UNIVERSITÉ DE NANTES UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques ______

ANNÉE 2015 N°

THÈSE pour le DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

par Adèle ROUAUD

Présentée et soutenue publiquement le 29 juin 2015

Principales plantes utilisées en conseil en ophtalmologie : officinalis, Plantago lanceolata, Centaurea cyanus

Président : M. Yves-François POUCHUS, Professeur de Botanique et de Mycologie Membres du jury : Mme Claire SALLENAVE-NAMONT, Maître de Conférences de Botanique M. Eric LETOURNEUX, Docteur en Pharmacie

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Table des matières :

Liste des figures : ...... 8

Liste des tableaux : ...... 10

Introduction : ...... 11

Euphrasia officinalis : ...... 12

I.1 Généralités : ...... 12

I.1.1 Etymologie et dénominations : ...... 12

I.1.2 Utilisations traditionnelles d’Euphrasia officinalis : ...... 13

I.2 Etude botanique : ...... 15

I.2.1 Classifications : ...... 15

I.2.1.1 Classification systématique ou « classique » : ...... 15

I.2.1.2 Classification APG (Angiosperm Phylogeny Group): ...... 16

I.2.2 Description botanique de l’espèce Euphrasia officinalis ...... 18

I.2.2.1 Etude macroscopique : ...... 18

I.2.2.1.1 Caractères végétatifs : ...... 18

I.2.2.1.2 Caractères floraux :...... 21

I.2.2.2 Etude microscopique : ...... 23

I.2.2.3 Identification par CCM : ...... 24

I.2.2.4 Distribution géographique et culture : ...... 26

I.3 Composition chimique, propriétés ...... 27

I.3.1 Composition chimique : ...... 27

2

I.3.1.1 Iridoïdes :...... 27

I.3.1.2 Flavonoïdes : ...... 27

I.3.1.3 Acides phénoliques : ...... 28

I.3.1.4 Phényléthanoides :...... 28

I.3.1.5 Autres ...... 28

I.3.2 Pharmacologie : ...... 29

I.3.2.1 Propriété antioxydante : ...... 29

I.3.2.2 Propriété anti-inflammatoire : ...... 31

I.3.2.3 Propriété astringente : ...... 33

I.3.2.4 Propriété anti-hyperglycémiante : ...... 33

I.3.2.5 Propriété antimicrobienne : ...... 33

I.3.3 Toxicité : ...... 34

I.4 Usages actuels ...... 34

I.4.1 Ophtalmologie ...... 34

I.4.1.1 Indications : ...... 34

I.4.1.2 Spécialités : ...... 36

I.4.1.2.1 Allopathiques : ...... 36

I.4.1.2.2 Homéopathiques : ...... 38

I.4.1.2.3 Cosmétiques : ...... 41

I.4.2 Autres utilisations : ...... 42

Plantago lanceolata : ...... 44

II.1 Généralités : ...... 44

3

II.1.1 Etymologie et dénominations : ...... 44

II.1.2 Utilisations traditionnelles du plantain : ...... 45

II.2 Etude botanique : ...... 47

II.2.1 Classifications : ...... 47

II.2.1.1 Classification systématique ou « classique » ...... 47

II.2.1.2 Classification APG (Angiosperm Phylogeny Group): ...... 48

II.2.2 Description botanique de l’espèce Plantago lanceolata : ...... 48

II.2.2.1 Etude macroscopique : ...... 48

II.2.2.1.1 Caractères végétatifs : ...... 48

II.2.2.1.2 Caractères floraux : ...... 52

II.2.2.2 Etude microscopique : ...... 54

II.2.2.3 Identification par chromatographie : ...... 57

II.2.2.4 Distribution géographique et culture : ...... 60

II.3 Composition chimique, propriétés : ...... 61

II.3.1 Composition chimique : ...... 61

II.3.1.1 Iridoïdes :...... 61

II.3.1.2 Flavonoïdes : ...... 62

II.3.1.3 Acides phénoliques : ...... 62

II.3.1.4 Phényléthanoïdes :...... 63

II.3.1.5 Mucilages : ...... 63

II.3.1.6 Autres : ...... 64

II.3.2 Pharmacologie : ...... 64

4

II.3.2.1 Propriété antioxydante : ...... 64

II.3.2.2 Propriété anti-inflammatoire : ...... 65

II.3.2.3 Propriété cytotoxique : ...... 68

II.3.2.4 Propriété anti-obésité : ...... 69

II.3.2.5 Propriété antimicrobienne : ...... 69

II.3.2.6 Propriété cicatrisante : ...... 70

II.3.2.7 Propriété antispasmodique : ...... 71

II.3.2.8 Propriété antihistaminique : ...... 72

II.3.2.9 Propriété laxative : ...... 73

II.3.2.10 Propriété adoucissante : ...... 73

II.4 Usages actuels : ...... 73

II.4.1 Ophtalmologie ...... 73

II.4.1.1 Indications : ...... 73

II.4.1.2 Spécialités : ...... 74

II.4.1.2.1 Collyre : ...... 74

II.4.2 Autres : ...... 74

II.4.2.1 Indications : ...... 74

II.4.2.2 Spécialités : ...... 75

II.4.2.3 Cosmétiques : ...... 77

II.4.2.4 Utilisations culinaires : ...... 78

Centaurea cyanus : ...... 79

III.1 Généralités : ...... 79

5

III.1.1 Etymologie et dénominations : ...... 79

III.1.2 Utilisations traditionnelles de Centaurea cyanus: ...... 80

III.2 Etude botanique : ...... 83

III.2.1 Classifications : ...... 83

III.2.1.1 Classification systématique ou « classique » : ...... 83

III.2.1.2 Classification APG (Angiosperm Phylogeny Group): ...... 84

III.2.2 Description botanique de l’espèce Centaurea cyanus : ...... 84

III.2.2.1 Etude macroscopique : ...... 84

III.2.2.1.1 Caractères végétatifs : ...... 84

III.2.2.1.2 Caractères floraux : ...... 88

III.2.2.2 Etude microscopique : ...... 90

III.2.2.3 Identification par CCM : ...... 90

III.2.2.4 Distribution géographique et culture : ...... 91

III.3 Composition chimique, propriétés : ...... 93

III.3.1 Composition chimique : ...... 93

III.3.1.1 Flavonoïdes : ...... 93

III.3.1.2 Acides phénoliques : ...... 93

III.3.1.3 Alcaloïdes ...... 94

III.3.1.4 Anthocyanes : ...... 94

III.3.1.5 Lignanes : ...... 94

III.3.1.6 Autres ...... 94

III.3.2 Pharmacologie ...... 95

6

III.3.2.1 Propriété anti-inflammatoire : ...... 95

III.3.2.2 Propriété anti-cancéreuse : ...... 95

III.3.2.3 Propriété gastro-protectrice : ...... 96

III.3.2.4 Propriété antimicrobienne : ...... 98

III.4 Usages actuels ...... 98

III.4.1 Ophtalmologie ...... 98

III.4.1.1 Indications : ...... 98

III.4.1.2 Spécialités : ...... 98

III.4.1.2.1 Collyres : ...... 98

III.4.1.2.2 Cosmétiques : ...... 100

III.4.2 Autres utilisations ...... 101

Conclusion : ...... 102

Bibliographie ...... 104

Documents électroniques : ...... 114

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Liste des figures :

Figure 1 : Planche botanique Euphrasia officinalis (www.wikipedia.org: A) Figure 2 : Tige avec poils glanduleux et feuilles dentelées d’Euphrasia officinalis (www.minnesotawildflowers.info; Dziuk 2011) Figure 3 : Feuilles dentelées d’Euphrasia officinalis (www.tela-botanica.org: A ; Houdré 2012) Figure 4 : Feuilles sessiles et opposées d’Euphrasia officinalis (www.florealpes.com ; Le Driant) Figure 5 : Epis terminaux d’Euphrasia officinalis (www.tela-botanica.org ; Houdré 2012) Figure 6 : Calice et corolle du casse-lunette (www.tela-botanica.org : A ; Tasset) Figure 7 : Fleur d’euphraise (www.tela-botanica.org: A ; Pernot) Figure 8 : Plante sèche coupée d’Euphrasia officinalis (www.baldwins.co.uk) Figure 9 : Résultats d’une CCM comparant une solution témoin d’hyperoside et de rutine avec une solution de teinture mère d’Euphrasia officinalis (Pharmacopée française 2011) Figure 10 : Résultats d’une CCM comparant une solution témoin d’harpagoside et d’aucubine avec une solution de teinture mère d’Euphrasia officinalis (Pharmacopée française 2011) Figure 11 : Planche botanique Plantago lanceolata (www.wikipedia.org:B) Figure 12 : Rhizome et racines de Plantago lanceolata (www.commons.wikimedia.org: Vincentz 2007) Figure 13 : Feuilles de Plantago lanceolata (www.commons.wikimedia.org: Vincentz 2007) Figure 14 : Feuilles de plantain disposées en rosace (Carré 2013) Figure 15 : Coupe d’une tige de plantain lancéolé (www.commons.wikimedia.org: Vincentz 2007) Figure 16 : Plusieurs fleurs sur un épi de Plantago lanceolata (www.microscopy-uk.org.uk: Johnston 2008) Figure 17 : Pistil du plantain lancéolé (www.microscopy-uk.org.uk: Johnston 2008) Figure 18 : Les étamines de Plantago (www.microscopy-uk.org.uk : Johnston 2008) Figure 19 : Plante sèche coupée de plantain lancéolé (www. kraeuter-erlebnis-laden.de) Figure 20 : Dessin pour l’identification du plantain lancéolé pulvérisé (Pharmacopée européenne) Figure 21 : Résultat de la CCM à la lumière du jour (Pharmacopée française 2011) 8

Figure 22 : CCM comparant Plantago lanceolata et Digitalis lanata (Kabelitz 2005) Figure 23 : Carte mondiale présentant la distribution du plantain lancéolé (www.cabi.org) Figure 24 : Inhibition de l’irritation de la membrane (Marchesan et al 1998) Figure 25 : Moule et bijoux prenant la forme d’une fleur de bleuet (www.blog.liverpoolmuseums.org.uk) Figure 26 : Affiche de propagande durant la Première Guerre Mondiale (www.evry- mosaique91.hautetfort.com) Figure 27 : Planche botanique Centaurea cyanus (www.wikipedia.org: C) Figure 28 : Tige cannelée et recouverte d’un duvet de poils de Centaurea cyanus (www.tela- botanica.org, Goeau 2013) Figure 29 : Planche de Centaurea cyanus présentant des feuilles pennées à la base et linéaire vers le haut (www.hortuscamden.com) Figure 30 : Feuille de bleuet avec un duvet de poils important (www.abiris.snv.jussieu.fr, Goujeon) Figure 31 : Fleur de Centaurea cyanus (www.tela-botanica.org, Andrieu 2013) Figure 32 : Capitule de Centaurea cyanus (www.tela-botanica.org : Bui 2012) Figure 33 : Calice et corolle du bleuet (www.abiris.snv.jussieu.fr, Goujeon) Figure 34 : Les fruits du bleuet (www.abiris.snv.jussieu.fr, Goujeon) Figure 35 : Résultat d’une CCM comparant une solution témoin contenant de la cyanine avec une solution à examiner préparée à partir de bleuet pulvérisé (Pharmacopée française 1995) Figure 36 : Distribution géographique de Centaurea cyanus en métropole française (www.tela- botanica.org) Figure 37 : Tableau comparant l’activité gastro-protective de Centaurea cyanus par rapport à la ranitidine (Pirvu et al 2012)

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Liste des tableaux :

Tableau 1 : Les différents noms communs donnés à l’espèce Euphrasia officinalis dans quelques pays d’Europe. (Ghedira et Goetz 2011) Tableau 2 : Place de l’espèce Euphrasia officinalis dans la classification systématique d’après Cronquist. (www.wikipedia.org: A) Tableau 3 : Place de l’espèce Euphrasia officinalis dans la classification APG (www.tele-botanica.org: A) Tableau 4 : Comparaison de l’activité anti-inflammatoire de l’indométacine et de l’Euphrasia brevipila (Petrichenko et al 2005) Tableau 5 : Les noms communs donnés à Plantago lanceolata dans quelques pays d’Europe et en France (Ghedira et al 2008) (Tchakmichian 2003) Tableau 6 : Place de l’espèce Plantago planceolata dans la classification systématique d’après Cronquist. (www.wikipedia.org: B) Tableau 7 : Place de l’espèce Plantago lanceolata dans la classification APG (www.tele- botanica.org: B) Tableau 8 : Noms vernaculaires donnés dans certains pays d’Europe à l’espèce Centaurea cyanus (www.tela-botanica.org: C) Tableau 9 : Place de l’espèce Centaurea cyanus dans la classification systématique d’après Cronquist. (www..usda.gov) Tableau 10: Place de l’espèce Centaurea cyanus dans la classification APG (www.tele- botanica.org: C)

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Introduction :

Le début du XXIe siècle a permis le développement des médecines dites naturelles grâce à internet, qui a facilité le partage et l’accessibilité des connaissances. Aujourd’hui, il suffit d’avoir accès au web afin d’obtenir une multitude d’informations plus ou moins sérieuses sur des traitements « naturels » comme l’homéopathie, les huiles essentielles, les plantes…

Parmi les traitements recherchés, on en retrouve quelques-uns liés à des problèmes ophtalmologiques : infection, conjonctivite, sécheresse, irritation ou encore fatigue oculaire.

En officine, les problèmes ophtalmiques peuvent être difficiles à conseiller car les spécialités à notre disposition sont peu nombreuses ; toutefois, la phytothérapie trouve sa place grâce à trois plantes qui sont à la base de quelques collyres : Euphrasia officinalis, Plantago lanceolata, Centaurea cyanus.

Au cours de ce travail, un point complet va être réalisé sur les connaissances historiques, botaniques, sur les propriétés pharmacologiques ainsi que sur les usages actuels de ces plantes.

