDE ? Le matraquage fiscal des entreprises et des particuliers qui a eu pour effet direct une hausse inédite du chômage. Plus d’1 million de personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi en moins de 5 ans, quel dramatique record. Dans le même temps, l’Allemagne et le Royaume- Uni sont en plein emploi. L’Italie et l’Espagne se redressent…

QUELLES SONT LES PRINCIPALES QUALITÉS POUR ÊTRE UN CHEF D’ENTREPRISE ? Comme en politique, la capacité de décider et d’entraîner une équipe dans une aventure humaine collective! En trois mots : être un chef !

AVEZ-VOUS UNE EXPÉRIENCE DU MONDE DE L’ENTREPRISE ? SI OUI, LAQUELLE ? Oui j’ai travaillé plusieurs années au Crédit local de France, une banque spécialisée dans le développement local, dans les années 1990. Plus jeune encore, j’avais travaillé à Coopagri Bretagne, une coopérative agricole à Landernau.

SI VOUS ÊTES ÉLU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : COMMENT RÉTABLIRIEZ-VOUS LA CONFIANCE DES INVESTISSEURS ? Les investisseurs ont besoin de stabilité, de visibilité, de constance. Je propose dans les 3 mois suivant l’élection présidentielle de passer toutes les réformes structurelles par ordonnances : baisses des charges et des impôts, réforme des retraites, assouplissement du code du travail etc. Une fois que ces décisions auront été prises, il ne sera plus question d’en changer tous les quatre matins en fonction du dernier fait divers, mais de s’y tenir. Je fais mienne la phrase de Margaret Thatcher qui expliquait à posteriori sa méthode ainsi : « la première année de mon mandat toutes les grandes décisions ont été prises. Les dix ans qui ont suivi ont été consacrés à les mettre en œuvre. »

QUELLES SONT LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA QUE VOUS COMPTEZ METTRE EN ŒUVRE ? POURQUOI ? Presque toutes ! Je vous rappelle que lorsque j’étais Président de l’UMP, j’avais fait adopter toutes les propositions de GEEA. Autant vous dire que nous sommes proches ! Je veux immédiatement baisser les charges sociales de 34 milliards € et l’IS de 5 milliards€. Je propose dégager 100 milliards d’économies qui nous ramèneront à 50 % de dépenses publiques sur le PIB en fin de mandant. Je suis pour la suppression de l’ISF, la mise en place d’un prélèvement libératoire à taux unique de 26 %, comme en Allemagne, sur les dividendes, intérêts et plus-values mobilières. Je suis favorable à une convergence fiscale européenne pour que nous jouions à armes égales avec l’Allemagne… Je suis pour l’apprentissage à 14 ans et la retraite à 65 ans. Je plaide pour une refonte des régimes sociaux spécifiques au sein du régime général, pour les étudiants, fonctionnaires, indépendant (RSI), intermittents et intérimaires…

PARMI LES PROPOSITIONS DU LIVRE BLANC DE GEEA, Y-EN-A-T-IL AVEC LESQUELLES VOUS ÊTES EN DÉSACCORD ? POURQUOI ? Oui, je suis encore sceptique sur l’idée d’un contrat de travail unique ! J’ai beaucoup réfléchi sur cette question et je crains que cela ne se traduise au final par une perte de flexibilité sur le marché du travail… Je suis pour qu’on puisse renouveler trois fois le CDD contre deux aujourd’hui.

SELON VOUS, UNE BAISSE DES CHARGES SUR LE TRAVAIL EST-ELLE COMPATIBLE AVEC UNE BAISSE DES DÉPENSES PUBLIQUES ? Absolument ! Il faut faire les deux simultanément. Dès l’été 2017, sera décidée un allègement de charges de 30 milliards € sur les charges patronales et de 4 milliards sur les charges salariales. Dans le même temps, je propose un programme complet de baisse de dépenses de 100 milliards € : retraite à 65 ans et fusion des régimes, suppression de l’Aide Médicale d’Etat, suppression de l’emploi à vie dans la fonction publique, fusion des départements et des régions, dégressivité des allocations chômage…

LA FRANCE DOIT-ELLE S’INSPIRER DE LA FLEXISÉCURITÉ DU MODÈLE SCANDINAVE ? C’’est une évidence ! Nous l’évoquons depuis des années sans avoir jamais osé franchir le pas. N’en parlons plus, faisons-le ! Libérons le Code du travail comme je viens de l’évoquer. En contrepartie, je souhaite mieux accompagner les salariés en perte d’emploi, en regroupant tous les acteurs d’orientation professionnelle au sein d’un seul organe – l’Agence Pour le Retour à l’Emploi – et en mettant en place un dispositif efficace d’accompagnement des salariés. Je propose notamment de recentrer l’enveloppe de 30 milliards d’euros actuellement consacrée à la formation professionnelle en priorité sur les demandeurs d’emploi qui en ont le plus besoin.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 33 COLLOQUE

OLIVIER DASSAULT JEAN-MICHEL FOURGOUS ALAIN BLOCH

PRÉSIDENT DE GEEA, DÉPUTÉ DE L’OISE, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL, PORTE-PAROLE DE GEEA, MAIRE DIRECTEUR D’HEC ENTREPRENEUR PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DU GIMD D’ELANCOURT, VICE-PRÉSIDENT DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES

HERVÉ NOVELLI PATRICE CAINE GILLES CARREZ

ANCIEN MINISTRE DES PME, CHEF D’ENTREPRISE PDG DE THALÈS PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES FINANCES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

LOUIS GISCARD D’ESTAING

PRÉSIDENT DU THINK-TANK LES-IDÉES.FR

34 GÉNÉRATION ENTREPRISE Colloque de « Génération entreprise – Entrepreneurs associés » lundi 20 juin 2016

« La croissance d’abord ! » Comment libérer le travail, le capital et l’innovation pour sauver notre économie ?

GÉNÉRATION ENTREPRISE 35 " Photographie Vives " Eaux d'Olivier originale Dassault OLIVIER DASSAULT • PRÉSIDENT DE GEEA, DÉPUTÉ DE L’OISE, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SURVEILLANCE DU GIMD

« SI NOS 20 PROPOSITIONS SONT AUDACIEUSES, ELLES SONT SURTOUT LARGEMENT INSPIRÉES DES RÉFORMES QUI ONT RÉUSSI À L’ÉTRANGER. ALORS, POURQUOI PAS NOUS ? »

« Si dans son discours du Bourget, François elle atteint timidement une moyenne de 0,5 % travail plus flexibles pour enlever cette satanée Hollande promettait de « réenchanter le rêve ces 4 dernières années, contre plus de 1 % peur d’embaucher »… français », il fait en réalité subir à nos concitoyens en Allemagne ou 2,1 % au Royaume-Uni et aux un véritable cauchemar ! », a d’emblée déclaré Etats-Unis ! ». « Plus qu’un simple colloque, GEEA sonne Olivier Dassault. C’est pourquoi, le Président du conseil de surveil- aujourd’hui le tocsin et appelle au sursaut natio- Pour le Député de l’Oise, « notre pays vient ainsi lance du groupe industriel Marcel Dassault a exhorté nal ! », a-t-il alors lancé, devant un auditoire nom- de perdre son rang de 5ème puissance écono- à « débrider » notre production de richesses avant breux, réuni dans la Salle Victor Hugo, avant de mique mondiale et il compte près de 6,5 millions de détailler certaines mesures de son nouveau Livre conclure son intervention en ces termes : « Non, de chômeurs toute catégorie, un niveau sans pré- blanc intitulé « La croissance d’abord ! ». la France ne peut plus se complaire, tel un élève cédent dans notre Histoire ». surdoué, à se reposer sur ses lauriers tout en se Il a notamment évoqué « la convergence fiscale laissant peu à peu distancer par ses principaux « Pire, la France devient une nation d’émigra- européenne, l’inscription dans la Constitution de concurrents… C’est un vrai gâchis ! Alors, nous tion. Les investisseurs étrangers la fuient, sans la non-rétroactivité des lois fiscales, l’instauration aussi, n’ayons pas peur ! Remuons, ici, les idées compter le nombre de ses enfants, diplômés ou d’une « flat tax » sur le revenu, le doublement novatrices, faisons place à l’audace et redon- non, qui en font tout autant », a-t-il alors com- des seuils sociaux, la multiplication des Business nons, ensemble, à notre pays le rang qu’il n’aurait plété avant d’ajouter : « Quant à notre croissance, Angels ou encore la mise en place de contrats de jamais dû perdre ! ».

36 GÉNÉRATION ENTREPRISE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL ET PORTE-PAROLE DE GEEA, MAIRE D’ELANCOURT, JEAN-MICHEL FOURGOUS • VICE-PRÉSIDENT DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES

« 4 ans après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, jamais notre pays n’avait subi un tel décrochage économique et social », a d’emblée constaté Jean-Michel Fourgous.

Selon lui, toutes les mesures idéologiques, prises contre l’entreprise ont en effet « littéralement cassé notre croissance ». Alors que cette dernière s’éle- vait à 2,1 % en 2011, elle a brutalement chuté à 0,2 % en 2012 puis 0,7 % en 2013 et 0,2 % en 2014 avant d’atteindre timidement 1,1 % en 2015… Et cela malgré un contexte international favorable (niveau de l’Euro, du pétrole et des taux d’intérêt).

Pour le délégué général de GEEA, « les consé- quences de cet échec économique sont drama- tiques pour la France ». Notre pays subit en effet « le pire plan social de son Histoire avec près d’1,5 million de chômeurs supplémentaires toutes caté- gories depuis 2012 » alors qu’au même moment, « l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis renouent avec le plein emploi ! ».

C’est pourquoi Génération entreprise a rédigé un nouveau livre blanc de « 20 mesures fortes, surtout pas des mesurettes », a alors expliqué Jean-Michel Fourgous avant de détailler, comme Olivier Dassault avant lui, certaines de ses propositions qui visent à libérer le travail, le capital et l’innovation.

Il a d’abord évoqué son ambition de « revenir à 50 % du PIB de dépenses publiques », ce qui impli- querait notamment « l’embauche des nouveaux agents de la Fonction publique non régalienne sous contrats de droit privé », « une égalité public- « IL FAUT AU MINIMUM 1,5 % DE CROISSANCE POUR ARRÊTER privé pour les jours de carences » ou encore une « égalité public-privé pour les retraites ». LA DESTRUCTION D’EMPLOI ET UNE HYPER-CROISSANCE DE 3 À 4 % POUR VRAIMENT SAUVER LA FRANCE ! » Jean-Michel Fourgous a ensuite proposé la sup- pression de la taxe sur les plus-values de cessions Cette mesure « améliorerait notre attractivité et mobilières (en gardant les 15,5 % de prélèvements Le Maire d’Elancourt a enfin appelé à miser sur pourrait augmenter le PIB de 2 % avec la création sociaux) afin de « créer un vrai choc de confiance le numérique, « le plus grand démultiplicateur de plus de 200.000 emplois », a-t-il complété en et relancer l’investissement productif en France ». d’intelligence et d’innovation que l’homme ait citant une étude du think-tank IREF. inventé ! ». C’est pourquoi, « il faut intensifier le Selon lui, « la taxe sur les plus-values à 0 % est déploiement du Très haut débit et la formation certainement la mesure turbo la plus puissante Le Porte-parole de GEEA a aussi exhorté à une de nos jeunes en « codage », comme nous le fai- pour booster notre PIB, à l’image de l’exemple plus grande « mixité culturelle dans notre proces- sons dans ma ville d’Elancourt grâce à de petits américain au temps du Président Roosevelt ». « La sus décisionnel ». Cette dernière serait notamment robots ! », a-t-il expliqué. diminution de la taxe sur les plus-values de 63 % à rendue possible par « la démission de la Fonction ème 15 % avait ainsi entraîné une hyper-croissance de publique pour tout fonctionnaire élu au Parlement, « Ensemble, adaptons notre pays au XXI siècle, 8 % les 2 années suivantes ! », a-t-il alors expliqué. par la parité public-privé dans les investitures aux dans ce monde en pleins mouvements, et réveil- législatives ou la réalisation d’une étude d’impact lons le génie français, et Dieu sait si nous n’en Le Vice-président de Saint-Quentin-en-Yvelines a avant chaque décision qui concerne les entreprises manquons pas ! », a-t-il alors conclu. également évoqué la baisse du taux d’IS à 25 %. par un comité d’entrepreneurs ».

GÉNÉRATION ENTREPRISE 37 TABLE RONDE N°1 « LIBÉRER LE TRAVAIL ET LE CAPITAL, UN IMPÉRATIF POUR OBTENIR UNE HYPER-CROISSANCE ? »

ALAIN BLOCH • DIRECTEUR D’HEC ENTREPRENEUR « COMMENT TRANSMETTRE À NOTRE JEUNESSE L’AUDACE D’ENTREPRENDRE ? »

Evoquant son expérience d’ancien Président de « FAISONS DE NOS ENTREPRENEURS chambre au Tribunal de commerce de Paris, Alain LES HÉROS DES TEMPS MODERNES ! » Bloch a ainsi affirmé que « notre régime actuel de sanction de l’échec est absolument dispropor- tionné par rapport à ce qui est nécessaire d’avoir économiquement ». « Nous sommes encore véri- tablement, dans ce domaine là, à l’époque de Balzac ! », a-t-il ensuite déclaré avant de pour- suivre : « Même si nous sommes aujourd’hui au XXIème siècle, nous sommes encore un pays dans lequel on peut priver de ses droits civiques un chef d’entreprise qui a déposé son bilan, sans nécessairement qu’il ait fait une faute pénale ».

Selon le directeur du programme « HEC entrepre- neur », « la deuxième chose qu’il faut transmettre, c’est la valeur de l’exemple ». Il s’agit notamment de faire de nos entrepreneurs « des héros de la France ».

Pour Alain Bloch, on entend ainsi trop souvent les hommes politiques parler d’économie et pas assez les entrepreneurs. Il s’agit pourtant de davantage transmettre leur optimisme « en glori- fiant ceux qui réussissent, en les laissant parler et en les écoutant davantage dans le débat public ».

Nos jeunes découvriront alors que « la création d’entreprise est la dernière aventure moderne, la façon la plus évidente de transformer le monde Dans cette situation morose, Alain Bloch a quand Mais, selon lui, il y a 2 chose très importantes à et qu’elle est beaucoup plus efficace que l’action même tenu à souligner les raisons qui permettent davantage valoriser : « le rapport a l’échec et la politique ! ». A ses yeux, l’exemple du secteur des de rester optimiste quant à l’avenir de la France. valeur de l’exemple ». taxis est assez éloquent : alors que des dizaines de gouvernements successifs ont échoué à réfor- Il a ainsi constaté un phénomène très nouveau qui Il regrette en effet que notre « pays continue d’en- mer cette situation de monopole, un seul entre- se développe depuis une dizaine d’années de façon tretenir un rapport à l’échec qui est très préoc- preneur a en effet réussi à tout bousculer. très significative, à savoir le fait que « nos jeunes cupant », contrairement d’ailleurs aux Etats-Unis étudiants créent massivement des entreprises ». où la tolérance à l’échec participe activement au « Les entrepreneurs transforment le monde et « Statistiquement, près d’1/3 des étudiants d’HEC dynamisme économique. Selon lui, « on devrait être c’est ce qu’il faut répéter, glorifier, valoriser », a-t-il a créé une entreprise dans les 5 ans suivant la fiers de ses échecs comme un soldat est fier de ses alors appelé de ses vœux en guise de conclusion. sortie de l’école », a-t-il alors mis en exergue. blessures de guerre ! »

38 GÉNÉRATION ENTREPRISE HERVÉ NOVELLI • ANCIEN MINISTRE DES PME, CHEF D’ENTREPRISE « COMMENT ADAPTER LA FRANCE FACE À L’ÉMERGENCE DE L’UBER-CAPITALISME ET DU POST-SALARIAT ? »

« PLUTÔT QUE DE REFORMER UN CODE DU TRAVAIL ADAPTÉ À SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DU XIXÈME SIÈCLE, IL FAUDRAIT EN RECRÉER UN NOUVEAU POUR FAIRE ENTRER LA FRANCE DANS LE XXIÈME SIÈCLE ! »

Pour débuter son intervention, Hervé Novelli a d’efficacité, des contrats de travail qui ont été créés D’abord pensé à des fins de simplification, le d’abord tenu à faire un constat qui s’organise à la fin XIXème et qui étaient destinés aux grandes statut de l’auto-entrepreneur s’est d’ailleurs autour de 3 réalités. concentrations industrielles, au travail posté, au montré parfaitement adapté à cette nouvelle travail à la chaine et aux horaires fixes ? », s’est-il société, a expliqué son fondateur, Hervé Novelli. Le premier, « c’est que la mondialisation des alors interrogé. L’émergence de nouvelles formes Dans les années qui viennent, il convient en effet, échanges, des capitaux et des personnes n’a d’activités, avec notamment le rôle de plus en plus selon lui, de « faciliter cette coexistence dans l’en- jamais été aussi forte aujourd’hui ». Selon lui, au déterminant joué par la robotique, vont en effet treprise entre le travail indépendant et le travail lieu de la contester ou de se lamenter sur ses nécessiter d’avoir une réflexion, « non pas sur le salarié » ainsi que de « bâtir la nouvelle protection effets pervers, il faudrait d’ailleurs mieux consi- contrat de travail tel qu’on le connaît, mais sur un sociale du XXIème siècle en intégrant cette protec- dérer cette mondialisation comme « une longue nouveau contrat », a-t-il ajouté. tion des travailleurs indépendants non salariés ». marche vers la sortie de la pauvreté pour le genre humain ». Le troisième constat, c’est la rapidité de la révo- En conclusion, Hervé Novelli a cependant lancé lution numérique, qui bouleverse sur son passage une mise en garde face à l’absence de prise en Le second constat, « c’est que nous sommes tous les secteurs sans que l’on puisse la freiner, compte de cette émergence du travail indépen- passé d’une société industrielle à une société et qui met en relation de manière instantanée, sur dant comme caractéristique fondamentale de de service ». Malheureusement, « on conserve un marché mondial, une offre et une demande. notre future société du XXIème siècle. Cette naïveté les structures qui caractérisaient cette société C’est pourquoi, au moment où, partout dans le rendrait en effet impossible « la résolution des pro- de production industrielle alors qu’elles sont monde le travail indépendant monte à une vitesse blèmes de notre pays » et ferait alors de la disloca- particulièrement inadaptées à la société de ser- extraordinaire, l’ancien Ministre des PME estime tion sociale de notre société une bien triste réalité. vice », a regretté Hervé Novelli. Ainsi, « comment que cette révolution digitale nécessite d’adapter voulez-vous avoir, avec une quelconque chance rapidement l’ensemble de nos relations au travail.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 39 TABLE RONDE N°2 « POUR BÂTIR LES 30 GLORIEUSES, COMMENT LIBÉRER L’INNOVATION EN FRANCE ? »

PATRICE CAINE • PDG DE THALÈS « LE CRÉDIT IMPÔT RECHERCHE : FAUT-IL ALLER PLUS LOIN ? »

Le deuxième axe d’innovation concerne l’éco- système en lien avec les partenaires de Thales. « Il y a 1,5 milliard d’euros en France qui est réinjecté dans les PME et ETI françaises », a-t-il alors ajouté.

Le troisième axe, c’est la co-innovation avec les clients et les utilisateurs. C’est d’ailleurs pour cela que Thales a créé des « innovation hub », à savoir « des espaces d’innovations où nous faisons venir nos clients et utilisateurs, pour réfléchir avec eux, à l’évolution de leur métier dans 5 ans ou dans 10 ans ».

Patrice Caine a également rappelé l’importance du soutien public en matière de financement de l’innovation, que ce soit grâce aux budgets de R&D que le Ministère de la Défense consacre aux « IL FAUDRAIT DÉPLAFONNER LE CRÉDIT D’IMPÔT RECHERCHE POUR grands groupes industriels (entre 150 et 200 mil- PRODUIRE PLUS ET CRÉER DAVANTAGE D’EMPLOIS EN FRANCE ! » lions d’euros par an), au crédit impôt recherche qui représente près de 120 millions d’euros par an pour Thales ou encore du Grand emprunt qui Voulant expliciter les facteurs qui expliquent des transferts de technologie » et donc de « tou- a notamment permis de financer des innovations aujourd’hui le succès de Thales, tout en essayant jours garder un temps d’avance technologique ». technologiques en matière spatiale ou dans le d’en tirer quelques enseignements plus natio- domaine aéronautique. naux, Patrice Caine est d’abord revenu sur l’an- Concernant la Recherche et Développement, née 2015, une « année exceptionnelle en matière « il est fondamental de garder quelque chose de « Ce soutien public est vraiment indispensable car de prise de commande » avec « une croissance plus que nos concurrents, notamment pour justi- nous avons cet handicap structurel de compétiti- d’environ 5 % ». fier des prix plus importants, du fait de nos coûts vité à combler mais aussi parce tous les grands plus lourds ». « Nos ingénieurs en France sont pays dans le monde soutiennent sans exception Selon lui, les moteurs de cette réussite sont à du simple au double par rapport à ceux au sud leurs champions nationaux », a alors insisté le la fois « la capacité assez extraordinaire de son de l’Europe, et du simple au triple par rapport PDG de Thales. Puis il a appelé à déplafonner le groupe à se projeter à l’international » et le goût à nos ingénieurs en Europe de l’est, comme en Crédit Impôt Recherche qui « permet d’ancrer la pour innover qui caractérise particulièrement son Roumanie par exemple », a-t-il détaillé. recherche en France et de compenser cet handi- entreprise. cap de compétitivité ». « Cela serait un très bon Pour Patrice Caine, la stratégie d’innovation se investissement en terme d’argent public car cela Sur la conquête internationale, le PDG de Thales décline ainsi en 3 axes. a alors expliqué qu’il fallait « chercher les contrats créerait plus d’emplois en France, des emplois là où ils sont ». C’est pourquoi, « entre 2012 et Premièrement, l’innovation technologique en qualifiés, des emplois qui exportent », a-t-il alors 2015, on a doublé les prises de commande interne ou auprès de nos grands partenaires. conclu. dans les pays émergents », a-t-il complété. Cela « C’est plus du tiers de nos salariés, soit 24 000 implique notamment de « se confronter à nos personnes, qui travaille dans les centres de déve- compétiteurs mondiaux », d’ « accepter de faire loppement du groupe », a-t-il expliqué.

40 GÉNÉRATION ENTREPRISE GILLES CARREZ • PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES FINANCES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE « DETTE, CHÔMAGE, DÉCROCHAGE ÉCONOMIQUE… COMMENT LIBÉRER NOTRE CROISSANCE ET FAIRE FACE AUX URGENCES FRANÇAISES ? »

Pour la première fois, Gilles Carrez constate « une évolution dans les esprits des décideurs publics », à savoir une prise de conscience que les Français sont dans une situation d’ « overdose fiscale ».

Ayant atteint la limite du consentement à l’impôt et face à la nécessité de diminuer les prélève- ments obligatoires, le Président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a alors invité à réaliser des économies sur les dépenses publiques et à soutenir tout ce qui pourrait être fait en ce sens, y compris les mesures prises par le gouvernement actuel.

Il a par exemple évoqué la mise en place de CICE (qu’il faudra surement basculer en baisse directe de charges), la poursuite de la baisse des charges sociales (qu’il faudra poursuivre quel que soit le niveau du salaire, notamment pour les entreprises à forte valeur ajoutée qui exportent), la suppression programmée de la « C3S » ou l’annonce gouvernementale de dimi- nuer l’impôt sur les sociétés dès 2017. « Cette baisse de 40 milliards d’euros ramènera globale- ment les prélèvements sur les entreprises à leur niveau de 2007 », a-t-il alors souligné.

Pourtant, même si les marges de nos entreprises « AUJOURD’HUI, L’ENJEU MAJEUR EST DE LIER DE FAÇON se redressent, « la confiance n’est malheureu- RIGOUREUSE LES BAISSES D’IMPÔTS NÉCESSAIRES AUX sement pas revenue et les investissements ne DIMINUTIONS DES DÉPENSES PUBLIQUES » repartent pas suffisamment », a-t-il mentionné avant d’appeler à poursuivre la baisse du coût du travail, la diminution de l’impôt sur les sociétés complété, même si tout est fait aujourd’hui pour avec beaucoup de pédagogie auprès de nos comme en Allemagne ou au Royaume-Uni ou la « dissimuler » sa progression. Une situation qui concitoyens, notamment sur les transferts suppression des impôts qui pèsent sur la produc- est d’autant plus inquiétante que nous vivons sociaux qu’il faut davantage cibler. En effet, tion et notre compétitivité. actuellement dans une situation de « grand endor- « quand on regarde l’évolution de la dépense missement », sous « anesthésie complète », mais publique depuis le début des années 1980, les Mais pour réaliser de telles diminutions d’impôts, le jour où les taux d’intérêts repartiront, alors ¾ de l’augmentation, c’est sur le social », a-t-il Gilles Carrez a mis en garde contre cette tentation « la France se réveillera avec la gueule de bois », expliqué. habituelle de recourir à « la facilité de la dette ». a-t-il souligné. « Nous sommes dans un pays où l’on finance A l’approche de l’élection des Primaires, Gilles les augmentations de dépenses publiques par C’est pourquoi, en 2017, Le Député du Val-de- Carrez a alors appelé ses concitoyens à exiger le déficit et la dette mais où l’on finance aussi la Marne estime que nous n’aurons d’autres choix des candidats qu’ils donnent des détails sur la politique de baisse d’impôts par la dette ! », a-t-il que de faire « prendre les impôts à la descente baisse des dépenses publiques car « c’est trop regretté. par l’ascenseur et les dépenses par l’escalier ! ». facile de brandir 100 milliards d’euros de baisse d’impôts sans dire comment on va s’y prendre ! », Résultat, avec plus de 2100 milliards d’euros Pour réussir une telle ambition, le Maire du a-t-il conclu. et près de 100 % du PIB, « notre endettement Perreux-sur-Marne a évoqué la nécessité de arrive à des niveaux très préoccupants », a-t-il « mener des réformes extrêmement difficiles »,

GÉNÉRATION ENTREPRISE 41 LOUIS GISCARD D’ESTAING • PRÉSIDENT DU THINK-TANK LES-IDÉES.FR OBJETS DÉCO & « QUELLES MESURES D’URGENCE ADOPTER POUR FAIRE RÉUSSIR LA FRANCE EN PLEINE MONDIALISATION ? » ART DE VIVRE LINGE DE MAISON

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« Il faut que la France cesse de dépenser plus, de En ce qui concerne la compétitivité, « il est très audit office » britannique, Louis Giscard d’Estaing 75006 PARIS travailler moins et d’emprunter la différence ! », a important de maintenir ce que nous avions mis en a en effet souhaité « un organisme extérieur avec d’emblée déclaré Louis Giscard d’Estaing en place, le crédit impôt recherche », a-t-il complété. des contrats de droit privé qui permette d’assurer citant Raymond Barre. ce contrôle ». Louis Giscard d’Estaing pense également qu’il « Je propose qu’on mette en extinction les 35 faut se poser la question du développement de L’ancien parlementaire a enfin appelé à réduire TÉL. : 01 42 01 55 33 heures, c’est à dire qu’on donne la possibilité aux l’économie numérique qui comporte des dispari- le nombre de parlementaires, en passant notam- "l’adresse déco employeurs sur tous les nouveaux contrats, de tés de fiscalité entre les pays. Pour résoudre ce ment à 489 députés comme en 1981, et à appli- [email protected] négocier librement sur la base de 35 à 39h par problème, il a alors suggéré qu’il y ait « un genre quer au niveau du Sénat le principe allemand exemple la durée du travail, et en même temps, d’OCDE ou d’ONU de la fiscalité de l’économie selon lequel les Présidents des Länder sont OUVERT DU LUNDI AU SAMEDI de faire basculer les allègements de charges sur numérique pour éviter les écarts de compétiti- membres de droit du Bundesrat. Selon lui, cela de la les cotisations salariales », a-t-il alors proposé. vité car il n’est pas supportable que des grands entraînerait notamment des économies sur leurs DE 10H30 À 19H30 groupes dans l’économie numérique soient indemnités qui seraient plafonnées. Sur la question de la durée du travail dans la amenés à payer moins d’impôts par rapport à parisienne futée" Fonction publique, le Président du think-tank l’endroit où ils exercent leur activité ». En conclusion, Louis Giscard d’Estaing a exhorté « Les-idées.fr » a ensuite suggéré « que l’on revoit la zone euro de se munir d’un gouvernement éco- immédiatement la journée de carence qui a été Enfin, sur les questions de modernisation de nos nomique. « Un ministre des finances de la zone supprimée et qui a provoqué une augmentation institutions, le Maire de Chamalières a appelé au euro serait ainsi adapté, pour que notre pays soit de l’absentéisme ». Il convient en effet d’envoyer renforcement de « l’efficience du contrôle par- plus à même de faire face à cette mondialisation, UNE RÉDUCTION DE 10 % EST OFFERTE Pour venir : « un signal fort en terme d’égalité stricte entre le lementaire et des organismes qui s’y attachent et au choc que ça engendre pour son économie », Bus 86, 87, 96 - Métro Odéon (L.4-L.10) - Vélib n° 6017 privé et le public », a-t-il estimé. sur la dépense publique ». A l’instar du « national a-t-il alors déclaré. À TOUS LES PARLEMENTAIRES DU SÉNAT Parking Saint-Germain des Prés Face au 171 Boulevard Saint-Germain ET DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE F 42 GÉNÉRATION ENTREPRISE AINSI QU’À LEURS COLLABORATEURS Retrouvez-nous sur Facebook : Press Station Boutique Paris OBJETS DÉCO & ART DE VIVRE LINGE DE MAISON

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Bernard gérard

Pascal Thenevot

Valérie lacroute

claude nougein

alain marty

françois rochebloine

claude sturni

vincent ledoux

jean-pierre decool

michèle tabarot

guillaume chevrollier

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GÉNÉRATION ENTREPRISE 45 Les relations URSSAF / cotisants : enfin quelques avancées ! Bernard Gérard

En juillet 2015, Bernard GERARD remettait au gouvernement son rapport « Pour un nouveau mode de relations URSSAF / Entreprises », co-écrit avec son collègue Marc GOUA, conte- nant plus de quarante propositions pour simplifier la vie quotidienne de nos entreprises. Le temps est venu d’un premier bilan. De nombreuses propositions ont été rete- contré au cours vouée à des changements permanents, les nues et produisent déjà leurs effets en vue d’améliorer les de nos auditions moyens qui permettent d’assurer la sécurité des associations juridique, le dialogue et la transparence doivent relations entre les Unions de recouvrement des cotisations de chefs d’entre- être recherchés. C’est ce sur quoi insistent mes de sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF) et prises nous fai- travaux sur les questions des contrôles URSSAF. les entreprises. sant part de dys- L’objectif sous-jacent est d’aller vers une admi- fonctionnements, nistration davantage aidante que punissante. ou au contraire Qu’est-ce qui vous a incité à travailler satisfaits de leurs rapports avec l’URSSAF et Quelles étaient vos propositions majeures sur le sujet des URSSAF ? ses personnels. Nous nous sommes demandés, dans ce rapport parlementaire ? Les relations entre les URSSAF et les entreprises dans le cadre de ce rapport, comment concilier Au-delà des mesures techniques, nous préconi- ont toujours été marquées par une certaine l’exigence administrative avec la demande des sons dans le rapport de renforcer l’URSSAF en tant méfiance. Suite à des amendements que j’avais entrepreneurs d’être mieux écoutés. Nous avons que partenaire économique des entreprises, et le déposés dans le cadre des lois de simplification auditionné des représentants patronaux, syndi- rôle des inspecteurs dans leur fonction de conseil. de 2009 puis 2014, j’ai été contacté par le secré- caux, de conseils des entreprises, professeurs taire d’État à la simplification, Thierry MANDON, d’université, des représentants d’organisme de Ainsi, il paraissait utile d’assouplir le formalisme pour engager une mission parlementaire sur ce recouvrement et des administrations de tutelle. en matière de contrôle par quelques mesures de sujet. Avec Marc GOUA nous avons aussi ren- Au milieu d’une législation sociale complexe, bon sens. Par exemple, en adaptant la sanction

46 GÉNÉRATION ENTREPRISE à la nature de l’erreur constatée, c’est-à-dire en abandonnant le système du « tout-ou-rien », ou en redéfinissant la notion de décision implicite d’ac- cord dès lors qu’un inspecteur n’a émis aucune observation lors d’un contrôle.

