UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO ------Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie ------Département de Sociologie ------

Mémoire de maîtrise en Sociologie

DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT, cas de la Commune Urbaine d’(Région DIANA)

Présenté par : TOMBOFENO Vagnono Michael Elias

Président : Mr. Lucien RAZANADRAKOTO, Professeur Examinateur : Mr. Guillaume RANAIVOARISON, Maître de Conférences Rapporteur : Mr. Yves Lucien RABARISOLONIRINA, A.E.S.R.

DATE DE SOUTENANCE : 19 Juillet 2012

Année Universitaire : 2011-2012

DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT, Cas de la Commune Urbaine d’Ambilobe(Région DIANA)

REMERCIEMENTS

Dans l’élaboration du présent document, je tiens à remercier DIEU, tout puissant pour l’aide, le temps et la santé qu’il m’a donné, ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin dans la réalisation de ce travail.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 1 : CADRE GENERAL DE L’ETUDE CHAPITRE 2 : NIVEAU D’EFFECTIVITE DE LA DECENTRALISATION A CHAPITRE 3 : ETATS DES LIEUX CHAPITRE 4 : IMPACTS DU DEVELOPPEMENT SUR LA VIE DES MENAGES Chapitre 5 : LES ATOUTS DE LA COMMUNE POUR LA REUSSITE DE LA DECENTRALISATION CHAPITRE 6 : LES BLOCAGES DE LA COMMUNE DANS LE CADRE DE LA DECENTRALISATION CHAPITRE 7 : PROPOSITIONS DE PISTES DE REFLEXIONS

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX

ANNEXES

RESUME INTRODUCTION GENERALE

Contexte La décentralisation a été instituée à Madagascar comme une structure fondamentale sur laquelle repose l’organisation de toute la vie nationale. La transition démocratique du début des années 90 a été l’occasion de décentraliser certains pouvoirs aux collectivités décentralisées.

Il s’agit de repartir les pouvoirs à travers tout le pays en ce qui concerne l’administration, l’économie, la vie culturelle et sociale. La commune a été mise au centre de la stratégie de décentralisation à Madagascar. Elle est une collectivité publique de base du pays, celle qui est le plus mûre sur le plan international. Elle est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière.

Mais en fait, on constate toujours l’insuffisance des ressources en pratique. Certes, des ressources existent bel et bien mais paraissent insuffisantes pour faire fonctionner les communes comme il faut. Le problème de la décentralisation est donc encore compliqué et ceci est dû à divers facteurs. Alors que les responsabilités peuvent être facilement décentralisées, certaines capacités relèvent encore de la compétence du gouvernement central.

Par ailleurs, l’effectivité des avantages de la décentralisation n’est pas ressentie au niveau des populations. Les taux de pauvreté et les problèmes vécus par les communautés persistent toujours, que ce soit sur le plan économique, culturel ou social.

Choix du thème et du terrain Nous avons choisi ce thème pour améliorer notre connaissance des rouages et du fonctionnement de l’administration publique à Madagascar, mais également pour apporter notre contribution dans la proposition de solutions aux problèmes actuels de la décentralisation.

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La Commune Urbaine d’Ambilobe a été choisie à cause du paradoxe que l’on peut y constater : d’une part, la zone possède un potentiel important en élément humain et en ressources naturelles, et d’autres parts, le niveau de développement reste encore problématique.

Problématique La commune étudiée est-elle compétente pour stimuler le développement local ?

Hypothèses On remarque que la commune d’Ambilobe parait incapable de réunir certaine conditions requise pour la réussite de la décentralisation, comme l’autonomie financière, la participation effective de la population à la gestion des affaires publiques.

Un grand décalage entre le niveau théorique de développement par rapport à celui de la pratique règne aussi au niveau de la commune d’Ambilobe.

Objectif L’étude a pour objectif d’évaluer l’aptitude des responsables locaux dans la mise en place de la décentralisation, de chercher les atouts et les facteurs de blocage au développement des collectivités décentralisées, d’observer les changements concrets effectués au niveau de la commune.

Méthodologie Le mémoire a débuté par le choix du sujet. A partir de cela, nous avons contacté les responsables des communes pour une collaboration et surtout pour assurer l’accès aux différents documents disponibles.

Approches Certes, la décentralisation consiste de rapprocher les centres décisionnels des administrés et augmenter ainsi la pertinence des décisions

7 prises, fondées sur une meilleure connaissance du terrain, en évitant les erreurs dues à l’ignorance des donnés propres, de la vie locale.

Mais au-delà, certains auteurs comme le juriste HAURIOU1 et le sociologue TOCQUEVILLE2 voient dans la décentralisation « une véritable école de la démocratie », les raisons de la décentralisation ne sont point d’ordre administratif mais bien d’ordre constitutionnel. S’il ne s’agit que du point de vue administratif, la décentralisation assurerait au pays une administration plus habile, plus impartiale, plus intègre et plus économe que la décentralisation. Mais les pays modernes n’ont pas besoins seulement d’une administration, ils ont aussi besoin de liberté politique.

TOCQUEVILLE et HAURIOU3 voyaient la commune comme « la force des peuples libres ». Ils ajoutaient que « les institutions communales sont à la liberté et que les écoles primaires sont à la science ». « La décentralisation fait gouter à la population l’usage de la liberté paisible et habitue à s’en servir ».

Ces deux auteurs ne se fient pas à l’objectif d’une administration dans la décentralisation mais ils se préoccupent surtout de la liberté politique de chacun. Qu’il soit ignorant ou intellectuel, un citoyen peut devenir un responsables dans les différentes collectivités décentralisés, dans ce cas ils sont mis à l’indexe l’élitisme de Platon.

Technique documentaire Divers documents sur la décentralisation, le développement et des données sur la commune d’Ambilobe, dans les différentes bibliothèques de la

1 HAURIOU, M., (1927) « L’ordre social, la justice et le droit », Revue trimestrielle de droit civil, reproduit dans M. Hauriou, Aux sources du droit. Le pouvoir, l’ordre et la liberté, Cahiers de la Nouvelle Journée, 1933, n° 23, (réimprimé en Caen, Bibliothèque de philosophie politique et juridique, 1986) 2 ARON, (Raymond), (1964), Tocqueville retrouvé, Archives européennes de sociologie 3 HAURIOU, M., (1927) « L’ordre social, la justice et le droit », Revue trimestrielle de droit civil, reproduit dans M. Hauriou, Aux sources du droit. Le pouvoir, l’ordre et la liberté, Cahiers de la Nouvelle Journée, 1933, n° 23, (réimprimé en Caen, Bibliothèque de philosophie politique et juridique, 1986) 8 capitale ont été aussi consultés pour le cadre général de l’étude et afin de donner des éléments bases à la recherche.

Techniques vivantes Pour obtenir des réponses, rien n'est plus naturel que de poser des questions. L'enquête par questionnaire est, à ce titre, un moyen pratique pour collecter rapidement des informations et un outil efficace d'aide à la décision.

Le questionnaire est composé de questions ouvertes et de questions fermées, et a été utilisé de manière à comprendre les liens et les perceptions de la population, concernant la décentralisation et le développement.

Des observations tantôt participantes tantôt armées, ont été réalisées. Les protocoles ont été souvent hétéro - à cause des problèmes d'illettrisme et d'analphabétisme.

L'analyse est à la fois quantitative et qualitative. La démarche, quant à elle, est hypothético - déductive. Il s'agit en fait d'une recherche aussi bien appliquée et évaluative que descriptive et prospective.

Technique d’échantillonnage L’échantillon est de taille restreinte à savoir 125 personnes en raison bien pour d’exigence évidentes de rapidité et de cohérence dont 75 du sexe masculin et 50 du sexe féminin.

Nous avons utilisé les 2 techniques d'échantillonnages, c'est-à-dire :  au hasard que la personne soit du sexe masculin ou du sexe féminin ;  par quotas car nous avons prélevé 13 personnes à enquêter dans les Fokontany et 8 autres un Fokontany qui se trouve à des distances plus éloignées.

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Les variables retenues par la constitution de l'échantillon qui est constitué de 125 personnes sont : les variables quantitatives, ordinales et qualitatives. Comme variable quantitative, nous avons la classe d'âge de moins de 18 ans dénommée « jeunes » qui sont des acteurs dans les sphères économiques et social de la commune ; la classe d'âge de 18 à 60 ans ou « adultes actifs », qui regroupent les adultes pleinement engagés dans les différentes activités ; la classe d'âge de plus de 60 ans ou « aînés », qui regroupent les détenteurs effectifs du pouvoir, dépositaires de l'expérience et de la sagesse ou leaders d'opinions. D'autre part, il y a la taille d'exploitation qui est un signe extérieur de richesse.

Comme variable ordinale Elles permettent de positionner l'enquêté sur une échelle donnée. Ce sont : - le sexe : la population enquêtée est soit masculin ou féminin ; - lieu de résidence : les enquêtés sont répartis par ordre décroissant dans les Fokontany

Les variables qualitatives quant à elles attribuent un intitulé à chaque élément. Ce sont le mode d'acquisition des terres, possession de titre ou certificat foncier et les infrastructures d'irrigation.

TABLEAU N°1 : REPARTITION DE LA POPULATION ENQUETE SELON LEUR AGE AGE NOMBRE Moins de 18 ans 10 18 à 60 ans 85 60 ans et plus 30 TOTAL 125 Source : enquête personnelle, 2012

Problèmes rencontrés et limites de l’étude Il a été particulièrement difficile de mener des enquêtes dans la période de crise (la période de transition). En effet, la population locale redoute des 10 démarches de propagandes, les administrateurs redoutent des activités d’espionnage, d’autant plus que notre thématique touche un sujet particulier dans le fonctionnement de l’administration. Il existe également une limite importante, dans la mesure où actuellement, il existe une certaine ambigüité relative à la gouverne mentalité à Madagascar : l’on ne sait pas clairement si l’on doit se situer dans la 4ème République ou dans une république transitoire.

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CHAPITRE 1 : CADRE GENERAL DE L’ETUDE 1- Définition et Objectifs de la décentralisation Au niveau mondial, il existe plusieurs types de décentralisations donc, il y a plusieurs possibilités de la définir, mais nous nous référons aux définitions notées dans les dictionnaires et les définitions des institutions internationales comme la Banque mondiale ainsi que les définitions qui nous paraissent les plus appropriées au contexte malgache.

Selon le petit Larousse 94, « la décentralisation est un système d’organisation des structures administratives de l’Etat, qui accorde des pouvoirs de décisions et de gestion à des organismes autonomes locaux ou régionaux ».

Pour le dictionnaire HACHETTE 2001, « La décentralisation est un système dans lequel une collectivité ou un service technique s’administre lui- même sous le contrôle de l’Etat ».

La Banque mondiale désigne la décentralisation comme la montée du pouvoir économique et politique des villes, des provinces et des autres collectivités locales. Cette localisation sera la tendance nouvelle les plus importantes du 21è siècle.

Quant à la FAO (Food Alimentation Organisation), elle définit la décentralisation en Octobre 1999 comme « un processus de transfert de compétence de l’administration centrale vers un niveau de gouvernement autonome, avec un exécutif élu qui a la capacité de décider d’une manière indépendante sur les questions pour les quelles la décentralisation lui a donné juridiction ».

Et enfin la loi malgache 94-008 de la décision de la Haute Cour Constitutionnelle du 05-04-95 stipule que « une collectivité territoriale décentralisée est une portion du territoire nationale dans laquelle l’ensemble

12 des habitants de nationalité malagasy dirige l’activité régionale et locale en vue de promouvoir le développement économique, sociale, sanitaire, culturelle, scientifique et technologique de sa circonscription ».

2- Notion de la décentralisation Ce terme « Décentralisation » n’est pas tout à fait nouveau à Madagascar. Elle occupe déjà des pages dans la constitution, depuis l’indépendance jusqu’à maintenant. Mais sa réalisation reste discutable. De plus, nombreuses notions sont confondus à travers son application, entre outre, il y a le « centralisme », la « Déconcentration ». Et même, la notion de la démocratie intervient souvent à la réalisation de la décentralisation dans la mesure où celle-là à la base de l’élection au suffrage universel des représentants du peuple pour être légitime. Par conséquent, il faut clarifier les notions. En tout cas, elles n’ont pas des significations respectives indépendantes, mais le sens explique des autres.

Elle se définit comme « mode d’organisation »institutionnelle élues les affaires propres d’une collectivité territoriale par le procédé de la personnalité morale, des pouvoirs des décisions justifiés par l’existence de ses propres sont reconnus à, des entités administratives autres que l’Etat et non situées par rapport à lui dans une relation de pouvoir hiérarchique. Cette mutation s’appuie sur deux idées : Décentralisation et Déconcentration.

La décentralisation peut se définir comme la division de territoire nationale en plusieurs portions dans lesquelles l’ensemble de leurs habitants électeurs, nationalité malagasy dirige l’activité régionale et locale en vue de promouvoir le développement économique, social, sanitaire, culturel, scientifique et technologie de leurs circonscription. Elles assurent avec le concours de l’Etat, l’aménagement de territoire, la protection de l’environnement, l’amélioration du cadre de vie ainsi que la préservation de leur identité. Elles sont dotées de personnalité morale et autonomie financier. Elles assurent la sécurité publique et de l’administration. Elles s’appellent collectivités territoriales décentralisés et comprennent trois niveaux :

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- Les régions comme collectivités territoriales de niveau stratégique, vise à lier de manière plus étroite, le processus de la planification et les impératifs de développement régional, - Les départements sont définis comme le niveau intermédiaire des collectivités décentralisés, - Les communes constituent les collectivités territoriales décentralisés, de base et présentent la distinction entre les communes urbains et les communes rurales dans lesquelles les aspirations des populations ; les objectifs et les modes de développement ne sont pas identiques.

L’aménagement du Territoire, la Protection de l’environnement, l’amélioration du cadre de vie ainsi que la préservation de son identité ; elle est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière ; elle assure avec le concours de l’Etat, la sécurité publique et d’administration.

L’ensemble de ces définitions nous conduit à souligner les éléments caractéristiques de la décentralisation qui sont définis par la présence d’un pur de décision locale sur la question autonome du développement des collectivités décentralisées. Elle concourt à un triple objectif : la responsabilisation des citoyens pour le développement de sa circonscription, l’autonomie financière des collectivités territoriales et la répartition du pur public aux territoires.

3- Objectifs de la décentralisation - la responsabilisation des citoyens pour le développement de sa circonscription. Un des objectifs de la décentralisation et la responsabilisation de tout un chacun pour le développement de la collectivité territoriales à laquelle il appartient. Autrement dit, l’individu a désormais la responsabilité de prendre en main la destinée de sa localité contribuant avec ses concitoyens dans la définition des grandes lignes de développement de son territoire et la priorisation des actions à entreprendre.

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- l’autonomie financière des Collectivités territoriales La responsabilisation des finances est aussi une composante fondamentale de la décentralisation ; ainsi elle doit impliquer : l’autofinancement ou le recouvrement de coût en faisant payer forfaitisent les usagers pour les services fournis. Le cofinancement par lequel les usagers participent à la fourniture du service et de l’infrastructure et de mobiliser volontaires, l’autorisation aux collectivités décentralisées d’emprunter et de mobiliser des ressources nationales ou locales.

- la répartition du pur par la délégation du pur public aux territoires. Dans la décentralisation, il y a désengagement de l’Etat de ses fonctions traditionnelles pour se faire placer en tant que contrôleur et coordonateur du processus de développement à travers les structures déconcentrées au sein des collectivités territoriales. Parmi les deux buts déjà ci-dessus, le transfert entre autres de responsabilité de planification, du financement et de la question liée à certaines fonctions du gouvernement central et de ces organes vers les unités d’administration sur le terrain des cellules ou nico subalternes de l’administration des autorités publiques quasi-autonomes fait partie aussi des objectifs de la décentralisation.

Nous n’avons énoncé ci-dessus que les Principaux objectifs de la décentralisation mais il est à noter que chaque étape historique a ses objectifs propres ou intérêts et préoccupations spécifiques quant à la politique de la décentralisation.

4- L’importance du savoir et de l’éducation dans le processus de développement Le développement d’un pays, d’une Nation repose avant tout sur ses capacités à mobiliser ses ressources humaines à la hauteur des taches et attributions qui lui incombent.

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L’exercice des responsabilités dans l’administration de l’Etat ainsi dans les professions libérales nécessitent des connaissances et des compétences approfondies.

L’acquisition d’un certain niveau d’étude et d’éducation est très importante pour les responsables, les groupements et pour la population entière pour assurer un développement durable et notamment la capacité de le définir et d’orienter ces sujets dans le sens de leur intérêt. Une société d’ignorant ne peut participer pleinement alors à la vie économique et sociale de leur pays. En quelques mots, on peut dire qu’une population éduquée et informée peut agir à la transformation de la vie de chaque individu ainsi que celle de sa propre communauté.

Jean Jacques ROUSSEAU4 (1712-1778), en 1775, l’article « l’économie politique » de l’encyclopédie avait nettement affirmé qu’ « un peuple et les individus qui le composent ne sont que les produits des institutions politiques ». Il importe toutefois de bricoler une fonction éducative, afin de proposer à son siècle un modèle d’individu que son éducation a fait apte au contrat.

D’après ce passage, Jean Jacques ROUSSEAU souligne l’importance de l’éducation dans le domaine de la politique. On ne peut pas espérer l’effectivité de la démocratie dans une société ignorant.

Comme les élections font parties intégrantes de la démocratie ; ignorante qu’elle est, la population ne rend même pas compte de l’enjeu politique qui se cache derrière les apparences toutefois trompeuses. Quant à Platon, qui est plus exigeant que Jean Jacques ROUSSEAU sur l’importance du savoir dans l’administration de l’Etat, il faut privilégier la formation, mettre les intellectuels aux responsables stratégiques dans l’appareil de l’Etat et dans l’organisation de l’administration. Pour ce faire, Platon propose un schéma de

4 Jean Jacques Rousseau, évolue dans le cercle des encyclopédistes, par son ouvrage l’Emile ou l’éducation en 1772, il est aussi considéré comme un des précurseurs à la sociologie de l’éducation ou il prône l’importance de l’expérience direct au détriment de l’éducation livresque. 16 société hiérarchisée et unifiée sur le plan politique et moral fondé sur l’élitisme pour construire une cité juste 1-La classe des chefs ayant de vertu ; la sagesse, 2-La classe des auxiliaires guerriers, 3-La classe des artisans laboureurs,

Et chacune de ces classes remplissent leurs fonctions dans l’intérêt commun.

Dans la commune urbaine d’Ambilobe, on remarque que la majorité des chefs quartiers du Fokontany n’atteigne pas l’étude universitaire, ce qui crée des problèmes dans le domaine technique et organisationnel.

Or, l’acquisition d’une certaine éducation et connaissance est l’une des conditions « sine quoi none » pour les dirigeants afin d’assurer la bonne gestion des affaires des pays et de mettre la décentralisation au service du développement.

5- La décentralisation au service du développement Par définition, le développement est le fait d’évoluer vers un stade plus avancé. C’est en quelque sorte un processus de changement social, global et de longue durée que les représentants politiques, les représentants de la population entendent orienter dans le sens conforme aux préférences de la société concernée.

