SOCIETE D'AMENAGEMENT DES FRICHES ETTAILLIS DE ~EST 2.rue du Palais CHAU~ONT

ETUDE PEDOLOG1~UE DE LA COMMUNE DE COUVERTPU[S(MEUSEl Par P. Benoit-Janin -~---~'----'----'------'- Maître de Recherche s Principal de "OR5TOM

I Etud~ II Capte: pédoIogique lIT Copte des aptîludEls culturQI~s SOCIETE D'AMENAGEMENT DES FRICHES ET TA ILL IS DE L'EST 2, rue du Palais CHAUMONT (Haute-Marne)

ETUDE PEDOLOGIQtJE DE COUVERTPUITS ()

Par p. BENOIT-JANlli Maitre de Recherches Principal de 1IO.R.S.T.O.M.

/JANVIER 19657 / SOM MAI R El

l - GENERALITES -

Topographie - Hydrographie •.•••••.•••••••••••••••••• Page 1 Géologie . 11 1 11 Végétation a.•••••••••••••••••••••••• 2 11 Climatologie ,. a.a •.•.•••••••••••••••••••• 2

II - LES SOLS -

- Sols à humus évolué

Sols bruns lessivés marmorisés •.•••••••••.•• Il 4 Sols bruns de coteau sur matériau valanginien colluvionnaire .••...... Il ," 8 Sols bruns de talwe~sur colluvions valangi- niens . Il 16 Sols bruns marmorisés faiblement lessivés sur colluvions valanginiens de vallée . 11 18 - Sols calcimorphes

Sols calcimorphes alluviaux à pseudo-gley de profondeur . Il 20

- Sols peu évolués - Rankers d'érosion ...... " 22

III VALEUR AGRON OM IQUE ... • •••••••••••.••••••••••••••••••••••••• " 23 "Pl - CONCLUS IONS - . " 26 V",." COMMUNE DE COUVERTPUIS

Plan de situation

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La commune de COUVERTPU ITS est située au Sud du département de la Meuse, à '2 km au Sud-Est d~ Ligny-en-Barrois.

Elle fait partie de la région agricole du Barrois. Sa su­ perficie est de 890 ha.

Topographie - Hydrographie.

Le finage de COUVERTPUITS est constitué par une série de collines à pentes douces séparées par des talwegs étroits. Il n'y a pas de véritable plateau et les fortes pentes sont rares (un talus abrupt de quelques mètres, borde souvent la vallée de l'Orge et les talwegs secs) •.

L'altitude moyenne est de 300 m. (extrêmes de 335 m et 259 m.).

L'Orge est le seul cours d'eau de la commune qu'elle tra­ verse d'Est en Ouest; ce n'est d'ailleurs qu'un petit ruisseau qui se perd peu après le village. Il n'y a pas de sources.

Géologie.

D'après la carte géologique, la majeure partie du finage est située sur le Portlandien inférieur; au Nord, 2 taches li­ mitées de Valanginien sont entourées par une frange étroite de Portlandien inférieur.

De haut en bas la succession des formations géologiques serait donc la suivante :

Le Valanginien comprend : un sable blanc ou ocre puis une limonité anciennement exploitée puis un niveau marneux très irrégulier,

Le Portlandien supérieur : est peu épais et difficile à observer, il présente des calcaires marneux, une oolithe va­ cu~laire puis un calcaire gréseux. Commune OQ COUVERTPUIS

( Meuse)

CARTE: GEOLOGIQUE

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Le Portlandien inférieur ou calcaire du Barrois est cons­ titué essentiellement par des calcaires lithographiques.

La prospection fait apparaître un développement beaucoup plus important du Valanginien qui "coiffe" toutes les hauteurs et dont les produits d'altération ont recouvert l'ensemble de la zone étudiée. Les calcaires marneux constituent des niveaux très peu épais, au contact du Valanginien; le calcaire litho­ graphique est la formation la plus répandue.

Dans la vallée on observe des alluvions modernes d'origine Valanginienne au dessus d'un matériau plus ancien, grossier, fortement calcaire.

Végétation.

A part quelques massifs boisés de feuillus (situés géné­ ralement sur les sables du Valanginien), la totalité de la commune a été mise en culture. Une fraction notable de ces terres a été par la suite abandonnée mais depuis quelques années, les meilleures de ces friches sont remises en valeur. Sur les sols les plus pauvres il reste ,actuellement des fri­ ches à genevriers et épines.

La vallée de l'Orge est utilisée en paturage pour les bovins.

Climatologie.

Le climat du Barrois Meusien fait transition entre les climats Séquanien et Vosgien. Il est très marqué par les influences continentales.

La station climatologique la plus proche est celle de Bar-le-Duc (Ligny-en-Barrois ne comprend qu'un poste pluvio­ mètrique) •

La pluviomètrie moyenne est de 1.000 mm (925 mm à Ligny) tombant en 163 jours. Elle est en moyenne assez bien répartie; les mois d'octobre à décembre sont nettement plus pluvieux alors que le début du printemps (Mars - Avril) est un peu plus sec.

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CLLMAIQLOGLE -_._------._._---_.. ~------_. -3-

Janv !Fév !Mars Avril Mai Juin 'Juil. !AoQt!Sept. !Oct. !Nov. !Déc. !Année . Pluviomètrie 95 75 60 75 80 70 75 80 80 10C 110 100 1000

Nbre de jours 18 14 12 14 11 11 12 13 12 1<1 15 17 163 de pluie 1

Les températures sont fortement contrastées.