La deuxième préoccupation est d’améliorer la sécurité juridique des entreprises. Outre la créa- tion d’une base de documentation publique, le rapport proposait la création d’un système d’in- terlocuteur unique auquel serait dévolu un rôle de conseil aux cotisants. Qui plus est, il était souhaitable d’améliorer la procédure de rescrit qui permet à un employeur d’interroger l’URS- SAF, dans des cas particuliers, sur l’application d’une réglementation et d’obtenir dans un délai déterminé une réponse explicite sur sa situa- tion au regard de la réglementation concernée. Développer la visite conseil en entreprise est aussi un des enjeux importants mis en avant dans le rapport. « AU MILIEU D’UNE LÉGISLATION SOCIALE COMPLEXE, Une dernière attention a été portée à l’améliora- VOUÉE À DES CHANGEMENTS PERMANENTS, tion des procédures amiables. Il est ainsi proposé LES MOYENS QUI PERMETTENT D’ASSURER LA SÉCURITÉ JURIDIQUE, de nommer dans chaque organisme un médiateur LE DIALOGUE ET LA TRANSPARENCE DOIVENT ÊTRE RECHERCHÉS. » social (comme le font aujourd’hui les services fis- caux ou encore l’assurance maladie), de veiller à ce que les réponses apportées par les orga- nismes soient précises et argumentées, et enfin Le Projet de loi de financement de la sécu- sement, ou a demandé un sursis à poursuites, d’améliorer le fonctionnement de la commission rité sociale pour 2016 n’a apporté que peu de aucune attestation de vigilance ne peut lui être de recours amiable (CRA). modifications complémentaires à l’exception de délivrée afin de concourir à un marché public. Il l’adoption d’un assouplissement en matière de serait bon que dans le cas où le redressement ne Ces mesures ont un but commun qui est de formalisme avec une tolérance dans le cadre de porterait pas sur les cotisations salariales ou sur mettre l’huile dans les rouages et contribuer à la généralisation des complémentaires santé. Le le travail dissimulé, une attestation de vigilance trois objectifs partagés par l’immense majorité contenu de la mise en demeure doit aussi désor- puisse lui être octroyée malgré tout. des acteurs du monde économique : assouplir mais être obligatoirement précis et motivé. le formalisme, renforcer la sécurité juridique des La communication et les échanges entre le coti- entreprises, promouvoir le dialogue. Récemment, c’est le décret n°2016-941 du sant et son URSSAF pourraient être grandement 8 juillet 2016 qui a permis de nouvelles avan- améliorés avec des mesures simples que nous Quelles mesures ont été retenues par le cées, allant dans le sens de notre rapport. Notre mettons en avant depuis plusieurs mois : désigner, gouvernement ? proposition de reconnaître le droit à l’erreur a pour chaque entreprise, un interlocuteur unique été enfin retenue, de même que l’accord tacite dédié au sein de l’URSSAF avec accès à son nom, Nos propositions ont été transmises au gouver- concernant les pratiques mises en œuvre par ses coordonnées et à sa ligne directe ; demander nement afin qu’elles soient appliquées dès que l’entreprise en cas d’absence d’observations lors aux cotisants une adresse courriel obligatoire et possible. A ce jour, quinze d’entre elles ont été d’un contrôle. Par ailleurs, le délai de saisine de opposable ; donner une base légale à la visite- retenues. la CRA a été porté à deux mois au lieu d’un seul, conseil en entreprise en rappelant au cotisant La première traduction juridique a pris forme rapi- comme nous le recommandions. La décision de qu’elle est gratuite, qu’elle peut intervenir à tout dement dans les « 25 nouvelles mesures de simpli- la CRA doit désormais comporter des mentions moment et qu’elle n’a pas de caractère répres- fication pour les entreprises » présentées en juin obligatoires telles que le motif de redressement, sif; ou encore créer un médiateur social, sur le 2015 par le Conseil de simplification. La première les montants, des indications de délais et de voies modèle du médiateur fiscal. mesure améliore l’information en matière de de recours. Le prochain Projet de loi de financement de la sécu- norme sociale à destination des entreprises en rité sociale pour 2017 nous permettra, espérons-le, mettant en place une base doctrinale accessible Que reste-t-il à faire selon vous pour de promouvoir de nouveau ces propositions. en ligne et ouverte à l’ensemble des cotisants améliorer les relations entre les URSSAF URSSAF. La seconde permet de simplifier le dispo- et les entreprises ? sitif du rescrit social et d’étendre son utilisation aux avocats, aux experts-comptables et aux organisa- En matière de marché public, une injustice tions professionnelles d’employeurs et de salariés. persiste. Lorsque le cotisant conteste un redres-

GÉNÉRATION ENTREPRISE 47 Le « droit à l’autodétermination » des entreprises et leurs salariés Pascal Thevenot © Arnaud Vareille

Pascal Thevenot, Député des Yvelines, Maire de Vélizy-Villacoublay, et ancien chef d’entreprise, s’inquiète de l’évolution de la règlementation relative à l’organisation du travail et du dia- logue social. Il dégage des axes de réflexion pour améliorer l’organisation du travail et le dialogue social, à partir d’un principe structu- rant : la liberté des entreprises.

48 GÉNÉRATION ENTREPRISE tées entendent donner davantage de liberté aux Ingénieur de formation, vous avez réa- entreprises et aux actifs, les mesures adoptées lisé l’essentiel de votre parcours dans le « LA SOLUTION RÉSIDE DONC D’APRÈS MOI DANS contribuent en réalité à la limiter, tout en renfor- LA SIMPLIFICATION DU DROIT : secteur privé, en tant que salarié puis çant significativement le pouvoir des syndicats. entrepreneur. Comment jugez-vous l’or- A ce titre, la « loi travail » prévoit par exemple LAISSER AUX ACCORDS COLLECTIFS LE SOIN DE ganisation actuelle du travail, et la qua- une augmentation des heures de délégation, DÉTERMINER LES RÈGLES APPLICABLES, lité du dialogue social ? l’obligation pour les PME de négocier avec des CANTONNER LA LOI À CE QUI EST STRICTEMENT salariés mandatés, et même la création d’une Le dialogue social a pour objet de permettre aux NÉCESSAIRE. ET C’EST PRÉCISÉMENT instance régissant l’organisation du travail dans acteurs de l’entreprise de définir eux-mêmes CE QUE NOTRE CONSTITUTION LUI A les franchises, qui sont pourtant par définition leurs propres règles. Or l’organisation du travail un réseau d’entreprises indépendantes. Ces DONNÉ COMME RÔLE. » en entreprise est très règlementée au niveau mesures rigidifient considérablement le dia- législatif, ce qui laisse peu de place à l’entreprise logue en entreprise. J’ai d’ailleurs interpellé le et ses salariés pour en définir les modalités. J’ai Gouvernement sur ce sujet, en dénonçant le sys- été confronté à cette difficulté à de nombreuses au plus petit échelon possible pour permettre aux tème de mandatement dans les PME, ou encore reprises lorsque j’étais chef d’entreprise. Par entreprises d’adapter les règles à leurs besoins. la taxation des CDD. exemple, lors de la mise en place des 35h, un Il faut faire confiance aux entreprises. accord avait été négocié. Bien qu’adopté à l’una- Aussi, alors que le pouvoir des syndicats est Enfin, pour que les accords négociés soient recon- nimité, il m’a fallu convaincre un des salariés étendu, leurs obligations de transparence ont nus comme légitimes, il faut revoir la structure de devenir délégué, afin qu’il puisse entrer en été récemment allégées. La loi Sapin examinée même du dialogue social. La représentativité des vigueur. en séance publique à l’Assemblée en 1e lecture organisations professionnelles est un enjeu fonda- par exemple énonçait que les syndicats seraient Par ailleurs, le dialogue social est miné par le défi- mental qui détermine la qualité du dialogue social. exemptés des obligations de transparence aux- cit de légitimité des syndicats. Il suffit de regarder quelles sont soumises les organisations patro- le taux de syndicalisation en France ou encore la nales. L’idée que les syndicats représenteraient participation aux élections professionnelles pour l’intérêt général, argument invoqué à l’appui des en être convaincu. Le taux de syndicalisation est exemptions, me parait dangereuse. La CGT, ce de 8,7 % dans le secteur privé en France, et près n’est pas l’Etat ! J’ai présenté des amendements de 11 % au total, tandis que la moyenne euro- à ce sujet. Si cette mesure ne figure plus dans péenne atteint 23 %. le texte actuellement, l’extension du pouvoir des syndicats, sans renforcement de leur légitimité, est une réalité. « LA REPRÉSENTATIVITÉ DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES Quelles seraient d’après vous les solu- EST UN ENJEU FONDAMENTAL tions à mettre en œuvre ? QUI DÉTERMINE LA QUALITÉ DU L’amélioration de l’organisation du travail et du DIALOGUE SOCIAL. » dialogue social passe par davantage de liberté pour les entreprises et leurs salariés. Les entre- prises devraient pouvoir fixer leurs propres règles, et le dialogue demeurer le plus simple possible. Enfin, en mobilisant un répertoire d’actions de Pourquoi par exemple prévoir un intermédiaire « 64 % DES FRANÇAIS ONT UNE MAUVAISE confrontation, les syndicats se présentent sou- dans les PME pour négocier à la place des salariés OPINION DES SYNDICATS DE SALARIÉS » vent comme des agents de blocage davantage alors que, peu nombreux, ils peuvent échanger Sondage BVA, 05/2016 que les acteurs d’un dialogue constructif. Les directement avec leur employeur ? Référendum incidents se multiplient, ce qui témoigne de la d’entreprise, seuils sociaux… Quelques mesures FRANCE : L’UN DES TAUX DE SYNDICALISATION dégradation du dialogue. seulement pourraient fluidifier considérablement le dialogue et l’organisation du travail. LES PLUS FAIBLES AU MONDE Les évolutions récentes du droit du La solution réside donc d’après moi dans la sim- France 7 plification du droit : laisser aux accords collectifs travail permettront-elles selon vous de Moyenne OCDE 17 surmonter ces défis ? le soin de déterminer les règles applicables, can- tonner la loi à ce qui est strictement nécessaire. Allemagne 17 Depuis mon arrivée à l’Assemblée, j’ai eu l’oc- Et c’est précisément ce que notre constitution lui casion d’examiner en commission et en séance a donné comme rôle. Royaume-Uni 25 publique plusieurs textes relatifs à l’organisation du travail dans l’entreprise, et en particulier au La négociation elle-même devrait respecter un Finlande 68 dialogue social. Alors que les réformes présen- « principe de subsidiarité », soit régler les questions

GÉNÉRATION ENTREPRISE 49 Libérer les PME pour créer de la richesse et de l’emploi Valérie Lacroute

Valérie Lacroute, Députée de Seine-et-Marne, fait l’inventaire des mesures prioritaires à adopter dès 2017 pour libérer les énergies et relancer l’emploi en France.

Est-il possible de mettre fin à l’addiction française à la norme ? Oui, à condition de changer radicalement notre façon de réglementer. La France est le pays au monde qui produit le plus de normes, on estime à 400 000 leur nombre. Les normes traduisent un système obsolète, considérant que le rôle de la puissance publique est d’organiser la société là où les autres sociétés font confiance à l’individu, à la régulation sociétale. La norme doit au contraire être rare, souple, modulable, évaluable et ciblée.

À mon sens, plusieurs critères devraient désor- mais inspirer l’action normative. Les normes doivent devenir toujours moins nombreuses, et en diminution d’une année sur l’autre ; la loi doit être réservée aux grands principes ; le règle- ment prescriptif doit devenir l’exception alors que la norme « recommandation » la priorité. La norme doit devenir plus contractuelle qu’obliga- toire, détachée de la sanction pénale ; elle doit enfin être modulable dans le temps (disparaît automatiquement au bout d’un certain délai) et dans l’espace (adaptation aux territoires ou aux domaines professionnels).

Dans quels domaines faut-il dé-légiférer en priorité ? J’en identifie quatre. Le droit de l’environnement, de l’urbanisme et de la construction, qui cumule aujourd’hui tous les défauts. La crise des agri- culteurs et des artisans est le résultat de ces normes ubuesques. Le droit fiscal, qui a doublé en quinze ans, et qui est le plus instable (pas moins de dix modifications chaque année). Il faut s’engager à faire les changements fiscaux lors du premier budget, et s’engager par loi organique à ne plus en faire d’autre au cours de la législa- ture. Le droit du travail, qui a doublé en 30 ans et qui compte plus de 10 000 articles. Le poids des normes et des règles ne protège pas le tra- vail, il finit par le détruire. Enfin, le droit impactant les collectivités territoriales. Il faut adapter les

50 GÉNÉRATION ENTREPRISE « IL NOUS FAUT INVENTER UN NOUVEAU MODÈLE OÙ LA NÉGOCIATION COLLECTIVE Une suppression complète des charges sociales DESCENDRA JUSQUE DANS L’ENTREPRISE, OÙ IL SERA POSSIBLE, AVEC L’ACCORD DE TOUS, DE DÉROGER qui pèsent encore sur le SMIC aurait été une mesure plus pérenne et satisfaisante à la gestion AUX RÈGLES GÉNÉRALES QUAND LE CARNET DE COMMANDES DE L’ENTREPRISE L’EXIGERA. » de l’incertitude qui paralyse la création d’emploi. Cette suppression, compensant les effets négatifs normes aux considérations locales et stopper les d’entreprise sont découragés par la complexité du SMIC sur l’emploi des moins qualifiés, aurait pu surcoûts des équipements locaux provoqués par des dossiers à remplir et par les contrôles des restaurer la compétitivité-coût au niveau des bas des normes tatillonnes. services fiscaux ou de l’URSSAF qui s’ensuivent. salaires vis-à-vis de l’Allemagne dont le salaire L’un d’entre eux m’a avoué y avoir renoncé pour minimum a été mis en place depuis 2015. Comment libérer enfin l’entreprise des éviter de perdre trop de temps et d’énergie. Le multiples contraintes ? dispositif du CICE est donc très bureaucratique. Quelle solution alternative proposez-vous ? Il aurait été bien plus simple de procéder à une Il est plus que temps de changer de stratégie Il nous faut inventer un nouveau modèle où la négo- mesure directe d’allégement des charges plutôt afin de privilégier une véritable politique de com- ciation collective descendra jusque dans l’entreprise, qu’à un crédit d’impôt a posteriori. où il sera possible, avec l’accord de tous, de déroger pétitivité axée sur le redressement des marges, l’investissement, l’innovation et l’augmentation aux règles générales quand le carnet de commandes Et le dispositif « zéro charge » dans les de l’entreprise l’exigera. Un nouveau modèle où l’en- des compétences dans les secteurs économiques PME et l’artisanat ? treprise ne sera plus mise en difficulté simplement en prise avec les marchés mondiaux. La France parce que les règles générales sont inadaptées à En janvier dernier, le Gouvernement a annoncé a besoin d’un véritable choc de compétitivité, et son cas particulier. Un nouveau modèle où le coût du le versement de 2 000 € pour l’embauche d’un donc de croissance. travail sera allégé, où tout le monde aura compris salarié payé entre 1 et 1,3 SMIC recruté en CDI ou Dès 2017, il faudra baisser massivement les que plus le travail coûte cher, plus il a vocation à en CDD de plus de 6 mois. Cette disposition est charges pesant sur l’investissement pour un envi- être délocalisé. Que plus le travail coûte cher, moins censée assurer théoriquement l’application du ronnement favorable aux affaires et à l’innova- il supporte la concurrence. « zéro charge » pour les entreprises artisanales. tion, aligner le taux de l’IS sur les pays européens Comment comptez-vous vous y prendre Mais ne nous y trompons pas, il s’agit d’une comparables, supprimer l’ISF, renforcer l’action- nariat salarié ainsi que la politique de participa- concrètement ? pirouette politique. Les secteurs qui bénéficient le plus du CICE ne sont pas forcément ceux les plus tion / intéressement, à la fois dans les grandes Il faut d’abord lever le verrou des 35 heures à même d’utiliser la prime à l’embauche. En outre, entreprises et dans les PME, privilégier le principe par le biais d’accords d’entreprise (pour les cette aide aux TPE-PME ne modifiera pas l’environ- de responsabilité au principe de précaution qui TPE, les accords seront négociés au niveau de nement futur du coût du travail et se trouve donc bride la capacité d’innovation, et enfin instaurer la branche). L’accord collectif majoritaire doit peu en phase avec la nature des freins à l’embauche la retraite à taux plein à 65 ans, avec alignement s’imposer au contrat de travail. Pour le secteur que rencontrent ces entreprises, à savoir l’incerti- public/privé et des régimes spéciaux. public, il faudra augmenter le temps de travail et tude sur leurs carnets de commandes futurs. le porter au-delà des 35h.

Il faut ensuite simplifier le droit du travail en refondant le code du travail sur ce qui relève des normes sociales fondamentales et en renvoyant le reste des dispositions à la négociation en entre- prise. Cela passe aussi par un renforcement de la flexisécurité en améliorant l’efficacité de la forma- tion pour les demandeurs d’emploi et l’orientation vers des secteurs pourvoyeurs d’emploi.

Il faut enfin permettre aux entreprises de se développer structurellement sans frein, en faci- litant la montée en taille des entreprises (relever les seuils sociaux) en fluidifiant le passage d’un statut d’entreprise à l’autre, et en revoyant toutes les obligations comptables et déclaratives.

Faut-il supprimer le CICE ? Si le CICE semble désormais connu et à peu près compris des entreprises, il n’en reste pas moins considéré comme un facteur supplémentaire de complexité dans leur gestion administrative. Dans ma circonscription, la plupart des chefs

GÉNÉRATION ENTREPRISE 51 SAUVONS NOS ENTREPRISES FAMILIALES ! Claude Nougein

Claude Nougein, Sénateur de la Corrèze, membre de la Délégation aux entreprises siège également à la Commission des affaires étrangères du Sénat. Il a un regard particulier sur nos entreprises familiales en France par rapport à ce qui se passe dans les autres pays de l’OCDE. Il est convaincu qu’il faut prendre des mesures urgentes, dont un certain nombre ne seront applicables qu’en cas d’alternance. Le problème de la transmission est crucial, d’où sa proposition de loi.

Pourquoi y a-t-il peu de PME/ETI en France par rapport aux autres pays européens ? Historiquement, la France a fait le choix de sacri- fier ses entreprises familiales qui sont la plupart des PME.

Dès 1970, l’administration souhaitait favoriser les TPE (moins de 10 salariés) souvent pour des rai- sons électorales et surtout créer des groupes de taille mondiale, car aucune entreprise française n’apparaissait dans les classements internationaux.

Cet objectif, pertinent d’ailleurs, a été rempli. 40 ans après, plusieurs groupes Français sont dans le TOP 100 des grandes entreprises mondiales. On peut citer Danone, Total, Carrefour, L’Oréal…

En revanche, les ETI/PME n’étaient pas politi- quement correctes, et l’administration française Il faut se souvenir de 1983 et du discours de territoires isolés. C’est ce qui nous a cruellement a déclenché une guerre administrative, juridique, Figeac qui fut un véritable changement dans les manqué en France. sociale et fiscale contre ces entreprises fami- années Mitterrand. Bien entendu les entreprises liales. Beaucoup ont disparu. D’où, aujourd’hui, familiales qui avaient un visage, celui du patron Quels sont selon les principaux freins le grand problème de l’emploi en France, car ce actionnaire, étaient bien plus ciblées, que celles sont ces entrepreneurs qui créent de l’emploi. à la survie et au développement des cotées en bourse, détenues par des anonymes. entreprises familiales ? Les gouvernements depuis quelques années se La charge fut rude et efficace, puisque nombre rendent compte de cette magistrale erreur et Beaucoup de ces entreprises familiales étaient d’entre elles n’ont pu survivre. souhaitent rectifier le tir. En effet, dans les pays implantées en province et leur siège social installé en pleine croissance, l’Allemagne, la Grande Pendant ce temps, dans tous les pays de l’OCDE, parfois dans des petits départements. Leur dispa- Bretagne, l’Italie du Nord, l’Autriche, il existe on comprenait que la constitution de grands rition a eu des effets secondaires considérables de belles entreprises familiales de taille inter- groupes internationaux n’empêchait pas la crois- sur le tissu économique de ces régions. Elles médiaire qui ne délocalisent pas et ont créé des sance d’entreprises plus petites mais perfor- faisaient travailler de nombreux artisans, com- millions d’emplois grâce à leur savoir-faire et leur mantes en particulier dans des provinces et ter- merçants et même des professions libérales. Cela dynamisme. Pendant de nombreuses années, ritoires qui intéressaient peu les grands groupes. a conduit à accélérer la désertification de cer- il y avait en France une culture anti-entreprise. En effet, ce type d’entreprise se développait en taines régions enclavées. Elles ont été reprises Cela commençait dès l’école où l’entreprise était général sur le territoire de la famille fondatrice qui parfois pour des problèmes financiers avec un présentée comme un lieu d’exploitation. Cette avait pour habitude d’y rester et de se développer manque de capitaux propres mais le plus souvent culture se poursuivait, même si les gouverne- sur place. Il existe aux USA, au Japon et en Europe au moment des transmissions. Il faut savoir que ments, y compris socialistes, avaient la volonté des entreprises employant autour d’un millier de l’impôt franchit le seuil de 45 % sur des sommes de promouvoir l’entreprise à certains moments. personnes et qui sont le poumon économique de souvent importantes, malgré l’abattement dit

52 GÉNÉRATION ENTREPRISE « Dutreil » instauré par Jacques Chirac. Les « LES HÉRITIERS OU DONATAIRES DES ENTREPRISES MOYENNES EN CROISSANCE autres freins sont aussi d’ordre psychologique. SONT FRÉQUEMMENT CONDUITS PAR LE POIDS COMBINÉ DES PRÉLÈVEMENTS À OPTER POUR LA CESSION L’administration adorait poursuivre pénalement les chefs d’entreprises et remettait systématique- DE L’ENTREPRISE À UN GROUPE PLUS IMPORTANT OU À UN FONDS D’INVESTISSEMENT, ment en cause les délégations de pouvoir. Plus le CE QUI PEUT S’AVÉRER PARFOIS CATASTROPHIQUE POUR LES TERRITOIRES RURAUX. » département était petit, plus il était suradministré et plus il y avait de procédures surtout s’il n’y Ensuite et surtout, la combinaison des droits de En effet, une étude du groupe BPCE, en mars avait que 2 ou 3 entreprises locales importantes. mutation, même abaissés, et de l’impôt de solidarité 2014, estimait que la cession des quelques 185 Il est certain que les dirigeants de ces entreprises sur la fortune crée dans certains cas - et notam- 000 entreprises susceptibles d’être transmises souhaitaient une autre vie pour leurs enfants, ment celui des entreprises les plus dynamiques en raison de l’âge de leur dirigeant pourrait d’où une certaine démotivation. - une situation où les héritiers ou donataires sont contribuer au maintien de 750 000 emplois et amenés à céder leurs parts, faute de pouvoir que des reprises en temps utile permettraient de Je reconnais que depuis une dizaine d’années, faire face à leurs obligations fiscales. En effet, créer 150 000 emplois supplémentaires. Chaque les choses se sont améliorées et on perçoit moins seul celui des héritiers ou donataires qui prend année, environ 60 000 entreprises sont trans- l’hostilité de l’administration. Parfois même, cer- la direction de l’entreprise voit ses parts être mises, parfois dans des conditions défavorables tains préfets ont un comportement très dynamique exonérées de l’impôt sur la fortune ; les autres, au maintien de l’emploi, tandis que 30 000 dis- en faveur des entreprises de leur département. dès lors que l’entreprise est suffisamment valori- paraissent, ces disparitions étant loin de traduire sée, se trouvent soumis à un impôt annuel dont dans tous les cas une absence de viabilité éco- Selon moi, les aides financières ne sont pas les taux sont aujourd’hui largement supérieurs à nomique. essentielles, il faut surtout alléger les contraintes celui de l’inflation, et qui vient s’ajouter aux droits et il est impératif que l’état et les collectivités ter- de mutation. Les héritiers ou donataires des Pour contribuer à remédier à ces difficultés, la ritoriales accompagnent ces entreprises de taille entreprises moyennes en croissance - celles pré- présente proposition de loi tend à permettre une moyenne dans leur développement. cisément dont on sait la place insuffisante dans le option en faveur d’un « pacte Dutreil renforcé » qui s’ajouterait au dispositif actuel. Chacun s’accorde à dire que le chômage ne se tissu économique français - sont ainsi fréquem- ment conduits par le poids combiné des prélève- réglera pas grâce aux entreprises du CAC 40. Elles En effet, l’article 787 B du Code Général des ments à opter pour la cession de l’entreprise à un peuvent certes y contribuer en ne fermant pas Impôts prévoit, sous certaines conditions, l’exo- groupe plus important ou à un fonds d’investisse- leurs usines, mais seules les petites et moyennes nération de droits de mutation à titre gratuit, à ment, ce qui peut s’avérer parfois catastrophique entreprises peuvent contribuer à réduite le chô- concurrence de 75 % de leur valeur, des parts pour les territoires ruraux. mage. Le secteur tertiaire est très important ou actions d’une société ayant une activité certes et d’ailleurs de nouveaux métiers appa- Très souvent, cette cession a pour conséquence industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou raissent tous les jours. Il convient aussi qu’il y le transfert du centre de décision vers un grand libérale transmises par décès ou entre vifs. Les ait un « traitement fiscal juste », entre toutes ces centre économique français ou étranger, qui n’a parts ou actions concernées doivent notamment nouvelles pratiques et éviter une concurrence pas, par définition, le sens des responsabilités avoir fait l’objet d’un engagement collectif de déloyale comme on le voit avec l’économie numé- sociales et locales qui est celui d’une entreprise conservation pris, en principe, par le défunt ou rique parfois (par l’exemple, l’hôtellerie). familiale. Ainsi, une fiscalité globalement désinci- le donateur, l’héritier ou le légataire avec d’autres associés. Il faut aussi réindustrialiser la France. Cela ne tative conduit dans de nombreux cas à des dépla- cements ou à des suppressions d’emplois, avec peut se faire que par une fiscalité des entreprises La transmission des titres doit être réalisée avant de lourdes conséquences en termes d’équilibre en convergence avec l’Europe, c’est encore plus le terme de cet engagement, qui ne peut lui- des territoires, notamment dans nos territoires vrai pour l’industrie que pour le tertiaire qui ne même être d’une durée inférieure à deux ans. peut se délocaliser. Il semble qu’il y ait un consen- ruraux ou semi-ruraux qui sont déjà fragilisés. En sus à ce sujet. effet, dans un bassin d’emploi contraint, l’impor- J’estime que ce dispositif ne répond pas correc- tance des entreprises familiales est primordiale tement aux problèmes posés par la transmission Quelles sont les différents obstacles pour la sauvegarde de l’emploi local, car elles d’entreprise, c’est pourquoi je souhaite que ma fiscaux à la transmission d’entreprises sont très souvent garantes de la cohérence d’un proposition de loi soit un pacte renforcé carac- familiales ? bassin de vie pour de nombreuses familles. térisé, d’une part, par une exonération complète des droits de mutation à titre gratuit et d’autre Un des obstacles à une transmission d’entreprise Quelle est donc votre solution face à cet part, en contrepartie, par un allongement des dans de bonnes conditions est d’ordre fiscal. obstacle ? délais de détention des parts de l’entreprise, les- Certes, depuis 2004, le « pacte Dutreil » est là quels seraient au total portés à huit ans. pour favoriser la transmission en permettant, sous Dans un contexte où aujourd’hui la transmission certaines conditions, une exonération à hauteur des entreprises représente un enjeu essentiel En effet, il me semble logique qu’il y ait une de 75 % des droits de mutation à titre gratuit. en termes d’emploi, j’ai décidé de déposer une contrainte même si ce point a été critiqué. Cette proposition de loi visant à aller plus loin que le exonération, hors du droit commun, doit être Tout d’abord, il est difficile d’évaluer une entreprise « Pacte Dutreil », le but étant de faciliter la trans- motivée dans un souci de justice fiscale. familiale et, dans l’incertitude, l’administration fiscale mission des entreprises familiales pour sauvegar- a tendance à considérer que l’existence d’une exo- der l’emploi local. Cette proposition de loi est déjà nération partielle justifie une évaluation maximale. cosignée par de nombreux collègues sénateurs.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 53 2017 : échéance capitale pour notre économie Alain Marty

Alain Marty, député de la Moselle, maire de Sarrebourg et membre de la Commission de la défense et des forces armées, s’alarme de la situation économique de notre pays. Face à ce constat, il souhaite que le prochain Président de la République agisse afin que soient mainte- nues la production industrielle de notre pays et la place de la France dans le monde.