Pour François PERROUX5, le développement doit être défini comme la « combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent une population apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel global ».

5 PERROUX, (François), (1947) Le Revenu national : son calcul et sa signification (avec Pierre Uri et al.), Presses universitaires de France, Paris 17

Quant au développement urbain en question, son champ regroupe un vaste ensemble d’action public, de nature sectorielle : politique agricole, politique régionale et d’aménagement du territoire, politique fiscale et des services aux population, politique d’entreprise et du tourisme, politique de formation et d’éducation, politique culturelle et sociale, politique de l’emploi, politique de l’environnement.

Le gouvernement considère que les objectifs de développement économique, sociale, politique rapide et durable pourront être plus facilement atteints dans le cadre d’une responsabilisation accrue de la population et des meilleurs modes de gestion d’une administration de proximité. C’est ainsi que la mise en œuvre de la décentralisation effective est un moyen d’ancrage et d’appropriation du développement par la population de base. C’est dans ce cadre que le gouvernement a initié avec les principaux partenaires de développement de projet : « Décentralisation pour le développement » qui a pour but la responsabilisation des différents acteurs de développement au processus de prise de décision dans la vie tant politique qu’économique de pays.

6- Les développements attendus 1.1. Action avec l’Etat : Selon la loi 94 007 à son article 2, les collectivités territoriales assurent avec le concours de l’Etat, la sécurité publique, l’administration et de l’aménagement de territoire, le développement économique, social, sanitaire, culturel, science et technologique ainsi que la protection de l’environnement et l’amélioration de cadre de vie.

1.2. Action propre de la commune : Dans l’article 15 de la même loi, les domaines de compétences de la commune ont trait notamment à ; -L’identification des principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de la commune. -La mise en œuvre d’opération qui est liées à ses besoins et problèmes.

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-La définition et la réalisation des programmes d’habitat et des équipements publics à caractère urbain. -Toute opération ayant trait à l’état civil, à la circonscription militaire, au recensement de la population. -La réalisation d’action d’aide sociale. -La gestion de son patrimoine propre.

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CHAPITRE 2 : NIVEAU D’EFFECTIVITE DE LA DECENTRALISATION A MADAGASCAR 2.- Histoire de la décentralisation 2.1.- Au cours de l’époque royale La préoccupation des Rois est fortement axée sur le souci d’unification du royaume Andrianampoinimerina a établi en Imerina 6 provinces et institution dans les territoires plus lointaines les Vadintany qui étaient des agents royaux chargés de surveiller la vie dans les villages, et d’informer le souverain. Il organisa les villages en fokonolona qui d’origine familiale et classique devinrent plus tard des Clans à base territoriale et (vient surtout chargées du maintien de l’ordre et des règlements des conflits.)

Cette œuvre d’Andrianampoinimerina sera poursuivie par ses successeurs notamment Radama I (1810 – 1828) qui organisa une administration plus militaire pour consolider ses positions dans les territoires conquis et par Ranavalona I (1828 – 1861) qui plaça les premiers gouverneurs. Si le gouvernement Rainilaiarivony (1864 – 1895) son objectif était d’améliorer l’organisation administrative de la province Merina et d’asseoir l’autorité du royaume sur les autres provinces. En 1878, il institua les Sakaizambohitra qui étaient chargés de régler l’ordre, la sécurité dans les villages, l’état civil et la transcription des contrats. L’illettrisme de ces derniers conduisant à une administration publique inefficace a conduit Rainilaiarivony a les destitués contre les Antily ou guetteurs.

2.1.2.- Pendant la période de Colonisation La période de la Colonisation de la conquête et de la pacification Gallieni (1886 – 1905) instituait à Madagascar le système de double administration, un système qui va durer jusqu’à l’autre de l’indépendance.

L’autorité indigène était directement contrôlée par un Officier français ; l’autorité indigène contrôlait à son tour les fokonolona de tous les responsabilités collectives était renforcées et confirmées. Le gouverneur général Victor Augagneur (1905 – 1924) maintien la hiérarchie des différentes 20 circonscriptions, provinces, districts, poste administratif. Parallèlement, il créait un corps spécial d’inspecteurs pour assurer de la bonne marche de l’administration dans toutes les provinces et ce corps spécial se trouvait sous son autorité directe. C’est en quelque sorte le grand ancêtre de l’actuelle inspection générale de l’Etat. A partie de 1913, on procédait à la création des conseils municipaux qui sont composés en majorité de conseillers français élus d’un nombre très restreint d’indigènes par le gouverneur général. De 1924 à 1945, OLIVIER et CAYLA ont instauré les régions pour assurer le développement économique, pour simplifier et rationaliser l’organisation administrative.

La modernisation des Fokontany va se faire à partir de 1944, époque ou commence à développer chez les peuples coloniaux des sentiments de nationalisme. Il convient surtout de retenir la création des Collectivités Autonomes Rurales en 1950 et les Collectivités Autonomes Rurales Modernisées en 1951. En principe, ils sont dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière. La réforme principale en ce temps était l’institution du suffrage universel et la suppression du double collège par la loi cadre du 23 juin 1956.

2.1.3.- Après l’indépendance De l’indépendance en 60 jusqu’en 72, la structure établie par les colons fût conservée. Cette période a connu un grand changement avec la fin du régime politique institué par la première République et par le début de la période de la malgachisation.

Les collectivités territoriales prennent alors des noms malgaches comme le faritany, fivondronampokontany, firaisampokontany et fokontany. Et ceci fut maintenu jusqu’en 95. La fin de la 1ère République a été marquée par la mise en place du fokonolona comme structure de base pour le développement local.

Entre le milieu des années 70 et à la fin des années 80, le régime en place fait prévaloir une gouvernance de type paternaliste, marquée par la

21 concentration du pur entre les mains de l’Etat, en particulier l’Etat central, pour soutenir un modèle de développement sur la prépondérance du secteur public et la question centralisée des ressources. Ce mode de gouvernance paternaliste a laissé la place à une gouvernance de type démocratique, à partir du début des années 90. En Novembre 95, une nouvelle institution est née, c’est la Commune.

Elle passe du statut de collectivité décentralisée. A partir de cette date, l’Etat se fait de plus en plus « discret » et la question des affaires publiques, est progressivement décentralisée. La gouvernance démocratique se distingue par la redynamisation du processus participatif, la libéralisation des marchés.

La décentralisation est appelé à engendrer de nombreux changements sur le plan politique, social et économique de la population. Un ministère chargé du Budget est né, et de la mise en place des provinces autonomes a été crée. Pour ce faire, un comité National d’Appui Technique aux Provinces Autonomes (CNATP) a été crée également le 23 Septembre 1998 pour s’occuper du bon déroulement du processus de décentralisation à Madagascar. A nos jours, la décentralisation à un ministère de tutelle à cause de l’importance qu’elle détient pour assurer le développement. L’article 138, titres V, Chapitre I, du décret 2007-211 relatif à la révision de la constitution stipule que « les Collectivités territoriales décentralisées de la république sont les régions et les communes ». De la structuration étatique, seules les régions et les communes ont subsisté, les provinces autonomes ont « sauté ».

2.2- Le degré de l’effectivité de la décentralisation à Madagascar Pour mesurer le degré de la décentralisation d’un pays, on rencontre souvent le problème lié à l’inexistence d’une mesure statistique pour de nombreux aspects de la décentralisation tels que l’autonomie des Collectivités territoriales, le fonctionnement du système administratif.

Pour apprécier l’effectivité de la décentralisation à Madagascar, il est nécessaire de voir non seulement le taux de la décentralisation, mais aussi le

22 taux de la décentralisation des dépenses locales ainsi que le taux d’autonomie financière.

2.2.1- Le niveau de la décentralisation On obtient le niveau de la décentralisation par le pourcentage de dépenses publiques globales effectuées par les collectivités territoriales par rapport aux dépenses publiques de l’Etat. Ainsi pour l’année 20006, les dépenses des collectivités locales représentent 3 à 4% des dépenses publiques globales.

Dans les pays en voie de développement, ce pourcentage de décentralisation des dépenses se situe à 15% tels que dans les pays industrialisés, il est estimé à environ 35%.

Ce qui nous montre que l’Etat malgache continue de contrôler une partie importante soit aux environ de 96 à 97% des dépenses publiques globales de fonctionnement et d’investissement.

2.2.2- Le taux de la décentralisation des dépenses sociales Il se définit comme la proportion des dépenses sociales des collectivités locales par rapport aux dépenses sociales publiques totales. Le taux de la décentralisation des dépenses totales permet la mesure des capacités financières de collectivités territoriales décentralisées à assurer la fourniture des prestations sociale, d’enseignement, de santé et de sécurité sociale.

En l’an 2006, le taux de décentralisation des dépenses sociales est estimé à 1,92.

Dans les pays développés, le taux de décentralisation des dépenses sociales se situe généralement aux environs de 25%.

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Ce chiffre révèle que dans le contexte actuel à Madagascar, les questions relatives à l’enseignement et la santé publique relèvent encore de la compétence de l’Etat central.

Celui-ci contrôle encore la quasi-totalité des dépenses publiques dans ces deux secteurs clés du développement humain.

2.2.3- Le taux d’autonomie financière C’est une des plus importantes mesures de la décentralisation, il donne une indication sur le degré de l’indépendance budgétaire des collectivités locales par rapport à l’Etat.

Le pourcentage représente les ressources prélevées à l’échelon local par rapport au total des dépenses locales. Ce taux peut être supérieur à 100, si les recettes dépassent largement les dépenses totales. A Madagascar, si on prend en compte les recettes proprement prélevés directement par les collectivités locales, les communes en l’occurrence, le taux d’autonomie financière tombe à moins de 2% pour Madagascar, or dans les pays développés, ce taux peut aller de 33% à 122,3%. On peut dire que les recettes locales propres des communes sont très faibles. Le niveau de la décentralisation à Madagascar est encore minime pour permettre un réel développement local.

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CHAPITRE 3 : ETATS DES LIEUX Il s’agit de collecter des données globales et statistiques concernant la commune à partir - de la monographie communale - des différentes cartes (occupation de sol, économique, démographique, touristique…) - du profil historique de la commune

3.1.- Présentation de la commune Dans le temps, la ville d’Ambilobe fut appelée Ambilobe-Ambany et située à 4km de la rive gauche du fleuve Mahavavy. Baptisée , ancien chef lieu de district, la ville d’Ambilobe, au fil de temps, devient la commune urbaine y comprises les proches banlieues de la sous-préfecture d’Ambilobe. Elle est traversée du Nord au Sud par la RN6 et se trouve à 137km de la capitale de la province autonome d’. Entourée de 14 Communes rurales, elle compte maintenant 11 Fokontany.

Ambilobe est aujourd’hui vécu et perçu de façon différente d’il y a dix ou vingt ans commune urbaine, il n’est plus économiquement et sociologiquement dominé par l’agriculture, mais que cette dernière façonne toujours son paysage, qui lui donne aspect rural.

Aussi, tout faut-il déterminer les fonctions de cette commune pour pouvoir mieux cerner les enjeux de son développement dans le futur.

3.1.1- Une fonction résidentielle : De plus en plus de gens viennent habiter Ambilobe. La fonction résidentielle c’est fortement développée depuis ces derniers temps, accélérant ainsi la démographie locale. Ainsi en 1980, 35 000 habitants y vivaient, en 2002, on compte 56 000 habitants dans la seule commune urbaine d’Ambilobe.

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3.1.2.- Une fonction commerciale : Considéré sur un plan commercial, la commune urbaine d’ Ambilobe constitue un centre principal en termes d’échange commerciale dans la région de la Mahavavy. On put dire que c’est la plaque tournante des mouvements commerciaux dans la province d’Antsiranana, puisqu’il constitue un passage obligé du transport routier dans la région de DIANA, à certaine limite de la province.

3.1.3- Une fonction éducative : Sur le plan éducatif, la commune urbaine d’Ambilobe constitue le principal centre d’éducation dans cette région. Au stade secondaire, elle peut répondre aux critères exigés pour la bonne poursuite éducative, que les autres communes environnantes n’en peuvent pas.

3.2.- HISTORIQUE Vers 1810, lors de la conquête du Nord, le Roi RADAMA 1er s’était installé dans le quartier de Laidama. Des phénomènes exclusivement climatologiques s’étaient abattu pendant trois mois dans la région d’Ambilobe, obligeant le monarque Merina à s’orienter vers Vohémar.

Après 1885, au temps de la dynastie Antakarana, ce fut des groupements ethniques qui dominaient la région. Avant l’arrivé des européens, le Roi Antakarana, souverain assisté par les Rangahy, détenaient le pouvoir temporel dans la région. Les Rangahy gravitant les échelons dans la hiérarchie, amassaient force et fortunes, notamment en nature.

Princes et Princesses se font l’honneur, en tant que privilégiés du royaume, de ne pas se plier aux rudes besognes et devenaient richissimes occupant ainsi toutes les hiérarchies du pouvoir administratif.

A l’époque coloniale, au temps de « AYEZ », la novelle ville d’Ambilobe était crée le 28 Mai 1912 après le passage du cyclone Bemitaly. Devenue chef

26 lieu de district et centre coercitif des neufs cantons qui sont eux-mêmes à l’origine des communes.

Pendant la première République, chef lieu de la sous-préfecture, la ville dirigée par un Maire élu, assurait les travaux administratifs de la région

Pendant la seconde République, la ville était devenue chef lieu de Fivondronana et du Firaisampokontany Ambilobe-Ville, dirigé par un « Président du Comité Exécutif » élu.

Pendant la troisième République, la ville d’Ambilobe, redevenue commune urbaine, est dirigé par un Maire élu, représentant de la population de la commune, le sous-préfet représentant le pouvoir central à l’échelon régional.

Depuis la fin de la première république, la ville d’Ambilobe n’a plus connu un plan de développement, ce qui a entrainé une dégradation voire même un appauvrissement de tout les secteurs.

Devant le contexte mondiale de développement la commune mobilise ses composantes de trouver des solutions en proposant un plan de développement rationnel et durable.

3.3.- Milieu naturel Privilégié par la nature en climatologie de par sa situation géographique mi-continentale, mi-maritime, la région d’Ambilobe, en général est catégorisée en trois zones à savoir la zone rouge, la zone bleue et la zone verte. De nos jours, seul le grand massif de l’Ankarana est la seule réserve de ressources naturelles faisant l’objet d’une protection particulière. La ville d’Ambilobe connait une dégradation environnementale considérable avec ses collines environnantes déboisées et l’assèchement quasi annuelle de sa source en eau potable Ambohipiraka et des ruisseaux, du fleuve Mahavavy qui alimente les plaines de la région.

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3.4.- Caractéristiques socio-politiques La population totale de la commune est estimée à 56 447 Habitants en 2000, dont 28733 de sexe masculin est 29 694 de sexe féminin.

La taille moyenne d’un ménagé est de 5 personnes soit une estimation approximative de 11 285 ménages pour toute la commune.

En général, la population présente un léger surnombre des représentants du sexe féminin et un caractère jeune.

Les principales ethnies existantes par ordre d’importance en nombre sont : Antakarana, Antaimoro, Antandroy, Tsimihety, Betsileo, Merina, Comoriens, Indo-pakistanais, Arabes et Somalienne. Sur le nombre total de 56 447 Habitants : 56 148 sont malagasy et 299 des étranges. Les principales religions pratiquées sont de christianisme, l’Islam et l’Animisme.

TABLEAU N°2 : EQUIPEMENTS SPORTIFS ET CULTURELS

Equipement existante Public Privé Nombre de terrain 07 01 Nombre de club ou association sportive 28 00 Salle de spectacle 02 02 Nombre de bibliothèques 04 02 Source : Maison culturelle 3.5.- Adduction d’eau Trois types d’adduction d’eau sont disponibles dans la commune, à savoir -Le système gravitaire -Les puits -Les rivières.

Jusqu’à l’heure actuelle, c’est la commune urbaine qui s’occupe de l’approvisionnement en eau potable gravitaire. Dans la commune, on compte 28

15 bornes fontaines dont 02 encore fonctionnelles. Le nombre de lavoirs publics est de 02. La plupart de la population dispose de puits qui sont au nombre de 6 500 dans la commune.

3.6.- Electricité L’éclairage de la ville est sous la responsabilité de JIRAMA. 85% des foyers utilisent encore des méthodes traditionnelles à savoir : bougies, lampes à pétrole. Pour assurer la distribution de l’électricité, la JIRAMA dispose d’un réseau de 514 poteaux.

3.7.- Communication et échanges Une agence postale de type AP2 est disponible dans la commune. Entre autres 08 radios privées (BLU) peuvent être trouvés à savoir : OLAM-SOCTAM-SCIM-DON BOSCO-BTM-ENTREPRISE JEAN LOUIS- HASYMA-ANGAP-STAR

3.8.- RESSOURCES ET ACTIVITES ECONOMIQUES Les principales activités de la commune sont de l’agriculture, du commerce, de l’artisanat, de l’élevage. L’agriculture et le commerce dominent l’ensemble des activités productives de la commune.

3.8.1.- Agriculture Bien que la ville soit une commune urbaine, plus la moitié de la population vit encore de l’agriculture.

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TABLEAU N°3 : LES PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES Produit Production (tonnes) Superficie (ha) Céréale Paddy 698 388 Maïs 6 81 Légume Tomate 430 86 Poivron 12 8 Brède 2 1 Haricot sec 25 23 Culture industrielle temp. Canne à sucre 496 93 Coton 172 163 Arachide 360 12 Tabac 95 40 Culture industrielle perm. Café 5 12 Anacarde 30 120 Fruits Mangue 680 8 Banane 69 7 Source : Service techniques

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3.8.2.- Elevage

TABLEAU N°4 : L’ELEVAGE Effectif cheptel Nombre Production Consommation Bovidés males 6 419 34% Bovidés femelles 2 051 124700 litres/an Porcin 4 217 15% Ovin 209 37% Caprin 1509 48% Volaille 45 320 34% Source : Vétérinaires

L’élevage tient la place importante dans la production de la commune malgré les problèmes de pâturage, de feux de brousse et des maladies comme le charbon et fasciolose.

3.8.3.- Voie de communication

TABLEAU N°5 : INFRASTRUCTURES ROUTIERES Infrastructures routières Distance Ambalamahatsinjo-Matsaborikilandy 02 km Matsaborilaidama-Ambalamahatsinjo 04 km Matsaborilaidama-Mantalimaro 06 km Intérieur Antsoha 04 km Intérieur Matiakoho, Antafiankasaka, 03 km de chaque Antanamariazy, Anoronala, Tsaratanana Source : Document voirie

3.8.4.- Commerce La ville est le centre de commerce de toutes les communes de la région d’Ambilobe. On y trouve presque tous les produits locaux et les produits d’importations.