Moyenne mensuelle des maxima 4 à 23° (max.abs. 36° 2) Moyenne mensuelle des minima -2,2 à 11° (min. abs. - 24°2)

Il Y a par an 91 jours de gelée et 38 jours de brouillard; l'insolation mensuelle moyenne est de 147 heures.

L'indice de de Martone est de 52,6 L'indice de Aubert et Henin est de 55 mm. COUVERTPUIS (Meuse)

R~partit/on des sols en -Fonct/on de la to'pogrdph;e eé de la gd%g;e

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/ LES SOL s7

La diversité du substrat géologique de COUVERTPUITS ferait attendre une diversité égale des types de sols observés, or, on constate une très grande homogénéité du matériau meuble de surface, quelle que soit la nature de la ro~he sur laquelle il repose (sables, grès, marne, calcaire marneux ou lithographique, alluvions anciennes).

Il semblerait que le seul type de sol en place soit celui qui s'est formé en haut des collines sur le Valanginicn. Tous les autres (situés topographiquement au dessous) apparaissent alors comme formés sur un produit d'origine valanginienne ayant subi un transport et un apport allogène plus ou moins importants.

Cette homogénéité pourrait aussi s'e~pliquer par le dépÔt régulier d'un limon des plateaux recouvrant uniformément tout le paysage.

Seule l'extension des études à l'ensemble de la région permettrait de trancher entre ces 2 possibilités. Dans ce rap­ port et dans le cadre de la commID1e, il a paru plus logique d'admettre la 1ére hypothèse.

SOLS A HUMUS EVOLUE

Sols bruns lessivés. marmorisés.

Ce sont des sols en place formés à partir des sables et des grès du Valanginien. Il est possible de distinguer 2 sé­ ries d'après le type de végétation qu'ils portent:

- Sols bruns lessivés, marmorisés, sous culture. - Sols bruns forestiers lessivés marmorisés, sous forêt.

Les profils et les caractéristiques physico-chimiques de ces 2 types de sols étant très voisins, ils seront étudiés dans le même paragraphe. .. . j,. .. -5-

P~ofils types.

MEU 16 : Sommet de colline, culture: en surfabc On observe de nombreux éléments ferrugineux de 1 à 3 cm de diamètre (limo­ nité valanginienne) et qu~lques cailloux de calcaire lithogra­ phique (apport récent).

0-15 Gris-beigc, polyédrique, cohésion faible, finement sablo-limoneux, non calcaire, contenant quelques éléments fer­ rugineux.

15-35 Beige gris un peu sale, même matériau que celui de l'horizon 0-15 avec unc légère augmentation de la teneur en ar­ gile.

35-60 Horizon bigaré, beige ocre à veines jaunes et dépôts noirs de fer et de manganèse, massif, se délitant en polyédres, cohésion forte, argilo-limoneux, revêtement argileux à la sur­ face des agrégats, éléments ferrugineux assez nombreux, non calcaire.

60-120••• Ocre jaune sale, massif s~ délitant en gros po­ lyédres, argileux, légers dépôts pelliculaires de fer et de manganése, revêtements argileux très nets, non calcaire, ne cont~nant pas d1éléments ferrugineux du valanginien, mais; à partir de 90, de gros cailloux de calcaire lithographique très altérés en surface et devenant assez denses à partir de 120.

La pénétration radiculaire est bonne jusqu'à 50, faible au delà.

MEU 2 : Plateau. Forêt ~ssez belle de chênes et charmes. En surface, les débris végétaux sont peu abondants et ne cons­ tituent pas un horizon humifère net.

0-15 Gris-brun, polyédrique, cohésion faible, finement sablo-limoneux, non calcaire, contenant quelques petits éléments f~rrugineux, draînage lent.

15-25 Beige-gris sale à traînées beiges, polyédrique très net, cohésion faible, finement s~blo-limoneux, non calcaire, quelques petits gravillons ferrugineux.

25-70 Ocre-beige sale, massif à tendance polyédrique, cohé­ sion faible, finement limono-sableux, non calcaire, nombreux éléments fer~'lgineux de la taille d~s gravillons, dépôt pelli­ culaire de fer. -6-

70-130••• 0cre sale, polyédrique net avec film argileux à la surface des agrégats, limono-argileux, hydromorphie plus apparente, très nombreux éléments ferrugineux de toutes tailles, quelques cailloux de grès ferrugineux, non calcaire.

La pénétration radiculaire est bonne jusqu'à 70, assez fai­ fIc au delà.

Dans tous les profils observés, on note le même matériau sableux, riche en gravillons ferrugineux et à tendance hydromor­ phe. En profondeur, on peut observer divers matériaux: argile, cailloutis lithographique, niveau de calcaire marneux ou minerai ferrugineux.

Il n'apparaît pas de différence s~nsible entre les profils sous forêt ou sous culture.

Résultats d'analyses.

Granulomètrie.

Dans le matériau valangini~n, on constate, avec la profon­ deur, une nette augmentation d~ la teneur cn argile qui passe de 15-20 % en surface à 30-40 %vers 50 cm. Il y correspond une diminution des taux d'éléments ~lus grossiers (sable fin et limons). La texture sablo-limoneuse en surface devient alors fine équilibrée; le lessivage apparaît donc nettement dans les variations de granulomètri~ alors que lé sable fin est toujours assez abondant (20 à 30 %), le sable grossier ne représente que quelques %. On note un pourcentage aSSLZ important (10 à 20 %) d'éléments grossiers constitués par des gravillons ferrugineux.