Quel constat dressez-vous de la situa- tion économique de notre pays ? Notre tissu économique souffre. Les signes sont évidents : croissance réduite aux environs de 1 %, investissements insuffisants en raison d’une fiscalité confiscatoire, réduction de la production industrielle, chômage important, etc.

Nos difficultés viennent certes de la mondialisa- tion qui a entraîné des évolutions considérables au niveau de la production mondiale avec une production forte en Asie, au détriment des vieux pays industriels. Mais cela n’explique pas tout. Des pays ont eu le courage et la lucidité d’en- treprendre un redressement de leur économie. Dans les années 1990, ce fut le cas du Canada et de la Suède, dans les années 2000, celui de l’Allemagne. Plus récemment, l’Espagne et les États-Unis ont montré la voie du redressement pour renouer avec une croissance durable.

Quelles sont selon vous les raisons des difficultés économiques de la France ? Je prendrai deux exemples :

• En 1998, j’étais comme Conseiller général de la Moselle en charge de la promotion économique du département. Nous obtenions l’implantation d’entreprises allemandes car le coût de la main d’œuvre était inférieur de 10 à 15 % par rapport à l’Allemagne. Moins de 20 ans après, le coût de la main d’œuvre est supérieur de l’ordre de 10 % en France. Ce changement est en grande partie lié à la réduction du temps de travail à 35 heures. • Quelques chiffres illustrent notre situation et la singularité française. La France représente 1 % de la population de la planète, encore 3,7 % de la pro- duction mondiale mais, cela est à méditer, 15 % de

54 GÉNÉRATION ENTREPRISE l’ensemble des transferts sociaux ! Ces chiffres se sortent tous les ans du système éducatif sans for- suffisent à eux-mêmes, ils démontrent les limites de « ÉTRANGE PAYS QUE LE NÔTRE OÙ mation. Près de 2 millions de jeunes ne suivent notre système. Il n’y a pas de raison que la dérive L’ESPRIT D’ENTREPRENDRE, aucune formation scolaire ou professionnelle et liée aux transferts sociaux cesse, les dépenses LA PROFITABILITÉ, SONT BRIMÉS PAR DES n’ont aucun emploi. Notre pacte social ne peut pas publiques atteignent des sommets avec 57,5 % du se contenter d’une telle situation. PIB. Nous sommes les champions en ce domaine. RÉGLEMENTATIONS EXCESSIVES ET TATILLONNES. REVENDIQUONS PLUS D’AIR, DE Enfin, il nous faut réformer l’assurance-chômage. Pour financer cela, les recettes publiques évo- LIBERTÉ, PLUS D’ESPRIT D’ENTREPRENDRE ! » Notre système est coûteux et peu efficace. luent aussi à la hausse, étouffant la croissance, l’épargne et l’investissement. Le quinquennat du Nous le voyons, nos entreprises se battent avec un Président de la République François Hollande handicap considérable. C’est comme si nos sportifs pour les infrastructures, une volonté d’inscrire n’a rien arrangé. Il est caractérisé par un matra- courraient le 100 mètres avec un sac à dos de 30 la France dans les technologies d’avenir comme quage fiscal qui, malgré le crédit d’impôt pour la kilogrammes ! Il est dès lors difficile de faire mieux l’aéronautique, l’aérospatial, la filière nucléaire. compétitivité et l’emploi (CICE), impacte le résul- que les autres. tat des entreprises, réduisant les capacités d’in- Les actions à mener sont connues. Elles ont fait Notre avenir économique, notre pacte social vestissement et entraînant, ce qui est préoccu- leurs preuves à l’étranger. Elles sont préconisées dépendent de notre capacité à maintenir une part pant, le vieillissement de notre appareil productif. par le Fonds monétaire international (FMI) ou la importante de production industrielle. Il est grand Notre compétitivité est entamée par les coûts Cour des comptes. Elles sont dans l’ensemble temps de se réformer, les paroles ne suffisent plus, horaires du travail supérieurs à l’Allemagne, à reprises par les candidats à la primaire de la c’est le temps de l’action. l’Italie et d’environ 13 euros de plus par heure droite et du centre. qu’en Espagne. Nos capacités d’innovation sont moindres qu’en Allemagne. Tout ceci se traduit D’abord, il faut augmenter notre pro- par des pertes de parts de marché et une réduc- ductivité et notre compétitivité par la tion des emplois privés. La seule industrie a perdu baisse des charges qui pèsent sur le 2,5 millions d’emplois en un quart de siècle. travail. Il faut également restaurer la profitabilité des entreprises en rédui- Pour autant, faut-il tomber dans la morosité ? sant les prélèvements pour relancer Non, je crois ardemment au redressement de l’investissement et l’emploi. Il est néces- notre pays et de son économie. Nous avons des saire d’avoir une fiscalité qui ne soit pas atouts importants, une évolution de la démogra- confiscatoire pour redonner confiance. phie, une main d’œuvre qualifiée, des entreprises performantes dans la compétition mondiale. La La productivité et la compétitivité France dispose aussi d’infrastructures modernes seront améliorées avec la fin des 35 (TGV, autoroutes, politique de santé, enseigne- heures qui représentent un réel han- ment supérieur et universités). Nos chefs d’entre- dicap par rapport à nos voisins, mais prises, nos artisans ont la capacité de relever les également par une flexibilité du travail, défis du redressement si l’État leur fait confiance par la généralisation des accords évo- et leur donne plus de liberté. lutifs d’entreprise et par la réforme du droit du travail qui, étant donnée sa complexité, est un frein à l’embauche. « MON ENGAGEMENT POLITIQUE EST MARQUÉ PAR LE GAULLISME : LA COMPLÉMENTARITÉ ENTRE J’ai actuellement un artisan qui refait la toiture Je souhaite du fond du cœur que le candidat de LE TRAVAIL ET LE CAPITAL CARACTÉRISÉE PAR de ma maison. Il travaille avec deux salariés. Il la droite et du centre incarne cette volonté de a un carnet de commandes fourni mais n’envi- réforme. Notre responsabilité est immense. Il nous L’INTÉRESSEMENT À LA PARTICIPATION, L’ARDENTE sage en aucun cas de prendre un salarié supplé- revient de porter ce projet et cette ambition. En OBLIGATION DU PLAN POUR LES INFRASTRUCTURES, mentaire. Étrange pays que le nôtre où l’esprit cela, 2017 sera bien une échéance capitale pour UNE VOLONTÉ D’INSCRIRE LA FRANCE DANS LES d’entreprendre, la profitabilité, sont brimés par notre économie et notre place dans le monde. TECHNOLOGIES D’AVENIR COMME L’AÉRONAUTIQUE, des réglementations excessives et tatillonnes. L’AÉROSPATIAL, LA FILIÈRE NUCLÉAIRE. » Revendiquons plus d’air, de liberté, plus d’esprit d’entreprendre ! « NOS ENTREPRISES SE BATTENT Mais ces réformes si nécessaires ne sont pas suffi- AVEC UN HANDICAP CONSIDÉRABLE. Quelles sont les pistes que vous préconi- santes. L’État doit lui aussi se réformer pour entraîner C’EST COMME SI NOS SPORTIFS COURRAIENT sez pour redresser notre pays ? une baisse des dépenses publiques. Nous sommes, LE 100 MÈTRES AVEC UN SAC À DOS DE 30 je le rappelle, les champions dans ce domaine. Mon engagement politique est marqué par le KILOGRAMMES ! IL EST DÈS LORS DIFFICILE DE gaullisme : la complémentarité entre le travail L’Etat a aussi une responsabilité au niveau de l’édu- FAIRE MIEUX QUE LES AUTRES. » et le capital caractérisée par l’intéressement cation. Il faut privilégier la formation en alternance et à la participation, l’ardente obligation du plan la formation professionnelle. Environ 150 000 jeunes

GÉNÉRATION ENTREPRISE 55 Mon espérance pour les entrepreneurs de France François Rochebloine

des bassins d’emplois du département de la Loire ont été marqués par l’industrie, notamment de la sous-traitance et des réseaux de TPE-PME, avec d’innombrables savoirs-faire et des compétences reconnues. Cependant, la désindustrialisation (houillères, sidérurgie, mécanique lourde, tex- tile…) de notre pays a fortement impacté ce tissu économique et lorsque de gros donneurs d’ordre ont fermé leurs portes, il a fallu relever le défi des reconversions. Les entreprises qui ont pu résister à ces profondes transformations ont su faire preuve d’une formidable capacité d’adaptation pour inves- tir, former, innover et rester compétitives malgré la complexité des normes ou des réglementations. Avec le recul, je pense que nous n’étions pas vrai- ment préparés à affronter de tels changements, et ce dans la plupart des domaines. Tout cela est allé très vite, peut-être trop vite. Aujourd’hui, de nouvelles générations d’entrepreneurs se battent pour conquérir de nouveaux marchés ou tout François Rochebloine, a choisi simplement résister à la concurrence. La situa- de s’inscrire au groupe d’études tion est souvent difficile, on ressent qu’il s’agit là afin de marquer son soutien aux d’un combat de tous les jours. Personnellement, entreprises. Il est ancien directeur je rends hommage à toutes celles et tous ceux qui commercial d’une PME, et est député une priorité nationale. L’esprit d’entreprise est assument la responsabilité de chef d’entreprise de la Loire depuis sa première élec- un moteur qu’il faut soutenir. Dans mon action de dans ce contexte. tion en juin 1988. Constamment député, je mets un point d’honneur à me rendre totalement disponible auprès des entreprises de réélu depuis, il a été 1er adjoint au Plus le temps passe, et plus on accumule ma circonscription. C’est un engagement concret, Maire de St Chamond (1989-2001) des normes, des textes, toujours plus com- car ce sont les entreprises – et d’ailleurs toutes pliqués et plus difficiles à appliquer. Le code et vice-président du Conseil général les entreprises- qui font la vitalité d’un territoire. de la Loire (1991-2010). du travail lui-même n’est pas lisible par le commun des mortels. Croyez-vous qu’il soit Les TPE, PME et ETI de notre pays, consti- possible d’échapper à cette tendance ? tuent un fabuleux réservoir de ressources, Pourquoi intervenir en faveur des entre- de dynamisme, d’inventivité… Le parle- C’est un fait indéniable, notre droit est plus que prises ? N’y-a-t-il pas déjà suffisamment mentaire que vous êtes, perçoit-il cela sur jamais une affaire de spécialiste. Il faut souligner que l’épaisseur du code ou le nombre de pages ne de mesures favorables à l’économie et à le terrain dans sa région ? l’emploi ? dépend pas uniquement de la fièvre législative des C’est une réalité. Il est vrai que je viens de l’in- gouvernements, on le sait bien, car la jurisprudence Beaucoup de mesures ont été prises, mais mani- dustrie, puisque j’ai fait une partie de ma carrière vient enrichir chaque année elle aussi le droit du tra-

festement toutes n’ont pas été à la hauteur des professionnelle comme directeur commercial d’une vail, ce qui fait le bonheur des juristes. Quant à la enjeux, sinon notre pays ne serait pas dans la PME. J’ai la culture d’entreprise et je suis toujours simplification, on sait d’expérience, que plus on en situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui. Il y resté en contact avec les entreprises de ma région, parle, moins elle semble d’actualité… Souhaitons a trop de réglementations qui brident l’économie TPE ou PME, qui sont le moteur de notre économie. que la future majorité ait plus le souci de la sim- et sont de ce fait contre-productives. Les entre- De plus, traditionnellement, le tissu économique plification que celui d’ajouter des couches supplé- preneurs sont les mieux qualifiés pour créer de l’emploi, en produisant et créant de la richesse. « L’ALTERNANCE POLITIQUE DOIT PERMETTRE DE RENVERSER L’ORDRE DES PRIORITÉS, Cette dynamique, l’Etat ne doit pas la casser. Or trop souvent ces dernières années, on a pu avoir ET C’EST BIEN L’ORIENTATION POLITIQUE DES RÉFORMES QUI DOIT ÊTRE REVU. JE NE VOUDRAIS PAS REVIVRE le sentiment que le développement économique LE DÉBAT SURRÉALISTE SUR LE COMPTE PERSONNEL D’ACTIVITÉ DE LA LOI EL KHOMRI, et par voie de conséquence l’emploi n’était plus ET L’AFFAIRE DU COMPTE PÉNIBILITÉ, VÉRITABLE « USINE À GAZ » S’IL EN EST… »

56 GÉNÉRATION ENTREPRISE « TANT QUE LA FRANCE NE CHANGERA PAS SON REGARD SUR LE TRAVAIL, SUR LES MÉTIERS MANUELS, TANT QUE L’ON ENTRETIENDRA L’ASSISTANAT AU DÉTRIMENT DE L’EFFORT ET LE MÉRITE, TANT QUE L’ON REPORTERA SUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES NOTRE INCAPACITÉ À GÉRER LE PRÉSENT, NOTRE PAYS AURA DU MAL À SE RÉFORMER, IL NE POURRA PAS AFFRONTER LA CONCURRENCE MONDIALE DE DEMAIN, DÉVELOPPER SON ATTRACTIVITÉ, INNOVER ET FAIRE PREUVE DE CETTE AUDACE, Colloque à l’Assemblée nationale (mars 2015) sur la formation alternée en milieu rural DE CE GÉNIE QU’ON LUI RECONNAÎT. » que par des lois contraignantes le législateur n’a des compétences et des savoirs-faire, de l’applica- mentaires au millefeuille ! L’alternance politique cessé de leur imposer de nouvelles obligations. La tion des normes européennes et nationales par les doit permettre de renverser l’ordre des priorités, théorie était peut-être séduisante mais à l’épreuve administrations, avec ce minimum de bon sens qui et c’est bien l’orientation politique des réformes des faits, elle n’a fait qu’aggraver le chômage fait trop souvent défaut, etc. Il est urgent d’adapter qui doit être revue. Je ne voudrais pas revivre le et contribuer à faire reculer la France dans de au plus vite notre législation aux réalités écono- débat surréaliste sur le compte personnel d’activité nombreux secteurs. D’ailleurs, combien de pays miques présentes, et notamment à cette compéti- de la loi El Khomri, et l’affaire du compte pénibilité, ont adopté cette démarche ? Il y a eu avec cette tion économique qui n’autorise aucun renoncement véritable « usine à gaz » s’il en est… ; en légiférant réforme, un manque de réalisme coupable, en ne et réclame surtout beaucoup d’efforts, du travail de la sorte, le Gouvernement s’est fourvoyé, en prenant jamais en considération la réalité du sala- et de la constance. Dès 2017, l’ouvrage devra envoyant le plus mauvais signal aux entrepreneurs riat dans les TPE et les PME, et en consacrant glo- être remis sur le métier, c’est à mon sens une des de notre pays, déjà peu enclins à développer et à balement un véritable renoncement national face actions que devra initier en priorité le futur gouver- embaucher dans le contexte actuel, avec les résul- aux différentes crises. Les 35 heures furent une nement d’alternance. tats que l’on sait sur la courbe du chômage. véritable catastrophe pour l’économie française. La France semble donc toujours en Quelle est votre position à l’égard de la Cette mesure reste un sujet sensible, para- panne sur le plan économique et social, loi sur les 35 H ? lysant pour les Gouvernements de droite en état de « crise » permanente. Or au et de gauche. D’autres réformes ont été fur et à mesure que l’état providence J’y suis totalement opposé, et cela depuis toujours. mises en œuvre depuis mais jamais la L’adoption de cette loi a sonné le glas de la lutte montre ses faiblesses et son incapacité suppression des 35 heures. Croyez-vous de s’adapter aux exigences du temps contre le chômage en France. Je me souviens de qu’il soit possible de changer les choses ? la réaction de mon ami Jacques BARROT, après le présent, l’entreprenariat semble séduire vote des lois AUBRY, il reconnaissait qu’il s’agis- Le débat sur la loi El Khomri a été à cet égard de plus en plus de jeunes et être une sait probablement, de la mesure, je le cite, « la un révélateur de l’ampleur des blocages qui idée qui progresse dans notre pays. plus scélérate » que la gauche ait pu faire voter à nous empêchent de libérer les énergies dans ce Qu’en pensez-vous ? l’époque. Reconnaissons que l’économie française pays ! La montagne a accouché d’une souris, et a été et est encore lourdement pénalisée par les le Gouvernement a réussi le tour de force de faire Oui en effet, sous l’effet de la globalisation, de l’in- 35 heures, une réforme qui prétendait engager la quasi-unanimité contre lui. C’est malheureuse- fluence européenne et de la révolution technolo- la France dans une démarche générale, marquée ment une nouvelle occasion ratée pour notre pays gique, on ressent cette aspiration au changement du sceau de l’obligation légale et de l’uniformité. en panne de réformes utiles et efficaces. Il est vrai et ce besoin de libérer les énergies. Plus largement, La réduction du temps de travail, vue comme la qu’il aurait fallu, dès l’alternance de 2002, mettre le travail doit être revalorisé dans notre société. solution face au chômage, au nom de l’idéologie à l’ordre du jour la suppression des 35 heures et Cependant, tant que la France ne changera pas son du partage du travail, n’a jamais été une réponse une réforme en profondeur du code du travail. regard sur le travail, sur les métiers manuels, tant pertinente. Les promoteurs de cette idée n’ont Je regrette à cet égard que la droite et le centre que l’on entretiendra l’assistanat au détriment de jamais recherché l’efficacité économique ni la n’aient pas eu la volonté de franchir le pas. Je ne l’effort et, tant que l’on reportera sur les généra- croissance. Bien au contraire, la réforme a consa- sais pas si c’est par manque de courage de la tions futures notre incapacité à gérer le présent, je cré le renoncement de la France à combattre à part des gouvernements successifs que le vaste redoute ce déclassement que l’on semble percevoir la racine ce mal endémique qu’est le chômage de chantier de la flexibilité du travail n’a pu être ouvert dans certains domaines (désindustrialisation, perte masse depuis une quarantaine d’années. Ses pro- plus tôt. Il est certain qu’il y a là une clé pour le d’influence,…), parce que notre pays aura du mal moteurs ont fait abstraction de la mondialisation marché de l’emploi. Mais on pourrait également à se réformer et qu’il ne pourra pas affronter la qui s’est pourtant généralisée depuis, obligeant parler de la relance indispensable de l’apprentis- concurrence mondiale de demain, développer son nos entreprises à s’engager dans une bataille sage et de l’alternance, trop longtemps délaissés, attractivité, innover et faire preuve de cette audace, de compétitivité toujours plus exacerbée et alors la revalorisation des métiers manuels, le respect de ce génie qu’on lui reconnaît.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 57 Développement économique, dynamisation et attractivité : le rôle essentiel de l’élu pour son territoire Claude Sturni

Qu’est-ce que « l’industrie du futur » et comment le pouvoir politique peut-il accompagner ce mouvement ? L’industrie du futur, qui existe déjà en France et notamment en Alsace où plusieurs entreprises ont été labellisées, est un programme général qui implique nouvelles technologies, production de pointe, qualifications affinées pour les salariés ainsi qu’un management moderne.

L’usine du futur est une réponse pour un secteur en recherche de compétitivité et pour un territoire qui développe son attractivité pour y faire venir des talents, d’autres entreprises partenaires et des pôles de formation.

Mais il ne s’agit pas de faire table rase et de partir d’une page blanche car d’une part l’in- dustrie française possède des fleurons qu’il faut valoriser, et d’autre part il s’agit surtout d’une transformation interne aux entreprises.

Pour ce faire les élus comme le gouvernement doivent mettre en œuvre les moyens nécessaires pour accompagner leur réussite et leur permettre de devenir un moteur de la croissance.

Malheureusement trop de contraintes réglemen- taires pèsent encore sur l’industrie. Elle a besoin de souplesse, de stabilité et de visibilité. Les entre- prises attendent du gouvernement qu’il mette concrètement en œuvre le choc de simplification afin que celui-ci ne se réduise pas à de simples effets d’annonce. Or les améliorations ne sont pas flagrantes et le sujet beaucoup moins médiatisé…

En tant qu’homme politique, je m’investis pour une industrie française créatrice de valeurs et d’em- plois, connectée avec ses collaborateurs, ses outils de production, ses prestataires et partenaires, et son territoire. Une industrie conçue pour répondre Député du Bas-Rhin, Claude Sturni est diplômé de l’École de management de aux défis économiques, technologiques, organisa- tionnels, environnementaux et sociétaux. l’Université de Strasbourg. Après 20 ans de carrière au sein de Millipore, entre- prise américaine de biotechnologies, à des postes de direction en France et Les entreprises ont en effet besoin de pouvoir à l’étranger, Claude Sturni a été élu maire de Haguenau en 2008 puis député compter sur la réactivité des acteurs publics du Bas-Rhin en 2012. Membre de la Commission des Affaires Culturelles et de car leur rôle est essentiel dans la performance l’Education, du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques, il industrielle de demain. Il est notamment impéra- est aussi vice-président du groupe d’études sur les Industries Mécaniques. tif de renforcer la dynamique de valorisation des métiers de l’industrie auprès des jeunes.

58 GÉNÉRATION ENTREPRISE fracture sociale. Conscient de cet enjeu majeur Quel doit être le rôle des territoires dans l’une de mes premières actions en tant que Maire l’industrie française actuelle ? de Haguenau, a été de favoriser l’accès au très Beaucoup de territoires croient en l’industrie, notam- haut débit dans ma commune. ment en l’industrie du futur. J’ignore s’il est possible A Haguenau encore, notre priorité était d’en- de créer dans un territoire les conditions d’un tissu courager les industries existantes. Une usine du industriel s’il n’y en a pas déjà mais, dans ma cir- groupe Siemens a pratiquement doublé de taille conscription proche de l’Allemagne, nous bénéfi- en quatre ans et compte aujourd’hui plus de 800 cions de nombreuses entreprises bien implantées. personnes. Il convenait également d’encourager Pour les garder nous leur prouvons combien nous les nouveaux projets, tels que celui du groupe y sommes attachés en les visitant régulièrement Mars, qui hésitait pour développer ses activités, et en rencontrant fréquemment leurs dirigeants. entre le site de Haguenau et un site en Pologne. Nous avons d’ailleurs créé un guichet unique pour Notre démarche, commune à tous les pouvoirs faciliter leurs démarches administratives. Par ail- publics, a convaincu le groupe de choisir le site leurs, nous prenons quelques mesures basiques alsacien, à proximité d’une usine de valorisation pour asseoir la compétitivité de notre territoire énergétique qui lui apporte de la vapeur verte. en concentrant nos efforts sur l’accessibilité ou Le groupe Mars a donc investi 40 millions d’eu- l’approvisionnement en énergie bon marché des ros sur notre site, qui est devenu leader pour la industries. Nous nous efforçons de qualifier la fabrication des M&M’s. main-d’œuvre en fonction des besoins des entre- prises, d’où la création d’offres de formation de « CONCERNANT L’INDUSTRIE, tous niveaux, notamment au niveau post-bac : LES POUVOIRS PUBLICS DOIVENT AVOIR À CŒUR DE l’industrie du futur aura en particulier besoin de techniciens, des techniciens supérieurs, ingé- RELEVER LES DÉFIS DE LA FORMATION DES nieurs. Notre bassin d’emploi représente 150 JEUNES ET VEILLER À CE QU’ELLE SOIT EN PHASE 000 personnes à 30 kilomètres seulement de AVEC LES BESOINS EN COMPÉTENCES Strasbourg, et nous y avons installé des centres DES ENTREPRISES ET DU TERRITOIRE. » de formation et un IUT.

Cet automne nous inaugurons une résidence pour Dans le système général d’éducation et jeunes alternants qui viendront effectuer une de formation, la place de la filière indus- production didactique haut de gamme pour prépa- alternance ou un stage dans notre aggloméra- trielle est-elle à la hauteur des enjeux ? rer les élèves aux technologies du futur. tion. Il s’agit là d’un investissement de 10 millions Proche des entreprises et des industries implan- d’euros portés par les collectivités, l’Etat et le Concernant l’industrie, les pouvoirs publics tées sur son territoire, la région est tout à fait légi- programme d’investissement d’avenir. doivent avoir à cœur de relever les défis de la time pour corréler l’orientation des jeunes avec le formation des jeunes et veiller à ce qu’elle soit tissu économique local. Comme je le disais plus Tous les niveaux de collectivité s’im- en phase avec les besoins en compétences des haut, la commune ou l’agglomération doit attirer entreprises et du territoire. pliquent-ils de la même manière dans des formations qui permettront une montée en ces projets ? Il faut montrer aux jeunes, aux parents et aux gamme des compétences et proposer, comme à Avec les récents mouvements de création des conseillers d’orientation les opportunités offertes Haguenau, des solutions d’hébergement pour les métropoles puis des grandes régions, une dyna- par le monde industriel et sa maîtrise des hautes jeunes alternants ou salariés. mique de territorialisation est apparue, guidée technologies. La vague du digital va créer de par la nécessité pour les territoires de se posi- nouvelles qualifications dans les usines et en faire « PROCHE DES ENTREPRISES ET DES INDUSTRIES tionner face aux métropoles et de développer disparaître d’autres. Dans ce contexte- là, la for- IMPLANTÉES SUR SON TERRITOIRE, LA RÉGION leurs atouts, en termes de qualité de vie bien sûr, mation continue va s’avérer être un instrument et aussi d’offre économique. indispensable pour mener à bien ces mutations. EST TOUT À FAIT LÉGITIME POUR CORRÉLER L’entreprise doit pouvoir être un lieu d’appren- L’ORIENTATION DES JEUNES AVEC LE L’industrie doit être au cœur des préoccupations tissage étant donné l’accélération des compé- TISSU ÉCONOMIQUE LOCAL. » des élus locaux. Il y a de très belles initiatives tences. individuelles mais globalement, le manque de mobilisation et de dynamisme domine. En dehors La formation initiale sera également chamboulée par Enfin je souhaiterais évoquer de manière plus de l’ambition d’une France industrielle, je m’inter- le numérique et obligera les écoles à « apprendre à générale le besoin en formation linguistique des roge sur le degré d’intérêt des pouvoirs publics apprendre ». C’est pour préparer au mieux les étu- jeunes surtout dans les zones frontalières, la for- à mettre en face les outils favorables à la moder- diants à ce nouveau monde industriel que l’IUT de mation à l’Allemand en Alsace, et l’importance du nisation du système productif. L’inégalité territo- Haguenau a mis en place une plate-forme pédago- bilinguisme comme compétence favorisant l’accès riale est le point d’ombre avec le risque d’une gique appelée « Smart Prod ». Il s’agit d’une ligne de aux emplois qualifiés.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 59 Et si on misait sur une coopération économique Franco-Africaine ? Vincent Ledoux

Maire de Roncq depuis 15 ans, Vincent Ledoux a toujours porté un grand intérêt pour le conti- nent africain. Elu en mars dernier député de la 10ème circonscription du Nord, il a, dès son arri- vée à l’Assemblée nationale, choisi d’intégrer le groupe d’amitié France-Mali.