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TABLEAU N°6 : TYPE DE COMMERCE Type de commerce Nombre Formel Informel Grossiste 14 100% Epicerie 976 37% 63% Bar 110 Marchand en 260 90% 10% étalage Chambre d’Hôtel 120 Source : D.A.A. et Contribution

3.8.5.- Artisanat

TABLEAU N°7 : TYPE D’ARTISANAT Nature Production Recette Nombre Artisanat d’Art Vannerie Insuffisant Broderie Insuffisant Artisanat de production Charpenterie Insuffisant Briqueterie Suffisant Maçonnerie Suffisant 55 Soudure Suffisant Menuiserie Suffisant Poterie Suffisant Orfèvre Insuffisant Couture insuffisant

Source : Enquête personnelle

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L’artisanat regroupe des différentes spécialisations. C’est une activité florissante dans la ville d’Ambilobe mais celle-ci souffre d’un encadrement professionnel. 3.8.6.- SECURITE La commune est dotée d’un commissariat de police et d’une brigade de la Gendarmerie pour assurer la sécurité publique.

TABLEAU N°8 : INFRACTIONS ET CRIMES Année 1999 2000 2001 Nature Nbre de Zébus volés 30 31 37 Nbre de Zébus 10 09 15 retrouvés Nbre de véhicules 01 01 01 volés Cambriolage de 07 10 21 domicile Pillage de magasin 04 01 02 Pers. Tuées(crime, 01 02 03 assassinat) Nbre des tueurs 02 02 04 retrouvés Sources : Commissariat de police et enquêtes

TABLEAU N°9 : SECURITE PUBLIQUE Responsabilité/Structure Disponible (oui ou non) Si oui, nbre d’effectif 1. Gendarme Poste avancé - Brigade 01 Compagnie 01 Groupement - 2. Police nationale Commissariat 01 43 33

3. Quartier mobile - - 4. Dina local sur la sécurité - - Sources : Commissariat de police et enquête

3.8.7.- FINANCES Le budget communal de l’an 2001 est constitué par les recettes propres et des subventions avec des dépenses de fonctionnement et d’investissement. Entre autre la commune bénéficie d’un programme de 30 millions fmg et d’une part de 302 millions par Fivondronana

TABLEAU N°10 : RECETTES ET DEPENSES FINANCES RECETTES DEPENSES Comptes administratifs Recettes propres Fonctionnement 55 074 771 Investissement Subventions 218 865 186 Programmes de 30 millions Taux de décaissement 100% Part de 302 millions/Fiv Montant 79 000 000 .Source : Commune Urbaine d’Ambilobe

3.8.8.- IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE

TABLEAU N°11 : SITUATION GEOGRAPHIQUE Commune Superficie Distance par Commune Distance (km2) rapport à la limitrophe route nationale Ambilobe-ville 400 00 km (sur la Marivorahona 29 km RN6) 15 km 22 km Mantaly 08 km

Source : Travaux publics

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CHAPITRE 4 : IMPACTS DU DEVELOPPEMENT SUR LA VIE DES MENAGES 4.1.- Le niveau général de développement La dominance d’une catégorie générale de la pauvreté est qu’elle renvoie globalement à une hiérarchisation du social au travail une définition par le manque, suivant des valorisations propres à différents milieux sociaux. En témoignent les définitions systématiquement négatives de la pauvreté dans nos sociétés, où le pauvre est celui qui n’est pas riche, celui à qui il manque quelque chose.

TABLEAU 12 : LA SIGNIFICATION DE LA PAUVRETE Significations Proportions des conditions matérielles d’existence 59% difficiles. Source : enquêtes personnelles, 2012

Lorsque nous avons interrogé notre échantillon sur ce que signifie « être pauvre », dans leur position actuelle, la grande majorité définit avant tout cette situation en l’associant à des conditions matérielles d’existence difficiles. 59% invoquent la définition la plus classique de la pauvreté qui retient comme critère un niveau de consommation inférieur à un seuil minimum de subsistance. Mais il convient de souligner que plus les individus sont démunis du point de vue monétaire, plus ils mettent en avant les différentes dimensions de la pauvreté.

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TABLEAU 13 : MESURES DE LA PAUVRETE PAR LA CONSOMMATION Types de viande Porc Bœuf Poisson Fréquence Jamais 6,7% 0,30% 2,5% Moins de 42,5% 6,4% 21,2% 1/semaine Une fois par 30,0% 8,4% 33,1% semaine 2 à 4 fois par 19,7% 64,6% 37,0% semaine 5 fois par semaine 1,1% 20,3% 6,2% TOTAL 100% 100% 100% Source : nos propres investigations, 2012

Parmi la population enquêtée, 6,7% ne mangent jamais de viande de porc, contre 0,3% qui ne mangent jamais de viande de bœuf et 2,5% de poisson. 42,5% de l’échantillon mange moins d’une fois par semaine la viande de porc.

TABLEAU 14 : PERCEPTIONS DE L’ECHANTILLON SUR LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT

DE LA ZONE Perception Proportions Positive 15 % Négative 75 % Neutres 10 % Source : enquêtes personnelles, 2012 Les habitants, au travers de notre échantillon perçoivent généralement négativement le niveau de développement de leur localité. Il peut s’agir seulement d’un stéréotype typiquement malgache de recherche d’assistance. Pourtant, les réalités informent sur des difficultés réelles traversées par la population.

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Les perceptions positives que nous évaluons concernent ceux qui pensent qu’il existe des progrès au niveau social, économique et politique. Par contre, les perceptions négatives concernent ceux qui pensent qu’il n’existe pas du tout de progrès. Enfin, nous avons les individus qui semblent être neutres, sans avis clair sur la question.

4.2.- La dynamique de vie des ménages Parmi les différentes formes d’inégalités sexuées qui pourraient être analyses, nous en avons retenu deux qui nous semblent être les plus discriminantes, à savoir celle relative à l’allocation du temps et celle concernant la répartition du capital humain.

L’allocation de temps entre tâches domestiques et activités productives est la forme d’inégalité la plus marquée dans les relations de genre. Elle affecte ce que l’on peut définir comme le « capital temps » des femmes, c’est à dire la façon dont la globalité du temps disponible est allouée à travers le cycle de vie. Cette allocation est retracée sur le court terme par les budgets-temps qui montrent comment le temps est alloué entre différentes activités.

Il est certain qu’en raison des obligations naturelles (fécondité) ou sociales (travaux domestiques, obligations collectives, etc.) hommes et femmes ne rencontrent pas les mêmes contraintes au même moment pendant leur cycle de vie.

Les revenus procurés par la commercialisation des produits agricoles ne peuvent servir qu’à résoudre les problèmes de l’autosubsistance, tels que l’approvisionnement en produits de première nécessité, financement des soins de santé et de scolarisation des enfants. Tandis qu’une majeure partie des productions agricoles est destinée à l’autoconsommation. Et elle constitue une valeur monétaire importante si les paysans arrivent à l’écouler sur le marché.

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TABLEAU 15 : LES REVENUS MONETAIRES ANNUELS DES MENAGES Types de revenu Valeur monétaire (en Pourcentage Ariary) Revenu agricole 53 280 9% Revenu de l’élevage 205 665 34% Revenu salarial 352 000 58% TOTAL 610 945 100% Source : enquêtes personnelles, 2012

4.3.- Accès à la scolarité et aux infrastructures sanitaires Le niveau scolaire de la population est très faible à cause du quasi inexistence des écoles sur place. Pour l’école secondaire, il faut aller loin. Seules les missions protestantes et catholiques s’occupent de l’éducation de base et possèdent les moyens de subventionner les études primaires des enfants avec un minimum d’intervention des parents dans la commune. Vu le coût de scolarisation des enfants, il faut des moyens pour envoyer les enfants en ville pour suivre leurs études secondaires et universitaires. Les parents sont conscients que les enfants de bas âge doivent aller à l’école, quels que soient leurs moyens, dans le but d’améliorer le niveau de vie de la famille et pour ce faire, ils sont prêts à investir malgré l’insuffisance des infrastructures scolaires dans la commune.

L’accès aux services de santé se révèle être le plus problématique. Un quart de notre échantillon manifestent leur extrême insatisfaction dans ce domaine, et au total 61% sont globalement insatisfaits. L’ampleur de la pauvreté dans cette commune ne fait aucun doute, avec le constat d’un endettement inévitable pour 37% des ménages s’ils veulent assurer un minimum pour leur quotidien.

Ceux qui se sentent pleinement heureux de leur situation ne constituent qu’une infime minorité (1%). Encore faut-il mentionner qu’ils se déclarent être vulnérables, en matière de catastrophes naturelles ou des maladies. Cela dit

38 en passant, il existe un fort taux de prévalence du paludisme. On peut adjoindre à ce groupe les 20% d’individus qui expriment une relative satisfaction tout en soulignant que leurs ménages ne sont pas à l’abri des difficultés. Il reste la majorité des habitants (52%) qui déclarent vivre difficilement et qui sont ainsi à classer dans la catégorie des pauvres.

Le consensus est massif avec 96% de notre échantillon, qui s’accorde sur le caractère prioritaire de la réduction de la pauvreté. Mais lorsqu’on la sollicite pour évaluer la pertinence des politiques mises en œuvre en termes de lutte contre la pauvreté, le bilan est assez mitigé : 60% estiment que ces dernières donnent quelques résultats. Mais ils ne sont que 31% à être réellement convaincus de l’efficacité des politiques. Ce sont les plus pauvres, censés être les principaux bénéficiaires des politiques, qui doutent le plus. Ce constat plaide pour la mise en oeuvre de politiques ciblées spécifiques à chaque forme de pauvreté.

TABLEAU 16 : PERCEPTIONS SUR LE BIEN ETRE extrême insatisfaction 61% endettement inévitable 37% pleinement heureux de leur situation (1%) une relative satisfaction 20% déclarent vivre difficilement 52% s’accordent sur le caractère prioritaire 96% de la réduction de la pauvreté résultats des luttes contre la pauvreté 60% réellement convaincus de l’efficacité 31% des politiques Source : enquêtes personnelles, 2012

4.4.- L’exploitation des ressources

La majorité des produits agricoles et produits de la pêche sont destinée à la vente (voir tableau sur la destination des récoltes). La vente s’effectue en 39 général après la récolte, et les produits sont vendus à l’état frais. Il n’y a aucune transformation particulière des récoltes, sauf peut être pour les poissons qui sont séchée au soleil ou au feu de bois.

Dans la gestion de leurs exploitations, les paysans misent sur plusieurs activités pour limiter les risques. Et pour quelqu’un de vulnérable, mieux vaut obtenir un peu d’argent aujourd’hui que d’espérer une grande récolte dans le futur qui est encore risquée. Il y a donc ici une concurrence en main d’œuvres sur les cultures intensives qui exige un grand entretien (c'est-à-dire une grande quantité d’homme jour ; par exemple le SRI) avec les activités quotidiennes qui apportent des revenus journaliers (tel que la pêche).

L’injustice du marché est aussi un facteur qui a été évoquée lors du focus. En effet, les produits agricoles et les produits de la pêche sont achetés à bas prix aux paysans6, par conséquent, les paysans optent pour des systèmes qui ne demandent pas de grands investissements en temps et en capital afin de limiter le coût de production.

Même si la majorité des paysans sont propriétaire de rizière, le cas de métayage existe il s’agit aussi d’un facteur qui n’incite pas le paysans à investir (sur les parcelles en question).

6 Les paysans achètent ces mêmes produits au prix fort lors de la période de soudure. 40

TABLEAU 17 : LES PROBLEMES SOCIAUX DES MENAGES Difficultés ressenties Effectif Education -insuffisance des salles de classes 15% - mauvais états des bâtiments 35% - coût élevé des charges scolaires 40%

Effectif total 100%

Santé -éloignement du CSBII 17% - coût élevé de médicaments 54% - insuffisance du personnel 19%

Effectif total 100% Travail (production) - bas salaire 69% - impossibilité de l’épargne et de 23% l’investissement - le monde rural ne nourrit plus 08% Effectif total 100% Source : enquêtes personnelles, 2012

4.5.- Les problèmes fonciers Le problème d’accès à la terre est lié à un mécanisme sociopolitique. Les tompon-tany et les mpiavy sont confrontés à ce problème depuis la période coloniale et l’Etat ne résout pas le problème. Les terres sont emprisonnées, depuis la période coloniale, par une définition extensive de ce qui est appelé domaine public, dont l’attribution dépend des autorités politiques et administratives.

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TABLEAU 18 : LES FACTEURS DU SOUS-DEVELOPPEMENT Arguments Proportions (%) La mauvaise gestion des dirigeants du 41 pays La mentalité et les comportements de la 24 population La faiblesse des ressources naturelles du 12 pays Interventions étrangères (bailleurs de 23 fonds, firmes multinationales) TOTAL 100 Source : nos propres investigations, 2012

L’octroi de terres aux personnes qui ont les moyens se fait par un mécanisme socio politique qui exclut les simples paysans sans argent. Les paysans ne peuvent pas acquérir des terres car on ne leur y donne pas accès, mais on donne ce dernier à des personnes étrangères qui vont leur louer. Une différentiation sociale s’installe au sein même de la communauté à cause de cette inégalité. Il est très important de souligner que dans la commune étudiée, ce n’est pas la croissance démographique qui est la principale cause du manque de terre. Des personnes étrangères à la commune (des gens au pouvoir ou qui ont des moyens financiers) achètent des terres à l’Etat.

Cet achat de terres peut être lu sous plusieurs angles. Les acheteurs veulent contrôler les terres. Cela se fait au détriment du reste de la population rurale en quête d’appropriation de terres. Ce contrôle met les paysans dans la dépendance car ils sont obligés de rester métayers. Mais ils aspirent aussi au droit d’accès à la terre qui marque l’appartenance au Tanindrazana (donc à un attachement socioéconomique et territorial en utilisant tous les moyens dont ils disposent). La quasi-totalité de notre échantillon a déposé une demande d’appropriation mais n’a pas encore été honorée à cause du clientélisme politique.

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4.6.- Problématiques au niveau de la socialisation Au sein de la commune d’Ambilobe, les problèmes ne sont pas en reste si l’on veut aborder les problèmes de paix et de la sécurité qui terrorisent la population dans la commune elle-même.

Ceci est donc reparti en deux niveaux ; l’une est au niveau de la population et l’autre au niveau des collectivités décentralisées.

4.6.1.- Au niveau de la population Avec les fléaux des maladies et problèmes sociaux multiples amplifiés par les conséquences de la crise politique, économique, et le terrorisme des dahalo et des tueurs à gage (une chose nouvelle à la population de la région Diana), la population est craintive et l’économie de la ville s’est dégradée de plus en plus puisque les gens de la localité qui ont tendance à sortir la nuit, d’où une débouchée pour les marchands de brochettes et des frites.

4.6.2.- Les jeunes, acteurs dans l’éducation Les jeunes sont les participants à la fois actifs et passifs à son éducation, ils subissent et assimilent au fil du temps la socialisation et témoignent de ses résultats.

Chacun possède son avis quant à l’utilité d’être éduqué et sa conception de l’intérêt que lui procure l’éducation. Comme les parents figurent dans le processus de socialisation des enfants puisqu’ils font l’objet d’imitation pour les enfants, nous avons voulu ce que pense les jeunes enquêtés de la place qu’occupent les parents dans leur éducation.

La connaissance des autres formes de socialisation permet dans le cadre de la recherche d’analyser l’implication des jeunes à propos notre thème qu’est l’éducation et ses limites, suite à cela les jeunes argumentent et donnent leur avis sur les lacunes à combler pour améliorer l’éducation, les problèmes

43 rencontrés par les jeunes et les conséquences qu’ils entrainent dans la vie courante. 4.6.3.- Intérêts porté à l’éducation Nous avons posé des questions qui se rapportent aux rôles tenus par l’éducation aux groupes de population jeune dans la commune urbaine d’Antsiranana pour connaitre leurs idées sur ce sujet.

Nous avons aussi interrogé ce même groupe de jeunes sur les connaissances qu’ils ont autour du thème éducation et les résultats s’affichent comme suit :

TABLEAU 19 : AVIS SUR L’INTERET DE L’EDUCATION

Avis Effectif Pourcentage

Formation citoyenne 8 40%

Assurer l’avenir 4 20%

Développement national 3 15%

Orientation au travail 1 5%

Développement intellectuel 4 20%

TSotal 20 100% Source : Enquêtes personnelles, 2012 44

Nous voulons savoir à partir de cette enquête les intérêts que portent les jeunes actuellement sur les questions d’éducation, la plupart de ces jeunes ont répondus que l’éducation permet aux individus d’être un bon citoyen, de les former aux savoirs vivres et aux savoirs faire ainsi qu’à se respecter les uns envers les autres.

A ce propos, un des enquêté a dit : « Les rôles de l’éducation sont d’élever une personne d’une bonne manière pour vivre et elle nous guide parfois le chemin vers le bonheur et la richesse. Elle nous fait comprendre à se respecter les uns envers les autres et d’être courtois envers un ami(e), ou des proches et surtout au membre de la famille ».

Ainsi, l’éducation aide à devenir un citoyen responsable d’après eux mais également à assurer l’avenir des jeunes, d’assurer leur futur.

Le développement du pays serait aussi le rôle des jeunes par l’intermédiaire de l’éducation parce qu’elle assure en quelque sorte le développement intellectuel de ces jeunes.

Un enquêté a affirmé : « L’intérêt de l’éducation près tout c’est d’orienter l’enfant à son avenir, sans oublier bien sur les connaissances qu’il va acquérir.

Ensuite, l’éducation joue aussi un rôle d’intégrer l’enfant dans la société (...). Enfin, il contribue au développement de son pays par le biais des connaissances qu’il a acquis et le plus important, l’éducation est un moyen primordial pour faire échapper l’enfant au délinquance juvénile ».

A partir d’une autre question du même genre, nous avons sondé les jeunes afin d’avoir une idée de ce qu’ils savent à propos des différentes formes de socialisation à part l’éducation scolaire.

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Ce qui nous amène au tableau ci-dessous :

TABLEAU 20 : CONNAISSANCE DES AUTRES FORMES DE SOCIALISATION A PART

L’ECOLE

Education Effectif Pourcentage

Parents 5 25%

Sport 5 25%

Société 6 30%

Loisir/Musique 3 15%

Religion 1 5%

Total 20 100% Source : Enquêtes personnelles, 2012

Dans ce tableau les enquêtés ont tous affirmé qu’il existe bien d’autres formes de socialisation autre que les établissements scolaires, la majorité des jeunes a dit que c’est la société qui constitue en premier le lieu de socialisation. Nous pouvons vérifier cette affirmation dans le tableau où 30% des enquêtés reconnaissent l’éducation sociale et sans oublier les 50% qui optent pour l’éducation parentale (25%) et l’éducation sportive comme (25%) autres formes de socialisation.

4.6.4.- La place des parents dans la socialisation : Suite aux réponses précédentes qui sont centrées sur les rôles de l’éducation d’une part et sur les connaissances des jeunes des autres formes de socialisation d’autre part, il s’est avéré que les jeunes ont mentionnés que les parents contribuaient effectivement à l’éducation des enfants.

