Atlas des zones inondables du bassin versant du TARN Méthode hydrogéomorphologique

Maître d'ouvrage : DIREN Languedoc-Roussillon Comité de pilotage : DDE et DDAF de Lozère, Auteur : SIEE PACA, Domaine du Petit Arbois, Bât.Laënnec, Hall B, BP 38 13 545 AIX EN PROVENCE Cédex 4 Tel. : 04 42 90 82 30 Fax. : 04 42 90 31 E-mail : [email protected]

Chef de projet : L. Mathieu Participants : V. Durin, M. Boisard,

Date : avril 06 N° d'affaire : AE 04 07 22

Pièces composant l’étude : -1 document contenant le rapport d’étude et l’atlas -1 notice de la base de données numériques géographiques -1 CD-Rom

Résumé de l’étude : La méthode hydrogéomorphologique couplée aux recherches historiques permet de déterminer les zones inondables naturelles sur les principaux cours d’eau du bassin versant du Tarn.

Zone géographique : Bassin versant du Tarn, Lozère et Gard, Languedoc-Roussillon,

Contrôle qualité interne

Rapport : Rédigé par G. Sérié, V. Durin, L. Mathieu.

Cartographie hydrogéomorphologique : Effectuée par V. Durin, L. Mathieu.

Numérisation et SIG : Réalisé par M. Boisard

avril 06 DIREN Languedoc-Rouss

INTRODUCTION

CONTEXTE DE L’ETUDE

De par leurs caractéristiques naturelles de climat et de relief, les régions du sud de la France sous influence Méditerranéennes (Provence Alpes Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon) se trouvent fortement soumises au risque inondation avec des crues fréquentes et répétitives. Conscients de ce danger depuis plus d’une décennie, les services de l’Etat ont lancé de nombreuses études pour acquérir une connaissance plus précise des zones exposées. Depuis la Loi du 2 février 1995 dite "Loi Barnier" sur le renforcement de la protection de l’environnement, des Atlas des zones inondables et des Plans de Prévention des Risques Inondations (PPRI) ont été lancés dans le cadre de deux plans quinquennaux successifs. La Direction Régionale de l’Environnement Languedoc-Roussillon a confié à SIEE l’élaboration de l’Atlas des zones inondables du bassin versant du Tarn.

METHODOLOGIE RETENUE

La méthode de travail retenue pour cette étude est l’analyse hydrogéomorphologique, qui est une approche naturaliste fondée sur la compréhension du fonctionnement naturel de la dynamique des cours d’eau (érosion, transport, sédimentation) au cours de l’histoire. Elle consiste à étudier finement la morphologie des plaines alluviales et à retrouver sur le terrain les limites physiques associées aux différentes gammes de crues (annuelles, fréquentes, exceptionnelles) qui les ont façonnées. Dans l’élaboration du document, cette analyse géomorphologique appliquée aux espaces alluviaux se prête à être associée aux informations relatives aux crues historiques. L’analyse s’appuie sur l’interprétation géomorphologique d’une couverture stéréoscopique de photographies aériennes (mission IFN 2000_GARDLO-2 au 1/17 000e) validée par des vérifications de terrain.

La présente étude est réalisée en conformité avec les principes retenus par les Ministères de l’Équipement et de l’Écologie et du Développement Durable pour la réalisation des Atlas des zones inondables par analyse hydrogéomorphologique, exprimés dans un guide méthodologique publié en 19961, ainsi qu’un cahier des charges national détaillé qui constitue aujourd’hui le document de référence pour ce type d’étude2. La fiabilité de cette approche et ses limites ont par ailleurs été vérifiées à l’occasion des crues exceptionnelles récentes (Aude 1999, Gard 2002).

CONTENU ET OBJECTIFS DU DOCUMENT

1 Cartographie des zones inondables : approche hydrogéomorphologique – DAU/DPPR, éditions villes & territoires, 1996, 100p 2 CCTP relatif à l’élaboration d’Atlas de zones inondables par technique d’analyse hydrogéomorphologique – M.A.T.E / D.P.P.R, mars 2001

26/04/2006 DIREN2 Languedoc-Rouss L’étude hydrogéomorphologique est constituée de cartes d’inondabilité réalisées aux échelles du 1/25.000e et 1/10.000e qui sont accompagnées d’un commentaire relatif à chaque grand cours d’eau étudié. A la demande du comité de pilotage, ce document est décliné en deux volets :

• Le rapport constitue la première partie de ce document. Il s’articule autour de trois parties : le rappel de la méthodologie, la synthèse des principales caractéristiques physiques (climatologie, géologie, hydrologie) qui concourent à l’inondabilité des cours d’eau et de leur plaine alluviale et enfin le commentaire par cours d’eau.

• L’atlas, qui présente les cartographies relatives aux cours d’eau, en mentionnant les communes concernées.

Conformément au cahier des charges, outre les rapports papier, l’ensemble des données du document est également restitué sous format informatique sur CD ROM. Les éléments du rapport (texte, schémas, photos) font l’objet d’une version numérique réalisée sous Word, et les éléments cartographiques sont digitalisés et intégrés dans un Système d’Information Géographique (SIG) réalisé sous MAP INFO. La cartographie numérisée sera amenée rapidement à être rendue accessible au grand public sur INTERNET.

L’objectif de cette étude est la qualification et la cartographie des zones inondables. Il s’agit de fournir aux services de l’administration et aux collectivités territoriales (communes) des éléments d’information préventive utilisables dans le cadre des missions :

• d’information du public, • de porter à connaissance et d’élaboration des documents de planification (PLU, SCOT), • de programmation et de réalisation de Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRI) qui ont une portée réglementaire.

La cartographie produite par l’analyse hydrogéomorphologique permet de disposer d’une vision globale et homogène des champs d’inondation sur l’ensemble des secteurs traités en pointant à un premier niveau, les zones les plus vulnérables au regard du bâti et des équipements existants. L’information fournie reste cependant essentiellement qualitative, même si elle est complétée, là où elles existent, par des données historiques.

Dans la stratégie de gestion du risque inondation, le rapport suivant doit donc être perçu comme un document amont, d’information et de prévention, relativement précis mais dont les limites résident clairement dans la quantification de l’aléa (notamment vis-à-vis de la définition de la crue de référence et de la détermination des paramètres hauteur ou vitesse des écoulements). C’est pourquoi, dans les secteurs où les enjeux sont importants notamment en terme d’urbanisation ou d’aménagement, il se prête à être complété ultérieurement par des approches hydrologiques et hydrauliques.

PERIMETRE ET ECHELLE D’ETUDE

Le périmètre d’étude recouvre la partie supérieure de la vallée du Tarn et de ses principaux affluents (Tarnon, Jonte, Dourbie et Trévezel) inclus dans le territoire de compétence de la DIREN Languedoc-Roussillon (département Gard, Hérault et Lozère). Il prend en compte l’intégralité des zones inondables des cours d’eau principaux, ainsi que les confluences avec les vallons latéraux.

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L’échelle retenue est le 1/25 000 e pour l’ensemble du linéaire traité, avec des zooms détaillés à l’échelle 1/10.000e sur les zones urbaines à enjeux. L’ensemble de la cartographie est réalisé sur un support de plan monochrome constitué par le SCAN 25 de l’I.G.N. fourni par le maître d’ouvrage.

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1 PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE RETENUE

1.1 LES BASES DE L’HYDROGEOMORPHOLOGIE

L’analyse hydrogéomorphologique s’appuie sur la géomorphologie, « science ayant pour objet la description et l’explication du relief terrestre, continental et sous-marin » (R. Coque, 1993). En étudiant à la fois la mise en place des reliefs à l’échelle des temps géologiques, les effets des variations climatiques et les processus morphogéniques actuels (qui façonnent les modelés du relief), la géomorphologie fournit une base pour la connaissance globale de l’évolution des reliefs à différentes échelles de temps et d’espace, qui permet de retracer pour chaque secteur étudié un modèle d’évolution, prenant en compte son histoire géologique et climatique.

La géomorphologie s’intéresse particulièrement (mais pas exclusivement) à la dernière ère géologique, le Quaternaire, qui a commencé il y a environ 1,8 millions d’années. C’est en effet pendant cette période que se sont mis en place les principaux modelés actuels qui constituent le cadre géomorphologique dans lequel s’inscrit la plaine alluviale fonctionnelle.

Au cours du Quaternaire, les nombreuses alternances climatiques ont multiplié les phases d’encaissement et d’alluvionnement entraînant l’étagement et/ou l’emboîtement des dépôts alluviaux. On attribue couramment la terrasse la plus basse située au-dessus du lit majeur au Würm (- 80 000 à – 10 000ans), qui constitue la dernière grande période froide avant la mise en place des conditions climatiques actuelles. Il y a 10 000 ans commence l’Holocène, période, pendant laquelle se sont façonnées les plaines alluviales actuelles étudiées par l’approche hydrogéomorphologique.

1.2 ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES BASSINS VERSANTS

La vallée est l’unité morphologique commune, qui structure et cloisonne les paysages et constitue le cadre privilégié de l’analyse hydrogéomorphologique. Son organisation générale conditionne le déroulement des crues, et on peut distinguer schématiquement trois grandes sections en fonction de leur rôle :

Le bassin de réception (ou zone de production), où se forment généralement les crues, Les zones de transfert, Les zones d’expansion de crue.

Le bassin de réception ou "impluvium" correspond à la partie supérieure du bassin versant, le plus souvent montagneuse et où les précipitations sont les plus intenses. Il peut présenter diverses formes (allongé, en éventail, ramassé) en fonction de l’organisation du réseau hydrographique. Celui-ci est exclusivement composé de torrents et de ravins drainant des vallons en V encaissés et qui confluent vers une vallée principale plus large. Les versants et les talwegs présentent des pentes fortes et le substrat affleure ; ce dernier peut être localement masqué par des éboulis ou des formations superficielles, selon le caractère plus ou moins montagneux. Les coefficients de ruissellement sont donc forts, amortis lorsque la présence d’une couverture végétale (forêt, maquis) favorise l’infiltration.

26/04/2006 DIREN5 Languedoc-Rouss Soumise à l’altération, cette zone de production des crues fournit l’essentiel de la charge solide transportée par le cours d’eau.

On considère généralement que le bassin de réception au sens strict se termine lorsqu’une vallée principale est bien identifiée avec un chenal d’écoulement principal alimenté par un nombre plus limité d’affluents. Il est souvent relayé par une section de gorges, qui assure le transfert des débits liquides et solides. Au débouché des gorges ou du bassin amont, on trouve souvent un cône de déjection, forme d’accumulation construite par un cours d’eau torrentiel qui dépose sa charge solide à la faveur d’une rupture de pente nette dans le profil en long.

Plus en aval, la zone de transfert est souvent constituée d’une vallée principale simple, au tracé assez rectiligne, qui peut prendre l’aspect de gorges et s’élargit progressivement avec une pente longitudinale plus faible. En général, elle présente un fond plat, mais il peut arriver que la faible capacité du cours d’eau ne lui permettant pas de s’encaisser, la vallée prenne une forme en berceau, caractéristique de secteurs dits d’ennoiement. La plaine alluviale s’organise et les différents lits s’individualisent, la diminution de la pente permettant le dépôt d’une partie de la charge solide. Ces dépôts peuvent être repris lors des crues, ou immobilisés pour un temps plus ou moins long, comme ceux qui constituent les terrasses par exemple. Dans tous les cas, ils constituent un stock sédimentaire potentiellement mobilisable par le cours d’eau. Si la rupture de pente par rapport au secteur amont est forte, le cours d’eau décrit des sinuosités en cherchant à dissiper son trop plein d’énergie, et dépose une grande partie de sa charge solide. Il présente le plus souvent un chenal unique qui méandre au fond de la vallée au sein d’une petite plaine alluviale étroite et encaissée dominée par les versants rocheux.

Fig. 1 : Organisation schématique de la vallée du Tarn

Dans le bassin versant du Tarn, la configuration physique des vallées n’autorise pas le développement de véritables zones d’expansion de crues à l’image des lits majeurs vastes et bien dimensionnés que l’on peut retrouver dans les parties moyennes ou aval de nombreux cours d’eau

26/04/2006 DIREN6 Languedoc-Rouss Méditerranéens. Les quelques secteurs pouvant jouer ce rôle correspondent aux parties amont des affluents situés sur les Causses. Dans le Tarn, ils se limitent à des portions du lit majeur situés en extrados de méandre et aux confluences de vallées. Quoiqu’il en soit ces espaces sont très dynamiques en terme de vitesse et surtout de hauteur d’eau, c’est pourquoi à l’échelle du bassin versant ils restent associés aux zones de transferts des crues.

Sur cette section, deux dynamiques sont associées : celle de dépôt et celle d’érosion. Leur rapport est fonction de l’intensité des crues (une petite crue déposera sa charge tandis que les grandes crues éroderont les berges), du lit concerné (le lit majeur est en général plus caractérisé par des dynamiques d’accumulation que d’érosion), etc.

En aval, la plaine alluviale élargie, à très faible pente, forme la zone d’expansion des crues. Les trois lits géomorphologiques sont biens distincts, leurs relations présentent plusieurs variantes en fonction de la dynamique générale. C’est principalement sur cette section que les terrasses anciennes sont conservées, dominant la plaine alluviale fonctionnelle dont elles se démarquent par des talus plus ou moins nets. En fond de vallée, la faiblesse de la pente favorise une divagation en chenaux. La dynamique générale de cette section est caractérisée par l’accumulation des sédiments, d’où un exhaussement du plancher alluvial parfois non négligeable, notamment dans les lits mineur et moyen, qui peut entraîner une configuration en « toit » avec un lit majeur situé en contrebas du lit mineur.

1.3 CARTOGRAPHIE DES UNITES HYDROGEOMORPHOLOGIQUES

La cartographie hydrogéomorphologique est basée sur l’identification des unités spatiales homogènes modelées par les différents types de crues au sein de la plaine alluviale.

Fig.2 : Organisation de la plaine alluviale fonctionnelle (Cartographie des zones inondables, 1996, modifiée)

Les critères d’identification et de délimitation de ces unités sont la topographie, la morphologie et la sédimentologie, souvent corrélées avec l’occupation du sol.

26/04/2006 DIREN7 Languedoc-Rouss Dans le détail, elle identifie les unités hydrogéomorphologiques actives, les structures géomorphologiques secondaires influençant le fonctionnement de la plaine alluviale et les unités sans rôle hydrodynamique particulier, c’est-à-dire l'encaissant.

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1.3.1 Les unités actives constituant la plaine alluviale moderne fonctionnelle

Délimitées par des structures morphologiques (talus), elles correspondent souvent chacune à une gamme de crues.

Le lit mineur, incluant le lit d’étiage correspond au lit intra-berges et aux secteurs d’alluvionnement immédiats (plages de galets). Il est emprunté par la crue annuelle, dite crue de plein-bord, n’inondant que les secteurs les plus bas et les plus proches. On peut distinguer les lits mineurs dont le fond est formé de matériel fin (sables, limons), situés plutôt en aval des cours d’eau, les lits mineurs rocheux et ceux dont le fond est pavé de galets et de blocs, ce qui traduit leur forte compétence et leur caractère torrentiel. Le lit mineur qui apparaît en blanc sur la cartographie est figuré par une ligne bleue continue quand il est trop étroit pour être cartographié sous forme de polygone (cas de nombreux secteurs en amont ou de petits affluents).

Le lit moyen représenté en bleu foncé, est fonctionnel pour les crues fréquentes à moyennes (périodes de retour 2 à 10 ans). Il assure la transition entre le lit majeur et le lit mineur. Dans cet espace, les mises en vitesse et les transferts de charge importants induisent une dynamique morphogénique complexe et changeante. L’activité dynamique du cours d’eau est matérialisée par l’alternance de chenaux de crue (parfois directement branchés au lit mineur), et de bancs d’alluvions grossiers remaniés au gré des crues. Lorsque l’espacement des crues le permet, une végétation rivulaire se développe dessus. C’est aussi un des lits qui a subi le plus d’aménagements d’où sa disparition en certains endroits.

Le lit majeur représenté en bleu clair, est en général fonctionnel pour les crues rares à exceptionnelles. Il présente un modelé plus plat, situé en contrebas de l’encaissant. La dynamique des inondations dans ces secteurs privilégie en général les phénomènes de décantation, car ils sont submergés par des lames d’eau moins épaisses que dans les lits mineurs et moyens, avec pour conséquence une mise en vitesse moindre et le dépôt des sédiments. Des études récentes ont montré que pendant les crues exceptionnelles, les Lit majeur limoneux hauteurs d’eau atteintes dans les lits majeurs dépassent en moyenne 1,5 m et que les vitesses restent importantes. Au sein de la plaine alluviale on peut parfois identifier deux niveaux alluviaux inondables étagés. Le niveau supérieur est alors cartographié en lit majeur exceptionnel.

Par ailleurs, il existe des cas de lits majeurs rocheux, correspondant à des entailles façonnées dans le versant à même le substrat par les crues répétitives. Dans les secteurs de gorges, c’est le seul témoin des hauteurs d’eau qui peuvent être atteintes, car les dynamiques très fortes d’érosion prédominent sur celles de sédimentation, et aucun dépôt n’est apparent.