Quand on vous parle économie, sponta- nément vous nous répondez « Afrique » pourquoi ? Les PME françaises ont mis un peu de temps pour comprendre combien l’Afrique pouvait constituer un véritable levier pour notre vieux pays qui peine à recréer de la croissance. Peut-être du fait de perceptions tronquées et sans doute fantas- mées d’un continent-monde dont nos histoires se sont un temps confondues pour s’organiser ensuite sur le modèle de la Francafrique. Mais aujourd’hui, tout cela est du passé ! Les jeunes générations d’Africains n’ont pas connu l’époque coloniale, ne s’embarrassent donc pas de préju- gés et ne demandent pas réparation, ils avancent et attendent le retour de la France pour ne pas parler business avec les seuls Chinois, Russes ou Canadiens. Sans doute aussi un manque d’accompagnement pour s’aventurer dans un environnement dont les codes doivent être bien connus. Il faut des clés, mais cela n’est pas le plus compliqué à organiser.

L’Afrique est-elle un levier de croissance pour notre économie ? Bien entendu, ce n’est pas le seul ! Mais c’en est un que nous ne pouvons plus négliger. Nous devons mieux nous organiser, Etat, collectivités, organisations patronales, associations et entre- prises, pour partir à la conquête de marchés dopés par une classe moyenne dont les besoins explosent. Dans la métropole lilloise, nous com- mençons à comprendre l’enjeu et à transformer l’essai. Un African Business Club s’est constitué, se réunit régulièrement, échange avec des por- teurs de projets africains, les diasporas, s’ouvre aux opportunités. Comme Vice-Président à l’éco- nomie métropolitaine, je soutiens un modèle économique innovant : le clubster France-Sénégal Afrique de l’Ouest.

60 GÉNÉRATION ENTREPRISE d’une vingtaine de kms. D’ici à 2020, l’Afrique dable aventure. Mais je pense qu’il est venu le En quoi ce modèle économique est-il portera 2 milliards d’habitants dont 780 millions temps d’associer au caractère solidaire de cette intéressant ? de francophones. Nous devons donc soutenir diplomatie une réelle dimension économique en Il vient rompre avec les anciens schémas de un modèle durable de coopération économique partenariat avec nos entreprises locales. La coo- coopération décentralisée qui ont eu leur per- avec l’Afrique sub-saharienne -mais pas exclusi- pération décentralisée à dominante économique tinence mais aussi leurs limites. L’argent public vement- qui permette à nos PME de s’implanter doit être l’un des pans majeurs de la politique n’a pas toujours été très efficace et n’a pas tou- là-bas et aux Africains d’être en condition de vivre étrangère et migratoire de la France ! Là où les jours été là où il aurait été utile pour employer dignement de leur travail chez eux. J’appuie cette Etats ont échoué pour nombre de raisons, col- une formule élégante ! Les milliers de morts en proposition sur l’expérience d’un jumelage coo- lectivités publiques et entreprises locales peuvent Méditerranée exposent un scandale qui n’est pas pération de ma ville de Roncq avec Sélinkegny apporter des solutions concrètes et non détour- près de cesser si nous ne renversons pas les cir- au Mali depuis près de trente ans. Ce village est nées de leurs objectifs prioritaires ! cuits pour rendre l’aide publique enfin efficace et situé dans la région de Kayes, un territoire sahé- soutenir nos acteurs économiques à aller sur les lien de forte émigration qui perd ses jeunes par marchés africains. Je pense que si nous devons dizaines au large de Lampedusa depuis quelques « LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE À continuer d’exprimer notre solidarité envers nos années. Ces jumelages de coopération décentra- DOMINANTE ÉCONOMIQUE DOIT ÊTRE L’UN DES PANS amis d’Afrique sub-saharienne avec lesquels lisée sont utiles et nécessaires. Je plaide auprès MAJEURS DE LA nous partageons une longue histoire et une des collègues maires de France pour qu’ils se POLITIQUE ÉTRANGÈRE ET langue commune, nous devons apprendre à faire lancent plus nombreux encore dans cette formi- MIGRATOIRE DE LA FRANCE ! » de l’économie ensemble. Ainsi, ce clusbter com- posé d’une petite dizaine de chefs d’entreprise métropolitains qui se sont co-optés pour éviter les mal intentionnés –ni losers ni prédateurs- se rendent-ils régulièrement à Dakar pour faire du business mais aussi - petit supplément d’âme qui vient donner une touche fraternelle à ce voyage d’affaires- pour former sur place des jeunes étu- diants sénégalais. Je pense que là se situe la nou- velle génération des dispositifs de coopération économique, nous permettant d’exprimer notre nécessaire solidarité avec des pays dont le para- doxe est d’accuser un grand retard de dévelop- pement et de porter de dynamiques germes de croissance à venir. Par ailleurs, j’observe que les premiers retours d’expérience font apparaitre de la création d’emplois ici et là-bas ! Que du bonus !

« LES MILLIERS DE MORTS EN MÉDITERRANÉE EXPOSENT UN SCANDALE QUI N’EST PAS PRÈS DE CESSER SI NOUS NE RENVERSONS PAS LES CIRCUITS POUR RENDRE L’AIDE PUBLIQUE ENFIN EFFICACE ET SOUTENIR NOS ACTEURS ÉCONOMIQUES À ALLER SUR LES MARCHÉS AFRICAINS. »

Un mélange d’économie et de fraternité alors ?

Ne rêvons pas ! Mais ne désespérons pas pour autant de l’humanité ! Nous sommes capables de produire des biens tout en faisant le bien ! De toute façon, la réalité démographique africaine http://codev-afrique.com/ http://businessclubafrica.org/ constitue un défi planétaire majeur : n’oublions pas que nos côtes sont à peine distantes de moins

GÉNÉRATION ENTREPRISE 61 Le Grand Port Maritime de Dunkerque : créateur de potentialités et d’emplois Jean-Pierre Decool

Troisième port de France, le Grand Port Maritime de Dunkerque jouit Jean-Pierre Decool, Député, et Xavier Bertrand, Président des Hauts-de-France en visite au port de Dunkerque d’une position stratégique idéale au cœur de l’Europe et du triangle des dockers, à Paris comme en circonscription. Il A plusieurs reprises, vous avez déclaré Bruxelles-Londres-Paris. Fort de s’agit d’un très haut potentiel pour le développe- vouloir devenir « VRP du port de ce statut de plate-forme idéale, le ment des Hauts-de-France. Je le dis très souvent Dunkerque ». Comment se traduit cette port de Dunkerque entend désor- : dans les prochaines années, tout passera par volonté au quotidien ? mais passer à la vitesse supérieure le port de Dunkerque qui a un avenir prometteur. en accueillant de nouvelles entre- Tous les élus peuvent être, s’ils le souhaitent, des Comment faire ? Très concrètement, lorsque je prises, pourvoyeuses d’emplois. VRP de leur territoire. Pour les parlementaires rencontre des ambassadeurs, des chefs d’Etat, Jean-Pierre DECOOL, Député de la faisant partie de groupes d’études ou groupes des dirigeants d’entreprise ou des associations 14ème circonscription du Nord, par- d’amitié, c’est une formidable opportunité pour à Paris, je n’hésite pas à évoquer les capacités ticipe à ce développement en pro- vanter les atouts de leur circonscription. Pour exceptionnelles du port. Je ne force personne, je mouvant les atouts du port. ma part, j’ai souhaité promouvoir les atouts du ne propose pas de projets clé en main, mais j’en port de Dunkerque aux côtés des dirigeants et parle, cela suffit parfois.

62 GÉNÉRATION ENTREPRISE Jean-Pierre Decool, Député, Paul Christophe, Député-suppléant et Stéphane Raison, Président du Directoire du Grand Port Maritime de Dunkerque

d’acteurs institutionnels. Je ne m’immisce pas dans « LA PERMET D’ATTIRER DE CONNAISSANCE DU TERRITOIRE NOUVEAUX les affaires internes du port. Il y a une frontière que INVESTISSEURS QUI POURRONT RAPIDEMENT TROUVER SUR LE TERRITOIRE DES FOURNISSEURS, je tiens particulièrement à respecter. DES CLIENTS ET DES SOUS-TRAITANTS POTENTIELS. CETTE TOILE INDUSTRIELLE EST TRÈS UTILE POUR LE SERVICE PUBLIC Pour parachever son développement, le DE L’EMPLOI QUI S’EN SERT COMME D’UN OUTIL D’ANALYSE DES COMPÉTENCES TERRITORIALES. » port de Dunkerque s’appuie sur un outil appelé « Toile industrielle ». En quoi consiste-t-il ? Prenons un exemple plus concret. Pour l’anecdote, cette première rencontre s’est faite dans les locaux des dockers à l’invitation La Toile industrielle est née en 2009 et vient Pourriez-vous nous parler un peu plus en de leur responsable, Franck GONSSE. Stéphane d’être mise à jour par l’Agence d’Urbanisme détails de l’arrivée de l’entreprise McCain RAISON, Président du Directoire du Grand Port de Dunkerque (AGUR). Il s’agit d’un document à Dunkerque ? Quel rôle avez-vous eu ? Maritime de Dunkerque s’y est rendu en per- unique qui retrace tous les flux interentreprises sonne, c’est un symbole fort qui a notamment du territoire dunkerquois. En un coup d’œil, vous Tout le monde connaît l’entreprise McCain, géant permis de faire taire la rumeur tenace selon pouvez donc visualiser les différents secteurs canadien de la frite surgelée. Pendant de nom- laquelle les dockers du port de Dunkerque et comprendre, en suivant tout simplement les breuses années, McCain faisait transiter les frites étaient toujours en grève. Il n’y a pas eu un seul flèches, les flux interentreprises dans le bassin produites dans ses deux unités du Pas-de-Calais jour de grève depuis 24 ans ! Un nouvel essai d’emploi. (Harnes et Béthune) par Anvers, en Belgique. a été organisé en décembre et l’aventure était Cette connaissance parfaite du territoire présente lancée. 81 conteneurs ont été expédiés entre Nous avons travaillé pendant plus de six mois un double intérêt. Tout d’abord, elle permet d’atti- décembre 2015 et le 31 janvier 2016 et les coûts entre les différents interlocuteurs pour faire rer de nouveaux investisseurs qui pourront rapide- logistiques ont baissé de 8 %. En passant par le avancer ce dossier : élus, monde portuaire, ment trouver sur le territoire des fournisseurs, des port de Dunkerque, Mc Cain fait 200 kilomètres monde agricole… Beaucoup de personnes se clients et des sous-traitants potentiels. Cette Toile en moins par camion. sont mobilisées pour ce succès. industrielle est également très utile pour le service public de l’emploi qui s’en sert comme d’un outil Quelles relations avez-vous avec les En juillet 2015, nous avons organisé une ren- d’analyse des compétences territoriales. contre entre Bertrand ACHTE, Président du GAPPI acteurs du port ? (Groupement d’Agriculteurs Producteurs de Mes relations avec les acteurs du port sont excel- En permettant d’appréhender facilement les Pommes de terre pour l’Industrie), les représen- lentes, aussi bien au niveau de la direction qu’au opportunités d’un territoire, la Toile industrielle tants de l’industriel, ceux du grand port maritime niveau du syndicat des dockers. Néanmoins, je se révèle donc être un formidable outil qui fait par de Dunkerque et de la compagnie CMA CGM pour fais très attention de ne pas outrepasser mes ailleurs des envieux. Des Belges mais également organiser l’expédition d’un premier conteneur à fonctions. Mon rôle consiste à être un simple des Chinois ont témoigné de leur grand intérêt destination de Dubaï (en août 2015). relais, un entremetteur entre plusieurs catégories pour développer également ce type d’instrument.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 63 Développer la laïcité dans l’entreprise Michèle Tabarot

Michèle Tabarot est impliquée dans la ville du Cannet depuis 1989, d’abord comme adjointe au maire, puis comme maire, poste qu’elle n’a pas quitté depuis 1995. Député des Alpes- Maritimes depuis 2002, elle a été la première femme à être à la tête d’une commission à l’Assemblée nationale, celle des Affaires culturelles et de l’Éducation. Dans cet article, Michèle Tabarot choisit d’évoquer le fait religieux dans l’entreprise, sous l’angle de la montée de la radicalisation.

L’examen de la réforme du travail au Parlement a été l’occasion de vifs débats sur la prise en compte du fait religieux dans l’entreprise. Pourquoi pensez-vous qu’il s’agit d’un enjeu essentiel ? Le débat que nous avons vécu avec la réforme du travail a semblé totalement décalé par rapport à la période grave que nous vivons.

Vouloir inscrire, dans un préambule du code du travail, la liberté du salarié de manifester ses convictions religieuses dans l’entreprise aurait été une erreur lourde.

Il existe dans notre pays une liberté de conscience religieuse, mais certainement pas un droit à « manifester » ses croyances. Une telle disposition aurait conduit à renforcer les revendications com- munautaires déjà fortes et qui sont totalement contraires aux valeurs de notre pays fondé sur l’unité de la Nation.

Il a fallu que l’opposition dénonce et combatte fermement cette disposition pour qu’elle soit fina- lement retirée.

Pourtant, de nombreuses réformes sont intervenues pour lutter contre la radica- lisation religieuse et le terrorisme. Vous pensez qu’elles sont insuffisantes ? J’ai soutenu ces textes de loi parce qu’ils sont nécessaires mais je continue à dire qu’ils ne vont pas assez loin face au phénomène de radicali- sation. Avec plusieurs de mes collègues, nous dénonçons depuis de nombreuses années une

64 GÉNÉRATION ENTREPRISE dérive contre laquelle il faut être sans conces- rapports hommes-femmes. Cela peut aller sion, comme nous l’avons fait en 2010 avec la loi jusqu’au refus d’exécuter certaines missions, « OR, IL N’EST PLUS POSSIBLE DE de Jean-François Copé qui a permis d’interdire le ce qui est manifestement incompatible avec les LAISSER L’EMPLOYEUR SEUL exigences de port de la Burqa en France. bon fonctionnement d’une société. ET TROP DÉMUNI FACE AU PHÉNOMÈNE RELIGIEUX. Ces derniers mois, les décisions prises contre Que peuvent faire aujourd’hui les LE LÉGISLATEUR ET LES POUVOIRS PUBLICS ceux qui menacent notre sécurité n’ont pas été employeurs face aux revendications reli- DOIVENT LUI DONNER LES MOYENS D’AGIR assez fortes ou s’avèrent encore insuffisantes. gieuses ou à la radicalisation d’un salarié ? RAPIDEMENT POUR METTRE FIN À . » Dans tous les textes qui ont été adoptés, le Le principe constitutionnel de laïcité ne concerne CERTAINS COMPORTEMENTS secteur privé n’a malheureusement pas suffisam- aujourd’hui que le secteur public et ne trouve pas ment été pris en compte. à s’appliquer dans le monde de l’entreprise.

Donc, pour vous, le législateur doit porter Or, il n’est plus possible de laisser l’employeur Que proposez-vous pour permettre une attention plus grande à la sphère seul et trop démuni face au phénomène religieux. aux entreprises de mieux faire face privée dans la lutte contre la radicalisa- lorsqu’elles sont confrontées à ces tion et l’intégrisme ? situations ? En effet car c’est bien dans cette sphère privée que La religion ne doit plus avoir sa place dans la radicalisation apparait, se renforce et trouve à l’entreprise qui doit être considérée comme un s’exprimer en premier. espace laïc.

Tant que nous n’agirons pas plus en amont contre Chacun est libre d’avoir ses croyances et nul ne la radicalisation, notamment sur les lieux de travail, doit être discriminé pour ses convictions, mais nous ne ferons qu’en réparer les conséquences personne ne doit faire de sa foi un objet de dramatiques. revendication.

Il n’y a malheureusement pas encore eu cette prise Il faut élargir au secteur privé les limites posées de conscience de la réalité d’une situation pourtant aujourd’hui pour le service public. Aucune préoccupante. doléance confessionnelle et pas de signe osten- tatoire sur le lieu de travail, notamment pour les salariés au contact du public.

« TANT QUE NOUS N’AGIRONS PAS PLUS EN AMONT Dans certains secteurs particulièrement sen- sibles, il faut aussi permettre aux employeurs de CONTRE LA RADICALISATION, mettre immédiatement à pied, à titre conserva- NOTAMMENT SUR LES LIEUX DE TRAVAIL, toire, un salarié dès lors qu’il présente des signes NOUS NE FERONS QU’EN RÉPARER LES évidents de radicalisation. Je pense notamment CONSÉQUENCES DRAMATIQUES. » au secteur du transport des personnes et des Le législateur et les pouvoirs publics doivent biens mais aussi à tous les domaines qui peuvent lui donner les moyens d’agir rapidement pour toucher à notre sécurité. mettre fin à certains comportements. Justement, quelle est cette situation ? Ce sont des réformes courageuses que le gouver- Actuellement les seules restrictions qu’il peut appor- nement ne semble pas décidé à accomplir. Pour Les terribles évènements que nous subissons depuis ter à l’expression des croyances religieuses de ses ma part j’estime que nous ne pouvons pourtant janvier 2015 montrent l’ampleur de la radicalisation salariés sont liées soit à la protection des individus, plus laisser les employeurs aussi démunis face à qui est à l’œuvre dans notre pays et que nousavons pour veiller notamment à leur sécurité et éviter tout la radicalisation religieuse sur le lieu de travail. trop longtemps refusé de regarder en face. discours ouvertement prosélyte, soit aux impéra- tifs de bonne marche de l’entreprise, par exemple En tant qu’élus, nous recevons des témoignages pour la bonne réalisation de ses missions. qui démontrent que la montée des revendications religieuses dans le secteur privé est une réalité que Mais désormais les préoccupations vont au-delà « CHACUN EST LIBRE nous devons prendre en considération, notamment des questions qui se posaient il y a quelques années D’AVOIR SES CROYANCES dans les secteurs stratégiques. encore sur le port de signes ostentatoires ou sur ET NUL NE DOIT ÊTRE DISCRIMINÉ POUR SES les demandes liées à l’organisation du travail. L’an dernier, une enquête a montré qu’en France la CONVICTIONS, MAIS PERSONNE NE DOIT moitié des managers a déjà été confrontée au fait Face à la radicalisation ouverte de l’un de ses FAIRE DE SA FOI UN OBJET DE religieux dans leurs entreprises. Il peut s’agir de salariés, l’employeur doit pouvoir apporter des REVENDICATION. » jours d’absence pour des fêtes, du port de signes réponses immédiates, notamment lorsqu’il s’agit ostentatoires, mais aussi de problèmes liés aux d’un enjeu de sécurité publique.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 65 Ancrage territorial, un atout pour le développement économique de notre Nation Guillaume Chevrollier

Guillaume Chevrollier est élu député de la Mayenne depuis juin 2012. Il visite et soutient régulièrement les nombreuses entreprises de la existent depuis quelques générations comme les Quels sont selon vous les atouts de ces Mayenne qui forment un réseau Toiles de la Mayenne créées en 1806, ou le carros- entreprises ? dense dans des domaines très sier Gruau qui existait déjà à la fin du XIXème siècle. variés où la part de l’agro-alimen- Elles concernent des domaines très variés comme Elles ont un réel ancrage territorial et, malgré les taire demeure importante. l’alimentation (Lactalis, Réauté…), l’industrie difficultés rencontrées, font tout pour préserver (Gruau, Dirickx, MPO, SERAP…), la haute tech- l’emploi. Comme je le vois en Mayenne, leurs Pourquoi vous intéressez-vous aux nologie, le travail des matières nobles comme le collaborateurs, locaux ou non, sont soucieux du développement et de l’avenir de leur entreprise entreprises patrimoniales ? bois pour Dasras, Ferrand, et aussi beaucoup d’entreprises artisanales (Bichot, Romet…). et de ce département où ils trouvent une qualité Les entreprises patrimoniales constituent la force de vie leur permettant de concilier vie familiale vive de l’économie et de l’emploi de notre pays et Vous avez des entreprises dont le rayonnement et vie professionnelle. Ils sont donc très inves- ne sont pas suffisamment connues et reconnues. est local, d’autres national ou d’autres enfin inter- tis dans la société et consciencieux. Ces entre- Pour prendre l’exemple de mon département, la national (comme Gys, fabricant de chargeurs de prises reposent le plus souvent sur des bases Mayenne, nous avons des entreprises patrimo- batteries et de postes de soudage qui développe saines à savoir un pragmatisme économique, une niales qui sont de véritables fleurons. Certaines l’export en s’appuyant sur le haut de gamme). recherche de l’intérêt commun, et un dialogue

66 GÉNÉRATION ENTREPRISE social sain et équilibré. Elles ont une souplesse et une réactivité qui leur permettent de s’adapter et de rester performantes.

Pourquoi dites-vous qu’elles sont mécon- nues ? Parce que ces familles sont souvent inconnues du grand public. Cela tient notamment au fait que notre pays a un rapport faussé avec l’héritage, la réussite et l’argent, qui deviennent vite suspects, ce qui ne se retrouve pas dans les pays voisins. D’où, sans doute, la volonté de discrétion de ces familles.

Pourquoi ces entreprises ont-elles besoin d’être soutenues ? Car nous avons dans notre pays un système fiscal lourd et complexe qui ne facilite pas la transmis- sion, et qui met beaucoup de ces entreprises en péril lorsque cette transmission doit se faire. « CES ENTREPRISES PATRIMONIALES REPOSENT LE PLUS SOUVENT SUR DES BASES SAINES Là encore, nous nous distinguons des pays voisins À SAVOIR UN PRAGMATISME ÉCONOMIQUE, UNE RECHERCHE DE L’INTÉRÊT COMMUN, où cette transmission se fait mieux, ce qui permet à ET UN DIALOGUE SOCIAL SAIN ET ÉQUILIBRÉ. ELLES ONT UNE SOUPLESSE ET UNE RÉACTIVITÉ ce type d’entreprises d’être plus nombreuses et de QUI LEUR PERMETTENT DE S’ADAPTER ET DE RESTER PERFORMANTES. » perdurer comme en Allemagne par exemple. Les chiffres sont éloquents. Le taux de trans- Quelles sont les réformes à apporter ? En outre, les actionnaires familiaux non dirigeants sont tellement fiscalisés que l’investissement pro- mission des entreprises patrimoniales en France Elles sont nombreuses et variées. est très faible, 14 %, alors qu’il est de 51 % en ductif est freiné de ce fait. Allemagne et de 70 % en Italie. Au niveau social d’abord, il faut assouplir ou mettre Il convient aussi d’aider les entrepreneurs à fin aux 35 heures, reculer et lisser les seuils sociaux, recourir davantage à du conseil extérieur, à ren- Il est dommageable de voir des sociétés viables favoriser la formation et l’apprentissage… contraintes d’arrêter faute de repreneurs.On doit forcer l’information et l’accompagnement des diri- aider cette transmission. Car elle n’est pas facile à Il faut simplifier, cesser d’accumuler les normes geants ce qui peut les aider pour leur développe- envisager pour un patron créateur de son entre- et les contraintes. Nos PME étouffent sous les ment, pour leur donner des outils de structuration prise. La question de la légitimité de l’héritier se charges administratives alors que l’on continue à financière, pour envisager leur transmission. pose. Il a donc un choix difficile à faire entre un leur imposer des obligations nouvelles comme le Le soutien à l’innovation est également essentiel, héritier ou un manager extérieur. compte pénibilité… à ce titre je me félicite de la labellisation French Une succession réussie, qui comporte plusieurs Au niveau fiscal ensuite. Notre fiscalité, on l’a vu, Tech pour la ville de Laval, Préfecture de la volets (management, savoir-faire, gouvernance) est meurtrière en ce qui concerne les droits de Mayenne. doit se préparer des années à l’avance, ce qui n’est transmission, ce qui a provoqué la disparition ou pas évident pour un entrepreneur déjà sur-occupé. la vente d’un trop grand nombre d’entreprises « IL CONVIENT DE patrimoniales et familiales dans notre pays. VALORISER L’IMAGE L’urgence est là puisque 27 000 entreprises DES ENTREPRISES PATRIMONIALES patrimoniales par an doivent se transmettre en Il faut simplifier et rendre lisible et stable notre FRANÇAISES ET DE PROMOUVOIR LEURS France d’ici 2020, mettant en jeu chaque année système fiscal. PERFORMANCES ET LEURS VALEURS. » 330 000 emplois. Il faut alléger la fiscalité sur les entreprises, sur J’ai pu voir des transitions se faire dans de bonnes le capital, mettre en place un système fiscal Il convient enfin de valoriser l’image des entre- conditions, comme la reprise de l’entreprise fami- attractif pour l’investissement des entreprises et prises patrimoniales françaises et de promouvoir liale Réauté par Buton, groupe familial ligérien. pour l’épargne. Le coût de ces allègements sera leurs performances et leurs valeurs. Le dyna- compensé par la croissance qui sera favorisée. misme de ces entreprises, le courage de ces D’autre part, il est anormal que notre système Il faut mieux accompagner le financement de la entrepreneurs doivent être reconnus. La relance social et fiscal freine la croissance de ces socié- croissance. L’autofinancement, qui est le mode de tés. En effet, et je l’entends souvent, les patrons économique de notre pays en dépend. de ces entreprises hésitent à faire croître leurs financement privilégié de ces entreprises, est au sociétés du fait des contraintes fiscales, syndi- plus bas en France depuis plusieurs années, bien cales et sociales. inférieur à celui des entreprises allemandes.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 67 L’Aveyron, une terre exemplaire Yves Censi

Yves Censi, Député de l’Aveyron, membre de la commission Vous êtes élu d’une circonscription des affaires sociales, secrétaire national Les Républicains rurale, l’Aveyron, dont les résultats à la santé mentale et la santé au travail, ancien vice-pré- économiques sont plutôt bons au sident de la commission des finances, ancien président du regard de la situation nationale. conseil national de l’insertion par l’activité économique. Vous évoquez un modèle aveyron- nais. De quoi s’agit-il ? En effet, même si l’Aveyron souffre de la faiblesse de la croissance fran- çaise, nous sommes proches du plein emploi depuis trente ans, et le taux de création d’activités a toujours été de deux chiffres dans le bassin de Rodez. Ce n’est sûrement pas généralisable, de manière uniforme, à l’ensemble du pays, car les facteurs me semblent nombreux. Mais trois éléments me paraissent notables.

« MÊME SI L’AVEYRON SOUFFRE DE LA FAIBLESSE DE LA CROISSANCE FRANÇAISE, NOUS SOMMES PROCHES DU PLEIN EMPLOI DEPUIS TRENTE ANS, ET LE TAUX DE CRÉATION D’ACTIVITÉS A TOUJOURS ÉTÉ DE DEUX CHIFFRES DANS LE BASSIN DE RODEZ ».

Le premier, c’est le respect de la diversité. Cela suppose de libérer la créativité des territoires. La notion de diversité a été phagocytée au plan national par la question des minorités visibles, mais la diversité oubliée, c’est celle des territoires, des activités, des expériences et des volontés locales. L’Aveyron, par exemple, peut souffrir de certains handi- caps, notamment l’enclavement. Pour autant, la réponse des PME et des TPE, dans l’artisanat, les services ou la transformation agroalimentaire, et même la culture, a été très puissante. Le veau d’Aveyron, l’aligot de l’Aubrac, le couteau de Laguiole, certaines niches technologiques très pointues, des entreprises touristiques comme Verdié ou Langues et Civilisations… toutes occupent une position nationale solide. Elles ont imposé leur singularité en pleines crises. Rodez et l’Aveyron, précisément parce qu’ils ne se situent dans aucune aire urbaine d’envergure, ont été contraints au développement de leurs propres ressources : pôle de formation et d’enseignement supérieur performant, pôle culturel avec le musée Soulages, pôle économique avec un tissu d’artisans et de PME très dense et l’usine Bosch... Donc je crois beaucoup aux réponses adaptées à chaque problématique locale avec la volonté d’acquérir une dimension nationale voire internationale. Or, nos politiques publiques souffrent des généralisations et des contraintes uniformes mais irréalistes.