Pour appuyer encore ses dires, nous avons enquêté de nouveau ces jeunes et nous avons obtenu les résultats suivants :

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TABLEAU 21 : PLACE DES PARENTS DANS L’EDUCATION

Oui Non Total Occupe une place importance 100% O% 100% Source : enquêtes personnelles, 2012

Il est évident qu’à partir de ce tableau, tous les jeunes sont convaincus de la place importante tenue par les parents face à l’éducation des jeunes avec 100% pour la réponse « Oui ». Ils ont également émis quelques commentaires à propos de cette question comme quoi les parents tiennent des responsabilités dans le parcours scolaire et universitaire de l’enfant, ils ont des devoirs dans l’éducation et le développement des jeunes jusqu’à leur maturité.

Un des enquêté a cité : « Premièrement, les parents jouent un rôle très important car ils financent l’étude de leurs enfants, ils encouragent leurs enfants à finir ses études jusqu’au bout. On peut dire que les parents sont les moteurs qui poussent les enfants à étudier, grâce à leurs encouragements, à leurs soutient morales et financiers. De plus, ils représentent l’exemple pour leurs enfants ».

Nous pouvons tirer à partir de cette citation que les parents sont les premiers responsabilités quant à l’éducation de leur enfant, ils permettent aux enfants de poursuivre ses études à l’aide des financements appropriés, ils apportent les soutient psychologique de toute sorte tout au long du cursus de l’enfant jusqu’à son autonomie.

Les parents sont à ce niveau les piliers que ce soit dans l’encadrement, dans l’orientation, ou dans la protection de leurs enfants.

Enfin, il n’est pas abusé de dire que les parents sont très importants dans le processus de socialisation de l’enfant, ils sont par ailleurs des modèles

47 auxquels les jeunes prennent pour exemples et imitent les premiers dans les étapes d’apprentissage dont ils sont sujets.

4.6.5.- La formation scolaire : limites et lacunes Nous voulons ensuite savoir ce qui concerne la formation scolaire en général c'est-à-dire l’impression des jeunes face aux qualités d’éducation qu’on leur offre.

Les jeunes sont les premiers à se rendre compte des lacunes qui s’appliquent à son éducation, ils ont aussi leurs propres idées des domaines dont il faut améliorer.

Nous allons présenter un tableau qui montre les perceptions des élèves ou des jeunes par rapport aux qualités d’éducation à l’école.

TABLEAU 22 : LES QUALITES D’EDUCATION SCOLAIRE

Oui Non Pas tout à fait Total

Convenance 35% 15% 50% s100% Source : Enquêtes personnelles, 2012

Face à ce résultat fourni par l’enquête sur terrain, nombreux sont les lacunes observés au niveau de l’éducation, avec quelques échantillons seulement nous avons pu déceler que l’enseignement scolaire présente des vides que ce soit au niveau des qualités d’enseignement, des moyens financiers ou bien des matériels éducatifs.

La moitié des jeunes enquêtés argumentent que le système scolaire convient un peu mais pas tout à fait puisqu’il existe des facettes à perfectionnés et des parties manquantes à combler.

Un de ces jeunes enquêté a précisé :

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« Pas tout à fait, l’état de l’établissement sont parfois pas favorable à l’éducation (les tables, le tableau, même les toits de l’école sont parfois inacceptables). De plus, les matériaux sont archaïques, ne suit pas les normes. Au lycée, pas de laboratoire pour les expériences scientifiques, pas de cours d’informatique. On n’est pas vraiment épanoui pour le développement de notre connaissance come il le faut vraiment ».

Certes, l’enquêté fait beaucoup plus allusion au manque de matériel donc à l’insuffisance des infrastructures scolaires qui attire son attention et qui d’après lui constitue un obstacle au bon épanouissement (développement intellectuel) de l’individu.

Nous pouvons constater qu’à partir de ces enquêtes, les jeunes véhiculent un message comme quoi l’école ne suffit pas à elle seule la socialisation d’un individu mais qu’il existe les autres instances éducatives qui jouent un rôle complémentaire à celui de l’enseignement scolaire.

Pour cela, un autre enquêté a dit :

« L’éducation à l’école manque de religion ».

Dans le but de connaitre l’importance portée par l’école à l’attention des élèves ainsi que les motivations des jeunes actuellement dans la commune urbaine d’Antsiranana, nous avons interrogé lors de notre investigation les jeunes collégiens, lycéens et universitaires du niveau d’étude qu’ils veulent franchir ou que les jeunes doivent franchir.

Ce qui nous donne le tableau qui suit :

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TABLEAU 21 : LE SEUIL DE NIVEAU D’ETUDE INDISPENSABLE

Niveau Effectif Pourcentage

Primaire 0 0%

Secondaire 2 1O%

Bacc 3 15%

Universitaire 6 30%

Le plus loin possible 8 40%

Pas de réponse 1 5%

Total 20 100% Source : Enquêtes personnelles, 2012

Ainsi, les jeunes veulent poursuivre leurs études le plus loin possibles dans le but d’avoir un travail convenable à l’avenir.

Certains enquêtés insistent sur la finalité des études qui est pour eux le chemin à parcourir afin d’avoir du travail. Ils disent que peu importe le parcours scolaire, l’important est que cela procure du travail pour l’individu.

Un enquêté nous a dit :

« Vu la situation politique de l’Etat actuel, les jeunes sont obligés d’étudier jusqu’à ce qu’ils trouvent du travail. Ma théorie sur l’éducation est qu’une fois la classe primaire voire secondaire terminer, je pense que c’est suffisant pour franchir un autre seuil plus professionnel ».

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Un autre enquêté appui cette idée en disant : « Les jeunes doivent étudier jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail bien adapté à son niveau d’étude(…). »

D’autres enquêtés incluent la situation financière des parents comme facteur primordial à la poursuite des études des jeunes c'est-à-dire que même si les enfants veulent étudier si leur parents n’ont pas les moyens ils sont obligés d’arrêter. Plus de 30% des jeunes veulent étudier jusqu’à l’université si les moyens leur permet, il n’y en a aucun qui souhaite arrêter au niveau primaire.

4.6.6.- Les comportements des jeunes : Dans le cadre de l’étude, nous avons cherché à savoir ce que les jeunes pensent des comportements des adolescents dans la localité, ainsi nous avons questionnés des jeunes à ce propos pour nous donner leur avis sur ce sujet.

La plupart a répondu qu’ils trouvent les jeunes violent, brutal, insolent, insouciant, paresseux, et délinquant. D’autres ont précisé que ces comportements ne sont pas normaux et répréhensibles dans une vie en communauté, les résultats de l’enquête est illustré dans le tableau ci-dessous :

TABLEAU 22 : VISION SUR LES COMPORTEMENTS DES JEUNES

Vision Oui Non Pas de Total réponse

Normal 10% 80% 10% 100% Source : Enquêtes personnelles, 2012

Comme nous pouvons en témoigner sur le tableau, les jeunes sont conscients qu’il y un dérèglement dans le système éducatif puisque les données statistiques montrent que la majorité des enquêtés (80%) affirme que les jeunes se comportent anormalement.

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Nous avons ensuite voulu préciser ce que les jeunes qualifient comme comportement anormal au sein de la société, et chacun a sa propre définition. Pour cela nous cité quelques échantillons pour mieux cerner ce sujet.

Echantillon 1 : « Les jeunes de nos jours ont des comportements violents et rebelles. La ville de Diego Suarez est devenue l’une des villes les plus craints à Madagascar à cause des actes de barbaries perpétrées par ces jeunes ». Echantillon 2 : « Actuellement les jeunes ne s’intéressent plus à l’école. Ils deviennent de plus en plus irrespectueux, violent et agressif du côté des garçons. Par contre, les filles s’intéressent aux étrangers et par conséquent elles ne peuvent pas aller loin dans leurs études ». Echantillon 3 : « Les jeunes actuels sont devenus paresseux et des délinquants ». Echantillon 4 : « Les jeunes d’aujourd’hui sont parfois brutales, inconscient, rêveur. Ils n’ont pas les pieds sur terre. N’attachent pas beaucoup d’importance à l’étude(…) ils préfèrent faire des business par ci par là, ou chercher à faire de l’argent facile en volant, en se prostituant ou à sortir avec des étrangers pour le cas de certaines jeunes filles de Diego Suarez ».

Si nous comparons ces quatre échantillons, nous avons des définitions personnelles du comportement jugé anormal des jeunes d’Antsiranana qui ne s’oppose mais pour certains échantillons elle est accompagnée de quelques précisions. Mais nous pouvons souligner la répétition des mots « violent, ne s’intéressent pas à l’étude et sortent avec des étrangers ».

De surcroît, toujours dans cette analyse des comportements de ces jeunes, il est de ressort de notre étude d’approcher les sources probables de ce changement de comportement qui tend à s’orienter dans un sens totalement négatif.

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De ce fait, nous allons citer les sources qui ont entraîné les jeunes à se désintéresser aux études, à sortir avec les étrangers ou à se comporter en délinquants.

Ce sont des résultats récoltés lors de l’enquête, d’après eux ce serait d’une part à cause des parents qui ne tiennent pas assez au sérieux leurs parts de responsabilité, qui n’encadrent pas comme il faut leurs enfants, ce qui entraîne par la suite les mauvaises fréquentations et les consommations des drogues, alcools, khat,… d’autre part la technologie, la société, les médias qui acculturent les jeunes générations et enfin L’Etat et les responsables au sein du gouvernement par sa politique éducationnelle, par ses crises politiques incessantes , les difficultés financières ressenties par la population locale.

4.6.7.- Au niveau des structures  Manque de moyen humain, et problème de prise de décision ;  La concentration des pouvoirs de décision ;  Enclavement du district face à l’ampleur du problème ;  Nombre insuffisant du personnel de sécurité dans la commune.

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Chapitre 5 : LES ATOUTS DE LA COMMUNE POUR LA REUSSITE DE LA DECENTRALISATION 5.1.- Sur le plan administratif La commune possède quelques atouts dans le contexte administratif, au niveau de chaque entité qui peuvent garantir une autonomie effective.

TABLEAU 23 : ATOUTS DE LA COMMUNE SUR LE PLAN ADMINISTRATIF Acteurs Points forts Structure Commerciale de le courage et la volonté pour assumer Développement (SDC) ses responsabilités Autorités locales P. CLS Ils sont en mesure de réaliser les taches qui leur sont confiées Maire et Président du conseil -Il a le plein pouvoir pour mettre en œuvre les décisions du Conseil -Son staff comprend des personnes d’obédiences politiques différentes (ouverture politique) -Respecte le calendrier des réunions -Fait des efforts pour trouver des solutions au problème des salaires

Autorités Traditionnelles -Très écoutées par la masse Source : nos propres investigations, 2012

Le problème est que les aléas des situations politiques tendent à décourager les acteurs, et amènent vers des dérives de pouvoir qui ne sont pas avantageux pour le développement communautaire. Ainsi est-on en présence de divers clivages intracommunautaires, mais également entre les dirigeants.

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5.1.2.- sur le plan de différents acteurs A des niveaux moins élevés, nous avons des personnages comme les instituteurs, les ONG, … qui peuvent apporter un plus dans la promotion de la zone.

TABLEAU 24 : AU NIVEAU DES ACTEURS LOCAUX Acteurs Points forts Délegué Administratif -Assume sa responsabilité (rentrée d’Arrondissement fiscale) -Technicien spécialisé et expérimenté Instituteurs et enseignants -Peuvent conseiller et sensibiliser la masse -Respect des heures de travails -Bien formés et recyclées Associations -Exécutent des travaux d’intérêt social -Respectent les règles de jeu arrêtées( DINA) -Ressources humaines compétentes (techniciens) O.N.G. -Relations avec les bailleurs -A permis de réaliser certaines activités de développements (activités sociales)

Vehivavy 8 Mars FRAM -Beaucoup adhérentes Source : nos propres investigations, 2012

Partagés par les aléas politiques, chacun de ces acteurs n’arrivent pas à conjuguer leurs efforts pour asseoir un développement effectif. Les problématiques de la décentralisation relèvent en fait, d’après nos enquêtes, de la mise en commun des activités et des idéologies, pour parvenir à une vision d’ensemble.

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5.1.3.- Sur le plan sociologique La constitution en diverses associations et coopératives peuvent augmenter le revenu. Ce qui est important pour l’autonomisation de la zone. Elle possède en effet un capital humain important.

TABLEAU 25 : LA POPULATION LOCALE Acteurs Points forts -Des efforts en ville et en brousse pour l’entretien des infrastructures Zanak’avatra existantes -Exerce des activités d’intérêt social -Dispose des ressources financières

La population -Existence de toutes les ethnies et actif Femmes -Nombreuses -Assument leur responsabilité -Capable de diriger un organisme (CISCO) -Riches -Peuvent se rassembler facilement Sécurité -Doté de pouvoirs Source : nos propres investigations, 2012

Dans le cadre de la mondialisation, la promotion de l’humanité constitue un des atouts majeurs pour le progrès social. Il est à noter que la présence historique d’ethnies et de races diverses à Ambilobe constitue une de ses richesses.

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5.1.4.- Du coté des responsables locaux La présence sur les lieux de diverses confessions, de diverses corporations, ainsi que la force de la jeunesse peut apporter un plus dans le développement.

TABLEAU 26 : LES OPERATEURS LOCAUX -Sensibilisation de la masse à la croyance en Dieu Chefs Religieux -Rassembleurs -Arrivent à soulager les gens de leurs problèmes Opérateurs économiques -Aident les autres -Disposent des moyens financiers et de matériels Artisans -Disposent de moyens matériels -Créateurs d’emploi Personnel : Santé, Elevage, Foret, Agriculture -Qualité Jeunes -Numériquement majoritaire -Constituent une potentialité Source : nos propres investigations, 2012

La conjugaison de ces différents atouts peut impulser le développement. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il dépend essentiellement de la conscience de la population sur les réalités de leurs situations.

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CHAPITRE 6 : LES BLOCAGES DE LA COMMUNE DANS LE CADRE DE LA DECENTRALISATION

6.1.- Blocage sur le plan économique 6.1.1.- Insuffisance du Budget de la Commune Chaque Commune jouit d’une autonomie financière dévolue par la loi 95 005 relatives aux budgets des Collectivités décentralisées. Pourtant, la caisse communale d’Ambilobe ne peut laisser à ses dépenses. Voici un exemple du Budget de la Commune en 2004 et en 2005 qui illustre la situation.

La grande partie du budget de la commune est consacrée au bon fonctionnement de l’administration de la commune toute entière notamment en ce qui touche les salaires des employés. Le budget destiné aux investissements locaux pour le développement est donc très faible. En effet, la Commune a du mal à réaliser ses projets élaborés dans le PCD. Cette insuffisance du budget communal est surtout due au fait que trop de secteur informel règne dans la commune et surtout du fait du non paiement des divers impôts et taxes par les contribuables.

6.1.2.- Trop de secteurs informels Comme ce qui se passe un l’autre milieu rural, la majorité de la population active dans la commune urbaine travaille dans le secteur agricole. Un secteur qui semble encore être informel du fait que les acteurs de ce secteur ne sont pas soumis au paiement d’impôt devant l’administration fiscale. C’est pourquoi on voit ici dans le budget communal un faible taux de prévision, de vote et de réalisation en matière d’impôt direct. D’ailleurs, l’Etat a déjà prévu l’instauration du « karam-pamokarana » pour formaliser le secteur agricole mais malheureusement, ce système n’est pas encore opérationnel au niveau de la commune urbaine d’Ambilobe. Donc, le secteur agricole détient la majorité de la population de la Commune reste encore informel. Des observations faites sur terrain nous ont permis de répertorier à part l’agriculture plusieurs types de professions informels comme le commerce des produits alimentaires, l’artisanal, des divers services. 58

L’informalité résulte en général de la réticence sur le payement des impôts et des taxes.

6.1.3.- Non-paiement des divers impôts par les contribuant es Aujourd’hui, les contribuables ont tendance à fuir le payement des impôts et des diverses taxes, si la Commune a voté 40.100.000 Ar en matière d’impôt direct, 15.236.000 Ar furent réalisé. Pour l’impôt foncier, l’exemple c’est souvent difficile de procéder au recouvrement de cet impôt auprès des élites rurales et des autres agriculteurs qui peuvent et osent refuser de payer quand le prix des denrées agricoles est bas.

Les grandes difficultés au prélèvement d’impôts sont dues principalement à la résistance des assujettis. Ces derniers ne sont pas vraiment sur pression comme au temps de la royauté, une autre source de difficulté concerne le manque de capacité de question des autorités locales.

6.2.- Blocage social Le phénomène de l’exode Rural est une des fléaux qui touchent la plupart des territoires qui se trouvent à la périphérie de la ville. L’une des raisons qui poussent les jeunes, c’est de problème de scolarité, c'est-à-dire ils veulent poursuivre leurs études en ville or l’infrastructure ne répond pas à leur attente.

Dans la civilisation malgache, le plus âgé est le détenteur du savoir et de la sagesse. Les jeunes lui doivent le respect. Peu à peu, cette structure a glissé en une sorte de privilège que les anciens exercent sur leurs contemporains. C’est un des facteurs de blocages dans tout région de Madagascar.

Personne ne prend plus l’initiative de peur de heurter la « sensibilité » de leurs aînés. Quant à l’usage de parole ; seul les grands y ont droit, les jeunes étaient tenus à l’écart des grandes décisions. Quand ils arrivent à l’âge de la maturité ; ils ne savent plus quoi faire. C’est ainsi que la connaissance se

59 perd et les repères se brouillent. A chaque génération, une part de la sagesse collective part en lambeau. C’est la dégénérescence.

6.3.- Blocage sur le plan politique 6.3.1.- Insuffisance de capacité des dirigeants en matière d’organisation La mise en place de la Commune avec les organes administratifs qui en découlent par l’application parfaite du système de décentralisation. Or, une telle décentralisation pourrait léser au développement attendu si les dirigeants élus à différentes manières ou désignées par le pur central se manquent l’exemple surtout en matière d’organisation. Pour ce faire, ses responsables doivent avoir au moins un minimum de connaissance en matière d’administration.

6.3.2.- Problème de Communication Les communications entre les dirigeants figurent parmi les éléments clefs dans la mise en pace du dispositif de gestion de la Commune. Elle a pour rôle d’améliorer les relations entre les acteurs de développement, de coordonner leurs progressions et de faciliter la circulation de l’information. De facteur, le problème de Communication est l’un des principaux blocages de la décentralisation du Commune …

L’application de la décentralisation au niveau de la commune exige une bonne cohérence entre les élus locaux et la population locale tout en se basant toutes sur un point de dialogue. Chacun a sa manière de concevoir les choses comme les idées. L’observation de la commune … démontre que l’absence de cohérence dans la commission constitue un obstacle majeur à la mise en œuvre de la décentralisation. Du côté des administrés, les séquelles de l’administration décentralisée sont encore observées dans la mentalité des habitants : les administrés ont l’habitude de recevoir les ordres de la part de l’administration locale. Cet héritage structurel demeure encore bien ancré dans la tête de certains dirigeants.

