L'amopalien Du Québec
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L’AMOPALIENL’AMOPALIEN DU QUÉBEC DU QUÉBEC du du Volume 21 AUtOMNE 2017 SOMMAIRE ÉDITORIAL 2 Concours AMOPA 2016-2017 Il faut sauver la culture québécoise 4 1968-2018 :50e anniversaire de création de l’Office eux sujets ont marqué l’actualité ces dernières franco-québécois pour la semaines en regard de la culture québécoise et de la jeunesse (OFQJ) langue : l’entente de la ministre du Patrimoine avec Madeleine Bourgeois DNetflix, et la mauvaise qualité du français écrit des futurs ensei- gnants. Madame Joly a beau dérouler sa cassette de 500 millions 6 De Fleury Mesplet à la de dollars, sa nouvelle politique culturelle, présentée avec grand typographie expérimentale bruit, ne passe pas car, aux dires de la majorité, elle ne fera que Jacques G. Ruelland nuire encore davantage à l’épanouissement de notre culture, 8 De la société distincte non pas la canadienne – y en a-t-il une ou est-elle plutôt améri- à la nation québécoise caine ? – mais la québécoise. Car la ministre, mise en boîte par les médias et divers interve- Réflexions sur le livre bleu nants du milieu culturel, voire par la population en général, au lendemain de l’annonce de du gouvernement québécois sa politique, a oublié de protéger la culture québécoise, unique au pays. Rien non plus dans Simon Langlois cette déclaration pour la protection de la langue française, obligatoire, en garantissant un 10 Notes de lecture contenu francophone dans cette entente avec Netflix qui jubile, on le comprendra, d’être Aurélien Boivin et Michel Leduc exempté, contrairement aux autres distributeurs, de la taxe de vente. Injustice flagrante aux yeux de ceux qui payent ces taxes, car Netflix pourra se vanter d’avoir les tarifs d’abonnement • ALAIN RIPAUX les plus bas. Il est vrai que la langue française, l’une des valeurs fondamentales qui caracté- Charles de Gaulle. Une certaine idée du Québec rise la grande majorité des Québécois et Québécoises, n’a pas bonne audience non seulement • LIONEL MENEY auprès de ce gouvernement mais aussi auprès de celui du Québec, qui ose à peine parler de Le français québécois cette valeur au moment de la rentrée des classes, pour rappeler Les insolences du Frère Untel. entre réalité et idéologie • JACQUES G. RUELLAND [dir.] Les élèves sont décriés, car ils écrivent mal et la faute doit être surtout attribuée aux profes- Les maires de Montréal seurs incompétents, comme l’ont affirmé certains commentateurs et commentatrices. Selon • NATHALIE LECLERC leurs dires, plusieurs d’entre eux auraient eu accès à l’université, après avoir été refusés dans La voix de mon père d’autres facultés, en raison de la faiblesse de leurs notes. • SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DES FILLES DU ROY Allons donc ! Comme s’il ne fallait pas la vocation pour se lancer dans cette profession à Les Filles du Roy, pionnières statut précaire. J’ai enseigné pendant plusieurs années dans le programme de formation des de Montréal maîtres et j’ai connu une foule d’étudiants et d’étudiantes de qualité, avec une belle maîtrise 15 Le saviez-vous ? de la langue française, tant écrite que parlée. Cette profession a surtout besoin d’un plus grand Un autre anniversaire support de la part de nos gouvernements et souvent aussi des parents, dont bon nombre ont étonnant démissionné. Ces jeunes qui choisissent cette profession sont invités à devenir ce que nous Jacques Mathieu avons appelé des « passeurs de culture », la nôtre d’abord puis celle des autres. Le ministre de l’Éducation juge insatisfaisante, – c’est le qualificatif qu’il a employé –, la performance 16 Vie de nos membres et la formation des futurs enseignants, qui échouent à près de 50 % le test de français, sans rien proposer de concret. Certes il y a des lacunes qu’il faut corriger avant l’entrée de l’uni- versité. Quelles solutions proposent nos élus, tant pour la défense de notre culture que pour la qualité de la langue, écrite et parlée ? Il faut un réel coup de barre pour sauver ces valeurs auxquelles tiennent les Québécois et Québécoises. AURÉLIEN BOIVIN Président de l’AMOPA Québec Rédacteur en chef : Aurélien Boivin Graphisme : Chantal Gaudreault, 2017 L’AMOPALIEN DU QUÉBEC • 1 Concours Défense et illustration de la langue française AMOPA (2016-2017) e responsable des Concours pour le Québec, notre collègue Roger Delisle, et le président, qui lui a apporté sa collaboration, n’étaient pas peu fiers du succès remporté par nos élèves participants aux divers Concours de l’AMOPA. Le Québec La obtenu le grand prix (pour les étrangers) du Concours Maupassant de la Jeune Nouvelle, deux 2e prix (ex aequo), dans la catégorie Concours d’Expression écrite de langue française, et cinq accessits, dans cette même catégorie, comme en témoigne le tableau suivant. Le deuxième tableau fournit la