Le matériau argileux profond apparaît comme très diffé­ rent des horizons superficiels. Il ne s'agit pas là d'un ho­ rizon d'évolution du matériau valanginicn, mais d'un niveau géologique bien différencié séparant les sables valanginiens des calcai~es sous-jacents. Ses caractéristiques sont iden­ tiques à celles des argiles de décalcification observées dans la région. La texture cn est très fine (62 %d'argile, 17 % de limon fin); il y a peu de s~ble ct aucun élément grossier.

Il n'apparaît pas de différence de texture entre les sols sous forêt et les sols sous culture.

.. .1· -7-

Hydrodynamique.

La capacité en eau utile est faible (10 %) et les sols de ce type se desséchent rapidement; les cultures risquent d'y souffrir .si elles nlont pas un enracinement profond. Le point de flétrissement étant bas, la réhumectation du sol sec est rapide.

Calcaire.

Tous les horizons sont totalement dépourvus dè calcaire.

Bases échangeables - pH.

Sols bruns Le lessivage apparaît nettement dans les variations-aü-pH et la répartition des bases.

Le pH voisin de 6 en surface croît régulièrement avec la profondeur et atteint 6,5 vers 60 cm. En même temps la somme des bases échangeables augmente de 20 à 40 %et le coefficient de saturation du complexe passe de 85 à 90 %.

Les teneurs en chaux (10 meq/100g) et magnésie (1 meq) sont assez bonnes, mais les taux de potasse sont faibles ( 0 , 2 à a1 4 meq).

L'horizon de surface du profil 18 est anormal par son pH, et ses teneurs en pot~sse et phosphore; il a certainement reçu un apport important d'engrais.

~~!~_~~~~_~~~~~!!~~~ : Par rapport aux sols bruns on remarque : - un pH plus acide en surface (5 à 6), s'acidifiant en­ core jusqu'à 50-60 cm (4,8 à 5,2) et ne paraissant croître que vers 1 m. - une teneur plus faible en bases êchc".lgeables. - un enrichissement de l'horizon de surface en bases échangeables et un appauvrissement marqué entre 20 et 60 cm. - un équilibre identique entre les différentes bases. - un coefficient de saturation nettement plus faible (70 à 77 %).

Le lessivage apparaît donc nettement plus accusé que dans les sols bruns sous culture. -8-

Bases totales.

Les réserves de chaux sont faibles, elles sont bonnes en magnésie et moyennes en pot~sse.

Il n'y a pas de différence sensible entre les sols des deux séries.

On constate un appauvrissement net des horizons de sur­ face.

Phosphore.

Les taux de phosphore assimilable sont toujours faibles (15 à 25 ppm) m~is les réserves de phosphore total sont très importantes (1.300 à 1.600 ppm).

Matière organique.

Tous ces sols sont pauvres en matière organique (2,5 à 4 % en surface, 0,5 à 1,5 à 30 cm). La minéralisation est normale aussi bien sous culture (CjN = 10 à 13) que sous forêt (CjN = 8 à 11). Dans le sol forestier il n'y a donc pas formation d'un horizon org~nique de surface (ce qui est étonnant mais l'observation des profils le confirme).

Répartition.

Les sols bruns lessivés "coiffént" généralement les hauts de colline, là où le recouvrement valanginien n'a pas été entraîné par l'érosion. Ils portent des cultures (sols bruns) des forêts de feuillus ou des accrus (sols bruns forestiers).

Sols bruns de coteau sur matériau valanginien colluvionnaire.

Le niveau valanginien qui recouvrait primitivement tout le finage a été arraché par l'érosion et il n'en reste plus que des lambeaux, sur le haut des collines. Le niveau calcaire a donc été alors mis à nu et les sols actuels de­ vraient être formés à partir du calcaire. Or, on constate que l~ roche est toujours recouverte d'un matériau non cal­ caire très proche du limon sableux observé sur le valanginien et renfermant comme lui des gravillons ferrugineux. Cc maté­ riau, assez épais au contact du valanginien devient de plus en plus mince quand on s'en éloigne. Il semblerait qu'il y ait un glissement très lent des éléments fins, glissement permis par la très faible cohésion de ces limons sableux.

. ,. ., /. , . -9-

Comme bien souvent sur les plateaux calcaires de l'Est de la , les sols se sont développés, non pas dans le produit d'altération de la roche calcaire mais dans un matériau de re­ couvrement allogène.

A COUVERTPUITS la roche calcaire n'influence le développe­ ment du profil que là où le travail agricole a pu remonter des éléments calcaires par suite de la très faible épaisseur du li­ mon.

A l'intérieur de ces sols de coteau sur-matériau valangi­ nien colluvionnaire, il est possible de distinguer 3 séries :

- Sols bruns à pseudo-gley de profondeur, - Sols bruns de faible épaisseur, - Sols bruns de faible épaisseur recalcarifiés.

Le passage d'une série à l'autre est graduel et les limi­ tes, surtout entre les 2 types de sol peu épais, sont souvent difficiles à préciser avec exactitude car les teneurs en cal­ caire peuvent prendre toutes les valeurs entre 0 et 30 %.

Sous forêt il est possible de distinguer 2 séries de sols bruns forestiers : à pseudo-gley et de faible épaisseur.