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CHAPITRE 7 : PROPOSITIONS DE PISTES DE REFLEXIONS 7.1.- Etablissement des tableaux de commission au niveau de la commune Les dirigeants de la commune trouvent que l’absence de commission entre eux et les administrés constitue un obstacle majeur dans la mise en œuvre de la décentralisation. Il est à noter que le problème de commission reste le principal problème engendrant ainsi des problèmes secondaires. La participation de ces derniers dans les affaires communales n’est pas satisfaisante par diverses raisons et surtout l’importance du problème de commission. C’est pourquoi l’administration locale trouve primordiale l’installation des tableaux de commission au niveau de la commune dans chaque Fokontany.

Grâce à l’installation de ces tableaux de commission étant comme la solution, la commission entre le chef lieu de la Commune et les Fokontany pourra trouver sa valeur, engendrant ainsi une augmentation des connaissances des habitants locaux en matière d’information ou d’instruction et d’inciter au développement local.

Un système de résolution doit être mise en place par la commune comme le système d’alphabétisation des adultes. Il faut donc détecter une solution en élaborant les facteurs d’obstacles tout en se reposant sur un travail en collaboration.

7.2.- Solution personnelle 7.2.1.- Renforcer la formation des élus locaux Le renforcement de la formation des élus locaux s’avère nécessaire. Pour que les élus locaux bien formés, il faut que leur forme soit régulière et il faut regrouper dans une même vague de formation ceux qui ont les mêmes capacités.

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7.2.2.- Une formation adéquate au niveau intellectuel des responsables à former Le temps nécessaire pour la mise à niveau de certains responsables de la commune dépendra des capacités de chacun, et il est fort probable qu’il faudra établir des « groupes de niveaux ». Pour que la formation à donner trouve son terrain d’attente, il paraît raisonnable de séparer ceux qui n’ont jamais été scolarisés, ne maîtrisant ni la lecture ni l’écriture de ceux qui ont été très ancienne ou de ceux qui ont fait des études secondaires ou supérieurs. On pourrait ainsi distinguer trois (3) groupes de niveaux.

- Les illettrés - Ceux pour lesquelles une remise à niveau est nécessaire - Ceux qui ont le niveau suffisant pour suivre des modules de formation

Pour les 2 premiers groupes par exemple, il faudra commencer leurs formations par l’écriture et le calcul. La formation en écriture et même en alphabétisation s’avère prioritaire pour que les élus locaux soient aptes à rédiger des documents quotidiennement utilisés dans leurs circonscriptions ; tels les procès verbaux, les informations destinées au public…. La finalité de l’apprentissage du calcul les aidera à acquérir une capacité à élaborer le budget de la commune ou du fokontany et à en évaluer l’exécution.

Cette formation en calcul fonctionnel est très importante dans le sens que les rôles des fokontany deviendront de plus en plus complexes au fur et à mesure que des investissements ruraux seront mis en place notamment par l’intermédiaire des investisseurs comme le FID.

7.2.3.- Une formation périodique et permanente Une formation continue des chefs fokontany et des élus locaux est indispensable car au fur et à mesure que les activités des fokontany ou commune vont se compliquer, ils devront acquérir de nouvelles compétences comme l’utilisation des informatiques.

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7.2.4.- Augmenter la capacité de la commune en autonomie financière 1.- Contrôle de l’entrée des ristournes et des impôts Les responsables de la commune doivent chercher des moyens pour améliorer l’entrée des ristournes et des impôts afin de subvenir au moins à quelques uns des projets non réalisés.

D’après les données de la mairie, la quantité de produit de rente issue de la commune ne correspond pas à celle enregistrée à la mairie.

Les sorties clandestines des récoltes sont importantes et les agents de la commune ne trouvent pas des moyens efficaces pour les contrôler. De même, nombreux sont les collecteurs informels qui travaillent dans la commune et n’ont pas l’autorisation de faire la collecte dans cette zone. Le changement de mentalité et de comportement nécessite un effort considérable au niveau de la population entière.

Les collecteurs échappent autant que possible au paiement des ristournes. Il faut alors renforcer la compétence des responsables de la commune pour dans la gestion des affaires locales. Le travail de collecte des impôts ou de ristourne exige un minimum de transparence, vu que c’est le service fondamental d’entrée de revenu pour les communes. La seule solution pour mettre chaque citoyen sur le droit chemin est l’application de la loi…

2.- Développer les activités touristiques Le développement des activités touristiques est incontournable car c’est un site touristique. Pour assurer son développement, il faut valoriser le patrimoine, exploiter les produits touristiques et implanter les industries touristiques.

Le patrimoine est une richesse ; les vestiges sont des témoins importants qui évoquent les évènements des siècles révolus. La politique

63 culturelle malagasy s’est affermie par une loi qui met en vigueur la préservation du patrimoine national. L’ordonnance 82-029 relative à la sauvegarde, à la protection et à la conservation du patrimoine culturel naturel nous serve comme exemple.

L’entretien des vestiges historiques (fossés, portails, tunnel, …) est nécessaire. Il faut expliquer aux paysans l’importance de ces vestiges et les incite à construire un musée pour remplacer le palais royal détruit. Et que ce musée servira à conserver et à entretenir les documents, des figures, les peintures concernant ce site pour les exposer au grand jour afin d’aider les étudiants dans leur recherches d’attirer l’attention des touristes à en faire de la visite.

7.2.5.- Création d’emploi pour les jeunes, diversification des écoles ou des institutions éducatives et la formation aux paysans

1.- Création d’emploi pour la jeunesse La future commune … n’est pas sûre d’être complètement agricole. On s’intéresse de mois en moins aux travaux de la terre. Une grande majorité des jeunes veulent faire carrière dans la branche du secteur industriel. Mais comme la commune n’en possède pas, elle risque de la perdre la relève.

La solution serait donc de créer dans la commune des petites industries en relation avec les activités y afférentes. Ce serait un dessin ambitieux mais réalisable si tout est mis en relation et en concertation dans le domaine des activités d’exploitations.

De plus, cette initiative freinera l’exode rural chez les jeunes et relancera les activités communales. Il faut noter que c’est un projet de longue haleine qui nécessitera l’entière adhésion de tout le monde. Un travail qui va se faire en équipe car si un seul maillon de cette chaîne vient à marquer, c’est tout le projet qui s’écrouler.

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2.- Diversification des écoles éducatives L’étude en soi n’est pas mauvaise. L’éducation à Madagascar privilégie l’enseignement général. Cela conduit à la formation des jeunes qui ingurgitent tout une classe pour ne savoir quoi en faire plus tard. Rendre les enfants illettrés et vaincre l’analphabétisme, c’était le but de la scolarisation de la grande île au lendemain de l’indépendance et durant l’ère socialiste.

Maintenant qu’on est libre, ce serait mieux que l’Etat se penche sur ce cas. L’envol de Madagascar dépend de sa jeunesse et celle-ci doit savoir appréhender son contexte immédiat avec le moins du risque possible. L’erreur a été de croire qu’on peut traiter tous les cas de même manière. Chaque région a ses propres particuliers auxquels il faut trouver des solutions précises. Cela répondre aux attentes dictées par la décentralisation.

Ce projet ne peut être pris au niveau de la commune. Il doit être décidé au niveau de l’Etat Central car jusqu’à preuve du contraire, l’éducation est du ressort de ce dernier. La spécification est la première issue vers le développement durable, ainsi il n’est plus besoin de travailler pendant longtemps (années) pour un résultat que l’on pourrait avoir en un court délai.

Cela ne veut pas dire qu’on doit abandonner le système de l’éducation actuel, il faut le réactualiser en tenant compte des spécificités de chaque région (AMBILOBE) est encore un monde agricole, or les enfants en classe n’étudient guère cet aspect. On les apprend à devenir des « singes savants » et cela nuit considérablement les problèmes spécifiques pour que plus tard, ils soient résolus.

3.- Formation des paysans On a insisté longuement durant ce travail sur les formations, mais les formations que nous avons exposées sont à l’intérêt surtout des responsables et dirigeants du commun oui autres. Or, il ne faut pas oublier que les paysans sont les principaux acteurs de développement d’une commune ou d’une

65 collectivité territoriale décentralisée. Pour que la décentralisation soit effective, il faut promouvoir les paysans pour qu’ils s’épanouissent.

L’apprentissage de la pratique des techniques modernes ainsi que la technique de gestion financière nous paraît avoir une des priorités.

L’objectif est d’avoir des prévisions à l’achat des matières premières et des produits de stockage. Autrement dit, ils vendent leurs produits quand ils voudront et non seulement au lendemain de la première récolte.

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CONCLUSION GENERALE

Les sociologues du développement se questionnent sur le processus de développement social et économique et ils les placent dans le cadre de ses impacts sur la société. Mais l’analyse du processus de développement social et économique nous renseigne que toute démarche doit être centrée sur l’homme.

« La seule chose stable au monde, c’est le changement », enseignait CONFICIUS7. Le leader doit être conscient que le changement est inhérent en toute organisation. Il doit, pour cela, s’évertuer, non pas à le redouter, mais à le gérer de manière judicieuse afin de transformer son organisation grâce à son sens de l’innovation. A cela s’ajoute qu’il doit rester dans l’ère du temps et être conscient des évolutions économiques et des mouvements dans tous les secteurs.

Le fait de tenir compte des facteurs humains, économiques et politiques dans la commune urbaine d’Ambilobe pourrait établir les conditions nécessaires pour la mise en place d’un système décentralisé à condition qu’ils soient bien utilisés par les habitants cibles.

L’avenir de la commune d’Ambilobe dépend surtout de sa potentialité à relever la définition de développement humain durable. Bien que pauvre, la Commune urbaine d’Ambilobe a des atouts à faire valoir. Sa richesse est surtout simplement mal exploitée. Une question rationnelle, c’est ce dont besoins les habitants de cette commune.

La cohésion sociale et sa population en majorité jeune constitue pour la commune d’Ambilobe des atouts sur le plan social. La présence des infrastructures de base pour le développement, ainsi que l’existence des potentialités touristiques en son sein pourraient améliorer l’autonomie financière de la Commune. Sur le plan politique, la présence des ONG et des

7 Cité sur le Site www.colophon.be 67 opérateurs économiques comme la SOPROMAD et aussi un atout pour la commune …

Malgré les atouts dont dispose cette commune d’Ambilobe, elle se heurte à des difficultés sur tous les domaines. La commune souffre de l’insuffisance du budget communal, due à la prolifération du secteur informel et au non-paiement par les contribuables des différents impôts. Ce problème financier est aussi aggravé par le problème de faible niveau intellectuel de la population et des dirigeants locaux, la majorité des élus locaux n’a ni la capacité à coopérer avec les administrés pour le développement, ni la capacité de la gestion administrative.

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BIBLIOGRAPHIE

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE ------6

Contexte ------6 Choix du thème et du terrain ------6 Problématique ------7 Hypothèses ------7 Objectif ------7 Méthodologie ------7 Approches ------7 Technique documentaire ------8 Techniques vivantes ------9 Technique d’échantillonnage ------9 Problèmes rencontrés et limites de l’étude ------10 CHAPITRE 1 : CADRE GENERAL DE L’ETUDE ------12 1- Définition et Objectifs de la décentralisation ------12 2- Notion de la décentralisation ------13 3- Objectifs de la décentralisation ------14 4- L’importance du savoir et de l’éducation dans le processus de développement ------15 5- La décentralisation au service du développement ------17 6- Les développements attendus ------18 1.1. Action avec l’Etat : ------18 1.2. Action propre de la commune : ------18 CHAPITRE 2 : NIVEAU D’EFFECTIVITE DE LA DECENTRALISATION A MADAGASCAR ------20 2.- Histoire de la décentralisation ------20 2.1.- Au cours de l’époque royale ------20 2.1.2.- Pendant la période de Colonisation ------20 2.1.3.- Après l’indépendance ------21 2.2- Le degré de l’effectivité de la décentralisation à Madagascar ------22 2.2.1- Le niveau de la décentralisation ------23 2.2.2- Le taux de la décentralisation des dépenses sociales------23 2.2.3- Le taux d’autonomie financière ------24 CHAPITRE 3 : ETATS DES LIEUX ------25 3.1.- Présentation de la commune ------25 3.1.1- Une fonction résidentielle : ------25 3.1.2.- Une fonction commerciale :------26 3.1.3- Une fonction éducative :------26 3.2.- HISTORIQUE ------26 3.3.- Milieu naturel ------27 3.4.- Caractéristiques socio-politiques ------28 3.5.- Adduction d’eau ------28 71

3.6.- Electricité ------29 3.7.- Communication et échanges ------29 3.8.- RESSOURCES ET ACTIVITES ECONOMIQUES ------29 3.8.1.- Agriculture------29 3.8.2.- Elevage ------31 3.8.3.- Voie de communication ------31 3.8.4.- Commerce ------31 3.8.5.- Artisanat ------32 3.8.6.- SECURITE ------33 3.8.7.- FINANCES ------34 3.8.8.- IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE ------34 CHAPITRE 4 : IMPACTS DU DEVELOPPEMENT SUR LA VIE DES MENAGES ------35 4.1.- Le niveau général de développement ------35 4.2.- La dynamique de vie des ménages ------37 4.3.- Accès à la scolarité et aux infrastructures sanitaires ------38 4.5.- Les problèmes fonciers ------41 4.6.- Problématiques au niveau de la socialisation ------43 4.6.1.- Au niveau de la population ------43 4.6.2.- Les jeunes, acteurs dans l’éducation ------43 4.6.3.- Intérêts porté à l’éducation ------44 4.6.4.- La place des parents dans la socialisation : ------46 4.6.5.- La formation scolaire : limites et lacunes ------48 4.6.6.- Les comportements des jeunes :------51 4.6.7.- Au niveau des structures------53 Chapitre 5 : LES ATOUTS DE LA COMMUNE POUR LA REUSSITE DE LA DECENTRALISATION ------54 5.1.- Sur le plan administratif ------54 5.1.2.- sur le plan de différents acteurs ------55 5.1.3.- Sur le plan sociologique ------56 5.1.4.- Du coté des responsables locaux ------57 CHAPITRE 6 : LES BLOCAGES DE LA COMMUNE DANS LE CADRE DE LA DECENTRALISATION ------58 6.1.- Blocage sur le plan économique ------58 6.1.1.- Insuffisance du Budget de la Commune ------58 6.1.2.- Trop de secteurs informels ------58 6.1.3.- Non-paiement des divers impôts par les contribuant es ------59 6.2.- Blocage social------59 6.3.- Blocage sur le plan politique ------60 6.3.1.- Insuffisance de capacité des dirigeants en matière d’organisation ------60 6.3.2.- Problème de Communication------60 CHAPITRE 7 : PROPOSITIONS DE PISTES DE REFLEXIONS------61 72

7.1.- Etablissement des tableaux de commission au niveau de la commune ------61 7.2.- Solution personnelle ------61 7.2.1.- Renforcer la formation des élus locaux ------61 7.2.2.- Une formation adéquate au niveau intellectuel des responsables à former------62 7.2.3.- Une formation périodique et permanente ------62 7.2.4.- Augmenter la capacité de la commune en autonomie financière ------63 1.- Contrôle de l’entrée des ristournes et des impôts ------63 2.- Développer les activités touristiques ------63 7.2.5.- Création d’emploi pour les jeunes, diversification des écoles éducatives et la formation aux paysans ------64 1.- Création d’emploi pour la jeunesse ------64 2.- Diversification des écoles éducatives ------65 3.- Formation des paysans ------65

CONCLUSION GENERALE ------67

BIBLIOGRAPHIE ------69

TABLE DES MATIERES ------71

LISTE DES TABLEAUX ------I

ANNEXES------III

Annexe 1 : Questionnaires ------IV Annexe 2 : Texte sur la décentralisation------VI

RESUME ------I

73

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU N°1 : REPARTITION DE LA POPULATION SELON LEUR AGE ...... 10

TABLEAU N°2 : EQUIPEMENTS SPORTIFS ET CULTURELS ...... 28

TABLEAU N°3 : LES PRINCIPAUX PRODUITS AGRICOLES...... 30

TABLEAU N°4 : L’ELEVAGE ...... 31

TABLEAU N°5 : INFRASTRUCTURES ROUTIERES ...... 31

TABLEAU N°6 : TYPE DE COMMERCE ...... 32

TABLEAU N°7 : TYPE D’ARTISANAT ...... 32

TABLEAU N°8 : INFRACTIONS ET CRIMES ...... 33

TABLEAU N°9 : SECURITE PUBLIQUE ...... 33

TABLEAU N°10 : RECETTES ET DEPENSES ...... 34

TABLEAU N°11 : SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 34

TABLEAU 12 : LA SIGNIFICATION DE LA PAUVRETE ...... 35

TABLEAU 13 : MESURES DE LA PAUVRETE PAR LA CONSOMMATION ...... 36

TABLEAU 14 : PERCEPTIONS DE L’ECHANTILLON SUR LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT DE LA ZONE ...... 36

TABLEAU 15 : LES REVENUS MONETAIRES ANNUELS DES MENAGES ...... 38

TABLEAU 16 : PERCEPTIONS SUR LE BIEN ETRE ...... 39

TABLEAU 17 : LES PROBLEMES SOCIAUX DES MENAGES...... 41

TABLEAU 18 : LES FACTEURS DU SOUS-DEVELOPPEMENT ...... 42

TABLEAU 19 : AVIS SUR L’INTERET DE L’EDUCATION ...... 44

TABLEAU 20 : CONNAISSANCE DES AUTRES FORMES DE SOCIALISATION A PART L’ECOLE .... 46

TABLEAU 21 : PLACE DES PARENTS DANS L’EDUCATION ...... 47

TABLEAU 22 : LES QUALITES D’EDUCATION SCOLAIRE ...... 48

TABLEAU 21 : LE SEUIL DE NIVEAU D’ETUDE INDISPENSABLE ...... 50

TABLEAU 22 : VISION SUR LES COMPORTEMENTS DES JEUNES ...... 51

TABLEAU 23 : ATOUTS DE LA COMMUNE SUR LE PLAN ADMINISTRATIF ...... 54

TABLEAU 24 : AU NIVEAU DES ACTEURS LOCAUX ...... 55

I

TABLEAU 25 : LA POPULATION LOCALE ...... 56

TABLEAU 26 : LES OPERATEURS LOCAUX ...... 57

II

ANNEXES

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES ------IV

ANNEXE 2 : TEXTE SUR LA DECENTRALISATION ------VI

III

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES Pour les ménages - Sexe : - Age : - Niveau de d’étude : - Situation familiale : - Nombre d’enfant charge : - Enfants scolarisés - Religion - Ethnie 1. Avez-vous une activité génératrice de revenu ? (quelle activité ? principe second aire- secondaire) 2. Quel est le montant de votre dépense mensuel ? (Ressource) 3. Quel est le montant se votre revenu mensuel ? 4. Êtes-vous propriétaire d’un terrain agricole ou non ? Quelle est sa superficie ? 5. Quels sont le produit que vous avez exploités ? 6. Ces produit sont ils vendus ou auto consommé ? 7. Est-ce que vous avez des animaux ? Lesquels ? 8. Quelle est la saison principale de vente de produits ? 9. Qu’est ce que vous pratiquez sur vos terrains de culture ? 10. Avez-vous de reçu de dons ? sa valeur totale ? de qui ? 11. Comment se manifeste l’organisation de la communauté ? - Au niveau de la production agricole - Face à un problème - Autres 12. Êtes-vous membre d’une association ? lequel ? 13. Les activités de cette association apportent-elle de changement dans votre vie quotidienne ? lesquelles ? 14. Quels sont vos souhaits pour améliorer votre mode de vie ? 15. Que ce que vous pensez sur la décentralisation ?