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Euphrasia officinalis :

I.1 Généralités :

I.1.1 Etymologie et dénominations :

L’étymologie du nom Euphrasia vient du mot grec Euphrosine, qui était le nom donné à l’une des trois Charites, filles de Zeus et d’Eurynomé. (Ghedira et Goetz 2011)

Celles-ci étaient des déesses qui dans la mythologie grecque représentaient la vie dans toute sa plénitude, la séduction, la beauté, la nature…

Euphrosine, elle, était associée à la joie de vivre, au courage, à la joie poussée au sommet, des qualités qui ont été comparées à la plante grâce aux bienfaits que celle-ci génère en préservant la vision, apportant ainsi de la joie de vivre à celui qui souffre. (Hylton et Kowalchik 1998)

Une autre origine du mot Euphrasia est également expliquée dans la littérature. En effet, ce sont les Grecs qui auraient nommé cette plante en l’honneur d’un petit oiseau, la linotte, qui a été le premier à utiliser les feuilles de cette plante afin de nettoyer les yeux de ses oisillons. Les hommes auraient ensuite « copié » ses gestes et utilisé l’euphraise pour soigner les yeux. (www. mdidea.com)

Il existe plusieurs variétés d’euphraise pouvant être considérées comme étant officinales. (Goetz 2006)

Euphrasia officinalis est une espèce qui possède de multiples noms vulgaires et est présente dans de nombreux pays, notamment en Europe.

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Euphrasia officinalis

Français Euphraise de Rostkov, Euphraise champêtre, Euphraise des champs, Casse-lunette, Herbe aux myopes, Délice des yeux, Luminet

Anglais Eyebright, Common eyebright, Glossy eyebright, Large flowered eyebright, Drug eyebright

Allemand Augentrost, Feld-Augentrost, Grosser Augentrost, Augentrostkraut, Wiesen-augentrost

Espagnol Eufrasia

Italien Eufrasia, Eufrasia campetre

Portugais Eufrasia

Tableau 1 : Les différents noms communs donnés à l’espèce Euphrasia officinalis dans quelques pays d’Europe. (Ghedira et Goetz 2011) Les noms communs donnés à l’euphraise dans différents pays font souvent référence à son utilisation en ophtalmologie (Goetz 2006) :

 France : Casse-lunette

 Grande Bretagne : Eyebright (éclat de l’œil)

 Allemagne : Augentrost (consolation des yeux)

I.1.2 Utilisations traditionnelles d’Euphrasia officinalis :

Bien que l’euphraise soit une plante connue depuis l’antiquité Grecque, on ne retrouve trace de son utilisation dans la littérature que depuis le XIVe siècle. (Millspaugh 1887)

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En 1305, c’est Gordon qui la conseille dans son ouvrage Liticium Medicinae, afin de soigner les yeux en usage externe - dans de l’eau distillée -, et interne sous la forme d’un sirop. (Millspaugh 1887) (Gherida et Goetz 2011).

Par la suite, il faut attendre le XVIe siècle et les botanistes allemands Jérôme Bock et Leonhart Fuchs afin de retrouver l’euphraise comme remède possible pour les problèmes oculaires. Ainsi Fuchs la préconise pour soigner la cataracte et les suffusions, c’est à dire les rougeurs. (Millspaugh 1887)

En 1624, Crollius écrivit qu’elle permettait de traiter la douleur et la rougeur des yeux. Il écrivit ainsi que « Celui qui souffre de rougeur des yeux, voire l’obscurcissement de la vue doit la cueillir lui-même au décours de la lune, puis soit mise seicher et alavenant quand elle seichera auxi la douleur et rougeur des yeux s’enyront ». (Goetz 2006)

Le poète anglais John Milton l’évoqua en 1667 dans son recueil de poèmes « Paradise Lost » l’archange Saint-Michel l’utilisa pour traiter l’œil infecté d’Adam, qui avait mangé le fruit interdit. (Hylton et Kowalchik 1998)

En 1671 Salmon écrivit que l’euphraise fortifie la tête, les yeux, la mémoire et éclaircit la vue. (Goetz 2006)

Dans la région des Highland en Ecosse, on faisait infuser la plante dans du lait, puis on utilisait une plume pour recueillir cette solution et l’instiller dans les yeux. (Millspaugh 1887) (Ghedira et Goetz 2011)

En 1836, Kramehfeld va étendre son utilisation à l’inflammation rhumatismale et catarrhale, ainsi qu’à la toux, à l’enrouement, aux maux d’oreilles, et aux maux de tête. (Millspaugh 1887)

Elle fait partie de la composition du British Herbal Tobacco utilisé dans le traitement de la bronchite. (Ghedira et Goetz 2011)

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A travers les siècles, l’usage principal d’Euphrasia officinalis a principalement tourné autour de l’ophtalmologie.

I.2 Etude botanique :

I.2.1 Classifications :

I.2.1.1 Classification systématique ou « classique » :

La classification dite systématique a pour objectif de grouper les plantes en système en se basant sur différents caractères : morphologiques, anatomiques et chimiques notamment.

Dans le cas présent Euphrasia officinalis fait partie d’un genre Euphrasia qui regroupe de nombreuses espèces difficiles à différencier entre elles, ce qui a pu donner des classifications différentes. (Wichtl et Anton 2003) (Ghedira et Goetz 2011) (Silverside 1991)

La classification diffère selon la littérature du fait des nombreux hybrides qui constituent ce genre. (European Medicines Agency 2010) (Anderson et al 2007) (French et al 2008)

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Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnolophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Asteridae

Ordre Scrophulariales

Famille Scrophulariaceae

Genre Euphrasia

Espèce Euphrasia officinalis

Tableau 2 : Place de l’espèce Euphrasia officinalis dans la classification systématique d’après Cronquist. (www.wikipedia.org: A) Elle possède également trois sous-espèces :

 ssp. rostkoviana,

 ssp. monticola

 ssp. anglica.

(French et al 2008)

I.2.1.2 Classification APG (Angiosperm Phylogeny Group):

Toutefois, aujourd’hui c’est la classification APG III qui est la plus répandue. Celle-ci se base sur les liens de « parenté » que doivent présenter les espèces afin d’appartenir à un clade. En effet un clade doit regrouper tous les descendants d’un même ancêtre en se basant sur des examens génétiques, et non sur des similitudes morphologiques qui caractérisent la classification systématique. (Piroux 2002)

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Clade Angiospermes

Clade Dicotylédones vraies

Clade Dicotylédones vraies supérieures

Clade Astéridées

Clade Lamiidées

Ordre

Famille

Genre Euphrasia

Espèce Euphrasia officinalis

Tableau 3 : Place de l’espèce Euphrasia officinalis dans la classification APG (www.tele- botanica.org: A)

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I.2.2 Description botanique de l’espèce Euphrasia officinalis

I.2.2.1 Etude macroscopique :

I.2.2.1.1 Caractères végétatifs :

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Figure 1 : Planche botanique Euphrasia officinalis (www.wikipedia.org: A)

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L’espèce Euphrasia officinalis est une plante appartenant à la famille des Orobanchacées. C’est une espèce semi-parasite, c’est-à-dire qu’elle est capable de photosynthèse grâce à sa chlorophylle, mais elle a tout de même besoin d’hôtes afin de se procurer les minéraux et l’eau nécessaires à sa croissance.

Elle possède une tige dressée ou ascendante, très souvent rameuse, mesurant entre 5 et 35cm et qui est couverte de longs poils glanduleux. (Ghedira et Goetz, 2011)

Figure 2 : Tige avec poils glanduleux et feuilles dentelées d’Euphrasia officinalis (www.minnesotawildflowers.info ; Dziuk 2011) Ses feuilles sont ovales, raides et fortement dentelées. Elles sont de couleur vert-gris et présentent elles aussi des poils glanduleux. Elles sont disposées de manière opposées à la base, puis deviennent alternes vers le sommet. Une de leurs caractéristiques est qu’elles sont également sessiles, c’est-à-dire qu’elles sont directement attachées à la tige et ne possèdent pas de pétiole. (Pharmacopée française 2011)

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Figure 3 : Feuilles dentelées d’Euphrasia officinalis (www.tela-botanica.org: A ; Houdré 2012)

Figure 4 : Feuilles sessiles et opposées d’Euphrasia officinalis (www.florealpes.com; Le Driant)

I.2.2.1.2 Caractères floraux :

Les fleurs se présentent sous forme d’épis terminaux entre lesquels on va retrouver des bractées.

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Figure 5 : Epis terminaux d’Euphrasia officinalis (www.tela-botanica.org : A ; Houdré 2012) Le calice est tubuleux et se termine par quatre dents triangulaires. Il mesure entre 5 et 6 millimètres.

La corolle quant à elle est plus longue que le calice, est de couleur blanche striée de mauve ou de violet. Celle-ci est tubuleuse et bilabiée, la lèvre supérieure est bilobée et redressée en casque, tandis que la lèvre inférieure est trilobée avec une gorge jaunâtre. (Pharmacopée française 2011) (Ghedira et Goetz 2011)

L’euphraise possède quatre étamines dont deux d’entre elles sont plus longues que les autres.

Figure 6 : Calice et corolle du casse-lunette (www.tela-botanica.org : A ; Tasset) 22

Figure 7 : Fleur d’euphraise (www.tela-botanica.org : A ; Pernot) Le fruit se présente sous la forme d’une capsule ovoïde et aplatie d’une longueur de 5 mm. (Ghedira et Goetz 2011)

La plante présente une racine principale et des radicelles qui possèdent des petits suçoirs latéraux. Ces petits suçoirs ressemblent à une forme de ventouse, ce qui permet à cette plante semi-parasite de se procurer les nutriments dont elle a besoin. (Hylton et Kowalchik 1998)

I.2.2.2 Etude microscopique :

Les caractéristiques d’identification de la plante sèche coupée ne sont pas présentes dans la pharmacopée française.

La drogue coupée est caractérisée par de petites feuilles sinueuses et ridées, cassantes, ovoïdes, de couleur plus ou moins foncée, dont le bord est composé de 7 à 10 longues dents pointues. (Wichtl et Anton 2003)

On retrouve des fragments fins de tige bleu-violet, de forme ronde, légèrement pubescents. (Wichtl et Anton 2003)

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Les capsules du fruit sont de couleur brun clair, de forme binoculaire et renferment de nombreuses graines obovales. (Ghedira et Goetz 2011)

Figure 8 : Plante sèche coupée d’Euphrasia officinalis (www.baldwins.co.uk)

I.2.2.3 Identification par CCM :

L’Euphrasia officinalis est identifiée à partir de sa teinture mère grâce à une chromatographie sur couche mince. La teinture mère est préparée à partir d’une teneur en éthanol de 55 pour cent V/V d’acétate d’éthyle, puis on mélange 10 ml de cette solution avec 10 ml d’eau et deux fois 10 ml d’acétate d’éthyle. On sèche la phase organique obtenue sur du sulfate de sodium anhydre qui va permettre d’absorber l’eau, on évapore à siccité et on reprend le résidu par 1 ml d’éthanol.

La solution témoin est composée de 10 mg de rutine et 10 mg d’hyperoside dissous dans 20 ml d’éthanol à 96 pour cent.

Pour la détection, on pulvérise une solution de diphénylborate d’aminoéthanol à 10 g/L dans le méthanol puis une solution de macrogol 400 à 50 g/L dans le méthanol. On laisse sécher la plaque de gel de silice pendant 30 minutes environ. L’examen se fait en lumière ultraviolette à 365 nm. (Pharmacopée française 2011)

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Haut de la plaque

2 bandes orangées mal séparées

______

1 bande orangée pâle

Hyperoside : 1 bande orangée 1 bande jaune-vert

______

2 bandes jaune-vert

Rutine : 1 bande orangée 1 bande orangée

Solution témoin Solution à examiner

Figure 9 : Résultats d’une CCM comparant une solution témoin d’hyperoside et de rutine avec une solution de teinture mère d’Euphrasia officinalis (Pharmacopée française 2011) Une seconde CCM peut être réalisée avec la même solution à examiner et une solution témoin composée de 10 mg d’aucubine et 10 mg d’harpagoside mélangés dans 20 ml d’éthanol à 96 pour cent R.

Pour la détection, on pulvérise une solution d’aldéhyde anisique puis on chauffe à 100-105 °C pendant 5 min.

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Haut de la plaque

1 à 2 bandes verdâtres

______

Harpagoside : 1 bande brune

2 bandes violacées

______

Aucubine : 1 bande gris-violet 1 bande gris-violet

1 à 2 bandes verdâtres

Solution témoin Solution à examiner

Figure 10 : Résultats d’une CCM comparant une solution témoin d’harpagoside et d’aucubine avec une solution de teinture mère d’Euphrasia officinalis (Pharmacopée française 2011)

I.2.2.4 Distribution géographique et culture :

L’euphraise est une plante que l’on retrouve à travers le monde, notamment en Europe, en Amérique du Nord, et dans l’Asie de l’Ouest. (Hylton et Kowalchik 1998) (Millspaugh 1887)

En Europe, on la retrouve à l’état sauvage dans les prés, les coteaux, les marécages, les prairies arides et semi-arides, les landes ainsi que les terres grasses. (Ghedira et Goetz 2011) (Wichtl at Anton 2003)

Pour se développer, elle a besoin d’un terrain ensoleillé au pH alcalin. On la retrouvera ainsi au milieu des herbes dans les prairies ou encore les pâturages secs.

En fonction de son environnement, l’euphraise va être plus ou moins grande, et elle sera cueillie à pleine floraison entre les mois de juillet et de septembre. (Goetz 2006) (Hylton et Kowalchik 1998)

26

I.3 Composition chimique, propriétés

I.3.1 Composition chimique :

I.3.1.1 Iridoïdes :

Les iridoïdes sont des métabolites secondaires présents chez de nombreux végétaux. Les principaux présents dans les parties aériennes de la plante sont :

 Aucuboside (=aucubine) 0.05%

 Catalpol

 Euphroside

 Eurostoside

 Géniposide

 Ixoroside

 Mussaenoside

(Anderson et al 2007) (Ghedira et Goetz 2011)

I.3.1.2 Flavonoïdes :

Ils représentent 0.38% des constituants de la plante (Ghedira et Goetz 2011).

