Circuit de découverte du patrimoine angevillois

Carte de Cassini (XVIIIe s.)

Recherches effectuées par Victor Benz Janvier 2016 1. la place Gabriel MAIRE

Gabriel Maire (1912-1990) avait un nom prédestiné puisqu’il a été maire d’ de 1945 à 1977. Mais avant d’être la place du village, il y avait une marre… qui servait d’abreuvoir et fut en fait comblée vers 1914 pour des raisons de salubrité.

Une histoire raconte qu’un lièvre tomba dans la marre. Les ménagères ne voulurent pas gâcher ce « bouillon de lièvre » qui leur était offert. Elles puisèrent ainsi toute l’eau, ce qui valut le sobriquet de « Houesenbritt » aux habitants d’Angevillers.

Vers 1905

2. la mairie

La mairie-école d’Angevillers a été construite en 1833-1835. Elle comprenait la salle de classe, les locaux de l’administration municipale et le logement de l’instituteur. On peut encore lire sur le linteau l’inscription :

« MAISON 1835 D’ECOLE»

Vers 1910 3. le presbytère

C’est à cet endroit qu’ont vécu les curés d’Angevillers jusqu’en 1988. Le presbytère précédent a été vendu comme Bien National pendant la Révolution française à Henri Ooms et racheté par la Commune. L’abbé Nicolas Baudouin qui fut de 1809 à 1839 administrateur de l’annexe vicariale d’Angevillers dépendante de la paroisse d’, était obligé, comme en témoigne le courrier à l’Evêché d’un de ses confrères, de déplacer son lit par temps de pluie tant la toiture était en mauvais état.

Le presbytère fut reconstruit au même emplacement en 1844. Il fait aujourd’hui partie d’un vaste ensemble réaménagé abritant la Mairie, la Poste, des salles de réunion.

On peut voir à droite de la bâtisse une extension construite vers 1875 qui a servi de remise pour la pompe à incendie et à l’occasion de « prison communale » ou plutôt de cellule de dégrisement… 4. l’ancienne église

L’origine de l’église d’Angevillers est très mal connue. La plus vieille mention date de 1360. L’église a certainement été détruite, du moins en partie pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Elle a été réparée plusieurs fois, le chœur a étéreconstruit en 1741 aux frais du curé de l’époque. Elle subit de gros travaux en 1845 et le clocher fut reconstruit en 1880. Désaffectée du culte seulement en 1974, elle a servi de cinéma paroissial ainsi que de salle de théâtre avant de devenir salle socioculturelle.

5. la nouvelle église

L’arrivée de l’abbé Keime comme curé d’Angevillers en 1935 marque un tournant dans l’histoire de la paroisse. Contraint à célébrer trois messes le dimanchematin, il eut l’audace de proposer la construction d’une nouvelle église.

Le premier projet d’agrandissement de l’ancienne église étant impossible techniquement, et le projet de construire une nouvelle église dans le parc de M. Renoir, entre le vieux village et la nouvelle Cité des Jardins, n’ayant pu aboutir, la construction de l’église actuelle fut décidé.

La première pierre fut posée en 1938. En 1940, le gros œuvre était terminé mais l’abbé Keime fut mobilisé puis expulsé et les travaux furent interrompus pendant la guerre. En 1946, elle fut inaugurée et consacrée le 22 juin 1947.

Œuvre de tous les paroissiens, chacun a pu apporter sa contribution financière par des dons ou en participant aux nombreuses kermesses ; par un coup de main sur le chantier en moulant des pierres ou en en assurant le transport. Même les petits garçons ont participé à la réalisation des vitraux en donnant leurs petits soldats de plomb…

6. le « jardin du curé »

Le jardin, aujourd’hui parking, se trouve à l’emplacement d’un ancien café qui a été détruit pour laisser place à la construction de l’église. Autrefois, une petite montée bordée de marronniers appelée « Kleppschen » permettait d’accéder à l’ancienne église.

Vers 1935

7. la seconde cité minière ou « Colonie du bas »

Plusieurs mines se sont ouvertes à dans les années 1880. La population a très vite augmenté et les premiers mineurs sont venus s’installer à Angevillers dès 1883 chez des particuliers.