26/04/2006 DIREN9 Languedoc-Rouss La délimitation entre lit mineur / moyen / majeur est matérialisée par un figuré de talus. Les talus peu nets sont cartographiés en discontinu. Ils peuvent correspondre soit à des talus convexo-concaves à pente très douce et donc peu marqués, ou à des ruptures de pente faiblement marquées dans le profil transversal des vallées.

La limite extérieure de la plaine alluviale fonctionnelle correspond à l’enveloppe des unités hydrogéomorphologiques et donc à la zone inondable au sens géomorphologique (c'est-à-dire sans tenir compte des aménagements anthropiques impactants sur les crues). Cette limite peut être selon les cas très nette et placée avec précision (présence d’un talus net plus ou moins haut, bas de versant franc) ou imprécise (talus peu nets, fonds de vallons en berceau, talus déstabilisés par les crues) ; c’est principalement le cas dans les secteurs présentant une forte couverture colluviale ou une zone de transition avec des glacis colluvio-alluviaux.

1.3.2 Structures secondaires géomorphologiques

Atterrissements : Les lits sont aussi caractérisés par des atterrissements sous forme de bancs de graviers ou de galets, qui peuvent être de taille conséquente. Ce sont des formes temporaires, qui sont détruites par la remobilisation des matériaux lors des crues.

Érosions de berge : Il s’agit de talus présentant des traces d’érosion importantes, par sous-cavage ou phénomène de sapement généralisé par le cours d’eau. Cette information est intéressante lorsque des constructions à proximité sont menacées, et lorsqu’il s’agit du talus de la terrasse qui peuvent êtres érodés et accroître la charge sédimentaire du cours d’eau. Dans tous les cas, cette forme dynamique traduit la puissance érosive du cours d’eau elle est intéressante en terme prospectif pour pointer les secteurs où le tracé de la limite de la zone inondable est susceptible d’évoluer à l’avenir.

Lits rocheux : Dans les sections les plus étroites de la vallée où les dynamiques sont les plus fortes, (principalement dans les gorges), le cours d’eau incise directement le substratum. Ainsi, le chenal d’écoulement est bordé de plates-formes rocheuses dénuées d’alluvions qui correspondent généralement au lit moyen.

Bras secondaire de décharge et axe d’écoulement en crue : Les chenaux de crue parcourant les lits moyens et majeurs sont représentés, soit par un figuré de talus s’ils sont nets et bien inscrits dans la plaine (bras de décharge), soit par une flèche localisant la ligne de courant si la forme est peu imprimée dans la plaine (axe d’écoulement). Ils se traduisent lors des inondations par des vitesses et des hauteurs d’eau plus importantes que dans le reste du lit majeur, indiquant donc un risque plus fort. Les bras secondaires et les Bras d’écoulement secondaire en lit moyen axes d’écoulement sont particulièrement fréquents dans les lits moyens et majeurs des cours d’eau du bassin versant du Vidourle. Les chenaux

26/04/2006 DIREN10 Languedoc-Rouss de crue en lit majeur, souvent fonctionnels uniquement pour les crues exceptionnelles, peuvent être dévastateurs en terme de dégâts.

Points de débordement : Les points de débordements correspondent à des secteurs privilégiés de déplacement du lit mineur (rescindement de méandre par exemple). Ils sont souvent à l’origine d’un bras de décharge ou d’un axe d’écoulement.

Cônes alluviaux : Certains affluents sont couronnés à leur exutoire par une accumulation de sédiments grossiers qui forment des cônes alluviaux. Par choix, seuls sont représentés les cônes inondables. Cependant nous attirons l’attention sur la difficulté que posent ces formes en terme de diagnostic d’inondabilité, et précisons que la cartographie ne représente qu’une première indication qui doit être complétée par une étude technique plus précise sur chacun de ces cônes. Ce choix s’explique par l’importance de ces formes qui traduisent des phénomènes hydrodynamiques et hydrauliques torrentiels et perturbent les écoulements de la plaine alluviale principale.

• Apports karstiques Les apports des résurgences karstiques tiennent une place importante dans le fonctionnement hydrologique du Tarn et de ses affluents. Ceux qui ont été recensés sur le terrain sont signalés sur les cartographies.

1.3.3 Les formations constituant l’encaissant de la plaine alluviale fonctionnelle

Elles comprennent les terrasses alluviales, les formations colluviales, ainsi que les versants encadrant directement la plaine alluviale. L’identification des unités qui constituent l’encaissant conditionne la compréhension de l’histoire et des conditions de formation de la plaine alluviale, et fait partie intégrante de l’interprétation hydrogéomorphologique. Leur report partiel en bordure des limites de la zone inondable, complété par celui de la structure du relief, facilite la lecture de la carte. Il permet par ailleurs aux aménageurs d’ouvrir la réflexion sur les alternatives envisageables par rapport à l’urbanisation en zone inondable, et par conséquent sur une problématique de planification spatiale. Leur identification est aussi nécessaire car elles ont un rôle important sur l’activité hydrodynamique des cours d’eau : les points durs rocheux favorisent des inflexions de méandre, et les formations des terrasses ou les dépôts de pieds de versant (éboulis, colluvions) constituent un stock sédimentaire potentiellement mobilisable par érosion des berges lors des crues. Ces structures héritées ont donc un rôle essentiel car elles contribuent à alimenter en matériaux grossiers les lits des rivières actuelles.

Les terrasses alluviales sont des dépôts fluviatiles fossiles formant un stock de matériaux grossiers considérable, témoins de l’hydrodynamique passée. Elles jouent un rôle en constituant des réserves aquifères ou en alimentant la charge de fond du cours d’eau lors des crues par sapement de berge. Elles sont cartographiées avec leur talus, qui peut lui-même former la limite de l’encaissant.

Les versants plus ou moins raides, sont taillés dans le substratum dans lequel la vallée s’inscrit.

Les colluvions sont des dépôts de pentes issus du démantèlement par l’érosion des versants, constitués d’éléments fins et de petits éboulis situés en pied de versant, et qui parfois viennent recouvrir les terrasses ou le talus du lit majeur.

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1.3.4 Les zones d’inondation potentielle

Il s’agit de zones d’encaissant situées en dehors de la plaine alluviale fonctionnelle des cours d’eau mais néanmoins susceptibles d’être inondées : par débordement depuis le cours d’eau principal sur le versant par effet de surélévation naturelle de la ligne d’eau en amont d’un resserrement important de la vallée (gorges, verrous) par débordement depuis le cours d’eau principal, en raison d’obstacles ou de modifications anthropiques : c’est par exemple le cas en amont des remblais transversaux. par ruissellement (pluvial urbain ou agricole) ou ravinement

Ces secteurs ne peuvent pas être délimités précisément, et les contours définis sont donc relativement arbitraires. Il s’agit là d’une limite de la méthode employée.

• Débordement lié à un verrou naturel Lors des crues, les verrous, les rétrécissements brutaux de la section d’écoulement se traduisent par une élévation de la ligne d’eau en amont, qui, en cas d’événement exceptionnel, peut déborder de la plaine alluviale sur les terrasses ou versants sus-jacents. Ce phénomène se rencontre plus particulièrement dans les secteurs montagneux et les vallées rocheuses, où le lit majeur, en tant qu’unité hydrosédimentaire, se limite aux dépôts accumulés dans le fond de vallée, alors qu’en fonction de la variation altimétrique de la lame d’eau (coté en Z), le versant encaissant peut lui aussi être inondé, sans qu’aucune trace soit laissée, à l’exception de replats façonnés dans certaines roches plus tendres.

• Débordement lié à un obstacle anthropique ou à un aménagement Les ouvrages d’art et les remblais transversaux qui recoupent la plaine alluviale peuvent provoquer par effet de barrage une sur-cote de la ligne d’eau (d’autant plus importante si il y a des embâcle) qui peut entraîner ponctuellement des débordements sur l’encaissant naturellement non inondable.

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La mise en charge de l’ouvrage entraîne une surélévation artificielle de la ligne d’eau et des débordements sur les terrasses

26/04/2006 DIREN13 Languedoc-Rouss • Inondation par ruissellement De nombreux vallons secs ou de ravins peuvent concentrer les eaux précipitées ruisselant sur les versants dans des drains naturels ou pas et provoquer des inondations, moins graves que les inondations provoquées par les cours d’eau. Ces apports latéraux, qui s’apparentent souvent à du pluvial, sont matérialisés par des flèches.

1.3.5 Les éléments de l’occupation du sol susceptibles d’influencer le fonctionnement hydraulique de la plaine alluviale fonctionnelle

Les aménagements anthropiques, l’urbanisation, ainsi que certains éléments du milieu naturel ont des incidences directes multiples et variées sur la dynamique des écoulements au sein du champ d’inondation. Il ne s’agit pas ici de faire un relevé exhaustif de l’occupation des sols en zone inondable mais de faire apparaître les facteurs déterminants de l’occupation du sol sur la dynamique des crues.

De nombreux éléments anthropiques perturbants ont été cartographiés : dans et aux abords du lit mineur : recalibrages et rectifications des lits, seuils, barrages, digues, protections de berge, autant d’ouvrages faisant obstacle aux écoulements ou favorisant l’évacuation des crues vers l’aval , les ouvrages de franchissement de la plaine alluviale (ponts, remblais des infrastructures routières, des voies ferrées, des canaux), les aménagements divers (gravières, remblais), Ainsi que des éléments naturels : • les ripisylves (sur les planches au 1/10 000) • les affleurements de roche dure susceptibles Remblais empiétant sur la plaine alluviale d’influencer les écoulements Par ailleurs, certains enjeux sont représentés : • les campings, • les bâtiments isolés non indiqués sur fond de plan IGN, • les fronts d’urbanisation : ce sont des linéaires qui englobent une extension urbaine récente non figurée sur le fond de plan, • les stations d’épuration et les captages.

1.4 LES PRINCIPAUX OUTILS UTILISES

L’analyse hydrogéomorphologique s’appuie sur les deux outils complémentaires que sont la photo- interprétation stéréoscopique et l’observation du terrain. Elles se pratiquent en deux séquences successives dans le temps, la photo-interprétation constituant un travail préalable indispensable au

26/04/2006 DIREN14 Languedoc-Rouss terrain, et dans l’espace : la photo-interprétation est utilisée pour réaliser la totalité de la cartographie, le terrain servant à valider cette interprétation. Ces deux approches complémentaires sont indissociables l’une de l’autre.

La photo-interprétation permet d’avoir une vision d’ensemble du secteur étudié, ce qui est souvent nécessaire pour comprendre son fonctionnement. Les observations de terrain apportent de nombreuses informations sur • La nature des formations qui constituent une surface topographique, élément essentiel de décision dans les secteurs complexes. • La micro-topographie des contacts entre les différentes unités morphologiques, notamment des limites quand elles sont masquées par des dépôts à pente faible, • La nature des formations superficielles des différents lits, • La végétation, dépendante de la nature des sols et de leurs caractéristiques hydrologiques, • Les traces d’inondation : laisses de crue, érosions, atterrissements, sédimentation dans le lit majeur.

L’analyse hydrogéomorphologique s’appuie aussi sur une connaissance générale du secteur étudié et de son évolution passée, d’où le recours à un fond documentaire non négligeable constitué par la littérature universitaire, les études réalisées sur les secteurs étudiés et les cartes géologiques.

1.5 LES OUTILS COMPLEMENTAIRES

1.5.1 Etude des crues historiques

La connaissance des crues historiques constitue l’un des deux volets fondamentaux du diagnostic de l’aléa inondation. Elle est directement complémentaire de la cartographie hydrogéomorphologique. La fiabilité des données historiques étant très variable, l’exhaustivité de l’information a été recherchée.

1.5.2 Numérisation sous SIG

La cartographie hydrogéomorphologique réalisée sous la forme de cartes minutes papier a été entièrement numérisée sous SIG MapInfo. On trouvera dans la notice du SIG la description des objets géographiques numérisés ainsi que leurs attributs graphiques. La mise sous SIG des données produites permet de les intégrer dans une base de donnée générale. Elle facilitera aussi leur consultation et leur diffusion, notamment sous INTERNET dans un proche avenir.

1.6 ATOUTS ET LIMITES DE LA METHODE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE

26/04/2006 DIREN15 Languedoc-Rouss La cartographie hydrogéomorphologique constitue un des outils disponibles pour diagnostiquer le risque inondation, complémentaire des autres méthodes hydrologiques et hydrauliques. En tant que telle, elle est différente, et possède ses propres atouts et limites qui sont aujourd’hui bien connus.

Analyse naturaliste fondée sur une science d’observation, elle permet uniquement d’obtenir des informations qualitatives : la quantification est limitée à la distinction des zones concernées par l’ensemble des crues, y compris les plus fréquentes, des zones uniquement submergées par les crues rares. En particulier, elle ne fournit pas d’indication directe des hauteurs d’eau et des vitesses d’écoulement.

Elle permet par contre de disposer rapidement d’une cartographie précise en plan et homogène sur l’ensemble du secteur traité, qui prend en compte la dynamique naturelle des écoulements et l’histoire du secteur. Ceci permet notamment de pallier les insuffisances des séries statistiques hydrologiques et de mettre en évidence les tendances évolutives des cours d’eau (par exemple sur- sédimentation exhaussant le niveau du plancher alluvial et entraînant par conséquent une tendance à l’extension de la zone inondable, ou au contraire tendance à l’encaissement du cours d’eau).

26/04/2006 DIREN16 Languedoc-Rouss 2 CONTEXTE PHYSIQUE INFLUENÇANT LE FONCTIONNEMENT HYDROLOGIQUE DU TARN ET DE SES AFFLUENTS

Objectifs : présenter et mettre en évidence les principaux paramètres caractérisant le bassin versant du Tarn ainsi que les facteurs essentiels jouant un rôle dans la formation des crues. La plupart des données proviennent des études existantes fournies par les services de l’Etat (DDE, DDAF, CETE) ainsi que de synthèses régionales couvrant les secteurs des Cévennes et des grands Causses. Pour plus d’informations, on trouvera en bibliographie la liste exhaustive des études et ouvrages consultés.

2.1 PRESENTATION GENERALE DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE

Le Tarn prend sa source à 1600 m d’altitude au cœur des Cévennes à proximité du Mont Lozère et se jette dans la Garonne près de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) après avoir effectué un parcours de 380 kilomètres. Il draine un vaste bassin versant de 15 700 Km², qui s’étend sur 4 départements (la Lozère, l’Aveyron, le Tarn et le Tarn-et-Garonne) et 2 régions (Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées).

La présente étude ne couvre que la partie amont du bassin versant qui s’étire entre les sommets des massifs cévenols (Mont Aigoual) et la région des Grands Causses (ou Causses Majeurs) constituée par de vastes plateaux calcaires entaillés en gorges par les cours d’eau.

Cet espace d’une superficie de 1 454 km² représente environ 1/10ème de l’ensemble du bassin versant du Tarn et s’organise en 3 sous unités :

• le bassin versant du haut Tarn • le bassin versant de la Jonte • la partie Nord - Est du bassin versant de la Dourbie

L’orientation des écoulements sur l’ensemble de ce territoire se fait d’Est en Ouest, vers la façade atlantique.

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2.1.1 Le sous-bassin du Haut Tarn

Le bassin versant du haut Tarn est délimité au Nord-Est par le mont Lozère (1699 m), au Sud-Est par le mont Aigoual (1565 m), et à l’Ouest par les causses Méjean et Sauveterre. Son réseau hydrographique principal s’articule autour de trois rivières : la Mimente, principal affluent en rive droite du Tarnon. Elle prend sa source dans le massif de Bourgès et s’étire sur 26 km de longueur couvrant ainsi un bassin versant de 125 km². le Tarnon, principal affluent en rive gauche du Tarn à l’aval de la commune de Florac qui prend sa source au mont Aigoual. Il s’étire sur 39 km de long et couvre un bassin versant de 265 km² au niveau de sa confluence avec le Tarn. le Tarn, qui présente à la confluence avec la Jonte, un bassin versant de 925 km² pour un linéaire de 98 kilomètres depuis sa source.

Ce territoire est constitué par des reliefs marqués par les massifs cristallins Cévenols (granites,schistes) qui dominent les parties amont du bassin, et, à partir de Florac, laissent place aux plateaux karstiques des grands Causses que le Tarn incise en gorges.

Profondes de 400 m environ sur 50 km de long, ces gorges constituent un espace naturel remarquable (haut lieu paysager, écologique et touristique) inscrit dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Grands Causses et du Parc National des Cévennes.

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Les gorges du Tarn

Encaissé entre le Causse de Sauveterre en rive droite et le Causse Méjean en rive gauche, le Tarn est alimenté par de nombreuses sources et résurgences issues des réseaux karstiques qui assurent le drainage souterrain des plateaux calcaires.

Le cours d’eau se caractérise par un régime hydrologique de type fluvial, avec deux périodes de hautes eaux, l’une en mars et l’autre en décembre. La période d’étiage, marquée en août, s’atténue au début de l’automne du fait des averses méditerranéennes.