liste des lauréats et lauréates du prix André-Gaulin–AMOPA Québec pour ces mêmes concours. Je tiens à remercier bien sincèrement Roger Delisle pour sa formidable et généreuse implication dans ces concours. Aurélien Boivin CONCOUrs DE L’AMOPA 2016-2017 (ÉtrANGEr) Lauréats et lauréates du Québec PRIX D’EXPRESSION ÉCRITE DE LANGUE FRANÇAISE Classe de première : 1er accessit : Élise Michaud, École secondaire Armand-Saint-Onge, Amqui, pour son texte « Le courant d’une vie ». Classe de seconde :1er accessit : Romane Chamberland-Trudel, École Paul-Hubert, Rimouski, pour son texte « Seul ». Classe de troisième :1er accessit : Juliane Gagnon, École Paul-Hubert, Rimouski, pour son texte « Le jeu est terminé ». Classe de quatrième : 2e prix (ex aequo) : Myriam Caron, École Notre-Dame-des- Champs, Pohénégamook, pour son texte « Mon pire ennemi : l’homme » et Florence Francis, École Jean-Jacques- PRIX ANDRé-GAULIN DE L’AMOPA QUÉBEC Bertrand, Farnham, pour son texte I. Expression écrite de langue française (secondaire) « Divin, rien de moins ». Fabrice Premier prix : « Le courant d’une vie », d’Élise Michaud, 5e sec., Gauthier, École Mistral, Mont-Joli, et École secondaire Armand-Saint-Onge, Amqui (C. S. des Monts et Marées). Kaleb Cyr-Dubé, École Notre-Dame-des- e Champs, Pohénégamook, ont mérité les Deuxième prix (ex-æquo) : « Le jeu est terminé » de Juliane Gagnon, 3 sec., 1er et 2e accessits pour leur texte École secondaire Paul-Hubert, Rimouski (C. S des Phares), et « La maison » re intitulé « Édouard et ses mésaventures d’Ariel Rondeau, 1 sec., École secondaire Jean-François-Perreault, humaines » et « Waterobot ». (C. S. de la Capitale). Classe de cinquième : 1er prix : II. Jeune Nouvelle Guy-de-Maupassant Carolie Morin, École Notre-Dame-des- Premier prix : « Carnaval » de Doroteea Capitanu, 4e sec., Champs, Pohénégamook, pour son École secondaire de la Haute-Ville, Granby (C. S. Val-des-Cerfs). texte « Mer de déchets ». Deuxième prix : « Le soir de l’Halloween » de Swane Monpou, 4e sec., Prix Maupassant de la jeune nouvelle : École secondaire Massey-Vanier, Cownsville (C. S. Val-des-Cerfs). 1er prix, Maria Garz, classe de seconde, École secondaire Massey-Vanier, III. Jeune Poésie (secondaire) Cowansville, avec sa nouvelle intitulée Premier prix : « Seule, isolée, esseulée et délaissée » de Clémentine Troncy, « Mystère et queue de poisson ». 4e sec., École secondaire Jean-Jacques-Bertrand, Farnham (C. S. Val-des-Cerfs). 2 • L’AMOPALIEN DU QUÉBEC Mer de déchets Coralie Morin onjour, je m’appelle Ethan et j’ai Mystère et queue de poisson 62 ans. Si je vous disais que j’ai B Maria Garz contribué au sauvetage du Saint-Laurent, me croiriez-vous ? Probablement pas. arie, une jeune femme d’environ trente ans, s’était réveillée comme tous les Pourtant, je l’ai fait, et vous ne devinerez Mautres jours le sourire aux lèvres avec une envie folle d’aller travailler puisqu’elle jamais comment… À cette époque, j’avais aimait beaucoup son travail. C’était un beau matin de printemps et, comme d’habitude, 13 ans. Nous étions en 2016, et l’état du elle était joyeuse comme tout. En se rendant à son bureau, elle avait pris un café pour fleuve commençait à se détériorer, mais bien commencer sa journée. personne ne semblait réellement s’en En arrivant à sa table de travail, elle remarqua un bouquet de fleurs mortes et, posé soucier. Enfin, pas les habitants de Trois- sur celui-ci, un message épinglé à une fleur qui n’était pas encore complètement fanée. Rivières. Le message disait ceci : « Profite de tes derniers moments, car demain, c’est fini... » Il Bref, ce jour-là, je marchais sur le bord était signé P. A. D’un air paniqué, elle laissa tomber sa tasse de café. du fleuve, une bouteille d’eau à la main. Marie avait vraiment peur, aussi elle se précipita vers le bureau de son patron Il faisait terriblement chaud, je la vidai et lui expliqua tout. Celui-ci la réconforta en lui disant qu’on pourrait vérifier les rapidement. Je tendis la main pour la jeter enregistrements des caméras de surveillance. Mais on ne vit trace de personne qui se à la mer, mais une voix me fit sursauter : serait infiltrée dans le bureau, ce soir-là. Marie était très troublée : elle commençait à « Tu sais combien de temps elle prendra être vraiment stressée. pour se désintégrer ? » Elle décida alors de faire des recherches sur les initiales P.A., mais malheureusement Je me retournai et vis une femme Internet ne lui fut d’aucun secours. L’angoisse commençait à naître en elle. Marie avait qui n’était pas là quelques secondes cherché parmi ses connaissances pour savoir si le nom de quelqu’un correspondait à auparavant. Elle me dit qu’elle venait du ces lettres, mais n’avait rien trouvé. futur et qu’elle était là pour sauver le Saint- Quand le soir vint, elle se dépêcha de rentrer chez elle et, une fois arrivée, verrouilla Laurent.