Sols bruns de coteau sur matéri~u valanginien colluvion~aire à pseuèo­ gley de profondeur.

Profils types.

MEU 3 : Pente légère, pature, quelques éléments ferru­ gineux et quelques cailloux de calcaire lithographique en surface.

0-12 Gris-beige, polyédrique, cohésion faible, limono argileux, non calcaire, contenant quelques gravillons ~erru­ gineux et quelques cailloux calcaires.

12-25 Ocre-beige sale, polyédrique, cohésion forte, limo­ no-argileux, non calcaire, quelques petites taches et dépÔts ferrugineux.

25-60 Ocre jaune à taches gris verdâtres, massif à ten­ dance prismatique, cohésion très forte, argilo-limoneux, non calcaire.

...1.. Q -10-

60-110•••Cailloutis calcaire reposant sur une marne bigarée ocre et olive clair, fortem~nt calcaire.

La pénétration radiculaire est ass~z faible au delà de 25 cm.

Les profils de ce type reposent presque toujours sur un calcaire marneux ou une marne. L'horizon argileux, au contact du calcaire, n'existe pas dans tous les profils. L'hydromorphie cst souvent moins accusée et se limite alors à des marbrures diffuses. La profondeur du sol est de 40 à 80 cm.

Résultats d'analyses.

Granulomètrie.

La texture de ces sols cst fine équilibrée, nettement plus fine donc que celle des sols bruns lessivés; la teneur en argile est de 30 à 40 %, en limon de 40 à 50 %, il Y a très peu de sable et seulement quelques rares éléments gros­ siers.

L'horizon profond est parfois de texture plus fin~ (50 % d'argile) et ressemble alors aux argiles profondes des sols bruns lessivés.

Le matériau beige calcaire interstitiel du cailloutis marneux est particulièrement riche en limons (70 %).

Il n'apparaît pas de lessivage net des éléments fins dans ce type de sols.

Hydrodynamique.

Les caractéristiques hydrodynamiques sont identiques à celles des sols bruns lessivés, les réserves en eau utile sont faibles.

Calcaire.

Le sol est totalement dépourml de calcaire. Le matériau marneux sous-jacent est fortement calcaire et imprégne par­ fois légèrement le sol situé à son contact. ------L'étude de terrain a été réalisée par Mrs. GALET et ~OSSURA -11-

Bases échangeables - pH.

Les sols de ce type sont riches en chaux (20 à 30 meq) et magnésie (1 à 2,5 meq) et ont des teneurs presque moyennes en potasse (0,4 à 0,7 meq).

Le complexe llbsorbant est presque saturé (90 à 97 %).

Le pH est très élevé : supérieur à 7 en surface, il atteint 7,5 à 40 cm et d~pllSSC 8 dans la marne.

Bases totales.

Les réserves en chaux, magnésie et potasse sont bonnes.

Phosphore.

Les taux de phosphore assimilable sont faibles (10 ppm) mais les réserves en phosphore total sont importantes (1.400 ppm).

Mlltière organique.

Quoi que plus élevées que dans les sols bruns lessivés, les teneurs en matière orgù.niquc rest(;l1t faibles (3 ~ 4 %). La minéralisation est très rapide (cjN = 9) ct les taux d'ù.­ zote sont bons (200 à 250 mgj100 g).

Répartition.

Les sols bruns à pseudo-glcy ont été observés autour des zones de sols bruns lessivés ou à proximité. Le passage avec les sols bruns de faible épaisseur est toujours graduel.

Ces sols sont généralement cultivés.

Sols bruns de coteau sur matériau valanginien colluvionno.ire de faibl~ épaisseur.

Ces sols se caractérisent par un horizon meuble de fai­ ble épaisseur ( 5 à 40 cm) présentant les mêmes caractéris­ tiques que les sols bruns à pseudo-gley mais reposant sur un cailloutis calcaire dense qui paraît parfois avoir lui même subi un remaniement.

•• "j. .. -12-

Profils types.

MEU 7 : Coteau. Pente 10 %. Culture.

0-12 Gris clair, polyédrique, cohésioh faible, limono­ argileux, non calcaire, contenant quelques gravillons ferrugi­ neux d'origine valanginienne et quelques cailloux calcaires.

12-30 Ocre beige, polyédrique très accusé à tendance cubi­ que, argileux, non calcaire, mêmes éléments grossiers que dans l'horizon de surface (cet horizon n'existe pas sur toute la longueur de la fosse d'obsèrvation et l'horizon de surface repose alors directement sur le cailloutis).

30-GO Cailloutis calcaire lithographique dense, peu émous­ sé mais ne paraissant pas en place, dans un matériau argileux ocre, non calcaire mais de plus en plus chargé en petits grains calcaires avec la profondeur.

GO ••• Roche largement fissurée, en place, avec matériau de remplissage clair fortement calcaire.

La pénétration radiculaire est faible dans l'argile et dans le cailloutis.

MEU 20 : Coteau. Pente 12 %. Culture.

0-12 Gris-beige, polyédrique, cohésion faible, limono­ argileux, non calcaire, assez riche en cailloux calcaire~.

12-80 Cailloutis calcaire dense à terre interstitielle ocre, argileuse, non calcaire.

Entre ces 2 horizons on observe des poches d'argile ocre, non calcaire, polyédrique net, de forte cohésion.

La pénétration radiculaire est faible dans le cailloutis.