2.1.2 Le sous-bassin de la Jonte

Les trois principaux cours d’eau de ce bassin versant se développent dans le massif schisteux et cristallin des Cévennes.

Le ruisseau de Brèze et le ruisseau de Béluzon qui confluent en rive gauche de la Jonte au seuil du pont vieux à Meyrueil, couvrent respectivement un bassin versant de 34 km² et de 26 km².

La Jonte draine un territoire de 280 km². Elle prend sa source à 1460 mètres d’altitude au pied du mont Aigoual et conflue avec le Tarn en rive gauche au niveau du Rozier (395 mètres d’altitude) après avoir effectué un parcours d’une quarantaine de kilomètres.

En amont de la commune de , la vallée est dominée par des versants boisés à forte pente ; puis, elle s’encaisse en gorges étroites et profondes qui recoupent les plateaux calcaires du Causse Méjean et du Causse. Tout au long de son parcours, le cours d’eau est alimenté par des sources et des résurgences karstiques.

Les gorges de la Jonte, tout comme les gorges du Tarn, offrent un paysage d’une incontestable originalité qui est considéré à juste titre comme l’un des plus typique paysage karstique de la France.

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2.1.3 Le sous bassin de la Dourbie

La Dourbie prend sa source dans le massif de Lingas situé dans la partie Sud orientale des Cévennes (entre 1500 et 1699 m d’altitude) et s’écoule, à l’aval de la commune de St Jean de Bruel, dans des gorges profondes jusqu’a sa confluence avec le Tarn, près de la commune de Millau, chef lieu d’arrondissement.

La Dourbie draine un vaste bassin versant d’une superficie de 568 km² à sa confluence avec le Tarn. Dans le cadre de cet atlas, seule la partie amont du bassin, correspondant aux massifs Cévenols situés dans le département du Gard a été étudiée. Elle reçoit les eaux de nombreux affluents mais seuls les ruisseaux de Garéne et de Trévezel sont inscrits dans la zone d’étude.

2.1.4 Caractéristiques morphométriques :

Superficie du bassin Linéaire Pente moyenne Cours d'eau Limite du secteur d’étude versant (km²) (km) (m/km)

Mimente Confluence avec le Tarnon 125 26 12 Tarnon Confluence avec le Tarn 265 39 6 Tarn Confluence avec la Jonte 925 98 9.6 Jonte Confluence avec le Tarn 280 39 23 Brèze Confluence avec la Jonte 34 15 35 Béluzon Confluence avec la Jonte 26 12 44 Dourbie* ? 85 25* ? Garéne* Confluence avec la Dourbie 50 12* 40 Trévezel* Confluence avec la Dourbie 99 25* 20

* dans le cadre de cet atlas seule la partie amont de ces cours d’eau a été étudiée et numérisée. Les données correspondent donc au linéaire étudié et non au linéaire total

Globalement, l’ensemble du réseau hydrographique présente une importante dichotomie entre l’amont et l’aval du territoire :

• Dans le massif cristallophyllien (granite, micaschistes) des Cévennes, le réseau hydrographique superficiel est dense. Très ramifié et bien hiérarchisé, il présente une forme dendritique.

• Dans la région des causses, en dehors des axes majeurs de drainage qui entaillent les plateau calcaires en de puissantes gorges (Tarn, Jonte, Dourbie, Trévezel), les écoulements de surface sont généralement non pérennes, constitués par des vallons secs et des dépressions fermées (dolines, poljiès) qui acheminent les eaux vers les profondeurs par l’intermédiaire des réseaux karstiques (pertes, avens).

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2.2 LES FACTEURS INFLUENÇANT LE FONCTIONNEMENT HYDROLOGIQUE DU BASSIN VERSANT

2.2.1 Le contexte géologique et hydrogéologique

A l’échelle du bassin versant du Tarn, les conditions lithologiques (la lithologie concerne la nature d’une roche : calcaire, granit, marne…) séparent le bassin versant en deux grandes unités physiques qui s’identifient très nettement dans le paysage : en amont, la région de socle qui correspond au massif ancien des Cévennes ; et en aval, la région sédimentaire des Grands Causses.

Le socle primaire, granitique et métamorphique des Cévennes

Datant de l’ère primaire, le socle cévenol englobe un ensemble de formations variées, constituées en majeure partie par des terrains cristallins (granites) et cristallophylliens (schistes / micaschistes). La partie centrale du secteur d’étude est armée par une puissante série de micaschistes métamorphiques, épaisse de plusieurs kilomètres. Elle est encadrée au nord et au sud par les reliefs du mont Lozère et du mont Aigoual qui correspondent à deux dômes granitiques intrusifs formant les plus hauts sommets des Cévennes.

Ces caractéristiques géologiques du socle granitique et schisteux se traduisent en terme de fonctionnement hydrologique par une perméabilité faible à moyenne. Ces terrains sont donc de fait, plus

26/04/2006 DIREN21 Languedoc-Rouss propices au ruissellement qu’à l’infiltration des eaux, à l’exception des zones fracturées et des couvertures altérées (arènes) pouvant renfermer de petites nappes locales. Cette faible perméabilité des sols, associée à de fortes pentes, constitue un caractère particulièrement favorable au ruissellement superficiel et développement des crues.

La formation sédimentaire des Grands Causses

Les causses se sont formés à l’ère secondaire. Ils correspondent à des dépôts sédimentaires d’origine marine qui se sont accumulés dans une vaste dépression liée à la subsidence du socle cristallin entre le Trias et le Jurassique.

En terme de faciès, les premières couches Triasiques sont essentiellement constituées de marnes et d’argiles. Elles sont surmontées par de puissants niveaux calcaires dolomitiques (plusieurs centaines de mètres) alternant avec des couches et des interbancs marneux.

Quelle que soit leur situation dans la série géologique, les faciès calcaires, intensément fracturés et diaclasés, ont subi, à des degrés divers, des processus de karstification aboutissant à la constitution d’un réseau hydrographique souterrain (succession de grottes, chenaux et conduits) qui confère à l’ensemble une perméabilité élevée.

A ce titre, les plateaux des Grands Causses forment un des plus vastes massifs karstiques d’Europe. En surface, les eaux de ruissellement acheminées par des vallons sec se concentrent temporairement dans des dépressions fermées (dolines ou poljés) avant de s’infiltrer vers le sous-sol par l’intermédiaire de pertes ou d’avens. Ces réseaux souterrains constituent des aquifères compartimentés qui se développent jusqu’au toit des horizons marneux du Lias et du Trias. La présence de ces couches imperméables favorise l’apparition de nombreuses sources (ou résurgences) au niveau des soubassements des plateaux, qui alimentent les principaux cours d’eau.

Coupe géologique

Source : Atlas hydrogéologique de la région Languedoc-Roussillon, BRGM (modifié)

Les principaux systèmes hydrogéologiques des Grands Causses sont :

26/04/2006 DIREN22 Languedoc-Rouss Au Nord, le causse Sauveterre dont la plus grande partie du drainage se fait vers le Tarn où se situent les plus grosses sources : Rouverol, Bouldouire et Burle captée pour l’alimentation de Ste Enimie,

Au centre, le causse Méjean qui présente successivement : dans sa partie orientale, la source du Pécher captée pour l’alimentation de Florac (dont le débit de crue est estimé à 20m3/s) ; et, dans sa partie méridionale (vallée de la Jonte) la source des Douzes (résurgence des eaux de la rivière perdue en amont). En bordure du Tarn, les plus importantes sources sont l’Ironselle et le Drac, toutes deux n’étant pas utilisées. Au sud-ouest, le causse Noir présente un drainage orienté vers la basse vallée de la Dourbie dont la plus importante source est celle du Moulin de Corp qui correspond à la résurgence du ruisseau de Garenne et peut être aussi du Trèvezel.

L’importance de ces réseaux souterrains influe notablement sur le régime hydrologique des cours d’eau du bassin versant du Tarn et ce à plusieurs niveaux :

• En raison des discontinuités géologiques internes aux massifs, le réseau hydrographique karstique souterrain ne correspond pas nécessairement aux limites physiques du bassin versant en surface. De fait, un cours d’eau peut être alimenté par des eaux météoriques qui ne proviennent pas de son bassin versant,

• La présence de ces kilomètres de réseaux karstiques constitués par un enchevêtrement plus ou moins complexe de conduits, siphons et de galeries, introduit un temps de latence entre le moment des précipitations et la résurgence des eaux, lié au remplissage et à la mise en charge des réseaux. Cette situation confère aux cours d’eau sous influence karstique un régime hydrologique particulier qui se traduit par un décalage des pointes de crue lors des périodes d’intenses précipitations, mais aussi par des périodes d’étiage plus tardives et moins prononcées.

2.2.2 Le contexte géomorphologique

Entre l’amont et l’aval, le bassin versant du Tarn présente un relief varié qui va conditionner différemment le fonctionnement de l’hydrologie générale du territoire.

• Le haut bassin du Tarn, situé dans les terrains Primaires, s’organise autour des massifs supérieurs à 1 200 mètres (monts Lozère et Bougès au Nord, Aigoual et Lindas au Sud). C’est une région montagneuse marquée par une succession de crêtes plus ou moins arrondies séparées par des vallées étroites et encaissées dominées par des versants à fortes pentes. Ces vallées cévenoles correspondent à l’axe d’écoulement des cours d’eau qui se sont progressivement enfoncés dans les micaschistes. Elles présentent localement un profil irrégulier (succession de ressauts, méandres abandonnés) en raison de discontinuités lithologiques liées à la présence de filons quartziques plus résistants.

• A l’aval du bassin versant du Tarn, la région des Grands Causses est constituée par un ensemble de hauts plateaux présentant une légère déclivité d’Est en Ouest. S’étalant entre 700 m et 1200 m d’altitude, ils dominent la dépression du Languedoc et des garrigues. La surface

26/04/2006 DIREN23 Languedoc-Rouss des causses est rarement complètement tabulaire car de nombreux petits reliefs d’origine karstiques, telles que les dolines, viennent interrompre l’apparente monotonie d’ensemble.

Doline (Causse Sauveterre)

Divisée par une série de gorges profondes au fond desquelles coulent les principales rivières du réseau hydrographique superficiel (Tarn, Jonte, Dourbie, Trévezel), cette région est marquée par une forte opposition entre les plateaux et le fond des gorges dominées par des falaises abruptes et des versants de plusieurs centaines de mètres.

Globalement, les variations du gradient altitudinal vont entraîner des différences de drainage et d’érosion. En amont du bassin versant, la vigueur des pentes sur les versants cévenols et l’imperméabilité des substrats favorisent la concentration des eaux ainsi que l’activité érosive des cours d’eau (incision, charriage, transport solide). Plus en aval, au contact des Causses, la pente longitudinale diminue. La section d’écoulement reste toutefois assez étroite dans les gorges (Tarn, Jonte) notamment dans certains secteurs de goulets ce qui permet le maintien de vitesses encore élevées, avec des variations de hauteur d’eau assez rapides lors des fortes pluies.

Dans les gorges, le champ d’inondation est peu important, la plaine alluviale étant souvent réduite au lit mineur. Un lit moyen peut se développer dans certains méandres mais le lit majeur (qui permet l’expansion latérale et un certain écrêtement des crues exceptionnelles) est limité à quelques petits bassins plus ouverts.

2.2.3 Le contexte climatique

Le bassin versant du Tarn est soumis à un climat à dominante océanique dégradé, et, dans une moindre mesure, à des entrées méditerranéennes de Sud-Est qui sont cependant limitées par la barrière cévenole.

Le climat sur ce territoire de montagnes et de plateaux est donc caractérisé par :

• Des hivers longs, rigoureux et neigeux. Les chutes de neiges peuvent être importantes dans la région des Grands Causses, mais surtout dans les régions les plus montagneuses où le manteau nival peut persister plus de trois mois,

26/04/2006 DIREN24 Languedoc-Rouss • Des longues périodes de sécheresse en été marquées par un étiage prononcé, • Une grande variation des températures avec l’altitude : le gradient thermique altitudinal est de - 0,65°C pour 100m, • Une forte pluviosité, avec un nombre de jours annuels de pluie assez élevé. Ces précipitations irrégulièrement distribuées sur le territoire augmentent globalement avec le gradient altitudinal. Si en fond de vallées les valeurs annuelles sont assez moyennes (de l’ordre de 1000 mm par an), elles sont nettement plus élevées sur les sommets (1800 mm par an au Mont Lozère et 2300 mm par an à l’Aigoual qui compte parmi les points les plus arrosés de France). Les précipitations diminuent progressivement dans le fond des vallées.

Dans la région des Cévennes plus particulièrement, il faut noter la profonde irrégularité des précipitations dont les écarts interannuels peuvent varier du simple au triple. Cette situation est essentiellement liée aux célèbres « pluies cévenoles » auxquelles le haut bassin est soumis. Ce phénomène est lié à la configuration géographique du massif Central qui joue un rôle de barrière orographique, obligeant ainsi les basses couches atmosphériques et les nuages chargés d’humidité poussés par les vents marins du sud-est à une ascendance forcée, qui provoque un refroidissement de l’air et par conséquent des précipitations importantes. Orienté sud-ouest/ nord-est, il forme aussi une limite entre les masses d’air chaud et humide d’origine méditerranéenne et les masses d’air atlantiques plus froides. Ces deux phénomènes conjugués sont à l’origine de précipitations intenses à caractère orageux caractérisées par leur puissance et leur rapidité d’évolution. Ces averses diluviennes peuvent affecter tous les reliefs et se caractérisent par des intensités pluviométriques très élevées pouvant dépasser 80 mm/h. Ces crues brutales et soudaines se manifestent préférentiellement en automne (de septembre à novembre) ou au début du printemps (Mars, Avril).

Source : Météo-france

2.2.4 Occupation du sol du bassin versant

Le bassin versant du Tarn est essentiellement marqué par une importante couverture végétale, inégalement répartie. On peut ainsi noter un contraste très net entre les masses sombres et boisées du socle (massif des Cévennes) et les plateaux calcaires aux allures steppiques des Grands Causses. En

26/04/2006 DIREN25 Languedoc-Rouss effet, les régions de socle du massif des Cévennes se caractérisent par la prédominance d’un couvert forestier assez dense, majoritairement composé de chênes pubescents, d’hêtres et de résineux. A l’inverse, la région des Grands Causses présente une végétation essentiellement de type arbustive et herbacé. Ces milieux ouverts témoignent d’une longue tradition pastorale. Ils sont aussi la conséquence de l’aridité des vastes plateaux karstiques qui présentent une faible capacité de rétention des eaux précipitées. La région des Grands Causses offre donc un paysage caillouteux relativement dénudé malgré les opérations de reboisement entrepris au milieu du XXème siècle.

Ce territoire est depuis longtemps façonné par les activités agropastorales et forestières. Même si l’activité agricole est aujourd’hui moins importante qu’autrefois, les zones agricoles et les cultures permanentes sont peu développées et l’élevage des ovins reste l’activité principale sur les plateaux. C’est dans les vallées cévenoles que l’on retrouve les principales cultures maraîchères et fruitières à faibles extensions. Les éboulis calcaires des versants des Grands Causses sont utilisés pour la culture de la vigne en terrasse et comportent quelques vergers. Les dépressions karstiques (ou dolines) à la surface des causses constituent de bonnes terres et sont également cultivés (céréaliculture).

En ce qui concerne l’urbanisation, le bassin versant du Tarn, à l’image du département de la Lozère, est un territoire profondément enclavé, assez peu peuplé et peu urbanisé (seule la commune de Florac dépasse les 2 000 habitants). Il est important de noter que le relief et les conditions hydrographiques ont conditionné l’implantation humaine. La plupart des communes du territoire se sont développées en fond de vallée à proximité des cours d’eau et des sources.

Source : base de données CORINE Land Cover

26/04/2006 DIREN26 Languedoc-Rouss L’occupation du sol que nous venons de décrire a des influences directes sur le fonctionnement hydrologique du bassin versant :

• L’importance et la densité du couvert forestier dans le massif cristallophyllien des Cévennes contribue à diminuer l’érosion des sols et les mouvements de terrain et modère l’importance du ruissellement sur des substrats réputés imperméables. Dans la région des causses la couverture végétale plus limitée (végétation arbustive et herbacée dominantes) ainsi que l’importance des secteurs de roche à nu favorise l’infiltration vers le sous sol karstique.

• L’activité agricole occupe une superficie négligeable à l’échelle du bassin versant et ne joue par conséquent qu’un rôle limité

• L’urbanisation ne représentant qu’un caractère ponctuel à l’échelle du bassin versant, son influence sur les crues ne peut être que locale : elle se traduira essentiellement par l’aggravation du risque pluvial. Cependant il faut signaler que certaines zones urbaines du bassin versant se situent pour partie en zone inondable et sont par conséquent soumises à un risque fort. C’est le cas par exemple de la ville de Florac qui, disposant de très peu de place pour développer son urbanisation du fait de contraintes physiques fortes (intensité des pentes de versant, et instabilité dans certains secteurs et chutes de blocs), a développé une part importante de son urbanisation dans le lit majeur du Tarnon. (Cf. commentaire hydrogéomorphologique).