Le deuxième facteur clé de succès, c’est la culture du travail. Dans l’Aveyron, le travail n’est pas un gros mot. L’unité de production de Bosch, par exemple, avec un millier de salariés, considère la fiabilité et la qua- lité de la main d’œuvre aveyronnaise comme un avantage concurrentiel essentiel, malgré des coûts logistiques importants. A l’heure où les gains de productivité reposent largement sur les capacités de management et sur les possibilités de négociation avec les instances représentatives du personnel, c’est un gage de durabilité et d’ancrage de l’activité plus efficace qu’on ne l’imagine.

68 GÉNÉRATION ENTREPRISE Il y a ensuite une culture économique qui repose cas où les 35 heures sont défavorables aux inté- Dans un pays qui détient le deuxième sur le capitalisme familial, très protecteur de nos rêts des salariés. C’est sur les modalités d’ac- record mondial de prélèvements obliga- centres de décision et très résistant à la finan- cords d’entreprises qu’il faut discuter, dans un ciarisation. En France, il n’est pas assez protégé. objectif de compétitivité et d’adaptation, le droit toires, comment rétablir cette compétiti- La RAGT, entreprise familiale de semences fleu- social fixant les règles. Mais affirmer, comme un vité et recréer de l’emploi ? ron international, en est un bon exemple : elle totem, que toute réduction légale du temps de La pression fiscale de l’Etat est forte parce que est une chance pour notre pays et sa présence travail est un progrès social est faux : à la longue, les besoins budgétaires destinés à son fonction- repose sur la volonté solide de ses actionnaires. ça a aussi été un facteur d’appauvrissement des nement sont trop élevés. Nous avons la première Si, par exemple, les pactes d’actionnaires et les salariés et de privation de la liberté de travailler. place mondiale en terme de dépenses per capita lois Dutreil ont été très bénéfiques, nous devons Dire par ailleurs que les 35 heures nous ont pré- et deux fois plus de fonctionnaires par habitant aller plus loin dans le soutien aux transmissions muni du chômage par le partage du temps de que l’Allemagne, ce qui ne crée ni croissance ni et au maintien de l’intégrité des patrimoines éco- travail est d’une mauvaise foi caractérisée si l’on emplois privés ! Nos agents publics sont mal rému- nomiques. C’est une question d’efficacité, pour compare nos taux records de chômage avec ceux nérés tout en paraissant privilégiés aux yeux de la renforcer l’ancrage de nos industries sur le sol de nos proches voisins européens. population : il faut réengager la diminution de la national. Malheureusement, la majorité socialiste masse salariale que nous avions initiée et réinvestir Toutes les études montrent que plus de 80 % des y est très réticente. Idéologiquement et presque une partie sur le régalien et sur l’investissement. actifs considèrent leur travail épanouissant. Le vrai génétiquement, la gauche française est encore Par ailleurs, la décentralisation aurait du amener progrès, ce n’est plus la réduction légale du temps obnubilée par la lutte des classes et l’opposition l’Etat à se réformer davantage, à dépenser mieux de travail, c’est l’amélioration des conditions de capital/travail. Que le capitalisme soit encadré et et moins : nous sommes encore au milieu du gué. assure une redistribution est une évidence, mais travail, de la qualité de vie au travail et bien sûr aujourd’hui, nous en sommes malheureusement au la participation et l’intéressement. C’est aussi en Nous devons aussi rompre le lien entre le coût du stade de l’exécution de la poule aux œufs d’or… finir avec l’incertitude juridique, par exemple avec travail et les prélèvements sociaux, qui est un cercle la barémisation des indemnités prud’homales. vicieux dans un chômage de masse. Par principe, Le troisième facteur, c’est l’ancrage local et la gauche s’y refuse, mais les transferts sociaux national. L’identité et l’attachement territoriaux représentent près de 700 milliards. Le financement sont des conditions indispensables à la construc- de la protection sociale pèse trop sur les actifs et tion d’une industrie de long terme. Un succès les entreprises au travers des charges : il faut avoir industriel et marketing est forcément assis sur le courage de le transférer sur la consommation, une singularité, une culture qui assure une dif- donc sur la TVA. Il est impératif d’élargir l’assiette férenciation dans la concurrence des marques des cotisations. Si l’on diminue d’autant les charges ou les relations clients, jusqu’aux choix de gou- salariales et patronales, l’incidence sur les prix vernance industrielle. Or, la confiance et l’esprit sera minime. Dernier avantage : cela abaissera les d’équipe sont aussi un enjeu national. Tout entre- coûts de production nationaux et permettra dans preneur français a fait le choix de privilégier son le même temps de « charger » les productions pays ou sa région plutôt que de partir à l’étran- importées qui seront obligées d’intégrer les coûts ger, plus par attachement que pour des motifs sociaux dont elles se dispensent aujourd’hui. C’est financiers, chacun s’en doute. C’est une erreur un moyen efficace pour aplanir les distorsions de de mépriser cet entrepreneuriat tout en criant : concurrence tout en augmentant les salaires nets. « Produisez français » comme une incantation sté- C’est ainsi que les pays du nord ont sauvé leurs rile. En fait, on se rend compte que la plupart des industries du bois et de l’ameublement. ministres théorisent et donnent des leçons aux L’instabilité fiscale, en valeur et en procédures, est entrepreneurs sans avoir jamais été ni salariés ensuite une plaie nationale. Réformons les impôts ni dirigeants d’entreprises ! J’ai eu la chance de antiéconomiques, dits « imbéciles ». On se souvient partager ma carrière entre l’entreprise et l’action L’enjeu de la France est maintenant d’avoir le cou- de la taxe professionnelle que nous avons suppri- publique, mais les deux mondes manquent de liens. rage de refonder le cadre légal des relations de mée, il en reste d’autres, tels que l’IS et l’ISF. Surtout, travail en s’appuyant sur trois piliers. Le premier fixons un niveau de prélèvement acceptable, mieux Comment réconcilier le travail et l’entre- est l’affirmation des droits fondamentaux des ciblé et inférieur à 50 % et engageons-nous sur la prenariat ? salariés. Le deuxième est la prévention de la santé stabilité fiscale.Enfin, nous devons renouer avec le des salariés qui est un enjeu bien plus important respect du risque entrepreneurial. En clair, rappe- La culture du travail est antinomique avec les 35 que le temps légal, tant sur le plan financier que lons que la valeur ajoutée, c’est la rémunération du heures obligatoires conçues par les lois Aubry. sur la question du bien être au travail. Le troi- risque. Un investisseur qui a beaucoup gagné est Les expériences que j’évoquais montrent que sur sième est l’exigence de compétitivité qui implique un investisseur qui a pris le risque de beaucoup le terrain, les négociations d’entreprises sont tout un changement radical de la culture syndicale et perdre, c’est une règle financière incontournable. à fait possibles lorsqu’elles sont autorisées. Le de ses modalités de représentation, d’autant que L’Etat socialiste a rendu le goût du risque honteux temps de travail ne doit pas être le même pour la montée en puissance des IRP dans la conduite et dénigre toujours la rentabilité du capital investi. toutes les organisations, tous les métiers, toutes des entreprises fait peser sur ces derniers une Nous devons les réhabiliter si nous voulons sauver les activités et tout le temps. Il y a de nombreux responsabilité de plus en plus grande. les emplois français.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 69 FLAT TAX : HERVÉ MARITON PRÉSENTE SA PROPOSITION DE LOI À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Le système du quotient familial serait main- tenu et même conforté en attribuant une part entière à chaque enfant (et pas seulement à partir du 3ème). Par exemple, une famille de 2 parents et 2 enfants gagnant 60 000 € aurait un revenu par part de 60000/4 = 15000 €, soit un montant d’impôt par part de 950 € et donc un impôt total de 3800 € (contre 6400 € sans quotient familial).

Les services à la personne consommés par un ménage seraient déduits des revenus soumis à l’impôt (sur le modèle de ce qui existe pour une entreprise qui déduit ses charges de son revenu). En effet, il s’agit d’éviter de taxer deux fois le même revenu, puisque la personne réali- sant le service à la personne sera bien taxée sur les revenus qu’elle aura ainsi touché. Par ailleurs, ce système doit permettre de lutter efficacement contre le travail au noir.

De même, les ménages pourraient imputer leurs pertes sur leurs revenus du capital sur l’ensemble de leurs revenus, dans un soucis de neutralité fiscale.

L’ensemble des niches fiscales et autres dégrèvements d’impôt seraient supprimés, sans Pourquoi faut-il réformer en profondeur avec 75Md€ de collecte en 2014, moins de 8 % effet rétroactif bien entendu, ce qui augmentera l’impôt sur le revenu ? des prélèvements obligatoires. En comparaison, le rendement de l’impôt sur le revenu et le rap- la CSG, qui affiche un taux nettement plus bas de prochera de l’actuelle CSG, courageusement mise Problème de lisibilité : le système actuel est 7,5 % rapporte davantage. Par ailleurs, à l’heure en place en 1990 par Michel Rocard. beaucoup trop complexe avec une multitude de où les sources de revenus se diversifient taux, de décôte, de niches, de dégrèvements,… avec l’économie collaborative (Airbnb, Uber, Un prélèvement libératoire serait mis La différence entre les taux affichés et les taux Booking,…), la complexité de notre système en place pour les banques (prélèvements effectifs est souvent très importante. Plus per- fiscal le rend obsolète et facilement contournable. sur les revenus financiers) et pour toutes les sonne n’est en mesure de comprendre qui paye plateformes d’économie collaborative (Airbnb, quoi, ce qui constitue un véritable déficit démo- Une flat tax pour remplacer l’actuel IRPP Booking, Uber,…). Cela permettrait de rendre cratique de notre système. la collecte de l’impôt extrêmement efficace et de L’actuel impôt sur le revenu serait remplacé lutter contre la fraude fiscale. Problème d’équité : l’IRPP n’est payé que par une flat tax, c’est-à-dire par un sys- par la moitié des foyers fiscaux et il est concentré tème très simple, avec un seul taux normal de Une déclaration d’impôt pré-remplie sur un nombre limité de hauts revenus. Les taux 15 % et un taux réduit de 2 % pour les reve- serait envoyée en début d’année à chaque foyer supérieurs sont clairement confiscatoires, même nus inférieurs à 10000 €. Ce taux normal et ce en récapitulant : les revenus de l’année N-1, l’im- s’ils sont atténués par tout un système de niches taux réduit permettraient de récolter environ la pôt déjà acquitté (par prélèvement libératoire) fiscales qui permettent des optimisations com- même somme que l’IRPP actuel. Ainsi, une per- en N-1 et l’impôt restant à verser (ou trop versé plexes. Finalement, les perdants de ce système sonne seule gagnant 15000€ serait taxée à pour tenir compte du taux réduit). sont ceux qui refusent de jouer le jeu de l’optimi- 2 % * 10000 + 15 *( 15000 - 10000) = 950€. sation fiscale, ce qui est totalement injuste. Les contribuables auraient la possibilité d’affec- Dans ce nouveau système, tous les foyers ter une part de leur impôt (de 5 à 10 %) à Problème d’efficacité : malgré des taux fiscaux seraient redevables de l’impôt sur des projets (en particulier des dépenses d’inves- supérieurs très élevés, le rendement de l’IRPP le revenu. Néanmoins, du fait de la présence d’un tissement) de leur choix parmi des propositions est très faible (entre 5 et 7 %) et il représente, taux réduit à 2 %, le système resterait progressif. faites par les différents Ministères ou bien à des

70 GÉNÉRATION ENTREPRISE monde dans lequel les sources de revenus sont plus dispersées (auto-entrepreneur, économie col- laborative…). La progressivité de l’impôt empêche les prélèvements libératoires qui sont indispen- sables pour prélever efficacement l’impôt sur ces nouvelles activités économiques qui sont amenées à prendre de plus en plus de place. La flat tax est donc plus que jamais d’actualité, c’est le seul système qui permet, grâce à sa neutralité, de prélever efficacement l’impôt dans une économie en constante évolution.

Cette réforme permet de redon- ner du pouvoir aux citoyens et aux contribuables. Alors que dans le système actuel avec son maquis de niches fiscales, c’est l’Etat qui dit aux individus ce qu’ils actions d’intérêt général (associations d’utilité doivent faire (isoler leur maison, publique, investissement dans des PME,…). investir dans l’immobilier…), dans ce nouveau système ce sont les Quels sont les intérêts d’une telle réforme ? citoyens qui indiquent en partie à Cette réforme permet de limiter fortement l’Etat ce qu’il doit faire grâce à l’af- l’optimisation ou le contournement fectation d’une partie de l’impôt dû. fiscal : avec des taux acceptables les revenus La suppression des niches fiscales seraient plus facilement déclarés. En effet, il est est nécessaire pour maîtriser la temps de réaliser, comme nous y invite certaines dépense publique et éviter que l’Etat commune est indispensable. Elle doit être égale- expressions bien connues, que « Trop d’impôt tue ment répartie entre tous les Citoyens, en raison n’empiète trop dans la sphère écono- l’impôt » ou que « Les hauts taux tuent les totaux ». de leurs facultés ». Tous les pays qui ont mis en place la flat tax ont mique. La dépense publique doit exclusivement collecté un impôt plus important qu’escompté. passer par des canaux budgétaires afin d’être Cette réforme s’inscrirait dans une politique Cette meilleure déclaration des revenus viendrait effectivement contrôlée par le Parlement et d’évi- générale de baisse des prélèvements mécaniquement augmenter notre PIB et se tra- ter des dérapages en cours d’exécution. Les obligatoires afin qu’aucun ménage ne voit sa fis- duirait par des recettes supérieures sur d’autres dépenses fiscales ont été, ces dernières années, calité globalement augmenter suite à cette réforme. impôts (TVA, prélèvements sociaux…). un moyen de contourner les normes restrictives concernant les dépenses budgétaires : c’est une La baisse des taux supérieurs de l’actuel IRPP Ces recettes issues d’une meilleure déclaration fuite en avant à laquelle il faut mettre fin. serait principalement financée grâce à l’imposi- des revenus ainsi que la suppression des niches tion de sommes aujourd’hui mal ou pas décla- fiscales et l’indispensable réduction des dépenses Cette réforme est-elle juste ? rées et par la suppression des niches fiscales, de publiques seront les principales sources de manière à ce que cette réforme ne pèse La justice fiscale ce n’est pas d’avoir financement de cette réforme qui ne se pas sur le pouvoir d’achat des classes des taux prohibitifs et confiscatoires sur traduira pas par une augmentation moyennes et modestes. les plus riches, c’est de prévoir des taux de la pression fiscale sur les classes réduits pour les plus pauvres. C’est ce que moyennes. L’impact du taux réduit de 2 % On aime se focaliser sur la progressivité de l’impôt permet la réforme proposée, avec un impôt qui (contre 0 % actuellement) pour les ménages les sur le revenu en France alors que cet impôt repré- reste progressif. plus modestes serait compensé par une dimi- sente une part minime des prélèvements obliga- toires. La TVA, les cotisations sociales nution des cotisations sociales pour les salariés Cette nouvelle imposition des revenus permet- modestes et une rationalisation des aides sociales trait de renouer avec l’esprit de l’article XIII de et la CSG sont déjà très proches d’une pour les rendre plus lisibles et plus justes. la Déclaration des Droits de l’Homme : flat tax avec un taux normal et le plus Un impôt simple est un impôt moderne, seul « Pour l’entretien de la force publique, et pour souvent des taux réduits. capable de s’adapter aux évolutions rapides du les dépenses d’administration, une contribution

GÉNÉRATION ENTREPRISE 71 KLESIA plus proche de ses clients

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72 GÉNÉRATION ENTREPRISE

2015 double entreprise.indd 1 18/09/2015 14:43 KLESIA plus proche de ses clients

ENCORE PLUS PERFORMANT DEMAIN En tant qu’acteur de référence au service des branches professionnelles et partenaire attentif et expert, KLESIA propose : KLESIA, GROUPE DE PROTECTION SOCIALE, EST AU CŒUR DES ÉVOLUTIONS ➜ des solutions adaptées aux spécificités de chaque métier avec des offres modulaires pour les entreprises et additionnelles pour que chaque salarié RÉGLEMENTAIRES QUI IMPACTENT L’ENSEMBLE DES ENTREPRISES. puisse choisir sa couverture, en fonction de ses besoins et de ses moyens ; QU’IL S’AGISSE DE LA GÉNÉRALISATION DE LA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ, ➜ des services et prestations d’information, de prévention et de solidarité ; LA MISE EN PLACE DE LA DÉCLARATION SOCIALE NOMINATIVE, LA REFONTE * Le décret n° 2014-1025 du 8 septembre 2014 a défini ➜ une politique tarifaire responsable. DES CONTRATS RESPONSABLES EN SANTÉ… NOTRE RÔLE EST D’ACCOMPAGNER le panier de soins. Il comprend la prise en charge KLESIA met tout en œuvre pour mettre à disposition de ses clients son expertise des dépenses suivantes : NOS CLIENTS OU PROSPECTS DANS LEUR MISE EN ŒUVRE. le ticket modérateur dans son et son savoir-faire en matière de protection sociale. intégralité (sauf exceptions), le forfait journalier hospitalier sans limitation de durée, 125 % de la base UNE NOUVELLE DONNE RÉGLEMENTAIRE de remboursement des prothèses dentaires et un La réforme de la complémentaire santé bouleverse le monde de la protection À L’ÉCOUTE DES PROFESSIONNELS forfait optique. sociale en généralisant l’accès à une mutuelle d’entreprise, à l’ensemble De par son histoire, KLESIA a tissé des relations fortes avec de nombreux secteurs des salariés, en instaurant un panier minimum de soins et en encadrant les de services : le transport, les métiers de la santé, le tourisme et le commerce de proximité remboursements dans le cadre de contrats dit responsables*. ainsi que le conseil. Notre ancrage auprès de ces professions est un véritable atout. Pour faire face à cette « nouvelle donne » et relever les défis qui en résultent, Notre volonté est donc de capitaliser sur ces secteurs en proposant à leurs entreprises KLESIA a bâti un plan de développement baptisé « Ambition KLESIA ». Il développe des offres adaptées à leurs attentes intégrant des services à forte valeur ajoutée pour ses clients des offres adaptées tant pour l’entreprise (contrats responsables et des dispositifs de prévention répondant à leurs besoins spécifiques. pour bénéficier de la défiscalisation) que pour les salariés (grâce à une couverture santé adaptée).

QUE RECOUVRE POUR L’EMPLOYEUR LA GÉNÉRALISATION DE LA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ? Au 1er janvier 2016, sauf accord particulier négocié au sein d’une branche professionnelle, chaque employeur doit avoir mis en place une couverture santé minimale pour tous les salariés, avec une participation de l’employeur d’au moins 50 % sur les cotisations. KLESIA vous propose des solutions clés en main et vous accompagne dans la mise en place de votre complémentaire santé.

LES CONTRATS RESPONSABLES Les contrats responsables couvrent les frais de santé. Ils incitent les assurés à respecter le parcours coordonné de soins et respectent certaines règles en matière de remboursement des frais de soins de santé. Ils ouvrent droits à des exonérations sociales et fiscales ainsi qu’à une réduction de la taxe sur les contrats d’assurance pour les entreprises. Pour les salariés, ils permettent de réduire de l’assiette de l’impôt sur le revenu leur part de cotisation. Grâce à ces contrats, les pouvoirs publics souhaitent réduire le déficit de la Sécurité sociale. GÉNÉRATION ENTREPRISE 73 Plus d’informations sur klesia.fr

2015 double entreprise.indd 1 18/09/2015 14:43 2015 double entreprise.indd 2 18/09/2015 14:43 CARTES SUR TABLE

Olivier Lescarret,

le sens du service public

74 GÉNÉRATION ENTREPRISE Quel est l’impact des politiques locales sur la vie des entreprises ?

Même si le développement économique n’est pas une compétence de la mairie, l’attractivité de la commune fait partie de l’action municipale. Elle est aussi une cliente privilégiée lorsqu’elle décide d’investir pour améliorer le cadre de vie ou mettre aux normes ses bâtiments communaux.

« Génération Entreprise – Entrepreneurs Associés » a souhaité connaître l’avis d’un expert de haut niveau, Olivier Lescarret, pour décoder les nouveautés contenues dans la réforme de la commande publique appliquée depuis le 1er avril 2016. Administrateur territorial hors-classe, Olivier Lescarret a occupé des postes importants au sein des collectivités territoriales. D’abord responsable de la gestion du domaine, direction de la construction et du logement à la ville de Paris. A 33 ans, il rejoint la direction générale de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise puis celle des Caisses des écoles de Paris. Depuis neuf ans, il exerce ses fonctions auprès de Serge Dassault puis de Jean-Pierre Bechter en tant que directeur de cabinet à Corbeil-Essonnes puis directeur général des services de l’agglomération.

Homme de conviction au langage précis et référencé, il vit son parcours professionnel comme une succession de défis complexes mais réalistes, innovants mais risqués. La confiance qu’il a su construire avec chacun de ses « patrons » et la réussite des projets qu’il a pilotés l’ont conduit à devenir un dirigeant respecté dans les différentes fonctions qu’il a assumées. Ce haut fonctionnaire pratique aussi un humour distancié.

Regard d’un expert de l’administration locale, adepte du pragmatisme et de l’efficacité.

fonctionnaire, le devoir de réserve impose de ne pas se situer sur le terrain Quel est le rôle du Directeur Général des Services ? politique. Les élus attendent une loyauté mise au service de la collectivité par Je définirai cette fonction comme l’équivalent d’un pilote qui donne un cap un engagement personnel. Et puis, le DGS a aussi un rôle important dans le à l’ensemble des services. Le DGS assure aussi le conseil et l’assistance contact vis-à-vis de la population comme des entreprises. C’est un métier de auprès des élus, pour conduire l’organisation dans un souci d’intérêt général relations publiques, indispensable pour être en mesure d’informer le chef de et de développement local. l’exécutif et ne pas se laisser enfermer dans sa fonction. Les relations sont ténues entre l’exécutif local, légitime politiquement, déte- Quelles sont les conséquences de la réforme de la commande nant le pouvoir de décision et le DGS, collaborateur direct, qui aide à la pré- er paration du travail et conduit les projets. Un bon tandem est essentiel pour publique, entrée en vigueur du 1 avril 2016 ? Plus de flexibi- que la dynamique fonctionne. Le DGS applique la vision de l’élu. lité et de sécurité dans les achats publics ?

Dans la pratique, le DGS est un manager, un intermédiaire, un facilitateur… Cette réforme visant à « moderniser, simplifier et rationaliser » répond à une tout en étant en mesure de fournir aux élus les principes utiles à la décision, obligation européenne. L’application des nouvelles dispositions est encore sans les encombrer par les considérations techniques. trop récente pour en faire un premier bilan mais si le but principal était de simplifier la vie des entreprises, l’objectif est en grande partie atteint. Bien souvent, j’ai pu constater combien les élus utilisent les connaissances du DGS comme une borne d’alerte. Face à la superposition des textes jusqu’à Y-a-t-il des conséquences sur la concurrence ? Rien n’est moins sûr. appliquer les directives européennes, le président de l’agglomération ou le Y-a-t-il des conséquences sur la régularité des marchés ? Non plus. Le maire ont besoin d’être rassurés. Ils attendent de leur DGS qu’il propose une contrôle de la légalité est toujours rigoureusement opéré par les services prospective avec l’optimisation des ressources. de la Préfecture.

Quelles sont donc les qualités nécessaires à l’exercice de cette Les deux principales modifications correspondent à l’allotissement et à l’ana- profession ? lyse des candidatures. Si je devais recruter quelqu’un, je miserai sur la compétence, bien sûr, ce Destiné à susciter la plus large concurrence entre les entreprises et leur qui implique l’expérience nécessaire à la fonction et la formation puisqu’elle permettre, quelque soit leur taille, d’accéder à la commande publique, l’allo- amène à la compétence. tissement est particulièrement approprié lorsque l’importance des travaux, fournitures ou services à réaliser risque de dépasser les capacités tech- Pour reprendre une formule de Churchill, « si vous ne supportez pas la cha- niques ou financières d’une seule entreprise. Cette disposition est ainsi très leur, sortez de la cuisine » ! L’important, c’est d’être efficace. On ne me favorable aux TPE-PME par principe. demande pas de tout connaître mais je dois savoir mobiliser les compétences techniques au service du territoire. La transparence des marchés publics est accentuée puisque l’acheteur doit motiver son choix d’évincer un candidat sur demande dans les quinze jours Autres atouts pour être un bon DGS : savoir faire preuve de discernement, après la décision. Cette disposition est loin de simplifier la vie des municipa- d’autorité et surtout de souplesse parce qu’on a affaire aux élus. En tant que lités puisqu’en justifiant leurs décisions, les formalités pour l’administration

GÉNÉRATION ENTREPRISE 75 augmentent. Je ne serai pas surpris si les recours devant le tribunal adminis- tratif venaient à se multiplier. L’ESSENTIEL DE LA RÉFORME : Autre nouveauté, c’est l’intégration du « sourçage », une des mesures phares de ce nouveau cadre pour mieux mettre en relation les besoins des ache- teurs et l’offre des entreprises. La crainte du délit de favoritisme renforcée par • le délai minimal de réception des offres et candi- l’absence de cadre juridique entourant celui-ci n’incite pas l’acheteur public à datures dans les procédures d’appel d’offres ouverte en faire usage. Cette consultation pose parfois la question de l’égalité de trai- (« AOO ») ou restreinte (« AOR ») est réduit : 35 jours tement entre candidats et du principe de transparence. Au-delà de ces consi- (30 jours si transmission par voie électronique) en AOO ; dérations, se rencontrent d’autres freins tels que l’absence d’expertise, les 30 jours (possibilité de le réduire à 25 jours si les offres coûts financiers associés (l’achat d’études de marché, par exemple) et la mise sont transmises par voie électronique) en AOR. en place d’outils, garants du respect des grands principes de la commande publique. Où est la ligne jaune ? Il n’est donc pas évident que les TPE comme Quant aux seuils de passation des marchés publics par les PME puissent concurrencer en ce domaine les leaders de leur marché les collectivités locales et les EPCI (établissements publics puisque le coût supplémentaire est à la charge des potentiels fournisseurs. de coopération intercommunale), ils sont inchangés :

Quel est l’accueil réservé à cette réforme par les acheteurs publics ? • MAPA (marché à procédure adaptée) à partir de 25 000 euros hors taxes jusqu’à 209 000 euros HT L’accueil fut plutôt bon puisque l’effort de simplification renforce la sécurité pour les fournitures et les services, 5 225 000 euros juridique et accroît l’efficacité de l’achat public. La réforme clarifie le mécanisme de régularisation des candidatures ou des offres et la durée de conservation HT pour les travaux, des documents grâce à la dématérialisation des procédures. • procédure formalisée à compter de 209 000 euros HT Contrairement aux idées répandues, l’administration sait s’adapter. L’application ou 5 225 000 euros, dépend beaucoup de la motivation des acteurs qui les appliquent. D’ailleurs, dans l’enquête menée en novembre 2015 par Bercy au sujet des marchés • les marchés dont la valeur est inférieure à 25 000 publics, 57 % des réponses avaient été données par les acheteurs contre euros HT relèvent de la procédure négociée sans publi- 23 % par le secteur privé, 12 % par les fédérations professionnelles et 1 % d’élus. cité ni mise en concurrence préalables. Cela montre l’engouement des acteurs publics pour avancer vers une réforme. • le seuil des marchés publics de livres non scolaires Une remarque tout de même. Cette simplification de la vie des entreprises sans formalités préalables (pas de publicité ni de mise complique celle des petites communes, à qui l’Etat impose un travail adminis- en concurrence) est de 90 000 euros HT. tratif supplémentaire sans dotation en rapport. N’y-a-t-il pas là une volonté du législateur de mutualiser aussi, dans ce domaine, le travail de l’administration ?

Compte tenu des contraintes budgétaires, les collectivités territo- riales peuvent-elles encore investir ? Pour continuer à investir, les collectivités locales ont dû adapter leur mode de fonctionnement à un contexte financier très contraint. Il faut faire aussi bien, voire mieux, puisqu’elles ont plus de compétences, mais avec moins d’argent public. Ce n’est pas évident de transformer la contrainte budgétaire et réglementaire en opportunité, même s’il est bon de toiletter notre système, rationnaliser les dépenses, favoriser la transparence. Il faut savoir faire des choix, mais aussi faire évoluer les méthodes et bousculer les habitudes.