Le cailloutis est parfois marneux, il repose alors vers GO cm sur un banc de roche compacte et on observe des traces d'hydromorphie vers 40 cm (passage aux sols bruns à pseudo­ gley).

Généralement le cailloutis dense est situé entre 10 et 30 cmi la profond~ur du sol diminue au fur-et-à-mesurc qu'on s'éloigne du valanginien en place.

•• •/ ... 0 -13-

Lorsqu'un horizon de marne est à très faible profondeur, le travail du sol a remonté du calcaire fin et le sol est for­ tement calcaire dès la surface. Cel~ a été observé sur des surfaces très faibles à l'Est du finage et n'a pu être carto­ graphié.

Résultats d'analyses.

Granulomètric.

La texture des sols bruns de daible épaisseur est prati­ quement identique à celle des sols bruns à pseudo-glcYi elle est fine équilibrée avec 30 à 40 %d'argile et 40 à 50 %dç limons. Il y a peu de sables. Selon les profils les éléments grossiers (cailloux calcaires) sont plus ou moins abondants (0 à 20 %).

L'argile interstitielle et celle observée parfois au contact du cailloutis ont une texture très fine (55 à 60 % d'argile). Elles sont identiques à celle observée en profon­ deur dans les sols bruns lessivés; elles s'apparentent aux argiles de décalcification.

Hydrodynamique.

Les sols peu profonds sont très sensibles à la séche­ resse car l'horizon meuble a des réserves en eau utile peu importantes (7 à 10 %) et le cailloutis dense, à matériau interstitiel argileux, est à faible profondeur.

Calcaire.

Tous ces sols sont totalement dépourvus de calcaire.

Bases échangeables - pH.

Bien que ces sols ne conti~nnent pas èe calcaire, le pH en· est toujours très élevé: voisin de 7,4 en surface, il atteint près de 8 dans l'horizon argileux.

Dans le complexe absorbant, toujours saturé, le calcium est largement dominant (20 à 40 meq) mais la magnésie est par­ fois très déficiente (0,2 à 0,6 meq)i les teneurs en potasse sont presque moyennes (0,4 à 0,75 meq). L'argile présente l~s mêmes caractéristiques que l'horizon de surface. ..·1... -14-

Bases totales.

Les réserves en chaux, magnésie et potasse sont bonnes, d~ même ordre de grandeur que dans les sols bruns à pseudo-gley.

Phosphore.

Il Y a peu de phosphore assimilable (10 à 20 ppm) mais les réserves en phosphore total sont importantes (1.000 à 2.000 ppm).

Matière organique.

Les taux de matière organique sont un peu plus élevés que dans les sols étudiés précédemment mais ils demeurent assez faibles (4 à 5 %). La minéralisation est rapide (cjN = 11).

Répartition.

Les sols bruns de faible épaisseur recouvrent presque tous les coteaux. Selon l'épaisseur de l'horizon meuble ils sont utilisés pour les cultures ou laissés en friches.

Sols bruns de coteau sur matériau valanginien colluvionnaire de faibl(~ épaisseur, recalcarifiés.

Ce type de sol est très proche du précédent. Il s'en dis­ tingue par la réaction calcaire plus ou moins intense de l'ho­ rizon meuble et par la nature du matériau interstitiel de l'ho­ rizon caillouteux; son épaisseur est, en général, nettement plus faible. On n'observE jamais d'horizon argileux entre le limon de surface et le cailloutis. La présence du calcaire parait due aux remontées d'éléments calcaires par le travail du sol.

Profils types.

MEU 8 : Coteau. Pente légère (5 %) Friches à épines.

0-8 Gris-beige, grumeleux, cohésion moyenne, limono­ argileux, fortement calcaire, nombreux grains et cailloux calcaires.

8-60 Cailloutis calcaire dense avec matériau interstitiel jaune très fortement calcaire.

La pénétration radiculaire est bonne.

Tous les profils observés sont identiques à celui-ci. .. . j . .. -15-

Résultats d'analyses.

Granulomètrie.

La texture est limono-argileuse (25 %d'argile et 60 % de limon) et assez différente de celle des sols non recalcari­ fiés, mais, après destruction du calcaire, on constate que le résidu a une texture assez proche de celle de ces sols (40 % d'argile et 50 % de limons).· Il Y a très peu de sables.

Les éléments grossiers (cailloux calcaires) sont toujours très abondants.

La granulomètrie de la tcrr~ interstitielle de l'horizon caillouteux est assez proche de celle de l'horizon superficiel ce qui laisserait supposer un remaniement assez profond.

Hydrodynamique ..

Les réserves en eau utile de l'horizon meuble sont très faibles (7 %) et le cailloutis est très près de la surface. Les plantes à enracinement profond peuvent prc€iterd'une hu­ midité supplémentaire dans l'horizon caillouteux car la terre interstitielle est meuble et facilement pénétrée par les ra­ cines.

Calcaire.

Les teneurs en calcaire de ces sols sont extrêmement variables (de quelques %à 30 %), le matériau interstitiel est toujours fortement calcaire (60 %).

Caractéristiques chimigues.

Elles sont très proches de celles des sols bruns non re­ calcarifiés; les différences portent sur le pH qui est très élevé (près de 8 dès la surface) et sur les teneurs en matière organique (7 %). Le phosphorè total est abondant mais proba­ blement fixé sous forme inassimilable par le calcaire.