2.3 LE FONCTIONNEMENT DES CRUES

2.3.1 Régime hydrologique

On observe en général deux périodes de crue, la première au début du printemps, la deuxième en automne, séparées par une longue période de tarissement en été, et de bas débits relatifs en hivers.

La partie amont du bassin versant du Tarn est une zone de production de crues. Elle présente en effet, de nombreuses caractéristiques favorables à la formation des crues liées à la géologie (imperméabilité du substrat), à la morphologie (étroitesse des vallées) ainsi qu’aux caractéristiques météorologiques (fortes pluies). L’ensemble de ces critères favorise des coefficients de ruissellement élevés et des temps de concentration très courts des écoulements. De fait, les rivières de ce secteur présentent un caractère torrentiel (pentes fortes, capacité de transport élevée, valeur élevée des coefficients d’écoulement). Il s’agit d’une zone de haute énergie où se concentrent les principaux phénomènes de transport solide et d’érosion. Les risques d’inondation sont majoritairement limités grâce à une urbanisation très modeste avec des petits villages situés le plus souvent hors zone inondable.

Dans la partie moyenne du bassin versant, les gorges du Tarn et de la Jonte assurent une fonction nette de transfert des crues. En période de fortes pluies, les temps de montée des eaux sont très

26/04/2006 DIREN27 Languedoc-Rouss rapides et les niveaux atteignent des cotes élevées pouvant aller jusqu’à plus d’une dizaine de mètres au dessus du niveau d’étiage. L’influence régulatrice des terrains calcaires se traduit par une diminution des écarts entre hautes eaux et basses eaux et par des débits d’étiage plus soutenus. Les temps de mise en charge des réseaux karstiques peuvent par ailleurs entraîner un décalage des pointes de crues.

26/04/2006 DIREN28 Languedoc-Rouss 3 DONNEES HISTORIQUES

3.1 DONNEES D’ARCHIVES ET ENQUETES

3.1.1 Recueil des données et méthode d’analyse

La connaissance des crues historiques constitue l’un des deux volets fondamentaux du diagnostic de l’aléa inondation. Elle est directement complémentaire de la cartographie hydrogéomorphologique. La fiabilité des données historiques étant très variable, l’exhaustivité de l’information a été recherchée. De nombreuses sources documentaires ont été consultées pour cela :

• Les études fournies par le comité de pilotage, lesquelles contiennent parfois des analyses historiques, • Le plan existant issu de relevés réalisés lors des crues de 1965, 1982, et 1994, • Les archives départementales de la Lozère, • Les enquêtes auprès des mairies.

Nature des archives consultées

Les recherches aux archives départementales de la Lozère ont porté sur deux séries en particulier :

• la série S qui rassemble toute la documentation du service hydraulique de la Préfecture • la série M qui rassemble toutes les données relatives à la population.

Ces séries sont constituées de documents de tous types : rapports et compte-rendu des ingénieurs ordinaires et ingénieurs en chef, documents administratifs, correspondance officielle des ingénieurs, préfets, sous-préfets, maires et particuliers, avis de notaires ou avocats, délibérations des communautés et des syndics, plans…

La troisième source d’informations importante est constituée d’extraits des délibérations communales et de nombreuses lettres écrites par les Maires au Préfet. Ces lettres peuvent décrire des inondations : les dommages causés, le déroulement de l’événement et ses caractéristiques, les zones atteintes. Enfin d’autres pièces telles que des télégrammes, des documents administratifs (Tableau général des Pertes et dommages occasionnés par les inondations par exemple) dans la série M, les avis et correspondances de notaires dans les archives notariales apportent des données intéressantes.

Considérations pratiques et précautions d’usage

Face aux informations livrées par les archives, il est d’usage d’émettre certaines réserves. La première concerne la qualité des renseignements, la perception des événements ayant évolué au cours de l’histoire, et des exagérations étant toujours possibles (surtout dans les courriers de propriétaires

avril 06 DIREN Languedoc-Rouss sinistrés) lorsque des subventions sont en jeu. Cependant d’une manière générale, la précision des rapports des services publics permet d’accréditer la plupart des informations retenues.

3.1.2 Synthèse des informations recueillies sur les crues du Tarn et de ses affluents

Toutes les données historiques rassemblées nous ont permis d’établir une liste chronologique des dates recensant une inondation. Les informations recueillies montrent que le bassin versant du Tarn et de ses affluents est soumis de manière fréquente et répétitive à des crues soudaines et de forte intensité qui s’avèrent souvent être dévastatrices pour les habitations et les infrastructures de communications (routes, ponts) situées dans les vallées. Depuis le XVIIe siècle (1606), les récits font état avec plus ou moins de détails d’une cinquantaine d’épisodes ayant entraîné des dégâts ou des pertes en vies humaines.

Dans cet ensemble, les événements les plus importants sont ceux de 1697,1900, 1965, 1982, et 1994. La plus forte crue observée est celle du 20 septembre 1900 qui a atteint les niveaux les plus élevés relevés de mémoire d’homme sur l’ensemble de la vallée (8 m à Florac et 12 m à Sainte-Enimie par rapport au lit d’étiage). Plus près de nous, les crues de septembre 1965, novembre 1982 et septembre 1994, constituent également des épisodes majeurs dont on a une bien meilleure connaissance de la cinétique et de la spatialisation à travers des témoignages fournis et des relevés précis des plus hautes eaux.

A l’échelle du bassin versant, les communes les plus touchées par les inondations de manière plus où moins récurrentes sont : Florac (Tarn, Tarnon) ; Le Pont-de-Montvert, Quézac, Sainte-Enimie, Les Vignes (Tarn) ; Meyrueis (Jonte). Souvent construites dans des plaines alluviales marquant la confluence de plusieurs cours d’eau ou présentant des zones urbanisées en bordure du cours d’eau, ces communes sont particulièrement vulnérables.

26/04/2006 DIREN30 Languedoc-Rouss Parmi toutes les informations obtenues, les principales été intégrées dans la base de données numériques, où elles sont précisément localisées. Cette synthèse chronologique est présentée dans les tableaux pages suivantes :

26/04/2006 DIREN31 Languedoc-Rouss

CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents

Données Sources Cours Date Communes Détails hydrologi d'eau Bibliographi ques Archives Presse e Bull. Soc. 1606 - inondations. AD48 Lettres 1849 •Florac, Quézac : Florac Tarn août 1657 - les ponts de Florac et de Quézac sont détruits ou fortement Quézac Tarnon dégradés. •Florac : - "l’eau emporta les entrées et toutes les murailles de nos deux grands ponts de la Bécède et du Tarn, laissant seulement les arceaux des bouts du dit pont de la Bécède et celui du milieu couverts ayant emporté les quais aiguilles sorties et murailles jusqu’au castanet de Fourmarès d’Yzac St Julhan que l’eau couvrait sur le chemin jusqu’au plus bas. Et du côté de Florac a non seulement emporté les murailles de notre petit pré qui touche Livre de Florac le pont mais encore un gros murier, couchés les deux qui restent, raison de Saint Julhan Tarn emporté les arbres du Rebeiral et au bout du pré, même un noyer AD48 : PER 17 août 1697 Jean Velay, d'Arpaon Mimente grand et plusieurs chênes. Le champ au dessus du pré ayant été 42 1901 viguier de Le Pont de Montvert labouré trois fois et semé de raves a été couvert d’eau jusqu’au Florac plus haut et au dessus du chemin du Jouquet environ douze cannes". - "Enfin l’eau de cette rivière est allée jusqu’à la muraille de la vigne du Jouquet" "Le pont du Tarn a été emporté seulement du côté de Florac et l’eau est venue jusque bien près de la clède du sieur Pons et lui a emporté […] les moulins foulons du pont du Tarn et les maisons plus basses".

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 32 •Saint Julhan d'Arpaon : - "Cette grande quantité d’eau vient de la rivière de Mimente, ayant emporté le pont de bois de Montvaillant, le moulin de l’huile qui le touche, l’écluse dudit moulin, le pont de St Julhan d’Arpaon". •Le Pont de Montvert : - " il a emporté le pont de pierre de Valmalette, […] les maisons et jardins qui avaient été faits de nouveau près le dit pont, le moulin de Jacques Pons, le grand pont du dit lieu, […] les maisons paillères de Pelatan, la Tronche, de Says hôte, de Guin de la place, de Talon avec ses moulins, la maison de Nouvel Maréchal et Roque". - "l’eau monta à notre pré du gourg de la Roche […] et emporta une bonne partie de la muraille du côté de la rivière". 1705 Florac Tarn - "inondation extraordinaire" provoquée par le Tarn. AD48 Tarn 1722 Florac Tarnon - dégâts occasionnés par les eaux. AD48 Mimente octobre et Tarn novembre Florac Tarnon - les Cévennes sont ravagées par les eaux. AD48 1732 Mimente octobre et Tarn novembre Florac Tarnon - "inondation extraordinaire". AD48 1745 Mimente 04 novembre AD30 : C Rougé Meyrueis Béthuzon - inondation du Béthuzon à Meyrueis. 1745 1827 (1959) 14 novembre - maisons détruites par le Tarnon à Florac après une tempête AD30 : C Florac Tarnon 1766 qui a duré huit jours 1827 octobre et Etats du AD48 : 1 novembre Tarn - inondations. Gévaudan PER 201 1780 tome VIII

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 33 Tarn Etats du AD48 : 1 1793 Florac Tarnon - "inondation désastreuse". Gévaudan PER 201 Mimente tome VIII Etats du 08 novembre AD48 : 1 Tarn - inondations. Gévaudan 1808 PER 201 tome VIII Etats du AD48 : 3 1815 Tarn - inondations. Gévaudan PER 201 tome VIII AD48 : Dossier demande de cote de la digue dans la 1827 Bédouès Tarn - crue du Tarn crue : 555 commune de m Bédouès, 1866 7 S 154 - M. Bosc demande la surélévation de la chaussée au bord de la rivière de Bétuzon à Meyrueis afin de la protéger des crues (elles AD48 : 7 S 1828 Meyrueis Bétuzon risque d’être emportée). 174 - Demande de construction d’un barrage au bord du Bétuzon à Meyrueis pour protéger les habitations des crues. Etats du AD48 : 4 1841 - inondations Gévaudan PER 201 tome VIII

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 34 CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents

Sources Cours Données Date Communes Détails d'eau hydrologiques Bibliographi Archives Presse e - Crues du Tarn et du Tarnon, dégâts immenses. - "des torrents impétueux déracinaient les arbres, les entraînaient ainsi que d’énormes blocs de rochers sur des propriétés cultivées ou sur les AD48 : 1 PER 201 routes, renversant des murs de soutènement et de clôture, déposant AD48 : rapport des 17 octobre Tarn sur les chaussées des tas considérables de galets et de limon. Tandis Ponts et

1846 Tarnon que les voies de communications étaient ainsi dégradées et Chaussées du 28 interceptées, la crue subite des rivières et l’élévation prodigieuse des septembre 1847 eaux […] emportaient ou endommageaient considérablement les ponts 7 S 155 et les usines construits sur cette rivière". - Barrage emporté par la crue. •Vébron : - "près de Vébron le pont de la route nationale a été emporté". •Ste-Enimie : 17 et 18 Vébron Revue Lou -"le moulin appartenant à Pierre Coudere a été presque entièrement AD48 : PER 16 octobre 1849 Meyrueis Païs, p. 212 démoli". •Meyrueis : - "la maison de Pierre Poujol a été détruite" Inondations. 26 septembre Tarn •Florac : AD48 : PER 42 Florac 1866 Tarnon - "Le canton de Florac est complètement ruiné, la maison d'habitation 1901 du petit domaine d'Hierle a été emportée par les eaux du Tarn". 17 et 18 Meyrueis •Meyrueis : Etude octobre 1872 - maison détruite. hydraulique sur le territoire de la commune de Meyrueis,

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 35 STUCKY Ingénieurs Conseils SA, août 1995

•Florac : Tarnon : 8,70 m au AD48 : PER 42 1875 Florac Tarnon "les eaux du Tarnon pénétrèrent en ville et causèrent de graves Pont de la Béssède, 1901 dommages dans nos vallées". à Florac - Tous les cours d'eau du département sont en crue. •Florac : 29 au 31 Tarn : 3,90 m - Le Tarnon atteint la hauteur de 4,25 m, l'inondation s'étend dans la décembre Florac Tarn Tarnon à Florac : AD48 ville même, l'eau sur la route nationale monte jusqu'à mi-jambe ; 1888 4,25 m cette route est coupée en amont de la ville à cause d'un pont obstrué par les matériaux déposés. •Pont de Montvert : - "La vallée du Tarn a eu sa large part dans le désastre, la rivière, grossie par une véritable trombe d'eau, a débordée sur tout son Pont de parcours et dévasté prés, champs, vignes,.. Partout les riverains ont été Montvert fort maltraités". Florac Le •Florac : Tarn : 7,50 m sur 50 Moniteur 20 au 22 - "le niveau atteint par les eaux a été un des plus forts connus de m au Pont de Sainte- AD48 : 1 PER 204 de la septembre Tarn mémoire d'homme". Montvert Enimie AD48 : 1 PER 205 Lozère 1890 •Sainte-Enimie : Tarn : 9 m à Sainte- La Malène Courrier de - "toutes les maisons situées sur la rive droite ont dû déménager le rez- Enimie Les Vignes de-chaussée qui a été inondé. Les jardins et toutes les propriétés la Lozère riveraines ont subi des dégâts considérables. - "notre rivière s'est gonflée dans d'énormes proportions, détruisant tout sur son passage, noyant beaucoup d'animaux ... les dommages sont considérables et nos populations sont gravement atteintes dans leurs intérêts". Pont de •Pont de Montvert : Montvert 25 janvier 1891 Tarn - "le Tarn a grossi dans de fortes proportions et a tout balayé sur son AD48 Florac passage, semant la ruine et la désolation".

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 36 - Nombreuses crues dans les Cévennes et les communes riveraines du Tarn. Inondations du Tarn, du Tarnon et de la Mimente. - Plus grosse crue de la Mimente depuis 1875. •Pont de Montvert : AD48 : 1 PER 212 Pont de - "la maison de Monsieur Allier est emportée et les murs du quai de AD48 : rapport de Montvert Tarn 21 octobre la rive gauche sont détruits. Le niveau dépasse d'environ 2,5 m la crue l’ingénieur ordinaire La Croix de Florac Tarnon 1891 de septembre 1890. du 21 novembre la Lozère Sainte- Mimente •Sainte-Enimie : 1896 Enimie - Elévation du niveau du Tarn de 7 m en une heure."Le Tarn submerge 7 S 155 les basses maisons de Sainte-Enimie jusqu’au premier étage et au delà".