 Quercétine

 Apigénine

 Lutéoline

 Kaempférol

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 Rhamnétine

(Ghedira et Goetz 2011) (Teixeira et Silva 2013)

I.3.1.3 Acides phénoliques :

Ils sont présents à hauteur de 1.47% dans la plante (Ghedira et Goetz 2011)

 Acide gallique

 Acide caféique

 Acide chlorogénique

 Acide coumarique

 Acide hydroxycinnamique

 Acide gentisique

 Acide férulique

I.3.1.4 Phényléthanoides :

En 2011, un groupe de chercheurs a isolé pour la première fois l’actéoside. (Blazics et al 2011) (Teixeira et Silva 2013)

I.3.1.5 Autres

 Tanins (0.56%)

 Acide phosphatase

 Naphtol-AS-B1-phosphohydrolase

 Lignanes : 4-β-D-glucoside de l’alcool déhydrodiconiférylique

 Hétérosides phénylpropanique : Leucosceptroside, Eukovoside

28

(Ghedira et Goetz 2011)

I.3.2 Pharmacologie :

Les propriétés pharmacologiques de l’espèce Euphrasia officinalis ont été très peu étudiées par la communauté scientifique. (Anderson et al 2007)

Toutefois, dans la littérature on retrouve une multitude d’activités : astringente, antioxydante, antiinflammatoire, tonique, antimicrobienne, antifongique et même antihyperglycémiante. (Goetz et Busser 2008) (Ghedira et Goetz 2011) (Goetz 2006)

Comme on l’a vu précédemment, le genre Euphrasia possède plus de 450 espèces qui sont parfois difficiles à différencier du fait de la présence de nombreux hybrides. (Anderson et al 2007) (Teixeira et Silva 2013)

Ainsi des expériences ont été réalisées à partir d’une sous-espèce d’Euphrasia officinalis, Euphrasia rostkovianas selon la classification de Cronquist, ce qui nous permet de considérer que l’on peut adjoindre les propriétés décrites pour cette sous-espèce à l’euphraise officinale. (Ghedira et Goetz 2011)

I.3.2.1 Propriété antioxydante :

Des chercheurs portugais ont essayé de mettre en évidence les propriétés pharmacologiques et notamment antioxydantes de l’espèce Euphrasia rostkoviana.

Pour ce faire ils ont étudié deux types d’extraits : l’un obtenu par infusion d’un gramme d’herbe sèche dans 100 ml d’eau, et l’autre obtenu par l’application d’ultrasons sur un mélange eau/alcool en quantité égale avec un gramme d’herbe, suivi d’une macération.

Ils ont effectué des tests pour déterminer l’activité antioxydante :

29

 Test DPPH· : le DPPH (2,2-diphényl-1-picrylhydrazole) est un radical libre qui a deux principales caractéristiques : il reste dans sa forme monomère stable à température ambiante et la solution de DPPH est de couleur violette-bleue. (Popovici et al 2009)

Lorsque ce radical libre est piégé par un antioxydant, la solution va changer de couleur et va devenir jaune-verte. Ainsi la disparition du DPPH est évaluée par spectrophotométrie à 515 nm.

 Test NO· : l’oxyde nitrique est un radical libre ayant une demi-vie très courte qui sous l’action de l’oxygène va donner des ions peroxynitrites très oxydants qui sont révélés grâce au réactif de Griess en donnant une coloration rouge. Cette réaction est ensuite quantifiée par spectrophotométrie à une longueur d’onde aux alentours de 570 nm. (Yen et al 2001)

L’antioxydant ici va empêcher l’oxygène de se lier avec NO et donc de produire les ions nitrites qui s’associent avec le réactif pour donner la couleur rouge.

 Test radical superoxyde : l’ion superoxyde est un radical libre très instable et donc difficile à doser. Il va réagir avec le nitrotetrazolium blue chloride (NBT), ce qui va donner le complexe NBT que l’on va pouvoir doser par spectrophotométrie à 542 nm.

Ici l’antioxydant va piéger l’ion superoxyde et donc empêcher celui-ci de réagir avec le NBT ce qui résultera d’une absorbance moins élevée. (Milane 2004) (Ribeiro et al 2007)

Les résultats ont montré que cette plante possédait une capacité antioxydante dose dépendante qui était plus importante pour l’extrait aqueux obtenu par infusion dans les trois tests réalisés. (Teixeira et Silva 2013)

Ces résultats sont confirmés par un groupe de chercheurs russes qui avaient également recherché l’activité antioxydante chez une autre espèce d’euphraise, l’Euphrasia brevipila.

30

Cette espèce d’euphraise est très proche d’Euphrasia officinalis ; en effet, en comparant leurs composants, on peut s’apercevoir que ceux-ci se retrouvent présents chez les deux espèces, notamment les iridoïdes (catalpol et aucuboside) ainsi que certains acides phénoliques (acide chlorogenique, acide caféique et acide férulique) et flavonoïdes (lutéoline et apigénine) (Petrichenko et al 2006) (Ghedira et al 2011)

Ils ont déterminé que ces trois familles de composés chimiques présentaient une capacité antioxydante, or, celles-ci sont retrouvées chez l’Euphrasia officinalis. (Petrichenko et al 2006)

I.3.2.2 Propriété anti-inflammatoire :

De la même façon, le même groupe de chercheurs Russes a mis en évidence l’activité anti-inflammatoire de l’Euphrasia brevipila.

Ils ont étudié l’action qu’exerçaient quatre extraits d’Euphrasia brevipila à des dosages différents sur des rats dont les pattes présentaient des œdèmes, puis ils ont comparé les résultats à une molécule anti-inflammatoire témoin, l’indométacine.

Les tests ont démontré que cette euphraise, qui possède de nombreux composants en commun avec Euphrasia officinalis, possède une activité anti-inflammatoire dose- dépendante. (Petrichenko et al 2005)

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Nombre Moyenne de l’inhibition de la

Traitement Dose mg/kg d’animaux dans croissance de l’œdème % le groupe test

3 h 5 h

Extrait d’herbe 10 6 44 23

50 6 51 50

150 6 64 49

300 6 66 53

Indométacine 10 6 30 52

Contrôle (eau) 7 _ _

Tableau 4 : Comparaison de l’activité anti-inflammatoire de l’indométacine et de l’Euphrasia brevipila (Petrichenko et al 2005) Une autre étude plus récente a également étudié le potentiel anti-inflammatoire de l’euphraise par rapport à son action sur des cytokines pro-inflammatoires (IL-1β, IL-6 et TNF- α) et une cytokine anti-inflammatoire (IL-10).

Pour ce faire, ils ont effectué trois extractions différentes de l’euphraise avec trois solvants différents : éthanol, acétate d’éthyle et heptane. Puis ils ont utilisé le test Elisa afin de doser les cytokines avant et après l’application des extraits à tester sur la culture cellulaire.

Ils ont pu constater que le niveau des trois cytokines pro-inflammatoires était généralement diminué, ce qui pourrait laisser penser que l’euphraise a une activité anti- inflammatoire. Toutefois, le niveau de la cytokine anti-inflammatoire diminue également ce

32

qui leur permet de penser que les cytokines exercent entre elles une immunomodulation. (Paduch et al 2014)

I.3.2.3 Propriété astringente :

L’effet astringent est expliqué par la présence de tanins. (Ghedira et al 2011)

On retrouve deux types de tanins dans la plante : condensé et hydrolysable. (Khare 2007). Les tanins sont des molécules qui vont former des liaisons avec les fibres de collagène de la peau, ce qui va entrainer comme conséquence le resserrement de la peau.

I.3.2.4 Propriété anti-hyperglycémiante :

Une expérience à partir d’un extrait aqueux de feuilles d’euphraise a mis en évidence que cette espèce de plante possédait une action hypoglycémiante.

En effet chez un groupe de rats normo glycémiques, l’injection de l’extrait aqueux n’a pas entrainé de diminution du taux de glucose, tandis que chez le groupe de rats rendus diabétiques grâce à une injection d’alloxane, l’extrait d’euphraise entraine une diminution du taux de glucose.

Il en a donc été conclu que l’euphraise possède une activité similaire aux biguanides car elle ne provoque pas une hypoglycémie chez les sujets sains, mais elle permet de diminuer la glycémie chez les sujets diabétiques.

Toutefois le mécanisme pharmacologique n’est à l’heure actuelle pas connu. (Porchezhian et al 2000)

I.3.2.5 Propriété antimicrobienne :

L’activité antibactérienne a été étudiée sur neuf bactéries différentes : Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Salmonella typhimurium, Proteus mirabilis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Bacillus cereus, Enterococcus faecalis, Microccus luteus.

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Les résultats montrent que l’euphraise exerce une activité bactériostatique et bactéricide aussi bien sur les souches Gramm + que Gramm – bien qu’elle soit plus importante sur les bactéries Gramm +. (Teixeira et Silva 2013)

I.3.3 Toxicité :

Une équipe scientifique a testé la toxicité de l’euphraise extraite par trois solvants différents: l’éthanol, l’acétate d’éthyle et l’heptane.

Ils ont notamment utilisé le test du rouge neutre afin de compter les cellules cornéennes vivantes qui restaient après incubation avec ces trois extraits. Le rouge neutre est un colorant qui va intégrer le lysosome des cellules vivantes ce qui va donc les colorer en rouge tandis que les cellules mortes ne se coloreront pas. La quantité de cellules vivantes sera calculée par spectrophotométrie.

Ils ont ainsi démontré que les extraits d’éthanol et d’acétate d’éthyle n’étaient pas toxiques contrairement à l’extrait d’heptane qui était toxique à partir d’une certaine concentration. (Paduch et al 2014)

Il a été démontré que l’euphraise n’était pas toxique, notamment grâce à une étude chez le rat qui a reçu une dose orale d’euphraise. (Ghedira et Goetz 2011)

I.4 Usages actuels

I.4.1 Ophtalmologie

I.4.1.1 Indications :

Les utilisations de préparations à base d’euphraise sont multiples (Ghedira et Goetz 2011) (Wichtl et Anton 2003):

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 Conjonctivite infectieuse aiguë ou chronique, c’est-à-dire les conjonctivites d’origine virale ou bactérienne

 Conjonctivite allergique

 Fatigue oculaire

 Blépharite

 Ulcère de la cornée

 Orgelet

 Troubles de la vision d’origine musculaire et nerveuse

C’est essentiellement l’effet anti-inflammatoire de cette plante qui va être recherché en ophtalmologie.

Une étude a été réalisée en Allemagne et en Autriche par des ophtalmologues afin de déterminer l’efficacité sur les conjonctivites catarrhales ou inflammatoires d’un collyre à base d’Euphrasia officinalis. Ce collyre devait être instillé 1 à 5 fois par jour. Au final, 65 patients ont rempli tous les critères pour participer à cette étude. Il a été observé à la fois par les médecins et par les patients une tolérance et une efficacité dite « bonne » du collyre dans 81,5% des cas. Toutefois une amélioration franche n’a été remarquée que dans 17% des cas. (Stoss et al 2000)

Une autre étude avait été réalisée afin d’évaluer l’utilisation de l’euphraise 30 CH sous forme orale dans la prévention de la conjonctivite. Pour se faire, environ 1300 enfants entre 4 et 15 ans ont pris 5 à 6 comprimés d’euphraise ou d’un placebo sur trois jours consécutifs. Une semaine après la troisième dose, les enfants ont été examinés afin de déterminer la sévérité de la conjonctivite si celle-ci était présente. Au final 994 enfants étaient présents pour le suivi. Toutefois il n’a pas été possible de démontrer un effet positif d’Euphrasia 30 CH dans la prévention de la conjonctivite par rapport au placebo. (Mokkapatti 1992)

35

Dans certains pays, Euphrasia officinalis est utilisée par les éleveurs pour soigner les yeux de leurs vaches. Pour cela ils utilisent des compresses imprégnées d’une infusion d’euphraise. (Lans et al 2007)

Exemple de fabrication « maison » : décoction de l’herbe d’euphraise : une cuillère à soupe de drogue pour un demi-litre d’eau pendant dix minutes. Puis on utilise le produit filtré froid plusieurs fois par jour pour laver les yeux. (Ghedira et Goetz 2011)

I.4.1.2 Spécialités :

I.4.1.2.1 Allopathiques :

 Vidisan® EDO :

Composition pour 1 ml de solution :

 Povidone : 20 mg

 Euphrasia officinalis : 1 mg

 Acide borique

 Chlorure de sodium

 Hydroxyde de sodium

Indications :

 Irritation oculaire due à des causes diverses (bains de mer ou de piscine, vent, poussière, pollution, froid, fumée de cigarette,…)

 Yeux rouges et irrités

 Calme et apaise les yeux

Posologie :

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 1 à 2 gouttes plusieurs fois par jour

 Hylo® Fresh :

Composition :

 Hyaluronate de sodium : 0.3mg/ml

 Teinture mère d’Euphraise

 Tampon : borate et eau

Indications :

 Yeux secs

 Yeux irrités dus à des causes variées (écran d’ordinateur, climatisation, courant d’air, exposition solaire, poussière, pollen, porteurs de lentilles …)

Posologie :

 1 goutte trois fois par jour dans chaque œil

 Le nombre d’instillations peut être augmenté si besoin

 Le collyre est utilisable chez les porteurs de lentilles

 Clignox ®:

Composition :

 Eau de rose

 Eau d’hamamélis

 Borate de sodium

 Acide borique

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 Extraits naturels de plantes : Euphrasia officinalis, Calendula officinalis, Matriarca recutita

 Bleu de méthylène

Posologie :

 2 à 3 fois par semaine ou plus si besoin

I.4.1.2.2 Homéopathiques :

 Collyre Euphrasia Weleda® :

Composition :

 Euphraise 3 DH

 Eau stérile

 Acide borique

 Borax

Indications :

 Irritation de la conjonctive : rougeur, larmoiement, fatigue oculaire, gonflement de la paupière

 Sensation de corps étrangers et de dessèchement

Posologie :

 1 à 2 gouttes deux fois par jour chez l’enfant et l’adulte

 Elle peut être augmentée à trois fois par jour si besoin

 Homéoptic® :

Composition pour une unidose de 0.4 ml :

38

 Euphrasia officinalis 3DH 1%

 Calendula officinalis 3DH 0.25%

 Magnesia carbonica 5CH 0.25%

 Chlorure de sodium

 Eau purifiée

Indications :