IV

Pour les autorités publiques

- Sexe : - Age : - Niveau d’études - Situation familiale - Religion - Ethnie - Profession  Principale  Secondaire 1. Quelles sont les activités que vous avez effectuées ? 2. Y- à- t- il des aides venant de l’extérieur ?lesquels ? quels en sont les conditions 3. Quels sont les problèmes majeurs existants dans votre commune 4. Quelles sont les solutions que vous devrez prendre ? 5. Les nombres des fonctionnaires ici est il suffisantes ? 6. La politique de développement est elle profitable à la communauté ? 7. Quels sont les besoin ou priorité des habitants 8. Est-ce que les groupements environnementaux est existent dans votre localité ? 9. Y- à- t- il des projets des développements actif dans la communauté 10. Quelles sont les actions prioritaires au développement socio-économique 11. La commune possède –t elle un PCD ? 12. Quels proposition de la population fait partie des  Riche (en%)  Pauvre  Moyens  Démunies 13. Comment se manifeste les rapports entre ces catégories sociales 14. Quelles perceptions donnez-vous sur la décentralisation ? informations

V

ANNEXE 2 : TEXTE SUR LA DECENTRALISATION

Madagascar

Constitution du 19 août 1992.

Préambule. Titre premier. Les principes généraux. Titre II. Des libertés, des droits et des devoirs des citoyens. Titre III. De la structure de l'État. Titre IV. Du pouvoir exécutif. Titre V. Du pouvoir législatif. Titre VI. Du pouvoir judiciaire. Titre VII. Des responsabilités et des principes d'autonomie effective des collectivités territoriales décentralisées. Titre VIII. De la révision de la Constitution. Titre IX. Dispositions transitoires et diverses. [La Constitution de 1992 a été adoptée à la suite de la crise de 1991 qui a entraîné la mise en place d'un processus de transition à la IIIe République formalisé par la Convention du 31 octobre 1991. Elle a été adoptée par référendum le 19 août 1992 et promulguée le 18 septembre. Minée par l'absence de majorité parlementaire cohérente et par les conflits entre le président de la République et le premier ministre, elle a été révisée en 1995, puis de manière plus importante en 1998 et totalement remaniée en 2007.] Convention du 31 octobre 1991. Constitution révisée, version de 1998. Constitution révisée, version de 2007.

Préambule.

Le peuple malagasy souverain,

Profondément attaché à ses valeurs culturelles et spirituelles, notamment au « Fihavanana » [parenté élargie], garant de l'unité nationale,

Affirmant sa croyance en l'existence de Dieu Créateur,

Fidèle à ses engagements internationaux,

Faisant sienne la Charte internationale des droits de l'homme ainsi que la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, la Convention relative aux droits de l'enfant et les considérant comme partie intégrante de son droit positif,

VI

Convaincu que l'épanouissement de sa personnalité et de son identité est le facteur de son développement harmonieux dont les conditions essentielles sont reconnues comme étant : - le respect et la protection des libertés fondamentales tant individuelles que collectives ; - la séparation et l'équilibre des pouvoirs qui doivent être exercés à travers des procédés démocratiques ; - la transparence dans la conduite des affaires publiques comme garantie de la participation des citoyens à l'exercice du pouvoir et d'un contrôle effectif et efficace ; - l'instauration d'un État de droit dans lequel le peuple et les pouvoirs publics sont soumis aux mêmes normes juridiques sous le contrôle d'une justice indépendante ; - la sauvegarde de l'unité nationale dans la mise en oeuvre d'une politique de développement équilibré sur tous les plans ; - l'attachement à la paix et à la fraternité ; - la lutte contre l'injustice, les inégalités et la discrimination sous toutes ses formes ; - l'application de la décentralisation effective,

Déclare :

Titre premier. Les principes généraux.

Article premier.

Le peuple malagasy constitue une Nation organisée en État souverain et laïc.

Cet État est une république une et indivisible et porte le nom de « République de Madagascar ».

La démocratie constitue le fondement de la République. Sa souveraineté s'exerce dans les limites du territoire qui lui sont reconnues par le droit international.

Article 2.

La République de Madagascar est organisée en collectivités territoriales décentralisées dont l'autonomie est garantie par la Constitution.

Ces collectivités territoriales concourent avec l'État au développement de la communauté nationale.

Article 3.

Le territoire national est inaliénable.

VII

Article 4.

La République de Madagascar a pour devise : « Tanindrazana - Fahafahana - Fahamarinana » [Patrie- Liberté - Justice].

Son emblème national est le drapeau tricolore, blanc, rouge, vert, composé de trois bandes rectangulaires d'égales dimensions, la première verticale de couleur blanche du côté de la hampe, les deux autres horizontales, la supérieure rouge et l'inférieure verte.

L'hymne national est « Ry Tanindrazanay malala ô ! ».

Les sceaux de l'État et les armoiries de la République sont définis par la loi.

Le malgache est la langue nationale.

Article 5.

La capitale de la République de Madagascar est Antananarivo.

Article 6.

La souveraineté appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect ou par la voie du référendum. Aucune fraction du peuple, ni aucun individu ne peut s'attribuer l'exercice de la souveraineté.

Sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.

La qualité d'électeur ne peut se perdre que par une décision de justice devenue définitive.

Article 7.

La loi est l'expression de la volonté générale. Elle est la même pour tous, qu'elle protège, qu'elle oblige ou qu'elle punisse.

Article 8.

Les nationaux sont égaux en droit et jouissent des mêmes libertés fondamentales protégées par la loi.

L'État proscrit toute discrimination tirée du sexe, du degré d'instruction, de la fortune, de l'origine, de la race, de la croyance religieuse ou de l'opinion.

VIII

Titre II. Des libertés, des droits et des devoirs des citoyens.

Sous-titre 1. Des droits et des devoirs civils et politiques.

Article 9.

L'exercice et la protection des droits individuels et des libertés fondamentales sont organisés par la loi.

Article 10.

Les libertés d'opinion et d'expression, de communication, de presse, d'association, de réunion, de circulation, de conscience et de religion sont garanties à tous et ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et droits d'autrui et par l'impératif de sauvegarder l'ordre public.

Article 11.

L'information sous toutes ses formes n'est soumise à aucune contrainte préalable.

La loi et la déontologie professionnelle déterminent les conditions de sa liberté et de sa responsabilité.

Article 12.

Tout individu a le droit de quitter le territoire national et d'y rentrer dans les conditions fixées par la loi.

Tout individu a le droit de circuler et de s'établir librement sur tout le territoire de la République dans le respect des droits d'autrui et des prescriptions de la loi.

Article 13.

Tout individu est assuré de l'inviolabilité de sa personne, de son domicile et du secret de sa correspondance.

Nulle perquisition ne peut avoir lieu qu'en vertu de la loi et sur l'ordre écrit de l'autorité judiciaire compétente, hormis le cas de flagrant délit.

Nul ne peut être poursuivi, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle a prescrites.

Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi promulguée et publiée antérieurement à la commission de l'acte punissable.

Nul ne peut être puni deux fois pour le même fait. IX

La loi assure à tous le droit de se faire rendre justice et l'insuffisance des ressources ne saurait y faire obstacle.

L'État garantit la plénitude et l'inviolabilité des droits de la défense devant toutes les juridictions et à tous les stades de la procédure y compris celui de l'enquête préliminaire, au niveau de la police judiciaire ou du parquet.

Article 14.

Les citoyens s'organisent librement sans autorisation préalable en associations ou partis politiques ; sont toutefois interdits les associations ou partis politiques qui mettent en cause l'unité de la Nation et ceux qui prônent le totalitarisme ou le ségrégationnisme à caractère ethnique, tribal ou confessionnel.

La loi fixe les conditions de création et de fonctionnement des associations et des partis politiques.

Article 15.

Tout citoyen a le droit, sans aucune discrimination fondée sur l'appartenance ou non à un parti politique ou sur l'obligation d'être investi par un parti politique, de se porter candidat aux élections prévues par la présente Constitution, sous réserve des conditions fixées par la loi.

Article 16.

Dans les limites des libertés démocratiques reconnues par la présente Constitution, tout individu est tenu au devoir de respect de la Constitution, des institutions, des lois et règlements de la République.

Sous-titre II. Des droits et des devoirs économiques sociaux et culturels.

Article 17.

L'État organise l'exercice des droits qui garantissent pour l'individu l'intégrité et la dignité de sa personne, son plein épanouissement physique, intellectuel et moral.

Article 18.

Le service national légal est un devoir d'honneur. Son accomplissement ne porte pas atteinte à la position de travail du citoyen, ni à l'exercice de ses droits politiques.

Article 19.

X

L'État reconnaît à tout individu le droit à la protection de sa santé dès la conception.

Article 20.

La famille, élément naturel et fondamental de la société, est protégée par l'État. Tout individu a le droit de fonder une famille et de transmettre en héritage ses biens personnels.

Article 21.

L'État assure la protection de la famille pour son libre épanouissement ainsi que celle de la mère et de l'enfant par une législation et par des institutions sociales appropriées.

Article 22.

L'État s'efforce, dans la mesure de ses moyens, de prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer le développement intellectuel de tout individu sans autre limitation que les aptitudes de chacun.

Article 23.

Tout enfant a droit à l'instruction et à l'éducation sous la responsabilité des parents dans le respect de leur liberté de choix.

Tout adolescent a droit à la formation professionnelle.

Article 24.

L'État organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous.

L'enseignement primaire est obligatoire pour tous.

Article 25.

L'État reconnaît le droit à l'enseignement privé et garantit la liberté d'enseigner sous réserve des conditions d'hygiène, de moralité et de capacité fixées par la loi.

Les établissements d'enseignement privé bénéficient d'un même régime fiscal dans les conditions fixées par la loi.

Article 26.

Tout individu a le droit de participer à la vie culturelle de la communauté, au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.

XI

L'État assure la promotion et la protection du patrimoine culturel national ainsi que de la production artistique et littéraire.

Article 27.

Le travail et la formation professionnelle sont pour tout citoyen un droit et un devoir.

L'accès aux fonctions publiques est ouvert à tout citoyen sans autres conditions que celles de la capacité et des aptitudes.

Article 28.

Nul ne peut être lésé dans son travail ou dans son emploi en raison de son sexe, son âge, sa religion, ses opinions, ses origines et ses convictions politiques.

Article 29.

Tout citoyen a droit selon la qualité et le produit de son travail à une juste rémunération lui assurant, ainsi qu'à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine.

Article 30.

L'État s'efforce de subvenir aux besoins de tout citoyen qui, en raison de son âge ou de son inaptitude physique ou mentale, se trouve dans l'incapacité de travailler, notamment par l'institution d'organismes à caractère social.

Article 31.

L'État reconnaît le droit de tout travailleur de défendre ses intérêts par l'action syndicale et en particulier par la liberté de fonder un syndicat.

Toutefois, l'adhésion à un syndicat est libre.

Article 32.

Tout travailleur a le droit de participer notamment, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination des règles et des conditions de travail.

Article 33.

Le droit de grève est reconnu et s'exerce dans les conditions fixées par la loi.

Article 34.

XII

L'État garantit le droit de propriété individuelle ; nul ne peut en être privé sauf pour cause d'utilité publique et sous réserve d'une juste et préalable indemnisation.

Article 35.

Les Fokonolona [Communauté rurale] peuvent prendre des mesures appropriées tendant à s'opposer à des actes susceptibles de détruire leur environnement, de les déposséder de leurs terres, d'accaparer les espaces traditionnellement affectés aux troupeaux de boeufs ou leur patrimoine rituel, sans que ces mesures puissent porter atteinte à l'intérêt général et à l'ordre public.

La portée et les modalités de ces dispositions sont déterminées par la loi.

Article 36.

La participation de chaque citoyen aux dépenses publiques doit être progressive et calculée en fonction de sa capacité contributive.

Article 37.

L'État garantit la liberté d'entreprise dans la limite du respect de l'intérêt général, de l'ordre public et de l'environnement.

Article 38.

L'État garantit la sécurité des capitaux et des investissements.

Article 39.

Toute personne a le devoir de respecter l'environnement ; l'État en assure la protection.

Article 40.

L'État garantit la neutralité politique de l'administration, des forces armées, de la justice, de la police, de l'enseignement et de l'éducation.

L'État s'engage à instituer un organisme indépendant chargé de la promotion et de la protection des droits de l'homme.

Titre III. De la structure de l'État.

Article 41. XIII

La structure de l'État comprend: - le pouvoir exécutif, composé du président de la République et du Gouvernement ; - le pouvoir législatif formé par l'Assemblée nationale et le Sénat ; - le pouvoir judiciaire exercé par la Cour constitutionnelle administrative et financière, la Cour suprême, les cours d'appel, les tribunaux et la Haute Cour de justice.

Article 42.

La loi détermine le montant, les conditions et les modalités d'attribution des indemnités allouées aux personnalités appelées à exercer un mandat, à accomplir des fonctions ou à effectuer des missions au sein des institutions prévues par la présente Constitution.

Article 43.

Aucune personnalité appelée à exercer un mandat aux termes de la présente Constitution ne peut accepter, à l'exception de ses droits, des présents, des émoluments d'une quelconque personne physique ou morale, étrangère ou nationale, sous peine de déchéance.

La loi détermine les modalités d'application de ces dispositions.

Titre IV. Du pouvoir exécutif.

Sous-titre I. Du président de la République.

Article 44.

Le président de la République est le chef de l'État. En tant que « Ray amandreny », il veille au respect de la Constitution. Il est le garant, par son arbitrage, du fonctionnement régulier des pouvoirs publics ; il est le garant de l'indépendance nationale et de l'intégrité territoriale et veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur ; il est le symbole de l'unité nationale.

Article 45.

Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans ; il n'est rééligible qu'une seule fois.

Article 46.

XIV

Tout candidat aux fonctions de président de la République doit jouir de la nationalité malgache d'origine, de ses droits civils et politiques et avoir au moins quarante ans révolus à la date du dépôt de la candidature.

Le président de la République en exercice, qui désire se porter candidat, doit démissionner la veille de l'ouverture de la campagne électorale.

Les autres conditions et les modalités de présentation de candidature sont fixées par la loi.

Article 47.

L'élection du président de la République a lieu sur convocation du Gouvernement trente jours au moins, et soixante jours au plus, avant l'expiration du mandat du président de la République en exercice.

L'élection a lieu au premier tour à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue, le président de la République est élu au second tour à la majorité relative, parmi les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour. Le second tour a lieu trente jours au plus après la proclamation officielle des résultats du premier tour.

Article 48.

Avant son entrée en fonction, le président de la République prête le serment suivant devant la Nation et en présence de l'Assemblée nationale, du Sénat et de la Cour constitutionnelle, réunis spécialement à cet effet :

« Eto anatrehan' Andriamanitra Andriananahary sy ny Vahoaka, mianiana aho fa hanatanteraka an-tsakany sy an-davany ary amim- pahamarinana ny andraikitra lehibe maha-Filohan' ny Fanjakana Malagasy ahy. Mianiana aho fa hampiasa ny fahefana natolotra ahy ary hanokana ny heriko rehetra hiarovana sy hanamafisana nyfiraisam-pirenena sy ny zon' olombelona. Mianiana aho fa hanaja sy hitandrina toy ny anakandriamaso ny Lalàmpanorenana sy lalàm-panjakana, hikatsaka hatrany ny soa ho an' ny Vahoaka malagasy tsy an-kanavaka. » [Devant Dieu et devant les hommes, je prête le serment d'accomplir pleinement et en toute sincérité ma charge de chef de l'État. Je prête le serment d'utiliser les pouvoirs qui m'ont été confiés et de consolider l'unité nationale et les droits de l'homme. Je prête le serment de respecter la Constitution et les lois de l'Etat, de veiller en permanence au bien-être du peuple malgache tout entier. (Traduction non officielle)]

Article 49.

Les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute fonction publique élective, toute autre activité professionnelle et toute activité au sein d'un parti politique ou d'un groupement de partis politiques.

XV

Article 50.

L'empêchement définitif du président de la République peut être déclaré par la Cour constitutionnelle saisie par une résolution adoptée à la majorité des deux tiers au moins des députés composant l'Assemblée nationale, pour violation de la Constitution ou pour toute autre cause dûment constatée et prouvée entraînant son incapacité permanente d'exercer ses fonctions.

Article 51.

L'empêchement temporaire du président de la République peut être déclaré par la Cour constitutionnelle saisie par une résolution adoptée par la majorité au moins des deux tiers des députés composant l'Assemblée nationale.

La levée de l'empêchement temporaire est décidée par la Cour constitutionnelle. L'empêchement temporaire ne peut dépasser une période de trois mois à l'issue de laquelle l'empêchement définitif doit être déclaré par la Cour constitutionnelle.

Article 52.

En cas de vacance, d'empêchement définitif, ou d'empêchement temporaire, les fonctions du président de la République sont provisoirement exercées par le président du Sénat.

En cas de vacance ou d'empêchement définitif, l'élection du nouveau président se fait dans les délais prévus à l'article 47 ci-dessus.

Article 53.

Le président de la République nomme le premier ministre dans les conditions fixées à l'article 90 ci-dessous.

Conformément aux propositions du premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions.

Article 54.

Il préside le Conseil des ministres.

Il signe les ordonnances prises en Conseil des ministres dans les cas et les conditions prévus par la présente Constitution.

Il signe les décrets délibérés en Conseil des ministres.

Article 55.

XVI

Il est le chef suprême des forces armées ; à ce titre, il préside le Conseil supérieur de la défense nationale dont l'organisation et les attributions sont fixées par la loi. Il arrête le concept de la défense en Conseil supérieur de la défense nationale, dans le cadre de la politique générale de l'État.

Il décide de l'engagement des forces et des moyens militaires pour les interventions extérieures, après consultation du Conseil supérieur de la défense nationale, du Conseil des ministres et du Parlement.

Il nomme les militaires appelés à représenter l'État malagasy auprès des organismes internationaux.

Article 56.

Le président de la République accrédite et rappelle les ambassadeurs et les envoyés extraordinaires de la République de Madagascar auprès des autres États et des organisations internationales.

Il reçoit les lettres de créance et de rappel des représentants des États et organisations internationales reconnus par la République de Madagascar.

Il négocie et ratifie les traités. Il est informé de toute négociation tendant à la conclusion d'un accord international non soumis à ratification.

Il nomme, en Conseil des ministres, aux hauts emplois de l'État dont la liste est fixée par la loi ; il peut déléguer ce pouvoir au premier ministre.

Il saisit directement en tant que de besoin, les organes de contrôle de l'administration.

Il exerce le droit de grâce.

Il confère les décorations de la République de Madagascar.

Article 57.