- Crue du Tarn. AD48 : Extrait du 09 au 12 Saint Fréjet •Saint Fréjet du Tarn: rapport du préfet Tarn janvier 1898 du Tarn - Demande de subvention pour la réparation de la digue du moulin des de 08/1898 vignes. AD48 : 7 S 155 •Florac : AD48 : Rapport du 12 septembre Florac Tarnon "une chaussée a été emportée par l’inondation […] la crue […] a conducteur 1898 emporté la digue établie sur la commune". subdivisionnaire

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 37 CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents

Sources Cours Données Date Communes Détails d'eau hydrologiques Bibliographi Archives Presse e •Florac : - Le Tarn et son affluent le Tarnon ont subitement grossi, le niveau s'est élevé de 5 m environ ; "les eaux ont pénétré dans les caves des maisons situées à proximité de la rivière". - Plainte au sujet de la construction d’un épi de défense contre les inondations 12 novembre Tarnon dues aux crues. AD48 : 7 S 162 1898 Florac Tarn "… demande l’autorisation de reconstruire un barrage emporté par la dernière inondation". •Rousses : "par suite de la crue survenue le 12 novembre, une digue établie sur la rivière du Tarnon a été endommagée en plusieurs points". •La Salle-Prunet : AD48 : 7 S 155 - La crue a démoli une prise d'eau. La Salle Tarn AD48 : arrêté - Demande de "réparer la chaussée située à 300 mètres en aval du village". Le Moniteur de la 1900 Prunet Mimente préfectoral •Florac : Lozère Florac Jonte AD48 : E 020 03 - Il y a trois ponts d’emportés et un endommagé. AD48 : 7 S 160 - Le peu de voûte [d’un pont] qui reste est sur le point de crouler. Florac Ispagnac Prades 19 au 21 Sainte-Enimie Tarn "dégâts importants". AD48 septembre 1900 Saint Chély du Tarn La Malène

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 38 - Les ravages du Tarn sont très importants. "Tout est emporté : ponts, routes, Quelques maisons, forêts, prairies et, malheureusement aussi, vies humaines parfois !" remarques - De nombreuses routes sont coupées ainsi que les communications (lignes sur les crues télégrapgiques) ; 32 ponts sont écroulés ou hors d’usage". cévenoles, - "Cependant c’est … sur le Tarn supérieur que le désastre fut le pire. Les Pardé M, p. maxima cotés jusqu’aux Vignes, au milieu des Causses, n’ont jamais été 239-264, égalés et il y eut d’assez nombreuses victimes". Actes du - La pluspart des ouvrages sur le Tarn ont été emportés lors de cette crue. En quatre vingt plus du pont en bois à l’amont de Florac et du pont de Sainte-Enimie, le pont en sixième aval de Florac a finalement cédé ainsi que les pont de Monbrun, de la Malène et Congrès du Rozier. National des •Pont de Montvert : Sociétés - " les ponts de Rieumalet et du Martinet balayés, celui du Tarn très endommagé, Savantes, cinq maisons entièrement rasées". Montpellier, Pont de •Florac : 1961. Montvert - La ville est en partie inondée, nombreux ponts détruits. AD48 : PER 58 1961 Florac Tarn - Le Tarnon grossi par la Mimente a atteint la cote 7,7 m au niveau du pont de la Tarn : 12 m à Sainte- AD48 : 1 PER 207 Etude 28 et 29 Ispagnac Tarnon Béssède ; le pont de bois a été emporté, mais arrêté par le nouveau pont en Courrier de la Enimie AD48 : 7 S 154 hydraulique septembre 1900 Sainte-Enimie Mimente pierre, il a formé barrage et détourné les eaux du Tarnon, grossies de celles de Lozère Tarnon : 8 m à Florac AD48 : PER 42 sur le Jonte la Mimente sur la rive gauche ; toute la partie basse de Florac a été inondée AD48 : 1 PER 205 territoire de Vebron jusqu'au seuil de l'Hotel Melquion ; la rue de la Poste était transformée en un la commune Meyrueis torrent impétueux profond de 1,70 m. de Meyrueis, - "murs renversés, maisons ensablées, immenses et inextricables barrages STUCKY formés par des amoncellements d’arbres, de meubles, de véhicules enchevêtrés. Ingénieurs Des trouées, larges de 30 m et perpendiculaires au Tarnon, traversaient Conseils SA, l’extrémité sud de Florac". août 1995. - Repère de crue nivelé à la côte 548,43 m NGF au niveau de la maison

Henriette en RG à l’aval immédiat du Pont-Neuf Expertise de •Ispagnac : la carte - De nombreux dégâts affectent tous le territoire de la commune inondation de la d’aléa route) et les rives du Tarn (vieux pont) inondation - Galets déposés dans le vallon d’Ispagnac et ses vergers. sur les •Sainte-Enimie : - Niveau le plus élevé depuis 1760 : les dégâts sont très importants et les communes communications interrompues. d’Ispagnac, - "l’étale avait atteint dix huit mètres, couvrant le troisième étage des maisons Montbrun et Q

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 39 de la Grand’rue, coupant le superbe pont au pied duquel embarquent les Quezac. touristes, détruisant trois maisons, et plusieurs kilomètres de route". LRCPC - "le moulin a été emporté et le pont construit au XIIIe siècle a cédé pour la Clermont- première fois". Ferrand 2004 - "Une laisse de crue de 1900 a été nivelée sur le mur du café de la Vienne à 474,42 m NGF". •Le Rozier : "lAu Rozier, le Pont de la Muse, qui relie la Lozère à l’Aveyron ne conserve qu’une arche sur trois"l. •Vebron : - " […] le moulin […] avait été emporté par le Tarnon".

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 40 CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents

Cours Données Sources Date Communes Détails d'eau hydrologiques Archives Bibliographie Presse Etude hydraulique sur le territoire de la La Jonte 08, 09, 12 et commune de Le 13 octobre Meyrueis - nombreux dégâts. Meyrueis, Béthuzon 1907 STUCKY Ingénieurs Le Brèze Conseils SA, août 1995 - érosion importante par les eaux du Tarn du mur du chemin de fer. 1911 Tarn AD48 : 7 S 265 "cette berge actuelle se trouvant bien en arrière de la berge cadastrale". •Ispagnac : - "le Tarn est sorti de son lit d'Ispagnac au Rozier et semaine du 10 Ispagnac Tarn les dégâts matériels sont importants. AD48 octobre 1920 Les Vignesr •Les Vignes : - "Aux Vignes la route est coupée". 1er et 02 Tarnon : 3,80 m le décembre Florac Tarnon AD48 : 7 S 502 1er à Florac 1921 - Crue du Tarn. AD48 : - "D’après les renseignements recueillis, les crues du Observations de Tarnon précèdent habituellement celles du Tarn, et l’ingénieur à propos décembre cela justifie l’installation de l’échelle sur le Tarnon… Tarn du service 1924 mais il arrive parfois que les crues du Tarnon et celles d’annonce des du haut Tarn ne sont pas en concordance et qu’une crues, 22 avril 1925 crue importante sur le Tarn n’est pas annoncée par un 7 S 504 gonflement du Tarnon. Cela s’est produit pour la

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 41 dernière fois, au mois de décembre dernier. Une crue importante et brusque du Tarn a échappé aux prévisions et son arrivée à Millau a produit une émotion légitime, en raison de la menace qu’elle comportait pour les quartiers bas de la ville".

•Florac : 2 mars 1930 Florac Tarnon - Crue du Tarnon : Il atteint la cote 5,9 m au Pont de la AD48 : 7 S 335 Béssède. - "étant donné que les précipitations importantes sont provoquées par le vent du sud (direction sud-nord), il arrive généralement que le Tarnon et la Mimente grossissent d’abord ; le Tarn ne grossit qu’ensuite avec un décalage assez sensible sur les autres cours d’eau et moins abondamment que ces derniers réunis. …Mais au cours de la dernière crue, nous avons constaté que l’influence propre du Tarn pouvait ne pas être négligeable… en effet dans la nuit du 30 Bédouès septembre au 1er octobre il a plu très peu dans le Tarn : AD48 : Rapport du 30 septembre Les Vignes Tarn bassin du Tarnon, mais il pleuvait dans le bassin de la 4,60 m au Pont de subdivisionnaire 10 au 1er octobre Vébron Tarnon Mimente et une pluie diluvienne s’abattait dans le la Bécède octobre 1933 1933 Le Pont de Montvert Mimente bassin du Tarn (région de Pont-de-Montvert). 6,50 m au Pont du 7 S 516 Sainte-Enimie • Pont de Montvert, Bédouès :, Tarn - Le Tarn a presque atteint le niveau de 1900. Terrains en pente ravinés, terrains en plaine submergés. •Vebron : - Dégâts importants à Vébron. liés au Tarnon. •Florac : Une crue moyenne de 4m60 a été enregistrée à l’échelle du Pont de la Bécède tandis qu’à l’échelle auxiliaire du Pont du Tarn les eaux atteignaient 6m50 (hauteur constatée le lendemain d’après les traces

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 42 laissées par les eaux sur la berge). " •Sainte-Enimie : - "Une forte crue a été ressentie dans la nuit à Sainte- Enimie".

•Florac : - "La ville de Florac entendit avec frayeur une trombe 29 octobre Florac d'eau dévaler les pentes du Causse Méjean, AD48 1933 entraînant dans la plaine dans la plaine des amas de graviers". Tarnon : 4,30 m au octobre 1943 Florac Tarnon Crue du Tarnon. pont de la Béssède, AD48 à Florac 21 et 22 mars Tarn Tarnon au pont de Florac Crue du Tarn. AD48 1956 Tarnon la Béssède : 4,20 m Revue du club 30 septembre Tarnon : 4,90 m à cévenol, Les Florac Tarnon AD48 1958 Florac inondations cévenoles

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 43 CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents

Cours Données Sources Date Communes Détails d'eau hydrologiques Archives Bibliographie Presse Etude hydraulique sur le territoire de la La Jonte commune de 10 décembre Le Meyrueis - Nombreux dégâts. Meyrueis, 1959 Béthuzon STUCKY Ingénieurs Le Brèze Conseils SA, août 1995

Tarnon : 4,30 m au 08 novembre Florac Tarnon pont de la Béssède, 1962 à Florac

30 octobre au - Crues du Tarn et du Tarnon. Tarnon : 5,70 m au Tarn 06 novembre Florac - "les hautes vallées du bassin du Tarn ont été plus épargnées pont de la Béssède, AD48 Tarnon 1963 en 1958 et les 5-6 novembre 1963". à Florac

Expertise de la - "Cette crue du Tarn a engendré des dommages très carte d’aléa important dans toute la vallée. Paradoxalement les données inondation sur les Quezac fournies par la littérature sont peu nombreuses ": 25 et 26 communes Sainte- Tarn •Florac : septembre d’Ispagnac, Enimie Tarnon - "Au niveau de la Maison Bertrand (maison en aval immédiat 1965 Montbrun et Florac du Pont de la gare en rive droite), le propriétaire à relevé les Quezac. crues importantes depuis 1965 (côte 543,56 NGF). LRCPC Clermont- •Quezac : Ferrand 2004 - Le hameau de la Rochette (maison Labeaume) a été inondé par la crue du Tarn qui a atteint la côte 528,8 NGF.

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 44 •Sainte-Enimie : - Dans le bourg, au niveau de l’église, une laisse de crue atteint la côte 473,19 NGF. - au niveau du Pont de Saint-Chely du Tarn à la côte 463, 10 NGF cette crue est la deuxième plus forte crue connue après celle de 1900 qui se situe 1 mètre plus haut.

Tarn Tarn : 5,20 m à 1er et 02 Florac •Florac : Midi Libre Tarnon Florac AD48 : 1 PER 106 novembre Sainte- - L'immeuble de monsieur Jean Roux a subi d'importants La Lozère Mimente Tarnon : 4,30 m à AD48 : 1 PER 238 1968 Enimie dégâts et de nombreuses caves ont été inondées. Nouvelle Florac Tarn Tarn : 2,30 m 03 avril 1971 - Crues du Tarn et du Tarnon. Tarnon Tarnon : 3,00 m Tarn : 2,00 à 2,80 m 02 décembre Tarn - Crue du Tarn à Florac. à Florac Florac 1973 Tarnon - Crue du Tarnon. Tarnon : 1,80 m à 2,10 m - Tarn en crue, importants dégâts. De nombreuses communes Florac sinistrées du fait des inondations exceptionnelles. Les Vignes •Sainte-Enimie : La Malène -"La route est coupée par les eaux". Etude hydraulique Laval du Tarn •Florac : sur le territoire de la 20 au 29 Tarn Tarnon - Le Tarnon est monté de 4,70 m en 8h. commune de Tarn : 4,36 m septembre Sainte- La Brèze •Meyrueis : AD48 Meyrueis, Tarnon : 3,70 m 1980 Enimie Le - Secteur de la Plaine et de la Piscine : le pont à l'aval est en STUCKY Ingénieurs Montbrun Béthuzon charge et l'eau passe le parapet de la route et inonde la Conseils SA, Quézac piscine. En rive droite les tennis sont inondés. août 1995 Ispagnac - Conillergues : le pont sur la Brèze est en charge. Meyrues - Ferrussac : le pont sur le Béthuzon est en charge et les parties basses de la maison en rive droite sont inondées.

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 45 - Roquedols : inondation des caves des maisons en rive gauche. - Maison Boyer : cette habitation récente en rive gauche est à la limite des plus hautes eaux.

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 46 CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents

Sources Cours Données Date Communes Détails d'eau hydrologiques Bibliographi Archives Presse e •Meyrueis : - D’importants dégâts affectent les trois cours d’eau qui traversent la commune : - La maison de retraite à la confluence avec la Brèze est inondée de 30 à 40 cm sur le parking et le rez-de-chaussée. Quai du pont vieux, les eaux de la Jonte atteignent la route et les habitations en rive droite. En Etude aval du village la scierie est inondée. Le Pont Jeanne d'Arc est en hydraulique charge, et des caravanes sont emportées au camping de Capelan ? sur le •Sainte-Enimie : territoire de Tarn - "à la suite de la tempête, [les dégâts] sont particulièrement Tarn : 5,20 m la commune Meyrueis 08 novembre Tarnon spectaculaires […] dans les Gorges du Tarn. Le Tarn a provoqué en Tarnon : 6,90 m au de Sainte-Enimie AD48 Midi Libre 1982 Brèze effet des dommages qui sont comparables à ceux de la crue de 1965, pont de la Meyrueis, Florac Béthuzon qui avait été catastrophique. A cette époque, les eaux étaient montées Béssède, à Florac STUCKY de onze mètres. Or dimanche, elles s’élevaient à dix mètres. A Sainte- Ingénieurs Enimie, l’eau atteignait le premier étage de maisons riveraines". Toute Conseils la partie basse du bourg était couverte par 5 m d'eau. SA, •Florac : août 1995 - Dans la ville, des caves ont été inondées et les rez-de-chaussée des maisons situées en bordure du Tarn ont souffert du passage des eaux, le quartier du Jouquet a été inondé, le pont de Barre sur le Tarnon a subi quelques dégâts, la voûte étant dégradée sous les effets du courant et le parapet détruit par les troncs emportés par le courant. Ruisseau 28 septembre •Lanuéjols : Lanuéjols de 1986 - Inondations dans le centre ville du village. Garènne

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- Crues les plus importantes dans la vallée du Tarn depuis 1900. •La Malène : -"il y a plus de 2,5 m d’eau dans les bâtiments ( sanitaires) du camping municipal". •Sainte-Enimie : - " le parking qui longe le Tarn ainsi que la route départementale 907 avaient disparu sous les flots". •Florac : - RD907bis coupée entre Florac et Sainte-Enimie. •Meyrueis : - Ethymologiquement, Meyrueis signifie "au milieu des ruisseaux". - L’inondation est généralisée dans toute la vallée du Béthuzon : - A Ferrussac, les jardins et les berges à l'aval du pont sont fortement détériorés et le débit du Béthuzon est estimé entre 70 et 80 m3/s - A Roquedols les caves des habitations sont atteintes. - A Maison Boyer, l'eau atteint le pied de la maison et les champs à l'amont sont inondés. De la maison Boyer au passage submersible on observe de nombreuses érosions des berges, dégradation de la route à Ferrussac. Davy (1956). - Au niveau du passage submersible, les orifices d'écoulement sont Etude hydraulique Tarn totalement obstrués. Les affouillements à l'aval sont considérables au sur le Tarnon raccordement avec le Valat de la Vinade en rive gauche. Des Sainte-Enimie AD30 : 1 M territoire de Le Petit Béthuzon débordements se produisent en rive droite dans le parc boisé, et en Tarn : Montbrun 1159, 7 M la commune Méridional, 05 novembre Brèze rive gauche sur la route. 6,65 m à Montbrun Florac 1160, 7 M de 05 et 06 1994 Jonte - Du passage submersible au quai de la barrière : le pont amont est en 4,70 m à Sainte- Meyrueis 2041, 3 S 1- Meyrueis, novembre Ruisseau charge et des débordements se produisent sur la route en rive gauche. Enimie Lanuéjols 332 et 7 S 571 STUCKY 1994 de L'appui aval du pont est fortement affouillé et des brèches dans le Ingénieurs Garènne parapet apparaissent. Au niveau du seuil, les eaux débordent sur le parapet en pierre et créent des brèches importantes Conseils 50 cm d'eau sur la route à la maison Vivier (bijouterie) et 100 cm dans SA, l'hôtel de l'Europe, légèrement en contrebas. août 1995 - Place d'Orléans - Place Sully : l'inondation est généralisée et touche plus particulièrement les habitations et les commerces en rive gauche. 26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 7 cm dans le supermarché SPAR place d'Orléans, le haut des grilles du 48 monument aux morts est atteint, 140 cm à "Fremyc" et à l'école, 180 cm dans la boulangerie, passerelles détruites et ponts endommagés. CHRONOLOGIE DES CRUES RÉPERTORIÉES sur les bassins du TARN et des ses affluents Données Commu Cours Date Détails hydrologique Sources nes d'eau s