La rue des Tilleuls a été terminée vers 1918-1920 pour accueillir une population toujours plus nombreuse de mineurs. Cette forte croissance de la population entraîne également une vitalité démographique. L’année 1906 marque un record avec 51 naissances dans l’année alors que quelques années auparavant il n’y en avait qu’une quinzaine en moyenne…

8. l’emplacement du château

La famille de Bassompierre, qui a possédé le fief d’Angevillers du XIVème au XVIIème siècle, habitait au château de Bassompierre, délaissé par la suite pour le château d’Haroué ou même la place des Vosges à Paris où vécut le Maréchal François de Bassompierre (1579-1645). La seigneurie a été vendue à Jacques-Antoine Lecomte, maître de forges à qui les revend à un certain Jean-Martin Wendel… Il semble que ses héritiers – Pierre Lombard de Saint-Pierre et son épouse Catherine-Antoinette Lecomte – ont fait rebâtir en partie un château ruiné pendant la guerre de Trente Ans. La seigneurie passe ensuite au baron Charles de Bergh qui y fait sa résidence principale. A sa mort, il est inhumé devant l’autel de la Vierge dans l’église, tandis que plusieurs de ses enfants morts en bas-âge sont inhumés dans le chœur. Une dernière fois, la seigneurie est vendue à Dominique Elminger, maître des Eaux et Forêts de qui a été contraint de quitter Angevillers au moment de la Révolution. Le château reste en ruine et ses héritiers revendent l’emplacement et les pierres à la famille Mouraux qui ont fait bâtir la ferme actuelle.

vers 1826

9. la ferme dite « A Charels » (173 rue de )

Cette ferme a été reconstruite en 1761 par Nicolas Frantz, agriculteur et greffier de la seigneurie d’Angevillers. Il est l’unique héritier de Charles Kieffer, son grand-père maternel de qui vient le surnom de la ferme. Depuis sa mort en 1784, cette maison s’est transmise parmi les descendants de la famille Frantz. A l’origine, dans la niche se trouvait une statue de saint Hubert. Après la libération d’Angevillers, des Américains ivres ont joué au football avec la tête du saint… Depuis les propriétaires ont fait placer la statue de sainte Anne qui instruit sa fille, la Vierge Marie.

10. L’épicerie Adamy (147 rue de Fontoy)

11. Ancien calvaire Cette croix très ancienne se trouvait auparavant dans le jardin des propriétaires. Le fût étant brisé, elle a été placée dans le mur du jardin dans les années 1950. Elle porte l’inscription, peu lisible aujourd’hui, « ...ERICHMENT… » peut être un un parent de Clément Mentgen qui fut maire d’Angevillers en 1634. Le nom de cette famille, disparaît d’Angevillers au début du XVIIIe siècle. 12. la ferme « A Robertshaus » (261 rue de Fontoy)

Cette ferme comme la plupart des maisons de la rue a été reconstruite à la suite du terrible incendie de 1833 qui ravagea 15 maisons de la rue de Fontoy. Un linteau de réemploi daté de 1623 porte sans doute les initiales des constructeurs : « ANNO 1623 ONDE ». C’est probablement la maison natale de l’abbé Auguste Chrysostome Schneider (1841-1917). Elle a été habitée par les familles Schneider-François, Robert-Baué puis Lehnert.

13. le café « » (275 rue de Fontoy)

Joseph Florange ouvre son café dans la maison des grands- parents de son épouse vers 1897. Le café est resté en activité pendant presque un siècle.

14. la maison Soumer-Réard (293 rue de Fontoy)

Elle aussi fut détruite en 1833. Joseph Réard et son épouse Marie-Anne Mangeot la firent reconstruire. Leur fille et leur gendre s’y installèrent et c’est dans cette maison que sont nés :  Jean-Baptiste Soumer (1857-1912), lieutenant et chevalier de la Légion d’honneur  François-Xavier (1859-1879), mort séminariste  Marie (1860-1930), religieuse de Sainte-Chrétienne  Ainsi qu’Emilie, Anne-Marie, Thérèse, François-Joseph et Marie…

15. la maison du dentiste Schwartz (316 rue de Fontoy)

Jusqu’en 1932 s’élevait à cet emplacement une ferme propriété de la famille Mangeot. Leur petite-fille avait épousé un dentiste qui fit entièrement reconstruire la maison et y installa pendant quelques années son cabinet.