Dans chaque mission qui m’a été confiée, j’ai toujours favorisé la mutualisa- tion des moyens comme des services pour rationaliser les dépenses et réali- ser des économies d’échelle. D’ailleurs, la loi NOTRe encourage ce type d’ini- tiative. Des conventions peuvent être conclues entre plusieurs communes pour assurer la mise en œuvre d’une mission de service public, à défaut du transfert de cette mission à l’EPCI à fiscalité propre.

L’exemple le plus fréquent est le regroupement pédagogique intercommunal (RPI) qui fonctionne sur le fondement d’une convention conclue entre deux ou plusieurs communes. La prochaine grande évolution à laquelle nos élus seront confrontés, c’est le passage du Plan Local d’Urbanisme au niveau intercommunal (PLUI). Ce transfert d’une compétence, pouvoir essentiel du maire jusqu’à présent, n’a pas fini de faire parler nos élus ! Un expert reconnu. Ici avec le vice-premier ministre hongrois.

76 GÉNÉRATION ENTREPRISE Réponse de François Delhaye, Président de Telecoise, Président du Tribunal de commerce de Beauvais

Quelles améliorations apporteriez-vous au dispositif existant ? L’allotissement est la meilleure façon de favoriser l’accès des PME aux marchés publics. Néanmoins, le Dume (document unique de marché européen) fait l’unanimité contre lui. C’est une véritable usine à gaz. Le document de 7 pages a été remplacé par un autre trois fois plus volumineux. Où est la simplification ? Pire, le Dume crée des problèmes ‘‘ juridiques. Les fédérations du bâtiment regrettent que les dispositions contenues dans les nouveaux textes ne s’arrêtent pas sur le fléau des travailleurs détachés. Pourquoi ne pas imposer la maîtrise du français sur les chantiers publics ? C’est aussi une question de sécurité. Deuxième proposition pour éviter le dumping social, pourquoi ne pas exiger aux fournisseurs d’avoir des formations diplômantes équivalentes à celles qui existent en France ?

Comment favoriser les petites entreprises locales ? Aujourd’hui on est à un peu moins de 30 % de marchés attribués aux PME en montant. C’est donc un vrai sujet.

Pour favoriser le tissu local, la solution est du côté opérationnel. Les TPE ne répondent pas à la commande publique parce qu’elle est trop com- plexe. Pour les toucher, il convient de leur diffuser les opportunités de marchés, de simplifier la rédaction des cahiers des charges et les exigences demandées, et enfin de faire des marchés publics simplifiés (MPS) auxquels elles pourront répondre facilement avec leur numéro Siret. TOUS LES PROFESSIONNELS DU GIFAS AU CŒUR DU CIEL

L’industrie aéronautique et spatiale est un secteur stratégique et économique de première importance dans l’activité nationale et internationale de la France. C’est un des principaux moteurs de l’économie qui contribue très largement aux performances du commerce extérieur du pays. Elle constitue un élément clé de sa défense et de sa sécurité. Le GIFAS est l’organisateur du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris - Le Bourget 78 GÉNÉRATION ENTREPRISE www.gifas.asso.fr TOUS LES PROFESSIONNELS DU GIFAS AU CŒUR DU CIEL

DAVID OLLIVIER-LANNUZEL

PRÉSIDENT DE LA MUTUELLE CIVILE DE LA DÉFENSE L’industrie aéronautique et spatiale est un secteur stratégique et économique de première importance dans l’activité nationale et internationale de la France. C’est un des principaux « UNE ENTREPRISE CITOYENNE » moteurs de l’économie qui contribue très largement aux performances du commerce extérieur du pays. Elle constitue un élément clé de sa défense et de sa sécurité. Le GIFAS est l’organisateur du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris - Le Bourget GÉNÉRATION ENTREPRISE 79 www.gifas.asso.fr PORTRAIT DAVID OLLIVIER-LANNUZEL

jeune homme plein d’entrain et le nomma comme Son souvenir le plus fort ? Assister Michèle son représentant au sein du Conseil National de Monrique, secrétaire confédérale du mouvement la Jeunesse lancé par Marie-Georges Buffet, alors en charge de l’égalité des chances. Cette expé- ministre de la jeunesse et des sports. Puis, c’est rience lui donna le goût de l’engagement macro- l’ascension. économique et l’occasion de découvrir des struc- tures onusiennes lors de la convention des Droits de l’Enfant. En étant au cœur des négociations nationales, voire supra-nationales, il a pu agir et « Le syndicalisme lui donna négocier sur des dossiers qui continuent de lui tenir l’opportunité de pénétrer un milieu qu’il à cœur : le lien armée-jeunesse, la conscription, la pensait inaccessible, protection sociale et l’autonomie de la jeunesse. celui de la connaissance. » Sa plus belle réussite ? Réconcilier la jeu- nesse avec l’expression syndicale pour la rendre Travailler, militer et convaincre sont les règles crédible auprès des interlocuteurs. Il créa et de vie que s’est imposé David Ollivier-Lannuzel, Lors de la première restructuration à la Défense, amplifiera ainsi un réseau de jeunes d’envergure ancien ouvrier de l’état sur les chantiers navals, pour défendre les cols bleus, il fut muté à la salle nationale, présent dans chaque union départe- devenu président de la mutuelle civile de la de lecture du service historique de la marine. mentale FO. Défense. L’émancipation de la jeunesse, la protec- Situation ubuesque pour un défenseur des tion sociale des salariés, la prévention, sont les « opprimés » orientant les chercheurs au milieu A 28 ans, son engagement syndical est à plein moteurs de son action syndicale, ambitions qu’il des correspondances royales et des ouvrages temps. Il devient le plus jeune secrétaire fédéral a su développer à la tête de l’organisation mutua- de l’Academie de Marine. Peu à peu, il s’implique FO. En charge de la Défense, la prévention des liste. Fort de son expérience auprès de la commu- davantage dans le syndicalisme. Le Baccalauréat risques professionnels guide son action d’élu. nauté Défense, populations civiles puis militaires, il en poche, il continue sur sa lancée : Deug d’his- Sur le sujet de la fin de la conscription et du plan ouvre désormais la mutuelle à l’univers des réser- toire, licence d’histoire option paléographie, deuxième chance, ses principaux interlocuteurs vistes. Voici l’histoire d’un homme dont l’engage- mémoire en archéologie, puis plus tard master 2 étaient Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la ment est soutenu par GEEA et l’armée Française. en stratégie industrielle d’armement et politique Défense et Alain Guillou à la Direction Générale publique. Telle une revanche sur son passé, le de l’Armement (DGA). Sa force ? Le dialogue et syndicalisme lui donna l’opportunité de pénétrer la confrontation des idées, toujours dans le plus un milieu qu’il pensait inaccessible, celui de la grand respect des interlocuteurs. « L’émancipation de la jeunesse, connaissance. Et si l’ascenseur social a fonctionné, la protection sociale des salariés, il n’a jamais manqué de le renvoyer aux autres ! Administrateur de la MCDef depuis 2009, les la prévention adhérents l’ont élu président afin qu’il mène à bien les ambitions de son Assemblée générale : accentuer sont les moteurs de son action. » Quelle personnalité l’a inspiré ? l’action de l’instance de protection sociale et sanitaire Bernard Devy, ancien président du groupe Klesia. dans la prévoyance et la protection citoyenne. Une belle rencontre au sein de la confédération C’est jeune qu’il débuta dans les arsenaux de la qui lui a fait découvrir le monde de la protection direction des constructions navales marine. Par sociale, son fonctionnement paritaire. Savoir cette expérience il découvrit que dans la vie pro- avancer ensemble, entre représentants des sala- fessionnelle d’un ouvrier sur les ateliers, la pré- riés et ceux des entreprises, avec une ambition vention était le parent pauvre trop souvent oublié. commune et sans intervention de l’état lui est Si les protections existaient, par méconnaissance apparue comme une évidence. ou fatalité, les travailleurs n’en faisaient que peu usage. Mais plutôt que la protestation, David Engagé au sein du Conseil de la Cnamts où il Ollivier-Lannuzel choisit l’action, l’action militante. siège depuis près de 10 ans, il poursuit les Il rejoint alors Force Ouvrière, par conviction, non voies tracées par l’ancien président de la caisse par opportunisme. Une fédération minoritaire nationale d’assurance maladie et, en marque de dans son atelier mais qui se révéla être l’orga- soutien des Secrétaires généraux de la nisation syndicale majoritaire au sein du Mindef. Confédération, est nommé à l’Ucanss ainsi qu’au La Confédération FO remarqua rapidement ce Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante.

80 GÉNÉRATION ENTREPRISE INTERVIEW

Qu’est ce qui distingue la MCDef des autres mutuelles ? devoir de soutenir la mobilisation. La régle- En tant qu’acteur engagé en prévention santé, la MCDef met en place des mentation stipule que si les activités de réser- actions qui permettent d’aller au contact direct du public. En informant et viste accomplies pendant le temps de travail conseillant adhérents et non-adhérents, nous souhaitons responsabiliser et dépassent 5 jours par an, le réserviste doit aider chacun à être ou à devenir acteur de son patrimoine santé. obtenir l’accord de son employeur. Nous MCDef, pour nos propres salariés, nous doublons le dispositif sans décompter un seul jour de congés payés. Si l’activité de complémentaire santé vise à soutenir financièrement les Nous prenons également en charge la différence entre le solde du réserviste dépenses de santé, le modèle curatif n’est pas l’unique façon de concevoir et le salaire. Ainsi, il n’y a ni perte de revenu, ni perte de jour de congés pour l’activité mutualiste dans ce domaine. La vocation de la mutuelle est aussi le salarié réserviste en mission. d’informer et d’apporter des conseils permettant à chacun de mettre en œuvre, de façon éclairée, des comportements favorables au maintien d’une Nous venons d’intégrer Klesia et je suis fier d’avoir su convaincre les bonne santé pour maîtriser les situations à risque et prévenir la maladie. membres du Groupe à signer également une convention de soutien à la politique de réserve militaire avec le Ministère de la Défense. Ensemble, nous Dans cette dynamique, la MCDef propose des ateliers prévention dans les comptons valoriser l’acte citoyen et souhaitons que le réserviste ne soit pas établissements Défense ainsi que dans les entreprises. Il s’agit là d’un axe perçu comme un clandestin pour accomplir son activité citoyenne. stratégique qui est au cœur des projets de développement de la mutuelle et la bonne réalisation nécessite des moyens financiers mais aussi humains. Comment comptez-vous soutenir l’engagement des réser- A ce titre, l’investissement des militants bénévoles, des partenaires (IRPS, vistes qui travaillent au sein des entreprises adhérentes ? Fondation de la route, Croix rouge, Mutualité Française, etc.), du réseau de Notre objectif est d’améliorer et d’aider au développement de la réserve, proximité et des salariés sont essentiels. Tous contribuent à renforcer les quelle que soit l’arme. Ensuite, il appartient également aux acteurs de liens et l’impact du message préventif. prendre conscience qu’on peut se réaliser en s’engageant. C’est ce que j’ai connu dans le monde syndical. Le lien de citoyenneté est un immense engre- nage et s’il manque un rouage, la machine ne fonctionne pas.

Afin de soutenir l’engagement des salariés réservistes de nos entreprises adhérentes, nous avons choisi de ne pas suspendre la couverture santé de leur(s) bénéficiaire(s) durant les jours effectués dans la réserve. En effet, lorsqu’il sert dans la réserve, le contrat de travail du réserviste est sus- pendu ; son employeur devient alors l’Etat. En maintenant les garanties des ayants droit, la MCDef permet de gagner en sérénité.

En tant que membre du Conseil d’Orientation de L’Union des Caisses d’Assu- rances de Sécurité Sociale, administrateur de l’Institut National de Formation, membre du Haut Conseil sur l’Avenir de l’Assurance Maladie, j’ai à cœur de trans- mettre cet engagement citoyen à toutes les institutions où je siège. Dernièrement, je l’ai aussi évoqué au sein d’un conseil d’administration de l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) présidé par Jean-Eudes Tesson Base de défense de Mourmelon-Mailly. Journée de prévention « risques cardio- : Comment les caisses nationales, profondément représentatives de la sphère vasculaires et stress-travail » en présence du Commissaire général Coffin, directeur publique peuvent devenir des entreprises publiques citoyennes ? Au-delà de l’ex- du commissariat des armées et du colonel Janvier, Chef du GSBdD de la base pression de la bonne volonté de faire, il y a une transcription réelle. Quelles sont les conséquences de votre mobilisation ? Qui peut adhérer à la MCDef ? La Défense fait partie de notre ADN. La signature de la convention sur la Réserve Opérationnelle et citoyenne Depuis 70 ans, notre organisme est référencé par le ministère régalien, entre la MCDef et le Ministère de la Défense témoigne de la vigueur de l’en- pour les personnels civils, mais il est absolument ouvert à tous : aux entre- gagement de la MCDef auprès du Ministère. prises du privé comme aux particuliers. De grands groupes industriels (Giat Industries/Nexter, SAFRAN/SNECMA) mais également des TPE/PME ont ainsi C’est un partenariat « gagnant-gagnant ». Au-delà de leur contribution à choisi la MCDef comme mutuelle santé pour leurs salariés. la défense de la Nation, l’action des réservistes a un impact positif sur le fonctionnement de la mutuelle : l’esprit d’équipe, la loyauté et le sens des Votre engagement en faveur de la réserve militaire est-il responsabilités sont des qualités humaines qui s’intègrent parfaitement aux lié aux actes terroristes en France ? Soutenir l’engagement des valeurs portées par la MCDef et plus largement, par la mutualité : partage, réservistes était déjà une de mes ambitions lorsque j’étais vice-président, équité, solidarité. bien avant les tragiques attentats qui ont touché notre pays. Pour nous, le lien armée – nation n’est pas simplement un concept, c’est un véritable Aujourd’hui, nous n’agissons pas seulement dans le remboursement des soins acte citoyen. Cependant, notre engagement s’est accentué au regard des mais bien comme un acteur dans la prévention des risques à part entière, en événements. J’estime en effet que lorsqu’il existe un danger, il est de notre diffusant aussi l’esprit de défense. Il en va de notre responsabilité.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 81 L’ENGAGEMENT CITOYEN DES ENTREPRISES, UN PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT AU SERVICE DE LA PATRIE

Depuis les attentats de janvier 2015, la réserve miliaire répond plus que jamais à un enjeu sécuritaire et de cohésion nationale. Un ambitieux projet de rénovation est en cours. Les forces armées ont en effet besoin d’une réserve renforcée pour faire face aux nouvelles menaces qui pèsent sur le ter- ritoire national. D’ici fin 2018, à partir d’un vivier de 40 000 réservistes, les armées devront être en mesure d’employer, chaque jour, 4 000 d’entre eux, dont plus de 1 000 sur le territoire national dans le cadre de leurs missions de protec- tion. Dans le même temps, la gendarmerie nationale devra augmenter les effectifs de sa réserve opérationnelle à hau- teur de 40 000 afin de bénéficier également d’un renfort de 4 000 réservistes au quotidien. Cette montée en puissance de la réserve militaire ne pourra se faire sans l’implication et la mobilisation des employeurs publics et privés, clé essentielle du dispositif.

« La sécurité nationale est aujourd’hui l’affaire de tous et les entreprises qui apportent leur soutien à la politique de la réserve militaire, participent directement à l’effort de défense. »

En effet, les réservistes ayant le plus souvent une activité à côté de leur engagement militaire, leurs employeurs sont directement concernés par ces périodes de mobilisation. La politique de la réserve militaire repose sur l’obligation faite par la loi aux employeurs civils de libérer les réservistes opé- rationnels cinq jours par an. Depuis 2004, le ministère de la Défense a engagé une politique contractuelle afin d’aller au-delà des dispositions légales tout en prenant en compte les impératifs économiques et professionnels des employeurs publics et privés. Les entreprises, organismes et administra- « Diffuser l’esprit de tions qui souhaitent mettre en œuvre des dispositions plus défense en va de notre favorables à la disponibilité et à la réactivité de leurs collabo- rateurs-réservistes, peuvent signer une convention de soutien responsabilité. » à la politique de la réserve militaire.

82 GÉNÉRATION ENTREPRISE L’ENGAGEMENT CITOYEN DES ENTREPRISES, UN PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT AU SERVICE DE LA PATRIE

Cette démarche matérialise leur engagement citoyen dans le « La Mutuelle Civile de la Défense cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Si les réservistes est une entreprise citoyenne. sont une nécessité pour la défense et la sécurité intérieure, ils Lorsqu’il existe un danger, j’estime sont aussi un atout pour l’entreprise. Ils développent un savoir- qu’il est de notre devoir être et des savoir-faire qui peuvent être mis au service de l’en- de soutenir la mobilisation » treprise. Aujourd’hui, seuls 369 entreprises, établissements David Ollivier-Lannuzel et organismes soutiennent la réserve militaire en France. Afin d’inciter les entreprises à favoriser l’engagement de leurs col- laborateurs dans la réserve, le ministre de la Défense a, le 13 NOS AXES THÉMATIQUES 2015-2016 septembre dernier, co-signé avec Pierre Gattaz, président du

mouvement des entreprises de France (MEDEF), une charte STRESS AU TRAVAIL, EN PARTENARIAT AVEC L’INSTITUT DE RECHERCHE EN PRÉVENTION SANTÉ (IRPS) d’engagements réciproques entre le ministère de la Défense et le MEDEF en faveur de la réserve opérationnelle. Dans une Comprendre les relations de causalité entre stress et travail. Apprendre à prévenir le stress en contexte pro- démarche conjointe, le ministère et le MEDEF se sont enga- fessionnel et acquérir les techniques pour lutter contre. gés à créer les conditions d’un meilleur dialogue pour mieux Au programme : Conférences, ateliers et exercices concilier le besoin de disponibilité des réservistes pour les pratiques (sophrologues, masseurs, psychologues, etc.).

RISQUES CARDIOVASCULAIRES (RÉSEAU MCDEF)

Faire le point sur les maladies cardio-vasculaires « La sécurité nationale est aujourd’hui l’affaire de tous et les facteurs de risque pour favoriser la prévention et les entreprises qui apportent leur soutien à la politique de la réserve militaire, des troubles. Au programme : Conférences de cardiologie, ateliers participent directement à l’effort de défense. » diététiques et utilisation d’un défibrillateur.

SÉCURITÉ ROUTIÈRE, EN PARTENARIAT AVEC LA FONDATION DE LA ROUTE armées et les nécessités économiques et de fonctionnement des entreprises, en particulier les TPE/PME. Sensibiliser le personnel aux risques routiers : transmission de messages de prévention, responsabilisation de La sécurité nationale est aujourd’hui l’affaire de tous et les chacun. Au programme, exercices théoriques et pratiques entreprises qui apportent leur soutien à la politique de la tels que : réserve militaire, participent directement à l’effort de défense. • simulateur de conduite (automobile ou moto), • simulateur d’accidents (voiture-tonneau, simulateur de choc), • stand vision, stand alcohol/drogue, Général de division Gaétan Poncelin de Raucourt, • stand code de la route

Secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire * CES THÉMATIQUES SONT BIEN ENTENDU MODIFIABLES ET ADAPTABLES EN FONCTION DES BESOINS ET DES * Depuis la rédaction de cet article, le Général de division Gaétan Poncelin de Raucourt CARACTÉRISTIQUES DE CHAQUE ÉTABLISSEMENT ET a été nommé secrétaire général de la Garde nationale ENTREPRISE.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 83 ZOOM SUR L’ÉPARGNE

730 000 ADHÉRENTS, 52 MILLIARDS D’ÉPARGNE GÉRÉE, L’AFER REPRÉSENTE LA PREMIÈRE ASSOCIATION D’ÉPARGNANTS LIBRE. ELLE FÊTE EN 2016 SES 40 ANS D’EXISTENCE. INTERVIEW AVEC SON PRÉSIDENT, GÉRARD BEKERMAN.

La loi Sapin 2 prévoit de bloquer, voire geler les retraits en cas de crise. Quelles sont les conséquences pour les épargnants ? Elles seraient funestes. Cette loi est tout

© Ledroit-Perrin d’abord virtuelle. Un haut comité de stabilité financière, qui n’est pas élu, qui ne repré- sente pas le législatif, ni l’exécutif, ni le régu- lateur, se voit investi des pleins pouvoirs pour Oui, l’assurance vie prolonge notre existence Les Français continuent-ils d’épargner ? dicter une quasi épargne forcée, attisée par Oui. Quantitativement, le taux d’épargne, au-delà de la vie… Elle permet de faire face une double peine : la restriction des retraits 14,5 %, est sensiblement inférieur à celui aux aléas que nous pouvons rencontrer tous et le plafonnement de la rémunération des des années passées. Qualitativement, on les jours : l’éducation, la retraite, l’acquisition fonds en euros. Depuis 1803, je n’ai jamais assiste à une recomposition de la structure d’un logement… lu qu’un Gouverneur de la Banque de France de l’épargne où l’assurance vie (1 620 mil- s’occupât d’assurance vie. liards d’euros) représente désormais 37 % L’assurance vie a une a une seconde vertu : des placements financiers des ménages. sa mission citoyenne. Elle finance les Etats, L’inspiration est certes loyale puisqu’il s’agit à hauteur de près de la moitié de la dette d’assurer une meilleure protection des épar- L’assurance A quoi sert l’assurance vie ? publique domestique, les entreprises sous gnants en cas de krach obligataire. Mais l’ana- vie a un double rôle. Premièrement, elle est forme de souscriptions aux obligations lyse me parait infondée pour deux raisons. un vecteur d’épargne, un outil patrimonial émises ou de crédits qui leur sont directe- doté d’atouts, surtout en matière de trans- ment octroyés, ainsi que les banques sous Pour qu’il y ait krach obligataire, encore mission. A ce titre, elle est une épargne que forme d’obligations financières. faut-il que les taux montent fortement et je qualifierais d’altuiste. Elle n’est pas que rapidement. Nous sommes plutôt dans un pour nous, mais pour ceux que nous aimons : En un certain sens, l’assurance vie est un ser- horizon de baisse tendancielle des taux. De

nos proches, nos enfants, nos bénéficiaires... vice public. Raison de plus pour ne pas la taxer. plus, les assureurs ont déjà tout à la maison

84 GÉNÉRATION ENTREPRISE plus un pouvoir d’achat décent. Oui, l’entre- prise sera le salut de l’assurance vie.

L’AFER vient de fêter ses 40 ans. Quel bilan dressez-vous de l’action de votre association ? Notre modèle est unique. 40 ans de performance, 40 ans de transpa- rence, 40 ans de liberté, 40 ans de combats (menés et gagnés), 40 ans de service à nos 730 000 adhérents. J’ai une vision pour les 40 prochaines années : que l’Afer devienne ce qu’elle a toujours été, fidèle à sa philosophie.

Quelles sont les propositions de l’AFER pour réformer l’économie de notre pays ? Cette question, excusez-moi, ne devait pas intervenir en dernier mais en premier. J’avais tellement de choses à vous dire et, comme je pour se protéger, notamment une confortable sans perte d’antériorité fiscale. Il a constitué une ne suis pas candidat aux primaires, je serai très réserve de capitalisation dont le montant au judicieuse boussole mais, au fonds, à quoi sert heureux que vous me réinvitiez pour y répondre. plan national dépasse 16 milliards d’euros. une boussole quand on ne sait où naviguer ?

L’histoire financière de la France illustre, car L’eurocroissance reste inondée dans un les assureurs sont intelligents et le régulateur océan de contraintes et d’incertitudes. TROISIÈME ÉDITION DES ASSISES DE L’ÉPARGNE éclairé, que nous savons gérer un tel risque. Un Techniquement, il ne pourra jamais s’épanouir ET DE LA FISCALITÉ seul exemple, dans les années 1980, les taux au bénéfice de l’entreprise et des assurés avant JEUDI 6 OCTOBRE 2016 dépassaient 15 %. A-t-on déjà connu une faillite 12 ans dans un contexte de taux aussi bas. d’une compagnie d’assurance ? Aucune pour La France croule sous les dettes, les déficits, ASSURANCE VIE, COMMENT REDONNER CONFIANCE ? cette raison. Les assureurs sont riches, avec l’atonie, une montée des radicalités, la perte 11 % de rentabilité des fonds propres et un des convenances, la peur du risque et du goût taux de rémunération de leurs placements de l’entreprise. Ressuscitons ces valeurs. financiers en hausse alors que celui des assu- Redonnons l’espérance et la confiance car c’est rés baisse. J’aimerais aussi donner 11 % de la confiance qui constitue le plus beau trésor performance aux adhérents Afer ! J’aimerais sur lequel un gouvernement peut compter. que l’esprit de cette loi respecte un principe fort : un processus de transfert de richesse Quel autre type d’incitation préconi- des assurés vers les assureurs n’est pas l’ex- sez-vous pour flécher les capitaux vers pression d’une démocratie financière. Pourquoi les entreprises ? Il faudrait un PEA assu- vouloir diminuer le rendement servi aux assu- rance. Il faudrait supprimer le prélèvement « CE N’EST PAS À L’ÉTAT DE DÉCIDER DE NOTRE ÉPARGNE, C’EST LA NOTRE ! » rés lorsque le rendement servi aux assureurs forfaitaire libératoire de 7,5 % après 8 ans. sur leurs placements financiers augmente ? Cela redonnerait confiance, stimulerait l’as- surance vie et redonnerait le goût du risque. Contrat euro-croissance ou dispositif La sécurité a bien rémunéré les fonds en Fourgous-Dassault, quel est le dis- euros pendant 40 ans, il est temps que le positif le plus efficace pour soutenir risque pour l’entreprise prenne le relais. A les investissements en entreprise ? investir à taux négatif dans des Etats, je Un dispositif de soutien à l’entreprise c’est préfère que notre assurance vie procure de bien, la confiance c’est mieux. bonnes performances dans le risque, l’en- Nous avons soutenu amplement le dispositif treprise, les PME, le private equity. Pauvres, « L’ÉTAT A LE DEVOIR DE GARANTIR Fourgous-Dassault favorisant le fléchage de les Etats ne peuvent que nous ruiner LE DÉPÔT DES ÉPARGNANTS » l’assurance vie vers le risque et l’entreprise avec des emprunts qui n’assurent même

GÉNÉRATION ENTREPRISE 85 86 GÉNÉRATION ENTREPRISE LETTRE AUX PARLEMENTAIRES Développer des cadres souples pour l’entreprise oui ! Un dumping social intra-branches, non merci

Tant le gouvernement dans le cadre de la loi travail adoptée le 8 août au Parlement, et encore davantage les candidats à la primaire de la droite et du centre, ont une conception du dialogue social de branche plutôt minimaliste. L’air du temps est à la primauté de l’accord d’entreprise au détriment de l’accord de branche. Si les entreprises de l’économie sociale et solidaire, celles de l’habillement, de la sécurité privée et de la propreté et services associés ont besoin de souplesse, aussi il s’avère que dans la grande majorité des entreprises françaises qui sont de petites entreprises, les cadres d’actions ont besoin d’être définis au niveau de leur secteur d’activité.

La refondation du code du travail est une bonne chose, à la condition qu’elle pose des règles du jeu afin de préserver et déve- lopper les activités et les emplois. Il appartient aux branches d’appliquer l’ordre public social. Chaque secteur professionnel a la responsabilité de s’organiser pour que la concurrence soit la plus saine possible, pour que les petites et moyennes entreprises puissent aussi se développer et évoluer aux côtés de leurs grandes sœurs. Et là s’impose une question éthique qui déchire la protection sociale, partagée entre les mutuelles, les sociétés d’assurance et les institutions de prévoyance. A quel niveau faut-il appliquer les obligations en matière de complémentaire santé et de prévoyance : le salarié, l’entreprise ou la branche ?

Le Conseil constitutionnel a très clairement justifié son interdiction d’appliquer les clauses de désignation d’un unique orga- nisme assureur, telle qu’elles étaient pratiquées dans les accords de branche, jusqu’à sa décision du 13 juin 2013. Mais quid de la prévoyance ? Le risque n’est évidemment pas le même. Vu l’espérance de vie qui ne cesse de croître, les accidents de la vie qui s’en suivent, les aléas qui pèsent sur chaque individu de notre société, la prévoyance nécessite un socle commun fort pour compenser l’impossible financement de l’Etat d’un risque trop cher, trop lourd, trop long, trop complexe…

Alors, c’est à la convention collective d’entrer en jeu : • pour que l’âge ou les conditions de santé des salariés ne soient pas une cause d’alourdissement des charges sociales ; • pour que les petites entreprises puissent bénéficier des mêmes conditions que les grandes entreprises sur le marché de l’assurance ; • pour assurer l’égalité devant l’emploi des candidats à l’embauche, quel que soit leur état de santé ou leur handicap.

