Zone Interdite. Le Nord Et Le Pas-De-Calais Dans La Guerre 1939
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LE NORD ET LE PAS-DE-CALAIS " ZONE INTERDITE " DANS LA GUERRE 1939/1945 (La vie quotidienne sous l'Occupation) DU MÊME AUTEUR Aux éditions S.O.D.I.M. de Bruxelles : - 1939-1940, l'armée française (pendant la Drôle de Guerre) en images. - Mai-juin 1940, l'invasion de la France (vue du côté allemand) en images. - 1940-1944, Le Nord en images. - 1941-1944, l'armée allemande en U.R.S.S. en images. - 1940-1944, Rommel en images. - 1940-1944, Pétain (et Vichy) en images. - 1939-1945, Le Haut-Commandement allemand et les généraux du Führer en images. Aux éditions Syros de Paris : - en collaboration avec André PIERRARD : Eusebio Ferrari, à l'aube de la Résistance armée, Paris, 1980. Michel ROUSSEAU LE NORD ET LE PAS-DE-CALAIS " ZONE INTERDITE " DANS LA GUERRE 1939/1945 (La vie quotidienne sous l'Occupation) HORVATH REMERCIEMENTS Nous voulons remercier ici tous ceux qui nous ont aidé : - Le service des Archives départementales du Pas-de-Calais et notam- ment son directeur, M. Bougard. - Le service des Archives départementales du Nord à Lille. - Le Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale à Paris. - C.H.G. = Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale à Paris. - La Ville de Somain et en particulier M. Robton. - La Ville de Gravelines et M. Patrick Oddone. - La Commission Historique du Haut-Pays à Fauquembergues. - La Société historique des Amis de Marchiennes. - L'association MEM.O.R. (Mémoire de l'Occupation et de la Résistance en Zone Interdite) à Vielleneuve-d'Ascq. - Le Musée de la Résistance de Denain. - Le Musée de la Résistance d'Harnes. - Les acteurs, témoins, chercheurs qui nous ont fourni des documents : MM. Boulet, Delame-Lelièvre, Degrémont, D'Hallendre, Heuclin et Pannequin. - Les personnes qui possédaient des photographies (mention dans l'ou- vrage). - MM. P. Y. Dubois, R. Fenzy et J.W. Wiart qui ont bien voulu se charger de la reproduction de certains documents prêtés. - M. Pierre Thibierge qui a photographié une cinquantaine d'affiches de l'Occupation. Copyright Editions HORVATH 104, rue Tronchet - 69006 LYON ISBN : 2-7171-0915-3 PREFACE Comment ne pas saluer l'entreprise de M. Michel ROUSSEAU qui tente de rassembler en quelques pages claires, avec des mots simples, une période de notre histoire particulièrement confuse, complexe et encore aujourd'hui mal connue. L'honneur qui m'est fait de préfacer cette importante contribution ne peut pas être séparé de l'hommage qui est dû à tous ceux, connus ou inconnus, qui ont joué dans cette aventure nécessaire autant que doulou- reuse, équivoque dans ses moyens autant que claire dans ses objectifs et qui, pour beaucoup d'entre eux, ne figurent sur aucune des tablettes ou archives de la Résistance aujourd'hui dénombrées. La Résistance est née, cela va de soi, de l'Occupation mais je crois plus encore, et M. Michel ROUSSEAU le souligne fortement, de l'histoire même de notre Région. La Patrie n'a pas de limites géographiques précises ; il n'est que de considérer l'évolution de nos frontières au cours des siècles écoulés pour s'obliger à admettre qu'il faut trouver ailleurs que dans la géographie le contenu de la patrie. C'est d'abord une culture, c'est à dire un langage, des traditions, une solidarité voire des antagonismes locaux mais qui se traduisent dans le même langage et dans un comportement similaire. C'est aussi les évène- ments qui l'ont frappée, qui l'ont métallisée et fondée d'autant plus pré- cisément que les coups qui lui étaient portés étaient plus redoutables. Benjamin FRANKLIN dit quelque part qu'il n'a connu que deux Patries : une grande et une petite. Au niveau de notre petite Patrie qu'est le Nord-Pas de Calais, plus que d'autres nous avons supporté les coups d'agresseurs successifs, tous tentés par notre géographie, fortement ouverte sur le monde extérieur, détentrice de richesses naturelles et en hommes, qui a fondu les premiers éléments de notre civilisation actuelle. Dès lors, comment s'étonner que cette Région trois fois-martyre en soixante quinze ans, ait trouvé tout naturellement et spontanément les forces individuelles d'abord, groupées ensuite, organisées enfin pour répondre à l'agression du nazisme totalitaire ? Chacun d'entre nous connaît, dans le village où il habite, tel de ces résistants qui, dès le 14 juillet 1940, a sorti son drapeau pour narguer la présence occupante, tel teneur de plume inconnu qui, répétant la protes- tation de 1448, passait la nuit sous la porte de son voisin un texte le plus souvent émouvant de protestation simple mais forte. Contrairement à ce qu'on a beaucoup dit, la Résistance était majoritaire dans ce pays même si elle n'a été au départ que le fait d'une poignée d'hommes. Cette poi- gnée