 Irritations ou gènes oculaires (effort visuel soutenu, bain de mer ou de piscine, fatigue oculaire, atmosphère enfumée …)

Posologie :

 1 à 2 gouttes dans chaque œil, deux à six fois par jour

 Ce collyre n’est pas utilisable chez les enfants de moins d’un an et chez les porteurs de lentilles

 Rhinallergy®:

Composition:

 Alium cepa 5 CH

 Ambrosia artemisiaefolia 5 CH

 Euphrasia officinalis 5 CH

 Histaminum muriaticum 9 CH

 Sabadilla officinarum 5 CH

 Solidago virga aurea 5 CH

 Autres : lactose, saccharose, stéarate de magnésium

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Indications :

 Traitement symptomatique des rhinites allergiques transitoires (rhume des foins)

 Traitement des conjonctivites allergiques transitoires

Posologie :

 Sucer 1 comprimé toutes les 1 à 2 heures

 Maximum 6 comprimés par jour

 Lergypax® :

Composition :

 Allium cepa 6 DH

 Euphrasia officinalis 2 DH

 Histaminum 6 DH

 Sabadilla 6 DH

 Arsenicum iodatum 6 DH

 Arundo donax 2 DH

Indications :

 Rhinite spasmodique (périodique ou apériodique)

 Rhume des foins

 Conjonctivite allergique

Posologie :

40

 Prévention : 2 comprimés deux fois par jour le mois précédent et pendant toute la période d’allergies

 Saisonnière : en cas de crise : 2 comprimés cinq fois par jour pendant trois jours puis 2 comprimés trois fois par jour pendant huit jours, puis 2 comprimés deux fois par jour pendant toute la période d’exposition

 Polyrhinium® :

Composition pour un comprimé de 120 mg:

 Allium cepa 7 CH 0.53 mg

 Euphrasia officinalis 7 CH 0.53 mg

 Histaminum muriaticum 9 CH 0.53 mg

 Nux vomica 5 CH 0.53 mg

Indications :

 Rhinites d’origine allergique

Posologie :

 Adulte et enfant de plus de 6 ans : 1 comprimé toutes les 1 ou 2 heures, sans dépasser 6 comprimés par jour.

I.4.1.2.3 Cosmétiques :

 Weleda contour des yeux lissant :

Composition :

 Eau

 Huile de noyau de pêche

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 Huile d’amande douce biologique

 Alcool biologique

 Huile de jojoba biologique

 Cire d’abeille hydrolysée

 Huile de graine de rose musquée biologique

 Insaponifiables d’huile d’olive

 Esters d’acides gras

 Extrait de grand orpin biologique

 Extrait d’euphraise

 Xanthane

 Savon de cire d’abeille

Indications :

 Premières rides

 Défroisse et défatigue

I.4.2 Autres utilisations :

Elle est également utilisée en cas d’écoulement nasal, même si cette indication est peu retrouvée dans la littérature. Une pommade est préparée à partie d’une teinture d’euphraise dont la dilution n’est pas précisée (European Medicines Agency 2010) :

 Teinture d’euphrasia : 5g

 Lanoline : 5g

42

 Vaseline : 15g

 Essence de Bergamote : 2 gouttes

Cette pommade est appliquée trois fois par jour.

43

Plantago lanceolata :

II.1 Généralités :

II.1.1 Etymologie et dénominations :

Le nom Plantago vient du latin « planta » et aurait plusieurs interprétations possibles.

Le premier à y faire allusion est Gaspard Bauhin, botaniste du XVIIe siècle qui utilise cette formule « a planta ducto nomine » qui signifie que « le nom est tiré de la plante ».

Toutefois dans la littérature, l’interprétation la plus couramment reconnue est celle de plantago qui signifie « plante des pieds » du fait de la forme ronde des feuilles de Plantago major, qui rappelle la forme de la plante des pieds des hommes ou la trace laissée par les pattes des animaux.

La dernière interprétation est assez récente et est donnée par Garnier qui s’est spécialisé dans l’étude comparative des noms des plantes. Il explique le nom plantago par le fait que le plantain est la plante « qui suit les pas des animaux et des hommes ». Ainsi, on ne fait plus référence à une forme, mais au fait que le plantain est « transporté » par les pieds des hommes et des animaux.

De plus « ago », la deuxième partie du nom, a également plusieurs interprétations possibles : la première est « je pousse » et la seconde possibilité qui est la plus probable est « je mène » ce qui pourrait être traduit par « je mène (la plante) du pied ». (De colombel et Tersis 2002) (Ghedira et al 2008)

Lanceolata est lui aussi un nom latin qui signifie « en forme de lance », et décrit également la forme des feuilles de cette plante qui ont une forme élancée.

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Les dénominations communes données à Plantago lanceolata peuvent aussi être utilisées pour nommer d’autres espèces de Plantago, et notamment Plantago major, car ces deux espèces sont considérées depuis des siècles comme ayant des propriétés médicinales similaires, ainsi qu’une ressemblance qui à l’époque pouvait les faire confondre. (Pradel- Baquerre 2013)

Aujourd’hui des dizaines de noms vernaculaires sont donnés à Plantago lanceolata, décrivant le plus souvent la forme de ses feuilles.

Plantago lanceolata

Français Grand plantain, Plantain lancéolé, Herbe à cinq coutures, Herbe à cinq côtés, Bonne-Femme, Oreille de Lièvre, Œil de chien, Plantain à feuille étroite

Anglais Plantain, Way-bread, Ribwort

Allemand Spitz Wegerich, Heitwegerich, Windwegerich

Suédois Groblad

Italien Piantaggine maggiore

Portugais Plantagem

Tableau 5 : Les noms communs donnés à Plantago lanceolata dans quelques pays d’Europe et en France (Ghedira et al 2008) (Tchakmichian 2003)

II.1.2 Utilisations traditionnelles du plantain :

Le plantain est une plante connue depuis au moins 4000 ans dans les pays du pourtour méditerranéen. Elle s’est ensuite diffusée vers les pays du nord de l’Europe à la suite de la fonte des glaces, qui a permis l’extension de la culture des graminées grâce à des températures plus clémentes. Ainsi cette plante est l’un des signaux d’anthropisation d’une

45

terre, c’est-à-dire de la transformation de celle-ci sous l’action de l’homme. (Ghedira et al 2008) (Leroyer 2006)

On retrouve trace de l’utilisation du plantain dès l’Antiquité par l’intermédiaire de Dioscorides dans son ouvrage « De materia medica » qui regroupe l’étude de plusieurs centaines de plantes. Dans son œuvre, il décrit le plantain comme ayant des propriétés asséchantes et astringentes que l’on utilise sous la forme de cataplasme dans l’éléphantiasis, les ulcères de la peau, les plaies, les saignements et l’érysipèle. Il recommande aussi l’utilisation des feuilles pour le soin des morsures de chien. Dans la même lignée, Pline proposait d’utiliser le suc de la tige du plantain afin de soigner les morsures ainsi que les piqûres de scorpion. (Ghedira et al 2008)

Le plantain au cours des siècles a principalement été utilisé pour son action vulnéraire. (Tchakmichian 2003)

Mais on retrouve également dans certaines publications une utilisation « magique » de cette plante. En effet d’après Hildegarde, cette plante pouvait être utilisée afin de se purger et de se délivrer d’un envoûtement amoureux. (Ghedira et al 2008)

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II.2 Etude botanique :

II.2.1 Classifications :

II.2.1.1 Classification systématique ou « classique »

Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Asteridae

Ordre Plantaginales

Famille Plantaginaceae

Genre Plantago

Espèce Plantago lanceolata, Plantago major

Tableau 6 : Place de l’espèce Plantago lanceolata dans la classification systématique d’après Cronquist (www.wikipedia.org: B) Le plantain dans l’ancienne classification faisait partie de l’ordre des Plantaginales, toutefois cette classification n’est plus celle de référence utilisée aujourd’hui, puisque l’on utilise la classification APG III.

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II.2.1.2 Classification APG (Angiosperm Phylogeny Group):

Clade Angiospermes

Clade Dicotylédones varies

Clade Dicotylédones varies supérieures

Clade Asteridees

Clade Lamiides

Ordre Lamiales

Famille Plantaginaceae

Genre Plantago

Espèce Plantago lanceolata

Tableau 7: Place de l’espèce Plantago lanceolata dans la classification APG (www.tele- botanica.org: B)

II.2.2 Description botanique de l’espèce Plantago lanceolata :

II.2.2.1 Etude macroscopique :

II.2.2.1.1 Caractères végétatifs :

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Figure 11 : Planche botanique Plantago lanceolata (www.wikipedia.org : B) 49

Plantago lanceolata est une plante vivace pouvant vivre plusieurs années et mesurant jusqu’à 60 cm de hauteur. Elle possède un rhizome épais et des petites racines fibreuses. (Gurib-Fakim 2008)

Figure 12 : Rhizome et racines de Plantago lanceolata (www.commons.wikimedia.org Vincentz 2007) Les feuilles sont vertes, groupées en rosette dense à la base de la plante où elles sont disposées en spirale, et mesurent jusqu’à 30 cm de haut et 4 cm de large (Bruneton 2009). Elles ne possèdent pas de stipules à leur base. Elles ont une forme étroite, allongée mais qui s’élargit un peu au milieu. Leur bord est peu dentelé voir entier, l’extrémité haute est acuminée, c’est-à-dire très pointue. Les deux faces des feuilles présentent peu de poils et possèdent quelques nervures parallèles (3-5) assez marquées. (Gurib-Fakim 2008)

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Figure 13 : Feuilles de Plantago lanceolata (www.commons.wikimedia.org: Vincentz 2007)

Figure 14 : Feuilles de plantain disposées en rosace (Carré 2013) Les tiges du plantain lancéolé sont assez longues, dépassant souvent les feuilles. Elles possèdent des poils soyeux ainsi que cinq sillons assez marqués qui sont d’ailleurs à l’origine

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de certains noms communs donnés à cette plante comme par exemple « herbe à cinq côtés ». (Witchl et Anton 2003)

Figure 15 : Coupe d’une tige de plantain lancéolé (www.commons.wikimedia.org : Vincentz 2007)

II.2.2.1.2 Caractères floraux :

Chaque tige de la plante porte une inflorescence compacte de petites fleurs actinomorphes, c’est-à-dire qu’elles présentent une symétrie radiale. (Reardon et al 2009)

Elles sont portées par des épis cylindriques ovoïdes ou globuleux. Ceux-ci sont plus ou moins courts mesurant de 0,5 à 5 cm. (Wichtl et Anton 2003)

Les bractées sont de forme ovale et ont une longueur de 2,5 à 4 mm.

Les fleurs sont composées de 4 sépales, 4 pétales, 4 étamines et un seul pistil. Les sépales sont arrondis et mesurent de 2,5 à 3,5 mm, la paire inférieure étant soudée.

Les pétales sont de couleur blanc-brunâtre, ils sont libres, se séparant les uns des autres jusqu’à la base et se détachant un par un.

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Figure 16 : Plusieurs fleurs sur un épi de Plantago lanceolata (www.microscopy-uk.org.uk: Johnston 2008) Les étamines sont insérées sur les lobes de la corolle.

Figure 17 : Pistil du plantain lancéolé (www.microscopy-uk.org.uk: Johnston 2008)

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Figure 18 : Les étamines de Plantago (www.microscopy-uk.org.uk: Johnston 2008)

II.2.2.2 Etude microscopique :

Figure 19 : Plante sèche coupée de plantain lancéolé (www. kraeuter-erlebnis-laden.de) Les caractères d’identification de la drogue sèche coupée du plantain lancéolé ne sont pas présents dans les pharmacopées française ou européenne. Toutefois, la pharmacopée

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européenne nous donne les caractéristiques afin d’identifier la poudre de Plantago lanceolata.

« La poudre est vert-jaune. Examinée au microscope en utilisant de la solution d’hydrate de chloral R., la poudre présente les éléments suivants: des fragments d’épiderme composés de cellules à parois anticlinales irrégulièrement sinueuses, les fragments de l’épiderme supérieur du limbe, vus de face [H] et en section transversale [D] étant accompagnés de parenchyme palissadique [Da, Ha] et ceux de l’épiderme inférieur, vus de face [G], comportent des stomates le plus souvent de type diacytique [Ga] et parfois de type anomocytique [Gb] ; des poils tecteurs coniques, pluricellulaires et unisériés, très caractéristiques, entiers [C] ou, le plus souvent, fragmentés [A] avec une cellule basale plus large que les autres cellules épidermiques, surmontée d’une cellule courte suivie d’au moins 2 cellules allongées, à lumen étroit et irrégulier présentant des occlusions qui correspondent à des zones de léger renflement du poil et confèrent à celui-ci une apparence articulée, puis d’une cellule terminale à apex pointu et lumen filiforme ; des poils sécréteurs à pied unicellulaire cylindrique et à tête pluricellulaire, conique et allongée, composée de plusieurs rangées de petites cellules et d’une cellule terminale unique [B, Gc] ; des amas denses de tissu fibrovasculaire lignifié contenant d’étroits vaisseaux à épaississement spiralé et annelé et des fibres minces modérément épaissies [F] ; des fragments de la hampe florale [E] à cellules à parois épaissies et à cuticule grossièrement ridée, stomates [Ec], poils tecteurs pluricellulaires, unisériés [Eb] et poils sécréteurs [Ea] du type précédemment décrit »

(Pharmacopée européenne)

55

Figure 20 : Dessin pour l’identification du plantain lancéolé pulvérisé (Pharmacopée européenne)

56

II.2.2.3 Identification par chromatographie :

La chromatographie sur couche mince est une des techniques qui permet d’identifier le plantain lancéolé et notamment de le différencier de Digitalis lanata dont les feuilles séchées ont parfois été confondues avec celles de Plantago lanceolata. (Kabelitz 2005)

Pour se faire, la solution à examiner est obtenue en mélangeant pendant 30 minutes 1 gr de poudre de plantain lancéolé avec 10 ml d’un mélange de 30 volumes d’eau et de 70 volumes de méthanol. Puis il faut filtrer et rincer cette solution avec 5 ml du même mélange eau/méthanol.