16. L’épicerie Baué-Speck (322 rue de Fontoy)

Nous avons sans doute du mal à imaginer que cette maison a abrité une petite épicerie dans la pièce donnant sur la rue. Madeleine Speck, la veuve de Jacques Baué, communément appelée « Speck Nenette », a continué à tenir le petit commerce jusque vers 1920. On pouvait y acheter du pain à la coupe, de l’huile, des harengs salés sortis du tonneau…

17. la maison et la forge « Speck » (387 rue de Fontoy)

La croix qui est au sommet du clocher avait été réalisée par Jacques Speck (1842-1908) dans cette forge. Suite à la tempête du 26 décembre 1999, elle a été refaite sur le même modèle et couronne le nouveau clocher.

18. la croix du « Kreinschelhaff » (clos des groseilliers)

Cette croix datable du XVIIIème siècle se trouvait à l’origine de l’autre côté de la chaussée du chemin d’Algrange. Les inscriptions, aujourd’hui illisibles ne nous permettent pas de connaître les noms despieux fondateurs.

19. le lavoir (emplacement de l’entreprise Virgili)

Après avoir souffert pendant des siècles du manque d’eau claire par sa position géographique sur le plateau, Angevillers a été en avance sur beaucoup de communes en matière d’adduction d’eau. C’est en 1901 que l’eau courante fait son apparition au dessus des antiques « pierres à eau ». Cependant, pour laver le linge, les femmes se retrouvaient volontiers au lavoir construit au début du XXème siècle. Auparavant, les ménagères angevilloises allaient faire la grande lessive de printemps à la source du « Château-bourg » ou même au lavoir d’Escherange, au plus grand mécontentement de la population voisine…

20. la ferme « Baué-Mangeot » (342 rue de Fontoy)

Cette ferme cossue à trois travées (habitation, étable, grange) témoigne de l’aisance financière de ses propriétaires. Martin Baué prend pour épouse Suzanne Mangeot en 1780. De leur union naissent 15 enfants et leur descendance est très nombreuse.

Martin était le plus gros propriétaire du village avec près de 40 hectares de terre en 1826. Il a hérité du train de culture de son père Georges qui possédait 6 chevaux.

Sa mère Anne Gredt avait été « matrone », nom que l’on donnait à la sage-femme élue par les femmes du village et qui faisait l’objet d’un examen de moralité et d’instruction religieuse par le curé : elle devait être en mesure d’administrer le baptême à un enfant en danger de mort imminente.

De lourdes transformations ont lieu en 1800 comme en témoigne la pierre qui indique la hauteur d’origine de la ferme ainsi que les initiales des propriétaires.

De nouvelles transformations ont lieu en 1908 quand les fenêtres sont agrandies et leur encadrement mis au goût du jour.

21. le « Holleweg » ou chemin creux

« Ce petit chemin qui sent la noisette » a vu les jeux de nombreuses générations d’angevillois. Les vaches pâturent dans le parc à la belle saison et les enfants investissent les lieux avec leurs luges lorsqu’il y a de la neige : peut-être étiez-vous de la partie ?

22. une croix de mission

Entre histoire et légende, cette croix de mission date certainement des années 1825-26. Des anciens racontaient qu’elle a été plantée à cet endroit en reconnaissance par les propriétaires du champ sortis indemnes d’un incendie pendant un orage.

23. la croix dédiée à saint Jacques

Englobée dans l’enceinte du « stade Majcherczyk », du nom d’une famille d’Angevillers, cette croix était la propriété de la famille Frantz.