Répartition.

Les sols bruns de faible épaisseur recalcarifiés ont été observés principalement sur les coteaux en bordure Nord de la vallée de l'Orge, où ils constituent une zone relativement ho~ mogène (les teneurs en calcaire y sont très variables). Ail­ leurs, ils constituent des taches très localisées et de faible surface qui n'ont pu être cartographiées...... 1... -16-

Sur un plateau à l'Est de la commUl1e, des sols identiques ont été observés sur marnes. La réaction calcaire paraît là aussi provenir d'une remontée du matériau sous-jacent. Les surfaces étant très faibl~s n-Iont pu être cartographiées.

Sols bruns forestiers de coteau sur matériau val~nginien colluvionnair~ à pseudo-gley de profondeur ou de faible éEaisseur.

L'étude des zones for~stièrcs n'entrant pas dans le c~dre de cette prospection, seuls quelques profils ont été relevés et aucun prélèvement n'a été effectué. Les profils sont très proches de ceux des sols sous culture des 2 séries correspon­ dantes étudiées ci-dessus.

Sols bruns de talweg sur colluvions valanginiens.

Profils types.

Les sols de ce type ont été observés dans les fonds de talwegssecsj il est possible d'y reconnaître 2 séries d'a­ près la profondeur de l'horizon de cailloutis dense :

MEU 5 : Fond de talweg sec, pente très faible, prairie naturelle.

0-20 Gris-beige, polyédrique, cohésion faible, limono­ argileux, non calcaire, contenant des cailloux calcaires ct quelques éléments ferrugineux du valanginien.

20-110 •••Beige-gris, polyédrique, même matériau que l'horizon de surface, bon draînage.

La pénétration radiculaire est assez bonne.

MEU 9 : Fond de talweg sec, pente très faible, prairie naturelle.

0-15 Gris-beige, polyédrique, cohésion faible, limono argileux, non calcaire, quelques cailloux calcaires.

15-100••• Cailloutis calcaire dense non en place avec matériau interstitiel beige, limono-argileux, non calcaire. -17-

La pénétration radiculaire est bonne jusqu'à 50 cm.

Ces 2 séries sont assez faciles à distinguer sur le terrain car le cailloutis est soit à moins de 20 cm soit à plus de 50 cm.

Résultats d'analyses.

Granulomètrie.

La texture est fine équilibrée sur tout le profil; il s'agit là du même matériau que celui observé dans les sols bruns à pseudo-gley ou de faible épaisseur; la teneur en élé­ ments grossiers est toujours élevée, elle peut même être très forte dès la surface dans les sols peu profonds.

Hydrodynamique.

Comme dans tous les sols sur matériau valanginien les réserves en eau sont très faibles, surtout si le cailloutis dense est peu profond. Leur position au fond dés talwegs leur procure une humidité supplém~ntaire par rapport aux collines voisines et ces sols sontpar suite rcl~tivement moins sensi­ bles à la sécheresse.

Calcaire.

Aucun de ces sols de talweg n'est cnlcaire.

Bases échangeables - pH.

Comme pour les sols bruns pcu épais de coteau, on cons­ tate que, malgré l'absence totale de calcaire dans tout le profil, ces sols ont un pH très élevé, voisin de 7,5. Le complexe absorbant est généralement saturé; on constate par­ fois un léger début de lessivage dans les sols profonds.

La chaux est abondante alors que les taux de magnésie et de potasse sont un peu faibles (surtout dans les sols pro­ fonds) .

Bases totales.

Les réserves en bases totales sont suffisantes. -18-

Phosphore.

Les taux de phosphore assimilable sont un peu faibles (20 ppm) alors que les stocks de phosphore total sont impor­ tants (2.000 ppm).

Matière organique.

Les teneurs en matière organique sont meilleures dans les sols à cailloutis (5 à 7 %) que dans les sols profonds (4 %). Celà tient sans dGute au mode de culture car les sols peu épais sont souvent des patures alors que les sols pro­ fonds sont régulièrement cultivés. La minéralisation est ra­ pide (cjN = 9à 11).

Répartition.

Les sols profonds sont généralement en tête de talweg.

Sols bruns marmorisés faiblement lessivés sur colluvion valanginien de vall~~.

Profils types.

HEU 24 Vallée de l'Org~. P~nte lègère (2 %). Prairie naturelle.

0-20 Gris-beige, polyédrique, cohésion faible, limono­ argileux, non calcaire, très rares petits gravillons ferru­ gineux.

20-65 Ocre sale, polyédrique, assez bonne cohésion, ar­ gilo-limoneux, non calcaire, quelques gravillons.

65-95 Ocre-Gris,massif se délitant en polyédrique, cohé­ sion forte, argilo-limoneux, plus riche en argile, non calcaire, revêtements argileux à la surfac~ des agrégats.

95-120 Ocre vif sale, prismatique, cohésion forte, argilo­ limoneux, non calcaire, revêtements argileux à la surface des agrégats, légère hydromorphie.

120••• Gros blocs calcaires;

La pénétration radiculaire est bonne.

Jusqu'à 30 cm les profils sont assez homogènes, mais plus profondément on observe divers matériaux. ... / ... -19-

- Un limon argileux marmorisé. - Un cailloutis çalcair~ dense à terre interstitielle non calcaire, argilo-limoneuse. - Un sable calcaire blanc très grossier.

Cc dernier matériau est toujours observé en limite d~s sols alluviaux calcimorphes.