avril 06 DIREN Languedoc-Roussillon/ SIEE -AE 04 07 22

•Meyrueis : - La crue de la Jonte : elle est proche de celle de 1982. Débit estimé à Meyrueis au Pont Vieux : 350 à 400 m3/s, à Fabriques : 90 à 100 m3/s, à Salvinsac : 50 à 70 m3/s,. - Salvinsac : le niveau n'atteint pas le chemin, le camping à l'aval du village est hors d'eau. - Dans le secteur des Fabriques, des épanchements se sont produits en rive gauche, évitant les débordements en rive droite. Les plus hautes eaux sont environ 40 cm en-dessous de la berge haute rive droite. Sur le seuil de prise du moulin d'Ayres, la lame d'eau dépasse les 2 m. - Les zones basses du camping "le Près du Charlet" sont sous l'eau d'environ 1,50 m à l'amont et 2,50 m à l'aval. Le niveau atteint le pied du bâtiment sanitaire. Le pont à l'aval est en charge et déverse. Jusqu'à la confluence avec la Brèze, les seuls dégâts concernent la ripisylve. Le dancing est largement hors d'eau. Des débordements se sont produits sur le pont des Six Liards en rive droite. Davy - Près de 1 m d'eau dans le rez-de-chaussée de la maison de retraite. Les dégâts y sont (1956) considérables. . - A l'amont du pont Jeanne d'Arc, les niveaux inférieurs de habitations en rive gauche sont Etude inondés. Le parking en rive gauche est sous 1,80 m d'eau. Le pont est en charge et des hydrau déversements sur le tablier ont été observés. A l'aval de ce pont, on note des affouillements de la lique route en rive gauche, ainsi que la destruction des murs de bordure des propriétés en rive droite. sur le 1,50 m à la pharmacie en rive gauche. La place Louis XV est sous 2 m d'eau au maximum de la territoi crue. La Jonte se déverse en rive gauche par les brèches créées dans le parapet en pierre et à AD30 : 1 M re de travers les bâtiments (restaurant...) Tarn : Le Petit 05 Béthuzo 1159, 7 M la - Au pont vieux, l'eau atteint la limite supérieure du tablier et passe par la route. Le niveau 6,65 m à Méridional, novem Meyruei n 1160, 7 M comm maximum lu à l'échelle limnimétrique atteint 4 m. Montbrun 05 et 06 bre s Brèze 2041, 3 S 1- une de quai du pont vieux : les zones basses sont noyées, suite aux débordements directs et à 4,70 m à novembre 1994 Jonte 332 et 7 S Meyru l'effondrement des murets en bordure de la RD 986. Des hauteurs de près de 2,50 m sont Sainte-Enimie 1994 571 eis, mesurées en certains endroits. La scierie est touchée. Sur la route, l'eau atteint les niveaux bas du STUC camping "la Pègue", ainsi que l'accès à la station d'épuration. KY Les deux banques, la Poste, la perception et le syndicat d'initiative ont été durement touchés. Ingéni Dans les hôtels, il y avait 40 cm à 2 m d'eau. eurs L'eau est passée par dessus le pont de fer. Conse - Le pont et le moulin de Capelan ont subi des dégâts importants. Seule la voûte du pont a résisté. ils SA, Les embâcles sous le pont pourraient être à l'origine de l'aggravation des débordements et des août dégâts à ce niveau, en particulier par obstruction de l'arche en rive droite. Les bâtis du moulin en 1995 bordure de la rivière sont endommagés. La maison la plus basse est fissurée. - Au camping de Capelan, situé dans le lit moyen de la Jonte, les inondations ont gagné la quasi totalité de la surface. Le niveau atteint le sol du bâtiment principal, et le bas du mur de soutènement de la route aux extrémités amont et aval du camping. D'après le propriétaire, ces niveaux sont supérieurs d'environ 1 m par rapport à ceux de 1982. Une quinzaine de mobil-homes 26/04/2006 ont été emportés par les flots. Ceux-ci ont contribué à l'arrachage de la végétation et des DIRENarbres. Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 50 Des traces, à près de 3 m de haut, sur l'écorce des arbres qui ont résisté, attestent de la violence des écoulements. •Lanuéjols : 11 novem La Lozère Tarnon crue du Tarnon bre Nouvelle 1994 Sainte- Tarn : 4,09 m 24 Enimie Tarn •Sainte-Enimie : à Florac janvier Meyruei Midi Libre Jonte "le Tarn a envahi le village en milieu de journée" Jonte : 2,50 m 1996 s à Meyrueis Florac - Crues du Tarn et du Tarnon. Florac •Montbrun : Tarnon : 4,10 06 Montbru Tarn - Dégâts au terrain de camping. Dégâts de voirie. m à Florac La Lozère octobr n Tarnon •Sainte-Enimie : Tarn : 6,80 m Nouvelle e 2000 Sainte- - Des commerces inondés. 50 à 80 cm d'eau dans les magasins. Le mur situé près de la à Montbrun Enimie Gendarmerie s'est écroulé.

26/04/2006 DIREN Languedoc-Roussillon/S.I.E.E AE 04 07 22 51 4 ANALYSE HYDROGEOMORPHOLOGIQUE ET HISTORIQUE

L’application, selon la méthodologie décrite précédemment, de l’analyse hydrogéomorphologique et historique aboutit à la délimitation de la zone inondable au sens hydrogéomorphologique. Ces résultats s’appuient d’une part sur l’interprétation stéréoscopique des photographies aériennes et d’autre part, sur les observations de terrain effectuées au printemps 2004. L’ensemble des données disponibles auprès de la DDE de la Lozère et du SIVOM des Gorges du Tarn (cf. bibliographie) ont également été exploitées.

L’objectif de ce chapitre est de présenter et d’expliquer les spécificités des zones inondables cartographiées. Le commentaire s’organise en fonction d’unités géographiques homogènes qui à l’exception du Tarn divisé en deux sections (Haute vallée et Moyenne vallée) correspondent aux bassins-versants des principaux cours d’eau étudiés. Exposé d’amont vers l’aval il suit l’ordre des cartes au 1/25 000e, et peut être présenté de la manière suivante : 1. La haute vallée du Tarn De la source au Pont-de-Monvert, Du Pont-de-Monvert à Cocurès, De Cocurès au Pont du Tarn (confluence avec le Tarnon). 2.. La moyenne vallée du Tarn 3. Le Tarnon et la Mimente Le Tarnon La Mimente 4. La Jonte La Jonte amont et ses affluents : La Brèze et le Berthuzon La Jonte aval, de Meyrueis à la confluence avec le Tarn 5. Les autres affluents Le Ruisseau de Garenne Le Trévezel La Dourbie

avril 06 DIREN Languedoc-Rouss

L’atlas cartographique présente successivement les cartes aux 1/25 000e sur la totalité de la zone d’étude, suivies des zooms au 1/10 000e. Sur chaque planche au 1/25 000e, un renvoi systématique est fait aux zooms concernés (par le numéro de la planche et la pagination). Le commentaire de carte suit l’organisation des planches au 1/25 000e.

4.1 LA HAUTE VALLEE DU TARN

Sur un parcours d’une trentaine de kilomètres entre sa source et la confluence avec le Tarnon (en aval de Florac), le bassin du Tarn supérieur, se développe dans les terrains cristallins (granites, schistes) qui arment les contreforts des massifs du Mont Lozère et du Bougès, situés en plein cœur du Parc des Cévennes en limite entre les département de la Lozère et du Gard. Ce secteur se distingue du reste de la vallée par un caractère montagneux franchement affirmé et par une grande torrentialité qui traduit l’intensité des dynamiques érosives sur les versants.

Au sein de ce tronçon, on peut distinguer plusieurs sous-unités homogènes :

4.1.1 De la source au Pont de Monvert (planche 1 au 25.000e p. 38 )

Le Tarn prend sa source à 1550 m, au pied du Col des Finiels sur le versant méridional du Mont Lozère. Sur ces premiers kilomètres, il a l’aspect d’un petit ruisseau qui collecte les eaux des multiples petits torrents et ravines qui drainent les flancs du Pic de Cassini et du Chaumadou. Sa vallée se dessine véritablement à partir du Mas Camargue à proximité du hameau de l’Hôpital. A ce niveau, le cours

26/04/2006 DIREN53 Languedoc-Rouss d’eau s’écoule à la surface d’un petit plateau encadré par des reliefs granitiques aux croupes arrondies. La pente est faible, et sur quelques kilomètres, la rivière a dégagé une petite plaine alluviale "la plaine du Tarn" où son lit méandre dans un paysage de landes et de tourbières.

A l’entrée du village de Pont-de-Montvert (planche 1 au 10.000e p. 64), le lit du Tarn présente une rupture de pente importante, avec un seuil naturel de plusieurs mètres de haut formé par l’affleurement du substrat rocheux résistant dans le lit mineur (cf. photo).

Seuil rocheux sur le Tarn en amont de Pont-de-Montvert

Depuis la RD 998, celui-ci est particulièrement visible, notamment sous la terrasse alluviale ancienne où est installé le camping de Pont-de-Montvert, dont il constitue le soubassement. Cet affleurement forme un point dur naturel qui protège la terrasse des érosions latérales, et induit une inflexion brutale du lit mineur vers la rive droite. De par sa configuration, ce secteur se caractérise par des phénomènes hydrauliques complexes lors des crues, engendrant un fort hydrodynamisme. A noter qu’un vallon incisé dans le versant dominant (au sud-est) peut engendrer des inondations localisées, de type ruissellement pluvial, accentuées sur ce lambeau de terrasse qui domine le lit du Tarn. Au droit du village, le Tarn se grossit des apports du Rieumalet, au nord, ainsi que des eaux du ruisseau du Martinet au sud. Dans cette traversée, lit mineur et lit moyen prédominent au sein de la plaine alluviale étroite, délimitée par des versants raides. Le centre de Pont-de-Montvert est partiellement construit dans la plaine alluviale, à la limite avec le versant. Toute sa partie basse, construite le long du lit mineur est inondable, y compris les quartiers situés à la confluence avec le Rieumalet sur un affleurement rocheux. L’inondabilité du village est largement connue, et les données historiques sont riches en informations sur la commune. On a ainsi retrouvé de nombreuses mentions d’inondation datant de 1697 (17 août), 1890, 1891, 1900, 1933... Dans cet ensemble la crue de 1900 ressort comme un évènement majeur, associé à des dégâts considérables, comme la destruction des ponts sur le Rieumalet et le Martinet, l’endommagement du pont sur le Tarn, ainsi que 5 maisons, qui ont été complètement rasées. On trouve aussi dans les archives des informations sur la tendance du cours d’eau à éroder sa rive droite dans la traversée du village, ce qui se traduit par de fréquents dommages aux quais qui bordent le cours d’eau.

26/04/2006 DIREN54 Languedoc-Rouss En aval de Pont-de-Montvert, on recense dans le lit majeur du Tarn, en rive gauche, deux bassins de rétention.

4.1.2 De Pont-de-Monvert à Cocurès (planches 1 et 2 au 25.000e p. 38 et 39)

Ce tronçon se caractérise par une meilleure individualisation des formes et un plus grand développement des unités hydrogéomorphologiques. Relativement étroite, la plaine présente sur la majorité du linéaire un profil en gorge, avec un lit majeur se développant principalement dans les tronçons sinueux, où les méandres de la rivière, par érosion progressive des versants, ont élargi le fond de vallée (permettant ainsi aux différents lits de se mettre en place). La plaine alluviale s’ouvre localement dans le secteur de Salièges, où le Tarn reçoit les eaux du ruisseau de Ramponsel. Ce secteur présente des indices laissant penser que les dynamiques de sédimentation y sont prédominantes : le lit mineur se rapproche du style tressé et se divise en plusieurs bras délimitant des îlots de lit moyen ; il est par ailleurs occupé par de larges bandes d’atterrissements. Le Ruisseau de Ramponsel s’écoule dans une petite vallée linéaire « en berceau » qui voit se développer en rive droite, depuis les anciennes mines de la Ramponenche jusqu’à Salièges, un lit majeur bordé par une succession de petits cônes de déjection aux exutoires des vallons affluents. C’est également sur cette rive que de petits ruisseaux alimentent des cônes de déjection. Le raccord avec le substrat encaissant se fait par l’intermédiaire de glacis de colluvions qui empiètent sur le fond de vallée.

En aval de cette confluence, le tracé du Tarn est relativement moins sinueux, le rétrécissement de sa vallée limitant sa plaine alluviale au chenal d ‘écoulement du lit mineur encadré par une bande étroite de lit majeur.

4.1.3 De Cocurès à la confluence avec le Tarnon

Il s’agit du dernier tronçon du Tarn supérieur, caractérisé par un net élargissement du fond de vallée à partir de Cocurès (planche 2 au 10.000e p.65), lié en partie aux apports du Briançon qui draine un important bassin versant au nord du village. Le lit moyen et le lit majeur se développent simultanément dans le fond de vallée qui atteint 200 m de large. Le Briançon parcourt une petite vallée longiligne qui s’étend du nord au sud en rive droite du Tarn. Ce ruisseau reçoit également les eaux de nombreux ravins, tels le ravin de l’Idole qui est susceptible d’inonder quelques maisons au pied du village. Le village de Cocurès, bordé par le Tarn et Briançon, est judicieusement implanté sur les replats du versant à l’abri des inondations. Les enjeux sont concentrés plus en aval, où deux campings et quelques maisons implantés dans le lit majeur du Tarn sont concernés par un risque d’inondation. Quelques ravins drainant les flancs du Puecheral ont édifié au contact de la plaine alluviale des cônes de déjection à pente très forte, sur lesquels sont installées des maisons particulières qui peuvent être soumises à des

26/04/2006 DIREN55 Languedoc-Rouss inondations par ruisselement. Sur la commune de Bédouès, on dispose d’une hauteur d’eau rattachée à la crue de 1827, cote qui a été fournit par un dossier de demande d’autorisation pour la construction d’une digue. Une seconde information, datant de 1933 (crue du 29 octobre), fait mention d’une hauteur d’eau de 4m60 au pont de Bédouès.

La confluence du Tarn avec le Tarnon est un secteur particulièrement hydrodynamique, comme le montre notamment la multiplicité des axes de crues qui ont été distingués dans le lit majeur en amont de Arches de décharge dans le remblai d’accès à l’ancien pont sur le la confluence, l’étendue du lit moyen dans ce Tarn (confluence Tarn/ Tarnon) secteur, ou encore la présence de nombreuses arches de décharges dans le remblai de la route la plus ancienne qui traverse le Tarn. Dans ce secteur, la plaine alluviale fonctionnelle est dominée par une terrasse ancienne sur laquelle se sont implantées la plupart des activités. Seules restent dans la zone inondable un camping, des aires de loisirs (tennis), et quelques constructions individuelles.

4.2LA MOYENNE VALLEE DU TARN

4.2.1De la confluence avec le Tarnon à Ispagnac (pl 2et 3 au 25.000e, pl 3 au 10.000e, p 39,40 et 66 )

Après la confluence avec le Tarnon, la vallée du Tarn connaît une transition lithologique passant du domaine cristallin à métamorphique. Ces faciès de schistes épimétamorphiques, très sensibles à l’érosion sont plus favorables à l’élargissement du fond de vallée et à la mise en place d’unités hydrogéomorphologiques bien individualisées. Le réseau hydrographique recoupe le substrat rocheux en décrivant de larges méandres (configuration que l’on retrouvera jusqu’à la Malène). Sur ce tronçon, le lit majeur se développe alternativement en rive droite et en rive gauche, sur la partie convexe des méandres. Dans les portions les plus rectilignes de la vallée, il forme une bande étroite qui borde l’axe du chenal d’écoulement de chaque côté du lit mineur. Avec le lit moyen, il est formé par les matériaux fins déposés dans les courbures convexes où l’hydrodynamisme est moins fort. Sur ce tronçon, le Tarn n’est alimenté que par quelques petits ravins ou vallons affluents, incisant les flancs des versants raides qui dominent la plaine alluviale. Certains d’entre eux sont couronnés à leur exutoire d’un cône de déjection constitué de matériaux peu émoussés que la Tarn n’a pas remobilisés. D’imposantes terrasses alluviales ont aussi été préservées de l’érosion sur les rives convexes des méandres.

Immédiatement à l’aval de la confluence Tarn/Tarnon, un vaste lit majeur limoneux se développe en rive droite. Ce dernier est remblayé pour partie par la plate forme d’une zone d’activité

26/04/2006 DIREN56 Languedoc-Rouss associant des entreprises et des bâtiments publics (subdivision de l’équipement). Cet espace a déjà été inondé par la crue de 1965, antérieure aux aménagements. Juste en amont, on a pu également recenser un camping de mobil home, dont la partie basse située en lit moyen est donc particulièrement exposée aux débordements du Tarn. En face de cette unité, il est intéressant de remarquer la présence d’un grand cône de déjection cartographié en terrasse. L’expertise de terrain a permis d’identifier sur cette forme aux proportions importantes des talwegs marqués qui ont été façonnés à une époque plus ancienne par les divagations du ravin qui a construit ce cône. Toutefois, dans la configuration actuelle, on peut considérer, vu la petite taille de son bassin versant et l’encaissement du lit mineur, que les probabilités d’inondation du cône sont faibles et dans tous les cas limitées à une problématique de ruissellement en nappe. Par contre, au droit des chenaux identifiés sur le terrain par concentration des eaux, les écoulements peuvent être plus dynamiques. Plus en aval, le hameau de Saint-Julien-de-Gourg (planche 3 au 10 000 e p.66) est judicieusement implanté sur le pied de versant, à la limite des niveaux d’eau que le Tarn a pu atteindre. A l’aval de Saint-Julien-de-Gourg, la rivière s’écoule directement sur les schistes qui peuvent constituer des seuils naturels, susceptibles de provoquer localement des remous engendrant des érosions latérales intenses remobilisant les sédiments constituant les berges des lits moyen et majeur. Zone artisanale dans le lit majeur du Tarn (commune de Florac) En amont d’Ispagnac, le hameau de Faux (planche 4 au 10 000 e p. 67) est construit en limite de la plaine alluviale du Tarn, sur des colluvions issues de l’érosion des versants sus-jacents. Quelques maisons dans sa partie basse peuvent être affectées par les plus hautes eaux de la rivière. La crue de 1965 a par exemple atteint la limite inférieure de ces habitations. On notera par ailleurs la présence de deux campings particulièrement exposés au risque d’inondation au niveau du Cantonnet, situés en rive concave du Tarn et au débouché d’une affluent, dans une zone d’écoulement dynamique (les apports de cet affluent repousse d’ailleurs le Tarn sur sa rive gauche, perturbant son inflexion normale).