La solution témoin est obtenue en faisant dissoudre 1 mg d’aucuboside et 1 mg d’acteoside dans 1 ml du mélange eau/méthanol.

Le test est effectué sur une plaque en gel de silice en appliquant des échantillons de 10 µl que l’on va laisser développer sur une longueur de 8 cm grâce à une phase mobile composée d’acide acétique, d’acide formique anhydre, d’eau et d’éthyle acétate. A la fin du développement il faut chauffer immédiatement à une température de 120°C pendant 5 à 10 minutes.

Une première détection est faite à la lumière du jour et une seconde à la lumière UV à 365nm.

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Haut de la plaque

______

Actéoside : 1 bande jaune 1 bande jaune

______

Aucubine : 1 bande bleue 1 bande bleue

Solution témoin Solution à examiner

Figure 21 : Résultat de la CCM à la lumière du jour (Pharmacopée française 2011) Ce premier résultat à la lumière du jour nous permet de constater la présence d’aucubine et d’actéoside dans la solution à examiner.

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La seconde détection permet de déterminer la présence ou non de Digitalis lanata dans l’échantillon étudié.

Figure 22 : CCM comparant Plantago lanceolata et Digitalis lanata (Kabelitz 2005)

Echantillons :

 1-100% Plantago lanceolata

 2-2% Digitalis lanata

 3-5% Digitalis lanata

 4-10% Digitalis lanata

 5-20% Digitalis lanata

 6-100% Digitalis lanata

59

Cette chromatographie sur couche mince permet de déterminer la présence de digitale dans l’échantillon de plantain lancéolé ainsi que la quantité minimum détectable dans l’échantillon qui est de 2 %.(Kabelitz 2005)

II.2.2.4 Distribution géographique et culture :

Figure 23 : Carte mondiale présentant la distribution du plantain lancéolé (www.cabi.org) Aujourd’hui le plantain lancéolé est présent sur tous les continents. A l’origine on le retrouvait en Europe, en Afrique du Nord et en Asie du Sud et de l’Ouest. Puis comme on l’a vu précédemment cette plante, qui est une des preuves d’anthropisation des terres transformées par l’homme, s’est répandue vers les autres continents et pays du monde. (www.cabi.org)

Le plantain lancéolé est une plante qui pousse essentiellement dans les prairies mais que l’on retrouve également sur les bords de chemins et de routes. Pour pousser, elle a besoin d’un climat assez tempéré, ensoleillé, bien que celui-ci puisse varier comme en atteste sa répartition à travers le monde.

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Les sols sur lesquels la plante pousse doivent être plutôt neutres ou basiques, secs, pas très riches en nutriments ; elle privilégiera les terres argileuses plutôt que rocheuses. (www.tele-botanica.org: B) (Stewart 1996)

Le plantain est généralement en fleurs de mai jusqu’à août, mais selon les conditions, la floraison peut s’étendre d’avril jusqu’aux premières gelées. (Bond et al 2007)

Les principaux pays exportateurs de plantain lancéolé sont la Bulgarie, la Russie, la Hongrie et la Pologne. (Gurib-Fakim 2008)

II.3 Composition chimique, propriétés :

II.3.1 Composition chimique :

II.3.1.1 Iridoïdes :

Les iridoïdes sont retrouvés dans les feuilles du plantain. Leur concentration peut varier en fonction de l’âge des feuilles. En effet ils sont plus présents dans les feuilles jeunes puisque leur concentration peut aller jusqu’à 9% alors qu’elle n’est que de 2 à 3% chez les feuilles les plus anciennes. (Ghedira et al 2008) (Bowers et Stamp 1992) (Tchakmichian 2003) (Wichtl et Anton 2003)

Les iridoïdes les plus présents sont :

 Aspéruloside

 Aucuboside=aucubine est plus présent dans les feuilles anciennes

 Catalpol dans les feuilles jeunes

 Gardoside

 majoroside

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II.3.1.2 Flavonoïdes :

Les flavonoïdes présents dans cette plante ont été mis en évidence en 1994. Certains sont à l’état de trace tandis que d’autres sont présents en forte quantité : (Kawashty et al 1994)

 Luteoline 7-glucoside = Cynoroside

 Luteoline 7-glucogalactoside

 Luteoline 7-rutinoside

 Luteoline 7-neohesperidoside

 Apigenine

 Luteoline

Ces données sont confirmées par une étude plus récente réalisée en 2012 montrant par ailleurs que les flavonoïdes les plus présents sont : apigénine, lutéoline, luteoline 7- glucoside. (Beara et al 2012)

II.3.1.3 Acides phénoliques :

Dans cette plante, on retrouve la présence d’acides phénoliques dérivés de l’acide benzoïque et de l’acide cinnamique :

 Acide cinnamique

 Acide caféique

 Acide chlorogénique

 Acide sinapique

 Acide paracoumarique

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 Acide parahydroxybenzoique

 Acide syringique

 Acide gallique

 Acide vanillique

 Acide protocatéchique

(Kawashty et al 1994) (Beara et al 2012)

II.3.1.4 Phényléthanoïdes :

La principale molécule présente est l’actéoside ou verbascoside. C’est une des molécules les plus caractéristiques et les plus présentes de Plantago lanceolata. On retrouve aussi le plantamajoside. (Jankovic et al 2012)

II.3.1.5 Mucilages :

Les mucilages sont des polysaccharides qui ont la particularité de gonfler en présence d’eau, ce qui les rend visqueux.

Ils sont présents notamment dans les graines et les feuilles du plantain et représentent entre 2 et 6,5% de la masse sèche. (Mirmasumi et al 2001) (Sharma et Koul 1986)

Les principaux sont (Kardosova 1991) :

 Galactose

 Arabinose

 Glucose

 Rhamnose

 Mannose

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II.3.1.6 Autres :

On remarque également la présence d’autres composés comme les tanins, les pectines, les coumarines, l’allantoïne, des terpinoïdes, des composés volatiles. (Fons et al 1998)

II.3.2 Pharmacologie :

II.3.2.1 Propriété antioxydante :

La capacité antioxydante du plantain lancéolé a été déterminée grâce à deux méthodes notamment :

 Test FRAC (Ferric Reducing Antioxidant Power) : ce test se base sur la réduction de l’ion ferrique (Fe3+) en ion ferreux (Fer2+). Dans cette réaction, l’ion ferrique va subir le pouvoir réducteur (antioxydant) de la solution testée, ici l’extrait de Plantago lanceolata et va donc être réduit en ion ferreux. Il a été adjoint à l’ion ferrique un ligand le TPZ, ainsi ce complexe sous sa forme réduite va changer de couleur et devenir bleu. Cette réaction chimique est observée au spectrophotomètre à 593 nm ce qui va permettre de corréler le changement de couleur de la solution à la concentration d’antioxydant de la solution examinée. (Huang et al 2005)

 Test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity) : Le test ORAC est une analyse spectrofluorimétrique qui mesure la diminution de la fluorescence de la fluorescéine en présence d’un oxydant chimique, l’APPH (2,2’-azo-bis (2- amidinopropane)) qui est un radical peroxyle libre stable.

L’ajout d’un antioxydant va protéger la fluorescéine de la dégradation et va ainsi empêcher la diminution de l’intensité de la fluorescéine.

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Le test est réalisé dans des microplaques qui sont insérées dans un spectrophotomètre fluorescent. En parallèle une mesure de référence est faite grâce à des concentrations croissantes de Trolox qui est un analogue structural de la vitamine E, afin de quantifier la concentration d’antioxydant en comparant les résultats obtenus. (Davalos et al 2003)

Un groupe de chercheurs a choisi d’extraire les composés hydrophiles de diverses parties de la plante (feuille, fleur, tige, racine, fruit, plante entière), car c’est de cette façon que cette plante est utilisée en médecine traditionnelle. Puis ils ont utilisé ces différents extraits pour mesurer l’activité potentielle antioxydante de la plante grâce aux deux méthodes précédemment décrites. Ils ont également déterminé quelle était la composition de ces extraits afin de connaitre quelles molécules exerçaient cette action.

Ils ont donc permis de démontrer que les feuilles et les fleurs de Plantago lanceolata possédaient le plus grand pouvoir antioxydant, le fruit étant le moins actif. Ils ont aussi mis en évidence que la capacité antioxydante était à mettre en relation avec la présence de composés phénoliques, et plus particulièrement les flavonoïdes et l’acide hydroxycinnamique. (Dalar et al 2012)

Cette activité antioxydante a été confirmée par une autre série de tests qui ont démontré une activité comparable à un standard antioxydant, le BHT (3,5-di-tert-butyl-4- hydroxytoluene). (Beara et al 2012)

II.3.2.2 Propriété anti-inflammatoire :

Un des premiers tests réalisés afin de déterminer l’action antiinflammatoire de Plantago lanceolata a été mené sur des membranes chorioallantoïdienne de poule ; c’est ce que l’on appelle le test HET-CAM. Ce test consiste à observer les effets irritants et inflammatoires provoqués après l’application sur la membrane chorioallantoïdienne de l’œuf de poule d’un disque de papier filtre imbibé de laurylsulfate de sodium seul ou dissout avec les composés à tester : Plantago lanceolata, hydrocortisone, phenylbutazone, diclofénac.

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Les résultats ont montré que les extraits de plantain dosés à 500 µg par disque avaient une activité anti-inflammatoire équivalente aux trois anti-inflammatoires testés, qui eux sont dosés à 50 µg par disque. En effet, ils ont pu constater une totale inhibition de l’irritation autour de la membrane, ainsi qu’un nombre de vaisseaux sanguins identique par rapport au témoin réalisé avec le laurylsulfate de sodium seul. (Marchesan et al 1998)

Figure 24 : Inhibition de l’irritation de la membrane (Marchesan et al 1998) L’effet anti-inflammatoire de cette plante a également été étudié à travers l’actéoside qui est très présent dans Plantago lanceolata. (Jankovic et al 2012)

Pour se faire, un groupe de chercheurs a administré du DSS (Dextran Sulfate de Sodium) à un groupe de souris afin de provoquer une inflammation du tube digestif. En effectuant deux modes d’administration différents, ils ont voulu travailler sur deux types d’inflammation : aigüe et chronique. Afin d’étudier la colite aigüe, ils ont administré pendant 7 jours consécutifs une dose de DSS de 3%. Pour l’examen de la colite chronique, ils ont

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effectué quatre cycles d’administration de DSS d’une durée de 7 jours chacun, entrecoupés d’un repos sans traitement de 10 jours.

Dans le cas de la colite aigüe, l’administration de l’actéoside a été effectuée à partie du 3ème jour d’expérimentation jusqu’au 7ème jour. Pour la colite chronique, l’administration du traitement a été réalisée deux semaines après la dernière administration de DSS durant 5 jours consécutifs.

Dans les deux expériences, les chercheurs ont utilisé des groupes de rongeurs témoins qui n’ont pas été traités par l’actéoside.

Ils ont ensuite pratiqué plusieurs études afin de déterminer l’activité anti- inflammatoire :

 Contrôle de la perte de poids.

 Examen histologique afin de déterminer l’infiltration de cellules inflammatoires et l’aspect de l’épithélium.

 Mesure du niveau de cytokines dans les ganglions lymphatiques mésentériques.

 L’activité de la Myélopéroxydase (MPO) qui permet de déterminer la production de dérivés réactifs de l’oxygène, qui sont très oxydants et participent aux dommages locaux lors de la réaction inflammatoire.

L’analyse des résultats de l’expérience leur a permis de tirer plusieurs constats :

 La perte de poids engendrée par la colite est significativement moins importante chez les souris traitées par l’actéoside par rapport à celles qui ne recevaient rien.

 Les dommages de l’inflammation au niveau histologique sont moins importants chez les rongeurs traités par l’actéoside.

 La diminution de la production de plusieurs cytokines dites pro-inflammatoire comme IL-10, INF-γ, TNF-α et GM-CSF chez le groupe traité par l’actéoside.

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 La diminution dose dépendante de la sécrétion d’INF-gamma chez les souris souffrant de colite chronique et traitées par l’actéoside.

En définitive, l’actéoside présente une activité anti-inflammatoire significative.

(Hausmann et al 2007)

Une autre étude a permis de mettre en évidence une activité inhibitrice sur COX-1 (cyclooxygénase) et 12-LOX (lipoxygénase) qui sont des enzymes qui enclenchent la conversion de l’acide arachidonique en prostaglandines et en leucotriènes qui sont impliqués dans la réaction inflammatoire. Ainsi, l’inhibition de ces deux enzymes a pour conséquence une action anti-inflammatoire. (Beara et al 2010)

II.3.2.3 Propriété cytotoxique :

L’activité cytotoxique de plusieurs espèces du genre Plantago dont Plantago lanceolata a été étudiée. En effet, il avait déjà été démontré que les flavonoïdes et plus particulièrement le luteoline-7-o-B-glucoside pouvaient avoir une action sur la croissance de certaines cellules cancéreuses. Or, ce flavonoïde est présent en grande quantité dans les feuilles de Plantago, c’est pourquoi un groupe de chercheurs a décidé d’évaluer l’action de différents extraits méthanoliques des feuilles de ces pantes et notamment de Plantago lanceolata sur trois différentes lignées de cellules humaines cancéreuses : TK-10 (adénocarcinome rénal), MCF-7 (cellules tumorales mammaires), UACC-62 (mélanome).

Après avoir mis ces différentes cellules en culture, ils ont traité ces lignées avec différentes concentrations des extraits, puis après 48 heures ils ont déterminé les concentrations nécessaires afin d’inhiber 50% de l’accroissement cellulaire (GI50), d’inhiber 100 % de l’accroissement cellulaire (TGI) et de tuer 50 % des cellules (LC50).