de volontaires, compte tenu des coups qu'elle a reçus, du prix qu'elle a payé en vies humaines, n'aurait pas pu se développer si elle n'avait trouvé au plus profond de notre communauté régionale et nationale une protection, un appui, une compréhension que les quelques délations connues ici ou là ne pourront jamais effacer. J'ai parlé d'histoire complexe et je pourrais certainement sur quelques points, des dates, des hommes, des faits, contester ou enrichir la contribu- tion de M. ROUSSEAU ; mais cela est de peu d'importance. Ce qui compte, à travers cette présentation de nos départements dans la guerre 3945, c'est plus le mouvement qu'une série de simples anecdotes ou de destins individuels. Si nous avons parlé dès que cela a été possible de mou- vement c'est bien que nous n'avions envie ni d'écrire une anthologie, ni de rester figés armes au pied, armes que nous n'avions même pas. Nous n'avons découvert qu'à nos corps défendants les règles de la clandestinité et le prix de cette ignorance a été élevé. Comment éviter alors cette bousculade dans les appartenances, ces trous de nos mémoires, cette solitude dans la narration qui tient au fait que chacun d'entre nous était porteur de sa propre histoire et si peu de celle de ses camarades les plus proches. Certes, quand la Gestapo et l'Abwher avec, parfois, la collaboration de la Police française, frappaient nos camarades, une hiérarchie s'effondrait mais l'on voyait en paraître une nouvelle. Quand ? Comment ? Nous n'avions pas de règlement, nous n'avions que des occasions. Nous n'avions pas la liberté du choix, si ce n'est celle de nous engager pour la liberté, pour la République, pour l'indépendance nationale contre tous les abandons. J'essaie de traduire ici le sentiment confus qui a animé la Résistance toute entière. Pouvions-nous, quand notre règle constante était de dire aux plus proches membres de ne pas conserver d'archives, penser à écrire notre propre histoire ! C'est pourquoi, en insérant dans l'histoire de la France et notamment en inter-face à l'action de VICHY notre combat régional, M. ROUSSEAU a fait l'œuvre que sa qualité d'homme et son engage- ment personnel commandaient. "PERSONNE" (permettez-moi ce rappel qui n'a de sens que pour ceux qui survivent) vous salue, cher Monsieur ROUSSEAU, et vous dit merci au nom de tous nos camarades. Jacques PIE 77 E, Compagnon de la Libération Inspecteur Général des Forces Françaises de l'Intérieur pour la Région A (Nord-Pas de Calais, Somme, Aisne, Ardennes, Seine Inférieure) INTRODUCTION Beaucoup d'ouvrages sont parus sur la guerre de 1939-1945 dans la région du Nord. La plupart traitent de cet événement capital de notre histoire nationale, dans des secteurs géographiques bien particuliers de la région, nous apportant de précieux témoignages. Dans l'ouvrage que nous vous présentons, nous avons voulu traiter tous ces événements - sans négliger la vie quotidienne -, en associant le texte, la photo, le document et la carte. Il se veut une synthèse non exhaustive des faits qui s'y sont déroulés. Et quels faits ! Région frontière, couloir d'invasion, elle se trouve la première à voir déferler une armée allemande triomphante et la première bataille perdue par les armées franco-britanniques. Occupée, elle est soumise à un régime spécial, rattachée au gouverne- ment militaire allemand en Belgique et menacée d'annexion en cas de victoire allemande. La première année, elle subit un régime d'occupation extrêmement rigoureux qui rappelle par beaucoup de ses aspects, celui des troupes du Kaiser de 1914 à 1918. Durant toute la guerre, le gouverne- ment de Vichy verra sa souveraineté contestée par les militaires allemands de Bruxelles et de l'Oberfeldkommandantur de Lille. De ce fait, les hommes et les femmes de la "Zone interdite", menacée par un possible rattachement à un Grand Reich victorieux, ne verront leur salut que dans la victoire de l'Angleterre et se lanceront très tôt dans la résistance à l'occupant en aidant les soldats et aviateurs britanniques évadés, suivant en cela l'exemple de leurs aînés de 14-18. A l'inverse, les mouvements de collaboration auront peu d'audience dans l'opinion publique. L'existence d'une classe ouvrière nombreuse, de communautés d'im- migrés anti-fascistes feront que les sabotages et les attentats seront précoces et nombreux, s'attaquant au potentiel militaire, économique et humain de la Wehrmacht. Enfin, la proximité de la Grande-Bretagne, l'extraordinaire enchevê- trement des voies de communication, fer et canaux, l'implantation sur son sol de fortifications, de rampes de lancement d'armes secrètes, en font le champ rêvé pour l'action des réseaux de renseignements français, anglais, belges et polonais. En juin 1944, la région du Nord-Pas-de-Calais était tout entière acquise à la Résistance et à la cause alliée.