4.2.2 Ispagnac - Quézac (planche 3 au 25 000 e et planche 4 au 10 000 e p. 40 et 67)

A la faveur de multiples failles, le secteur d’Ispagnac – Quézac marque une transition entre le domaine cristallo-métamorphique des Cévennes et les plateaux des Causses constitués de terrains sédimentaires d’âge Jurassique. Ces deux domaines géologiques distincts conditionnent le tracé du Tarn qui s’oriente vers l’est et s’encaisse au sein des couches calcaires, pour former un paysage de gorges et canyons caractéristique de cette moyenne vallée.

Dans ce tronçon, la rivière décrit de larges méandres au sein d’une vallée plus ouverte et moins encaissée qui autorise le développement d’une plaine alluviale, qui est relativement large, au regard des autres tronçons de cours d’eau. Au lit mineur est accolé un lit moyen limité aux rives convexes des méandres, tandis que le lit majeur s’étend sur une centaine de mètres au minimum. Au niveau des villages de Quézac et Ispagnac , le raccord avec le versant se fait par l’intermédiaire d’un glacis en pente douce dont la partie basse est a notre sens inondables pour les crues les plus fortes (lit

26/04/2006 DIREN57 Languedoc-Rouss majeur exceptionnel). Ces deux derniers niveaux séparés du lit majeur par une rupture de pente ou un talus sont occupés par des campings (au nombre de 5) et des terrains de sport. Alors que ces multiples niveaux alluviaux prennent place le long des rives convexes des méandres, les rives concaves voient le Tarn éroder directement les pieds de versant contre lesquels s’écoule directement le lit mineur.

Les habitations des deux villages, construites sur le versant, sur des colluvions de pied de versant ou des niveaux de terrasses, sont donc à l’abri des inondations. Seules quelques habitations du hameau de Molines édifiées à proximité du lit majeur du ruisseau de Paros ou en marge du lit majeur du Tarn, se retrouvent en zone inondable. Les enjeux les plus sensibles sont constitués des campings et aires de loisirs cités précédemment, et des stations d’épuration et de captage AEP.

A noter que ces villages sont concernés par un risque d’inondation de type pluvial provenant des versants auxquels ils sont adossés. En effet, des ravins incisant le substrat peuvent concentrer les précipitations et venir inonder par l’arrière Ispagnac Le village de Quézac et Quézac (inondation par ruissellement, sous la forme d’écoulements plus ou moins concentrés).

4.2.3 De Quézac à Blajoux (planche 3 au 25 000 e et planche 4 au 10 000 e p. 40 et 67 )

A l’aval de Quézac, la vallée du Tarn incise l’épaisse série calcaire des Causses sur près de 400m dégageant de puissantes falaises. Cet encaissement laisse peu d’espace au développement d’une plaine alluviale qui se réduit le plus souvent à une simple frange de lit moyen de part et d’autre du lit mineur. Dans ces gorges dépourvues de champs d’inondation, le niveau d’eau peut connaître des variations très rapides de plusieurs mètres lors des épisodes orageux et déborder sur les pieds de versants rocheux, notamment le long de la D 107 bis en amont de Montbrun. Aux abords du Bois de Baronche, la rivière décrit deux méandres, dont l’orientation suivant le réseau de failles principales, témoigne de l’influence de la tectonique sur le tracé du cours d’eau. Mis à part ce secteur méandriforme, le tracé du Tarn est assez rectiligne. En rive gauche, au droit du village de Montbrun, la vallée s’ouvre légèrement à la confluence avec le ravin de Combetaïro qui incise un ancien cône de déjection. Au pied de ce cône, deux campings sont implantés dans la zone inondable du Tarn. Plus en aval, le village de Blajoux est construit en hauteur sur des terrasses anciennes, à l’abri des crues de la rivière. A noter un risque d’inondation par débordements le long du talweg du petit ravin qui draine le versant auquel est adossée le village. A l’aval de ce tronçon marqué par un élargissement de la vallée, plusieurs campings sont situés dans l’emprise du lit majeur et sont donc exposés aux débordements du cours d’eau.

4.2.4 De Blajoux au Rozier

A partir de Blajoux, la vallée du Tarn forme une gorge continue, profonde, caractérisée par un lit mineur rocheux, relayé sur ces marges par un vaste lit moyen, où alternent des placages d’alluvions et des affleurements du substratum. Au delà quelques lambeaux de lit majeur, apparaissent en intrados de méandre. Au sein de ce secteur, il est difficile de distinguer des sous-unités, et il est surtout intéressant de remarquer les différentes inflexions successives qu’adopte la vallée :

26/04/2006 DIREN58 Languedoc-Rouss • Sud-est / nord-ouest de Blajoux à Ste-Enimie, • Nord-est / sud-ouest de Ste-Enimie au droit du point sublime • Nord-sud jusqu’à la confluence avec la Jonte.

En aval de Blajoux, la rivière entre dans la forêt domaniale des Gorges du Tarn, où le fond de la vallée est très étroite et encaissée. Bordé par de puissantes falaises, le Tarn n’a pas d’affluents à l’exception de quelques ravines qui dévalent les parois calcaires. Il est par contre alimenté par de nombreuses sources karstiques qui participent au soutient des débits d’étiage en été et se mettent en charge lors des crues. A la faveur de certains méandres, un lit majeur se dessine sur lequel se sont installés de nombreux campings, qui constituent l’essentiel des enjeux présents dans ce secteur.

Exemple de résurgence karstique au droit de Blajoux

Le village de Sainte-Enimie (planche 5 au 10 000 e p. 68) est installé en rive droite à l’interface entre le versant et la plaine alluviale, à la confluence entre le Tarn et un affluent le ruisseau du Valat alimenté par une résurgence karstique (source de Burle). Le cœur ancien du village est édifié sur les versants mais la partie basse du bourg est dans le lit majeur ; c’est ainsi qu’à chaque période de crue, les premières habitations sont inondées. L’inondabilité du bas du village n’est pas à démontrer tant elle est connue et les archives fournissent de mentions relatives aux dégâts subits par les maisons de la grande rue et aux hauteurs d’eau. Pour information, on retiendra particulièrement les deux grandes crues suivantes : Le village de Ste-Enimie • 1891 : le 21 octobre, le Tarn s’élève de 7 m en une heure, et vient submerger « les basses maisons de Sainte-Enimie jusqu’au premier étage et au-delà » (Archives départementales). • 1900 : lors de cette crue extraordinaire des 28 et 29 septembre, le Tarn s’élève de 12 m, et inonde le troisième étage des maisons de la Grand’rue, coupant le superbe pont …détruisant trois maisons et plusieurs kilomètres de route » (archives départementales, Courrier de la Lozère) Le parking situé au pied du village est pour sa part construit directement sur les atterrissements du lit mineur : il est submergé fréquemment par les petites crues. La partie orientale du village est également inondable par les eaux du ravin du Valat. En aval du village, les débordements concernent directement les versants de la rive droite. Le long de la D 907 bis (route de Saint-Chély), quelques remblais en limite de zone inondable perturbent la topographie du lit majeur, et constituent des obstacles aux écoulements pour les plus fortes crues.

26/04/2006 DIREN59 Languedoc-Rouss A l’aval de Sainte-Enimie, la vallée se resserre et elle se réduit à nouveau à un lit mineur et une mince frange de lit majeur qui serpente au sein d’un canyon aux parois abruptes. La verticalité de ces parois génère de nombreux éboulements dont les blocs jalonnent le fond de la vallée et contribuent à donner au cours d’eau un aspect de torrent. L’hydrodynamisme des crues se traduit par de nombreuses érosions de berges qui n’ont pu être représentées sur les cartes, faute d’échelle suffisamment précise, mais on notera qu’elles affectent essentiellement les rives concaves des méandres. Entre Ste-Enimie et St-Chély-du-Tarn, on recense au moins quatre campings implantés dans le lit majeur du Tarn, et exposés à un risque important car les niveaux d’eau peuvent varier très rapidement. L’un d’eux est de plus situé sur le cône de déjection d’un ravin affluent, le ravin de la Croze.

Le village de Saint-Chély (planche 6 au 10 000 e p. 69) est implanté au pied d’un petit cirque constituant l’amorce d’une reculée au fond de laquelle débouche une résurgence qui alimente le petit affluent qui traverse le vieux village. Les vieilles maisons situées de part et d’autre peuvent être concernées par les St-Chély-du-Tarn et la confluence de la résurgence avec le Tarn débordements de ce cours d’eau, qui se jette dans le Tarn par une chute de quelques mètres. Cette zone inondable, dont l’extension est assez réduite s’arrête au pied de l’église, édifiée sur des colluvions en rive droite. Si ce niveau ne semble pas atteignable par le Tarn, les maisons construites en aval du pont, sur un replat plus bas peuvent elles être inondées. On dispose de nombreuses informations intéressantes sur St-Chély, et notamment d’un croquis (source DDE Lozère, cf page 16), illustrant le pont sur lequel sont reportées différentes cotes des grandes crues du Tarn : 459,65 m pour 1994, 461,85 m en 1865, 461,72 m en 1982, 463,10 en 1965 et la plus haute 464,15 en 1900. Pour ces deux dernières, les arches latérales du pont sont ennoyées (à noter que le pont a été construit postérieurement à la crue de 1900).

En aval du village, et jusqu’à la confluence avec la Jonte, de nombreux débordements sur versant peuvent être observés du fait du rétrécissement de la vallée. Les hauteurs d’eau susceptibles d’être atteintes peuvent à notre sens entraîner une submersion localisée de la route départementale qui longe les gorges.

Le village de La Malène (planche 7 au 10 000e p. 70) s’est implanté et étendu sur des terrains peu pentus qui correspondent au fond d’un vallon affluent, perpendiculaire au Tarn, contrôlée par une faille Nord Sud. Aujourd’hui, sur le terrain, il n’existe pas de cours d’eau permanent au fond de ce vallon et la RD 43, qui suit le talweg constitue de facto le drain principal qui concentre les eaux précipitées. Le fond de cette vallée est donc inondable par concentration des ruissellements lors de précipitations exceptionnelles. L’imperméabilisation du fond de vallon expose les maisons situées de part et d’autre de la route en amont de la confluence avec le Tarn à des vitesses d’écoulement importantes qui peuvent se traduire par des phénomènes érosifs ponctuels non négligeables. Seules les bâtisses constituant le haut du village et le château situés, sur les colluvions provenant du démantèlement du versant sont hors de la zone inondable. Par ailleurs, peu de constructions sont exposées aux crues du

26/04/2006 DIREN60 Languedoc-Rouss Tarn, lesquelles peuvent endommager sérieusement le pont, voire le détruire, comme ce fut le cas en 1900.

Alors que le cours du Tarn serpente d’est en ouest en amont du cirque de Baumes, son tracé s’oriente plein sud et son cours devient rectiligne vers l’aval (planche 6 et 7 au 25 000 e). Ce changement d’orientation est une fois de plus lié à la tectonique (existence d’un réseau de failles de direction Nord- Sud qui contrôle la région). Sur l’ensemble de ce tronçon, la rivière suit un couloir de faille, qui dirige son cours en un tracé plus rectiligne alors qu’il serpente au sein des mêmes dolomies du Jurassique inférieur. La plaine alluviale est toujours aussi réduite que sur les tronçons précédents, se limitant parfois au simple lit mineur. Dans ce tronçon en gorge, où le lit est localement encombré de blocs écroulés (Pas de Souci), les eaux en crue s’élèvent à des hauteurs impressionnantes et inondent largement les pieds de versant qu’elles n’ont toutefois pas la capacité d’éroder. Dans ces conditions, il est extrêmement difficile de positionner avec précision une cote de l’eau en crue, d’où une certaine imprécision sur le tracé des limites de zones inondables.

Sur ce tronçon, le principal enjeu, avec les divers campings qui ponctuent le fond des gorges réside dans le hameau des Vignes (planche 6 au 25 000e p.43). Celui-ci est réparti de part d’autre de la rivière. En rive gauche, les enjeux sont limités, tandis qu’ils sont plus nombreux en rive droite, où quelques maisons ont leurs fondations dans un lit moyen transformé en parking. Ces dernières peuvent voir l’eau monter jusqu’au 2e étage.

La moyenne vallée du Tarn prend fin au Rozier (cf commentaire sur la Jonte), lorsqu’à la confluence avec la Jonte, le cours d’eau quitte ses gorges calcaires étroites et profondes pour pénétrer dans des unités physiographiques plus ouvertes dans lesquelles il a pu façonner une vallée plus large.

1994 Le hameau des Vignes en période normal et lors des crues (1994, photographie prise dans la boutique du Pas de Souci).

4.3 LE TARNON ET LA MIMENTE

26/04/2006 DIREN61 Languedoc-Rouss Le Tarnon, l’un des principaux affluents du Tarn, conflue avec celui-ci en aval de Florac. Il prend sa source dans le massif granitique du Mont Aigoual à une altitude moyenne de 1100 m et s’écoule vers le Nord en direction de Florac. Son cours traverse successivement les domaines granitiques et métamorphiques, sans jamais pénétrer au sein des plateaux calcaires. L’ensemble de son bassin versant couvre une superficie 265 km2 à sa confluence avec le Tarn. Sa pente moyenne est relativement faible, elle est de 6 ‰ pour un linéaire total de 39 km. Sur l’ensemble de son parcours, son tracé Sud Nord est dicté par les accidents tectoniques majeurs qui contrôlent la région et qui découpent les différents plateaux des Causses.

4.3.1De la source du Tarnon aux Rousses (planche 8 et 9 au 25 000 e p. 45 et 46)

Sur son tronçon amont, le Tarnon sillonne un paysage granitique aux reliefs arrondis caractéristiques ; son lit est peu encaissé même sur les premiers kilomètres de son tracé. Ca et là, de petites plages d’arènes granitiques autorisent la construction d’un petit lit majeur, mais son cours est le plus souvent réduit à un simple ruisseau qui s’écoule directement sur un socle granitique en gradins pouvant constituer des seuils. En amont des Rousses, le Tarnon est grossi par les eaux du ruisseau du Trépaloup. Ces deux ruisseaux présentent des caractéristiques similaires, même si les dépôts alluviaux en bordure du Trépaloup sont plus réguliers, notamment lorsque de multiples ravins confluent vers celui-ci.

Le hameau des Rousses (planche 9 au 10 000e p. 72) regroupe plusieurs habitations et hameaux plus ou moins regroupés, dont la plupart sont construits sur les versants, hors zone inondable. Quelques fermes isolées s’inscrivent en fond de vallée, implantées sur un replat de lit majeur du Tarnon, en face du hameau. Vers l’aval, un lambeau de lit majeur en rive droite dans le secteur de Prat Nouvel se caractérise par un axe d’écoulement des crues, passant à proximité de maisons construites dans ce même lit majeur. Plus en aval, le village de Carnac s’est également étendu dans le lit majeur, alors que le centre du village est bâti sur le versant.

4.3.2Des Rousses à Vébron (planche 9 et 10 au 25 000 e p. 46 et 47)

A l’amont des Rousses, le cours du Tarnon quitte le socle granitique pour pénétrer dans le domaine métamorphique. Cette transition lithologique autorise la mise en place d’une plaine alluviale qui se développe à la faveur d’un substrat schisteux plus meuble favorisant l’élargissement de la vallée. Par ailleurs, la diminution de la pente moyenne contribue à la formation de nombreux méandres qui s’accompagnent de dépôts alluviaux de lit moyen et de lit majeur en rive d’intrados de méandre. En amont de Vébron, le Tarnon reçoit les eaux du Fraissinet qui présente une zone inondable relativement importante pour un ruisseau dont le linéaire n’atteint que 4 km. Ce ruisseau et son Frayssinet-de-Fourques 26/04/2006 DIREN62 Languedoc-Rouss affluent le Clauzets inondent ensemble une partie du village de Frayssinet-de-Fourques (planche 13 au 10 000e p. 76) à leur confluence.

Le hameau des Vanels (planche 10 au 10 000e p.73) est situé à la confluence du Fraissinet et du Tarnon. La majorité du hameau est judicieusement construite sur le versant surplombant le Tarnon, mais en rive droite, un groupe de fermes implanté dans le lit majeur, en amont d’un ouvrage de franchissement qui peut faire obstacle aux écoulements en zone inondable.

Le village de Vébron (planche 10 au 10 000e p.73 ), construit sur un promontoire rocheux constitue un point dur qui oblige le Tarnon à décrire un coude vers l’est pour le contourner. Ce promontoire a permis la conservation d’un niveau de terrasse ancienne non inondable. Les seuls enjeux recensés sur le village concernent des constructions bâties en amont du pont du Vebron, sur le pied du versant, ainsi que la station de pompage dans le lit majeur. En aval de ce village, en rive droite, un méandre abandonné du Tarnon est également comblé par ces anciens dépôts de terrasse.