Leurs résultats ont ainsi montré que les feuilles de Plantago lanceolata ne présentaient pas d’activité cytotoxique contre les cellules de l’adénocarcinome rénal (TK-10), et avaient un effet réduit sur la lignée UACC-62 (mélanome) puisqu’elles n’engendraient

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qu’une inhibition de croissance de 50% des cellules. En revanche ces extraits méthanoliques ont montré une action cytotoxique bien plus importante sur les cellules de l’adénocarcinome du sein (MCF-7) puisqu’ils ont provoqué la mort de 50% des cellules. (Galvez et al 2003)

Ces résultats sont confirmés par d’autres tests qui ont montré une action dose dépendante sur l’inhibition de la croissance cellulaire sur quatre lignées de cellules humaine : HeLa (cellules provenant d’un cancer de col de l’utérus), MCF-7(adénocarcinome du sein), HT- 29 (adénocarcinome du colon), MRC-5 (cellules fibroblastiques de poumon). L’inhibition est plus importante pour les lignées MCF-7, HeLa et HT-29 et serait principalement due à la présence de composés phénoliques (acides chlorogéniques, vanilliques, galliques) et de flavonoïdes (luteoline, luteoline-7-O-glucoside, apigénine). (Beara et al 2012)

II.3.2.4 Propriété anti-obésité :

Une étude a prouvé que les feuilles de Plantago lanceolata possèdent une action anti- obésité. En effet, des souris ont été soumises à deux régimes différents : un très gras appelé HFD (High Fat Diet), et un second qui associe HFD avec des feuilles de Plantago lanceolata réduites sous forme de poudre appelé PL.

Après un régime de 28 jours, les chercheurs ont pu constater que le groupe de souris soumis à l’alimentation associant un régime sur gras et des feuilles de Plantago lanceolata présentait un poids moins important, une quantité de graisse viscérale beaucoup moins importante, et une diminution du cholestérol total, du glucose, et de la leptine. Ainsi le plantain lancéolé diminue la prise de poids lors d’une alimentation trop grasse. (Yoshida et al 2012)

II.3.2.5 Propriété antimicrobienne :

Il a été démontré que le plantain lancéolé présente une activité antifongique modérée par l’intermédiaire d’un composé phénolique, l’actéoside. Cette activité peut être augmentée significativement grâce à un analogue de l’actéoside qui est plus stable et présente une

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meilleure biodisponibilité, le VPP (Verbascoside Penta Propionate). Cette molécule va augmenter significativement le pourcentage d’inhibition sur la croissance de Trichophyton violaceum en passant de 3,96% pour l’actéoside à 48,33% pour le verbascoside. (Vicentini et al)

Des tests ont été menés en Turquie afin d’évaluer l’activité antihelminthique de certaines espèces de plantes, dont Plantago lanceolata, car elles sont couramment utilisées comme antiparasitaires par la population Turque.

Pour ce faire, des expériences ont été menées sur des souris qui étaient contaminées par deux espèces de Nématodes : Syphacia obvelata et Aspiculuris tetraptera. Après administration d’extraits aqueux et alcoolique de Plantago lanceolata, il en est ressorti que l’extrait alcoolique de cette plante présentait un intérêt comme antihelminthique plus important que l’extrait aqueux pour les deux nématodes. (Kozan et al 2006)

Une étude a également été menée afin de déterminer l’action des tanins extraits des feuilles de Plantago lanceolata contre EPEC (E.coli entéropathogènes). Pour cela, ils ont mis en culture sur de l’agar la bactérie E.coli, puis ils ont formé des puits de 6 mm de diamètre afin d’y déposer l’extrait de tanins à étudier, et ils ont laissé les boites de pétri à 37°C pendant 24 heures. Le DMSO (Diméthylsulfoxyde) a été utilisé comme témoin contrôle. Les résultats ont montré une zone claire sans bactérie de 29,66 mm autour du puit tandis qu’il n’y pas de zone claire autour du DMSO. Cela démontre que les feuilles de Plantago lanceolata grâce à la présence de tanins ont un potentiel antibactérien in vitro. (Al-Jumaily et al 2012)

II.3.2.6 Propriété cicatrisante :

Cette plante est utilisée depuis toujours afin de soigner les plaies. (Tchakmichian 2003)

Des chercheurs ont étudié l’impact qu’avaient des extraits de Plantago lanceolata sur l’accélération de la guérison d’une plaie. Pour ce faire, ils ont appliqué localement un topique à base de plantain sur une coupure faite à des souris. Leurs résultats ont montré que le

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plantain lancéolé permettait d’accélérer la guérison par rapport au groupe placebo, et au niveau histologique ils ont pu constater un état inflammatoire moins important ainsi qu’une angiogenèse plus présente. Ces résultats seraient la conséquence des propriétés antimicrobiennes et antiinflammatoires de cette plante. (Farahpour et al 2012)

II.3.2.7 Propriété antispasmodique :

L’activité antispasmodique de Plantago lanceolata a été testée par des chercheurs allemands sur des cochons d’Inde. Pour ce faire ils ont prélevé une section de l’iléon proximal ainsi qu’un morceau de trachée. Après divers traitements, ils ont pu étudier les contractions provoquées par des molécules contractiles que sont l’acétylcholine, l’histamine, le potassium et le baryum, seules, puis mélangées avec les solutions à tester : extrait alcoolique de Plantago lanceolata et ses composés chimiques isolés (actéoside, plantamajoside, catalpol, lutéoline, aucubine).

Ils ont pu déterminer pour l’expérience faite sur l’iléon proximal que les extraits de Plantago permettaient de diminuer la contraction provoquée par toutes les molécules contractiles. En isolant les composés chimiques contenus dans l’extrait alcoolique et en les testant individuellement, ils ont pu constater que la lutéoline, et dans une moindre mesure l’actéoside et le plantamajoside inhibaient les contractions au contraire du catalpol qui n’avait aucun effet.

En ce qui concerne la trachée, les expériences ont été conduites avec le baryum, car il s’est montré être le plus contractile. L’extrait de plantain a également montré des capacités antispasmodiques sur la trachée, la lutéoline et l’actéoside étant les plus intéressantes.

Ainsi le plantain et ses composés chimiques ont des capacités antispasmodiques quel que soit le système étudié et le stimulateur utilisé. (Fleer et Verspohl 2007)

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II.3.2.8 Propriété antihistaminique :

L’étude qui a démontré les effets antispasmodiques du plantain permet également de mettre en avant son activité antihistaminique. En effet l’histamine est un médiateur présent dans tous les tissus et dont la stimulation des récepteurs histaminiques joue plusieurs rôles : contraction des fibres lisses, vasodilatation capillaire, augmentation de la vigilance, augmentation de la sécrétion gastrique d’acide chlorhydrique

Un groupe de chercheurs a comparé les contractions de l’iléon proximal d’un cochon d’inde induites par l’histamine avec et sans plantain. Ils ont ainsi constaté que les contractions diminuaient à 75% avec une concentration de 10 µg/ml de Plantago lanceolata, et à environ 32% avec 20 µg/ml. On peut donc supposer que le plantain possède une activité antihistaminique notamment sur les récepteurs H1 qui jouent un rôle dans la contractilité des fibres lisses digestives. (Fleer et Verspohl 2007)

Peu d’études ont été menées sur l’action antihistaminique du plantain en relation avec l’allergie hormis pour Plantago major. Un groupe de chercheurs a étudié l’action qu’exerçaient certaines plantes dont Plantago major sur la libération d’histamine par les mastocytes. Pour cela ils ont utilisé une lignée de cellules appelées RBL (Rat Basophilic Leukemia) qui ont la particularité de posséder des milliers de récepteurs IgE à leur surface. Or ces récepteurs IgE au contact d’antigènes vont libérer de l’histamine qui comme on l’a vu précédemment est un médiateur impliqué dans le phénomène allergique.

Pour déterminer le pourcentage d’inhibition de la libération d’histamine provoqué par ces plantes ils ont dû effectuer trois calculs : la quantité d’histamine libérée en présence d’un antigène seul, la quantité d’histamine libérée spontanément en l’absence de l’antigène, la quantité d’histamine libérée en présence des extraits de plante.

Ils ont ainsi pu observer que l’inhibition de la libération de l’histamine par l’extrait alcoolique des feuilles de Plantago major est de l’ordre de 87,61% ce qu’ils considèrent être un taux important. (Ikawati et al 2001)

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II.3.2.9 Propriété laxative :

Les graines ont des propriétés laxatives grâce à la présence de polysaccharides très hydrophiles, ce qui permet une absorption d’eau et une formation par ces mucilages d’un gel qui augmente le volume des selles, ce qui engendre la stimulation des mouvements péristaltiques. (Gurib-Fakim 2008)

II.3.2.10 Propriété adoucissante :

En 1998, l’Agence du médicament a estimé que la feuille du plantain avait une activité locale adoucissante et antiprurigineuse et qu’elle pouvait donc être utilisée en dermatologie comme trophique protecteur dans le traitement des crevasses, des écorchures, des blessures et des piqûres d’insectes, ainsi que dans certaines affections ophtalmiques, notamment en cas d’irritation ou de gêne oculaire. (Bruneton 2009)

II.4 Usages actuels :

II.4.1 Ophtalmologie

II.4.1.1 Indications :

En France il existe une spécialité ophtalmique à base de plantain lancéolé pour traiter les irritations oculaires.

En Afrique, les feuilles sont utilisées sous forme de décoction ou d’infusion afin de nettoyer les yeux en cas d’infection oculaire. (Gurib-Fakim 2008)

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II.4.1.2 Spécialités :

II.4.1.2.1 Collyre :

 Sensivision® :

Composition (pour une unidose de 0,4ml) :

 Plantain lancéolé (extrait aqueux mou de feuilles) :8 mg

 Acide borique

 Borax

 Edétate disodique

 Parahydroxybenzoate de methyle

 Eau purifiée

Indication :

 Utilisé en cas d’irritation ou de gêne oculaire due à des causes diverses (atmosphère enfumée, effort visuel soutenu, bain de mer ou de piscine etc)

Posologie :

 1 à 2 gouttes 2 à 4 fois par jour.

II.4.2 Autres :

II.4.2.1 Indications :

En Allemagne la monographie soumise par la commission E précise que seules les parties aériennes du plantain lancéolé peuvent être utilisées dans les cas suivants (Bruneton 2009) :

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 Encombrement des voies respiratoires

 Etats inflammatoires des muqueuses de la bouche et du pharynx

Ainsi, on peut préparer des extraits fluides, des sirops et des jus à partir de la plante fraîche pour traiter les inflammations de la bouche et de la gorge. (Gurib-Fakim 2008)

Plantago lanceolata est également utilisée localement dans les cas d’inflammation cutanée. (Bruneton 2009) (Gurik-Fakim 2008)

En Afrique, le plantain lancéolé est largement utilisé dans la médecine traditionnelle :

 Contre les maux de dents causés par les caries et en bain de bouche contre les aphtes.

 En application sur les blessures pour stopper les saignements.

 Une infusion de la plante entière est employée contre les nausées.

 Contre les rhumatismes, elle est utilisée sous forme de bain.

 La plante entière est utilisée en cas d’affections intestinales.

 Contre les problèmes respiratoires.

 Elle est utilisée comme ténicide et contre les salmonelloses.

 Les racines sont utilisées dans les problèmes de fertilité.

II.4.2.2 Spécialités :

 Phytostandard de Plantain lancéolé :

Composition (pour deux gélules) :

 466 mg de feuille de Plantago lanceolata

Posologie :

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 1 à 2 gélules par jour

Indications :

 Allergies respiratoires

 Asthme

 Bronchite avec toux sèche

 Toux trainante

 Allergies cutanées

 Allergies saisonnières

Cette spécialité est un EPS (Extrait de Plantes fraîches Standardisées). Les feuilles sont récoltées fraiches, puis sont congelées avant d’être broyées afin d’en extraire les principes actifs. L’extrait est alors lyophilisé et mis en gélules.

 EPS phytostandard plantain lancéolé :

Compositon :

 Extrait feuille de Plantain lancéolé

 Glycérine d’origine végétale

Posologie :

 Curatif : 3 cuillères à café par jour pendant 8 jours

 Préventif : 1 cuillère à café par jour pendant 1 à 3 mois

Indications :

 Toux sèche

 Infection bactérienne récidivante

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 Bronchite avec température et toux sèche

 Pathologies respiratoires récidivantes post infectieuses ou post-vaccinales

 Toux à composante allergique

 Pranarom Allergoforce :

Composition :

 Huiles essentielles : Katrafay, Poivre noir, Sapin baumier, Tanaisie annuelle, Camomille noble, Matricaire, Lédon du Groenland

 Plantago lanceolata (feuille)

Posologie : jusqu’à 5 fois par jour

 Adultes et enfants > 12 ans, femmes enceintes et allaitantes : 1 à 4 pulvérisations par narine

 Enfants de 6 à 12 ans : 1 à 2 pulvérisations par narine

 Enfants de 3 à 6 ans : 1 pulvérisation par narine

Indications : agit contre les manifestations allergiques provoquées par des allergènes

 Décongestionne le nez

 Calme les éternuements

 Apaise les irritations des muqueuses

Le plantain lancéolé est inséré dans cette formule pour son action apaisante.

II.4.2.3 Cosmétiques :

Le mucilage des graines est un excellent épaississant utilisé en cosmétique, notamment comme lotion fixante pour les cheveux. (Gurib-Fakim 2008)

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II.4.2.4 Utilisations culinaires :

Le plantain lancéolé trouve également sa place en cuisine, il apporte un goût de champignons aux plats. Toutes les parties de la plante peuvent être utilisées (www.cdnpb.fr):

Feuilles : Les feuilles centrales peuvent être mangées comme des épinards, en salade cuite ou dans les omelettes. On peut en extraire le jus et elles sont utilisées dans certains spiritueux.

Fleurs : D’avril à juillet, les boutons floraux peuvent être mangés crus. On peut aussi les conserver dans l’huile ou le vinaigre.

 Graines : Elles peuvent être utilisées comme condiment et sont le plus souvent cuisinées avec des légumes. L’huile qu’elles contiennent apporte une touche de noisette sur les toasts et dans les salades.

 Racines : Elles doivent être bien nettoyées puis on peut les émincer pour les utiliser dans des tourtes avec d’autres légumes (tomates, poivrons, carottes).

Dans l’industrie agroalimentaire, il sert de stabilisateur dans la confection des crèmes glacées. Sa qualité gélifiante est comparable à celle de l’agar-agar, et il est beaucoup moins coûteux.