Seul un mécanisme de mutualisation obligatoire dédié aux risques PRÉVOYANCE permettrait d’éviter ces dangers. Malheureusement, les textes actuels n’autorisent ni le maintien, ni la construction d’une telle organisation ce qui conduit à des inégalités insupportables à la fois : • entre entreprises : les entreprises de petite taille qui concentrent le plus de risques sont désavantagées par rapport aux entreprises de grande taille et à celles qui concentrent les « bons » risques ; • entre salariés : le salarié fragile (handicapé, âgé, invalide…) versus le salarié non fragile ; • entre territoires : les zones géographiques sinistrées à fort taux de chômage seront davantage défavorisées compte tenu du coût de la portabilité et du problème de financement en l’absence de mutualisation.

Nous regrettons que la prévoyance collective ne soit pas un sujet suffisamment pris au sérieux. Il faudra bien un jour répondre à ce défi du présent, vécu avec angoisse par les générations. Croyez-nous, il n’est pas forcément bon de vanter la réforme si cette dernière n’est pas assortie d’une promesse de progrès. Mieux vaut-il prétendre à la souplesse tout en veillant à la régulation, les petites entreprises comme leurs salariés vous en seront reconnaissants.

Hugues VIDOR, Bernard MORVAN, Claude TARLET, Max MASSA, Président de l'UDES, Président de la Fédération Nationale Président de l’Union Président de la Fédération Vice-président du Conseil Supérieur de l’Habillement, des Entreprises de des Entreprises de Propreté de l'Économie Sociale et Solidaire Président de la Commission Paritaire Sécurité Privée et Services Associés de la Branche de l’Habillement Nos Régions ont du Talent

« Les routes de l’Aveyron, source d’authenticité », par Arnaud Viala

88 GÉNÉRATION ENTREPRISE GÉNÉRATION ENTREPRISE 89 Les routes de l’ Aveyron, source d’authenticité

Situé au pied du Massif Central, s’étendant sur produits artisanaux de grande facture parmi « plus beaux villages de France ». Si Conques 8 735 kilomètres carrés, l’Aveyron est sans lesquels figurent le couteau Laguiole et les et son Abbatiale constituent l’un des sites conteste l’un des plus grands départements gants de Millau. La qualité de vie exception- aveyronnais les plus incontournables, les français. Construit sur l’ancienne région du nelle qu’offre cette région explique en grande passionnés de vieilles pierres pourront éga- Rouergue, le département de l’Aveyron est partie que selon une enquête de l’Express, lement visiter les bastides du Rouergue et les doté d’une forte identité, profondément atta- l’Aveyron arrive en troisième position comme villages des Templiers dont la Couvertoirade. ché à ses valeurs, à son histoire ainsi qu’à département préféré des séniors derrière les Le tourisme est un secteur important puisque sa culture occitane. Avec des paysages plus Hautes-Alpes et la Corrèze. l’Aveyron a accueilli près de 4 millions de visi- époustouflants les uns que les autres, des teurs en 2014. L’Aveyron est la 1ère destina- monts d’Aubrac aux lacs du Lévézou en pas- Riche en biodiversité, l’Aveyron tient à proté- tion en hébergement de plein air de la région sant par les bastides du Rouergue et le plateau ger son environnement. Créé en 1995, le Parc Midi-Pyrénées et concentre plus de 40 % du du Larzac, l’Aveyron a su préserver son envi- Naturel Régional des Grands Causses, s’éten- total des emplacements camping 4 étoiles de ronnement naturel. Pourvu de paysages hors dant sur 327 070 hectares entre l’Aveyron la région. Depuis les statues menhirs réalisées du commun, il accueille de grandes manifesta- la Lozère, le Gard et l’Hérault, met en valeur il y a près de 300 000 ans jusqu’aux sculp- tions sportives comme le Rallye du Rouergue, la diversité géologique et climatique de ce tures délicates de Denis Puech, le patrimoine la Grande course des Templiers ou le festival territoire que les hommes ont su apprivoiser culturel aveyronnais s’illustre par sa richesse mondial Vibram Natural Games de Millau. depuis des millénaires à travers l’agropasto- en œuvres artistiques. Récemment inauguré ralisme. Depuis 2011, l’UNESCO a reconnu la en mai 2014 à Rodez, le musée Soulages Les Aveyronnais, authentiques et passion- valeur universelle du site les Causses et les abrite la collection Outrenoir du célèbre artiste nés, veillent amoureusement à la protection Cévennes, comme « paysages culturels de et enfant du pays, Pierre Soulages. et à la valorisation de leur département. l’agro-pastoralisme méditerranéen » l’a inscrit Travailleurs, ils ont su s’adapter au climat sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Huma- L’Aveyron se visite aussi à travers les papilles et à la géographie de leurs terres rudes. Ils nité. Les paysages aveyronnais font le bonheur et ce n’est pas le critique culinaire Curnonsky aiment partager leurs traditions autour d’une des sportifs et des amoureux de la nature. Si qui dira le contraire, lui qui répétait souvent bonne table. Au carrefour entre le Nord et le parapentes et deltaplanes autorisent les plus à propos de l’Aveyron que « le Rouergue est Sud de la France, l’Aveyron a toujours été courageux à tutoyer les nuages, les 900 kilo- un de ces pays comblés par la nature qui une terre de passage, depuis le chemin de mètres de Grande Randonnée permettent aux font aimer la vie sur la planète ». Les produits St-Jacques de Compostelle jusqu’au Viaduc marcheurs de découvrir le patrimoine culturel aveyronnais, généreux et authentiques, sont de Millau. L’Aveyron est également connu et aveyronnais. Avec dix villages classés parmi en quête perpétuelle de qualité. L’agriculture reconnu pour son excellente gastronomie, en « les plus beaux villages de France », l’Aveyron est un secteur économique important, fort particulier le Roquefort auquel Diderot décer- se place au premier au rang des départe- de 12 476 personnes réparties dans 8 889 nera le titre de roi des fromages, ainsi que ses ments comprenant le plus grand nombre des exploitations. Avec un cheptel de près d’un

90 GÉNÉRATION ENTREPRISE million de brebis, l’Aveyron constitue le pre- Lacaune dans la compétition génétique Dans une perspective plus grande, la marque mier département ovin de France. En effet, internationale. Par ailleurs, les consomma- « Aveyron Vivre Vrai » défend l’identité, les le lait de brebis de race Lacaune est utilisé teurs apprécient aussi le veau d’Aveyron et valeurs et les savoir-faire aveyronnais. Elle vise pour la fabrication du Roquefort, fromage du Ségala, pourvu d’un label rouge et d’une à promouvoir l’attractivité et la compétitivité doté d’une appellation d’origine protégée indication géographiquement protégée. Cette du département en faisant rayonner l’Aveyron depuis 1925. Certes, dès le XVe siècle, le roi viande tendre et savoureuse, fruit d’un travail afin d’attirer entrepreneurs, habitants et tou- Charles VII critiquait ce terroir « où ne pousse respectueux de l’animal et du savoir-faire des ristes. Toute personne établie en Aveyron ou ni pied de vigne, ni grain de blé », mais le éleveurs ainsi que des bouchers, a reçu une se revendiquant de l’Aveyron peut prétendre roi protégeait tout de même Roquefort-sur- médaille d’Or et d’Argent 2016 au Concours à l’adhésion de cette marque partagée. Cette Soulzon et ses fameuses fleurines, indispen- Général Agricole des viandes de veau Label dynamique sert à véhiculer une image forte et sables à l’affinage du fromage. Si la fabrica- Rouge. L’Aveyron compte également six chefs positive d’artisans et d’entrepreneurs avey- tion du Roquefort se termine sur le plateau étoilés, parmi lesquels Michel Bras, qui mettent ronnais passionnés par leur travail, perpé- du Combalou, son processus fait intervenir à l’honneur la gastronomie traditionnelle avey- tuant des gestes ancestraux et attachés à la quelques 2 404 producteurs de lait, 7 trans- ronnaise mais aussi des innovations culinaires, qualité de leurs produits et de leurs services. formateurs et 7 affineurs pour une produc- pour le plus grand plaisir des gourmands. Les coutelleries de Laguiole sont ainsi mondia- tion de 18 830 tonnes de fromage. De plus, lement connues, de mêmes que les célèbres afin d’améliorer la production laitière, la race Toujours dans la perspective de promouvoir Lacaune fait l’objet d’une sélection rigou- ganteries millavoises positionnées dans le cré- l’identité aveyronnaise tout en garantissant la reuse par la coopérative Ovitest qui est le neau de l’artisanat de luxe. qualité et la traçabilité des produits aveyronnais premier centre français d’insémination ovine. aux consommateurs, des agriculteurs de la coo- Créée en 1972, cette coopérative comptant Devant s’accommoder des contraintes géogra- 2 000 adhérents, réalise 330 000 insémi- pérative Unicor se sont regroupés pour créer phiques et géologiques, l’Aveyron et ses habi- nations animales ovines dans plus de 1000 l’enseigne de distribution « les Halles de l’Avey- tants s’illustrent dans leur capacité à relever élevages et dégage un chiffre d’affaires de ron ». Privilégiant le circuit court, cette enseigne tous les défis, comme en témoigne le projet 2 millions d’euros. Menés pendant quatre offre à la fois des produits agricoles issus titanesque du viaduc de Millau, permettant ans, les travaux du projet Roquefort’in ont d’exploitations locales et des produits artisa- de faire la jonction entre le Causse rouge et démontré la faisabilité de la sélection géno- naux, permettant ainsi aux consommateurs de le Causse du Larzac. Construit en trois ans et mique en Lacaune lait et la très bonne adap- découvrir les spécialités aveyronnaises comme mis en service le 16 décembre 2004, ce prodi- tation de cette race à la mono-traite. Cette l’aligot, les tripous, le gâteau à la broche, la gieux pont à haubans, franchissant la vallée du innovation est une première mondiale dans charcuterie ou les vins d’appellation d’origine Tarn, bat tous les records avec une longueur de l’espèce ovine et va permettre de renfor- contrôlée de Marcillac, des Gorges et côtes 2 400 mètres et une hauteur maximale de 343 cer le positionnement de la brebis de race de Millau, d’Entraygues-Le-Fel et d’Estaing. mètres pour un coût de 400 millions d’euros.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 91 Indispensable au désenclavement du massif Doté d’un fort potentiel, c’est tout naturelle- central, ce viaduc permet de relier Clermont- ment que l’Aveyron a commencé à exploiter Ferrand à Béziers par l’autoroute A75. Outre ses ressources environnementales, notam- l’amélioration des moyens de transports ment en se tournant vers l’énergie hydroé- aveyronnais, cette prouesse architecturale lectrique. Déjà, dans les années 1950, dans est également source de développement le cadre du plan Marshall, cinq barrages économique. En effet, le Parc d’activités ont été construits dans le Lévézou, don- Millau-Viaduc accueille une trentaine d’en- nant naissance à cinq grands lacs : celui de treprises dont un Village entreprises label- Pont-de-Salars, de Bage, de Pareloup, de lisé Haute qualité environnementale dans le Villefranche-de-Panat et de Saint-Amans. cadre du dispositif « pépinière ». Cette zone Le département compte au total 17 bar- d’activité représente plus de 350 emplois. rages, principalement situés sur les bassins de la Truyère et du Tarn, qui alimentent Historiquement tournée vers l’agriculture et 16 centrales hydrauliques, ce qui représente l’agroalimentaire, l’économie aveyronnaise plus de 30 % du nombre de barrages en e s’est fortement industrialisée à la fin du XX Midi-Pyrénées. Aujourd’hui, environ 12,5 % siècle pour compter 16 200 emplois indus- de la production hydroélectrique nationale e triels en 2014, faisant de l’Aveyron le 3 (23 000 mégawatts) est assurée par l’Avey- département industriel en Midi-Pyrénées. La ron (2860 MW). Récemment, les énergies « Mécanic Vallée » qui s’étend entre Rodez, renouvelables sont devenues un secteur Decazeville et Villefranche-de-Rouergue, économique en expansion. Ainsi, l’Aveyron concentre près de 210 entreprises spéciali- compte 94 éoliennes. sées dans le travail du métal, la mécanique de précision, les machines-outils et autres Département essentiellement rural, l’Avey- composants électromécaniques. Avec plus de ron n’en reste pas moins un lieu attractif 1500 salarié, le principal employeur aveyron- et dynamique dont les habitants à l’accent nais est l’usine Robert-Bosch implantée dans chantant se veulent les porte-paroles de la zone industrielle de la Cantaranne à Rodez. valeurs fortes de partage et d’authenticité.

Cités templières et hospitalières de l’Aveyron Les cités templières et hospitalières font partie intégrante du déjà très riche patri- moine aveyronnais. Au milieu du XIIème siècle, les Templiers s’installent sur le Larzac, fondent la Commanderie de Saint-Eulalie de Cernon et étendent leurs pouvoirs jusqu’à la Couvertoirade (classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2011), la Cavalerie et le Viala du Pas de Jaux. Pendant 150 ans, ils vont regrouper les populations éparses du Larzac autour de ces sites. Lorsque l’ordre du Temple est supprimé par le Pape en 1312, tous les biens sont transmis aux Hospitaliers qui vont fortifier l’ensemble des sites. Aujourd’hui, ces sites sont préservés et mis en valeur par le Conservatoire Larzac Templiers et Hospitaliers. Le circuit du Larzac Templier et Hospitalier représente 85 km et compte 5 sites situés dans un environnement paysager exceptionnel jouissant d’un patrimoine architectural de qualité. Derrière les remparts du village médiéval de la Couvertoirade se trouve l’unique château templier de France et la plus grande lavogne du Larzac. Les chemins de ronde de la Cavalerie et le haut de la Tour du Viala du Pas de Jaux offrent un vaste panorama sur les terres qui témoignent de 600 ans de présence des Ordres religieux. Dans l’enceinte du village de la Cavalerie, les vestiges de l’église des templiers sont précieusement conservés et la réhabilitation de ses remparts du XVème siècle a valu à la commune de La Cavalerie d’obtenir en 2009, le premier prix national des Rubans du Patrimoine et la Marianne d’Or. Le Fort cistercien de Saint Jean d’Alcas construit au XVème siècle permet de découvrir un petit village fortifié encadré par quatre tours qui cernent deux rues uniques parallèles bordées par quelques petites maisons quasi-identiques.

92 GÉNÉRATION ENTREPRISE Arnaud Viala, député de la 3e circonscription de l’ Aveyron

Arnaud Viala, est député de la 3e circons- C’est cette vision qu’il utilise aujourd’hui, dans le « Une des préoccupations permanentes que cription de l’Aveyron, depuis les élections cadre de son mandat parlementaire, pour être j’ai en tant qu’élu engagé depuis longtemps partielles de septembre 2015. Depuis son au plus près des acteurs économiques locaux. dans la vie publique et les actions collectives élection en tant que député, il a à cœur d’être Maire de Vezins de Lévézou et Président est d’entendre, d’associer, de motiver les le plus possible présent sur le terrain afin de la communauté de communes Lévézou plus jeunes que moi. d’assurer avec efficacité la connexion entre sa Parelou, il insuffle l’union et la collaboration, responsabilité de représenter son territoire à Trois certitudes me guident : à travers la création d’un syndicat mixte, l’Assemblée nationale et d’être un porte-pa- des deux communautés de communes du - c’est et pensant aux plus jeunes que soi role des préoccupations locales. Lévézou pour le développement harmonieux qu’on doit faire des projets pour l’avenir de Président d’Aveyron Expansion jusqu‘en 2015, de cette région et s'est trouvé au cœur d’une notre société. Elle leur appartiendra demain. et Vice-Président du CNER, fédération nationale réflexion départementale sur l’organisation - on est toujours, à chaque étape de sa vie des agences de développement économique territoriale de l’Aveyron, précipité par des ‘le vieux de quelqu’un’. J’emploie régulière- françaises, il a travaillé avec de nombreux réformes qui bouleversent les équilibres et ment cette formule qui fait sourire, mais qui témoigne de mon envie constante de tendre partenaires publics et privés, afin de faciliter exigent des acteurs locaux, toujours plus la main aux plus jeunes que moi. l'accueil de nouveaux aveyronnais actifs sur de détermination et le renforcement d’un - l’engagement public répond à une exigence l'ensemble du département, et les guider dans esprit d’équipe afin de faire émerger et de de limitation dans sa durée, afin que plus de leur installation sur le territoire aveyronnais. défendre une vision atypique de l’aménage- gens puissent y accéder, que notre démo- ment du territoire. Mais il est aussi intervenu aussi pour aider cratie vive, et que nous retrouvions foi en les acteurs économiques dans leur recherche Sa conviction profonde est que la finalité l’engagement. Afin de partager nos points de vue, j’ai passé de main d'œuvre sur des compétences man- de l’action politique et publique repose sur une belle soirée avec des jeunes passion- quantes, et les accompagner dans leurs une passion pour les hommes qui font vivre nés et passionnants que je remercie des projets d'installation et de développement. un territoire et qu’un mandat local s’exerce échanges très riches que nous avons eus Il a acquis ainsi une vision nationale sur les comme une mise à disposition de son éner- autour d’un pot. » grands enjeux de l’économie française. gie et de sa foi en l’avenir.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 93 Entreprise artisanale fondée en 1982, Boissière et fils bénéficie Un espace innovant entierement modulable d’un savoir-faire reconnu et d’un outil de production à la pointe Modulable avec une superficie aménageable pour le prototype de de la technologie pour répondre au marché de l’éco-construction. 64m2, les dimensions et l’agencement intérieur peuvent être définis à la carte, en fonction des inspirations et du niveau de confort souhaité Spécialisée dans l’ossature bois, plus de 120 réalisations basse par l’acquéreur. Le Carré de Vie© est une structure autonome, de par consommation et passive ont été bâties grâce à des équipes techniques son procédé d’assainissement, et sa capacité à produire sa propre très expérimentées et motivées. Fort de plus d’une vingtaine de énergie via des sources d’énergies renouvelables placées sur la toiture collaborateurs, l'entreprise propose d'une part des menuiseries du bâtiment. L’objectif principal est de limiter au maximum l’empreinte (40 % CA) : fabrication de portes, escaliers, agencements intérieurs écologique de la construction mais aussi de l’utilisation du lieu. De et extérieurs, pose de fenêtres bois, alu, PVC. Pour 60 % de son plus, les principes constructifs employés le rendent démontable et CA, elle construit et pose des Maisons ou bâtiments à Ossature transportable. Posé sur pilotis en version terrestre, permettant ainsi Bois : fabrication et pose de la charpente, de l'ossature, des murs, d’éviter des aménagements fonciers et de terrassements, ou positionné terrasses, isolation jusqu'à l'étanchéité à l'air. Grâce à son dynamisme sur une plateforme flottante à destination des surfaces lacustres, des et soucieux de l’environnement, Frédéric BOISSIERE est désigné solutions techniques ont été implémentées avec des partenaires artisan de l’année en 2012, et obtient en 2013 le prix national Stars régionaux reconnus afin d’apporter une grande adaptabilité en & métiers dans la catégorie dynamique et gestion des ressources fonction des envies de ces occupants. Le Carré de Vie© est voulu humaines. L’entreprise se lance aujourd’hui dans un nouveau projet comme un espace où vivre son humanité en communauté avec la que lui a confié le Designer Jacques PIERREJEAN : le Carré de Vie. nature environnante prend tout son sens… Carré de Vie ©, ecolodge autonome, modulable et transposable sur terre ou sur l’eau. Une nouvelle réalisation eco-construite par BOISSIERE et fils. Destinée à s’intégrer de façon la plus respectueuse possible dans son environnement, la ligne épurée du Carré de Vie© est signée Jacques PIERREJEAN ; architecte de renommée internationale spécialiste des volumes mouvants haut de gamme. Conçu et fabriqué par l’entreprise française dirigée par Frédéric BOISSIERE reconnue pour son savoir- faire dans l’éco-construction de bâtiments en ossature bois et pour ses engagements en matière de développement durable, le Carré de Vie© est une nouvelle réalisation innovante qui incarne leurs valeurs communes et traduit leur vision d’un espace sain et autonome en phase avec notre temps.

94 GÉNÉRATION ENTREPRISE Bleu de chauffe sac plombier - esprit work - wear et urbain

Savoir faire de proximité - fabrication française L’atelier Bleu de chauffe est situé dans l’Aveyron, au pied du célèbre viaduc de Millau. Directement inspiré par l’univers industriel du 20ème siècle, les sacs Bleu de chauffe réinventent les codes du sac de métier, dans un esprit urbain et contemporain. Sacs d’usage au design épuré, les produits Bleu de chauffe sont simples, pratiques et stylés. Les partenaires Bleu de chauffe sont associés autour d’un projet dont les valeurs essentielles et fédératrices veillent au respect des hommes et de leur environnement. La proximité des acteurs et la traçabilité de tous les composants permettent de limiter au maximum notre empreinte sur l’environnement. Coupe, façon et piqûres sont réalisées de manière traditionnelle par des artisans qualifiés, réputés pour leur dextérité, leur expérience et leur savoir-faire. Les cuirs Bleu de chauffe sont naturels et traités végétal. Le tannage végétal consiste à transformer le cuir au moyen d’agents naturels : mimosa, châtaignier ou d’acacia. La tannerie, bleu de chauffe apporte le plus grand soin au traitement de l’eau. Après usage, l’eau est décantée, retraitée et relâchée dans la rivière aussi pure qu’à l’entrée. Sur l’étiquette de traçabilité, l’artisan date et signe chaque sac en cuir après montage.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 95 La Compagnie Eiffage du Viaduc de Millau (CEVM) est la société concessionnaire de l’ouvrage.

La CEVM s’est vu attribuer la concession du viaduc en 2001 au terme d’un appel d’offres international. L’échéance du contrat est fixée au 31 décembre 2079. Nos 51 collaborateurs assurent 6 missions : la sécurité, la viabilité, la maintenance technique, la gestion du péage, la communication et l’administration générale.

La sécurité est notre priorité, elle est assurée 24h/24 et 365 jours / an depuis un poste de contrôle (PC) jouxtant la barrière de péage, à 4 km du viaduc. Cœur du système, le PC est piloté par les opérateurs qui ont pour mission la surveillance du trafic et le déclenchement des interventions dès qu’un évènement le nécessite. Sur le terrain, ce sont les patrouilleurs qui prennent le relais.

En période hivernale, ils doivent faire face à la rudesse des phéno- mènes météorologiques. Le viaduc se situe dans une vallée dont les vents, l’humidité importante et l’altitude oscillant entre 620 et 700 mètres, l’expose à des contraintes climatologiques soutenues.

Notre service de maintenance technique a pour mission d’assurer en permanence le bon fonctionnement de tous les équipements et instal- lations du viaduc, afin de maintenir l’excellent état de l’ouvrage.

La barrière de péage comprend 18 voies, dont 4 modulables, permet- tant de s’adapter à une importante saisonnalité : certains jours de janvier moins de 5 000 véhicules franchissent le péage contre plus de 65 000 certains samedis d’été.

Cette barrière compte jusqu’à 30 péagers en saison estivale, mais peut fonctionner sans personnel en voie (la nuit par exemple) depuis la mise en place de « voies tous paiements ».

Dès le début des travaux de construction du viaduc, le groupe Eiffage a mis l’accent sur la communication. Le grand public s’est passionné pour les travaux, la presse française et étrangère a très largement couvert l’évènement. Actuellement, si le viaduc n’est plus au cœur de l’actualité, il déplace toujours les foules et reçoit près d’un million de visiteurs par an dont le tiers pousse les portes d’un des 2 espaces Eiffage où la saga du chantier est racontée.

Un phénomène inédit a également dû être géré : la forte demande des visiteurs pour des objets souvenirs. La Course Eiffage du Viaduc du Millau, qui se déroule tous les 2 ans au mois de mai, et réunit 15 000 coureurs pour une traversée unique de l’ouvrage, est devenue un rendez-vous sportif très attendu.

Au travers de sa politique qualité, l’entreprise s’engage à améliorer en permanence la satisfaction du client, et vise pour 2017 une approche globale en y adjoignant la sécurité et l’environnement.

96 GÉNÉRATION ENTREPRISE La société FAF qui compte 20 salariés est une plasturgie familiale créée en 1948 à St Sernin sur Rance et qui a aujourd’hui à sa tête Patrick Fesquet, petit-fils du fondateur. La société a débuté dans la fabrication d’articles avicoles (matériel d’élevage, gavage, abattage des volailles), mais elle a diversifié sa production au cours des années par la production d’embal- lages plastique (cagettes, moules à gâteau, etc.) et de produits pour la piscine.

La société dispose en interne de toutes les compétences pour réaliser de A à Z un produit (bureau d’étude et de prototypage, création des outillages, des moules, injection plastique, mon- tage, assemblage).

En recherche permanente de solution innovante, notre société est titulaire de plus d’une vingtaine de brevets dont certains déposés à l’international.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 97 Galilé 360° : incubateur dédié À L’INNOVATION DANS LES secteurs industriel, R&D et numérique

à partir de janvier 2017 Remise des prix de la 2ème édition du concours Galilé 360° le 19 juin 2017 à 17h par Olivier Dassault, Président d’honneur et Éric Michoux, PDG du groupe Galilé Nos Régions ont du Talent « Mélange de nature, d’histoire et de culture : en route pour l’Isère ! », par Alain Moyne-Bressand

100 GÉNÉRATION ENTREPRISE L’Isle Crémieu, ma circonscription, est située à l’extrême Nord du Département de l’Isère et à proximité de l’agglomération lyonnaise. Le fleuve Rhône l’entoure dans une boucle. Elle compte 3 cantons, 130 000 habitants et la ville principale est BOURGOIN-JALLIEU. Il s’agit d’une zone en partie rurale mais sur laquelle la pression foncière est forte. Je suis Maire de CREMIEU, une cité médiévale du 14ème siècle avec de nombreux édifices classés dont le plus prestigieux est la halle couverte de lauzes.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 101 Alain Moyne- Bressand, Parcours d’un chef d’entreprise, devenu député de l’Isère

Fils de petits cultivateurs, j’obtiens à 18 ans un CAP de comptabilité. nementales contraignantes et toujours supérieures à celles de nos concurrents européens, et plus généralement à la complexité inhé- Dès 1972 je crée mon entreprise de blanchisserie industrielle. rente à la gestion d’une PME. Pour cette opération j’emprunte 150.000 € avec la confiance du Il faut vraiment avoir la foi et certainement un peu de talent pour per- Crédit Agricole pour construire un bâtiment de 500m² sur un terrain sévérer dans un tel environnement administratif et réglementaire et familial sur lequel, gamin, je faisais pâturer les deux vaches de la continuer à embaucher et à rechercher de nouveaux marchés. ferme. Bien loin de l’allègement annoncé par Pour développer notre clientèle et tous les gouvernements successifs, la assurer des prestations de qua- « Nos entreprises ne demandent pas de réglementation ne cesse de nous pénali- lité il a fallu beaucoup travailler, subventions, ser. Des lois de plus en plus nombreuses accompagné par mon épouse, et mais seulement que nos gouvernants et et beaucoup trop compliquées sont les journées furent très longues. nos administrations retrouvent un peu de votées et nous avons à cet égard notre Mais à cette époque nous avions que la priorité soit donnée à la part de responsabilité. une motivation inaltérable car bon sens, tout était possible pour qui avait simplification administrative et à Nos entreprises ne demandent pas de la volonté, l’ambition, la rigueur la diminution des charges. » subventions, mais seulement que nos et le sens des responsabilités. gouvernants et nos administrations C’est ainsi que nous avons réussi à surmonter une à une toutes les retrouvent un peu de bon sens, que la priorité soit donnée à la difficultés inhérentes à la vie de l’entreprise et peu à peu à vivre de simplification administrative et à la diminution des charges. notre travail. La richesse, l’emploi, le dynamisme économique de notre pays A cette même période je débutais mon engagement dans la vie viendront par l‘entreprise et notamment par les PME et les ETI. publique et j’étais élu à Soleymieu, petite commune de l’Isère, Maire Donnons-leur les moyens ! le plus jeune de France à l’âge de 25 ans. Le quinquennat Sarkozy avait engagé de bonnes mesures, en favo- Avec de l’ambition et de la détermination mon entreprise s’est déve- risant l’accès au capital, en réduisant les droits de succession, en loppée au fil des années. Nous employons actuellement 200 per- motivant les salariés par le travail. sonnes sur 4 sites, 2 en Isère, 1 en Haute Savoie et 1 dans le Var. Et j’ai toujours des projets… Nous devons reprendre ce chantier prioritaire pour la ré-industria- Pour en savoir plus, lisation de La France, en favorisant prioritairement l’actionnariat découvrez le Livre Blanc Depuis le début de ma carrière professionnelle, je suis confronté familial et national. Génération Entreprise à des lourdeurs administratives en constante progression, à des « La croissance d’abord » charges sociales et fiscales confiscatoires, à des normes environ-

102 GÉNÉRATION ENTREPRISE « La richesse, l’emploi, le dynamisme économique de notre pays viendront par l‘entreprise et notamment par les PME et les ETI. Donnons-leur les moyens ! »

« 75 % DES FRANÇAIS CONSIDÈRENT QUE LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE IDÉAL DOIT AVOIR EU UNE LONGUE EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE DANS LE SECTEUR PRIVÉ »

Pour en savoir plus, découvrez le Livre Blanc Génération Entreprise « La croissance d’abord »

GÉNÉRATION ENTREPRISE 103 Saveurs Paysannes : des producteurs fermiers opérant en vente directe depuis 22 ans. C’est en 1992 qu’a germé l’idée d’un magasin de producteurs au sein d’un petit groupe d’agriculteurs locaux désireux de s’associer pour opérer en circuit-courts. Deux années de travail auront été nécessaires avec les animateurs des contrats de pays de Bourgoin-Jallieu, la Chambre d’Agriculture, la municipalité de Crémieu et le député-maire Alain Moyne-Bressand que nous tenons tout particulièrement à remercier grâce à qui Saveurs Paysannes a pu ouvrir ses portes. 1994, le magasin s’installe le 11 mai 1994 dans un local de 58m2 au centre de la cité médiévale de Crémieu et remporte très vite l’adhésion des consommateurs. En 1996 un agrandissement de 50m2 de la surface initiale est engagé avec le soutien des partenaires locaux. Saveurs Paysannes adhère à l’époque aux réseaux des points de ventes collectifs de l’association A.V.E.C Rhône Alpes lui permettant d’adopter un langage et un règle- ment commun aux points de vente adhérents. 2006, la nécessité d’un parking, d’un local plus fonctionnel et la n de leur bail commercial ont amené les associés de Saveurs Paysannes à rechercher un nouvel emplacement leur permettant d’évoluer. L’investissement total du projet a été de 305 000 €, dont 182 000 € financés par la SCI LA VRAIE CROIX. La SARL Saveurs Paysannes a pour sa part investi 122 140 € dont 60 000 € de prêts, 30 000 € d’auto financement et 32 140 € de subventions de la part du Conseil Régional et du Conseil Général. 2016, une nouvelle dynamique est lancée avec une volonté de proposer aux clients une gamme de produits plus large en accueillant de nouveaux producteurs fermiers. Une extension de 60 m2 du magasin actuel a donc été réalisée avec un réaménagement intérieur du point de vente permettant une optimisation de l’espace et une mise en valeur du magasin et de ses produits. Le montant de ces travaux d’extension est de 221 000 €. 45 000 € à la charge de la SCI et 180 000 € pour la SARL Saveurs paysannes 63 000 € d’auto financement, 100 000 € de prêt et 16 000 € de subvention. Les partenaires locaux ont renouvelés leur soutien à la SARL Saveurs Paysannes ainsi qu’à la SCI la Vraie Croix, le Conseil Général a accordé 8 390 € au titre de l’aide à la commercialisation de produits agricoles alimentaires en circuits de proximité. Le Conseil Régional a participé à hauteur de 8 390 € pour l’aménagement intérieur du point de vente collectif.