Résultats d'anolyses.

Les caractéristiques chimiques de ces sols sont proches de celles d0S sols colluvionnaires profonds de talweg mais le lessivage de l'argile et des bases y apparaît déjà nettement.

Granulomètrie.

La texture limono-argileuse en surface devient argileuse dès 50 cm (la teneur en argile passe de 30 à 60 %). Les toux de sables sont très faibles (2 %)j il n'y a que de très rares éléments grossiers.

Hydrodynamique.

Les réserves en cau utile sont faibles (10 %) mais les ho­ rizons profonds sont généralement maintenus frais par suite de la proximité de la nappe phréati~ue de la vallée de l'Orge.

Calcaire.

Tous les horizons sont totalement dépourvus de calcaire.

Bases échangeables - pH.

Le lessivage d~s bases entraîne une dessaturation légère du complexe absorbant (S/T = 90 à 95 %), et une faible acidi­ fication de l'horizon de surface (pH = 6,5 à 6,8).

Les teneurs en bases échangeables sont assez diverses. Elles sont plus faibles lorsque le lessivage est plus marqué.

Bases totales.

Les réserves en chaux, magnésie et potasse totales sont bonnes.

Phosphore.

Les teneurs en phosphore assimilable (50 à 250 ppm) et total (2.000 à 3.000 ppm) sont élevées. -20-

Matière organique.

Bien que situés sous de bonnes prairies naturelles, les sols de ce type nlont que d~s teneurs moyennes en matière or­ ganique (4 à 5 %). La minéralisation s'effectue rapidement (cjN = 10).

Répartition.

Les sols bruns marmorisés faiblement lessivés ont été observés dans la vallée de l'Orge, aux pieds des coteaux le long desquels ils constituent une bande à peu près continue mais de largeur parfois très faible qui n'a pu, de ce fait, être toujours cartographiée.

Ils présentent toujours une pente légère v~rs l'Orge. Ils portent des prairies ou des cultures.

SOLS CALCIMORPHES

Sols calcimorphes alluviaux à pseudo-gley de profondeur.

Il ne s'agit pas l~ de sols calcimorphes alluviaux typiques car le sol ne sIest pas développé dans une alluvion à haute teneur en calcaire, mais dans un limon probablement d'origine valanginienne, plus ou moins mélangé d'éléments calcaires et reposant sur une alluvion calcaire.

Profils types.

MEU 25 : Fond de vallée. Très plat. Prairie naturelle.

0-10 Ocre-brun grumeleux, bonne cohésion, limono-argileux, calcaire, aucun élément grossier.

10-75 Ocre, massif mais assez friable, cohésion forte, limono-argileux, calcaire, quelques légers dépôts de manganèse.

75-100••• Gris bigaré, nettement hydromorphe, limona-argileux, très fortement calcair~.

La pénétration r~diculaire est bonne jusqu'à 75. .. ·1,. .. ~ -21-

Le matériau alluvial c~lcaire n'a pas toujours été observé à 1 m de profondeur; l'hydromorphie est alors moins sensible.

Résultats d'analyses.

Granulomètrie.

La texture est limono-argileuse avec une nette prédominance des limons (40 à 60 %). Les taux de sables sont plus élevés que dans les sols formés sur colluvions valanginiens typiques (10 à 20 %contre 3 à 10 %).

Hydrodynamique.

Tous les horizons ont des réserves en eau utile faibles (10 %) mais demeurent frais du fait de la présence de la nappe phréatique vers 1 ou 2 m de profondeur.

Ca2caire.

Les teneurs en calc~ire sont souvent faibles en surface (3 à 15 %); elles augmentent r~gulièrement avec l~ profondeur et atteignent 30 à 40 % d~ns l'alluvion.

Bases échangeables - pH.

Les sols calcimorphes alluviaux ont un pH très élevé voi­ sin de 7,5 en surface, il dépasse 8 dans l'horizon d'alluvions calcaires. Le complexe absorbant est toujours saturé.

La chaux est largement dominant~ (30 à 34 meq) alors que la magnésie est très irrégulière (0,2 à 1 meq) et que les taux de potaSSé sont généralement faibles (0,4 à 0,6 mcq).

Bases totales.

Les réserves en calcium et m~gneslum sont élevées alors que le taux de potasse totale est seulement moyen.

Phosphore.

Les teneurs en phosphore assimilable sont parfois très faibles (7 ppm) parfois presque moyennes (20 à 35 ppm). Les réserves de phosphore total sont très importantes.

/ o "t _/ ~ • ,. -22-

Matière organique.

La matière organique est toujours abondante (S'à 8 %) et elle sc minéralise vite (C~ de 8 à 10). Les taux diazotc sont très élevés (350 à 500 mg/100g).

Répartition.

Les sols calcimoI'phes :::l.lluviaux recouvrent le fond de la vallée de l'Orge dans sa partie la plus plate. Ils s~ diffé­ rencient facilement des 901s bruns marmorisés sur colluvions de vallée par leur pente pratiquement nulle et leur teinte ocre qui tranche sur le gris beige des sols valanginiens.

Ils portent de belles prairies.

SOLS PEU EVOLUI:S

Rankers d~érosion.

Sur les talus bordant les talwegs, on observe des ran­ kers d'érosion : quelques centimètres de terre, parfois cal­ caire, recouvrent un gros cailloutis calcaire; les affleure­ ments rocheux sont nombreux.