Enfin, au Royaume-Uni, il est utilisé comme aide dans le sevrage tabagique. (Gurib-Fakim 2008)

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Centaurea cyanus :

III.1 Généralités :

III.1.1 Etymologie et dénominations :

Le nom centaurea vient du grec « Kentauros », qui signifie centaure. C’est le centaure Chiron, créature mythologique mi-cheval mi-homme, qui est à l’origine de ce nom. Il possédait de nombreuses connaissances que ce soit dans les domaines de la guerre, de la chasse, de la musique ou encore de la médecine et des plantes. Ainsi, alors qu’il avait reçu dans le pied une flèche empoisonnée tirée par Hercule, il utilisa du bleuet sur sa plaie, ce qui lui permit de découvrir les bienfaits thérapeutiques de cette centaurée. C’est donc en son honneur que ce nom a été donné à cette plante. (Zeman 2014)

Le nom cyanus a également une origine grecque puisqu’il dérive de « Kuanos » qui signifie bleu, ce qui se réfère directement à la couleur de la fleur. (Wilson et Girard 2008)

Il y a également une autre explication possible à l’attribution du nom « cyanus » au bleuet. En effet, la déesse Flore choisit de métamorphoser en bleuet le jeune poète Cyanos afin de lui rendre hommage : car celui-ci consacrait ses œuvres à la nature. (Fuinel 2002)

Les noms vernaculaires donnés à cette plante sont très souvent en rapport avec la couleur bleue de ses fleurs :

 Français : bleuet

 Anglais : Bluebottle

 Espagnol : Azulejo

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Le nom « casse-lunette » rappelle son utilisation en ophtalmologie.

Le nom « barbeau » est lui donné en référence aux motifs représentant des fleurs de bleuet sur de la faïence ou de la porcelaine à la fin du XVIIIe siècle. (Verboomen et Schoute 2006)

Centaurea cyanus

Français Bleuet, Bluet, Audifoin, Blavelle, Casse lunettes, Centaurée bleuet, Barbeau, Fleur de Zacharie

Anglais Cornflower, Bluebottle, Bachelor’s button, Boutonniere flower

Allemand Kornblume

Espagnol Azulejo, Aciano

Italien Fiordalisovera

Portugais Fidalginhos

Tableau 8 : Noms vernaculaires donnés dans certains pays d’Europe à l’espèce Centaurea cyanus (www.tela-botanica.org : C)

III.1.2 Utilisations traditionnelles de Centaurea cyanus:

Les premières traces du bleuet remontent à 4000 ans av JC, sous la forme de reproductions de cette fleur dans l’ancienne Egypte. Elle était considérée comme un symbole de la vie et de la fertilité notamment en raison de sa ressemblance avec les fleurs de lotus bleu (Nymphaea caerulea).

C’est vers 1360 av JC que l’on retrouve les premières représentations de Centaurea cyanus sur des fresques murales ou sur de la faïence. Les fleurs de cette plante sont également utilisées comme modèles de bijoux pour les femmes.

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Figure 25 : Moule et bijou reproduisant la forme d’une fleur de bleuet (www.blog.liverpoolmuseums.org.uk) Des fleurs de Centaurea cyanus ont été retrouvées dans le tombeau du pharaon Toutankhamon, mort vers 1327 avant JC, par l’archéologue Howard Carter. Elles étaient mises dans le tombeau des morts afin de les accompagner sur leur chemin de la réincarnation. En effet, à leur mort, les pharaons devenaient un avec Osiris, dieu de la fertilité qui avait introduit l’agriculture. Après avoir été assassiné par son frère Seth, il devint le souverain du monde de l’au-delà. Il fut alors ressuscité par sa femme Isis dans un champ de blé, or le bleuet était très souvent retrouvé dans des champs de blé (d’où le nom anglais cornflower : fleur de blé).

Cette plante présentait aussi une symbolique chrétienne. En effet, elle était associée au Christ, car elle aurait permis de soigner une blessure causée par une flèche trempée préalablement dans le sang de l’Hydre de Lerne. Or, cette Hydre avait la forme d’un serpent, symbole du diable que le Christ avait vaincu.

Cette fleur a aussi été représentée par des artistes peintres, notamment par Botticelli au XVe siècle. (Kandeler et Ullrich 2009)

Plus récemment, le bleuet a été pris pour emblème de la Première Guerre Mondiale. En effet, sa couleur bleue rappelait les tenues des soldats français. De plus, elle était avec le coquelicot une des plantes qui arrivaient à pousser dans les tranchées labourées par les obus de la guerre.

81

Figure 26 : Affiche de propagande durant la première guerre mondiale (www.evry- mosaique91.hautetfort.com) Ainsi, au sortir de la guerre, un atelier est créé pour que les soldats invalides et mutilés puissent fabriquer des bleuets en tissu afin que ceux-ci aient un revenu. En 1935, le bleuet devient officiellement la fleur représentant les « Morts pour la France », et elle est mise en vente tous les 11 novembre afin de financer les œuvres en faveur des anciens combattants, des blessés de guerre, et des veuves et des orphelins. A partir de 1957, le 8 mai est instauré comme deuxième jour de collecte. (www.bleuetdefrance.fr)

82

III.2 Etude botanique :

III.2.1 Classifications :

III.2.1.1 Classification systématique ou « classique » :

Règne Plantae

Sous-règne Tracheobionta

Division Magnoliophyta

Classe Magnoliopsida

Sous-classe Asterideae

Ordre Asterales

Famille Asteraceae

Genre Centaurea.L

Espèce Centaurea cyanus L.

Tableau 9 : Place de l’espèce Centaurea cyanus dans la classification systématique d’après Cronquist. (www.plants.usda.gov)

83

III.2.1.2 Classification APG (Angiosperm Phylogeny Group):

Clade Angiospermes

Clade Dicotyledones vraies

Clade Noyau des Dicotylédones vraies

Clade Asteridees

Clade Campanulidees

Ordre Asterales

Famille Asteraceae

Genre Centaurea

Espèce Centaurea cyanus

Tableau 10: Place de l’espèce Centaurea cyanus dans la classification APG (www.wikipedia.org: C)

III.2.2 Description botanique de l’espèce Centaurea cyanus :

III.2.2.1 Etude macroscopique :

III.2.2.1.1 Caractères végétatifs :

84

Figure 27 : Planche botanique Centaurea cyanus (www.wikipedia.org: C) 85

Centaurea cyanus est une plante annuelle ou bisannuelle (plus rare) c’est-à-dire qu’elle accomplit son cycle de vie en un an voire en deux ans. Dans ces cas-là, la plante va développer son appareil végétatif durant la première année puis elle va rentrer en dormance pendant la période froide.

Elle mesure entre 30 à 80 cm, et possède une tige ronde dressée, qui peut donc se développer à la verticale, ramifiée et herbacée. Elle a une surface cannelée, tomenteuse, c’est- à-dire qu’elle est recouverte de poils lui donnant un aspect de duvet. Les rameaux sont anguleux et grêles. (www2.dijon.inra.fr) (www.abiris.snv.jussieu.fr) (Chiru et al 2013)

Figure 28 : Tige cannelée et recouverte d’un duvet de poils de Centaurea cyanus (www.tela- botanica.org: Goeau 2013) Les feuilles sont alternes, tomenteuses surtout lorsqu’elles sont jeunes.

Les feuilles inférieures possèdent un pétiole, leur limbe est étroit et elliptique, c’est-à- dire qu’il possède une forme ovale et une largeur identique au niveau de l’apex et du pétiole. La feuille est entière ou à lobes pennés avec des folioles qui sont disposées en rang le long de la nervure principale. Les bords sont entiers ou parfois présentent des dents éparses.

86

Les feuilles supérieures sont caulinaires, elles ne présentent donc pas de pétiole, elles sont de forme elliptique à linéaire avec des bords entiers. (www.luontoportti.com)

Figure 29 : Planche de Centaurea cyanus présentant des feuilles pennées à la base et linéaires vers le haut (www.hortuscamden.com)

Figure 30 : Feuille de bleuet avec un duvet de poils important (www.abiris.snv.jussieu.fr, Goujeon)

87

III.2.2.1.2 Caractères floraux :

Figure 31 : Fleur de Centaurea cyanus (www.tela-botanica.org, Andrieu 2013) Le bleuet est une plante à capitules composés de fleurons tubulés, c’est-à-dire que ce que l’on pense être une fleur unique est en fait un amas de fleurs regroupées sur un plateau. Le réceptacle du capitule est de forme ovoïde et est entouré de bractées membraneuses bordées de cils courts sur la face externe, et glabres et luisantes sur la face interne. Les bractées sont de taille croissante de la base vers le sommet, et possèdent un petit appendice brun-noirâtre à blanchâtre, bordé au sommet de dents brunes. (Pharmacopée française 2011)

Figure 32 : Capitule de Centaurea cyanus (www.tela-botanica.org : Bui 2012)

88

Le calice n’est constitué que de quelques soies blanches, la corolle est bleue et gamopétale, c’est-à-dire qu’elle est composée de cinq pétales qui sont soudés à la base pour former un tube étroit qui va s’ouvrir au sommet, et qui dans le cas présent est denté. Les fleurs positionnées à l’extérieur, stériles, sont plus grandes et possèdent entre cinq et dix dents de tailles différentes Les fleurs du centre, fertiles et hermaphrodites, sont plus nombreuses mais plus petites, avec une corolle tubulaire très évasée au sommet et composée de cinq pétales de taille identique. (Pharmacopée française 1995) (www.luontoportti.com) (Chiru et al 2013)

Figure 33 : Calice et corolle du bleuet (www.abiris.snv.jussieu.fr, Goujeon) Les cinq étamines exertes sont soudées entre elles sur toute leur longueur par leur anthère pour former un manchon qui entoure le style épaissi et velu. Elles sont surmontées de stigmates ayant la forme d'appendices triangulaires aigus violet foncé. (Pharmacopée française 1995)

Les fruits sont des akènes de forme ovale mesurant entre 3,5 et 4 mm de long et de couleur jaunâtre. Leur surface est pubescente et ils portent à leur sommet une couronne de poils de quelques millimètres. (www.luontoportti.com)

89

Figure 34 : Les fruits du bleuet (www.abiris.snv.jussieu.fr, Goujeon)

III.2.2.2 Etude microscopique :

La pharmacopée française inclut dans la monographie de Centaurea cyanus une étude au microscope du bleuet pulvérisé.

La poudre contient de nombreux grains de pollen, de formes elliptiques, avec 2 pores latéraux. La paroi externe des grains de pollen est réticulée, avec une partie externe lisse et elle est plus épaisse autour des pores. Il y a également des poils tecteurs, courts, unicellulaires, des prismes d'oxalate de calcium et des débris parenchymateux pouvant contenir des canaux sécréteurs à contenu jaune orangé. (Pharmacopée française 1995)

III.2.2.3 Identification par CCM :

La pharmacopée française permet l’identification du bleuet grâce à une chromatographie sur couche mince qui s’effectue sur un gel de silice.

La solution à examiner est constituée d’un gramme de bleuet pulvérisé mélangé avec 6 mL d’une solution contenant 1 mL d'acide chlorhydrique et 9 mL de méthanol. La solution témoin est composée d’1 milligramme de chlorure de cyanine dissout dans 1 mL de méthanol. Après avoir déposé sur la plaque 5 µL de la solution témoin et 10 µL de la solution à examiner,

90

on laisse le développement s’effectuer sur un parcours de 15 cm, avec un mélange de 10 volumes d'acide acétique, de 20 volumes d'eau et de 40 volumes de butanol, puis on laisse sécher la plaque à l'air avant de faire l’examen à la lumière du jour. (Pharmacopée française 1995)

Haut de la plaque

______

1 bande bleue-violacée

______

Cyanine : 1 bande bleue-violacée 1 bande bleue-violacée

Solution témoin Solution à examiner

Figure 35 : Résultat d’une CCM comparant une solution témoin contenant de la cyanine avec une solution à examiner préparée à partir de bleuet pulvérisé (Pharmacopée française 1995)

III.2.2.4 Distribution géographique et culture :

Le bleuet pousse principalement dans les champs de céréales et est considéré comme une espèce messicole, c’est-à-dire qu’il a un cycle biologique identique à celui des céréales. On retrouve cette espèce surtout dans les cultures d’hiver (blé, orge, colza et moutarde) et parfois dans celles de printemps (tournesol). (Bellanger 2011)

Cette espèce a une répartition assez étendue puisqu’on la retrouve en Amérique du Nord, en Afrique du Nord et en Europe, bien qu’elle se fasse plus rare en Europe de l’Ouest à cause notamment de l’accroissement de l’utilisation d’herbicides dans les champs de céréales.

91

En France, c’est une plante qui pousse dans tous les départements métropolitains en dehors du Val de Marne. (Bellanger 2011)

Figure 36 : Distribution géographique de Centaurea cyanus en métropole française (www.tela-botanica.org: C) Cette plante pousse essentiellement dans les champs de céréales, les terres en jachère, en friche, sur les bords de route. Pour cela elle a besoin d’un sol poreux et riche en nutriments, dont le pH est compris entre 6,6 et 7,6. L’ensoleillement doit être important et les apports hydriques doivent être quotidiens. (Lim 2014)

92

III.3 Composition chimique, propriétés :

III.3.1 Composition chimique :

III.3.1.1 Flavonoïdes :

Plusieurs sous-classes de flavonoïdes sont présentes dans cette plante :

 Flavones : apigenine, hispiduline, lutéoline

 Flavonols : kaempferol, quercetine, isorhamnetine

 Flavones glycosides : cosmosiin, apiin, apigenin 4’-O-β-ᴅ-glucopyranoside, apigenin 4’-O-β-glucoside 7-O-β-glucuronide, apigenin 7-O-β-ᴅ-glucuronide 4’-O-(6- O-malonyl-β–ᴅ-glucoside), cynaroside, graveobioside A

 Flavonols glycosides : kaempferide glucoside, kaempferol 7-O-β-ᴅ- glucoside, rutine, quercimeritrine, isorhamnetin 7-O-β-ᴅ-glucopyranoside

 C-Glycosylflavonoides : isoswertisine

 Autres : Pelargonidin 3,5-diglucoside, Pelargonidin 3-(6’’-succinylglucoside) 5- glucoside.