24. point de vue sur la mine de fer

Le chevalement n’existe plus mais quelques bâtiments sont encore visibles. C’est de cet endroit que les mineurs descendaient au fond de 1907 à 1968. L’histoire minière s’est achevée en 1979 mais la menace d’effondrements progressifs demeure après avoir fait la prospérité de la Lorraine et de la

25. le lotissement « résidence de »

C’est le premier lotissement d’Angevillers qui a vu le jour au début des années 1980 et s’est complété à la fin des années 1990. C’est un signe d’attractivité pour un village quand de nouvelles familles s’installent…

26. les écoles

Nous avons vu que la mairie accueillait la salle de classe unique du village. En 1905, le bâtiment de l’actuelle école maternelle était construit pour y établir deux classes pour les filles. En 1932-33, un nouveau bâtiment permet une extension de deux classes.

Sous l’impulsion de l’abbé Keime, le Jardin d’enfant voit le jour à la Cité des Jardins en 1952. Dans les années 1960, un nouveau bâtiment de 4 classes est construit. En 1980, l’école maternelle investit ses locaux actuels après quelques aménagements. En 1999, l’école maternelle connaît une première extension. 27. Le café Schincker (106 rue de )

Corneille Schincker et son épouse Madeleine Back ont fait construire ce café en 1907. Il a eu presque un siècle d’existence et était toujours tenu par un membre de la famille… C’est encore aujourd’hui le seul immeuble du village qui est transformé en logements.

28. L’économat de la mine « Les 3 Vallées »

Le bâtiment qui accueille le cabinet d’infirmier, la Poste et provisoirement la Mairie pendant les travaux de rénovation est un ancien économat où les mineurs venaient faire leurs commissions.

Sur cette photographie, on aperçoit encore la ferme Mouraux qui se trouvait à l’emplacement de l’ancien restaurant International. Elle masque en partie la perspective et le bâtiment qui abritait l’économat.

29. Le cimetière

Ouvert en 1911, le cimetière remplace celui qui se trouvait depuis des siècles autour de l’ancienne église. Les concessions ont été vendues au fur et à mesure des besoins : l’allée de gauche accueille les anciennes familles du village. On assiste à l’émergence des concessions familiales. L’allée centrale accueille principalement des familles de mineurs. Population encore jeune vers 1910, c’est vers 1930 que cette allée commence à se remplir. Au bout, nous trouvons la croix érigée par la paroisse en 1947 ; l’abbé Keime souhaitait y avoir sa sépulture qui est aujourd’hui vide… L’allée de droite était en principe réservée aux familles protestantes (il y avait encore à l’époque une séparation confessionnelle) et aux enfants dont quelques tombes sont encore visibles. Par manque de place une extension a vu le jour à la fin des années 1970.

30. la rue de

L’après-guerre ouvre une ère nouvelle et la population d’Angevillers continue d’augmenter. La construction de ces habitations est rapide et permet de loger de nombreuses familles. La mine continue à faire vivre des familles du village jusqu’en 1967. Les immeubles accueillant plusieurs familles étaient tous construits sur le même modèle. Les aménagements récents permettent de les différencier un peu.

31. la croix « Haut »

Cette croix est un mélange de styles. Le fût a été réalisé par Théodore Leleyter (1684-1765), tailleur de pierres de , tandis que la croix proprement dite date de 1826 et rappelle la mémoire de la restauratrice Angélique Schmitt, veuve de Jean-Pierre Haut. 32. la rue d’Escherange

Le 10 mai 1940, les habitants d’Angevillers sont évacués dans le Puy-de-Dôme pour beaucoup d’entre eux mais aussi en Meurthe-et- ou en Meuse. A peine sont-ils partis que la rue d’Escherange est en feu à la suite des tirs d’artillerie.

33. le restaurant « international »

Le restaurant international a été reconstruit à l’emplacement d’une ferme appartenant à la famille Mouraux. A l’origine, il se trouvait quelques mètres plus loin. Ouvert en 1919 par Georg Becker, il comportait une salle de restauration avec un bar, un jeu de quilles, une grande salle de danse et des chambres à l’étage… 34. Le café « Soumer »

La famille Soumer tenait ce café jusqu’au début du XXe siècle, puis ce fut la famille Speck-Chotin. Détruit en 1940, reconstruit, ilfut tenu par la famille Hoffmann - Speck, jusque dans les années 1980.