Saveurs Paysannes c’est donc : • Un choix de production et de consommation durable et locale • Une alimentation bénéfique à notre santé • Des produits frais et de saison d’une grande qualité gustative • La transparence sur l’origine des aliments et la façon dont ils sont produits • Un savoir-faire traditionnel respectant les normes sanitaires • L’assurance d’un métier exercé dans le respect de la nature et de l’animal

104 GÉNÉRATION ENTREPRISE Le groupe Plastivaloire est une entreprise française spécialisée Pour rester compétitif, nos équipes Recherche et Développement et dans la conception, la production et la commercialisation de nos centres d’essais étudient et valident les technologies et matériaux pièces plastiques par procédé d’injection à destination des destinés aux applications industrielles des années futures. produits de grande consommation. Crée en 1963, et dirigée par Patrick FINDELING depuis 1985, le Développement matériaux • Composites thermoplastiques Groupe Plastivaloire s’est développé de manière maîtrisée pour • Matériaux conducteurs atteindre un CA de 400 M€ en 2013. PVL se positionne en tant que spécialiste de l’injection de pièce en Nouvelles technologies • Process combinés : Mucell-déco… thermoplastique au service des géants du multimédia, de l’industrie • Décoration sélective électronique de l’automobile. Entre 2008 et 2011, Plastivaloire . rachète successivement les activités de Key PLASTICS (en France Injections hybrides (composite, métal, thermoplastique) et en Slovaquie) puis l’intégralité de la société Bourbon-Fabi. Ces deux acquisitions ont fourni au Groupe, (en plus de ses activités Le Groupe propose 2 offres distinctes à ses clients : d’origine), les compétences nécessaires en conception produit pour • L’injection thermoplastique avec conception des outillages, des se positionner en rang 1 Automobile. process et production de pièces sur des presses de 50T à 2700 T de force de fermeture. Plastivaloire s’appuie aujourd’hui sur un outil industriel performant • La conception de sous-ensembles. Cette offre concerne plus comprenant 24 sites de fabrication répartis en Europe et Afrique du particulièrement les constructeurs automobiles pour les lignes de Nord, dont un à Crémieu. produits suivants : • Aérateurs et mécanismes d’intérieurs, Plastivaloire a conclu des accords commerciaux avec des sociétés • Pièces décorées intérieures et pommeaux de levier de vitesse, japonaises et chinoises permettant des fabrications sous licences en Asie. • Pièces décorées extérieures (face avant, bandeaux, trappes,…) Toutes les usines proposent des capacités d’injection et d’assemblage. • Poignées d’ouvertures intérieures et extérieures, La plupart offrent en complément des procédés de décoration • Conduits d’air. complexes, tels que : Peinture (high-gloss, ton caisse,…), Chromage (Chrome III, VI, satin, couleur…), Décoration par film (IMD, IMF, IMDS, CUBIC), Procédé Roctool, Laser grand champ. 3 d’entre elles sont en outre spécialisées dans le soufflage. Nos 220 ingénieurs et techniciens sont répartis dans 4 centres de développement : • Langeais pour les pièces de sous-traitance, • St Lupicin de Bellême pour les produits d’intérieur automobile, • Morteau pour les produits chromés et les poignées d’ouverture automobile.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 105 Leader en France, la société de Jean-Philippe Fusier, qui traite MTB Recycling ne bénéficie que du renouvellement d’une autorisation 40 000 tonnes de déchets industriels par an et fabrique des provisoire d’un an pour présenter la Blubox à ses clients potentiels, broyeurs et des unités complètes de recyclage, se développe en attendant une éventuelle autorisation définitive qui permettrait pour faire face à la demande. aussi son exploitation en France, plutôt que de laisser les produits « Le recyclage, c’est l’avenir ! » PDG de la société MTB Recycling, créée mercuriels échouer dans les décharges. en 1979 et installée à Trept depuis 1981, Jean-Philippe Fusier, qui l’a rachetée en 2010, en est convaincu. La preuve ? MTB Recycling qui possède déjà un site classé de 80 000 m² à Trept, « l’un des plus grands en Europe », a acquis un terrain mitoyen de 25 000 m² situé sur la commune voisine de Saint-Chef. La société recycle et valorise déjà 40 000 tonnes de déchets industriels par an, soit 40 à 45 % du marché français. Au-delà du recyclage et de la valorisation des déchets, MTB Recycling se développe aussi dans la conception et la fabrication de broyeurs et d’unités complètes de recyclage. Sur le site de Trept, dans un atelier de 5 000 m², la société produit 60 machines par an, dont des broyeurs pesant jusqu’à 48 tonnes, capables de traiter les déchets urbains et industriels banals (DIB) et les combustibles de substitution (inox, métaux, PVC…), les pneumatiques, les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), les câbles et les résidus de broyage automobile (RBA). L’activité conception et fabrication représente près d’un tiers du chiffre d’affaires, dont la quasi-totalité réalisée à l’export, et Jean-Philippe Fusier ambitionne d’atteindre 50 % du chiffre d’affaires global d’ici à cinq ans. La demande ne manque pas, en Europe mais aussi aux États-Unis, où MTB Recycling est devenue le fabricant de référence.

Une machine unique pour recycler le mercure Durant sept ans, la société a développé une machine unique au monde, la Blubox, qui permet de recycler les produits mercuriels, • ACTIVITÉ : recyclage et valorisation des déchets industriels et fabrication comme ceux des écrans plats ou des disques durs d’ordinateurs. d’équipements pour le traitement des déchets Récompensée par le prix Clean Tech Technology en Autriche, la • Création : 1981 Blubox intéresse même le Pentagone, quartier général de la défense • Chiffre d’affaires : 60 M€ en 2012 • Effectifs : 120 salariés des États-Unis, pour la destruction et le recyclage de matériels ayant • Résultat net : 60M€ en 2013 traité des données confidentielles. Mais l’exploitation de la Blubox se • Répartition du capital : Jean-Philippe Fusier à 90 %, 5 % société Serge Ferrari heurte à une réglementation stricte concernant le mercure.

106 GÉNÉRATION ENTREPRISE Depuis 1986, ADMV est spécialisé dans la conception, la fabrication et la vente de machines de distribution et d’assemblage. Nos machines sont principalement destinées aux industries cosmétiques et pharmaceutiques, ainsi qu’à l’industrie agroalimentaire. Nous réalisons des bols vibrants et rotatifs, des distributeurs standard, des dépalettiseurs, des modules robots et des lignes d’assemblage. Nous distribuons nos produits dans 110 pays. Notre capacité à être à l’écoute de nos clients, notre savoir-faire, notre réactivité, ainsi qu’une importante R&D, nous permettent de répondre aux besoins de nos clients. Nos solutions sont innovantes, testées, et efficaces. Notre site de Crémieu est composé de 50 employés. Afin de rendre Rentre la palettisation simple et facile grâce au robot la palettisation simple et facile nous utilisons un robot collaboratif. collaboratif La nouvelle cellule de palettisation de FlexLink est compacte, rapide à installer et facile à configurer. L’utilisation d’un robot collaboratif réduit de manière significative l’empreinte au sol, plus de 50 % de BÉNÉFICES : • Compact gain par rapport à une cellule de palettisation traditionnelle. • Collaboratif et opération continue Le robot collaboratif s’utilise sans protection physique et les • Pas de protection physique opérateurs peuvent travailler autour du robot en toute sécurité. • Modulaire, facile à manipuler La solution permet un process en continu, l’opérateur pouvant • Retour sur Investissement rapide et coût opérationnel faible facilement décharger une palette sans arrêter le robot collaboratif. • Silencieux, 75 dB en production Le coût de fonctionnement est faible, grâce à une simple prise de • Facile à installer et à configurer 220V et sans arrivée d’air extérieur. Une pompe à vide est embarquée, • Livraison rapide et support global rendant possible le déplacement de la cellule sans effort. Le design a été réalisé avec des connexions rapides permettant une installation rapide en quelques heures. Une application sur tablette permet de configurer les schémas de palettisation de manière très intuitive, sans avoir besoin de programmer le robot.

GÉNÉRATION ENTREPRISE 107 108 GÉNÉRATION ENTREPRISE Les157 parlementaires membres de GEEA

Jean-Marie BOCKEL Damien ABAD sénateur du Haut-Rhin député de l'Ain membre de la commission des affaires étrangères, membre de la commission des affaires économiques de la défense et des forces armées A avocat Yves ALBARELLO Marcel BONNOT député de Seine-et-Marne membre de la commission du développement durable député du Doubs et de l’aménagement du territoire membre de la commission des affaires économiques directeur administratif et financier avocat

Julien AUBERT Jean-Claude BOUCHET député du Vaucluse membre de la commission du développement durable député du Vaucluse membre de la commission des affaires économiques et de l’aménagement du territoire gérant de société magistrat à la cour des comptes

Olivier AUDIBERT-TROIN Valérie BOYER député du Var membre de la commission de la défense nationale député des Bouches-du-Rhône et des forces armées membre de la commission des affaires sociales agent général d’assurances cadre du secteur hospitalier

Philippe BRIAND François BAROIN député d’Indre-et-Loire sénateur de l'Aube membre de la commission de la défense nationale membre de la commission des finances et des forces armées avocat à la cour B chef d’entreprise Jacques-Alain BÉNISTI Bernard BROCHAND député du Val-de-Marne membre de la commission du développement durable député des Alpes-Maritimes et de l’aménagement du territoire membre de la commission des affaires culturelles cadre d’entreprise et de l’éducation

Sylvain BERRIOS Olivier CADIC député du Val-de-Marne sénateur des Français établis hors-de-France membre de la commission du développement durable membre de la commission des affaires sociales et de l’aménagement du territoire chef d’entreprise C

Jérôme BIGNON Olivier CARRÉ sénateur de la Somme député du Loiret membre de la commission du développement durable membre de la commission des finances avocat chef d’entreprise

GÉNÉRATION ENTREPRISE 109 Philippe COCHET Gilles CARREZ député du Rhône député du Val-de-Marne membre de la commission des affaires étrangères président de la commission des finances gérant de société

Jean-François COPÉ député de la Seine-et-Marne sénateur de l’Oise membre de la commission des affaires culturelles vice-présidente de la commission des affaires sociales et de l’éducation enseignante administrateur civil et avocat

Yves CENSI Jean-Louis COSTES député de l’Aveyron député de Lot-et-Garonne membre de la commission des affaires sociales membre de la commission des affaires sociales ingénieur conseil fonctionnaire territorial

Luc CHATEL Édouard COURTIAL député de Haute-Marne député de l’Oise membre de la commission du développement durable membre de la commission des affaires étrangères et de l’aménagement du territoire consultant directeur des ressources humaines

Gérard CHERPION Jean-Michel COUVE député des Vosges député du Var membre de la commission des affaires sociales membre de la commission des affaires économiques pharmacien cardiologue

Guillaume CHEVROLLIER Olivier DASSAULT député de la Mayenne membre de la commission du développement durable député de l’Oise et de l’aménagement du territoire membre de la commission des finances directeur de programme immobilier président de sociétés D Alain CHRÉTIEN Serge DASSAULT député de la Haute-Saône sénateur de l’Essonne membre de la commission des finances membre de la commission des finances cadre du secteur public président directeur général de société

Dino CINIERI Claude DE GANAY député de la Loire député du Loiret membre de la commission des affaires économiques membre de la commission de la défense nationale et consultant sécurité des forces armées

Éric CIOTTI Laure DE LA RAUDIÈRE député d’Eure-et-Loir député des Alpes-Maritimes secrétaire de la commission des affaires économiques membre de la commission des lois chef d’entreprise

110 GÉNÉRATION ENTREPRISE Francis DELATTRE Sophie DION sénateur du Val-d’Oise député de la Haute-Savoie vice-président de la commission des finances, membre de la commission des lois attaché principal d’administration professeur de faculté

Dominique DE LEGGE Julien DIVE sénateur d’Ille-et-Vilaine député de l’Aisne membre de la commission du développement durable secrétaire de la commission des finances et de l’aménagement du territoire cadre dirigeant chef de projet dans l’industrie

Bernard DEBRÉ Éric DOLIGÉ député de Paris membre de la commission des affaires culturelles sénateur du Loiret et de l’éducation membre de la commission des finances chirurgien des hôpitaux – professeur des universités chef d’entreprise

Isabelle DEBRÉ Philippe DOMINATI sénateur des Hauts-de-Seine sénateur de Paris vice-présidente du Sénat membre de la commission des finances gérante de société chef d’entreprise

Jean-Pierre DECOOL Jean-Pierre DOOR député du Nord député du Loiret membre de la commission des lois vice-président de la commission des affaires sociales professeur cardiologue

Bernard DEFLESSELLES David DOUILLET député des Bouches-du-Rhône député des Yvelines membre de la commission de la défense nationale membre de la commission du développement durable et des forces armées et de l’aménagement du territoire ingénieur sportif de haut niveau – consultant

Lucien DEGAUCHY Marianne DUBOIS député de l’Oise membre de la commission de la défense nationale député du Loiret et des forces armées membre de la commission de la défense nationale horticulteur et des forces armées

Stéphane DEMILLY Virginie DUBY-MULLER député de la Somme député de la Haute-Savoie secrétaire de la commission du développement membre de la commission des affaires culturelles durable et de l’aménagement du territoire et de l’éducation consultant en management cadre du secteur privé

Nicolas DHUICQ Daniel FASQUELLE député de l'Aube député du Pas-de-Calais membre de la commission de la défense nationale vice-président de la commission des affaires et des forces armées économiques psychiatre professeur des universités F

GÉNÉRATION ENTREPRISE 111 Daniel GIBBS Georges FENECH député de Saint-Barthélemy et Saint- député du Rhône membre de la commission des lois Martin magistrat membre de la commission des lois notaire

Michel FONTAINE Philippe GOSSELIN sénateur de la Réunion député de la Manche membre de la commission de l’aménagement du secrétaire de la commission des lois territoire maître de conférence à science po médecin radiologue

Jean-Pierre GRAND Marie-Louise FORT sénateur de l’Hérault député de l’Yonne membre de la commission des affaires étrangères membre de la commission des affaires étrangères cadre de la fonction publique

Yves FOULON Claude GREFF député de la Gironde député d’Indre-et-Loire membre de la commission de la défense nationale membre de la commission des affaires culturelles et et des forces armées de l’éducation avocat infirmière

Sauveur GANDOLFI-SCHEIT Arlette GROSSKOST député de Haute-Corse député du Haut-Rhin membre de la commission des finances membre de la commission de la défense nationale, avocate médecin G

Pascale GRUNY Joëlle GARRIAUD-MAYLAM Sénateur de l’Aisne sénateur des Français établis hors de France membre de la commission des affaires sociales, secrétaire de la commission des affaires étrangères directeur administratif et financier juriste

Françoise GUÉGOT Annie GENEVARD député de la Seine-Maritime député du Doubs membre de la commission des lois membre de la commission des affaires culturelles maître de conférences associée et de l’éducation, professeur du secondaire

Bernard GÉRARD Christophe Guilloteau député du Rhône député du Nord vice-présidente de la commission de la défense nationale membre de la commission des lois et des forces armés, ancien assistant parlementaire avocat honoraire

Alain GEST Meyer HABIB député de la Somme député des Français établis hors de France membre de la commission du développement durable membre de la commission des affaires étrangères et de l’aménagement du territoire chef d’entreprise consultant H

112 GÉNÉRATION ENTREPRISE Jacques KOSSOWSKI Michel HEINRICH député des Hauts-de-Seine député des Vosges secrétaire de la commission du développement membre de la commission du développement durable durable et de l’aménagement du territoire et de l’aménagement du territoire dirigeant d’entreprise

Michel HERBILLON Charles de LA VERPILLÈRE député du Val-de-Marne député de l’Ain vice-président de la commission des affaires cultu- membre de la commission de la défense, relles et de l’éducation, cadre conseiller d’état L Patrick HETZEL Isabelle LE CALLENNEC député du Bas-Rhin député d’Ille-et-Vilaine membre de la commission des finances secrétaire de la commission des affaires sociales professeur des universités cadre supérieur du secteur privé

Marc LE FUR Philippe HOUILLON député des Côtes-d’Armor député du Val d’Oise vice-président de l’Assemblée nationale membre de la commission des lois, membre de la commission des finances avocat sous-préfet

Alain HOUPERT Bruno LE MAIRE Sénateur de la Côte d’Or député de l’Eure membre de la commission des Finances membre de la commission des finances

Sébastien HUYGHE Valérie LACROUTE député du Nord député de la Seine-et-Marne secrétaire de la commission des lois membre de la commission du développement durable notaire et de l’aménagement du territoire profession libérale Christian JACOB Jacques LAMBLIN député de la Seine-et-Marne membre de la commission du développement durable député de Meurthe-et-Moselle et de l’aménagement du territoire membre de la commission de la défense nationale agriculteur et des forces armées J vétérinaire Denis JACQUAT Guillaume LARRIVÉ député de Moselle député de l’Yonne membre de la commission des affaires sociales membre de la commission des lois avocat

Christian KERT Vincent LEDOUX député des Bouches-du-Rhône député du Nord membre de la commission des affaires culturelles membre de la commission des affaires culturelles et et de l’éducation de l’éducation cadre administratif K enseignant

GÉNÉRATION ENTREPRISE 113 Frédéric LEFEBVRE député des Français établis hors de Didier MANDELLI France sénateur de la Vendée membre de la commission de la défense nationale membre de la commission du développement durable et des forces armées, avocat

Thierry MARIANI Pierre LELLOUCHE député des Français établis hors de député de Paris France membre de la commission des affaires étrangères membre de la commission des affaires étrangères avocat cadre

Jean-Baptiste LEMOYNE Hervé MARITON sénateur de l’Yonne député de la Drôme membre de la commission des affaires sociales membre de la commission des finances

Maurice LEROY Alain MARLEIX député du Loir-et-Cher député du Cantal membre de la commission de la défense nationale membre de la commission de la défense nationale et des forces armées et des forces armées économiste journaliste

Franck MARLIN Gérard LONGUET député de l’Essonne sénateur de la Meuse membre de la commission du développement durable membre de la commission des finances et de l’aménagement du territoire administrateur civil

Alain MARSAUD Véronique LOUWAGIE député des Français établis hors de député de l’Orne France secrétaire de la commission des finances membre de la commission des affaires étrangères expert comptable magistrat

Philippe-Armand MARTIN Lionnel LUCA député de la Marne député des Alpes-Maritimes membre de la commission des affaires économiques membre de la commission des affaires étrangères viticulteur professeur

Patrice MARTIN-LALANDE Gilles LURTON député du Loir-et-Cher député d’Ille-et-Vilaine membre de la commission des affaires étrangères membre de la commission des affaires sociales cadre administratif cadre supérieur du secteur privé

Alain MARTY Jean-François MANCEL député de la Moselle député de l’Oise membre de la commission de la défense nationale membre de la commission des finances et des forces armées administrateur civil M gynécologue obstrétricien

114 GÉNÉRATION ENTREPRISE Jean-Claude MATHIS Patrick OLLIER député de l’Aube député des Hauts-de-Seine membre de la commission des affaires économiques membre de la commission des finances directeur de société cadre de société O Gérard MENUEL Bertrand PANCHER député de l’Aube député de la Meuse membre de la commission du développement durable membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire et de l’aménagement du territoire agriculteur directeur du développement P Damien MESLOT député du Territoire-de-Belfort Bernard PERRUT membre de la commission de la défense nationale député du Rhône et des forces armées secrétaire de la commission des affaires sociales cadre avocat

Yannick MOREAU Jean-Frédéric POISSON député de la Vendée député des Yvelines membre de la commission des affaires économiques vice-président de la commission des lois chef d’entreprise

Pierre MOREL-À-L’HUISSIER Bérengère POLETTI député de Lozère député des Ardennes membre de la commission des lois membre de la commission des affaires sociales avocat sage-femme

Alain MOYNE-BRESSAND député de l’Isère Axel PONIATOWSKI membre de la commission de la défense nationale député du Val-d’Oise et des forces armées vice-président de la commission des affaires étran- chef d’entreprise gères, directeur de société

Hugues PORTELLI Louis-Jean de NICOLAY sénateur du Val-d’Oise sénateur de la Sarthe membre de la commission des lois constitutionnelles, commission de l’aménagement du territoire et du de la législation, du suffrage universel, du règlement développement durable, gérant deN société et d’aministration générale – professeur d’université Yves NICOLIN député de la Loire sénateur des Yvelines membre de la commission du développement durable membre de la commission des affaires économiques et de l’aménagement du territoire directrice commerciale avocat

Claude NOUGEIN Didier QUENTIN sénateur de la Corrèze député de la Charente-Maritime membre de la commission des affaires étrangères, membre de la commission des affaires étrangères de la défense, et des forces armées, chef d’entreprise Q

GÉNÉRATION ENTREPRISE 115 Frédéric REISS Martial SADDIER député du Bas-Rhin député de Haute-Savoie membre de la commission des affaires culturelles et membre de la commission du développement durable de l’éducation et de l’aménagement du territoire S Jean-Luc REITZER François SAUVADET député du Haut-Rhin député de la Côte-d’Or membre de la commission des affaires étrangères membre de la commission des affaires économiques cadre d’entreprise journaliste

Bruno RETAILLEAU François SCELLIER sénateur de la Vendée député du Val-d’Oise membre de la commission de la culture, de l’éducation membre de la commission des affaires étrangères et de la communication directeur divisionnaire des impôts

Bernard REYNÈS Claudine SCHMID député des Bouches-du-Rhône député des Français établis hors de membre de la commission des affaires économiques France chirurgien dentiste membre de la commission des finances

Franck RIESTER Fernand SIRÉ député de la Seine-et-Marne député des Pyrénées-Orientales membre de la commission des affaires culturelles membre de la commission des affaires sociales et de l’éducation, chef d’entreprise

Arnaud ROBINET Thierry SOLÈRE député des Hauts-de-Seine député de la Marne membre de la commission du développement durable membre de la commission des affaires sociales et de l’aménagement du territoire enseignant chercheur patricien hospitalier profession libérale

Éric STRAUMANN Camille de ROCCA SERRA député du Haut-Rhin député la Corse du Sud membre de la commission des affaires économiques membre de la commission des finances professeur agrégé

François ROCHEBLOINE Claude STURNI député de la Loire député du Bas-Rhin membre de la commission des affaires étrangères membre de la commission des affaires culturelles directeur commercial et de l’éducation

Sophie ROHFRITSCH Alain SUGUENOT député du Bas-Rhin député de la Côte-d’Or membre de la commission des lois membre de la commission des affaires économiques juriste avocat T

116 GÉNÉRATION ENTREPRISE Michèle TABAROT député des Alpes-Maritimes Arnaud VIALA membre de la commission des affaires culturelles député de l’Aveyron et de l’éducation membre de la commission des affaires sociales chef d’entreprise

Lionel TARDY Philippe VIGIER député de la Haute-Savoie député d’Eure-et-Loir membre de la commission des affaires économiques membre de la commission des finances gérant d’entreprise biologiste

Philippe VITEL Jean-Charles TAUGOURDEAU député du Var député du Maine-et-Loire membre de la commission de la défense nationale membre de la commission des affaires économiques et des forces armées chef d’entreprise chirurgien plasticien

Guy TEISSIER Jean-Pierre VOGEL député des Bouches-du-Rhône sénateur de la Sarthe membre de la commission des affaires étrangères membre de la commission des finances, expert comptable

Pascal THEVENOT Michel VOISIN député des Yvelines député de l’Ain membre de la commission du développement durable membre de la commission de la défense nationale et de l’aménagement du territoire et des forces armées – expert comptable et judiciaire chef d’entreprise – commissaire aux comptes

Jean-Paul TUAIVA Éric WOERTH député de Polynésie Française député de l’Oise membre de la commission des finances membre de la commission des finances chef d’entreprise associé dans un cabinet d’audit internationalW Catherine VAUTRIN député de la Marne vice-présidente de l’Assemblée nationale membre de la commission des affaires économiques directrice marketing V Patrice VERCHÈRE député du Rhône membre de la commission des lois

Jean-Pierre VIAL sénateur de Savoie membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale – avocat

GÉNÉRATION ENTREPRISE 117 CO

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Commune : ...... OCIRP, Union d’organismes de prévoyance régie par le code la Sécurité sociale – Illustration : Hisashi Okawa LA & SUITE OCIRP, Mél : ......

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Je suis une personne physique : � 100 euros � 200 euros

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Je souhaite faire adhérer ma société : P r é v e n i r , a g i r , s o u t e n i r . Veuvage, orphelinage, handicap, perte d’autonomie, � 1 000 euros face à ces situations, l’OCIRP protège � 2 000 euros les salariés et leur famille, dans le cadre de leur entreprise, par le versement d’un complément financier � Autre montant : ...... et un accompagnement social dédié. C’est une question d’avenir. Je souhaite être membre bienfaiteur et verse la somme de : � 500 euros � 1 000 euros � 2 000 euros

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Le chèque est à établir à l’ordre de Génération Entreprise - Entrepreneurs Associés. Les garanties OCIRP représentent une protection Chaque don de particulier est déductible de vos impôts à hauteur de 66 % du montant collective unique, financée par les entreprises de votre don. Un reçu fiscal vous sera adressé en retour. A retourner à : et leurs salariés. Avec ses organismes de prévoyance membres, l’OCIRP, assureur à vocation sociale, à but GÉNÉRATION ENTREPRISE - ENTREPRENEURS ASSOCIÉS non lucratif, a su gagner la confiance de plus d’un million d’entreprises et de leurs salariés. Bientôt la vôtre ? 53, RUE DU CARDINAL LEMOINE - 75005 - PARIS ocirp.fr

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En réalisant 75% de notre chiffre d’affaires à l’exportation, nous avons pour ambition de contribuer au dynamisme de l’économie française. Nos avions d’affaires Falcon qui représentent 71% de notre activité sont ainsi vendus sur tous les continents. - © Dassault Aviation - Photo : K.Tokunaga. Aviation - Photo : - © Dassault www.dassault-aviation.com 120 GÉNÉRATION ENTREPRISE *Ensemble plus loin