Le président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission par l'Assemblée nationale de la loi définitivement adoptée. Ce délai peut être réduit à cinq jours en cas d'urgence déclarée par l'Assemblée nationale.

Avant l'expiration de ces délais, le président de la République peut demander à l'Assemblée nationale une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles.

A défaut de promulgation des lois dans les délais prévus ci-dessus, le président du Sénat peut suppléer le président de la République.

Article 58. XVII

Le président de la République peut dissoudre l'Assemblée nationale sur proposition du Conseil des ministres, en vertu de l'article 95 ci-dessous.

Article 59.

Le président de la République, en Conseil des ministres et après avis conformes des présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et de la Cour constitutionnelle proclame la situation d'urgence ou l'état de nécessité nationale ou la loi martiale pour la défense de la République, l'ordre public et la sécurité de l'État ou lorsque les circonstances l'exigent.

La proclamation de l'état de nécessité nationale confère au président de la République des pouvoirs spéciaux dont l'étendue et la durée seront précisées par la loi.

Article 60.

Les actes du président de la République sont contresignés par le premier ministre et les ministres chargés de leur exécution.

Sous-titre II. Du Gouvernement.

Article 61.

Le Gouvernement est composé du premier ministre et des ministres.

Le Gouvernement détermine et conduit la politique de l'État.

Il dispose de l'administration et des forces armées.

Il est responsable devant l'Assemblée nationale dans les conditions prévues au titre V ci-dessous.

Le premier ministre est le chef du Gouvernement. Il est nommé par décret du président de la République, dans les conditions fixées à l'article 90 ci-dessous.

Les autres membres du Gouvernement sont nommés par le président de la République conformément aux propositions du premier ministre.

Article 62.

Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat électif, de toute fonction de représentation professionnelle, de tout emploi public ou de toute autre activité professionnelle rémunérée.

Article 63.

XVIII

Le premier ministre dirige l'action du Gouvernement et est responsable de la coordination des activités des départements ministériels.

Il a l'initiative des lois.

Il assure l'exécution des lois.

Il veille à l'exécution des décisions de justice.

Il dispose des organes de contrôle de l'administration et s'assure du bon fonctionnement des services publics, de la bonne gestion des finances des collectivités publiques et des organismes publics.

Il assure la sécurité publique et le maintien de l'ordre dans le respect des libertés fondamentales et des droits de l'homme ; à cette fin, il dispose de toutes les forces chargées de la police, du maintien de l'ordre, de la sécurité intérieure et de la défense.

Il préside le Comité interministériel de la défense qui est chargé d'élaborer la politique de défense au niveau du Gouvernement ; il dispose du secrétariat général de la défense. La loi détermine l'organisation et les attributions de ces organismes.

Il est le chef de l'administration ; il nomme aux emplois civils et militaires ainsi qu'à ceux des organismes relevant de l'État.

Il préside le Conseil de Gouvernement.

Il veille au développement équilibré des régions.

Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux membres du Gouvernement avec faculté de subdélégation.

Article 64.

En Conseil de Gouvernement, le premier ministre : - détermine la politique générale de l'État et en assure l'exécution; - arrête les projets de lois à soumettre au Parlement ; - exerce le pouvoir réglementaire ; - élabore le plan général de développement économique et social et celui de l'aménagement du territoire ; - négocie et signe les accords internationaux non soumis à ratification ; - exerce les autres attributions pour lesquels la consultation du Gouvernement est obligatoire en vertu de la présente Constitution et des lois particulières.

Article 65.

Les actes du premier ministre sont contresignés, le cas échéant, par les ministres chargés de leur exécution. XIX

Titre V. Du pouvoir législatif.

Sous-titre I. De l'Assemblée nationale.

Article 66.

Les membres de l'Assemblée nationale portent le titre de députés de Madagascar.

Ils sont élus pour quatre ans au suffrage universel direct au scrutin de liste à la représentation proportionnelle.

Article 67.

Le mandat de député est incompatible avec l'exercice de tout emploi public excepté l'enseignement, et de tout autre mandat public électif.

Le député nommé membre du Gouvernement est démis d'office de son mandat.

Tout mandat impératif est nul.

Article 68.

La loi fixe le nombre des membres de l'Assemblée nationale, la répartition des sièges sur l'ensemble du territoire national ainsi que le découpage des circonscriptions électorales et les modes de scrutin. Elle fixe également les conditions d'éligibilité, le régime d'incompatibilité et de déchéance ainsi que les conditions dans lesquelles sont élues les personnes appelées à assurer, en cas de vacance, le remplacement des députés jusqu'au renouvellement de l'Assemblée nationale.

Article 69.

Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou vote émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.

Aucun député ne peut pendant la durée des sessions être poursuivi ou arrêté, en matière criminelle ou correctionnelle, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf le cas de flagrant délit.

Aucun député ne peut hors session être arrêté qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemblée, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive.

XX

Tout individu peut devant l'Assemblée nationale mettre en cause les carences ou agissements d'un député. Le bureau permanent doit y apporter une réponse diligente.

Article 70.

Le président de l'Assemblée nationale et les membres du bureau sont élus au début de la première session pour la durée de la législature. Toutefois ils peuvent être remplacés pour motifs graves par un vote des deux tiers des députés.

Article 71.

L'Assemblée nationale se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par an. La durée de chaque session ne peut ni être inférieure à soixante jours, ni supérieure à quatre-vingt-dix jours. La première session commence le premier mardi de mai et la seconde, consacrée principalement à l'adoption de la loi de finances, le dernier mardi de septembre.

Article 72.

L'Assemblée nationale est réunie en session extraordinaire, sur un ordre du jour déterminé, à l'initiative du président de la République par décret pris en Conseil des ministres, ou sur convocation de son président à la demande du tiers de ses membres.

La durée de la session ne peut excéder douze jours. Toutefois, un décret de clôture intervient dès que l'Assemblée nationale a épuisé l'ordre du jour pour lequel elle a été convoquée.

Article 73.

Les séances de l'Assemblée nationale sont publiques. Il en est tenu procès-verbal dont la publicité est assurée dans les conditions prévues par la loi.

L'Assemblée nationale siège à huis clos à la demande du Gouvernement ou du quart de ses membres.

Article 74.

La nouvelle Assemblée nationale se réunit de plein droit en session spéciale, le deuxième mardi qui suit la proclamation des résultats de son élection, pour procéder à la constitution de son bureau et au choix du nouveau premier ministre. La session est close après l'investiture ou la nomination du nouveau premier ministre.

Article 75.

XXI

Les règles relatives au fonctionnement de l'Assemblée nationale sont fixées dans leurs principes généraux par la loi, et, dans leurs modalités, par le règlement intérieur.

Sous-titre II. Du Sénat.

Article 76.

Les membres du Sénat portent le titre de sénateurs de Madagascar. Leur mandat est de quatre ans.

Article 77.

Le Sénat comprend, pour deux tiers, des membres élus en nombre égal dans chaque circonscription électorale par les représentants élus des collectivités territoriales et, pour un tiers, des membres représentant les forces économiques, sociales, culturelles et cultuelles nommés par le président de la République sur présentation des organisations et groupements légalement constitués.

Le mandat de sénateur est incompatible avec celui de député.

Article 78.

Le Sénat est renouvelable par moitié tous les deux ans dans chacune des deux catégories. Ses règles de fonctionnement, sa composition et les modalités de désignation de ses membres sont fixées par la loi.

Article 79.

Le Sénat examine tous les projets et propositions de lois. Il doit être consulté par le Gouvernement sur les questions économiques et sociales et d'organisation territoriale.

Article 80.

Le Sénat se réunit de plein droit pendant les sessions de l'Assemblée nationale.

Il peut être également réuni en session spéciale sur convocation du Gouvernement. Son ordre du jour est alors limitativement fixé par le décret de convocation.

Lorsque l'Assemblée nationale ne siège pas, le Sénat ne peut discuter que des questions dont le Gouvernement l'a saisi pour avis, à l'exclusion de tout projet législatif.

Article 81.

XXII

Les dispositions des articles 68, 69, 70, 71, 73 et 75 sont applicables au Sénat.

Sous-titre III. De la fonction législative et des rapports entre le Gouvernement et le Parlement.

Article 82.

La loi est votée par le Parlement dans les conditions fixées par le présent titre. Le Parlement est formé par l'Assemblée nationale et le Sénat.

Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de la Constitution:

I. La loi fixe les règles concernant : - les droits civiques et les garanties fondamentales accordés aux individus et aux groupements pour l'exercice des droits et des libertés ; - la nationalité et la citoyenneté ; - les sujétions imposées par la défense nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens ; - l'organisation de la famille, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et les libéralités, la constatation et la codification des coutumes relatives au statut civil ; - la création de nouveaux ordres de juridictions et leurs compétences respectives, l'organisation des juridictions administratives et financières et les règles de procédures qui leur sont applicables, les règles de procédure civile et commerciale, le statut des magistrats et les garanties de leur indépendance ; - la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables, la procédure pénale, l'amnistie ; - le régime juridique des propriétés et des droits réels et les conditions dans lesquelles les biens peuvent faire l'objet d'expropriation ou de réquisition pour cause de nécessité publique ou de transfert de propriété à l'État ; - la création de catégories d'établissements publics ; - les modalités d'élection dans les collectivités territoriales, la structure, les compétences et les ressources de ces collectivités, leurs rapports avec l'État ; - les transferts de propriété d'entreprise du secteur public au secteur privé ; - le régime d'émission de la monnaie.

II. La loi détermine les principes fondamentaux : - de l'organisation de la défense nationale et l'utilisation des forces armées ou des forces de l'ordre par les autorités civiles, du statut des militaires et de leur neutralité ; - du statut des fonctionnaires et des agents publics ; - du statut du personnel enseignant et chercheur de l'enseignement supérieur ; - du statut de la police nationale ; - du statut des agents pénitentiaires ; - du régime juridique des obligations civiles et commerciales ; - du cadre juridique des rapports entre employeurs et salariés, du droit syndical et du droit de grève ;

XXIII

- de l'enseignement et de la formation professionnelle ; - de l'organisation des professions libérales ; - de la protection de l'environnement.

III. La loi fixe l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature.

La loi de finances détermine le montant et la nature des ressources et des charges de l'État ainsi que l'équilibre financier qui en résulte ; elle est discutée et votée dans les conditions prévues à l'article 88 ci-dessous.

IV. Les lois de programme déterminent les objectifs de l'action de l'État en matière économique, sociale et d'aménagement du territoire.

V. La déclaration de guerre ne peut être autorisée que par le Parlement.

VI. L'état de nécessité nationale est décrété par le président de la République conformément à l'article 59 ci-dessus ; sa prolongation au-delà de quinze jours ne peut être autorisée que par le Parlement.

VII. La loi détermine les limitations des libertés publiques et individuelles durant les situations d'exception.

VIII. La ratification ou l'approbation de traités d'alliance, de traités de commerce, de traités ou d'accords relatifs à l'organisation internationale, de ceux qui engagent les finances de l'État, de ceux qui modifient les dispositions de nature législative, de ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, des traités de paix, de ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, doit être autorisée par la loi.

Avant toute ratification, les traités sont soumis par le président de la République au contrôle de constitutionnalité de la Cour constitutionnelle. En cas de non-conformité à la Constitution, il ne peut y avoir ratification qu'après révision de celle-ci.

Article 83.

Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire. Les textes de forme législative intervenus en ces matières peuvent être modifiés par décret pris après avis de la Cour constitutionnelle.

Ceux de ces textes qui interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente Constitution ne pourront être modifiés par décret que si la Cour constitutionnelle a déclaré qu'ils ont un caractère réglementaire en vertu de l'alinéa précédent.

Article 84.

XXIV

L'initiative des lois appartient concurremment au premier ministre et aux parlementaires.

Les propositions de lois et amendements formulés par les parlementaires sont portés à la connaissance du Gouvernement lequel dispose d'un délai de trente jours pour formuler ses observations.

A l'expiration de ce délai, le Parlement procède à l'examen des propositions ou amendements en vue de leur adoption.

Les propositions ou amendements ne sont pas recevables lorsque leur adoption aura pour conséquence soit la diminution des ressources publiques, soit l'aggravation des charges de l'État sauf en matière de loi de finances.

S'il apparaît au cours de la procédure législative qu'une proposition ou amendement n'est pas du domaine de la loi, le Gouvernement peut opposer l'irrecevabilité. En cas de désaccord entre le Gouvernement et l'Assemblée nationale ou le Sénat, la Cour constitutionnelle, à la demande de l'une ou de l'autre assemblée, statue dans un délai de huit jours.

Article 85.

L'ordre du jour des assemblées comporte par priorité et dans l'ordre que le Gouvernement a fixé, la discussion des projets de lois déposés par le premier ministre.

Article 86.

Tout projet ou proposition de loi est examiné en premier lieu par l'assemblée devant laquelle il a été déposé puis transmis à l'autre assemblée.

La discussion a lieu successivement dans chaque assemblée jusqu'à l'adoption d'un texte unique.

Lorsque par suite d'un désaccord entre les deux assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux lectures par chaque assemblée ou si le Gouvernement a déclaré l'urgence, après une seule lecture par chacune d'elle, le premier ministre a la faculté de provoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion. Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le Gouvernement pour approbation aux deux assemblées. Aucun amendement n'est recevable sauf accord du Gouvernement.

Si la commission ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'article précédent, le Gouvernement peut demander à l'Assemblée nationale de statuer définitivement.

Article 87. XXV

Le Gouvernement, en engageant sa responsabilité dans les conditions prévues à l'article 91 ci-dessous, peut exiger de chacune des assemblées de se prononcer par un seul vote sur tout ou partie des dispositions des textes en discussion : - lors des sessions extraordinaires à condition que ces textes aient été déposés dans les quarante-huit heures de l'ouverture de la session ; - dans les huit derniers jours de chacune des sessions ordinaires.

Article 88.

Le Parlement examine le projet de loi de finances au cours de sa seconde session ordinaire.

Sous l'autorité du premier ministre, chef du Gouvernement, le ministre chargé du budget prépare le projet de loi de finances qui est arrêté en conseil de Gouvernement.

Le Parlement dispose d'un délai minimum de soixante jours pour l'examiner.

L'Assemblée nationale dispose d'un délai maximum de trente jours à compter du dépôt du projet pour l'examiner en première lecture. Faute de s'être prononcée dans ce délai, elle est censée l'avoir adopté et le projet est transmis au Sénat.

Dans les mêmes conditions, celui-ci dispose pour la première lecture, d'un délai de quinze jours à compter de la transmission du projet et chaque assemblée dispose d'un délai de cinq jours pour chacune des lectures suivantes.

Faute par une assemblée de s'être prononcée dans le délai imparti, elle est censée avoir émis un avis favorable sur le texte dont elle a été saisie.

Si le Parlement n'a pas adopté le projet de loi de finances avant la clôture de la seconde session, les dispositions du projet peuvent être mises en vigueur par voie d'ordonnance en y incluant un ou plusieurs des amendements adoptés par les deux assemblées.

Tout amendement au projet du budget entraînant un accroissement des dépenses ou une diminution des ressources publiques doit être accompagné d'une proposition d'augmentation de recette ou d'économie équivalente.

Les conditions d'adoption du projet de loi de finances sont prévues par la loi.

Si le projet de loi de finances d'un exercice n'a pas été déposé en temps utile pour être promulgué avant le début de cet exercice, le Gouvernement demande au Parlement l'autorisation de percevoir les impôts et ouvre par décret les crédits se rapportant aux services votés. XXVI

Article 89.

Le président de la République communique avec le Parlement par un message qui ne donne lieu à aucun débat.

Article 90.

Au début de chaque législature, ou en cas de démission du Gouvernement ou pour toute autre cause de vacance de la primature, l'Assemblée nationale, à la majorité simple de ses membres, désigne un premier ministre parmi ou en dehors de ses membres dans un délai de sept jours à compter de la date d'ouverture de sa session spéciale ou de la date de constatation de la vacance.

Dans les quinze jours de son élection, le premier ministre présente son programme de politique générale à l'Assemblée nationale.

L'investiture est acquise par un vote secret à la majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale. Le vote est personnel et ne peut être délégué. Le président de la République nomme le premier ministre investi par l'Assemblée nationale. Si la nomination n'intervient pas dans le délai de dix jours, l'investiture par l'Assemblée nationale prend immédiatement effet.

En cas de refus de l'investiture, le premier ministre désigné dispose d'un délai de sept jours au maximum pour présenter un nouveau programme qui sera adopté dans les mêmes conditions que précédemment.

En cas de nouveau refus de l'investiture ou au cas où l'Assemblée nationale n'a pu procéder à l'élection ou à l'investiture d'un premier ministre pour quelque cause que ce soit dans le délai de trente jours à compter de la date d'ouverture de sa session spéciale ou de la date de la constatation de la vacance de la primature, le président de la République nomme directement un nouveau premier ministre. Dans ce cas, aucune motion de censure ne peut être votée avant la présentation du rapport annuel prévu à l'article 92 ci- dessous.

Article 91.

Le programme de politique générale une fois adopté, ne peut plus être remis en cause par l'Assemblée nationale.

Toutefois, en cours d'exécution, si le Gouvernement estime que des modifications fondamentales de ce programme s'avèrent nécessaires, le premier ministre soumet à l'Assemblée nationale lesdites modifications.

Le premier ministre, après délibération du Gouvernement, peut engager la responsabilité de son Gouvernement en posant la question de confiance.

XXVII

Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la question. S'il est mis en minorité par les deux tiers des membres composant l'Assemblée nationale, le Gouvernement remet sa démission au président de la République.

Un nouveau premier ministre est choisi par l'Assemblée nationale en vue de la formation d'un nouveau Gouvernement dans les conditions prévues à l'article 90 ci-dessus.

Article 92.

A la première session ordinaire, le Gouvernement présente à l'Assemblée nationale un rapport annuel d'exécution de son programme. La présentation sera suivie d'un débat.

Article 93.

Les moyens d'information du Parlement à l'égard de l'action Gouvernementale sont : la question orale, la question écrite, l'interpellation, la commission d'enquête.

Pendant la durée d'une session ordinaire, une séance par mois est réservée par priorité aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement.

Article 94.

L'Assemblée nationale peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure.

Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par le cinquième au moins des membres composant l'Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la motion.

La motion n'est adoptée que si elle est votée à la majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale.

Si la motion est adoptée, le Gouvernement remet sa démission au président de la République. Il sera procédé au choix d'un nouveau premier ministre dans les conditions prévues à l'article 90 ci-dessus.

Article 95.

Si au cours d'une période de dix-huit mois, deux crises ministérielles surviennent à la suite d'un vote de défiance ou vote d'une motion de censure, la dissolution de l'Assemblée nationale peut être décidée en Conseil des ministres.

XXVIII

La dissolution sera prononcée conformément à cette décision par décret du président de la République.

Article 96.

Le Parlement, par un vote à la majorité absolue de chaque assemblée peut déléguer son pouvoir de légiférer au président de la République, en Conseil des ministres, pendant un temps limité et pour un objet déterminé.