Vers 1905

35. la croix « Schneider »

En 1697, Dominique Schneider (Tailleur) et Marguerite Schmitt ont fait ériger cette croix « à l’honneur de Dieu » comme le rappelle l’inscription. La famille Scheider est l’une des plus ancienne du village, en effet,« Theis » (diminutif de Mathieu) Schneider était déjà maire d’Angevillers en 1581…

36. la rue Haute-Bise La situation géographique de cette rue fait qu’elle est plus sujette au vent que le reste du village. Autrefois appelée « colonie », c’est le premier des trois ensembles de logements de mineurs du village. Ces maisons ont été construites entre 1908 et 1911 par la société Röchling.

37. la Cité des Jardins

La cité construite pour les militaires et leurs familles a été construite au cours de la première moitié des années 1930. Le camp militaire date de la même époque et Angevillers vit sa population grimper en flèche, atteignant 1441 habitants en 1975.

On y trouvait le Jardin d’enfants inauguré au début des années 1950 sous l’impulsion de l’abbé Keime, devenu école maternelle jusqu’à son déménagement au village en septembre 1979 mais aussi le bureau de Poste jusqu’en 1990.

38. la croix du « Château-bourg »

Cette croix datable de 1831 se trouvait à quelques dizaines de mètres de là et fut déplacée lors des travaux de réhabilitation de la Cité des Jardins. Une croix existait sur ce chemin au XVIIIème siècle pour rappeler le lieu de la mort de Nicolas Thil, « maître des hautes et basses œuvres » (le bourreau en fait !) demeurant à Angevillers.

39. croix des champs

Ce calvaire s’apparente à celui de la rue de Havange. Il date de la même époque et c’est sans doute le même sculpteur qui l’a réalisé. Il se trouvait à l’origine à quelques dizaines de mètres de là. C’est une croix qui marquait une station lors de la procession des rogations qui avait pour objectif de prier pour que les récoltes soient bonnes. En bénissant les champs, le curé bénissait également le travail et les gens.

********************************************************************************** TRAJET COURT : continuez en direction du village et passez au n°43

TRAJET LONG : continuer en direction de la forêt. ********************************************************************************** 40. le camp militaire

Le camp d'Angevillers fait partie des casernements dits de sûreté construits en même temps que les ouvrages de la ligne Maginot en France dans les années 1930, le 168e Régiment d'Infanterie de Forteresse (ou 168e RIF) y séjourne dès le 15 avril 1933.

Années 1950

Un peu plus loin dans la forêt se trouve un ouvrage allemand appelé « Anlage Brunhilde » construit pendant la seconde Guerre Mondiale et destiné à conforter les positions allemandes. Ce quartier général n’a pas été terminé ; Hitler n’y a sans aucun doute jamais mis les pieds. 41. la marre aux canards

Cette marre délaissée par les canards depuis longtemps est communément appelée « Château-bourg » dérivant de « Schattenbrunnen », la source ombragée. C’est ici que la famille de Bassompierre, seigneurs d’Angevillers du XIVème au XVIIème siècle aurait fait bâtir un château dont il ne subsiste plus que l’excavation qui s’est remplie d’eau…

En tout cas, la source qui s’écoule à l’arrière de la marre a été aménagée et on peut encore deviner le bassin aménagé pour les ménagères du village qui venaient y laver leur linge au printemps. Les draps étaient ensuite étendus dans les prés environnants pour sécher. Les initiales que les femmes brodaient, quelques fois avec beaucoup d’habileté, servaient à reconnaître les draps qui s’envolaient.

42. la « Kräiz Eech »

La statue de Notre-Dame du Chêne continue d’être l’objet d’une vénération des promeneurs d’Angevillers et des villages voisins.