(Formisano et al 2012)

III.3.1.2 Acides phénoliques :

L’acide caféique et l’acide chlorogénique ont été découverts dans les inflorescences de Centaurea cyanus. (Chiru 2009)

93

III.3.1.3 Alcaloïdes

Il a été démontré que les graines de Centaurea cyanus contiennent des alcaloides indoliques : moschamine, cis-moschamine, centcyamine et cis-centcyamine (Sarker et al 2001)

III.3.1.4 Anthocyanes :

Les anthocyanes sont les pigments naturels des plantes. Dans le cas présent ils donnent la couleur bleue caractéristique des fleurs du bleuet, les principaux étant : cyanine, centaurocyanine et protocyanine. (Takeda et Tominaga 1983)

III.3.1.5 Lignanes :

Ce sont des composés phénoliques dont le rôle au sein de la plante est encore inconnu. Dans le bleuet, des lignanes ont été découvertes dans les graines et sont au nombre de deux : berchémol et lariciresinol 4’ -O-β-ᴅ-glucopyranoside. (Shoeb et al 2004)

III.3.1.6 Autres

Les parties aériennes du bleuet contiennent des huiles essentielles, les trois plus présentes étant : carvacrol (25,5%), acide hexadecanoïque (6,4%), acide dodecanoïque (4,7%). (Karamenderes et al 2008)

Des composés coumariniques ont également été retrouvés après une extraction par l’acétone de la plante. Deux molécules ont été découvertes : scopolétine et umbelliferone. (Bubenchikova 1991)

Des tanins ont été découverts (Chiru 2009)

94

III.3.2 Pharmacologie

III.3.2.1 Propriété anti-inflammatoire :

Le potentiel anti-inflammatoire a été mis en évidence par un groupe de chercheurs franco-belges. Pour ce faire, ils ont choisi d’étudier la plante à travers deux extraits tirés de fleurs de bleuet : le premier est soluble dans l’eau et soluble dans l’éthanol (WSES=Water Soluble Ethanol Soluble), et le second est soluble dans l’eau et insoluble dans l’éthanol (WSEI=Water Soluble Ethanol Insoluble).

Le premier test consiste à administrer au niveau intrapéritonéal des extraits de Centaurea cyanus ou de l’indométacine, de l’acide acétylsalicylique ou le solvant seul puis, 30 minutes après, à induire une inflammation au niveau d’une des deux pattes arrière du rat en injectant du carréghenane ou du zymosane. Trois heures après les deux pattes arrière sont sectionnées et pesées afin de déterminer dans quelle mesure s’est étendu l’œdème.

Un autre test est effectué sur des oreilles de souris. Celui-ci consiste en l’application locale d’huile de croton sur une oreille de souris afin d’engendrer une inflammation. Puis 5 minutes après, des extraits de bleuet ou d’indométacine sont mis sur l’oreille. Après plusieurs heures, les deux oreilles sont sectionnées afin de pouvoir les peser et comparer la différence de poids.

Leurs résultats ont montré que seul l’extrait WSEI présente une activité anti- inflammatoire dose dépendante dans les deux expériences. (Garbacki et al 1999)

III.3.2.2 Propriété anti-cancéreuse :

Des chercheurs ont démontré que certaines Astéracées et notamment le bleuet possédaient une activité anti-cancéreuse. En effet ils ont étudié l’action qu’exerçaient ces plantes contre une lignée de cellules de lymphocytes T humains issue d’une leucémie lymphoblastique aigüe à cellules T. Pour ce faire, ils ont évalué la concentration inhibitrice

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médiane (CI50), c’est-à-dire dans le cas présent la concentration de la plante nécessaire pour inhiber 50% des cellules issues de la lignée cellulaire cancéreuse, ainsi que le pourcentage de cellules étant en début et en fin d’apoptose après incubation de celles-ci avec les extraits à étudier au bout de 4 et 48 heures.

Leurs résultats montrent que les herbes de Centaurea cyanus ont une activité cytotoxique plus importante par rapport aux inflorescences et que les cellules étant en fin d’apoptose ou nécrosées étaient 10 fois plus nombreuses après 48 heures d’incubation pour les inflorescences de bleuet par rapport à ce qui se passe habituellement dans des conditions normales. (Wegiera et al 2012)

III.3.2.3 Propriété gastro-protectrice :

La présence de certains polyphénols (quercétine, apigénine, dérivés de l’acide caféique), présents dans le bleuet, connus pour leur activité anti-ulcère a conduit des chercheurs à étudier le potentiel protecteur de Centaurea cyanus sur la muqueuse gastrique.

Pour cela, ils ont immergé et immobilisé des rats dans de l’eau froide en position dorsale afin de provoquer un stress qui va engendrer l’apparition d’un ulcère par l’augmentation de la synthèse de l’acide gastrique.

Ils ont formé trois groupes :

 Groupe 1 : c’est le groupe contrôle qui est constitué de rats subissant l’épreuve de stress et qui n’est pas traité.

 Groupe 2 : ce groupe reçoit une heure avant l’épreuve de stress une dose de ranitidine qui est un antagoniste des récepteurs H2 à l’histamine qui inhibe la sécrétion de l’acide gastrique.

 Groupe 3 : ce dernier groupe est lui aussi soumis à l’épreuve de stress mais reçoit une heure avant celle-ci une dose du produit végétal final contenant les polyphénoles et les polysaccharides étudiés. Ce produit végétal final est 96

obtenu à partir des fleurs et herbes de Centaurea cyanus après plusieurs extractions faites dans l’eau, l’éthanol ou l’acétone.

Pour déterminer l’activité anti-gastrique, les chercheurs ont mesuré les lésions gastriques présentes sur les tissus superficiels, moyens et profonds dans les trois groupes testés, puis ils ont comparé les résultats des groupes 2 et 3 avec le groupe contrôle afin de déterminer la diminution des lésions gastriques.

Figure 37 : Tableau comparant l’activité gastro-protective de Centaurea cyanus par rapport à la ranitidine (Pirvu et al 2012) Leurs résultats démontrent le potentiel du bleuet comme antiulcéreux puisque non seulement celui-ci diminue les lésions gastriques par rapport au groupe contrôle mais également par rapport au groupe recevant de la ranitidine qui est une molécule utilisée en médecine humaine afin de diminuer l’acidité gastrique. (Pirvu et al 2012)

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III.3.2.4 Propriété antimicrobienne :

L’activité antibactérienne de Centaurea cyanus a été investiguée par un groupe de chercheurs à travers un extrait aqueux et un extrait alcoolique du bleuet. Ils ont travaillé sur plusieurs bactéries : Agrobacterium radiobacter pv. tumefaciens, Bacillus subtilis, Erwinia carotovora, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Ps. fluorescens, Sarcina lutea, Staphylococcus aureus.

Ils ont pu déterminer que l’extrait alcoolique a une activité plus importante que l’extrait aqueux. Seule la bactérie E.coli présente une résistance totale contre Centaurea cyanus puisqu’elle n’est pas du tout affectée par ses deux extraits. C’est la bactérie Agrobacterium radiobacter qui est la plus sensible quel que soit l’extrait utilisé. (Stanojkovic et al 2008)

III.4 Usages actuels

III.4.1 Ophtalmologie

III.4.1.1 Indications :

Centaurea cyanus peut être utilisé en ophtalmologie dans le traitement des conjonctivites, des yeux rouges et gonflés en cas de fatigue grâce à ses propriétés anti- inflammatoire et astringente. (Chiru 2009) (Bruneton 2009)

III.4.1.2 Spécialités :

III.4.1.2.1 Collyres :

 Innoxa Gouttes Bleues® :

Composition :

 Eau distillée de Bleuet 98

 Eau distillée de Sureau

 Eau distillée de Mélilot

 Eau distillée d’Hamamélis

 Eau distillée de Camomille

 Bleu de méthylène

 Azylène

 Chlorure de benzalkonium

 Borate de sodium, Chlorure de sodium

Indications :

 Diminuer les signes de fatigue oculaire : picotements, brûlures, démangeaisons, tiraillements, rougeurs

 Hydratation de la cornée

Posologie :

 1 à 2 gouttes plusieurs fois par jour (30 min minimum entre chaque administration)

 Se conserve 15 jours après ouverture

 Optigem® collyre :

Composition :

 Bleuet

 Eau de source

Indications :

99

 fatigue oculaire

 sécheresse oculaire

 lubrification des lentilles de contact

 irritations

 inflammation de la conjonctive

Posologie :

 2 à 3 gouttes plusieurs fois par jour

III.4.1.2.2 Cosmétiques :

Le bleuet est utilisé dans un shampooing spécifique pour les cheveux blancs, car grâce à ses pigments naturels bleus, il permet de donner un reflet bleuté aux cheveux blancs. (Pieroni et al 2004)

 Eau florale de bleuet :

L’eau florale est un extrait d’une plante obtenu par un entrainement à la vapeur d’eau de produits hydrosolubles présents dans la plante.

Cette eau florale est utilisée comme décongestionnant des yeux gonflés ainsi que comme anticerne. Pour cela elle est appliquée à l’aide de compresses imbibées pendant quelques minutes matin et soir.

Cette eau est également utilisée comme démaquillant.

 Klorane Shampooing à la Centaurée®, raviveur d'éclat et déjaunissant :

Composition :

 Extrait de centaurée bleue 1 %

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 Base lavante douce

 Polymère douce

Indication :

 Destiné aux cheveux blancs et gris afin d’apporter des reflets argentés et de diminuer le jaunissement

Posologie :

 Laisser poser quelques minutes avant de rincer

III.4.2 Autres utilisations

Cette plante est également utilisée dans d’autre pays comme en Russie où son utilisation est très variée, puisqu’elle est employée comme diurétique et dans certaines infections urinaires (cystite), dans le traitement de la toux, dans certaines affections nerveuses, les problèmes gastriques, les saignements utérins, les diarrhées infantiles. (Shikov et al 2014)

Elle est également antiprurigineuse, permet d’améliorer la digestion et est utilisée en bain de bouche afin de soigner les saignements des ulcères et des saignements des gencives. (Chiru 2009)

Le bleuet peut être considéré comme une plante ornementale car ses pétales séchés sont utilisés dans les pots-pourris du fait de la couleur bleue qui perdure même après que la fleur est séchée. (Chiru 2009)

Les fleurs sont comestibles et sont utilisées en salade surtout pour décorer les plats.

101

Conclusion :

Ces trois plantes sont reconnues comme ayant des propriétés en ophtalmologie, certaines étant même utilisées dans cette indication depuis des siècles.

Euphrasia officinalis est l’espèce qui a la documentation historique et scientifique la plus importante, puisque plusieurs ouvrages anciens ont rapporté ses bienfaits oculaires, et plus récemment, des études ont démontré son intérêt réel en ophtalmologie grâce à ses propriétés antiinflammatoire et astringente notamment.

Le plantain lancéolé a également été étudié par la communauté scientifique, ce qui a permis de mettre en évidence de nombreuses propriétés (antioxydante, antiinflammatoire, cicatrisante …), toutefois, aucune étude n’a ciblé son utilisation en ophtalmologie. Elle est tout de même avec l’euphraise une des deux plantes les plus employées en cas de problème oculaire par l’intermédiaire notamment du collyre Sensivision® qui joue un rôle important en pharmacie dans le conseil des yeux irrités.

L’utilisation de la centaurée est moins documentée et ses propriétés s’orientent plus vers une utilisation cosmétique. En effet, celle-ci est plus connue pour le symbole qu’elle représente que pour ses bienfaits thérapeutiques. Toutefois, elle est très souvent employée pour redonner un éclat aux yeux fatigués, ainsi que pour ses utilisations en cosmétologie, puisqu’elle est utilisée pour le soin de la peau et des cheveux notamment.

D’autres plantes sont utilisées en ophtalmologie, mais leur recours est plus marginal : le souci des jardins (Calendula offiinalis), la camomille matricaire (Matricaria recutita), le mélilot (Melilotus officinalis) etc…

Le pharmacien d’officine a un conseil assez limité en ophtalmologie du fait du peu de spécialités disponibles. Or les collyres à base de plantes, même s’ils sont peu nombreux, ont une place importante dans ce conseil. On peut penser qu’à l’avenir les laboratoires pourraient 102

développer de nouvelles spécialités phytothérapiques, car ils ont à leur disposition un catalogue de plantes très important.

103

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UNIVERSITE DE NANTES Année de la soutenance FACULTE DE PHARMACIE 2015 ______

Nom - Prénom : ROUAUD Adèle Titre de la thèse : Principales plantes utilisées en conseil en ophtalmologie : Euphrasia officinalis, Plantago lanceolata, Centaurea cyanus ______

Résumé de la thèse : En officine, l’un des rôles majeurs de l’équipe officinale est le conseil. Grâce à la phytothérapie le pharmacien a à sa disposition un grand nombre de plantes lui permettant d’assurer ce conseil. En ophtalmologie, les spécialités disponibles à base de plantes sont peu nombreuses et tournent essentiellement autour de trois espèces : Euphrasia officinalis, Plantago lanceolata, Centaurea cyanus. Les données historiques et scientifiques à notre disposition valident pour l’une d’entre elles son utilisation dans ce domaine tandis que les autres ont une utilisation plus empirique qui est toutefois confirmée par leurs propriétés pharmacologiques. En pharmacie de ville, ces espèces permettront de soigner les problèmes oculaires mineurs que sont l’irritation, les yeux rouges et gonflés, la gêne et la fatigue oculaire notamment. ______

MOTS CLÉS : OPHTALMOLOGIE, PLANTES, EUPHRAISE, EUPHRASIA OFFICINALIS, PLANTAIN, PLANTAGO LANCEOLATA, BLEUET, CENTAUREA CYANUS ______

JURY

PRÉSIDENT : M. Yves-François POUCHUS, Professeur de Botanique, Faculté de Pharmacie de Nantes

ASSESSEURS : Mme Claire SALLENAVE-NAMONT, Maître de Conférences de Botanique Faculté de Pharmacie de Nantes

M. Eric LETOURNEUX, Pharmacien 44600 Saint-Nazaire ______

Adresse de l'auteur : 44600 Saint-Nazaire

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