La délégation de pouvoir autorise le président de la République à prendre, par ordonnance en Conseil des ministres, des mesures de portée générale sur des matières relevant du domaine de la loi. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas déposé devant l'Assemblée nationale avant la date fixée par la loi d'habilitation.

Titre VI. Du pouvoir judiciaire.

Sous-titre I. Des principes généraux.

Article 97.

Dans la République de Madagascar, la justice est rendue conformément à la Constitution et à la loi, au nom du peuple malagasy, par la Cour constitutionnelle administrative et financière, la Cour suprême, les cours d'appel, les tribunaux et la Haute Cour de justice.

Article 98.

Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. La Cour constitutionnelle administrative et financière et la Cour suprême sont les garants de cette indépendance.

Article 99.

Dans leurs activités juridictionnelles, les magistrats du siège, les juges et assesseurs sont indépendants et ne sont soumis qu'à la Constitution et à la loi.

A ce titre, hors les cas prévus par la loi et sous réserve du pouvoir disciplinaire, ils ne peuvent, en aucune manière, être inquiétés dans l'exercice de leurs fonctions ; aucun compte ne peut leur être demandé en raison des décisions qu'ils rendent ou auxquelles ils participent.

Article 100.

XXIX

Les magistrats du siège sont inamovibles ; ils occupent les postes dont ils sont titulaires en raison de leur grade ; ils ne peuvent recevoir sans leur consentement, aucune affectation nouvelle sauf nécessité de service dûment constatée par le Conseil supérieur de la magistrature.

Article 101.

Les magistrats du ministère public sont soumis à la subordination hiérarchique ; toutefois, dans leurs conclusions ou réquisitions orales, ils agissent selon leur intime conviction et conformément à la loi. Ils disposent de la police judiciaire dont ils peuvent contrôler les activités et le fonctionnement.

Article 102.

L'exercice des fonctions de magistrat est incompatible avec toute activité au sein d'un parti politique, l'exercice de tout mandat public électif ou de toute autre activité professionnelle rémunérée.

Article 103.

L'inspection générale de la Justice, composée de représentants du Parlement, de représentants du Gouvernement et de représentants de la magistrature, est chargée de contrôler le respect des règles déontologiques qui sont particulières aux magistrats ainsi que les agissements du personnel de la justice.

Elle est rattachée à la Cour suprême.

Le président de la République, le Parlement, le Gouvernement, les chefs de Cour, les associations légalement constituées et tout individu peuvent saisir l'inspection générale de la Justice.

Les règles relatives à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions de l'inspection générale de la Justice sont fixées par la loi.

Article 104.

Le Conseil national de la Justice, organe consultatif composé du premier président de la Cour suprême, président, du procureur général de la Cour suprême, et des chefs de cour d'appel, de représentants du pouvoir exécutif, du pouvoir législatif, de la Cour constitutionnelle administrative et financière, du Conseil supérieur de la magistrature et des auxiliaires de la justice, peut faire des recommandations pour un meilleur fonctionnement de la justice en général. A ce titre, il peut proposer au Gouvernement des mesures d'ordre législatif ou réglementaire relatives à l'organisation et au fonctionnement des juridictions, au statut des magistrats et des auxiliaires de la justice.

Les règles relatives à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions du Conseil national de la Justice sont fixées par la loi. XXX

Sous-titre II. De la Cour constitutionnelle administrative et financière.

Article 105.

La Cour constitutionnelle administrative et financière, institution de l'État comprend : - la Cour constitutionnelle ; - le Conseil d'État ; - la Cour des comptes.

Le président de la Cour constitutionnelle est de droit le premier président de la Cour constitutionnelle administrative et financière.

Article 106.

La Cour constitutionnelle est chargée de statuer sur la conformité des traités, des lois, ordonnances et règlements autonomes à la Constitution, ainsi que sur les conflits de compétence entre deux ou plusieurs institutions de l'État et entre institutions de l'État et collectivités territoriales décentralisées.

Elle est juge du contentieux électoral.

Article 107.

La Cour constitutionnelle comprend neuf membres dont le mandat non renouvelable dure six ans.

Trois des membres sont nommés par le président de la République en Conseil des ministres, deux par l'Assemblée nationale, un par le Sénat et trois par le Conseil supérieur de la magistrature.

Le président de la Cour constitutionnelle est élu par les membres de ladite Cour. Cette élection est constatée par décret du président de la République.

Article 108.

Les fonctions de membre de la Cour constitutionnelle sont incompatibles avec celles de membre du Gouvernement, du Parlement, avec tout mandat public électif et toute activité professionnelle rémunérée, ainsi qu'à l'appartenance politique ou syndicale.

Article 109.

La Cour constitutionnelle contrôle la régularité des opérations de référendum et de celles des élections du président de la République, des députés et des sénateurs. Elle en proclame les résultats.

XXXI

Article 110.

Avant leur promulgation, les lois sont déférées à la Cour constitutionnelle par le président de la République pour contrôle de constitutionnalité.

Une disposition jugée inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle ne peut être promulguée. Dans ce cas, le président de la République peut décider, soit de promulguer les autres dispositions de la loi, soit de soumettre l'ensemble du texte à une nouvelle délibération du Parlement, soit de ne pas procéder à la promulgation.

Article 111.

Les ordonnances avant leur promulgation, et le règlement intérieur de chaque assemblée avant sa mise en application, sont soumis à la Cour constitutionnelle qui statue sur leur conformité à la Constitution.

Article 112.

La Cour constitutionnelle peut être consultée par les pouvoirs publics pour donner son avis sur la constitutionnalité de tout projet de décret.

Article 113.

Si, devant une juridiction quelconque, une partie soulève une exception d'inconstitutionnalité, cette juridiction sursoit à statuer et lui impartit un délai de un mois pour saisir la Cour constitutionnelle qui doit statuer dans le délai d'un mois.

Article 114.

Le Conseil d'État connaît des recours en annulation des actes émanant des autorités administratives ; des recours de pleine juridiction occasionnés par les activités de l'administration et des réclamations contentieuses en matière fiscale. Il est juge d'appel des jugements rendus par les juridictions administratives et les organismes administratifs à caractère juridictionnel, statuant en premier ressort ; il statue en cassation sur les décisions rendues en dernier ressort par les organismes à caractère juridictionnel.

Il peut être consulté par les pouvoirs publics pour donner son avis sur : - les projets de texte législatif ou réglementaire à portée générale ; - l'interprétation d'une disposition législative et réglementaire à portée générale.

En outre, il peut procéder, à la demande des pouvoirs publics, à des études sur des textes de loi, sur l'organisation, le fonctionnement et les missions des services publics.

Article 115. XXXII

La Cour des comptes : - juge les comptes des comptables publics ; - contrôle l'exécution des lois de finances et des budgets des collectivités et organismes publics ; - contrôle les comptes et la gestion des entreprises publiques.

Elle statue en appel des jugements en matière financière par les juridictions ou les organismes administratifs à caractère juridictionnel.

Elle assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des lois de finances.

Article 116.

Les règles relatives à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions de la Cour constitutionnelle administrative et financière sont fixées par la loi.

Sous-titre III. De la Cour suprême.

Article 117.

La Cour suprême est l'institution de l'État chargée : - de veiller au fonctionnement régulier des juridictions de l'ordre judiciaire ; - de contrôler le respect des règles déontologiques qui sont particulières aux magistrats ainsi que des agissements du personnel de la justice ; - de juger les pourvois en cassation des décisions rendues par les juridictions de l'ordre judiciaire.

Article 118.

Le premier président et le procureur général sont les chefs de la Cour suprême.

Le premier président est élu par le Conseil supérieur de la magistrature et l'assemblée générale de la Cour suprême. Cette élection est constatée par décret du président de la République. Son mandat est de trois ans, renouvelable une seule fois.

Le procureur général de la Cour suprême est nommé par décret du président de la République en Conseil des ministres, sur une liste proposée par le Conseil supérieur de la magistrature. Son mandat est de trois ans, renouvelable une seule fois.

Article 119.

Les règles relatives à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions de la Cour suprême sont fixées par la loi.

XXXIII

Article 120.

La Cour suprême adresse un rapport annuel de ses activités au président de la République et au premier ministre, aux présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et de la Cour constitutionnelle. Ce rapport doit être publié.

Sous-titre IV. De la Haute Cour de justice.

Article 121.

Le président de la République, les présidents de toutes les institutions, les membres du Gouvernement, de la Cour constitutionnelle administrative et financière et de la Cour suprême sont pénalement responsables des actes accomplis à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions et qualifiés de crime ou délit au moment où ils ont été commis.

Ils sont justiciables de la Haute Cour de justice.

Ils peuvent être mis en accusation par l'Assemblée nationale par un vote au scrutin secret et à la majorité absolue des membres la composant.

Article 122.

La Haute Cour de justice jouit de la plénitude de juridiction.

Article 123.

La Haute Cour de justice est composée de neuf membres dont : - le premier président de la Cour suprême, président ; - trois présidents de chambre de la Cour suprême ; - un premier président de cour d'appel désigné par le premier président de la Cour suprême ; - deux députés titulaires et deux suppléants élus par l'Assemblée nationale ; - deux sénateurs titulaires et deux suppléants élus par le Sénat.

Cinq magistrats suppléants sont désignés par l'Assemblée générale de la Cour suprême parmi les présidents de chambre de la Cour suprême ou les premiers présidents ou présidents de chambre des cours d'appel.

Le ministère public est représenté par le procureur général de la Cour suprême assisté d'un ou de plusieurs membres de son parquet général.

Le greffier en chef de la Cour suprême est, de droit, greffier de la Haute Cour ; il y tient personnellement la plume ; en cas d'empêchement du greffier en chef, il est remplacé par le greffier de chambre le plus ancien.

Article 124.

XXXIV

L'organisation et la procédure à suivre devant la Haute Cour de justice sont fixées par la loi.

Titre VII. Des responsabilités et des principes d'autonomie effective des collectivités territoriales décentralisées.

Article 125.

Les collectivités territoriales décentralisées, dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière, constituent le cadre institutionnel de la participation effective des citoyens à la gestion des affaires publiques et garantissent l'expression de leur diversité et de leurs spécificités.

Article 126.

La création des collectivités territoriales doit répondre à des critères d'homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle.

La dénomination, les niveaux et la délimitation des collectivités territoriales sont décidés par la loi.

Article 127.

Les collectivités territoriales s'administrent librement par des assemblées qui règlent par leurs délibérations les affaires dévolues par la présente Constitution et la loi à leur compétence. Ces délibérations sont exécutoires de plein droit dès leur publication. Toutefois, elles ne peuvent pas être contraires aux dispositions constitutionnelles législatives et réglementaires.

Article 128.

Les membres des assemblées sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans. Ces assemblées comprennent en partie des représentants des organisations économiques, sociales et culturelles constituées légalement dans le ressort de la collectivité territoriale concernée. Ces représentants sont également élus au suffrage universel direct.

Les modalités d'élection au sein des assemblées des collectivités territoriales sont fixées par la loi.

Article 129.

L'exécution des décisions des assemblées est assurée par un bureau exécutif dirigé par une personnalité élue au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Le bureau exécutif est composé de responsables des services publics créés et financés par la collectivité

XXXV territoriale ou mis à sa disposition par l'État. Ses membres sont nommés par la personnalité élue.

Le bureau exécutif est responsable devant l'assemblée élue.

Article 130.

L'État est représenté auprès des collectivités territoriales par un haut fonctionnaire dont les modalités de nomination seront fixées par la loi. Le représentant de l'État est chargé de veiller au respect des dispositions législatives et réglementaires. Il défère aux juridictions compétentes les délibérations, actes et conventions des collectivités territoriales qu'il estime contraires à la légalité.

Le représentant de l'État a la charge de l'ordre public et, dans les conditions fixées par la loi, du contrôle administratif. Il représente chaque ministre et a autorité sur les services de l'État dans les collectivités territoriales.

Article 131.

L'État s'engage à mettre en oeuvre les mesures suivantes : - répartition des compétences entre les collectivités territoriales et l'État ; - répartition des ressources entre les collectivités territoriales et l'État ; - répartition des services publics entre les collectivités territoriales et l'État.

Article 132.

Les collectivités territoriales assurent, avec le concours de l'État : la sécurité publique, l'administration et l'aménagement du territoire, le développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique ainsi que la protection de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie.

La loi détermine la répartition des compétences en considération des intérêts nationaux et des intérêts locaux.

Article 133.

La loi détermine la répartition des ressources en fonction des compétences attribuées aux collectivités territoriales.

Les collectivités territoriales déterminent et gèrent librement leur budget, en fonctionnement et en investissement, en harmonie avec la planification nationale.

Article 134.

Les ressources des collectivités territoriales sont notamment constituées par : - le produit des impôts et taxes votés par les assemblées des collectivités XXXVI territoriales et perçus directement au profit des budgets des collectivités territoriales ; la loi détermine la nature et les taux maxima de ces impôts et taxes en tenant dûment compte des charges assumées par les collectivités territoriales et de la charge globale imposée à la Nation ; - la part qui leur revient de droit sur le produit des impôts et taxes perçus au profit du budget de l'État. Cette part qui est prélevée automatiquement au prorata des recouvrements effectués, est déterminée par la loi suivant un pourcentage qui tient compte des charges assumées globalement et individuellement par les collectivités territoriales, et du niveau de leurs ressources propres, de façon à établir une juste péréquation entre les différents degrés de collectivités territoriales et assurer un développement économique et social équilibré entre toutes les collectivités territoriales sur l'ensemble du territoire national. L'utilisation de la part qui revient à chaque collectivité territoriale est librement déterminée par elle ; - le produit des dotations attribuées par l'État à l'ensemble ou à chacune des collectivités territoriales pour couvrir les charges résultant des transferts de compétences, ou pour compenser, pour ces collectivités territoriales, les charges entraînées par les programmes ou projets particuliers décidés par l'État et mis en oeuvre par les collectivités territoriales ; - le produit des emprunts contractés par les collectivités territoriales, soit sur le marché intérieur, soit à l'extérieur, après accord des autorités monétaires nationales, avec ou sans garantie de l'État ; - le produit des aides extérieures non remboursables obtenues par l'intermédiaire des autorités monétaires nationales et du département ministériel chargé des relations extérieures ; - le produit des dons ; - les revenus de leur patrimoine.

Article 135.

Les fonds des collectivités territoriales dont l'emploi relève de leur compétence, sont déposés au Trésor public dans les conditions prévues par la loi.

Article 136.

Des circonscriptions ou des structures administratives d'action régionale ou locale peuvent être créées par décret en Conseil des ministres.

Article 137.

Les règles relatives à l'organisation, au fonctionnement et aux attributions des collectivités territoriales sont fixées par la loi.

Titre VIII. De la révision de la Constitution.

Article 138. XXXVII

L'initiative de la révision de la Constitution appartient soit au président de la République qui statue en Conseil des ministres, soit à l'Assemblée nationale sur proposition du tiers de ses membres.

Article 139.

Le projet ou proposition de révision n'est adopté qu'à la majorité des trois quarts des membres de l'Assemblée nationale et du Sénat.

Article 140.

Le président de la République, en Conseil des ministres, peut décider de soumettre la révision de la Constitution à référendum.

Article 141.

Le préambule, les titres I, II, III et VII de la Constitution ne peuvent faire l'objet de révision que par voie référendaire.

Article 142.

La forme républicaine de l'État ne peut faire l'objet de révision.

Titre IX. Dispositions transitoires et diverses.

Article 143.

Jusqu'à la mise en place progressive des institutions prévues par la présente Constitution, celles prévues par la Convention du 31 octobre 1991 continuent à exercer leurs fonctions sous réserve des dispositions ci-après.

Article 144.

Les élections présidentielles doivent avoir lieu soixante jours au plus tard à compter de la date de la proclamation officielle par la Haute Cour constitutionnelle du résultat national du référendum portant adoption de la présente Constitution.

Le président élu exerce immédiatement les fonctions dévolues au président de la République aux termes de la Convention du 31 octobre 1991 et celles prévues par la présente Constitution. Avant son entrée en fonction, il prête le serment prévu à l'article 48 ci-dessus devant la Nation et en présence de la Haute Cour constitutionnelle de la transition.

Article 145.

XXXVIII

Les élections législatives doivent avoir lieu au plus tard deux mois après la proclamation des résultats des élections présidentielles.

La Haute Autorité de l'État et le Conseil de redressement économique et social cessent leurs fonctions dès l'élection du bureau de l'Assemblée nationale.

Dès la nomination du nouveau premier ministre, le premier ministre de la transition remet au président de la République la démission du Gouvernement qui reste chargé de l'expédition des affaires courantes jusqu'à la mise en place du nouveau Gouvernement.

L'Assemblée nationale exerce la plénitude du pouvoir législatif jusqu'à la mise en place du Sénat.

Article 146.

Jusqu'à la mise en place des institutions de la IIIe République, la Haute Cour constitutionnelle et la Cour suprême actuelle continueront d'exercer leurs attributions conformément à la législation en vigueur.

Article 147.

Sous réserve des modifications à intervenir, la législation en vigueur dans la République demeure applicable en toutes ses dispositions qui ne sont pas contraires à celles de la présente Constitution.

Article 148.

Les dispositions législatives relatives aux collectivités territoriales prévues par la présente Constitution devront être mises en oeuvre dans le délai de dix-huit mois au plus à compter de la date de sa promulgation. Il sera créé une commission d'étude à cet effet.

Jusqu'à la mise en place des collectivités territoriales prévues par la présente Constitution, les délégations spéciales et les comités locaux de sécurité continueront à exercer leurs fonctions actuelles.

Article 149.

La présente loi entrera en vigueur dès sa promulgation par le premier ministre de la transition et sera publiée au Journal officiel de la République. Elle sera exécutée comme Constitution de la République de Madagascar.

XXXIX

Titre : DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT, cas de la Commune Urbaine d’Ambilobe ( Région DIANA )

Présenté par : TOMBOFENO Vagnono Michael Elias

Nombre de pages : 68 Nombre des références bibliographiques : 12 Nombre de tableaux : 26

RESUME

Cela fait depuis longtemps que l’on parle à Madagascar de décentralisation. Les travaux de recherches cherchent à mettre la lumière sur les prérogatives de la déconcentration et de la décentralisation. Toutefois, il est ressenti que des difficultés d’ordre structurels et fonctionnels constituent des blocages dans l’autonomisation des communautés, pour se prendre en main. En effet, il existe des domaines pour lesquels l’Etat ne peut pas rester en retrait, pourtant, ces domaines constituent des éléments clés pour le développement des Communautés territoriales décentralisées. Par ailleurs, ces mêmes communautés décentralisées peinent à se prendre en main, notamment à cause d’une mauvaise gestion des ressources et des lacunes en termes de savoir. Ce travail cherche à explorer les liens entre la décentralisation et le développement, tout en analysant les réalités vécues par la population d’Ambilobe.

MOTS CLES : décentralisation, développement, pauvreté, éducation, administration, Etat, …

Encadré par : Mr. Yves Lucien RABARISOLONIRINA, Assistant ancien Chercheur en Sociologie et en Anthropologie

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