A l’origine de ce lieu de dévotion populaire, se trouve l’histoire d’un jeune homme de Fontoy qui allait rendre visite à sa bien- aimée d’Œutrange. Surpris par l’orage en pleine forêt, il vit un chêne foudroyé à quelque distance. C’est ainsi qu’il fit ce vœux pieux : s’il s’en sortait vivant, il ferait mettre une statue de la Vierge Marie dans le tronc du chêne. Depuis, l’arbre christianisé a vu accourir une foule de pèlerins anonymes jusqu’à l’incendie de 1909. Une bougie y mit le feu et les habitants firent édifier le monument qui s’y trouve depuis. C’est M. Joseph Hoffmann (1877-1958) d’Angevillers qui se chargea de sa réalisation.

On raconte que pendant les deux dernières guerres, les cierges brûlaient en permanence auprès de la statue. Chaque année, pour la fête de l’Assomption, on se retrouve pour prier et partager un moment de convivialité.

43. l’impasse Saint-Sauveur

Ce lieu-dit qui a donné le nom à l’impasse se trouve en face du lieu-dit « la Justice » et surtout du gibet qui s’y trouvait. Peut-être y avait-il également un calvaire à cet emplacement ?

44. la place du lieutenant Emile Bivert

A cet endroit se trouvait le café Creutzer détruit après la Seconde Guerre Mondiale.

Le lieutenant Emile Bivert (1908-1940) est un enfant d’Angevillers qui a beaucoup voyagé. Il fut instituteur au Mali. 45. la ferme « Schneider » (rue de Thionville)

Ferme lorraine typique du XIXème siècle, elle fut construite par Jean-Pierre Gredt qui devint maire d’. C’est un des nombreux membres de la famille Schneider qui la rachète et ses descendants l’habitent encore.

46. la ferme « Maire » (259 rue de Thionville)

La famille Maire était nombreuse autrefois à Angevillers et un de ses descendants a fait construire cette ferme vers 1890. La grange a été transformée en habitation vers 1980, tout en conservant le charme de la demeure d’origine : un exemple de réhabilitation à méditer…

47. la menuiserie de Jean-Baptiste Baué (29 impasse des Lilas)

Dans la famille Baué, la passion de bois s’est transmise sur plusieurs générations : Jean-Baptiste (1845-1896) en a payé de sa vie car il est mort écrasé par un tronc d’arbre renversé d’une charrette. Deux de ses fils ont continué dans cette voie : Jean-Baptiste (1877-1955) qui fut menuisier et Victor (1879-1953) qui fut charron. Alexandre, dit « Lexi » (1911- 1979) fut la troisième génération…

48. l’école des sœurs (46 impasse des Lilas)

L’abbé Kormann a fait bâtir une école pour les jeunes filles. Elle fut tenue successivement par trois religieuses de la congrégation de la Providence Saint-André de de 1872 à 1878. Les filles du village y recevaient un enseignement scolaire ainsi que des « cours d’aiguille ».

49. le monument aux morts

La mention « mort pour la France » nous renvoie à notre double culture. Les soldats de la Première guerre mondiale indiqués ont pourtant bien combattu sous l’uniforme allemand.

50. les tombes des curés

L’abbé Nicolas Baudouin, appelé « Père Mathieu », mourut en 1839 après avoir administré Angevillers, annexe de la cure d’Escherange à l’époque, durant près de 30 ans. L’abbé Pierre Sers, dit Wilmes, mourut comme curé d’Angevillers en 1852. Leurs tombes ont été déplacées ; elles se trouvaient à l’origine de part et d’autre de l’entrée, sans doute sous l’actuel clocher.

51. la grotte

Les apparitions mariales de Lourdes datent de 1858. La première grotte d’Angevillers a été construite en 1882 dans le jardin voisin de l’école des sœurs comme en témoigne l’inscription qui disparait sous le lierre. En 1932-33, elle fut reconstruite dans l’ancien cimetière après que les tombes furent enlevées.

52. épilogue

Le patrimoine est vivant, chaque siècle a apporté son lot de nouvelles constructions, admirées pour une beauté quelques fois simple. Mais il est aussi fragile et il ne nous incombe pas seulement de le transmettre aux futures générations, mais de le leur faire apprécier pour qu’ils en prennent soin à leur tour…

« Cette croix a été érigée en signe de piété par nos ancêtres, restaurée et bénie le 24 juin 2007 en signe d’espérance pour le générations futures »