4.3.3 De Vébron à la confluence de la Mimente (planches 10 et 11 au 25 000 e p.47 et 48)

Ce tronçon rassemble deux unités distinctes : de Vebron à Salgas, un secteur d’élargissement de la plaine précède un rétrécissement conséquent de la vallée qui poursuit en gorge jusqu’à la confluence avec la Mimente.

Le Tarnon sillonne également les schistes mais son tracé devient plus rectiligne et son lit s’élargit, notamment au droit du village de Salgas (planche 11 au 10 000e p.74) où un vaste replat se raccordant au versant par une pente douce (lit majeur exceptionnel) s’étend sur près de 250 mètres. Ce dernier niveau est parcouru par un axe d’écoulement de crue qui marque la tendance du cours d’eau en crue à tirer droit en recoupant son méandre.

Le premier hameau, Racoules (planche 11 au 10 000e p.74), présente de nombreux enjeux, les extensions récentes s’étant orientées vers le fond de vallée, tandis que le hameau de Salgas est encore limité aux anciennes construction bâties au pied du flanc de montagne. Entre ces deux foyers d’habitation la zone inondable de la vallée s’élargit localement aux confluences des vallons adjacents.

A l’aval de Salgas où se situe une grande zone d’expansion, la vallée du Tarnon se rétrécit brutalement pour se réduire localement à du lit mineur et son tracé redevient plus sinueux jusqu’à la confluence de la Mimente. Racoules

26/04/2006 DIREN63 Languedoc-Rouss 4.3.4La Mimente (planches 11 à 14 au 25 000 e p.48 à 51)

La Mimente constitue le principal affluent du Tarnon ; elle prend sa source dans le Massif de Bourgès et son bassin versant couvre une superficie de 125 km2. Son cours est très sinueux sur l’ensemble de son tracé qui draine les schistes métamorphisés. La zone inondable bordant le chenal d’écoulement est assez réduite et elle ne présente pas de variations particulières d’amont en aval.

Au droit de Saint-Julien-d’Arpaon (planche 14 au 10 000e p.77), le lit majeur d’une largeur de cinquante de mètres est occupé sur sa marge par un camping partiellement en zone inondable. En rive gauche, à l’aval de la confluence avec le ravin de Briançon, les débordements de versant peuvent être importants et la route est susceptible d’être submergée sur un linéaire de plus de 200 m.

A l’aval de ce village, les eaux du Sistre s’ajoutent à celles de la Mimente qui traverse les massifs en gorges jusqu’au village de La-Salle-Prunet, où le lit majeur s’élargit progressivement, en liaison avec la proximité de la confluence du Tarnon. Ce hameau est particulièrement vulnérable aux crues, car est construit en totalité dans la zone inondable. Il représente à ce titre un enjeu important.

Vers l’aval, la Mimente et le Tarnon confluent à l’entrée de Florac.

La-Salles-Prunet

4.3.5 Florac (planches 12 au 25 000 e p.49 )

La ville de Florac, située à l’extrémité orientale des plateaux du Causse, s’est implantée en rive gauche du Tarnon, en aval de la confluence avec la Mimente,

sur des colluvions de pied de versant Le Tarnon dans la traversée de Florac

26/04/2006 DIREN64 Languedoc-Rouss

Le Vibron dans Florac avant de s’étendre dans le lit majeur. A l’heure actuelle près de la moitié de la ville est construite en zone inondable : les eaux du Tarnon bloquées en rive droite par les versants du Mont de l’Empézou se répandent sur près de 300 m sur la rive opposée où se développe l’essentiel de la trame urbaine. Plusieurs ravins collectant les eaux du plateau des Causses aggravent le risque inondation auquel est soumis la ville. Ces cours d’eau karstiques traversent de part en part la zone urbanisée, avec une pente particulièrement forte. Dotés d’une capacité érosive non négligeable, ils ont incisé légèrement le glacis de colluvions, façonnant des talus plus ou moins nets qui délimitent leur zone inondable. Toutefois, dans les secteurs les plus densément urbanisés, il est particulièrement complexe de retrouver ces structures naturelles. Du sud au nord, on distingue trois ravins : le Vibron est alimenté par une source karstique captée et traverse la plus ancienne partie de Florac. Il est totalement anthropisé, ses berges étant maçonnées. Il est couronné à son débouché dans le lit majeur du Tarnon par un cône de déjection sur lequel ses débordements peuvent divaguer et qui peut repousser les eaux du Tarnon, en rive droite. Une incertitude subsiste concernant la limite de sa zone inondable au niveau du parking situé au sud-ouest de la maison du parc. Il peut en effet être envisagé que des débordements puissent traverser le parking (cette surface imperméabilisée et talutée n’offrant plus aucune rugosité ou obstacle à l’écoulement des eaux) et inonder la rue qui longe au sud la maison du parc des Cévennes et la place du Palais. Ce risque, que nous estimons très faible, a été traduit par un figuré de flèches vertes matérialisées sur l’encaissant. Un second, le ravin de la Croix Blanche draine le flanc est du plateau et inonde une partie du quartier de la Grézotière. Entre ces deux ravins, un troisième, plus modeste incise le versant. Plus en aval, vers les Grèzes, des drains collectent les eaux de pluie qui ruissellement sur le flanc du plateau. Ils font courir un risque important d’inondation par ruissellement pluvial aux secteurs d’habitations qu’ils dominent. Localement, la douceur du raccord entre le lit majeur et le versant nous ont amené à cartographier un lit majeur exceptionnel, de manière à distinguer ces niveaux légèrement surélevés. De nombreux aménagements perturbent les écoulements naturels dans ce secteur : si l’endiguement des cours d’eau concentre et accélère les écoulements, la multiplicité des ouvrages de franchissement a pour tendance contraire de faciliter les débordements par concentration d’embâcles. En outre les remblais surfaciques et linéaires, les murs dans les zones inondables influencent la linéarité des écoulements, qui deviennent de ce fait plus imprévisibles. Sur les deux rives, des remblais d’infrastructures ont été mis en place pour consolider les terrains et la route nationale 106 notamment dans le quartier de l’Oultre en rive droite. En tant que sous-préfecture, Florac tient une place importante et les archives disponibles sur les crues du Tarn et de ses affluents a cet endroit sont assez nombreuses. Les plus anciennes mentions retrouvées datent du XVe et XVIe siècle, et font état de nombreuses destructions : ponts et quais en 1697, maisons en 1766… En 1888, « le Tarnon atteint la hauteur de 4,25 m, l’inondation s’étend dans la ville même, l’eau sur la route nationale monte jusqu’à mi-jambe… ». Plus proche de nous, la crue extraordinaire de 1900 a inondé « toute la partie basse de la ville jusqu’au seuil de l’Hotel Melquion ».

4.4 LA JONTE

La Jonte prend sa source dans le Massif cristallin de l’Aigoual avant de traverser les terrains schisteux et la couverture de calcaires liasiques. C’est à l’aval de Meyrueis, où elle reçoit les eaux de deux affluents d’importance, la Brèze et le Bethuzon, qu’elle acquiert toute sa compétence hydraulique et qu’elle s’incise dans le plateau calcaire des Causses pour former les Gorges de la Jonte jusqu’à sa confluence avec le Tarn, une vingtaine de kilomètres plus loin.

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4.4.1 La Jonte amont (planches 15 et 16 au 25 000 e p.78 et 79 )

La Jonte en amont de Gatuzières, sillonne les reliefs granitiques où son cours est réduit à un torrent de taille modeste mais vigoureux comme le témoignent de nombreuses érosions de berges, avant de pénétrer au sein du substrat schisteux et de s’élargir légèrement. Son tracé au travers la forêt domaniale de l’Aigoual est très peu sinueux.

A Gatuzières, la vallée s’ouvre avec un fond en V dont les flancs sont tapissés par des colluvions provenant du démantèlement des versants. Des dépôts alluviaux anciens, préservés par l’incision importante du cours d’eau viennent ce raccorder à cette couverture d’altération. L’élargissement de la vallée se corrèle au changement lithologique : en effet au droit de Gatuzières, le cours de la Jonte quitte le substrat schisteux pour couler sur un substrat plus meuble constitué par les argiles du Trias, qui constituent la base de la série calcaire liasique. De plus, les multiples failles morcelant le secteur contribuent également à un élargissement de la vallée en réduisant la résistance du substrat à l’érosion. Dans ce secteur, les villages situés sur le versant ou les colluvions sont épargnés par le risque inondation, sauf lorsqu’ils sont concernés par les débordements d’un ravin drainant le flancs nord auquel ils sont adossés (exemple du Cartal). Vers l’aval le paléo lit de la Jonte constitue des terrasses qui ont été préservées sur plusieurs kilomètres et sur lesquelles est bâti le village de Salviérac. De multiples ravins drainant les eaux du Causse alimentent la rivière. Certains s’écoulent sur d’anciens cônes de déjection, qui s’ils ne sont plus La Jonte en amont de Mimente fonctionnels, peuvent toutefois être atteints par des débordements en nappe. Avant d’arriver sur Meyrueis, on recense une zone artisanale dans le fond de vallée, qui est à priori à l’abri des inondations du cours d’eau, les écoulements s’épandant vers la rive gauche qui est bien plus basse, comme le confirme les informations historiques qui ont été recueillies.

4.4.2 Les affluents de la Jonte (planches 15 et 16 au 25 000 e p.52 et 53)

La Brèze et le Bethuzon traversent le substrat schisto-granitique du domaine de l’Aigoual sans vraiment pouvoir former de plaine alluviale. Ce n’est que vers l’aval, à partir de Campis pour le Brèze et de Ferrussac pour le Berthuzon, que le lit majeur de ces affluents s’élargit, et qu’il peut s’étendre sur près de 50 mètres de part et d’autre du cours d’eau à la faveur d’une inflexion ou d’une confluence.

4.4.3 Meyrueis (planches 15 au 10 000 e p. 78)

26/04/2006 DIREN66 Languedoc-Rouss A Meyrueis, la Jonte est nourrie des eaux de la Brèze et du Bethuzon. Ces apports d’importance gonflent son cours qui pénètre en aval de la ville au sein d’abruptes gorges incisées dans le plateau calcaire du Causse. L’effet de verrou constitué par ces gorges forme une rétention en amont, qui, combinée aux apports sédimentaires des affluents favorise le dépôt de sédiments et ainsi la formation d’une plaine alluviale large. Celle-ci est très développée dans le secteur rive gauche de la Brèze où le lit majeur et le lit majeur exceptionnel occupent tout le fond de vallée, sur une centaine de mètres. Cette zone d’expansion naturelle verte préservée de toute urbanisation : dans ce secteur de confluence, la Le Bethuzon dans Meyrueis Brèze connaît des crues torrentielles caractérisées par des écoulements très dynamiques en lit majeur. Grossie par la Brèze, la Jonte étend sa plaine alluviale vers la rive droite. On y recense en particulier la maison de retraite, implantée en bordure du lit mineur, et soumise à ce titre à des inondations fréquentes.

Mais c’est le centre ville du bourg, construit autour de la confluence Jonte-Bethuzon, qui est le plus vulnérable et présente un maximum d’enjeux (habitations, commerces, services…). L’aval du Bethuzon est ainsi particulièrement anthropisé. A l’entrée de ville, un lotissement a été construit sur la confluence du valat de la Vinade couronnée d’un cône de déjection. Plus en aval, le torrent est totalement canalisé entre des murets maçonnés, et peut inonder toutes les constructions situées directement de part et d’autre. En rive droite, un talus très net de plus de 2 m de haut marque la limite de la zone inondable. En aval de la confluence avec le Bethuzon, la Jonte pénètre rapidement dans ses gorges. Au début des gorges, les hauteurs d’eau atteintes pendant les crues peuvent inonder les replats de rive droite (entre la route et le versant, sur lesquels on trouve des activités (scierie), un camping, et la station d’épuration).

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4.4.4 La Jonte de Meyrueis à la confluence avec le Tarn (planches 15 au 10 000 e p. 78)

A l’aval de Meyrueis se dessinent les gorges de la Jonte qui serpentent sur plusieurs kilomètres dans des canyons étroits aux corniches abruptes. Au sein de ces gorges aucune plaine alluviale ne trouve l’espace nécessaire à son développement. Par endroit lorsqu’une mince frange de lit majeur arrive à se mettre en place elle ne dépasse pas une dizaine de mètres. Les enjeux dans ce secteur torrentiel conservant son caractère naturel sont limités à quelques remises ou fermes isolées.

La Jonte et le Tarn confluent au Rozier (planche 8 au 10 000e p. 71), à l’amont d’un secteur plus ouvert. Le village du Rozier, étiré le long de la route départementale est relativement protégé des crues : seules les maisons situées sous la RD un camping et un gîte d’étape sont inondables.

Au droit du Rozier, la Jonte reçoit en rive gauche un vallon sec au fond sans drain apparent (la Combe, à Peyreleau). Le fond du talweg est imperméabilisé par la présence de la route départementale 29 qui concentrent les écoulements et les évacuent rapidement vers la Jonte. Les maisons situées de part et d’autre peuvent voir leur rez-de-chaussée inondé La Jonte au Rozier par ces écoulements liés aux précipitations intenses. A noter qu’il existe à ce niveau et en aval une cartographie des zones inondables établie par la Diren Midi-Pyrénées sur la base d’une méthode légèrement différente qui aboutit à des résultats à peu de choses près similaires.

4.5 LE RUISSEAU DE GARENE (planches 19 au 25 000 e et 16 au 10 000 e p. 56 et 79)

Le ruisseau de Garène a été étudié sur son cours amont, de sa source à sa sortie du plateau des Causses. Sur son cours supérieur, il présente une large zone inondable caractérisée par une prairie humide, qui se rétrécit à mesure que sa vallée s’incise dans le Causse. Dans la traversée de Lanuéjols, il est entièrement recalibré, et même canalisé en souterrain sous la rue principale dans le village. La zone inondable occupe tout le fond du vallon plat. De nombreuses habitations sont concernées, qui pour certaines tiennent compte dans leur type de construction du risque (habitation à l’étage, arche). En effet une bonne partie du centre ville est fréquemment submergée par les crues, bien que le cours de la Garène soit souterrain dans la traversée

Le ruisseau de Garène à l’entrée de Lanuéjols

26/04/2006 DIREN68 Languedoc-Rouss du village. Quelques kilomètres à l’aval de Lanuéjols, la Garène forme des gorges étroites au sein des formations calcaires du Jurassique. 4.6 LE TREVEZEL (planches 20 et 21 au 25 000 e et 17 au 10 000 e p. 57, 58 et 80)

Le Bonheur est un affluent du Trévezel qui sillonne les massifs granito-schiteux. Dans son cours supérieur, quelques plages granitiques et de larges étendues de colluvions lui permettent d’étaler son lit majeur. De nombreux ravins l’alimentent, notamment en amont de Camprieu, alors qu’en aval son lit se réduit à son simple ruisseau. Il se jette dans les eaux du Trévezel, dont la morphologie est semblable, au droit de la centrale électrique du Roquet.

Avant de pénétrer au sein des terrains calcaires, le Trévezel est bordé de terrasses en rive droite de son cours qui s’oriente vers le Sud au passage de la forêt domaniale de la Mouline. Vers l’aval, la rivière a entaillée des gorges qui s’ouvrent à hauteur du village de Trèves entièrement construit en zone inondable, dans la rive convexe. Le cœur du village se situe dans le lit majeur du cours d’eau alors que la partie la plus haute constitue le lit majeur exceptionnel. Dans cette configuration de gorges où l’expansion latérale est impossible, la lame d’eau peut atteindre des hauteurs importantes.

4.7 LA DOURBIE (planches 22 et 23 au 25 000 e et 18 au 10 000 e p. 59, 60 et 81)

La Dourbie prend sa source dans les montagnes granitiques de l’Espérou où son cours amont est très peu pentu comme en témoigne l’étendue de son lit majeur et la sinuosité de son tracé. Elle est alimentée en rive gauche par un affluent, le Valat de Vaquiers qui draine le flanc nord de la forêt de L’Aigoual. Plus vers l’aval, elle dessine de larges méandres et l’étendue de sa zone inondable se réduit. Le village de Dourbie (planche 18 au 10 000e p. 81) perchée sur les versants domine largement la vallée et la plaine alluviale du cours d’eau. De par sa situation le centre urbain n’est pas concerné par les inondations liées au cours d’eau principal mais par d’éventuels débordements d’un petit cours d’eau affluent alimenté par une source qui La Dourbie en amont du village de Dourbie traverse le village. Deux ou trois habitations situées à proximité du pont de RD 151, dans l’axe du talweg emprunté par le cours d’eau sont ainsi susceptibles d’être régulièrement inondées.

26/04/2006 DIREN69 Languedoc-Rouss En contrebas du village la vallée de la Dourbie est très encaissée, la pente est très forte et le cours d’eau qui érode le substratum rocheux offre un profil torrentiel charriant de gros blocs granitiques. A la confluence avec le Valat de Duzas, affluant également très dynamique en terme de charriage, on note la présence d’un camping dont un bâtiment en remblai dans le lit majeur est particulièrement exposé au risque inondation.

26/04/2006 DIREN70 Languedoc-Rouss BIBLIOGRAPHIE

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