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Sols bruns lessivés marmorisés.

Le lessivage de l'argile est net et il a provoqué la formation d'un horizon de surface limono-sableux à struc­ ture très instable. L'entraînement des bases échangeables a été moins accentué et l'abaissement du pH est faible.

Le principal défaut de CtS sols tient à leur texture richcm limon et sable fin qui entraîne une économie en eau défectueuse. Le draînage est assez lent et entraîne, par suite, des phénomènes d'hydromorphie dès 20 cm; le volum~ en cau utile est très faible et rend le sol assez sensible à la sécheresse. Ce dernier point est compensé par la grande profondeur du sol qui offre aux racines un important volume de terre à exploiter. Dans certains cas, un griffage pro­ fond (mais renouvelé assez souvent) permettrait un meilleur draînage et une pénétration plus profonde des racines.

Malgré le lessivage et l'~bscnce de calcair~ dans le sol, il ne paraît pas nécessaire d'effectuer un chaulage qui pourrait avoir pour seul effet immédiat, une minérali­ sation accélérée de la matière organique et une dégradation plus poussée de la structure.

Les sols de ce type conviennent bien à la culture ct à la forêt feuillue, aussi convient-il de laisser au secteur forestier toutes les zones actuellement boisées, à l'exclu­ sion de quelques parcelles d'accrus en bordure de massif, et au secteur agricole tout IL secteur présentement cultivé.

Dans l~s zones de culture, il conviendrait d'apporter des doses assez élevées d'engrais ct de matière organique, et d'introduire des soles d'herbe dans le but d'améliorer la structure.

.. .1· -24-

Sols bruns de coteau sur matériau valauginien colluvionnaire.

Dans tous les cas le matériau de recouvrement est de texture fine, mais sa structure est assez instable. Le volume d'eau utile est toujours très faible; les teneurs en éléments fertilisants sont moyennes en potasse et azote mais faibles en phosphore. La valeur agronomique dépend du matériau sous­ jaccnt.

Le drainage est assez lent dès 20 cm et le sol tend à rester engorgé après chaque pluie. La sécheresse est moins accentuée du fait de la profondeur du sol meuble.

Cc type de sol convient bien à la culture et doit être traité comme les sols du paragraphe précédent.

Leur sensibilité à la sécheresse est très grande car le cailloutis de calcaire lithographique, dense dès 30 cm, n'a aucune porosité et la terre interstitielle de la roche fissurée est argileuse ct peu favorable à la pénétration des racines.

Il s'agit donc de sols pour lesquels il faut rechercher des cultures assez rustiques ct précoces. La prairie tempo­ raire doit entrer régulièrement dans l'assolement, elle four­ nira une bonne production de printemps et d'automne en année normale, mais ne donnera qu'une pousse -très faible pendant l'été.

L1épaisseur de terre meuble est très faible ct ne permet pas un travail agricole normal. Cependant la terre instersti­ tielle du cailloutis dense est sableuse et permet une bonne pénétration des racines en profondeur.

On ne peut guère installer sur ces sols que des paturages ou de la forêt. -25-

Sols bruns forestiers :

Les sols sous forêt présentent peu de différences avec les sols BOUS culture. Ils auraient donc les mêmes aptitudes, mais l'ambiance forestière existante incite à les laisser sous cette végétation.

Sols bruns de talwegs sur colluvions valanginiens. :

Les caractéristiques physico-chimiques de la terre meuble sont celles des sols bruns de coteau. Mais du fait de la posi­ tion topographique en fond de vallée, la sécheresse est moins sensible.

Si le sol est profând il convient à la mise en culture, mais si l'horizon meuble a moins de 20 cm, il ne peut porter que des patures.

Sols bruns marmorisés fortement lessivés sur colluvions valanginiens de vallé~.

Ce sont les meilleurs sols de la commune, car ils sont moyennement pourvus en tous les éléments fertilisants et ne craignent pas la sécheresse, par suite de leur position topo­ graphique dans la vallée.

Ils peuvent porter de belles prairies ou des cultures.

Sols calcimorphes alluviaux à pseudo-gley de profondeur.

Du fait des possibilités de débordement de l'Orge, ces sols sont exploités en prairie, et ils ont une excellente structure. Ils sont riches en a00te mais pauvres en potasse et phosphore et des apports sont nécessaires. Ils ne souf­ frent pas de la sécheresse et conviennent très bien à la prairie.

Rankers d'érosion.

Etant donné leur pente et le peu d'épaisseur de terre meubl~ ils doivent être reboisés ou utilisés comme parcours.

.../ ... ,. -26-

1 CON C LUS ION S/

Le caractère lè plus frappant des sols observés à COUVERTPUITS est l'absence quasi-totale de calcaire, même lorsque la roche calcaire est peu profonde. Tous les sols observés sont donc des sols bruns (à l'exception des sols de la vallée de l'Orge).

Au point de vue cultural, le point essentiel est la grande sensibilité à la sécheresse d'une partie des sols, ce qui limite le choix des cultures. Il est possible de reconnaître 3 secteurs d'utilisation :

- Un secteur cultural sur les sols de plateau et de coteau (suffisamment profonds) avec dominance des céréa12s et des prairies temporaires.

- Un secteur pastoral avec une zone de prairies(vallée) et une zone de paturages assez secs (talwegs ct coteaux).

- Un secteur forestier, limité pratiquement aux for~ts actuelles.